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8 OptionBio | vendredi 29 novembre 2013 | n° 499 actualités | santé publique Fibromyalgie Fibromyalgie pour les adultes pour les adultes : ce n’est pas que p : ce n’est pas que p vaccinations Liberté vaccinale : oui mais… Des parlementaires posent souvent des questions sur les vaccinations, allant même contester l’obligation par la loi de certains vaccins, qui remettrait en cause le libre arbitre des individus. Il existe ici un cas particulier : le vaccin DT-polio. C’est la question posée par Patricia Schillinger, sénatrice, au ministère de la Santé sur le thème de la liberté vaccinale. À savoir : le vac- cin DT-polio est obligatoire mais celui-ci a été retiré du marché en 2008. Pour la primovaccination, les patients doivent utiliser un vaccin contre la diphtérie, le téta- nos et la poliomyélite qui intègre aussi les vaccins coqueluche et méningite recommandée mais non-obligatoire. Or le Code de la santé publique stipule qu’aucun acte médical ni traitement ne peut être pratiqué sans consentement du patient. Quelle solution pour les personnes refusant le vaccin DT- polio-coqueluche-méningite au nom de la liberté vaccinale ? Notre calendrier vaccinal publie les recommandations vaccinales, dit le ministère de la Santé, sur avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Les obligations (peu nombreuses) concernent des maladies graves. Le vaccin est un médicament, si des contre-indica- tions existent, c’est au professionnel vaccinateur qu’il revient, avec les parents ou avec le patient, d’appré- cier le rapport bénéfice/risque du vaccin et d’informer. Des alterna- tives existent pour les parents qui ne souhaiteraient vacciner leurs enfants qu’avec les vaccins obliga- toires, soit en primovaccination avec 2 vaccins injectés simultanément en deux sites différents, soit pour les rappels avec le vaccin trivalent disponible. Avec l’exemple de la situation épidémique de rougeole (18 000 cas en 2011), l’accueil en crèche des jeunes enfants volon- tairement non vaccinés présente un risque de contamination des nour- rissons, trop jeunes pour être vac- cinés, alors même que l’on connaît la gravité de la méningite rougeo- leuse chez eux. La protection de la collectivité, notamment en situation d’accueil de jeunes enfants, reste un enjeu de santé publique essen- tiel. Il faut rappeler que ce geste de prévention a permis de sauver des millions de vies en participant à l’éradication de certaines maladies infectieuses. | Y.-M. D. éducation sanitaire SOS diabète à Mayotte Ils sont loin de la métropole, pourtant ils connaissent des problèmes sérieux de santé publique, il ne faudrait pas les oublier : ce sont les départements d’outre- mer, notamment Mayotte. Leurs problèmes? Un taux particulièrement élevé d’obésité et de diabète. L’avertissement a été lancé au Sénat par un parlementaire de ces terres lointaines de la République, Hani Mohamed Soilihi. Ainsi, rappelle-t-il, la première grande étude épidémio- logique dans la population à Mayotte a été lancée en 2008 afin d’estimer la prévalence du diabète et des fac- teurs de risques cardiovasculaires. Résultat : 35 % des hommes et 32 % des femmes étaient en surpoids et l’obésité touchait 17 % des hommes et 47 % des femmes, tandis que la prévalence du diabète était de 10,5 % contre 4,9 % en métropole. Chez les plus de 30 ans, une personne sur 10 était à risque, mais une personne sur 5 chez les plus de 60 ans. Et plus d’une personne sur 2 s’ignorait diabétique ! Si la sédentarité explique en partie ce problème épidémiologique, ces données s’expliquent aussi large- ment par le manque d’information de la population [éducation sanitaire] et aussi, révèle le parlementaire, parce que les produits alimentaires de consommation courante disponibles outre-mer ont une teneur en sucres supérieure à celle des produits de mêmes marques proposés en France hexagonale. Il y a bien eu une tentative de corriger cette anomalie. Victorin Lurel, ministre de l’Outre-mer, alors qu’il était député de Guadeloupe, avait introduit une proposition de loi tendant à interdire la différence de taux de sucres dans la composition des produits alimentaires manufacturés vendus en outre-mer et celle des mêmes produits vendus en métropole. Malheureusement, cette proposition de loi devait être refusée par l’Assem- blée nationale en octobre 2011. Elle avait pourtant l’intérêt, dit M. Soilihi, d’alerter les pouvoirs publics sur la responsabilité de l’industrie agro- alimentaire [mais en l’absence d’éducation sanitaire-NDLR]. C’est pourquoi le parlementaire souhaite que la France s’engage dans des campagnes de dépistage et de pré- vention de l’obésité et du diabète dans les départements d’outre-mer. | Y.-M. D. © BLACK CAT © ANTHONYCZ

Liberté vaccinale : oui mais…

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8 OptionBio | vendredi 29 novembre 2013 | n° 499

actualités | santé publique

FibromyalgieFibromyalgie pour les adultespour les adultes: ce n’est pas que p: ce n’est pas que pFib l i l d l’

vaccinations

Liberté vaccinale : oui mais…

Des parlementaires posent

souvent des questions sur

les vaccinations, allant même

contester l’obligation par la loi de

certains vaccins, qui remettrait

en cause le libre arbitre des

individus. Il existe ici un cas

particulier : le vaccin DT-polio.

