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L’Institut Dauphine d’Ostéopathie En partenariat avec le Fédéral European Register of Osteopaths MEMOIRE n°53 Promotion 2014 présenté et soutenu publiquement le ……………………… à Paris par M/Mlle…………………………………, né(e) le ………………à ……………. Pour l’obtention du DIPLÔME d’OSTÉOPATHE (D.O.) Justification du traitement ostéopathique dans les troubles anxieux généralisés.

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 L’Institut Dauphine d’Ostéopathie

En partenariat avec le

Fédéral European Register of Osteopaths

 

 

 

 

 

MEMOIRE n°53

Promotion 2014

présenté et soutenu publiquement le ……………………… à Paris par

M/Mlle…………………………………, né(e) le ………………à …………….

Pour l’obtention du

DIPLÔME d’OSTÉOPATHE (D.O.)

Justification du traitement ostéopathique dans les troubles anxieux généralisés.

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Membres du jury :

Président :

Assesseurs :

Directeur du mémoire : Arcamone Alexandre

   

   

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   INSTITUT  DAUPHINE    d’OSTÉOPATHIE  

                   

2012-­‐2013        

                                           

Comité  mémoire    Frédéric  PARIAUD    Chi-­‐Hien  PHUONG    

 

   

     

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   Résumé du projet mémoire (objectifs, moyens) :   Dans ce projet je vais expliquer pourquoi l’anxiété est un motif de consultation abordable par l’ostéopathe. Je vais d’abord définir ce qu’est l’anxiété puis l’ostéopathie avant d’expliquer comment agit l’ostéopathie sur le corps et comment nous ostéopathes agissons sur les mêmes systèmes déréglés par ce trouble qu’est l’anxiété. Ensuite comment le thérapeute peut par ses mains et son attitude conduire le patient vers la guérison.   Ce mémoire s’appuie sur les connaissances anatomiques, physiolo-giques, neurologiques et immunitaires connues et sur les preuves de l’efficacité de notre prise en charge en ostéopathie.              Mots clefs : Anxiété, TAG, ESPT, TOC, tics, dysfonction, SNC, SNP, SNE, troubles cognitifs, système limbique, hippocampe, cytokines, glucocor-ticoïdes, immunité.

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Remerciements

Je voudrais tout d’abord remercier mes parents qui étaient les premiers à croire en moi et qui m’ont accompagnée dans cette belle aventure, me permettant ainsi de réaliser mon rêve : devenir ostéopathe. Je n’aurais pu demander de plus beau cadeau qu’une porte qui m’ouvre la voie vers un métier passionnant et qui apporte aux autres autant qu’à moi ; qui nous aide à faire le bien, nous permet cette constante remise en question, nous apprend l’humilité. Je voudrais remercier l’équipe pédagogique dans son intégra-lité car chacun des professeurs m’a apporté quelque chose de par-ticulier qui m’a permis de devenir la passionnée que je suis au-jourd’hui. Sans leur bienveillance et leur amour du métier je n’aurais sans doute jamais eu l’enthousiasme qui m’habite au-jourd’hui. Merci à mes amis qui m’ont toujours apporté la joie et le sou-tien durant la belle période que sont les études, d’avoir rendu ma vie aussi belle que j’aurais pu la rêver, et d’avoir cru en moi dans toutes les circonstances.

Merci à chaque professeur qui enseigne avec passion, à chaque ostéopathe qui professe avec amour du métier.

Merci à Juliette, Éléonore, Jeanne, les plus belles rencontres de ma vie, merci à Olivier pour ses gestes de soutien, merci à cha-cun pour leur amour.

 

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INTRODUCTION  ...........................................................................................................  7  

I)   ANXIETE,  DEFINITION  HISTOIRE  ET  CONTEXTE  ....................................................................  9  1)   APPARITION  DES  MALADIES  MENTALES  DANS  LE  DSM  ............................................................  9  2)   DEFINITION  D’UNE  REALITE  COGNITIVE,  SOMATIQUE,  EMOTIONNELLE  ET  SOCIALE  ......................  12  a)   Définition  ................................................................................................................  12  b)   Causes  ....................................................................................................................  16  c)   Symptômes  ............................................................................................................  19  d)   Les effets sociaux sur la santé et le comportement.  ................................  20  3)   EPIDEMIOLOGIE,  PRISE  EN  CHARGE  ET  LES  RESULTATS  ...........................................................  21  II)   PROCESSUS  PHYSIOLOGIQUES  .....................................................................................  26  1)   EFFETS  COGNITIFS,  NERVEUX  ET  HORMONAUX  .....................................................................  26  2)   REACTIONS  ENDOCRINIENNES  ET  NERVEUSES,  ORIGINE  IMMUNITAIRE  ......................................  34  3)   IMMUNOLOGIE  ET  SYSTEME  NERVEUX  AUTONOME  ...............................................................  37  4)   LE  SYSTEME  NERVEUX  ENTERIQUE  .....................................................................................  42  5)   UNE  PLACE  POUR  LES  MEDECINES  ALTERNATIVES  ..................................................................  48  III)   L’OSTEOPATHIE  DANS  LA  PRISE  EN  CHARGE  PSYCHOSOMATIQUE  ........................................  52  1)L’OSTEOPATHIE  ET  SON  CHAMP  D’ACTION  ...............................................................................  52  2)OSTEOPATHIE  ET  ANXIETE  ....................................................................................................  58  3)PROPOSITION  D’UNE  LOGIQUE  DE  TRAITEMENT  .......................................................................  63  4)L’OSTEOPATHE  DANS  LE  TRAITEMENT  PSYCHOSOMATIQUE  .........................................................  67  CONCLUSION  .................................................................................................................  69  BIBLIOGRAPHIE  DE  TRAVAIL  :  ...................................................................................................  80  

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Introduction

Nous oublions parfois l’étendue du champ d’action de

l’ostéopathie comme Andrew Taylor Still l’enseignait. Peut-être de-

puis la limitation de notre pratique par les lois des décrets, peut-

être parce que tout vouloir prendre en charge parait prétentieux,

parce que les ouvrages sont encore trop peu nombreux à être tra-

duits, ou parce qu’une information qui traverse les pays et les

océans a forcément subi des transformations à l’arrivée, mais le

fait est là, certaines écoles deviennent spécialistes dans la forma-

tion de biomécaniciens. Mais sommes-nous cela ?

Notre ère est bien connue pour son taux record de maux de dos,

de ventre, son stress et curieusement ces maux sont corrélés

entres eux. Nombreux sont ceux qui ont cherché à comprendre le

lien entre ces troubles et savoir si l’un d’entre eux était le précur-

seur du désordre installé. Une chose est sûre c’est que le patient

en règle générale se plaint à des corps de métiers différents pour

chaque symptôme. Il ira voir un psychologue pour son moral ou

son anxiété, son médecin pour ses maux de ventre et se faire pres-

crire des séances de kiné pour le dos. Mais à quel moment un thé-

rapeute a-t-il la chance de pouvoir appréhender le patient dans sa

globalité ? L’ostéopathie n’a-t-elle pas une place toute justifiée

dans cette optique ?

Depuis ses débuts l’ostéopathie est holistique et pérenniser cela

passe aussi par la prise en compte de l’état de santé morale du pa-

tient. Si comme dans la médecine occidentale nous segmentons les

systèmes du corps pour choisir celui que l’on va traiter, nous per-

dons notre point fort. Rares sont les thérapies qui proposent une

vue aussi globale de l’homme et c’est en cela que nous résolvons

les problèmes que l’on pensait insolvables. Aider ces patients, qui

pour certains ont un suivi psychologique depuis des années, ne

s’en sortent pas, qui ressentent le poids de la vie dans chaque par-

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tie de leur corps, ne serait-ce pas aussi un des rôles de

l’ostéopathe ?

L’ostéopathe n’est pas thérapeute de la psyché mais a bien sa

place dans le traitement des maladies de cette famille puisque c’est

une pratique qui a fait ses preuves et il est important de l’expliquer

pour le comprendre.

   

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I) Anxiété, définition histoire et contexte

1) Apparition des maladies mentales dans le DSM

On reconnaît l’anxiété depuis longtemps, mais ce n’est que ré-

cemment qu’on l’a étudiée de façon systématique. On dit que la

peur figurait dans les hiéroglyphes de l’Égypte ancienne, et

l’orateur romain Cicéron établissait une distinction entre une pré-

disposition caractérielle à l’anxiété et les réactions affectives à des

situations. Mille neuf cents années plus tard, Darwin a analysé le

rôle de la peur comme réaction adaptative qui présente des signes

communs comme les palpitations, la dilatation des pupilles et une

transpiration accrue. Par la suite, Freud a établi la distinction

entre l’anxiété objective et l’anxiété névrotique, en fonction de la

source de l’anxiété1.

Plus récemment c’est la seconde Guerre Mondiale qui pousse la

psychiatrie dans des recherches plus approfondies aux USA pour

aider les soldats au retour de guerre. Ces avancées sont influen-

cées par le développement contemporain des recherches en psy-

chologie analytique dont Freud est le fondateur le plus influent.

En 1949 pour la première fois la CIM2 (Classification Internationale

des Maladies) intègre les troubles mentaux, et entre 1949 et 1952

plus de 60 maladies y sont répertoriées (en 1968 il y en a 145).

Il existe deux grandes familles de maladies mentales, les psy-

choses et les névroses, toujours l’héritage de Freud. Ce dernier

considérait ces pathologies comme une « forme exagérée d’un état

                                                                                                                         1  Marie  Jean,  “L’angoisse  Dans  La  Clinique,  de  Freud  À  Lacan,”  (Thèse,  n.d.),  http://tel.archives-­‐ouvertes.fr/docs/00/71/31/04/PDF/Jean_Marie.pdf.  2  Classification  Internationale  Des  Maladies ;  CIM-­‐10,  n.d.,  http://apps.who.int/classifications/icd10/browse/Content/statichtml/ICD10Volume2_fr_2008.pdf.  

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normal » ; tout comme l’anxiété qui, chez un sujet sain, apparait de

manière ponctuelle dans une situation de stress dans le but de la

survie et qui dans l’état pathologique est présente constamment et

sans facteurs déclenchants.

Les études commencent donc par analyser la dynamique le sens

et l’intensité des symptômes pour arriver à la conclusion qu’il

existe chez le patient un conflit intrapsychique.

Ces études conduisent à classer ces syndromes reconnus dé-

sormais par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), c’est la

naissance du DSM3 (Diagnostic and Statistic Manual of mental di-

sorders). Le DSM est un ouvrage de référence qui classe et catégo-

rise les critères de diagnostic et qui regroupe les recherches sur les

troubles mentaux spécifiques, basé sur les statistiques des hôpi-

taux psychiatriques.

Les symptômes de l’anxiété sont très variés car ils interfèrent

sur tous les systèmes du corps. On retrouve des symptômes phy-

siques, des troubles de l’humeur ou du comportement, des peurs

ou des dérèglements des systèmes cardio-vasculaire, respiratoire,

digestif etc... C’est pourquoi au fil du temps les spécialistes ont mis

en place des tests pour mieux appréhender l’état du patient et les

diagnostiquer. Les deux plus connus et utilisés sont l’échelle de

Hamilton et le test de STAI.

Le test STAI créé par Spielberger prend en compte les symp-

tômes de la vie courante et ceux au moment où le test est fait.

L’état du patient est donc mieux représenté de façon globale mais

par le même questionnaire (voir annexe 1).

L’ostéopathie se veut une médecine globale et holistique. Ce qui

veut dire qu’elle doit considérer tout ce qui constitue l’être humain

en tant qu’entité et aussi considérer le lien de chacun des aspects

dans son interaction avec les autres.                                                                                                                          3  DSM-­‐IV,  n.d.,  http://www.has-­‐sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-­‐04/dms-­‐iv-­‐tr.pdf.  

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L’ostéopathie est une thérapie qui passe par le traitement du corps

pour aider le patient à retrouver sa santé. Très tôt après sa créa-

tion, l’ostéopathie a pris en compte l’état psychique des patients.

Andrew Tailor Still, père fondateur de cette médecine laisse en hé-

ritage à ces élèves, en particulier à William Garner Sutherland, des

idées sur la question en sachant que des recherches supplémen-

taires étaient nécessaires avant de tirer des conclusions. Des ex-

périences menées par les ostéopathes de l’époque sur eux-mêmes,

conduisent à intégrer l’aspect psychique dans la plainte du patient.

Les résultats attirent l’ostéopathe vers une vision du corps de plus

en plus globaliste. Des techniques crâniennes sont mises en place

parfois dans le seul but de traiter les troubles anxieux (exemple de

la technique de compression du 4ème ventricule ou CV4).

Lorsque l’on cherche dans les écrits ostéopathiques des

moyens de comprendre le rôle que nous avons dans le traitement

de cette pathologie, les informations restent maigres et rares. Dans

l’enseignement contemporain les étudiants ont peu ou pas

d’information sur la façon d’appréhender les pathologies, puisque

l’enseignement est divisé en régions anatomiques, inspiré de la pé-

dagogie de la médecine occidentale. Nous pouvons donc aisément

comprendre des mécanismes de dysfonctions biomécaniques mais

lorsqu’un jeune ostéopathe se trouve face à un motif plus complexe

dans son fonctionnement, le raisonnement devient moins évident.

Dans le cas de l’anxiété, nous voyons les ostéopathes se diriger

vers une seule famille de techniques, les techniques crâniennes. Ce

comportement est induit par la formation que nous recevons, du-

rant laquelle les seules techniques évoquées pour les symptômes

d’ordre psychique sont les techniques crâniennes. Ce comporte-

ment se justifie aussi par la localisation du cerveau, organe de la

psyché. Il est vrai que l’anxiété ne rentre pas dans les schémas

communs rencontrés mais avec une meilleure compréhension de

ce trouble mental, la vue d’ensemble du patient et de ses dysfonc-

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tions devient plus évidente et un meilleur traitement en découlera.

Mais en réalité savons-nous vraiment comment prendre en charge

de manière globale un patient atteint de troubles anxieux ?

L’ostéopathie crânienne est-elle la seule à apporter une réponse

satisfaisante ?

Pour le savoir, comprenons d’abord ce qu’est réellement l’anxiété

dans sa forme pathologique.

