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8/4/2019 Lich Su Vuong Quoc Dang Ngoai- De Rhodes
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AV ROY.
wfe^foeC'EST vnecoustu-
'^^^S^&me receuë
parmyles
mwm^wêm
peUpiesde la Nation
Tunquinoiíè ( dequi i'ay entrepris
depublier
les habitudes & les
moeurs ) d offrir tous les ans à leur
Roy vn présent des fruicts nouue-
aux de lasaifon,qu
ils ont recueillis
de laterre;pour luy témoigner par
cet effet de leur reconnoissance,
c'est fous ía
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E P 1 S T R £.
non seulement des biensque
la
Fortune a vouluqu'ils eussent,.
mais encore des preíèns qu'ils ont
receus des libéralisez communes
de la Nature .Et i'aymoins de sujet
demediípeníer
del'obligation,
à
laquelletoute sorte de droicìs,&:de .
deuoirs me condamnent, depré-
senter à vostre Majesté Vn truie!
nouueau de cette rriesme terre ; ie
veux dire la nouuelle Histoire de
ces Pais reculez dans les derniers
confins dumonde,qui
commece à
paroistreen France, & à luy faire
connoistre les moeurs & lesquali-
tezdespeuples,
dont àpeine
elle
auoit
appris
le nom.I'ay
créu meí-
me n'estre desauoùé de ceux
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£ P ISTR £.
laFoy,íl
ie me déclaroisd'apporter
à leur nom,&de leurpart
à Vostre
Majesté ce preíènt nouueau,com-
mevniustehommage qu'ils
ren-
dent aupremier Roy Chrestien,&;
au Fils Aisne de,l'Eglise ; dans le
sein delaquelle
ils tiennent tousà
gloireS: à
grandheur d'estre en-
t.rèz,&de se dire ses enfans.Apres
cela, Si R E , ie me fuis voulu flatter
d'elperáce quecet
Ouurage(quel-
que petit quil loit) neseroit
point
désagréableà V. Ma
jesté.quandce
ne leroitque parce qu'il
est nou-
ueau ; La nouueauté estant celle
qui prestedes
grâcesaux Soleils
nai{Tans,auxfleurs
priritannieres,à
la t d íïê des f
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JE P I S TR E.
de la Nature,ou de s Art ; &qui
fe-
ra auílì ( commei'espere ) agréer
à
V. Majesté cette nouuelle Histoi-
re ; enlaquelle
non feulement est
décrit lestâttemporel
duRoyau-
me deTunquin que
tant de Ter-
res , & de Mersséparent
des con-
noiíïànces de la France ; mais en-
core l'estatspirituel
del'Eglise
nai£
íànteque
les tràuaux des ouuriers
de noltreCompagnie y ont esta-
blie , composée aujourd'huyde
plusde deux cents mille Chrestiés,
qui âpres auoir renoncé à la vanité
de leursíuperstitions,íeruent
Dieu
fidèlement, Sc l'adorent en vérité
au milieu d'vne Nationqui depuis
cinqmille ans n'auoit reconnu
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E P ISTR E.
C'est aussi ( comme ie me le suis fi-
guré ) cequi
seruirad'agréable
en-
tretien à la pieté de Vostre Maje-
sté, quandelle
yverra fî notable-
mentaggrandy
leRoyaume
des
coeurs, quele Sauueur s'est ac-
quis parle mérite de son
sang;
éí son saincì:Euangile
entrer
tous les jours enpossession
des
terresneuues, que
le Soleil en íè
leuant, ÔC en se couchantluy
dé-
couure.
Ieprie Dieu, qui pourasseurer
la France de son amour, a donné
Vostre Majesté à l'ardeur de ses
voeux, qu'ilfaíîè de l'Orient de
vostreRegne,vn Midy,ôc
vnplein
jour del i
ôC dei
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ET ISTR F.
&qu'achetiant l'ouurage
de ía fa-
neurqu'il
a commencé, il nous
laisse á faire plus de remerciemens,
que devoeuxàfaProuidence.
De VostreMajesté,
Tres-humble, tres-obeïsiant, òc
tres-fídellesujet ôeseruiteur,
ALEXANDRE DE RHODES,
de laCompagnie
de IESVS.
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sADVIS AV LEC<ÏEV^
Pfj|||Ìlf E qui a este dit cn
gêneraides nouueautez
|[^^m ( qu'il est d'elles comine desEstrangers) gui
ll^IPlIàsont ordinairement plusadmirez , que fa-
uoriíez *,se dira peut-estre de cette Histoire, que Tay
rcccuc Latine du R. P. Alexandre De Rhodes •, à la-
quelle il est à craindre que plusieurs refusent la faueur
de leur approbation , pour estre les choses qui y font
rapportées, &c nouuellcs &c estrangercs. Veu mesme
qu'il est qbelquesfois arriué qu'en de semblables Hi-
stoires desPaïsestrangcrs,8C principalement
de ceux
du monde nouueau, il a esté reconnu^des récits men-
songers de choses rapportées fur la foy d'autruy, qui
onttrompé la crédulité des lecteurs. Ic puis neant-
moins tenir asteurez ceux qui se voudront diuertir
la lecture de cette Histoire, qu'il n y a nul sujet d'a-
uoir pour suspect d'aucune infidélité celuy qui nous
a donné la connoissance de Testât temporel, &c spiri-
tuel qui se trouue aujourd'huy dans lc Royaume de
Tunquin. Car pour Testât &í les affaires temporellesde ce Royaume, il proteste de nc rapporter rien,dont
ses yeux n'ayent esté les témoins : Et pour ce qui estraconté de é bli &í du Reli
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aAàuìs au Le sieur*
des choses qui arriuoienc durant le cemps qu'il tra-
uailloit cn cette Mission -, ou des letaes, &: des aduis
qu'il a receus des ouuricrs qui luy ont succédé en la
culturede ectte
Vigne.Il suc cire de la Mission de la Cocinchincoù il
auoic réside 1 espace de deux ans ., pour aller com-
mencer celle de Tunquin, où le P.Iulien Baldinocti
de nostreCompagnie s'estant joint aux Marchands
Portugais qui commencèrent de craflìquer en ce
Royaume, auoit pénètre le premier , &í decouuert
degrands champs propres à labourer, 8£ des grandes
dispositions pour receuoirles semences de la Foy > &c
de la Religion Chrestienne. Le P. Alexandre y en-
cra Tan 162.7. & commença heureusement d'y pu-
blier l'Euangilc > aiiec tant de succez qu'il sembloic
que le Ciel, &C la terre fussent d'intelligence pour
assister, &c fauoriser ses trauaux en la cònuersion de
ces peuples ; ô£ que l'Enfer qui leur auoit durant tant
de siécles fermé les auenuës du salut, fut alors fans
effort, &c sanspouuoir d'y rien empescher. Neant-moins âpres quelque temps 5 les Démons piquez
d'enuie, &c derage a de se voir chassiez de leur Em-
pire , &c quvne grande partie de leurs anciens sujets,les quittoient, armèrent contre luy tous les sup-
posts de leur party, qui luy suscitèrent diuerses per-,
séditions, &c firent tant par beaucoup de calomnieu-
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(tddtiis au Leéleur.
sorcier, & qu'il enchantoit, §£ cuoic les gens de fou
souffle, que le Roy mefmc qui luy auoic auparauant
fait beaucoup de caresses, &C témoigne toutes sortes
de bien-vueillancc ,conceut
quelque auersionde
luy, &: de son ministère, &í le bannit enfin du Ro-
yaumecnl'an 162,9. &: depuis encore, commelc
Père y fuit rentré à la faueur dVn Vaisseau Portugais
qui y estoit allé pour traffiqucr,il le fit pour la secon-
de-fois sortir de tout le Tunquin fans espérance de
retour,en Tan 1630. apresyauoir trauailléinfati-
gablement l'espace de troisans, auec dés succez,
& des accidens fort diuers*,8£ laissé en diuerscs Pro-
uinces cinq mille Chrestiens conuertys, §£ par tout
le Royaume les semences dVne abondante moisson
arrosée de ses sueurs, que les Catéchistes qu'il auok
establys recueillirent a son absence.
La mauuaise opinion que les ennemys de la Foy
auoient imprimée de luy dans l'esprit du Roy, fut
cause que les Supérieurs de la Compagnie ('pour luy
oster tout prétexte d'apporter de la résistance à la pu-blication, ôC au progrés
deTEuangile)
destinèrent
d'autres ouuriers à cette mission , comme il se verra
dans la fuite de cette Histoire, lesquels entrans dans
les trauaux de ceux qui lesauoient deuancez, &c cm-
ployans
leur zèle à auancer le
grand ouurage
de la
conuersion de ces peuples,ont fait monter le nom-
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(t/ldtiìs au Letìeur.
Eglises,outre vne inestimable quantité de Chap-
pclles, &c d'Oratoires > & six résidences fixes des ,
PcrcsdelaCompagnie.
11 est à espérer de la bonté de
Dieu j qui intéresse sa Prouidence en Taccomplisse-ment des desseins de ía
gloire •, qu'il donnera enfin
vne bénédiction pleine &C entière à cetouurage •, &c
que tous ces Peuples Lcuantins, non seulement de
Tunquin, mais encore des autres Royaumes circon-
uoisins, de ía Cocinchine, de
Ciampa,
de Siam, de
Laos, de Camboya , où les ouuriers deTEuangiíc
trauaillent aujourd'huy ,s'assujettiront àTEmpire de
lESvs-CHRiST,àqui toutes les nations de la terre
doiucnt enfin rendrehommage.
'T R I V I L E G E.
IEfouz-signé Prouincial de la Compagnie de IESVS ,cn!aPro*
uinccdcLyon,fuiuant le Priuilcge octroyé à ladite Compagniepar les Roys trcs-Chrcstiens, permets a IEAN BAPTISTE DE-v E N 2 T , Marchand Libraire à Lyon, de faire imprimer te débiter
le Liure qui porte pour tiltre >Histoire du Royaume deTimquw} & des
progre^jjue la Pwdication du ftwìi "Euangûey a faits depuis quelquesarmées en la conuerÇion des Injìdeï'es ,composé par le P. A LEXANDREDE RHODES ,& reueu parles Pères de la mesme Compagnie j &:ce pour le terme de six ans, auec deffenecs à tous autres de l'Impri-mer, ou faire imprimer, fur ks peines contenues audit Priuilegc.Donne à Auignon le premier iourde Mars, de l*An mil six cens,
cinquante & vn*ÎEAN GAYET.
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TABLE
DES CHAPITRES
CONTENVS EN CETTE
Histoire.
LIVRE PREMIER.
De PEstat temporelduRoyaume de Tunquin.
CHAP. I. jEfjl V nom & de U situation de ce Royaume, pag. i
I !• ÌSsl$? De Vorigine du Royaume de Tunquin. 5III. guelssont les honneurs que rendent les Tunquin ois à leur
fo uuerain Seigneur, qu'ils appellent B u a. 11
ì V. Du Ciiia » ou du Roy subalterne , qui gouuerne le Royau-me de Tunquin, ejr de sa puissances. 15
V. De ta force des Galères de Tunquin & de la Cocincbine. 19VI. Du nombre & de la façon des Galères de Tunquin. t h
VIL Du grand nombre des sujets ejr des soldats du Roy de Tun-
quin. i 5VIII. Des Richesses du Roy de Tunquin. 28
I X» De la façon queles
soldats reçoiuentla
soldedu
Roy. 31X. De la retenue, modestie y & discipline des soldats. 3 4XI. Du Gouuernement Politique du Roynmzj, 3 7X I T. Comment les Docteurs prennent leur degré en ce Royaur
wu. 40XIII. Des peines dont on punit les criminels. 43X í V. De diucrs fruiÛs de la terre, qui font au Royaume de Tu n-
quin»47
X V^ Des Animaux qui se treuuentplus communément au Royau-me d?An nan 5 1
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Table des Chapitres.XIX. De U seconde secte superstitieuse des Ttmqttìnpìs. 65XX. De la vénération que les Tttnquinoisrendent alix idoles. 6 9
XXI. De la troisièmesetlc des Tttnquinois, & des enchantemens
qùilsprattiquent en uers les Malades. 72.'
XXII. Des cérémonies que les Enchanteurs Tttnquinois practi-
quentpour les morts. 77XXIII. De plusieurs superstitions prattiquées aux funérailles, &à
la sépulture des morts. -*,, 8 o
XXIV. Des festins que les particuliers et le Roy mesmes dresse a U
-mémoire des morts. S4
XXV. De quelques autres super/litions prattiquées enuers les tres-
XX V L
LsíuccqueUecérémonie le
Royde
Tunquincélèbre
sa nais-sances. 93XXVII. De quelques obsernations superstitieuses des Tttnquinois .9 yX X V 111. Comment les Tttnquinois célèbrent leurs Mariages. 99
XXIX. Des cousturnes obsernées par les Tttnquinois furla fin de.^>
/'Année, deu an t que de commencer Usttittante, & de^j
quelques autres superstitions. \ o 4XXX. Des tons & accents de la langue vulgaire du Royaumes
d'^nnan. 109XXXI. Des ditters noms des Tttnquinois. 111
TABLE DES CHAPITRES
du Liure second.
CHAT. I. / ^Ommcnt la première connoiffance du saint! Ettangilcs
\^j est entrée en ce Royaumes. 117I I, Comme les ounriers de l'Èuangilefurent appeliez de la co-
cinchine à Tunquin. 111
II ï. Le Voyage & heureuse arriuée de ceux qui portèrent l'Euan-
gilc a Tunquin. 1z 5IV. Plttjìeurs reçoittent la l-'oyen la Bourgade de SainÛ lofèph,
d'aux autres voisines. 130
V. LA réception que le Roy nous fit, & aux Portugais, commetil a/loìt à la guerre contre la Cocinchine^>. 1 3 3
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Table des Chapitres.VIII. D*vne attaque que nous firent les Saj, ou les P resires Tun-
qttinois. * 146IX. Le Roy de Tunquin retourne de la guerre de la Cocinchìm\
í 5.0 .i : • :X. Le Roy de Tu n qui n délibère de nous mener ì fa Cour pour
demeurer auec luy. \ 54X I. Ce quiarriua en nojlre voyage a/la t a la fuit te du Roy. 15 7XII. De nojlre heureuse arriuée a la Cour du Roy cy de la pre-
mière publication de P Euangilc^j. 161
X 111. De la con u ers on dvn Saj renommé ,& de beaucoup d'au-
tres'} q u il amena a la Foy. \ 6 5XIV. Vn grandnombre de Payens reçoit le baptcsm<u. 169
X V* Le Roy de Tunquin nous fait bajlirprés de son Palais, -mai-son ejr Eglise, oh nous faisons nosf on ílion s auec grandconcours. \ 71
XVI. La méthode que nous gardïos à enseigner le Catéchisme,1 7 çXVII. (guclques occasions confirment grandement les nonueaux
chrejliens en la Foy. 179X V 111. Les nouueaux Chrestìens guérissent miraculeusement les
malades, auec l'eaubenijle
& lasaintte
Croix'.183XIX. Quelques nouueaux chrejliens s'ojjrent pour nous fertàr
1 toute leur vic^j. 187X X. Le Roy de Tunquin commence de prendre quelque aucrfton
de nous, 191XXI. Les moyens que nous prismes pour adoucir P esprit du Roy,
& le détromper durant les poursuit tes malicieuses de nos
ennemis, ipy
XXII. De la de station auec laquelle Us nouueaux chrejliens celé-broient lesfejles de P Année. 200
XXIII. Vheureux trefpas de quelques chrejliens. 204XXIV. Le Roypar nouuel Edit nous deffend deprefeher la Loy de^>
IESVS-CHRIST en tout son Royaumes. 109XXV. Le dueil des chrejliens, nojlre solitude, & nos prédications
dans les maisons, 213
XXVI» Comment les chrejliens furent souffert s de s assembler donouueau dans noílre Eglises 217
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Table des Chapitres.XXX. Nom reuenos de la Prouince deBochin à celle de Ghean. 1XXXI. Comme Dieu par fa miséricorde nous fit astister dans
misères> & les nécessitez de nostre exil, 2XXXII. Nous fom-mes tirés de nostre exil a U nouueUe arrìuée
d'vn N attire Portugais. 1XXXIII. Nous exerçons de nouneau nos fontfions dans la Vill
Royales. 24
XXXIV. Dì nerses vexatïos dont le Diable trauailla Us chresties. 2XXXV. Nous sommes contraints de sortir de tout le Tunquin & de
retournera Macao. 2XXXVI. Lettre des Chrestiens de Tunquin à nostre SainCl père le
PapeVrbain. FUI. 2J
XX XVII. Tfos Pères retournent au Royaume de Tunquin. 16XXXVIII. La Constance d'vn Néophyte ksouffrir la mort, pour mai
tenir la Foy chrestienne> & quelques miracles. 16
XXXIX. Quelques notables conttersions des Payens. 16X L. Comment les nostre s furent traitiez, du Roy, iusques au r
tour du N attire des Portugais. 2,7XLI. Quelques ftergessontpersécutées, pour la deffence de le
pureté. 27X L11. Les nostres essayent d'entrer de Tunquin dans le Royaum
de Laos, 28
X L11 L Le voyage du Royaume de Laos^ mal-heureux du costè de
Tunquin jeustit d'autre part. 2 8X LI V. Tne persécution surjettèe par l'entremise des chinois se
conuertit à leurconfujìon, & à la gloire des chrestiende
Tunquin.28
X L V. Les grands progreZ de la chrestienté de Tunquin,&lapertede quelques ouuricrs qui y succombèrent au trattail. 19
X L V I. Lìhcurcttse drpieuse mort de quelques Néophytes. 19X L V 11. L*Eglise de Tunquin souffre v ne grande & nottuelle pers
cution\de laquelle elle est en peu de temps délittrée.̂ o^X L V111. Dieufituorise de beaucoup de grâces les chrestiens. 30X L IX. Le pitoyable naufrage ctvne trouppe d'ouuricrs Euangeli-
ques. 31L Vn de d fi t / du é de
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TEMPOREL
DV ROYAVME
DE TVNaVIN.
LIVRE PREMIER.
*DH Nom, Çf de U situation de ce Royaume.
CHAPITRE I.
^$^HÏ%M^MÌk^ h 'e ^°yaumc ^e Tunquiu
^^L^^^^jr^ ayt este autrefois Tvne des
^rí^^W^\^ú Pr*ncipaIcsI>rouinccs dugrand.
^Pí {^wÊÊ^ )w empire de la Chine, nousTap-
«i\ W^^SA/W Prcnons ^u nom 4U^'a retenus
^r^^^^^j^^ Car comme Pcquin (qui est au-^f^^fâ^&^5 jourd'huylaplus florissante vil-
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% Histoire du Royaume de Tunquin.
quin la Cour, ou la ville Royalle du Midyj Aussi Tun-
quin ne veut dire autre chose,que la Cour du Leuanty
Tm , signifiant en langue Chinoise le quartier, ou lc
costc du Leuant, &
quin,
lc lieu où le
Roytient sa
Cour. Encore qu a vray dire ,1e Tunquin dont nous
parlons, ne soit point au Leuant de la Cliinc,si l'on ne
considère que les droicts confins de fa situation, mais
àsonMidy. Toutefois Iparce qu'anciennement TEm-
pire des Chinois s'estendoit bien loin au delà des
Royaumesde Laos, & de
Siam,où estoit son
vrayCouchant ; la Cour de Tunquin pour estre Orientale
à leur regard, estoit nommée la Cour du Leuant, où
rcflbrtiflbicntpour la commodité, toutes les Prouin-
ces situées au Couchant de la Chinejausquelles il eust
falu faire des voyages de plus de six mois j si elles eus-
sent estéobligées
d'allerplaider
les causesd'appel
aux
Villes de Pcquln,6c de Nanquin, où le Roy changeoicfa Cour comme il luy plaisoit. Mais depuis que ces
Royaumes d'Occident furent cclypfcz du grand Em-
pire de la Chine, la Prouince de Tunquin demeurant
fous son obéissance, fut appellée Annan, c'est à dire,
reposck
Midy ; quiest vn nom
aujouf d'huycommun
aux Royaumes de Tunquin, & de la Cocinchine,quine font quVnc Nation, pour la Communauté qui est
entr'eux >de moeurs, de coutumes, & de langage j 6c
qui n ont fait autrefois qu vn Royaume, quoy qu ils
ayent estédepuisdiuifezen deux, à 1occasion que ie
*
deduiray cy âpres*Etpour adjoûter icy quelque chose du nom qui a
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Histoire au R oyaumede
Tunquin j
nom de la Ville capitale de tout le Royaume d'An-
nan , estant Che ce j & les Marchands Iaponois qui
auoientcommerce dans cette Ville, en corrompantson
nom,l'ayantappellée £wj};ilamua que
les Portu-
gais qui traittoient auec eux,pour distinguer cc Coci>da
Cocin qui est en l'Indc Orientale, non loin de Goa,
composèrent le nom de Cocinchine , comme s'ils
eussent voulu dire, Cocin présde la Chine. Et ce nom
n'est pas si nouueau , que le Païs n'en ayt esté appelle
déja depuisvn Siécle
passe;Comme
nousTapprenonsdes epistres de S. François Xauier, où il décrit vne
furieuse tempeste qu'il souffrit vers la plage de cc
Païs, en son voyage du lapon. Mcsme que le Royau-
me que nous appelions aujourd'huy de Tunquin,
estoit cn cc tcmps-là compris fans distinction (bus ce
nom. Dont il ne faut pas s'estonnersi dans
plusieurscartes Géographiques, voire les plus recentesjlc Roy-aume de Tunquin se trouue enfermé sous le nom> &
dans l'enclos du Royaume de la Cocinchine,ou (com-
me ils dériuent ) de la Cauchinchine. Toutefois par-
ce que déja depuis quelque nombre d'années ces deux
Estats font diuifez,nous ne parlerons icy que du Roy-aume de Tunquin, comme séparé de ecluy de la Co-
cinchine: Encore que où le discours nous portera à
dire quelque chose de commun à l'vn & à l'autre,cela
seferasousle nom du Royaume d'Annan, qui leur
est encore commun. Et voilà quant au nom.
Maintenant pour ce qui est de la situation, tout le
Royaume d'Annan s'étend vers le Nord^ depuis enui-
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4 Histoire dit R oyaame de Tunqutn.
depuis lcdouzième degré, iufquau dixseptiéme, ap*
partient à la Cocinchine moderne,k resteàTunquiilo
Neantmoins auec cette différence qu'y font les habi-
tans de ces Païs-là , qui comparentTunquin
à vne
robbe, & la Cocinchine h la ceinture ; A cause que le
Royaume de Tunquin est commedéployé dans vne
assiette égale.&vnie, &de figure quarréej Et celuyla Cocinchine tellement resserré dans vne enceinte de
montagnes, qu' àpeine trouuc-t'on vingt-& vne lieuè's
Françoifesàl'endroitle plus étrecy, qui prend depuisleriuage, iusqu'aux montagnes qui sont aujourd'huyhabitées dépeuples fauuagcs,qu'ils nommentRcmoyjnoirs de teint, &differens de langage dauecle reste
des peuples du Royaume d'Annan : quoy que dans ía
plus grande étendue, qui est du Midy vers le Nord,il
contienne enuiron centquarante
fix lieuesFrançoise?.11 y en a qui ont voulu dire que la Cocinchine a esté
autrefois sujette au Roy de Ciampa, duquel les peu-
ples d'Annan secouèrent lc joug> & chassèrent de ce
Pays lesCiampains qui i'habitoicnt y à quoy a donné
quelque fondement le voisinage de ces deux Royau*mes
quise
confinent l'vn l'autre.Bref pour conclure tout ce qui est de la situation
du Royaume d'Annan : ll a pour ses confins certains*
du Nord le Royaume de la Chine, & les montagnes
qui la séparent > tenues par leCiiia Caub, de qui il fera
parlé plus bas:Du Midy lc Royaume de Ciampa : Du *
Leuant, partie de la Mer de la Chine ( que les Portu-gais apppellent le Golfe d'Ainan) qui lelaue de ce co-
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Histoire duRoyaume
deTunquin. 5
sépare par vne vaste Solitude, seiche, & stérile de touc
ce cjui peueseruir àPcntrctien de la vie humaine ; Ce
qui oblige les Voyageurs à faire porter par des beuss
où
par
les
Elephans qui
íbnt à leur scruice, toute Peau
&lesviuresqui leur font nécessaires. De l'autre partie,il est borné des Montagnes habitées par les Sauuages
Remoy, dont nous auons déja parlé.
Del* Origine du Royaume de Tunquin.
C HAP ITRE II.
}SjÊíjS&gg^^ Royaume commença à estre séparé
^^^^mde celuy de la Chine depuis plus de
Si.^^^^S huict cents ans j quand lesTunquinoisS^^^^^
ne pouuant plus supporter l'outrageuse*^^^^^ domination des Chinois, la secouèrent,
âpres auoir massacré le Gouuerncur de la Prouince.Ec
pour transmettre à la postérité la mémoire de cette
entreprise, & éterniser par quelques marques Pacte de
lèur rcbellion,iIs ordonnèrent que desormaisles Tu n-quinois neramasseroicntplus auêc vn filé leurs che-
ueux longs au sommet de la teste,couuerts d'vn bon*
net, à la mode Chinoisejmais qu'en fîgne de liberté ils
les laisseroient flotter à Pabandon cn longues tresses
íùr les espaules. Déplus, qu'ils ne porteroient plus
des bottines, comme ils auoientaccoustumé,pour rai-son des boues i font t d & f é t cn
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6 Histoire du R oyaume de T^Htiquìn.à la courlè,& aux combats contre lcsChinois,quand il
cnfcroit besoin. Ncantmoins il arriua aprésquelques
annécs,quc pour assoupir toutes les qucrcles qui les en-
tretenoienc en continuelle
guerre,
les
Tunquinoistraitterent par composition aucc les Chinois,& s'obli-
gerent daller de trois cn trois ans à la Cour de Pc-
quin,rcconnoistrc le Roy de la Chine auec des presens,& luy protester de leurs redeuances , ce qu'ils obscr-
uent encore aujourd'huy. Et eux mesmes à leur tour,
(apres
s'estre rebellez contre les Chinois) ont veu dans
leur Estât des reuoltcs, & des factions intestines qui
l'ontpartagé,en sorte qu'aujourd'huy le Royaume
d'Annanqui ne faisoic qu'vne Nation bien vnie, se
trouue diuisé fous la domination de diuers Princes,quile gouuernent chacun, fa part.
Lapremière,
&:principale
reuolte se forma dans la
Cour mesme du Roy,& dans fa ville capitale de Cbe ce,
il y a enuiron deux cents ans. Car le Roy s'estant aile
diuertir pour quelques ioursàla campagne, celuy à
qui il auoit confié la garde de la Porte, & du Palais
Royal, s'en saisit, &par le moyen des intelligences
qu'ilauoit sourdement
pratiquées dedans,& dehors
la Cour,donna la chaste au Roy, qu'il surprit dépour-ueu de forces pour luy résister -,& à qui il ne laissa quetrois Prouinces,desept qui estoient alors dans le Roy-aume ; ayant soumis au ioug de fa tyrannie les quatre
principales,auec la ville Royale, qu'il posséda depuislans
contredit,&
apres luyles
siens, quiont
ioù'ydu-
rant prés de cent ans du fruict de fa perfidie. Telle-
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Histoire da Royaumede
^Tunquw. 7
de tirer raison de 1 outrage dç son scruitcur rebelle y
& sans espérance de retirer de ion pouuoir les Prouin-
ces qu'il luy auoit volées, il fie dessein d'estendre les
confins des terresqui luy
estoientdemeurées,
vers lc
Midy fur lc Royaume de Ciampa j ce qui luy succéda
si heureusement, qu'il occupa par la force des armes
toutes les Prouinccs estrangeres, voisines des siennes,
qui ont depuis gardé le nom de la Cocinchinc. Aprescela ayant suffisamment satisfait à son ambition, touc
ioyeux,&g!orieuxde voir son Estât
aggrandy au delàde ses anciennes bornes, fans se soucier de pousser plusauant ses victoires, & de seconder de sa pcrscueranccle bon heur qui luy preparoit Pentiere conqueste du
Royaume de Ciampa, il résolut de s'aller reposer des
trauaux de la guerre, & jouir du repos dans la Prouin-
ce de Tbin boa, laissant la conduite de son armée à sonLieutenant General, sur lequel il se voulue reposer de
tous les foins de la guerre.Mais celuy-cy voyant toutes les forces de Tarméc à
son pouuoir 5 poussé autant de son ambition particu-lière , que du zelc de la Iustice, quittant la nouuclle
conqueste de Ciampa , dans laquelle il laissa de bon-nes garnisons, tourna ses armes contre le Rebelle quiauoic traistrement enuahy la plus noble partie du
Royaume de Tunquin, cotre lequel il donna diuerses
batailles,où la Victoire partageant ses faueurssut tan-
tost d'vncosté,& tantost d'vn autre. Ccpendant,quoy
que son dessein secret fust de regagner ces Prouinces
d non tant le R " l l il it dé-
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8 Histoire au R oyaume àc *timquirì.dans les dcliccs,que pour íby,&pour ses Enfansicorn-
me il íc monltroic ouuertcmcnt porté au bien public,auífi cstoic-il singulièrement estimé, & chery, tant du
peuplequi fauorisa toujours sa vcrtu,que du Roy
quicommença à luy confier la conduite , & le gouuerne-ment non feulement de l'armce,mais encore de toutes
.les affaires du Royaume.D'où i] arriua que la charge du General des armes
fut si considérée en fa personne, que toutes les affai-
res de l'Estat, tant de laguerre, que
de lapolice
de*
meurerent en fa pleine disposition, auec pouuoir de
transmettre la charge à son fils, du consentement mef-
me du Roy \ ce que la force de la coustume, & des ar-
mes ont depuis tellement authorisé, que ne demeu-
rant presque rien que le nom au Souuerain du Roy-aume
qu'ils appellent B^,toutela
puissancese treuue
jointe à l'espée du General desarmes du païs.
Ilyadcsia cent ans queceluy qui auoit r.ecueilly jrette charge, & estoit Bisayeul du Roy de la Cocin-
chine régnant > ayant liuré vne bataille au Rebelle
.dont nous auons parlé cy-dessus, dans la plaine dé-
sertedéja
mentionnéequi
est entreTunquin,& Laos,& se voyant pressé de l'ennemy, & en extrême péril
de fa vie, promit hautement de donner fa fille en ma-
riage à qui l'en deliureroit : ce qu'ayant entendu vn
vaillant, & courageux soldat qui estoit monté sur vn
Eléphant, le poussa auec tant d'ardeur contre les en-
nemys, ou la foule estoit la plus espaisse & auancée>auec grand auantage surTescadron affoiblyqui cou-
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Histoire du Royaume de Ttínqttin. 9cn lieu dJasscurancc,& luy donna moyen de r'aliier ses
trouppcs,& de rcnauucller plus heureusement le com-
bat. Dcquoy le General se sentie si obligé à ce brauc
soldas, quene se
contentant pasde
luy donner fà fillecomme il l'auoit promise, luy donna encore la con-
duite dVnc pattie de l'arméc. Ce qui Iúy scruit de de-
gré^pour monter au plus haut de l'honncur que façon-
ne fortune luy auoic prépare. Car estant arriuépeu
âpres au General de mourir > fans que son fils qui
estoit encore en bas age peust succéder au gouucrnc-mçnt
de l'arméc que ion Père luy laiílbit par sa mort,
parle pouuoir qu'il en auoic du Roy : son Gendre déja
signalé pour ses belles actions, & recommandable pourles Espoúsailles de fa fille vnique , prit à fa place tout
le gouuernement,& l'intendance des armes. Toutefois
à peine euíl- il pris possession (du consentement mesmeú\x Roy ) de ces nooueaux honneurs, qu'il s'en rendit
jaloux, &£ommença d'entrer en ombrage de son petit
Beau-srcre, lequel estant doué d'vn excellent naturel,
ôc se monstrant fort sensible, àmesure qu'il croiflbit en
âge, aux pointes del'honncste ambition, le fit entrer
en appréhension qu'il ne recherchast auec le tempsd'auoir la charge à laquelle fa naissance luy donnoit
droict, & de laquelle la feule considération de son âgel'auoit reculé. Dontilprit vne cruelle resolution de
luy oster la vie, deuant qu'il eust le moyen de luy oster
la charge. Mais ce dessein estant venu ( ic ne sçay com-
ment) à la connoissancede íà femme, qui n'auoit pas
d iiillé l'amour de íoeur enuers son Frcre elle s'ad-
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i o Histoire da R oymme de Tmquin.
qui sut de reléguer ce icunc homme à la Cocinchine,.
auec le tiltre de Gouucrneur duPaïs, fous prétexte de
Ja guerre prochaine, dont il se faisoit bruit, pour con-
scruer les terres de la nouuellc conquestc.Cc
qu'ayantesté exécuté, le jeune homme qui auoit le sens, & Tes.
prit fort bon,$'estant aisés apperceu des artifices de son
Beau- frère, du dessein qu'il auoit de le perdre,se por-
ta dans son Gouuernement auec tant de sagesse, & de
conduite, qu'âpres s'estre acquis la bien-vueillance de
tous ceux du Paì's, &
par
vne
preuention pleine
d'ad-
dresse, fait mourir ceux qu'il dccouurit auoir entreprisfur fa vie ; il fit du lieu de son exil, fa patrie, & d'vne
terre estrangere, son héritage* & fa possession j s'estant
en peu de temps rendu Maistrç absolu des places de
íbn Gouuernement, & de toute la Cocinchine, de la*
quelleil
pritle tiltre de
Roy,fous le Nom de Ciua
ou9.qui veut dire Roy Seigneur;se soumettant neantmoins.
pour achepter la paix , de la tenir àfoy & hommage,,& d'en payer tribut au Roy deTunquin. Ainsi le coa~
íèil de cette sage Dame fut tellement profitable à sort
Frère, qu'il ne nuisit point à son Mary, lequel tour-
liant dés lors fipensée,
& ses armes contre les descen-
dáns du Rebclle,qui auoit vfurpé la.plus belle portiondu Royaume, & les ayant chassez par la force des ar-
mes , & acheué vne guerre commencée depuis tant
d'années, auec beaucoup de gloire, s'acquit & à son
Fils (qu?il laissa héritier de fa Charge) le Nom de Cim
bang>c'est à.
dire Roy luste^xiQC de tres-ampíe pouuoirs,.n'ayant laissé au Souueràuv du ,Païs, qu'ils nomment
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Histoire du Royaume deTunquin. n
Cependant Ic Rebelle vaincupar les armes de Ciua
langy s'estant reciré auec toute fa famille fur les Mon-
tagnes voisines de la Chinc,& y ayant occupé les lieux
les plus auantageux d'aflîette,y retint ambitieusement
le Noni Royal de CitíaCaub, qu'il auoit auparauant
porté ; &y reprenant(par le loisir qu'on luy Iaissa)quel-
<juesforccs,n'acessé depuis de trauailler
lesTunquinois
par des courses siequentes,& par les voleries qu'il a fai-
tes fur le plat Pais : Et quoy qu'il ayt esté fouucntefois
rcpoufsé,& battu par JcsTunquinois, si n'a-t'il iamais
esté encore mis en estât de ne les plus inquiéter.
£SueIs font les honneurs que rendent tes
Tjínquinois à leurfouuerain Seigneur,
qtíils appellent Bna>
CHAPITRE III.
|>f|i^||NTRE les autres coustumes qui fontreli-
Éifnl^ gieusementobseruées au Royaume de Tu n-
^ro^ ^in> ^vne des
principales
est celle
qui
se
prattique à l'entrée, & au renouueau dechaque année,
pour faire la première otiuerture de la Terre, &com-
mencer solennellement l'exercice du labourage. Car
fur le commencement de Tannée, qui se prend parmy
cesPeupIes, comme parmy les Chinois, entre le Solsti-
ced'Hyuerj&ieqiiinoxe
duPrintemps,
à lanouuelle
Lune la pi us proche du cinquième jour de Feurier,selon
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i L Histoire du R oyaume de Turiquin.
beaucoup à la superstitieux) qui est ordinairement Ic
troisième iour âpresle premier de leur An y Tous ceux
qui ont quelque Charge, Office , ou dignité dans la
profession
des armes, ou des lettres, se doiuent rendre
au Palais Royal auec lesmarques, & les liureésde leur
Charge, pour accompagner le Bua ,ou le Roy Souue-
rain,qui est porté de là en Pompe par toute la ville,iut
ques dans la Campagne,en la façon , & auec le trai»
que ic vay décrire.
Lessoldats ramassez de tourleRoyaume
marchent
deuant, en bel Ordre,& en nombre prodigieux,car ils
montent à plusieurs milliers^ tous armez à leur mode,
les vns d'arc s & de fìeschcs ,les autres de jauelines, ou
de lance, & de fusils. Apres eux suiucnt les Capitaines
desRegimens, & toute la Noblesse montée à l'auan-
tage,partiesur des cheuaux de parade,& partie desElephans, au nombte de plus de trois cents, couuerts
de précieux tapis & bien dressez au frein, & à lobey t
íànce. Lc General de lamiliccqui gouucrne le Royau-me en qualité de Roy subalterne* appelle Cim thanb da>
Wang fait la closture du train de la Noblesse, traîné;
fur vn Chariot bas, mais doré j fuiuy d'vn Eléphantcouuert d'vne riche vesturc, qu'on luy mene en main^
fur lequel il monte quand bonluy semble, & le manie
de differens airspourle plaisir du peuple* quile regar-de auec respect, &admiration. Suit à pied vne troupeinestimable de Docteurs,de Licenciez;ôc de Bacheliers,
vestus de robbes longues de soye , & d autres étoffesprécieuses dé violet obfcbr chacun auec la de
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•Histoire du R oyauwede
^Iunquìn. \\
plusicurshommes,fur vn trône éclattant, paré d'vne
précieuse couucrturc chamarrée d'or, & verte, qui est
la couleur donc l'vsagccst rescrué à luy seul. Auec ce
train, & céc équipagele Bua fore de son
Palais appel-lé 7>*//, comparable en estendue de circuit à vne gran-de Ville, & paflant par
les principales rues de ía Ville
Royale appelle Che cey leva rendre à vnc grande plainedistante prés d'vne lieuë de la Ville , où il est attendu
de tout le train quila precedé, & dyne multitude
inombrable de Peuple j & où estant descendu de sontrône, âpres aùoir rendu ses Voeux, & fáit ses liba-
tions solennelles'au Ciel, il prend le manche d'vne
Charrue embellie de couleurs, & d'òuurages exquis,auec laquelle il laboure vn peu de temps, & ouurc vn
fcillon dans le Champ , pour apprendre au Peuple
qu'il faùt trauaillér, quitter le repos, &exercer la ter-re. Ce qu'ayant fait le Cïùa> qui gouuerne toutl'Ëstat
auec vne pleine puissance , &vne authorité éminente
pardessus le reste des sujets, s'approche, le premier»
pour faire la rcucrence au Roy, le corps abbaifsé ju£
qu'à terre : Et âpres luy de mesme les Princes, lés Ca-
pitaines, & toute la Noblesse ; & finalement l'arméc,&tout ie Peuple prosterné qui bénit le Roy auec de
hautes acclamations. Et c'est le plus grand honneur,
& la-plus solemnelle reconnoissance qui est rendue au
Bua vrre fois, & au commencent de chaque année.
De plus, deux fois chaque mois, à la nouuelle, &
a la pleine Lune, les principaux d'entre les Docteurs.,St de ceux font des lettres viennent
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t4 Histoire du Royaume deTunquin.
mais encore commeàccluy duquel ils prennent leurs
degrez, apres les Examens donc nous parlerons plusbas. Voire c'est du Bua que tous les Princes, & les
Grands du Royaume reçoiucnt les tiltresqui les relo-
uent furie commun de la Noblesse 5 quoy que cc foie
tousioursdu gré, & de Taduis du Ciiia, qui a toute
intendance de TEstat On compte aussi les années,&
on datte les Patentes, les Edicts, & toutes les Efcritu-
rcs tant publiques, que priuées depuis le jour auquelle Bua fut créc,&reccuc Tinucstiture Royale des droicts
de la Couronne, & du nouueau Npm qu'il prit à
tel jour (felonla coiîcurac) duquel apres il est commu-
nément appelle. Que si dans lc cours de Tannée il
ardue quelque désolation publique dans le Royau-
me, comme de stérilité, de famine, de peste, ou au-
tre semblable $ au renouueau de Tannée qui fuit 9 le
Nom est changé au Bua , afin que le malheur auenu
cesse auccle vieux Nom qu'il portoit:& on commence
dés le iour qu'il a changé de Nom , à compter les an-
nées de son Règne, comme si vn nouueau Bua auoic
esté crée. Et pour ce qui est de la création du Bua,
encore
qu'il
doiue
toujours
estre
pris
dans vne certai-
ne famille de la plus ancienne Noblesse bien connue
dans lc Païs, neanrmoins Telection en dépend aujour-
d'huy absolument du iugement du Ciíia, que nous ap-
pellerons déformais en cette Histoire, le Roy du Païs;
qui a meímc le pouuoir (tant il a empietté d'authorité)
de le
changers'il est
expédient pour
le bien du
public,& d'en prendre vn autre dans la mefme famille* Or
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Histoire duRoyaume de^unquìn. ij
ans que leRoyame de Tunchin a eu commencement*
est nommée la Maison de If, célèbre, & reconnue des
Chinois, vers lesquels le Bua de trois en trois ans en-
uoyescsAmbassadeurs,
qui
font nommez au choix
du Ciiia. Et ce que nous auons dit du Bua des Tun-
chinois a beaucoup de rapport auec ce que Ton racon-
te du Dairy des Iaponois.
2)# Ciua9
ou duRoy subalterne quigouuernt^
s le Royaumede
Tunquin , Çf de sa
Puijsance^.
CHAPITRE IV.
|§Ì3|IP PRÉS que Cim bang, duquel nous auons; îl|l§|§f parlé cy-dessus, par là généreuse conduite, &
§g§lilf par la force des armes, auec vne longue pa-tience , & d'extrêmes fatigues de guerre qu'il prit du-
rant quarante ans, cust enfin chassé du Royaume les
descendans du Rebellc,qurcrt auokenuahy les quatre
plus belles Prouinces, & abbatu la Tyrannie qui s'yestoit efleuè vn trône Souucrain } il s'acquit vne fr
haute réputation, & obligea ft fort toute ía Nation-
Tunchinoise, qu'elle luy donna d'vn commun consen-
tement le Nom de yyanyqxii enlangage Chinois si-
gnifie lé mefme que Bm cuTunchinois ; de luy défera-
t?on, tant auec facquiefeement mcftne du Bua quiregnoit alors qu'illuy fut permis auec le Nom de RoyP
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i6 Histoire du Royaume deTunquin.
jusqu'à cc qu'estant arriué à vne extrême vieilleflse.» &
trauaillé d Vne maladie de laquclJe il mourut, son Fils
ajfnc impatient d'attendre le decez de son Pcrc,s'estant ingéré bien auant dans lc gouucroemcnt auec
démonstration de quelques violences, où l'auoit em-
porté l'insolence de son Esprit ; son Père qui en fut
aduerty conceut vn fi sensible déplaisir , de ce qu'ilne le laiflbit pas mourir en
paix , qu'à son comman-
dement , dont il pressa Inexécution, on luy osta la yie,
aptes luyauoir
couppéle nerf des
cuisses,Ainsi ce
Icune Ambitieux estanìíÇombé, pour s'estre trop pré-
cipité , son Cadet, âpres-fa mort, de celle du Père ( de
qui il auoit esté toûsiours fort aymé pour la douceur, ÔC
bonté de ses moeurs ). recueillit la succession du Gou-
vernement , non seulement auec le Nom de (jù*tbanhdo
,comme
Lieutenant du Prince Souuerain,mais auec ccluy-làmefme de Wm, & de Roy,que son
Pcre auoit porté deuant Ipy, auec beaucoup de méri-
te, & fans enuic de personne j chacun se promettant
beaucoup des louables qualitez d'esprit, ôedevertu qui
paroissoient en ce jeune Prince.
La première actioh de conduite, & de couragequ'il entreprit à l'cntrée de son Gouuernement fut
d'cstablir vne Paix ferme, & durable dans les Prouin-
ces du Royaume, &: d'oster à tous lesEsprits remuans
le moyen d'y susciter iamais aucune rcuolre. Cequ'il
.exécuta heureusement, ayánt fait vne leuée de cin-
quante mille hommes, dans les trois Prouinces quiauoient esté toujours fidelles oc obeïssantes au R
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Uiïíoìre au R oyaume àe ^unqum. *7
réunies, & qui auoient este auparauant rebelles, pour
assister le Roy en (es desseins, garder fa Personne , &
veiller au repos du Royaume. Car cette Ville estant
iiu milieu, & comme au coeur de tout l'Estat, il nc
pouuoitse soûleucr de mouucment dans aucune Pro-
vince , qui ne fust auflì-tost estouffé par la force, & lc
grand nombre de Soldats qui y accouroient ,enuoyez
<du Prince. Déplus, comme il n'ignoroit pas, que
tout lc Royaume est tranché de grandes & profondes
riuiercs,desquelles
ceuxqui .par
lepasse
ont voulu rc-
iiìuer, se font semis toujours pour jetter le désordre
dans les Prouinccs ; Restant à .la fois trouué des flottes
«de deux cents Galiottes armées , auec lesquelles les
Rebelles ont couru, ôcrauagé le Royaume \ Il rcíò-
Jutde dresser dans .les principaux Ports-du Royaume,
des nombreuses flottes de Galères, &c de Vaisseaux de
.course, & de guerre., fournies de Soldats, & de gensde Marine., pour rendre lc Prince plus fort, & formi-
dable à tous les rebelles.
Et pour dire icyquelque-chose deleurs Vaisseaux,
& deleurs Galères ; Elles font longues, & de bas bord,
comme lesnostres^
voirequelques-vnes plus longues,estant ordinairement à vingt-cinq , ou à trente, &
quelqucsfois à trentc-cinq,&à quarante rames de cha-
que bande. Leurs rames toutefois font beaucoup plus
legeres,& déchargées de bois ; en forte quvn ou deux
hommes peuuent suffire à vne rame : Ce qu'ils ne font
pasen tirant à
eux Pauiron,comme font nos Galiots:
mais le poussant deuant eux de toute leur force, & se
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t8 Histoire du R oyaume deTunqum.
Chiorme dans les Vaisseaux de combat n'estant ordi-
nairement composée que de Soldats \ & n etant per-sonne dans l'armce, lequel ( fur tout si Ic Roy sc trou-
uc présentdans la Galère) nc tienne à honneur de
pouf-fer à la rame. Et leurs Galères encore nc manquent
point de tout l'armement, & dcl'artillerie qui est nc-
cessairc pourla guerre\ n'y en ayant aucune qui n'ayc
pour le moins vn Coursier, ou vnc piece moyenne à l
Proue , & dcuxàlaPouppe.Pour les Soldats, ils s'
íèruent habilement de toutes armes \ voire de fusils,
& de harquebuses qu'ils tirent d'vnc admirable adres-
se. Sur quoy on raconte qu'vn Fuselicr Portugais,fort adroit en ce mestier, ayant esté
prouoqué par vn
Soldat Tunquinois, de s'essayer auec luy au blanc -,ô
le Tunquinois qui tira le premier ayant percé de fa ba-
ie lc centre du rondeau j le
Portugais
se défiant auec
raison de lc gaigner, s'aduisa ( pour sauucr son hon-
neur ) de tirer sans baie > & comme l'on cherchoit Ten-
droit où il auoit touché dans le rondeau, qui nc
paroiíToitnulle part entamé ; C'est, dit-il>
iustement dans le poinct, & au
mesme troupar
où apasséla balle de l'autre*
2>o
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Histoire du Royaumede Tunquin. 19
De la
force
des Galères deTunqtim,
& de la Cocinçhine*
CHAPITRE V.
fl^fâ3&Es Galères de Tunquin font de mcfmc sa-
li IFÌÍX Çon <ì{ìe celles de la Cocinçhine > aucc cette
^^^f différence neantmoins, que celles de Tun-
quin font en plus grand nombre, plus capables, &
mieux embellies, pour la commodité de lor, que les
Tunquinois tirent de la Chine. Toutefois les vnes>
& les autres font lestes, & fort propres pour la guerre*Ce que nous pouuons apprendre
de l'histoirc que ic
vais raconter.Le Roy de Tunquin ayant liure la guerre au Roy
de la Cocinçhine, pour le sujet que ie diray cy aprés,& ayant par trois fois attaqué la frontière auec peu de
liiccez; ilferefolut de mandier quelque secours des
Marchands Hollandois, qui auoientoccupé vn Porc
vers la Iaua majeure, appelle Iaquetra, ou Ja.nouuel-
le Hollande. Il députa donedeuers eux auec despre-sens, pour leur demander quelques-vnsde leurs Vais-
seaux ronds, àl'ayde desquels il se promettoit de rui-
ner la flotte des Cocincbinois. Ce que les Hollandois
luy accordèrent volontiers, sçachans que c'estoit coi>
trele Roy dela.Cocinchjne,qui s'estoit déclaré de^
é
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% o Histoire du R oyaume de^unquìn.
picccs d'artillerie ; Lesquels s'estans approchez fans
dessein,cn costoyant vn peu de vent qu'ils auoyent,d'vn Porc de la Cocinchine, où le Roy se trouuoic de
hazard auec quclques-vncs de ses Galères : & le Roy
ayant reconnu que c'eíìoit le secours que les Hollan-
dois enuoyoienc au Roy de Tunquin pour luy faire la
guerre ; piqué de leur audace(commc s'ils le venoient
braucr fur fa frontière) entra d'abord en délibération,
s'il les deuoit faire poursuiure par sesGaleres:Dequoy
ayant demandé aduis à vn Hollandois , qui depuis
quelquesannees s'estoit échappé d'vn naufrage? & ser-
uoitleRoy àla guerre;&ce Soldat luy ayant réponduauec vn orgueilleux dédain,que
ces Vaislcaux ne crai-
gnoient que la puissance, & la colère année du Cieljle
Roy irrité de ce mépris insolent, sans luy f?: -s autre
repartie, commanda fur le champ aux Capitaines de
ses Gale les, de les détacher du Poit & de les mener en
diligence à lattaque des Nauires Hollandois, quiestoietìt à leur veuc. Ce qu'ils firent si à proposa la
faucurdu calmede la Mer, qui n'estoit alors que lé-
gèrement ébranlée du vent >qu'il n'y eust que le plus
petit des Vaisseaux Hollandois qui ménageant bien le
peu de vent qui souffloit, ha (ta sa fuite , & se sauua:
l'autre fuyant les Galères qui le poursuiuoient verte-
ment, âpres auoir perdu fa route , se laissa poussercontre Vn écueil, ouil s'ouurit> & fut englouty des on-
des: Et le troisième qui eltoitlc plus grand des trois,
& qui pour cstreplus pesant, & lourd , donnoitplusé &
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Hiftoire du R ojaume deTunquìn. 11
rie contre les Galères de bas-bord qui estoienc deja at-
tachées à ses flancs, & qui luy auoient brise le gouucr-nail ,& lc grand mast , íè tieuua reduit à telle extrémi-
té, quele Capitaine,& les Soldats Hollandois
ayantperducouteespérance de sesìuuer en pleine Mer, mi.
rentje feu aux poudres, qui brûla aucc le Vaifleau , la
Chiorme, & tous les Soldats qui estoient dedans, au
nombre de deux cents;àlarcícrucdesepr,qui pour se ga-rantir de la cruauté des flammes ,íc ictterent dans la
Merà la
mercydes
vagues, & furent recueillis dans lesGalères Cocinchinoiíes pour estre présentez au Roy,
quiattendoitsur lequay lc retour de ses Galères victo-
rieuses & lequel ayant veu à ses pieds les sept Hollandois
échappez du feu, & du naufrage de guerre , se tourna
vers cet insolent qui luy auoit vanté les Nauircs
de fa Nation inuincibles, de luy dit en sc mocquant;Hola,Compagnon, demande à ces Soldats de ta Na-
tion d où ils viennent ? Et luy , tout confus , ayant ré-
pondu d'vne voix baffe, &craintiuc , qu'ils s'eltoient
fautiez du malheur, où la valeur des Galères Royalesauoit ictté les Vaisseaux Hollandois .• Donc, repartit lc
Roy,ilne filloit pas attendre la puissance armée duCiel pour les vaincre , puisque celle de mes Galères a
esté suffisante àcét effet. Puis saddreslant aux Soldats
de fa Compagnie jHola, Soldats, leur dit-il, allez
coupper touc maintenant cette teste orgueilleuse , &
défaites le monde de toute cette vermine de gens qui
est indigne d y viurc. Ce qu'ils allèrent exécuter ítn*le champ Et le Roy ayant de plus commandé
que
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%t Histoire du R ojaurne de Tanquin
i*c à tous les autrcs,dont on pourrok rccrouucr les corpsrestez de l'cnibralcmenc , ou du naufrage : Il les ea-
uo adans vn Panier au Roy de Tunquin , aucc va
mcílàgc aigre, &picquant;
par lequelil
luy disoir,dereccuoir cette parcic de l'armce qu'il auoit prepa-rec pour le battre,&dc sc pouruoir vne autrefois d vu
meilleur secours. Cc qui coucha si fort au vif le Royde Tunquin, qu'il ne voulut point receuoir dans les
ports le premier Vaisseau Hollandois qui auoit pris la
fuite,& s
yestoic conduit à la faueur du vent
jrefusant
mcfmc de luy faire donner les prouisions nécessaires
Íjourviure,qu'il fut contraint daller chercher jusqu'à
a Chine, à six cents milles loin de là. Et de cette hi-
stoire il appert de quelle force sont pour le combat de
mer les Galères Tunquinoifes, &Cocinchinoifes, quisont
semblables,comme
i'aydit,& de mesinc
façon.
2)# nombre , & de la façon des Galères
deTunquin.
CHAPITRE VI.
l^f^éÈN c o R E qu'il soit difficile de sçauoir pre-
g r!Èj&cisement le nombre des Galères de Port, &:
g^^^j de combat, qui sont entretenues par 1c Roy
de Tunquin: ncantmoinsil est certain qu'elles surpas-
sent de beaucoup cn nombre celles de la Cocihchinc.Òr sçait on à peu prés combien il y en a dans les trois
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Histoire duRoyaume
de^unquin. 13
xantehuict Galères. L'autre qui estbeaucoup plus
capable , & est au milieu du Royaume , nomme parcuxCbe ciam,fc trouue encore fourny d'vn plus grandnombre de Galères,
qui
sentent à la
garde
du
Royau-me, &au traffiq que les Cocinchinois ont auec les
Chinois qui fréquentent ce Port. Et le troisième est
fur les confins du Royaume de Ciampa pour y garderles terres de conqtiestc, que les Tunquinois ont autre-
fois gaignécs par leurs armes fur les Ciampaîns ; quiont fait à diuerfes fois de
grandsefforts fur les frontiè-
res qui les séparent aujourdhuy desCocinchinois,pour
regagner les terres que la violence désarmes étrangè-res leur arauies, mais toujours ; inutilement , ayanteste repoussez auec perte, & dommage à layde du
grand nombre de Galères que les Cocinchinois y en-
tretiennent àce dessein.Tellement que le tout bien
compté le nombre des Galères du Roy de la Cocin-
chine monte pour le moins à deux cents:& estant vray,comme chacun l'auouc, que le Roy de
Tunquin en
entretient trois ou quatre fois plus,personne aussi ne
doute que le nombre des Galères Tunquinoifes n aille
iufqu'à cinq ou six cents, aufquelles les Cocinchirjoi-ses cèdent encore ,& pour la grandeur , & pour l\1r-
maison, & pour les ornemens.
Et pour adjoustericy quelque chose de ce qui appnre-
tient à la structure, & à Tornemcnt de ces Galères La
proue (au rebours desnostres) y est le lieu le plus con-
sidérable ; d où íè relcue vne Chambre on vne loec or-née & enjoliuée au dedans de riches i t
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14 Histoire au Royanwe
deT-unquin.
richy de beaux ouuragcs, par touc ce quife peut voir
au dehors : &il n'est pas iufqucs aux rames ,& aux An-
tennes qui n'ayent de particuliers cmbelliiìcmcnso
Quand
elles fontvoyages
de
compagnie,
íùr le bruit
du signal qui se donne auec vn instrument composéde battons qui s'entrschoquans font vn certain ac-
cord , de sons graues, & aigus \ Ceux qui voguent au
partir > le font auec tant de dextérité , & de promptitu-de , qu'encore que les Galères aillent ordinairement,
trois, cinq,ou
septde front, l'vnc
cependantn'auan-
cc iainaisd'vn pied deuant l'autre \ & s'il fauts'arrc-
stcr,contourner, biaiser, reculer,elles Ic font auec
tant de mesure, ôc de correspondance, comme si cllcc
estoient toutes d'vnc pieçc , & poussées d'vn mefme
mou u c ment.
Quandle
Royfait
voyagefur
mer,il
yen a
vingt-tvois destinées pour accompagner la Royale qui mar-
che au milieu de toutes, dont la Chambre de Prouë
est au dedans rcuestuc de lames d'or j la Pouppe em-
bellie, & enrichie d'ouuragcs trcs-cxquis;lcs voiles on-
dées & façonnées de diucrsagrécmentsj tous les cor-
dages& le tendal de
foye.Elles vont comme les no-
stres, à voiles déployées quand elles ont bon vent \ &
quelquefois à voiles &à rames, quand on veut auan-
ccr chemin. Et ilarriue fouucnt qu'elles s'exercent à la
courfe,ôc disputentde la vistcflc,cnla présence du Roy,
allans à rame ou à la voile à la faueur du vcnt,ou mefme
contrevéc, ou costoyant
levent^dc laquelle dispute les
vainqueurs remportent toûjours(outrePhojineur) des
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Histoire duRoyaume de Tunquirt. 15
pouffant la lame iayt rompue , pourucu que ç'aycesté cn s'accordant auec les autres, & à la mesure ca-
dencée des bastons , il a toujours la préférence fui:
eux cn la distribution des
prix.
Et c'est meiucillc
(pour dire encore cecy auaneque de sortir de ce dis-
cours) auecqu'elle promptitude toutes les Galères du
Port, quand le signe d'en partir est donné auec vne
clochette, se mettent en deuoir de prendre leur rang,de se mertre à flot> & de faire chemin. Car encore quesur le Port,chacune
yait sa
loge séparée,& comme íbn
estuycouuert, pour la guaranrir des injures du temps:si est-ce que depuis
le signal donné iufqu'au partir, quine fait pas le temps d'vn petit quart d'heure, il ny cn a
pas vne qui se trcuue hors de son rang, & qui ne foie
au second signe déja auancée dansTeau > & en estât de
voguer.
'Du grand nombre des sujets, & des Soldats
du Roy de lunquin.
CHAPITRE VU.
ÎS^^NfHE qui rend le Roy de Twnquin puissant, &
tACvfiGrred°utable à tous les Roys ses voisins , c'est
(fëjgfêito la grande & inestimable multitude de sujets
quiviucnt dans les sept Prouinces qui font soumises à
fa Couronne : dequoy il est aise de prendre quelqueconjecture considéré seulement le d nombre de
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%6 Histoire du Royaume de Tunquïrf.
aye plus de six millepasde longueur, & autant de lar^
geur, & queses rues soient si larges j & si capables qua
dix, & douze cheuaux y pcuucnt commodément aller
de front: Neancmoins deux fois le mois,c'estàsçauoirà la nouuclle , & à la pleine Lune, auquel temps ils
chomment leurs festes,on y void vne si grande foule de
Peuple, allant & venant, épanduë par toutes les rues,,
que Ton s'y entre-heurte par tout à la rencontre •, De
sorte qu'vn chacun s'y trouuant pressé , & arresté de
toutesparts,cst
contraint de faire fortpèu,dc
chemin eti
beaucoup de temps. Surquoy , joint quelques autres
conjectures, est fondée l'opinion commune , que le
nombre deshabitans de cette populeuse Ville, monte ài
vn Million de personnes. Et il y a encore vn grand ar-
gument (pour laisser les auttes) d'où l'on peut compren^dre la
grandemultitude du monde
quiréside en ce
lieu. Car comme lesTunquinois
ont l'vsage fort fré-
quent d'vn certain boucon, bon à la santé , & agréableau goust, qu'ils appellent Blau cattì fait^vne fueillc, &.
d'vnfruict dont nous parlerons plus bas : & que c'est la
coustume parmy eux d'en porter toujours vn sachet,
ou vnebourse pleine, attachée
à laceinture, qu'ils
tien-
nent ouucrte allant par les rues à la rencontre de leurs
amys,. lefquclsapres s'estre ciuilement entre - saluez,
prennent chacun d'eux vne bouchée de ce fruiót prepa*
rc, dans la bourse ouucrte de son amy. Delà vientque
tous ceux qui ont quelques commoditez dans la Ville,,
font préparer à leurs ícruans dedans leurs maisons.,cc&petits prefens qu'ils s'entredonnent en témoignage d'à*
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Histoire M Royawne
de Tunquhi vj
seruicequi les luy prépare commodément au logis. On
compte iusqu a cinquante mille reuandeurs qui en
tiennent à vendre à bas prix ,en diuers endroits de la
Villed'oùilestàconclurrc que le nombre du peuplequi en
achepte, est incstimablement grand.Et de cette grande multitude de peuple, & de su-
jets, le Roy tire deux grands auantages. Le premier
est, qu'il encompose au besoin de formidables armées
au nombre des Soldats qu'il veut. Car outre ceux qui
font en garnison ordinaire dans sa Ville Royale, & fonttoujours prests pour aller la part où ils seront comman-
dez, il luy est aisé de mettre à tonte occasion plus de
cent mille hommes en armes, qu'il fera leuer de toutes
les villes de son obéissance. Comme il fit , il n'y a pas
longues années ayant entrepris de faire la guerre au Roy
deláCocinchine son voisin, a dessein de recouurerlesterres qui ont esté vfurpées fur son deuancier, & quiont fait autrefois vnepiece, & vne partie de l'Estat de
Tunquin:Car il prépara vn si superbe ,& si puissant
équipage d'armes par mer, & par terre, qu'il comptoitsix vingt mille hommes effectifs dans ses trouppes jqui
certes luy furent à charge y ôc l'cmpcschcrcnc de re-cueillir lcfruictdc la Victoire,& de la défaitte de son
ennemy, qui luy eust esté aussi asseurée qu'il se l'estoit
promise, s'il eust menc moins de soldats à son entrepri-se. Car n'ayant fait préparer, de munitions de bou-
che, & d'autres prouisions ncccílaitcs pour l'entretcne-
ment de Tannée, que pour trois, ou quatre mois, furauoit de contraindre à moins de cc
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i$ Histoiredu R oymme de Tunqam
lePáïs *,de ayant rencontré vne plus longue, & plus vi-
goureuse résistance qu'il ne s'estoit imaginé des forces,
& du courage de ses ennemys : ll fut obligé , pour ne
voir son armée reduite àpérir de faim, de la ramener
dans les Prouinces de Tunquin , ayant honteusement
abbandonné la grande entreprise du recouurement de:
la Cpcinchine, qui luy estoit mal rcufsïe pour y auoir
mené trop de gens, & n'auoir pas pourueu de suffisan-
tes munitions pour les entretenir.
*Des Richesses duRoy de lutiquin*
CHAPITRE VIII.
§S^||k||'Autre
auantage quircuient au
RoyPp ||pp>
de Tunquin de la multitude de ses sujets,
vê^ Iw^SWoutre celuy 4ue i>ay deja touché , c'est le
^^L^^^Tribut & les grandes richesses-qu'il cn>
^^amasse. Car tous les Hommes,oumastes de
sexe qui sont en tout le Royaumcjexcepté ceux à qui le
Roy a donné Icpriuileged'exemptio^dont nous parle-ron scy âpres, depuis 1 âge de dix-neufansj iusques à soi-
xátc,paycnt certain Tribut au Royiauec cettcdiffercncc
que ceux qui habitent dans les trois Prouinces qui ont
esté toujours fidèles, & qui n'ádhererent point auRe-
belle, dont nous auons parlé, nepayent point de leur
monnoye, que ce qui reuient de la nostre à deuxeícus.de soixante fols picce:Mais das les autres t Prouin-
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Histoire du R oyaumede
^ïunquin. 19tres charges ausqu elles ils sont tenus enpunition de leur
rébellion. Etoutre ce Tribut qiii est personnel, & queles exacteursleuentindifféremment, & fans rémission
fur lespauures , & fur les riches (en quoy il paroiít
quelque forte d'iniustice ) fur ceux qui ont des biens,
& fur ceux qui ne viucnt que de leur industrie : Il y en
a vn autrê moindre qui se recueille des fruicts de la
Terre, & qui est plûtost vn présent ciuil, & volontai-
re à vn chacun, quVne taille, ou vn subside recl -, En-
core qiiepersonnc n ose s'en dispenser, au temps auquelTysagccommun a esté misdele rendre, ce qui arriue
trois, ou quatre fois dans Tannée. La première > fur la
fin, ou au commencement de Tannée en forme d'estre-
nes. La seconde , quand le Roy célèbre , comme il a
de coustume, 1e iour de sa naissance. La troisième, au
iour anniuersaire du decez du Roy deffunct. Et la qua-trième , en la première saison des fruicts nouueaux.
Toutefois parce que ces p resens ne se font pas auec la
rigueur auec laquelle Ton paye, & Ton exige le tribut
personnel. Toute la Ville,ou le Village les fait en com-
mun, & les enuoye par des Députez les plus qualifiez
du lieu, qui les portent au Roy, & les luy présentent aunom de la Commune.
Or encore que la plus grand part des Villcs,& Villa-
gesdu Royaume qui montent à vn nombre inestima-
ble paye immédiatement ces Tributs au Roy > ou à
ceux qui les leuent à son nom ; Ily en a neantmoins
plusieurs qui nc les payent qu'aux Seigneurs du Païs, ouaux C i i & à leurs S ld t ou à d'autres lc
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3© Histoire da Royaume de Turìcjuìn.tribut ordinaire ; ou pour reconnoistre leur valeur, &
récompenser leurs mérites\ ou pour appan3ge do leur
naissance ; ou pour entretien des charges ausquelles il
les a éleuez ; ou
pour
autres
gratifications
: aucc ccctc
loy receuë partout le Royaume>queledroict qui a este
donne au proffit dequelqu' vn par la libéralité du Roy,
nc passe point à ses etifans, &àíes héritiers, s'il ne leur
clt confirmé en donpar le Roy \ Voire mesme le Perc
viuant, il clt tousiours au pouuoir du Roy de retirer
le donqu'il luy
a libéralement fait, & de l'enpriuer
de
fa volonté,comme il arriue quelquefois} quoy qu'iln'arriue presque iamais qu'il se laisse aller à cette ri-
gueur enuersperíonne, qu'en punition de quelque cri-
me qu'il aura commis. Et encore qu'en la distribution
de cc don, le Roy se monstre ordinairement plus ma-
gnifiqueenuers ceux
qui luy appartiennentde
íang3oud'alliance, comme il est de raison , & enuers ceux quiont les premières charges de l'ai mee \ (i a t'on veu quel-
quefois des simples Capitaines iouïr du tribut d'vn
bon nombre de places qui auoient esté données au mé-
rite de leur veitu, & des belles actions aucc lesquelles
il s'estoient signalez en guerre > qiií trouuent toujoursaupté: du Roy des gracesjôc des récompenses. Il clt vray
nca-ntmoins pour ne ricndiflìmulcr icy, qu'iln'est
per-sonne de ceux qui ont esté ainsi auantagez qui par quel-
quesorte de bien-scancejaquellc est pasiéc en oûtume»
«e russe trois ou quatre fois dans l'aiince des presensau
Roy de quelques picecs d'or, & d'argent, à proportionde co qu'il
rient de luy , fins qu'il y JÌI aucun qui ose y
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f Histoire du Royaume deTùnquin. ji
bonnes graces.Et comme il y a bien milleCapitaines en
office dans le Royaume, on peut encore recueillir de
là, combien grandc$,& excessiues sont les Richesses quele Roy tire de ses sujets.
De la façon que les Soldats reçoiuent la
Solde dttRoy*
CHAPITRE. IX.
^jptëÉ*N la mesme façon que
le Roy donne des Vil-
§ Ifníp» les, & des places aux Capitaines pour recon-
^r^^^ noistrcleur mérite, 6c leurs peines, ils les
donne aussiaux principaux Soldats pour leur scruir do
solde,, ou
pouríàlaire
de leur vertu : Auec cette diffé-
rence quil donne souuent plusieurs places à vn seul Ca-
pitaine ,.& il n'en donne souuentqu'vne à plusieurs
soldats j de forte qu'vne feule Ville qui ne fera pas des
plus grandes s fera quelquefois suffisante à souldoycrtous les soldats dvne Galère, qui alors ont droict d'e-
xigerau lieu:
quileur a esté
aflîgné, Je tribut apparte-nant au Roy, dont nous auons parlé cy-dessus. Et pourles soldats de moindre considération, c'est ordinaire-
ment àleurs Capitaines de leur payer la solde au nomdu Roy j comme c'a esté cp partie pour subuenir à ces
fraisj&pour entretenir tel, ou tel nombre de soldats*
que plusieurs Villes leur ont esté assignées auec pou-uoir d'en tirer le Tribut. Aussi en siuuc les soldats i
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j t Histoire du Royatime
deTunquìn.
guerre ,ny d'exercice militaire, qu'ils font obligez de
trauailler pour eux , & leur ícruir de manceuurcs, s'ils
les veulent Áìi)fi employer, ou pour le seruice du Royaux ccuurcs publiques, comme à"bastir, ou à r'habiller
les Galères, adresser ou redresser des Ponts, & sembla-
bles besoignes $ deíòrtcqu'ils ne íònc iamais oisifs, ôc
fans quelque etiiplòy.Et comme encore tous les
Capitaines qui se trou-
uentestre de séjour dans la Ville Royale, font obligeztous les matins d'aller faire la Cour au Roy, & d'aiììster
à l'Audicnce publique qu'il donne chaque iour dans
son Palais, au Peuple qui veut auoir recours à luy:
Auílìont-ilschacund'euxquandilsvontau Palais du
Roy, vn certain nombre de leurs Soldats qui rmrchenc
deuant eux en ordre, auecque leurs armes , vestus de
casaques de violet obscur j &
qui
les
accompagnent
de
mesine iusques à leurs maisons au retour du Palais,
quand ils y ont fait leur Cour : qui lotit toutes couruecs
d'honneur que les soldats rendentpar
tour à leurs Ca-
pitaines. Et lors mesme que le Roy sort du Palais, ou
pour s'aller diuertir à la maison de plaisance qu'il a à la
Campagne; ou
pour
mettre à
l'efl'ayles Galères
qu'ila
de nouueau fait baílir sor ses Ports ; ou pour voir exer-
cer ses Soldats à tirer au blanc, èc à la Lutte , ce qu'ilsfont ordinairement deux sois le mois àlaprelèncc du
Roy : Comme tous les Capitaines qui sont à la Cour,
l'y accompagnent par honneur , les soldats austi n'y
muiquent iamaisen
bon nombre, parezde leurs li-
mées, & enl'equipagc auquel ilsonc accoultumé de
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Histoire du Royaume de TUnqusri. j j
retourne à son Palais. Et le Rôy sortant à la Campa-
gne aux occasions dont il a este parlé , il n'est pas feu-
lementaccompagne de çctte superbe
escorte de sol-
dats, qui marche deuantluy > mais vn grand nombre
de Caualeriechoisie s'y trouue encore auec eux pour
Juy faire honneur>& plus de cent Elephanscouuertsdcriches tapis, fur lesquels font portées
les Femmes, ôc
les Parentes du Roy, auec leurs suiuantcs,a(Tiscs com-
modément dans des basses Tours affermies fur le dos
desElephans, qui font fr puissants qu'ils portent à Pai-
íè dansecs Tours six personnes, outre'le Conducteur
qui se tient assis fur le col. Tellement que quand le
Roy fort àl'oecasion devoir les exercices de la guerre,ou dcla lutte que prattiquent souuent ses soldats , cc
leur est vnpuissant aiguillon de bien faire , d'auoir
(outre le Roy) vnc si belle, & auguste compagnie de
spectateurs, de qui ils peuuentattendre vne glorieu-
seapprobation de leur adresse, & de leur valeur, Vnc
remarque particulière y at'ilcn Pcxercicede la lutte
desfoldats,que ic ne dois pas obmettre en cc lieu : que
celuy des lutteurs qui a esté porté à terre par la dexté-
rité , oupar
la force de son
compagnon, n'est
pointcensé, ny déclaré estre vaincu, encore qu'il y ioíc
abbattu furie ventre, ou fur le flanc \ s'il ny
est renuersé fur le dos, & s'il ne la
mesure des épaules.
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34 Histoire du Royaume deTunquini
T>e la retenue, modestie 9 Çf discipline^des Soldats.
CHAPITRE X.
*Mwiy|?L y a ie ne sçay quoy digne, & de íouange,&'
<&í l^#^e mcrucMc>en cc <luc 'CS soldat: du Royau-
^^mc de Tunquin estant cn si grand nom-bre, comme ils font, fous la conduite de tant de Capi-taines , & se trouuans si souuent assemblez à ttouppés,en faction, & en armes, soit au Palais du Rdy > soit
à la Campagne, parmy mefmeles caresses dés Colla-
tions que le Roy, &les Capitaines leur font plusieurs
fois pour les tenir de bonne humeur : Neantmoinsotine void iamais qu'ils fe querelent entr'eux >ou mesme
qu'ils se piquent, &s'ofìencent de paroles outrageu-ses , ou de mépris y & n'a-t'on iamais oíiy dire qu'ils
ayent fait aucun duel sanglant, ou qu'ils ayent tiré
Pespéc Pvn contre l'autre. Cè qui est grandement à la
honte de r\os soldats Chrestiens, qui ne sont iamaislong-temps ensemble sans amasser des riottes, &quifont tous les iours d'vnc legere parole le fondement
d'vne querelle qu'ils ne vuident que. par la voye des
armes, monstrant assés auoir leurs passionsmoins
domptées, & moins réglées, que les Payens. Or en-
core que l'on puisse attribuer cette grande retenue í la douceur de leur naturel, qui ne s'aigrit pas si facile-
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Hiffoirè duRoyoetiwe
de Tunquin. }$
grahd respect, & de la vénération cn laquelle ils onc
Ic Roy, & leurs Capitaines. Car pour le Roy ils rap-
pellent , U Fils du Ciel, & le reuerent comme vne per-
sonne sacrée descendue du Ciel pour les gouucrncr : cequi fait qu'ils noient rien faire,ou entreprendre en fi
présence quiluy puisse déplaire, ou Je fafchcr. Aquoya donné grand fondement vne certaine superstition
qu' ils obíeruent toutes les années, & est telle.
Enuiro.ii la "sixième Lune , qui tombe ordinaire-
ment à nostre mois d'Aoust, le Roy fait publier vtiedict, que tous les soldats auec leurs Capitaines soient
prests au jour marqué , de luy venir prester le serment
de fidélité. Cc qui se passe auec cette cérémonie. On
dresse aux places, & aux principaux quarrefoursdelaVille des Autels parez de riches ornemens, dédiez aux
Dieux, ouplutost aux Démons que ce peuple adore:Et au milieu la formule du serment, escritte en gros
characteres,& lisible du pied de l'Autel j laquelle quoy
qu'en la substance du serment ne contienne rien quine soit licite, & louable ; veu que celuy qui le preste,
promet seulement d'estre fidèle à son Roy,se déuouanc
â toutes fortes d'exécrations, s'il luy manque de fidé-lité : neantmoins aux circonstances, & en l'inuocation
des faux Dieux, & des Démons qu'il appelle pour estre
témoins & vengeurs de son infidélité, elle est crimi-
nelle, & superstitieuse. Et en ceste cérémonie afin quel'on éuite la confusion qui pourroit arriuer dans le
grand nombre de Soldats qui s'y doiuent présenter, &le tout s'acheue dans le iour j On dresse vn tres-
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36 Histoire du Royaume deTuncjuin.
gnics, & vn Docteur nomme, & député du Roy pour
présider àraction,&aprésle serment preste, donnera
chacun des soldats vn billet qui le déclare auoiié, &
reccu au fei uicc du Roy. Tellement que 1c Capitainede chaque compagnie ayant commencé, &prçstc son
serment solennel de sidel ité au Roy regnant,ll est suiuy
par ordre de cous ses soldats, à chacun desquels le Pré-
sident donne fans delay vn billet différemment mar-
qué, íelon l'acccnc auec lequel il a prononcé la formule
commune. Ainsi
celuy qui
la
prononcée
d'vne
parole*ferme, & d vne voix haute & bien articulée, porte dan*
son billet la marque Mìn> qui signifie clairement. Celuy
qui a parlé d'vnc voix sombre, & basse, porte cn la
marque, bat min, c'est adiré y nonfa* clairement. Et ce-
luy enfin qui a prononcé entre deux, d'vne voix,& d'vrr
accentmédiocre, porte pour
samarque
tbtéan yccfì: a
dire communément. Et ces marques ne font point pournéant ; Car chacun des soldats, la cérémonie acheucc,
ayant apporté íbn billet à son Capitaine qui s'estoit re-
tiré aprésauoir preste son fermentai reçoit de ses mains
en don du Roy vne robbe, ou vne casaque, meilleure,.
&plus longue,
s'il a lapremière marque -, plus courtey
& de moindre étoffe,s'il a lá seconde* & d'vne étoffe,
& mesure médiocre, s'il a la troisième. De forte quetoute l'Année ils font reconnus à la casaque qu'ilspor-
tent,de tous ceux qui les voyent, & pris pour estre plusou moins fidèles, plus, ou moins zélez, & affectionnez
au íèruice du Roy.Il arriua vn iour qu*vn soldat nonueau Chrestien*
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Histoire du Royaumede
Tiwqtiin. 37
ce faire \ & pour témoigner le peu d'cltatqu'il fìusoic
del'Autel duquel il detestoit la superstition, il íctour-
na deuers le Prcfident qui astistoit à cccce action à l;i
corne de l'Autel, &
y
tenoic comme la
place
du
Roy*.& fans s'amuser aux termes couchez dans la formule
commune,parla ainsi hautement. ï atteste le vtay'Dieu
du CielyO> de U'Terye9Pere>Fihi& S ainsi EspritJa Compa-
gnie des bien-beureux esprits , O4 toute la Cour du Ciel y quê-te rendray fidèle firnice tusqu'à la mort à mon Roy Tban do
V^van.J^uefiie ments, 0*fiiejjure
àfaux r
O* contre
ma conscience, iefuù content que le <vray Dieu y Seigneurdu Ciel)& de la Terre we tuëà cette beure,& me consume de
ses Foudres. Ce qu'il dit d'vn accent si ferme , &si éle-
uc, & d'vii courage si résolu, que le Président luy bailla
fur le champ le billet le plus honorable , & la pluslouable
marquede routes.
'Dugouuernemerìt politique du Royaumes,.
CHAPITR E X I.
Vè||jf£Omme ce Royaume n'estoit autrefois
zl <a?%Ù& qu'vne des Prouinces du grand Rovaumc do
fô>&gfo. la Chine, & n'estoit gouuerné que fous ses
Loix^ Encore que, depuis qu'il en a esté retranche parla rébellion des peuples quil'habitent, il y ait eu du
changement en lestât de la Monarchie , il en estneantmoinsfort
peu arriuécnla façon du gouucrne
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j $ Histoire du R oyaume deTAtnquìn.
ses pouuoirs, sinon qu'il pouuoic à son gré , de de son
propre mouucnicnt, délibérer, &iuger de beaucoupde choses, fans consulter laduis de personne $ quoy
qu'jl
ne délibère iamais ordinairement d'aucune cho-
ie importante, que de l'aduis de ses Conseillers. Ec
pour cela il a dans fi Cour vn Conseil souuerain,com-
posé d'vn grand nombre de Docteurs, qui juge défini-
tiuemenc, & en dernier ressort de contes les cauíès ci-
uilcs, & criminelles; & par deuant lequel, il est loisi-
bled'appeller
de lasentence
desGouuerneurs,&
des
luges establis dans toutes les Prouinces , qui ont leur
jurisdiction limitée. Outre ce grand Conseil, il y a vn
Gouuerncuren chaque Prouince, qui a charge > oc
pouuoir d'administrer la Iustice, &peut mesme iugerà mort, si le cas
requiert prompte exécution, principa-
lement silaProuincc est éloignée de la Cour : Toute-fois ordinairement tous les cas où il y va de la
mort, sont renuoyez au Conseil souuerain. Et généra-lement parlant toute ^administration de la Iustice en
icc Royaume se réduit à deux ChefSjdont Pvn s'appelle
Van&. l'autre VL Au Van appartiennent les Docteurs
qui interprètent la Ioy, & font toujours vestus de rob-bes longues ; noires, la teste couuerte d'vn bonnet de
mesme couleur* & haussé d'vne palme par dessus ecluy
de nos Docteurs i excepté lors qu'ils vonttreuuerle
Roy, deuant lequel ils ne se monstrent iamais qu'auecles ornemens de leur eftat>de couleur violette. Au Ft*
appartiennent certaines personnes'qualifiées choisiesd'entre les d' é rendre en certains cas la
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Histoire du Royaume de^uriquìn. 39
d'entre les Princes de íang, ou d'entre les Seigneurs, &
principaux Capitaines du Royaume,à chacun desquelsest aíïìgné vn Docteur capable qui luy tient lieu d'As-
sesseur , & de Conseiller en tous les Iugcmens qu'ilrend.
Il y a de plus deux Tribunaux establis en quelqueVille principale de chaque Prouince;l'vnplushaut qui
iugedes causes plus importátes,& s'appelle Gna /^l'au-
tre plus bas qui iuge des affaires de moindre importan-
ce, qu'ils nomment Gnabien: Et tous deux font com-muns à toute la Prouince, &ne font remplis que de
gens de lettres. Et outre ces deux sièges de Iustice com-
muns à la Prouince, Il y en a trois moins communs, &
subordonnez l'vn à l'autre. Dontv le plus bas est dans
chaque Ville,. & est composé des plus notables & an-
ciens Citoyens, quiiugent les procès ciuils qui fontentre leurs Patriotcs.Et de ce Siège il y a appel à vn plus
haut, qu'ils appellent Gnahuyen, quia fous son ressort
dix ou douze Villes, appellées Huyeny qui ontvn Gou-
uerneur particulier, qu'ils nomment pour cela Cai
huyetìy qui iugedel'appel interietté deuantluy : Et de
ee luge il y a encore droict d'appellation au Tribunaldu CaiPhu, & de celuy-cy aux Tribunaux déja men-
tionnez.comnums à toute la Prouince. Et la raison du
partage qui a ainsi esté fait de la Iustice, est prise de ce
que les Prouinces estant d'vnc aisés grande étcnduè',el-
íes ont esté diuisées pour le bon ordre, & pour la com-
modité des plaidans, en diuerses parties principales
'il ll t Pbu & chacune de ces ti commi-
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4ó Mîjloire da Royaume de Tunqttin.de nos Comtes, ou de nos Marquis : Et chaque P/;«,ou
chacune de ces portions, est; encore diuisée aux Ruyen%donc nousauons parle, qui iònt chacun fous la dire-
ction d'vn Gouuerneur particulier^ comparable en
dignité à nos Barons : Ec enfin comme chaque Huyenest composé d'vn certain nombre de Villes, qu'ils ap-
pellent <V<*; auífi ya-til encore cn chaque Ville vn
Gouuerneur inférieur aux fus-nommez, auquel on a
donné le nom de Cai Xa> qui peutestre considéré,
comme le sont nos
Seigneurs
de place. En eccyneant-
moins est défaillante la comparaison que i'ay faicte,
que tous ces Gouuerneursdonc il a esté fait mentionj
itontleGouuerncment que pour leur vie, fans qu'ils
ie puissent laisser à leurs enrans j & les Gouuerncurs
mefme des Prouinces, n ont ordinairement la com-
-jmiílionque poux
rrois ans*
Comment les Doreurs prennentleur
degré
en ce ^yaume^.
CHAPITRE. XII.
'^^I^^Visquc j comme nous auons déja dit*
lll Wv]ÊÊtom'cs Conseillers-du Roy font ordinai-
^Ë,^^^rement Docteurs, ou licenciez cn droict,
O^^^PII esta propos de Cjauoir comment ilsar-
***^^^riuencà-ccs degrez, qui font la marche àce haut office de Iustice. C'est donc la coustume que
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Ht Boire du R oyaume de ^Tunquìn, 41des lettres. Auquel temps tous ceux qui ont opiniond'auoir suffisamment proffitc aux estudes se rendent au
Palais du Bua, que Ton appelle Dcn, pour y subir le
premier examen, qui est prattique en cestc façon. Ondresse dans le Palais vne grande quantité de cham-
bres , ou de loges qui peuucnt suffire à tous ceux qui'se présentent pour estre examinez \ lesquels ayant pris
Pargument de la composition(sur laquelle on doit iu-
ger de leur capacité,)des principaux Docteurs députez
à présidera cet examen, font enfermez chacun dansPvne des chambres qui ont esté préparées, fans aucun
liure, auec du papier feulement, de Pencre, & vn
pinceau qui leur ièrt de plume \ ôc à chacun d'eux est
aflïgnc vn soldat, òu vn garde, tant pour le sertiir en
les nécessitez, que pour obseruer que persone n'ap-
proche pour Payder, ou luy donner quelque instru-ction. On donne à tous le iour entier, pour trauail-
ler à leur besoigne > sur la fin duquel, Payant achcuée,
ilslaportemauxPresidensdePexamen, marquée du
seing, &du chiffre particulier d'vn chacun, qui en
examinent rigoureusement les defauts,& à ceux qu'ils
treuiléìit estre capables, &auoir satisfait en cet eíîayde leur esprit, lis donnent le degré de Bachelier qu'ils
appellent Sm do> auec leurs lettres Patentes signées de
la main du Bua, quileur seruent non seulement de té-
moignage authentique de leur capacité, mais encore'
de Priuilege pour estre exemptez de payer la moitié-
du tribut annaelyLe second Examen i se fait sur le Droict & les
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42- Histoire du Royaume deTunqmn.
r ncc,quc Ton y admet point indifféremment ceux quisc prclcntcnt comme au premier; mais seulement ceux
qui depuis trois ans ont pris Ic degré de Bachelier;
lesquels ayant esteapprouuez par 1examen des Presi-
dens, font promeus au degré de licenciez, qu'ils ap-
pellent Httan Corn \ & ayant receu leurs lettres patentes
signées du Bua, font entièrement exempts de Tribut.
Et de ce nombre de personnes qui ont reccu ce degré,le Roy en prend les luges des causes moins importan-tes, qui font vuidées aux Tribunaux inférieurs dont
nous auons parle cy dessus.
En fin le troisième Examen pour Ic Doctorat sc faic
seulement de ceux qui depuis trois ans passez ont prisle degré de licenciez en droict. Et en cette promo-
tion, comme il y a dans le Royaume vn nombre préfixde Docteurs
que
ion
noucre-passc point,
aufli tous
ceux qui font iugez capables du degré, ne le reçoiuent
pas,mais feulement ceux qui ont donné en cet examen
des prcuuesd'yneexcellente capacité, & selon le nom-
bre des places qui se treuuent vacantes. Les autres quirestent lans le degré,sont r'enuoyezà l'examen suiuanr,
qui
se fera dans trois ans; encoreque cependant
ils
soient considérez , & employez ordinairement aux
offices de luges dedans, & dehors Ja Cour. Mais pourceux qui ont
emportéà la rigueui: de l'examen le de-
gré dp Docteurs, qu'ilsappellentr^, non feulement
ils font exempts du Tribut ordinaire,mais encore leurs
enfans, quoy qu'ils n'acquièrentiamais aucun
degréde lettres, & qu'ils fassent vne autre -proseífion. Et
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Histoire du R oymwe decîunquìn. 4 j
t'reux est choisi ccluy qui de trois en trois ans est cn-
uoyé Ambassadeur vers le Roy de la Chinc,pouHuy
prester les redeuarices accoustuméesau nom du Roy,& du Royaume de
Tuncjuhi.
De ce nombre on choi-
sie encore les luges, & les Presidens du Conseil souue-
rain cstably en la Cour du Roy. Et tous ceux enfin quiont ce degré font particuliercmét cosidcrez)&: honno-
rez du Roy, comme personnes de mérite j &voit-on
toujours quelques vns d'eux autour de fa personne.On dit
qu'il yauoit autrefois dans 1c
Royaumevn
quatrième degré dclcttrez y mais il n'est plus en vsige.Ce qui y est encore dans vn grand vsage,cst, qu'à cause
de la grande estime en laquelle ils ont les lettres Chi-
noises, Il n'est personne de haute, ou de bassequalité,
qui ne fasse apprendre à ses enfans depuisleur bas âgé1c secret de leurs
characteres,dont chacun fait vn
mot,de façon qu'il s'en trouue fort peu dans le Royaume
qui n'en âyent quelque connoissance, fte qui en soient-
toutàsait ignorans*.
Des seines dont on punit les Criminels,
CHAPITRE XLIL
l|l?iÉ|Prés auoir parlé des
luges, il n'est pas korsefô*
^^^^ propos d'adjouster icy quelque chose de Jeurs
ggflsfl lugemens qui font rendus sommairement,,fans tant de formalisez^ d'escriturcs & de Verbaux
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4 4 Histoire du Royaume deTHMJMV*
crime, & cite àcomparoir deuant Içs luges, les témojns
font ouïs, & confrontez en fa prcftjnce, furies charges,& informations auanecés; que s'ils s'accordent en leurs
dépositions, on nc recherche rien dauanrage, mais
feulement on interroge le Criminel s'il a quelque con-tredit >ou reproche à faire contre Jcs témoins, & leurs
dépositions. Que si fur ses rcfponfcs, les luges pensentraisonnablement dcuoir dilayer la fenrencepour élire
plus pleinement informez ; le Criminel cependant cil
liuréàvnc compagnie de soldatspour
eltre tenu en
seure garde, qui layans mené dans la prison , au lieu
de fers donc ils n'ont point l'vfagc, ilsluy engagent le
col dans le milieu d'vn instrument fait de deux bois
ailés longs, & liez à trauers en mode d'efchcle, en for-
te qu'il est porté fur les épaules du Prisonnier en équi-libre , &lcs bois ferrez si estroittement auec des bat-
tons traucrsiers autour du col, & aux deux extremitez,
qu'il n'est pas à son pouuoir de les élargir. Cequiluydonne vne incommodité qui n'est pas croyable, car il
en est chargé jour, & nuict > mefme dans la prison. Ec
.cela reuient neantmoinsà cette commodité aux pau-mes Prisonniers
quin'ont
pas dequoy viurc,qiuls
fonc
plus librement tirez des cachots , fans crainte qu'ils
cchappenc, & exposez auec cetéquipage ignominieux
AUX places publiques» pour y demander l'aumofneaux
passants, ôcauoir dequoy fe sustenter dans la prison.Ils feferuent d'ynç àutre façon pour tenir lesfem-
.niescriminelles;Car
on leur met au col vnecorde,dont
tes deux bouts passenc dans la longueur d'vn bois
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'Histoire au R ojwíwe de
Tunquin. 45
l'autre retient la corde nouée afin qu'elle ne coule : Et
parectte corde elle est attachée comme vn Chien , &
menée au supplice, quand elle y est condamnée.
Lorsque la personne criminelle a esté conuaincucou par la déposition des témoins contestés, ou par ía
propre confession queles luges tirent de fa bouche par
vne gesne aisés douce auec laquelle on luy ferre feule-
ment les doigts des mains, ou les orteils du pied, fans
grande violence, craignons que la rigueur de la gesne
ne la porteà s'accuser à faux, &à calomnier son inno-cencejon la rcmene deuant le Tribunal des luges assem-
blez, ausquels lçs Commissaires expliquent tout cc quiest interuenu au procès criminel, apresquoy Ic Prési-
dent prononce la sentence. Que si el le ne va pas à la
mort , elle est exécutée auílî tost aprés que les luges se
sont retirez ; Comme au larron qui est conuaincu pouria première fois dVn larcin qui n'est pas si important,on luy couppcle doigt de la main droitte qui est aprésle poucejque s'il y est attrappé la seconde fois,ille payede la teste ^ comme encore íì la première fois le larcin
est du valant dvne centeine d'escus. Et pour les vo-
( leurs des boys, ils font toûiours punys de mort.Quand donc les luges ont prononcé contre quelque
criminel ,a sentence de mort, ilu'est pas auífi-tpst me-
né du Tribunal au supplice ^rnais ramené par les sol-
dats dans la prison, dans laquelle dés lors on permetl'entrée libre à la femme , aux Parens, & aux amys
pour le seruir, & le consoler, encore qu'il fust déclarecriminel de leze Majesté; Et comme la sentence est
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4 6 Histoire du Royaume de Tunquin.
supplice,il est commun à tous les coupables de mort
d'auoir la tcíle couppéc. Ce qui sc pratrïque en cetec
snçon. Sur les quatre heures âpres midy leCapitaine
de la compagnie qui à la commission de l'executionmarche en teste d'vn nombre de ses soldats, qui vont
depuis la prison autour du Criminel, encore chargé de
rcschclledont nous auons parlé. Ev tous estans arriuez
au lieu du supplice, les soldats sc rangent en cercle au-
tour du Patientqui
s'est mis à genoux: Et
âpres luy
auoir osté du col l'clclicHc criminelle , ils luy présen-tent sur table diuerses viandes, & l'inuitent d'en man-
ger, desquelles il prend ce qu'il veut, encorequ'il s'en
trouuc fort peu, qui (oient alors en appétit d en pren-dre. La table estant retirée, & le Capitaine ayantdonné auecvne clochette le dernier signal'de l'execu-
tion j Le soldat qui la doit faire , sc tourne ,-haussantle cimeterre nud, vers les quatre parties du mondé*,
aucc profondes reuerences,comme demandant pardonde 1 action qu'il est prest de faire , pendant que les au-
tres soldats lient les bras du Patient , duquel s^estant.
approché, il luy auale d'vn leul coup la teste, qui est
remise aussi-toit, auec le corps aux Parens du mort$
pour les mettre en- terre ; si ce n'est que le Roy ayecommandé, (comme il arriue quelquefois en la puni-*,tion de quelque crime atroce) que la teste, & le corps.
demeurenrqiielques iours lanssépulture exposer à là.
place publique. Que s'ilplaist au Roy faire grâces
vn criminel de la mort qu'il aura meritée,on luycoup-*la teste lcscheueux 'il ne doit i dé-*
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Histoire du Royaume de Tunquìn.
'
47
grâce qu'il a rcccuc du Prince, & de Pobligation qu'ila de la reconnoistre.
Il seprattique encore par touc lc Royaume íc nc
sçayquoy de singulier, & de plus rigoureux qu'en pasvn autre Royaume que Ton sçache , pour la peine des
í Adultères, rant hommes, que femmes, mesme des
Concubines. Qui est, que la personneconuaincuc
de ce pèche , est menée ausiî-toíí les poings liéî à la
Campagne , ou vn Eléphant dressé à obcïr à tous les
commandemens de son MaiíVe, Tcnleue aueesa trom-pe soudain que le commandement luy en est fait, &
la jette haut en Pair, puis la reçoit quand elle tombe
fur les pointes penchantes de ses dents, qui la transper-cent aux endroits du corps qui rencontrent ; & en fin
la secoue a terre, & l'ecrase sous les pieds,où elle vo-
mit lame auec lc sang, si elle n'estoit déja morte à íkcliente d'en-haut. Et âpres la mort de l'Adultere, le
complice du crime est puny de mesme supplice par le
mesme Eléphant.
*De dîners sruìfîs de la Terre qui font m
îiçyaume de Tttnqmn.
CHAPITRE. XIV.
§f|jijÊiNcore qu'il n'y ayt point de vignes en
^S^ tollC' cc ^°yaume> & qu'on ny recueille
| j|j^§£ i t de vin * l'on ' i encore
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48 Histoiredu Royaume de
Tunquin.
point d'huile d'olif, qui sont les fruicts piincipaux de
la terre , àlaquelle Dieu a donné fa Bénédiction: si
est-ce qu'il abonde en tant d'autres fruicts qu'il n'a pas
dequoy se soucier beaucoup de ce qui luy manque , si
ce n'est , pour le sainct Sacrifice de la Messe, du pain,& du vin, qui luy est fourny de Macao, d'où l'on en
porte à suffisance. Carpour le reste des commodités
de la vie, le Rys , qui pour la fertilité de la terre ycroist cn tres-grande abondance ,. & duquel on fait
dcuxrccoJtcsenluin , ôccnNouembre, de forte qu'il
y est à-prix trois fois plus vil qu'à la Chine ,. leur tienc
lieu de pain. Du mesmeRys ils distiient vne boisson
qui est d vn goustaisés agréable, & fort bonne pourl'estomach , & supplée à nostre vin, Et pour les pota-
ges , & les autres viandes où nous nous sériions de
riiuile,iisy mestent vne certaine substance fondue,
prise dans les nids d'vne espece de Moyncaux qui ni-
chent sur les Rochers,.& les écUeils de Mer voisins de
leurs Costes, quidonne à toutes les viandes cuittesoùi
ils la meflent, vne faueur fort délicates ne pesé t'on pas.
que ces nids se trouuent en autre part du monde, ce
qui
les fait estimer fort
précieux par
touto ùl'on en a;
connoissance:D où vient queles Marchands-Chinois les
y acheptent fort chèrement , pour les reuendre à la*
Chiiìc ;.& qu'il n'y a que les personnes de qualité, ôc
de moyens dans le Tunquin qui en vsent. Et pour lc
commun du peuples il seíèrt d'vn certain suc appelle'
Mam> epreintd'vne
especede
poissonsfilez treuuez
dans leur mer, quisert d'huile, & de verjus dans les
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Histoire au Royaume deTunquirs. 49
rysqui sertàtousdepain;delàvient qu'il n'est aucune
maison de haute > ou de basse condition, qui n'en ayt
quelque prouisîon. Mais passons aux fruicts de la
terre.
Et pour ne rien dire icy des fruicts qui font com-
muns au Royaume de Tunquin, aucc les autres ré-
gions de l'Inde, comme la figue , & la poire d'Jndc,
l'Ananasie, le Iaca, le Carambola, lcManga, & les
semblables dont les relations des autres pais ontdcjafait mention, & donne connoiflanec aux Europeans.
Ie ne remarqueray icy que les fruicts particuliers, qui
ncsetreuucntpoint(quc iefçache) autre part que dans
ce Royaume.Le premier, & le plus excellent est le Coing, de la
couleur, & de la figure des nostres, mais orné d'vnc
couronne pour marque de son excellence, ce que les
nostres n ont pas : Et cette couronne n'est point com-
me celle de nos Grenades, fans aucun suc agréable, &
comme la vaine parade d'vn ornement infructueux}
mais pleine d'vn suc délicieux, & ressemblant à vne
mammellc pleine, aboutie de sa fraise. Et outre cette
espece de Coing remarquable pour sa couronnc,on cn
void encore beaucoup d'autres fans couronne, qui nc
luy cèdent guere cnsaueur,& que Ton mange apres les
auoir dépouillez de leur peau qui est en tousaspre , &
mal plaisante au goustj excepté en vne seule espece quiexcède les autres engrosscur,dont on n'oste que la pre-mière
pellicule,
& comme l'epiderme, Icdemeurant
estant bon à manger, & quialegoustde nosPauies,
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jo Hijîohvdu R oyaume de
Tîwquiw.à la santé , quelque qiuntité que l'on cn mange iuíqu'àdix, ou douze á la rois : auíïì íè vcnclent-ils par touc à
fore bas prix , pour estre fore communs, ôcabondans
en touc le païs. La derniere espèce de coings que l'on
y creuucj&dont ie peuple n'a guerc d'vfiige, pour estrefort rare, mais feulement les personnes riches qui en
font leurs délices, est encore fore faine, & du goust de
nos muscats, ne cédantpoint encore en grosseur aux
derniers dont nous auons parlé.Vne seconde especc de fìuict de la couleur du coing,
mais qui pour la figure ressemble à vne grosse pcíche,&
pour le goust retire à celuy de nos sorbes, quand elles
sont bien meures, est en estime particulière pour ser-
nir de souucrain remedeàla dyssenteric jàquoy sert
encore, non seulement la chair, &la peau de la pom-me , mais encore l'escorce, 6V la sucille de l'arbre.
Il y a de plus deux autres espèces de fruicts qui ont le
goust de nos cerises, mais l'escorce dure comme celle
des chastaignes, èV ont la chair blanche au dedans. Et
de ces fruicts, principalemenr.de ceux que les Chinois
appellent Lecbi, ils cn tirent vne forte de vin quin'cít
pointdcs-agreable.
On void enfin en ce païs vne especc de figues, quiont le goust,& la figure des nostres,maisla couleur rou-
geâtre quand elles font meures, molles, comme les
nostres, & encore plus froides j quoy qu'estant encore
vertes, & vn peu dures, ne laissent pas d'auoir bon
£oust.le ne voudrois
pasasseurer
que
les nostres
sussent meilleures, &plus sauoureuscsj Ncantmoins
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Wjloìre auRoyaume de Tunquìn. 51
les loua grandement, & voulut que touc le fruictdc
l'arbre luy fust gardé.Les Cannes remplies de miel,& de succre y font fort
communes \ mais comme les Tunquinois n'ont pasl'art de purifier le fuccre,il y est tout noir \ encore qu'ilne laisse pas pour la couleur d'estre estimé, & recher-
che,particulièrement des Iaponois.
Des Animaux qui se treuuent plus communé-
ment auRoyaume
ÀAnnan.
CHAPITRE XV.
fljféfô^ÊE Royaume abonde enCheuaux,debclle&
A$&û nerueuíc taille, bons à la main, &desi bon-n^zpgRs ne nature qu'on les peut dresser, & rendre
bienallans, en toutes lessivons que l'on veut. Il nour-
rie encore quantité de boeufs grands, & massifs, donc
la chair est fort bonne, & agréable au manger. La
chair de Pourceau y est aussi extrêmement commune,
bonne , & faine ; de forte qu'il ne se fait iamais defestin, mefme aux maisons de ceux qui n'ont pas de
grands moyens, où il nefetuc vn Pourccau,pourcntraitterlesconuicz. Les Bustes y font extraordinai-
rement hauts, & releuez d'efpauleSjrobusteS) & grands
trauailleursjdefaçonqu'vnfculsuffitàtircrla charrue,
encore que le coutre entre bien auant dans la terre j &la chair mefme n'en est d bl encore
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51 Histoire da R oyaume de TtMquirt.d'Annan grands &puissans,y font ordinairement ame-
nez du Royaume voisin de Laos,où ils font chercmëc
vendus aux estrangers quilcsy vont achepter, & puis
chere mec nourris,car vn seul despense plus que ne font
dix hommes, en la nourriture. Le Roy deTunquin en
nourrit enuiron trois cents> qui ne luy seruent que de
fois à autre, & en partie , qu'à la pompe de son train
quand il marche , & sort hors de la Ville:mais lors
qu'il dresse vne armée de terre, il les y fait tous mar-
che r, 6c entretient pour cela à grands gages les Maistres
conducteurs qui les/çauent gotïtierner. C'est mer-
ueillc de leur docilité, & comme ils se laissent facile-
ment appuuoiscràla conucrsation des hommes, al-
lants ordinaircmet par la Ville lans offenser personne,& sans dommage d'aucun. Voirç ils rendent vn ser-
uice sort considérable aux habitans, quand le feu s'est
pris dans la Ville en quelque maison,ce quiarriue fort
louuent j à cause que toutes les maisons font faictes de
bois. Car alors on mene quelques Elephans pour ab-
battre les maisons voisines de celle qui bruíle, & cm-
pcícher la fuite de l'embrasernent qui scroit capable
de désoler toute la Ville j fila violence du feun'estoit
arrestéc par ce moyen. Cequ'ils
font auec vne prom-
ptitude , & dextérité merucilleuse; car sur le signe du
conducteur à qui ils obeïsscnt,iIs enleuent de la trom-
pe 1c toict de la maison qui leur a este monstrée,& puisr enuci'fcnt, & abbattent à leurs pieds les murailles qui
restent, fins
outre-paíserTordre, & le commande-
ment qui leur a esté fait. Ie les ay veus quclquesfois
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Histoire au Royaumede
Tunquin. 53
estoient capables de les porter ; & ayâts reconnu qu'el-les n estoient pas asse's fortes, auoir cherche vn autre
chemin, sanspouuoir estre contraints de passer fur cc
ponc. îl y en euft vn attaché à vnc place de la Ville,
contre lequel quelques enfans en ioûant tiroicntdes
pierres, & puis se cachoient ; dequoy l'Llcphant irrite
amassa les pierres qu'il peut attrapper auccíà trompe
qui luy sert de main, & ayant veu paroistre vn de ces
enfans, luy en rejetta vnc si droittement, & aucetanc
de roideur, que si Pensant ne se fuit habilement cache,
òc retiré derrière vne muraille, il reustgrieuemencblessé. On raconte de ces Elephans, &de leur docilité,
beaucoup d'autres choses plusémerueillables que ie
nay pas vcucs3 &icnedys rien icy, quccequei'ayveu.
Du Rhinocéros,que
les
Portugais appellentBada>
ien'ayveu que la tested'vn, que l'on auoic recense-
ment tué dans vn bois, laquelle deux puissans soldats
auoient peine de porter sûr les épaules, & que ie iugeayà la veuë deux fois plus grosse que celle d'vn grand
Eléphant. Ie mangeay encore de fa chair , qui me
sembla
plusdélicate, &
agréable augoust, que
d'au-
cune autre venaison, ou gibier que saye iamais man-
gé. On tientque
de cét Animal la Chair ,1a peau,les os , & principalement les dents, les ongles, &les
cornes , seruent d'excellent Antidote à tous les
venins.
Les Chasseursprennent quelquefois
dans les bois
des Chats sauuages extrêmement noirs, & petits, des-
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5 4 Histoire da Royaume detfunquìn.
ont peu de Chèvres , & point de Brebis. Ils n'onc
auífi point d'Afncs, se seruans des Boeufs, & des Bustes
pour les fardeaux plus lourds : Car pour les communs,
6 moins
pefans,
ceux
qui
font du menupcuplc,hom-mes, & femmes les portent suspendus à vn leuier fur
les épaules.Tout lcPaïsfoisonne en volaille , principalement
cn Poules, que l'on y vend à fort petit prix, & ne font
pas différentes des nostres. Mais pour les Coqs ils
íbnt deux foisplus grands,
& degrands prix, pourlc plaisir qu'ils donnent à ceux qui les font bat-
tre par ensemble ; cc qu'ils font afsés fouuent, les
armant mefmc d'allumelles, & de petites cfpées pour
représenter vn duel sanglant , comme si leurs armes
naturelles ne suffifoient pas. Et a-t'on vendu quelque-fois
iufqua dix ou douze
efcus,l\n dccesCoqsaguer-ry au combat. Ils ont des Colombiers comme nous,
à nourrir des Pigeons. Les Tourterelles qu'ils nour-
rissent dans de grandes cages, y font si communes quel'on en donne quinze, & vingt pour cinq
fols.
Ils ont de plus tres-grande abondance de poissons,
&à tres-vil
prix,car les
meilleurs, &les
plus gros quipèsent dix, & douze liures à peine y coustent ils cinqfols. Et cette abondance prouient de la multitude des
Ports,& des pescheurs qui font en ce Royaume* Estant
certain que d'vnc cinquantainede Ports qu'on y
compte,il fort tous les jours, (quand lc Ciel le permet)
plusde dix mille barques qui vont à la pesche. Aussi îes nlimcnslcs plus communs en tout leRoyaumesont
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Histoire du Royaume de^tunquìn] 55
de quellesviadeson vsoiten nostre Religionaux jours
de nos jeûnes; Car Juy ayant faic entendre qu'à tels
iours nous nous abstenions de la Chair , mais non du
Poisson. En cela (repartit1c Roy) vous trouuerez beau-
coup de mes Sujets qui ne feront pas difficulté de vi-
ure comme vous, & de garder vos jeûnes : Mais i'ay
peine de croire que vous trouuiez personne, qui veuil-
le viure en chasteté comme vous , & s'abstenir des
femmes. Cestoit le discours à rire que tenoit vn Roy
payen,
qui
n auoit point deconnoissancedela voca-
tion , & de la grâce du Christianisme, en vntemps au-
quel à peine auoit-on jette les premiers fondemens de
nostre Religion ; Mais depuis que lagracede IESVS-
CHRiSTafait de nouueauxChresticns en ce Royaume,
nous auons veu vn grand nombre de pcrsonnes,cThom~
mes, de femmes, de garçons, & de filles
qui
se sont
consacrez à Dieu par les voeux de Continence , &de
Chasteté ; Et pouuons nous compter dans ce nombre
vne centaine de Catéchistes, & d'Estudians qui se sont
courageusementdeuoiiczau seruicediuin dans la pro-
fession perpétuelle du Célibat, desquels il y en a
déja
trois
qui
ont dédié cette nouuelle
Eglisepar
lc sang qu'ils ont courageusement
versé pour la foy de IESVS-CHRIST}
comme il sera plus ample-ment dit ailleurs.
Du
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$6 Hiïloìre du Royaume deHunquìn.
Du Yrajjìq, & desMarchandises des
Turiquinoti*
CH AP I T RE. XVI.
P§È§â&i|^$
Es Tunquinois à peine exercent-ils aucun
díiïÈìSI^'TraíBq
hors du Royaume, pour trois rai-
TÈÈÊIP^ns principales. La premiere,parce qu'ils
m&lffli n ont pas l'art de la boussole, & du naui-^^
gage, nc s eloignans lamais dans la mer
de la veuc de leurs costes, ou de leurs montagnes. La
seconde, parce que leurs vaisseaux déport ne font pasà durer aux brisansdes vagues, & contre les tempeíìes
qui arriuent ordinairement en vn long voyage j les
planches ,& les pièces de bois xí estant point iointes,&:attachées à cloux, ouàcheuilles, mais feulement auec
certaines ligatures , qu'il faut renouueller tous les ans.
Et la troisième est,parcc que le Roy ne permet pas qu'ils
passent aux autres Royaumes, où le Traffiq obligeroitles Marchands de s'habituer, ce quidiminueroit le tri-
but personnel qu'il tire de ses sujets. Encore qu'il
enuoye tous les ans quelques Vaisseaux aux Royau-mes de Cambogia, & de Siam, parce qu'ils nc font pas
beaucoup distans de Tunquin, &r que les Vaisseaux ne
font en ce voyage que coltoyer larade^ms estre obli-
gez de faire canal, & de seietter en pleine mer.
Toutefois fans sortir des contrées du Royaumeil
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Uìïloìre du Royaume de 'Tunqmri. 57
trafiquent si fore, pour la commodité , êc la multitude
des Portsquiy font,& si auantageusement pour lc p ro-
sit , qu'ils doublent leur capital,dcux ou trois fois d ans
l'annéc.fans courir les risques qui font par tout ailleurs
communs fur la mer. Certes dans route la code du
Royaume d'Annan qui s'estend à plusde trois cents
cinquante lieues Françoiscs, on compte bien cinquan-te Ports, capables de tenir pour le moins dix ou douze
grands Vaisseaux, où se déchargent quantité deriuic-
res j tellement que ceux qui nauigent peuucnt toutes
lesnuicts se retirer dans quelqu'vnde ces Ports, fansestre presque iamais obligez de passer la nuictàl'an-
. chre, à la mercy des périls qui ne manquent iamais fur
la mer.
Et pour les Marchands çstrangers, il est vray que
leslaponois, 6c les Chinois auoient en tout temps tra-
fiqué dans les Ports d'Annan, pouryachepter de la
soyc, &du bois d'Aloës. EtlesChinois, mefme au-
jourd'huy continuent lc trasiq, &y apportent leurs
porcellaines, leurs toiles peintes, & beaucoup d'autres
choses qui seruent à la récréation, &au luxe. Mais
pour leslaponois qui y apportoient autrefois force ar-
gent pour l'achept des soyes, & force efpécs auec tou-
tes autres sortes d'armes à vendre, il y a des-ja plus de
vingt-cinq ans qu'ils n'y paroissent plus j Le Roy du
lapon ayant étroittement défendu à tous ses sujets d'yexercer aucun commerce, fur la connoissanec qu'il cuc
que les Chrcstiens
quiauoyent esté conuertis en son
Royaume, depuis que la persécution y commença e»
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58 Histoire du Royaume de Tuncjuìn,.
trois,ou quatre foisrannec,pour s'y confesser à des Pè-
res de la Compagnie, qui entendoient la langue Iapo-noife, &rcceuoir la Communion, qu'ils remplissoicntà chaque fois crois ou
quatre
Nauircs \ Ce qu'ils fai-
íòient librement fous le prétexte du commerce, &
qu'ils auoient continué de faire prés dedixansauec
leur grande satisfaction, & consolation spirituelle : la-
quelle ce cruel persécuteur leur voulut oster, faisant
défense fous peine de la vie à tous ses sujets de nauigerhors de leur
païs,&à ceux
quiauoient
passé
au
Roy-aume d'Annan, de rentrer au lapon, de crainte que
quclqu'vn n'y rcuint aucc Tordre de la Prestrife pourl'cxcrcer en ses terres. De forte que par cette défense
les peuplesdu Royaume d'Annan ont esté priuez de
l'argent, & des autres commoditez temporelles que le
trafiqdes Iaponoisleur
apportoitiEdes Cbrestiens du
lapon, de la fréquentation des Sacrcmens, & des au-
tres bonnes ceuures qu'ils y prattiquoient plusieurs fois
dans Tannée auec leur proffit spirituel.
ÍDes Afonnojes qui ont cours dans lc*>
ÍRpjaumcj.
CHAPITRE XVII.
SM|®3||N ne
forge point de monofe en ce Royaumes
iuiflfg comme en ecluy de ht Chine, si ce n'est de§fò>§^cuiurc Car encore que lcsTunquinoisseser
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Histoire du Royaume de Tunquirì. 59
ou d'argent monoyé, forgé au coin, ou au mouliner;
mais feulement taillé en picces, ou en carreaux, âpresauoir elle fondu dans le creuset. Et pour ce qui est
des carreaux del'argent
donc ils fc sèment, ceux
quifont employez au traffiq, font ordinairement ailes
massifs, & de la valeur de dix cícus j mais ceux de l'or
font beaucoup moindres en masse, & selon leur poids,de plus haute, ou basse valeur.
Déplus pour ce qui est dclargen^ils ne le prennentiamais
qu'âpresauoir esté
essayéfur la
pierrede
touche,& au poids en cette façon ; qu'ayant, par cxemple)estéaccordé entre les Marchands, que Ton donnera tanc
de liures de foyc \ c'est a sçauoir quinze,ou
vingt,pour
chaque piece d'argent valant dix efeus; quand on vend
la foyeon pefeà la balance les quinze, ou vingt liures
defoye,
& dans la mefme balance lapiecc
dargent,
si
elle est du poids qu'il faut, par exemple si elle pefe vne
liure ; Ce qu'ils prattiquent commodément, &sans
supercherie. Que si quelqu'vn douce de la bonté de
l'or, ou de l'argent, il a droict de la rompre en menues
pièces, pour mieux le reconnoistre.
LesMonoyes
de cuiurcqui
ont coursparmy
les
Tunquinois, font de deux façons, grandes, ou peti-tes. Les grandes font communément receucs dans tout
le Royaume, & y font apportées la plufpart d'ailleurs,
par les marchands de la Chine, & autrefois encore de
ceux dulapon.
Mais les petites ne font metables quedans la
Ville Royale, & dans les quatre Prouinces quifont autour j & non aux autres Prouinces du mefme
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6o Histoire au Royaume de ^Tunquìn.
uinccs principalesfurent séparées des autres parla ré-
bellion dont nous auons parlé cy-dessus. Et toutes
ces monoyes de cuiurc, grandes ou pctites,sont polies,& rondes, auec ^impression de quatre characteres feu-
lement d'vn costc, & toutes percées au milieu, pour
pouuoir estre enfilées auec vne cordelette, comme
s'en est la coustume ->en forte que dans chaque corde il
cn entre six cents, ou dix fois soixante, auec vne mar-
que de distinction mise aprés chaque soixantaine. Çc
qui
leur est à vne grande commodité pous les porteraux bras, où fur i'espaule, quand ils vont au marché,
ne seseruans point comme nous de bourses, mais feu-
lement de ces cordes. Quant à la valeur de ces mo-
noyes, à peine est elle iamais certaine, & constante,
n'ayant de règle que Tabondance, ou la disette de
Targent qui
se trcuue dans le
Royaume.
A insi ces an-
nées paílecs, onze cents pièces de la grand monoycde cuiure,ne valoient qu'vn escud'or 5 auquel temps
trois des plus grandes picecs valoient autant que
cinq des petites:Et en vn autre temps la valeur
de ces pieecs s'est treunée bien différente,
&plus
haute,parce qu'ilyauoitmoins d'argent.
Des
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Histoire du Royaumede
l'unquin. 61
T>es superstitions desTunquinois, (f de leur
première SeÛc^.
CHAPITRE XVIII.
â||§Ë||p^Es Tunquinois, comme les Chinois, font
&W IwW conimunemcnt diuifez cn trois Sectes,
wÈ, \ÊÊ$ÊN\ 9U'*'S appellent Tarn tau, dans lesquelles^g^^^p
ces peuples quoy que grandement ingé-nus , & de bon sens, prattiquoient vnc
infinité de superstitions deuant que la lumière du S.
Euangilc les eust éclairez; Mais depuis que la FoyChrestienne leur a estépreschéc, & que plusieurs d'en-
tr'eux ont esté amenez à la connoissance de IESVS-C H R 1s T , ils ont aussi esté tirez de la confusion, & des
ténèbres de Terreur où ils estoientenueloppez, &de
la misérable scruitude à laquelle les Démons les
auoient asleruis.
La première Secte* & la plus célèbre> est celle qu'ils
appellent Daunhuy de laquelle ils font Authcnr vncertain Confusius Chinois, qui viuoitcn la Chine,
selon leur Histoire,quasi cn mesme temps qu'Aristoteen la Grèce , c'est à dire trois cents ans enuiron deuant
la naissance du Sauueur. Et ce Confusius est appelle
désTunquinois par excellence,& fans qucuc,Lf^/»^
mais cn vain, encontre toute raison, comme ie lesen ay vnefois conuaincus. Car ie leur disais ou cet
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6L Histoire du R ùjaume deTunqwn.
la Terre, ou non : s'il nc là point connu >il n'a pu estre
Sainct ; méconnoissant ecluy qui est la source, & le
principe de toute sainctetéi laquelle J1 ne communiqueaux créatures capables de raison , que parla connois-
sanec, & parl'amour de sadiuinc Majesté. Que s'il laconnu, ayant fait profession d'estre le Docteur, &le
Mnistrc des autres, il les deuoíc instruire de cette con-
noiílancc qui estoir neceflaireau salue. Et ne Tayaut
pas fait, comme il appert de ses Liures, dans lesquelsil n'y faic nulle part mention de Dicu>souuerain prin-
cipe de tout, il nc peut point estre appelle Sainct.
Quand ic tenois ce discours dans nostre Eglise en
présence d'vnc quarantaine de sectateurs, & de disci-
ples deccOonfusius,remonstranc aux nouueauxChre-
stiens qu'ils ne pouuoient point l'appcllcr de ce nom,
fansicprophaner, & fans blesser leur conscience, ie
fus écoute d'eux auec grande íatisfaction;non dcsGon-
fusiensqui se treuuerent alors dans l'Eglife, quife reti-
rèrent fort tristes, & confus, mais toujours obstinez en
leur ancienne erreur; excepté vnqui auoit amené les
autres, lequel estant resté auec nous, fans vouloir fui-
ure les autres, receut vnc plus ample instruction des ve-
r(tezChrcstienncs,& puis le Baptcfmc,auquelilfutap-
pelle Iean, ayant mieux aymé estre disciple de IESVS-
C H RI ST, que de Confusius,auqucl il auoit adhéré iuk
qu'alors.ll est vray que ce Philosophe Confusius, dans les
liures quvon a de luy, donne des instructions propresà former les bonnes moeurs : Comme quand il dit,
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Histoire duRoyaume
deTunqmn. 63
tous les jours, pour amender ses défauts :Qu'âpres
cela il peut porter ses pensées , odes foins à régler , &
reformer fi famille : & s'estant acquitté comme il faut
de cespremiers dcuoirs, & non deuant, paíler à la
conduite &au gouuernemcnt de la République. Jl
traitte encore beaucoup de choses appartenantes au
droictciuil, au iugement despiocés,&ràradminiítra-tion de la Iustice,d où vient que les Docteurs Tunqui-nois consultent ses liures auec autant d'estude> que les
nostresíçauroient íaireleCodc,ouleDigeíte.
Il
ap-porte encore, & éclaircit quelques maximes de la Po-
litique, & du droict naturel ; En quoy il n'auance rien
de contraire aux principes de la Religion Chrestien-
ne, & qui doiue estre rejette > ou condamné de ceux
qui en font profession.Mais
quand
il
entreprend
en l'vn de ses liures de
parler du premier principe de tout, il tombe dansvn
íi grand désordre ,&aueuglement d esprit, &de dis-
cours qu'il n'est pas conceuable : Car il fait le premier
principe corporel, & insensible , sans connoiíTance,
lins raison, & sans Ame, incapable , & indigne de
culte, & d'adoration-,
Etcependant
il veutque
ion
rende des honneurs, & desrespects religieux au Ciel,
qu'il auouë estre sorty, & émane de ce premier princi-
pe auquel il les refuse. Et ces honneurs mefme il ne
tient pas que tous indifféremment soient dignes de
les rendre, mais seulement les Roys qui gouucrncntles
peuples j comme files dcuoirs de la Religion n'e-stoient pas communs aux peuples , comme aux Roys
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64 Hiïloìre âu> Royaume de Tunquìn.
iatnais mention de la vie eternelle, &derimmortaIi-
té dcl'ame : Voire il fait 1 nomme tout corporel, 6c
s'il luy donevneamc, ilnelatiétquematcrieîl^noyccdans la masse, & confondue dans les organes, com-
me celle des brunes ; Et il fait tellement périr tout
l'homme par la mort, qu'il ne demeure rien de luy,IcsElemcns supérieurs du monde receuant la dépouilledes parties les plus subtiles, & les inférieurs des plus
groílìcrcs. Ce qui tend manifestement à f Athéisme,
de ouure la
porte
à toutes sortes de vices ; ne laissant
qu'vne vainc image , 6c que Tombre, ou l'apparcnccde la vertu.
Et cependant lesTunquinois, grands, 6c petits,ontce Confusius dans vne si haute estime, qu'ils Ic reue-
rent comme vn Dieu* &imprirríent ce respectà leurs
enfansdepuis
leurplus
basaage,
car aupremier
iour
que l'enfant entre dans Pefchole pour apprendre à
connoiílrc les lettres Chinoifes,le Maistrc deuant quede le receuoir au nombre de ses Disciples, se mettanc
auec luy à genoux , luy fait la première Leçon de la
façon auec laquelle il deuoit inuoquer Confusius, 6c
implorerla faueur de ion
ayde,afin
qu'il puisseauoir
leíprit clair, <k facile àapprendre
ce qui luy fera mon-
stre, cequ'ils appellent Sang da\ c'est à dire , auoir 1c
ventre clair. En quoy leur resuericest encore plus to-
lcrablc, de se figurcr,que les sciences, comme les vian-
des , font receuës, & contenues dans le ventre } que de
croire que d'vn home moit,& d'vn impie,ils
peuuencattendre le don d'vn bon esprit Les Docteurs mcfme,
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Histoire du R ojaume de^Tmquin. 65
\ioir ledegré, d'addresscrdes Voeux , & des prières à
Confusius>pourcn auoir vn bon succez; & quand ils
lont receu , de le prosterner à terre deuanc vn petitAutel qui luy est dedié,pour luy en rendre leurs actions
de grâces. C'est la folle superstition qui est en vsage
parmyces Payens : Mais les nouueaux Chresticns rc-
connoiíTans I É s v s-C H R I s T , comme la souuerai-
nc Sagesse, & comme le Soleil de toutes les clartez,
duquel partent les lumières de tons les esprits, aucc de
tres-humbles adorations se
prosternans
trois fois de-
uant son image, luy demandent dez leur enfance le
secours de ses grâces pour Theureux commencement,
pour le progrez >& succez de leurs estudes j & àluy en-
core rendent-ils leurs actions de grâces, pour les fa-
ueurs qu'ils tiennent en auoir receuës.
1)e la seconde seBe fuperftitieufe des
Tunqmnois.
CHAPITRE. XIX.
^f^ââtA seconde secte à laquelle la superstition des
AÏ! /JÊvi Tunquinois s'est atrachéc (qu'ils appellent
^r^^| Dau thic) a eu pour Autheur selon leurs liures,
&leur tradition, le filsd'vn Roy des Indes, que les
Iaponois appellent Xaca, les Chinois Xecbia, & les
Tunquínois Thicca , par quelque corruption de sonnom : lequel ils disent auoir vescu mille ans enuiron,
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Ì6 Histoiredu %oyaume de
Tunquin.
ríndc vers lc teinps du Roy Salomon. Ce Tblccà
n'estant encore aagé que de dix-sept ans, se maria à
vncicunc Princesse nommée Adudala, fille d'vn autre
Roy
de Plnde, aucc
laquelle
il vescut deux ans, & en
citt dans ce temps-là vnc fille, nommée Haula. Mais
comme il auoit le naturel violent & malin, il s'adonna
des son tendre âge à la magie, & eut deux Démons fa-
miliers j desquels il prenoit toute fa conduite, & son
instruction, qui luy conseillèrent de se retirer dans vne
íolitudeécartée, audesecu,
tant de son Perc(qui
en
reccut beaucoup de déplaisir) comme de sa femme quifit de grandes plaintes de céc abandon, Apres cinqans estant reiic.nu au Palais de son Père, imbu de l'A-
theisme qu'il auoit appris fous de si mauuais Maistres,
il tafcha de le répandre dans 1 esprit de ses siijcts. Mais
comnic la nature mesmé par les premiers principesde
la raison se rebutte de cette erreur > & a de la peine de
secouer cette persuasion intérieure, qu'il y a vne di-
uinitc ; c'est à dire vn premier estre, 8c vnc cause supé-
rieure de tout cc qui ne peut tenir J'eílre de soymesmcj
Il ne trcuiia personne qui voulust adhérer auecluy àce
sentiment, & se ioindre à si suitte. Thicca donquesfasché de se voir rebïnté de son entreprise, s'aduisa parle conseil de ses Démons familiers d'vn autre perni-
cieux dessein 9 qui fut de semer certaine Histoire,&ge-
nealogie fabuleuse des Dieux, &sous lacouuerturc de
ces fablcs,publier l'vsage des vices lesplus monstrueux,
ôc introduire la créance de plusieurs Diuinitcz. Ccqui
luy rcuflìt en forte dans les quarante ans de son règne
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Hifloìreau R oyattme
deTunquìrì. 67
& étendit partoute l'Indelc culte superstitieux des
Idoles qui y estoit auparauanc inconnu : Et pour mieux
colorer Terreur, ôcl'idolacrie publique qu'il auoit in-
troduitcejaissa
arcificieufement aupeuple Içfcntimcnt
dont il estoit communément imbu 3 qu'il y auoit des
récompenses au Ciel pour les gens de bien. & des sup-
plices rescruezen Enfer pour les meschans. Ce fut
par ce moyen que l'Idolatrie fut receuë dans l'Indc.
Mais les Diables qui gouucrnoient ['esprit de ce mal-
heureux Prince,!!*ignorans pas que l'Atheisme est pire,&plus pernicieux que Tldolatríe , comme celuy quifait planche à routes fortes de vices, persuadèrent à céc
esprit impie de se dédire sur la fin de ses iours.. Ce qu'il
fit, non pasdeuant le peuple, mais feulement deuanc
les plus ingénieux, & les plus malins de ses disci-
ples , ausquels il déclara qije la doctrine des Ido-les qu'il auoit enseignée durant quarante ans, n'estoic
que pouramnfet le simple peuple: Mais que dans la vé-
rité tout ce qu'il auoit dit, & enseigné, n'estoit qu'vn
voile, &vnc couucrture des secrets de TAnatomie,
dont il leur fit vne sommaire explication} n'ayant ia-
mais entendu ( difoit-il) par les figures des Idoles qu'ilauoit exposées, que lcscinqscns, & les principauxmembrés internes, & externes du corps humain. Ce
qu'ayant clic, il mourut dans son impiété, & fa mal-
heureuse ame alla reccuoir le chastiment de deux
grands maux dont il auoit cstél'Authcuril'vn de l'Ido-
latric dans laquelle le peuple trompe & enchanté descontes de ses f bl s'est i tté & a
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68 Histoiredu
Royaume deTunquin.
toutes fortes de vices\ cependant que le simple peupfeabuse s'entretient craintiuemenc au culte de ses
Idoles.
Ormaintenant,
comment le venin de ladoctrinede eeThicca, & les superstitions dont il fut i'Autheur
passèrent par contagion de rindeàlaChinej & par
conséquent àTunquin,quin'estoitcomme nous auons
dit, qu'vne Prouince de la Chine, il est mal aisé de le
sçauoir au vray, la chose estant si ancienne. S'il cn.
faut croire aux Annales des Chinois , ce fut par le-moyen d'vn Ambassadeur Chinois, qui ayant esté en-
uoyé aux quartiers d'Occident par vn Roy dela Chi-
ne nommé Hatt min ti > pour en apporter la vraye Loy,selon Taduertissement que Dieu, luy cn auoit donné cn
songe j au lieu de passer cn son Occident, suiuant l'or-
dre, & la commission qu'il en auoit euë, rebutté delalongueur du chemin, & des difficultez qu'il rencontra
au commencement de son voyage, s'arresta en Tlnde^
Etlàsestant addressé aux Brachmanes, & ayant eu
communication du Liure, & de la doctrine de leur
Budda, (c'est à dire) leSage, qui est lc nom qu'ils ont
donne au Thicca dont nous auons parlé, il l'apportaau Roy de la Chine, qui fut le premier à introduire
dans la Chine le cultedesIdoles, deccude l'imposturcde son Ambassadeur>ôc del'exempledu Roylasupes-stition en passa par imitation à tous les peuples de son.
obéissance ; encore que les personnes lettrées & de bon
jugement, ayant bien examine au fonds la vanité , &Tinsolidité de cette nouuelle l t
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tììjiotre du Royaumede Tunquin. 69
De U vénération que les Tunquinoi*
rendent aux Idoles.
CHAPITRE XX.
^i^l** cu^ e^ * souhaitter quelesTunquinois,à
gv|l|^incsrac qu'ils eurent secoué la domination
á^gpfl des Chinois,. se fuffent défaits des supersti-tions qu'ils tenoient, & qu'ils auoicnt apprises d'eux \
Mais les principes de la Religion, foie bons, soit mau-
uais, principalement estant imprimez par vnc longue
accoustumance, ne s'effacent pas si aisément de Pcs-
prit des peuples» Ainsi les Tunquinois apres s'estre
retirez de l'obeissanec des Chinois, retinrent leurs su-
perstitions, & fur toutes celle de ['Idolâtrie qui auoit
estéapportée de l'Inde \ voire ils Pont depuis augmen-
tée , èc Pont mise en plus haut crédit, qu'elle n'auoie
iamais esté parmy les Chinois. Estant vray qu'il y a
auiourd'huy dans le Royaume deTunquinvn nom-
bre inestimable deTemples,6c d'Idoles, n'estanr point
depetit Hameau qui n'aytvnTemple d'Idoles,, fré-
quenté de la deuotion superstitieuse du peuple; encore
qu'il soit sale, & mal tenu, pour Pauarice des Prcstres
qui y scruent, qui conuertissent toutes les offrandes à
ïêur vfàge,&de leurs femmes, &cnfans,íàns prendre
aucun foin de Pornement des Temples, & de la dé-
d i l h d l Di
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7 o Histoire du R oyaume deTunquinl
latrc entre dans ces Temples sale?, & enfumez, pour yreuercr ses faux Dieux, & leur rendre auec ses adora-
tions , fes voeux, & ses offrandes. Ce qu'il obserue si
religieusement:, qu'à peineen
trcuucra-t'on vn, pourincommode qu'il soie de moyens, qui n'y porte cn ce
temps îà son offrandes la présente reucremmentaux
piedsde ces Idoles poudreux. Ce
qu'ayant fait il íc
prosterne pour le moins quatre fois, le visage contre
terre j ôcapres ( s'il n est point accompagné) il fait fa
prière, &sa demande, la commençant parla déclara-tion de son nom ,& de son païs, dequoy il faut qu'il
croye que son Idole est ignorant. Que s'ils se treu-
uent plusieurs cn compagnie, comme il arriue ordi-
nairement, ecluy d'entr-cuxqui est de conditionplus
relcuée,fait la prière au nom de tous à hante voix,à la-
quelle les autres ioignent leur aducu du coeur, qu'ilstémoignent par la posture de leur corps. CependantlesPrcstres des Idoles ramassent toutes les offrandes,
qui demeurent à la disposition du premier , & princi-
pal Sacrificateurs fans qu'aucun luy demande comptede l'application 5 ou de la distribution qu'il cn fait. Ec
i!y a encore de riches possessions affectées aux princi-
paux Temples, dont les Prcstres ioiiisscnt.
Toutefois on ne void point en ce Royaume de
Communautcz dressées de ces Prcstres sacrificateurs,
comme cn la Chine ; Mais chaque^/' ou> (ainsi appel-lcnt-ils le Prcstre principal ) habite dans vn apparte-
nement ioint à son Tcmplcj anec ía femme, & ses en-
f & aucc les moindres S f
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Histoire au Royaume de Tunquìn. 71
toute leur vie aux Idoles. Pour les enfans du S ai prin-
cipal, à peine les laisse-t'il iamais successeurs de fa
charge, leúr cn ayant procuré durant ía vie quelque
meilleure, quiest vn
argumentdu
peud'estime
quel'on fait en ce païs de la Prcstrisc \ mais il nomme ordi-
nairement pour successeur l'vn des sacrificateurs 1er-
uans , qu'il croid le plus propre pour s*a quitter de
cette charge, & le plus zelc au îcruicc du Temple, &
des Dieux.
Et ce nombre de Prestres seruans n'est pas feule-ment cmployédans les Temples, mais encore aux fu-
nérailles des personnes riches, non pas pour la sépul-ture de leurs corps , qui appartient à d'autres, comme
nous dirons j Mais pour les prières publiques qu'ils font
pour les morts au milieu des quarrcfours,& des places,
où ils dressent des autels auec vn appareil funèbre, au-tour desquels s'estant rangez en deux choeurs, ils chan-
tent toute la nuiót vne plainte lugubre, auec des voix
rudes, & mal concertées. On en a mefme ouy quel-
quefois chanter des prières d'vn langage inconnu à
ccuxlà mefme qui les chantoient * qu'ils disent auoir
receuës par tradition de leurs Maieurs, dont on a
sujet de croire que ce sont des prièresen vieux
langage Indois, qui leur ont este des le
commencement transmises auec
la superstition
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y hHistoire
du R oyaume deTunquitt.
De la troisièmeSecïe des
TUnqtiincis, Çf des
enchantemens qu ils prat tiquent entiersles Malades.
CHAPITRE XXI.
lfiRïi§|jf Ecte Secte donc i'ay à parler, est la pire de
i(iP^ll&t0UtcS ce^cs
^ont cours au
Royaumede
fj^líglâ Tunquin, comme estant la plus familièresti^te®^ la plus attachée au seruice du Diable : Car
tous ceux qui la reçoiucnc font profession de magie
qui les tient deuoiiéz à cet esprit malin. On appelle
ecluy qui en a esté le premier Autheur Lautu , ancien,
& insigne magicien, lequela
toujours eu, & a encorevn tres-grand nombre de
sectatcurs,qui font en crédit
auprès du Roy , & de toutes les personnes de condi-
tion qui font dans le Royaume : Ce qui n'est pas mer-
ueillej le Roy mesme , & lesprincipaux de fa Cour
s'estans laissez saisir Tefpritde cette maudite conta-
gion. Et ce qui met encore cette secte en crédit, ccíbnt les guérisons
des maladies, aufquclles on a opi-nion qu'elle fert. Car encore qu'il y ayt dans le Roy-aume des Médecins aisés capables de leur art, néant-
moins les personnesles plus qualifiées ont accoustumé
d'employer plus volontiers ces enchanteurs aufquels
ils ont grande créance, se promettans plus confidem-ment la é i de l h des remèdes de
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tìiftoìre duRoyaume
de'Tunqutrìi j$
uoye auífi-tostàlaplace publique vn de ses domesti-
ques, si le malade mesme n'y peut aller, pour deman-
der à quelqu'vn des Sorciers de cette secte ( & il n'y en
manque iamais, principalement de pauures, & d'aucu-
gles qui viuent de ce mestier) d'où, & de la part de quiest venu le mal duquel le malade est attainr.
Car ils font dans cette folle opinion de croire , qu'ilne leur arriue point de maladie, que procurée par
quelqu'vn de sesparens, ou ayeulx decedé, à qui ils
ont manqué de rendre quelques dcuoirs de pieté.Alors le sorcier iette quelque piece de monoye en Pair
pat cérémonie, comme pour prendre le sort, & fur ce,
prononce aùec asseurance, par lequel des deuanciers
du malade, son mal luyaesté procuré,dequoy il est
crû : Et sur son dire, comme prouenu d'vn oracle du-
quel il n'y a lieu de doutcr,lc malade fait appeller dans
son logis vn autre enchanteur, afin qu'il appaise pardes offrandes, & des sacrifices celuy que le sorcier a
déclaré lauthcur de son mal. L'enchanteur pour cela
ordonne que Ton prépare certaines bonnes viandes qui
seruentàappaiserlc parent trépassé: Et cependant faït
dresser vn pecit autel, sur lequel il iette le sort, pour
sçauoir si la maladie sera mortelle, ou non. Ccqu'il
prattique en cette façon ; 11 tuë vn poulet, & apresluyauoir couppé les pieds, il les iette dans vn baíïîn rem-
pli d'eau bouillante, obseruant curieusement la postu-
re, & la situation
que prendront
les
ongles
de ces
pieds , desquels il prend les présages du danger de la
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74 Histoire du Royàmtedc Tun^uir^
table qu'il luy a fait dcessenFuis s'addressant auDè^
mon, qu'il appelle sonRoy,iliirrplore son secours pardes supplications impics conrre celuy qu'il die estre
l'Áutheurdu mal que le malade souffre. Que s'ilap*prend que le mal empire, il s'efchauffe à chanter des
imprécations contre ce parent desunct , & sonnant sa
clochette quelquefois toute la nuict,étourdit de ce son
importun le malade, & empesche entièrement son re-
pos. Etcependant faisant semblant que les manès du
desunct font suffisamment repeus-delasumée, &de1 odeur des viandes preparées,il les fait porter à son lo-
gis , où fa femme, & ses enfans auecluy proffîtentenl'on temps les restes» Sur le matin il fait-préparer vnc
petite barque faitte de cannes, & de carton ,.qui est
portée fur le riuage dequelque flcuue voisin,.en com*
pagniedes domestiques du maladcj&db quelques fol»dats armez de harquebufes roùpar ordre de renchan-
teur les domestiques coulent la barque àfonds, com-
me pour submerger les mancs* du Trépassé 5 & les sol-
dats déchargent trois ou quatre fois leurs bastons à feu,
pour les épouuantcr, &leur faire craindre le retour.-
Que si âpres cela, lemalade(commc il arriue quelque--íois ) reuient à vne meilleure santé, Tenchantcur glo-rieux du succez ne manque point de l'áttribuer à ses-
pouuoirs, & de demander bonne recompense de scs«
peines: Comme au contraire il íe retire bien honteux,,
quand le malade meurt fansauoir receu aucun foula*
gement de ses inuentions* Ainsi qu'jJarriuan'agucrcs-
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HiBoire auRoyaume de
Twquin. 75
l'y former sous ses yeux ; A la maladie duquel les en-
chanteurs ayant ctvvainéprouué toute leur suffisance,& employé inutilement tous les secrets de leurs sorti-
lèges, voyans queson mal álloit
toujours empirant,ilsUduiserent d'essayer vn dernier remcdcjqui fut de le fai-
te porter à vne maison étrangère, & substituer y n au-
tre dans son lict, contreIcquella mort deceuë tirast
lecoup qu elle auoit préparé contre lc ieune Prince :
Mais la mort qui ne peut estre iamais ny forcée parla
puissance, nytrompée par les artifices, l'alla trouucrdans ce lict étranger, & mit fin tout à la fois à íà vie*& aux plus belles espérance* du Koy} & du Roy-aume.
