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L’une des collections les plus riches au monde, présentée pour la première fois hors du Japon ! Le tsutsugaki (de tsutsu, « tube » et de gaki, « dessin ») désigne une technique japonaise de décor par réserve à la colle et de teinture à l’indigo, mais aussi l’œuvre textile qui en procède, dont les plus anciens témoignages remontent au XVI e siècle. À l’instar de l’art de l’estampe, celui du tsutsugaki est un art populaire qui relève de l’art du dessin et de la couleur, résultant d’un processus de création complexe faisant appel à plusieurs savoir-faire, qui, née à l’époque de Muromachi (1337-1573) connut son apogée au cours de l’époque d’Edo (1603-1868). Une sélection des plus belles pièces de cette collection privée, complétée d’un superbe tsutsugaki que le peintre Léonard Tsuguharu Foujita conserva toute sa vie, ainsi que des œuvres de la fameuse collection Krishnâ Riboud conservée au musée Guimet, témoignent de l’audace de leurs décors et de la viva- cité de leurs couleurs, qui font de ces œuvres de véritables ta- bleaux, empreints de puissance et de sérénité. Au-delà de leurs qualités esthétiques, les tsutsugaki invitent à pénétrer au cœur de la culture japonaise : initialement commandés à l’occasion de grands événements rythmant la vie familiale et collective (mariage, naissance, etc.), l’usage des tsutsugaki gagne peu à peu la vie quotidienne (bannières et kimonos de fête, etc.), pour disparaître progressivement à la fin de la seconde guerre mondiale. Chaque motif ornant ces textiles était choisi avec soin pour sa valeur auspicieuse, symbole de bon augure, de longé- vité et de prospérité. Du 10 juillet au 7 octobre 2013, collections permanentes GÉNIE DE LA CUISINE JAPONAISE BRONZES RITUELS DE LA COLLECTION MEIYINTANG Réservations : www.fnac.com www.ticketnet.fr Elle sous-tend l’ensemble des créations liées à ce contexte, du XVI e au XVIII e siècle ; chaque récipient, qu’il concoure à la préparation du thé ou à sa dégustation, comme à la présentation de mets délicats, lors du repas léger kaiseki, est pensé dans sa forme, sa texture et son décor, au gré de principes esthétiques qui régissent la Cérémonie du Thé : Harmonie avec la nature environnante et entre les convives, partage simultané de la Beauté, élégante Simplicité. L’œuvre prolifique de Kitaoji Rosanjin réitère dans la pre- mière moitié du XX e siècle, avec une intensité et une liber- té toutes particulières, ce questionnement essentiel de l’histoire de la céramique japonaise. En témoigne cette exposition, totalement dévolue au travail céramique d’un artiste qui s’illustra avec le même talent dans le domaine de la calligraphie, de la peinture, de la gravure sur bois, de la création culinaire et de la poterie. La création de son premier restaurant en 1921, le Club des Gourmets (Bishoku Club), marque l’orientation majeure d’une réflexion nouvelle, l’entraînant à réaliser ses propres céramiques dès 1923. Rosanjin institue dès lors une sym- biose entre le geste du céramiste et la recherche esthé- tique du cuisinier. Sans rupture d’inspiration avec les fours de l’ancien Japon, tels Seto et Mino, les grès de style Shino ou Oribe, l’influence des grès coréens ou des bleus-et- blancs chinois, il sut créer un langage novateur, usant de l’art du pinceau et insufflant une énergie vitale unique à une terre modelée par le potier lui-même. De cette confronta- tion radicale avec la matière, Rosanjin fera l’une des condi- tions essentielles de la justesse de son langage pour fonder une esthétique des arts de la table spécifique au Japon. Cette exposition sera une première rétrospective en France de l’œuvre d’un artiste hors du commun, grâce à des prêts importants consentis par les musées nationaux d’art mo- derne de Kyoto et de Tokyo, et du musée de Setagaya, notamment. Hélène Bayou, conservateur en chef, chargée des collec- tions du Japon et du musée d’Ennery Exposition L’art de Rosanjin (1883-1959) - Génie de la cuisine japonaise du 3 juillet au 9 septembre 2013 Co-organisée par l’Agence des affaires culturelles du Japon, sous le haut patronage de l’Ambassade du Japon en France. Plus précieux que l’or, les bronzes de la Chine ancienne, chefs-d’œuvre de la collection mythique Meiyintang, sus- citent, depuis le vernissage de l’exposition qui leur est consa- crée, la fascination una- nime des visiteurs. Quelle chance pour le musée Guimet ! Quelle chance aussi pour lui d’être parcouru par de jeunes et nom- breux visiteurs Sur les traces des Mystérieuses Cités d’Or. L’été du musée Guimet sera japonais. En accueillant une exposition consacrée à Kitaoji Rosanjin (1883- 1959), artiste universel, poète, céramiste, calligraphe et cuisinier, ami de Picasso et de Chagall, le musée Guimet ouvre une large fenêtre sur les arts de la table japonais considérés dans leur plénitude et leur achèvement. Dans le même temps, et pour la première fois hors du Japon, sera présentée une prestigieuse collection de tsutsugaki, hommage à la technique et à la créati- vité des tisserands qui imprimaient à l’indigo les ban- nières et kimonos dont la beauté scandait la vie des familles japonaises. Guimet s’associe à nouveau de grand cœur à la Nuit des musées, aux Journées nationales de l’archéolo- gie, et, après avoir célébré le cinéma de Joris Ivens consacré à la Chine, fêtera, à partir de septembre, les Cent ans du cinéma indien au cours d’une rétros- pective exceptionnelle qui commencera par la pro- jection de Raja Harischchandra, le film le plus ancien du continent, sans doute l’un des plus émouvants du cinéma mondial. Olivier de Bernon, Président du musée LA QUESTION DE L’ADÉQUATION DE LA FORME CÉRAMIQUE À SON CONTENU EST POSÉE AU JAPON DÈS L’ÉMERGENCE DES CONCEPTS DE CÉRÉMONIE DU THÉ, À L’ÉPOQUE DE MUROMACHI. EXPOSITIONS éVéNEMENTS ACTIVITéS CULTURELLES AUDITORIUM COLLECTIONS LE PROGRAMME DU MUSÉE DES ARTS ASIATIQUES N° 3 - MAI/AOÛT 2013 L’ENTRETIEN AVEC YÔSUKE IMADA, CHEF DU RESTAURANT GINZA KYÛBEI P.2 Kimono de femme porté comme un voile (kazuki), motif de feuilles d’érable japonais et cours d’eau, Japon, toile de lin, tsutsugaki partiellement teint au pochoir, 134,6 x 134,1 cm © DR SAISON JAPONAISE SAISON JAPONAISE Kitaoji Rosanjin (1883-1959), plat, style Oribe, 30,8 x 5,3 cm, collection privée, photo de Sotaro Hirose, © DR

Lettre de guimet 03 hd

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Le troisième numéro de la Lettre de Guimet (Mai-août 2013) est disponible ! Retrouvez le programme de mai à août 2013 du musée des arts asiatiques. Dans un même document, vous pourrez consulter à la fois la programmation des activités culturelles et celle de l'auditorium mais aussi des informations sur les collections permanentes et les expositions. Les versions papiers de la 'Lettre de Guimet' #03 sont disponibles gratuitement à l'accueil du musée lors de votre visite. http://www.guimet.fr/fr/magazine/la-lettre-de-guimet/752-la-lettre-de-guimet-03

