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CC/CD/CP/87/06
L'INTEGRATION DE LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT CULTUREL DANS LE CADRE DE LA PLANIFICATION GLOBALE
PAR CARLO BODO ET GIOVANNA PARISI
La présente étude a été rédigée par Carla Bodo et Giovanna Parisi pour 1'Unesco. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de 1'Organisation.
CC-87/WS/29
TABLE DES MATIERES
PREMIERE PARTIE
Avant-propos 1
1. LA PLANIFICATION AUJOURD'HUI : QUELQUES
CONSIDERATIONS SUR L'ETAT DE LA QUESTION 4
. La planification dans les pays à économie centralisée 5
. La planification dans les pays occidentaux à économie
de marché 6
. La planification dans les pays en développement 10
2. L'INTEGRATION DE LA PLANIFICATION CULTURELLE DANS LES
PLANS DE DEVELOPPEMENT GLOBAL : UNE ETUDE DE CAS
PORTANT SUR ONZE PAYS 13
. Les expériences de planification 13
. Caractères et objectifs généraux de la planification 14
. Cadre institutionnel et niveau territorial de la
planification 17
. La portée de la notion de culture adoptée par les Plans
et son intégration par rapport aux autres secteurs 21
. Objectifs de la planification culturelle et actions
prioritaires pour les atteindre prévues par les Plans 24
3. CONCLUSION 28
DEUXIEME PARTIE
FRANCE 34
HONGRIE 47
ITALIE 53
NORVEGE 59
BANGLADESH 67
INDE 75
SOMALIE 83
MAROC 90
YEMEN 94
MEXIQUE 99
VENEZUELA 105
BIBLIOGRAPHIE 114
- 1 -
L'INTEGRATION DE LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT
CULTUREL DANS LE CADRE DE LA
PLANIFICATION GLOBALE
AVANT-PROPOS
Le problème de l'opportunité d'une "Planification" dans le secteur
du développement culturel était à l'ordre du jour de l'UNESCO dès
la première conférence mondiale sur la politique culturelle de
Venise en 1970.
Les cinq conférences inter-gouvernementales régionales organisées
par la suite par l'UNESCO ont alors préconisé l'intégration de la
planification culturelle dans les Plans généraux de développement,
en vue de la prise en compte de la dimension culturelle du dévelop
pement lui-même.
Enfin, la déclaration de Mexico de 1982 a souligné encore une fois
la nécessité de mettre en place des instruments efficaces pour pla
nifier, administrer et financer les activités culturelles, en mettant
l'accent sur le fait que "un développement équilibré ne peut être as
suré que par l'intégration du développement culturel dans les straté
gies qui visent à le réaliser", et qui sont désormais, dans plusieurs
pays, des stratégies de planification.
Pour dégager des indications de caractère général à soumettre à la ré
flexion internationale, l'UNESCO a estimé qu'il était utile d'analyser
- 2 -
les modalités d'intégration de la planification du développement
culturel dans le cadre de la planification dans un certain nombre
de pays de situations économiques et culturelles différentes, mais
ayant tous en commun de procéder à l'élaboration de Plans de déve
loppement économique globaux.
Les critères qui ont orienté les choix des pays analysés dans la
présente étude ont été : la disponibilité des textes de Plans en
langues française, anglaise, espagnole, ou italienne ; l'importance
accordée à la culture dans le cadre du Plan lui-même.
On a donc retenu les onze pays suivants, appartenant aux cinq régions
traditionnellement prises en considération par 1'UNESCO :
EUROPE
. France
. Hongrie
. Italie (1)
. Norvège
ASIE
. Bangladesh
. Inde
AFRIQUE
. Somalie
ETATS ARABES
. Maroc
. Yemen du Nord
AMERIQUE LATINE
. Mexique
. Venezuela
(1) L'Italie, où la planification globale a échoué au niveau national, a été quand même comprise dans l'étude, parce que l'expérience de planification se poursuit au niveau régional.
- 3 -
Dans la présente étude, les Plans à moyen terme adoptés par ces pays
ont été analysés en utilisant une classification homogène, plus ou
moins simplifiée selon les différents degrés de complexité des docu
ments mêmes.
On a pris donc en considération pour chaque pays :
- les expériences accomplies dans le domaine de la planification ;
- les objectifs généraux du Plan ;
- les structures de planification et d'évaluation mises en place ;
- le caractère du Plan ;
- le niveau territorial de la planification ;
- la portée de la notion de culture adoptée par le Plan ;
- les objectifs de la planification culturelle ;
- les actions prévues par le Plan dans le domaine culturel ;
- les secteurs où les actions culturelles-sont intégrées.
On trouvera dans la deuxième partie de l'étude une description synthé
tique des Plans élaborés par les onze pays, ordonnée selon ladite
classification, tandis qu'un essai de synthèse - précédé de quelques
considérations générales sur ce que la planification signifie aujourd'
hui - se reflète dans la première partie.
- 4 -
1. LA PLANIFICATION AUJOURD'HUI
QUELQUES CONSIDERATIONS SUR L'ETAT DE LA QUESTION
La planification en tant que méthode rationnelle de contrôle sur le
développement économique, est exercée un peu partout dans le monde.
Et pourtant cette méthode a été appliquée dans des conditions sociales
économiques et politiques très différentes, et dans des pays dont
l'état de développement économique varie du plus haut au plus bas degré -
Il faut ajouter que, quel que soit le régime économique adopté, les
techniques de planification mêmes ne sont jamais établies une fois pour
toutes : car les changements, sinon les bouleversements en cours dans
l'économie mondiale lui font subir un procès de révision et de mise à
jour continue.
Si les changements constamment introduits dans les méthodes de la plani
fication ont modifié en profondeur, au cours des années, les techniques
adoptées à l'origine par chaque pays, on peut pourtant affirmer que les
systèmes de planification peuvent être encore classifies - de façon
un peu schématique, il est vrai - selon une distinction classique fonda
mentale :
- Le modèle de planification centralisée (adopté par les pays socialistes)
selon lequel la planification - étroitement contrôlée par l'Etat - est une
méthode globale, systématique et continue, appliquée à la vie économique
et sociale dans son ensemble.
- Le modèle de planification indicative ou incitative (adopté par certains
pays à économie de marché) conçu plutôt comme un cadre d'ensemble et comme
- 5 -
une définition des objectifs qu'il serait souhaitable d'atteindre dans
l'intérêt de la société, mis à part certaines interventions publiques,
plus rigoureusement prédéterminées pour certains secteurs en particu
lier.
Il faut encore ajouter que les Plans des pays en développement, quel que
soit leur régime politique, ont généralement suivi de plus ou moins près
le modèle de la planification indicative (ou incitative) en l'adaptant
à leurs propres exigences.
. La planification dans les pays à économie centralisée (planification
normative)
Dans ce système de planification défini comme "traditionnel" parce qu'il
a été le premier à être mis en place en Union Soviétique dans les années
20, les objectifs sociaux et économiques ainsi que les méthodes à employer
pour les atteindre, sont prédéterminées de façon "imperative".
Puisque ce système a été adopté dans des pays où la propriété des moyens
de production est publique , tous les investissements, production et
distribution devraient être soumis, dans leurs moindres détails, aux di
rectives du Gouvernement central qui définit le Plan et contrôle sa réa
lisation et sa mise à jour continue.
Pourtant dans les pays de l'Europe Orientale, il y a eu, depuis les années
60, un mouvement réformateur qui a remis en cause les méthodes initiales
et est parvenu à assouplir la toute puissance de la planification centrale
en élargissant la consultation préalable à l'élaboration du Plan à de
nombreux partenaires sociaux, et en introduisant dans le Plan même des
éléments de décentralisation.
- 6 -
- Décentralisation des responsabilités vers les entreprises en leur
octroyant l'autonomie nécessaire pour ajuster leur production, au moins
jusqu'à un certain degré, aux forces du marché ;
- Décentralisation des responsabilités vers les niveaux les plus bas de
la hiérarchie administrative et notamment vers les régions, plus proches
et plus sensibles aux besoins de la population en général.
Le pays où cette expérience a été la plus poussée, et a eu le plus de suc
cès est sans doute la Hongrie où économie planifiée et économie de marché
coexistent avec bonheur.
De plus, surtout à partir des années 70, les pays du bloc socialiste ont
ressenti le besoin de rallonger les échéances temporelles de la planifica
tion en situant le Plan à moyen terme dans le cadre d'une stratégie à long
terme.
Parallèlement, la conception même de la planification a été élargie au do
maine socio-culturel, et l'accent a été mis sur la participation des cito
yens à la vie publique et sur l'amélioration qualitative de leur niveau de
vie.
. La planification dans les pays occidentaux à économie de marché
C'est une méthode de planification caractérisée par une approche "straté
gique", qui néglige le détail pour s'intéresser davantage à la prévision
d'actions capables de s'adapter aux changements.
Puisque dans ces pays, le développement économique - résultant de l'action
de différents groupes d'intérêts - n'est contrôlé qu'en partie par l'Etat,
la planification y est de type incitatif, c'est-à-dire qu'elle s'applique
surtout à la définition d'une base de prévision sûre, et de règles du jeu
qui permettent aux forces de la société et du marché de s'épanouir librement.
- 7 -
Et si, en théorie, la planification aurait dû exercer un certain degré de
contrainte au moins sur le secteur public, dans la pratique il n'en a pas
toujours été ainsi.
Dans les années 60, presque tous les pays de l'Europe de l'Ouest - parmi
lesquels la France,l'Angleterre et l'Italie - s'étaient engagés dans
l'élaboration de Plans de développement économique globaux à moyen terme.
Dans ces Plans, l'accent était mis :
. soit sur la détermination des priorités à suivre par le secteur public
dans l'allocation des ressources ;
. soit sur les méthodes à employer pour amener le secteur privé à collabo
rer avec le gouvernement, pour atteindre des objectifs planifiés. Parmi ces
méthodes, on peut mentionner des incitations économiques, des dégrèvements
fiscaux, des mesures réglementaires, ainsi que la création et la localisa
tion d'infrastructures publiques.
A la fin des années 70 pourtant, l'éloignement de presque tous les pays
- à l'exception de la France et de la Norvège - de la planification globale
était désormais un fait accompli.
Les causes de l'échec des Plans économiques globaux en Europe Occidentale
sont de toute évidence très complexes, et différent sensiblement d'un pays
à l'autre. Mais il y a certainement aussi une cause commune, qui est le
ralentissement généralisé de la croissance économique, et le niveau incon
trôlé et incontrôlable de l'inflation semble en être le principal respon
sable. Les désordres monétaires de 1'après Bretton-Woods, avec les oscil
lations du dollar qu'ils ont entraînées, ainsi que la hausse du prix du
pétrole par l'OPEP - s'ajoutant aux difficultés intérieures propres aux
différents pays - doivent être considérés comme responsables de cette in
flation, qui a bouleversé toutes les prévisions et les compatibilités sur
- 8 -
lesquelles les plans étaient fondés, en détruisant leurs bases rationnelles.
On doit pourtant relever que la crise des plans de développement globaux
n'a pas entraîné un refus de la méthode de la planification en soi. De
fait, la récession économique généralisée - ainsi que la crise des finances
publiques qu'elle a entraînée - a rendu plus que jamais nécessaire l'intro
duction de méthodes de rationalisation de la dépense publique sur la base
d'une échelle des priorités prédéterminée.
En même temps, le rôle accru de ces mêmes pouvoirs publics dans l'économie
les a confrontés avec la nécessité de planifier leurs interventions en
fonction d'objectifs d'intérêt général. Il s'agit en effet le plus souvent
d'interventions ponctuelles (politique de l'emploi, politique des revenus,
etc, ...) ou de caractère sectoriel (plans agricoles, pour la santé, les
transports, etc...).
Et si la tendance la plus récente dans les pays hautement industrialisés
paraît aller dans le sens d'une limitation du rôle de l'Etat dans la
gestion de l'économie et d'un élargissement de l'espace du marché, cela ne
signifie pas du tout que l'Etat puisse se passer de la planification, bien
au contraire : le rôle de coordination et de détermination des règles du
jeu exige en fait, de la part d'un Etat qui se veut moderne, un effort de
rationalisation et d'orientation beaucoup plus complexe que la gestion direc
te d'entreprises économiques et d'institutions sociales.
Un problème qui se pose à présent de plus en plus souvent est aussi celui
de la coordination et de l'harmonisation entre les interventions planifiées
des pouvoirs publics, à tous les niveaux de l'administration : ce qui a
porté dans certains cas à la stipulation de contrats de Plan entre l'Etat
et les régions, les pouvoirs locaux. Enfin, la prise de conscience des
limites de la croissance a fait que, parmi les finalités du développement
- 9 -
des objectifs de caractère qualitatif prennent leur place à côté des
objectifs quantitatifs traditionnels (Croissance du PIB, etc...); c'est
ainsi que la protection de l'environnement, la promotion de la culture, la
sauvegarde du patrimoine, sont en train de prendre une place de plus en
plus importante dans la planification : et ce n'est pas un hasard si le
IX Plan français s'appelle pour la première fois : " Plan de développement
économique, social et culturel".
Au-delà des différences essentielles qui caractérisent - comme on l'a vu -
la planification, dans les pays à économie centralisée et dans les pays
occidentaux à économie de marché, soulignons toutefois que s'accentue une
certaine tendance à la convergence des deux systèmes, depuis la dernière
décennie.
Si, en effet, les réformes des années 60 ont introduit des éléments propres
à l'économie de marché dans les plans des pays socialistes, en revanche
certaines politiques de planifications partielles introduites dans les pays
occidentaux hautement industrialisés (Plans pour la création d'emplois dans
le secteur public, politique des revenus, politique des prix, etc...) ont
renforcé le rôle de maître d'oeuvre de l'Etat, et se rapprochent de certaines
méthodes traditionnellement employées dans les pays socialistes. Un autre
élément commun est la tendance à la décentralisation territoriale, ainsi que
l'élargissement des procès de consultation, puiqu'il est désormais partout
évident que la mise en oeuvre des Plans dépend, dans une large mesure, du
degré de consensus obtenu par les partenaires sociaux intéressés.
Mais le phénomène qui nous intéresse ici davantage est l'intérêt nouveau qui
se manifeste parallèlement dans tous les pays - quel que soit leur régime
économique - pour les problèmes sociaux et l'amélioration de la qualité
- 10 -
de la vie, dont l'environnement et le développement culturel sont univer
sellement reconnus comme composantes fondamentales.
. La planification dans les pays en développement
On a déjà vu que parmi les pays en développement - qu'il s'agisse de pays
à démocratie parlementaire, de pays dont le système économique est inspiré
par le modèle socialiste, ou encore de régimes de type militaire - ceux
qui pratiquent la planification ont généralement opté pour la méthode de
la planification "orientative".
Selon l'économiste Gunner Myrdal, un élément commun à ces pays serait en
effet leur caractère de "soft states", c'est-à-dire de pays qui, à cause
d'une législation non encore bien établie et d'un certain manque de dis
cipline de la part des fonctionnaires publics, seraient "récalcitrants"
à subir et à imposer des directives trop contraignantes et portés plutôt
à agir selon les lois de l'incitation et de la persuasion. Toujours selon
Myrdal, il y aurait beaucoup plus de contraintes, dans la législation éco
nomique des pays occidentaux hautement industrialisés, que dans les Plans
des pays en développement qui, eux, s'en trouvent dépourvus.
Dans ces pays, en revanche, la portée de la notion de planification est
toujours assez vaste et tend à 1'intersectorialité, puisque les Plans de
"Développement Economique et Social" globaux y sont encore très nombreux.
Le fait que la crise de la planification globale ne paraît pas encore avoir
atteint les pays en développement, peut être expliqué en partie par le fait
que, par la nature même de l'économie de ces pays, un secteur important des
activités de la population échappe aux déterminations quantitatives du Plan,
en partie à cause de l'importance du secteur public. En effet, si dans les
pays capitalistes l'Etat est intervenu généralement a posteriori, comme fac-
- 11 -
teur de régulation des. forces spontanées du marché dans ces pays, au con
traire, c'est le développement même qui est subordonné à l'impulsion pro
venant des pouvoirs publics.
Le Plan y est donc considéré avant tout comme un facteur de coordination
et de rationalisation des programmes du secteur public, visant à moderniser
la société, sans pourtant la soumettre à des contraintes rigides.
Il faut en tout cas noter que cet objectif de modernisation n'est générale
ment que partiellement atteint par les Plans élaborés par les pays en dé
veloppement, car sa mise en oeuvre n'arrive pas souvent à un niveau satis
faisant.
De fait, les effets de la récession mondiale et de l'inflation ont rapidement
affecté les pays en développement, dont les économies sont, dans la plupart
des cas, étroitement dépendantes de celles des pays industrialisés pour ce
qui concerne leurs échanges commerciaux (matières premières et produits finis).
Mais à ces causes générales, il faut en ajouter d'autres de caractère plus
structurel, parmi lesquelles on pourrait mentionner :
a) le manque de contrainte : puisque un certain degré de contrainte serait
par définition nécessaire à la planification (Myrdal) ;
b) l'absence - dans la plupart des pays - de réformes administratives de
grande envergure qui moderniseraient l'appareil de l'Etat, vrai moteur
de tout type de planification ;
c) l'insuffisance des politiques de formation des fonctionnaires chargés de
l'élaboration et de la mise en oeuvre du Plan ;
d) les lacunes du système de réajustement statistique : en effet, l'art de
la prévision est toujours difficile, mais devient impraticable s'il doit
se baser sur des données peu fiables et qui peuvent mettre en cause la
crédibilité des modèles économiques.
- 12 -
Il est vrai que l'on retrouve souvent des causes analogues - s'ajoutant
à celles déjà indiquées - à la base de l'échec de la planification glo
bale dans plusieurs pays développés. Il arrive pourtant que dans les pays
en développement, ces problèmes structurels se posent d'une façon encore
plus aiguë. Selon l'opinion des experts de la planification, seule une
réforme radicalement nouvelle de l'appareil de l'administration publique,
et de nouvelles modalités d'intervention publique, à l'intérieur de chacun
de ces pays, pourra les aider à surmonter de tels obstacles.
Par ailleurs, dans ces pays aussi, comme dans les pays industrialisés de
l'Est et de l'Ouest, les tendances les plus récentes de la théorie du déve
loppement vont dans le sens d'un élargissement de la conception du dévelop
pement même qui n'est plus du seul ressort des économistes, mais requiert
aussi le concours des sociologues, des anthropologues, etc..
Plusieurs de ces pays ont désormais pris conscience que la réalisation
d'objectifs politiques, psychologiques et sociaux peut être plus importante
que la réalisation d'objectifs purement économiques. En outre, surtout dans
les pays dont le PIB est le moins élevé, une réflexion est en cours sur le
fait qu'il vaudrait mieux substituer à une transposition mécanique des modè
les européens un modèle endogène, fondé sur la promotion de l'agriculture,
sur l'organisation de la famille et de la vie communautaire et sur la parti
cipation des masses au développement.
C'est une conception dont s'inspire aussi l'UNESCO (1) :
" Parler de développement endogène c'est viser un développement exempté de
toute aliénation et surtout de toute destruction ou altération de la per
sonnalité culturelle des peuples".
