2
Insuffisance Coronarienne 1 63 Évaluation de la prise en charge SMUR des syndromes coronaires avec sus-décalage du segment ST (SCA ST+) : thrombolyse ou non thrombolyse, orientation J.-M. Kubler, X. Voisin Service des urgencesSMUR, centre hospitalier dAnibes, Antibes, France Mots clés. SCA ST+ ; Thrombolyse ; Orientation Introduction. Les stratégies de prise en charge des SCA ST+ conduisent à la reperméabilisation coronaire rapide, complète et prolongée. Ces recommandations sont-elles bien appliquées par le SMUR ? Méthodes. Étude rétrospective des sorties SMUR dAntibes entre 2002 et 2004 pour le motif dappel correspondant à des SCA ST+ (148 patients). L orientation et le traitement entrepris sont notés en fonction du délai et de la disponibilité des services spéci- fiques dangioplastie du secteur. Nous avons enfin établi les diffé- rentes raisons du rejet de la thrombolyse préhospitalière. Résultats. Prédominance masculine (67 %), moyenne dâge 5090 ans. Facteurs de risque cardiovasculaire rares (58 % entre 0 et 1). Délai entre le début de la douleur et larrivée du SMUR court (47,3 % dans lheure). Complications retrouvées dans 39 %. Orientation de ces patients. 55,7 % vers un service de car- diologie interventionnelle, 18,8 % vers un service non intervention- nel et 25,5 % vers un service durgence. Vingt-sept pour cent ont bénéficié dune exploration immédiate. Trente-sept pour cent ont été thrombolysés (50 % avec des critères de reperfusion). En dehors des contre-indications et des critères insuffisants, 27 % des patients non thrombolysés nont pas de raisons bien établi. Conclusion. Cette analyse des SCA ST+ montre lintérêt détablir une filière spécifique, dévaluer nos pratiques (intérêt thrombolyseangioplastie) afin davoir une stratégie thérapeutique la plus optimale pour ces patients en terme de reperméabilisation. Raisons « retrouvées » de non-thrombolyse sur un SCA ST+ Nombre de patients Cédation de la douleur (après TNT, aspirine) 9 Contre indication absolue (délai supérieur à six heures, AVK, pathologie neurologique récente, TC récent) 34 Complications immédiates (arrêt cardiocirculatoire, choc cardiogénique, troubles du rythme, IVG) 16 Critères jugés insuffisants pour le médecin SMUR (douleur absente, délai non précis par rapport au début de la douleur , sus-décalage limite) 16 Âge trop élevé (+85 ans) 2 Raisons « retrouvées » de non-thrombolyse sur un SCA ST+ Nombre de patients Patients attendus directement en salle de cathéterisme (accord entre cardiologues) 6 Patients porteurs d'un stent coronarien depuis peu (trois mois) 2 Aucune raison retrouvée en dehors d'une « impression d'incertitude » du médecin SMUR 8 64 Comparaison de la prise en charge des SCA ST- dans un SMUR au registre toscane F. Bussienne a , E. Manteau b , T. Reynaud b , X. Courtois a , L. Belle a , D. Savary a a Samu 74SMUR DAnnecy, France b SAMU 38, Grenoble, France Mots clés. Syndrome coronarien aigu non st + ; SMUR ; Théra- peutiques Introduction. Les syndromes coronariens aigus sans sus- décalage persistant du segment ST (SCA ST) constituent un véri- table problème de santé publique. La prise en charge préhospita- lière est décisive en terme de traitement pharmacologique. Nous nous sommes intéressés à lorientation des patients et aux théra- peutiques mises en œuvre dans notre SMUR. Méthode. Étude observationnelle, unicentrique, prospective à partir dun registre temporaire réalisée sur un an, de début octo- bre 2004 à fin septembre 2005. L ensemble des patients diagnosti- qués SCA STlors de la prise en charge initiale et tous les patients souffrant de douleur thoracique diagnostiquée secondairement SCA STont été étudiés. Les données thérapeutiques ont été compa- rées à des données nationales. Résultats. Cent trente-trois patients ont été étudiés. Soixante-neuf pour cent étaient des hommes, avec un âge moyen de 65 ans. Parmi les facteurs de risque observé, 22 % étaient dia- bétiques, 38 % étaient tabagiques, 55 % avaient une HTA et 35 % une dyslipidémie. Les données pharmacologiques, comparées à Toscane, sont présentées dans le Tableau 1. Soixante-treize pour cent ont été hospitalisés en Unité de soins intensifs cardiologiques. L orientation et le traitement sont restés indépendants du score de gravité (établi a posteriori [Timi risque score adapté au préhospi- talier]) contrairement aux données du registre Toscane. Conclusion. La prise en charge préhospitalière des SCA STdoit être améliorée en termes de traitement pharmacologique et de stratification du risque. Journal Européen des Urgences 20 (2007) S29S32 doi:10.1016/j.jeur.2007.03.433

