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L’exposition « Andé Suéda, peinte de l’Oient », ue pésente

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L’exposition « André Suréda, peintre de l’Orient », que présente le Musée Lambinet du 20 mai au 16 juillet 2017, rend hommage à un illustre Versaillais. Né dans notre ville en 1872, André Suréda y a vécu jusqu’à sa mort en 1930. Mais ce sont ses séjours fréquents en Algérie, au Maroc, ainsi qu’en Tunisie et jusqu’en Syrie qui ont fait de lui le dessinateur et peintre hors pair qui est aujourd’hui exposé. Formé à l’école des Beaux-arts de Paris, notamment dans l’atelier de William Bouguereau, André Suréda compte parmi les artistes du premier quart du XXème siècle qui, à la suite de Delacroix, Fromentin, Chassériau, ont fait le voyage en Orient. Loin de l’idéaliser, il y puise son inspiration dans une réalité qu’il côtoie au plus près. Il dépasse le pittoresque et l’anecdote, la curiosité exotique, pour aller vers le général. Doué d’une vraie faculté d’observation, il revient de ses voyages réguliers avec une moisson de paysages et de figures, notamment de femmes, qui nous frappent par leur sens du « détail vrai » mais aussi une profonde empathie pour ce qu’il voit. Ce sont ces œuvres, issues de la riche collection constituée au musée Lambinet au fil de deux donations, que nous proposons au visiteur de découvrir. Une centaine d’entre elles, principalement des dessins et gouaches si représentatifs du talent d’André Suréda, sont présentées dans cette exposition qui complète les deux précédentes organisées à Versailles en 1967 et 1983. La présente exposition amorce une « saison orientaliste » à Versailles puisqu’elle sera suivie à l’automne d’une autre consacrée au peintre et photographe orientaliste Georges Gasté, contemporain d’André Suréda. Une telle « saison » confirme et consacre la « vocation versaillaise d’accueil de l’outre-mer » que signalait André Damien dans sa préface au catalogue de l’exposition de 1983.

François de Mazières Député-maire de Versailles

André Suréda : repères biographiques

1872 : Naissance de Jules-André Suréda à Versailles. 1891- 1901 : Après des études au lycée Henri IV, intègre l’Académie Julian puis l’École des Beaux-arts. 1894 : Première exposition au Salon des artistes français. 1898 : Élève de Jules Lefebvre, Petit-Jean, Guillemet. Premiers voyages en Afrique du Nord et

nombreux voyages en Hollande, en Espagne, à Venise, à Londres. 1900 : Entre au Salon des peintres orientalistes français. 1902 : Intègre la Société nationale des Beaux-arts. 1903 : Participe à la création du Salon d’automne à Paris et en Algérie. 1904 : Une bourse de voyage du Ministère de l’Instruction publique des Beaux-arts lui permet

d’intensifier ses voyages. 1906 : Participation à l’Exposition coloniale de Marseille. Il la renouvellera en 1922. 1910 : Se consacre entièrement à l’Orient. Établit son atelier au 117 rue Notre-Dame-des-Champs à

Paris. Travaille à Alger et à Tlemcen. 1914 : Mobilisé (réformé pour raisons de santé en 1915). Travaille à Tlemcen, Oran, dans le Sud-oranais. 1922 : Mariage à Versailles avec Alice Dick-Dumas, artiste peintre. Le couple a pour voisins les frères

Tharaud. Voyage au Maroc : Fez, Marrakech. 1923 : Participe à la création du Salon des Tuileries. 1925 : Participe à l’Exposition internationale des arts décoratifs. Voyage en Tunisie (Djerba). 1926 : Voyage en Palestine et en Syrie. 1929 : Œuvres décoratives (panneaux pour le Mobilier national, toiles exposées à la Société

coloniale des artistes français). La Mosquée d’Omar figure au Salon d’automne. 1930 : Décès le 7 janvier à Versailles.

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Le fonds Suréda du Musée Lambinet

A la mort de son mari en 1930, Alice Suréda dispose d’un fonds de près de 1700 oeuvres, conservé de

manière éparse dans l’atelier du 117 rue Notre Dame des Champs à Paris et chez elle à Versailles. Un

travail de classement est commencé avec l’aide d’André Schoeller puis de Louis Robin, jusqu’en 1949.

Directeur de la Compagnie française de tourisme, puis de l’Action Africaine, et du journal

L’Atlantique, celui-ci tente de multiplier les moyens de faire connaître Suréda : il maintient les

contacts avec Jacques Jaujard, directeur des musées nationaux, et Jean Alazard, directeur du musée

des Beaux-Arts d’Alger, essaye de réunir un comité, en rêvant de créer un musée Suréda… Il incite

Alice Suréda à exposer les grands formats, et par delà même à faire des dons, ce qu’elle opère

notamment en 1948, avec le don au musée d’Oran, qui suit l’exposition rétrospective de ce même

musée en 1947. Essayant de vivre de sa peinture, et de la vente des œuvres de son mari, Mme

Suréda décide finalement de confier la gestion du fonds à Georges Hilbert. Secrétaire de l’Association

des Anciens Lauréats de la Fondation Florence Blumenthal, sculpteur, grand ami d’André Suréda et

futur exécuteur testamentaire, ce dernier opère la répartition des œuvres entre le musée Rolin

d’Autun, le musée Lambinet et la Bibliothèque municipale de Versailles en 1968. En 1982, Le don de

Mme Valence de la Minardière, sa fille, vient parfaire la collection de peintures de l’artiste, surtout

représenté à Versailles par les dessins et esquisses à la gouache et précède l’ultime don de M. et

Mme Luc Ronsin en 2013.

« À la fin de mes études secondaires, délaissant l’école des Beaux-arts, je partis répondant à l’appel de l’inspiration et de la lumière, pour des voyages en Italie et en Espagne. Ces années furent des années d’études. » André Suréda D’ascendance espagnole, André Suréda naît à Versailles le 5 juin 1872 au 89 avenue de Saint-Cloud, dans une famille d’artistes et d’architectes. Don Bartolomé, son arrière grand-père, ami de Goya, s’illustre sous le règne de Charles IV d’Espagne comme peintre, graveur et directeur de la manufacture du Buen Retiro. Alexandre-Mathieu Suréda est quant à lui architecte et intendant à la cour d’Espagne. Il épouse, en 1840, Pauline Quignon dite Alexandrine, collaboratrice et amie de Viollet-le-Duc. De leur union, naît Louis-Alexandre, père d’André, architecte et inspecteur des monuments historiques. Les femmes occupent une place importante dans la vie de l’artiste, à commencer par sa mère. Cette dernière a encouragé la vocation de son fils et a toujours vécu non loin de son aîné, à Paris ou à Alger. De confession protestante, elle a favorisé ses brillantes études au Lycée Henri IV à Paris, puis l’intégration dans les ateliers de William Bouguereau et Tony Robert-Fleury à l’académie Julian, afin d’intégrer l’école des Beaux-arts. Il suit aussi les cours de deux émules de Corot, Jean-Baptiste Antoine Guillemet et Edmond-Marie Petit Jean et démontre un intérêt pour le plein air et les expériences impressionnistes. Il est d’abord aquarelliste, et c’est cette technique qu’il utilise pour traduire ses premières impressions. Les voyages, de la Hollande à la Grande Bretagne, vont lui permettre de parfaire sa formation et l’introduire à de nouveaux sujets et techniques. Le pays de ses ancêtres, l’Espagne, lui fait découvrir la lumière méridionale et lui insuffle une inspiration nouvelle. Cette quête de la couleur le conduit à Marseille où il s’intéresse aux effets de lumière, mais c’est l’Orient qui le révèle à lui-même. Il met à profit les cours de Gabriel Ferrier, qui a voyagé en Algérie, puis certainement de Benjamin Constant. La famille, qui possède déjà une maison à Tlemcen en Algérie, voit ses liens s’intensifier avec ce pays lorsque Valentine, l’une des sœurs d’André, se marie en 1896 à un banquier du crédit foncier Algérie-Tunisie. Le peintre multiplie de courtes incursions jusqu’à Bou-Saâda en 1898. En 1899, il participe pour la première fois au salon des Orientalistes français, et reçoit les Palmes académiques à son issue. Il intensifie ses voyages à la faveur de l’obtention d’une bourse en 1904, avant de se fixer en Algérie en 1910.

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Ses amis s’accordent pour souligner sa nature inquiète, exigeante, et dénuée de tout talent pour vendre ses œuvres. C’est à 50 ans qu’André trouve la compagne de ses rêves, et épouse à Versailles, en 1922, Alice-Marie Dumas. Avec cette portraitiste de la bonne société, il partage ses voyages, noue une complicité artistique, et s’installe au 10 rue d’Anjou à Versailles où sa femme a toujours vécu auprès de sa mère, elle-même artiste. Alice Suréda a par ailleurs joué un grand rôle après la mort de son mari dont elle n’a cessé de perpétuer le souvenir.