(1) UNESCO - Rapport MAN 3 SS 79 W 49 "Principales tendances du programme de l'UNESCO dans l'administration publique".
- 13 -
2. L'INTEGRATION DE LA PLANIFICATION CULTURELLE DANS LES PLANS
DE DEVELOPPEMENT GLOBAL - UNE ETUDE DE CAS PORTANT SUR
ONZE PAYS
. Les expériences de planification
Une distinction préalable entre les pays retenus ne peut être effectuée
qu'en fonction du degré de maturation à laquelle leur expérience de plani
fication est parvenue. De fait, face a des pays où l'élaboration de Plans
de développement a moyen terme (4-5 ans) a déjà une longue histoire, qui
remonte plus ou moins à la période 1945-1960 - comme la Hongrie, la France,
la Norvège, l'Inde, le Venezuela - on trouve des pays pour lesquels l'expé
rience de planification est bien plus récente, puisqu'elle a démarré dans
les années 70. C'est le cas de la Somalie, du Mexique, du Maroc, du Yemen
et évidemment du Bangladesh.
C'est une distinction importante, car on la retrouve de façon ponctuelle aux
différents stades de définitions des objectifs et des procédures de planifi
cation, plus ou moins complexes, ainsi que dans les actions prévues par le
Plan.
L'Italie représente un cas à part car la planification nationale globale s'y
est épuisée dans la décennie 1965-75, mais cette fonction est désormais as
surée par les régions.
Il faut aussi remarquer que dans les pays où l'expérience de la planification
est la plus récente, la durée des Plans est quelquefois plus limitée (2-3 ans)
peut-être à cause de difficultés techniques posées par la prévision. Pour
faire face aux problèmes des incertitudes inhérentes à toute prévision, l'Inde
et la Hongrie ont désormais réarticulé leurs Plans à moyen terme en des Plans
- 14 -
annuels auxquels sont soumis certains projets spécifiques ce qui permet une
certaine mise à jour des Plans mêmes, et rend le processus de la planifica
tion plus souple et élastique.
La Hongrie est celui des pays retenus où le processus de la planification
a atteint le plus haut niveau de complexité. Elle a donc, depuis quelques
temps, ressenti le besoin de situer ses Plans à moyen terme dans le cadre
d'un Plan à long terme (actuellement 1970-1985) conçu dans une perspective
stratégique de plus grande envergure.
C'est d'ailleurs ce que l'Italie avait essayé de faire, avec l'élaboration
à la fin des années 60, du "Progetto 80", projet à très long terme élaboré
par les structures de la planification, mais que le Gouvernement Italien
n'a jamais fait sien.
. Caractères et objectifs généraux de la planification
Seul pays à économie centralisée, parmi ceux que l'on a retenus, la Hongrie
est aussi le seul où la planification est "imperative", puisque le Plan
approuvé par l'Assemblée Nationale, exerce une contrainte sur l'administra
tion comme sur les entreprises et sur les individus.
C'est ainsi que le Plan garde une capacité de contrôle capitale sur tous les
secteurs importants de la vie économique et sociale, bien que les réformes
les plus récentes - en octroyant une marge accrue d'autonomie aux entreprises
aient beaucoup assoupli son caractère de rigidité.
Dans la plupart des autres pays - qu'il s'agisse de pays hautement industria
lisés comme la France, ou en développement comme la Somalie, le Yemen, le
Bangladesh, le Maroc et le Mexique, le Plan devrait exercer, en principe, un
certain degré de contrainte envers les pouvoirs publics ; en revanche, il
serait purement "indicatif" pour le secteur privé, son rôle étant de l'influ-
- 15 -
encer soit à travers les incitations monétaires et la fiscalité, soit avec
des campagnes d'information (Mexique), ou encore avec des actions contrac
tuelles concertées (qui assument en France, par exemple, la forme de "contrats
de Plan" signés entre l'Etat d'une part, et les régions, les collectivités
locales, les entreprises d'autre part). Il est toutefois difficile de vérifier
dans quelle mesure l'administration publique des différents pays se conforme,
dans la réalité, aux indications contenues dans leurs Plans.
Un système de planification encore plus souple est celui suivi par la Norvège,
et le Venezuela, pays qui considèrent leur Plan comme un cadre de référence,
un instrument de rationalisation des choix du pouvoir public en fonction de
certaines priorités, un orientateur de l'action des particuliers.
La souplesse ou la rigidité des méthodes de planification n'ont pourtant
aucun rapport direct avec les objectifs généraux des différents Plans nation-
naux qui - dans leur ensemble et en tenant compte des différents niveaux
d'élaboration théorique conceptuelle de leurs documents - présentent pour
tant tous des éléments communs.
On retrouve en effet, dans tous les Plans, l'intention déclarée de pour
suivre :
a) le développement économique
b) l'amélioration de la qualité de la vie
c) la réduction des inégalités
A l'intérieur même de ces objectifs, il y a bien entendu des domaine privi
légiés : la Norvège par exemple, pour ce qui concerne la réduction des iné
galités, privilégie le rééquilibrage social (protection de groupes faibles),
tandis que la plupart des pays insistent sur la nécessité d'un rééquilibrage
concernant aussi les inégalités territoriales (parmi ces derniers, le Bangla
desh et la Somalie s'intéressent tout particulièrement à la réduction des
différences entre population urbaine et rurale).
- 16 -
En ce qui concerne le rôle attribué à la culture dans les objectifs généraux
de la planification, les plans français et mexicain sont les seuls à recon
naître et expliciter les liens d'interdépendance entre la culture et le
développement économique et social (la culture est un élément de promotion
du développement et en même temps un de ses résultats, selon le Plan du
Mexique). Cette idée se retrouve, implicite, à la base d'autres documents
comme le Plan du Bangladesh qui, en mettant l'accent sur le développement
des régions agricoles, affirme qu'il devrait être "tant économique et
social que culturel".
De son côté, le Venezuela affirme vouloir subordonner les. objectifs économi
ques du Plan aux objectifs sociaux, et prévoit, parmi ses priorités, l'éga
lité de tous face à la culture, le développement de la communication et la
protection du patrimoine national (qui figure aussi parmi les objectifs géné
raux des Plans de la Norvège, du Yemen et du Mexique).
En Hongrie, par ailleurs, la culture fait partie - avec la recherche scien
tifique, le développement technique, l'assistance sociale et sanitaire - des
priorités nécessaires à la mise en oeuvre de l'objectif premier que constitue
l'amélioration de la qualité de la vie, et fait même l'objet d'un Plan sec
toriel, élaboré dans le cadre du Plan général. Il faut remarquer enfin que
la sauvegarde et la promotion de l'identité culturelle nationale sont ex
pressément mentionnées parmi les objectifs généraux des Plans du Venezuela,
du Mexique et de la Norvège.
La culture est donc explicitement retenue - sous une forme ou une autre -
parmi les objectifs, sinon parmi les priorités, de tous les Plans considérés
par cette étude (sauf celui du Maroc), bien que le niveau d'évaluation de
l'importance du développement culturel pour le développement global, et la
conception même de la culture adoptée par ces Plans, différent encore sensi-
- 17 -
blement d'un pays à l'autre.
. Cadre institutionnel et niveau territorial de la planification
En ce qui concerne la description du cadre institutionnel de la planifica
tion (1) , une distinction préalable est à faire parmi les pays où le pro
cessus de planification est centralisé au niveau national, et les pays où
il est articulé entre l'Etat et les collectivités territoriales. La Répu
blique du Yemen, le Maroc et, dans une certaine mesure, le Bangladesh et la
Somalie, appartiennent à la première catégorie : encore faut-il souligner
que ce sont des pays où l'expérience de planification est très récente, et
ne remonte pas en deçà des années 70.
De fait, au Yemen du Nord et en Somalie, bien qu'un Ministère du Plan ait
été déjà créé, les structures de la planification n'en sont encore qu'au
stade de l'élaboration ; de plus, ils sont aidés par l'assistance technique
étrangère pour l'élaboration de leur Plan (la Somalie est assistée dans
l'élaboration des données par la Commission Economique pour l'Afrique de
l'ONU). Les Plans du Maroc et du Bangladesh sont élaborés par des Ministères
de la Planification, dans le premier cas avec l'assistance d'un organisme
consultatif (le Conseil Supérieur du Plan) et doivent être soumis à l'ap
probation du Parlement. Au Bangladesh, où le processus de planification
atteint un niveau technique plus complexe, la Commission de Planification
- chargée elle aussi de la recherche et du suivi du Plan - assure la coor
dination avec les autres ministères.
(1) Malheureusement, la partie de l'étude concernant le cadre institutionnel de la planification est souvent incomplète puisqu'il a été particulièrement difficile de recueillir des renseignement sûrs et exhaustifs sur ce point, pourtant d'une importance capitale.
- 18 -
Dans ces quatre pays, la participation des acteurs économiques et sociaux
au processus de la planification paraît être, actuellement, très limitée
(sauf dans le cas du Maroc où une consultation du secteur privé et des or
ganisations socio-professionnelles est prévue). Dans tous les autres pays
retenus dans cette étude, la planification est désormais articulée entre les
différents niveaux territoriaux : il faut toutefois remarquer que la décen
tralisation de la planification au niveau national vers les hiérarchies
administratives inférieures est un phénomène relativement récent, et qui,
dans la plupart des cas, est encore en voie de réalisation.
En Inde et au Mexique, les Etats fédérés sont appelés d'abord à donner leur
avis sur le Plan national de développement économique élaboré par des
agences créées auprès du Gouvernement Central : les Commissions de Planifi
cation. Ces mêmes agences sont responsables du suivi du Plan.
Les Etats fédérés, de leur côté, ont déjà créé (Inde) ou sont en train de
mettre en place (Mexique) des agences pour l'élaboration et le suivi de
leur Plan, qui doivent être compatibles avec le cadre de la planification
centrale. En Inde, toutefois, des programmes pour l'assistance technique aux
agences pour la planification des Etats - organismes considérés jusqu'alors
comme trop peu efficaces - ont été mis en place (formation professionnelle,
amélioration des systèmes d'information statistique, etc...). Une coordina
tion plus poussée entre l'agence centrale et les agences des Etats est aussi
préconisée.
Dans ces deux pays, le processus de planification - très articulé - ne
s'arrête pas aux Etats, mais se poursuit au niveau régional et au niveau
des communes (Mexique) et des comprensoires (Inde).
La participation des acteurs sociaux est prévue à tous les niveaux de la
planification : et en ce qui concerne l'Inde l'accent est mis aussi sur
- 19 -
la participation de la population en général, et des jeunes et des femmes
en particulier.
Un autre pays, où un système très complexe d'articulation territoriale de
la planification est en train d'être mis en place est la Norvège. Le Plan
y est rédigé par le Secrétariat au Plan créé auprès du Ministère pour la
Planification, qui a aussi pour tâche de coordonner les planifications
centrale et locale. Un rôle fondamental de catalyseur de la planification
centrale et locale sur leur territoire est attribué aux Comtés, responsables
des Plans de Comté, qui devront agir comme des relais entre les communes et
l'Etat.
Un certain degré de régionalisation du processus de la planification a été
introduit par une série de réformes même dans un pays à économie centralisée
comme la Hongrie. Dans ce pays, le Plan à moyen terme - élaboré par une Com
mission Nationale du Plan assistée par un organisme technique tel que le
Bureau National du Plan - est approuvé par l'Assemblée Nationale, tandis que
sa mise en oeuvre, ainsi que l'élaboration des Plans annuels, est confiée
au Gouvernement. La particularité de la réforme hongroise consiste dans le
fait que le Plan quinquennal n'a pas seulement été intégré par des Plans
régionaux - élaborés par les Conseils Régionaux - mais aussi par des Plans
sectoriels, dont la réalisation est confiée aux différents Ministères :
l'un de ces Plans est consacré au domaine culturel sous la responsabilité
du Ministère de la Culture. Parallèlement, la consultation préalable à
l'élaboration du Plan a été élargie aux organisations scientifiques et
politiques, et aux groupes d'intérêt organisés.
Au Venezuela, il est prévu de créer, auprès de la Présidence de la Républi
que, un Bureau Central de Planification (CORDIPLAN), chargé de la coordi
nation des travaux entre le Bureau de Plan, les Bureaux de Planification
- 20 -
sectorielle, les différents Ministères et les neuf bureaux régionaux de
planification. Une nouvelle loi sur la planification pour renforcer ce
système - articulé sur plusieurs niveaux - est annoncé par le Plan 1981-85.
En France, la loi de réforme de la planification de 1982, a réorganisé le
processus de planification, en prévoyant aussi sa partielle décentralisation
selon des modalités originales. Le Ministère du Plan, assisté par un orga
nisme technique comme le Commissariat au Plan, est toujours le responsable
de la planification nationale, après consultation préalable d'un Conseil
pour la Planification, largement représentatif des organisations profession
nelles et syndicales, des régions, des associations.
Plus de 2 500 personnes ont participé en effet à l'élaboration du IX Plan,
qui a été ensuite approuvé par le Parlement. Mais la principale nouveauté
introduite est la liaison établie par des Contrat de Plan Etat-Régions entre
la planification nationale et les 26 Plans Régionaux élaborés par les
Conseils Régionaux. Grâce au financement simultané d'un certain nombre
d'initiatives régionales approuvées par l'Etat, et dont les objectifs
prioritaires sont d'intérêt national, ces contrats (qui portent aussi sur
des projets culturels tels que la création de médiathèques, de centres de
production cinématographique et audiovisuelle, de centres de formation pour
les professions culturelles, etc ...) réalisent une synthèse entre les in
térêts nationaux et régionaux et représentent un facteur dynamique de rééqui
librage territorial stimulé par l'Etat.
Reste à souligner enfin le cas de l'Italie. Dans ce pays, la planification
globale - jadis sous la responsabilité du Ministère du Budget et de la
Planification, assisté par une agence, l'Institut d'Etude pour la Planifica
tion Economique - a échoué au niveau national; pourtant la tâche d'élaborer
des Plans économiques a été attribuée par la suite,par des lois nationales,
- 21 -
aux 20 régions. C'est ainsi que les régions procèdent désormais à l'élabo
ration de leurs propres Plans de développement, sans aucun type de coordi
nation ni entre elles, ni avec l'Etat, sauf pour certains secteurs - comme
la santé, les transports, l'agriculture - où la synthèse entre les Plans
nationaux et régionaux se fait auprès des Ministères responsables. Dans
ces Plans régionaux, pour la partie relative à la culture, importante dans
certains cas, il n'existe aucune harmonisation, aucune définition des objec
tifs et des priorités au niveau national.
S'il reste beaucoup à faire pour améliorer la coordination et l'harmonisa
tion aux différents niveaux territoriaux de la planification, la régionalisa
tion est désormais un phénomène courant dans tous les pays qui ont une plus
longue expérience dans ce domaine. Cette tendance est certainement maintenant
irréversible car la volonté d'impliquer la participation du plus grand nom
bre ne peut qu'entraîner la décentralisation de la planification et la dé
mocratisation de son processus.
. Importance et définitions du "DOMAINE CULTUREL" dans les Plans
Ce qui ressort immédiatement de l'analyse des Plans des pays retenus pour
cette étude, est l'importance de l'audiovisuel (radio, télévision et cinéma).
Quelle que soit la notion de culture adoptée par les différents pays, il
n'y a pas un seul Plan qui ne prévoie pas des actions dans ce domaine.
Pourtant, les techniques de l'audiovisuel ne sont systématiquement incluses
dans les sections consacrés à la culture que dans les Plans de quatre
pays (Norvège, Hongrie, Venezuela, Yemen du Nord) : dans les autres, elles
ne concernent que les sections "Communications et Transports" au Bangladesh,
en Inde et au Maroc, "Communications" en France, "Information" en Somalie,
certains "Secteurs Productifs" au Mexique. L'un et l'autre choix sont d'ail-
- 22 -
leurs justifiés par le fait que, si le "software" relève certainement du
secteur culturel, le "hardware" - qui demande des investissements très lourds
est de plus en plus lié aux industries des télécommunications. Les médias
audiovisuels sont importants dans le processus de la planification, car ils
sont considérés comme des instruments prioritaires pour l'éducation, pour
la participation de la population aux politiques de développement (dévelop
pement agricole, protection de l'environnement, etc..).
Les Plans de la France, de la Norvège, du Venezuela et du Bangladesh sont
les seuls à élargir la notion de "culture", à tous les domaines qui y sont
traditionnellement inclus : patrimoine artistique et historique, arts plas
tiques, bibliothèques et édition, théâtre, danse, musique, animation cultu
relle.
En Hongrie, les différents secteurs relèvent tous du Plan sectoriel pour
la culture, sauf le patrimoine et les fouilles archéologiques, qui sont
inclus dans les Plans de la Construction et de la Recherche Scientifique.
La notion de "domaine culturel" adoptée par les Plans des autres pays, con
tient des lacunes concernant certains secteurs : le Plan du Mexique ignore
par exemple le spectacle (qui représente pourtant un secteur important de
la vie culturelle du pays), la protection du patrimoine n'est pas mentionnée
par la Somalie ni - ce qui est plus étrange - par le Maroc, l'édition de
livres - à laquelle le Plan du Bangladesh attribue un rôle important - est
par contre ignorée par son grand voisin, l'Inde, etc..
On a pourtant l'impression que la définition de "notion de culture", telle
qu'elle se retrouve dans les Plans de développement, n'est pas toujours
suivie d'effets dans les politiques culturelles appliquées par les différents
pays : ce qui s'explique probablement par le manque de coordination entre les
responsables de l'élaboration du Plan et les responsables de la politique
- 23 -
culturelle, surtout lorsque les compétences culturelles sont dispersées
dans plusieurs Ministères.
En ce qui concerne la place occupée par le "Secteur culturel" proprement
dit, dans les grandes sections du Plan, il faut noter qu'il fait souvent
partie du domaine social, à côté de l'éducation, du sport, de la santé,
des affaires religieuses, de l'environnement, etc..
Le lien entre la culture et d'autres secteurs de la politique sociale est
souvent très visible. Dans certains pays, et notamment en Inde, la "cul
ture" est étroitement intégrée au secteur de l'éducation qui comprend aussi
bien le système formel que le système informel, dans une perspective d'édu
cation continue.
Dans d'autres pays, on établit un lien avec la religion. C'est ce qui se
passe surtout dans les pays islamiques, qui privilégient l'édition de livres
islamiques et où l'on préconise parfois l'utilisation des mosquées comme
bibliothèques et centres culturels (Bangladesh).
En Norvège, la conservation du patrimoine est intégrée au secteur de l'en
vironnement, car elle est considérée comme occupant une place importante
dans la conservation et la gestion des ressources.
On doit enfin souligner que, toujours en Norvège, mais également en Inde,
les auteurs du Plan ont désormais pris conscience du rôle qui revient à
la culture - en tant que possibilité d'accéder aux équipements et aux acti
vités culturelles - pour favoriser la mobilité de la population, et pour
attirer du personnel qualifié et, notamment des cadres, vers les zones qui
font l'objet d'une action prioritaire de développement et d'industrialisation.