2) Définition d’une réalité cognitive, somatique, émotionnelle et sociale

a) Définition

C’est une humeur, un trouble émotionnel, caractérisé par un af-

fect négatif, des dérèglements physiologiques conduisant à des

symptômes somatiques, comportementaux, cognitifs et de tension,

en appréhension du futur et dans un sentiment indéfinissable

d’insécurité (American Psychiatric Association 1994).

Elle est traduite par les anxieux comme un sens subjectif de la dif-

ficulté, une attitude préoccupée et agitée. Cette réaction est initiée

dans le cerveau et a pour conséquence, entre autres une élévation

du rythme cardiaque et de la tension musculaire.

Mais avant tout l’anxiété est une réponse normale à un stimulus

perçu comme dangereux.

Lors de la perception de la menace notre corps s’active et

s’organise pour répondre efficacement et c’est lors de cette organi-

sation que nous ressentons des symptômes physiques.

L’anxiété normale : Tout le monde connait l’anxiété et l’a déjà res-

sentie. Bien qu’elle soit désagréable, en quantité modérée elle est

bénéfique. Depuis plus d’un siècle nous savons que nos perfor-

mances sont augmentées quand nous sommes un peu anxieux

(yerkes & dodson, 1908). Les performances physiques et intellec-

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tuelles sont dynamisées et améliorées par l’anxiété. Elle nous aide

à planifier notre futur, dans un état tourmenté, et à nous y prépa-

rer. C’est pourquoi l’anxiété est un état d’esprit tourné vers le fu-

tur, différence fondamentale avec les autres sentiments qui sont

des réactions face au présent. L’anxiété à juste dose nous permet

de se donner le courage de tenter sa chance. L’anxiété est béné-

fique et nous envoie un message qui nous motive, par une réaction

massive du système nerveux autonome, à fuir sans attendre, le

danger détecté, ou dans d’autres cas attaquer immédiatement.

Cette réaction végétative instinctive est incontrôlable car émane du

système nerveux, qui est maître des autres dans le corps (psycho-

pathologie de Barlow)4.

Cependant, même une bonne chose distribuée en trop

grande quantité devient nocive. Si l’anxiété est permanente, tout

pourra se passer dans la vie sans qu’il y ait de raison de s’inquiéter

mais l’individu ressentira quand même l’insécurité.

On peut dire que l’anxiété a été sélectionnée lors de la phylogenèse

par son caractère adaptatif, qui peut être utile à l’Homme de diffé-

rentes façons. Elle constitue tout d’abord un signal de détection

d’une menace et aussi permet la préparation du corps à une ré-

ponse adaptée à cette menace. Par exemple en augmentant le ni-

veau d’éveil, ce qui permet une réponse optimale aux changements.

L’anxiété se rapproche donc d’une humeur, déclenchée par la pré-

sence d’un élément considéré comme menaçant, accompagnée par

un état psychophysiologique et motivationnel, de préparation à un

évitement ou à la défense. Cet état peut être observé dans sa parti-

cularité physique par les tensions musculaires qui s’en accompa-

gnent par exemple.

Décrit ainsi, l’état d’anxiété ressemble à une émotion : la

peur, et dans la recherche de la compréhension du comportement

des anxieux pathologiques, Ira Roseman et Susanne kaiser ont

                                                                                                                         4  Barlow,  Durand,  and  David  H,  Psychopathologie:  Une  Perspective  Multidimensionnelle,  2002.  

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démontré une similitude étonnante dans les processus cognitifs et

les circuits neuronaux mis en jeux dans l’état d’anxiété et l’émotion

de peur5. Cette réaction est donc positive car nous permet de nous

adapter de manière optimale afin de survivre face aux dangers.

Grace à cette alarme, nos sens sont affinés, nous augmentons

notre attention, notre vigilance, notre anticipation, nos reflexes

sont accrus et ces conséquences ont représenté un avantage sélec-

tif dans l’évolution humaine.

Mais ce fonctionnement optimal ne peut être assuré que sur une

durée limitée et de manière ponctuelle au cours du temps.

Le problème quand notre « alarme » est trop sensible est qu’elle se

met en marche sans qu’il y ait de réel danger. De cette manière

notre organisme s’épuise et cet état d’alerte nuit à la concentration

et à l’apprentissage, l’attention accrue perturbe le sommeil, la dis-

ponibilité musculaire se transforme en tension etc… Les situations

« normales » sont donc interprétées comme menaçantes et angois-

santes.

L’anxiété dans son état pathologique est un grand syndrome

qui peut se subdiviser en plusieurs troubles plus spécifiques. L'an-

xiété anticipatoire est un symptôme commun à tous les troubles.

Un élément qui distingue les différents troubles, est la nature de

cette anxiété anticipatoire. Contrairement aux autres troubles où

l'anxiété est spécifique à un thème particulier (ex. peur des arai-

gnées, des avions ou du sang) le trouble anxieux généralisé ou TAG

n’a pas d’éléments spécifiques déclencheurs. Le TAG est souvent

considéré comme le trouble anxieux à la base des autres troubles

anxieux. L’état anxieux généralisé est l’état anxieux dans lequel les

signes sont les plus épurés, et l’état dans lequel l’anxiété ne peut

être expliquée par aucune autre pathologie. Cet état présente une

anxiété persistante et généraliste dont les manifestations sont simi-

                                                                                                                         5  Ira  Roseman  and  Susanne  Kaiser,  “Application  de  La  Théorie  D’évaluation  Pour  Comprendre,  Diagnostiquer  et  Traiter  Les  Pathologies  Émotionnelles.,”  n.d.,  http://www.unige.ch/fapse/emotion/members/kaiser/article01.pdf.  

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laires à tous les troubles anxieux. Il sera donc notre référence pour

la suite des recherches. Ce TAG est accompagné ou non

« d’attaques de panique », signe pathognomonique de l’anxiété.

Dans notre société occidentale contemporaine, l’anxiété est

une manifestation psychologique tellement répandue que certains

auteurs ont baptisé le vingtième siècle « l’ère de l’anxiété » (Spiel-

berger & Rickman, 1990). Les statistiques confirment cette intui-

tion et démontrent que l’anxiété est en constante augmentation

(Rosen, 1998 ; Twenge, 2000), tout comme les publications scienti-

fiques et les ouvrages de vulgarisation qui y sont consacrés (dugas

2000). Mais en dépit de cette popularité, le concept de l’anxiété

demeure ambigu du fait de sa complexité et de sa pluralité symp-

tomatique6.

C’est un état provoqué par la présence de soucis excessifs ou diffi-

ciles à contrôler, survenant plus d’un jour sur deux depuis au

moins 6 mois et possédant au moins 3 symptômes « somatiques »

sur les 6 suivants : agitations, fatigabilité, difficultés de concentra-

tion ou de mémoire, irritabilité, tensions musculaires, perturba-

tions du sommeil ; le tout associé à une perturbation significative

du fonctionnement quotidien, social ou professionnel de la per-

sonne.

Son étiologie comporte plusieurs facteurs : génétiques, socio-

culturels, psychologiques. La génétique représente 31% de la va-

riable de l’anxiété, c’est ce qu’a démontré l’étude conduite par

McClearn, Plomin, Pederson et FRiedberg en 1988.

Selon le DSM, les troubles anxieux regroupent six entités cli-

niques: le trouble anxieux généralisé (TAG), le trouble panique avec

ou sans agoraphobie, le trouble de l’anxiété sociale, la phobie spé-

                                                                                                                         6  Van  der  Linden  and  Grazia  Cesschi,  “Traité  de  Psychopathologie  Cognitive,”  n.d.,  http://books.google.fr/books?id=3DopAwAAQBAJ&pg=PA9&lpg=PA9&dq=rauch+2003+anxiete&source=bl&ots=jMW0yyuVpY&sig=uLe3fbLXpnazV9lfFiJk3JRMcyc&hl=fr&sa=X&ei=y8RYU4XzB-­‐bZ0QW1rYDYCw&ved=0CDEQ6AEwAA#v=onepage&q=rauch%202003%20anxiete&f=false.  

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cifique, le trouble obsessionnel compulsif (TOC) et l’état de stress

post-traumatique (ESPT).

Selon l’HAS (Hautes Autorités de Santé) jusqu’à 21% de la popula-

tion serait concernée par les troubles de l’anxiété. Globalement

plus fréquente chez la femme que chez l’homme.

Les troubles tels qu’anxiété sociale, anxiété de séparation et TOC

débutent souvent dans l’enfance, et demandent une prise en

charge spécifique. Des études ont aussi montré que des pics exis-

tent dans les tranches d’âges concernant l’adolescence, la méno-

pause et vers 80 ans, et que les jeunes adultes sont plus enclins à

souffrir de TAG que les autres.

Il faut savoir que dans 65% des cas le TAG est associé à un autre

état psychopathologique7.

b) Causes

Les causes : biologiques génétiques représentent 31%. Mais seule,

la génétique ne condamne pas à l’anxiété généralisé.

Psychologiques : Les peurs infantiles selon Freud, le condi-

tionnement précoce, l’apprentissage, l’acquisition du sens que tout

n’est pas sous contrôle étant petit, des incertitudes sur nous

même, les comportements parentaux durant la prime enfance,

(chorpita et barlow, 1998). De manière générale les parents qui in-

teragissent de manière prévisible et positivement faces aux expres-

sions des besoins de leurs enfants (surtout les besoins primaires)

favorisent de façon importante le sentiment de contrôle. (Contrôle

sur le parent = contrôle sur le monde). A l’opposé il y a les parents

surprotecteurs. Résultat, l’enfant n’a pas de confrontation avec le

futur ou l’adversité donc pas d’apprentissage du contrôle de

                                                                                                                         7  HAS  (Hautes  Autorités  de  Santé),  “Affections  Psychiatriques  de  Longue  Durée,  Troubles  Anxieux  Graves,”  n.d.,  http://www.has-­‐sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/guide_medecin_troubles_anxieux.pdf.  

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l’environnement. Cet élément joue un rôle sur le risque d’être plus

ou moins vulnérable à l’anxiété plus tard. La façon dont on gère le

stress semble aussi se transmettre à l’intérieur d’une famille8.

Environnementaux : En temps de guerre, de deuil, de rup-

ture, perte d’un emploi etc…Ces facteurs de risques de l’anxiété

sont définis en «3 types de vulnérabilité ».

1er type de vulnérabilité : la vulnérabilité biologique générale (pré-

sence du gène 5-HTT, et allèle L) (31%).

2em type de vulnérabilité : la vulnérabilité psychologique générale:

perception du monde et environnement. (20%).

3eme type de vulnérabilité : la vulnérabilité psychologique spéci-

fique : vécus et apprentissage (10%).

Une fois installée l’anxiété peut tendre à s’auto-entretenir

même lorsque le facteur déclenchant a disparu. Ce désarroi peut

être vague et toucher plusieurs aspects de la vie et/ou se concen-

trer autour d’un thème (voyages, examens, maladie…).

Il existe une comorbidité entre le TAG et la dépression (corré-

lation de 55%, DSM-IV) c’est-à-dire que 55% des individus souf-

frant d’un trouble anxieux généralisé souffre aussi de dépression.

De même la corrélation entre le trouble anxieux généralisé et la dé-

pendance à une substance toxique est de 76% (tabac, alcool,

drogues…). Quand on est anxieux on a 3.2 fois plus de chance de

développer une addiction à l’alcool que si on ne l’est pas9 et inver-

sement.

                                                                                                                         8  Barlow,  Durand,  and  David  H,  Psychopathologie:  Une  Perspective  Multidimensionnelle.  9  Lejoyeux  and  Embouazza,  “Troubles  Psychiques  et  Addictions,”  in  Addictologie,  n.d.,  http://www.antoniocasella.eu/archipsy/Lejoyeux_Embouazza_2013.pdf.  

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Le TAG est la forme la plus épurée de l’anxiété donc nous

nous concentrons sur elle pour notre schéma explicatif, sans igno-

rer les autres troubles anxieux.

Les symptômes de l’anxiété généralisée se manifestent par des

tensions musculaires et un état d’agitation (brown marten & bar-

low, 1995), reflétant l’expression exagérée du système nerveux

sympathique, l’impression d’être sur les nerfs, fatigabilité, irritabili-

té, troubles du sommeil, difficulté à se concentrer sur quoi que ce

soit. Nous avons remarqué qu’un seul de ces symptômes physiques

chez l’enfant suffit à suspecté un TAG.

Les Anxieux atteints de TAG savent qu’ils sont exagérément an-

xieux, donc le contrôle de cet état est inconscient mais objectivable

par le patient. Des expériences de mesure de la tension musculaire

chez ces derniers montrent qu’ils sont chroniquement tendus ;

(marten 1993). Ces mesures nous apportent des informations sur

l’état des malades mais ne disent pas comment ils en arrivent là. Si

nous voulons soigner l’anxiété nous devons comprendre les portes

d’entrée que nous avons pour agir sur les dérèglements à la base

des symptômes. Comprendre comment les tensions musculaires

s’entretiennent et si nous pouvons rompre le cercle vicieux d’auto

entretien des dysfonctionnements.

Cette compréhension nous conduira à comprendre de quelles

façons les processus mentaux ralentissent le système moteur vis-

céral, ou encore ce qui conduit le patient à avoir des comporte-

ments tels que l’onychophagie (se ronger les ongles).

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Les recherches de Frédéric Talbot dans son mémoire en 1997,

démontrent que l’état d'anxiété entraîne une diminution du niveau

de certitude subjective suite à des tâches ambiguës. Les données

sur l'état d'anxiété concordent avec les résultats d'études anté-

rieures montrant que cette variable est associée à une augmenta-

tion des affects négatifs et des inquiétudes10. Cependant, bien que

l'état d’anxiété soit relié à l'initiation des inquiétudes, le maintien

de celles-ci serait le résultat de facteurs plus stables dans le temps

provenant des circuits cognitifs.

c) Symptômes

Nous avons dit que l’anxiété était difficile à définir de par sa diver-

sité dans les systèmes touchés, alors succinctement nous allons

évoquer les symptômes en fonction de leur catégorie, les signes

physiques, cliniques, émotionnels, cognitifs et comportementaux.

