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L'INSTITUT DE PHILOLOGIE ET D'HISTOIRE ORIENTALES ET SLAVES. Origine et fondation. L'Institut est l'œuvre de M. Robert Wemer, aujourd'hui membre du Conseil d'Administration de l'Université Libre de Bruxelles, et de son ami M. Jacques Pirenne, fils du grand historien Henri Pi renne, célèbre luimême par son monumental ouvrage sur le Droit et les Institutions de l'Égypte ancienne. Ces deux hommes, avec le concours de M. H. Grégoire, directeur de BYZANTION , conçurent l'idée, en l'année 1930 — celle du centenaire de l'Indépendance belge — d'un centre d'études destiné à compléter les enseignements historiques et philologiques traditionnels de la Faculté de Philoso phie et Lettres, primo, par l'adionction au programme reçu de la Civi lisation orientale dans l'antiquité et au Moyen Age, et secundo, par l'organisation systématique de l'entr'aide, de la "mutualité" des philo logues et des historiens, des médiévistes, des classicistes et des orien talistes; last not least, il s'agissait d'encadrer solidement dans l'histoire de l'Orient, comme dans celle de l'Occident, l'étude du droit, de l'économie et des institutions. Il esl' à peine besoin de faire observer que le génie d'Henri Pirenne inspirait les deux fondateurs, et que l'Institut en projet répondait à une tendance alors générale en Bel gique et dans le monde vers un nouvel humanisme, plus universel à la fois et plus réaliste. Les fondateurs, après de laborieux pourparlers, décidèrent le Conseil d'Administration de l'Université Libre de Bruxelles à voter— sur la proposition de la Faculté dont le nouvel organisme devait tout d'abord dépendre — un règlement daté du 29 novembre 1930, dont voici le paragraphe essentiel: "L'objet de l'Institut sera l'étude de l'histoire et des langues des

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Page 1: L'INSTITUT DE PHILOLOGIE ET D'HISTOIRE ORIENTALES ET

L'INSTITUT DE PHILOLOGIE ET D'HISTOIRE ORIENTALES ET SLAVES.

Origine et fondation.

L'Institut est l'œuvre de M. Robert Wemer, aujourd'hui membre du Conseil d'Administration de l'Université Libre de Bruxelles, et de son ami M. Jacques Pirenne, fils du grand historien Henri Pi­renne, célèbre lui­même par son monumental ouvrage sur le Droit et les Institutions de l'Égypte ancienne. Ces deux hommes, avec le concours de M. H. Grégoire, directeur de BYZANTION, conçurent l'idée, en l'année 1930 — celle du centenaire de l'Indépendance belge — d'un centre d'études destiné à compléter les enseignements historiques et philologiques traditionnels de la Faculté de Philoso­phie et Lettres, primo, par l'adionction au programme reçu de la Civi­lisation orientale dans l'antiquité et au Moyen Age, et secundo, par l'organisation systématique de l'entr'aide, de la "mutualité" des philo­logues et des historiens, des médiévistes, des classicistes et des orien­talistes; last not least, il s'agissait d'encadrer solidement dans l'histoire de l'Orient, comme dans celle de l'Occident, l'étude du droit, de l'économie et des institutions. Il esl' à peine besoin de faire observer que le génie d'Henri Pirenne inspirait les deux fondateurs, et que l'Institut en projet répondait à une tendance alors générale en Bel­gique et dans le monde vers un nouvel humanisme, plus universel à la fois et plus réaliste.

Les fondateurs, après de laborieux pourparlers, décidèrent le Conseil d'Administration de l'Université Libre de Bruxelles à voter— sur la proposition de la Faculté dont le nouvel organisme devait tout d'abord dépendre — un règlement daté du 29 novembre 1930, dont voici le paragraphe essentiel:

"L'objet de l'Institut sera l'étude de l'histoire et des langues des

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Dès à présent cet Institut comportera un Séminaire de byzan-tinologie, un Séminaire des études slaves et un Séminaire d'égypto-logie et d'assyriologie".^

Le Comité Directeur nommé par la Faculté de Philosophie et Lettres en vertu du règlement du 29 novembre 1930 siégea pour la première fois le 17 février 1931. Il était composé de MM. Robert Wemer, président, Georges Smets (alors recteur), Henri Grégoire, vice-président, F. Héger, administrateur, Em. Boisacq, M. A. Kuge-ner, Isidore Lévy, membres, Jacques Pirenne, secrétaire.

Inauguration

L'Institut fut inauouré dans une séance solennelle tenue à l'LIni-versité le 24 novembre 1931. D'un discours prononcé à cette occa­sion nous extrayons ces quelques lignes:

"Il s'agit de compléter les programmes traditionnels de notre enseignement en y intégrant l'histoire des peuples de l'Orient. Chose curieuse, les lacunes des dits programmes sont surtout sensibles en ce qui concerne le plus proche des Orients: l'Est, le Sud-Est euro péen, l'Orient chrétien, l'Asie Mineure, la Syrie, l'Egypte médié­vale, le Caucase arménien et géorgien". . .