Œuvres exposées salle 1 Alice DICK-DUMAS (1878 - 1962) Portrait d’André Suréda Gouache 1926 Inv.2635 Don de Mme de Valence de la Minardière, 1982 André SUREDA (1872 - 1930) Autoportrait en buste Fusain Inv. 2608 Don de l’association Blumenthal, 1968 André SUREDA (1872 - 1930) Portrait de Mme Suréda mère Pastel Vers 1920 Inv. 2607 Don de l’association Blumenthal, 1968 Marie-Julie Goudalier, de son nom de jeune fille, a 6 enfants, dont André Suréda est l’aîné. D’origine suisse, elle est très cultivée, pianiste à ses heures, et elle est également dotée d’un grand charisme. Âgée d’environ 75 ans sur cette étude, ses mains et son visage traduisent l’attitude sévère et bourgeoise d’une femme ayant reçu une éducation protestante assez stricte. Très proche de son fils aîné, elle favorise sa vocation d’artiste en le recommandant sans doute à son frère Jules Goudalier, ami et voisin du peintre Bouguereau. C’est elle qui lui fait connaître à Oran le docteur Hilbert dont Suréda sera très ami avec le fils. Ils vivent même ensemble à Tlemcen à partir de 1914, où Marie Suréda est installée depuis le début des années 1900.

Bienveillante et disponible, Marie Suréda offre à son fils la possibilité de travailler sa technique sans se soucier de chercher des modèles à l’extérieur. Ainsi exécute-t-il « pour se reposer » de nombreux portraits de sa mère.

Alice DICK-DUMAS (1878 - 1962) Femme arabe allongée Fusain et crayons de couleur Inv.83.1.223 Don de Mme de Valence de la Minardière, 1982

André SUREDA (1872-1930) La Fontaine Gouache Vers 1900 Inv. 83.1.14 Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

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Eugène VIOLLET-LE-DUC (1814 - 1879) Pauline ou Alexandrine Suréda, au piano

Mine de plomb

Vers 1855

Inv.83.8.1

Don de Mme Geneviève Viollet-le-Duc, 1983

Pauline Suréda est l'épouse d'Alexandre-Mathieu Suréda, grand-père d'André. Architecte et Intendant à la cour de Ferdinand VII, puis architecte de la reine Marie-Christine en exil à Paris, il se rapproche d'Eugène Viollet-le-Duc, avec qui il collabore. Très proche de la famille, ce dernier est très ami de Pauline, appelée Alexandrine dans l'intimité, qu'il représente ici. Dès 1868, elle partage les voyages du grand architecte dans les Alpes, et l'entoure lors de ses derniers jours.

André SUREDA (1872-1930) Le port de Rotterdam Aquarelle 1895 Inv. 83.1.499

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

« La hantise d’autre chose et d’ailleurs me reprit. Dès cette époque, l’influence de Turner me décida à faire de longs séjours en Hollande et en Belgique. » André Suréda.

Les Pays-Bas, l’Angleterre et la Belgique sont les pays de prédilection de l’artiste au début de sa carrière. Suréda y expérimente des techniques, dont l’estampe, et les conceptions picturales locales. Sensible aux inspirations impressionnistes, il fait évoluer sa palette et selon un article de La Patrie « ses tableaux, […] conservent un charme évocateur, dans les Pays-Bas comme en Algérie, il se préoccupe de nous rendre l’atmosphère, de faire passer en notre âme l’impression de soleil, de

brume, de mouvements, de bruits, qu’il a ressentie, et cela sans artifice […] ».

André SUREDA (1872-1930) Paysage de Hollande Huile sur toile 1905 Inv.83.1.3

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

André SUREDA (1872-1930) La Cathédrale de Marseille Huile sur toile 1908 Inv. 2609 Don de l’association Blumenthal, 1968 « Est-ce vraiment Marseille que cette fantasmagorie d'or, que ce palais de topaze dressé sur la rive de quelque chimérique Bosphore ? » La revue des Beaux-arts, 1908

En 1908, Suréda expose la Cathédrale de Marseille au Salon des peintres orientalistes français alors qu'il revient de voyages en Afrique du Nord. Son art, comparé notamment à celui de Félix Ziem ou

André SUREDA (1872-1930) Cimetière El Kettar d’Alger (Mausolée de Sidi Abderrahmane) Gouache 1900-1902 Inv.83.1.14

Don de Mme de Valence de La Minardière,

1982

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d’Adolphe Monticelli évolue au contact de la lumière méridionale. « Les pierres et les coupoles, le ciel, le sol, les barques semblent faits d'une unique matière douée d'une vie obscure et instable, toute une évolution, prête à l'échange de ses atomes, aux interventions de ses apparences » (La Revue des Beaux-arts, 1908).

Suréda et les Salons : Une volonté constante de s’affirmer dans la modernité

L’étude des participations d’André Suréda aux Salons de peinture sur l’ensemble de sa carrière, à partir des catalogues officiels et de l’album dans lequel il a collationné les coupures de presse le concernant à partir de 1894 (complété par sa femme après son décès), permet en premier lieu de mieux saisir les intentions d’un artiste à la personnalité paradoxale. Son album atteste aussi l’intérêt immédiat que lui portèrent les critiques d’art, nous incitant d’autant plus à reconsidérer sa place. La diversité des voyages entrepris et des sujets exposés, dès ses débuts, confirme que Suréda a voulu se former en s’ouvrant au monde. Sans ménager sa peine, il a d’autre part exploré toutes les techniques de la peinture et s’il n’a guère organisé d’expositions personnelles, il s’est astreint à faire figurer ses créations dans quantité de grandes manifestations, en France, en Europe, en Afrique du Nord et même aux USA. Une activité débordante, qui prouve son désir de se faire reconnaître parmi ses pairs, alors qu’il répugna toujours à se mettre en avant pour vendre sa production. Curieusement, il s’est donc montré à la fois conscient de son talent, soucieux de le nourrir et de le développer, et réticent à le commercialiser. Reprenant les confidences de son épouse dans leur hommage posthume, les frères Tharaud ont souligné cette contradiction : « Sa conscience d’artiste était très haute, sans aucune vanité. Toute sa vie il a été un chercheur dédaigneux de toute louange et même de tout succès acquis. Chercheur n’est peut-être pas le mot juste. A mon avis c’est plutôt son instinct de peintre, sa fantaisie, qui l’on fait évoluer comme tout grand artiste. »1 Suréda fait son premier envoi au Salon des Artistes français, un portrait de sa sœur Marthe, dès 1894, alors qu’il n’a que vingt-deux ans et étudie encore aux Beaux-arts. Il envoie également une Matinée près de Pont-l’Abbé à Bordeaux, inaugurant ainsi une longue série de participations aux Salons des Sociétés des Amis des Arts de plusieurs villes françaises. En 1895, il accroche deux études portant sur la lumière, Matinée dans les Ardennes et Rotterdam au crépuscule. En 1896 ce sera une peinture d’inspiration religieuse, accompagnée d’aquarelles exécutées en Normandie et en Belgique. En 1897 viendront les Gorges du Tarn. En 1898, le jeune peintre qui avait déjà exposé en janvier 1897 dans son atelier de la rue de Douai, se juge prêt pour sa première exposition personnelle, organisée avec le Journal des Artistes dans la galerie du théâtre La Bodinière à Paris. Ses études de Bretagne, de Hollande et d’Espagne, toiles et aquarelles, sont très bien accueillies par la critique. Aux Artistes français, il présente uniquement des œuvres d’Espagne, inspirées par Palma, Grenade et Tolède. En 1898 également, Suréda effectue un premier voyage en Tunisie, et participe au cinquième Salon tunisien. Le musée Lambinet et la Bibliothèque municipale de Versailles conservent des croquis, dessins et aquarelles datant de ce séjour. Cette incursion suivant de deux ans un bref passage en Algérie pour le mariage de sa sœur, lui permet d’être reçu pour la première fois au Salon de la Société des Peintres orientalistes français à Paris, où il expose six vues de Tunis. Il en devient dès lors un membre fidèle et très attendu, surtout après son envoi de six œuvres d’Algérie dans le cadre de l’Exposition universelle internationale de Paris en 1900.