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L’une des collections les plus riches au monde, présentée pour la première fois hors du Japon !Le tsutsugaki (de tsutsu, « tube » et de gaki, « dessin ») désigne une technique japonaise de décor par réserve à la colle et de teinture à l’indigo, mais aussi l’œuvre textile qui en procède, dont les plus anciens témoignages remontent au XVIe siècle. À l’instar de l’art de l’estampe, celui du tsutsugaki est un art populaire qui relève de l’art du dessin et de la couleur, résultant d’un processus de création complexe faisant appel à plusieurs savoir-faire, qui, née à l’époque de Muromachi (1337-1573) connut son apogée au cours de l’époque d’Edo (1603-1868). Une sélection des plus belles pièces de cette collection privée, complétée d’un superbe tsutsugaki que le peintre Léonard Tsuguharu Foujita conserva toute sa vie, ainsi que des œuvres de la fameuse collection Krishnâ Riboud conservée au musée Guimet, témoignent de l’audace de leurs décors et de la viva-cité de leurs couleurs, qui font de ces œuvres de véritables ta-bleaux, empreints de puissance et de sérénité. Au-delà de leurs qualités esthétiques, les tsutsugaki invitent à pénétrer au cœur de la culture japonaise : initialement commandés à l’occasion de grands événements rythmant la vie familiale et collective (mariage, naissance, etc.), l’usage des tsutsugaki gagne peu

à peu la vie quotidienne (bannières et kimonos de fête, etc.), pour disparaître progressivement à la fin de la seconde guerre mondiale. Chaque motif ornant ces textiles était choisi avec soin pour sa valeur auspicieuse, symbole de bon augure, de longé-vité et de prospérité.

Du 10 juillet au 7 octobre 2013, collections permanentes

Génie de la cuisine japonaise

histoiresd'une boisson millénaire

bronzes rituels de la collection meiyintanG

réservations : www.fnac.com www.ticketnet.fr

Elle sous-tend l’ensemble des créations liées à ce contexte, du XVIe au XVIIIe siècle ; chaque récipient, qu’il concoure à la préparation du thé ou à sa dégustation, comme à la présentation de mets délicats, lors du repas léger kaiseki, est pensé dans sa forme, sa texture et son décor, au gré de principes esthétiques qui régissent la Cérémonie du Thé : Harmonie avec la nature environnante et entre les convives, partage simultané de la Beauté, élégante Simplicité.L’œuvre prolifique de Kitaoji Rosanjin réitère dans la pre-mière moitié du XXe siècle, avec une intensité et une liber-té toutes particulières, ce questionnement essentiel de l’histoire de la céramique japonaise. En témoigne cette exposition, totalement dévolue au travail céramique d’un artiste qui s’illustra avec le même talent dans le domaine de la calligraphie, de la peinture, de la gravure sur bois, de la création culinaire et de la poterie. La création de son premier restaurant en 1921, le Club des Gourmets (Bishoku Club), marque l’orientation majeure d’une réflexion nouvelle, l’entraînant à réaliser ses propres céramiques dès 1923. Rosanjin institue dès lors une sym-biose entre le geste du céramiste et la recherche esthé-tique du cuisinier. Sans rupture d’inspiration avec les fours de l’ancien Japon, tels Seto et Mino, les grès de style Shino ou Oribe, l’influence des grès coréens ou des bleus-et-

blancs chinois, il sut créer un langage novateur, usant de l’art du pinceau et insufflant une énergie vitale unique à une terre modelée par le potier lui-même. De cette confronta-tion radicale avec la matière, Rosanjin fera l’une des condi-tions essentielles de la justesse de son langage pour fonder une esthétique des arts de la table spécifique au Japon.Cette exposition sera une première rétrospective en France de l’œuvre d’un artiste hors du commun, grâce à des prêts importants consentis par les musées nationaux d’art mo-derne de Kyoto et de Tokyo, et du musée de Setagaya, notamment.

Hélène Bayou, conservateur en chef, chargée des collec-tions du Japon et du musée d’Ennery

Exposition L’art de Rosanjin (1883-1959) - Génie de la cuisine japonaise du 3 juillet au 9 septembre 2013 Co-organisée par l’Agence des affaires culturelles du Japon, sous le haut patronage de l’Ambassade du Japon en France.

Plus précieux que l’or, les bronzes de la Chine ancienne, chefs-d’œuvre de la

collection mythique Meiyintang, sus-citent, depuis le vernissage de

l’exposition qui leur est consa-crée, la fascination una-

nime des visiteurs. Quelle chance pour le musée Guimet !

Quelle chance aussi pour lui d’être parcouru par de jeunes et nom-

breux visiteurs Sur les traces des Mystérieuses Cités d’Or. L’été du musée Guimet sera japonais. En accueillant une exposition consacrée à Kitaoji Rosanjin (1883-1959), artiste universel, poète, céramiste, calligraphe et cuisinier, ami de Picasso et de Chagall, le musée Guimet ouvre une large fenêtre sur les arts de la table japonais considérés dans leur plénitude et leur achèvement.

Dans le même temps, et pour la première fois hors du Japon, sera présentée une prestigieuse collection de tsutsugaki, hommage à la technique et à la créati-vité des tisserands qui imprimaient à l’indigo les ban-nières et kimonos dont la beauté scandait la vie des familles japonaises.

Guimet s’associe à nouveau de grand cœur à la Nuit des musées, aux Journées nationales de l’archéolo-gie, et, après avoir célébré le cinéma de Joris Ivens consacré à la Chine, fêtera, à partir de septembre, les Cent ans du cinéma indien au cours d’une rétros-pective exceptionnelle qui commencera par la pro-jection de Raja Harischchandra, le film le plus ancien du continent, sans doute l’un des plus émouvants du cinéma mondial.

Olivier de Bernon, Président du musée

La question de L’adéquation de La forme céramique à son contenu est posée au Japon dès L’émergence des concepts de cérémonie du thé, à L’époque de muromachi.

ExpOsitiOns événEmEnts activités culturEllEs auDitOrium cOllEctiOns

Le programme du musée des arts asiatiques N° 3 - mai/août 2013

L’ENTRETIEN avEc YôsukE Imada, chEf du REsTauRaNT GINza kYûbEI P.2

Kimono de femme porté comme un voile (kazuki), motif de feuilles d’érable japonais et cours d’eau, Japon, toile de lin, tsutsugaki partiellement teint au pochoir, 134,6 x 134,1 cm © DR

saison japonaise

saison japonaise

Kitaoji Rosanjin (1883-1959), plat, style Oribe, 30,8 x 5,3 cm, collection privée, photo de Sotaro Hirose, © DR

Le programme des expositions 2013 sur

expositions2

trop voyants, trop clinquants. Je n’en ai pas besoin, et c’était également l’avis de mon père qui a fondé ce restaurant. Le choix des œuvres de Rosanjin vient de là. Pour que les sushi de plusieurs couleurs soient mis en scène comme il le faut, des céramiques simples, comme celles de l’école Bizen, Shino ou Oribe, sont parfaites. Elles nous font sentir leur matière, sans nuire au plat. Mais comme les œuvres de Rosanjin sont dynamiques et gardent une présence forte, elles nous imposent d’avoir assez d’exigence, d’énergie et de force d’esprit pour que nos sushi soient à leur hauteur.

* Yôsuke Imada est le chef cuisinier du réputé Ginza Kyûbei à Tokyo, l’un des plus fameux restaurants de sushi du Japon. Il est l’un des chefs qui participent à l’exposition « L’art de Rosanjin ».

Qu’évoque pour vous l’art de rosanjin ?

