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Revue de la Société des Écrivains de Vendée et des amis de l’Historial de la Vendée Lire en Vendée Échos Musées 28 É Éruption 2014 La Bibliodiversité vendéenne

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Revue de la Société des Écrivains de Vendée et des amis de l’Historial de la Vendée

Lire en Vendée Échos Musées

n° 28

É

Éruption 2014

La Bibliodiversité vendéenne

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2 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

La Bibliodiversité à la Vendéenne

Impossible aujourd’hui d’échapper à la «biodiversité». On ne sait pas toujours ce que ça veut dire, mais enfin, en société, ça vous pose. Alors, je me risquerai à célébrer ici la «bibliodiversité» à la Vendéenne, telle que vous la découvrez dans ce nouveau numéro de notre revue

LES AMIS DE L’HISTORIAL

DE LA VENDÉE

LES ÉCRIVAINS

DE VENDÉE

L’écriture est un espace infini. On écrit en prose, on brode des poèmes. Et voilà que naissent sous des plumes vendéennes des romans, des essais, des nouvelles, des récits, des biographies, des histoires et des rêves, des éloges ou des pamphlets, des BD, de la science-fiction et des polars, des revues et des dictionnaires. Prolifiques et inlassables, les écrivains vendéens parlent de leur région, de son histoire, de son patrimoine, de ce qu’elle leur inspire. Ils écrivent pour les gens d’ici – quelquefois dans la langue de chez nous - et pour ceux d’ailleurs, pour les jeunes et pour ceux qui le sont moins, pour ceux des villes comme pour ceux des mers et des campagnes. Pour les savants et pour ceux qui, n’ayant pas eu la chance d’apprendre bien longtemps, en savent pourtant beaucoup.

La rédaction de «Lire en Vendée» s’intéresse au-tant qu’elle le peut à toutes ces formes et à tous ces domaines de l’écriture. Les partenariats avec les Amis de l’Historial et le Centre vendéen de recherches histo-riques s’inscrivent dans la mission de notre Société

des écrivains de Vendée. Depuis plusieurs numéros, le cinéma y a trouvé sa place. Trop longtemps ab-sent, le théâtre occupe cette fois un espace impor-tant où nous le retrouverons régulièrement.

Amis lecteurs, vous pouvez vous procurer gratui-tement «Lire en Vendée» chez les libraires et dans les grandes surfaces et commerces qui nous font l’ami-tié de distribuer notre revue et qui sont d’ailleurs – on nous le dit – très rapidement dévalisés...

Alors, chers lecteurs, demandez et lisez Lire en Vendée, lisez les auteurs vendéens. Ils feront le reste.

Gilles Bély

On nous fait part de la disparition de notre ami Octave Fort, nous lui consacrerons un hommage dans le prochain numéro et présentons nos condo-léances les plus sincères à la famille.

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3Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Sommaire

4 les Prix 12 Printemps du livre 14 Éditions jeunesse 18 Armel de Wismes 20 Au Théâtre, au Cinéma 34 le père Philibert 36 des libraires... 40 les sorties

44 L’Historial, publications 48 Archéologie 50 Activités et expositions du Musée La nature, Clemenceau... 70 Nos sélections104 Le coin du Centre Vendéen de Recherches Historiques108 Les pages des Écrivains de la mer

Revue de la Société des Écrivains de Vendée et des amis de l’Historial de la Vendée

Lire en Vendée Échos Musées

n° 28

É

Éruption 2014

La Bibliodiversité vendéenne

Irène Devaux

L’été cuisant, l’été de braiseA brûlé l’or de mes printemps.Toute l’ardeur de sa fournaiseEn a consumé les instants.

Comme la Fleur qu’un soleil doreSe fane au milieu du bouquetMon cœur s’est arrêté d’écloreSans une larme et sans un regret.

J’ai tant accroché de tendressesAu fil du rêve de tes yeuxQu’il me reste encor les caressesD’un automne irisé de feux.

Alors je reprendrai ma plumeDans un grand vent de liberté...Près du brasier qui se consumeJ’effeuillerai mon bel été.

Au mois de décembre dernier, notre société était en deuil. Notre amie, Irène DEVAUX nous avait quittés. Pendant de nombreuses années, elle a été notre dévouée secrétaire. Personnellement, je lui suis redevable du fait qu’elle m’a délivré de tout souci financier pendant le septennat de ma présidence,

mais avant tout, elle a dirigé l’Essor Poétique auquel elle a consacré tout son temps et son talent. Cette association lui doit sa vitalité actuelle et son dévouement a été récompensé par une promotion dans l’ordre des Palmes académiques.

Irène Devaux a brillé dans toutes les matières

littéraires, en particulier dans le théâtre. Qui aurait pensé que cette femme discrète était un poète délicat, respectueux des règles classiques ? Son œuvre était un mélange de sensibilité et d’humour. Elle aimait la vie et formait avec son mari un couple fusionnel. Dans le jeu des mots qu’elle maniait avec aisance, elle savait réunir beauté et harmonie. Elle avait donné cette belle définition de la poésie :

Au creux de nos jours gris, n’est-elle pas un rayon de lumière, l’infinie transparence qui guide notre main. La poésie est la passerelle qui nous ouvre une impalpable liberté... Alors, écrire c’est pour que tout que ce qu’on aime ne meure jamais !

Michel Dillange

la revue des Gueux

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4 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Prix des Écrivains de Vendée 2013

Les lauréats des Prix de la Société des écrivains de Vendée ont été récompen-sés le 11 décembre 2013 à l’Hôtel du Département, à La Roche-sur-Yon. En pré-sence de François Bon, Pré-sident de la Commission

des Affaires culturelles du Conseil général, et de Joseph Vrignon, Président du Crédit Mutuel Océan.

Frédérique Jaumouillé a obtenu le Prix de la SEV pour son livre Peuple afghan, où es-tu?, paru aux édi-tions des Chantuseries (voir Lire en Vendée n° 27). Grand reporter à France 2, Jérôme Bony, qu’elle avait rencontré lors de sa mission en Afghanistan en 1981, avait tenu à venir pour ce moment qui a ému tous ceux qui ont assisté à cette cérémonie.

Le Prix des écrivains de Vendée – Crédit Mutuel Océan a été remis à Henry-Pierre Troussicot pour son livre de chroniques vendéennes Ceux des bords de l’Auzance, paru aux éditions Hérault.

À l’issue de cette réception, les lauréats et leurs éditeurs ont partagé un sympathique déjeuner avec de nombreux auteurs, membres de la SEV.

Gilles Bély

Les Prix des Écrivains de Vendée remis à l’Hôtel du Département

Les lauréats 2013, Frédérique Jaumouillé et Henry-Pierre Trous-sicot, en compagnie de Michel Dillange, François Bon, Joseph Vrignon et Gilles Bely

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5Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Catherine Girard-Augry La FlorideUne conquête assassinée Expéditions du capitaine huguenot René de LaudonnièreDurand-Peyrolles. 260 p., 20 €

Un bon ouvrage, une histoire véridique : l’épopée des Huguenots en Floride et leurs tentatives succes-sives (en 1562,1563, 1565) pour s’implanter dans cette région. Et leur massacre à Fort Caroline (près de l’actuelle ville de Jacksonville aux États-Unis) sur-nommé par les Historiens « massacre de Matanzas ».

Prix des Écrivains de Vendée 2014

C’est un livre sur la Vendée qui fera date. Il n’est pas seulement (pas du tout) pour les nuls ! Il est écrit par un historien qui est aussi journaliste (et vice ver-sa). Il balaie large. Il va du temps des dinosaures au Vendée Globe, en passant par la Réforme et le temps des guerres. Il promène le lecteur comme personne à travers « le seul département devenu province ». Il donne à découvrir dix figures de l’Histoire, dix artistes, dix recettes... Il analyse en profondeur le « miracle vendéen ». Il est d’une richesse inouïe. Il est d’une lecture facile, truffé d’anecdotes et plein de clins d’œil humoristiques. On peut l’ouvrir n’im-porte où et picorer au gré des envies. Il est l’œuvre d’un amoureux de la Vendée, d’un écrivain habile, car il est, mine de rien, très écrit. La simplicité est l’apanage des grands. C’est, à sa manière, un chef d’œuvre, d’une grande sensibilité. Il a sa place dans toutes les bibliothèques de la Vendée. Et de ceux d’ailleurs qui veulent la découvrir jusqu’à l’in-time. Yves Viollier

Michel ChamardLa Vendée pour les NulsFirst, 424 p., 22,95 €

On ne lâche rien ! Chacun a défendu son auteur,sa conception du Prixon s’est mis d’accord :

le Prix des Écrivains de Vendée à La Vendée pour les nulset le Prix Crédit Mutuel Océan à La Floride

Le Jury prend le café, les délibérations et les échanges à la Chevillonnière sont déjà du passé, avec un jury enrichi de deux nouveaux membres, Régine Albert et Frédérique Mory qui connaissent bien la lit-térature vendéenne, font partie d’autres jurys et ont déjà toutes deux été primées par notre association avec Je me souviens de Rose pour Régine en 2012 et Vendée secrète, pour Frédérique avec Anne Cluzel en 2004.

Tout est dit, les recensions suivent sur cette page et la suivante, mais vous aurez aussi votre mot à dire, dès que vous les aurez lus, ceux qui ont gagné, et les autres ; ils n’ont pas perdu, ils reviendront avec de nouveaux ouvrages pour enrichir encore la littéra-ture vendéenne.

Il est aussi beaucoup d’autres bons livres, que vous retrouverez dans ce numéro et d’autres auteurs qui promettent et tiendront leurs promesses. Il en est forcément aussi qui nous ont échappé : à vous de nous les signaler, à vous de nous envoyer vos livres. Tout cela n’est qu’une timide tentative pour vous introduire dans la « Bibliodiversité littéraire » évo-quée dans l’éditorial de Gilles Bély.

Jean de Raigniac

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6 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Stéphane LoiseauUn siècle trop tardDurand-Peyrolles, 238 p., 218 €

Attention, embarquement immé-diat. Étonnante, cette histoire, même si vous n’êtes pas vraiment amateur de science fiction, vous al-lez remonter le temps et vivre une

aventure peu ordinaire.Étonnant aussi, la justesse du ton, on s’embarque dans l’imaginaire mais on n’en rajoute pas, on se contente d’évoluer dans une histoire d’aventures avec une intrigue policière, un suspense grandissant, un zeste de roman d’amour et un happy end ! Tous les ingrédients d’une bonne croisière et d’un bon livre.Stéphane Loiseau confirme dans ce second roman ses talents d’imagination mais surtout de romancier à l’écriture sobre et efficace à un rythme très sou-tenu, un talent à suivre, si vous restez dans notre siècle ! J. R.

France Duclos Contre vents et maréesGeste, 379 p., 25 €

Enseignante, puis bibliothécaire, France Duclos a entrepris d’écrire la saga d’une famille originaire des Olonnes, tout au long du XXe

siècle. Après «Aux portes des Olonnes» (2009), ce deuxième roman s’étend de la Guerre froide à la Guerre d’Algérie, une époque troublée donc. La famille est souvent dispersée, le père étant en occu-pation à Berlin d’abord, puis mobilisé en Algérie. L’intrigue se noue autour d’Alice qui tisse les liens familiaux, notamment avec sa mère et son frère ju-meau. Une éducation stricte dans des les pension-nats étouffants d’une religion punitive et repliée sur elle-même, un amour fusionnel et orageux avec un rebelle, l’apprentissage de l’émancipation féminine : France Duclos s’est complètement immergée dans cette famille particulière, avec un sens réel de l’in-trigue et un souci, peut-être excessif, du détail. Ses lecteurs attendront avec gourmandise la suite de la saga. G. B.

Chloé Chamouton Les mystères de Vendéede Borée, 407 p., 26 €

Les auteurs vendéens qui se sont imprégnés du mystère et du fan-tastique sont nombreux. Qui ne se souvient de L’enjomineur de Pierre

Bordage et de La nuit de la sorcière de Jean-Claude Lumet, pour ne citer ques ces deux-là ? C’est assez dire si la Vendée est une terre de mythes et de lé-gendes, à commencer par l’incontournable Mélu-sine. Spécialiste du genre, Chloé Chamouton a déjà exploré les mystères de la Loire-Atlantique. Elle fouille aujourd’hui ceux de la Vendée et ils sont lé-gion. Les fées, les galipotes, les sources miraculeuses et les saints guérisseurs, Belesbat et Mortevieille, les mégalithes et les arbres sacrés, l’alchimie, jusqu’à la potion miracle du Docteur Rouger et à la malle sanglante du Puits d’Enfer : rien ne paraît échap-per sa quête. Elle signe là un recueil à la fois savant et savoureux, certes très éclectique, mais d’une rare densité. Aussi est-on plutôt enclin à lui pardonner quelques contre-vérités historiques: les chouans en Vendée ou la «nature vierge» des marais... aménagés dès le XIe siècle. G. B.

Prix des Écrivains de Vendée 2014Pour l’authenticité : Il s’agit des mémoires manus-crits du Capitaine René de Laudonnière (1530-1574) qui a été chargé par l’Amiral de Coligny d’implanter avec Jean Ribault, capitaine également, une colonie française en Floride. Un manuscrit écrit en latin et à la plume d’oie, retrouvé dans un tiroir secret d’un magnifique secrétaire en bois d’ébène…Écrit d’après des notes prises lors de ses expéditions en Floride puisqu’il s’agissait de rédiger pour le roi un rapport sur les avantages qu’il y aurait à fonder une colonie dans cette région si prometteuse.Pour la partie roman : Tamara, la princesse indienne a-t-elle existé ? Mais des pages d’histoires féroces nous ramènent vite à la réalité de l’Histoire. Nous sommes au début des guerres de Religion et l’aven-ture française va s’achever dans les massacres de co-lons, tous Huguenots, qui refusent de renier leur foi. Massacres ordonnés par les armées du roi Philippe II d’Espagne qui convoitait lui aussi cette terre. Pendant ce temps là, en France, des affrontements tout aussi barbares sévissaient à travers le pays. Frédérique Mory

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7Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

C’est la littérature qui révéla Ménie Grégoire

Marie Laurentin, alias Ménie Grégoire,

nous a quittés le 16 août dernier, au lende-main de ses 95 ans. Cette grande dame de la radio (RTL) était aussi une Vendéenne de Saint-Laurent-sur-Sèvre. C’est la littérature qui lui avait mis le pied à l’étrier

C’est un de ses tout premiers livres, Le métier de

femme (Plon, 1964), qui lui ouvrira les portes de la presse, puis des studios, notamment RTL, en 1967. Sur Radio-Luxembourg, comme on disait encore à cette époque, cette native de Cholet animera « Allô Ménie », titre de cette émission « révolutionnaire » où, en direct téléphonique avec des auditrices, elle osait évoquer la sexualité, la souffrance des femmes aussi. Ce, avec un franc-parler éducatif à une époque où les femmes ne pouvaient guère s’exprimer libre-ment.

Cholet ? Elle y était née, un 15 août, en 1919, y vécut avec ses parents (place Travot), y fit ses premières classes avant de poursuivre ses études supérieures d’histoire et d’égyptologie à Paris. Ce-pendant, jamais elle ne se définira Choletaise mais toujours Vendéenne, ce que rappellent les premières lignes de son autobiographie (Telle que je suis, Plon, 1976). D’ailleurs, elle venait très souvent dans la ré-sidence secondaire familiale, le Moulin de Plassard, sur les bords de la Sèvre nantaise, à Saint-Laurent-sur-Sèvre.

La demeure sera, plus tard, habitée par le Doc-teur Jean Laurentin, un des frères de Ménie, un autre de ses frères étant devenu l’abbé Laurentin, théolo-gien de renom, qui travailla longtemps au Vatican.

La Dame du Puy-du-Fou

Maurice Lauren-tin était son père. Ar-chitecte, mais aussi écrivain, érudit. Il est la clé de voûte de ce que deviendra Ménie, qui est aussi Marie en patois, ce

Hommage à Ménie Grégoire

qui lui est resté. C’est à sa mort, en 1959, qu’elle comprit à quel point son père fut « l’être humain », ce roi autour duquel s’organisait l’espèce humaine. C’est aussi à sa mort qu’elle ne pratiquera plus la religion telle que lui avait enseigné son père. À sa mort qu’elle « se construira ».

Plus de 15 ans à RTL, un an à FR3, chroniqueuse à Marie-Claire et France-Soir, Ménie Grégoire écri-ra aussi plus de 25 livres. Elle vit à Paris mais aussi sur les bords de Loire. Elle revient régulièrement en Vendée. En 1990, elle reçoit, à l’Hôtel du Départe-ment, le Prix des Écrivains de Vendée pour son roman La Dame du Puy-du-Fou (De Fallois Éditions). En

2000, elle sort Ces Dames de la Loire (Plon) qui, sous forme de roman, conte l’histoire d’une de ses aïeules. En 2003, elle fut la vedette du salon du livre de Saint-Gervais. Ménie ap-proche alors de ses 84 ans La même année, l’écrivain-cinéaste Gilbert Prouteau, qui lui était proche, lui re-met le Prix Agrippa d’Aubigné à Maille-zais. « Je ne viens pas aussi souvent

que je le voudrais en Vendée, précisait-elle à cette occasion. Mais j’assume mon surmoi vendéen, dans mon âme comme dans mon corps ».

Philippe Gilbert

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8 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Conviviale et sérieuseL’assemblée généraleà la Chevillonnière, 23 mai 2014

C’était une première : l’assemblée générale de la SEV sur les terres de son présidentJean de Raigniac a accueilli les auteurs ven-déens à la Chevillonnière

Une assemblée générale, c’est d’abord du sé-rieux. Elle s’est tenue en fin de matinée, en présence d’une trentaine d’adhérents qui doivent être remer-ciés pour leur fidélité à ce moment important de la vie de toute association qui se respecte. Après la lecture des statuts, qui mériteront d’être actualisés, et la présentation des comptes de l’exercice et du bi-lan financier, approuvés à l’unanimité, l’assemblée a procédé à l’élection de son conseil d’administration. Pour des raisons élémentaires de bon fonctionne-ment de la SEV et de mise en oeuvre de la revue Lire en Vendée, il correspond de fait au Comité de rédac-tion de la revue qui se réunit plusieurs fois par an.

L’assemblée générale a élu, à l’unanimité des voix, les administrateurs suivants :

Jean de Raigniac, président en exercice, Yves Viollier et Jacques Bernard, vice-présidents, Gilles Bély, secrétaire, Alain Perrocheau, responsable du site internet de la Société, Philippe Gilbert, Michel Dillange, président d’honneur, Evelyne Thomer, Régine Albert, René Moniot-Beaumont, Michel Chamard, Lydie Gaborit, Jean-Claude Lumet, Frédérique Mory-Raulo.

Le conseil d’administration se réunira ultérieu-rement pour élire le bureau de la Société.

Alain Perrocheau, responsable du site internet de la SEV, a souligné la forte progression des consul-tations qui dépassent les 10 000 pages lues par an. Il a invité les membres de la SEV à poursuivre leurs efforts pour enrichir le site de la Société.

À l’issue d’un déjeuner très amical, Joël Bonne-maison a présenté sa comédie Mais où est donc passé Darwin ?, une pièce inspirée d’un épisode de la vie de Sarah Bernhardt.

En compagnie de trois autres comédiens, il a joué cette pièce, très appréciée par le public. G. B.

Assemblée générale

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9Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Prix Charette au Refuge de Grasla

Clemenceau... tout simplementClaude Mercier,Prix Charette 2014

Le Prix Charette 2014, décerné dans la cadre du Refuge du Livre de Grasla, a été remis lundi 15 septembre, à l’Hôtel du Département, à Claude Mercier pour son livre « Clemenceau... tout simplement », paru aux Éditions de l’Étrave

Yves Viollier, président du jury, lui a remis le tra-ditionnel trophée, en présence de Bruno Retailleau, Président du Conseil général, de Wilfrid Montas-sier, Président du Refuge de Grasla, des membres du jury et de nombreux auteurs de la Société des Ecrivains de Vendée.

Claude Mercier qui a si souvent incarné sur scène le Père la Victoire a fait «du Clemenceau» en présentant son livre, avec beaucoup d’émotion et de verve. Accessible à tous, cet ouvrage, servi par une mise en pages remarquable et une très riche icono-graphie, retrace au jour le jour, avec sincérité et pas-sion, le parcours du Grand Vendéen.

Parfaitement inscrit dans l’es-prit du Prix Charette, qui veut mettre en lumière l’esprit d’indé-pendance et de liberté, cette ré-compense salue aussi toute l’œuvre d’un écrivain aux multiples fa-cettes, auteur, conteur, comédien,

poète, homme de radio et de télé, organisateur et animateur de salons littéraires, à commencer par ce-lui de Saint-Gervais, si cher à son cœur.

La cuvée 2014 du prix Charette s’illustre aussi par les quatre autres ouvrages sélectionnés par le jury:

L’île d’Yeu dans la Grande Guerre, de Jean-François Henry (CVRH),

Qu’un sang impur..., de Gildard Guillaume (Albin Michel),

Le printemps des massacres, de Gilles Perraudeau (Durand-Peyrolles)

et Le vieil homme sur le toit, de Peter Robert Scott (Les Chantuseries).

Gilles Bély

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10 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Les trois autres ouvrages nominés : Sorti de rien (Irène Frain), Le sang de la trahison (Hervé Jourdain), De tempête et d’espoir (Marina Dédéyan).

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11Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Cette maison atlantique n’est pas exactement située, mais on l’imagine volontiers sur la côte charentaise, peut-être du côté de l’île de Ré. Une maison de vacances, entre la plage et les bistrots du port, dans la langueur de juillet. La maison n’a pas beaucoup d’importance en elle-même, mais elle est le cadre d’une tragédie moderne où le lecteur retrou-vera des accents raciniens. Parce que la vengeance doit s’accomplir.

Au début, ce n’est qu’un marivaudage. Un tout jeune homme qui a vu sa mère mourir de tristesse et d’overdose de médicaments, alors qu’il avait seize ans, un père brillant, volage et absent, un couple de voisins qui vont, malgré eux, devenir les instruments du drame. La mécanique infernale qui conduit au meurtre se met en place, et s’emballe, implacable-ment.

C’est un roman dur et exigeant. Un roman de notre temps, porté par le talent d’un auteur inclas-sable. «Je songeais que deux hommes étaient morts et que je n’y étais pas pour rien», écrit le narrateur dans les dernières pages du livre. Philippe Besson nous donne un drame moderne. Davantage encore : une tragédie éternelle dans la langue d’aujourd’hui. C’est cette osmose rare et obsédante qui a immédia-tement emporté l’adhésion du jury.

G. B.

Printemps du livreLe jury du Prix Ouest a de la suite dans les idées. Année après année, il construit un palmarès qui allie l’exigence de l’écriture à la profondeur du roman. Rien d’éton-nant à ce qu’après Jean-Louis Trassard et L’Homme des haies, il ait choisi, dès le premier tour et à une forte majorité, le roman de Philippe Besson, La Maison at-lantique, paru aux éditions Julliard

Philippe BessonLa maison atlantique

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12 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Le Printemps du Livre de Montaigu : un nouveau et éclatant succès

On croyait avoir atteint des sommets, l’an passé. L’affluence a encore été plus grande au Printemps du Livre, les 11,12 et 13 avril, cette année. La foule s’est pressée le samedi 12 en particulier, pour rencon-trer les auteurs.

Des chiffres à donner le tournis.

Voici, en quelques chiffres, une preuve, s’il en était besoin du succès de Printemps du Livre 2014.

40 000 visiteurs se sont bousculés dans les allées pendant ces trois jours.

Plus de 10 000 livres ont été vendus.Plus de 270 écrivains étaient présents

sur les stands.480 spectateurs ont assisté à la lecture

publique de Lorant Deutsch, le samedi soir.

Plus de 1 000 spectateurs ont suivi les différentes conférences.

4 000 scolaires ont été accueillis le ven-dredi.

Une organisation parfaite.

Depuis qu’il s’est transporté dans le cadre (splendide) du théâtre de Thalie, l’avis des auteurs comme des visiteurs est unanime : l’organisation du Printemps est parfaite. C’est sans doute la cause de ce suc-cès grandissant. Auteurs comme visiteurs reconnaissent qu’il se passe là quelque chose de rare dans les autres salons et fêtes du livre. Il y a une proximité vraie entre auteurs et lecteurs. L’ambiance est simple et chaleureuse. On peut se parler. On fait d’authentiques rencontres.

Tout est en place pour accueillir les uns et les autres. Les visiteurs viennent « faire leur marché ». Ils repartent avec des sacs bourrés de livres. Et la fête est exception-nelle.

Montaigu est bien devenu, le temps d’un week-end, la capitale littéraire du Grand Ouest. Le prochain Printemps du Livre aura lieu les 27, 28, 29 mars. Retenez déjà ces dates. On nous annonce encore de belles surprises et de riches rencontres.