1 Lettre d’Alice Suréda aux Tharaud, 9 août 1948.

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Cette nouvelle corde à son arc ne l’empêche pas de présenter en 1898 aux Artistes français une série de peintures inspirées par l’Italie. Toutefois, il décide en 1902 de quitter ce Salon trop académique pour celui de la Nationale des Beaux-arts, une Société beaucoup plus libre, où l’on expose « côte à côte des œuvres qui vont de l’académisme le plus innocent à cet art contemporain qui n’est encore compris et admis que par une élite. »2 Suréda y présente Alger au crépuscule, exprimant par le choix de tonalités assourdies sa volonté de se différencier des toiles gorgées de soleil de ses confrères voyageurs. En 1903, il va plus loin et se place dans la plus totale modernité en participant à la création du Salon d’automne et à sa toute première session au Grand Palais des Champs Elysées. Il y démontre son savoir-faire avec des paysages et des sites de Hollande, et l’on trouve que « cela est encore revêtu du coloris chaud, lumineux, cher aux maîtres de l’école vénitienne ou espagnole. »3 Doté d’une bourse de voyage en 1904, il opte pour l’Italie. Là, c’est Venise qui le retient plus particulièrement, cette cité tournée vers l’Orient, d’où de grands peintres tels Gentile Bellini ont suivi dès la Renaissance diplomates et marchands, pour découvrir un monde d’images saisissantes. Toujours en 1903, en plus de Paris, Suréda expose à Bordeaux, Nantes et Bruxelles, villes qui reçurent à nouveau ses envois dans les années suivantes, de même que par la suite Lille, Nancy, Pau, Liège et même Nogent, cadre inattendu d’une Exposition coloniale en 1905, dans laquelle il figura avec six œuvres rapportées du Maghreb. La fameuse session du Salon d’automne de 1905, qui vit naître le terme de « cage aux fauves », lui permit d’exposer des Souvenirs de Venise et d’Alger aux côtés de futurs grands maîtres et d’attirer à nouveau favorablement l’attention sur lui.4 En 1906, pour la première fois, il consacrait entièrement à l’Algérie son envoi aux Orientalistes français, avec huit œuvres que L’Art et les Artistes apprécia en termes très laudateurs, mettant sur le même pied les peintures de Suréda et les écrits de Maupassant.5. Il se fit admettre la même année au sein de la Société des Peintres graveurs français, à laquelle il fit des envois jusqu’à la fin de sa carrière. Toujours en 1906, l’Exposition coloniale nationale de Marseille offrit sur plusieurs mois une grande visibilité internationale aux orientalistes présents. Suréda accrochait peintures et aquarelles inspirées par Alger, auxquelles on trouva « une réelle saveur et un pénétrant accent local ».6 Cette belle ville méridionale lui inspira des scènes de vie très colorées et une Cathédrale qui fit beaucoup parler en 1908 aux Orientalistes et à la Nationale, tandis que les Remparts d’Aigues-Mortes, lui fournirent le sujet d’une belle gravure acquise par l’Etat. En 1907, Suréda se rend à Londres, sur les traces de Turner. Au retour, il réserve ses peintures à la Nationale, ses aquarelles à la galerie Georges Petit et ses lithographies à Bruxelles. Un concert de louanges les accueille : « M. André Suréda compte parmi les meilleurs. […] de tous les jeunes artistes, l’un de ceux qui depuis sept ou huit ans ont donné l’effort le plus intelligemment persévérant. » 7 En mars 1907, il participe à la grande exposition d’art français contemporain qui se tient au Vieux Château de Strasbourg, avec cinq aquarelles de Bretagne. Le Journal d’Alsace relate : «… plusieurs des

2 L’Art décoratif, 1911, album de presse Suréda, sans autre référence.

3 Album de presse Suréda, ibid.

4 Plus tard, à l’Exposition internationale et universelle de Gand en 1913, il fut justement placé, pour son plus

grand plaisir, à côté de l’un de ces « Fauves », Manguin. 5 Maupassant, envoyé spécial en Algérie du journal le Gaulois en 1881. Suréda illustre son recueil Au Soleil en

1902 pour l’éditeur Ollendorf. 6 Le Sémaphore de Marseille, album de presse Suréda, sans autre référence.

7 Les Débats, 1907, ibid.

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artistes exposants avaient tenu à assister personnellement au vernissage : c’était le statuaire Rodin, les peintres Besnard, Cottet, Suréda, de Paris, et Prouvé de Nancy. »8 En 1908, Suréda décide de faire une exposition personnelle à Paris9 avec des œuvres aux techniques variées et à la gamme géographique étendue. Selon Art et Décoration, «Il a pris de l’assurance, de la solidité et de la sève, en changeant de palette et de climat. Le soleil lui a réussi. […] Ses effets orageux sur la Garonne, à Bordeaux, ses vues du port de Marseille en plein été, surtout deux ou trois études fleuries et éblouissantes d’Alger et de Bou-Saâda sont la preuve certaine d’un tempérament de coloriste qui a trouvé sa voie du côté de la lumière.»10 La même année, il participe pour la première fois au Salon des Artistes algériens et orientalistes d’Alger, créé en 1897. Déjà connu pour ses œuvres dédiées au pays, il est encore trop inconstant pour être accepté comme un des leurs par tous les protagonistes, mais il revient à la session de 1909, et franchit en 1910 un pas définitif en aménageant un atelier à Alger, en plus de celui de Paris. Jusqu’au début de la guerre, Suréda fait des allées et venues régulières pour exposer dans les deux capitales, les catalogues des Salons mentionnant désormais les deux adresses de l’artiste. L’année 1913 vit un véritable feu d’artifice tiré par Suréda sur les cimaises de toutes les grandes expositions de France, d’Algérie, d’Allemagne et de Belgique. Ses œuvres étaient le fruit d’une année passée à dessiner et à peindre frénétiquement en Algérie et au Maroc. Installé à Tlemcen auprès de sa mère lorsque la guerre éclata, mobilisé à Oran, il connut des problèmes de santé justifiant sa réforme, et ensuite, jusqu’en 1920, diverses difficultés matérielles expliquant son absence d’envois aux Salons auxquels il avait l’habitude d’exposer. Toutefois, il figura avec trois œuvres parmi les artistes de la France en guerre représentés dans l’Exposition internationale de San Francisco, en 1915. Il se manifesta avec une nouvelle détermination en 1921, en participant au très libre Salon des Indépendants installé au Grand Palais à Paris, ainsi qu’à l’exposition du Palais des Beaux-arts de Barcelone. Après avoir brillé dans la section Orientalistes de l’Exposition coloniale de Marseille en 1922, alors qu’il séjournait principalement au Maroc, il prit sa place en 1923 dans le premier Salon des Tuileries, création d’un groupement d’artistes résolument modernes. Associé à l’exceptionnelle Exposition internationale des Arts décoratifs de Paris en 1925, dans le cadre de la section algérienne à l’organisation de laquelle il collabora activement, Suréda put y faire valoir ses talents de décorateur. Ses lointains et ultimes voyages en Syrie et en Palestine, à partir de 1926, ne l’empêchèrent pas de faire figurer ses œuvres dans les divers Salons qu’il affectionnait, à Paris et à Bruxelles, comme à Alger et même à Casablanca où il fut invité à l’Exposition artistique triennale nord-africaine. Ainsi, jusqu’au bout de sa vie, André Suréda s’est-il soucié de faire valoir ses créations dans les manifestations les plus en vue du monde artistique.

Marion Vidal-Bué, historienne de l’art Auteur de la monographie André Suréda peintre orientaliste

8 Le Journal d’Alsace, ibid.

9 Galerie de l’Art contemporain rue Tronchet à Paris.

10 Art et Décoration, mars 1908, supplément p. 1.

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« Dans l’école orientaliste de ces temps, l’apport de Suréda est incontestablement un des plus originaux et des plus consciencieux. » Pierre de la Sizeraie, critique d’art, 1927, Minerve, Bulletin d’art et d’idées. Quand Suréda débute sa carrière, la peinture orientaliste a déjà acquis ses lettres de noblesse avec Delacroix, Descamps et Chassériau, œuvrant à l’évocation d’un Orient romantique rêvé qui inspire certainement Suréda dans sa jeunesse. Il évolue un temps à la manière du versaillais Pierre Huvelliez (1891-1959), qui nous livre une vision du Maroc évoquant l’architecture locale, où les hommes et femmes qui déambulent ont une présence diffuse. Toutefois, sa démarche se rapproche plus de celle d’un Georges Gasté (1869-1910) vivant parmi la population à Bou-Saâda quatre ans durant, tout comme le fameux Étienne Dinet, dans l’observation la plus fine des populations locales. Il se démarque pour autant de la photographie, et de la carte postale, qui servent alors des discours alors convenus ou orientés. Membre de la Société des orientalistes français et de la Société des orientalistes algérois, Suréda fait, à partir de 1899, de nombreux envois aux Salons qui y sont associés. Néanmoins, il ne se reconnaît dans aucune école, ni dans ce « milieu Orientaliste » qui n’est pas le sien, comme l’indique sa correspondance. Solitaire, Suréda côtoie néanmoins les artistes venus de métropole qui exposent à ses côtés, et se montre sensible à l’art de Maurice Denis, qui se rend en Algérie en 1921. Il fréquente la villa Abd-el-Tif, sorte de villa Médicis algérienne dont les artistes se font les chantres de « l’art déco » et trouvent un écho dans sa manière. Travailleur acharné, André Suréda semble avoir choisi de se remettre sans cesse en cause. Aquarelliste remarqué, il s’attache d’abord à saisir des effets de lumière changeante, et adopte très vite les techniques de l’estampe afin d’utiliser tous les effets du noir dans la transcription de l’atmosphère, tant au service du paysage que de la scène de genre. Pour cette dernière, il s’appuie sur d’innombrables croquis au fusain et à la mine de plomb. Il forme ainsi un répertoire de modèles saisis sur le vif, qui lui permettront d’aboutir, en atelier, à des études à la gouache où détails et repentirs abondent, relevés parfois au pastel ou au crayon comté. Conçues au plus près de la réalité, et exposées à part entière dans les salons, ces études permettent la création de compositions imaginaires à l’huile ou à la détrempe, fort éloignées de tout rendu photographique qu’il dénigre. Très marqué par l’empâtement et la couleur dans les années 1910, comparé alors à celui de Manet et de Zuolaga ou même du Greco, son art évoluera vers de grands aplats cernés de noir, et la recherche de la couleur pure qu’il applique à l’illustration, à la manière des miniatures persanes, mais aussi au grand décor, dans une veine toute japonisante et décorative dans les années 1920. Dans le même temps, Suréda sait adapter sa technique aux sujets graves et associer une palette assourdie à un art abouti de la simplification des formes, de manière qualifiée de « primitiviste » jusqu’en 1929.