Dans mon enfance, j’ai eu la chance de voir de près des céramiques de maître Rosanjin, et même de les toucher. Parmi des œuvres similaires, je saurais reconnaître immédiatement lesquelles sont de notre maître et lesquelles ne le sont pas : la forme du rebord des plats est d’un naturel si accompli, dessinant les contours sans aucun artifice ! C’est parce qu’il portait un grand soin aux détails de la beauté de la vie quotidienne, jusqu’aux plus minutieux, qu’il est parvenu à sublimer à un tel niveau ses œuvres d’une si grande variété. Les écrits de Rosanjin sur la cuisine ne cessent d’insister sur l’importance de déceler la quintessence de chaque ingrédient et de la mettre en valeur au plus haut point. La « créativité », si on en oublie l’essentiel et qu’on ne cherche que l’habileté, à quoi sert-elle ?

Exerce-t-il encore une influence dans votre art culinaire ?

Le sushi est un genre culinaire épuré, qui se base sur les seuls riz et poissons. Le travail du chef consiste donc à saisir en un instant le goût de chaque client et lui servir les mets qui lui conviennent, selon le rythme adéquat. Ce ne sont ni des discours ni une connaissance livresque, mais des gestes efficaces et harmonieux qui permettent de réduire la distance entre nous et les clients qui nous font face derrière le comptoir. Il est également important de leur procurer le plaisir des yeux en jouant avec la couleur des produits de saison, sans toutefois céder à trop de décoration. Mon souci est d’offrir à mes clients la satisfaction d’avoir apprécié un délice essentiel. C’est pour cela que je n’utilise pas de plats

comment Les Mystérieuses Cités d’Or, fameux dessin animé des années 80 qui se déroulait dans l’amérique des conquistadors, se sont-elles transportées au sein du musée des arts asiatiques ?

La nouvelle saison de cette série d’animation conduit les héros Esteban, Zia, Tao et leurs complices à travers la Chine du XVIe siècle. C’est donc tout naturellement que le musée Guimet a ouvert ses portes à ces aventuriers ! Un parcours au sein des collections permanentes, conçu sur un mode ludique et instructif, permet aux visiteurs de tout âge de découvrir et de comprendre les grands thèmes culturels et artistiques de la Chine de la dynastie Ming que traversent les personnages du dessin animé.

À quelles découvertes nous invite cette exposition ?

D’œuvre en œuvre, dans le décor et au rythme des aventures des héros des Mystérieuses Cités d’Or, les visiteurs partent à la découverte de trésors conservés au musée Guimet : somptueux costumes, extraordinaires porcelaines, chatoyantes peintures, étonnants objets rituels... À l’instar des petits documentaires qui clôturent chaque épisode du dessin animé, ces œuvres illustrent et permettent de se familiariser avec les grands mystères de la Chine ancienne: la Grande Muraille, la Cité Interdite, les monastères de Shaolin où fut inventé le kung-fu, les rituels du bouddhisme ésotérique des Dalaï-Lama tibétains… Mais également avec le monde fantastique qui participe de ces mystères : lions bouddhiques, dragons, chimères, phénix ou divinités farouches à têtes de mort...images parfois effrayantes mais bénéfiques en réalité, car destinées à protéger les personnes placées sous leurs auspices et à repousser les ondes néfastes et autres démons malveillants. Cette exposition invite toute la famille à un merveilleux périple à travers l’histoire, les arts et la civilisation de la Chine des Ming.

... auréLie samueL, commissaire de L’exposition Sur leS traceS deS MyStérieuSeS citéS d’Or

avec Yôsuke imada*, chef du restaurant ginza kYûbei (tokYo)par naoko ohta, commissaire de L’exposition l’art de rOSanjin.

Hakka, les Chinois tels qu’en eux-mêmes ; La danse des dieux © Tous droits réservés

Voir toute la programmation sur www.guimet.fr

auditorium

Bronzes rituels Cycle de films La Chine des rituels

Jusqu’à la fin mai, l’auditorium vous propose d’aller à la découverte des rites innombrables, fascinants et mécon-nus de la tradition chinoise. Ce sont trois sinologues-réa-lisateurs qui seront à l’honneur.

Patrice Fava qui a passé plus de vingt années en Chine, a réalisé une dizaine de films dont La revanche de Han Xin qui a reçu le prix d’excellence du Festival international du film anthropologique de Kunming (2009).

Marionnettiste et ancien secrétaire de Dubuffet, Jacques Pimpaneau a été pendant 35 ans titulaire de la chaire de langue et littérature chinoise à l’INALCO. Ses films nous révèlent les images sauvegardées d’une culture mil-lénaire...

Marie-Claire Kuo-Quiquemelle, enfin, est chercheure au CNRS et directrice du Centre de Documentation sur le Cinéma Chinois de Paris. Elle a filmé les rituels de l’Amdo et ceux du théâtre masqué de la région d’Anshun.

J. Pimpaneau et M.-C. Quiquemelle présenteront leurs films au public.

Voir toute la programmation « Regards de Chine » p. 6 et dans le calendrier.

Le service cuLtureL et pédagogique

Visites commentées de l’exposition

Bronzes rituels Tous les lundis, mercredis, jeudis, vendredis et samedis à 14h00 : durée 1h30. Les samedis 4/05, 11/05 et 18/05 : durée 1h00.

L’art de Rosanjin Durée : 1h30 Les samedis à 14h00 (à partir du 13 juillet) En semaine les 11, 12, 15, 18, 19, 22, 25, 26 juillet à 11h00

Tsutsugaki Durée : 1h00 Tous les samedis et dimanches à 14h00 (à partir du 13 juillet)

Le service culturel vous propose également des rencontres et des ateliers autour des expositions.

Tout le programme pp. 4 et 5 et dans le calendrier. Réservations : www.fnac.com www.ticketnet.fr

Kitaoji Rosanjin (1883-1959), bol aux motifs de fleurs de cerisier, feuilles rouges et nuages, 23,3 x 11,9 cm, collection privée, photo de Sotaro Hirose, © DR

Elément de toiture, dynastie Qing (1644-1912), XVIIe-XVIIIe siècle, émail jaune, 15x20x16 cm, T 1966, © RMN-Grand Palais (musée Guimet, Paris)/T.Ollivier

Si les explorations de Louis Delaporte (1842-1925) au Cambodge et son rôle dans la reconnaissance de l’art khmer et l’étude des monuments du Cambodge ancien sont relativement bien connus du grand public, qui se souvient encore que ce marin, ce dessinateur, cet explorateur de la fin du XIXe siècle fut aussi à l’origine de la création d’un musée - aujourd’hui disparu, il est vrai - dont il fut le conservateur sa vie durant ?

Né avec l’Exposition universelle de 1878 et installé à l’extrémité de la galerie occidentale du palais du Trocadéro inauguré à cette occasion, ce « musée indochinois du Trocadéro » réunissait alors les collections de statuaire et de décor architectural que l’explorateur avait ramenées du Cambodge et qu’il espérait ainsi « sauver de l’oubli ». L’exposition de ces sculptures originales se complétait, de manière très pédagogique, par un ensemble impression-nant de moulages que Louis Delaporte avait réalisés lui-même sur les monuments khmers ou dont il confia l’exécu-tion à des professionnels, sculpteurs ou staffeurs, plus expérimentés que lui. Les reliefs des temples d’Angkor et de bien d’autres monuments du Cambodge furent ainsi « moulés » entre 1873 et 1931 et exposés à Paris. La prise d’em-preinte, réalisée sous la forme d’un estampage à la terre, permettait d’obtenir un moule en creux dans lequel on cou-lait du plâtre afin d’obtenir un positif. Ces tirages en plâtre, transportés en morceaux, étaient réassemblés et recons-titués en atelier à Paris avant d’être mis en teinte (ou « patinés ») et présentés dans les galeries du musée indochinois.