Y. V.

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13Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Printemps du livre

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14 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

L’édition jeunesse ? Bof !

Débarrassons-nous d’abord d’un préjugé qui consiste à dire, pour mieux botter en touche : « Je suis bien trop vieux pour m’intéresser à l’édition jeu-nesse. » Trop vieux pour quoi ? Pour ne pas savoir que, dans le monde de l’édition qui souffre de la crise, le secteur jeunesse est celui qui tire le mieux son épingle du jeu, toutes proportions gardées évi-demment ? Pour ignorer que c’est la branche de l’édition la plus florissante, la plus créative ? Qu’elle connaît des tirages à faire pâlir d’envie les quatre

Les Minots, vous connais-sez ? Si oui, lisez quand même ce qui suit pour compléter vos connaissances. Sinon, vous avez beaucoup à apprendre… Tout comme moi avant de ré-diger mon article !

Les Minots, maison d’édi-tion pour la jeunesse, « ça vous parle ? » pour employer un de ces irritants tics de langage à la mode. Eh bien, je vais vous en parler, de cette maison implan-tée à Château-Guibert

Retrouvez Les Minots (renseignements, commandes) : www.editionslesminots.com Contact : 26, rue du Puits, La Roussière, 85320 Château-Guibert02 51 31 77 34 / 06 38 91 88 24 , [email protected], et en couverture, fragment d’un bloc à colorier créé par les Minots pour Montaigu

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15Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Une maison d’édition pour la jeunesse

Les MINOTS,une maison d’édition pour la jeunesse, 100 % vendéenne

cinquièmes de nos écrivains, y compris ceux de la Société des Écrivains de Vendée ?

Tout cela en préambule pour resituer le livre pour le jeune public a là sa vraie place. Beaucoup sont restés sur des schémas obsolètes quand les Bi-bliothèques multicolores, roses ou vertes, rouge et or monopolisaient le marché. Feuilletez les catalogues des petits et des grands éditeurs. Tous ont dû créer un secteur jeunesse.

Mon ronchon de service qui n’est jamais à court d’arguments a vite fait de me chanter le refrain bien connu : « Et puis…, les jeunes ne lisent pas ou ne li-sent plus. » Ah ! bon ? Donc, les Grasset, Gallimard, Hachette, Seuil, Flammarion, etc. jusqu’aux Minots vont engloutir des millions d’euros pour des jeunes qui ne lisent plus. Bizarre, non ? Sont-ils donc tous suicidaires à ce point ?

Tout le monde, chez ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants a entendu parler des biblio-thèques et de leur activité « bébés lecteurs ». C’est

sûr qu’on ne va pas leur refiler le dernier Prix Gon-court à nos petits biberonnants. Il faut leur trouver de la nourriture à mettre sous leur dent qui n’a pas encore commencé à pointer. C’est donc qu’à partir du berceau, il y a tout un marché qui se développe à grande allure. Les collections se multiplient pour les moins de deux ans, pour les plus de trois ans, pour les 5-7 ans, pour les 7-9 ans, les 9-12 ans, etc. Et comme on dit familièrement, ça cartonne !

Une nouvelle maison d’édition tout près de chez vous

Ne cherchons pas ailleurs ce que nous avons chez nous. Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, je propose de vous présenter cette jeune maison d’édition entièrement vendéenne, imaginée, lancée et dirigée par une jeune éditrice qui n’a rien d’une rêveuse mais qui accomplit son rêve tout en gar-dant un solide sens des réalités. Le vieux Corneille

Angéline Chusseau sur le stand des Minots au salon de Montaigu (avril 2014)

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a encore et toujours raison quand il affirmait que la valeur n’attend pas, etc. Vous connaissez la fin.

« Les Minots ». Éditrice : Angéline Chusseau. Adresse : 85320 Château-Guibert. Venue de la Haute-Marne où elle est née et a grandi, Angéline s’est solidement ancrée en Vendée où l’ont menée les circonstances de la vie. Et la Vendée, elle y vit, y travaille et entend bien y rester. Saluons donc notre Vendéenne d’adoption, son imagination, sa ténacité, ses belles réalisations que je mentionnerai plus loin.

En créant sa maison d’édition en octobre 2012, elle cherchait dans son passé un mot à la fois court et ludique. Dans sa pêche aux noms, elle a trouvé « les Minots » , appellation affectueuse pour les enfants . Pas mal !

En moins de deux ans, elle a publié 7 albums et 3 mini-romans et se fixe l’objectif de sortir 4 nou-veaux albums et 2 mini-romans par an. Tranches d’âges : de deux à douze ans mais il faut bien ad-mettre que la plupart de ses publications passion-nent autant les (tout-)jeunes, de 4 à 12 ans, que les adultes. Laissez-la souffler un peu : elle croule sous les manuscrits. En revanche, achetez-lui ses livres, lisez-les, offrez-les !

Un parcours atypique

Quel est le parcours professionnel d’Angéline Chusseau ? Le plus atypique qui soit ! Au premier abord, il n’est pas évident que le milieu pharmaceu-tique soit le plus court chemin qui mène à l’édition quoique… en y réfléchissant bien… Le fait est que l’ancienne préparatrice en pharmacie, après quelques cours de peinture et d’histoire de l’art, est bel et bien devenue une éditrice à part entière et à temps plus que complet. Elle a vite appris à concocter des pré-parations à base d’ingrédients dont elle a le secret. Sans contre-indications particulières. Les mots et les images s’assemblent, se complètent et ça s’appelle un livre pour la jeunesse. N’empêche que ce n’est pas évident, ça s’apprend, c’est tout un art et, en fin de compte, un très bel art.

Angéline estime qu’après avoir franchi le pre-mier pas, après avoir abandonné une certaine sécu-rité financière et professionnelle, elle est « en accord à 200 % » avec ce qu’elle voulait faire. Nul regret du passé. Elle est obstinément, complètement tournée vers le futur de ses petits minots, ses enfants de mots et d’images qui l’occupe à 100%.

Son métier est un métier d’artisan, de passion, de liberté, d’échanges. Très exigeante sur la présen-tation, la qualité de ses histoires et de ses illustra-tions, elle s’est entourée d’un maquettiste et d’un correcteur qui viennent de références de l’édition (Bayard jeunesse, Casterman). Elle a son propre co-mité de lecture (libraires, enseignants, pédagogues). Le temps de consolider les fondations de sa maison, elle assure elle-même la promotion et la distribution de ses livres et ses albums. Tout cela pour un petit salaire qui n’est même pas régulier.

Elle entend rester la patronne des Minots car, passé le temps de la concertation avec ceux qui l’en-tourent et la conseillent, c’est elle seule qui choisit et qui assume le risque de publier.

Le tirage de chaque titre est de 1500 exemplaires, ce qui est loin d’être négligeable quand on sait que la vente moyenne d’un livre en France est inférieure à 1000 exemplaires.

Made in China ? Ah ! non !

Faites le test : prenez un livre jeunesse et vérifiez où il a été imprimé. Le nombre de livres imprimés en Chine (puis vendus en France) est impression-nant.

Tous les livres des Minots sont vendéens à 100 %, tout chauvinisme mis à part. Ils sont imprimés par Pollina, l’excellente imprimerie vendéenne de Chas-nais près de Luçon. Pollina, pour ceux qui l’ignore-raient encore, est l’un des principaux producteurs de livres en… Europe (68 millions d’exemplaires par an !). Ils publient livres, BD, magazines, catalogues, dictionnaires, beaux livres. Eh oui ! Fallait le dire ! Pollina bénéficie du label imprimeur Imprim’ Vert

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dont le papier porte le logo PEFC. Cela signifie que le papier des livres imprimés est « issu de forêts gé-rées durablement et de sources contrôlées. »

Les Minots se montrent de plus en plus dans les manifestations autour du livre dans la région (Mon-taigu, Luçon, Saint-Gervais, Jard-sur-Mer, Bulles de Sèvre à Saint-Laurent-sur-Sèvre, Le Langon…) mais ils commencent à essaimer plus large (Bretagne, Sa-lons du livre de Paris, de Montreuil…)

Méthodiquement, patiemment, Angéline consolide sa maison et se construit une crédibilité auprès des libraires, ses premiers partenaires, des médiathèques, bibliothèques mais aussi dans les sa-lons en contact direct avec ses lecteurs, présents ou à venir. Sans compter son temps, ses déplacements. Avec le sourire.

Désormais, avant d’acheter un livre jeunesse, ayez la curiosité d’aller faire un tour sur le site des Minots. Dans une librairie, une bibliothèque, un salon, arrêtez-vous un instant. Soyez curieux : feuil-letez un livre de la collection et n’hésitez pas à offrir un petit Minot. Vous ne mettrez pas en difficulté le chiffre d’affaires des livres imprimés en Chine mais, surtout, vous contribuerez à augmenter l’audience et la crédibilité de cette jeune maison d’édition ven-déenne. Si la revue Lire en Vendée a une raison d’être, c’est bien de mettre en lumière les réalisations les plus originales autour du livre comme les Minots.

D’un ancien éditeur à une jeune éditrice : Louis Dubost (Le Dé bleu)

Angéline, marquise des Minots ! J’éprouve, depuis que nous nous sommes rencontrés une pre-mière fois au Salon du Livre de Jeunesse d’Aizenay, une grande faiblesse (accentuée par une sénilité pré-coce, sans doute) pour la jeune éditrice et son tra-vail. D’une part, j’admire son audace raisonnée (on

s’en aperçoit très vite quand on discute avec elle) pour se lancer dans l’aventure de l’édition dont je connais pour les avoir vécus durant 35 ans les “joies” du galérien, d’autre part je suis ébahi par la qualité professionnelle de son travail d’édition acquise aussi rapidement (j’ai bien mis 20 ans avant d’en arriver là). Et puis, d’un point de vue plus personnel (et affectif ), il ne me déplaisait pas qu’au moment où je cessais à Chaillé mon activité éditoriale une sorte de relève et de relais se passait à 8 km, à Château-Gui-bert. Elle sait bien que, si elle a besoin de conseils ou d’aide, je suis à 10 mn en vélo. Je sais non moins bien qu’elle n’en a guère besoin, qu’elle trace sa route avec sûreté et en toute liberté. Les Minots sont deve-nus en deux ans un lieu incontournable de l’édition en Vendée et bien au-delà. Et c’est bien parti pour durer !

Louis Dubost

Le dernier né : « Le Loup Beauté » Oubliez l’histoire du loup

qui dévore tout ce qui est chair humaine ou animale de Mère-grand aux trois petits cochons. Le Loup Beauté est d’une autre trempe. Sa pas-sion des bottes et du cuir le pousse à ouvrir une boutique de mode à la plus grande sa-tisfaction de sa clientèle ani-male la plus huppée. Ce Loup

Beauté, soucieux de son apparence, est un Loup botté avant tout ! Après tout, il y avait bien l’illustre Chat botté de Perrault qui se sentait bien seul dans sa catégorie.

Autant dire que dans la famille de ce loup peu ordinaire, ça grince des dents : comment un loup, digne de ce nom, peut-il se désintéresser de la char-cuterie ancestrale ? Et pourtant, la vie et le bonheur du Loup Beauté s’inscriront dans cette voie si éloi-gnée des traditions familiales.

Le Loup Beauté est un superbe livre cartonné dont l’histoire écrite par Angéline Chusseau est ma-gnifiquement illustrée par Mélanie Desplanches. Il s’adresse aux petits de 4 à 8 et même bien au-delà. L’auteur aborde finement et avec humour le thème de la différence.

Jean-Claude Lumet

Une maison d’édition pour la jeunesse

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Armel de Wismes :Les grandes heures de la Vendée

Il était venu m’accueillir, à l’huis de son immeuble, juste en face de la cathédrale de Nantes. Il habitait au 3e étage, qu’un vieil escalier de pierre dur au mollet, des-servait approximativement

Un vrai danger pour les citadins que cet esca-lier, qui avait fait chuter mon hôte, je l’ai appris plus tard, moult fois. Quand il ouvrit la porte j’aperçus un homme frétillant en pyjama. Il était pourtant près de cinq heures de l’après-midi.

« Comme je n’arrête pas de tomber dans ce fichu escalier, et qu’après çà je dois m’aliter, autant rester en pyjama le plus souvent... »

C’est à cette époque, que je fis physiquement la connaissance d’Armel de Wismes, le plus pétillant, le plus malicieux des auteurs nantais.

Nous gravîmes les pierres usées, érodées, dis-jointes qui tenaient lieu de marches, jusqu’à son son appartement.

Avec trente ans de plus que moi, il me prit bien trois mètres d’avance et me priant d’entrer il me dit :

J’ai lu votre Charette, et je vous ai préparé une post-face. J’espère qu’elle vous plaira !... »

Elle me plaisait d’avance, mais, je me retins de lui dire. Publié aux Éditions du Rocher, je m’étais mis sans vergogne dans la peau de François Athanase Charette de la Contrie. D’autres l’ont fait depuis, mais en ce temps là, c’était un peu présomptueux.

J’ai gardé cette post-face, écrite de sa main. D’un seul trait, d’un seul jet, sans une rature sans même un oubli de ponctuation. Bien sûr, je n’ai pas changé une virgule, de peur que son « sang ne coagule ». Nous sommes restés longtemps à deviser, dans cette pièce que je revis souvent au cours d’autres visites. Un désordre charmant que ce bureau en manière de capharnaüm, où traînaient livres, tableaux, docu-ments de toutes espèces.

- Pardonnez le désordre ... mais vous savez que je suis célibataire.

Je savais ! Et comme je lui demandais pourquoi, un peu bêtement, il eut cette réponse !

Pour ne pas, en prenant une épouse, que les autres femmes soient jalouses.

Et puis les heures passèrent, à parler de Charette

et de ses confrères en rébellion. Je trouvais Bon-champs magnifique, Stofllet irritant, La Rochejac-quelain flamboyant, d’Elbée attachant, mais plus que tous les autres : Charette indépendant !

J’ajoutais prudemment : « selon moi bien en-tendu ». Le baron Armel de Wismes m’approuva totalement. Inutile de décrire, le plaisir qu’il me fit. Peu à peu, en le revoyant fréquemment, une com-plicité s’établit entre nous, au point que nous mimes sur pied un projet entre la farce et la dramaturgie. Je crois à ce qu’il m’a dit qu’il m’aimait un peu...Je crois que je l’aimais beaucoup.

Souventes fois, plus tard, je passais chercher Ar-mel de Wismes, pour déjeuner dans une petite au-berge qui donnait sur les remparts du château des Ducs de Bretagne. Le « Pont Levis ».

Et si nous refaisions le procès de Charette ? Les jurés ce seront les spectateurs. Qui fut dit, fut fait. Le tribunal pour rire, mit sont siège au Centre de Communication de l’Ouest (le CCO) de Nantes. Sorte de petite tour Montparnasse... en raccourci, animée par Jean Amyot d’Inville, qui appréciait fort, lui aussi, le baron de Wismes. Mais qui Amyot d’In-ville n’appréciait pas ? Il avait de quoi être content

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Armel de Wismescar la grande salle du CCO était pleine, au moment où il nous annonça, un rien fébrile :

« Le ministre Hervé de Charette, qui a appris notre « procès » s’invite et veut être témoin de la défense de son ancêtre... »

Au passage le chevalier Charette, n’avait pas eu d’enfants et n’était donc l’ancêtre de personne ! Pas même du ministre de l’époque. Ce qui n’empêchait pas – nous sembla-t-il l’excitation de Jean Amyot d’Inville, qui venait d’être prévenu par téléphone de l’arrivée impromptue du membre du gouver-nement. Les témoins au demeurant, qu’ils fussent pour ou contre le Chevalier Charette, et que nous avions choisis soigneusement se montrèrent fort pit-toresques et le plus souvent talentueux. : Jean Joël Brégeon écrivain, Jean Huguet éditeur, Jean Yves de la Patellière le cousin du cinéaste Denis de la Patel-lière, Hervé de Charette, et Armel de Wismes bien entendu, emportèrent l’adhésion de la majorité des deux centaines de spectateurs, et donc des jurés. Le Chevalier Charette fut acquitté ce soir là et put re-partir libre et réhabilité, auprès de ses amazones qui l’attendaient à Fonteclose. Nous avions refait l’his-toire. Mais quelle soirée !

Armel de Wismes a toujours aimé la Vendée et la mer. Cet historien, qui était aussi peintre, et dans une moindre mesure romancier (il n’a écrit que deux romans) possédait un véritable trésor d’archives et de documents sur Nantes, la Bretagne, et les Océans qui grondent. Qui grondent de boucaniers, de cor-saires et de pirates. Les livres d’Armel de Wismes chantaient souvent le temps de la grande marine à voile de la course au large et de ces officiers loyaux ou flibustiers. Ces capitaines Michel, Montaubon, De Graff et bien sûr, l’effroyable vendéen Jean David Nau, dit L’Olonnois.

On retiendra pour nos amis écrivains de Vendée « Pirates et Corsaires » (éditions France-Empire) ou encore « Histoire de la Vendée » (du même éditeur) parmi la trentaine d’ouvrages du baron.

Entre le souffle des grands espaces et des inou-bliables présences que sont : Aliénor d’Aquitaine, Ri-chard Cœur de Lion, Saint Louis, Louis XI, Henri IV, Louis XIII et Richelieu, Rabelais, Calvin, Grignon de Montfort, Charette « roi de la Vendée », mais aussi Napoléon, Clemenceau, et de Lattre... La Vendée ! Armel de Wismes la ressuscite, vraie physionomie de cette vieille terre, si longtemps convoitée, où se mêlent toujours, l’histoire et la légende, le sens du sacré et l’amour de la liberté.

Pour la confection de cet articulet à l’usage du magazine Lire en Vendée, j’ai relu la post-face dont m’avait gratifié Armel de Wismes. À côté de son

émouvant et très amical hommage, j’ai retrouvé l’humour, l’ironie parfois, le sérieux de l’historien, et le dilettante du convive des déjeuners du « Pont Levis » façon Paul Guth, qui avait avec le baron quelques traits en commun.

Artésien d’origine (mais non point Basset) nan-tais d’adoption, Vendéen de cœur, écrivain d’his-toires et de l’Histoire, toujours la malice d’Armel de Wismes jaillira de son cœur, brillera dans ses yeux.

Joël Bonnemaison

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Jean-Claude Martineau, l’écrivain de théâtre au million de spectateurs

Le théâtre a souvent été aux abonnés absents dans la revue Lire en Vendée Cela signifie-t-il que personne n’écrit pour le théâtre dans le département ?

Le théâtre n’est plus ce qu’il était, mon bon Monsieur !

Si cet art de la scène a tenu un rôle majeur pour ne pas dire essentiel de l’Antiquité gréco-romaine à nos grands auteurs classiques et romantiques, il a vu, depuis le XIXe siècle le roman dans tous ses états lui voler la vedette. Oh ! bien sûr, le public va toujours au théâtre pour applaudir un Feydeau, un Molière ou un contemporain porté par des comédiennes ou comédiens de renom. Et puis, les gens aiment aller passer un bon moment avec la troupe locale pour le spectacle annuel.

Les plus anciens¸ même ceux qui regardaient peu… ou pas, se souviennent ou parlent avec nostal-gie de l’émission Au théâtre ce soir. Depuis quelques années, les retransmissions en direct de pièces à succès assurent de belles audiences aux chaînes pu-bliques.

Ainsi, si Molière avait été vendéen en ce début de XXIe siècle, ses nouveautés auraient-elles trouvé un écho dans cette belle revue ? J’ose le croire. Le fait est qu’à celui qui s’est plaint du peu de place ac-cordée à la scène dans ces pages, on a confié la tâche de matière à sujet. Résultat : j’ai gagné un travail forcément bénévole. Avec plaisir, je dois le dire.

De quoi se plaint-on alors ? C’est vrai qu’on lit peu de théâtre de nos jours. Je pourrais faire une en-quête auprès de mes illustres collègues de la Société des Écrivains de Vendée pour savoir quelle pièce ils ont lue récemment, je suis à peu près sûr du résultat. À leur décharge, je dois dire que les livrets de théâtre ont une couverture et une présentation austères et sont plus destinés à être photocopillés, au mépris de la législation pour les besoins des troupes, qu’à s’exposer dans un présentoir de librairie.

On lit peu et on connaît peu. D’un côté, le théâtre est réputé élitiste ou difficile, destiné à la sé-lection officielle du Festival d’Avignon. De l’autre, on le qualifie de boulevard ou d’amateur avec un brin de condescendance, voire de mépris, pour avancer une excuse valable de ne pas en lire. Ou-bliant que dans le Molière que nous vénérons tous,

il y a beaucoup de farce, de rire, de burlesque…, on dirait aujourd’hui d’amateur. Trêve de condescen-dance et arrêtez le mépris, s’il vous plaît !

Des talents nouveaux

Personnellement, j’ai découvert de grands ta-lents chez nos jeunes auteurs francophones. J’insiste sur le dernier adjectif car il faut tirer un grand coup de chapeau à ces écrivains de théâtre nés à l’étran-ger, ne parlant pas notre langue et qui, par choix, se sont mis à écrire en français parce que notre langue leur permet d’exprimer et de mettre en scène leurs rêves, leurs peurs, leurs drames, etc. Je pense à Adel Hakim à Wajdi Mouawad, édités par L’Avant-Scène. Des textes forts, violents ou poétiques, écrits super-bement. Mais pour vous faire rire ou vous émouvoir, il y a le jeune et talentueux Florian Zeller la brillante Yasmina Reza, les confirmés E-E Schmitt ou Ribes. D’autres aussi font ou feront parler d’eux dans les années à venir : Marin Ledun, etc.

Le théâtre en Vendée ? Ça existe ?

Après ce préambule pour parler du théâtre en France, j’en viens au théâtre chez nous. La Vendée se distingue tout d’abord à plus d’un titre : elle est dans le trio de tête des départements qui comptent le plus de troupes de théâtre amateur et cela depuis fort longtemps. Particularité héritée de notre passé bicéphale. Il y avait les troupes de patronage, avec la bénédiction des autorités ecclésiastiques, et celles des associations laïques, sans bénédiction surtout, qui rivalisaient d’ardeur sur tous les plans. Certaines des ces troupes sont centenaires ou presque : La Ge-nétouze, Antigny…

Oui, le théâtre en Vendée se porte bien. Il y en a désormais pour tous les goûts et tous les publics. Avec des formations solides en lycées, des Printemps théâtraux, des festivals divers (Souffleur d’Arundel), des troupes professionnelles et un nombre consi-dérable de troupes de théâtre amateur. Amateur ne signifiant pas amateurisme mais plutôt au sens de ceux qui aiment le théâtre et qui font tout pour évo-luer dans le jeu scénique et pour plaire au public.

Et en Vendée, qui écrit pour le théâtre ?

Ça doit bien exister une personne qui se donne la peine d’imaginer un spectacle, de créer des per-sonnages, de ciseler des dialogues, d’écrire des didas-calies. Oui, oui, je vous assure, ça existe. Et même

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Au théâtre, la Vendéequelqu’un qui a un succès… incroyable pour ne pas dire phénoménal ! Vous ne le connaissez pas ? D’où la nécessité impérieuse de vous présenter ce phé-nomène (qu’il me permette ce terme affectueux). Quand vous aurez pris connaissance des chiffres, vous serez d’accord avec moi.

Encart publicitaire

Pas de spectacle sans suspense. J’ouvre une pa-renthèse-pub comme à la télé. Je remercie la BDV (la Bibliothèque départementale de la Vendée) d’avoir lancé cette initiative originale qui s’appelle Les Voya-geurs du Soir (http://voyageursdusoir.vendee.fr). De-puis trois ans, chaque année, elle propose à ceux qui fréquentent le réseau des bibliothèques des pistes de découvertes et de lectures autour d’un thème. En 2013-2014, il y en avait huit (Jazz way of life, Incroyable fantasy, Jamais sans ma guitare, Detective story : le polar anglais, Didascalies et Cie : du texte à la scène, Talents en images : quand le récit s’anime, Destination aventure : l’appel de l’inconnu, Vies d’ar-tistes : un festival de beaux-arts). Le voyage Didasca-lies et Cie fut une belle balade au cœur du monde du théâtre qu’on m’a demandé de parrainer jusqu’en juin. Allez vous promener sur le site. Que vous soyez amateurs, professionnels, lecteurs assidus ou occa-sionnels, éveillez votre curiosité ! Visitez les diffé-rents blogs de ces voyages qui ont tous un parrain animateur, empruntez un livre, une pièce, lisez les billets qui sont postés chaque mois, réagissez ! Deve-nez acteurs de votre lecture ! Bravo à la BDV qui sait proposer des pistes originales et séduisantes avec des choix qui méritent un coup de chapeau et profitez-en pour pousser les portes de nos bibliothèques qui ont presque toutes été dépoussiérées, rénovées. Fin de cette parenthèse utile.