Les symptômes sont divers :

Physiques : des palpitations, faiblesses musculaires, tensions

musculaires, fatigue, nausées, douleurs thoraciques, dyspnée,

douleurs abdominales, maux de tête, pâleur, sueurs, transpiration,

tremblements

Cliniques : augmentation de la pression artérielle, augmentation de

la fréquence cardiaque, augmentation de la fréquence respiratoire,

augmentation du flux sanguin arrivant aux muscles, augmentation

de la température, diminution des défenses du système immuni-

taire et ralentissement du système digestif et du péristaltisme (Ré-

ponse adaptée pour le combat ou la fuite).

Cognitifs : trouble de la concentration, tensions, pensées de dan-

gers suspectés, peur de mourir, sensations de mort imminente,

retrait des situations durant lesquelles les effets de l’anxiété ont

                                                                                                                         10  “Intolerence  À  L’inquiétude,”  n.d.,  file:///C:/Users/Pauline%20Loret/Downloads/Ladouceur00.pdf.  

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déjà étés ressentis dans le passé, difficulté d’endormissement ou

réveil nocturne et cauchemars.

Emotionnels : sentiments d’appréhension, de menaces, nervosité,

anticipation exagérée, anticipation du pire, irritabilité, agitation,

observation obsessionnelle des signes de danger voir attente de

signes signant la présence potentielle d’un danger, sensation de

malaise, sentiment de déjà vu, tout fait peur jusqu’à la paralysie,

peur panique sans signes précurseurs, irrationnelle (mais la per-

ception du danger est réelle)11.

Comportementaux : onychophagie, tics nerveux et autres effets

moteurs12.13.

d) Les effets sociaux sur la santé et le comportement.

Un grand nombre d’études à démontré que plus les relations

sociales sont nombreuses et fréquentes chez un individu, plus il a

de chance de vivre longtemps.

Inversement, plus une personne est en bas sur l’échelle sociale

(mesurant la richesse de sa vie sociale), plus sa vie sera de courte

durée. Ces études prennent aussi en compte chez les sujets, le ta-

bagisme, la PA, l’alcoolisme, le taux de cholestérol etc… et les ré-

sultats sont les mêmes.

D’autres études ont montré que les relations sociales proté-

geaient de la dépression, de la dépendance aux produits toxiques,

de l’arthrite et de la pression artérielle trop élevée. (Cobb, 1976 ;

House, Landis & Umberson, 1988 ; Leserman et al.,2000).

Une expérience menée par Cohen, Doyle, Skoner, Rabin et

Gwaltney montre explicitement qu’une personne jouissant de peu

                                                                                                                         11  “Anxiety  Attacks  and  Disorders,  Guide  to  the  Signs  Symptoms  and  Treatment  Option,”  n.d.  12  Phil  Barker,  Psychiatric  and  Mental  Health  Nursing,  the  Craft  of  Care,  n.d.  13  Jean-­‐Michel  Thurin  and  Nicole  Baumann,  Stress,  Pathologies  et  Immunité,  n.d.  

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de liens sociaux a quatre fois plus de chance de tomber malade

que ceux qui ont un réseau social étendu14.

Ce genre de recherche illustre bien le danger d’ignorer le con-

texte social d’un individu. Raison de plus pour s’y intéresser quand

cet individu réclame une attention sur sa santé.

De la même manière le système nerveux a une capacité de réac-

tion différente aux stimuli en fonction du contexte social.

Prenons l’exemple de cette étude faite sur des primates à qui on a

injecté des amphétamines et qui illustre bien cette pensée. Ces

animaux dans leur contexte social n’avait pas de réaction significa-

tive aux drogues, alors qu’une fois séparés les comportements des

primates changeaient de manières spectaculaire.

Notre santé mentale dépend aussi de là où nous avons grandi.

Les hommes élevés dans un milieu urbain ont 38% de risques

supplémentaires de développer une schizophrénie que ceux élevés

à la campagne. Non pas que l’emplacement même est tant

d’importance mais tous les facteurs de risques accumulés donnent

ces statistiques.15

3) Epidémiologie, prise en charge et les résultats

Selon l’HAS (Hautes Autorités de Santé) dans la population gé-

nérale âgée de 18 à 65 ans, l’ensemble de ces troubles anxieux a

une prévalence sur 12 mois d’environ 15 % et une prévalence sur

la vie entière d’environ 21 %. En France, dans la population géné-

rale, chaque trouble individuellement a une prévalence sur un an

et sur la vie entière respectivement, pour le TAG : 2,1 % et 6 %,

pour le trouble panique : 1,2 % et 3 %, pour l’agoraphobie : 0,6 %

et 1,8 %, pour la phobie sociale : 1,7 % et 4,7 %, pour la phobie

                                                                                                                         14  Cohen,  Doyle,  Skoner,  Rabin  et  Gwaltney,  “Sociability  and  Susceptibility  to  the  Common  Cold,”  n.d.,  http://www.psy.cmu.edu/~scohen/sociability%20printfriendly.pdf.  15  Thurin  and  Baumann,  Stress,  Pathologies  et  Immunité.    

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spécifique : 4,7% et 11,6 %, pour l’ESPT : 2,2 % et 3,9 %. Globale-

ment, la fréquence est deux fois plus élevée chez la femme que

chez l’homme.

Pour se donner une idée de l’épidémiologie de l’anxiété et sa répar-

tition dans la population générale nous pouvons nous référer à

plusieurs documents.

- Le rapport sur les maladies mentales au Canada, chapitre 4 (pages

59 à 68)

- Prévalence des troubles de santé mentale et conséquences sur

l’activité professionnelle en France dans l’enquête “Santé mentale en

population générale : images et réalités” (par l’institut de veille sani-

taire, aout 2007)

- Publication de l’HAS : Affections psychiatriques de longue durée

des troubles anxieux graves, HAS, juin 2007.

Voir annexes 3 et 4

L’anxiété rend déjà la vie du patient plus difficile à gérer au

quotidien par les symptômes qu’elle lui impose mais de manière

plus discrète, lui enlève de son temps et de sa santé.

Il est évident d’un point de vue social que quelqu’un qui a

peur de prendre les transports en commun ou d’aller dans un en-

droit public aura plus de mal à s’épanouir. L’anxiété isole le souf-

frant du monde et de la vie sociale, qui pourrait justement l’aider à

la surmonter. C’est le cas aussi pour certaines personnes qui sont

incapable de trouver ou garder un travail, celles-ci ne pourront pas

s’accomplir dans un métier et parfois même subvenir à leurs be-

soins.

L’évolution rapide de l'approche cognitive et comportementale

au cours des trente dernières années a permis le développement de

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modèles solides et de traitements efficaces des troubles anxieux16.

Bien que le TAG soit parmi les plus répandus de ces troubles, il

demeure l'un des moins bien traités. Le manque de spécificité des

traitements existants serait à l'origine des résultats limités obtenus

avec le TAG. Un survol de l'évolution des critères diagnostiques du

TAG permet de mieux saisir les difficultés posées par ce trouble, les

défis à relever de même que la nécessité de poursuivre la recherche

dans ce domaine.

Certains défauts de prise en charge sont dus au fait que les

troubles anxieux sont l’extension de ce que la plupart des gens

perçoivent comme une inquiétude normale. Ceux qui les éprouvent

peuvent craindre que les autres labellisent leur inquiétude ou leur

peur excessive comme une faiblesse. En découle une difficulté

supplémentaire à une bonne prise en charge des malades : la stig-

matisation sociale.

Certains facteurs rendent indispensables la prise en charge

des patients dans le domaine de la psychiatrie (ESPT au retour de

la Guerre), mais à cause de contextes sociaux culturels particuliers

dans notre monde occidental, certains patient souffrants préfèrent

ne pas demander de l’aide. Etre anxieux ou déprimé revient à être

faible ou lâche, autant qu’être schizophrène revient à être imprévi-

sible et cinglé dans l’esprit des gens.

Revenons à la guerre où les soldats blessés physiquement

recevaient des médailles et ceux souffrant de blessures psycholo-

giques recevaient le mépris et la dérision. A l’époque dans les es-

prits de la population les informations concernant la vie intrapsy-

chique ne faisaient pas partie de la connaissance générale, les re-

cherches étant trop peu avancées. Et même si aujourd’hui les

choses changent nous en gardons les traces. Un nombre surpre-

nant de patients souffrants de troubles psychologiques ne veulent

pas se faire soigner de peur que l’entourage ne les juge ou de ne

                                                                                                                         16  Barlow,  Durand,  and  David  H,  Psychopathologie:  Une  Perspective  Multidimensionnelle.  

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plus être crédible dans leur profession. Donc la première des con-

séquences pour ces personnes et pour nos données, est que cela

réduit en quantité et en qualité la prise en charge. Le contexte so-

cial influence donc la santé de plusieurs façons.

Pour les patients diagnostiqués et en demande de soins, plu-

sieurs méthodes sont exercées. En médecine allopathique, chi-

noise, pratique de relaxation, hygiène de vie et thérapies cognitives

et comportementales des solutions efficaces à différents degrés et

pouvant se compléter les unes et les autres.

Notre médecine occidentale oriente préférentiellement les pa-

tients vers l’allopathie (ISRS, antidépresseurs et benzodiazépines,

bêtabloquants, neuroleptiques) d’une durée moyenne de deux ans

mais totalement adaptée au besoin du patient. Parallèlement aux

médicaments une thérapie cognitive est mise en place (surtout

pour éviter la rechute). Des recommandations sur la gestion de soi

sont fortement conseillées comme les exercices de respiration et

une hygiène de vie saine (nombre d’heure de sommeil suffisant

chaque nuit, un rythme régulier, des repas équilibrés et réguliers,

une vie sociale active, des loisirs …).

Parfois les patients ne peuvent ou ne veulent pas prendre des

médicaments, parfois le traitement proposé ne leur convient pas et

ils trouvent des solutions dans d’autres médecines (exemple de

l’acupuncture en médecine chinoise, ayurvéda…) ou alors se met-

tent à pratiquer le yoga, le taïchi ou encore la méditation.

Les médicaments malgré leur efficacité notent quelques dé-

savantages notables et parfois lourds de conséquences. Les effets

secondaires et indésirables vont de l’inefficacité pour certains pa-

tients à l’aggravation de leurs symptômes pour d’autres (5% envi-

ron).

Certains peuvent déclencher l’épilepsie, d’autres des troubles

moteurs comme ceux retrouvés dans la maladie de Parkinson, en-

gendrant des dérèglements des systèmes endocriniens, métabo-

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liques et nerveux. La plupart du temps on note l’apparition de

troubles gastro-intestinaux, centraux, sexuels, hémorragiques, mo-

teurs, dissociatifs, etc…

Autre problème, lors de l’arrêt du médicament, beaucoup de

patients connaissent le « syndrome de sevrage ». Chez les patients

qui ont reçu quelques jours de traitement ce syndrome concerne

déjà 26%, et pour ceux qui ont eu recours à plus de 3 ans de trai-

tement, c’est plus de 80% d’entre eux qui en souffrent17. Lors de

cette période, tous ne supportent pas l’arrêt des médicaments et se

voient obligés de continuer.

Vient le problème de l’accoutumance, où les solutions chi-

miques pour le patient finissent par disparaitre, ne laissant plus

que les effets iatrogènes négatifs et toxiques pour le corps.

Une fois le corps trop chargé en toxiques, il est difficile qu’il re-

couvre la santé, de nouveaux symptômes et de nouvelles patholo-

gies apparaissent.

Mais les médicaments agissant sur le système nerveux cen-

tral commandent aussi le comportement du patient jusqu’à le

pousser à la dépendance à d’autres substances toxiques comme

l’alcool, le tabac et les drogues (dont nous connaissons déjà les ef-

fets indésirables directs et indirects sur la santé) et parfois le con-

duit au suicide.

                                                                                                                         17  “Rapport  Sur  Le  Bon  Usage  Des  Médicaments  Psychotropes,”  2007,  http://www.assemblee-­‐nationale.fr/12/rap-­‐off/i3187.asp.  

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II) Processus physiologiques

Comment le processus d’anxiété affecte-t-il l’organisme à travers

ses différents systèmes jusqu’à ses organes principaux ?

Comment peut-il participer au développement d’une pathologie ?

Peut-on réduire le risque d’échec biologique ?

Dans cette partie nous allons répondre à ces questions par regrou-

pement d’informations scientifiques et validées mais ne traiterons

pas les données concernant le fonctionnement normal des diffé-

rents systèmes atteints lors de l’anxiété chronique.

L’anxiété est un processus mettant en jeu plusieurs systèmes de

manière complexe et globale dans le corps et même au-delà du

corps car elle touche le fonctionnement de la mémoire, de la prévi-

sion et des émotions, en plus des symptômes vus en première par-

tie.

La santé étant, entre autres, le maintien de l’homéostasie de

l’organisme par trois grands systèmes qui sont : le système ner-

veux (central et périphérique), le système immunitaire et le système

endocrinien. Les connaissances les plus récentes expliquent

l’interdépendance de ces systèmes entres eux et la précision de

leur communication.

Les messagers sont les neurotransmetteurs, les hormones et

les protéines et sont communs aux différents systèmes.

Cette appartenance commune est responsable de la transmission

du dérèglement d’un système primaire à un système secondaire.

L’axe de circulation des messages est l’axe cortex-hypothalamus-

hypophyse-surrénale.

1) Effets cognitifs, nerveux et hormonaux

 

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Etre malade ce n’est pas une faiblesse du corps et des systèmes

due à la maladie, c’est une réorganisation de l’état motivationnel et

comportemental.

Le système qui apparait comme le plus important est le système

nerveux autonome car composé du système sympathique, du para-

sympathique et de l’entérique situé dans la paroi intestinale, il a

une connexion directe et une influence sur la régulation de tous les

organes du corps. Il va aussi bien réguler le cœur, la respiration, la

dilatation des vaisseaux, la motricité intestinale, le système bi-

liaire, rénal, les organes génitaux, etc…

Vouloir séparer les atteintes nerveuses et cognitives dans

l’explication des processus pathologiques dans l’anxiété généralisée

est un peu illusoire car même si elles peuvent être décrites anato-

miquement par des systèmes différents, elles sont interdépen-

dantes. Mais nous verrons que le système nerveux implique des

connexions directement dans les organes endocriniens et donc que

ces systèmes ne peuvent subirent une modification sans impliquer

l’autre. Système endocrinien et nerveux sont intimement liés.

Nous ne reviendrons pas sur les processus normaux du sys-

tème nerveux considérant que cette base est nécessaire et que le

sujet ne porte que sur la compréhension de l’action ostéopathique

sur le sujet atteint d’anxiété généralisée.

