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LETTRES, MAXIMESET AUTRES TEXTES

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Du même auteurdans la même collection

LETTRE À MÉNÉCÉE (édition avec dossier)

© Flammarion, Paris, 2011ISBN : 978-2-0812-3208-2

www.centrenationaldulivre.fr

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ÉPICURE

LETTRES, MAXIMESET AUTRES TEXTES

Introduction, traduction, notes, dossier,

chronologie et bibliographie

par

Pierre-Marie MOREL

GF Flammarion

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LISTE DES ABRÉVIATIONS

CErc Cronache Ercolanesi.DK H. Diels, W. Kranz, Die Fragmente der

Vorsokratiker, rééd. Berlin, 1956.DRN Lucrèce, De rerum natura (De la nature,

trad. José Kany-Turpin, GF-Flamma-rion, 1998).

Fin. Cicéron, De finibus bonorum et malorum(Des termes extrêmes des biens et desmaux).

Hrdt. Épicure, Lettre à Hérodote.Long-Sedley A. Long, D. Sedley, The Hellenistic Philo-

sophers, Cambridge, 1987 (Les Philo-sophes hellénistiques, trad. JacquesBrunschwig et Pierre Pellegrin, GF-Flam-marion, 2001).

MC Épicure, Maximes capitales.Mén. Épicure, Lettre à Ménécée.Pyth. Épicure, Lettre à Pythoclès.PHerc. Papyrus d’Herculanum.SV Épicure, Sentences vaticanes.Us. H. Usener, Epicurea, Leipzig, 1887.Vies Diogène Laërce, Vies, doctrines et sen-

tences des philosophes illustres.

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INTRODUCTION

Une philosophie de l’esquisse

Concernant Épicure, comme pour beaucoup de philo-sophes de l’Antiquité, on pourrait désespérer de l’his-toire : il est l’auteur d’une œuvre considérable, mais elletient aujourd’hui en quelques pages. Qu’elle ait étémonumentale, nous le savons grâce à notre principalesource antique, Diogène Laërce. Celui-ci mentionne qua-rante et un titres d’Épicure et précise qu’il ne signale queses meilleurs ouvrages 1. Parmi ceux-ci, le traité Sur lanature (Peri phuseôs) comptait trente-sept livres et devaitêtre, à tous égards, le plus important. Or, de cet ouvrage,il ne reste que quelques rares fragments, et la plupartdes autres traités ne nous sont connus que par les brèvescitations qu’en donnent les témoins antiques. Les textesqui sont aujourd’hui les plus consistants sont précisé-ment ceux que transmet Diogène, au IIIe siècle de notreère, soit près de six cents ans après Épicure (341-270 av.J.-C.). Ce sont trois lettres et une collection de quarantemaximes : Lettre à Hérodote, Lettre à Pythoclès, Lettre àMénécée, Maximes capitales. On y ajoute traditionnelle-ment un autre recueil de maximes, les Sentences vati-canes, qui ne figurent pas dans le traité de Diogène etqui ont été éditées pour la première fois au XIXe siècle.Le tour des maximes est généralement celui de l’apho-risme et les Lettres sont des abrégés, des résumés limitésaux données élémentaires, qui ne font qu’esquisser ladoctrine. Le testament d’Épicure, que Diogène restitueégalement 2, n’apporte guère à la connaissance de sa

1. Vies, X, 27-28.2. Vies, X, 16-21.

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philosophie. Ainsi, nous n’en possédons plus que des« miettes » et celles-ci ne contiennent que rarement ledétail de la doctrine.