Un petit tour par la SACD

À ceux qui ne connaissent pas bien le milieu du théâtre, la SACD est moins connue que la SACEM et pourtant elle marche vers ses 250 ans d’existence. Or la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), fondée en 1777 par Beaumarchais, est la plus ancienne des sociétés françaises de gestion col-lective des droits d’auteurs. Elle s’attache à percevoir et répartir les droits des 48 000 auteurs membres de la SACD représentant les répertoires du spectacle vivant et de l’audiovisuel : auteurs de théâtre, cho-régraphes, metteurs en scène, compositeurs, réali-sateurs, scénaristes… Elle déclare se consacrer à la défense des intérêts matériels et moraux de la pro-fession tout entière. » (Wikipédia).

C’est cette vieille dame fort respectable qui enre-gistre les représentations déclarées par les troupes de théâtre et qui reverse leurs droits chaque mois aux auteurs. Mais on sait que tous les spectacles ne font pas forcément l’objet d’une déclaration et que les troupes de théâtre ont souvent tendance à minorer le nombre de spectateurs.

Pour les auteurs de théâtre qui en sont socié-taires, la SACD est d’une aide précieuse aussi bien dans la protection de leurs œuvres que pour la col-lecte et la redistribution des droits d’auteur. Sans compter tout le volet social d’aides ou le côté mu-tuelle de santé.

Et maintenant, Mesdames et Messieurs…, le phénomène Martineau

« Phénomène » : le mot n’est pas trop fort. Même si Jean-Claude Martineau. récuse ce terme par mo-destie, je sais de quoi je parle, je viens de ce milieu des planches. Je pense qu’après avoir lu les lignes qui suivent vous serez convaincus que je n’enjolive pas. Je m’en tiens tout simplement aux comptes de la SACD qui sont souvent en-dessous de la réalité.

Jean-Claude Martineau, de Boufféré, a contracté le virus du théâtre à l’âge de 26 ans. Quarante-deux ans plus tard, il est irrécupérable. Il n’y a que ceux qui n’ont jamais attrapé ce virus qui ne peuvent pas comprendre les formes diverses sous lesquelles il se manifeste. Il est résistant et le remède se trouve pré-cisément dans la maladie elle-même. Mais loin de tourner en rond ou d’être ballotté du côté cour au côté jardin, cet univers apparemment clos ouvre les

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plus vastes horizons et permet les modes d’expres-sion les plus variés.

Pour lui, le meilleur des conservatoires a été l’immersion totale dans la troupe locale de Boufféré. Il a commencé à jouer dans La Cagnotte de Labiche et, heureux veinard, il a gagné le gros lot. La passion du théâtre et la passion tout court lui sont arrivées en même temps. Et après avoir beaucoup joué, après être passé par la case mise en scène, il s’est mis en re-trait pour laisser la place aux plus jeunes. Est arrivée alors la période écriture qui a commencé il y a dix ans quand il quitté la carrière de … préparateur en pharmacie. Pour les deux principaux articles qu’on m’a demandé d’écrire, celui sur la maison d’éditions Les Minots et celui sur le théâtre, les protagonistes ont été tous les deux préparateurs en pharmacie, An-géline Chusseau et Jean-Claude Martineau. Neau. Bizarre, non ? Je n’y suis pour rien.

L’écriture et l’édition

La rage d’écrire pour la scène a saisi notre ancien acteur à la retraite. Dans ces cas-là, on commence modestement à échafauder une intrigue avec nulle ambition de rivaliser avec les grands dramaturges. Le titre de cette première pièce : Mauvaises pioches. Il y a des titres qui, contrairement aux apparences, portent bonheur. Deux mois après l’envoi à un édi-teur de théâtre, la pièce est acceptée et entre, en avril 2005, au catalogue des Éditions théâtrales Art et Co-médie, 3 rue de Marivaux 75002 Paris. Sans avoir été jouée une seule fois !

La troupe vendéenne de Saint-Georges-de-Mon-taigu va la créer quelques mois plus tard et ce sera l’enclenchement de la spirale du succès, le début du rire en cascade estampillé JCM que déclenchent au-tomatiquement ses comédies. Tapez donc le nom de Jean-Claude Martineau sur le site www.artcomedie.com et faites connaissance avec l’univers théâtral de notre Vendéen. Au total, six comédies seront pu-bliées par Art et Comédie, entre autres Larguez les amarres ! ou Trente kilomètres à pied, etc.

En peu d’années, le dramaturge a compris les lois du genre et sait admirablement tirer les ficelles de l’art de la comédie pour vous concocter du sur-mesure entre 1 h 30 et 2 heures.

de la scène. Ses autres pièces, toutes déposées à la SACD, n’ont pas été éditées mais on peut en retrou-ver les références, le sujet et la distribution sur deux autres sites que les passionnés du théâtre connais-sent bien : Le Proscénium (www.leproscenium.com) et La Théâtrothèque (www.theatroteque.com). Sur ces sites-là, vous trouverez l’ensemble des seize pièces écrites par Jean-Claude Martineau. Citons Tranches de bluff ou Casting de rêve ou encore Vous mendierez tant. Sans oublier une de ses préférées, Midi, dernier délai.

Les troupes de théâtre amateur s’y précipitent et viennent y faire leur « bonne pioche » pour leur spectacle annuel. Elles ont rapidement plébiscité l’écriture de Jean-Claude Martineau, à la fois drôle et irrésistible, bien ficelée et redoutablement effi-cace. Les acteurs y trouvent leur compte, les spec-tateurs en ont pour leur argent, tout le monde en redemande et les foules de fans enthousiastes gros-sissent.

Le train Martineau. est lancé, sorte de TGV d’un genre nouveau…, un Théâtre de Grande Variété.

Un succès aux dimensions de La France… mille représentations par an et un million de spectateurs !

Cela peut sembler facile de faire rire les specta-teurs du cru, ceux qui connaissent et côtoient au quotidien les acteurs occasionnels ou habituels. Qui ne l’a jamais fait s’y essaie !

Mais si le succès local essaime aux dimensions de toute la France et de quelques pays francophones, c’est qu’il y a un talent certain et reconnu. C’est fi-nalement tout un art de conquérir presque tous les départements français et de déborder sur la Suisse, la Belgique, le Canada, au point de comptabiliser bon an mal an entre 800 et 1000 représentations par an. C’est le nombre attesté par la SACD des spectacles officiellement déclarés. Quant aux autres, ceux joués sous le manteau, sans publicité pour ne pas avoir à payer de droits, on ne peut qu’extrapoler. Sans risque de se tromper beaucoup, on pourrait majorer le chiffre de 10%.

L’écriture sans édition

Notre auteur boufféréen ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Les Trente kilomètres à pied sont loin déjà. Il est devenu un marathonien de l’écriture

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23Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Faisons les comptes. 1000 représentations par année multipliées par une moyenne de 150 à 200 spectateurs, ça fait entre 150 000 et 200 000 per-sonnes qui vont applaudir les pièces de JCM. Et comme le succès dure déjà depuis pas mal d’années et que de nouvelles pièces vont venir s’ajouter aux autres, le million de spectateurs est en vue sinon dé-passé. Chapeau, M. Martineau ! Belle réussite !

Ce qui fait que notre auteur, méconnu de beau-coup, fait désormais partie des 10 écrivains de théâtre (professionnel et amateur) qui totalisent le plus grand nombre de représentations par an en France. Et pour le connaître, je vous assure qu’il n’a pas la grosse tête.

Oui, c’est ce que se dit Jean-Claude Marti-neau quand, à vingt ou trente reprises dans une année, il va assister à l’une de ses représenta-tions. Ce sont ses salons du livres à lui, la ren-contre avec son public, son plein de vitamines.

Le théâtre a cela de magique : il emporte dans l’instant une salle entière vers l’émotion, le délire. Des rires à gorges déployées par centaines, par di-zaines, centaines de milliers.

Jean-Claude Martineau, continuez à distiller cette potion magique pour le plus grand nombre. Vous ne pensiez pas il y a dix ans atteindre ce pre-mier million de spectateurs. Le deuxième est enta-mé. Potion, ai-je dit. Oh oui ! De celle qui redonne au spectateur ce qui est le propre de l’homme : le RIRE ! Je ne sais pas si l’ancien préparateur en phar-macie l’avait imaginée de longue date. Pour service médical rendu à la lutte contre le stress et la moro-sité, vous mériteriez bien plus qu’une médaille. En fait, vous l’avez déjà, c’est la fidélité de votre public.

Chers lecteurs, vous qui ne connaissiez pas ce dramaturge (qui n’aime pas ce mot), guettez les ar-ticles de presse lors de la prochaine saison théâtre, vous tomberez forcément sur un spectacle Mar-tineau (476 représentations en Vendée, 522 en Maine-et-Loire, 457 en Loire-Atlantique, 311 en Ille-et-Vilaine). Allez en applaudir un au moins !

Quand on m’a demandé d’écrire un article sur le théâtre, mes dix collègues présents autour de la table ne vous connaissaient pas. J’avais promis un petit article, ils m’en ont demandé un grand. Je leur ai obéi, le voici. Je promets que le prochain sera net-tement plus court. Il fallait bien frapper fort les trois coups de la rentrée du théâtre sur la scène de Lire en Vendée.

Jean-Claude Martineau, vous m’avez dit avoir envie de vous lancer dans un autre genre d’écriture. Pourquoi pas un roman ? Ou alors donnez-nous de vos… nouvelles. Sur votre site, il y a déjà des poèmes (pause-theatre.fr).

Les Écrivains de Vendée ne vous connaissaient pas ou très peu, le public non plus. Je viens de faire mon devoir de mémoire. Avec tout ce que vous avez écrit, vous êtes bien un écrivain à part entière. Mais aussi entièrement à part, du côté cour et du côté jar-din où vous aimez bien jouer. Comme je vous com-prends ! Il ne vous manque plus que le côté… salons du livre. Ça viendra, Jean-Claude ! Jean-Claude Lumet

Au théâtre, la Vendée

Comparaison dramaturge écrivain

Quel écrivain, prenant conscience de ces chiffres astronomiques au regard de ses 500, 1 000, 3 000 ou 5 000 exemplaires de livres vendus (ce qui est déjà un beau succès de ce côté-ci de l’écriture) ne rêverait de rencontrer semblable public et surtout de connaître la recette du succès pour l’appliquer à la vente de ses livres ? Il ne sied sans doute pas de parler argent ici. Ce serait vulgaire dans notre beau pays où on cherche souvent à en savoir un peu plus sur ce que gagne le voisin. Pour établir un point de comparaison entre le livre et le livret de théâtre, une représentation équivaut environ à 100-200 livres vendus et quelquefois bien plus. Faites vous-mêmes le calcul. Celui qui écrit pour le théâtre a un but : continuer à écrire pour ses futurs acteurs, pour son public, pour les emmener dans son monde de fan-taisie. Il ne pense pas en termes de séances de dédi-caces et ne recherche nullement une place dans les salons du livre. C’est un autre monde qui réserve cependant des émotions très fortes.

Vous allez comprendre. L’auteur de théâtre qui se glisse incognito dans une salle où l’on joue une de ses pièces vit des sensations intenses bien difficiles à décrire. C’est un véritable bonheur, un réconfort qu’aucun médicament ne peut procurer quand on entend une salle comble rire aux éclats, applaudir à tout rompre et sortir de la salle avec un large sourire sur le visage. La jouissance est secrète et forte.

Et quand dans sa vie, le doute, la fatigue effleu-rent l’auteur, quel meilleur remède que de se remé-morer le rire des spectateurs et de se dire alors : « J’ai apporté des moments de détente à des centaines de milliers de spectateurs qui ont peut-être dix fois plus de raisons d’être déprimés que moi. L’écho de leurs rires est le meilleur des dopants, mon carburant. »

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Une idée formidable de Joël Bonnemaison au-teur, et organisateur des festivités, avec le soutien ef-ficace et convivial de Monsieur Serge Kubrik maire de La Tranche sur Mer, et de son conseil munici-pal. Une manifestation qui prend de l’ampleur au fil des ans puisque certaines troupes des départements voisins concourent, Bretagne, Pays de Loire, Poitou-Charentes ou Deux-Sèvres.

Quinze pièces de plus d’une heure sont jouées dans la superbe salle des Floralies sous les yeux at-tentifs des douze membres du jury, journalistes, écri-vains, commerçants, retraités, homme de théâtre, mais aussi devant le public tranchais, fidèle et assidu.

Salle comble assurée à chaque représentation, celle du matin ou la quatrième pièce de la journée qui débute tardivement : 23 heures.

Les Tranchais apportent leurs sandwichs ou de-mandent un en-cas sur place pour ne pas louper une séance. Au bar, entre les spectacles, ou dans les longues queues jusque sur le parking, les commen-taires fusent... Chacun se veut critique l’espace d’une séance, chacun apprécie ces talents cachés qui œu-vrent dans l’ombre pour nous ravir.

Pour cette édition 2013, deux pièces de haut ni-veau retiennent d’emblée l’attention du jury mais aussi du public enthousiaste qui salue debout et rap-pelle les comédiens plusieurs fois :

La compagnie d’Aigrefeuille pour La guerre des têtes écrite et mise en scène par Ni-

colas Brandicourt sur le thème revisité de Ro-méo et Juliette, façon BD. Les familles des « chapeaux ronds » et la famille des « chapeaux poin-tus »... Hilarant ! Une pièce homogène avec des co-médiens si bons qu’il était impossible de se décider sur le meilleur. Leur revenait le Prix de la tulipe d’or d’autant plus que le final était un bouquet d’artifices sur un ralenti où chaque acteur «amateur» donne le meilleur.

Et puis du grand théâtre pour Bleu orange, Phi-lippe Péron, Prix du meilleur comédien, où il a été cruel pour le jury de décerner ce trophée à un seul tant les trois comédiens avaient un jeu d’égale in-tensité, avec du souffle et un sacré talent pour une pièce exigeante sur le milieu de la psychiatrie : Phi-lippe Péron, Romain Bonnet étaient les médecins Damien Robin le malade, Jean-François Chevret le metteur en scène de La compagnie du Théâtr’Happé de La Roche sur Yon et Grains de Sel.

Citons aussi Nathalie Guibert nommée meilleure actrice pour la seconde fois et pour sa prestation dans La soeur du Grec, Compagnie des Tréteaux de la marelle de Mouilleron le Captif, troupe créative et dynamique que tout le monde attend tous les ans pour l’originalité et la drôlerie et l’originalité de ses textes d’un talent vendéen et qui récoltent toujours plusieurs trophées.

Amateurs ? Vous avez dit Amateurs ?

Certaines pièces, de talents vendéens «amateurs» valent bien celles de «grands auteurs» et de grands comédiens, jouées dans de «Grands théâtres», foi de jurée, conquise !

La Vendée est un terreau riche de talents d’écriture en tout genre, comme celle des auteurs de pièces de théâtrequelle ambiance ce festival du théâtre amateur qui s’est déroulé du 4 au 9 début novembre 2013 à La Tranche sur mer !

troupe hors concours pour la pièce de Bonnemaison :Mais où est donc passé Darwin ? comédiens : Philippe Peron, Damien Robin , Romain

Bonnet pour «Bleu orange»

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Au théâtre, la Vendée

Enfin la remise des Prix : un moment fort qui clôt le festival. Les jurés bien nourris, un peu fatigués sont muets comme des carpes. Rien n’a filtré. Sus-pense... Les troupes fébriles attendent les résultats. Le public aussi. Beaucoup d’émotion.

Sept trophées sont prêts sur scène ainsi que des chèques pour récompenser le meilleur metteur en scène, le meilleur texte (quand il s’agit d’un texte d’auteur amateur) costume, comédienne, comédien et enfin la Tulipe d’or pour la meilleure pièce ou la pièce coup de cœur.

Pour cette sixième édition 2013 ont été récom-pensés en présence de personnalités, M. le maire Serge Kubryk, Sylviane Bulteau, député de Vendée, l’invité d’honneur, Christophe Bourseillé, Joël Bon-nemaison, écrivains et journalistes :

Le Grand Prix de la Tulipe d’or : La compagnie d’Aigrefeuille avec La guerre des têtes, écrite et mise en scène Nicolas Brandicourt

Meilleure comédienne : Nathalie Guibert dans La soeur du grec compagnie Les Tréteaux de la ma-relle de Mouilleron le Captif.

Meilleur comédien : Philippe Peron dans Bleu Orange Compagnie Théâtr’ Happé de la Roche sur Yon et Grains de Sel.

Mise en scène : La soeur du Grec troupe de Mouilleron le Captif

Costume : Les 5 dits du Prince compagnie l’En-tracte de Grosbreuil.

Texte ou adaptation : Saynettes et sans bavures compagnie les Alizés de Rezé.

Tous les ans une pièce de Joël Bonnemaison, homme de lettres, de théâtre mais aussi initiateur et

maître d’œuvre du salon, est jouée avant la remise officielle des Prix : Virgile et Salomon, Le Verger, Six petit morts et puis s’en vont, La Part du Tigre, Le café du Palais, Qui veut tuer l’Empereur ?, Landru ou la femme au foyer, Nom de Zeus, Mais où est donc passé Darwin ?, pour l’édition 2013.

Entrée libre et gratuite pour toutes les représenta-tions pour les Tranchais et autres.

Bravo à tous les acteurs de cette belle manifesta-tion qui suivent et qui œuvrent pour faire vivre et reconnaître les talents vendéens.

Eveline Thomer

remise des Prix de la Tulipe d’or Joël Bonnemaison initiateur et organisateur du festival

Compagnie Artémise, lauréats de la Tulipe d’or 2013

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Mylène Demongeot, Virginie Massif Joël Bonnemaisonvedettes du festival tranchais, cuvée 2014

Quelle semaine que celle du 3 au 8 no-vembre dernier à La Tranche-sur-Mer !Les émotions n’ont pas manqué à cette 7e édition du festival de théâtre amateur

Au théâtre, la Vendée

La Mouilleronnaise rayonne sur les planches

La plus belle émotion du jury (4 femmes, 2 hommes) est venue de Virginie Massif, actrice des Tréteaux de la Marelle, de Mouilleron-le-cap-tif. Quand elle a joué dans le (trop) boulevardier Panique au ministère, elle rayonnait, le mot n’est pas trop fort, d’une intensité à brûler les planches, à sauver n’importe quelle pièce ! Et sa Tulipe du prix d’interprétation féminine fut follement applaudie à l’heure du palmarès, par un public tranchais qui s’est désormais habitué à cette manifestation, s’y est même initié, comme un vrai moment culturel, de plus hors saison estivale !

Enfin, rappelons que l’énoncé du palmarès, le samedi 8 novembre, fut marqué par la présence de Mylène Demongeot. Bien dans sa peau, elle a joué le jeu avec simplicité et joie de vivre à la cérémonie de ces « oscars ». Celle dont la carrière a rebondi avec Camping, celle qui fut Milady de Winter, ver-sion Mousquetaires 1961, celle qui était la com-pagne de Marc Simenon, fut aussi une concurrente directe de Brigitte Bardot, en 1958. Luis Bunuel en personne, devait tourner La Femme et le pantin, mais fut en butte aux producteurs quand il exigea « la » Demongeot. Les producteurs voulaient Bar-dot. Bunuel ne changea pas d’avis, se retira. C’est Duvivier qui le remplaça. Avec Bardot.

L’anecdote fut rappelée sur scène, au grand bon-heur de « la » Demongeot. Peut-être ce dont elle aime à se rappeler le plus dans sa longue carrière : que le grand Bunuel ne jura que par elle !

Quelle semaine, je vous dis ! PhilG

D’abord, le créateur et concepteur de la manifes-tation, Joël Bonnemaison, a apporté une présenta-tion aussi subtile que soignée, avant et après chaque pièce sélectionnée, chacune vue par une salle des Floralies pleine de 350 personnes. Et cette empathie du public avec l‘ami Bonnemaison, artiste-journa-liste-anar, ce touche-à-tout dont le théâtre reste sa passion le plus vive, fut une de ces émotions de cette semaine tranchaise !

Le programme concocté en fut une deuxième. Du boulevardier au méditatif, rien n’a manqué dans les genres, soit dix pièces jouées.

Virginie Massif

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Il était né à Fontenay-le-Comte,André Popp est mort en mai dernier à Puteaux, en région parisienneEn 1967, la chanson Love is blue lui apporta une notoriété internationalePopp, au nom prédestiné, un « grand bon-homme » de la musique française, nous a quittés discrètement, en mai dernier, à l’âge de 90 ans

Entre-temps, en 1956, il a cartonné avec son disque « Piccolo Saxo et cie », conte musical coréalisé avec Jean Brussolle, le « Compagnon » charisma-tique (1920-1980), touchant tout particulièrement le public enfant. En 1960, le musicien-arrangeur remporte le prix de l’Eurovision avec la chanson Tom Pillibi, interprétée par Jacqueline Boyer.

La gloire internationale en 1967

Au cinéma, domaine où il se fera rare. En 1955, il compose la bande originale de Tintin et le mystère de la Toison d’or (1961), celui avec Georges Wilson dans le rôle du capitaine Haddock, Jean-Pierre Tal-bot étant Tintin.

Mais son plus gros succès, il l’obtient en 1967 avec Love is blue (L’amour est bleu), chanson nu-méro 1 aux États-Unis, grâce à l’interprétation de l’orchestre de Paul Mauriat. C’est la consécration pour l’arrangeur dont le leitmotiv a toujours été de « rendre la musique accessible au plus grand nombre à tout âge ». Ce qui finira d’ailleurs par se réaliser grâce au cinéma, avec la sortie en 2006 de Piccolo, Saxo et compagnie en long-métrage d’animation, d’Erici Gutierrez et Marco Villamizar, avec les voix de Jean-Baptiste Maunier (Les Choristes) et d’Anaïs. Arrangements : André Popp. Film visible à partir de l’âge de 3 ans ! Le sud-Vendéen a su boucler la boucle.

PhilG

Le Sud-Vendéen André Popp (1924-2014), au nom prédestiné, aura traversé son siècle avec l’aura d’un grand

monsieur de la musique

Au cinéma, la Vendée

Jeune, André Popp sera marqué par la pratique de l’orgue à l’Institution Saint-Joseph. Dans sa ville natale, il rencontre le jeune Jean Broussolle, futur « Compagnon de la chanson » (un des 9 chanteurs accompagnant notamment Edith Piaf au faîte de leur gloire). Tous deux « montent » à Paris après la guerre, font du cabaret, Popp joue, Brussolle chante. La chance tourne à leur avantage quand ils écrivent une série de chansons pour Catherine Sauvage. Au piano, Popp compose dès lors pour Bourvil et tra-vaille aussi pour la télé naissante. On lui devra les indicatifs d’émissions comme La tête et les jambes ou Des chiffres et des lettres. Il devient chef d’or-chestre chez Philips, aux côtés de Michel Legrand. Il compose pour Henri Salvador, Jacques Brel, Ju-liette Gréco, plus tard pour Marie Laforêt, Françoise Hardy, Sheila…

André Popp, arrangeur hors-pair

de la musique française

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Un centre de ressources et de promotion pour la littérature jeunesse

Relancé en 2005, le Centre de recherches et d’in-formation sur la littérature de jeunesse de la Vendée (CRILJ) publie chaque année la brochure «Une an-née de lecture» qui présente et analyse 150 ouvrages destinés aux jeunes lecteurs, de la petite enfance aux grands ados. Un outil incontournable pour éclairer les propositions des libraires, des médiathèques et bibliothèques, des centres de loisirs et des écoles.

Ce travail d’analyse et de sélection est le fruit de la réflexion d’une vingtaine de bénévoles de l’as-sociation qui se retrouvent une fois par mois. Elles examinent entre 150 et 300 titres chaque année. La littérature jeunesse est en effet foisonnante, mais sa durée de vie est courte. Les sorties très nombreuses, à la rentrée comme au printemps, appellent une at-tention constante sur tout ce qui paraît. Enfin sur presque tout...

Albums, romans, documentaires, contes, aven-tures, histoire, BD, mangas, poésie, textes illustrés, rééditions, sans oublier les livres CD, les angles de la littérature jeunesse sont vraiment très divers. Pour fi-gurer dans la brochure annuelle, les albums doivent recueillir un avis positif de six membres du CRILJ, les romans, les BD et les contes de trois ou quatre.

L’équipe du CRILJ s’attache particulièrement à promouvoir les jeunes auteurs et les petites maisons d’édition. Et naturellement les nombreux auteurs-illustrateurs vendéens que l’on retrouvera dans les pages BD de Lire en Vendée. La Direction départe-mentale de la Cohésion sociale (DDCS) apporte son appui aux bénévoles du CRILJ. La brochure Une an-née de lecture est en effet très utilisée dans le cadre de l’opération Lire et faire lire. La réforme des rythmes scolaires ouvrira des temps de lecture plus larges : le CRILJ aura donc certainement l’occasion d’y appor-ter ses ressources et ses compétences. G. B.