Et celles-ci, qu'on ne peut lire sans tristesse, car Adontz est mort sous l'occupation allemande:

"Je suis non seulement heureux, mais fier de ̂ 'ous piésenicr M.«Nicolas Adontz, ancien professeur à l'Université de PétrogratI, Arménien de nationalité, sorti de l'illustre école des grands philo logues, historiens et orientalistes russes. Vous l'entendrez et vous ne douterez plus de la fécondité d'un champ d'études qui non seule ment prolonge le byzantin, mais, à vrai dire, se confond parfois avec lui, de telle sorte qu'on a pu parler sans paradoxe d'un empire arméno-byzantin". . . .

Les premières années.

La première année académique de l'Institut nous permit d'ail leurs de rendre un autre hommage à l'Arménie. Le 19 janvier 1932, à la Fondation Universitaire, nous entendions Mlle S. Der Nerses-

' Voyez le texte complet dans VAnnuaire de l'Institut de Philologie et d'Histoire Orientales, tome I (pour 1932-1933) p. 6.

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sian, professeur (aujourd'hui directeur) de r"Art Department" à Wellesley Collège, Wellesley, Mass., qui parla de l'Illustration de la Légende de Barlaam et de Joasaph d'après les manuscrits byzan­tins. M. de la Vallée-Poussin et le R. P. Peeters voulurent bien souligner l'importance de cette communication en retraçant les péri­péties du problème de Barlaam et Joasaph, lequel venait d'entrer, grâce au P. Peeters, dans une phase nouvelle.*

Le premier rapport annuel (1931-1932) signale et décrit l'activité du Séminaire d'Etudes byzantines, du Séminaire de Syrologie (Direc­teur: l'eu M. A. Kugener), du Séminaire d'Antiquités sémitiques (Isidore Lévy, professeur au Collège de France, depuis août 1932, et à l'Université de Bruxelles), du Séminaire de Philologie et d'His­toire arméniennes (N. Adontz), et enfin du Séminaire d'Histoire du droit égyptien (J. Pirenne).

L'Institut invita en outre de grands maîtres français comme M. Charles Diehl, M. Georges Marçais et de jeunes sa\'anls Ixilka-niques comme le slavisant grec Michel Lascaris et M. J. D. Stefa-nescu, docteur ès lettres roumain.

Les années suivantes virent les enrichissements successiis c|ue voici:

1932-1933 : Séminaire de langues indo-européennes (Emile Boisacq) Séminaire d'Etudes géorgiennes (Michel de Tseretheli) Séminaire d'Assyriologie (M. de Tseretheli) Cours spécial sur la technique de l'édition (M. Félix Peeters) [Cours d'art oriental (M. G. Contenau).] Invités: G. Millet ("La Renaissance byzantine").

Charles Diehl ("Le mont Athos" et "Thessalonique, la ville de St. Démétrius").

Alexandre Moret (3 conférences sur l'Egypte et la Méso­potamie).

Ernest Stein: 1) cours public sur l'Histoire de l'Empire byzantin de la chute de l'Empire d'Occi­dent jusqu'à l'avènement de Justinien I.

= V. Analecta Bollandiana, t. X L I X , III et TV ( 1 9 3 1 ) , pp. 2 7 6 - 3 1 2 : La première traduction latine de "Barlaam et Joasaph" et son original grec.

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2) séminaire sur le De Magistratibus de Jean Lydus.

Publications: Annuaire I, Brux. 1932-1933; ALEXANDRE ECK, le Moyen-Age russe, Brux. 1933. JACQUES PIRENNE, His­toire des institutions et du droit privé de l'ancienne Egypte, 3 v., Brux. 1932-1935.

J 933-2 934: 7 mai 1934: inauguration de la salle byzantine à la Bibliothèque

Royale, en présence de M. A. A. Vasiliev, professeur à l'Université de Madison.

Nouveaux collaborateurs: P. Wittek, ancien membre de l'Insti­tut allemand de Constantinople (turcologie); E. Ho-nigmann (géographie byzantine); Alexandre Eck (séminaire d'histoire russe); Cl. Backvis (chargé d'un cours élémentaire de langues russe et polonaise).

Invités: J. Bidez: "L'Orient et les philosophes grecs". M. A. Guidi (prof, à Rome). Morelowski (prof, à Wilno). A. Moret. Ch. Diehl ("Introduction à l'arché­ologie byzantine").

"Société des Amis de l'Institut Oriental", initiative arménienne. Publication: Annuaire II (Mélanges Bidez), 2 fasc. Brux. 1934.

1934- 19^5: Les enseignements de l'Institut sont répartis en deux groupes:

Orient ancien et Orient médiéval. Le séminaire d'histoire russe élargit son champ d'études à tous les

peuples slaves. Il porte désormais le nom de Séminaire d'Histoire slave.

Dans la section d'archéologie, dirigée par M. G. Contenau, M. CHARLES DIEHL donna dix leçons sous le titre commvm d'Intro­duction à l'archéologie: byzantine.