L'infarctus du myocarde en préhospitalier

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Journal Européen des Urgences 20 (2007) S29–S32

Insuffisance Coronarienne 1

63Évaluation de la prise en charge SMUR des syndromes coronairesavec sus-décalage du segment ST (SCA ST+) : thrombolyseou non thrombolyse, orientationJ.-M. Kubler, X. VoisinService des urgences–SMUR, centre hospitalier d’Anibes, Antibes,France

Mots clés. – SCA ST+ ; Thrombolyse ; OrientationIntroduction. – Les stratégies de prise en charge des SCA ST+

conduisent à la reperméabilisation coronaire rapide, complète etprolongée. Ces recommandations sont-elles bien appliquées par leSMUR ?

Méthodes. – Étude rétrospective des sorties SMUR d’Antibesentre 2002 et 2004 pour le motif d’appel correspondant à des SCAST+ (148 patients). L’orientation et le traitement entrepris sontnotés en fonction du délai et de la disponibilité des services spéci-fiques d’angioplastie du secteur. Nous avons enfin établi les diffé-rentes raisons du rejet de la thrombolyse préhospitalière.

Résultats. – Prédominance masculine (67 %), moyenne d’âge50–90 ans. Facteurs de risque cardiovasculaire rares (58 % entre 0et 1). Délai entre le début de la douleur et l’arrivée du SMUR court(47,3 % dans l’heure). Complications retrouvées dans 39 %.

Orientation de ces patients. – 55,7 % vers un service de car-diologie interventionnelle, 18,8 % vers un service non intervention-nel et 25,5 % vers un service d’urgence. Vingt-sept pour cent ontbénéficié d’une exploration immédiate. Trente-sept pour cent ontété thrombolysés (50 % avec des critères de reperfusion). En dehorsdes contre-indications et des critères insuffisants, 27 % despatients non thrombolysés n’ont pas de raisons bien établi.

Conclusion. – Cette analyse des SCA ST+ montre l’intérêtd’établir une filière spécifique, d’évaluer nos pratiques (intérêtthrombolyse–angioplastie) afin d’avoir une stratégie thérapeutiquela plus optimale pour ces patients en terme de reperméabilisation.

Raisons « retrouvées » de non-thrombolysesur un SCA ST+

doi:10.1016/j.jeur.2007.03.433

Nombre depatients

Cédation de la douleur (après TNT, aspirine)

9 Contre indication absolue (délai supérieur à sixheures, AVK, pathologie neurologique récente, TCrécent…)

34

Complications immédiates (arrêtcardiocirculatoire, choc cardiogénique, troublesdu rythme, IVG…)

16

Critères jugés insuffisants pour le médecin SMUR(douleur absente, délai non précis par rapport audébut de la douleur , sus-décalage limite)

16

Âge trop élevé (+85 ans)

2

Raisons « retrouvées » de non-thrombolysesur un SCA ST+

Nombre depatients

Patients attendus directement en salle decathéterisme (accord entre cardiologues)

6

Patients porteurs d'un stent coronarien depuis peu(trois mois)

2

Aucune raison retrouvée en dehors d'une« impression d'incertitude » du médecin SMUR

8

64Comparaison de la prise en charge des SCA ST- dans un SMURau registre toscaneF. Bussiennea, E. Manteaub, T. Reynaudb, X. Courtoisa, L. Bellea,D. Savaryaa Samu 74–SMUR D’Annecy, Franceb SAMU 38, Grenoble, France

Mots clés. – Syndrome coronarien aigu non st + ; SMUR ; Théra-peutiques

Introduction. – Les syndromes coronariens aigus sans sus-décalage persistant du segment ST (SCA ST–) constituent un véri-table problème de santé publique. La prise en charge préhospita-lière est décisive en terme de traitement pharmacologique. Nousnous sommes intéressés à l’orientation des patients et aux théra-peutiques mises en œuvre dans notre SMUR.

Méthode. – Étude observationnelle, unicentrique, prospective àpartir d’un registre temporaire réalisée sur un an, de début octo-bre 2004 à fin septembre 2005. L’ensemble des patients diagnosti-qués SCA ST– lors de la prise en charge initiale et tous les patientssouffrant de douleur thoracique diagnostiquée secondairement SCAST– ont été étudiés. Les données thérapeutiques ont été compa-rées à des données nationales.