Ie nc veux pas icy obmettre vne folié inuendon
dont ils se seruent quelquefois quand lc malade est à
lextrcmité de la vie, ou surpris de quelque symptôme
dangereux, auquel il semble que Tame fait effort sur
ie corps pour en sortir : Car alors ils font mettre en
estât des Cheuaux harnachez, & prests à faire voyageoour receuoirrame à fa sortie4 pendant que les amysxn entourent lc lict élancent de pitoyables crys, ap~
pellans Je nom du malade, pour arrester son esprit quiest sur lc poinct de les quitter, iufqu'à ce
qu'enfin il ex-
pire, & que son amc misérable est emportée, non sur
les Cheuauxqu'ils auoient
préparez, mais par les Da-
mons en Enfer.
Ie dois encore icy adjonsterque lc sortilège dont
ils vsentaucc les.pieds des poulets pour apprendre le
è d l
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7 6 Histoire au %oyaume deTtwquìrì.
reuencment. Ainsi s'ils doiucnt faire voyage fur terres
ou fur mer, si faire la guerre, sise marier, sientrepren-
dre quelque autre affaire importante quelle quelle
soit 5le
fort,& la
posturedu
pieddu
poulet leur estantprésage
d'vn bon succès, ils 1 entreprennent aucc cou-
rage , & fans appréhension ; s'ils reconnoiflTene dans
quelque mauuaifc posture du pied vn présage mau-
uais, ils n'osent point passer outre, 6c brisent là leur
entreprise. Ce qui incommode fqrt fouuent leurs af-
faires. Ainsi que fay veu vne fois arriuer à l'vn de leursPorts, où il yauojt vingt Nhuires
equippez,les voiles
abbatuè's;&prestsà faire voyage* lequel íes marchand*
Tunquinois n osèrent entreprendre deuant que d'a-
uoir consulté le pied du poulet j qui n estant pas treu-
ué tourné de la bonne façon,lcur fit changer de dessein,
plier les voiles & arrester leur voyage. Mais en ccmefme temps me treuuantestre entré dans vne barque
qui estoit preste à partir auec le bon vent qui s'estoit
leué, nonobstant le maquais présage du pied de poulet,,
duquel ic me mocquois, ie preflay le Patron ( qui tout
Paycn qu'il estoit auok de bons fentirnens de nostre
Religion) de faire voile,fans perdre l'oecasion du beau;temps qui l'inukoit à partir : Ce qu'ayant fait, nous
allafmcsà toute faueur du bon vent, & abordafmçs;
heureusement le mefme iour au Port que nous auions
prétendu ; où c'est que les Nauires des marchands*,
(s'estant leué le lendemain vn temps grandement faf-
cheux ) ne peurent partir de-quinze ou de vingt jours*les vagues demeurait d t tout t hautes &
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Histoire du Royaumede
Tunquìn* 77
vanité de leurs sortilèges, ôc fur la folie de la créance
qu'ils y ont.
%)es cérémonies que les enchanteurs'Tunquinois
prat tiquent pour les Morts.
CHAPITRE XXÏI.
3|£jèl& L y a dequoy s'esbahir de la stupidité des
filial* Tunquinois, en ccqu ayant esté abusez des
2^liJÌf$ enchanteurs en la guérison de leurs parens,& de leurs enfans malades, ils ne laissent pas de les em-
ployer âpres leur mort,&dc souffrir qu'ils continuent
de práttiquer enuers eux leurs folles superstitions.
Donc quelque temps a prés le decés du malade, l'cn-
chanteur auec la famille désolée dudefunctjferend
dans la maison d'vne Pythonisse qui est apostée à la
deuotion \ où cette sorcière par quelques inuoeations
de magie ayant appelle le Dcmon sous le nom du Tré-
p-iss*, pour venir reconnoistre ,& consoler fa famille
qu'il 4. laissée dans le dueil Je Démon entre subitement
dans ie corps de la Pythonisse(Dieu le permettant ainsi
en peine de l'infideliré de ce peuple ) & Tagite de fu-
rieux mouuemcns, faisant paroistre son visagc,tantoft
rouge comme vn fer enflammé, tantost pafle, &de
couleur de suifj & puis affreusement noir, pour témoi-
gner le vilain lioste qui la possède. Apres quoy le Dé-
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78 Histoire du R oymmc âeTuvqui*.
traittc par ensemble, &Juy confirme là dessus ses fefí-
timensiou Iuy cn ouure de nouucaux pour l'cxecution,
Cc qui mec en larmcs,& cn «admiration toutela famille
qui
se
prosterne
à terre,pour
reuercrl'csprit deceluy
qu'ils auoient o.iïyj&: veu n'agqeres parmy eux, & qu'ils
croyent estre présent. Dont cn suitte ils luy font; di-
ucrsesqucstions,ausqucllcsIc Diable respond obscuré-
ment , & aucc des Amphibologies qui les laissent cn
peine: & n'oublie pas en faueur du magicien, &dela
sorcière sesbons amys, de demander des viandes des-
quelles il feint d'auoir appétit, qui foatau/Iì-tost ap-
portées pour la satisfaction qu'ils croyent donner au
defunct. Que s'il arriue quelquefois que le Démon
ne parle point par la bouche de la Pythonisse , elle
neantmoins,fe démenant alors furieusement auec d'af-
freuses grimaces, debagoule beaucoup de choses eu lapersonne du defunct,selon Instruction qu'elleare-ccuë dercnchanteurjdemandecequ'illuyplaist,ô: est
obeyc,& écoutéeauecque respect comme si J.c defunct
estoit en présence.Il y a encore vne aùtre façon aucc laquelle ces sor-
biers par l'illusion du Démon abusent le mondejfaisant
apparoistre le ckfunct dans vn miroir enchanté, voire
]c faisant parler, & demander ce qu'il désire. Ce quiréussit vne fois tr.es-mal,6c à la grande confusion d'vne
Py thonisse qui auoit entrepris de faire ce charme : Car
deux soldats Chrestiens l'en empescherent par leurs
prières, 8c par la vertu de la Croix qu'ils porcoíenc dansleurs manches Et cette sorcière íè trauail
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Histoire duRoyaume
deTunquìn. 79
fcoutc cette nuict de prier Dieu, qu'il empeschast lc Dé-
mo d'agir en cetee occasion,asin qucl'imposturcdc la
superstition demeurast sans effeti& la sorcière confon-
due) ils obtindrent de Dieu ce qu'ils demandoienr,lafbrcedcla pricreayantpreualuàcelledu charme.
Vn pareiLeffctarriua vne autrefois en vne place pu-
blique , oùbeaucoup de peuple estoit assemblé pour
estre spectateur dVne opération de magie qu'vn célè-
bre enchanteur y auoit accoustumé de faire à la veue
de tout lc monde,qui estoit de faire marcher par lia pla-ce vne statue d'homme faitte de cannes •>>& sauter vne'
grande pierre qucplusieurshommes ensemble n'eus-
ffcnt pu remuer. Car vn ieunc Chresticn appelle Mat-
thieu pastantpar cette place", toucher au vif de Terreur,& l'eníbrcellemcnt de ses Patriottes,se confiant au pou-uoir de IESVS-CHRIST", & à la vertu de fa Croix qu'il
porcoit dessus soy, se mit à exorciser secrettementle
Démon que l'cnchanteur vouloit employer à cet effets& luy commanda, delapart du Sauueur qui l'auoit
vaincu 1fur la Croix de se retirer en Enfer, & de ne
tromper plus lèmostde par ses impostures. A quoy ih
fût force au Demon^d'obeÏT, pendant que le magicienfaifoitsesinuoeâtionsdeuant son auteler;&nc sentant
jrointlapresencc&la vertu de son Demon,íe tournoie
a toutes' mains en fanatique, & se mettoit en toutes
postures, tantoíV débout, tantost à genoux, & tantost
prosterné
à terre,pressant
en toutes façonsl'efprit quil'auoit quitte de venir à luy. Ge que n'ayant pu ob-
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8oHistoire du Royaume de TÛmquìri.
son autel, maudit sou art, & Ln Dcmon qui l'auoit
abandonne au besoin, & se retira consusà son logis.
Ce que lc bon Matthieu vint raconter tout glorieux,
&triomphant'sd'aise
ànosPcres,qui
l'aduiserent de
s'humilier, & de tenir seerctte la grâce que Dieu luy
auoit faitte,nc diuulguant point cc qui auoit esté fait,
de crainte que les Paycns nvcn prissent occasion d'vscr
de quelquemauuais traittement enuers les Chre-
stiens.
De plusteurs superstitions prattiquées aux
funérailles9Çf a lasépulture
des Morts.
CHAPITRE XXIII.
|§p?f9Ì!L n'est peut-estre point de nation en toute la
SI IH^tcrie babitablequi ait rendu plus de deuoirs,
^^MÍ & plus respectueusement aux ames, & aux
corps des Trépassez,que les Peuples du Royaume d'An-
nan. Ce que ie diray déformais cn fera suffisante soy.
Quand quelqu'vn a rendu l'ame,ils obseruent com-munément trois choses peur honorer lc corps du de-
funct. La première , qu'ils font recherche du plus
somptueux cercueil qu'ils pcuuent treuuer selon leurs
moiens,pour enfermer le corps \ iusques là que les plusriches en acheptent à haut prix de bientrauaillez, do-
rez^ peints auecque beaucoup d'artifice.La seconde est 'il taschent au iour des b è
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Hijloire du R ojaume deTknqtiìn. 8 T
alliez, & les amys qui n'y manquent iamais, ils y mili-
tent tous les habitans du lieu, dont laplus grand part
s'y trouucnt, auec le Magistrat qui le Fait d'office cu-
liersqui que
ce soitoriginaire
du lieu.Que
fi lcde-
funct portoit qualité de noble, l'asscmblce est grossiedes habitans des lieux voisins. Et si c'estoic vn Magi-
strat, ou vn Capitaine, les compagnies des soldats
pour honorer la pompe funèbre accompagnent 1c
corps auec leurs enseignes, de tout leur équipage ordi-
, naire de guerre. Et presque en toutes les funérailles,ilsont accoustuméde faire paroistre à la teste du con-
uoy vne grande bannière desoyc d'enuiron cinquan-te palmes de
hautcur,que quatre puissans hommes ont
peine de porter,dans laquelle est écrit en lettres d'orle
nom du Trépassé, les honneurs, & lescharges qu'il a
eues durant fa vie, 6c vn éloge abrégé de ses plus bellesactions. Les enfans, s'il y en a de viuans, & la femme
marchent deuant le corps, en habit de dueil, publians
plaìntiucment les biens, & les caresses qu'ils ont re~
ccuës du defunct: Ce qu'ils font auec des contenances
si tristes, èc vne voix si lamentable, accompagnée de
gemissemens, & de larmes, qu'ils émeuuent tout 1cmonde à pitié. Iusqueslà mefmequesetournans quel-
quefois vers le corps du defunct, ils se iettent à terre,.comme pour se laisser fouler aux pieds de ceux qui lc
portent. Et en la façon que i'ay ditte, toute la pompe
duconuoy marche jusqu'au lieu destiné à la sépulture,
qui est souuct éloignée de plusieurs milles de la Ville.La troisième chose en tous les du
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S 2. Histoire da R oyaume deTuriquin.
propre pour la sépulture de leurs Parents, dequoy ils
estiment follement que dépend toute la bonne fortuna
de la famille pour les biens, pour les honneurs, voira
pour la santé du corps. Et pour faire ce choix ils cm-
ploycnt certains imposteurs, qui font des entendus cn/
Partd'vne particulière Géographie , qu'ils appellenc.Diali y lesquels contournans diuerfement la boussole
dans vnc campagne, & y appliquans quelques autres
instrumens de Mathematique,auec le mcfme empresse^nient
que
s'ils cherchoient vn thresor, feignent enfînr
dauoir trcuuélelieu propre pour laíèpulturedu de-
funct, au grand contentement des-heritiers qui ne les*
laissent pas fans recompense, & qui se mettent aussi-
tost en deuoir de preparer,& bien accommoder le lieu/
destiné sous les ordres, & la conduite du fourbe quU^trouué.. Ou
(pour,faire encore valoirson mestier) il*
defigne auec ses instrumens Tendroit oùdoit estre {&
teste, & celuy que les pieds doiuent regarder, afin quele defunct repose plus doucement, &ne vienne poinc*
inquiéter ses enfans. Or encore que ceux qui font du
commun du peuple nc se mettent point en soucy de;
logerla
sépulturede
leursparensen des lieux
secrets^»éloignez des chemins publics : Neantmoins les person-nes de qualité y font grande considération,sur l'apprc^-Hension qu'ils ont que quelqu'vn de leurs ennemys»
ayant fait iniure au corps dç leurs parens, ils ne s'en-
vangent fur leurs enfans, qdi n'ont pas prislesoin de,
lès cn garentir..C'est neantmoins.vn crime justiciable parmy eux/,6£:
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Histoire du R oyaume deTìmquiv.
S j
encore qu'il soie exposé en lieu public: Cc qui est bien
<IouabIceu cux:Comme encore 1c soin qu'ils prennentde retirer les corps de leurs Parens qui font dcccdcz
-hors de leur Patrie. Ce que les plus nobles, & les plus'riches exécutent fans delay > &auec l'appareille plushonorable qui leur est possible. Lc reste du peuple
•s'aquitte decedeuoir fans faillir, pour le moins âpresles trois ans dcdueil. Car c'est la coustume inuiolablc
parmy tous ceux de cette nation que les enfans ne quit-
tent point le dueil de leur Pcrc, nylafemmede sonmary que trois ans ne soient passez depuis le deecz. Et
pour les marques du dueil encore qu'il yen aytdc
différentes, & d'extraordinaires cn Hiabit, l'ordinairc
ncantmoins,& celle qui est commune à tous, est en 1a
cheuelurc. Car les hommes qui sont hors du dueil por-
tent lescheueux de deuant couppez cn demy rond fur]c front, au temps du dueil, ils les laissent croistre
itifques fur les yeux, cc qui les incommode assez. Et
au contraire les femmes vefues en signe de dueil se cou-
pent vne partie de leurs cheueux, &les empeschent de
croistre, durant les trois ans de leur dueil 5 qui est en-
core le temps de leur veufuage, leur estant défendu
sousgrieucs peines de se remarier durant ce temps-là,
-qu'ils appellent le ternes des cheueux. Lequel estant ex-
pire ils font rouuertureduSepulchre de leurs morts,
& apres auoir parfumé les ossemens de bonnes odeurs,
&les auoir cnueloppez en des linges blancs, ils les re-
mettent dans vn plus petit cercueil, qu'ils enfermentdans le mefme où ils estoient ou
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84 Histoire du Royaume deTunquin.
Patrie. Que si âpres tous ces foins, il leur arriue quel-
que mal-heur en leur personne , ou en celle de leurs
enfans, & que les enchanteurs dont il a este parlé cy-
defliis,en fassent oster
ecluy quiest
decedé ; lisouurcnt derechef 1c fcpulchrc, & le cercueil où ils
auoient remis les os > & prennent de nouueaux foins à
lesbien ajancer, pour les faire plus doucement repo-
ser, &à regarder de prés s'ilyauroit point quelque
petite pierre qui incommodai!; leur repos, & pour cela
les tint de mauuaiíc humeur enuers leurs enfans.
ÏDes Festins queles Particuliers, & le Roy
mefme,dre(fe à la mémoire des Adorts,
CHAPITRE XXIV.
^^^^^ÊIÌA 'Vne dessuperstitions la plus commune;,.
WW ^Êw &'aP'us attachante qubbferuent ceux
llrPi ìtslÌ/1de cette nation s°us ombre de pieté, c'est
WM^^^Mce^e ^u festin qu'ils dressent à la memoi-
^^re de leurs parens defuncts, & qu'ils ap-
pellent Gìo, dont l'vsage est fondé en trois grossièreserreurs. La première, qu'ils croyent que les âmes de
leurs parens font dans la liberté de venir quand il leur
plaist dans la maison de leurs enfans, ou quand ils yfont
appeliez 5 Ignorans les barrières eternelles qui sé-
parent cesames criminelles d'aueenous. La seconde^,
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Histoire du R oyaumede
Tunquirt. 85
festins* D où vient qu'ils onc accoustumé de leur
préparervn banquet funèbre 1c plus somptueux qu'ils
peuuent, auquel l'aifné des enfans, & l'hcriticr de la
maison, quand la table est íeruic, fait vncomplimenc
respectueux à son Perc, comme s'ilestoit prefent,cn ces
termes. Vom sòye^le bien venu dans voslre maison ( mon
ires-honoré Père ) 0* où ejìes Vous demeuré filong-temps ab-
sent , & éloigné de vos chers enfans qui vous ont de fi grande s
obligations, que vous am% nourris, éleue^ & instruits auec
tant de Joins, à qui VOUAauez^arnaffè quelques commoditésauec tant de seines ? Toute ?io(lre consolation ,, e£* nos f lu s
grands désirs font de vous sçauoir plus fòuuênt parmy nous,
fy* de vous y rendre tous lesdeuoirs aujfquelsvos bonte^nous
ont obligez^ Agrées s'il <~uousplaift> ce maigre traittemen?
queno^s vous auons préparé de bon coeur , en ires- humble rc-
connoijfance de n>os biens, t^pour nous soulager aucunement
du dueil qui nous refìe de voflre absence. Ce qu'ayanc dit,
& luy, & toute la famille se iettent à terre auec de
grands gemistemens, pourÊiirc la reuerence au de-
funct, comme s'il estoit présent, Tinuitant desc met-
tre á table, & de prendre sa place pour manger auec
eux. Ce qu'ils s'imaginent qu'il fait, & comme ils
font dans vne troisième erreur plus abíurde,que nc font
les deux autres, & qui tient du blasphème, quela vie>
la santé, 1c repos de la famille ; & toute là prospérité
temporelle de la maison depend de ìeurs parensTré-
j?assez; A lafinl'heritier supplie son Père, au.nom de
íes Frères, & de tous ceux qui font dans la maison,
f i d f
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8 6 Histoire du R oyaume deTtinquìn.
genoux > lc front abbaissé contre k terrc,commc pourrcccuojr la bénédiction du defunst.
Ccttc cérémonie est rcnouucllcc plusieurs fois du-
rant lctemps
duducil,
&principalement
au iour an-
niucrsairc du deecz. A quoy si Thermes auoit man-
qué , il scroit tiré par lesparens en Iusticc,& infaillible-
ment priuc de îheritage, pour Tingratitude dont il
auroit vie enucrs celuy qui lc lu y a laisse. Et ce dcuoir
est encore estime si iuste; que si le Roy auoit donne
(comme nous aupns dit cy-dedus) quelques places, &leurs rcueuus aux Capitaines, & aux autres personnesde qualité enrecompense de leurs bons feruicesje don
en est continue à la v.cufue, & aux enfans pour les trois
ans duducil,afin qu'ils ayent moien de faire ces festins
àl'honneur de leurs païens Trépasser, ou non feule-
ment ceux dupar.çntagc, tfiais encore les soldats dudefunct doiucnt estre inuitez.
Lc Roy niefme qui règne auiourd'huy obferuc
cette superstition enuers son Père decedé, auec des
excez qui ne font presque pas croyables. Car il a
dressé dans son Palais vne sale magnifique en forme de
Temple plus grandes que pas vn des Temples quifont en tout le Royaume,à dessein d'y honorer Tefpric.de son Père: où il fait brustertous les ionrs des par-
fums, &couurir somptueusement laTable de viandes,
auec les mesmes cérémonies que s'il estoit en viej
A quoy il a nommé vn Officier particulier , qui y ferc
.ordinairement de Maistre d'hostel,& assigné vn re-venu considérable 5 la annuelle '
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Hìíîoìrc du Royautoe detfunquìn. 87
maisons où ils honorent de pareille deuotion super-stitieuse 3 quoy qu'auec moins de despense, & de ccre-
monic l'esprit de leurs parens. Et cn trouuc-t'on encore
parmyle peuple qui ont; toujours quelque recoinséparé dans leur logis,qu'ils visitent defoisàautrcauec
respect:, où ils croyent refider actuellement l'esprit de-
leurs Pères.
Outre ces repas ordinaires que le Roy veuc estre
préparez tous les iours àl'esprit
de son Pcre. Il ca-
sait vn extraordinaire-chaque année en ce mcsmelicu,-a la solennité duquel on accourt de tout le Royaume,comme auíïï de toutes parts les sujets font obligez d'y
apporter des presens de viandes pour fournir les Ta-
bles -, ou de contribuer quelque chose à rcxceíïiuc det*
pense qui sefaità ce festin. Et encore que la çoustume
commune à toute la nation soit de manger en des Ta-bles basses, & rondes, qu'ils efletienc, quand c'est pourles morts, de quelques palmes fur la terre, plus ou
moins selon l'appareil du festin.* Toutefois au repassolennel qui est
préparéde magnificence royale à
ThonneurduRoy defunctjtoutes les Tables qui y font
dressées cn bel ordre; & en grand-nombre, font d'vnc-grandeur démesurée, fort larges, &c hautes de douxe
'
ou de quinze palmes ^peintes, marquettées, & ornéesr
en diuers endroirs, de platines d'or enchâssées dedans
le bois. Et pour les viandes dont elles font chargées, la:
variétés & la quantité de la volaille, & de la venaison •
quls'y trouue, est inestimable. Outre que chaque Ta-ble a son^yeau gras entier-» &<íbnpourceau rosty j fans •
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8 8 Histoire du %oyat4tne de Tunquìn.
ya-t'ilcn clïet trcs-ridiculccn touc cccappareil. C'est:,
que de ce grand nombre de tables, il y cn a quelques
vncsquincíbiu chargées que de picecs de carton do-
rées, &argentées, lesquelles
ils sc
figurentfollcmcnc
deuoir estre coiniercies cnvrayor>& en vray argent,
nour la commodité du defunct, quand elles auront
elle mises au feu.
Tout ce pompeux, & superbe festin estant mis en
estât dans la vaste salle dont nous aiions parlé \ Le Roy
y entreaucc toute fa famille
a accompagnédes
princi-paux
de ía Cour, & de sesCapitaines, où il prattique
enuers Tesprit de son Pcrela cérémonie commune quenous auonsdccrictc cy-dessus. Apres laquelle il se re-
tire pour laisser à son Père la liberté deprendre sa ré-
fection des viandes qui ont esté féruies. Et comme
s'il estoit repeu à fuffiíanceje Roy reuient le lendemainau mesme lieu pour faire la distribution de ces ferui-
ces, premièrement aux Gentils-hommes, puis aux sol-
dats , & le reste au menu peuple ; de forte qu'il est peude personnes cn toute la Cour, excepte' les Prestrcs
(quis cn abstiennent, comme de viandes immondes ) qui
n aye quelque parc en cette distribution.Il en fait dans Tannée d'autres moins folenncls,selon
la coustume obseruée par les personnes de condition,
àThonneur del'Ayeul, du Bisayeul, & de tous les dc-
uanciers,du costé tant du Père, que de la Mcre,iufqu a
la huictiéme génération > à chacun desquels son iour
est aflìgné. Et parce qu'il est difficile au peuple de te-nir vne i ti certaine de ces iours il a deux
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Histoire du R oyaume deTunquim S9
moite de leurs parons defuncts, àquoy personne nc
manque.Cc qui deuroic faire honte aux Chrestienç,
qui sont moins íoigncuxde rendre ces dcuoirs de pic-
*c, &de charité aux aines des Trépassez, à qui leurssuffrages pcuucnt beaucoup (cruir, que ne font pas les
Paycns à prattiquer inutilement leurs superstitions
.pour lc reposde leurs parens décédez.
De quelques autres super/litions prattiquéesenners les
TscpaJJe&>
CHAPITRE. XXV.
T^^fí^Ç,Es exraordinaires fentimens d'aífcction,
íf3Ì3Ìíwâp °lucIesTunquinoisconscruent pourleurs
PWÚ^fr
parens defuncts en l'excesfiue despenfc
^g||K qu ils ront aux honneurs qu ils leur ren-
dent , non feulement affoiblit leurs
moyens, mais les oblige souuent à incommoder leurs
maisons de debtes, pour auoirdequoy fournir aux
frais que la coustume, & la bien-feance requièrent,non feulement cn festins, mais encore en beaucoupd'autres ceremoniesiautant inutiles, que friuoles,dont
l'vfage commun ne leur permet pas de se dispenser.Comme c'est de dreífer aucc grande curiosité des mai-
sons,& des meubles de mefnage, le tout fait de cannes,
& de cartons peints, & puis y mettre lc feu j dans cetto
f ll l t
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jo Hijloire Ju Royaume de Tunqtíìrt.
allez. Auec pareille folie sur la fin ^c chaque année,ils
acheptent des habillemens de toutesfaçons,faits de pa-
pier peint, & puis les mettent atf feu ; auec cette ridi-
culeimagination
,qu'ils
se
changeront
en robbes
neufues, & de riche étoffe, pour leur seruir au renou-
ueau de l'annéc. Ccst auflì dequoy nous auons sou-
uent pris sujet de déclamer en public contre leurs su-
perstitions , & de nousmocquer
de cette coutume ri-
dicule qu'ils onc d'enuoyer a leurs parens des robbes
depapier, desquelles
iln'y a point
depauures gueux
qui voulut sc seruitv Et pour ce qu'ils disent qu'ellesse changent dans le feu» [Ouy certes leúr répliquons*
nous, elles se changent, partie en cendres, & partiecnflamme .'Laquelle donc des deux parties leur cn-
uoyez-vous, celle de cendre, ou celle de flamme ? Si
celle de cendre ; ils auront froid fous la cendre : si cellede flamme \ ils brusteront fous vn habit si chaud. Mais*
à vous dire ce qui est, vous leur enuoyez vnc robbe de
flamme, qui augmentera celle dont ils brustenten En-
fer, pour vous auoir appris ces folles superstitions.Vous feriez beaucoup mieux, (au cas que les âmes de
quelques vnsde vos parens souffrent pour leurs péchezdans les flammes du Purgatoire, & foyent en voyc de
salut) de donner libéralement desrobbcs aux pauures^& de couurirlcurnudité,àceque Dieu agréant vostre
charité bienfaisante, commefaitte pouï son amour,Ia:
conuertisse cn rafraîchissement des peines que vos pa-
ïens endurent.] Etcétaduisoperasi efficacement fur1 i non seulement des Ch ti mais encore de
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Hifîoire auRoyaume deTunquin. 9 r
fcccuenaumofnc dans vne année iufqu'àvingt-huict:
robbes, desquelles 011 luy conseilla de faire paie aux
.autres pauures.Or encore
(cequicstvneforte de
pieté déguiséed'vne belleapparence) estendent-ils leur foin> & leur
superstition à procurer du soulagement,non seulement
ctiixames de leurs parens, mais encore de ceux qui
n'ayant point laiílé d'enfans, ny de proches parens,font comme abandonnez de tout secours, qu'ils appel-
lent Cti bon. Car la pluspart des Tunquinois ont eu-core accoustumé à la fixieme Lune, qui tombe enui-
ron nostre mois de Iuin, de brufler des robbes pein-tes, qu'ils pensent ( dans leur métamorphose imagi-naires pouuoiríèruir à l'vsage deccspauures.abandon-nez. Il y a déplus vnc plaisante coutume receuë dans
les Collèges en faueur de ces ames vagues ; que tous le?efcholiers deux fois le mois, àlanouuellc, & pleine
Lune, vont à trouppes par la Ville faire la queste pour
elles, laquelle est conuerticàacheptcr quantité de ris,
duquel ils préparent certaine bouil!ie,& âpres en auok
vn peu mangc,épanchcnt le reste furies toicts des mai-
sons, s'imaginans que ces ames y prendront encore
quelque réfection. Et âpres cela ils dressent vn petitautel dans leur efchole, deuant lequel ils demandent
à ces ames, bon esprit pour apprendre, & se rendre fça-nans.
Outre ces cérémonies, & superstitions communes,
dont nousauons parlé iufquesicy, les personnes quali-fiées en de de
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yi Histoire du Royaumede
luncjuirî.
thorité & de moyes est dccedc,les héritiers luy dressent
vn Palais en pleine campagne de matière legere, 6t
combustible,mais par tout peint, enjoliué,& historié
defigures
j & tout autour des tables, des licts, des-
buffets , & autres meubles de maison} & auec ce quan*
tité de figures en relief de mesme matière, qui repré-
sentent des Elephans,des Cheuaux, d*:s Chiens, des
Chats, & semblables animaux dortiestiques :àquoy i!s
cmployent de grandes sommes d'argent, s'estant quel-
quefois treuuc deces
figures quicoustoient
dix,ôfc
douze escus, & toute la despense de cette folle repré-sentation montant fouucnt à plus de mille escus, la*,
quelle toutefois ( ce qui est tout à fait digne de moc-
querie, ou d'indignation ) n'est destinée que pour le
feu. Car tout cet appareil estant acheué> à la sortie
d'vn repas solennel, auquel sont inuitezles Musiciens-,.&lcs joueurs-de flûte, lesPrcstrcs des Idoles,& les En*,
chanteurs, 1'heriticr y fait mettre le feu, fur la créance
commune dont il est abusé, & qu'il est mal aisé d'arra-
cher de Tcsprit des grands, & des petits, queTamedu Trépassé treuucra toutes ces commoditez
en meilleur estât au monde nouueau,.où elle est allée.
QÀuec
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Histoiredu
Royaume deTunquìn. 95
oAuecquelles cérémonies le Roy de
Tunqmnce-
lebre le tour de fa naissance*
CHAPITRE XXV L
£§§§|r|^K Vclque temps deuant qu 'arriue lc iour
Wí^^^^í naCaî du R°y > otì W apporec des pre-
\$MÊÊÈM ^ens^e
toutes 'cs Pi'ouinccs de ion do-m&il|<<$& maine, pour fournir le grand nombre
de cables qu'il fait dresser dans son Pa-
lais^Sc feruir au festin solennel qu'il fait à teliour à tous
les Capitaines, & soldats de fi milice, qui s'y présen-tent fans faillir en bel équipage, habillez de casaques
neufues, pour prester selon la çoustume le ferment defidélité qu'ils doiuent au Roy.
La cérémonie principale qui seprattique au iourde
cette naissance, est fondée fur vne commune erreur de
la Philosophie desTunquinois, qui estiment que cha-
que homme, outre les trois âmes qu'ils luy donnent*
ôc qu'ils appellent Ba bon, qui animent en confusion le
corps où elles résident, & a d e plus sept esprits, qu'ils
logent dans ce mcsine corps, fans qu'ils leur astìgncncleurs propres appartemens, comme nous faisons aux
esprits vitaux,& animaux, & sons qu'ils les distinguentde nom,lcs appcllunt d'vn nom commun à tous Bai via.
Tellement que lors quequelqu'vn a este surpris d'vne
d f accident difenc
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c) 4 Histoire du Royaume âe Tuncjuìn*
perdre plus íbuucntquclqu'vn de ces esprics, ils leur tt%
aslignent neuf, qu'ils appellent ChìnVia : encore que
pour vne autre raison ils donnent aux femmes vn plus
grand nombre d'esprits qui sèment à leur confèrua-
tion ,parce qu'ordinairement elles viuent plus que les
hommes, & quelcs vieilles femmes durent plus que les
hommes vieux.
Mais pour lc Roy, ils font dans cette réueriede
croire qu'à chaque année au iour de fa naissance, il re-
çoit
vn nouuelesprit, qui
succède à vn de ceuxqui
a
este affoibly, ou épuisé par les soins du gouuernementdans le cours de Tannée
passée. Pour celaà la pointedu iour, & deuant lc leucr du Soleil, l'vn des Chariots
du Roy fort vuide hors de la Ville en compagnie d'vn
grand nombre de soldats armez, & de peuple qui le
suit;&estant arriué en
quelquebelle
campagne égayéed'arbres, & de verdure, il s'arresteau milieu, pendant
que les soldats, & lepeuple épandu aux enuirons,s'oc-
cupentà l'enuy à cueillir des fleurs dela saison , &à
coupper de beaux ramcaux)& des branches verdoyan-tes , qu'ils ajancent âpres fort proprement tout autour
du siège du Roy, orna;it toutlc Chariot de festons, deguirlandes
& de verdure. Ce qu'ayant fait, ils ramè-
nent lc Chariot en bel ordre, & comme en pompe de
triomphe,auec cette imagination que le nouuel esprit
du Roy y est porté dessus, à qui ils rendent tous ces
honneurs. Et comme il entre dedans la Ville en cette
pompe , le Roy^en mesme temps fort de son Palais,monté fur vn awrc de ses Chariots d'honneur^accom
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ïliftoìre du Royaume deTunquìn. 9 5
dePeíjfmt imaginaire qu'on luyamenc de la campa-
gne; & Payant rencontré sur le chariot dont nous
auons parlé, ombragé de verdure, il y faute dessus,
embrasse, & baise le branchage, & les rameaux qui lecouinent; & âpres auoirfait toute forte de gracieuxaccueil à ce phanrosme
de son imagination, comme
s'il estoit saisy de ce nouucl esprit, scremet tout gay,
&glorieuxsur le chariot qui l'auoit mené, pour re-
tourner à son Palais, où tout le peuple raccompagne
auecdehautcs,&ioyeufe»acclamations^ & oùestanearriué, tous les Princes, &lcs Capitaines, courbez à
genoux deuant luy, àloccasion du nouucl esprit qu'il
areceu,luy renouuellcnt leurs respects, & leur obéis-
sance, pendant que les soldats,& le peuple qui a suiuy>
fo.nc retentir tout Ic Palais de leur PiueleRoy, & de
leurs crys de réjouissance. La feste íè conclud par vnfestin solennel préparé de magnificence royale,auquelnon seulement les Princes, lcsSeigneúrs principaux,&les Capitaines, mais encore les soldats ont leur part.
Dequelques' obferuatìcns superstitieuses
desTunquinois.
CHAPITRE XX VIL
§fgjlf8|8Our entendre aucunement en qwoy consiste
S Hffi»^vnc^es P'us communes superstitions qui'
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9 6 Hijloire au R oyaume de Huhquìrì.
heures, dont chacune vauc deux des nostres, à qui ils
onc donné les noms des douze signes.; auflì marquent-ils de ces signes les douze mois de 1 année, & reduisent
à ces mestnessignes par
vnc rcuoliuion circulaire cha-
que iour de Tannée, & chaque année des siécles, ioi-
gnant ces signes auec dix characteresentei ordre, quedans soixante ans ils ne comptent qu'vne de leurs rc-
tiolutions,dont la fin est 1c commencement d'vnc autre
qui fuit. Or ce qui gesne leur esprit dans ces obser-
uations mathématiques, & qui les trauaille souuenc desascheuses apprchensions,c est qu'ayant appris(commeils en font tres-curieux) Thcure précise de leur naissan-
CC) &: le signe sous lequel ils font venus au monde, ils
se figurent que leur mal-heureuse destinée est attachée
à tout ce qui est marqué du signe de leur horoscope,
soit année, soit mois, soit iour, ou mesme heure duiour. Ce qui fait qu'ils n'osent rien entreprendre qui
soit de quelque importance en Tannée, au mois > au
jour>àTheure., quiselonleur mathématique est ran-
gée, &reduktesous vntel signe, craignans quelquemalheureux succès en Taffaire qu'ils auront entre-
prit, Encore que lexperience qui est la merc desveritez , les ayt quelquefois instruits, que malgré les
Astres, de les Horoscopes, ils pouuoient échapper les
mal-heurs que ces tcmps,&ces heures infortunées leur
;iuoient faic appréhender.Sur quoy ils n'ignorent pas
Pexemplemémorable arriué au Roy clela Cocinchinc,
Jcqucl estant viuement pressé de Tannée du Roy de
f é la frontière d son
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Hittoire du Royaumede Tunquiiù 97
les roués de leur Horlogcastrorjomique,quc l'hciuç
présence en laquelle il sedisposoit àscbattreauccrén-
nemy, estoic vne heure dangereuse, comme estant
marquée d'vn signe infortuné. Le Roy, ou par crépir,ou par mcXpris de ces réueufes obseruations, icttanc
loin d'vn coup de pied leur horlogej Ouy da, dit-ril,
que ie verray donc mon ennemy entrer dahs mes ter-
res , & ie demeurcray les bras croisez sans oser le re-
pousser , comme s'il me pouuoit arriucr de plus grande
disgrâce, que de voir mon Royaume perdu,& enuahypar vn estranger? Puis se tournant deucrs ses soldats
qui attendoient fa resolution, & ses ordres; Courage
( leur dit-il, d'vnc voix haute, & ferme ) courage, sol-
dats, aux armes, c'est toujours vne bonne heure, en
laquelle Ton rend vne inste defense>& ce fera vne heure
fortunée pour nous, & fatale à nostre cnnçmy,si nousle repoussons de nos terres, & le contraignons d'en
sortir. Et auec ce,marchant aucc ses trouppes contre
les ennemys qui estoient déja fort auancez> apres auoir
courageusement soutenu leurs efforts, s'obstinaàsa
défenlc, & les obligea enfin à se retirer. Ainsi Theurc
que les Cocinchinois(qui sont imbus de Iamefmc opi-nion que lesTunquinois) auoient marquée comme
mal heureuse, se treuuaestre heureuse pour eux.
Ils s'attachent de plus par superstition à quelquesautres obseruations ridicules, qui monstrenc bien la
foiblcssede leur cíprit, & la force des illusions, donc
le Diable les a misérablement enchantez-, Ce qui lesreduit fouuent à d'extrêmes i d' i dans les
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98 lìiïtotre dn Royaume âeTunquírf.
rtìôsme pòur quelque bon sujet, de important au bien-
de leurs af£ures,ik ádrònt cu cn rencontre vne femme
plutost quVsthoiHhie, soudain ils rebroussent chemin,.
& se retirent tristes à leur logis, dans iopinion qu'il*,ont que cette affaire ( s'ils fussent passez outre)leur dc-
uoit trcs-mal réussir f ciìcore qu'ils sçachent bien sou-
uent qu'en la dilayant ils la perdent. Parcillcment,si
sortant de leur logis, en quelque temps que ce soit,it
arriuc qu'ils éternuentcuxmesme, ou quelque autre
de ceux qu'ils treuucnt à îcur sortie -t ils n'osent point
passcroutre,maissc contiennent dans le logis j crai-
gnans que quelqiic mal-heur ne leur arriuast s'ils paf-soient plus auant>& s'ils alloient oùils auoient dessein
d'aller. Ils ont vne infinité d'autres obfcruations su-
perstitieuses , ausquclles font fort attachez ceux qui
font profession du paganisme eh tous ccspaïs-là j &
desquelles sont deliurez tous ceux qui ayants renoncé
à la vanité de leur Religion, & de leurs folles super-stitions ( comme il y cn a déja vn tres-grand nombre
qui s'augmente tous lçs iours) ont embrassé le cuire du
vray Dieu, & reconnu dans les veritez de la Reli-
gion Chresticnne,fa fausseté, & l'absordité.
de leurs erreurs,
Comment:
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Histoire ditRoyaume
deTîtnquw. 99
Comment les Tunquinois célèbrent leur$
(^Mariages.
CHAPITRE XXVIII.
|iïjp^§ígOmbien que la Polygamic/oit encore com-
M ÉIBÉ^ munçen çe Royaume parmy lespersonnes
^^^^^ de condition, & qu'aucun n'y soit recherché*0lm0^m
ny pim^, s'il passe en &ço,nde nopees ; ou re-
tenant fa première Femme, comme ,1e font presque
toujours les personnes qualifiées 5 ou la congédiant,comme il se prattique quelquefois parmyle peuple.Toutefois voulant traitter de tiiariage, ils íè compor-
tent tous ordinairement en la façon qui s'enfuit.Les Parens commencent entr'eux le traitcé de ma-
riage, au temps mesme queieurset^fans sont encore
mineurs, & cn bas âge : quoy que la première recher-
che s'en fait toujours parles Parens du uarçonj lesquels
voulans s allier dans vne autre famille de leur condi-
tion, employent vn tiers pour sçauoir, si les Parens de
la Fille auront agréable que l'ontraitte auec eux d'al-
liance par le moyen d'vn légitime mariage. L'agrée-ment estant signifié, les Parens du garçon se disposentà acheuer le traitté par eux-mesmes, & pour cela s'en
vont au logis des Parens de la fille auec des presens, ôc
des arrhes conformes à leur estât * lesquels estants ac-
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i oo Histoire du %oyaume deTmquirí.
cause. Cependant le beau-Pere voulant s'instruire
par fa propre expérience des moeurs, & des qualitcz
d'esprit, &decorps, de ecluy qui luy est destiné pour
gendre,lc demande
ordinairement aufsi-tost qu'il aattaint lage de puberté , pour venir demeurer chez
luy;oùil le mec àIcíTay dans quelque maniement qu'il
luy donne des affaires, tant du dedans, cjue du dehors.
Que si dans cette épreuue, il le reconnoit vicieux* mal
nay >négligent, & mal propre à la conduite du mesna-
ge, & des affaires domestiques j alors, par lc pouuoif que la raison, & la coutume luy en donnenc, il le ren-
uoycàfcs Parests, aucc les arrhes qu'il auoit receuè's
d'eux -,Et au contraire, estant bien satisfait de luy, il
lc retient âpres cet eífay, vn, ou deux ans,ou plus long-
temps, si fa fille n'estoit pas encore mariablej apres
quoy Ton procède aux autres cérémonies du mariage,cn cette façon.
Premièrement on cn donne aduisà tous les Pareils
de la famille, de P vn, & de l'autre party, qui considè-
rent bien s'il y a quelque empeschement de consangui-nité aux degrez prohibez par les loix du Royaume;
Car ny les enfans de deux frères, ny leurs descendansen quelque degré qu'ils se treuuent éloignez, ne sc
peuuentiamais marier. Les ncucux, & les descen-
dans du írerc, & de h. soeur se peuuent marier, se treu-
uans au troisième degré, non iamais au second -, mais
les enfans de deux soeurs se peuuent marier,voirc au se-
cond degré. L'aduis du traitté de mariage estant don-
é à tous les P
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Histoire duRoyaume
deTunquìrì.
i o i
les plus anciens du lieu, qui sont à mefme inuitez au
premier festin nuptial qui íè fera au iour qui est nom-
mé. Et ecc aduercissement public tient comme lieu
de publication du mariage, & le tient-on si nécessaire,
qu'ayant esté obmis, le mariage est censé nul, &non
valablement contracté j voire puny comme clandestin
par la loy, &la coutume du Royaume. D'où Ton peut
apprendre, que les mariages clandestins font reprou-
uez, mefme des Payens, qui ne font guidez que de la
lumière de la Nature.Ces choses ainsi obfcruccs, lefpoux qui est obligé
de doter fa femme enuoye le dot qui a esté conuenu
entre les Parens communs, à la maison de son beau-
Père j duquel il ne peut point fe preualoir, mais il le
doit tout employer, où aux habiHcmeus>oùnux ameu-
blemens de fa fille, fans qu'il soit tenu par obligation à
aucune autre chose ; encore que par ciuiliré il sait or-
dinairement de beaux dons scion fa condition, qui ac-
compagnent la fille quand elle estmenceàla maison
de lepoux r Car pour Pameublemcnt auquel vnc partiedu dot a esté cmpIoyc,il a este déja porté Ic iour prece-
dent,auec quelque forte dcponipe,& d'appareil» où se
sont trouués les personnes les plus qualifiées du lieu,
quâdles nouucaux mariez font de bonne maiíòn.Quc
s'ils sontdu commun du peuple, le tout estcnuoyéle-meímeiour auec lepoufe,qui esticonduitc en la mai-
son du marypar leMagistratdela Vilie,cn compagniedes Parens,&d'vngrand nombre d'habitans qui luy
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Ï OL Histoire du Royaume deTtmqwft.
à la mémoire des deuanciers deja famille dans la mesme
saíleoùíèdoit faire lesestin, quiest.toute parfuméede bonnes odeurs. JEcdà le Pcrc de J'£sp.oux(oulc plusancien de ses Oncles, si:1c Père estoit decedé ) s'estanc
mis à genouxdeuant Tautel, &c à ses costez l'Espouxi& TEspouse en mesme posture que luy ., parle en cette
forte à l'Ayeul de l'Espoux., lcípsit auquel il reuerc
comme prefent sur cet autel [Vbicy vostre petit fils,
mon tres-cher* & rres-honoré Père., qui espoufeau-
iourd'huycette
fille,N. & la
prend légitimementà
femme ; soyez seuorableàleur mariage, & luy donnez
bon Sc heureux succez; qu'ils viiïent longues années
ensemble en amitié , cn sente, en ioye, & en proípe-ritéde biens* & qu'ilnaisscd'eux, desenfans(ains, vi-
goureux, sages, & de bonnes moeurs, qui íbyentla
ioyc , & la consolation de leurs Parcns. Pour témoi-gner J.a satisfaction que nous auons de cette alliance,
nousauons préparé ce festin, auquel nous vpus inui-
tons 1c prcmier,commeleChefde la Famille que nous
vous recommandons, & fur tout ces nouueaux mariez
que nous mettons fous vostre protection. ] Et cela
dit, fc fait la nopec, & le mariage est censé légitime-ment contracté, & indissoluble, principalement du
costédela femme, qui ne peut iamais quitter,ou ré-
pudier son mary, encore que le mary, par vn abus in-
tolérable qui s'est glissé parmy ceux de cette nation,
retienne le pouuoir de répudier se femme, pour quel-
que défaut reconnu, ou mesme si le caprice, & le de-
l cn dit Oc i se void rarement hors des
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Histoiredu Ròjáumede ^sunqmn. 105
aussi se mettent-ils fore peu en foin d'en congédier au-
cune, en cas de distension, ou d'inconstance d'affe-
ction^veu principalement que par la loy commune du
mariage receuc parmy ceux de cette nation , il clt dé-fendu à la femme vne fois mariée, d'aller à vn autre
mary. Or encore que dans toute la cérémonie qui
estprattiquéeences mariages, il n'intcruicnne pointde consentement donné, & exprimé réciproquemententre les parties: neantmerinsleur silcncc,& la postu-
re quilstiennentauprcsduPerequi parle pour eux,& annonce leur mariage,font de íuffisans témoignagesdu consentement qu'ils- donnenr,& de la parole qu'il :
s'entre-donnent, & qu'ils expriment cnccctcfaçon,fe-lon l'víage,& la coustume du païs.
l'adjousterayicy vne chose remarquable, qui peut
faire accroire que lafoyde la Religion Chreíliehncn a pas esté autrefois inconnue au Royaume de Tun-
quin. C'est qu'austî-tost qu'vn enfant- est lorry du
ventre de fa mère, on luy marque le front, auec de
Pcncrc, ou de la rosette, du signe de la faincte Croix:
laquelle la première fois queie veis ainsi formée fur le
front d'vn petit enfant ; ic demanday aux Parens,pou r:
quelle raison ils l'auoient marqué de la forte : Et ils me.
rcfpondirent > quec'estoil afin que quelque mauuais
Demon(ennemy de Penfant)neluy nuisist, ouluy.por-tast dommage 5.Et les ayans déplus interrogez, d'où
est-ce qu'ils sçauoient quecette
marque auoit la vertu
de chasser les Démons malfaisims, & de défendre Pen-
t d l à kil
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ï04 Histoire du Royaumede
Tunquin.
par tous ceux de la nation. Cequi est vn signe assez
cuident quela foy de ÎESV s- CHRIST leur a esté au-
trefois annoncée, & le salue qu'il leur a mérité par sa
Croix, dont ils retiennent encore religieusement la fi-
gure i qui passera bientost, comme il esta espérer des
bontez de Dieu, du front où elle est peinte, dans les
coeurs de tous ces peuples mesercaus.
Des coufiumes oí/eruées par les ^tunquìnois ,fur
la fin de tannée y deuant quede commencer la
fumante \ Gs dequelques
autres
superstitions.
C HA PITRE XXIX.
jM|^g^'Est vne ancienne,mais ridicule coustu-
Srcrîfl^âsK me Wi & carde par tout le Tunquin,
Mll!iy§lf5 queles vieilles gens, hommes, & tem-
^^^^^^ mes, fur la fin de Tannée se retirent
SïsoeSffî^flìf craintiuement dans
IcsTcmples
de leurs
Idoles, comme cn des lieux d'asyle, pour s'y garantirde la puissance d'vn Demoh qu'ils nomment Vctum\
Tofiìcc duquel, comme ils pensent, est de tuer, &
d'cstrangler toutes les personnes fur-âgées de lvn, &
de l'autre sexe. Ce qui fait qúeccspauures misérables
se contiennent les trois ouquatre
derniers iours de
l'a nnee dans l'enclos de ces Temples, fans en oser sortir
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Histoire duRoyaume de<Tt4nqnw. 105
asseurance que le pouuoir de cc Démon malfaisant, &
ennemy des vieilles gens, est expiré. C'est cc qui est
en vsage sur la fin de Tannée parmy toutes les person-nes
aagées.Pour les autres qui ont quelque charge dans les
maisons, comme les Pcres de famille,ils ont accoustu-
méau dernier iour de Tan, de faire planter prés de la
porte de leur maison, vn poteau long, qui surpasse la
couuerture du toict, à la cime duquel ils attachent vn
panier ou vne cassette percée de plusieurs ouuertures,& pleine de petites pièces de carton, dorées, & argen-tées ; fur la folle imagination qu'ils ont, que leurs Pa-
rens decedez à la fin de Tannée pourroient estre tom-
bez en quelque nécessité, & auoir besoin d'or, ou d'ar-
gent pour payer leurs debtes. Ce qui est fondé fur<
vne autre coustume qu'ils ont, que pas vn d'cux,dcpuislc plus grand iusques au plus petit, ne renuoyc dé
payerfes debtes au delà de Tannée en laquelle il les a
contractées, si Timpuiflànce ne luy en oste le moyen.Ce qui feroit grandement louable s'ils le faifoient au-
trement que par superstition comme ils le forçt*, crai-
gnans que les créanciers offensez du delay ne leur lc-uent quelque blasmc qui redonde aux deuanciers, les-
quels s'en vangent par âpres fur leurs enfans, & leurs
héritiers. Ce qu'ils ont en telle appréhension, que si
quelqu'vnest accusé, & conuaincuenIustice d'auoir
offensé vn autre en son honneur par vn outrage qui
passe à fes deuancicrs,il est puny du luge aucc la mesme
i s'il estoit d'vn crime Ec
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î 06 Histoire du Royaume deTunquin.
lcscreanciers les venant exiger au premier iour de l'an,
ne les obligent à laisser sortir ceiour-là, du bien de la
maison, cequ'ils estiment estre fatal, & demauuais
augure.De toutes leurs superstitions la plus commune, &
celle de laquelle ils ont le plus de peine de sc défaire*
est celle de leurs Dieux domestiques, qu'ils rcucrent
fous le nom de Tien su, c'est à dire, nos anciens rnaìstres.Car à peine y a-t'il aucune maisons Pentrée de laquelle
il n'yayt vnautelet dressé à ces Tienfh> qu'ils honorentauec des parfums continuels, plus, ou moins précieuxseloh les commoditez de la famille $.& à qui, le matin
âpres leur lcuèr, & le soirdeuant que de se retirer, ils
rendent quelque íèruice de leur deuotion. C'est auíïi
de la faueur, & deîassistanec de ces Dieux, que tous
les artisans, voireles Médecins, les gens de lettres, &d'eípéc, reconnoissent tenir toute Pindustric, & l'ad-
drefle qu'ils ont en l'exercice de leur mestier>ou de leur
profession ; *r il n'est pas iufques aux larrons, qui
n'ayent le/ir Mercure, à qui ils rendent à^eur façon,leurs reípects religieux, & leur adorations fous le nom,
de leur Tien fit, & cette superstition a si généralementattaché leur
esprit, qu'elle sert souuent d'obstacle à
leur conuersion. Vn Médecin dès leurs m'auoit heu-
reusement guery d'vne maladie > auquel voulant parreconnoislance rendre vn bonseruice, iepristouteforte de foin à luy persuader la fausseté de fa religion, &
l'en retirer; &mes foins auoient si bien reussy, qu'ilestoit tout di é à donner
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Histoire du R oyaume deTunquin. i07
iamais possible de l'y résoudre j & ainsi il persistas clt
misérablement more dans son erreur. Le mesme ar-
riua à vn Capitaine de qualité, & Gouuerneur d'vnc
Prouince,âgéde quatre-vingts ans, lequel il mefem-bloit auoir bien gaigné ànostre religion 5 & comme
festois vestu diï íùrpclis, tout prest à luy donner 1c
Baptesme, il protesta qu'il estoit bien résolu de quit-ter toutes les superstitions quenostre religion con-
damnoit, àlareserue du Tienfi, qu'il vouloit conscr-
uer, non tant pour soy, disoit-il,quepourscs soldats.Ce
qui m'empescha de passer outre au Baptesme. Peut-
estre que Dieu luv sera la grâce de se reconnoistre, &
de vaincre cette difficulté.
l'adjoûteray icy pour la fin la plus pernicieuse,&
coût ensemble la plus folle superstition qui ayt vogue
parmy ceux de cette nation. C'est qu'en chaque Ville,ou Village, ils ont vn grand Temple qu'ils appellentDM , dédié au Démon, ou au Dieu tutelaire du lieu;
danslequel les plus anciens des citoyens tiennent lc
Conseil pour les affaires de la commune, ne voulans
rien conclure qu'en la présence, & sous les auspices de
ce Dieu} à Thonneur duquel ils célèbrent tous les ansdes festes
publiques, aux chants, danses, & festins du-
rant Tespace d'vn, ou de deux mois,sur l'opinion qu'ilsont que toute la prospérité des biens, la fertilité des
champs, & la santé des hommes, & des bestes, dépen-dent de ce Démon, qu'ils appellent, le Roy du lieu.
Mais le choix de ce Dieu, ou de ce Roy superstitieux,f it ííî & ll
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108 Histoire du R oyaume de Turiquin.
luge hors de la Ville, & qu'il arriuc par quelque acci-
dent, ou par l'artifice du Diable , qu'vnBoeuf,vn
Baffle, ou meímc vn Pourceau tombe, ou s'abbattc en
cette place , auprès du corps, ou fur le tombeau de cc
criminel-, lc bruit en estant épandu, ce mesebant hom-
me par la désignation casuelle de iceste bestc, sera tenu
désormais pour le Dieu tutelaire, & le Roy du lieu.
Et il y a plus(ce qui nc peut-estre que l'effet d'vn trans-
port fanatique,&; dVne illusion tout à fait diabolique)ÍÌ
quelque pareil
accident decheute est arriuéavne
bestc, ou à vn hommeaupres du corps d'vn chien en-
ragé , qui aura esté chassé, & tué hors de la Ville, ce
Chien puant fera reconnu d'eux pour le Roy,. & le
Dieu auquel ils rendront des honneurs diuins.
C'est vne histoire commune dans lc Royaume*
quVnefille
duRoy
de la Chine,pour
la vie infâme^.
& débordée qu'elle menoit ayant esté par le comman-
dement de son Père iettée, & noyée dans la Mer, le
corps en fut porté , & pouffé par le flot à vn Port de
Tunquin} où quelque accident estant arriué à vn des
habitans du païs aupres du corps mort de cette sille> la
Ville non seulementluydonna sépulture,maisluydédia le Port, comme à vne Déesse tutelaire, & luy
donna le nom qu'il porte encore auiourd'huy,C«*r#/*,c'est à dire, U port de la Reyne. Et de ce lieu la super-stition s est telleuient épanduë par tout le Royaume
d'Annan, qu'il n'y a point de Port en toute la coste,ou
iln'y ay
t vnTemple
dédié à cette infâmefille,à laquel-
le tous les Marchands, & les Mariniers rendent de
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Histoire du Royaume de
csunquin. i oy&à la gouuernante dcc Mers. Dieu nous fera vniour
la grâce, comme nous espérons, de voir dans ces mes-
mes Porcs, les Temples prophancs oùcctce Reine im-
pudique digne
de touces exécrations, estindigne-ment honorée, dédiez à la Vierge Reine duGiel, la
vraye estoile de mer > laguide,& la tutrice du salue des
mortels.
Des tons, Q? des accents de la langue vulgairedu Royaume d'Annan.
CHAPITRE XXX.
Sw§|ìjÉ|Ncorc que la langue vulgaire qui est auiour-
g i|||S d>huyen
vsage dans toutle
Royaume d'An-||||yjf|p nan, foie différente de celle de la Chine, elle
se prononce neantmoins auec des accents quinesonc
pas beaucoup differens de ceux de la langue Chinoise;,voire celle-cy nayant que cinq tons en fa prononcia-tion , celle d'Annan en a six, j#rt respondans aux tons
de nostre musique, qui font vnc grande différence en.la signification des mots, dont à peine en trouue-c'on:
aucun qui ne soit marqué de quelqu'vn de ces six ac-
cents, qui est comme famé, &lc enaractere de Inintel-
ligence du mot. Et ces accents, ou ces tons, ne sonc
point marquer en ICHÇ cscriture,(mais seulement ex-
primez en leur prononciation quand ils parlent :. Cc
i nous rendfort difficile I t lli de leurs es-
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11 o Histoire du R oyauwe Je^unqmn.
turcs, qui nous instruisent de la différence qu'il faut
apporter cn Texprcffion , pour cn comprendre la si-
gnification.Donc le
premierde leurs accents, est
grauc\
qu'ilsexpriment en baissant la voix, comme Ton fait en la
basse de la musique \ & nous lc marquons auec l'accent
grauc des Grccs,commc au mot *tò,qui signifie vn siège.Le second estpresque grauc>ou approchant du graue,
qu'ils expriment aucc quelque effort, comme lc tirant
de lapoitrine j
& nous lemarquons
auec vnpoinctfous la voyeIe,àlafaçon que les Grecs souscriuent leur
jota , comme au mot re> qui signifie vne racine. Lc
troisième est le circonflex graue,qu'ils expriment aucc
quelque inflexion de vote, &vn peu d'effort de la poi-trine j& nous le marquons auec l'accent circonflex
desGrecs, comme au mot mjy qui est le nom d'vne
noble famille du païs. Lc quatrième est égal, qu'ils
expriment íans accent, &quc nous rie marquons aussi
d'aucun accent, comme au moi f à, ou plûtost^, qui
signifie mejler> parce qu'en cette langue il n'y a pointde f, qui ne soit aípire. Lc cinquième est encor cir-
conflex, mais plus cìòttx^qu'ils expriment commenous faisons l'interrogation-, & nous le marquons aussi
auec le poitift^interrogation des Latins, comme au
mot/a, qui signifie catalogue.1Le sixième est aigu,qu'ils
expriment d'vne voix aigre , comme fait celuyqui
parle auec cholerc j & nous le marquons auec l'accent
aigu des Grecs , comme aii mot là, qui signifie vnefueille Et ainsi ces six accents ( comme i'ay dit ) peu
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Histoire du Royaume de Tmiquitt. 111
Vnc chose y a-t'il encore en leur langue qui fait vnc
grande difficulté pour ceux qui í a veulent apprendre:
C'est que touces ces différences de to)ns,& d'accents, se
trouuetquelquefois
en vn seul de leursmots,ou
de leurs
syllabes, auec autant de différences de signification.Comme au mot ba, lequel estant prononcé auec vn ac-
cent graue, signifie *Ì>*Me> ou Ayeul*S\ auec l'accent
approchant du graue, signifie coller* où vne chose abban-
donnêti si auec le circonflex graue, signifie le marc* qui
reste d'vne herbe, oùd'vn fruict? dont le suc a estéepraint : si fans accent, & d'vn ton egal, signifie le
nombre de trou : si auec le circonflex doux ;ou en in-
terrogation > signifie wn soufflet y ou soufflette? \ si auec
vn accent aigu, signifie la Concubine d'vn Prince. Et ainsi
ce seul mot estant prononcé plusieurs fois confecutiuc-
ment, auec ces différences de ton ba, bà>bay bá9 signi-fiera/^ Dames soufflettent la Concubine. Pareillement la
feule syllabe ca, prononcée auec la différence de ces
tons, à quatre significations. Car auec le ton graue cà
signifie des sommesfhuuages : aueele ton egal ca signifie<vne chanson : auec le ton d'interrogation ca signifie
grandy & auec le ton aigu ca signifie n>n (oijson.Delàilarriuc soiiuent que ceux
qui ne font pointvcrícz en ía cònnoissance de ces tons, ou de ces ac-
cents , se mescontent sort, & prennent vn sens ridicule,
où impertinent, pour vn autre. Ainsi qu'il arriua vn
iouràvn de nos Pères, qui ayant voulu commander à
vn valet dupaïsd'achepter des poissons, il dit bien lemot mais ille auec vn accent le
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11i Histoire du Royaume de Tunquin.
achcptcr, lc valcc luy apporta vn panier plein de pom-mes sauuagcs : &c s'excusa pertinemment sor le com-
mandement qu'il luy auoit fait. Ainsi vn autre, ayancvrie autrefois commandé à vn domestique de coupper
quelque cannes ,& ayant prononcé le mot /* auccTac-cent d'interrogation qui signifie des ensans, au lieu de
lc prononcer d'vn accent egal y auec lequel il signifiedes Cannes ì\\am\Mi que
tous les enfans qui estoienc
dans la maison oyant ce commandement prirent la
fuittc, sc figurans qu'on les vouloit mal traitter j & ne
peut-on lesfaire r entrer qu'aprcsqu'ils eurent esté in-
struits dé l'intention de ccliiy qui âttoit fait lc com-
mandement , & de Tcquiuòque qu'il aúoit fait par Ti-
gnorancede Taccent. Il peut mcfme arriuer que cette
différence d'ùccents estant ignorée, il y auràvne telle
mefprisedu sens, que Ton exprimera quelque saleté,
Voulant signifier quelque chose saincte ; à quoy ceux
qui preschent la parole de Dieu doiuent prendre gar-
de, pour ne la rendre point ridicule, &mesprisable à
ces peuples.
Des diuers noms des^unquìnois.
CHAPITRE XXXI.
^srjMjtEft chose merucillcuse combien les Tunqui-
Á,^^m
no*s ^ont
suPerft"íeux
cn
^imposition,
& ait ;
^^^^ changement de leurs noms. Car ( par exem-
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Histoire du Royaume de Tunquin.* i \
que le Dcmon qu'ils estiment auoir clic 1c meurtrier
deceluy quiestdecedé, oyantIcmcímcnom,duquelon appelle Pensant nouucau-iic', ne le vienne tuer,
comme il a fait l'autre. Ec
parce qu'ils
attribuent en-
core à Penuie, & à la malice de quelque Démon toutes
les maladies, & les accidens qui an iuent à leurs entans,
ils leur donnent ordinairement les noms des choies
fort sales, croyans follement d'éloigner de la personnede leurs enfans cet outrageux Démon, par la saleté de
leur nom;
fans considérerque cécennemy
déclaré de
leur bien , & de leur salut ne se plaist en rien, tant quedans les ordures.
En suitte de cette folle imagination ils se sont laissez
aller par Pinstinct du Demonàvne étrange manie,
iusquasc sou illerd'vn cruel parricide enuers leurs en-
fans. Car si lepremier
de leurs enfans leur est mortpar
Poulie, comme ils pensent, ou par la haine du Démon,& qu'apres le second se treuue attaint de quelque ma-
ladie qui soit sans remede,dcuant que cet entant meu-
re, ilsle portent à la campagne, & auecvn coutelas ils
le tranchent cruellement en deux, sefigurans d'eston-
ner le Démonpar
cet acteinhumain, &de luy donner
quelque appréhension de continuer à faire du mal aux
autres enfans .qui leur naistront» Ainsi le Diable les a
rendus impies fous prétexte de quelque pieté,&fur vne
folle appréhension à authorisé vn exécrable parricideenuers leurs propres enfans.Ce que les nouueaux Chrc-
stiens aujourd'huy appréhendent tellemen^qu^ilsn'oncde plus grand foin que de diuertir les Payensde cette
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) 14 Histoire da Royaume âel'mcjuìn.
lades, ou condamnez à mourir. Qui est vn zèle qui a
touche si au vif vn bon Chrestien nommé Antoine,
qu'ayant remis tout le foin de ses affaires domestiquesà la fcmmejil ne s'employc qu'à ce sainct exercice, cou-
rant(fans se lasscr)Ia Prouincc,pour ne laisser mourir les
petitsenfans (ans baptesme. Auquel employ ses peines ^
luy réussissent auec tant de fruict, qu'il s'est rreuué en
auoir baptisé deux cents dans vn an, desquels il a esté
soigneux d'escrire les noms, & nous en apporter le ca-
talogue.Il y a vnc autre coutume receuë parmy ceux de cet-
te nation,que lors qu'il est nay vn enfant qui doit estre
rheritier > & comme la souche de la famille, apresquele Perc luy a imposé le nom (ce qu'il fait le mcímc iour
qu'il est venu au monde ) il faut que non seulement le
Père, mais encore
TAycuI,
& tous ceux de la famille
changent leur nom. Ainsi quand Pensant, par exem*
pie, aura esté appelle 7)nny qui signifie cuiurey le Perc
quittant le nom dont il estoit auparauant appellc,quel-
que beau , & honorable qu'il fust, s'appellera défor-
mais , le Père du Cu'mre > & l'Ayeul del'enfant, ÍAyeul
AnCuim\ & de mefme la Merc,&l'Ayeule.
Toute-
fois àuec cette différence, que l'Ayeul, & l'Ayeule ne
changent plus de nom à la naiílance des autres enfans
leurs descendans : mais le Père, & la Mère, naissant vn
enfantàleurfilsaifné, quittent le nom de Perc, & de
Mcre de leur fils, & prennentle nom d'Ayeul, &
d'Ayeulede cc
petitfils. Voire
TOncle,& la
Tante,s'its n'ont point cncòrc eu d'enfans de leur mariage,
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liìíloìre du R oyoeume de Tuntjxm. 11 j
fane mesme héritier de la famille nc portera plus le
nom de cuiure , qui luy a clic impoíc à (a naiflancç,
quand il aura cu vn frère puifnc;Car alors quittant ce
premiernohi, il fera
appelle, frère aiínc de ce
puisné,iufques à ce qu'il ayt luy mcfme des enfans, & qu'il
prenne !e nom de Père du premier enfant qui naistra
de luy.Il est neanemoins à
remarquer icy que cette coutu-
me ne s'obserue que parmy Icpeuple,
& ceux de moin*
dre condition\
carpour
lespersonnes
dequalité ,
on
fait par respect beaucoup de considérations à les appcl-ler de leur nom propre ; n'estant personne qui ose fans
leur faire injure>& déplaisir, lesappellcr du nom qu'ils
ont receu en leur naissance, qu'ils appellent Ttn touc%
c'est à dire nom vilain. Voire l'on prend bien garde
en parlant deuant eux,oudcuant leurs enfans de ncproférer pointée nom, quand mesme le discours en-
gageroit quelqu'vn àfcseruirdece mot, mais il faut
prendre vn autre terme, ou déguiser ccluy-là, pourn'offenser ces personnes. C'est auílì vne prattique
communeparmy les personnes de condition, qu'à leur
more les enfans pour honorer leur mémoire, leur im-
posent vnnouueau nóm, qui porte en emphasela di-
gnités laquelle le désir de deuenir plus grands les pou-
uoic faire afpirer,comme de Roy, de Duc, de Marquis,& les semblables i soit que leur mérite custpû la leur
faire obtenir ou non. Et ce nom est toujours marqué
en lettre d'or, au drappeau dont nous auons parlé
d i est porté en la de leurs obsè-
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116 Hifl o ire du R oyaume deHinquìn.
recueillie del'estat temporel, des moeurs, & dessu-
perditionsdes
Tunquinoisjqui peut nous donner de la
compaffion de voirvne nation fi ingénue, & fi capabledeciuiles, &
sainctesinstructions,abusée d'erreur, &
misérablement enchaisnée sous la tyrannie du Diable;
Mais auífi qui doit nous faire espérer, que les lumières
del'Euangile, & la grâce victorieuse du Sauucur clu
monde, défaisant toute Pillusionqui a saiíy Tesprit de
ces pcuples,& rompant toutes leschailhes qui les tien-
nent captifs,les amèneront à la
connoissance de sonnom , àlasaincteFoy , & à l'obeiísance du Dieu de
la vérité. Ce qui a cité déja accompli en vn grand,nombre de nouueaux Chrestiens conuertis à.
la Religion Catholique , comme
nous dirons au liure
sijiuanr..
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DE L'INTRODVCTION,
E 1
DV PROGREZ DE LA FOY,
ET RELIGION CHRESTIENNE
'Dansr
LE ROYAVME
DE TVNaVIN.
LIVRE SECOND,
Comment lapremière connoìjjance du Sainíî
Euangile efi entrée, en ce Royaumes..
CHAPITRE PREMIER.
^^^^AÛE P.HicromeRodrigucz Portugais (ienai
^M OTIÏI' tion, Visiteur de la Prouince du lapon, &
\ÉP W^Mr ^e^ Vicc-Prouince dé la Chine, delâ*
^^^^^^ compagnie de 1E svs, Personnagedoiié
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118 Histoire du R oyaume de^unquin.
excitée dans le lapon contre tous ceux qui y faifoient
profession de la foy de lESvs-CHiu$T,dc sortir de Nan-
gazaqui, où il auoitlong-temps gouucrné IcCollegc de
la Compagniequi y cítoitécably ; Il se retira auecvn
nobrcdePeres que la mesme persécution auoit chas-
sez de tout lcRoyaume,cnla Ville de Macao,qui est lc
port du grand Royaume de la Chine > de la Prouince
de Canton \ mais où a toujours esté lcprincipal Collè-
ge de la Prouince du lapon, & l'vniquc séminaire des
miífions appartenantes à cette Prouince. Là ce bon
Père considérant les pitoyables degats que la cruauté
de la persécution faisoit dans l'Eglisc du lapon, & quetant de bons ouuriers quiestoient aupres deluyjpourestre exclus des moiens de déployer leur zèle dans le
lapon \ où ils.auoient este destinez, &: d'y assister les
Chresticns de cette nation, demeuroient
presque
inu-
tiles, & fans cmploy dans Macao i II sc résolut de les
disperser par les Royaumes voisins qui demandoienc
du secours, & où les lumières de la Foy n'auoient pasencore fait iour, quipourroientscruirde iustcemployà leurs trauaux, & fournir d'exercice à leur zelc.
En íuitte de íà résolution il
enuoya
en Tan 1614., lc
P. Gabriel de Mattos Portugais, qui estoit reuenu de
Rome Procureur de la Prouince du lapon , aucc cinqautres qu'il luy associa au Royaume de laCocinchine,
ou, (ainsi qu'on l'apprcnoit des lettres de ceux quitra-uailloicnt cn ectte mission ) les nouuclles semences de
laFoy preparoien
t vneglorieuses
abondante moisson
de la conucríion de cespeuples. Et au mesme temps il
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Histoire du R oyanwe deTunquin. 119
quand sur la première montre de la fertilité qu'il pro-
mettoit,lePerequiytrauaiIIoitcourageusement,finitfa
vie, & ses trauaux par la perfidie de quelques Apostats
qui luydonncrencdu
poisondans la
prisonoù ils Ta-
uoienc fait confiner. Il attendit deux ans aprés, fur 1c
commencement de l'année 162.6. d'enuoyer le P. Iul ien
Baldínotti Italien, auec vn de nos frères Coadjuteur,nommé Iules Pianj, au Royaume de Tunquin,à l'occa-
sion dVn Nauire de Marchands Portugais uiyal-
loienc de Macao j non tant pour y trauailler, que pourfaire la découucrte de ce païs que la commune réputa-tion auoit rendu fameux, &rcconnoistre l'esperance
que l'onpouuoit prendre d'y annoncerPEuangiIc}&la
Foy du Christianisme. Le Père, auec son compagnonsortit du port de Macao le second iour de Feuricr dé-
dié à la feste de Nostrc- Dame la Chandeleur,pour bonaugure de la belle lumière de la Foy qu'il portoit à ce
Royaume touc occupé des ténèbres de inifidclité j &
suc conduit heureusement dans le vaisseau Portugais, à
la faueur du bon vent qui l'accompagna,& ne Ic quitra
point qu'il n eust abordé au porc deTunquin. Lanou-
uelle de l'arducc de ce vaisseau fut tics-agréable auRoy5 désireux d'entretenir le commerce des Portugaisdans son Royaume ; dont il donna ordre que ses Offi-
ciers lcursiílènc par tout grand accueil j & luy mefme
Icsrcccuc fore amiablement, & les caicíla auec toute
sorte'dc démonstrations d'agreement pour leur venue;
mefme qu'ayant appréhende qu'ilsne fussent logez iu-commodément dans la Ville R l i est fort
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i LO Histoire du %oyaume deTunquin*
casque quelqu'vn par malice mie Ic feu dans leur lo-
gement j ll commanda -qu'on leur bastistaux Faux-
bourgs de la Ville qui font tires grands,vne maison quiíust
capable
de les
loger,
& de tenir leurs marchandi-
ses i& qu'il y eust deiour, .& de nuict, vnecompagniede soldats cn garde auprès d'eux pour leur seureté.
Ces premières caresses , & ces témoignages extraor-
dinaires de la bien-vciIlanccduRoy,furentíuiuis selon
la coustumede beaux presens enuoyez de parr,& d'au-
tre. LeCapitaine
desPortugais
fie les siens lepremier,assortis de deux grands attraits pour cstrjeagréez,de ri-
chesse , & de rareté \ entiers qui le Roy \ssaaufli-rost de
rctour,& le regala si magnifiquement qu'il eut dequoycn faire parc à tous ceux <juiestoient en fa compagnie.Lc P. Baldinotti n'oublia point àcette occasion de fai-
reaussi ses
presensau
Roy,lcíquels,encore que simples,tk religieux luy furent agreables,pourestre nouueaux,
& non iamais veus, Toutefois il ne fut pas alors au
pouuoir du Pcrc, de luy offrir le précieux thresor de
ï'Euangilc, pour n'auoir point encore de connoissan-
ce,ny d'víìigc de la langue du païs, ny mesme de tru-
chement propre qui luy peust expliquer nos mystères:quoy que son silence, 6c fa grauc raodestic estasses
connoistre au Roy , & aux Seigneurs de fa Cour, qu'il
y aiîoit quelque chose d extraordinaire , & de plus
grand que le commun, caché fous l'humble apparencedu panure habit qui le couuioit. Et à cette haute
estime ne contribua pas peu l'honneur,& lerefpcct queles Portugais luy rendoient deuanr toute la Cour. Car
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Hijìóire du R oyaume de Tunquin. 111
Portugais qui l'accompagnoient, bien parez, hono-
roient beaucoup le Père, tout pauurcment accoustrc
qu'il estoit, luy acferoïetit, & luy donnoient Ic pas dc-
uant, entra enopinion .qu'il
estoitquelqqe
chose de
plus qu'il ne monstroit. Dont il commença aufliàluyfaire de Phonneur -7& depuis à Je faire souucnc viíirer
par vn Saï qui eítoit l'vn des principauxPrestics de la
secte de laquelle il faisoit profession , & qu'il tenoic
comme Ion maistre jauec lequel le P.Iulien fitétrokte
amitié autantque
leur communicationluy
en donna
de moien j & il eust espère du bon naturel de ce Saï,dc
ramener à la vraye creance(qui cust esté vn moien tres-
auantageux , pour planterla Foy en ce Royaume ) s'il
cust eu la connoisiance de la langueTunqtiinoise, ou
vn truchement pour se faire entendre, & Tinstruirc des
veritezde la
religion.
Comme les ouurìers de í Euangde furent appel-
iez* de la~ Cocinchìne aTunquìn,
CHAPITRE IL
^fìfsQï&j Ependant le. P.Iulien fut soigneux de remar-
tí ll̂ fé cluer ^ura,u k feJour qu'il & au Royaume de
ï?§$l^ Tunquin, le naturel ouucrt, & docile j & les
mpeurs des Tunquinois fort susceptiblescomme il iu-
gcoitde Piwprcíïìon des veritez Chresticnnes, s'il yauoit quelqu'vn qui les leur annonçast en leur langue»
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i ti, Histoiredu,
Royaume deTunquin.
éternel de tant d'à mes. Sçachant donc, que depuis
quelque temps#vn nombre de nos Pères estoit passé à la
Cocinchine, pour instruire ceux de cecte contrée, à la
Foy, &íe persuadant qu'ils se scroientdcja rendus ca-
pables d'entendre^ de parler le langage de ce païslà,
qui n'est point diffèrent de celuy que l'on parle au
Royaume de Tunquin, il délibéra de procurer que
quclqu'vn d'eux fuit détaché de la mission de la Cocin-
chine pour venir ictter lespremières semences de l'E-
uangile dans la terre de
Tunquin
: encore
qu'il n'igno-rast point l'inimiticqui estoit entre les deux Roys, ce
qui pouuoit rendre difficile le traieóbde nos Pères de la
Cocinchine àTunquin ; & qu'il apprehendast meímc
que le Roy de Tunquin ayant eu quelque connoissan-
ce du commerce de nos lettres d'vn Royaume à l'au-
tre ,jn'entrast enombrage
de
quelque
secrette intelli-
genceentre nous,& le Roy de íaCocinchine,qu*il sça-
uoit depuis longues années auoir fait alliance auec les
Portugais. Apres auoir donc chaudement recomman-
dé à Dieu le íiiccez de cette entreprise, il enuoya vn
«Messager dans 1c plus grand secret qui luy sut possible,sous la
promesse qu'il luyfît d'vn tres-bon
falaire,auecdes lettres addrcílées au P. Gabriel de Mattos quifai-soit alors la charge de Visiteur en la Cocinchine, dans
lesquellesil luy cxpliquoitla grande dispofition qu'il
auoit trouuée en tout le Royaume de Tunquin pourteccuoir les semences de la saincte Foy, s'il y auoit des
oimricrsintcUigens
de lalangue
dupaïs qui
les vin-
sent ietter, & cultiuer ce beau champ, ioint les bonnes
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Histoire dtt Royaume
deTunquin. 11}
ctiorts, & les exercices de nostre religion .•Dont il lc
conjuroitpar touc l'amour qu'il auoit pour la gloirede Dieu, & le salut de cant d'à mes > de disposer pourcet
employ quclqu'vn
desPeres
qui
rcíìdoient en la
mission de la Cocinchine. Et parce qu'il seroit diffi-
eile j & qu'il y auroit mesme du danger, qu'aucun ou-
urier passast de ce Royaume droitàccíuy de Tuiv-
quin , pourladiuisîonqui estoic alors entre les deux
Roys, & pôur les préparatifs de la prochaineguerre
quise faisoient de
part,& d'autre
ill estoit d'aduis
que celuy des nostres qui seroit choisy pour cette en-
treprise , prit son détour Vers Macao du costc de la
-Chine, & que delà il íe rendit àTunquin pour ostec
tout l'ombragequclcsTunquinois pourroient pren-dre de fa venue en leur Païs.
LeMessager
citantheureusement arriué auec
les
lettres du P.Iulicn, nos Supérieurs qui estoient en la
Cocinchine ayant leu fa iuste demande , ietterent leur
peníeesurihoy , qui auois séjourné déja prés de deux
ans dans le païs, & auois fait durant ce tcmpsla qucl-
qifc estude pour apprendre la langue commune. En
fuite dequoy íe mepreparay , conformement àl'aduisdu P. Iulicn , poutf retourner à Macao, où i'arriuayen peu de iours ayant eu lâ nauigation tres-héureufe,
attendant selon le dessein qui auoit esté pris, de tron-
ucrquelquc commodité de passer delà, au Royaumede Tunquin.
Cependant le Messager Tunquinois, nonobstantqu'il eust esté soudain expédie & renuoyé auec fà Rc£
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ix4 Histoiredu R oymmedè Tunquin.
gemcnc projette, ,nc suc pas si diligent à son retour»
qu'il ne tint le P. Iulien qui lattcndoit impatiemment,en quelque appréhension, & en peine. Et encore som-
mes nous cn cette opinion, que le Roy cJeTunqumeut quelque connoissance, ou pour le moins quelque
soupçon des lettres qui auoient esté enuoyées deTun-
quin à la Çocinchinc, veu les défiances qu'il en témoi-
gna. Neantmoins, comme il ne vouloit point rom-
pre auec les Portugais , dont il fedoutoic la puissance,& desiroic conseruer l'amitié, il se contenta pour gué-rir les appréhensions qu'il auoicprises, surl'opinioa
qu'il auoic de leur religieuse pieté, de tirer d'eux vn
scrmenr,qu'ils n'auoienc pointde mauuais dessein
con-^ îre fa personne, ny contre son estac : Ce qu'ils firenÀ
Je P. Iulien présent ( afin qu'il ne sepassast rien en cette
action qui choquait la conscience, ou la religion ) iu-
rans solennellement deuant l'image de nostre Sauueur,
& prenansle Dieu du Ciel &delaTcrre,& le Seigneurde la vie, & de la more à témoin qu'il n'auoienc rien
entrepris en chose quelconque, contre la personnedu Roy de Tunquin,ny contre son Royaume. Dcquoyle Roy se monítra entiercmenc satisfair. Les affaires
«/ìeancmoins des Marchands Portugais ne se portèrent
pas mieux de ce trouble de la Cour : leur retour à Ma-
cao en suc dilayé pour quelque temps j & ils
n'y arriucrenc auec lç P. Iulien que deux
mois aprés que i'y fus venu de la
Cocinchine
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Histoire du Royaumede
Tunquin*\ 15
Levoyage, Çf l*heureuse arriuée de ceux
qui
portèrent ì Euangìle a Tunquìn.
CHAPITRE III.
lfi!3|-5jME fut en ce mcsme temps que lc P. André
lilìliftPst'm*er Portugais arriua de l'Indc, où il
^^^^Pauoic exercé durant huict ans la
chargede
t^m^é^ Visiteur, pour la continuer cnlaProuinceu
Japon, &enla vice-Prouincc dela Chine j Auec
qui ilralut délibérer dunouucau dessein de la mission
deTunquin, fur lequel il sc preíèn toit alois quelquesdiflicultez, que le Diable ennemy des bonnes ccuurcs
auoitsuscitées, pouren trauerscr ou
empeseherlexc-
cution. Car dvn costé les Portugais estaient entrez
en de grandes appréhensions, tant des ombrages quele Roy deTunquin auoit pris d'eux ; comme de la
mauuaisc volonté qu'vn certain Seigneur qui residoit
en la Cour de Tunquin,&estoit en grand crédit au-
près du Roy, auoit conccuc contre la nation Portu-gaise : Et d'autre part les marchands qui auoient trafi-
qué les derniers en ce Royaume s'estant reconnus de
notables pertes qu'ils y auoient faittes, auoient telle-
ment refroidy les autres, qu'il ne se trouuoit plus de
marchand qui voulust entreprendre d'y faire vn nou-
ueau voyage, sons espérance de proffit, & auec opiniontres-probable de perte Et à cela n'aydoit point quel-
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i%6 ìrUfioiredu Royaume de Tùnquìn.
la riche moisson spirituelle quiestoit préparée en ce
grand champ>toutefoisreconnoissant bien que igno-rance de la langue y rendroic inutiles ses bonnes volon-
tcz, il ne témoignoit point d'ardeur poury refaire vnautre voyage, ayant attaché toute son affection à la
million du lapon, dans laquelle il sc promettoic de
faire plus de fruict , pour la connoissance qu'il auoit
de la langue Iapponoise. Toutefois le nouueau dessein
qu'il prit, Dieu en disposant ainsi par sa prouidence,
n'eut pas le succez que son bon zeleluy auoit fait espé-rer. Car estant party du port de Macao pour le laponauec quatre compagnons, à peine auoit-il fait vn peude chemin, qu'vn subit & furieux orage ayant rompulc gouucrnail d'vn vaisseauje contraignit de regaignerle port qu'il auoit quitté. Dont> comme il attendoic
apres de iour à autre, vne autre commodité pour faire
voyage au lapon, Dieu luy en aíïigna vn autre à faire
dans le Ciel > pour y reccuoir la récompense de ses rra*
naux y & de lagrandc volonté qu'il auoit detrauailler
à la million du lapon ; comme des foins qu'il auoitpris
pour commencer & establir celle de Tunquin, où
n'ayant eu lemoien, faute de la langue , & de truche-ment, comme ilen auoit lc désir de
prcíchcr, & an-
noncer l'Iìuangilc à ce'ux qui en pouuoicnt estrecapa-
bles , il y bapriía neantmoins quatre petits enfans mo-
ribonds, qui furent les heureuses prémices de la con*
uersion de cespeuples, qu'il enuoya au Ciel, où fans
doute ils obtindrent de Dieu par leurs innocentes priè-res rachcminementdu dcíTein de cette million ôc les
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Histoire duRoyaume de
Tunquin. 12,7En effet lors quei'onauoit presque perdu coute es-
pérance qu'aucun voulustentreprendre vn nouucau
voyage en Tunquin. Vn Portugais habitué dans Ma-
cao, noble autant de fa pieté, que de générosités de
sang, nommé Ican Pinto deFonseca, chargea vn na-
uire", & le garnit de tout ce qu'il saloit pour faire le
voyage , sans obmetcrelcs prouisions de bouche né-
cessaires pour nos Pères qu'il esperoit dy mener : voire
il sembloit n'auoir entrepris ce voyage que pour eux,
& pour leur donner le moien de porter l'Euangile ence Royaume; enquoy il pensoit sagement ne rencon-
trer pas moins de gloire que de proffic spirituel, quandle temporel mesme luy eust deu manquer. Ce qui
apporta vne ioye nompareillc au P. André Palmier,
qui nTassigna incontinent vn Compagnon , & lc
P.Pierre Marquez Portugais pour Supérieur de la
missioh, homme d'aagc, & de beaucoup d'expériencecn ces missions Leuantines^ncore qu'il ne sçeust pointla langue du païs où il estoit enuoyé.
Ce fut donc en l'an 1617. Icn.de Mars jour dé-
dié à S. Grégoire le grand que nous partifmes du porc
deMacao,& fismes voile à la faueur d'vn bon vent, quinous donna moien de saluer en passant le vénérable
Sepulchre, où reposa autrefois le corps de S. FrançoisXauier en l'Iíle de Sanchoan, d'où nous entrafmes cn
la mer d'Ainan, décriée pour les tempestes ordinaires
qui tourmentent furieusement les vaisseaux, mais quinous fut rendue calme, ôc bonasse par la faueur des
d
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.j 18 Histoire dtt Royaume deTjìnqmn.
prochionsduport, le Ciel se chargeant de nuées qui
mcnaçoicnc de se crcuer sur nous, noílre nauirc fut at-
taque fur la nuict d'vn impétueux orage qui le íè-
coiioitauecgrand danger,
& en mesmetemps paru-rent dans l'air au milieu des éclairs qui le tranchoienc
des spectres horribles formez par les Demons,qui don-
nèrent bien de lepoiuianccaux Mariniers,iusques à ce
que le matin iour consacré à la mémoire du glorieuxS. Ioscph, le Ciel s'estant éclaircy, les spectres éuanoiiis,
& les flots abbaissez , nous decouurismes vn port quelesTunquinois appellent Cm bang , nous le voulûmes
nommer lc port de S. Iosepb, pour y estre entrez heu-
reusement au iour de saseste, ôc sous Tesperancc queDieu l'accorderoit pour tutelaire, & pour nourrifliec
de ['Eglise naissante deTunquin. Lc Pilote du na-
uire estant passé dansvn esquif pour sonder leport, &l'ayanttrouué bon, & abordable, nous y fismes aisé-
ment descente, & rendismes nos actions de grâces à
Dieu, qui nous y auoit heureusement conduits.
A peine eusincs nous pris port> q u vn grand nombre
de ceux du païs qui nous auoient veu aborder , vin-
drent dans des barques du Village voiíin nous fairefeste,& nous interroger, quelles gens nous eslions,d où
nous venions, &quelles
nouuelies marchandises nous
portions ? Auíqucls ierespondis, faisant. 1 office d'in*
terprete pour tous ceux de la compagnie, que cestoic
vn vaisseau de Portugais, gens assés connus en tout TO-
rient, & pour la valeur de leurs armes, & pour les pré-cieuses marchandises 'il d i
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Histoire du R oyattwe deTunquìn. 119
qui rcndroit riches,& heureux tous ceux qui Pach epte-roient i le prix de laquelle n'estoit point si haut qu'ilnefustau pouuoir des pluspauures de
Pachcpter,pour-
ucu qu'ils nc manquassent point de bonne volonté.Sur quoy temoignans de grands désirs d'en auoir la
montre, ic leur fis entendre qu'elle nc pouuoit eítre
veuè'dcs yeux du corps, mais bien de ceux de Pcspric
qui fçait discerner le vray, d'auec le faux : Et en vn mot
qu'on venoit leur enseigner la vraye Loy, dontle prix
surpassoit celuy de toutes les marchandises dcPlndc,^
qui pouuoit feule leur ouurir le chemin à la vraye , ôc
eternelle félicite.
Donc ayant oùy parler de Loy qu'ils appellent Dan
en la langue des lettrcz, ScVaugcn la langue vulgaire,
lequel mot signifie chemin , ils fc rendirent d'autant
plus curieux de sçauoir de moy quelle estoit cette vraye
Loy, & ce vray chemin que nous voulions leur mon-
strer. Sur quoy ayant pris sujet de les entretenir du
souuerain Principe de tout l'estre crée, ie me résolus
dés lors de le leur annoncer fous le nom du Seigneurdu Ciel, & de la Terre, ne trouuant point dans leur
langue de nom propre pour signifier DÌCH J Car ce
qu'ils nomment communément?/^* ou But, ne signi-fie chez eux qu'vne Idole. Mais sçachant que le culte
des Idoles est fort raualé d'estime parmy les princi-
paux , & les Docteurs du Royaume, ic nc creu pas de-
uoir appeller Dieu, de ce nom, mais plûtost de celuydont PÀpostre S.Paul Pappclla preschant aux Athé-
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i j o Histoire du R oyaume deTûriquïn.
fous cc nom pleinde majesté en la pensée rnesme des
Paycns, que ie leur annonçay d'abord, que la vraye
Loy coníistoic premièrement , 6V: principalement à
rendre nos légitimes deuoirs au Seigneur du Ciel, &c
de la Terre, par les moiens qu'il nous auoit reuelez,
Cc que leur ayant déclare autant que ie les creu capa-bles de le comprendre, & deux des principaux Audi-
teurs.cn ayant este touchez, âpres quelques iours, du1-
rant lesquels ils furent plus amplement instruits fur les-
poincts
denostre créance, ils recourent le
Baptcsrncauec leurs familles ; au premier desquels nous donnaf-
mes Ie nom de Iofepli, à l'honncur de cc fainct Efpoimde la Vierge, à lafestedequinousabordafmcsau port;.
&àl'autreceluy d'Ignace » Patriarche denostre Com-
pagnie..
Plujîeurs reçoiuent laFoy en la
^Bourgade í/o
S. Iofeph 9 Çf aux autres voisines.
CHAPITRE IV.
|||fj|jj!í L se passa quinze iours auant que le Roy de
S^llf? Tunquin receust les aduis denostre venue.
<^^g^ dans ses terres, durant lesquels n'estant point
fortys du port de S. Iofeph, & n'y voulant pas estre oi-
sifs,nous cufmes des conférences auec quantité de per-
lbnne8,tant du Bourg de Slofeph, que des autres voi-sins, dont Dieu auoic touché les coeurs des i
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Histoire au Royaume de Tunquin. i} i
Maistre cMcholcdecelicu qui instruisoit la jeunesse
aux lettres Chinoises, ôc aux erreurs du Paganisme,mais qui apres auoir este maistre, & Docteur de I er-
reur , se rendit disciple de la vérité , auec toute sa fa-
millequ'il attira à la suite de son exemple.
Nous luy donnasmes au Baptesme le nom de Pierre,
& luy laissasmes par écrit les prières Chrcstiennes qu'ildcuoit enseigner auxenfans qui estoient soumis à (bu
instruction, lesioursde Dimanche rauques office nous
luysubstituasmes íbn fils nommé Paul à son
Baptesme,ieune homme de bon esprit, & déja bien intelligentdes lettres Chinoises.
Il se présenta à moy d'vn autre Bourg vn fameux en-
chanteur > qui auoit dressé dans fa maison vingt-cinqautels aux Démons, desquels il estoit cruellement
tourmenté;&
me demanda le moien de sepouuoirdc-
liurerdcla misérable seruitude à laquelle son malheur
1 auoit engagé. Il estoit plein de bonne volonté d'ab-
jurer le culte superstitieux qu'il rendoit à ces Tyrans de
fa vie, & de renuerscr les autels qu'il leur auoit dédiez;
rnaisilcraignoit d'estre plus tourmenté d'eux apres
les auoir irritez. Nous luy donnasmes courage, &leremplismcs de confiance en laFoy de IE SVS-C H RI ST,
& cnla vertu de la saincte Croix, le fléau, & la terreur
certaine des Démons; de ayant dilayé de luy donner
le Baptesme, iusqucsàce qu'ilcust détruit les autels
d'impiété qu'il auoit dreíscz,commc il se sut rcligicu-
lement aquitté de tous ses deuoirs, il futreccu par IcBaptesme au nombre des enfans de Dieu &: fa maison
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i} i Histoire du Royaume deTuttquirt.
Il s'en rencontra vn autre danslemcfmc lieu fore
addonne au culte des Idoles, desquels ayant reconnu
les fuissetcz)& les impostures, non feulement il re-
nonçatoutàfait au feruicc
qu'illeur rendoit dans
leurs Temples y mais ayant este étably, pourlc zelc
tres-ardent qu'il témoignoit à la Foyjcommc maistre,
& directeur des nouueauxChrcsticns, ilprit depuis le
foin de les assembler les Dimanches dans fa maison,
où ils faisoient leurs prières communes à la mode
Chrestienne , ne pouuans pas encore auoir le biend'entendre la saincte Messe, ny la commodité d'vne
Eglise.Nous estions pour lors au temps de la semaine sain-
cte , auquel attendans la responsc du Roy, nous con-
certasmes auec les Portugais de planter la saincte
Croix sur la cime d'vne montagne voisine, exposéeen veuë de toute la mer y tant pour nous renouueller
alors, par deuotion, la mémoire de la paíïìon du Sau-
ueur, Òc donner exemple aux nouucaux Chrestiens
des respects, & de l'adorationqu'ils deuoientàcét in-
strument sacré de nostre salut, que pour chasser les
Démons par la force de ce signe, de la longue, & an-cienne possession qu'il auoit prise de ces païs, &deli-
urer les Tunquinois de la domination tyrannique
qu'il exerçoit fur eux. En effet il y auoit en ce port vn
Temple consacré à cette infâme fille Chinoise, noyéedans la mer, dont nous auons parlé cy-dessus, lequel
n'estant pas à nostre pouuoir de détruire, nous prismescertaine confiance la saincte Croix dominoit
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Histoire du R oyaume deTunquin. 1$ j
Forcst la plus haute fuste d'arbre que nous pcùmes
trouuer, & cn ayanr formé vne Croix, nous allasmes
touc ce que nous estions de Cliresticns, vieux > & nou-
acaux, la porter fur nos espaules le iour du grand Ven-
dredy fur la plus haute crouppe de cette montagne,où
apres les bénédictions ordinaires nous la dreslasmes
comme le glorieux trophée de toutes les puissances de
l'Enfer, & luy rendismesnos plus humbles, & religieu-ses adorations. C'est cette mesme Croix que le Roy
de Tunquin voyant comme il pasloit parectee mer, au
temps qu'il faisoit les préparatifs de la guerre contre la
Cocinchinei& ayant demandé si cestoit là le signe queles Portugaisauoient planté sursesports^ & vndcíà
fuite amy des Chrestiens luy ayant respondu , quec'estoic vn signe quilesattiroitàcous les lieux où ils le
voyoienc, il cn témoigna de la satisfactions figurant
que parce moicnles nauires des Portugais (èroienc at-
tirées dans ses ports,& y entretiendroient le commerce:
La
réception que
le 2?
oy
nous
fit,& aux Portu-
gais >comme il alioit à la guerre contre
la Cocinchinc^j.
CHAPITRE, V.
S3ì|p||
Ous trauarliions à Instruction, & à la COIÌ-
SÌÌÌIÉyei^on ^es Bourgades voisines du porc que
i
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i ] 4 Htjïoìre du Rùyaame âe
cïunquìyi.clans Ic Timquin i Quand vn Messager venu de la partdu Roy , nous fie entendre comme
ilestoitparty de la
Cour pour la guerre de la Còcinchine,& qu'il s'atten-
doit de nous voir fur son chemin. Tellementqu ayantdie adieu à nos nouueaux Chrestiens, &lcs ayant ex-
hortez à tenir constamment la créance qu'ils auoieoc
reccuë, nous montâmes fur vn vaisseau que nous assi-
gna l'Eunuque qui auoit esté enuoyc de; la part du
Roy pour nous conduire vers luy ; & entrâmes nprés
deux iours dans vn grand fleuue de plus de dix millesdclargeur,ou nous rencontrâmes le Roy, de lapuiílan-teflotte de son armée
naualequialloic en bel ordre,
ainsi que ie le vay descrire.
Dcuantle Roy marchoientplus de deux cents Ga-
lères bien trauaillées, éclatantes d or -, & ornées de ri-
ches peintures Tous les soldats vertus de leurs Ca-saques, de la façon quia esté cy-dessus descritte, &por-tans chacun en téste vn bonnet rond de couleur de
pourpre;, & les armes à leur mode belles & luisantes.
Toute l'armée raonstroit autant de pompe, qu'elle.donnoit de terreur. Et ce qui estoic admiré de tous
ceux qui ieconsideróient, &quia esté déja remarqué,c'est que toute cette nombreuse flotte allôjt, tournois,
s'arreltoit auec tant de mesure, & d égalité, qu'il sem-
bloit que ce nesust qu'vn corps, &qu'il ny eust qu'vne
mesme vertu mouuantc qui l'esbranlast. Suiiioitle
itrain ordinaire qui accompagne le Roy > composé de
vingt-quatre Galères, plus longues que les autres, &
b li i le bois tout entaillé
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Histoire au Royauwe de Tunqmn, 155
Galère qui portoiclc Roy cstoit au milieu entourée
également des autres, dans laquelle il nous reccut fore
humainement,& aucc témoignage d'auoir tres-agrea-
blc nostre venue en ses terres.Les Portugais quiestoientauec nous, luy firent des
presensqui leur semblèrent plus sortablcs, &plus pro-
pres du temps, c'est à sçauoir de belles arrnescomplct-tes pour couurir la personne du Roy, s'il vouloit s'en
seruir à la guerre. Nous luy offrifmes encore de nostre
pauureté des presens religieux , qu'il agréa, quoy que
petits, & daigna recompenser aucc de plus grands. Il
n'eut pas alors le loisir de nous entretenir de plus longs
discours, ayant toutes ses pensées tournées à l'attaque
qu'il alloit faire; mais il nous commanda de le fuiurc,
iufquesà ce qu'il nous marquast le lieu où nous pour-
rions nous arrester. Ainsi nous su humes l'armée dansle vaisseau sur lequel nous estions venus tròuuerlc
Roy y & cusmes moien de voir le reste de l'armée na-
uale, & t'arriere-garde auflì nombreuse que la flotte
qui marchoit deuant ; sans compter vne infinité de
barques, & de felouques qui estoient du train , & qui
portoient auec le bagage vn grand nombre de fem-
mes, qu'on deuoit laisser en laProuince prochainede
Tbinbqa^ pour y estre éloignées des courses de l'enne-
rny. On faisoit encore compte de 500. vaisseaux qui-
suiuoient, & portoient les prouisions de bouche né-
cessaires pour ientretenement de l'armée de mer, & de
celle de terre> qui auoit auancé fa marche par les costes
i
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i j si Histoire du R oyaume de^uncfnìn,
nulle hommes effectifs. Nous fuîmes dans Par mec à
la fuite du Roy enuiron huict iours, duranc lesquels il
ne nous manqua pas d'occasions , principalement
quand l'armccfaifoit quelque descente pourserafrais-chir> d'entretenir de bons discours ceux qui nous ap-
prochoicnt,& de leur donner connoiísancc de la vraye
Loy.-mais quelqueattention qu'ils prestassentà nos
discours, leur affection qui estoit alors diuertiepar les
pensées de la guerre , ne s'y atrachoit pas. Ilarriuayn
iourquelc Roy s'estantarresté auec toute l'arméc envue grande campagne, auprès d'vn Bourg dit^» w,
pour y faire vn sacrificeprophane
en veuë d'vn rocher,
clcué furie bord du grand flcuue, a la façon d'vne hau-
te Pyramide, à la cime de laquelle est basty vn Temple
d'Idoles, les Elephans qui auoient esté depuis peu ame-
nez du Royaume de Laos, & nettoient pas encorebien dressez, passans en désordre poussèrent vn soldat
dans l'eau du bord du fleuuc qui estoit fort haut, tel-
lement qu'on lecroyoitmort, & en effet ayant esté ti-
ré de Peau, il ne donnoit aucun signe de vie:nous y
accourûmes par charité, & âpres auoír prié Dieu pour
luy-, òc luy auoir fait prendre quelque chose par la
bouche, nous le remifmes en peu de temps en tel estât,
qu'il reprit ses forces, &: ses armes, & se rangea à íbn
quartier. Ce qu'estant venu à la connoiílance du
Roy, il loua grandement les charitables assistances que ,
nousauions rendues a ce soldat, & nous commanda
en fuite dePattendre en cette mefme Prouince iufqucs
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Histoire du R oyaume deTunquw* 15 7
|>rist
soin de nous, & nous donnast dcsgardcs,aíîn queon ne nous fist aucun déplaisir. Dequoyils'aquitta
foitbien ; nous ayant melme fait accommoder vn lo-
gement ailés ample, de bois, à la façon du païs,oùnousdivisâmes vne chappelle, & vn autel aucc l'imagc du
Sauueur.
Et il ne fera pas hors de propos d'ad jouter icy le íu-
jetque pritle Roy deTunquin pour saircla guerreau
Roy de la Cocinchihc. C'est que depuis cjue Ciiia ott
( comme il a esté raconté au premier Liure) se sut saisy*accorccment de la domination des Prouinces de la
Cocinchine , où son beau-frere l'auoit enuoyé en qua-lité de Gouuerneur, & que pour achepter la paix il se
su st obligé «n reconnoissance de luy payer vn certain
tribut. Depuis ayant continué de le payer ( tant luy,
que son fils Ci'ùafii'c^xi luy auoit succédé ) aux Roys de
ïunquin leurs Parcns, ilarriua que Ci'ùasai encouragé& aguerry par le commerce des Portugais, & s'ap-
puyant encore de Tamitié, & delafaueur de quelques
SeigncuísTunquinoispuiíTansen la Cour du Roy,pricrésolution de secouer r obligation de cette redeuance
<\\ic son Père luy auoit imposée. Neantmoins pourfre rompre point d'abord auec son Cousin, il s'aduisa
de luy enuoyer comme en présent deux cassettes riche-
ment ornéesjpleines de quelques raretez exquises qu'ilauoit recouuertes des Portugais,où acheptées des mar-
chands de la Chine, & du lapon, Celuy quilesporra,«stoit expressément chargé,(âpres auoir rendu ses com-
d l d
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i} &Histoire du R oyattme de
Tunquin.Ce qu'ayant entrepris de faire , le Roy ne pouuant
plus dissimuler le ressentiment de ce mefpris iniurieux
à la dignité \ Il semble ( dit-il à cet Ambassadeur auec
vn accent de cholerc) que ton maistre par Tégalicé deses presens, vueillc reconnoistre deux R oys de Tun-
quin , &mc traitter de pair aucc mes sujets; Va , rap-
porte luy ses cassettes, & dys luy que ic n'ay pas besoin
de ses presens \ & pour le tribut qu'il me doit, que ie
l'iray moy-mesme prendre sur mes Prouinces auec vne
armée, C'est le sujet de la guerre à laquelle alloit le
Roy de Tunquin, quand nous arriuasmes en ses terres,
de laquelle il auoit fait les préparatifs durant plus de
trois ans.
íDu grandconcours des
T*ay en spour ouïr la
parolede Dieu en
nostrepremière Eglis^Jde
Tunqmn.
CHAPITRE VI.
M|^i|fe Vífi tost que nous eiìmesvn lieu propre
wÊ(M$Éê pour faire nos fonctions, & prescher le
^^^^^- sainctEuangile , il y eut vn grand nombrem&êm&m d'auditeurs qui y affluèrent, & qui aprésInstruction de la Foy, y receurent le íàinct Bapteíme;entre lesquels se firent remarquer quelques Prestres
des Idoles qui ouurirent le chemin par leurexemple à
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îíìïìoìre du Royaume deTunquìn.
i j9
futaussi le premier qui embrassa la Foy, & la Religion
Chresticnne, estant aage dequatre-vingtscinq ans, &
suc nomme au Baptesme Ioachim, homme cl autho-
rité , 6c de bonne vie , qui attira âpres luy quantitéd autres personnes de l'vn , & de l'autre sexe. Entre
les vertus de ce vénérable vieillard ic rcmarquay par-ticulièrement vn ardent désir qu'il auoit
d'apprendrece qui pouuoit scruiràson salut j cc qui fìiifoit qu'ilvouíoit toujours estre auprès de nous, pour s'instruire
plus amplement des vericez Chrcstiennes, &des my-stères de nostreFoy. Il arriuavn iour qu'âpres le disne,iemeseruis d'vn ieunc garçon pour transcrire quel-
ques prières Catholiques à l'vsage des nouueaux con-
uertys, n'ayant point appelle le bon vieillard par con-
sidération du temps auquel ie m'estois figuré qu'il
vouloit prendre quelque repos. Ce qu'ayant apprisil me fit de grosses plaintes de ce que ie m'estois serui
d'vn autre plûtost que de luy en des choses qui luy ap-
partenoient plûtost qu'à tout autre ; veu qu'ayant esté
par le passé Maistre,& Docteur de Terreur, il estoic
raisonnable qu'en ce où ie voulois prendre quelque ay-
depour enseigner la vérité, ie l'employasse plûtost
que les autres. Ie loíiay fa ferueur, & le remerciay de
fa bonne volonté ; luy promettantde l'employer,com-
nie ie fis aux occasions, & auec auantage ; car estant
mieux versé que les autres en la connoissanec des let-
tres Chinoises., il couchoitauflì mieux ,&plus habile-
ment qu'eux, çc que ie luy dictois. Ec il ne se con-
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13 &Histoire
du R oyatdrne deTunquin.
Ce qu'ayant entrepris de faire , le Roy ne pouuant
plus dissimuler le ressentiment de ce mespris iniurieux
a íi dignité i II semble ( dit-il à cet Ambassadeur auec
vn accent de cholere) que ton maistre par Tégalité deícs presens, vueillc reconnoistre deux RoysdeTun^
quin , &mc traitrer de pair auec mes sujets-, Va, rap-
porte luy ses cassettes, & dys luy que ie n'ay pas besoin
de ses presens -, & pour le tribut qu'il me doit, que ie
l'iray moy-mesme prendre sur mes Prouinces auec vne
armée. C'est le sujec de la guerre à laquelle alloit le
Roy de Tunquin, quand nous arriuasmes en ses terres,
de laquelle il auoit faic les préparatifs durant plus de
trois ans.
ÍDu grand concours desTayens pour ouïr la
parolede Dieu en n ost re première EglifLj
deTunqmn.
CHAPITRE V T.
^WMàfe Vffi-tost que nous etìmesvn lieu propre
^'MsW^ Pour ™irc nos fonctions, & prescher le
l^^^^l-ftinct Euangilc , il y eut vn grand nombre
mifegfà&K d'auditeurs qui y affluèrent, & qui aprésInstruction de la Foy, y receurent le sainct Bapteímejentre
lesquels se firent remarquer quelques Prestres
des Idoles qui ouurirent le chemin par leurexemple à
l fi
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Histoire du Royaumede
^unquìn. i}9
futaussi le premier qui embrassa la Foy, & la Religion
Chrcstienne, estant aage de quatre-vingtscinq ans, &
suc nomme au Bapccsme Ioachim, hommedautho-
rite , &c de bonne vie > qui attira apres luy quanti ted'autres personnes de l'vn ,& de l'autre íexe. Entre
les vertus de ce vénérable vieillard ic rcmarquay par-ticulièrement vn ardent désir qu'il auoic d'apprendrece qui pouuoit
seruiràson salut j ce qui faisoit qu'il
vou.loic toujours estreaupresde nous, pours'instruire
plus amplement des veritez Chrestiennes, ô^des my-stères de nostre Foy. ìl arriua vn iour qu apres le disne,
iemeseruis d'vn ienne garçon pour transcrire quel-
ques prie r es Catholiques à l'vsage des nouueaux con-
uercys, n'ayant point appelle le bon vieillard par con-
sidération du temps auquel ie m'estois figure qu'il
vouloic prendre quelque repos. Ce qu'ayant apprisil me fit de grosses plaintes
de ce que ie m'estois scrui
d'vn autre plûtost que de luy cn deschose$ qui luy ap-
partenoient plûtost qu'à tout autre j veu qu'ayant esté
par le passé Maistre,& Docteur de Terreur, il estoic
raisonnable qu'en ce où ie voulois prendre quelque ay-
de pour enseigner la vérité, ie l'employasse plûtost
que les autres. Ie louay saferueur, &lcremerciayde
sa bonne volonté ; luy promettantde remployer,com-
me ie fis aux occasions, & auec auantage ; car estanc
mieux versé que les autres en la connoissanec des let-
tres Chinoises., il couchoit aussi mieux ,&plus habile-
ment qu'eux > çc que ie luy dictois. Et il ne se con-
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140 Histoire du Koyaume deTunqutn.
cstoit trop étroit, pour Icnombrcdcs auditeurs qui s*y
aíîembloicnt, il donna vn champ voisin qui luy ap-
partenois pour bastir vne Eglise plus capable, qui fut
bien tost drcílce de bois à lafaçon
dupaïs, par
la fer-
ucurdcsnouucaux Chrestiens, & ornée par la libéra-
lité des Portugais, donc nous sismes la dédicace solen-
nelle le troisième de May,.iour dédié àl'Inuention de
la faincte Croix.
En ce mcfmc temps il arriua quvn des soldats du
Roytomba
griéuement malade,au
lieu,&àla Ville
où nous estions, appellée No-} dequoy quelques vns des
nouueaux Chrestiens nous ayants donné aduis, nous
l'allâmcs visiter, & luy imprimâmes si auanc par nos
entretiens les fentimens de ìavrayeFoy, qu'il deman-
da le Baptefmc, & le receut deuotemenc quelque
temps deuant fa mort, en laquelle il nous donna degrandes marques de fa prédestination. Nous fiCmcs
ses obsèques les plus pompeuses & solennelles qu'ilnous fut poflible j aufquelles aífisterent en bel ordre,
tous nos Portugais, auce les nouueaux Chrestiens. Ce
qu'ayant esté fait publiquement à la veuë d'vn grand
nombre de Payens, non seulement ils furent bien édi-fiez de la charité des Chrestiens, maisausiì touchez en
lame de bons fentimens de la Religion.La Sceur mefmeduRoy qui sètrouua lòrsen cette
Ville, ayant appris ce qui s'estoitpaíîé nous fitappel-
ler pours informer par nous mefmesdenostre créance,
de laquelle iel'entretins quelque temps deuant deuxcents soldats de fa garde Elle a'uoit d i de
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Histoire du R oyaume deTmqnin.
i 41
&p2Ífionnoic fort de l'ayder de son pouuoir.en l'autre
vie à laquelle il estoit passé. Donc elle nous sic vnc
première question j Quel mérite nousauions crouué
en ce panure soldat qui estoit decedé, pour luy ren-
dre de si charitables deuoirs, comme nous auions fàit>
Et nous luy ayants respondu,quece n estoic pas de l'on
mérite, mais de la bonté , & miséricorde de Dieu,
qu'il auoit recew la grâce de croire en I E S V S-C H R I ST
auancque
de mourir, &auec elle les arrhes d'vnc vie
éternellement bien-heureuse cn l'autre monde. Elle
s'estonna de ce discours, & comme elle- auoic íà pen-
sée, & ses affections alors plus portées au bien de son-
mary, qu a son propre salue, elle nous fie vne secon-
de question , non sans larmes j Si nous sçauions quel-
que moien d'ayder efficacement son defunct mary ? A.
cela nous respondîmes ce moc de nos liures sacrez, quelà parc où tomboic l'arbre, soit< au Midy , ou au Sep-
tentrion, là il demeuroit sims se pouuoir releuer j.Er
que pour nous, nous n'estions point enuoyezdu Sei-
gneur du Ciel, & de la Terre, pour annoncer l'Euan-
gileaux morts, mais aux viuans, estant impuissans de'
donner aucun secours à ceux qui estoient morts dans-
^infidélité. Desquelles paroles elle témoigna de s'affli-
ger, donnant des larmes au mal-heureux estât, auquelnous luy disions que
son mary estoit mort -,sans pour-tant prendre la pensée de pouruoir à soy mesme, ôc au-
salut de son ame. Mais quelques Dames de fa Cour
en firent mieux leur proffic, résolues dé se procurer du-
l i d'
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142- Histoire Au R oyaume AeTunquin.
flatter la Soeur du Roy dans son affliction , & luy faire
accroire -qu'ils ont moien d'aílìster cn l'autre vie l'es-
prit de ton mai y , ils obtiendroienc tans faillir d'elle,
& de son credit,tout cequ'ils
voudi oient : Puis donc-
ques qu'ils estiment fi peu ía faneur, & les auantages
qu'ils pourroient prétendre d'elle à cette occasion, il
fauc croire que la doctrine qu'ils prefehent est vraye,& il la fauc embrasler pour iouïr du bien qu'elle pro-met. Ainsi.discourut sagement cette Dame , &ayanc
pris vncferme resolution de se faire
Chrestienne,eIIcreceutleBaptcsmeauec plusieurs autres qu'elle attira
par son exemple, & par sa persuasion , de fut appelléc
Monique. La Soeur encore du Roy, quoy.qu'ou-blieuse de son propre salut, le procura
à la Mère de
•son marysuraagcc, &forc malade, nous ayant fait ap-
peller auprès d'elle,pour f instruire en nostre Religion,>& luy donner le Baptefme, qu elle receut, & fut nom-
mée Anne >& ayant (uruefeu fore peu de tempsà fa conueríìon, alla iouïr au Ciel, comme
.nous espérons, d'vnc meilleure, &
plus heureuse vie.
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Histoire da R oyauwe de 'Tunqtitn.\ 4 3
2V taconversion
de stupeurs P/iyens aux
Rottrgades voipnes de nostre premiers
habitation.
CHAPITRE VII.
y$ë^é^(íê V 'ieu °^ nous fifmes nostre première
w9 raM habitation, la réputation de l'Euaiv-
PPì SÊSJ W$ B*'e cllle nous Prcfchions, passa aux cn-
jjsjffi \ë3§>nìM uirons de tous coílez, & donna com-
«?^9?^feí<§ mencement à la conuersion de plu-sieurs Bourgades voisines. Vn des principaux Gouuer-
ncurs de la Prouincc , nous ayant appeliez à ía maison
au iour d'vne ioyeuse selle qu'il y celebroit airec con-cours d'vn grand monde, nous donna occasion de dis-
courir amplement deuant cette nombreuseassemblée,-
dès principaux mystères de la Foy. Duquel discours
encore que luy ne proffita point pour la grande & at-
tachante affection qu'il anoit à ses richesses, plusieurs
autres ncantmoinsy prirent occasion d'embrasser les-veritczde la Foy qu'ils auoient iusques alors mécon-
nues. Entre lesquels fut vnSaïfort renommé en tous<
ces quartiers là, qui auoit charge du Temple d'Idoles-,
•posé fur la cime du Rocher en forme de Pyramide,dont nous auons parlé cy-dessus, & estoit vniueríelle-
ment en tdle estime de vertu-, ôode sainteté parmyceux de sa nation le R allant à la de 1#
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14 4 Histoire du R oyaume deTTurtquin.
de la vérité de la nostre, il abandonna ce Temple al-
fa me > où il .iuoic scruy les Démons, auec tous Jes in-
strumens de ses diaboliques superstitions, & receut le
Baptcsme auquel il eut nom lean, auec la femme quifut nommée Anne, & toute leur famille\ en force qu'ilse fit de coute sa maison, comme vn Oratoire, & vn
Temple sacre. La pluspart mestnc des habicans de la
Bourgade d'An vue, qui auoient auparauant adhéré à
so fcóte,& aux superstitions qu'il leur áuoit enseignées,meus de son exemple &dc ses exhortations receurent
âpres luy le Baptesme, & augmentèrent de beaucouple nombre des Chrestieniconuertys. Anne auífi fa fem-
me qui ne cedoit point à Cou mary en vertu , & en zelc
daduancer les affaires de Dieu , le déploya enuers ses
Parcns, & alliez auec tant de soin,& d'aífiduité, qu'elleles attira tous, tant du viuant de son
tnary,
qu'apresfa mort, à la connoissance de la Foy, ialouíe de les ren-
dre participansdu bien qu'elle auoitreceu.
En vne autre Bourgade de l'autre costé du fleuuc,
appellée Vmuoi vne bonne vieille auparauant fort
.addonnéeàla superstition des Idoles, çlcpuis qu'elle*ur reccula
Foyauec le
Baptcsme,conceutvn zèle fi
ardent pour la conuersion de tous ses Patriotes, qu'elleen diíposa vn grand nombre à la vraye créance, tant
par ses paroles pleines de feu, que par les charitables
oeuures ausquelîes la deuote Lina ( ainsi l'appelloit-on)dtoit inccílamment occupée. Elle n'estoit affligée que
des résistances que son mary rendoitàlagrace, &à lavocation de l'Euangile pour estre engagé cn fa vieil-
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Histoire du Royaume cteTunquini 14 j
prières que Lina sic pour fa couuerfion, & la constante
assiduité qu'ellerendit à lexhorter au bien, amollirent
tefiement la dureté de son coeur, pour receuoir la grâ-ce du Sainct
Esprit>
qu'âpresauoir
congédiela Con-
cubine qui cenoic fón ame captiue au pèche , il fut
baptisé, & nomme Ioseph, & auccluy tous les enfans
qu'il auoit eus de cette femme > qu'il retint dans fa
maisonj de laquelle ces bons Vieillars ayant conuertytous leurs foins auxoeuures de pieté, firent vn Oratoi-
re de deuotion pour lesChrcstiensj & fans se lasser debien faire , ajoutèrent à TEglise ( que les nouueaux
Chrestiensauoient deja bastieen ce lieu) vn Hofpital
pour les pauurcs, dans lequel ils ont depuis prattiquéde tres-louables exercices de charité.
Il y auoit non loin de nostre Eglise vne Maladcric,
où fe tenoit vn nombre de lépreux que nous allâmesvisiter, & à qui nous n'eûmes pas beaucoup de peineà persuader les veritez de nostre Foy > & à les disposerau Baptefme, qu'ils receurent tous auec sentiment de
deuotion j s'estant bien figuré ( comme il est ) que s'ils
menoient ça bas vne vie langoureuse, & pleine de mi-
sères, ils se rendroient capables d'en poíìcdcr vn iourvne autre plus heureuse, pleine de biens, & de délices.
Le principal d'entr'eux, qui fut nommé Simon, com-
me il estoit assez intelligent des lettres Chinoises, mit
par écrit les prières, & les Commandemens du Déca-
logue, que nousluy dictâmes, afin qu'il les apprist» &
les enseignât aux autres, dequoy il s'aquitta diligem-ment. Et veu 'il estoient infects & é de la
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14 6 Histoiredu R
oyaumede Tunquin.
où ils s'assembloient tous les Dimanches pour faire
leurs prières deuant vnc Image que nous leur auions
donnée.
D'vne attaque que nom firent les Sa}, ou
les Prejíres lunquinois.
CHAPITRE VIII.
|fc|P||||MA Foy Chrcstiennc failbic en peu de
í^ií í^^^ temps de si heureux progrez > que les
>ÉìP Illliví semons cn furcnt piquez de rage con-
W&ÊMÊÊvê trc nous> laquelle ne pouuans exercer par
eux melmes, ils le (émirent des Sa], c eít
à dire de leurs Prestres,& de leurs émissaires pour nous,trauerser. Ceux-cy estoient faschez de voir lc culte
de leur Religion abandonné de ses principaux sup-
ports 5 mesme de quelques Prestres les plus renommez
de leur Secte , quiestoient passez dans nostre party.
Dequoy estant touchez au vif, ils s'assemblèrent vn
jour, & vinrent en trouppe nous attaquer > & nous
Í>rouoquer
à la dispute sur le fait de la Religion. Nous
eur accordâmes volontiers ce qu'ils demandoient : Et
comme la plus part de l'Assemblée quisefit autour de
nous (mesme des Payens) eust deíïré que nous donnas-
sions commencement à la dispute par Pexposition de
quelque poinct de nostre créance, & sur tout du pre*mier >& du souuerain facteur de tout l'estre
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Histoire\ducRpyaume deTtmquin. 147
quoy nous auions esté aduertis) d'vn papier rcmply de
blasphèmes & d'iniures contre la Religion Chrcsticn-'
ne.; Nousdisines, que nous ne faisions pas difficulté
deles laisser parler les premiers, òc mesme deleurper-mettre la lecture de leur papier ; pourueu que ce fust
hors de nostre habitation , où si nous souffrions leurs*
blasphèmes, nous craignions que le Dieu que nous
scruons ne les vangeast fur eux , & fur nous. Et ce-
pendanc pour rompre leur mauuais dessein , nous les
priâmes ciuilement de nous dire qui estoití l'Autheurde céc écrie qu'i/ls vouloient publier , afin que de la
qualité de l'Autheur on prist quelque connoissanec
du mérite de l'escriture. Ce qu'ayant obstinément
refusé de nous déclarer, nous fismes deuant tout ce
monde ouuerturedela faincte Bible qui contient cc
que Dieu nous a reuelé, & fismes lecture à haute voixdes premières paroles Latines de la Gcncfc ; Au com-
mencement Dieu crea le Ciel, &* la Terre. Et comme tous
admiroient ce Liure , proprement relié , & la nette
beauté des characteres (quoy que menus) ils nous pres-sèrent instamment de leur expliquer en leur langue
la sentence que nous auions leuc. Ce fut alors que les
Saj tascherent de troubler tout par leurs crieries, &
de faire nouuelle instance qu'il leur fust permis de lire
leur papier: Ce que ne pouuans obtenir, ils s'empor-rent contre nous à d atroces iniures j & ie ne íçay s'ils
ne sussent point passez à quelque violence, si leur rage
n'eust esté arrestée par vn Eunuque du Palais du Royíuruint ( H d' th ité ) à l d
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148 Histoire du Royaume de Tjinquin.
les de la Genèse, pendant quoy les Saj se retirèrent
grondans, & menaçans de malheur ceuxqui embras-
scroient la doctrine que nous preschions. Ce qui
n'empefchapas
queplusieurs,
mesmes de leurs escho-
liers, nc se rangeassent à nostre party, & renonçassenti lciir superstition.
. Il y auoit prés de nostre habitation vne place quiestoittous les iours au matin fréquentée de beaucoupde peuple, par où il nous falloit souuent passer, & ou
prenans
occasion du monde oisif
quenous
ytrouuions
assemblé, nous leur tenions de fois à autre des discours
de l'autre vie, & de Téternité des recompenses, ou des
Ìieinesqui couronnent les mérites , ou qui punissent
es péchez des hommes : & comme la parole de Dieu
qui est vne semence seconde, nAest iamais stérile de
ftuict, elle estoittoujours
receuëauecque proffit
dans
quelque bon coeur. Vn certain iour, vn icune homme
de bon esprit, &sçauant aux lettres Chinoises, ayantesté touche de ces discours,noussuiuit dans nostre lo-
gis pour estre plus amplement instruit > & se rendit si
dolice aux veritez Chrestienncs, qu'encore qu'il fust
auparauantfort addonné au culte des
Idoles,il les ab-
jura de grande resolution pour embrasser la Foy de
IESVS-CHRISÏVvoire ilnous témoigna vne arden-
te volonté de viure déformais auecnous,&dc vaqueraucc nous à ^instruction, &à la conuersion des autrcs3
laquelle n ayant pu accomplir, pour s'estre trouué en-
gagédans vne
obligationde
mariage , qu'ilne
luyestoit point loisible de rompre , il ne laissa pas de
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Histoire du Royaumede
Tunquìn. ì 49
fut dans la mesmc volonté, &nous eûmes bien de la
peine à le faire sortir de chez nous, & à le faire retirer
vers fa femme, qu'il amena apresaucc toute fa famille
à laprofession
de laFoy.
Il se trouua finalement entre
ces auditeurs vn homme deja d âge, habitant d'vne
Ville voisine , ditte Haian , qui ayant esté gaigne à
Dieu par nos discours, & citant entré par le Baptefmcau nombre des fidèles, fut saisy d'vn íi grand zèle pourrendre les autres participans de la grâce qu'il auoit re-
ceuë, qu'âpres auoir fait connoiítre la vérité à tousses domestiques, ilestendit son zele à tous les habirans
du lieu ,faisant lofficede Catéchiste,de Prédicateur,
& d'Apostre dans son pays : & ayant sceu qu'vnc Da-
me de qualité estoit trauaillée du Démon, il luy per-suada de se faire Chrestiennc si elle vouloit estre dcli-
urée de ce cruel ennemy de son repos j Ce qu'ayant fait,elle reccùt aucc le Baptefmc l'efFet qui luy auoit esté
promis de son entière deliurance. Toute sa famille
âpres elle fut baptisée, & rendue Chrcstienne \ & nous
fusmes appeliez pour bénir fa maison, de laquellele Diable se rerira, quittant la place à limage
de la saincte Vierge que nous y atta-chasmes, qui en prie
posseflîon.
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150 Histoire du Royaume de Tunquin.
Le Roy de 'Tunquin retourne de la guerre^
de la Cocïnchinz^.
C H A P I T'K E. IX.
.0
f^|jg
L s'cstoit dcsia passe deux mois, depuis
Wjjih que le Roy de Tunquin allant à la guer-
cmjÊ?
*c de la Gocinchine nous auoic laissez
/T«u--*Jë/S8r en laProuinccde7fo*zf hoa9 dans laquelle
nous comptions prés de deux cents
Chrcsticns conuertys, pecitc trouppe,mais bien ani-
mée de la vigueur, & de l'efprit de la grâce , & déjaformidable aux Démons. Quand le Roy ayant trou-
ué
plus
de difficulté à Pencrée duRoyaume qu'il
estoic
allé attaquer, qu'il ne s'estqit au commencement fi-
guré i pour ne perdre son armée où les viures com-
mençoienc à défaillir ,& pour ne tomber en quelque
plus grande confusion, s'ils'opiniâtroit dauantage à
forcer l'entréc que les Ennemys defendoient aucc
grand courage; craignantd'ailleurs
qu'ilne fe foûle-
ualt quelque faction dans son armée, dans laquellele Roy de la Cocincliine auoic de puissans Parens, &
Amys; Uferefolut dequitter la poursuite de son en-
treprise, & de faire rebrousser toute son armée de
terre, & de mer, ll nc manqua pas alors de personnes
quinous donnèrent Talarme
,nous voulans faire ac-
croire que le Roy de Tunquin eítoitfort irrité con-
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Histoire duRoyaume
de Tunquin* 151
en effet, encore qu'au commencement on en eust cu
J'opinion , sur vn stratagème dont s'estoient scruysles Cocinchinois, ayant disposé fur la crouppe d'vne
montagne frontière vn grand nombre de fantosinesvertus à la façon des Portugais, armez de baston , cn
posture de fufeliers qui menaçoient les Tunquinois
d'approcher, qui n estoit qu'vn stratagème innocent
á leur faire peur.Mais les Cocinchinois s'estoient feruis adroitte-
ment d'vne autre ruse plus malicieuse qui endomma-gea beaucoup Parmée du Roy de Tunquin .*C'est quedans lc premier port du Royaume qu'ils nomment
Cua/ai, duquel les Galères Tunquinoises se dcuoient*
saisir pour faire leur descente ; ou plûtost à Pcmbou-
cheure du grand fleuue par où dcuok entrer Parmée
Nauale, le Roy delaCocinchineauoit fait caches dansPeau de grosses cordes tendues vers les bords, hérissées
par tout de grands clous aigus , & de pointes tren-
chantes,à dessein d'embarrasser les Galères qui cn
approchcroient.Ce qui arriua comme il l'auoit projet-
te, car vne partie de la flotte estant entrée aisément
dans le port > comme elle voulut aller à l'attaque desGalères ennemies qui se tenoientà Pemboucheurc du
fleuue pour empescher la descente des Tunquinois,clic se trouua engagée dans lc piège des cordes quiauoit esté preparé, qui en renueríerent vne partie, &
de leurspointes aiguës blessèrent, & tuèrent presque
tous les foldau qui tombèrent dans Peau> si bien qu'ilen mourut enuiroh trois mille à Pentrée du Cela
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151 Histoire du Royattme de TUnqfêitt,
terre, & nc donnât combat. Mais (bit pour la vigou-reuse résistance que rendirent les Cocinchinois, soit
pour la crainte qu'euít le Roy dé Tunquin de que lquc
nouuelle embuschc, ou que Içs viures manquaísent àion armée , s'il s'opiniâtroit dauantage, il prit reso-
lution de se retirer.
Le Roy donc rcuenant , quoy que nous fuífions
incertains quel coeur il rapportoit pour nous, & pourles Marchands Portugais, nous prîmes neantmoins
résolution de luy aller au deuant, & de luy témoignernoítre joyc pour
la conseruation de sa personne. Dont
encore ayant trouué entre nos pecits meubles vn Li-
ure de la Sphère d'Euclide, qu'vndenos Pères quifont en la Chine auoit composé en lettres Chinoises,
& enrichy de belles figures de Mathématiques, nous
le présentâmes au Roy âpres luy auoir fait la reueren-ce, lequel il prit auec vn visage ioyeux témoignantfort d'agréer ce présent, & nous commandant de nous
asseoir auprès de luy, pour luy dire, & luy expliquer
dequoy parloit ce Liure. Ce que nous entreprîmesde faire, encore que la nuict approchait, & qu'il fuit
déja bien tard, donnant ôuucrture à nostre entretien
par vn discours de la grandeur démesurée, & du mou-
uement régulier des Cieux, que le Roy écoutoit auec
grande attention, & satisfaction j Mais comme il
cltoitlasdu voyage, &de l'agitationde la Mer, &
voulant neantmoins que nous continuaílîonsde par-
ler , il demanda ciuilcmcnt (qui fut vn traict d'vne ex-trême b té) nous de se délasser
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Histoire du Royaume deTun^mn.
x 53
(e remerciâmes de Thostrieur qu'il nous faisoit j éc
voyans qu'il estojc en repos, & prest à nous écouter,
nous reprismes le discours commencé du mouuemenc
des corps célestes, d où il nous suc aisé de passer autpUt-puissant Ouuríer de cette machine ,&àla Cour
Royale qu'il a dahS lé plus éleué de ces grâhds corps,dans laquelle ilfait éclateer fa gloire, &'où il rend
heureux, & glorieux pour l'eternité tous les Courti-
sans qu'il y reçoit, âpres qu'ils Pont fidellement seruy
en ce monde. Nostre discours auoit duré prés de deuxheures, & nous estions déja entrez auant dans la nuict,fans que le Roy, ny les Seigneurs de fa Cour donnas-
sent aucun signe d'en estre ennuyez, quand nous de-
mandâmes permission au Roy de le finir pour ne luyestre pas importuns. Nous estant donc retirez aucc
son congé, il nous fit suiure auec des presens, & de
l'argentj dont nous prismes vne certaine asseúrancc,non feulement que le Roy n'estoit point fasché con-
tre nous, mais qu'il nous estoit meime fauorable, &
affectionné. Dequoy nous rendismes à Dieu nos
ctionsde grâces, comme d'vn grand bien qui nous
estoit inesperément arriué.Et nous fusmes encore alors confirmez dans 1 opi-
nion que nous auions prise, que la parole de Dieu nc
reuenoit iamais vuide vers ceux qui la dispensent à
bonne fin, car encore qu'il ne parust point qu'elleeust porté de fruictdanslecòeurdu-Roy pour n'estre
point alors préparé par la grate du S. Esprit, le Capi-t i t i d f f t i
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154 Histoire du Royaume deTunquìrì.
dcsvcricezdelaFóy^uccletBapteftne que nous luy
donnâmes, & à toute fa famille qui proffita de l'cxem>-
plc, & íuiuic les sencimens de son Chc£
Le Roy deTunquin délibère* die nous
tnener a fa Cour 9 pour demeurer
auecluy.
CHAPITRE X.
§^|§Sf Ous estions craitteá auec tant de témoigna*
1^^Ì ges d'honneur, & de bien-vueillance du Roy,
&R39m qup nous auions mefme en tout temps Tac-
cezsorc libre auprès de íà personne: Mais cependant
nous ne trouuions cn toute íà Cour aucun de ceuxqui ícmbloient nous estre les plus affectionnez, quivoulut, ou qui osast faire la demande au Roy de ce
qui nous imporroit le plus, qui estoit d'estre retenus
en son Royaumc,le Nauirc.des Portugais s'en retour*
nant à Macao. Et comme nous estions en cette peine,
& que nous recommandions instamment cette affai-re à.Dicu i.Voila qu'il arriua qu'au iour de la Vigile de
S. IeanBaptiste
estant allez visiter* lc Roy par hon»
neur, soudain qu'il nous apperecut, il nous appella
fïourentrer
dans ía Galère., où s'estant fait'apportéea monstre, d'horloge à roues , & le poudrier donc
nous luy auions fait présent., quand il alloit à la Co-cinchine il nous d d à cela
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Histoire duRoyaume
deTunqtiin. x 55
dqnç monté la monstre pour Thcurc qu'il falloir,
comme elle eut sonné, nous tournâmes le poudricr,&dismes au Roy, que lors que toute la poudre qui estoic
en la phiole d'en haut seroic tombée en bas, le tym-bre dei'Iiorloge sonneroit vnc autre heure. Le Roydonc y prit bien garde, & voulant attendre qu'il son-
nastvne autre heure, il nous mit encore en main lc
Liure Chinois que nous luy auions présence depuis
pcudeiours,pour luy en expliquer quelque chose,
Ce que nous fismes, & durant ^explication , le pou-drier estant écoulé 5 le Roy qui y prie garde , &
quil'attcndoit; Voila bien, dit-il, la poudre coulée , &
-cependant rhorlogc ne sonnepas*
Cc qu'àpei-ne auoit-
il dit, qucThcurc sonna, auectant«Testonnemcnt, &
de ioye du Roy qu'il ne pouuoit sc contenir. De sorte
<ju en ce mesme temps estant suruenu Tvn des princi-
paux DocteursduRoyaume, fort estimé du Roy , &
le Roy Payant fait asseoir auprès de luy > il luy mon-
stra, ôc luy fit grande feste, tant de Thorloge, comme
du Liure deMathématique , dequoy
cc Docteur té-
moigna faire grand estât; Mais en se retirant, il tint
ce discours au Roy. Quant à l'artificc {Sire) de cette
horloge, il est admirable, & digne de la curiosité d'vn
Roy, Mais pour lc liure, nostre Confusius nous suffit,
&nousn'auons besoin dans le Royaume d'aucun au-
tre. Cc qu'ayant dit , ii prit congé du Roy , &
se retira.
Mais tant l'estime, que Taffection du Roy (Dieu
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15 6 Histoire dtt Royaume deTangufol
Royaume lc commerce des Portugais, qu'il luy pritenuiede nous retenir, si nous n'y faisions de résistance.
Donc se tournant vers nous> il nous parla amiablement
cn ces termes. Voila que lc Nauire des Portugais quivous a amenez, nc tardera pas beaucoup de s'en re-
tourner d'où il est venu : Pour vous autres,.vous me
ferez plaisir, & ie vous en prie de demeurer vn, ou
deux ans auec moy, afin que i'aye le loisir, comme ic
ledesire, de m'entretenir anec vous de beaucoup de
choses. A
quoy aygns répondu
auec tout
respect,que nous estions entièrement à la disposition de fa
Majesté, estants prests ( s'il nous lecommandoit, & si
nostre seruice luy estoit agréable ) de demeurer dans
son Royaume, non pas, vn ou deux ans feulement,
mais toute nostre vie. Il nous demanda âpres, si nous
voulions demeurer tous deux,oumoy
seulqui sçauoisla langue du pa'ís? Ecie luyrespondisqu'ilnousseroit
fascheux de nous séparer, & à moy particulièrement^
qui le Compagnon que i'auois, comme estant encore
jeune, m'auoit esté donné comme Père j &s'il plaisoità fa Majesté, nous demeurerions tous deux pour le
scruir. Ceque
leRoy
trouua fortbon, adjoustanc
qu'il voyoit bien qu'il meseroit fascheux de demeurer
seul ? & sans Compagnon dans vnpaïs estranger, 8c
inconnu •Ayant donc rendu tres-humbles grâces au
Roy, nous nous cn retournâmes fort ioyeux à nostre
logis, pour nous préparer à continuer nostre voyage
auec le Roy ->Reconnoissans en cela la conduite spé-ciale de la Prouidence de Dieu > qui auoit inspiré cet-
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Hiíloire duRoyaume de
lunqutn. 157
la demande, dont il eustpeu entrer en quelque soup-
çon de nous. Cependant nos nouueaux Chrestiens
triomphoient d'aise, de voirl'accucil que le Roy nous
faisoit, & Testime en laquelle il nous auoit : Ausquelsayant sort recommande de faire grand estât de leur
vocation, & de tenir constamment la Foy qu'ils a-
uoient receue par vne grâce spéciale du Ciel, nous leur
dismes adieu, &fismes voile quand le Roy partit auec
toute T Armée.
Qe qui arriua en nostre Voyage allants
a lasuìte^du Roy.
CHAPITRE. XI.
M^frS&apOut le voyage & le chemin que nous
W^m Wimfirmes à la suitte du Roy,allant à sa Cour
lïitll YÊmk depuis nostre partement de la Prouince
^^S^^^de Thin boa, fut fans entrer dans la Mer,
ícroj^CiU^A jans jes canaux jcs gran(Jcs riuieres,qui
font tellement disposez qu'ils tranchent tout lepaïs, &se communiquent en sorte pour la commodité, queTon peut passer de l'vná l'autre sans grande difficulté.
Or il arriua vn iour que se faisant vn beau concert de
Musique dans la Galère du Roy pourle réjouir, i\
nous enuoya vn de ses gens dans vne Galiotte toute
peinte & dorée pour nous prendre , & nous menerver»fa G lè où il vouloit nous i au
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i58 Histoire du Royaumede
Tunquin.
ìxcrcaiion.quinous sic l'honncur de nous faire asseoir
aupres de luyj & nous demanda comme on chatoie-en
Musique çn nostre païs : Nous luy expliquâmes ce qui
enestoit,loiians
cependant beaucoup (commeilfal-
loit) celle du Roy :lequel ayant pris garde ( quand ie
pari ois) au Chapelet de la Vierge qui estoit attaché %
ma ceinture,il me le demandas Payant eu,il lemitau
col <Tvnc petite niepee maladiue de trois ans qu'il ca-
ressoitsur ses genoux (enquoy ilmonstroit lestât qu'il
saisoit des choses de nostre Religion)fe figurant qu'ellepourroit
reccuoir la gueriso de là maladie par l'attou-
cliencient.de ce Chapeïct,& rcçouurer la santé du corps,
n'ayát aucune pensée de celle de l'ameiA quoy ie pêlày
neantmoins, & fans luy parler alors du remède du Ba-
ptesme beaucoup plus efficace, iugcay 1c pouuoir dif-
férer iusquesàcc quenousfuífionsarriue^à la Cour.Cependant { en quoy se fait voir l'inconstancc des
choses humaines) comme le Roy prenoit lediucrrisse-
inent de fa Musique, tic pensant qu'à se réjouir, voila
qu'vn messager luy vint donner la nouuelle que le re-
belle CiùaCauh, qui sentant le Roy de Tunquin dans
íà Cour fe tenoit retiré dans les mqntagncs, à son ab-sence , le voyant occupé à vne guerre estrangerc>estoit
descendu au plat païs > & entré dans les Riuiercs aucc
deux.cents Galères, pour rauager le Royaume> & yexercer ses volerkô ordinaires. Dequoy le Roy gran-dement éméu, commanda soudain que toute l'Armée
tournait contre cét ennemy de íbn estât, & du reposdcscsPcuples Cc qu'estant venu à la connoissanec
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Histoire duRoyaume
deTunquin. t$ç
montagnes: mais vnpcu trop tard. Carie Roy de
Tnnquin le faisant pouríuiureauecvn grand nombre
de Galères qui alloicnt plus vistes que les siennes, &
Payant déja attaint de bien prés, le Rebelle se défiant
de pouuoir rendre combat, & résister à de plus gran-des forces, sortant de ses Galères auec tous ses gens, fc
déroba lanuict, & se retira à traucrslcs champs en
grande haste ,. ayant abandonné toutes ses Galères
vuides à ceux qui le pourfuiuoient, qui fut vne perteinestimable pour luy. L'Armée cependant du Roy de
Tunquin, n'ayant au matin point trouuéd^ résistan-
ce dans la flotte ennemie quelle estoit allé attaquer,tous les soldats en estant fortys, le Roy commanda
qu'on les poursuiuit viuement par terre ; Mais parce
qu'ils auoient gagné vn grand auantage, ayant mar-
ché toute lanuict, on ne peut attrapper des fuyards
qu'vne cinquantaine ? àtotis lesquels le Roy sit tailler
la teste en diucrs lieux.