Au tout début, il y a la BD d’Etienne Davodeau. Né en 1965 dans le Maine-et-Loire, l’auteur venait souvent passer ses vacances d’été sur la côte ven-déenne où il situe sa bande dessinée parue en deux tomes : le premier, en 2008, qui obtint de nom-breux prix et le second en 2010 (parus aux éditions Futuropolis). Du même auteur, je signale l’album Les Mauvaises Gens sur la jeunesse militante de ses parents et qui a raflé, en 2006, une moisson enviable de prix : le Prix de la Critique, le Prix France Info, le Prix du scénario, le Prix public du meilleur album eu Festival d’Angoulême.

Ce film de Sólveig Anspach, avec Karin Viard, Bouli Lanners, Claude Gensac, est sorti sur les écrans le 22 janvier 2014.

Attention : la Lulu du film est différente de celle de la BD. Et pourtant, les deux Lulu ne s’opposent pas radicalement.

Le film a été tourné dans notre département, terre de contraste par excellence, en grande partie à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, aux Sables d’Olonne,

Lulu femme nue, une bande dessinée, a été adaptée en images en 2013 pour le ci-néma. Un tournage de plus sur notre dé-partement, signé Solveig Anspach, avec Karin Viard

Le CRILJ Vendée

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Lors de ce déjeuner dans les locaux de la Ré-daction d’Ouest-France, à Rennes, j’ai le privi-lège de pouvoir discuter librement avec Karin Viard. Ce fut une ren-contre hors du temps, inoubliable, chaleureuse et tout en même temps très détendue. Dès les premières minutes, le tutoiement s’est imposé et jamais nous n’avons senti une quelconque distance entre la comédienne et nous. À vrai dire, Karin Viard est une vraie star, si proche, si palpable et pourtant intouchable.

Mais d’emblée, j’étais en harmonie avec cette actrice aux talents multiples, comédienne capable de jouer avec un égal bonheur les comédies les plus débridées comme les drames personnels les plus in-tenses.

Au cours de ces deux heures, nous avons pu aborder tous les sujets que nous souhaitions dans la plus totale liberté : enfance, carrière, famille, projets. Bien sûr, il fut question avec elle du tournage du film en Vendée, de ses partenaires, Bouli Lanners, un gros nounours, Claude Gensac, délicieuse (oui, la fameuse Ma Biche de de Funès dans Le Gendarme de Saint-Tropez, c’est elle !)

Mais j’avais l’antistar totale face à nous. Jamais nous n’avons senti, y compris quand nous voulions prendre des photos, que nous avions avec nous une actrice que de nombreux réalisateurs s’arrachent. En ce début d’année 2014, elle est à l’affiche de trois films. Nous étions quatre et, dans ce quatuor im-provisé, chacun pouvait se sentir la vedette à tour de rôle selon les moments.

Ces quelques heures, dans un programme qu’on sait surchargé, Karin Viard nous en a fait cadeau sans précipitation, sans sms, sans coups de téléphone qui viennent interrompre notre échange. Sans caprices de star surtout. Un cadeau qui porte la marque de cette grande actrice populaire : exceptionnel ! Oui, foi de J-C L, même si je n’ai pas la certitude que Sid-ney soit mon oncle, j’aime le 7e art et j’ai rencontré une vraie star du XXIe siècle.

Dernière info : le magazine Première n’avait d’ailleurs que ce qualificatif pour la prestation de Karin Viard dans Lulu, femme nue.

Ex-cep-tion-nel !

Jean-Claude Lumet

St-Hilaire-de-Riez… après la saison estivale pour une plus grande liberté de tournage.

C’est le second film que la réalisatrice tourne avec Karin Viard. Pour le premier, Haut les cœurs ! Karin Viard a obtenu le César de la meilleure actrice. Pour ceux qui ne connaissent ni le film ni l’actrice, procurez-vous le DVD : c’est un film d’une rare in-tensité avec une comédienne exceptionnelle et bou-leversante. Un film qui vous marquera longtemps.

L’histoire ? À la suite d’un entretien d’embauche qui se passe mal, Lulu décide de ne pas rentrer chez elle et part en laissant son mari et ses trois enfants. Elle n’a rien prémédité, ça se passe très simplement. Elle s’octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que d’en profiter pleinement et sans culpabilité. En chemin, elle va croiser des gens qui sont, eux aussi, au bord du monde : un drôle d’oiseau couvé par ses frères, une vieille qui s’ennuie à mourir et une employée harcelée par sa patronne… Trois rencontres décisives qui vont aider Lulu à retrouver une ancienne connaissance qu’elle a perdu de vue : elle-même.

Une journée avec Karin Viard

J’ai eu la chance - Jean-Claude Lumet pour vous servir - d’assister à la projection du film Lulu femme nue en avant-avant-première lors d’une projection privée au Gaumont de Rennes. Ce mardi 21 janvier 2014, en début de matinée, la veille de la sortie du film en salles, nous étions une petite dizaine de spec-tateurs à avoir le privilège de découvrir le film.

Privilège et chance également de déjeuner avec Karin Viard pendant près de deux heures après une séance photos avec la comédienne. Ouest-France, pour la sortie du film, avait choisi une lectrice et deux lecteurs du journal pour cette occasion unique. J’en étais !

« Lulu, femme nue » de Vendée

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30 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Marie-Hélène et Catherine Breillat, elles ont fait carrière au cinéma, elles ont d’incontestables attaches dans le sud-Vendée

Nom : Breillat. Prénoms : Marie-Hélène et Ca-therine. Ces deux soeurs reconnues, aux carrières différentes dans le cinéma français, ont des attaches vendéennes profondes, de vraies racines. La pre-mière est née à Talence (en 1947) et la deuxième à Bressuire (1948). Entre la Gironde et les Deux-Sèvres, leur père, le Docteur Marcel Breillat. Il fit ses premières études au collège François-Viète à Fonte-nay-le-Comte. Et il vint ensuite souvent en Vendée, dans le giron familial. Car la grand-mère, Claire Breillat, habitait rue Gaston Guillemet, à Fontenay-le-Comte. Et l’arrière-grand-mère était installée à Auzay.

Rappelons que Marie-Hélène Breillat fut une merveilleuse Claudine dans les années 70 pour le pe-tit écran. On la vit aussi beaucoup au cinéma à une époque : dans Mourir d’aimer (1971) avec Annie Girardot ; La mandarine, avec à nouveau Annie Gi-rardot et Jean Rochefort (1972) ; aux côté de Pierre Clémenti dans L’ironie du sort (1974), d’Édouard Molinaro qui adaptait un roman de Paul Guimard (originaire de Loire-Atlantique) ; également aux cô-tés de Christopher Lee et Bernard Menez dans Dra-cula père et fils (1976). Incontestablement l’une des ingénues les plus séduisantes du cinéma français.

Sa soeur Catherine est la réalisatrice du sulfureux mais admirable Romance en 1999, long métrage où l’héroïne, femme délaissée, entreprend une descente vers les méandres de ses fantasmes, film cru cassant les tabous sans jamais briser le filigrane du roman-tisme de l’action. Catherine fut également scénariste de La peau, de Liliana Cavani en 1981, mais aussi pour Et vogue le navire de Fellini en 1983, et Police, de Maurice Pialat en 1985. Excusez du peu !

PhilG

Marie-Hélène BreillatCatherine Breillat

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31Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Notre chronique cinéma est parti-culièrement nourrie, avec un clin d’œil aux racines vendéennes des sœurs Breillat, avec la sortie de films tournés en Vendée (Lulu Femme nue, Monstrum) mais aussi Le géné-ral du Roy, tourné par Nina Com-paneez l’année dernière en Vendée, notamment en forêt de Grasla, à la Rabatelière et à la Chabotterie À cette occasion, nous diffusons l’interview du conseiller général de Saint-Fulgent (et maire de La Raba-telière) Wilfried Montassier Celui qui est aussi le président du Refuge de Grasla a été le principal interlocuteur vendéen de la met-teur en scène de ce divertissement historique tout a fait réussi

Nina Companeez imprime son talent sur les Guerres de Vendée.

On ne pensait pas que cette grande dame du ci-néma en avait « encore sous la semelle », tant elle avait réussi, pour la télévision, À la recherche du temps perdu, sans oublier le très populaire feuilleton des Dames de la côte. La télévision a été son moyen d’exprimer son art de la mise en scène, sa rigueur, son sens du détail, sa finesse. Celle qui fut la fille du scénariste Jacques Companeez a cependant dé-buté au cinéma, en 1972, avec le magnifique Faus-tine et le bel été, avec Muriel Catala, Isabelle Adjani, Jacques Marchall… Et, en 1974, le beaucoup moins réussi Colinot trousse-chemise, avec Brigitte Bardot dans son dernier rôle et Francis Huster, qui sera longtemps l’homme de sa vie.

Aussi, Le général du Roy, diffusé en avant-pre-mière à La Roche-sur-Yon en décembre 2013, et à la télévision quelques semaines plus tard, est une réus-site confirmant le talent de cette femme de cinéma, qui a adapté une œuvre de Daphné du Maurier se déroulant durant la guerre civile en… Angleterre ! Et c’est peut-être la véritable originalité de ce film durant les Guerres de Vendée. Car ce long-métrage n’est pas un film de plus sur ce thème. Cette fille de parents russes et juifs qui fuiront la Révolution bol-chévique 1917, puis l’Allemagne d’Hitler en 1933, a ajouté son raisonnement parallèle à cette guerre

Au cinéma, la Vendée

civile, qu’elle considère comme une ombre sur la révolution. Tout en réalisant un divertissement in-telligent, malgré des moyens modestes (la Région Pays-de-Loire n’a pas participé à ce tournage). Avec également une belle distribution, Samuel Le Bihan en tête, et des rôles de femmes particulièrement émouvants, interprétés par Louise Monot et Sarah Biasini (la fille de Romy Schneider).

PhilG

Scène de repos entre deux prises. Nina Companeez, assise, refait le point avec Samuel Le Bihan

Nina, fille de russes juifs, au travail, à La Rabatelière

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Vous avez apprécié l’adaptation d’un roman an-glais sur cette guerre civile de Vendée ?

Transposer le roman de Daphné du Maurier comme elle l’a fait m’a bluffé. Nous ne sommes pas dans la caricature avec ce film, mais plutôt dans le mouvement populaire, le mouvement de liberté, de vivre aussi, et ça s’entend dans le film ! De toute façon, j’ai été bluffé par ce petit bout de femme de 75 ans, d’une belle vitalité physique, de la verdeur de son intelligence, de ses éclats plein de jeunesse, de sa gourmandise du savoir et de la vie.

La Vendée l’a beaucoup aidée pour parvenir à ce résultat ?

On s’est mis en quatre pour elle au conseil gé-néral, notamment en lui mettant à disposition des bâtiments à La Roche-sur-Yon, notamment pour la gestion des costumes. D’ailleurs, elle était exigeante sur la véracité des costumes. On lui a aussi mis, avec la communauté de communes de Saint-Fulgent, des locaux pour le casting. Beaucoup de bénévoles du Refuge de Grasla ont été recrutés, ainsi que d’autres, tous Vendéens. Là aussi, elle était exigeante, elle savait quelles « gueules » elle cherchait. Quant au tournage, le refuge de Grasla est un des lieux qui a le plus servi pour ce tournage, ainsi que La Rabate-lière, à la Chabotterie aussi, avec la scène d’initiation amoureuse dans un arbre… Je peux vous dire que tout l’argent de la production est à l’écran.

Propos recueillis par PhilG

« Sa transposition du roman de Daphné du Maurier m’a bluffé ! »

Interview :

Wilfried Montassier, conseiller général, président du refuge de Grasla

Wilfried Montassier, avec-vous eu un contact pri-vilégié avec Nina Companeez ?

Oui, car nous nous sommes beaucoup vu avant le premier coup de manivelle en avril 2013, dans le refuge de Grasla. Elle est venu à plusieurs reprises chez moi et je la cornaquais en Vendéen sur les lieux de tournage qu’elle envisageait. Nous avons eu de longues conversations, surtout sur son projet de film. Car elle restait extrêmement concentrée sur l’écriture du scénario, le nourrissait sans cesse. Nous avons évidemment beaucoup évoqué les Guerres de Vendée. Je puis vous assurer qu’elle était très docu-mentée. Elle avait un regard extérieur pertinent. Et singulier, surtout pas distancié. Car c’est aussi le re-gard d’une femme qui a connu les deux plus grandes terreurs du XXe siècle, en Union soviétique et en Al-lemagne.

Nina Companeez tient le bras de Samuel Le Bihan qui tient la canneWilfried Montassier tient la serviette !

Bruno Retailleau entre Sarah Biasini et Nina Compa-neez, lors de l’avant-première à la Roche-sur-YonLouise Monot est à côté de Wilfried Montassier

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Au cinéma, la VendéeMonstrum, au coeur des ténèbres

Pas besoin d’un budget démesuré pour faire un bon filmAvec 150 000 € et sans aide publique, le réalisateur indépendant vendéen Éric Dick signe son deuxième filmMonstrum est un véritable petit bijou,sorti en janvier 2014, en première au cinéma le Club, à Challans, Monstrum raconte les derniers jours de Gilles de Rais à partir des minutes du pro-cès qui le conduira à la pendaison avec ses sinistres compagnons

Accusé d’enlèvements, de meurtres d’enfants (entre 140 et 800 victimes selon les historiens), de pédophilie, de crimes divers et de commerce avec le diable, le Maréchal de France, ancien compagnon de Jeanne d’Arc, se livre à toutes les horreurs imagi-nables au fond des culs de basse fosse de ses châteaux de Machecoul, Champtocé, Pouzauges. On est loin du Gilles de Rais de la lumière des grandes épopées de la guerre de Cent ans. Dick explore avec sa camé-ra la part sombre de ce personnage fascinant. Toute la grandeur du film vient de ce huis-clos intime avec l’âme tourmentée d’un monstre qui commet les pires horreurs mais qui ne cesse jamais d’être un homme, un croyant, qui demande pardon à Dieu, conscient de ses crimes et incapables de se réfréner.

Servi par un Cédric Spinassou éblouissant, quasi en état de grâce, le monstre touche en faisant horreur. Doté d’un casting d’acteurs remarquables, éclairé magnifiquement, porté par des choeurs de jeunes Vendéens, Monstrum, qui frôle par instant le thriller noir inspiré des romans noirs de MM Radcliffe et de Sade, pose la question de la liberté : libre d’agir sans frein, comme le fut Gilles, seigneur intouchable du royaume de France en 1440, jusqu’où l’homme peut-il aller dans l’horreur ? On touche l’indicible. Même l’Inquisiteur frémit. Oui, mais Gilles, Pro-méthée du mal, mystique fou, alcoolique pervers, cherche aussi quelque part la lumière, la grâce.

Éric Dick, originaire de Challans, réussit ce tour de force de nous faire entrer comme un scanner dans le cerveau malade de Gilles. Il filme à ras les visages, dans les châteaux de Sigournais, Saint-Mes-min et Machecoul, dans une pénombre savante de torches grésillantes et de souterrains lugubres (ceux de Petosse), pour la confrontation ultime avec le Créateur. Gilles avoue, se repent. La lumière trem-blotante du salut éclaire comme une lune pâle l’in-sondable noirceur de Barbe-Bleue.

Marc Lambrechts

Tourné en 2013, ce film est signé Érick Dick (à gauche), avec à ses côtés Cédric Spinassou, qui joue GillesÉric Maillet, Carmelo Carpetino, Didier Brice, Jacques Raveleau-Duparc et Christian Van Tomme font aussi partie de la distribution

Monstrum frôle par instant le thriller le plus noir. La force de ce long-métrage est son huis-clos intime

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Ragon, « ma » conscience politique pour 0,20 €…

Un jour d’été de l’année dernière, j’étais à Paris, boulevard Saint-Michel. Boul’Mich, qu’on dit, là où de nombreux libraires proposent, sur le trottoir, devant leur vitrine, des livres d’occasion à des prix imbattables : 0,20 eurosC’est fou, non !

Mais on a beau aimer lire, on ne peut tout lire et les livres s’accumulent sur nos rayons, tapissant les murs du domicile, sans parler de ceux qu’il faut monter au grenier parce qu’on se refuse à les vendre ou les donner. Comme si posséder un livre était aussi précieux que de le lire (quand on le lit !), vaste débat…

Aussi, ce jour-là, pour ne pas céder à la tentation, je m’éloignai du trottoir et regardai ces rayonnages de livres d’occase de plus loin, certain d’échapper à ma drogue favorite.

Lorsque je le vis !

J’ai certes une bonne vue, mais distinguer un livre parmi des milliers d’autres sur le Boul’Mich, c’est l’étrange aventure qui m’est arrivée ce jour d’été là. Ce livre dépassait le format de poche et avait une couverture bleu pâle. Le visage de femme qui l’illustre aussi. Oui, c’est bien La louve de Mer-vent, de Michel Ragon, chez Albin Michel, qui me rapproche de ce bac. Je m’en saisis, paye 0,20 euros dans la boutique et… je lis ! Sur une terrasse enso-leillée de ce boulevard, peut-être au même endroit ou le poète bachique Raoul Ponchon, né à la Roche-sur-Yon, venait régulièrement y boire autre chose que du café, jusqu’à la fin des années trente.

J’ai toujours aimé lire Ragon. Ses trois meilleures œuvres (L’accent de ma mère, les mouchoirs rouges de Cholet, La mémoire des vaincus) devraient être lues par tous les Vendéens ! Sans oublier les autres… Je dois à l’auteur aux origines fontenaisiennes d’avoir élaboré « ma » conscience politique, ni plus ni moins, avec son histoire romancée de l’anarchie li-bertaire dans La mémoire des vaincus. Ce livre (en poche), que j’ai relu deux autres fois sur quinze ans, fait partie de mon top 10 !

Mais je n’avais jamais pris le temps de m’attaquer à La louve de Mervent. J’ai commencé boul’Mich. Et j’ai terminé quelques jours plus tard cette épo-pée de 1832, la dernière des Guerres de Vendée, pas celle de la Duchesse de Berry, mais celle du fils des Dôchagne (personnage emblématique dans Les mouchoirs rouges de Cholet) et de Louison, impres-sionnant portrait de femme (celle de la couverture) et de toute une bande de gueux clandestins qui en feront voir aux sbires de Louis-Philippe dans une lutte oubliée des historiens, même vendéens.

Merveilleux Ragon ! Où la lecture qui dissipe tout chagrin, vous réconcilie avec les paysages et l’air que vous respirez, vous donne du grain à moudre sans en avoir l’air, vous laisse une trace dans la ré-flexion.

Ragon est le seul Vendéen que j’avais jusqu’à pré-sent déniché dans les bacs du boul’Mich. Ce même été, quand je suis arrivé à Toulouse, les bouquinistes envahissaient la place du Capitole. Je cherchais du Ragon, parmi des piles où l’ouvrage pouvait varier de 1 à 5 euros. Pas de Ragon, pas d’autre Vendéen… Mais en cherchant bien, je trouvais : Le Simenon ou la condition humaine, du juge Gallot, et Le roman

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La chronique du père Philibertd’un rebelle, de Gilbert Prouteau. L’un et l’autre avaient leur cote : 10 euros chacun !

J’ai poursuivi mes vacances, à Evau-les-Bains, dans le plus grand hôtel du département de la Creuse, là-même où George Sand venait se prélasser. Dans leur bibliothèque, encore un Vendéen : Viol-lier, avec La Malvoisine, réédité chez Laf-font. Un de mes préférés du gars de Châ-teau-Fromage !

Enfin, quand je me suis retrouvé à l’hôtel Ibis, à Lausanne, chez nos amis suisses et francophones, la bibliothèque de l’hôtel ne comportait aucun écrivain vendéen, mais un Corrézien : Claude Michelet ! Celui qui avait présidé le salon de Grasla, quelques jours auparavant, en juillet 2013. Ce livre était un de ses plus récents : Ils attendaient l’aurore (Robert-Laffont). Peut-être le meilleur livre du fils du ministre résistant gaulliste, Edmond Michelet, que Claude a vu se faire arrê-ter par la Gestapo. En tout cas, son père aurait été fier de cet ouvrage et de son fils, plus encore que Des grives aux loups qui a fait sa gloire.

Puis, je suis revenu à Paris et, mu par l’instinct, je suis retourné Boul’Mich en me disant que le jour où je trouverais un de mes livres ici, à 0, 20 euros, je serais un grand écrivain ! Je me contenterais même de retrouver un de mes livres sur un vide-grenier du pays maraîchin pour flatter ma vanité !

Je suis retourné à hauteur du bac et de la librairie où j’avais découvert La louve de Mervent.

À l’intérieur, au pre-mier étage, j’ai alors dé-couvert, une curiosité de Ragon, Drôles de voyages, qu’il avait écrit en 1953 (publié par Albin Mi-chel), car l’autodidacte vendéen (90 ans cette année) qui fut bouqui-niste, a écrit tôt et beau-coup, dès les années cin-quante. Et cette fois-ci, moi qui ai tant voyagé et m’en vante beaucoup, suis à nouveau tombé en

extase. Ragon, par son style déjà fluide, est aussi un routard avant l’heure. Il raconte, sac au dos, l’Alle-magne après la guerre, le Danemark, l’Angleterre et son exquise amie Penny, la Yougoslavie…

C’est fabuleux ! Oh, le livre était un peu fati-gué je ne l’ai pas payé trop cher : 7 euros ! car dans le magasin, il n’y a plus de livres à 0,20 euro. Mais Drôles de voyages est aussi rentré dans mon top 10.

Quel été ! PhilG

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Agora, la Roche sur Yon

Va, cours, vole et prends ton livre !Agora, incontournable en Vendée !

22 personnes animent cette librairie phare de la Vendée Des professionnels résolument tournés vers tout ce qui bouge et... aux valeurs traditionnelles de la librairie en attachant un intérêt tout particulier aux auteurs vendéens : le rayon Régionalisme, fer de lance de la librairie, avec Étienne Froger et Marie-Odile Perrocheau

Valeurs traditionnelles ?

Votre premier « stylo », vous le trouverez dans le rayon papeterie au sous-sol avec des articles de qualité, un domaine réservé aux mains habiles, des cartes pour toutes occasions...

Papeterie, d’accord, cela ne se trouve pas partout et vous avez le meilleur choix à Agora mais c’est sur-tout la librairie qui nous intéresse et dans un ma-gasin qui donne maintenant à la fois sur la rue des Sables et la rue La Fayette, avec plus de 1200 m2 à votre disposition vous devriez trouver tout ce que vous voulez !

Vous le trouverez, bien sûr, mais vous auriez dû le chercher d’abord sur le site internet www.librai-rie-agora.com, parmi tous les ouvrages existants (plus

d’un million de références !), où vous auriez aussi pu consulter les résumés des livres, donner votre avis sur vos lectures, réserver ou commander avant de re-tirer vos livres à Agora. N’oubliez pas non plus notre page Facebook, http://fzcebook.com/agoralaroche.

Bravo ! facile le site internet ! et le libraire alors ? Pourquoi 22 per-

Pour livrer les livres ?

Bien sûr, ce que l’on recherche à Agora après son premier stylo, c’est le conseil et la nouveauté parmi les rayons où s’étalent à foison les derniers Prix lit-téraires, les meilleurs romans, les livres d’art avec les « Poche », le rayon Jeunesse, livres et albums pour enfants, bandes dessinées, et une documentation complète sur tous les pays du monde ! avec même France-Loisirs ! ...mais un site internet, Facebook, il faut aussi du monde pour s’en occuper, si vous voulez vous y retrouver !

Les auteurs,

Le plus remarquable, le plus recherché et la fierté d’Agora, c’est la rencontre avec les auteurs et surtout les auteurs vendéens.

En effet, les Vendéens, mais pas que... Les auteurs célèbres, les people, vous pouvez les

rencontrer à Agora en de nombreuses séances de dédicace, mais ce qui nous intéresse surtout, ce sont

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J’ai poussé la porte de la librairie

Librairie Agora11, rue Georges Clémenceau85000 La Roche-sur-Yon02 51 44 58 90Rayon librairie : 02 51 44 58 81Rayon papeterie : 02 51 44 58 86Lundi, 15h - 19h, Mardi au samedi de 9h30 -19h

Librairie indépendante de référence, label de qualité décerné par le Ministère de la Culture et de la CommunicationPlan d’accès. Site web : www.librairie-agora.comFacebook, http://fzcebook.com/agoralaroche

les Vendéens et le rayon qui leur est réservé : le rayon Régionalisme !

Le Régionalisme, une vocation maison pour Agora qui recherche le contact avec les auteurs.

Michel Gauvrit se souvient avec émotion et bon-heur des débuts d’Yves Viollier avec Jean Huget et Le Cercle d’Or. Agora veut être la première librairie des premiers livres des nouveaux auteurs. une sorte de « naisseur » de talents.