Considérée de ce point de vue, la culture devient un facteur déterminant
de la politique d'emploi retenue par le Plan.
- 24 -
. Objectifs de la planification culturelle et les
actions prioritaires prévues par les Plans
Le renforcement de l'identité culturelle est considéré comme l'un des ob
jectifs prioritaires de la planification culturelle, et ce dans la majorité
des documents analysés. Toutefois, dans un pays fragmenté comme l'Inde,
l'accent est mis davantage sur l'identité nationale et l'intégration natio
nale des différents groupes ethniques, tandis que le Mexique, le Venezuela
et la Norvège, où le problème d'une cohésion nationale ne se pose pas avec
la même force, se soucient aussi de la promotion et de l'encadrement des
minorités et des identités culturelles régionales.
Parmi les objectifs des Plans mexicain et norvégien, est prévu un contrôle
de l'Etat sur les médias pour préserver éventuellement l'indépendance natio
nale de l'influence des modèles culturels étrangers.
Ce sont encore le Mexique, le Venezuela et la Norvège - sans doute les
pays où les finalités de la planification culturelle sont les mieux indivi
dualisées et articulées - qui ont inclus, parmi leurs objectifs, la démo
cratisation de la culture et la participation du plus grand nombre de groupes
et d'individus.
La promotion de la création artistique et de la protection du patrimoine
est également un objectif poursuivi par les Plans de plusieurs pays.
En France, où les finalités de la planification culturelle ont été systéma
tiquement définies dans des Plans antérieurs, l'objectif considéré comme
prioritaire par le IXème Plan est la promotion de la culture scientifique
destinée à une meilleure maîtrise des nouvelles technologies de la com
munication .
Pour atteindre ces objectifs culturels, des actions sont prévues : on y
retrouve presque toujours une quantification plus ou moins détaillée des
- 25 -
ressources publiques nécessaires à leur mise en oeuvre, surtout en ce qui
concerne les investissements.
On peut en revanche trouver une définition quantitative des objectifs-types
à atteindre pour les différents secteurs culturels - qui portent sur le
nombre des nouvelles bibliothèques, des nouveaux musées ou centres cultu
rels à mettre en place, et sur le nombre des spectacles à monter dans les
différents genres (musique, danse, théâtre), etc.. seulement dans le
Plan sectoriel pour la culture de la Hongrie et dans le Plan de dévelop
pement économique du Venezuela, qui n'ont pas fixé d'objectifs pour l'in
dustrie culturelle privée.
On trouve d'ailleurs, dans tous les Plans, des listes d'actions à mener à
bien dans le domaine culturel, listes plus ou moins détaillées et exhaustives,
selon l'ampleur de la "notion de culture" adoptée, et selon le niveau de
l'intervention publique dans le domaine culturel.
Un essai de synthèse des actions proposées par les Plans de neuf pays, a été
effectué dans le tableau synoptique suivant (voir tableau ).
La lecture de ce tableau met en relief l'importance croissante attribuée au
domaine de l'industrie culturelle de l'audiovisuel (radio, télévision,
cinéma), par les Plans considérés. L'effort a porté sur la mise en place de
réseaux de transmission publics, sur la dotation en équipements audiovisuels,
et enfin sur la protection culturelle proprement dite ; l'accent a été
mis soit sur le soutien à la création en fonction de critères nationaux,
soit sur le rôle potentiel des médias dans l'éducation, la formation profes
sionnelle, l'information et plus généralement dans le développement économi
que, social et culturel.
En ce qui concerne l'édition et contrairement à ce qu'on pourrait penser, le
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- 27 -
livre a été bien plus privilégié que la presse, ce qui est une preuve de
sa vitalité, en tant qu'instrument de transmission de la culture et de
la langue. Ce qui explique d'ailleurs la place importante réservée aux
bibliothèques.
Parmi les secteurs pour le moment laissés pour compte par les Plans, on
trouve le spectacle vivant, à côté du folklore, et de la culture des mino
rités autochtones. En revanche, un rôle significatif a été attribué par le
Plan au patrimoine artistique et historique, à son inventaire et à sa pro
tection, ainsi qu'aux musées en tant que véhicules privilégiés de la mé
moire et de la découverte des racines historiques et culturelles des peu
ples, "sanctuaires" de leur identité culturelle.
- 28 -
CONCLUSION
Le temps que nous vivons est celui du passage historique de l'âge de la
croissance économique à l'âge du développement social. Dans ce contexte,
la prise de conscience du rôle du développement culturel, non seulement
en tant que "complément correctif et qualitatif du développement général",
mais en tant qu' "objectif même du progrès", est commune aux pays industria
lisés et aux pays en développement (1) : et l'on a vu que de nouvelles
convergences sur ce point commencent à se dessiner. Le fait qu'un nombre
considérable de pays aient désormais intégré la planification culturelle
dans le cadre de leurs Plans de développement en est le corollaire naturel.
On a vu pourtant que la notion même de planification globale est probléma
tique dans plusieurs pays, puisque les bases rationnelles de la planifica
tion - qui résident avant tout dans la prévisibilité de l'avenir - ont été
mises en cause. Le processus de planification est en effet entravé soit
par des facteurs au moins en partie exogènes (inflation, crise du pétrole,
oscillation du dollar) , soit par des facteurs endogènes (résistance de cer
tains groupes d'intérêt à se soumettre aux contraintes d'une action de ra
tionalisation venant des pouvoirs publics, administrations peu efficaces,
manque de personnel spécialisé, données statistiques erronées ou peu fiables).
Si certains de ces facteurs affectent de façon plus aiguë les pays en dé
veloppement, ils sont assez généralement à l'origine de l'écart entre les
Plans et leur réalisation.
(1) Voir UNESCO Rapport final des Conférences Intergouvernementales de Helsinki (1972) et Accra (1975)
- 29 -
De l'avis de certains économistes, experts de la planification, la crise de
la croissance doit pourtant être considérée comme la cause première, et
la plus profonde, des difficultés rencontrées par tout processus de pla
nification (1), puisque une planification subordonnée à l'économie de la
croissance serait nécessairement vouée à l'échec, dans une époque de
croissance-zéro (Ruffolo).
Pour sortir de cette impasse, "la planification doit se lier à un projet de
société qui dépasse le marché et l'économie, et qui soit capable de définir
les limites, les règles et les objectifs de la croissance". De plus, les
sociétés évoluées aujourd'hui, "devraient pouvoir se permettre de dégager
leurs puissantes forces productrices du piège de la croissance, fin en soi-
même, pour les orienter vers l'enrichissement écologique et vers l'investis
sement dans la transformation esthétique et culturelle".
Il y aurait donc là un pas en avant : de la culture en tant qu'objectif du
développement, à la planification du développement culturel comme un des
éléments pour sortir de la crise de la planification économique, mise en
cause par la crise de la croissance.
La planification culturelle pourrait-elle donc contribuer à assurer la
cohérence d'un système de planification capable de maîtriser la croissance ?
Et pourtant, la planification culturelle - une planification, répétons-le
encore, dont l'objectif est l'allocation des ressources, la construction des
équipements, l'organisation administrative du soutien à la culture, mais en
aucune façon son contenu - n'est pas sans poser des problèmes : ses particu
larités mêmes rendent parfois difficiles son intégration dans le Plan de
développement global.
(1) Voir G. RUFFOLO : "La qualité sociale : le vie dello sviluppo" Laterza 1985
- 30 -
1. Un premier problème est posé par le fait qu'aux difficultés de la pré
vision - problème général de la planification - il faut ajouter dans ce
cas les difficultés de quantifier les besoins et d'évaluer les résultats.
Pour ces raisons mêmes, l'application à ces secteurs, de techniques
de type "analyse-coût-bénéfices" n'apparaît pas très simple non plus.
Une réflexion internationale préalable pour l'individualisation des
instruments statistiques et des indicateurs capables d'évaluer des si
tuations extrêmement fluides, et de mesurer des données souvent immaté
rielles, apparaît donc nécessaire : c'est d'ailleurs une réflexion que
1'UNESCO a déjà mis en marche avec son projet " CADRE DES STATISTIQUES
CULTURELLES".
2. Un autre problème est le manque d'organisation pour ce qui concerne le
domaine culturel, problème que l'on retrouve dans la fragmentation des
compétences culturelles à travers plusieurs administrations de l'Etat
(le cas de l'Italie est exemplaire à ce propos). Même si les organes du
Plan s'efforcent de remédier à cette situation, il leur est difficile de
se substituer aux administrations compétentes, dans la définition d'une
stratégie pour la promotion du domaine culturel dans son ensemble (qui ne
peut que porter aussi sur l'industrie culturelle et sur la culture popu
laire) . La rationalisation des responsabilités culturelles centrales dans
un organe de l'Etat (administration ou agence), ainsi que l'intégration
dans le Plan de développement global d'un Plan sectoriel pour la culture,
élaboré par cet organe même - selon le modèle hongrois - apparaît donc
comme une solution intéressante.
- 31 -
3. La régionalisation du processus de la planification - déjà effective dans
certains cas - apparaît plus que jamais opportune dans le secteur cultu
rel, et devrait se poursuivre dans d'autres pays. La décentralisation de
la planification culturelle vers les régions les plus défavorisées, où les
besoins des populations sont les plus sensibles, est en effet un instru
ment majeur pour élargir la participation et réduire les inégalités dans
l'accès à la culture. Dans cette perspective, la décentralisation doit
pourtant être suivie et coordonnée de près par l'Etat, qui doit assumer
un rôle dynamique et équilibrant. Le lancement de projet pilote, ou un
recours à la méthode contractuelle, peuvent servir ce propos. Rappelons
ici l'expérience de la France, qui par des Contrats de Plan pour la cons
truction d'équipements culturels et la création d'entreprises culturelles,
a stimulé intelligemment les régions et les municipalités, en les rendant
responsables de la répartition des budgets (les financements aux projets
faisant l'objet de contrats étant effectués généralement sur des bases
paritaires).
4. La participation des acteurs sociaux à la planification culturelle n'est
pas encore assez étendue, et n'a pas atteint un niveau satisfaisant. Dans
plusieurs pays, on pourrait dire qu'il s'agit plutôt d'un simulacre de
participation, et les processus de planification demeurent très centrali
sés. Sans pour autant douter du bien fondé de la prise de décisions dans
le processus de planification, il faudrait élargir autant que possible
les consultations préalables, dans un cadre institutionnel capable d'as
sumer la démocratie culturelle. Le consensus et la participation des inté
ressés sont en effet des éléments fondamentaux pour la mise en oeuvre de
la planification en général, et de la planification culturelle en parti
culier.
- 32 -
5. En vue d'une intégration plus étroite de la planification culturelle dans
la planification économique et sociale, il est important de resserrer les
liens existant entre la culture et d'autres secteurs de la planification :
éducation, communication, environnement. A ce propos, il faut insister
sur l'interdépendance croissante entre politique culturelle et politique
de l'emploi : soit parce que l'offre de services culturels est nécessaire
pour attirer des cadres dans les zones de développement accéléré, soit
parce que le probable accroissement de la demande de culture dans l'avenir
- sous la forme de protection du patrimoine, d'animation culturelle, de
création dans le domaine des arts plastiques, du spectacle, de l'audio
visuel - fera naître énormément d'occasions d'emploi, notamment pour les
jeunes.
Dans cette perspective, il faut pourtant savoir planifier d'ores et déjà
des instruments efficaces pour la formation aux professions culturelles,
sans oublier la formation des planificateurs eux-mêmes, indispensable
pour la réussite de la planification culturelle.
- 34 -
F R A N C E
QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS
Estimation de la population (1983) (milliers) 54 652
Superficie (km. carrés) 547 026
Nombre d'habitants par km. carré 100
Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 652 782
Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 12 153
Pourcentage d'analphabètes (population âgée de + 15 ans) n.d
Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 98
Nombre de bibliothèques publiques (1980) (points de service) 1 928
Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 42 186 - Nombre d'exemplaires publiés n.d
Journaux quotidiens (1982) - Nombre 90 - Tirage pour 1 000 habitants 191
Journaux non quotidiens (1981) - Nombre 526 - Tirage pour 1 000 habitants 302
Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (estimation 1982) 854
Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 369
Nombre de films importés (1981) 459
Nombre de cinémas ( 1981 ) 4 532
Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 3,5
Source : UNESCO : Annuaire statistique 1984 ; Nations Unies; Annuaire statistique 1982
Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiée par les Nations Unies.
- 35 -
. EXPERIENCE DE PLANIFICATION
La France a mis en oeuvre, à partir du Plan Monnet de 1947, une politique
de planification qui a été modifée dans le temps, jusqu'à la procédure
actuelle, fixée par la loi de 1982.
Le IXème Plan de développement économique, social et culturel 1984-88 a été
défini par deux lois : la première loi de Plan (13 Juillet 1983) définit
les choix et les grandes actions ; la deuxième loi (24 Décembre 1983) décide
des moyens nécessaires pour leur réalisation, après une sélection des
actions essentielles. Ces moyens consistent en 12 programmes prioritaires
d'exécution - dont le financement est assuré dans les lois de finances,
en deux lois de programme ainsi qu'en des objectifs chiffrés déjà fixés et
intégrés dans le Plan (Recherche, Défense, Energie et Aide aux pays du
Tiers Monde) et en des contrats de Plan avec les régions et les entreprises.
L'importance que la culture a occupée dans la planification a suivi une
évolution intéressante. Bien qu'une certaine planification des équipements
culturels ait été mise en oeuvre dès le Premier Plan jusqu'au IVème Plan
(1962-1965), la culture n'était qu'une section du Plan d'Equipement sco
laire et universitaire. La planification culturelle entre à plein titre
parmi les procédures de la planification nationale, seulement après la cons
titution du Ministère des Affaires Culturelles. La création d'une Commission
culturelle, chargée de définir les objectifs culturels, et répartie en
nombreux groupes sectoriels de travail, se traduit en une vaste participa
tion des acteurs de la vie culturelle à la planification.
Ceci peut être considéré comme le début d'une importante réflexion sur les
problèmes et l'avenir du fait culturel, réflexion suivie et approfondie
par les mêmes Commissions, au cours des travaux préparatoires des Plans
successifs. A l'occasion du Vllème Plan 1976-1980, le Groupe Culture, composé
- 36 -
alors d'un nombre restreint de personnalités, a été chargé d'une réflexion
d'ensemble sur la politique culturelle. Dans son rapport, il indiquait que
le développement culturel était une composante prioritaire du développement
économique et social. Le Vllème Plan 1981-1985, en revanche, ignorait le
développement culturel, dont l'importance fut à nouveau mise en relief par
le Plan intermédiaire 1982-1983, rédigé après les résultats des élections
présidentielles, et par le Plan 1984-1988 actuellement en vigueur.
. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION
La première loi de Plan reconnaît ouvertement la culture comme une dimen
sion essentielle du développement économique et social. Le renouveau cultu
rel est considéré, avec la décentralisation, la modernisation de l'appareil
productif, la formation et la recherche, comme le moyen pour réaliser les
objectifs du Plan qui sont : assurer l'autorité de la France dans le Monde,
développer une politique globale de l'emploi, rénover le système de l'édu
cation, réduire les inégalités et développer la solidarité, améliorer la
qualité de la vie, assurer l'équilibre entre Métropole et territoires
d'Outre-Mer. L'ensemble de ces objectifs peut être ramené à un objectif
central, à savoir la modernisation du pays dans une justice sociale et
une démocratie accrues.
. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET PROCEDURES D'EVALUATION
La nouvelle loi de réforme de la planification de Juillet 1982 veut défi
nir un plan démocratique et contractuel, décentralisé dans son élaboration
et dans sa réalisation.
L'élaboration du Plan revient au Ministère du Plan et de l'Aménagement du
Territoire, qui dispose comme organe technique du Commissariat Général au
- 37 -
Plan. Pour définir les priorités, on prévoit la consultation de la Com
mission Nationale de la Planification, qui regroupe dans neuf sous-
commissions et 41 groupes de travail, 80 représentants des organisations
professionnelles, des syndicats des travailleurs, des représentants des
régions et des mouvements associatifs et culturels, enfin des experts
nommés par le Gouvernement. Plus de 2 500 personnes ont participé, au
niveau national, à l'élaboration du IXème Plan. Un échange d'informations
avec les régions est également prévu : les régions sont informées des prio
rités nationales, et, à leur tour, présentent leurs programmes de dévelop
pement à l'administration centrale. Le projet de Plan est ensuite discuté
au sein du Conseil Economique et Social, et le rapport final est soumis
à l'approbation du Parlement sous la forme de rapport annexé à la loi du
Plan. Cette procédure est appliquée en deux lois de Plans.
En ce qui concerne les procédures d'évaluation, le Gouvernement présente
au Parlement, lors de sa session de printemps, un rapport annuel sur l'Etat
d'exécution du Plan (programmes prioritaires et contrats Etat-Régions),
rapport rédigé après consultation de la Commission nationale de Planification.
Lors de la session d'automne, un rapport annexé à la Loi de Finances décrit
les moyens budgétaires que le Gouvernement propose d'affecter à la réali
sation des programmes prévus par le Plan.
Au plan technique, des indicateurs macroéconomiques pour l'évaluation des
résultats des actions entreprises ont été mis en oeuvre, tandis que des
indicateurs de programmes ont été adoptés pour chaque programme prioritaire.
. CARACTERE DE LA PLANIFICATION
Le Plan, après l'approbation du Parlement, est une loi de l'Etat, dont le
- 38 -
Gouvernement s'engage à réaliser les programmes. Les actions prévues par
les 12 programmes prioritaires et par les objectifs quantifiés déjà men
tionnés, constituent la part programmée du Plan, et ils fixent l'action
de l'administration publique dans les différents secteurs. Le Plan prévoit
aussi une partie contractuelle qui est fixée par les Contrats de Plan entre
l'Etat et les Régions et entre l'Etat et les entreprises, contrats qui
signifient aux signataires l'engagement à concourir à la réalisation des
objectifs du Plan.
. NIVEAUX DE LA PLANIFICATION
La loi de réforme de la planification de 1982 a substitué à un Plan national
et unique un ensemble qui comprend, outre le Plan national, 26 plans ré
gionaux, ainsi que des Plans d'entreprises et des projets locaux. Les
régions élaborent leurs Plans régionaux, et suivent leur application, dans
le cadre des Conseils régionaux et avec la collaboration de leurs Conseils
économiques et sociaux. Une liaison entre la planification nationale et
régionale est réalisée par les Contrats de Plan Etat-Régions qui assurent
une régionalisation des objectifs des programmes prioritaires, et l'aide
de l'Etat aux initiatives régionales compatibles avec les priorités na
tionales .
Le contrat de Plan Etat-Régions doit être élaboré et mis en oeuvre avec la
collaboration des collectivités territoriales et des acteurs de la vie éco
nomique et sociale locale. Le projet de contrat, défini par le Commissaire
de la République de Région et le Président de la Région, est soumis à l'ap
probation du Gouvernement. La loi prévoit également des contrats entre
l'Etat et d'autres collectivités territoriales.