Pour moy voyant alors ces misérables menez aiì
supplice, & ne pouuant me partager à tous pour les-
aslisteràbien mçurir, i'enfuiuis vn , & courus si à
propos âpres luy, que ie me trouuay encor à temps
pour luy exposer les mystères les plus nécessaires de la
Foy, & le disposer au Baptefine, qu'il fut content de
receuoir. Ie regarday alors ovfc1è*pourrois trouuer de
l'eau pour le baptiser ; & n'entrouuant point tout au-
tour de moy,Ôc craignant que les soldats ne l'execu-
taslent pendant que i'hoeis en prendre à la riuiere;
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16o Histoire du Royawiïe deTutiquin.
pense, pòur rarfosemenc de la terré, que pour le sa-
lue decc misérable > de laquelle ic portay dansle creux
de la main ce qui rrie suffiíbit pour son baptesme, que
ieluy donnay, & le nommay Pierre,pourcequecVstoic à ce iour la Festc de Saínct Pierre. Ec à peine
cus-je achcué la sàinctc cérémonie, que lfc soldat luyaualla la teste d'vn seul coup d'espée, qui tomba à
terre j pendant que son ame nettoyée parla grâce du
Sacrement, monta ( cornme iesperc) au Ciel. I'accou*-
rus chercher lesautres,
si iepourroisleur
rendrequel*
que secours; mairie les trouuay tous décapitez, le seul
Pierre par la miséricorde de Dieu (qui est admirable
en la prédestination deses éleus) ayant rcçeu la grâcedu baptesme, que ie luy allay donner plutost qu'aux
autres,par le mouuement que Dieu m'en inspira.
Estant aprescela
retourné versla
Galère du Roy,& voyant de grands préparatifs que Ton faiíbit pourvnSacrifice superstitieux, que le Roy deuoit faire en
action de grâces au Ciel* pour la Victoirequ'il
venoit
de remporter fur son Ennemy ;Ie m'approenay de luy,& apres luy auoir témoigné mes réjouystances pour
vnc Victoire si glorieuse sans perte des siens j luy exa-gérant le bon-heur qui auoit accompagné ses desseins,
&luy voulant doucement fairfc entendre, que cestoit
au grand Dieu , Seigneur du Ciel, & de la Terre, quidonne toutes les victoires, à qui il deuoit toutes ses rc-
connoissances i&non au Ciel qui estoit vn Corps in-
sensibles sansame, & incapable de connoistre le biende la Victoire qui luy estoit arriué. Il me é dit
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Histoire duRoyaume
deTunquin.
i6~i
quand nous serions arriuezà fa Cour, il s'informeroic
de moy à loisir des autres façons de remerciement, &
de reconnoissanec. Tellement que n'ayant pû cm-
pescherce Sacrifice
pleinde
superstition , iemereci-ray dans la Galère que le Roy nous auoit assignée, at-
tendant d'acheuer le reste de nostre voyage.
2V nofire heureuse arriuée a la Cour duRoy >
Qs de la première publication <^o
ï Euangilt^j.
CHAPITRE. XII.
^Ê^ÊêÊÊf)^^re première venue au Royaume de
^1^^^ m) Tunquin, ayant esté le iour du Glorieux
6p K® pSainctloseph,comme nous auons re-
SI^K;M
marqué en son lieu , nostre entrée à la*^^§&<jK colu. ju j^0y ( DÌCU jc
disposant ainsi )
fut au jour dedié à la Visitation de la Glorieuse Vier-
ge, & Reine du Ciel, afin quesous les heureux auspi-
ces de cette grande Reine , la lumière de l'Euangilcentrast dans la Cour du Roy de Tunquin ,au mesme
jour auquel elle apporta sa bénédiction à la maison de
Saincte Elizabeth.
Ce fut donq le second jour du mois de Iuillet de
l'An i6iy. que nous entrâmes dans la Cour, & la Ville
Royale de Che ce, à la fuite, & à l a compagnie du Roy,reuenant de la de laCocinchine ou l ve-
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16% Histoire du Royaume de T^unquìn.
à tout son Estât .-Estant certain que si le Roy fust de-
meuré plus long- temps absent de son Royaume, qu'ilauoit dépouillé de ses principales forces, le Rebelle
quis'estoit preparé à tirer aduantage de cette occa-
sion, estoit pour reprendre les quatre Prouinccs qu'ilauoit autrefois tenues \ veu le grand nombre de Galè-
res armées , & de soldats qu'il auoic menez •>ou pourle moins qu'il ne desolast par vn gênerai rauagela plusflorissante contrée du Royaume oùil estoit entré. Ce
qui suc cause d'vnegrandc& commune joyedans touc
1c Païs,&qui fit sortir touc le peuple de ta Ville Roya-le au deuant du Roy, pour te receuoir comme triom-
phant à son arriuée>& raccompagner aucc hautes ac-
clamations iusqu'àíbn Palais.
Là encore nous arriuâmes,à la fuite du R oy, & dans
le train de cette triomphante entrée > fans sçauoir où
nous trouucrions logis, n'y ayant point encore en tour-
te la Ville de Chrcstienconuerty qui nous pût loger.Dieu toutesfois toucha le eccur d'vn Payen de haute
condition, nommé Mantai, qui nous ayant considé-
rez , nous offrit d'abord, & fans en estre recherché,
fa maison , pour nous y retirer y &
pour y
faire nos
fonctions, iufqu'à ce que le- Roy nous eûc pourueu de
logement \ comme les témoignages qu'il nous auoic
rendus de fa bonté, nous l'auoient faic espérer. Et ce
sut mcrueille comment ce bon Seigneur íe prit d'af-
fection à tout ce qui estoit de nos affaires. Il nous
preparoit luymefme l'Autcl
pourla Messe j il estoit
aflidu àoùirles Catéchismes , & la Prédication 5 &
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Histoire du Royaume de^unqtìtn. 16j
Religion ) receussent le Baptesme, encor que luy ne Ic
receuc poinc alors , ny estant pas assez dispose, pour
quelques cmpeschemens qui lerctenoient, qu'il n'a-
uoicpas
encorecourage
de vaincre5 proteíant
neant-
moinstoûjours,qínlne tnourroic r oint fa is le Bapces-me , lequel il vouloic remeccre à \ n autr :
cemps, au-
quel il flattait son espérance, & le desit* de ceux quiaimoient son bien,de se dégager des liens qui tenoienc
fa liberté captiue. En quoy il hazardoit grandementTaffaire de son salut
;ne
pouuant pass'afleurer
ence
temps-là de la grâce de Dieu , qu'il refuse soUúent à
ses temporiscurs qui en présument trop largement j &
qui remettent leur conuersion au temps auenir. Le
bon Dieu neantmoins, meu des prières de fa femme,
& de ses enfans j & peut-estre en considération de l'of-
fice charitable d'hospitalité qu'il nous auoit rendu desi bon coeur, Tatcendit aptes dix ans, auquel temps il
tomba grieuement malade ; Et fa femme, Dame ver-
tueuse , nommée Agathe, nous ayant austì-tost appel-iez , nous luy rendîmes tres-volontiers, & aucc gran-de joye, les dernieres assistances, en reconnoissanec
des obligations que nous luy auions ; & layans trouuéfort disposé à receuoir le Baptcsme, pour auoir con-
gédié de sa maison le principal cmpcschcment de sa
conuersion, estant d'ailleurs depuis long-temps bien
instru'it de tous nos mystères, & des poincts de la Foy,nous luy donnâmes le Baptcsme auec le nom de Iean,
âpres lequel il ne tarda pas beaucoup de mourir , &paíTa heureusement (comme nous é ) de cette
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1Ó4 Histoire du Royaume deTunquin.
strc arriuéc, & du logis que nous auions pris, il s'y fît
vn fi grand concours de personnes de coutc condition,
que nous auions grande peine de satisfaire à toiis. La
personne la.plusapparente, & la
première
de celles
qui receurent le Baptesme auec la Foy , fut la soeur
mesme du Roy >.laquelle pour estre sçauante des let-
tres Chinoises,& bien versee en la Poésie > nousap-
pellâmes Catherine, afin quelle fust semblable à cet-
te Sainctc, autant cn zelc & en vertu , qu'elle l'estoic
aux belles
qualitcz d'esprit,& en noblesse de
sang.Auífi elle nc tarda pas de faire part à fa Mère de la
grâce que Dieu luy auoit faite, & de l'attirer à la pro-fession du Christianisme, qui fut vne tres-importante
acquisition que fit cette Eglise naissante ; CSr cette
Dame estoit encor bien intelligente des lettres Chi-
noises^ auparauantsi fort adonnée au culte des Ido-
les, que les Saj Tappelloientr^y, c'est à dire MaiJìreJJì,
pour la capacité qu'elle auoit d'instruire les autres :
Mais elle changeant de Religion, changea aussi de zè-
le, qu'elle appliqua à ^instruction de quantité de icu-
nes Dames qu'elle forma aux moeurs , & à la pietéChrestienne
parses
enseignemens»Sa Fille aussi, Madame Catherine, se rendit si af-
fectionnée à la connoissance , & à la méditation de
nos mystères, que comme elle estoit bien versée en la
Poésie du pays, elle composa en beaux vers toute Thi-
stoiredu Catéchisme ; commençant depuis la Créa-
tion dumonde, iusques à la venue, la Vie, la Passion,la Résurrection , & l'Ascension de Nostre Seigneur
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Histoire duRoyaume de Tunquin. t6$
commcnccmens de la publication de l'Euangile. Du-
quel Ouurage il cn renint ce bien,que non feulement
les nouueaux Chrcstiens chantoient ces vers dans les
maisons, à la Ville,&
à laCampagne j
mais encor
beaucoup de Payens les chantant, dans le plaisir qu'ils
prenoienc à la douceur du chant , s'instruifoient des
mystères,& des vcritezdelaFoy. •
De la conueìfion d*vn Saj renommé\ & <^o
beaucoup d'autres quil amena à la Foy.
CHAPITRE XIII.
SM^^W 'Est vne remarque que nous auons fait-
^^^^^^te dans le Royaume deTunquin,que de
§E^^^SI5tous 'es Adèles que nous y auos culti-
w^^^^^l uez,& tâché d'attirer à laconnoiííance
ÏÏ0&&S^8?delavraye Foy, nous n'en auons point
reconnu de plus íusceptiples de nostre Religion , &
plus constans à la retenir, que ceux qui ont esté aupa-rauant sort attachez au culte des Idoles. Entre ces su-
perstitieux adorateurs,il faut icy aucc raison faire mc-
tion d'vn Saj fort estimé , habitant d'vne Bourgade
ditte^ Xa, distante vne, ou deux journées de la Vil-
le Royale. Cet homme auoit este choisy pour sa pro-
bité exemplaire , par vne des Concubines du Roy,Dame de cette d auoir d'vn
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166 Histoire du Royaume deTunqutn.
nufacturc, enrichy d'or, & embely de peintures,dans
lequel clic croyoit follement que son esprit demeurc-
roit âpres fa mOiC. Mais soudain que le bon Saj eut
reccu dans Instructionque
nousluy donnâmes,
les
premiers rayons de la grâce, & de la vocation au Chri-
stianisme , fans sarrester à la considération de ses in-
terests temporels , & du crédit de celle qui Pauoic
nommé à la charge duTemple , qui pouuoics'ofïen-
cercontre luy s'il l'abandonnoit , en sortit comme
d'vn lieu contagieux à la profession qu'il vouloit faire;& sc retira auec sa femme cn sa maison particulière,
pour s'y préparer plus deuotèment à la réception du
Baprcsme , auquel le Saj fut appelle Antoine , & sa
femme, Paule. Depuis Antoine épris d'vn grand zèle,
pour nc laisser fans fruictla grâce qu'il auoit reccuë,
fit de ía maison, comme vne Eglise > où il appclloit,& attiroit par sa réputation les habitans du heu , qui
s'y rendoient à si grande foule pour receuoir ses in-
structions , que le Temple des Idoles fut entièrement
déserté ; nesetrouuant d'ailleurs plus personne quicn voulust prendre la charge âpres qu'Antoine Pcût
quittée. Dequoy la Concubine, Dame du lieu, ayant
apprisce qui s'estok pafsè,entra en si haute rnge,qu'elle
manda à son Frère qui commandoit dans le lieu à son
nom , qu'il sist r'entrer le Saj conuerty dans fa pre-mière charge >& au cas qu'il refusast de la reprendre,
qu'il le fist fouetter au milieu de la Place publique. Ce
qu'il exécuta , sur le refus courageux qu'Antoine luyen fit P fait attachera vn au milieu de la
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Histoire duRoyaume
deTunquin. 167
aucc vnc grande constance, & sans se rebutter de cét
indigne traittemcnt qu'isauoit receu \ voire glorieuxdu témoignage public qu'il auoic donné de fa Foy, il
s'appliquaauec
plusd'ardeur
quedeuanc à
preícherl'Euangile de I E SV S- CHRI ST, & à solliciter tous les
hommes de se ranger de son party j pendant que sa
femme Paule, qui neluy cedojt point en zèle , & en
vertu, appliquoitles mesmes foins à instruire les fem-
mes , & à les disposer au Baptesme. Ce qui estant ve-
nu à la çonnoifiance de la Concubine, peu s'en salue
qu'elle ne fist éclatter sa fureur sur la teste du pauurcAntoine : Craignant neantmoins de faire mourir fans
cause vn homme de bien, & tenu sans reproche, elle
eut le pouuoirdcle bannir de son païs,& de luy con-
fisquer ses biens, qu'il abandonna d'vn grand courage
pour Dieu* & pour la gloire de son Nom j n'estantpoint tant fasché d'en estre priué, que de s'estoignerd'vne centaine de Chresticns qu'il auoit gagnez à Dieu,
qu'il laissoit encores tendres en la Foy, & îoiblespourrésister à vnc forte tentation. Et eux aùflì eussent
esté inconsolablemcnt affligez de se voir priuez en VJI
ttiesme iour de deux personnes qui leur eltoicnt si né-cessaires^ qu'ils tenoient en lieu de Père, &. de Mè-
re i s'ils n'eussent adoucy leur affliction par Texpedient
qu'ils prirent en eét abandon , d'aller faire leurs exer-
cices dedeuotion en vne Bourgade voisine,apparte-nante à vn autre Seigneur, où ils se figuroient qu'ils
seroient bien receus, & en liberté de faire professionde ce 'il estoient
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Í 68 Histoire du R oyaume deTuriquin.
qui l'addressoit parsa prouidenccàvn païsestranger,où il deuoit par son industrie, & parson zelc, dispo-ser beaucoup dePayens à receuoir la Foy. Auífi il n'yfut pas plutôt arriué, qu'il commença à y faire l'officc
de Catéchiste, & d'Apostre, à prescher, & publier nos
mystères, «àébranler les consciences, à conuaincre les
esprits, & à faire des conquestes fur le Démon. En
effet, il ne venoit iamais à la Ville Royale ( ce qu'ilsaison fouuent ) qu'il ne nous amenât à baptiser > tan-
tost vingt, tantost trente , & vne fois mesme quatre-
vingts Catéchumènes j & entre ceux-cy vn bon nom-
bre de sçauans aux lettres Chinoises, encore que luy
n'y futl pas beaucoup vetsé, & que semblables person-nes pour le marque de cette capacité ne soient pas en
grande estime parmy les Tunquinois: Maisl'Espritde Dieu
qui
residoit en son ame , òc animoit tout ce
quipartoit de luy, Ic rendoit respectable, mesme à
tous les Sçauans j& ses paroles puissamment efficaces,
voire enuers les plus endurcis. Ayant vne fois recon-
nu vn de ces nouueaux Chresticns fort relâche aux
exercices de la deuotion> & qu'il s'abíèntoit mesme
sans cause lesDimanches,
des Assembléescommunes,ill'alla trouuer, & luy ayant représenté le mauuais
estât où il fc trouuoit, & le précipice qu'il ouuroit àfa
totale ruine, fc disposa parfaittement à l'entrer dans
son deuoiijôc à se remettre aux bonnes grâces de Dieu;
luy proposent Pcxemple du Centenier Longin > que de
la cruelleplaye qu'il fit au costé du Sauucur receuc la lu-
mière, & la grâce du Ciel. Et nous ne fçauons pas qu'il
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Histoire du Royaume deTunquin. 169
Vn grand nombre de doyens reçoit /o
Baptefmzj.
CHAPITRE XIV.
§P?S®|jí L y a nôn loin de la Ville Royale vn Pont
^Klr^í célèbre, dit Caftgien , qui donne le nom à
4%MSmh coût vn païs voisin, qui est habité de plu-sieurs Idolâtres , hommes, & femmes, vnis par vnc
particulière profession qu'ils font de s'employer à de
boanes ceuures veiles au public j comme à releuer les
Ponts qui font tombez, à bâtir des maisons pour recc-
uoir les Pèlerins, 6c aux semblables 5 Ec comme les
hommes de cette profession font appeliez Saj , lesfemmes fomhffòmmccs A'*/ : Es pour expliquer l'vnion
d'eítat, & de profession qui est entr'eux, on les nom-
me d'vn nom composé de deux, Saj Vaj. D'où est ve-
nu que ceux-là me (me qui font fort adonnez au culte
des Idoles, & qui en fuite portent leurs foinsparticu-
liers à prattiquer semblables bonnes ceuures , fontcommunément appeliez Saj Vaj. \\ y auoit donc vn
grand nombre de ces SajVaj> habitans de la Bourga-de ditte Cau gten, distante enuiron demie lieue de la
Ville Royale,lefquels ayant eu connoiífancc denostre
arriuce à ladite Ville, touchez dequelque
secret mou-
uement du Sainct Esprit, vinrent soudain à grandestrouppes nous trouuer nonobstant Pincommodité
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i7o Histoire du Royaume delunquin.
de la Loy que nous preschions : Et témoignèrent de-
puis vne si grande auidité deRapprendre, qu'ils IÎC
manquoient aucun iour, quelque temps qu'il fie, de
serendreànostre Egliseà l'heurc
quenous
yensei-
gnions le Catéchisme :Dc sorte que dans peu de tempsdouze d'entt'cux des mieux instruits furent baptisez,
qui ont depuis beaucoup aydé au progrczdu Chri-
stianisme cn ce païs-là, & trauaillé de grand ardeur au
bastiment, 6c à la dotation du premier Hospital à re-
ceuoirles pauures-, qui aye esté dressé dans le Royau*-medeTunquin.
Cc ne fut pas seulement des Idolâtres, & designa-rans qui faisant ioug à la vérité, surent appeliez en ces
commenccmcns à laprofession du Christianifiiie > Il
ne manqua pasdelettrez, &de Sçauans qui vinrent
prendre chez nous, aucc beaucoup d'humilité , lespremières instructions de ía Foy } Et entYaucres va
Oun ghe ( ainsi appelle t'onceux d'entre les lettrez, quiont esté, ou qui font dans la fonction de quelque char-
ge publique) âgé de soixante dix ans, vint auec fa fem-
me, déja vieille, demander ['instruction que nous don-
nions; aux autres , & apres cela le Baptesme ; lequeLils receurent auec de tendres témoignages de grati-tude enuersDieu qui les auoit attendus íì
long-temps,& conscruez iusques àcét âge, pour les éclairer des lu-
mières de la vraye Foy. Et ils firent tant d'estât de la
grâce qu'ils a u oient receuè', que pour témoigner leur
reconnoisfànceils nous amenèrent vn nombre de leursde diuerícs Prouinces leur faire auoit
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Histoire ân R oyaumcde
'Tunquin. 171.
chanda pas beaucoup fa conucrsion , & fut.appellelean cn fou Bapcesme, & depuis
si heureux à impri-mer ses sentimens dans 1
esprit deíàmcre, ôc de tou-
te la famille 9qu'il
nous ramena, toute bien in-
struitte des principes de la Religion, pour luy don-
ner lc Baptesme; Ion père s'y accordant de boncocur>
quoy qu'il manquait luy mefmede cceur , & ne se
pçust alors résoudre de le prendre.Nostre logis fut des le commencement fréquente
deplufieurs
autreslettrez, que
la curiosité nousarne-
noit, plûtost que la deuotion , ou le désir d'appren-dre ce qui estoit de leur bien \ aussi n'en rapportoient-ils pas beaucoup de fruict , aueuglez de la vanité de
leur suffisance \ & cherchans plûtost de contredire
à ce que nous disions, & prelchions de nos mystè-
res, que de s'en instruire pour leur proffit ; enqui nous trouuions vérifiée la parole du
Fils de Dieu,qui dit $qu'il y en a beau-
coup d'appellez, mais
peu de choisis.
X L L(Uk
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172. Histoire du Royaume de Tunquin*
Le Roy deTunquin
nous fait hast tir présde son
Palais y Maison & Eglise 9 où nous faisons
nosfondions auec grand concours.
CH A P IT.R E. XV.
fi§|&Ê||p^E
Nauire des Portugais qui nous auoicÀm
tjí^^iamenez à Tunquin, estant prest à partir,
ilt; ||ÌfÛÌM le Roy qui de ía grâce nous y auoit ar-
^^^^^M restez, voulue par vnsurcroist de bonté,
v écrire vne lettre de ciuilité parle retour
du Nauire, au P. André Palmier lors Visiteur, pour
Je remercier de nous auoir enuoyezàfon Royaume,& luy expliquer la satisfaction qu'il reccuoit de nostre
venue. Mefme qu'en témoignage d'affection, & de
magnificence, il ne voulut point qu'elle íust écritte
fur le papier du païs à l'ordinaire (encore qu'ils en em-
pjoyent de fort beau, peint, & doré auec grand arti-
fice) mais fur vne lame d'argent cstenduèjpuisgrauée,& pliée en rouleau.
Toutefois il arriua par malheur que le Nauire pé-rit parvn íortunal de mer contre l'ifle d'Ainan : Tel-
lement que la lettre du Roy estant tombée au pouuoirdes habitans de Piste, qui auoient recucilly le bris du
naufrage, fut dépuis racheptée par le P. Palmier, &portée à Macao
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Histoire du R oyamnede Tunquin. 17}
fonctions ,& moins propre à satisfaire au concours du
grand mondequi venoicànous : Nousallasmcs trou-
uer le Roy, &luy exposâmes trcs-humblcmentnostrc
incommodité, le suppliant de nous nílìgncr vn autrelieu plus commode Ja part où il luy femblcroit bon.
Ce que le Roy non feulement approuua, maisadjou-sta de fa grâce qu'il auoit résolu de nous dresser vne ha-
bitation dans son propre Palais ; & partant que nous
fissions choix «du lieu que nous iugerions plus propre
pour nos fonctions > & qu'il commanderoit auflì-tostde lebastir, & accommodei à nos víages. Sur ce il ne
manqua pas de personnes bien affectionnées qui nous
conseilloient d'accepter l'oísre du Roy, &de non» lo-
ger dans l'enceinte du Palus, tantpour nous garantir
du danger des embrasemens qui font aísez frequens cn
cette Ville, cnmme des voleries ordinaires que les lar-rons y exercent. Toutefois parce que l'entrec du Pa~
laisdu Roy pour beaucoup de coníidcrarionscust esté
plus difficile à l'abord des nouucaux Chrdhcns, nous
choisismes plûtost de nous loger hors du Palais aucc
quelque incommodité , quoy que; non guercs íoin,
pour aller plus commodément vers le Roy quand ,
nous serions appeliez. De forte que dans peu de iours
nous eumes vne maison dressée par le commande-
ment du Roy, en la place que nous auions choisie,
auec tous les auantages que nòus euíïìons peu désirer.
Le bastiment n'estoit que de bois à là façon du païs,mais bien capable, & d'vne structure pareille à celle
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17 4 Histoire du Royaume deT^unquìn.
nous passâmes à nostre nouuelle habitation, donc vnc
partiefut dédiée à nous seruir d'Eglise, & où (soudain
que nous cn cusmes pris possession ) nous fusmes visi-
tez d'vne si grande affluence de monde, qu'il nous fa-luíl Preseher iusques à six fois le iour, trois fois dans
la matinée, ik trois fois apres le disne, pour satisfaire
àl'attentc de ceux qui venoient ,& qui se succedoienc
les vns aux autres. Le fruict aussi que nous recueillions
de nos trauaux > & de la semence de la parole de Dieu
que nous jcttions,estoit si grand qu'il nousfaloit pren.dre deux iours dans la semaine, pout donner le Ba-
ptesmeà ceux qui le demandoient, & ordinairement à
vingt, & quelquefois à quarante personnes ,chtrcles-
quels il y auoit des gens de condition, mesme de la
Maison du Roy. Il est vray qu'il nous salut au com-
mencement soutenir la dispute contre certains espritscurieux , & contentieux , qui ne venoient nous oiïir,
que pour contredire à la doctrine que nous pres-dìions. Ce qui non seulement troubloit Tordre de nos
fermons, occupant lc temps précieux qui leur estoic
destiné, que nous donnions àrépondre à leurs que-
Uions, & à résoudre leurs doutes j mais jettoit encore
du trouble dans leurs esprits, & empefehoit le fruict:
de rEuangilc. Dont nousprimes
resolution , de
n'admettre personne à proposer des questions, qui ne
sefust rendu durant huict iours auditeur assidu de la
doctrine
que
nous
enseignions
: D'où il arriua >que,ou ces
esprits coquilleuxse retiroient par impatience
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Uiïioìre du Royaume de Tunquin. 17 5
proposer au contraire : Ec ainsi il y auoit moins de
perte de temps, & moins de danger de troubler par
cescontentionspuntilleuíès, 011 friuolcs, les Auditeurs
bien intentionnez.
La m&thode quenous
gardions aenseigner
le Catéchisme^.
CHAP I T R E XVI.
^^^^^gNcore que plusieurs de ceux qui ont an*
•MSgljpjfjlffinonce la doctrine de
l'Euangileaux au-
rç^itrwJlìfr tres Royaumes des Infidèles, avent esté
'W^}Ëz!édr*(^ac^il^s
qu'il faloitpremièrementdétrui-í^Sl rG les erreurs du paganisme, & désabuser
les esprits-saisis defaufles opinions, auancque d'esta-
blir, & d'enseigner les poincts, de les principes de la
Religion Chresticnne; íuiuant Tordre que Dieu don-
na à vn Prophète, luy diíantj- le t'ay mis pour détrui-
re,
& arracherj pour
édifier &planter
r Ecpour
1s
tres-auguste mystère de la saincte Trinité, de ne l'ex-
poser aux Catcehufhcnes qu'au temps qu'ils se trou-
uéroient disposezà receuoir le Baptesme ; pour n'em-
brouiller d'abord-Ieur esprit des doutes qui Jeur pour-roienc nâistre fur cetres-haut, & ineffable mystère;-
Testimay neantmoins par l'experience que renpris,,deuoir tenir entre deux vne méthode d'instruction
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i y 6 Histoiredu R oyauwe de
THÌMJMV.noiísablcs parla feule lumière de la Nature; comme
de la Création du monde , de la fin pour laquelle Ic
fouucrain principe de l'estre creé, a fait coordonne
Ja créature raisonnable , & des obligationsqu'elle
a
de lc reconnoistre , & de le feruir : tant pour ietter
dans leur esprit quelque fondement affairé, surlequel
le reste de leur créance se puisse aucunement appuyer;comme pour ne les rebutter point d'abord d'oiiir dé-
crier òc rendre ridicules leurs deuotions, quoy que
fausses,& leurs obseruations
superstitieuses,ce
quiest
souuent arriué. Il m'a donc mieux rciiííi, aucanc queic l'ay pu remarquer, de leur imprimer quelques sen-
timens de pieté» & d'amour naturel entiers le Créateur,
& le premier principe de leur estre. Puis par le récit
de Thistoire du déluge gênerai , & de la confusion
desLangues, leur donner quelque appréhension du
Dieu qu'ils doutent craindre de adorer ; & de là des-
cendre à la réfutation de Pldolatrie , taquelle mesme
le Diable n'a pas introduittedans le monde qu'âpres le
déluge. Enquoy ic fuis bien d'accord auec les au-
tres, qu'il ne faut point exposer aux Payens que Ton
veut conuertir, les mystères de la Saincte Trinité, derincarnation, de de la Passion du Fils de Dieu,& ietter
la sainte semence de ces grandes veritez dans leurs
coeurs, deuant que d'en auoir arraché les erreurs, de
la superstition de l'Idolatric.
Toutefois il ne me semble pas qu'il faille attendre
le temps proche du Baptefme, pour proposer aux Ca-téchumènes la créance de la Trinité des diurnes Per-
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Hiftotre du Tipyaumede
Tnìiquw. 177
nation du Fils de Dieu , cjui est la seconde Personne;
puis aprés à ce qu'il a soufferc pour lainier le monde
perdu par le pèche, à sa Résurrection, & aux autres
mystères de nostre Religion ; qui est la suitte , & laméthode qui a esté obseruée par les Apostres au Sym-bole de la Foy qu'ils nous ont laisse. Erpour moy du-
rant tant d'années que i'ay employées à Tinstruction
des Paycns > ie n'en ay iamais trouué aucun qui sc soie
rebutté de nostre Foy, sur la proposition du secret in-
comprenabledu mystère de la Trinité: voire i'ay tou-
jours reconnu qu'ils ont bien plus de peine à croire ce-
luy deTlncarnation : Et la raison en est, parce qu'ilsne treuuent pas étrange que Dieu, dont ils connoistent
par vn raisonnement naturel, la nature inconceuable
ôc éleuée au dessus de nos connoissances, soit austî
moins explicable par nos discours en ses proprietez,ôc^iux personnes que nous proposons à leur créance.
Mais la grande peine que nous auons, est à leur per-suader que celuy qui est vn pur esprit,qui est éternel,
& immortel, & qui règne dans le Ciel couronné de
gloire, sc soit reuestu de chair, ayt pris naissance dans
le temps, ayt esté sujet à la mort, & exposé à toutesfortes d'opprobres , & de misères. C'est pourquoy
quand il est question de proposer aux Catéchumènes
les mystères de la Paillon* il le faut faire auec addresse,
òc vn peu autrement que Ton ne fait pas à nosChre-
stiens, en ôbscruant ces trois choses. La première de
releuer beaucoup les prodiges quiarriuerëtenla morede IESVS CHRIST comme toute la nature
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178 Histoiredt* Royaume deTunquin.
coupable cPvn si exécrable sacrilège \ comme les tom-
beaux s'ouurircnt, les rochers se fendirent, la terre
trembla , &-toutes les créatures témoignèrent la dou-
leur
quelles
auoient de la mort de leur Créateur. D'où
il faut conelurre, que s'il est mort, ce n'a esté que de
fa volonté, &par la permission du pouuoir qu'il cn a
donné à so meurtriers, pour opérer le rachapt, & le
salut du genre humain. En second lieu, aprés auoir
expliqué le grand amour, & les admirables vertus qu'ila
témoignéesen
pâtissant >&
mourant j il est à proposde leur exposer pour lapremierc fois Timagc du Cru-
cifix pour estre adorée y aucc cierges allumez , & au-
tres semblables cérémonies de deuotion. Tiercement
il ne leur faut iamais expliquer la Passion, & la mort
du Sauueur* que l'on n'adjousteauflì-tost le récit defà.
glorieuse Résurrection,, comme il ressuscita dç sa pro-pre vertu le troisième iour, 6c se leua triomphant du
tombeau, oùonlauoit mis ; afin que delà il apparoif-se mieux ; que s'il s'est pu donner la vie en surmontant
la mort, il estoit Seigneur de la vie, & de la mort, &
comme tel il se pouuoit empescher de mourir, & se
déliurcr des mains des Juifs, s'ilTcust ainsi voulu. Etce discours leur doit estre íbuuent réitère',. & impri-mé dans lame , afin qu'ils conçoiuent plus d'amour,& de respect enuers le Sauueur ;
L'éxperience nous
ayant fait connoistre , que plus ils font affectionnez,& deuots à la Passion du Sauueur, ils font auíïì cltanrs
faits Chrestiens, plus fermes, cVplus constans àlaprat-tique de la vertu-
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Histoire du Royaume de Tun qui n. 17 9
Quelques occasions confirment grandementles
nouueaux Chrestiens en la Foy.
CHAPITRE XVII.
^^2^^|AR'MY ceux qui se rendoient fort assi-
W& ìmjÊfrdus * ^instruction des Catéchismes que
ira S^ÎJI nous faisions tous les iours en nostre
ÌÊÁWÊI^ Eg'*'c> *' y cut vn cer*ain Saï, à qui la^^^^
Mère du Roy, deuant qu'elleeust em-
brassé nostre Religion, auoit donne la charge de l'vn
des principaux Temples des Idoles, voisin du Palais
Royal y qu'elle auoit fait bastir. Cét homme diutànc
cinq iours continus qu'il fréquenta nos assemblée*,
prestanc vne singulière attention à la doctrine Chre-
stienne qui estoic expliquée, auoit donné à tous ceux
quil'auoient considéré, vne grande espérance de fa
conuersion : Quand le cinquième iour sa femme en-
tra dans nostre Eglise, effarée, & transportée de fu-
reur cornme vne Proserpinc, & s addressant à son ma-
ry qu'elle auoit cherché dans la trouppe:Et comment,
luy dit elle, es tu deuenu si fol, & si abandonné de
sens, d'embraíTer vne Loy qui t'obligcrà de quitter tes
Dieux, & ton Temple? he ! inconsidéré que tues,
quand tu auras quitté le feruice de tonTemple qui te
donne dequoy viure, où prendras tudequoy entrete-nir ta if f 8 tesenfans J?&d où tircras tu
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18o Histoire da Royaume de T'uncjmn.osast luy répliquer vn seul mot, ou résister à l'instancc
qu'elle luy failòit de sortir de TEglise, & de se retirer
à son logis : Ce qu'il fit laschemenc auec lc regret de
ceux qui auoient
beaucoup espéré
de saconucrsion.
Cependant lnifidele lafeheté de ce Saï ne seruit pasde peu à confirmer les nouueaux Chrestiens cn leur
Foy par vne occasion qu'il en donna > qui fut l'effcc
(comme il n'en faut point douter ) d'vne spéciale pro-uidenec de Dieu. Car cet homme qui auoit encore
Tesprit
saisi despoincts
de la doctrine Chresticnne
qu'il auoit ouïs, estant entré le matin d'vn iour de
Dimanche dans nostre Eglise, à l'heure que les Chre-
stiens se preparoient pour entendre la Messe, il leur
monstra vn Liure écrit en lettres Chinoises, qui estoic
marqué en la première page du sainct Nom de I E S V S,
peinten
groscaractères
;Ce
queie voulus
voir,& re-
connus aqflì-tost,que ç'estoitvn Liure apporté de la
Chine, & composé par quelqu'vn de nos Pères j mais-
i'estois ébahy comment il pouuoit estre* tombé entre
les mains de çe Saj. Sur quoy il, me satisfit, en me ra-.
contaiit3comme son Père autrefois ayant accompagne
l'Arnbafl^deurqui est enijoyé de îrois ans cn trois ans,pour prester Thommage, & payer le tribut ordinaire
au Roy de la Chine , auoitrapporté ce Liure de la
Cour de Requin 5 du<]ueU! faisoit si grand estât, quemqurant il le Júy auoit laissé en héritage » & cpmme;
vi^rerieùx^ thiresor qu'il preferoit au reste de ses biensj-
luy,aajouftant^qu'U l'auoitreceu estant à Pequin eneprr^pagnie dêí l^Âmbaflad Gjur des Docteurs du grand
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Histoire du R oyaume de "Ttwquìn. 181
contenu dans ce Liure, passeroit sainctement, & heu-
reusement de cc monde dans Ic Ciel. Que depuis la
mort de son Pcre , qui l'auoit laisse ieunc orphelin,
aagé feulement de dix ans, il auoit chèrement conlcr-ué ce Liure dans vnc cassette l'espace de trente ans; &
Payant quelquefois ouuert, & leu cc qu'il contenoit, il
n'y auoit iamais rien entendu, iusques à cc dernier
temps, qu'aprés auoir ouy nos Sermons, il auoit com-
mence d'y comprendre quelque chose. Ie l'intciw-
geay s'il entendoit la signification de ces grandes let-tres qui estoient figurées au commencement du Liure;
& il me rçspondit ingenuè'ment, que nón. En suitte
de quoy ic luy monstray les mesmes lettres dans vn
autre de nos Liures, qui exprimoient le sainct Nom
de IESVS : Ce qui donna vne grande joye à tous les
nouueaux Chrestiens, voire les confirma grandementen la créance des veritez qui leur auoienc esté en-
seignées ; quand ils eurent reconnu , comme ie leur
fis voir, que Ie contenu du Liure que le Saj auoit ap-
porté , n'cítoit autre que leur Catéchisme, sans diffé-
rence ny en Tordre des choses, ny en la méthode de
Pinstrucìion. Nos Chrestiens pressèrent fore ce
Saj de leur laisser son Liure, pour le transcrire, mais
il leur refusa , & le voulut emporter. Il ne laissa
pas de confesser naïfuement deuant tous, fans en estre
pressé de personne > que la foyChrestienne qui estok
comprise dans son Liure, & que nous enseignions en
conformité, estoit le vray, & asseurc chemin du salut;& s'il n'en faifoit alors l
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i8i Histoiredu Royaume de
Tutiquin.d'entretenir sa familla, que du seruicc qu'il rendoità
son Temple. Plaise à Dieu qu'il puisse vn iour se
mieux reconnoiítre, & vaincre cet obstacle qui le re-
tient dans Tinfidelité.
Nos Néophytes se sont encore grandement affer-
mis en la créance, & en Pcstime de la Religion Chré-
tienne dont ils font profession, voyants beaucoup de
prodiges pleinsde merucillcs, que Dieu operoitenec
mesme temps par la vertu de la saincte Croix, & parPeau bénite
-, principalementlors
quenous les
appli-quions aux malades, mesme moribonds, & à ceux quiestoient possédez des malins esprits. Anfli quand nous
estions appeliez pour rendre ces assistances à ceux quilesdemandoient (ccquiarriuoit fi souuent qu'à peine
y pouuions nous suffire ) nous estions accompagnez
d'vnsi
grandnombre de
Paycns,méfiez
parmyles
Chrcstiens, & les Catéchumènes, qu'ils tenoient tou-
tes les rues par où nous allions j leur curiosité les por-tant à venir remarquer la cérémonie auec laquelle nous
imposions les mains aux malades, où nous leurs appli-
quions ; & aux possédez, Peau bénite, & la Croix, d'où
ils voyoient souuent arriuernon sans estonnement, qui les tenoit tous rauis,que les mala-
des estoient soudainemene guéris, &
les possédez deliurez du démon
quilestouimentoit.
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Histoire du R ojaume deTunquin.
18 j
Les nouueaux Chrefiiens guérissent miraculeu-
sement les malades 3 auecl Eau-beniste^>>
(f la sainíle Croix.
CHAPITRE XVIII.
tíÛ^^^^PN
peutiustement
appliquerà la noir-
WfltógSi^uellc Eglise de Tunquin, ce que Sainct
miIlltl/JlI Grégoire ^e gran(l disoit de TEglife
S^^^^gChrestiennc naissante \ Que tout ainsi
&^&^^que Ton arrose les arbrisseaux qui font
recentement plantez> iusquesà ce qu'il* ayentpris
racine &confidence dans la terre
;Auíïì il falloic
quel'Eglisc Chrestiennc fust au'commenccment nourrie
parles miracles ,iusques à ce qu'elle eust pris quelque
accroissement, & des forces surfilantes pour se main-
tenir. Et ie veux dire qu'il saloic aussi que pour sorti-
fier au commencement les nouueaux Chresticns de
l'Eglise deTunquin , Dieu par quelques opérationsmiraculeuses donnast approbation à la créance dont
ils saisoient profession.. Ce qu'il fît principalement
par !e moyen de l'eau-benite > de laquelle se seruant
íbit par aspersion > sok par infusion de quelque gout^te dans la bouche des malades, ils ont opéré grande
quantité de guérisons. Dont ils ont eu depuis cetteeau en telle veneration que non seulement ils la tien-
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184 Histoire du R oyaunte de Tunquìn.
précieux , pour s'en scruir au besoin pour eux,& pourles aunes.
Vn certain soldat nomme Simon en son baptes-
me, ayantà faire
voyageason
païs distant plusieurslieues de la Ville Royale, nous demanda vn petic vase
pleind'eau bénite
pour y porter. Où il ne fut pas
plustôt arriuéjqu'y ayant trouué beaucoup de ses com-
patriotes affligez de maladie, il les guérit tous^cn leur
faisant prendre par la bouche vn peu d'eau bcríite. Et
Ja presse estoit si grande de ceux qui le faisoicm ap-
pcllerdetouscostez , qu'encore qu'il n'en distribuait
a chacun qu'vnc gouttelette, son vase neantmoins en
peu de temps fut presque tout épuisé : de sorte que
s'apperceuant qu'il n'en restoit que fort peu au fonds,
& ne voulant pas frustrer ceux qui l'appelloient fans
cesse, de la guérison qu ils auoient espérée, il prit vnconseil que Dieu sans croûte luy inspira , qui fut de
s'en aller à la fontaine d'vns montagne voisine , où
ayant versé dans vn plus grand vase ce qui luy restoit
de son eau bénite, il le remplit âpres de l'eaU de la son-»
taine , fur laquelle il prononça par vne innocente
simplicité toutes les prières Catholiques qu'il auoit
apprises, y iettantmesme quelques grains de sel, com-
roc il nous l'auoit veu prattiquer. Et ce fut mcrueille
qu'ayant depuis donné de ectte eau à vne grande
quantité de malades, il les guérit tous, Dieu le vou-
lant ainsi , comme il faifoit auparauant auec la
première.Vn encore Gendre du
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Histoire duRoyaumede Ttmqmxì.
1S j
d*vue maladie contagieuse qui auoit rauagé touc ce
lieu , & emporté vnc partie des habitans, ce qui auoit
déja diminue notablement íbn rcuenu ; nous vint de-
mander instamment l'aífìstancc de nos remèdes, &particulièrement de nostre eau benicc pourarrcsterlccours de cette maladie populaire qui desoioit tout.
Et pour céc effet il auoit commande à deux de ses va-
lets d apporter deux grands vases, pour les rapporter
pleins de l'eau que nous auions bénite. Nous luy ac-
cordâmes volontiers ce qu'il demandoic, iugcáns quec'estoit vnc oeuure de Dieu , & choisimes íix de nos
Chrcstiens les plus zelez, pour aller rendre à cette
Bourgade affligée cét office de charité, lis y allèrent
pleins décourage , chacun d'eux portant fa Croix, ôc
íon Chapelet : Ec soudain aprés leur arriuée dressè-
rent dans la première maison où ils furent retirez, vn
petit autel, auec vne image de deuotion, deuan^J^- ,
quelle ils firent vnc courte, maisferuente prière i'pilis;,ils firent charpentes trois grandes Croix, qu'ils portè-rent , ^plantèrent aux d'eux extremitez, &au milieu
du Bourg, en signe de victoire. Ce qu'ayant fait jlsse
partagèrent, & parcoururent deux a deux toutes lesmaisons infectes, en chacune desquelles ilsattachoient
vne Croix au lieu le plus eminent, auec dessein d'en
chasser les dcmònsrqui cn agoienc pris possession, quifurent ouïs en qifclques endroits, se plaindre en grom-melant de la violence qui leur estoit faitte. En som-
me dans huict iours, par la vertu de la saincte Croix,& dç l'eau bénite faisoient
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186 Histoire da Royaume de T^unqmn.
rent cn l'cxtreme agonie prcst à rendre Tame, auquel
ils donnèrent lc Baptesme,apres vne sommaire instru-
ction des mystères de laFoy, & l'astc de Contrition
auec lequel il s'y disposa. On remarqua que tous ceux
qui guérirent de cc mal contagieux, apres auoir prisvn peu d'eau bénite > icttoient par la bouche vne eau
sale & puante , qui estoit vn indice du charme dia-
bolique qu'ils auoient receu ,. & la marque de leur
guérison.Ces bons Chrestiens estans reuonus de ce lieu pu-
blioicnt les victoires qu'ils y auoient remportées fur
Satan, auec démonstration de grande joyc ; qui fut
aucunement détrempée par L'accident qui arriua à ce-
luy que nous auions écably comme le supérieur, & le
chesdes autres : Car il mourut peu de temps apres son
retour subitement, & fans remède. De laquelle
mort si soudaine,comme nous témoignions estre fat-
chez, & aucunement ébahys ;.Nc vous estonnez pas,
( nous dit vn de fc3 compagnons ) de la mort de cét
homme : Elle est. arriuée par vn iuste iugement de
Dieu, car ayant esté instruit de rendre gratuitementà tous les offices de pieté'& de charité .qui nous auoient
esté commandez, il n'en a pas ainsi-vie*;,ayant reccu
vne belle robbe que luy a présenté cn recompense de
ses peines le Seigneur du lieu oùnousauons esté* Cc
nue cc Chrestien ayant raconté en présence des au-
tres, ils furent tous (àisis d'vne grande frayeun Et il
noussouuint alors de la lèpre dont Grczifut frappa
pour vne semblable auaricc, ayanc esté puny de lamefmc l di d N it
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Histoire du Royaume deTunquìn. i87
ladie , &dela mort de laquelle les aucres auoient esté
deliurez > pour auoir pris récompense de la santé qu'illeur auoit donnée. Cc qui rendit depuis les Chrc-
stienssi reseruezen ectee matière,qu'ils
faisoienr mes-
rac scrupule de boire, &c dq manger chez les malades
qu'ils alloicnt guérir.
Quelques nouueaux Çhreftiens s'offrent Pour
nous seruir toute leur vic^j.
CHAPITRE XIX.
jhjjM^^qíffi Ommecestla eoustume au Royaume
^^M^de
Tunquin, que certains meus d'vncS&^^^MS ^au^c deuotion se dédient pour toute
^S^^^Êkleur vie au seruicc des Idoles , ou des
ÏÏSz&fàiïMf Démons qui les* tiennent comme csela-
uesde leur puissances: Vn bon soldat, déja Chrcstien,
nomme Antoincrobuste de corps,& qui estoit aagc,dc
plus de trente ans touche dVn sentiment plus religieux,& plus sainct, demanda congé à son Capitaine quoy
que payen, de quitter le seruicc qu'il rendoit dans les
armées au Roy de Tunquin, pour scruir le Roy du
CÌC^&IESVS-CHRIST cn son Eglise. Ccqu'ayancobtenu il ne voulut point donner ny vendre ses armes
à vn autre qui s'en pouuoit mal scruir 3 mais lesicttadans vn lac profond afin que pcríbnnc n'en
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18 8 Histoire du R oyaume de Tuncjuin.strc maiíbn,nous demandant auec grande humilité &
dcuotion d'cstrc rcceu chez nous pour feruiteur;eftanc
prest (comme ildisoit) de nousscruir,& obeïr cn tout
ce que nous luy voudrions commander, lans attendre
de nous aucune récompenserais seulement de Dieu,
qu'il croyoit seruir en nos personnes. Nous eusmes
fort agréable Poffrc de fa bonne volonté, & le receû-
mes en nostre maison , où il nòus rendit de grands scr-
uices, principalement à porter fur les espaulcs, depuisla riuiere qui estoir fort éloignée de nostre habitation?
toute l'eau qui nous estoit nécessaire , tant pour le
meínagc , que pour faire de l'eau beniste, à quoy il
falloit tous les iours employer vne grande quancité
d'eau, pour satisfaire à la dcuotion de tous ceux quien demandoient. Et c'estoitauífi vn motif qui pit
quoitmerueilleuscment la
diligence
du bon Antoine,
quand il se figuroit que l'eau qu'il portoit deuoit ser-
uir à chasser lés Diables, à donner la lanté aux mala-
des, & à estendrele nom , & la gloire de IESVS-
CHRIST. Il a perseuerédurant vingt-ans, iusquesà maintenant dans les leruices d'humilité , qu'il nous
a, rendus d'vne
tres-grande
affection & deuotion , aux
temps mesme les plus difficiles, comme il fera dit cn
son lieu.
Et Dieu ne nous pourucut pas feulement par la
bonté de seruicc domestique pour nos necellatez,
mais encore d'ayde pourla conuersion & l'instruction
dupeuple
, àquoy
ic nepotiuois point
suffire touc
seul, estant obligé de prescher, ou Catéchiser, qua-
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Histoire du Royaume deTunquìn. 1^9
François > qui s'y employé encore aujoúrd'huy fort
vtilenient, &auec vn grand zele; la conueríion du-
quel arriua en cette façon. Ie faiíbisvn iour vne inne-
ctiuc enpresecc
des nouucauxChrestiens,&
desPayenscontre l'impieté du Xaca, ou du Thicca, de qui nous
auons parlé ailleurs, qui a le premier introduit parmy
lesTunquinois le culte superstitieux , & sacrilège des
Idoles. Et à ce discours se trouua présent nostre Fran-
çois qui faiíoit alors Poffice de «$"4/ , par lequel ayanc
esté eorruaincu de l'abus criminel de l'Idolatric qu'ilauoit solennellement exercée, à la fin du Sermon il se
leua sur pied, &s,addreflant à moy, parla deuanttous
en cette forte, l'ay passé déja dix-sept ans de mon
âge féruant auec fidélité , &.aífiduité au Temple des
Idolcs,surlopinionquei'auoisque par mesleruices ic
pouuois mériter au prés des Dieux que i'adorois, qu'ilsreroient quelque bon traittement en l'autre vie à lame
de nion Père defunct,qui me laissa estant encore en-
fant .• Mais comme i'apprens de vostre discours, i ay
perdu mon temp*à seruir ces fantosmes, & me fuis
bien trompé en l'opinion que i'auoisprise d'eux. Qu^e
dois-je faire donc pour reparer ma faute , & corrigerl'abus où say esté? Ie luy respondis, que ie luy con-
seillois d'auoir bon courage ;.& que le grand Seigneurde tout, qui mérite seul tous nos feruices auoit rant
de bonté, qu'ils ne rejettoit personne de ceux qui sc
conuertiísoient à luy de tout leur coeur : Qu'il luy fa-
ioit faire comme sont les voyageurs qui ont perdu vne
partie de leur iournée en des routes é é ; car auflt-
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190 Histoire du Rafaume delTuncmin.autant plus de diligence, qu'ils auoient plus perdu de
temps à le retrouuer. Que luy de mefmç, a^ant per-du tant de belles années àscruiren vain, & criminel-
lement tant de fausses diuinitez,
ildeuoit fansdcîayrenoncer au feruice qu'il leur auoicrendu, & sc ran-
,gerà la profession de la vérité qu'il auoit commence
de connoi$rc, où iltrouueroit le pardon de ses fau-
tes, & la récompense légitime de fes mérites. Il écou-
ta de bon coeur l'aduisque ieluy donnay., & l'execu-
ta aussitost, ayant quitté
leTemple qu'il íèruoit ,&
les grands emolumens qu'il en tiroitpour obexr à la
vocation, .& à la grâce du SainctËíprit, de laquelleil fit.part à vn grand nombre d'Idolâtres qui auoient
grande créance en luy, lesquels il amenai laconnoif-
íance de la vérité; &luy (ayant esté baptisé au iour de
k feste de fainct François Xauier ) receut en sonBaptesuie le nom de François. Ec fa dcuotion ne s'ar-
resta pas là, car quelques iours âpres il nous vint re-
trouuer , nous demandant instamment qu'il luy fust
permis de demeurer auec nous. Ce que nous luy ac-
cordâmes volontiers, tant pourauoir en luy vn té-
moin considérable de nostre vie priuée, comme pourle rendie plus fçauant des poincts du Catéchisme, quenous luy dictions vne heure chaque iour, qu'il apprit
par coeur durant quelques mois, s'estant par fa dili-
gence renducapable de Tenfeigner aux autres, comme
il a fait depuis, auec grand proífit.Ce fut alors qu'il
nous confessa ^ qu'vne des raisons pour lesquelles ilauoit recherché de viurcauec nous i dé-
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Histoire du R oyaume deTunquiìi. 191
plus ctroitte, que celle que nous conseillions aux au-
tres, il auoitesté fore conuaincu , & confirmé en fa
créance. Il est entré depuis en nostre Compagnie,
quinzeaíis
aprèsfa conuersion, fans iamais
cesser,.( mefme du temps de son Nouitiat pour la ncccstìtc
qgenousauions d'ouuriers ) de faire l'office de Caté-
chiste, qu'il exerce dignement, & auec vnfruict inesti-
mable des peuples*
Le Roy deTunquin commence de prendra
quelque auerfìon de:nom\
G EAPI'TRE XX.
S&fijjí^ifêâtì^ Peine pouuioiîs-npus souhgittçr de plus
fí^M^^M grands , & plus heureux fuccez cn la
^^P^^^nouuelleChrestienté deTunquinjestant
^^^^ vray que depuis la feste de Noël, iusquesW? J> ^*
à celle ck Pafques, il s'estoit conuerty
plus de cinq cents Payens, entre lesquels il y cn auoic
quelques-vns de-la premierc Noblesse ,& quantité
d'aucres.qui ayant tenu plusieurs femmes deuant leur
Baptefrne, selon l'vsage du païs, lesauoient courageu*fement congedicçs,n'en retcnansqu'vnç légitime : quiauoit estévne action de victoire si agréable à Dieu,,
qu'en recompense il auoie fait la grâce à vn nombre
d'eux de chasser par leurs priercslcs démons du corps-des
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i <)% Histoire du Royaume deTíwquin.
merdansTesprit du Roy quelque auersion de nous, &
de nos ministères. A cejà il employa premièrementces mesmes Concubines que les Chrestïcns conuertis
auoienteongedices, lesquelles dedaignans dé se don-ner à des hommes de moindre condition que les pre-miers , excitoienc de grands vacarmes par la Ville j de
force que lc bruit, &les plaintes en vinrent aux oreil-
les du Roy, qui en entrecenoit luymesme beaucoup& ne les voulant pas quitter , soffeníbit qu'il
y eust de ses sujets , meilleurs , & plus conscien-tieux que luy. Donc piqué contre nous, qui obli-
gionsles nouueaux Chrestiens à faire ce diuorccjilnous
enuoya vn message fascheux, & bien aigre, qui nc sen-
toit pas de la bien-vucillanceqiùl nous auoit iusquesalors témoignée. Le message estoic conceu en ces ter-
mes. Jguelle e[i cette Loy ( Pères ) que vous publie^ en mon
Royaume ì Vous ordonne^ à mes sujets> quils ne doiuent
auoir quvne femme, &* ie yeux qu'ils en ayent plufieursf
Afin quils ayent aujfiplus dUenfans qui me [oientfidèles. Dé-
porte^vous donc déformais de publier cette Loy : que fi 'vous
rìobeïjfe^foint, il me fera aisede wousfairecoupser la tefiey
ÙM de vous empefeber d*attenter déformais à continuer de
faire ce que ie <vous defins. Ayant appris cc message quel'on nous disoit estre enuoyc de la part du Roy, nous
entrasmes en quelque douce s'il venoit deluy, quincnous auoit iamais parlé de cet air, ny tenu semblables
discours j ou s'il n estoit point del'inuention deceluy
qui le portoit, que nous íçauions estre engagé da ns les
d' b d C bi N
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Histoire du Royaume de Tunquin, 19jnôstre maison, & ayant rencontré vn bon vieillard
qui ne dormoit point, il luy dit, pour l'empescher de
crier, qu'il auoit ordre du Roy de me venir tuer dans
le lict ; ce qui ferma la bouche au vieillard, qui le lais-la entrer dans ma chambre, d'où il enleua tout ce qui
luy pleut, encore qu'il ne m'offensa point en la per-sonne. NOUS demeurasmes donc en ce doute lans
nous pouuoir bien résoudre, & n'en osaímcs point
pourtant parler au Roy, mais continuâmes à nostre or-
dinaire de combattre, & de condamner la pluralitédes femmes, fans craindre la menace que l'on nous
auoit portée de la mort, que nous auions plûtoílcn
deíir, & qui eust esté la plus glorieuse recompense de
nos petits trauaux, que nostre bon-heur nous eust pu
préparer en ces terres.
Le Diable nous suscita de plus d'autres ennemis
auprès du Roy \ ce furent lesEunuques,quiont en gar-
de les Concubines. Car craignans que le Roy qu'ilsauoient reconnu par le passé nous estre fort affection-
né > se fist en fin Chrestien, & que selon la professiondu Christianisme il congediast ses Concubines, parle
moyen desquelles ils obtiennenttout ce qu'ils veu lent;ils persuadèrent
au Roy que i'estois vn sorcier qui en-
sorcelois les gens de mes paroles, leur faisant faire ce
que ie voulois, & les tuois aussi quand ie voulois de
mon souffle. Ce qu'ils faisoient afin que le Roy ne
me voulut plus ouïr parler, & ne m'appcllaít plus au-
près de fa personne* que ie pouuois ( comme ils di-
lbient) faire mourir de mon souffle
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19 4 Hiíloire du Royaume de Tunquin.
plus à fa conuersation, & à sa table mesmc, comme iï
auoitauparauant accoustumé, me faisant seoir auprèsde luy, & me semant de sa main : Que si i auois esté
depuisreccu, mesme
rarement, pour parlerà
luy,c'estoit de loin ; de sorte que, comme il estoit vn peusourd , il faloit qu'vn Eunuqueluy rapportast mes pa-roles qu'il deguiíòit à fa fantaisie : Et ie ne íçauois pointalors d'où prouenoit ce changement.
Et ce bruit que i'estois sorcier, & que ie tuois les
gensde mon souffle s'ils
m'approchoient,fut si fort
semé par toute la Cour ;. qu'vn iour vn des Capitaines'du Roy estant venu à nostre Eglise à l'heurc que ie
preschois, & se tenant à laporte, comme ie le voulus
inuiter ciuilement à s'approcher de moy, pour mieux
ouïr ce queie disois, il sortit, ôese retira : Et me dit-
onâpres, que c'estoit de crainte qu« sapprochant de
moy, comme ie l'y auois appelle , ie nc le fifle mourir,
de mon souffle. Enquoy i'admiray, 8c la simplicitédes hommes, & la malice artificieuse du Diable, pourles détourner d'ouïr la parole de Dieu. Ce malin
mesme tascha de décrier par ce moyen, & rendre sus-
pect le Baptcsme que nous donnions : Car vn iour deDimanche, apres le difné, estant tout prest à donner
Jc Baptcsme à plus de quatre vingts personnes, estant
arriué à la cérémonie du sel beny que ietenois dans vn
plat, vn Payen suscité par le Diable entrant dans FE-
glife fc mit à crier à haute voix -, Prenezgardc >, miséra-
bles , frene^ garde au sortilège qui est dans ce fiat. Gequ'ayant dit il s'enfuit. Ce qui bli àmonstrer
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íîìstoìre du cRpyaume de Tunquin* 19 jne furent pas pour cela cmpeschez de receuoir deuo-
tement leBaptesmc.
Les moyens que nous prismes pour adoucir l*es-
pritdu Roy, Çf le détromper durant les
poursuittes
malicieuses de
nos ennemis.
CHAPITRE XXI.
S||§|ÊÉ|S|N ce mesme temps , auquel nous n'c-
|PI ^^^^fiions point receus, comme deuant, en
GMI Sj^laconfidence du Roy , il arriua vnc
^^J^^^eclypsedelunc> de laquelle nous íîsmes
v^SNS&fà courir la description figurée, & peintedans vnc charte, quelques ioursdeuant quelle pa~rust aucc vne sommaire explication de sa durée, de
son commencement, & de sa fin : Adjoustans que
quand bien on lafcheroit, comme Ton auoit accoustu-
mé, toute l'Artillerie du Royaume , on n'abbrege-
roit pas vne minute de fa durée -, & quand on ne se-roit rien pou»r secourir la lune* &pour chàíler ou
étonner le Dragon qui s'efforce alors de deuorer cét
astre, neantmoins il ne seroit eclypsé du corps de la
lune que ia quantité que nous auions marquée. Et
n'ayans point pour lors l'accez libre au Palais du Roy,
nous cuímes moyen de luy faire tomber entre lesmains la nous auions
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196 Histoire du Royaume de 'ïunquìn.tic chose de celles qui estoient accoustumées en la
nuict que l'cclypfe dcuoit paroistre. Et ayant bien
obserué que touc estoit arriuc en la façon que nous
l'auionsprédit,
il louagrandement
nostrescience,
& entreprit de nous défendre contre ceux qui faute
de nous connoistre, parloient mal de nous : Encore
qu'il nous eust encore enquelque appréhension , de
n'eustpas en nous la confiance qu'il auoitauparauant;
ayant son esprit combattu par deux autres sortes de
personnes qui auoient entrepris de nous perdre.Les premiers estoient les enchanteurs, qui >comme
le Roy estoit déja enclin à leurs folles, & diaboliques
superstitions , le trouuoient au (fi disposé à écouter
leurs calomnies. Ce qui les mit en mauuaife humeur
contre nous, fut qu'ils voyoient les nouueaux Chrc-
stiens opérer par tout de merueilleux effets en la guéri-son des malades, ce qui mettoit leurs sortilèges au ra-
bais, & diminuoit bien de leurs prattiques, & de
leurs profits. Et prenans garde d'ailleurs, qu'il estoit
mort quelque nombre, de malades que nous auions
baptisez ayant esté appeliez à Pextremité du mal, ils
appclloient nostre loy, vne loy de mort, & faifoiententendre au Ray que nous estions venus pour tuer ses
sujets, & ses meilleurs soldats, afin qu'ayant assoiblyses forces nous lc fissions enfin tomber entre les mains
de ses ennemis jqui estoit vne calomnie grossière, de
laquelle le Roy nous purgeoit asséspar la bonté de
son esprit, & parraison.Il facilement Porcille aux accusations
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Histoire du R oyaumede Tanquin. 19 7
leurs emolumcns affoiblys, firent tous leurs efforts
auprès du Roy, qui approuuoit fort le culte que Ton
rendoit aux Idoles, pour le nous rendre ennemy. Il
estok arriué en ce temps qu'vn bon Gentilhommes'estoit conuerty auec toute ía famille y lequel ayantfait bastir (lors qu'il estoit encore Payen ) vne maison
qtril destinoit pour feruir de Temple aux Idoles, fans
qu'il y eust pourtant encore dressé d'autel, ny poséd'Idole: Comme il eust pris le Baptefmc, il changea
de dessein, & délibéra de conuGrtir fa maison cnEglise, où Dieu ,&IESV S-CHRIST son Fils sussent
seruis, & adorez- Il la nous offrit donc pour en faire
la dédicace à la façon, & auec les cérémonies qui fonc
cn vfage parmy les ChréstienS' Nous ne voulûmes
toutefois rien entreprendre, ny l'acccpter qu'apres
Pauoir veuë, & l'estat auquel elle estoit \ de crainte
qu'elle ne fetrouuast de la condicion d'vn certain au-
tre Temple quiestoit hors de la Ville, & auoit esté
basty par quelques Chrestiens deuant leur conuer-
íìon, cru'ils nousauoient de mefme offert pour le
conuertiren Eglise \ Lequel ayant trouué poilu d'Ido-
latrie , & les Idoles encore furies autels, nous ne lcvoulûmes point reccuoir, mais le laisser périr parabandon, de crainte qu'en brisant les Idoles contre la
volonté de ceux qui les adorent > nous attirassions fur
eux leur haine , & leur persécution: qui a esté la rai-
son de la defence que les Canons en ont tres-sage-
ment faite. Mais pour cette maison âpres l'auoir vi-sitée de reconnu estoit bien située sansauoir
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198 Histoire du Royaume deTurjquinl
sur lautelsonIm3ge,portantson FilsnostreSauucur,
comme il suc adore des Mages ; fur lequel nouscele-
braímes encore lesainct: Sacrifice de la Messe , à la fin
de laquelle le fit vn Sermon propre de la cérémoniede cette dédicace, deuant vne grande audience de
peuple , composée tanc de nouueaux Chreltiens
que de Paycns, qui en témoignèrent grande satis-
faction.
Mais le Diable n'en cstoitpascontent,qui bruflanc
de rage, & d'enuic suscita les Prestrcs ses Ministres
pour nous aller calomnier deuant le Roy , comme iU
firent, quje nous auions brisé les Idoles dvn de leurs
Tcmplcsj qucc^estoitauRoyày pouruoir, &à iuger,si la loy que nouspreschions, qui deltruisoit le culte
des Idoles , & Tanciennc Religion receuë dans lc
Royaume, y deuoitcítrc tolérée. Sur quoy le Roy,fans autre information par vn conseil précipité fit vn
"iEdit par lequel il defendoit sous griéues peines à cous
les sujets de son Royaume, d embrasser désormais la
loydesChrestiens qui brifoit les Idoles qui y auoient
esté de touc temps adorées. L'Edict fut affiché contre
Ja porte de nostre habitation en nostre présence, &
deuant la plus partdes nouueaux Chrestiens : Ce qui
nous mit en grande alarme, & nous obligea d'accou-
rir soudain au Palais du Roy,& luy demander audien-
ce , qu'il nous accorda ; en laquelle nous luy exposâ-iiics comme la haine de nos ennemis ne cessoit de
controuucr tous les iours des fausses & calomnieuses
i i
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Hifloìre du R oyanme de Tunquin. 199faucurs que nous auions receuës de fa bonté
quiaxioient attiré fur nostre innocence l'cnuie, & Jcs ca-
lomnies de nos accusateurs : Que nous le supplions
tres-humblement de ne nous condamner point fur lesfaux rapports de nos ennemis auant que de nous auoir
ouïs y Et pour cela qu'il Juy plcust , en attendant d'e-*
stre mieux informé-', reuoquerl'Editqui auoit estéac-
taché par son commandement à la porte de nostre
logis.
Ce fur vne merueille, comment nostre supplica-tion adoucit, &nous gaigna l'cíprit du Roy, qui nous
accorda furie champ nostre demande j nous redon-
nant vn ample pouuoir de prescher nostre loy, auec
la condition que nous ne briserions point les Idoles.
Nous luy rendismes nos tres-humbles remercimens
pourlagrace qu'il nousfaifoit, ôcPasseurâmes en fui-te que nous n auions iamaisenscigné les Chresticns de-
briser les Idoles, voire que nous leur auions fait vne
expresse défense de leur faire aucune injure, 6c recom-
mandé étroitement de viurc en paix auec tout le
monde. Cequi contenta tellement le Roy, qu'il'
nous fit fuiure auec des presens de diuerses viandes,
desquelles nous fismes part aux Chrestiens qui estoienc
demeurez dans l'Eglife,pour faire leurs prières à nostrô
Seigneur quand nous estions allé trouuer le Roy ; les-
quels nous voyans reuenus auec le gain de nostre
cause, de les bonnes grâces du- Roy recouucrtes (ce
qu'ils concluoient des presens dont il nous auoit ré-
d è
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ILOO Histoire du Royaumede
Tutiquin.
De la deuotion nuée laquelle les nouueaux Chré-
tiens celé broient lesfejles de l'annéc^.
CHAPITRE XXII.
ttûûO||4^AO vs auions déja célèbre la fèste de la
wBÎ^^lEr naissance de nostre Seigneur auec touce
liPrtShSÏ £*
^a ^0'cnn*c^ ^ònt nous nous estions pu
i^^^^l fá àduiíèr^ C'est à sçauoir par le Bapcefme&&&*&£&&
public de plusieurs Catéchumènes, quifurent régénérez cn lEsvs-CHRisivau iour qu'ilestoit nay pour nous au monde : De plus par les
Noè'Is, & cantiques de deuotion qui furent chantez
la nuict de fa Saincte naissance auec vne
joye
extraor-
dinaire des nouueaux Chresticns. Et parce que cette
nuictj on ne permit pas, par considération, aux fem-
mes rentrée de l'Eglise , elles furent si matineuses,
qu elles se trouuerent auoir remply toute l'Eglise à la
pointe du iour. Apres nous présentâmes à tous vne
nguredu
petitEnfant
lEsvsnouueau-nayà adorer,
6c à baiser, ce que tous firent auec des tendresses inex-
plicables de deuotion.
Il failoit en íuite commencer lanouuelle année : Et
comme c'est la coustume des Payens d'en prophanerles trois premiers iours par quelques superstitions,nous ordonnâmes aux Chrestiens de
plusfaincts exer-
cices à prattiquer ces trois iours j & à la place de la
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Histoire du R oyaume de Tunquìn* z o 1
Liurc , nous les exhortâmes d'y attacher la saincte
Croix, ce qu'ils firent. Tellement que Ton voyoic
Ercsque
en toutes les rues de la Ville ce signçvcnera-
le denostre salut,rclcué surlacouucrture des toicts>quidonnoit de la terreur aux Démons, &dcla ioyeaux Anges. Le Roy mesme ta\ apperceut, estant
porte par les principales rues fur Pcntréc de Tan, en la
pompe qui a esté décritte ailleurs ; & voyant ces Croix
hautement plantées, voilà, dit il ,1e signe des Chrc-
stiens. Pour les trois premiers iours, ils les paíTerenten cette forte, comme nous les auions instruits : Lc
premier en memoirç du bien-fait de la Création, ôc
conseruation, qu'ils consacrèrent à Dieu le Père : Lc
second en reconnoistance du bien-sait inestimable de
la Rédemption, qu'ils dédièrent au Fils de Dieu : Ec
le troisième en tres-humblc remerciment au S. Espritde la grâce de la vocation au Christianisme, Et il nyeut personne d'eux qui ne s'afïectionnast à cette
saincte prattique, & n'en reccustde la consolation.
Suiuitpeu de temps âpres la feste dédiée à la Puri-
fication de la Vierge ; en laquelle nous filmes solen-
nellement la bénédiction des chandelles, ayant don-né ordre quVn chacun des nouucaux Chrestiens en
portast à la main vne allumée dans PEglise , ce qu'ils ìîrent auec joye, & aucc des sentimens tendres de
cleuotionj&outre cela que tous enemportassét vneau,
tre dans leur maison, pour leur seruir cn cas de mort,
&leur en rcnouueller mesme lesouuenir > qui ne leur
t C l
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iot Histoire du Royaume deTunquìn]
condition , & que pour nc l'offenser il faille vser de
décour, & de circonlocution. Les Chrestiens neant-
moins, mesme ceux qui sont de qualité, ne sc rebut-
tenc nullement d ouïr ce nom
quifasche
les autres, &
d'apprendre les moyens descpréparera bien mourir,
à quoy ils nc doutent point que ces chandelles bénites
nc seruent, pour chasser en ce dernier, & dangereux
periode de leur vie, lc Prince des ténèbres, & l'ennc-
my de leur salue.
Nous nousapprochâmes
dusainct ieusnedu Cares-
mc,obseruéreligieusement en TEglise Chrestienne,
lequel il n'a pas esté mal aise d'introduire parmy les
Tunquinois conuertis. Car n'ignorans pas les ieusnes
rigoureux que certains Paycns prattiquent par vne
fausse deuotionà l'honneur de leurs Idoles, s'abste-
nans non seulement de la viande, & des oeufs ( íànsparler du laictage qui n'est pas en vfage en ces pais )
mais aussi de toute forte de poissons, & ce non feule-
ment pour vn ou deux mois, mais encore pour toute
leur vie, iusques à tomber dans cette folle supersti-tion de croire qu'ils font vn grand péché , de tuer
quelque beste, ou oiseau que ce soit, ne faisans pointd'e différence de crime entre le meurtre d'vn hom-
me , & d'vn poulet. Sçachans, dis-je ,4que les ieusnes
commandez par PGglise ne vont pas à cette rigueur,il ne se trouue personne de ceux que la mesme Egli-se n'a pas exemptez de ía loy, qui ne les garde fort re-
ligieusement tout le temps du Caresme. Voire leur
t fait entendre au commencement d TAd t
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Histoire du R oyatune de lunquinl i o 5
cuc fore peude nouucaux Chrcsticns qui n'entrepris-
sent par deuotion ce icusne.
NOUS fismes la bénédiction des Rameaux scion la
coustume àla fin du Carcsme : Et
parce qu'il n'ya
point d'Oliuicrsen tout le Royaume d'Annan, & cjuele
pa'ïsabonde en belles palmes, nous en víafmes en
cette cérémonie. Et le concours fut si grand non feu-
lement des Chresticns, mais eneoic desPaycns pour
nuojr de ces palmes bénites, que tout noltrc logis,
mesme hors de l'Eglife, n'estoit pa> capable de lescontenir, encore que la place en soit assés grande, de
forte que plusieursen furent exclus. Les Chrcsticns
gardèrent religieusement celles qu'ils emportèrentà
leurs maisons, & s'en seruirent contre les esprits ma-
lins , & à l a deliurance des possédez. Tous se con-
fessèrent cn ce sainct temps, auec grand sentiment,mais ne se communièrent point, faute d'hosties, touc
ce que nous en auions ayant esté consumé par le feu.
Il ne se peut dire auec combien de tendresse > & de
larmes, ils vinrent à 1 adoration du Crucifix au iour
du grand Vendredy, qui est vne deuotion de laquelle
ils font fort sensiblement touchez.Ne pouuanspas faire en la íàincte semaine l'office
des Ténèbres, pour le peu de personnes, que nous
estions, &n'y pouuans pasestre aydez par les nou-
ueaux Chrestiens, qui ne font pas intelligens de nos
liures. Pour n'en frustrer point leur dcuotions nous
leur partageâmes les mystères de la Paillon en quin-h E f i i é
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104 Histoire du Royaume de Tunquìn.
de ces chefs de la Passion, & l'on éccignoic aussi Pvne
des quinze chandeles qui estoient allumées selon la
coustume de l'Eglise Romaine. Duranc laquelle céré-
monieils
jeeterenctant de
larmes,auccdes
cris,& desgemissemens de compassion fur les souffrances, & la
mort du Sauucur, qu'ils estoient ouïs de tout le voi-
sinage : De façon qu'il salut les aduertir de se modé-
rer, pour ne donner point de íujet aux Payens de iu*
ger mal de leur deuotion, n'en estant pas capables..
Vheureux trefpas dequelques Qoreftiens.
CHAPITRE XXIII;
JMtí^Sé^Bíjg ANS POctaue de la festéde Pasque-,
NË? IIllaMliî í^c n0US au^ons celcbrée aucc gran-
vNr\ WM)m^c Ì°^e * ^ solennités Dieu appel-
WÊ- '^ÊÊkÈL'a * y tro,S ^'ircft^cns ^es p'us de-
*&ëlfé^S& uots ,, cueillant d'entr'eux , ce quiestoit de plus meur pour l'eternité.
Le premier fut vn certain qui nxstòit Chrestien
que depuis sept mois ,& auoit esté nommé en son
baptcsmeThadée ; homme de bien, & tres-religieuxobseruateur de tous lesdeuoirs d'vn bon Chrestien^.
foible de corps, mais vigoureux d'esprit, & qui em-
ployoit les iours, de les nuicts à la méditation de la
loy de Dieu; Estant tombé griéuement malade , 3c
f fi ' i il fi
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Histoire du Ttpyaume deTunquìn. 105
fayanstrouué-fort abbaissé, nous l'aducrtismes de se
munir desSacrcmenspourfairc heureusement ce der-
nier, & dangereux passage, & de commencer par la
confession. Sur
quoynous
ayantdemandé
,s'il
luyfaloic confesser les péchez qu'il auoit commis deuant
son baptesme j & nous luy ayans respondu, que non,ees péchez ayant esté entièrement effacez par cc pre-mier Sacrement,** quoy qu'il fust bonde rcnouucller
le repentir de tous íes péchez passez, qu'il ne deuoic
neanemoinsconfesser que ceux qu'il auoit commis
depuis le baptesme, qui sont la propre matière du Sa-
crement de pénitence , qui est appelle pour cela, la
seconde table apreslè naufrage. Ce que lc bon Tha-
dée ayant entendu, loué soit Dieu^dic il, ie ne sçaydonc que confesscrjma conscience ne me reprochant
point depuis mon baptesme d'auoir commis aucunpeché, m'estant toujours soigneusement étudié d'ac-
complir auec toute [exactitude qui m'acsté possible,
laloy,&lescommandemensdeDicu. Etcediíant,.
il auoit fur fa teste son liuret de prières, où estoic écrit
le Décalogue, le priay pour luy auprèsde son lict,.
selon la cousturne, & âpres quelque consolation queie luy donnay , m'estant vn. peu retiré pour le laisser
reposer, estant rcuenu peu de temps âpres, ie le trou-
uay auoir pris lc dernier repos en nostreSeigneur;ser-rantétroittement des bras fur fa poitrine son cher li-
ure de prières, où estoit écrit de diuin Décalogue.
Deux autres moururent presque en mesme tempSjillustres leur i mais leur ra-
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i o si Histoire du R oyaume delunqutrì.
deux nu iour que PEglise fait lire l'Euangile de la visi-
te de S. Pierre au tombeau de nostre Scigneur,ànostre
grand regret, & de tous les Chrcsticns, qui voyoienc
tombées en eux les deux principales colonnes de TE-
glisc naiíïantcde Tunquin.Lc premier estoit cc Capi-taine de la garde du Roy, de la conucrsion duquel il
a este parlé cy-dessus, qui auoit esté toujours pour fa
fidélité tres-cher au Roy régnant, & au feu Roy son
Pcrc. Cc vertueux Capitaine nc fut pas plûtost enrôl-
le en la milice de IES VS-CHRIST, qu'il déclara àses enfans,qui estoient en bon nombre, qu'il ne les
tiendroit iamais en cette qualité, s'ils ne reconnoif-
soient le grand Dieu créateur de tout, pour Père, &
IES VS-CHRIST son Fils ; de forte qu'il les attira
tous à la profession du Christianisme, auec sa femme,
& ses domestiques. Il témoignoit encore son zèle,
& sa deuotion en l'aílìduité qu'il rendoirà nostre Egli-se : CÎar soudain qu'il auoit fait au Palais cc qui estoit
de fa charge, & accompagné le Roy à l'audience pu-
blique , auec la garde de fa personne, il se rendoità
nostre Eglise, &apresauoirfait fa deuotion , il sere-
tiroità la porte, pour empescher que le bruit, & h
foule deceuxquiarriuoient netroublast les fermons,tellement qu'il íembloit estre le portier de nostre mai-
son : Et comme il estoit de crédit auprès du Roy, il
contenoit tout le monde en son deuoir, & les Payens
mefme, qui ne venoient souuent à nostre Eglise que
par curiosité. Dieu le prépara à fa mort par vn sujet
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Histoire du Royaume deTunquìn. ioy
íèruiteurs, desquels quelques vns moururent, & aux-
quels il rendic iour, & nuict toutes fortes de chari-
tables assistances ; se montrant aussi constant, &in-
fatigableàles scruir, qu'il futpatientà les
voir mou-rir. Tant depeines qu'il prie luy causèrent vne forte
maladie , durant laquelle nous l'assistâmcs fans 1c
quitter presque iamais, iusques à ce qu'il rendit tres-
dcuotemeot,&auec vne franche , & généreuse ré-
signation íbn esprit à Dieu. Nous Pcustíons souhait-
te plus long-tempsen vie, pour l'appuy, & les grandsauantages que nous tirions de son crédit. MaìsDieu
par íà seerctte prouidenceen voulut autrement dispo-ler. Nous eusmes âpres fa mort des occasions de re-
gretter fa perte, & beaucoup de crainte, auec raison,de voir le bastiment de cette pauure Eglise détaché,
depuis que fa grande colonne auoit defailly, Et ce-
pendant nos ennemis eurent bien la malice de nous
calomnier d'auoir tué par nos enchantemens vn hom-
me qui nous estoit si nécessaire, & le voulurent mê-
me persuader au Roy pour nous faire haïr de luy.La mort qui arriua au me sine iour de l'autre Pier-
re,acheua de nous accabler de dueil : Cesio.it ce Gen-til-homme duquel il a esté nagueres parlé, qui con-
uertit en Eglise la maison qu'il auoit en son infidélité
destinée pour les Idoles ; Il estoit tres-cher, & intime
aufreie du Roy, & estant allé pour quelques affaires
qui luy estoient importantes en la Prouince de Tbin
hoa>i\ y estoit tombé griéuement malade , &ncvou*
l t i f & f i
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LOS Hstoiredu Royaume de Tunqum.
damné par les Médecins à la more, il sc fit porter par
ses soldats à la Ville Royale, distante deplusieurs
journées, n'appréhendant point la longueur, & la.
fatigue du chemin, ny mesme la mort qui luy auoicelle dénoncée, pourueu qu'il peust arriucr -y& nous
voir estant en vie. Lë bon Dieu luy accorda cequ*il
souhaittoit si ardemment. 11 arriua à son logis épui-sé de vigueur, & auec tant soit peu de reste de vie,
n'ayant de forces que celles que luy donnoient son
courage > & & dcuotion. A la nouuclle de son arri-uéc nous accourûmes à luy, qui nc nous eut pas plû-
tostveus, qu'il commença comme vn autre Simeon,à
.chanter qu'il mouroit content -, laissant son ame en-
tre nos mains pour la remettre entre celles de son
Créateur. Il en voulut rendre ses actions de grâces à
Dieu, & pour cela s'estant fait mettre à genoux pourle prier
à fa coustume,il expira paisiblement,&íàns ef-
fort entre les bras de ceux qui le tenoient en cette dc-
uote posture. Sa femme vertueuse DemoifelIe,nom-
mée Anne, nous pria d'enterrer son corps à la façon
des Chresticns dans nostre Eglise : Ce que nous
fismes auec la plus grande solennité qu'ilnous fut possible, tous les nouueaux
Chresticns assemblezsestans
trouuez à ses obsèques.
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Histoire du Royaume
de Tunquìn. 10^
Le Roy par vn nouuel Edifinous deffend dc^
prefcher la Loy de IESVS-CHFUST en
tout son Royaume.
CHAPITRE XXIV.
§fe||â§||p^E deccz de ces deux personnes si fore
uw KS^V* cjualifiécs seruic à nos ennemis de ma-
mÊ llt?§ivle*ere ^e discours > & ^e calomnie pour
^^^^^^attirer du blâme, & à nous, & à la Re-
ligion dont ils auoient faic profession,
& pournourrir mesme quelque auerfion que le Roy
en auoit conceuë. Ce qui suc cause que nouspassat
mes tout le temps de Paíque qui est vn temps de joye,
dans beaucoup d'ennuis, & d'appréhensions : Encor
que la prédicationde l'Euangile, & nos autres fon-
ctions eussenc toujours leur cours, & que le fruict en
parust en la multitude de ceux qui receuoienc le
baptesme, & accroissoient Ic nombre des Chíeítiens,
qui montoit déja en cette année i(>i8. deuant la feste
delafainctc Trinité, à plus de seize cens. Les dispo-sitions encore n'estoient pas petiecs dans la plus parcdes Prouinces du Royaume, où vn bon nombre de
Chrestiens conuertis, en la Ville Royale s'estoient re-
tirez, meusdVn
grand
zèle de rendre leurs
compa-triotes participans du bien qu'ils auoienc receo;De fa-
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11o Histoire duRoyaume
de <Tunqnìn<doienr lc Baptcsmc. En c]uoy la fenicur d'vn soldat
nomme Pierre, hic remarquable, qui nous amena de
ion pais distanc de plus de deux cents milles,ía femme
& les enfans encoie cendres dâge, pour
les faire en-
fans de Dieu par le Baptcíme, n'ayant poinc voulu
épargner de peine, ny de pas, pour lesauancer vers
lc Ciel.
Mais cependant lc Diable ne s'endormoic pointdans le dessein qu'il auoic commencé d'arrester les
beaux progrès que la Religion Chrestienne faifoicence Royaume. Il suscita donq vn homme à périr, &
perdu de conscience, originaire du païs, cenu par le
Qiia canb , lequel ayant duranc quelque cemps fait
l'officedciSVy, & n'y trouuant pas son compte , pourestre son Temple presque déserté depuis l'approba-
tion comune que les peuples donnoienc à la predica-cion de l'Euangile, résolue de prendre vn aucre me-
stier i & s'estanc faic Chef de quelques bandoliers, al-
loit à la petite guerre fous les enseignes du rebelle £/#£
canhy exerçant toute forte de voleries dans le Royau-me de Tunquin. Mais en fin ayant este pris par les
trouppes du Roy, qui couroient Je païs pour, le net-toyer des voleurs, & mené dans les prisons, voyantbien qu'il ne pouuoit pas euiter la mort, il s'aduiía
d'vn smoyen pour la dilayer j prometcanc ( si on luyvouloit faire quelque grace)de découurir vne fecrette
Conspiration contre lc Roy , & son Estât. On le vou-
lut ouïr j & il dit en sa déposition , que lePrestre Eu-
i h i librement au milieu de la Ville
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Histoire du R oyaume de TUnquìn. 2, 11
Roy de la Cocinchinei& qu'ils auoiet arresté entr'cu^
qu'au temps auquel il leur donneroicaduis, chacun
venant de ion costé auec vne armée leste , luy auec
ses Chrestiens meteroit le feu dans le Palais du Roy,& que dans cette surprise
il leur scroit aisé de réduire
à leur pouuoir le Roy, & le Royaume. C'est la ca-
lomnie que ce voleur fabriqua contre nous, qui suc
auífi-tost portée au Roy, & qui vint à la connoiflan-
ce mefme de nos Chrestiens, qui soudain nous en
donnèrent aduis. Mais nous ne jugeâmes point dansl'aíTeurance que nous prenions de nostre innocence,
d'y deuoir apporter autre remède, que de remettre le
tout aux foins de la prouidence de Dieu,qui s'est char-
gée de la défense des siens, ne voulansrien dire, nynous purger iusquesà ce que nous eustkms esté appel-
iez du Roy.Cependant le Roy fur le bruit de tant d'accusa-
tions anciennes, & nouuellcs qui nous estoient impu-tées , ne sçachant que croire, ny que faire, íè résolut
enfin, de nous empescher d'agir , & de nous rendre
iniuilesenson Royaume, parvn Edictsolemnel qu'il
publia en cette forme. Nous, lioy de Tunquin, encore
que nous f oyons ajfizjnforme'^que les Prefìres Eurofeans qui
font en mfire Cour yrìont point enseigné an f eus le iufques à
maintenant de mauuaifi , 0* pernicieuse doblrine : Toute-
fois ne fçacbans point qu'est ce qu'ils feront à l'auenir, ou
qu'est- ce quils machinent de prejent j Nous défendons dé-
formais fous peine de la vie à tous nos sujets, de les allertrouuer > ou d* b la L 'il fb
C'est la
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111 Tìistoire du R oyaume deTunquin*
plany , qui suc planté dcuanc nostre logis.C'estoit lc iour de la saincte Trinité durant lequel
toute la Ville fut en tumulte, qui pasTa iufquesà no-
lire maison , deuant
laquelle
il
y
eut vn flux, & reflux
perpétuel de Payens, qui en approchoient confusé-
ment à trouppes pour insulter fur nostre disgrâce, &
puis fe rctiroient nous intimidant de menaces : de
forte que dans ce troub!c,& ces apprehesions, ny nous
n'osionspas mémt célébrer la Messe^y les Chrestiens
entrer dans nostreEglise, pour prier
Dieu,
oupournous consoler. Quelques vns nous voulurent asleu-
rer, que l'on nous deuoic ce mefmc iour faire mourir.
Cequi ne nousestonna pas beaucoup, nous propo-
sant la gloire qui nous reuiendroit, siàccmcfmeiour
auquel le Sauueur nous commandoic en l'Euangile
d'aller enseigner tous les peuples, & de les baptiser aunom du Père, du Fils, & du fainct Esprit, nous estions
si heureux que de répandre nostre sang en la confet
sion de la mesme tres-faincte , & eternelle Trinité."
Pource ayant die adieu à tous nos Chrestiens qui paru»rent alors, & les ayant fait recirer de crainte qu'il ne
leur mefarriuast à nostre occasion \ A peine nousnous fusmes mis à genoux deuanc nostre aucel, atten-
dant ce qu'il plairoità Dieu disposer'de nous ; Qjue
voicy entrer vn ie ne íçay qui, armé d'vn gros ballon,
qui nous fait commandemenc de démolir nostre au-
tel , & d oster l'Image qui estoit posée dessus. Nous
luy respondismes, que c'estoit de l'authorité du Roycettemaison auoic esté dressée l'autel &
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Histoire du Royaume de Tunquin. 115
haussant la voix insolemment ; C'est moy ( dit il ) quile commande, & qui veux que tout cela aille à bas. Et
cela dit, haussant ion baston en furieux & fanatique»il en déchargea vn coup fur Plmagc du Sauueur
quiestoit attachée fur Pautcl , de laquelle il froissa, &c
deschira la main. Mais du coup duquel il outragea
l'Image > il nous frappa le coeur, tellement que nc
pouuans pas souffrir qu'il continuast à luy faire iniu-
rc, nousla prismes , & la couurifmes'de nostre corps,
luy présentantnos
efpaules pour frapperdessus
nous,pourucu que l'Image fust souue. Il sortit dcPEglisc,
apresauoir fait cét exploit de fa fureur : mais la Iuitice
de Dieu ne laissa pas lbn sacrilège impuny ; Car enui-
ron quatre moisapres il fut conuaincu datioirfait vn
larcin, pour lequel le luge le condamna à auoir les
doigts couppezen la
façon qu'ilauoit
couppé& dc-
chiré la main à Plmage du Sauueur.
Le dtseil des Qhrestìens, nostre solitude , (f nos
prédicationsdans les maisons.
CHAPITRE XXV.
WLW^S^ÒOstre autel n'estoit plus en estât; mais
^j^^íSj on n auoit point touché à nostre habi-
W ^N¥ Ì$ tâtlon qui nous demeuroit libre, & en-
^^^feSfe "cre; Toutefois il n'estoit point permis^*^^**^ aux Chrcstiens de nous approcher y
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% 14 Histoire du Royaume de'Tunquìn.
grand rcgret,demeurans chez eux tous tristes, dans ies
larmes, ôc danslcducildefevoir priuczdenous, &
de rentrée de nostre Eglise. Nous prismes bien vne
fois la resolution d'aller trouucrle Roy , & de
luy
fai-
re sçauoir toutes choses, mais les soldats ne nous le
permirent pas. Dont nous delibcrafmes d'attendre
en silence, & en patience ce qu'il plairoit à Dieu dis
poser de nous. Cependant dans cette remise de nos
trauaux continuez durant sept mois entiers, nos corpscommencèrent à íèntir vne certaine lassitude, & vn
abbattement de forces que nous n'auions.iamais re-
connu durant nos plus aíprcs, & plus tendues fati-
gues. Dont iouïflans d'vn peu de repos que la persé-cution de nos ennemis nousauoit procuré, nous em-
ployasmcs quinze iours dans la douce rctraitte des
exercices
spirituels,
à dessein de renouueller nostre
esprit, & de reparer, & augmenter les forces de nostre
amc. En quoy Dieu via encore enucrs nous de gran-de bonté, & d'vne prouidence particulière , nous
ayant donné le moyen dans ce repos de remettre vn
peules forces de noltre corps, qui estoit pour défaillir
dans la continuation de lapeine.
Estant donc aucu-
nement refaits d'esprit, & de corps, & ne pouuans pas
prefeher en public, comme nous auions fait iufqucs
alors, nous résolûmes de chercher quelqtve expédient
pour aller prefeher dans les maisons priuées. 11 est
vray que ì'amour ingénieux de nos Cbresticns leur
auoitfait trouucr des inuentionspour
venir à nous:
Cariesvns s'habilloient en pauures quaymans,pour fc
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%\G Histoire du Royaume deTunquin.
nous prismesl'occasioh d'y faire vn petit tour.LVn de
ceux cjui nous y receut aucc grande joye,fut vn Chrc-
stien zélé nommé Pierre, qui auoic amené à la foynonfeulement toute fa famille mais encore
beaucoupd'autres, tant du lieu où il habitoit, que de ceux d'a-
lentour. Ce fut lors qii'il prit le foin de les appellertous à fa maison, pour s'instruire au Catéchisme quenous y faisions, où tous les iours arriuoit encore tanc
d'autres personnes pour cette fin, que fa maison quoy
que capablene les
pouuoit pascontenir. Et nouscon-
nusmes alors la différence qu'il y auoit de ces sermons
de campagne, d'auec ceux que nous faisions aupara-uantàla Ville; qu'en ceux cy oùplusieurs ne venoient
que par curiosité , il y en auoit moins qui fussent tou-
chez efficacement de la parole de Dieu ; mais en ceux
del«icampagne,
encoreque
le nombre des auditeurs
nc su st pas (i gran J,toutefois parce que tous y venoient
bien intentionnez, il y en auoit auslì plus quien fai-
foient leur proffit: de sorte qu'à proportion du temps,nous baptilasmes plus de personnes, que nous n'eus-
sions fait à la Ville.
Ic nepuis icy
omettre le soinque prenoit
ce bon Pè-
re de famille à taire prattiquer à íès domestiques les
exercices de la deuotion. 11 se leuoit tous les jours lc
premier de tous deuant l'aube, & les aífcmbloit de-
uant vn autel qu'il auoit dressé auecvne belle Image,
oùilcommençoitàhautc voixen la langue du pais les
prièresdes
Chrcstiens, quechacun disoit
âpres luy,auquel exercice il les tenoit prés d'vne demie-heure.
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Histoire du Royaume deTunc/mn. 117
de cinq ans, qui s'estant quelque fois endormy durant
la prière, sort perc Palla toujours éueiller auec quel-
que coup de fouet, qui fans fe plaindre , ny crier,
ioignant deuotemerit les mains, se rcmettoit soudainà son deuoir. Ce qui me donna de la compassion pource petit innocent ; donc ie priay son père de le traitter
plus doucement, & de faire plûtost cette deuotion
deuant le foupper, auquel temps les enfansnestoient
passi pressez du sommeil.
Comment les Çhrefi tens furent soufferts de s* a
f
sembler de nouueau dans noflre Eglise^.
CHAPITRE XXVI.
wjtè^g^tfâ Vrant le temps de la persécution qui
tlPíPpA^ empescha les Chrestiens de s'assembler
^wl IfiÉ? 1K^ans no^re %'^e > i's ne laissèrent pas
m g&r/M de fail'e des assemblées les Dimanches,
W^z0W^ & les festes dans des maisons particu-
lières. A cette fin ils se diuiserent dans la Ville en six
bandes, qui auoient leurs quartiers, & leurs maisons
assignées , où ils deuoient se trouuer ensemble à certai-
nes heures pour prier & faire leurs dcuotions. Cc quinous donnoit grande confolation,voyant que la persé-cution ne diminuoic rien de leurs semeurs, & que leur
nmour dans cet orage iettoit plus de flammes. Auífi
l t t i d
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h 18 Histoire du Royaume deT^unquin.
de l'Euangile courant, où des festes des Saincts qui fe
rencontraient, donc vne copie estoit enuoyée à cha-
que Congrégation où ils cltoicnt leus,. & écoutez
aucc autant d'attention, & de deuotion
que
s'ils leur
fussent venus du Ciel. Et ces assemblées particulièrescontinuèrent durant quatre mois depuis h publica-tion de PEdict .• Apres lesquels arriua vn accident
qui nous fit donner quelque liberté de faire nos fon-
ctions dans la Ville, & aux Chrestiens de nous appro-cher. Ce
fut, quece faisant
quelquesieux solennels
auprès de lariuiere,le Roy présent, ôcleCanonier
qui estoit Chresticn > & s'estoit donné au Roy âpresauoir seruy les Portugais, ayant esté bruílé du feu quis estoit mis casuellement à la poudre, pendant qu'iltiroit l'Artillerie, corame le Roy l'auoit commandé en
signe de tejouïssance publique jLe
Roytouché
deectte mort arriuée à son occasion , voulut que les
Chrestiens luy fissent à ses despens les plus honnora-
blcs obsèques qu'ils pourroient. Dcquoy nous pris-mes la charge, ayant assemblé pour céc effet plus de
mille Chrestiens qui accompagnèrent lecorps en bel-
le pompe iusquesau lieu destiné àsa sépulture, qui futà la campagne j où ie preschay à tous fur ces parolesdu sacré Cantique ;. Vbyuer est passé >&* les fluyesfont
tefiées : Leur monstrant que les persécutions que Dieu
permet arriuer à son Eglise sont pour mettre à l'cssayla fidélité des Chrestiens ; estant chose constante, éc
bien reconnue, que les bons s'y affermissent cnlafoy*comme des arbres bien l t i t durant;
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Histoire du Royaume de'Tunquirì. 119
me la paille au vent. Qu'au reste il falloic espérer de
la bonté de Dieu que la persécution qui auoit affligé
l'Eglise naissante de Tunquin ne seruiroit qu'à la
mieux establir .*Et cependant ne nous ayant pas voulutenter par dessus nos forces > qu'il en auoit adoucy la
violence, & nous auoit fait trouuer le moyen de nous
rcuoir tous assemblez. Ce que quand ie leur repre-
sentois, ils couloient tous en larmes de consolation.
ïe îcur donnay neantmoins aduis d'vfer modérément
de la permiílìon qu'ils auoient de nous venir voir,pourne donner point
de fujet aux Payens de nouuclles ac-
cusations.
Vne chose y eut il qui nous osta alors de peine, &
qui fauorisabeaucoup la ferueur, & la dcuotion des
Chrestierís: C'est que presque toutes les maisons voi-
sines de lanostre appartenant à des Chrestiens, nous«ufmcsvn moyen tres-aisé de faire nos assemblées plus
seercttement, oc de tenir nos fonctions moins expo-
sées, en les faisant dans ces maisons, où elles ne furent
pas moins profitables tant à ceux de la Ville , comme
aux estangers qui nous y vinrent trouuer de bien loin.
Entre ceux-cy la vocation fut remarquable d'vnefemme aagée de quatre-vingts quatre ans , laquelle
ayant ouy parler de la íoy Chrcstienne en son païs,distant cent milles de la Ville Royale , inspirée de
Dieu se mit en chemin sur cette première, & confuse
connoissance, pour venir se faire instruire: dont estant
arriuée dans la Ville, & n'ayant point eu de reposne nous eust ll se dit si attendue
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zio líistoìre du,Royaume
de Tunquw.
ncâcmoiiissceu que nous n'yreceuions ordinairement
personne qui n'eust appris par coeur le Symbole des
Apostres, l'OraisonDominicale, & le Dccalogue,eIle
ne perdit point courage, & n en voulut point estre dit
pensée pour son âge ^ mais elle s'y appliqua d'vnc si
grande affection, qu'elle eut appris cela dans quatreiours ; & ayant âpres cela receu deuotement le baptef-
me, auquel elíc fut appcllce Anne, elle s'en retourna
plus ioyeuse en sònpaïs, d'y aller Chrestienne, que si.
elle y eust porté vn thresor.
Nous receûmes encore alors despreuues du zèle, &
deladeuotion d'vne autre Anne., déja Chrestienne,
femme du Gouuerneur de la Prouince Cbe Dan \ la-
quelle n ayant pu gagner son mary , & l'attireràla
profession de nostre foy, pour quelques attachemens
qu'il
auoit à la chair, elle
y
amena neantmoins le reste
de fa famille : Et sot si heureuse, & si adroitte à don-
ner de bonnes impressions de nostre Religion à vn
grand nombre de personnes de la Prouince, qu'elle ne
venoit iamais à la Cour \ oùelleestoitsouuent obli-
gée de venir à la place de son mary pour les affaires de
ion
gouucrnement, qu'elle
ne nous amenast desgenstous disposez à fe conuertir. A quoy le bon
Jgnace,dont nous auons parlé, & parle-rons encore ailleurs, contribuoic
beaucoup par les zélées,
instructions,
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Histoire du Royaumede
Tunqutri. txt
Comment le c2{oy nousenuoya enfin en exil.
CHAPITRE XXVII.
S||P||||M»E Roy connoiíFoic aflez que toutes les
(ÇWiSNvlaccusations auec lesquelles nos ennemis
^^1^^^taseboient délions décrier, estoientdcs
"^jg^^^^ blasmescontrouuez, & des imputationscalomnieuses : Toutefois (comme nous
auons depuis decouuert) le principal motif qu'il auoic
eu de nous retenir dans son Royaume, auoic elle d'yattirera nostre occasion le traffiq des Marchands Por-
tugais, òc que depuis que le Naui e qui nous auoic
menez, s'en estoic retourné à Macao, & qui auoit brisà l'ífle d'Ainan, il n'en éstoir point venu d'autre , il:
entra, enopinion que les Portugais nous auoient áb-
bandonnez : Ce qui luy fît prendre resolution de nous
renuoyer j & àen fuite se présentant la commodité du
retour de quelques Vaisseaux de la Chine, il nous en-
uoya dire, si nous voulions nous en aller auec eu Y.Nous fismes response, que nous obéirions à ce que le
Roy nous commanderoit, mais que nous n'auions
rien afaire à la Chine , & auions sujet de craindre
qu'il nous arriuast du mal en chemin. Que lors quenous estions fur lc poinct de nous en retourner dans
le Vaisseau des Portugais il nous auoit arrestez j par-tant que nous le li rres-humblement de nous
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m Histoire duRoyaume de Tunquìn.
temps que les Vaisseaux Portugais auoient la commo-
dité de voyager en Tunquin.Nous estions alors dans Tannée 1619. quand le Roy
n'ayant pointvu arriuer dans ses
portsde
VaisseauPortugais au temps accoustumé, la saison de la naui-
gation estant déja passée, il nous enuoya vn de ses Se-
crétaires qui nous dit de fa part, que nous noustin-
sions prests pour passer à la Cocinchine, où nous trou-
uerionsdesNauires Portugais qui nous remeneroient
à Macao. Et entre les causes pour lesquelles le Secré-taire nous dit que le Roy nous mettoit hors de son
Royaume, c'estoit parce que plusieurs de ceux à quinous auions donné le Baptcsme, estoiéc morts,pcu de
temps âpres. Que c'estoit peut-estre la feule , ou la
principale des accusations que Ton auoit dressées con-
tre nous, qui tenoit à l'esprit du Roy. A quoy ayansrespondu, qu'il ne se pouuoit faire autrement, que du
grand nombre de personnes malades à Tcxtremité quinous appclloicnt pour receuoir le baptcsme, il n'en
mourust plusieurs âpres l'auoir receu. Lors le Secré-
taire mcû de quelque compassion enucrs nóus : Ic rn e-
stonne donc de vous autres ( nous dit il ) que íçachansbien que le peuple ignorant vous imputera,& à vostre,
bapteíme la mort de ces malades moribonds, vous al-
liez à eux pour les assister, oupour
les baptiser, ayanthors d'eux tant d autres personnes auprès desquellesvous vous pouucz vtilement employer. Mais l'ayans
remercié de Paffection qu'il nous témoignoit, nousluy fismes entendre que son conseil scroit bon & que
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Histoire duTtpyaume de
Tunquin. 2,2, j
commande le soin des âmes, nous ne dcuions point
négliger d'accourir à l'assistance de ceux dont Ton at-
tcndoit la prochaine mort,desquels,à l'heure que l'on
aperdu pour
eux touteespérance de la santé, & de lavie du corps, nous sauuions l'amc par le baptesme. Il
loua grandement nostre institut, & nqstre zele, mais
cependant il nous aduertit de nous tenir prests, selon
Ja volonté du Roy, à partir pour la Cocinchinc.
Incontinent que les Chrestiens eurent connoiflan-
cc de ce mandement, ils vinrent à foule à nostre mai-son pour nous témoigner leur déplaisir auec beaucoupde larmes. Les Paycns mesme qui auoient deja pris
quelque teinture de nostre foy, nous venoient presse*de leur donner deuant nostre partement le baptesme:De sorte que le peu de iours qu'il nous fut permisd'ar-
rester dans la Ville nous ne fusmes pas fans occupa-tion. Ce fut donc âpres quelques iours que le Roynous enuoya vn des principaux Eunuques du Palais,
qui nous apporta vingt escus d'or, & du drap précieux
pour nous habiller, auec commandement précis d'al-
ler de cc pas entrer dans la Galère qui nous attendoir.
En fuite dequoy il nous consigna par ordre du Royau Capitaine de la Galère ,qui estoit présent accom-
pagné , de ses soldats. Et quoy que nous fissions alors
toute forte d'instance qu'il nous rust permis d'aller fai-
re la reuerance au Koy, & de le remercier des biens
que nous auions receus de fa Majesté durant les deux
années que nous auions esté dans son Royaume : onnous le refusa Il nc fut mesme dés lors i
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ax4 Histoire duRoyaume de TunqwYi*
lercnt ranger à trouppes, tant hommes, que femmes
dans les rues par où nous deuions passer, les faisans re-
rentir de picoyables cris, & de gemiíTemens, de forte
que lesPaycnsenestoientfortestonnez. Ils nous fui-
uirent mefme iufques à la riuiere > & ne leur estant
point permis de monter âpres nous dans la Galère
pour nous dire le dernier adieu, comme ils le desi-
roient, ils entrèrent dans l'eau fi auant qu'ils peurent
pour s'approcher de nous. Ic leur fis pour adieu vn
petit discours,les exhortant d'auoir
grandeconfian-
ce en Dieu, qui ne les abandonneroit point de fa pro-tection, & les ayderoit infailliblement de ses grâces
pour perseuereren lafoy qu'ilsauoientreceuë, laquel-le ie me promettois de leur constance qu'il retien-
droient iufques à la mort. Et parce que quelques-vns
d'eux desiroiencalors
defe
confesser', éc nele
pou-uoientpas, & s'affligcoient encore d'estre priuez du
moyen de la faire âpres que nous les aurions quittez:
pour les satisfaire en cette nécessité , ie fis entendre à
cous qu ilsfc disposassent par vn acte de contrition, ôc
qu'ils me témoignassent le déplaisir qu'ils auoient de
leurs péchez en fe frappant la poitrine, & que fur celaie leuf donnerois rabíolution.lls le firenr,& récitèrent
l'actc de Contrition enuiron quinze cents qu'il
estoient, fe frappans la poitrine auec beaucoup de gc-
missemens, &de larmes ; En fuite dequoy ie leur
donnay l'abfolution ordinaire au nombre pluriel -, le
vous absous &c & les congediay en nostre Seigneur.La pensée que i'eus alors l de ces bons
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Histoire du Royaume deTunquin: %15
nitence (quifie que ivfay du remèdedonton seserc
en péril de naufrage) ne fut pas vaine. Le bon Docteur
Ioachim qui auoic vn office d'Auditeur au Palais, âgede plus de foixante-dix ans, fut si sensiblement affligéde nostre départ, qu'il nous accompagna toujoursíans nous perdre de veuë, pleurant, & gémissant com-
me vn petic enfant qui perd fa mère : Et ne pouuanc
plus nous suiure du corps, il nous dit adieu, comme
nous partions, vestu de la robbe longue de son offi-
ce, abbaissant íbn
corps quatre
fois
iufqucs
à terre
( qui est le plus grand signe de vénération qui soit en
vfage parmy ceux de cette nation ) & fe retira à son
logis le coeur ferré dvne telle tristesse ,que íàns autre
noûuelle maladie, il en mourut peu de iours âpres.
De l*exécution de nofire exil \ & des choses
auenuè's en nojìre Voyage^.
CHAPITRE XXVIII.
«
1ÉE|#|^E fut fur la fin du mois de Mars de Tannée
IfÉiillÉ 16l^t cluc nous Parc^mes ^c 'a W'c Royale
liiii^de Qje ce > fur la Galère que le Roy nous
mfâEffîffb aUojt fa jc prCparcr) qUi eftojt; petite, n'estant
que de quinze ou seize rames à chaque bande, mais
commode pour voyager par les riuieres dans lesquel-
les il nous faloit aller. Le Capitaine de la Galère quiauoit paru au commencement vn peu rude ayant
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i%6 Histoire du Royaume deTunquiri.
part,&entr'cux mcsmc quelques-vns de plus haute
condition, que luy, commença auífiànous faire de-
l'honneur, & à nous quitter la place la plus honnora-
bic qu'il dcuoit tenif dans la Galère; dans
laquelle
il
n'auoir permis l'entrée qu'à deux Chrcstiens, entre
pluíicursqui s'estoient présentés pour nous accom-
pagner en noílre voyage; c'est àsçauoirà Ignace le
Catéchiste, & à Antoine qui estoit le soldat qui s'estoit
donne à nostre feruice depuis vn an & demy qu'ils'estoit
conuercy.Nous auions laissé à deux Caté-
chistes qui astoient (François & André) le foin
principal desnouueaux Chrcstiens, & Tordre de don-
ner le baptcí'me à ceux qui en seroienc capables.Durant nostre nauigation, nous nc manquions
point tous les iours fur le tard d'ouurir vn discours
desmystères
de nostreReligion,
dont nous entrete-
nions le Capitaine, & les sodats de la Galère, ce quinous les auoit grandement adoucis, & rendu fauora-
blés. Ignace ausli les endormoic tous les soirs auec
des chansons Spirituelles qu'il auoic composées, par
lesquelles il leur donnoit quelque goust des veritez
Chrcstienncs. Et le zelc denos Chrestiens nous pré-
para encore par le chemin ( aux descentes que nous
faisions à terre) de beaux sujets d'employ. Car quel-
ques-vns de ceux qui estoient étrangers de la Ville,
ayant appris la vesoluiion de nostre exil, & le chemin
que nous deuions tenir, estoient sortis en diligence,
pour disposer aux lieux par où. il nous saudroit passer,ceux qui estoient assésinstruits'pour receuoir le ba-
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Histoire au Royaume de ^wnqutn. 117
Cbebo, distant enuiron cenc milles de la Ville Roya-
le} lequel estant venu au deuatit de noítre Galère ac-
compagné de ses soldats , pria le Capitaine de nous
permettrede descendre à son
logis,auec
promessequ'il luy fit, de nous ramener en toute assurance; cc
qu'il'obtinr. Il auoit assemblé dans fa Chapelle do-
mestique fort capable, vn grand nombre de Catéchu-
mènes qu'il auoit luy mesme instruits à la Foy ; où
pendant que nous trauaillions à les former du tout, 6c
à leur donner les dernieresdispositions pour
lebaptes-
me, le deuot.GcntiI-homme nommé Paul, auec fa
femme (vertueuse Dame) appellée Luce, allèrent vn
peu entretenir le Capitaine de la Galère , & ses sol-
dats , auec des presens, & des rafraischissemens qu'ilsleur firent apporter, pour les faire attendre no/t-re re-
tour auecque plus de patience. Nous acheuasmesi ocuure de Dieu, & âpres retournasmes à la Galère
auec le denotGouuerneur qui nous y voulut recon-
duire : ôc comme il falloit, pour y rentrer, passer parvn lieu plein de boue , nc se contentant pas de laydc
que nous receuionsde ses soldats, il voulut luy méme,
malgré nous, & quelque résistance que noussceusmesluy rendre , nous prendre fur ses épaules 5 tenant à
gloire de rendre cc seruicc aux (bruiteurs du grandDieu,
Delà, continuans nostre voyage, nousarriuasmes
dans vn iour à la Bourgade de Che no, où auoit esté
nostre ancienne, & première demeure, âpres nostrearnuée au R de T i òc où auoit esté
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12.8 Histoire duRoyaume
deTjinquin.
lagcr les nécessitez des pauurcs Chrestiens, Òc y trait-
ter les malades j mesme les Paycns qui auoienc témoi-
gne se vouloir conuertir. Là il nousfut encore permiscn
passantd'exhorter les fidèles
qui yauoiét autrefois
reccu le Baptcsme, que nous recommandasincs aux
foins des plus anciens, & à la pietéd'vne deuote fem-
me nommée Anne, qui s'estoic dédiée au feruice des
malades. Mais le bastiment de l'Eglifc, comme nous
apprifmcs apres, ne subsista pas : Car âpres le decez
du bon vieillard Ioachin(dont
nous auonsparlé
cn
son lieu ) qui auoit donné libéralement le fonds pourbastir cette Eglise, ses enfans qui n'auoienc pas hérité
de fa pieté, comme de ses biens, redemandèrent en
Justice ce fonds, fous prétexte de l'Edict du Roy pu-blié contre les Chrestiens, qui leur fut adjugé, & cn
fuite le feu mis àl'Eglise, qui
la réduisit en cendres. Il
arriua ncantmoins quelques iours apres l'embraíc-
ment, que la deuote Anne remuant les cendres, &
cherchant si ellcy trouueroic quelque chose quieust
échappé le feu, elle decouurit le tiltre de la saincte
Ctpix, quiy auoic esté exposée, entier, &sans lésion*
marquéd'vn costé de nos lettres
ordinaires,& de l'au-
tre de ces paroles,écrittes en lettres Chinoises; Le
fùnSísigne>du rvray Seigneur du Ciel,&de U Terre. Nous
l'auons veu auec admiration au retour de nostre exil,
repassant par celieu, & pris vne certaine asseuranec,
que Dieu qui auoic miraculeusement conserué cette
escriturc dans les flammes qui auoienc consumé lespoutres, nc laiíTeroit point périr, & abolir fa saincte
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Histoire duRoyaume de Tunquìn. 119
leufement refleury cn cous les lieux de la Prouince : Ec
voici-on aujoud'buy en ce lieu mesme ( mais de l'au-
tre costc de la riuierc) vnc bellcEglise bastic , &vnc
résidence desnostres, qui fait de grands fruictsentoute cette contrée.
Nous tirâmes depuis de la Prouince de Thìn boa>
vers la Prouince de Cbe an, & allasmcs surgir au Porc
de la Reine, appelle de ceux, du pais Cua Cmay ouest
adorée cette fille débauchée, dont nous auons parlé
ailleurs, & où ( Dieu lc permettant ainsi en punitiondes diaboliques superstitions qui y font prattiquécs)IcDiable exerce fur les payens de ce pais là, diuerscs
cruautez, & se rend mesme formidable aux estran-
gers qui y abordent. Nostre Capitaine qui estoic
Payen , comme nous en approchions, commença
d'entrer en appréhension de quelque accident, & se
preparoit desia à faire des sacrifices superstitieux pour
appaiíèr les Démons , quand nous le priâmes de s'en
abstenir, & prendre confiance au vray Seigneur du
Ciel & de la Terre, & des Mers, qui aucic lc pouuoicde le tirer de tous les périls qui le menaçoienc, & lc
conduire heureusement au port. Il s'en abstint siirnostre parole j cVnous pria cependant d'adresser nos
voeux à ce grand Seigneur de tout, à nostre façon 5ce
que nous fismes & abordâmes heureusement au porc
prétendu.Le bon soldat, nomme
Simon,duquel nous auons
f lécy dessus , & des guérisons qu'il operoit aiíec
bé it i
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a. jo Histoire du R oyaume deTunquin.
par ses prières, que nous allaílîons faire vn tour iuf-
CJUCS à fa maison, ou il auoic dispose beaucoup de ses
parens,& de fcs voisins pour receuoir le baptcfmci& ensemble préparé grande quantité de vases
remplisd'eau, ausqucls nous donnâmes la bénédiction ordi-
naire. Apresquoy ilnous ramena la nuictmesme dans
nostre Galère, comme il l'auoit promis.Vn autre soldat, nommé André, estoit sorty de la
Ville Royale cn grande diligence pour prendre le dé-
liant Restantfiguré que
nous venant rencontrer à cc
port, éloigné quelques lieues de son païs, il pourroicnous y mener , & y faire donner ic baptesme à ía mè-
re, à sa belle merc, & à fa femme : Mais nous ayant
manquez pour estre venu vn peu âpres nostre départ,
qui fut dans la nuict, & n'ayant point de barque pour
nousfuiurc,il fe refolut à vn
pénibledessein
, quifut
de mener sadite merc, & ía belle merc, femmes déjabien âgées, auec fa femme, tout à pied, à trauers de
rudes montagnes, pour coupper le chemin, & nous
atteindre deuant que nous arriuaffions à la Cocin-
chine. Et parce qu'ils craignoient d'estre repoussez
à l'entrée , à caufe ;dc la guerre qui estoit entre lesdeux Roys, ils s'estoient chargez de rys , pour faire
semblant de l'aller vendre fur la frontière. Dieu leur
fit la grâce de nous rencontrer commodément où ils
Tauoient projette, & de receuoir le bien qu'ils auoient
si ardemment désiré, & qu'ilsestoient venu chercher
silefin auec tant de fatigue.Nous estions alors arriuez fur les marches du Roy
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Histoire du Royaume deTTunquin. 151
estions venus n'estant pas iugee pouuoir tenir contre
les vagues , 6c les escueils qu'il nous faloit trauerícr.
Et comme il faloit que les soldats qui nous auoient
menez,ramenassent la Galère au
portde la Ville
Royale : vnc partie d'entr'eux qui auoient este tou-
chez des discours de la vraye Religion que nous leur
au ions tenus durant quinze iours de voyage ; c'est à
àsçauoir dix-sept >ou dix-huîcts'adreflsans à nous;
Vous nous aucz ( nous direnc-ils ) fait souucnt enten-
dre, que nous ne pouuions point eípererde salut quedans vostre Religion, & par le moyen du baptesme ;
Voila donc de l'cau, baptisez nous deuant que nous
vous quittions. Aquoy nous respondimes que s'ils
croyoiem de tout leur coeur au vray Seigneur,& Créa-
teur du .Ciel, & de la terre, & à son fils Jesus-Christ
nostre Sauueur, qui nous auoit racheptez par sonsang, selon ce que nous leur auions annonce, & s'ils
estoient prests à quitter leurs vaines superstitions, 8c
renoncer au culte des Idoles, qui n'estoient que faus-
ses diuinitez, nous leur donnerions le baptesme : de
quoy nous ayant protestc,& promis dobseruer ceque;
nous leur auions enseigné, nous les baptisasmes stìrlc jfiuage, & leur donnasmes des lettres
pour les recom-
mander aux Chrestiens plus anciens de la ville
Royale où ils alloient, & où ils arriuerenc
plus heureux, & plus riches qu'ilsn'en estoient partis»,
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15 i Histoire du Royaume de*Imquin\
Le reste de nostre Voyage, Çf la conaersion
de nostre Capitaine^*
CHAPITRE XXIX.
SM^G^M'Estoic en la semaine faincte que l'on
^m/M^^^nous prépara vn autre Vaisseau pour
â&^^^^lS nous porter à la Prouince de Bocbin>^^^^^g auquel temps il ne nous fut point loi-
WtEx@^m sible ( estant au milieu d'vne Nation
peruersc,& toute payenne)de rendre aucun témoi-
gnage extérieur de nostre deuotion , en la mémoire
de la Passion du Sauueur. Et toutes choses estant
préparées s'estant leué vn bon vent la nuictdeuant lareste de Paiquc , nous fismes voile auec nostre Capi-
taine,^ six soldats qu'ilauoitretenus. Nouslauions
instamment prié deuant qu'il cust pris la resolution
défaire partir ie Vaisseau , de laisser toutes les céré-
monies superstitieuses que les Payens ont accoustumé
de practiquer pour auoir les vents, & la mer fauora-bles, mais qu'il mist seulement son espérance au Sei-
gneur Dieu, qui gouuernela terre 6c les mers, &à
qui tous les vents obéissent. Et il sembla alors ad-
jouster foy à nos paroles, fur l'experience qu'il auoic
du passé: Mais le bon vent qui l'auoit conuié de pais
tir, s'estant changé âpres vn peu de temps en vn ora-
i ét i it t furieusement les
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Histoire ân %oyawne de Tunquin. *, j j
tempcstc de sa bouche ; Et n'osant pas encore s'en
prendre à nous, & nouséueiller (sçachant que nous
dormions en ce temps-là ) il escumoit contre Ignace
qui luy auoit fort diíîuadé,àla sortie du port de le scr-uir de ses superstitions payennes. Et ce qui alluma
dauantage son feu, ce fut qu'il prit garde à vne Idole
posée sur la pointe d Vne horrible mouragne, en veue
de laquellese trouuoit alors le Vaisseau, s'estant figu-
ré que cette Idole auoit suscité l'orage qui tourmen-
coit le Vaisseau /en punition de ce qu'il auoit négligedel'appaiscr par quelque sacrisice.Tellement que sur
sa cholere il ne menaça pas de moins Ignace, que de
le faire mourir., & le ictter dans la mer. Ces mena-
ces aigres & hautes nous ayant eueillez, nous tachâ-
mes d'addoucir son esprit-, & âpres luy auoir fait vne
douce plainte de ce qu'il auoit leué l'anchre pour
partir fans nous éueiller, & nous donner moyen de
présenter nos voeux à Dieu pour nostre heureuse na-
uigation, nous le remplismesd'asseurance qu'il ver-
roit bien tost les vagues abbaissées, & le vent adoucy.Et lâdessus
inuoquans S. Laurens pour patron, & le
prians de nous impetrer le calme,à peine eusmes nousacheué de reciter vne fois le Pater, & Ane , que le vent
contraire estant tout à fait abbatu , & le Ciel essuyé,vn doux & fauorable vent commença à souffler du
costé de Tldole, qui faisoit pallir nostre Capitaine,
qui applanissant les flots nous accompagna douce-
ment iufques dans le port où nous prétendions abor-
d Ce f t l l d' si subit
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% 3 4 Histoire au Royaume de Tunqum.
sion d'vn pci il qu'il s'estoit figuré extrême , & insur-
montable à touc arc, se résolut d'embrasser cccce Re-
ligion en laquelle le Dieu qui y estoic adoré se mon-*
stroicsi secourable aux nécessitez de ses scruiteurs.
Donc sans delay , comme il n'auoit point besoin de
plus grande instruction que celle qu'il auoit prisedurant le voyage , estant d ailleurs homme de bon
sens, & intelligent des lettres Chinoises, apres auoir
faic prendre le baptesme à six de ses soldats , qui
auoyencesté couchez de mesine sentiment
,& se
trouuoient pareillement bien disposez, il le receutluymesme en public» & y fut nommé Augustin.
Cette conuersionarriuéeàcctte occasion, sur la fin
de nostre voyage, fut vn coup merueilleux de la mi-
séricorde de Dieu pour nostre Capitaine, &vn traict
particulier de faProuidence pour nous. Car n'estantnullement expédient ny aux Chrestiens deTunquin,
ny à nos Pères de la Cocinchinc que nous paruílìonsexilez dans cc R oyaume ; estant à craindre que le Royde la Cocinchine prist quelque pareille occasion de
chafler nos Pères de son Royaume : Nous priâmes
nostre Auguste ( lequel depuis qu'il fut conueityccoutoir volontiers nos aduis ) que puis qu'il auoic en
ícs ordres de nous consigner au Gouuerneur de la
Prouincc de Bocbinqui nous deuoit faiire pastèr à la
Cocinchine, & nous mectre en estât de nous pouuoirretirer à Macao dans quelque Vaisseau Portugais, il
perluadast au susdit Gouuerneur de nous laisser enliberté de chercher ce Vaisseau la t où nous vou-
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Histoire du Royaume deTunqutn. i j $
sali: arriué cecte annce là. Cc que U dcuot Augustinfie adroittement, comme nous l'en auions prie.
Ce Gouuerneur estoic homme de grande réputa-
tion, pour Tintcgrité de la Iustice qu'jlrendoit à cet-te Prouince , aagé de quatre-vingts ans, lequel noii
feulement noustraitta auec toute forte de ciuilitcz,
mais nous donna encore libéralement dequoy faire
nostre dépense durant le temps que nous ferions sé-
jour dans ía Prouince.Nous vouluímes vfer enuers luy.
de reconnoistance , luy faisant offre de ce qui valoicmieux que tous ses presens, qui estoic Instruction du
Catéchisme de la Loy Chrestienne , que nous luydonnasmes mesme écrit en lettres Chinoiscs>desquel-les il estoit bien capable -,Mais il rejetta la grâce quele bon Dieu luy faifoit, & mourut fix mois âpres en
son infidélité, s'estant rendu indigne de la faueur queDieu luy auoit présentée. Et autant en arriua t'ilà
Thostc chez qui il nous auoit logez, où nous estions
fore commodément,homme auflì fort auanec en âge,
qui netrouuapasmauuaisque fa femme âgée com-
me luy , & la fille qu'il auoit euë de fa Concubine se
fissent Chrestiennes, mais luy ne voulant point rom-
pre l'attache du fol amour qui le tenoit engagé
depuis plusieurs années, mourut peu de
temps apres dans son péché, &
dans son erreur.
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x ) 6 Histoire da R oyaume de Tunquin.
Nous reumons de la Prouince de Bochìn
à celle de Ghean.
CHAPITRE XXX.
^$fë$^S$$Endant que nostre Capitaine s'en re-
ìHI <w3ÌIItounio*c ap^s fa commiflìon achcuée à
3j! SS||]Ë 'a Vi'k Royale, auec des lettres de re-
2^g^gP commandation que nous luy donnas-^^^^™ mes aux nouueaux Chresticns pour 1c
faire connoistre d'eux j Nous ne demeurasmes pas
oyseuxaulieu où nous nous estions arrestez : Car
ayans prefché en la place publique , & fur le riuagede la mer,vingc-cinq Payens furent conuertys par nos
prédications ; entre lesquels il y auoit vn licencié fça-uantaux lettres Chinoises, à qui nous laissafmes parécrit lesprieres Catholiques, afin qu'il les apprjst aux
nouueaux Chrestiens de cette Prouince, & ptit le
foin de leur instruction: delà nous iugeasmesexpé-dient pour le bien de cette Chrcstienté, de rebrousser
à la Prouince de Ghean, d'où peu auparauant nous
estions fortys.Le premier logis que nous fismes, fut la maison des
feruensChrestiens Pierre, & André, qui portez d'vn
grand zèle de conuertir tous leurs Patriottes à la
Foy,auoient fi bien disposé l'efprit de tous les habirans du
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Histoire du Royaumede Hunqtíìn. %3 7
là nous tirasme vers lc port principal de la Prouince
appelléc Rum, où residoit le Gouuerneur qui nous sic
tres-bon accueil j Mais les habi&ans du lieu fur la con-
noiíTance qu'on leur auoit donée de nostre exil,& fur
quelque opinion extrauagante qu'ils auoienc prise
que nous estions causequ'il
ne pleuuoic pas, ne nous
voyoient pas de bon oeil, tellement que nous auions
peine de trouuer qui nous voulust loger en ce lieu:
Mais le bon Dieu qui n'abandonne iamais les fiens.
effaça les appreheníions que ceux de ce Pais auoicnt>
prises de nous , par vne grande abondance de pluye
qu'il leur donna vn peu âpres nostre arriuée , qui les
réjouie merueilleusement,& fit qu'il nous laissèrent
la liberté de prescher la parole de Dieu, & la commo-
dité aux Chrestiens de tout le voisinage de la venir
ouïr, qui accouroientà nous fans appréhension de-
puis qu'ils eurent connoissance que nous estions fous
la protection du Gouuerneur de ce lieu, & fauorifez
de sa bien vueillance. Et ce qui nous l'acquit fut l'oc-
casion d Vne Eclypse de Soleil qui arriua en mesme
temps: car en ayansprécisément prédit
l'heure
qua-rre ioursdeuantqu'elle parust,& en ayant présentéla figure, & la description #u gouuerneur auec tou-
tes les circonstances qui la deuoient accompagner, ri
fut si rauy voyant qu'elle estoit arriu£e punctuelle-ment selon nos obferuations, & conceut vne si haute
opinionde
nous, qu'il entreprit depuis partout no-
stre défense contre ceuk quib!asmoient,ou combat*
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% ] 8 Histoire du Royaumede
Tunquiri.de s. Astres , qui nous íbnc inconnus , &
surpassent
noscapacitez > Est-il pas à croire qu'ils ne se trom-
pent pas en la connoiílance de la Loy du Seigneur du
Ciel, & de la terre, & des veritezqu'ils
nous
preschenc,
encore qu'elles soient éloignées de nos sentimens, &
moins exposées à la prise de nos eípiitsCertes les faucurs que nous receusmes de ce Gou-
rieur, &l'approbation qu'il donna à nostre doctrine
nousmiten si grande considération dans la plusparc
des esprits,que l'on venoit à foule vers nous pour pren-dre instruction de la foy > & de la loy que nous pref-
chions'; en forte que dans le temps de nostre exil quine dura pas huict mois entiers,nousbaptisasmes plusde six cents nouueaux Chrestiens fans compter ceux
qui auient esté conuertys , & baptisez dans la
nécessité par les Catéchistes. Le zèle de nostre Igna-ce , qui nc nous abandonna iamais, ne seruit pas de
peu à disposer les espritsde ceux qui se conuertirent:
Car comme il estoit ingénieux , & bien versé en la
connoiílance des secìes Tunquinoiscs, il composa en
la langue du pays vne chanson en vers elegans, &
dvn air parfairtement agréable, dans laquelle il auoicrendu si absurdes, & ridicules toutes les erreurs, &
superstitions, qu'âpres les auoir gaignez par les oreil-
les à la douceur charmante de la voix, il les reduisoic
en fin à quitter vne si honteuse profession, & à se fai-
re instruire de la nostre. Il nc manqua pas pourtanc>
de payens zélés pour ces sectes superstitieuses, qui en-
crans en de les voir ainsi d b d
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Histoire du R oyaume de Tunquin.x 3 9
cstre natif d vne autre Prouince, déchargèrent toute
leur cholerc sur Thoste qui nous auoit logez, & s'e-
stoit faic Chresticn, & trauaillerent auec tant de vio-
lence a lc ruiner , que luy ayant fait confisquer sesbiens, le firent encore bannir du païs, auec fa fem-
me i ce qu'il supporta auec grande constance,^ amour
de la Religion, pour laquelle il estoit persécuté.
Qomme Dieu par fa miséricorde nous fit afiìjler
dans les misères > (f les necesitez,
de nojlre exil.
CHAPITRE XXXI.
liP^t^Sennemis estans bien informez de
^^^^'ÉB^^"^c no^re bannissement,, quinc
W ^«à^^f nous 'a^°^ P°*nt l'a liberté de faire
^^flfô!;^ íejour en cette Prouince , qui estoitfi/yí®*^ás*f\ dans l'enclaue des Estars de Tunquin;
âpres auoir fait déclarer tous ceux qui nous retiroiéntdans leurs maisons, criminels, & preuaricateius des
Edits du Prince, les faiíoient punir de la confiscation
de leurs biens, qui eltoit la moindre peine à laquelleils estaient condamnez. Ce que ces généreux Cfore-
stiens souffroient auec vne ioye admirable >s'estimans:
heureux de pouuoir bastir leur salut > deleur^per-& d t l d Ch i f l
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^ 40 Histoire du Royaume de ^uYiquh.scrcs où nous les voyons réduits qui nous donnoienc
bien de la compaífioniVeu mefme que les persécuteurss'atrachoient encore à nous par beaucoup de déplai-
sirs qu'ils nous rendoient, iufques à jecter des pierrescontre nous, & contre la maiíon où nous estions lo-
gez } nous résolûmes de quitter la Ville, & de nous
retirer dans nostre petite barque de riuicre, où nous
souffrions de grandes incommoditez du lieu, des
pluyes, & des vents, & fur tout de la nécessité du vi-
ure. Car encore que partans de Macao , nous eus-sions esté pourueus de Viatique nécessaire pour vn
an i neantmoins dans le séjour que nous auions déjafait de trois ans au Royaume de Tunquin, nonob-
stant nostre grande épargne, nous Tairions consume
auec touc ce que nous auions reccu de presens du
Roy, n ayans iamais voulu estre à charge aux nou-
ucaux Chrestiens, ny receuoir d'eux les aumônes
qu'ils nous presentoient de tres-bon coeur, prests à
nous doner mefme leurs ycux,si nous les leurs euífions
demandez , pour leur laisser cette persuasion quenous cherchions leurs âmes, & non leurs biens. Ce
qu'ils auoienten grande admiration ; & se seruoienc
quelquefoisde céc argument de Paffection désinté-
ressée que nous rapportions à leur salue, pour persua-der aux payens la bonté, & la saincteté de nostre Re-
ligion , & la, vérité de la Foy que nous preschions.Neantmoins
pour
ne les priuerpas
du mérite de
leur charité bien-faisante , nous les auions exhortez
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Histoire du Royaume âe^rnnqmn. 141
tendre que nous attendions de Macao 1c secours qui
nousscroitenuoyé pour nostre subsistance. Dont en
suite les libcralitez que les Chrcsticns ont saices à ces
Hospitauxont esté si abondantes qu'vnc centaine deCatéchistes y ont esté entretenus, lesquels ayans tout
quitté pour se dénouer au scruice de Dieu, & de l'E-
glise,ont opérédes fruicts inestimables, & ont esté,&
sont encore aujourd'huy nos aydes, associez , & vnis
auec nous en mesme dessein pourlaconucrsion de ces
peuples.
Cependant comme nous nous trouuasmes réduits
à rextreme nécessité, pour ne point tenter Dieu, si
nous nous opiniâtrions dauantage à ne vouloir rece-
uoir aucun secours pour viure, de la charité des ChreT-
stiéns j Nous prismes resolution d'enuoyer nostre An-
toine vers lesChrcstiens de Cbe ce , auec des lettres,
par lesquelles nous leur faisions íçauoir la grande né-
cessité où nous estions tombez par lc retardement du
Nauiredes Portugais que nousauions attendu depuisdeux ans, & laquelle nous estions contraints en Pcx-
tremité 011 nous nous trouuions, dclcurrepreíèntcr,les priant de nous assister de quelque petite somme,
ou par aumosne, ou en prest iusques à la venue des
Marchands Portugais. Antoine porta nos lettres en
grande diligence, & les rendit, non aux plus riches,
mais aux plus deuots des Chrestiens qu'il connoissoic
fort-bien, lesquels ayantappris
nostre misère, âpresnous auoir donné les larmes de leur compaffion,
a mas-
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i^t Histoire au Royaume àe 'Tunqutrì.
seroicnt eux mesmes à venir > & à nous apporter de-
quoy nous tirer de toutes nos necefïìtcz. A cette oc-
casion vne femme deuote nommée Monique plus ri-
che de charitéque
de
moyens
se
signala
sur tous, nous
enuoyant dix eícus en aumosne,pour nous en astìstcr,&
subuenir à nostre pauureté de ícs propres dépouilles.
Quelque prompt, & diligent que fut Antoine à
nous rapporcer ce secours des Chreíliens de Cbe cey
nous fusmes réduits deuant son retour à vn si pitoya-ble estât, à cause des
pluyesexcestîues
quitomberenc
eivce temps là, & des grands orages qui secouoient,
& agitoient furieusement nostre barque déja vieille*
& qui commençoità. faire eau de tous costez, qu'il nc
nous estoit plus possible de demeurer fur la riuiere>
íîins nous exposer à vn danger cuident de périr .•• mé-
mcque
nousy
estions fort mal traktez desPayens,
qui ne ceíToient de nous tirer despierres, de nous
brauer, & d'insulter à nostre misère. Et cependant il*
nyauoit point deChresticns qui ofast alors nous reti-
rer dans ion logis, pour crainte des peines dont ils-
estoiènt menacez des Payens qui auoient tous conspi-re nostre
perte.
Ce
quitoucha tellement de
pitiévn*
panure mais deuot Chrestien, nommé Siméon, qui-auoit vne cabane où- il logeoit au pied" de là mon**
tagne, qu'il nous la vinc offrir, n'ayant d'ailleurs au-
cun bien à perdre, quand il scroit recherché de nous»
auoir retirez dans fa pauure logette, nous acceptâtmes son offre. ; &
luyauec fa
petitefamille crouua»
moyen pour quelque temps de se loger ailleurs, glo-
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Histoire du Royaume de Tunqnin. 14$
JSsoussommes tìre&de nojìre exila lanouueilc^
arriuéeA'vn Nauiredes Portugais.
CHAPITRE XXXII.
SéD||||L s'estoit passé quinze iours depuis que 110-
ilil SS^re
Antoinecstoicpartyde la Ville Royale,
2§||\f|i|quand il nous apporta auec l'aumosne desChrestiens, vne lettre du P. Gaspar d'Amaral de nostre
Compagnie, ardue dans le Nauire des Portugais au
port de la Prouince de Ghean, où nous nous trou-
uions. Cc que nous auons toujours reconnu auoir
esté vn traicî: particulier de la bonté , & de la proui-
dence dé Dieu* qui dressa la route de ce Vaisseau, pournostre consolation, & pour nostre soulagement à ce
porc écarté, ou iamaìs ny deuant, ny âpres aucun
Nauire Portugais n'aborda, pour estre moins asseuré,
& le plus éloigne de la Ville Royale. A cette bonne
nouuclle qui nous remplit le coeur de joye , & noya
tout lesentimét de nos misères paísécs,nòussortismesde la cabane que le bon Siméon nous auoit prestee >&
allasrnes droit vers le Nauire qui estoit arriué, oû
ayans trouuc nos Pères que nous auions si long-tdmps,& si ardemment attendus, âpres les tendres embrassc-
mens accompagnez de nos larmes , que nous leur
donnasmes, & receûmes d'eux, nous passasmes le re-ste du i òVvnc de la nuict à des
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14 4 Histoire du Royaume
deTunquin.
parler que s'il n'eust point esté en nature. Et parce
que nous auions déja demeuré prés de huict mois íàns
dire la Messe faute de matière pour consacrer, auffi-
tostque
nous fuîmes leuez aumatin,
nouspriafmesles Portugais de nous préparer vn lieu propre dans le
Nauirc, ny en ayant point d'autre au dehors, où nous
puissions célébrer. Ce qu'ils sirène: & ce fut le iour
de S. Simon , & S. ïude que nous eufmes.la consola-
tion de manger ce pain de vie, & d'appaiser aucune-
ment lagrande faim,
& les extrêmes puiditez auec
lesquelles nous l'auions fi long-temps fouhaitté.
Quelque temps âpres vn Eunuque enuoyé de la
part du Roy auec sauf-conduit pour faire passer le.
Nauire, & lçs Marchands Portugais à la Ville Roya-le , ayant fait difficulté de nous y laisser aller auec eux,
pourl'Edict de nostre bannissement
quin'estoit
pasencore reuoqué : Et les Marchands Portugais d'ail-
leurs ayant constamment refusé dfy passer si nous n'yallions en leur compagnie auec les deux Pères qu'ilsauoient menez , il fut contraint, encore qu'il n'en,
cust point d'ordre du Roy, de souffrir que nous r'en-
traíììons dans laVille,
delaquelle
ily auoit enuiroahuict mois que nous auions esté chassez.
En.cc mesme temps le Catéchiste André, zélé, &
infatigable ouurier de la nouuclle Eglise de Tun-
quin, ne polluant supporter l'impatience qu'il auoit
de nous rcuoir depuis qu'il nous eust perdus de veuëjestant demeuré au
temps dcjiolhcpartoment maladea Cbe cey estoit descendu pour nous visiter en nostre-
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Histoire du 'Royaume deTûriquìn. 145
ayant trouucz en estât de remonter au lieu d'où i! ve-
noit i il reprit auflì ion cherain vers ia Ville Royale,semant par tout où il passoit ses trauaux, & ses fer-
uentes instructions, qui portèrent en son temps de
grands fruicts. Et ec fut en ce voyage que Dieu luy
prépara vne belle occasion de patience -,Car ayant esté
attendu fur le chemin lors qu'il y penfoit le moins, il
fut attaqué par vne trouppe de galans, & excédé si ou-
trageusement à coups de baston (fans que l'on ayt sceu
qu'autre les eut poussez à celà que le Diable) qu'il endemeura tout moulu , & comme mort fur la place.D'où s'estant relcué âpres quelque temps ; & ayant
prié pour ceux qui l'auoie&t ainsi mal traiité ,ilfe re-
mit en chemin, meurtry, comme il estoit par tout le
corps de grandes playes, mais le cceur remply de joyé
d'auoir esté trouué digne de souffrir quelque, chose
pourl'amour de Dieu..
L'autre Catéchiste, nommé Ignace,qui nous auoic
suiuis, marcha en diligence à grandes iournées vers
la Ville Royalle, pour s'y trouucr deuant nous, & ytenir aduertis les noimeaux Cbrcstiens de là bonne
nouuellc de nostreretour, & fur tout leurdefendre de
nostre part, de n'en rendre pour cela aucunes démon-
strations extraordinaires, & publiques de réjouissance-
qui pourroient offencer les payens, 6cattirer fur nous
leur enuie ; de ne venir point à trouppes au deuant
de nous ; & d'vscr de grande retenuo aux premiarcsvisites :
quifut vn aduis important, & nécessaire pour
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i 46 Histoire du R oyaume deTuncfuin.
curent de la peine à retenir lardeur inconsiderée des
joyes qui les transportaient cànousbien-veigner, ôc
à s'entre-communiquer la nouuelle de nostre retour,
pour lequel ils rendirent mille actions de grâces à
Dieu, qui nous auoit ramenez pour leur bien, ôc leur
consolation.