André Suréda et la Casbah d’Alger

Comme beaucoup de peintres et d’écrivains de la période coloniale (1830-1962), André Suréda est fasciné par la Casbah d’Alger qui, quoique partiellement détruite par la conquête de la ville en 1830 et par l’installation des premiers colons, conserve encore, en ce début de XXe siècle, un certain charme fait d’authenticité et de « pittoresque ». C’est en effet que la Casbah d’Alger est devenu, au fil du temps colonial, un « personnage » à part entière comme le montre, par exemple, la production cinématographique du XXe siècle : du film de Julien Duvivier, Pépé le Moko (1937) à celui de Gillo Pontecorvo, La bataille d’Alger (1966). Portée par le commentaire off d’un policier algérois démêlant la « situation » singulière de la Casbah pour un collègue métropolitain interdit, la première scène de Pépé le Moko, traduit bien le mélange de sidération et de répulsion que celle-ci génère encore dans les années 1930 : « Vu à vol d’oiseau, le quartier d’Alger que l’on nomme la Casbah, profond comme une forêt, grouillant comme une fourmilière, est un vaste escalier dont

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chaque terrasse est une marche qui descend vers la mer. Entre ces marches, des ruelles tortueuses et sombres en forme de guet-apens, des ruelles qui se croisent, qui se chevauchent, qui s’enlacent, qui se désenlacent dans un fouillis de labyrinthe ; les unes étroites comme des couloirs, les autres voûtées comme des caves. De tous côtés, dans tous les sens, des escaliers, des montées abruptes comme des échelles, des descentes vers des gouffres sombres, des porches suintants envahis de vermines et d’humidité, des cafés obscurs bondés à toute heure, des rues désertes qu’habite le silence, des rues aux noms étranges…».

Cette « étrangeté » mystérieuse et déliquescente, on la retrouve aussi dans la série qu’André Suréda consacre vingt ans plus tôt, en 1910, à la Casbah d’Alger. Constituée de quatorze lithographies en noir et blanc – La Casbah mystérieuse, L’homme assassiné, La Maison close, Le Café maure, Le Cimetière, Aïcha et Zorah, Rue du Diable, Les Femmes au tombeau de Sidi Abderahmane, Le Charmeur de serpent, La Peur, Les Chats, La Mosquée et le pouilleux, Les Remparts démolis, la Rue qui monte – toutes d’une très grande beauté, celle-ci nous fait pénétrer dans le monde « réel », et non plus seulement fantasmatique, de la Casbah en nous initiant, au travers de ses lieux et de ses pratiques emblématiques et de ses catégories sociales les plus défavorisées (les pauvres, les saltimbanques, les prostituées…), à son « charme secret et inquiétant » : une Casbah d’Alger en black and white, terrain privilégié des contrastes et des contraires, qui renvoie donc autant à la lumière qu’à l’obscurité.

Cette idée que la Casbah est un lieu fascinant et dangereux, à nul autre pareil au Maghreb, a d’ailleurs été largement développé, préalablement, par la littérature orientaliste et/ou coloniale et ce dès le second XIXe siècle comme le montrent des ouvrages tels ceux d’Ernest Feydeau, Alger, 1862 ; de Pierre Loti, Les trois dames de la Kasbah, 1882 ; de Louis Bertrand, Nuits d’Alger [avec des lithographies d’André Suréda], 1929 ; de Lucienne Favre, Tout l'inconnu de la Casbah d'Alger, [avec des illustrations de Charles Brouty], 1933… Ce qui fait dire à cette dernière justement : « La Casbah d’Alger est un lieu atroce et magnifique ; rien de prudent, de tiède, de mesuré, de hâtif surtout ne saurait lui convenir […]. C’est un tertre mouvant dont les apparences successives prêtent à l’erreur, un labyrinthe ou facilement les morales s’égarent. L’ordure et la chaux blanche, le bien et le mal, l’ombre et la lumière et les infinies combinaisons bâtardes qu’ils forment ensemble ne cessent d’y brouiller le regard. C’est parfois un paradis et souvent un enfer, selon que vers le crépuscule on la domine d’une terrasse favorisée que balaie le vent du large et d’où le regard plonge sur l’ensemble des belvédères chargés de femmes grasses et multicolores, d’enfants joueurs ou que l’on parcoure les rues empuanties de toute l’ignominie des déjections humaines ».

Tous ces ouvrages ont cependant aussi en commun de faire une large place aux femmes d’Alger. Depuis le somptueux tableau d’Eugène Delacroix, Femmes d’Alger dans leur appartement (1834), celles-ci sont en effet devenues un motif récurrent tant de la littérature que de la peinture orientaliste(s) et/ou coloniale(s). Ainsi retrouve-t-on, dans l’œuvre d’André Suréda, force dessins, lithographies, toiles, représentant des femmes de la Casbah d’Alger à la sieste, dansant, sur les terrasses, dans les jardins, au cimetière, dans les rues… A commencer par les « filles de joie » – telles celles des rues Barberousse ou Kataroudjill situées dans la haute Casbah – qui travaillent en « magasins » ou dans les maisons closes et font des nuits d’Alger, comme le raconte Louis Bertrand dans son livre éponyme et comme le montre André Suréda dans ses illustrations de l’ouvrage, un lieu mythique de la fête nocturne. Racontant avec moult détails ses expériences avec les « petites femmes » de la Casbah d’Alger, Louis Bertrand clôture le chapitre qu’il consacre à la rue Barberousse en ces termes que n’auraient sans doute pas renié André Suréda : « Je confesse que ces spectacles n’allaient pas sans bien des laideurs et vulgarités, dont il fallait prendre son parti. Ce carnaval des races, des costumes, des idées, vous laissait, au passage, quelques éclaboussures. Quand je sortais - comme pour me purifier – je m’arrêtais, au bas de la rue, sur cette espèce de terrasse qui domine les démolitions de la vieille ville et d’où la vue s’étend jusqu’au port. C’était pour moi une halte délicieuse, une brusque immersion dans la poésie. A deux pas, dans ces ruelles tumultueuses, les vociférations, les rixes, des hoquets d’ivrognes. Ici le silence, la solitude, un ciel constellé, et, à mes pieds, la ville endormie. Les terrasses toutes blanches dévalant vers la mer, et,

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sur ces terrasses, tout près de moi, des gens qui dormaient, d’autres qui priaient, dressés dans les plis de leur burnous et qui s’écroulaient soudain dans une prosternation. Au loin, la rumeur sourde de la mer, le tremblement des vagues sous la lune, et, dans ce calme, la lueur tournante d’un phare qui, par intervalles, effleurait doucement les surfaces blanches des murs comme une grand aile lumineuse »

Christelle Taraud, professeur dans les programmes parisiens

de Columbia University et de New York University

Œuvres exposées salle 2 André SUREDA (1872 - 1930) Étude d’homme Crayon Ms Atlas 7 Bibliothèque municipale de Versailles André SUREDA (1872 - 1930) Danseuse vêtue de bleu

Gouache Vers 1914 Inv. 83.1.20 Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982 À l’instar d’Étienne Dinet et d’autres de ses contemporains, Suréda est fasciné par les cultures du Maghreb où la danse et la musique tiennent une grande place. L’artiste cherche à restituer avec le plus de justesse les mouvements de ses modèles, danseuses ou musiciens dans ses études, comme dans ses tableaux. Il a notamment représenté tous les membres d’un orchestre renommé de Tlemcen, celui du Cheikh Benchaâne ainsi que des hommes dans la rue jouant du bendir, un tambour de 40 cm de diamètre en moyenne.

Dans ce dessin, Suréda rend le dynamisme de la danseuse par celui de son trait. Ses différentes études de mains et de pieds, comme autant de repentirs visibles, révèlent son goût de la précision. L’artiste s’attache au moindre détail : position des bracelets, ampleur du sarouel porté alors par les Algéroises, coiffure retenue par un bandeau, maquillage sur le haut du nez.

André SUREDA (1872 - 1930) Vieux juifs Mine de plomb Inv. 2613 Don de l'association Blumenthal, 1968

« Telle de ses têtes de juifs s'apparente aux dessins des apôtres d'Albert Dürer. Telle autre de ses têtes de femme se rattacherait à des portraits de nos peintres français du XVIe siècle, tant il est vrai que des formules d'apparence révolutionnaire aboutissent souvent (…) à une sorte de classicisme nouveau » Louis Robin (directeur de la Compagnie française de tourisme, puis de l’Action Africaine, directeur du journal L’Atlantique et ami de Suréda).

André SUREDA (1872 - 1930) Femme arabe accroupie

Crayon gras

Inv.83.1.306

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

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André SUREDA (1872 - 1930) Femme d’Alger aux marguerites

Huile sur contreplaqué

Inv.83.1.4

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

André SUREDA (1872 - 1930) L’oasis avec deux femmes et un cavalier Gouache et fusain Vers 1916-1920 Inv.2598 Don de l’association Blumenthal, 1968

Cette étude prépare à l'huile conservée dans une collection privée, de taille relativement identique, qui était elle-même une variante à une œuvre présentée à l'exposition « Abd-el-Tif et ses amis », en janvier 1920. À partir de 1916, André Suréda s'intéresse de plus en plus au Maroc et à ses oasis. Il multiplie ses visions des palmeraies et y insère, aux côtés des femmes alanguies, l'image du cavalier des forteresses de l'Atlas. Il évolue dans sa manière, gardant toujours le plaisir des couleurs pures, mais rejetant les effets d'ombre pour des aplats purement décoratifs, à la manière d'un Maurice Denis.