Diogène Laërce, cependant, procède d’une manièretrès instructive. En premier lieu, il réserve à Épicure untraitement particulier : il lui consacre le dixième et der-nier livre des Vies et présente les maximes épicuriennesqu’il cite pour finir comme la couronne de toutl’ensemble. Surtout, il fait pour lui ce qu’il n’a pas faitdans les livres précédents, en reproduisant les écrits qu’ilchoisit de mettre en exergue. Est-ce le signe d’une obé-dience discrète à l’épicurisme ou une simple marqued’admiration intellectuelle ? C’est en tout cas une mesuresingulière : alors que pour exposer les doctrines desautres philosophes, Diogène doit lui-même résumer,paraphraser, extraire, compiler, il ne se contente plus icide ces procédés. Il trouve dans le corpus des œuvresd’Épicure des abrégés en quelque sorte « tout faits » et,qui plus est, complets : « trois lettres de lui, dans les-quelles – précise-t-il – toute sa philosophie est présentéesous forme abrégée 1 ». Sans doute Diogène a-t-il ten-dance, par endroits, à lisser, voire à déformer la philoso-phie d’Épicure. Il applique par exemple au Maître duJardin une tripartition de la philosophie 2 qui doit proba-blement plus à l’ambiance générale de la période hellénis-tique 3, et notamment à la conception stoïcienne desparties de la philosophie, qu’aux intentions d’Épicure lui-même. Il n’en demeure pas moins que Diogène restituece qu’il est véritablement fondamental de savoir. Lestextes qu’il produit ne se contentent pas de dire en brefce qu’il serait fastidieux de présenter dans le détail : la

1. Vies, X, 28.2. Voir la division de la philosophie d’Épicure selon Diogène Laërce

en canonique (ou doctrine des critères de connaissance), physique etéthique (Vies, X, 29-30).

3. Période qui va, globalement, de la mort d’Alexandre le Grand,(323 av. J.-C.), à la bataille d’Actium (31 av. J.-C.).

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forme de l’abrégé, le choix d’une exposition résolumentschématique de la doctrine traduisent un aspect essentielde la pensée d’Épicure. Les Lettres révèlent en fait uneauthentique philosophie de l’esquisse.

Le début de la Lettre à Hérodote est à ce sujet particu-lièrement significatif 1. Il annonce un abrégé (epitomê)qui conviendra tout aussi bien aux débutants en matièrede physique atomiste qu’à ceux qui ne disposent pas dutemps nécessaire pour en étudier le détail, ou qui, àl’inverse, sont déjà familiers de cette science. On suppose,de fait, que les lettres d’Épicure ne s’adressent pas seu-lement au destinataire individuel qui donne son titre àchacune, mais aussi à un groupe, notamment une com-munauté d’amis, acquis à la philosophie du Jardin, ouen passe de l’être. Il s’agit dans tous les cas de présenterles thèses essentielles, les « données élémentaires 2 » de lathéorie, ses rudiments ou éléments de base – par exempleque les composants ultimes de toutes choses sont descorps indivisibles, les atomes. Cette présentation formeun corps doctrinal susceptible d’être immédiatementreconstitué grâce à un rapide effort de mémorisation.L’objet propre de la Lettre à Hérodote est de construireun condensé de physique, de figurer une image densifiéede l’élémentaire. C’est donc un abrégé, mais celui-ci n’estpas livré par défaut, comme le substitut imparfait d’unpropos plus développé. Il est destiné à exprimerl’ensemble par une empreinte ou schéma (tupos) intellec-tuellement efficace. Seule en effet l’appréhension d’un telschéma permettra au lecteur de parcourir rapidement etcontinûment l’essentiel de la phusiologia, la philosophienaturelle, passant aisément des principes les plus géné-raux au détail de la physique et inversement.

Il est remarquable qu’Épicure parle ici d’un tupos : àla fois schéma, empreinte et esquisse, c’est une représen-

1. Hrdt., 35-37.2. Voir l’expression stoicheiômata en Hrdt., 36.

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tation matérielle qui porte les traits essentiels del’ensemble. Cela signifie principalement deux choses. Enpremier lieu, l’usage de ce terme suggère que la présenta-tion même de la doctrine est analogue aux empreintesqui émanent des objets visibles par l’intermédiaired’effluves ou de simulacres 1, et analogue également auximages mentales, dérivées de la sensation, qui formentspontanément les notions ou préconceptions généralesque nous avons des choses 2. Dans tous ces cas, en effet,Épicure désigne la structure en question par le termetupos. En second lieu, et par voie de conséquence, parcequ’il désigne un état matériel, ce terme indique très clai-rement que la pensée elle-même est matérielle, que lesétats mentaux par lesquels nous appréhendons les objetsde pensée ne sont pas d’une nature différente de celle quicompose les corps en général. Tout comme l’on dit dansle français d’aujourd’hui que l’on « s’imprègne » d’unepensée ou d’une doctrine, on doit entendre en son sensle plus littéral et le plus concret l’exhortation initiale às’imprégner des éléments de la philosophie épicurienne.