J\QHS exerçons de nouueau nos foncions dans
la Ville Royales.
CHAPITRE XXXIIL
^^^^^,Ncore que nous euíTionscurentréedans
|M llj^i|j
la Ville Royale, si n'eusmes wous iamais
^pl^j^©d'accez aupres de la personne du Roy,
^^^Ê^ÊÊ Par '*art^cc >& 'a malice des Eunuques,W&Ç££VU$
qui font les Gardes ordinaires de ses
femmes , & de son Palais, qui nous en éloignèrenttousiours. Cela n erhpefcha pas que par la permis-
sion, ou tolérance du
Roynous ne
reprissions
tous
les employs que nous auions eu deuant nostre exir,
& que nous ne no«s occupassions ordinairement à
Catéchiser, à baptiser, & à ouyr les confessions des
Chrcstiens. En quoy les payens nous donnèrent quel-
que trouble , principalement pour les Confessons
desfemmes,
aucclesquelles
il nepouuoicnt
souffrir
que nous traitcassions dans le secret , encore que ce
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Histoire du Royaume de Tunquin. 2-47
ais de séparation. Donc il arriuoit souucnc queléssoldats que nous ncpouuions point fans faire du bruir,
empescherd'encrer dans nostre Eglise, s'approchoientdes Cónfessionaux
pourouyr ce qui s'y disoit, dans
le secret du Sacrement. A quoy nous ne peusmes
apporter autre remede que par vn conseil que nous
prismes de nous seruir de deux maisons joignantes de
nos Chrestiens, dans l'vne desquelles estaient les fem-
mes qui y venoienc pour se conseffer, & nous dans
l'autrepour ouyr
leurs confessions. Etpource
enco-
re que lespayens s'offeníbie'nc du grand nombre de
Néophytes, & de Catéchumènes qui accouroient tous
les iours à nous pour receuoir. l'inítruction, & les Sa-
cremens , nous aduisâmes de dresser vne nouuelle
Eglise, éloignée plus de deux mille de nostre habi-
tation,où se
partageoiencles
Chrestiens,& les
Ca^-reebumencs} ce qui augméntoit beaucoup nos peines,mais nous fauuoit en quelque façon de la persécution^& de l'cnuie des payens.
Apres tout depuis nostre retour à la Cour, la fer-
tieur & la deuotion des nouucaux Chrestiens fut si
grande en tour, & principalement pour s'approcherdes Sacremens de la Confession, & Communion, quenous ne pouuions point suffire à leur donner satisfa-
ction , ayant esté quelquefois obligez de passer les
nuicts entières à ouyr desCofessions>ausqueíles ilsap-
portoiëc tant de foin pour s'en bien acquitter,^ vnc
conscience si tendre, que si clic leur reprochoit quel-que saute encore qu'elle ne fust point griéue
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ì 48 Hifloire du Royaume de Tunquìn.
dys,ou les samedys, ils n'eussent iamais osé s'aller
coucher, auanc quede l'auoir confessée. Et pour la
Communion > ceux que nous auions iugez capables
de s'en approcher , s'y dispoíbtent durant plusieursiours, auec vn appareil
si étudié, d'affections, de dé-
sirs , & de bonnes ceuures, qu'ils sembloient estre tous
fondus dans les ardeurs de leur deuotion. Et nous
encore, pour les ayder à renouueller íoiiuent le fou-
uenir de cette saincte viande, & de Fagneau sans tâche
qu'ils auoient le bon-heur démanger à la-saincte Ta-ble , nous leur donnions à chacun d'eux vn Agnus de
cire sacrée, reuestu de soye, & de canetille, qu'ils por-toient pendu au col-} & n'en ayans pas pour tous^Ma-
damc Catherine soeur du Roy (de laquelle il a este
parlé cy dessus ) en trauailloic de fa main si artiste-
ment , qu'ils ne cedoient en rien à ceux que nousauions apportez de Macao , & qui estoienc venu*
d'Europe.Nous estions fut tout rauys de la tendre deuotion
qu'ils temoignoient à la Passion de nostre Sauucur;
estant vray que nous auonssouuent obscrué, qu'ils ne
jettoienc iamais les yeux fur vn Crucifix, qu'ils nc
jettassent beaucoup de larmes que l'ardeur de leur
amour fondoit, & faisoit couler par leurs yeux. Ils
estoienc aussi fort deuots & assidus à entendre la saincte
Messe, quand elle le disoit, mesme les iours ouuriers.
Et pour les iours de Dimanche, ceux qui n'estoienc
éloignez que trois ou quatre lieues de la Ville, par-toient si matin de leur maison 'il se trouuoient à
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Histoire duRoyaume
deHunquìrì. Ï49
section corporelle, mais Pcspric repeu de la parole de
Dieu, & renforcé de sa grâce. Mais ceux qui estoíenc
si éloignez de la Ville, qu'ils ne pouuoienc le matifi
s'y rendre à temps pour assister au diuin seruice, par-toient depuis le samedy âpres le disner, & ne s'enre-
tournoienc que le Dimanche apres auoir faic toutes
leurs dénotions. Et parce que nous disions la Messe,
fk le sermon assés tard pour la commodité de ceux quiestojent éloignez de la Ville, & s'y vouloient trouuer :
Cependant ceux de la Ville, 6Vles autres qui s'estoientrendus à l'Eglise depuis le matin,s occupoient deuanc
la Messe durant deux heures enprières, & médita-
tions. Qui est vn sainct entretien lequel est telle-
ment paísé en coustume par tout le Royaume de
Tunquin , 011 il y a des Chrestiens, qu'encore qu'ils
n'ayent point de Messe, ils ne laissent pas d'employer
religieusement tout ce temps qu'ils ont confiera aux
prières, & s'ils n'ont point decompagnie pour les fai-
re ensemble, ils les font dansles maisons particulièrestoute la famille assemblée} ou mesme seuls, s'ils se
trouuent en voyage àlacampagne,ou sur la mer j tant
ils font exacts en tout ce qui concerne les exercices de
la dcuotion. Etpournesemesprendrepointauxioursdes festes, & des Dimanches, ils ont trouué moyen de
dresser vn Calendrier, où font marquées toutes les
festes, & les ieusnes de Tannée, que les Catéchistes
font imprimer en la Ville Royallc, & distribuer apres.
par tout le Royaume,
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% 5o Histoire duRoyaume
de TUnqum.
Diuersès vexations dont le Diable trauaìlla
les Chrejìiens.
CH4P I T R E XXXIV.
SC^IËL y auoit dans la Ville Royale vnc Chre-
^n^gstiennenommée Monique femme deuotc 9
*$§*&& mais qui(deuant qu'elle eust receu le baptes-me ) auoit esté addonnée à quelques superstitions de
Magie, & auoit mesine exercé l'Art diabolique de Py-
thoniste -yauquel temps clic auok esté souucnt pofle-dec du malin esprit, & agitée de fureurs maniaques, &
rendue si redoutable à son Mary, qu'il n osoit point
dire qu'il estoit son Mary, mais s'appelloit par respect:son Nourrilfier, comme si c'eust esté la fille d'vn Prin-
ce , qui luy eût esté commise pour auoir soin de sqn
entretien. Nous n aiiions pas manqué de l'aduertir,
comme les autres qui auoient esté auparauant engor-
gez à la seruitude du Diable ,de se garder de ce cruel
ennemy, qui ne s'oublicroit pas de les guetter pourles rauiràDieu , & qu'iferòitsans doute tous ses
efforts, pour reprendre les places que Icfus-Chriífc
auoit conquestées fur luy, &pour rentrer dans son
ancien logis, âpres qu'il auroit esté purgé, & nettoyéde ses ordures. Et pourec nous leur auions encore re-
commandé de ne sortir iamais de la maison, fan»
V d d l & i d l'
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Hìïloìre au Royaume de Tunquìn. i 51blc r'entrant dans son corpsja ictta par terre & l'agitad'vne si étrange façon,qu'il ne fortoit de ses yeux, que
feu,quefurcur>& que menaces. Son Mary nômé Iean,
homme deuot, ayde de quelques autres Catholiquesla reména par force dans íà maison j Où ( comme 1c
Diable continuok à la tourmenter)il nousappella
pour cxorciser,&: chasser le Démon. Ce que i'entreprisde faire, & âpres iuy auoir commande de la part de
Dieu de laisser Monique en repos, & dans la liberté
de son esprit, ie n eus pas plutost demandé à la possé-dée si elle vouloit confesser ses péchez, que le Diable
ne pouuant souffrir ce discours, se retira & abban-
donnala possession qu'il auoit injustement reprise :&
la bonne Monique ayant doucement refpondu qu'elledesiroit grandement de nettoyer son ame par la con-
fession , elle se reconcilia auec Dieu, renonça de nou-ucau atout le commerce d'enfer qu'elle auoit cu,&fut
depuis entièrement deliurée du malin esprit.Mais il arriua que ce Démon quittant la possession
de Monique, & Dieu ne luy ayant point donné de
pouuoir fur aucun des domestiques de Iean , qui
estoienttousChrestiens,& deuots,il s'alla saisir du
corps d'vnieunc Catéchumène encore Payen, cousin
de Iean, qui estoit alors dans vne autre chambre de
cemefmc logis ( qui commença à se débattre en fu-
reur , &.à donner des signes cuidens du cruel hostc
qui le possedoir. On nous Pamena pour employerencore fur luy les remèdes de l'exorcisme j mais Dieu
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z^h Histoire du Royaume de Tunqmn.deSathan. Vu autre Chiestien estranger , autre-
fois scruiteur d'vn Portugais, s'estant enfuy, & retiré
du seruicc de son Maistre, viuoit parmy les Payens,
non feulement dans loubly de fa Religion, mais dansla profession ouuertc du Paganisme, & del'Idolatrie.
Mais par vn iuste iugement de Dieu ayant esté liuré
à Sathan,ilfut fi cruellement traitté de ce tiran impi-
toyable , qu'il donnoit de Phorreur & de la compas-sion mefme aux payens, qui prirent la pensée de.lc
mener du Bourg où il estoic àla ville Royale, pournous le mettre entre les mains. Ayanc donc este ap-
peliez à la maison d'vn payen où il auoit esté porté,nous le trouuafmes couché, & horriblement tour-
menté du Démon, quiluy tenoit encore les yeux fer-
mez, en forte qu'il ne pouuoit aucunement ouurir les
paupières$ encore qu'il asscurast en cét estât, qu'iLvoyoit vn Démon d'vne corpulence épouuentabbte,
quienjamboit le couucrt de la maison oùilfetrou-
uoit. Nous vfafmes des exorcifmcs ordinaires, &l'ex-
hortâmes à fe confesser, ce qu'il fit j & soudain âpresil ouurit librement les yeux, ôefut deliuré de la pot
selïìon du Démon,
I'adioustcray icjr vne chose mémorable de la po.Cscífion d'vne deuotc Chrestienne nommé Elizabeth*
que Dieu permit au Diable,non tant pour chastier ses
péchez, que pourexercer fa vertu, & augmenter ses
mérites. Elle auoit esté extrêmement addonnée air
culte des Idoles, auant qu'elle embrassastla Religion.Chrestienne > & en du zèle & de lade-
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Histoire da R oyaume deTunquin.
%) >
soicnc la rnesme profession , clleauoic esté toujours
griéucment tourmentée au corps de ces eruels bour-
reaux. Ce qui l'auoit fait résoudre de quitter ces
maistres, ou plutost ces tyrans, qui recompensoiencsi mal le seruice qu'on leur rendoit, & de se rangersous laLoy de IESVS-CHRIST, duquel elle auoit
appris les diuines quallitez>& les incomparables méri-
tes aux Catéchismes qui se faisoient en nostre Eglise.Elle receut donc fort deuotement le baptesme , sans
estre pourtant deliurée des vexations ordinaires doncles Démons la trauailloienr -yDieu le permettant ainsi*
pour leur confusion, & pour ^exercice de la vertu
d'Elizabeth j qui souffroit ces peines auec tant de
patience,& auec vne résignation si parfaite aux vo-
lontez de Dieu, quelle en estoit deuenuë formida-
ble aux Démons, lesquels elle chaílbir par la vertu deses prieres,du corps des autres possédez,encorequ el-
le ne peust >ou plutost ne voulust point les chasser du
sien. Ce qui n'empeseboit pas qu'elle nevaquast
à
toutes sortes d'exercices de pieté, & de charitéjayant
conuerty le faux zèle qu'elle auoit cu pour les Idoles,,
en vn tres-ardent amour de Dieu , & du prochain:Car ne s'estant pas contentée d'auoir attiré à la Reli-
gion Catholique son mary, qui fut nommé Thomas
en son baptesme, & toute sa Emilie j.ellc en agaigne
plusieurs autres, tant au lieu de fa demeure ordinaire,,
qui est vis avis de la Ville Royale de l'autre costé de
la riuicre, comme dans fa Patrie, qui est en la Prouin-
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2,54 Histoire duRoyaume de^Tunquìn.
J\Çoi4s sommes contraints de sortir de tout /o
Tunquin, Çf de retourner à oTtfacao.
CHAPITRE XXXV.
^^^^^ 'Eglise de Tunquin estoiten Testâtque
Vm WKSïïnousauons décrit iusquesà maintenant,
WÊy^Êm
danslaquelle
nous auions trauáillé l'es-
ji§yini=^ pace de trois ans, auec des succez, & des
accidensfort diuers. Elle comptoit déja
plus de cinq mille Chrestiens, & les sainctes semences
de la Foy qui auoient esté iettées dans la plus part des
Prouinces, nous promettoient «à Taduenir vne tres-
grande & tres-abondantemoisson :
Quand le Nauiredes Marchands Portugais estant en estât de s'en re-
tourner à Macao, d*où il estoit venu, le Roy nous fit
aduertir de nous tenir prests pour partir dans ce met
me Nauire $ qui fut vne triste nouuellc pour nous >&
vn commandement donné àcontre-temps de nos
meilleures espérances, mais que nous ne iugeasmes
(>ointpouuoir faire changer \ veu la difficulté que
011 nous faisoit de nous laisserapprocher
le Roy, &
les mauuàis féruices queles Eunuques du Palais nous
rendoientauprès deluy, Payant toujours sollicité de
ne nous souffrir point dans son Royaume ; de crainte
qu'ils auoient que le Roy embrassant en fin la Reli-
i Chrestienne & édi t ses femmes ilsnc
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Histoire du Royaume de Tunquin.Il nous resta neantmoins âpres le mandement qui
nous fut apporté de la part du Roy, cinq ou six iours
deuantnostre départ, que nous employâmesà ouyr
les Conseillons des
Payens, qui
venoient à nous auec
tant de preste, qu'à peine auions-nous la niiict vnc
heure libre pour prendre quelque repos. Il nous té-
moignoienttous auec leurs larmes, Paffliction qu'ilsauoient de se voir encore vne fois abandonnez de
nostre conduitte : mais nous les consolions comme
nouspouuions, surleíperancc
de la venue d'vn au-
tre Nauire Portugais qui leur ameneroit de nos Pè-
res.
Vne chose y cut-il qui nous mit en quelque sou-
cy : Et ce sut que les Catéchistes mesmes nous donnè-
rent aduis, qu'il y auoit des Chrestiens qui lespres-
foient de se marier dans leurs familles, pretendans parl'alliance de ses personnes capables d'instruire les au-
tres , & rendreparticulier
vn bien , qui deuoit estre
commun à tous les Chrestiens.Tcllement que voulans
rôpre ce dessein,quitendoit à la ruine de la Chrcstien-
tc de ce Royaume > nous trouuâmes vn moyen que
nous proposâmes aux Catéchistes \ qui fut de les faire
obliger par ferment 3 qu'ils ne prendroient point fem-
me à mariage, pour le moins iusqu a ce qu'ils vint das
le païs quelques-vns de nos Pères,qui y peussent sou-
tenir le party de la Religion,& prendre la charge des
Chrestiens : Cc qu'ils agréèrent. De forre que le der-
nier iour que nous diímes la Messe aux Chrestiens,la Messe &les Communions h é i
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i5 d Hijloire du Royaume de ^Tunquìv.les Saincts Euangiles, prononcèrent Pvn âpres l'autre
fcur ferment cjui contenoit trois chefs \ 1c premier que
pour estre plus libres à exercer Poffice de Catéchistes
quileur auoit esté
imposé ,& détachés de tout autre
soin qui les peust détourner de cette fonction, ils ne
se lieroiét par mariage auec aucunefcmme,iufqucs à la
venue de quelques nouucaux Prestrcs qui se charge-roient de Pinstruction des Chrcsticns.Le fecond,qu'i!sn'auroient point de pécule ny de bien propre à euxj
mais que les aumofnes qui leurs feroient fait tes par lesChrestiens, feroient gardées en commun. Lc troisième
qu'ils obeïroientàceluy que nous nommerions pour
Supérieur, iufques ála venue de nos Pères. François
commença, & prononça son ferment auec tant de
sentiment depieté, & dVn accent si ferme, qu'il sic
pleurer tous les Chrestiens. André, & Ignace qui sui-uirenc, témoignèrent vne pareille deuotion. Nous
leur ioïgnifmes Antoine qui s'estoit depuis long-
temps dedié à nousferuir dans nostre maison , & quinous auoit fidèlement accompagnez par tout, pourleur ícruir de Coadjuteur aux choses temporelles,
quifitlemcsme serment. Etpeuc-ondireque depuisce temps-là les Chrestiens les tinrenc au lieu de Pères,
&de Maistrcs, & les honnorerent auec toutes sortes
de respects : & eux mesmes se conseruerent par leur
vertu > & leurs bons exemples, tanc de crédit dans
ceste nouuellc Eglise,qu'il ne fefaifoitrien que de leur
aueu, &par leur authorité. Et il arriua mesmeque
l' l de leur conuersation & de leur bonne vie
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Hijìoìre du Royaume deTunquin. 157
tuels, & temporels, qu'il s'en sic vne Congrégationde prés de cent personnes, qui ayant esté dispersez
par le Royaume y ont fait des fruicts inestimables qui
durent encor auiourdhuyiDicu nous ayant voulu faire
connoistrc,que son Esprit qui souffle où il luy plaist,sefait des Apostres, & des Ministres de son Éuangile,en quelque lieu qu'il se vueille faire adorer. Nous
laissafmcs des Règles, & vn ordre de leur conduite,
qu'ils ont tousiours exactement obserué.
Ces choses ainsi ordonnées nous diímes le dernieradieu à nos Chrestiens, & leur laissâmes tout ce queramour que nous auions pour eux, nous suggéra de
sainctes recommandations. Nous leur dcmandafmes
leurs prières en lieu de toutes les reconnoiflances donc
ils se protestoienc nos redeuablcs ; lesquelles ils
nous promirent de si bon coeur, que depuis vingt ansils n'ont iamais cessé tous les jours le matin & le soir,
de faire dans leurs maisons des prières particulières
pour nous, & les jours de Dimanche & de feste ,des
publiques. Plusieurs d'entr'eux se présentèrent pournous accompagner, ce que nous accordâmes au seul
François Catéchiste aucc lequel nous auions encoreà traitter pour le bien de cette Eglisc,&àpeu d autres
qui nousdeuoient conduire par le chemin dans leurs
maisons, où ils auoient disposé quelques personnes à
receuoirle baptesme.Nous fusmes arrestez durant nostre voyage Q\\
diuers endroits pour y entendre des Confessions, &
d l d i
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15 8 Histoire du R oyaume deSTuncfuin.nous témoigna des fentimensnompareils d'affection,
nous ayant logez dans fa maison, où nous baptisâmes
beaucoup de personnes, & assigné dans son enclos,
pour Pauenir, vn lieu capable pour vne Egliíe,& pourvn logement à receuoir les nostres.
Continuant nostre chemin , nous entrâmes paroccasion dans vne^ Ville appellée Cbebicb> située fur la
mer, où nous trouuâmcs dans la maison de Thomas,
& d'Elizabcth , quatre vingts Catéchumènes bien
instruits ,& qui nous attendoient pour receuoir lebaptesme. Et enfin âpres auoir laissé partout où nous
peusmes aborder, la confolation,& les aduis que nous
iugeasmes propres, nous arriuasmes au port appelle de
la Reyne, où le Nauire des Portugais nous attendoit,
& où il nous salut encore ar rester quelque-temps
pour satisfaire à vn nombre de Chrestiens des lieuxvoisins qui s y estoient rendus» tant pour la Confes-
sion, comme pour le Baptesme que nous donnâmes à
vingt-deux Catéchumènes, que le zèle, & la pieté de
deux Chrestiens nommez Paul,& Antoine, venus là
de la Ville Royale, y auoient disposez pournostre
passage. Ce sut encore là qu'estans prests a faire voile,& voulans congédier le bon François qui nous auoit
accompagnez depuis Che ce , il fut si sensiblement
touché au coeur de cet adieu, qu'il fembloit deuoir
fondre en larmes, & expirer, de regret à nos pieds.11 nous conjura par tout ce qui est de plus saint, de le
menerauecnousàMacao,pouryviure , & mourircn nostre Compagnie: Mais nous luy é tâ
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Histoire duRoyaume deTunquin. 159
qu'il ne pouuoic l'abbandonner sans offenser tous ses
deuoirs,&la grâce de fa vocation. Il s'addoucit fur ce
discours, & fur l'affeu rance que nous luy donnâmes
qu'il reuerroit bien-tost de nos Pcrcs en Tunquin.
Lettre des Chreftìens de Tunquin, a J^QoJirc^
S. Père lePape Vrbain VI IL
CHAPITRE XXXVI.
WS$£$Êl Erapporteray icy la teneur de la lettre que
»E (liftlesnouueaux Chrestiens del'EglisedeTun-
&fê$3Èà cjuin nous baillèrent à nostre sortie de la
Ville royale, pour la faire tenir à Nostre S. Père 1c
Pape Vrbain VIII. souuerain Pasteur de TEgliíè vni-
uerselle,écricte en characteres Tunquinois, que nous
auions traduite fidèlement en Latin fans y rien chan-
ger , & est telle.
NOus
Tunquinois 9 tant que nous sommes
de la Setfe de Nojlre Seigneur IESVS-
CHRIST, nos testes courbées contre terres
en ail ion de grâces adorons le Seigneurdu Ciel9
& de la Terre 9 &* prenons la hardiesse d'ad-
drejser cette Lettre a vostre Sainóíeté 9 qui tient
l d IESVS CHRIST t ^
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v G o Histoire du Royaume de Tunquin.
par tous les Royaumesde la terre , pour les
drejfer au chemin de la vérité. Depuis les pre-
miers Siécles y iufquesà ces derniers temps 9 la
lumière de la vraye Loy riauoit f oint éclairé
nofire Royaumede lunquin. En fin
en no-
stre âge, nous tres fortunes, auons vcu deux
Pères de la Compagnie de I E S V S , du grand
Occident \ qui méprisansles flots épouuant ables,
(f les horribles tempestes de la Mer 9 par desroutes tres-diffcìles , ont pénétré iufques dans
n ost r eRoyaume, Qfy
ontpublié la vraye Loy\
& parleurs exhortations >& prédications owL>
persuadéau monde la vénération , & le cultes
du vraySeigneur
du Ciel Qf de la terre •, Dowt>
en fuite plus decinq mille des nostres > contens,
Çf volontaires ont o bey à lafaintfe Loy>& il
y en a encore plus qutfont disposez* a lesfuiur^j.
Et encoreque
leRoy quigouuerne ce
pays y &
quelques-vns de ces 'Princes (ignorans de la Vé-
rité) contredisent aux Pères , & s'opposent opi-niâtrement a eux •, Neanimoins la
Loy qu ils
nous ont prefehée, ri a pas esté condamnée : Adais
pournous //eruiteurs */<?IESVS-CHIUST5 nous
persistons f fans branster en cette vérité', & som-
mes résolus deperfeuerer constamment en la Foynous auons receuë. Et f &
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Hittotre du R oyaume de TJtnquin.161
nous osons addrejfer cette Lettre à Vofire Sain-
ífeté', comme au Père commun des Fidèles ,pour
implorer pour ce no/ire Royaume <vn secours fa-
uorable \ & la supplier de jettersurnous les yeux
fume il lans defa pieté,& lesregards
de fa pro-
aidence Paternelle, qut encores que rudes , &
mal polis ; profterneZo aux pieds sacrez^ de <vo-
Jlre Sainffetê, attendonsauecgrande confiance,
©"* auidité des DoíîeUrs del* Euangile \afin que
par leur celefte doârine , tous ceux de >nofirC->
pays , grands & petits , quittans leurs erreurs y
s*assujettissentà la
vraye Loy, seguaranti(fewL>des tourmens éternels, & jouissent enfin de la
félicitééternelle^*
JXous lùnquinois > soldats de I E s v s-
CHRIST, nos tejles abaissées iusquesa terre,
f resentons cette Lettre a vofire Saintteté\ l'an
de salut ìéjo.
Nous eouoyafmcs cettre lettre accompagnée dV-nc des nostres, au R. P. Mutio Vitellcícni, General
de nostre Compagnie, le priant de la présenter au
Pape de la part des Chrestiens de Tunquin ; ce qu'il
fit, comme il nous enafleurapar vne des siennes de
Tan Ï 633. en ces termes, íay présenté moy mesme a sa
SamSíetè la lettre que les Chrestiens de Tunquin luy ont escritte i la receuë auec de
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%6z Histoire du RoyamHe
deTunquìn.
à ses deuotsfidèles l*amour y ur la bienveillance particulièredont il les embrasse, 0* les vnit comme Souuerain Pasteur
au bercail de ÍBglife Catholique , &c, Toutessois la
Rcsponcc dont il est icy fait mention, si elle a esté
enuoyée, n'est point arriuée aux Chrcstiens de Tun-
qui n.
J\Qos
Pères retournent au
Royaume^,deTunquin.
CHAPITRE XXXVJI.
WLMMSÊfì^stre recour de Tunquin
à Macaofut
^I^^Éfii^ans 'im I<530, °ù nous trouuasmcs lc
W i&Nfòcl W **' André Palier > q}* 1 aPrcs auo^r fau
wWÊ^m'a V^CC ^c 'a Miífion ^c 'a Chine,
&®&®&&$v s'estoic rendu comme nous au Collègede Macao ; & qui ayant appris l'estat de la miífion de
Tunquin, où tant de bons Chrcstiens estoient délais-
sez sans l'aífistance d'aucun Prestre, délibéra de ten-
ter tout moyen pour renouueller cette miífion, pen-dant que les Chrestiens y retenoient encore leur pre-mière semeur. Et parce que le P. Gaspar d'Amaral quien cstoitfraischement rcuenu auec nous, se rrouuoic
asscs instruit des moeurs^: du génie de ceux de ce païs,il l'y destina.Ce bon Perc auoit eu auparauant de
gran-des inclinations pour trauailler à la miífion du lapon,
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Histoire du R oyaume àe tunquin. 16 jdela Prouidencede Dieu,quidcstinoic vn si bon Ou-
uricr à la mission de Tunquin, à laquelle ayant cer-
tainement reconnu qu'il estoit appelle de Dieu, il
acquiesça de coeur à ses diuins ordres, & pour s'enrendre plus capable s'addonna entièrement à appren-dre la langué du païs,iusques au temps qu'i 1 salut par-tir. On luy ioignitdeux compagnons, le P. Antoine
de Fontes Portugais, qui auoit trauaillé six ans à la
mission de la Cocinchine, & se trouuoit pour lors ren-
uoyé à Macao , & leP. Antoine Cardin,qui medicoitde passer de Tunquin au Royaume de Laos, duquelil auoit appris la langue au Royaume de Siam,quiest commune auec celle de Laos, de quoy nous par-lerons plus bas.
Le Nauire marchand qui deuoit faire voile en Tun-
quin se trouuantprestle huictiéme de Feuricrde lan
ifyi.nosPcress'y mirent dedans, & aprcsThcureuse
nauigation d'vn mois, prirent port dans le Royaumede Tunquin le premier de Mars de la mesme année.
Leur arriuée apporta vnc ioye inexplicable à tous les
Chresticns, qui triomphoienc d'aile de voirreuenus
pour leur secours >& pour leur consolation leurs bons
Maistrcs qu'ils auoient si passionnément desirez. Ec
nos Pères ne sentirent gueres moins de ioye, voyantces bons Chrestiens estre demeurez si fermes clans la
profession qu'ils auoient embrassée. Trois choses prin-
cipalement leur donnèrent grande consolation^ l'vne
sut le zele tres-ardent des Catcchistes,Francois, Andi éî
& d
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% 6 4 Histoire du Royaume deTunquin.
3340. Chrestiens ;& qui nonobstant qu'ils eussent
limité leur ferment de ne se marier point, iusquesàlavenue" de nos Pères, le voulurent étendre iusques à la
fin de leur vie*
Enquoy
ils ont estédepuis
íiriuis de
plusieurs autres, qui se sont dédiez à cette mesme
fonction. L'autrechosc qui les consola grandement,sut la ferueur,& la deuotion des nonucaux Chrestiens,
qui dans le temps de nostre absence, se trouuoienc
auoir basty dans le Royaume vingt Eglises, pourauoir
plusde commodité de
s'yassembler les Diman-
ches , & y faire en commun leurs prières. Er outre ce-
la, Pvnion & la charité qui regnoit entre eux, quiest le Caractère de l'estat du Christianismc,& la vraye
marque des Disciples du Sauucur jd'où venoit qu'ils
s'entr'aymoient tous comme frères ,& que les riches
traittoiciuhumblement
lansdédain , &
auec vnc
admirable condeícendenceauecquelcs pauures, qu'ilsn'eussent pas auparauant daigné regarder. A quoy il
faut adjouster vnc grande sincérité de moeurs, & pu-retc de vie , dans l'exncte obferuation des loix du
Christianisme : Ce qui fit dire à vn Portugais,apresles auoir bien reconnus
dans leur conuersation,qu'onles pouuoit comparer, non feulement aux Chrestiens
séculiers d'Europe, qui font profession particulièrede
pieté, mais aux Nouices mesmes des Religions les
plus reformés. Ce que nos Pères reconnoissoient
encore mieux' en leurs Confessions, ausquellcs ils ne
trouuoienc point fouuenc de matière suffisante d'ab-solution , tant ilsauoient famé pure & la conscience
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Histoire du Royaume deTunquin. %65
témoigna vn de ces Chrcsticns à souffrir de cruels
tourments, & la more pour la confession de la foy. Ce
<jue ie vay raconter au chapitre suiuant.
Laconfiance d'<vnNéophyteasouffrirla mort
pour maintenir laFoj Chrejìienne, &
quelquesmiracles.
CHAPITRE, XXXVIIL
t&%^^W\ ^ Chrestiencstoit nommé François, &
^^M®mn'auoit receulafoy>auecle baptesme,
Si^^^M^ que depuis deux ans;mais il en auoit
|^^^^^^ pris vne fi profonde teinture, & estoicWKX&FSOESÏ si bien imbu de la grâce de ía vocationi
qu'on le voyoit incessamment occupé aux oeuures
de charité, & de miséricorde j &principalement
à en-
íeuelir les corps morts qu'il portoit íouuent fur ses
épaules pour leur donner sépulture. Cela sut rapporté
au frère du Roy > homme farouche, & ennemy dunom Chresticn, auseruice duquel estoit François, &
l'vn de ceux qui portoient fa littiere : lequel Payantfait
appeller > &luy ayant défendu de continuer dans
la profession qu'ilfaifoit du Christianisme, & dans cc
sale exercice auquel ils'oecupoit, disant que c'estoic
chose messeante , & indigne qu'il vint toucher salittiere & sa chaire
'il auoit manié les
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z66 Histoire da Royaume deTunquin.
ôc que faisane profession, comme il faisoit de la Lojr
delESvs-CHRisT,qui estoit saincte ôc nécessai-
re au salut, il ne pouuoic ny y renoncer sans perfidieôc fans crime
> ny quitterfans vn lâche
meíprisíes
ceuures de pieté, & de charité qu'elle ordonne. Que
pour ce qui regardoit son seruice > il ne manqueroitiamais à aucun de ces deuoirs : Mais aulïï qu'il
ic
prioit de ne trouuer pas mauuais s'il se monstroit fi-
dèle à garder la Loy de iEsvs-CHRisTqu'ilauoit
embrassée > ôc à la maintenir iusques au dernier sou-pir de sa vie. Cette reíponce n'estoit point offen-
sante > Et toutefois le Prince se piquant de cette liber-
té, luy commanda sur 1c champ de sortir de son Pa-
lais, & de ne se monstrci iamais deuant luy. A quoy
François obéît aussi tost , ôc quittant le Palais, ôc le
íèruice du frère du Roy , se dédia entièrement, ôc joyeusement au seruice du Roy des Roys dans tous les
charitables employs quefa deuotion peut luy suggé-
rer. Dcquoy le Prince estant aduerty , entra en tel
dépit, qu'il le fit de nouueau rappellcr, ôc luy com-
manda derechef de quitter la Foy & la Loy des Chrc-
stiens. Ce que le généreux François ayant protesténe pouuoirfairc fans se souiller d'vn crime inexpia-ble, ôc sans renócer à son propre salutjLe Prince enragéde se voir desobey comanda qu'il sust fustigé, ôc mis
cn vne écroitte prison, oií il sut encore cruellement
tourmenté aux cuisses j ôc enfin se monstrant toujours
plus constant dans les tourmens qu'on luy faisoicsouffrir l faire h de volonté v il fut dé-
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Histoire duRoyaume
de Tunqfuin. z6j
PEglìsede Tunquin par son sang, & la première fleur
que cette nouuelle Chrestienté présenta à Dieu j la
quelle parfuma, & réjouyt de sa bonne odeur tous les
fidèles de cepais,
& les nouueaux ouuriersqui y ve~noient d'arriuer, qui coilceurent de grandes espéran-
ces des fruicts qu'ils recucìlleroient à l'auenir de la se-
mence généreuse de ce premier sang.A la constance inuincible de ce
Néophyte, quiest vn argument certain que la fo/ se conseruoit bien
viue dans le coeur des Chrestiens de Tunquin, ie iointsicy vn autre grand argument de la vigueur dcleurfoy,
qui est vne inestimable quantité de miracles quis'estoienc faits parmy eux, & à leur prières > desquelsnos Pères ayans voulu tenir quelque compte, cVrs'in-
former de ceux qui s'estoient faits cn la guérison des
malades, & en l'expulsion des Démons du corps desposscdez,ii leur fut répondu qu'ils estoient innombra-
bles. Ce qu'ils creurent facilement ayant appris qu'vrtseul Chrestien d'entr'eux^ommé Pierre,occupé mes-
me en des charges publiques, auoit par ses prièresdeliuré trente possédez dumalin esprit. En la Pro-
uince de Gbean, qui a esté vn théâtre de semblablesmerueilles, il en est arriué entre autres, vne tout àfaic
prodigieuse, qui a mis la Religion Chrestienne dans
vne tres-haute estime ; ça este en la personne d'vne
Chrestienne nommée Maure, qui auoit vn fils (austi
Chrestien)nommé Benoist,icune hommegrandement
deuot, & qui auoit recherché de sc ioindre auxCatéchistes mener i mais
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i68 Histoire du Royaume de^Tunquirì.
Cette bonne mère estant tombée dans vne griéue, $c
longue maladie , cn fin elle en mourut.- & comme
l'onsc disposoit à faire ses obsèques , ôc à la porter et*
terre, son fils Benoist touché d'vn grand regret, non.
tant de fa mort, que de ce qu'elle estoit morte fans les
Saeremens àlabsence des Pères, fe mit à genoux, 6c
plein d*vne grande confiance pria tous les Chrcstiens
qui estoient venus pour assister aux funérailles, de
ioindre leurs prières aux siennes, pour obtenir l'effct
duquel il estoit dans vne íaincte attente j puis se le-
uant ietta quelques gouttes d'eau bénite dans la bou-
che de la defuncte j & voila soudain que Maure reuint
en vie au grand estonnement de tous les Affistans
Chrcstiens &: Paycns, qui diuulguerent le miracle
dont ils auoient esté spectateurs , par toute la Pro-
uinccj d'où plusieurs accoururent pour voir la refuk
citée, & ensuite duquel il fe fit vn grand nombre de
conuersions*
Et ce n'est pas merueille que Dieu opère tant de
miracles par les prières des Chrestiens qui font ses
enfans, veu qu'il enfait encore par l'entrémise des
Catéchumènes; comme il est arriué à vn d'eux, qui
ayant rencontré dans vn bois.vn homme demy-mort,.& n'ayant point d'eau-benite , de laquelle il sçauoic
que lesChrestiens íè seruoiec pour donner la santé aux.
malades ,meu d'vnc grande compassion de l'estat 01V
il auoit trouué cepauure homme, il prit de l'eau de
la riuierc , & Tayant bénie auec le signe de la Croix
qu'il auoitappris > & recité fur elle, '[oraison Domini-
il
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Histoire du i? oyaume deTunquin 169
Quelques notables conuerjions des Payens.
CHAPITRE XXXIX.
^^S^^E mets cn premier lieu celle d'vn fa-
||||P Wm$ meux Enchanteur , & maistre iuré de
^Ife ÌIÌH^ superstitions,quiayant eu toujours les-
^SS^yj^ pritreuolté contre lesverirezdela
foy,& de la Religion Chrestienne, fur le
bruit qui couroit des merueilles que les Chrcstiens
operoient,cn vertu de leurs prières, prit resolution de
s'instruire premièrement par soymesme,qu'est-ce quec'estoit de cette profession ;dont ayant rencontré vn
Catéchismecatholique
, comme il se sut misà
l'ou-
urir pour le lire j voila que les yeux luy enflèrent fi
horriblement auecvne poignante douleur, qu'il suc
contraint de quitter 1c liure» & la lecture. Ceítoitvn
effetdei'enuie,& de la malice deSathan qui luy fer-
moit ces portes par où les lumières, de la vérité pau-uoient entrer dans son ame
-y&
quine se
contentantpas de cela , commença à le tourmenter par tout le
corps auec beaucoup de cruauté, enviant ainsipour,
étourdir le dessein que cet homme là auoit pris de s'in-
struire de la Religion Chrestienne ,.par les douleurs
qu'il luy faisoit sentir. Mais en vain, car Dieu faisant,
intérieurement connoistreà cet homme le mauuaisestât où il se trouuoic, & qu'il estoit iustement puny
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Ì. 7 o Histoire da R ojaume de Turiquìn.recours à la charité de ceux qu'il auoit tant haïs,& de
les prier de prendre la peine de venir chez luy , &:
d'employer leurs prières pour luy obtenir le pardonde ses fautes, & la deliuranec du cruel
ennemy quile
tourmentoit. Ce que les Chrestiens n'eurent pas
plûtost fait, & commande au Diable au nom de IESVS-
CH RI ST de fc retirer > qu'il sortit du corps de céc
homme, & le laissa en liberté. Mais ce malin espritíòudain s'estant saisy de fa femme qui estoit addonnée
aux mesmes superstitions diaboliques, il fut encorecontraint de quitter cette possession, par le pouuoir
que les prières des Chrestiens eurent fur luy. Cepen-dant Tenchanteur n'ayant pas encore receu le bap-tefme estoit toujours trauaillé du mal de ses yeux,
iniques à ce qu'ayant esté aduercy en songe par vne
vénérable Matrone, d'employer ce sainct, & salutaireremède pour saguerison, il se fit instruire, & âpresle baptesme qu'il receutaine fa femme,& touteía
famille, il sut entièrement guery, & éclairé au corps,Ôc cn l'ame ; & depuis autant zélé à attirer les payensà la vraye Religion , qu'il l'cstoit auparauant à les
en recirer. Apres cette conuerfion il s'en fit vne autremémorable de l'vn des principaux Seigneurs de la
Cour, qui donna vn grand sujet de ioye à nos Pères
nouuellement venus. Ce Seigneur auoit deja eu assés
de connoissance de lafoy, & de laloy des Chrestiens,
ayant mefme permis à fa femme, & à fa fille qui estoit
mariée auec le plusieune des frères du Roy, de rece-uoir le viureselon les loix du Christia
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Histoire du Royaume
deTmqum. 171
la violente affection qu'il portoic à ses Concubines.
Mais Dieu qui le vouloir retirer du malheur ou fa
passion lc tenoitengagé, pour sauuer son esprit, frappa
ion Corps d'vnegriéuc, & dangereuse maladie qui leréduisit à Pcxtremité, & donna vnc forte pensée à fa
femme qui estoic Chrestienne depuis quatre ans, de
auoit receu le nom d'Anne en son baptesme; de re-
présenter par cette occasion à son Mary , que puisquel'on auoit si peu d'espérance de luy íauucr la vie du
corps, il mist en asseurance le salue de son ame, re-célant le baptesme des Chrestiens, par lc moyen du-
quel il le pouuoit obtenir ; lesquelles paroles auec
l'inspiration de Dieu qui s'y ioignit gracieusement,
frappèrent si à propos son coeur, que non seulement il
résolut dés lors de prendre lc baptesme, & aucc ce de
donner congé à tous les entretiens de ses folles amours;mais encore fit voeu de bastir vne belle Eglise à Thon-
neur du Dieu qu'il vouloit feruir,s'il releuoit de cette
maladie. Tout cecy se paísa , son gendre, frère du
Roy preíènt,quiapprouua grandement sa resolution,
& fut témoin du baptesme qu'il receut sans beaucoup
dedelay auquel il fut nommé Ioachin , comme aussidu meilleur estât qui parue aussi eost >de fa santé, quile disposaàvneparíàitte conualesccnce. Cette conuer-
sion remplit de ioye, &de confiance tous les Chre-
stiens, se figurans cTauoir acquis vn signalé appuy, &
vne ferme colonne à la Chrcstienté de Tunquih, prin-
cipalement dans laProuince dzGhtan dans laquelle ilestoit tout
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Hìftoïte au Royaume âe*ïunquin. 173
à porter les armes contre luy, il relaschaaustì des dé-
monstrations de fou affection \ & fie sçauoir aux
nostres, que c'estoit fa volonté qu'ils se retirassent à
MacaodansleNauirc des Portugais quand il scroicprest à partir. Ce qui troubla toutes leurs ioyes, &c
fit qu'ils cascherent par tous moiens de faire changercée ordre. Mais ils ne
peurent obtenir autre chofe
du Roy, sinon qu'vn ou deux pour le plus d'entr'eux
pourroit demeurer, à condition qu'ils n'instruiroicnc
personne aux mystères de nostre Religion.Le Nauire donques des Portugais party, les deux
Pcres qui restèrent fans perdre courage, prirent reso-
lution de se comporter en sorte enuers le Roy, qu'ilsse rendissent agréables à luy, & cependant luy tinsent
cachez les soins qu'ils prendroient auprès des Chre-
stiens. Dont en fuite ils s'obligèrent tous les joursl'vn ou l'autre de paroistre au Palais parmy les Cour-
tisans, & desefaire voir au Roy, pour luy laisser l'o-
pinion qu'ils ne vaquoient point à Instruction des
Chrestiens $ encor qu'ils ne manquoient point d ail-
leurs de leur rendre secrettement toutes les assistances
nécessaires. Ce qu'ils-prattiquerent encore aucc plusde commodité à l'arriuée d'vn autre Vaisseau Poreu-
gaisquimena deux de nos Pères, P. Hierôme Majo-
rica, & P. Bernardin Regio, tous deux Italiens, & 1c
premier bien intelligent de la langue qu'il auoit ap-
prise durant le séjour de plusieurs annecs qu'il auoic
fait cala Cocinchine : car depuis quelques vns d'eux
t i t f t id l
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z 7 4 Histoire du R oyatwiede
Ttmqufànoient pas garde, non pas mesme quand ils s'assena
bloicnc dans les Eglises pour y faire leurs prières, où
nos Pcres se trouuoicnc rarement pour ne donner
point d'ombrageaux
payens.Si nepeurent-ils passe comporter dans cette rete-
nue à la reste de Noël, laquelle ils célébrèrent en pu-blic auec toute forte d'appareil, ayant dressé fort pro-
prement vnc crèche, oùestoit représentée la Nais-
sance du Sauucur, & tout autour les autres mystères-
de son enfance} ce qui n'auoit point encore esté veu,dont le concours du mondc,.& des personnes de toute
condition fut inestimable, non seulement desChre-
stiens, mais encore des payens, aufquels.par occasion
en expliquoit ces mystères j de forte qu'en l'eípacedes sept mois deuant le départ de ce dernier Nauirc, plus
de trois mille d'eux furent baptisez. Etlaferueur desGhrestiens ne fut pas moindre durant Toótauc de ces
fcstes,,en laquelle trois de nos Pcres furent incessam-
ment occupez à entendre leurs Confessions, en la plus
part desquelles à peine trouuoient-ils matière de leur
donner l'abfòlution , si grande est la<pureté deleur
coníèicnce. Et cependant ils ne s'approchent iamaisde ce Sacrement qu'aprés le.icusiW rigoureux-d'vu
jour , & vnebonne.discipline, qu'ils prennent pour
s'exciter, à la contrition. Et c'est aussi leur coustume:
de se donnerla discipline tous les Vcndredys de Tan-
née, en mémoire de la passion de Nostre Sauucur j k-?
quelle.il n'obmettent iamais, íe trouuans mesme en^
voyage où sur k mer Ge estonna bien vnafois;
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Histoire du R oyaunte de Tunquìn. 17 j
*>uy de nuict le bruit de ccttcdiscipline, il estoitrauy
que la pluye >ou la grefle tombast en vn temps, 6c en
vn Ciel aussi scrain qu'il en eust encor veu : mais ayanc
connu qucc'estoitla grefle des coups que les dire-ctions Tunquinois dcíchargeoient fur leurs espaules,il nc cessa depuis de louer par touc les exemples de
leur pieté. Mais encore ce qui porte par tout la douce
odeur de leur vertu, c'est l'incomparable vnion d'a-
mour qui est entr'eux, & la charité auec laquelle ils
semonstrent officicux>mesmeenuerslesestrangers, ôciur tout enuers les misérables qui ont besoin de leur
secours ; voire enuers ceux qui 011c esté condamnez
parlustice, lesquels auec la permission des Magistratsils assistent dans les prisons, les instruisent en la foyChrestienne, les accompagnent au lieu du supplice,donnent ordre qu'ils ne meurent point sans baptesme»& leurs rendent les derniers deuoirs auccradmiration
úc tous, & auec la mesme liberté qu'on leprattiquodans l'estac des Princes Chrestiens} qui font tou»
íes actions qui contraignent lesplus infidelles
de respecter la foy desChrestiens,quel que
haine qu'ils cn ayentconceuë.
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x 7 6 Histoire du R oyaume deTunqum*
Quelques Vierges font persécutées pour la
défense de leur pureté.
CHAPITRE XLL
^Ê^^^í ^ °lu* a e^ ^marqué par quelque*
^V^^^^ AuthcursEccIesiastiques,quela vie las-
S&^^^^S ciue , & les débauches de l'Empereur
SM^^^^P Néron, allumèrent les premiers feux de
^^î^^la persécution que souffrit TEglisenaissante dans Rome, a esté vérifié en la persécution
quasoufferte í'Eglise naislante dcTunquin > pour la
vie débauchée, sinon du Prince , pour lc moins de
quelques vns dupais. Vne icune Chrestienne nom-mée Daric? qui dans vn corps doué dVne singulière
beauté, tenoit cachée vne ame encore plus belle,.
ayant esté sollicitée par le Seigneur du lieu de /à nais-
sance ,àluy seruirde Concubine (ce qui est ordinaire
enecs païs)elle qui auoit horreur de cette deshonneste,,
& infâme prattique, & craignoit cependant qu'on
luy fist quelque violence, eut recours aux Chrestiens
du mesme lieu , pour estre tirée de ce péril de son
honneur> & d^ fa conscience, & mise en lieu de fu-
reté. Ils le firent accortement,& dans vn grand secret,
Mais ce Seigneur payen enragé, que la belle proya
qu'il pourchassoit luyfust échappée, s'addressa aux
Ch i à il ' i
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Histoire du Boyaume
de'Ttinquìn 177
clic s'estoic retirée, & de la luy amener fous peine de
fa diígracc. A quoy, eux tous,soixante qu'ils estoienc
en nombre , ayans courageusement. respondu,quò
laloy Chrestiennencpcrmcttoi. point iDarie deser-uir de Concubine , iiy à eux de la liurcràccttc fin,
quand ils sçauroient où elle estoit.-cc tyran impieentrant cn fureur de la liberté de cette response,apresauoir deschargé sur eux la première escume de si cho-
lere , par toute force de menaces , & dereproches
outrageux, les abandonna à la licence de (es soldats,pour exercer fur leurs personnes, de fur leurs biens
toutes les violences donc ils se pourroienc auiscr. Les-
quelsobeïílans à ce cruel, & injuste commandement',
ne se contentèrent pas de piller leurs maisons, & d«
rauir les biens qui furent exposez à leur proyc j mais
ils en battirent encore cruellement quelques-vns,denonçansà tous de la part du Seigneur du lieu, de
quitter la nouuelle Religion qu'ils auoient embras-
sée, 6c de sacrifier aux Idoles^souz peine aux hom-
mes d'estre iettez dans les priions du Prince, pourestre punys comme il seroic iugé , & aux femmes
d'estré noyées dans la riuiere. Sur laquelle sentenceestant entrez en consultation de ce qu'ils auoienc
àfaire,apres auoir fainctement iuré,& promis à Dieu,
de n'abbandonner iamais la foy de I E s v s-C H R I ST
quand il faudroit perdre les biens, & la vie pour vn'
si glorieux sujet >ils délibérèrent de quitter leurs mai-
sons > & tout cequ ils poíTedoient en ce lieu, & de seretirer secrettement dans la Ville R l où ilsse-
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xy 8 Hifioire au R oyaume decItwquin.
tcrcnt d'vn grand courage , & y estant entrez furent
recueillys dans la maison d'vn bon , & charitable
Chresticn qui leur donna le couucrt, d'où ils écriui-
rentvne lettre
ànos
Percs,en
laquelleils
leurdecla-
roient lc sujet de leur retraitte, les priant de les venir
entendre .en confession ,deuaut qu'ils se séparassent
pour fuir la persécution du Tyran. Nos Percs les vi-
sitèrent dans cette maison, & surent rauis de Taiss
qu'ils témoignèrent d'auoir eul'honneur de souffrir
quelques pertes pour la pieté, & pour la gloire de laReligion qu'ils preferoient à tout ('Empire de la For-
tune. Cette généreuse resolution leur attira les chari-
:tez des Clirclliens de la Ville, & toucha le coeur d'v-
nc Dame de qualité qui retira Darie, Ôc mit ces bons
Chrestiens à couuert de Ja vexation %& de l'iniurc
qu'ils soufíroient,Vne autre íeune fille Chrestienne nommée Pic#
se rencontra dans vn pareil combat pour fa pureté,mais qui luy fut d'autant plus glorieux qu elle estoit
dans vn plus violent danger de la perdre. Elle auoit
receu ia foy,& le baptefmeà lmseeu de ses parens qui
estoient payens, & du Gentil-
homme mesme quiTauoit élcuée dés son enfance dans fa maison pour
luy seruir auec le temps de Concubine : Et dans les
instructions qu'elle auoicprise de la saincteté du Chri-
stianisme, ellç auoit conceu d'extrêmes amours pour
la pureté de sorî corps, & de fa conscience. Ce qui
luy fit rejetter toutes les des-honnestes propositions deIon nourriíficr & les i di persuasions aucc les-
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Histoire du Royaumeàe
Tunquin. 179
cil-homme piqué de sc voir ainsi rebutte > & trompéde son attente, apres s'estre beaucoup trauailié, mais
en vainjtantost: par promesses, & par flatteries, de
tantost par menaces à luy faire quitter laíov qu'elleauoit embrassée à son defeeu, laquelle il iugeoit bien
la tenir dans l'humeur, & la résolution où il la voyoic
estre, routragcadesouíHets ,.la bactic, & la fouetta si
cruellement par plusieurs fois quille fut contrainte de
tenir le lict, affoiblie des coups, & du mauuais trait--
temenr
qu'elle
auoit reccu> mais toujours plus forte,-
& plusferme de resolution. Dont le Gentil homme
entra en telle ragevoyant qu'il n'auoit rien gagné au-
près d'elle , cjue changeant son amour en haine , il se
résolut de là faire mourir : Dequoy elle ayant eu quel-
que connoissance se dérobba secrettement du logis
dcccTygre,& se retira chez vne dcuote Chresticnne
femme d'âge^nommée Françoise, quiluysauuariion*
neur,&lavie.
Ic pourrois fournir icy vnnombre de pareils exeuí*
piesde courage, que les nouueaux Chresticns témoi-
gnent tous les iours, pour défendre l'honneur de la
vertu,& de la
Religionde laquelleils font
profcípon.le ne puis taire la constance'd'vn ieune garçon nom-
mé Ignace, qui s'estantfait Chrestien contre le gré, òc
la volonté de ses Parens qui estaient pay.ens, souffrit
d'eux lâ plus dure persécution qui soit imaginable,
pour renier sa Foy, mais qu'il conserua malgré-les ri-
gueurs qu'ils luy tinrent, en vn âge qui ne pouuoicauoir de resolution pour vn sujet si éloigné des senti-*
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i;3 o Histoire dn R oyaume deHunquin.
leur persécution au temps du CareGnc, auquel le íeu-
nc garçon vouianc s'abltcnir des viandes que la loy,& la coustume des Chrcstiens défend , & eux ayansinutilement
employétoutes fortes de
raisons, & d'ar-tifices pour luy cn faire manger , ils en vinrent enfin
aux menaces, &aux coups, iusques à le battre cruel-
lement, &: à l'cnsanglantcr de verges. Auec quoy
voyans qu'ils nc gaignoient rien fur fa resolution, ils
luy osterent les bons accoustremens donc il cltoit
vestu, & luy en donnèrent de vils, & tout déchirez:&non contens de cette rigueur, ayans publié vnc ab-
dication solennelle par laquelle ils le desauoiioient
pour leur enfant, ils le chassèrent de leur maison, &
^exposèrent à la commune du lieu,pour receuoir vne
confusion publique de tous les habitans, qui s'estans
bandez contre luy trauaillerent beaucoup à luy per-suader d'obeyr à la volonté de ses parens, & de suiure
leur Religion: Mais reconooissans qu'ils parloicntàvnc roche, &: qu'ils perdoient auprès de luy leurs pa-roles , & leur temps, ils le chassèrent honteusement
par lesespaulesde leur Bourg ; Et luy glorieux de ce
que Dieu luy restoit pour Père, & le Ciel pour patrie,
qu'on ne luy auoit pu osier, fe retira chez nous à Che
ay s'offrant de nous scruir de valet, fans demander
autre loyer que la grâce de scruir Dieu en liberté dans
nostre maison.
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Histoire du Royaumede
Tunquin.i81
Les nojìres essayentd! entrer de Tunquin
dans
le Royaume de Laos.
CHAPITRE XLII.
â^lll^itA Religion Catholique faisoic vn tel
fíw ìÊWWi ProSrcz ^ans ^e R°yaume de Tunquin,
111 Illíalfl 4UC ^c^me » & la réputation de la vci-
^^^^^^Mtu des Chrestiens de ce païs en estoit de-
uenuë comme publique aux Royaumes
estrangers.Ce fut aussi cc qui rendit curieux vn Am-
bassadeur du Roy de Laos qui se trouuoit alors à la
Cour de Tunquin, désinformer de cette Loy,&d'en
prendre des instructions particulières par la conucr-
sation mesme qu'il prattiqua auecque les nostres, cn
laquelle il fut tellement gaigné qu'il leur fit offre de
les conduire à son retour au Royaume de Laos. Tou-
tefois le P. Gafpar d'Amaral qui auoit alors charge de
cette Mission» ne iugea pas qu'il falust se seruir des
amiables offres de cet Ambassadeur, auant que de
sçauoir l'aggréementduRoy, &d'auoir quelque plus
expresse deelarationde son consentement. Il écriuic
donc vne lettre au Roy cn Tan i ^34.par laquelle il luydemandoit permission d'aller en son Royaume an-
noncer à ses sujets la Loy j&l'Euahgile de IESVS-
CHRIST. Ayant neantmoins trouuébon , que deux
Ch i bi h
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182. Histoire duRoyaume
deTÏMquìrì.
présent,& engage des bonnes volontez de nos Pè-
res. Le Roy récent la lettre, & leprésent
aucc grand
témoignage d'affection \ & rendit a l'Imagc du Sau-
ueur ( qu'ilexposi en veuc des Seigneurs de fa Coin)
toute forte d nonneur, & de respects religieux. Ec
ne sc contentant pasde cela, de l'aduis desmesmes
Seigneurs, il fie sçauoir par lettre audit P. d'Amaral,
la satisfaction qu'il auroit s'il vouloir, prendre la
peine de venir cn son Royaume , & d'y publier la
saincte Loy} ayant voulu que son Ambassadeur mes-
me sust le porteur de cette lettre j lequel retourna en
Tunquin en compagnie de Thomas ( Iean ayant esté
retenu auprès du Roy ) aucc ordre quefi le Père se
dispofoità partir, Thomas reuint, vn ,ou deux iours
deuant
luy pour
cn donner aduis,afinqu'il
fustreceu
auec honneur entrant dans fa Ville.
Cestoitmerucille de la grande disposition qu'eustalors trouuéel'Euangile dans tout ce Royaumc,où les
principaux mesine de la Cour furies discours de nos
mystères qu'ils auoient entendus aux entretiens fami-
liers deThomas,
auoientdéja témoigné
d'entieres
volontez d'embrasser nostre Religion, & de receuons
lebaptesme à la venue du Perc. Toutefois le Père
d'Amaral, quelque grand désir qu'il eût de s'y trant
porter, en fut alors retenu ,pour trois raisons. La
première, qu'ayant pris la charge de la mission de
Tunquin, il ne pouuoit la quitter fans l'auoircom-
muniqué aucc ses Supérieurs qui pouuoient mettre
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Histoire d H Rayaume
deTtinquin z 8 $
mission, où lc P. Bernardin Regio son compagnon,cstoit naguère mort , consumé des grands, bc conti-
nuels trauaux qu'il auoit pris à satisfaire à la dcuo-
tiondesChrcstiens. Et il voyoit âpres tout vn grand
empcschcmenc d'entreprendre si tost ceíle nouucllc
miflìon,pour la disette des ouuriers, qui ne pou-uoient pasmesme suffire aux grandes, & nouuellcs
dispositions qui souuroient tous les jours dans lc
Royaume dcTunquin. Il s'excusa donc enucrs lcRoy
fur fa maladie, s'il n'obeïssoit pas pourlórsà ses conv
mandemens j le suppliant de luy conscruer ses bonnes
volontezpour la prochaine année , en laquelle il
esperoit dauoir rccouuert sa santé & ses forces, pouf
luy aller rendre son obeïsTance,&: ses seruicesiioignancà fa lettre vn nouueau présent de dcuotion pouradoucir son esprit, & luy faire mieux agréer son
excuse.
Cependantle P. d'Amaral tint aduerty de tout
cecy le P.En^nuel Dias,qui auoit succédé en la
charge de Visiteur au P. André Palmier decedé, & quiauoit vn grand zele pour secourir de bons ouuriers
ces nouuelles místìons, ayant mcfme depuis peu cn-
uoyé enTunquin le P. Félix Morclli Romain, au
commencement de Tannée 1637. Lequel ayant esté
instruit de nouueau de touc ce qui sepastbit, destina
deux bons ouuriers pour les missions deTunquin , &
de Laos, qu'il tira du Collège de Maèao, & les choi-
sit entre plusieurs quise presentoient ,1e P. Ieah Bap-
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x84 Histoire du Royaume deTunquìrì.
MartinCoelhoPortugais, tous trois pleins décou-
rage pour trauailler en ces missions , & y consumer
leurs vies auscruicede Dieu, & de son Eglise.
Le Voyagedu Royaume
de Laos, mal-
heureux du costé de Tunquirty
reufit d*autre part.
CHAPIT RE XLIIL
g|||âÈS|à$E P. lean Baptiste Bonel estant partyr
tir^l ^lPpour ta Mission de Tunquin,de laquelle
áP W^Wt^ ^ut nomm^ Vifitcur, touché d'vn tres-
<^)W&ÊM ardent zèle de secourir ces pauurcs Na~^^ ^
cions abbandonnees d'assistances spiri-rituelles pour leur salut, se dédia courageusement:
âpres quelques mois de séjour qu'il fit dans le Royau-me de Tunquin, pour aller commencer la Mission de
Laos, & instruire ces peuples, qu'il auoit appris estre
fort susceptibles des raysteresdu Christianisme. Il
n'estoitlorsaagéqucde cinquante trois ans, encore
qu'il eust le corps assez vsé des trauauxpassez ; mais
auec le courage qu'il auok plus grand que ses forces,
il entreprit de faire ce voyage par terre, auec André
le Catechiste,qu'il choisit pour 1 accompagner, com-
me estant vn ouurier tres-zelé , & infatigable à la
peine ;• auquel se ioignirent quelques autres ieunesCatéchistes > auec auok eu
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Histoire duRoyaume de ^uficjuin: %%$
1638.qu'ils continuèrent quelque temps, non fans
beaucoup de peine,mais aúee des consolationsqui fai-
soient sentir à leur ame, qu'il y a des plaisirs rncíhie
dans les souffrances ; & qu'il n'est rien de terrible àceux qui espèrent en Dieu , & qui font touchez du
zèle de sa gloire. Toutesfois deuant que le mois fust
acheué, se trouuans fur les montagnes de la vaste so-
litude 5 qui sépare le Royaume de Tunquin de celuyde Laos, dans des chemins qui d'eux mesmes faisoienc
horreur, ils commencèrent à estre pénétrez d'vn froidsi rigoureux (principalement les nuicts, qui eíloienc
extrêmement froides, n'ayans pas porté dequoy se
couurir ) que leurs corps en demeurèrent tous gelez,.& comme stupides. Le P. Bonel cn fut le premier
saisy auec plus de violence, à qui les iorces, & la cha-
leur des esprits glacez de froid, ayant entièrement
defailly, & voyant cependant qu'il n'estoit encore
arriué qu'à la moitié du chemin > dans le sentiment
que Dieu luy donna que son heure estoitarriuée, il
se prépara franchement, & auec vnegrande douceur
d'esprit à la mort j l'agreant & Te m braisant toute tel-
le qu'elle luy estoit présentée de la main de Dieu^auílï ioyeux de mourir sur les rochers, & fur vn lict- de
glace, que fur vn lict de fleurs. Dont âpres auoir-
remarqué de fa main quelques poincts qqi apparte-noient à son office, il conjura André (qu'il nomma Su-
périeur des autres ,.& de la million) de prendre cou-
rage, &dc continuer le voyage qu'ils auoient entre-la d & f l d
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Ì$6 Histoire du Royaume deTïunquirì.
blicr sa Loy,& son Euangile. Ainsi les ayanc animes,
& consolez comme ii peut, la chaleur luy manquant,il rendit deuotement & íans effort son esprit à Dieu,
le quatrième de Nouembre,iour dédié à Sainct Char-
les Borrhomée,àqui il auoit vnc particulièredcuo-tion.
Lc Catéchiste André obeïílant au commandement
du Père, poursuiuit le voyage auec fâ compagnons,auec lesquels il arriua enfin âpres beaucoup de peines,& de grandes difficultcz de la saison, & des chemins,
au Royaume de Laos. Où ils commencèrent tous
auec vne grande serucur d'esprit, à publier la saincte
Doctrine,^ la Loy de I E S VS-C H R I ST qu'ils auoient
apprise à Tunquin: Mais le Roy, & les principauxde la Cour, considerans plus les personnes qui par-
loient,que
les
paroles qu'ilsdisoient,se
dedaignoiencde les écouter -, adjoustans que cettoit de mauuaise
grâce, que ceux là leur décriassent le culte des Idoles,
qui le leur auoient enseigné(car c'estoit du Royaumede Tunquin que l'Idolatrie estoit entrée par commu-
nication de voisinage, dahs ecluy de Laos.) Que s'ils
vouloient,que
Tonadjoustast foy
à leursparoles,
ils
deuoient amener auec eux quelqu'vn des Pères d'Eu-
rope qui leur auoit estépromis,
à qui ils donneroienc
créance. Ces bons Catéchistes leur reípondoient qu'ilsl'auoient amené & qu'il estoit mort de froid par le
chemin j mais cela ne les contentoit point , & ils
faisoienttoujours
instancequ'ils
vouloient voirquel-cun des Pères d'Occident, aux paroles
de qui ils vou-
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Histoire du Royaume delunqutn. 187
tout vn an , que quelques Percs de la mission de Tun-
quin les vinssent lecourir (ce qui ne flw pasà leur
pouûoirpour la disette des personnes qui ne pou-
uoient
quitterTemploy qu'ils
auoient ) ils conclurent
de s'en retourner. Mais à leur retour, Ic bon André,
ouurier tres-precieux, & d'vn zele incomparable, à
qui TEgliíe deTunquin estredeuablc de la conucr-
íìon d'vn millier de personnes,mourut de fascherie, ôc
de peine , & auec luy Hierôme , icune homme de
grande espérance: Dieu le voulant ainsi
; quele
íuccez de cecec mission quoy qu'entreprise auec des
fainctes intentions, ne reuíîist point alors, comme
on l'auoit attendu.
H en auoit reserué la gloire, & le mérite au P. Iean
Marie Leria , qui âpres auoir esté chassé de la Cocin-
chine,oùiI trauailloit ardemmentà
la gloirede
Dieu,& au salut des ames, ayant proposé
à Tauidité de son
zele la conqueste du Royaume de Laos, il essaya d'y
passer parle Royaume deSyam j mais ayant rencon-
tré par cette voye des obstacles à son entreprise, ir
trouua enfin l'entrée fauorablcpar
le fleuue Cambo-
zez, qui descendu des montagnes de Laos par Cam-boza/e iettedans la mer j &s'y rendit heureusement,
accompagné de quelques Catéchistes Cocinchinois
qu'il auoit menez pour luy seruird'aydcs. Ec Dieu a
tellement beny son dessein, & ses peines, qu'estant en-
tré bien auant dans les bonnes grâces du Roy, & des
principaux Seigneurs de la Cour , par le moyen d&
quelques dedeuotion 'il leur a faits & des
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x88 *Histoiredu
Royaume deTunquin.
vn grand nombre des peuples de ce Royaume ayant
deja receu le baptesme,& embrassé la Foy Chrestien-
ne > aucc espérance que la réduction des peuples de
cette contrée ira tousiours croissant, & que la Foy
y fera vn iour en son règne, & la Croix auec l'Euan-
giledu Sauueur par tout adorée.
Vhe persécution suscitée par l*entremise des
(chinois se conuertit à leur confusion, (f
à la gloire des Chreftiens d^j
Tunquin.
C H AP I TRE XLIV.
*M%ÊÎ3j§fâ EndantqueleP.d'Amaralfut rappelle à
%1PÌ I5ra«^ Màcao par ordre de ses Supérieurs pour
âp '^f%m s'y remettre des langueurs,& des longues
iwvl wÊÊÊliiìïì^nrì^îcz W1 'e fletrissoient en la mis-
*^^® sion de Tunquin, qu'il gouuernoit,&
reparer
sa santé
qui
estoit sivtileà cespeuples.
Les
Chrelticnsdela Prouince de Gbean> souffrirent vne
persécution, de laquelle Dieu qui moissonne où il n'a
pas semé, recueillit sa gloire, & les fidèles de la con-
solation aucc du mérite. En cette Prouince les Chre-
ftiens qui yestotent en assez grand nombre auoient
bîìtyvne belle
Egliseen la Ville de
Rum,où ils fai-
soient leurs assemblées, & où eitoient attirez tous les
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Histoire du R oyaume deTunquìn. 189
n'osans par eux meímcs venir aux effets de violence
que leur íuggeroit leur enuie, \òc leur rage, ils su-
scitèrent certains Marchands Chinois Idolâtrés qui
traffiquoientàleur porc, pourattenter
(comme ils
firent ) aux personnes des Chrestiens, & au lien dédié
àleursdeuotions. Ce fut vn jour qu'ils estoient assem-
blez dans ['Eglise , oìì le P. Hierôme Majorica les
ihstruisoitàlaFoy, &àlaPieté Chrestienne selon sa
coustumc;& où cinquante Chinois estant entrez de
furie & auec armes, blessèrent, non feulement quel-ques Chrestiens, mais encore le P. Hierôme, 1 cque!l'vn d'eux frappa de quelque coups de marteau furies
espaules. Ce que l'vn de nos domestiques n'ayant pw.souffrir > àlexemple deSainct Pierre qui entrepritde vanger íbn maistre, rendit le coup à ce íacrileguc
Chinois, & tous les Chrestiens s'animans à repoussercette violence, contraignirent les Chinois de sortir de
PEglisc. Mais il arriua que le lendemain les Chinois
rapportèrent le corps mort de celuy qui auoit frappéle P. Hierôme j&auoit esté refrappé de nostre dome-
stique-, & à mefine temps firent plainte criminelle au
Magistrat de Phomicide commis par les Chrestieni*lequel estant mal affectionne à nostre Religion mit
en prison le P. Hierôme qui auoit esté grieuementblessé, auec quelques Chrestiens. Et la chose alla si
auantque le Père fut traduit à la Cour,pour estre iugé
deuantleRoy. Mais le Roy ayant prisconnoissance
de cette cause, & reconnu laccusation,friuole 9&frauduleuse des Chinois leur i silence & dé-
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icjo Histoire du Royaume âe Tunquimfcs Payens prcnans auantagc du trouble des Néo-
phytes , démolirent leur Eglise, & continuèrent de
leur faire de mauuais traittemcns, iniques à ce quel
retour du P. Hicrôme dans la Prouince
rapportant
du
ingénient du Roy vne déclaration glorieuse de son
innocence ; abbattit l'humeur insolente de ces Ido-
lâtres , & redonna vne pleine paix aux Chrestiens. Ec
il arriua quenon feulement les Chrestiens rendirent
de grands témoignages de ioyc pour son retour; mais
encore lepremier Magistrat
de la Ville, qui ayancesté bien informé de íbn innocence, luy fit complU
ment à son entrée,l'inuita chez luy à disncr,luy donna
toute liberté de traitter auccles Chrestiens, & com-
manda que l'Eglise fust rebastieen la forme qu'elle
estoitauparauant. Tellement quela sérénité ayant
succédé à Porage suscité par les Chinois , qui auoicinterrompu le progrés du Christianisme en cette Pro-
uince , l'on y compta dans la feule année 1639. qui fui-
uit,iusqu'àdeux mille quatre cents soixante & douze
payens conuertys, & baptisez de la main duPcre. Ec
cc sur encore vn nouueau. sujet de ioye, & de conso-
lation aux Chrestiens,quand àl'arriuée d'vn autreNauirc Chinois en cette Prouince, ils virent dans leur
Eglise renouuellée deuant l'imagcduSauueur, le Ca-
pitaine du Vaisseau fort affectionné aux Chrestiens,
auec fa suite,fairc amende honnorable à genoux pourceux de ià nation, & faire au Père des p resens qu'il
auoic apportezde la Chine;.Encore ne dois je pas icy obmettre la iuste vengean
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Histoire duRoyaume deTunquìn. 2,91
y adjoustans desmocquerics des choses sainctes, &
s'eslansreuestus par dérision des habits sacerdotaux.
Carayanssceuque le Roy de Tunquin ics vouloit
punir de leur insolence, ils seioignirent à quelquesMarchands Hollandojs,aucc lesquels ils s'accordèrent
dépasser au lapon: Ec comme la malice des meschans
monte toujours auxexcez, il arriua qu'ils exercèrent
enuers eux durant le voyage vnc si noire perfidie,
que les ayant vniour yeuspris du vin qu'ils auoient
beutrop largement, ils les tuèrent tous, & se saisirentde toute la soye dont leur Nauire estoit chargé : de
laquelle ayant fait trois portions, qu'ils mirent dans
trois autres Vaisseaux pour n'estre reconnus ; Pvn
d'eux ayant abordé à vn port de la Chine, y fut pris,& confisque par les Gouuerneurs de la Prouincc.
l'autre ayant tire vers la Cocinchine , y fut aussiretenu , & les Marchands punys pour estre venus
dvne terre ennemie. Le troisième enfin ayant pris la
route du Royaume de Camboya, & les Officiers du
Roy ayant reconnu furies balles la marque des Hol-
landois, les Marchands Chinois furent appliquez
à la question, & fur la confession de leur crime cha-stiez de mort. Ainsi lalustice de Dieu qui veille fur
les crimes pour ne les laisser impunys, attrapa tous
ccssacrileguesen leur fuite , 5c les attacha à la peine
qu'ils auoient méritée.
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*9 2. Histoire du Royaume deTimquin;
Lesgrands progreZj de la Chrestienté deTun-
quin 'y (f la perte de quelques ouuriers qui
y succombèrent AU trauaìL
CHAPITRE XLV.
È^^^^^Vclquc opposition que l'Enfcr , & là
^^^^ív^terre ayent pu apporter à la conuersion
S|l \iyf||//fjde ces peuples,
les grâces de Dieu au
^^^^^contraire ont esté si
puissantes que le&&&^
nombre des Chrcstiens est notablement
accrcu, dans tout le Royaume dé Tunquin 5de forte
qu'en Tannée 1^9* nous ycomptions quatre vingtsdeux mille & cinq cens Chrestiens -y& en cette feule
annec , douze mille deux cents trente qui estoienc
entrés dans le sein de lTglise , sans y comprendreceux qui auoient esté baptisez en la Prouincc de
Bochìn. Ilyauoitplusdc cent grandes Eglises baslics
cn diucrs lieux,oùles Chrcstiens s'assembloient;pouricceuoir les Sacrcmens,& entendre la parole
de Dieu.,,
quand nos Pères les visitoient, & six vingts plus pc*tites pour faire les prières j lesfestes,& Dimanches;,
outre vn tres^grand nombre d'Oratoires dans les
maisons des particuliers. Dans la feule Prouince de
Ghean,soixante dix
Bourgadesauoient
déjareccu la
Foy :Etcequieit merueillcux , & qui ne peutestre
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Histoire du Royaumede
Tuncjuin. 19}il n'y auoit pas vnc de ces Bourgades, où il nyeustdcs
garçons, & des filles qui auoient faic voeu *àDieu de
perpétuelle Chasteté. Il y a eu de icuncs mariez quiont fait ce voeu au
premier
iour de leursnopecs.
Quelques autres qui auoient vefeu quelques années
dans le mariage, ont témoigné de grands regrets de
n auòir pas eu plùtost connoislanec de la Foy, & de la
beauté de cette vertu, pour en faire profession en
leurs ieimesans. Lesieunes veuues y font commu-
nément voeu de continence. Et lesexemples y
fonc
frequensde ieunes gens de Tvn, & de l'autre sexe , quiont beaucoup souffert des estrarígers pour la dessen-
ce de leur pureté , & de leurs parens mefme , pour la
conferuer hors du mariage. On feroit en peine de
trouuer aucun Royaume de ceux qui ont nouucllc-
ment embrassé laFoy Ghrcstienne,
oùl'amour de lachasteté ayt cstably vn empire plus absolu dans le
coeur des Fidèles.
Mais cependant quePEglife dcTunquin s'accrois-
soitsi notablement, en nombre de fidèles ,& en fain-
cteté de moeurs;.les grands trauaux qui accablèrent
alors lepeu d'ouuriers qui s'y .trouuoit,cndiminucrct
encore le nombre ; quelques vns estant tombez dans
des langueurs qui les ont rendus inutiles , & d'ati-
îres morts dans l'cxercicê de leurs peines. Depuis quele P. Damaral fe fut retiré à Macao, épuisé des fatiguesde cette Mission, le P. Emanuel Dias Vifiteur, y auok
enuoyé deux ouuriers au secours, le P. Baltazar Cal-deira de la première Noblesse de
P t l & le P.
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xy 4 Histoire du Royaume deTunquìrì.
Chresticns est tres-grand, écheut cn parcage aux foins
du P. Ioícph -,où comme il estoic homme de grand
zele, & d'vn naturel tres-feruent,il s'employa d'a-
bord Jans toutes les fonctions de son Ministère, à
entendre les consistions, à prescher, à catéchiser, & à
donner le bapeesme aux ensans,& aux Catéchumènes,
auec tant d'astiduité , & fans donner presque iamais
aucun relaschc à son corps, qu'il en prit deuantlafin
de i'annéc vne rieure aiguë> qu'il sentit incontinent
estre lamessagère
de sa derniereheurejdont
ilen dona
soudain aduis au P.Baltazanqui par bonne rencontre
se trouuoit alors envn Bourg qui nçstoitpas beau-
coup éloigne de luy, & qui estant austi-tost accouru
pour laslìster, nonobstant la grosse pluye pour la-
quelle on l'auoit voulu arrester,à peine eut-il entendu
íaconfession, quelardeur delasieure
lejettadans la
rcsucrie,& luy osta bientost apres la vie mortelle,
pour luy dònner(commc nous esperons)l'immortelle,n'estant encore aagé que de trente & vn an. Ce fut
aussi cc qui le fit grandement regretter, non feu-
lement aux Chrcsticns de cette Prouincc, pour auoir
estesi-tostpriuez
descharitables aydes de son zele;
mais encore à tous ceux qui connoissoient les excel-
lentes qualitez d'esprit , & de vertu dont il estoic
doiié, aucc lesquelles il pouuoic rendre de grandsseruices au public.
Le P. Antoine Barbosa nc reccut guercs meilleur
traittement des peines qu'il prit en cette Mission? caraprésy auoir trauaillé quatre où cinq ans de grand
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Histoire du R oyanme de Tunquin 19 5.
corps ,sans diminuer pourtant celle de son esprit, quile saisoit tenir sans rclascheà tous les employs labo-
rieux ausqucls il s'estoitauparauanc occupé , qu'il ne
vouloic quitter qu'auecque la vie. Ses Supérieursneantmoins eurent le pouuoir de le retirer de la Mis-
sion , & des sujets qui lattachoient à la peine ,. pour
essayer de le guérir dans vn autre air, & dans Ic repos^mais quelques remèdes que Ton apportait poursa gué-rison , la fîeure continuant *à rauager Ic reste de ses
forces, termina dans peu d'annceslcs mérites dvne-vie qui auoit esté vséc à la gloire de Dieu, & à l'vti-
litc publique, & commença les recompenses dont son
amealla iouïr au Ciel.
Vheureuse 9 Çf pieuse mort de quelques
Néophytes.
CHAPITRE XLVL
^^^^^E commenceray ce récit par la more
i§IK 1PI1I' v^°'cntc clue ^a cruauté d'vn Gouucr-^Ife WFCÌ neur> genQlre du iloy, a sait souffrir au
/^^JSfflV Catéchiste Iean , en la Prouince de
Bocbm, ou cet ouuner infatigable auoic
trauaillcseptouhuictansjauecdes profits inestimar
blcs dcspeuples qui auoient rendu ses peines précieu-
ses deuant Dieu jôcdeuanc les hommes. Il auoit receude Dieu vn don des guérisons qui rendoit fa vertu,
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%<)6 Hiflóire du Royaum^de Tunquht'.
que payen qui en auoit éprouuç les effets en fa per~
sonne, qui oe luy rendissent des honneurs, & ne re-
cherchassent son amitié. Cela suc cause qu'vnè des
Concubines du Gouuerneur,pour laquelle
il auoic
de cres-grandes passions ,'& qui s'estoit neantmoins
déclarée ennemie des Chresticns, & de la loy Clire-
stienne , eftant tombée en vne griéue maladie; le
Gouuerneur qui l'aymoit chèrement, enuoya quérir
Ican, pourla guérir, comme il Pesperoic *-par ses
prières.Mais lebonfcruiteurde Dieu s'eliant formé*
ignoramment la conscience, qu'il ne pouuoit- point
employer à cette occasion la grâce que Dieu luy auoic
faitte, cn faucur d vne meschante femme, ennemie
delEsvs-CHiusTj'&qui blasphemoic outrageu-sement sa Loy, & son nom , refusa constamment
dallerà
elle;& nonobstant qu'il fust appelle plusieursfois ,& pressé instamment, voire auecque menaces,
s'il n'obeïssoit au commandement qui luy estoit fait;
il protesta toujours qu'il souffriroit plus volontiers la
mort, que de faire l'action que le Gouuerneur luy
commandoit, & que Dieu luy defen.doit. Surquoy
lc Gouuerneur entrant cn haute fureur, commandailept de ses soldats de lc tirer à la campagne, & là de le
tuera coups de lances. Cequ'ils
exécutèrent cruel-
lement fur cet homme de bien, qui redouta moins
la mort , que lc peché qu'il croyoit commettre-, s'il
cust ployé la conscience qu'il s'estoit formée, aux
volontez du Gouuerneur. Dieu aussi ne tarda pas de
prendre la cause de cet innocent & de vanger l'cxcez
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Histoire duRoyaume
decsunquin. 19 7
de la Cocinchine, qui les enlcua prisonniers, en vnc
course qu'il sic sur la Prouincc où commandoit cc
Gouucrneur : & luy mesme ayant este arresté dans les
prisonsdu
Royde
Tunquin,vers
quiil s'estoit réfu-
gié, fur quelques crimes d'estat donc il suc conuaincu,
fut condamne à mourir de faim dans la prison, & son
corps more estre exposé duranc crois jours à la place
publique , qui est vne punition fore ignominieuse
parmy les Tunquinois-L'hcurcux decez de deux autres
Chresticnsmérite
d'auoir icy place. L*vn d'eux s'appelloit Caie, homme
de grand zele pour attirer les Infidèles à la Foy, &
tout de feu pour auancer les affaires de Dieu. Il auoic
eu rhonneur d'estre pris, lié, & tourmenté pour la
Religion , & de gaigner la glorieuáèìqualité de Con-
fesseur de la Foy , qu'il prescha toujours hautementparmy les tourmens qu'on luy fit souffrir. Mais estant
íbrty victorieux de ectre rudeéprcuue de fa vertu, il
tomba ( Dieu le voulant ainsi pour augmenter ses
mérites) dans vne autre bien étrange > qui fut vnc
ladrerie si horrible, & si puante , qu'il estoic insup-
portable mesme à ses cnfans.il cstoitplayé, &pourryen tout son corps, comme vn autre lob, & souffroic
en cec estât de grandes douleurs 5 fans que toutefois
on Fouît iamais fc plaindre de son mal, iamais dire
vnc parole qui témoignast la moindre impatience,
toujours doux , & muet comme le poisson, dans la
mer de fes amertumes ->si ce n'est lors qu'il estoitquestion d'exhorter ícs enfans à l'amour du Sauucur
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iç 8 Histoire du R oyaume de Tunquin*s'cstantdans quelques iours saisysde son coeur ;& luy
pressentant assés que son heure approchoic,il ordonna
a ses enfans de iceter Ion corps puant à la voirie , où
dansquelque lieu si profond que la puanteur n'en
peust offenser personne :Apres quoy tournant son
coeur à Dieu ,& luy addreslant sa parole, mourut
sainctement en de tres-doux, & deuots entretiens,
auec celuy qui estoit lobjet de son amour, & de son
espérance , & la couronne de ses peines.
L'autre Chrestien qui auoic pareillement beaucoupsouffert pour la Religion, se nommoit Ioacbim. Le-
quel ayant basty à ses frais vnc Eglise dans son Bourg
pour y assembler les Chrcstiens, & pour lc zelc qu'il
témoignoit enuers la Foy,& la Religion Chrestienne,
ayant esté parl&faction des Infidèles vexé en plusieurs
façons, mis en prison, battu , banny de son pa'ïs, &ce qui Paffligeoit le plus veu son Eglise bruflée ; mou-
rut enfin chargé d'années, ôede mérites en Paage dé
quatre vingts ans. Lors que voyant ses enfans en soucyde luy préparer quelque robe neuueselon la cou-
stume, pour la cérémonie des funérailles ; ne vous
mettez pas en peine, mes enfans ( leur dit-il) de cou-urircette chair pourrie, il suffit que mon amc soit
parée par la miséricorde de Dieu de la robbe de la
gloire dans lc Ciel, où Passigne l'eíperance que m'en
donne le lang qu'il a versé pour moy.Ie dois icy adjouster le pieux trespas de trois Caté-
chistes, Ignace, Thadée \ & Thomas, ausquels la
Ch ti té d d
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Histoire duRoyaume
deTtwquirt, 2.99
Pères exilez, & l'inuinciblc défenseur de la Foy , qui
ayant abbregé ses iours par ses continuelles fatigues
ducorps,&dcI,eíprit,& parles grandes austeritez
de fa vie, mérita de la finir en Paage de quarante cinq
anspar vne faincte more.
La pieuse more de ces trois Catéchistes, a esté ac-
compagnée de celle de trois icunes hommes, Charles,
François,& Ange.Dont le premier apres auoir préférériiumilirc de la vie Chrcstienne à vn riche,&sóptucux
héritage, mourut ( comme meurent les Saincts) d'vncfieure hectique qui Temporra en la fleur de son aage.Le second s'estant dédié à ses uir les Chrestiens, pourles ncceflìrez de leur communication, dans des voya-
ges continuels , épuisa tous ses esprits , & les forces
d'vn aage vigoureux dans cet employ de charité , ius-
quts à cracher le sang , & les poulmons , auec desviolences qui donnoic.nt de la compallîon aux hom-
mes, &de lamour aux Anges. Le troisième vérita-
blement Ange de nom ,& d'effect , lamour > & les
délices de tous les Chrestiens de la Prouince du Midy,
apres auoir beaucoup souffert des Payens pour les
démonstrations publiques du zèle qu'il auoit pourles affaires de la Religion , passa les dernieres heures
qui deuancerent fa mort en des entretiens si tendres
auec le Sauueur, la S. Vierge , & les Anges ausquelsil
parloit comme s'ils eussent esté prefens, qu'il sembloit
que tout le Paradis fust descendu dans fa Chambre.
Comme les femmes ne cèdent point ícy enpicté,&f d d i h d'
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j oo Histoire du Royaume de <Tunquín.vies. Vnc Dame de qualité nommée Colombe , tres-
dénote à la Vierge , à laquelle elle auoic dressé vn
Oratoire dans fa maison en la Ville Royale, cotres-
charitable entiers les pauurcs, à qui>& aux Catéchisteselle donnoic libéralement defes biens pour leur en-
tretien , estant tombée en vnc griéuc maladie, de la-
quelle elle mourut durant vn voyage quelle auoic
entrepris i&auant que de mourir ayant commandé
que l'on enterrast auec elle vne précieuse Croix quelle
porroit toujours auec íoy > Il arriua quvn payen quiauoit eu le foin de faire les frais de ses funérailles,
quarante iours apres son decez, ayant fait ouurir son
tombeau pour retirer la Croix, le corps de la Dame
Colombe fut trouué auílî entier 5 cV fans nulle corrup-tion > comme si elle fust venue de rendre Tame, voire
exhalant vne douce odeur qui toucha sensiblementce payen qui en donna austi tost aduis , & consola
grandement tous les Chrestiens qui eurent la com-
munication , & la connoissance de cette mcrueiile.
Vne autre Dame riche de biens, & de vertu nom-
mée Line, l'vne des premières femmes qui receut la
Foydansle Royaume deTiinquin, apres en auoirdurant dixsept-ans fait profession ouuerte, disposé,& attiré beaucoup de personnes à embrasser la vertu*
& les veritezde nostre créance, & par vne tres libé-
rale dispensation de ses moyens, orné les Eglises, se-
couru les pauures, nourry les Catéchistes, à qui elle
auoit meímé basty vne maison tres-commode, passade ce monde auec tant de d & de sincères
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Histoire du R oyaume deTunqmn. 3 o 1
bcnir de bon coeur lc Dieu, qui ne se laisse iamais
vaincre de libéralité, & d'amour, ll sembla que Dieu
luy voulue donner auanc ía more , vn gage, & vn
auant-goustde la félicité
qu'il luygardoicau Ciel : car
comme elle tenoit entre ses mains vne image de la
Vierge à qui elle parloic amoureusement, vne bril-
lante lumière sortie de Pimagc, aucc vne tres douce
odeur, qui remplit deíainctes délices lc coeur de la
malade, & l'amc desAflìstans qui virent la lumière,
& sentirent l'odeur, d'admiration des bontez de Dieu,qui met la mort des gens de bien à vn
prix d'honneur
qui pourroit donner enuie de mourir.
Ie concluray ce Chapitre,qui n'auroit point de fin,
si ie le voulois estendre, par le récit d'vnc belle vision
qu'eu ft vn bon Chresticn nommé Yucs, & de la more
extraordinaire qu'il fir. Il estoic more, comme on lecroyois par vn íubic accident, & tenu de rous pourmort, (ans poulx, & fans aucun signe de vie ; quand
apres quelques heures, il se dressa sur sespieds,6V:
mit en fuite tous ceux qui estoient au tour de son
corps ,de la craince qu'ils prinrenc de luy, comme
d'vn more resuscité. Il les rappclla de la main, & dela voix, & les voyant r'asseurez de la frayeur qui les
auoic saisis, leur raconta , comme dans le temps
qu'ils auoientveu ion corps estendu mort, il auoic
esté conduit en esprit par six ieunes garçons d'vnc
excellente beauté par vn chemin paué d'argent dans
vn païs remplyde délices, où il auoit veu vn Royvénérable flamboyant des éclairs d'vnc haute majesté
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3 o% Histoire du Royaume de <ïunquìn.les guides luyauoienc fait entendre, que c'estoient là
Jcs trois Personnes de la tres-auguste, & adorable
Trinité. Au dessous (difoit-il ) iay veu de parr,&d'autre cn demy cerne de beaux sièges de crystal, où
entre plusieurs qui y estoient asiìs, ie reconnus quel-
ques vns de nostre nation qui estoient dcccdcz depuis
quelque temps , qui m'inuiterent à prendre plaoe
auprès d'eux. Mais les guides qui me menoienc ne
m'ayant pas permis de m arrester dauantage cn ce
beau
païs,
me firent descendre dansvn lieu.obscur,
d'où ievis vnebasse,6cvaste grotte, d'vne moitié
pleine de flammes , & de l'autre remplie d'vn lac
hérissé de glaçons, où plusieurs personnes que iene
connoissois pas, estoient tourmentées pour auoir mal
vcscu,ôc condamnées à endurer ces cruelles peines.Enfin
( adjoustoit-il) i'ayesté commandé
parmes
guides de retourner à mon corps, de raconter à tous
ce que i'ay veu > de prendre loin de mes Parens aux-
quels il ne reste de vie que iusques au premier iour
de la nouuelle Lune, & qu'aprés leur auoir rendu les
derniers deuoirs, & donné sépulture, ils m'ont asseuré
qu'ilsme viendroient
requérir, pourme
conduire aupaïs de lumière, & de gloire qui m'auoit esté mon-
stre. Ainsi le deuot Yues raconta fa vision, qui laissa
dans l'csprit des Chrestiens de grands sentimens d'es-
peranec, &de íàinctcs frayeurs. Et l'éuenement tant
de la mort de ses Parens, que de la sienne iusiifia que
cette vision n'estoit point vaineny vne creuse resuerie.Car deux mois âpres ses Père, de mère moururent, &
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Hiiïoiredu Royaume deTunquin. 30)
mande à sa femme la dcuotion enuers Dieu , & la fer-
meté en la Foy, se mettant sur sa couche , & abban-
donnant doucement sa teste sur le clicuet, comme
pourdormir >
expira
sans fièvre, & fans maladie,
&
passa heureusement dans le Ciel, duquel il auoit veu
quelque Image, comme fa semeur, & fa bonne vie
l'ont fait eíperer.
/Eglise de Tunqmn souffre une grande > Çfnou-
uelíepersécution 9 de laque Ile elle ejl en
peu de temps deliurée^j.
CHAPITRE XLVII.
^^^^^^;N Tannée 164©. la quatorzième depuis
HH I8lì^n0frreentl^e ^ans 1cRoyaume de Tun-
rw& rmfêÉ^quinJa nouuelle Eglise comptoirdéja
^^^^^|presdecentmille Chrestiens, Sc lesdis-
W^/m3?\%&positions quiestoient par tout nous pro-
mettoient encore de grands 3& de nouueaux accrois-semens de cette Chrestienté, à laquelle le peu d'ou-
uricrs que nous estions ne pouuoit point suffire. Ce
qui obligea nos Supérieurs de Macao , d'enuoyerde
temps en temps des secours de personnes Aposto-
liques pour trauailler en cette Mistîon. Le premier
qui y vint alors fut le P. Thomas Rodriguez Por-
tugais homme i f ti bl >& i attiré de la dou-
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304 Histoire dit Royaume de ^Ttinquìn.
à tous ceux qui auoient cu connoissanec de fa vertu,
où qui en auoient senty les effets, de grands regrets<lc fa perte. Au P. Thomas auoient succède les Pères
Pierre Albert, &Emanucl Cardozo encore
Portugais;& à ceux cy les Pères Paul Calobrozi Italien , &
Onophrc Borgez Suisse ; Tous de bon aage, & pleinsde courage , & de forces pour durer dans les peines
qu'il fliiic prendre en cette précieuse conquestc des
ames que le Sauueur a racheptées auecque son
sang.Cependant d'autre part Satan , le grand ennemy
du Sauueur, & du salut de ces peuples, ne cessant
point aucc tous ses efforts de se maintenir autant qu'il
pouuoit, dans la possession d'vn païs oìi il auoic
régné paisiblement durant tant de siécles, y ralluma
de nouucauxfeux,
& suscita,
lorsque
l'ony pensoit1c moins>vnc nouuelle persécution contre les Chré-
tiens, qui les affligea plus sensiblement que toutes
ccllcsdu paísé. Car outre TEdict du Roy qui fut atta-
ché à vn poteau dciunt nostre habitation, par lequelil estoit défendu aux Chreílicns de faire déformais
professionde la
Loy Chrcstienne,& de nous fréquen-ter; & nous mefmcs estions taxez, & condamnez de
prescher an peuple des faussetez, & des mensonges : Il
ordonna de plus qu'on mit dans le feu, & qu'on bnì-
last les Images qui auoient esté exposées, les Rosai-
res, & les Catéchismes où estoit expliquée la doctri-
ne Chresticime. Ce qui fut exécuté. On n'en estoitpas encore venu si auant en toutes les persécutions
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hlìjloire du Royaume deTunqmtù jo 5
les prières de la Sainctc Vierge, & de Sainct François
Xauier, Patron de cette Miílìon, pour estre secourus
en cette grande, & soudaine affliction,qui les auoic
surpris; A quoy ils employèrent diuers ieusnes, prières,disciplines, & autres mortifications qui ne furent pasinutiles aupres de Dieu ; Car quelques semaines
âpres , l'cíprtcdu Roy sc trouuant soudainement
adoucy ( Ton ne sçait pourquoy, ny comment ) il fit
appeller lc P. Hierôme Majorica (lors Supérieur de
la mission) & luy témoigna dans vne grande douceur,
qu'il fentoit en son ame quelque déplaisir de la ri-
gueur qu'il auoit tenue à nos Pères, & aux Chresticns,
en l'Edict qu'il auoit fait publier, & particulièrementd'auoirfait brufler les liures des Catéchismes, qu'ils'estoit laissé aller à cette seuericé, meu des plaintes de
ses sujets, qui accusoient les Chresticns d'auoir briséleurs Idoles:Miiis qu'au reste il dónoit permission à nos
Pères de demeurer en son Royaume,& d*y viure com-
medeuanten toute seureté. Ce changement inespérédu Roy ,& ces paroles prononcées auec vn esprit de
douceur,rcdonnerent le coeur au Pere,& firent reuiure
toutes ses ioyes. Dont âpres auoir rendu de tres-hum-bles remerciemens au Roy, il vint soudain faire parcde cette bonne nouuelle à ses compagnons, qui en
louèrent, & bénirent tous ensemble les bontez de
Dieu, qui n'abbandonne iamaisceux qui lc seruent,
& se confient cn luy. Cependant l'Edict du Roy
demeuroit toujours affiché contre le poteau deuantles de nostre comme en de la
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3 o6 Histoire dk Royaume àe Tuntjuin.eut le courage d'aller trouuer le Roy, & d e l e supplierdefaircosterce poteau qui nousrendoit encor crimi-
nels âpres la grâce que nous auions receuë de fa bonté;,
ce que le Roy luy accorda volontiers, & enuoya auíïì-tostdes soldats qui enleucrent le poteau5 & TEdict,
dequoy les Chresticnsrcccurent vne ioye inexplica-?blc, & des congratulations mesme de la parc des
payens.Cette persécution auoit deja dtiré trois mois, pen-
dant lesquels il ne nous manqua pas, & aux nouueauxGhrcsticns, dedans, & dehors la Cour, des occasions
deKsaucoup souffrir. Nostre maison suc continuel-
lement inucstie,ou remplie durant leshuict premiersiours de soldats insolens, qui mirent dans le feu touc
ce qu'ils trouuerent chez nous d'images, & de choses
sacrées.Les Chrestiens auífi furent par tout maltraittezde leurs ennemys: A plusieurs desquels leurs biens
furent enleuez , ou confisquez j.& d'autres vexez
d'outrages en toutes façons pour quitter leur Foy, &
leur Religion. La constance que témoignèrent* trois.
ieunesfillesdela Prouince qu'on nomme d'Orienr,.
qui auoient fait vceui Dieu de Virginité , & leur
résolution à la première nouùellè de cette persécutionfut grandement remarquable^ Elles écriuirent vne
belle lettre à aos Pcres , dans laquelle elles leur
temoignoient le courage que Dieu leur donnoit de.
venir se déclarer Chrcsticnnes deuanc le Roy, & de
luy protester qu'elles ne gardoienepas vne gouttad d t l ti i *
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Histoire du Royaume de.Tunquin 307
nommoient) Monique, Nymphe,& Vittcj ausquellcsDieu prépara peu de temps âpres, vne forte cpreuucde leur courage, & vne belle occasion de mérite, Car
Victc ayant elle surprise à 1 écart, & sollicitée de sonhonneur par vn soldat impudent, iusques à luy tirer
Jcspce nue contre le sein, &àla menacer de la tuer,
si elle ne vouloit consentir à ses volontez. Cette gé-néreuse fille j sans disputer ;ouydea( luy dit elle) tu
m'osterasbienplûtostla vie,que Thonncur de mon
corps que iay voué à Dieu ; & luy présentant 1c col, &zJe sein, frappe , adjousta telle , où tu voudras, ie
mourray volontiers, mille fois plûcost que de consen-
tir à ta deshonnestc demande, & au peché contre 1c
Dieu que ie fers. Cette résolution estonna le soldat
&siuua Phonneur à la Vierge. Les autres deux ne se
monstrerent pas moins courageuses dans vne pareille
épreuueoùJcurFoy fut attaquée, plies s'en alloienc
à la Ville Royale en compagnie d*vne bonne vieille
nommée Françoise, pour y receuoir les íàcremens, de
se fortifier contre les assauts de la persécutions ayancesté rencontrées en chemin par des soldats payens,&
interrogées de la foy dont elle faifoient profession sur
lacófesfion franche,& résolue qu'elles en rendirét,sans
s'effrayer de leurs menaces,apres quelque traittemenc
insolent de paroles, elles furent iettées dans des fosses,
cou & uertes de terre iusques au col ,auquel estât elles
demeurèrent toute la nuict,iusqu'au matin,que Dieu
voulut qu'elles fussent rencontrées par des Chrestiens,
l d d l
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jx>8 Histoire du Royaume deTtinquìri.
resolution, & obligées par leurs voeux à garder perí
pctuelle Virginité, se sont iointes à elles dans vrc
mesme logis,où elles font vn petit Choeur deVierges,
& menent vne vie d'Anges. le ne
puis icyomettre, la
soudaine punition dont Dieu chastia la sale poursuited'vnieune lubrique, qui se voyant rebutté d*vne
icunc veuue qui auoit fait voeu de continence, com-
me il se preparoit à la forcer, elleimplorant dans fa
detrefle le secours de la Vierge, enuers qui elle auoií
toujourseu vne
tres-grande,& tendre
deuotion,&
la priant de tout fou coeur de la garantir -, fa prièreattira soudainement le chastiment sur cét impudique^
qui fut frappe d'vncmain inuisible,& tomba-moic
lìir la placc>.
Dieufauarise debeaucoup de grâces
les Chrefliens*
CHAPITRE XLVIIi:
H^S ®US Pouuons ^,rc auec veriteque depuis^S^oe ÍÈ} clue 'e Sainct Euangile a esté publié > &
W WìiïM Wreceu ^ans 'eTunquin , non seulement
^SË K les erreurs populaires ont cédé aux ve-ÍMi^ ritcz de la roy, mais que les vertus.Ghre-
stienhe&yont encore triomphé des vices. Ihyaplus,
que non feulement lesChrcstiens y ont esté dans lapractique des vertus communes mais encore des
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Hiíîoìre du Royaume deTunqutn. 309
ncntà l'abnegatioiv Euangclique, 6cà la macération
du corps, à quoyilsfe portent ordinairement auec
tant deferucur, qu'ils ont phìtost besoin de frein,
que d'esperon.On en a veu de bien aisez qui ont refuséde prendre deux robbes en hyuer, de crainte defe
flatter par quelque sensualité ytk qui ont couché sur la,
platte terre, sans materas, & fans paille, pour matter
leur chair,& faire souffrir quelque chose à leur corps.Vn certain estant interrogé par son Confesseur d'où
venoitqu'il levoyoitplus défait, &emmaigry quil'ordinaire : C'est, luy dit-il, que vous m'auezapris,.-
que le chemin du Paradis est étroit, & la porte petite;& pour cela ie tiens mon corps le plus abbaissé, 3c
déchargé que ie puis, afin que fy puisse plus facile-
ment entrer. Onpourroit apporter vne infinité d'au-
tres exemples de patience , d'humilité, decharité, queie laisse, capables de grofllr vn volume.
Maisaufli, d'autant plus que ces bonsChrestiens
s'addonnent à la pratique généreuse de toutes les
vertus, Dieu les fauorisede ses bénédictions, & de
grâces plus abondantes, iusques à leur faire part du
don des miracles ,& à leur donner commandement'fur les Démons, & fur les bestes íàuuages. Et c'est vne
chose aujourd'huy assez commune dans le Royaume^
que les payens estant possédez du malin esprit, en
sont deliurez entrant seulement dans les Eglises où les
Cbrestiens font leurs prières.. On a encore remarque,
que les Tygres ayant cessé d'infester quelques Bourgs
d i les Chrestiens b li
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•) Ï o Histoire du Royaumede
Tunquin.
Églises durant la persécution y fuient démolies. C'est
chose de plus aucréc, que Ic Seigneur d'vn certain
lieu, ayant au temps de Ja mesmepersecution, fait vn
commandement, que l'Eglise des Chrestiens, fust 1c
lendemain mise basjla nuict deuant son fils fut trouué
mort dans le lictJDansvn autre Bourg les payensayansbruflé vne Eglise, tous ceux qui surent du complot,&
qui contribuèrent à cette action sacrilegue furent
punys de Dieu, cn forte que d'vue année entière, il ne
tomba
pas
vne
goutte depluye
dans leurs
champs,encore que ceux des voisins tout autour en sussent
largement arrosez. Ce quayant esté bien reconnu sur
l'aduis qu'en donna vn sage payen nouucllement
conuerty , ces payens criminels cn ayant demandé
pardon aux Chrestiens, & s'estants offerts à réparertout le
dommage, voire
quatre vingtsd'eux
ayantsreccu le Baptesme , leurs champs ont auífi reçeu la
commune bénédiction de la pluye du Ciel.
ladjousteray que Dieu agrçe tellement la vie in-
nocente des nouueaux Chrestiens, qu'ildonne à plu-
sieurs les faueurs, & les grâces de Testât d'innocence.
Vn bon Chrestien tres-innocent nomméSimon,
du
ftourg appelle Tarn dang de la Prouince d'Occident;
âpresauoir religieusement obferué leieusne, &l'ab-
stinence du Caresme, ayant apperceu à la campagneaux Festes de Pasque, vn sanglier qui fouïlloit auprèsd'vn bois, addressa dans vne grade simplicité fa prièreau
Sauueur > luy demandant que puis qu'ilauoit
rigoureusement obferué la Loy de son Eglise s'abste-
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"Histoire duRoyaume
deTanquìn. 311
chair, qu'il luy pleust luy donner la grâce qu'il auoic
autrefois faite, à Phomme en lestât de son innocen-
ce , qu'il peut commander, & íè faire obéir à cc san-
glier qui se prefentoità luy. Cc qu'ayant dit, & auecce fait le signe de la Croix, & récite vnc fois loraison
Dominicale, il commanda confidemment à cc san-
giier de venir á iuy, ce qu'ilht fc laissant égorger fans
résistance comme vn agneau, au bon Simon, qui est
dresta depuis vn festin aux Chresticns , auquel il
appella les pauures, exhortant vn chacun à louer, & àbénir Dieu de la grâce qu'il luy auoit faitte.
Et il n'y a pas tant de mcrueille que Dieu fasse ces
grâces aux Chrestiens, puis qu'il les. accorde mesme
quelquefois aux payens, En vn Bourg nommé Kero,
vn Gentil-homme payen durant vn temps s'estoic
monstre si ennemy des Chrestiens, qu'il auoit mef-me fait mourir le nourriíficr de son Fils, en haine dé
la Foy Chrcstienne qu'il auoit embrassée : Mais de-
puis ayant adoucy íòn esprit à la veuc de tant de
merueilles que Dieu operoit cn vertu de la Foy des
Chrestiens, particulièrement par 1c signe de la Croix
qu'ils adorent, il luy prit enuie de faire expérience par'
luy mesme de la vertu & du pouuoir qu'il admiroit.
Car ayant veu que tour son bestail mouroit sans re-
mède à la campagne, il planta la Croix des Chrestiens
au milieu du champ où ces bestespaissoient, qui esv
arresta la mortalité en sorte, <jue depuis il n'en mou-
rut plus; Ce qui lc gaigna* tellement à la ReligionChrcstienne en t d é
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3 IIL Histoire du Royaume de 'Tunquin.
me, & qu'ailleurson demolissoic les Eglises des
Chrestièns, il leur en fie bastir vne à ses frais, & en fie
la dédicace solennelle.
Le pitoyable naufraged*vne
trouppe^
cïQuurìersEuangeliques.
CHAPITRE XLIX.
^^|^^dE P. Emanucl d'Azeuedo nouueau Visi-
^^1 MS?^CCIU^C 'a Proumcc du
lapon, & de laVi-
^P W^Êé* cc"Proumce de la Chine, estant venu des
WSjwoeZ&nL Indes à Macao, & ayant appris les grandsw- ^v
tsuictsquc Dieu operoit par les trauauxde nos Pcrcs &u Royaume de Tunquin, & la moiston
qui estoit toute meure en Tlstc d'Ainan > où il n'yauoitneantmoins qu'vn seul ouurierpour la cueillir,
qui csloit le P. Benoist de Mattos Portugais ; destina
auflì-tost sept de nos Pères, quatre pour lc Tunquin,
& trois pour Tlfle d'Àinan. Le Conducteur, & lcChef de cette trouppe estoit le P. Gafpar d'Amaral,
qui auoit recouuert au Collège de Macao, la santé, &;
les forces qu'il auoit autrefois grandement aífoiblies
cn lamiísion de Tunquin, où il retournoit de grandevolonté j à qui auoient esté adjoints pour Compa-
gnons lc P. Pierre Albert Portugais, qui auoit déjatrauaillé en cette mission i P Ican Leuisiti
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Histoire du R oyaume deTTunquin. j i j
restans,P.Iean André Lubelli, lc P. Antoine Con-
stantin, tous deux Italiens, & le P. Valentin Noguera
Portugais, deuoicnts'arrestcr en l'Iflc d'Ainan.
Cette trouppe choisie de nouueaux conqueransdes ames,partit du port de Macap le 2.3. de Feurier
de Pan 1646. le Ciel estant déja vn peu troublé, & la
mer émue >& arriuerent le lendemain, iour de Sainst
Mathias à Piste Sancboan, ennoblie du sepulchreancien de Sainct François Xauier le grand Apostre
d'Orient, où Ton voidvne grande pierre dressée de
quinze palmes de hauteur, grauée de nos Caractères,
&de lettres Chinoises à l'honneur de ce Sainct. Là
le Vaisseau s'estant arresté vn iour, tant pour atten-
dre que la mer se calmast , qui menaçoit d'vne tem-
peste,comme pour donner du temps «à la deuotion
de nos Percs de rendre leurs vceux au sepulchre deSainct Xauier, ils leucrent le lendemain matin l'an-
chre, les vagues de la mer où ils estoient entrez fort •
sujette à la violence des orages, estant encore vn peuhautes : &c ne cessèrent pourtant tout ce iour là, ius-
ques vers la minuict d'aller vers l'Iflc d'Ainan d'vn
vent à quartier qui n'estoit point extraordinairement
impétueux : Quand âpres la minuict vn grand orage
se forma dans les nues, qui poussa de telle violence le
Nauire contre vn écueil, que le P. Albert qui estoic
couché fur la lisse du bord fut secoué dans la mer, &
soudain (cc qui sut mcrueilleux) relancé dans lc Vais-
seau par lc flot qui s'cfleua du choq de l'escucil, Encét accident q i ne laissa douter de ceux
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314 Histoire du Royaumede
Tunquin.
qui nauigeoient auec eux > que leurspropres vies,
firent touc deuoir de les instruire sommairement à la
Foy,&deles baptiser j pendant que les Mariniers
effrayez, & desesperans de sauuer le Vaisseau du bris
qu'il creurentestre inéuitable âpres le furieux coup
qu'il auoit donné , descendirent dans vne barquevuide qui suiuoit le Vaisseau, pour garantir leur vies.
Ainsi le Nauire que les Mariniers auoient abbandon-
né, estant dcmy-briíë, ouuert, & faisant eau de tous
costez, coula bien tost à fonds, & fut cnglouty des
ondes, dans lesquelles le Capitaine du Nauire, nos
Pères, & prefques tous les autres qui se trouucrenc
dedans furent noyez, à lareserue du P.André Lubelli,
& de fort peu d'autres, qui se sauucrent. Ce Père
âpres auoir esté quelque temps balotté des flots, ne
voyant nulle apparence de sauuer sa vie, se résolut de
rendre quelque seruice à Dieu, auant que de mourir,
en sauuant quelque ame de ceux qu'il voyoit périrauec luy dans l'eau. En effet il a afleuré depuis, qu'ilauoit entr'autres donné l'abfolution à vn >qui âpres la
luy auoir demandée, estoic coulé auec luy prefqucsà fonds : & comme il fut reuenu fur l'eau, cherchant
de subuenir à quelque autre en cette extrémité, qu'ils'estoit trouué caíuellement ( ou plutost Dieu le vou-
lantainsi)siir vne picce de bois , fur laquelle il suc
poussé du flot vers le bord , d'où les Mariniers quiauoient deja pris terre auec leur barque le vinrent
retirer, & le
portèrent demy-mort auprèsd'vn feu
qu'ils auoient allumé j où ayant repris , & réchaufé
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Histoire du Royaume de (Sfunquìri. 315
tant(disoit-il dans vne de ses lettres)la condition auec
laquelle il auoit esté seul sauué de ce naufrage, pourestre comme Tvn des scruiteursde lob, échappe seul
pourraconter rinfortune des autres
\ où comme vn
Ionas fugitif,vomy fur le riuage par la tourmenteront
par ses péchez il auoit esté cause.
Entre les autres qui se sauucrcnt, outre le P.
André, & les Mariniers, il y eut vn ieuneChrcstien
Tunquinois appelle Gilles, qui auoit accompagné le
P. Aloert allantpour
des affaires deTunquin cà Ma-
cao, & retoumoit auecluy en Tunquin i lequel (com-
me il estoit adroit) voyant que c'estoitfait du Nauirc,
roula dans vne petite barque qui restoit, vne balle où
estoient leschoseslcs plus précieuses que portoiencnos Pères, & se sauua la dedans, & gaigna le riuage
auec vneautre
qui le suiuit. De là le bon & fidèleGilles sc conduisit à vn port de Tunquin, distant
de cinquante milles^'où il passa vers nos Pcres,& leur
fut messager du triste naufrage, & de la perte de ceux
qui leur venoient au secours, ce qui les affligea gran-dement : encore .que dans cc malheur > ils receurent
quelque soulagement de la balle que Gilles leur rendicfidellemcnt, où ils trouucrent dequoy subuenir à leur
entretenement, & faire encore présent au Roy de
quelques raretez qui y auoienc esté mises à ce dessein:
ce qui ne feruit pas de peu à nous gaigner Pesprit du
Roy, qui témoigna du regret, tant denostre perte,
comme de celle du Vaisseau Portugais qui venoittrafiquer dans son
Royaume qui est chose dont il fait
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316 Histoire du Kòyautne
deTunquin.
Vn sujet degrandes conuerstons efifourny
du coftéde la Chincj.
CH API TRE L.
^ÊÊdÊËÊéh 'Euangile de I E s v s-C H R i s T faisoit
wm ÍW$W iusques à maintenant de si heureux pro-
WÈ \Ê!$ÊÊi Srez c'ans ^e Tunquin, que les ministres
«EraipSgde fa saincte parole estoient rauys de
&^**voir les grands effets de la grâce de Dieu,
& le íuccez de leurs trauaux qui surmontoit leurs
espérances. Ncantmoins encore Dieu qui est riche, &
abondant en ses miséricordes, voulut préparer lors
que Ton y pensoit le moins, vn nouueau sujet quiseruit à faire áccroistre de beaucoup la conuersion de
ces peuples.Vn de nos Percs nommé André Xauier Allemand,
& excellent Mathcmaticien,cstant allé Tan 1644. dans
la Chinc,pour trauailler à cette grande Vigne,s*estoit
coulé en peu de temps par fa vertu , & par les belles
expériences de fa Mathématique , dans l'estime &
dans la confidence priuée d'vn Vice-Roy Chrestien
nommé Luc, qui gouuernoit Tvnc des Prouinces plusvoisines du Royaume de
Tunquin. Ce fut en mesme
temps , quvn Ambassadeur du Roy de Tunquinrerournoit à son païsde la Cour de Pequin, où il
i
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Histoire AH 'Royaume de Tunquin 5 Ï 7
dcia mission de Tunquin, pria le Vice-Roy de faire
honneur, & caresse à cet Ambassadeur, à desscinde
gaigner ion affection enuers nos Pères. Voire il luy
persuada d'escrire vne lettre au Roy de Tunquin,comme il fit, dans laquelle il luy loùoit la Loy Chre-
stienne,dontil faifoit iuy mefme profession , âpresenauoirbien reconnu la fainctcté,& le mérite;&
ensemble luy recommandoit la vertu de nos Percs quila preschoient dans son Royaume , comme estant
dignes de l'honneur de ses grâces, & de fa protection.Et cette lettre il nc la voulut point donner à l'Ain-*
bassadeur, mais il la fit porter par vn de ses soldats,
à qui il commanda d'aller à la fuite de l'AmbaíTadeur,
& de la présenter au Roy de sa part, auec les offres
tres humbles de ses respects, & de ses seruices. Ce quele soldat exécuta fidellemeiit:& le Roy lisant dans la
lettre du Vice-Roy ( qu'il voulut communiquer à son
fils, lequel il auoitdejafaitreceuoiràla succession de
laCouronne)de fi hautes recommandations de la LoyChrestienne , qu'vn homme de cette
qualitéauoic
embrassée, &vntémoignage si considérable de l'c-
stime qu'il saisoit de la vertu , & du mérite de nos
Pères,qu'il appclloit ses maistres, il prit vnc,si grande
opinion de la Loy Chrestienne, & des nostres -,& l'vn,
& l'autre, tant l'ancicn , comme le nouueau Roy,déclarèrent les nouueaux sentimens de leur estime
par des démonstrations si certaines,que
tous les
peu-ples en ayant esté informez furent ébranliez; de forte
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318 Histoire du Royaume de
"Tunquin.uricr de ccttcmiílionjdurant ce téps Là en baptisa qua-tre mille: Et 1c nombre depuis des nouucaux couertysest montcàvncsi haute creíie, que Ton compte au-
jourdhuy dans le Royaume de
Tunquin plus
de deux
cent mille Chreílicns :& lçs espérances par tout se
monstrent si belles,. qu'elles nous promettent de voir
vniourla Foy de IES VS-CHRIST régner dans tous
les coeurs >& fa Croix arborée-, & adorée fans contre-
dit dans tout le Royaume. Ce qui donne tant de con-
solation à ceux
quitrauaillent dans cette miflìon > &c
tant de desir aux autres qui ont appris de si belles dis-
positions, pour venir secourir le peu d'ouuriers qu'il
y a pour vnesi grande, & abondante moisson, quenonobstant la perte de ceux que 1c naufrage a empes-chezd'arriuer a Tunquinoùils estoient cnuoyez,pourles ictter dans le
portdu Ciel
,où Dieu les auoit
destinez, cinq autres y font heureusement arriuez
pour tenir leur place, sur la fin de lan 164.6. C'est à
lçauoir,leP. Iean Cabrai Visiteur de cette mission,
auparauant Recteur du Collège de Macao 5 & Vice-
Prouincial du lapon ; le P.FrançoisRongel Professeur
cnThéologie,
le P.François Figueira Prédicateur de
réputation, tous trois Portugais, aûec les Pères Fran-
çois Montescoli,& StanislasTorrcntc,ltalicns
de nation, tous résolus d'employer leurs
pcincsjeurs forces,& leurs vies pourle salut de ces peuples.
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Histoire duRoyaume
de Tunquin. 319
Ce quenous auons fraìfchement appris
des Chreftiens de Tunquin.
CHAPITRE LI.
S^SS^^É^,'Histoire qui a este continuée iusqu'i-
/^^lOVM^cyxontientle proerez qu'asaie lcChrir
vâpf l^i^i stianisme enlamislion de Tunquin de-^^J^^^ PU*S'ann^c *6l7-iuf4uesàl'annéc 1646.^^^^
Ce qui fera dit pour la fuite cn ce Cha-
pitre, est pris de deux lettres jPvne duP.Iean Cabrai
de qui nous venons de parlcr,Visitcur de cette miflìon
écrit te à nostre R. P. General, du mois d'octobre, de
Tan 1647. En laquelle il luyrcnd compte de fa visite,& des nouueaux fruicts cueillis en cette.mifsion. L'au-
tre du P.Iean Barbosa ancien ouurier de cette mission,
& qui en parle auec grande connoissanee.
Le P. Cabrai aíscure en íà lettre, qu'aux deux seules
années 45.&4<s.l'Eglise. deTunquin est accreuc de plus
de vingt quatre mille Chreftiens conuertys à la Foy.Qu'il y auoit dans le Royaume deux cents grandes
Eglises, auec des maisons ioignantes pour l'víàgedes
nostres, quand ils résident aux lieux où font bastics
ces Eglises , où qu'ils y viennent trauaillcr; Qu'iln'auoit trouiiéTan 46. que sept des nostres dispersez
cn cinq Résidences ; & qu'encore l'vn d'eux nomméP. Paul Caloprosi Ncapolitain courageux ôe infati-
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j io Histoire du Royaume deTUnqum
nusaucc luy, ilencstoicarriuévnsixième,P.Philippe
Marin Génois, qui s'y estoitarresté faute de commo-
dité dépasser au Royaume de Camboyaoùil estoit
destiné .•tellement qu'il auoit eu moiende dresser vnc
sixième Résidence) pourseruir plus commodément
ce grand nombre de Chrestiens conuertys. Qu'il a
reconnu, depuis qu'il a este dans le pais, la nation
Tunquinoife plus traitcable , & plus susceptible de
nostre Religion , que pas vne autre des Orientales,
moralement plus innocente , 6c moins tachée des
vices qui font communs ailleurs, & qui font des gráds
cmpeschcmcns à la Foy, & des difficultez presque in-
surmontables aux vertus qui doiucnt accompagner la
profession Chrcsticnne. Que les nouueaux Chrestiens
y font aussi fermes en leur créance , comme s'ils l'a-
uoient receuë depuis plusieurs siécles, de leurs deuan^-
ciers ; & aussi éloignez d'inclination, de leurs ancien-
nes superstitions, comme s'ils n'en auoient iamais eu
de connoiííance. Qu'ils font dans la prattique des
vertus Chrcsticnncs, & dans l'horrcur des vices com-
muns , tres-exacts en Tobscruation des Commande-
mens de Dieu ; fort addonnczàl&dcuotioii , &àla
prière, pour laquelle ils se leuent tousdeuant leiour,
ycmployans apres leur leuer, pour le moins vnede-
myc-heure>& autant deuant leur coucher ; trcs-obeïs-
íhns & tres-affectionnez à nos Percs, & si désireux de
reconnoistre leurs peines par quelques effets de leur
gratitude, qu'il
n'est rien
qui
les
afflige plus
sensi-
blement , que lors qu'ils refusent leurs presens. Que
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Histoire du Royaume de "Tutìquin. 5t *i
& des Festes publiques pour la témoigner.Il dit beaucoup d'autres choses que ic laisse, pour
adjouster en conclusion le gage authentique de la
bien-vueillance extraordinaire que le nouueau RqydeTunquinavoulu laisser par vnc Patente expresseau P. Félix MoreI,Supericur de la mission, qui nous
donne de grandes espérances de voir fleurir la Chrc-
stienté durant son Règne, &lc Sauucur adore dans
toute restenduc de ses terres. Ce Prince auant qu'il
fust déclare Roy , auoit déja quelque-fois dit au P.Morel, qu'en preuue de Taffcction qu'il auoit pour
luy, il le vouloit adopter pour son fils :( c'est cn ce
païslà vn témoignage que rendent les Grands d'vne
ardente affection enuers ceux à qui ils veulent du
bien ) mais pour le respect qu'il portoit à son Père,
lequel il voyoit auoir conecu quelque auersion denous, il n'auoit pas encore voulu faire connoistre
publiquement cét effet de son affection. Depuis ayantesté installé Roy,& pris l'administratio de tout l'Estat,
du consentement, & de la volonté de son Pcre, déja
vieil, & cassé d'années ;& par vne bonne rencontre
nosPercss'estants trouuéscn la Chine dans quelquecrédit auprès du Roy, pour procurer quelques fa-
ueursaux Ambassadeurs du Roy deTunquin, & en-
core quelques subuentions nécessaires, à leur retour;
le nouueau Roy ayant appcrçcu que son Père, fur le
rapport que luy auoient fait fes Ambassadeurs des
assistances que nos Pcrcs leur auoient rendues à la
Chi ità l &à les louer &
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\%% Histoire du Royaume de Tunquin.
d'honneur, I'affcction qu'il auoic pour leP.Morel,
de luy cn laisser cc témoignage public. Ce fut donc
1 onzième de Mars de lan 1647. qu'il luy addressa, &
enuoya
fa
patente, peinte,
ôcécritte en lettres Chi-
noises, de la teneur íuiuante , fidellement traduite
deTOriginal.
LE
Serenìfime Roy Kien Thuong>Seigneur
tout~puiffantP& absolu dans leRoyaume^
decIunquin9
tetaddreffe cette Patente écrit tc^j*
de ma propre main, en témoignage de l*amour
que te te porte > 0 Félix 9 premier Aíaìjire, ©"*
Dotteur de laLoy qui adore le Seigneur du
Ciel9 & de la terre.
Depuis le temps que tu entras dans mon
Royaume, te te pris singulierement en affection
pardejfustous les Adaijlres ejirangers qui y font
venusenseigner cette mesme Loy. le te considère
comme un champ planté de feurs. Solairesqui se
tournent vers Pjiftrequiles regarde, & qui les
échauffe \ & ie te regarde ausi comme mon tres^
cher Fils \ & pour tetémoigner le grand amour
que í ay pour toy, ie te donne vne nouueau nom
Pluchen, qui signifie vn homme véritable , £9*
degrand iugement. Partant il faudra désormais
que tu nayesquvn mes ne vouloir\> & non vou-loir > comme le dòiuent
f i tous ceux
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Histoire duRoyaume
deTuntjuìn. 31 $
quvnmefme coeur. Que fi tu en vfes ainsi\tu
feras mis au nombre de ceuxqui font paruenus
à vne haute réputations à de grands honneurs,
pourauoir
obferuécette
Loy d*amour, &tu
auras satisfait a mon affeâion.
Ce sonc les ternies de la Patente du nouuenu Roy,
par laquelle iladoptoitleP. Morel pour son fils; quiFut portée de fa part à nostre maison, auec l'appareild'vne
magnifique pompe
de Courtisans -, & reccuë
auec tous les témoignages d'honneur, & de recon-
noistance dont les nostresse purent aduiser ; le Capi-taine des Portugais auec toute fa íuitte ayant voulu
assister à cette solennité ; nostre maison, & tous les
enuirons retentiífans du son destrompettes, & des
tambours,qui
voulurent encore le mesme iourac-
compagner le Pcre allant au Palais rendre ses remer-
ciemens au Roy. Et tout cecy est extrait de la lettre
du P. Ican Cabrai Visiteur de la mission.
LcP. Iean Barbosa dans la sienne décrit ample-ment la deuotion, & la ferueur des nouucaux Cnre-
stiens de
Tunquin,
comparable, comme il dit, à
celle des Nouices dVne Religion reformée -,de la-
quelle i'ay tiré & abbregé ce que i'en vay dire. !l loue
premièrement, comme a fait le P. Cabrai , leur dili-
gence , & leur assiduité à la prière du matin , & du
ibir>qu*ils n'obmettcnt iamais,non plus que si c'estoit
vneoccupation,
& vn exercice iuré: &que pour
cela
ils ont tous dans leurs maisons des Oratoires bien
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314 Histoire duRoyaume
de Tmquin.
mieux soûtraire quelque chose aux nécessitez de leur
viurc,&dc leur vestir, que de manquera céc effet
delcurdeuotion. Que dans ces Oratoires, outre les
Images, & les Croix de matières précieuses qu'ils fonc
artistement trauailler d'escailles de Tortue , &d'Y-
uoire> ils y ont tous vn beau vase attaché pour tçnir
l'eau bénite, aucclcurs Rosaires, & leursdisciplines
appcnduës,& les autres instrumensde mortification
dont ilsseseruent ordinairement. Voire iladjouste,cc
qui est plus admirable, qu'ils ont des Oratoires por-tatifs, peints, & surdorez qu'ils portent auec eux
quand ils font voyage,& dressent dans les hostelleries,
& dans les lieux où ils doiuent passer la nuict , pourscruiràleurdeuotion. Il dit de plus, qu'ils font tel-
lement affectionnez à entendre tous les iours les
Messes quand elles sc disent en nos Eglises , qu'ilsvoudroient tous les entendre toutes 5 de forte quenous sommes contraints de les chasser, & de les de-
partir à tour à diuers iours, & à diuerses heures, pourn'offenser les payens à la veuë de ces grands con-
cours de Chrdtiens. Que Ton ne peut qu'aueede
grandes peines satisfaire à la deuotion
qu'ils
ont de
s'approcher deux, & trois fois le mois des Sacremens
de la Confession , & Communion. Qu'ils ont des
respects, de l'amour ,& des reconnoissances pour nos
Pères qui ne font point imaginables , n'estant rien
qui les faschc à l'egal du refus que nous leur saisons de
leurs biens.
Qu'ilsont entre-eux vne
charité,& vn
amour qui rauit tous les payens en admiration, qui
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Histoire du Royatime de ^Tknquin. $z$
jours vnc cable pour reccuoir charitablement les
pèlerins 5 &lcs cílrangcrs $ d'où il est quelque-foisarriué , que des voyageurs payens ont feint d'estre
Chrcstiens,pour
estre reccus, &
traittezplus
com-
modément en leurs voyages. Qu'ils font íbuuent
libéraux par dessus les forces de leurs móicns à faire
des aumofncs aux pauures ,& aux Catechistesj&prin-
cipalemct à ceux qui ont este dépouillezde leur biens
pour la deffenfe de la Foy , qui font ordinairement
pourueusde viures, & de vestemens ; eux, leurs fem-
mes & leurs enfans, fans qu'ils leur manque chose quisoit de leurs necestîtez. Enfin qu'vn grand nombre
dccesChrestienszelez (aspirans à la perfection des
conseilsEuangcliqucs)recherchent désobliger à nous
par voeu d'obeïssance, dequoy nous les refusons à leur
grand regret
:
qu'ils'en esttrouué
beaucoup quiont
donné, & distribué tous leurs biens aux pauures, pour
vaquer auec plus d'humilité à leur salut, & auec plusde liberté à celuy du prochain : & vn plus grandnombre de ieunes garçons, & de filles qui ont fait
voeu de perpétuelle virginité j& mefme de mariez,
quid'vn consentement mutuel ont fait voeu de
per-pétuelle continence^ien marris d'auoir eu si tard co-
noissanec de la Foy Chrestienne, & de la beauté de la
Virginité,qu'ils eussent (comme ils protcstenc)offerte,&consacréeàlEsvs-CHiusTdcs leurs plus tendres
années. Il est adjousté dans cette lettre beaucoup dau-
trcs-choscsdclavicirréprochable,
& de In netteté de
conscience de ces nouueaux Chrcstiens. Et cecy peuc
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j t6 Histoire du Royaume de^tunquin
de Tunquin , qui ne compte encore que vingt-troisans de son âge, a esté embellie depuis qu'elle a receu
la lumière du Sainct Euangile. Plaise à Dieu , qu'elleaille toujours croissant en perfection > &que
remplis-sant la mesure de scsgraccs> elle y fasse voir vn ouura-
gc acheuè de fa gloire. ;
FJ^Q
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LIVRE PREMIER. De l'Estat temporel du Royaume de Tunquin.
CHAP. I. Du nom et de la situation de ce Royaume.
II. De l'origine du Royaume de Tunquin.
III. Quels sont les honneurs que rendent les Tunquinois à leur souverain Seigneur, qu'ils appellent Bua.
IV. Du Ciiia, ou du Roy subalterne, qui gouverner le Royaume de Tunquin, et de sa puissance.
V. De la force des Galeres de Tunquin et de la Cocinchine.
VI. Du nombre et de la façon des Galeres de Tunquin.
VII. Du grand nombre des sujets et des soldats du Roy de Tunquin.
VIII. Des Richesses du Roy de Tunquin.
IX. De la façon que les soldats reçoivent la solde du Roy.
X. De la retenuë, modestie, et discipline des soldats.
XI. Du Gouvernement Politique du Royaume.
XII. Comment les Docteurs prennent leur degré en ce Royaume.
XIII. Des peines dont on punit les criminels.XIV. De divers fruicts de la terre, qui sont au Royaume de Tunquin.
XV. Des Animaux qui se trennent plus communement au Royaume d'Annan.
XVI. Du Traffiq et des Marchandises des Tunquinois.
XVII. Des Monnoyes qui ont cours dans le Royaume.
XVIII. Des superstitions des Tunquinois, et de leur premiere secte.
XIX. De la seconde secte superstitieuse des Tunquinois.
XX. De la veneration que les Tunquinois rendent aux Idoles.
XXI. De la troisième secte des Tunquinois, et des enchantemens qu'ils prattiquent envers les malades.
XXII. Des ceremonies que les Enchanteurs Tunquinois practiquent pour les morts.
XXIII. De plusieurs superstitions prattiquées aux funerailles, et à la sepulture des morts.
XXIV. Des Festins que les particuliers et le Roy mesmes dresse à la memoire des morts.
XXV. De quelques autres superstitions pratiquées envers les trespassez.
XXVI. Avec quelle ceremonie le Roy de Tunquin celebre sa naissance .
XXVII. De quelques observations superstitieuses des Tunquinois.
XXVIII. Comment les Tunquinois celebrent leurs Mariages.
XXIX. Des constumes observées par les Tunquinois sur la fin de l'Année, devant que de commencer la suivante, et de quelques autres superstitions.XXX. Des tons et accents de la langue vulgaire du Royaume d'Annan.
XXXI. Des divers noms des Tunquinois.
TABLE DES CHAPITRES du Livre second.
CHAP. I. Comment la premiere connoissance du sainct Evangile est entrée en ce Royaume.
II. Comme les ouvriers de l'Evangile furent appellez de la Cocinchine à Tunquin.
III. Le Voyage et heureuse arrivée de ceux qui porterent l'Evangile à Tunquin.
IV. Plusieurs reçoivent la Foy en la Bourgade de Sainct Joseph, et aux autres voisines.
V. La reception que le Roy nous fit, et aux Portugais, comme il alloit à la guerre contre la Cocinchine.
VI. Du grand concours des Payens pour ouyr la parole de Dieu, en nostre premiere Eglise de Tunquin.
VII. De la conversion de plusieurs Payens aux Bourgades voisines de nostre premiere habitation.
VIII. D'une attaque que nous firent les Saj, ou les Prestres Tunquinois.
IX. Le Roy de Tunquin retourne de la guerre de la Cocinchine.
X. Le Roy de Tunquin delibere de nous mener à sa Cour pour demeurer avec luy.
XI. Ce qui arriva en nostre voyage all t à la suitte du Roy.
XII. De nostre heureuse arrivée à la Cour du Roy et de la premiere publication de l'Evangile.
XIII. De la conversion d'un Saj renommé, et de beaucoup d'autres, qu'il amena à la Foy.XIV. Un grand nombre de Payens reçoit le baptesme.
XV. Le Roy de Tunquin nous fait bastir prés de son Palais, maison et Eglise, où nous faisons nos fonctions avec grand concours.
XVI. La methode que nous gardi s à enseigner le Catechisme
XVII. Quelques occasions confirment grandement les nouveaux Chrestiens en la Foy.
XVIII. Les nouveaux Chrestiens guerissent miraculeusement les malades, avec l'eau beniste et la saincte Croix.
XIX. Quelques nouveaux Chrestiens s'offrent pour nous servir toute leur vie.
XX. Le Roy de Tunquin commence de prendre quelque aversion de nous.
XXI. Les moyens que nous prismes pour adoucir l'esprit du Roy, et le détromper durant les poursuittes malicieuses de nos ennemis.
XXII. De la devotion avec laquelle les nouveaux Chrestiens celebroient les festes de l'Année.
XXIII. L'heureux trespas de quelques Chrestiens.
XXIV. Le Roy par nouvel Edit nous deffend de prescher la Loy de JESUS-CHRIST en tout son Royaume.
XXV. Le dueil des Chrestiens, nostre solitude, et nos predications dans les maisons.
XXVI. Comment les Chrestiens furent soufferts de s'assembler de nouveau dans nostre Eglise.
XXVII. Comment le Roy nous envoya enfin en exil.
XXVIII. De l'execution de nostre exil, et des choses avenuës en nostre voyage.
XXIX. Le reste de nostre voyage, et la c version de nostre Capitaine.XXX. Nous reven s de la Province de Bochin à celle de Ghean.
XXXI. Comme Dieu par sa misericorde nous fit assister dans les miseres, et les necessitez de nostre exil.
XXXII. Nous sommes tirés de nostre exil à la nouvelle arrivée d'un Navire Portugais.
XXXIII. Nous exerçons de nouveau nos fonctions dans la Ville Royale.
XXXIV. Diverses vexat i s dont le Diable t ravail la les Chresti s.
XXXV. Nous sommes contraints de sortir de tout le Tunquin et de retourner à Macao.
XXXVI. Lettre des Chrestiens de Tunquin à nostre Saint Pere le Pape Urbain. VIII.
XXXVII. Nos Peres retournent au Royaume de Tunquin.
XXXVIII. La Constance d'un Neophyte à souffrir la mort, pour maintenir la Foy Chrestienne, et quelques miracles.
XXXIX. Quelques notables conversions des Payens.
XL. Comment les nostres furent traittez du Roy, insques au retour du Navire des Portugais.
XLI. Quelques Vierges sont persecutées, pour la deffence de leur pureté.
XLII. Les nostres essayent d'entrer de Tunquin dans le Royaume de Laos.
XLIII. Le voyage du Royaume de Laos, mal-heureux du costé de Tunquin, reussit d'autre part.
XLIV. Une persecution surjettée par l'entremise des Chinois se convertit à leur confusion, et à la gloire des Chrestiens de Tunquin.
XLV. Les grands progrez de la Chrestienté de Tunquin, et la perte de quelques ouvriers qui y succomberent au travail.XLVI. L'heureuse et pieuse mort de quelques Neophytes.
XLVII. L'Eglise de Tunquin souffre une grande et nouvelle persecution, de laquelle elle est en peu de temps délivrée.
XLVIII Die fa orise de bea co p de graces les Chrestiens
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LỊCH SỬ VƯƠ NG QUỐC ĐÀNG NGOÀI
từ năm 1627 tớ i năm 1646
ALEXANDRE DE RHODES
QUYỂN MỘT
TÌNH HÌNH THẾ TỤC XỨ ĐÀNG NGOÀI
CHƯƠ NG I
DANH HIỆU VÀ VỊ TRÍ
Xứ Đàng Ngoài1
thờ i xưa (bị coi) là một trong những tỉnh lớ n nội thuộc TrungQuốc, chúng ta gọi theo danh hiệu đã đượ c công nhận. Vì như Bắc Kinh (bây giờ làthành phố thịnh vượ ng nhất Trung Quốc và là đế đô thườ ng trú của các vua), cóngh ĩ a là triều đình hay thành phố của các vua ở miền Bắc, và Nam Kinh là triềuđình hay thành phố của các vua miền Nam, thì Đông Kinh cũng có ngh ĩ a là triềuđình ở miền Đông ; Đông trong tiếng Tàu có ngh ĩ a là mạn hay phươ ng Đông vàKinh là nơ i vua họ p triều đình. Thực ra Đông Kinh chúng tôi nói ở đây không ở vào phía đông nướ c Tàu, nếu nhắm thẳng vị trí, nhưng ở về phía Nam. Nhưng vìthờ i xửa xưa, đế chế Trung Hoa lan r ộng tớ i mãi các nướ c Lào và Xiêm thuộc về phía Tây, nên đối vớ i họ nướ c Đông Kinh đượ c gọi là nướ c ở vào phía Đông vànhư thế gọi cho thuận tiện đối vớ i tất cả những tỉnh ở về phía Tây, những tỉnh phải
đi mất sáu tháng mớ i tớ i, nếu cần phải nại toà án đặt ở Bắc Kinh và Nam Kinh, nơ ivua thay đổi cung điện tuỳ tiện. Nhưng từ khi những nướ c ở vào miền Tây nàythoát khỏi đế chế Trung Hoa thì tỉnh Đông Kinh vẫn phải triều cống2 và đượ c gọilà Annam ngh ĩ a là nghỉ yên phía nam; hiện nay danh hiệu này là tên gọi chung chohai xứ Đàng Ngoài và Đàng Trong, cả hai chỉ là một quốc gia, một cộng đồngchung nhau về phong tục, tậ p quán và ngôn ngữ ; tr ướ c đây chỉ là một nướ c, tuysau này chia làm hai như tôi sẽ nói khi có cơ hội.
Và để nói thêm về danh hiệu đặt cho Đàng Trong ngày nay3 tách biệt khỏi Đàng Ngoài, thì phải biết thủ đô của nướ c Annam là K ẻ Chợ và các thươ ng gia Nhật Bản buôn bán trong tỉnh đó đã đọc sai và gọi là Coci vì thế ngườ i Bồ giao tiế p vớ i họ,để phân biệt vớ i tỉnh Cocin ở miền Đông An, không xa thành phố Goa, đã lậ p
thành danh từ Cocinchina, như muốn nói xứ Cocin gần Trung Quốc (Cocinchina).Danh hiệu này không quá mớ i vì từ một thế k ỷ nay, như chúng ta đượ c biết, trongthư của mình, Thánh Phanchicô Xavie đã tườ ng thuật một tr ận bão ghê r ợ n xảy raở bờ biển xứ này, khi ngài đáp tàu đi Nhật Bản. Còn cái xứ ngày nay ta gọi là Đàng Ngoài, lúc đó cũng đượ c k ể chung vớ i danh hiệu Cocinchina. Tuy vậy từ mấy chụcnăm nay hai xứ này chia r ẽ nhau, nên ở đây tôi sẽ chỉ nói về xứ Đàng Ngoài, biệtlậ p vớ i xứ Đàng Trong. Còn khi nào nói về điều gì chung cho cả hai xứ thì sẽ dùngdanh từ Annam, danh hiệu chung cho cả hai. Đó là về danh hiệu.