L'année académique est close par une conférence de M. JOSEPH

BIDEZ sur "Les couleurs des planètes dans l'Astrologie". 1935- 1936: Le séminaire d'Assvriologie, interrompu pendant une année,

reprit son activité sous un nouveau titulaire, M. G. DOSSIN, profes­seur à l'Université le Liège.

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A côté du séminaire d'histoire slave vient se ranger, dans le cadre de l'Institut, un séminaire de langue et de littérature polonaises et russes, conformément à un accord polono-belge. Son directeur, M. W. LEDNICKI, professeur à l'Université de Cracovie, y était secondé de M. CLAUDE BACKVIS, assistant.

M. NICOLAS IORGA fit une conférence sur "La Chanson éfique des Roumains".

En 1935 parurent, coup sur coup, en dehors de l'Annuaire III ( 1 9 3 5 ) , dédié à M. Jean Capart, deux volumes du Cor-pus Bruxel-lense Historiae Byzantins.. Le premier était une traduction entière­ment refondue de l'ouvrage russe d'A. A. Vasiliev, Byzance et les Arabes, t. I (par H. Grégoire, Ernest Honigmann, Nallino et Marius Canard); le second, une oeuvre originale. Die Ostgrenze des Byzan-tinischen Reiches, par Ernest Honigmann.

1956-1937: Année mémorable dans l'histoire de l'Institut, car depuis lors

l'Institut, divisé en trois sections, celle de l'Orient ancien, la section byzantino-musulmane et la section slave, délivre, tout comme les autres facultés et écoles de l'Université Libre de Bruxelles, des di­plômes de candidat, licencié, docteur et docteur spécial.

Cette innovation profite tout particulièrement à la section slave dont l'enseignement est considérablement élargi. De nouvelles branches historiques sont adjointes au programme, et un enseigne­ment de la philologie slave est créé. Il est assuré par M. BORIS LINBE-

GAUN, chargé de cours à l'Université de Strasbourg. Des lectorats de la langue russe et polonaise qui en dépendent sont confiés le premier à Mlle D. LusAC, et le second à M . M . SZEFTEL.

Dans la section de l'Orient ancien, M. ALEXANDRE MOREï, pro­fesseur au Collège de France, fait désormais partie de l'Institut, pour y enseigner l'Histoire générale de l'ancien Orient.

Parmi les conférenciers, invités par l'Institut, M. LEVI DELLA

VIDA parla des Origines de l'historiographie arabe, M. HROZNY de ses découvertes hittites, et M. FRANZ CUMONT du Mithrseum de Doura.

Le centenaire de la mort d'Alexandre Pouchkine fut célébré au

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cours d'une séance commémorative, le 10 mars 1937, avec la partici­pation de M M . A . E c K , W. LEDNICKI et C L . BACKVIS.

Pour marquer le dixième anniversaire de la fondation à l'Univer­sité Libre de Bruxelles de la chaire de langues et de littératures slaves (fondée par le Gouvernement polonais, à l'origine, dans le cadre de la Faculté de Philosophie et Lettres) l'Institut organisa une séance spéciale au cours de laquelle M . W. LEDNICKI fit une confé­rence sur "Mickiewicz en Russie".

En dehors de l'importante bibliothèque slave, constituée au cours des années précédentes, les collections de l'Institut s'enrichirent de la bibliothèque de Friedrich Delitzsch et du don de M. G. Contenau (tablettes cunéiformes de la IIP dynastie d'Ur.)

Pubhcation: Annuaire IV (Mélanges Cumont), 2 fasc. Brux. 1936.

1937-1938: Dans la section de l'Orient ancien, M. ALEXANDRE MORET , tout

en poursuivant son cours d'Histoire générale de l'ancien Orient, donna une série de leçons sur VHistoire des idées religieuses dans l'Egypte ancienne.

Dans la section slave, le prof. ZALESKI, nouvellement nommé comme professeur agréé, inaugura son enseignement par une série de leçons sur Les valeurs universelles du théâtre romantique polonais.

Des conférenciers invités par l'Institut, M. E. LEVI-PROVENçAL

parla de "Grenade musulmane et la résidence royale de l'Alhambra au XlVe siècle", M. H . TORCZYNER fit un rapport sur les fouilles de Lakhis, et AI. J. HACKIN sur celles de la mission française en Afgha­nistan.

Au mois de juillet l'Institut, pour la première fois dans ses annales, put conférer un diplôme de docteur en philologie et histoire orientales. M. G. Kolias, de la section byzantino-musulmane, fut ce premier récipiendaire. Sa thèse eut pour sujet "Léon Choirosphactès".^

Les Annuaires pour 1937 et 1938 (tomes V et VI) formèrent les deux volumes des "Mélanges Boisacq" (1937-1938).

" George Kolias, Léon Choerosphactès, mag,istre, proconsul et patrice {Texte und Porschun^en zur hyzantinisch — neuffiechischen Philologie, Nr . 3 1 ) . Athens, 1939. Pp. 135.