- 39 -
. PORTEE DE LA NOTION DE CULTURE
La France a adopté depuis longtemps une notion de culture assez élargie,
que l'on retrouve dans'la définition de la culture, comme dimension essen
tielle du développement, énoncée par la première loi de Plan. Tous les
secteurs de la culture y sont pris en compte. Ce qui caractérise toutefois
le IXème Plan, est la prédominance accordée à la culture scientifique,
technique et industrielle, en vue d'approfondir et maîtriser les mutations
technologiques en cours.
. SECTEURS OU LES ACTIONS CULTURELLES SONT INTEGREES
Les programmes prioritaires d'exécution du Plan sont articulés plutôt par
objectifs que par secteurs, et les actions à caractère culturel sont ré
parties, sous forme de sous-programmes ou partie de ceux-ci, dans plusieurs
programmes prioritaires, à savoir :
- P.P.E.n.2 sur la rénovation du système d'éducation et formation des jeunes
(amélioration des équipements pour loisirs, sport et culture) ;
- P.P.E.n.3 visant la recherche et l'innovation (promotion de la culture et
de l'information scientifique et technique par création de bibliothèques,
musées et publications scientifiques) ;
- P.P.n.4 sur le développement des industries de communication (promotion
de tous les aspects de la communication audiovisuelle) ;
- P.P.n.7 sur le développement des échanges des produits français (promotion
de la culture, et de la langue française dans le monde de la diffusion
de livres, chansons et techniques audiovisuelles françaises) ;
- P.P.n.10 visant l'amélioration des conditions de vie dans les villes
(développement social et culturel des quartiers dégradés).
- 40 -
. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE
Dans une perspective générale de décentralisation, la première loi de Plan
préconisait des actions destinées à produire et maîtriser les nouvelles
technologies de la communication et à diversifier les pratiques culturelles.
La deuxième loi de Plan, en accueillant ces orientations dans des programmes
prioritaires, fixe les objectifs suivants :
. Promotion de la culture scientifique et technique ;
. Développement des industries de la communication, promotion de la culture,
de la langue et de la production artistique française à l'étranger ;
. Promotion de la vie sociale et culturelle des quartiers dégradés ;
. Amélioration des équipements pour les loisirs et la culture des jeunes.
. ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL
Parmi les actions prévues dans les 12 programmes prioritaires, on peut
regrouper les actions suivantes ayant pour objet le domaine de la culture :
. Musées : développement de la muséographie scientifique et création d'un
réseau de Centres de Culture Scientifique et Technique reliés au Musée
de la Villette à Paris.
. Bibliothèques : Modernisation informatique des bibliothèques universi
taires, constituées en réseaux, qui participeront à la création de pôles
technologiques régionaux ; développement du réseau des Centres d'Infor
mation Scientifique et Technique dont l'accès sera simplifié ; création
de vidéothèques régionales et de médiathèques locales.
. Edition : Poursuivre des efforts pour la rédaction, l'impression et la
diffusion de publications en langue française.
- 41 -
Arts Plastiques : Développement de l'enseignement du stylisme industriel
(design).
Spectacle : Développement de la pratique du Ministère de la Culture de
retransmission de spectacles vivants ; promotion de la chanson française
à l'étranger.
Cinéma et audiovisuel : Il s'agit du secteur culturel privilégié par le
Plan, qui consacre un des programmes prioritaires au développement des
industries de la communication, dans le but de "créer des conditions écono
miques et financières d'un marché de l'audiovisuel, et d'encourager la
création, la recherche, l'expérimentation et la formation dans ce domaine,
tant au niveau national qu'au niveau local". Ce programme prévoit la créa
tion de 15 centres régionaux de production de cinéma et audiovisuel, ayant
comme objectif d'atteindre 13 000 heures de production annuelle, et le
soutien à la création de programmes audiovisuels (fictions, documentaires
de création, films d'animation et d'images nouvelles). Le soutien apporté
par un fonds spécial financé par une taxe perçue sur les recettes des
nouveaux réseaux de communications, par le développement de l'Institut
de Financement du Cinéma et des industries culturelles et par l'encoura
gement du mécénat.
Une part importante des ressources du secteur public de l'audiovisuel sera
affectée à la création, c'est-à-dire à la commande d'oeuvres nouvelles et
à la réalisation d'oeuvres qui contribuent au renouvellement du langage
audiovisuel.
Dans ce but, les associations pourront disposer d'ateliers départementaux
de la communication sociale, créés à cet effet. Le Plan prévoit en outre
- 42 -
la modernisation des structures techniques de production du cinéma et de
l'audiovisuel, et celle des archives du film et de la télévision, pour
constituer une banque de données sur l'ensemble de la production cinémato
graphique française. Dans le monde de la formation, on prévoit la créa
tion d'une grande école du cinéma et de l'audiovisuel. Un effort de for
mation de professionnels de la télévision étrangère et des aides à la
création de structures de production et de diffusion audiovisuelle à
l'étranger (notamment dans les pays du Tiers Monde) seront en outre mis
en oeuvre.
En vue de la promotion et de la diffusion internationale des productions
françaises, le Plan prévoit la réalisation de structures d'accueil du film
français, le développement de la société de commercialisation des programmes
audiovisuels, des mesures financières et fiscales en faveur de l'exporta
tion de films.
. Télévision : Dans ce domaine, des programmes importants ont été lancés
avant le IXème Plan, à savoir la mise en place d'une quatrième chaîne
consacrée à la création, un programme de satellite de télévision directe,
et la réalisation d'un réseau câblé de télécommunications ; le Plan pré
voit la continuation du programme de décentralisation de FR 3, par la
création de sociétés régionales de télévision, dotées d'une autonomie
croissante en matière de programmation et ouvertes aux productions des
associations et des groupes et aux minorités régionales.
En ce qui concerne le développement social et culturel des quartiers dé-
gradés, le Plan prévoit le financement par l'Etat, d'actions relevant de
compétences des organismes locaux, et qui seront décidées conjointement
par l'Etat, les régions et les collectivités locales.
- 43 -
En particulier, le Plan prévoit le soutien de l'Etat aux mouvements asso
ciatifs et à la diffusion des initiatives culturelles dont on souhaite
la pluralité. Le Plan porte une attention particulière aux conditions de
vie des immigrés : et prévoit à ce sujet - entre autres - le cofinancement
de postes d'animateurs des associations d'immigrés.
Dans le cadre d'un soutien apporté à l'amélioration des conditions de vie
des jeunes, le Plan prévoit une amélioration générale des infrastructures
pour loisirs, sports et culture, but que l'on pourra atteindre par des
mesures déconcentrées et interministérielles, et surtout grâce à l'initia
tive des régions et des collectivités locales.
Cette action utilisera comme appui les missions locales pour les jeunes
particulièrement défavorisés.
- 44 -
REGION DE PROVENCE - ALPES - COTE D'AZUR
. CONTRAT DE PLAN ETAT-REGION
Le IXème Plan a introduit en France la procédure des contrats de Plan
entre l'Etat et les Régions, qui définissent les actions que les deux
signataires s'engagent à réaliser au cours de la durée du Plan. Les Plans
de financement des projets du Contrat spécifient la part relative de
l'Etat et celle de la Région.
Le Contrat de Plan est préparé par le Service du Plan du Conseil Régional
et par le Secrétariat Général pour les Affaires Régionales de la Préfec
ture de Région, après une consultation assez large : le Contrat Etat-
Région de Provence, Alpes, Côte d'Azur a vu la consultation de
plus de 10 000 personnes et il a été discuté au sein de 24 Commissions
regroupant des élus, des représentants des catégories socio-professionnelles
et des services de l'Etat ainsi que des experts. Le Contrat de Plan, de par
son caractère contractuel, peut être révisé, dans le respect des procédures
qui ont présidé à son élaboration ou résilié à la demande d'une des par
ties. Des représentants des deux signataires, nommés pour chaque programme,
en assurent la gestion et le suivi. Un rapport annuel sur l'exécution du
Contrat établi par les deux signataires - est élaboré par leurs services
(SGARS et Service du Plan).
Le Contrat de Plan Provence, Alpes, Côte d'Azur a retenu cinq priorités :
création d'emplois, qualification des hommes, développement régional par
la recherche et l'innovation, aménagement du territoire régional, amélio
ration du cadre de la vie quotidienne.
- 45 -
. La culture - ainsi que l'environnement, le développement des quartiers,
le secteur associatif, les sports et loisirs, le secteur sanitaire et
social, la jeunesse - relève des programmes pour améliorer la vie quo
tidienne ; les actions visant la culture scientifique sont inscrites dans
les programmes de recherche et innovation en vue du développement régio
nal.
Dans le domaine culturel, le Contrat poursuit les objectifs suivants :
favoriser l'égalité des chances devant la culture grâce aux techniques
de la communication ; encourager l'émergence de créateurs, la réalisation
de productions de qualité, développer la culture populaire et favoriser
l'expression de l'identité régionale.
Les actions prévues dans ces perspectives visent la conservation du patri
moine artistique et ethnologique, le cinéma et l'audiovisuel, les centres
culturels scientifiques, les actions pour la réhabilitation des quartiers
dégradés. En particulier, on prévoit les actions suivantes :
. Patrimoine : Développement du Conservatoire du patrimoine ethnologique
de Haute-Provence comme centre de recherche et lieu d'actions culturelles ;
création des archives audiovisuelles régionales des Arts et Traditions
Populaires, du patrimoine historique et architectural, etc.. constitution
d'archives régionales photographiques et sonores.
. Cinéma et audiovisuel : Développement du Centre Méditerranéen de création
cinématographique ; étude sur une action de formation continue aux métiers
du cinéma et de l'audiovisuel ; étude sur la création d'un réseau régional
de centres de ressources, d'initiation et de services dans le domaine des
multimédias, de l'informatique, de l'audiovisuel, examen des projets régio-
- 46 -
naux de rénovation de salles de cinéma ; organisation de la rencontre (1984)
des télévisions du Bassin méditerranéen en vue de la création d'un marché
de diffusion concertée et de production face au marché des USA.
. Centres culturels scientifiques : création à Marseille et à Nice de deux
centres de diffusion de la culture scientifique et technique.
. Des actions culturelles comprises dans les actions d'accompagnement à la
réhabilitation des logements, sont prévues mais non spécifiées par le
Contrat.
. Un contrat particulier intitulé "Culture" doit être conclu entre Etat et
Régions, et doit préciser le contenu et l'échéance des opérations, les
modalités d'interventions des différents partenaires, ainsi que les moda
lités de gestion des programmes.
- 47 -
H O N G R I E
QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS
Estimation de la population (1983) (milliers) 10 690
Superficie (km. carrés) 93 030
Nombre d'habitants par km. carré 115
Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 28 219
Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 2 634
Pourcentage d'analphabètes (1980) (population âgée de + de 15 ans).. 1,1
Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 92
Nombre de bibliothèques publiques (1980) (points de service) 10 502
Edition de livres (1981) - Nombre de titres publiés 8 810 - Nombre d'exemplaires publiés 103 077
Journaux quotidiens (1982) - Nombre 27 - Tirage pour 1 000 habitants 249
Journaux non quotidiens (1982) - Nombre 86 - Tirage pour 1 000 habitants .' 566
Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 262
Récepteurs TV pour 1 000 habitants (1982) 262
Nombre de films importés (1981 ) 182
Nombre de cinémas ( 1981 ) 1 109
Fréquentation annuelle des cinémas par habitants (1981) 6,3
Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 1982
Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiées par les Nations Unies.
- 48 -
. EXPERIENCES DE PLANIFICATION
Comme tous les pays à économie socialiste de l'Europe Orientale, la Hongrie
peut arguer d'une longue expérience dans le domaine de la planification,
qui remonte à la fin des années 40. Toutefois, dans ces pays, la planifica
tion n'a eu pratiquement, comme but, dans la première décade, que l'organi
sation de la production et ne s'est intéressée qu'au domaine de l'économie.
Le passage d'une planification purement économique à une planification de
type socio-économique s'est effectué lentement, surtout à partir de la
réforme de 1968. Cette réforme, dont l'aspect le plus net a été la décentra
lisation d'une partie des décisions vers les entreprises, et l'introduction
de certains mécanismes propres à l'économie de marché dans un système de
planification qui demeurait centralisé, a eu comme point de départ la
prise de conscience que le développement n'était plus seulement un problème
économique, mais que les conditions sociales, techniques et culturelles
du développement - essentiellement celles du "facteur humain" - devraient
être prises également en considération.
On a aussi décidé que la méthode de la planification à moyen terme n'était
plus suffisante pour faire face aux problèmes d'une société de jour en jour
plus complexe et plus changeante.
On a donc inséré la période de référence temporelle dans le cadre d'un
système d'interconnections très complexes. C'est ainsi que les traditionnels
Plans à moyen terme ( 5 années ) - qui demeurent l'axe principal du sys
tème - ont été inclus dans le cadre de Plans à long terme ( 15-20 ans),
pour mieux situer les problèmes de développement dans un contexte d'in
novation et de changements prévisibles dans une perspective globale à
plus longue échéance.
Le troisième niveau de la planification est représenté par le Plan annuel ,
- 49 -
qui lie le Plan à moyen terme à l'activité économique ordinaire, et agit
comme régulateur des conflits entre les grandes options et leur réalisa
tion pratique, tout en tenant compte des résultats de l'économie.
Le sixième Plan quinquennal 1981-1985, actuellement en vigueur, se situe
donc dans le cadre d'une réflexion globale sur les perspectives à long
terme pour la période 1970-1985 élaborée pour la première fois au début des
années 70 pour les différents secteurs de l'économie et de la vie sociale,
y compris la culture. Il est à noter toutefois que le Plan 1981-1985, en
raison de problèmes de plus en plus nombreux posés par les prévisions des
conditions extérieures et intérieures de l'économie, établit expressément
le renvoi de plusieurs décisions à l'élaboration du Plan annuel. Cette
double référence, en amont (Plan à long terme), en aval (Plan annuel)
contribue à donner au Plan à moyen terme une plus grande souplesse et adap-
tabilité.
. OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN
Le Plan a pour but de renforcer les bases économiques de la société socia
liste et l'amélioration qualitative au niveau de vie de la population,
but à atteindre grâce à une croissance du revenu national qui devrait se
situer entre 14 % et 17 % et avec l'application pratique des résultats
scientifiques, à tous les secteurs de la vie économique et sociale.
Dans ce but, 3 % du revenu national devront être consacrés, pendant la
durée du Plan, à la recherche scientifique et au développement technique.
Parmi les actions prévues, l'élévation du niveau de vie, et la promotion de
l'éducation et de la culture sont mentionnées à côté de l'amélioration des
conditions de l'emploi, du logement, et de l'assistance sociale et sanitaire.
- 50 -
. STRUCTURES ET PROCEDURES DE LA PLANIFICATION
En Hongrie, les Plans à long et moyen termes sont discutés et approuvés
par l'Assemblée Nationale, après avoir été élaborés par une Commission
Nationale du Plan, organisme de consultation et d'analyse des suivis, qui
a aussi une branche technique : le Bureau National du Plan. La mise en
oeuvre du Plan, ainsi que l'élaboration du Plan annuel, sont soumis aux
décisions du Gouvernement qui peut proposer, le cas échéant, des modifi
cations du Plan lui-même. L'Assemblée Nationale fait appel à la classe
ouvrière, aux paysans, aux intellectuels afin qu'ils contribuent à la
mise en oeuvre de la loi du Plan.
Le Plan proprement dit se décompose en Plans sectoriels, se rapportant aux
différents secteurs de l'économie et de la vie sociale (y compris la cul
ture), et dont la réalisation est confiée aux Ministères concernés.
Il faut souligner que le Comité Central du Parti Socialiste exerce une
influence prédominante dans l'élaboration du Plan, de même que les organi
sations scientifiques et politiques et les groupes d'intérêts organisés,
qui participent de plus en plus activement aux travaux et discussions
préalables.
. NIVEAUX DE PLANIFICATION
Dans les années 70 - parallèlement à l'introduction de la planification
nationale à long terme - on s'est intéressé attentivement à la planification
régionale, qui permet de mieux tenir compte des caractéristiques propres
aux différentes régions. Les Plans régionaux sont élaborés par le Conseil
de Comté, qui doit se conformer strictement aux orientations générales
décidées dans le cadre du Plan quinquennal.
- 51 -
. DEFINITION ET IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL
LES SECTEURS D'ACTION
La place réservée à la "culture" dans la loi du Plan est, à vrai dire,
plutôt limitée, et n'est pas encore l'objet d'une définition cohérente
du développement culturel, dans le cadre du développement économique
global.
Seules sont mentionnées l'amélioration du réseau de réception radio-télévisé,
et la modernisation et l'utilisation plus efficace des institutions artisti
ques, culturelles, sportives et des centres culturels.
En revanche, les directives se rapportant directement à la planification de
"la culture" se retrouvent dans le Plan sectoriel, qui couvre les mêmes pé
riodes que le Plan économique général, (qui établit au préalable le montant
des ressources dont les différents secteurs pourront disposer).
Le Plan sectoriel à moyen terme élaboré par le Ministère de la culture
recouvre presque le secteur culturel traditionnel : bibliothèques, musées
théâtre, cinéma, musique, éditions de livres et de journaux, radio-télévision,
production de disques, maisons de la culture, sports et associations de
loisirs. Toutefois, la protection des monuments historiques fait partie
du Plan sectoriel du Ministère de la Construction et du Développement Urbain,
tandis que c'est au Plan pour la Recherche Scientifique qu'incombe la respon
sabilité des fouilles archéologiques.
. OBJECTIFS ET ACTIONS PREVUES PAR LA PLANIFICATION
DANS LE DOMAINE CULTUREL
En ce qui concerne le Plan sectoriel à moyen terme relevant du Ministère
- 52 -
de la Culture, les objectifs et les actions mentionnés sont plus d'ordre
quantitatif que qualitatif, puisqu'ils concernent avant tout la défini
tion détaillée de standards pour les différentes branches (1).
Parmi les objectifs à atteindre pendant la durée du Plan, nous citerons le
nombre de maisons de la culture, de centres culturels, de bibliothèques
à mettre en place, les spectacles de musique et de théâtre ainsi que la
quantité de public à toucher, le montant de la dépense culturelle, le
nombre de personnes à employer dans le secteur culturel.
(1) C'est au moins l'impression que l'on a en lisant l'étude de Gaber Koncz Problems or cultural Planning élaboré pour l'UNESCO en 1981, qui est notre seule source d'information sur le Plan à moyen terme du secteur culturel, dont il n'existe aucune version en anglais.
- 53 -
I T A L I E
QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS
Estimation de la population (1983) (milliers) 56 559
Superficie (km. carrés) 301 225
Nombre d'habitants par km. carré 188
Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 395 899
Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 6 937
Pourcentage d'analphabètes (1971) (population âgée de + de 15 ans) 6,1
Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 84
Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d
Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 12 926 - Nombre d'exemplaires publiés 148 199
Journaux quotidiens (1982) - Nombre 79 - Tirage pour 1 000 habitants 82
Journaux non quotidiens (1982) - Nombre 414 - Tirage pour 1 000 habitants n.d
Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 247
Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 405
Nombre de films importés (1981 ) 410
Nombre de cinémas ( 1971 ) 7 726
Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 3,8
Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 1982
Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiées par les Nations Unies.