Bien que le système végétatif périphérique des anxieux soit moins

activé, une augmentation d’activité bêta est observée sur l’EEG�,

ce qui reflète un traitement cognitif intense du lobe frontal. En par-

ticulier dans l’hémisphère gauche, hémisphère du raisonnement,

du calcul, du langage c’est le cerveau analytique, celui qui rassure

et qui est le siège des affects positifs.

Les expériences ont montré que quand l’élément de danger

est détecté par l’œil, il génère directement une réaction de

l’amygdale sans passer par le cortex, donc sans passer par la cons-

cience dans un premier message.

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Brokovec suggère en 1990 que les anxieux s’adonnent à un

traitement frénétique d’informations anxieuses sans pour autant

les accompagner d’images (rôle de l’hémisphère droit). Ça serait

précisément ce phénomène qui serait la cause des restrictions du

système moteur viscéral. Le cerveau étant accablé d’information il

n’a pas le temps de les associer à une image et donc de mettre en

place le processus normal de défense. Si les images étaient créées

alors il y aurait une réaction qui accroitrait l’activité motrice viscé-

rale.

Autre problème, le patient ne peut pas analyser la difficulté de ma-

nière objective et donc trouver la solution. C’est ainsi qu’il devient

chroniquement inquiet, avec un système viscéral rigide et des ten-

sions musculaires sévères. C’est le même schéma inadapté que l’on

retrouve dans les phobies, l’individu ne pouvant pas gérer la con-

frontation et la résolution du problème, il l’évite18.

Comme vu précédemment dans la première partie, certaines

personnes héritent génétiquement de la tendance à être tendus, et

développent précocement un sens incontrôlable des évènements

importants et/ou dangereux. Un stress significatif les rend appré-

hensifs et vigilants, ce qui déclenche une inquiétude intense et une

réaction physiologique conduisant à l’anxiété généralisée.

Je vais maintenant expliquer comment les éléments du cer-

veau servant à la cognition et à la gestion du comportement, peu-

vent influencer le système nerveux dans son ensemble ainsi que les

organes endocriniens.

La sérotonine est impliquée dans de nombreux rôles physio-

logiques : rythme veille-sommeil, impulsivité, appétit, douleur,

comportement sexuel, et anxiété. Son action est mediée par près

d’une quinzaine de sous-types de récepteurs différents.

                                                                                                                         18  Thurin  and  Baumann,  Stress,  Pathologies  et  Immunité.  

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Le système sérotoninergique est en fait multiple : il est pré-

sent dans le système nerveux central (dans les noyaux du raphé

dans le cerveau) et périphérique (dans les cellules entérochromaf-

fines du tube digestif), (Stress, pathologies et immunité ; chapitre

3)19.

Une des études réalisées par les spécialistes de la génétique

a consisté à cibler de manière conditionnelle la production de séro-

tonine à un temps donné, dans une localisation choisie chez des

souris. L’équipe de Patricia Gaspar à Paris a caractérisé des muta-

tions dans lesquelles seule une partie des neurones sérotoniner-

giques est atteinte. Chez ces souris, l’équipe a observé que l’anxiété

spontanée était diminuée, mais leur conditionnement à la peur ac-

crue. Ainsi, le défaut de sérotonine centrale pourrait contribuer à

associer plus facilement une réaction de panique avec des situa-

tions neutres (la sérotonine est sécrétée dans le cerveau mais en

plus grande partie dans l’estomac et l’intestin, voir II, 4).

                                                                                                                         19  Ibid.  

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L’hypothalamus, à la base du cerveau et composée de plu-

sieurs noyaux centraux, fait partie du système limbique, impliqué

dans les processus de mémorisation et expression des émotions.

Ce système est capable de déclencher une cascade de réactions

hormonales, responsables des grandes fonctions de l’organisme

(métabolique, reproduction, croissance, réponse au stress… et qui

mettent en jeu les corticoïdes surrénaliens. C’est l’hyperactivité du

cerveau reptilien et du système limbique et la déconnexion du néo-

cortex qui est la cause de la souffrance psychique.

En parallèle du lien qu’on vient de faire entre système ner-

veux central et endocrinien, il existe une innervation sympathique

et parasympathique propre de tous les organes endocriniens et

immunitaires. De cette façon les neurones peuvent libérer directe-

ment dans les organes cibles les neurotransmetteurs pour déclen-

cher la réaction hormonale plus rapidement que si le message était

passé par voie endocrine.

Au niveau surrénalien cette action permet la libération ins-

tantanée de l’adrénaline dans la circulation sanguine. Phénomène

bien connu dans l’anxiété et donc qui nous intéresse particulière-

ment.

L’état anxieux provoque une inhibition du fonctionnement des

autres axes hypophysaires. Et on comprend alors grâce aux élé-

ments précédents comment cela peut provoquer des problèmes au

niveau des organes endocriniens comme la thyroïde par exemple.

Quand le stress est d’origine physique les cibles qui réagissent sont

les neurones réceptifs à l’adrénaline, noradrénaline et sérotonine

(situés dans le locus cœruléus, le raphé médian, l’hypothalamus et

système limbique). S’en suit une sécrétion d’hormone antidiuré-

tique et une augmentation de la pression artérielle, et dans

l’hypophyse, l’activation de « l’axe du stress ».

Quand l’origine du stress est psychologique (émotionnel ou

social), les données sont d’abord analysées par le cortex et le sys-

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tème limbique, les neurones activés sont les sérotoninergiques et

les GABAergiques. En conséquence, c’est le cycle circadien qui s’en

voit perturbé, donc sommeil, éveil, attention, température du

corps, vigilance, pousse des cheveux, métabolisme, la croissance…

Quand l’origine du stress est infectieuse ou inflammatoire, la

transmission du message se fait par une voie parallèle à celle utili-

sée pour les messages sensoriels. C’est une voie hypothalamo-

corticosurrénalienne qui induit la sécrétion des corticostéroïdes.

Les effets de cette stimulation joueront sur la régulation de la ten-

sion artérielle, la production de cortisol et ses propriétés anti-

inflammatoires, antipyrétique, analgésique, antiallergique et baisse

des défenses immunitaires et rythme jour/nuit...

La sécrétion de cortisol semblerait contribuer au passage de

l’anxiété à la chronicité. Une modification dans la production du

cortisol provoque des dérèglements surtout dans le cycle nycthé-

méral et ses conséquences biologiques sont en faveur de la création

de cholestérol. Ainsi, si l’anxiété a provoqué ne serait-ce qu’une fois

le dérèglement des sécrétions normales de cortisol, alors le main-

tien à long terme de ce dérèglement est favorisé.

Le dérèglement de cortisol, entraine un manque de sommeil

(réveil à 4h du matin par un pic de la cortisolémie), entraine un

dérèglement des hormones fonctionnant avec le rythme circadien

(contrôle du cycle nycthéméral, de l’appétit par les minéralocorti-

coïdes), puis des tensions musculaires (à cause de l’adrénaline et

la sérotonine) et encore une modification des habitudes comporte-

mentales et cognitives (minéralocorticoïdes) et diminution des dé-

fenses immunitaires (par les corticostéroïdes).

Donc le système nerveux central à bien un rôle dans la modi-

fication des messages nerveux périphériques et des réponses hor-

monales et immunitaires, autant que les éléments extérieurs

comme les émotions et le stress ont un pouvoir de modification sur

le système nerveux.

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On en arrive à la conclusion recherchée : les épreuves psy-

chologiques de la vie ont une action biologique sur les différents

systèmes du corps visant à maintenant l’homéostasie.

Dans cette approche explicative d’origine psychologique des

maladies, Holmes et Rahe, se basant sur les recherches de Haw-

kins, Davies et Holmes, établissent une échelle ( voir annexe 5) de

risques de développement de pathologies par méthode visant à éta-

blir les relations entre des phénomènes biologiques, physiologiques

et sociologiques. Même si critiquée elle montre une relation pondé-

rée (avec la difficulté de l’évènement) et évidente avec les évène-

ments majeurs déstabilisants de la vie.

Certaines cellules médianes du cerveau contribuent également à

empêcher le signal douloureux d'atteindre la conscience (ce qui

constitue le verrouillage de la souffrance précoce). Dans le système

limbique, c'est une région du thalamus qui transmet la souffrance

au cortex.

Comme les cellules médianes contiennent de nombreux récepteurs

d'endorphines, elles peuvent bloquer la propagation des informa-

tions et maintenir l'individu inconscient de sa souffrance. Il se con-

tente de se sentir légèrement déprimé ou inquiet tous les matins à

son réveil, sans savoir pourquoi.

La souffrance, qui se traduit par une sensation intérieure déplai-

sante, signale l'apparition d'une lésion tissulaire ou l'interruption

du fonctionnement normal des tissus organiques. Il se produit

alors une surcharge d'informations douloureuses dans les struc-

tures de transmission, comme la formation réticulée et son disposi-

tif d'alimentation vers le thalamus, appelé noyau réticulé.

Certains réseaux neuronaux sont submergés, et c'est ce qui nous

donne l'expérience de la douleur, à laquelle notre corps réagit par

de l'angoisse et un sentiment de mort imminente.

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L'information douloureuse nous signalant le dysfonctionnement

provient des organes internes et progresse, via l'hypothalamus,

dans le réseau des structures limbiques, pour atteindre le cortex

préfrontal. Puis, en retour, une réaction s'enclenche pour moduler

les fonctions viscérales et tenter d'alléger la souffrance.

2) Réactions endocriniennes et nerveuses, origine immunitaire

 

Il est aujourd’hui acquis que les agressions psychiques (un stress

une émotion positive ou négative) influencent le système immuni-

taire et induisent des changements dans l’état de santé. (Physiolo-

gie de l’adaptation: interactions entre les systèmes neuroendocri-

nien et immunitaire. Unité Mixte de recherches « Systèmes

d’élevage, nutrition animale et humaine nutrition animale et hu-

maine» (SENAH) INRA Saint-Gilles).⁵

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Je chercherai alors à mettre en évidence l’action réciproque de ces

systèmes qui explique pourquoi le processus immunitaire peut

aussi bien être le déclencheur de l’état motivationnel connu dans

l’anxiété.

On a souvent vu les gens tomber malade après des moments

difficiles et épuisants psychiquement, ou encore dans un vieux

couple, à la suite du décès du conjoint et alors que l’autre était en

bonne santé, ce dernier quitte la vie peu de temps après.

Les stress nous mettent en état d’anxiété ce qui sensibilise les ré-

actions immunitaires non-spécifiques et peut aussi diminuer les

réponses spécifiques (exemple de l’herpès qui apparait après un

stress).

Le système immunitaire et le système nerveux sont dotés

d’une mémoire et dialoguent entres eux. Leur communication

s’influence l’un et l’autre produisant des réactions réciproques sur

chacun des fonctionnements qu’ils possèdent. Ces messages em-

pruntent la voix neuroendocrinienne centrale, l’axe hypothalamo-

hypophysaire, mais aussi le nerf vague et la circulation sanguine.

Par exemple les cytokines sont des transmetteurs non seulement

pour le système immunitaire mais aussi pour le système nerveux.

Elles influencent les réactions immunitaires et modifient le psycho-

comportemental (veille, sommeil, appétit, activité exploratrice…).

Par expérimentation on sait que l’activation du système immuni-

taire par un agent bactériologique modifie le comportement de

l’individu. Aussi tôt la réaction immunitaire débutée le sujet incubé

tend vers un comportement anorexique, diminue son activité phy-

sique et déclenche de la fièvre. L’activation du système immunitaire

est donc bien perçue par le système nerveux central.

L’activation du système immunitaire agit sur le SNC et modi-

fie l’état motivationnel de l’individu (réponse adaptative). Les cyto-

kines pro-inflammatoires produites par le système immunitaire in-

duisent des modifications comportementales (le comportement de

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maladie), modifient l’état motivationnel (comportement de maladie,

dépression), peuvent augmenter la réponse endocrinienne au

stress.

Les comportements de type « dépressifs » associés au stress

sont le fait de la production intracérébrale de cytokines inflamma-

toire. Mais alors quelles sont les conséquences d’une stimulation

chronique du système immunitaire sur le bien-être psychique?

L’étude des conséquences de défaites sociales répétées sur la

capacité à produire une réponse inflammatoire est qu’elle accroît

la capacité des leucocytes de la rate à produire une cytokine pro-

inflammatoire. La défaite sociale chronique diminue la sensibilité

des leucocytes de la rate aux glucocorticoïdes.

L’accroissement de la réponse inflammatoire est dû à une

augmentation du nombre de cellules dans la rate, à une capacité

accrue à produire des cytokines inflammatoire, à une résistance au

rétrocontrôle des glucocorticoïdes chez les macrophages. Le stress

chronique peut accentuer la réponse inflammatoire systémique.

Le système nerveux possède son propre système immuni-

taire, particulièrement important, c’est la microglie son principal

composant. Lors d’une réaction inflammatoire, les cellules gliales

peuvent avoir une réaction exagérée vont modifier leurs sécrétions

et donc un effet délétère sur les neurones et peuvent modifier la

qualité et/ou la quantité des messages au sein du système neu-

roendocrinien. L’hypothèse qui a été validée, est que l’activation du

système immunitaire doit être considérée comme un facteur de

stress qui utilise les mêmes circuits neuronaux que les autres.

L’activation de ce dernier va produire un message (cytokines) qui

dans un second temps active l’axe hypothalamo-hypophyso-

surrénalien). Cette activation prouve de façon évidente la relation

neuro-immunitaire. (Stress, pathologie et immunité, chapitre 2).

Grace entre autres aux travaux de recherche de Robert

Dantzer et Emmanuelle Wollman, la psycho-neuro-immunologie a

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posé les bases de la psychosomatique en s’appuyant sur des faits

expérimentaux et biologiques.

Donc ce que nous avons toujours remarqué chez les patients

se comprend par ce fait : le système endocrinien est directement

atteint dans le cas d’une modification du comportement cognitif ou

du système immunitaire. L’émotion déclenche une réaction hormo-

nale dans le système neuroendocrinien du système nerveux central

en particulier l’hippocampe, ce qui déclenche la sécrétion de corti-

cotropes et donc du système hypothalamo-hypophyso-surrénalien,

les surrénales vont sécréter des glucocorticoïdes et ces dernières

inhibent les cytokines et la réaction immunitaire de la rate.

