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REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple -Un But-Une Foi Lettre de Politique de Développement du Secteur Jeunesse (LPDSJ) Mai 2004

Lettre de Politique Sectorielle Jeunesse[1]

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REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple -Un But-Une Foi

Lettre de Politique de Développement du Secteur

Jeunesse (LPDSJ)

Mai 2004

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SOMMAIRE

SIGLES ET ABREVIATIONS................................................................................................ 3 I- INTRODUCTION ET CONTEXTE ................................................................................. 5 II. DEMARCHE METHODOLOGIQUE ................................................................................ 9

2-1 L’élaboration du document diagnostic...................................................................... 9 2-2 Atelier national de lancement ..................................................................................... 9 2-3 Concertations régionales............................................................................................. 9 2-4 Les ateliers thématiques.............................................................................................. 9 2-5 Les rencontres sectorielles ......................................................................................... 9 2.6. Elaboration de l’avant projet de LPDSJ ................................................................. 10

III. DIAGNOSTIC DU SECTEUR ........................................................................................ 10 3. 1. Dans le domaine de la promotion sociale............................................................ 10 3. 2. Dans le domaine de la promotion économique ................................................... 11 3. 3. Dans le domaine du volontariat et de la participation citoyenne au développement................................................................................................................... 12 3. 4. Dans le domaine institutionnel................................................................................ 13

IV. Finalités, principes directeurs et options stratégiques de la politique nationale de jeunesse ........................................................................................................ 14

4.1. Vision ........................................................................................................................... 14 4. 2. Finalités ...................................................................................................................... 14 4. 3. Principes directeurs .................................................................................................. 16 4. 4. Les orientations stratégiques .................................................................................. 18

4. 4. 1. Orientation stratégique 1 :................................................................................... 18 4. 4. 2. Orientation stratégique 2 :................................................................................... 19 4. 4. 3. Orientation stratégique 3 :................................................................................... 19 4. 4. 4. Orientation stratégique 4: .................................................................................... 20 V. Mise en œuvre, financement et évaluation de la LPDSJ ..................................... 21

5.1 Le cadre institutionnel ................................................................................................ 21 5. 2 Acteurs de la politique de jeunesse ........................................................................ 21 5-3 Le financement de la politique nationale de jeunesse.......................................... 21 5. 4. Mécanismes de suivi et d’évaluation de la politique nationale de jeunesse ... 22

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SIGLES ET ABREVIATIONS

ANEJ : Agence Nationale pour l'Emploi des Jeunes

CCA : Centre Conseil pour Adolescents

CDEPS : Centre Départemental d'Education Populaire et Sportive

CDVA : Centre de Dépistage Volontaire et Anonyme

CNEPS : Centre National d'Education Populaire et Sportive

CNID : Centre National d'Information et de Documentation

CNJS : Conseil National de la Jeunesse du Sénégal

DEPF: Direction des Etudes, de la Planification et de la Formation

DC : Directeur de Cabinet

DJVA : Direction de la Jeunesse et de la Vie Associative

DPP : Déclaration de Politique de Population

DSRP : Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté

FNIJ : Fonds National d'Insertion des Jeunes

FNPJ : Fonds National de Promotion de la Jeunesse

INSEPS : Institut National Supérieur d'Education Populaire et de Sport

JESSI : Jeunesse Société de l’Information

LPDSJ : Lettre de Politique de Développement du Secteur Jeunesse

MB : Ministère du Budget

MEF : Ministère de l’Economie et des Finances

MFDSSN : Ministère de la Famille, du Développement Social et de la Solidarité

Nationale

MAH : Ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique

MJ : Ministère de la Jeunesse

MJUS : Ministère de la Justice

MP : Ministère du Plan

MPECTP : Ministère de la Petite Enfance et de la Case des Tous Petits

MS : Ministère des Sports

MICL : Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales

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NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique

NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

PPJ : Projet Promotion des Jeunes

SAGE : Service de l’Administration Générale et de l’Equipement

SCN : Service Civique National

SR : Santé de la Reproduction

SRJ : Service Régional de la Jeunesse

VAASE : Volontaire d'Appui à l'Animation Socio-éducative

VASC : Volontaire d’Appui à la Santé Communautaire

VAHPE : Volontaire d'Appui à l'Hygiène Publique et à l'Environnement

VAGRI : Volontaire d’Appui à l’Agriculture

VAGU : Volontaire d’Appui à la Gestion Urbaine

VALPHA : Volontaire d'Appui à l'Alphabétisation

VC : Vacances Citoyennes

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PREFACE

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I- INTRODUCTION ET CONTEXTE La jeunesse, en tant que catégorie sociale, constitue, de nos jours, une donnée structurante majeure, tant du point de vue de son poids démographique que de son dynamisme dans toutes les sphères de la vie économique et sociale. Les jeunes sont confrontés à des situations complexes, multidimensionnelles qui ont entraîné des bouleversements des critères d’appréciation de cette frange relativement à la dynamique sociale et aux dispositifs de réponse mis en place par les Etats. Ils sont classés parmi les groupes les plus exposés aux problèmes de santé, d’éducation, d’insertion sociale et ceux liés à la pauvreté. De la même sorte, dans un monde marqué par la globalisation des échanges, une nouvelle mondialisation qui réduit la planète en un ensemble de plus en plus petit rapprochant les hommes et les cultures par le développement des moyens de communication, les jeunes du Sud revoient leurs aspirations plus grandes malgré une offre plus réduite. Compris dans les groupes vulnérables, les jeunes sont comme marginalisés dans les choix budgétaires des Etats notamment sous développés, dont le peu de ressources sont souvent orientées vers d’autres secteurs jugés prioritaires. Une telle situation a souvent entraîné des réactions violentes de la part des jeunes pour la satisfaction de leurs revendications (université, écoles, syndicats) ou jouer les premiers rôles dans les changements politiques, en Afrique notamment. Le Sénégal a connu ces diverses formes d’expression vives et violentes de la jeunesse aussi bien sur le plan syndical avec des crises scolaires et universitaires que sur le plan politique dont la manifestation la plus illustrative est la forte contribution de la jeunesse à la réalisation de l’alternance politique. Au-delà de cette irruption, les jeunes ont manifesté une grande disponibilité à participer aux actions de développement et surtout à prendre des responsabilités dans la conduite des affaires qui déterminent leur avenir et celui des nations. Cette volonté de participation a été fortement affirmée par les jeunes du monde réunis à Dakar du 06 au 10 août 2001, à l’occasion du 4ème Forum mondial de la Jeunesse organisé sous l’égide des Nations Unies, à travers la Stratégie de Dakar pour la Responsabilisation des Jeunes. Par ailleurs, en Afrique, une nouvelle dynamique se dessine avec la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) qui mise sur la valorisation de l’immense potentiel en ressources humaines du continent. Pour sa part, le Sénégal a adopté une Déclaration de Politique de Population (DPP) dont l’une des stratégies de mise en œuvre est l’intégration de la variable démographique dans les plans de développement économique et social. Cette politique a été actualisée en février 2001 pour mieux se conformer aux impératifs de lutte contre la pauvreté, de prise en compte de la dimension genre, de protection de l’environnement et de promotion du développement durable, de lutte contre les IST/SIDA et de prise en compte des aînés et pour donner des objectifs quantifiés dans un contexte global de développement intégré et durable. De même, la bonne gouvernance a connu une avancée significative à travers, notamment, le renforcement du processus de décentralisation marqué par la création

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de la région comme collectivité locale et le transfert de compétences de première génération parmi lesquelles, figure le secteur de la jeunesse. Cependant, la prise en charge de la jeunesse par les collectivités décentralisées se heurte encore à un manque d’articulation avec les perspectives de l’Etat central dont les priorités en la matière, sont de moins en moins orientées vers des secteurs comme les loisirs, les sports, la culture avec lesquels, la jeunesse continue d’être associée au niveau local. Cela réduit davantage les insuffisants moyens transférés, destinés à la promotion de la jeunesse. Il s’y ajoute la faible implication des jeunes dans l’exercice des compétences transférées. Ainsi, la volonté politique d’assurer une meilleure prise en charge de la jeunesse par les Pouvoirs publics, depuis l’alternance, s’est traduite, notamment, par la création d’un Ministère exclusivement chargé de la Jeunesse. Ce choix institutionnel s’est également accompagné d’initiatives hardies de lutte contre le chômage telles que l’institution d’un Fonds exclusivement réservé aux jeunes pour leur faciliter l’accès au crédit (Fonds national de Promotion de la Jeunesse FNPJ) et la création de l’Agence nationale pour l’Emploi des Jeunes (ANEJ) . Sous un angle plus global, le Sénégal s’est doté d’un Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui repose sur une croissance redistributrice et la satisfaction des besoins de base des populations pauvres. Ce Document qui structure désormais les interventions de l’Etat, dans la perspective de réduire sensiblement la pauvreté, vise également à améliorer les conditions de vie des jeunes. C’est dans cet environnement marqué par l’adoption d’une vision stratégique à long terme centrée sur le capital humain et un souci pour tous les acteurs de s’investir sur le développement des ressources humaines en général et la promotion de la jeunesse en particulier, que le Gouvernement s’est engagé dans l’élaboration de la Lettre de Politique de Développement du Secteur Jeunesse (LPDSJ) pour apporter une réponse globale et positive aux problèmes de la Jeunesse. De manière spécifique, il s’agit de doter le Sénégal d’un cadre de référence pour :

i. Améliorer les conditions de vie des jeunes et des adolescents ; ii. Assurer une meilleure articulation des interventions dans le secteur ; iii. Renforcer les moyens d'action en faveur de la Jeunesse ; iv. Décentraliser au mieux la prise en charge des questions de Jeunesse ; v. Renforcer le cadre institutionnel de coordination de la politique et des

stratégies en faveur des jeunes.

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La Lettre de Politique de Développement du Secteur Jeunesse est structurée autour de quatre blocs principaux. D’abord, le document procède par le rappel de la démarche méthodologique qui a permis son élaboration et la présentation du diagnostic du secteur. Puis, il présente la vision qui inspire la politique de jeunesse du Sénégal de même que les finalités et les principes qui la sous-tendent. Enfin, il dégage quatre orientations stratégiques de la politique nationale de jeunesse ainsi que son mécanisme de financement et le dispositif de suivi et d’évaluation. Le plan d’action, bâti à partir des orientations stratégiques, est partie intégrante de la LPDSJ.

