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L’EXPO-CONGRÈS

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L’EXPO-CONGRÈS

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mercià nos commanditaires majeurs

médias officiels

&

Varifan®

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2009Cette année le Congrès du porc du Québec présente la 21e édition des

matinées-conférences.

L’économie mondiale est présentement en crise et les marchés ont des soubresauts

jamais connus. L’augmentation du prix des intrants et la diminution du prix des viandes

et du pouvoir d’achat des consommateurs occasionnent actuellement un défi de taille

pour les entreprises porcines. De plus, l’état veut diminuer son soutien à la production.

Cependant le producteur doit continuer son excellent travail en fournissant une viande

de qualité tout en respectant les réglementations ainsi que les exigences des

consommateurs.

Dans le but de fournir un aide aux producteurs pour faire face à ces grands défis, le

comité des matinées-conférences vous propose des conférenciers qualifiés qui ten-

teront de vous apporter des pistes de solutions pour vous orienter dans votre recherche

de solution.

Nous désirons remercier toutes les personnes qui ont travaillé de près ou de loin à la

mise en œuvre de cet événement.

Le comité organisateur

Raphaël Bertinotti, ing., Enitab, Penarlan Canada

Dan Bussières, agr., Groupe Cérès

François Cardinal, DMV, Les consultants Aviporc

Yvonne Richard, agr., M.B.A., Centre de Développement du Porc du Québec

François Rousseau, agr., M.B.A., Banque Nationale du Canada

Francis Simard, agr., Shur-Gain

Message du Comité organisateur des matinées-conférences du congrès du porc

L’EXPO-CONGRÈS

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mercredi 8 avril

jeudi 9 avril

10 h

LOUISE RIENDEAU, B.A.A., T.P.Centre de développement du porc du Québec inc.

Pas si dure que ça la peau de cochon !

Pages 19 à 27 • • • • • • • • • • • • • • • • • 1910 h 30

NICOLAS LAFOND, agr. M.Sc.Aliments Breton inc.L’utilisation judicieuse des ingrédients alternatifs en alimentation porcine : une bonne façon de réduire ses coûts d’alimentation

Pages 31 à 56 • • • • • • • • • • • • • • • • • 3111 h

ALINE GRENIER, agr.ET PIERRE MASSIE

Programme d’apprentissage en milieu de travail (PAMT)

Pages 59 à 67 • • • • • • • • • • • 59

10 h

FRÉDÉRIC FORTIN, agr., M.Sc.Centre de développement du porc du Québec inc.

Les épreuves en station : pour mieux connaître les verrats terminaux offerts sur le marché

Pages 69 à 76 • • • • • • • • • • • • • • • • 6910 h 30

RENALD MERCIER, agr.Shur-Gain

Comment faire des porcs plus lourds?

Pages 79 à 95 • • • • • • • • • • • • • • • • 7911 h

RAPHAËL BERTINOTTI, ing., ENITABPen Ar LanPrenez le pouls de vos porcs en croissance!

Pages 99 à 107 • • • • • • • • • • • • • • • • 99

table des matières

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PAS SI DURE QUE ÇA LA PEAU DE COCHON !

LOUISE RIENDEAUB . A . A . , T . P .

C E N T R E D E D É V E L O P P E M E N T D U P O R C D U Q U É B E C I N C .

Conférence

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Pas si dure que ça la peau de cochon!L O U I S E R I E N D E A U , B . A . A . , T . P .

C E N T R E D E D É V E L O P P E M E N T D U P O R C D U Q U É B E C I N C .

Le Québec exporte environ 50 % de sa production annuelle de viande de porc. La concurrence sur les marchésinternationaux pour ce qui est de la viande de porc est de plus en plus forte. Une solution envisagée pourmaximiser les marges des producteurs et des abattoirs consiste à réduire au minimum les coûts associés auxproduits non conformes. Pour y arriver, le secteur porcin doit mettre en place un système de gestion de qualité etévaluer certains critères de qualité jugés critiques pour l’ensemble du secteur. Ainsi, pour une carcasse de porc,les mesures d’épaisseur de gras dorsal, le calcul du rendement en viande maigre et le poids de la carcasse sontessentiels au paiement des producteurs.

Avec l’implantation du système HACCP, (Hazard Analysis and Critical Control Points) un certain nombre d’autrescontrôles ont été instaurés dans les fermes porcines, de même que dans les abattoirs. Le même système est encours d’implantation chez les transporteurs de porcs. Un système de surveillance des salmonelles est actuelle-ment mis en place dans chacun des abattoirs du Québec. Ainsi, toute la chaîne d’approvisionnement sera bientôtsous contrôle HACCP. Le système HACCP ne vise par contre qu’à assurer la salubrité et l’innocuité des produits.C’est ainsi que malgré l’implantation d’HACCP et du plan de surveillance des salmonelles, un certain nombre dedéfauts sont toujours visibles sur la carcasse des porcs une fois abattus. Ces défauts se présentent sous forme delacérations (meurtrissures, griffures, écorchures, etc.) sur la couenne des porcs et ne sont visibles qu’aprèsl’abattage et l’épilation de l’animal. Deux classes de causes sont à l’origine de ces défauts. Une première classeconcerne les causes d’origine humaine qui sont le résultat de mauvaises manipulations des animaux ou d’uneconception déficiente des installations. Les lacérations prennent la forme de marques de frappes (aiguillonélectrique, fouet ou tout autre objet). Sous la deuxième classe, on trouve les causes d’origine animale concernantle mélange des porcs de différentes provenances. Les lacérations prennent ici la forme de griffures et demorsures.

Même si les classes de défauts de couenne ainsi que les causes associées sont bien identifiées et documentéesen France (Chevillon et Le Jossec, 1996), aucun système formel n’a été implanté au Québec pour contrôler etréduire ces défauts. Des Codes de pratiques nationaux recommandées pour le soin et la manipulation des animauxde ferme, (http://www.nfacc.ca/Francais/code.aspx) rédigés sous la gouverne du Conseil de recherches agro-alimentaires du Canada par des associations de producteurs, contiennent des recommandations volontaires quitouchent la protection des animaux d’élevage. Ces codes précisent les normes de soins et de manipulation sanscruauté des animaux d’élevage à toutes les étapes de leur vie, depuis leur lieu d’origine jusqu’à l’abattage. Uncode de pratiques existe pour le secteur porcin. Sa dernière mise à jour date de près de 15 ans. Ce code depratiques n’a pas force de loi et aucun organisme n’est donc aujourd’hui responsable de sa surveillance. Dansl’opinion publique, une lacération visible sur la peau d’un animal est souvent interprétée comme le signe demauvaises manipulations et aucun système de surveillance obligatoire n’existe présentement pour corriger lasituation. Le secteur porcin se rend ainsi vulnérable en regard des atteintes des groupes de protection desanimaux.

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Dans les faits, une étude préliminaire réalisée dans un abattoir a démontré plusieurs facteurs de variation pource qui est des défauts de couenne : journée d’abattage, types de défauts relevés et sévérité de ces défauts. Uneétude américaine du National Pork Board (Vansickle, 2002) attribue une perte économique moyenne d’environ0,48 $ par carcasse de porc. De plus, les mauvaises manipulations des porcs avant abattage créent un stress chezl’animal; ce stress engendre des défauts de couleur, de texture et de rétention d’eau de la viande fraîche. Les vian-des qui présentent ces défauts sont dites PSE, pour pale, soft and exudative. Cette même étude estime que lespertes attribuables aux viandes PSE varient de 0,50 $ à 1,00 $/carcasse. L’effet des mauvaises manipulations ainsique l’estimation des pertes économiques tentent à être confirmés dans le contexte québécois. Outre la pertedirecte de matière, il faudrait aussi ajouter les coûts de main-d’œuvre relatifs à l’inspection et au parage desmorceaux.

Avant son arrivée à l’abattoir, le porc doit avoir été tatoué sur l’épaule au moyen d’un marteau muni d’aiguillesenduites d’encre. Le tatouage constitue la signature du producteur. Celle-ci est habituellement effectuée peu detemps avant le chargement. Un mauvais tatouage engendre lui aussi des pertes à différents niveaux. Untatouage sur la longe plutôt que sur l’épaule, peu de temps avant l’abattage, augmente la fréquence demeurtrissures qui engendre une dévalorisation de la longe. De plus, un tatouage mal effectué ou illisibleoccasionne une perte de traçabilité du produit, rendant, pour le moins imprécise, toute correspondance entre lesmesures de qualité et l’origine des porcs. Outre les coûts de matière, de dévalorisation et de main-d’œuvre,s’ajoutent les coûts non monétaires relatifs à la qualité d’image de la production et des produits de viande deporc. Les multiples défauts de couenne ne projettent pas une image adéquate de la production porcine. Il y aprésentement resserrement des tolérances concernant le bien-être des animaux à l’échelle mondiale. Le secteurporcin du Québec se trouve donc vulnérable pour ce qui est d’éventuelles exigences des pays importateurs.Certains clients exercent déjà un contrôle quant aux soins et la manipulation à la ferme, au transport et àl’abattoir.

La filière porcine québécoise s’est dotée d’un outil intitulé : La référence des marchés québécois (Lévesque,2003). Ce document répertorie les spécifications relatives aux poids de la carcasse, aux coupes de viande, auxcritères de qualité de la viande ainsi qu’à la carcasse entière. Dans la dernière section, on précise que la carcasse« ne doit pas présenter de meurtrissures et de défauts de couenne (bleu, morsure, lacération) et doit avoir untatouage lisible sur l’épaule ». C’est sur la base de ce document que les producteurs désirent se conformer auxspécifications présentées dans la référence des marchés québécois en mettant en place une gestion des défautssur couenne et de la qualité du tatouage qui soit rapide et transparente pour tous les intervenants de la chaîned’approvisionnement.

L O U I S E R I E N D E A U , B . A . A . , T . P .C E N T R E D E D É V E L O P P E M E N T D U P O R C D U Q U É B E C I N C .PAS SI DURE QUE ÇA LA PEAU DE COCHON!

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SITUATION DÉSIRÉE

Dans le but de réduire les pertes et de préserver l’image de qualité du produit, le secteur de la production porcinedésire mettre en place un système de gestion de la qualité des défauts de couenne et du tatouage. Le systèmemis en place permettra de conserver et même de développer les marchés. La force de la devise canadienne surles marchés exige de réduire au minimum les coûts de la qualité non conforme et de répondre aux attentes desconsommateurs.

Les défauts de couenne et de tatouage sont pour l’essentiel le résultat de manipulations inadéquates et/oud’un usage d’équipements inappropriés. Pour préserver la qualité des carcasses, un processus en quatre phasessera amorcé :

1. Évaluation de la fréquence, du niveau de sévérité, de l’incidence économique des défauts et détermi-nation d’objectifs de réduction des défauts;

2. Sensibilisation des intervenants aux bonnes pratiques de manipulation des animaux et du tatouage;

3. Mise en place d’un système de surveillance et rétroaction rapide et transparente aux intervenants;

4. Retour sur les objectifs de réduction des défauts, vérification et accompagnement des intervenantsqui démontrent des résultats hors contrôle statistique.

Pour être efficace, le système mis en place doit être conçu de manière à dégager des possibilités d’amélioration.Ces quatre étapes assurent que la boucle est bien bouclée en intégrant les principes de surveillance, devérification et d’audit par une tierce partie. Des responsables sont nommés, des échéanciers sont fixés et unevérification de l’efficacité doit être réalisée. Pour répondre à ces attentes, un projet pilote portant le titre : « Miseen place d’un système de gestion des défauts sur couenne et de la qualité du tatouage » est en cours de réalisa-tion dans deux abattoirs où sont abattus environ 25 % des porcs produits au Québec.

LE PROJET PILOTE

L’étude a été amorcée par le calcul de l’incidence économique des défauts sur la couenne.

L’INCIDENCE ÉCONOMIQUE DES DÉFAUTS SUR COUENNE

Un échantillonnage de 1 000 porcs a permis de calculer la valeur économique des pertes attribuables aux défautssur couenne. Les résultats sont présentés au tableau 1.

TABLEAU 1 VALEUR ÉCONOMIQUE DES PERTES ATTRIBUABLES AUX DÉFAUTS SUR COUENNE

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PAS SI DURE QUE ÇA LA PEAU DE COCHON!

Coupes Composantes % Pertes matières ($/porc)Épaule Couenne, gras, muscle 1

Longe Couenne, gras, muscle 8

Muscle 81

Flanc Couenne, gras, muscle 0

Fesse Couenne, gras, muscle 10

Total 100 0,44

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La valeur moyenne de la perte est estimée à 0,44 $ par carcasse. La très grande majorité des pertes économiquesse situe au niveau de la longe avec près de 90 % des pertes totales. La présence de meurtrissures ou de taches desang dans le muscle de la longe nécessite un parage. Pour respecter les critères des marchés les plus lucratifs, leslonges doivent être intactes. Une longe parée est donc déclassée et perd une partie de sa valeur. Le calcul despertes est donc basé sur cette perte de valeur. La valeur économique de la longe est habituellement plus élevéeque la plupart des coupes, la fréquence des défauts est aussi plus importante sur la longe; il est donc normald’obtenir une proportion plus élevée des pertes économiques par rapport à la longe. Ce calcul présente exclu-sivement les pertes matières. Outre la perte matière, il faudrait aussi ajouter les coûts de main-d’œuvre rendusnécessaires pour l’exécution du parage et les coûts engagés pour la surveillance des défauts. Pour une produc-tion annuelle d’environ 7 millions de porcs, ces coûts représentent une perte annuelle de plus de 3 millions $.

FRÉQUENCE DES DÉFAUTS SUR COUENNE

Les résultats de la première étape de surveillance des défauts sont présentés au tableau 2. Lesdéfauts sur couenne sont regroupés sous quatre classes :

1. Tatouage2. Dermatites3. Morsures 4. Autres marques sur longe

TABLEAU 2 FRÉQUENCE DES DÉFAUTS SUR LA COUENNE DANS DEUX ABATTOIRS

Plusieurs défauts sont dénombrés dans la classe portant sur la qualité du tatouage. On y retrouve donc près de1 % (0,78 %) des porcs dépourvus de tatouage auxquels s’ajoutent 5,23 % de tatouages illisibles. Le site detatouage fait défaut chez 25,79 % des porcs. Des traces de frappes laissées par le marteau lors du tatouage sontdénombrées sur plus de 20 % des porcs (6,03 % sur la longe et 14,03 % sur l’épaule). De plus, 40,74 % des porcssont tatoués sans utiliser de l’encre lors du tatouage.

Pour les autres défauts, 10,17 % des porcs montrent des morsures à l’épaule. Les dermatites sur les fessescomptent pour 1,21 % des porcs alors que 72,80 % des animaux, soit près de trois porcs sur quatre, laissent voirau moins une marque laissée par l’usage d’un fouet, d’un bâton ou autres objets sur la longe lors de la manipu-lation au transport et à l’abattoir.

L O U I S E R I E N D E A U , B . A . A . , T . P .C E N T R E D E D É V E L O P P E M E N T D U P O R C D U Q U É B E C I N C .PAS SI DURE QUE ÇA LA PEAU DE COCHON!

Types de défauts Non-conformités (%)Tatouage

Sans marquage 0,78

Illisible 5,23

Tatouage longe 25,79

Trace frappe longe 6,03

Trace frappe épaule 14,32

Sans encre 40,74

Morsures 10,17

Dermatites 1,21

Autres marques longe 72,80

Nbre : 196 000 porcs surveillés en date du 31 décembre 2008.

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Avant Essai 1 Essai 2Nombre 196 000 126 76

Non-conformités Non-conformités Non-conformités Tatouage (%) (%) (%)Sans marquage 0,78 0 0

Illisible 5,23 0 0

Tatouage sur longe 25,79 13 0

Traces de frappe longe 6,03 0 0

Traces de frappe épaule 14,32 0 0

Sans encre 40,74 0 0

Essai 1 : Porcs tatoués lors du chargementEssai 2 : Porcs tatoués trois jours avant chargement

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ANALYSE DES RÉSULTATS ET DES CAUSES

Une première analyse a permis de mettre en évidence une problématique lors du tatouage. Pratiquer le tatouagesans utiliser de l’encre fait ressortir un lien avec plusieurs autres défauts. Ainsi, le tatouage sans encre augmenteconsidérablement les traces de frappe sur la longe et l’épaule en plus d’augmenter le nombre de tatouages illis-ibles. L’étude a permis de cibler certaines pratiques (causes humaines) qui contribuent à la majeure partie de cesdéfauts de tatouage et autres marques sur la longe.

Pour les causes d’origine animale, la fréquence des morsures sur l’épaule et des dermatites sont liées à certaineslivraisons. L’analyse reste à compléter.

MISE EN PLACE DE PLANS D’ACTION

Des plans d’action ont été proposés par les intervenants pour corriger prioritairement la qualité du tatouage.Faisant suite à l’approbation récente d’une encre de tatouage permanente par l’Agence canadienne d’inspectiondes aliments, les résultats suivants ont été obtenus (tableau 3).

TABLEAU 3 ESSAIS DE TATOUAGE

Les résultats des essais de tatouage démontrent qu’il est possible d’obtenir une qualité de tatouage conforme(essai 2) en utilisant l’encre permanente tout en évitant de tatouer les porcs immédiatement avant lechargement. Le tatouage pratiqué lors du chargement (essai 1) a pour effet d’augmenter la fréquence des porcstatoués sur la longe.

Des essais portant sur la manipulation des porcs dans le but de réduire les autres marques sur la longe ont aussiété réalisés. Les résultats sont les suivants (tableau 4) :

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ÉVOLUTION DES TRACES DE FRAPPE SUR LA LONGE

MOIS (2008-2009)

LONGE AVEC TRACE DE FRAPPES (%)

T.1

Moyenne

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TABLEAU 4 ÉVOLUTION DE LA FRÉQUENCE DES AUTRES MARQUES SUR LA LONGE

Une réduction de la fréquence de l’ordre de 30 % des autres marques sur la longe (essai 1) a été enregistrée enéliminant l’usage de fouet, du bâton ou autres objets lors de la manipulation des porcs avant l’abattage. Lemême type d’essai sera répété en éliminant l’usage de ces objets lors de la manipulation des porcs lors du trans-port (essai 2). Les problèmes de morsures et de dermatites feront prochainement l’objet d’études.

SUIVI DES DEMANDES D’ACTIONS CORRECTIVES

Le suivi des résultats de surveillance des défauts a été exercé chez un groupe de producteurs-transporteurs.L’évolution des résultats des traces de frappes laissées par le marteau de tatouage sur la longe des porcs a servid’indicateur de qualité du tatouage (Figure 1).

FIGURE 1

Les essais réalisés ont permis de diminuer de plus de 50 % la fréquence des traces de frappes laissées par lemarteau sur la longe entre les mois de novembre et décembre 2008. Compte tenu du nombre important deporcs livrés dans chacun des abattoirs, cette réduction contribue à faire diminuer la moyenne actuellementobservée à l’abattoir.

L O U I S E R I E N D E A U , B . A . A . , T . P .C E N T R E D E D É V E L O P P E M E N T D U P O R C D U Q U É B E C I N C .PAS SI DURE QUE ÇA LA PEAU DE COCHON!

Non-conformités Non-conformités Non-conformités (%) (%) (%)

Nombre 39 642 - -Morsures 10,52 - -Dermatite 1,23 - -Autres marques longe 64,29 44,50 À venir

Essai 1 : Éliminer l’usage du fouet à l’abattoirEssai 2 : Éliminer l’usage du fouet lors du transport

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SUITE DU PROJET

À partir des résultats des essais, des objectifs de réduction des défauts seront ciblés. Dans les prochains mois, lesactions porteront sur le développement des stratégies et des outils de formation et d’accompagnement desintervenants dont les carcasses de porcs démontrent des résultats non conformes. Le pilote devra être déployé àl’ensemble des abattoirs de porcs. Pour ce faire, les résultats de la surveillance des défauts et de la qualité dutatouage devront être intégrés à la base de données de l’abattoir et analysés avant d’être transmis aux inter-venants.

CONCLUSION

Le projet pilote a permis de mettre en place un système de surveillance des défauts sur couenne et de la qualitédu tatouage et permet de cibler des causes et de dégager de fortes possibilités d’amélioration. L’analyse et letransfert efficace de l’information vers les intervenants, le déploiement de la stratégie de formation et d’accom-pagnement des producteurs permettront de compléter le système. Les résultats nous démontrent que pour lim-iter les pertes économiques relatives aux défauts sur couenne, il faut éviter tout contact avec le dos de l’animalou plus précisément la longe en réduisant au minimum l’usage du fouet et du bâton. L’encre de tatouage doitêtre utilisée tout en évitant de tatouer immédiatement avant l’embarquement.

RÉFÉRENCESChevillon, P. et P. Le Jossec. 1996. Institut technique du porc. Limiter les défauts sur couenne. Techni-porc, 19(1) : 27-30.Lévesque, J. 2003. Demandes des marchés pour la production de viande de porc : référence des marchés québécois : rapport final. Québec:Centre de développement du porc du Québec inc., 51 pages.Vansickle, J. 2002. Quality Assurance Program Launched. [En ligne].http://nationalhogfarmer.com/mag/farming_quality_assurance_program/

REMERCIEMENTSConseil pour le développement de l’agriculture du QuébecA. Trahan Transformation inc.Aliments ASTA inc.Fédération des producteurs de porcs du QuébecCentre de développement du porc du Québec inc.

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PAS SI DURE QUE ÇA LA PEAU DE COCHON!

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L’UTILISATION JUDICIEUSE DES INGRÉDIENTS ALTERNATIFS

EN ALIMENTATION PORCINE : UNE BONNE FAÇON DE RÉDUIRE

SES COÛTS D’ALIMENTATION

NICOLAS LAFONDA G R . M . S C .

A L I M E N T S B R E T O N I N C .

Conférence

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L’utilisation judicieuse des ingrédients alternatifsen alimentation porcine : une bonne façon deréduire ses coûts d’alimentationA G R . M . S C .

A L I M E N T S B R E T O N I N C .