Il est indéniable que ces collections spectaculaires participèrent de l’engouement du grand public pour les mo-numents khmers. Souvent, elles servirent à la conception et parfois même à la réalisation de bien des pavillons « khmers » ou « du Cambodge » édifiés lors des expositions universelles et des expositions coloniales qui ponc-tuèrent la vie politique et mondaine de la France de la fin du XIXe siècle à 1931.

En 1936, pourtant, la transformation du palais du Trocadéro pour l’exposition internationale de 1937 sonne le glas d’un musée dont les originaux avaient déjà rejoint les collections du musée Guimet. Le temps n’est plus aux présen-tations de moulages et ces œuvres, déconsidérées, connaissent un purgatoire de plus de soixante-dix ans. Très alté-rés, dégradés par de multiples transports et des conditions de stockage souvent inadaptées à des œuvres si fragiles, ces moulages ont heureusement fait l’objet d’une récente et vaste campagne de remise en valeur et sont désormais conservés dans des réserves où ils sont, pour l’heure, l’objet d’un chantier de restauration sans précédent.L’inventaire des quelques 600 numéros que comprenait la collection est aujourd’hui terminé et une équipe d’une di-zaine de restaurateurs s’active à renforcer les structures défaillantes des pièces qui ont le plus souffert. Les moulages sont en effet rigidifiés par des éléments de bois fixés à l’arrière par du plâtre et de la filasse, dans le respect de la technique et des matériaux d’origine. Les consolidations et les comblements sont également réalisés en plâtre, en évitant toutefois de compléter les éléments disparus non répétitifs. De même, les patines sont reprises quand celles-ci ont souffert de l’humidité ou des abrasions afin de rendre aux œuvres la lisibilité qu’elles avaient parfois perdu.

La majeure partie de ces moulages a aujourd’hui plus de cent ans. Il va sans dire qu’en un siècle les reliefs des mo-numents khmers ont beaucoup souffert de l’érosion naturelle du grès, renforcée depuis que la forêt protégeant les temples du soleil et de la pluie a été abattue à partir du début du XXe siècle. Les effondrements partiels de certaines de ces architectures, les pillages qu’elles ont subis n’ont fait qu’accentuer le décalage entre les reliefs authentiques, mais dégradés, et les moulages qui apparaissent aujourd’hui comme un témoignage précieux, sorte de photogra-phie en trois dimensions d’un état de surface aujourd’hui disparu.

pierre Baptiste, conservateur en chef, chargé des collections de l’Asie du Sud-Est.

Une vaste sélection de ces moulages sera présentée au sein de l’exposition Angkor : la naissance d’un mythe - Louis Delaporte et le Cambodge, du 16 octobre 2013 au 13 janvier 2014 (voir le prochain numéro de La Lettre de Guimet).

Vous êtes aujourd’hui nombreux à suivre le musée Guimet sur les réseaux sociaux (plus de 23 000 sur Facebook et plus de 5 000 sur Twitter). Désormais vous pourrez également vous abonner à la chaîne YouTube du musée.

S’informer sur la programmation du musée …

Imaginez-vous devant votre ordinateur, vous souhaitez ve-nir visiter le musée Guimet mais vous ne savez pas encore ce qui vous plairait. Alors pourquoi ne pas faire votre choix simplement en regardant des vidéos ? Vous avez entendu parler d’une exposition mais vous ne connaissez pas le type d’œuvres qui seront exposées, visionnez la bande-annonce ; vous avez lu un article à propos d’un spectacle de Kathak mais vous n’êtes pas sûrs de savoir de quelle danse il s’agit, regar-dez un extrait ; vous cherchez une activité pour votre enfant mais vous ne trouvez pas le programme, ouvrez les yeux …

Visionnez nos vidéos sur notre chaîne YouTube et faites vous votre propre opinion. De plus, si vous êtes inscrits sur cette plateforme, pourquoi ne pas publier des vidéos concernant le musée ? Par exemple, filmer votre visite, nous donner vos impressions ou nous faire profiter de vos voyages en Asie ... Nous serons heureux de les partager dans nos play lists.Les vidéos sont accessibles par catégorie (expositions, évé-nements, spectacles, activités …) et vous pourrez aussi les retrouver à l’aide de mots-clés (appelés tags).

… Et approfondir des sujets

Depuis quelques mois maintenant, le musée s’est engagé dans des productions de web documentaires. De quoi s’agit-il ? Et bien, nous choisissons un sujet qui nous semble sou-vent complexe ou qui nous questionne et nous l’illustrons sous forme de reportages vidéo.

Ainsi, le musée a publié son premier web documentaire au-tour de l’exposition Rochers de lettrés, itinéraires de l’art en Chine qui a eu lieu au printemps 2012, dans lequel les inter-nautes peuvent suivre les différentes étapes de la mise en place d’une exposition et écouter des interviews du commis-saire et du responsable des expositions.(http://www.guimet.fr/sites/rochers_de_lettres/)

En outre, en collaboration avec des étudiants de l’université de la Sorbonne, nous avons conçu un second web documen-taire intitulé « Regards croisés » traitant de l’art contemporain chinois à Paris. Chaque semaine, vous pourrez suivre les épi-sodes de ce module vidéo à travers des interviews d’artistes, de critiques ou de spécialistes. Vous découvrirez ainsi le par-cours de certains artistes chinois venus s’installer à Paris et ayant adopté dans leur art une pratique influencée à la fois par les techniques orientales mais également occidentales. C’est un regard singulier que nous souhaitons vous proposer.

Vous l’aurez compris, le musée Guimet vous informe tout en vous distrayant via le développement de cette nouvelle offre en ligne, qui s’étoffera régulièrement.Mais assez de mots, le plus simple est peut-être d’aller voir directement la chaîne YouTube du musée au lien suivant http://www.youtube.com/user/officielmuseeguimet

Alors bonne séance à tous !

muriel mussard, responsable internet & multimédia

Et aussi … Suivre l’actualité des expositions sur Twitter via les hash-tags #TresorsdeChine et #ExpoCitesDor

événEmEnts 3Voir toute la programmation sur www.guimet.fr

Tour du Bayon et moulages en cours de restauration © DR Le musée indochinois du Trocadéro, vers 1910, tirage à l’albumine © Archives photographiques du musée Guimet

Une offre enrichie, des rendez-vous fréquents et réguliers : les collections se découvrent à vous en toute facilité ! Comment les collections du musée Guimet ont-elles été constituées ? Quelles sont parmi elles les pièces les plus remarquables ? Comment les situer dans un contexte culturel et esthétique ? C’est pour répondre à toutes ces questions et face à la demande croissante des visiteurs que les visites guidées des collections permanentes sont renouvelées et prennent un nouveau rythme.

Au musée Guimet 6 place d’Iéna, Paris 16e / durée : 1h30

pour une approche générale des collections du musée GuimetLes conférenciers vous accueillent :en français tous les jeudis à 11h00 et 14h00 et tous les samedis à 11h00 ; et en anglais tous les samedis à 14h00.

pour une approche plus précise de l’une des sections du musée Guimet (inde, chine, Japon … )Les conférenciers vous accueillent : tous les jeudis et tous les samedis à 16h00.

pour les visiteurs handicapés, des parcours adaptés sont proposés.Les visiteurs sourds ou malentendants pourront découvrir les collections en langue des signes. Les personnes aveugles ou malvoyantes pourront découvrir une sélection d’œuvres originales par le toucher et la parole.