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II. DEMARCHE METHODOLOGIQUE Tenant compte du caractère transversal de la cible et de la nécessité d’une meilleure appropriation par les différents segments de la société, l’élaboration de la présente Lettre, a suivi une démarche participative, décentralisée et consensuelle. Cette démarche a permis d’impliquer les acteurs publics, le secteur privé, la société civile, le monde de la recherche et les partenaires au développement qui interviennent dans le secteur. Ainsi, des concertations ont été organisées tant au niveau national que régional, dans un souci de réaliser au mieux un consensus sur l’identification des atouts et contraintes du secteur et de pouvoir dégager des perspectives heureuses. Ainsi, le processus a suivi les étapes suivantes : 2-1. L’élaboration du document diagnostic Ce document a permis de faire le bilan de la politique publique de jeunesse conduite au Sénégal depuis l’indépendance et d’identifier les contraintes et les atouts du secteur et de dégager des esquisses de principes et de lignes d’action pour l’avenir. 2-2. Atelier national de lancement Il a été organisé au CICES, le 27 mai 2003, et a vu la participation de tous les segments de la société sénégalaise. Il a permis de réaliser un consensus sur la démarche méthodologique, le calendrier du processus et les grandes orientations. 2-3. Concertations régionales Suivant la démarche participative, consensuelle et décentralisée, chaque région a organisé une concertation dont les conclusions ont enrichi le processus. Elles ont été précédées par les rencontres régionales des jeunes pour construire leurs propres points de vue sur le processus et sur les thèmes de discussion. Elles ont permis de recueillir les besoins exprimés par les jeunes, d’apprécier les solutions mises en œuvre au plan local et de s’accorder sur les domaines d’actions prioritaires et les stratégies d’intervention. 2-4 Les ateliers thématiques Les ateliers thématiques ont réuni les experts de divers horizons, pour identifier les contraintes et les atouts en matière de promotion de la jeunesse, proposer des stratégies et formuler des recommandations. Ils ont concerné, entre autres, les questions suivantes :

Education, Formation professionnelle ; Emploi, Insertion des Jeunes, lutte contre la pauvreté Santé, Drogue, Toxicomanie, IST/SIDA ; Information, Communication, accès aux NTIC ; Participation Citoyenne, Volontariat ; Adolescents et Jeunes Vulnérables ; Sport, Culture, Loisirs.

2-5 Les rencontres sectorielles Elles ont constitué un cadre de dialogue avec les divers acteurs pour apprécier la production des experts, consignée dans les rapports des ateliers thématiques.

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Au total les rencontres sectorielles ont concerné :

les organisations de jeunesse (socio-éducatives, politiques, syndicales, confessionnelles, estudiantines, handicapées, etc.)

les organisations syndicales ; les organisations d’employeurs; la Société civile (ONG, organisations de femmes, les aînés et retraités, etc.) ; la communauté universitaire et scientifique.

2.6. Elaboration de l’avant projet de LPDSJ L’avant projet de LPDSJ a été élaboré à partir du Document diagnostic, de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté, de la Déclaration de Politique de Population, des politiques sectorielles en cours, des concertations régionales, des ateliers thématiques et des concertations sectorielles.

Encadré 1 : 1. La violence et la délinquance. Les personnes détenues sont pour la plupart des

jeunes. Les statistiques de la justice les plus récentes indiquent un taux de criminalité de 1,8%o marqué par une progression rapide des infractions et une forte présence des jeunes parmi la population carcérale. Cette montée de la délinquance des jeunes peut être imputable au relâchement des efforts des parents dans la prise en charge de l’éducation des adolescents en perte de repères.

2. La mendicité. Les talibés et mendiants (enfants et adolescents) sont estimés à environ 100 000 (DAS, 2000). Ce phénomène des talibés en quête quotidienne de nourriture et d’argent tant pour leur propre survie que pour l’entretien de leur marabout et repérables aux niveaux des carrefours, des marchés, des mosquées, des banques et autres endroits publics des centres urbains, est un véritable problème social.

3. La prostitution. Les statistiques sur la prostitution sont rares et souvent approximatives ou incomplètes. Toutefois, une Enquête de Prévalence des infections sexuellement transmissibles chez les prostituées clandestines de Dakar (Christian Lauren, IRD), réalisée en 2000 évalue l’âge médian des prostituées à 28 ans. Presque 20% d’entre elles n’avaient pas l’âge légal ; alors que le tiers était célibataire, la plupart étaient divorcées (48%), mariée (12%) ou veuve (6%). La prévalence de l’infection du VIH chez ces prostituées est de l’ordre de 14% alors qu’elle se situe entre 1 et 2% dans la population totale.

Source : DSRP

III. DIAGNOSTIC DU SECTEUR Le secteur de la jeunesse bénéficie, outre la création d’un ministère exclusivement chargé de la Jeunesse, d’atouts importants même si beaucoup de contraintes doivent être levées pour sa prise en charge correcte. Entre autres, les atouts et contraintes se présentent ainsi qu’il suit : 3. 1. Dans le domaine de la promotion sociale 3.1.1 Atouts

• Existence d’un cadre réglementaire pour l’organisation, le contrôle et le suivi des collectivités éducatives ;

• Existence d’un tissu associatif dense, diversifié, et bien distribué sur le territoire national ;

• Forte tradition de faire-faire dans l’exécution des programmes du Ministère chargé de la Jeunesse ;

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• Existence d’un Plan national de développement sanitaire et social ; • Création d’un Conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS) ; • Existence d’un Comité interministériel de lutte contre la drogue ; • Ratification de l’ensemble des conventions relatives à l’enfant ; • Disponibilité des partenaires au développement à accompagner le Sénégal ; • Existence du Projet Promotion des Jeunes (PPJ) avec son réseau de Centres

Conseil pour Adolescents (CCA) et l’ouverture des Centres de Dépistage Volontaire et Anonyme (CDVA) du Sida ;

• Existence du Projet de Renforcement des Capacités des Adolescents • Adoption de la Déclaration de Politique de Population (DPP) et du Document

de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) ; • Grande visibilité dans la prise en charge de la Santé de la Reproduction des

jeunes et des adolescents ; • Existence d’un acquis certain en matière EVF/EMP ; • Existence de nombreuses associations qui luttent contre les fléaux qui

assaillent la jeunesse ; • Mise en œuvre d’un programme de création d’espaces jeunes.