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CHRONIQUE DE L'INSTITUT 479

Dans le Cor-pus Bruxellense, I, série géographique (Forma Im-perii Byzantini) parut, comme premier fascicule. Le "Synekdemos" de Hiéroklès et l'OfUscule géographique de Georges de Chypre. Commentaire par E. HONIGMANN, préface de F. CUMONT.

Le XXe Congrès International des Orientalistes eut lieu à Bruxelles en septembre 1938. Ainsi fut marquée l'importance que prenait Bruxelles aux yeux du monde savant orientaliste.

La Reconstitution de l'Institut à New-York. Après le désastre de mai 1940 et les événements qui le suivirent

en France, M. Robert Wemer et le professeur Henri Grégoire re­constituèrent l'Institut de Philologie et d'Histoire Orientales et Slaves dans le cadre de l'Ecole Libre des Hautes Etudes, fondée à New-York par un groupe de savants français, belges et amis de culture française, fidèles à l'idéal de la liberté. Parmi les membres de l'Insti­tut à Bruxelles, MM. Waclaw Lednicki, Ernest Honigmann^, Léon Herrmann et Marc Szeftel vinrent, l'un après l'autre, reprendre leur place dans l'Institut rénové. Des savants de diverses nationalités ré­fugiés à New-York apportèrent à notre établissement leur précieux concours et ainsi, peu à peu, son activité put reprendre son ancienne ampleur, malgré l'irréparable lacune due à l'absence de Jacques Pirenne. Divisé en trois sections, byzantine et néo-grecque, sl;ive et orientale, et comportant un centre d'études roumaines, l'Institut fut inauguré le 13 décembre 1941 par une séance solennelle tenue dans la Reading Room de la Pierpont Morgan Library, à New-York. Le prof. Henri Grégoire, vice-président de l'Institut, prononça un dis­cours dont le sujet était "La renaissance de l'Institut de Philologie et d'Histoire Orientales et Slaves et le but dë son activité en Amé­rique". Deux conférences eurent lieu ensuite, sur deux sujets paral­lèles: celle de M. HENRI GRéGOIRE: "Rome et Byzance: l'histoire vraie du schisme, ses conséquences pour l'Empire d'Orient et la question de l'Union des Eglises" et celle de M. WACLAW LEDNICKI:

"Rome et Byzance dans le monde slave (luttes, prosélytismes et para­doxes)".

Dès le début de cette nouvelle et féconde période, M. Roman

' Associate Professer à la N e w Schoo l for Social Research depuis cet. 1940.

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4 8 0 HENRI GRéGOIRE

Jakobson rendit à l'enseignement, aussi bien qu'à l'administration de l'Institut, des services qui furent reconnus par sa désignation comme co-directeur de la section slave.

Les cours commencèrent au deuxième semestre de l'année 1941-1942.

En voici le détail:

Année académique 1941-1942. Deuxième semestre.

A. Section hyzantine et néo-grecque. Directeur: H. Grégoire. Cours et séminaires:

H . GRéGOIRE, Les •persécutions dans l'Empire romain jusqu'au triomphe de Constantin.

H . GRéGOIRE, Byzance et les Croisades. Mlle SIRARPIE DER NERSESSIAN, L'Arménie et Byzance: aperçu

historique, questions religieuses, architecture, sculp­ture, peinture.

H . GRéGOIRE, A. SEGRè, P. CHARANIS et E. HONIGMANN, Séminaire byzantin: Etude de textes: grec, hyzantin et moderne. Géographie de l'Empire hyzantin.

B. Section slave. Co-directeur: W. Lednicki. Cours et séminaires:

R. JAKOBSON, Byzance et l'esprit novateur dans le Moyen-âge tchèque. E. DVOICHENKO-MARKOFF, Proséminaire de langue russe. Mme SVATAVA JAKOBSON, Proséminaire de langue et littérature

tchécoslovaques. Conférence:

W. LEDNICKI, La Comédie non-divine de Z. Krasinski. C. Section orientale. Cours et séminaires:

EMIR ABBAS FAROUGHY, Histoire moderne du Proche-Orient: Perse, Iraq, Afghanistan.

EMIR ABBAS FAROUGHY, Cours élémentaire de langue persane. ABBé LAURENT YOUN, Les religions de l'Extrême-Orient. ABBé LAURENT YOUN, Langues japonaise et chinoise.

D. Centre d'études roumaines.

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CHRONIQUE DE L'INSTITUT 481

Commémoration Nicolas lorga: Discours par Henri Grégoire, Mme E. Dvoichenko-Markoff, Oskar Halecki et Boris Mir-kine-Guetzévitch.

H . GRéGOIRE, R. JAKOBSON e t M m e E. DVOICHENKO-MARKOFF,

Cours •pratique de langue et littérature roumaines. Histoire roumaine, exercices de séminaire.

Année académique 1942-1943. Premier semestre.