Résultats. – Cent trente-trois patients ont été étudiés.Soixante-neuf pour cent étaient des hommes, avec un âge moyende 65 ans. Parmi les facteurs de risque observé, 22 % étaient dia-bétiques, 38 % étaient tabagiques, 55 % avaient une HTA et 35 %une dyslipidémie. Les données pharmacologiques, comparées àToscane, sont présentées dans le Tableau 1. Soixante-treize pourcent ont été hospitalisés en Unité de soins intensifs cardiologiques.L’orientation et le traitement sont restés indépendants du score degravité (établi a posteriori [Timi risque score adapté au préhospi-talier]) contrairement aux données du registre Toscane.

Conclusion. – La prise en charge préhospitalière des SCA ST–doit être améliorée en termes de traitement pharmacologique etde stratification du risque.

S30

Tableau 1

Toscanen = 780

SMURn = 133

p

Aspirine % 72,5 85,7 < 0,001Bêtabloquants–Trinitrine (%) 52,5 67,6 < 0,01Antalgique (%) 16,3 7,7 < 0,01Héparine (%) 57,2 60,9 > 0,2

Abstracts

65L’infarctus du myocarde en préhospitalierA.-S. BahlouliProtection civile, SUM, Oran, Algérie

Mots clés. – Idm Oran ; Idm 1995–2006 ; Idm freeIntroduction. – L’infarctus du myocarde par ses complications

mécaniques, hémodynamiques et rythmologiques met en jeu lepronostic vital à la phase aiguë et a un retentissement sur la fonc-tion ventriculaire gauche à long terme. Le but de ce travail est defaire une étude statistique et d’évaluer la prise en charge des casd’IDM par nos équipes du service d’urgence médicalisé (SUM)–pro-tection civile–Oran, Algérie.

Matériels et méthodes. – Étude rétrospective sur 11 années du1 janvier 1995 au 31 aout 2006, de tous les cas d’IDM pris en chargepar le SUM de la ville d’Oran–Algérie, ayant recueilli l’âge, le sexe,le mode de survenue, les facteurs de risques, le lieu de survenue,les délais d’arrivée de nos équipes médicales, l’examen clinique,l’ECG, tentative de réanimation , modalités de prise en charge etenfin évaluer le succès ou l’échec.

Résultats. – Deux cent trois cas d’IDM ont été recensés. L’âgemoyen 55 ans (extrêmes 30–79 ans) ; le sexe ratio 2F/1H ; prédomi-nance masculine dés l’âge de 40 ans alors qu’elle n’est signifiablechez la femme qu’à partir de 50 ans. Les facteurs de risques avé-rés : hypercholestérolémie 54 cas (26,60 %), tabac 51 cas (21,12 %),HTA 41 cas (20,19 %), diabète type 1et 2 28 cas (13,30 %), obésité27 cas (13,30 %), spasme artériel aigu deux cas (1 %). Les lieuxd’interventions étaient surtout le domicile dans 54 %, la voiepublique dans 16 et 30 % dans les lieux publics. Délai moyenappel–arrivé : 11 minutes, extrême (5–20 minutes). Les cas IDMont été classés selon la forme clinique : typique 58 cas (28,57 %),asymptomatique 32 cas (15,76 %), œdème pulmonaire 26 cas(12,80 %), syncopale 19 cas (09,35 %), douleur trompeuse 4 cas(1,97 %). La topographie : antérieur étendu 69 cas (49,64 %), anté-roseptal 34 cas(24,46 %), apical 25 cas (17,98 %), inférieur 6 cas(4,32 %), basal 5cas(3,6 %). Les cas de décédés à l’arrivée dessecours 42 cas soit 20,68 %. La répartition par trimestre : des picsont été observés au mois de décembre–janvier et février respecti-vement 28, 34 et 25 cas, l’incidence 0,25 % par rapport à unepopulation touchée durant cette période 85 000.

Conclusion. – Cette étude apporte une approche statistiquedétaillée sur l’IDM en préhospitalier et montre la qualité de laprise en charge par nos équipes SUM des cas d’IDM en milieu pré-hospitalier. L’étude apporte une analyse des données et vise pourl’utilisation de la fibrinolyse en milieu préhospitalier en Algérie.