La réaction du système immunitaire par production de cytokines,

modifie le comportement hormonal du corps et par production de

corticoïdes provoque une réaction centrale du système nerveux,

touchant les fonctions cognitives, comportementales, motivation-

nelles et émotionnelles.

Pour des maladies infectieuses (comme la grippe, la tubercu-

lose), des raisons psychosociologiques peuvent être responsables

d'une baisse de résistance aboutissant à la maladie.

Dans cette perspective, quasiment toutes les maladies peuvent

être considérées comme des maladies psychosomatiques où les fac-

teurs psychiques et somatiques joueraient des rôles d'importance

variable.

3) Immunologie et système nerveux autonome

 

Au niveau des organes lymphoïdes, l’innervation sympathique

participe au contrôle du débit sanguin régional mais influence aus-

si l’activité des cellules lymphoïdes et de ce fait exerce un contrôle

immun régulateur. L’intensité de la libération du médiateur est ré-

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glée par l’activité des récepteurs des terminaisons hormonales. Les

macrophages aussi présentent un récepteur à l’acétylcholine, pre-

mier neuromédiateur du système nerveux, et vont répondre à la

commande du nerf vague par une réponse inflammatoire.

Comme vu précédemment, les organes du système immunitaire

sont innervés par le nerf vague, et par la stimulation de celui-ci en

cas de réaction immunitaire, les fibres sensorielles du nerf vague

provenant de l’abdomen au niveau des organes lymphoïdes peu-

vent projeter des afférences vers le tissu cérébral. Aussi le diencé-

phale n’étant pas complètement protégé par une barrière héma-

toencéphalique, il est sous l’influence des cytokines circulantes.

Les cytokines pouvant avoir un effet important d’inhibition synap-

tique centrale. Cette information complète les précédentes, expli-

quant la somnolence et les autres symptômes non biochimiques

retrouvés chez les patients en état infectieux.

Dans le cas de l’anxiété, la sécrétion des corticoïdes par les

surrénales est en réaction à l’élément stressant qui peut être

d’origine psychique (émission depuis l’hippocampe) ou d’origine

biologique (réaction du système immunitaire). Cette réaction

bloque alors la bonne régulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-

surrénalien. Ainsi lors des maladies psychiques ou dues au vieillis-

sement il y aura une perte des capacités d’apprentissage et de

mémoire pour lesquelles l’intégrité de l’hippocampe est nécessaire

(stress, pathologies et immunité p59).

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L’existence de ce réseau d’interactions si importantes entre

système nerveux et immunitaire nous invite à nous interroger sur

sa signification. On a bien démontré l’action des corticoïdes par cet

axe sur le comportement. L’effet comportemental qu’ont les cyto-

kines sur le cerveau est tout aussi important, on remarque bien

chez tous les patients malades une altération du fonctionnement

cérébral, de l’humeur et de la cognition.

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Nous avons donc remarqué que les interactions des systèmes

nerveux, endocrinien, immunitaire et psychologique se faisaient

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dans les deux sens et entre chacun d’eux, de manière directe ou

indirecte. Que quel que soit le système perturbé à la base, une ré-

percussion est observée chez les autres. Il y aujourd’hui à notre

disposition des explications biochimiques pour donner un sens à la

relation entre ces systèmes et comprendre comment ils interagis-

sent entre eux, dans quel but et comment il est possible de modi-

fier ces messages.

Il y a donc plusieurs grilles de lecture de la psycho-neuro-

immunologie. La première est que les mécanismes des interactions

entre système nerveux et système immunitaire représentent le

substratum biologique par lequel le fonctionnement mental inadé-

quat retentit sur le fonctionnement somatique (psychosomatique

vue sous l’angle de la psychogenèse).

Mais un autre angle de vue nous amène à penser que

puisque l’effet inverse existe, il ne faut pas non plus oublier

l’importance que le somatique à sur le fonctionnement mental. Les

cytokines sont capables d’entrainer des modifications de l’humeur

et de la cognition.

On trouve des facteurs psychologiques à l’apparition des maladies

impliquant le système immunitaire et inversement.

Ce qui est dit dans ces recherches ne dépend pas que de la

théorie mais a bien été attesté par des travaux menés dans ce but.

Par exemple l’implication du facteur psychologique dans le déve-

loppement des maladies coronariennes20.

A titre d’exemple on sait maintenant que l’artériosclérose résulte

d’un processus inflammatoire au niveau de l’endothélium vascu-

laire, sous l’action de micro-organismes pathogène comme chlamy-

diae pneumoniae. Le fait que de nombreux patients se sentent pro-

fondément épuisés avant la survenue d’un épisode coronarien peut

être lié aux effets sur le cerveau des cytokines pro-inflammatoires.

Cet état d’épuisement vital peut lui-même favoriser la baisse

                                                                                                                         20  Ibid.  

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des défenses immunitaires envers les micro-organismes en cause

et contribuer ainsi à augmenter l’amplitude de la réaction inflam-

matoire.

En effet, chez les patients faisant l’objet d’une angioplastie

coronarienne, les concentrations plasmatiques de cytokines pro-

inflammatoires se sont avérées d’autant plus élevées que les pa-

tients étaient épuisés, et ces concentrations élevées de cytokines

étaient associées à des titres élevés d’anticorps contre chlamydiae.

4) Le système nerveux entérique

 

Les intestins sont composés de millions de neurones et des

centaines de milliards de bactéries qui influencent nos audaces et

notre personnalité. Comment ? Il constitue le plus gros rassem-

blement de neurones du corps en un système et porte le nom de

système nerveux entérique. Organe intelligent, primordial, recou-

vert de 200 millions de neurones qui nous permettent de digérer.

L’intestin serait un deuxième cerveau qui comme un micro-

ordinateur délocaliserait une partie du travail vers la périphérie.

Ce nom de deuxième cerveau est largement remis en question par

les chercheurs spécialisés dans le domaine, car selon l’évolution,

les organismes pluricellulaires les plus anciens ne possédaient

qu’un système entérique et non un cerveau, faisant de ce système

neuro-bactériologique le premier cerveau du corps selon

l’évolution. Le cerveau et le système entérique sont en communica-

tion permanente via le nerf vague et la circulation sanguine et uti-

lisent les mêmes neurotransmetteurs.

Dans le cerveau la sérotonine apporte la sensation de bien-

être et dans le ventre elle rythme le transit intestinal et régule le

système immunitaire. 95% de la sérotonine de notre corps est pro-

duite dans notre ventre. Elle est libérée dans le sang et à plusieurs

zones cibles dans le cerveau dont l’hypothalamus, siège des émo-

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tions.

Le système entérique et le système central communiquent

entre eux par le nerf vague. La sérotonine qui circule par voie san-

guine vers le cerveau, peut se retrouver en excès et créer un désé-

quilibre.

Les nouvelles recherches montrent donc que le ventre peut

influer sur le cerveau et sur les émotions via ses neurotransmet-

teurs au moins, comme la sérotonine. Le syndrome de l’intestin

irritable est la preuve flagrante que nous offre notre société mo-

derne pour expliquer les problèmes de communications entre notre

cerveau et notre ventre. Cette maladie touche 10% de la popula-

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tion. Chez les patients malades, le système nerveux entérique est

beaucoup plus actif que chez les patients sains. De plus il déve-

loppe une hypersensibilité et une hyperréactivité.

Le système entérique influence la manière dont on se sent, et

le fonctionnement du cerveau en lui envoyant des informations qui

n’accèdent pas à la conscience mais peuvent changer notre capaci-

té à percevoir le monde, à lutter contre l’anxiété et la dépression.

C’est en ce sens que notre ventre contribue à notre adaptation

comportementale inconsciente.

A force de recherches les scientifiques ont émis l’hypothèse

que si les deux cerveaux étaient si similaires, qu’ils partageaient

leur configuration et leurs sécrétions, peut être partageaient-ils

aussi leurs maladies.

A Nantes les chercheurs travaillent dans le sens de cette hy-

pothèse. Ils étudient donc les maladies qui vont de la dépression à

parkinson, dans lesquelles il existe autant de troubles cognitifs que

de troubles intestinaux. Dans l’étude des deux systèmes nerveux

correspondant à ces troubles, il s’avère que de réelles lésions et de

réels dysfonctionnements sont mesurés et prouvent le lien entre

maladie mentales et digestives, par des marqueurs ou lésions his-

tologiques.

D’ailleurs il est avéré que les troubles digestifs sont souvent

d’apparition plus précoce (jusqu’à 20ans avant) que celle des

troubles moteurs ou cognitifs (dans le cas de parkinson).

Donc pour l’exemple de Parkinson les chercheurs tendent mainte-

nant à dire que la maladie débuterait dans l’intestin et se déplace-

rait de proche en proche jusqu’à une atteinte du système nerveux

central.

Les troubles moteurs, la perte de l’équilibre et le ralentisse-

ment intellectuels sont en fait les derniers stades de la maladie,

celle-ci commençant chez le plus grand nombre des patients par

un ralentissement de ma motricité intestinale (constipation) ou

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d’autres troubles digestifs souvent nommés comme idiopathique,

portant au début le nom de « syndrome de l’intestin irritable ».

Rappelons après ces informations que l’origine réelle de la

maladie n’est pas encore prouvée, et que l’hypothèse qui propose

que le ventre serait la région à l’origine des troubles, est pour

l’instant suivie à cause de la multitude d’éléments qui convergent

vers cette dernière, mais ne repose pas sur des résultats

d’expériences scientifiques. Par contre il est possible de diagnosti-

quer un malade parkinsonien par une biopsie intestinale.

Cette information validée pour Parkinson pousse à conduire à la

même expérience pour pouvoir diagnostiquer les maladies psychia-

triques.

La médecine chinoise depuis plus de 3000 ans se base sur

des principes de communication entre les organes. La vision de ces

médecines traditionnelles prend en compte un fluide énergétique

qui permettrait cette communication, et dans cette logique

l’interaction que l’on découvre tout juste en occident par nos re-

cherches scientifiques. Il va de soi que lorsque deux médecines

aussi éloignées l’une de l’autre prouvent chacune à sa manière la

même chose, cette chose peut être considérée comme une vérité.

Notre science a prouvée biologiquement qu’une modification de nos

composants circulants dans le corps se répercute aussi au niveau

cérébral. Par leur théorie énergétique mais aussi par leurs résul-

tats expérimentaux, les médecins chinois soignent l’esprit par le

corps.

Travailler le corps pour aider à soigner l’esprit semble moins

abstrait maintenant grâce aux informations récoltées.

Nous sommes composés de 100 fois plus de bactéries que d’autres

cellules dans notre corps. Ces bactéries vivent dans notre intestin,

et ce sont elles qui digèrent pour nous et convertissent la nourri-

ture en énergie.

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Nous ne pouvons pas reconnaître un danger ou un toxique

sans les bactéries. Ce sont donc elles qui informent le système im-

munitaire de l’agression et lui demande de réagir.

Le système bactériologique qui nous compose est différent

entre tous les individus mais nous avons pu les classer en 3

grandes familles qu’on appellera les entérotypes. Grâce à cette

avancée nous arrivons désormais à voir uniquement par l’analyse

des bactéries intestinales (le microbiote) les prédispositions pour

les maladies chroniques, par exemple le diabète, les maladies car-

diovasculaires, etc…

L’hypothèse comme quoi notre comportement et notre cer-

veau dans son fonctionnement serait influencés par les bactéries

qui nous composent, s’est avérée très concluante par les expé-

riences menées pour l’heure uniquement sur des souris. Nous

avons regardé le comportement des souris avec ou sans flore bac-

térienne pour commencer et avons remarqué que celles qui en

étaient dépourvues prenaient beaucoup de risques, n’avaient pas

peur du danger, étaient curieuses et aventureuses voir irrespon-

sables.

Donc notre volonté, notre personnalité est-elle innée ou sous

influence ? Toujours sur les souris l’expérience de transfert de mi-

crobiotes a montré que changer la flore intestinale d’une souris

modifie aussi son comportement. Si on prend une souris calme et

qu’on lui injecte le microbiote d’une souris agressive alors elle de-

vient agressive à son tour, et inversement. Mais cette expérience

n’est pas si innovante car dans le cas de la toxoplasmose, le mi-

crobe va habiter chez la souris et va inhiber chez elle la peur du

chat.

La prise de probiotiques peut modifier le rapport au stress ?

Test chez les femmes en bonne santé : réponse physiologique face à

des images négatives et menaçantes. Après deux semaines passées

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à compléter leur alimentation par des yaourts riches en probio-

tiques, les mêmes images suscitaient moins de réponse dans le

cerveau. Moins de stress, moins de message de défense et de fuite.

Donc une stimulation moindre du système sympathique. Toute lé-

sion au niveau de cette circuiterie neurale acheminant les percep-

tions corporelles entraîne une modification des processus men-

taux. Par sa structure et sa chimie, ce SNE est donc un cerveau à

part entière en communication permanente avec l'autre, souffrant

des mêmes maux et capable de lui transmettre les siens en géné-

rant des émotions.

Gershon nous dit " on commence à réaliser que ceux qui

cherchent comment le cerveau détraque l'intestin sont partis dans

une mauvaise direction ». Ainsi, on pensait il y a quelques années

qu'il existait une personnalité à colite ulcéreuse, que c'était une

maladie psycho-somatique. C'est l'inverse. Avoir des trous dans le

colon peut rendre anxieux et névrosé. C'est vrai aussi pour la ma-

ladie de Crohn ou l'ulcère peptique. Votre intestin peut vous rendre

dingue! Arrêtez la maladie et vous arrêterez la personnalité.

On sait déjà le rôle du SNE dans certaines pathologies diges-

tives et leur lien avec l'autre cerveau : Ainsi le syndrome de l'intes-

tin irritable, qui touche 20 % de la population, est associé à une

augmentation de la perception des stimuli viscéraux et à une hy-

persensibilité de l'intestin aux distensions. Des symptômes exacer-

bés par le stress qui peut aussi diminuer l'étanchéité de la mu-

queuse face aux agents infectieux.

Sur 10 messages nerveux transitant entre la tête et le SNE

par le nerf vague, 9 sont émis par l'intestin. La plupart arrivent au

système limbique qui modère les légers dérangements pouvant oc-

casionner une activité intestinale.