Et il en défile des auteurs, chez Agora, l’incon-tournable !

À Agora, on fait du dépôt !

Je suis bien placé pour le savoir, c’est la librairie où les Éditions de Bonnefonds ont fait le meilleur car-ton (sauf pour le livre sur le canton de Saint-Gilles) et c’est presque le dernier libraire qui nous reste même si je n’ai pas oublié les conseils de la Librairie Coiffard à Nantes lorsque nous nous sommes lancés mais quelle fierté et quelle joie que le premier dépôt à Agora !

Agora ouvre donc ses portes aux auteurs ven-déens pour les assister dans leurs premiers pas, leur première confrontation avec le public et les ache-teurs. Agora, c’est fait pour ça ! C’est aussi pour cela que notre revue y est si bien accueillie et tellement demandée, Lire en Vendée et Agora, même combat !

Mais n’oublions pas les lecteurs, tout cela, c’est pour que chacun reparte de la librairie avec l’assu-rance d’avoir en poche le meilleur livre possible à continuer à lire dès la porte franchie...

Jean de Raigniac

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Un service pour les lectrices et lecteurs

La plus ancienne employée de la maison est Jo-sée. Depuis 1979, elle accueille les clients et si vous voulez un avis sur les livres, romans, poésie ou autre littérature, elle est « calée » pour répondre à vos de-mandes. Elle se dit polyvalente puisqu’on peut aussi bien la trouver, suivant les besoins, à la caisse ou af-fairée au rayon presse. Depuis 2009, est venue la re-joindre, au rayon librairie et à temps partiel, Lucile, également préposée aux relations avec les établisse-ments scolaires et aux expositions du lieu récem-ment ouvert au sous-sol, baptisé tout simplement le Garage.

Le choix des livres

Les deux employées font elles-mêmes le choix des livres pour la vente. Elles bénéficient du service des offices du livre qui les démarchent régulière-ment. Les établissements scolaires commandent leurs ouvrages par l’intermédiaire de la Librairie de la Presse.

Les petits cœurs roses

Avec Lucile et Josée, lectrices et lecteurs bénéfi-cient d’un conseil de lecture pertinent et avisé. Au rayon romans et nouveautés en littérature, poésie et bande dessinée, l’œil est accroché par des cœurs roses. Il suffit de s’approcher et vous constatez que ces jolis cœurs, couverts d’une écriture manus-crite, donnent l’avis et l’impression des vendeuses et conseillères en lecture. Ce qui ne vous empêche pas de questionner directement Josée et Lucile. Elles vous expliquent avec enthousiasme leurs coups de cœur et vous conseillent s’il s’agit d’un cadeau.

La Maison de la Presse, Les HerbiersEn plein cœur de la ville, la Maison de la Presse attire un grand nombre de visiteurs On y vient évidemment pour la presse du jour et pour les magazines On y vient naturellement pour la librairie qui pro-pose à longueur d’année les livres les plus récents comme les livres plus anciens qu’il suffit de commander pour les avoir quelques jours plus tardDirigée par Francine et Jacques Fillon depuis le 1er octobre 2010, la Maison vous réserve un accueil chaleureuxAnita est préposée à la caisse et vous di-rige en souriant vers les rayons qui vous intéressent Anita à la caisse

Lucile et Josée

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J’ai poussé la porte de la librairie

« Le Garage »

Depuis Noël 2011, ce lieu magique est ouvert en permanence. Il a été inauguré avec « le garage du Père Noël » en fin d’année 2011. Depuis s’y sont déroulés de nombreux temps forts d’expositions, de rencontres, de lectures publiques. Il est ouvert à tous les arts. Ainsi, en cette période de mai/juin 2014, on peut y découvrir une exposition artisanale : bi-joux faits main, savonnerie, couture fantaisie…. Les thèmes sont affichés dans la librairie, on peut éga-lement consulter le site www.infobeton.fr pour être tenu au courant des activités proposées.

Les Libraires Indépendants

La Maison de la Presse adhère à cette association qui permet de grouper les achats auprès des éditeurs. L’établissement fonctionne également avec la carte Atout qui permet aux usagers de bénéficier d’une remise de 5 % sur tous les achats de librairie. Le client dispose en outre d’un conseil personnalisé. En plus des cœurs roses cités plus haut, on remarque également, sur la table des nouveautés, de petites fiches jaunes qui donnent aux lecteurs des informa-tions diverses, soit sur l’auteur (un nouveau livre, par exemple), soit sur un sujet d’actualité traité dans l’ouvrage. Avec les bibliothèques des Herbiers et de la Communauté de Communes, la Maison de la Presse a signé un contrat d’approvisionnement. Un partenariat a été créé pour la manifestation annuelle (octobre/novembre) intitulée « Livres en fête ».

Pour tous les goûts

Que l’on soit fans de bandes dessinées, de guides touristiques, de poésie, de littérature pour enfants, de romans étrangers, de philosophie ou de livres ésotériques (la liste peut s’allonger...) chacun trouve son bonheur. Le rayon Livres de Poche est impres-sionnant. Le choix, le conseil, l’accueil chaleureux, que souhaiter de mieux pour les accros de lecture et de découverte de nouveaux talents ?

Régine Albert

Françoise et Jacques Fillon

Maison de la Presse, 12 rue de l’Église, Les Herbiers 85500Tél. 02 51 67 16 01, Fax 02 51 67 24 50Courriel : [email protected]

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Les sorties d’Éveline, Lydie, Manuelle et les autresla journée des écrivains de la mer à Jard-sur-Mer Sixième éditionDate judicieusement choisie : le pont du 1° mai jette sur la promenade de nombreux touristes avides de retrouver les écrivains régionaux.

Grand succès encore cette année avec plus de 80 écri-vains et un lectorat venu de : Lille, Angers, Nantes, La Rochelle, Avignon, Rennes, Vannes, Bordeaux, Toulouse, Paris et sa région, et bien sûr la Vendée et d’ailleursUn coup de chapeau pour Nadège Sciaudeau, res-ponsable de l’espace culturel, les organisateurs et la mairie pour l’accueil et le sang froid indispensable pour décider suivant le temps capricieux encore cette année ou les chapiteau ont du résister à quelques bourrasques, et à la dernière minute, de rester ou non en bord de mer !

Grâce à eux que de belles rencontres !

Foule au salon de L'Épine à Noirmoutier ces 8 et 9 août 2014, un record de visiteurs ! Une belle réussite en ces périodes de crise

De nombreux lecteurs et vacanciers de toute la France et de l'étranger pour un peu de soleil dans ce salon littéraire et pour leur petit marché de livres, certains ayant même déplacé leurs dates de vacances, heureux de retrouver leurs auteurs préférés. Rencontres et discussions passionnantes, ambiance chaleureuse, les organisateurs avaient rivalisé d'idées ingénieuses : concours de dictée, initiation à la BD ; nom-breux spectacles : magie, pièce en parlange, concours de nouvelles en association avec les éditions Pastel, peinture, sculpture...

Écriture et art... Un grand salon !

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4e Salon du livre ancien 12 et 13 Avril 2014 au Château d’Olonne, Salle Plissonneau

Bibliophilie pour tous les passionnés de l’Ouest.Estimation gratuite d’ouvrages. Une quinzaine de libraires venus de plusieurs ré-gions. Des transactions importantes ont déjà eu lieu lors des précédentes manifestations pour des ouvrages dits « incunables » ou « post-incunables ».Cette édition annuelle, la seule en Vendée, est tou-jours très attendue. Fil conducteur autour du roman policier, du roman noir et du thrillerOrganisé par l’association LivrEbook., http://www.salondulivreancien.com, 06 67 33 50 88

la bande dessinée à l’honneur au salon de l’Épine des 8 et 9 août à la Salangane

Parrain et marraine : Frédéric Bremaud et Paola Antista qui sortent, entre autres, cet été un album dédié à Noirmoutier. Une sorte de guide de voyage en bande dessinée. Ils organiseront tous les deux un atelier pour les enfants.Une cinquantaine d’auteurs et de nombreuses ani-mations autour des lettres et des arts.

Poèmes, timbres et billets de banqueAngel Sanchez à Saint-Fulgent3 août - 27 septembre 2014

Associer le livre et l’image, Angel Sanchez a exposé ses œuvres en

juillet et août à Saint-Fulgent, dans le hall de l’im-meuble de la Communauté de communes.

Cette exposition se composait de trois parties :- Des extraits du livre « Sur le chemins des mots » (Premier prix de poésie francophone, à Barcelone, en 2012),- Des extraits du livre « Les personnages célèbres sur les billets de banque et les timbres » : 26 per-sonnages, de Jacques Cœur à Saint-Exupéry. Avec des documents anciens du canton de Saint-Fulgent datant des années 1800 et antérieures,- Une enveloppe souvenir comportant la photo d’un élément du patrimoine du canton, oblitérée d’un cachet philatélique agréé par la Poste.

L’incontournable salon de Saint-Gervais

C’est le salon qui lance la saison, le salon qui donne le ton, les 5 et 6 avril 2014.

Claude Mercier a remis son Prix du Héron Cendré au livre de Claude Cayado et Palcale Alletru :Photos... Miroir des motsLittoral vendéen

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Déjeuner d’été des écrivains du 8 août

Nous essaierons en 2015 d’éviter le doublon avec le salon de L’Épine mais les écrivains venus à Bré-tignolles ne regrettent pas non plus ces retrouvailles autour d’un repas de chef, à la sauce auvergnate, chez Jany Rosset ! Merci Jany !

Le pôle culturel du Pays de Pouzauges propose un festival polar dont le gros temps fort se déroulera tout le mois de février 2015 Cécile GirardService Lecture Publique, Maison de l’intercommunalité, La Fournière - 85700 Pouzauges02.51.57.88.55, [email protected]

3e édition du salon de Barbâtre les 25 et 26 octobre

40 écrivains, peintres, photographes, maisons d’édi-tion dans la salle des Oyats malgré un trop beau temps qui avait retenu sans doute les lecteurs à la plage...Conférences, lecture et concours de nouvelles, re-mise des prix ! Découverte de très jeunes talents... Merci à Michel Fourage de savoir toujours déni-cher ces jeunes Vendéens pour la plupart mais aussi Lyonnais ou autres, et de mettre ainsi en lumière leur travail.

Salon du livre de Noirmoutier3e week-end Littér’HER jeunesse11 et 12 juillet 2015

Espace Hubert Poignant (Ex Prée au Duc)Noirmoutier en l’île

La nouvelle Fête du roman Régionalà Palluau le 11 octobre 2014

Lancement réussi pour ce nouveau salon avec Yves Viollier très à l’honneur et la parution d’un livre de Contes en Pays de Palluau (voir dans nos sélections, régionalisme)

Les sorties d’Éveline, Lydie, Manuelle et les autresLe Langon, 15 et 16 novembre 2014

Entre plaine et marais, quatrième salon du livre de l’association d’Ani-

mation culturelle langonnaise avec plus d’une tren-taine d’auteurs cette année et un hommage particu-lier à la mémoire d’Eugène Olivier, né aux Huttes, un village du Langon, et à sa passion du marais, son livre Souvenir d’un huttier du Marais poitevin, réé-dité en format de poche par le parc interrégional du Marais poitevin.

Prix 2015 du roman policier de Vendée

Nouveau concours littéraire lancé par Diffusion des Mots, 9, esplanade Olivettes 85600 Montaigu » et « ELLA éditions ».

Le lauréat verra son manuscrit publié et diffusé au minimum dans tout le département.

Les romans doivent être des romans policiers s’adressant à un large public, inspirés de faits réels ou complètement imaginaire, avec, outre la trame de suspense et enquête, une mise en valeur marquée de la Vendée (histoire, géographie, personnalités, etc.).

Il ne suffit donc pas que l’ouvrage soit unique-ment « situé » en Vendée.

Envoyer son manuscrit avant le 15 mars 2015.

ANNONCES :

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44 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Katsushika Hokusai (1760-1849), Série : Les trente-six vues du Mont Fuji Vent frais par matin clairJapon, époque d’Edo (1603-1868), vers 1830-1832, estampe, xylographie en couleur (nishiki-e) sur papier, Clemenceau possédait un tirage de cette estampe aujourd’hui conservée à Saint-Vincent-sur-Jard (CLE1936001826), © Giverny, Fondation Claude Monet, Académie des Beaux-Arts

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45Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

Échos-Musées

Les amis de l’Historial de la Vendée

L’Historial classé 5e musée de France !

La Conservation des Musées et Expositions ainsi que les Amis de l’Historial de la Vendée sont heureux de vous annoncer le classement de notre musée à la 5e place des musées de France des villes de moins de 20 000 habitants !

Parmi les critères pris en compte figurent l’accueil du public, le détail des collections, le nombre de visiteurs ainsi que la qualité des ser-vices et celles des publications.

Pour plus d’informations sur ce palmarès, rendez-vous avec le numéro 416 du Journal des Arts, du 20 juin au 3 juillet 2014.

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La nature pour pas-sion : les naturalistes de la Vendée Exposition. Les Lucs-sur-Boulogne, Historial de la Ven-dée. 2014240 p. ; 32,00 €, illus-trations en couleurssous la direction de Christophe Vital

L’intérêt porté par les naturalistes à la Vendée, au cours de l’histoire est mis en lumière. On peut citer par exemple : B. Palissy qui étudia, au XVIe siècle, les buttes coquillères de Saint-Michel-en-l’Herm, J.-M. Bachelot de la Pylaie, passionné par les algues, l’entomologiste A. Fauvel, etc.

Clemenceau, le Tigre et l’AsieExposition, Paris,Musée Guimet du 12 mars au 16 juin 2014aux Les Lucs-sur-Bou-logne, Historial de la Vendée, de novembre 2014 à février 2015320 p., 42 €, illustra-tions en couleurs

Critique d’art, collectionneur, ou com-manditaire, ce catalogue illustre la passion de Georges Clemenceau pour l’Extrême-Orient à travers la présentation de sa collection d’objets d’art (estampes, kôgôs, boîtes à encens, etc.). Son unique voyage en Asie en 1920 est retracé et ses rapports diplomatiques et politiques avec le continent asiatique évoqués.

De nombreuses publications ont été réalisées en cette première par-tie de l’année 2014Elles accompagnaient les exposi-tions passées ou à venir, ainsi que la mise en valeur d’un site touristique et patrimonial particulièrement im-portant pour la Vendée : L’abbaye de Maillezais

L’action de Clemenceau en faveur des artistes modernes est examinée. Elle s’exerça sur des registres différents : dans le domaine de la presse, quand il confia, en 1883, à Gustave Geffroy, la rédaction de la critique d’art de son journal La justice, ou dans les combats qu’il mena pour défendre la cause des artistes novateurs, comme Claude Monet.

Un colloque international, Clemenceau et les arts, a connu un franc succès et a attiré de nombreux auditeurs, les 20 et 21 mars 2014. Il doit sa réalisa-tion, en visioconférence à l’Historial de la Vendée, aux partenariats instaurés avec l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA), le Centre Vendéen de Recherches Historiques, le musée national des arts asiatiques – Guimet.

Connu comme « le Tigre » ou « le Tombeur de ministère », Georges Clemenceau s’inscrit dans l’Histoire et la mémoire nationale comme l’un

des hommes politiques les plus importants de son temps. Cependant, moins connu est son goût pour les arts, attirance qu’il n’a cessé de cultiver tout au long de sa carrière.

Ainsi, parce que Georges Clemenceau est le type même de « l’homme pluriel » que Michel Foucault définira bien plus tard, il nous a semblé important de révéler dans quels domaines et sous quelles formes l’art a traversé la vie et l’œuvre de celui qui ne fut pas seulement homme d’État et chef de guerre. De plus, parce que Clemenceau, tout en étant indéfectible-ment attaché à la Vendée, n’est pas l’homme d’une seule terre, il nous a semblé intéressant de voir com-ment sa géographie intime et intellectuelle s’enrichit et se modifie par la fréquentation des arts.

Écrivain, critique d’art, collectionneur, specta-teur, commanditaire, modèle ou simple acheteur, Clemenceau fut fondamentalement un esthète. A l’occasion de la commémoration de la Première Guerre mondiale, il était indispensable et exaltant de rencontrer cette facette surprenante et inexplo-rée de sa personnalité. Pour ce colloque, les champs de recherche des interventions ont recouvert l’en-semble des arts tels que la littérature, le cinéma, la photographie, le théâtre, les arts plastiques…

Ce colloque fera l’objet d’une publication.

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son histoire mouvementée, tandis que les Journées du Patrimoine, les 20 et 21 septembre 2014, ont été l’occasion de (re)découvrir l’abbaye tout en fes-toyant comme il y a 500 ans, lors de la Renaissance artistique et littéraire, avec Maillezais, Journée rabe-laisienne. Outre le spectacle de musiques et danses Concordances, le repas Renaissance qui s’en est sui-vi vous a permis de faire ripailles et de prendre des forces avant de danser au bal, au son des luth, gui-terne, hautbois et basson ! Enfin, rendez-vous aux portes de l’Orient pour la Foire de Noël de Beth-léem en décembre prochain !

L’Abbaye de Maillezais Un lieu unique de par son histoire et son architecture qui vit encore aujourd’hui

Bâtie il y a plus de mille ans, l’abbaye Saint-Pierre de Maillezais reste grandiose et impressionnante par ses 55 mètres de hauteur sous voûte, chef-d’œuvre dont les ruines donnent encore un aperçu de sa puis-sance et de son riche passé. Elle vous dévoile un pan de ses mystères à travers ce guide de visite, qui vous accompagnera dans vos déambulations au sein du réfectoire, de la salle capitulaire et du scriptorium, vous emmenant ainsi à la découverte de la vie des moines au Moyen Âge.

Vous avez pu, durant tout l’été, l’aborder de manière interactive par le biais des visites guidées, à thématiques historiques et artistiques, ou par la voie musicale avec l’animation Maillezais, Schola Cantorum mais aussi théâtrale, grâce à Maillezais, sentinelle du marais, spectacle itinérant qui vous a entraîné dans le tourbillon d’un voyage dans le temps unique !

Le son et lumière Des Pierres et des Hommes vous a offert une autre approche de sa magnificence et

Photographie, Les vestiges de l’abbatiale-cathédrale de Maille-zais, © Conseil général de la Vendée - Marion Cellier

Les publications

Maillezais : sur les pas d’une abbaye millénaireDirection du Patrimoine Culturel- Conseil géné-ral de la VendéeMarion Cellier Marion Blanchet, Introduction de Christophe Vital35 p., 6 €, illustrations en noir et en couleurs, cartes

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Affiche, À la découverte du Langon antique – Les Journées de l’Antiquité, Exposition du 22 mars au 24 avril 2014,Historial de la Vendée, Les Lucs-sur-Boulogne, © Conseil général de la Vendée - Lycée Notre-Dame-du-Roc

Photographie, Abbaye de Maillezais, vue des ailes est et sud, © Conseil général de la Vendée - Marion Blanchet

Un petit tour vers l’Archéologie entre fouilles, exposition et Journée du patrimoine

Afin de présenter au public les col-lections archéologiques méconnues, conservées dans les dépôts et les réserves, l’Historial et la Conservation des musées (Conseil général de la Vendée) réalisent, en collaboration avec l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) des expositions dossiers in-tra et extra muros

Pour l’année 2014, trois sites archéologiques du département ont pu être mis en lumière.

Une première exposition, « À la découverte du Langon antique » a été présentée dans le grand hall de l’Historial, du 22 mars au 24 avril

Elle s’inscrivait dans le cadre des journées de l’Antiquité. Cette manifestation régionale, qui a lieu tous les deux ans, a pour objectif de faire connaître la richesse du patrimoine antique. Pour cette neuvième édition, une soixantaine d’initiatives ont été proposées, émanant d’institutions diverses : musées, université, sites archéologiques, média-thèques, Centre Départemental de Documentation Pédagogique, académie de Nantes. L’exposition sur le Langon était surtout l’aboutissement d’un projet pédagogique mené sur deux années avec 16 élèves latinistes, encadrés par leurs professeurs, du Lycée Notre-Dame-du-Roc à la Roche-sur-Yon, et un hommage rendu à Émile Bernard qui, durant une vingtaine d’années, a effectué des recherches sur le Marais poitevin. Les ateliers destinés à la réalisation de cette exposition ont été, pour les élèves, l’occa-sion de travailler et d’échanger avec des chercheurs et des professionnels du monde de l’archéologie et des musées.

Durant ce week-end, les visiteurs ont pu appré-hender, à partir de visites thématiques organisées les 7 et 8 juin à l’abbaye de Maillezais, les différentes recherches menées depuis 1989 : les fouilles pro-grammées du front occidental par E. Barbier, les fouilles de l’enceinte néolithique par N. Le Meur et la visite de l’hôtellerie des laïcs par M. Blanchet. Pour compléter, une exposition, retraçant les deux siècles d’archéologie à Maillezais, était visible dans l’avant nef jusqu’aux journées du Patrimoine du 20 et 21 septembre.

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Photographie, Abbaye de Maillezais, vue aérienne, © Conseil général de la Vendée - Patrick Durandet

Entre-temps, déambulant sur le plateau, petits et grands pouvaient profiter des démonstrations des savoir-faire médiévaux: ateliers des tailleurs de pierre, enlumineur ou encore vitrailliste. Parallèle-ment étaient exposées, dans le grand hall de l’His-torial et durant tout l’été, quelques-unes des plus belles pièces inédites issues des fouilles anciennes.

Enfin au centre culturel de Jard-sur-Mer était également présentée, du 23 mai au 18 octobre, l’exposi-tion Fouille à Jard, quelle Histoire ! 5000 ans d’occupation humaine au Grand Essart

En 2007, un projet d’aménagement de lotis-sement, au lieu-dit Le Grand Essart, est à l’origine d’une fouille archéologique menée par l’Inrap. Le travail des archéologues a révélé cinq millénaires d’occupation humaine mais a surtout permis la découverte d’une vaste villa. Cette exploitation agri-cole gallo-romaine, couvrant environ quatre hec-tares, s’est développée du Ier au IVe siècle de notre ère. Cette exposition, coproduite par l’Inrap et le Conseil général de la Vendée, avec le soutien de la mairie de Jard-sur-Mer et le Service régional de l’ar-chéologie (Drac des Pays de la Loire), présente le ré-sultat de cette fouille et les plus beaux objets mis au jour aux habitants de la commune et aux estivants.

S. Corson – M. Blanchet

Archéologie Vendéenne

Photographie,Reconstitution du combat entre Agrippa d’Aubigné et son fils Constant, à l’abbaye de Maillezais, lors d’une anima-tion estivale, © Conseil général de la Vendée - Marion Cellier

Affiche, Fouille à Jard, quelle Histoire ! 5 000 ans d’occu-pation humaine au Grand Essart, Exposition du 23 mai au 18 octobre 2014,Espace culturel, Jard-sur-Mer, © Inrap - Damien Séris

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Mélisse officinale collectée à Puybelliard (Vendée), le 8 août 1906, Planche d’herbier , Collection Georges Durand, Dépôt du MNHN à l’Historial de la Vendée© Conseil général de la Vendée – Conservation départementale des musées, Patrick Durandet

Retour sur la dernière exposition de l’Historial qui a reçu un accueil très fa-vorable, rendu accessible aux plus jeunes grâce à une signalisation ludique et des animations pédagogiques, elle a reçu un bel accueil du public

La Nature pour passionDu 25 avril au 31 août 2014Les Lucs-sur-BoulogneHistorial de la Vendée

Le musée des Lucs-sur-Boulogne a choisi cette année de proposer une thématique encore inédite pour le public. Les visiteurs ont pu découvrir l’in-térêt des savants de différentes époques pour notre territoire.

L’intérêt des naturalistes pour la Vendée s’est manifesté très tôt, du Moyen Âge - même si ce ne furent que les prémices d’un intérêt grandissant - à son apogée, « l’âge d’or des naturalistes », au travers des sociétés savantes du XIXe siècle. Les plus grands scientifiques français mais aussi étrangers vinrent y étudier le sol, la faune et la flore. Pour n’en citer que quelques-uns : François Viète, célèbre mathé-maticien qui concourra avant Kepler à la découverte des trajectoires elliptiques des planètes du système solaire ; Bachelot de la Pylaie, zoologiste et botaniste féru d’algues au point d’être surnommé par les habi-tants de l’Ile d’Yeu, le « Père Goémon » ; Adolphe de Graslin et Albert Fauvel, célèbres entomologistes  ; ainsi que le botaniste suisse, de Candolle. Leurs en-thousiastes successeurs, tels Georges Durand, pluri-disciplinaire détenteur d’une des plus prestigieuses collections naturalistes de France ; Joseph Charrier, son ami de toujours, botaniste et collectionneur in-vétéré ; ou bien encore Henry des Abbayes, dont les travaux sur les lichens conservent encore à ce jour une renommée internationale.

