L'Evolution de l'Image de la Mort dans la Société contemporaine et le Discours religieux des Eglises || Société d'Histoire du Protestantisme Français. Actes du colloque "L'Amiral

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Société d'Histoire du Protestantisme Français. Actes du colloque "L'Amiral de Coligny et sontemps" (Paris, 24-28 octobre 1972)Review by: Jean BaubérotArchives de sciences sociales des religions, 20e Année, No. 39, L'Evolution de l'Image de laMort dans la Société contemporaine et le Discours religieux des Eglises (Jan. - Jun., 1975), pp.259-260Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30128496 .

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BULLETIN DES OUVRAGES

Dans une synthlse trbs remarquable l'auteur montre l'&volution du phlerinage m~dihval en distinguant la demarche de ddvotion, la demande de gudrison, l'accomplissement d'une penitence ou la recherche d'objectifs politico- religieux. La deuxibme partie du livre apporte de precieux details sur la vie quotidienne du pelerin avant son d~part, durant sa route ou, au terme de sa p~r~grination dans l'enceinte ou les parages des sanctuaires visitcs. Le livre comporte enfin une etude sur les grands p~le- rinages du Moyen Age: J~rusalem, Rome, Saint-Jacques-de-Compostelle, Saint-Martin de Tours, Mont-Saint-Michel, sans oublier les sanetuaires mariaux. La conclusion tris ra-

mass(e permet au lecteur de comprendre combien s'impose un ouvrage consacr1 t la pdriode moderne. Une bibliographic importante bien comment~e ach~ve de faire de ce petit livre un instrument de travail de tout premier ordre.

Serge Bonnet.

39.310

Soci6th d'Histoire du Protestantisme

Frangais. Actes du colloque (L'Amiral de Coligny et son temps (Paris, 24-28 octobre 1972). Paris, S.H.P.F., 1974, 796 p. (Annexe siparde de cartes historiques, 10 p.).

Ces Actes rassemblent 36 communications et les discussions, souvent intbressantes aux- quelles elles ont donn6 lieu. Ainsi l'expos6 de Jean Delumeau sur les a r6formateurs et la superstition)) a suscite un ample d~bat. Certes I'A. n'est peut-1tre pas exempt de jugements de valeur (par ex. p. 477: (la ndcessaire distinction entre religieux et (( chr6tien ,), mais les pistes qu'il indique sont passionnantes. J. D. explique la radicalit1 du refus par la RWformation de pratiques magiques ou ((superstitieuses par sa con- viction, d'une part, qu'elles provenaient de ruses de Satan, d'autre part qu'elles amenaient des ch~timents infligds par Dieu B l'ensemble de la chr(tiente. I1 indique que les Reforma- teurs ont voulu appliquer B partir de l'image idbalisbe de l'Eglise primitive, "(le module d'une communaut6 restreinte et libre ? une Eglise 6tablie en dehors de laquelle il n'est pas permis de se situer >. Prolongeant l'A. en reprenant les categories de Troeltsch, nous pouvons dire qu'ils veulent articuler une puret thiologique et ecclhsiologique de type sectaire A un systime ecclhsiastique de type Eglise. I1 serait fort intbressant de relire, i partir de cette perspective, leur polhmique contre I'Eglise romaine d'une part, contre la Reforme radicale et les spiritualistes d'autre part. Enfin J. D. note que pour les RWformateurs, comme pour les 6v~ques et pr~dicateurs post- tridentins trbs z6l1s, I'ivang6lisation amenait

, l'acculturation brutale , d'une civilisation

campagnarde (( rest~e largement animiste,

orale et gestuelle ,

par une ((tradition thiologique, Acrite, abstraite et urbaine ,, (p. 482). Une comparaison avec les Missions serait la une recherche fort intbressante.

