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Dimanche 14 août 2016 LE FESTICELTE /1/ N° 10 François-Gaël Rios Tous les bénévoles sont réunis le jeudi soir qui précèdent l’ouver- ture du Festival. Les vieux, ceux qui comptent déjà deux festivals, accueille les nouveaux, les bleus. Tous ont bon pied, bon œil, tous sont prêts à vivre ces dix jours de festivités dans l’enthousiasme et manifestent leur joie sur l’air des lampions. Dès le vendredi, ils sont au travail. Le premier week-end est dur, éprouvant. Pas de repos le lundi, ni le mardi et le mercredi on entend dire : «on est à mi-parcours», sous-entendant qu’il ne reste plus que cinq jours. Ouf ! Les muscles des jambes sont tétanisés, les courbatures envahissent le corps et les heures de sommeil sont irrémé- diablement perdues. Une bénévole d’origine sicilienne s’éponge le front en soupirant « Ô mamma mia ! ». Puis arrive le jeudi. Tiens, les jambes retrouvent leur vigueur, la mécanique est remise en route. Le vendredi ça va encore mieux. Les douleurs disparaissent. On se croirait dans une opérette. Mais le ton change. Ce n’est pas enfin vendredi mais vendredi déjà ! Samedi ? Non c’est pas vrai ! Di- manche ? Ne dites pas que c’est fini ! Eh oui ! C’est fini. Que va-t-on deve- nir lundi ? Louis Bourguet I ls étaient au moins 6000 hier soir au slipway de Kéroman pour as- sister au concert des Corrs. Une assistance énorme dans un décor toujours impressionnant : jeux de lumières sur les bâtiments tech- niques et les blockhaus, bateaux en réparation sur les parkings, aubade du bagad de Lann Bihoué… Tous n’étaient pas là pour les mêmes raisons. Le concert de clôture avait une af- fiche étonnante : Solas, le fameux groupe américain de « trad » irlan- dais, et les Corrs, pop guimauve pour adolescentes. Mariage du tradition- nel et de la variété. e public venu pour Solas a été sacrifié : 40 minutes de concert tout juste. Heureusement, à ma connaissance, ces amateurs n’était pas très nombreux : moi-même, mon copain JM, une violoniste irlandaise et une festivalière ni- çoise revenue à Lorient spéciale- ment pour cette soirée. Les Corrs ont donc eu la part belle de ce spectacle, le public les atten- dait. Personnellement j’ai eu un peu l’impression d’entendre la bande son de «La reine des neiges». Toutes ces chansons d’amour mélo ! Mais ce n’est que mon avis. Le public a apprécié et a su reprendre avec la jolie Andréa le refrain du tube «Run away». Quant à l’incursion dans le «trad» - festival oblige - avec une version de «Toss the feathers» un peu pous- sive, confirme que le virage vers la pop a été un excellent choix pour cette jolie famille de musiciens ir- landais. Bruno Le Gars Programme L’événement The Corrs : on a le droit… de préférer Solas Le deuxième souffle = 14h | Breizh Stade : sports athlétiques bretons et championnat de Bretagne de tire à la corde. = De 14h à 2h du matin | Quai de la Bretagne : «Kenavo an Distro» (fest deiz et fest noz en continu). A partir de 21h30 : battle Red Bull entre Samifati-Lazer et le bagad de Lorient ; Katé-Mé ; Krismenn et Alem ; Djiboudjep. = 15h | Palais des Congrès : Trophée Matilin an Dall.