André SUREDA (1872 - 1930) Pêchers en fleur

Gouache Inv. 83.1.24 Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982 André SUREDA (1872 - 1930) Berbère assise sur une terrasse (Atlas marocain)

Peinture à la détrempe

Années 1920

Inv.2612

Don de l’association Blumenthal, 1968

La posture du modèle, la vivacité des couleurs et l’importance de motifs floraux ajoutent à ce portrait un aspect nettement décoratif. Suréda se rapproche ici des Nabis par l’emploi des cernes noirs, la franchise des tons et le traitement, plus symbolique que naturaliste, de l’arrière-plan. Le costume en revanche, est rendu avec précision. La jeune femme, parée de bijoux, arbore une veste de brocart aux broderies dorées, caractéristique du costume de fête algérois. Le haïk blanc, qui déborde du support, instaure une proximité avec le personnage, accentuée par le cadrage serré.

André SUREDA (1872 - 1930) Porte arabe

Gouache

Inv. 83.1.336

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

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Après 1922, lorsqu’il s'installe à Marrakech, Suréda se dirige vers toujours plus de simplicité et de concentration dans son art. Les couleurs sont plus sourdes, et traduisent souvent, comme pour cette femme, « une sorte de fatalisme serein » (Marion Vidal-Bué, André Suréda, peintre orientaliste).

Pierre HUVELLIEZ (1891- 1959) Médina de Marrakech Aquarelle 1926 Inv.2746 Don de Mme Huvelliez, 1973

Pierre Huvelliez, né à Versailles en 1891, a été un aquarelliste reconnu en son temps. Il voyage à de nombreuses reprises au Maroc, mais aussi en Corse. Son œuvre, de facture classique, cherche à traduire les atmosphères ensoleillées des contrées qu'il traverse. Il est très impliqué dans la création du Salon de la Société versaillaise des artistes d'Ile-de-France auprès du graveur versaillais Raymond Brechenmacher.

Pierre HUVELLIEZ (1891- 1959) Le Maroc

Aquarelle

Inv.2747

Don de Mme Huvelliez, 1973

Georges GASTÉ (1869 - 1910) La rue de Paris à Bou-Saâda - Algérie Huile sur toile 1896 Don de M. et Mme Bérard, 2017

Né en 1869 à Paris, Georges Gasté entre à l’école des Beaux-arts en 1887, dans l’atelier du peintre académique Alexandre Cabanel. En 1892, lors d’un voyage au Maroc, il découvre la lumière du Sud. Dès lors, il ne reviendra plus que très rarement en France. A partir de 1894, sur les conseils de son ami le peintre Etienne Dinet, il s’installe pendant quatre ans à Bou Saâda, en Algérie. Fuyant une société coloniale dans laquelle il ne se reconnait pas, il peint et photographie la vie de tous les jours dans cette oasis aux portes du désert où séjourne à la même époque André Suréda.

Après avoir passé quatre années au Caire, Georges Gasté découvre l’Inde qui lui inspire de nombreux tableaux vibrants et sensibles. Il meurt à Madurai, en 1910.

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Bien loin des Orientalistes dits « de salon », son œuvre picturale et photographique affirme un regard d’auteur d’une surprenante modernité par une recherche incessante de l’émotion et de la vérité. En 1911 et 1913, deux rétrospectives au Grand Palais, à Paris, célèbrent son talent de coloriste et de portraitiste.

André SUREDA (1872 - 1930) La rue due diable (n°1)

Lithographie pour la série « La Casbah mystérieuse »

Vers 1910-1911

Inv. 83.3.4

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1983

Exposée en partie lors du Salon d'Automne à Alger en 1910, la série des 14 grandes lithographies intitulées La Casbah mystérieuse fait sensation au Salon des peintres orientalistes français de 1911. On y loue l'intensité du travail en noir « aux saveurs de velours » mêlé de bistre. Suréda souligne le facteur créatif de l'obscurité : « sauf le va-et-vient des cigarettes allumées, sauf les bracelets d'argent aux bras et aux pieds et les foulards pailletés d'or reflétant je ne sais quelle lumière invisible, tout est dans l'ombre ». Il créé ainsi « un poème tragique dont le souvenir hante longuement l'imagination. Un poème farouche où miroitent d'inquiétantes lueurs. […] Pour lui, une soupente devient le préau de l'enfer. C'est le privilège des grands visionnaires que de s'élever au-dessus de l'exact pour nous révéler le vrai », Camille Mauclair (critique d'art et critique littéraire).

André SUREDA (1872 - 1930) Marché aux porcs Eau-forte Vers 1907-1908 Inv.83.1.479 Don de Mme Valence de La Minardière, 1982

André SUREDA (1872 - 1930) Les cocotiers

Eau-forte et plaque de cuivre

Vers 1927

Inv.83.1.491 et 502² Don de Mme Valence de La Minardière, 1982

André SUREDA (1872 - 1930) Café maure

Lithographie pour la série « La Casbah mystérieuse »

Vers 1910 - 1911

Inv. 83.3.8

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1983

André Suréda rejoint la Société des artistes graveurs et lithographes dès 1903. Il se prête à l’eau-forte, à la pointe sèche, mais aussi à la lithographie, et utilise avec brio tous les effets de ces techniques. La Bibliothèque nationale de France conserve des tirages numérotés et datés qui montrent le succès de certaines compositions jusqu’à la veille de la mort de l'artiste.

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André SUREDA (1872 - 1930) Le Gros-Horloge à Rouen

Eau-forte et plaque de cuivre

Vers 1907-1908

Inv.83.1.482 et 5025 Don de Mme Valence de La Minardière, 1982

Cartes postales (années 1920 - 1930) Collection Christelle Taraud Dans les années 1920, la diffusion des cartes postales génère une vision stéréotypée et parfois orientée des populations maghrébines. Certaines ont d'ailleurs une visée clairement érotique lorsqu'il s'agit des femmes. André Suréda s'en détache largement, pour ne garder qu'une sensation de vérité et de poésie.

«Tout ce qu’il voyait et entendait était pour lui prétexte à la rêverie, qui l’éloignait souvent

très loin du point de départ qui les avait fait naître.» Jérôme et Jean Tharaud, André

Suréda, 1948.

Assoiffé de découvertes et toujours soucieux d’aller plus loin, André Suréda articule sa carrière autour du voyage. La plus grande partie de celle-ci se déroule d’abord en Algérie, depuis Alger jusqu’au Sud-saharien et le Sud-oranais. Il s’installe durablement à Tlemcen où il a un atelier. En 1922, Il se rend également au Maroc, à Tanger, Meknès, Rabat, Fès et Marrakech où il reste plusieurs mois, sans oublier la Tunisie et l’île de Djerba, objet d’un long séjour en 1925. Chaque pays lui apporte une révélation et lui permet de rendre un paysage dans sa singularité : falaises ocrées des alentours d’Oran, vieille ville et jardins de Tlemcen, austérité et aridité de l’Atlas au Maroc, luxuriance et paix de l’île de Djerba. En 1926, il réalise son dernier périple à Jérusalem et en Palestine, alors sous mandat britannique, et en Syrie (Alep, Homs, Baalbek Tripoli) sous mandat français, un voyage éreintant. La maladie l’empêche d’aller en Martinique, alors que la Société des peintres orientalistes français venait de couronner son travail en lui délivrant une dernière bourse de voyage. L’extension de l’Empire colonial français permet aux artistes de parcourir de nouveaux territoires et d’aller à la rencontre des peuples dits indigènes. Si l’Algérie fait alors partie intégrante du territoire national, la Tunisie (en 1881) puis le Maroc (en 1912) ont quant à eux le statut de protectorats, conçus à l’origine comme un régime d’administration indirecte. Lorsque Suréda arrive à Marrakech, le général Hubert Lyautey est chargé d’organiser le protectorat français au Maroc. S’il participe aux expositions coloniales de Marseille (1906 et 1922) et de Paris (1907), Suréda n’est pas pour autant un artiste « colonial ». En effet, il n’est pas enclin à représenter des événements sous un angle politique mais bien à peindre sur le motif des scènes authentiques, images d’un monde aux mœurs insolites à ses yeux. Son sens de l’observation et de la compréhension des peuples, aiguisés par le voyage, sont aussi sous-tendus par sa culture. Il se documente, et entre très vite en contact avec des maisons d’édition, qui voient en lui un reporter capable d’illustrer un texte sur le Sahara (Albert Fermé, Les Touaregs 1900, Ollendorf) ou le texte de Maupassant envoyé spécial en Algérie par le journal Le Gaulois en 1881 (Au Soleil, Ollendorf, 1900). Les descriptions de la vie nomade puis de la Casbah, réalisées à

André SUREDA (1872 - 1930) Grue battant des ailes Pointe sèche et plaque de cuivre Vers 1927 Inv.83.1.492 Don de Mme Valence de La Minardière, 1982

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l’encre noire, y sont d’une justesse remarquable. En 1929, il reviendra sur ce dernier thème avec l’illustration des Nuits d’Alger de Louis Bertrand. C’est aussi son talent de poète qui retient l’attention des éditeurs pour l’illustration des textes des frères Tharaud, qu’il rencontre par l’intermédiaire d’un mécène, et dont il est voisin à Versailles après son mariage. Marrakech ou les Seigneurs de l’Atlas (1924) lui permet de traduire l’authenticité d’un pays marqué par le contraste entre la fraîcheur de Marrakech et l’austérité des citadelles féodales. La fête arabe (1926) favorise la découverte de l’oasis et de sa pureté menacée alors que l’An prochain à Jérusalem (1929) constitue pour Suréda un moyen de renouer avec l’expression de la gravité des spiritualités. Ces éditions de luxe parues en peu d’exemplaires sur papier Japon, déjà fort recherchées en leur temps, présentent ainsi des chefs d’œuvre de la miniature contemporaine.