- 54 -
. EXPERIENCES DE PLANIFICATION
La Planification^u_niyeau_de_l^Etat
Un essai significatif de planification globale du développement du pays
a été fait en Italie dans les années 60-70.
Son premier acte a été l'élaboration par le Ministère du Budget et de la
Planification du premier Plan de Développement Economique National 1966-70.
Ce Plan s'est pourtant révélé insuffisant, puiqu'il n'établissait pas de
relations clairement définies entre les objectifs prévus et les politiques
nécessaires à leur aboutissement. Si elle eut l'approbation du Parlement,
la loi du Plan ne fut pourtant jamais mise en application.
Entre-temps,les structures de la planification s'organisaient cependant,
avec la création - en 1968 - d'une Agence chargée de l'assistance technique
au Ministère pour l'élaboration du Plan : l'Institut d'Etude pour la Program
mation Economique (ISPE). Parallèlement, en vue d'améliorer les mécanismes
de la planification, et de corriger les défauts du premier Plan, on décida
d'élargir l'horizon temporel de la planification, avec l'élaboration du
"Progetto 80", un document stratégique de longue portée plus axé sur les
orientations nouvelles à donner au développement du pays dans les 10-15 ans
à venir, et qui auraient dû inspirer l'élaboration du futur Plan à moyen
terme.
Fruit de la période réformatrice de la coalition politique du premier
"Centre Gauche" et de l'élan idéaliste de 1968, le "Progetto 80" est
considéré comme le sommet du processus de planification en Italie, sa
meilleure réussite, le projet le plus accompli de transformation écono
mique et sociale du pays qui ait été dessiné.
- 55 -
Le cadre de la planification était enfin élargi à tout le territoire et
à l'amélioration de la qualité de la vie. Pour la première fois, la
promotion de la culture faisait partie des objectifs prioritaires de la
planification, qui devait avoir comme but premier, un "contrôle démocra
tique efficace des moyens de communication de masse", et la création de
centres polyvalents de diffusion de la culture, gérés - autant que pos
sible - par les "usagers" eux-mêmes.
Le deuxième Plan quinquennal - élaboré depuis par l'ISPE - aurait dû
couvrir la période 1971-1975, puis la période 1973-1977 : mais, entre
temps, la coalition du Centre Gauche était dissoute, alors que des groupes
d'intérêt, contraires à toute intervention rationnelle de l'Etat dans l'é
conomie et dans l'organisation de la société, étaient en train de s'orga
niser. Citons encore les résistances corporatives opposées par l'Adminis
tration publique , qui n'était pas encore prête pour une transformation aussi
radicale. C'est ainsi que le projet de Plan n'a vu le jour que sous la
forme d'un livre : "Etude pour le programme économique national 1973-1977"
aussitôt défini comme le "livre des rêves".
Ce projet de Plan consacrait à la culture un chapitre très précis : "Cul
ture, Information, Loisirs", qui peut être de plus considéré - dans un
pays où l'administration de la culture continue à être éparpillée entre
plusieurs Ministères - comme le premier essai pour définir une ligne d'in
tervention des organes des Pouvoirs Publics dans le domaine de la culture,
et dans son acceptation la plus large. Les objectifs visés étaient la démo
cratisation culturelle, le pluralisme, le rééquilibrage géographique et
social (1).
(1) Pour une description des objectifs visés dans le domaine culturel par le projet de Plan, et pour une analyse des causes de l'échec de la planification globale en Italie, voir : Carla BODO "La planification du secteur cultu-rel en Italie, doc. présenté à l'Atelier sur la Planification Culturelle, Paris 1983"
- 56 -
Si l'Etat a depuis lors renoncé à toute approche de planification globale,
des interventions planifiées ont tout de même eu lieu : rappelons ici, le
Plan Agricole National, le Plan Sanitaire, le Plan des Transports.
La seule intervention planifiée en rapport - d'une façon indirecte - avec
le domaine culturel, est pourtant très récente. Il s'agit du FIO (Fondo
Investimenti Occupazione) , un fonds spécial créé en 1981 pour le lancement
rapide de projets, dont la finalité était la création d'emplois, qui a été
utilisé régulièrement (50 milliards de lires par an en moyenne) pour le
financement de projets culturels élaborés par l'Administration Centrale ou
par les Régions, notamment dans le domaine de la protection du patrimoine
(projet archéologique "Pompei", restauration de théâtres historiques ré
gionaux en Vénétie, Ombrie, etc...).
Pour l'évaluation et les choix des projets a financer, selon des critères
rigoureusement fidèles - du moins en théorie - à la méthode de l'analyse
"coûts-bénéfices" - une cellule d'experts - le Núcleo di Valutazione -
a été mise en place auprès du Ministère du Budget et de la Programmation.
LaPlanifxcationauniveaurégional
Après l'échec de la planification globale au niveau national, les 20 régions,
à l'incitation de lois nationales, ont eu par la suite la possibilité d'éla
borer des Plans de développement, dans les années 70.
Les Plans de développement régionaux sont des Plans à moyen terme (3-5 ans)
qui prévoient souvent une mise à jour annuelle. Une partie assez importante
de ces Plans est consacrée au secteur social. En ce qui concerne l'impor
tance attribuée au domaine culturel dans ces Plans, une analyse effectuée
- 57 -
en 1981 a démontré que 14 régions sur 20 avaient inclus la "culture" dans
leur Plan, généralement dans le cadre des interventions prévues pour le
secteur social ou l'éducation.
Il est à noter que les domaines de compétence laissés par l'Etat aux
Régions, sont limités aux Musées, bibliothèques locales, et à la promotion
culturelle d'intérêt régional ; cependant, la notion de "culture" adoptée
par plusieurs des Plans Régionaux paraissait sensiblement plus large : plu
sieurs régions y avaient inclus le spectacle vivant, les industries cultu
relles, la protection des monuments, etc.. Face à l'éparpillement de la
politique culturelle au niveau de l'Etat, les régions ont vite préféré
une action globale dans le domaine culturel, et ont confié la gestion de
leur responsabilité culturelle à des départements à la culture, qui ont
presque toujours été appelés à participer à l'élaboration de leurs Plans.
Parmi les actions le plus souvent retenues, rappelons l'inventaire du patri
moine, la diffusion régionale du spectacle, le soutien à la production de
spectacles et à l'édition de livres, plus rarement de journaux. Mais on
trouve aussi, dans certains documents, des notes méthodologiques, telles
que la nécessité d'un accroissement et d'une rationalisation de la dépense
culturelle, la formation professionnelle, la décentralisation de responsa
bilités vers les Pouvoirs locaux, la coordination des activités des insti
tutions culturelles sur le territoire, etc..
L'effort effectué par les régions pour l'intégration de leur planification
culturelle dans le Plan du développement a donc été considérable ; bien
qu'en certains cas, il ne s'agisse que d'une déclaration de bonnes inten-
- 58 -
tions. Le degré d'approfondissement et d'élaboration conceptuelle même de
ces documents varie d'ailleurs beaucoup d'une région à l'autre, et si le
chapitre consacré à la culture par le Plan de la Lombardie, de la Toscane
et de l'Emilie-Romagne sont très articulés et détaillés, dans d'autres
on se trouve encore face à une élaboration assez rudimentaire.
Le problème essentiel est celui d'une coordination entre les Plans régio
naux et une planification nationale concernant le domaine culturel, pour
tant il est sans solution pour le moment.
Une certaine incitation centrale paraît en effet nécessaire à un juste
rééquilibrage Etat-Régions. Elle pourrait agir sous forme de projets-
pilotes - des projets-pilotes dans le domaine culturel étaient d'ailleurs
prévus par le deuxième Plan - ou de Contrats de Plan Etat-Régions, formule
qui, en France, a été déjà expérimentée avec succès.
- 59 -
N O R V E G E
QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS
Estimation de la population (1983) (milliers) 4 129
Superficie (km. carrés) 324 219
Nombre d'habitants par km. carré 13
Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 57 403
Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 14 032
Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) n.d
Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 97
Nombre de bibliothèques publiques (points de service) 1 377
Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 5 175 - Nombre d'exemplaires publiés n.d
Journaux quotidiens (1982) - Nombre 85 - Tirage pour 1 000 habitants 483
Journaux non quotidiens (1982) - Nombre 80 - Tirage pour 1 000 habitants 96
Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 365
Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 315
Nombre de films importés ( 1981 ) 297
Nombre de cinémas (1971) 456
Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 4,0
Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198',
Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiées par les Nations Unies.
- 60 -
. EXPERIENCES DE PLANIFICATION
La Norvège a une très longue expérience (qui date de l'après-guerre) du
domaine de la planification économique générale et régionale.
Un premier programme de reconstruction a été publié en 1945. Le premier
Plan à long terme concernait la période 1949-1952, et prévoyait des ob
jectifs quantifiés pour les principaux secteurs de l'économie. A partir
de 1954, la Norvège a établi une série de Plans quadriennaux, qui coinci
dent avec la législature.
Le Plan actuellement en vigueur concerne la période 1982-1985.
. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION
La "culture" n'est pas expressément mentionnée parmi les objectifs géné
raux : plein emploi, protection des groupes faibles pour une plus grande
égalité entre les citoyens, amélioration des niveaux du welfare state,
participation des citoyens.
Toutefois, le Plan, en spécifiant les objectifs d'une "société solidaire",
prévoit la sauvegarde de la culture norvégienne dans la société des mass
médias et la promotion d'un meilleur emploi du temps libre.
. STRUCTURES DE PLANIFICATION
Le Plan est rédigé par le Secrétariat au Plan près le Ministère, pour la
planification à long terme : une section de planification va être créée
auprès du Ministère, pour l'administration locale, en vue de coordonner
les planifications centrale et locale.
Les représentants du secteur privé ne participent pas à l'élaboration du
Plan. Toutefois, ils prennent part aux discussions préalables.
- 61 -
La loi sur la planification régionale et locale, dont la réalisation
demandera une longue période de transition, établit la coordination
de la planification dans les Comtés et les Communes sous la direc
tion de l'administration du Comté.
. CARACTERE DE LA PLANIFICATION
Le Plan est présenté au Parlement, pour discussion des objectifs retenus.
Il n'est pas soumis au vote mais constitue seulement une base pour la
discussion politique.
Dans le Plan, le Gouvernement indique les secteurs qu'il juge prioritaires
et auxquels il porte le plus grand intérêt et présente son évaluation des
objectifs à atteindre et des choix à faire.
. LES NIVEAUX DE LA PLANIFICATION
La Norvège est en train de perfectionner un programme de décentralisation
qui concerne les Comtés et les Communes.
Le Comté joue un rôle de catalyseur dans les actions de décentralisation.
Son administration est responsable du Plan de Comté. Elle a la tâche de
coordonner sur son territoire, la planification à la fois nationale, du
Comté et de la Commune. Le Plan prévoit le développement ultérieur des
plans de Comté, comme moyen de coordination entre les différents niveaux
de planification, puisque les Plans de Comté devront à l'avenir se baser
autant que possible sur les plans des Communes.
On souligne aussi l'importance du rôle du Comté, qui transmet à l'adminis
tration centrale les problèmes mis à jour au niveau des Communes.
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. IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL
Le Plan porte un vif intérêt aux médias technologiques, compte tenu du
rôle important et de l'influence que le cinéma, les productions audio
visuelles et la télévision jouent dans l'offre culturelle.
De plus, le Plan prévoit des actions dans le domaine du patrimoine archéo
logique, des bibliothèques, des organisations et des centres culturels,
ainsi que des actions spécifiques pour la sauvegarde du patrimoine
culturel de la population Lapone.
. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES
Toutes les actions culturelles sont inscrites dans les différents chapitres
de la partie du Plan qui a pour objet les aspects sociaux (affaires reli
gieuses, famille, santé, jeunes, groupes faibles, environnement, culture
et emploi du temps libre, tourisme, éducation, sécurité sociale, etc...).
La conservation du patrimoine est insérée dans le chapitre sur la localisa
tion de la population et sur l'environnement puisqu'elle est considérée
comme faisant partie de la conservation et de la gestion des ressources.
Les autres actions culturelles figurent dans le chapitre culture et loisir,
à l'exception de la politique culturelle pour la population Lapone qu'on
trouve parmi les actions en faveur des groupes faibles.
Le Plan souligne l'importance d'adapter l'offre culturelle à la mobilité
de la population sur le territoire, imposée par les transformations de la
structure productive du pays ; il prévoit donc la réalisation d'une meil
leure distribution territoriale des structures culturelles et la promotion
d'activités culturelles financées par l'Etat, dans les régions d'industria-
- 63 -
lisation récente.
Il prévoit en outre l'étude des interconnections entre les politiques
culturelles et les politiques pour les jeunes. Enfin, on souligne les
liens étroits qui existent entre les actions d'aide économique à la
population Lapone et la conservation de leur identité et de leur culture.
. LES OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE
Le Plan réaffirme les objectifs de politique culturelle fixés dans les
années 70, à savoir : la décentralisation des actions culturelles, la
promotion des activités culturelles individuelles ou organisées, la prio
rité de l'action culturelle en faveur des groupes faibles, l'aide finan
cière aux artistes.
En outre, on prévoit une reformulation de la politique globale des mass
médias, afin que soit assurée la liberté d'expression des groupes faibles
et des minorités ethniques.
Le Plan affirme la volonté du Gouvernement de corriger, directement et
indirectement, l'influence des mass médias sur la société. Il s'opposera
aux lois du marché qui donnent au développement de la société une orien
tation trop différente de ce qu'il souhaite.
On prévoit également des aides financières aux activités culturelles
expérimentales sur les lieux de travail : on pense en particulier à
l'héritage culturel des catégories professionnelles telles qu'ouvriers,
pêcheurs, paysans, artisans.
. LES ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL
Le Plan prévoit les actions suivantes :
- 64 -
. Patrimoine
Le Ministère de l'Environnement est en train de réaliser une étude, pour
définir les actions à entreprendre, aux niveaux central et local, pour
la conservation des monuments historiques, en vue de la préparation d'un
Plan d'actions de sauvegarde.
On prévoit aussi un financement du Musée National de la Technique par
l'administration centrale.
. Bibliothèques
Le Plan souhaite une meilleure utilisation des bibliothèques, actuellement
fréquentées par environ un quart de la population adulte, qui devront
proposer de nouvelles formules (nouveaux médias) comme disques et vidéo
cassettes ; le réseau des bibliothèques servira de support à la distribu
tion de programmes vidéo de qualité à caractère éducatif ou récréatif pour
les adultes et les immigrés, et pour l'information des communautés locales ;
A titre expérimental, les bibliothèques seront utilisées comme centres
locaux polyvalents, spécialement dans les zones périphériques. On dévelop
pera des services bibliothécaires pour les aveugles et les handicapés.
. Spectacle
Le Plan ne prévoit pas d'actions dans ce domaine à l'exception du finan
cement par l'Etat de la construction du Théâtre National d'Oslo.
. Cinéma
Un rapport du Gouvernement évaluera les problèmes liés à la production,
l'importation et la distribution des films.
- 65 -
. Radiodiffusion, Télévision et Audiovisuels
Poursuite de la gestion publique dé la radiodiffusion et télévision et
du projet de satellite des pays du Nord - en collaboration avec ces
mêmes pays - afin de préserver l'identité culturelle norvégienne ; impo
sition d'une taxe sur les magnétophones et magnétoscopes pour rééquilibrer
la tendance du marché du secteur de la production audiovisuelle qui désa
vantage les créateurs norvégiens. Les recettes de cette taxe serviront
au financement de la production nationale des techniques audiovisuelles
et à des subventions aux artistes du spectacle en vue de rééquilibrer
l'offre entre produits culturels enregistrés et spectacles vivants.
. Centres culturels
Etude globale sur les centres culturels au niveau local et participation
de l'Etat à la construction d'un grand centre culturel à Tromso ; dévelop
pement du réseau des centres récréatifs pour les jeunes, ouverts par les
Communes, et des actions de soutien financier public aux organisations
culturelles des jeunes.
Rappelons à ce sujet que l'aide financière aux organisations culturelles
volontaires est du ressort des Comtés et des Communes, l'administration
centrale ayant simplement un rôle de coordination et de contrôle.
. Soutien aux artistes
Développement de l'action de l'Etat en faveur des artistes, dont les
revenus sont déjà en partie, garantis.
. Politique culturelle en faveur des Minorités Lapones
Engagement du Gouvernement à préserver la culture des Lapons, comme partie
- 66 -
de l'héritage culturel de la Norvège et par conséquent à considérer, dans
toutes les actions culturelles, les caractéristiques multiculturelles et
multi-linguistiques des populations Lapones : développement des actions
de soutien à la culture et à la langue des Lapons, dans le cadre d'une
politique commune aux Pays du Nord, notamment par le développement d'émis
sions de radio et de télévision dans cette langue et l'accroissement des
ressources affectées aux éditions de livres - même scolaires - et de
journaux en Lapon.
Les priorités seront établies par les organisations de la population
Lapone.
En général, le Plan veut appliquer, pour la population Lapone, les prin
cipes de la politique culturelle du Pays, à savoir encouragement de l'ac
tion individuelle et des groupes, tout en assurant l'aide financière de
l'Etat.
- 67 -
B A N G L A D E S H
QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS
Estimation de la population (1983) (milliers) 94 651
Superficie (km. carrés) 143 998
Nombre d'habitants par km. carré 657
Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 12 595
Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 142
Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 74.2
Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 37
Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d
Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 542 - Nombre d'exemplaires publiés n.d
Journaux quotidiens (1982) - Nombre 30 - Tirage pour 1 000 habitants 6
Journaux non quotidiens (1982) - Nombre n.d - Tirage pour 1 000 habitants n.d
Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 8
Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 0,9
Nombre de films importés ( 1981 ) n.d
Nombre de cinémas (1971) 194
Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) n.d
Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198
Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiées par les Nations Unies.
- 68 -
. EXPERIENCES DE PLANIFICATION
Les expériences de planification sont en Bangladesh relativement récentes.
Le premier Plan 1973-1978 avait pour objet l'assainissement de l'économie
du pays ravagée par la guerre d'indépendance de 1971. Ce Plan a toutefois
été modifié pour les derniers trois ans, compte tenu de la récession écono
mique mondiale et des ravages climatiques qui ont entraîné une grave famine
en 1974.
Pour la période 1978-1980, un Plan biennal a été adopté afin de réaliser
certains objectifs compatibles avec les moyens disponibles.
Après les difficultés rencontrées dans la réalisation des projets fixés
par le premier Plan, on a adopté, pour le Plan 1980-1985, des méthodes de
planification qui assurent une évolution plus réaliste des objectifs et
des projets du Plan.
. LES OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN
L'objectif principal que le Plan a fixé est une réduction considérable de
l'indigence de la population du Pays, et la création des conditions néces
saires à l'augmentation du niveau de vie au cours de ce siècle. Le Plan
prévoit un changement décisif du modèle de développement suivi par le passé
et met en évidence la nécessité de privilégier le développement agricole,
ainsi que d'améliorer la qualité de la vie dans les régions rurales. Le
Plan affirme que le développement des régions agricoles devrait être tant
économique et social que culturel, et prévoit des actions dans le domaine
de l'éducation et de la santé.