3.1.2. Contraintes

• Vulnérabilité des jeunes et des adolescents face aux nombreux fléaux ; • Forte prégnance de la pauvreté en milieu jeune ; • Fort taux de chômage en milieu jeune ; • Développement des grossesses précoces et/ou non désirées, des

avortements clandestins, du SIDA et autres IST ; • Relâchement des parents dans la surveillance rapprochée de leurs enfants ; • Environnement favorable à l’usage du tabac des stupéfiants ; • Vie sexuelle et reproductive des adolescents très active et non protégée ; • Vivacité des coutumes comme la pratique de l’excision ; • Insuffisance de la couverture nationale des Centres Conseil pour adolescents

et des structures d’encadrement des adolescents ; • Important déficit en ressources humaines spécialisées appartenant au

département de la jeunesse ; • Insuffisance des structures de réadaptation fonctionnelle ; • Tabous hostiles à l’éducation à la vie familiale ; • Fortes pesanteurs culturelles non favorables à la communication parents

enfants ; • Faiblesse de la formation continue des agents ; • Résistance culturelle dans la scolarisation des jeunes filles ;

3. 2. Dans le domaine de la promotion économique 3. 2. 1. Atouts

• Affirmation d’une volonté politique d’engager les jeunes dans l’Agriculture ; • Existence de réelles possibilités d’insertion économique dans et par les

secteurs de l’artisanat, l’agriculture et la pêche ; • Prise en charge des besoins des jeunes dans les créneaux offerts par les

plans d’opération sectorielle des différents ministères dans le cadre de la mise en œuvre du DSRP ;

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• Disponibilité de fonds et de lignes de crédits accessibles aux jeunes; • Mise en place de l’Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes (ANEJ) avec

des antennes locales ; • Institution d’un Fonds National de Promotion de la Jeunesse (FNPJ) ; • Mise en œuvre du Programme des Maisons de l’Outil ; • Création d’une Agence de Promotion de l’Artisanat ; • Affirmation de la volonté du secteur privé à accompagner l’Etat dans l’emploi

des jeunes ; • Existence d’une coalition pour l’emploi des jeunes ; • Développement de la culture d’entreprise (Promotion de l’auto emploi) ; • Disponibilité des Jeunes à investir les secteurs productifs; • Existence d’un réseau dense de Structures financières décentralisées (SFD) ; • Existence d’un programme de formation standardisé en entreprenariat

jeunesse. 3. 2. 2. Contraintes

• Insuffisance du dispositif d’information à l’endroit des jeunes en termes de sources de financement et de créneaux porteurs pour l’insertion ;

• Difficile accès à la Fonction publique pour de nombreux jeunes avec ou sans formation ;

• Insuffisance du dispositif d’appui conseil ; • Difficultés de maîtrise des données stratégiques en matière d’emploi et de

sous emploi ; • Difficultés d’accès des jeunes au système mutualiste ; • Difficile accès des jeunes au système classique de financement ; • Inadéquation entre les types, programmes et contenus de formation et les

besoins réels du marché de l’emploi ; 3. 3. Dans le domaine du volontariat et de la participation citoyenne au développement 3. 3. 1. Atouts

• Existence d’un Service civique national avec la mise en œuvre de programmes de volontariat dans les domaines de l’Alphabétisation, de la Santé, de l’Environnement, de la Gestion urbaine, du développement local, des activités socio-éducatives, de l’Agriculture, etc. ;

• Existence du programme des volontaires de l’Education ; • Mise en place d’un cadre juridique relatif au volontariat ; • Tradition d’engagement des jeunes et de leurs groupements dans les actions

d’intérêt communautaire ; • Mise en œuvre du programme des Vacances citoyennes ; • Augmentation de la population de jeunes mobilisables dans le volontariat ; • Place importante du volontariat dans le programme de coopération du

Sénégal avec les partenaires au développement ; • Volonté affirmée de conférer une place centrale à l’effort national dans les

stratégies de développement; • Acceptation du rôle moteur de la jeunesse dans le développement ; • Existence d’un Comité national de Concertation sur les acquis de l’Année

Internationale du Volontariat.

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3. 3. 2. Contraintes • Insuffisante coordination et dispersion des interventions des divers

organismes impliqués dans la promotion du volontariat ; • Limitation de l’âge d’engagement dans les programmes du Service civique ; • Limitation dans un intervalle de temps court et fermé de l’engagement

volontaire ; • Faiblesse prise en compte du volontariat des mouvements de jeunesse ; • Difficultés d’insertion après le service volontaire ; • Perception du volontariat uniquement comme palliatif au chômage ; • Insuffisante prise en charge des questions liées à la citoyenneté dans les

programmes d’enseignement ; • Atteintes fréquentes au civisme et à la discipline ; • Engagement encore faible des collectivités locales dans les programmes de

volontariat. 3. 4. Dans le domaine institutionnel 3. 4. 1. Atouts

• Existence d’un Haut Comité de la Jeunesse ; • Expérimentation d’un Ministère exclusivement chargé de la Jeunesse ; • Présence de services déconcentrés du Ministère chargé de la Jeunesse dans

tous les départements et régions ; • Enumération de la Jeunesse dans les compétences transférées aux

collectivités locales ; • Existence d’un espace de formation organisé, diversifié et décentralisé ; • Existence de corps de métiers propres au secteur jeunesse ; • Existence d’Instituts de formation de cadres (INSEPS, CNEPS) ; • Existence de structures de formation des cadres bénévoles du mouvement

associatif ; • Existence d’un partenariat entre le Ministère chargé de la Jeunesse et les

institutions du système des Nations Unies.