Ainsi, pour définir et justifier sa pratique de l’abrégé,Épicure emploie une expression qui s’applique à la phy-siologie des opérations mentales. Il nous apprend par làmême que le genre de l’abrégé permet de produire unevéritable image mentale de la doctrine, un schème inté-riorisé de ce que nous devons avoir sans cesse présent àl’esprit à propos de la nature et des conditions du bon-heur. On doit donc concevoir ce choix d’écriture, non passimplement comme une commodité, mais comme unevéritable décision méthodologique et philosophique enaccord avec la nature même de la pensée.

Cette décision a trois aspects : une fonction didactique,qui se justifie de la manière la plus claire par l’apprentis-sage des principes de la physique exposée par la Lettre à

1. Hrdt., 46.2. Voir, dans le résumé de Diogène Laërce (Vies, X, 33), l’explication

de la formation des prénotions ou préconceptions.

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Hérodote ; une fonction épistémique et critique, dans lamesure où elle permet de rapporter nos différents juge-ments à une connaissance sûre des principes élémen-taires ; enfin une fonction éthique et par conséquentthérapeutique – notre tâche la plus urgente est le « soin »de notre âme –, qui est à l’œuvre de manière exemplairedans la Lettre à Ménécée. À chaque fois, c’est au plussimple, à l’élémentaire qu’il s’agit de revenir : aux élé-ments respectifs de la nature, du savoir et du bonheur.

Les éléments de la nature

La Lettre à Hérodote a pour objet principal les prin-cipes les plus généraux de la physique. Après le préam-bule que l’on vient d’évoquer, ces principes sont définisdans les paragraphes 38 à 45, puis sont appliqués àl’explication de la formation des sensations (§§ 46-53), àla définition des propriétés des atomes, composants élé-mentaires et ultimes de toutes choses (§§ 54-62), à l’âme(§§ 63-68), aux propriétés des composés et à la concep-tion du temps (§§ 68-73), à l’organisation générale desmondes et aux phénomènes célestes (§§ 73-77). La Lettres’achève par une réflexion générale sur l’utilité de lascience de la nature (§§ 78-83), d’où il ressort que laconnaissance densifiée de l’élémentaire, concernant lanature, œuvre directement à notre ataraxie ou absencede trouble.

La Lettre à Pythoclès (§§ 84-116), bien qu’elle examineplus précisément les phénomènes célestes et atmosphé-riques, relève elle aussi de la méthode de l’abrégé, se pré-sentant comme un exposé ramassé et une vue d’ensembledes questions concernées 1. Après un exposé général surla genèse et l’organisation des mondes (§§ 84-90), elleétudie la constitution et les mouvements des astres (§§ 91-98), les phénomènes atmosphériques et géologiques(§§ 98-111), certains phénomènes astraux particuliers

1. Pyth., 84-85 ; 116.

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(§§ 111-115). Elle s’achève par une mise en garde contrela divination et par un appel aux explications rationnellesdes phénomènes en question, par opposition aux faussescroyances héritées des mythes (§§ 115-116).

La méthode employée dans la Lettre à Pythoclès– selon des règles que son auteur rappelle à plusieursreprises – a une double caractéristique. D’une part, elleconsiste à recueillir toutes les hypothèses envisageables àpropos d’un même phénomène et à refuser l’explicationunique lorsque aucune explication ne s’impose absolu-ment. C’est la méthode dite des « explications multiples »ou de la « pluralité des causes ». D’autre part, elle exigede toute hypothèse concernant les phénomènes éloignésou difficilement perceptibles qu’elle soit en accord avecles phénomènes évidents qui leur sont semblables enquelque point, et qu’elle soit toujours compatible avecles choses apparentes qui sont proches de nous. C’est uneapplication typique de la méthode épicurienne d’infé-rence, sur laquelle nous reviendrons.