Un assez grand nombre d'autres exposes traitent de problimes divers du c temps de Coligny ,,. Ainsi Bernard Vogler dresse le bilan, assez mince ) selon lui, des relations protestantes franco-allemandes en 1572; Mare Venard montre de nouveau, s partir de I'exem- pie du Comtat-Venaissin, que la Reformation a surtout fait des adeptes chez des artisans, de simples ouvriers encadrrs par un assez fort contingent de notables, mais que la plupart des paysans sont demeurC s rticents. Franck Delteil pr~sente un suggestif sondage d travers le Minutier central des Archives nationales. Alain Dufour expose la stratrgie que Th. de Brze proposait de suivre u Jeanne d'Albret pour ((protestantiser)) le BWarn. La communication de Richard Stauffer expose les positions de l'ir(niste Cassender, auteur d'un petit ouvrage prtsent par Baudouin au Colloque de Poissy (sept. 1561) ct la rponse que lui fit Jean Calvin. Cet exposa montre que la tolerance va de pair avec une relativisation des problmes dogmatiques au profit de pro- blames pratiques moraux et disciplinaires.

Les irinistes ne reprdsentaient-ils pas, dans un certain sens, les aspirations de milieux d'hommes d'affaires souhaitant le calme politique et la prosperit1 cconomnique ? C'est ce qui semble ressortir de l'ctude de Robert Kingdon. A la suite de la Saint-Barthulemy, les rtformes de Genive, voyant que la royaut1 comme le peuple de certaines villes leur ptaient hostiles, flaborsrent la thoorie de la rsistance constitutionnelle; le Vatican da- veloppa un service diplomatique professionnel capable de donner hb la Curie des outils pour combattre les rdform~s. Mais les massacres contriburent aussi d l'accroissemdent d'un bloc... qui refusait d'admettre que la religion deit contr6ler la vie politique et socialen (p. 198) et avait (( une certaine m~fiance envers toutes les pglises ) (p. 204).

Parmi les autres etudes concernant la St- Barthsl'my remarquons le long rapport de Louis Monnier qui, is partir de l'ltude du systlme mon2taire en France de 1568 i 1578, pense que les facteurs 1conomiques ont apport1 un ((puissant multiplicateurs, (p. 700) aux causes politiques et confessionnelles de cet

(v~nement. D'autre part, la communication de Janine Est~be montre les aspects sp~ci- fiques des massacres de protestants dans le Midi. Au contraire de la France du Nord ii ne s'agit pas d'explosions quasi-spontan~es de la fureur populaire, mais de la cvolontk consciente, presque rationnelle (p. 727) de notables catholiques d'1liminer des protestants d'assez haut niveau culturel et social pour garder les leviers de la puissance locale.

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

D'autres facteurs ont 6galement joud et l'expos6 de Mme Esthbe jette une vive lumibre sur la ((psychologie de peur ) des Toulousains qui se manifestera encore deux siicles apris, lors de l'affaire Calas.

Malgr6 le titre du colloque, peu d'exposds traitent rbellement de G. de Coligny. Est-ce parce que - comme l'indique, en introduisant le colloque, Fernand Braudel - peu de documents nouveaux ont 6t6 trouv~s sur l'Amiral depuis un siicle ? C'est probable, mais les organisateurs auraient pu prendre en consid6- ration le fait que la biographie qui fut longtemps le support d'une histoire dv~nementielle, est maintenant un c aprbs de l'histoire globale. Elle peut mettre en lumiire I'6paisseur d'une particularit6 personnelle traversde par des ph~nomines sociaux et culturels. Malgr6 l'int~rit des quelques 6tudes ponctuelles notamment celle de Marcel Bataillon ou celle de Mme Shimizu Stuveras - il manque un long rapport synthdtique.