INTRODUCTION

Les coûts d’alimentation représentent une très forte proportion du coût de production des élevages porcins et,ces dernières années, l’augmentation fulgurante du prix des matières premières a encore davantage amplifiécette situation. L’objectif de réduire ses coûts d’alimentation doit donc demeurer l’objectif de tous les produc-teurs de porcs.

Une des façons de réduire ses coûts d’alimentation passe par le choix des sources de nutriments le pluséconomiques possible. Le porc a des besoins spécifiques en acides aminés, énergie, vitamines et minéraux. Parcontre, le choix des ingrédients permettant d’apporter ces nutriments n’a, jusqu’à un certain point, que peu d’im-portance. L’utilisation traditionnelle d’aliments à base de maïs et de tourteau de soya peut donc être substituéesans problème par d’autres types d’ingrédients qu’on peut qualifier d’alternatifs. Ces ingrédients alternatifsqu’on appelle également sous-produits ont parfois une connotation négative en étant considérés comme desingrédients de second ordre par rapport au maïs et au soya. Par contre, utilisés de façon judicieuse, ces ingré -dients alternatifs peuvent servir de source de nutriments très économiques.

Plusieurs facteurs doivent être considérés lors de l’utilisation de ces ingrédients alternatifs :

1) La composition nutritive et la digestibilité des nutriments2) La palatabilité 3) L’absence d’éléments pouvant affecter la santé des animaux (ex. : mycotoxines, facteurs antinutri-

tionnels)4) La facilité de manipulation et d’entreposage5) La disponibilité et la régularité de l’approvisionnement6) La constance de la valeur nutritive7) Les effets sur la qualité de la viande8) Et, bien entendu, le prix!

DRÈCHES DE DISTILLERIE DE MAÏS AVEC SOLUBLES

La drèche de distillerie de maïs avec solubles est le résidu de la fermentation de l’amidon du maïs en éthanol.Depuis quelques années, la demande en éthanol a fait en sorte que plusieurs nouvelles usines ont vu le jour etaugmenté la disponibilité de ce sous-produit. Ces nouvelles usines ont intégré de nouvelles méthodes de fabri-cation qui ont résulté en ce qu’on qualifie de « nouvelle génération de drèches de maïs avec solubles » et c’est ce

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dont il sera question dans cette section. Un nombre impressionnant d’études a été réalisé ces dernières annéessur ce sous-produit, ce qui permet de bien le caractériser.

Le procédé de fabrication d’éthanol et des drèches de maïs est décrit à la Figure 1. De façon simplifiée, le maïsbroyé est traité à l’aide d’enzymes permettant de dégrader l’amidon en sucres qui sont ensuite fermentés par deslevures spécifiques, en éthanol. L’étape suivante consiste à séparer l’éthanol de la drèche lors du processus de dis-tillation. Par la suite, la drèche entière est centrifugée et la partie plus légère est évaporée afin de produire ce quel’on appelle le sirop ou les solubles. L’autre partie est quant à elle séchée pour produire les drèches sèches (90 %MS). À la toute fin, le sirop est incorporé à la drèche, ce qui permet de produire la drèche de distillerie avecsolubles. De façon générale, une tonne de maïs va permettre de produit 1/3 de CO2, 1/3 d’éthanol et 1/3 de drèchede maïs avec solubles.

F I G U R E 1 .

PROCÉDÉ DE FABRICATION GÉNÉRAL DES DRÈCHES DE DISTILLERIE AVEC SOLUBLES (GREENFIELD ETHANOL)

Le maïs étant constitué d’environ 64 % d’amidon sur base tel quel, lorsque la presque totalité de cet amidon estfermentée en éthanol, on se trouve donc à tripler de façon approximative les composantes nutritionnelles dumaïs dans le produit restant que sont les drèches. On se retrouve donc avec un produit enrichi en protéine, enfibre, en gras et en minéraux. On peut voir au Tableau 1 l’analyse typique de drèches de maïs que l’on retrouve auQuébec.

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TA B L E A U 1 .

ANALYSE TYPIQUE DE DRÈCHES RETROUVÉES AU QUÉBEC (BASE 100 % MS) 1

Nutriments MoyenneMatière sèche, % 88,5Protéine brute, % 30,3Gras, % 14,6Fibre brute, % 7,6Cendre, % 6,4Ca, % 0,03P, % 0,91Na, % 0,25Lysine totale, % 0,88

1 Greenfield Ethanol, Varennes

Un des gros défis liés à l’utilisation des drèches de maïs réside dans la connaissance exacte de leur contenu nutri-tif. En effet, l’un des problèmes que l’on rencontre avec l’utilisation des drèches de maïs est la grande variabilitépouvant exister en ce qui concerne leur contenu nutritionnel. Cette différence semble surtout marquée entre lesdrèches provenant d’usines de fabrication différentes tel que démontré dans le Tableau 2 (Shurson et Noll, 2005).La mise en place d’un bon système de contrôle de la qualité permettant une analyse régulière de la matièresèche, de la protéine brute, du gras (extrait à l’hydrolyse), de la fibre ADF et des cendres est donc fortement con-seillée. Une analyse périodique des acides aminés est aussi recommandée, car il a été bien établi qu’il existait peude corrélations entre le niveau de protéine brute des drèches de maïs et son contenu en acides aminés (Goodsonet Fontaine, 2006).

TA B L E A U 2 .

ANALYSE TYPIQUE DE DRÈCHES PROVENANT DE 32 USINES DIFFÉRENTES DES ÉTATS-UNIS (ADAPTÉ DE SHURSON ET NOLL, 2005) (BASE 100 % MS)

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PORCINE : UNE BONNE FAÇON DE RÉDUIRE SES COÛTS D’ALIMENTATION

Nutriments Moyenne et CV Plage de variationMatière sèche, % 89,3 87,3 – 92,4Protéine brute, % 30,9 (4,7) 28,7 – 32,9Gras, % 10,7 (16,4) 8,8 – 12,4Fibre brute, % 7,2 (7,2) 5,4 – 10,4Cendre, % 6,0 (26,6) 3,0 – 9,8Ca, % 0,08 0,02 – 0,12P, % 0,75 (19,4) 0,42 – 0,99Na, % 0,15 0,04 – 0,52Lysine totale, % 0,89 (11,4) 0,61 – 1,06Méthionine totale, % 0,65 (8,4) 0,54 – 0,76Cystine totale, % 0,68 0,61 – 0,76Thréonine totale, % 1,15 1,01 – 1,28Tryptophane total, % 0,25 (13,7) 0,18 – 0,28

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La source de ces variations serait multiple. Évidemment, une des causes possibles est la variation nutritionnelleobservée dans le maïs. Par contre, certains auteurs avancent que cette variation serait plutôt liée au processusde fabrication d’éthanol en tant que tel. Des changements dans le taux auquel la partie soluble des drèches (par-tie légère) est appliquée à la partie « grains » induiraient cette variation (Belyea et al., 2004) puisque la composi-tion chimique de la partie soluble diffère passablement de la partie « grains ». On remarque ainsi que la partiesoluble est celle qui apporte une partie importante de la matière grasse et des minéraux dont le phosphore.

Cette variation importante caractérise également la digestibilité des nutriments. Par exemple, il a été démontréque la digestibilité iléale standardisée (SID) de la lysine et du tryptophane pouvait varier de 44 à 78 % et de 46 à80 % respectivement à l’intérieur de quatre échantillons différents de drèches de maïs (Stein, H.H. et al., 2005).La faible digestibilité de la lysine serait causée par la formation de réactions de Maillard (liaison entre un sucreet un acide aminé sous l’effet de températures élevées) survenant lors du processus de fabrication de l’éthanol.Stein (2007) suggère de calculer le ratio lysine totale / protéine brute afin d’évaluer la qualité de la protéine desdrèches et de n’utiliser que celles dont le ratio est supérieur à 2,80. Des différences importantes entre les usinesquant aux températures de séchage utilisées (120 à 620°C) expliqueraient les écarts de digestibilité observés.D’autres affirment que la digestibilité des acides aminés contenus dans les solubles serait plus faible que celleretrouvée dans la partie « grain » et qu’une plus forte proportion de solubles réduirait ainsi la digestibilité desacides aminés (Pahm et al., 2008). Il a également été établi qu’il existait une corrélation relativement importanteentre la couleur des drèches et le niveau de digestibilité mesuré (Noll et Parsons, 2003, Fastinger, et Mahan,2006). Les drèches de couleur dorée présenteraient une digestibilité de la lysine supérieure à celles de couleurplus foncée. L’odeur est également un critère de qualité à considérer puisque les drèches ayant une odeur debrûlé sont à éviter.

Les drèches de maïs peuvent être considérées entre autres comme une source de protéine bien que son profil enacides aminés ne soit pas très bien équilibré en regard des besoins du porc. Le Tableau 3 présente une compa -raison de la qualité de la protéine des drèches de maïs et du tourteau de soya en évaluant le pourcentage dechaque acide aminé relatif au taux de protéine total. On peut donc constater le faible niveau de lysine des drè -ches de maïs en relation avec son taux de protéine relativement élevé avec comme conséquence une augmen-tation des niveaux de protéine brute des aliments et des rejets azotés dans le lisier lorsqu’une forte proportionde drèches est utilisé. D’un autre côté, les drèches de maïs sont assez bien pourvues en acides aminés soufrés(méthionine et cystine).

TA B L E A U 3 .

POURCENTAGE DES ACIDES AMINÉS RELATIF À LA PROTÉINE DU TOURTEAU DE SOYA ET DES DRÈCHES DE DISTILLERIEDE MAÏS AVEC SOLUBLES (LABORATOIRE ALIMENTS BRETON, 2008)

MET CYS M+C LYS THR TRP ARG ILE LEU VALTourteau de soya 1,36 1,52 2,87 6,16 3,89 1,36 7,35 4,51 7,58 4,78DDGS 1,87 1,83 3,70 3,01 3,82 0,82 4,47 3,71 11,22 4,93

Les drèches de maïs se distinguent également par la bonne digestibilité de son phosphore. Alors que ladigestibilité du phosphore du maïs est plutôt faible (environ 20 à 25 %), celle des drèches est plutôt élevée maistrès variable selon les références (55 à 90 %) (Whitney et al., 2001; Widyaratne et Zijlstra, 2007; Pedersen et al.,2007; Widmer et al., 2007). La raison de cette meilleure digestibilité est expliquée par le fait que les liaisons chim-iques qui liaient le phosphore à la molécule de phytate dans le maïs ont pu être hydrolysées lors du processus defermentation. Cette meilleure digestibilité du phosphore fait en sorte que le recours au phosphate bicalcique

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peut être réduit dans les aliments. À un taux d’inclusion de 125 kg/t, les drèches de maïs peuvent représenter en -viron 30 % de l’apport en phosphore digestible. Ceci représente d’ailleurs un élément important de sa rentabilité.

En ce qui concerne la valeur énergétique des drèches de maïs avec solubles, il semble que sur une base d’énergiedigestible, sa valeur serait très proche de celle du maïs (3 639 à 4 292 kcal/kg MS; moyenne de 3 980 kcal/kg MS)(Hastad et al., 2003; Stein et al., 2005; Pedersen et al., 2007; Widdyaratne et al., 2007). Il existe tout de même unecertaine disparité selon les références qui peut en partie être expliquée par la composition chimique des drèch-es utilisées lors de l’évaluation. Sur une base d’énergie métabolisable, la valeur des drèches serait légèrement plusfaible que celle du maïs, soit environ 97 % de cette valeur (3 378 à 3 897 kcal/kg MS; moyenne de 3 645 kcal/kgMS) (Hastad et al., 2003; Boyd et al., 2004; Stein et al., 2005; Pedersen et al., 2007). Le tout se complique lorsqu’onparle de la valeur d’énergie nette des drèches de maïs, l’énergie nette étant un système d’expression de l’énergieplus précis que les deux autres mentionnés précédemment. Si on se base sur les équations développées parNoblet (2003), la valeur d’énergie nette des drèches se trouve alors à être d’environ 75 % de celle du maïs. Par con-tre, en se basant sur les résultats de croissance relevés dans la littérature, on peut suspecter que cette valeurserait quelque peu sous-estimée.

Les taux d’incorporation maximums des drèches de maïs peuvent être relativement importants dans les ali-ments porcins (Tableau 4). Ces recommandations considèrent l’utilisation de drèches de bonne qualité exemptesde mycotoxines (vomitoxine et zéaralénone). En effet, puisque les mycotoxines du maïs sont multipliées par en -viron deux à trois fois dans le sous-produit que sont les drèches, ceci peut représenter un facteur limitant sonincorporation, surtout pour les animaux de reproduction. La palatabilité des drèches de maïs semble égalementlimiter son incorporation en forte quantité et de fortes variations dans les taux d’incorporation utilisés est àéviter. Hastad et al. (2004, 2005) ont observé une réduction significative de la prise alimentaire chez des porcsrecevant un aliment contenant de 10 à 30 % de drèches de maïs. Les résultats restent malgré tout assez variablesquant aux effets des drèches de maïs sur les performances de croissance des porcs. Une explication possible deces variations pourrait être attribuée à la source de drèches utilisée et à la valorisation nutritive qui en était faite.Certains ont donc observé qu’avec une augmentation des niveaux de drèches utilisés (plus de 10-15 %), il y avaitune réduction de la prise alimentaire et du gain journalier (Linneen, S.K. et al., 2008; Benz et al., 2007; Whitney etal., 2006; Fu et al., 2004; Boyd et al., 2004) avec peu ou pas d’effet sur l’efficacité alimentaire. D’un autre côté, Cooket al., (2005) ont démontré que les drèches de maïs pouvaient être utilisées à 10, 20 ou 30 % d’inclusion sansaucun effet sur le gain journalier mais que l’efficacité alimentaire était détériorée à plus de 10 % de drèches.D’autres n’ont observé aucune différence de performance avec l’utilisation de drèches à des niveaux allantjusqu’à 30 % d’inclusion (Widmer et al., 2008; DeDecker et al., 2005). Enfin, certains ont même observé uneamélioration du gain journalier et de l’efficacité alimentaire sans effet sur la prise alimentaire avec l’utilisationde niveaux de drèches variant de 5 à 25 % (Campbell, 2006).

TA B L E A U 4 .

TAUX MAXIMUMS D’UTILISATION DES DRÈCHES DE MAÏS AVEC SOLUBLES CHEZ LE PORC

Phase de production Utilisation maximum (%)Porcelet 2e âge 5*Porc à l’engrais 20**Truie en gestation 50**Truie en lactation 20**

* KSU, 2007** Shurson, J. et Spiehs, 2002

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UNE BONNE FAÇON DE RÉDUIRE SES COÛTS D’ALIMENTATION

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Les drèches de maïs auraient également un effet positif sur la santé intestinale et pourraient même permettrede réduire l’incidence et la sévérité des lésions causées par l’iléite (Lawsonia intracellularis) en raison de son con-tenu élevé en fibre insoluble (Withney et al., 2006). Par contre, ces effets demeurent inconsistants et n’ont pu êtredémontrés dans d’autres études.

Un des critères pouvant limiter l’inclusion des drèches de maïs dans les aliments d’engraissement est leur effetpossible sur la qualité de la carcasse. Certaines études ont en effet démontré que des niveaux croissants dedrèches de 0 à 30 % n’affectaient pas la qualité du muscle ou le taux de maigre mais réduisaient le rendementde carcasse (Withney et al., 2001; Cook et al., 2005; Benz et al., 2007; Linneen et al., 2008). De fortes quantités dedrèches (>20 %) vont également affecter de façon négative la qualité du gras de la carcasse. En effet, la forte pro-portion d’huile insaturée présente dans les drèches peut faire en sorte de rendre le gras de la carcasse plus mouet plus huileux réduisant ainsi la fermeté des flancs (Shurson et Spieh, 2002).

Bien que ce soit moins documenté, il peut être ajouté que les drèches de maïs peuvent également être utiliséessans problème dans les aliments pour les truies et porcelets lorsque le niveau de mycotoxine le permet. Chez leporcelet, Withney et Shurson (2003) ont démontré qu’il était possible d’utiliser jusqu’à 25 % de drèches de maïssans effet sur le gain quotidien ou l’efficacité alimentaire. D’un autre côté, Linneen et al. (2006) ont quant à euxremarqué que l’utilisation de 10 % de drèches de maïs chez le porcelet avait tendance à faire réduire le gain quo-tidien. Chez la truie, on a observé que l’utilisation de 50 % de drèches en gestation et de 15-20 % en lactation n’af-fectait en rien les performances reproductives des truies après deux cycles mais pouvait réduire le niveaud’ingestion en lactation (Hill et al., 2005; Wilson et al., 2003).

Sur le plan économique, les drèches de maïs peuvent représenter un ingrédient intéressant permettant d’abaiss-er les coûts d’alimentation. Au Tableau 5, on peut voir le prix cible des drèches de maïs permettant d’apporter uneéconomie d’environ 4 $/t, soit environ 1 $/porc, dans un aliment pour porc en croissance en fonction du prix dumaïs et du tourteau de soya. Dans cet exemple, on suppose une valeur énergétique des drèches proche de celledu maïs. Évidemment, le prix d’intérêt des drèches va varier en fonction de sa composition nutritive. En raison deson niveau élevé de phosphore disponible, le coût du phosphate bicalcique va également influencer le prix d’in-térêt des drèches de maïs.

TA B L E A U 5 .

PRIX DES DRÈCHES DE DISTILLERIE DE MAÏS PERMETTANT D’ÉCONOMISER ENVIRON 4 $/T D’ALIMENT POUR PORC ENCROISSANCE EN FONCTION DU PRIX DU MAÏS ET DU TOURTEAU DE SOYA (BASE TEL QUEL)

$ du tourteau de soya$ du maïs 350 375 400 425 450 475150 200 205 210 215 220 225175 220 225 230 235 240 245200 235 245 250 255 260 265225 250 260 270 275 280 285250 265 275 285 295 300 305275 280 295 305 315 320 325

- Autres prix : phosphate bicalcique = 1,10 $/kg; L-Lysine = 1,95 $/kg- Incorporation des drèches de maïs à raison de 125 kg/t

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FARINE DE PAIN ET DE BISCUIT

On peut en fait regrouper dans cette catégorie deux sous-produits différents, soit la farine de pain ainsi que lafarine de biscuit, les deux pouvant différer passablement pour ce qui est de la composition chimique. Il sera iciquestion de produits communément retrouvés sur le marché au Québec. La farine de pain est un sous-produitde la fabrication du pain et de la transformation des céréales pour l’alimentation humaine. Elle peut regrouperune combinaison de différents sous-produits de la boulangerie (pain et farine), des pâtes alimentaires (spaghet-ti), des biscuiteries, des céréales et des croustilles. Les farines de biscuits, quant à elles, sont surtout composéesde résidus de biscuiterie. Dans les deux cas, il peut s’agir de produits ne rencontrant pas les spécifications du fab-ricant ou encore des restants issus de la fabrication (ex. : sciure de pain).

La composition nutritive de la farine de pain et de celle de biscuit va évidemment varier selon la provenance etles sous-produits la composant. Le Tableau 6 présente une analyse typique de ces deux sous-produits. On con-state ainsi que la farine de pain se distingue par son contenu plus élevé en protéine alors que la farine de biscuitest, quant à elle, plus riche en matières grasses. Ce niveau élevé de matière grasse peut limiter la durée d’entre-posage de ce sous-produit en raison des risques d’oxydation. Dans les deux cas, un niveau de sodium élevé car-actérise ces ingrédients nécessitant ainsi un ajustement du niveau de sel ajouté aux aliments. Le phosphoreprésent dans ces sous-produits serait relativement disponible avec un taux d’environ 72 % (Feedstuffs, 2008). Auniveau de la digestibilité des acides aminés, peu de données existent à ce sujet. Par contre, il est possible de croireque la digestibilité de la lysine ait pu être en partie détériorée dans ce type de produits en raison de la formationde réactions de Maillard produites lors du séchage.

Comme bien des sous-produits, la composition de ces ingrédients peut varier passablement dans le temps etselon le fournisseur. Malgré tout, certains réussissent tout de même à maintenir un niveau de constance rela-tivement bon en conservant les mêmes proportions des différents sous-produits dans leur mélange (Tableau 7).Un bon programme de contrôle de la qualité mesurant au minimum le niveau de matière sèche, de protéine, degras (hydrolyse), de cendre et de sodium est tout de même à privilégier.

TA B L E A U 6 .

COMPOSITION NUTRITIVE DE LA FARINE DE PAIN ET DE LA FARINE DE BISCUIT (BASE TEL QUEL)

Nutriments Farine de pain1 Farine de biscuit2

Matière sèche, % 88 90,72Protéine brute, % 12,7 10,41Gras (hydrolyse), % 7,5 12,17Fibre ADF, % 2,7 4,42Cendre, % 3,05 2,90Ca, % 0,10 0,11P, % 0,18 0,20Na, % 0,78 0,77Lysine totale, % 0,35 0,24

1 Farine de pain Energro, Farines SPB Ltée2 Farine de biscuit Faripro, Prorec

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TA B L E A U 7 .

COEFFICIENT DE VARIATION D’UNE SOURCE DE FARINE DE PAIN (ENERGRO, FARINES SPB LTÉÉ)

MS Protéine Ca P Mg Na MGCV1 1,1 2,5 8,3 4,5 2,7 8,4 9,6

1 Laboratoire Aliments Breton inc.

Les farines de pain et de biscuit peuvent être considérées comme des ingrédients plutôt énergétiques en raisonde leur contenu élevé en amidon (53-55 % sur base tel quel) et en graisse (Tableau 8). On constate évidemmentune valeur énergétique plus élevée dans le cas de la farine de biscuit en raison de son contenu supérieur enmatière grasse. De façon générale, on peut considérer que la farine de pain a une valeur d’énergie nette sem-blable ou légèrement plus faible que celle du maïs alors que la farine de biscuit a une valeur un peu plus élevéeque le maïs.

TA B L E A U 8 .