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/NP/ LE FESTICELTE Dimanche 14 août 2016 Dimanche 14 août 2016 LE FESTICELTE /1/

N° 10

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Tous les bénévoles sont réunis le jeudi soir qui précèdent l’ouver-ture du Festival. Les vieux, ceux qui comptent déjà deux festivals, accueille les nouveaux, les bleus.Tous ont bon pied, bon œil, tous sont prêts à vivre ces dix jours de festivités dans l’enthousiasme et manifestent leur joie sur l’air des lampions. Dès le vendredi, ils sont au travail. Le premier week-end est dur, éprouvant. Pas de repos le lundi, ni le mardi et le mercredi on entend dire : «on est à mi-parcours», sous-entendant qu’il ne reste plus que cinq jours. Ouf ! Les muscles des jambes sont tétanisés, les courbatures envahissent le corps et les heures de sommeil sont irrémé-diablement perdues. Une bénévole d’origine sicilienne s’éponge le front en soupirant « Ô mamma mia ! ». Puis arrive le jeudi. Tiens, les jambes retrouvent leur vigueur, la mécanique est remise en route. Le vendredi ça va encore mieux. Les douleurs disparaissent. On se croirait dans une opérette.Mais le ton change. Ce n’est pas enfin vendredi mais vendredi déjà ! Samedi ? Non c’est pas vrai ! Di-manche ? Ne dites pas que c’est fini ! Eh oui ! C’est fini. Que va-t-on deve-nir lundi ? Louis Bourguet

Ils étaient au moins 6000 hier soir au slipway de Kéroman pour as-sister au concert des Corrs. Une

assistance énorme dans un décor toujours impressionnant : jeux de lumières sur les bâtiments tech-niques et les blockhaus, bateaux en réparation sur les parkings, aubade du bagad de Lann Bihoué… Tous n’étaient pas là pour les mêmes raisons. Le concert de clôture avait une af-fiche étonnante : Solas, le fameux groupe américain de « trad » irlan-dais, et les Corrs, pop guimauve pour adolescentes. Mariage du tradition-nel et de la variété. e public venu pour Solas a été sacrifié : 40 minutes de concert tout juste. Heureusement, à ma connaissance, ces amateurs n’était pas très nombreux : moi-même,

mon copain JM, une violoniste irlandaise et une festivalière ni-çoise revenue à Lorient spéciale-ment pour cette soirée. Les Corrs ont donc eu la part belle de ce spectacle, le public les atten-dait. Personnellement j’ai eu un peu l’impression d’entendre la bande son de «La reine des neiges». Toutes ces chansons d’amour mélo ! Mais ce n’est que mon avis. Le public a apprécié et a su reprendre avec la jolie Andréa le refrain du tube «Run away». Quant à l’incursion dans le «trad» - festival oblige - avec une version de «Toss the feathers» un peu pous-sive, confirme que le virage vers la pop a été un excellent choix pour cette jolie famille de musiciens ir-landais.

Bruno Le Gars

Programme

L’événement

The Corrs : on a le droit…de préférer Solas

Le deuxième souffle

= 14h | Breizh Stade : sports athlétiques bretons et championnat de Bretagne de tire à la corde.= De 14h à 2h du matin | Quai de la Bretagne : «Kenavo an Distro» (fest deiz et fest noz en continu). A partir de 21h30 : battle Red Bull entre Samifati-Lazer et le bagad de Lorient ; Katé-Mé ; Krismenn et Alem ; Djiboudjep.= 15h | Palais des Congrès : Trophée Matilin an Dall.

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/2/ LE FESTICELTE Dimanche 14 août 2016 Dimanche 14 août 2016 LE FESTICELTE /3/

Pour la 9ème année se dérou-lait le «Trophée Camac», concours de harpe, au Palais

des Congrès. De jeunes talents réa-lisent une belle prestation devant une salle comble. Les harpes Ca-mac sont produites en Loire-Altan-tique par l’unique facteur de harpes français (qui sponsorise d’ailleurs le concours). Une sélection de huit concurrents se produisent en solo sur scène. Ils doivent jouer une suite de 10 minutes, inté-grant des mélodies celtiques et au moins un thème breton. Plus tard, le gagnant devait ouvrir la grande Soirée de la Harpe par un solo, et il a emporté une magnifique harpe «Aziliz». Le jury était exclusivement féminin cette année et se composait d’har-pistes de renom, comme Nolwen Arzel, ainsi que de professeures de chant comme Véronique Bourgeot. L’ensemble des concurrents était de haut niveau : en effet, beaucoup ont déjà remporté des concours et