Au musée d’Ennery59 avenue Foch, Paris 16e / durée : 1h00

Les conférenciers vous accueillent : tous les samedis et les dimanches à 14h30 et 16h00 (uniquement sur réservation : [email protected] ou 01 56 52 53 45)

Du 7 au 9 juin au musée Guimet

Le trésor de begram et Les fouiLLes archéoLogiques de Joseph et ria hackin en afghanistan

Joseph Hackin, directeur du musée Guimet de 1923 à 1941, dirigeait également la Délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA) lors des fouilles de 1937 et 1939 qui révé-lèrent, au sein de deux chambres murées, le fameux « trésor de Begram », aujourd’hui conservé au musée Guimet et au musée national de Kaboul. À l’occasion de la 4e édition des Journées de l’Archéologie, en partenariat avec l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), le musée Guimet vous invite à la redécou-verte de ce patrimoine afghan exceptionnel et vous conduit, à travers les films de Ria Hackin, sur les chantiers de fouilles que mena le couple sur les sites de Begram, de Bamiyan ou de Kakrak.Renseignements et programme sur www.guimet.fr

Découvrir les collections permanentes du musée Guimet, com-prendre les enjeux d’une exposition temporaire, préparer un voyage, aborder un sujet spécifique, pratiquer la calligraphie… Le musée Guimet propose un très vaste éventail de visites conférences et d’ateliers qui peuvent être conduits dans le mu-sée tous les jours sauf le mardi et le dimanche.

Nous élaborons avec vous les visites les mieux adaptées à votre projet : visite découverte des collections ou de l’un des grands domaines culturels du musée (l’Inde, l’Asie du Sud-Est, la Chine, le monde himalayen, le Pakistan et l’Afghanistan, l’Asie centrale, la Corée et le Japon), ou visite thématique (civilisations et reli-gions, technique artistique…).

Visage bouddhique, époque Koryo, XIe-XIIe siècle, bois doré MG15281 © Musée Guimet, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Yves et Nicolas Dubois

des ateLiers pour Le pubLic aduLte à découvrir ou redécouvrir, pour expLorer L’univers de La couLeur, s’initier aux peintures

éphémères de L’inde ou à La simpLicité des haïku…

Sensation-Soustraction : voir, sentir, toucher, déguster, entendre... les nuances infinies de la

couleur, avec sumiko Oé-Gottini Avec la couleur pour terrain d’expériences et de perceptions, ce parcours s’inspire du rituel multi-sen-soriel de l’art de l’encens (Kô-dô) développé au Japon. Chacun est invité à découvrir ou redécouvrir les collec-tions du musée dans un rapport inédit aux couleurs. Nul besoin de tout voir, tout savoir ! Le parcours et ses expé-riences simples cèdent la place à la «soustraction», une perception minimaliste chère à l’art traditionnel japonais. Samedi 22 juin de 14h30 à 16h30.

Le regard clair : promenade haïku, avec claire landaisTrois lignes pour prendre confiance en ses ressentis et s’ou-

vrir à la beauté des œuvres du musée. La pratique du haïku offre la possibilité de saisir avec simplicité et justesse la saveur de l’instant présent, elle tisse un lien entre le promeneur, ce sur quoi il pose son regard, ce qui le touche, ce qui le traverse et résonne en lui. Dimanche 16 juin de 14h00 à 16h30.

Kolam - art des peintures éphémères de l’Inde du Sud, avec chantal JumelDès l’aube, sur le seuil de leur porte, les femmes de l’Inde du Sud réalisent des peintures éphémères qui s’effaceront au gré des passages et de l’agitation de la journée. Ces kolam offrent l’hospitalité et repoussent les influences néfastes hors de la maison. Avec de la farine de riz, des réseaux de points, quelques motifs simples, cet atelier propose une expérience culturelle et esthé-

tique liée à un des arts les plus populaires de l’Inde du Sud. Les samedis 18 mai et 8 juin, de 10h30 à 12h30 ou de 14h00 à 16h00.

Explorations et expérimentations photographiques, avec Olivia Fryszowski Les explorations photographiques d’Olivia Fryszowski invitent le regard à être actif, interrogateur et créatif. Ses parcours dans le musée permettent de prendre le temps d’observer les œuvres, d’être attentif aux ombres et aux lumières, d’apprécier les matières, d’interroger les détails. Ils proposent de collecter la matière photographique pour une réalisation personnelle, graphique et poétique. Samedi 25 mai de 10h15 à 13h15.

Nihonga, peinture japonaise – transparences, couleurs et ors, avec chen Yiching (stages de deux jours)Le style nihonga a largement exploité la richesse des pig-ments minéraux des applications de feuilles d’or ou d’argent sur de grands paravents ou d’amples cloisons mobiles. Elle lui confère un charme et une majesté particulière. Jeux de brillances et de transparences poétiques présideront à la réa-lisation d’un petit panneau figuratif ou abstrait selon l’inspira-tion de chacun. Vendredi 17 et samedi 18 mai de 10h15 à 12h15 et de 14h00 à 16h00 : variations colorées sur feuille d’argent. Vendredi 21 et samedi 22 juin de 10h15 à 12h15 et de 14h00 à 16h00 : variations sur la vague d’Ogata Kôrin.

Toute la programmation, conditions d’accès et tarifs sur www.guimet.fractivités culturelles4

Au musée Guimet, samedi 18 maiDans le cadre de la 9e Nuit européenne des musées, les collec-tions permanentes du musée sont ouvertes de 18h00 à minuit (dernière entrée à 23h30).

événement!

Le Conservatoire National de Musique et de Danse et le musée Guimet s’associent pour un projet chorégraphique en résonance avec l’espace et les pièces majeures des collec-tions permanentes du musée. Poser, grâce au mouvement, un nouveau regard sur les œuvres, ouvrir de nouveaux lieux de perception et d’interprétation grâce au travail des élèves du conservatoire, telle est l’invitation de cette nouvelle Nuit des musées.

partez en famiLLe Sur leS traceS deS MyStérieuSeS citéS d’Or !Suivez Esteban, Tao et Zia à la découverte des grands mystères de la Chine ! Parcours-exposition pour les explorateurs de tout âge en accès libre de 18h00 à minuit (dernière entrée à 23h30).

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Lhassa

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Yantai

Qingdao

XuzhouZhengzhou

Huaiyuan

Hefei

NingboHangzhou

Jingdezen

Wenzhou

Fuzhou

Shantou

Meizhou

Macao

Vuzhou

Oujing

Guiyang

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Suizhou

Changqing

Neijiang

ZhaotangDukou

Mianyang

ChangshaNanchang

Kumming

Nanning

Shaguan

Hengyang

Xiamen

Zibo

Nankin

Shanghai

Xi’an

WuhanChengdu

ShenzhenCanton

Hong Kong

Jinan

Harbin

Luoyang

Joseph Hackin à Begram © Archives photographiques du musée Guimet

Kitaoji Rosanjin (1883-1959), bol, style Oribe, 41,5 x 11,3 cm, collection privée, photo de Sotaro Hirose © DR

À la fois excellent cuisinier, céramiste, artiste laqueur, calligraphe et peintre, Kitaoji rosanjin (1883-1959) était également essayiste. personnage inconditionnellement apprécié ou contesté avec virulence, rosanjin n’a laissé personne indifférent. il écrivit sur l’art de la céramique et de la cuisine et fit de la table un sujet de prédilection et d’expérimentations passionnées. les activités culturelles proposées en lien avec l’exposition qui lui est consacrée cet été offriront à chacun une véritable initiation à la culture et à la sensibilité japonaises.