La section de la Lettre à Hérodote consacrée à la for-mulation des principes généraux (§§ 38-45) est sans doutecelle qui révèle le mieux la fonction didactique ou péda-gogique de l’abrégé. Elle permet de dégager un schémad’ensemble qui peut se décomposer en six propositionsfondamentales :

1. Rien ne vient du non-être et rien ne disparaît dansle non-être (§§ 38-39) ;

2. Le tout est composé de corps et de vide, qui sontles seules natures complètes ou les seuls êtres existant parsoi (§§ 39-40) ;

3. Parmi les corps, les uns sont des composés ; lesautres – les atomes –, ceux dont les composés sont faits(§§ 40-41) ;

4. Le tout est illimité, ou infini, en quantité pour lescorps, et en grandeur pour le vide (§§ 41-42) ;

5. La quantité des différentes formes d’atomes estinconcevable (§§ 42-43) ;

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6. Les atomes se meuvent continûment et éternelle-ment, du fait de l’existence du vide (§§ 43-44).

Les autres propositions sont des développements com-plémentaires destinés à expliciter ces thèses fondamen-tales. Ces dernières sont en quelque sorte les « têtes dechapitre » de la doctrine physique, comme le montre,prise à la lettre, la formule conclusive de la fin de laLettre : « Voilà pour toi, Hérodote, les énoncés capitaux 1

portant sur la nature dans sa totalité, présentés sous uneforme abrégée pour que ce discours puisse être retenuavec la précision voulue 2. »

Rappelons l’essentiel de la théorie. Héritier de l’ato-misme de Démocrite d’Abdère, qui vécut entre 460 et360, Épicure soutient que la totalité de ce qui existe estcomposée de corps et de vide et que les corps sont soitdes corpuscules insécables, soit des composés de corpus-cules insécables. L’adjectif grec atomos signifie en effet« insécable », ce qui ne peut pas être coupé. On parleradonc de « corps » (sômata) insécables 3 ou de « natures »(phuseis) insécables 4. Lorsqu’il est substantivé, oulorsque le substantif est sous-entendu, il est d’usage derendre le mot par « l’atome », « les atomes ». Cette thèseest le véritable cœur de la doctrine, qui se caractérisedonc, sur le plan physique, comme un « atomisme ».

Ces atomes sont en nombre infini et les formesd’atomes sont en nombre non pas strictement infini, maisindéfini. En d’autres termes, pour chaque forme ato-mique – par exemple une sphère, un cône ou une pyra-mide déterminés –, il y a un nombre infini d’atomes,tandis que le nombre des formes est non pas infini, maisseulement inconcevable. De même, il y a une très grande

1. Le grec dit même : « les plus capitaux » (kephalaiôdestata). Surcet aspect de l’écriture des Lettres d’Épicure, voir Delattre [2004].

2. Hrdt., 83.3. Voir par exemple : Hrdt., 42.4. Voir par exemple : Diogène d’Œnoanda, fr. 6, col. 2, l. 10-11

Smith.

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variété de grandeurs parmi les atomes, mais pas unestricte infinité, puisque les atomes sont imperceptibles.Or supposer une stricte infinité de grandeurs nous obli-gerait à admettre l’existence d’atomes perceptibles etmême d’un volume considérable. Leur taille varie doncdans les limites de l’infra-perceptible 1. Ils sont sans cesseen mouvement dans le vide, lui-même illimité, et qui neleur oppose, par définition, aucune résistance. Ils se meu-vent donc en tous sens et à vitesse égale, n’étant ralentisdans leur progression que par les chocs avec les autresatomes ou par leur insertion dans des agrégats corpo-rels 2. Ils engendrent spontanément une infinité demondes, dont chacun est voué à destruction. Les atomessont physiquement indivisibles, mais comportent ce quel’on pourrait comparer à des « parties », mais des partiesnon séparables les unes des autres et qui équivalent à desunités de mesure 3. Chaque atome est en effet composéd’unités égales, des parties minimes ou, plus exactement,des « limites » ultimes de grandeur, sans existence indé-pendante. Les atomes sont par ailleurs dépourvus dequalités perceptibles 4. Nous n’en avons pas de percep-tion directe ; ils font donc partie des réalités cachées ounon manifestes (ta adêla), à propos desquelles nous fai-sons des inférences en nous référant aux phénomènesapparents.