Il fut un temps pas si lointain où l’on se disait en voyant danser certains cercles celtiques qu’après tout, nous qui fré-

quentions assidûment les festou noz, nous pouvions faire largement aussi bien même si c’était en tenue «civile»; bref, ces pres-tations nous paraissaient folkloriques dans le mauvais sens du mot. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas : comme les bagadou, les cercles ont fait des progrès consi-dérables, et on l’a de nouveau vérifié hier soir au Grand Théâtre où la confédération War’l Leur présentait son spectacle «Kement Tu» de-vant une salle très largement remplie. Plusieurs groupes à l’affiche qui ont présenté une large palette de terroirs avec des choré-graphies souvent très inspirées. Plus question donc de s’en moquer : les cercles représentent désormais une part im-portante de la culture bretonne.

Jean-Jacques Baudet

jouent régulièrement en fest noz ou se produisent en solo. Le public a eu le plaisir d’entendre des mélodies et jigs irlandaises, des marches écossaises, des suites de ballades du célèbre harpiste O’Carolan et bien sûr, des suites bretonnes, notamment des gavottes d’Yves Menez. Beaucoup de virtuo-sité pour ces jeunes musiciens qui

font même honneur au pays invité en jouant une superbe mélodie de Tasmanie. Stéphanie Menec

Trophée Camac

Concert

Jean Herou remporte la Harpe Aziliz

Kement Tu : chapeau bas !

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Le palmarès cette année :

1er prix : Jean Herou

2ème prix : Awena Lucas

3ème prix : Adèle Etaix

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/2/ LE FESTICELTE Dimanche 14 août 2016 Dimanche 14 août 2016 LE FESTICELTE /3/

Odile est responsable du contrôle à l’Espace Marine pour les spectacles pro-

grammés tous les après-midi. Marie-Thérèse travaille avec elle dans l’am-biance d’une équipe bien rodée.Odile a fait un extra pour la Grande Parade mais son poste permanent est sous le chapiteau, en moyenne de 14 h à 17 h 30.Elle est bénévole depuis cinq ans et elle a commencé par faire le tour des sites. Elle venait de Brian-çon (Hautes-Alpes) où elle avait été enseignante dans une école d’infir-mières. A la retraite, elle est arrivée en Bretagne pour s’y établir.Bien évidemment elle a été séduite par le festival et quel meilleur point de vue que celui de l’intérieur. Marie-Thérèse a suivi un autre par-cours. Native de Larmor-Plage, elle a travaillé pendant vingt-sept ans

aux Nouvelles Galeries.Pendant deux ans elle a été affectée au contrôle du Palais des Congrès.A l’Espace Marine, tout se passe dans une ambiance bon enfant.Musique et danses sont au pro-gramme des après-midi avec des

artistes venus de tous les pays celtes.Le public est en majorité composé d’habitués qui reviennent d’une année sur l’autre.«Il y a toujours beaucoup de monde. Les gens viennent en famille pour voir les danseurs irlandais ou écou-ter les musiciens australiens. Cela se passe toujours très bien. En plus nous avons le plaisir de rencontrer les artistes, d’échanger avec eux parce que tout le monde est décon-tracté», déclare Odile.Marie-Thérèse ajoute que le suc-cès est aussi assuré par le fait que les tarifs pratiqués sont dans les limites du raisonnable. Cela varie autour des 8 euros.Il va de soi que toutes deux envi-sagent de revenir à leur poste l’an prochain. Louis Bourguet

Bénévoles

Une équipe de choc à Dupuy de Lôme !