Habiller les gourmandises

Un atelier céramique créatif conduit par Magali Satgé pour les 7 à 12 ans

Rosanjin avait l’œil tout aussi gourmand que les papilles ! Il s’at-tachait à créer des bols, des coupes, des plats en affinité avec les mets qu’il préparait en fin cuisinier. Il s’inspirait ainsi du goût des aliments, des saisons, de l’humeur de ses amis gourmets pour modeler des céramiques pleines de poésie et de fantaisie.

Cet atelier créatif permettra aux enfants de découvrir l’imagi-naire de Rosanjin et de créer à sa façon une réalisation céra-mique originale. Comme un habit de céramique pour une confiserie japonaise.Cette production sera émaillée et cuite pendant les grandes vacances grâce aux soins de Magali. Elle sera aussi présentée lors d’une brève exposition tout début septembre au terme de laquelle les enfants pourront l’emporter chez eux.

Cette série d’atelier fera par ailleurs l’objet d’un article dans la Revue de la céramique et du verre.

« C’est à travers les mains fertiles des enfants que je poursuis ma quête sur la voie majestueuse de la céramique. Mettant à leur service les techniques et savoir-faire, je les guide vers ce qui est inné, à la recherche du souffle premier de toute créa-tion. Toucher, sentir, modeler la terre les portent vers le geste juste, ce qui donne des merveilles. »

Liée à l’Ecole-Mouvement Artistique Parrilla depuis 1989, Ma-gali Satgé a présenté de nombreuses expositions de peintures à Paris, Nice, Barcelone, Madrid, Le Caire. D’abord formée à la gravure et à la fresque, elle se dédie à la céramique depuis 2005 et crée son propre atelier. Elle intervient régulièrement dans les écoles, les musées, les centres culturels…Mercredi 3, samedi 6, lundi 8 et mercredi 10 juillet à 10h30 ou 14h30 – durée 2h00

Inaugurée en mars, la programmation autour de l’exposition Sur les traces des Mystérieuses Cités d’Or se poursuit pour les enfants et leurs parents.

Esteban, Zia, tao… les aventures des jeunes héros ont tenu en haleine les enfants des années 80. après avoir suivi les traces des conquistadors, les trois compagnons explorent désormais la chine de la dynastie ming. leurs nouvelles aventures, imaginées par Blue spirit animation, sont diffusées depuis le printemps 2013 sur tFou. associé à cette deuxième série de dessins animés, le mu-sée Guimet propose aux enfants et à leurs parents une exposition conçue en regard des thèmes des prochains épisodes des Mystérieuses Cités d’Or. Elle permet de découvrir les objets les plus surprenants des collections du musée : dragons impériaux, costumes de soie, porce-laines précieuses … sans oublier quelques masques ri-tuels un peu inquiétants …

parcours commenté de l’exposition pour les enfants et leurs parents Découvrez les grandes étapes du périple d’Esteban, Zia et Tao en parcourant les paysages de la Chine du Sud, en explorant la Cité Interdite ou le temple de Shaolin. Dragons impériaux, masques mystérieux du Tibet, porcelaines et tissus précieux seront autant de trésors rencontrés durant ce périple. Tous les samedis et les dimanches à 15h00 jusqu’au 26 mai. Sans réservation préalable dans la limite des places disponibles.

Le langage secret des Miao, atelier avec Françoise pelencEn poursuivant leurs aventures dans le sud de la Chine, Esteban, Zia et Tao découvrent les Miao. Ces habitants des montagnes ont inventé une façon très originale et un peu mystérieuse de conserver l’histoire et la mémoire de leur peuple grâce aux motifs brodés sur leurs vêtements. Françoise connait bien les Miao, leurs coutumes et leurs vêtements. Avec la légende des deux frères, elle permettra de découvrir ce peuple nomade et invitera chacun à la réalisation d’un livre des secrets mêlant - à la façon des Miao - couleurs, symboles et motifs géométriques.

Les samedis 11 mai et 25 mai à 14h30. Réservation obligatoire sur [email protected]

Vos nouvelles idées pour les prochains épisodes des mystérieuses cités d’Or ? Un espace créatif est dédié aux enfants pour qu’ils puissent avec leurs dessins ou leurs mots prolonger les aventures d’Esteban, Zia et Tao et suggérer peut-être de nouvelles idées pour les prochains épisodes des Mystérieuses Cités d’Or. En accès libre pour les enfants, tous les samedis et les di-manches à partir de 14h00 jusqu’au 26 mai.Lieu de rendez-vous : rotonde du 1er étage.

Et pour aller plus loin encore…Si vous voulez prolonger votre découverte de la Chine en famille, les livrets jeux Tigres et dragons sont délivrés gratuite-ment sur simple demande à l’accueil du musée.

cYcLes « premier passeport » dans Les coLLections du musée

Toute la programmation, conditions d’accès et tarifs sur www.guimet.fr activités culturEllEs 5

de nombreuses activités cuLtureLLes se mettent à L’heure Japonaise dès JuiLLet invitant à un été gourmand et trucuLent grâce à La personnaLité haute en couLeur de rosanJin.

Inspirations et secrets de cuisine … Gourmets et autres cercles artistiques autour de Rosanjin rencontre avec ryoko sekiguchi, écrivain« Récemment, j’ai constaté une chose curieuse : qu’est-ce que ça bouffe alors dans les romans japonais ! Les personnages mangent. Beaucoup. Souvent (…) Dans la fiction japonaise non seulement les personnages mangent dans des situations diverses et variées mais de plus, le champ éditorial japonais au-torise les plus grands écrivains à publier des essais sur la cuisine parallèlement à leur travail romanesque… ». Samedi 6 juillet à 14h30la rencontre sera suivie d’une dédicace de l’auteur : Le club des gourmets et autres cuisines japonaises (Éditions P.O.L.). À la librairie-boutique du musée.

Affinités naturelles - Nature et création dans l’art céramique japonais rencontre avec Yoshimi FutamuraLa contribution du Japon à l’art céramique a été irriguée par l’amour de la nature, par l’attention aux matériaux et par un vigoureux esprit créatif. Appréciés pour le mystère et la beauté de leur imperfection, de nombreux ustensiles fabriqués pour les usages de la table témoignent de cette complicité de l’homme et de la nature, exprimée par le travail de la terre, de l’eau et de l’art du feu. Vendredi 5 juillet à 15h00

La manière et les mots ; regarder, toucher, écouter la céramique atelier conduit par sumiko Oé-Gotini

Couleurs, textures et sons… Une découverte multi sensorielle et une exploration du vocabulaire de la céramique. Cet atelier permettra à chacun d’entrer en affinité avec la sensibilité de Rosanjin, de découvrir la dimension tactile et sonore de l’art de la terre et de réussir à partager son intérêt et son goût pour l’harmonie des objets de porcelaine ou de grès … Samedi 6 juillet à 11h00

Les visites commentées de l’exposition (durée 1h30)Tous les samedis à 14h00 à partir du 13 juillet.En semaine à 11h00 les 11, 12, 15, 18, 19, 22, 25, 26 juillet.