Mise en perspective historique du travail de l'historien, la communication d'Henri Dubief montre que l'historiographie de la St-Barth&- l1my est particuliirement instructive parce qu'elle est (( crite plus qu'aucune autre sous la contrainte de l'environnement iddologique (p. 363). A lire une histoire du massacre, on peut assez facilement la dater. Au cours des discussions, certains auditeurs ont cru pouvoir en tirer la conclusion que a l'histoire et les historiens eux-mimes 6taient forc6ment sub- jectifs ,, (p. 749). Partiellement vraie, cette affirmation dolt cependant Atre nuanc6e. L'expos6 d'H. D. montre que l'histoire de la St-Barth61hmy est restke tris longtemps i dominante iddologique parce que les historiens ont eu comme principal souci de justi- fier ou de regretter le massacre, et - pour tous ceux qui le regrettaient - d'en 6tablir les ( responsabilitbs ).

Mais cette histoire com- mence ? devenir t dominante th(orique

car I'accent se d6place des responsabilit~s aux (( causes 6conomiques, sociales ou mentales >. Ainsi, dans ses travaux rdcents sur la St- Barth6l1my, ((Mme Esthbe s'est intbress~e au prix du pain et / la psychologie des masses )

(p. 364). Concluons: un nombre peut-ktre trop 6lev6

de communications, mais un colloque divers et riche.

Jean Baub6rot.

39.311 SPADOLINI (Giovanni).

Giolitti e i cattolici (1901-1914). Florence, Le Monnier, 1971, XXXII-566 p. (4e Ad. mise A jour), 48 pl. h.-t.

La premiere datait de 1959; la seconde, augment6e, de 1960; les deux derniires, mises i jour, de 1970 et 1971. Le succis du livre en a fait un classique sur les rapports

de l'Etat italien et du Saint-Siege sous le pontificat de Pie X. Giolitti et le successeur de L6on XIII ont symbolis6 entre les deux pouvoirs un nouveau climat, consacrant une evolution amorc6e depuis la fin du siicle bcould : non pas le ralliement, mais I'apaise- ment, et, dans la pratique, une strategie nou- velle, l'alliance des cl6ricaux et des (( mo- d6rds a devant la mont6e du socialisme au nom de la d6fense sociale. En apparence du moins, car les arribre-pensbes sont plus complexes: chacun 6value la force de l'autre et espbre bien tourner l'op6ration i son profit sans avoir ? reviser ses positions. Tout cela, G. S. I'expose avec finesse et information, et le resume en une excellente formule: a Giolitti crut avoir - et il cut pour une part - un alli6 en Pie X... )) (p. 365). Documents (p. 467- 577).

Emile Poulat.

39.312 SPIEGEL (Yorick), ed.

Kirche und Klassenbildung. Studien zur Situation der Kirchen in der Bundesre- publik Deutschland. Francfort/Main, 1974, Suhrkamp Verlag, 363 p. (Bibliothek Suhr- kamp, n0 709).

Cet ouvrage B la typographie serrde pr&- sente seize etudes de sociologues, thdologiens ou philosophes (voir leur pr6sentation rapide p. 360-63). Une mime passion critique anime tous ces collaborateurs, dont on nous affirme par ailleurs qu'ils ne sont pas tous marxistes (p. 41). Leurs travaux illustrent en tout cas aussi bien les tendances thdoriques que les tendances empiriques de la recherche en sciences sociales. Trois themes sont abordks: 1) origines et positions sociales des membres actifs des Eglises luthdrienne et catholique; 2) rapports entre Eglises et groupes sociaux (syndicats, entreprises bconomiques); 3) problmes de la socialisation religieuse; 4) comment les leaders religieux allemands se voient dans la structure sociale.

L'ouvrage est d'une trbs grande richesse thborique et d'information, dans la perspective gdn6rale du (( matrialisme historique >. Il illustre trbs clairement les liens existant entre les deux Eglises allemandes les plus importantes et les couches sociales animatrices du c capitalisme avanco caractdristique de l'Allemagne fiddrale.

Jean Seguy.

39.313 SPIEGEL (Yorick), ed.

Psychoanalytische Interpretationen bi- blischer Texte. Munich, Chr. Kaiser Verlag, 1972, 272 p.

A un moment oft la psychanalyse religieuse est / la mode, ce recueil prdsente trbs utile- ment 21 textes et une bibliographie (plus

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