Ils sont quatorze (huit tous les jours) à accueillir les 2000 personnes qui viennent manger, 1000 à

midi et 1000 le soir, à "Dupuy". Avec toujours un petit mot dans la langue des festivaliers, puisqu’ils sont tous trilingues français-espagnol-anglais. Étudiants et retraités, ils partagent le même sens de l’accueil et du contact. Christian Latry a vécu ce deuxième festival en tant que responsable du bon déroulement des repas, de façon sereine et n’en retire que des bons souvenirs. Il aime à dire: «Avant, pendant les vacances, j’étais payé et je ne travaillais pas, maintenant à la retraite, je ne suis pas payé et je travaille… ». Il était intendant de lycée à Outreau. Mais il oublie de dire qu’il a participé au premier festival interceltique à Lorient, qu’il sonne depuis l’âge de 14 ans au bagad Ker Ys de Cli-chy, que le festival, c’est toutes ses

amours… Il joue dans deux baga-doù aujourd’hui : ceux du Faouët et de Ploemeur. Le plus inattendu en 2016 ? Le premier p'tit déj, quand Anto-nio le bénévole galicien chargé de les accueillir, a vu arriver 300 convives… au lieu des 100 pré-vus. Mais les Asturiens et les Gali-ciens, qui avaient voyagé toute la nuit, ont vite été servis. Son équipe le rejoint, la jeune Del-phine partage son point de vue :

les Asturiens ne prennent jamais de beurre salé et " les Canadiens sont adorables ». Lycéenne, elle a passé un an en Équateur et dix mois à New York. Elle a adoré son festival, l’équipe au top, le par-tage des cultures, les rendez vous au Shamrock, au stand galicien, et dans son carnet d’adresses, plein de voyages en perspective d’Edinburgh à Oviedo !

Fanny Chauffin

Les après-midi de l’Espace Marine

Bénévoles

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Odile et Marie-Thérèse sont devenues des habituées de l’espace Marine.

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/4/ LE FESTICELTE Dimanche 14 août 2016 Dimanche 14 août 2016 LE FESTICELTE /5/

Je rencontre Siobhan Owen sous le pavillon australien, quelques minutes avant qu’elle ne monte

sur scène. Harpiste et chanteuse à la voix cristalline, vous l’avez peut-être entendue lundi lors de la Grande Nuit de l’Austra-lie et mercredi soir alors qu’elle accompagnait les chœurs gal-lois dans l’église St Louis. Née au Pays de Galles, cette jeune femme de 22 ans vit à Adelaide, au Sud-Ouest de l’Australie, depuis sa plus tendre enfance. Sur le FIL elle peut donc pré-tendre appartenir à deux pavil-lons. Petite chanceuse. Passionnée de musique celtique,

Banda de Laguna de Torrollu (Astu-ries) ; 7e Queensland Irish (Austra-lie) ; 8e Ballingeary.

A signaler qu’un nouveau concours, pour les moins aguerris, avait lieu

hier matin en matinée. En voici le classement : 1er Normandie Pipe Band ; 2e Lo-rient Pipe Band ; 3e Naoned Pipe Band ; 4e Askol Brug Pipe Band (Saint-Herblain).

elle l’apprend et la pratique depuis huit ans. Il suffit de l’avoir écoutée pour comprendre qu’elle a ça dans

le sang. Elle est impressionnante, tant à la harpe qu’au chant. Sa voix élève, appelle au rêve et peut même vous tirer une larme si vous vous y laissez prendre. Pendant ce temps, ses doigts semblent poussés par une sorte de magie, comme s’ils s’animaient tout seuls sur les cordes. Le sérieux que Siobhan affiche quand elle joue n’enlève rien à son air enfantin et à la joie qu’elle a d’être ici. Avant de par-tir chauffer sa voix, elle me confie qu’elle adorerait revenir l’année prochaine car un événement dédié à l’interceltisme de cette ampleur, elle n’avait jamais vu ça !

Fanny Bernardon

Portrait

Concours

Se laisser bercer par la harpe australienne

C’est l’une des « institutions » du Festival Interceltique : le championnat interna-

tional Guinness de pipe-bands et le Trophée international Guin-ness de batteries avaient lieu hier après-midi dans le Breizh Stad sous un soleil éclatant qui favorisait bien évidemment la tentation des plaisirs balnéaires. Voici le palmarès des différentes compétitions, toutes d’un très bon niveau.

Classement MSR (marches, stra-thpeys, reels) : 1er Gradlon Piping Society (GPS), de Pont-Aven ; 2e

Winnipeg (Canada) ; 3e City of Auckland ; 4e Ulster Scot Agency Juvenile.