Une mise en scène ludique intégrait des espaces d’expérimentations à l’attention du public, pour permettre aux visiteurs, et plus particulièrement les enfants, d’entrer de plain-pied dans un sujet d’une grande richesse.

Cette exposition fut accompagnée d’un catalo-gue traitant de sujets de fond et de focus sur des points plus précis, avec l’iconographie de nombreux prêts prestigieux comme l’un des plus gros frag-ments au monde de la météorite de Chantonnay, conservé au Kunsthistoriches Museum de Vienne, en Autriche et des « types », spécimens de coquillages d’une incomparable valeur scientifique, donc jamais prêtés habituellement pour des expositions, décou-verts pour la première fois en Océanie ou en Corse par Jean-René Quoy ou bien encore Charles Payrau-deau, et bien d’autres encore.

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Anonyme, Dans un pré en fleurs, Georges Durand, Armand et deux autres entomologistes récoltent des insectes, PhotographieCollection Georges Durand, Dépôt du MNHN à l’Historial de la Vendée, © Conseil général de la Vendée – Conservation départemen-tale des musées, Patrick Durandet

Boîte de phasmes, Collection Georges Durand, Dépôt du MNHN à l’Historial de la Vendée© Conseil général de la Vendée – Conservation départementale des musées, Patrick Durandet

La Nature pour Passion

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André Astoul (1886-1950), Clemenceau en tigre, étude, XXe siècleDessin, fusain, craie blanche et rouge© Mouilleron-en-Pareds, Musée national des Deux-Victoires – Clemenceau – De Lattre de Tassigny

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Dans le cadre de l’année Clemenceau et les arts / 2014, organisée par le Conseil général de la Vendée, l’Historial ouvre un deuxième volet consacré au « Père la Victoire » et éclaire sur sa passion pour les cultures d’Asie et le rôle que ce conti-nent a joué, tant dans sa vie politique que personnelle

Exposition du 14 Novembre 2014 à Février 2015Les Lucs-sur-Boulogne, Historial de la Vendée

Cette manifestation a reçu le «label Centenaire» de la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale

L’homme politique et l’Asie

Toute sa vie, Georges Clemenceau s’est intéres-sé à cette partie du monde et en particulier à l’Ex-trême-Orient. Sa relation à « l’Asie jaune », telle qu’il la nomme, transparaît dans tous les domaines : son ac-tion de parlementaire et d’homme d’État, de journa-liste et d’écrivain, de collectionneur et de voyageur. Son visage même, que ses contemporains qualifient de «Mongol», de «Hun» ou de «Kalmouk », le ramène à l’Asie. Et ce, jusqu’au surnom de «Tigre », qu’il aurait gagné après être devenu ministre de l’Intérieur en 1906. Cet animal est en effet, en Asie, symbole de bravoure et d’héroïsme. Dans ses discours, il dé-nonce les méfaits de la domination de « l’homme blanc », incarnée par l’impérialisme occidental, en particulier en Indochine. S’opposant à Jules Ferry, il est le tenant de l’égale dignité des « races » et des ci-vilisations. Il défend une idéologie favorable à l’Ex-trême-Orient et conforme aux valeurs universelles qu’il défend. Ainsi, la révolte des Boxers en Chine en 1900-1901 l’amène à mener une campagne de presse pour défendre le peuple chinois face aux réactions européennes. Les deux guerres ayant pour

Clemenceau, le Tigre et l’Asie

Le rapport de Clemenceau à l’Asie

On ne présente plus Georges Clemen-ceau (1841-1929), ce médecin, journaliste et homme politique qui est une des plus grandes figures de l’Histoire de France. La mémoire a retenu le « premier flic de France » qui dota le pays d’une des polices les plus modernes au monde; mais aussi le «tombeur de ministères », le « Tigre » et enfin le « Père la Victoire », pour son rôle déterminant dans l’issue du premier conflit mondial.Cependant ces derniers mois ont permis de porter un regard inattendu et pour le moins inédit sur ce grand amoureux de la France qui fut aussi un grand amoureux de l’Asie. Au point d’y accomplir un long voyage, une fois libéré du poids des respon-sabilités et malgré son grand âge.

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protagoniste le Japon confirment à ses yeux la place centrale de ce pays dans l’avenir de ce continent.

Georges Clemenceau entretient d’ailleurs des rapports privilégiés avec de hautes personnalités japonaises, dont le marquis Saionji Kinmochi, futur premier ministre, avec lequel la France signera des traités quelques années plus tard...

Il fut à la fois un orientaliste promoteur du dia-logue et un homme d’État chez qui la défense et la tentation de l’Extrême-Orient ont été source d’émo-tions, d’échanges et d’actions.

Le collectionneur « japonisant » peu or-thodoxe

Toujours singulière dans son approche, la pas-sion de Clemenceau pour l’Asie ne s’inscrit pas dans la mode que suscite cette partie du monde pour ses contemporains. Ainsi, contrairement aux Gon-court ou encore à Clémence d’Ennery, il n’est pas seulement un collectionneur amateur d’exotisme facile. Sa démarche intellectuelle est double ; elle s’inscrit dans la tradition accumulative des cabinets de curiosités, mais elle est aussi une recherche de connaissances raisonnées et modernes sur l’Asie vé-cue et comprise. Son intérêt pour les arts d’Asie ne se limite donc pas à l’aspect décoratif des œuvres. Clemenceau recherche leur signification profonde et la pensée dont ils sont issus. Sa démarche est éga-lement rationnelle.

Georges Clemenceau, comme la plupart des autres «japonistes», fréquente assidûment les grands marchands d’art, notamment Siegfried Bing ; ce dernier publie à partir de 1888 une revue, Le Japon artistique, à laquelle Clemenceau est abonné. C’est ainsi qu’il rassemble une remarquable collection d’art japonais, composée de céramiques, d’estampes et de bois sculptés. Il se découvre avec les pays d’Asie des affinités philosophiques et spirituelles, dont té-moigne notamment son dernier ouvrage, Au soir de la pensée, publié en 1927.

Parmi ses collections, il peut être cité les quelques trois mille boîtes appelées kôgô. Elles sont destinées à recueillir des substances aromatiques à brûler lors de la cérémonie du thé (chanoyu) qui suscite chez lui une véritable fascination. Elles révèlent l’excep-tionnelle habileté des artisans japonais ; elles sont prétextes à tous les mimétismes, des animaux par-faitement reproduits aux figures mythologiques ou humaines humoristiques, en passant par la flore la plus délicate, des instruments de musique... Enfin, se trouvent également plusieurs statues du Bouddha

Le voyageur (1920-1921) empreint de spiritualité

Clemenceau se rend en Asie après son retrait dé-finitif de la vie politique. Il atteint Colombo (Sri Lanka) en octobre 1920 et parcourt ensuite l’Indo-

les 500 Kôgô de la collection Georges Clemenceau présentés à l’Historial

et de divinités bouddhiques, parmi lesquelles les très belles pièces du Gandhâra qu’il donna au musée Guimet en 1927.

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Clemenceau dans son cabinet de travail, 8 rue Franklin, à Paris, 1925, Photographie, plusieurs objets asiatiques sont visibles sur le bureau dont la statuette du pèlerin Saigyô Hôshi et des sculptures du Gandhâra, © Mary Evans / Rue des Archives

nésie (Java, Bali), Singapour, la Malaisie (Penang), la Birmanie (Rangoon, Mandalay, Pagan), avant de rejoindre « les Indes » à l’invitation du maharajah de Bikaner, rencontré à la Conférence de la Paix à Paris en 1919. Le maharajah, connaissant la passion de Clemenceau pour la chasse, convia celui qu’on surnommait « le Tigre » à chasser l’animal dont il portait le nom. Ce périple nous est connu à travers ses lettres, par le récit de son compagnon de voyage Nicolas Pietri et par de nombreuses photographies.

Clemenceau, tout en acceptant poliment les in-vitations des personnalités, préféra se mêler aux po-pulations et se rendre dans les lieux saints du boudd-hisme originel.

L’étude des religions et des philosophies orien-tales – taoïsme, confucianisme, hindouisme, bouddhisme – permet à Clemenceau de trouver de nouveaux éclairages sur l’Homme et sa place dans l’univers. Esprit curieux et ouvert, il n’écarte au-cune pensée ni croyance, mais garde une fascination constante pour la figure du Bouddha.

Clemenceau, le Tigre et l’Asie

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Georges Clemenceau à Saint-Vincent-sur-Jard avec ses koinobori, 1927, Photographie© Collection musée Clemenceau, Paris / Droits réservésGeorges Clemenceau à Saint-Vincent sur Jard avec ses Kalna-hori, 1927, Collection musée Clemenceau, Paris / droits réservés

Mais toujours vendéen

De ce périple, le vieux Tigre rassemblera de nombreux souvenirs à la « bicoque » de Saint-Vin-cent-sur-Jard perchée sur la dune vendéenne, face à l’Océan. Comme la dépouille de tigre qu’il tua lors d’une battue dans l’État de Gwalior en Inde auprès du maharadjah de Bîkaner. C’est aussi à Saint-Vin-cent-sur-Jard qu’il aimait faire flotter au vent du large, en haut d’un grand mât, les koinobori que lui

avait offerts l’ambassadeur du Japon. Marquant une des portes d’entrée, deux renards du culte shintô de l’époque Edo montaient la garde, tandis qu’une construction qu’il appelait son « kiosque Trianon » servait au cérémonial du thé. Lieu de ressource-ment, de méditation et d’écriture, la petite maison vendéenne cachait derrière sa modeste apparence de véritables trésors de l’art asiatique : des objets mais également de magnifiques ouvrages sur l’Asie du Sud-est et l’art nippon. Dans cette retraite ven-déenne, il portait une attention particulière à son jardin, échangeant régulièrement avec Claude Mo-net, son meilleur ami avec lequel il partageait le goût du japonisme qui joua un rôle essentiel dans la naissance de l’impressionnisme.

C’est peut-être cette passion qu’il voua à l’Asie et au bouddhisme qui donna à cet homme de combat une forme de sagesse et de sérénité à la fin de sa vie. Une passion pour les horizons lointains qui ne l’a jamais éloigné de sa passion pour « le pays natal » comme il aimait à dire. Pour cette terre vendéenne qu’il a tant aimée et dans laquelle il repose auprès de son père, dans un ultime geste de fidélité à la Vendée.

« Que voulez-vous, je suis bouddhiste ! », dit-il par boutade le 21 février 1891, aux journalistes de l’hebdomadaire Le Gaulois venus l’interroger, lui anticlérical notoire, à la sortie de la première céré-monie bouddhique à laquelle il venait d’assister au musée Guimet.

L’un de ses derniers livres de chevet fut d’ailleurs l’ouvrage de René Grousset Sur les traces du Bouddha.

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Clemenceau, le Tigre et l’Asie

Georges Clemenceau dans le palais d’Amber, 1921, Photogra-phie, Collection musée Clemenceau, Paris, © Collection musée Clemenceau, Paris / Droits réservés

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Deux statues représentant des renards, emblèmes du dieu des récoltes, Inari, Japon, XIXe siècle, Bronze, Dans sa maison de Saint-Vincent-sur-Jard, Clemenceau aimait placer ses renards en bronze à l’entrée de sa chambre qu’ils gardaient, à l’imita-tion de ceux placés sur le seuil des sanctuaires shintô au Japon, Saint-Vincent-sur-Jard, maison de Georges Clemenceau, Centre des monuments nationaux – CLE 1936001513 et CLE 1936001514, © Centre des monuments nationaux / Lewan-dowski, Hervé

L’exposition à l’Historial de la Vendée

L’espace modulable de l’Historial de la Vendée permet, dans une scénographie totalement renouve-lée pour cette exposition, la mise en valeur de près de mille objets et œuvres. Ils évoquent l’attrait pour l’Extrême-Orient de Georges Clemenceau et retra-cent les étapes de son voyage en Asie du Sud-Est et en Inde à travers des oeuvres d’une grande diversité : estampes, sculptures, documents graphiques, livres, photographies et de nombreux objets d’art (céra-

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59Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

miques, porcelaines, grès, laques, textiles). Le parcours explore le rapport entre Clemenceau

et l’Extrême Orient du point de vue politique à tra-vers ses rencontres privilégiées avec hautes person-nalités et dignitaires asiatiques et du point de vue personnel du collectionneur d’art oriental.

Passionné par l’art asiatique, comme nombre de ses contemporains « japonisants » du XIXe siècle, Georges Clemenceau rassemble, en une dizaine d’années, une remarquable collection d’art japonais (estampes, céramiques, bois sculptés) comprenant en particulier quelques trois milles kôgô (boîtes à encens utilisées lors de la cérémonie du thé) – dont cinq cents sont exposées à l’Historial. Sculptures et

Georges Clemenceau au Gal Vihâra, Polonnaruva, 1921, Photo-graphie, © Collection musée Clemenceau, Paris / Droits réservés

dessins illustrent sa grande curiosité pour les reli-gions et philosophies orientales et sa fascination pour la figure de Bouddha.

Deux tableaux de Claude Monet représentant le Mont Kolsaas ainsi que neuf estampes issues de la série des Trente-six vues du Mont Fuji d’Hokusai ayant appartenu à l’artiste ami de Clemenceau et prêtées par la Fondation Claude Monet de Giverny, oeuvres très rares, s’ajoutent à l’exposition initiale et sont exceptionnellement montrées au public.

Photographies d’époque et écrits retracent le voyage en Asie que Clemenceau effectue, en 1920, après son retrait de la vie politique. Ce périple qui le mène du Sri-Lanka aux « Indes », en passant par

Clemenceau, le Tigre et l’Asie

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60 Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

Les animations

Les Ateliers

Dimanche 30 novembre : L’Art d’offrir au JaponAteliers Mizuhiki et origata (cordelettes nouées de façon significative) et origata (manière d’emballer un cadeau)Intervenante : Toshie Heaulme (Association Atlantique Japon). Public visé : enfants à partir de 6 ans et adultes.

Dimanche 14 décembreAteliers d’initiation japonaise calligraphieIntervenante : Yoko Watase (Association Atlantique Japon).Pour enfants et adultes à partir de10 ans.

Mardi 30 décembre : Ateliers Kirigami (Art de la découpe du papier au Japon)Intervenante : Toshie Heaulme (Association Atlantique Japon). Public visé : enfants à partir de 6 ans et adultes

Dimanche 11 janvier : Ateliers Préparation du nouvel an chinois Intervenant : Institut Confucius Angers. Public visé : Tous publics à partir de 6 ans

Tous les ateliers sont au même prix : 5 €/personne - Sur réservation au 02.51.47.61.61

Les projections enfants ou adultes Mercredi 03 décembre : « Les Enfants Loups, Ame et Yuki » réalisé par Mamoru Hosada – Film d’animation japonais, 2012, 1h57. Public visé : enfants à partir de 6 ans. Auditorium – 15h00.

Dimanche 07 décembre : « Mémoires d’une princesse des Indes ». Documentaire de Françoise Levie, 2010, 1h16. Public visé : adultes et adolescents. Lieu : Auditorium – 15h45.

Dimanche 25 janvier : - « Le Japonisme ». Documentaire d’Henry Colomer, 1992, 32 min. Public visé : adultes et adolescents. Auditorium – 15h00 - « Quand le Japon s’ouvrit au monde ». Documentaire de Jean-Claude Lubtchansky, 1998, 52 minutes.Public visé : adultes et adolescents. Auditorium – 15h40 Accès aux projections : Tarifs d’entrée au musée – Pas de réservation.

Georges Clemenceau « à la rose », 1922, Photographie, Collec-tion musée Clemenceau, Paris / Droits réservés, © Collection musée Clemenceau, Paris / Droits réservés

l’Indonésie, Singapour, la Malaisie et la Birmanie sera une source essentielle pour la rédaction de son ouvrage, testament intellectuel, Au soir de la pensée.

L’exposition se conclut sur l’influence que les cultures asiatiques ont pu avoir sur certains artistes français de la fin du XIXe siècle, dont Georges Cle-menceau était le protecteur, l’admirateur ou l’ami. On y admire un ensemble d’estampes d’Hokusai qui appartenaient à son ami Claude Monet et qui ont inspiré le peintre, particulièrement dans sa série de représentations du Mont Kolsaas sous la neige. Tra-ditions et décors chinois transparaissent également dans l’unique pièce de théâtre créée par Clemen-ceau, Le Voile du Bonheur, dont l’édition originale, des photographies de scènes sont visibles. S’y ajoute l’écoute de l’enregistrement inédit de la partition de Gabriel Fauré composé pour cette pièce.

Cette exposition sur l’influence politique, artis-tique, spirituelle des cultures asiatiques sur Clemen-ceau, à travers une collection exceptionnelle d’ob-jets provenant, entre autres, du Musée Clemenceau à Paris, du Musée national des arts asiatiques-Gui-met, de la maison de Georges Clemenceau à Saint-Vincent-sur-Jard et de collections particulières, est également un éclairage sur l’impact de cette redé-couverte de l’Extrême-Orient et sur l’ouverture des esprits au monde, à l’aube du XXe siècle.

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61Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

Les journées thématiques

Dimanche 16 novembre et dimanche 27 décembre : Le thé au musée

Le 16 novembre : Cérémonie traditionnelle du thé par Aïké Aka (Association Atlantique Japon)dégustation et conférence sur le thé(Club des Buveurs de thé)

Le 27 décembre :Cérémonie de thé, démonstration de Taï Chi Chuan par Philippe Brethomé, projection « Un monde de thé »

Dimanche 14 décembre 2014 : Journée d’étude Asie Visite guidée de l’exposition et conférences proposées par les commissaires d’exposition du musée Guimet

Samedi 20 et dimanche 21 décembre : L’Ikebana (art floral japonais) à l’honneur !Démonstration d’Ikebana (20 et 21 décembre) Exposition (jusqu’au 23 décembre)Intervenant : Monoïque Paulat (Association Atlantique Japon)Public familial. Démonstrations à 14 h 45 et 16 h 30.

Accès aux journées thématiques : Tarifs d’entrée au musée – Renseignements au 02.51.47.61.61

Les conférences

Dimanche 23 novembre : Conférence inaugurale à la journée Asie« Clemenceau ou la Tentation de l’Orient ». Intervenant : Matthieu Séguéla, Chercheur-associé à la Maison franco-japonaise.

Les spectaclesDimanche 7 décembre : spectacle de danse indienneDanses traditionnelles indiennes (Kathak) et projection d’un documentaire sur Gayatri Devi.Intervenant : Association Bindi - NantesPublic visé : public familialLieu : Hall - 15h et 17h

Dimanche 28 décembre : Spectacles de NoëlThéâtre d’ombres du Cambodge, de Thaïlande, de Malaisie et d’Indonésie.Compagnie Jeux de vilains (45) - 2 spectacles : - 14h30 : Le Râmâyana (enfants à partir de 6 ans) - 16h45 : Les aventures de Pak Okli (enfants à partir de 3 ans)

Accès aux spectacles :Tarifs d’entrée au musée. Renseignements au 02.51.47.61.61

Affiche de l’exposition Culture TV – Saga de la télévision fran-çaise, © Musée des arts et métiers-Cnam/ Buildozer

Culture TV

Culture TVSaga de la télévision française

Exposition du 11 avril 2015 au 30 août 2015Les Lucs-sur-Boulogne, Historial de la Vendée

En partenariat avec le Centre National des Arts et Métiers, le Conseil général de la Vendée pré-sente une exposition tout public réunissant petits et grands devant le « petit écran ». « Cette étrange lucarne », comme la nommait le Canard Enchaîné au début des années 1960, accompagne chacun, au quotidien, depuis son apparition en 1935, comme une « fenêtre ouverte sur le monde ».

L’exposition s’articule autour de trois axes : la technologie de cette étrange machine, le contenu des émissions proposées et enfin une approche so-ciétale qui place la télévision au cœur des débats et de la vie politique. Bien évidemment, les liens de la télévision avec la Vendée ne sont pas oubliés.

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62 Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

Récepteur de télévision type 441 lignes LMT modèle 3703A et loupe accessoire, 1947© Musée des arts et métiers-Cnam/Droits réservés

Mobilier comprenant un récepteur de télévision à tube catho-dique, 1935© Musée des arts et métiers-Cnam/Droits réservés

L’invention de la télévision1856 puis 1873 marquent le début des décou-

vertes à l’origine de la télévision. Il faut cependant attendre le première moitié du siècle dernier pour créer ce qui permet en 1950 de voir fleurir les postes sur tout le territoire. Leur généralisation dans les foyers français est ensuite rapide malgré le coût très élevé que représente cet achat. Les années 1960 et 1970 voient le poste de télévision prendre des formes plus design, s’adaptant ainsi à l’univers domestique des français.

Viennent ensuite, les améliorations qui per-mettent d’obtenir une image de meilleure qualité. L’arrivée du numérique en 2005 bouleverse la diffu-sion, augmentant le nombre de chaînes de 4 à 24, dont 16 gratuites. La TNT signe la disparition des téléviseurs à tubes cathodiques, supplantés par deux technologies nouvelles : le LCD (liquid cristal dis-play) et le plasma. L’époque des encombrantes et lourdes télévisions laisse la place à celle des écrans plats et de la haute définition.

Désormais les années où tous les Français re-gardaient la même émission à la même heure sont belles et bien terminées. L’incursion d’Internet dans la télévision rend possible de nouveaux modes de visionnage, tels que le différé et la consommation à la carte, payante ou gratuite. Cette nouvelle pra-tique influe sur le succès des émissions, permettant de capter un plus large public.

Les émissions proposées à la télévision

« Y a quoi à la télé ce soir ? ». Cette petite phrase, lancée dans de nombreux foyers, est révélatrice de la pléiade de programmes s’offrant aux téléspectateurs.

Fiction, programmes culturels ou de jeunesse, divertissement, sport, autant d’éléments formant une mosaïque de choix. Objet technique, la télévi-sion n’en est pas moins un moyen d’évasion et de loisirs, dont la programmation a beaucoup évolué. La fiction regroupe d’abord des films de cinéma. Peuvent être cités Thierry la Fronde, Rocambole, Vidocq… sans compter les incontournables d’au-jourd’hui.

Les émissions culturelles doivent apprendre et éduquer sans ennuyer. Les deux dominantes, en ce domaine, sont les documentaires et les magazines, même si la frontière entre les deux est souvent floue.

Sont également présents les détracteurs du « petit écran » qui dénoncent le détournement et l’endormissement des consciences qu’il provoque notamment par les émissions de variétés, de jeux, et la télé-réalité. Apparue en France en 2001, cette dernière a connu un engouement immédiat qui ne cesse depuis de faire des émules…

Les programmes jeunesse, quant à eux, font leur apparition dès les débuts de la télévision ; à commencer par Les Beaux jeudis, diffusés à la fois à la télévision et à la radio entre 1947 et 1950. Les enfants pouvaient y découvrir des clowns et des concours de chant. Puis de 1950 à 1961, le Club

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63Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

Récepteur de télévision en couleurs, intégré dans une console, vers 1970© Musée des arts et métiers-Cnam/photo Michèle Favareille

Culture TV

du jeudi introduit une touche éducative envers les écoliers pendant leur jour de congé. Entre 1987 et 1997, l’ensemble des programmes jeunesse de TF1 est animé par Dorothée, allant même jusqu’à occu-per 30 heures d’antenne hebdomadaires avec le Club Dorothée.

Le sport enfin, dont le spectacle était autrefois réservé aux amateurs des stades, voit son audience augmenter. La télévision le démocratise et offre la possibilité d’assister aux compétitions les plus popu-laires, à l’instar du football ou du rugby, ou d’en dé-couvrir d’autres comme le biathlon ou la Formule 1.

Les arènes de l’information

La troisième partie de la saga télévisuelle fran-çaise aborde la question de la place que tient la té-lévision dans les opinions et débats politiques. En effet, ce média de masse a un rôle central dans les démocraties. Il est, ainsi, monopolisé par le pouvoir politique dès les années 1950 avec la création de la Radiodiffusion-télévision française (RTF) en 1949, transformée en Office de Radiodiffusion-télévision française (ORTF) en 1964. Cette main-mise poli-tique sur les informations est dénoncée lors des évè-nements de mai 1968. Commence alors une période de libéralisation et de réformes, tandis que l’offre au-diovisuelle augmente. La révolution du numérique et de l’internet modifie progressivement le rapport à la télévision qui reste cependant une source majeure d’actualités et le premier moyen de s’informer en période électorale, notamment par les débats entre candidats. Bien que concurrencé, le poids de l’image télévisée reste primordial dans notre société.

Pour compléter cette exposition il sera proposé aux visiteurs un aperçu des liens qui unissent la télé-vision et la Vendée, avec par exemple la célèbre série du Manège Enchanté. Un programme d’animations, comme toujours, accompagnera Culture TV - Saga de la télévision française à l’Historial de la Vendée, en 2015.