3. 4. 2. Contraintes • Inexistence d’une politique de formation des cadres spécialisés ; • Vétusté des infrastructures de jeunesse ; • Perception du secteur comme non productif dans les choix budgétaires ; • Exacerbation des problèmes d'encadrement des jeunes dans les villes

comme en milieu rural ; • Des structures d'animation gérées comme de simples services administratifs ; • Manque de moyens logistiques et d’équipements adéquats des structures

d’encadrement administratif ; • Faiblesse de la responsabilisation des jeunes dans les processus

d'identification des besoins d'animation et de mise en œuvre des programmes ;

• Faible prise en charge de la compétence jeunesse par les collectivités locales.

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IV. Finalités, principes directeurs et options stratégiques de la politique nationale de jeunesse 4.1. Vision La politique nationale de jeunesse est bâtie sur la vision suivante : Améliorer les conditions de vie des jeunes et de leurs groupements dans le cadre d’un système d’accompagnement intégré et durable. Cette vision s’inscrit dans l’optique de mettre la disponibilité, la générosité, l’engagement et le génie créateur des jeunes au service du développement économique et social du Sénégal et de l’Afrique. 4. 2. Finalités La politique nationale de jeunesse n’est ni un assemblage d'actions en faveur des jeunes ni une simple reproduction des politiques sectorielles des différents domaines d'activités de la vie nationale. S'adressant à une cible, elle est nécessairement holistique et doit garder la cohérence et l’efficacité nécessaire pour une prise en charge complète des besoins, des difficultés et des aspirations des jeunes. La politique nationale de jeunesse vise à assurer la promotion sociale et économique des jeunes et de leurs groupements tout en favorisant leur participation au développement humain durable de la Nation et de l’Afrique. Elle s’inscrit dans la perspective de la Loi d’orientation de l’Education nationale dont l'objectif ultime est de former un type nouveau de sénégalais capable :

de résoudre les problèmes économiques, sociaux et culturels du pays ;

de promouvoir les valeurs de la nation sénégalaise pour une société pluraliste, démocratique et solidaire fondée sur la morale, le civisme et le patriotisme ;

d’acquérir les connaissances et instruments nécessaires à l’insertion sociale et économique et à la participation au progrès.

La politique nationale de jeunesse est une politique intégrée et transversale destinée aux jeunes, élaborée avec les jeunes et basée sur les besoins des jeunes. Les jeunes sont au cœur de la politique de jeunesse, non seulement comme cibles mais aussi et surtout comme acteurs de ce processus dynamique. La politique nationale de jeunesse considère que les ressources mises à la disposition des jeunes pour développer leur potentiel, favoriser leur participation et leur contribution à la société, est un investissement précieux pour le présent et l’avenir de la communauté. Elle revêt les trois dimensions suivantes : Une dimension éducative qui assure le développement intégral du jeune par une éducation intellectuelle et physique ; Une dimension sociale et économique : qui lutte contre la marginalisation, les discriminations de genre, la promotion des handicapés, contre le chômage des jeunes.

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Une dimension institutionnelle qui donne au Ministère chargé de la jeunesse suffisamment les moyens nécessaires et garantit la coordination et la mise en cohérence des principales stratégies.

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Encadré 2 : Loi 91/22 du 16 février 1991 portant loi d’orientation de l’Education nationale Principes : (i). préparer les conditions d’un développement intégral, (2). promouvoir les valeurs nationales et universelles de liberté, de solidarité, de justice et d’équité, (3). élever le niveau culturel des populations. Méthode : la loi privilégie une démarche qui « lie l’école à la vie, la théorie à la pratique » Profil du nouveau type d’homme : il s’agit de former un homme capable de : (1). résoudre les problèmes économiques, sociaux et culturels rencontrés par le pays dans son effort de développement, (2). promouvoir les valeurs, les lois, les règles de la nation sénégalaise, d’une société pluraliste, démocratique et solidaire ainsi que la morale, du civisme et du patriotisme, (3). acquérir les connaissances et instruments nécessaires à l’insertion sociale, au développement du jugement et de la réflexion, à la participation, à l’avancée des sciences et techniques et au progrès contemporain

Définition des concepts La jeunesse est la période située entre l’enfance et la vie adulte. Elle est une entité plurielle dont les sous ensembles sont déterminés par les occupations et les préoccupations spécifiques. La jeunesse est une catégorie sociale dont le fonctionnement est indissociable des mécanismes qui régissent la société. L’adolescence constitue la première jeunesse. La présente LPDSJ définit le jeune comme étant la personne dont l’âge est compris entre 15 et 35 ans. 4. 3. Principes directeurs Fondée sur une approche par les droits, la politique nationale de jeunesse repose sur des principes directeurs clairs et acceptés par l’ensemble des catégories d’acteurs impliqués dans sa définition, sa mise en œuvre et son évaluation. 4. 3. 1. L’équité La politique nationale intègre l’universalité des droits, c’est-à-dire qu’elle tient compte de tous les jeunes du pays : nationaux, étrangers, émigrés immigrés, déplacés, jeunes scolaires, jeunes étudiants, jeunes réfugiés sans discrimination aucune, y compris de genre. Au-delà des handicapés, elle concerne les jeunes mendiants, des jeunes en situation difficile, des jeunes victimes de conflits, des jeunes placés en institution, des jeunes en conflit avec la loi, etc. Elle considère que les jeunes filles et les adolescents sont également des groupes vulnérables ou défavorisés qui méritent un soutien. La prise en compte de la spécificité de la jeune fille sera assurée en combinant l’approche GeD (genre et développement) et l’approche IfD (intégration de la femme dans le développement). Ainsi, en plus de la détermination d’indicateurs de genre, les programmes et projets s’emploieront à prendre en compte de manière spécifique, la question de la jeune fille. 4. 3. 2. La transparence Il sera mis en place aux différents niveaux d'intervention, une série de mécanismes garantissant la visibilité et le contrôle, de façon à établir l’équilibre entre responsabilité et autonomie.