A. Section hymntine et néo-grecque.

Cours et séminaires:

H. GRéGOIRE, La fin du paganisme et les querelles théologiques aux IVe et Ve siècles.

H . GRéGOIRE, A. SEGRè, L. HERMANN, P . CHARANIS, E . HONIG-

M A N N , E . B i K E R M A N , S . L iEBERMAN e t A . BERGER,

Séminaire byzantin: Textes relatifs à l'histoire des per­sécutions. Grec byzantin et moderne, Géographie de l'Empire byzantin.

A. BERGER, Séminaires d'histoire du droit byzantin. Sources et en­

seignement.

Conférences:

OSKAR HALECKI, La fin de Byzance: l'Empire des Paléologues. PANOS MORPHOPOULOS, Littérature néo-grecque: Solomos, son temps,

son milieu, son génie.

P. CHARANIS, La structure sociale de l'Empire byzantin à la fin du Vie siècle.

H. GRéGOIRE, Charme et utilité du grec moderne.

P. CHARANIS, La crise du Vile siècle et les réformes de la dynastie d'Héraclius.

(Les quatre dernières conférences furent organisées en collabora­tion avec la Société des études byzantines et néo-grecques^.

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4 8 2 HENRI GRéGOIRE

B. Section slave. Directeurs: MM. W. Lednicki et R. Jakobson.

COMMéMORATION COMENIUS (avec participation de R. Wemer, H. Grégoire, A. Koyré, J. Voskovec, P. Schrecker et R. Jakobson).

Cours et séminaires:

W. LEDNICKI, Ivan le Terrible, apologète de l'absolutisme et ses contradicteurs polonais (Etudes sur les théories politiques russes et polonaises du XVIe s.)

R. JAKOBSON, Les premiers siècles de la poésie tchèque: poésie orale et ses racines protoslaves; poésie écrite et son inspiration byzantine.

MME E. DVOICHENKO-MARKOFF, Proséminaire de langue russe.

M. SZEFTEL, Proséminaire de langue polonaise.

Mme SVATAVA JAKOBSON, Proséminaire de langue et littérature tchécoslovaques.

Conférences:.

M. SLONIM, Influence française sur la littérature russe.

M. SZEFTEL, Le problème des déclassés dans la Russie ancienne. C. Section orientale.

Cours et séminaires:

EMIR ABBAS FAROUGHY, Grammaire persane.

G. VERNADSKY, Les Alains et leur rôle dans la formation du monde médiéval.

W. LESLAU, Cours élémentaire d'arabe classique.

W. LESLAU, Abyssin moderne (Amharique).

DEUXIèME SEMESTRE

A. Section byzantine et néo-grecque. Directeur: H . GRéGOIRE.

Page 11: L'INSTITUT DE PHILOLOGIE ET D'HISTOIRE ORIENTALES ET

CHRONIQUE DE L'INSTITUT 483

Cours et séminaires:

H. GRéGOIRE, Textes grecs relatifs aux origines du Christianisme.

H . GRéGOIRE, A. SEGRè, L. HERMANN, E. HONIGMANN, P . CHA­

RANIS, E. BiKERMAN, S. L iEBERMAN, A. BERGER, Sémi­naire byzantin: Textes relatifs à l'histoire des persécu­tions. Grec, byzantin et moderne. Géographie de l'Em­pire byzantin (Suite).

A. BERGER, Séminaire d'histoire de droit byzantin.

Conférences:

P. CHARANIS, Les luttes sociales sous la dynastie macédonienne.

P. CHARANIS, La crise du Xle siècle.

P. CHARANIS, Les luttes sociales et la désintégration finale de l'Em­pire.

A. H. KRAPPE, Le folklore et l'antiquité hellénique.

E. BiKERMAN, La guerre et la paix dans la Grèce classique.

S. H. CROSS, Les origines byzantines de la civilisation russe.

A. SEGI\è, Remarques sur l'histoire de l'économie byzantine.

TH. WHITTEMORE, Récent uncoverings in Hagia Sophia — Mov-ing picture in color.

B. Section slave. Co-Directeurs: W. LEDNICKI et R. JAKOBSON.

Cours et séminaires:

H . GRéGOIRE, R. JAKOBSON, A. KOYRé, G. VERNADSKY, E . BIKER-

MAN, M . SZEFTEL: L e Dit d'Igor et la question de son authenticité.

W. LEDNICKI, Ivan le Terrible, apologète de l'absolutisme et ses contradicteurs polonais.

M. SZEFTEL, Proséminaire de langue polonaise.

Page 12: L'INSTITUT DE PHILOLOGIE ET D'HISTOIRE ORIENTALES ET

484 HENRI GRÉGOraE

Mme s. JAKOBSON, Proséminaire de langue et littérature tchéco­slovaques.

M. SzEFTEL, L'ascension politique de la principauté de Moscou.

Mme E. DVOICHENKO-MARKOFF, Langue russe.

R. JAKOBSON, Lecture et analyse de ballades tchèques.

Conférences:

O. HALECKI, L'Union de Florence et les Slaves.

R. JAKOBSON, Les Allemands vus par les Slaves.

R. JAKOBSON, S. Constantin, premier poète slave.

A. TURYN, Les langues classiques et le vocabulaire slave.

C. Section orientale.

Cours et séminaires:

G. LEVI DELLA VIDA, L'Islam dans l'histoire de la civilisation.

EMIR ABBAS FAROUGHY, Grammaire persane.