Le Manège Enchanté et quelques personnages et accessoires. Cette série destinée aux enfants, tournée par Serge Danot (1931 – 1990) à Cugand, en Vendée, fut diffusée à la télévision à partir du 5 octobre 1964 sur la première chaîne de l’ORTF.© Conseil général de la Vendée - Patrick Durandet

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64 Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

Photographie, La Procession aux Flambeaux du mois de février et la basilique Notre-Dame du Rosaire, à Lourdes, © Sanctuaires ND Lourdes P. Vincent

L’Ave Maria des Vendéens ou Salut d’arrivée à Notre-Dame de Lourdes, chant composé par l’abbé Jean Gaignet en 1872

Extrait de l’ouvrage Cantique-récit de l’Apparition de Notre-Dame de Lourdes en six dizaines de strophes, abbé Jean Gaignet, imprimerie H. de Broca, Rodez, 1875, page 12© Bibliothèque Nationale de France – Département Littérature et Art/Droits réservés

Page de titre extraite de l’ouvrage Cantique-récit de l’Apparition de Notre-Dame de Lourdes en six dizaines de strophes, abbé Jean Gaignet, imprimerie H. de Broca, Rodez, 1875. © Bibliothèque Nationale de France – Département Littérature et Art/Droits réservés

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65Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

L’ave Maria de Lourdespar l’abbé Gaignet, un patrimoine oral de la Vendée

Le 11 mai 1839 naissait au Gué-de-Velluire, en Vendée, Jean Pierre Jules Gaignet, compositeur et écrivain, auteur de l’Ave Maria de Lourdes, l’un des chants les plus connus des pèlerins

Professeur au Petit Séminaire des Sables d’Olonne en 1862, puis ordonné prêtre, Jean Gaignet devient l’année suivante professeur d’Écriture Sainte au Grand Séminaire de Luçon. Sulpicien en 1885, il prend ensuite les fonctions de Supérieur du Grand Séminaire de Limoges avec le titre de Vicaire géné-ral. Vingt ans plus tard, lors des mesures d’exclusion des sulpiciens en 1905, il se réfugie dans sa congré-gation à Issy-les-Moulineaux. Il y poursuit des tra-vaux de publication désormais consacrés à Bossuet. Terrassé par une apoplexie le premier février 1907, il décède sept ans plus tard. Il est inhumé auprès des seins au Gué-de-Velluire.

En 1872, l’abbé Gaignet, encore marqué par le décès de deux frères lors de la guerre de 1870, com-pose un chant de salut à la Vierge pour les Vendéens se rendant à Lourdes. Ce pèlerinage est encore jeune puis Mgr Laurence, évêque de Tarbes, n’a authen-tifié les apparitions de la Vierge à Bernadette Sou-birous qu’en janvier 1962. Le chant de l’abbé ven-déen est intitulé Le Salut d’arrivée à Notre-Dame de Lourdes ou Ave Maria des Vendéens. Il comprend huit couplets et commence ainsi :

Sur cette colline Marie apparut Au front qu’Elle incline Rendons le salut : Ave

Le Révérend Père Sempé apprécie cet air d’une grande simplicité. Il encourage son auteur à compo-ser un cantique relatant intégralement les Appari-tions de Notre-Dame de Lourdes à Bernadette Sou-birous, quinze ans auparavant. Bien que malade et alité, l’abbé Gaignet réalise six dizaines de strophes en soixante-huit couplets. Le Chapelet de Notre-Dame de Lourdes, achevé en 1873, est chanté pour la première fois à l’occasion du pèlerinage du diocèse de Luçon, le 27 mai de cette même année. Particuliè-rement remarqué, il gagne immédiatement la faveur des pèlerins de Lourdes, toutes origines confondues.

L’abbé Gaignet, Grand Témoin

Photographie, L’abbé Jean Gaignet (1839 – 1914)Extrait de la fiche Jean Gaignet, Association diocésaine de Luçon © Diocèse de Luçon. Archives historiques

Il est alors publié à de nombreuses reprises sous le titre Cantique-récit de l’Apparition de Notre-Dame de Lourdes. L’Ave Maria des Vendéens y est ajouté.

Le refrain des chansons s’inspire d’un air popu-laire local : Si (se) Canti dit aussi Aqueras Montan-has, considéré comme l’hymne occitan. La légende prétend qu’il fut composé par Gaston Fébus, comte de Foix-Béarn au XIVe siècle, connu comme lettré et fin stratège. En 1842, la mélodie, facile à rete-nir, est recueillie par l’abbé Lambillotte, sulpicien, et est utilisée ensuite par l’abbé Gaignet. En 1969, le chant est modifié, rajeuni et renommé L’Ave Maria de Lourdes par le chanoine Le Bas du diocèse de Ver-sailles. En parallèle, la musique est harmonisée par le Père Lesbordes, maître de choeur des Sanctuaires. Le cantique ne comporte plus que soixante-quatre couplets suivant assez fidèlement le cours des Ap-paritions. Traduit dans une multitude de langues, devenu LE cantique de Lourdes, L’Ave Maria est chanté chaque soir d’avril à fin octobre lors de la procession mariale aux flambeaux.

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66 Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

Article 2 – Objet et moyens d’action

L’association dénommée “ASSOCIATION DES AMIS DE L’HISTORIAL DE LA VENDÉE” a pour but :1 – de donner son appui à la réalisation et au fonctionnement de l’Historial de la Vendée aux Lucs-sur-Boulogne (Vendée), en contribuant à l’enrichissement de ses collections, à l’amélioration de ses aménagements et, en général, au développement de son action matérielle et morale, de son rayonnement auprès du public, tant en France qu’à l’étranger.

Les moyens d’action de l’association consistent notamment à aider à l’acquisition d’objets et d’œuvres propres à enrichir l’Historial de la Vendée dans ses différentes activités : musée, photothèque, phonothèque, etc… Elle s’attachera à provoquer des acquisitions et des dons de personnes physiques ou morales, à organiser des conférences, des expositions ou des manifestations diverses, à aider à la réalisation de toute publication intéressant l’Historial.

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67Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

Les Amis de l’Historial de la Vendée02 51 47 61 61- www.ami-historial-vendee.com, e-mail : [email protected]

Les Amis de l’Historial ont organisé de nombreuses manifestations ces 12 derniers mois avec des visites guidées des expositions organisées par l’Historial, le Rallye du Patrimoine le 8 mai, la sortie à Bouin le 12 juin avec Théo Rousseau, et aidé l’Historial pour l’organisation matérielle

e

qui se prolonge le 14 décembre par une nouvelle journée sur ce thème.

Ils viennent également en appui du personnel de l’Historial lors de la Nuit des Musées, les journées du Patrimoine et lors des nocturnes de l’Historial.

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68 Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

Les sorties des amis de l’Historial

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69Échos-Musées - décembre 2014 - avril 2015

CADEAUXSPÉCIAL

FÊTES

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Les AuthentiquesRecettes Chaumoises Coll. « Cuisines et chefs de Vendée »Éditions Offset 5.

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DANS TOUTES LES MAISONS DE PRESSE

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70 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Marie DesméeTissages Soc et Foc, 12 €

Une fois de plus chez Soc et Foc, un magnifique petit livre d’art tissé comme une étoffe précieuse par Marie Desmée, peintre et poète. Dans la pure tradition de l’art du tissage, ici la chaîne est la page du

visuel aux couleurs chatoyantes où s’enroulent et virevoltent les fils blancs qui proposent autant de

Gaston Herbreteau Butinage(s)Soc et Foc,12€

À destination d’abord des enfants mais aussi de tous ceux qui sont encore capables, bien après l’en-fance, de s’émerveiller des mots et de les lancer en l’air comme une balle pour les rattraper avec adresse

et euphorie, Gaston Herbreteau nous livre ses nou-velles leçons de butinage. Comme un papillon ou une abeille apprendrait cet acte existentiel à leurs pe-

chemins pour découvrir le monde, et parfois s’ar-rangent en dentelle. Sur la page blanche, juste en face, quelques vers courts constituent la trame où la poésie dévide sa dentelle de mots pour éclairer de sa lumière intérieure les images déjà si lumineuses. La peintre-poète tisse le lecteur à l’intérieur de son œuvre pour des instants magiques, et c’est pour lui un jeu de liberté.

Ce que l’on tisse est le fil invisible qui nous lie au monde

Paul Bergèse Si tu soulèves le paysageSoc et Foc, 12 €

Si tu soulèves le rideau, tu dé-couvres le paysage. Si tu soulèves le paysage, comme on le ferait du coin du rideau, tu découvres tout ce que la vue d’ensemble pouvait te cacher. Ce livre s’adresse aux

plus petits comme aux plus grands. De derrière ce

paysage, Julie Maurice a extrait de très jolies images qui donnent à voir de ses coups de pinceaux ma-giques et de ses couleurs rutilantes, les fleurs et les animaux si proches. Les courts poèmes de Paul Ber-gèse expliquent, prolongent et dérident en jouant avec les mots. Ils sont des instantanés pleins de vie et de fantaisie. Le monde pétille, autour de nous, et si tu soulèves le paysage…, le bonheur est garanti !

Tu soulèves le paysage. C’est l’instant où le criquet rêve de voir la mer

tits s’il ne leur était pas naturel, il montre que jouer avec le langage est simple et réjouissant et que ce jeu, sans que nous nous en apercevions, fait grandir. Les jolies illustrations de Brunella Baldi augmen-tent le plaisir de mots qui dansent.

Soleil en fleur tourne tourne tournesol

Soleil qui rit pluie de rayons tout nous sourit

Jacques Allemand L’enfant multipliéeSoc et Foc,12€

Sur des pages colorées et riche-ment ornées par les aquarelles de Marianne Moisan-Armand, Jacques Allemand nous offre cette «enfant multipliée». Spécialiste de

Jules Supervielle qui fut l’objet de sa thèse, il nous

emmène sur les pas de cette fillette qui s’aventure dans un monde presque mystérieux de mer et de nuages où elle demeure prisonnière. Heureusement, ses lectures et son imagination la transportent et nous transportent. Un petit bijou d’art et de poésie, comme ceux auxquels Soc et Foc nous a régulière-ment habitués.

Et si l’envie la prend personne pour l’entendre ni même la gronder la mer prend tout si distraitement

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71Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Jean-Pierre SautreauCamelusDans le jardin de mon pèreSoc et Foc,12 €

Jean-Pierre Sautreau et Camélus, qui avaient déjà collaboré chez Soc et Foc en 2005, nous reviennent

avec « Dans le jardin de mon père ». Le thème du jardin n’est pas qu’un thème à la mode, c’est un thème universel de la poésie, et les poèmes en prose de Jean-Pierre Sautreau sont, malgré leur allure de

Nos sélections, poésieÉric Thibaudeau Le vide… n'est pas le videLe Jarosset-Poésies nomades

Le désespoir a ses arcanes et ses pudeurs qui n'appartiennent qu'à celui qui les vit âprement et sans retour. Pour Éric Thibaudeau, l'écriture est ici pour un être tor-turé une manière de se libérer du mal-être, une tentative pour muer

la solitude en plénitude, un appel de la lumière pour oublier la noirceur d'un monde intime qui se livre en même temps qu'il commence de se désagréger.

Un bel exercice de mise à nu, difficile mais quelque part apaisant, dans une langue qui cogne et heurte les contraires pour mieux dire, pour mieux se dire. Le poète est attachant, mais plus encore l'homme qui est derrière, qui a besoin d'être lu, sans aucun doute, pour franchir un nouveau pas vers l'accom-plissement.

Quelle importance d'être loin du monde pour fermer les choses sur une vie qui n'existe pas

Vincent Langlais Messages - Dialogue avec la planète - Requiem Trois recueils publiés fin 2012 et en 2013 nous

arrivent de Vincent Langlais, poète originaire de La Roche-sur-Yon, qui nous livrent une belle âme éprise d’idéal, qui entend faire passer ses messages à travers la poésie. Rêves et souvenirs, venus de l’in-timité profonde nourrissent le premier recueil. Le second est davantage une réflexion poético-philoso-phique sur notre bonne vieille terre, que nous nous sommes mis à malmener depuis quelques décennies. Le plus récent offre des textes qui s’appuient sur la richesse d’êtres proches disparus et qui prolongent les dialogues spirituels que le poète a pu avoir avec eux. Vincent Langlais se crée un univers où la lu-mière se bat pour émerger de l’ombre.

Voir le bout du chemin comme une jetée où l’âme volatile prend son bel envol

récit, bien plus que la simple mémoire suscitée. L’émotion sans cesse maîtrisée, et parfois simple-ment sous-jacente, s’accompagne d’un décalage entre les mots et les expressions dont il joue avec bonheur, sans nostalgie mais avec une grande finesse et une pudeur qui ne dit que du bout des lèvres un grand amour. Le fils dit écrire comme le père jardi-nait. Au bout de l’allée du jardin, nous sommes les heureux récepteurs d’une belle leçon de vie que la poésie magnifie.

À son image, toujours entretenir mon jardin en état de poésie pour que le poème m’y surprenne

Alain Perrocheau

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72 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Luciel Roux Un temps pour tout Un temps pour tout de Lucile Lux nous donne de jolies illustrations

tour à tour espiègles et tourmentées à cause du

Anne Pastor Cadou Dunité

Ce sont cette fois de superbes pho-tographies de Marie-Geneviève Lavergne qui enlu-minent ces très riches heures de la dune. L’ensemble ne manque pas… d’unité ! Cette dune c’est l’ourlet de la mer, celle qui permet l’approche de la masse liquide toujours en mouvement, dont la nature est

Jacques Thomassaint Les gens polis ne font pas la guerre à autrui

La guerre, par ces temps de com-mémorations si dignes, peut aussi se traiter sur tous les tons. Jacques

Thomassaint a choisi l’humour et la dérision, et son jeu constant sur les mots se nourrit d’une dénoncia-

Le calumet de la paix Ne veut plus s’allumer Calamité Il est tout calaminé Et voilà la paix… encalminée

Emmène-moi, veux-tu Et retournons à la mer, comme d’habitude. Comme toujours

temps qui passe. Son texte coule comme un souffle au travers des images, brodant, de ses petits bouts de phrases économes, le tissu de la vie, parfois lé-ger, parfois pesant, dans lequel s’enroulent plaisir et douleur à peine esquissés, à peine suggérés. Un bel album de poche à inventorier et à méditer.

peut-être avant tout de susciter la réflexion. Laquelle s’émaille d’instantanés et de sensations, de sensuali-tés et d’alarmes qui sont la vie même. A lire pieds nus, sur une plage à peine ensoleillée, pour s’enrichir et se poser, pour une séance de quiétude humaine.

tion implacable. Si quelque gravité se niche tout à coup au creux d’une page, le poème suivant balaie la ride du doute et les dessins espiègles de Pierre Rosin nous ramènent sur la bonne voie, celle du jeu d’une langue qui n’est pas sans évoquer celles de Prévert ou de Desnos.

Bernard Grasset Les hommes tissent le chemin - Voyage 2 Nous sommes très heureux que les pérégrinations de Bernard Gras-set, assurément l’un des meilleurs poètes vendéens actuels, l’aient

amené à faire escale chez Soc et Foc. La première partie de la trilogie avait été publiée en 2008. La troisième est en cours d’écriture. La rencontre d’un

lieu et d’un moment privilégié fait ensuite sourdre un poème, goutte à goutte. A travers ces textes, le voyage est exploration et recherche, de l’univers aussi bien que de l’humanité. Le sens profond de la vie apparaît alors à travers des mots simples. C’est la magie qui habite le poète. Les peintures aux couleurs éclatantes de Jean Kerinvel donnent richesse et com-plexité comme en contrepoint. Un livre splendide.

Écouter, chercher, Silence des heures, Écrire, vivre, Arpèges du cœur

A. P.

La livraison de l’automne des Éditions Soc et Foc est comme d’habitude magnifique. Elle se compose de quatre recueils esthétiques et essentiels qui allient le texte et l’image avec tout le savoir-faire confirmé de ces «faiseurs de livres».

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73Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

PoésieJigmé Thrinlé Gyatso Lumineux ArpègesL’Astronome, 93 p., 9 €

Lumineux Arpèges fait suite à Silen-cieux Arpèges (Lire en Vendée No

26). Dans ces poèmes en forme d’arpèges, illustrés par J. L. Kar-cher, Jigmé Thrinlé Gyatso évoque

notre monde, devenu fou qui court à sa perte. Mais il montre aussi qu’on peut porter sur les choses un autre regard que celui du désir et de la domination. Les pratiques du bouddhisme tantrique : médita-tion, visualisations, mantras, font naître, dans le silence, un autre langage, celui du poète. La percep-tion de la lumière intérieure peut grandir jusqu’à l’illumination de la claire lumière. Lydie Gaborit

Béatrice Libert Illustrations : Nancy Pierret Dans les bras du monde Soc et Foc, 12 €

Une trentaine de comptines com-posent ce livre qui charmera les enfants. Les adultes l'aimeront en

retrouvant leur faculté d'émerveillement. Les illus-trations régaleront petits et grands. Modernes, poé-tiques, elles éclatent de couleurs. Les titres sont au-tant d'invitations à se glisser entre les mots comme sous un édredon bien doux. Ils ont pour titres : Comptine des cailloux - L'ortie froissée - Colis postal .... C'est une invitation à lire et à rêver. Régine Albert

Christine LedissezMoiraAuto, 62 p., 8.5 €

Moira un recueil à l’écriture limpide. Chez Christine Ledis-sez, on peut lire entre les lignes.

Elle sait avec quelques mots peindre ambiance et tranche de vie à merveille.Chaque poème de quelques lignes, 4 ou 5 par-fois, raconte toute une histoire. Une jolie poé-sie accessible à tous. À avoir sur sa table de nuit pour en savourer quelques instants avant de dormir. E. T.

Liska, Gilles Brulet, Michel Lautru, Jean-Claude Touzeil Illustrations Agnès RainjonneauTétracordes, un livre à quatre voix Soc et Foc, 6 €

À quatre, ils ont joué sur Internet. Le résultat ? De courts textes poétiques mis en page de manière rigolote. Le livre est un pliage, les poèmes se pro-

mènent sur les pages, s'incrustent entre les illustra-tions, se déplient dans tous les sens. Cela donne un accordéon très amusant, coloré, où l'on débusque les mots. Même les lettres s'en donnent à cœur joie et font parfois des galipettes.

Quand ma main se sera envolée Plus loin que plus loin Et que le travail sera fini Je mangerai la nuit

l’anecdotique, les images poétiques et les idées phi-losophiques ou scientifiques. Tout se rejoint et finit par ne plus faire qu’un. L’abondance, l’extrême de l’été nous emportent dans un mouvement de danse, un formidable élan de jeunesse, de joie, de vie, d’en-thousiasme. L’automne évoque maints aspects de la nature sous le défilé continu des nuages. Sous diffé-rentes formes poétiques, l’hiver décrit la nature; c’est aussi le temps de la réflexion sur l’hiver de la vie, du cœur des hommes et de certaines communautés. Les émerveillements du printemps s’accordent aux haïkus non mesurés. Une dernière et secrète saison, toute intérieure, termine ce recueil. LG

Jigmé Thrinlé GyatsoPréface Yvon Le Men, illustrations Pedro de Leo

Extrêmes SaisonsL‘Astronome, 109 p.,12 €

Au fil des saisons, le moine poète est profondément attentif à ce

qu’il perçoit et reçoit comme autant de cadeaux : les nuages, les plantes qu’il connaît par leurs noms, la lumière ... mais aussi la sagesse, la poétique, l’ami-tié ... Tout est d’égale importance, tout mérite un égal respect, les saisons extérieures et les saisons in-térieures, le profond et le superficiel, l’universel et

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74 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Marcel Grelet Les Landes-Rouges Ella, 345 p., 18 €

Qui pouvait savoir qu’il existait une complicité jamais avouée entre le baron Pierre-Henri de Bé-jarreau, châtelain du bocage et son

métayer Joseph Parraud ? L’un dilapide sa fortune et l’autre élargit son domaine agricole. Pourtant, à l’au-tomne de leur existence une complicité non avouée existe. Marcel Grelet nous entraîne dans la vie des paysans de la Vendée comme une sorte « d’ethnologue » lit-téraire de notre département ? RMB

Marcel GreletNaufrages à Croix-de-VieL’Apart. 252 p., 18 €

J’ai personnellement découvert Marcel Grelet écrivain en 2009, via son excellent livre, Le dernier canasson. L’année suivante, il réci-divait dans la qualité avec La bal-

lade de Jenny. Aujourd’hui, il nous entraîne dans le

monde des pêcheurs de sardines.Ancien agriculteur, Marcel Grelet connait néan-moins parfaitement le monde de la pêche. Il sait raconter et décrire. Avec son talent habituel, il ne nous réclame aucun effort pour l’accompagner dans son imaginaire né d’une gravure originale sur une boite de conserve ! La mythologie, le fantastique et le passé y demeurent farouchement présents.Il ne nous reste plus qu’à nous détendre et à suivre, au fil des pages, une histoire que l’auteur a su rendre passionnante. Jacques Bernard

Isabelle KreidiLes évadés du ciel Jets d’Encre, 106 p., 14 €

Voilà un livre qui met de bonne humeur, bien que Dieu, le person-nage principal, soit en pleine dé-pression depuis que certains de ses

locataires, et non des moindres, ont pris la poudre d’escampette. Nietzche, Kant et Descartes, morts une première fois, frôlent une seconde fois la mort car ils commencent à périr d’ennui. Ni une, ni deux, ils quittent le reposoir paradisiaque pour revenir sur terre goûter à des plaisirs plus émoustillants. Un conte moral à déguster au soleil ou dans les brumes de la rentrée. R. A.

Armande Burneau LavilleUn caillou dans la chaussureElla, 240 p., 17 €

Une réussite ce premier livre ! joli puzzle de personnages attachants, bien campés, qui se croisent et se rassemblent. D’une plume musi-

cale, part petites touches, l’auteur explore l’âme écorchée d’individus ballottés par la vie mais rat-trapés par la destinée. Au gré des chapitres, la mo-saïque prend forme. Tout a un sens.

Mathilde attend son marin parti pêcher malgré la tempête... Elle prie afin qu’il largue à jamais la bouteille, Job chemine vers la Vendée, en quête de Miette, son amour inachevé. Esméralda s’éprend d’un troubadour, Papé récolte le miel et son petit fils Pistou parle aux abeilles.Un représentant de commerce ôte ses chaussures pour tremper ses pieds dans l’océan... Puis croise Mathilde... Tout un art d’aborder les douleurs se-crètes avec élégance et bonheur.écriture légère, juste, épurée avec en fond la Vendée discrète, présente.

E. T.

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75Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

RomansMarlène Manuel L’héritière des Sables d’orPast’Elles, 296 p., 18 €

La modestie de la Noirmoutrine Marlène Manuel est une vertu, un défaut aussi. Car sa puissance romancière ne souffre pas d’être comparée à Tatiana de Rosnay, par

exemple. Mais Marlène est impliquée avec le vieil hebdomadaire Les Veillées des chaumières, dans un

carcan précis. Carcan qui n’empêche cependant pas la création, avec une intrigue élaborée, avec l’amour en toile de fond. Mais l’auteur n’est jamais lar-moyant et toujours bien documenté. L’héritière des Sables d’Or nous embarque à La Guérinière dans les années 80, mêlant une ambiance réelle à la fiction. Avec son précédent livre, Au nom de la vérité, Mar-lène Manuel avait été nominée au prix des Écrivains de Vendée. Tandis qu’à Rennes, elle avait reçu le Grand Prix du roman du Conseil général d’Ille-et-Vilaine. PhilG

Yves ViollierLes deux écolesRobert Laffont, 270 p., 19 €

Le livre s’ouvre sur la manifes-tation du 24 Juin 1984 qui a vu défiler dans Paris une marée humaine, pendant des heures. Peut-être le plus grand rassem-

blement que la capitale ait connu de toute son histoire. Une foule immense aux accents de ker-messe, sans violence, toute empreinte de joie et de bonne humeur. Et l’on remonte cinquante années dans l’histoire des écoles. Au temps où elles se faisaient la guerre. L’école laïque ou ré-publicaine et l’école catholique dénommée aussi l’école libre. Pour le curé Cador et M. Nouzille, l’instituteur de « la laïque », les occasions sont

multiples de s’affronter, même au cours des matches de football. C’est le quotidien du vil-lage que fait revivre l’auteur. Tout est sujet à querelles entre les deux clans. Et le passage des prédicateurs de missions donne aux croyants un nouvel élan pour affirmer leur foi. Pourtant deux copains, même s’ils ne fréquentent pas la même école, sont capables de garder intacte leur amitié, jusqu’au jour où le drame arrive. Les amis de toujours, voisins, élèveront un mur entre leurs deux demeures, un mur qui symbo-lise la rupture entre leurs familles. Il faudra des années avant que les liens rompus se ressoudent, par la grâce d’un enfant. Un très beau roman, qui prend sa source dans des faits réellement vé-cus en Vendée. La plume de romancier d’Yves Viollier fait merveille. Il nous touche au cœur. R. A.