- 69 -
. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET PROCEDURES D'EVALUATION
Le Plan a été élaboré par la Commission de Planification, sur la base de
suggestions de groupes d'experts, fonctionnaires de cette même Commission,
et par des représentants des ministères et des divisions. Afin de rendre
permanente cette administration du Plan, on prévoit la création d'une
Division de Planification à l'intérieur de la Commission de Planification,
chargée d'études et de recherches, sur les résultats et les politiques de
développement. Au sein de cette Division, un comité de Coordination, formé
par des membres de la Commission de Planification et par les secrétaires des
Ministères et des Divisions, sous la présidence du Ministre de la Planifica
tion, aura la tâche d'examiner tous les projets de planification, avant de
les soumettre aux décisions du gouvernement.
Afin de corriger les erreurs des premiers Plans, dont les résultats avaient
été insatisfaisants, le Plan 1980-1985 prévoit un programme de suivi, avec
l'indication d'objectifs précis à atteindre dans les différents secteurs,
ainsi que la répartition des interventions au cours des années. Le program
me de suivi du Plan prévoit qu'à partir de 1980, des Plans annuels doivent
être rédigés, assurant ainsi l'ajustement des objectifs du Plan à l'évolu
tion concrète de l'économie du Pays.
Pour améliorer la structure administrative chargée du suivi de la réalisa
tion des projets du Plan, des cellules de planification et de suivi ont
été créées auprès des Ministères et des Agences Gouvernementales.
. LE CARACTERE DE LA PLANIFICATION
Le Bangladesh est caractérisé par une économie mixte ; le secteur public
occupe une large place dans la grande industrie et le crédit, tandis que
- 70 -
l'économie des régions agricoles garde un caractère privé. La Planification
est donc plutôt de type "incitatif" et le Plan préfère utiliser des moyens
indirects, comme la fiscalité et les mesures monétaires, plutôt qu'exercer
un contrôle direct des ressources et des décisions d'investissement.
. LES NIVEAUX DE LA PLANIFICATION
Les actions de planification ont été jusqu'à présent centralisées au niveau
du Gouvernement, mais le Plan lui-même préconise la décentralisation au
niveau régional. Il prévoit la création de cellules de planification et de
suivi, aux niveaux régional et local, ainsi que de groupes de travail qui
auront pour tâche d'élaborer des programmes au niveau des villages mêmes,
afin d'orienter la production, l'emploi et les services sociaux.
• DEFINITION ET IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL
Le Plan s'intéresse aux principales activités ayant un caractère culturel, à
savoir patrimoine culturel (monuments historiques, archives, musées) ; litté
rature (éditions de livres) ; arts scéniques et plastiques, cinéma, radio
diffusion et télévision.
Soulignons que le Plan met l'accent sur deux secteurs principaux : radio
diffusion - télévision, et édition de livres pour l'éducation de base de la
population rurale. Il faut également remarquer que le Bangladesh a pour ob
jectif premier la création d'équipements culturels de base : le Plan prévoit
donc, avant tout, la réalisation de ces équipements et la formation du person
nel .
- 71 -
. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES
Les actions culturelles sont réparties dans deux chapitres du Plan :
" Transport et Communication " , et "Education et Culture". Le chapitre
relatif à "Education et Culture" s'intéresse, dans son paragraphe "Sport,
Culture et Affaires religieuses", aux activités relatives aux monuments
historiques, aux musées, à l'édition de livres, aux arts scéniques et
plastiques, aux activités socio-culturelles.
En ce qui concerne les "Affaires religieuses", signalons en particulier
l'édition de livres consacrés à l'Islam, et l'utilisation des mosquées
comme centres culturels, sièges de petites bibliothèques.
Dans le paragraphe "Education" sont incluses des actions relatives à la
"Culture", concernant en particulier les bibliothèques, l'édition de livres,
et l'utilisation des techniques audiovisuelles à des fins pédagogiques.
Au paragraphe "Communication" du chapitre "Transport et Communication",
le Plan prévoit des actions dans le domaine de la musique, du cinéma, de
la radiodiffusion et de la télévision.
. LES OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE
Le paragraphe du Plan relatif à la culture affirme que "la culture cons
titue une partie inaliénable du développement du pays". Les objectifs
généraux du secteur culturel sont le développement des activités relatives
à la culture nationale, régionale, à celle des groupes, et la préservation
du patrimoine culturel de la nation.
- 72 -
Les objectifs les plus spécifiques sont le développement des efforts des
privés dans le domaine des arts plastiques et scéniques, le développement
de la langue et la littérature Bangla, la diffusion des bibliothèques
pour les populations agricoles, l'emploi de la radio et de la télévision
à des fins de formation et d'éducation ainsi que d'information, et l'édi
tion de livres scolaires.
. LES ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL
Le Plan prévoit les actions suivantes :
• ?ËÎEim2è[!Ë_Ey?:5yEËÎ: • préservation des sites archéologiques ; réalisation
de l'inventaire des sites et du patrimoine archéologique ; achèvement du
Musée National de Dacca.
• Ë iïi9C!_ Ë_i:iyEeË • rationalisation des structures existantes et programmes
d'édition confiés aux structures publiques (l'Académie Bangla pour l'édition
de livres en langue Bangla et le Centre national du livre pour la coordination
des éditions de livres, tant publiques que privées). Pour l'édition de livres
scolaires, des primes aux maisons d'édition privées seront offertes, et les
structures publiques d'édition et de diffusion de livres seront renforcées :
celles-ci pourraient utiliser un réseau régional d'imprimeries programmé
pour l'avenir. Un effort particulier sera consacré par la Fondation Islamique
à l'édition de livres islamiques en langue Bengali, arabe et anglaise, et
en particulier à l'édition en langue bengali d'une Encyclopédie de l'Islam.
. Bibliothèques : création de la Bibliothèque centrale et d'un réseau de
bibliothèques régionales et départementales ; programmes de formation du
- 73 -
personnel des bibliothèques ; création de 5 000 petites bibliothèques auprès
de mosquées organisées en réseaux de centres d'éducation des masses, avec
les Imans comme animateurs.
. Arts pla5tiques1_musique1_théâtre : création d'un réseau de structures dé
centralisées d'une Académie nationale ( Shilpakala Academy) pour la diffusion
des arts plastiques, de la musique et du théâtre populaire ; création de
l'Académie nationale du spectacle ; développement de la Fondation pour les
arts populaires.
• ÇîD5ma • -*-e Plan se borne à prévoir le développement du Département des
Films et des Publications, de l'Institut et des Archives du cinéma, du
Bureau de censure et de la Société pour le développement du cinéma.
• ?E^i9^i??y5Í?[!_Et_tÉ3:ÉyÍEÍ9G • Développement du réseau national de télé
vision, pour couvrir le territoire entier ; achèvement du programme d'une
deuxième chaîne de TV, qui avait démarré en 1979-1980, devant produire
des émissions sur le développement agricole, la planification familiale,
l'éducation des adultes, l'enseignement formel et non formel ; poursuite
du programme de distribution de 60 000 postes de télévision ( 4 000 environ
pour la période du Plan) ; développement des émetteurs de radio pour couvrir
en totalité le territoire national et utilisation d'émetteurs de
petite puissance pour la promotion de la culture locale et des traditions
orales.
• ^9Îiyiï?Ë_Ë99i9lÇyi:ïyE?li:?Ë • développement de la Fondation Islamique
et création d'un réseau de Centres culturels Islamiques, au niveau régional
- 75 -
I N D E
QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS
Estimation de la population (1983) (milliers) 732 256
Superficie (km. carrés) 3 287 590
Nombre d'habitants par km. carré 223
Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 163 034
Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 245,7
Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 63,8
Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 53
Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d
Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 10 649 - Nombre d'exemplaires publiés n.d
Journaux quotidiens (1982) - Nombre 1 087 - Tirage pour 1 000 habitants 20
Journaux non quotidiens (1982) - Nombre 5 862 - Tirage pour 1 000 habitants ' 14
Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 56
Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 2,9
Nombre de films importés ( 1981 ) 190
Nombre de cinémas ( 1971 ) 6 991
Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 6,8
Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198
Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiées par les Nations Unies.
- 76 -
. EXPERIENCES DE PLANIFICATION
L'Inde a mis en oeuvre, à partir de 1951 des Plans quinquennaux de plani
fication économique ; le sixième Plan 1980-1985, intégré dans une pers
pective de longue durée ( 1985-1995 ) est en cours d'application.
Le Plan quinquennal s'articule dans des plans annuels qui spécifient
les différents projets.
. OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN
Le Plan est axé surtout sur le rééquilibrage économique, géographique et
social. C'est ainsi que les objectifs généraux ont pour but la réduction
progressive de la pauvreté, du chômage et des disparités régionales et so
ciales grâce à un taux de développement économique d'environ 5 % par an - qui
pourrait être atteint en utilisant les ressources du pays et en limitant
l'accroissement démographique - ainsi que l'amélioration de la qualité de
la vie, surtout pour les couches les plus déshéritées de la population.
Des actions dans le domaine de l'éducation et de la communication pour
faire participer la population au développement, sont également retenues
parmi les objectifs prioritaires.
. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET D'EVALUATAION
Le Plan national est élaboré par la Commission de planification du Gouver
nement central après consultation préalable des gouvernements des Etats de
la Confédération Indienne, des ministères centraux et des différentes orga
nisations intéressées. La consultation de nombreuses organisations profes
sionnelles, d'experts, de représentants des mass médias et des organisations
des travailleurs est également prévue.
- 77 -
Les systèmes de suivi des projets et des programmes du Plan sont encore
à perfectionner et à développer, bien que des systèmes de suivi des projets
principaux des secteurs clés aient été mis en place.
Le Plan prévoit des systèmes de suivi au niveau central pour certains sec
teurs (éducation, promotion des classes pauvres, etc...). Le Plan souhaite
qu'un rapport sur la réalisation des plans des Etats ainsi que des plans
des différents ministères soient préparés tous les six mois et soumis à
l'examen de la Commission de planification.
Puisqu ' on constate l'insuffisance des structures des Etats pour l'évalua
tion des projets, des programmes de formation professionnelle dans ce do
maine sont prévus par le Plan.
. NIVEAUX DE LA PLANIFICATION
En Inde, les procédures de planification sont très articulées. Le premier
niveau de la planification est représenté par le "block" qui prépare les
programmes d'utilisation optimale des ressources locales, et de dévelop
pement des services sociaux. Des programmes spéciaux sont prévus pour cer
taines zones plus défavorisées.
Au niveau supérieur, les plans des Districts et les plans des Etats s'inté
ressent aux réalités régionales. Des agences de planification ont été créées
dans tous les Etats, pour élaborer leurs Plans spécifiques. Cependant,
le Plan déplore un manque de coordination entre les différents niveaux,
car, en théorie les plans élaborés à tous les niveaux de l'administration
devraient s'inscrire dans le cadre de la planification centrale.
- 78 -
Au niveau des Etats, il prévoit donc, pour les phases d'élaboration et
de réalisation des Plans, une assistance technique qui a pour mission
d'améliorer les mécanismes de planification, et de favoriser une coordi
nation plus poussée entre la Commission de planification centrale et les
agences de planification des Etats.
La participation active de la population à tous les niveaux de la plani
fication, est souhaitée. L'accent est mis sur la participation des jeunes
et des femmes.
Parmi les instruments de la planification, le Plan souligne la nécessité
d'améliorer les systèmes d'information statistique ; il prévoit de dévelop
per le Centre national d'informatique, en liaison avec certains ministères.
Il prévoit également une assistance technique aux Etats pour créer des
systèmes analogues.
. DEFINITION ET IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL
Dans le sixième Plan, la culture n'occupe pas une place à part entière.
Elle est plutôt considérée comme étroitement intégrée au secteur de l'édu
cation, conçu à son tour dans un sens très large qui comprend les systèmes
de formation formels et informels, dans une perspective d'éducation conti
nue et dans l'objectif général d'aider les citoyens - les jeunes en parti
culier - à se "situer dans le monde".
Toutefois, le domaine culturel intégré au secteur de l'éducation se limite
au soutien des arts (arts plastiques, spectacle vivant, arts populaires),
tandis que les mass médias (cinéma et audiovisuel) sont plutôt liés au
- 79 -
développement économique et social.
Notons que dans le cadre d'une politique dont la finalité est d'équilibrer
la répartition du personnel qualifié et des cadres, à travers tout le pays,
la possibilité d'accéder aux équipements culturels et de loisir est
essentielle.
Ceci en particulier dans les zones qui sont l'objet d'une action prioritaire
de développement.
. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLLES
La culture est un paragraphe du chapitre consacré à l'éducation. Cinéma,
radiodiffusion et télévision sont des paragraphes du chapitre "Information,
radiodiffusion et télévision", qui comprend aussi les postes, télécommuni
cations et téléphones, etc ...
. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE
Le Plan conçoit le développement de la culture comme un instrument d'inté
gration nationale qui permettrait d'atteindre l'objectif principal "promou
voir l'orgueil national, l'identité culturelle et un échange et une connais
sance accrus entre les différents groupes et populations de l'Inde".
La "culture" devrait à l'avenir représenter le "way of life" de la population
et l'aider à identifier son rôle dans l'échelle des valeurs nationales.
La "culture" est donc considérée comme un élément fondamental de toute
activité liée au développement général, et à l'éducation en particulier.
Quant aux médias, leur promotion est un instrument essentiel pour favoriser
- 80 -
la participation de la population aux politiques de développement considérées
comme prioritaires par le gouvernement. Dans ce but le Plan prévoit l'exten
sion des médias pour organiser des campagnes d'information et de promotion
humaine, notamment pour le développement agricole, l'éducation (y compris
l'éducation des adultes), la planification familiale, la protection de
1'environnement.
. ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL
Pour ce qu'il définit comme spécifiquement "culturel", c'est-à-dire arts
plastiques, musique, poésie, danse, spectacle, folklore - n'apparaissent
dans le Plan que des indications génériques de soutien et de développement.
Il prévoit également le renforcement des actions pour la protection du
patrimoine artistique et historique. Il préconise enfin un lien plus
étroit entre institutions culturelles et institutions éducatives, à tous
les niveaux. Les ressources envisagées pour l'ensemble de ces actions
(840 millions de roupies) sont extrêmement modestes. Elles atteignent
seulement 3 % environ du budget global affecté à l'éducation.
En revanche, on prévoit des actions beaucoup plus détaillées pour la com
munication et l'information de masse :
• Audiovisuel (radiodiffusion, télévision, cinéma) : préparation de program
me (software) à contenu éducatif et d'information, favorisant le dévelop
pement.
• Çin?ma. • accélération des programmes de production de films pour enfants
en particulier - et décentralisation de la production, notamment celle de
- 81 -
films destinés aux populations rurales ; introduction de la technologie
de 16 millimètres ; formation de spécialistes par l'Institut Indien pour
les communications de masse et le cinéma.
• ?Ë^i9^if?u§i°[! : extension de la couverture de "All India radio" qui
touchait en 1980, 90 % de la population et 78 % du territoire, par l'ac
croissement de la puissance des émetteurs à ondes moyennes, la transfor
mation des centres auxiliaires en émetteurs et l'installation d'émetteurs
à ondes courtes pour les régions du Nord-Est ; réalisation d'un plan
pilote pour la radiodiffusion locale ; création d'une chaîne radiopho-
nique nationale ; création d'archives de programmes considérés comme étant
d'intérêt national.
• I?l?yiËi9D • expansion de la couverture TV par la création de 2 nouvel
les stations et l'emploi d'un système par satellite surtout dans les zones
à faible niveau d'electrification, ce qui permettra la diffusion de program
mes, tout en utilisant les équipements traditionnels.
• îD?9Em§tion_e^_P^blicité : Il s'agit d'un programme destiné surtout aux
populations des régions les moins développées, y compris le Nord-Est du
Pays. Il a pour but en particulier, de faire participer plus activement
la population aux activités de développement. C'est un programme multimédias
diffusé par la radio, la télévision, la presse et la photographie, les
imprimés et les enregistrements sonores. Des unités publicitaires agissant
sur le terrain sont prévues , en liaison étroite avec les unités centrales
(actuellement 232) et les unités des Etats.
- 82 -
• ?E?§§Ë : renforcement du "Bureau d'information de la presse" qui tra
vaille en collaboration avec les journaux petits et moyens.
Les ressources destinées aux actions du secteur des mass médias ( 2 720
millions de roupies) sont au moins trois fois plus importantes que celles
affectées à la culture.
- 83 -
S O M A L I E
QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS
Estimation de la population (1983) (milliers) 5 269
Superficie (km. carrés) 637 657
Nombre d'habitants par km. carré 8
Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) n.d
Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) n.d
Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 93,9
Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 24
Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d
Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés n.d - Nombre d'exemplaires publiés n.d
Journaux quotidiens (1982) - Nombre 2 - Tirage pour 1 000 habitants 2
Journaux non quotidiens (1982) - Nombre n.d - Tirage pour 1 000 habitants n.d
Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 25
Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) n.d
Nombre de films importés ( 1981 ) n.d
Nombre de cinémas (1971) n.d
Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) n.d
Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198
Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiées par les Nations Unies.
- 84 -
. EXPERIENCES DE PLANIFICATION
Le Plan quinquennal de développement 1982-1986 a été précédé par trois
plans :
- Le Plan triennal 1971-1973,
- Le Plan quinquennal 1974-1978,
- Le Plan triennal 1979-1981
Le premier Plan avait fixé comme objectif prioritaire la réalisation d'in
frastructures productives, tandis que les Plans suivants ont insisté sur
les investissements dans les secteurs sociaux.
. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION
Comme pour les Plans précédents, la finalité première de la planification
est la réalisation des objectifs de la révolution de 1969 : création d'une
société plus prospère fondée sur la justice sociale et sur la liberté
individuelle, dans une structure socialiste. Les objectifs à plus court
terme sont le développement des productions agricoles, industrielles , et
de la pêche, la réduction des différences de revenus, le même accès aux
services sociaux pour les populations urbaine et rurale, pour décourager
l'urbanisation et prévenir le chômage des villes.
La protection de l'environnement et la lutte contre la désertification
pour garantir la continuité des activités pastorales et agricoles, la par
ticipation plus vaste des populations aux efforts de développement font
aussi partie des objectifs.
Le fait que plus de 55 % de la population soit nomade, et que 22 % exerce
- 85 -
des activités agricoles conditionne le choix des programmes d'action
malheureusement freinés dans leur réalisation par le manque de personnel
qualifié, attiré par les pays Arabes producteurs de pétrole.
Dans le cadre du démarrage de ces actions de développement, la "culture"
ne fait pas partie des objectifs retenus : toutefois, il faut remarquer
que le Plan retient parmi les objectifs prioritaires, le développement
de l'éducation, comme une condition du développement économique et so
cial du pays, et comme un moyen de réduire les disparités de revenus entre
les différentes classes sociales et les différentes régions.
. STRUCTURES DE PLANIFICATION
Le Plan est établi par le Ministère de la Planification Nationale, sur la
base d'un modèle macroéconomique et de données préparées par le départe
ment des statistiques du même Ministère, en collaboration avec la Com
mission économique pour l'Afrique de l'ONU. Le Plan sera traduit dans des
Plans annuels, afin d'assurer la réalisation des programmes en fonction
des disponibilités financières.