W. LESLAU, Abyssin (ancien et moderne).

W. LESLAU, Cours élémentaire d'arabe classique.

W. LESLAU, Cours avancé d'arabe classique.

G. VERNADSKY, Les Alains et leur rôle dans la formation du monde médiéval (Suite).

J. JoFFE, Introduction à l'étude du Yiddish.

TH. SEBEOK, Histoire de la langue hongroise.

Conférences:

J. BURNAY, La structure du siamois.

M. ROSTOVTZEFF: L'Orient et la civilisation grecque: Douta — Europos sur l'Euphrate.

Page 13: L'INSTITUT DE PHILOLOGIE ET D'HISTOIRE ORIENTALES ET

CHRONIQUE DE L'INSTITUT 485

W. LESLAU, Poésie populaire abyssinienne.

D. Centre d'Etudes Roumaines.

Mme E. DVOICHENKO, Séminaire de langue roumaine.

Année académique 1943-1944.

Premier semestre.

A. Section Byzantine et néo-grecque. Directeur: H. GRéGOIRE auquel a été adjoint M. E. BIKERMAN.

Cours et séminaires:

H. GRéGOIRE, Les problèmes balkaniques et leur origines byzan­tines.

E. H o N i G M A N N , La Géographie de la presqu'île balkanique et ses sources byzantines et arabes.

H. GRéGOIRE, Le problème du grec moderne.

A. BERGER, L'oeuvre législative de Justinien.

B. Section slave. Directeurs: R. JAKOBSON et W . LEDNICKI.

Cours et séminaires:

H . GRéGOIRE, R . JAKOBSON, M. SZEFTEL, G . VERNADSKY: Le D i t

d'Igor (lecture et interprétation)

R. JAKOBSON, La langue russe, miroir et véhicule de culture.

A. MuHLSTEiN, La politique extérieure de la Pologne entre les deux guerres.

B. MIBKINE-GUETZéVITCH, H . GRéGOIRE, A. KOYRé, A. KRAPPE,

G . VERNADSKY, P . SCHRECKER, CH. STERLING, G . VOSKOVEC, R .

JAKOBSON, L'apport tchécoslovaque à la civilisation mondiale.

Mme E. DVOICHENKO, Cours pratique de langue russe.

Mme S. JAKOBSON, Cours élémentaire de langue tchèque.

Mme S. JAKOBSON, Cours avancé de langue tchèque.

Page 14: L'INSTITUT DE PHILOLOGIE ET D'HISTOIRE ORIENTALES ET

4 8 6 HENRI GRéGOIRE

C. Section orientale. Directeurs: G. LEVI DELLA VIDA

et W . LESLAU.

W. LESLAU, Cours élémentaire d'arabe classique.

W. LESLAU, Cours avancé d'arabe classique.

W. LESLAU, Cours d'abyssin ancien et moderne.

W . LESLAU, H . GRéGOIRE, J. JOFFE, J. BONFANTE, R. JAKOBSON,

Les Langues juives.

D. Centre d'Etudes Roumaines.

Mme E. DVOICHENKO, Séminaire de langue roumaine.

Le Présent et l'Avenir de l'Institut. Doctrine et Méthode.

L'Institut s'est naturellement inspiré, dans l'établissement de son programme actuel et futur, de la grande tâche qui lui incombe en vertu même de ses statuts comme en vertu de la situation interna­tionale. Les civilisations dont il étudie l'histoire sont précisément celles des peuples slaves, grec, turc, arabe, et autres, du Proche-Orient et du bassin méditerranéen, qui jouent, à l'heure actuelle, un rôle décisif dans la guerre mondiale, et dont l'influence et les intérêts, déterminés par leur histoire, seront parmi les facteurs les plus impor­tants dont la paix et l'ordre futurs devront tenir compte. Est-il néces­saire d'insister sur la nécessité qui s'impose à tous désormais de con­naître l'hitoire de la Russie, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie, du monde balkanique et asiatique, des États successeurs et héritiers de Byzance, dont la Grèce est comme la fille aînée, du monde isla­mique, de l'Ethiopie, du Judaïsme?

A la civilisation de tous ces peuples, dont s'occupe non plus seule­ment l'histoire ancienne et médiévale, mais ce qu'on appelle ici Current History, l'Institut, préoccupé d'apporter son modeste con­cours à l'opinion publique et aux hommes d'Etat qui bâtiront la Paix sur les assises de la Justice et de la Vérité, a consacré et consa­crera journellement ses efforts. On notera que sans se départir de sa mission scientifique, il a "mis l'accent" sur des problèmes à la foi?