Œuvres exposées salle 3 André SUREDA (1872 - 1930) Vue de Tlemcen

Crayon gras

Vers 1913

Inv. 83.1.172

Don de Mme Valence de la Minardière, 1982

Suréda a une très forte attache à Tlemcen, située à 220 km au sud d’Oran et donc proche du Maroc.

Sa mère y possède une maison à laquelle l’artiste accole son atelier. Ville culturelle ancestrale,

Tlemcen conserve de nombreux vestiges architecturaux de son passé hispano-mauresque. Parmi de

très vieux monuments, elle se distingue par ses remparts dans le faubourg ouest de la ville, la

« Mansourah ». L’ancienne capitale du Maghreb central au XIVème siècle garde de son glorieux passé

quantité de surnoms : « La bien gardée de Dieu », « La perle du Maghreb », « La Grenade africaine »

ou encore « Une perle enchâssée dans un écrin de verdure ». Celle-ci est le cadre de nombreuses

œuvres de l’artiste, qui y observe les communautés musulmane et juive très lettrées, préparant ainsi

de grandes compositions.

André SUREDA (1872 - 1930) Rade d’Oran, Montagne Santa Cruz

Huile sur contreplaqué

Inv. 83.1.26

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

André SUREDA (1872 - 1930) Campement de caïds au Maroc

Détrempe sur carton

Vers 1920-1923

Inv. 83.1.8

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

André Suréda s'intéresse au Maroc à partir de 1916. Son mystère et son

authenticité, moins accessibles que l'Algérie, l'attirent de plus en plus.

Installé au Palais de la Bahia de Marrakech à partir de 1922, il

André SUREDA (1872-1930) Paysage marocain

Fusain et crayons de couleur

Inv. 2616

Don de l’association Blumenthal, 1968

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entreprend des voyages jusqu'à Fez et Meknès encore 1924. Présentée en 1923 à la Société

nationale des Beaux-arts, le Campement des Caïds, une grande huile sur toile (130cm x 97cm), dont

notre gouache dérive, eut un grand succès. Elle fut achetée par l'État et se trouve aujourd'hui dans

les collections du musée d'Orsay. Elle présente fidèlement l'atmosphère féodale du Maroc. Les

tentes caïdales s'étendent sous les remparts de la Kasbah de Télouet, où réside le Glaoui Si Madani.

Naïve dans sa facture, elle sera réutilisée pour l'illustration de Marrakech ou les Seigneurs de l'Atlas

des frères Tharaud en 1924.

André SUREDA (1872 - 1930)

Marché au Maroc

Crayon gras

Inv. 83.1.389

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

André SUREDA (1872-1930) Les dômes de la mosquée de Djerba (Mosquée des voyageurs)

Fusain

Vers 1925

Inv. 83.1.351

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

Toujours en quête de dépaysement, Suréda effectue en 1925

un voyage au sud-est de la Tunisie, sur l’île de Djerba, « grand

jardin entouré d’eau » aux charmes multiples. Cet

environnement idyllique inspire au peintre de belles œuvres

décoratives. « L’île aux sables d’or » se distingue également par

ses habitants, composés, du temps de Suréda, de 43 000

musulmans Kharidjites et de 5 000 Israélites.

Durant son séjour, Suréda croque les nombreuses mosquées à petites coupoles accolées sur le toit

qui parsèment l’île. Sa fascination pour l’architecture cultuelle se retrouve dans ce fusain de la

grande mosquée de Djerba dite « mosquée des voyageurs ». À Djerba, l’artiste délaisse les sujets

religieux ou les scènes représentant les femmes dans leur intérieur pour se concentrer sur la nature.

La mosquée s’insère en effet dans un paysage luxuriant mettant en valeur l’olivier, plusieurs fois

centenaire, au premier plan.

André SUREDA (1872-1930) Village tunisien, Djerba Fusain et mine de plomb Ms Atlas 7 Bibliothèque municipale de Versailles

André SUREDA (1872-1930) Syrie et Palestine

Crayons de couleur, fusain, sanguine

Ms Atlas 7

Bibliothèque municipale de Versailles

André SUREDA (1872-1930) Djerba Pastel

Vers 1925

Inv. 83.1.105

Don de Mme de Valence de La

Minardière, 1982

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André SUREDA (1872-1930) Jaffa

Gouache

1926-1929

Inv. 83.1.449

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

André SUREDA (1872-1930) Portrait du Maréchal Lyautey à sa table de travail

Fusain et sanguine

Vers 1920

Inv.2634

Don association Blumenthal, 1968

Hubert Lyautey (1854-1934) embrasse la carrière militaire qu’il va accomplir essentiellement hors de

la métropole, notamment en Indochine et à Madagascar. Le gouverneur général Jonnart, en Algérie,

lui confie la pacification du Sud-Oranais et de l’Oujda (1903-1907). Surnommé « Lyautey l’Africain »,

le général devient le premier résident général de France au Maroc, mettant à profit ses talents

d’administrateur. Soucieux du patrimoine local, il crée notamment le Service des Beaux-arts,

Antiquités et Monuments historiques. Ministre de la guerre en 1916, il rentre définitivement en

France, en 1925 et se charge d’organiser l’Exposition coloniale de 1931. Élu à l’Académie française, il

a laissé de nombreux écrits dont Vers le Maroc : lettres du Sud-Oranais : 1903-1907, paru à titre

posthume. André Suréda livre un portrait intimiste du militaire exécuté dans les années 1920, quand

ce dernier devient maréchal. Il a sans doute rencontré Lyautey, grand amateur d’art, par

l’intermédiaire d’un ami commun, Jean Tharaud, ancien officier aux opérations de pacification du

Maroc. Loin des portraits officiels en uniforme, le général, alors sexagénaire, est absorbé dans son

travail. Il ne revêt ni son képi ni son légendaire burnous noir. Le cadrage et la pose nous laissent à

penser que le dessin a été exécuté sur le vif.

André SUREDA (1872-1930) Mosquée d’Omar et son dôme, Jérusalem

Mine de plomb

1926

Ms Atlas 7

Bibliothèque municipale de Versailles

En mars 1926, André Suréda part pour un périple de 4 mois en Palestine et en Syrie afin d’illustrer

L'an prochain à Jérusalem. Il passe par Beyrouth, puis prend un paquebot pour Jaffa et Jérusalem où

il tombe malade, et reste hospitalisé chez les religieuses de Saint Vincent-de-Paul. La ville déjà fort

touristique lui déplait, et notamment la pompe qui règne au Saint-Sépulcre. Le commissariat anglais,

qui crée par ailleurs un foyer juif en Palestine, lui permet de rencontrer le Mufti de la Mosquée

d'Omar. Il poursuit avec Bethleem qui le remplit d'émotion, puis avec la Syrie : Alep, Antioche, Hana

et ses norias sur l'Oronte, Homs, les ruines de Palmyre et de Baalbek, à partir de Tripoli et enfin

Damas. Ces longs voyages sont éreintants, et lui font découvrir ces paysages « aux rochers bleus, à

l'aridité brûlée » lourdement marqués par les émeutes des Druzes que le Haut Commissariat français

en place tente de pacifier.

André SUREDA (1872-1930) Jérusalem

Eau-forte

1926

Inv. 83.1.4981

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

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François de HÉRAIN (1877 - 1962) Portrait de Jean Tharaud

Dessin aux trois crayons

1952

Inv. 2006.8.1

Don M. Alain Schmitz, 2002

Originaires de Versailles, infatigables voyageurs, Jean et Jérôme Tharaud entreprennent un travail

d’écriture à quatre mains. Ils s’intéressent à la vie des Berbères dans les montagnes du Sud marocain

lors d’un premier récit publié en 1918. En 1922, le chef d'entreprise et mécène Louis Meley met

André Suréda en contact avec les éditeurs du Cercle lyonnais qui préparent la publication de leur

second récit au Maroc, Marrakech et les Seigneurs de l'Atlas. Gravées par F.L. Schmied, les

illustrations qu'il propose évoquent à merveille les luttes incessantes entre Seigneurs, et l'épopée du

Glaoui, (pacha de Marrakech), jusqu'à sa mort et ses funérailles. Il multiplie les portraits, les

descriptions de citadelles, de chameaux dans les caravansérails, de jardins luxuriants et frais. Seuls

152 ouvrages de luxe sortiront. Les éditions Lapina renouvellent la collaboration de l'artiste avec les

Tharaud en 1926. Dédié à Charles Péguy, La fête arabe, qui sort en 400 exemplaires, décrit la perte

d'identité d'une petite oasis pervertie, déjà, par le tourisme. La simplicité des dessins, gravés par

Aubert, rappelle volontairement les miniatures persanes. Si Suréda ne semble pas épouser les idées

politiques des frères Tharaud, il entretient des relations suivies avec eux, notamment parce que son

domicile versaillais est voisin de leur hôtel particulier. Il accepte ainsi d'illustrer L'an prochain à

Jérusalem, un texte personnel des deux écrivains sur l'épopée sioniste. Il peut ainsi découvrir la

Palestine et la Syrie, tout en poursuivant sa manière austère et âpre. L'ouvrage recueillera un grand

succès au Salon d'automne de 1929, dans la section « Livres ».