VALEUR ÉNERGÉTIQUE DE LA FARINE DE PAIN ET DE BISCUIT (BASE 100 % MS)

Valeur d’énergie3 Farine de pain1 Farine de biscuit2

Énergie digestible 3 975 4 180Énergie métabolisable 3 840 4 030Énergie nette 2 945 3 095

1 Farine de pain Energro, Farines SPB Ltée2 Farine de biscuit Faripro, Prorec3 Noblet et al., 2003

En raison de leur très bonne appétence, les farines de pain et de biscuit peuvent être utilisées à des taux rela-tivement élevés dans les aliments d’engraissement, soit de 25 à 35 % en fonction de la régularité du produit. Cesont également des ingrédients intéressants à utiliser dans les aliments destinés aux porcelets en raison de leurcontenu important en amidon cuit et en sucres simples. Un élément pouvant limiter leur incorporation en fortequantité est leur faible capacité d’écoulement.

Les farines de pain et de biscuit peuvent donc se substituer en partie au maïs en fonction de leur prix d’achat. LeTableau 9 présente les prix cibles de la farine de pain et de biscuit permettant une économie de 4 $/t d’alimentpour porc en croissance en fonction du prix du maïs.

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TA B L E A U 9 .

PRIX DE LA FARINE DE PAIN ET DE BISCUIT PERMETTANT D’ÉCONOMISER 4 $/T DANS UN ALIMENT POUR PORC ENCROISSANCE EN FONCTION DU PRIX DU MAÏS (BASE TEL QUEL)

Prix du maïs Farine de pain1 Farine de biscuit2

150 178 177175 197 197200 216 218225 236 239250 256 259

- Tourteau de soya = 450 $/t; Gras = 625 $/t- Aliment croissance à 2 500 Kcal d’EN- Incorporation à raison de 150 kg/t

TOURTEAU DE CANOLA

Le tourteau de canola est le sous-produit qui reste à la suite de l’extraction de l’huile de la graine de canola. Lagraine de canola renferme de 42 à 43 % d’huile qui est en bonne partie extraite pour produire l’huile de canolapour la consommation humaine. Lors de ce processus, la graine entière est chauffée à environ 80-105°C pendantenviron 20 minutes pour ensuite être passée à l’intérieur de presses qui permettront d’en extraire l’huile(Hickling, 2001). Des solvants sont également utilisés afin de pouvoir extraire le maximum d’huile possible. Cessolvants sont ensuite éliminés en chauffant le tourteau à des températures de 103 à 107°C.

Le tourteau de canola est donc un ingrédient enrichi en protéine et en fibre par rapport à la graine dont la com-position chimique est décrite au Tableau 10. Il s’agit d’un produit relativement uniforme qui ne variera que si lacomposition de la graine change (variations saisonnières). Il peut tout de même exister certaines différencesentre les usines de trituration quant aux températures de chauffage utilisées (Bell et Keith, 1991). Par exemple, enChine, les températures utilisées sont beaucoup plus importantes ( jusqu’à 120°C), ce qui peut affecter négative-ment la digestibilité de la protéine. Par contre, les usines de trituration que l’on retrouve au Canada ont desprocédés de fabrication assez uniformes. Le niveau de matière grasse retrouvé dans le tourteau de canola est rel-ativement élevé puisque les « gommes » (riche en phospholipides et en glycolipides) sont habituellementretournées dans le produit fini. Le tourteau de canola se caractérise également par un niveau plutôt élevé enminéraux (calcium et phosphore) bien que la digestibilité de son phosphore largement sous forme d’acide phy-tique soit plutôt faible.

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TA B L E A U 1 0 .

COMPOSITION NUTRITIVE DU TOURTEAU DE CANOLA (BASE TEL QUEL) (HICKLING, 2001)

Nutriments MoyenneMatière sèche, % 90Protéine brute, % 35Gras, % 3,5Fibre brute, % 12,0Cendre, % 6,1Ca, % 0,63P, % 1,08P disponible, % 0,3-0,5Na, % 0,10Lysine totale, % 2,02Méthionine totale, % 0,77

Le tourteau de canola est donc considéré comme une source importante de protéine qui peut se substituer enpartie au tourteau de soya. Il a d’ailleurs un excellent profil d’acides aminés lorsqu’on le compare à ce dernier(Tableau 11). Son taux relatif de lysine par rapport à la protéine est plus faible que celui du soya mais le canola estpar contre très bien pourvu en acides aminés soufrés (méthionine et cystine). La digestibilité de ses acidesaminés est cependant plus faible que celle du tourteau de soya en raison possiblement de son niveau élevé defibre (de Lange et al., 1990) ou encore des températures de chauffage utilisées lors de la trituration (Siljander-Rasiet al., 1996).

TA B L E A U 1 1 .

POURCENTAGE DES ACIDES AMINÉS RELATIF À LA PROTÉINE DU TOURTEAU DE SOYA ET DU TOURTEAU DE CANOLA(LABORATOIRE ALIMENTS BRETON, 2008)

MET CYS M+C LYS THR TRP ARG ILE LEU VALTourteau de soya 1,36 1,52 2,87 6,16 3,89 1,36 7,35 4,51 7,58 4,78Tourteau de canola 1,99 2,42 4,41 5,32 4,27 1,32 5,89 3,83 6,83 5,12

Contrairement au tourteau de soya, les écales de la graine de canola demeurent dans le tourteau lors du procédéde trituration, ce qui donne un niveau de fibre relativement élevé dans le produit qui limiteront sa valeur énergé-tique. Sur une base d’énergie nette, le tourteau de canola obtient donc une valeur d’environ 1 540 kcal/kg (base88 % de MS), soit 76 % de la valeur du tourteau de soya (Noblet et al., 2003).

La graine de canola a été sélectionnée pour sa faible teneur en glucosinolates (< 30 Ìmol/g) à partir de la grainede colza qui elle en contient des niveaux élevés (120-150 Ìmol/g). Les glucosinolates sont des composés glu-cidiques soufrés dont les sous-produits de l’hydrolyse peuvent avoir des effets physiologiques indésirables chezles animaux. Ils peuvent entre autre inhiber la production d’hormone thyroïdienne et avoir des effets au niveaudu foie. La recherche a démontré que le porc pouvait tolérer des niveaux de glucosinolates allant jusqu’à2,5 Ìmol/g (Bell, 1993; Schone et al., 1997). À des niveaux plus élevés, il pouvait y avoir des effets négatifs sur laprise alimentaire, le gain journalier et la fonction thyroïdienne. Si on considère que le tourteau de canola con-tient en moyenne 16 Ìmol/g de glucosinolates, le taux maximum d’incorporation chez le porc en croissance seraitainsi de 150 kg/t d’aliment.

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En plus de ses effets anti-nutritionnels, les glucosinolates de même que les tannins peuvent donner un goûtamer au tourteau de canola, ce qui peut potentiellement limiter son utilisation. Par exemple, chez le porcelet, lesperformances de croissance risquent d’être compromises avec l’incorporation de niveaux élevés de tourteau decanola. Ekpe et al. (2001) ont remarqué une réduction de la prise alimentaire chez des porcelets à partir de 12 %d’inclusion de tourteau de canola. D’autres études ont tout de même démontré que l’utilisation de 12 % detourteau de canola n’affectait pas la prise alimentaire ni le taux de gain chez des porcelets en phase de deuxièmeâge (Royer et Gaudre, 2008). Chez le porc en croissance, de nombreuses études ont démontré que lorsque les ali-ments étaient formulés sur une base d’acides aminés digestibles, les performances avec tourteau de canolaétaient semblables à celles avec tourteau de soya (Mateo et al., 1998; Raj et al., 2000; Robertson et al., 2000). Chezla truie, Lee et al. (1985) n’ont trouvé aucune différence significative dans les performances reproductives decochettes après un cycle complet. Malgré tout, une attention particulière doit tout de même être apportée quantà l’incorporation de tourteau de canola en lactation afin de ne pas compromettre le niveau d’ingestion. De plus,en raison de ces problèmes de palatabilité, il est recommandé de faire des transitions dans les taux d’incorpora-tion utilisés. Par exemple, on ne fera pas varier de plus de 5 % à la fois le taux d’incorporation du tourteau decanola dans le but de ne pas compromettre la prise alimentaire.

Sur le plan économique, le tourteau de canola peut permettre de réaliser des économies intéressantes en fonc-tion de son prix. Son prix d’intérêt variera évidemment en fonction du prix du tourteau de soya tel que décrit auTableau 12. La densité énergétique utilisée dans l’aliment fera également varier son prix d’intérêt, les aliments àfaible teneur énergétique le favorisant.

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PRIX DU TOURTEAU DE CANOLA PERMETTANT UNE ÉCONOMIE DE 4 $/T DANS UN ALIMENT POUR PORC EN CROISSANCE EN FONCTION DU PRIX DU TOURTEAU DE SOYA (BASE TEL QUEL)

Prix du tourteau Tourteaude soya de canola350 215375 230400 245425 260450 270475 285

- Maïs = 225 $/t; Gras = 625 $/t- Incorporation de 100 kg/t de tourteau de canola- Aliment à 2 500 kcal/kg d’EN

POIS

Le pois est un ingrédient qui a un potentiel considérable en alimentation porcine. C’est une légumineuse surtoutcultivée dans l’Ouest canadien (2e producteur mondial) bien que les conditions de culture au Québec le permet -traient également.

Les variétés jaunes sont cultivées tout comme les vertes, les deux ayant approximativement le même profil nutri-tionnel. Par contre, il existe des différences importantes dans le contenu nutritif, la digestibilité et le niveau d’én-er gie nette des différentes variétés commerciales (Leterme et al., 2008). Ces différences viennent surtout de la

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PORCINE : UNE BONNE FAÇON DE RÉDUIRE SES COÛTS D’ALIMENTATION

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grosseur du pois et de l’épaisseur de son écale. Son profil nutritionnel typique est présenté au Tableau 13. Le poispeut être considéré autant comme une source de protéine que d’énergie. Il se caractérise par un niveau de pro-téine de même qu’un niveau d’amidon relativement élevé. Le contenu de matière grasse est quant à lui plutôtfaible. Les parois cellulaires sont responsables d’une bonne proportion de la fibre, bien que les niveaux de cellu-lose et de lignine soient malgré tout assez faibles. Du côté minéral, comme la plupart des céréales, le pois secaractérise par un faible niveau de calcium. Le niveau de phosphore est de son côté assez élevé, mais très peudisponible étant fortement lié à l’acide phytique.

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COMPOSITION NUTRITIVE DU POIS (BASE 90 % MS) (HICKLING, 2003)

Nutriments MoyenneMatière sèche, % 90Protéine brute, % 23Gras, % 1,4Fibre brute, % 5,5Cendre, % 3,3Ca, % 0,11P, % 0,39P disponible, % 0,15Na, % 0,04Amidon, % 46,0Lysine totale, % 1,67Méthionine totale, % 0,28

Le profil en acides aminés de la protéine du pois en comparaison de celle du tourteau de soya est présenté auTableau 14. La protéine du pois est donc très bien pourvue en lysine mais plutôt faible en acides aminés soufrés(méthionine et cystine) et en tryptophane. C’est pourquoi l’utilisation de méthionine de synthèse ou encore lacombinaison avec des sources de protéine riche en méthionine (ex. : tourteau de canola) sera nécessaire lors del’incorporation de niveaux importants de pois. La digestibilité des acides aminés du pois est plutôt bonne bienqu’inférieure à celle du tourteau de soya. Elle varie de 83 % dans le cas de la lysine à 80 % dans le cas de la méthio-nine (Sauvant et al., 2004).

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POURCENTAGE DES ACIDES AMINÉS RELATIF À LA PROTÉINE DU TOURTEAU DE SOYA ET DU POIS (LABORATOIREALIMENTS BRETON INC.)

MET CYS M+C LYS THR TRP ARG ILE LEU VALTourteau soya 1,36 1,52 2,87 6,16 3,89 1,36 7,35 4,51 7,58 4,78Pois 1,22 0,96 2,17 7,26 3,65 0,83 10,04 4,78 7,83 4,57

Le pois se distingue également par une excellente valeur énergétique. Alors que sur une base d’énergiedigestible, sa valeur soit près de celle du maïs (3 490 kcal/kg sur base 90 % MS, soit 99 % de la valeur du maïs),sur une base d’énergie nette, sa valeur est moindre mais tout de même appréciable (2 435 kcal/kg sur base 90 %MS, soit 88 % de la valeur du maïs).

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Comme la plupart des légumineuses, le pois peut contenir certains facteurs anti-nutritionnels tels que des inhib-iteurs de protéase, des tannins, des alkaloïdes, des lectines et de l’acide phytique. Dans le cas des inhibiteurs deprotéases, en plus de réduire la digestibilité iléale des acides aminés (Grosjean (2000), ils peuvent causer l’hy-pertrophie du pancréas et en bout de ligne affecter les performances de croissance. Dans le cas du pois cepen-dant, les niveaux de base d’inhibiteurs de trypsine sont relativement faibles (< 4 TIU/mg) et ne devraient pas enthéorie être une préoccupation (Sauer et Jaikaran, 1994), sauf pour certaines variétés d’hiver, peu cultivées engénéral, qui peuvent contenir des niveaux supérieurs (> 6 TIU/mg) (Gatel, 1994). Les tannins sont quant à eux descomposés phénoliques qui peuvent également réduire la digestibilité de la protéine et entraîner un goût amer.De hauts niveaux de tannins peuvent être retrouvés en forte quantité dans les pois de couleur brune, mais peudans les variétés de couleur verte et jaune traditionnellement cultivées (Hickling, 2003).

Les traitements technologiques appliqués au pois se limitent généralement à la mouture. Il a été démontré à cesujet qu’une granulométrie plus fine du pois améliorait l’efficacité alimentaire et le gain journalier chez leporcelet en post-sevrage (Albar et al., 2000). Cet effet serait en partie attribuable à une meilleure digestibilité dela protéine (Hess et al., 1997). De plus, il a été démontré que certains traitements thermiques tels que l’extrusionaméliorent la digestibilité de la protéine et de l’énergie du pois chez le porc en croissance (Stein et Bohlke, 2007),en plus d’en réduire probablement les niveaux de facteurs anti-trypsiques. Par contre, ces traitements ther-miques augmentent de façon considérable le coût de cet ingrédient.

Chez le porcelet, il a été démontré qu’il est possible d’utiliser de 20 à 40 % de pois sans effets négatifs sur les per-formances (Kehoe et al., 1995; Grosjean et al., 1997; Stein et al., 2004). D’autres (Jaikaran et al., 2001) ont cepen-dant remarqué une réduction de la prise alimentaire, du gain quotidien et de l’efficacité alimentaire avec l’utili-sation de 30 % de pois cru chez des porcelets d’environ 7 à 20 kg de poids vif. Lorsque le pois était traité de façonthermique par extrusion, le niveau de 30 % de pois permettait d’obtenir d’aussi bonnes performances que leniveau de 15 %. Par précaution, un niveau maximum d’environ 10 à 15 % semble donc être à recommander chez leporcelet (Hickling, 2003). En ce qui concerne le porc en croissance, ce dernier semble bien tolérer de hautsniveaux de pois. Généralement, des niveaux de 20 à 40 % sont utilisés en fonction de la valeur relative du pois,mais certains avancent par précaution un maximum de 30 % d’inclusion (Hickling, 2003). Un grand nombre d’é-tudes ont démontré qu’il était possible d’utiliser une proportion élevée de pois sans effets sur les performancesde croissance et d’efficacité alimentaire (Castell et Cliplef, 1993; Robertson et al., 2000; Stein et al., 2006; Leaflet,2008). Plus près de nous, un essai a été réalisé au Québec en 2005 (Lévesque et al., 2005) dans lequel on a mesurél’effet d’un niveau de 25 % de pois sur les performances de croissance des porcs. Ces résultats n’ont démontréaucun effet du pois sur les performances de croissance, mais son utilisation a permis de réduire de façon signi-ficative la conversion alimentaire. Chez la truie, un essai a démontré que l’incorporation de pois à raison de 240et 160 kg/t en lactation et en gestation respectivement permettait d’obtenir des performances reproductiveséquivalentes à un aliment à base de tourteau de soya (Gatel, 1988). D’autres ont même observé une augmenta-tion du poids de la portée avec l’utilisation de 10 % de pois chez des truies en lactation (Landblom et al., 2001).

Sur le plan économique, le pois peut donc aisément se substituer en partie au maïs et au tourteau de soyalorsque son prix le permet. Le Tableau 15 présente le prix cible du pois dans un aliment pour porc en croissancepermettant d’obtenir une économie d’environ 4 $/t en fonction du prix du maïs et du tourteau de soya. On noteque le prix du maïs influence de façon plus importante le prix d’intérêt du pois.

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BONNE FAÇON DE RÉDUIRE SES COÛTS D’ALIMENTATION

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PRIX DU POIS (BASE 90 % MS) PERMETTANT UNE ÉCONOMIE DE 4 $/T DANS UN ALIMENT POUR PORC EN CROISSANCE EN FONCTION DU PRIX DU MAÏS ET DU TOURTEAU DE SOYA

$ du tourteau de soya$ du maïs 350 375 400 425 450 475150 187 190 195 200 205 212175 205 210 215 220 225 231200 225 230 235 240 245 250225 245 250 255 260 265 270250 265 270 275 280 285 290275 282 290 295 300 305 310

- Gras = 625 $/t- Incorporation de 200 kg/t de pois- Aliment à 2 500 kcal/kg d’EN

GRU DE BLÉ

Le gru est un sous-produit de la fabrication de la farine pour l’alimentation humaine. Lorsque la farine est pro-duite, le grain de blé est broyé et séparé en différentes fractions qui permettront de produire environ 72 % defarine, 14 % de son et 13 % de remoulage communément appelé gru. Le gru est constitué en majorité de l’en-veloppe plus interne du grain de blé mais peut aussi contenir une certaine proportion de l’amande (farine) et dugerme.

Comme la plupart des sous-produits, le profil nutritionnel du gru sera dépendant des procédés de fabrication dechaque usine et de la proportion des différentes fractions qui le composeront. Sa valeur alimentaire sera entreautres reliée au niveau de farine qui sera extraite du grain. Par exemple, plus élevée sera la proportion de farinedans le gru et plus importante sera sa valeur énergétique. De plus, certaines usines peuvent incorporer dans legru une certaine proportion du son (enveloppe plus externe du grain de blé) plus élevé en fibre, ce qui en réduirala valeur énergétique.

Le profil nutritionnel typique du gru est présenté au Tableau 16. Il se caractérise donc par un niveau de protéinemoyen dont le profil en acides aminés se rapproche de celui du blé. La qualité de sa protéine est ainsi plutôtfaible en lysine mais bien pourvue en acides aminés soufrés et en tryptophane. La digestibilité de ses acidesaminés est relativement faible oscillant entre 75 % dans le cas de la lysine et 72 % pour la thréonine (EvaPig1.0.1.2). Le gru étant constitué en partie de l’enveloppe du grain de blé, son contenu en fibre est plutôt élevé, maiségalement très variable en fonction de la proportion de son le composant. Il a, par exemple, été observé que leniveau de fibre NDF du gru pouvait varier de 29,9 à 40,1 % dans 14 échantillons provenant d’usines différentesaux États-Unis (Cromwell et al., 2000). Dans cette même étude, le niveau de protéine variait de 14,6 à 17,8 % et leniveau de phosphore, qui peut lui aussi être à des niveaux appréciables malgré sa faible disponibilité, de 0,70 à1,19 %. Ceci démontre clairement l’importance d’un bon système de contrôle de la qualité permettant de décelerces différences et d’en tenir compte dans la formulation des aliments.

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COMPOSITION NUTRITIVE DU GRU (BASE 89 % MS)

Nutriments MoyenneMatière sèche, % 89Protéine brute, % 1 16Gras, % 1 4.2Fibre brute, % 1 6Fibre ADF, % 2 9,5Fibre NDF, % 2 32,4Cendre, % 1 8,2Ca, % 1 0,09P, % 1 0,76P disponible, % 1 0,21Na, % 1 0,02Amidon, % 2 30,4Lysine totale, % 0,63Méthionine totale, % 0,25

1 Feedstuff 200812 Sauvant et al., 20042

En raison de sa forte teneur en fibre, le gru peut être considéré comme un ingrédient de faible valeur énergé-tique. Selon l’analyse typique décrite plus haut, il serait doté sur une base d’énergie digestible d’une valeur de 2765 kcal/kg alors que sur une base d’énergie nette, on lui donnerait environ 1 945 kcal/kg, soit approximativement70 % de la valeur énergétique du maïs (Noblet et al., 2003). Cette valeur pourra varier de façon importante enfonction de la teneur en fibre et en amidon composant le gru.

De façon pratique, le gru peut être utilisé dans les aliments pour porcs afin de remplacer une partie du maïs, dutourteau de soya et du phosphore inorganique. Dans le but de maintenir la même densité énergétique, unapport de matière grasse supplémentaire sera nécessaire. Dans certains contextes de prix cependant, il pourraitêtre plus avantageux de réduire la densité énergétique de l’aliment et de pénaliser ainsi l’efficacité alimentaire.Lorsque la valeur nutritionnelle du gru est bien définie et qu’elle est constante, des niveaux d’incorporation rela-tivement élevés peuvent être utilisés sans compromettre les performances. Shaw et al. (2002) ont à cet effetdémontré qu’il était possible d’inclure 30 % de gru à un aliment maïs-soya sans en affecter les performances decroissance et d’efficacité alimentaire. Ils ont par contre observé une tendance à la réduction du rendement decarcasse avec l’utilisation de l’important niveau de gru. Ce phénomène serait en partie expliqué par le hautniveau de fibre du gru qui, lorsque utilisé en forte quantité dans les aliments, causerait une augmentation del’encombrement intestinal et de la taille des organes digestifs. Chez la truie en gestation, le haut niveau de fibreet la faible valeur énergétique du gru en font un ingrédient d’intérêt.