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historiques et actuels. A titre d'exemple, nous citerons les cours et conférences de séminaire sur l'Histoire des Persécutions contre les Juifs et le^ Chrétiens dans l'Empire romain, qui présentent tant de similitudes avec l'histoire la plus contemporaine, ou sur les mouve­ments et conflits religieux, qui, en rompant l'unité européenne et méditerranéenne, ont enfanté cette "question d'Orient" ou mieux cette "question d'Europe", source de tant de guerres depuis la fin de le paix romaine jusqu'à nos jours, et sans doute, flus oultre . . . ou encore--sujet d'un intérêt non moins direct — l'étemelle poussée et agression germanique, un instant "immobilisée" par l'empire des Huns, et que des témoins slaves particulièrement perspicaces dé­noncent dès le haut moyen-âge.

Ajoutons qu'une des traditions de l'Institut, religieusement obser­vée sur le sol américain, est celle des débats el̂ discussions, entre spécialistes de domaines différents, qui suivent la plupart de nos con­férences. Rien n'affirme plus efficacement la doctrine et la tendance "unitaires" de notre Institut, que ces constants rapprochements entre faits occidentaux et faits orientaux, entre faits politiques, éco­nomiques, religieux et sociaux, qui jaillissent spontanément de tels entretiens.

Cours pratiques de langues.

Si l'histoire du passé doit rester une discipline vivante, et non cristallisée par des manuels plus ou moins élémentaires, elle doit être incessamment renouvelée par le retour et le recours direct aux sources originales. Et, de même, 1'"histoire courante" du Proche-Orient, qui d'ailleurs prolonge sans solution de continuité l'histoire médiévale, est inaccessible et inintelligible sans la connaissance pré­cise et pratique des langues et dialectes de cette partie du monde.

En dépit d'une doctrine de facilité qui commence à se répandre, l'étude de ces langues ne peut être "simplifiée" ni "mécanisée".

Dès le début, nous avons offert à de très nombreux auditeurs im programme assez riche d'enseignements linguistiques: langues slaves

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(russe, polonais et tchécoslovaque), langue roumaine, grec moderne, persan, arabe classique et moderne, éthiopien ancien et moderne.

L'Institut, pour la première fois en Amérique, a même fait une place à une langue aussi négligée par la science universitaire qu'inté­ressante au point de vue linguistique et culturel, le yiddish, et la création de cette chaire a été saluée avec enthousiasme par la nom­breuse presse juive de New-York.

Collaboration de l'Institut avec diverses Nationalités.

A. Les Grecs.

1 ) Les premiers, les Grecs ont reconnu l'utilité d'une entente et d'une collaboration amicales avec l'Institut, et particulièrement avec sa section byzantine. Pour les Hellènes, en effet, l'histoire byzantine fait partie de l'histoire nationale, et la réhabilitation scientifique d'une période glorieuse et généralement négligée encore par les pro­grammes scolaires ne peut les laisser indifférents. C'est pourquoi la collaboration hellénique à l'œuvre de l'Institut a été aussi chaleu­reuse et généreuse que multiforme.

2) La presse grecque a consacré de très nombreux articles à nos programmes et à toutes nos initiatives. Le grand journal Ethnikos, Kiryx, dont le directeur est M. Basile Vlavianos, a publié dans son édition dominicale les principaux chapitres de notre livre sur Digenis Akritas, et ensuite assuré la parution de l'ouvrage en un beau vo­lume. La même maison imprime en ce moment les Mémoires de Kekamnenos, t. 3 du Corfus Bruxellense, édition de Mme Georgina Buckler.

3) Son Éminence Mgr Athenagoras, Archevêque orthodoxe grec des deux Amériques, a généreusement mis à la disposition de l'Insti­tut deux salles de l'Archevêché, où ont eu lieu plusieurs conférences de M. Henri Grégoire et celles de M. Panos Morphopoulos et de M. Peter Charanis.

4) Sous les auspices de l'Archevêché et avec l'aide particulière­ment efficace du R. P. Evthymiou et de AI. B. Vlavianos, une Société

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des études hyzantines et néo-grecques s'est constituée, dont la pre­mière séance solennelle a eu lieu à l'Archevêché le 15 janvier 1943 en présence de hautes personnalités.

5) La Société et l'Institut sont particulièrement heureux d'avoir

pu s'associer, dès le début, des orateurs et des savants hellènes aussi

qualifiés que M. P. Morphopoulos et M. P. Charanis, ce dernier

assistant frofessor à Rutgers University, et le seul professeur d'his­

toire byzantine qui soit aux Etats-Unis.

6) Plusieurs mécènes, dont MM. Embirikos et Venizelos, ont

fait des donations importantes à l'Institut.

B. Les Tchécoslovaques.

A partir du 1er janvier 1943, en vertu d'un accord passé entre le

Gouvernement tchécoslovaque de Londres et l'École des Hautes

Études, la Chaire d'histoire et de philologie tchécoslovaques Ernest Denis, instituée à la Sorbonne après la guerre de 1914-1918, est réta­blie dans le cadre de l'École Libre des Hautes Études, désignée

comme "la seule Université de langue française libre qui existe ac­

tuellement". M. Roman Jakobson, professeur à l'École Libre et à

l'Université Masaryk à Brno, est nommé titulaire de cette chaire.