Medley : 1er Sea Horse and Dis-trict (Locoal-Mendon) ; 2e GPS ; 3e Auckland ; 4e Winnipeg ; 5e Uls-ter Scot Agency Juvenile ; 6e Jersey Pipe Band ; 7e Ballingeary.

Batterie : 1er ex-aequo, GPS et Ba-gad de Vannes ; 3e Auckland ; 4e

ex-aequo, Ulster et Winnipeg ; 6e

Pipe bands et batterie : demandez le palmarès !

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/4/ LE FESTICELTE Dimanche 14 août 2016 Dimanche 14 août 2016 LE FESTICELTE /5/

Dans la rue du Port, hier en fin d'après-midi se produisait le groupe Liù (ce qui signifie «

couleur » en breton). C'est devant le magasin de la Coop Breizh, qui a produit leur album « En diabell » (« Au lointain », « A l'horizon »), que les musiciens ont délivré leurs com-positions et reprises de chansons traditionnelles. Fañch Oger chante en breton et joue des percussions (kayamb et calebasse) sur les notes métalliques de la guitare folk de Nicolas Kervazo et les arrangements électriques de celle de Vincent Gué-rin. Le trio s'est formé il y a 6 ans à l'occasion d'une première partie de concert, mais c'est réellement du-rant ces trois dernières années que le groupe a monté son projet, au gré de quelques dates et de répétitions en résidence. Comme son nom l'in-

dique, Liù est fait de couleurs musi-cales, un véritable métissage : c'est à partir d'influences réunionnaises (maloya) et maliennes que le groupe travaille ses rythmiques. Les guitares se complètent en mariant des riffs acoustiques sur lesquels résonnent les solos de guitare électrique aux effets aériens. A ces multiples in-fluences se mélange l'ancrage musi-cal de Basse-Bretagne que les trois musiciens partagent. Pour Fañch,

la langue bretonne (qu'il a apprise à l'université) se prête particuliè-rement au chant, parce qu'elle est chargée de références. Selon lui, «la langue et le terroir sont le relief et le climat » d'un lieu. Que vous soyez attirés par les textes en breton ou amateurs de mélodies à la gui-tare folk, vous avez toutes les raisons d'apprécier ce groupe du pays van-netais, plein de couleurs, qu'est Liù.

Lise Froger

Off

Liù fait chanter la langue bretonne

C’est sous une chaleur torride que s’est déroulé hier le cham-pionnat de gouren au Breizh

Stade. Les concurrents ont donc fait preuve d'un courage évident. "Gouren" signifie "lutte" en breton. Les premières traces de ce sport datent du IVème siècle. Basé sur les principes de la confiance et de la loyauté, le combat se déroule sur une surface circulaire recouverte de sciure de bois. Les concurrents com-mencent par un serment sur l’hon-neur de ne pas recourir ni à la traî-trise, ni à la brutalité. Très pratiqué en Bretagne, le gouren est intégré à la Fédération Française de Lutte Inter-nationale et Interceltique. Ce sport nécessite adresse ainsi que force et se pratique debout. La victoire ap-partient à celui qui plaque les deux épaules de l’adversaire au sol, en le faisant chuter sur le dos. Ce sport est très technique puisqu’il requiert près de 70 prises différentes. L’arbitrage se fait en breton. Aus-

si, la tenue des lutteurs se com-pose d’une «roched» (chemise) et de «bragoù» (pantalon). Les deux combattants se différencient par un bracelet de tissu autour de la che-ville : le «gwer» (vert) et le «ruz» (rouge). Les joueur combattent pendant un temps limité et doivent toujours rester en action. Différentes épreuves se sont dispu-tées : hommes et femmes. Les ca-

tégories se différencient également selon le poids des adversaires (plus ou moins 63 ou 70 kg). A l’issue du combat se gagne le «maout», un mouton et un vrai, vivant ! Ex-ceptionnellement pour le FIL, les femmes avaient aussi le droit de remporter le maout, habituellement réservé aux hommes.