Le corps étant pris en référence dans l’émotion, on peut suppo-

ser que l’action de l’ostéopathe changera la perception du corps et

agira sur l’émotion. L’imagerie mentale doit être complétée par le

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ressenti physique de l’émotion et inversement pour recréer la circu-

larité du système.

Nous avons donc ces nouvelles informations qui nous montrent

que les modifications dans le SNE ont des répercussions sur le

SNC. Or en ostéopathie, plusieurs expériences ont déjà objectivées

l’effet des manipulations ostéopathiques, directes ou indirectes sur

le système nerveux et les viscères.

5) Une place pour les médecines alternatives

 

Nous savons maintenant que Le refoulement effectue une dé-

connexion neurale entre la partie de nous-mêmes qui sait que

nous avons mal (tronc cérébral, système limbique), et celle qui

pourrait accomplir le processus de guérison (cortex préfrontal). La

morphine, que nous sécrétons, empêche ainsi le message viscéral

douloureux d'accéder au cortex cérébral. Ce mécanisme est à la

base, selon Janov, de la névrose, mal nécessaire, qui se manifeste-

ra soit dans la sphère psychique, soit dans la sphère somatique. Ce

n’est, alors, que l'expérience physiologique consciente de la souf-

france qui pourra provoquer la guérison. Tous les processus de

prise de décision et de raisonnement sont intimement liés à

l’émotion et nous entrevoyons les possibilités importantes d’une

action sur l’émotion par l’intermédiaire d’une action sur le corps.

Le phénomène de genèse et de perception des émotions par le

biais des processus en « boucle » peut être interrompu, à différents

niveaux, et maintenir ainsi une pathologie émotionnelle. La prise

en compte corporelle pourra alors lever les obstacles en rétablis-

sant les connexions.

Il existe donc une place à prendre dans les thérapies manuelles

pour la prise en charge des maladies psychiques. La recherche

dans le domaine de l’anxiété, comme dans de nombreux domaines

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des neurosciences, met à profit des approches intégrées, qui né-

cessitent des expertises multiples. Les études moléculaires doivent

à présent impérativement s’intégrer dans le contexte comportemen-

tal le plus proche possible de situations physiologiques, tout en

étant rigoureusement contrôlées sur le plan expérimental. Les ou-

tils génétiques donnent une puissance inégalée pour rechercher la

fonction d’une molécule déterminée. Ce type d’approche est appelé

à se développer dans les années à venir avec des outils qui permet-

tront d’activer ou de rendre silencieux certains circuits neuronaux

sélectionnés.

La résolution, pas à pas, de ces processus élémentaires imbriqués,

devrait permettre d‘expliquer les mécanismes sous-tendant

l’anxiété pathologique. Mais les résultats ne pourront être probants

que lorsque les études seront multidisciplinaires, et que nous

n’oublierons pas qu’il existe en l’homme une seule force respon-

sable de la santé physique et psychique.

Platon disait déjà que « l’erreur présente, rependue parmi les

hommes, est de vouloir séparer la guérison du corps et celle de

l’esprit », point sur lequel Aristote, Epicure, Lucrèce et bien

d’autres s’entendent, tout en précisant sagement qu’il faut prati-

quer cette pensée sans ignorer les nouveautés anatomiques et bio-

logiques. Nous sommes un tout et l’homme étant si complet, ne

peut être traité correctement que si l’on considère tous ses aspects

lorsqu’il perd la santé.

C’est pourquoi les thérapies hors du système médical plai-

sent autant. La médecine étant subdivisée en spécialité en fonction

de la région anatomique (ex : chirurgie orthopédique du genou) ou

du système (ex : endocrinologue), elle manque de perspective sur

les maladies et de considération du patient dans sa globalité. Ne

voyant pas les rapports entre les systèmes il est possible de recon-

duire un patient chez plusieurs spécialistes, ce qui prendra du

temps, de l’argent de l’énergie et qui dans l’esprit du malade ré-

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sonnera de manière négative puisque ce dernier pourra imaginer

que rien ne va chez lui, que sa santé est mauvaise et que si les

choses se compliquent tant c’est peut-être qu’on ne trouvera pas la

bonne solution ; chose qui ne fera qu’entretenir le circuit psy-

chique emprunté par l’anxiété et comme expliqué précédemment,

maintiendra les défaillances immunitaires, hormonales et muscu-

laires, donc le patient dans la pathologie.

 

Une médecine plus holistique plait d’avantage aux patients

qui se sentent enfermés dans un cercle vicieux dépendant des mé-

dicaments. De plus une génération nouvelle tournée vers les trai-

tements naturels grandit en même temps que le courant de pen-

sées qui reconsidère le lien entre le corps et l’esprit comme cela

n’avait pas été le cas en occident depuis des centaines d’années.

Un exemple frappant est celui de l’hypnose, pour qui l’esprit

est maitre de tout et dont les effets rapides ont étés mesurés par

des appareils d’imagerie médicale. Les résultats sont notables au-

tant sur l’aspect psychique du patient que sur le physique (les dou-

leurs sont mieux tolérées ou disparaissent).

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Bien que vielle de 4000 ans, la médecine chinoise est ré-

cemment arrivée en Europe et apportant des solutions dites mi-

racles pour le traitement de maladies inflammatoires chroniques

autant que pour les douleurs musculaires, les entorses et les dé-

pressions.

L’ostéopathie, dernière-née dans les thérapies globalistes a un

avantage pour se faire comprendre par la médecine occidentale,

c’est l’anatomie. Et par ce biais elle explique son champ d’action

qui dépasse parfois la connaissance des qualités de celle-ci.

Ces médecines holistiques présentent de nombreux avan-

tages contrairement à l’allopathie, car il n’y a pas d’accoutumance

aux médicaments, et donc pas d’effets secondaires ou indésirables.

Il y a donc beaucoup de thérapies méconnues malgré les bienfaits

de leur prise en charge. Pour les maladies d’ordre mental, les trai-

tements étant lourds, avec beaucoup d’effet secondaires, une ac-

coutumance rapide et une dépendance élevée, il est peut-être

temps d’envisager une étude massive pour évaluer la qualité des

autres thérapies comparées à la médecine allopathique, ou encore

accompagnée de celle-ci.

Des solutions aussi efficaces, moins chères, moins longues, sans

contrepartie néfaste pour le patient et sa santé se feraient mieux

connaitre, dans l’intérêt des thérapeutes, du patient et des caisses

d’assurances maladies.

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III) L’ostéopathie dans la prise en charge psychosoma-

tique

 

L’ostéopathie et son champ d’action

 

L’ostéopathie structurelle possède sa logique et sa physique : on

étire ce qui est raccourci, détend ce qui est tendu, draine ce qui est

trop plein, voire on replace ce qui est « déplacé ». Les indications

comme les dangers sont alors clairs. Il n’en va pas de même avec

l’aspect énergétique de l’ostéopathie, où les mains ne bougent pas,

et pourtant nous ressentons. Comment expliquer ce phénomène ?

Energétique et bioénergie sont des termes fréquemment em-

ployés pour décrire les approches ostéopathiques dites « d’écoute

des tissus ». Elles se différencient des manipulations dites « struc-

turelles » où la matière est mobilisée, directement, avec les mains.

La matière du patient et de l’opérateur bougent peu. Mais

l’expérience intérieure des praticiens, cependant, est riche, et ceux

qui les pratiquent décrivent, sous leur main, de nombreux types et

qualités de mouvements, spontanés et/ou induits. A priori, énergé-

tique est un terme qui résume ces approches mieux que manipula-

tions, et nous verrons tout de suite pourquoi.

On peut se poser la question sur la nature de cette énergie

qu’on mobilise, et la justifier face au monde scientifique par la

physique, chimie ou biochimie.

Premièrement et naturellement nous utilisons l’énergie méca-

nique, qui inclut l’énergie cinétique et l’énergie potentielle, liées à la

gravité et correspondant aux justifications de l’ostéopathie structu-

relle où l’on utilise, lors des manipulations, la vitesse du mouve-

ment, l’inertie, le poids des membres etc.

Deuxièmement l’énergie électromagnétique. L’activité électrique

de nos cellules se manifeste à la surface du corps (mesurée dans

l’activité neuronale, l’EEG, l’ECG…). Qui dit activité électrique dit

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champ magnétique et nous en sommes pourvus, bien qu’il soit

considéré comme très faible à la surface de la peau.

Les ostéopathes touchent la peau et mélangent alors directe-

ment leur champ magnétique avec celui de leur patient.

Comme les ostéopathes utilisent la main comme outil thérapeu-

tique, et parlent avec l’anatomie occidentale (deux choses encrées

dans la matière et la vision scientifique), elle se fait mieux com-

prendre que les autres médecines alternatives.

Avant de décrire davantage l’ostéopathie, rappelons que ce qui

a été mis en évidence dans les premières parties de ce mémoire,

Andrew Taylor Still l’avait déjà exprimé à plusieurs reprises et in-

sistait pour dire que l’Homme est une unité triple. Il parlait du

corps physique évidement, du corps spirituel que nous permettait

de ressentir et de l’esprit. Rappelons que l’ostéopathie est née de la

connaissance scientifique de l’anatomie et la physiologie. Quand on

demandait à A.T. Still ce qui différenciait l’ostéopathie des mé-

thodes de traitements rebouteux et du mesmérisme contemporains

de la création de son ostéopathie il répondait « l’anatomie et encore

l’anatomie ». Il faut maitriser parfaitement ces connaissances sur la

physiologie pour pouvoir apporter de l’aide à l’Homme malade, une

habileté mécanique pour pouvoir détecter et réajuster les modifica-

tions qui déséquilibrent le corps. Faire de l’ostéopathie c’est réta-

blir les fonctions du corps et l’équilibre tel que la nature l’a conçu

(Still, la philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie).

Nous connaissons l’éventail du champ d’action de l’ostéopathie.

Nous arrivons à joueur sur les sécrétions hormonales (insuline

dans le cas du diabète), sur la vascularisation des organes21, de

l’état de vasoconstriction/vasodilatation des artères22, la proprio-

ception, le drainage lymphatique et par conséquent agissons aussi

sur l’esprit, puisque vu dans le deuxième chapitre. Suite à une lé-

                                                                                                                         21  “Effet  Des  Manipulation  Osteopathiques  Objectivés  Par  Caméra  Infrarouge.,”  n.d.,  http://www.larevuedelosteopathie.com/xmedia/Numero2/Article_Radiometrie_IR.pdf.  22  “Olivier  Balas,”  n.d.  

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sion de structure (tissulaire) par action d’une source énergétique

externe : mécanique, thermique, chimique, etc., les syndromes ai-

gus ne se présenteront pas de la même façon, suivant l’histoire an-

térieure de l’organisme qui les subit. Les dysfonctions en réaction à

un des perturbations externes dépendent du terrain.

La dysfonction ostéopathique est l’état résultant de la dyna-

mique métabolique tissulaire au moment où elle s’installe et selon

le terrain sur lequel elle s’installe. C’est pourquoi un traumatisme

donné peut avoir tant de conséquences différentes en fonction du

sujet qui le subit.

Cette dynamique, elle-même, dépend de toute l’histoire anté-

rieure, neuro-endocrino-métabolique, du sujet, c’est-à-dire de ses

rapports historiques avec ses environnements. La physiopathologie

se trouve dominée par les processus de mémoire (génétique, im-

munitaire et surtout ici nerveuse) et leurs conséquences sur le

comportement à l’égard du milieu.

Cette mémoire nerveuse se souvient des actions inefficaces ou

douloureuses (hypothalamus). C’est elle qui mobilisera le système

inhibiteur de l’action (cause du stress). Celui-ci mobilisera à son

tour le système neuroendocrinien, hypothalamo-hypophyso-

surrénalien, avec libération de glucocorticoïdes de la réaction

d’alarme (d’anxiété). Cette angoisse s’auto-entretiendra aussi long-

temps que l’action gratifiante (hypothalamus), n’aura pas inter-

rompu le cercle vicieux entraînant alors les maladies psychosoma-

tiques avec effondrement, entre autres, des défenses immunitaires.

Nous avons peut-être là l’explication à l’échec de certaines tech-

niques ostéopathiques qui ne prennent pas en compte l’aspect

émotionnel, le vécu, de la pathologie du patient. Si l’atteinte de la

structure survient sur un terrain de stress permanent avec pertur-

bation de l’homéostasie généralisée, la correction structurelle sera

insuffisante.

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Le rétablissement de l’homéostasie restreinte ne suffit pas

quand l’homéostasie généralisée est déficiente, l’action de

l’ostéopathe ne devrait donc pas se contenter de techniques struc-

turelles si elle vise le rétablissement global du patient souffrant

d’anxiété et des autres maux qui en découlent.

Nous essayerons d’expliquer les réactions émotionnelles du patient

et l’action de l’ostéopathie suite aux constatations cliniques de nos

traitements.

Déjà par la communication non- verbale un patient dévoile

beaucoup sur sa personnalité. Par sa posture, sa gestuelle et sa

façon de parler il va nous orienter vers une prédominance émo-

tionnelle qu’il est possible de confirmer par l’anamnèse et les tests

manuels. Si l’ostéopathe veut rester global et juste il n’a pas

d’autre choix que de prêter une attention aussi importante à

l’examen verbal que physique car même si c’est inconscient les pa-

tients ne disent pas tout. Grâce à l’étude des typologies, statique et

dynamique, nous avons dès les premières minutes en présence du

patient, des informations sur son caractère, extraverti ou introver-

ti, anxieux, agressif ou inhibé.

Ensuite l’interrogatoire systématique en début de séance va

faire ressortir les points importants de la pathologie du patient et

la notion de traumatisme physique ou psychique.

Nous avons parlé de l’habitude des patients à ne pas tout dire à

leur sujet, cela peut être dû au refoulement et c’est à ce moment

que les autres interrogatoires et l’examen physique sont d’une

grande utilité pour le bon diagnostic. C’est en interrogeant le corps

que l’ostéopathe va trouver les zones en souffrance, peut être ou-

bliées et que l’on peut ramener à la conscience par stimulation de

points douloureux, et c’est par la mémoire de la douleur et tissu-

laire, indissociable de l’émotion qui était rattachée au traumatisme

initial. Nous pouvons préciser que ce raisonnement s’applique aus-

si bien à la douleur (ou souffrance) physique que psychique.