C’est la question posée par Patricia Schillinger, sénatrice, au ministère de la Santé sur le thème de la liberté vaccinale. À savoir : le vac-cin DT-polio est obligatoire mais celui-ci a été retiré du marché en 2008. Pour la primovaccination, les patients doivent utiliser un

vaccin contre la diphtérie, le téta-nos et la poliomyélite qui intègre aussi les vaccins coqueluche et méningite recommandée mais non-obligatoire. Or le Code de la santé publique stipule qu’aucun acte médical ni traitement ne peut être pratiqué sans consentement du patient. Quelle solution pour les personnes refusant le vaccin DT-polio-coqueluche-méningite au nom de la liberté vaccinale ?Notre calendrier vaccinal publie les recommandations vaccinales, dit le ministère de la Santé, sur avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Les obligations

(peu nombreuses) concernent des maladies graves. Le vaccin est un médicament, si des contre-indica-tions existent, c’est au professionnel vaccinateur qu’il revient, avec les parents ou avec le patient, d’appré-cier le rapport bénéfice/risque du vaccin et d’informer. Des alterna-tives existent pour les parents qui ne souhaiteraient vacciner leurs enfants qu’avec les vaccins obliga-toires, soit en primovaccination avec 2 vaccins injectés simultanément en deux sites différents, soit pour les rappels avec le vaccin trivalent disponible. Avec l’exemple de la situation épidémique de rougeole

(18 000 cas en 2011), l’accueil en crèche des jeunes enfants volon-tairement non vaccinés présente un risque de contamination des nour-rissons, trop jeunes pour être vac-cinés, alors même que l’on connaît la gravité de la méningite rougeo-leuse chez eux. La protection de la collectivité, notamment en situation d’accueil de jeunes enfants, reste un enjeu de santé publique essen-tiel. Il faut rappeler que ce geste de prévention a permis de sauver des millions de vies en participant à l’éradication de certaines maladies infectieuses. |

Y.-M. D.

éducation sanitaire

SOS diabète à Mayotte

Ils sont loin de la métropole, pourtant

ils connaissent des problèmes

sérieux de santé publique, il

ne faudrait pas les oublier : ce

sont les départements d’outre-

mer, notamment Mayotte. Leurs

problèmes ? Un taux particulièrement

élevé d’obésité et de diabète.

L’avertissement a été lancé au Sénat par un parlementaire de ces terres lointaines de la République, Hani Mohamed Soilihi. Ainsi, rappelle-t-il, la première grande étude épidémio-logique dans la population à Mayotte a été lancée en 2008 afin d’estimer

la prévalence du diabète et des fac-teurs de risques cardiovasculaires. Résultat : 35 % des hommes et 32 % des femmes étaient en surpoids et l’obésité touchait 17 % des hommes et 47 % des femmes, tandis que la prévalence du diabète était de 10,5 % contre 4,9 % en métropole. Chez les plus de 30 ans, une personne sur 10 était à risque, mais une personne sur 5 chez les plus de 60 ans. Et plus d’une personne sur 2 s’ignorait diabétique !Si la sédentarité explique en partie ce problème épidémiologique, ces données s’expliquent aussi large-ment par le manque d’information de

la population [éducation sanitaire] et aussi, révèle le parlementaire, parce que les produits alimentaires de consommation courante disponibles outre-mer ont une teneur en sucres supérieure à celle des produits de mêmes marques proposés en France hexagonale.Il y a bien eu une tentative de corriger cette anomalie. Victorin Lurel, ministre de l’Outre-mer, alors qu’il était député de Guadeloupe, avait introduit une proposition de loi tendant à interdire la différence de taux de sucres dans la composition des produits alimentaires manufacturés vendus en outre-mer et

celle des mêmes produits vendus en métropole.Malheureusement, cette proposition de loi devait être refusée par l’Assem-blée nationale en octobre 2011. Elle avait pourtant l’intérêt, dit M. Soilihi, d’alerter les pouvoirs publics sur la responsabilité de l’industrie agro- alimentaire [mais en l’absence d’éducation sanitaire-NDLR]. C’est pourquoi le parlementaire souhaite que la France s’engage dans des campagnes de dépistage et de pré-vention de l’obésité et du diabète dans les départements d’outre-mer. |

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