Cependant, puisque le gru est composé de façon importante de l’enveloppe du grain de blé davantage exposée auxmoisissures, le risque de contamination aux mycotoxines est un facteur important pouvant limiter son incorpora-tion. Des niveaux de déoxinivalénol (vomitoxine) de l’ordre de 2 à 3 ppm sont généralement retrouvés dans le gru,mais ils peuvent aussi être plus importants. De plus, en raison de sa faible densité (28 kg/hl), le gru peut présentercertains problèmes au niveau de son écoulement et de l’homogénéité du mélange d’aliment (ségrégation), limitantainsi son incorporation en fortes quantités dans les aliments en farine. De plus, un équipement d’entreposage par-ticulier (silo d’au moins 60° avec vis pour la sortie) sera probablement nécessaire à l’utilisation de ce sous-produit.Le Tableau 17 présente un ordre de grandeur des niveaux maximums d’inclusion du gru dans les aliments porcins.

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PORCINE : UNE BONNE FAÇON DE RÉDUIRE SES COÛTS D’ALIMENTATION

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TAUX MAXIMUMS D’UTILISATION DU GRU CHEZ LE PORC*

Phase de production Utilisation maximum (%)Porcelet 2e âge 10Porc à l’engrais 40Truie gestation 40Truie lactation 40

*KSU, 2007

Au niveau économique, le gru peut présenter un certain intérêt en fonction de son coût, de celui du maïs, dutourteau de soya et du gras. Le Tableau 18 montre le prix cible du gru permettant de réduire le coût d’un alimentpour porc en croissance de 4 $/t en fonction du prix du maïs et du soya. Les aliments de faibles densités énergé-tiques favoriseront l’utilisation du gru et augmenteront ainsi son prix d’intérêt.

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PRIX CIBLE DU GRU (BASE 89 % MS) AFIN D’ENTRAÎNER UNE ÉCONOMIE DE 4 $/T DANS UN ALIMENT POUR PORC ENCROISSANCE EN FONCTION DU PRIX DU MAÏS ET DU TOURTEAU DE SOYA

$ du tourteau de soya$ du maïs 350 375 400 425 450 475150 70 77 84 91 96 101175 90 99 106 113 118 123200 115 122 129 136 141 146225 138 145 152 159 164 169250 163 170 177 184 189 194275 185 192 199 206 211 216

- Gras = 625 $/t- Incorporation de 100 kg/t de gru- Aliment à 2 500 kcal/kg d’EN

SOUS-PRODUITS LAITIERS LIQUIDES

L’utilisation des sous-produits laitiers liquides peut s’avérer être une alternative intéressante et très économiqueen alimentation porcine. Le lait entier est composé de 87 % d’eau et de 13 % de solide. À partir de cette fractionsolide, différents types de produits seront fabriqués (ex. : beurre, fromage) et certains sous-produits seront for-més. Il sera ici question du lactosérum et de la liqueur de lactosérum bien que d’autres sous-produits laitiers peu-vent aussi être utilisés (ex. : lait entier, lait écrémé, perméat de lactosérum, etc.).

Le lactosérum est le résidu liquide obtenu après l’égouttage du caillé lors de la fabrication du fromage. De façongénérale, 1 litre de lait contiendra 130 grammes de matière sèche qui permettra de produire environ 64 g de fro-mage et 66 g de lactosérum. La liqueur de lactosérum est quant à elle un sous-produit du lactosérum duquelune fraction de la protéine et du lactose a été extraite par ultrafiltration et par cristallisation respectivement. Ils’agit dans les deux cas de sous-produits existant sous forme liquide dont le niveau de matière sèche peut vari-er quelque peu. En moyenne, le niveau de matière sèche du lactosérum oscille entre 4 et 6 % tandis que celui dela liqueur de lactosérum peut être dans certains cas d’environ 30 % lorsqu’il a été partiellement séché.

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L’analyse typique du lactosérum et de la liqueur de lactosérum est présentée au Tableau 19. Le lactosérum estessentiellement constitué de sucre simple (lactose), de protéine et de minéraux. Il dispose d’un niveau de pro-téine modéré mais d’une qualité exceptionnelle. En effet, son profil est très bien pourvu en acides aminés essen-tiels et la qualité de sa protéine est même supérieure à celle du tourteau de soya (Tableau 20). Sa protéine estdotée d’un très haut niveau de lysine, de thréonine et d’isoleucine. Son taux de méthionine est par contre limité.Ces acides aminés ont en plus une excellente digestibilité avec des taux de 89 % pour la lysine et de 85 % pourla thréonine (Sauvant et al., 2004). Le lactosérum est également composé d’un fort pourcentage de sucres sim-ples sous forme de lactose, ce qui en fera une source d’énergie très digestible. Il dispose également d’un impor-tant niveau de minéraux (calcium, phosphore et sodium) d’une excellente digestibilité. La valeur énergétique dulactosérum est légèrement plus faible que celle du maïs avec un niveau de 2 490 kcal d’énergie nette/kg (base 87% de MS) (Noblet, et al., 2003). En ce qui concerne la liqueur de lactosérum, son taux de protéine est deux foismoins élevé que celui du lactosérum et la qualité de sa protéine en matière d’acides aminés essentiels sembleégalement réduite. La liqueur est également moins bien pourvue en lactose et plus concentrée en phosphore eten calcium. Ceci fera en sorte que sa valeur énergétique sera réduite à une valeur d’environ 2 285 kcal d’énergienette / kg (base 87 % de MS). Un bon système de contrôle de la qualité fera systématiquement l’analyse de lamatière sèche, de la protéine, des minéraux et du pH. Il peut en effet exister des variations importantes dans lesniveaux nutritifs de ces deux sous-produits notamment au niveau de la matière sèche. À titre d’exemple, un lac-tosérum à 4 % de matière sèche aura un contenu nutritif plus faible d’environ 35 % que celui à 6 % de matièresèche. Une analyse périodique est donc essentielle à l’utilisation de ces sous-produits.

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COMPOSITION NUTRITIVE DU LACTOSÉRUM ET DE LA LIQUEUR DE LACTOSÉRUM (BASE 87 % DE MS)

Nutriments Lactosérum1 Liqueur de lactosérum2Matière sèche, % 87 87Protéine brute, % 11,1 4,80Gras (hydrolyse), % 0,65 0,07Fibre ADF, % 0 0Cendre, % 9,0 12,15Ca, % 0,80 0,93P, % 0,73 1,46Na, % 1,20 1,20Lactose, % 75 48Lysine totale, % 1,02 0,30

1Feedstuff, 20082Saputo, 2001

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UNE BONNE FAÇON DE RÉDUIRE SES COÛTS D’ALIMENTATION

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TA B L E A U 2 0 .

POURCENTAGE DES ACIDES AMINÉS RELATIF À LA PROTÉINE DU TOURTEAU DE SOYA ET DU LACTOSÉRUM(LABORATOIRE ALIMENTS BRETON, 2008)

MET CYS M+C LYS THR TRP ARG ILE LEU VALTourteau soya 1,36 1,52 2,87 6,16 3,89 1,36 7,35 4,51 7,58 4,78Lactosérum 1,67 2,50 4,17 9,17 6,67 1,67 3,33 7,50 10,00 5,83

De façon pratique, ces sous-produits peuvent être utilisés dans des machines à soupe ou encore distribués enlibre choix directement dans le système d’abreuvement. À ce moment, il n’est pas nécessaire d’ajouter une sourced’eau supplémentaire. Par contre, il est fortement suggéré de doubler l’espace d’abreuvement afin de ne pas lim-iter l’ingestion du sous-produit (Thaler et Holden, 2001). En ce qui concerne l’aliment complémentaire à utiliseren combinaison avec du lactosérum, les niveaux de phosphate bicalcique et de sel pourront être abaissés sinoncomplètement éliminés en fonction de la quantité de lactosérum utilisée. Le reste de la ration sera peu modifiée,le lactosérum présentant déjà une composition nutritive se rapprochant d’un aliment pour porcs en croissance.

Les sous-produits laitiers peuvent représenter une partie importante de la ration des porcs en engraissement.Lorsque donné à volonté sans autre source d’eau, un lactosérum à 6 % de matière sèche peut représenter envi-ron de 15 à 20 % de la ration sèche. Ceci correspond à une consommation d’environ 5 litres par jour de lactosérumliquide en phase de croissance. Pour ce qui est des machines à soupe, un taux d’utilisation maximum de 25 % estgénéralement recommandé (ITP, 2009). La liqueur de lactosérum peut également être incorporée à fort tauxd’inclusion dans les aliments d’engraissement. En effet, Guertin et al. (1992) ont démontré qu’il était possible d’u-tiliser jusqu’à 25 % de liqueur de lactosérum dans les aliments d’engraissement sans effets sur le gain moyenquotidien et l’efficacité alimentaire. Cependant, une réduction significative du rendement de carcasse avait étérapportée dans cet essai. En ce qui concerne les truies, on recommande d’éviter son utilisation en lactation enraison du volume important de liquide qui serait consommé et qui pourrait réduire l’ingestion d’énergie (Thaleret Holden, 2001).

Malgré son excellente valeur nutritive, certaines précautions restent à prendre avec l’utilisation de ces sous-pro-duits laitiers. Tout d’abord, en raison de son effet laxatif, le lactose présent dans ces sous-produits peut aug-menter les risques de diarrhées et de problèmes sanitaires. Cette forte présence de sucres constitue égalementun bon support à la fermentation et au développement des microorganismes lors de l’entreposage. Undéveloppement mal contrôlé peut entraîner une perte de 20 % de la matière sèche (Idéna, 2008). Ces microor-ganismes peuvent entre autres être responsables de la dégradation des protéines du lactosérum. Pour cette rai-son, la durée de conservation de ces produits doit être réduite au minimum et un approvisionnement quotidienest à recommander. Certains avancent qu’il peut y avoir une perte pouvant aller jusqu’à 40 % des nutrimentsaprès 48 heures d’entreposage et que les acides produits risquent potentiellement de réduire la prise alimentaire(Thaler et Holden, 2001). Une durée maximum d’entreposage de 2 à 3 jours est donc recommandée. Un nettoy-age hebdomadaire de la cuve d’entreposage est aussi fortement conseillé afin de prévenir le développement delevures qui pourraient affecter la palatabilité du produit. L’utilisation de certains agents de conservation tels quedes probiotiques par exemple (ex. : Pediococus acidilactici) peut aider à prévenir le développement d’une floreindésirable et ainsi augmenter le temps de conservation du sous-produit.

Un autre problème que l’on peut rencontrer avec les sous-produits laitiers est leur pH relativement acide. Defaçon générale, le lactosérum que l’on retrouve au Québec est un lactosérum doux qui est issu de la fabricationde fromage cheddar et dont le pH est légèrement acide (pH d’environ 6,0). Il existe par contre d’autre lactosérumde type acide provenant de la fabrication de fromage à pâte molle dont le pH peut être aussi faible que 4,0. Laliqueur de lactosérum possède également un pH très acide (environ 3,0) en raison de son contenu élevé en acides

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organiques. Le porc peut assez bien tolérer un pH acide, mais il est par contre sensible à des fluctuations impor-tantes du niveau d’acidité (ITP, 2009). À ce moment, une réduction de la prise alimentaire peut survenir. Uneanalyse régulière du niveau de pH est donc fortement recommandée. L’autre inconvénient de ce pH acide vientde son effet corrosif. En effet, l’utilisation de lactosérum peut réduire la durée de vie de certains équipements etdissoudre le ciment (Thaler et Holden, 2001). L’utilisation d’équipement en plastique ou en acier inoxydable estalors nécessaire.

L’utilisation de ces sous-produits laitiers peut généralement permettre de réduire de façon considérable les coûtsd’alimentation en engraissement. En effet, leurs coûts se limitent bien souvent aux frais de transport entrel’usine et la ferme. Par contre, en fonction de la distance à parcourir, ces frais peuvent tout de même être assezimportants en raison du faible niveau de matière sèche de ces sous-produits. On se retrouve ainsi à transporterdans certains cas un produit à 95 % d’eau. Le coût doit ainsi être ramené au kilo de matière sèche. Les Tableaux21 et 22 présentent les prix cibles du lactosérum et de la liqueur de lactosérum permettant d’engendrer uneéconomie d’environ 4 $/t dans un aliment pour porcs en croissance en fonction du prix du maïs et du tourteaude soya. Dans le cas de la liqueur de lactosérum, son prix d’intérêt est surtout fonction du prix du maïs en raisonde son plus faible niveau protéique. On constate également la plus faible valeur économique de la liqueur de lac-tosérum attribuée à son plus bas niveau de protéine et d’acides aminés.

TA B L E A U 2 1 .

PRIX DU LACTOSÉRUM (BASE 87 % MS) PERMETTANT UNE ÉCONOMIE D’ENVIRON 4 $/T DANS UN ALIMENT POURPORCS EN CROISSANCE EN FONCTION DU PRIX DU MAÏS ET DU TOURTEAU DE SOYA

$ du tourteau de soya$ du maïs 350 375 400 425 450 475150 197 200 203 206 209 212175 218 221 224 227 230 233200 239 242 245 248 251 254225 260 263 266 269 272 275250 280 283 286 289 292 295275 296 303 307 311 314 317

- Gras = 625 $/t- Incorporation de 200 kg/t de lactosérum (base 87 % de MS)- Aliment à 2500 kcal/kg d’EN

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PRIX DE LA LIQUEUR DE LACTOSÉRUM (BASE 87 % MS) PERMETTANT UNE ÉCONOMIE D’ENVIRON 4 $/T DANS UN ALIMENT POUR PORCS EN CROISSANCE EN FONCTION DU PRIX DU MAÏS

Prix du maïs Liqueur de lactosérum150 98175 125200 153225 180250 207275 235

- Gras = 625 $/t; Tourteau de soya = 450 $/t- Incorporation de 200 kg/t de liqueur de lactosérum (base 87 % de MS)- Aliment à 2500 kcal/kg d’EN

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EXEMPLE DE CALCUL ÉCONOMIQUE

L’investissement associé à l’ajout d’un nouveau silo peut donc être évalué en considérant les économiesannuelles potentielles. On peut prendre à titre d’exemple un producteur de porcs naisseur-finisseur de 300 tru-ies qui fabrique lui-même ses aliments. Le Tableau 23 présente les économies possibles à utiliser, soit de la drèchede maïs seul, une combinaison de drèches et de farine de biscuit ou encore de la drèche, de la farine de biscuit etdu gru. Cette évaluation a été faite dans un contexte précis de prix d’ingrédients tels que décrit plus bas.L’investissement pour ce qui est des silos supplémentaires qui se rattachent à l’utilisation de ces sous-produitsdoit également être évalué. De façon générale, on peut estimer le coût d’un nouveau silo d’environ 20 tonnesentre 8 000 et 10 000 $. Pour l’exemple des drèches de maïs, ceci représente un retour sur l’investissement de2/1 environ.

TA B L E A U 2 3 .

ÉCONOMIES ANNUELLES ASSOCIÉES À L’UTILISATION DE DIFFÉRENTS SOUS-PRODUITS POUR UN ÉLEVEUR NAISSEUR-FINISSEUR DE 300 TRUIES

Utilisation de sous-produits Économie annuelle ($/an)Drèches de maïs 19 000Drèches + biscuit 25 000Drèches + biscuit + gru 29 000

Prix d’ingrédients : maïs = 210 $/t; t. de soya = 425 $/t; drèches = 225 $/t; farine de biscuit (Faripro) = 230 $/t; gru = 150 $/t

CONCLUSION

En conclusion, il est clair que l’utilisation de ces différents sous-produits peut permettre de réduire de façon con-sidérable les coûts d’alimentation en production porcine. Il est par contre nécessaire d’en faire une bonne évalu-ation nutritive et d’en connaître les limites d’utilisation afin de ne pas occasionner d’autres problèmes. D’autrestypes de sous-produits peuvent également exister et être utilisés avec succès en alimentation porcine. À titred’exemple, les farines animales peuvent servir de source de protéine et de minéraux intéressante dans les ali-ments d’engraissement. De nouveaux sous-produits comme le glycérol commencent à faire leur apparition etpeuvent servir de sources d’énergie alternatives. En collaboration avec votre conseiller en alimentation, il importedonc d’être à l’affût des différentes possibilités d’ajouts d’ingrédients pouvant se présenter afin de réduire voscoûts de production.

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Robertson, W.M., Dugan, M.E.R., Landry, S.J., Erin, K., Clayton, G. et Jaikaran, S. 2000. Evaluation of live performance, carcass composition andmeat quality of market hogs fed diets with various combinations of peas, canola meal and soybean meal with wheat or corn as the cerealbase. Lacombe Research Station. Agriculture and Agri-Food Canada.Royer, E. et Gaudre, D. 2008. Influence du taux de tourteau de colza dans l’aliment de 2e âge sur les performances du porcelet. JournéeRecherche Porcine, 40 : 175-182.Sauer, W.S. et Jaikaran, S. 1994. Amino acid and energy digestibility in peas (pisum sativum) from white flowered spring cultivars for grow-ing pigs. J. Sci. Food Agric. 64 :249-256.Sauvant, D., Perez, J.-M. et Tran, G. 2004. Tables de composition et de valeur nutritive des matières premières destinées aux animaux. INRA,2e édition.Schone, F., Groppel, B., Heenig, A., Jahreis, G. et Lange, R. 1997. Rapeseed meal, methimazole, thiocyanate and iodine affect growth and thy-roid. Investigations into glucosinolate tolerance in the pig. J. Sci. Food Agric. 74: 69-80.Shaw, D., Rozeboom, D.W., Hill, G.M., Booren, A.M. et Link, J.E. 2002. Impact of vitamin and mineral supplement withdrawal and wheat mid-dling inclusion on finishing pig growth performance, fecal mineral concentration, carcass characteristics, and the nutrient content andoxidative stability of pork. J. Anim. Sci. 80:2920-2930.Shurson, J. and Noll, S. Energy from agriculture: new technologies, innovative programs and success stories, December 2005, St-Louis,Missouri.Shurson, J. and M. Spiehs. 2002. Feeding recommendations and example diets containing Minnesota-South Dakota produced DDGS forswine. Dept. of Animal Science, University of Minnesota. http://www.ddgs.umn.edu/feeding.htm#swine.Shurson, J., G. Xu, S. Baidoo, and L. Johnston. 2007. Effects of feeding corn dried distillers grains with solubles (DDGS) on pork fat quality. 68thMinnesota Nutrition Conf., Minneapolis, MN. Sep. 18-19, 2007.Siljander-Rasi, H., Valada, J., Alaviuhkola, T., Rantamaki, P. Et Tupasela, T. 1996. Replacing soybean meal with heat-treated low glucosinolaterapeseed meal does not effect the performance of growing-finishing pigs. Anim. Feed Sci. Technol: 60: 1-12.Spiehs, M.J., M.H. Whitney, G.C. Shurson, and R.E. Nicolai. 2000. Odor characteristics of swine manure and nutrient balance of grow-finishpigs fed diets with and without distiller’s dried grains with solubles. J. Anim. Sci. 78:69 (Suppl. 2).Stein, H.H. 2007. Distillers dried grain with solubles (DDGS) in diets fed to swine. http://www.livestocktrail.uiuc.edu.porknet/.Stein, H.H., Pedersen, C. et Boersma, M.G. 2005. Energy and nutrient digestibility in dried distillers grain with solubles by growing pigs.Journal of animal science, 83 (Suppl. 2): p. 79.Stein, H.H. et Bohlke, R.A. 2007. The effects of thermal treatment of field peas (Pisum sativum L.) on nutrient and enrgy digestibility by grow-ing pigs. J. Anim. Sci. 85: 1424-1431.Stein, H.H.,Everts, A.K.R., Sweeter, K.K., Peters, D.N., Maddock, R.J., Wulf, D.M. et Pedersen, C. 2006 The influence of dietary field peas (Pisumsativum L.) on pig performance, carcass quality, and the palatability of pork. J. Anim. Sci. 84: 3110-3117.Thaler, B. et Holden, J. 2001. Pork industry handbook, Purdue university.Widdyaratne, G.P. and Zijlstra, R.T. 2007. Nutritional value of wheat and corn distiller’s dried grain with solubles: digestibility and digestiblecontents of energy, amino acids and phosphorus, nutrient excretion and growth performance of grower-finisher pigs. Canadian journal ofanimal science, 87 (1) : 103-114.Widmer, M.R., McGinnis, L.M., Wulf, D.M. et Stein, H.H. 2008. Effects of feeding dried distillers grains with solubles, high-protein dried grains,and corn germ to growing-finishing pigs on pig performance, carcase quality, and the palatability of pork. Journal of animal science, 86: 1819-1831.Widmer, M.R., McGinnis, L.M. et Stein, H.H. 2007. Energy, phosphorus, and amino acid digestibility of high-protein distillers dried grain andcorn germ fed to growing pigs. Journal of animal science, 85: 2994-3003.Whitney, M.H. et Shurson, G..C. 2001. Availability of phosphorus in distiller’s dried grains with solubles for growing swine. Journal of animalscience, 79 (Suppl. 1): 108

N I C O L A S L A F O N D , A G R . , M . S C . , A L I M E N T S B R E T O N I N C .L’UTILISATION JUDICIEUSE DES INGRÉDIENTS ALTERNATIFS EN ALIMENTATION PORCINE

: UNE BONNE FAÇON DE RÉDUIRE SES COÛTS D’ALIMENTATION

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37 N I CO L A S L A F O N D • E X P O - CO N G R È S D U P O R C D U Q U É B E C 2 0 0 9

Whitney, M.H., G.C. Shurson, L.J. Johnston, D. Wulf, and B. Shanks. 2001. Growth performance and carcass characteristics of grow-finish pigsfed increasing levels of distiller’s dried grains with solubles. J. Anim. Sci. 79:108 (Suppl. 1). Whitney, M.H. Shurson, G.C., Jonhston, L.J., Wulf, D,M. et Shanks, B.C. 2002. Growth performance pf grower-finisher pigs fed high-quality corndistillers Whitney, M.H. and G.C. Shurson. 2003. Growth performance of nursery pigs fed diets containing increasing levels of corn distiller’s driedgrains with solubles. Presented at the 2003 Midwest ASAS/ADSA Mtg., Des Moines, IA. March 19, 2003.Whitney, M.H., G.C. Shurson, and R.C. Guedes. 2006. Effect of including distillers dried grains with solubles in the diet, with or withoutantimicrobial regimen, on the ability of growing pigs to resist a Lawsonia intracellularis challenge. J. Anim. Sci. 2006. 84:1870–1879. Wilson, J.A., M.H. Whitney, G.C. Shurson, and S.K. Baidoo. 2003. Effects of adding distiller’s dried grain with solubles (DDGS) to gestation andlactation diets on reproductive performance and nutrient balance in sows. Presented at the 2003 Midwest ASAS/ADSA Mtg., Des Moines,IA. March 2003.