Le Plan prévoit, d'une part la création d'un Institut pour la Planifica
tion et la formation d'experts de planification, et, d'autre part, l'ins
tallation, près le Ministère de la Planification, d'une équipe d'experts
pour l'évaluation et le suivi des programmes.
. CARACTERE DE LA PLANIFICATION
La planification somalienne a une attitude incitative envers le secteur
privé, puisque le Plan dirige la consommation et les activités de ce
- 86 -
secteur, au contraire, elle exerce sa contrainte sur l'administration
publique, aux niveaux central et local.
On doit signaler que le Plan fait appel à la participation des investis
seurs privés et à l'action volontaire des petits entrepreneurs privés et
des coopératives, spécialement au niveau des communautés rurales ; de plus,
le Plan est soumis à la marche des investissements extérieurs qui, sous
la forme d'aides ou emprunts, dépassent les deux tiers des montants des
investissements prévus.
Le Plan prévoit des projets de type A, c'est-à-dire projets en cours de
réalisation, ou projets pour lesquels ont été réalisées des études de fai
sabilité et dont le financement partiel ou total est assuré ; des projets
de type B dont les études de faisabilité ont été réalisées mais qui n'ont
pas de couverture financière, et des études de type C, seulement énoncées.
. NIVEAUX DE LA PLANIFICATION
Le Plan est élaboré au niveau central, les Régions ne participent pas à
la première phase de la planification. Le Plan prévoit toutefois que les
actions sectorielles - surtout dans les secteurs sociaux et les projets
régionaux - soient spécifiés au niveau régional.
Il revient au Ministère de l'administration locale et du développement rural
de traduire les objectifs nationaux en stratégies applicables aux niveaux
régional et local, et d'assurer la participation populaire aux efforts de
développement. La législation de 1980 prévoit la participation active des
assemblées locales - conseils régionaux, conseils de districts, comités
- 87 -
de village - dans la planification et dans la réalisation des projets
régionaux.
Les Conseils régionaux de développement, présidés par les Gouverneurs,
qui sont aussi les secrétaires régionaux du parti au pouvoir, ont pour
tâche de coordonner et de promouvoir les programmes sectoriels de l'ad
ministration centrale dans les régions.
Constatant le manque de personnel spécialisé dans les techniques de plani
fication, surtout au niveau régional, le Plan souligne l'exigence de consa
crer des efforts à la formation de cadres techniques de planification.
Dans ce but, on prévoit la création d'un département de planification ré
gionale au sein de l'Institut de planification qui va être réalisé, et
l'ouverture de bureaux régionaux de développement près de l'Office des
Gouverneurs régionaux.
. DEFINITION ET IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL
Comme on vient de le souligner, le Plan ne prévoit pas de paragraphe spé
cifique consacré à la planification culturelle : il prévoit toutefois des
actions à caractère culturel dans ces domaines : musées, presse et littéra
ture, théâtre, cinéma, radiodiffusion et télévision.
. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES
Les objectifs culturels sont inscrits dans deux chapitres, celui traitant
de l'éducation et des sports (musées, bibliothèques, audiovisuel) et celui
de l'information (presse, théâtre, cinéma, radiodiffusion et télévision).
- 88 -
. LES OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE
On a déjà remarqué que le Plan somalien ne prévoit pas une planification
spécifique pour la "culture", alors qu'il existe dans le pays le Minis
tère pour la Culture et l'Education supérieure : les objectifs de l'ac
tion culturelle vont donc de pair avec ceux de l'éducation : la réduction
des disparités sociales et régionales et la participation de la base aux
instances de décision.
Plus strictement culturel est le programme de développement de la langue
et de la culture arabes, dont l'étude est prévue à tous les niveaux
scolaires, dans l'administration publique, mais aussi dans les programmes
d'éducation des adultes.
. LES ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL
La plupart des programmes de caractère culturel n'ont pas de budgets spé
cifiques et ne sont donc pas opérationnels.
Pour ce qui est des projets, le Plan prévoit les actions suivantes :
• Mysées : construction d'un nouveau bâtiment du Musée National de Moga
discio, enrichissement de ses collections de pièces arabes et isla
miques et amélioration de ses structures.
• Bibliothèques : construction d'un nouveau bâtiment pour la Bibliothèque
Nationale de Mogadiscio et acquisition de publications nouvelles surtout
en langue arabe (la bibliothèque nationale servira en outre d'archives
nationales), développement de la bibliothèque de l'Académie nationale des
- 89 -
Arts et Sciences.
. Editions : édition de livres scolaires par le Centre de formation du
développement ; création de l'Imprimerie arabe ; création près du Minis
tère de l'information, d'une imprimerie avec section photographique pour
les éditions du ministère.
• ?E§§§Ë : construction d'un nouveau bâtiment pour l'Agence somalienne
de presse, qui disposera d'une section photographique.
• ïDf9EmËÎi90 • équipement de quatre centres régionaux d'information, seuls
réalisés, sur les dix centres prévus dans les régions, par les plans anté
rieurs de construction ( Radiodiffusion, Agence de Presse, Office National
du Cinéma, Imprimerie de l'Etat ) et dont la réalisation n'avait pu être
achevée, faute de budget.
• ît]§§5Ee • construction d'un Théâtre national.
• Cinéma 6t_audioyisuel : construction d'un nouveau bâtiment pour l'Agence
Nationale du Cinéma ; production de programmes audiovisuels didactiques
par le Centre de formation pour le développement.
• O i Ë-'-ffyfi -ËÏ-ÏÉîrÉïiiEi?!] • élargissement des structures de Radio
Hargheisha et Radio Mogadiscio, à l'ensemble du territoire national, et
création de phonothèques près de ces émetteurs ; installation d'un émet
teur de télévision à Mogadiscio, destiné à la ville et à ses alentours, et
de deux émetteurs mineurs dans d'autres villes.
- 90 -
M A R O C
QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS
Estimation de la population (1983) (milliers) 22 109
Superficie (km. carrés) 446 550
Nombre d'habitants par km. carré 50
Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 17 785
Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 887
Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 78,6
Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 52
Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d
Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés n.d - Nombre d'exemplaires publiés n.d
Journaux quotidiens (1982) - Nombre 10 - Tirage pour 1 000 habitants n.d
Journaux non quotidiens (1982) - Nombre n.d - Tirage pour 1 000 habitants n.d
Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 157
Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 39
Nombre de films importés ( 1981 ) 586
Nombre de cinémas (1971 ) 227
Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 2
Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198
Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiées par les Nations Unies.
- 91 -
. EXPERIENCES DE PLANIFICATION
Le Maroc suit, depuis plusieurs années, une politique de planification.
Le Plan quinquennal 1981-1985 axé sur le développement économique et so
cial du pays, est actuellement en vigueur.
. OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN
Les objectifs prioritaires du Plan sont la défense de l'intégrité nationale
du pays, la relance de la croissance économique, la réduction des dispari
tés sociales, le développement régional et l'aménagement du territoire.
La "culture" n'est donc pas retenue parmi les objectifs généraux : toutefois,
le développement des équipements sociaux - entre autres ceux du domaine
de l'éducation - fait partie des priorités du Plan.
. STRUCTURES DE PLANIFICATION
Le Plan est établi par le Ministère du Plan, de la Formation des Cadres et
de la Formation Professionnelle, avec le concours de commissions qui grou
pent les représentants des ministères, des offices et des entreprises pu
bliques, du secteur privé ainsi que des organismes et associations socio
professionnelles .
Les collectivités locales contribuent à l'élaboration des programmes au
niveau régional. Avant les débats et le vote du Parlement, le projet de
Plan est soumis à l'approbation du Conseil Supérieur de la promotion
nationale et du plan.
Le Plan donne les orientations générales de la politique de développement
du Gouvernement et a un caractère incitatif vis-à-vis de l'initiative
- 92 -
privée. Compte tenu des possibilités de modifications des facteurs de
développement, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, des ajustements
des objectifs chiffrés et des programmes d'action sectoriels peuvent
être introduits (surtout en ce qui concerne le secteur privé).
. DEFINITION ET IMPORTANCE DU SECTEUR CULTUREL
ET LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES
Sous la dénomination de "culture", le Plan inscrit les bibliothèques, les
centres culturels et les arts populaires ; radiodiffusion, télévision et
cinéma relèvent eux, du domaine de l'information et des mass médias.
Les actions culturelles sont prévues dans les secteurs sociaux (éducation,
formation, santé, jeunesse et sport, affaires islamiques, sécurité sociale,
promotion nationale), tandis que radiodiffusion, télévision et cinéma font
partie du chapitre consacré aux infrastructures (habitat, routes, trans
ports, postes et télécommunications).
. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE
L'objectif qui est d'élever le niveau culturel de la population est expres
sément déclaré dans le Plan, car c'est grâce à cela qu'elle pourra contri
buer au développement économique et social du pays.
Dans cette perspective, on prévoit la promotion de toutes les activités
contribuant à l'amélioration de la qualité de la vie et à la sauvegarde
de l'originalité du peuple marocain. En particulier, le Plan prévoit de
permettre à tous l'acte de lecture par l'extension du réseau des biblio
thèques ; de renforcer la coopération culturelle ; d'intensifier et de
- 93 -
régionaliser l'information ; de permettre la diffusion des programmes
de radiodiffusion et de télévision sur l'ensemble du territoire national
(80 % en 1981) ; d'encourager l'industrie cinématographique nationale.
. ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL
Le Plan prévoit les actions suivantes :
. Bibliothèques : construction d'une bibliothèque générale à Rabat et de
4 bibliothèques moyennes dans d'autres villes.
• E9ÜSÍ9EE • étude pour la réalisation de l'Institut pour les Arts et
expressions populaires
• ÇiO§ma • financements octroyés au Centre cinématographique marocain
• Radiodiffusion et télévision : financement d'équipements techniques de
radiodiffusion et de la deuxième chaîne de TV.
• Çï˧˧ • financement de l'Agence nationale de presse ( Maghreb arab
press) .
• Ç?C!ÏE§§_Çyiîyï!ËÎ:Ë • achèvement de deux complexes culturels dans le nord
du pays.
De plus, la protection de l'identité culturelle, dans ce cas précis la
promotion des valeurs islamiques, est entre les mains des Habbous, qui
participent ainsi au développement socio-culturel.
- 94 -
Y E M E N
QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS
Estimation de la population (1983) (milliers) 6 232
Superficie (km. carrés) 195 000
Nombre d'habitants par km. carré 32
Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 2 768
Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 476
Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 91,4
Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 35
Nombre de bibliothèques publiques (points de service) n.d
Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés n.d - Nombre d'exemplaires publiés n.d
Journaux quotidiens (1982) - Nombre 6 - Tirage pour 1 000 habitants 12
Journaux non quotidiens (1982) - Nombre n.d - Tirage pour 1 000 habitants n.d
Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 20
Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 2,5
Nombre de films importés ( 1981 ) 174
Nombre de cinémas (1971) 35
Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 2,5
Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 1932.
Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiées par les Nations Unies.
- 95 -
. EXPERIENCES DE PLANIFICATION
La République arabe du Yemen a développé seulement dans les dernières
années une politique de planification : le premier Plan triennal
prévoyait uniquement des plans sectoriels, les deux plans quinquennaux
ont élargi le champ d'action à l'ensemble des politiques économiques
et sociales. Le deuxième plan quinquennal 1982-1986 est actuellement
en application.
. LES OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN
Au-delà des objectifs de caractère économique (à savoir le développement
du revenu national par l'accroissement de la production agricole et
industrielle et du tourisme, la diminution de la dépendance envers les
pays étrangers, la réduction des inégalités entre les régions du pays),
le Plan insiste sur la nécessité de la formation professionnelle et de
l'éducation (l'objectif pour 1986 est presque de tripler le taux de sco
larité qui a atteint en 1981, 11,4 % pour les hommes et seulement 1,6 %
pour les femmes) ainsi que sur le développement des services sociaux de
base.
La diffusion de la "culture" ne fait pas partie des objectifs généraux :
cependant, il est précisé que la conservation du patrimoine historique
est une condition essentielle à la promotion du tourisme, qui est l'un
des objectifs du Plan.
. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET EVALUATION
Le Plan relève de l'Organisation Centrale de Planification, présidée par
le Ministre du développement, auprès du Premier Ministre.
- 96 -
Le Plan prévoit un élargissement des structures techniques de la plani
fication, pour l'élaboration, souvent effectuée aujourd'hui par des
sociétés étrangères, et aussi pour le suivi des projets et l'équipe
ment scientifique de l'Organisation Centrale de Planification.
. CARACTERE DE LA PLANIFICATION
Le Plan n'est pas de type impératif mais précise néanmoins au Gouverne
ment quels doivent être ses choix économiques et sociaux, il décide de
la répartition des investissements publics et de la prévision détaillée
des investissements privés.
. DEFINITION ET IMPORTANCE DU DOMAINE CULTUREL
Le Plan s'intéresse au patrimoine culturel, aux imprimés et à la lit
térature (édition de livres et journaux, bibliothèques), aux arts scé-
niques, au cinéma, à la radiodiffusion et la télévision) ; de plus, il
y a des considérations spécifiques sur la culture islamique, notamment dans
le domaine de la conservation du patrimoine, les bibliothèques, la dif
fusion de l'Islam.
. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES
Les programmes culturels font partie du secteur "Information et Culture"
et sont du ressort de ce Ministère ; ils sont inscrits au chapitre du
Plan concernant le développement sectoriel, au paragraphe traitant des
services sociaux gouvernementaux (éducation, santé, information, touris
me, jeunesse et sport, environnement).
Parmi ces objectifs sectoriels du Plan, sont inscrits les suivants :
- 97 -
Culture et information, développement de la "culture" en tant que moyen
de participation des citoyens au développement général, actions d'in
formation sur l'héritage culturel de la nation et sur ses capacités de
développement ; encouragement de la création artistique et de la parti
cipation à des activités littéraires scientifiques, techniques et musi
cales .
. LES ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL
Radiodiffusion et télévision ont un rôle primordial parmi les actions
consacrées au développement culturel. Le Plan programme le renforcement
des installations techniques (les ressources affectées à ce secteur
dépassent 50 % des investissements globaux pour la culture et l'infor
mation) et l'emploi de ces médias à des fins sociales de formation ;
on prévoit aussi l'emploi des supports audiovisuels pour des campagnes
d'alphabétisation. Le Plan met également en relief l'utilisation sociale
du cinéma, du théâtre et autres médias qui seront de plus employés pour
orienter les attitudes de la population.
Pour atteindre un taux de participation important des citoyens à la cul
ture, le Plan prévoit d'augmenter l'offre de livres, périodiques et
journaux en langue arabe, en assurant en même temps le contrôle des
prix, et d'ouvrir des salles de lecture.
Le spectacle n'a pas un rôle très bien défini dans le Plan : toutefois,
on prévoit le développement de salles de théâtres, et d'équipements
culturels polyvalents. L'affectation des ressources publiques aux inves
tissements concerne pour le moment la protection des sites archéologiques
- 98 -
la construction de nouveaux musées, les bibliothèques et le développement
du réseau de radiodiffusion et télévision.
- 99 -
M E X I Q U E
QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS
Estimation de la population (1983) (milliers) 75 103
Superficie (km. carrés) 1 972 547
Nombre d'habitants par km. carré 38
Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 186 331
Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 2 686
Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 17,3
Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 91
Nombre de bibliothèques publiques (points de service) 485
Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 2 818 - Nombre d'exemplaires publiés n. d
Journaux quotidiens (1982) - Nombre 374 - Tirage pour 1 000 habitants n. d
Journaux non quotidiens (1982) - Nombre • 483 - Tirage pour 1 000 habitants n. d
Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 292
Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 111
Nombre de films importés ( 1981 ) 504
Nombre de cinémas ( 1971 ) 2 701
Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 3,7
Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 198'
Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiées par les Nations Unies.
- 100 -
. EXPERIENCES DE PLANIFICATION
La première loi de planification générale remonte à 1930, mais l'on
peut considérer qu'un système national de planification n'a démarré
qu'en 1976 par des Plans de secteur et des Plans des Etats fédéraux
(pour la période 1976-1982) et par le Plan de développement 1980-1982
qui, pour la première fois, englobait dans une stratégie générale, les
actions prévues dans les différents secteurs économiques et sociaux.
En décembre 1982, une loi de réforme de la Constitution du Mexique a
défini les objectifs de la planification : son rôle doit être d'assurer
l'indépendance et la démocratisation politique, sociale et culturelle
du pays ; la Constitution affirme que la planification doit être démo
cratique et en réfère au gouvernement pour la définition des systèmes
de consultation populaire, ainsi que pour la création des structures
de planification.
Le Plan actuellement en application couvre la période 1983-1988.
. OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN
Se basant strictement sur les principes d'action du Gouvernement - conser
vation et renforcement de l'indépendance nationale, dans le cadre des
institutions démocratiques et dans des conditions de justice sociale -
le Plan décide des objectifs généraux à atteindre dans la période
1983-1988, à savoir le renforcement des institutions démocratiques, la
résolution de la crise économique et financière par une réorientation de
l'économie et la décentralisation de la vie nationale, la modification
qualitative des structures économiques, politiques et sociales du pays
- 101 -
avec l'appui et la participation des groupes sociaux. Le Plan souligne
que les efforts de développement économique et social doivent s'accom
pagner d'une action culturelle qui récupère et enrichisse les valeurs
historiques de la nation, pour préserver l'identité nationale. La
"culture" fait partie des actions à promouvoir pour atteindre le chan
gement structurel souhaité par le Plan, et elle est précisément définie
comme un des secteurs requérant une attention particulière, aux fins
de mobiliser le potentiel national de développement.
. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET PROCEDURES D'EVALUATION
Le Plan national est élaboré par les structures de planification du
Gouvernement fédéral, après consultation de plusieurs catégories sociales
représentées dans des Assemblées de Consultation populaire. Des programmes
sectoriels à moyen terme et des programmes opératifs annuels doivent
spécifier le rôle de l'administration fédérale ; de même les institu
tions para-étatiques sont-elles obligées d'établir des programmes s'ins
crivant dans le cadre des objectifs du Plan.
. CARACTERE DE LA PLANIFICATION
La Constitution elle-même définit les structures-types de la planification
au Mexique : les programmes de l'administration sont obligatoirement sou
mis au Plan, tandis que le secteur privé est invité, par des campagnes
d'information, des mesures incitatives, et des accords concertés, à
opérer dans le cadre du Plan.
. LES NIVEAUX DE LA PLANIFICATION
Le système de planification introduit en 1983 prévoit la décentralisation
- 102 -
de la planification vers les Etats fédéraux et les Communes ou sub
régions, tenant bien en compte que toute action de planification lo
cale doit être compatible avec le cadre général établi par la plani
fication centrale.
Ce système décentralisé est en cours de réalisation par le biais de la
création d'organismes de planification, dans chaque Etat de la Fédération.