Lorsque l’on parle d’« atomisme », concernant la phy-sique épicurienne, il convient cependant de ne pas perdrede vue deux points cruciaux : d’une part, il n’y a pas quedes atomes dans la nature et, d’autre part, la thèseatomiste n’est pas seulement une théorie de la composi-tion matérielle, mais encore une théorie de la générationdes corps, qu’il s’agisse des corps composés, comme lesêtres vivants, ou des mondes.

1. Hrdt., 42 ; 55-56.2. Hrdt., 60-62.3. Hrdt., 58-59.4. Hrdt., 54.

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INTRODUCTION 13

Le premier point transparaît dès le paragraphe 40 dela Lettre à Hérodote : « parmi les corps, les uns sont descomposés (sunkriseis) et les autres ceux dont les compo-sés sont faits. Or ces seconds corps sont insécables(atoma) et immuables ». Le fondateur du Jardin parled’abord de « corps », et il inclut dans ce même ensemblenon seulement les atomes, mais aussi les composés : lesatomes ne sont pas les seuls corps naturels, même si tousles corps sont composés d’atomes. Ainsi, pour Épicure,les atomes sont les principes (archai), au sens où ils ontpour effet la nature même des autres corps : « les prin-cipes sont nécessairement des natures insécables <consti-tutives> des corps 1 ». C’est donc en relation avec lescomposés que les atomes sont qualifiés de « principes ».De même, lorsque Lucrèce, au Ier siècle avant notre ère,reprend cette thèse, au chant I du traité De la nature deschoses (De rerum natura), il désigne les atomes pardiverses expressions, comme « les principes » (principia),mais aussi « les éléments premiers des choses » (primordiarerum) 2, les « corps premiers » (corpora prima), les« semences des choses » (semina rerum) ou leurs « prin-cipes géniteurs » (genitalia rerum). Leur somme constitueune « matière génératrice » (genitalis materies). Toutesces expressions désignent les atomes, mais elles font aussiréférence, et cela de manière immédiate, aux composésengendrés à partir des atomes : ces principes que sont lesatomes sont toujours principes de. La progression argu-mentative de la Lettre à Hérodote est à cet égard tout àfait significative : Épicure parle des « corps » avant deparler des « atomes », et, comme on l’a vu, il englobe lesseconds sous les premiers. Il n’y a donc pas de solutionde continuité entre le mouvement et les propriétés desatomes d’une part et la constitution des composés

1. Hrdt., 41.2. DRN, I, 483-484. Voir également Philodème, De la piété, col. 2,

l. 37-41 Obbink, 108, où la thèse est citée par les adversaires de lathéologie épicurienne.

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d’autre part. Épicure institue plutôt une distinction fonc-tionnelle – entre composants et composés – à l’intérieurd’un ensemble commun, l’ensemble « corps ». De cepoint de vue, la catégorie fondamentale de la physiqueépicurienne est celle de corps, plutôt que celle d’atome.L’atomisme épicurien est donc certes un « atomisme »,mais plus largement un « corporalisme » : tout est corpo-rel dans la nature – y compris, par exemple, l’âme –, àl’exception du vide.

Le second point que l’on veut ici souligner est naturel-lement lié au premier : parce que la physique est unethéorie générale des corps et de leurs mouvements, elleinclut l’explication de la génération des agrégats, qu’ils’agisse des composés de notre monde ou bien desmondes dans leur entier. Cette idée trouve une applica-tion naturelle, au paragraphe 45 de la Lettre à Hérodote,avec l’explication de la formation des mondes. Ce texte,particulièrement instructif, mérite d’être cité :

les mondes sont illimités en nombre, les uns semblables aunôtre, les autres dissemblables. Les atomes, en effet, étantillimités en nombre, comme cela vient d’être démontré, ilssont transportés même jusqu’aux lieux les plus éloignés. Carde tels atomes, à partir desquels peut naître un monde ousous l’effet desquels un monde peut être produit, n’ont étéépuisés ni par un seul monde, ni par un nombre limité demondes, ni par ceux qui sont semblables au nôtre, ni nonplus par ceux qui diffèrent de ces derniers. Par conséquent,il n’y a rien qui fasse obstacle à l’infinité des mondes.