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Les ostéopathes depuis les débuts d’A.T. Still parlent de mé-

moire cellulaires, disent la ressentir et la traiter. Cette idée autre-

fois choquante s’avère moins surprenante quand on en parle au-

jourd’hui et cela depuis les transplantations. Les patients se re-

trouvent à avoir des comportements, des souvenirs et des orienta-

tions dans leur choix de vie, radicalement différents de ceux qu’ils

avaient avant l’opération, et qui correspondent avec beaucoup trop

de similitude pour être dû au hasard, à l’hôte de l’organe.

L’hypothèse de la mémoire cellulaire a beau être difficile à explici-

ter la plupart du temps, ces expériences la rendent crédible.

Selon Janov, de récentes observations chez des patients transplan-

tés semblent indiquer que des cellules elles-mêmes peuvent con-

server des souvenirs. Une femme ayant subi une transplantation

cœur poumon s’est mise à ressentir d’étranges et irrépressibles en-

vies de bière et de chicken Mc Nuggets.

Vérification faite, il s’est avéré que le donneur avait un fort pen-

chant pour ce régime. Cette patiente faisait aussi des rêves dont le

contenu lui était étranger, comportant des personnes qui étaient de

toute évidence bien connues du donneur. Elle a constitué un

groupe avec d’autres individus transplantés affirmant avoir les

mêmes réactions. Ce n’est qu’une anecdote, bien sûr, mais elle il-

lustre parfaitement l’existence d’une mémoire cellulaire, de souve-

nirs fixés non dans le cerveau, mais ailleurs dans l’organisme.

Il semble que nos cellules ou nos circuits cellulaires se sou-

viennent des dommages qu’ils ont subis grâce à leur association

avec le souvenir dans le système nerveux central. Un enfant battu

gardera en lui le souvenir d’avoir été détesté, mais comme ce sen-

timent est trop dur pour sa sensibilité, il sera refoulé. Mais le corps

aura enregistré l’évènement traumatisant.

On en revient à la capacité du mental à modifier considérablement

la physiologie du corps. Cette action est en lien avec la connexion

permanente du corps avec le cerveau.

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Nous pouvons ici émettre l’hypothèse que notre action, en

mobilisant les tissus en général, va stimuler le système neuroendo-

crinien avec libération de neurotransmetteurs, le S.N.V et donc le

système immunitaire par action mécanique, énergétique et quan-

tique.

Les sentiments liés aux pensées que nous réactivons alors

par notre toucher seraient à même de modifier à leur tour,

l’information transmise dans les vésicules synaptiques.

Notons rapidement car ce n’est pas l’objet de ce mémoire, que le

comportement du praticien influence la qualité du traitement.

Dans ce rapport étroit nous devons prendre en compte l’empathie

et le positivisme du thérapeute (notion développé aussi par Cho-

pra).

Nous avons observé dans des cas de paralysies que les pa-

tients ne ressentaient plus aussi intensément les émotions connus

auparavant. Cette observation a mené à des recherches qui con-

cluent que chaque organe est lié intimement à une émotion, et que

de rompre le lien neurologique qui crée la connexion entre l’organe

et le cerveau perturbe grandement la transmission de l’information

émotionnelle, mais sans la faire disparaitre totalement. L’impulsion

nerveuse relative à l’angoisse peut se manifester dans l’estomac

sous forme d’ulcère, dans le colon sous forme de spasmes ou en-

core dans l’esprit sous forme d’obsession. Cependant, toutes ces

manifestations proviennent de la même impulsion. L’angoisse se

transforme elle-même d’organe en organe mais chaque point du

corps sait que cette angoisse circule et chaque cellule s’en sou-

vient. Nous pouvons oublier consciemment nos angoisses mais

aussitôt, la sensation est là pour nous les rappeler et cette sensa-

tion semble omniprésente (Relation corps et émotion: approche

scientifique et hypothèse thérapeutique en ostéopathie, Jean luc

Lasserre).

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Etant donné le champ d’action de l’ostéopathie comme définie

ci-dessus, il est envisageable de proposer l’explication au traite-

ment de l’anxiété, mais aussi des émotions en général par

l’ostéopathie, en traitement les troubles fonctionnels.

Les dysfonctions somatiques sont une fonction altérée ou modifiée

dans ses composants somatiques (structure corporelle) : structures

squelettiques, articulaires et myofasciales, et leurs composants

vasculaires, lymphatiques, et neurologiques connexes »23.

La dysfonction somatique est objectivée par 4 paramètres :

-texture anormale des tissus

-asymétrie des repères anatomiques

-restriction de la mobilité

-tissu sensible

Ostéopathie et anxiété

Nous avons constaté dans les chapitres précédents la prépondé-

rance de l’émotion dans toutes les activités de l’être humain : rela-

tionnelle, comportementale, psychique et l’importance du corps

pour l’expression et la perception de cette émotion. Il nous faut

donc expliquer comment l’ostéopathie agit dessus.

D’abord posons les hypothèses d’origine du trouble fonctionnel en

ostéopathie.

La douleur est décrite comme l'expression d'une expérience

sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire

existante ou potentielle ou décrite en termes d'une telle lésion.

Cette définition sous-entend des mécanismes générateurs anato-

mophysiologiques, mais aussi d’ordre psychologique.

                                                                                                                         23  [2]   Glossary  Review  Comittee,  for  the  Educational  Council  on  Ostepathic  Principles  and  the    American  Association  of  Colleges  of  Osteopathic  Medicine.  Glossary  of  Osteopathic  Terminology.  April  2002.  Available  At:,  n.d.,  http://www.doonline.osteotech.org/pdf/sir_collegegloss.pdf.  Ac-­‐cessed  November  30,  2012.  

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- Si cette douleur est de nature physique (entorse de cheville par

exemple), le patient se souviendra de l’histoire du traumatisme et

nous l’inciterons à verbaliser celle-ci. Ce faisant, il réactivera in-

consciemment l’émotion attachée au traumatisme (technique utili-

sée en psychothérapie ou encore en hypnose).

- Si elle est de nature psychique et donc plus en rapport avec une

émotion « somatisée » (diaphragme par exemple), nous appliquons

le même raisonnement et demandons au patient de nous raconter

les circonstances pendant lesquelles se déclenchent cette émotion.

Notre stimulation manuelle va donc engendrer un changement

corporel lié à l’émotion.

On peut supposer que, en recréant cette configuration tissu-

laire émotionnelle, nous faisons revivre au patient l’expérience

physiologique de la souffrance passée. L’information donnée au

corps enclenche alors la reconnexion et le processus de guérison

interrompue par le refoulement de la souffrance. On redonne la

possibilité aux tissus de retrouver leur mécanisme d’auto-guérison

interrompu à cause du stress émotionnel (du fait de son intensité

ou de sa durée).

L’émotion, ressentie de nouveau, va pouvoir alors être inté-

grée et comprise par le cortex préfrontal et le système limbique et

c’est comme ça que l’émotion s’évacue nous l’avons vu en deuxième

partie. La réaction émotionnelle lors du traitement ou après celui-

ci peut correspondre à la libération des tensions accumulées (so-

matisation) par refoulement de l’émotion et expliquer l’amélioration

obtenue.

Nous connaissons le rôle de la voie paléo-spino-réticulo-

thalamique à conduction lente et responsable après stimulation

nociceptive de la douleur sourde, mal systématisée (non discrimi-

native). Elle met en jeu des comportements d'éveil et de défense et

est à l'origine des composantes affectives (qui confèrent à cette

sensibilité son caractère désagréable) et cognitives (à l'origine de

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phénomènes comportementaux référés à l'expérience antérieure

mémorisée : réactions d'attention, d'anticipation, de fuite...) de la

sensation douloureuse.

Ce rappel anatomique nous montre le coté émotionnel, psy-

chologique et cognitif de la douleur et nous permet de comprendre

la réponse émotionnelle suite à la réactivation d’un point doulou-

reux lors d’un traitement ostéopathique.

Les douleurs viscérales, à l'inverse des douleurs somatiques, sont

mal localisées, vagues, diffuses. Plusieurs éléments peuvent expli-

quer cette particularité: la complexité du réseau sympathique or-

ganisé sous forme de plexus, le trajet parfois complexe de l'influx

centripète qui peut pénétrer par le biais de la chaîne latérale à des

niveaux segmentaires différents. Les fibres transportant la sensibi-

lité viscérale et celles de la sensibilité tégumentaire et des séreuses

(plèvre, péritoine) convergent au niveau médullaire. Cette conver-

gence rend compte des douleurs viscérales projetées et de méca-

nismes réflexes, en particulier sympathiques à la douleur. Ici en-

core, la douleur viscérale que nous réveillons par notre palpation et

notre traitement va réactiver l’émotion liée à la douleur et expliquer

les réactions neurovégétatives qui peuvent se produire.

Nous voyons ici l’importance de l’émotion dans la mémoire,

consciente et inconsciente. L’émotion ayant pour support le corps,

la réactivation des événements du passé, à connotation émotion-

nelle, s’obtiendra en travaillant les zones du corps correspondant à

la somatisation de celle-ci.

Il reste beaucoup d’inconnues sur l’inscription physiologique

d’une douleur et les sites anatomiques impliqués. Le système noci-

ceptif est probablement soumis à une “ finalité ” d’oubli de la dou-

leur, mais tout stimulus douloureux entraîne des modifications

neurochimiques et synaptiques durables du système nerveux cen-

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tral24. La réactualisation d’une expérience douloureuse ancienne

reste exceptionnelle mais le phénomène de douleur-mémoire est

important dans la genèse de certaines douleurs chroniques neuro-

logiques.

On retrouve sensiblement les mêmes structures impliquées

dans la douleur, la mémoire de la douleur et l’émotion d’où

l’importance du traitement ostéopathique de ces zones.

C’est donc bien le réveil d’un point douloureux et un traitement

tissulaire qui déclenchent les sensations corporelles mémorisées,

donc une émotion chez le patient et qui par réactivation de la dou-

leur entraine un changement de comportement de sa part.

Histologiquement, tous les éléments du corps sont composés de

biopolymères, qui sont les cellules des tissus conjonctifs. Retrouvés

dans la dure-mère, les tendons, les muscles, les capsules articu-

laires, les aponévroses… elles sont capables de se rétracter sous la

pression et retrouver leur longueur initiale à la disparition de la

pression. C’est ainsi qu’on explique l’efficacité des techniques tis-

sulaires en ostéopathie25.

C’est l’apport d’énergie qui provoque une réaction mécanique

sur la zone contractile. Dans la dysfonction ostéopathique c’est une

rétention d’énergie qui crée la contraction des fibres de bio poly-

mères et le rétablissement des bonnes tensions se fait par l’apport

des pressions supplémentaires exercées par l’ostéopathe. Une fois

les fibres réorganisées alors quand la pression s’enlève le tissu re-

trouve sa longueur initiale.

Plusieurs cas peuvent se présenter :

- Soit les biopolymères demeurent rétractés,

- soit ils demeurent allongés,

- soit ils demeurent rétractés d'un côté et allongés de l'autre,

comme cela serait le cas pour des tissus péri articulaires.

                                                                                                                         24  Jean  Luc  Lasserre,  “Relation  Corps  et  Émotion:  Approche  Scientifique  et  Hypothèse  Thérapeu-­‐tique  En  Ostéopathie.,”  n.d.,  http://jeanluc.lasserre.pagesperso-­‐orange.fr/index.html.  25  “BOURDINAUD  Philippe,  DO.MRO(F) :  Revue  Apo  Still  n°8  Éditions  Sully  Printemps  2001,”  n.d.  

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L'énergie du MRP est celle censée mobiliser en expansion et

rétraction les tissus du corps, mais devient ici insuffisante pour

accomplir sa tâche, nécessitant une intervention extérieure pour

que le tissu retrouve sa forme physiologique. La nature de

l’élément extérieur peut être diverse, la main de l’ostéopathe exer-

çant une force mécanique par exemple, ou de n’importe quelle

énergie car nous avons vu que l’énergie donnée aux bio polymères

est transformée en mouvement cinétique.

Il est troublant de noter que cela corrobore parfaitement ce

que nous observons dans la résolution des tensions et la fuite des

tissus depuis longtemps largement évoquées et décrites par nos

maîtres Sutherland et surtout Rollin Becker.

Nous pouvons supposer que l’émotion, par la modification du tissu

conjonctif qu’elle entraîne, agit également sur la conformation des

bio polymères. Notre action sur ces bio polymères va donc, là en-

core, changer la conformation tissulaire et le paysage corporel et

stimuler tous les capteurs du système somato-sensoriel et de la

nociception.

Biopolymères allongés

Biopolymères rétractés

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Figure 1 URRY, Dan « Les machines à protéines »,.

(Pour la Science, n°209, mars 1995, fig. 3, 63)

Proposition d’une logique de traitement

Comme le montrent les recherches classiques sur l’émotion des

différents auteurs traitées dans ce mémoire, le crâne apparaît

comme une zone privilégiée du fait qu’il contienne les centres de

commande des émotions, de la commande motrice, des sécrétions

hormonales…

Cependant, cette étude nous prouve aussi l’importance du

corps entier et donc la nécessité de son traitement qui confirme

l’aspect global de notre thérapie.

Donc si nous voulons calmer le système limbique et/ou le tronc

cérébral et l’hypothalamus dans l’hypothèse que l’origine des souf-

frances du patient est émotionnelle, le structures centrales du sys-

tème nerveux semblent les premières à investiguer.

Ces structures étant anatomiquement médianes, centrales, il fau-

dra privilégier les techniques répondant à ces caractéristiques : ac-

tion au centre du crâne, inhibition de l’hyperactivité orthosympa-

thique voir stimulation du système parasympathique.

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Nous pouvons citer : technique sur le IVème ventricule, dé-

tente des membranes de tension réciproque, roulement bilatéral ou

alternatif des temporaux, foramen jugulaire pour le passage du

nerf vague... En fait, nous constatons que toutes les techniques

membraneuses et liquidiennes crâniennes donnent de bons résul-

tats à court terme. Peut-être par le même mécanisme de la percep-

tion du corps grâce aux biopolymères.

Dans le cas d’une origine cognitive, il y aura bien entendu les

mêmes structures centrales à traiter mais aussi les aires plus laté-

rales, aires d’association et du langage.