«Pour tout individu, la beauté, la sérénité ou la mystique gomment les différences sociales et la pauvreté chez Suréda.» Marion Vidal-Bué, André Suréda, peintre Orientaliste, 2006. Le mythe d’un Orient rêvé est alimenté par la représentation des femmes : les odalisques, les scènes de bain ou de harem poussent à aborder le nu. Après 1880, la production photographique et les cartes postales diffusent cette vision fantasmée. Suréda ne sacrifie pas vraiment à cette tendance, plus soucieux d’étudier les moeurs d’une civilisation où les femmes sont séparées des hommes et portent le voile. Il trouve d’ailleurs difficilement des modèles, se heurtant parfois à l’hostilité des populations locales envers les artistes dans les lieux publics ou sacrés. Plus facile d’accès, la communauté juive lui réserve un bon accueil et se prête à de longues séances de pause. Ses portraits ont un aspect monumental et frappent par leur présence, à l’image de la Jeune fille berbère assise dont l’attitude relâchée contraste avec la franchise du regard. Suréda s’approche du reportage et de ce que le critique Gustave Khan qualifie d’« ethnographie du Maghreb ». Outre la richesse des costumes et des parures, il restitue la variété des cultures : Juifs, Chaouis (berbères d’Algérie), ou Ouled Nail, tribu connue pour ses danseuses et ses courtisanes. L’artiste s’attache à nous montrer femmes et enfants dans leur quotidien, rêvant, paressant, ou actives comme les servantes. Ses mauresques couchées évoquent sa vision d’un Orient poétique mais dépourvu de sensualité, conservant aux modèles leur part de mystère. Les hommes présentent en général des visages plus individualisés, même s’ils se prêtent à l’illustration de thèmes récurrents et typiques pour l’artiste : les aveugles, les mendiants, les joueurs

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de flûte ou encore les artisans. Sans doute personnellement sensible à l’expression de la foi, puisqu’il mentionne souvent des études de têtes de Christ ou de Jean-Baptiste, Suréda s’intéresse à la religiosité des peuples du Maghreb. S’il sollicite plus facilement la communauté juive, très implantée à Tlemcen mais aussi à Dedbou au Maroc, il fréquente aussi les medersas, notamment à Fez. Bien au-delà d’une simple description, il est surtout frappé par l’expression de la douleur : celle des mendiants assemblés au cimetière musulman El Kettar d’Alger (1912), celle des femmes au cimetière juif du Rab à Tlemcen (1913), celle des hommes lors de l’Enterrement d’un rabbin (1918). L’intensité dans la prière d’une communauté juive attachée à sa culture (Les Psaumes, 1914) équivaut à la force des scènes de transe des Aïssaouas à Meknès au Maroc (1913), pris de convulsions au rythme du tambour. Il retrouvera ce sentiment avec les Derviches tourneurs à Alep (1929), alors que la visite du Saint-Sépulcre le surprend à Jérusalem devant l’espace envahi par les communautés se disputant le chemin jusqu’au tombeau du Christ. Fils et petit-fils d’architecte, Suréda glisse enfin dans ses œuvres des détails architecturaux qui accrochent le regard : moucharabiehs garnissant loggias et balcons, colonnade sculptée, minaret, patio avec fontaine. Dans ses paysages ainsi que dans ses scènes de genre, où la nature entretient des liens très forts avec l’humain, comme au Palais de la Bahia à Marrakech, le sens de l’harmonie qui le fascine se retrouve encore. Les animaux introduisent aussi au rêve d’un Eden sans tache, où le sentiment de liberté domine, qu’il s’agisse d’animaux exotiques, mais aussi domestiques.

Œuvres exposées salle 4

«Les figures féminines de M. Suréda, à la fois barbares et enfantines, luxueuses, fardées, violentes et

nonchalantes à la fois, sont d’une observation parfaite et d’un relief vigoureux», Gustave Kahn

(critique d’art).

André SUREDA (1872-1930) Portrait de femme

Huile sur toile Années 1920 Inv.83.1.6 Don de Mme de Valence de la Minardière, 1982 André SUREDA (1872-1930) Jeune fille berbère assise Fusain lavis et crayon de couleur Vers 1920 Inv.2611 Don de l’association Blumenthal, 1968

André SUREDA (1872-1930) Mauresque couchée près d’un bassin et perroquet bleu Gouache Inv.2617 Don de l’association Blumenthal, 1968

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André SUREDA (1872-1930) Femme mauresque sur le dos, avec études de visages

Gouache

Vers 1910-1911

Inv. 2622

Don de l’association Blumenthal, 1968

Étude reprise pour les deux tableaux Femmes mauresques faisant la sieste (collection privée et

localisation inconnue) exposés au Salon de la société nationale des Beaux-arts et au Salon des

artistes algériens en 1911, puis au Salon des peintres orientalistes français de 1913.

André SUREDA (1872-1930) Fillette d’Alger appuyée sur un balcon

Étude pour Femmes mauresques regardant la fête

Gouache

Vers 1911-1912

Inv. 2626

Don de l’association Blumenthal, 1968

Étude reprise pour Femmes mauresques regardant la fête, (perdu) tableau présenté au Salon de la

société nationale des Beaux-arts et au Salon des artistes algériens de 1912, puis au Salon des peintres

orientalistes français en 1913. Une étude de composition générale est conservée au Musée Rolin

d’Autun.

André SUREDA (1872-1930) Juive assise

Détrempe

Inv. 2614

Don de l’association Blumenthal, 1968

André SUREDA (1872-1930) Deux derviches musiciens Crayon 1926 Inv.83.1.153 Don de Mme de Valence de la Minardière, 1982 En 1926, le médecin-chef qui accueille Suréda à Alep le présente au

heikh de derviches tourneurs chassés hors de Turquie après l'installation du régime laïc de Mustapha

Kemal. Il est fasciné, comme toujours, devant ces manifestations de mysticisme : « après avoir rejeté

le manteau noir ils ont tous des robes blanches ou rose serrées à la taille et après les salutations la

danse commence ; on n'entend aucun bruit sauf la musique. Ils lèvent les bras inclinent la tête en

extase (...) Tout était or sur or, avec un peu de rose, et tous les capuchons pointus noirs » écrit-il à sa

femme (lettre citée par Marion Vidal-Bué). Ces études préparent aux deux tableaux présentés au

Salon d’automne à Paris en 1923, dont l’un est actuellement conservé au Musée Rolin d’Autun

(Derviches turcs tournant, huile sur toile, 130 x 81cm).

André SUREDA (1872-1930) Derviches dansant Crayon gras Inv. 83.1.169 Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

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André SUREDA (1872-1930) Portrait d’Aïssaoua marocain Gouache 1913-1920

Inv. 83.1.22

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

André SUREDA (1872-1930) Arabe vu de profil

Étude pour la Scène de fanatisme des Aïssaouas

Crayons de couleur

1913-1920

Inv.83.1.102

Don de Mme de Valence de la Minardière, 1982

Organisés en confrérie, les Aïssaouas vouent un culte au saint

patron de Meknès, Sidi Mhammed Ben Aïssa (1465- 1526), dont le

mausolée s’élève au centre d’un cimetière de la ville. À la veille du

Mouloud, fête qui commémore la naissance du prophète

Mohamed, les Aïssaouas du Maroc, mais aussi d’Algérie, de

Tunisie et de Libye, se rassemblent autour du mausolée du cheikh

et organisent de longues nuits de musique et des danses

processionnaires.

À Meknès, André Suréda assiste à un de ces jours de fête, témoin de la « hadra », pratique collective

de la transe, que l’on retrouve dans les courants soufis. Il en tire deux toiles importantes : une Scène

de fanatisme des Aïssaouas (Meknès, Maroc), qui a rencontré un grand succès au Salon de la Société

nationale des Beaux-arts en 1913, et Les fanatiques, exposée au Salon d’automne de Paris en 1920.

Le Musée Lambinet conserve nombre d’études de Khouans, les confrères à la mystique convulsive et

à l’aspect quelque peu effrayant. Dans l’Action Française, le critique J. d’Aoust se montre

impressionné : « […] Le Fanatisme nous montre une hallucinante séance d’Aïssaouas, toute pleine de

sauvagerie et de bestialité ».