N I C O L A S L A F O N D , A G R . , M . S C . , A L I M E N T S B R E T O N I N C .L’UTILISATION JUDICIEUSE DES INGRÉDIENTS ALTERNATIFS EN ALIMENTATIONPORCINE : UNE BONNE FAÇON DE RÉDUIRE SES COÛTS D’ALIMENTATION

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PROGRAMME D’APPRENTISSAGE EN MILIEU DE TRAVAIL (PAMT)

ALINE GRENIER, A G R .

ET PIERRE MASSIE

Conférence

38

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39A L I N E G R E N I E R E T P I E R R E M A S S I E • E X P O - CO N G R È S D U P O R C D U Q U É B E C 2 0 0 9

Programme d’apprentissage en milieu de travail(PAMT)A L I N E G R E N I E R E T P I E R R E M A S S I E

POURQUOI LE PAMT?

• Pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs : difficulté de recrutement et de rétention

• Besoin de main-d’œuvre qualifiée

• Les producteurs sont prêts à qualifier leur main-d’œuvre, ils les forment déjà en entreprise

• Contexte d’efforts du secteur pour valoriser l’agriculture et promouvoir les emplois

EN QUOI CONSISTE LE PROGRAMME D’APPRENTISSAGE EN MILIEU DE TRAVAIL?C’est une stratégie de développement des ressources humaines qui

• Repose sur le compagnonnage (compagnon-apprenti)

• S’adresse aux salariés qui travaillent dans les entreprises

• Vise à rehausser les compétences des ouvriers en proposant un apprentissage structuré en milieu de travail

• Reconnaît les compétences de la main-d’œuvre par l’émission d’un Certificat de qualification profes-sionnelle ou d’une Attestation de compétences

EN QUOI CONSISTE LE PROGRAMME D’APPRENTISSAGE EN MILIEU DE TRAVAIL?

Le compagnon, sélectionné en fonction de son expérience et/ou de sa formation, transmet à l’apprentile SAVOIR-FAIRE nécessaire à la maîtrise du métier

Le compagnon et l’apprenti ont accès à des OUTILS D’APPRENTISSAGE qui permettent de :• structurer l’apprentissage • faire reconnaître les compétences du travailleur

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4

21

40 A L I N E G R E N I E R E T P I E R R E M A S S I E • E X P O - CO N G R È S D U P O R C D U Q U É B E C 2 0 0 9

QUATRE CONTEXTES DE TRAVAIL EN PRODUCTION PORCINE

A L I N E G R E N I E R , A G R . E T P I E R R E M A S S I EP R O G R A M M E D ’A P P R E N T I S S AG E E N M I L I E U D E T R AVA I L ( PA MT )

GESTATION MISE BAS

3POUPONNIÈRE ENGRAISSEMENT

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QUELLES SONT LES COMPÉTENCES POUR L’OUVRIER EN PRODUCTION PORCINE?

Les 4 compétences ESSENTIELLES

1. Être capable d’appliquer un programme d’alimentationaux animaux porcins. ❍ ❍ ❍ ❍

2. Être capable de donner dessoins d’hygiène et de santé auxanimaux porcins. ❍ ❍ ❍ ❍

3. Être capable d’appliquer destechniques de régie du troupeau porcin. ❍ ❍ ❍ ❍

4. Être capable d’assurer la propreté des aires deproduction. ❍ ❍ ❍ ❍

QUELLES SONT LES COMPÉTENCES POUR L’OUVRIER EN PRODUCTION PORCINE?

Les compétences COMPLÉMENTAIRES

5. Être capable de mettre en œuvre un programme de reproduction d’un troupeau porcin dansune unité de gestation. ❍ ❍ ❍ ❍

6. Être capable d’assister des truies et des porcelets dans une unité de mise bas. ❍ ❍ ❍ ❍

7. Être capable d’effectuer l’entretien et des réparations mineures de l’équipement. ❍ ❍ ❍ ❍

8. Être capable de participer à l’entretien et à des réparations mineuresdes bâtiments. ❍ ❍ ❍ ❍

9. Être capable de conduire del’équipement motorisé pourdéplacer des marchandises. ❍ ❍ ❍ ❍

A L I N E G R E N I E R , A G R . E T P I E R R E M A S S I EP R O G R A M M E D ’A P P R E N T I S S AG E E N M I L I E U D E T R AVA I L ( PA MT )

GESTATION

MISE BAS

POUPONNIÈRE

ENGRAISSEMENT

GESTATION

MISE BAS

POUPONNIÈRE

ENGRAISSEMENT

✓ ✓ ✓ ✓

✓ ✓ ✓ ✓

✓ ✓ ✓ ✓

✓ ✓ ✓ ✓

✓ ✓ ✓ ✓

✓ ✓ ✓ ✓

✓ ✓ ✓ ✓

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A L I N E G R E N I E R , A G R . E T P I E R R E M A S S I EP R O G R A M M E D ’A P P R E N T I S S AG E E N M I L I E U D E T R AVA I L ( PA MT )

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43A L I N E G R E N I E R E T P I E R R E M A S S I E • E X P O - CO N G R È S D U P O R C D U Q U É B E C 2 0 0 9

AVANTAGEUX DES DEUX COTÉS

Pour l’entreprise, le PAMT…• Est adapté aux réalités de la ferme

• S’effectue tout en travaillant

• Donne accès au crédit d’impôt

• Améliore sa capacité concurentielle

• Permet de se doter d’ouvriers polyvalents et autonomes

• Permet de bâtir une main-d’?uvre compétente

Pour l’employé, le PAMT…• Développe ses compétences en fonction des besoins

• Permet la reconnaissance officielle de ses compétences en vue d’obtenir un certificat dequalification professionnelle ou une attestation de compétences

A L I N E G R E N I E R , A G R . E T P I E R R E M A S S I EP R O G R A M M E D ’A P P R E N T I S S AG E E N M I L I E U D E T R AVA I L ( PA MT )

UN COUP DE POUCE AVEC CA?

Particulier ou société de personnes : 15%(maximum de 90$/semaine)

Société par actions: 30% (maximum de 180$/semaine)

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ET EN TOUT TEMPS, LES EMPLOYEURS POURRONT CONTACTER, SANS FRAIS, AGRICARRIÈRES

AU

1-877-679-PAMT

VISITEZ NOTRE SITE WEB AU WWW.AGRICARRIERES.QC.CA

44 A L I N E G R E N I E R E T P I E R R E M A S S I E • E X P O - CO N G R È S D U P O R C D U Q U É B E C 2 0 0 9

LE CRÉDIT D’IMPÔT REMBOURSABLE POUR STAGE EN MILIEU DE TRAVAIL

A L I N E G R E N I E R , A G R . E T P I E R R E M A S S I EP R O G R A M M E D ’A P P R E N T I S S AG E E N M I L I E U D E T R AVA I L ( PA MT )

CORPORATION AYANT UN REVENU IMPOSABLE INFÉRIEUR À 400 000 $ (PME)

IMPACT MONÉTAIRE SANS CRÉDIT AVEC CRÉDIT SANS CRÉDIT AVEC CRÉDIT

Dépenses admissibles 100,00 $ 100,00 $ 100,00 $ 100,00 $

Crédit d’impôt -30,00 $ -15,00 $

Économie d’impôt pour déduction des dépenses admissibles

a) provinciale -8,00 $ -8,00 $ -16,00 $ -16,00 $

b) fédérale -11,00 $ -11,00 $ -12,53 $ -12,53 $

Impôt fédéral surle crédit d’impôt +3,30 $ +1,88 $

COÛT Net 81,00 $ 54,30 $ 71,47 $ 58,35 $

ÉCONOMIE Nette 19,00 $ 45,70 $ 28,53 $ 41,65 $

INDIVIDU EXPLOITANT UNE ENTREPRISE INDIVIDUELLE OU EN SOCIÉTÉ DE PERSONNES AYANT UN REVENU IMPOSABLE DE 25 000 $

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MISE EN SITUATION:

Le PAMT dans le contexte de la production porcine au Québec

Un outil de gestion des ressources humaines• Gérer le roulement• Maintenir le noyau• Soutenir la motivation

Le PAMT chez Ferme Vi-Ber Inc.: accueil et réactions• Expérience versus mise à niveau• Valorisation du compagnon• Structuration dans la transmission des connaissances

Mythes et réalités du PAMT• Départs à prévoir?• Sans expérience… non merci!• Gaspillage de temps vs rehausser le niveau de jeu• Un cahier de normes de production à personnaliser• Reconnaissance officielle des acquis

A L I N E G R E N I E R , A G R . E T P I E R R E M A S S I EP R O G R A M M E D ’A P P R E N T I S S AG E E N M I L I E U D E T R AVA I L ( PA MT )

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LES ÉPREUVES EN STATION : POUR MIEUX CONNAÎTRE LES VERRATSTERMINAUX OFFERTS SUR LE MARCHÉ

FRÉDÉRIC FORTINA G R . , M . S C . ,

C E N T R E D E D É V E L O P P E M E N T D U P O R C D U Q U É B E C I N C .

Conférence

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Les épreuves en station : pour mieux connaître lesverrats terminaux offerts sur le marchéF R É D É R I C F O R T I N , A G R . , M . S C .

C E N T R E D E D É V E L O P P E M E N T D U P O R C D U Q U É B E C I N C . ( C D P Q )

INTRODUCTION

La plupart des compagnies génétiques faisant affaire au Québec sont allées de l’avant pour faire évaluer en sta-tion d’épreuve le potentiel génétique de leurs lignées de verrats terminaux dans le contexte de la productionporcine québécoise. Si elles collaborent avec le Centre de développement du porc du Québec inc., c’est aussi pourpartager les résultats avec les différents partenaires de la filière québécoise. Les lignées qu’elles soumettent àl’exercice se doivent d’être très performantes pour participer aux épreuves et d’ailleurs, elles ont été amélioréespendant plusieurs années. Les différences de performances peuvent avoir une grande incidence économiquetant pour les producteurs commerciaux que pour les abattoirs ou les transformateurs. C’est ce que vous allezdécouvrir dans le texte ci-dessous.

ÉVOLUTION DU MARCHÉ DES VERRATS TERMINAUX

Les différentes compagnies génétiques développent des lignées de verrats terminaux afin de répondre aux dif-férents besoins de leurs clientèles. Avec les années, nous avons observé à l’échelle du Québec une offre de verratsterminaux beaucoup plus diversifiée que par le passé. Il y a quelques années, la principale race ou lignée géné-tique terminale disponible était le Duroc qui était commercialisé sous un même nom commercial, Duroc.Aujourd’hui, même si le Duroc est toujours très populaire, celui-ci est commercialisé par différentes compagniesgénétiques avec des noms de produits différents. De plus, il existe d’autres produits de verrats terminaux popu-laires ayant des composantes génétiques différentes. Par contre à l’échelle mondiale, la tendance est complète-ment différente. Il y a de moins en moins de joueurs en sélection génétique porcine et le nombre de lignées géné-tiques (ou produits de verrats terminaux) est en forte décroissance.

QU’ÉVALUE-T-ON ET POURQUOI?

À partir de 1994, le CDPQ conduit des évaluations de porcs de races pures ou commerciaux à la station deDeschambault selon les besoins du secteur porcin québécois. Depuis 2005, l’unique objectif des épreuves en sta-tion est d’évaluer les performances de porcs commerciaux provenant de différentes lignées de verrats terminaux.Les performances mesurées concernent trois catégories de caractères, soit : les performances de croissance (C.A.,GMQ, etc.), la qualité de la carcasse (rendement de carcasse, rendement en maigre, classement à l’abattoir, etc.)et la qualité de la viande (perte en eau, persillage, etc.). Des entreprises de sélection génétique prennent part àces épreuves afin d’évaluer le potentiel génétique des lignées mâles qu’elles produisent. Cette information estutile à la fois pour ces compagnies qui orientent leur objectif de sélection afin de répondre au besoin de la filièreporcine québécoise et pour les acteurs du secteur afin de les informer du potentiel de performances de leurs ani-maux. Notez que les entreprises de sélection participent volontairement aux épreuves et contribuent mêmemonétairement à leur réalisation.

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LISTE DES PARTICIPANTS AUX ÉPREUVES EN STATION

Le tableau 1 illustre la liste des participants et des lignées de verrats terminaux qui ont été évalués à la stationde Deschambault. Les résultats des trois séries d’épreuves (épreuves 19-20, 21-22 et 23-24) ont été diffusés dansla revue Porc Québec et ils sont également disponibles sur le site web du CDPQ. Les porcelets évalués ont été pro-duits à partir de la semence provenant de verrats actifs dans des centres d’insémination du Québec. Ainsi, les10 lignées de verrats terminaux évalués sont toutes présentes au Québec, ou du moins, l’ont été à un momentdonné et représentent une forte proportion de la semence offerte aux producteurs commerciaux.

TA B L E A U 1

LISTE DES LIGNÉES DE VERRATS TERMINAUX ET DES ORGANISATIONS PARTICIPANTES AUX ÉPREUVES EN STATION

Liste des épreuves Verrats terminaux Organisations participantesÉpreuves 19-20 ( juillet 2005 et janvier 2006) Duroc Alliance DurocFortin et al., 2006 P76 Pen Ar Lan Canada inc.

PIC 337 PIC Canada Ltd.Vivanda 300 Génétiporc inc.

Épreuves 21-22 (novembre 2006 et mai 2007) Duroc Sogéporc Sogéporc Inc.Fortin et al., 2008 EB5® Monsanto Choice Genetics

Genex Duroc Hypor Inc.QBX™ Monsanto Choice Genetics

Épreuves 23-24 (novembre 2007 et mai 2008) Duroc Alliance DurocFortin et al., 2009 PIC 280 PIC Canada Ltd.

Rock-Y Hypor Inc.

PLAN EXPÉRIMENTAL DES ÉPREUVES

Pour la réalisation de ce type de projet, soit la conduite d’une épreuve en station, un protocole rigoureux est misen application afin d’isoler l’effet génétique de la lignée terminale. Sans trop entrer dans les détails du protocole,voici quelques règles respectées lors de la réalisation. Les facteurs environnementaux, que ce soit l’entassementdans les parcs, l’espace à la mangeoire, l’alimentation ou d’autres facteurs, permettent aux porcs d’exprimer leurplein potentiel génétique car l’objectif des épreuves est de mesurer les performances des porcs commerciauxdans un environnement contrôlé sous des conditions qui limitent au minimum la croissance et le dépôt pro-téique des porcs tout en ayant une certaine représentativité des conditions commerciales. Pour améliorer la pré-cision des résultats, le test s’effectue en deux répétitions, c’est-à-dire que deux épreuves consécutives sont réa -lisées pour évaluer les lignées de verrats terminaux. Pour chaque épreuve, les porcelets proviennent d’environ20 fermes commerciales du Québec. Dans chacune de ces fermes, des saillies de toutes les lignées terminalessont réalisées afin d’éviter des effets confondus entre la lignée terminale et la lignée femelle ou la ferme d’ori -gine. Pour obtenir une bonne représentativité des lignées, les organisations participantes fournissent la semenceprovenant d’un minimum de 15 verrats et des règles de sélection des verrats sont suivies afin d’éviter la sur-représentativité de certaines familles. Les doses de semence sont préparées en homospermie et reçoivent uneidentification unique et anonyme, et ce, dans le but de protéger la confidentialité quant à la provenance des ver-rats utilisés. C’est uniquement lors des analyses de données que le lien est créé entre l’identité de la lignée duverrat père et le porcelet évalué.

F R É D É R I C F O R T I N , A G R . , M . S C .C E N T R E D E D É V E L O P P E M E N T D U P O R C D U Q U É B E C I N C .LES ÉPREUVES EN STATION : POUR MIEUX CONNAÎTRE LES VERRATS TERMINAUX OFFERTS SUR LE MARCHÉ

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VALEURS ÉCONOMIQUES

L’attribution de valeurs économiques aux caractères mesurés en station a plusieurs avantages. Entre autres, lesvaleurs économiques permettent d’établir l’importance relative des caractères. Par exemple, la connaissance dela valeur économique de X $/jour pour l’âge final à l’abattage et de Y $/kg pour la consommation alimentaire enengraissement permet de comparer sur une même échelle une différence de croissance comparativement à unedifférence de conversion alimentaire. Cette comparaison est importante lorsqu’il faut mettre, sur une mêmebase de comparaison, les caractères de performance de croissance, de qualité de la carcasse et de qualité de laviande pour ainsi calculer l’impact économique tant chez le producteur commercial qu’à l’abattoir et chez letransformateur. Les valeurs économiques évoluent dans le temps et correspondent à un contexte de productionbien défini. Par exemple, la valeur économique de la vitesse de croissance des porcs sera différente chez un pro-ducteur qui a un problème d’entassement des porcs en engraissement comparativement à un producteur qui al’espace nécessaire. Voici ci-dessous les valeurs économiques de quelques caractères mesurés en station. Lesapproches pour les méthodes de calcul sont présentées mais sans détail. Le but de présenter ces valeurséconomiques est de démontrer l’importance économique des performances des porcs commerciaux et l’impor-tance de mieux connaître les verrats terminaux offerts sur le marché.

Valeur économique de l’âge final (par unité jour)La détermination de la valeur économique de la croissance ou plus spécifiquement de la diminution d’un jourd’engraissement pour se rendre au poids d’abattage est faite en simulant le contexte de la production porcinequébécoise. Selon l’étude de Rivest et al., 2008, une amélioration de la vitesse de croissance en jour(s) pour attein-dre le poids d’abattage (âge final) a une valeur économique de 0,22 $/jour par porc. Dans cette étude, deux situ-a tions sont envisagées, soit une dans laquelle l’amélioration de la vitesse de croissance se traduira par une aug-mentation de la rotation, et l’autre pour laquelle la rotation demeure la même mais avec un poids d’abattageaugmenté. La première approche compare les frais fixes de deux producteurs alors que l’un bénéficie d’un pro-grès génétique d’un jour et a l’avantage d’avoir des installations plus petites pour l’engraissement de ses porcs.Dans la seconde approche, il est considéré que la journée en moins pour atteindre le poids d’abattage va perme-ttre une journée supplémentaire de gain de poids, ce qui va se traduire par une augmentation du poids de car-casse et du revenu du producteur. La valeur économique de l’amélioration est obtenue en faisant la moyenne desrésultats des deux approches. Dans le contexte d’un producteur qui commercialise 5 000 porcs par année, cetteréduction d’un jour d’engraissement correspondra à un gain économique de 1 100 $/an.

Valeur économique de la consommation totale en engraissement (par unité kg)L’estimation de la valeur économique de ce caractère se calcule à partir du coût moyen de moulée en engraisse-ment. Selon le Mensuel Porc de janvier 2009, en considérant un coût d’alimentation de 2008 de 75,97$/porc et232 kg de moulée consommé, le coût moyen de la moulée en engraissement chez les producteurs de porcs pour2008 est estimé à 327,46 $/tonne. Une différence de consommation de 1 kg par porc pour la croissance allant d’unpoids de 30 kg jusqu’à l’abattage a une valeur économique de 0,327 $/porc. Les résultats des performances desporcs à la station de Deschambault présentent la consommation totale d’aliments par lignée de verrats ter-minaux pour la période d’engraissement (à partir de 30 kg jusqu’à l’abattage). Dans le contexte d’un producteurqui commercialise 5 000 porcs par année, une réduction de consommation d’un kg par porc correspond à un gainéconomique de 1 637 $/an.

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LES ÉPREUVES EN STATION : POUR MIEUX CONNAÎTRE LES VERRATS TERMINAUX OFFERTS SUR LE MARCHÉ

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Valeur économique de l’indice de classement (par unité %)La valeur économique de l’indice de classement est estimée à partir du prix du porc (indice 100) et du poidsmoyen des carcasses. Selon le Men$uel Porc de janvier 2009, le prix de pool cumulatif (indice 100) des porcsabattus en 2008 a été de 121,51 $/100 kg et selon l’Échoporc du 6 janvier 2009, le poids moyen de carcasse en2008, de 93,79 kg. Avec l’indice de classement présenté dans les résultats des épreuves en station, n’ont été con-sidérés que les porcs qui se sont classés dans la bonne strate de poids, c’est-à-dire entre 85 et 99,9 kg. L’indiceoptimal pour les porcs est attribué aux porcs qui ont un rendement en maigre entre 61,8 et 64,3 %. Le calcul durendement en maigre est effectué à partir de la mesure avec la sonde Destron de l’épaisseur de gras et de mus-cle. En considérant que la variation d’indice pour les porcs qui ne se classent pas dans la strate de poids entre85 et 99,9 kg sera similaire à la variation d’indice de ceux qui sont dans la strate de poids entre 85 et 99,9 kg,la valeur économique de l’augmentation d’un point d’indice est de 1,14 $/porc (1 % * 1,2151 $/kg * 93,79 kg). Pourl’exemple d’un engraissement de 5 000 porcs, l’augmentation d’un point d’indice va générer des revenus addi-tionnels de 5 698 $/an.

Valeur économique du rendement de la carcasse (par unité %)Le rendement de carcasse est le ratio entre le poids de la carcasse mesuré à l’abattoir et le poids de l’animalvivant avant l’envoi à l’abattoir. Les producteurs de porcs sont payés par les abattoirs à partir du poids de car-casse. Ainsi, l’augmentation d’un rendement de carcasse va se traduire par une augmentation d’un poids decarcasse et du revenu du producteur. Plus précisément, en considérant un rendement de carcasse de 80 % etun poids de carcasse de 93,79 kg, une amélioration de rendement de carcasse de 1 % va se traduire en une aug-mentation du poids de carcasse de 1,17 kg. Selon un calcul dans lequel sont considérés le prix de pool cumulatif(indice 100) des porcs abattus en 2008 de 121,51 $/100 kg et un indice moyen de 109,44 (Men$uel PORC, janvier2009), la valeur économique d’une amélioration de 1 % de rendement de carcasse sera de 1,56 $ par porc. Cetteméthode de calcul permet d’obtenir rapidement une approximation de l’impact économique d’une variationde rendement carcasse. Par contre, d’autres méthodes de calcul pourraient être basées sur l’augmentation dela durée d’engraissement afin de compenser pour la différence de rendement carcasse. Selon notre exemple,un éleveur dont les 5 000 porcs présentent une amélioration de rendement de carcasse de 1 % aura un revenuadditionnel de 7 800 $/an.