Si nous voulons maintenir les résultats, nous devons là encore as-

socier une prise de conscience mentale ou une verbalisation de la

situation émotionnelle et vérifier le cortex préfrontal et à fortiori l’os

frontal qui le recouvre.

En ostéopathie crânienne la voûte étant adaptative de la

base, il faudrait d’abord vérifier que cette dernière n’est pas en dys-

fonction avant de traiter le frontal.

Enfin, vérifier l’intégrité du mécanisme crânien par contrôle de la

symphyse sphéno-basilaire, en particulier compression SSB et ex-

tension, mais aussi l’articulation occipito-mastoïdienne considérée

comme primordiale. L’os temporal est considéré comme le « fauteur

de trouble » par Sutherland.

Et pour que les os du crâne bougent entres eux, les tech-

niques membraneuses donnent d’excellents résultats : détente de

la faux du cerveau par une prise fronto-occipitale, équilibration

entre les pôles antérieur et postérieur par une prise vomer-occiput.

Il faut donc traiter toutes les dysfonctions manifestes qui concer-

nent ces régions.

Nous avons vu l’importance du corps dans la genèse de

l’émotion et l’action que peut avoir l’ostéopathe à ce niveau, donc

tant qu’il y a des manifestations somatiques il faut traiter le corps.

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Le premier site à souffrir des modifications du système nerveux est

le système entérique. Ce dernier perturbant toutes les étapes de la

digestion car innervé par le nerf vague. Nous rappelons aussi

comme vu dans le deuxième chapitre, que l’estomac et l’intestin

grêle sont les sites où la sérotonine est sécrétée de manière signifi-

cative et de manière plus importante que dans le système nerveux

central.

La sérotonine jouant le premier rôle dans le bien être du patient, il

est donc indispensable en quantité physiologique autant pour re-

trouver l’équilibre psychique que physique.

Les manipulations viscérales entrent alors en jeux dans

notre protocole. Une bonne mobilité, une bonne vascularisation,

un bon drainage veineux comme lymphatique sont nécessaires

pour cette bonne régulation de l’hormone.

Des références données plus tôt renvoient vers des recherches

prouvant l’efficacité des techniques ostéopathique concernant le

bon fonctionnement des viscères.

Indirectement certaines techniques crâniennes ayant un effet sur

le nerf vague (anciennement pneumogastrique), agissent logique-

ment sur le système entérique.

Mécaniquement, le contenu abdominal est dépendant de la

bonne mobilité diaphragmatique. Ce muscle étant le régulateur de

la bonne pression intra abdominale, du brassage de son contenu,

du maintien d’une mobilité constante des organes et des viscères

ainsi que de la vascularisation et du drainage. Nous ne pouvons

donc pas passer à côté du traitement de celui-ci s’il n’est pas dans

sa physiologie.

Selon Caporossi, certaines dysfonctions crâniennes sont connues

comme fréquentes dans les schémas de parasympathicotomie.

La pérennisation des émotions dans le temps favorise leur

imprégnation dans les tissus du corps et la correction sera alors

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plus difficile. La lésion ostéopathique nécessitera une correction

structurelle en complément mais aussi un suivi psychologique en

parallèle, pour optimiser l’amélioration de l’état de santé du pa-

tient.

Dans tous les cas de prise en charge en ostéopathie avec une

orientation émotionnelle, nous n’oublierons pas le motif somatique

du patient.

Chaque être humain à une somatisation propre face à une

émotion. Certaines études ont cherché à montrer des zones préfé-

rentielles de traitement. Pour ne pas faire de généralité gardon à

l’esprit que chaque être est différent, par son vécu, son patrimoine

génétique, émotionnel et son système immunitaire.

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L’ostéopathe dans le traitement psychosomatique

L’ostéopathe n’est pas formé comme un psychologue ou un psy-

chanalyste. Il n’a donc pas le droit de s’aventurer dans

l’interprétation de symptômes ou encore moins convaincre le pa-

tient qu’il n’a pas besoin de suivi psychologique s’il consulte déjà

un ostéopathe.

Tomber dans cette dérive serait malhonnête mais aussi destruc-

trice pour les patients. L’humilité et la disponibilité à l’écoute sont

des qualités indispensables au bon ostéopathe. Son rôle est donc

bien de faire prendre conscience aux patients, quand c’est le cas,

qu’une source émotionnelle est à l’origine de ses souffrances. Et

que pour retrouver la santé, un traitement du corps est aussi im-

portant qu’un travail de l’esprit. Que l’ostéopathie à des outils pour

aider à cette amélioration mais qu’il est possible que sur le plan

psychologique un travail soit nécessaire, surtout si l’élément dé-

clencheur fait toujours partie du quotidien du patient.

Il est important de noter une particularité concernant

l’ostéopathe dans un traitement de la sorte dans les cas où les pa-

tients se livrent, ou décompensent, laissant exprimer leurs émo-

tions, leur souvenirs et leur souffrance. L’ostéopathe doit savoir

garder cette distance qui permet à la fois d’être assez proche du

patient pour lui apporter de l’aide mais assez distant pour ne pas

tomber dans l’empathie. Plus facile à dire qu’à faire car il est bien

connu que tous les êtres humains ont tendance à avoir de

l’empathie.

De mon point de vue, il est important pour être un bon thé-

rapeute, d’être bien dans sa tête et dans son corps. Nous devons

nous entretenir dans la même globalité que l’on conçoit pour les

autres et pratiquer au quotidien des exercices qui nous garderons

en santé mentale et physique. Nous ne pouvons pas donner de

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conseils aux autres si nous ne sommes pas des modèles dans ce

domaine qui est la santé.

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Conclusion

Il y aurait donc une place à prendre dans le traitement des

gens anxieux dans notre société puisque l’on voit bien que le

nombre de personnes qui en souffrent continue à augmenter. Les

solutions toujours éclatées selon les systèmes dans des thérapies

bien éloignées les unes des autres et n’ayant pas établies de com-

munication entre elles, gardent une vision segmentée de l’Homme.

L’ostéopathe s’il le désire a les moyens de remédier en partie

à cela. Par son approche holistique bien connue, voyant les rela-

tions entre tous les systèmes du corps et en intégrant dans sa vi-

sion l’état psychologique du patient, il a les moyens d’intervenir sur

l’état d’esprit du patient.

La médecine occidentale très récente finalement par rapport

aux médecines asiatiques, se heurte à de mauvais résultats dans

la prise en charge de certains malades et la solution, à en croire les

médecines plus anciennes, serait de reconsidérer le corps dans son

ensemble et donc de remettre en lien le corps et l’esprit.

Ce qui est intéressant pour les ostéopathes c’est que cette vi-

sion du corps dans sa globalité comme défendue par les orientaux,

autant que les solutions qui ont l’air de remettre en cause

l’efficacité de la médecine subdivisée, nous ramène à un des pre-

miers principes de l’ostéopathie.

L’Homme est donc machine bien huilée, produisant de

l’énergie par ses réactions chimiques et pilotée par un système de

commande qui pense et qui ressent. Mais l’Homme est aussi à la

recherche d’un thérapeute unique qui aurait dans sa compréhen-

sion du corps la vue d’ensemble qui prend en compte cette plurali-

té.

Le travail de l’ostéopathe ne changerait pas beaucoup, les

principes sur lesquels il s’appuie sont toujours l’anatomie et la

physiologie. Les connaissances dans l’enseignement n’ont pas be-

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soin de changer, mais ne plus se mettre de barrières intellectuelles

sur l’étendue du champ d’action de l’ostéopathie serait un bon dé-

but pour voir la profession s’épanouir en même temps qu’une po-

pulation qui trouverait alors un chemin vers le mieux être.

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ANNEXE 1

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ANNEXE 2

 Echelle HDRS (échelle de dépression de Hamilton)  

           1) Humeur  dépressive  (tristesse,  sentiment  d'être  sans  espoir,  impuissant,  autodépré-­‐ciation)    

0 Absent    1 Ces  états  affectifs  ne  sont  signalés  qui  si  l'on  interroge  le  sujet.    2 Ces  états  affectifs  sont  signalés  verbalement  spontanément.    3 Le  sujet  communique  ces  états  affectifs  non  verbalement  (expression  facile,  

attitude,  voix,  pleurs).    4 Le  sujet  ne  communique  pratiquement  que  ses  états  affectifs  dans  ses  commu-­‐

nications    spontanées  verbales  et  non  verbales.        2) Sentiments  de  culpabilité    

0 Absent.    1 S'adresse  des  reproches  à  lui-­‐même,  à  l'impression  qu'il  a  causé  un  préjudice  à  

des  gens.    2 Idées  de  culpabilité  ou  ruminations  sur  des  erreurs  passées  ou  des  actions  con-­‐

damnables.    3 La  maladie  actuelle  est  une  punition.  Idées  délirantes  de  culpabilité.    4 Entend  des  voix  qui  l'accusent  ou  le  dénoncent  et/ou  a  des  hallucinations  vi-­‐

suelles  menaçantes.        3) Suicide    

0 Absent    1 A  l'impression  que  la  vie  ne  vaut  pas  la  peine  d'être  vécue.    2 Souhaite  être  mort  ou  équivalent  :  toute  pensée  de  mort  possible  dirigée  contre  

lui-­‐même.  3     Idées  ou  gestes  de  suicide.    4       Tentatives  de  suicide.    

   4) Insomnie  du  début  de  nuit    

0 Absent.    1 Se  plaint  de  difficultés  éventuelles  à  s'endormir.    2 Se  plaint  d'avoir  chaque  soir  des  difficultés  à  s'endormir.        5)  Insomnie  du  milieu  de  nuit  0       Pas  de  difficulté.    1     Le  malade  se  plaint  d'être  agité  ou  troublé  pendant  la  nuit.    2       Il  se  réveille  pendant  la  nuit.        

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6) Insomnie  du  matin    0 Pas  de  difficulté.    1 Se  réveille  de  très  bonne  heure  le  matin  mais  se  rendort.    2 Incapable  de  se  rendormir  s'il  se  lève.          7) Travail  et  activités    

0 Pas  de  difficulté.    1 Pensées  et  sentiments  d’incapacité,  fatigue  ou  faiblesse  se  rapportant  à  des  

activités                        professionnelles  ou  de  détente.    2 Perte  d'intérêt  pour  les  activités  professionnelles  ou  de  détente,  ou  décrite  di-­‐

rectement  par  le              malade  ou  indirectement  par  son  apathie,  son  indécision  et  ses  hésitations.    

3 Diminution  du  temps  d'activité  ou  diminution  de  la  productivité.    4       A  arrêté  son  travail  en  raison  de  sa  maladie  actuelle.            8) Ralentissement  (lenteur  de  la  pensée  et  du  langage,  baisse  de  la  faculté  de  concentra-­‐tion,  baisse  de          l'activité  motrice)    

0 Langage  et  pensées  normaux.    1 Léger  ralentissement  à  l'entretien.    2 Ralentissement  manifeste  à  l'entretien.    3 Entretien  difficile.    4 Stupeur.        9) Agitation    

0 Aucune    1 Crispations,  secousses  musculaires.    2 Joue  avec  ses  mains,  ses  cheveux,  etc.    3 Bouge,  ne  peut  rester  assis  tranquille.    4 Se  tord  les  mains,  ronge  ses  ongles,  arrache  ses  cheveux,  se  mord  les  lèvres.        10) Anxiété  psychique    

0 Aucun  trouble.    1 Tension  subjective  et  irritabilité.    2 Se  fait  du  souci  à  propos  de  problèmes  mineurs.    3 Attitude  inquiète,  apparente  dans  l'expression  faciale  et  le  langage.  4       Peurs  

exprimées  sans  que  l'on  pose  de  questions.        11) Anxiété  somatique    (bouche  sèche,    troubles  digestifs,  palpitations,    céphalées,  polla-­‐kiurie,  hyperventilation,  transpiration,  soupirs)    0     Absente.    1     Discrète.    2 Moyenne.    

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3 Grave.    4 Frappant  le  sujet  d'incapacité  fonctionnelle.        12) Symptômes  somatiques  gastro-­‐intestinaux    

0 Aucun.    1 Perte  d'appétit  mais  mange  sans  y  être  poussé.  Sentiment  de  lourdeur  abdomi-­‐

nale.    2 A  des  difficultés  à  manger  en  l’absence  d’incitations.  Demande  ou  besoins  de  

laxatifs,  de  médicaments  intestinaux.        13) Symptômes  somatiques  généraux    

0 Aucun    1 Lourdeur  dans  les  membres,  dans  le  dos  ou  la  tête.  Douleurs  dans  le  dos,  cépha-­‐

lées,  douleurs  musculaires,  perte  d'énergie  et  fatigabilité.    2 Si  n'importe  quel  symptôme  est  net.        14) Symptômes  génitaux  (perte  de  libido,  troubles  menstruels)    

0 Absents.    1 Légers.    2 Graves.        15) Hypochondrie    

0 Absente    1 Attention  concentrée  sur  son  propre  corps.    2 Préoccupations  sur  sa  santé.    3 Plaintes  fréquentes,  demandes  d'aide.    4 Idées  délirantes  hypochondriaques.              16) Perte  de  poids    

A  :  selon  les  dires  du  malade    

0 Pas  de  perte  de  poids.    1 Perte  de  poids  probable  liée  à  la  maladie  actuelle.    2 Perte  de  poids  certaine.      B  :  appréciée  par  pesées    

0 Moins  de  500  g  de  perte  de  poids  par  semaine.    1 Plus  de  500  g  de  perte  de  poids  par  semaine.    2 Plus  de  1  kg  de  perte  de  poids  par  semaine.            

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 17) Prise  de  conscience    

0 Reconnaît  qu'il  est  déprimé  et  malade.    1 Reconnaît  qu'il  est  malade  mais  l'attribue  à  la  nourriture,  au  climat,  au  surme-­‐

nage,  à  un  virus,  à  un  besoin  de  repos,  etc.    2 Nie  qu'il  est  malade.                Résultats :  Cette  échelle  doit  surtout  être  utilisée  non  pas  pour  faire  le  diagnostic  de  dépression  mais  pour  apprécier  les  composantes  de  celle-­‐ci.    

Elle  est  significative  pour  un  score  >  15  et  permet  le  suivi  de  l'évolution.    

     ANNEXE 3

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ANNEXE 4

ANNEXE 5

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