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Còn về vị trí thì toàn nướ c Annam ở về phía bắc, từ v ĩ tuyến 12 tớ i v ĩ tuyến 23. Từ v ĩ tuyến 12 tớ i v ĩ tuyến 17 thuộc về Đàng Trong, còn ra là thuộc về Đàng Ngoài.Tuy có sự khác biệt này là dân ở cả hai xứ coi Đàng Ngoài như một cái áo, ĐàngTrong như thắt lưng, Đàng Ngoài tr ải r ộng như một cái đĩ a bằng phẳng có bốn góc,còn Đàng Trong thì bị thu hẹ p trong một dãy núi, đến nỗi chỗ hẹ p nhất chỉ dài
chừng hai mươ i mốt dặm Pháp k ể từ bờ biển chạy tớ i dãy núi ngày nay có ngườ idân tộc sơ khai gọi là R ợ Mọi, nướ c da họ đen, tiếng nói khác vớ i tiếng nói các dântộc ở nướ c Annam. Từ nam chí bắc, lãnh thổ họ r ộng chừng 146 dặm Pháp .
CHƯƠ NG 2
NGUỒN GỐC XỨ ĐÀNG NGOÀI
Nướ c này bắt đầu thoát ly khỏi đế chế Trung Quốc từ hơ n tám tr ăm năm nay5, khingườ i Đàng Ngoài không thể chịu đượ c cái nhục đô hộ Tàu, thì họ vùng lên sau khi
giết quan tr ấn thủ. Vừa để truyền cho hậu lai k ỷ niệm chiến thắng đó vừa để ghimuôn đờ i cuộc khở i ngh ĩ a bằng một vài sự việc thì họ ra lệnh từ nay dân Đàng Ngoài không k ết tóc bọc trong lướ i trên đầu như ngườ i Tàu, và để tỏ ra độc lậ p, họ bỏ tóc dài tỏa trên vai. Hơ n nữa họ không đi giày như đã quen, vì đất r ất lầy lộithườ ng xuyên trong toàn cõi, họ luôn đi chân không ở miền quê, không có giày, để đượ c tự do chạy nhảy và chiến đấu vớ i ngườ i Tàu khi cần. Thế nhưng sau mấynăm, để bớ t căng thẳng đưa tớ i chiến tranh liên tục thì ngườ i Đàng Ngoài đã làmhòa vớ i ngườ i Tàu và cứ ba năm một lần họ đến triều đình Bắc Kinh triều cống vuaTàu vớ i lễ vật để tỏ sự thuần phục; đó là điều họ còn giữ cho tớ i nay. Nhưng đếnlượ t chính họ (sau khi nổi lên chống ngườ i Tàu) trong nướ c họ lại xảy ra nội loạnvà cảnh huynh đệ tươ ng tàn, làm cho nướ c Annam xưa kia chỉ là một quốc gia
thống nhất, bây giờ phân chia ra dướ i quyền thống tr ị của nhiều chúa, mỗi chúaxưng hùng một phươ ng.
Cuộc nội loạn thứ nhất và chính yếu đã xảy ra ngay trong triều vua và giữa kinhthành K ẻ Chợ chừng hai tr ăm năm nay6. Lúc đó khi vua về miền quê giải trí ít ngàythì ngườ i đượ c vua giao quyền canh cửa và giữ điện đài đã nổi loạn. Ong âm mưu bí mật bên trong và bên ngoài, truất phế vua lúc đó bất thần không chống cự nổi.Ong đặt ách độc tài trên bốn tỉnh chính yếu và kinh thành, từ đó không ai ngăn cản,r ồi sau ông và con cháu k ế vị thừa hưở ng hậu quả của lòng phản nghịch. Thấymình bị tướ c đoạt một phần lãnh thổ tốt đẹ p nhất và lớ n nhất trong nướ c, khôngcòn phươ ng thế r ửa nhục do k ẻ phản loạn gây nên và không còn hy vọng khôi phục
những tỉnh đã mất, vua liền dự định mở mang bờ cõi về phía Nam (…) Tham vọngđượ c thoả mãn. Vua vui mừng và hiển hách thấy quốc gia mình đượ c mở r ộngngoài bờ cõi, nên không còn lo đẩy mạnh chiến thắng xa hơ n, vua quyết địnhngừng chiến và về nghỉ ngơ i trong tỉnh Thanh Hoá, gác việc chinh chiến cho viêntướ ng lãnh, viên này gánh hết công việc binh đao.
Nhưng tướ ng lãnh này nắm hết quyền lực võ trang và do tham vọng cá nhân chứ không do nhiệt thành theo công lý, ông bỏ việc chinh phục Chiêm Thành, chỉ để lạimột số đạo binh, và đem quân chống lại k ẻ nghịch thần đã cướ p một phần lớ n Đất
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Nướ c Đàng Ngoài. Ong giao chiến mấy lần nhưng cả hai bên lúc đượ c lúc thua.Thực ra ông có ý định khôi phục những tỉnh đã mất, nhưng không phải để trao lạicho nhà vua, một vị vua mà ông không thấy đủ khả năng tr ị nướ c, lại sức yếu, kémtài và truỵ lạc, mà là chiếm cho mình và con cháu mình. Vì ông r ất thông thạo việcnướ c nên ông đượ c nể tr ọng và quý mến, vua thì tín nhiệm giao cho quyền cai quản
không những quân binh mà tất cả công việc tr ị nướ c.Thế là quyền thống lãnh quân binh đượ c đặt vào tay ông cùng hết các việc nướ c,chiến tranh cũng như hoà bình đêu hoàn toàn thuộc về ông, ông lại có quyền truyềnlại cho con vớ i sự thoả thuận của nhà vua. Thế là theo thế lực của thông tục và củavõ trang, vua trong nướ c chẳng còn quyền hành gì, chỉ có danh hiệu là vua, tất cả lực lượ ng hợ p vớ i binh đao võ bị đều ở vị tướ ng lãnh.
Cách đây chừng một tr ăm năm7 vị tướ ng lãnh nhận tr ọng trách này cũng là cụ tổ chúa Đàng Trong, đã giao tranh vớ i k ẻ nghịch thần chúng tôi nói ở trên, trong miềnghi trên bản đồ giữa kinh thành và Lào, thấy mình bị địch bao vây và nguy hiểmcho tính mạng, thì đã công khai hứa gả con gái cho viên tướ ng nào giải vây đượ c:
nghe thấy vậy thì có một binh s ĩ can tràng và mạnh bạo cưỡ i voi thúc quân hănghái đánh về phía địch r ất đông tiến đánh đạo quân yếu ớ t của tướ ng, làm cho địch phải lùi, cứu viên tướ ng thoát vòng vây nguy hiểm, đưa lên voi đem về nơ i an toàn,làm cho viên tướ ng có phươ ng thế thu quân để mạnh bạo tấn công. Viên tướ nglãnh chịu ơ n binh lính, không những đã gả con gái cho như đã hứa mà còn giao chomột phần đạo binh8. Thế là ông này đã đạt tớ i bậc cao danh vọng mà vận mệnhdành cho ông. R ồi sau khi viên tướ ng lãnh mất, con thì còn nhỏ dại, không đượ c k ế vị cha cầm đạo binh như nhà vua đã ban truyền, trái lại ngườ i con r ể đã lậ p đượ cnhiều chiến công và lấy con gái út duy nhất, liền nắm hết việc tr ị nướ c và điềukhiển quân s ĩ . Thế nhưng đượ c vua ưng chuẩn, ông vừa lên cầm quyền thì đã tỏ raganh tỵ và ghen ghét ngườ i em vợ , ngườ i em này tính tình khoan hậu mỗi ngày mỗi
khôn lớ n và có tham vọng chính đính, tìm cách vớ i thờ i gian khôi phục sự nghiệ plẽ ra thuộc về mình do cha để lại, nhưng chỉ vì tuổi còn nhỏ mà chưa làm đượ c.Thế là ngườ i anh r ể quyết định ám hại tính mạng em vợ tr ướ c khi để cho em dấynghiệ p. Dự định đó (tôi không biết bằng cách nào), ngườ i vợ biết và vì thươ ng emnên định cứu em thoát nạn và cứu chồng khỏi mắc tr ọng tội sát nhân9. Bà liềnkhuyên chồng cho em vào Đàng Trong tr ấn thủ lãnh thổ đó, viện lý do cho em ratr ận và giữ vững vùng đất mớ i chiếm. Thế là sự việc đượ c thi hành, ngườ i thanhniên có tài ba lại có tư cách hiền hậu, nhận ra mưu mô anh r ể và dự định ám hạimình, liền khôn ngoan và ăn ở khéo léo trong việc cai tr ị đến nỗi sau khi đượ c lòngdân và cẩn thận đề phòng, thì cho giết những k ẻ chủ mưu toan tính sát hại mình.Và nơ i đày ải ông làm thành quê hươ ng, đất ngọai lai thành di sản và gia nghiệ p.Trong thờ i gian ngắn ông làm bá chủ tất cả những lãnh thổ ông cai tr ị và toàn cõiĐàng Trong, xưng vươ ng dướ i danh hiệu chúa ông; nhưng để duy trì hoà bình vàgiữ thế thủ, ông nhận triều cống chúa Đàng Ngoài. Thế là nhờ lờ i khuyên của bàchị khôn ngoan mà ông em đượ c thuận lợ i mà chồng cũng không bị thiệt hại, ôngnày đượ c r ảnh tay ngh ĩ k ế và đem quân dẹ p quân nghịch thần đã cướ p phần đất tốtđẹ p nhất của Đất Nướ c. Ong dùng võ khí đuổi đượ c và k ết thúc cuộc giao tranhxảy ra từ bao năm nay: ông hiển hách tự xưng và truyền cho con k ế vị là chúa
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Bằng10, ngh ĩ a là chúa công bằng vớ i nhiều quyền hành, chỉ để lại cho vị đế vươ ngcả nướ c gọi là vua một ít đặc quyền danh dự, chúng tôi sẽ nói sau.
Nhưng quân nghịch thần bị chúa Bằng đánh bại tr ận thì rút lui cùng toàn gia quyếnvề miền núi giáp ranh giớ i nướ c Tàu và lậ p đồn đắ p luỹ tự xưng là chúa Canh như từ tr ướ c vẫn có. Và có thờ i giờ thong thả khôi phục lực lượ ng đem quân đánh phá
quân Đàng Ngoài và cướ p miền đồng bằng. Tuy nhiên lần bị quân Đàng Ngoàichống cự và ông bị thua, nhưng ông vẫn còn sức không để cho quân Đàng Ngoàinghỉ yên.
CHƯƠ NG 3
NGƯỜ I ĐÀNG NGOÀI TÔN THỜ VUA
CỦA HỌ NHƯ THẾ NÀO
Trong những phong tục ngườ i Đàng Ngoài kính cẩn theo, thì có một phong tụcchính yếu họ giữ vào đầu năm mớ i, đó là lễ tịch điền, ngh ĩ a là mở đất và cày ruộng.Đầu năm nơ i xứ này cũng như nơ i nướ c Tàu, thườ ng vào giữa đông chí và xuân phân, đúng ngày tuần tr ăng mớ i tươ ng đươ ng vớ i ngày mồng 05 tháng 02 theo cáchtính của chúng ta; vào ngày mồng 03, do các nhà toán học hay ma thuật chỉ định(vì ở các nướ c này có nhiều dị đoan), mọi ngườ i có tr ọng trách, chức vụ hay cấ p bậc trong ngành quan võ hay quan văn đều phải đến đền vua vớ i những phù hiệu vày phục chức vụ mình để theo vua trong đám r ướ c long tr ọng qua khắ p thành cho tớ imột thửa ruộng, theo thể thức và thủ tục tôi sẽ tả sau đây.
Mở đầu là binh s ĩ tậ p hợ p từ khắ p nướ c về đây, nghiêm chỉnh hàng lối và r ất đông,
có tớ i mấy nghìn, tất cả đều mang khí giớ i, k ẻ đem cung tên, ngườ i mang gươ mgiáo và súng ống. Sau đó là s ĩ quan và hàng quý tộc một phần đi ngựa cảnh, một phần cưỡ i voi, chừng ba tr ăm tất cả, có tr ải thảm quý, đã đượ c huấn luyện dừng bướ c và tuân lệnh. Vị tướ ng lãnh cai tr ị nướ c như phó vươ ng gọi là chúa thành đôvươ ng11 đi sau hàng quý tộc, ngự trong chiếc xe kéo thấ p thiế p vàng. Theo sau làmột cỗ voi phủ áo sang tr ọng, có ngườ i dắt, chúa tuỳ tiền có khi cưỡ i voi, tuỳ tínhkhí mỗi khi muốn làm đẹ p lòng dân đứng nghinh tiế p và ca ngợ i. Sau đó là mộtđám r ất đông các ông nghè, ông cử, ông tú mặc áo dài bằng lụa và thứ hàng quýmàu tím sẫm, mỗi ngườ i vớ i phù hiệu chức vụ hay cấ p bậc mình. Cuối cùng là vuangự trên ngai vàng lộng lẫy của nhiều ngườ i khiêng trên vai, ngai phủ một tấmthảm thêu vàng và xanh, màu sắc dành riêng cho một mình ngài. Vớ i đoàn thể quân
ngũ, vua ra khỏi nhà gọi là đền r ộng chừng bằng một thành phố lớ n, r ồi qua những phố chính trong kinh thành gọi là K ẻ Chợ , r ồi tớ i một cánh đồng r ộng xa kinhthành chừng một dặm, nơ i đây tất cả đoàn thể đến tr ướ c đang chờ ngài vớ i r ất đôngdân chúng. Ngài bướ c xuống ngai, r ồi sau khi đọc lờ i khấn và long tr ọng bái Tr ờ i,ngài cầm cán cày đượ c trang hoàng nhiều màu sắc và chạm tr ổ k ỳ công, cày mấy phút và mở một luống trong thửa ruộng, để dạy cho dân biết cách làm việc, khôngnghỉ và chăm sóc đất ruộng. R ồi tớ i lượ t chúa là vị cai tr ị cả nướ c, vị có quyền thế đầy đủ và thế giá cao cả trên tất cả thần dân, ông là ngườ i đầu tiên tiến đến bái kính
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đức vua, sấ p mình trên đất. Sau ông là hoàng tử, tướ ng lãnh và toàn thể hoàng tộc,sau cùng là quân s ĩ và toàn dân bái phục đức vua và hoan hô chúc mừng . Đó làcách cung kính v ĩ đại nhất và sự nhìn nhận long tr ọng nhất đối vớ i vua, một lần vàodị p đầu mỗi năm.
R ồi mỗi tháng hai lần, vào mồng một và ngày r ằm, những vị tiến s ĩ chính yếu và
những bậc quan văn đều đến chầu vua ngự trong đền và cung kính bái yết không phải chỉ là bậc quân vươ ng mà còn là đấng đã ban cấ p bậc cho mình sau k ỳ thituyển mà chúng tôi sẽ nói sau đây. Bở i vì chính nhà vua ban cho tất cả hoàng tộcvà k ẻ cả trong nướ c các chức tướ c thuộc hàng quý tộc, mặc dầu bao giờ cũng qua ýkiến và thoả thuận của chúa là ngườ i nắm mọi quyền tr ị nướ c. Ngườ i ta cũng tínhcác năm, ghi các ngự chỉ, sắc lệnh và hết các giấy tờ công cũng như tư k ể từ ngàyvua lên ngôi và làm lễ đăng quang, truy tôn niên hiệu, theo phong tục k ể từ ngàynào gọi bằng tên nào. Và nếu trong năm xảy ra tai họa chung nào trong toàn quốc,như mất mùa, đói kém, dịch tả hay điều gì tươ ng tự , thì đầu năm sau niên hiệu nhàvua sẽ thay để cho tai họa ngừng lại vớ i tên cũ và ngườ i ta bắt đầu lại từ ngày đổiniên hiệu, để đếm những năm tr ị vì, như thể một vua mớ i vừa lên ngôi. Mặc dầu
việc lậ p vua mớ i bao giờ cũng dựa vào hàng hoàng gia thâm niên nhất mà toàn dânđều biết, thế nhưng ngày nay việc lựa chọn tuyệt đối tuỳ thuộc vào phán đoán củachúa mà từ nay trong cuốn Lịch sử này tôi gọi gọi là “roi du pays”, vị này có quyền(bở i ông đã chiếm đoạt) vì ích quốc lợ i dân thay đổi và lựa chọn ngườ i nào kháctrong cùng một hoàng tộc. Hoàng tộc của nhà vua đượ c chọn ngày nay là hoàng tộcthứ tư chừng tám tr ăm năm nay12 và từ khi bắt đầu có nướ c Đàng Ngoài và gọi lànhà Lê, r ất danh tiếng và đượ c ngườ i Tàu công nhận và cứ ba năm một lần vua saisứ thần đượ c chúa chỉ định. Điều chúng tôi nói về các chúa Đàng Ngoài thì cũng cónhiều liên quan vớ i những điều ngườ i ta k ể về các “đairy” Nhật Bản13.
CHƯƠ NG 4
VỀ CHÚA HAY PHÓ VƯƠ NG CAI TR Ị XỨ ĐÀNG NGOÀI
VÀ VỀ QUYỀN HÀNH CỦA NGÀI
Sau khi chúa Bằng chúng tôi đã nói ở trên14 tr ị nướ c r ất khôn khéo, dùng võ lực r ấthùng mạnh, lại r ất kiên trì và chịu đựng gian khổ do chiến tranh trong bốn mươ inăm thì sau cùng đuổi đượ c quân nghịch thần đã cướ p đoạt bốn tỉnh trong nướ c và
hạ đượ c cườ ng bạo lậ p ngôi vươ ng. Thanh thế ông vang lừng và ông bắt toàn dânĐàng Ngoài phải đồng tình để cho ông lấy danh hiệu là vươ ng, tiếng chữ Hán cóngh ĩ a là vua, theo tiếng Đàng Ngoài. Thế là chính nhà vua tr ị vì lúc đó cũng chấ pnhận, không những để ông lấy danh hiệu là chúa mà còn nắm hết chức vụ và mọiquyền, và mọi ngườ i cũng bằng lòng. Cho tớ i ngày tuổi đã quá cao và bị bệnh r ốimất, thì ngườ i con cả nóng lòng không chờ cho cha khuất đi, ngườ i con này đã lọtvào guồng máy cai tr ị và phạm mấy vụ bạo lực do tính ngạo mạn xấc láo. Ngườ icha hay tin thì khá buồn bực và dự tính không để cho đứa con đó chết yên ổn, liền
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cho lệnh phải thi hành ngay, ngh ĩ a là cho cắt gân hai vế đùi để cho chết. Đứa conham quyền này mất đi chỉ vì vội vả hấ p tấ p, thì ngườ i em, khi anh mất, cha băng(ngườ i cha vốn tỏ lòng thươ ng vì tính tình hiền hoà và ăn ở đức hạnh) lên ngôi thế vị cha, không những vớ i danh hiệu là chúa thanh đô15 như tướ ng lãnh của vua caocả mà vớ i danh hiệu vươ ng ngh ĩ a là chúa mà đức thân phụ đã tự truy tôn, bở i có
công tr ạng và không trái ý ai. Thật ra ai cũng nhận thấy nơ i vị chúa tr ẻ tuổi này cónhiều đức tính đáng khen.
Việc đầu tiên ông làm và tỏ ra can đảm khi bắt đầu cầm quyền đó là thiết lậ p nềnhoà bình chắc chắn và lâu bền trong các tỉnh khắ p nướ c, không để cho k ẻ nghịchthần có phươ ng tiện gây xáo động. Ông đã đạt đượ c k ết quả nhờ vào việc mộ sáumươ i ngàn binh lính trong ba tỉnh vốn ở trung thành và thần phục nhà vua, số binhlính này đượ c bảo quản trong triều và thành phố vua ngự gọi là K ẻ Chợ , không k ể đến bốn tỉnh tr ướ c kia phản nguỵ, để tuân lệnh chúa, bảo vệ bản thân và duy trì anninh Đất Nướ c. Kinh thành này ở giữa, như ở giữa toàn lãnh thổ, các tỉnh kháckhông thể nổi loạn đượ c vì đã có đủ võ lực để đàn áp, có vô số binh s ĩ do chúa saiđi để đánh dẹ p. Hơ n nữa không nên quên r ằng trong khắ p nướ c có nhiều sông vừa
r ộng vừa sâu, thế nên trong quá khứ đã có nhiều cuộc phiến loạn gây xáo tr ộn trongcác tỉnh, chúng có những đội thuyền chừng hai tr ăm chiếc vờ i đầy đủ khí giớ i để dichuyển và cướ p phá. Chúa liền quyết định thiết lậ p ở mấy cửa sông lớ n trong nướ cnhiều đội thuyền chiến vừa tàu thườ ng vừa tàu chiến vớ i đủ binh s ĩ và thuỷ quânlàm cho chúa tr ở nên hùng mạnh khiến nguỵ quân phải khiế p sợ .
Nên nói ở đây một ít về tàu và chiến thuyền. Thuyền thì dài và thấ p như thuyền củata, có nhiều thuyền dài hơ n, thườ ng có hai mươ i nhăm hoặc ba mươ i và nhiều khi ba mươ i nhăm và bốn mươ i tay chèo mỗi bên. Tay chèo thì nhẹ hơ n nhiều bở i gỗ nhẹ, cho nên chỉ một tay hai ngườ i đủ để cầm tay chèo. Họ không kéo chèo vàomình như chúng ta, nhưng họ đứng lên lấy hết sức mình đẩy ra tr ướ c mặt. Nghề
này không có gì là hèn hạ, nhục nhã như nơ i chúng ta. Ngườ i chèo trong các tàuchiến thườ ng là binh lính và không có một ngườ i nào (nhất là khi chúa có mặttrong thuyền) lại không coi việc chèo là một vinh dự. Các thuyền chiến này khôngthiếu võ khí và súng ống cần cho việc binh đao. Không có thuyền nào mà không cómột khẩu súng lớ n hoặc một khẩu súng nhỏ ở ngay mũi thuyền và hai khẩu ở đuôithuyền. Còn binh lính thì họ r ất thành thạo sử dụng mọi thứ vũ khí. Về súng tay vàsúng hỏa mai, họ bắn r ất thiện nghệ. Do đó có ngườ i k ể lại câu chuyện một lính Bồ r ất giỏi bắn súng bị một lính Đàng Ngoài thách bắn đạn giả. Ngườ i Đàng Ngoài bắn thâu qua vòng giữa đích. Còn ngườ i Bồ sợ mình thua cuộc và để cứu danh dự liền lậ p mưu bắn không đạn: khi tìm xem đạn có bắn trúng vòng giữa hay không,thì chẳng thấy vết tích gì. Ngườ i Bồ liền đáp, là vì đã bắn trúng điểm và lọt vàođúng cái lỗ hòn đạn ngườ i kia đã bắn thâu qua.
CHƯƠ NG 5
VỀ LỰ C LƯỢ NG THUYỀN CHIẾN
CỦA ĐÀNG NGOÀI VÀ ĐÀNG TRONG
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Thuyền chiến của Đàng Ngoài cũng giống như thuyền chiến ở Đàng Trong, chỉ khác là ở Đàng Ngoài có nhiều hơ n, vững hơ n và trang hoàng đẹ p đẽ hơ n vì sẵnsàng đưa từ Tàu tớ i Đàng Ngoài. Nhưng cả hai đều có thuyền nhanh nhẹn và sẵnsàng xung chiến. Đây là câu truyện tôi k ể.
Chúa Đàng Ngoài tấn công chúa Đàng Trong, như tôi sẽ nói sau, ba lần đem quân
đi đánh nhưng đều thất bại. Chúa liền cầu cứu vớ i thươ ng gia ngườ i Hoà Lanchiếm đóng bến tàu Java Cả, gọi là Jaquetra hay Tân Hoà Lan. Chúa phái ngườ iđem lễ vật tớ i xin cung cấ p cho mấy chiếc tàu tròn của họ, để nhờ đó chúa quyếtđịnh phá huỷ hạm đội ngườ i Đàng Trong. Ngườ i Hoà Lan nhận lờ i ngay vì biết làđể tấn công chúa Đàng Trong đã công khai từ mấy năm nay tự xưng thù địch vớ inướ c mình.
Họ liền phái tớ i chúa Đàng Ngoài ba chiếc tàu tròn trang bị đầy đủ và có mấykhẩu súng. Đoàn tàu vô ý tớ i gần một hải cảng Đàng Trong vì bị gió đánh dạt,đúng lúc tình cờ chúa đang có mặt17 vớ i mấy thuyền chiến. Chúa nhận thấy đây làviện tr ợ ngườ i Hoà Lan gở i chúa Đàng Ngoài để gây chiến. Cơ n giận nổi lên (như
thể chúng dám táo bạo thách thức ở biên giớ i), chúa liền bàn xem có nên chothuyền đuổi theo. Chúa hỏi ý kiến một ngườ i Hoà Lan mấy năm nay sống sót saucơ bão biển và ở lại phục vụ chúa lo việc binh đao. Tên lính này kiêu căng và khinhthị đáp r ằng đoàn tàu này chỉ sợ có thế lực và thịnh nộ võ khí của ông Tr ờ i. Tứcgiận vì thái độ hỗn xượ c, chúa không thèm đáp, nhưng ra lệnh cho các thuyềntr ưở ng lậ p tức cho nhổ neo r ờ i bến và tấn công đoàn tàu Hoà Lan trông rõ ngoàikhơ i. Nhờ lúc này biển lặng, chỉ có gió nhẹ thổi, nên việc tấn công mang lại k ếtquả: chỉ có chiếc tàu nhỏ hơ n cả của ngườ i Hoà Lan nhờ gió nhẹ thổi mà chạythoát, còn chiếc kia muốn chạy tr ốn đoàn thuyền r ượ t theo, mất hướ ng đụng phảicồn vỡ tan và chìm dướ i làn sóng. Chiếc thứ ba lớ n hơ n hết d ĩ nhiên nặng nề hơ ncả, gió không đẩy nổi, liền bị bốn thuyền chiến bao vây và chiếm giữ, sau khi hết
sức chống cự và bắn vô hiệu vào đoàn thuyền chiến r ất thấ p đã tớ i sát nách. Tay láivà cột buồm bị phá. Trong cơ n nguy khốn cùng cực , thuyền tr ưở ng và lính HoàLan mất hết hy vọng cứu thoát giữa biển khơ i, liền châm lửa vào kho thuốc súngđốt chiếc tàu cùng thuỷ thủ, tất cả chừng hai tr ăm, tr ừ bảy ngườ i tránh ngọn lửanhảy xuống biển trôi theo làn sóng, đượ c thuyền chiến Đàng Trong vớ t và đem đitrình chúa ở trên bến đang đợ i đoàn tàu chiến thắng tr ở về. Chúa thấy bảy ngườ iHoà Lan thoát hoả tai và đắm tàu chiến quỳ phục dướ i chân, liền quay về phíangườ i Hoà Lan xấc xượ c đã khoe tàu nướ c họ vô địch và chế giễu hắn: này ngươ i,hãy hỏi xem lính nướ c ngươ i ở đâu mà đến? Xấu hổ, hắn lí nhí trong miệng và runsợ thưa: chúng thoát nạn do tàu chiến của chúa đánh bại tàu ngườ i Hoà Lan. Chúatiế p: Thế thì chẳng phải đợ i thế lực võ trang của Tr ờ i để thắng, vì đoàn thuyềnchiến của ta đủ để phá vỡ . R ồi chúa truyền cho binh s ĩ của chúa : Bớ ba quân, bâygiờ hãy chặt đầu tên kiêu căng và gỡ cho thế giớ i thoát khỏi loài sâu bọ không đángsống này. Tức thì lệnh đượ c thi hành. Chúa còn cho cắt đầu mũi không những củatám tên lính sẽ đem đi chém đầu mà còn của tất cả những tên khác bị cháy hay đắmtàu, bỏ vào một thúng gửi ra biếu chúa Đàng Ngoài kèm theo vài lớ i chua chát,đắng cay tươ ng tự như: xin nhận một phần đạo binh chúa đã chuẩn bị để tấn côngvà xin lần sau chuẩn bị một viện binh khá hơ n. Việc này làm cho chúa Đàng Ngoàir ất xúc động đến nỗi chúa chẳng còn muốn đón tiế p chiếc tàu thứ nhất của ngườ i
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Hoà Lan chạy tr ốn theo chiều gió, chúa cũng chẳng thèm cung cấ p lươ ng thực cầnđể sống, chiếc tàu này đành phải về tớ i Trung Quốc tìm lươ ng thực, xa chừng sáutr ăm dặm. Theo truyện này thì biết thuyền chiến xứ Đàng Ngoài và Đàng Tronghùng mạnh đến thế nào, cả hai như tôi đã nói, đều tươ ng tự như nhau.
CHƯƠ NG 6
VỀ SỐ VÀ CÁCH ĐÓNG THUYỀN CHIẾN
XỨ ĐÀNG NGOÀI
Thật khó mà biết số thuyền bến và thuyền chiến do chúa Đàng Ngoài bảo quản.Thế nhưng chắc chắn là nhiều hơ n số thuyền chúa Đàng Trong. Trong ba bến ở Đàng Trong, có biết phỏng chừng là bao nhiêu. Một bến ở vào cửa sông lớ n, có lầnngườ i ta đếm tớ i sáu mươ i tám chiếc. Một bến khác r ộng hơ n ở vào giữa lãnh thổ
gọi là K ẻ Chàm18
có r ất nhiều dùng để bào vệ đất nướ c và buôn bán vớ i ngườ i Tàuthườ ng tớ i bến này. Còn bến thứ ba thì ở vào biên giớ i nướ c Chiêm Thành (…)Thuyền của chúa Đàng Trong r ất có thể lên tớ i con số ít ra hai tr ăm và đúng như ngườ i ta nói, chúa Đàng Ngoài có thể có gấ p ba hay bốn lần, thế cho nên ngườ i tađoán có tớ i năm hay sáu tr ăm thuyền chiến Đàng Ngoài. Mà thuyền Đàng Trongcũng chẳng thua kém về kích thướ c r ộng lớ n, về vũ khí và về trang trí.
Chúng tôi ghi thêm ở đây về cấu trúc và trang trí những thuyền này. Mũi thuyền(ngượ c vớ i thuyền của chúng ta)19 là nơ i hệ tr ọng hơ n cả, ở đây có một phòng hoặcmột ngai chạm tr ổ và trang hoàng nhiều tranh ảnh quý, vớ i vàng son óng ánh. Gỗ ở đuôi thuyền cũng sơ n vàng son, chạm tr ổ cầu k ỳ ở tất cả bên ngoài: d ĩ chí đến màichèo và cột buồm cũng đượ c trang trí đặc biệt. Khi hành trình thì theo hiệu lệnh do
một dụng cụ bằng thanh tre đậ p nhị p điều hoà, tiếng vừa tr ầm vừa cao. Ngườ i chèor ất khéo, r ất lẹ, mặc dầu thườ ng chèo cùng một lúc tớ i ba, năm hay bảy chiếc songsong, thế nhưng không chiếc nào vượ t lên tr ướ c, và nếu phải ngừng, lượ n vòng, r ẽ,lùi, họ làm r ất có mực thướ c, điều hoà, như thể chỉ là một, do một cử động chungvậy.
Khi chúa du ngoạn ngoài biển thì có hai mươ i ba chiếc tháp tùng thuyền r ồng ở giữa, phòng ở mũi thì dát vàng, ở đuôi thì đượ c trang trí và chạm tr ổ r ất tinh vi, buồm óng ánh và trang hoàng đẹ p đẽ, giây thừng, giây chão đều bằng lụa. Thuyềnlướ t đi cũng như thuyền của ta, buồm căng khi thuận gió và thỉnh thoảng vừa căng buồm vừa chèo khi muốn tiến nhanh hơ n. Đôi khi có cuộc đua, họ tranh nhau đoạt
giải nhanh tr ướ c mặt nhà chúa họ chèo hay lên buồm khi có gió hoặc không có gióhoặc vừa có chút gió. Trong cuộc thi đua, ngườ i thắng bao giờ cũng đượ c (ngoàidanh dự) phần thưở ng quý do nhà chúa đại lượ ng ban phát. Còn nếu trong cuộc thidanh dự này, có k ẻ chèo mà làm gãy tay chèo, miễn là làm sao cho hoà hợ p vớ ingườ i khác và theo nhị p phách, thì vẫn đượ c nhận phần thườ ng. Thật k ỳ thú (tôicòn nói thêm tuy ra ngoài đề) vừa có tiếng chuông ra hiệu lệnh thì tất cả đều nhanhnhẹn xế p vào hàng lối, lao xuống nướ c và r ẽ đườ ng tiến lên. Vì ở bên, mỗi thuyềnđều có chỗ đậu riêng biệt, có mái lợ p để tránh hư hỏng vì thờ i tiết: k ể từ lúc ra hiệu
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cho đến lúc khở i hành không đầy một khắc đồng hồ, thế mà không có chiếc nàocòn ở ngoài hàng ngũ, để r ồi theo hiệu lần thứ hai, đã nằm trên nướ c trong tư thế lướ t đi.
CHƯƠ NG 7 VỀ SỐ DÂN VÀ SỐ BINH LÍNH CỦA CHÚA ĐÀNG NGOÀI
Điều làm cho chúa Đàng Ngoài hùng mạnh và đáng sợ cho hết các vua lân bang,đó là số dân r ất đông sống trong bảy tỉnh thuộc về nhà vua20. Có thể phỏng đoánthế này. Chỉ xem số r ất đông ngườ i thườ ng trú trong kinh thành này chỉ dài bằngsáu ngàn bướ c và r ộng cũng vậy, phố phườ ng thì r ất r ộng và r ất có thể để cho mườ ihay mườ i hai con ngựa qua lại dễ dàng đượ c. Thế nhưng mỗi tháng hai lần vàongày mồng một và ngày r ằm, họ nghỉ việc và ngườ i ta thấy r ất đông dân chúng điđi lại lại, r ảo khắ p phố phườ ng, đụng chạm nhau, đến nỗi nếu ai vội, nhưng mỗi lúc
mỗi bị ngừng, thành thử mất nhiều thờ i giờ i mà chỉ tiến đượ c một chút ít. R ồi thêmvào nhiều phỏng đoán khác, theo dư luận chung thì dân cư ở kinh thành lên tớ i mộttriệu ngườ i21. Có một chứng cớ chính (bỏ các chứng cớ khác) để hiểu đông dân ở đây. Số là ngườ i dân có thói quen dùng một thứ trái cây để tăng cườ ng sức khoẻ vàcó mùi vị thơ m ngon, gọi là tr ầu cau, làm bằng một lá cây và một trái cây như chúng tôi sẽ nói sau. Họ có tục đem theo một túi con hay một bị con đầy, đeo ở thắtlưng, họ để mở trong khi qua lại phố phườ ng để gặ p bạn bè. Khi gặ p họ bắt đầuchào hỏi nhau r ồi mỗi ngườ i lấy trong túi của bạn một miếng tr ầu để ăn. Vì thế những ai có việc vào thành thì ở nhà bắt ngườ i làm têm sẵn tr ầu cau để tiế p đãitheo đúng phép xã giao. Nhưng còn đa số quần chúng vẫn ăn hằng ngày nhưngkhông có ngườ i phục dịch để têm sẵn ở nhà. Ngườ i ta nói có tớ i năm mươ i ngàn
ngườ i bán lẻ và bán lẻ ở nhiều địa điểm trong thành phố. Vì thế có thể k ết luận làsố ngườ i tớ i mua thì đông vô lượ ng .
Và từ số dân đông đúc này mà nhà chúa nắm đượ c hai mối lợ i. Thứ nhất khi cần,chúa có thể thành lậ p nhiều sư đoàn quân s ĩ như chúa muốn bở i vì ngoài những binh lính thườ ng tr ực trong các tr ại kinh thành và sẵn sàng xuất tr ận khi có lệnh,chúa còn dễ dàng tuỳ theo cơ hội chiêu mộ hơ n một tr ăm ngàn binh lính trong toàntỉnh thuộc quyền chúa. Như chúa đã làm cách đây không lâu khi chúa đưa quângiao chiến vớ i Đàng Trong ở ngay bên cạnh, chủ yếu khôi phục lại những lãnh thổ đấng tiên vươ ng đã chiếm cứ đượ c, tr ướ c đây là một phần, một lãnh thổ của Đàng Ngoài. Ngài đã chuẩn bị một sư đoàn hoàn bị và hùng mạnh trên biển, còn trên đất
có tớ i hai mươ i ngàn ngườ i. D ĩ nhiên những đoàn binh đó đượ c ngài bảo quảnnhưng không cho phép ngài chiến thắng và bên địch sẽ bại nếu ngài bớ t số quân đi.Bở i vì ngài chỉ chuẩn bị lươ ng thực và quân nhu cần thiết cho đạo binh trong ba bốn tháng, theo dự tính thờ i gian chúa Đàng Trong sẽ phải ra hàng và trao tr ả lãnhthổ cho ngài hoặc ra khỏi đất nướ c. Thế nhưng đụng phải sức kháng cự lâu dài hơ n,cươ ng quyết hơ n, ngài đành phải rút quân về Đàng Ngoài vì sợ đạo binh chết đói.Công cuộc khôi phục Đàng Trong d ĩ nhiên phải bỏ một cách nhục nhã. Ngài đãthất bại vì mộ quân quá nhiều nên không đủ lươ ng thực nuôi họ.
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CHƯƠ NG 8
VỀ NHỮ NG NGUỒN LỢ I CỦA CHÚA ĐÀNG NGOÀI
Còn một lợ i ích khác cùa chúa Đàng Ngoài vì có r ất đông dân số, ngoài điều tôi nóiở trên, đó là thuế và những nguồn lợ i khác. Hết các công dân thuộc phái nam ở Đàng Ngoài, tr ừ những chúa đặc ân miễn thuế chúng tôi sẽ nói sau, k ể từ mườ ichín tuổi cho đến sáu mươ i, đều phải nộ p thuế cho chúa. Nhưng có sự khác biệtnày: những ngườ i cư trú ở ba tỉnh vẫn trung thành vớ i chúa và không theo nghịchthần22, chúng tôi đã nói, thì không phải nộ p tiền, tính vào tiền chúng ta là vàokhoảng hai đồng êcu, mỗi đồng chừng sáu mươ i xu, nhưng trong bốn tỉnh khác đãkhông quy thuận chúa, mỗi đầu ngườ i phải nộ p gấ p bốn, không k ể những thuế phụ đảm khác k ể như tiền phạt vì tội đồng lõa phản nghịch. Ngoài thuế gọi như thuế thân mà nhân viên thu thuế thi hành mỗi nơ i mỗi khác, lại không phân biệt ngườ i
nghèo ngườ i giàu (thật là bất công) những ngườ i có của, những ngườ i chỉ sống bằng thủ công, còn một thứ thuế lợ i tức đánh vào ruộng đất, đúng hơ n một lễ vậtthanh lịch và tự nguyện ở mỗi ngườ i, một thứ thuế hay một thứ viện tr ợ thực sự.Mà thườ ng thì không dám tự miễn cho mình, vào thờ i phải nộ p ngh ĩ a là ba hay bốnk ỳ một năm. K ỳ thứ nhất vào cuối hay đầu năm k ể như đồ lễ tết. K ỳ thứ hai khichúa theo tục lệ mừng khánh đản. K ỳ thứ ba là ngày Giỗ chúa thăng hà. K ỳ thứ bốn là vào thờ i hoa trái đầu mùa. Tuy nhiên những phẩm vật đó không bó buộc phải nộ p, còn về thuế thân thì phải tr ả. Toàn tỉnh hay làng xã đều làm chung vớ inhau và chọn ngườ i đại biểu có tín nhiệm nhất đem tiến nhà chúa, thay mặt chotoàn xã.
Mà đa số các tỉnh và xã trong nướ c, r ất đông không sao lườ ng đượ c, tất cả tr ực tiế p
nộ p cho chúa hay cho ngườ i đứng ra thu cho ngài, thế nhưng có nhiều tỉnh hay xãchỉ nộ p cho quan tỉnh, cho tướ ng lãnh, cho binh s ĩ hay cho ngườ i mà chúa xét làxứng đáng, chúa chỉ định có một ít nơ i vớ i quyền thu loại thuế thông thườ ng; hoặcvì dòng họ, hoặc để tiêu dùng trong chức vụ mà chúa giao cho họ, hoặc vì nhiều phần thưở ng nào khác: đã thành luật cho toàn quốc và lợ i lộc chúa r ộng lượ ng bancho, nhưng không đượ c truyền cho con cháu và ngườ i thừa k ế, tr ừ khi rõ r ệt là củachúa ban. Hơ n nữa khi ngườ i cha còn sống , thì chúa vẫn luôn có quyền thu hồi củachúa đã r ộng lượ ng ban cho và tự ý không cho hưở ng thụ, như thỉnh thoảng có xảyra, tuy hầu như chúa chưa bào giờ xử như thế vớ i ai, tr ừ khi để phạt tội ngườ i đó phạm. Thực ra về việc này, chúa chỉ ban phát hậu hỹ đối vớ i dòng máu hay thônggia, chiếu theo lẽ phải là đối vớ i những chức vụ bậc nhất trong quân ngũ. Thế
nhưng cũng thấy có những tướ ng lãnh r ất thườ ng cũng đượ c hưở ng một số địađiểm vì có công can tr ườ ng và việc hiển hách trong ngành binh đao. Thật ra để không giấu giếm gì ở đây, không có ngườ i nào đượ c ơ n vua lộc chúa theo phongtục mà không mỗi năm ba bốn k ỳ đem tiến chúa vàng, bạc theo tỷ lệ ơ n nhận đượ c,và không ai dám thiếu sót trong việc này, vả cũng để tránh không cho chúa nhậnthấy lòng vô ơ n và tính keo kiệt của mình, có thể làm cho chúa rút hết các ơ n huệ.Mà vì trong nướ c có tớ i hơ n một ngàn tướ ng lãnh thực thụ, thì ngườ i ta có thể thu biết bao tiền bạc, thật là lớ n và quá đáng những nguồn lợ i chúa thu đượ c của dân.
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CHƯƠ NG 9
VỀ CÁCH CHÚA TR Ả LƯƠ NG CHO QUÂN SĨ
Cũng như chúa ban một số thôn xã và địa điểm cho tướ ng lãnh để tr ả công vànhững lao khổ họ chịu thì ngài cũng ban cho quân s ĩ như thế thay vì tr ả lươ ng hayđể thưở ng đức dũng cảm của họ. Chỉ khác là ngài ban cho tướ ng lãnh nhiều địađiểm, còn một địa điểm cho nhiều quân binh, do đó chỉ một tỉnh nhỏ thườ ng cũngđủ tr ả lươ ng cho tất cả quân binh một thuyền chiến, những ngườ i này có quyền thuthuế thuộc về chúa như chúng tôi đã nói ở trên, ở nơ i nào chúa đã chỉ định. Cònquân binh cấ p dướ i thì đã có tướ ng lãnh của họ thay mặt chúa tr ả lươ ng cho. Do đóđể một phần chi tiêu vào việc này và để bảo dưỡ ng một số quân binh khác mà chúa ban cho nhiều tỉnh để thu thuế. Vì quân binh đượ c lươ ng bổng từ tay tướ ng lãnhnên thườ ng phải để thờ i giờ phục dịch ông, khi không có chiến tranh hay không có
thao luyện binh đao, họ phải làm việc và hầu hạ các ông, nếu họ muốn kiếm việcnữa thì hoặc là làm cho chúa trong những việc công như xây cất, hoặc là sơ n sửathuyền chiến, bắc cầu hay dựng lại cầu và những công việc tươ ng tự, như vậykhông bao giờ họ rãnh r ỗi, không bao giờ thất nghiệ p.
Hết các tướ ng lãnh cư trú trong kinh thành thì phải mỗi sáng vào chầu chúa và dự các buổi triều yết mỗi ngày trong phủ để cho dân đến kêu cầu. Mỗi lần vào phủ chúa họ đem theo một số binh lính đi tr ướ c họ, theo hàng lối chỉnh tề, có vũ khí,mặc nhung phục màu tím sẫm. Chúng cũng theo từ phủ chúa tớ i nhà tư lúc đã mãn phiên chầu: đó là những công tác danh dự chúng luân phiên thi hành đối vớ i cáctướ ng lãnh. Còn khi chúa ra khỏi phủ hoặc để đi giải trí ở nhà tiêu khiển nơ i thôndã, hoặc để thử thuyền chiến mớ i đóng xong ở bến, hoặc để xem quân binh tậ p bắn
và đồ vật tổ chức mỗi tháng hai lần tr ướ c mặt chúa, thì tất cả tướ ng lãnh trong phủ đều theo hầu danh dự, quân binh cũng không thiếu và r ất đông, thắng nhung phụcchỉnh tề và trang bị theo lề thói lúc đi hầu chúa, thế là lại linh đình như đám r ướ cmỗi lần chúa ra khỏi phủ. Mỗi lần chúa về miền quê như đã nói, không những cóđoàn quân binh chọn lọc để làm hàng danh dự và hơ n một tr ăm cỗ voi thảm quý,đưa cung phi và hoàng gia vớ i đoàn phục dịch, ngồi an toàn trong những lầu thấ pr ất vững chắc trên lưng voi. Con vật này r ất khoẻ có thể chở trong bành tớ i sáungườ i, không k ể ngườ i quản tượ ng cưỡ i trên cổ. Khi chúa ra khỏi kinh thành để dự cuộc thao diễn tr ận chiến hay cuộc đô vật do các quân binh thi hành thì đây là mộtnguyên nhân khích lệ r ất mạnh để làm cho giỏi cho tốt, để ngoài chúa ra còn cómột đoàn khách bàng quan sang tr ọng chứng kiến. Họ mong đượ c ngườ i ta công
nhận và khen lao tài nghệ khôn khéo và có giá tr ị của họ. Một nhận xét khácthườ ng về cuộc đô vật của quân binh không nên quên ở đây: Ngườ i đô vật nào bị đồng sự vì nhanh nhẹn hay sức mạnh vật ngã xuống đất thì chưa bị xử hay tuyên bố là thua cuộc khi mớ i ngã sấ p hay ngã ở bên cạnh, nhưng phải ngã ngửa và vai đođất.
CHƯƠ NG 10
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VỀ Ý TỨ KHIÊM TỐN VÀ K Ỷ LUẬT QUÂN BINH
Có một điều đáng khen, đáng tr ọng nơ i quân binh xứ Đàng Ngoài r ất đông dướ i sự điều khiển của nhiều tướ ng lãnh, họ thườ ng tậ p hợ p nhau để canh gác và thao
luyện vũ khí hoặc trong phủ chúa hoặc ngoài thao tr ườ ng, đượ c chúa và các tướ nglãnh chiêu đãi nhiều lần để khích lệ tinh thần, thế nhưng không bao giờ họ đánh lộnnhau hoặc gây sự vớ i nhau, xúc phạm đến nhau bằng những lờ i thoá mạ hay khinhdể. Không bao giờ thấy họ ám hại nhau hay rút gươ m đấu vớ i nhau23. Thật xấu hổ cho quân s ĩ Kitô giáo của ta, không bao giờ sống chung đụng mà không có xíchmích và mỗi ngày chỉ vì một lờ i nói xúc phạm mà đâm cãi nhau để đi tớ i chỗ sử dụng võ khí, thật là tỏ ra không biết chế ngự, không biết điều khiển các dục vọng bằng lươ ng tâm. Sự ý tứ giữ gìn này là do tính hiền hoà không dễ phật ý khi bị lăngnhục: thực ra tr ướ c hết là do lòng tr ọng kính và tôn sùng chúa và các tướ ng lãnh .Họ thườ ng gọi vua chúa là thiên tử và tr ọng kính như những vị linh thiêng từ tr ờ ixuống cai tr ị họ: vì thế họ không dám làm gì hay hành động tr ướ c mặt các ngài làm
cho các ngài không hài lòng hay giận dữ. Đó là cơ sở một thứ dị đoan họ giữ mỗinăm như sau đây.
Vào tháng sáu, thườ ng trùng vớ i tháng tám của ta, chúa ban sắc cho tất cả quân binh và tướ ng lãnh phải sẵn sáng tớ i ngày đó đến thề trung thành vớ i chúa24. Đây lànghi lễ. Ngườ i ta dựng ở các công tr ườ ng và ngã ba đườ ng phố chính nhiều bàn thờ trang hoàng lộng lẫy để kính các thần hay đúng hơ n ma quỷ mà dân này tôn sùng.Ở giữa đặt lờ i thề viết bằng chữ lớ n, có thể đọc đượ c từ chân bàn thờ . Lờ i thề đạikhái không có gì là không hợ p pháp, không có gì là đáng khen. Ngườ i thề hứatrung thành vớ i chúa, nhận tất cả tai hại nếu mình bất trung. Thế nhưng theo bốicảnh và nại tên các thần giả dối và ma quỷ để làm chứng và báo oán nếu bất trung,thì lờ i thề tr ở thành tội ác và dị đoan. Trong nghi lễ này để tránh lầm lẫn có thể xảy
ra vì quá đông quân s ĩ đến thề và tất cả phải xong trong một ngày, thì ngườ i tadựng r ất nhiều bàn thờ , mỗi bàn thờ đều đượ c chỉ cho một số tướ ng lãnh vớ i quân binh của mình, thêm một tiến s ĩ đượ c chúa phái tớ i chủ toạ và sau mỗi lần thề thì phát cho mỗi quân s ĩ một tấm thẻ chứng nhận đã thề và đượ c chúa cho vào phụcdịch. Tướ ng lãnh mỗi đạo binh tr ướ c hết đến long tr ọng thề trung thành vớ i chúađườ ng thờ i, r ồi theo sau trong tr ật tự là các quân binh, mỗi ngườ i thề xong thì nhậnđượ c từ vị chủ toạ một tấm thẻ ghi chép khác nhau, tùy cung giọng lúc thề. Ngườ inào đọc mạnh dạn, tiếng lên cao và rõ ràng thì trong thẻ ghi là minh, ngh ĩ a là rõràng. Còn ngườ i nào đọc vớ i giọng tr ầm và thấ p thì đượ c ghi là bất minh, ngh ĩ a làkhông rõ. R ồi sau cùng ngườ i nào đọc giữa hai cách k ể trên, tiếng và giọng bìnhthườ ng thì đượ c ghi là thuần có ngh ĩ a là thông thườ ng. Những cách ghi đó không
phải là vô ích vì lễ xong, mỗi quân binh phải đem thẻ đến trình tướ ng lãnh, vị nàyđã lui về nhà sau khi thề, mỗi quân binh nhận đượ c từ tay ông món quà của chúa:một tấm áo dài hay một tấm áo ngắn, đẹ p hơ n và dài hơ n, nếu đượ c thẻ thứ nhất,đượ c áo ngắn hơ n và vải kém hơ n nếu là thẻ thứ nhì, đượ c áo vải thô và đườ ngmay kém hơ n nếu là thẻ thứ ba. Thế là suốt năm mọi ngườ i nhìn vào áo mặc củaquân binh mà nhận ra là ngườ i trung thành nhiều hay ít và đượ c k ết nạ p vào việc phục dịch chúa.
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Có lần một giáo dân tân tòng đượ c xướ ng danh đến thì như những ngườ i khác anhmạnh bạo tiến lên và để tỏ ra anh không để ý tớ i bàn thờ mà anh cho là mê tín, anhquay về phía chủ tọa công việc này ở góc bàn thờ thay mặt chúa và không để ý tớ ilờ i thề chung viết trên giấy, anh lớ n tiếng thề như sau: Tôi lấy tên Đức Chúa Tr ờ ithật dựng nên tr ờ i đất, Đức Chúa Cha, Đức Chúa Con và Đức Chúa Thánh Thần,
ba vị thần linh r ất thánh và tất cả triều đình thiên quốc, làm chứng cho lờ i tôi thề trung thành phục dịch đức thánh Đô Vươ ng của tôi cho đến chết, nếu tôi nói dối,nếu tôi thề gian trái vớ i lươ ng tâm thì tôi bằng lòng để cho đức Chúa Tr ờ i thật,đấng dựng nên tr ờ i đất giết tôi ngay giờ này và cho sấm sét thiên lôi thiêu huỷ tôi.Anh đọc vớ i giọng r ất quả quyết, r ất cao và tớ i lòng can đảm r ất chân thành làmcho chủ toạ viết ngay vào thẻ lờ i phê giá tr ị nhất, đáng khen nhất.
CHƯƠ NG 11
VỀ HÀNH CHÍNH TRONG NƯỚ C
Xứ này tr ướ c kia là một trong những tỉnh thuộc đại quốc gia Tàu và theo luật phápTrung Hoa, nhưng r ồi từ khi dân ở đây quật cườ ng nổi lên khôi phục nền độc lậ p tự chủ thì có thay đổi trong chế độ quân chủ, nhưng ít thay đổi trong cách cai tr ị: cuộctổng khở i ngh ĩ a đã đưa một ông vua mớ i lên ngôi, nhưng không thêm gì hết về quyền thế ngài, tr ừ việc ngài tuỳ tiện và tuý ý cân nhắc và xét xử r ất nhiều sự việcmà không cần hỏi ý kiến ai. Thật ra trong các đại sự , ngài thườ ng bàn vớ i các cố vấn. Vì thế trong triều có Viện tối cao, gồm một số đông tiến s ĩ quyết định và tốihậu xét xử những vụ thuộc dân chính và hình sự. Tr ướ c viện này có thể bác bỏ áncác quan và toà án thành lậ p ở các tỉnh chỉ có quyền thẩm phán hạn định. Ngoài
Viện này thì đặt quan tổng tr ấn trong mỗi tỉnh có chức vụ và quyền thuộc pháp lývà có thể xử tử nếu là tr ườ ng hợ p phải thi hành ngay, nhất là khi tỉnh đó cách xatriều đình : thế nhưng những vụ tử hình thườ ng đượ c gở i về Viện tối cao. Nóichung thì việc thi hành pháp lý trong nướ c này thu vào hai thủ l ĩ nh, một thuộc hàngvăn và một thuộc hàng vũ. Hàng văn thì có các tiến s ĩ giải thích pháp luật, họ luônmặc áo dài màu đen, đầu đội mũ đen có cắm cành lá cọ, tr ừ khi đến chầu chúa, lúcđó họ chỉ đượ c mặc áo theo chức vụ nhưng màu tím. Còn hàng vũ thì là nhữngngườ i có khả năng chọn ngành các tướ ng lãnh để xử kiện, họ đi đâu cũng mang võkhí. Đó là những tổng tr ấn các tỉnh, thườ ng đượ c chọn trong các hoàng tử hoặchoàng gia và các tướ ng lãnh chính yếu trong nướ c, mỗi vị đượ c kèm thêm một tiếns ĩ là phó và cố vấn trong các xử án.
Ngoài ra còn hai toà án đặt ở tỉnh lỵ của mỗi tỉnh, một là toà cao cấ p hơ n để xử những vụ quan tr ọng gọi là nha tố, hai là tòa thấ p hơ n để xử những vụ thôngthườ ng gọi là nha hiến. Cả hai đều chung cho toàn tỉnh và đều gồm những vị quanvăn. Ngoài hai toà án chung cho tỉnh còn ba toà án riêng phụ thuộc lẫn nhau. Thấ phơ n là trong mỗi huyện những công dân và những k ỳ mục để xử những vụ thuộcdân sự giữa ngườ i đồng hươ ng. Từ toà này có thể nại tớ i toà cao hơ n gọi là nhahuyện gồm chừng mườ i hay mườ i hai huyện có một quan riêng gọi là cai huyện để xử những vụ đưa tớ i toà. Từ toà này có thể nại thẳng lên toà cai phủ r ồi từ toà này
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có thể nại thẳng tớ i toà đã nói ở trên chung cho toàn tỉnh. Lý do sự phân chia về pháp lý này là vì tỉnh quá r ộng lớ n, phải chia ra cho có tr ật tự và thuận tiện chongườ i khiếu nại, thành những phần chính gọi là phủ và mỗi phần lại trao cho mộtquan hoặc một tướ ng lãnh chính yếu, có thể so về chức vớ i bá tướ c hay hầu tướ ccủa ta. Và mỗi phủ hay mỗi phần đó lại chia thành huyện như chúng tôi đã nói,
dướ i quyền một quan, có thể so vớ i nam tướ c của ta. Sau cùng mỗi huyện gồm mộtsố xã có một quan cấ p dướ i gọi là cai xã có thể so vớ i các lãnh chúa của ta. Thế nhưng những so sánh về các chức tôi đưa ra ở đây thì không hoàn toàn đúng. Những vị này chỉ có chức vụ cai tr ị khi sinh thờ i, không có quyền truyền lại chocon và cả những tr ấn thủ các tỉnh thườ ng cũng đượ c giữ nhiệm vụ trong ba năm25.
CHƯƠ NG 12
TRONG NƯỚ C NÀY THI ĐỖ TIẾN SĨ THẾ NÀO
Như chúng tôi đã nói, vì tất cả các cố vấn của chúa thườ ng là những tiến s ĩ hay cử nhân luật cho nên chúng ta nên biết họ đi tớ i cấ p bậc đó như thế nào để r ồi bướ clên chức vụ cao hơ n trong ngành pháp lý. Theo tục lệ thì cứ ba năm có niêm yết ở nơ i công những k ỳ thi long tr ọng. Tớ i ngày hết những ngườ i đã dùi mài kinh sử thìđến điện nhà vua gọi là đền để chịu sát hạch theo cách thức sau đây. Ngườ i ta dựngtrong đền vua một số phòng hay lều đủ cho các thí sinh đến trình diện để thi. Thísinh phải làm bài (để theo bài, ngườ i ta xem xét có đủ khả năng) do các tiến s ĩ chính yếu đượ c cử ra chủ tọa k ỳ thi. Họ bị nhốt trong một phòng đã dọn sẵn, khôngđượ c mang theo gì ngoài giấy, mực và một bút lông để viết. Mỗi ngườ i có một línhhay một ngườ i canh gác để phục dịch khi cần và cũng để canh không cho ai tớ i gầnđể giúp hay trao dụng cụ gì cho. Ngườ i ta cho cả một ngày để làm bài thi, sau khi
xong thì nộ p cho chủ khảo. Vị này đóng ấn và số riêng vào bản. Ông k ỹ lưỡ ng xemxét những lỗi. Những ngườ i ông cho là có khả năng và tỏ ra trí thông minh trongcuộc thi, thì đượ c cấ p tú tài gọi là sinh đồ vớ i văn bằng có chữ ký của vua, khôngnhững để làm bằng chứng khả năng của mình mà còn đượ c đặc ân miễn một nửa phần thuế hàng năm.
K ỳ thứ hai thi về pháp chế và dân luật. Cũng như k ỳ tr ướ c và cũng có những điềukhoản như tr ướ c, tr ừ sự khác biệt này. Ban giám khảo không nhận bất cứ ai nộ pđơ n xin vào k ỳ thi như k ỳ thứ nhất, nhưng chỉ nhận những ai từ ba năm đã thi tú tàimà thôi. Những ngườ i đậu k ỳ này đượ c lên cấ p cử nhân gọi là hươ ng cống. Họ cũng đượ c văn bằng có chữ ký của vua và đượ c hoàn toàn miễn thuế. Trong những
ngườ i đậu k ỳ này, chúa bổ làm quan toà để xử những vụ không quan tr ọng lắm ở những toà cấ p dướ i như chúng tôi đã nói ở trên.
Sau cùng là k ỳ thi để đậu tiến s ĩ chỉ dành cho những ngườ i từ ba năm nay đã đỗ cử nhân luật. Về việc tiến cử này, vì trong nướ c chỉ có một số tiến s ĩ đã chỉ địnhtr ướ c, nên tất cả những ngườ i có khả năng không đượ c đậu hết, nhưng chỉ nhữngxuất chúng tài ba lỗi lạc và chiều theo những chức vụ chưa có ngườ i thay thế màthôi. Những ngườ i khác không đượ c lên cấ p và phải đến vào k ỳ sau, ba năm nữa.Tuy nhiên họ vẫn đượ c tr ọng dụng và thườ ng đượ c bổ vào những văn phòng pháp
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lý trong và ngoài triều đình vua. Những ngườ i cuối cùng đượ c đậu vào k ỳ thi nàythì gọi là tiến s ĩ . Không những họ đượ c miễn thuế thông thườ ng mà con cái họ cũng đượ c miễn mặc dầu chúng không bao giờ đỗ đạt và mặc dầu họ làm một nghề khác. Họ đượ c bổ dụng vào những chức vụ lớ n và quan tr ọng trong và ngoài nướ c.Trong đám ngườ i này ba năm một lần, chúa chọn ngườ i làm sứ thần phái sang triều
cống vua Tàu theo lệ nhân danh vua và nướ c Đàng Ngoài. Cũng trong số đó ngườ ita chọn các quan toà và tr ưở ng Viện tối cao đặt trong đền vua. Và tất cả nhữngngườ i đượ c cấ p bằng này đều đượ c vua đặc biệt quý tr ọng như những ngườ i cócông. Trong số các cận thần nhà vua bao giờ cũng có một số ngườ i này. Thờ i xưacòn một cấ p thứ tư nữa nhưng ngày nay không thông dụng. Có một điều r ất thôngdụng đó là sự tôn tr ọng Hán học. Không có ngườ i nào cao trí hay thấ p kém màkhông cho con cái theo học bí mật của chữ từ khi còn nhỏ tuổi, vì thế trong nướ cnày, ngườ i nào cũng biết vọc vạch một vài chữ và không ai hoàn toàn mù chữ.
CHƯƠ NG 13
VỀ NHỮ NG HÌNH PHẠT TỘI PHẠM
Sau khi nói về các quan toà thì không phải là ngoài đề nếu nói thêm ở đây về những vụ xử kiện giản dị về thủ tục, tờ bồi và biên bản mà ngườ i chưở ng lý vàtr ạng sư của ta thườ ng dùng. Thí dụ, khi có ngườ i bị tố cáo về tội nào và bị điệu tớ iquan toà, thì ngườ i ta nghe chứng nhân r ồi đối chiếu vớ i bị cáo, sau đó nghe lờ i buộc tội và những thẩm tra khác, nếu đúng vớ i những lờ i khai thì không tìm kiếmgì hơ n nữa, chỉ hỏi xem bị cáo nếu muốn đối kháng hay cãi lại chứng nhân vànhững lờ i họ khai. Nếu theo câu tr ả lờ i, toà thấy cần phải dãn phiên toà để thulượ m chứng cớ đầy đủ hơ n thì giao bị cáo cho lính giam giữ và đưa về ngục, không
có cùm sắt, không có gông cổ, gông này làm bằng hai tấm gỗ dài buộc chặt như hình cái thang để ở vai cho thăng bằng r ồi buộc hai tấm các khác và ghì chặt vào cổ làm cho không thể nớ i r ộng đượ c. Chiếc gông này r ất bất tiện không tưở ng tượ ngđượ c, vì phải mang đêm ngày ngay cả trong ngục. Chỉ có cái tiện là tù nhân khôngcó cái gì để sinh sống nên đượ c tự do ra khỏi ngục mà không có cách nào chạythoát, cứ mang hình khổ ô nhục này ra giữa phố chợ và xin khách qua đườ ng của bố thí để có thể sinh sống trong tù.
Còn có cách khác để cầm giữ đàn bà phạm tội. Ngườ i ta đặt dây thừng ở cổ, haiđầu dây cho thông qua chiều dài của tấm gỗ đục thủng, r ồi buộc ép vào cổ một đầudây, còn đầu kia thắt nút cho tấm gỗ không r ơ i. Buộc như thế khác nào buộc cổ
chó, r ồi dẫn đi hành hình khi bị k ết án.Khi ngườ i có tội hoặc do chứng nhân khai hoặc chính mình khai nhận vì quan tòa bắt phải nói lên do một phươ ng pháp tra khảo dịu dàng là bóp các ngón tay ngónchân, không đến nỗi mạnh lắm, vì sợ nếu quá dùng võ lực thì ngừơ i ta nhận bừa bãivà nói sai vớ i ngườ i vô tội. Ngườ i ta dẫn tớ i tr ướ c toà r ối các thẩm sát giải thích hếtcác sự việc đã thu lượ m đượ c trong vụ án hình sự, sau đó chủ toạ lên án. Nếukhông bị án tử hình, thì xử ngay sau khi các quan toà rút lui. Thí dụ tên tr ộm lầnthứ nhất nhận đã ăn cắ p một đồ vật gì không đáng giá thì bị chặt một ngón tay tr ỏ ở
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tay phải, nếu lần thứ hai bị bắt nữa thì chặt tất cả các ngón còn lại, lần thứ nhất củaăn tr ộm ướ c lượ ng là một tr ăm đồng êcu. Còn k ẻ bắt tr ẻ con thì bị án tử hình.
Khi quan toà lên án tử hình một tội nhân thì không dẫn họ từ toà án đến nơ i xử ngay, nhưng cho đưa về ngục để cho phép vợ con thân quyến bạn bè tự do đếnthăm, phục dịch và an ủi, tr ừ khi là k ẻ phạm tội khi quân. Thườ ng thì lên án vào
buổi sáng, nhưng chỉ thi hành khá muộn vào buổi chiều cùng ngày. Về án tử hìnhthì thườ ng bị chém đầu. Ngườ i ta thi hành như sau. Vào khoảng bốn giờ chiều, vị tướ ng lãnh một đội binh đượ c giao cho việc thi hành đem quân binh đến, ngườ i dẫnđầu đưa tội nhân từ trong ngục, cổ vẫn đeo gông như đã nói. Khi mọi ngườ i tớ i nơ ihành hình thì quân binh đứng vây quanh tội nhân, ngườ i này quỳ gối xuống. Saukhi tháo gông r ồi thì ngườ i ta dọn một bàn có nhiều thịt thà và bảo tội nhân ăn,muốn chọn gì thì mặc sở thích, nhưng r ất ít ngườ i còn thèm ăn. Bàn đã dọn đi r ồithì tướ ng lãnh rung chuông nhỏ ra hiệu hành hình. Tên lính phải làm việc này giơ gườ m quay về bốn phươ ng tr ờ i và cúi xuống lạy như thể cáo lỗi vì công việc mìnhsắ p làm, trong khi đó các lính khác trói tội nhân, r ồi tên đao phủ lại gần chémngang đầu một nhát đứt ngay đầu, r ồi trao cả thủ cấ p cả thân mình cho gia quyến
ngườ i chết đem đi chôn, tr ừ khi có lệnh chúa truyền (như thỉnh thoảng xảy ra tộicực k ỳ ghê r ợ n) bêu đầu và thân mình mấy ngày ở nơ i công không cho chôn. Nếuchúa cho ân xá tha không xử tử về tội đáng chết thì chỉ cạo tr ọc đầu và không baogiờ đượ c cho tóc mọc, để nhớ lại hình phạt tr ọng tội và ân xá chúa đã ban và cũngđể bó buộc phải nhận tội đó.
Trong khắ p nướ c này còn thi hành một việc k ỳ dị và nghiêm khắc không thấy ở cácnướ c mà tôi biết để phạt tội ngoại tình, đàn ông cũng như đàn bà k ể cả vợ lẽ. K ẻ bị bắt quả tang ngoại tình thì bị trói tay dẫn ra khu ruộng, nơ i đây có con voi đã đượ cluyện để vâng theo mệnh chủ, khi đượ c lệnh thì nó lấy vòi hất tội nhân lên r ồi lạiđỡ lấy. Tội nhân r ơ i đúng vào r ăng sắc nhọn đâm thủng vào thân, sau đó nó r ũ
xuống đất và lấy chân đè bẹ p, nạn nhân trút hết màu và cũng trút linh hồn, nếuchưa chết khi từ trên r ơ i xuống. Sau khi ngườ i ngoại tình chết thì k ẻ đồng loã cũng bị voi giày như vậy.
CHƯƠ NG 14
VỀ NHỮ NG THỔ SẢN CỦA XỨ ĐÀNG NGOÀI
Trong khắ p nướ c này không có nho cho nên cũng không có r ượ u nho, ngườ i tacũng không gieo lúa mì. Cũng không thấy cây ô liu nào, thế nên cũng chẳng có dầu
ô liu. Đó là những thổ sản mà chính Thiên Chúa đã ban. Thế nhưng ở đây lại có r ấtnhiều hoa trái khác, nên cũng chẳng phải ái náy về sự thiếu sót, tr ừ về việc dângthánh lễ, thì phải đưa bánh mì và r ượ u nho từ Macao tớ i. Ngoài ra về các nguồn lợ ithì có thóc gạo là dồi dào và đất r ất phì nhiêu. Có hai mùa gặt vào tháng sáu vàtháng một vì thế giá r ẻ tớ i ba lần so vớ i Tàu. Cơ m gạo ở đây thay cho bánh mì. Từ thứ gạo này ngườ i ta cất một thứ r ượ u ngon và thơ m, không hại dạ dày và để thaycho r ượ u nho của ta. Còn về canh cháo (potage) và các thứ thịt khác, chúng ta dùngdầu thì họ đổ một chất lấy ở tổ chim26, giống chim sẻ ở trên các mỏm đá và cồn đá
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ngoài biển gần bờ . Họ tr ộn vớ i thịt nấu chín làm cho có một hươ ng vị khá tinh vi. Những thứ tổ chim này không có ở nơ i nào khác trên thế giớ i. Những thươ ng giangườ i tàu mua lại r ất đắt để đem về bán ở Tàu. Chỉ có ngườ i giàu có sang tr ọng ở xứ Đàng Trong mớ i có phươ ng tiện sử dụng. Còn đa số quần chúng chỉ dùng mộtthứ nướ c cốt gọi là mắm27, ép ở một loại cá muối đánh đượ c ở biển. Thứ nướ c cốt
này vừa dùng cho dầu và như nướ c ép ở nho ra tr ộn vào thịt làm cho món ăn cómùi vị thơ m ngon. Mà vì ngườ i ta còn tr ộn vớ i cơ m thay bánh mì, nên nhà nào dầusang dầu hèn đều có tích tr ữ. Bây giờ tớ i trái cây.
Không nói tớ i những trái cây chung cho xứ Đàng Ngoài và các miền An Độ như vả, lê, dứa, mít, carambola, xoài và những trái cây tươ ng tự, chúng tôi đã k ể và giớ ithiệu vớ i ngườ i Au Châu, còn có những trái cây riêng, theo tôi biết, không có ở đâuchỉ có ở xứ này.
Thứ nhất, thứ ngon nhất là trái vải màu sắc và hình thù giống như trái coing của ta,nhưng thêm một vòng triều thiên để chỉ sự đặt biệt của nó mà trái của ta không có.Vòng này không như vòng ở trái lựu của ta, không thơ m ngon và như thứ trang
hoàng vô bổ, nhưng vòng ở trái này chứa đầy nướ c ngọt giống như vú dầy căng cóyếm bao bọc. Ngườ i ta bóc vỏ có vị đăng đắng r ồi ăn. Tr ừ một thứ lớ n hơ n hết,ngườ i ta bóc lớ p vỏ thứ nhất như da, r ồi ăn tất cả, có mùi vị như trái đào và trái lêcủa ta. Thứ này không những chỉ ăn vì mùi vị và để giải khát mà còn bồi bổ sứckhoẻ, nên ăn bao nhiêu cũng không sao, có lần tôi dùng tớ i mườ i hay mườ i tráicùng một lúc. Vì thế hết các nơ i đều thấy bày bán vớ i giá r ất r ẻ, r ất thông thườ ng,khắ p xứ này đều có. Loại cuối cùng r ất hiếm tuy có thể tìm thấy. Ngườ i dân bìnhthườ ng không dùng chỉ k ẻ giàu sang là thích thú, nhưng cũng lành mạnh, mùi vị thơ m ngọt như nho muscat, trái lớ n như thứ vừa nói ở trên.
Còn một loại trái thứ hai có màu sắc “coing” nhưng trái thì to như trái đào lớ n, mùivị thì giống như trái lê khi chín muồi, ngườ i ta quý trái này vì còn làm thuốc r ất
hiệu nghiệm để chữa bệnh lị, không những dùng thịt trái và da mà còn cả vỏ cùnglá cây nữa
Lại còn hai loại trái có mùi vị như trái “cerises” của ta nhưng vỏ cứng như vỏ “chataignes” và ruột thì tr ắng. Từ thứ trái này, nhất là thứ ngườ i Tàu gọi là lệ chingườ i ta cất đượ c một thứ r ượ u khá ngon.
Ở xứ này còn một thứ như trái vả, mùi vị và hình thù giống trái của ta: sắc thì đođỏ khi thật chín, mềm như trái của ta nhưng lành hơ n. Khi còn xanh và khá cứngthì không có mùi vị. Tôi không muốn quả quyết là trái cây của ta tốt hơ n, ngonhơ n. Thế nhưng khi chúa Đàng Ngoài thưở ng thức những trái vả Âu Châu chúng tatr ồng trong vườ n thì ngài r ất khen và muốn dành tất cả cho ngài.
Mía thì có r ất nhiều đườ ng và r ất ngọt, r ất phổ thông, nhưng ngườ i Đàng Ngoàikhông có k ỹ thuật lọc nên đườ ng hoá ra đen, tuy sắc đen mà ngườ i ta vẫn chuộngvà mua, nhất là ngườ i Nhật.
CHƯƠ NG 15
VỀ SÚC VẬT THƯỜ NG THẤY Ở NƯỚ C ANNAM
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Nướ c này có r ất nhiều ngựa, đẹ p, khoẻ, hiền lành dễ chăn nuôi và tính khá thuần dễ tậ p luyện đi đứng chạy nhảy theo như ngườ i ta muốn. Cũng có r ất nhiều bò to lớ nvà vạm vỡ , thịt r ất tốt và r ất ngon. Lợ n thì r ất thườ ng, lành và thịt ngon, không códị p lễ nào mà không giết lợ n đãi khách, ngay cả những ngườ i nghèo không có
phươ ng tiện lớ n. Trâu thườ ng thì r ất cao lớ n, vai dô lên, vạm vỡ và r ất chăm làm.Chỉ một con cũng đủ để kéo cày, cho dầu cày cắm sâu trong đất, thịt không đến nỗixoàng, nhưng thịt bò thì thông dụng hơ n và ngon hơ n.
Về voi28 thì cả nướ c Annam có những con to lớ n và khoẻ mạnh thườ ng đưa từ nướ c Lào ở ngay k ế cận. Họ bán cho ngườ i ngoại quốc vớ i giá r ất đắt, mua đượ cr ồi còn phải nuôi, cũng r ất tốn kém, vì một con voi phải đủ lươ ng thực bằng nuôimườ i ngườ i. Chúa Đàng Ngoài nuôi chừng ba tr ăm con, thỉnh thoảng mớ i dùng tớ ivà một phần để thêm lộng lẫy khi chúa ngự ra khỏi kinh thành. Nhưng khi thaoluyện một đạo bộ binh thì cho tất cả voi đi diễu. Vì thế r ất tốn kém để bảo dưỡ ngquản tượ ng làm huấn luyện viên. Thật là lạ lùng khi thấy chúng r ất ngoan và dễ
dàng để tậ p nói chuyện vớ i ngườ i, thườ ng đi r ảo khắ p kinh thành mà không làm hạiai hay phá phách gì. Chúng còn giúp r ất nhiều cho dân trong thành khi có hỏa tai,thườ ng hay xảy ra, bở i vì nhà làm bằng gỗ. Thế là ngườ i ta dẫn mấy con tớ i để dỡ những nhà ở cạnh ngôi nhà đang cháy không cho lửa bén sang có thể làm thiêu r ụicả thành phố, nếu không dùng cách này để dậ p tắt. Chúng thi hành r ất chính xác,r ất khéo léo. Chúng vâng theo hiệu lệnh của quản tượ ng, lấy vòi dỡ nóc nhà, r ồi lấychân lật đổ tườ ng mà không làm quá lệnh ngườ i ta ra cho chúng. Có một vài lần tôithấy chúng phải qua một nhị p cầu bằng gỗ, chúng lấy vòi lay thử xem ván có vữngkhông, có thể chịu đượ c sức nặng của chúng, và khi thấy không đủ vững thì nó đitìm con đườ ng khác, chứ không chịu đi qua cầu đó. Có một con bị cột ở một nơ itrong thành, tr ẻ con đến nghịch chơ i lấy đá ném r ồi lẩn tr ốn. Voi tức giận liền dùng
vòi thay tay cầm đá và khi thấy lũ tr ẻ thò đầu ra thì ném theo r ất khéo và mạnh đếnnỗi nếu tr ẻ không nhanh lẩn tr ốn sau bức tườ ng thì đã bị thươ ng nặng. Ngườ i ta k ể về những con voi đó, về tính dễ bảo và nhiều sự r ất lạ lùng mà tôi chưa thấy, nêntôi không nói thêm gì ở đây, tôi chỉ k ể điều tôi chứng kiến mà thôi.
Về tê giác29, ngườ i Bồ gọi là “bada”, tôi chỉ thấy đầu một con ngườ i ta vừa giếtđượ c ở trong r ừng, phải hai ngườ i lính mớ i khiêng nổi, tôi đoán nó phải to lớ n gấ pđôi con voi. Tôi còn đượ c ăn thịt, cũng khá ngon và mùi vị thơ m hơ n tất cả thúr ừng hay thú săn bắn mà tôi đượ c biết. Ngườ i ta cho r ằng thịt con vật này cả da,xươ ng và nhất là r ăng, móng và sừng đều là những liều thuốc chống mọi nọc độc.
Những ngườ i đi săn trong r ừng thỉnh thoảng cũng bắn đượ c mèo r ừng r ất đen vànhỏ, ngườ i Đàng Ngoài r ất chuộng, họ tiến chúa và các quan lớ n. Có r ất ít dê,không có chiên cừu, cũng không có lừa, chỉ dùng bò và trâu để làm những việcnặng, còn những việc thông thườ ng và nhẹ trong quảng đại quần chúng thì đàn ôngcũng như đàn bà họ đều quảy gánh trên vai.
Khắ p xứ đầy gia súc nhất là gà, giá r ất r ẻ, không khác gà của chúng ta. Nhưng gàtr ống thì to gấ p đôi, giá r ất đắt, vì họ dùng làm gà chọi. Họ thườ ng hay tổ chứcchọi gà, nhiều khi còn cho cầm than củi và thứ gươ m nhỏ để thành một cuộc chiếnđẫm máu. Như thể võ khí tự nhiên vẫn chưa đủ. Có khi ngườ i ta bán một con tớ i
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mườ i hay mườ i hai ecu, thứ gà chọi thiện chiến. Cũng có chuồng để nuôi chim bồ câu như chúng ta. Còn chim gáy thì nuôi trong những lồng lớ n, r ất thông thườ ng,chỉ năm xu mà mua đượ c mườ i lăm hai mươ i con.
Có r ất nhiều cá, r ẻ mạt lại r ất tươ i và to, to nhất có thể nặng tớ i mườ i hay mườ i hailíu30 cũng chỉ giá chừng năm xu. Nhiều như thế là vì có r ất nhiều bến và nhiều ngư
phủ trong toàn cõi. Ngườ i ta đếm đượ c tớ i chừng năm mươ i hải cảng và (khi tr ờ icho phép) có tớ i hơ n mườ i ngàn thuyền đi đánh cá. Cho nên thức ăn ở nướ c nàychủ yếu là cơ m gạo và cá. Tôi k ể ở đây, một hôm chúa Đàng Ngoài hỏi tôi về ngàykiêng của đạo ta thì đượ c dùng thịt gì. Khi biết chúng ta kiêng thịt nhưng khôngkiêng cá, thì chúa nói như vậy các ngươ i sẽ tìm đượ c nhiều công dân của ta vì sốngnhư các ngươ i và kiêng như các ngườ i thì chẳng khó gì. Nhưng ta không tin cácngườ i tìm đượ c k ẻ muốn sống trinh khiết và và kiêng đàn bà như các ngườ i. Thật làcâu chuyện buồn cườ i của một ông chúa lươ ng dân không hiểu biết gì về ThiênChúa và đặc ân đạo Kitô đã ban cho giáo dân tân tòng ở nướ c này. Chúng tôi đãthấy một số ngườ i r ất đông nam cũng như nữ, trai cũng như gái đã dâng mình choThiên Chúa muốn giữ độc thân và trinh khiết. Chúng tôi đã đếm đượ c trong số đó
có một tr ăm thầy giảng và sinh viên can đảm hứa phụng sự Thiên Chúa hiển vinhtrong bậc độc thân, trong số này có ba ngườ i đã hiến thân cho Giáo Hội mớ i này bằng máu can tràng đổ ra vì tin vào Thiên Chúa Kitô, như tôi sẽ nói đầy đủ hơ nchỗ khác.
CHƯƠ NG 16
VỀ THƯƠ NG MẠI VÀ HÀNG HOÁ CỦA NGƯỜ I ĐÀNG NGOÀI
Ngườ i Đàng Ngoài không đi buôn bán ở các nướ c ngoài vì ba lý do chính này. Thứ nhất, họ không biết nghệ thuật địa bàn và nghề hàng hải, không bao giờ xa bờ biểnhay dãy núi của họ. Thứ hai, thuyền của họ không đủ sức chống lại vớ i sóng biểncả và những cơ n bão lớ n thườ ng nổi lên trong cuộc hành trình lâu dài: ván gỗ không đượ c ghì chặt và đóng dính hay chốt, nhưng chỉ đượ c cột lại, nên mỗi năm phải làm lại. Và thứ ba, chúa không cho phép họ ra nướ c ngoài, nơ i ngành thươ ngmại bắt các thươ ng gia phải qua lại, vì sợ mất thuế thân công dân nộ p chúa. Tuyvậy, mỗi năm chúa phái tàu tớ i các nướ c Campuchia và Thái Lan, bở i vì nhữngnướ c này không xa Đàng Ngoài và tàu thuyền không r ờ i khỏi bờ biển của họ,không cần ra biển khơ i biển cả.
Nhưng tuy không ra khỏi nướ c Annam gồm có (như đã nói) cả Đàng Ngoài lẫn
Đàng Trong, thươ ng gia trong nướ c cũng buôn bán r ất sầm uất vì có r ất nhiều hảicảng thuận tiện. Họ cũng kiếm đượ c r ất nhiều nhuận lợ i, số vốn lên gấ p đôi, haihay ba lần trong một năm mà không bị nguy hiểm hay tai nạn thườ ng xảy ra nơ i biển khơ i. Trong suốt dọc bờ biển nướ c Annam dài chừng 350 dặm Pháp, đếmđượ c chừng 50 cửa biển có thể chứa đượ c ít ra mườ i hay mườ i hai tàu lớ n, nơ i cónhiều sông chảy tớ i. Những ngườ i đi biển mỗi đêm có thể ẩn náu ở những bến này,không cần bỏ neo mà qua đêm an toàn, không sợ những nguy hiểm thườ ng có ở biển cả31. Còn đối vớ i thươ ng gia ngoại quốc thì thật ra có ngườ i Nhật và ngườ i
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Tàu , họ vẫn tớ i buôn bán ở các bến Annam, họ buôn tơ lụa, buôn tr ầm hươ ng32. Ngườ i Tàu ngày nay vẫn còn tiế p tục buôn bán: họ đem đồ sứ, đồ hàng hoa vànhiều hàng hoá tiêu dùng và xa xỉ. Ngườ i Nhật ngày xưa đem bạc r ất nhiều tớ i đây buôn tơ lụa, đem nhiều gươ m đao và đủ các thứ vũ khí để bán, nhưng từ hai mươ inhăm năm nay họ không tớ i nữa. Hoàng đế Nhật đã nghiêm khắc cấm hết công dân
phải bỏ hết thươ ng mại vì biết có r ất nhiều giáo dân, k ể từ năm 1614 bắt đầu có sắclệnh cấm đạo, đã kéo nhau lũ lượ t đi, nhất là vào mùa chay, và cả ngoài mùa nàynữa, mỗi năm ba hay bốn lần, để đượ c xưng tội vớ i các cha dòng biết nói tiếng Nhật và r ướ c lễ, và mỗi lần có tớ i ba hay bốn chiếc tàu. Họ tự do đi, lấy cớ buôn bán. Và cứ thế gần mườ i năm nay họ tiế p tục và r ất đượ c mãn nguyện và yên ủi về thiêng liêng. Nhưng vua cấm đạo hung bạo đã không cho đượ c yên ủi này và ralệnh lên án xử tử hết các công dân nếu còn vượ t biển ra khỏi lãnh thổ và truyền chonhững ngườ i ở nướ c Annam phải tr ở về Nhật vì sợ có ngườ i sẽ hồi hươ ng vớ i chứclinh mục để thừa hành nhiệm vụ trong nội địa nướ c nhà. Vì cấm đoán này mà dânnướ c Annam thua thiệt về tiền tệ và những lợ i nhuận khác do việc thươ ng mại vớ ingườ i Nhật. Còn giáo dân Nhật thì không còn đượ c chịu các phép bí tích và những
việc đạo đức mỗi năm họ thực hành mấy lần để đượ c ích về phần hồn.
CHƯƠ NG 17
VỀ TIỀN BẠC TRAO ĐỔI TRONG NƯỚ C
Ở nướ c này ngườ i ta không đúc tiền như ở Trung Quốc, tr ừ tiền bằng đồng. Ngườ iĐàng Ngoài dùng vàng và bạc để buôn bán những hàng hoá quan tr ọng, nhưng họ
không dùng vàng bạc giáp khuôn hay cối đúc, chỉ chặt thành miếng hay thành thỏisau khi nấu trong lò. Về bạc33 họ dùng thì có những thứ dùng trong việc thươ ngmại, thườ ng là bạc nén, tươ ng đươ ng vớ i mườ i ecu, còn về vàng thì nhẹ hơ n nhiều,về giá thì tuỳ theo tr ọng lượ ng, tuỳ theo giá cao hay thấ p.
Hơ n nữa về bạc, không bao giờ nhận mà không cho thử và cân tr ướ c. Thí dụ, giữathươ ng gia vớ i nhau họ thoả thuận bao nhiêu líu lụa, thí dụ mườ i lăm hay hai mươ i,mỗi đồng bạc giá mườ i ecu, khi bán lụa thì cân mườ i nhăm hay hai mươ i líu lụa vàtrong cân thì đặt đồng bạc, nếu đúng số cân thí dụ mấy đồng bạc nặng một liú. Họ thi hành như thế cách gọn gàng và không gian dối. Nếu ai còn nghi ngờ về vànghay bạc tốt xấu thì có quyền đậ p ra thành mảnh con để dễ nhận hơ n.
Còn thứ tiền đồng trao đổi giữa ngườ i Đàng Ngoài thì có hai loại, loại lớ n hay loại bé. Lọai lớ n thông dụng trong khắ p nướ c và đa số do thươ ng gia Tàu đem tớ i vàxưa kia do ngườ i Nhật nữa. Còn loại nhỏ thì chỉ dùng trong kinh thành và trong bốn tỉnh ở chung quanh chứ không dùng ở Đàng Trong. Hẳn là vì từ khi bốn tỉnhchính đã li khai vớ i các tỉnh khác do cuộc phản nghịch chúng tôi nói ở trên. Tất cả loại tiền đồng, lớ n hay bé đều nhẵn và tròn, còn khắc bốn chữ trên mặt và tất cả đều có lỗ ở giữa, để dùng dây xỏ vào như thườ ng lệ34. Vì thế mỗi dây buộc chừngsáu tr ăm hoặc mườ i lần sáu mươ i có đánh dấu để phân biệt mỗi sáu chục đồng.
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Như vậy r ất thuận tiện để quàng vào cánh tay hay khoác lên vai khi đi chợ , khôngcần dùng túi như chúng ta, chỉ dùng dây mà thôi. Còn về giá của thứ tiền này, thìchưa bao giờ chắc chắn và hay thay đổi, bở i chỉ có quy luật theo sự có nhiều hoặcít trong việc trao đổi trong nướ c. Do đó mấy năm tr ướ c đầy mườ i một tr ăm tiềnđồng lớ n giá bằng năm đồng nhỏ. Nhưng vào một thờ i gian khác, giá những đồng
này thay đổi và cao hơ n vì trong nướ c có ít bạc hơ n.
CHƯƠ NG 18
VỀ NHỮ NG MÊ TÍN DỊ ĐOAN CỦA NGƯỜ I ĐÀNG NGOÀI
VÀ VỀ GIÁO PHÁI THỨ NHẤT
Ngườ i Đàng Ngoài cũng như ngườ i Tàu nói chung, tin theo ba thứ tôn giáo gọi là
tam giáo. Nhưng dân tộc này tuy r ất chất phác và r ất có lươ ng tri, lại theo r ất nhiềudị đoan tr ướ c khi ánh sáng Phúc âm đến soi sáng cho họ. Từ khi đức tin Kitô giáođượ c rao giảng và nhiều ngườ i nhận biết Đức Giêsu Kitô thì họ đã thoát khỏi uminh và tăm tối sai lầm bao trùm lên họ. Họ thoát khỏi cảnh nô lệ khốn đốn maquỷ bắt họ chịu.
Giáo phái thứ nhất và thờ i danh hơ n cả là đạo nho. Ngườ i khai sáng đạo này là mộtngườ i Tàu, theo sử liệu vào cùng thờ i vớ i Aristote bên Hy Lạ p, ngh ĩ a là vàokhoảng ba tr ăm năm tr ướ c Thiên Chúa giáng sinh. Ngườ i Đàng Ngoài tôn ông làthánh nhân, nhưng vô lý và trái lẽ, như tôi đã có lần thuyết phục họ. Bở i vì theo tôi,nếu ngài đượ c gọi là thánh nhân, thì ngài phải biết có một Đức Chúa Tr ờ i dựng nên
tr ờ i và đất, nếu ngài không biết thì sao là thánh nhân đượ c; không biết đấng là cộinguồn và là nguyên nhân mọi sự thánh, ngài chỉ thông truyền cho loài có lý trí bằng sự hiểu biết và yêu mến Thiên Chúa cao cả. Nếu ông nhận biết, vì ông tự xưng là bậc tiến s ĩ và tôn sư thì ông phải giảng dạy sự hiểu biết cần thiết cho sự cứu r ỗi, đàng này ông không dạy như rõ ràng trong kinh sách của ông, ông khôngđề cậ p tớ i Thiên Chúa nguyên lý mọi sự, thì sao có thể gọi ông là thánh35?
Khi tôi giảng như thế trong nhà thờ tr ướ c mặt chừng bốn chục ngườ i theo đạonày là đồ đệ của Khổng Tử, thì tôi trách giáo dân tân tòng và không cho họ đượ cgọi ông như thế nữa để khỏi phạm tớ i tên thánh và khỏi trái vớ i lươ ng tâm, thìngườ i ta r ất chăm chú nghe và r ất bằng lòng, nhưng phái của Khổng Tử ở trongnhà thờ liền rút lui buồn nản và xấu hổ nhưng vẫn ngoan cố trong sai lầm như xưa,
tr ừ một ngườ i đã lôi cuốn đượ c mấy ngườ i khác, ông đã ở lại vớ i chúng tôi, chứ không theo đám kia và ông đã nhận đượ c lờ i giáo huấn đầy đủ về các chân lý đạoKitô và chịu phép r ửa tội, tôi đặt tên là Gioan, ông đã muốn làm đồ đệ Đức GiêsuKitô hơ n là môn đồ của Khổng Tử mà cho tớ i nay ông đã theo.
Thực ra Khổng Tử nhà hiền triết này, trong những sách ông để lại, có nhiều giáohuấn về thuần phong mỹ tục: như khi ông nói, tr ướ c hết hãy sửa mình và muốn thế thì xét mình mỗi ngày ba lần để sửa điều lầm lỗi. Sau đó mớ i đem tâm trí và
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chuyên cần xế p đặt và điều khiển gia đình. Và sau khi đã cẩn thận chu toàn chứcvụ đầu tiên này chứ không tr ướ c khi đó, thì bây giờ mớ i lo dìu dắt và cai tr ị quốcgia36.
Ông còn luận về nhiều điều liên hệ tớ i pháp lý dân chính, về xét xử các vụ kiện vàvề thi hành công lý, do đó các tiến s ĩ Đàng Ngoài nghiên cứu kinh sách của ông
một cách chuyên cần như chúng ta khảo sát hiến pháp hay bộ luật. Ông còn trình bày và phân giải những châm ngôn về chính tr ị và luật pháp tự nhiên. Vì thế ôngnói trái vớ i những nguyên lý của Kitô giáo và cũng không nói những gì bác bỏ hay bị k ẻ tin theo lên án.
Nhưng khi ông đề cậ p trong một bộ sách về nguyên lý độc nhất của vạn vật thì ôngr ơ i vào một cảnh hỗn độn to lớ n và mù quáng trí khôn và lý luận không sao hiểuđượ c. Ông nhận nguyên lý đệ nhất thuộc vật thể và vô tri không đáng đượ c kínhthờ . Thế nhưng ông muốn ngườ i ta tôn kính và thờ cúng Tr ờ i mà ông công nhận đã phát sinh và thoát ra từ nguyên lý đệ nhất mà ông chối không cho tôn thờ đó. Vànhững sự tôn thờ này ông còn cho r ằng tất cả mọi ngườ i không đồng hàng xứng
đáng đượ c thực hiện, chỉ có các bậc vua chúa tr ị dân mà thôi, như thể ngh ĩ a vụ tôngiáo không chung cho ngườ i dân cũng như bậc vua chúa. Lại còn đáng trách hơ nnữa, trong giáo thuyết và kinh sách nhà hiền triết, đó là ông không đề cậ p đến đờ ihằng sống và hồn bất tử, ngh ĩ a là ông chỉ coi con ngườ i thuộc về vật thể và nếu cóhồn thì cũng là thứ hồn vật lý, chìm trong khối và tan trong các phần thân thể, như hồn súc sinh mà thôi. Ông cho con ngườ i chết là hết, không còn gì, những yếu tố cấ p trên nhận di hài những phần tinh vi và những yếu tố cấ p dướ i thì nhận thi hàinhững phần thô k ệch. Rõ ràng là đưa tớ i vô thần và mở xấu, chỉ còn để lại một hìnhảnh, một cái bóng hay hiện tượ ng bên ngoài của nhân đức.
Thế mà ngườ i Đàng Ngoài, sang hay hèn đều có lòng tôn kính Khổng Tử r ất mựcthờ kính như một Thượ ng đế. Họ dạy con cái lòng tôn thờ đó ngay từ khi chùng
còn nhỏ, vì ngay ngày đầu tiên đến tr ườ ng để học chữ Tàu, thì ông thầy tr ướ c khinhận trò làm môn đồ, đã quỳ gối cùng trò và dạy bái thứ nhất cho trò biết cách phảixưng Khổng Tử thế nào và phải kêu xin ngài phù hộ cho để đượ c trí khôn minhmẫn và dễ dàng học những điều ngườ i ta chỉ bảo cho, gọi là sáng dạ ngh ĩ a là có bụng sáng. Điều mơ ướ c này còn tha thứ đượ c vì họ tưở ng các khoa học cũng như thịt thà đượ c nhận và chứa trong bụng; họ tin r ằng từ một ngườ i chết và vô đạo, họ hy vọng nhận đượ c một trí thông minh. Cả những tiến s ĩ và các văn nhân cũng r ơ ivào điên cuồng này, khi họ đi thi để đượ c bằng cấ p, và khi đượ c r ồi thì tớ i phụcdướ i đất tr ướ c bàn thờ ông Khổng Tử để lễ tạ. Thật là một dị đoan điên dại thôngdụng nơ i lươ ng dân. Nhưng giáo dân tân tòng chỉ nhận có Đức Giêsu Kitô lànguyên lý tối cao và là ánh sáng soi tất cả, do đó mà nảy sinh trí minh mẫn. Họ
phục lạy ba lần tr ướ c ảnh Ngườ i, từ lúc còn thơ ấu, xin Ngườ i ban ơ n vì đượ c hạnh phúc khở i sự, đượ c tiến bộ trong việc học hành và thành đạt trong thi cử. Họ còn tạ ơ n Ngườ i vì những ơ n huệ đã đượ c.
CHƯƠ NG 19
VỀ GIÁO PHÁI DỊ ĐOAN THỨ HAI
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CỦA NGƯỜ I ĐÀNG NGOÀI
Giáo phái thứ hai ngườ i Đàng Ngoài tin theo (gọi là Đạo Thích). Ngườ i sáng lậ pđạo này, theo kinh sách của họ và tậ p truyền của họ, là con một vua Ấn Độ, ngườ i
Nhật gọi là Xaca, ngườ i Tàu gọi là Xechia và ngườ i Đàng Ngoài gọi là Thích Ca,mỗi nơ i đọc sai đi một chút. Họ nói là ngài sống vào khoảng một ngàn năm tr ướ ccông lịch37. Phụ thân ngài là Tịnh Phạn cai tr ị nướ c Ấn Độ cùng một thờ i vớ i vuaSalomon. Đức Thích Ca chưa đầy mườ i bảy tuổi thì đã k ết duyên cùng một côngchúa tr ẻ tuổi tên là Adulala, con gái một vua Ấn khác. Hai năm sau thì sinh hạ đượ c một ngườ i con gái tên là Hầu La. Nhưng (…) ngài đã rút lui ẩn dật trong r ừnghẻo lánh, ngoài ý của thân phụ ngài (ngườ i r ất không bằng lòng), cũng như vợ ngài, bà r ất phàn nàn về sự ly thân này. Sau năm năm ngài tr ở về cung điện vua cha (…),nỗ lực phổ biến học thuyết của mình trong tâm trí dân chúng. Nhưng vì do nhữngnguyên lý đệ nhất của lý trí, tính tự nhiên con ngườ i không nhận sai lầm và khó bỏ đượ c niềm tin tưở ng từ bên trong cho biết là có một thần thánh, ngh ĩ a là một hiện
hữu và nguyên nhân đệ nhất làm cội nguồn cho tất cả những gì không thể hiện hữutự mình đượ c, nên ngài không tìm đượ c k ẻ tin theo ngài và làm môn đệ ngài. ĐứcThích ca bực tức vì không đượ c k ết quả trong công việc, liền dựa vào lờ i bàn củathần thánh quen thuộc để (…) gieo r ắc một thứ truyện hoàng đườ ng về thần thánh(…) Thế là có thành quả ngay đến nỗi trong bốn mươ i năm hoạt động …, vừa dựavào quyền thế, vừa dựa vào ma thuật, ngài đã cho thành lậ p và phổ biến khắ p AnĐộ tín ngưỡ ng tr ướ c đây chưa ai biết…
Ngài còn khôn khéo làm cho dân chúng theo tin tưở ng mà ngài đã nghiền ngẫm,đó là những thưở ng công trên tr ờ i đối vớ i k ẻ lành và hình phạt dướ i địa ngục đốivớ i k ẻ dữ. Do cách này mà đạo đượ c lan tràn ở An Độ (…) Ngài nói là tất cả những gì ngài giảng dạy chỉ là một bức màn che những bí quyết về thân xác mà
ngài đã giải thích sơ lượ c (…) Thế r ồi sau khi đã giảng dạy như vậy thì ngài quađờ i…
Đạo Thích ca do ngài khở i xướ ng bở i đâu mà truyền đạt từ An Độ qua TrungQuốc, r ồi sau đó vào tớ i Đàng Ngoài như chúng tôi đã nói, lúc đó chỉ là một tỉnhnội thuộc nướ c Tàu. Thật khó mà biết đích xác vì sự việc đã cũ k ỹ lắm r ồi. Nếutheo sử liệu Tàu thì do một sứ thần Trung Quốc đã đượ c vua Hán Minh Đế phái tớ iTây Phươ ng để thỉnh chính đạo, theo như Thượ ng đế đã báo cho ông trong mộng.Đáng lẽ ông phải qua Tây phươ ng, như lệnh và việc Ngườ i uỷ thác cho ông, nhưngngại đườ ng xa và những khó khăn hành trình, ông đã dừng lại ở An Độ. Ở đây ônghọc hỏi vớ i Ngườ i Balamôn, đượ c biết kinh sách và giáo thuyết Phật (ngh ĩ a là) nhàhiền triết, tên ngườ i ta đặt cho, Thích Ca như chúng tôi đã nói. Ông đã đưa về chovua Trung Quốc là ngườ i đầu tiên gia nhậ p vào nướ c mình đạo giáo này…
CHƯƠ NG 20
VỀ CÁC THẦN THÁNH NGƯỜ I ĐÀNG NGOÀI THỜ KÍNH
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Mong sao cho ngườ i Đàng Ngoài đã r ũ ách nô lệ ngườ i Tàu thì cũng bỏ đượ cnhững dị đoan ngườ i Tàu truyền lại và dạy dỗ cho. Nhưng những nguyên lý tôngiáo dầu tốt dầu xấu đã ăn sâu vào lòng ngườ i do tậ p quán lâu đờ i thì không dễ dàng xoá bỏ đi đượ c. Thế nên ngườ i Đàng Ngoài sau khi không còn chịu ngườ iTàu đô hộ nữa thì vẫn còn duy trì những mê tín của họ và tất cả giáo thuyết về thần
thánh du nhậ p từ An Độ. Từ đó tớ i nay họ còn thêm nhiều điều dị đoan khác tr ở nên mê tín hơ n cả ngườ i Tàu. Thật ra ngày nay trong nướ c Đàng Ngoài có r ất nhiềuđền chùa và thần thánh, không một làng xã nhỏ bé nào mà không có chùa chiền vàdân chúng r ất mê theo, dù đền chùa đó dơ bẩn, bệ r ạc vì các thầy sãi không sửasang, thườ ng nhận cúng lễ để chi dùng cho mình và cho vợ con mình, không chủ ýtrang hoàng đền chùa và lau chùi tượ ng thánh cho sạch sẽ.
Nhưng mỗi tháng hai lần, ngh ĩ a là vào ngày mồng một và ngày r ằm, dân mộ đạotớ i đền chùa nghi ngút khói hươ ng, họ cầu khẩn và cúng tế. Họ r ất kính cẩn tintheo, không một ai dù túng bấn đến đâu cũng không đem đồ lễ tớ i và đặt dướ i chântượ ng đầy bụi bặm. R ồi họ quỳ phục ít là bốn lần, mặt sát đất, sau đó (nếu không aiđi theo) họ tụng kinh và khấn vái, bắt đầu bằng việc xưng tên mình, quê quán,
tưở ng như thần thành không biết. Nếu có nhiều ngườ i và thườ ng là như vậy, thìngườ i nào giàu sang hơ n lên tiếng thỉnh cầu nhân danh tất cả, những ngườ i khácchỉ đồng tâm theo bằng việc sấ p mình xuống lạy. Còn các thầy sãi thì thu của lễ,dành cho thầy nhất và chính yếu sử dụng mà không ai đượ c biết sử dụng và phân phát thế nào. Ay là chưa k ể nhiều ruộng công dành riêng cho chùa chiền chính yếumà các thầy sãi đượ c thụ hưở ng.
Thế nhưng ở xứ này không thấy có những cộng đồng các sư như ở Trung Quốc,mỗi sãi ông (tức thầy sãi chính yếu) ở một phòng sát cạnh chùa vớ i bà vợ và concái cùng những thầy sãi khác cũng làm việc trong chùa, coi như ngườ i phục dịch vàthườ ng là những hy sinh đờ i mình để phụng thờ thần thánh. Về các con của thầy sãi
thì họ không để cho thừa k ế chức vụ, trong khi còn sống họ tìm cho một chức vụ khác khá hơ n, vì thế ở xứ này có dư luận không tốt đối vớ i các thầy phục dịch màhọ cho là có khả năng hơ n, có lòng nhiệt thành săn sóc chùa chiền và thần thánhhơ n.
Số các thầy phục dịch không những đượ c dùng trong chùa chiền mà cả trong cácđám tang k ẻ giàu sang, không phải để chôn cất, việc này thuộc về ngườ i khác, như chúng tôi sẽ nói sau, mà để tụng kinh cầu hồn ở giữa ngã ba đườ ng phố, họ dựng bàn thờ vớ i những đồ tang, các thầy đứng thành hai hàng và suốt đêm tụng niệmtheo cung điệu r ất bi thảm, vớ i tiếng nặng nề và cao thấ p không đều. Ngườ i ta cònnghe hát những kinh bằng thứ tiếng chính ngườ i hát cũng không hiểu, họ nói là các bậc tiền bối truyền lại, ngườ i ta cho là những kinh theo tiếng cổ An Độ từ buổi đầu
đã truyền lại cùng vớ i dị đoan.
CHƯƠ NG 21
VỀ GIÁO PHÁI THỨ BA CỦA NGƯỜ I ĐÀNG NGOÀI
VÀ NHỮ NG PHÙ PHÉP LÀM CHO NGƯỜ I ĐAU YẾU
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Giáo phái tôi nói ở đây là tệ hại hơ n hết tất cả những giáo phái thịnh hành ở xứ Đàng Ngoài, vì r ất phổ thông và r ất liên quan tớ i ma quỷ. Vì những k ẻ tin theothườ ng dùng ma thuật và tận tuỵ tuân lệnh thần linh ma quái. Ngườ i sáng lậ p làLão Tử38
, nhà ma thuật đờ i xưa r ất danh tiếng, đã có và còn có r ất nhiều đồ đệ cóuy tín vớ i chúa và tất cả k ẻ sang tr ọng trong nướ c. Chẳng có gì đáng khen, chính
chúa và các quan trong phủ cũng bị truyền nhiễm. Điều làm cho giáo phái nàyđượ c uy tín đó là việc chữa lành các bệnh làm cho dư luận tin theo. Tuy trong nướ ccũng có lươ ng y r ất có khả năng chữa bệnh, thế nhưng những ngườ i có thế giá vẫnquen chạy đến các thày phù thuỷ mà họ r ất tin, những ngườ i này quả quyết dùng bùa ngải để chữa bệnh, chứ không cần thuốc của lươ ng y.
Thế nên khi có ai ngã bệnh thì liền sai gia nhân ra phố chợ , nếu bệnh nhân khôngthể đi đượ c, để hỏi một thầy pháp của giáo phái này (không bao giờ thiếu, nhất lànhững ngườ i nghèo và mù sống bằng nghề này) xem bở i đâu và tại ai mà ngườ inày mắc phải bệnh.
Vì họ mê muội tin r ằng họ chỉ lâm bệnh vì có ngườ i trong họ hàng hay tổ tiên đã
mất, nhưng không đượ c con cháu cúng tế cho phải đạo hiếu. Thế là thầy pháp némmột đồng tiền lên như để bắt thăm, sau đó ông quả quyết bở i ngườ i họ hàng nào đólàm cho sinh bệnh. Ngườ i bệnh tin và theo lờ i ông đượ c tin như lờ i thần thánhkhông đượ c hồ nghi, bệnh nhân cho mờ i một thầy pháp khác tớ i nhà để thầy dùng phẩm vật và đồ cúng cầu khấn ngườ i mà thầy pháp tr ướ c cho là k ẻ đã gây nên bệnh. Thầy liền cho dọn một ít thịt ngon để làm nguôi lòng ngườ i quá cố. Ngườ i tadựng một bàn thờ nhỏ trên đó thầy gieo quẻ để xem bệnh nặng nhẹ thế nào. Cáchgieo quẻ như sau. Ngườ i ta làm thịt một con gà, cắt lấy hai chân ném vào chậunướ c sôi, r ồi xem k ỹ cách đặt và hướ ng các móng chân để biết điềm chết hay khỏi. Nếu có nguy cơ thì vào khuya thầy cầu khấn hồn giận dữ ngườ i đã mất. R ồi thầygọi hồn mà thầy tôn là chúa, thầy van nài hồn phù hộ chống đối k ẻ gây nên bệnh
hoạn. Nếu thấy bệnh thêm nặng thì thầy lên cơ n nguyền r ủa hồn ngườ i thân quyếnđó và suốt đêm rung chuông inh ỏi làm cho bệnh nhân đau đầu khó chịu và khôngngủ nghỉ đượ c. R ồi giả táng như hồn ngườ i chết đã hưở ng hươ ng khói và mùi thịtngon, thầy cho đem về nhà để vợ con thầy cùng hưở ng dùng. Vào buổi sáng thầycho dọn một thuyền nhỏ bằng sậy và giấy đưa ra bến sông gần đó, có gia nhânngườ i bệnh và mấy lính bồng súng đi theo. Theo lệnh thầy pháp, gia nhân chothuyền chìm xuống nướ c như thể dìm hồn ngườ i quá cố, còn lính thì bắn ba bốn phát súng để làm cho hồn hãi sợ không dám về nữa. Nếu sau đó bệnh nhân (như thỉnh thoảng xảy ra) đượ c phục hồi sức khoẻ thì thầy pháp đắc thắng nhận thànhcông này là do quyền phép mình và đòi công khá cao. Trái lại thầy sẽ rút lui xấu hổ nếu bệnh nhân chết, không nhận đượ c gì do phù phép của thầy. Mớ i đây xảy ra cáichết của hoàng tử con cả của chúa, hoàng tử còn tr ẻ, tài giỏi và có nhiều triển vọng,chúa đã trao cho một phần lớ n việc tr ị nướ c để tậ p luyện ngay khi chúa còn sống.Để chữa bệnh, các thầy pháp đã vô ích sử dụng hết các phép và đưa ra hết các bíquyết ma thuật, nhưng khi thấy bệnh càng nặng thì các thầy dùng tớ i phươ ng dượ ccuối cùng. Các thầy cho bệnh nhân sang một nhà khác xa lạ và đem một ngườ ikhác đặt trên giườ ng để cho thần chết tuyệt vọng gieo họa đã sửa soạn chống lạihoàng tử tr ẻ tuổi. Nhưng thần chết không khi nào chịu sự chèn ép của võ lực, hay
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bị ma thuật lừa dối, thần đã tớ i tìm bệnh nhân trong giườ ng xa lạ và vừa diệt sự sống vừa diệt hết các niềm hy vọng của chúa và của toàn quốc.
Ở đây tôi không muốn bỏ một sáng kiến điên r ồ thỉnh thoảng họ dùng khi bệnhnhân sắ p lìa đờ i hay bất thần có triệu chứng nguy hiểm hồn chuẩn bị ra khỏi thânxác. Lúc đó họ thắng yên cươ ng cho ngựa và chuẩn bị hành trình đón hồn sắ p ra đi
trong khi bạn bè vây quanh giườ ng khóc lóc thảm thiết, gọi tên ngườ i bệnh để cầmhãm tinh thần sắ p lìa bỏ họ, cho tớ i khi tắt thở và hồn khốn nạn đượ c đem đi,không phải trên lưng ngựa đã sẵn sàng mà do ma quỷ dẫn xuống địa ngục.
Tôi còn thêm ở đây, ma thuật dùng chân gà để biết thành quả của bệnh nhân. Phépnày đượ c sử dụng ở toàn cõi Đàng Ngoài để biết điềm lành dữ và xem xét hiệntượ ng xảy ra. Vì thế nếu họ phải khở i hành trên đất hay trên biển, nếu họ xuất tr ậncướ i hỏi, khở i công làm bất cứ việc gì quan tr ọng, thì quẻ và hướ ng chân gà39 nếuchỉ cho biết điềm thành công , lúc đó họ mớ i can đảm làm và không còn sợ hãi. Nếu họ nhận thấy trong hướ ng xấu thì họ không dám tiến hành và đành bỏ cuộc.Điều này cản tr ở khá lớ n các công việc của họ. Vì thế có một lần tôi thấy xảy ra ở
một hải cảng, nơ i có hai mươ i chiếc tàu chuẩn bị đầy đủ , buồm đã căng và sẵnsàng khở i hành. Thươ ng gia ngườ i Đàng Ngoài chưa dàm bắt đầu làm tr ướ c khichưa bói chân gà. Mà vì hướ ng không đúng nên họ phải đổi dự định, gấ p buồm lạivà hoãn cuộc hành trình. Nhưng đồng thờ i tôi có mặt trong một thuyền sắ p sữa tr ầyđi vì gió thuận đã thổi bất chấ p điềm dữ chân gà mà tôi chẳng thèm để ý. Tôi giụcchủ thuyền sắ p sửa tr ẩy đi vì gió thuận đã thổi bất chấ p điềm dữ chân gà mà tôichẳng thèm để ý. Tôi giục chủ thuyền (là lươ ng dân nhưng có cảm tình vớ i đạo ta)lên buồm, chớ bỏ cơ hội đẹ p tr ờ i mà ra đi. Thế là chúng tôi tr ẩy đi thuận buồm xuôigió và may mắn cậ p bến đúng ngày chúng tôi dự tính. Còn thuyền các thươ ng gia(ngày hôm sau thờ i tiết xấu) không thể tr ẩy đi, phải đợ i mườ i lăm hay hai mươ ingày, trong thờ i gian đó có sóng lớ n và gió r ất mạnh, làm cản tr ở không ít công
việc của họ và bắt họ phải suy ngh ĩ về phù phép vô dụng và về sự tin điên r ồ củahọ.
Chươ ng 22
VỀ CÚNG TẾ NGƯỜ I CHẾT DO CÁC THẦY PHÁP LÀM
Thật là sửng sốt khi thấy ngườ i Đàng Ngoài khờ dại để cho các thầy pháp lợ i dụngchữa chạy cho cha mẹ họ hàng và con cái đau yếu, khi họ chết lại còn dùng chúngvà chịu cho chúng thi hành những pháp luật điên r ồ. Sau khi ngườ i ốm tắt thở thì
thầy pháp cùng gia đình buồn sầu của ngườ i chết đi tớ i nhà một cô hồn đượ c ngườ ita tr ọng nể. 40 Bà này khấn phái ma thuật gọi hồn dướ i danh hiệu ngườ i qua đờ i để tớ i nhận và yên ủi gia đình mình vừa gây nên tang tóc. Hồn tức thì nhậ p vào thânxác bà đồng (Thiên Chúa cho phép như vậy để phạt tội bất trung của dân này) vàlay động r ất dữ dội, trên khuôn mặt lúc thì đỏ như sắt nung, khi thì nhợ t và tựa như màu mỡ gà r ồi đen đáng ghê sợ , để tỏ ra có ngườ i dữ dằn nhậ p vào bà. Sau đó côhồn làm giả tiếng ngườ i chết, gọi tên một ngườ i trong gia đình và bàn về một côngviệc tr ướ c đây cả hai đã làm chung vớ i nhau, lại còn quả quyết về cảm tưở ng của
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mình hay đưa ra những cảm ngh ĩ mớ i để thi hành. Điều này làm cho cả gia đìnhkhóc lóc và cảm phục, quỳ xuống đất để tôn kính hồn ngườ i họ đã nghe và thấymớ i đây, lúc này họ tin là đang hiện diện. Thế r ồi họ hỏi mấy câu và hồn tr ả lờ ikhông rõ, vớ i những lờ i lẽ hai ngh ĩ a làm cho họ r ất khổ tâm. Và đừng quên xin chothầy pháp và cho cô hồn ngườ i bạn tốt những món thịt thà hồn giả vờ là thèm
thuồng. Tức thì ngườ i ta đem tớ i để cúng ngườ i quá cố. Thỉnh thoảng cũng có lầnhồn không nói qua miệng cô hồn, nhưng cô giãy giụa, mặt mày nhăn nhó kinhkhủng, nói lảm nhảm nhiều điều như thể ngườ i quá cố nói, chiều theo ý thầy phápchỉ dẫn; cô xin đượ c điều cô muốn và đượ c kính cẩn vâng theo ngay như thể ngườ ichết hiện diện thật.
Cũng có cách khác các thầy pháp dùng qua hồn ngườ i chết để lừa gạt thiên hạ. Họ cho ngườ i chết hiện qua một tấm gươ ng thần, làm cho ngườ i chết nói và xin nhữngđiều mình muốn. Nhưng có lần hỏng việc và làm cho cô hồn r ất xấu hổ. Bở i vì haiquân binh Kitô hữu dùng lờ i cầu nguyện và thế lực cây thánh giá họ đeo ở cổ tayđể ngăn cản. Mặc dầu cô hồn suốt đêm kêu cầu và gọi hồn đến giúp, hai giáo dântrái lại suốt đêm không ngừng xin Thiên Chúa cấm không cho âm hồn làm việc
trong dị p này để sự lừa gạt không đạt đượ c k ết quả và cô hồn phải xấu hổ. Họ đãđượ c Thiên Chúa nhận điều họ xin, thế lực của cầu nguyện đã thắng thế lực mathuật.
Lần khác cũng xảy ra như vậy ở một công tr ườ ng có r ất nhiều ngườ i kéo nhau tớ ixem một vụ ảo thuật mà một thầy pháp thườ ng quen làm tr ướ c mặt mọi ngườ i. Hắnlàm cho một hình nhân làm bằng nứa đi đi lại lại trong công tr ườ ng và bẩy đượ cmột tảng đá lớ n nhiều ngườ i khoẻ chung sức mớ i nâng nổi. Nhưng có một giáo dântr ẻ tuổi tên là Mathêu đi qua đó, và vì xúc động thấy sự gian tà và sự mê hoặc đồnghươ ng, anh tin vào quyền thế Đức Giêsu Kitô và vào thế lực cây thánh giá anh đeotrong ngườ i, anh liền kín đáo tr ừ ma quỷ mà thầy pháp muốn dùng vào việc này.
Anh lấy danh Chúa Cứu Thế đã toàn thắng trên thậ p giá mà khiến tà ma phải rút luivề địa ngục và không còn đượ c lừa dối thiên hạ. Anh bắt tà ma phải vâng lờ i, trongkhi đó thầy pháp cầu khẩn tr ướ c bàn thờ và khi không nhận thấy hiện diện và thế lực tà ma, thì giang hai tay như điên, ngồi đủ các kiểu, lúc đứng khi quỳ, hoặc phụctrên đất, dùng đủ cách để giục hồn đã bỏ hắn phải tr ở về vớ i hắn. Suốt ba bốn tiếngđồng hồ không đượ c gì, r ồi cứ tiế p tục cho tớ i khuya, hắn giận dữ và như điêncuồng vì bị dân chúng chế nhạo, sau cùng nhỡ tay đánh đổ bàn thờ đâm ra nguyềnr ủa nghề mình và ma quỷ đã ruồng bỏ hắn khi hắn đang cần, r ồi hắn xấu hổ lui về nhà. Anh Mathêu tớ i k ể cho các cha vớ i vẻ đắc thắng và hiên ngang. Các chakhuyên anh nên từ tốn và giữ kín ơ n Thiên Chúa đã ban cho anh và đừng phổ biếnviệc vừa xảy ra vì sợ lươ ng dân lấy cớ mà ngượ c đãi giáo dân.
Chươ ng 23
VỀ NHỮ NG DỊ ĐOAN TRONG ĐÁM TANG
VÀ CHÔN CẤT NGƯỜ I CHẾT
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Trong khắ p cõi đất có ngườ i ở này, có lẽ không có nướ c nào tr ọng kính và tôn sùnghồn và xác ngườ i quá cố bằng dân nướ c Annam. Điều tôisẽ nói sau đây đủ để màtin.
Khi ngườ i nào vừa tắt thở thì họ giữ ba điều này để tôn kính ngườ i chết. Thứ nhất,họ kiếm cho đượ c một quan tài lộng lẫy nhất có thể có đượ c theo khả năng của họ
để liệm xác. Những ngườ i giàu có thì sắm r ất đắt tiền một cỗ quan tài chạm tr ổ, sơ nson thiế p vàng r ất tinh xảo.
Thứ hai họ lo cho có thật nhiều ngườ i đi theo đám tang. Ngườ i gia quyến, thônggia, bạn bè không bao giờ thiếu, còn mờ i tất cả cư dân sở tại trong số đó thườ ng cóquan tòa, ông có mặt trong tất cả những đám ngườ i sinh quán ở đó. Nếu ngườ i quácố thuộc hàng quý tộc thì có cả dân cư miền lân cận. Nếu là một quan tòa hay mộttướ ng lãnh thì có đôi quân binh đi theo đám tang vớ i cờ xí và đồ võ trang như khiđi tr ận. Hầu hết trong các đám tang, họ có thói quen mở đầu đám bằng một tấmtr ướ ng bằng lụa cao bằng năm mươ i gang tay, có bốn ngườ i khoẻ mạnh cầm, trênđó viết bằng chữ vàng tên ngườ i quá cố, những chức sắc và chức vụ lúc sinh thờ i
và mấy lờ i khen ngợ i công lao hiển hách. Con cái, nếu còn sống và vợ thì đi tr ướ clinh cữu, mặc áo tang, thảm thiết rêu rao những việc tốt và những ân cần săn sócmình đã nhận đượ c ở ngườ i quá cố. Họ làm vẻ buồn r ầu và giọng thươ ng xót, họ rên r ỉ, khóc lóc làm cho mọi ngườ i động lòng thươ ng. Có khi họ quay về linh cữu,lăn xuống đất để cho ngườ i khiêng dẫm chân lên. Theo cách thức tôi đã nói, tất cả đám tang tiến tớ i nơ i chôn cất thườ ng xa thành phố chừng mấy dặm.
Điều thứ ba, hết các dân ở nướ c Annam đều tin dị đoan và không sợ tổn phí chọnnơ i thuận lợ i để chôn xác cha mẹ. Họ điên r ồ tin r ằng tất cả vận tốt của gia đình về của cải, danh vọng, cả sức khoẻ đều phụ thuộc vào việc chọn đất để mả. Để làmviệc này họ dùng một số ngườ i gian dối biết thuật xem đất cát gọi là thầy địa lý.Thầy đem địa bàn xoay sở trong cánh đồng và dùng một ít dụng cụ toán học khác,
chăm chỉ làm như thể tìm vàng, sau cùng vờ như tìm đượ c chỗ thuận tiện để chônxác, d ĩ nhiên những ngườ i thừa k ế tr ả công họ khá hậu h ĩ và tức khắc làm nhiệm vụ sửa soạn và thu xế p chỗ đặt theo lệnh và chỉ thị của k ẻ gian xảo đã kiếm đượ c đấttốt. Hoặc (để nâng cao giá tr ị nghề mình) ông xử dụng một đồ nghề chỉ định đâu làchỗ đặt đầu, đâu là nơ i chân mình tớ i, để cho ngườ i quá cố nghỉ yên và không về quấy r ối con cháu. Thực ra thườ ng dân không lo để mồ để mả cha mẹ ở những nơ i bí ẩn và xa đườ ng cái quan, trái lại ngườ i giàu sang r ất cẩn thận vì sợ có k ẻ thù phạm đến mồ mả cha mẹ và cha mẹ oán phạt con cháu đã không săn sóc bảo đảman toàn cho mình.
Thế nhưng nơ i họ là một tr ọng tội tỏa phạt r ất nặng, nếu ai phạm tớ i mồ mả bất cứ bằng cách nào, mặc dầu mộ đó ở nơ i công cộng. Thật ra điều đáng khen. Cũng vậyhọ chăm chỉ cất chôn cha mẹ chết ngoài quê quán. Những ngườ i quyền quý giàusang thì họ thi hành ngay và vớ i tất cả nghi lễ long tr ọng vì họ có khả năng. Còndân thườ ng thì họ cũng không tr ễ nải việc thi hành nhiệm vụ ít là sau ba năm để tang.
Theo tậ p quán bất khả xâm phạm ở dân nướ c này thì con cái để tang cha mẹ, vợ để tang chồng ba năm. Về cách để tang thì có sự khác nhau và k ỳ dị về áo mặc; cáchthông thườ ng và chung cho mọi ngườ i là tóc. Phái nam không có tang thì để tóc
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phía tr ướ c cắt nửa vòng tròn trên trán, khi có tang thì để tóc dài xuống tớ i mắt, khávướ ng. Trái lại phái nữ có tang thì cắt một phần tóc không cho dài ra, suốt ba nămtang nếu là ngườ i góa bụa thì cấm và bị phạt nặng nếu tái giá trong thờ i gian này,gọi là thờ i tang tóc. Hết tang thì họ bốc mộ và sau khi đã tẩm hươ ng thơ m xươ ngcốt và bọc trong vải tr ắng thì họ đặt vào một cái tiểu, đậy lại như tr ướ c. Hoặc nếu
ngườ i quá cố chết ở ngoài quê quán thì họ đưa về chôn ở nơ i sinh tr ưở ng. Nếu sauđó xảy ra tai họa gì cho bản thân họ hay con cháu họ và các thầy pháp, như đã nóiở trên, bảo phải cất mộ hay dờ i mộ thì họ lại đào lên và đem tiểu chứa hài cốt, thuxế p chôn cất chu đáo ở nơ i khác, để các ngườ i đượ c nghỉ ngơ i an toàn hơ n, nhìnđồng ruộng thảnh thơ i không có hòn đá nào làm mất an t ĩ nh và do đó không còn phá hoại con cháu.
Chươ ng 24
VỀ YẾN TIỆC TƯ NHÂN VÀ CẢ VUA CHÚA
THẾT ĐÃI VONG LINH NGƯỜ I QUÁ CỐ
Một trong những dị đoan r ất thông thườ ng và r ất quyến r ũ dân xứ này tin theo vìchữ hiếu, đó là yến tiệc họ sửa soạn để tưở ng nhớ cha mẹ quá cố, gọi là lễ giỗ.Trong việc này có ba cái lầm lớ n. Thứ nhất họ tưở ng cha mẹ đượ c tự do tr ở về nhàcon cháu khi các ngườ i muốn hay đượ c mờ i. Họ không biết có những hàng ràov ĩ nh viễn ngăn cách các hồn lỗi phạm đó vớ i chúng ta. Thứ hai do ngây dại tin r ằng(điều thánh Autinh đã qưở trách và lên án trong thờ i ngài) hồn ngườ i chết cũngdùng thịt thà và dự yến ẩm của chúng ta. 41 Do đó họ có thói sửa một bữa giỗ r ấtthịnh soạn có thể đượ c. Ngườ i con tr ưở ng và ngườ i thừa k ế, khi bày bàn tiệc r ồi thì
đọc một bài khấn thân phụ, như thể ngườ i có mặt, tươ ng tự nhu sau:“Xin cha đáng kính về nhà của cha, nơ i cha đã lâu ngày vắng bóng và xa các concháu hằng thươ ng nhớ , con cháu cha đã nuôi nấng dạy dỗ và hết mình săn sóc, concháu mà cha đã vất vả và bú đắ p. Tất cả sự yên ủi của chúng con và tất cả ướ c vọngcủa chúng con là đượ c biết cha luôn ở giữa chúng con và đượ c thi hành nhiệm vụ đối vớ i cha đã thươ ng yêu chúng con. Xin cha nhận lễ hèn mọn chúng con dângcúng để đáp đền ơ n hải hà cha đã ban cho và để phần nào yên ủi chúng con trongthờ i tang tóc vắng bóng cha.”
Đọc lờ i khấn xong thì ngườ i con tr ưở ng cùng cả gia quyến lăn xuống đất kêu gàovà bái lạy ngườ i quá cố, như thể ngườ i này có mặt, r ồi mờ i ngừơ i ngồi vào bàn và
dùng bữa vớ i họ. Họ tưở ng r ằng ngườ i quá cố làm theo họ. Và sau đây là cái lầmthứ ba, vô lý hơ n hai cái lầm tr ướ c, có thể nói như một xúc phạm, đó là sự sống,sức khỏe, an vui trong gia đình và tất cả sự thịnh vượ ng vật chất trong nhà đều lệ thuộc vào cha mẹ đã khuất. Cuối cùng ngườ i con thừa k ế, nhân danh các anh em vàmọi ngườ i trong nhà, nài xin cha đừng quên các con và xin săn sóc gia đình, bancho mọi ngườ i đượ c sức khoẻ, sống lâu và dư dật của cải. Cuối cùng toàn thể giađình quỳ xuống, trán chạm đất, như để xin ngườ i quá cố chúc phúc lành cho.
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Nghi thức này đượ c tái diễn nhiều lần trong thờ i gian còn tang và nhất là vào ngàygiỗ. Nếu ngườ i thừa k ế quên thì họ hàng có thể đưa ra tòa và chắc chắn là sẽ khôngđượ c hưở ng gia tài vì vô ơ n đối vớ i ngườ i đã cho thừa k ế. Bổn phận này đượ c coilà r ất công bằng đến nỗi (như tôi đã nói ở trên) nếu chúa ban cho địa vị và bổng lộccho tướ ng lãnh và những ngườ i nào khác có tài năng để thưở ng công thì của ban đó
ngườ i vợ góa và các con còn đượ c hưở ng trong ba năm để tang, để cho họ có phươ ng tiện cúng giỗ tỏ lòng kính tôn ngườ i quá cố và không những chỉ mờ i họ hàng mà còn mờ i cả quân binh của ngườ i nữa.
Vị chúa đươ ng thờ i cũng giữ việc mê tín này đối vớ i đức thân phụ đã mất vớ inhững quá đáng không thể tin đượ c 42. Ngài cho dựng trong phủ một tòa nhà lộnglẫy, một thứ đền chùa lớ n hơ n những đền chùa trong toàn quốc, chủ ý để cúng báivong linh đức thân phụ ngài. Ở đây mỗi ngày có thắ p hươ ng nhang và bày la liệtthịt thà vớ i những lễ phẩm như thể lúc ngườ i còn sống. Để đứng đầu việc này, còncắt đặt một viên quan riêng biệt thườ ng là hỏa đầu quân và trích ra một nguồn lợ inhuận lớ n để tiêu hằng năm vào việc này. Có mấy viên quan cao cấ p cũng bắtchướ c, họ có phòng r ộng lớ n trong nhà để cúng tế theo dị đoan, tuy chi phí ít hơ n,
và làm nghi lễ tôn thờ vong linh song thân. Nơ i dân chúng thì vẫn thấy có ít là mộtgóc nào đó trong nhà làm bàn thờ để thỉnh thoảng kính viếng tưở ng nhờ vì tin r ằnghồn cha mẹ hiện giờ có mặt ở đây.
Ngoài những bữa ăn thườ ng mà chúa cho dọn mỗi ngày để cúng hồn đức thân phụ,mỗi năm cũng ở nơ i này, ngài đặt một bữa đặc biệt và r ất long tr ọng. Khắ p nướ cđều tìm về đây cũng như từ các nơ i ngườ i dân phải đem phẩm vật thịt thà đến bàytrên bàn hoặc đóng góp vào chi phí quá đáng trong đám giỗ. Theo tục lệ chung chocả nướ c, ngườ i ta dọn bàn thấ p và tròn (mâm), nhưng về ngày giỗ thì đặt bàn cao bằng mấy gang tay, nhiều ít tuỳ bữa. Còn về cỗ sang tr ọng chúa cho dọn để cúngđức chúa quá cố thì tất cả các bàn đều đượ c xế p có tr ật tự và r ất nhiều, lại r ất r ộng
lớ n, cao tớ i mườ i hai hay mườ i lăm gang tay, sơ n son thiế p vàng và nhiều chỗ trang trí bằng mảnh vàng nạm trong gỗ. Về thịt thà trên bàn thì r ất nhiều, thịt gà vàthịt thú săn thì vô k ể. Ngoài ra có bàn để nguyên một con bê béo và một con heoquay, không k ể mứt k ẹo đủ thứ r ất đặc biệt và bày ở khắ p các bàn. Có một điều r ấtk ỳ khôi trong đám này, đó là trong số những bàn này có mấy bàn chỉ bày toànnhững đồ bằng giấy vàng, giấy bạc, họ tưở ng tượ ng và điên dại cho r ằng những đồ này phải đượ c đổi ra bằng vàng thật, bạc thật, để ngườ i quá cố sử dụng khi đốt đi.
Bữa yến tiệc lộng lẫy và long tr ọng này đượ c dọn trong gian nhà r ộng chúng tôi đãnói, r ồi chúa cùng cả hoàng tộc tớ i, có các quan trong phủ và các tướ ng lãnh theohầu. Ngài đến cúng bái hồn đức thân phụ theo nghi lễ chúng tôi đã nói ở trên. Sauđó ngài lui về để đức thân phụ đượ c thong dong hưở ng phần yến tiệc đã dọn. Và
như thể ngườ i đã dùng thỏa thuê r ồi thì hôm sau chúa tr ở lại chính nơ i này để phân phát, tr ướ c hết là cho các quan, r ồi tớ i quân binh và còn thừa thì tớ i dân. Thành thử r ất ít ngườ i trong phủ không nhận đượ c, tr ừ các sư sãi (vì kiêng, coi là thứ thịt dơ )một phần do chúa ban phát.
Trong năm còn có những lễ khác ít long tr ọng hơ n theo tậ p tục những ngườ i sangtr ọng giữ để cúng tế ông bà, cụ cố và tiên tổ, bên nội cũng như bên ngoại cho tớ itám đờ i, mỗi vị đều có một ngày riêng. Và bở i vì r ất khó cho dân chúng nhớ đúng
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ngày, thì mỗi năm có hai tháng là tháng bảy và tháng chạ p đượ c chỉ định cho dânchúng giỗ cha mẹ quá cố, không ai dám sai sót. Thật là xấu hổ cho giáo dân, ítchuyên chú thi hành đức hiếu và tôn kính vong linh ngườ i quá cố. Lờ i cầu nguyệncủa họ giúp r ất nhiều cho các ngườ i hơ n là lươ ng dân tin theo dị đoan vô ích, để cầu cho cha mẹ đã qua đờ i đượ c an nghỉ.
Chươ ng 25
VỀ MẤY MÊ TÍN KHÁC
ĐỐI VỚ I NGƯỜ I QUÁ CỐ
Ngườ i Đàng Ngoài có tâm tình hiếu thảo r ất đặc biệt đối vớ i cha mẹ đã qua đờ i vàtiếu phí quá đáng để cúng giỗ. Vì thế không những họ đâm ra nghèo túng mà cònlàm cho họ mắc nợ nần, bở i muốn theo tục lệ và phép xã giao nên phải chi dụng
không những về cỗ bàn mà còn về các nghi lễ khác, vừa vô ích, vừa phù phiếm,nhưng theo phép xử thế, họ không sao tự miễn cho mình đượ c. Thí dụ họ thi đuadựng nhà, sắm các dụng cụ bế p núc làm bằng tre nứa và giấy hoa r ồi đem đi đốt.Họ điên dại tin r ằng nhờ đồ vàng mã này ngườ i quá cố đượ c nhà đẹ p, đồ dùngtươ m tất trong thế giớ i các ngườ i tớ i.43 Cũng điên dại như thế, vào ngày cuối năm,họ sắm quần áo cũng làm bằng giấy hoa r ồi đem đốt. Họ k ỳ khôi tưở ng r ằng hànghóa này sẽ hóa thành áo mớ i, vải đẹ p để dùng trong năm mớ i. Vì thế chúng tôi đãcông khai công kích dị đoan và chế giễu tậ p quán k ỳ dị này r ằng: họ dám gửi chocha mẹ những áo giấy mà k ẻ nghèo nàn nhất cũng chẳng thèm mặc. Họ nói nhữngđồ vàng mã đó sẽ hóa trong lửa (đúng lắm chúng tôi đáp), một phần chúng hóa ratro và một phần ra lửa: các ngườ i muốn gửi phần nào, tro hay lửa? Nếu ra tro thì
cha mẹ sẽ bị rét run, nếu là lửa thì cha mẹ bị thiêu trong áo nóng hổi. Nhưng để nóilên sự thật, các ngườ i gửi áo lửa, để thêm vào ngọn lửa các ngài chịu trong hỏangục bở i đã dạy các ngườ i những mê tín điên dại này. Tốt hơ n hết (trong tr ườ nghợ p linh hồn cha mẹ chịu đền tội trong lửa luyện ngục và sắ p đượ c cứu r ỗi) là r ộngrãi phát áo cho k ẻ cùng khổ để họ che thân và Thiên Chúa nhận việc bác ái làm vìlòng mến Ngườ i, Ngườ i sẽ cho hóa thành việc giảm bớ t hình phạt cha mẹ cácngườ i chịu. Lờ i lẽ này có hiệu lực đối vớ i tâm trí không những giáo dân mà cả mấylươ ng dân, làm cho ngườ i cùng khổ đượ c hưở ng. Đến nỗi có một ngườ i trong bọnngườ i nghèo đã thú nhận đượ c của bố thí trong một năm tớ i hai mươ i tám cái áo,ngườ i ta dặn chia cho ngườ i nghèo khổ khác.
Lại còn việc (thực ra là một thứ đạo đức trá hình bên ngoài khá đẹ p), ngườ i ta săn
sóc và tin mê tín dị đoan không những giúp hồn cha mẹ mà cả những ngườ i khôngcó con cái hay họ hàng gần, như bị bỏ r ơ i không ai cứu giúp gọi là cô hồn. Ngườ iĐàng Ngoài có tục, vào tháng sáu âm lịch, theo lịch của ta cũng vào chừng thángsáu, đốt áo hoa, họ cho r ằng (trong thuyết luân hồi bịa đặt ra) những áo này có thể cho ngườ i nghèo bị bỏ r ơ i dùng. Hơ n nữa, có một tục ngộ ngh ĩ nh để giúp các côhồn bơ vơ : trong lớ p học, học sinh mỗi tháng hai lần, ngày mồng một và ngày r ằm,họ p nhau r ảo trong thành xin tiền để mua gạo nấu cháo. Sau khi ăn một ít còn thìđổ trên mái nhà, cho r ằng những hồn lang thang đó về dùng. R ồi dựng một bàn thờ
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nhỏ trong lớ p và đến cầu khấn các cô hồn xin cho có trí sáng để học và tr ở nênthông minh.
Ngoài những nghi lễ và mê tín chúng tôi nói tớ i đây, còn có những ngườ i quyềnquý làm riêng những việc r ất tổn phí tươ ng tự như những việc thông thườ ng nơ idân chúng. Khi một ngườ i có quyền thế và giàu có qua đờ i thì những ngườ i thừa k ế
dựng một lâu đài ở giữa đồng ruộng bằng vật liệu sơ sài và có thể thiêu đốt dễ dàngđượ c, tất cả đều đượ c trang trí và vẽ nhiều hình tượ ng, họ làm bàn ghế, giườ ng, tủ và những đồ vật thườ ng dùng trong nhà cùng những hình nổi cũng bằng vật liệunhẹ nhõm như voi, ngựa, chó, mèo và các gia súc khác. Họ tiêu một số tiền r ất lớ n,vì những tượ ng hình này giá từ mườ i tớ i mườ i hai êcu và tất cả số vàng mã nàythườ ng lên tớ i hơ n một nghìn êcu, thế r ồi (và đây là điều đáng chế nhạo hay phẫnnộ) họ đem thiêu đốt hết. Bở i vì sau một bữa tiệc long tr ọng có mờ i nhạc công vàngườ i thổi sáo, các sư sãi và thầy pháp, thì ngườ i thừa k ế đem tất cả hàng mã nàychâm lửa đốt. 44 Họ quá tin nhảm nhí và khó mà gột r ửa cho khỏi tâm trí ngườ i caosang cũng như k ẻ nghèo hèn điều dị đoan làm cho họ tin r ằng hồn ngườ i quá cố sẽ nhận đượ c tất cả những đồ vật còn nguyên vẹn ở cái thế giớ i mớ i mà họ tớ i.
Chươ ng 26
NGÀY ĐẢN NHẬT
CHÚA ĐÀNG NGOÀI MỪ NG THẾ NÀO
Tr ướ c ngày sinh nhật của chúa, từ hết các tỉnh thuộc lãnh thổ chúa, ngườ i ta đemtớ i phẩm vật để bày trên r ất nhiều bàn đặt trong phủ và sửa soạn bữa tiệc linh đìnhchúa thiết đãi hết các tướ ng lãnh và quân binh bảo vệ ngài. D ĩ nhiên họ thắng
nhung phục chỉnh tề, mặc áo mớ i để theo tục lệ làm lễ thề trung thành vớ i chúa. Nghi lễ chính làm vào chính ngày sinh, lễ này dựa vào một sai lầm thông thườ ngtrong triết học của ngườ i Đàng Ngoài. Họ cho r ằng mỗi ngườ i, ngoài ba thần trí họ có gọi là ba hồn, những hồn này hoạt động lộn xộn trong thân xác chúng ở , lại còn bảy tinh thần cũng ở trong thể xác, nhưng họ không chỉ định sự phụ thuộc của mỗitinh thần ấy thế nào, như chúng ta phân biệt giác hồn và súc sinh hồn, cũng khôngđặt tên cho mỗi tinh thần đó, chỉ gọi chung là bảy vía. Thế nên khi một ngườ i nào bất ngờ bị một cơ n sợ hãi do một tai nạn đột khở i thì họ nói là mất vía. Mà phái nữ thườ ng hay sợ hơ n phái nam, và hay mất nhiều hơ n, nên họ gán cho những chínvía. Thực ra còn một lý do khác để họ đặt cho phái nữ một số vía nhiều hơ n, đượ c
bảo tồn lâu dài, vì thườ ng thườ ng đàn bà sống lâu hơ n đàn ông và các bà già sốnglâu hơ n các ông già.