La politique nationale de jeunesse garantit le libre et égal accès des jeunes et de leurs organisations à l’information, aux structures et aux différentes opportunités de promotion économique, sociale et culturelle ; elle privilégie la concertation avec les

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différentes plates-formes représentatives des différentes sensibilités qui s’expriment au sein de la jeunesse ou qui la traversent. Dans cette perspective, la jeunesse est considérée à la fois comme réalité homogène et plurielle. 4. 3. 3. La transversalité La politique de jeunesse est par définition une politique horizontale ; elle est au centre d’efforts cohérents et coordonnés de plusieurs secteurs du monde politique, de la société civile, de la recherche, de l’administration, de la communauté des organisations non gouvernementales. A tous les niveaux, la politique de jeunesse coordonne des mesures qui servent les intérêts des jeunes, leur permettant ainsi d’influencer la vie sociale, économique, politique. 4. 3. 4. Le partenariat Le partenariat est indispensable si l'on veut mobiliser toutes les potentialités qui s'offrent au secteur jeunesse. Les jeunes eux-mêmes devraient, ne serait-ce qu'en conformité avec leurs revendications, rentrer avec les pouvoirs publics dans un processus de partenariat pour la réalisation de beaucoup d'actions dont ils sont les initiateurs. Ce partenariat sera accompagné de mesures portant sur le renforcement des capacités des jeunes. Le partenariat sera à la fois horizontal (entre les jeunes et entre leurs organisations) et vertical (entre l’Etat, les collectivités locales, les partenaires au développement). Il s ‘agira également de rechercher à tous les niveaux, le consensus entre les acteurs impliqués. 4. 3. 5. L’accompagnement Les jeunes sont suffisamment informés et organisés pour ne plus faire l'objet d'un encadrement rigide ou d'embrigadement. Cela est, du reste, de moins en moins possible. Les différentes interventions les concernant devront être souples au plan managérial en s'inscrivant dans un style, non pas de laisser faire, mais de responsabilisation. 4. 3. 6. L’implication et la participation La politique nationale en direction des jeunes sera empreinte du principe de la participation à toutes les étapes du processus. Les représentants des jeunes, notamment ceux victimes de l’exclusion et de la grande pauvreté, seront associés aux prises de décisions qui engagent leur destin et celui de la nation. 4. 3. 7. La décentralisation Le cadre institutionnel de gestion de la politique nationale de jeunesse a changé avec le transfert des compétences qui a accompagné le processus de renforcement de la décentralisation. La règle du « penser globalement, agir localement » sera de mise. Il s’agira de renforcer la gestion de proximité des questions de jeunesse par les pouvoirs locaux en prenant en compte la spécificité des contextes dans lesquelles elles s’expriment.

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4. 3. 8. La durabilité La politique nationale de jeunesse est une vision prospective qui prend en charge les questions actuelles, mais anticipe surtout sur la problématique du devenir de la jeunesse sénégalaise. Elle s’appuie sur des programmes structurants et dynamiques de promotion sociale et économique. 4. 4. Les orientations stratégiques La politique nationale de jeunesse est structurée selon les orientations stratégiques suivantes : 4. 4. 1. Orientation stratégique 1 : Préserver les jeunes et les adolescents des IST/SIDA, des problèmes de Santé de la Reproduction, le tabagisme et la drogue L’Etat a l’impérieux devoir de préserver l’Avenir du pays en assurant, dès aujourd’hui, la santé des jeunes. L'acuité des autres problèmes tels que l’éducation, le chômage, la formation professionnelle, ne doit pas faire perdre de vue les problèmes de santé des jeunes qui sont multiples et multiformes. A ce niveau, les principaux problèmes rencontrés sont relatifs à la santé de la reproduction, au SIDA, aux IST, au tabagisme, à la consommation de drogues, etc. Face à l'ampleur du phénomène de la drogue, d’importantes actions ont été entreprises ; mais leur impact demeure limité du fait qu’elles sont circonscrites autour de la répression. Pour la Politique nationale de Jeunesse, il s’agira de mettre davantage l’accent sur la prévention pour prémunir les jeunes contre les fléaux comme la drogue, les IST/SIDA. Les lignes d’actions envisagées contre ces divers fléaux, reposeront principalement sur la sensibilisation et la mobilisation des jeunes et de leurs groupements qui seront aussi des relais auprès des populations. Dans cette perspective, il sera conduit un vaste programme de renforcement des capacités des jeunes et de leurs groupements. Les programmes de Santé de la Reproduction conduits dans le secteur seront renforcés avec la densification du réseau des Centres Conseils pour Adolescents et la mise en place des Centres de dépistages volontaires anonymes (CDVA) du SIDA. Il s’agira de soutenir le mouvement associatif des jeunes comme levier essentiel dans la croisade contre ces fléaux et des pandémies comme le paludisme. En outre, l’offre de service en animation socio-éducative sera améliorée avec, notamment, la mise en place d’infrastructures modernes de jeunesse. De même, les ressources humaines du secteur (cadres de l’Etat, des collectivités locales et du mouvement associatif) recevront une formation qualifiante dans ces différents domaines pour leur permettre d’être en phase avec les nouvelles exigences. Il sera procédé également au recrutement de personnels spécialisés pour pallier le déficit en ressources humaines des CCA.