Stéphanie Menec

Sports

Dures luttes sous le soleil

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/6/ LE FESTICELTE Dimanche 14 août 2016 Dimanche 14 août 2016 LE FESTICELTE /7/

Portrait

Jardin des Luthiers

La première fois que Jan Zollars entend parler du FIL : il y a au moins 35 ans, dans un jour-

nal du Texas. Sur les conseils de sa mère, notre aventurière profite d’un road trip à vélo en Europe pour faire escale à Lorient en 1987. Curieuse de voir à quoi ressemble ce qu’elle croyait être une petite fête bretonne, elle n’en croit pas ses yeux en dé-couvrant l’ampleur et la beauté du festival : « C’était, déjà à l’époque, bien plus impressionnant que ce que j’avais pu voir chez moi, aux Etats-Unis ! ». De ce jour, elle tombe amoureuse de la culture bretonne et devient représentante des Etats-Unis pour le FIL pendant 10 ans. Pour la presse, elle écrit sur ce qu’elle voit, écoute et ressent au festival chaque jour. Elle réalise également des émis-

Louis Jourdan est facteur de flûtes à Caudan depuis une quinzaine d’années. Son stand

propose un ensemble d’instruments de belle facture qui ont fait sa réputa-tion. On y trouve aussi des sticks de bodhran et des kavals bulgares (ins-trument traditionnel des bergers des Balkans à la perce originale). Ses flûtes proposées dans toutes les tonalités sont tournées dans du pa-lissandre, du buis ou de l’ébène soi-gneusement sélectionnés. Il propose également des têtes de flûte en bois qu’il adapte au corps métallique des flûtes traversière classique. « Cela permet aux flûtistes classiques de jouer avec le son des instruments traditionnels sans modifier leur sys-tème de doigté». Très sollicité pour ses capaci-tés à tourner les bois, il lui arrive desrépondre à des commandes

sions de radio pour le Canada et les USA. De retour outre-Atlantique, elle communique sur le FIL, diffuse des photos promotionnelles. Elle fait venir à Lorient les groupes Red-clay Ramblers, Cherish the Ladies et Clandestine, reçus chaleureusement par le public du FIL. Jan Zollars, passionnée et militante, n’a jamais cessé de transmettre chez elle tout ce qu’elle avait découvert en Bre-tagne. A travers ses conférences et ses expositions, son but est d’infor-mer les Américains, de leur faire prendre conscience de l’histoire de notre région. C’est avec plaisir et fierté que le FIL a adopté Jan, qui se revendique comme étant « la pre-mière Américaine fan du festival… qui restera aussi la dernière !».

Lise Froger

insolites comme cette baguette de chef d’orchestre en attente de li-vraison ce samedi. Par ailleurs, Louis Jourdan est un professeur passionné qui encadre les élèves de écoles de musique de Kervignac, Groix et Camors. C’est aussi un pratiquant que vous pou-vez retrouver dans les sessions irlan-daises qu’il fréquente régulièrement.

Bruno Le Gars

La plus fidèle fan du FIL est américaine

La flûte de Louis est toujours enchantée !

Le Noongar fait partie des quelque 500 langues abo-rigènes d’Australie, toutes menacées de disparition.

500 Yezh Aostralia en Arvar

Araok fin ar FIL, deskomp pevar ger Noongar, unan eus yezhoù ar C’hornog, gant ar ganerez-mañ a stourm evit ma vefe un dazont d’he yezh. Gina Wil-liams eo he anv, bet desket yezh he fobl nevez zo.

«Kaya» a vez implijet evit lavaret ‘salud’ ha ‘ya’ ivez. Ger gallusañ ar blanedenn eo, hervez Gina.

«Kalyakoorl» a dalvez ‘da viken’.

«Wanjoo» a sinifi ‘done-mat’.

«Borda» a vez lavaret evit ‘tuchant’ ha ‘ken tuchant’.

500 Aboriginal Languages Threatened with Extinction

Gina Williams is a new speaker of Noongar, the traditional language of her people in Western Australia. She is a militant singer-son-gwriter, working to promote her native tongue through her music.