Còn về chúa, ngườ i ta mơ màng tin tưở ng r ằng mỗi năm tớ i ngày sinh, ngài nhậnđượ c một vía mớ i, thay thế cho vía đã yếu nhượ c hay suy tàn vì việc tr ị nướ c suốttrong năm qua. Thế là vào tảng sáng, tr ướ c khi mặt tr ờ i mọc, có một cỗ xe củachúa đi ra khỏi kinh thành, xe không ngườ i, có r ất nhiều quân binh võ trang tháptùng và nhiều dân đi theo. Tớ i một cánh đồng r ộng và đẹ p có nhiều cây cối và cànhlá tươ i xanh, thì xe dừng lại ở giữa, trong khi đó quân binh và dân chúng r ảo khắ p
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vùng lân cận hái thật nhiều hoa nở trong mùa và chặt những cành đẹ p, những chùmlá xanh tươ i để k ết hoa cho ngai chúa, trang trí cỗ xe bằng hoa lá. Sau đó đánh xetr ở về theo hàng lối và long tr ọng như khi chiến thắng tr ở về vì họ tưở ng tượ ngr ằng vía mớ i của chúa ngự trên ngai để cho họ cúng tế. Khi xe vào kinh thành cáchuy nghi thì đồng thờ i chúa cũng ra khỏi phủ ngự trên một xe danh dự khác, có hết
các hoàng gia trong phủ, các tướ ng lãnh và quân binh cận vệ tháp tùng để đón tiế pvía tưở ng tượ ng đưa từ miền quê tớ i. Gặ p cỗ xe chúng tôi đã nói, k ết hoa lá, thìchúa nhảy lên hôn hít những cành lá bao phủ, r ồi sau khi tỏ ra đón tiế p r ất nồng hậucon ma tưở ng tượ ng, như thể đượ c vía mớ i, chúa r ất vui sướ ng và đắc thắng lên cỗ xe đã đưa chúa ra để tr ở về phủ. Toàn dân theo sau lớ n tiếng reo hò mừng r ỡ . Ở đây hết các hoàng tử và tướ ng lãnh, quỳ gối tr ướ c mặt chúa, nhân dị p chúa vừanhận đượ c vía mớ i, tỏ lòng cung kính và vâng phục, trong khi đó quân binh và dânchúng đã đi theo lại tiế p tục lớ n tiếng hoan hô vạn tuế cùng những lờ i hoan hỉ vangkhắ p phủ. Nghi lễ k ết thúc bằng một bữa tiệc tr ọng thể như yến tiệc nhà vua, khôngnhững các hoàng tử, các quan chính yếu trong phủ và tướ ng lãnh đượ c dự mà cả quân binh nữa.
Chươ ng 27
VỀ MỘT ÍT DỊ ĐOAN CỦA NGƯỜ I ĐÀNG NGOÀI
Để hiểu một trong những dị đoan chung còn thịnh hành nơ i ngườ i Đàng Ngoài,đúng hơ n, nơ i tất cả ngườ i nướ c Annam, thì phải biết họ chia ngày làm mườ i haigiờ , mỗi giờ của họ bằng hai giờ của ta. Mườ i hai giờ có mườ i hai biểu hiệu. Mườ ihai tháng trong năm cũng đều có mườ i hai biểu hiệu như thế. Cũng theo những biểu hiệu này, mỗi ngày trong năm luân chuyển qua một vòng và mỗi năm trong
thế k ỷ. Họ ghép những biểu hiện đó vớ i mườ i ký hiệu khác, 45 làm thành một vòngsáu mươ i năm, cuối cùng lại bắt đầu tr ở lại. Nhưng trong cách nhận định toán họcđó, có điều vướ ng tr ở tâm trí họ và thườ ng làm cho họ sợ sệt (bở i vì họ r ất tò mò)là khi họ biết rõ r ệt giờ sinh và theo dấu hiệu nào họ đã sinh ra thì họ tưở ng r ằng sự r ủi ro tiền định của họ đều tuỳ thuộc tất cả vào số tử vi, hoặc năm, tháng, ngày vàgiờ nữa. Thế cho nên họ không dám khở i công làm một việc gì quan tr ọng trongnăm, tháng, ngày, giờ theo cách tính toán học của họ đã đượ c xế p đặt và lệ thuộcvào dấu hiệu đó làm cho họ sợ gặ p r ủi ro trong công việc đã trù liệu. Tuy kinhnghiệm là mẹ chân lý thỉnh thoảng đã dạy họ biết r ằng cho dù có tinh tú và số tử vi,họ có thể tránh đượ c bất hạnh mà thờ i gian và giờ không may làm cho họ sợ . Hẳnhọ cũng thấy thí dụ đáng ghi nhớ xảy ra cho chúa Đàng Trong, bị đạo binh chúa
Đàng Ngoài tấn công. Chúa Đàng Ngoài đã chọc thủng biên giớ i, lúc đó có các nhàtoán học cùng đi vớ i ngài và theo ngài. Họ cho ngài xem trong đồng hồ chiêm tinhthấy giờ phải sửa soạn xông đánh quân địch là một giờ nguy hiểm vì có dấu hiệur ủi ro. Nhưng chúa hoặc vì bực mình hoặc vì khinh thườ ng những nhận định mơ hồ, liền lấy chân đạ p đồng hồ và phán: thật vậy à, như thế ta sẽ thấy quân địchxông vào lãnh thổ ta mà ta khoanh tay không dám đẩy lùi sao, như thể ta bó taychịu tai họa lớ n lao mất nướ c và k ẻ ngoại lai xâm chiếm ư? R ồi quay về phía quâns ĩ đang chờ quyết định và mệnh lệnh, ngài cao giọng quả quyết phán: Gắng lên,
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gắng lên, bớ quân s ĩ , hãy cầm võ khí, vì là giờ tốt bênh vực chính ngh ĩ a và sẽ làmột giờ may mắn cho chúng ta và r ủi ro cho quân địch, nếu chúng ta đuổi họ rakhỏi lãnh thổ ta và bắt chúng bỏ chạy. Thế là chúa cũng đứng lên vớ i quân s ĩ chốnglại địch đã khá vào sâu trong lãnh địa và sau khi nâng đỡ cố gắng của quân s ĩ , chúaquyết định xông đánh và cuối cùng bắt địch phải lui. Thế mà chính lại là giờ mà
ngườ i Đàng Trong (cũng tin dị đoan như ngườ i Đàng Ngoài) đượ c coi như giờ r ủiro, nhưng lại thành giờ may mắn.
Vì tin dị đoan mà họ còn giữ một số điều ngộ ngh ĩ nh khác tỏ ra trí óc họ còn yếuvà ảo tưở ng còn mạnh, làm cho ma quỷ, khốn thay, đượ c vui thích. Đó là điều làmcho họ r ất mực áy náy trong những việc tốt và khẩn cấ p mà họ nắm trong tay. Nếu buổi sáng lúc ra khỏi nhà để làm việc gì tốt và hệ tr ọng tớ i k ết quả của công ăn việclàm mà gặ p đàn bà chứ không phải đàn ông, thì họ tr ở về và r ầu r ĩ ngồi ở nhà, vìcho r ằng việc này (nếu cứ tiế p tục) sẽ hỏng, cho dù họ biết r ằng nếu bỏ thì sẽ mất.Cũng vậy, khi ra khỏi nhà, bất cứ vào giờ nào, nếu họ hắt hơ i hoặc ngườ i nào họ gặ p khi vừa ra khỏi nhà, thì họ không dám tiế p tục đi, nhưng đành tr ở về nhà, vì sợ có tai họa xảy ra cho họ nếu họ cứ tiến hành và đi tớ i nơ i họ đã định. Họ còn r ất
nhiều kiêng k ị dị đoan lươ ng dân r ất tin theo. Trái lại hết những ngườ i bỏ đạohuyền hoặc và những dị đoan điên dại, họ đượ c giải thoát (như đã có r ất nhiềungườ i và mỗi ngày mỗi thêm), những ngườ i này tin theo và thờ Thiên Chúa thật, họ công nhận những chân lý của đạo Kitô và những sai trái cùng vô lý của lầm lạc.
Chươ ng 28
NGƯỜ I ĐÀNG NGOÀI LÀM LỄ CƯỚ I THẾ NÀO
Chế độ đa thê vẫn còn là thông lệ ở nướ c này, nơ i những k ẻ quyền quý và không ai bị truy tố hay bị tr ừng phạt nếu lấy vợ bé; hoặc giữ vợ cả như những ngườ i có thế giá thườ ng làm, hoặc bỏ vợ cả như thỉnh thoảng xảy ra nơ i dân chúng. Dẫu sao về hôn nhân, tất cả thườ ng theo cách thức như sau:
Cha mẹ đôi bên bắt đầu đề cậ p tớ i khế ướ c hôn nhân, ngay khi con cái còn nhỏ dạivà còn ít tuổi, mặc dầu thủ tục đầu tiên luôn luôn bắt đầu từ bên nhà trai. Họ muốnlàm thông gia vớ i một gia đình khác cùng ngang hàng vớ i mình, thì họ nhờ một đệ tam nhân đến hỏi bên nhà gái xem có bằng lòng gả con gái cho con trai mìnhkhông. Nếu bằng lòng thì bên nhà trai sẵn sàng chính thức đề cậ p tớ i. Họ đến nhàgái mang theo phẩm vật và tiền cướ i tuỳ theo gia cảnh. Khi đã nhận sính lễ thì sự hứa hôn đượ c công nhận và k ể là có thỏa thuận để ăn hỏi, từ lúc này hai bên không
đượ c tự ý từ chối tr ừ khi có lý do quan tr ọng. Nhưng ngườ i bố vợ tươ ng lai có thể tìm hiểu phong cách và giá tr ị tinh thần và thân thế ngườ i r ể tươ ng lai, ông đòingườ i r ể tươ ng lai đó vừa tớ i tuổi tr ưở ng thành phải đến ở nhà mình. Ông giao chocông việc làm để thử, việc nhà cũng như việc ở ngoài. Nếu trong cuộc thử này, ôngthấy có tính nết xấu, không có giáo dục, lườ i biếng và không biết cách quán xuyếnthu xế p công việc nhà thì bấy giờ theo lươ ng tri và thông tục cho phép, ông tr ả lạinhà trai cùng vớ i tiền bạc đã nhận tr ướ c đây. Còn trái lại nếu ông hài lòng thì sau
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cuộc thử này ông giữ lại một hay hai năm hoặc lâu hơ n, nếu con gái chưa tớ i tuổilấy chồng. Sau đó mớ i tiến hành lễ hôn nhân như sau.
Tr ướ c hết phải thông báo cho cả cả họ hàng bên nhà trai cũng như bên nhà gái để xem có cản tr ở về họ máu do luật nướ c cấm. Vì con của hai anh em các cháu ở cấ pnào tuy xa cũng không bao giờ đượ c lấy nhau. Các cháu của anh em trai và chị em
gái thuộc ba đờ i thì có thể lấy nhau, nhưng trong hai đờ i thì không đượ c. Còn concủa hai chị em gái có thể lấy nhau tuy mớ i có hai đờ i. Khi đã báo tin cướ i cho tấtcả họ hàng gần (những ngườ i này không quên gửi quà tớ i cho buổi lễ thêm phầnlong tr ọng) thì cũng phải đưa tin cho quan cai tr ị và những vị k ỳ hào nơ i mình ở ,cũng mờ i họ đến dự tiệc cướ i làm một ngày đã chỉ định. Việc thông tin công cộngnày thay cho việc thông báo chính thức và là việc r ất cần thiết vì nếu bỏ thì coi như không có phép cướ i và không chính thức thành phép, có khi còn bị pháp luật và tụclệ trong nướ c tr ừng phạt như thể làm tr ộm vụng. Thế nên có thể biết r ằng nhữnghôn nhân tr ộm vụng đều bị truy tố, ngay cả nơ i lươ ng dân, chỉ theo ánh sáng tự nhiên.
Xong các việc này r ồi thì chú r ể vì phải chịu tiền cướ i xin cho cô dâu nên đem số hai bên đã thỏa thuận đến nhà gái. Nhà gái không đượ c giữ cho mình nhưng phảidùng tất cả vào việc sắm sửa quần áo và đồ dùng cho cô dâu, tuy không bó buộc phải tiêu pha gì thêm nữa. Dẫu sao để cho phải phép lịch sử thì ông bố thườ ng chocon gái thêm tuỳ gia cảnh để con đem theo về nhà chồng. Vì thực ra để sắm sửa thìđã dùng một phần ở tiền cướ i đã đem tớ i từ hôm tr ướ c vớ i nghi thức long tr ọng vàcảnh trí tưng bừng, có những ngườ i thế giá nhất đến dự, nếu đôi tân hôn thuộcdòng họ giàu có. Còn nếu là thườ ng dân thì tất cả làm trong ngày cô dâu đượ c đónvề nhà chú r ể do quan tỉnh cùng vớ i họ hàng và số đông ngườ i đi theo.
Tất cả đoàn thể r ướ c dâu về nhà trai, đứng vây quanh bàn thờ tổ tiên dựng ở phòngtiệc có hươ ng hoa thơ m phức. Ở đây bố chồng (hay ngườ i chú bác nếu bố chết) quỳ
tr ướ c bàn thờ và cô dâu chú r ể quỳ hai bên, ông thưa vớ i tổ tiên mà ông tôn thờ linh thần k ể như có mặt trên bàn thờ , tươ ng tự như sau: “Thưa thân phụ r ất đángkính, hôm nay cháu trai cướ i cháu gái Mỗ… này và chính thức nhận làm bạn tr ămnăm, xin chứng kiến cho các cháu và phù hộ cho các cháu đượ c hạnh phúc, sốnglâu hòa hợ p, đượ c khang cườ ng, hoan lạc và thịnh vượ ng, xin cho các cháu sinhcon xinh đẹ p, khoẻ mạnh, ngoan ngoãn và đức hạnh làm cho cha mẹ vui mừng vàsung sướ ng. Để tỏ niềm vui trong dị p cướ i xin này, chúng con sửa mâm cỗ xin mờ isong thân tr ướ c hết làm gia chủ chứng kiến cho và xin phù hộ tr ướ c hết cho haicháu tân hôn”. Khấn xong là vào tiệc và hôn nhân chính thức thành và bền chặt,nhất là về phía ngườ i vợ , không bao giờ đượ c bỏ nhà hay bỏ chồng, mặc dầu ngườ ichồng, vì một tệ lạm không thể dugn thứ đượ c đã chen lấn nơ i ngườ i nướ c này, họ
giữ quyền đượ c bỏ vợ vì một nết xấu vô danh nào đó hoặc vì thay lòng đổi dạ haychán ghét.
Điều này ít thấy nơ i dân nghèo khó, vì nơ i k ẻ quyền thế, họ thườ ng lấy nhiều vợ ,thế nên khá ít ngườ i bỏ vợ khi có bất hòa hay vì thay lòng đổi dạ; thực ra theo luậtnướ c này thì cấm ngườ i đàn bà có chồng không đượ c lấy chồng khác. Ở nghi lễ làm trong dị p cướ i xin này, không thấy tỏ sự hai bên ưng thuận: dẫu sao, sự imlặng và tư thế ngồi cạnh ngườ i cha khấn vái cho họ và lờ i tuyên bố sự phối hợ p của
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họ, là những bằng chứng đầy đủ về sự đôi bên thỏa thuận và lờ i lẽ họ trao đổi chonhau: họ biểu lộ bằng cách thức đó, theo thông tục và tậ p quán trong xứ.
Ở đây tôi thêm một điều đặc biệt làm cho ta tưở ng đức tin đạo Kitô đã gia nhậ pnướ c Đàng Ngoài này. Đó là khi một tr ẻ vừa lọt lòng mẹ thì ngườ i ta dùng mựchay phẩm hồng vạch hình thậ p tự trên trán: lần đầu tiên tôi thấy vẽ trên trán đứa bé,
tôi đã hỏi cha mẹ vì cớ nào họ làm như vậy. Họ tr ả lờ i là để cho ma quỷ (thù địchcủa đứa bé) không làm hại tr ẻ hay gây tai họa cho đứa bé. Tôi gạn hỏi thêm xem họ biết tại sao hình đó có phép tr ừ tà ma thì họ không thể đáp gì hơ n là họ giữ một tụclệ có từ lâu đờ i mọi ngườ i trong nướ c này đều làm. Đây là một dấu hiệu khá hiểnnhiên tỏ ra niềm tin vào Đức Kitô xưa kia đã đượ c rao giảng cho họ và ơ n cứu r ỗi bở i cây giá họ đã nhận đượ c mà ngày nay họ còn kính cẩn giữ lại dấu hiệu. Chúngta tin vào Thiên Chúa nhân từ, r ồi đây sẽ để cho dấu hiệu vạch trên trán đó chuyểnqua tâm hồn hết mọi lươ ng dân.
Chươ ng 29
VỀ NHỮ NG TỤC LỆ NGƯỜ I ĐÀNG NGOÀI GIỮ VÀO CUỐI NĂM
VÀ ĐẦU NĂM VÀ VỀ MẤY DỊ ĐOAN KHÁC.
Có một tục lệ lâu đờ i nhưng k ỳ dị còn giữ ở khắ p xứ Đàng Ngoài, đó là nhữngngườ i già, cả nam cả nữ, vào cuối năm, họ sợ sệt tr ốn trong chùa như một nơ i trúẩn để tránh thế lực tà ma họ gọi là Võ Tuấn 46. Họ cho r ằng việc của vị này là sáthại và bóp cổ hết những ngườ i già nua tuổi tác thuộc cả hai giớ i. Do đó những k ẻ khốn đốn này trong ba hay bốn ngày cuối năm, họ đến trú trong nội địa chùa chiền,đêm ngày không dám ra cho mãi tớ i ngày mồng một Tết mớ i tr ở về nhà, vì cho
r ằng quyền lực của tà ma hãm hại và là thù địch của ngườ i già đã chấm dứt. Đó làđiều còn xảy ra vào cuối năm nơ i ngườ i già cả.
Còn những ngườ i khác có phận sự trong nhà như gia tr ưở ng thì vào cuối năm họ cóthói dựng gần cửa nhà một cột dài vượ t quá mái nhà,47 trên ngọn treo một cái giỏ hay một túi đục thủng nhiều lỗ và đựng đầy thứ tiền bằng giấy vàng giấy bạc. Họ điên dại tưở ng tượ ng là cha mẹ họ mất, vào cuối năm có thể bị túng thiếu và cầnđến vàng hay bạc để tr ả nợ . Cũng còn một tục lệ khác là không một ai, từ ngườ igiàu sang tớ i k ẻ nghèo khổ, khất nợ quá hạn năm mà họ đã vay mượ n, tr ừ tr ườ nghợ p không thể tr ả nổi mà thôi. Thật là đáng khen nếu họ làm không phải vì mê tíndị đoan như họ thườ ng làm, vì sợ chủ nợ bực mình nên đem lờ i khiển trách động
tớ i tổ tiên và tổ tiên oán thán con cháu và k ẻ thừa k ế. Họ r ất sợ bở i vì nếu ai bị tố cáo và bị tòa chứng nhận đã xúc phạm tớ i danh dự ngườ i khác vì lăng nhục chạmtớ i tổ tiên, thì ngườ i đó bị quan tòa tr ừng phạt cũng nghiêm khắc như phạm một tộitr ọng. Họ còn lo tr ả nợ tr ướ c cuối năm vì một lý do mê tín, họ sợ chủ nợ ngàymồng một Tết đến đòi nợ , d ĩ nhiên là bắt họ trong ngày đó phải xuất tiền ra tr ả vàhọ cho là một việc r ất mực tai hại và là một điềm dữ.
Trong tất cả những dị đoan thông dụng nhất và họ khó vứt bỏ, đó là sự tin các thầntrong nhà gọi là tiên sư, ngh ĩ a là những thầy cũ. Vì không nhà nào mà ở cửa ra vào
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không có một bàn thờ nhỏ kính tiên sư. Hằng này họ cúng tế thắ p hươ ng nhang tốtxấu tuỳ theo gia cảnh, sáng khi thức dậy và chiều tr ướ c khi đi ngủ, họ đều cúng lễ.Cũng vậy những ngườ i làm nghề thủ công, thầy lang, ngành văn hay ngành vũ cũng đều khấn vái xin các thần phù hộ. Nhờ các tiên sư mà họ có công ăn việc làmvà sự khôn khéo trong ngành nghề hay chức vụ. Ngay cả đền k ẻ tr ộm cướ p cũng có
thần bảo hộ và theo cách thức của họ, họ cũng tôn thờ các tiên sư của họ, và dị đoan này ăn sâu vào tâm khảm làm thành một cản tr ở cho việc tr ở lại đạo. Có mộtlươ ng y tôi đượ c may mắn ông chữa khỏi bệnh và để tỏ lòng biết ơ n, tôi muốn giúpông. Tôi đã cẩn thận thuyết phục ông cho ông thấy đạo giả trá của ông mà bỏ đi.Tôi đã thành công vì ông sẵn sàng chịu phép r ửa tội và gạt hết các mê tín dị đoankhác. Thế nhưng khi đặt vấn đề phá bàn thờ tiên sư thì ông không thể chấ p nhậnđượ c. Thế là ông ngoan cố giữ và chết khốn khổ trong sai lầm. Cũng xảy ra chomột tướ ng lạnh có thế giá và làm quan cai tr ị một tỉnh, ông đã thọ bát tuần. Tôi đãkhuyên dụ ông tin theo. Tôi đã mặc áo dòng tr ắng, sắ p sửa r ửa tội cho ông, cònông, ông nhất quyết bỏ hết các mê tín dị đoan mà đạo ta lên án, tr ừ tiên sư ông xingiữ không phải vì xác tín, ông nói, nhưng vì các quân s ĩ . Thế là tôi không dám r ửa
tội cho ông. Có thể Thiên Chúa sẽ ban cho ông ơ n nhận biết Ngườ i và thắng đượ ckhó khăn này.
Tôi sẽ thêm ở đây (về cứu cánh độc hại nhất và chung cho tất cả) một dị đoan điêndại nhất phổ thông nơ i dân xứ này. Trong mỗi thành phố hoặc mỗi thôn xã, đều cómột đền lớ n gọi là đình thờ tà ma hay thành hoàng, nơ i đây các k ỳ hào hội nhau bàn việc chung trong thôn xã và chỉ muốn làm tr ướ c mặt và dướ i sự che chở của vị thần. Mỗi năm để tôn vị thành hoàng thì họ tổ chức lễ lạc công cộng, có ca hát múanhảy và tiệc tùng trong một hay hai tháng vì họ cho r ằng tất cả sự thịnh vượ ng làmăn, sự phì nhiêu của ruộng đồng và sức khoẻ của dân làng và súc vật đều phụ thuộcvào vị thành hoàng. Nhưng sự chọn thành hoàng hay vua dị đoan này thì đượ c thựchiện do một nguyên nhân r ất k ỳ dị r ất điên r ồ và bỉ ổi. Vì nếu có đứa tr ộm cướ p tr ứ
danh nào hay một k ẻ tr ọng tội nào bị quan tòa hành hình ngoài thành và nếu vì tainạn hay mưu ô ma quỷ mà có con bò, con trâu hay con heo nào bị ngã hay chết ở chỗ đó, ngay cạnh thi hài hay trên mộ phạm nhân thì ngườ i ta đồn thổi là tội nhânqua con vật ngẫu nhiên đượ c họ nhận, từ nay sẽ đượ c coi như vị thành hoàng. Hơ nnữa (có thể chỉ là hiệu quả của một chuyển dịch mê tín và một ảo tưở ng hoàn toàncủa tà ma) nếu có con vật nào hay một ngườ i nào nhỡ chân té ngã bên cạnh conchó dại bị đuổi và bị giết ở ngoài thành thì con chó thối thây này đượ c họ nhận làmthành hoàng và đượ c cúng lễ như cúng lễ thần thánh.
Còn có một chuyện r ất phổ biến trong nướ c. Có một con vua Tàu vì sống quá bêtha nên vua cha bắt ném cho chết đuối dướ i biển, nhưng thi hài nổi lên và trôi giạtvào một cửa biển Đàng Ngoài. Ở đây có ngườ i dân sở tại bị tai nạn xảy ra cạnh thihài ngườ i con gái này. Dân làng không những đem chôn cất mà còn dâng kính cửa biển như dâng kính một nữ thần bảo hộ và ngày nay đặt tên cửa biển đó là cửa chúangh ĩ a là cửa biển bà chúa. Từ nơ i này chuyện dị đoan đã lan tràn khắ p nướ cAnnam, đến nỗi không có một cửa nhỏ ở suốt dọc bờ biển mà không có một đềndâng kính ngườ i con gái bê tha đó. Hết các thươ ng gia và thuỷ thủ đều đến cúng lễ cho nữ hải thần và vị ngự tr ị các biển. Một ngày kia Thiên Chúa sẽ cho thấy, như chúng tôi hy vọng, những đền ngoại đạo thờ bà chúa lăng loàn đáng phỉ nhổ này,
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đượ c dâng kính đức Trinh Nữ Vươ ng thiên quốc, ngôi sao biển đích thực, đấng chỉ đạo và phù hộ cứu vớ t ngườ i tr ần.
Chươ ng 30
VỀ CUNG GIỌNG VÀ DẤU
TRONG TIẾNG NÓI THÔNG DỤNG NƯỚ C ANNAM
Mặc dầu tiếng nói thườ ng dân ngày nay phổ thông khắ p nướ c Annam khác vớ itiếng Tàu, thế nhưng cũng đọc vớ i những cung giọng không quá khác vớ i cunggiọng tiếng Tàu.48 Tiếng Tàu chỉ có năm giọng nói, còn tiếng Annam thì có nhữngsáu, r ất đáp ứng vớ i những dấu nhạc của ta, làm cho các tiếng đều khác nhau về ngh ĩ a, đến nỗi không có tiếng nào mà không ghi thêm một trong sáu dấu là như hồn và đặc tính ý ngh ĩ a của tiếng. Những dấu hay thanh thì không ghi trong chữ
viết của họ, nhưng chỉ phô diễn trong giọng nói mà thôi: điều này làm cho chúngtôi r ất khó hiểu sách vở của họ. Thế nhưng chúng tôi đã ngh ĩ cách ghi các giọngkhác nhau đó bằng tất cả cách việc của chúng ta, làm cho chúng ta học biết sự khác biệt trong cung giọng, để hiểu ý ngh ĩ a.
Thanh thứ nhất là thanh tr ầm, 49 hạ giọng để đọc, như ta hát giọng tr ầm trong canhạc và chúng tôi ghi dầu huyền của ngườ i Hy Lạ p, thí dụ dò có ngh ĩ a là cái bẫy.Thanh thứ hai là thanh hầu như tr ầm hoặc gần như tr ầm, phải có chút cố gắng để đọc, như phát ra từ lồng ngực và chúng tôi ghi bằng một cái chấm dướ i nguyên âmtheo cách ngườ i Hy Lạ p đặt chữ iota, thí dụ r ệ, có ngh ĩ a là r ễ cây. Thanh thứ ba làthanh uốn tr ầm, uốn giọng mà đọc và có một chút cố gắng ở lồng ngực, và chúngtôi ghi bằng dấu uốn của ngườ i Hy Lạ p, thí dụ m ĩ là tên một gia đình quý tộc trong
xứ. Thanh thứ tư là thanh bằng đọc mà không cần cung giọng thí dụ fa hay đúnghơ n pha có ngh ĩ a là tr ộn, vì trong tiếng này không có chữ F bật hơ i. Thanh thứ nămlà thanh uốn nhưng dịu hơ n, đọc như thể chúng ta đặt câu hỏi và chúng tôi cũng ghi bằng dấu hỏi của ngườ i Latinh, thí dụ sổ có ngh ĩ a là danh mục, quyển ghi chép.Thanh thứ sáu là thanh sắc, đọc vớ i giọng bẳn gắt như thể ngườ i nào nói khi giậndữ, và chúng tôi ghi bằng dấu sắc của ngườ i Hy Lạ p, thí dụ lá có ngh ĩ a là lá cây. Như vậy sáu thanh (như tôi đã nói) có thể đáp ứng vớ i sáu nốt nhạc của ta dò, r ẹ,m ĩ , pha, sổ, lá.50
Có một điều r ất khó trong ngôn ngữ của họ đối vớ i những ngườ i muốn học, đó làtất cả sự khác biệt về thanh và giọng đều ở trong một tiếng hay một vần, gây thành
nhiều khác biệt về ngh ĩ a, thí dụ tiếng ba đọc vớ i thanh tr ầm thì có ngh ĩ a là bà: bànội, bà ngoại; nếu đọc vớ i thanh gần như tr ầm thì có ngh ĩ a là dính hay vật bỏ đi;nếu đọc vớ i thanh uốn tr ầm thì có ngh ĩ a là cặn, chất còn lại của cây cỏ hay trái câysau khi đã ép hết chất ngọt; nếu không có thanh và đọc bằng phẳng thì có ngh ĩ a làcon số ba; nếu đọc vớ i thanh uốn dịu như hỏi thỉ có ngh ĩ a là một cái tát; nếu đọcvớ i thanh sắc thì có ngh ĩ a là vợ mọn của chúa. Do đó chỉ một tiếng đọc tiế p mỗilần vớ i những thanh khác nhau ba, bà, bả, bá, có ngh ĩ a là ba bà vả bá. Cũng vậyvần ca đọc vớ i các giọng khác nhau thì thành bốn ngh ĩ a khác nhau, vì vớ i thanh
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tr ầm cà có ngh ĩ a là thứ trái táo dại, vớ i thanh bằng ca có ngh ĩ a là ca hát, vớ i thanhhỏi cả có ngh ĩ a là lớ n và vớ i thanh sắc cá có ngh ĩ a là con cá.
Vì thế những ai chưa thông thạo các thanh hoặc các dấu đó thì thườ ng r ất bực mìnhvà dùng lẫn một ngh ĩ a k ỳ khôi hoặc hỗn xượ c vớ i một ngh ĩ a khác, như đã xảy rakhi một cha dòng chúng tôi muốn sai đầy tớ ngườ i bản xứ đi mua cá, cha nói rõ
tiếng ca nhưng đọc vớ i thanh tr ầm, đáng ra phải đọc vớ i thanh sắc, thế là thay vì cácha có ý bảo mua thì ngườ i đầy tớ lại đem về cho cha một thúng đầy trái táo dại(cà) và ngườ i đầy tớ thích thú xin lỗi vì lờ i sai bảo anh đã nhận đượ c. Một cha khácmột lần sai ngườ i ở đi đánh mấy gốc tre, nhưng đọc vớ i thanh hỏi lại có ngh ĩ a là tr ẻ con, chứ không đọc vớ thanh bằng có ngh ĩ a là tre. Thế là tất cả lũ tr ẻ con đang ở trong nhà nghe thấy lờ i sai bảo đó liền chạy tr ốn hết, tưở ng ngườ i ta muốn đánhđậ p mình. Ngườ i ta chỉ bảo chúng tr ở lại đượ c sau khi cho chúng biết ý ngườ itruyền khiến và sự lầm lẫn bở i chưa biết đủ giọng nói. Vì chưa biết các dấu khácnhau này nên còn có thể xảy ra ngộ nhận ý ngh ĩ a, muốn nói sự thánh thiện lại hóara nói sự tục tằn; cho nên những ngườ i rao giảng lờ i Thiên Chúa phải r ất cẩn thậnđể không làm cho lờ i Thiên Chúa thành ngộ ngh ĩ nh và đáng khinh bỉ tr ướ c mặt
lươ ng dân.
Chươ ng 31
VỀ THAY ĐỔI TÊN GỌI NƠ I NGƯỜ I ĐÀNG NGOÀI
Thật là k ỳ dị, ngườ i Đàng Ngoài còn theo dị đoan trong sự đặt tên và đổi tên gọicủa mình. Thí dụ, nếu có đứa con nào chết, thì họ tránh không lấy tên đó đặt chongườ i con khác vì sợ tà ma, họ cho là chúng đã giết đứa bé mớ i chết, nay nghe thấy
cũng tên đó đặt cho đứa tr ẻ mớ i sinh thì lại đến giết như đã giết đứa thứ nhất. Cũngvì họ cho tà ma hay ghen ghét và xảo quyệt gây hết các thứ bệnh và tai họa xảy đếncho con cái họ, nên họ thườ ng lấy những tên xấu xí bẩn thỉu mà đặt cho con, họ điên dại tưở ng r ằng vớ i tên nhơ bẩn này họ làm cho tà ma hay hãm hại không dámđộng tớ i bản thân con cái họ, họ không biết r ằng k ẻ công khai ghen ghét sự lành vàsự khoẻ của họ, chúng không ưa thích gì ngoài những rác r ưở i.
R ồi vì điên dại tưở ng tượ ng như thế nên họ để cho bản năng tà ma đưa họ tớ i mộtthói k ỳ quặc lạ thườ ng làm ngườ i cha tr ở nên hung ác giết con. Nếu đứa con thứ nhất chết, theo họ tưở ng, vì tà ma ghen ghét và sau đó đứa con thứ hai lại ngã bệnhvô phươ ng cứu chữa thì tr ứơ c khi đứa bè này chết, họ đưa nó ra ngoài đồng vàdùng dao hung ác chặt làm hai, tưở ng làm cho tà ma sửng sốt vì hành động vô nhân
đạo này và làm cho nó sợ , không còn tiế p tục hãm hại những tr ẻ khác sẽ sinh saunày nữa. Do đó tà ma đã làm cho họ tr ở nên vô nhân đạo viện lý là nhân đạo và vìhọ điên dại sợ nên đã cho phép ngườ i cha tồi tệ phạm tội giết con. Cũng vì thế màngày nay giáo dân tân tòng r ất sợ , nên r ất ân cần can ngăn lươ ng dân phạm tộihung ác hoặc ít ra r ửa tội để cứu linh hồn, khi thấy tr ẻ con lâm bệnh nặng hoặckhông thể cứu sống đượ c. Sự nhiệt thành này làm xúc động một giáo dân lànhthánh tên là Antôn. Ông trao phó mọi việc nhà cho vợ để r ảnh r ỗi chuyên lo về việcnày, không mệt nhọc r ảo khắ p tỉnh, không để tr ẻ con chết mà không đượ c chịu
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phép thánh tẩy. Ông chịu khổ nhưng thành công lượ m đượ c k ết quả. Trong mộtnăm ông r ửa tội đượ c hai tr ăm, ông còn cẩn thận ghi tên và đem sổ về cho chúngtôi.
Còn một tục lệ khác nơ i ngườ i nướ c này, đó là khi sinh đứa con thừa k ế và nốinghiệ p nhà, thì ngườ i ta đặt tên cho con (vào đúng ngày sinh), r ồi không những
ngườ i cha mà cả ông nội và tất cả những ngườ i trong gia đình đều đổi tên. Thí dụ khi ngườ i con đặt tên là Đồng thì ngườ i cha bỏ cái tên chính của mình, dẫu đẹ p,dẫu đáng kính đến thế nào đi nữa, để từ nay sẽ gọi là cha Đồng, còn ngườ i ông nộicủa đứa bé thì gọi là ông Đồng, cũng vậy ngườ i mẹ và bà nội. Chỉ khác điều này làông nội và bà nội thì không còn đổi tên khi có chắt. Còn ngườ i cha và ngườ i mẹ,khi con tr ưở ng có con thì bỏ tên là cha là mẹ và lấy tên ông, bà đứa cháu. Còn bácchú cô dì, nếu chưa có con thì lấy tên cháu và gọi là bác Đồng, cô Đồng. Và ngườ icon thừa k ế này cũng sẽ không mang thên là Đồng do cha mẹ đặt cho khi mớ i sinh,nếu có một em trai. Lúc đó bỏ cái tên thứ nhất và sẽ gọi là anh của ngườ i em, chotớ i khi chính mình có con và lấy tên là cha của ngườ i con cả mình sinh ra.
Thực ra phải nhận ở đây là tục lệ này chỉ giữ nơ i thườ ng dân, còn về ngườ i quyềnquý thì vì muốn tôn tr ọng mà ngườ i ta tránh không xưng chính tên của họ. Khôngai dám gọi họ bằng tên đã đặt khi họ sinh ra, gọi là tên tục, có ngh ĩ a là tên xấu, màkhông xúc phạm đến họ và làm cho họ bực tức. Cũng vậy phải cẩn thận chớ xưngtên họ khi nói tr ứơ c mặt họ hay tr ướ c mặt con cái họ, cả khi trong bài diễn văn nếunhắc tớ i thì lúc đó phải dùng một chữ khác hoặc xoay tr ở tiếng đó để khỏi mất lòngnhững ngườ i này. Cũng có một tục lệ phổ thông nơ i ngườ i quyền quý là khi họ chếtthì con cháu, để ghi nhớ công ơ n họ, đặt cho họ một tên mớ i có ý tâng địa vị mà họ tỏ nguyện vọng muốn tr ở nên ngườ i quyền quý như vươ ng, hầu, bá, tướ c và tươ ngtự, hoặc tỏ công tr ạng họ có hay chưa có. Và tên đó bao giờ cũng đượ c ghi bằngchữ vàng ở tấm tr ướ ng chúng tôi đã nói ở trên, đượ c long tr ọng mang trong đám
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LỊCH SỬ VƯƠ NG QUỐC ĐÀNG NGOÀI
từ năm 1627 tớ i năm 1646
Do Giáo S ĩ ALEXANDRE DE RHODES
QUYỂN HAI
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VỀ SỰ GIA NHẬP VÀ TIẾN TRIỂN CỦA ĐỨ C TIN
TRONG XỨ ĐÀNG NGOÀI
CHƯƠ NG I
PHÚC ÂM GIA NHẬP VÀO XỨ NÀY THẾ NÀO
Cha Hienrô Rodriguez ngườ i Bồ, kinh lý Nhật Bổn và Phó kinh lý Trung Quốcthuộc dòng Tên, một nhân vật r ất đạo hạnh và r ất trung thực, vì có sự bắt đạo gắtgao ở Nhật1 và bắt hết các ngườ i tin theo Chúa Kitô, nên bó buộc phải r ờ i khỏi Nagasaki nơ i lâu năm ngài cai quản viện của dòng đã đượ c thành lậ p ở đó. Cha
cùng một số ngườ i bị cuộc bắt đạo này tr ục xuất khỏi Nhật, nên rút lui về Macao làhải cảng của đế quốc Tàu thuộc tỉnh Quảng Châu, nơ i vẫn có Viện chính yếu củatỉnh dòng Nhật Bản và chủng viện độc nhất của các vùng truyền giáo thuộc tỉnhdòng này. Ở đây cha nhận thấy những thiệt hại thảm thươ ng do cuộc bắt đạo dữ dằn gây nên cho giáo đoàn Nhật Bản và các thợ lành nghề ở bên cạnh cha naykhông còn phươ ng tiện để thi thố nhiệt tình ở Nhật Bản. Họ đượ c chỉ định ở đó để giúp đỡ giáo dân, nhưng nay thành vô ích và tr ở nên thất nghiệ p ở Macao. Vì thế cha nhất định phân chia họ đi những nướ c lân cận đang xin viện tr ợ , nơ i ánh sángđức tin chưa chiếu soi. Họ có thể đượ c k ết nạ p đích đáng vào công việc và đem sử dụng nhiệt tình đúng chỗ.
Theo quyết định, năm 1624 cha sai cha Gabriel de Mattos ngườ i Bồ từ Rôma tớ ilàm quản lý tỉnh dòng Nhật Bản cùng vớ i năm cha khác đến xứ Đàng Trong (gọitên này theo thư các cha truyền giáo ở đó), nơ i hạt giống mớ i đức tin sửa soạn mộtmùa gặt vinh quang và phong phú, cho dân xứ này tr ở lại. Đồng thờ i cha cũng để cha Julio Caesar Margieo ngườ i Ý tớ i nướ c Thái Lan, một cánh đồng sẵn sàng sinhnhiều hoa trái. Ngay buổi đầu đã thấy hứa hẹn một khu đất phì nhiêu và cha canđảm hoạt động, nhưng cha đã k ết thúc đờ i mình và công cuộc của mình do sự phản bội của mấy ngườ i chối đạo bỏ thuốc độc cho cha khi cha bị chúng nhốt trong tù.Cha kinh lý đợ i hai năm sau, tức vào đầu năm 1626 mớ i sai cha Juliano Baldinotti
2 ngườ i Ý vớ i một thầy phụ tá tên là Juliô Piani tớ i xứ Đàng Ngoài, nhân dị p cóchiếc tàu của thươ ng gia ngườ i Bồ từ Macao đi, không phải về hoạt động mà để
thăm dò xứ này nổi tiếng khắ p nơ i và để xem có hy vọng đến rao giảng Phúc âm vàđức tin Kitô giáo. Cùng vớ i ngườ i đồng sự, cha khở i hành từ hải cảng Macao ngàymồng 2 tháng 2 lễ Nến kính Đức Mẹ, điềm tốt về ánh sáng đẹ p của đức tin đem tớ ixứ tối tăm ngoại đạo. Cha may mắn xuống tàu ngườ i Bồ và nhờ thuận buồm xuôigió, 3 tàu đã đưa cha tớ i bến Đàng ngoài. Đượ c tin tàu cậ p bến, chúa r ất hài lòng, vìngài mong muốn thông thươ ng vớ i ngườ i Bồ trong nướ c ngài. Ngài liền ra lệnh chocác tướ ng lãnh khắ p nơ i đón tiế p nồng hậu. Chính ngài r ất niềm nở và săn sóc bằngmọi thứ tỏ tình quí mến khi họ tớ i. Ngài còn sợ chỗ ở luộm thuộm trong chốn kinh
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thành quá đông ngườ i và sợ xảy ra hỏa hoạn vì nhà thườ ng làm bằng gỗ, nếu có k ẻ ma quái châm lửa đốt nhà. Ngài truyền dựng ở miền ngoại ô r ất r ộng một nhà để cho họ ở và giữ các thươ ng gia. Ngày đêm cho một đội quân binh canh gác để đượ c an toàn.
Sau những săn sóc đầu tiên và những tỏ tình đặc biệt của chúa thì hai bên theo
thông tục, trao đổi phẩm vật quí cho nhau. Thuyền tr ưở ng ngườ i Bồ dâng tiếntr ướ c những phẩm vật r ất đượ c chúa ưa thích về hai quyến r ũ, giàu sang và hiếmcó. Còn chúa, chúa cũng đáp lễ ngay và ban dồi dào đến nỗi đủ phần phân chia chomọi ngườ i tháp tùng. Cha Baldinotti trong dị p này cũng không quên tiến chúa phẩm vật, tuy đơ n sơ và là đồ thuộc về tôn giáo, nhưng chúa r ất vui lòng vì mớ i lạ và chưa bao giờ thấy. Dẫu sao, cha cũng chưa có khả năng dâng ngài kho tàng qúi báu Phúc âm vì chưa thông thạo ngôn ngữ và cũng chưa có ngườ i thông dịch để giải thích các mầu nhiệm. Tuy nhiên, sự im lặng và phong cách từ tốn trang tr ọngcủa cha cũng đủ cho chúa và các quan triều thần nhận ra có một cái gì lạ lùng vàcao cả hơ n sự thông thườ ng ẩn nấ p dướ i bề ngoài khiêm nhượ ng của chiếc áonghèo nàn trên ngườ i cha. Tr ướ c mặt cả triều thần ngườ i Bồ tỏ ra tr ọng kính cha và
tư cách đó không ít làm cho ngườ i ta càng qúi mến cha. Chúa nhận thấy viênthuyền tr ưở ng ăn mặc sang tr ọng lộng lẫy và toàn thể ngườ i Bồ tháp tùng y phụcđẹ p đẽ, đều tôn tr ọng cha, cha ăn mặc r ất xuềnh xoàng. Họ kính nể và nhườ ng bướ c cho cha đi tr ướ c, vì thế dư luận cho cha một cái gì hơ n cái bề ngoài của cha.Thế là chúa bắt đầu tr ọng kính cha và từ đó thườ ng cho một thày sãi là một trongnhững chư tăng chính yếu của giáo phái chúa tin theo và chúa coi như bậc tôn sư,đến thăm cha. Vớ i vị này cha Giulianô tỏ tình r ất thân thiết và hai bên cố gắng tìmcách thông giao vớ i nhau. Cha hy vọng vào tính tình ngay thật của thầy sãi, để đưathầy vào niềm tin đích thực (thầy có thể là một phươ ng tiện r ất thuận lợ i để vuntr ồng đức tin trong xứ này), nếu cha thông thạo ngôn ngữ Đàng Ngoài hoặc cóngườ i thông ngôn để rao giảng và dạy dỗ những chân lý đạo ta.
CHƯƠ NG 2
CÁC THỢ PHÚC ÂM ĐƯỢ C GỌI TỪ ĐÀNG TRONG
TỚ I ĐÀNG NGOÀI THẾ NÀO
Trong thờ i gian cha Giulianô cư trú ở Đàng Ngoài cha cẩn thận xem xét thấy ngườ iĐàng Ngoài có tính tình cở i mở và dễ bảo. Như cha xét đoán, phong tục ngườ iĐàng Ngoài cho phép và nhận chân lý đạo Kitô, nếu có ngườ i giảng cho họ bằng
tiếng của họ, và cũng không nên trì hoãn vì là việc quan tr ọng có hệ tớ i sự cứu r ỗiđờ i đờ i của biết bao tâm hồn. Cha biết r ằng từ ít lâu nay có một số các cha đã tớ iĐàng Trong để giảng cho ngườ i xứ đó có thể nghe và nói ngôn ngữ xứ này, thứ ngôn ngữ không khác tiếng nói ở xứ Đàng Ngoài. Thế là cha quyết định xin chođượ c một ngườ i từ khu truyền giáo Đàng Trong biệt phái tớ i gieo hạt giống đầutiên Phúc âm trên đất Đàng Ngoài. Tất nhiên cha không phải không biết có sự thùđịch giữa hai chúa làm cho việc di chuyển các cha từ Đàng Trong ra Đàng Ngoàithêm khó khăn. Cha còn ngại nếu chúa Đàng Ngoài biết có sự trao đổi thư tín của
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chúng ta từ xứ này qua xứ kia thì ngài đâm nghi ngờ sợ có mưu cơ bí mật nào giữachúng ta và chúa Đàng Trong mà ngài biết từ lâu năm đã liên k ết vớ i ngườ i Bồ.4 Sau khi đã sốt sắng trao phó sự thành công trong việc này cho Thiên Chúa thì chahết sức giữ bí mật sai một sứ giả và hứa tr ả công r ất hậu, đem thư viết cho chaGabriel de Mattos lúc này giữ chức vụ kinh lý Đàng Trong. Cha cho biết trong
khắ p xứ Đàng Ngoài ngườ i ta r ất sẵn sàng nhận hạt giống Đức tin nếu đượ c nhữngthợ thông hiểu ngôn ngữ họ đến gieo và làm thửa ruộng đẹ p đẽ, lại kèm theo nhữngý hướ ng tốt lành nhận thấy nơ i chúa và những vị quan chức chính yếu trong xứ để công nhận hoạt động của chúng ta và thừa hành chức vụ tôn giáo của ta. Vì thiếttha vớ i vinh quang Thiên Chúa và sự cứu r ỗi biết bao linh hồn mà cha khẩn khoảnsắ p xế p cho công việc này một cha nào trong chúng ta đang ở trong trú sở truyềngiáo Đàng Trong. Mà vì có khó khăn và nhất là có nguy cơ nếu thợ nào đi thẳng từ Đàng Trong ra Đàng Ngoài bở i vì giữa hai chúa có sự chia r ẽ và hai bên đang sửasoạn giao chiến sắ p tớ i đây, nên cha nhắn ngườ i nào trong chúng ta đượ c chọn làmviệc này, thì nên r ẽ về Macao phía Trung Quốc, r ồi mớ i từ Macao tớ i Đàng Ngoàiđể tránh cho ngườ i Đàng Ngoài khỏi nghi ngờ về việc đến lãnh thổ họ.
Sứ giả đã may mắn cầm thư của cha Giulianô tớ i. Các bề trên chúng ta ở ĐàngTrong, sau khi đọc đơ n xin r ất chính đáng thì ngh ĩ ngay đến tôi đã cư trú gần hainăm trong xứ và trong thờ i gian đó đã học hỏi chút ít về ngôn ngữ thông dụng. Thế là tôi chuẩn bị theo ý cha Julianô tr ở về Macao. Tôi r ất may mắn đáp tàu về tớ i nơ isau có một ít ngày và theo dự định đã sắ p đặt, tôi chờ có dị p để tr ẩy đi xứ Đàng Ngoài.
Thế nhưng mặc dầu đã tức thờ i đượ c tr ở lại và gửi về vớ i thứ tr ả lờ i cam đoan vớ icha Giulianô là chúng tôi theo ý cha thi hành lờ i bàn giải cha đã khôn ngoan đưara, sứ giả Đàng Ngoài khi về đã không cẩn thận làm cho cha Giulianô nóng lòngtrông đợ i và sợ hãi khổ sở . Chúng tôi còn cho r ằng, chúa Đàng Ngoài biết sơ qua
hoặc ít ra nghi ngờ về những thư gửi từ Đàng Ngoài vào Đàng Trong, vì thấy ngàitỏ ra ngờ vực. Thế nhưng vì không muốn tuyệt giao vớ i ngườ i Bồ mà ngài vừa sợ thế lực vừa muốn giao hảo, nên để phá tan mối lo sợ ngh ĩ ngợ i về dự định tôn giáocủa họ, ngài bằng lòng bắt họ thề là không có ý xấu phản lại bản thân và đất nướ cngài.5 Thế là họ đã làm, cha Giulianô có mặt (để cho trong việc này không xảy rađiều gì trái lươ ng tâm hay tôn giáo) và thề, nhân danh Thiên Chúa Chúa tr ờ i đất,Chúa sự sống và sự chết làm chứng mình không làm gì chống lại bản thân chúaĐàng Ngoài hay xứ Đàng Ngoài. Như vậy chúa an tâm. Nhưng ngườ i Bồ không hàilòng vì cuộc r ắc r ối trong phủ này mà họ phải hoãn ngày tr ở về Macao một thờ igian và chỉ tr ẩy đi vớ i cha Giulianô hai tháng sau khi tôi đã từ Đàng Trong tớ iMacao.
CHƯƠ NG 3.
NHỮ NG NGƯỜ I ĐEM PHÚC ÂM TỚ I ĐÀNG NGOÀI
KHỞ I HÀNH VÀ MAY MẮN TỚ I NƠ I
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Trong khi đó cha Anrê Palmier ngườ i Bồ, giữ chức kinh lý trong tám năm ở Ấn Độ đã từ Ấn Độ tớ i, để tiế p tục chức vụ này trong tỉnh dòng Nhật và phó tỉnh dòngTrung Quốc. Cha đem việc truyền giáo ở Đàng Ngoài ra bàn lại vì có mấy điều khókhăn mà ma quỷ thù ghét những việc lành đã gây nên để ngăn cản hay cấm đoánkhông cho thi hành. Bở i vì một đàng ngườ i Bồ tỏ vẻ e ngại chúa Đàng Ngoài nghi
ngờ họ, cũng như e ngại ý xấu mà một quan ở trong phủ Đàng Ngoài có tín nhiệmđối vớ i chúa đã tỏ ra chống đối quốc gia Bồ. Và đàng khác các thươ ng gia thấy bị lỗ vốn nhiều nên làm cho ngườ i khác chán ngán và không tìm đượ c thươ ng gia nàomuốn khở i hành đi một chuyến mớ i, nếu không hy vọng kiếm lờ i và cầm chắc lỗ vốn. Thêm vào đó, cha Giulianô cũng tỏ ra lạnh lùng không muốn tr ở lại xứ này.Mặc dầu cha công bố những điều k ỳ diệu và mùa gặt thiêng liêng phong phú đượ cchuẩn bị trong cánh đồng r ộng lớ n nhưng vì thấy mình không tinh thông ngôn ngữ nên dầu có ý muốn tốt nhưng vô hiệu. Do đó cha không tỏ ra nhiệt tình tr ở lại Đàng Ngoài nữa. Cha vẫn thiết tha vớ i việc truyền giáo ở Nhật, nơ i cha hy vọng lượ mđượ c nhiều k ết quả hơ n, bở i vì cha thông hiểu ngôn ngữ Nhật. Nhưng dự định mớ imà Thiên Chúa quan phòng đã sắ p xế p thì khác, đã không đem lại thành công như
nhiệt tình của cha cho phép cha mong chờ . Bở i vì khở i hành từ hải cảng Macao để đi Nhật cùng bốn đồng sự, vừa đi một chút thì gặ p cơ n bão bất thần và hung bạođánh gẫy lái tàu, bắt phải tr ở về bến. Thế là trong khi cha đợ i ngày này qua ngàykhác may ra có dị p tr ẩy đi Nhật thì Thiên Chúa cho cha một việc khác làm ở trêntr ờ i, để lãnh phần thưở ng về những công lao và ý chí cao cả cha có sẵn để làm việctruyền giáo ở Nhật. Cũng như để thưở ng những gì cha ân cần săn sóc để khở i sự vàthành lậ p việc truyền giáo ở Đàng Ngoài nơ i cha không có phươ ng tiện vì không cóthông thạo ngôn ngữ và không có thông ngôn (như cha mong muốn) để giảng vàcông bố Phúc âm cho những ngườ i có khả năng lãnh nhận, cha chỉ r ửa tội đượ c bốntr ẻ nhỏ hấ p hối. Đó là hoa đầu mùa của dân tộc tr ở lại đạo này, cha đã gửi về tr ờ i.Ở đây hẳn chúng khẩn nài Thiên Chúa cho dự định truyền giáo đượ c thực hiện vàcho phươ ng tiện thành đạt vì vinh danh Ngườ i và việc cứu r ỗi xứ Đàng Ngoài.
Thật vậy khi ngườ i ta gần như mất hết hy vọng thì có một ngườ i muốn khở i hànhđi Đàng Ngoài. Số là có một ngườ i Bồ quen biết ở Macao, cao sang về đức hạnh vàvề cả đại lượ ng và tâm huyết tên là Gioan Pinto de Fonseca, ông chuẩn bị mộtchiếc tàu và chất đầy đủ những gì cần thiết cho một hành trình, ông không quênlươ ng thực thiết yếu cho các cha dòng và để các cha có phươ ng tiện đem Phúc âmtớ i xứ này. Ông khôn ngoan ngh ĩ đến ích lợ i thiêng liêng hơ n, cho dù có lỗ về củacải vật chất. Việc này làm cho cha Anrê Palmier vui mừng khôn tả. Cha liền chotôi một đồng sự là cha Pierre Marquez ngườ i Bồ làm bề trên đoàn truyền giáo, mộtngườ i có tuổi và có nhiều kinh nghiệm trong những đoàn truyền giáo Đông phươ ng, tuy cha không biết tiếng nói ở xứ cha đượ c gửi tớ i.
Vậy ngày 12 tháng 3 ngày lễ thánh Grêgôriô Cả chúng tôi khở i hành từ Macao vàcăng buồm theo chiều gió đưa chúng tôi đi qua kính chào mộ xưa kia chôn cấtthánh Phanchicô Xavie ở đảo Tam Châu, r ồi từ đó vào biển H ải Nam nổi tiếng về những tr ận bão thườ ng xuyên hành hạ dữ dội các tàu biển, thế nhưng đối vớ i chúngtôi thì lặng và lành nhờ các thiên thần hộ mệnh xứ Đàng Ngoài che chở , trong bangày chúng tôi đi theo bờ biển r ộng lớ n. Nhưng sau sáu hay bảy ngày thuận buồmxuôi gió và khi gần tớ i bến thì tr ờ i nổi mây đe dọa trên đầu chúng tôi. Đêm tớ i tàu
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chúng tôi bị một tr ận bão r ất lớ n, làm tàu lay chuyển r ất hiểm nghèo và đồng thờ itrên không có sấm sét vạch thành những hình thù quái dị do ma quỷ gây nên làmcho thủy thủ r ất sợ hãi. Mãi tớ i sáng ngày lễ thánh Giuse hiển vinh, tr ờ i tr ở nênquang đãng, hình quái dị tan và sóng hạ, chúng tôi khám phá ra một cử a biể n ng ườ i Đàng Ngoài g ọi là C ử a Bạng . Chúng tôi muốn gọi là cửa thánh Giuse, vì chúng tôi
may mắn đượ c vào bến đúng ngày lễ kính Ngườ i và chúng tôi hy vọng Thiên Chúađể Ngài làm vị quan thày bảo hộ và làm cha nuôi giáo đoàn Đàng Ngoài mớ i khaisinh này. Viên hoa tiêu liền xuống một chiếc xuồng để thăm dò bến, khi thấy là tốtvà có thể cậ p bến đượ c thì chúng tôi dễ dàng đi xuống và cảm tạ Thiên Chúa đãdẫn chúng tôi may mắn tớ i nơ i.
Chúng tôi vừa cậ p bến thì một số đông dân xứ này thấy chúng tôi đến gần liền lấythuyền của làng lân cận đến mừng chúng tôi, chất vấn chúng tôi xem chúng tôi lànhững ngườ i nào, từ đâu mà tớ i và đem những hàng hóa mớ i lạ vào. Tôi làm thôngngôn cho tất cả đoàn thể, tôi đáp đây là một chiế c tàu ng ườ i Bồ , nhữ ng ng ườ i khắ pvùng Đông phươ ng đề u khá biế t về giá tr ị võ khí và hàng hóa tinh xảo t ừ lâu vẫ nđ em t ớ i xứ này và nhân d ị p này họ t ớ i bán cho ngườ i Đàng Ngoài một hạt trai quý
mà không đắt để cho ngườ i nghèo khó nhất cũng có thể mua đượ c miễn là có ýngay lành. Thấy dân chúng tỏ ra muốn xem, thì tôi cho họ hiểu là hạt trai nàykhông thể coi bằng con mắt thân thể nhưng bằng con mắt tinh thần biết phân biệtthật giả. Nói tóm lại, ngườ i ta đến giảng dạy đạo thật có giá hơ n hết các hàng hóacủa ngườ i Ấn Độ và một mình nó có thể mở đườ ng tớ i cõi phúc đích thực vàtr ườ ng cửu.
Khi nghe nói về điều mà họ thườ ng gọi là đạo theo ngôn ngữ các nho s ĩ và Đàng theo ngôn ngữ bình dân có ngh ĩ a là đườ ng lối thì họ tò mò muốn tôi cho biết đạothật và đàng thật mà chúng tôi định rao giảng. Sau đó tôi lấy đề tài thảo luận vớ i họ về nguyên lý vạn vật, tôi quyết định công bố dướ i danh hiệu Chúa Tr ờ i đất,6 vì
không tìm đượ c trong ngôn ngữ họ một tên riêng để chỉ Thượ ng đế, vì họ thườ nggọi là Phật hay Bụt vớ i ngh ĩ a nơ i họ là một thần. Nhưng biết việc tôn thờ vị nàykhông đượ c tr ọng dụng nơ i những ngườ i quyền quí và các nho gia trong nướ c, nêntôi tưở ng không nên dùng danh hiệu ấy để xưng Thiên Chúa, nhưng tôi dùng danhhiệu mà thánh Phaolô tông đồ đã xưng khi giảng cho ngườ i thành Atênê đã dựng bàn thờ kính Thiên Chúa vô danh, Thiên Chúa mà theo như ngài, đã nói vớ i họ: cácngườ i thờ mà chẳng biết, đó là Đứ c Chúa tr ờ i đấ t . Thế là dướ i danh hiệu đầy uynghi trong tâm trí lươ ng dân, ngay ban đầu tôi rao giảng đạo thật tr ướ c hết và chínhyếu nhất là thi hành ngh ĩ a vụ chính đáng của ta đối vớ i đức Chúa tr ờ i đất theo cáchthức Ngườ i mạc khải cho ta. Giảng cho họ như thế, tôi tin là họ có đủ khả nănghiểu và hai ngườ i trong đám thính giả đã động lòng, sau mấy ngày đượ c dạy dỗ đầyđủ hơ n về những niềm tin của chúng ta và đã chịu phép r ửa tội cùng cả gia đình. Ngườ i thứ nhất chúng tôi gọi là Giuse để dâng kính bạn thánh Đức Trinh Nữ màngày lễ Ngườ i là ngày chúng tôi cậ p bến, còn ngườ i thứ hai là Inhaxu vị tổ phụ dòng chúng tôi.
CHƯƠ NG 4
NHIỀU NGƯỜ I NHẬN ĐỨ C TIN TRONG XÓM THÁNH GIUSE
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VÀ NHỮ NG XÓM LÂN CẬN
Đã qua đ i mườ i l ă m ngày tr ướ c khi chúa Đàng Ngoài nhận đượ c tin chúng tôi tớ ilãnh thổ ngài. Trong những ngày này chúng tôi không ra khỏi cửa thánh Giuse và
để tranh vô công r ỗi nghề, thì chúng tôi đàm đạo vớ i r ất nhiều ngườ i ở xóm thánhGiuse cũng như trong những xóm lân cận. Thiên Chúa đã chiếu giọi những ánhsáng đầu tiên của ơ n Ngườ i để kích động các tâm hồn. Cuộc chinh phục quan tr ọngđầu tiên để gây dựng đức tin đó là một thầy đồ dạy chữ hán cho thanh thiếu niênxóm này và dạy cả những giáo thuyết sai lầm tà giáo. Nhưng sau khi đã làm thầyvà làm tiến s ĩ dạy sai lầm thì thầy tr ở lại làm đồ đệ chân lý vớ i tất cả gia quyến màthầy lôi cuốn theo gươ ng thầy.
Chúng tôi đặt tên r ửa tội cho ông là Phêrô và trao cho ông những bản kinh đạoKitô viết trên giấy để ông dạy tr ẻ em trong lớ p học của ông, 7 vào những ngày chủ nhật. Để thay thế ông trong công việc, chúng tôi còn cho con ông lấy tên r ửa tội là Phaolô, một ngườ i r ất có tinh thần và đã r ất thông thạo chữ hán.
Từ một xã khác đã đến trình diện chúng tôi một thầy phù thủy danh tiếng, trongnhà ông có dựng tớ i hai mươ i nhăm bàn thờ thần phật, ông bị chúng hành hạ r ất dữ dằn. Ông xin tôi cách để thoát nạn nô lệ khổ sở ông vô phúc đã dấn thân vào. Ôngcó nhiều ý tốt muốn từ bỏ sự tin theo dị đoan và tôn thờ những thù địch hung hãncủa sự sống và phá đổ các bàn thờ ông dâng kính chúng. Nhưng ông sợ chúng hànhhạ ông hơ n sau khi làm chúng giận dữ. Chúng tôi khuyên can ông can tràng và choông chịu ơ n phép thánh tẩy, cho tớ i khi ông phá đổ các bàn thờ vô đạo ông đãdựng. R ồi khi ông đã kính cẩn làm tr ọn mọi nhiệm vụ thì ồng đượ c chịu phép r ửatội, đượ c k ể vào số những con cái Thiên Chúa và nhà ông đượ c thoát khỏi ma quỷ hãm hại nhờ dấu thánh giá và r ảy nướ c phép.
Cũng trong thôn này còn gặ p một ngườ i thờ thần Phật, nhưng khi nhận thấy nhữnggiả trá và bị p bợ m thì không những ông bỏ hết việc phục dịch trong đền mà vì lòngr ất nhiệt thành đối vớ i niềm thực hiện, ông đượ c đặt làm thầy và dìu dắt giáo dântân tòng. Từ đó ông chăm chỉ hội các ngườ i đó trong nhà ông vào ngày chủ nhật,để cùng nhau đọc kinh chung theo thể thức Kitô giáo, vì chưa đượ c hạnh phúc dự thánh lễ và sử dụng thánh đườ ng.
Lúc này là vào tuần thánh, trong thờ i gian chúng tôi đợ i tr ả lờ i, thì chúng tôi bànchung vớ i ngườ i Bồ d ự ng cậ y thánh giá trên đỉ nh ng ọn núi bên cạnh đó, từ ngoàixa khơ i đều trông thấy, không những để tôn sùng và ghi nhớ sự thươ ng khó Chúacứu thế và làm gươ ng cho giáo dân tân tòng biết kính tr ọng và tôn thờ dụng cụ
thánh của ơ n cứu r ỗi, mà còn để nhờ vào thế lực dấu này xua đuổi ma quỷ từ lâunăm chiếm đoạt những lãnh thổ này và cứu ngườ i Đàng Ngoài thoát khỏi đô hộ tàn bạo của chúng. Thật vậy trong cửa biển này có một đền kính dâng ngườ i thiếu nữ Trung Hoa vô đạo bị chết đuối ngoài biển, như trên tôi đã nói, đền này chúng tôikhông có quyền phá, chúng tôi chỉ tin r ằng thánh giá bao quát cửa biển này sẽ dùngthế lực của mình mà xua đuổi ma quỷ đượ c thờ ở đó. Thế là chúng tôi hạ một câycao nhất trong r ừng gần đó và làm thành cây thánh giá, r ồi tất cả giáo dân cũ cũngnhư mớ i, vào ngày thứ sáu tuần thánh, chúng tôi vác lên vai đưa lên đỉnh cao nhất
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của quả núi này, sau những lờ i làm phép thông thườ ng chúng tôi dựng lên như chiến tích vinh quang thắng mọi thế lực hỏa ngục và chúng tôi khiêm nhườ ng vàcung kính thờ lạy. Chúa Đàng Ngoài đã thấy thánh giá khi chúa đi qua cửa bến nàyđể chuẩn bị chiến dịch chống Đàng Trong. Ngài hỏi xem có phải đó là dấu hiệungườ i Bồ đã dựng trên các bến và một ngườ i tháp tùng có thịnh tình vớ i giáo dân
đã tr ả lờ i là từ xa khi ngườ i ta thấy dấu hiệu này ở đâu thì đều bị thu hút tớ i đó.Chúa hài lòng vì cho r ằng nhờ cách này mà tàu ngườ i Bồ bị thu hút tớ i hải cảngcủa ngài để thông thươ ng buôn bán.8
CHƯƠ NG 5.
CHÚA TIẾP ĐÓN CHÚNG TÔI VÀ NGƯỜ I BỒ,
KHI NGÀI ĐI GIAO CHIẾN VỚ I ĐÀNG TRONG
Trong khi chúng tôi ân cần dạy dỗ và chinh phục những thôn xã lân cận vớ i bếnchúng tôi đậu và chúng tôi đã r ửa tội đượ c ba mươ i hai ngườ i là những hoa quả đầumùa chúng tôi hái đượ c ở Đàng Ngoài, thì có một sứ giả nhân danh chúa cho chúngtôi hay r ằng vì chúa thân chinh xuất tr ận đánh Đàng Trong 9 nên chúa đợ i chúng tôitrên quãng đườ ng chúa đi.
Thế là chúng tôi từ biệt các giáo dân tân tòng và khuyên họ trung kiên giữ đức tinđã nhận đượ c, r ồi chúng tôi xuống một chiếc thuyền dành cho chúng tôi do viênhoạn quan đượ c chúa sai đến để dẫn chúng tôi. Hai ngày sau chúng tôi vào một
sông l ớ n r ộng hơ n mườ i d ặ m và chúng tôi đượ c gặ p chúa và đoàn thuyền chiếnhùng mạnh của hải quân xế p hàng r ất tr ật tự như tôi sẽ nói sau.
Tr ướ c thuyền của chúa, mở đầu là hơ n tr ăm thuyền chiến r ất trau chuốt, lóng lánhvàng, và tô những bức họa đẹ p. Quân bình đều mặc nhung phục như chúng tôi đã phác họa ở trên, và mỗi ngườ i đều đội thứ mũ tròn màu tía vớ i võ khí hợ p thờ i đẹ pvà bóng loáng. Tất cả quân bình đều tỏ ra vừa tr ịnh tr ọng vừa làm cho ngườ i takhiế p sợ . Điều làm cho hết các ngườ i trông thấy đều cảm phục và thực ra ngườ i tađã để ý tớ i, đó là tất cả đoàn tàu đông đúc đó tiến, quay, dừng đều hòa, bằng nhaucoi như chỉ có một cơ thể, chỉ có một sức chuyển làm lay động tất cả. Theo sau làđoàn tháp tùng chúa, gồm hai mươ i bố n thuyền chiến, dài hơ n các thuyền khác vàtô điểm lộng lẫy hơ n. Gỗ thị chạm tr ổ và sơ n son thiế p vàng, chão buộc hay giữ buồm thì bằng tơ lụa đỏ sẫm. Chiếc thuyền r ất đẹ p chở chúa thì ở giữa các thuyềnkhác. Ngài tiế p chúng tôi r ất nhân hậu và tỏ ra r ất hài lòng thấy chúng tôi tớ i lãnh
thổ ngài. Ngườ i Bồ đi vớ i chúng tôi dâng ngài những phẩm vật r ất thích hợ p và r ất đúng lúc,ngh ĩ a là những vũ khí đẹ p và hoàn bị để bảo vệ bản thân ngài nếu ngài muốn sử dụng khi ra tr ận. 10 Còn chúng tôi, chúng tôi dâng chúa những phẩm vật thuộc tôngiáo r ất khiêm tốn, chúa nhận mặc dầu nhỏ mọn và thưở ng chúng tôi những đồ vậtqúi. Ngài không có thờ i giờ để làm đạo lâu hơ n, vì tất cả chí hướ ng đều qui về cuộctấn công chúa sắ p thi hành. Nhưng chúa truyền cho chúng tôi theo đạo binh trongchiếc thuyền đã đến đón chúa và chúng tôi có dị p thấy đoàn thủy quân cùng đoàn
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hậu quân cũng nhiều bằng đoàn hải quân mở đầu, không k ể vô số thuyền nhỏ vàmột số lớ n đàn bà sẽ để lại ở tỉnh Thanh Hóa sắ p tớ i, để tránh xa tầm quân địch. Ngườ i ta đếm đượ c nă m tr ă m thuyề n theo sau và chở lươ ng thực cần thiết để nuôithủy quân và lục quân đã tớ i tr ướ c theo bờ biển gần đó vớ i ba tr ă m cỗ voi kéo súng . Chúng tôi có thể ướ c lượ ng đạo quân mỗi bên có tớ i gần hai tr ă m ngàn binh
tr ực chiến. Chúng tôi ở trong đ oàn quân theo chúa chừ ng tám ngày, trong thờ i gianđó, chúng tôi không thiếu dị p, nhất là khi đạo quân lên đất để giải khát, để đàm đạovớ i những ngườ i lại gần chúng tôi và cho họ biết đạo thật. Nhưng mặc dầu họ để ýtớ i lờ i tôi giảng, nhưng tâm trí họ dồn cả vào tr ận chiến và không tha thiết nghetheo. Một hôm chúa dừng lại cùng tất cả đạo binh ở một cánh đồng r ộng lớ n, gầnmột thôn gọi là An V ự c để cúng tế khi thấy mỏm núi đá cao bên bờ sông lớ n, giốngnhư một kim tự tháp cao, trên đỉnh xây một đền thờ thần. Những cỗ voi mớ i đây từ nướ c Lào đánh về và chưa đượ c luyện nên đi lộn xộn đẩy một tên lính xuống nướ ctừ bờ sông r ất cao. Tưở ng là ngườ i đó chết và thật ra khi kéo lên khỏi nướ c thìkhông thấy dấu hiệu sống. Vì bác ái, chúng tôi chạy tớ i và sau khi cầu nguyệnThiên Chúa và cho uống một chút gì, thế là trong chốc lát chúng tôi cho hồi phục
và lấy lại sức, r ồi cầm khí giớ i tr ở lại đơ n vị. Đượ c tin này chúa r ất khen sự cứu độ nhân ái của chúng tôi đối vớ i ngườ i lính này, r ồi ngài truyền cho chúng tôi chờ ngài ở tỉnh này cho tớ i khi chúa đi tr ận về. Chúa giao chúng tôi và ngườ i Bồ chomột hoạn quan trong phủ, một ngườ i chính đáng săn sóc chúng tôi và cắt lính gácđể không ai làm gì phiền lụy đến chúng tôi. Viên quan này thừa hành r ất tốt, ôngcòn sửa soạn cho chúng tôi một nơ i ở khá r ộng, bằng gỗ, theo kiểu nhà trong xứ này, nơ i chúng tôi đặt một nhà nguyện và một bàn thờ vớ i ảnh Chúa cứu thế.
Không phải là ngoài đề nếu chúng tôi thêm ở đây cái nguyên nhân tại sao chúaĐàng Ngoài lại tuyên chiến vớ i chúa Đàng Trong. Số là khi chúa ông
11 (như đã k ể ở quyển nhất) chiếm đoạt những tỉnh Đàng Trong nơ i anh r ể phái đi làm quan tr ấnthủ và để giữ tình hòa hảo ông phải tr ả một thứ thuế. Từ đó ông tiế p tục nộ p (ông
cùng con ông là chúa Sãi k ế nghiệ p ông) cho chúa Đàng Ngoài họ hàng vớ i ông,thế nhưng xảy ra việc chúa Sãi thông thươ ng vớ i ngườ i Bồ dám ra gan dạ và hiếuchiến, lại dựa vào tình thân thiện và giúp đỡ của mấy viên quan Đàng Ngoài có thế lực trong phủ chúa nên chúa Sãi nhất quyết không nộ p thuế mà đức thân phụ đã buộc mình phải tr ả. Thế nhưng để không cắt đứt vớ i họ hàng, chúa cho ngườ i đem phẩm vật là hai cái tráp chạm tr ổ r ất đẹ p dựng đầy những của lạ vật hiếm tuyệt diệuchúa lấy đượ c của ngườ i Bồ hay mua lại của các thươ ng gia Trung Quốc và NhậtBản. Ngườ i đem đi đã rõ ràng đượ c chỉ thị (sau khi chúc mừng chúa Đàng Ngoàinhân danh thân chủ mình) thì dâng một tráp lên chúa, còn tráp thứ hai thì dâng cáchoàng tử trong phủ lúc đó cũng có mặt.
Việc này làm cho chúa giận vì chúa cho là khinh miệt phạm tớ i thế giá của chúa.(chúa phẫn nộ nói vớ i sứ giả): thế là chủ ngươ i dùng hai phẩm vật bằng nhau để tỏ ý công nhận hai chúa ở Đàng Ngoài và xử vớ i ta bằng vai vớ i thần dân ta phảikhông; ngươ i hãy về đi tr ả tráp cho chủ ngươ i và nhắn r ằng ta không cần phẩm vật;còn về thuế phải nộ p thì ta sẽ thân hành đi lấy lại các tỉnh của ta cùng vớ i đạo binhta. Đó là nguyên nhân cuộc chinh chiến của chúa Đàng Ngoài theo đuổi, khi chúngtôi tớ i lãnh thổ ngài, cuộc chiến đã đượ c chuẩn bị từ hơ n ba năm nay.
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CHƯƠ NG 6
R ẤT ĐÔNG LƯƠ NG DÂN TUỐN ĐẾN NGHE LỜ I THIÊN CHÚA
TRONG NHÀ THỜ ĐẦU TIÊN CỦA CHÚNG TÔI Ở ĐÀNG NGOÀI
Ngay khi chúng tôi có một nơ i riêng để thừa hành chức vụ và giảng Phúc âm thánh,thì có r ất nhiều thính giả tuốn đến và sau khi đượ c dạy dỗ về đức tin thì họ chịu phép r ửa tội. Trong số đó mấy vị sư mở đườ ng làm gươ ng cho dân chúng tr ở lại.Vị sãi chính yếu và k ỳ cựu hơ n cả đượ c các đồng sự trong tỉnh cảm phục và tôntr ọng như bề trên, cũng là ngườ i đầu tiên theo đức tin và Kitô giáo, tuổi đã támmươ i lăm và lấy tên r ửa tội là Gioakim, một nhân vật có thế giá và đạo hạnh, đã thuhút đượ c nhiều ngườ i khác thuộc cả hai giớ i. Trong những nhân đức của vị lãothành đáng kính này, đặc biệt tôi nhận thấy một nguyện vọng hăng say học hỏinhững gì cần cho sự cứu r ỗi. Ông thu xế p ở vớ i chúng tôi luôn để học biết sâu r ộnghơ n về các chân lý đạo Kitô và những mầu nhiệm đức tin. Một ngày kia sau bữa
tối, tôi nhờ một cậu bé viết mấy kinh công giáo
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cho giáo dân tân tòng mà khôngnhờ tớ i vị lão thành, vì tôi tưở ng là tôi tôn tr ọng thờ i giờ ông dành để nghỉ ngơ i.Khi biết việc này thì ông khiển trách tôi nặng lờ i vì tôi đã nhờ một ngườ i khác chứ không nhờ ông là bậc tôn sư và tiến s ĩ của sai lầm. Theo lẽ phải, trong việc tôimuốn tìm ngườ i giúp tôi để giảng dạy chân lý thì tôi phải dùng ông hơ n ngườ i nàokhác. Tôi khen lòng nhiệt thành của ông và hứa sẽ dùng ông khi có dị p và xét ra cóích. Vì thực ra ông tinh thông chữ hán hơ n những ngườ i khác nên ông viết đúnghơ n và nhanh hơ n những điều tôi đọc cho ông biết. Không những ông chỉ làm việcnày giúp ích cho giáo đoàn mớ i của xứ sở ông, nhưng còn nhận thấy nơ i chúng tôidâng thánh lễ và giảng dạy lờ i Thiên Chúa thì quá chật hẹ p đối vớ i số ngườ i hộihọ p tớ i nghe. Ông liền dâng một thửa ruộng cạnh đấy thuộc về ông để dựng một
nhà thờ r ộng hơ n, nhà thờ làm bằng gỗ như lối bản xứ do lòng sốt sắng của giáodân tân tòng và trang trí do hảo tâm của ngườ i Bồ. Chúng tôi làm phép tr ọng thể ngày mồng 3 tháng 5, ngày tìm thấy thánh giá.
Đồng thờ i xảy ra một vụ một quân binh của chúa ngã bệnh nặng ở thôn chúng tôiđang ở gọi là No. Mấy giáo dân cho chúng tôi biết, thế là chúng tôi đến thăm vàtrong câu chuyện chúng tôi gợ i nên những tâm tình tin tưở ng chân thật làm cho anhxin chịu phép r ửa tội. Anh đã sốt sắng chịu tr ướ c khi nhắm mắt mấy hôm. Ở đâychúng tôi nhận thấy có những dấu hiệu lớ n về Thiên Chúa tiền định. Chúng tôilàm đám tang hết sức linh đình và tr ọng thể, có tất cả ngườ i Bồ chỉnh tề tham dự cùng các giáo dân tân tòng. Việc này chúng tôi làm công khai cho r ất đông lươ ngdân trông thấy, không những họ cảm phục về bác ái ngườ i giáo dân mà còn xúc
động về tinh thần của đạo ta. Ng ườ i em gái của chúa lúc đó cũng ở trong thôn này. Bà biết sự thể xảy ra và chomờ i chúng tôi đến để chúng tôi cho bà biết về niềm tin của chúng tôi. Thế là trongthờ i gian tôi đàm đạo vớ i bà tr ướ c mặt hai tr ăm quân binh thị vệ của bà. Ít lâu nay bà mất chồng là một vị quan tr ọng yếu trong phủ chúa, bà quá thươ ng xót và bà mêmải muốn dùng quyền thế của mình để tìm cách giúp ông trong cõi đờ i sau ông vừatớ i. Thế là bà đặt câu hỏi thứ nhất: các ông thấy ngườ i quân binh vừa mất có công
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tr ạng gì mà đượ c an táng thân thươ ng đến thế? Chúng tôi đáp không phải vì côngtr ạng nhưng vì lòng nhân hậu và thươ ng xót của Thiên Chúa mà anh nhận đượ c ơ ntin theo Đức Kitô tr ướ c khi chết và nhờ ơ n đó anh có bảo đảm một cuộc sống đờ iđờ i hạnh phúc ở đờ i sau. Bà bỡ ngỡ về câu tr ả lờ i và vì bà dồn hết tâm trí vàthươ ng yêu vào việc cứu giúp chồng bà hơ n vào sự cứu r ỗi, nên bà khóc lóc đặt câu
hỏi thứ hai, xem chúng tôi có cách nào hiệu lực giúp ngườ i chồng quá cố? Chúngtôi theo lờ i Sách thánh mà đáp lại r ằng cây ngả bên nào, Nam hay Bắc, thì cứ nằmđó không chỗi dậy đượ c. Còn chúng tôi, chúng tôi không đượ c Chúa tr ờ i đất sai đigiảng Phúc âm cho ngườ i chết, nhưng cho ngườ i sống, vì thế chúng tôi bất lựckhông sao cứu đượ c những ngườ i đã chết trong vô đạo. Nghe lờ i này bà hết sức buồn khổ khóc lóc vì tình tr ạng bất hạnh chúng tôi nói về chồng bà đã chết màchúng tôi không làm gì đượ c, cũng không sao cứu linh hồn ông đượ c. Nhưng cómấy bà trong phủ nhận ngay lấy cơ hội tốt và quyết định ngay khi còn sống phảisắm cho mình việc tốt lành chúng tôi rao giảng. Một bà thầm ngh ĩ , vì sau đó bà k ể cho tôi biết, nếu những ngườ i ngoại quốc này muốn bợ đỡ bà em của chúa trongkhi bà âu sầu và cho bà tin r ằng họ có cách giúp đỡ hồn chồng bà trong đờ i sau, thì
chắc chắn họ sẽ đượ c lòng bà và sự tin cậy của bà và sẽ đượ c tất cả những gì họ muốn. Nhưng vì họ ít quí tr ọng sự che chở của bà và những ích lợ i họ có thể nhậnđượ c từ nơ i bà trong cơ hội này, thì phải tin đạo họ giảng là thật và phải tin theo để đượ c sự tốt lành đã hứa. Đó là lý luận khôn ngoan của bà này. Thế là bà quyết địnhtr ở thành giáo dân và chịu phép r ửa tội cùng mấy ngườ i khác bà lôi cuốn đượ c bằng gươ ng sáng và lờ i thuyết phục của bà. Tên bà là Monica. Còn bà em gái chúa
tuy sao nhãng việc cứ u r ỗ i, như ng để cho mẹ chồng đ ã có tuổ i và r ấ t đ au yế u theo
đạo. Bà cho mờ i chúng tôi tớ i để dạy đạo và làm phép r ửa tội, lấy tên là Anna. Bàcòn sống đượ c ít lâu sau khi tr ở lại đạo, r ồi tr ở về tr ờ i, như chúng tôi hy vọng,hưở ng đờ i tốt lành hơ n, hạnh phúc hơ n.
CHƯƠ NG 7
Ở NHỮ NG THÔN LÂN CẬN VỚ I TR Ụ SỞ ĐẦU TIÊN CỦA CHÚNG TÔI
CÓ MẤY LƯƠ NG DÂN TR Ở LẠI
Từ nơ i chúng tôi làm tr ụ sở thứ nhất, việc rao giảng Phúc âm đượ c truyền bá tớ ivùng lân cận và các thôn xã gần đó cũng bắt đầu tr ở lại. Một trong các viên quanchính yếu của tỉnh này đã mờ i chúng tôi đến nhà nhân ngày lễ lớ n ông ăn mừngcùng r ất đông ngườ i, thế là chúng tôi đượ c dị p đàm đạo sâu r ộng hơ n tr ướ c mặt
một đám hội lớ n về những mầu nhiệm chính yếu của đức tin. Buổi đàm đạo nàychẳng làm ích gì cho ông bở i vì ông quá mê của cải, nhưng nhiều ngườ i khác đượ cdị p nhận chân lý đức tin mà tớ i nay họ không biết. Trong số này có một ông sãi r ấtdanh tiếng trong vùng, ông giữ chức quản tr ị ngôi đền xây trên đỉnh núi hình kimtự tháp chúng tôi đã nói ở trên. Ông cũng đượ c mọi ngườ i trong cả nướ c kính tr ọngvề nhân đức và thánh thiện, chúa đi đánh Đàng Trong cũng nhờ ông cúng lễ. Nhưng ngay khi nhận biết đạo sai lầm của ông và sự thật đạo ta thì ông bỏ nhữngdụng cụ mê tín ma quái và chịu phép thánh tẩy lấy tên là Gioan, vợ thì gọi là Anna
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và tất cả gia quyến. Ông đã cho biến nhà ông thành một nhà nguyện và một đềnthánh. Đa số dân xã An V ự c tr ướ c kia theo giáo phái dị đoan ông giảng dạy, nayxúc động về gươ ng sáng và lờ i khuyên giải của ông, đã xin chịu phép r ửa tội sauông. Thế là giáo dân Kitô tr ở lại thêm đông số. Anna vợ ông cũng không kémchồng về nhân đức và nhiệt thành làm tiến triển việc Thiên Chúa, bà hăng hái hoạt
động vớ i họ hàng và bạn hữu một cách chuyên cần và kiên trì đến nỗi khi chồng bàcòn sống và sau khi mất, bà thu phục đượ c mọi ngườ i nhận biết đức tin, sự tốt lành bà đã nhận đượ c thì bà cũng muốn cho mọi ngườ i cùng hưở ng.
Ở một thôn bên kia sông gọi là Van Nô có một bà lão xưa kia thờ mê tín, nhưng từ khi nhận đức tin vớ i phép r ửa tội thì hết sức nhiệt thành chinh phục mọi đồnghươ ng. Bà đã sửa soạn đượ c một số đông tin theo đạo thật, nhờ lờ i đầy lửa nóngcũng như nhờ những việc bác ái mà bà đạo đức Lina (ngườ i ta gọi bà như vậy)không ngừng thi thố. Bà chỉ buồn phiền vì ông chồng phản đối không nhận ơ nthánh và lờ i mờ i Phúc âm, ông vẫn dấn thân ở cái tuổi gần đất xa tr ờ i vào nhữngdục vọng điên dại và bê tha không sao cở i bỏ đượ c. Nhưng những lờ i Lina cầu xintha thiết cho chồng tr ở lại và sự kiên trì khuyên dụ ông theo sự lành, cuối cùng làm
mềm đượ c lòng cứng r ắn của ông để nhận ơ n đức Thánh Linh, sau khi ông bỏ vợ bé làm cho ông nô lệ tội lỗi thì ông đượ c chịu phép thánh tẩy và lấy tên là Giuse vàvớ i ông có tất cả những con cái của bà vợ mọn ông giữ lại trong nhà. Và hai ông bàgià này chuyên chú làm các việc bác ái và biến nhà mình thành một nhà nguyện thờ kính cho giáo dân tớ i, lại còn hăm hở làm các việc ngh ĩ a, thêm vào việc nhà thờ (giáo dân tân tòng đã dựng ở đây) lại có một nhà thươ ng cho ngườ i nghèo,13trongđó hai ông bà thi thố các việc bác ái r ất đáng khen.
Không xa nhà thờ chúng tôi, có một bệnh xá cho một số ng ườ i cùi. Chúng tôi đã đithăm và không mất nhiều khó nhọc để thuyết phục họ nhận chân lý đức tin và sửasoạn chịu phép r ửa tội (theo tình tr ạng) chúng tôi cho họ biết nếu đờ i này họ chịu
một cuộc sống đau buồn và đầy thống khổ thì họ có thể một ngày kia đượ c một đờ isống khác hạnh phúc hơ n, đầy những điều lành và vui sướ ng. Ngườ i chính yếutrong họ gọi là Simon và khá thông thạo chữ hán, nên đã viết các kinh và mườ i điềur ăn chúng tôi đọc cho. 14 để ông học và dạy cho ngườ i khác và ông mẫn cán thihành. Vì bệnh tật hôi thối và sống xa biệt vớ i ngườ i khác, nên họ đã dựng tronghàng rào họ ở một nhà nguyện để hội nhau mỗi chủ nhật để đọc kinh tr ướ c ảnhchúng tôi cho họ.
CHƯƠ NG 8
CÁC THẦY SÃI HAY CHƯ TĂNG PHẢN ĐỐI CHÚNG TÔI
Trong một thờ i gian ngắn đức tin Kitô giáo đã tiến triển khả quan làm cho ma quỷ điên r ồ chống đối chúng tôi. Không tự mình làm đượ c thì chúng dùng các thầy sãi,ngh ĩ a là chư tăng và đồ đệ tay sai để làm hại chúng tôi. Họ bực mình thấy đạo họ bị nhiều ngườ i chính yếu bỏ r ơ i, ngay cả mấy vị sư danh tiếng trong giáo phái cũng đitheo phía chúng tôi. Thế là bực tức, có một ngày kia, họ hội nhau và kéo đoàn lũ đến phản đối chúng tôi và khiêu khích muốn tranh luận vớ i chúng tôi về vấn đề tôn
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giáo. Chúng tôi sẵn lòng nhận điều họ yêu cầu. Và vì đa số ngườ i bao vây chúngtôi (cả lươ ng dân) muốn chúng tôi mở đầu cuộc tranh luận bằng việc trình bày mộtvài điều thuộc đức tin và nhất là về nguyên lý tiên khở i và tác tạo vạn vật, còn họ trái lại họ đòi bắt đầu cuộc tranh luận (chúng tôi đã đượ c báo tin) bằng việc đọcmột tờ giấy đầy những lờ i xúc phạm và phỉ báng đạo Kitô. Chúng tôi nói là chúng
tôi không ngăn cản để họ nói tr ướ c và để họ đọc tờ giấy của họ, miễn là làm việcnày ở ngoài nhà chúng tôi vì nếu ở đây chúng tôi chịu những lờ i phạm thượ ng thìchúng tôi sợ Thiên Chúa chúng tôi thờ sẽ oán phạt họ và tr ừng phạt chúng tôi.Chúng tôi cũng muốn phá ý xấu của họ nên chúng tôi lịch sự xin họ cho biết ngườ isoạn bản viết họ muốn công bố đó, để căn cứ vào giá tr ị của chữ viết mà biết thế giá của ngườ i biên soạn. Nhưng họ ngoan cố không chịu công bố. Thế là tr ướ c mặtmọi ngườ i chúng tôi mở Kinh Thánh chứa đựng những điều Thiên Chúa mạc khảicho chúng tôi và lớ n tiếng đọc mấy lờ i đầu tiếng bằng tiếng atinh trong sách Sángthế: từ nguyên thủy Thiên Chúa dựng tr ờ i dựng đất. Mọi ngườ i đều khen cuốn sáchđóng r ất gọn và chữ r ất rõ (tuy nhỏ). Họ khẩn khoản chúng tôi cắt ngh ĩ a bằng tiếnghọ lờ i chúng tôi vừa đọc. Thế là các sư sãi kêu la để làm r ối cuộc và lại yêu cầu để
cho họ đọc tờ giấy của họ. Không đượ c như lờ i mong muốn, họ giận dữ lăng mạ chửi bớ i chúng tôi và chắc là họ có thể dùng võ lực nếu không có một viên hoạnquan trong phủ chúa tình cờ đến (một ngườ i có quyền thế) và dẹ p tắt cơ n điên r ồ của họ. Tr ướ c mặt viên hoạn quan này họ không còn dám động đậy nữa và chúngtôi đượ c tự do giải ngh ĩ a (như chúng tôi đã làm) những lờ i sách Sáng thế, trong khiđó các thầy sãi rút lui oán thù và đe dọa tai họa đổ xuống trên những k ẻ tin theogiáo lý chúng tôi giảng. Nhưng điều này không làm cho mấy ngườ i, k ể cả đồ đệ của họ, đứng vào phe chúng tôi và từ bỏ dị đoan.
Gần tr ụ sở chúng tôi có một công tr ườ ng, mỗi sáng có nhiều ngườ i tớ i đó, cũng lànơ i chúng tôi phải đi qua. Thấy có dị p gặ p những k ẻ vô công r ỗi nghề tụ họ p nhau,thì thỉnh thoáng chúng tôi giảng về đờ i sau và về phần thưở ng đờ i đờ i hay hình
phạt, thưở ng công hay phạt vạ tội loài ngườ i. Và vì lờ i Thiên Chúa là hạt giống làmsinh sôi nảy nở nên không bao giờ không sinh trái, bao giờ cũng đượ c đón nhận vàsinh ích trong một số ngườ i lòng thành. Một hôm có một thanh niên có tinh thần tốtlành và thông thạo chữ hán, cảm xúc về bài giảng, đã theo chúng tôi về tận nhà để đượ c dạy dỗ sâu r ộng hơ n vvà đã dễ dàng tin chân lý Kitô giáo, tuy tr ướ c đây r ấtsùng dị đoan. Anh đã nhất quyết bỏ để tin Đức Kitô. Anh còn tỏ ý muốn nhiệtthành từ đây sống vớ i chúng tôi và theo chúng tôi đi dạy dỗ và chinh phục nhữngngườ i khác. Việc này anh không thể làm đượ c vì anh còn ở trong bậc vợ chồng vàkhông thể bỏ gia đình đượ c. Nhưng anh bằng nhiệt tình giúp đỡ chúng tôi trongnhững việc anh có thể làm đượ c. Một ngườ i khác tên là Simon, sau khi tr ở lại, cũngmuốn theo chúng tôi và chúng tôi phải vất vả đuổi anh ra khỏi nhà chúng tôi để lui
về vớ i vợ con anh. Sau đó anh đem cả gia đình đến xin nhận đức tin. Cuối cùngtrong những thính giả đó có một ngườ i đã luống tuổi ở một thôn bên cạnh gọi là Hai An, khi nghe giảng r ồi thì tin theo Thiên Chúa và đượ c vào sổ các giáo dân bở i phép r ửa tội. Ông có lòng nhiệt thành làm cho ngườ i khác đượ c ơ n ông đã đượ c.Sau khi cho gia nhân của ông nhận biết chân lý thì ông đem lòng nhiệt thành tớ i hếtcác ngườ i trong thôn xóm, ông vừa làm thày giảng vừa làm cha giảng và làm tôngđồ trong thôn xã của ông. Khi biết có một bà sang tr ọng bị ma quỷ hành hạ, thì ôngđến thuyết phục bà tr ở lại đạo nếu bà muốn thoát khỏi địch thù hung hãn làm cho
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bà mất an nghỉ. Bà bằng lòng và vớ i phép r ửa tội, bà nhận đượ c hiệu quả đã hứa làthoát ách ma quỷ hành hạ. Tất cả gia quyến bà đều theo bà chịu phép thánh tẩy vàtr ở thành Kitô hữu. Chúng tôi đượ c mờ i tớ i làm phép nhà. Ma quỷ thì chịu rút lui,nhườ ng chỗ cho ảnh đức Trinh Nữ chúng tôi đem tớ i: Ngườ i tớ i chiếm đoạt vậy.
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CHƯƠ NG 9
CHÚA ĐÀNG NGOÀI ĐI ĐÁNH ĐÀNG TRONG TR Ở VỀ
Đã qua đ i hai tháng , k ể từ khi chúa Đàng Ngoài đi giao chiến vớ i Đàng Trong để chúng tôi ở lại trong tỉnh Thanh Hóa. Ở đây chúng tôi đã chinh phục đượ c hai tr ămgiáo dân, một đoàn nhỏ mọn, nhưng đầy nhiệt huyết và tinh thần ơ n thánh và maquỉ phải sợ hãi. Khi chúa thấy khó xâm nhậ p đượ c nướ c chúa tấn hơ n lúc ban đầuchúa tưở ng và để khỏi tan vỡ đạo binh vì lươ ng thực bắt đầu thiếu và cũng để tránhcảnh hỗn độn quần hồi vô phèng, nếu chúa còn ngoan cố vào cho k ỳ đượ c nơ i địchr ất can đảm chống giữ; hơ n nữa chúa còn sợ có nội loạn trong hàng ngũ quânnhân15 trong đó chúa Đàng Trong có nhiều thân thuộc quyền thế và bạn hữu, thế làchúa quyết định bỏ cuộc tiến quân và rút lui toàn đạo binh, lục quân cũng như thủyquân. Lúc này không thiếu ngườ i báo tin cho chúng tôi, cho chúng tôi ngh ĩ r ằng
chúa Đàng Ngoài r ất giận chúng tôi, vì ngườ i Bồ đã cung cấ p võ khí cho chúaĐàng Trong chống lại chúa. Điều này không đúng, tuy ban đầu có tin đồn như vậy,do mưu k ế ngườ i Đàng Trong dùng, họ đặt trên đỉnh núi ở biên giớ i một số r ấtđông hình nộm mặc theo ngườ i Bồ, cầm gậy và nhằm súng đe dọa ngườ i Đàng Ngoài không cho họ đến gần, thực ra chỉ là mưu k ế vô tội dọa cho sợ mà thôi.
Nhưng ngườ i Đàng Trong còn khéo dùng một mưu mô tinh quái khác tác hại r ấtnhiều cho đạo binh chúa Đàng Ngoài. Đó là trong bến thứ nhất gọi là Cử a Sài, nơ icác thuyền chiến Đàng Ngoài phải chấn giữ để cho quân kéo xuống, đây là cửa mộtsông lớ n đoàn hải quân phải vào, chúa Đàng Trong giấu dướ i nướ c nhiều dây chãolớ n căng ngang mặt nướ c vớ i những cọc nhọn và mũi sắc mục đích là để ngăn cảnthuyền chiến không cho tiến gần. Thế là đã xảy ra như đã trù tính, vì một phần
đoàn tàu dễ dàng vào bến, nhưng khi muốn tấn công thuyền địch đậu ở cửa sông để ngăn chặn quân Đàng Ngoài đi xuống thì bị cạm bằng dây chão đã căng làm lật đổ một số và cọc nhọn làm bị thươ ng và sát hại gần hết binh s ĩ ngã xuống nướ c, đếnnỗi chết mất chừng ba nghìn ở lối vào bến. Tuy thế vẫn không ngăn nỗi một số thuyền vượ t qua và một phần đạo quân đổ bộ và giao chiến. Nhưng một phần vìchúa Đàng Ngoài sợ cạm bẫy mớ i nào khác hoặc vì thiếu lươ ng thực cho đạo quân,nếu chúa ngoan cố, thế là ngài cho rút quân về.16
V ậ y là chúa tr ở về , còn chúng tôi tuy bâng khuâng không biết tâm trí thế nào đốivớ i chúng tôi và vớ i thươ ng gia ngườ i Bồ, chúng tôi nhất định ra đón ngài và tỏ ravui mừng vì bản thân ngài đượ c an toàn. Thế là chúng tôi còn giữ trong các đồ đạc
lặt vặt của chúng tôi một sách hình cầu
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Euclide mà một cha ở bên Tàu đã dịch rachữ Tàu và có trang trí nhiều hình toán học r ấ t đẹ p, chúng tôi liền lấy ra đem dângchúa sau khi bái chào ngài. Mặt ngài hớ n hở và tỏ ra r ất hài lòng nhận phẩm vật,ngài ra lệnh cho chúng tôi ngồi bên ngài để nói chuyện vớ i ngài và cắt ngh ĩ a về cuốn sách. Chúng tôi khở i công làm việc ngay, nhưng đêm tớ i và cũng đã khákhuya chúng tôi vẫn đàm đạo về bầu tr ờ i bao la và vận chuyển điều hòa các tầngtr ờ i. Chúa r ất chú ý nghe và r ất thỏa thích. Tuy ngài mệt vì cuộc hành trình và bể động nhưng vẫn còn muốn cho chúng tôi tiế p tục nói. Ngài lịch sự (đây là một nét
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tỏ ra tính tình r ất nhân hậu của ngài) xin chúng tôi cho phép ngài đượ c nằm nghỉ trên giườ ng và điều này không ngăn cản ngài chú ý tớ i những gì chúng tôi nói.Chúng tôi cám ơ n về mối thịnh tình. Thấy ngài nằm nghỉ và sẵn sàng nghe chúngtôi, chúng tôi tiế p tục giảng giải về vận chuyển các tinh tú, từ đó mớ i dễ dàngchuyển qua về Ngườ i Thợ toàn năng đã làm tất cả cơ giớ i này và về triều đình nơ i
Ngườ i đặt những khối lớ n lao đó để làm sáng tỏ vinh quang Ngườ i, nơ i Ngườ i chotất cả triều thần đượ c hạnh phúc và vinh hiển muôn đờ i. Ngườ i đón về đó sau khiđã trung thành phụng sự Ngườ i ở đờ i này. Buổi đàm đạo này dài gần hai tiếng đồnghồ và đã quá khuya, thế mà chúa cùng các quan không tỏ dấu chán nản, khi chúngtôi xin phép chúa ngừng để khỏi làm phiền đến ngài. Thế là chúng tôi tạm biệtngài. Ngài cho quân binh theo chúng tôi cùng cho nhiều phẩm vật và tiền bạc.Chúng tôi an tâm, không những chúa không giận mà còn ưu đãi và quí mến chúngtôi. Chúng tôi cảm tạ Thiên Chúa, coi như một việc quan tr ọng không hy vọng màđã xảy đến vớ i chúng tôi .
Chúng tôi còn vững dạ hơ n trong suy ngh ĩ lo toan của chúng tôi vì lờ i Thiên Chúakhông tr ở về vô hiệu vớ i k ẻ rao giảng vì mục đích lành thánh. Tuy không ảnh
hưở ng gì mấy tớ i tâm trí chúa vì chúa chưa đượ c ơ n Đức Thánh Linh sửa soạntr ướ c, nhưng viên tướ ng lãnh đội thị vệ đã bị xúc động cách r ất rõ ràng và r ất mạnhmẽ, vì sau đó ít lâu ông đến tìm chúng tôi xin đượ c học các chân lý đức tin và chịu phép r ửa tội. Chúng tôi đã r ửa tội cho ông và cả gia đình theo gươ ng ông và nhữngtâm tình của một thủ lãnh.
CHƯƠ NG 10
CHÚA ĐÀNG NGOÀI NHẤT ĐỊNH ĐƯ A CHÚNG TÔI
VỀ PHỦ ĐỂ Ở VỚ I NGÀI
Chúng tôi đượ c chúa trân tr ọng và thịnh tình tiế p đón, đến nỗi chúng tôi đượ c tự dolại gần bản thân ngài. Nhưng trong phủ chúa, trong số những ngườ i quí mến chúngtôi, chúng tôi chưa tìm đượ c ai nhận lờ i hoặc dám xin chúa cho chúng tôi một việcr ất quan tr ọng đối vớ i chúng tôi, đó là đượ c ở lại trong nướ c ngài khi tàu ngườ i Bồ tr ở về Macao. Khi chúng tôi còn đang áy náy và khẩn khoản phó thác việc đó nơ iThiên Chúa vào ngày vọng lễ thánh Gioan Tẩy giả,18 tôi đượ c hân hạnh đến chầungài, r ồi ngài đem đồng hồ có bánh xe và đồng hồ cát tôi đã dâng ngài tr ướ c đâykhi ngài vào Đàng Trong. Ngài hỏi chúng tôi xem dùng đồng hồ thế nào, vì chưa bao giờ ngài thấy và không còn nhớ những điều chúng tôi đã nói về cách sử dụng.
Tôi liền vặn cho đồng hồ đánh đúng giờ đã định, r ồi chúng tôi xoay tr ở đồng hồ cátvà nói vớ i chúa r ằng khi cát trong ngăn trên r ơ i hết xuống ngăn dướ i thì chuôngđồng hồ đánh một giờ khác. Chúa r ất chú ý và muốn đợ i cho đánh giờ , ngài còn đặtvào tay chúng tôi cuốn sách chữ hán chúng tôi đã dâng ngài mấy hôm tr ướ c để cắtngh ĩ a cho ngài một vài điều. Chúng tôi tuân theo và trong khi cắt ngh ĩ a thì cát đãr ơ i xuống hết, chúa vẫn để ý và chờ . Ngài nói: kìa, cát đã r ơ i hết, nhưng đồng hồ chưa đánh. Vừa nói xong thì đồng hồ đánh giờ , chúa r ất bỡ ngỡ và r ất vui mừngkhông thể cầm giữ đượ c. Thế r ồi đồng thờ i có một tiế n sĩ chính yế u trong nướ c,
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đượ c chúa r ất quí tr ọng, tiến đến. Chúa cho ngồi bên chúa. Chúa liền khoe và r ấtkhen chiếc đồng hồ cũng như sách toán học. Vị tiến s ĩ r ất thích. Nhưng khi rút luithì thưa vớ i chúa r ằng: thưa chúa, về nghệ thuật chiếc đồng hồ thì thật là đáng khenvà xứng vớ i sự hám của lạ của một vị chúa, nhưng về cuốn sách thì đức Khổng củachúng ta là đủ cả cho nướ c Annam chúng ta không cần sách nào khác, nói r ồi ông
bái chào và đi ra.
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Nhưng chúa tỏ thịnh tình và quí mến chúng tôi, (Thiên Chúa đã an bài như thế) nhờ những phẩm vật nhỏ mọn đó mà chúa biệt đãi chúng tôi, thêm vào mối lợ i nhờ cóngườ i Bồ đến buôn bán trong nướ c, nên ngài muốn giữ chúng tôi ở lại, nếu chúngtôi nhận. Thế là chúa quay về phía chúng tôi và thân thiện nói tươ ng tự như sau:Tàu ngườ i Bồ đã đưa các ngườ i tớ i, lại sắ p sửa tr ở lại nơ i cũ, còn phần các ngườ i,các ngườ i sẽ làm vui lòng ta và ta yêu cầu các ngườ i ở lại vớ i ta một ngườ i hay cả hai ngườ i cũng đượ c, để đàm đạo vớ i ta về nhiều việc. Tôi liền kính cẩn thưa làchúng tôi hoàn toàn sẵn sàng vâng lờ i chúa, nếu chúa truyền và nếu chúa hài lòngvề việc phục dịch của chúng tôi trong nướ c ngài thì không phải một hay hai nămmà thôi, nhưng suốt đờ i chúng tôi. R ồi chúa hỏi xem chúng tôi muốn ở lại cả hai
hay chỉ một mình tôi là ngườ i biết tiếng bản xứ? Tôi đáp là không nên chia r ẽ haichúng tôi và nhất là đối vớ i tôi còn tr ẻ, tôi đượ c ngườ i bạn đồng sự mà tôi coi như cha, vậy nếu ngài đoái thươ ng tớ i thì cả hai chúng tôi đều ở lại phụng sự ngài.Chúa r ất bằng lòng và thêm r ằng, chúa thấy không nên để tôi ở lại một mình vàkhông có bạn đồng sự trong một xứ ngoại quốc và không quen biết. Sau khi cảm tạ chúa, chúng tôi vui mừng tr ở về nhà chúng tôi để sửa soạn tiế p tục hành trình vớ ichúa. Chúng tôi nhận thấy ở việc này có sự quan phòng của Thiên Chúa, Ngườ i đãgợ i ý cho chúa giữ chúng tôi lại mà không cần nhờ đến ai khác trong phủ để làmđơ n xin, điều này có thể làm cho chúa nghi ngờ . Còn giáo dân tân tòng thì r ất hớ nhở thấy chúa ưu đãi và quí mến chúng tôi. Chúng tôi dặn dò họ hãy quí tr ọng sứ mệnh của mình và kiên trì giữ đức tin nhận đượ c bở i ơ n riêng Thiên Chúa ban.
Chúng tôi tạm biệt họ và lên buồm khi chúa tr ẩy đi cùng cả đạo binh.
CHƯƠ NG 11.
NHỮ NG ĐIỀU XẢY ĐẾN TRONG CUỘC HÀNH TRÌNH THEO CHÚA
Tất cả hành trình và con đườ ng chúng tôi đi theo chúa về kinh thành, k ể từ lúc r ờ i bỏ tỉnh Thanh Hóa, đó là không qua đườ ng biể n mà qua đườ ng các sông l ớ n chả ykhắ p xứ và thông vớ i nhau r ất thuận tiện, nên có thể từ sông này qua sông kia r ất dễ dàng. Một hôm có tổ chức một buổi ca hát r ất hay trong thuyền để mua vui cho
chúa. Chúa phái ngườ i đưa một chiếc thuyền nhỏ sơ n son thiế p vàng đến đón vàđưa chúng tôi tớ i thuyền ngài, nơ i ngài muốn cho chúng tôi dự buổi ca hát. Chúngtôi tr ịnh tr ọng đi theo và thấy chúa ham thích cách tiêu khiển tao nhã này. Chúacho chúng tôi hân hạnh ngồi cạnh chúa và hỏi chúng tôi ngườ i ta đàn hát thế nào.Chúng tôi cắt ngh ĩ a cho chúa biết qua, thế nhưng tôi r ất khen (cho phải phép) ca
nhạc của chúa.20 Khi tôi nói thì chúa để ý tớ i cỗ tràng hạt Đức Trinh Nữ buộc ở thắt lưng tôi. Chúa liền xin và khi nhận đượ c thì chúa để vào cổ một đưa cháu gáiđã ba năm đau bệnh ngồi trên lòng chúa và chúa vuốt ve (chúa chỉ cách dùng trong
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đạo ta) tưở ng r ằng đứa bé sẽ đượ c lành bệnh nếu mó vào tràng hạt và đượ c hồi phục sức khỏe thân xác mà không ngh ĩ đến sức khỏe linh hồn. Thế nhưng tôi suyngh ĩ và đề cậ p tớ i liều thuốc phép thánh tẩy hiệu nghiệm hơ n: tôi thấy nên hoãn lạicho tớ i khi về tớ i phủ chúa.
Thế nhưng (thật là thế sự đổi thay) khi chúa vui thích nghe ca hát, chỉ ngh ĩ đến
thưở ng thức thì có một sứ giả đến báo tin, nghịch thần chúa Canh thấy Đàng Ngoàicùng triều đình đang còn ở trong r ừng núi, và thừa lúc vắng chúa vì bận việc chiếntranh nơ i xa, liền kéo quân xuống miền đồng bằng và đổ vào các sông vớ i hai tr ămchiếc thuyền, để đánh phá trong nướ c và cướ p bóc như thườ ng lệ. Thế là chúa r ấtxúc động, ngài liền truyền cho tất cả đạo quân tiến đánh tên địch thù của nướ c chúavà sự an bình của toàn dân. Khi tên ngụy biết thì vội vã chuẩn bị tr ốn về miền r ừngnúi: thế nhưng muộn quá r ồi. Chúa Đàng Ngoài cho một số r ất lớ n các thuyềnchiến đi nhanh hơ n thuyền của chúng r ượ t theo. Thấy quân chúa tớ i gần, ngụy quânkhông nghinh chiến nổi và cũng không cầm cự hết sức đượ c, liền cho toàn quân bỏ thuyền và lẩn tr ốn trong đêm tối, vội vã rút lui qua cánh đồng, bỏ lại tất cả thuyềntr ống r ỗng cho quân r ượ t theo. Thật là một thiệt hại lớ n. Đạo binh chúa Đàng
Ngoài, vào ban sáng, không thấy đoàn tàu ngụy chống cự, tất cả quân s ĩ đã bỏ thuyền, thế là chúa cho lệnh lên bộ và hết sức lùng bắt. Nhưng vì chúng đã đượ ccái lợ i lớ n là đi suốt đêm nên chỉ bắt đượ c chừng năm mươ i tên, chúa truyền chémđầu tất cả ở nhiều nơ i khác nhau.
Phần tôi, thấy những ngườ i cùng khổ này bị điệu đi xử tử và không thể phân chiatôi cho mọi ngườ i để giúp họ chết lành, tôi đã theo một ngườ i và chạy lại gần hắn,tôi còn thờ i giờ giảng về những mầu nhiệm r ất cốt yếu của đức tin và chuẩn bị chohắn chịu phép r ửa tội. Hắn vui lòng nhận. Tôi nhìn xem nơ i nào có nướ c để làm phép r ửa, nhưng chung quanh tôi không có. Tôi sợ quân lính hành hình trong khitôi xuống sông lấy nướ c. Trong khi áy náy, tôi tiến lên mấy bướ c thì thấy có nướ c
trong một hố đất vì đêm qua đã mưa. Tôi cho là không phải mưa để tướ i đất mà làđể cứu ngườ i cùng khổ này. Tôi lấy lòng bàn tay múc đủ để r ửa tội và tôi đã r ửacho hắn đặt tên là Phêrô21 vì hôm đó là ngày lễ thánh Phêrô. Vừa làm xong nghi lễ thì tên lính đã chém một nhát gươ m, hắn ngã xuống, hồn đượ c sạch bở i ơ n phép bítích, lên tr ờ i (tôi tin vậy). Tôi chạy lại kiếm những ngườ i khác, hy vọng có thể cứugiúp họ, nhưng tôi chỉ thấy tất cả đã bị chém đầu, chỉ có một mình Phêrô nhờ Thiên Chúa (thật k ỳ diệu sự tiền định nơ i các thánh đã đượ c chọn) đã nhận đượ c ơ n phép thánh tẩy; tôi chỉ làm đượ c cho Phêrô mà không làm đượ c cho những ngườ ikhác, do Thiên Chúa đã thúc đẩy tôi.
Sau đó tôi tr ở về thuyền của chúa và thấy ngườ i ta đang chuyên chú chuẩn bị cácnghi lễ dị đoan để chúa cử hành lễ tạ tr ờ i vì chiến thắng vừa đượ c đối vớ i quân
nghịch thần. Tôi lại gần chúa và sau khi tỏ vui mừng vì chiến thắng hiển hách màkhông hao tổn quân s ĩ . Tôi cũng thổi phồng cái may mắn chúa đượ c và cũng nhẹ nhàng làm cho ngài hiểu là nhờ Thiên Chúa, Đức Chúa tr ờ i đất ban cho mọi chiếnthắng và ngườ i ta phải biết ơ n, chứ không phải nhờ tr ờ i là một vật vô tri vô giáckhông thể biết việc chiến thắng ngài đã đượ c. Ngài đáp lại ngài tạ ơ n tr ờ i vì chiếnthắng đã đượ c, theo cách các tướ ng lãnh tin tưở ng, và khi về tớ i phủ, ngài sẽ cóthờ i giờ r ảnh rang hơ n để xem xét về cách tạ lễ và cám ơ n khác. Vì không thể ngăn
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cản việc cúng tế dị đoạn, tôi lui về thuyền chúa đã chỉ định, chờ k ết thúc phần cònlại của hành trình.
CHƯƠ NG 12
CHÚNG TÔI MAY MẮN TỚ I PHỦ CHÚA
VÀ LẦN ĐẦU TIÊN RAO GIANG PHÚC ÂM.
Chúng tôi đến xứ Đàng Ngoài lần đầu tiên vào đúng ngày lễ thánh Giuse vinhquang như chúng tôi đã nói ở trên, còn chúng tôi vào tớ i phủ chúa (Thiên Chúa sắ pđặt như vậy) là ngày lễ Đức Trinh Nữ và Nữ vươ ng Thiên quốc đi thăm viếng. Như vậy là nhờ những điềm r ất tốt đẹ p nơ i Đức Nữ Vươ ng cao cả mà ánh sàng Phúc âmgia nhậ p phủ chúa Đàng Ngoài, như thể Ngườ i đã đem phúc lành tớ i nhà thánh nữ Isave.
Ngày mồng 2 tháng 7 năm 1627, chúng tôi vào phủ chúa và kinh thành K ẻ Chợ tháp tùng chúa và đồng hành vớ i chúa đi giao chiến vớ i Đàng Trong về, hay đúnghơ n mớ i ba ngày nay r ượ t đuổi chúa Canh và thắng một tr ận r ất quan tr ọng đối vớ itoàn quốc dân. Thực ra nếu chúa vắng mặt lâu hơ n trong nướ c thì ngụy quân đãtướ c hết những lực lượ ng chính yếu của chúa và còn nhân cơ hội này thu đượ cthắng lợ i và lấy lại bốn tỉnh xưa kia đã chiếm giữ vì đã huy động một số lớ n thuyềnchiến và quân s ĩ , hay ít ra ngụy quân cũng đánh phá vùng lãnh thổ thịnh vượ ngnhất trong nướ c mà chúng đã đột nhậ p. Vì thế đây là nguyên nhân của một niềmvui chung r ất lớ n trong toàn cõi: dân chúng tất cả đều ra khỏi phủ đi nghênh đónchúa, họ r ướ c chúa như ngườ i thắng tr ận tr ở về và hoan hô theo ngài cho tớ i cungđiện.
Chúng tôi theo vào phủ và ở trong đám ngườ i toàn thắng tr ở về, nhưng không biếtsẽ cư trú ở đâu vì trong kinh thành chưa có ai tr ở lại làm giáo dân để cho chúng tôitr ọ. Thế nhưng Thiên Chúa đã đánh động lòng một lươ ng dân có thế giá tên là Măntai22. Ông quý tr ọng chúng tôi và tr ướ c hết không cần kiểu cách ông dành nhà ôngcho chúng tôi để chúng tôi lui về đó và thừa hành chức vụ, cho tớ i khi chúa bancho chúng tôi một nơ i ở , theo mối thịnh tình của ngài đối vớ i chúng tôi thì chúngtôi có thể hy vọng thế. Thật là lạ lùng, viên quan này quí mến tất cả những côngviệc của chúng tôi. Ông còn dọn bàn thờ để chúng tôi dâng thánh lễ. Ông kiên trìnghe bài giáo lý và bài giảng. Ông còn muốn cho vợ ông và tất cả gia nhân (sau khiđượ c dạy dỗ về đức tin của đạo ta) thì xin chịu phép r ửa tội, còn ông thì không, vì
chưa đủ sẵn sàng, còn vướ ng mắc một vài điều ông chưa đủ can đảm thắng đoạt.Ông luôn luôn cam đoan r ằng ông sẽ chưa chết khi chưa đượ c chịu phép thánh tẩy,ông chỉ xin khất tớ i thờ i gian khác mà thôi. Thế là ông nuôi niềm tin tưở ng và aoướ c của những k ẻ mong muốn điều lành cho ông, muốn cở i những dây trói buộc tự do của ông. Ông phiêu lưu tr ầm tr ọng trong công việc cứu r ỗi vì không thể nắmchắc ơ n Thiên Chúa trong thờ i gian đó, ơ n mà ông vẫn lần lữa đợ i thờ i quá mức vàtrì hoãn việc tr ở lại tớ i một ngày mai. Nhưng Thiên Chúa nhân hậu nhận lờ i cầunguyện của vợ con ông và có lẽ nhờ vào việc bác ái tr ọng khách ông đã tận tâm
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làm, mà Thiên Chúa đã chờ ông mườ i năm sau khi ông ngã bệnh. Vợ ông, một bànhân đức tên là Agata liền cho chúng tôi hay, thế là chúng tôi r ất sẵn sàng và vui vẻ đến ngay để giúp ông lần cuối cùng, bù đắ p lại ơ n chúng tôi đã đượ c. Thấy ông đãsẵn sàng chịu phép r ửa tội vì đã đuổi ra khỏi nhà ngăn tr ở chính yếu không cho ôngtr ở lại, hơ n nữa từ lâu ông đã hiểu biết mọi mầu nhiệm và các điều về đức tin,
chúng tôi r ửa tội cho ông và đặt tên là Gioan. Sau đó không lâu ông đã tắt thở vàhạnh phúc (như chúng tôi hy vọng) bướ c qua đờ i này về đờ i hằng sống và hoan hỉ.
Vừa đượ c tin chúng tôi tớ i phủ và đã ra nhà ở , thì r ất đông ngườ i thuộc mọi tầnglớ p tuốn đến. Chúng tôi r ất khó nhọc mớ i làm hài lòng tất cả. Ngườ i nổi bật nhất vàcũng là ngườ i thứ nhất trong đám ngườ i chịu phép r ửa tội và nhận đức tin, chính là bà em gái của Chúa. 23 Bà r ất thông chữ hán lại r ất giỏi về thơ , chúng tôi gọi bà làCatarina vì bà giống như thánh nữ, về nhiệt tâm cũng như về đạo hạnh, về nhữngđức tính tinh thần cũng như sang tr ọng về dòng họ. Thế là bà đã nhanh nhẹn thông báo cho cụ thân mẫu ơ n Thiên Chúa đã ban cho bà và đưa bà vào đạo Kitô. Thật làmột thu phục r ất quan tr ọng của giáo đoàn mớ i khai sinh này. Vì bà r ất tinh thônghán học và tr ướ c đây bà r ất sùng đạo tà cho nên các vị sãi gọi bà là thầy ngh ĩ a là
bậc tôn sư, vì khả năng bà có để giáo huấn k ẻ khác. Bây giờ bà thay đổi đạo bàcũng thay đổi chức vụ, bà chuyên chú giáo huấn các bà còn tr ẻ về phong cách vàđạo đức Kitô giáo.
Còn con gái bà, bà Catarina, bà ham mê học biết và suy ngắm các mầu nhiệm vàvì bà r ất giỏi về thơ bản xứ 24 nên bà đã soạn bằng thơ r ất hay tất cả lịch sử giáo lý,từ tạo thiên lậ p địa cho đến Đức Kitô giáng thế, cuộc đờ i, sự thươ ng khó, phục sinhvà lên tr ờ i của Ngườ i. Lại còn thêm ở cuối bài thơ , một đoạn tườ ng thuật việcchúng tôi tớ i Đàng Ngoài và công cuộc khở i sự rao giảng Phúc âm. Tác phẩm nàyr ất có ích vì không những giáo dân tân tòng ngâm nga trong nhà, nơ i thành thị cũngnhư chốn thôn quê, mà cả nhiều lươ ng dân khi ca hát và thích thú về lờ i ca dịu
dàng thì cũng học biết những mầu nhiệm và chân lý đức tin.
CHƯƠ NG 13
VỀ MỘT THẦY SÃI DANH TIẾNG TR Ở LẠI
VÀ NHIỀU NGƯỜ I KHÁC THẦY ĐƯ A VỀ ĐỨ C TIN
Đây là một điều chúng tôi nhận thấy ở xứ Đàng Ngoài, trong tất cả lươ ng dânchúng tôi săn sóc và cố gắng làm cho họ nhận biết đức tin đích thực thì không thấy
ai sẵn sàng tin theo đạo ta hơ n, kiên trì giữ đạo ta hơ n những ngườ i tr ướ c kia r ấtsùng tà đạo. Trong những ngườ i thờ dị đoạn, ở đây có lý mà k ể tớ i một thầy sãi r ấtđượ c tr ọng kính, ngụ ở một thôn tên là Vũ Xá xa kinh thành chừng một hay haingày đườ ng. Thầy đượ c chọn vì đức hạnh gươ ng mẫu do một cung phi có quyền cóthế trong thôn xóm, để trông coi một đền tà đạo bà đã cho xây cất. Trong đền cómột bàn thờ ở cuối và một khám chạm tr ổ r ất đẹ p, sơ n son thiế p vàng và trang trítranh ảnh, bà điên dại tin r ằng sau khi bà mất thì hồn sẽ ở trong khám đó. Nhưngđột nhiên thầy sãi nhận sự giáo huấn của chúng tôi, lại đượ c ánh sáng đầu tiên của
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ơ n Thiên Chúa và đượ c gọi gia nhậ p đạo Kitô. Thầy không màng tớ i lợ i lộc tr ầngian và lòng tin tưở ng của k ẻ đã đặt thầy lên chứ vụ săn sóc đền. Ngườ i này r ất cóthể nổi giận nếu thầy bỏ họ. Thế là thầy ra đi như thể ra khỏi một nơ i có hại choniềm tin thầy sắ p nhận và vớ i vợ thày lui về nhà tư để sốt sắng dọn mình chịu phépr ửa tội. Thầy sãi này đượ c gọi là Antôn và vợ là Paula. Từ đó Antôn hết sức nhiệt
thành, làm cho ơ n đã nhận đượ c sinh hoa k ết trái, nhà thì biến thành nhà thờ , và vìthầy có danh tiếng nên thầy hô hào và thôi thúc dân trong thôn xóm này lũ lượ t kéođến để chịu giáo huấn, còn đền tà đạo thì vắng ngắt, không tìm đượ c ai thay thế saukhi Antôn đã bỏ. Thế là bà cung phi có quyền thế trong vùng, khi biết sự việc xảyra thì như điên r ồ. Bà nhờ ngườ i em bà giữ chức cai quản thôn xã thay bà phải làmcho thầy sãi tr ở lại đạo, phải tái hồi nhận chức vụ cũ và trong tr ườ ng hợ p thầy từ chối thì phải tr ừng tr ị, đem ra phố chợ đánh đòn. Ông này thừa hành ngay, vìAntôn can đảm từ chối. Ngườ i ta trói thầy vào cột giữa chợ và dữ dằn đánh đòntr ướ c mặt cả dân xã rùng mình ghê sợ . Nhưng Antôn can tràng chịu đựng, khôngnản lòng vì bị hành hạ bất công đến thế, trái lại, còn hiên ngang vì đượ c làm chứnggiữa nơ i công cộng về đức tin của mình. Thầy còn nhiệt thành hơ n tr ướ c để rao
giảng Phúc âm Đức Kitô và mờ i gọi mọi ngườ i vào hàng ngũ mình. Trong khi đóPaula không nhườ ng cho chồng phần nhiệt thành và đạo hạnh. Paula chuyên cầngiáo huấn phái nữ và chuẩn bị cho họ chịu phép thánh tẩy. Bà cung phi đượ c tin thì bà đổ cơ n giận lên đầu Antôn. Nhưng bà sợ không dám giết một ngườ i lươ ng thiệnkhông chê trách vào đâu đượ c, bà chỉ có quyền tr ục xuất thầy ra khỏi lãnh địa của bà và tịch thu tài sản. Cón thầy, thầy can đảm bỏ hết vì Thiên Chúa và vì vinhquang thánh danh Ngườ i. Thầy không buồn phiền vì thiếu thốn, nhưng chỉ buồn phiền vì phải xa chứng một tr ăm giáo dân thày đã chinh phục đượ c cho ThiênChúa, những ngườ inày con ngây gại trong đức tin và yếu đuối khi phải chống cự cơ n dỗ dành tàn bạo. Chính họ cũng r ất buồn sầu không ai yên ủi đượ c vì thấymình trong một ngày mất hai ngườ i thiết yếu, họ coi như cha như mẹ. Cơ n sầumuộn cũng đượ c dịu bớ t vì trong bơ vơ họ xoay tr ở cách khác, ngh ĩ a là họ làm cácviệc đạo đức trong một thôn khác thuộc về một quan khác, nơ i họ tin chắc đượ ctiế p nhận và đượ c tự do tỏ niềm tin như tr ướ c.
Cuộc đầy ải Antôn do dục vọng của một ngườ i đàn bà ngạo mạn gây nên, thực ralại có lý do và chiều theo dự định của Thiên Chúa. Thiên Chúa quan phòng đã như phái Antôn tớ i lãnh thổ xa lạ để thầy khôn khéo và nhiệt thành dạy dỗ nhiều lươ ngdân nhận đức tin. Thế nên vừa tớ i nơ i, thầy đã bắt đầu làm chức vụ thầy giảng vàlàm tông đồ, giảng dạy và công bố các mầu nhiệm đạo tà, lay động lươ ng tâm,thuyết phục các tâm hồn và tấn công ma quỷ. Thực thế, không bao giờ thầy tớ ikinh thành, (thầy thườ ng tớ i) mà không dẫn ngườ i theo để xin chịu phép r ửa tội,lần thì hai mươ i, lần ba mươ i và một lần tám mươ i giáo dân tân tòng. Trong số này
có nhiều ngườ i tinh thông hán học mà chính thầy thì không giỏi cho lắm và nơ ingườ i Đàng Ngoài, những ngườ i không có khả năng như thế thì thườ ng khôngđượ c tr ọng: nhưng Thánh Thần Thiên Chúa ngự tr ị trong linh hồn thầy và thúc đẩytất cả những gì nơ i thầy, để làm cho thầy đượ c tr ọng kính, ngay đôi vớ i những k ẻ cứng lòng nhất. Có lần thầy nhận thấy một giáo dân tân tòng biếng nhác việc đạođức và vô cớ bỏ lễ chủ nhật và hội họ p chung, thế là thầy đến tìm và báo cho biếttình tr ạng xấu ông đang sống và cái vực sâu mở r ộng cho tan hoang đổ vỡ . Thầycho biết phải sẵn sàng tr ở về vớ i bổn phận và theo ơ n Thiên Chúa. Thầy cũng đưa
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ra gươ ng viên tr ưở ng đội Longinô, từ vết thườ ng dữ dằn nơ i nươ ng long Chúa Cứuthế, đã nhận đượ c ánh sáng và ơ n thiên quốc. Phần chúng tôi, chúng tôi cũngkhông biết thầy đã học từ ngườ i nào khác ngoài Đức Thánh Linh, về thí dụ mà thàyđã dùng để thuyết phục ngườ i giáo dân sa ngã.
CHƯƠ NG 14.
MỘT SỐ ĐÔNG LƯƠ NG DÂN CHỊU PHÉP R Ử A TỘI
Không xa kinh thành có một cầu danh tiếng gọi là C ầu Giề n, tên cả một vùng lâncận có nhiều ngườ i lươ ng dân ở , cả đàn ông và đàn bà, cùng chung một nghề riêng.Họ góp sức làm những việc công ích như sửa cầu đổ, cất nhà cho khách hànhhươ ng và những việc tươ ng tự. Mà vì những ngườ i bên phái nam làm nghề này thìgọi là sãi, còn về phái nữ thì gọi là vãi và để chỉ chung địa vị và chức nghiệ p củ họ thì gọi bằng một tên ghép là sãi vãi. Do đó mà những việc từ thiện như thế thì đượ c
gọi là sãi vãi. Vậy có một số đông sãi vãi ở thông C ầu Giề n, xa kinh thành chừngnửa dặm, đượ c tin chúng tôi tớ i và đượ c một ơ n bí ẩn nào đó của Đức Thánh Linhđánh động, họ tức khắc kéo từng đoàn lũ đến tìm chúng tôi, bất chấ p thờ i tiết mưadầm và đườ ng xá lẫm lội, để đượ c chịu giáo huấn về đạo chúng tôi rao giảng. R ồitừ đó họ tỏ ra r ất ham học hỏi, không bỏ một ngày nào, bất chấ p thờ i tiết nào, họ siêng năng tớ i nhà thờ vào giờ chúng tôi dạy giáo lý. Thế là ít lâu sau mườ i haingườ i trong bọn họ đã học đượ c đầy đủ hơ n thì đượ c chịu phép r ửa tội. Nhữngngườ i này từ đó giúp r ất nhiều cho việc tiến triển Kitô giáo trong xứ này và r ấtnhiệt thành xây cất và trang bị bệnh viện thứ nhất để đón nhận ngườ i nghèo, đượ cdựng lên trong xứ Đàng Ngoài.
Không phải chỉ có k ẻ thờ tà thần và những ngườ i chất phác mớ i đón nhận ách chânlý, mớ i đượ c gọi là tin theo Kitô giáo trong những buổi đầu này, nhưng còn cónhiều văn nhân và ngườ i trí thức đến vớ i chúng tôi, r ất mực khiêm tốn, đến lãnhnhận những giáo huấn tiên khở i về đức tin. Trong số này có một ông Nghè (tên gọinhững văn nhân đã hay đang giữ chức vụ một nhiệm sở nào) đã bảy mươ i tuổi.Ông tớ i cùng bà vợ cũng đã có tuổi, xin chịu giáo huấn chúng tôi giảng cho nhữngngườ i khác và sau đó xin chịu phép r ửa tội. Hai ông bà tỏ ra biết ơ n Thiên Chúa đãchờ họ lâu năm đến thế và gìn giữ họ cho tớ i tuổi này để đem ánh sáng đức tin soicho họ. Họ hết sức khoe ơ n họ đượ c và để tỏ lòng biết ơ n họ dẫn tớ i chúng tôi mộtsố họ hàng từ các tỉnh khác nhau, để những ngườ i này đượ c hưở ng sự lành thánhhọ r ất quí tr ọng. Sau ông này còn một ông cử tr ẻ tuổi r ất khôn ngoan, ông không
mặc cả nhiều về sự tr ở lại và đượ c gọi là Gioan khi chịu phép r ửa tội, r ồi từ đó r ấtvui sướ ng đượ c gieo r ắc tâm tình của mình vào tâm trí thân mẫu và tất cả gia đình.Ông dẫn tất cả tớ i chúng tôi, tất cả đã hiểu biết giáo lý của đạo, để đượ c chịu phépr ửa tội. Thân phụ ông thì bằng lòng, nhưng chưa đủ tâm huyết và chưa nhất địnhtin theo. Ngay từ buổi đầu có nhiều văn nhân đi lại nhà chúng tôi. Họ đến vì tọcmạch hơ n là vì nhiệt tình tin theo hoặc vì mong muốn học hỏi những gì có ích chohọ; thế nên không sinh nhiều hoa trái, vì họ bị mù quáng bở i tinh thần hư vô tự mãn của họ, họ tìm cách chống đối những điều chúng tôi nói và giảng về các mầu
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nhiện hơ n là chịu giáo huấn bổ ích cho họ. Thật là xác minh lờ i Con Thiên Chúa đã phán: nhiều ngườ i đượ c gọi, nhưng ít k ẻ đượ c chọn.
CHƯƠ NG 15.
CHÚA ĐÀNG NGOÀI CHO DỰ NG GẦN CUNG ĐIỆN NGÀI NHÀ Ở VÀNHÀ THỜ CHO CHÚNG TÔI THƯ A HÀNH CHỨ C VỤ CHO R ẤT ĐÔNGGIÁO DÂN.
Tàu ngườ i Bồ đã đem chúng tôi tớ i Đàng Ngoài, nay sắ p sửa tr ẩy đi, nhưng chúađã gia ơ n giữ chúng tôi lại, lại còn quá tốt muốn viết một thư lịch thiệ p gửi tàu đemtớ i cha Anrê Palmier lúc này làm kinh lý để cám ơ n cha đã phái chúng tôi đến nướ cngài và trình bày cho cha biết ngài hài lòng về việc chúng tôi tớ i. Để tỏ lòng químến và trang tr ọng, ngài không muốn viết trên giấy bản xứ quá thông thườ ng (mặcdầu có giấy r ất đẹ p vẽ hoa và thiế p vàng r ất nghệ thuật) nhưng trên một tấm bạc
tráng mỏng r ồi khắc và gấ p thành cuộn.
Thế nhưng tàu gặ p tai nạn và đắm ở đảo Hải Nam. Thế là bức thư của chúa r ơ i vàotay dân đảo vì họ lượ m nhặt đượ c những mảnh tàu đắm. Sau đó cha Palmier đãchuộc lại và đem về Macao.25
Nhưng r ồi chúng tôi thấy nhà chúng tôi ở chật hẹ p quá, khó thừa hành các chức vụ và không đủ chỗ cho số r ất động ngườ i đến vớ i chúng tôi. Chúng tôi liền vào chầuchúa và từ tốn trình bày sự khó khăn, xin ngài cho chúng tôi một nơ i nào khácthuận tiện hơ n và ngài cho là tốt hơ n. Không những chúa ưng thuận và còn gia ơ nquyết định dựng cho chúng tôi một nhà ngay trong phủ chúa. Thế là chúng tôi chọnnơ i chúng tôi cho là thuận tiện cho chức vụ chúng tôi và ngài sẽ tức thờ i cho xây
cất phù hợ p vớ i việc sử dụng của chúng tôi. Về điều này không thiếu ngườ i có ý tốtkhuyên chúng tôi nhận lờ i Chúa và ở bên trong luỹ phủ để bảo đảm về nguy cơ hỏahoạn thườ ng xảy ra trong kinh thành cũng như về tr ộm cướ p thườ ng có do nhữngk ẻ gian hoành hành. Thế nhưng vì việc ra vào đi lại phủ chúa có nhiều thủ tục nênr ất khó cho giáo dân tân dòng lui tớ i, chúng tôi liền chọn ở ngoài phủ vớ i một chút bất tiện, tuy không xa, để dễ đi vào chầu chúa khi đượ c vờ i. Thế là trong một ítngày sau, chúng tôi đã đượ c một nhà do lệnh chúa cho dựng, ở địa điểm chúng tôichọn, vớ i tất cả nhựng sự thuận tiện chúng tôi mong muốn. Ngôi nhà chỉ bằng gỗ theo kiểu nhà ngườ i bản xứ, nhưng khá r ộng và cấu trúc cũng giống như các nhàcủa những bậc quyền quí. 26
Thế là vào cuối tháng 9, bốn tháng sau khi chúng tôi tớ i kinh thành, chúng tôi sangở nhà mớ i, một phần dùng làm nhà thờ và là nơ i (ngay sau khi chúng tôi tớ i ở ) r ấtđông ngườ i tớ i, đến nỗi chúng tôi phải giảng mỗi ngày sáu buổi, ba buổi vào bansáng và ba buổi vào ban chiều, để làm thỏa mãn sự chờ đợ i của những ngườ i liêntiế p luân phiên nhau tớ i. K ết quả lượ m đượ c từ những việc chúng tôi làm và từ hạtgiống lờ i Thiên Chúa chúng tôi gieo thì r ất lớ n đến nỗi chúng tôi phải bỏ ra haingày trong tuần để làm phép r ửa tội cho những ngườ i xin và thườ ng là hai mươ i vàthỉnh thoảng tớ i bốn mươ i, trong số đó có ngườ i thuộc thành phần quyền quý, cả
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trong hoàng tộc. Thực ra ngay từ đầu chúng tôi còn phải đáp lại những câu phảnđối giáo lý chúng tôi rao giảng. Không những việc này làm xáo tr ộn thứ tự các bàigiảng, làm mất thờ i giờ quí giá dành cho họ để đáp lại câu họ chất vấn và giảiquyết những nghi ngờ , nhưng còn gieo xáo tr ộn tâm trí và ngăn cản không choPhúc âm sinh hoa k ết trái. Thế là chúng tôi quyết định không nhận cho ai chất vấn
nếu suốt tám ngày
27
chưa nghe liên tục chúng tôi giảng giáo lý. K ết quả hoặc lànhững k ẻ có tinh thần soi mói rút lui vì không đủ nhẫn nại chờ cho tớ i cuối, hoặc làhọ kiên trì nghe suốt thờ i gian đã chỉ định, họ đượ c soi sáng về các nghi ngờ vàkhông còn gì phản đối. Như vậy ít mất thờ i giờ và ít có nguy cơ làm xáo tr ộnnhững thính giả thiện chí và có những tranh luận phù phiếm.
CHƯƠ NG 16.
PHƯƠ NG PHÁP CHÚNG TÔI DÙNG ĐỂ DẠY GIÁO LÝ.