Valeur économique de la perte d’exsudation de la longe (par unité %)La valeur économique des mesures de qualité de la viande repose sur des différences de revenus dans les abat-toirs et chez les transformateurs. Parmi les mesures de qualité de la viande, même si plusieurs de ces mesuresont une grande importance économique, la valeur de la perte d’exsudation est celle qui se traduit le plus facile-ment en valeur monétaire. Dans les épreuves d’évaluation des porcs à la station de Deschambault, la perte d’eaupar exsudation pour la longe est mesurée pour la période de 24 à 72 heures après abattage à partir d’un échan-tillon pris sur la longe. Selon l’étude de Rivest et al., 2008, la valeur économique attribuée à une perte d’un pour-cent en eau est de 0,77 $/% par porc. Dans le calcul de la valeur économique associée à cette perte, il est pris encompte que les coupes commerciales de la fesse, du soc et du picnic sont aussi affectées et de manière équiva-lente à la perte en eau de la longe. Par ailleurs, la perte économique est calculée en considérant que l’onrémunère l’ensemble des tissus d’une coupe et que les différences de rendement sont calculées sur la portionmaigre seulement. Selon notre exemple, pour un engraissement de 5 000 porcs, une variation d’un pourcent deperte en eau par porc aura un impact économique pour la filière de 3 850 $.

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CONCLUSION

Pour chaque série d’épreuves, la même conclusion s’est imposée : des différences de performances entre leslignées terminales ont été observées pour tous les types de caractères, soit les performances de croissance, laqualité de la carcasse et la qualité de la viande. De plus, chacune des lignées évaluées a démontré à la fois desforces et des faiblesses lorsque l’ensemble des performances est analysé. Il y a certaines limitations à l’interpré-tation des résultats. Les porcs sont élevés dans des conditions optimales qui ne sont pas représentatives detoutes les conditions des producteurs commerciaux du Québec. De plus, tous les caractères ayant un impactéconomique ne sont pas évalués en station. Par exemple, aucun résultat concernant la mortalité en pouponnièreet en engraissement n’est présenté, sauf la mortalité globale, et cela, sans distinction de la lignée.

Il n’est pas pertinent de comparer les performances des lignées évaluées lors d’une série d’épreuves avec cellesqui ont été évaluées lors d’une autre série d’épreuves précédente. Par exemple, aucune comparaison n’est possi-ble entre les performances du PIC337 évalué lors des épreuves 19-20 avec celles du PIC 280 évalué lors desépreuves 23-24 puisque ces lignées n’ont pas été évaluées dans les mêmes conditions. De plus, ces épreuves con-s tituent en fait une photo, dans le temps, des performances d’une lignée. Avec le temps, les lignées continuentd’évoluer, d’où l’intérêt à poursuivre les épreuves.

Le patrimoine ou le bagage génétique d’un porc (ou individu) provient à 50 % du père et 50 % de la mère, donc à50 % de la lignée mâle et à 50 % de la lignée femelle. Ainsi, la lignée femelle contribue tout autant que la lignéemâle aux performances des porcs commerciaux. Les épreuves en cours (épreuves 25-26), en plus de permettred’évaluer deux lignées de verrats terminaux (G Performer de Génétiporc inc. et Shade Oak Premium Duroc deShade Oak Swine Ltd.) vont permettre d’évaluer les performances de deux lignées maternelles (F25 de Génétiporcinc. et la F1 SEPQ de la Société des éleveurs de porcs du Québec). Malgré l’intérêt de la lignée femelle pour ses car-ac tères maternels (ex. : taille de portée, longévité, nombre de porcelets sevrés, etc.), ces épreuves feront mieuxconnaître les lignées femelles en matière de performances en fonction des caractères paternels.

REMERCIEMENTS

La réalisation des épreuves à la station de Deschambault est rendue possible grâce à la collaboration de nom-breuses organisations et à l’implication du personnel du CDPQ : nous tenons à les remercier. Merci au ministèrede l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), au Programme d’appui financier auxregroupements et associations de producteurs désignées (MAPAQ), au Conseil des viandes du Canada – sectionQuébec et à la Fédération des producteurs de porcs du Québec pour leur collaboration financière. Voici la liste desprincipales organisations ayant collaboré avec le CDPQ pour la réalisation de ces épreuves : Abattoir AlimentsASTA inc., Agri-Marché inc., Alliance Génétique porcine du Québec, volet Duroc, Cobiporc Québec, Génétiporc inc.,F. Ménard, Pen Ar Lan Canada inc., P.I.C. Canada ltd., Centre d’insémination porcine du Québec inc. (CIPQ), GèneAlliance Inc., Hypor Inc., Monsanto Choice Genetics, La Coop Seigneurie, Sogéporc inc. Merci à tous les produc-teurs commerciaux qui ont réalisé les saillies et produit les porcelets de ces épreuves.

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LES ÉPREUVES EN STATION : POUR MIEUX CONNAÎTRE LES VERRATS TERMINAUX OFFERTS SUR LE MARCHÉ

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RÉFÉRENCES :Centre de développement du porc du Québec inc. (CDPQ). 2008. Programme d’évaluation des porcs en station (peps) : protocole spécifiquedes épreuves de novembre 2008 et de mai 2009 (nos 25 et 26) volet porcs commerciaux. Québec : CDPQ, 21 p.Fortin, F., Rivest, J. et L. Riendeau. 2006. Les résultats des épreuves 19 et 20 en station : DUROC, P76, PIC 337, VIVANDA 300. Porc Québec, 17(6) :61-64.Fortin, F., Rivest, J. et L. Riendeau. 2008. Les résultats des épreuves 21 et 22 en station : Duroc Sogéporc, EB5®, Genex Duroc et QBX™. Porc Québec, 19(2) : 53-56.Fortin, F., Rivest, J. et L. Riendeau. 2009. Les résultats des épreuves 23 et 24 en station : Duroc, PIC 280 et ROCK-Y. Porc Québec, 20(1) : 31-34.Rivest, J., Fortin, F., Maignel, L., Riendeau, L., Morin, M., Plourde, N. et Y., Richard. 2008. Estimation du potentiel économique de nouveaux caractères génétiques et développement d’un outil de calcul des valeurs économiquesdes indices paternel et maternel. Québec : Centre de développement du porc inc., 86 p.

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COMMENT FAIRE DES PORCS PLUS LOURDS?

RENALD MERCIERA G R . ,

S H U R - G A I N

Conférence

53

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Comment faire des porcs plus lourds?R E N A L D M E R C I E R , A G R . , S H U R - G A I N

Au cours de l’année 2009, une nouvelle convention de mise en marché sera mise en place pour l’industrie porcineau Québec. Parmi les points de négociations en cours, la Fédération des producteurs de porc du Québec (FPPQ)demande une rémunération correspondant au prix de référence des États-Unis. En contre partie, les abattoirsdemandent une augmentation du poids de carcasse comparable à celui de l’industrie porcine américaine, soit unpoids cible de 97 kg de carcasse.

Les modifications envisagées de la convention de mise en marché nécessitent une importante planification pourle producteur qui vend ses porcs sur la grille de la FPPQ. Le premier défi à relever est de combler le besoin en places-porcs qu’exige l’augmentation du poids d’abattage. Le nouveau poids cible de 97 kg demande un abattage à unpoids vivant de 121 kg, soit 6 kg de plus que le poids cible de la grille de classement actuelle (115 kg). En se basantsur la banque de données Compiporc de Shur Gain, le nouveau poids cible poids d’abattage augmentera le tempstotal d’engraissement de 7 jours (tableau 1), ce qui réduit de 0,15 le nombre de rotation par année fait dans un bâti-ment d’engraissement. Par conséquent, le besoin en places-porcs augmentera d’environ 6 %.

TA B L E A U 1 :

BESOIN EN PLACES-PORCS BASÉE SUR LA COMPILATION SHUR GAIN 2008

Moyenne DifférencePoids de carcasse 92,5 kg 97 kgPoids final, kg 115 121 6GMQ, g/jour 862 860 -2Moulée, kg 235 258 23

Nombre jours total 121 128 7Nombre Rotation* 2,90 2,74 -0,15Nombre de porcs produits/an. (Bât. de 1000 porcs) 2 897 2 744 -152

Besoins en places-porcs 1 000 1 056 56 (+6%)

Poids d’entrée 26 kg, 7,5 pi2/porcBasée sur la Compilation Shur Gain 2008*Temps de lavage de 5 jours

Pour les systèmes de production en bande aux 2, 3 ou 4 semaines, l’augmentation de 7 jours du temps d’en-graissement peut représenter un défi important. Le besoins supplémentaires en places-porcs implique un plusgrand nombre de porcs à transférer en bâtiment tampon, l’ajout de sections d’engraissement ou de bâtimentssupplémentaires. Dans un tel système de production, l’ajout de sections ou de bâtiments peut occasionner uneaugmentation du temps d’inoccupation des places-porcs compte tenu de la fréquence des sevrages.

Chaque éleveur se doit d’évaluer sa situation et d’identifier les options qui lui permettront d’augmenter sontpoids d’abattage ou de combler les place porcs manquantes. Les opportunités qui s’offrent à un naisseur-finis-seur en bandes aux 1, 2, 3, ou 4 semaines seront d’augmenter la vitesse de croissance des porcs dans l’ensembledu système, d’ajouter des places tampons pour les fins de lots ou d’ajouter des chambres. Pour un système de

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production en tout plein tout vide, les options seront d’augmenter la vitesse de croissance, d’ajouter des placestampons, d’ajouter des bâtiments ou de croiser des lots, lorsqu’il reste 10 à 15 % des porcs en fin de lots et lorsquela santé des animaux est parfaite Dans tout les cas, les efforts consacrés à améliorer la santé des animaux serontdes options payantes. L’objectif de ce document est d’apporter des pistes de travail visant à réaliser l’objectif depoids d’abattage et à sauver des jours d’engraissement pour réduire le besoin en places-porcs.

DENSITÉ D’ÉLEVAGE :

La modification de poids d’abattage envisagée sera la troisième augmentation depuis le mois d’octobre 2005. Enun peu plus de 3 ans, le poids d’abattage se sera accru de 13 kg de poids vif (de 108 à 121 kg). La densité d’élevaged’un bâtiment d’engraissement se mesure juste avant la première expédition de porc pour l’abattoir, au momentoù l’on retrouve le maximum de kilogramme de porcs dans le bâtiment. À chaque fois que le poids d’abattages’accroit, la densité d’élevage devrait être révisée dans l’objectif de maintenir le niveau de performance et debien-être animal.

L’espace requis par porc pour maximiser les performances en fonction du poids à l’abattage est présenté autableau 2. Selon Gonyou et al. (2006), l’espace requis pour maximiser la performance d’un porc de 120 kg devraitêtre de 7,8 à 8,0 pi2/porc, soit une augmentation de 0,2 et de 0,5 pi2/porc par rapport à des poids d’abattage de115 et de 108 kg respectivement.

TA B L E A U 2 :

ESPACE REQUISE PAR PORC POUR MAXIMISER LES PERFORMANCES SELON LE POIDS D’ABATTAGE ET LE POURCENTAGEDE PORCS LIVRÉS À LA PREMIÈRE EXPÉDITION

Poids d’abattage (kg) % de porc à la 1re expédition Espace requise pi2/porc

108 5 7,310 7,5

115 5 7,610 7,8

120 5 7,810 8,0

Selon Gonyou et al 2006

Dans le cas où la densité d’élevage est plus élevée que les normes présentées au tableau 2, le potentiel de gainde poids journalier est affecté négativement. Selon Gonyou et al 2006, pour chaque augmentation de 3 % de ladensité d’élevage, le gain de poids journalier diminue de 1 %. Un exemple de l’impact d’une variation d’espaceplancher de 7,0 à 7,8 pi2/porc est présenté au tableau 3, en faisant varier le nombre de porc de 24 à 27 par parc.Une augmentation de l’espace plancher de 7,0 à 7,8 pi2/porc permettrait d’accroître le gain moyen quotidien de24 g/jour et de réduire le temps d’engraissement de 4 jours. En contre partie, un tel détassement augmente lebesoin en places-porcs de 8 %. Le besoin en places-porcs relié au détassement est dans le contexte actuel addi-tif au besoin de 6 % de places supplémentaires associé à l’augmentation du poids d’abattage de 115 à 121 kg.

R E N A L D M E R C I E R , A G R . ,S H U R - G A I NCOMMENT FAIRE DES PORCS PLUS LOURDS?

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TA B L E A U 3 :

PERFORMANCES RELATIVES SELON L’ESPACE PLANCHER PAR PORC À 121 KG DE POIDS VIF (BASÉE SUR LES PUBLICATIONS DE GONYOU ET BRUMM 2005-2006).

Nombre de porc 24 25 26 27pi2/porc 7,8 7,5 7,2 7,0

GMQ 25-115 kg 864 860 849 840Nombre de jour moyen total 127 128 131 132Nombre de jour à sauver 0 1 3 4

Impact d’un détassement à 7.8pi2

Besoin en place porc 0 32 (3%) 48 (5%) 79 (8%)

Densité optimale 7,8 pi2

40 parcs: 188 pi2

Pour chaque augmentation de la densité de 3 %, le GMQ diminue de 1 %

La densité d’élevage affecte également le bien être des animaux. Une augmentation des blessures et agressionsa été rapportée lorsque l’espace plancher passe de 8,7 à 6,9 pi2/porc (Anil et al 2005). Les effets sur la mortalitéet la morbidité donnent par contre des résultats variables selon les études. DeDecker et al 2005 rapporte uneaugmentation de la mortalité et de la morbidité (sevrage-finition) de 0,42 % pour chaque porc additionnel enpassant de 22 à 32 porcs/parc (8,4 à 5,8 pi2/porc). D’autre part, une évaluation sur 640 lots d’engraissement de labanque de données Compiporc de Shur-Gain a permis d’établir la relation suivante: pour chaque pi2/porc addi-tionnel la mortalité + morbidité diminue de 0,9 %. Il ne faut pas négliger l’aspect économique de la perte d’ani-maux par mortalité ou morbidité. Une perte de bénéfice par porc vendu de 0,17 $est enregistrée pour chaqueporc mort en fin d’engraissement (bâtiment de 1 000 porcs).

Si toutefois les places-porcs ne sont pas disponibles pour réduire l’impact de la surdensité, il est possible d’enréduire partiellement les effets par une stratégie d’expédition. L’objectif est de réduire les pertes d’animaux parblessures, mortalité, cannibalisme ou autres. La stratégie devrait consister à devancer la première expéditionpour l’abattoir en retirant des porcs de chaque parc. Par la suite, les porcs sont expédiés au poids cible de 121 kg.Le tableau 4 présente un exemple où l’on devance la première pesée pour sortir des porcs à 115 kg de poids vif, telque pratiquer pour un poids cible de 92,5 kg de carcasse à l’abattage.

TA B L E A U 4 :

STRATÉGIE D’EXPÉDITION

92,5 kg à 7,2 pi2 97 kg à 7,2 pi2 97 kg détassé à 92,5 kgSemaine d’élevage Poids vivant (kg)12e semaine 114,7 114,713e semaine 115,2 120,514e semaine 115,5 121,6 121,415e semaine 115,1 121,2 121,816e semaine 115,0 121,5 121,317e semaine 113,8 121,3 121,118e semaine 119,2 119,0Moyenne 115,0 121,1 120,6

Profil d’expédition par semaine : 8 %, 15 %, 26 %, 26 %, 15 %, 10 %

R E N A L D M E R C I E R , A G R . ,S H U R - G A I N

COMMENT FAIRE DES PORCS PLUS LOURDS?

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Le devancement de la première sortie de porcs pourrait avoir un impact économique limité sur le bénéfice parporc vendu. En se basant sur la grille de classement actuelle que l’on transpose à un poids d’abattage de 5 kgplus lourd, le tableau 5 présente une comparaison économique des deux stratégies d’expédition sur le bénéficedes porcs de la première sortie. L’indice des porcs dont la sortie est devancée, risque d’être affecté négativementpar la vente d’individus de poids inférieur à la strate payante. Il faudra voir l’impact économique réel lorsque lanouvelle grille de classement sera connue. Une fois les revenus de carcasse et les coûts de moulée comptabilisés,on constate que le détassement hâtif réduit le bénéfice par porc de 0,57$à 2,95$selon que le prix du porc soit de1,20 $ ou 1,60 $/kg respectivement. Par contre, l’impact sur le bénéfice par porc de l’ensemble du lot n’est réduitque de 0,05 $ à 0,24 $. Ainsi selon les conditions du marché, dans la mesure où le devancement de la premièresortie de porc permet de sauver 1 ou 2 porcs en fin d’élevage, la stratégie devient avantageuse.

TA B L E A U 5 :

IMPACT ÉCONOMIQUE RELIÉ À UNE PREMIÈRE EXPÉDITION DEVANCÉ À 115 DE POIDS VIF

97 kg 97 kg Différenceà 7,2 pi2 Détassé à 115 kg 1er expéd. 100% du lot

Carcasse, kg 96,9 92,0Indice 110,2 109,6Revenu carcasse, $/porc

À 1,20 $/kg 128,14 121,00À 1,60 $/kg 170,85 161,33

Coût de moulées, $/porc* 75,90 69,33Bénéfice, $/porc*

À 1,20 $/kg 52,24 51,67 -0,57 -0,05À 1,60 $/kg 94,95 92,00 -2,95 -0,24

**Coût moyen de moulée : 326/t $

UTILISATION DE BÂTIMENT TAMPON

Plusieurs situations peuvent nous amener à avoir recours à l’utilisation d’un bâtiment tampon tel une augmen-tation du nombre de jour d’engraissement ou encore un transfert de fin de lot pour augmenter la vitesse de rota-tion d’un bâtiment. Le bâtiment tampon peut être en rotation ou en tout plein tout vide. Dans tous les cas l’ob-jectif est de permettre aux porcs de fins de lots d’atteindre autant que possible le poids de marché. Le tableau 6présente trois exemples d’augmentation de bénéfice obtenu par 3 semaines de passage en bâtiment tampon. Letemps passé dans le bâtiment tampon doit permettre de bonifier l’indice de classement pour etre économique-ment avantageux. Plus le prix du porc augmente plus l’utilisation du bâtiment tampon est avantageuse.

PORCS LÉGERS

Selon les statistiques de la FPPQ ( juin 2007 à juin 2008), 8,1 % des porcs vendus sur la grille de la fédération sesont classés dans des strates de poids inférieurs à la strate payante (poids de carcasse < 85 kg). De plus, 0,8 % desporcs vendus ont obtenu un indice de 80 et moins (tableau 5). Il est important de porter attention au nombrede porcs livré à l’abattoir comme porcs légers, considérant leur faible rendement économique obtenu. Le béné-fice estimé par la vente des porcs légers est présenté au tableau 5 relativement à un lot dont le bénéfice/porc

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moyen serait de 0 $. La perte relative occasionnée par la vente de chaque porc léger est estimée à de 30 $ à 90 $.En reprenant les pourcentages des trois classes de poids présentées au tableau 5, on estime pour le lot, une pertemoyenne par porc vendu de 0,96 $ associée à la vente des porcs légers. Dans le cas présent des stratégiesdevraient être mises places pour réduire au maximum le nombre de porcs classé dans ces catégories.

TA B L E A U 6 :

POURCENTAGE DE PORCS LÉGERS CLASSÉS SUR LA GRILLE DE LA FPPQ (JUIN 2007 À JUIN 2008) ET ESTIMATION DE LAVALEUR ÉCONOMIQUE DES PORCS LÉGERS RELATIVE À LA MOYENNE DU LOT

Poids carcasse, kg % de porcs Indice Bénéfice relatif Bénéfice/vendus à la moyenne* porc vendu ASRA

-69,9 0,2 % 40 -90,00 $ -0,18 $ Non70-74,9 0,6 % 80 50,00 $ -0,30 $ Oui75-79,9 1,6 % 103 -30,00 $ -0,48 $ Oui

Tous 100,0 % 109 -0,96 $ Oui

* Bénéfice relatif à la moyenne du lot

TA B L E A U 7 :

EXEMPLE DE L’UTILISATION D’UN BÂTIMENT TAMPON POUR AUGMENTER LE BÉNÉFICE DES PORCS VENDUS LÉGERS

Poids Poids Transport+Tampon vivant Carcasse Indice Revenu Moulée logement Marge Différence

(kg) (kg) ($/porc) ($/porc) Tampon($/p) ($/porc) ($/porc)Non 81,0 63,7 40 38,98 61,65 0 (22,67)+ 21 jours 94,0 74,6 80 91,31 71,10 5 15,21 37,88

Non 89,7 71,0 80 86,90 65,05 0 21,86+ 21 jours 103,5 82,6 106 133,96 80,19 5 48,77 26,91

Non 98,3 78,2 101 120,84 70,52 0 50,32+ 21 jours 111,6 89,2 110 150,12 86,05 5 59,07 8,75

Simulation WatsonPrix de vente à 1,53 $/porcCoût de la moulée finition à 338 $/tonne

D’OÙ PROVIENNENT LES PORCS LÉGERS?

En engraissement, les porcs légers limitent la capacité de rentabiliser au maximum les pieds carrés disponiblesdans un bâtiment. Les animaux à moins fort potentiel de croissance le sont pour différentes raisons. Les radetscomme on les appelle, occasionnent des problèmes pour une gestion efficace des bâtiments. Pour certains pro-ducteurs, l’utilisation de bâtiments tampons devient nécessaire mais ces mêmes producteurs se questionnentsouvent sur l’avantage économique de gérer ces animaux.