Here are four Noongar words:

«Kaya» means ‘hello’ and ‘yes’. Gina says it’s the most powerful word on the planet.

«Kalyakoorl» means ‘for ever’.

«Wanjoo» means ‘wel-come’.

«Borda» means ‘soon’ and ‘see you soon’.

Le Noongar

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/6/ LE FESTICELTE Dimanche 14 août 2016 Dimanche 14 août 2016 LE FESTICELTE /7/

Le choix de Tanguy

Karantez vro (Poème : Angela Duval, musique : Véronique Autret/Gwalarn)

E korn va c’halon zo ur gleizhenn’Baoe va yaouankiz he douganRak, siwazh, an hini a garenNe gare ket pezh a garan.Eñ a gare nemet ar c’hêriou,Ar morioù don, ar broioù pell,Ha ne garen ’met ar maezioù,Maezioù ken kaer va Breizh-Izel. Ret ’voe dibab ’tre div garantez :Karantez-vro, karantez den.Da ’m bro a ’m eus gouestlet va buhezHa lezet da vont ’n hini ’garen.

Biskoazh ‘ klevet keloù outañ.Ar gleizhenn e ’m c’halon zo chometPa ne gare ket pezh a garan. Pep den a dle heul’ e donkadur :Honnezh eo lezenn ar bed-mañ.Gwasket ’voe va c’halon a-dra-sur,Met ’gare ket pezh a garan.Dezhañ pinvidigezh, enorioù,Din-me paourentez ha dispriz.Met ’drokfen ket evit teñzorioùVa Bro, va Yezh ha va Frankiz.

Chanson

Récompense

La guitare-trophée Maton résonnera de Dublin à Tokyo

Voilà un symbole de cette planète celtique si chère au coeur de Lisardo Lom-

bardia. La guitare-trophée offerte par la prestigieuse maison de lutherie australienne Maton a été remportée hier par un jeune virtuose japonais, Hajine Torka-hashi. Il n’a pu recevoir son prix, ayant dû quitter Lorient il y a deux jours pour maladie. Rien de grave : il a appris son succès avec joie à Tokyo par un coup de télé-phone passé depuis le Palais des Congrès par les Friel Sisters qu’il accompagne en scène. Un jury très pointu, composé de Soïg Sibéril, guitariste spécialiste de l’accord ouvert, Thomas Moisson, accordéoniste, William Hutton et Anthony O’Neill, deux Australiens têtes de pont de cette édition, avait recensé 150 jeunes talents gui-taristes, en avait retenu une qua-rantaine, auditionnés la plupart de scène en scène, ou sur vidéo, et sacré Hajine pour ses qualités de soliste et d’accompagnateur, apportant un touche nouvelle à la musique irlandaise. Les soeurs Friel, du Donégal,

l’ont croisé en Belgique lors d'un concert, à la suite de la défection de leur guitariste. Depuis, elles ont mieux connu ce japonais qui suivait un master de musique irlandaise à l’université de Limerick. Mais c’est la première fois qu’Anna (flûte), Shei-la (uilleann pipe) et Clare (fiddle)

jouent vraiment avec lui. Le jeune prodige recevra sa guitare Maton en bois précieux, dont le manche est customisé avec les symboles des pays celtiques, dans une quinzaine de jours à Dublin, où il réside en alternance avec le Japon. Gildas Jaffré

Les soeurs irlandaises Friel ont reçu le prix au nom de leur guitariste absent.

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/8/ LE FESTICELTE Dimanche 14 août 2016 Dimanche 14 août 2016 LE FESTICELTE /8/

Le Festival en images

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Précipitez-vous auprès de ces jeunes gens : la santé du Festival est à ce (modique) prix.

Le FIL est le pays du sourire.

Le kilt, c’est de père en fils/fille.

Le FIL a un côté méridional...

Comme ici au Jardin des Luthiers, la danse est reine.

Retrouvez toute

l’actualité du Festival

en images sur

la Web TV du site :

www.festival-interceltique.bzh