Cette chaire, avec son séminaire, est incorporée comme une unité

autonome à la Section Slave de l'Institut de Philologie et d'Histoire Orientales et Slaves.

L'Institut adresse ses remerciements les plus chaleureux aux

Ministres H. Ripka et J. Slâvik, à Londres, au Ministre G. Papânek et au Consul Général K. Hudec.

Toute la presse tchécoslovaque de l'Amérique et de l'Angleterre, jusqu'aux journaux lithographiés de l'armée, a fait un écho retentis­sant et sympathique à l'action de l'Institut, et en particulier, le journal New Yorkské Listy a marqué dans nombre d'articles sa grati-

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tude envers les savants qui ont mis en haut relief l'ancienneté, sou­vent méconnue encore, de la patrie tchécoslovaque.

C. Les Polonais.

On a vu ci-dessus le rôle joué par M. Waclaw Lednicki dans la

reconstitution de l'Institut à New-York. Dès la création du Polski Instytut Naukowy w Ameryce ses rapports avec notre établissement

ont été des plus cordiaux. M. Oskar Halecki, professeur à l'Univer­

sité de Varsovie et Président de l'Institut Polonais, nous a fait de

brillantes conférences rappelées ailleurs, ainsi que M. W. Lednicki,

chairman de la Section d'Histoire de Littérature et d'Art de l'Insti­

tut Polonais. MM. Henri Grégoire et R. Jakobson, d'autre part, par­

ticipent à l'activité de cette section, en y donnant des conférences.

M. Adolphe Berger, le savant historien polonais du droit romain,

est titulaire de la chaire d'histoire du droit byzantin, la première en

Amérique.

MM. Alexandre Turyn, professeur à l'Université de Varsovie

et Manfred Kridl, professeur à l'Université de Wilno nous 'ont ap­

porté leur précieux concours.

D. Les Russes.

L'Institut s'honore d'être en relations constantes et amicales avec

les éminents représentants de la science et de la littérature russes

que sont les professeurs Michel RostovtzefiF, Georges Vemadsky,

A. A. Vasiliev.

Il était indiqué de choisir comme thème d'un cycle de confé­

rences et de discussions l'œuvre maîtresse de la Russie épique, le Dit

d'Igor, redevenu littérairement actuel, grâce aux articles du professeur André Mazon attaquant son authenticité.

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Les conférences de ce cycle, faites par MM. G. Vernadsky, R. Jakobson, H. Grégoire, M. Fedotov et M. Szeftel, ont largement contribué à élucider le texte vieux-russe, son fond historique, sa langue, ses idées, sa mythologie, et à lui marquer sa place dans l'ancienne littérature russe, ainsi que dans la poésie épique du

monde médiéval. Ces conférences, comme les interventions de

MM. S. Cross et E. Bikerman, ont nettement démontré l'authenti­cité du monument en réfutant tous les arguments contraires. Les conférences proprement dites, qui ont eu lieu pendant l'année

académique 1942-1943, se poursuivent sous forme d'entretiens de séminaire pendant l'année 1943-1944. Les membres du séminaire, exceptionnellement nombreux (une quinzaine) préparent en commun la première traduction exacte et la première analyse philologique complète du Dit d'Igor, ou Geste de la guerre d'Igor, et plusieurs passages obscurs ont été interprétés pour la première fois d'une manière satisfaisante. Ainsi M. R. Jakobson a prouvé qu'en plusieurs endroits et notamment dans le prologue, l'auteur du Dit utilise des chroniques grecques, entre autres celle de Constantin Manassès, soit directement, soit à travers une traduction slave. De son côté, M. Fedotov a découvert dans un texte vieux-russe de polémique anti-païenne, les deux entités énigmatiques Kama et Zl'a du Dit d'Igor.

Les problèmes de l'art médiéval russe seront traités par M. S. Cross et Mlle S. Der Nersessian.

£. Les Italiens. D'illustres confrères italiens, M. Giorgio Levi Délia Vida, le

célèbre islamisant, M. Julien Bonfante et M. A. Segrè nous ont prêté leur concours dès l'origine de notre Institut.

£. Les Roumains. Le P. Hategan, de l'Église roumaine St. Dumitru, nous a ouvert

pendant toute une année les locaux de son église, et Mme E. Dvoi-

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chenko-MarkofF, élève de Nicolas lorga, y a fait avec un grand dévouement un cours de langue roumaine auquel ont assisté de nom­breux élèves. Ce cours se poursuit dans les locaux de l'École Libre des Hautes Études.

HENRI GRéGOIRE

N O T E C O M P L É M E N T A I R E

O n trcuvera dans Byzantion X I V et dans le tome V I de VAnnuaire des notes sur les deux dernières années académiques 1938-1939 et 1939-1940, celle-ci brusquement interrompue par la guerre.

P e u de temps avant celle-ci, le Comte du Mesnil du Buisson soutint à Bruxelles sa thèse de doctorat sur les Peintures de la Synagogue de Doura.