On constate qu’une fois de plus, Épicure commencepar énoncer la thèse, de la façon la plus concise, tellequ’elle devra être retenue : « les mondes sont illimités ennombre, les uns semblables au nôtre, les autres dissem-blables ». La suite donne l’argument, c’est-à-dire undegré supplémentaire dans l’approfondissement de ladoctrine physique. On peut ne pas s’y arrêter et passer àla thèse suivante, l’essentiel étant d’avoir retenu les pro-positions élémentaires. Si l’on s’arrête à l’argument, on

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constate qu’il découle de ce qui vient d’être énoncé, àsavoir que les atomes sont en nombre illimité. Il n’y adonc pas de raison consistante pour qu’il n’y ait qu’unnombre limité ou défini de mondes. L’atomisme épicu-rien montre ainsi sa fécondité et son économie : une foisposée l’infinité des atomes – et le nombre inconcevable-ment grand de leurs différences de formes –, on obtient,en droit, la raison d’être des mondes, en nombre indéfini.

On pourrait objecter cependant qu’un tel argument estpurement abstrait, qu’il relève d’une logique assez gros-sière de l’infinité numérique, et qu’il ne nécessite pas unephysique à proprement parler, c’est-à-dire une théorie despropriétés des corps et des changements qui lesconcernent. Le texte cité contient cependant une indica-tion supplémentaire. Il parle des atomes « à partir des-quels (ex hôn) peut naître un monde ou sous l’effetdesquels (huph’hôn) un monde peut être produit ». Ainsi,la génération d’un monde nécessite des conditions parti-culières : la présence d’atomes déterminés, de formes etde tailles définies, et non pas seulement l’infinité abstraitedes atomes errant dans l’univers. La Lettre à Pythoclèsva donner à ce sujet de précieuses indications. Ellemontre qu’il ne suffit pas d’invoquer, comme Démocrite,un « tourbillon » (dinê) originel d’atomes quelconquespour expliquer la formation d’une structure cosmique. Ilfaut encore supposer la présence de « semences (sper-mata) appropriées 1 ». Bien que cela soit discuté, il estassez probable que les « semences » en question sont desatomes. Un monde peut donc naître dès lors que sontprésents les atomes « appropriés » – ou « quiconviennent » (epitêdeia) –, par leur forme et leur taille,à sa formation. Dans ce cas, ce n’est pas l’infinité mêmedes atomes et de leurs combinaisons qui donne la raison,en droit comme en fait, de l’existence des mondes, maisune sorte de sélection spontanée, à l’intérieur de cetteinfinité. C’est pourquoi les mondes ne sauraient avoir

1. Pyth., 89-90.

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toutes les formes possibles ni contenir tous les êtres ima-ginables 1. Plus encore, les expressions employées ici parÉpicure suggèrent que les atomes exercent une sorted’efficace spontanée – il n’y a aucun dessein intelligent,aucune intention providentielle qui puisse expliquer laformation des mondes –, les mondes naissant « à partir »d’eux ou « sous <leur> effet ». Les atomes sont doncenvisagés comme s’ils avaient une puissance naturelled’engendrement, dans leur fonction génératrice en toutcas, c’est-à-dire sous l’aspect de leur relation productiveaux autres corps.