Depuis 10 ans, l’Été indien célèbre chaque année à l’au-ditorium la diversité et la richesse du cinéma indien, tout comme celles des danses et musiques de l’Inde.En cette année anniversaire, la thématique s’imposait.« Cent ans de cinéma indien », ce sera l’occasion d’un voyage fascinant à travers l’histoire des œuvres du ciné-ma populaire et du cinéma d’auteur, en diverses langues régionales.

Car les cinémas indiens sont multiples et riches de leurs différences.Des premiers films muets restaurés ou des premiers films parlants-chantants, jusqu’aux œuvres les plus récentes, l’Histoire, la sociologie et la géographie de l’Inde s’écri-vent en effet sur grand écran.

Les films mythiques de l’âge d’or du cinéma indien dont les musiques et les stars continuent à nous émouvoir au-jourd’hui encore, seront bien entendu à l’affiche. Tout comme le seront les grands cinéastes défendant le cinéma d’auteur indien dont certains sont devenus mythiques.

Cette immersion en une vingtaine de films, pour la plu-part inédits en France, vous sera proposée du 9 sep-tembre au 30 octobre prochains, grâce au soutien de l’Ambassade de l’Inde en France. La programmation cinématographique a été de nouveau confiée à Martine Armand, qui fut notamment l’assis-tante de Satyajit Ray.

Une conférence et des spectacles de musique et de danse (voir page suivante) complèteront cette dixième édition.

Comme le Gange, le cinéma indien est fait de démesure. Ou peut-être, nous autres d’Occident, sommes-nous trop mesurés. Au spectateur européen, la cinématogra-phie indienne peut apprendre l’art de la fugue, le sens de la musique, la portée de la danse, le goût de l’épopée, le plaisir du saugrenu et mille autres trésors. Catherine Clément, préface à l’ouvrage d’Yves Thoraval, Les cinémas de l’Inde, 1998.

Cet événement bénéficie du mécénat exclusif de la Fondation AREVA.

du 29 mai au 24 Juin

Il sera temps de revoir un jour tous ses films (de les voir comme des cailloux jetés sur le chemin de l’Histoire, pour témoigner) et, comme on dit, d’en “faire le bilan”. Ce qui est sûr, c’est que jusqu’au dernier souffle, cet homme ne renonçait pas au cinéma. Serge Toubiana, Cahiers du cinéma, juillet/août 1989.

Considéré par beaucoup de cinéastes comme le plus grand documentariste du XXe siècle, Joris Ivens (1898-1989) tourna son premier court-métrage à l’âge de 13 ans et son dernier film à 90 ans. Formé dans les années 20 à l’école du cinéma soviétique, il réalisa en 1933 l’une de ses œuvres majeures Borinage.Mais ce cinéaste militant qui aura épousé tous les tour-ments et tous les espoirs du siècle (décolonisation, idéo-logies collectives...), toutes les causes sociales, vivra en 1938 une rencontre qui marquera sa vie.

Appelé en Chine pour filmer la résistance chinoise contre l’invasion japonaise et l’occupation de la Mandchourie, c’est aux côtés de John Ferno et, bientôt, de Robert Cappa qu’il réalise alors Les quatre cent millions.Cette aventure auprès des combattants communistes - auxquels il léguera sa caméra, aujourd’hui exposée dans un musée de Pékin - ne sera pas sans lendemain.

Aventurier infatigable, sa soif de voyage le ramènera en effet vers la Chine et c’est de 1971 à 1976 qu’avec sa compagne et collaboratrice Marceline Loridan, dans une période particulièrement troublée de l’histoire chinoise, il réalisera 12 films regroupés sous le titre Comment Yukong déplaça les montagnes (restaurés par les Archives Françaises du Film du CNC). Ce sont plus de 13 heures de projection et l’expression d’un regard pro-fond et sensible porté sur un pays en pleine mutation que nous offrent alors les deux cinéastes.

Plus de dix années ont passé. En 1988, à l’âge de 90 ans et déjà malade, Joris Ivens réalise avec Marceline Loridan son ultime film : Une his-toire de vent.Ce « film testament » sera bien évidemment tourné en Chine. Documentaire onirique, il est tout autant un hom-mage au pays aimé qu’un hommage au cinéma, mais c’est aussi le bilan d’une vie, de ses rêves d’enfant, de ses rencontres, de ces années passées à lutter pour un monde meilleur… Au-delà de la quête de l’image invisible du vent, qu’entre féérie et réalité Joris Ivens s’entête à filmer, c’est l’image d’un siècle de passions qui se dessine…

Puis la tempête se lève…Joris Ivens nous a quittés en 1989. Celui que Louis Skorecki a décrit comme « un poète qui se prend pour le cerf-volant de l’histoire » (Libération - mai 1995), nous a laissé des images précieuses de la Chine.

Une rétrospective à ne pas manquer.

Une histoire de vent ; Joris ivens et marceline loridan © Tous droits réservés

le premier film indien Raja Harischchandra (1913) © Tous droits réservés

Harischchandrachi Factory ; Chaudvin Ka Chand © Tous droits réservés

Mother India © Tous droits réservésHarischchandrachi Factory © Tous droits réservés

auditorium6 Toute la programmation, conditions d’accès et tarifs sur www.guimet.fr

À vos aGendas !Du 9 septembre au 30 octobre

1913 - 2013

En 1913, le film mythologique Raja Harischchandra du cinéaste Dadasaheb Phalke (1870-1944), « le père du cinéma indien », sort sur les écrans de Bombay et son succès à l’échelle nationale est immédiat. Le public se reconnaît en effet dans cette première œuvre de fiction qui reflète sa culture, car, si le média est novateur, l’inspiration reste résolument hindouiste et les codes du Nâtya Shâstra (traité des arts de la danse et du théâtre indien, 400 avant J.-C.) ne sont pas oubliés. La voie est ouverte à celle qui deviendra la plus incroyable et prolifique cinématographie du monde…

cinéma

10e édition

INDE DU NORDSITAR ET TABLA

ET LEURS MUSICIENSDANSE BHARATANATYAM

ET SES MUSICIENSDANSE BHARATANATYAM

SANJEEV ET ASHWANI SHANKAR (SHEHNAI), ANAND SHANKAR (TABLA)

MUSIQUES ET DANSES DU RAJASTHAN - DIRECTION ARTISTIQUE ET TABLA : RAHIS BHARTISIX MUSICIENS, DANSEUSE SAPERA ET FAKIR

MUSIQUES ET DANSES DU RAJASTHANDIRECTION ARTISTIQUE ET TABLA : RAHIS BHARTIQUINZE ARTISTES, MUSICIENS, DANSEUSES ET FAKIR

ACCOMPAGNÉE PAR LIONEL DENTAN (RUBÂB - IRAN /

AFGHANISTAN), AMJAD KHAN (TABLA / INDE) ET SANDRO

MARIOTTI (SAXOPHONE - EUROPE DE L’EST / QAWWALI)

DANSES ET MUSIQUES GITANES À TRAVERS LES SIÈCLES

auditorium 7

Danses et musiques à l’auditorium

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Page d’un manuscrit moghol du Dvadasha Bhava

Le manuscrit moghol dont est issue cette page au graphisme délicat et à la pa-lette adoucie semble bien être l’unique

exemplaire d’un texte sanskrit perdu, connu aujourd’hui dans sa seule traduc-

tion persane  : le Dvadasha Bhava (« Les Douze États » ou « Les Douze Existences »).