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Voici quelques aspects de la production pouvant engendrer ces porcs légers.

Le poids à la naissanceL’amélioration du taux d’ovulation, de la survie embryonnaire et de la capacité utérine sont des composantes à laréponse de la sélection génétique chez les truies hyper prolifiques Ces truies, qui ont des capacités à produire desgrandes portées, n’obtiennent pas toutes des poids de porcelets uniformes à la naissance. En effet, Foxcroft (2007)a démontré que l’entassement utérin pouvait affecter le développement des fœtus par une réduction de la massedu placenta et également de son volume. De plus, une population élevée de fœtus dans l’utérus pourrait affecteruniformément le poids des porcelets à leur naissance. Cet encombrement utérin réduirait le transport des nutri-ments et de l’oxygène provenant de la mère via un placenta moins volumineux et moins vascularisé.

La programmation prénatale aurait aussi un impact sur le développement des fœtus par l’environnement intra-utérin; le développement des embryons pourrait en être affecté. En effet, en plus d’affecter la croissance de tis-sus tels le foie, le petit intestin, elle influencerait la composition corporelle comme la quantité de fibres muscu-laires et la qualité de la viande. Ce serait durant cette phase de développement fœtale que le nombre de fibresmusculaires se développerait, leur nombre serait directement relié à la croissance en post-sevrage. Ainsi, desporcelets de faibles poids à la naissance obtiendraient des carcasses et une qualité de viande moins intéres-santes (Foxcroft, 2007). Qui plus est, ces petits porcelets contribuent à faire augmenter la durée d’engraissement(tableau 8.). Une étude menée par Main et al. 2005 dans un élevage multi-site, a démontré qu’une journée deplus au sevrage a permis une augmentation de plus de 0,25 kg au sevrage ce qui permettait d’obtenir 1,26 kg àla vente avec des places limites à l’engrais ou d’obtenir 1,73 jours de moins lorsque les places en post-sevrage nesont pas limitées. Avec 1 kg de plus au sevrage, les porcs obtenaient 4,92 kg de plus au marché lorsque les placesétaient limitées ou atteignaient le poids requis pour le marché avec 6,76 jours en moyenne lorsque le nombre deplaces porcs n’était pas limitant. Beaucoup de recherches sont à effectuer encore dans ce domaine car le nom-bre de fibres musculaires a un impact économique important en industrie porcine autant pour la vitesse decroissance, la conversion alimentaire que de la qualité de la viande.

Il est important également de ne pas induire les mise-bas trop rapidement avec l’aide de prostaglandines carécourter la durée de gestation peut avoir un effet négatif sur le poids à la naissance et la viabilité des porcelets.D’après une étude de Gunvaldsen et al. 2007, le poids des porcelets à 16 jours d’âge a été réduit de 290 g pourchaque diminution de 1 jour de gestation.

G R A P H I Q U E 1 .

IMPACT DU POIDS À LA NAISSANCE SUR LA VARIATION D’ÂGE À L’ABATTAGE

Adapté de Le Cozler et al. (2004)

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Ingestion du colostrumL’immunité acquise passivement par le porcelet via le colostrum de la truie peut influencer sa survie et sa crois-sance. L’accès à la mamelle des plus petits porcelets d’une portée limiterait la quantité de colostrum ingéré et delait ce qui affecterait le poids au sevrage et les performances ultérieures en engraissement. Le Colzer et al. 2004,ont démontré que les porcelets légers soit de 0,8 à 1,1 kg à la naissance avaient des concentrations plasmatiquesdu facteur de croissance IGF-I relié à l’immunité de 24 % inférieur à celui des porcelets ayant des poids à la nais-sance de 1,75 à 2,05 kg. Dans cette même étude, les porcelets de moins de 1 kg présentaient un taux de pertes de51,7 % en lactation et de 17,5 % du sevrage au marché.

Ainsi, la gestion des petits porcelets en maternité revêt une importance capitale;

• À quel poids doit-on éliminer les petits porcelets présentant des taux de viabilité faible?• Devrait-on intuber les plus petits porcelets avec du colostrum récolté des truies?• Avons-nous une régie adéquate lors de la mise-bas? Par exemple, l’ajout d’une lampe, l’assèche-

ment des porcelets, limitation de l’adoption entre 0-48 heures, etc.…

Le porcelet doit donc ingérer du colostrum rapidement pour acquérir une protection immunitaire maximale etingérer les nutriments nécessaires assurant une augmentation de son métabolisme énergétique et diminuer satempérature critique. LeDividich, 1999 mentionne qu’un faible poids à la naissance associé à un faible niveau deréserves corporelles accentue la sensibilité au froid et la croissance des porcelets.

Faible poids au sevrageLe poids au sevrage a une influence sur les performances à l’engraissement en ce qui attrait au nombre de jourspour atteindre le poids visé pour le marché. Plusieurs études supportent cette affirmation. Main et al. 2005 ontdémontré que chaque jour de plus au sevrage et chaque 1 kg de plus réduit le temps d’engraissement d’environ2 à 7 jours respectivement (tableau 8).

TA B L E A U 8 .

IMPACT DE L’ÂGE ET DU POIDS AU SEVRAGE SUR LA PERFORMANCE DES PORCS DANS UN SYSTÈME DE PRODUCTION MULTI-SITE

Main et al. 2005

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Des tests de R&D effectués chez ShurGain (test ZS8307, 2005) ont permis de conclure que chaque 1 kg de poidssupplémentaire au sevrage pour une durée en pouponnière de 42 jours, améliorait le poids à la sortie de 1,9 kg.L’augmentation de 1 kg au sevrage a permis une réduction du temps d’engraissement de 3 à 4 jours (graphique 1).

Il existe plusieurs voies pour augmenter le poids au sevrage. Premièrement, plusieurs fermes devraient consi -dérer la possibilité d’augmenter l’âge au sevrage selon le nombre de cages de mise-bas disponible ainsi que lesplaces en gestation. La stimulation de la production laitière par des porcelets plus gros (Pluske et Dong,1998) etun environnement adéquat en mise-bas tels la photopériode et de faibles bruits aident aux truies à bien allaiter.Il faut limiter les adoptions à 0 à 48 heures suivant la mise-bas. On peut également envisager l’utilisation d’unadditif alimentaire tel un modulateur de flore chez la truie en lactation ou fin de gestation pour améliorer lepoids au sevrage.

Un point important à l’obtention de poids au sevrage élevé est d’avoir une stabilité dans la production hebdo-madaire. L’objectif de saillie par bande, le nombre de saillies à effectuer selon la saison (ex. chaleurs d’été),doivent être respectés afin d’avoir une pyramide de gestation la plus stable possible. Il faut éviter de sevrer desporcelets trop jeunes. L’alimentation des truies en gestation et en lactation avec des aliments appropriés en fonc-tion des gains de poids de portées aideront aussi à atteindre des poids au sevrage plus élevés.

G R A P H I Q U E 2 .

IMPACT DU POIDS AU SEVRAGE DE PORCELETS SUR LE POIDS SUPPLÉMENTAIRE À 42 JOURS DE POUPONNIÈRE

Source : R&D Shur-Gain ZS8307, 2005

Démarrage en pouponnièreUne régie adéquate en pouponnière est nécessaire afin d’améliorer le départ des porcelets. La température, leconfort, un minimum de stress, la disponibilité en eau ainsi que le choix d’aliments adaptés pour les porceletsseront déterminants dans le succès du démarrage en pouponnière. La densité d’élevage et l’espace à la trémiepeuvent également influencer la vitesse de croissance et le poids de sortie après le séjour en pouponnière(tableau 9).

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Il ne faut pas oublier de choisir une trémie favorisant les démarrages et limitant le gaspillage de moulée. Il estrecommandé d’opter pour des trémies sèches dans cette section de l’élevage. La largeur des trous est aussi à teniren compte en fonction du poids de sortie. Harold Gonyou du Prairie Swine Center propose l’équation suivanteafin de déterminer la largeur des trous :

Largeur des trous (cm) = (poids de sortie en kg) 0,333 x 6,67Le nombre de porcelets/trou de trémie est aussi important. À cet effet, on vise à la trémie sèche 4 à 5 porceletspar trou maximum.

TA B L E A U 9 .

DENSITÉ D’ÉLEVAGE EN POUPONNIÈRE:

Age(Semaines) Poids (kg) Espace de plancher(pi2)0 5,75 0,71 7,2 0,92 9,2 1,23 11,9 1,54 15,2 1,95 19 2,46 23,1 2,97 27,7 3,5

Source : Mémento en pouponnière, Shur-Gain.

Une autre façon de réduire l’impact de l’augmentation du poids d’abattage est de s’assurer de maximiser lavitesse de croissance tout au long de la période de croissance du sevrage à l’abattage. Pour ce faire, différentsparamètres sont à considérer.

Programme alimentaireAutant en pouponnière qu’en engraissement le programme alimentaire distribué a une grande influence sur lavitesse de croissance des porcs. Ainsi, il est impératif d’adapter le programme aux besoins spécifiques de chaqueferme (génotype, santé, environnement). Les nutriments tels la concentration en énergie et en acides aminés,notamment la lysine, ont des impacts importants sur le GMQ. Il a été évalué que le programme alimentaire peutmodifier le temps d’engraissement de 0 à 4 jours (Simulation Watson 2008, Shur-Gain).

Facteurs de croissanceLes facteurs de croissance sont des antimicrobiens qui aident à prévenir les maladies entériques chez le porc eninfluençant la flore microbienne intestinale. De ce fait, ils ont également un impact positif sur la vitesse de crois-sance et l’efficacité alimentaire. Leur efficacité dépendra du produit utilisé, du dosage, de l’environnement et del’état de santé des animaux. Dans une récente étude, Klopfenstein et al. (2008), ont démontré que certains fac-teurs de croissance permettaient d’augmenter la vitesse de croissance de 3 à 4 % dans la période de finitionallant de 82 à 113 kg. Peu d’études récentes sont malheureusement disponibles sur le sujet, mais il est raisonnabled’espérer une réduction des jours d’engraissement de 0 à 4 % soit 0 à 5 jours.

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Ractopamine (Paylean)Depuis 2006, la ractopamine, sous la marque commerciale Paylean, est disponible sur le marché canadien. Lepaylean, est un ingrédient qui active le processus naturel de synthèse des protéines et ainsi améliore la produc-tivité des porcs en croissance. Ainsi, l’utilisation du Paylean dans l’alimentation des porcs se traduit par une aug-mentation de la déposition de muscle via une augmentation du volume des fibres musculaires. Les bénéfices liésà l’utilisation de ce produit sont : amélioration du gain moyen quotidien et de l’efficacité alimentaire, augmen-tation du rendement de carcasse et diminution des quantités de lisier. Pour tirer le maximum de paylean, l’utili-sation doit se faire pour une durée de 21 à 28 jours à la fin de la période d’engraissement. Diverses études (Elanco2000, KSU 2006, Hanor 2006) ont démontré une réduction du temps d’engraissement de 2 à 3 jours lors del’utilisation du paylean de façon optimale.

GénotypeLe potentiel de croissance des porcs est grandement influencé par le génotype qui est un résultat du croisementde la mère et du père. En sélection porcine, une grande importance a été mise sur le potentiel du verrat terminalà influencer les caractères de croissance et de qualité de la viande. C’est pour cette raison que depuis de nom-breuses années des essais sont fait par le CDPQ afin de mesurer la performance des différentes lignées géné-tiques disponibles au Québec. Ainsi, il n’est pas rare de voir dans un même test une différence de 4-5 jours detemps d’engraissement entre deux lignées (tableau 4). Il faut donc porter attention à ce critère dans la sélectiondu verrat pour une ferme donnée.

TA B L E A U 1 0 .

RÉSULTATS DE PERFORMANCE DE DEUX VERRATS TERMINAUX LORS D’UN ESSAI GÉNÉTIQUE(CDPQ, 2006, ÉPREUVE 19-20)

Verrat terminal A B variation

Nombre jours engraissement 83,8 c 79,2 a - 4,56 jrs

G.M.Q. (g/j) 1 007 c 1 065 a + 5,70 %

SantéLorsque les animaux sont aux prises avec un microbe quelconque, leur métabolisme se met en mode survie afinde combattre la maladie et demeurer en vie. Ainsi, le premier effet d’une détérioration du niveau de santé est laréduction de la consommation volontaire. La stimulation du système immunitaire, un effet direct sur le systèmedigestif, l’augmentation du niveau d’insuline ainsi que l’effet direct de la maladie vont créer une réduction de laconsommation. Par exemple, le syndrome respiratoire et reproducteur porcin (SRRP) et la pneumonie enzootiquepeuvent affecter les élevages et contribuer à augmenter le nombre de jours à l’engrais. Pointon et al. 1985. ontobservé des réductions du GMQ de 12,7 % entre 50 et 85 kg chez des porcs affectés de pneumonie enzootique.D’autres maladies tel le Circovirus peuvent être déterminantes à l’obtention ou non de taux de croissance élevés.Jacela et Dritz, (2007) ont démontré une augmentation du GMQ de 4,6% chez des animaux vaccinés compara-tivement à un groupe non-vaccinés.

Le graphique 3 illustre bien la réduction de la prise alimentaire en fonction du degré d’infection.

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G R A P H I Q U E 3 .

CONSOMMATION JOURNALIÈRE DES PORCS EN FONCTION DU DEGRÉ D’INFECTION

Source : Kyriazakis et al. 1998

De plus, un animal malade va utiliser ses ressources énergétiques et protéiques à d’autres fins. Ainsi, l’élévationde la température corporelle et du cortisol plasmatique, le fonctionnement du système immunitaire et la répa-ration des tissus endommagés réduisent la croissance protéique potentielle et augmente les besoins d’entretience qui a un effet négatif sur l’efficacité alimentaire. La réduction du niveau d’activités est également une con-séquence à l’infection qui réduit la prise alimentaire.

G R A P H I Q U E 4 .

RÉSULTATS SHUR-GAIN 2008. IMPACT DU TAUX DE MORTALITÉ SUR LA VITESSE DE CROISSANCE

Source : Shur-Gain, 2008

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Le graphique (p. 93) présente les résultats du réseau Shur-Gain 2008 sur plus de 1 millions de porcs abattus. Leslots ayant des taux de mortalités de 3 % environ obtenaient des GMQ de 954 grammes/jour comparativement àdes gains de 750 grammes/jour chez les lots de 5 % de mortalité soit 21,3 % plus bas. Cela représente donc unevariation de 19 jours entre les lots en santé et les plus affectés par la maladie. Un niveau de santé élevé des éle-vages devient donc un incontournable afin d’atteindre des taux de croissance élevés du sevrage au marché. Lastabilité des troupeaux passe par une application rigoureuse de bons principes de biosécurité, un bon protocoled’introduction et acclimatation des cochettes, la conduite d’élevage en mono source et l’application de principesde tout plein tout vide par bâtiment ou par chambre est primordiale. Une application des programmes de vac-cination recommandés par le vétérinaire est également un gage de succès pour réduire l’impact des maladies.

Lavage-désinfectionLa pratique du lavage-désinfection d’un bâtiment ou d’une chambre entre deux groupes de porcs consiste àréduire au maximum la présence de microbes afin que le nouveau groupe ne soit pas affecté par une maladiequi a affecté le lot précédent. Malgré que cette pratique soit répandue, il est important de se rappeler les cinqétapes cruciales :

1. Pré-nettoyage2. Application du savon3. Décollage ou décapage4. Désinfection5. Séchage

L’application de ces étapes est essentielle à la réussite de l’activité de lavage-désinfection. De plus, il est trèsimportant d’utiliser le savon et le désinfectant adéquat en fonction de la pression d’infection rencontrée dansl’élevage. Il est excessivement important également de vérifier les dilutions de chaque produit afin d’avoir le bondosage en fonction des surfaces à nettoyer. Le séchage est la dernière étape, mais non pas la moins importantecar la réduction du niveau d’humidité dans la pièce a un effet important sur la survie des virus, notamment leSRRP. Une sixième étape, qui n’est pas mentionnée est la vérification du travail après coup, il est primordial de lafaire aussi souvent que possible car le lavage malgré son importance est un travail pas très excitant et souventlaissé aux personnes moins expérimentées ou est fait rapidement. Afin de démontrer son efficacité, Hurnik et al.2005 ont vérifié l’impact de quatre méthodes sanitaires sur la performance (tableau 5). Ainsi, ils ont démontréque la méthode lavage-savonnage-désinfection permettait d’améliorer la vitesse de croissance de presque 6 %par rapport à la méthode lavage seulement.

TA B L E A U 1 1 .

EFFET DE DIFFÉRENTES MÉTHODES SANITAIRE SUR LA PERFORMANCE DE PORCS À L’ENGRAIS

Méthode sanitaire Durée d’engraissement G.M.Q. % Amélioration p/r au ( jrs) (25-110kg) (gr/jr) lavage seulement

Lavage seulement 98,14 866,1 -Lavage + savon 95,59 889,2 2,67%Lavage + désinfection 95,11 893,7 3,19%Lavage + savon + désinfection 92,66 917,3 5,91%

Source : Hurnik et al. 2005

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Facteurs liés au bâtimentAu cours des dernières années, le poids d’abattage est passé de 107 kg pour bientôt atteindre 120 kg. Cette aug-mentation s’est faite à l’intérieur du même bâtiment. Par contre, les besoins de ventilation d’un porc plus lourdsont supérieurs, ainsi il est important d’ajuster la ventilation en temps chaud pour limiter la réduction de lavitesse de croissance. Comme l’a démontré Granier et al. 1996, 1998 l’augmentation de la température et duniveau d’humidité entraîne directement une baisse de la vitesse de croissance (graphique 5). Il est donc impor-tant de vérifier ce point, car il pourrait devenir très limite avec l’augmentation du poids d’abattage.

G R A P H I Q U E 5 .

VITESSE DE CROISSANCE DE PORCS À L’ENGRAIS EN FONCTION DE LA TEMPÉRATURE ET DE L’HUMIDITÉ RELATIVE

Source : Granier et al. 1996, 1998

L’eauL’eau, le nutriment oublié… afin de soutenir la croissance, la consommation d’eau est essentielle. Il faut se rap-peler que le muscle est constitué de 75 % d’eau. Ainsi, l’augmentation du poids d’abattage augmente égalementles besoins en haut, surtout en fin d’engraissement et lors des périodes chaudes. Dans le cas des bâtimentsdatant de quelques années, constitués de trémies-abreuvoirs il serait sage de mesurer la consommation d’eauafin de s’assurer qu’il n’y ait pas de restriction à ce niveau. La qualité physico-chimique de l’eau est également unaspect à vérifier annuellement.

Accès aux trémiesL’accès à la trémie est essentiel pour maximiser la consommation. Par contre avec l’augmentation de la grosseurdes porcs, la place pourrait devenir limitante. Le suivi de la consommation journalière par phase permettrait d’identifier s’il y a problématique.

Nous avons vu au départ que l’impact de passer de 92,5 kg à 97 kg de carcasse est d’ajouter 7 jours au temps d’en-graissement. Nous avons vu également qu’il existe plusieurs points de régie et stratégies qui peuvent être misen place afin de récupérer des jours d’engraissements. Toutefois, il se pourrait qu’un producteur applique déjàl’ensemble de ces stratégies et là, il n’a pas le choix d’envisager sérieusement l’agrandissement du bâtiment d’en-graissement.

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DOIT-ON INVESTIR DANS DES AGRANDISSEMENTS?

Afin de répondre à cette question, nous utiliserons pour fins de calculs les données d’un rapport publié par leCentre de développement du porc du Québec en décembre 2008 (Impacts de l’adaptation à la nouvelle aug-mentation de poids d’abattage chez le porc visant 97 kg de carcasse, Joel Rivest). Ce rapport utilise les donnéesde l’étude de coût de production 2007 fait par la FPPQ. Le prix pool pour 2007 était alors de 1,21 $ et le prix de lamoulée finition était de 245 $ par tonne. L’investissement dans un agrandissement représentait 450 $ par placeporc additionnelle. Afin de considérer la nouvelle façon de faire en 2009 de La Financière agricole en matière deversement des compensations ASRA porc sur la base des kilogrammes produits de carcasse et non des porcs pro-duits comme autrefois, nous avons fait des ajustements aux calculs de l’ASRA reçu.

Regardons maintenant les résultats obtenus des revenus moins les dépenses pour le naisseur-finisseur avantl’augmentation de poids et ensuite avec l’augmentation à 97 kg de carcasse.

Le producteur a le choix d’agrandir l’engraissement ou bien de réduire le nombre de truies et produire moins deporcs en fonction de la capacité actuelle de l’engraissement (Tableau 12).

TA B L E A U 1 2 .

SYNTHÈSE DES REVENUS ET DÉPENSES AVANT ET APRÈS L’AUGMENTATION DE POIDS

Situation initiale Agrandissement** Réduction production (à 92,5 kg) (à 97 kg) (à 97 kg)

Nombre truies 260 260 244Nombre porcs abattus 4 940 4 933 4 637Nombre kg vendus 457 938 478 509 449 809Revenus totaux($) 899 213 934 945 878 867Coût de production($) 869 618 903 484 855 749Revenus-Coûts($) 29 595 31 461 23 118Écart($) -------- 1 866 -6 477

** agrandissement d’une chambre pour un système de bande à la semaine Adapté de J. Rivest, CDPQ déc.08 par Renald Mercier

Les résultats démontrent que lorsque nous procédons à l’agrandissement du bâtiment d’engraissement, il estpossible alors de produire le même nombre porcs annuellement que la situation initiale (92 kg) et nous pro-duisons alors 20 571 kg de carcasse additionnels. Dans les conditions économiques de 2007, cela permet de faire1 866 $ de bénéfice de plus tout en considérant l’investissement additionnel.

Lorsqu’on décide de ne pas investir dans un agrandissement et du même coup de réduire le nombre de porcs pro-duits afin de respecter la capacité de l’engraissement, nous produisons alors 296 porcs et 28 700 kg de carcasseen moins annuellement. Dans les conditions économiques de 2007, il y a une perte de bénéfice de 6 477 $ parrapport à la situation initiale.