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4. 4. 2. Orientation stratégique 2 : Accroître l’employabilité des jeunes et leurs revenus dans les secteurs productifs Les jeunes rencontrent des difficultés pour s’insérer dans les circuits de production. En effet, la faiblesse du marché de l’emploi corrélée à la croissance de la demande sociale des jeunes et à l’insuffisance de stratégies de formation professionnelle qualifiante expose cette frange vulnérable de la société à la pauvreté aussi bien en milieu urbain que rural. Dans leur entreprise de sortie de crise, les jeunes éprouvent de nombreuses difficultés : accès au système classique de crédit, qualification et expérience pour occuper des emplois, accès aux facteurs de production comme la terre. Il s’y ajoute les obstacles liés à la recherche de documents administratifs et juridiques nécessaires à la constitution de divers dossiers exigés pour soit accéder à un crédit ou obtenir un emploi. Pour venir à bout de cette contrainte majeure, des réponses ont été apportées aussi bien par l’Etat, le secteur privé, la communauté des ONG, les jeunes et leurs groupements. C’est dans ce cadre, qu’il faut souligner, entre autres, l’initiative de l’Etat de mettre en place, à côté du Fonds national d’Insertion des Jeunes (FNIJ), l’Agence nationale pour l’Emploi des Jeunes (ANEJ) et le Fonds national de Promotion de la Jeunesse (FNPJ). La Politique nationale de Jeunesse s’appuiera sur le renforcement des capacités techniques et professionnelles des jeunes et mettra un accent particulier sur la promotion de l’emploi indépendant en milieux rural et urbain, la création d’activités génératrices de revenus. Dans ce cadre, les moyens du FNPJ, de l’ANEJ et du FNIJ seront renforcés et une synergie sera développée entre les structures intervenant dans la promotion de l’emploi des jeunes. Les jeunes seront encouragés à investir des secteurs comme l’agriculture, la pêche et l’artisanat pour mettre en place des entreprises performantes. 4. 4. 3. Orientation stratégique 3 : Développer l’information jeunesse et l’appropriation par les jeunes des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) Les besoins d’information des jeunes sont à la fois immenses et diversifiées. Dans le même temps, la jeunesse et les questions qui la concernent constituent un sujet d’information que toute politique de jeunesse doit intégrer. Au Sénégal, le niveau d’organisation et de diffusion de l’information jeunesse est relativement faible, d’où la nécessité de mettre en place un système national d’information-jeunesse. Celui-ci sera organisé autour d’un centre national et de points d’information-jeunesse. Pour le Sénégal et le Continent africain, l’appropriation des NTIC est une voie obligée pour jouer un rôle décisif dans la nouvelle Société de l’information. Ainsi, pour faire jouer à la jeunesse son rôle d’avant-garde, la politique de jeunesse mise sur l’appropriation des NTIC par les jeunes, car la place des nations dans la Société de demain sera déterminée pour beaucoup par les ressources immatérielles.

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Dans le cadre de la solidarité numérique, il s’agira, au-delà de l’accès démocratique aux NTIC, de créer les conditions favorables à l’éclosion du génie et du talent des jeunes pour prendre une part active dans la marche du monde. 4. 4. 4. Orientation stratégique 4 : Développer, en milieu jeune, des attitudes et des comportements citoyens en faveur de la paix, de la sauvegarde de l’héritage culturel, du bien communautaire et de la participation au développement Face à la montée de la violence sous toutes ses formes, dont l’Afrique continue d’être un des théâtres principaux, il est devenu impératif de promouvoir une culture de la paix fondée sur la tolérance, la convivialité, le respect des Droits Humains et de la Démocratie. Dans ce cadre, la jeunesse sénégalaise disponible et engagée est considérée comme cible et vecteur de cette culture nouvelle. L’effort de participation des jeunes aux différentes actions d’intérêt communautaire sera accompagné et renforcé dans un esprit d’enracinement dans les valeurs de partage, de solidarité, de tolérance et d’ouverture, principaux traits distinctifs de la société sénégalaise dans le concert des nations. Dans cette perspective, les jeunes, acteurs de changement social, constitueront un levier essentiel pour la perpétuation des valeurs qui fondent l’identité culturelle sénégalaise voire africaine. Il s’agit pour la Politique nationale de jeunesse, de promouvoir l’éducation à la citoyenneté et le développement de l’esprit civique pour aider les jeunes à devenir des citoyens épanouis au service de la Nation. Les lignes d’actions consisteront, dans ce cadre, à développer des programmes de volontariat et de mobilisation des jeunes et de leurs groupements dans des actions d’intérêt général ; car la plupart des pays qui ont réussi à se développer ont mobilisé leurs populations dans le volontariat et l’effort national.