Des Comités de Planification des Etats sont appelés à jouer un rôle im
portant, comme responsables non seulement de la planification dans leur
territoire, mais aussi de la coordination entre la planification centrale
et celle des Subcomités municipaux ou Subrégionaux . Les Comités des
Etats et les Subcomités doivent faire participer des représentants des
différents groupes sociaux à l'évaluation des résultats, dans la réalisa
tion des Plans.
La Loi de Planification prévoit la création de structures de coordination
entre le Gouvernement Fédéral, les Gouvernements des Etats et les Munici
palités. Celles-ci seront mises en place par le biais d'une Commission
unique de développement.
. DEFINITION ET IMPORTANCE DU "DOMAINE CULTUREL"
Bien qu'il souligne l'importance de la "culture" dans une stratégie de
développement, le Plan limite son intérêt d'une manière assez peu détail
lée, au patrimoine historique et artistique, aux musées et bibliothèques,
aux éditions, à la radiodiffusion et télévision.
- 103 -
. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES
Le paragraphe "Education, culture, loisirs et sport" est inscrit dans
le chapitre traitant de la politique sociale (emploi, alimentation,
santé, sécurité sociale, infrastructures urbaines, environnement),
tandis que radiodiffusion et télévision sont incluses dans le paragraphe
sur les communications du chapitre qui décrit les politiques de dévelop
pement des secteurs productifs.
. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE
La "culture" est reconnue par le Plan comme un élément de promotion du
développement et, en même temps, comme un de ses résultats : les actions
dans le domaine culturel sont donc définies comme partie intégrante de
la stratégie du plan.
Les objectifs retenus sont la participation du plus grand nombre de com
munautés, de groupes et d'individus aux activités culturelles, l'enrichis
sement et la diffusion des valeurs nationales, l'affirmation de l'identité
nationale, enfin le développement des cultures ethniques, populaires et
régionales.
En ce qui concerne les médias, le Plan réaffirme leur contrôle par l'Etat
et préconise le renforcement de l'indépendance nationale par la couverture
de l'ensemble du territoire et la réduction progressive de la dépendance
vis à vis des technologies étrangères.
De même, le Plan insiste sur la nécessité de développer la culture scien
tifique .
- 104 -
. ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL
En ligne générale, le Plan prévoit la décentralisation des biens et ser
vices culturels - pour assurer une meilleure distribution régionale et
sociale - et une politique plus dynamique d'échanges culturels, afin
de diffuser à l'intérieur du pays les valeurs de la culture universelle
et de faire connaître, à l'extérieur, la culture du Mexique.
En ce qui concerne les projets de développement culturel, le Plan se
limite aux actions suivantes :
- Protection et accroissement du patrimoine historique et artistique,
développement des musées, des services de bibliothèques, des éditions
de livres et des maisons de la culture ; extension à toutes les régions
du pays des réseaux de radiodiffusion et télévision, par l'utilisation
d'un satellite, en rapport avec la politique de communication sociale
(entre autres la diffusion de la culture scientifique) ; protection
de la culture des indiens par le développement de l'éducation bilingue
et biculturelle.
- 105 -
V E N E Z U E L A
QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET CULTURELS
Estimation de la population (1983) (milliers) 16 394
Superficie (km. carrés) 912 050
Nombre d'habitants par km. carré 18
Produit intérieur brut (1980) (millions de dollars) 59 688
Revenu moyen brut pro capite (1980) (dollars) 3 972
Pourcentage d'analphabètes (1971) (population de + de 15 ans) 23,5
Taux d'inscription scolaire (1982) (1 à 2 degré) 74
Nombre de bibliothèques publiques (points de service) 373
Edition de livres (1982) - Nombre de titres publiés 4 200 - Nombre d'exemplaires publiés n.d
Journaux quotidiens (1982) - Nombre 36 - Tirage pour 1 000 habitants 176
Journaux non quotidiens (1982) - Nombre 3 - Tirage pour 1 000 habitants 39
Récepteurs de radiodiffusion pour 1 000 habitants (1982) 408
Récepteurs TV pour 1 000 habitants (estimation 1982) 126
Nombre de films importés ( 1981 ) 606
Nombre de cinémas (1971) 535
Fréquentation annuelle des cinémas par habitant (1981) 4,7
Sources : UNESCO : Annuaire statistique 1984 - Nations Unies : Annuaire statistique 19£
Le revenu moyen brut pro capite a été calculé à partir des données concernant le PIB et les estimations de la population en 1980 publiées par les Nations Unies.
- 106 -
. EXPERIENCES DE PLANIFICATION
Le Venezuela, après une très longue expérience dans le domaine de la pla
nification des investissements publics, a entrepris une véritable politi
que de planification générale par la création du premier Plan 1960-1962.
A partir de 1970, le Plan a une durée quinquennale ; le VIme Plan couvre
la période 1981-1985 (1).
. LES OBJECTIFS GENERAUX DU PLAN
Le VIme Plan affirme accorder la priorité aux objectifs sociaux, et fixer
les objectifs économiques en fonction des premiers.
Le Plan est structuré en deux parties : la première détermine les choix
et objectifs, à moyen terme, pour chaque secteur, tandis que la deuxième
partie est consacrée aux programmes et projets dont la réalisation est
prévue dans les cinq ans (durée du Plan).
Le développement "culturel" de la population, devant contribuer à l'af
firmation de l'identité nationale, fait partie des objectifs généraux du
Plan, à long, comme à court terme.
A moyen et long terme, le Plan prévoit, au-delà du développement de la
production et de la réduction des déséquilibres régionaux, une plus impor
tante participation populaire, l'amélioration des conditions de vie, l'af
fermissement de l'identité nationale. Pour atteindre ce dernier objectif,
(1) Le VIme Plan a été substitué avant son échéance par le Vllme Plan 1985-1990.
- 107 -
le Plan prévoit, entre autres actions, l'égalité dans l'accès ä la culture,
la protection et la promotion du patrimoine culturel national, le dévelop
pement de la communication sociale publique.
Pour la période du Plan, la priorité a été accordée au développement de
la production industrielle, en particulier la production de pétrole ; à la
correction des disparités entre les régions et à la décentralisation ; au
soutien social et culturel aux populations en vue de corriger ou modifier
leurs attitudes, leurs aspirations et leurs motivations.
. STRUCTURES DE PLANIFICATION ET PROCEDURES D'EVALUATION
Le Bureau Central de planification auprès de la Présidence de la République
(Cordiplan) est chargé de la rédaction du Plan ; il coordonne les travaux
des bureaux de planification sectorielle des ministères et des bureaux
régionaux de planification.
Les objectifs du Plan sont déterminés avec le concours des différentes
forces sociales du pays, qui doivent être également consultées. Le Plan
prévoit une nouvelle loi sur le système national de planification, pour
renforcer l'action de Cordiplan et des autres organismes de planification
aux différents niveaux.
Des Plans opérationnels annuels examinent au fur et à mesure l'état d'avan
cement de la réalisation des projets du Plan et peuvent en conséquence
modifier la programmation des dépenses par rapport à l'évolution constatée.
- 108 -
. CARACTERE DE LA PLANIFICATION
Le Plan n'a pas un caractère contraignant, il a pour rôle de rationaliser
les décisions des pouvoirs publics et d'orienter les actions des particu
liers. Il est à noter que le Plan prévoit deux hypothèses différentes de
développement en fonction de l'évolution de la production du pétrole,
il fixe les prévisions globales des investissements publics pour les cinq
ans à venir et les programmes et les projets régionaux en fonction de
leur localisation.
. NIVEAUX DE LA PLANIFICATION
Le Plan se compose d'un Plan global et de plans de secteur, mais aussi de
9 plans régionaux, pour aider les initiatives locales de développement
régional. Les Plans régionaux sont établis sur la base de l'hypothèse
de développement la moins favorable ; en cas d'accroissement des ressour
ces disponibles, de nouveaux projets peuvent être ajoutés aux plans ré
gionaux .
Dans chaque région opère un Bureau régional de coordination et de planifi
cation (Orcoplan) qui sera développé selon les indications du Plan, et
qui prévoit des procédures pour s'assurer de la participation plus effec
tive des communautés locales à la définition et à l'exécution des plans
régionaux.
. DEFINITION ET IMPORTANCE DU "DOMAINE CULTUREL"
PORTEE DE LA NOTION DE CULTURE
Un "Conseil National de la Culture" participe, aux côtés du Ministère de la
Culture, à l'élaboration de la partie "culture" du Plan. Dans le but décla-
- 109 -
ré de corriger l'interprétation trop restrictive du concept de "culture"
- généralement limité aux arts plastiques, théâtre et musique - le Plan
s'intéresse aux principaux aspects de l'action culturelle.
Le secteur de la "culture" comprend donc le patrimoine culturel et anthro
pologique, la presse et la littérature, la musique, les arts scéniques et
plastiques, le cinéma, la radiodiffusion et télévision.
. LES SECTEURS D'ACTIONS CULTURELLES
Tous les programmes d'action culturelle sont décrits au chapitre "culture,
communication sociale et information", dans la troisième partie du Plan,
qui concerne le développement social. Font exception les programmes des
tinés aux populations indiennes, qui sont inscrites dans le chapitre
consacré aux zones sous-développées, de cette troisième partie.
. LES OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION CULTURELLE
Le développement culturel est défini par le Plan comme un facteur fonda
mental de transformation du pays et d'intégration collective, car moyen
privilégié pour renforcer l'identité nationale, dans ses variantes ré
gionales et locales, et pour améliorer la vie quotidienne.
Le Plan définit, dans le domaine de la culture, à la fois des objectifs
généraux à long terme et des objectifs prioritaires dont la réalisation
est prévue pour la période 1981-1985.
La sensibilisation des populations grâce aux actions culturelles, l'encou
ragement et le soutien économique aux artistes, la décentralisation et la
coordination des services culturels, un intérêt accru porté au patrimoine
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historique, culturel et naturel, aux arts et traditions populaires, à la
littérature orale, sont autant de moyens pour atteindre l'objectif général :
l'accès et la participation active de tous au développement culturel.
Les actions prioritaires retenues pour la période 1981-1985 ont pour ob
jectif le développement des secteurs suivants : conservation du patrimoine
historique et artistique ; bibliothèques et éditions publiques de livres ;
musique ; cinéma de qualité ; réseaux publics de radiodiffusion et télé
vision ; culture populaire et tradition orale ; formation des artistes
et des animateurs culturels et soutien à leur activité ; coordination et
décentralisation de l'administration publique de la culture ; mise en
oeuvre d'une planification culturelle régionalisée.
Le premier recensement national de la culture sera effectué au cours du
Plan.
. ACTIONS PREVUES PAR LE PLAN DANS LE DOMAINE CULTUREL
En général, on peut affirmer que la formation, formation artistique ou
formation des administrateurs culturels et des cadres de l'action cultu
relle est une des priorités du Plan. Celui-ci prévoit également des cours
d'animation et de planification culturelle ouverts aux citoyens des pays
de l'Amérique Latine. Une grande importance est aussi attribuée au sou
tien social et économique des artistes, grâce à un système de sécurité
sociale et de financements indirects (grâce au concours des institutions
culturelles), et directs (prix et bourses d'étude). Le budget que le Plan
alloue à la réalisation d'équipements, dans le secteur de la culture, sont
en revanche assez modestes, puisqu'il atteint seulement 0,6 % du total des
investissements bruts fixes publics.
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En ce qui concerne les différents secteurs, signalons que le Plan décrit
de façon très détaillée les actions au programme. On en donne un résumé
ici.
• Con^e^y^tio^_d^_pa^r^moine • entretien des monuments consacrés au héros
national Bolivar, des églises coloniales, et inventaire des monuments his
toriques, y compris l'inventaire photographique de certains monuments.
. Musées : ouverture de 8 nouveaux musées, acquisition, restauration et
exposition d'oeuvres d'art, emploi polyvalent des structures de deux princi
paux musées nationaux pour des concerts, projections de films, etc..., ainsi
que pour des ateliers de production et pratique artistique.
• Bibl±othèques_et_Archiyes : coordination et développement des bibliothè
ques nationales pour l'ouverture d'environ 200 bibliothèques nouvelles et
l'achat de bibliobus ; mise en place d'un réseau d'information scientifi
que et technique par la création de centres régionaux reliés aux biblio
thèques publiques ; création d'un système national d'archives.
• Ë i5i?!]_ Ë_i:iyE?§ • développement de la production à caractère culturel,
notamment des oeuvres destinées aux enfants et aux jeunes ; aide à la dif
fusion de livres et de périodiques de faible prix, au sein des organisations
de travailleurs. Le Plan, qui ne prévoit rien pour le développement de
l'édition privée, fixe le programme de la maison d'édition publique (Monte
Avila Editores).
. Journaux et périodiques : le Plan se limite à signaler les déséquilibres
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entre capitale et provinces, la concentration des journaux et la présence
excessive de la publicité de 60 % supérieure à l'information proprement
dite. Cependant, les interventions dans ce domaine ne sont pas encore pro
grammées .
• ^y5ï9uei_^§nfei_^!]?§ÍE? • e Pl a n programme le financement de projets de
spectacles et l'institution de prix. Il établit même le nombre de spec
tacles qui seront montés, dans les différents genres, et la participation
à des festivals dans le pays et à l'étranger. La diffusion télévisée d'une
partie de ces manifestations est également prévue.
• *~9^:!5ÎL0EË • c ' e s t un des secteurs que le Plan souhaite mettre en valeur,
grâce à un programme de recherches, coordonnées par l'Institut national
du folklore et ses délégations régionales, car il accorde une grande impor
tance à la culture populaire et orale, au sein de la culture nationale, et
grâce au financement public des études sur les cultures indigènes entre
prises par l'Institut interaméricain d'Ethnomusicologie et de folklore.
On prévoit enfin d'établir, dans toutes les régions, des plans pilotes de
culture populaire, - avec la participation des commissions culturelles, des
organisations de base et des travailleurs - et d'en faire diffuser les réa
lisations par les médias.
• Çè[]?m? : diffusion de la culture cinématographique grâce au développement
de la cinémathèque nationale, et par la création de centres de culture et
de diffusion du cinéma. A plus long terme, des aides pour la protection
nationale de films et pour le doublage sont aussi prévues.
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. Radiodiffusionettéléyision : pour limiter la prédominance du secteur
privé qui diffuse des émissions "commerciales" pour la plupart produites
à l'étranger, le Plan prévoit d'étendre respectivement à 95 % et à 70 %
de la population les deux chaînes publiques de télévision, de créer des
centres régionaux de production et d'émission qui pourront transmettre
aussi sur le réseau national, d'étendre la radiodiffusion publique à
l'ensemble du territoire national et aux Caraïbes au moyen de puissantes
installations. En général, des normes juridiques sont fixées pour assurer
le pluralisme des médias, la participation des groupes organisés à la
production et à la diffusion de messages, l'utilisation de ces médias dans
le domaine de l'éducation, de la santé, du développement agricole et dans les
services publics.
• ÇË^res_culturels • ouverture de 21 nouvelles maisons de la culture et
de 28 centres culturels, localisés dans les régions les moins développées
et - à plus long terme - réorganisation ou création de centres culturels
polyvalents, surtout dans les quartiers pauvres des villes.
. DEVELOPPEMENT CULTUREL DES INDIENS
Le Plan stigmatise l'homogénéisation culturelle des indiens (estimés entre
180 000 et 350 000) qui risquent de perdre progressivement leurs spécificités
culturelles. Un système scolaire sauvegardant leurs langues et leurs tradi
tions n'a été introduit qu'en 1979 ; on prévoit donc le renforcement de cette
action, ainsi qu'une aide aux populations afin qu'elles se prêtent à la pro
tection et la diffusion de leurs patrimoines et qu'elles participent à des
rencontres culturelles ethniques et interethniques au niveau régional et
national. On prévoit enfin des émissions de radio dans les différents dialec
tes indigènes.
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B I B L I O G R A P H I E
PREMIERE PARTIE
G. Fuá Sylos Labini, Idee per la programmazione económica, Laterza, bari 1963
V. Marrama, Problemi et tecniche de programmazione económica, Capelli, Roma 1963
W.A. Lewis, Development Planning, George ans Allen, London 1966
W.A. Lewis, Principi di programmazione económica, Longanesi, Milano 1980
M. Bornstein, Economic Planning East and West, Bollinger, Cambridge Mass 1975
Stuart Holland, Programmazione en crisi, Mondadori Milano 1983
G. Myrdal, The Challenge of world poverty, AI ertöne Penguin press, London 1970
J. Bognar, Economic policy and planning in developing countries, Akademiei Kieda, Budapest 1969
G. Ruffolo, Rapporto sulla programmazione, Laterza, Bari 1973
G. Ruffolo, La qualità sociale : le vie dello sviluppo.ed, Laterza, Bari 1985
G. Semogy, La programmazione degli anni'80, "Mondo Operaio", Roma 1985
UNESCO Conférence Mondiale sur les politiques culturelles : Problèmes et perspectives, CIT-82, Mondiacult,3
UNESCO, Rapport MAN, Principales tendances du programme de l'UNESCO dans le domaine de l'administration publique 3 SS-79 WSn 9
DEUXIEME PARTIE
4ème Plan de développement économique, social et culturel (1984-1988) : 1 - Les choix du 4ème Plan : la stratégie et les grandes actions. 1ère loi de Plan (loi n. 83-645 du 13 Juillet 1983), Journal Officiel de la Repu-blique Française 17 Juillet 1983 2 - Les moyens d'exécution. 2ème loi de Plan (loi n. 83-1180 du 24 Décembre 1983), Journal Officiel de la République Française 30 Décembre 1983.
Ministère de la Culture : Service des études et recherches : la culture et le Plan, 1982
Région de Provence-Alpes, Côte d'Azur : Conseil régional, service du Plan et Préfecture de Région, Secrétaire Général pour les Affaires Régionales. IX Plan-Contrat de Plan Etat-Région - 7 Mai 1984
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Gabor Koncz, Problems of cultural planning, rapport élaboré pour 1'UNESCO, 1981
ITALIE Ministem del Bilancio et délia Programmazione económica, Progettc 80 : Rapporto preliminare al programma económico nazionale. Libreria Feltrinelli, T969
Studi per il programma económico nazionale 1973-77, 2 vol, Collana ISPE, Franco Ange li editore, 1975
Carla Bodo, la cultura e 1 ' informazione nei programmi regionali di sviluppo, "Problemi dell'Informazione" n,2,1981, II Mulino, Bologna
Carla Bodo, la planification du secteur culturel en Italie, Rapport à l'Atelier international sur la planification du secteur culturel, Paris 1983
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INDE Government of India, Planning Commission : Sixth five Year Plan 1980-1985
SOMALIE Somali Democratic Republic, Ministry of National Planning : Five Years development Plan, 1982-1986
MAROC Royaume du Maroc, Ministère du Plan, de la Formation des Cadres et de la Formation Professionnelle : Plan de relance 1981-1985
YEMEN ARAB REPUBLIC Prime Minister's Office, Central Planning Organization : The second five year Plan 1982-1986
MEXIQUE Estados Unidos Mexicanos.Poder Exécutivo federal : Plan nacional de desarrollo 1983-1988
VENEZUELA República de Venezuela, Oficina Central de Coordinación y planificación de la Presidencia de la República : VI Plan nacional de desarollo 1981-1985