Mặc dầu có nhiều ngườ i rao giảng giáo lý Phúc âm cho những nướ c lươ ng dân chủ tr ươ ng tr ướ c hết phải hủy diệt sai lầm và tà giáo làm cho tâm trí từ bỏ những quanniệm mơ hồ, tr ướ c khi xây dựng và giảng dạy những điểm và những nguyên lý củaKitô giáo, theo lệnh Thiên Chúa đã truyền cho một tiên tri r ằng: Ta đặt ngườ i để diệt và nhổ, để dựng và tr ồng, còn về mầu nhiệm cao cả về Thiên Chúa Ba Ngôi thìchỉ trình bày cho ngườ i tân tòng vào lúc họ đã sẵn sáng chịu phép r ửa tội, tr ướ c làđể không làm r ối trí họ vì những hoài nghi có thể nảy sinh về mầu nhiệm cực k ỳ cao cả và khôn lườ ng đó. Thế nhưng theo kinh nghiệm, giữa hai cách trên đây, tôichọn một phươ ng pháp giáo huấn cho các dân nướ c này.28 Ngh ĩ a là không chốngđối sai lầm các giáo phái Đàng Ngoài tr ướ c khi đặt một số các nguyên lý mà chỉ ánh sáng tự nhiên cũng hiểu biết đượ c, như về việc sáng tạo vũ tr ụ, về cứu cánh và
nguyên lý tuyệt đối vạn vật đã đượ c dựng nên và về an bài những loài có lý trí vànhiệm vụ phải nhận biết Ngườ i và phụng thờ Ngườ i.29 Như vậy để đặt vào tâm tríhọ một nền tảng chắc chắn trên đó đều dựa vào mọi niềm tin khác để không làmcho họ chán nản khi nghe ngườ i ta đả phá và khinh dể những thờ tự của mình mặcdầu là giả dối và những tậ p tục mê tín, đó là sự thườ ng xảy ra. Tôi đã thành cônghơ n, theo như tôi nhận xét, nếu tôi đem cho họ một ít tâm tình hiếu thảo và mộ mếntự nhiên đối vớ i Đấng Hóa Công và Nguyên lý đệ nhất bản thể họ. R ồi khi đề cậ ptớ i truyện đại hồng thủy và lộn lạo các ngôn ngữ thì cho họ biết sợ Thiên Chúa họ phải tôn kính và thờ phượ ng, từ đó mớ i đả phá tà đạo mà ma quỷ cũng chỉ đưa vàothế gian sau đại hồng thủy.30 R ồi sau đó tôi mớ i đồng ý vớ i những ngườ i khác vàchưa trình bày cho lươ ng dân mình muốn chinh phục những mầu nhiệm Ba Ngôi
thánh, sự Nhậ p thể và thươ ng khó của Con Thiên Chúa và gieo mầm các chân lý đótrong tâm hồn họ, tr ướ c khi nhổ những sai lầm và mê tín dị đoan.31
Thế nhưng tôi thiết ngh ĩ không nên chờ tớ i lúc gần chịu phép r ửa tội mớ i giảng chok ẻ tân tòng về niềm tin Ba Ngôi Thiên Chúa, nhưng nên bắt đầu trình bày mầunhiệm này đã r ồi mớ i dễ dàng xuống tớ i sự nhậ p thể Con Thiên Chúa là Ngôi thứ hai, sau đó nói về việc Ngườ i chịu thống khổ để cứu chuộc tr ần gian bị sa đọa vì tộilỗi, về phục sinh và những mầu nhiệm khác trong đạo. Đó là thứ tự và phươ ng
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pháp các tông đồ đã giữ trong kinh tin kính và truyền lại cho chúng ta. Phần tôi,suốt bao nhiêu năm tôi giảng dạy lươ ng dân, chưa bao giờ tôi thấy ngườ i nào thốilui vì đức tin của ta, vì sự trình bày bí ẩn không thể hiểu nổi của mầu nhiệm Ba Ngôi. Trái lại tôi thấy họ khó tin hơ n về mầu nhiệm nhậ p thể. Lý do là vì họ khôngcho là k ỳ dị Đấng Thiên Chúa vớ i lý luận tự nhiên họ coi là bản thể khôn lườ ng và
cao cả vượ t lên hết mọi nhận thức, Đấng không thể dùng lờ i mà cắt ngh ĩ a nhữngđặc tính và khó trình bày cho ngườ i ta tin theo đượ c. Nhưng điều r ất khó đối vớ ichúng tôi là thuyết phục đượ c r ằng Đấng là một Thần Linh thuần túy, hằng hữu và bất tử, Đấng ngự trên tr ờ i vinh quang chói lọi, lại mắc lấy xác thịt, sinh trong thờ igian, chết (như mọi ngườ i) và chịu đủ thứ cực hình và thống khổ. Vì thế khi phảitrình bày cho k ẻ tân tòng những mầu nhiệm thươ ng khó thì phải r ất khôn khéo vàlàm khác vớ i cách chúng ta trình bày cho giáo dân của ta và phải giữ ba điều này.32 Thứ nhất phải nhấn mạnh đến những điều lạ xảy ra khi Đức Kitô tắt thở , như thể toàn vũ tr ụ đều kinh sợ vì tội phạm tớ i bản thân Ngườ i, tỉ như mặt tr ờ i không chiếusáng và không muốn soi cho trái đất đã phạm tội ghê gớ m tớ i Ngườ i, tỉ như mồ mở tung và muôn loài tỏ ra sự đau đớ n vì Đấng dựng nên mình đã tắt thở . Do đó k ết
luận r ằng nếu Ngườ i tắt thở thì là vì Ngườ i muốn và vì Ngườ i cho phép k ẻ sát nhânthi hành để cứu chuộc và cứu r ỗi loài ngườ i. Thứ hai sau khi đã cắt ngh ĩ a Ngườ i đãchịu thống khổ và chịu chết vì Ngườ i muốn tỏ tình thươ ng bao la và nhân đức đặc biệt, thì lúc đó lần đầu tiên tr ưng bày ảnh thánh giá để cho họ tôn thờ , vớ i nến thắ pvà những nghi lễ tôn sùng tươ ng tự. Thứ ba, không bao giờ cắt ngh ĩ a sự thươ ngkhó và sự chết của Chúa Cứu thế mà không tức khắc k ể truyện Ngườ i sống lại hiểnvinh, thực ra Ngườ i tự quyền phép mình mà sống lại ngày thứ ba và toàn thắng rakhỏi mồ ngườ i ta đã chôn cất Ngườ i, để cho thấy rõ nếu Ngườ i đã tự cho mình sự sống bằng thắng cái chết, thì Ngườ i là Chủ sự sống và sự chết và như vậy ngườ i cóquyền không để cho mình chết và tự cứu mình khỏi tay ngườ i Do Thái, nếu Ngườ imuốn. Và lờ i giảng này phải đượ c lắ p lại luôn và in vào tâm khảm, để họ đượ clòng mộ mến và kính tr ọng Chúa Cứu Thế. Kinh nghiệm cho chúng tôi nhận thấyr ằng họ càng mộ mến và tôn thờ sự thươ ng khó Chúa Cứu Thế thì họ càng lànhững giáo dân vững chãi và kiên trì thực hành nhân đức.
CHƯƠ NG 17.
MẤY CƠ HỘI LÀM CHO GIÁO DÂN R ẤT VỮ NG LÒNG TIN
Trong những ngườ i kiên trì đến nghe giáo lý chúng tôi giảng dạy mỗi ngày trongnhà thờ , có một thầ y sãi mà hoàng thái hậu, tr ướ c khi tr ở lại đạo đã trao cho chức
vụ quản lý một trong những đền tà thần, ở cạnh phủ chúa mà bà đã cho xây cất.Trong năm ngày liền ông đến dự và đặc biệt chăm chú nghe chúng tôi cắt ngh ĩ agiáo lý. Nhưng đến ngày thứ năm vợ ông hốt hoảng và giận dữ như một nữ thầnnông chạy đến. Thấy ông trong đám ngườ i nghe, bà liền mắng ông: kìa, bây giờ ông điên r ồi, ông mất trí khôn r ồi, ông đi theo một đạo bắt ông phải bỏ thần bỏ thánh bỏ đền. Hừ, ông điên r ồi, ông bỏ việc quản lý đền thì ai sẽ nuôi ông, ông lấycủa đâu bảo dưỡ ng cả nhà, vợ ông, con cái ông? Ông kiếm đâu ra để chi tiêu vàotất cả sự cần dùng? Thế là bà lớ n tiếng giận dữ kêu la, còn ông sãi thì không hé môi
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đáp lại một lờ i hay cưỡ ng lại khi bà lôi ông ra khỏi nhà thờ và dẫn ông về nhà. Ôngđã có thái độ hèn nhát làm cho những ngườ i đặt hy vọng vào ông thì đều tiếc.
Nhưng sự hèn nhát của ông sãi này không ít làm cho k ẻ tân tòng thêm mạnh tin, domột câu truyện ông này đã k ể và (không còn nghi ngờ gì nữa) đây là hiệu quả củaviệc Thiên Chúa quan phòng đặc biệt. Ông sãi này lúc đó có tâm hồn thấm nhuần
mọi điều trong giáo lý đạo Kitô mà ông đã nghe, một buổi sáng ngày chủ nhật kiaông bướ c vào nhà thờ , vào đúng giờ giáo dân sửa soạn dự thánh lễ. Ông giơ choxem một cuốn sách bằ ng chữ hán ở trang đầu có in thánh danh Chúa Giêsu bằngchữ đại tự. Tôi đã coi và tức thì nhận thấy đây là sách từ Trung Quốc đưa về domột cha dòng chúng tôi soạn. Nhưng tôi bỡ ngỡ tự hỏi bở i đâu ông sãi lại có trongtay cuốn sách này. Thế là ông k ể cho biết, khi xưa thân phụ ông đi theo sứ thần cứ ba năm một lần sang thăm viếng và triều cống vua Trung Quốc, chính thân phụ ôngđã đem sách này từ triều đình Bắc Kinh về.33 Cha ông cẩn thận giữ sách này chotớ i khi mất, lối lại cho các con và như một kho tàng quí báu ông mến chuộng hơ ntất cả của cải nào khác, chính cha ông cũng cho biết thêm là khi ở Bắc Kinh đi theosứ thần thì cha ông đã đượ c những tiến s ĩ đại Tây dươ ng làm quà cho, lại căn dặn
r ằng ngườ i nào tin và giữ điều chứa trong sách này thì sẽ vượ t qua đờ i này cáchlành thánh và sung sướ ng vào thiên quốc. Từ khi thân phụ ông mất để ông mồ côitừ nhỏ, mớ i lên sáu tuổi, ông quí mến giấu sách này trong một nơ i kín trong bamươ i năm tr ờ i, r ồi thỉnh thoảng mở ra và đọc những điều trong sách, ông chẳnghiểu gì cho tớ i ngày cuối cùng đây, sau khi nghe giảng, ông bắt đầu hiểu một chút.Tôi hỏi xem ông có biết ngh ĩ a những chữ đại tự in ở đầu cuốn sách, nhưng ôngthành thực tr ả lờ i là không. Thế là tôi đem cho ông coi những chữ như thế trongmột cuốn sách của chúng tôi, đó là thánh danh Đức Giêsu. Đây là việc làm cho hếtcác k ẻ tân tòng đều mừng r ỡ và làm cho họ càng tin những chân lý chúng tôi giảngdạy. Họ đã nhận thấy, khi tôi cho họ coi, là nội dung cuốn sách ông sãi đem tớ icũng là nội dung giáo lý của họ, không khác về thứ tự các điều, hay phươ ng pháp
giảng dạy. Giáo dân chúng tôi yêu cầu ông sãi để lại sách đó cho chúng tôi để chúng tôi sao chép lại, nhưng ông không chịu và muốn đem về. Ông cũng chân thậtcho mọi ngườ i biết, cũng không ai ép uổng ông, r ằng đức tin Kitô giáo bàn giảitrong cuốn sách của ông và đức tin chúng tôi rao giảng đều phù hợ p nhau, đó làđườ ng cứu r ỗi đích thực và bảo đảm. Và nếu chính ông chưa tin theo điều lươ ngtâm nói thì là tại sự nghèo khó, bở i ông không có phươ ng tiện sinh sống ở chỗ nàokhác, không có cách nào nuôi gia đình ngoài việc phục dịch trong đền. Ướ c gìThiên Chúa cho ông một ngày kia nhận biết Ngườ i và thắng đượ c tr ở ngại còn giữ ông trong tà đạo.
Giáo dân tân tòng còn đượ c vững đức tin và quí mến thực hành đạo Kitô khi thấynhiều phép lạ Thiên Chúa làm trong cùng một thờ i gian này bở i phép cây thánh giávà nướ c thánh, nhất là khi chúng tôi làm cho các bệnh nhân, cả ngườ i hấ p hối vànhững ngườ i bị thần dữ ám. Bở i thế khi chúng tôi đượ c mờ i tớ i giúp những k ẻ xinchúng tôi (mà thườ ng chúng tôi chưa đủ sức làm hết) có r ất nhiều lươ ng dân đitheo chúng tôi, trà tr ộn vớ i giáo dân và k ẻ tân tòng, họ đón đườ ng chúng tôi đi qua.Họ tọc mạch đến xem nghi lễ đặt tay trên bệnh nhân; chúng tôi đặt tay trên ngườ i bệnh, r ẩy nướ c thánh và đặt thánh giá trên ngườ i bị quỉ ám. Họ thườ ng r ất bỡ ngỡ
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và r ất mừng thấy bệnh nhân đượ c khỏi tức thờ i và ngườ i bị quỉ ám đượ c thoát khỏima quỉ hành hạ.
CHƯƠ NG 18.
GIÁO DÂN TÂN TÒNG DÙNG NƯỚ C PHÉP VÀ THÁNH GIÁ
LÀM PHÉP LẠ CHỮ A NGƯỜ I BỆNH.
Ngườ i ta có thể áp dụng r ất đúng vào giáo hội mớ i Đàng Ngoài lờ i thánh Grêriô Cả nói về giáo hội nguyên thủy: như phải tướ i cho cây non vừa mớ i tr ồng cho tớ i khichúng đâm r ễ và bám chắc trong đất thì giáo hội Kitô sơ khai cũng phải đượ c bồidưỡ ng bằng những phép lạ, cho tớ i khi lớ n lên và có đủ sức để tồn tại. Và tôi cũngmuốn nói r ằng vào buổi đầu để tăng sức cho giáo dân tân tòng của giáo hội Đàng Ngoài thì Thiên Chúa đã làm nhiều phép lạ để ưng chuẩn niềm tin họ xưng tụng.
Họ thườ ng vẩy nướ c phép hay cho bệnh nhân uống từng giọt nhỏ mà chữa khỏinhiều thứ bệnh. Vì thế họ r ất sùng kính nướ c thánh. Không những họ giữ trong nhàmà còn khi đi đườ ng đem theo những lọ nhỏ như một thứ nướ c hoa thơ m quí báuđể dùng cho mình và cho ngườ i khác.
Có một quan binh tên r ửa tội là Simon, ông tr ở về quê quán xa kinh thành chứngmấy dặm. Ông xin chúng tôi một lọ con đựng đầy nướ c thánh để đem theo. Vừa tớ inhà, ông thấy có nhiều đồng hươ ng bị bệnh, ông đã chữa cho lành hết, bằng chouống một chút nướ c phép. Vì r ất đông ngườ i từ các nơ i mờ i ông tớ i và ông chỉ chouống một vài giọt thế mà trong một thờ i gian thì đã gần hết. Thấy chỉ còn chút ítdướ i đáy và không muốn để cho ngườ i khác mờ i ông tớ i không nhận đượ c ơ n lành bệnh họ mong mỏi, ông liền nhất định, mà hẳn là Thiên Chúa gợ i lên cho ông, đi
đến một suối nướ c trong núi gần đấy, ông đổ đầy nướ c suối vào, ông cũng ngây thơ vô tội đọc mấy kinh công giáo ông đã học và bỏ mấy hạt muối vào như ông đã thấychúng tôi làm. Và thật k ỳ diệu, từ đó ông cho r ất nhiều bệnh nhân uống và họ đượ clành tất cả, Thiên Chúa cho vậy, như Ngườ i đã làm trong Giáo Hội nguyên thủy.
Có một viên quan lớ n, còn là lươ ng dân, r ể của chúa, thấy trong một thôn thuộclãnh thổ mình hầu hết dân đều bị chứng bệnh truyề n nhiễ m phá hoại cả một miềnvà đem đi một số dân làm cho lợ i nhuận của ông sụt xuống tr ầm tr ọng. Ông đếnkhẩn khoản chúng tôi đem thuốc đến chữa và nhất là đem nướ c phép để chặn đứngthứ bệnh dịch tàn phá mọi vật. Để làm việc này ông truyền cho hai gia nhân đưahai bình lớ n để đem đầy nướ c chúng tôi làm phép về. Chúng tôi vui lòng làm theo
điều ông xin, cho r ằng đây là việc của Thiên Chúa và chúng tôi chọn sáu giáo dânnhiệt tâm để đi làm việc bác ái cho thôn xóm đau khổ đó. Họ r ất can đảm ra đi mỗingườ i đeo thánh giá và tràng hạt. Vừa tớ i nơ i thì trong nhà thứ nhất họ đến, họ lậ p bàn thờ vớ i ảnh thánh, r ồi họ đọc một kinh vắn tắt nhưng r ất sốt sắng, sau đó họ làm ba cây thánh giá lớ n đem cắm hai cây ở hai đầu và một cây ở giữa, biểu hiệucủa cuộc đại thắng. Xong đâu đấy, họ chia tay nhau, hai ngườ i một, r ảo khắ p cácnhà có ngườ i bệnh, trong mỗi nhà cột một thánh giá ở nơ i tr ọng nhất, chú ý để đuổità ma ám ảnh. Ở vài nơ i nghe thấy chúng kêu la, than van lẩm bẩm vì bị võ lực đàn
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áp. Trong tám ngày, nhờ thế lực cây thánh giá và cho bệnh nhân uống nướ c phép,họ chữa khỏi đượ c hết, con số lên tớ i hai tr ăm bảy mươ i ngườ i, tr ừ một ngườ i hấ phối gần chết, họ đã r ửa tội sau khi sơ lượ c dạy những mầu nhiệm đức tin và việc ănnăn tội mà ngườ i bệnh sẵn sàng làm. Ngườ i ta nhận thấy hết những ngườ i đượ ckhỏi bệnh truyền nhiễm sau khi uống chút nướ c phép thì nhổ ra một thức nướ c bẩn
và hôi thối là dấu chỉ có bùa ma quỉ họ đã nhận và cũng là dấu họ đượ c khỏi. Những giáo dân tốt lành này khi tr ở về thì công bố những chiến thắng đã đạt đượ ccủa Satăng và tỏ ra r ất vui mừng. Thế nhưng lại buồn phiền vì một tai họa xảy đếncho ngườ i chúng tôi đặt làm bề trên và thủ l ĩ nh của đoàn. Ông này đã chế t bấ t thần
ít ngày sau khi tr ở về và không thuốc nào chữa khỏi. Về cái chết đột ngột này, khichúng tôi tỏ ra xúc động và không sửng sốt, (thì một trong các đồng sự nói) xinđừng lấy làm lạ về cái chết của ngườ i này: đây là hình phạt công bằng của ThiênChúa, vì ông đã đượ c biết phải làm việc đạo đức bác ái này nhưng không như đãđượ c lệnh, nhưng ông đã không làm như thế, ông đã nhận một bộ áo viên quan caitr ị miền chúng tôi đến biếu để thưở ng công. Ngườ i giáo dân này đã tườ ng thuậttr ướ c mặt các ngườ i khác, thế là tất cả đều r ất sợ . Và chúng tôi nhớ lại bệnh cùi mà
Grêzi đã mắc phải vì tội biển lận tươ ng tự, Grêzi bị phạt mắc cũng thứ bệnh mà Naaman đượ c khỏi, bở i đã nhận thưở ng vì sức khỏe đã giúp cho ngườ i khác. Việcnày từ đây làm cho giáo dân dè dặt về điểm này, họ còn áy náy cả lúc ăn uống nơ i bệnh nhân họ đến chữa.
CHƯƠ NG 19.
CÓ MẤY GIÁO DÂN TÂN TÒNG HIẾN THÂN
SUỐT ĐỜ I PHỤC DỊCH CHÚNG TÔI
Ở xứ Đàng Ngoài có tục lệ, ngh ĩ a là có những ngườ i nhiệt tình giả trá hiến thânsuốt đờ i phụng sự tà thần hay ma quỉ làm cho họ thành nô lệ quyền lực của chúng.Có một quân binh tốt lành là giáo dân tên là Antôn thân thể cườ ng tráng và chừng ba mươ i xuân xanh, xúc động bở i tâm tình r ất đạo hạnh và r ất thánh, đến xin tướ nglãnh còn là lươ ng dân cho mình nghỉ việc quân binh phục vụ hàng ngũ chúa Đàng Ngoài để phục vụ Đức Chúa tr ờ i đất và Đức Giêsu Kitô trong giáo hội Ngườ i.Đượ c r ồi anh không muốn cho hoặc bán võ khí của anh cho ngườ i khác có thể dùng vào việc xấy, nhưng anh ném xuống một hồ sâu, để không ai có thể bị hại.Thế r ồi anh đến nhà chúng tôi, r ất khiêm tốn và nhiệt thành xin đượ c ở vớ i chúngtôi như những ngườ i đầy tớ sẵn sàng (theo anh nói) phục dịch và vâng lờ i chúng tôi
trong mọi điều chúng tôi truyền, không mong phần thưở ng nào của chúng tôi,ngoài phần thưở ng của Thiên Chúa mà anh phụng sự nơ i bản thân chúng tôi.Chúng tôi r ất bằng lòng nhận thiện chí của anh và để anh ở nhà chúng tôi. Anhgiúp r ất nhiều việc cho chúng tôi, nhất là anh gánh trên vai, từ sông ở khá xa nhà,đưa về tất cả số nướ c cần dùng không những cho việc bế p núc mà cho cả việc làm phép nướ c thánh. Vì mỗi ngày phải dùng tớ i r ất nhiều nướ c, để làm thỏa mãn lòngsốt sắng của những ngườ i đến xin. Đó cũng là một lý do khiến anh Antôn siêngnăng lạ lùng, vì anh tưở ng tượ ng nướ c anh gánh đượ c dùng vào việc tr ừ ma quỷ,
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chữa lành bệnh nhân và làm cho danh Thiên Chúa và vinh quang Đức Kitô lanr ộng. Anh kiên trì suốt hai mươ i năm, cho tớ i bây giờ , trong những việc khiêm tốn.Anh r ất quí mến và kính tr ọng chúng tôi, ngay trong những lúc khó khăn nhất, như sẽ nói sau.
Thiên Chúa không những thươ ng ban cho chúng tôi ngườ i phục dịch việc trong nhà
mà còn ban cho ngườ i giúp đỡ để chinh phục và dạy dỗ dân chúng. Vì một mìnhtôi cáng đáng hết, tôi phải vừa giảng vừa dạy giáo lý bốn, năm hay sáu lần mỗingày. Ngườ i đầu tiên có khả năng giữ chứa vụ này là Phanchicô, ngày nay cònhoạt động r ất có ích và r ất nhiệt thành. Ông đã tr ở lại đạo như sau. Một hôm tr ướ cmặt giáo dân tân tòng và lươ ng dân, tôi bài bác đạo giáo của Xaca hay Thích ca màtôi đã nói ở trên … Phanchicô có mặt trong buổi nói truyện. Lúc này ông giữ chứcvụ thầy sãi … Sau bài giảng đó, ông đứng lên và lớ n tiếng nói vớ i tôi tr ướ c mặtmọi ngườ it ươ ng tự như sau. Tôi đã tr ải qua mườ i bảy năm tuổi đờ i để trung thànhvà kiên trì phụng sự nhà chùa, vì tôi xác tín r ằng vớ i những việc phục dịch của tôi,tôi đượ c các thần tôi tôn thờ tr ả công cho tôi, ngh ĩ a là ở đờ i sau các ngài đối đãi tốtvớ i vong linh cha tôi đã quá cố bỏ tôi từ hồi tôi còn nhỏ dại. Nhưng khi nghe bài
giảng của cha, tôi thấy tôi đã phí phạm thờ i giờ .. Bây giờ tôi phải làm gì để đền tộivà sửa sai ? Tôi đáp là tôi khuyên ông can đảm và Thiên Chúa cao cả làm chủ mọiviệc, một mình Ngườ i đáng cho ta phục dịch, Ngườ i r ất nhân hậu, Ngườ i không bỏ những k ẻ thành tâm tr ở lại cùng Ngườ i. Vậy ông nên làm như ngườ i lữ hành đãmất một phần ngày lạc đườ ng nhưng vừa thấy mình lạc thì tìm đườ ng ngay nẻochính để chuyên chú tiến bướ c, không còn để mất thờ i giờ tìm lại nữa. Phần ông đã bỏ mất những năm tháng tốt đẹ p để phụng thờ hư vô và tội ác biết bao thần giả trá,thì không trì hoãn, ông phải bỏ việc đã làm và nhậ p hàng ngũ những k ẻ tin theochân lý ông đã bắt đầu nhận biết. Ông sẽ đượ c tha thứ các tội và đượ c thưở ng côngxứng đáng. Ông thành tâm nghe lờ i tôi khuyên bảo và thực hành ngay tức thì. Ôngliền bỏ đền ông đã phục dịch và những bổng lộc lớ n ông đượ c để vâng theo chức
vụ và ơ n Đức Thánh Linh . Ông cũng thông truyền cho một số lươ ng dân tin tưở ngnơ i ông và bây giờ ông dẫn dụ cho biết chân lý. Còn ông (đượ c r ửa r ội ngày lễ thánh Phanchicô Xavie) ông lấy tên r ửa tội là Phanchicô. Lòng sốt sắng của ôngkhông ngừng ở đây, mà mấy ngày sau, ông đến tìm chúng tôi và nài xin chúng tôicho ông đượ c ở vớ i chúng tôi. Chúng tôi sẵn sàng đón nhận ông, vừa để có ông làchứng nhân quan tr ọng của đờ i tư chúng tôi và vừa để cho ông tinh thông các điềugiáo lý mà chúng tôi đọc cho ông mỗi ngày một giờ để ông học thuộc lòng trongmấy tháng. Ông chăm chỉ họ cho có đủ khả năng dạy k ẻ khác, như ông vẫn làmcho tớ i nay, vớ i nhiều k ết quả. Thế r ồi ông tự thú vớ i chúng tôi, chính là để khám phá xem đờ i sống chúng tôi có phù hợ p vớ i giáo lý chúng tôi dạy và khi nhận thấychúng tôi còn sống khắc khổ hơ n điều chúng tôi khuyên r ăn k ẻ khác thì bấy giờ
ông mớ i chịu khuất phục và vững vàng tin theo. Từ đó ông vào dòng chúng tôi,mườ i lăm năm sau khi ông tr ở lại, ông không bao giờ ngừng (cả ngày trong thờ igian nhà tậ p vì cần phải có thợ ) làm chức vụ thày giảng mà ông thừa hành r ấtxứng đáng và có k ết quả không lườ ng đượ c.
CHƯƠ NG 20.
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CHÚA ĐÀNG NGOÀI BẮT ĐẦU XA LÁNH CHÚNG TÔI
Chúng tôi ướ c mong đượ c những thành quả lớ n lao và tốt đẹ p trong giáo đoàn mớ iở Đàng Ngoài. Vì thực ra từ lễ giáng sinh cho tớ i lễ phục sinh đã tr ở lại hơ n năm
tr ăm lươ ng dân, trong đó có mấy ngườ i khác có nhiều vợ tr ướ c khi chịu phép r ửatội, theo phong tục bản xứ, nay đã can đảm bỏ chỉ giữ lại một vợ chính thức màthôi. Đây là một thắng lợ i làm đẹ p lòng Thiên Chúa và để thưở ng công, Ngườ i đãcho một số nhờ lờ i cầu nguyện đượ c ơ n tr ừ quỉ khỏi ngườ i chúng ám.
Nhưng cũng là điều làm cho ma quỉ điên r ồ chống lại chúng tôi. Từ đó, chúng dùnghết thế lực của chúng để gây trong tâm trí nhà chúa sự ghen ghét chúng tôi và cáccông việc chúng tôi làm. Tr ướ c hết chúng lợ i dụng chính các bà vợ bé mà các giáohữu tân tòng lại li dị. Các bà này khinh dể không chịu lấy những ngườ i chồng ở giai cấ p thấ p hơ n ngườ i tr ướ c, nên gây xôn xao trong kinh thành, đến nỗi các tiếngđồn và tiếng than vãn tớ i tai chúa, ngài cũng có nhiều cung phi và không muốn bỏ,nên phật ý vì thấy có thần dân tốt hơ n và có lươ ng tâm hơ n mình. Do đó chúa giận
chúng tôi vì chúng tôi bắt dân tân tòng phải li dị các vợ mọn. Chúa gửi một văn thư tai hại và khá chua xót, không phản chiếu mối thịnh tình tớ i nay chúa vẫn có đốivớ i chúng tôi. Văn thư này đượ c thảo tươ ng tự như sau : “Đạo này (hở các ngươ i)các ngươ i giảng trong nướ c ta? Các ngươ i truyền cho thần dân ta chỉ đượ c lấy mộtvợ mà ta thì muốn có nhiều để sinh nhiều con trung thành vớ i ta. Từ nay các ngươ ihãy gạt đi đừng giảng đạo nữa: nếu các ngươ i không tuân lệnh thì ta sẽ chém đầucác ngươ i và ngăn cấm các ngươ i từ nay chớ tiế p tục làm điều ta cấm”. Nhận đượ cvăn thư mà ngườ i ta nói là do chúa gửi tớ i, chúng tôi hơ i nghi ngờ không biết cóthật do chúa, ngài chưa bao giờ nói vớ i chúng tôi vớ i cung giọng này hay vớ inhững lờ i lẽ như thế, hoặc nếu không phải do sự bày đặt của ngườ i mang văn thư mà chúng tôi biết là có r ất nhiều vợ . Chúng tôi nhớ lại việc xảy ra ít lâu nay, có
một tên tr ộm ban đ êm đột nhậ p nhà chúng tôi và g ặ p một ông già không ng ủ đượ c,hắn nói, để ngăn cản không cho ông hô hoán lên, r ằng nó đượ c lệnh chúa đến giếttôi trong giườ ng, thế là ông già ngậm miệng để nó vào phòng tôi lấy hết những gìnó thích, thế nhưng không động đến bản thân tôi. Do đó chúng tôi vẫn nghi ngờ không sao giải quyết nổi và cũng không dám lên trình chúa. Chúng tôi vẫn tiế p tụcnhư thườ ng lệ: phấn đấu và lên án đa thê, không sợ đe dọa bị chết, vì đó là điềuchúng tôi mong mỏi và vì là phần thưở ng vinh quang nhất về những việc nhỏ mọnchúng tôi làm và biết r ằng hạnh phúc của chúng tôi ở đờ i này là sửa soạn vinhquang đó.
Ma quỉ còn khích động nhiều thù địch hơ n nữa nơ i chúa, đó là những hoạn quan cónhiệm vụ săn sóc các cung phi. Họ sợ chúa trong quá khứ vẫn quí mến chúng tôi,nếu ngài tin đạo và chiều theo đạo thì phải ruồng bỏ các cung phi, mà họ thì dựavào các bà để đượ c mọi nguyện vọng, thế là họ thuyết phục chúa r ằng tôi là thầy phù thủy làm mê hoặc ngườ i ta bằng lờ i nói của tôi, tôi sai khiến làm các việc theoý tôi và có thể sát hại nếu tôi muốn bằng hơ i thở của tôi. Họ vận động thế nào màchúa không còn muốn nghe tôi nói và không còn vờ i tôi đến gần chúa, bở i vì (theohọ phao tin) hơ i thở tôi có thể làm cho chết. Tôi không biết cảm tưở ng ấy họ đồnvề tôi thế nào, nên tôi sửng sốt thấy chúa chẳng còn vờ i tôi đến đàm đạo vớ i chúa
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và dự tiệc như tr ướ c vẫn có lệ, như cho tôi ngồi cạnh ngài và tự tay tiế p thức ăncho tôi, thực ra nếu tôi đượ c vờ i và thườ ng r ất hiếm, để thưa truyện vớ i chúa, thì bây giờ tôi phải đứng ra, đến nỗi như thể chúa nặng tai, phải có viên hoạn quanđem lờ i tôi đến chúa, mà thườ ng hoạn quan tự ý làm sai lạc lờ i tôi nói. Tôi không biết việc thay đổi này bắt nguồn từ đâu.
Tin đồn tôi là phù thủy và tôi giết hại bở i hơ i thở tôi nếu ai đến gần tôi, tin đó đãgieo r ắc sâu trong phủ chúa, đến nỗi một hôm có một tướ ng lãnh trong phủ đến nhàthờ chúng tôi đúng lúc tôi đang giảng. Ông đứng ngoài cửa. Vì lịch sử tôi cho mờ iông lại gần tôi để nghe rõ điều tôi giảng, nhưng ông đi ra và rút lui, sau này ngườ ita cho tôi biết, vì ông sợ đến gần tôi khi tôi mờ i ông, tôi có thể làm ông chết vì hơ ithở của tôi. Thật ra tôi thán phục những con ngườ i ngây ngô và ma quỉ mưu môxảo quyệt đã làm cho ngườ i ta xa lánh không nghe lờ i Thiên Chúa. Tên quỷ quáinày còn dùng cách đó để gièm pha và làm cho ngườ i ta nghi ngờ phép r ửa tộichúng tôi cử hành. Bở i vì một ngày chủ nhật, sau cơ m tối, tôi sửa soạn làm phépr ửa tội cho hơ n tám mươ i ngườ i, tớ i nghi thức muối phép đặt trên địa thì có mộtlươ ng dân do ma quỉ xúi giục bướ c vào nhà thờ và lớ n tiếng kêu lên: hãy coi
chừng, quân khốn nạn, hãy coi chừng bùa ngải trong d ĩ a. Nói xong, hắn chạy mất.Thế là buộc lòng tôi phải giơ cho mọi ngườ i dự xem trong d ĩ a chỉ là thứ muối bảnxứ đã làm phép. Mọi ngườ i đều tin và không bị ngăn cản chịu phép r ửa tội cách sốtsắng.
CHƯƠ NG 21.
NHỮ NG CÁCH THẾ CHÚNG TÔI DÙNG ĐỂ XOA DỊU TÂM TRÍ CHÚAVÀ ĐÁNH TAN NGỜ VỰ C TRONG KHI THÙ ĐỊCH THEO DÕI CHÚNGTÔI.
Trong khi chúng tôi không đượ c chúa vờ i tớ i như tr ướ c và đượ c chúa tin cậy thìxảy ra nguyệt thự c. Chúng tôi cho phổ biến hình vẽ và viết trên trang giấy mấyngày tr ướ c khi xảy ra, vớ i mấy lờ i cắt ngh ĩ a sơ qua về độ lâu, từ đầu cho tớ i cuối.Phải thêm r ằng mặc dầu ngườ i ta theo tục lệ đưa ra tất cả súng ống trong nướ c,nhưng không làm cho độ lâu ngắn lại một phút, và khi ngườ i ta không làm gì đượ cđể cứu mặt tr ăng và để đuổi hay dọa con r ồng nhất quyết cắn xé vật đó, thì mặttr ăng vẫn cứ bị ăn toàn khối như chúng tôi đã phác họa. Và vì chúng tôi không cònđượ c tự do đi lại nơ i phủ chúa, thì chúng tôi đã có cách chuyển đến tay chúa hìnhảnh chúng tôi công bố. Chúa xem k ỹ và cấm ngặt, nếu không sẽ bị tr ừng tr ị nặng,không cho bắn một phát súng nào, chỉ đượ c làm những gì theo tục lệ trong đêm có
nguyệt thực mà thôi. Và khi đã thấy mọi sự xảy ra như chúng tôi đã nói tr ướ c, thìchúa r ất khen sự hiểu biết của chúng tôi và bắt đầu bênh vực chúng tôi chống lạinhững k ẻ nói xấu chúng tôi. Dầu sao ngài vẫn còn một chút sợ chúng tôi, không tinchúng tôi như tr ướ c, tâm trí ngài còn vươ ng vấn vào hai hạng ngườ i ra tay làm hạichúng tôi.
Hạng ngườ i thứ nhất là nhữ ng phù thủ y. Vì chúa tin theo dị đoan điên dại và maquái, nên họ cũng dễ làm cho chúa nghe theo vu khống của họ. Điều làm cho họ
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ghét chúng tôi đó là thấy giáo dân tân tòng khắ p nơ i làm phép lạ chữa bệnh nhân,như thế pháp thuật của họ bị xuống giá, ngườ i ta ít dùng và nguồn lợ i nhuận cũnggiảm. Thực ra cũng có một số bệnh nhân chết, chúng tôi đã r ửa tội tr ướ c, vì chúngtôi tớ i thì đã quá muộn. Do đó họ gọi đạo chúng tôi là đạo chết và phao tin đến taichúa là chúng tôi đến để sát hại thần dân của chúa và những quân binh tốt nhất của
ngài, chúng tôi làm chúng yếu sức để r ồi r ơ i vào tay địch. Thật là một vu khống bỉ ổi, nhưng đượ c cái là chúa dễ dàng lấy lượ ng khoan hồng và lý trí mà bênh chúngtôi.
Nhưng chúa dễ nghe theo những tố cáo của các thầ y sãi. Những ngườ i này r ất ghétchúng tôi vì thấy đền thờ của họ tr ở nên hoang vu, lợ i lộc suy giảm. Thế là họ vậnđộng chúa vì chúa r ất ưng việc thờ cúng tà thần, coi chúng tôi là thù địch. Lúc nàyxảy ra việc tr ở lại đạo của viên quan r ất tốt cùng cả gia quyến (khi ông còn làlươ ng dân) ông đã cho dựng một nhà dùng làm đền tà thần, nhưng chưa dựng bànthờ và đặt tượ ng. Nhưng vì ông chịu phép r ửa tội, nên ông thay đổi dự định và nhấtquyết biến nhà đó làm nhà thờ , để thờ phượ ng Thiên Chúa và Đức Giêsu Kitô ConThiên Chúa. Ông mờ i chúng tôi đến làm phép theo cách thức và các nghi lễ thông
dụng nơ i giáo dân. Chúng tôi chỉ muốn làm hay nhận sau khi đã đến coi và xem xéttình tr ạng. Chúng tôi sợ nhà đó còn ở trong tình tr ạng một đền khác ở ngoại ô kinhthành. Đền này đã do mấy giáo dân dựng tr ướ c khi tr ở lại đạo, r ồi sau dâng chochúng tôi để làm thành nhà thờ . Nhưng nhà này còn đầy dị đoan và tượ ng thần vẫncòn ngự trên bàn thờ . Thế là chúng tôi không muốn nhận, trái lại cứ để cho thànhhoang vu đổ nát, vì sợ nếu chúng tôi đậ p phá tượ ng thì làm phật ý những k ẻ mê tínsùng bái và chúng tôi bị họ ghét và bị bắt. Đó cũng là lý do giáo luật r ất khônngoan để phòng. Nhưng nhà này, sau khi chúng tôi đến thăm và thấy có đủ điềukiện vì chưa dùng vào việc thờ tà thần thì chúng tôi nhận và long tr ọng dâng kínhđức thánh mẫu Mẹ Thiên Chúa, đặt ảnh Ngườ i trên bàn thờ , Ngườ i bồng con làđấng cứu thế có Ba Vua quỳ chầu. R ồi chúng tôi còn dâng thánh lễ và sau cùng là
một bài giảng riêng về nghi lễ cung hiến, tr ướ c mặt đông dân chúng tôi gồm có cả giáo dân tân tòng và lươ ng dân, tất cả đều r ất hài lòng.
Thế là ma quỷ điên r ồ và phẫn nộ xúi các thầy sãi vu khống chúng tôi nơ i chúar ằng chúng tôi đậ p phá tượ ng thần ở các đền. Chúng xin chúa thu xế p và xét xemđạo chúng tôi giảng là đạo hu ỷ diệt các thần và phá đổ tôn giáo cổ truyề n trongnướ c, có nên đượ c dung thứ không. Không điều tra thêm, chỉ dựa vào một cuộchọ p vội vã, chúa liền ra sắc lệnh phạt r ất nặng và cấm thần dân trong nướ c từ naykhông đượ c theo đạo Kitô là đạo phá đổ thần phật từ mọi đờ i vẫn đượ c thờ cúng.Sắc lệnh đượ c niêm yết ở cửa nhà chúng tôi, tr ướ c mặt chúng tôi và tr ướ c mặt đasố giáo dân. Việc này làm cho chúng tôi r ất lo sợ và bắt buộc chúng tôi phải tức thìchạy tớ i chúa và xin ngài cho chúng tôi đượ c đến triều yết. Ngài bằng lòng. Chúngtôi trình bày, tại sao địch thù mỗi ngày vì ghen ghét chúng tôi mà đặt ra những vukhống sai lạc để làm hại chúng tôi, và chỉ có sự khôn ngoan sáng suốt như khônngoan sáng suốt của chúa mớ i khám phá ra, đâu là những ơ n huệ và biệt đãi chúngtôi nhận đượ c do lòng nhân ái của chúa, do đó làm cho họ thù ghét và vu khốngchúng tôi là những ngườ i vô tội. Chúng tôi khiêm tốn khẩn nài ngài đừng lên ánchúng tôi, theo những lờ i địch thù tố cáo tr ướ c khi chưa nghe chúng tôi thưa trình.Muốn thế trong khi chờ đợ i điều tra thêm, xin ngài hủy bỏ sắc lệnh đã niêm yết,
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theo ngài truyền, ở cửa nhà chúng tôi. K ỳ lạ thay, lờ i khẩn nài đã làm dịu cơ n giậnchúa và lấy lại đượ c lòng ngài. Tức k ắc ngài nhận lờ i cho chúng tôi quyền r ộng rãiđể giảng đức tin vớ i điều kiện là không đượ c đậ p phá tượ ng thần. Chúng tôi chânthành cảm tạ ơ n huệ ngài ban và cho ngài tin chắc r ằng không bao giờ chúng tôidạy giáo dân đậ p phá tượ ng, trái lại chúng tôi cấm ngặt không để họ lăng mạ và
nghiêm chỉnh căn dặn họ phải sống hoà bình vớ i hết mọi ngườ i. Thế là chúa r ất hàilòng đến nỗi còn ban cho nhiều thứ thịt ngon, chúng tôi chia cho giáo dân, khichúng tôi vào chầu, còn họ ở lại trong nhà thờ để cầu xin cho chúng tôi. Khi thấychúng tôi tr ở về đượ c như ý và hồi phục ơ n huệ chúa ban (cứ theo quà chúa bancho thì biết), họ liền dội ơ n Thiên Chúa nghìn lần.
CHƯƠ NG 22.
GIÁO DÂN TÂN TÒNG SỐT SẮNG MỪ NG CÁC LỄ TRONG NĂM.
Chúng tôi đã mừng lễ Giáng sinh 34 hết sức long tr ọng, ngh ĩ a là chúng tôi bắt đầur ửa tội công khai mấy k ẻ tân tòng, đượ c tái sinh trong Chúa Kitô vào chính ngày Ngườ i giáng sinh. Hơ n nữa, trong đêm Noen giáo dân tân tòng sốt sắng và hoan hỉ hát các bài ca sinh nhật và những bài ca tôn giáo khác. Mà vì ban đêm, không cho phép phái nữ vào nhà thờ theo thuần phong mỹ tục xứ này, nên mớ i tảng sáng, họ đã dậy sớ m và đến nhà thờ r ất đông. Chúng tôi trình bày ảnh Đức Giêsu hài đồngcho họ bái thờ và hôn kính, mọi ngườ i đều tỏ ra xúc động và cảm mến không sao tả đượ c.
T ớ i ngày đầu nă m, theo tục lệ lươ ng dân, thườ ng có những cúng bái mê tín dị đoantrong ba ngày Tết.35 Chúng tôi truyền cho giáo dân làm những việc đạo đức trong
ba ngày này: để thay thế cái hộ p treo ở đầu cây nêu cao dựng ngay ở cửa nhà, như chúng tôi đã nói ở quyển 1, thì chúng tôi khuyên họ đặt cây thánh giá: họ làm theo.Thế là trong khắ p phố phườ ng trong kinh thành ngườ i ta xem thấy biểu hiện đángkính của việc cứu r ỗi đượ c dựng cao vót quá mái nhà làm cho ma quỉ sợ hãi và cácthiên thần vui mừng. Chúa cũng nhận thấy khi vào ngày đầu năm ngài đi qua phố,trong đám r ướ c long tr ọng đã k ể ở trên; thấy thánh giá cắm cao chót vót thì ngàinói: đây là biểu hiện của giáo dân. Trong ba ngày đầu, chúng tôi đã cho huấn dụ vàcho giữ như sau. Ngày mồng một Tết kính công việc tạo thành và gìn giữ (muônloài), kính dâng Thiên Chúa Cha. Ngày mồng hai, nhận biết ơ n cứu chuộc, cao cả khôn sánh, kính dâng Con Thiên Chúa và ngày mồng ba, khiêm tốn cảm tạ ChúaThánh Linh vì ơ n đượ c gọi vào đạo Đức Kitô. Và không ai là không hăm hở làm
các việc này, không ai là không vui mừng sung sướ ng.Sau đó ít ngày là lễ đức Trinh N ữ Dâng mình vào Đền thánh. Chúng tôi long tr ọnglàm phép nến. 36 Mỗi giáo dân tân tòng đều cầm nến sáng bướ c vào nhà thờ . Họ làm r ất vui vẻ và vớ i những tâm tình sốt sắng. R ồi họ đượ c đem nến về nhà dùngtrong tr ườ ng hợ p có ngườ i chết để ghi nhớ lại. Họ r ất sung sướ ng. Lươ ng nhânthườ ng sợ không muốn nhắc đến cái chết và không ai dám đọc tên đó ra tr ướ c mộtngườ i quyền quí, vì thế để khỏi làm phật ý, họ phải nói tr ại đi hoặc nói quanh. Còngiáo dân, ngay cả những ngườ i cao sang, họ không còn ngại nghe nói tớ i cái tên
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thướ ng làm cho ngườ i khác không bằng lòng, họ còn lợ i dụng để bọc cách dọnmình chết lành. Họ tin nến làm phép này giúp họ trong giai đoạn tối hậu và nguyhiểm của đờ i sống, để xua đuổi tướ ng lãnh tôi tăm và địch thù của ơ n cứu r ỗi.
T ớ i mùa chay thánh, trong giáo hội Kitô giáo ngườ i ta giữ chay r ất sốt sắng, cònđối vớ i ngườ i Đàng Ngoài thì không khó khăn gì. Chúng tôi biết lươ ng dân giữ
chay r ất ngặt để tôn sùng tà thần, họ không những kiêng thịt và tr ứng, lại kiêng cả sữa là thứ không thông dùng ở xứ này, kiêng cả hết các thứ cá, và không phải trongmột hay hai tháng mà suốt đờ i, đến nỗi họ điên dại mê tín tin r ằng họ phạm mộttr ọng tội nếu giết một con vật nào hay bất cứ một con chim nào, vì không phân biệtgiữa tội giết một ngườ i vớ i giết một con gà. Dẫu biết Giáo hội không bắt giữ chaynghiêm khắc như thế song tất cả những ngườ i Giáo hội không chuẩn cho, đều giữ r ất sốt sắng trong suốt mùa chay. Vào đầu mùa Vọng thì tôi cho họ biết là cũngnhiều ngườ i nhiệt tình ăn chay trong mùa này cho tớ i lễ Sinh Nhật. Vì thế cũngkhông ít giáo dân nồng nàn giữ chay.
Theo tục lệ trong Giáo hội, vào cuối mùa chay, 37 chúng tôi làm phép lá. Mà bở i vì
trong khắ p nướ c Annam không có cây ôliu, chỉ có r ất nhiều cây dừa xanh tốt, nênchúng tôi sử dụng lá dừa trong nghi lễ. Không những có r ất nhiều giáo dân mà cả lươ ng dân cũng đến dự nghi lễ làm phép lá. Cả nhà thờ , cả ở ngoài cũng không đủ chứa, mặc dầu có sân r ất r ộng, thành thử có ít ngườ i phải ra ngoài. Giáo dâns ốtsắng giữ lá phép và đem về nhà dùng để xua đuổi tà ma và quỉ ám. Trong thờ i gianthánh này, mọi ngườ i đều xưng tội r ất sốt sắng, nhưng tất cả không đượ c r ướ c lễ vìthiếu bánh thánh, tất cả bánh chúng tôi lưu tr ữ đều bị hỏa tai đem đi hết. Không saonói hết tâm tình thươ ng mến và khóc lóc khi họ đến thờ lạy ảnh thánh giá ngày thứ sáu tuần thánh, nghi lễ này làm cho họ r ất động lòng sốt sắng và xót thươ ng.
Chúng tôi không cử hành nghi thức kinh đêm trong tuần thành vì chúng tôi có ítngườ i giáo dân tân tòng không giúp chúng tôi đượ c việc gì vì không hiểu biết sách
(latinh). Để cho họ khỏi bị thiệt thòi, thì chúng tôi đã chia các mầu nhiệm thươ ngkhó làm mườ i l ă m đề tài chính. Cứ sau khi đọc chung mườ i kinh chuỗi hạt thìngắm một đoạn và suy niệm một trong mườ i lăm sự thươ ng khó, sau mỗi lần như thế thì lại tắt một trong mườ i lăm ngọn nến sáng theo tục lệ trong Giáo hội Rôma.Trong nghi lễ, họ khóc lóc, kêu gào và rên r ỉ tỏ lòng mến thươ ng những thống khổ và cái chết Chúa Cứu thế chịu, ngườ i lân cận cũng đến nghe. Vì thế phải khuyên họ kiềm chế để làm cho lươ ng dân không còn cớ phán đoán sai lầm về lòng đạo đứccủa họ, chính lươ ng dân làm gì có những tâm tình đó.
CHƯƠ NG 23
CÁI CHẾT LÀNH THÁNH CỦA MẤY GIÁO DÂN.
Trong tuần bát nhật Phục sinh mà chúng tôi đã cử hành r ất hoan hỉ và long tr ọng,thì Thiên Chúa đã gọi về chầu Ngườ i ba giáo dân sốt sắng nhất như thể Ngườ i háinhững trái chín nhất đem về đờ i v ĩ nh phúc.
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Ngườ i thức nhất mớ i là giáo dân đượ c bảy tháng và có tên r ửa tội là Tađêô mộtngườ i lươ ng thiện và r ất nhiệt thành tuân thủ bổn phận một giáo dân tốt. Thân thể thì ốm yếu nhưng tinh thần thì mạnh mẽ, ngày đêm chỉ suy niệm luật Thiên Chúa.Ông ngã bệnh nặng và thấy cái chết không xa. Ông mờ i chúng tôi đến để học cáchăn ở của ngườ i giáo dân tốt. Chúng tôi đến ngay và thấy ông đã quá yếu sức, chúng
tôi khuyên ông chịu các phép bí tích để vượ t qua bướ c cuối cùng nguy hiểm, ông bắt đầu bằng việc xưng tội. Ông hỏi chúng tôi xem có phải xưng các tội tr ướ c khichịu phép bí tích thứ nhất. Chúng tôi đáp là không, vì các tội đó đã hoàn toàn đượ cxóa bỏ bở i phép bí tích đầu tiên và tuy cũng nên tái thống hối yất cả những tội cũ,nhưng chỉ buộc phải xưng những tội phạm từ khi chịu phép r ửa tội là chất liệu của phép giải tội, thườ ng gọi là bàn thứ hai sau cơ n đắm tàu. Tađêô nghe vậy thì tạ ơ nThiên Chúa, ông nói, tôi chỉ biết xưng tội, lươ ng tâm thôi không khiển trách tôi từ ngày tôi chịu phép r ửa tội, tôi luôn luôn chuyên chú làm đúng theo hết sức tôi lề luật và huấn giớ i Thiên Chúa truyền. Trên đầu ông, ông để cuốn sách kinh trong đócó mườ i lề luật Thiên Chúa. Tôi cầu nguyện cho ông bên cạnh giườ ng ông, theotục lệ và sau khi khuyên bảo ông đôi lờ i tôi lui ra để cho ông nghỉ, sau đó tôi tr ở
vào thì tôi đã thấy ông trút hơ i thở cuối cùng trong Thiên Chúa, tay vẫn nắm chắttrên ngực cuốn sách kinh 38 ông quí mến trong đó có chép mướ i điều r ăn thánh.
Hai ngườ i khác cũng chết hầu như cùng một lúc, cả hai đều nổi tiếng về dòng dõisang tr ọng, nhưng nhất là về nhân đức và đạo hạnh. Cả hai đều có tên r ửa tội làPhêrô và cả hai đều chết vào ngày Giáo hội cho đọc Phúc âm thánh Phêrô đếnviếng mộ Chúa Giêsu. Chúng tôi và tất cả giáo dân đều r ất tiếc vì thấy hai cột tr ụcsơ sinh Đàng Ngoài đã đổ ngã. Ngườ i thứ nhất là viên t ướ ng lãnh đã nói ở trên.Ông r ất trung thành vớ i chúa đươ ng thờ i và vớ i đức tiên vươ ng thân phụ. Viêntướ ng lãnh nhân đức này khi vừa xung phong làm quân binh đức Kitô thì đã tuyên bố vớ i các con r ất đông r ằng ông sẽ không nhận chúng là con nếu chúng khôngnhận Thiên Chúa đấng tạo thành vạn vật làm Cha và Đức Giêsu là Con Ngườ i . Vì
thế ông lôi cuốn chúng tin theo đạo Kitô cùng vợ ông và gia nhân. Ông còn tỏ lòngnhiệt thành và sốt sắng trong sự kiên trì đi nhà thờ . Vì khi đã làm các việc thuộcchức phận trong phủ chúa và tháp tùng chúa khi chúa ra triều yết để hộ vệ bản thânngài, thì ông đến nhà thờ và sau khi làm việc đạo đức riêng r ồi thì ông đứng ở cửanhà thờ ngăn cản không cho tiếng ồn ào và lũ ngườ i tớ i làm át tiếng giảng, thànhthử ông như chân gác cửa. Mà vì ông đượ c chúa tín nhiệm nên ông canh chừng chomọi ngườ i làm việc bổn phận và giữ không để lươ ng dân chỉ đến nhà thờ vì tọcmạch. Thiên Chúa cho ông dọn mình chết vì một việc bác ái và kiên tâm chịu khóvào cuối mùa chay. Trong thờ i gian này ông chứa trong nhà tớ i mườ i sáu bệnhnhân, tr ẻ cũng có mà tôi tớ của ông cũng có, trong số ngườ i này có ngườ i đã chết.Đêm ngày ông tận tâm tận lực thi hành đủ thứ bác ái. Ông tỏ ra kiên trì và không
mệt mỏi để hầu hạ cũng như giúp họ tắt thở . Những khó nhọc ông nhẫn nại chịuđựng đã làm cho ông ngã bệnh. Chúng tôi không bao giờ bỏ ông, hằng giúp đỡ ôngcho tớ i khi ông sốt sắng, chân thành phó thác linh hồn nơ i Thiên Chúa. Chúng tôimong cho ông sống lâu hơ n để đượ c nâng đỡ và đượ c nhiều ích lợ i nhờ thanh thế của ông. Nhưng Thiên Chúa quan phòng đã kín đáo muốn an bài cách khác. Saukhi ông mất chúng tôi có nhiều lý do luyến tiếc và sợ hãi, vì ngôi nhà giáo hội cùngkhổ này r ạn vỡ , từ khi cột tr ụ lớ n đã đổ. Địch thù của chúng tôi, chúng đã âm mưu
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quỷ quái vu khống cho chúng tôi là đã làm phù phép để giết hại một ngườ i r ất cầncho chúng tôi. Chúng còn muốn thuyết phục chúa ghét chúng tôi.
Cùng một ngày cái chết của ngườ i thứ hai cũng tên là Phêrô đủ làm cho chúng tôiđau đớ n vì tang tóc. Đó là viên quan đã nói ở trên. Ông biến nhà ông thành nhà thờ ,nơ i xưa kia ông cúng tế tà thần. Ông là ngườ i r ất đượ c ngườ i em của chúa quí mến
và thân thiện. Ông đã đi công cán mấy việc quan tr ọng ở tỉnh Thanh Hóa. Ở đó ôngngã bệnh nặng nhưng không muốn nhắm mắt khi chưa đượ c nhìn thấy chúng tôi vàđượ c sự giúp đỡ của chúng tôi. Ông hết lòng cầu xin Thiên Chúa cho ông có đủ phươ ng tiện. Thấy lươ ng y cho bệnh ông là bệnh bất tr ị thì ông sai quân lính cángông về kinh thành, xa chừng mấy ngày đàng, không ngại đườ ng tr ườ ng và nhọcmệt hành trình, ngay cả chết đã nắm chắc, miễn là ông có thể về đến nơ i và cònsống để trông thấy chúng tôi. Thiên Chúa cho ông điều ông nhiệt tâm cầu mong.Vừa tớ i nhà thì ông đã kiệt sức và chỉ còn thoi thóp thở , chỉ còn chút sức do lòngcan đảm và sốt sắng. Đượ c tin ông tr ở về, chúng tôi chạy lại thăm ông. Chúng tôichưa tớ i sớ m hơ n thì ông đã bắt đầu như một Simong thứ hai, bằng lòng chết trongkhi ca hát trao phó linh hồn trong tay chúng tôi để chúng tôi chuyển vào tay Đấng
Tạo Hóa. Ông muốn tạ ơ n Thiên Chúa và muốn vậy thì ông quỳ gối xuống để cầunguyện theo thườ ng lệ r ồi ông yên hàn tắt thở , r ất nhẹ nhàng trong tay những ngườ inâng đỡ cho ông. Vợ ông r ất đạo đức tên là Anna, bà xin chúng tôi táng xác ôngtheo nghi lễ đạo Kitô trong nhà thờ . Chúng tôi hết sức cử hành long tr ọng, giáo dântân tòng hội nhau đi dự đông đủ.
CHƯƠ NG 24
CHÚA BAN SẮC LỆNH MỚ I CẤM GIẢNG ĐẠO TRONG TOÀN CÕI.
Cái chết của hai ngườ i có thế giá làm cho thù địch phao tin đồn nhảm và vu khốngchúng tôi để cho ngườ i ta khiển trách chúng tôi và đạo chúng tôi rao giảng, và cũngđể chúa vẫn có ý đồ nay lại ghét chúng tôi. Vì thế chúng tôi r ất sầu muộn và sợ hãitrong mùa Phục sinh là mùa vui vẻ, tuy chúng tôi vẫn đượ c tự do tiế p tục giảngPhúc âm và làm các chức vụ và có k ết quả khả quan vì r ất đông ngườ i chịu phépr ửa tội và thêm số giáo dân, vào năm 1628 đã lên tớ i hơ n một nghìn sáu tr ăm tr ướ clễ Ba Ngôi. Trong đa số các tỉnh, số ngườ i sẵn sàng theo không phải là nhỏ; một số giáo dân hội nhau trong kinh thành, họ r ất nhiệt thành muốn cho ngườ i đồng hươ ngđượ c dự phần vào sự tốt lành họ đã nhận đượ c. Do đó thỉnh thoảng chúng tôi thấyđem tớ i đây những k ết quả của cuộc chinh phục, gồm những toán ngườ i họ hàng và
bạn hữu đến xin chịu phép thánh tẩy. Có một quân binh tên là Phêrô r ất đặc biệt, từ quê ông cách xa chừng hơ n hai tr ăm dặm, ông đưa vợ và các con ông còn nhỏ tuổitớ i để xin chịu phép r ửa tội làm con Thiên Chúa, không quản khó nhọc, không nề đườ ng tr ườ ng, để tiến bướ c về thiên quốc.
Thế nhưng ma quỉ không nghỉ yên, nó vẫn có mưu đồ từ đầu ngăn cản tiến triển tốtđẹ p của Kitô giáo trong xứ Đàng Ngoài. Nó xúi một ngườ i bị án tử hình đã mấtlươ ng tâm, một ngườ i bản xứ thuộc chúa Canh. 39 Ông này trong một thờ i gian đãlàm thầy sãi không đủ sống vì ít ngườ i đi lại đền k ể từ ngày rao giảng Phúc âm.
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Ông đành làm một nghề khác và đứng đầu một bọn thổ phỉ đánh du kích dướ ichiêu đề chúa Canh và cướ p phá trong khắ p xứ Đàng Ngoài. Nhưng quân của chúagiải đi khắ p xứ để bắt đượ c hắn và giam ngục. Thấy mình không thể thoát chết, hắntìm cách trì hoãn hứa (nếu đượ c hưở ng ân xá) thì sẽ phát giác một âm mưu bí mậtchống chúa và quốc gia. Ngườ i ta bằng lòng nghe hắn và hắn tố giác đạo tr ưở ng
Tây dươ ng giảng tự do giữa kinh thành và nơ i phủ chúa Đàng ngoài làm mật vụ gián đ iệ p cho chúa Canh cũng như cho chúa Đàng Trong; họ đã thông đồng vớ inhau khi đến thờ i điểm, mỗi bên đều có một đạo binh tinh nhuệ k ết hợ p vớ i giáodân mà châm lửa đốt phủ chúa và trong tr ận chớ p nhoáng này họ dễ dàng bắt chúavà toàn quốc qui phục quyền họ. Đó là vu khống mà tên đạo tặc đặt ra để chốngchúng tôi. Chúa nhận đượ c tin này, toàn thể giáo dân cũng biết và tức khắc báo chochúng tôi hay. Nhưng chúng tôi tin vào lòng ngay thẳng vô tội của chúng tôi nênthấy không cần bào chữa, chỉ cậy nhờ sự săn sóc của Thiên Chúa quan phòng, Ngườ i nhận việc bảo vệ chúng tôi. Chúng tôi không nói gì, cũng không tự thanhminh cho tớ i khi chúa vờ i gọi chúng tôi.
Thế nhưng theo tin đồn chồng chất các vu cáo cũ và mớ i đối vớ i chúng tôi, chúa
không biết nên tin hay nên làm thế nào. Chúa liền quyết định ngăn cản chúng tôihoạt động và làm cho vô hiệu những công việc của chúng tôi ở xứ này. Chúa ra sắ cl ệnh long tr ọng tuyên bố như sau. “Ta, chúa Đàng Ngoài, đượ c biết khá đầy đủ cáctây dươ ng đạo tr ưở ng ở trong phủ ta, tớ i bây giờ không dạy dân đạo lý tà vạy vàxấu xa. Thế nhưng không biết trong tươ ng lai sẽ làm những gì hay hiện tại mưu đồ những gì. Vậy từ nay ta cấm hết thần dân ta, chúng sẽ bị xử nếu còn đi lại vớ i họ hoặc theo đạo họ giảng”. Lờ i lẽ sắc lệnh tươ ng tự như vậy, không phải chỉ niêm yếtnhư thườ ng lệ mà khắc trên ván gỗ và dựng ở tr ướ c nhà chúng tôi.
Đó là ngày lễ Ba Ngôi. Suốt ngày có sự xôn xao từ trong kinh thành cho tớ i nhàchúng tôi. Suốt ngày lươ ng dân đi lại tr ướ c nhà. Họ họ p từng đàn từng toán để chửi
r ủa chúng tôi, cho chúng tôi đã bị chúa ruồng bỏ, r ồi họ rút lui vớ i nhiều hăm đe,đến nỗi trong cơ n náo động và lo sợ này chúng tôi không dám dâng thánh lễ vàgiáo dân không dám vào nhà thờ để cầu nguyện Thiên Chúa hay yên ủi chúng tôi.Có ngườ i còn cam đoan vớ i chúng tôi là ngay ngày hôm nay ngườ i ta sẽ giết chúngtôi. Chúng tôi không bỡ ngỡ lắm nếu chúng tôi đượ c vinh quang thuộc về chúng tôiđó, nếu ngày hôm nay Chúa Cứu thế truyền cho chúng tôi đi giảng cho hết các dânvà r ửa tội cho họ nhận danh Cha và Con và Thánh Thần, thì chúng tôi r ất mực sungsướ ng đượ c đổ máu mình để xưng tụng Ba Ngôi r ất thành và hằng hữu. Thế r ồichúng tôi v ĩ nh biệt hết các giáo dân có mặt và cho họ lui về vì sợ họ bị liên lụytrong dị p này. Vừa quì gối tr ướ c bàn thờ để chờ lúc Thiên Chúa định cho chúng tôisẵn sàng theo ý Ngườ i thì này đây tiến vào không biết một k ẻ nào đó, cầm một câygậy lớ n ra lệnh cho chúng tôi phải đậ p phá bàn thờ và cất ảnh trên đó đi. Chúng tôitr ả lờ i là nhà này và bàn thờ này đượ c dựng do lệnh của chúa và bây giờ phải cólệnh của chúa thì mớ i cất đi và dờ i đi đượ c. Nhưng hắn lên tiếng ngạo mạn (nói)chính ta ra lệnh và muốn lật đổ tất cả xuống đất. Vừa nói hắn liền giơ gậy, giận dữ và cuồng tín, hắn phang một gậy vào ảnh Chúa Cứu Thế gắn trên bàn thờ , ảnh bị nhàu và rách tay. Nhưng khi hắn phạm tớ i ảnh thì cũng chạm đến tim gan chúng tôiđến nỗi không còn chịu để hắn tiế p tục xúc phạm đến Ngườ i, chúng tôi cầm lấyảnh và lấy toàn thân chúng tôi che lấ p ảnh, đưa vai cho hắn đậ p, miễn là cứu đượ c
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ảnh an toàn. Hắn ra khỏi nhà thờ sau khi đã huênh hoang giận dữ. Nhưng công bằng Thiên Chúa không để tội phạm thánh này không bị tr ừng tr ị, vì chừng bốntháng sau, hắn bị bắt quả tang ăn tr ộm và quan tòa đã lên án chặt ccác ngón tay hắnnhư cách hắn đã cắt và xé ảnh Chúa Cứu thế.
CHƯƠ NG 25.
GIÁO DÂN CHỊU TANG TÓC,
CHÚNG TÔI ĐƠ N ĐỘC VÀ VIỆC RAO GIẢNG TẠI GIA.
Bàn thờ bị đậ p phá, nhưng họ không đụng tớ i chúng tôi, nhà chúng tôi vẫn đượ ctự do và toàn vẹn. Giáo dân không đượ c phép lại gần chúng tôi vì luôn có lính gáckhông cho ai lui tớ i. Họ r ất tiếc, r ất buồn vì phải ở nhà mình, họ khóc lóc và như chịu tang tóc vì vắng chúng tôi và không đượ c tớ i nhà thờ . Có lần chúng tôi đã nhất
quyết vào hầu chúa và cho chúa biết sự thể nhưng lính gác can ngăn. Chúng tôiđành yên lặng và kiên nhẫn chờ đợ i những gì Thiên Chúa an bài cho chúng tôi. Nhưng trong khi nghỉ các công việc liên tiế p suốt bảy tháng tròn, chúng tôi đâm racó một chút chán nản và sức lực suy giảm chưa bao giờ cảm thấy, ngay trongnhững cơ n nhọc mệt gay go nhất, căng thẳng nhất. Đượ c nghỉ ngơ i đôi chút do thùđịch bắt bớ chúng tôi gây nên, chúng tôi liền lấy mườ i lăm ngày để làm việc t ĩ nh tuvớ i mục đích tân trang tinh thần vừa tu sửa vừa tăng thêm sức lực linh hồn. ThiênChúa xử r ất nhân từ đối vớ i chúng tôi, Ngườ i an bài r ất đặc biệt, cho chúng tôicách thế vừa đượ c nghỉ vừa đượ c bồi dưỡ ng sức thân xác đã suy vi vì tiế p tục chịukhó nhọc. Chưa đượ c cải tạo tinh thần về thể xác, lại không đượ c công khai giảngnhư chúng tôi vẫn thườ ng hoạt động cho tớ i nay, chúng tôi quyết định xoay xở
cách khác để đi giảng trong các nhà tư. Thực ra vì quí mến chúng tôi nên giáo dânđã dùng mưu k ế khôn khéo để đến vớ i chúng tôi, ngườ i thì ăn mặc như k ẻ hànhkhất để lẻn vào nhà chúng tôi, như thể đi ăn mày ăn xin, ngườ i khác thì bí mật đụcvách nhà hàng xóm và vớ i sự đồng lõa của họ, có ngườ i lợ i dụng đêm tối khi línhgác ngủ say mà đến vớ i chúng tôi. Nhưng chúng tôi vẫn sợ lính phát giác ra lúc đóliều mình chịu phạt, nên thà r ằng chúng tôi bí mật đi ra và tớ i tìm họ trong nhà họ,để yên ủi họ cũng như để làm phép r ửa tội cho ngườ i xin chịu.
Ngườ i thức nhất chúng tôi đến thăm là một ngườ i quyền quí tên là Inhaxu, tướ nglãnh một đội k ỵ binh. Ông r ất ướ c ao đượ c gặ p chúng tôi, nhưng không dám đếnvớ i chúng tôi trong khi chúng tôi bị quản thúc chỉ sai gia nhân đến và nhất là mộtgiáo dân còn tr ẻ chừng mườ i bảy tuổi tên là Linus mà ông đã nhận làm dưỡ ng tử
bở i vì ông không có con trai. Một thanh niên khỏe mạnh, nhưng r ất nhiệt thành vàkhôn khéo, là ngườ i đầu tiên tr ở lại trong gia đình Inhaxu, anh đã lôi cuốn và chinh phục đượ c không những cả gia nhân mà cả cha nuôi. Thế là trong nhà này Inhaxuđã sửa soạn một phòng nguyện r ất tiện vừa có thể giảng ở đó vừa có thể làm phépthánh tẩy cho những k ẻ đã đượ c chuẩn bị. Chúng tôi ở đây mấy ngày và thu đượ ck ết quả chẳng kém gì khi ở nhà. Thế nhưng chúng tôi lại đượ c mờ i về thôn quê nơ ichúng tôi chắc đã sẵn mùa gặt lớ n và giáo dân tr ở lại nóng lòng trông đợ i chúngtôi, chúng tôi chỉ tìm cơ hội để đến vớ i họ. Một ngườ i trong nhà r ất vui mừng đón
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chúng tôi là một giáo dân nhiệt thành tên Phêrô. Ông không những đã đem về đạotất cả gia quyến mà còn r ất nhiều ngườ i khác, ở nơ i ông cư trú cũng như ở cácvùng lân cận. Ông thu xế p mờ i tất cả đến nhà ông để học giáo lý chúng tôi dạy,mỗi ngày còn nhiều ngườ i khác tuốn đến vì mục đích này. Nhà ông tuy khá r ộngnhưng cũng không đủ chứa hết. Và chúng tôi nhận thấy có sự khác biệt giữa hai bài
giảng ở thôn quê vớ i những bài giảng tr ướ c đây ở kinh thành. Ở kinh thành nhiềungườ i đến vì tọc mạch, chỉ có ít ngườ i đượ c khích động bở i lờ i Thiên Chúa và sinhhoa k ết trái, còn ở thôn quê, mặc dầu số ngườ i đến nghe ít hơ n, nhưng vì họ chú ýtớ i nghe nên có nhiều ngườ i tr ở lại hơ n, k ết quả là theo tỉ lệ thờ i gian, chúng tôi r ửatội đượ c nhiều ngườ i ở thôn quê hơ n ở kinh thành.
Ở đây không bỏ sót truyện một gia chủ r ất tốt săn sóc gia nhân làm các việc đạođức.40 Mỗi ngày ông dậy tr ướ c hết mọi ngườ i, r ất sớ m và thu họ p tất cả tr ướ c bànthờ ông dựng vớ i một ảnh đẹ p. Ông lớ n tiếng xướ ng kinh bằng tiếng bản xứ và mọingườ i đọc theo, như thế chừng nửa giờ đồng hồ. Tr ướ c khi đi ngủ cũng vậy. Tôi để ý tớ i một tr ẻ nhỏ, chỉ độ năm tuổi, thỉnh thoảng lại ngủ gà ngủ gật trong van kinh,ông bố lấy roi đánh đứa bé và đứa bé không than trách, không kêu la, ngoan ngoãn
khoanh tay tiế p tục đọc kinh chăm chỉ. Tôi động lòng thươ ng đứa bé vô tội, tôi xinông bố nên dịu dàng vớ i nó và cho đọc kinh vào tr ướ c cơ m tối, lúc này tr ẻ conchưa buồn ngủ.
Chươ ng 26
BỞ I ĐÂU GIÁO DÂN LẠI ĐƯỢ C PHÉP HỘI NHAU TRONG NHÀ THỜ
Trong thờ i gian bắt bớ cấm giáo dân hội nhau trong nhà thờ , nhưng họ không bỏ
hội nhau vào những ngày chủ nhật và ngày lễ trong nhà tư. Trong kinh thành, họ chia nhau thành sáu toán vớ i những khu phố và nhà nào đượ c chỉ định để hội nhauvào giờ nào để đọc kinh cầu nguyện và làm các việc đạo đức. Chúng tôi r ất đựơ cyên ủi vì thấy cơ n bắt bớ không làm cho họ giảm lòng sốt sắng và trong cơ n giôngtố lòng trìu mến của họ lại càng tăng thêm lửa. Vì thế để duy trì những tâm tìnhnhiệt thành của họ thì mỗi lần họ hội nhau, chúng tôi gửi đến họ những bức thư chung 41 gồm có những lờ i khuyên bảo thiêng liêng trích trong Phúc âm hay ngày lễ các thánh trong tuần. Mỗi đoàn thể đều nhận đượ c một bản. Họ đọc cho mọi ngườ ichăm chú và sốt sắng nghe như thế cứ tiế p tục trong suốt bốn tháng k ể từ khi có sắclệnh. Sau đó xảy ra một tai nạn làm cho chúng tôi đượ c một chút tự do để thừahành các chức vụ trong kinh thành và cho giáo dân đượ c đến gần chúng tôi. Số là
trong buổi hội vui bên sông, có chúa dự và viên pháp thủ là một giáo dân phục dịchchúa sau khi đã làm việc vớ i ngườ i Bồ. Viên pháo thủ bị chết cháy vì tình cờ thuốcnổ trong khi ông bắn súng hỏa pháo, theo lệnh chúa trong dị p hội công cộng này.Xúc động về cái chết bất thần xảy ra vào dị p này, chúa truyền cho giáo dân thaymặt chúa, tổ chức đám tang long tr ọng hết sức. Chúng tôi đảm nhận và thu tậ pđượ c hơ n một nghìn giáo dân long tr ọng đưa linh cữu cho tớ i nơ i chỉ định để hạ huyệt ở vùng thôn quê. Ở đây tôi giảng tr ướ c mặt mọi ngườ i vớ i lờ i mở đầu tríchtrong Ca đệ nhất: Đông tàn và mưa tạnh. Tôi minh chứng r ằng những cơ n bắt bớ
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Thiên Chúa cho phép xảy đến vớ i giáo hội là để thử lòng trung thực của giáo dân.Là điều chắc chắn và đượ c công nhận là ngườ i tốt thì càng vững đức tin, như câytr ồng sâu thì mùa đông bám r ễ r ất mạnh, còn k ẻ hèn nhát thì suy sụ p và bị cơ n cámdỗ cuốn lôi đi như tr ấu bay theo gió. Tựu trung phải trông vào Thiên Chúa nhânhậu làm cho sự bắt bớ gieo tang tóc trong giáo hội sơ sinh Đàng Ngoài càng làm
cho giáo hội thêm vững. Thế nhưng không nên làm quá sức mình, chỉ mong saocho dịu bớ t căng thẳng và cho chúng ta có phươ ng tiện hội họ p nhau. Khi tôi trình bày các lý lẽ thì mọi ngườ i đều khóc chảy nướ c mắt. Tôi cũng khuyên họ giữ điềuđộ trong việc dùng phép đượ c đến gần chúng tôi để không làm cho lươ ng dân lấycớ tung ra những vu khống mớ i.
Có một điều cất bớ t sầu khổ và giúp r ất nhiều cho lòng nhiệt thành và đạo đức củagiáo dân, đó là hầu hết các nhà ở cạnh chúng tôi đều thuộc về giáo dân. Chúng tôicó phươ ng tiện r ất dễ để hội nhau kín đáo hơ n và làm các chức vụ âm thầm hơ n, đólà cử hành trong những nhà này. Ở đây cũng có ích lợ i chẳng kém cho ngườ i ở trong kinh thành cũng như những ngườ i từ r ất xa tìm đến chúng tôi.
Trong đám ngườ i này có một bà tám mươ i tư tuổi đã đượ c ơ n gọi đặc biệt. Nghenói tớ i đạo Kitô trong nơ i bà ở xa kinh thành chừng một tr ăm dặm và đượ c ThiênChúa soi sáng, bà lên đườ ng chỉ vì lần đầu tiên đượ c biết và biết một cách còn lờ mờ , để tớ i chịu giáo huấn. Tớ i kinh thành, bà không nghỉ khi chưa gặ p chúng tôi, bà r ất chăm chú nghe cắt ngh ĩ a giáo lý và ít lâu sau bà sẵn sàng đượ c chịu phép r ửatội. Thế nhưng khi biết chúng tôi không nhận nhưng ngườ i chưa thuộc lòng kinhcác tông đồ, kinh lạy Cha và kinh thậ p điều thì bà không nản lòng và vì khôngmuốn đượ c miễn vì tuổi tác, bà hăm hở chuyên chú học bốn ngày cho tớ i khi thuộc.Thế là bà sốt sắng chịu phép thánh tẩy lấy tên là Anna. Bà vui vẻ tr ở về quê quán làngườ i giáo dân, như thể đem về đượ c kho tàng.
Chúng tôi còn nhận đượ c những dấu hiệu nhiệt thành và sốt sắng của một bà Anna
khác đã là giáo dân, vợ viên quan tỉnh K ẻ Đông 42. Bà không khuyên đượ c chồngtr ở lại đạo, chỉ vì ông ham mê sắc dục, nhưng bà chinh phục đượ c tất cả gia quyến.Bà r ất sung sướ ng và r ất khéo léo làm cho một số đông ngườ i trong tỉnh có cảmtình tốt vớ i đạo ta, đến nỗi không bao giờ bà vào phủ để lo các việc hành chínhthay chồng mà bà không đem theo nhữngn ngườ i đã hoàn toàn đượ c chuẩn bị để tr ở lại đạo. Đượ c vậy là nhờ Inhaxu chúng tôi đã nói tớ i và sẽ còn nói ở chỗ khác,Inhaxu giúp r ất nhiều bằng lờ i dạy dỗ nhiệt thành.
Chươ ng 27
SAU CÙNG CHÚA ĐÀY CHÚNG TÔI THẾ NÀO
Chúa cũng đủ biết, tất cả những tố cáo địch thù tung ra để làm mất uy tín chúng tôi,chỉ là những khiển trách bịa đặt và gán ghép vu không mà thôi. Thế nhưng (như chúng tôi đã khám phá ra) nguyên nhân chính làm cho chúa cầm giữ chúng tôi lạitrong nướ c đó là cùng vớ i sự có mặt của chúng tôi thì có sự buôn bán vớ i cácthươ ng gia ngườ i Bồ và từ khi chiếc tàu đưa chúng tôi tớ i đây khi tr ở về Macao đã
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bị đắm ở đảo Hải Nam thì chưa có tàu nào khác tớ i. Thế là chúa tưở ng ngườ i Bồ bỏ r ơ i chúng tôi. Do đó ngài quyết định tr ục xuất chúng tôi, r ồi thấy có dị p thuận tiệnlà có mấy chiếc tàu Trung Quốc tr ở về, thì ngài cho ngườ i nói vớ i chúng tôi xemchúng tôi có muốn tr ẩy đi vớ i họ. Chúng tôi đáp lại là chúng tôi sẵn sàng vâng theolệnh chúa, nhưng chúng tôi không có công việc gì vớ i ngườ i Tàu và chúng tôi sợ
xảy ra sự gì không tốt đang chuẩn bị ra đi trong tàu của ngườ i Bồ thì lúc đó chínhngài đã bắt chúng tôi ở lại. Vậy chúng tôi r ất khiên tốn xin ngài cho phép chúng tôiđợ i thuyền khác. Chúa không nói thêm đượ c điều gì ngài quyết định không épchúng tôi và chờ cho tớ i khi có tàu ngườ i Bồ thuận tiện tớ i Đàng Ngoài.
Đó là năm 1629, khi chúa không thấy tàu ngườ i Bồ cậ p bến như thườ ng lệ, mùa đi biển đã qua, thì ngài sai một viên thư lại thay ngài đến nói vớ i chúng tôi r ằngchúng tôi phải sắ p sẵn vào Đàng Trong, ở đó sẽ có tàu ngườ i Bồ đưa chúng tôi về Macao. Và trong những lý do viên thư lại nói vớ i chúng tôi là chúa tr ục xuất chúngtôi vì trong số những ngườ i chúng tôi r ửa tội đã có mấy ngườ i chết sau đó ít lâu. Cólẽ đây là tố cáo độc nhất hay tố cáo chính yếu ngườ i ta đưa ra để chống đối chúngtôi và chúa đã để trong tâm trí. Chúng tôi tr ả lờ i là không thể làm khác đượ c, r ất
nhiều ngườ i bệnh vào lúc chót mớ i cho mờ i chúng tôi đến làm phép r ửa và chỉ cómấy ngườ i chết sau khi chịu. Viên thư lại như động lòng thươ ng và nói: tôi lấy làmlạ r ằng vì dân không hiểu biết nên đã buộc tội cho các ông và buộc tội cho phépr ửa, vì bệnh nhân thậ p tử nhất sinh đã chết, trong khi đó thực ra các ông đến giúpđỡ họ hoặc r ửa tội cho họ, ngoài họ ra còn có nhiều ngườ i khác các ông vẫn có thể giúp ích. Chúng tôi cảm ơ n viên thư lại đã tỏ tình quý mến chúng tôi. Chúng tôicho ông hiểu r ằng lờ i ông nhắc nhủ r ất có ích cho chúng tôi và chúng tôi phải theo,nếu chúng tôi chỉ săn sóc về thân xác, nhưng Thiên Chúa đã chủ yếu ra lệnh chochúng tôi phải săn sóc về linh hồn, nên chúng tôi không thể sao nhãng việc cứugiúp những k ẻ đang chờ sự chết sắ p tớ i, những k ẻ mà ngườ i ta hết hy vọng hồi phục sức khoẻ và sự sống thân xác, những k ẻ chúng tôi làm phép r ửa tội để cứu
linh hồn. Ông r ất khen tổ chức và sự nhiệt tâm của chúng tôi, nhưng ông nhắn nhủ chúng tôi sắ p sẵn, theo ý chúa, để tr ẩy vào Đàng Trong.
Vừa đượ c tin lệnh truyền này thì giáo dân tuốn đến nhà chúng tôi tỏ sự đau buồnvớ i r ất nhiều nướ c mắt. Cả những lươ ng dân đã biết qua về đạo ta cũng tớ i giụcchúng tôi cho họ chịu phép thánh tẩy tr ướ c khi chúng tôi tr ẩy đi. Do đó trong một ítngày chúng tôi còn đượ c phép đi lại trong kinh thành, chúng tôi không thất nghiệ p.Mấy ngày sau, chúa sai một hoạn quan trong phủ đem cho chúng tôi hai đồng êcuvàng và vải quý để cho chúng tôi may mặc, vớ i lệnh rõ r ệt là lậ p tức phải xuốngthuyền đang đợ i chúng tôi. R ồi theo lệnh chúa ông giao chúng tôi cho viên thuyềntr ưở ng có mặt và các quân binh. Chúng tôi khẩn khoản hết sức để đượ c phép vào bái yết chúa và tạ ơ n ngài đã thươ ng ban cho nhiều ơ n huệ suốt hai năm chúng tôicư trú trong nướ c ngài, nhưng ngườ i ta từ chối. Ngườ i ta cũng không để cho giáodân đến gần chúng tôi vì vẫn có quân binh bao vây chúng tôi. Vì thế mà có từngđoàn lũ kéo đến, đàn ông cũng như đàn bà đứng hai bên đườ ng phố chúng tôi sắ pđi qua, họ kêu gào thảm thươ ng và rên r ỉ tha thiết đến nỗi lươ ng dân phải sửng sốt.Họ theo chúng tôi ra mãi bến sông và vì không đượ c phép theo chúng tôi xuốngthuyền như họ mong muốn, thì họ lội xuống nướ c để đượ c tớ i gần thuyền chúngtôi. Để từ biệt họ, tôi nói một bài ngắn khuyên họ tin tưở ng vào Thiên Chúa, Ngườ i
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không bỏ họ, nhưng hằng che chở và tuyệt đối ban ơ n giúp đõ họ kiên trì trong đứctin họ đã nhận đượ c và tôi tin là họ sẽ trung kiên giữ cho tớ i khi chết. Mà vì cónhiều ngườ i ao ướ c xưng tội mà chưa đượ c và buồn sầu vì không sao làm đượ c saukhi chúng tôi r ờ i bỏ họ, thì để cho họ đượ c như ý trong lúc khẩn cấ p này tôi chomọi ngườ i biết là họ hãy dọn mình thống hối và tỏ ra ăn năn các tội phạm và đấm
ngực, sau đó tôi làm phép giải tội. Họ làm theo và đọc kinh ăn năn tội, tất cả chừngmột ngàn năm tr ăm, đấm ngực vớ i những lờ i rên r ỉ và khóc lóc. Tôi đã ban phépgiải tội thông thườ ng theo số nhiều: tôi tha cho các anh chị em v.v… và cho họ rađi trong Thiên Chúa. Tôi có cảm tưở ng là có mấy giáo dân tốt đi theo chúng tôi cóthể sắ p chết mà không đượ c chịu phép giải tội (làm cho tôi sử dụng phươ ng dượ ctrong tr ườ ng hợ p nguy hiểm khẩn cấ p đắm tàu), cảm tưở ng đó không phải vô ích.Vị tiến s ĩ Gioakim giữ chức vụ hành chính trong tòa án, hơ n bảy mươ i tuổi, ông r ất buồn phiền vì chúng tôi phải tr ẩy đi, ông dõi theo chúng tôi, khóc lóc và rên r ỉ như đứa tr ẻ con mất mẹ. Không thể theo chúng tôi bằng thân xác thì ông v ĩ nh biệtchúng tôi, khi chúng tôi tr ẩy đi, ông mặc áo thụng dài theo chức vụ ông, sấ p mình bốn lần xuống đất (là một biểu hiệu kính tr ọng thông dụng trong nướ c này), r ồi lui
về nhà lòng quặn đau và buồn đến nỗi, không bị bệnh tật gì, ông đã tắt thở mấyngày sau.
Chươ ng 28
THI HÀNH ÁN PHÁT VÃNG
VÀ NHỮ NG SỰ XẢY RA TRONG CUỘC HÀNH TRÌNH
Vào cuối tháng ba năm 1629 chúng tôi bỏ kinh thành K ẻ Chợ trên chiếc thuyền
chúa đã cho sửa soạn. Thuyền thì bé, chỉ có mườ i lăm mườ i sáu tay chèo mỗi bên,nhưng thuận tiện để đi trên các sông chúng tôi phải đi. Thuyền tr ưở ng ban đầu tỏ ranghiêm khắc, nhưng khi thấy lòng yêu mến và kính tr ọng giáo dân tỏ ra khi chúngtôi chúng tôi tr ẩy đi, trong số đó có mấy ngườ i quyền quý, thì ông cũng bắt đầu tôntr ọng vị nể chúng tôi và nhườ ng chỗ chính yếu của ông trong thuyền cho chúng tôi.Trong thuyền chỉ cho phép hai giáo dân chọn trong số nhiều ngườ i đến trình diệnxin theo chúng tôi trong cuộc hành trình, đó là thầy giảng Inhaxu và Antôn xưa kialà quân binh tự nguyện phục vụ chúng tôi từ một năm r ưỡ i nay lúc ông tr ở lại đạo.Chúng tôi giao cho hai thầy giảng ở lại (Phanchicô và Anrê) việc chính yếu săn sócgiáo dân tân tòng và quyền ban phép r ửa tội cho những ngườ i có điều kiện.
Trong cuộc hành trình, mỗi ngày vào buổi tối chúng tôi không quên giảng về các
mầu nhiệm trong đạo cho viên thuyền tr ưở ng và các quân binh trong thuyền, làmcho họ cũng tr ở nên hiền hòa và biệt đãi chúng tôi. Inhaxu mỗi buổi chiều cũng rungủ họ bằng những bài ca tôn giáo, 43 nhờ đó ông cho họ thưở ng thức đôi chút về các chân lý đạo Kitô. Lòng nhiệt thành của giáo dân cũng chuẩn bị cho chúng tôitrên đườ ng đi (chỗ bỏ thuyền lên can) nhiều việc làm đẹ p đẽ. Vì có mấy ngườ ikhông ở kinh thành, khi đượ c tin chúng tôi bị đuổi đi phát vãng và biết con đườ ngchúng tôi phải đi thì họ nhanh nhẹn ra dọn nơ i chúng tôi qua và chuẩn bị nhữngngườ i đã học giáo lý để chịu phép r ửa tội. Tôi k ể lòng sốt sắng của một vị quan cai
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tr ị một nơ i gọi là K ẻ Bờ cách kinh thành chừng một tr ăm dặm. Ông đem quân binhcủa ông tớ i đón thuyền chúng toi, ông yêu cầu thuyền tr ưở ng cho phép chúng tôixuống nhà ông vớ i lờ i hứa là sẽ đưa chúng tôi an toàn về thuyền, và ông đã đượ c phép. Ông thu tậ p trong nhà nguyện tư khá r ộng một số đông ngườ i tân tòng chínhông đã dạy dỗ về đức tin. Trong khi chúng tôi giảng dạy cho tất cả và cho họ đủ
mọi điều cuối cùng để chịu phép r ửa thì vị quan đạo hạnh tên là Phalô cùng bà vợ (một bà nhân đức) tên là Luxê, đi tiế p đãi thuyền tr ưở ng và quân binh vớ i quà bánhvà đồ giải khát do gia nhân đem tớ i để cho họ nhẫn nại đợ i chúng tôi tr ở lại. Chúngtôi đã làm xong việc của Thiên Chúa và sau đó tr ở về thuyền cũ vớ i viên quanmuốn tiễn chúng tôi đi: mà vì để xuống thuyền, phải lội qua chỗ bùn lầy, khôngnhững ông để cho quân binh giúp chúng tôi mà chính ông, ông muốn cõng chúngtôi trên vai, mặc dầu chúng tôi không muốn và phản đối không chịu. Ông lấy làmhân hạnh đượ c phục vụ những tôi tớ của Thiên Chúa đại đế.
Từ đó, tiế p tục hành trình. Một hôm chúng tôi tớ i thôn gọi là Ke No là tr ụ sở cũ vàthứ nhất của chúng tôi, khi chúng tôi mớ i tớ i xứ Đàng Ngoài và cũng là nơ i đãdựng nhà thờ công giáo đầu tiên, thêm một bệnh viện khang trang để săn sóc các
giáo dân cùng khổ và chữa các bệnh nhân, cả ngườ i lươ ng dân tỏ lòng muốn tr ở lạiđạo. Ở đây chúng tôi cũng đượ c phép khi đi qua, khuyên bảo giáo dân tr ướ c kia đãchịu phép r ửa. Chúng tôi giao phó họ cho những bổn đạo cũ săn sóc và cho một bànhân đức tên là Anna, bà tự nguyện chăm lo bệnh nhân. Nhưng khu nhà thờ , như chúng tôi đượ c tin về sau, không còn. Bở i vì sau khi ông già Gioakim chết (như chúng tôi đã nói), chính ông đã dâng đất để dựng nhà thờ , đến thờ i các con chúngkhông đượ c thừa k ế lòng đạo đức của cha như thừa k ế của cải chúng xin tòa án đòilại đất, lấy cớ có lệnh chúa ra chống đối giáo dân. Tòa cho chúng đượ c kiện r ồi nhàthờ bị lửa cháy chỉ còn đống tro tàn, nhưng mấy ngày sau khi bị thiêu, bà Anna đạođức bớ i đám tro tàn và tìm xem còn có gì thoát nạn hỏa tai, thì bà thấy nhan đề ảnhthánh giá còn nguyên vẹn, không suy suyển, một bên là chữ latinh và một bên là
chữ hán: biểu hiệu thánh của Chúa thật tr ờ i đất. Chúng tôi đã bỡ ngỡ thấy khi điđầy tr ở về, lúc qua nơ i này và chúng tôi tin chắc r ằng Thiên Chúa đã làm phép lạ bảo vệ đượ c chữ viết này khỏi ngọn lửa đã thiêu huỷ xà cột nhưng không để cho hư nát và xóa bỏ đạo thánh trong xứ Đàng Ngoài. Và sự tiên đoán của chúng tôi khôngsai, bở i vì từ đó đức tin đã nảy nở cách k ỳ diệu ở nơ i này (nhưng ở bên kia sông)thấy một nhà thờ xây cất đàng hoàng và một tr ụ sở của dòng chúng tôi vớ i nhữngk ết quả lớ n lao trong lãnh thổ này.
R ồi chúng tôi lên buồm đi từ tỉnh Thanh Hóa tớ i tỉnh Nghệ An và chúng tôi thấyhiện ra bến bà chúa, ngườ i bản xứ gọi là cửa chúa, nơ i thờ cúng ngườ i con gáihoang dâm chúng tôi đã nói ở trên và là nơ i (Thiên Chúa cho phép để tr ừng tr ị những dị đoan ma quỷ đuợ c sùng bái đó) ma quỷ làm trên những lươ ng dân bản xứ nhiều điều hung dữ và lam cho ngườ i ngoài xứ qua lại đó phải sợ hãi. Thuyềntr ưở ng còn là lươ ng dân, khi tớ i gần, ông cũng bắt đầu sợ xảy ra tai nạn và ôngchuẩn bị cúng tế dị đoan để lấy lòng ma quỷ. Nhưng chúng tôi xin ông đừng làm vànên tin vào Chúa thật tr ờ i đất và biển cả, Ngườ i có quyền cứu ông khỏi mọi nguyhiểm đe dọa và may mắn đưa tớ i bến. Theo lờ i chúng tôi, ông không cúng tế nhưngông xin chúng tôi cầu khấn Chúa vạn vật, theo cách của chúng tôi. Chúng tôi đãlàm và may mắn chúng tôi cậ p bến như đã định.
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Có quân binh tốt lành tên là Simon, trên kia chúng tôi đã nói và đã nói về những phép lạ chữa bệnh bằng nướ c phép, ông này không ở xa bến. Đượ c tin chúng tôitớ i, ông vội vã ra đón và đượ c thuyền tr ưở ng cho phép chúng tôi đến tận nhà ông.Ở đây, ông đã thu xế p cho r ất nhiều họ hàng và bạn hữu đến xin chịu phép r ửa.Ông cũng dọn sẵn nhiều chum vại đầy nướ c để chúng tôi làm phép theo nghi lễ
thông thườ ng. Sau đó, ông dẫn chúng tôi tr ở về thuyền vào ban đêm, như ông đãhứa.
Một quân binh khác tên là Anrê, ông này đã bỏ kinh thánh và vội vã tr ở về tr ướ cchúng tôi, ông tưở ng sẽ gặ p chúng tôi ở bên này, xa nơ i ông ở chừng mấy dặm,như vậy ông có thể đưa chúng tôi về nhà và xin cho mẹ, mẹ vợ và vợ ông chịu phép r ửa. Nhưng vì ông về tr ễ quá sau khi chúng tôi đã khở i hành, lại cũng về đêm,không có quyền để r ượ t theo, thế là ông đành đi theo đườ ng bộ đưa mẹ, mẹ vợ đãcó tuổi và vợ ông đi đườ ng tắt thông qua r ừng núi để gặ p chúng tôi tr ướ c khi chúngtôi tớ i Đàng Trong. Mà vì ông sợ bị đẩy lui ở biên giớ i do chiến tranh giữa haichúa, nên tất cả đã vác theo bị lúa giả vờ đem đi bán. Thiên Chúa đã ban cho họ đượ c dễ dàng gặ p chúng tôi ở nơ i họ đã trù tính và đượ c chịu ơ n lành, họ đã sốt
sắng mong mỏi và đã từ xa tìm đến vớ i r ất nhiều nghị lực.Thế là chúng tôi tớ i biên giớ i hai xứ, giữa tỉnh Nghệ An và tỉnh Bố Chính, ở đây phải sang thuyền, vì thuyền đem chúng tôi tớ i đây không đủ vững để chịu sóng vàcồn. Và vì các quân binh đưa chúng tôi đến đây phải chèo thuyền tr ở về kinh thành,thì có một phần trong bọn xúc động khi nghe giảng về đạo thật trong mườ i lămngày đườ ng, nhất là chừng mườ i bảy hay mườ i tám ngườ i nói vớ i chúng tôi: (họ nói) cha thườ ng cho chúng tôi hiểu chỉ trông đượ c cứu r ỗi trong đạo của cha vànhờ phép r ửa. Vậy ở đây có nướ c, xin cha r ửa cho chúng tôi tr ướ c khi chia tay.Chúng tôi tr ả lờ i là nếu họ hết lòng tin Thiên Chúa thật và Đấng Tạo Hóa thật dựngnên tr ờ i và đất và Con Ngườ i là Đức Giêsu Kitô đấng cứu chúng tôi, đã lấy máu
mình mà chuộc chúng tôi, theo những điều chúng tôi đã rao giảng và nếu họ sẵnsàng bỏ hết mê tín dị đoan hư vô và không còn cúng tế tà thần chỉ là thần giả tạo,thì chúng tôi cho chịu phép r ửa. Họ bằng lòng xưng đức tin và hứa theo những điềuchúng tôi đã giảng dạy, thế là chúng tôi r ửa tội cho họ ở bên bờ và biên thư giớ ithiệu vớ i các bổn đạo cũ ở kinh thành nơ i họ tr ở về và họ đã ra về sung sướ ng vàgiàu có hơ n lúc tr ẩy đi.
Chươ ng 29
QUÃNG HÀNH TRÌNH CÒN LẠI
VÀ VIÊN THUYỀN TR ƯỞ NG THEO ĐẠO
Vào chính tuần thánh, ngườ i ta sửa soạn một tàu khác để đưa chúng tôi tớ i tỉnh Bố Chính (vì chúng tôi ở giữa một nướ c hư đốn và ngoại đạo) nên không dễ gì làm cácnghi lễ bề ngoài để ghi nhớ sự thươ ng khó Chúa Cứu Thế. Khi mọi sự đã đượ cchuẩn bị r ồi thì vào khoảng ban đêm tr ướ c lễ Phục Sinh có gió thuận nổi lên, thế làchúng tôi căng buồm tr ẩy đi cùng viên thuyền tr ưở ng và sáu quân binh ông giữ lại.
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Chúng tôi đã năn nỉ ông, tr ướ c khi quyết định cho tàu khở i hành, thì đừng làm lễ cúng tế dị đoan lươ ng dân thườ ng làm để cầu cho gió thuận sóng yên, nhưng chỉ tintưở ng vào Đức Chúa cai tr ị đất và biển, Đấng mà mọi sóng gió phải vâng lệnh.Hình như ông tin lờ i chúng tôi. Nhưng gió thuận lúc đó giục ông tr ẩy đi, thì sau đómột ít lại đổi thành một tr ận bão lớ n làm đổ sóng hung dữ đánh chiếc tàu va vào
cồn. Thế là ông thịnh nộ và nổi cơ n sóng gió. Ông chưa dám oán trách chúng tôi vàđánh thức chúng tôi dậy (vì biết trong lúc đó chúng tôi ngủ), nhưng ông giậnInhaxu đã khuyên ông khi ra khỏi bến chớ theo tục dị đoan lươ ng dân ngoại đạo.Lửa giận cũng bốc cao vì ông để ý tớ i vị thần ở trên mỏm núi ngay tr ướ c mặt tàuchúng tôi đậu, ông tưở ng vị thần này đã gây ra cơ n bão táp hành hạ tàu chúng tôi,để phạt về tội ông sao nhãng không cúng tế. Ông giận đến nỗi ông đe giết Inhaxuvà ném xuống biển. Những lờ i đe dọa nặng nề và gay go ấy đã đánh thức chúng tôidậy và chúng tôi cố gắng làm dịu cơ n tức giận. Sau khi trách nhẹ ông đã nhổ neotr ẩy đi mà không đánh thức chúng tôi dậy và để cho chúng tôi có phươ ng tiện cầukhẩn Thiên Chúa cho đi biển bằng yên, thì chúng tôi cam đoan vớ i ông là sóng sắ plặng và gió sẽ yên. Thế r ồi chúng tôi khấn thánh Lorensô quan thầy, xin ngài ban
cho yên lặng. Vừa đọc xong một kinh Lạy Cha và kinh Kính Mừng thì gió ngừngvà tr ờ i thanh mây tạnh, một ngọn gió dìu dịu và thuận lợ i bắt đầu thổi từ phía đềnthần làm cho thuyền tr ưở ng nguôi giận và san phẳng làn sóng nhè nhẹ đưa chúngtôi cậ p bến. Viên thuyền tr ưở ng sung sướ ng thấy sóng gió dữ dằn thay đổi độtngột, ngoài sức tưở ng tượ ng và giữa lúc ông ngại xảy đến một tai họa ông cho làghê gớ m tột bực không tài nào thoát khỏi. Thế là ông quyết định xin theo đạo cóĐấng Thiên Chúa đượ c thờ phượ ng như Đấng cứu giúp bầy tôi gặ p nguy khốn.Chúng tôi không trì hoãn, vì ông không cần phải biết hơ n những gì ông đã họcđượ c trong suốt cuộc hành trình, lại là ngườ i lươ ng tri và thông tinh hán học. Saukhi để cho sáu quân binh chịu phép r ửa, những ngườ i này cũng đượ c những tâmtình như ông và cũng đượ c chuẩn bị đầy đủ như ông, thì đến lượ t ông công khaichịu phép thánh tẩy và đượ c gọi là Augustinô.
Việc tr ở lại xảy đến vào dị p này, đúng vào cuối cuộc hành trình, thật là một việc k ỳ diệu Thiên Chúa thươ ng ban cho viên thuyền tr ưở ng và là một dấu tỏ ra ThiênChúa quan phòng đối vớ i chúng tôi. Nếu chúng tôi bị đày vào xứ này, thì chẳng lợ igì cho giáo dân Đàng Ngoài cũng chẳng ích gì cho các cha dòng chúng tôi ở ĐàngTrong. Chúng tôi còn sợ chúa Đàng Trong lợ i dụng cơ hội này để tr ục xuất các chadòng ra khỏi xứ ngài. Augustinô (từ khi tr ở lại thì sẵn sàng nghe theo ý kiến chúngtôi) có lệnh phải trao chúng tôi cho quan cai tr ị tỉnh Bố Chính để quan này đưachúng tôi tớ i Đàng Trong và chuẩn bị cho chúng tôi rút về Macao trong tàu ngườ iBồ. Chúng tôi liền xin ông thuyết phục quan tỉnh nói trên để chúng tôi tự do tìmkiếm tàu theo ý chúng tôi và không đưa chúng tôi tớ i Đàng Trong nơ i ngườ i ta
đượ c biết năm vừa r ồi không có một chiếc tàu nào của ngườ i Bồ. Augustinô ngoanđạo đã khôn khéo làm như lờ i chúng tôi xin.
Viên quan này là một ngườ i r ất có thế giá vì r ất thanh liêm trong việc tòa án củatỉnh, ông đã tớ i bát tuần, không những ông đối xử r ất lịch thiệ p lại còn r ộng rãi chịuhết chi phí trong thờ i gian chúng tôi ở tỉnh ông. Chúng tôi muốn tỏ lòng biết ơ n thìmuốn tặng ông một của quý giá hơ n hết các phẩm vật, đó là việc học giáo lý Kitôgiáo. Chúng tôi còn đưa cho ông bản chữ viết bằng hán tự mà ông r ất tinh thông.44
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Nhưng ông chối ơ n Thiên Chúa ban cho ông và chết sáu tháng sau trong ngoại đạo,tỏ ra không xứng đượ c đặc ân Thiên Chúa ban cho. Cũng xảy ra như vậy đối vớ ingườ i chứa tr ọ chúng tôi, nơ i chúng tôi đượ c mọi dễ dàng. Ông này cũng đã cótuổi, ông không cho là xấu khi bằng lòng cho vợ cũng đã có tuổi và ngườ i con gáicủa nàng hầu tr ở lại đạo, còn ông, ông không muốn cắt đứt liên hệ k ết tình điên dại
cầm giữ ông từ mấy năm nay. Ít lâu sau, ông chết trong tội và sai lầm.
Chươ ng 30
TỪ BỐ CHÍNH CHÚNG TÔI TR Ở VỀ NGHỆ AN
Trong khi thuyền tr ưở ng làm xong công tác và tr ở về kinh thành vớ i thư giớ i thiệucùng giáo dân tân tòng để họ nhận biết ông, thì chúng tôi không nhàn r ỗi ở nơ ichúng tôi dừng lại. Chúng tôi giảng ở chốn phố phườ ng và ở bãi biển, có hai mưoinhăm lươ ng dân nghe lờ i giảng và tr ở lại đạo, trong số đó có một ông cử tinh thông
hán học, chúng tôi viết các kinh công giáo trao cho ông để ông dạy giáo dân tântòng trong tỉnh và chuyên chú giáo huấn họ. Từ tỉnh này chúng tôi ngh ĩ là có íchhơ n nếu chúng tôi tr ở về Nghệ An, chúng tôi mớ i bỏ tr ướ c đây.
Nhà thứ nhất chúng tôi ở là nhà hai giáo dân sốt sắng, Phêrô và Anrê. Hai ông r ấtnhiệt thành chinh phục tất cả đồng hươ ng và hết sức chuẩn bị tinh thần cho mọingườ i, đến nỗi chúng tôi không còn phải vất vả thêm lờ i giảng dạy, chúng tôi r ửatội cho một tr ăm mườ i hai ngườ i trong ba ngày cư trú ở đây. R ồi từ đây chúng tôikéo thẳng tớ i bến chính của tỉnh gọi là Rum nơ i ở của quan tỉnh niềm nở tiế p đónchúng tôi. Nhưng dân ở đây vì biết chúng tôi bị đày và vì tin đồn là vì chúng tôimà không có mưa, nên họ không ưa chúng tôi, đến nỗi chúng tôi khó tìm đượ c
ngườ i chứa chấ p chúng tôi. Nhưng Thiên Chúa không bỏ con cái Ngườ i, Ngườ ixóa bỏ những gì dân xứ này sợ hãi vì chúng tôi bằng một tr ận mưa lớ n sau khichúng tôi vừa tớ i, làm cho họ r ất mực vui mừng. Thế là viên quan để chúng tôi tự do giảng lờ i Thiên Chúa và cho giáo dân các vùng lân cận dễ dàng đến nghe. Họ không còn sợ , họ chạy đến chúng tôi khi biết chúng tôi đượ c quan tỉnh bảo vệ vàsăn sóc che chở . Chúng tôi càng đượ c tr ọng đãi nhân cơ hội có nhật thực. Chúngtôi đã nói tr ướ c rõ ràng về bốn giờ bốn ngày tr ướ c khi xảy ra, chúng tôi trình bàyhình ảnh và tỏ rõ cho quan tỉnh vớ i những chi tiết theo sau. Ông r ất khoái trá vìthấy đã xảy ra đúng như những chỉ dẫn của chúng tôi. Vì thế ông r ất quý mếnchúng tôi và từ đó ông bênh vực chúng tôi ở các nơ i, chống lại những k ẻ chê tráchchúng tôi hoặc phản đối giáo lý của chúng tôi. Ngoài ra ông còn dùng lý lẽ này,
ông nói, nếu họ tiên đoán r ất chắc chắn và xác thực về những bí mật trên tr ờ i vàcác tinh tú chúng ta không biết và vượ t quá khả năng của chúng ta, thì phải tin r ằnghọ không lầm trong sự nhận biết đạo Chúa tr ờ i đất và những chân lý họ rao giảng,mặc dầu những chân lý ấy r ất xa lạ đối vớ i tâm trí chúng ta và không dễ cho ta amhiểu?
Thực ra những biệt đãi chúng tôi nhận đượ c nơ i viên quan tỉnh này và sự chuẩn ýgiáo lý của chúng ta đã làm cho chúng tôi đựơ c tr ọng kính nơ i đa số ngườ i ở đây,vì thế r ất đông dân kéo đến xin học biết đức tin và đạo chúng tôi giảng, đến nỗi
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trong thờ i gian lưu đày chưa đượ c tám tháng tròn, chúng tôi đã r ửa tội hơ n sáu tr ămgiáo dân tân tòng, không k ể những ngườ i đã tr ở lại chịu phép r ửa tộivì khẩn cấ p docác thầy giảng. Lòng nhiệt thành của thầy Inhaxu không bao giờ r ờ i chúng tôi, đãgiúp không ít vào việc sửa soạn tâm thần k ẻ tr ở lại đạo. Vì thầy r ất khôn khéo vàr ất tinh thông các giáo phái Đàng Ngoài, nên thầy đã soạn bằng tiếng bản xứ một
bản ca bằng thơ lưu loát và cung giọng du dươ ng,
45
trong đó thầy chế nhạo và giễucợ t hết các sai lầm và mê tín dị đoan, thành thử sau khi đã chinh phục đượ c bằnggiọng thánh thót dịu dàng thì cuối cùng làm cho ngườ i ta bỏ dị đoan mà học giáo lýđạo ta. Thế nhưng có những lươ ng dân r ất sùng mê tín, họ giận dữ thấy dị đoan bị chế nhạo và bác bỏ nhưng cũng không thể trách chúng tôi hay thầy Inhaxu khôngthuộc quyền họ vì thầy sinh ở nơ i khác, thế là họ đổ tất cả cơ n giận trên đầu ngườ ichứa tr ọ chúng tôi đã tr ở lại đạo. Họ vận động và dùng uy lực để làm hại ông, họ tịch thu hết gia sản của ông, làm cho ông phải r ờ i bỏ quê quán ra đi cùng bà vợ ,nhưng không chịu đựng r ất kiên trì và quý mến đạo, ông chịu bắt bớ vì đạo vậy.
Chươ ng 31
TRONG CƠ CỰ C VÀ NGHÈO TÚNG NƠ I ĐÀY ẢI,
THIÊN CHÚA NHÂN LÀNH CHE CHỞ CHÚNG TÔI THẾ NÀO
Thù địch biết rõ tin về sắc lệnh tr ục xuất chúng tôi, không cho chúng tôi cư trú ở
tỉnh thuộc về xứ Đàng Ngoài này. Họ tung tin là hết những ai cho chúng tôi trú ngụ
thì bị khép vào tr ọng tội và bất tuân sắc lệnh chúa và sẽ bị phạt tịch thu tài sản và
đó mớ i chỉ là hình phạt nhẹ hơ n cả. Nhưng giáo dân chịu đựng một cách vui vẻ lạ
lùng, họ coi là có phúc chịu mất mát thiệt thòi để đượ c cứu r ỗi, họ quý tr ọng vinh
quang danh ngh ĩ a giáo dân hơ n gia sản tiêu tán của mình. Tuy nhiên để tránh tai
họa chúng tôi có thể gây cho họ và nỗi cơ cực họ phải chịu làm cho chúng tôi động
lòng thươ ng xót, lại thấy những bắt bớ chúng cố tình theo đuổi để gieo đau khổ cho
chúng tôi, đến nỗi họ cầm đá ném chúng tôi và ném vào nhà chúng tôi ở , nên
chúng tôi quyết định r ờ i thành phố và lui về một chiếc thuyền nhỏ đậu trên sông,
chịu đựng nhiều bất tiện về nơ i, về mưa gió và nhất là về thiếu lươ ng thực. Mặc
dầu lúc từ Macao tr ẩy đi, chúng tôi đã đem theo tiền của cần dùng cho một năm,
thế nhưng chúng tôi đã cư trú ba năm ở Đàng Ngoài, dù chúng tôi r ất tiết kiệm,
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chúng tôi cũng đã tiêu hết vớ i tất cả số chúa đã ban. Chúng tôi không muốn để giáo
dân chịu, cũng chẳng muốn xin của bố thí mà họ r ất vui lòng cho, họ sẵn sàng
khoét mắt đem dâng cho chúng tôi nếu chúng tôi xin, như vậy để cho họ xác tín
r ằng chúng tôi đến tìm các linh hồn chứ không tìm kiếm của cải. Điều này làm cho
họ r ất cảm phục và dùng làm minh chứng về tình yêu thươ ng vô vị lợ i chúng tôi
đem tớ i để cứu vớ t họ, để thuyết phục giáo dân nhận thấy nhân từ và thánh thiện
của đạo ta và chân lý đức tin chúng tôi rao giảng.
Tuy nhiên để cho họ không bị thiệt thòi vì không đượ c thi ân thi phúc thì chúng tôi
khuyên họ gửi về chủng viện chúng tôi46 đã lậ p để bảo dưỡ ng các thầy giảng thuộc
ngườ i nướ c họ, những của cải họ muốn dâng chúng tôi. Chúng tôi cũng cho họ biết
là chúng tôi chờ Macao đem viện tr ợ đến cho chúng tôi sinh sống. Thực ra giáo dân
r ất r ộng rãi đã cho nhiều tiền của đến nỗi có thể nuôi tớ i một tr ăm thầy giảng. Các
thầy đã bỏ hết để tự nguyện hy sinh phụng sự Thiên Chúa và Giáo hội, các thầy đã
thu đượ c những k ết quả vô giá, ngày nay các thầy đã và còn là những tr ợ lực, đồng
sự và tay phải của chúng tôi trong cùng một chí hướ ng chinh phục các dân ở đây.
Thế nhưng chúng tôi r ơ i vào tình tr ạng cơ cực quá mức và r ất nguy hiểm nếu
chúng tôi còn ngoan cố không muốn nhận để giáo dân viện tr ợ về sinh sống. Chúng
tôi quyết định sai thầy Antôn cầm thư đến gặ p giáo dân K ẻ Chợ , cho họ biết cảnh
quẫn bách chúng tôi đang chịu, chỉ vì tàu ngừơ i Bồ chậm tớ i và chúng tôi đợ i từ
hai năm nay. Do đó chúng tôi bị dồn vào sự thiếu thốn tột bực, chúng tôi xin họ của
ít lòng nhiều giúp chúng tôi hoặc bằng của cúng dâng hoặc của cho vay cho tớ i khi
thươ ng gia Bồ tớ i. Antôn vội vã cầm thư và đến gặ p không phải những ngườ i giàu
mà là những ngườ i đạo đức trong cộng đồng giáo dân mà thầy biết rõ. Đượ c tin
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chúng tôi lâm cảnh cơ cực, họ động lòng thươ ng chảy nướ c mắt. Họ nhanh chóng
gom góp chung nhau đượ c chừng hai mươ i đồng êcu đưa cho thầy Antôn cầm về
cho chúng tôi, để gọi là dùng vào việc cấ p cứu tr ướ c đã, trong khi họ sửa soạn tự
nguyện đến thăm chúng tôi và đem thêm tất cả những sự cần dùng cho chúng tôi.
Trong dị p này có một bà đạo đức tên là Monica, giàu có về bác ái hơ n là về của
cải, bà làm hơ n tất cả những ngườ i khác vì bà gửi cho chúng tôi mườ i đồng êcu để
cứu giúp chúng tôi, bà tự bóc lột của bà để viện tr ợ cho sự nghèo khổ của chúng
tôi.
Mặc dầu Antôn đã mau lẹ và nhanh chóng đem viện tr ợ của giáo dân K ẻ Chợ về
cho chúng tôi, nhưng tr ướ c khi thầy về tớ i, thì chúng tôi bị dồn vào một tình tr ạng
r ất thảm thươ ng vì mùa này là mùa mưa lũ và bão táp lớ n làm rung chuyển và lay
động chiếc thuyền đã quá cũ và nướ c tràn vào tứ phía làm cho chúng tôi không thể
sống trên sông mà không có nguy cơ hiển nhiên chết rét. Hơ n nữa, lươ ng dân hết
sức hành hạ chúng tôi, họ thườ ng ném đá vào chúng tôi, thách thức và chửi bớ i
cảnh cơ cực của chúng tôi. Thế nhưng không có giáo dân nào dám cho chúng tôi
trú ngụ trong nhà vì sợ những khốn đốn lươ ng dân đe dọa, chúng cố k ết hãm hại
chúng tôi. Điều này đánh động lòng thươ ng của một ngườ i nghèo khó nhưng là
giáo dân đạo đức tên là Simêon. Ông có một túp lều ở chân núi, ông muốn dâng
cho chúng tôi, ông không có của cải gì mà sợ mất, nếu bị lên án vì chứa chấ p
chúng tôi trong túp lều nhỏ bé. Chúng tôi nhận, còn ông và cả gia quyến thì tìm
cách đi ở chỗ khác trong một thờ i gian. Ông hiên ngang vì đã mua đượ c công phúc
lớ n lao và quý hóa bằng một bất tiện nhỏ mọn ông chịu.
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Chươ ng 32
ĐƯỢ C TIN CÓ TÀU NGƯỜ I BỒMỚ I TỚ I,
CHÚNG TÔI THOÁT CẢNH ĐẦY ẢI
Đã qua đi mườ i lăm ngày k ể từ khi thầy Antôn tr ẩy đi kinh thành. Khi thầy tr ở về
đem của giáo dân bố thí và một thư của cha Gaspar d’Amaral 47 thuộc dòng chúng
tôi, cha tớ i cùng tàu ngườ i Bồ đậu ở bến tỉnh Nghệ An nơ i chúng tôi đang có mặt.
Chúng tôi hằng nhận thấy một dấu hiệu đặc biệt của lòng nhân lành và sự quan phòng của Thiên Chúa. Để yên ủi và nâng đỡ chúng tôi Ngườ i đã chỉ đườ ng dẫn lối
cho chiếc tàu đến cái bến hẻo lánh này, tr ướ c đây chưa bao giờ và sau này không
bao giờ có tàu ngươ i Bồ tớ i, vì bất an toàn và quá xa kinh thành. Tin mừng này làm
cho lòng chúng tôi đầy tràn hoan lạc và làm tiêu tan hết những cơ cực đã qua,
chúng tôi ra khỏi túp lều ông già Simêon tốt lành đã cho chúng tôi mượ n và đi
thẳng tớ i tàu vừa cậ p bến. Đựơ c gặ p các cha chúng tôi từ r ất lâu và r ất mong ướ c
chờ đợ i, chúng tôi ôm nhau thân thươ ng và mắt nhỏ lệ, giòng châu đôi bên chan
hòa. Ngày còn lại là một phần ban đêm chúng tôi hỏi tin tức các cha và tin tức thế
giớ i, từ ba năm nay chúng tôi không nghe nói tớ i, không biết mất còn ra sao! Vì
chúng tôi đã ở gần tám tháng mà không dâng thánh lễ bở i thiếu nguyên liệu nên
vừa chỗi dậy ban sáng, chúng tôi xin ngườ i Bồ dọn một nơ i sạch sẽ trong tàu, chứ
bên ngoài không có, để chúng tôi dâng thánh lễ. Họ đã làm theo và đó là vào ngày
lễ thánh Simon và Giuđê 48, chúng tôi sung sướ ng dùng bánh hằng sống và thỏa
lòng đói khát và thèm muốn tột bực từ r ất lâu mong mỏi.
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Ít ngày sau chúa sai một hoạn quan đem giấy thông hành để đưa tàu và các thươ ng
gia ngườ i Bồ tớ i kinh thành. Họ làm khó dễ cho chúng tôi muốn đi theo vì sắc lệnh
tr ục xuất chưa bị huỷ. Nhưng ngườ i Bồ nhất định từ chối nếu chúng tôi không đi
cùng mấy cha họ đem theo. Sau cùng viên hoạn quan phải chịu, mặc dầu chưa có
lệnh của chúa, để chúng tôi tr ở về kinh thành, nơ i từ chừng tám tháng nay chúng
tôi bị tr ục xuất.
Đồng thờ i thầy Anrê r ất sốt sắng và tay thợ không mệt mỏi của giáo đoàn mớ i
Đàng Ngoài, thầy nóng lòng sốt ruột muốn gặ p lại chúng tôi k ể từ khi chúng tôi xa
vắng. Khi chúng tôi tr ẩy đi thì thầy đau bệnh ở lại K ẻ Chợ , thầy tớ i thăm chúng tôi
ở nơ i đày ải và cùng giúp chúng tôi trong những việc chúng tôi giao cho thầy.
Nhưng khi thấy chúng tôi ngượ c nơ i thầy xuôi xuống, tức thì thầy tr ở gót về kinh
thành, tớ i đâu thầy cũng làm việc và sốt sắng dạy dỗ để đến thờ i đến lúc sẽ sinh
hoa k ết trái. Trong cuộc hành trình này Thiên Chúa ban cho thầy có dị p tốt đẹ p để
kiên tâm chịu đựng. Số là trên quãng đườ ng thầy không ngờ hơ n cả, thầy bị quân
gian cầm gậy đón đánh đậ p thầy r ất tàn nhẫn (không biết ai đã xúi đẩy họ nếu
không là ma quỷ). Thầy bị thươ ng nhừ tử và như chết nằm tại chỗ. Sau đó thầy
chỗi dậy và sau khi đã cầu nguyện cho những k ẻ hành hạ mình, thì thầy tiế p tục lên
đườ ng, đau đớ n, khắ p mình đầy vết thươ ng, nhưng tâm hồn đầy vui sướ ng vì thấy
mình xứng đáng chịu một sự gì vì lòng mộ mến Thiên Chúa.
Còn thấy Inhaxu đã theo chúng tôi, thầy vội vã đi suốt mấy ngày dài để về kinh
thành đến tr ướ c chúng tôi và loan báo cho giáo dân tin mừng chúng tôi tr ở về, và
nhất là theo lệnh chúng tôi, cấm không đượ c tỏ vui vẻ ra bề ngoài và nơ i công cộng
có thể làm cho lươ ng dân phật ý và muốn hãm hại chúng tôi, và phải giữ gìn hết
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sức trong buổi gặ p gỡ đầu tiên. Đây là một chỉ thị quan tr ọng và thiết yếu để kiềm
chế niềm vui quá khích lôi cuốn họ để tỏ lòng quý mến chúng tôi. Thực ra mặc dầu
họ nhận chỉ thị nhưng không sao giữ nổi niềm vui sướ ng nồng nàn quá đáng để tiế p
đón chúng tôi và thông cho nhau tin mừng chúng tôi tr ở lại. Họ cảm tạ Thiên Chúa
đã đưa chúng tôi về để làm ích cho họ và yên ủi họ.
Chươ ng 33
CHÚNG TÔI LẠI THỪ A HÀNH CHỨ C VỤ TRONG KINH THÀNH
Mặc dầu chúng tôi tr ở lại kinh thành, nhưng không bao giờ chúng tôi đượ c đến gần
chúa vì mưu mô và ác ý của các hoạn quan, chúng là những ngườ i canh gác thườ ng
nhật các cung phi và phủ chúa, chúng không cho chúng tôi lại gần. Nhưng hoặc là
chúa cho phép hoặc là ngài dung thứ, nên chúng không thể ngăn cản chúng tôi tiế p
tục thừa hành chức vụ như tr ướ c khi chúng tôi bị đày. Chúng tôi làm hết các việc
thông thườ ng như dạy giáo lý, r ửa tội và giải tội cho giáo dân. Lươ ng dân cũng gây
một chút xôn xao nhất là về việc giải tội cho nữ giớ i. Họ không chịu để chúng tôi
thừa hành trong thầm kín, mặc dầu là ở nơ i công và tr ướ c mặt mọi ngườ i, và giữa
họ vớ i chúng tôi (theo tục lệ) vẫn có tấm phên ngăn cách. Có lần chúng tôi không
thể ngăn cấm lính mà không làm xôn xao, chúng vào nhà thờ và tớ i gần tòa giải tội
để nghe trong thầm kín của phép giải tội. Để tránh khó khăn, chúng tôi bàn nhau
dùng hai nhà liền k ề của giáo dân, trong một nhà để cho phái nữ tớ i xưng tội, còn
chúng tôi thì ở trong một nhà thứ hai để nghe xưng tội. Tuy nhiên lươ ng dân còn
giận dữ vì thấy số r ất đông tân tòng và ngườ i chầu nhưng mỗi ngày kéo đến để học
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giáo lý và chịu các phép bí tích. Chúng tôi nhất định dựng một nhà thờ mớ i xa chỗ
chúng tôi ở chừng hơ n hai dặm để cho giáo dân và chầu nhưng chia nhau ra. Thành
thử lại thêm nhiều vất vả cho chúng tôi, nhưng có thể nói là cứu chúng tôi khỏi bị
lươ ng dân bắt bớ và ghen ghét.
Thực ra từ khi chúng tôi tr ở lại kinh thành, lòng nhiệt thành và sốt sắng của giáo
dân tân tòng vươ n lên r ất cao trong mọi sự, nhất là để đến gần các phép bí tích giải
tội và r ướ c lễ. Chúng tôi không sao làm thỏa mãn hết đượ c, nhiều khi chúng tôi
thức suốt mấy đêm ngồi tòa. Họ r ất ân cần chuyên chú làm việc này và sửa soạn
lươ ng tâm r ất cặn k ỹ đến nỗi nếu có khiển trách họ về một lỗi nào dù không tr ầm
tr ọng hay đáng phạt, thí dụ đã quên sót hay nhỡ ăn thịt ngày thứ sáu hay ngày thứ
bảy, thì họ chẳng dám đi ngủ tr ướ c khi đã đi xưng tội. Còn về việc r ướ c lễ khi
chúng tôi xét họ có đủ điều kiện chịu thì trong mấy ngày họ dọn mình tỉ mỉ k ỹ
lưỡ ng vớ i lòng mộ mến, ướ c ao và làm việc thiện một cách r ất nhiệt thành. Còn
chúng tôi, để giúp họ luôn nhớ đến bữa tiệc thánh và con Chiên vô tội họ đượ c
phúc ăn ở bàn thánh, thì chúng tôi phát cho họ mỗi ngườ i một ảnh Chiên Thiên
Chúa bằng sáp thánh bọc lụa họ đeo ở cổ. Vì không đủ cho mọi ngườ i, nên bà
Catarina, em gái của chúa (đã nói ở trên) đã tự tay làm r ất khéo, không kém những
ảnh chúng tôi đem từ Macao tớ i hay từ Au Châu. Nhất là chúng tôi vui sướ ng thấy
họ sốt sắng tôn kính sự thươ ng khó Chúa Cứu Thế. Thực vậy chúng tôi thườ ng
quan sát thấy không bao giờ họ tìm ngắm ảnh thánh giá mà không đổ giòng lệ châu
do lòng sốt sắng mộ mến để chảy ra trong khoé mắt. Họ cũng r ất nhiệt tâm và kiên
trì đi dự thánh lễ, khi có, cả vào những ngày trong tuần. Còn ngày chủ nhật những
k ẻ ở xa kinh thành chừng ba hay bốn dặm, họ bỏ nhà ra đi từ r ất sớ m để tớ i đúng
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giờ dự thánh lễ và nghe giảng. Sau đó họ tr ở về mà không bồi dưỡ ng thân xác,
nhưng tinh thần thì no nê lờ i Thiên Chúa và mạnh mẽ nhờ ơ n Ngườ i. Còn những
k ẻ ở xa kinh thành quá, ban sáng không thể tớ i đúng giờ để dự thánh lễ thì họ ra đi
từ chiều thứ bảy sau cơ m tối và chỉ tr ở về ngày chủ nhật sau khi đã làm hết các
việc đạo đức. Chúng tôi dâng thánh lễ và giảng r ất muộn để tiện cho những ngườ i
ở xa kinh thành tớ i cho k ị p. Còn những ngườ i ở kinh thành và những ngườ i khác
đến nhà thờ từ sáng sớ m thì họ đọc kinh và nguyện ngắm suốt mấy tiếng đồng hồ
tr ướ c thánh lễ.
Việc đạo đức này đã thành thói quen trong khắ p xứ Đàng Ngoài, nơ i có giáo dân
mà không có thánh lễ thì họ sốt sắng dùng thờ i giờ đó để đọc kinh cầu nguyện và
nếu không thể hội nhau để làm chung đượ c thì họ làm trong nhà tư, cả gia đình hội
nhau, hoặc một mình khi đi xa ở chốn thôn quê hay ở ngoài biển khơ i. Họ r ất
nghiêm túc trong tất cả những gì thuộc về việc đạo đức và để nhớ những ngày lễ và
ngày chủ nhật, họ đã tìm cách soạn một cuốn lịch ghi nhớ các ngày lễ và ngày chay
trong năm. Các thầy giảng đem đi in ở kinh thành r ồi phát cho khắ p xứ. 49
Chươ ng 34
MA QUỶ PHIỀN NHIỄU GIÁO DÂN THẾ NÀO
Trong kinh thành có một nữ giáo dân tên là Monica, ngoan đạo, nhưng tr ướ c khi
chịu phép r ửa, đã theo mê tín pháp thuật và làm nghề gọi cô hồn. Bà thườ ng bị ma
quỷ ám và giãy giụa r ất kinh khủng làm cho chồng hoảng sợ . Ông này không dám
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xưng mình là chồng mà tr ọng kính tự xưng là dưỡ ng phụ, như thế bà là con gái một
hoàng tử trao phó cho mình để mình bảo dưỡ ng. Chúng tôi hằng nhắn nhủ bà cũng
như những ngườ i khác xưa kia dấn thân làm tôi ma quỷ, phải đề phòng tên địch thủ
ghê gớ m nó không quên rình mò để cướ p đoạt của Thiên Chúa và cố gắng hết sức
để chiếm lại địa vị Đức Kitô đã lấy của nó và để tr ở lại nhà cũ, sau khi đã đượ c dọn
dẹ p và r ửa sạch hết rác r ưở i. Muốn vậy chúng tôi dặn bà không bao giờ ra khỏi nhà
mà không làm dấu thánh giá và lấy nướ c phép. Có một lần bà quên không làm, thì
vừa ra tớ i phố, ma quỷ liền nhậ p vào thân xác, vật bà ngã xuống đất làm bà run r ẩy
r ất k ỳ dị đến nỗi từ đôi mắt bắn ra tia lửa giận dữ và đe dọa. Chồng bà là Gioan r ấtngoan đạo, đượ c mấy ngườ i công giáo giúp, đã dùng sức lực dìu bà về tớ i nhà (vì
ma quỷ còn tiế p tục hành hạ bà). Ngườ i ta mờ i tôi đến làm phép tr ừ tà và xua đuổi
ma quỷ. Tôi đã tớ i làm và sau khi nhân danh Thiên Chúa tôi khiến nó để cho
Monica nghỉ ngơ i và khoáng đạt tâm thần, tôi cũng chưa hỏi xem ngườ i bị quỷ ám
có muốn xưng tội hay không, thì ma quỷ đã không chịu đượ c lờ i lẽ đó, nó tự rút lui
ngay và bỏ không còn chiếm đoạt như tr ướ c đây đã bất công lấy lại. Thế là Monica
dịu dàng tr ả lờ i là r ất ướ c ao đượ c r ửa sạch linh hồn bằng phép giải tội, làm hòa
cùng Thiên Chúa, lại từ bỏ hết mọi giao du vớ i hỏa ngục mà tr ướ c đây bà vẫn theo,
và từ đó bà hoàn toàn thoát khỏi tà ma quỷ dữ.
Nhưng ma quỷ đã bỏ Monica và Thiên Chúa không cho nó quyền nhậ p vào một gia
nhân nào của Gioan thảy đều là giáo dân, thì nó đi nhậ p vào một ngườ i tân tòng
còn tr ẻ vẫn k ể là lươ ng dân vì chưa chịu phép r ửa, ông này có họ vớ i Gioan và lúc
đó đang ở trong một gian khác trong nhà này. Anh bắt đầu run r ẩy ghê sợ và có dấu
hiệu rõ r ệt bị quỷ ám. Ngườ i ta đem tớ i chúng tôi để chúng tôi dùng thuốc tr ừ tà
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chữa cho khỏi. Nhưng Thiên Chúa không muốn cho thuốc đó có hiệu lực, tr ướ c khi
chưa chịu phép thánh tẩy, do đó chỉ sau khi đã chịu thì đượ c thoát khỏi nơ i thân
xác và linh hồn thì đượ c thoát khỏi Satan. Một giáo dân ngườ i ngoại quốc tr ướ c kia
làm tôi tớ cho một ngườ i Bồ. Hắn đã tr ốn và không phục vụ chủ nữa, nay sống
giữa lươ ng dân, không những hắn bỏ đạo mình mà còn công khai tin theo tà giáo
và mê tín dị đoan. Nhưng do phán xét công bằng của Thiên Chúa, hắn bị Satan ám
ảnh, bị tên bạo chúa hung ác hành hạ dữ dằn đến nỗi cả lươ ng dân cũng ghê sợ và
động lòng thươ ng hại. Họ liền dẫn hắn từ nơ i thôn xã hắn trú ngụ tớ i kinh thành để
giao vào tay chúng tôi. Đượ c mờ i tớ i nhà một lươ ng dân hắn đượ c đưa tớ i đó,chúng tôi thấy hắn nằm sóng sượ t bị ma quỷ hành hạ r ất ghê gớ m, mắt thì nó bắt
nhắm chặt đến nỗi không thể mở mí đượ c. Trong tình tr ạng này hắn còn quyết chắc
là hắn thấy một con ma thân hình vạm vỡ kinh khủng bướ c qua mái nhà hắn đươ ng
nằm. Chúng tôi dùng nghi thức tr ừ tà thông thườ ng và khuyên bảo hắn xưng tội.
Hắn nghe theo và ngay sau đó, hắn thong dong mở mắt và đượ c thoát khỏi quỷ ám.
Tôi thêm ở đây một điều đáng ghi nhớ về một giáo dân ngoan đạo tên là Isave
Thiên Chúa cho phép ma quỷ ám, không phải để phạt tội mà để luyện nhân đức và
thêm công phúc. Số là xưa kia bà r ất sùng tà đạo, tr ướ c khi bà tr ở lại tin Đức Kitô,
và để thưở ng lòng nhiệt thành của bà và sự sốt sắng nồng nàn tin dị đoan và thờ ma
quỷ hơ n tất cả những ngườ i khác cùng niềm tin dị đoan như bà, thì ma quỷ luôn
hành hạ bà r ất dữ dằn và r ất hung ác. Thế là bà quyết định từ bỏ các chủ đó, đúng
hơ n các bạo chúa đã không biết cách thưở ng công việc phục vụ bà làm. Bà đã tr ở
về tinh theo đạo Kitô và học đượ c những đức tính cao cả và những công phúc khôn
sánh ở lớ p giáo lý dạy ở nhà thờ chúng tôi. Thế là bà sốt sắng chịu phép r ửa, nhưng
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chưa hoàn toàn thoát khỏi phiền nhiễu thông thườ ng của ma quỷ. Thiên Chúa cho
phép như vậy để làm cho chúng thẹn thuồng và để luyện nhân đức của bà Isave. Bà
chịu đựng những khổ đau này cách r ất kiên nhẫn và hoàn toàn vâng theo ý Thiên
Chúa, làm cho ma quỷ phải khiế p sợ . Bà dùng thế lực kinh nguyện mà xua đuổi
quỷ ra khỏi ngườ i khác, nhưng bà không thể hay đúng hơ n chưa muốn xua đuổi ra
khỏi thân xác bà. Điều này không ngăn cấm bà làm hết các việc đạo đức và bác ái.
Bà đã đổi lòng nhiệt thành giả tạo đối vớ i các tà thần, thành lòng sốt sắng mộ mến
Thiên Chúa và đồng loại: không những bà đã thuyết phục đượ c một mình chồng bà
theo công giáo lấy tên r ửa tội là Tôma và tất cả gia quyến, mà còn chinh phục đượ cnhiều ngườ i khác, ở chính nơ i thườ ng trú của bà đối diện vớ i kinh thành bên kia
sông, cũng như trong quê hươ ng bà là tỉnh Thanh Hóa; ở cả hai nơ i bà dựng nhà
thờ cho giáo dân sở tại hội nhau trong các ngày lễ để cầu nguyện và làm các việc
đạo đức.
Chươ ng 35
CHÚNG TÔI ĐÀNH PHẢI RA KHỎI ĐÀNG NGOÀI
VÀ TR Ở VỀ MACAO
Giáo hội Đàng Ngoài đang ở trong tình tr ạng chúng tôi đã tườ ng thuật cho tớ i đây.Chúng tôi đã hoạt động trong thờ i gian ba năm,50 vớ i những thành công và bất tr ắcr ất khác nhau. Tính ra đượ c năm ngàn giáo dân và những hạt giống đức tin đã đượ cgieo trong đa số các tỉnh, hứa hẹn trong tươ ng lai một mùa gặt lớ n lao và r ất phong phú. Khi tàu của thươ ng gia ngườ i Bồ sắ p sửa tr ở về Macao (từ đó đã tớ i) thì chúacho chúng tôi biết phải sẵn sàng tr ẩy đi cùng chiếc tàu đó. Thật là một tin buồn đốivớ i chúng tôi và một sắc lệnh không thích hợ p vớ i những triển vọng đẹ p đẽ nhất
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của chúng tôi, nhưng xét ra không thể làm cho chúa thay đổi, vì ngườ i ta làm khódễ cho chúng tôi lại gần chúa và các hoạn quan trong phủ chúa không phục vụ tốtđối vớ i chúng tôi nơ i chúa, họ hằng xúi xiểm ngài không chịu để chúng tôi ở lại.Họ sợ chúa tin theo Kitô giáo và ruồng bỏ các cung phi, lúc đó họ không còn chứcvụ và bỉ đuổi ra khỏi phủ.
Tuy nhiên, theo lệnh từ nơ i chúa đưa ra, chúng tôi còn năm hay sáu ngày tr ướ c khikhở i hành, chúng tôi dùng để giải tội cho lươ ng dân r ất đông đến vớ i chúng tôi,không để cho chúng tôi mỗi đêm một giờ để nghỉ ngơ i đôi chút. Tất cả đều khóclóc tỏ ra buồn khổ thấy chúng tôi một lần nữa bỏ ra đi không còn săn sóc họ: nhưngchúng tôi yên ủi họ hết sức có thể của chúng tôi, dựa trên hy vọng có tàu ngườ i Bồ sẽ đến và đưa các cha tớ i.
Một điều làm cho chúng tôi áy náy. Chính các thầy giảng cũng bàn vớ i chúng tôi.Số là có giáo dân mong cho các thầy lấy vợ trong gia đình mình, tưở ng r ằng qua sự thông gia vớ i những ngườ i có khả năng dạy dỗ ngườ i khác, thì một của đáng lý phải thuộc của chung hết các giáo dân sẽ thành của riêng trong gia đình mình. Vì
muốn làm tan ý định đưa tớ i sự đổ vỡ giáo đoàn của xứ này mà chúng tôi tìm một phươ ng k ế đưa ra thi hành đối vớ i các thầy giảng, đó là bắt các thầy phải thề khôngđượ c lấy vợ , ít ra cho tớ i khi có một số các cha tớ i xứ này để nâng đỡ giáo đoàn vàsăn sóc giáo dân. Các thầy đều đồng ý. Thế là ngày cuối cùng chúng tôi dâng thánhlễ cho giáo dân, lễ và r ướ c lễ xong, ba thầy chính yếu là Phanchicô, Anrê vàInhaxu, tr ướ c mặt hết các giáo dân, quỳ gối, tay đặt trên sách Phúc âm, lần lượ tthay phiên đọc lờ i thề gồm ba điểm, thứ nhất, để thong dong làm chức vụ thầygiảng và để tránh bận bịu về việc khác làm cho mình không thừa hành chu đáochức vụ, thì các thầy không đượ c tự liên k ết bằng phép hôn phối vớ i một ngườ i đàn bà nào cho tớ i khi có các linh mục mớ i đến nhận chức vụ dạy dỗ giáo dân. Thứ hai,các thầy không đượ c giữ tiền bạc hay của cải riêng nào cho mình, những của bố thí
của giáo dân cúng phải để làm của chung. Thứ ba các thầy phải vâng lờ i ngườ i củachúng tôi cắt đặt làm bề trên cho đến khi có các cha tớ i. Phanchicô bắt đầu và đọclờ i thề cách r ất sốt sắng và cung giọng kiên quyết đến nỗi làm cho giáo dân phải r ơ ilệ. Anrê và Inhaxu tiế p tục sau, cũng tỏ ra nhiệt tình như vậy. Chúng tôi cho kèmthầy Antôn từ lâu nay đã tự nguyện hiến thân phục vụ trong nhà chúng tôi và đãtrung thành theo chúng tôi đi khắ p các nơ i để làm thầy tr ợ s ĩ trong các việc thuộcvật chất, thầy cũng thề như ba thầy kia. Và có thể nói r ằng từ đó giáo dân coi họ như cha và thầy vì r ất kính tr ọng họ, còn họ, họ ăn ở nhân đức và làm gươ ng tốt,r ất có tín nhiệm trong giáo đoàn mớ i, đến nỗi không làm gì mà không có sự thỏathuận và uy quyền của các thầy. Gươ ng giảng dạy và đờ i sống tốt lành của họ đãthu hút đượ c r ất nhiều thanh niên noi theo, đến xin họ dạy dỗ và giúp mình trongchức vụ thiêng liêng và tr ần thế, làm thành một hội gần một tr ăm ngườ i 51 r ải ráctrong nướ c và đem lại nhiều k ết quả khôn lườ ng còn tồn tại cho đến ngày nay.Thiên Chúa muốn cho biết r ằng thần linh Ngườ i thổi ở nơ i nào Ngườ i muốn, Thầnlinh đã chọn các tông đồ và những ngườ i thừa hành chức vụ giảng Phúc âm nơ i Ngườ i muốn đượ c thờ phượ ng. Chúng tôi đã để lại nội quy và mệnh lệnh phải theovà họ hằng nghiêm chỉnh tuân thủ.
Thu xế p xong công việc này thì chúng tôi v ĩ nh biệt giáo dân. Chúng tôi để lại tất cả tình thươ ng yêu đối vớ i họ vớ i những dặn dò lành thánh. Chúng tôi xin họ cầu
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nguyện vì những ơ n huệ họ tự nhận là đã nhận đượ c từ nơ i chúng tôi. Họ vui lònghứa cũng như từ hai mươ i năm 52 nay họ hằng đọc kinh riêng cầu nguyện cho chúngtôi mỗi ngày sáng tối, trong nhà tư của họ và các ngày chủ nhật và ngày lễ, khi đọckinh chung. Có mấy ngườ i ra trình diện và xin đi theo chúng tôi, nhưng chúng tôichỉ nhận có thầy Phanchicô vì chúng tôi còn phải bàn luận vớ i thầy về ích lợ i của
giáo đoàn này và mấy ngườ i khác, trên đườ ng đi, những ngườ i này sẽ dẫn tôi tớ inhà tr ọ, nơ i họ đã chuẩn bị một số ngườ i xin chịu phép thánh tẩy.
Dọc đườ ng, chúng tôi ngừng lại mấy nơ i để giải tội và giúp việc linh hồn cho mộtít giáo dân tân tòng. Trong số đó có ngườ i ngoan đạo Phaolô Ke Bo chúng tôi đã cólần nói tớ i, ông tỏ ra quý mến chúng tôi r ất đặc biệt, cho chúng tôi cư trú trong nhàvà chúng tôi đã r ửa tội cho nhiều ngườ i. Ông cũng định trong tươ ng lai dành mộtthửa đất để dựng một nhà thờ và một tr ụ sở cho các cha dòng chúng tôi.