Dispersé dans les années 1970, il comportait quarante-huit folios ornés de treize illustra-

tions de belle facture pouvant être sty-listiquement attribuées à trois peintres distincts, malheureusement demeurés anonymes. La traduction en persan du Dvadasha Bhava fut sans doute entre-

prise à l’instigation du prince Salîm – le futur empereur Jahângîr (r.1605 – 1627) – qui, entré en rébellion contre son père, l’empereur Akbar,

avait établi une cour indépendante à Allâhâbâd, entre 1599 et 1604. Quelques peintres de renom, transfuges du kitâb-khâna impérial, suivirent le prince Salîm dans son bref exil et un petit groupe de manuscrits et de pages isolées peuvent ainsi être rattachés à l’éphémère, et brillant, atelier d’Allâhâ-bâd. Les illustrations du Dvadasha Bhava, qui évoquent les ren-contres initiatiques d’une jeune femme aspirant à la condition d’ascète, montrent constamment cette dernière en compa-gnie de saints hommes et de renonçants.

amina taha Hussein-Okada, conservateur en chef, chargée des collections de l’Inde et des collections textiles

Cette œuvre sera présentée à partir du mois de juin pour une période de 3 mois dans la rotonde Riboud (1er étage).

Page d’un manuscrit moghol du Dvadasha Bhava, Inde, école moghole, Allâhâ-bâd, vers 1600-1605, gouache et or sur papier, 33,5 x 21,6 cm (page) ; 17 x 11,5 cm (peinture) MA 12497 © RMN-Grand Palais (musée Guimet, Paris)/T. Ollivier

La collection est le cœur du musée : par de nouvelles acquisitions et par la restauration des œuvres, elle vit, évolue et s’enrichit au fil des années. « Regards sur… » vous invite à découvrir ces coulisses du musée Guimet.

Itinérance de l’exposition Le thé

Après son succès à Paris, l’exposition du musée Guimet sur la boisson la plus populaire au monde fait escale à Montréal. Les routes du thé à Pointe-à-Callière, du 30 avril au 29 sep-tembre 2013, Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’his-toire de Montréal (Québec).

Pour plus de renseignements : www.pacmusee.qc.ca

puBlicatiOn QuaDrimEstriEllE DE l’étaBlissEmEnt puBlic Du muséE DEs arts asiatiQuEs GuimEt 6 place d’iéna - 75116 paris. tél : 01 56 52 53 00 www.guimet.fr Directeur de la publication : Olivier de Bernon – Coordination éditoriale : Anne Leclercq - Comité de rédaction : Cécile Becker, Hubert Laot, Muriel Mussard, Pierre de Saint-Martin – Ont aussi participé à ce numéro : Pierre Baptiste, Hélène Bayou, Nathalie Bazin, Rémy Goavec, Anna-Nicole Hunt, Naoko Ohta, Véronique Prost, Aurélie Samuel, Dorothée Sixdenier, Amina Taha Hussein-Okada – Direction artistique et maquette : Pauline Roy assistée de Mandarine Gervaise – Impression : Arts et Spectacles Impression, 77220 Gretz-Armainvilliers © musée Guimet, Paris, 2013

Cinq sculptures himalayennes entrent par dation au musée Guimet

Cette dation constitue un événement, car parmi ces cinq sculptures hindoues et bouddhiques en cuivre doré, réalisées entre la fin du XVIe et le XVIIIe siècle, figurent des œuvres rares et de grandes dimensions. L’une des pièces majeures représente Shiva sous son aspect terrible de Bhairava, doté de huit bras, en compagnie de son épouse, cet aspect du dieu hindou étant l’objet d’un culte très fervent dans la vallée de Kathmandou. Une autre pièce népalaise, réalisée comme la précé-dente au repoussé, de taille remarquable, figure probablement le dieu Vishnu. Toutes deux témoignent de la virtuosité des ar-tistes népalais dans l’art du repoussé, domaine dans lequel leur réputation s’étendit jusqu’en Chine. Une troisième sculpture, bouddhique quant à elle, pro-venant peut-être du Népal occidental, dépeint avec raffinement Târâ, la « Salvatrice », très populaire dans le monde himalayen. Un exemple tibétain particulièrement im-posant d’une autre forme de Târâ, examiné par le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France, est ex-ceptionnel tant par sa taille que par ses qualités esthétique et technique. Enfin, une forme importante et spectaculaire du bodhisattva de la Compassion Avalokiteshvara, à onze têtes et mille bras, est évoquée par une œuvre sino-tibétaine de très belle facture.

nathalie BazinConservateur en chef, chargée des collections Népal/Tibet

Cet ensemble sera exposé à partir de l’automne 2013.

Târâ blanche, Tibet, XVIIe siècle, cuivre doré. H. 78,5 cm; L. 5,1 cm. MA 12 495 © RMN-Grand Palais (musée Guimet, Paris)/T. Ollivier

textiLes de L’indeRotonde Riboud 1er étage, jusqu’au mois d’aoûtUne sélection d’une vingtaine de textiles du Penjab parmi lesquels de très beaux châles phulkari sera présentée aux côtés de tuniques et brassières brodés de motifs animaliers, végétaux ou géométriques.

estampes JaponaisesSurimono Rotonde 2e étage, jusqu’au 27 maiImages raffinées agrémentées de poèmes, les surimono comptent parmi les estampes les plus sophistiquées, par la perfection de l’impression et les implications souvent littéraires des motifs, de l’Ukiyo-e à l’époque d’Edo. Editées en nombre limité pour des cercles littéraires ou des clubs d’amateurs très cultivés, elles ont pu être supports de vœux de Nouvelle An, invitations à des réunions poétiques ou représentations théâtrales,…elles déclinent un répertoire de motifs réputés de bon augure (carpes, Mont Fuji…) comme de figures mythologiques et littéraires.

estampes JaponaisesUtagawa HiroshigeRotonde 2e étage, du 28 août au 14 octobrePlusieurs séries de paysages de l’artiste seront évoquées, essentiellement en lien avec l’acquisition récente (grâce à la SAMG) d’un carnet de croquis préparatoires à la série du Reishô Tokaidô, éditée entre 1847 et 1852.

estampes et paravents JaponaisJardins à travers paravents et estampes Rotonde 2e étage, du 29 mai au 27 aoûtEn écho aux journées consacrées à l’art des jardins par le ministère de la Culture, une sélection de paravents et d’estampes proposera plusieurs variations de cette thématique centrale aux arts picturaux japonais à l’époque d’Edo : jardins chinois accueillant des épisodes historiques ou légendaires célèbres, jardins japonais dépeints avec lyrisme et précision, la récurrence du motif est telle qu’elle assume de toute évidence une portée souvent symbolique. Les grands paysagistes du XIXe siècle, tels Hokusai et Hiroshige, reviennent à une peinture naturaliste du jardin, ou de certaines essences végétales isolées en tant que telles.

arts décoratifs JaponaisGalerie des arts du Japon, 2e étage, à partir du 22 mai

Une sélection nouvelle d’inrô en laque, accompagnés de net-suke et de sagemono (petits objets portés suspendus à la cein-ture, étuis à pipe, blagues à tabac … et pour lesquels le netsuke formait contrepoids).

À partir du 9 juilletUne sélection de grès de Seto, de Shino et d’Oribe, ainsi que de céramiques de Kenzan permettront de prolonger la visite de l’exposition Rosanjin par une plongée au cœur des différentes sources d’inspiration traditionnelles transcendées par cet artiste.

collections8 Voir toute la programmation sur www.guimet.fr

Corsage choli , Inde, Penjab, 1ère moitié du XXe siècle, coton brodé de fils de soie, 41 x 91 cm, legs verbal Krishnâ Riboud, 2003, MA 8328© RMN-Grand Palais (musée Guimet, Paris)/Thierry Ollivier