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V. Mise en œuvre, financement et évaluation de la LPDSJ L’option choisie porte sur un plan d’action qui présente les orientations stratégiques, les stratégies, lignes d’actions, les intervenants, l’échéancier et les coûts. 5.1 Le cadre institutionnel La mise en œuvre de la LPDSJ ne nécessite pas la création d’un cadre institutionnel nouveau ; elle s’appuiera plutôt sur des cadres et des structures déjà existantes et qu’il faudra restructurer et dont les missions seront précisées à la lumière de l’expérience et des exigences du nouveau contexte. Le cadre de mise en œuvre est le Haut Comité de la Jeunesse restructuré, le Ministère chargé de la Jeunesse, le Mouvement associatif. Placé sous l’autorité du Premier Ministre, le Haut Comité comprendra, outre les ministères sectoriels, les collectivités locales, les représentants des Jeunes et la société civile au sens large. Le Haut Comité se réunit une fois dans l’année pour évaluer la mise en œuvre du Plan d’action et dégager de nouvelles perspectives. 5. 2 Acteurs de la politique de jeunesse La mise en œuvre de la Politique nationale de Jeunesse impliquera les acteurs suivants : l’Etat (Ministères, collectivités locales), les Organisations non gouvernementales (nationales et internationales), la société civile, les Agences du système des Nations Unies, les Partenaires au développement, les groupements de jeunesse, les organisations syndicales, la communauté universitaire et scientifique, les organisations confessionnelles. 5-3 Le financement de la politique nationale de jeunesse La mise en œuvre de la LPDSJ requiert la mobilisation de ressources importantes de la part de l’Etat, des collectivités locales, du secteur privé et des partenaires au développement. L’option est de mobiliser d’abord et principalement les ressources nationales. Dans cette perspective, les pistes suivantes peuvent être explorées pour les différentes catégories d’acteurs 5. 3. 1. L’Etat La mobilisation de ressources au titre des dotations budgétaires nationales constitue un facteur important pour le succès de la mise en œuvre de la politique nationale de jeunesse. Elle marquera aussi l’engagement effectif de l’Etat à œuvrer pour la promotion sociale et économique de la jeunesse. 5. 3. 2. Les collectivités locales Jusqu’à une date récente, il a été difficile de mobiliser les ressources locales à cause, entre autres, “ des rigidités du cadre institutionnel et juridique ”. Il s’y ajoute “ la multiplicité des stratégies de financement et l’absence de mécanismes de coordination qui rendent difficile toute opération de suivi ”. Pour inverser la tendance actuelle de financement qui s’appuie principalement sur les subventions, les collectivités locales devront être plus audacieuses dans l’exploitation des possibilités que leur offrent le partenariat et la coopération décentralisée. Dans le même temps, elles devront travailler à “ élargir les possibilités

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endogènes de génération de nouvelles ressources pour financer les activités de gestion des ressources naturelles et de l’environnement. 5. 3. 3. Le secteur privé Le Secteur privé participera à la mise en œuvre de la LPDSJ en favorisant notamment la formation et l’emploi des jeunes à travers divers mécanismes. En particulier, il sera encouragé dans l’accueil, l’embauche et le placement en entreprise, des jeunes demandeurs d’emploi. Dans ce cadre, les partenaires privés bénéficieraient de l’assistance de l’Etat à travers les différentes interventions de l’ANEJ en tant qu’interface entre l’entreprise et le jeune. 5. 3. 4. Les partenaires au développement Dès l’adoption de la LPDSJ, les partenaires bilatéraux et multilatéraux seront conviés à une table ronde pour procéder à l’identification de leur centre d’intérêt et la détermination des contributions nécessaires au financement du plan d’action. Par ailleurs les commissions mixtes et les groupes consultatifs seront des occasions pour le Gouvernement de solliciter le concours de ses partenaires pour assurer le financement de la LPDSJ. 5. 4. Mécanismes de suivi et d’évaluation de la politique nationale de jeunesse

La mise en œuvre de la LPDSJ fera l’objet d’un suivi et d’une évaluation régulière. Il est décrit, ci-dessous, les objectifs, les outils et les étapes du suivi et de l’évaluation. Le suivi et l’évaluation poursuivront, entre autres, les objectifs suivants : - procéder à l’évaluation périodique des progrès réalisés dans la mise en œuvre

des programmes ; - procéder à l’actualisation des programmes ; - apprécier, sur la base d’indicateurs objectivement vérifiables, la place et l’impact

de la politique nationale de jeunesse ; - assurer la collecte, l’analyse et la diffusion des informations relatives à la

jeunesse en direction des décideurs et des autres acteurs pour améliorer l’état des connaissances, mais aussi aider à la prise de décisions pertinentes ;

- suivre l’utilisation des fonds consentis et contrôler la conformité de leur utilisation avec les objectifs pour lesquels ils ont été mobilisés.

Durant toute la période de mise en œuvre de la LPDSJ, le dispositif mis en place fonctionnera de manière continue. Il permet de collecter, d’analyser et de diffuser les informations relatives aux progrès réalisés, aux difficultés rencontrées et les solutions préconisées. Le dispositif comprend les exercices de suivi-évaluation à mi-parcours et une évaluation finale à la fin d’un cycle de cinq ans. 5. 4. 1. Les évaluations annuelles Les évaluations annuelles sont d’ordre interne et seront complétées par une évaluation externe. Ce mécanisme d’évaluation doit permettre d’assurer l’articulation judicieuse des actions et projets ainsi que la connaissance à tout moment du niveau et de l’impact de la mise en œuvre de la LPDSJ.

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Elle interviendra à la fin de la deuxième année de mise en œuvre de la LPDSJ et permettra de: - passer en revue l’ensemble des rapports des évaluations d’ordre interne et

vérifier la pertinence des ajustements opérés sur la base des conclusions de ses rapports;

- identifier les contraintes et formuler des recommandations aptes à assurer l’ensemble des actions pour la période de mise en œuvre de la LPDSJ;

- apprécier le niveau d’exécution globale en fonction des objectifs, du plan d’action et des échéances.

5. 4. 2. L’évaluation de fin de cycle Au terme des cinq ans retenus pour l’exécution du plan d’action, il sera procédé à une évaluation finale. Il s’agira d’une évaluation externe à laquelle prendront part les donateurs de la mise en œuvre de la LPDSJ. Les résultats de cette évaluation serviront de base pour l’élaboration d’un nouveau plan d’action et/ou pour la redéfinition ou la modification éventuelle des objectifs de la LPDSJ.

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