Les adversaires de l’épicurisme ne s’y sont pas trom-pés : ce qui menace au plus haut degré la Providence,qu’elle soit stoïcienne ou chrétienne, c’est le pouvoird’engendrement et d’organisation qu’Épicure attribueaux atomes eux-mêmes. On comprend ainsi le mot deMarc Aurèle, « soit la Providence, soit les atomes 2 » :les atomes épicuriens constituent l’alternative majeure àl’idée stoïcienne d’un monde organisé par le logos divinqui lui est immanent. De même le chrétien Lactances’autorisera l’ironie contre les dieux épicuriens, indiffé-rents aux affaires du monde 3 au point d’en négliger lagenèse et le bon ordonnancement, et manifestant ainsi,selon lui, leur impuissance :

Dieu, dit Épicure, ne se soucie de rien. – Il n’a donc aucunpouvoir ! En effet, lorsqu’on a pouvoir sur quelque chose,on en a soin, nécessairement ; ou bien, s’il a tout pouvoir etn’en use pas, quelle grande raison peut avoir cette indiffé-rence, au point que soit sans valeur pour lui, je ne dis pasnotre espèce, mais l’univers même 4 ?

1. Hrdt., 74.2. Pensées pour soi-même, IV, 3 (sauf indication contraire, les diffé-

rents textes cités dans l’appareil critique de cette édition le sont dansnotre traduction).

3. Comme Épicure lui-même le professe très clairement. Voir Hrdt.,76-81.

4. Lactance, De la colère de dieu (De ira dei), 17, 1 (trad.C. Ingremeau).

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INTRODUCTION 17

L’évocation de la cosmogenèse dans la Lettre à Héro-dote confirme donc que la physique épicurienne est nonseulement une théorie générale de la composition maté-rielle, mais aussi une doctrine de la génération des corps.Elle comprend en effet les corps dans un ensemble quiinclut à la fois les atomes et les effets corporels – lesagrégations stables – qui en résultent. Par ailleurs, sonexposition abrégée et esquissée suffit à rendre compte,par principe, de toutes les modifications de la matière et,corrélativement, de tous les phénomènes naturels.L’explication de la vie, de l’activité mentale, ou encorecelle des phénomènes terrestres, célestes ou atmosphé-riques se trouvent déjà comprises dans les propriétés etles mouvements des atomes, ainsi que dans les proposi-tions fondamentales qui en rendent compte. La logiquedu discours exprime parfaitement la logique de lamatière, parce que son économie ne fait que traduirel’efficacité productive des composants ultimes.

Les éléments du savoir

La dimension didactique de l’abrégé est directementliée à sa vocation épistémique et critique : résumer etréduire à l’élémentaire, c’est aussi énoncer des thèses quivaudront comme autant de principes rationnels deconnaissance, principes auxquels toute autre assertiondevra se conformer. En dessinant littéralement dansl’esprit de son lecteur le schéma de la doctrine, Épicurele prépare à le mémoriser 1, afin qu’il puisse plus tardmettre à l’épreuve ses opinions ou ses jugements à proposde la nature, des dieux, de la mort ou encore de ce quimérite d’être désiré. L’esquisse constituera ainsi le cadreà l’intérieur duquel le disciple saura procéder aux infé-rences sur les réalités cachées, en partant des phéno-mènes sensibles. C’est donc également dans le contextede la théorie des critères de vérité et de la méthode de

1. Voir Hrdt., 35-36 ; 82-83 ; Pyth., 84 ; Mén., 127.

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LETTRES, MAXIMES ET AUTRES TEXTES18

confirmation que cette philosophie de l’esquisse trouvesa justification. Il est de ce fait naturel que la Lettre àHérodote évoque aussi la théorie de la connaissance etque Diogène Laërce insiste tout particulièrement sur cepoint dans les paragraphes de présentation liminaire dela doctrine (§§ 31-34).

La sensation (aisthêsis) est le premier critère de vérité,parce qu’elle s’autorise d’elle-même. Elle est « évidente »(enarges), ce qui veut dire qu’elle ne requiert pas depreuve et qu’elle apporte immédiatement ses propresgaranties. Pour jouer son rôle de critère, elle ne dépendd’aucun discours rationnel qui prétendrait la justifier.Les sensations doivent donc être dites « vraies » antérieu-rement à tout jugement concernant leur vérité ou leurfausseté. Elles sont en effet « privées de raison », irration-nelles ou a-rationnelles (alogos) et « incapables demémoire », précise Diogène Laërce 1. Le rôle des sensa-tions est d’autant plus important pour la constructionde la science épicurienne, que nous devons rapporter etcomparer toutes nos assertions sur la nature à l’observa-tion des phénomènes : « il faut s’assurer de toutes chosesen s’en remettant aux sensations 2 ».