En conclusion, il s’avère toujours plus intéressant économiquement d’investir dans des agrandissements pour unnaisseur-finisseur que de réduire le nombre de truies.

R E N A L D M E R C I E R , A G R . ,S H U R - G A I NCOMMENT FAIRE DES PORCS PLUS LOURDS?

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CONCLUSION

En somme, l’atteinte d’un poids d’expédition de 97 kg risque d’être un sérieux défi pour beaucoup de producteursétant donné le besoin en places porcs nécessaires pour y arriver. La densité d’élevage ainsi que la stratégie d’ex-pédition devront être revues par plusieurs afin de diminuer l’effet négatif de l’entassement sur les performan cesdes animaux. Pour diminuer l’impact des fins de lots ou de chambres, il sera important de se pencher sur la valeurdes porcs légers dans le contexte de la nouvelle grille de classement. Si des modifications sont nécessaires,l’agrandissement du bâtiment d’engraissement est beaucoup plus intéressant que la diminution du nombre detruies. Finalement, tous les points de régie influençant la vitesse de croissance en pouponnière et engraissementdevront être scrutés à la loupe mais l’état de santé du troupeau est un des facteurs influençants le plus le poten-tiel de performance des animaux.

NOTE :

Les articles complets des références bibliographiques mentionnées peuvent être obtenus auprès des auteurs.

R E N A L D M E R C I E R , A G R . ,S H U R - G A I N

COMMENT FAIRE DES PORCS PLUS LOURDS?

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PRENEZ LE POULS DE VOS PORCS EN CROISSANCE!

RAPHAËL BERTINOTTII N G . , E N I T A B

P E N A R L A N

Conférence

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Prenez le pouls de vos porcs en croissance!R A P H A Ë L B E R T I N O T T I , I N G . , E N I T A B

INTRODUCTION

Afin de suivre nos coûts de production, nous enregistrons un certain nombre de paramètres techniques etéconomiques dans nos élevages. Grâce à ces données nous pouvons calculer un coût de production global, voiremême par secteur (maternité, pouponnièreengraissement). Cela permet aussi de se comparer avec d’autreséleveurs afin de mettre en avant des points à améliorer.

Cependant lorsque l’on compare la section maternité à la section pouponnièreengraissement, la liste des critèresenregistrés et calculés en maternité est bien plus complète et rend les analyses de résultats plus précises et effi-caces. A l’opposé, en pouponnière-engraissement les données sont peu nombreuses et parfois moins fiables. Par

exemple, le GMQ et la conversion alimentaire dans les deux phases sont parfois calculés sans une véritable peséedu lot en fin de pouponnière entraînant des approximations parfois grossières. Pour illustration, une erreur de2 kilos seulement sur le poids estimé de sortie de pouponnière, pour des porcelets sortant aux alentours de20 kilos, représentent une erreur d’environ 0,12 de l’estimation de la conversion alimentaire en pouponnière.

Pourtant pour améliorer ses résultats économiques, donc sa rentabilité, il faut pouvoir savoir de manière précisequels sont les facteurs limitant l’amélioration des critères techniques. Afin de prendre les bonnes décisions tech-niques de conduite d’élevage, il est important d’avoir un portrait plus précis et plus instantané de nos porcs encroissance. Cela permet aussi de mesurer l’impact économique de nos décisions, de nos choix : à savoir atteint-on les objectifs fixés.

Dans un contexte de marges réduites et de fortes compétitions internationales comme celui que nous vivonsdepuis quelques années, nous n’avons pas d’autres choix que de chercher à nous distinguer et à nous améliorer.Mieux connaître tout de suite, ce qui se passe après le sevrage est un pas de plus vers l’excellence. Le but de cetteconférence est de vous montrer comment on peut de manière simple aller chercher des informations plus pré-cises et presque instantanées sur nos porcs en croissance, pour avec nos différents partenaires et conseillers ven-dre un maximum de kilos de porcs, produits au moindre coût, et vendus avec la plus grande valeur.

Remarque : Notons tout de même qu’il est possible que vendre le plus lourd possible soit anti-économique. Enfait, cela arrive quand le coût de production du kilo supplémentaire, c’est à dire (le coût de la moulée * la conver-sion alimentaire en fin d’engraissement) est supérieur au prix du kilo vendu à l’abattoir (classement inclus). Dansce cas, il faut baisser le poids d’envoi à l’abattoir.

A- COMMENT PRENDRE LE POULS DE NOS PORCS EN CROISSANCE :

En fait, simplement en enregistrant des données supplémentaires intermédiaires ou final sur nos porcs.

Mais avant de se lancer dans des mesures supplémentaires plus précises, il faut déjà faire le point sur les objec-tifs que l’on se fixe et les résultats obtenus en fonction de sa réalité d’élevage. Il faut aussi et surtout faire unaudit des points de base (avec un conseiller extérieur si possible) qui limitent l’amélioration de nos résultats etqui sont <faciles> à corriger. Investir du temps dans de nouvelles mesures alors que les fondamentaux ne sontpas vérifiés est une perte de temps. Par exemple, un résultat moyen de conversion alimentaire peut être du à unegranulométrie et/ou un mauvais réglage de trémies. Deux points qui sont faciles à corriger sans rien faire de plus.

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R A P H A Ë L B E R T I N O T T I , I N G . , E N I T A BPRENEZ LE POULS DE VOS PORCS EN CROISSANCE!

Rappelons que par ordre d’importance le porc en croissance a besoin d’air, d’eau, d’aliment, et d’espace. A titred’exemple, voici quelques points de base à vérifier :

• Les paramètres de ventilation avec un conseiller spécialisé dans le domaine• La qualité de l’eau• Le programme alimentaire préconisé versus celui réellement utilisé• Un suivi régulier des réglages des trémies est en place ?• Un suivi régulier des pertes de moulée (au niveau des silos, vis, tubes…) est en place?• Le coût moyen de mes moulées est comparable à la moyenne?• Un protocole de bio-sécurité efficace est défini et appliqué?• Noter les mortalités par lot en indiquant la date et la cause possible, afin d’aider notre vétérinaire

à faire un meilleur diagnostic.

Si les fondamentaux sont là, on peut penser passer à l’étape suivante qui est de prendre le pouls de nos porcs encroissance pour aller trouver et éliminer les facteurs limitant et pour personnaliser nos différentes stratégiesd’élevage en collaboration avec nos fournisseurs et conseillers techniques.

B-QUOI MESURER DE PLUS QU’AUJOURD’HUI :

Il y a deux parties qui peuvent être mesurées ou validées après le sevrage :

1- La courbe de croissance des animaux (qui permet de vendre le maximum de kilos de viande) et laconsommation moyenne journalière par période (qui permettra de calculer la conversion alimen-taire et donc le coût de production des kilos de viande)

2- La vérification de la stratégie d’envoi à l’abattoir (écart de poids et rendement, dans le but de véri-fier que nous valorisons au maximum les kilos de viande que nous vendons)

1-La courbe de croissance et la consommation moyenne journalière :Ceci étant rappelé, en fonction du type génétique utilisé, on peut avoir des différences significatives de crois-sance en fonction de l’âge de l’animal. Il est donc important de demander la courbe de croissance à son four-nisseur de génétique pour avoir une base de comparaison.

La croissance, ou plus précisément l’écart par rapport au potentiel, est un bon indicateur de l’état de perfor -mances globales des animaux. En effet, un porc malade ou affecté (morbide) est d’abord un animal qui a unecroissance affectée et qui peut dégrader la conversion alimentaire. La mesure de la conversion alimentaire peutvenir ensuite pour apporter un complément d’information sur ce qui se passe dans des périodes de plus faiblescroissance.

Un aspect important et souvent négligé : la mesure de la courbe de croissance sur plusieurs lots permet d’avoirune information en temps réel qui permet de réagir plus vite en cas de besoin.

Du point de vue pratique : idéalement il faudrait peser 20 % (minimum 10 %) des porcs du lot. Les choisir auhasard en ayant le même nombre de castrés que de femelles (ceci est important si on veut faire des répétitionset comparer un lot avec un autre). Éviter tout de même de choisir des porcs ayant un fort retard de croissance ouune anomalie, ou les porcs qui seraient vraiment beaucoup plus gros que la moyenne du lot. Un intervalle de

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pesée de 10 jours en pouponnière et de 21 jours en engraissement est suffisant. Si les pesées sont trop prochesla marge d’erreur est plus grande et l’information recueillie n’est pas plus précise.

Bien entendu, il faut avoir des balances précises. Une balance de couloir capable de peser plusieurs porcs enmême temps est idéale car elle permet d’aller plus vite, voire de peser plus que 20% des porcs du lot ce qui aug-mente la précision de l’estimation du poids moyen de l’ensemble des animaux.

Prenons l’exemple d’un producteur commercial qui réalise 780 g/jour (GMQ standardisé 25-107 kilos – Le GMQmoyen 25-107 kilo sau Québec en 2007 est de 792 g/jour pour une conversion alimentaire de 2,75 – Donnéesinfos-porc CDPQ); en engraissement avec des porcs nourris à volonté (supposons qu’à la sortie de pouponnièrenous atteignons le poids visé car sinon il faudrait mieux commencer par rechercher l’origine du problème enpouponnière).

Exemple de courbe de croissance :

ÉVOLUTION DES POIDS EN FONCTION DE L’ÂGE.

Source : données de porcs commerciaux de verrat P76 x truie F1; courbe du haut : données réelles obtenues à l’épreuve de Deschambault servant de référence de courbe de potentiel;courbe du bas : données simulées en fonction du poids d’entrée et de sortie des porcs d’un éleveur commercial.

La courbe du bas représente la forme que devrait avoir la courbe de l’évolution du poids d’un éleveur commercialréalisant un GMQ de 780 g par jour en engraissement (de 25 à 107 kilos de poids vif). Le premier pas est de placerles points réels de pesée intermédiaire pour voir si dans certaines phases nous nous éloignons beaucoup de lacourbe du potentiel. Le second pas est de travailler à se rapprocher de la courbe du haut qui sert de référence autype génétique.

R A P H A Ë L B E R T I N O T T I , I N G . , E N I T A BPRENEZ LE POULS DE VOS PORCS EN CROISSANCE!

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COURBES POTENTIELS, THÉORIQUES ET RÉELLES DU LOT DE L’ÉLEVEUR X

En noir ; La courbe de GMQ obtenue à l’épreuve de Deschambault servant de référence de potentiel.En carré : la courbe de GMQ par phase de 21 jours estimée en fonction d’un GMQ de 780 g par jour.En flèche : la réalité de l’éleveur suite à des pesées tous les 21 jours.

Dans cet exemple, on voit bien que le potentiel est bien exprimé en début d’engraissement (on est entre lacourbe de carrés et la courbe noire) par contre c’est à partir de 108 jours que l’on détériore le GMQ.

A ce stade, il est intéressant de faire un bilan avec son vétérinaire et son conseiller technique pour évaluer sil’origine du phénomène n’est pas sanitaire.

Pour être encore plus précis et/ou vérifier si l’origine n’est pas alimentaire (moulée trop pauvre ou trop riche et/ouchangement de phase inadéquat), il faut avoir enregistrer ses quantités de moulée consommées par phase. On peutalors calculer une consommation moyenne journalière de moulées mais aussi de nutriments (énergie et lysine parexemple) qui permettra à notre fournisseur de moulée et de génétique de valider le programme alimentaire. Il estaussi possible de calculer la conversion alimentaire par phase. A ce stade, il y a plus de calculs et de vérifications àeffectuer et il est indispensable de faire le traitement des données avec un conseiller externe.

Impact économique :Exemple : améliorer le GMQ de façon à permettre de vendre les porcs en moyenne 4 kilos plus lourds (classementconstant) :

HYPOTHÈSE 1 : prix de vente 1,21 $/kg (indice de classement inclus); coût de la moulée finition280 $/tonne; conversion alimentaire en finition de 3,54*(1,21-3,5*0,28)=0,92$ par porc5 000 porcs vendus = 4 600 $

HYPOTHÈSE 2 : prix de vente 1,40$/kg (indice de classement inclus); coût de la moulée finition250 $/tonne; conversion alimentaire en finition de 3,54*(1,40-3,5*0,25)=2,10 $ par porc5 000 porcs vendus = 10 500 $

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Coût de 2 fois 5 pesées de 100 porcs (1ière série de pesée pour visualiser les zones à travailler, 2e série de peséepour vérifier que les corrections mises en place fonctionnent) :

HYPOTHÈSE : 15 $ /heure de salaire (charges incluses); 1 heure à 2 personnes pourpeser 100 porcs.10 pesées * (15 $/heure * 2 personnes) = 300 $

Sachant qu’environ 70 % de nos coûts en engraissement sont liés à l’alimentation, quelques pesées semblent unfaible investissement au regard du bénéfice.

Récapitulatif : l’objectif de la mesure du GMQ (et de la consommation journalière) est de visualiser ou se situentles marges de progrès pour qu’avec notre outil de production nous vendions un maximum de kilos de porcs parannée produits au moindre coût. Reste à voir comment les envoyer avec la valeur la plus élevée, c’est à dire bienclassé.

2-Contrôler et valider sa stratégie d’envoi à l’abattoir :Une bonne stratégie d’abattoir commence par la définition d’un poids à partir duquel on expédie les porcs. Ellepasse aussi par la vérification constante que le coût de production des kilos supplémentaires ne soit passupérieur au prix de vente (classement inclus).

Et ensuite?

Les bordereaux d’abattoir ne donnent pas actuellement beaucoup d’informations. Or, l’encan met à notre dispo-sition les données individuelles informatiques de chacun de nos animaux.

Certaines personnes ont mis en place des systèmes de traitement de ces données permettant de calculer dif-férents paramètres de comparaison et d’obtenir un tableau ou graphique facile à lire.

POURCENTAGE D’ANIMAUX DANS CHAQUE CELLULE DE LA GRILLE DE CLASSEMENT

Strates de poids1 2 3 4 5 6 7 8 9

0-69,9 70-74,9 75-79,9 80-84,9 85-91,9 92-99,9 100-102,9 103-107,9 108 et +1 40 80 100 106 110 110 106 100 80

0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,8 %2 40 80 106 109 114 114 110 104 80

0,2 % 0,2 % 1,3 % 15,5 % 7,2 % 0,2 %3 40 80 102 106 111 111 110 10x 80

0,2 % 1,4 % 24,6 % 17,4 % 0,8 % 0,6 %4 40 80 98 102 108 108 106 98 80

0,5 % 13,2 % 8,8 % 1,1 % 0,5 %5 40 80 96 98 106 106 104 96 80

1,3 % 3,0 % 0,2 % 0,2 %6 40 80 94 96 100 100 98 94 80

0,2 % 0,3 % 0,2 %7 40 80 90 92 96 96 94 90 80

Source : tableaux récapitulatif d’un envoi d’un lot de porcs à l’abattoir fourni par Joel Rivest, M. Sc.,CDPQ inc;

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Ce genre de tableau permet de comparer ses lots les uns après les autres. Il permet de contrôler sa stratégie : est-ce que mon poids moyen est cohérent? Est-ce qu’il y a beaucoup d’écart de poids? Est-ce que ma moyenne derendement est bonne (est-ce que mes cochons sont trop gras ou trop maigres)? Dans le cas d’une comparaisonde groupe, il permet de se fixer des objectifs de pourcentage par case qui permettent de se comparer entreéleveurs et de progresser au même titre que les comparaisons des autres critères techniques. En effet, la simplecomparaison du classement est trop vague pour permettre une comparaison efficace et donc une quelconquestratégie d’amélioration.

Si l’on regarde le tableau ci-dessus, on peut facilement convenir qu’il faut travailler à alourdir les porcs et à lesamaigrir. Seulement 7,2% des porcs dans la strate 92-99,9 kilos ont un rendement 2, ce qui est trop faible. Il estvrai qu’avec le rapport trimestriel de l’encan, on visualise déjà le pourcentage d’animaux par strate de poids, maiscomme pour les données moyennes d’engraissement, ces informations mettent un certain délai à arriver et ellesn’incluent pas d’information sur la répartition des rendements en maigre. Prendre le pouls de ses porcs enengraissement, c’est avoir une information précise et quasiinstantanée sur nos animaux pour réagir vite.

L’objectif classique est de vendre le maximum de kilos de porcs avec la plus-value la plus élevée (indice de classe-ment le plus haut possible). Or, plus les porcs sont lourds plus ils sont gras et donc plus le rendement en maigrequi sert de base au calcul de l’indice de classement est détérioré, il faut donc rester attentif à ce phénomène. Atitre d’exemple, voici un tableau de l’épaisseur de gras et du rendement en maigre d’un type génétique donné,dans les mêmes conditions d’élevage, à des poids différents lors de l’épreuve de Deschambault #16:

Porcs abattus en moyenne à 109 kilos 124 kilos

Épaisseur de gras 16,89 mm 19,11 mmRendement en maigre 61,64 % 60,80 %

Perte de rendement de 0,84 %

Source : Épreuve de Deschambault #16; porcs commerciaux issus de verrats P76 x truies F1;

De même, à un poids donné, les castrés sont plus gras que les femelles :

Porcs abattus à 124 kilos Castrés Femelles

Épaisseur de gras 21,02mm 17,21 mmRendement en maigre 59,93 % 61,66 %Différence Les castrés ont 3,81 mm de gras en plus que les femelles

de même croisement au même poids

Source : Épreuve de Deschambault #16; porcs commerciaux issus de verrats P76 x truies F1;

Il est donc conseillé d’envoyer en premier à l’abattoir les castrés, qui sont les premiers à faire baisser l’indice declassement, pour faire de la place aux femelles et leur permettrent d’être vendues plus lourdes sans dégradationdu rendement donc de l’indice de classement.

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En résumé, dans le cas de notre exemple de lot d’abattoir, il fallait chercher à alourdir et à augmenter le rende-ment (rendre les cochons plus maigres). Il faut travailler avec nos différents fournisseurs et conseillers pouratteindre ces objectifs. La génétique, l’alimentation, des additifs alimentaires peuvent aider à amaigrir les porcs.Cependant il faut garder à l’esprit qu’en alourdissant les porcs ils deviennent plus gras, mais que l’on peut com-penser en grande partie par un envoi différencié des mâles castrés avant les femelles.

Autant pour la courbe de croissance, il est possible de faire les enregistrements seul, autant pour la stratégied’abattoir, le recours à un conseiller est quasi indispensable. En effet, pour la récupération des données d’abattoiril faut un accès internet rapide et un minimum de connaissances informatiques pour trier et incorporer lesdonnées au chiffrier (Joel Rivest du CDPQ propose le service).

IMPACT ÉCONOMIQUE :

Améliorer son classement à l’abattoir de 1 % représente un gain de 1,0 à 1,5 $ par porc, sans aucun coût à mettreen face (hormis le temps pour ajuster sa stratégie d’envoi).

5 000 porcs vendus= gain de 5 000 à 7 500 $

CONCLUSION :

Il est important de bien connaître son élevage pour pouvoir aller chercher les marges d’amélioration qui existent.La partie croissance à partir du sevrage est souvent négligée en comparaison de la section maternité. Or, avecl’augmentation du poids d’abattage et des coûts de moulées, il est devenu important de consacrer un peu detemps à mieux connaître ce centre de production. Le but de cette conférence était de vous montrer comment onpeut de manière simple aller chercher plus d’informations sur nos porcs et des informations instantanées quipermettent de réagir plus rapidement. En collaboration avec nos différents partenaires et conseillers, il devientpossible d’affiner nos stratégies pour vendre un maximum de kilos de porcs produits au moindre coût et vendusavec la plus grande valeur possible. En résumé, avec principalement des pesées de nos animaux en croissancemais aussi de nos moulées, on peut plus facilement visualiser les zones de progrès pour maximiser la croissanceet améliorer notre conversion alimentaire donc notre coût de production; le traitement des données individuellesde nos porcs à l’abattoir peut nous permettre de mieux contrôler et ajuster notre stratégie d’envoi pour allerchercher la meilleur plus-value par kilo vendu. Que ce soit avec notre vétérinaire, notre fournisseur de génétique,notre fournisseur de moulées, notre conseiller technique, les informations recueillies en continu ou de temps àautre peuvent permettre de réagir plus vite, d’aller chercher des économies substantielles ou tout simplementde valider des stratégies. On peut aussi rassurer notre banquier en lui démontrant que l’on s’implique toujoursplus dans l’objectif d’aller chercher la meilleure rentabilité possible. Et puis n’oubliez pas qu’il est parfois possi-ble de bénéficier de crédit d’impôt très avantageux pour la recherche et développement.

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LISTE DES MEMBRESde l’association du congrès du porc 2009ALIMENTATION ANIMALEAgri-Marché La Coop fédéréeAlltech Lyrco NutritionBelisle Solution Nutrition Olier Grisé*Cargill ProbiotechDCL Shur-GainF. Ménard inc. Vita Distribution

ÉQUIPEMENTSAgri-Ventes Bromes Industries et Équipements LalibertéCalhoun Super Structure Jolco ÉquipementsConception Ro-Main Jyga ConceptCorporation Nuvolt Latte Drummond HTD.G.F. Les Entreprises MartineauDistribution Godro Pigboss Suivi CroissanceE.M.L. S.E.C. ReproÉquinov * VarifanÉquipement F. Brodeur Ventec VentilationÉquipement G.D.L. Vic SystemsFabrication Richard Lapointe Vicwest

SANTÉ ANIMALEAlpharma * Novartis Santé AnimaleÉlanco Santé Animale * Pfizer Santé AnimaleIntervet/Schering-Plough Animal Health Wyeth Santé AnimaleMerial Canada

SERVICES*Centre de Développement du Porc du Québec Groupe Cérès*Centre d’Insémination Porcine du Québec * Terre de Chez-Nous (Porc Québec)Cobiporc Québec

FINANCE* Banque Nationale Financement Agricole CanadaFédération des Caisses Desjardins du Québec La Financière Agricole du Québec

ÉLEVEURS* Fédération des Producteurs de Porcs du Québec HyporGénétiporc * Société des Éleveurs de Porcs du Québec

* Membres du Conseil d’administration