André SUREDA (1872-1930)

Étude pour L’enterrement d’un rabbin à Fez

Pastel et fusain

Vers 1920

Inv. 83.1.47

Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982

Installée dès l'Antiquité en Afrique du Nord, la communauté juive s'agrandit avec les conquêtes

arabes, qui impliquèrent des flux commerciaux intenses. Nourrie et élargie au gré de ses contacts

avec l'Andalousie maure, elle s'organise autour de grands centres au Moyen-âge : Tlemcen en

Algérie, Dedbou au Maroc. Persécutée ou contrôlée, la communauté perpétue ses valeurs et ses

coutumes, et porte un costume règlementé, mais différencié en Algérie et au Maroc. Suréda sait

aussi bien saisir leur ardente spiritualité, que leur détresse et leur gravité. L'Enterrement d'un rabbin

(présenté au Salon de 1920 et conservé actuellement au Dépôt de la Ville de Paris à Ivry-sur-Seine),

André SUREDA (1872-1930) Le Fanatique

Fusain

Inv.83.1.27

Don de Mme de Valence de la Minardière, 1982

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de très grande dimension (133 x 303cm) constitue ainsi l'un des sommets remarqués d'un art de la

concentration.

André SUREDA (1872-1930) Rabbin en prière, Maroc Gouache Vers 1914 Inv. 83.1.19 Don de Mme de Valence de La Minardière, 1982 Étude reprise pour Les Psaumes, tableau présenté au Salon d’automne à Alger puis au Salon de la société nationale des Beaux-arts à Paris en 1914, conservé actuellement au Musée Zabana d’Oran. André SUREDA (1872-1930) Juifs à la synagogue (Maroc) Huile sur carton Vers 1921 Inv.83.1.25 Don de Mme de Valence de la Minardière, 1982 Étude pour La Grande Prière, tableau présenté à l’exposition de la Société nationale des Beaux-arts en 1921, et conservé actuellement au Musée Zabana d’Oran. André SUREDA (1872-1930) Intérieur d’une synagogue, Djerba Fusain et aquarelle Vers 1921 Ms Atlas 7 Bibliothèque municipale de Versailles André SUREDA (1872-1930) Les étudiants de Marrakech à la medersa

Gouache

1924

Inv. 83.1.63

Don de Mme de Valence de la Minardière, 1982

En mai-juin 1924, André Suréda présente au 2ème Salon International du « Groupe Vouloir » à

Bruxelles, le tableau dont le musée Lambinet présente ici une version à la gouache. Située à

Marrakech, cette école dispense principalement des cours de théologie. Par un jeu audacieux sur la

perspective, Suréda met en scène les étudiants penchés sur leur Coran, autour du bassin d’ablutions

de la cour intérieure, dans lequel se reflète l’architecture arabo-andalouse de la médersa Ben

Youssef.

André SUREDA (1872-1930) École islamique en Afrique du Nord Crayon gras 1913 Inv.83.1.189 Don de Mme de Valence de la Minardière, 1982

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Dans le journal l’Étoile belge, le tableau est ainsi commenté : « M. André Suréda, spécialiste des

sujets orientaux, a rarement été mieux inspiré. Les étudiants de Marrakech à la médersa est un

tableau charmant, de la mise en page la plus originale ».

André SUREDA (1872-1930) Intérieur de mosquée Fusain et pastel Inv.83.1.117 Don de Mme de Valence de la Minardière, 1982 André SUREDA (1872-1930) Fête des Rameaux à Jérusalem Lavis 1926 Inv.83.1.402 Don de Mme de Valence de la Minardière, 1982 André SUREDA (1872-1930) Scène religieuse Feuille de croquis aquarellé Ms Atlas 7 Bibliothèque municipale de Versailles André SUREDA (1872-1930) Portrait du Glaoui el-Hadj-Thami Pastel et fusain Vers 1922-1924 Inv.2597 Don de l’association Blumenthal, 1968 Issu de l'importante famille des Glaoua, de la région du Haut Atlas de Marrakech, Thami Glaoui est

nommé pacha de Marrakech en 1912, et participe à la pacification du Maroc pour le compte du

protectorat français. À la mort de Si Madani son frère aîné, en 1918, il est récompensé par Lyautey

qui le nomme seul héritier de l’Empire Glaoui. Leur Kasbah de Telouet contrôlait le chemin des

caravanes entre Fez et le Soudan. Comme le banquier Ischoua Corcos, son pourvoyeur, le Glaoui a

fait l'objet de superbes portraits (dont celui conservé aujourd'hui au Musée national d'art moderne

de Paris), qui mettent en valeur un sentiment de grande noblesse. Ces grands formats sont repris

pour l'illustration de Marrakech ou les Seigneurs de l'Atlas en 1924.

André SUREDA (1872-1930) Le lavement des pieds, le vendredi Saint, Culte arménien à Jérusalem Lavis Vers 1926 Inv.2610 Don de l’association Blumenthal, 1968

André SUREDA (1872-1930) Intérieur du Saint-Sépulcre, Jérusalem Mine de plomb 1926 Ms Atlas 7 Bibliothèque municipale de Versailles

André SUREDA (1872-1930) Le banquier Ischoua Corcos, juif de Marrakech Fusain et gouache Vers 1922-1924 Inv.2620 Don de l’association Blumenthal, 1968

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André SUREDA (1872-1930) Jardin à Marrakech Pastel et fusain Années 1920 Inv.2600 Don de l’association Blumenthal, 1968 Dans le monde arabe, les jardins renvoient de façon inévitable à Babylone, à l’Alhambra ou encore aux lieux secrets du Bagdad des Mille et une nuits et évoquent un espace clos et paisible, parfumé et plaisant. Suréda ne s’y trompe pas en représentant ce qui marque l’identité paysagère et culturelle des villes qu’il parcourt. S’ajoute une dimension mystique, puisque selon l’érudit Georges Marçais, enseignant à Tlemcen, la place du jardin dans le monde musulman : « c’est le séjour des Bienheureux, tel que le Coran le promet ». Lors de ses séjours à Alger, Suréda a d’ailleurs pour habitude de passer de longues heures au jardin d’Essai du Hamma, un jardin d’acclimatation de 58 hectares considéré comme l’un des plus importants au monde. Parmi la végétation du parc, l’artiste se repose entre deux croquis, en dégustant des oranges.

André SUREDA (1872-1930) Jardin aux arbres en fleur, Marrakech Gouache et fusain Années 1920 Inv.2604 Don de l’association Blumenthal, 1968 André SUREDA (1872-1930) Jardin et maison à la porte bleue Gouache Vers 1924 Inv.83.1.113 Don de Mme de la Valence de la Minardière, 1982 André SUREDA (1872-1930) Cour du Palais du Bardo, Alger Mine de plomb et crayons de couleur Inv.83.1.334 Don de Mme de la Valence de la Minardière, 1982 Bibliographie indicative Marion Vidal-Bué, André Suréda, peintre orientaliste, Les éditions de l’Amateur, Paris 2006 André Suréda, dessins estampes illustrations, sous la direction de Catherine Gendre, Versailles, 1983 Victor Barrucand, l’Algérie et les peintres orientalistes, Grenoble et Paris, 1930 Pierre de la Sizeraie, « André Suréda, peintre d’Orient », Minerve, Oran, septembre 1927 Jean et Jérôme Tharaud, André Suréda, Paris, 1948 Gustave Vuillemot, Centenaire d’André Suréda, Musée Rolin, Autun, 1972

André SUREDA (1872-1930) Patio à Marrakech Gouache et fusain Années 1920 Inv.2605 Don de l’association Blumenthal, 1968

André SUREDA (1872-1930) Cour du Palais du Bardo, Alger Mine de plomb et crayons de couleur Vers 1924 Inv.83.1.116 Don de Mme de la Valence de la Minardière, 1982

André SUREDA (1872-1930) Paysage aux cactus Pastel Inv.83.1.110 Don de Mme de la Valence de la Minardière, 1982

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Ville de Versailles François de Mazières, député-maire de Versailles

Emmanuelle de Crépy, maire-adjoint délégué à la Culture, à la Concertation et aux Conseils de quartier

Direction des Affaires culturelles

Direction : Jean-Marie Guinebert Action culturelle : Delphine Malvaldi

Administration : Hélène Pérignon Avec la collaboration de Cécile Espine, Sylvie Graton

et Luca Ramacciotti

Musée Lambinet Coordination scientifique : Marion Schaack-Millet

Service des publics : Anaïs Laborde Régie des œuvres : Virginie Bergeret, Alice Gamblin

Administration : Patricia Pierrard Assistance technique, montage : Clément-Dominique Calinghee,

Cyrille Collot Accueil et sécurité : Lisa Martin-Anglade, Nathalie Arnaudon,

Marie-Thérèse Beudy, Clément-Dominique Calinghee, Cyrille Collot, Eléonore Lacau, Jean-Benjamin Maillot, Pascal Vasselle

Stagiaires : Florentine Galopin, Olivia Quétel

Direction de la communication Direction : Guillaume Lebigre

Responsable Presse : Frédérique Meyer Graphisme : Delphine Joly

Conception de l’exposition, scénographie

Alice Gamblin, Anaïs Laborde, Marion Schaack-Millet

Prêteurs Bibliothèque municipale de Versailles

Christelle Taraud

Contributeurs de la brochure Marion Vidal-Bué, historienne de l’art

Christelle Taraud, professeur dans les programmes parisiens

de Columbia University et de New York University

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Informations pratiques

Ouvert tous les jours sauf le vendredi

Pour les individuels, de 14h à 18h

Pour les groupes uniquement sur réservation, le matin de 9h30 à 11h30 et de 14h à 18h

[email protected]