L’erreur provient donc de ce qui est « jugé en plus »,« ajouté par l’opinion » (prosdoxazomenon), et qui n’apas fait l’objet, par la suite, d’une vérification capable dele confirmer ou l’attester 3. Ce jugement est relatif auximages, mais il est distinct de celles-ci. C’est par exemplele cas du jugement erroné selon lequel la tour que nousvoyons de loin est effectivement ronde, alors que nousn’en avons pas la confirmation, faute d’avoir fait variernotre expérience de l’objet, par exemple en nous appro-chant. La sensation n’est pas fautive, même si la tour esten réalité cubique, car elle ne formule elle-même aucuneassertion à propos de l’objet tel qu’il est hors de nous.

1. Vies, X, 31.2. Hrdt., 38.3. Voir Hrdt., 50 ; MC XXIV.

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INTRODUCTION 19

Une telle assertion est une œuvre du jugement ouopinion.

Un tel propos peut sembler purement dogmatique. Latradition philosophique nous rappelle en effet que nousavons de bonnes raisons de douter de la fiabilité des sen-sations, et les épicuriens en sont parfaitement conscients.Pour comprendre leur position, considérons la nature duprocessus sensoriel. Si nous voulons comprendre pour-quoi la sensation est évidente, il faut en effet commencerpar se tourner vers la physique. Celle-ci établit que lessensations sont des actes cognitifs physiquement homo-gènes aux objets connus, de sorte qu’elles sontconformes, par principe, à la réalité naturelle. La sensationest le réel même, ou une partie du réel. La relation deconnaissance est en effet une relation de « sympathie »(sumpatheia) avec la réalité extérieure, comme le montrel’explication physiologique de la perception à distance : lavision, par exemple, résulte de la réception d’empreintes(tupoi) ou de simulacres (eidôla), fines pellicules provenantde l’objet vu. Parce qu’elles sont immédiatement trans-mises par des effluves qui conservent la structure et les pro-priétés de celui-ci, ces esquisses matérielles en constituentcomme des répliques. Elles nous permettent ainsi deformer une représentation ou une image (phantasia) quidemeure en sympathie, en co-affection avec l’objet. Cemême principe de sympathie vaut pour les autres sens 1.Dans ces conditions, l’image ne peut être considéréecomme purement subjective et encore moins comme pro-prement mentale, au sens restrictif du terme : nous perce-vons quelque chose que l’objet produit de lui-même, parceque « l’image […] est la forme même du solide 2 ». Commele dit Sextus Empiricus, pour Épicure « tous les sensiblessont vrais et réellement existants » et il n’y a « pas de diffé-rence entre dire qu’une chose est vraie et dire qu’elle est

1. Hrdt., 49-53 ; DRN, IV, 46-268.2. Hrdt., 50.

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TABLE

Introduction................................................................ 5Épicure et le corpus épicurien .................................... 42Note sur l’édition........................................................ 52

LETTRES ET MAXIMES................................... 55Présentation des Lettres et Maximes d’Épicurepar Diogène Laërce ................................................ 56Lettre à Hérodote .................................................. 59Lettre à Pythoclès .................................................. 80Doxographie éthique des épicuriens, Ipar Diogène Laërce ................................................ 94Lettre à Ménécée ................................................... 97Doxographie éthique des épicuriens, IIpar Diogène Laërce ................................................ 104Maximes capitales.................................................. 106

SENTENCES VATICANES ................................ 115

Notes.......................................................................... 127

DOSSIER. Épicure : fragments et témoignages........ 165I. Sur la physique................................................... 165II. Sur la théorie de la connaissance...................... 168III. Sur l’éthique .................................................... 174

Index des notions........................................................ 191Chronologie ................................................................ 193Bibliographie .............................................................. 195

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N° d’édition : L.01EHPN000360.N001Dépôt légal : septembre 2011