Tiế p tục cuộc hành trình, chúng tôi nhân tiện vào một thôn xóm gọi là Ke Bích ở ven biển, nơ i đây chúng tôi gặ p trong nhà Tôma và Isave, tám mươ i ngườ i tân tòngđã thuộc giáo lý và chỉ đợ i chúng tôi làm phép r ửa tội cho. Cuối cùng sau khi đã đi
qua các nơ i và ban lờ i yên ủi và khuyên dụ thích hợ p vớ i hoàn cảnh, thì chúng tôitớ i cửa bể gọi là cửa chúa, nơ i đây có tàu ngườ i Bồ đang chờ chúng tôi và nơ i đây phải ngừng lại một thờ i gian để cho giáo dân từ các miền lân cận kéo đến xin xưngtội cũng như chịu phép r ửa tội. Chúng tôi đã làm phép thanh tẩy cho hai mươ i haingườ i tân tòng, do hai giáo dân nhiệt thành và sốt sắng, Phaolô và Antôn từ kinhthành tớ i đây dạy dỗ và chờ chúng tôi đi qua. Từ đây chúng tôi sửa soạn lên buồmvà phải từ biệt Phanchicô đã theo chúng tôi từ K ẻ Chợ . Thầy quá xúc động vì sự v ĩ nh biệt này, thầy khóc lóc và thươ ng tiếc gục dướ i chân chúng tôi. Thầy nài nẵngviện những lý do r ất thánh thiện xin chúng tôi đưa thầy đi Macao để sống và chếttrong dòng chúng tôi, nhưng chúng tôi cho thầy biết nhu cầu của giáo hội Đàng Ngoài cần đến thầy phải có mặt và săn sóc, thầy không thể bỏ mà không làm trái
bổn phận và ơ n gọi của thầy. Thế là thầy dịu dẫn nghe chúng tôi nói. Chúng tôi chothầy tin chắc là r ồi đây thầy sẽ đượ c gặ p các cha dòng chúng tôi trên đất Đàng Ngoài.
Chươ ng 36
BỨ C THƯ GIÁO DÂN ĐÀNG NGOÀI ĐỆ TRÌNH
ĐỨ C GIÁO HOÀNG URBANÔ 8
Tôi ghi ở đây nội dung bức thư giáo dân tân tòng của giáo hội Đàng Ngoài trao chochúng tôi khi chúng tôi bỏ kinh thành để chuyển đệ tớ i đức giáo hoàng UrbanôVIII 53 vị chăn chiên tối cao của Giáo hội chung toàn thế giớ i, viết bằng chữ Đàng Ngoài, chúng tôi dịch sát ý ra tiếng latinh không thay đổi gì như sau”
“Chúng tôi thuộc đạo đức Giêsu Kitô, sấ p đầu xuống đất tạ ơ n Đức Chúa tr ờ i đất,dám dâng bức thư này lên đức giáo hoàng thay mặt Đức Giêsu Kitô ở dướ i đất này.
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Đức thánh cha nhiệt tình tôn kính Thiên Chúa đã truyền và sai các linh mục từ khắ p cõi đất để chỉ đàng sự thật. Từ những thế k ỷ đầu cho tớ i thờ i sau cùng đây,ánh sáng đạo thật chưa chiếu tớ i Đất Đông Kinh chúng tôi. Sau cùng vào thờ ichúng tôi, chúng tôi có phúc đượ c đón hai cha dòng Chúa Giêsu từ Đại Tây dươ ng,các ngài khinh thườ ng sóng gió ghê r ợ n và bão táp kinh hoàng biển khơ i, qua đàng
r ất hiểm tr ở , tớ i Nứơ c chúng tôi và công bố đạo thật, khuyên bảo, giảng dạy, thuyết phục thế gian tr ọng kính và tôn thờ Chúa thật tr ờ i đất. Sau đó hơ n năm nghìn ngườ ichúng tôi bằng lòng và tự nguyện theo đạo thánh và còn nhiều ngườ i nữa đang sẵnsàng theo. Mặc dầu chúa cai tr ị xứ này và mấy vị hoàng tử (không hiểu biết sự thật) phản đối các cha và ngoan cố chống đối, thế nhưng đạo các cha giảng không bị k ếtán. Còn phần chúng tôi, đầy tớ Đức Giêsu Kitô, chúng tôi kiên trì, không nản trongsự thật và quyết định kiên trung mãi mãi trong đức tin chúng tôi đã đượ c. Và để củng cố và giữ vững ý ngay lành chúng tôi có, thì chúng tôi dâng lá thư này lên đứcthánh cha như ngườ i cha chung các tín đồ, để xin cho nướ c chúng tôi đượ c cứugiúp thuận lợ i. Chúng tôi khẩn nài ngườ i đưa mắt nhân từ và đem lòng săn sóc củamột ngườ i cha tớ i chúng tôi, mặc dầu chúng tôi còn thô thiển và vô lễ, chúng tôi
quỳ dướ i chân đức thánh cha, tin tưở ng trông đợ i và mong ướ c đượ c các vị tiến s ĩ Phúc âm, để qua giáo lý cao vờ i, tất cả dân trong nướ c chúng tôi, lớ n bé đều bỏ sailầm, vâng theo đạo thật, đượ c thoát tr ầm luân đờ i đờ i và hưở ng phúc ngàn thu.
Chúng tôi, quân binh Đức Giêsu Kitô, cúi đầu xuống đất, dâng bức thư này lên đứcthánh cha, năm 1630” 54
Chúng tôi đã gửi bức thư này kèm theo một thư của chúng tôi viết tớ i cha Nuntiô
Vitelleschi, bề trên Cả dòng chúng tôi, xin ngài đệ lên đức giáo hoàng nhân danh
các giáo dân Đàng Ngoài, ngài đã làm như thư ngài viết cho chúng tôi vào năm
1633 như sau:
“Chính tôi đã đệ lên đức thánh cha bức thư giáo dân Đàng Ngoài viết, ngườ i đã
nhận và tỏ ra r ất vui mừng. Khi chúng tôi đượ c ngườ i tr ả lờ i thì chúng tôi sẽ
chuyển tớ i miền Đông phươ ng. Đức thánh cha sẽ cho giáo dân nhiệt tình biết lòng
yêu thươ ng và săn sóc đặc biệt ngườ i thườ ng ấ p ủ họ và liên k ết họ như Chúa chiên
tối cao thươ ng yêu và ấ p ủ đàn chiên giáo hội công giáo…”
Thư tr ả lờ i nói ở đây dẫu sao nếu đã gửi, cũng chưa tớ i giáo dân Đàng Ngoài.
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Chươ ng 37
CÁC CHA DÒNG CHÚNG TÔI TR Ở LẠI ĐÀNG NGOÀI
Năm chúng tôi từ Đàng Ngoài tr ở về Macao là năm 1630. Ở đây chúng tôi gặ p cha
Anrê Palmier, sau khi đi thăm vùng truyền giáo ở Tàu thì cũng tr ở về Macao như
chúng tôi. Đượ c biết tình hình khu truyền giáo Đàng Ngoài, nơ i r ất nhiều giáo dân
bị bỏ r ơ i vì không có linh mục, cha liền quyết định tìm hết phươ ng cách để sai
ngườ i đến khu vực truyền giáo này, trong khi giáo dân còn giữ lòng nhiệt thành
thưở ban đầu. Mà vì cha Gaspar d’Amaral cũng vừa cùng về vớ i chúng tôi, cha đã
thành thạo về phong tục và năng khiếu của những ngườ i xứ đó, nên bề trên chỉ định
ngài đi. Tr ướ c đây cha có ý hướ ng đi vùng truyền giáo Nhật Bản, đã r ất tinh thông
tiếng Nhật và đã mấy lần xuống tàu đi tớ i nhưng vô ích, cha luôn luôn bị ngăn cản
bở i một bí ẩn nào đó của Thiên Chúa quan phòng dành một thợ r ất tốt cho khu
truyền giáo Đàng Ngoài. Vì cha nhận thấy rõ ràng Thiên Chúa gọi cha tớ i đó, nên
cha vui lòng vâng theo lệnh và để tỏ ra có đủ khả năng, cha chuyên chú hết mình
để học tiếng bản xứ, 55 cho tớ i lúc tr ẩy đi. Cùng đi vớ i cha thì có cha Antôn de
Fontes ngườ i Bồ đã làm việc sáu năm ở vùng truyền giáo Đàng Trong và lúc này
đang ở Macao và cha Antôn Cardim dang suy tính qua Đàng Ngoài để tớ i nướ c
Lào. Khi ở Thái Lan, cha đã học tiếng Thái cũng là tiếng chung vớ i tiếng Lào, như
chúng tôi sẽ nói sau.
Tàu buôn phải lên buồm đi Đàng Ngoài đã sẵn sàng khở i hành vào ngày mồng 8
tháng hai năm 1631. Các cha đã xuống tàu và sau hành trình may mắn một tháng
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thì cậ p bến xứ Đàng Ngoài ngày mồng 1 tháng ba cùng năm.56 Các cha đến thì đã
đem vui mừng khôn tả cho mọi giáo dân. Họ sung sướ ng thấy các cha đến cứu giúp
họ và yên ủi họ, những thầy dạy tốt lành họ vô cùng mong mỏi. Còn các cha cũng
không kém vui mừng thấy giáo dân tốt lành kiên trung trong đức tin đã lãnh nhận.
Có ba điều chính yếu r ất yên ủi các cha. Thứ nhất là lòng nhiệt thành r ất hăng say
của các thầy giảng, Phanchicô, Anrê và Inhaxu, trong vòng mườ i tháng chúng tôi
đi vắng, đã r ảo hầu hết các tỉnh và đã dạy dỗ và r ửa tội đượ c ba nghìn ba tr ăm bốn
ngườ i. Mặc dầu họ đã hạn định lờ i thề không lậ p gia đình cho tớ i khi có các cha
đến, nay họ muốn kéo dài cho tớ i hết đờ i mình. Do đó có nhiều ngườ i theo gươ nghọ cũng tự nguyện hiến mình cho chức vụ này. Điều thứ hai r ất yên ủi các cha đó
là lòng sốt sắng đạo hạnh của giáo dân tân tòng, trong khi chúng tôi vắng mặt, đã
chung nhau dựng đượ c hai mươ i nhà thờ , để tiện việc hội họ p trong các ngày chủ
nhật và đọc kinh chung vớ i nhau. Ngoài ra họ đoàn k ết và thươ ng yêu nhau, đó là
đặc tính của Kitô giáo và là dấu hiệu đích thực của đồ đệ Chúa Cứu Thế. Mọi
ngườ i yêu thươ ng nhau như anh em và ngườ i giàu khiêm tốn đối xử mà không
khinh dể ngườ i nghèo, lại còn có lòng giúp đỡ thươ ng yêu đặc biệt. Cách ăn ở của
họ r ất thành thật và đờ i sống trong sạch, giữ nghiêm ngặt luật đạo Kitô: điều này
làm cho một ngườ i Bồ, sau khi giao tiế p và đi lại vớ i họ đã nhận là có thể so sánh
họ vớ i không những giáo dân ở Au Châu giữ đạo r ất sốt sắng mà còn vớ i những tu
s ĩ tậ p sự ở các dòng tu canh tân. Các cha còn nhận thấy rõ hơ n trong tòa giải tội, vì
không thấy có chất liệu để làm phép giải, họ có linh hồn trong tr ắng và lươ ng tâm
không vết tội. Cuối cùng, các cha đượ c r ất nhiều yên ủi vì thấy có một giáo dân
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kiên trì chịu những hình khổ dữ dằn và chịu chết để làm chứng đức tin, như tôi sẽ
tườ ng thuật trong chươ ng sau.
Chươ ng 38
LÒNG KIÊN TRÌ CỦA MỘT GIÁO DÂN TÂN TÒNG CHỊU CHẾT
ĐỂ GIỮ ĐỨ C TIN KITÔ GIÁO VÀ MẤY PHÉP LẠ
Giáo dân này tên là Phanchicô và mớ i đượ c đức tin vớ i phép r ửa từ hai năm nay,nhưng đức tin r ất sâu sắc và ông r ất thấm nhuần ơ n gọi đến nỗi ngườ i ta thấy ôngkhông bao giờ ngừng làm việc bác ái và yêu thươ ng, nhất là đi chôn xác ôngthườ ng vác trên vai cho tớ i huyệt. Việc này đến tai em của chúa, một ngườ i hungdữ và r ất ghét giáo dân. Phanchicô giúp việc nhà ông và là một trong số nhữngngườ i khiêng cáng cho ông. Ông gọi Phanchicô tớ i và cấm không đượ c tiế p tụctheo đạo Kitô và không đượ c làm công việc bẩn thỉu. Ông cho là một việc nhơ nhớ p và bất xứng vì mó vào cáng và võng của ông sau khi đã đụng tớ i xác chết.Phan khiêm tốn nhưng can đảm tỏ mình thật là giáo dân và thừa hành chức vụ đó,mà vì mình làm theo luật Chúa Giêsu Kitô, là luật thánh và cần cho sự cứu r ỗi, nên
mình không thể bỏ mà không phạm tội bất trung, bất ngh ĩ a, cũng không thể bỏ việc bác ái và thươ ng xót đạo dạy nếu không thì là k ẻ hèn nhát đáng khinh. Còn về việc phục dịch, Phan không bao giờ sơ sót. Nhưng ông cũng xin đừng coi là việc nếuông trung thành giữ luật Chúa Giêsu Kitô mà ông tin theo và giữ mãi cho tớ i hơ ithở cuối cùng. Câu này đáp không có gì là xúc phạm, thế nhưng hoàng tử không bằng lòng vì lờ i lẽ tự do đó, tức thì truyền cho ông phải ra khỏi tư dinh và không bao giờ đượ c đến tr ướ c mặt ông. Phan vâng lờ i, bỏ tư dinh và phục dịch hoàng tử em chúa, để hoàn toàn hiến thân cách vui vẻ vào việc phụng sự Chúa muôn chúatrong hết các công việc từ thiện bác ái do lòng sốt sắng nơ i ông. Đượ c tin đó hoàngtử giận dữ cho gọi ông và lại truyền cho ông phải bỏ đức tin và đạo Kitô. Phan canđảm phản đối, ông không thể làm đượ c vì đó là phạm một tội không thể tha thứ và
là bỏ việc cứu r ỗi. Hoàng tử điên lên vì Phan không vâng lờ i, liền truyền cho đánhđòn và bắt giam trong ngục chật hẹ p và chịu tra tấn ở vế đùi. Sau cùng ông càngkiên trì hơ n trong lúc bị hành hạ để bắt ông đổi ý định. Thế là tên bạo chúa truyềnchém đầu ông. Đây là nạn nhân thứ nhất của Chúa Giêsu Kitô dâng máu mình chogiáo hội Đàng Ngoài và là hoa trái đầu mùa giáo đoàn mớ i dâng hiến Thiên Chúa,lấy hươ ng thơ m xức và làm vui lòng hết các giáo dân xứ này và những thợ mớ i vừatớ i để chung vai sát cánh gây nhiều hy vọng hái quả tươ ng lai do hạt giống giòngmáu thứ nhất gieo xuống.
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Ngoài đức kiên trì bất khuất của giáo dân tân tòng là một bằng chứng xác thực về đức tin đượ c duy trì r ất sống động trong lòng giáo dân Đàng Ngoài tôi còn thêmmột bằng chứng thứ hai r ất lớ n về đức tinh mạnh mẽ của họ, đó là một số vô k ể các phép lạ đượ c làm nơ i họ và theo lờ i cầu nguyện của họ. Các cha muốn ghi vào sổ sách và điều tra về những phép lạ làm cho bệnh nhân đượ c khỏi và đuổi ma quỷ ra
khỏi ngườ i bị ám, nhưng ngườ i ta tr ả lờ i là không sao đếm nổi. Các cha dễ dàngtin, khi đượ c biết chỉ một giáo dân trong đoàn thể tên là Phêrô, là một công chức, bằng lờ i cầu nguyện đã cứu đượ c ba mươ i ngườ i bị quỷ ám. Trong tỉnh Nghệ Ancũng xảy ra những việc k ỳ lạ tươ ng tự, trong số đó có một việc lạ lùng làm cho đạoKitô đượ c ngườ i ta r ất kính tr ọng. Số là có một nữ giáo dân tên là Maurô, bà này cóngườ i con trai (cũng là giáo dân) tên là Bênêđitô, một thanh niên r ất sùng đạo và đãtìm đến vớ i các thầy giảng để sống đờ i tông đồ, nhưng các thầy thấy vì chữ hiếuanh nên sống vớ i mẹ và giúp đỡ mẹ trong cảnh nghèo khó. Bà mẹ ngã bệnh nặngvà bệnh lâu năm, cuối cùng bà chết. Khi ngườ i ta sắ p sửa lo đám tang và đem chônthì anh còn quá thươ ng tiếc mẹ, không phải vì cái chết nhưng vì mẹ chết mà chưađượ c chịu các phép bở i vì không có các cha, anh liền quỳ gối và lấy lòng tin r ất
mạnh mẽ xin tất cả giáo dân tớ i chia buồn và phúng viếng hãy góp lờ i cầu nguyệnvớ i anh để đượ c hiệu quả là cho mẹ anh chờ . R ồi anh đứng dậy, giỏ mấy giọt nướ c phép vào miệng ngườ i quá cố, tức thì Maurô hồi sinh làm cho mọi ngườ i giáo dâncũng như lươ ng dân có mặt đều sửng sốt. Tin phép lạ đã đượ c mọi ngườ i chứngkiến phao đồn đi khắ p tỉnh, r ất nhiều ngườ i tuốn đến để xem ngườ i phục sinh và dođó có r ất nhiều ngườ i tr ở lại đạo.
Không phải việc k ỳ diệu khi Thiên Chúa làm r ất nhiều phép lạ do lờ i cầu nguyệncủa giáo dân là con cái Ngườ i, mà Ngườ i còn làm qua trung gian những k ẻ tân tòngchưa chịu phép r ửa, như đã xảy đến cho một ngườ i trong số đó. Đó là một ngườ imột hôm ở trong r ừang đã gặ p một ngườ i nửa sống nửa chết và vì không có nướ c phép giáo dân thườ ng dùng để chữa bệnh, mà ông thì động lòng thươ ng tình cảnh
k ẻ cùng khổ này, thế là ông lấy nướ c sông r ồi làm phép bằng dấu thánh giá ông đãhọ và đọc kinh Lạy Cha. Ông lấy nướ c phép đó vẩy mấy giọt trên ngườ i xấu số vàtức thì ngườ i bị bỏ r ơ i này đượ c lành bệnh.
Chươ ng 39
MẤY LƯƠ NG DÂN CÓ THẾ GIÁ TR Ở LẠI
Tr ướ c hết chúng tôi nói tớ i việc tr ở lại của một thầy pháp, một tay trùm tr ưở ng tin
theo dị đoan mê tín hằng chống đối các chân lý đức tin và Kitô giáo. Nghe tin đồnvề các phép lạ giáo dân làm, nhờ lờ i cầu nguyện, thì ông quyết định tr ướ c hết tự học lấy, xem đạo đó thế nào. Ông đượ c một cuốn sách giáo lý 57 và khi ông bắt đầumở ra đọc thì mặt ông sưng phồng lên r ất ghê sợ làm ông cực k ỳ đau đớ n. Ôngđành bỏ sách không đọc nữa. Đó là một hậu quả của Satan ghen ghét và xảo quyệtmuốn đóng cửa không cho ánh sáng chân lý lọt vào tâm hồn ông. Không chỉ làmthế, nó còn hành hạ ông khắ p thân thể làm cho ông đau đớ n một cách r ất hung ác,để cho ông không còn có ý định học đạo Kitô. Nhưng vô ích, vì từ bên trong Thiên
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Chúa cho ông biết tình tr ạng cơ cực ông chịu và ông thấy r ằng ông bị tr ừng phạtđích đáng về các tội và về những phiền nhiễu bất công ông đã làm đối vớ i giáo dân.Thế là ông nhớ đến lòng thươ ng yêu của những k ẻ ông đã ghen ghét và ông xin họ chịu phiền đến nhà ông và dùng kinh cầu nguyện xin ơ n tha thứ các tội ông phạmvà cứu ông thoát thù địch hung ác hành hạ ông. Giáo dân chưa làm và chưa truyền
cho ma quỷ rút lui nhân danh Đức Giêsu Kitô thì nó đã ra khỏi ngườ i ông và để cho ông đượ c tự do. Nhưng tên quỷ dữ lại nhậ p vào vợ ông còn súng bái dị đoanma quái như ông. Thế nhưng nó lại phải bỏ mà ra đi nhờ thế lực kinh cầu nguyệncủa giáo dân. Nhưng thầy phù thuỷ chưa chịu phép r ửa tội và vẫn còn bị đau mắtmãi cho tớ i khi ông thấy trong mộng một bà đáng kinh khuyên nên dùng phươ ngdượ c thánh và có ích đó để đượ c khỏi bệnh. Ông liền xin học đạo và sau khi chịu phép thánh tẩy cùng vớ i vợ và cả gia quyến thì ông hoàn toàn đượ c khỏi, đượ csáng thân thể và sáng linh hồn. Từ đó ông nhiệt thành thu phục lươ ng dân theo đạothật cũng như khi xưa ông muốn ngườ i ta từ bỏ. Sau tr ườ ng hợ p này, còn mộttr ườ ng hợ p đáng ghi nhớ hơ n của một viên quan trong phủ, làm cho các cha mớ iđến r ất vui mừng. Số là viên quan này đã biết khá về đức tin và về luật của giáo
dân, ông đã cho phép bà vợ và con gái lấy ngườ i em út của chúa, cả hai chịu phépr ửa tội và sống theo đạo Kitô. Còn ông, ông ngoan cố trong sai lầm, không bị ràng buộc bở i một tin tưở ng nào ngoài tính mê say nàng hầu vợ mọn. Nhưng ThiênChúa muốn ông thoát khỏi tai họa do lòng mê sắc dục để cứu linh hồn ông. Ngườ icho ông ngã bệnh nặng nguy hiểm làm cho ông r ất kiệt sức và cho ngườ i vợ mớ itheo đạo đượ c bốn năm và lấy tên r ửa tội là Anna, ngh ĩ đến cách lợ i dụng dị p nàyđể cho chồng biết vì ông có ít hy vọng cứu mạng sống thì nên nắm chắc cứu lấy phần hồn và chịu phép r ửa tội để đượ c ơ n đó. Nhờ Thiên Chúa ban ơ n soi sáng hợ pvớ i lờ i bà vợ bàn thì ông động lòng, không những ông quyết định chịu phép r ửa tộivà do đó bỏ hết các vợ mọn mà còn khấn dựng một nhà thờ đẹ p đẽ để kính dângThiên Chúa mà ông muốn phụng thờ , nếu ông đượ c khỏi bệnh. Mọi việc đã xảy ra,con r ể ông, là em út của chúa đươ ng thờ i cũng ưng chuẩn quyết định của ông vàchứng kiến phép thánh tẩy ông chịu ngay không trì hoãn, lấy tên là Gioakim. Tứcthì tình tr ạng sức khoẻ r ất khả quan và bướ c vào giai đoạn t ĩ nh dưỡ ng yên hàn. Sự tr ở lại này làm cho mọi giáo dân r ất vui mừng và tin tưở ng, vì đã chinh phục đượ cmột tay nâng đỡ có thế giá và một cột tr ụ vững chãi cho giáo đoàn Đàng Ngoài,nhất là trong tỉnh Nghệ An, nơ i vang danh tiếng ông.
Chươ ng 40
CHÚA CƯ XỬ THẾ NÀO VỚ I CÁC CHA DÒNG CHÚNG TÔI
CHO TỚ I KHI TÀU NGƯỜ I BỒ TR Ở LẠI
Lòng nhiệt thành của lươ ng dân có thịnh tình vớ i đạo và tỏ ra sẵn sàng đón nhận đức tin thì r ất lớ n trong hai tháng các chadòng chúng tôi hoạt động trong xứ này, đó là thờ i gian các thươ ng gia ngườ i Bồ đưa các cha tớ i và cư trú ở đây, trong thờ igian này có hơ n một nghìn ngườ i tân tòng xin chịu phép r ửa tội. Để giúp r ất đắc lực vào việc này thì có dư luận về các chađượ c lòng chúa, chúa tỏ ân cần săn sóc khi các cha tớ i cùng đi vớ i ngườ i Bồ. Chúa mong họ giúp đỡ chúa trong việc chiếntranh vớ i Đàng Trong. Đó là lý do tr ướ c hết chúa cho phép tự do giảng đức tin đạo Kitô trong khắ p xứ và làm phép r ửa tộicho hết mọi k ẻ xin theo, miễn là không đượ c phá phách tượ ng thần ngườ i ta sùng kính trong nướ c. Nhưng từ khi biết rõngườ i Bồ r ất trung thành và kiên trì trong tình thân thiện không từ bỏ liên k ết cũ đối vớ i chúa Đàng Trong để cầm khí giớ ichống lại chúa thì chúa liền bớ t hẳn thịnh tình và cho các cha dòng chúng tôi biết r ằng ý ngài là các cha phải rút về Macao
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trong chiếc tàu ngườ i Bồ, khi họ sửa soạn tr ẩy đi. Thế là mọi niềm vui đều giảm xuống và chúng tôi tìm hết cách để chúa đổiý định. Nhưng không thể nhận đượ c gì khác nơ i chúa, chúa chỉ cho một hai ngườ i ở lại mà thôi vớ i điều kiện là không đượ cnhận ai tin theo mầu nhiệm của đạo.
Vậy tàu ngườ i Bồ tr ẩy đi, còn hai cha chúng tôi ở lại. Các ngài không nản lòng,quyết định giữ theo lờ i chúa, ráng làm đẹ p lòng ngài nhưng cũng âm thầm lo sănsóc giáo dân. Cứ vậy, mỗi ngày một trong hai ra mắt chúa giữa các cận thần để cho
chúa thấy, để ngài có cảm tưở ng là các cha không làm việc dạy dỗ giáo dân, mặcdầu các cha không chểnh mảng việc giúp đỡ cần thiết một cách kín đáo. Các chacàng dễ dàng hành động khi có một chiếc tàu ngườ i Bồ khác tớ i đem theo hai chanữa, cha Hiênrô Majorica58 và cha Bernadino Regiô cả hai là ngườ i Ý. ChaMajorica r ất thông thạo tiếng vì đã học đượ c trong thờ i gian cư trú ở Đàng Trong.Và từ đó luôn luôn có vài ba cha ở trong phủ, trong khi các cha khác hoạt động ở các nhà tư có giáo dân tậ p hợ p. Lươ ng dân không để ý, cũng không để ý khi họ hộinhau trong nhà thờ để đọc kinh, trong đó các cha cũng ít khi có mặt để tránh khôngcho lươ ng dân nghi ngờ .
Nhưng không thể giữ như thế trong dị p lễ Giáng Sinh vì giáo dân cử hành lễ r ất
long tr ọng, làm hang đá máng cỏ r ất đẹ p để diễn sự tích Thiên Chúa giáng sinh vàchung quanh đó là các mầu nhiệm thờ i niên thiếu của Ngườ i. Việc này chưa baogiờ thấy, có r ất đông ngườ i thuộc mọi tầng lớ p đến coi, không những giáo dân màcả lươ ng dân, nhờ đó mà chúng tôi cắt ngh ĩ a các mầu nhiệm cho họ hiểu, đến nỗitrong thờ i gian sáu tháng tr ướ c khi tàu cuối cùng tr ẩy đi, có hơ n bà nghìn ngườ iđượ c chịu phép r ửa tội và lòng sốt sắng của giáo dân không phải là ít trong suốttuần bát nhật, vì ba cha chúng tôi luôn luôn bận giải tội, trong đa số hầu như chỉ tìm vừa đủ chất liệu để ban phép giải, lươ ng tâm họ r ất mực trong tr ắng. Thế mà họ không bao giờ đến gần phép bí tích này mà không ăn chay nghiêm ngặt một ngàyvà đánh tội để giục lòng ăn năn thống hối. Họ cũng có thói quen đánh tội mỗi ngàythứ sáu trong năm để tưở ng nhớ sự thươ ng khó Chúa Cứu Thế. Họ không bao giờ
bỏ, ngay khi đi hành trình hay đi biển. Việc này một lần làm cho một ngườ i Bồ cùng đi trong chiếc thuyền vớ i mấy giáo dân phải bỡ ngỡ . Bở i vì ban đêm ông nàynghe thấy tiếng đánh tội. Ông thích thú tưở ng như có mưa hay mưa đá r ơ i lúc đó,mặc dầu tr ờ i quang đãng như chưa bao giờ thấy. Nhưng khi biết đó là thứ giáo dânĐàng Ngoài để trên vai thì ông không ngừng ca tụng khắ p nơ i về những gươ ng đạođức đó. Nhưng mọi nơ i còn thưở ng thức hươ ng thơ m các nhân đức của họ, đó là sự đoàn k ết và thươ ng yêu nhau một cách lạ lùng. Họ sốt sắng giúp đỡ không nhữngngườ i ngoại quốc mà nhất là ngườ i nghèo khổ cần đượ c cứu tr ợ , tỉ như ngườ i bị tòaán k ết án. Họ xin phép quan tòa cho vào ngục để yên ủi và dạy dỗ về đức tin đạoKitô, theo họ tớ i nơ i hành hình, ra lệnh không để cho họ chết mà không đượ c chịu phép r ửa tội và lo an táng chu đáo làm cho mọi ngườ i phải ngợ i khen vớ i tất cả sự trang tr ọng kính nể như trong nướ c có các vua chúa theo Kitô giáo. Đó là tất cả những hoạt động bắt buộc lươ ng dân phải kính nể đạo Kitô, mặc dầu họ có chútghen ghét.
Chươ ng 41
MẤY TRINH NỮ CHỊU HÀNH HẠ ĐỂ BẢO VỆ ĐỨ C TRINH
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Có mấy sử gia trong Giáo hội đã nhận thấy r ằng đờ i sống dâm dật và những truỵ lạc của hoàng đế Nêrô đã nhen nhóm nhữngngọn lửa đầu tiên gây nên cuộc bắt bớ Giáo hội sơ khai trong thành Rôma, nhận xét này đượ c xác mình trong cuộc bắt bớ giáo hội Đàng Ngoài vì đờ i sống truỵ lạc, nếu không phải là của vua chúa thì ít ra của mấy ngườ i trong xứ. Một nữ giáo dântr ẻ tuổi tên là Đariê có sắc đẹ p lạ thườ ng, nhưng còn có đức hạnh thầm kín đặc biệt hơ n nữa. Cô bị viên quan sở tại đòi làmvợ lẽ (việc thông thườ ng trong xứ này). Nhưng cô r ất ghét tục lệ ô nhục và bất nhân này. Cô sợ ngườ i ta dùng tớ i võ lực nênchạy đến giáo dân bản hạt để thoát nguy cơ cho danh giá và lươ ng tâm, cũng để cô ẩn lánh an toàn. Nhưng viên quan ngoạiđạo nổi cơ n điên r ồ vì mồi ngon của hắn đã chạy thoát, hắn liền nhờ giáo dân thuộc quyền hắn, vì hắn nghi là Đariê đã chohọ biết ý định tr ốn lánh của mình. Hắn cũng dùng uy quyền truyền cho họ phải cho hắn biết cô tr ốn ở đâu và phải đưa về cho
hắn nếu không sẽ bị tr ừng phạt. Thế nhưng tất cả tớ i sáu chục ngườ i đều can đảm tr ả lờ i là đạo Kitô không cho phép Đariêlàm vợ lẽ và họ không thể trao cô cho hắn để làm việc đó mặc dầu họ biết chỗ cô trú ẩn. Viên bạo quan vô đạo nổi cơ n giậnvì lờ i lẽ táo bạo đó, sau khi đổ cơ n thịnh nộ đầu tiên trên họ, nào là đe dọa đủ thứ, nào là trách móc chửi r ủa, hắn cho lính tự do hành hạ bằng mọi thứ bạo lực, trên bản thân và tài sản họ. Bọn lính vâng lệnh hung ác và bất công, không những chúngcướ p phá nhà cửa và tài sản làm mồi cho chúng mà còn đánh đậ p mấy ngườ i r ất tàn nhẫn, nhân danh quan bản hạt bắt mọingườ i phải bỏ đạo mớ i họ vừa tin theo và cúng tế thần phật, nếu không thì đàn ông sẽ bị bắt giam tù và bị k ết án theo luật,còn đàn bà thì cho chết đuối trôi sông. Đượ c lệnh, họ bàn nhau về cách đối phó và sau khi đã thề và hứa vớ i Thiên Chúa làkhông bao giờ họ bỏ niềm tin vào Đức Kitô mặc dầu có mất mát của cải và mạng sống vì một nguyên cớ vinh quang như thế,thì họ quyết định bỏ nhà cửa và tất cả của cải ở bản quán và bí mật kéo nhau đến kinh thành, nơ i họ r ất khó bị phát giác vì cór ất đông dân cư. Thế là họ r ất mực can đảm đem ra thi hành. Tớ i nơ i họ đượ c tiế p đón và bảo dưỡ ng trong nhà một giáo dânr ất tốt và r ất thươ ng ngườ i. R ồi họ viết thư cho các cha biết lý do việc rút lui về đây, họ xin các cha đến giải tội cho họ tr ướ ckhi họ chia tay nhau để tránh viên bạo quan lùng bắt. Các cha đã đến nhà đó thăm họ và r ất vui mừng thấy họ tỏ ra đượ c hânhạnh chịu thiệt hại vì lòng sốt sắng và vinh quang đạo thánh mà họ mến chuộng hơ n tất cả đế quốc tiền tài. Quyết định quảngđại của họ gợ i tình bác ái của giáo dân trong kinh thành và đánh động lòng thươ ng của một bà có thế giá, bà nhận bao bọcĐariê và bảo vệ giáo dân không cho viên quan quấy nhiễu và hành hạ.
Một nữ giáo dân khác tên là Pia cũng phải đươ ng đầu trong một tr ận đánh để giữ gìn đức trinh khiết. Cô đượ c vinh hiển vì bị nguy cơ dữ dằn, tưở ng như gần thuatr ận. Số là cô đượ c đức tin và chịu phép r ửa mà cả cha mẹ vẫn còn là lươ ng dân, cả ngườ i sang tr ọng đã nuôi cô trong nhà từ lúc cô còn nhỏ tuổi để sau này làm vợ bécho ngườ i ta, tất cả đều không biết cô theo đạo. Theo giáo huấn cô nhận đượ c về sự thánh thiện của đạo thì cô r ất tha thiết chuộng sự trinh khiết của thân thể và lươ ngtâm. Vì thế cô từ chối hết mọi lờ i dụ dỗ bỉ ổi của ngườ i bõ nuôi và những lờ ikhuyên r ăn bất xứng của cha mẹ cô để thuyết phục cô, để cô bằng lòng nhận việcvô nhân đạo. Ngườ i sang tr ọng nổi cơ n giận vì bị từ chối và bị lừa sau khi đã chờ đợ i và mất nhiều công của, nhưng vô ích. Lúc thì hắn hứa hẹn, dỗ dành, khi thì đedọa bắt bỏ đạo cô đã tin theo mà không cho hắn biết. Để bắt cô theo ý hắn, hắnquyết định thi hành, hắn cho hành hạ cô, tát, đánh, quất roi r ất tàn nhẫn nhiều lầnđến nỗi cô phát ốm liệt giườ ng, yếu hẳn vì bị đánh đậ p và hành hạ, nhưng cô luônluôn mạnh bạo và kiên quyết trong ý định. Ngườ i sang tr ọng càng lên cơ n điên,thấy mình không đượ c việc gì, liền đổi yêu ra ghét, hắn nhất định giết cô. Đượ c biết ý dữ đó, cô bí mật tr ốn khỏi nhà con sư tử và ẩn nấ p trong nhà một nữ giáo dânngoan đạo đã có tuổi tên là Phanxica, bà này đã cứu danh dự và tính mạng cô.
Tôi có thể k ể ra đây r ất nhiều thí dụ can tràng mà mỗi ngày giáo dân tỏ ra để bênhvực danh giá đức hạnh và tôn giáo họ tin theo. Tôi không thể không nói tớ i lòngtrung kiên bất khuất của một thanh niên tên là Inhaxu đã theo đạo chống lại ý muốncủa cha mẹ còn là lươ ng dân. Cậu bị cha mẹ hành hạ tàn nhẫn không thể tưở ngtượ ng đượ c, để bắt cậu bỏ đạo, nhưng cậu kiên trì mặc dầu chịu sự khắc nghiệt cha
mẹ gây nên, ở vào cái tuổi chưa thể định đoạt về một việc khá xa bản năng, nếukhông là bản năng từ tr ờ i xuống. Cha mẹ cậu dựa vào một cơ hội đặc biệt để chotái diễn cuộc hành hạ trong mùa chay. Cậu thì muốn kiêng thịt theo luật và tục lệ giáo dân cấm, còn cha mẹ thì vô ích dùng hết các thứ lý lẽ và mưu mô để bắt cậuăn. Sau cùng họ vừa đe dọa, vừa đánh đậ p đến nỗi đã dùng roi vọt đánh cậu r ất tànnhẫn đến chảy máu, họ cở i áo tốt áo lành và cho cậu mặc áo xấu áo rách. Khôngnhững thế họ còn long tr ọng tuyên bố từ cậu, đuổi cậu ra khỏi nhà và bêu r ếu cậu ở ngoài đình để cho dân làng xỉ vả. Họ cũng chống đối cậu và cố gắng thuyết phục
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cậu vâng lờ i cha mẹ và theo đạo cổ truyền của họ. Nhưng khi thấy họ nói như nóivớ i cục đá và chỉ phí lờ i, mất thờ i giờ thì họ mắc cỡ đuổi cậu ra khỏi thôn xã. Còncậu, cậu hiên ngang vì nhận Thiên Chúa là Cha và Tr ờ i làm quê hươ ng không ai cóthể lấy mất đượ c, cậu đến xin trú ẩn ở nhà chúng tôi tại K ẻ Chợ , tự nguyện làm tôitớ , mà không xin tiền lươ ng nào ngoài ơ n tự do phụng thờ Thiên Chúa trong nhà
chúng tôi.
Chươ ng 42
CÁC CHA DÒNG CHÚNG TÔI
THỬ TỪ ĐÀNG NGOÀI VÀO NƯỚ C LÀO 59
Đạo Công giáo tiến triển nhiều trong xứ Đàng Ngoài đến nỗi ở những nướ c lân cậnngườ i ta cũng quý mến và ca ngợ i nhân đức giáo dân ở xứ này. Có một sứ thần của
vua Lào lúc đó đang ở trong phủ chúa Đàng Ngoài, ông tọc mạch muốn biết về đạovà học hỏi riêng qua cuộc đàm thoại vớ i các cha dòng chúng tôi. Ông đượ c thuyết phục đến nỗi ông nhận đưa các cha qua nướ c Lào khi ông tr ở về. Thế nhưng chaGaspar d’Amaral lúc này giữ chức vụ điều vùng truyền giáo này, cha xét khôngnên nhận lờ i mờ i thân thiện của sứ thần tr ướ c khi dò ý nhà vua và biết rõ ràng lờ i lẽ công bố đồng tình của nhà vua. Cha liền viết thư đệ lên vua năm 1634, trong đócha xin phép tớ i nướ c ngài để rao giảng đạo và Phúc âm Đức Giêsu Kitô cho thầndân ngài. Đồng thờ i cha thấy nên sai hai giáo dân Đàng Ngoài r ất tinh thông làGioan và Tôma cùng đi vớ i sứ thần và đem kính biếu vua một bức họa Chúa CứuThế r ất đẹ p làm phẩm vật và làm bằng chứng về ý tốt lành của các cha. Vua nhậnthư và phẩm vật vớ i r ất nhiều thịnh tình. Ngài tr ưng bày ảnh tr ướ c mặt triều thần
và tỏ lòng thành kính và tôn tr ọng đặc biệt. Nhưng ngài không chị nhận có vậy màthôi, theo ý kiến triều thần. Ngài phúc đáp cho cha Gaspar d’Amaral và cho biếtngài vui lòng hơ n nếu cha chịu phiền tớ i nướ c ngài và rao giảng đạo thánh. Ngàimuốn cho sứ thần đem thư này tr ở lại xứ Đàng Ngoài cùng vớ i thầy Tôma (cònGioan thì ở lại gần vua) vớ i lệnh truyền là nếu cha sẵn sàng đi thì Tôma tr ở về mộthay hai ngày tr ướ c thông báo cho ngài để ngài chuẩn bị đón tiế p long tr ọng khi chavào kinh thành.
Thật là k ỳ diệu khi thấy có sự sẵn sáng tin theo Phúc âm trong toàn cõi nướ c này.Cả những viên quan chính yếu trong triều khi dự những buổi đàm đạo tư vớ i Tômavề các mầu nhiệm của đạo ta thì cũng tỏ ra sẵn sàng theo đạo và chịu phép r ửa khicha tớ i. Thế nhưng cha d’Amaral mặc dầu r ất ướ c ao tr ẩy đi nhưng lại bị giữ lại vì
ba lý do. Thứ nhất cha có trách nhiệm điều khiển vùng truyền giáo Đàng Ngoài,nên không thể bỏ đi khi chưa thông báo cho bề trên để đặt ngườ i thay thế. Thứ hai,cha r ất yếu và kiệt sức, vì quá nhọc mệt và vất vả làm việc truyền giáo ở đây, chaBernadinô Rêgiô ngườ i đồng sự lại mớ i mất vì quá làm việc nặng nhọc và liên tụcđể cho giáo dân đượ c toại nguyện. Sau cùng cha thấy có một cản tr ở r ất lớ n, nếumuốn sớ m mở vùng truyền giáo mớ i này, đó là thiếu thợ , không đủ ngườ i làm cáccông việc lớ n lao và mớ i mẻ đươ ng mở ra mỗi ngày trong xứ Đàng Ngoài. Thế làcha cáo lỗi vớ i nhà vua, vì bệnh của cha, cha không theo lệnh truyền của ngài
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đượ c, cha khẩn xin nhà vua cứ giữ mối thịnh tình tốt đẹ p cho tớ i năm sau, lúc đócha hy vọng phục hồi sức khoẻ để vâng lệnh nhà vua tớ i phục dịch ngài. Kèm theothư, cha còn thêm một phẩm vật mớ i là ảnh thánh để xoa dịu tâm thần nhà vua vàđể cho nhà vua vui lòng nhận lờ i cáo lỗi.
Cha d’Amaral thông báo tất cả cho cha Emmanuel Dias đã thay cha Anrê Palmier
qua đờ i làm kinh lý. Cha Dias r ất sốt sắng điều động các thợ lành nghề đến giúpcác vùng truyền giáo mớ i, và mớ i đây đã sai tớ i Đàng Ngoài cha Fêlix Morelli,ngườ i thành Rôma, vào đầu năm 1637. Cha cũng đượ c biết thêm về tất cả côngviệc xảy ra, nên phái hai thợ lành nghề nữa cho hai vùng truyền giáo Đàng Ngoàivà Lào, cha lấy ở học viện Macao và chọn trong số những ngườ i tự nguyện, đó làcha Gioan Baotixita Bonel ngườ i Ý có chức viện tr ưở ng và cha Raymondô deGouea ngườ i miền Aragon giữ chức giám học. Cha còn thêm cha Martinô Coelhongườ i Bồ, tất cả ba đều đầy can đảm để đi hoạt động trong những vùng truyền giáonày và tự nguyện hy sinh để phụng sự Thiên Chúa và Giáo hội Ngườ i.
Chươ ng 43 HÀNH TRÌNH ĐI LÀO, BẤT HẠNH VỀ PHÍA ĐÀNG NGOÀI,
THÀNH CÔNG VỀ PHÍA BÊN KIA
Cha Bonel tr ẩy đi vùng truyền giáo Đàng Ngoài và đượ c giữ chức vụ kinh lý. Chahết sức nhiệt thành hăm hở giúp đỡ những nướ c chưa đượ c viện tr ợ thiêng liêng để lo việc cứu r ỗi và sau mấy tháng ở Đàng Ngoài, cha can đảm tự nguyện đi khở i sự truyền giáo ở Lào và dạy dỗ các dân mà cha biết r ất sẵn sàng tin theo mầu nhiệmKitô giáo. Cha đã năm mươ i ba tuổi, thân thể gầy yếu vì làm nhiều việc, nhưng có
can đảm nhiều hơ n sức khoẻ. Cha khở i hành bằng đườ ng bộ vớ i Anrê thầy giảngcha đã chọn để theo cha, thật cha như một tay thợ r ất mực nhiệt thành và không sợ gian lao khổ tứ. Lại thêm mấy thầy giảng tr ẻ tuổi, cùng thầy Tôma đã biết qua về nướ c này. Họ lên đườ ng vào đầu tháng 10 năm 1638. Họ tiế p tục đi đượ c một thờ igian, không phải là không vất vả, nhưng đượ c yên nủi trong tâm hồn, có vui sướ ngtrong đau khổ và không có gì đáng sợ đối vớ i k ẻ tin tưở ng vào Thiên Chúa và r ộnglòng sốt sắng lo cho vinh quang Ngườ i. Thế nhưng vào cuối tháng, phải ở trên r ừngnúi phân chia hai nướ c Đàng Ngoài và nướ c Lào, trên những đườ ng r ừng r ất đángsợ , họ bị một thứ lạnh tê tái (nhất là về đêm cực k ỳ lạnh, không đem theo gì để đắ p) làm máu trong cơ thể như đông lại. Cha Bonel là ngườ i đầu tiên bị lạnh r ất dữ dằn. Sức lực và nhiệt độ trong ngườ i bị tê cứng làm cho hoàn toàn suy sút, thế mà
mớ i đi đượ c nửa đườ ng. Thiên Chúa cho cha thấy giờ đã điểm, cha r ất mực bìnht ĩ nh và tâm trí thanh thản hết sức để dọn mình chết. Cha ưng nhận và ôm lấy cáichết tự tay Thiên Chúa ban. Cha vui lòng chết trên r ừng thiêng nướ c độc và trêngiườ ng sươ ng tuyết cũng như trên đệm hoa thơ m cỏ lạ. R ồi sau khi lấy tay chỉ vạchmấy điểm thuộc chức vụ của cha, cha nài xin Anrê (mà cha đặt làm bề trên các thầykhác và đứng đầu khu truyền giáo) hãy can đảm và tiế p tục hành trình để khở i sự vinh quang Thiên Chúa và dướ i sự hộ phù của Chúa Cứu Thế. Ngườ i sẽ không bỏ họ, Ngườ i sẽ giúp họ thực hiện ý định đi rao giảng lề luật và Phúc âm Ngườ i. Cha
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thôi thúc và yên ủi họ theo sức của cha, yếu ớ t nhưng còn nhiệt tình, cha sốt sắngvà nhẹ nhàng trút linh hồn nơ i Thiên Chúa, ngày mồng 4 tháng 12, ngày lễ kínhthánh Carôlô Borrômêô mà cha tôn sùng đặc biệt.
Thầy giảng Anrê theo mệnh lệnh cha ban, tiế p tục hành trình cùng các bạn đồng sự.Sau r ất nhiều vất vả và r ất nhiều khó khăn vì là mùa mưa và đườ ng r ừng thì tớ i
nướ c Lào. Các thầy liền sốt sắng bắt đầu giảng đạo thánh và lề luật Đức GiêsuKitô đã học đượ c từ xứ Đàng Ngoài. Nhưng nhà vua và triều thần chú ý tớ i bảnthân ngườ i giảng hơ n là lờ i các thầy giảng, nên chê chối không nghe. Thêm vào đócó một khó khăn khác đó là việc chê bai đạo thờ tà thần ngườ i ta đã dạy họ (vì từ Đàng Ngoài là nướ c lân bang mà tà giáo đã gia nhậ p nướ c Lào). Nếu các thầymuốn cho lờ i mình có uy tín thì phải đem theo mình một đạo tr ưở ng Tây dươ ngnhư đã hứa và đượ c họ tin tưở ng. Các thầy giảng tốt lành thưa lại là đã đem theonhưng ngườ i đã chết dọc đườ ng. Thế nhưng họ vẫn chưa hài lòng, họ vẫn nài nẵngcho đượ c xem thấy một Tây dươ ng đạo tr ưở ng. Họ sẽ tin theo và vâng lờ i ngườ i.Các thầy giảng Đàng Ngoài phải chờ đợ i vô ích suốt một năm tr ờ i, xem có cha nàoở vùng truyền giáo Đàng Ngoài tớ i cứu giúp (điều này không thuộc quyền các thầy
vì thiếu ngườ i có thể bỏ công việc lúc này). Thế là các thầy tr ở về. Nhưng trong khitr ở về, thầy Anrê, tay thợ r ất quý và có lòng nhiệt thành khôn sánh, nhờ thầy màGiáo hội Đàng Ngoài đượ c hàng nghìn ngườ i tr ở lại, thầy đã chết vì buồn phiền vàđau khổ, cùng vớ i Hiênrô ngườ i trai tráng có r ất nhiều triển vọng. Thiên Chúamuốn như vậy, việc truyền giáo đượ c khở i sự vớ i những ý ngh ĩ r ất tốt lành nhưngkhông thành công như ngườ i ta mong đợ i.
Vinh quang và công phúc lại dành cho cha Gioan Maria Leria, sau khi bị tr ục xuấtkhỏi Đàng Trong nơ i cha sốt sắng hoạt động cho vinh quang Thiên Chúa và cứu r ỗicác linh hồn, thì cha tự nguyện đem lòng nhiệt thành đi chinh phục nướ c Lào. Chathử đi qua Thái Lan. Nhưng theo lối này thì gặ p nhiều cản tr ở và sau cùng cha tìm
đượ c đườ ng vào thuận tiện qua con sông Campuchia từ miền r ừng núi Lào chạyxuống Campuchia và ra tớ i biển. Cha khở i hành r ất may mắn, đem theo mấy thầygiảng ngườ i Đàng Trong để giúp cha, Thiên Chúa ban phúc lành cho dự định vàlao khổ của cha. Cha r ất đượ c lòng nhà vua và triều thần, nhờ mấy phẩm vật ảnhthánh cha đem theo và môn toán học cha r ất thông thạo. Bây giờ cha hoạt động đắclực để chinh phục họ. Một số đông dân nướ c này xin chịu phép r ửa tội và tin theođạo Kitô, vớ i hy vọng số dân tr ở lại càng ngày càng đông và đức tin sẽ có ngày ngự tr ị và thánh giá vớ i Phúc âm Chúa Cứu Thế đượ c tôn thờ .
Chươ ng 44
MỘT VỤ BẮT BỚ DO NGƯỜ I TÀU GÂY NÊN,NHƯ NG ĐÃ XOAY TR Ở LẠI LÀM CHO HỌ XẤU HỔ VÀ LÀM VINHDANH CHO GIÁO DÂN ĐÀNG NGOÀI
Trong khi cha d’Amaral đượ c gọi về Macao do lệnh bề trên để cha t ĩ nh dưỡ ng vàchữa bệnh dài hạn cha chịu ở vùng truyền giáo Đàng Ngoài cha cai quản và để cha
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phục hồi sức khoẻ r ất cần cho các dân này, thì giáo dân tỉnh Nghệ An chịu cơ n bắt bớ , nhưng Thiên Chúa đã đặt ở nơ i Ngườ i không gieo, Thiên Chúa đượ c vinhquang và giáo dân đượ c yên ủi và công phúc. Số là trong tỉnh này số giáo dân kháđông đã dựng một nhà thờ đẹ p ở thôn Rum để hội nhau và để mỗi ngày thu hútlươ ng dân có cảm tình vớ i đạo. Thế là những k ẻ thờ tà thần không chịu nổi nhưng
không dám dùng võ lực do lòng ghen ghét và giận dữ thôi thúc. Họ liền xúi mấythươ ng gia ngườ i Tàu theo tà giáo buôn bán ở cửa biển này để (như họ đã làm) phạm tớ i bản thân giáo dân và nơ i dùng vào việc phụng tự. Đó là ngày giáo dân hộinhau trong nhà thờ và cha Hiênrô Majorica dạy giáo lý và làm việc đạo đức như thườ ng lệ. Thế là chừng năm mươ i ngừơ i Tàu hung hăng xông vào nhà thờ mangtheo võ khí đánh đậ p không những mấy giáo dân mà cả cha Hiênrô. Cha bị một tên phang mấy phát búa trên vai. Có một gia nhân của chúng tôi không thể chịu đượ cviệc này và theo gươ ng thánh Phêrô, để tr ả thù cho thầy mình, anh liền đánh lại tênngườ i Tàu phạm thánh đó và tất cả giáo dân đều xúm lại đuổi bọn chúng bắt bọnngườ i Tàu phải ra khỏi nhà thờ . Nhưng ngày hôm sau ngườ i Tàu đem xác chết mộtngườ i trong bọn họ đã đánh đậ p cha Hiênrô và đã bị gia nhân của ta đánh lại. Đồng
thờ i họ kiện chúng tôi ở quan tòa, ghép cho giáo dân tội sát nhân. Viên quan vốnghét đạo ta liền bỏ tù cha Hiênrô bị thươ ng nặng, cùng mấy giáo dân. Việc này xảyra tr ướ c khi cha đượ c giải về phủ để xử tr ướ c mặt chúa. Nhưng đượ c biết vụ này vànhận thấy lờ i tố cáo không căn cứ và gian dối của ngườ i Tàu thì chúa liền bịtmiệng họ và tuyên bố cha vô tội. Mà vì vụ án mạng của cha đượ c xử ở phủ nênlươ ng dân lợ i dụng sự bối r ối của giáo dân tân tòng, chúng đến nhà thờ và tiế p tụchoành hành cho tớ i khi cha Hiênrô tr ở về tỉnh đem theo bản án của chúa tuyên bố long tr ọng là cha vô tội. Thế là hạ hẳn sự xấc láo hỗn hào của những ngừơ i theo tàđạo và đem lại đầy đủ yên hàn cho giáo dân. Không những giáo dân tỏ ra r ất mừngr ỡ vì cha tr ở về, mà viên đệ nhất quan tòa của tỉnh, khi nhận biết cha vô tội thì đónmừng cha, mờ i cha dùng cơ m tại nhà, cho cha hoàn toàn tự do đi lại vớ i giáo dânvà truyền phải dựng lại nhà thờ y như cũ. Thật là thanh bình đã tr ở lại sau cơ n bãotáp do ngườ i Tàu gây nên. Chúng đã ngăn chặn đườ ng tiến triển của Kitô giáotrong tỉnh này mà trong chỉ một năm 1639 đã tính đượ c hai nghìn bốn tr ăm bảymươ i hai lươ ng dân tr ở lại đạo và đượ c r ửa tội do tay cha. Lại còn một niềm vuimớ i yên ủi giáo dân khi có một chiếc thuyền khác của ngườ i Tàu cậ p bến tỉnh này.Họ vào nhà thờ mớ i dựng lại và đến tr ướ c ảnh Chúa Cứu Thế, thuyền tr ưở ng r ất cóthịnh tình vớ i giáo dân và cả những ngườ i đi theo đều quỳ gối tạ tội cho nhữngngườ i nướ c mình và tặng cha quà đem từ Trung Quốc.
Tôi không quên ở đây việc Thiên Chúa công bằng báo oán những ngườ i Tàu phạmthượ ng, những ngườ i đã đậ p phá trong nhà thờ như chúng tôi đã nói, nhạo báng cácsự thánh và ngạo mạn mặc áo lễ. Khi biết chúa Đàng Ngoài định phạt chúng về tội
xấc láo thì chúng âm mưu vớ i các thươ ng gia Hoà Lan và đồng tình tr ốn sang NhậtBản. Nhưng vì sự ma quái của k ẻ dữ bao giờ cũng lên tớ i mức thái quá, nên trongcuộc hành trình, chúng đã làm một việc r ất mực phản tr ắc. Một hôm chúng thấyngườ i Hòa Lan uống r ượ u và đã quá chén say sưa, chúng liền giết tất cả và chiếmhết số tơ lụa chiếc tàu này chở . Chúng chia làm ba phần và để trong ba chiếc tàukhác nhau để tránh bị phát giác. Một chiếc cậ p bến Trung Quốc, liền bị các quantỉnh đó bắt và tịch thu. Chiếc thứ hai tớ i Đàng Trong cũng bị giữ lại và các con buôn bị tr ừng tr ị vì đến từ một lãnh thổ thù địch. Còn chiếc thứ ba thì vào tớ i nướ c
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Campuchia và các s ĩ quan nhà vua nhận thấy những kiện hàng có đóng dấu HoàLan, thế là lái buôn Tàu bị giữ lại để tra khảo và theo lờ i đầu thú chúng bị án tử hình vì tội chúng đã phạm. Thật là Thiên Chúa công bằng đã r ượ t bắt tất cả bọn phạm thánh trong khi chúng định tẩu thoát và Ngườ i đã ra án phạt chúng r ất xứngđáng.
CHƯƠ NG 45
NHỮ NG TIẾN TRIỂN LỚ N LAO CỦA GIÁO ĐOÀN ĐÀNG NGOÀI
VÀ CÓ MẤY THỢ MẤT TRONG KHI HÀNH SỰ
Cho dù hỏa ngục và trái đất chống đối sự tr ở lại của những dân tộc này, nhưngƠn Thiên Chúa vẫn mạnh hơ n, đến nỗi số giáo dân tăng lên r ất nhiều trong xứ Đàng Ngoài. Năm 1639 chúng tôi tính sổ đượ c tám mươ i hai nghìn năm tr ăm giáo
dân, chỉ trong một năm đã có mườ i hai nghìn hai tr ăm ba mươ i ngườ i gia nhậ p giáohội, không k ể những ngườ i đượ c r ửa tội trong tỉnh Bố Chính. Có hơ n một tr ăm nhàthờ lớ n dựng ở nhiều nơ i để giáo dân hội nhau chịu các phép bí tích và nghe lờ iThiên Chúa, khi các cha tớ i thăm và một tr ăm hai mươ i nhà thờ nhỏ để đọc kinhtrong các ngày lễ và chủ nhật, ngoài ra còn có một số r ất lớ n nhà nguyện làm trongcác nhà tư. Trong một tỉnh Nghệ An có bảy mươ i thôn đã nhận đức tin: Điều k ỳ diệu là đó chỉ là do ơ n Chúa Thánh Linh muốn đượ c những đền sống động ở nơ idân tộc này, nên không có một thôn xã nào mà không có thanh niên, thiếu nữ khấnở trinh khiết tr ọn đờ i. Có những đôi tân hôn cũng khấn như vậy ngay hôm đầu mớ icướ i. Có mấy ngườ i khác sống trong bậc phu phụ trong mấy năm, họ đã tỏ ra r ấttiếc vì không đượ c biết sớ m hơ n về đức tin và cái nhân đức đẹ p đẽ đó để khấn hứa
lúc còn tr ẻ tuổi. Các bà quả phụ thườ ng cũng khấn ở tiết phụ. Có khá nhiều tr ườ nghợ p thanh niên thiếu nữ đã chịu khổ sở nhiều vì những ngườ i ngoại quốc để bảo vệ đức trinh khiết của mình và vì chính cha mẹ mình, để giữ không lậ p gia đình. Thậtkhó thấy một nướ c nào có những công dân mớ i tin theo Kitô giáo mà lòng mộ mếnđức trinh khiết chiếm chỗ độc tôn như vậy.
Nhưng trong khi giáo hội Đàng Ngoài tăng r ất nhiều số giáo dân và cách ăn ở thánh thiện, thì những công việc vất vả đè nặng trên vai một số ít thợ làm cho giảmsố lượ ng. Một vài ngườ i ngã bệnh không hoạt động đượ c; các ngườ i khác đã quađờ i trong khi thừa hành chức vụ nặng nề. Từ khi cha d’Amaral rút về Macao,60 kiệtsức trong việc truyền giáo, thì cha Emmanuel Dias kinh lý đã sai hai thợ khác đếnhỗ tr ợ , cha Balthasar Calderia thuộc dòng quý phái bậc nhất ở Bồ và cha Giuse
Maurô quốc tịch Ý. Vừa tớ i, thì tỉnh Thanh Hoá là nơ i có r ất đông số giáo dân,đượ c chia về phần cha Maurô, vì phải là ngườ i r ất nhiệt thành và r ất sốt sắng, nênngài làm hết mọi chức vụ, giải tội, giảng, dạy giáo lý và làm phép r ửa tội cho tr ẻ em và ngườ i tân tòng, nhưng vớ i lòng chuyên cần đặc biệt là không bao giờ chothân xác nghỉ ngơ i, đến nỗi tr ướ c cuối năm, ngài bị sốt cấ p tính. Nhận thấy ngay làgiờ chót đã điểm, ngài đưa tin cho cha Balthasar lúc đó tình cờ đang ở trong mộtthôn xã không xa. Tức thì cha chạy đến giúp đỡ ngài, mặc dù có tr ận mưa lớ n như muốn giữ ngài ở lại. Vừa xưng tội xong thì cơ n sốt làm cho ngài bất tỉnh r ồi ngài
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bỏ đờ i này luôn để đượ c (chúng tôi hy vọng thế) đờ i hằng sống, ngài mớ i tr ọn bamươ i mốt tuổi. Mọi ngườ i đều thươ ng tiếc ngài, không những giáo dân trong tỉnhtừ đây mất ngườ i nhiệt thành cứu tr ợ mà cả hết những ngườ i đượ c biết tinh thần vànhân đức ngài có để phục vụ dân chúng.
Cha Antôn Barbosa 61 cũng vất vả mà không đượ c may mắn trong vùng truyền
giáo này, bở i vì sau khi đã hoạt động bốn hay năm năm một cách r ất can đảm vàquá sức của ngài thì ngài bị sốt cách nhật làm cho ngài kiệt lực tuy không giảm bớ ttinh thần để ngài vẫn tiế p tục làm các việc như tr ướ c, những việc mà ngài chỉ r ờ i bỏ khi r ờ i bỏ sự sống. Các bề trên đã lấy quyền rút ngài ra khỏi vùng truyền giáovà những việc làm cho ngài đau yếu để cố gắng chăm sóc ngài trong một môitr ườ ng khác và trong sự t ĩ nh dưỡ ng. Nhưng cho dầu có thuốc thang để chữa chạy,cơ n sốt vẫn phá hoại một chút sức khoẻ còn lại và trong ít năm đã chấm dứt công phúc của một đờ i ngườ i hao mòn vì vinh quang Thiên Chúa và vì công ích. Bâygiờ Thiên Chúa cho linh hồn ngài hưở ng nơ i thiên quốc.
CHƯƠ NG 46 CÁI CHẾT CÓ PHÚC VÀ LÀNH THÁNH
CỦA MẤY GIÁO DÂN TÂN TÒNG
Tôi bắt đầu chươ ng này bằng cái bất đắc k ỳ tử mà một viên quan hung bạo con r ể của chúa đã bắt thầy giảng Gioan phảichịu, trong tỉnh Bố Chính. Số là ngườ i thợ không biết mệt mỏi này đã hoạt động bảy hay tám năm, giúp ích vô k ể cho nhữngdân đã tr ả công thầy tr ướ c mặt Thiên Chúa và loài ngườ i. Thầy đượ c Thiên Chúa cho ơ n chữa bệnh, làm cho mọi ngườ i đềukính tr ọng nhân đức và bản thân thầy. Ngay cả lươ ng dân và cả chính viên quan tuy còn là lươ ng dân cũng tỏ ra kính tr ọngthầy. Tất cả đều quý mến và muốn đượ c k ết thân vớ i thầy. Có một bà vợ mọn đượ c viên quan say mê, nhưng lại là thù địchcủa giáo dân và đạo Thiên Chúa, mụ này ngã bệnh nặng. Vì r ất yêu mụ nên viên quan cho tìm Gioan tớ i đọc kinh để chữa,như ông hy vọng, nhưng ngườ i đầy tớ trung thành của Thiên Chúa đượ c huấn luyện sai lạc về lươ ng tâm cho r ằng mìnhkhông thể dùng ơ n Chúa ban cho trong dị p này để chữa một mụ xấu xa thù địch của Đức Giêsu Kitô và phỉ báng đạo và danh
thánh Ngườ i. Thế là thầy kiên quyết từ chối không đi và cho dầu mấy lần đượ c mờ i và khẩn khoản nài xin, thầy vẫn một mựcthà chết hơ n là làm theo ý quan truyền và là điều Thiên Chúa cấm. Thế là viên quan lên cơ n giận dữ, truyền cho bảy tên línhlôi thầy ra cánh đồng và dùng dao đâm chết. Chúng đã tàn bạo xử ngườ i lươ ng thiện không sợ chết chỉ sợ tội, tưở ng là mình
phạm nếu uốn nắn lươ ng tâm, như đã đượ c giáo huấn, theo ý viên quan. Thiên Chúa cũng không trì hoãn bênh vực ngườ i vôtội này và báo oán về tội phạm tớ i sinh mạng thầy. Ngườ i đã cho vợ và con viên quan r ơ i vào tay chúa Đàng Trong, r ồi bị giam tù trong một dị p đi kinh lý tỉnh quan cai tr ị. Còn chính ông, ông cũng bị tống ngục do chúa Đàng Ngoài mà ông đến trúẩn. Vì mấy tội phản quốc nào đó mà ông đã thú nhận, nên ông bị k ết án bỏ cho chết đói trong ngục và thi hài phơ i ở phố chợ
ba ngày, đó là hình phạt ô nhục nhất đối vớ i ngườ i Đàng Ngoài.
Cái chết của giáo dân khác cũng đáng có chỗ ở đây. Một ngườ i tên Caiô ngườ ir ất nhiệt thành để chinh phục lươ ng dân tr ở lại và r ất sốt sắng làm tiến triển côngviệc Thiên Chúa. Ông đượ c hạnh phúc bị bắt, bị trói và bị hành hạ vì đạo và đượ cdanh ngh ĩ a k ẻ làm chứng đức tin bằng rao giảng công khai trong khi chịu tra tấn. Nhưng khi đã thắng đượ c cơ n thử thách khó khăn đó thì (Thiên Chúa muốn vậy để
cho thêm công phúc) ông lại ngã vào một thử thách k ỳ lạ hơ n, đó là một thứ bệnh phong r ất ghê gớ m và thối tha không ai chịu nổi k ể cả con ông. Khắ p mình đầy vếtthươ ng và hôi thối như một ông Gióp thứ hai. Ông đau đớ n vô cùng, thế mà không bao giờ nghe ông than vãn, không bao giờ có một lờ i gì tỏ ra không kiên nhẫn, vẫnhiền từ và câm lặng như cá trong biển chua cay, tr ừ khi phải khuyên bảo con cáikính mến Chúa Cứu thế và trung thành tuyệt đối vớ i luật lệ và đạo Ngườ i. Sự hôithối và nọc độc của bệnh chỉ trong mấy ngày đã nhậ p vào tim. Ông thấy mình sắ ptớ i giờ , ông bảo các con ném xác hôi thối của mình vào hố rác công cộng hay trong
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một nơ i nào r ất sâu để cho không ai ngửi thấy. Sau đó ông nâng tâm hồn lên tớ iThiên Chúa và kêu xin Ngườ i, r ồi chết một cách lành thánh trong cuộc đàm thoạir ất dịu dàng, r ất sốt sắng vớ i Đấng ông hằng quý mến, hằng trông mong, Đấng banthưở ng vì những đau khổ ông đã chịu.
Một giáo dân khác cũng chịu khổ tươ ng tự như vậy vì đạo, tên là Gioakim. Ông
đã bỏ tiền bỏ của ra dựng một nhà thờ trong thôn xóm để hội họ p giáo dân, mà vìlòng nhiệt thành đối vớ i đức tin đạo Kitô mà ông bị nhóm ngoại đạo hành hạ bằngnhiều cách, bị bắt giam tù, bị đánh đậ p, bị tr ục xuất ra khỏi xứ và điều làm ông buồn hơ n cả là thấy nhà thờ bị đốt. Ông đã chết nặng tr ĩ u năm tháng và côngnghiệ p vào tuổi bát tuần. Khi thấy các con lo lắng sắm cho ông một áo mớ i theo tụclệ để liệm xác thì (ông nói): hỡ i các con, đừng lo che tấm thân thối nát, chỉ cần linhhồn đượ c Thiên Chúa thươ ng sắm cho áo vinh quang trên tr ờ i nơ i hy vọng ngườ i ban cho do máu Ngườ i đã đổ ra cho ta.
Tôi còn phải thêm cái chết lành thánh của ba thầy giảng Inhaxu, Tađê và Tôma màgiáo đoàn Đàng Ngoài phải nhớ ơ n. Thật thế, không bao giờ hậu thế đượ c quên các
thầy,
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nhất là thầy Inhaxu, ngườ i bạn đồng sự của các cha bị đày ải và k ẻ bênh vựcđức tin bất khuất, đã cắt ngắn đờ i mình bằng lao khổ liên tục về thể xác và tinhthần bằng cuộc đờ i r ất nhiệm nhặt. Thầy đầy công phúc k ết thúc đờ i mình vào tuổi bốn mươ i nhăm bằng một cái chết lành thánh.
Sau cái chết của ba thầy giảng thì kèm theo cái chết của ba ngườ i thanh niênCarôlô, Phanchicô và Angêlô. Ngườ i thứ nhất vì đã chuộng đờ i sống Kitô giáokhiêm tốn hơ n là một di sản giàu có và sang tr ọng, nên đã chết (như các thánh) vì bệnh sốt dai dẳng trong tuổi đờ i non tr ẻ. Ngườ i thứ hai tự nguyện phục vụ giáo dântrong khi cần di chuyển, phải đi liên tục, nên kiệt sức tinh thần và hao mòn sứckhoẻ thể xác ở cái tuổi trai tráng để làm việc bác ái, đến nỗi bị bệnh phổi và thổ huyết vớ i những cơ n đau dữ dằn và làm cho ngườ i ta thươ ng xót và các thiên thần
quý mến. Ngườ i thứ ba thật đúng cái tên Angêlô là thiên thần. Angêlô đã sống thậtsự như thiên thần, đượ c tất cả giáo dân tỉnh miền Nam r ất quý mến. Sau khi bị lươ ng dân hành hạ chỉ vì anh tỏ ra ở nơ i công cộng lòng nhiệt thành đối vớ i đạo;mấy giờ sau chót tr ướ c khi chết, anh đàm đạo r ất thân mật vớ i Chúa Cứu thế, ĐứcTrinh nữ và các thiên thần, anh nói chuyện như thể các Đấng có mặt, như thể tất cả thiên đườ ng chuyển xuống phòng anh.
Phái nữ cũng không kém phái nam về nhiệt tình và thành tín. Có nhiều ngườ i sốngr ất lành thánh và chết cái chết k ết thúc tất cả cuộc đờ i tốt lành. Một bà có thế giátên là Colomba r ất sùng kính đức trinh nữ. Bà đã dựng một nhà nguyện trong nhà bà ở kinh thành và r ất thươ ng ngườ i nghèo khó. Bà r ộng rãi cho họ và cho các thầygiảng tiền của để sinh sống. Bà ngã bệnh nặng và chết trong khi đi đườ ng. Tr ướ ckhi chết bà dặn ngườ i ta chôn theo bà một thánh giá quý bà vẫn mang trong ngườ i.Một lươ ng dân có bổn phận lo án táng, bốn mươ i ngày sau khi bà mất, lúc mở huyệt để lấy lại thánh giá thì thấy xác bà Colomba còn nguyên vẹn, không hư nátnhư thể vừa mớ i tắt thở , lại xông hươ ng thơ m phảng phất làm cho ngườ i lươ ng dâncảm động phải đưa tin đó ra. Tất cả lươ ng dân đều vui mừng khi biết tin và nhận rasự lạ lùng này.
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Một bà khác r ất giàu về của cải và nhân đức tên là Lina, một trong những ngườ iđầu tiên theo đạo trong xứ Đàng Ngoài. Suốt mườ i bảy năm bà công khai giữ đạo, bà lo liệu và lôi cuốn nhiều ngườ i nhìn nhận nhân đức và các chân lý đạo ta. Bàcũng r ất r ộng rãi phân phát của cải, trang hoàng nhà thờ , cứu giúp ngườ i nghèokhó, bảo dưỡ ng các thầy giảng. Bà cũng cho dựng một nhà r ất thuận tiện. Bà qua
đờ i r ất dịu dàng và vui thú trong linh hồn làm cho tất cả giáo dân giúp bà chết lànhđều hết lòng ngợ i khen và chúc tụng Thiên Chúa bao giờ cũng dào dạt quảng đại vàtình thươ ng. Hình như Thiên Chúa muốn cho bà tr ướ c khi chết đượ c một bằngchứng và một tiền vị phúc thanh nhàn dành riêng cho bà ở trên tr ờ i, bở i vì lúc bàcòn cầm ảnh đức trinh nữ trong tay và nói cách trìu mến thì có một ánh sáng chóilọi từ ảnh phát ra, vớ i một hươ ng thơ m dịu dàng làm cho trái tim ngườ i bệnh vuithú và k ẻ vây chung quanh thấy ánh sáng và ngửi hươ ng thơ m phải ca ngợ i lòngnhân từ Thiên Chúa cho cái chết ngườ i lành thánh có giá tr ị đặc biệt làm cho ngườ ita thèm đượ c chết như vậy.
Tôi chấm dứt chươ ng này, sẽ không bao giờ hết nếu tôi còn muốn kéo dài ra, bằngtruyện một thiên cảm huy hoàng mà một giáo dân tốt lành tên là Yves đã thấy và
cái chết lạ lùng của ông. Theo ngườ i ta k ể lại, ông chết do một tai nạn bất thần vàmọi ngườ i cho là ông đã chết thật vì không còn mạch, không còn dấu hiệu sống saumấy giờ đồng hồ, ông thoắt đứng dậy làm cho mọi ngườ i vây quanh ông phải chạytr ốn vì sợ , coi như một ngườ i chết sống lại. Ông vẫy tay và lên tiếng gọi họ và khithấy họ vững tâm không còn sợ hãi thì ông k ể cho họ biết, trong thờ i gian họ thấyxác ông nằm như chết thì về tinh thần ông đã đượ c sáu ngườ i trai tráng tr ẻ đẹ p dẫnđưa qua một con đườ ng tr ải bạc trong một xứ cực lạc, nơ i ông thấy một vị vuađáng kính chói lòa ánh sáng huy hoàng ngự trên một ngai vàng; hai ngườ i kháccũng ngự hai bên và cũng chói lọi vinh quang như thế. Nhưng ngườ i chỉ đạo choông hiểu đó là ba Ngôi Thiên Chúa r ất cao cả, r ất đáng thờ lạy. Bên dướ i (ông nói)tôi thấy khắ p nơ i theo hình bán nguyệt nhiều ghế đẹ p bằng thuỷ tinh, trong số
những ngườ i ngồi đó, tôi nhận thấy có mấy ngườ i thuộc nướ c tôi mớ i chết đượ c ítlâu nay, các ngườ i mờ i tôi ngồi gần các ngườ i. Nhưng chỉ đạo viên không cho phéptôi đứng lại lâu hơ n ở xứ đẹ p đẽ này, họ bắt tôi xuống một nơ i tối tăm trong đó tôithấy một hang thấ p và r ộng, một nửa thì đầy ngọn lửa, nửa kia thì là một hồ lở mchở m tuyết đông, ở đây có mấy ngườ i tôi không biết, họ bị hành hạ khổ sở vì đãsống dữ và nay bị phạt chịu những hình khổ dữ dằn. Sau cùng (ông nói thêm) cácchỉ đạo viên truyền cho tôi phải tr ở về thân xác tôi, k ể cho mọi ngườ i nghe nhữnggì tôi đã thấy, săn sóc song thân tôi chỉ còn đượ c sống cho tớ i đầu tuần tr ăng mớ ivà sau khi làm hết bổn phận cuối cùng và an táng xong thì họ cam đoan đến tìm tôivề xứ ánh sáng và vinh quang đã chỉ cho tôi xem thấy. Đó là lờ i lẽ Yves k ể về thiêncảm của ông, làm cho tâm thần giáo dân có nhiều hy vọng và sợ hãi lành mạnh.
R ồi đã xảy ra cái chết của song thân ông cũng như cái chết của chính ông, thế làminh chứng thiên cảm của ông không phải là bịa đặt hay chỉ lá một giấc mơ mòngtr ống r ỗng. Bở i vì hai tháng sau song thân ông qua đờ i và đượ c an táng cùng mộtngày và hôm sau, sau khi thu xế p các công việc của mình và nhắn nhủ vợ tôn sùngThiên Chúa và kiên trì trong đức tin, thì Yves lên giườ ng nằm, ngã đầu dịu dàngtrên gối như ngủ, r ồi tắt thờ không bị sốt hay bị bệnh tật gì và đượ c phúc về tr ờ i màông đã thấy hình ảnh, và như lòng nhiệt thành và đờ i sống lành thánh của ông cho phép ông trông đợ i
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CHƯƠ NG 47
GIÁO HỘI ĐÀNG NGOÀI QUA MỘT CƠ N BẮT BỚ LỚ N VÀ MỚ I
NHƯ NG ÍT LÂU SAU ĐƯỢ C THOÁT KHỎI
Năm 1640 là năm thứ mườ i bốn k ể từ khi chúng tôi vào xứ Đàng Ngoài, giáo hội mớ i đượ c một tr ăm nghìn giáo dân vàkhắ p nơ i ngườ i ta sẵn sàng tin theo, làm cho chúng tôi hy vọng con số giáo dân sẽ lớ n hơ n lên và thêm lên trong giáo đoànnày, nhưng số thợ thì ít, nên không làm việc cho đủ đượ c. Thế là bề trên ở Macao phải thỉnh thoảng sai các tông đồ viện tr ợ đến làm việc trong khu truyền giáo này. Ngườ i thứ nhất là cha Tôma Rodriguez ngườ i Bồ, ngườ i không biết mệt mỏi, lúc đầucha nhẹ nhàng thu lượ m k ết quả của công việc, r ồi sau đó ít lâu quỵ ngã dướ i gánh nặng để lại cho mọi ngườ i biết nhân đứcvớ i những hậu quả, và mối thươ ng tiếc lâu dài. Thay thế cha Tôma thì có cha Phêrô Albert và Emmanuel Cardozo lại ngườ iBồ; r ồi lại tiế p đến cha Phaolô Calobrozi ngườ i Ý và Onôphôrô Borgez ngườ i Thuỵ S ĩ , tất cả đều vào tuổi hoạt động và đầycan tr ườ ng vớ i sức lực để chịu đựng lâu dài những khó khăn vất vả để chinh phục các linh hồn mà Chúa Cứu thế đã lấy máu
Ngườ i mà cứu chuộc.
Thế nhưng đàng khác, Satan tên đại thù địch của Thiên Chúa và việc cứu r ỗi cácdân, hắn không ngừng mọi nỗ lực để chiếm giữ một lãnh địa hắn cai tr ị từ baonhiêu thế k ỷ nay. Hắn lại nhóm lên ngọn lửa mớ i và đúng vào lúc ngườ i ta ít ngh ĩ tớ i, thì hắn đã gây nên một cuộc bách hại mớ i làm cho giáo dân khốn đốn hơ nnhững cuộc bách hại có tr ướ c đây. Bở i vì ngoài sắc lệnh chúa niêm yết ở cột tr ướ cnhà chúng tôi, cấm giáo dân từ nay không đượ c theo Kitô giáo và không đượ c đilại vớ i chung tôi, và chúng tôi cũng bị cấm không đượ c giảng cho giáo dân nhữngsai lạc và gian dối, chúa còn truyền cho vào lửa, và đốt ảnh tr ưng bày, tràng hạt vàsách giáo lý chứa đựng những giáo huấn về Kitô giáo. Thế là ngườ i ta đã thi hành.Trong những cuộc bắt bớ về tr ướ c, chưa bao giờ hung ác đến thế. Do đó buộc cáccha chỉ còn đặc biệt cậy vào Thiên Chúa và xin Ngườ i cứu giúp và cầu khẩn đứctrinh nữ, thánh Xavier quan thầy khu truyền giáo này cứu khỏi cơ n âu sầu lớ n vàđột khở i làm cho họ sửng sốt. Họ cũng ăn chay, cầu nguyện và đánh tội cùngnhững hành xác khác không vô ích tr ướ c mặt Thiên Chúa. Bở i vì mấy tuần sau,tâm thần nhà chúa tự nhiên dịu hẳn (không biết bở i đâu, cách nào), ngài nói vớ i chaMajorica (lúc này làm bề trên vùng truyền giáo) và r ất dịu dàng tỏ cho cha biếtngài phàn nàn tự trong thâm tâm về sự cứng r ắn ngài đối xử vớ i các cha và vớ i giáodân trong sắc lệnh ngài đã ban hành và nhất là đã cho đốt sách giáo lý, đã để chomình quá nghiêm khắc, vì thần dân ngài than vãn tố cáo giáo dân đã đậ p phá tượ ngthần phật. Nhưng r ồi ngài cho các cha đượ c ở lại trong nướ c sống an toàn như tr ướ c. Sự thay đổi bất ngờ của chúa và những lờ i nói dịu dàng làm cho các chavững dạ và làm sống lại mọi niềm vui. Sau khi khiêm nhườ ng cảm tạ chúa thì chatr ở về ngay. Đem tin mừng cho các đồng sự, tất cả mọi ngườ i đều đồng thanh ngợ ikhen và ca tụng Thiên Chúa nhân lành không bỏ những k ẻ phụng thờ và tin tưở ng Ngườ i. Thế nhưng sắc lệnh chúa vẫn còn niêm yết tr ướ c cửa nhà chúng tôi, như thể
khiển trách giáo lý chúng tôi rao giảng và xỉ xả Kitô giáo. Cha Majorica lại canđảm vào triều yết kiến chúa và khấn xin ngài cho cất bảng niêm yết còn cho chúngtôi là k ẻ phạm pháp, sau ơ n huệ chúa đã ban cho chúng tôi. Chúa vui lòng chấ pnhận và tức thì sai lính đến cất bảng niêm yết và sắc lệnh. Giáo dân r ất đỗi vuimừng và lươ ng dân cũng đến chia vui vớ i chúng tôi.
Vụ bách hại này kéo dài tớ i ba tháng, trong đó không thiếu dị p cho giáo dân tântòng ở trong cũng như ở ngoài phủ chịu nhiều đau khổ. Nhà chúng tôi liên tục bị
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chiếm giữ hoặc có bọn lính hỗn xượ c tớ i đóng trong tám ngày đầu, chúng thiêu đốttất cả những gì chúng tìm đượ c trong nhà chúng tôi như ảnh thánh và các đồ vậtthánh. Giáo dân cũng bị k ẻ thù hành hạ: có mấy ngườ i của cải bị cướ p phá hay tịchthu, có ngườ i khác bị xỉ nhục để bắt phải bỏ đức tin hay bỏ đạo. Lòng kiên trì của ba thiếu nữ tỉnh gọi là miền đông đã khấn giữ trinh khiết và quyết định của họ khi
đượ c tin có vụ bách hại thật là đặc biệt. Họ viết một bức thư r ất hay cho các chadòng để bày tỏ lòng can đảm Thiên Chúa đã cho họ đến tự xưng là giáo dân tr ướ cmặt chúa và cam đoan họ sẵn sàng đổ máu để duy trì danh hiệu và danh tánh vinhhiển, họ chỉ muốn sống và chết dướ i danh hiệu là giáo dân. Những trinh nữ này tênlà Monica, Nympha và Vitta. Sau đó ít lâu Thiên Chúa còn sửa soạn cho họ mộtthử thách lớ n để thử can đảm của họ và cho họ có dị p tốt lậ p công. Vitta bất thần bị r ờ i xa các bạn và bị một tên lính xấc láo muốn làm hại danh dự mình, đến nỗi hắntuốt gươ m tr ần đặt lên trên ngực và đe doạ giết nếu không theo ý hắn. Ngườ i congái anh hùng không thèm bàn cãi đã (tr ả lờ i): đườ c r ồi mi cất mạng ta chứ khôngdanh dự thân xác ta đã dâng Thiên Chúa, r ồi cô gái đưa cổ và ngực nói thêm: đây,mi đâm đi ở bất cứ chỗ nào, ta vui lòng chết, nghìn lần hơ n là theo ý dâm đãng và
tội phản Đấng Thiên Chúa ta thờ . Quyết định này làm cho tên lính sửng sốt và cứuđượ c danh dự cho ngườ i trinh nữ. Còn hai ngườ i kia cũng tỏ ra can đảm chẳng kémtrong một thử thách đức tin bị tấn công. Hai cô ra kinh thành cùng một bà có tuổitên là Phanchica để chịu các phép bí tích và đượ c bồi dưỡ ng sức chống lại nhữngtấn công của vụ bách hại. Giữa đườ ng gặ p mấy tên lính ngoại đạo. Bị hỏi về theođạo nào và khi các cô xưng rõ ràng, không sợ đe doạ của chúng và sau khi chịunhận những lờ i hỗn xượ c thì các cô bị chúng quẳng xuống hố lấ p đất lên tờ i cổ và ở đó suốt đêm cho tớ i sáng. Thiên Chúa cho mấy giáo dân đi qua và thấy sự thể,ngườ i ta mớ i lôi ra khỏi và dẫn vào kinh thành. Từ đó cả ba trinh nữ đượ c ẩn nấ ptrong một nơ i an toàn và có năm sáu cô gái khác cũng có quyệt định như vậy vàcùng tự nguyện trói buộc mình bằng những lờ i khấn ở trinh khiết tr ọn đờ i, tất cả đều đến họ p vớ i ba cô trong một nhà làm thành một tu viện trinh nữ sống đờ i sốngcác thiên thần. Tôi không thể bỏ quên ở đây hình phạt tức thờ i Thiên Chúa ra để phạt một thanh niên dâm đãng vì một bà quả phụ đã khấn thủ tiết, hắn định dùngvõ lực bắt ép bà, còn bà thì trong lúc cùng cực bà kêu cầu sự phù hộ của đức trinhnữ mà bà hằng tôn sùng và hết lòng xin ngườ i bảo vệ. Lờ i cầu xin tức thì đượ cnhận và hình phạt tớ i ngay tên dâm đãng: một tay vô hình nào đã giơ lên và hắnchết ngay tại chỗ.
CHƯƠ NG 48
THIÊN CHÚA BAN NHIỀU Ơ N CHO GIÁO DÂN
Chúng tôi có thể nói thật r ằng từ khi Phúc âm đượ c rao giảng và đượ c đón nhận ở xứ Đàng Ngoài, không những các sailầm phổ thông trong dân gian đã nhườ ng chỗ cho chân lý đức tin, mà những nhân đức Kitô giáo cũng đã thắng những thói hư tật xấu. Hơ n nữa không những giáo dân thực hành các nhân đức thông thườ ng, mà còn giữ những nhân đức cao hơ n và khóhơ n trong đạo Kitô, nhất là những nhân đức thuộc về sự quên mình theo Phúc âm và sự hành xác mà họ thườ ng sốt sắng làmđến nỗi cần phải kiềm chế chứ không khuyến khích thêm. Có nhiều nhiều ngườ i không muốn mặc hai áo trong mùa đông vìsợ kích động nhục dục, có ngườ i nằm ngủ trên đất bằng, không đệm không ổ để chế ngự thân xác và bắt thân xác chịu đauđớ n một chút. Có ngườ i cha giải tội hỏi tại sao gầy còm ốm yếu hơ n mọi khi thì đã đượ c tr ả lờ i là các cha đã dạy đườ ng lênthiên đàng là đườ ng chật hẹ p và cửa thì nhỏ bé, vì thế tôi hết sức bắt thân xác tôi hạ thấ p xuống và gầy bớ t đi để có thề dễ dàng lọt. Còn có thể k ể ra vô số ví dụ về kiên trì, khiêm tốn, bác ái, tôi phải bỏ nếu không cuốn sách này dày quá.
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Nhưng khi những giáo dân tốt lành này ra sức thực hành mọi nhân đức thì ThiênChúa cũng ban cho nhiều phúc lành và ơ n thánh dồi dào, k ể cả ơ n làm phép lạ vàtruyền khiến ma quỷ cùng dã thú. Bây giờ thành một tục lệ khá thông thườ ng trongxứ Đàng Ngoài là khi lươ ng dân bị quý ám, họ chỉ vào nhà thờ lúc giáo dân đọckinh thì cũng đượ c khỏi. Ngườ i ta còn thấy hổ báo không đến phá phách mấy thôn
xóm k ể từ khi giáo dân dựng nhà thờ , nhưng đã từ r ừng sâu hang dữ tr ở lại và gâytang tóc ngay sau khi nhà thờ bị phá trong một vụ bách hại. Một điều ai cũng nhậnthấy là có viên quan một địa phươ ng, trong thờ i bắt đạo đã ra lệnh ngày mai phảitriệt hạ nhà thờ , thì đêm hôm tr ướ c con ông chết trong giườ ng. Trong một thônkhác, lươ ng dân đốt nhà thờ , thì tất cả những k ẻ chủ mưu và nhúng tay vào việcxúc phạm này đều bị Thiên Chúa phạt, đến nỗi trong một năm tròn, không mưamột hạt nào trên đồng ruộng, thế mà ở lân cận đó thì mưa sũng nướ c. Ngườ i tacũng biết tin do một lươ ng dân chân chính mớ i tr ở lại đạo k ể là lươ ng dân đắctr ọng tội đó đã xin lỗi giáo dân và hứa bồi thườ ng thiệt hại, ngh ĩ a là tám mươ ingườ i trong bọn họ xin phép r ửa tội, thế là cả ruộng nươ ng của họ cũng đượ c Thiênchúa cho mưa xuống.
Tôi thêm điều này, Thiên Chúa nhận đờ i sống trong tr ắng của giáo dân tân tòngvà ban nhiều ân huệ và ơ n sống trong tr ắng. Có một giáo dân r ất sạch tên là Simonở thôn gọi là Tamdang thuộc tỉnh miền tây, sau khi vào lễ Phục sinh đã trông thấymột con heo r ừng đang lục soát trong khu r ừng. Ông r ất đơ n sơ thành thực đọckinh cầu nguyện xin Thiên Chúa, bở i vì ông đã nghiêm chỉnh giữ luật Giáo hộitrong suốt mùa chay kiêng thịt và bây giờ là thờ i đượ c phép ăn, thì xin Ngườ i bancho ơ n xưa kia Ngườ i đã ban cho k ẻ nào sống trong tr ạng thái vô tội, ngh ĩ a là xincho mình có quyền truyền khiến và bắt con heo r ừng phải vâng phục mình. Nguyệnkinh r ồi, ông làm dấu thánh giá và đọc một kinh Lạy Cha, sau đó ông điềm đạm vàtin tưở ng bảo con heo r ừng tớ i gần ông. Con heo vâng theo và để cho Simon cắt cổ mà không cầm cự như con cựu. Thế là ông dọn một bữa cỗ cho giáo dân và cho gọi
những ngườ i nghèo khó tớ i nữa, ông cũng khuyên mọi ngườ i ca ngợ i và chúc tụngThiên Chúa vì ơ n Ngườ i vừa ban cho.
Không phải Thiên Chúa chỉ làm những sự lạ lùng cho giáo dân mà thôi, nhưngthỉnh thoảng cho cả lươ ng dân. Trong một thôn xã gọi là Ke Ro có một ngườ i sangtr ọng trong một thờ i gian r ất ác cảm vớ i giáo dân. Ông còn sát hại ngườ i bõ nuôicác con trai của ông chỉ vì ghét đạo mà ngườ i này tin theo. Nhưng r ồi tâm trí ôngnguôi dần vì thấy r ất nhiều phép lạ Thiên Chúa làm vì lòng tin của giáo dân, nhất là bằng dấu thánh giá họ tôn sùng. Ông liền ao ướ c tự mình thí nghiệm xem quyềnlực và thế giá mà ông kính phục nó đi tớ i đâu. Vì thấy cả bày gia súc của ông chếtở ngoài đồng, không có thuốc nào chữa khỏi, ông liền cắm cây thánh giá của giáodân ở giữa ruộng gia súc đang gặm cỏ, thế là không còn con nào chết, và từ đócũng không. Ông liền theo Kitô giáo và dấu hiệu đượ c tôn thờ , đến nỗi khôngnhững ông muốn tr ở thành giáo dân mà ngay trong khi bùng lên vụ bách hại trongtoàn xứ và ngườ i ta phá vỡ nhà thờ của giáo dân thì ông lại đứng tên bỏ tiền dựngmột nhà thờ và xin làm phép long tr ọng.
Chươ ng 49
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MỘT TOÁN THỢ PHÚC ÂM BỊ CHẾT ĐUỐI THẢM THƯƠ NG
Cha Emmanuel d’Azeuedo tân kinh lý tỉnh dòng Nhật Bổn và phó tỉnh dòng Trung Quốc đã từ An Độ tớ i Macao và khi đượ c biết những thành quả lớ n lao Thiên Chúa làm qua hoạt động của các cha ở xứ Đàng Ngoài và mùa gặt đã chín muồi ở đảoHải Nam mà chỉ có một thợ để gặt đó là cha Beneđitô de Mattos ngườ i Bồ, thì cha liền sai bảy cha dòng chúng tôi, bốn ngườ itừ xứ Đàng Ngoài và ba ngườ i cho đảo Hải Nam. Ngườ i chỉ đạo và thủ lãnh toán này là cha Gaspar d’Amaral đã hồi phụcsức khoẻ và sinh lực ở học viện Macao, tr ướ c kia bị yếu nhượ c và kiệt sức khi làm việc ở khu vườ n truyền giáo Đàng Ngoài,nay cha cươ ng quyết tr ở lại. Đi theo cha thì có các đồng sự cha Phêrô Albert ngườ i Bồ đã làm việc truyền giáo ở đó, chaGioan Inhaxu Leviski ngườ i Balan và cha Phanchicô Ascanio Ruida ngườ i Ý, tất cả đều thông thạo tiếng Đàng Ngoài. Bacha còn lại, cha Gioan Anrê Lubelli, Antôn Constantinô, cả hai là ngườ i Ý và cha Valentinô Noguera ngườ i Bồ thì đi đảo Hải
Nam.
Toán quân tinh nhuệ mớ i đi chinh phục các linh hồn này khở i hành từ hải cảngMacao ngày 23 tháng 2 năm 1646. Tr ờ i hơ i xấu và biển động. Ngày hôm sau làngày lễ thánh Mathias thì tớ i đảo Tam Xuyên danh tiếng có mộ thánh PhanchicôXaviê, vị đại tông đồ Đông Phươ ng. Ngườ i ta thấy một tảng đá lớ n cao chừngmườ i lăm gang tay, khắc chữ của chúng ta và chữ Hán kính dâng đấng thánh. Tàuđậu lại ở đây một ngày vừa đợ i cho biển lặng vì sợ có bão lớ n, vừa để có thờ i giờ cho các cha kính viếng và khấn xin nơ i mộ thánh Phanchicô Xaviê. Sáng hôm sau
thì nhổ neo. Sóng biển lúc này vì có bão lớ n nên đã khá cao và suốt ngày hôm đócho tớ i gần nửa đêm vẫn không ngừng thổi về phía đảo Hải Nam một tr ận giókhông đến nỗi mạnh lắm. Nhưng sau nửa đêm thì nỗi lên một tr ận bão lớ n xô tàuđụng mạnh vào cồn. Cha Albert nằm trên sống dọc tàu bị văng xuống biển và độtnhiên (thật là lạ lùng) lại bị sóng do tàu đụng vào cồn dâng lên và hất vào trongtàu. Tai nạn này không còn làm cho ai ở trong tàu không tin chắc là sẽ chết hết.Các cha ngh ĩ ngay đến việc cứu linh hồn những lươ ng dân cùng đi biển vớ i mìnhhơ n là ngh ĩ tớ i mình, nên đã làm hết bổn phận dạy dỗ sơ lượ c cho họ biết về đứctin và r ửa tội cho họ. Trong khi sợ hãi và mất hy vọng cứu đượ c tàu khỏi tan vỡ vìđụng mạnh, thì thuỷ thủ xuống một chiếc xuồng không có ngườ i buộc theo sau tàuđể bảo vệ mạng sống. Thế là chiếc tàu thuỷ thủ bỏ r ơ i, đã bị vỡ một nữa, nướ c ậ p
vào tứ phía, r ồi chìm xuống lòng biển, trong đó có thuyền tr ưở ng, các cha và hầuhết các ngườ i khác ở trong tàu, tất cả đều chết đuối hết, tr ừ có cha Anrê Lubelli vàr ất ít ngườ i khác sống sót. Trong một thờ i gian cha bị sóng đánh vật vờ , không hyvọng sống, cha quyết định làm một việc phụng sự Thiên Chúa tr ướ c khi chết là cứulinh hồn những k ẻ sắ p chìm dướ i làn sóng như cha. Cha đã làm phép giải tội chomột ngườ i, sau khi xin cha thì ngườ i đó cùng cha gần như chìm dướ i đáy. Thế nhưng cha lại ngoi lên mặt nướ c có ý tìm một ngườ i nào khác trong cơ n cùng cựcnày, nhưng (cũng là Thiên Chúa thu xế p như vậy) cha vớ i đượ c một mảnh ván và bám vào đó, r ồi sóng đánh dạt vào bờ . Những thuỷ thủ đã lên đất nhờ chiếc xuồngliền đến kéo cha vào và đặt cha nửa sống nửa chết cạnh ngọn lửa hồng. Đượ c sưở iấm, cha hồi tỉnh dần dần và khi đượ c tin hầu hết các bạn đồng sự đều chết thì cha
ứa nướ c mắt khóc (như lờ i cha viết trong thư) hối tiếc vì chỉ một mình cha đượ csống sót, như một trong số đầy tớ của ông Gióp, một mình thoát nạn để k ể lại taihoạ của những ngườ i khác hoặc như Gionas tr ốn chạy, đượ c sóng gió mửa trên bờ vì mình làm nên tội.
Trong những ngườ i sống sót, ngoài cha Anrê và các thuỷ thủ thì còn một giáodân tr ẻ ngườ i xứ Đàng Ngoài tên Gilles, anh theo cha Albert từ xứ Đàng Ngoài về Macao lo các việc, và cùng cha tr ở lại Đàng Ngoài. (Vì anh khôn khéo) anh thấy
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tàu thế nào cũng đắm, anh lăn vào một chiếc thuyền nhỏ còn lại, một kiện hàngtrong đó có những thứ đồ đạc r ất quý của các cha và anh xuống thuyền đó chèo vào bờ cùng một chiếc khác chèo theo sau. Từ đó anh Gilles sống tốt lành và chungthuỷ đã về tớ i một bến Đàng Ngoài cách xa chừng năm mươ i dặm r ồi anh đến trìnhdiện các cha, đưa tin vụ đắm tàu đau đớ n và cái chết của những ngườ i phải đến
yểm tr ợ các cha. Mọi ngườ i đều đau đớ n. Nhưng trong tai họa này còn nhận đượ cyên ủi trong kiện hàng mà anh Gilles chung thuỷ tr ả lại cho các cha, trong đó chứanhiều đồ vật để nuôi dưỡ ng các cha và mấy của hiếm để làm phẩm vật dâng hiếnChúa: việc này không phải là nhỏ để mua lòng Chúa. Chúa cũng tỏ ra thươ ng tiếckhông những vì sự mất mát của chúng tôi mà vì chiếc tàu ngườ i Bồ đến buôn bántrong xứ ngài, một việc mà ngài r ất hãnh diện và r ất ham muốn.
CHƯƠ NG 50
VỀ PHÍA TRUNG QUỐC ĐÃ ĐEM LẠI MỘT LÝ DO
CHO NGƯỜ I TA TR Ở LẠI ĐÔNG ĐÚC
Cho tớ i nay Phúc âm Đức Giêsu Kitô đã tiến triển r ất nhiều ở xứ Đàng Ngoài đến nỗi các ngườ i thừa hành lờ i Thiên Chúađều vui mừng thấy hậu quả lớ n lao của ơ n thánh và thành công trong các công việc đã vượ t mức trông đợ i. Nhưng ThiênChúa mgiàu lòng thươ ng yêu khi ngườ i ta ít ngh ĩ tớ i thì lại sửa soạn cho thêm lý do khiến các dân tr ở lại động đúc hơ n.
Số là có một cha dòng chúng tôi tên là Anrê Xaviê Allemand, một nhà toánhọc lỗi lạc, năm 1644 đã tớ i Trung Quốc, để hoạt động trong vườ n nho r ộng lớ n.Do nhân đức và tinh thông toán học mà trong một thờ i gian ngắn cha đã đượ c viên phó vươ ng theo Kitô giáo tên là Luca cai quản một tỉnh ngay ở biên giớ i xứ Đàng Ngoài, đem lòng quý mến và đặc biệt thân tín. Trong khi đó có một sứ thần củachúa Đàng Ngoài từ Bắc Kinh tr ở về, ông nhân danh chúa đi triều cống vua Trung
Quốc theo tục lệ. Cha Anrê muốn lợ i dụng cơ hội này để giúp khu truyền giáoĐàng Ngoài thì yêu cầu phó vươ ng biệt đãi và quý tr ọng sứ thần vớ i ý định để ôngđem lòng quý mến các cha dòng chúng tôi. Cha cũng thuyết phục phó vươ ng viếtmột bức thư cho chúa Đàng Ngoài, trong thư ông ca tụng Kitô giáo mà chính ôngcũng tin theo, sau khi nhận biết sự thánh thiện và công phúc. Ông cũng giớ i thiệunhân đức các cha dòng đang giảng đạo trong xứ mình là những ngườ i đáng đượ cgia ơ n thi phúc và bảo vệ. Thư này, không trao cho sứ thần, nhưng cho một quân binh của phó vươ ng đi theo sứ thần đem thẳng tớ i tay chúa, nhân danh phó vươ ngvà kèm theo những lờ i khiêm tốn quý tr ọng và sẵn sàng phục dịch. Ngườ i quân binh trung thành làm theo. Và khi chúa đọc trong thư phó vươ ng (ngài muốnchuyển cho hoàng tử là ngườ i sẽ nhận k ế vị) có những lờ i giớ i thiệu Kitô giáo mà
một ngườ i có thế giá như thế đã tin theo, lại thêm bằng chứng lớ n lao về sự quýmến nhân đức và công lao các cha đượ c gọi là tôn sư. Cả hai, tiên vươ ng cũng như chúa đươ ng thờ i sẽ tuyên bố những cảm tình quý mến bằng những lờ i giớ i thiệuđích đáng làm cho mọi dân nghe tin đều bị lay chuyển. Vì thế chưa đầy sáu thángđã cho gần mườ i hai nghìn ngườ i theo đạo công giáo và một mình cha Antôn deFontes ngườ i Bồ, thợ k ỳ cựu của khu truyền giáo, trong thờ i gian này, đã r ửa tộiđượ c bốn ngàn. Từ đó số ngườ i mớ i tr ở lại tăng lên r ất nhiều và ngày nay tínhtrong xứ Đàng Ngoài có hơ n hai tr ăm ngàn giáo dân. Hy vọng ở khắ p nơ i r ất khả
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quan đến nỗi có thể trông một ngày kia niềm tin vào Đức Kitô sẽ thống tr ị hết cáctâm hồn và thánh giá đượ c dựng lên và đượ c tôn thờ trong khắ p nướ c mà khônggặ p cản tr ở . Đó là điều đem lại yên ủi cho những ngườ i hoạt động trong khu truyềngiáo này và làm cho những ngườ i khác khi biết thành quả tốt đẹ p như thế thì đều aoướ c đến hỗ tr ợ số thợ r ất ít mà mùa màng thì lớ n và nhiều. Vì thế mặc dầu đã mất
mấy ngườ i bị đắm tàu không đến xứ Đàng Ngoài đượ c, nhưng đượ c dạt vào bếnTrung Quốc là nơ i Thiên Chúa chỉ định cho thì có năm cha khác may mắn tớ i thaythế vào cuối năm 1646. Đó là cha Gioan Cabral kinh lý khu truyền giáo này, tr ướ ckia là viện tr ưở ng học viện Macao và phó tỉnh dòng Nhật Bản, cha PhanchicôRongel, giáo sư thần học, cha Phanchicô Figueira giảng viên danh tiếng, cả ba đềulà ngườ i Bồ, vớ i hai cha Phanchicô Montescoli và Stanislas Torrente ngườ i Ý, tấtcả đều cươ ng quyết sử dụng lao khổ, sức lực và sinh mạng mình để cứu r ỗi cácdân.
Chươ ng 51
NHỮ NG ĐIỀU CHÚNG TÔI MỚ I NHẬN ĐƯỢ C VỀ GIÁO DÂN ĐÀNG NGOÀI
Lịch sử đượ c tiế p tục ghi cho tớ i đây bao gồm sự tiến triển của Kitô giáo trong khutruyền giáo Đàng Ngoài từ năm 1627 cho tớ i năm 1646. Còn những điều sẽ nói sauđây, trong chươ ng này, chúng tôi đã trích rong hai bức thư, một thư của cha GioanCabral chúng tôi vừa nói, kinh lý khu truyền giáo, viết về cha bề trên Cả, vào tháng10 năm 1647. Trong thư, cha điều tr ần về cuộc kinh lý của cha và về những thànhquả mớ i hái đượ c trong khu truyền giáo. Thư thứ hai là của cha Gioan Barbosa thợ
k ỳ cựu ở đây, cũng là ngườ i r ất hiểu biết các công việc trong khu vực này.Cha Cabral cam đoan nhận r ằng chỉ trong hai năm 1645 và 1646 giáo hội Đàng Ngoài đã đượ c hơ n hai mươ i bốn nghìn giáo dân tr ở lại đạo. Trong xứ có hai tr ămnhà thờ cỡ lớ n vớ i nhà ở cho các cha ngay cạnh đó, đây là nơ i thườ ng trú hoặc tạmtrú khi các cha tớ i làm việc. Trong năm 1646 chỉ có bảy cha phân ra trong năm tr ụ sở , còn một cha tên là Phaolô Caloprosi ngườ i thành Napoli, thợ r ất can đảm vàkhông biết mệt, cha đã mất ít lâu sau. Ngoài bốn thợ mớ i ghi ở trên còn có mộtngườ i thứ sáu là cha Philipphê Marini ngườ i thành Genôva bị chặn lai không quanướ c Campuchia như đã đượ c chỉ định. Phải dựng tr ụ sở thứ sáu để dễ bề phục vụ số r ất đông giáo dân tr ở lại. Cha đã nhìn thấy từ khi ở xứ này, dân Đàng Ngoài dễ tiế p xúc hơ n và dễ tin theo đạo hơ n, không có một dân Đông Phươ ng nào, về luân
lý trong tr ắng hơ n và có ít thói hư tật xấu chung cho mọi nơ i khác, làm ngáng tr ở cho đức tin và gây những khó khăn gần như không vượ t nổi, để thực hành các nhânđức của Kitô giáo. Giáo dân tân tòng r ất vững vàng trong đức tin, như thể đã nhậntừ mấy thế k ỷ nay, họ cũng xa những khuynh hướ ng, những mê tín dị đoan như thể chưa bao giờ biết tớ i. Họ thi hành các nhân đức Kitô giáo, gớ m ghét những đồi bạichung, r ất nghiêm chỉnh giữ luật Thiên Chúa, r ất sốt sắng làm các việc đạo đức vàđọc kinh cầu nguyện. Mọi ngườ i đều dậy thật sớ m, sau khi thức dậy thì họ đọc kinhít là nửa giờ và cũng vậy tr ướ c khi đi ngủ; họ r ất vâng lờ i và kính tr ọng các cha,
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công nhận sự khó nhọc của cha bằng sự biết ơ n và không gì làm phật ý họ bằng từ chối không nhận phẩm vật họ mang tớ i. Khi các cha đến thì họ tỏ ra vui mừng tháiquá đến nỗi họ tổ chức cuộc vui và ngày hội công cộng để thổ lộ ra.
Cha còn nói nhiều điều mà tôi bỏ qua để tôi thêm lờ i k ết thúc, đó là bằng chứngvề mối thịnh tình đặc biệt chúa Đàng Ngoài để lại qua bức thư gửi cha Felix
Morelli, bề trên khu truyền giáo, bức thư này cho chúng ta những triển vọng lớ nlao thấy giáo đoàn mở r ộng trong thờ i ngài tr ị nướ c và Chúa Cứu thế đượ c tôn thờ trong khắ p lãnh thổ ngài. Tr ướ c khi lên cầm quyền nối nghiệ p đức tiên vươ ng, ngàiđã có lần nói vớ i cha Morelli, để tỏ lòng ngài quý mến cha thì ngài muốn nhận chalàm dưỡ ng tử (trong xứ này đó là bằng chứng các ngườ i quyền thế tỏ tình thươ ngyêu những ngườ i họ quý mến), nhưng vì tr ọng kính đức thân phụ là ngườ i ghét cáccha, nên ngài chưa muốn công khai tỏ ra. Nay ngài đượ c tôn lên bậc chúa và nắmguồng máy cai tr ị quốc dân vớ i sự thoả thuận và đồng ý của đức thân phụ đã cótuổi và yếu sức, lại có cuộc gặ p gỡ tốt lành, các cha bên Tàu đượ c phó vươ ng tínnhiệm, các sứ thần của chúa Đàng Ngoài đượ c hậu đãi và đượ c một ít viện tr ợ cầnthiết khi tr ở về; chúa đươ ng thờ i nhận thấy đức thân phụ đã theo dõi điều tr ần các
sứ nói về sự giúp đỡ các cha đã làm cho mình khi ở bên Tàu, nên ngài bắt đầu côngnhận, ca tụng và giớ i thiệu công việc của chúng tôi là những việc hữu ích cho quốcdân. Vì thế ngài quyết định công bố, theo thể thức trong xứ, bằng một chứng thư danh dự, lòng quý mến của ngài đối vớ i cha Morelli, để lưu lại bằng chứng côngkhai đó cho cha. Ngày 11 tháng 03 năm 1647 ngài viết và gở i chứng thư lên giấyhoa bằng chữ Hán, nội dung dịch sát nguyên bản như sau :
“Ta hạ Kien Thượ ng vươ ng toàn quyền và tối cao trong xứ Đàng Ngoài, ta gửingườ i chứng thư tự tay ta thảo, để làm bằng chứng ta quý mến ngươ i, Felix bậc tônsư đệ nhất và tiến s ĩ đạo tr ưở ng thờ Chúa tr ờ i đất.
Từ khi ngươ i vào xứ ta, ta đã đặc biệt quý mến ngươ i hơ n hết các tôn sư ngoại
quốc đến dạy đạo ở đây. Ta coi ngươ i như vườ n ruộng tr ồng hoa hướ ng dươ ngquay về mặt tr ờ i soi sáng và sưở i ấm, ta cũng coi ngươ i như quý tử của ta. Để chongươ i biết lòng ta quý mến ngươ i, ta đặt cho ngươ i một tên mớ i là Phúc Chân, cóngh ĩ a là một ngườ i chân thật có phúc cao cả. Thế nên từ nay ngươ i chỉ có ý ngh ĩ hay không có ngh ĩ như ta, như tất cả những ai phải làm khi quý mến nhau và chỉ cómột tâm hồn. Nếu ngươ i làm như vậy thì ngươ i đượ c k ể vào sổ những k ẻ có thế giávà có nhiều danh vọng vì đã giữ luật nhân ái và ngươ i đượ c ta quý mến”.
Đó là lờ i lẽ bức chứng thư của chúa đươ ng thờ i, ngài nhận cha Morelli làm ngh ĩ atử. Thư này ngài sai ngườ i đem tớ i tận nhà chúng tôi vớ i đám r ướ c linh đình tr ọngthể vớ i các bậc cận thần, họ đượ c tiế p đón vớ i tất cả danh dự và ghi ơ n về phía cáccha dòng chúng tôi. Viên thuyền tr ưở ng ngườ i Bồ và các tuỳ viên cũng dự buổi lễ này, nhà chúng tôi và tất cả vùng lân cận đều vang lừng tiếng kèn, tiếng tr ống;cũng ngày hôm đó ngườ i ta r ướ c cha vào phủ chúa để đáp lễ cảm tạ. Tất cả nhữngđiều này đều trích trong thư cha Gioan Cabral kinh lý khu truyền giáo.
Còn cha Gioan Barbosa trong thư tườ ng thuật dài dòng về lòng đạo đức và sốt sắngcủa giáo dân tân tòng Đàng Ngoài, cha so sánh họ vớ i các nhà tậ p dòng cải cáchcủa chúng ta. Tôi trích và viết vắn tắt sau đây. Thứ nhất cũng như cha Cabral đãviết, cha ca tụng họ r ất siêng năng và kiên trì đọc kinh sáng và kinh tối, họ không
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bao giờ bỏ tr ừ khi quá bận r ộn và phải làm việc đã hẹn. Vì thế trong hết các nhà, họ đặt bàn thờ , trang hoàng các đồ thờ đẹ p đẽ theo khả năng mỗi ngườ i, họ bớ t nhữngsự cần dùng về ăn, về mặc một chút hơ n là thiếu sót về việc này. Trên bàn thờ ,ngoài ảnh và thánh giá bằng chất liệu quý như mai rùa và ngà voi r ất nghệ thuật,còn có một bình đẹ p đựng nướ c phép vớ i tràng hạt và các dụng cụ hành xác mà họ
thườ ng dùng. Cha còn thêm và là điều r ất đáng khen, họ có những bàn thờ nhỏ vànhẹ, vẽ màu và sơ n son thiế p vàng, họ đem theo khi đi đườ ng và dựng ngay trongnhà tr ọ và trong những nơ i họ phải nghỉ đêm, để làm các việc đạo đức. Họ còn nóithêm r ằng họ r ất muốn dự thánh lễ hằng ngày khi cử hành ở nhà thờ , vì thế mọingườ i đều muốn dự tất cả, đến nỗi chúng tôi buộc lòng phải xua họ ra và phân chiatừng phiên vào những ngày khác giờ khác để cho lươ ng dân không ghen ghét vìthấy quá đông giáo dân tụ tậ p nhau. Các cha phải vất vả nhiều để cho lòng sốt sắngcủa họ đượ c toại nguyện bở i vì họ muốn xưng tội và r ướ c lễ mỗi tháng hai ba lần.Họ có lòng tôn kính, quý mến và biết ơ n các cha không thể tưở ng tượ ng đượ c,không có gì làm họ giận bằng từ chối những của họ dâng cúng. Họ có lòng thươ ngyêu nhau làm cho mọi lươ ng dân đều khen ngợ i. Có mấy ngườ i sống chung vớ i
nhau và k ẻ có chút của hơ n ngườ i khác thì bao giờ cũng dọn bàn ăn để niềm nở đón tiế p khách hành hươ ng và k ẻ xa lạ, thỉnh thoảng xảy ra vụ lữ hành ngoại đạogiả làm giáo dân để đượ c tiế p đón và đượ c đãi ngộ tử tế hơ n trong hành trình.Thườ ng thườ ng họ r ộng rãi quá sức họ để bố thí cho ngườ i nghèo và cho các thầygiảng và nhất là cho những ngườ i bị tr ưng thu tài sản để bảo vệ đức tin, nhữngngườ i này thườ ng chẳng còn gì để ăn, để mặc; nhờ đó họ và vợ con họ không thiếusự cần dùng. Sau cùng có một số r ất đông giáo dân nhiệt tình (muốn thi hành lờ ikhuyên Phúc âm), họ buộc mình khấn giữ đức vâng lờ i làm cho chúng tôi miễncưỡ ng phải từ chối; nhiều ngườ i phân phát hết của cải cho ngườ i nghèo để khiêmnhườ ng làm việc lành cứu r ỗi và đượ c tự do hơ n để lo phần r ỗi k ẻ khác. Có một số đông thanh niên và thiếu nữ khấn trinh khiết tr ọn đờ i và cả những k ẻ ở bậc phu phụ cũng thỏa thuận vớ i nhau giữ tiết dục tr ọn đờ i, họ buồn bực vì đượ c biết đức tinKitô giáo và sự đẹ p đẽ của Đức Đồng trinh quá muộn; họ ướ c muốn (như họ camk ết) tự hiến mình cho Chúa Giêsu Kitô ngay thờ i niên thiếu. Trong thư này cònthêm nhiều sự khác về đờ i sống kiểu mẫu và lươ ng tâm trong sáng của giáo dân tântòng. Nhưng những điều nói trên cũng đủ cho chúng ta nhận thấy một vài nét về nhân đức và sự tr ọn lành của bộ mặt tr ẻ trung của giáo hội Đàng Ngoài, mớ i đượ chai mươ i ba tuổi, nhưng từ ngày nhận ánh sáng Phúc âm thì đã đượ c tô điểm tránglệ. Ướ c mong Thiên Chúa ban cho giáo hội này luôn luôn tăng tiến về sự tr ọn lànhvà đượ c đầy ơ n Thiên Chúa, để cho ta xem thấy một k ỳ công tuyệt tác của vinhquang Ngườ i.
CHÚ THÍCH
QUYỂN I
(1) Lý Thái Tổ dờ i kinh đô về thành Đại La và đổi tên thành là Thăng Long(1010). Đờ i Hồ gọi là Đông Đô, tớ i Lê Thái Tổ thì lại gọi là Đông kinh. Từ chữ
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Đông kinh này mà ngườ i ngoại quốc gọi Đàng Ngoài lúc đó là Tunquin (Đôngkinh)
(2) Từ Lê Thái Tổ, lệ ba năm sang cống, mỗi lần đúc hai tượ ng ngườ i bằng vàng,gọi là “Đại thân kim nhân”. Có lẽ lúc đánh tr ận Chi Lăng có giết mất tướ ng nhàMinh là Liễu Thăng và Lươ ng Minh nên phải đúc hai ngườ i bằng vàng để thế
mạng. Coi Tr ần Tr ọng Kim, sd, q.2, tr.248.(3) Đàng Trong, ngườ i ngoại quốc gọi là Cocincina. De Rhodes cắt ngh ĩ a nguyêndo tiếng gọi này.
(4) Không hiểu bở i đâu ngườ i ta gọi nhà Mạc ở Cao Bằng là “chúa Canh”. Có lẽ ngườ i Bồ gọi chúa Cao Bằng là “ciucanghe” (coi : Marini Tườ ng trình về Đàng Ngoài “ bản tiếng Pháp, tr.35.36.37)
(5) Có ý nói về Ngô Quyền đặt nền độc lậ p tự cho đất nướ c (nhà Ngô 939 – 965)
(6) Mạc Đăng Dung có giết vua Chiêu Tông năm 1524 và tự xưng làm vua.
(7) Ở Đàng Trong lúc này là chúa Sãi Nguyễn Phúc Nguyên (1613 – 1635) là con Nguyễn Hoàng tục gọi chúa Tiên và là cháu Nguyễn Kim. Nguyễn Kim đã tìmđượ c một ngườ i con r ốt của vua Chiêu Tông và đặt lên làm vua tưc Trang Tông(1532), coi Tr ần Tr ọng Kim, sd, q.2, tr.18
(8) Có thêu dệt trong vụ Nguyễn Kim gả con gái Ngọc Bảo cho Tr ịnh Kiểm là mộttướ ng giỏi, hay là theo lờ i bàn tán của dân gian, coi Tr ần Tr ọng Kim, sd, q.2, tr.18
(9) Bà Ngọc Bảo xin cho Nguyễn Hoàng vào tr ấn đất Thuận Hoá (1558) và đây làkhở i đầu tranh chấ p giữa Tr ịnh và Nguyễn
(10)Tr ịnh Kiểm mất năm 1572, Tr ịnh Tùng tức Bình An Vươ ng (chúa Bằng) lêncầm quyền (1570 – 1620) và năm 1593 lấy đượ c Thăng Long từ tay nhà Mạc. Nhà
Mạc rút lên Cao Bằng.
(11)Thanh Đô Vươ ng tức Tr ịnh Tráng. Nguyễn Hoàng đã gả con gái là Ngọc Túcho Tr ịnh Tráng.
(12)Nếu tính từ nhà Ngô tớ i nhà Đinh, nhà Lê, nhà Lý, Tr ần, Hồ thì không phải làthứ tư mà là thứ bảy.
(13)Vua Nhật có chức vị nhưng quyền hành đều nằm trong tay mấy tướ ng lãnh phong kiến, tươ ng tự như vua Lê vớ i chúa Tr ịnh, Nguyễn của ta, gọi là tươ ngđươ ng thôi.
(14)Tức Tr ịnh Tùng, coi số 10
(15)Nói về Tr ịnh Xung làm loạn nhưng bị Tr ịnh Tùng tìm giết đi, coi Tr ần Tr ọngKim, sd, q.2, tr.36
(16)Ở Châu Au mỗi tay chèo có ba hay bốn ngườ i chèo và họ ngồi mà chèo, lại kéochèo về phía ngườ i chứ không đẩy về phía tr ướ c như ta.
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(17)Tr ận thuỷ chiến năm 1644, chúa Thượ ng phái thế tử Dũng Lễ Hầu tức NguyễnPhúc Tần xuất tr ận, sau này ông nối nghiệ p gọi là Hiền Vươ ng. Bên Hoà Lan có đề đốc Pierre Breck chỉ huy.
(18)K ẻ Chàm hay Cacciam ở Quảng Nam, làng Thanh Chiêm, tức cửa Hàn xưa gọilà đại chiêm hải khẩu. Theo bản đồ cổ thế k ỷ 17 thì có cửa biển Quảng Ngãi, Quy
Nhơ n và cửa Ran Ran ở giáp giớ i Chàm thờ i đó (Ran Ran do tên sông Đà Ràng)(19)Ở Au Châu chỗ chi huy lại ở vào đuôi tàu, vớ i tầng cao như tầng lầu.
(20)Theo bản đồ De Rhodes (1651) thì Đàng Ngoài gồm có bảy tỉnh : 1.K ẻ Bắc(Kinh Bắc), 2. K ẻ Đông (Hải Dươ ng), 3. K ẻ Tây (Sơ n Tây), 4. K ẻ Nam (Sơ n Nam), 5. Thanh Hoá, 6. Nghệ An, 7. Bố Chính
(21)Một triệu ngườ i ở kinh thành Thăng Long thờ i đó, liệu có quá đáng không ?
(22)Có thể là ba tỉnh Thanh Hoá, Nghệ An và Bố Chính
(23)Bên Au Châu khi danh dự bị xúc phạm thì họ có thói đấu kiếm tay đôi để triệt
hạ địch thủ.(24)Đờ i Mạc năm 1595, sử ghi : “Lúc đầu triều Lê, dùng theo việc cũ triều Lý, nhàTr ần hằng năm cứ đầu mùa xuân, hội họ p làm lễ tuyên thệ. Từ khi trung hưng đếnnay không ai hành lễ ấy. Đến nay hội họ p đông đủ văn võ tr ăm quan, lại đặt đàntràng làm lễ tuyên thệ ở phố tả cửa Nam thành Thăng Long “Khâm Định Việt sử,chb.30,11. Thờ i Lê Thái Tông, năm 1434 cũng có hội thế, coi K ĐVS, chb.16,3)
(25)Bá tướ c (comte), hầu tướ c (marquis), nam tướ c (baron). Như tác giả nói, sự sosánh này không đúng, vì ở Au Châu chức nhà vua ban cho thì có quyền sở hữu mộtkhu vực là truyền lại cho con cả chức tướ c, cả cơ nghiệ p. Ở Việt Nam thì khôngthế.
(26)Chim yến, coi Borri I, số 32
(27)Nướ c mắm, coi Borri I, số 28
(28)Voi, coi Borri I ch.4
(29)Tê giác, coi borri I, ch.4
(30)Le liver : tức nửa kilô, nửa cân.
(31)Coi thêm Pierre Yves Manguin, Les Portugais sur les cotes du Vietnam et duCampa (Ngườ i Bồ tớ i bờ biển Việt Nam và Chàm, thế k ỷ 16, 17 và 18. EFEO,Paris 1972). Tác giả sưu tầm các tư liệu viết tay bằng tiêng Bồ và nghiên cứu
những lộ trình hàng hải thờ i xưa. K ết luận là những cửa biển Đàng Trong đượ cngườ i ngoại quốc biết tớ i sớ m hơ n các cửa biển Đàng Ngoài. Họ thườ ng đi dọctheo bờ biển Đàng Trong cho tớ i Hội An r ồi chiếu thẳng đi Macao hay đi Nhật.
(32)Coi Borri, về các hàng bán cho ngoại quốc. P.Y.Manguin cũng kê khai sổ cáchàng hoá xuất nhậ p khẩu vào thớ i đó.
(33)Về tiền bạc dùng trong thờ i này coi thêm Borri, I, ch.8
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(34)Năm 1434, thờ i Lê Thái Tông, có sắc lệnh về tiền như sau: “Chỉ huy cho kinhthành và các phủ lộ, huyện châu xã sách thôn trang hay r ằng từ nay về sau tiềnđồng sứt mẻ mà còn sâu vào lõi đượ c, thì phải lưu thông tiêu dùng, không đượ cloại bỏ, nếu đã mẻ gãy không xâu đượ c nữa thì không tiêu dùng”. (Đại Việt sử kýtoàn thư II, tr.81)
(35)Coi thêm : Phép Giảng tám ngày(36)Phép tu thân, tề gia, tr ị quốc, bình thiên hạ.
(37)Về phật giáo, coi thêm Borri và Phép Giảng tám ngày
(38)Thực ra không phải lý thuyết uyên thâm của Lão Tử trong đạo đức kinh, nhưnglà những phù phép ma thuật.
(39)Bói chân gà: trong tự vị De Rhodes ghi giò: chân, cẳng gà ; xem giò : dị đoancoi chân gà để đoán điềm lảnh dữ.
(40)Tục gọi hồn : coi thêm Borri. II. Ch.4
(41)Luận về của cúng, coi thêm Borri, 2 ch8
(42)Tất cả các giáo s ĩ đều nói tớ i việc ma tốn kém : Borri, Tissanier, Marini
(43)Tục đốt vàng mã : coi thêm Phép Giảng
(44)Marini, Tissanier tả một đám tang vua chúa hết sức tổn phí, coi sách dẫn
(45)12 địa chí: Tý sửu dần mão thìn tỵ ngọ mùi thân dậu tuất hợ i (chuột trâu cọ pmèo r ồng r ắn ngựa dê khỉ gà chó lợ n). 10 thiên can : Giáp ất bính đinh mậu k ỷ canh tân nhâm quý.
(46)Chúng tôi chưa tìm ra manh mối vị thần này
(47)Tục dựng cây nêu
(48)Coi thêm Borri, sd, để biết việc nghiên cứu học Tiếng Việt đã manh nha từ những giáo s ĩ đầu tiên tớ i Việt Nam: k ể từ Borri cho tớ i Gaspar d’Amaral, De Pina,De Rhodes, ngh ĩ a là từ những năm 1615 – 1622 tại Đàng Trong tr ướ c khi đượ c tiế ptục ở Đàng Ngoài.
(49)Thanh và tên gọi các thanh
1. Thanh tr ầm (dấu huyền) dò Hy lạ p
2. Thanh hầu như tr ầm (dấu nặng) r ệ iota Hy lạ p
3. Thanh uốn tr ầm (dấu ngã) mi Hy Lạ p4. Thanh bằng (không dấu) pha
5. Thanh uốn dịu (dấu hỏi) sổ La Tinh
6. Thanh sắc (dấu sắc) lá Hy Lạ p
(50)Tác giả muốn dùng sáu nốt nhạc để cho thí dụ, sáu nốt nhạc đó là: đô, rê, mi, pha, sol, la. Nhưng thí dụ hơ i ép gượ ng và sai lạc ở r ệ, vì chính là r ễ
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(51)Về thí dụ: ba, bà, bá, bả, bã không có vấn đề, r ất thông suốt. Còn bạ là một từ chuyên môn ở miền quê: bạ bờ , đắ p bờ , nhưng bạ theo De Rhodes còn có ngh ĩ a làvật bỏ r ơ i thuộc về ngườ i đầu tiên nhặt đượ c (res pro derelicta quae est primooccupantis), ai bạ thì lấy. Còn bả thì lại hiểu là vả vì thế mớ i thành câu ba bà bả bá.
QUYỂN II
(1) Từ năm 1542 đã có thươ ng gia ngoại quốc tớ i Nhật, r ồi theo sau là các giáo s ĩ ,mà ngườ i thờ i danh nhất là thánh Phanchicô Xavie (1949). Nhưng năm 1617 họ tr ục xuất các giáo s ĩ và bắt bớ giáo dân. Năm 1637 có tớ i 32 ngàn ngườ i chết.
(2) Coi tườ ng trình của Baldinottti
(3) Theo chính Baldinotti thì vừa chưa thạo đườ ng lối vừa bị bão lớ n nên sau 36ngày mớ i tớ i nơ i. Đó là năm 1626. Trái lại, như sẽ thấy sau De Rhodes chỉ đi biểncó một tuần là tớ i
(4) Về lộ trình của các thươ ng gia, họ thườ ng theo dọc bờ biển Đàng Trong từ ranh giớ i Chàm (cửa biển Đà R ằng), Quy Nhơ n, Quảng Ngãi, Hội An, r ồi tuỳ tiệnhọ chiếu thẳng đi Macao hay Nhật Bản. Coi bản đồ trong P.Y.Manguin, sd.
(5) Coi Baldinotti về buổi thề để cho chúa Tr ịnh khỏi nghi ngờ .
(6) Thực ra Lợ i Mã Đậu (Matteo Ricci) năm 1603 đã cho phát hành cuốn ThiênChúa thực ngh ĩ a bằng chữ Hán. Như vậy, danh từ Thiên Chủ đã đượ c dùng để chỉ Thiên Chúa của giáo dân Kitô. Tự vị Việt Bồ La ghi: thiên, tr ờ i; thiên địa, tr ờ i đất;thiên chủ, Chúa tr ờ i; tốt hơ n: Thiên Chúa; thiên đàng, nhà tr ờ i, tốt hơ n Thiên Chúađàng, nhà Chúa tr ờ i.
(7) Những bản kinh d ĩ nhiên đượ c ghi bằng chữ nôm, còn giáo s ĩ thì có thể đã
chép theo quốc ngữ để tiện dụng cho mình và sau này cho các thầy giảng
(8) Sự giao dịch vớ i ngườ i Bồ, đối vờ i nhà cầm quyến lúc đó, chỉ có mục đíchtrao đổi hàng hoá và nhất là đượ c những võ khí mớ i để giao chiến vớ i Đàng Trong.
(9) Năm Đinh Mão là năm 1627, Tr ịnh Tráng đưa quân vào đánh chúa Sãi ở ĐàngTrong, coi Tr ần Tr ọng Kim q.2, tr.40-41. Sử cũ của ta có nói tớ i.
(10) Phẩm vật vừa là sản phẩm của khoa học vũ khí vừa là của hợ p thờ i đúng lúc:một khẩu súng hộ vệ thân.
(11) Tr ịnh Kiểm nghe lờ i Ngọc Bảo cho Nguyễn Hoàng vào tr ấn đất Thuận Hoá.Tớ i đờ i Nguyễn Phúc Nguyên con Nguyễn Hoàng, ông không chịu triều cống nên
Tr ịnh Tráng cho quân vào “hỏi tội” sau khi gửi tối hậu thư. Đây là tr ận thứ nhấtgiữa Tr ịnh và Nguyễn.
(12) D ĩ nhiên là viết bằng chữ nôm vì lúc đó chưa đề cậ p tớ i chữ quốc ngữ là thứ chữ riêng do các giáo s ĩ ngoại quốc ngh ĩ ra. Vị sư tr ở lại đạo hẳn khá tinh thôngchữ Nôm và chữ Hán
(13) Coi Borri, lần thứ nhất đã có ý lậ p ngh ĩ a trang, ở đây lần thứ nhất nói tớ i nhàthươ ng cho ngườ i nghèo
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(14) Sự cộng tác của giáo dân ngườ i Việt trong việc biên chép các sách kinh , sáchgiáo lý, d ĩ nhiên lúc đầu bằng chữ Nôm.
(15) Về tr ận thất bại này của Tr ịnh Tráng, các sử ta đều nói tớ i :
- Đại Việt sử ký toàn thư, bản k ỷ tục biên q.18
- Khâm định VSTGCM, chb.31-23 và 31-24
- Đai Nam thực lục tiền biên q.2
(16) “Lê Khuê, tướ ng bên địch, đem k ỵ binh (quân cưỡ i ngựa) vào cướ p tr ận địa,quân ta dùng đại bác bắn lại, quân Tr ịnh sợ hãi rút lui. Lúc ấy Nguyễn Khải dàndoanh tr ại ở phía bắc sông Nhật Lệ. Nhân đêm, nướ c thuỷ triều lên, lính thuỷ ta bắn súng để uy hiế p, quân Tr ịnh sợ hãi r ối loạn. Chợ t lúc quân của Tr ịnh Trángtiế p đến, thế quân r ất mạnh, quân ta dùng voi chặn đánh, quân Tr ịnh tan vỡ , bị chếtr ất nhiều.
Hữu Dật cùng Tr ươ ng Phúc Gia bàn mưu vớ i nhau : cho gián điệ p nói phao lên là
Tr ịnh Gia và Tr ịnh Nhạc sắ p nổi loạn. Trang nghe đượ c tin ấy, trong bụng nghingờ , lại vì có thua luôn mấy tr ận, bèn dẫn quân về” (K ĐVSTGCM, chb.XXXI,24)
(17) Đây là sách hình học của Euclide (nhà toán học Hy Lạ p thế k ỷ 3 tr ướ c CN) docha Ricci cùng ngườ i cộng tác Trung Hoa dịch và cho ấn hành, nhan đề “K ỷ hànguyên bản”
(18) Tức ngày 23 tháng 06 năm 1627. Nên nhắc ở đây giáo s ĩ tớ i cửa Bạng ngày 19tháng 03 năm 1627
(19) Một nét làm nổi bật trí thiển cận và kiêu căng của một nho gia thờ i đó. Ngoàisách thánh hiền, thì không còn biết sách khoa học, k ỹ thuật nào khác.
(20) Hiểu như giáo s ĩ chưa biết thưở ng thức nhạc cổ truyền Việt Nam(21) Tức ngày 29 tháng 06
(22) Chúng tôi chưa biết rõ về nhân vật này
(23) Bà em gái hay chị gái Tr ịnh Tráng
(24) Thơ vãn của con gái bà Catarina. Thật là Hà Nội đất ngàn năm văn vật. Ngay buổi đầu đã có thơ vãn về Kitô. Hẳn là theo các bài giáo lý như trong Phép Giảngtám ngày. Còn cuốn thứ hai là bài vãn về cuộc giảng đạo ở xứ này. Chúng tôikhông đượ c biết thêm về hai cuốn này. Nhưng vào đầu thế k ỷ này , có thấy ấn hànhmột bài ca vãn nói về đức cha Liêu giảng đạo ở xứ ta (Mgr Retord) bằng song thất
lục bát: bản này có thể tìm kiếm đượ c. Cũng một đườ ng lối về sau, có ca vè củacha Tr ần Lục Phát Diệm
(25) Bức quốc thư này hiện còn tàng tr ữ tại thư viện Vatican, Fonds Barberini,Orient 158. Coi : Khảo cổ tậ p san số 2, Sài Gòn, 1961, tr.75-76 Võ Long Tê, lịchsử văn học công giáo Việt Nam, Sài Gòn, 1965, tr.113-114
(26) Địa điểm ở chỗ nào trong vùng ngoại ô Hà Nội thì còn phải tìm kiếm. Có thể ở vùng ô Đống Mác (hay Ông Mạc), vì trong Bentô Thiện viết cho giáo s ĩ Marini
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năm 1659 thấy nhắc tớ i địa danh này như sau : “Thầy Chicô còn ở Ong Mác sonhle chẳng còn ai ở cùng”. Cũng có thể nhà ở ô Đông Mác về phía nam thành Hà Nộichỉ là một trong các tr ụ sở .
Ô Đống Mác ở vào phía nam kinh thành, gần bờ sông Hồng, tiện cho các thuyền bèngoại quốc. Cũng nên nhớ , ô Đống Mác không xa ô Cầu Dền. Ô Cầu Dền cũng ở
về phía nam kinh thành nhưng ở xa bờ sông Hồng. Miền này còn hai di tích cổ làđền Hai Bà Tr ưng và chùa Liên phái.
Cũng nên ghi ở đây, khi quân đội viễn chinh Pháp tớ i Hà Nội vào cuối thế k ỷ 19,thì nhà vua cho bọn họ đóng đồn ở vùng này, gần sông Hồng về phía nam kinhthành gọi là Đồn Thuỷ, tức chỗ thuỷ quân của ta đóng đồn và tậ p tr ận
(27) Coi : Phép Giảng tám ngày. Nếu mỗi ngày sáu buổi thì mỗi buổi chừng mộttiếng đồng hồ.
(28) Trong Phép Giảng tám ngày, tác giả chỉ đề cậ p tớ i những giáo phái hay đạovạy vớ i những di đoạn mê tín ở ngày thứ tư, sau khi đã bàn giải về mấy nguyên lý
căn bản về sự sống hằng có, về linh hồn bất tử, về nguyên nhân đệ nhất, về việc cóvũ tr ụ và loài ngườ i, ngh ĩ a là sau khi đã dọn đườ ng cho lý trí hiểu biết những điềuthuộc lý lẽ tự nhiên trong con ngườ i.
(29) Chươ ng trình ngày thứ nhất, thứ hai và thứ ba .
(30) Ngày thứ bốn
(31) Ngày thứ năm, thứ sáu và thứ bảy: mầu nhiệm Chúa nhậ p thể và Chúa cứuchuộc loại ngườ i
(32) Ngày thứ bảy
(33) Có thể là có Thiên Chúa thực ngh ĩ a của Ricci đã nói qua ở trên
(34) Như vậy các ngày lễ trong năm đã đượ c giáo dân sốt sắng mừng r ất đặc biệt.Chưa rõ các bài ca tôn giáo lúc đó là những bài ca nào, hẳn là những bài theo thể thơ lục bát hay song thất lục bát?
(35) Lịch công giáo vào những năm gần đây vẫn còn ghi như vậy trong ba ngày Tếtnguyên đán
(36) Các lễ công giáo đã bắt đầu ăn nhậ p vào nế p sống nhân dân công giáo, thí dụ câu nói: ba vua lễ nến Tết đến sau lưng. Bở i vì lễ ba vua vào ngày 06 tháng 01dươ ng lịch, còn lễ nến vào ngày 02 tháng 02 dươ ng lịch. Ngườ i ta còn nói: lễ bavua chết cua chết cá, bở i vì là mùa rét nhất trong năm
(37) Nghi thức ngắm này vẫn còn đượ c cử hành r ất sốt sắng trong các xứ đạo Việt Nam, nhất là ở ngoài Bắc cho tớ i ngày nay.
(38) Hẳn là sách viết tay bằng chữ Nôm
(39) Tức nhà Mạc ở Cao Bằng
(40) Thói quen đọc kinh sáng tối ở nhà tư cũng bắt đầu có từ thờ i này, hoặc vì lúcchưa có nhà thờ hoặc vì khó có thể hội nhau
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(41) Cũng vậy, những bản này viết bằng chữ Nôm
(42) Tỉnh Hải Dươ ng, coi chú thích về bản đồ
(43) Vè vãn châm biếm của những con ngườ i thuộc đất ngàn năm văn vật
(44) Giáo s ĩ nói là bản chữ Hán, nhưng cũng có thể là bản Nôm, bở i vì có thể ông
chưa biết rõ để phân biệt Hán và Nôm
(45) Loại thơ châm biếm để bác bẻ và tranh luận chống dị đoan mê tín
(46) Nhà luyện tậ p các thầy giảng, có thể gọi là chủng viện cho các thầy giảng,cũng như đã thành lậ p chủng viện các thầy giảng ở Macao
(47) Gaspar d’Amaral sinh năm 1592, tớ i Macao năm 1623, tớ i Đàng Ngoài tháng10 năm 1629 đến tháng 05 năm 1630 lại tr ở về Macao. Tớ i Đàng Ngoài lần thứ haingày 18 tháng 02 năm 1631. Năm 1638 tr ở về Macao dưỡ ng sức, cho tớ i năm 1645lại đi tớ i Đàng Ngoài, nhưng bị đắm tàu và mất ngày 23 tháng 12 năm 1645. Hiệnnay còn giữ hai bản tườ ng trình viết tay bằng tiếng Bồ soạn tại K ẻ Chợ , một bản
năm 1632 và một bản năm 1637. Ngài còn soạn một cuốn Tự vị Việt Bồ nay đãthất lạc. Cuốn này De Rhodes có nói trong bài tựa quyển Tự vị Việt Bồ La (1651).Coi Đỗ Quang Chính, sd, tr.51-65
(48) Tức ngày 28 tháng 10 năm 1629
(49) Vào những năm 1935 – 1945, lịch công giáo thông dụng vẫn còn ghi cả ngàytháng âm lịch và dươ ng lịch. Có thể nói đây cũng là một trong những yếu tố củanền văn hoá mớ i bắt đầu gia nhậ p vào nế p sống mớ i