66Hyperglycémie et SCA ST+P. Metton, D. Savary, M.-L. Casimiri, A. Govaerts, G. Binauld,J. Louis, J.-P. PerfusSamu 74–Smur, CHR d’Annecy, France

Mots clés. – Hyperglycémie ; Infarctus ; InsulineIntroduction. – Différentes études internationales (DIGAMI 1 et

2, CLEAR) ont montré l’intérêt sur la morbimortalité à long termede traiter de façon précoce et stricte l’hyperglycémie dans lessyndromes coronariens aigus avec sus décalage du segment ST(SCA ST+). Le but de notre travail est d’analyser si nous réalisons

des glycémies capillaires (GC) pour chaque patient SCA ST+. En casd’hyperglycémie supérieure à la valeur seuil (1,24 g/l), une insuli-nothérapie a t’elle été instaurée ?

Matériels et méthode. – Étude rétrospective sur les interven-tions SMUR entre le 1 janvier et le 20 octobre 2006 pris en chargepour un SCA ST+. Nous avons relevé le sexe, l’âge des patients, lesantécédents de diabète éventuels, la glycémie initiale, si une insu-linothérapie a été entreprise, et enfin la glycémie à la fin de laprise en charge.

Résultats. – Notre étude inclut 108 dossiers, composée de 88hommes et 20 femmes. Treize patients étaient connus comme dia-bétiques à la prise en charge. Soixante-dix-huit ont bénéficié d’unereperfusion pharmacologique, 27 d’une reperfusion par angioplas-tie. Sur les 108 dossiers analysés, 37 ont eu une GC, soit 34 % despatients. La glycémie moyenne était de 1,89 g/l avec des extrêmesde 0,93 à 4, 61 (écart type 0,96) ; 28 personnes sur les 37 (75 % despatients) avaient une GC>1,24 g/l. Huit personnes ont bénéficiéd’une insulinothérapie (21 % des 37 patients chez qui on avait faitune GC, 7 % sur le total). À la fin de la prise en charge, la GCmoyenne était de 2,17 g/l (écart type 0,748). Seulement 7 des 13patients diabétiques ont bénéficié d’une GC (54 %). Chez les huitpatients traités par insuline (GC moyenne : 2,7 g/l), quatre onteu une deuxième GC (GC moyenne : 2,175) ; parmi ces quatrepatients, deux avaient une GC à la fin de la prise en charge supé-rieure à la GC initiale.

Conclusion. – La prise en charge des hyperglycémies dans leSCA ST + n’est pas optimale. Cela peut-être expliqué par la mécon-naissance du bénéfice d’un traitement précoce et l’absence deprotocole écrit dans le service pour cette indication particulière.Notre objectif est donc de promouvoir l’intérêt de l’insulinothéra-pie dès la prise en charge préhospitalière, au même titre que dansla prise en charge des traumatisés crâniens. La GC doit faire partiedes constantes vitales de base à prendre dès notre arrivée auprèsdu malade, au même titre que la TA. Et si une insulinothérapie doitêtre envisagée, un contrôle strict de la glycémie doit être obtenugrâce à un traitement intensif et adapté.

67Évaluation de la filière de prise en charge du SCA ST+dans un département rural ne disposant pas de plateaude cardiologie interventionnelle. Données du registre Estim-BerryV. Foulquier, C. Bitaud, F. El Dalati, B. Diagana, P. Mouzou,B. Diagana, L. SoulatSAMU 36–SMUR–SAU–UHCD, centre Hospitalier, Châteauroux,France

Mots clés. – SCA ; Filière ; ReperfusionUne filière spécifique pour la prise en charge du syndrome coro-

narien aigu avec sus-décalage du segment ST (SCA ST+) de moinsde 24 heures associant urgentistes des SMUR et des structuresd’urgences, et les cardiologues, a été créée. Un registre Estim(Évaluation des stratégies thérapeutiques dans l’infarctus du myo-carde) permet d’évaluer la prise en charge des patients. Du 1er

novembre 2003 au 30 novembre 2006, 457 patients ont été inclusdans le registre. Soixante-treize pour cent des patients sont deshommes. L’âge moyen est de 67 ans (75,9 pour les femmes, 63,7pour les hommes). Le délai médian de prise en charge del’ensemble des patients est de 1 h 40, (1 h 38) pour les 374patients (81,8 % de l’effectif) pris en charge par le SMUR, 3 h 39pour les 83 patients (18,2 %) admis aux urgences sans transportmédicalisé. 83,2 % de l’ensemble des patients (n = 380) admisdans la filière de prise en charge accèdent à un traitement dereperfusion : 86 % des patients pris en charge par le SMUR(n = 322) contre 69,9 % des patients pris en charge dans les structu-res d’urgences (n = 58). La grande majorité des patients sontreperfusés dans les trois premières heures : 81 % pour la filièreSMUR, 59 % pour la filière urgences, justifiant ainsi le choix de la