Philippe de VilliersLe roman de Saint LouisAlbin Michel, 528 p., 22 €

Le Roman de Charette nous avait conquis. Le Roman de Saint-Louis nous a émerveillés. La France a besoin de talents lit-

téraires aptes à remettre à l’heure les pendules de l’Histoire trop souvent bafouée. Philippe de Villiers a créé une “cinéscénie sur pa-pier” et il n’hésite pas à déclarer : “C’est comme si j’avais trempé ma plume dans de l’encre 3 D”.Tout est vrai dans Le Roman de Saint-Louis : les personnages, les événements, les paysages et même l’insolite et l’introuvable. L’auteur emploie les termes du XIIIe siècle et recrée avec réalisme l’ambiance de l’époque, ce qui ne l’empêche pas de glisser des phrases à l’emporte-pièce qui nous ramènent avec

vivacité à la dure réalité de notre temps. Tout y est conjugué avec justesse : le réalisme, la vérité, le décor, le caractère des personnages qui y revivent, ce qui fait qu’on s’y croit, qu’on s’y installe et qu’on ferme ce livre avec regret, impatients d’y revenir. Et en prime, le lecteur bénéficie du talent : un in-grédient qui ne s’acquiert pas, mais que certains ont la chance de porter en eux comme un don du ciel et dont le devoir est d’en faire profiter leurs contem-porains.

C’est bien ce que sait faire Phi-lippe de Villiers.

André Hubert Hérault

Son Jeanne d’Arc vient de paraître !

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76 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Mireille CalmelLa Marquise de SadeXO, 230 p., 16 € 90

Voilà un joli livre drôlement bien écrit, sensuel et tendre, autrement plus subtil et mieux mené que les 50 nuances de Grey ! Nous sommes en été 1763, Renée Péla-

gie de Montreuil est depuis quelques mois l’adorable

Marquise de Sade, pudique et effarouchée mais qui ne le restera pas longtemps grâce à une mystérieuse lettre qui l’informera de l’inconduite de son époux. Un billet anonyme qui ouvre à la belle Marquise des horizons délicieusement interdits...Se lit d’une traite pour l’écriture, pour l’histoire et bien sûr pour le côté un peu coquin !Mireille nous avait laissé entrevoir ce talent érotique dans ses précédents ouvrages et laisse ici courir libre-ment sa plume. E. T.

Yannick ChauvinFrères de sangPascal Galodé, 271 p., 20 €

Quatre histoires. Quatre fratri-cides qui puisent leurs sources dans la mythologie ou dans l’His-toire. L’auteur Yannick Chauvin nous fait vivre ces drames à travers

quatre passions différentes. La jalousie : Caïn et Abel. La soif du pouvoir : Romulus et Rémus. L’amour ou le dépit : Horace et sa sœur Camille. Des divergences d’opinions : Les Frères Diaz (moins célèbres). Il

donne vie à ses personnages avec un réel talent de conteur. Ses héros vivent, s’expriment et nous font partager leurs émotions, leurs bons ou mauvais sen-timents, leurs défauts.Yannick Chauvin, ancien journaliste, passionné d’Histoire est un écrivain vendéen (il réside à Noir-moutier) qui a déjà signé plusieurs ouvrages. Il mai-trise son sujet. Un sujet peu facile. C’est aussi un écrivain de talent : originalité et maîtrise des his-toires, qualité du style, références historiques (quand il y en a), l’ouvrage est maîtrisé. Et pourtant…qui aurait pu faire dialoguer Eve et Adam ? Caïn et ce pauvre Abel ? Il l’a fait. Très bien. Frédérique Mory

Christian Berjon

La belle endormieLes Chantuseries, 129 p., 15 €

François Harmann est un grand voyageur et son gros sac de cuir pour son reflex numérique ne le

quitte jamais. Un jour, une lettre d’un notaire de Saint-Gismond en Vendée vient troubler son ordre des choses : « J’ai le regret de vous informer du décès de votre tante … ». De Genève, la plaque tournante de son existence, il saute dans un avion pour Nantes et se retrouve chez le notaire. Un peu plus tard, il

passe le porche de la Rollandière, la propriété dont il vient d’hériter avec Marie-Cécile, la petite fille d’une amie de sa tante qu’il avait connue dans sa jeunesse. Muni d’une torche, François découvre dans le ca-pharnaüm de cet héritage une grosse sacoche en cuir : un appareil photographique et des plaques gravées, dont celle d’une jeune femme endormie, cette der-nière le trouble. L’auteur, fils de photographe, photographe lui-même, sait que la photographie est la preuve de ce qui a été vu. RMB

Romans

Eveline ThomerHasard ou DestinElla, 254 p., 22 €

« Ses livres marient les histoires de famille, le suspense et l’amour » an-nonce la quatrième de couverture. On ne change pas une recette qui marche. Cette fois Eveline Tho-

mer situe son intrigue dans le vignoble vendéen. La vigne se donne en héritage. Mais les héritiers

risquent de se déchirer. C’est fréquent dans les his-toires de famille. Le hasard ou le destin arrangeront bien les choses. L’amour du vin et de Basile rend la narratrice « transparente ». (Le récit est à la première personne). Et tout s’achève sur un baiser, des baisers, chez Eve-line Thomer. Tandis que le récit commence par « Je te réveille ma belle ? Désolée, mais c’est important, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t’annon-cer... » Y. V.

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77Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Maud Vinatier Incendie de parcoursLamongie, 294 p., 19 €

Maud Vinatier était correspon-dante Ouest-France à Soullans quand cette catastrophe, banale et extraordinaire, lui est tombée des-

sus : sa maison a brûlé entièrement, un jour d’hiver !C’est le récit de son nid familial perdu dans les ma-rais inondés de Soullans en direction de Sallertaine, ce nid anéanti par les flammes ; ce qu’elle raconte,

Héléna Doyle Les ailes d’argent Durand-Peyroles, 257 p., 21 €

En lisant les premières lignes on s’imagine entrer dans l’atmosphère d’un bon roman anglais. Et puis, quelques paragraphes plus loin, le doute s’insinue : Helena Doyle est-

elle une « frenchie » qui a adopté un nom anglais ? Une américaine qui s’imagine en Angleterre? Bon, on décide qu’elle est anglaise. Et puis son roman est très anglais. Les premières pages sont pleines d’espoir. Tiens, un bon livre ? Mais nous plongeons vite dans l’irréel. Dans un monde géré par les fées. Un point d’interrogation : « Shanna », l’héroïne, en

est-elle une ? Et sa grand-mère ? Une vieille fée ? Les pouvoirs de Shanna sont immenses. Et quand les chevaux se mettent à parler, on est en plein sur-réalisme. Quelle imagination ! Quelques scènes tor-rides nous ramènent dans le concret. L’amant de la jeune fée, l’héroïne du livre, n’appartient pas à ce monde là. C’est un bon mâle bien de chez nous. On craint pour lui l’esprit du mal qui, ici, est baptisé « Moloch ».Pour nous résumer, le roman commence bien, puis tombe dans l’illogisme. Celui des fées. Dans ce conte de fées moderne, elles ont des ailes d’argent. Le titre de ce livre le précise. Un livre à envoyer à Roman Polanski qui a déjà tourné « Le bal des vam-pires » et fait appel au Diable (dans « Rose- Mary baby »). Un coup de baguette magique et …hop, un scénario ! F. M.

heure par heure, jour après jour. Le vécu, la sincérité sont là, un sacré coup de plume aussi ! avec du jus, du style. Et de l’énergie. Elle a su regarder en face cette maison qui brûle, qui n’était pas qu’une maison mais aussi un projet de vie. Elle déroule son journal de bord avec la volonté d’écrire pour se guérir, mais développe ce journal comme un scénario de cinéma. Elle revient aussi, par flash-back, sur son parcours de vie et vous mène dans sa barque par le bout de son joli nez. Maud sauvée des flammes donne déjà sa patte dans le titre : Incendie de parcours ! PhilG

Cent minutes Julien Morit Bookelis, 471 p., 15.90 €

Henry et Anthony disparaissent mystérieusement. Elisabeth et Ju-lia, leurs épouses, essaient de les retrouver. Dans ce roman, où les aventures se succèdent sans arrêt,

les choses et les événements, les procédés utilisés obéissent à des lois et à une logique qui ne sont pas celles de notre monde scientifique. Une montre dont le cadran est divisé en 100 minutes et certaine clé permettent de se déplacer instantanément dans l’es-pace et dans le temps. Pendant que nos héros es-saient de se retrouver en famille, Allan, passionné d’informatique, avec son ami Greg, met au point un programme qui va faire de lui l’une des plus grosses fortunes d’Angleterre. LG

Pierrette Gobin-Vaillant Quand une porte claque Durand-Peyrolles, 108 p., 12 €

Quand une porte claque ou, plus précisément, quand quelqu’un claque une porte, tout est changé. C’est le point commun à ces nou-

velles, par ailleurs différentes les unes des autres.

L’auteure nous installe dans un certain monde, un certain état d’esprit jusqu’au moment où tout bas-cule. Les personnages sont gens qu’on rencontre tous les jours, mis en scène avec humour. Ce qui leur arrive,les moments heureux comme les drames, n’a rien d’exceptionnel pourtant notre intérêt de lecteur ne se relâche ja-mais, comme si c’était notre histoire ou celle de per-sonnes proches de nous. LG

Romans

CJB

Hmlirea

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78 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Madeleine Lucet-Pavageau Un fiacre nommé désirAmalthée, 298 p., 19 € 50

Deux histoires en parallèle com-posent ce livre. Rodolphe, 50 ans, est le neveu de Julie, 89 ans, an-cienne concertiste, star aux nom-

breux amants. Sa vue baisse. Son neveu fragile et hypocondriaque est son « liseur ». Un jour, il lui apporte un livre Le Fiacre dont l’histoire se déroule en Normandie, au moment du coup d’état de Na-poléon III. Dans le Perche, plus précisément au Ma-noir de L’Arçonnière, où deux frères…Et c’est ce roman là qui nous passionne. Celui de la tante et de son neveu, beaucoup moins. On tourne vite les pages pour retrouver le sauvage Hyacinthe

et son frère Simon, infirme, artiste et cultivé, tous deux fils du Général de Bonsan-Desormaux et de son épouse Blanche. Un vicomte qui s’est illustré durant les guerres de Vendée auprès du Général Catelineau. Deux frères que tout sépare et qui vont se déchirer lorsqu’une intrigante vient dérégler un semblant d’entente. De lecture en lecture, la tension monte. On vit au rythme de Mona, la gouvernante, de Clotilde qui deviendra Chloé en épousant Simon (tout en lorgnant sur Hyacinthe) lui faisant recon-naître un enfant qui n’est pas de lui mais qui assu-rera la dynastie du nom. Les deux frères s’affrontent. Jalousies, trahisons, drame. Les deux fictions n’en font plus qu’une dans les dernières pages, quand tante Julia (toujours accompagnée de Rodolphe) passionnée par cette histoire s’intéresse au Manoir de L’Arçonnière, retrouvant une descendante de Si-mon prénommée…Simone. F. M.

Shuryä L’Elfe et le Crâne de CristalMélinée, 117 p., 14,50 €

Envolez-vous dans un monde ga-lactique, éthérique.Avec un brin d’appréhension, je me suis embarqué avec les trois

héros mythiques du livre, en prenant bien soin, comme le suggère l’auteur, de sortir « de son men-tal ordinaire.». Enfin de me récupérer dans ce conte fantastique, ésotérique, en compagnie de Sylvania l’Elfe, un Crâne de Cristal, plus un Dragon. Et, me voilà parti dans cette randonnée interstellaire avec

des retours sur terre où l’Amour existe, à travers des transmutations, où la fantaisie, l’humour cheminent avec le merveilleux. Ce conte me rappelle Baudelaire dans son poème Élevation quand il écrit :

Par-delà le soleil par-delà les éthersPar-delà les confins des sphères étoiléesMon esprit tu te meus avec agilité.

J’avoue que je ne suis pas revenu indemne de cette escapade galactique... J’ai vécu l’apesanteur dans mon fauteuil. Je me suis retrouvé « éthéré… » La preuve que j’ai marché, j’ai eu du mal à retrouver le plancher des vaches… Pierre Yborra

Isabelle ProuteauPhilippe Gilbert Les mots de passeDans les pas de Gilbert Prouteau Petit Pavé, 260 p., 22 €

On sait l’extraordinaire touche-à-tout, sportif, cinéaste, romancier,

essayiste, poète, que fut l’écrivain du Haut-Bo-cage qui nous a tiré sa révérence l’année dernière. L’homme savait être à la fois profond et facétieux. Nul doute qu’il jubile de voir ses Mots de passe faire d’en-

gageants clins d’œil aux amateurs de littérature. Une biographie de son admirateur le journaliste Philippe Gilbert, quelques introductions d’Yves Viollier, Jean Billaud et Isabelle Prouteau à qui il avait «ordonné» de taper tous ces mots de passe, avant de retrou-ver l’un des derniers textes de Gilbert Prouteau lui-même, une «introduction à la morale de l’histoire. Ensuite, c’est son catalogue intime de citations clas-sées en trois parties intitulées «L’amour et la mort», «La mesure du temps» et Plaisirs d’amour». Apho-rismes, extraits versifiés, affirmations incontestables comme autant de conseils, cheminent au cours de l’histoire du livre et font scintiller, longtemps après l’arrivée de la nuit, les étoiles de la pensée. A. P.

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79Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Régine AlbertDeux Sœurs Ella, 15 € Monique et Odile n’ont qu’un an d’écart mais tout les sépare. La plus jeune des deux sœurs est solide, rai-sonnable, courageuse et volontaire. La seconde est fragile, malhabile,

lente et incapable de s’assumer. Placées chez les reli-gieuses à la mort de leurs parents, les deux petites

Hélène CaillaudChristophe BlancLe nœud du monde L‘Harmatan, 207 p., 20.50 €

À l’époque où l’on vient de décou-vrir de nouveaux mondes, au temps des idées nouvelles, de la Réforme,

des guerres de religion et de l’Inquisition, Janeiro, jeune moine portugais, est envoyé au Kongo en qua-lité d’ambassadeur. il doit transmettre le soutien de ses supérieurs au roi chrétien, Afonso, dont les petits-enfants ont mystérieusement disparu au cours d’un voyage vers le Portugal. Le jeune intellectuel, naïf et

un peu prétentieux, va faire le rude apprentissage de la vie avec les marins; il apprend à comprendre des hommes qui, à première vue semblaient peu recom-mandables. Il connaît les tempêtes et la maladie. Sa rencontre avec le roi est très enrichissante. Afonso est un grand sage et un fin politique. II aurait été un saint si c’était possible lorsqu’on a le pouvoir et qu’on est entouré de politiciens corrompus dominés par les riches marchands d’esclaves. Quand il se rend compte qu’on s’est servi de sa naïveté, Janeiro se détache de sa hiérarchie et poursuit, seul, l’enquête sur la disparition des enfants royaux. De retour en Europe, il trouve un monde violent et corrompu. LG

vendéennes vont grandir ensemble puis se séparer, chacune suivant sa voie, mais sans jamais rompre le lien qui les unit. Les lettres qu’elles s’écrivent sont touchantes de tendresse et de simplicité. Elles nous permettent de suivre leurs parcours croisés et de partager leur quotidien, leurs joies mais aussi leurs peines. Prix des Écrivains de Vendée en 2012 pour son livre « Je me souviens de Rose », Régine Albert signe sans doute avec « Deux Sœurs » son plus beau livre, pas-sant du style régionaliste qui la caractérisait jusque-là à une écriture de portée plus universelle. Christine Chamard

Anita Jack Détruire sa vie, mode d’emploi Amalthée, 621 p., 22.90 €

Pendant quelques jours, Anna et Hugo ont véçu une belle histoire d’amour dans une île de rêve. Cha-cun d’eux a reconnu en l’autre

l’homme /la femme de sa vie. Mais ils sont mariés. Faut-il, comme Hugo, dire la vérité à sa femme

et divorcer ? Ou, comme Anna, protéger un mari distant, introverti mais psychologiquement fragile, en restant avec lui et en faisant souffrir celui qui l’aime et qu’elle aime ? Le souvenir d’un événement tragique, dans son adolescence, explique son atti-tude. La souffrance et le sentiment de culpabilité la conduisent au bord de la folie. Une histoire captivante bien que parfois un peu lon-gue. Beaucoup de justesse dans l’analyse des senti-ments. LG

Philippe PlaisanceQuai des ArgentatsGeste, 520 p., 27 €

Insolent, inconvenant, incandes-cent, un livre qui en désorientera plus d’un parce que la relation avec une fillette de 12 ans de la part d’un homme à l’âge du démon

de midi reste chose ambiguë. Cette histoire sur un

Romans

fond guimauve, un peu mièvre et datée, avec aussi quelque longueurs, vous prend sérieusement au col-let avec une écriture déliée et entraînante, un dé-roulement bien rythmé et des personnages finement décrits, étudiés et attachants. Une bonne occasion pour nous aussi de sortir un peu et de faire du ré-gionalisme en Dordogne, avec un auteur proche de Jean Huguet, qui nous fait découvrir cette région aux origines préhistoriques où flottaient encore des gabares au siècle dernier, quai des Argentats... J. R.

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80 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Ismaël Ben-Mesbah Il était une fois les voisinsÉdilivres, 256 p., 21,50 €

C’est un film qu’évoque la lecture jubilatoire des nouvelles d’Ismaël Ben-Mesbach, son tout dernier livre. Ce film : Les casse-pieds, souvenez-vous, c’était le titre de ce

long-métrage de Jean Dréville, avec Noël-Noël, film qui obtint même le Prix Delluc à la fin des années quarante.

Et dans sa saga des voisins, l’auteur, né en Kaby-lie, arrivé en France en 1965, installé aujourd’hui en Vendée, pointe d’autres casse-pieds, pire que la famille : le voisin ! Ben-Mesbah, qui aime la tran-quillité et la sérénité, nous croque une galerie de ces voisins d’un joli coup de plume, acéré par une pointe d’humour dont il ne se départit jamais, même dans les cas les plus catastrophiques de ces voisins qui donnent envie de suivre les traces du père de Foucauld ! Tandis que d’autres, parmi ces casse-pieds, sont inénarrables ! Pas moins de douze récits vous permettent d’entrer dans leurs commé-rages par effraction et dans les tourments fatalistes de son auteur. PhilG

Philippe Roirand Zone DestinLes Chantuseries, 177 p., 17 €

Tchernobyl … qui peut penser se trouver dans cet enfer nucléaire ? Pourtant des hommes militaires pour les uns, mutants pour d’autres et des factions que tout oppose

vivent l’Expérience Lambda. Une sorte de parcours pour atteindre la centrale détruite et complètement

fermée au monde. Tolik, le chef, avec Nicolaï dit La Loutre, Zangief dit Le Fou et Sergueï dit Le Tatoué se groupe pour tenter de parvenir au cœur vivant de la centrale. Un véritable voyage initiatique où cha-cun cherche sa vérité intérieure, Lisa, une gamine trouvée par hasard dans la forêt bouleverse cette expédition inhumaine.C’est à seize ans que l’auteur passionné par la ca-tastrophe nucléaire a écrit ce roman Zone Destin. Sa destiné est toute tracée, nous écrire encore des romans si passionnant. RMB

Jacques BernardLe Malheur de SophieVPCC, 136 p., 9,95 €

Comme le dit si bien son compère Michel, les histoires de Jacques sont toutes de la même veine et l’on s’en trouve très bien. L’intrigue du polar se tient au mieux et par-

Jacques BernardLe Fantôme du Hallay

On retrouve avec plaisir les héros de Jacques Bernard : Kevin, Chris-telle et leur Mercedes Vitamine, dans une nouvelle histoire pleine de rebondissements. Le fantôme qui hante la chapelle du Hallay

à Bouféré est-il sorti de l’imagination d’une veuve joyeuse ou est-il l’ombre d’un malfrat ? La solution passe pa la découverte d’une petite culotte de taille 38 !Le ton est toujours alerte et léger et le suspense plus rose que vraiment noir. L’auteur nous fait un clin d’œil complice dans ce petit roman qui est l’occa-sion de nous assurer que sa vie sentimentale est au beau fixe ! Michel Dillange

vient encore à nous surprendre même si le bonheur du lecteur est surtout dans la gouaille et le plaisir de vivre bonhomme de notre Jacques bien-aimé.Je ne me souviens même plus s’il y avait une petite culotte dans ce nouvel épisode mais comme tou-jours dans ces cas là le doute entretient le suspense et la convoitise plus que des remords qui seraient ici tout-à-fait déplacés.

J. R.

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81Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Marie-Noelle CossaisRêve et/ou réalité ? Durand-Peyrolles. 106 p. 12 €

Le titre résume ce livre. Sophie, l’héroïne, mariée, trois enfants, en congé parental, dépassée par ses tâches quotidiennes de femme au

foyer –qui ne l’intéressent guère- s’ennuie. Et fuit la réalité en s’inventant une existence parallèle. En rêvant à une vie où elle est plus libre, plus cour-

Maurice RavanneLa SourisElla, 230 p., 18 € Juin 1940, les Allemands envahis-sent la France. À bord de la superbe locomotive Mikado 141C196, sur-

Eloïse AvertyEn héritage Ella, 330 p., 19 €

Alors que les Républicains avancent sur l’Ouest et que la révolte gronde, Adélaïde se lance à la recherche de François.

nommée « La Souris » Bomère et Jacques fuient à travers le réseau totalement désorganisé. Ils tentent de soustraire «La Souris» à l’oppresseur nazi. «La Souris» nous entraîne ainsi au cœur de la débâcle.Ce témoignage étonnant illustre une facette tota-lement méconnue de la guerre, et nous ouvre au monde merveilleux des locomotives à vapeur. E. T.

Entraînés par la jeune challandaise Eloïse Averty, nous plongeons au cœur d’amours perturbées par les traditions et les troubles qui bientôt dévasteront la Vendée. Une histoire romancée émaillée de documents et lettres authentiques sur les guerres de Vendée. Son premier roman. E. T.

Jean-Bruno Alexandre Concerto pour vos sensAmalthée 186 p., 18.90 €

En écrivant cet ouvrage, Jean-Bruno Alexandre a l’intention et la certitude de procurer à ses lec-teurs un grand plaisir. Il s’adresse à eux directement, dans sa pré-

sentation puis au cours du récit, entrecoupé de ses commentaires sur les personnages, du jugement de leurs actes ... Le plaisir ressenti par ces personnages concerne tous les sens. Il le partage et fait passer son

enthousiasme dans un style alerte. Il décrit longue-ment, avec une précision méticuleuse, les personnes, leur habillement, le menu de leurs repas, la vaisselle dans laquelle ils sont servis, tout ce qui peut évoquer la beauté, la qualité. « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil» chez Sophie, fille d’un viticulteur renommé du Médoc. Les règles du bon goût, de la morale, de l’hygiène, sont respectées par des gens qui savent rester modestes et sincères. Mu-sique, peinture, l’art occupe une grande place dans cette vie. Amour, amitié, vie professionnelle, tout leur réussit ; jusqu’au jour où un drame vient les toucher au plus profond de leurs sentiments. Com-ment vont réagir nos épicuriens ? LG

tisée, plus aisée. Une vie où elle prend plaisir à exer-cer son métier (nous ne saurons pas lequel). Mais la réalité s’impose toujours. Jusqu’à ce que sa santé s’en mêle, la faisant brusquement retomber du rêve dans le vécu. Retrouvant le quotidien avec ses côtés positifs : l’affection de son mari, des siens. Repren-dra-t-elle le dessus ? « L’existence n’est pas un long fleuve tranquille, elle en est parfaitement consciente, mais que la vie est belle ! ». On le sait. Mais c’est ainsi que se termine le livre. F. M.

Romans

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Bernard BrunelièreRebelles de plein droiten plein cœurDurand-Peyrolles, 92 p., 12 €

De bien beaux portraits comme le souligne la préface Jean-Pierre

Christoph Chabirand Les Yeux vairOrphie, 280 p., 18 €

Christophe Chabirand est un natif de Luçon (1958), turbulent élève du collège Beaussire puis du lycée Atlantique, avant de poursuivre ses études pour devenir instituteur.

Une profession qu’il exerce depuis bientôt trente ans sur l’île de la Réunion. Chabirand est aussi devenu écrivain, auteur de nouvelles surtout, même si son précédent livre est un polar (Datura et soleil noir, Orphie), réussi d’ailleurs. Avec son dernier recueil de nouvelles, Les Yeux vair, le Luçonnais est à la

Collectif Vent des LettresDurand-Peyrolles, 136 pages. 14 €

Dix auteurs tous édités aux Edi-tions Durand-Peyrolles sont réunis dans cet ouvrage, avec leur per-sonnalité, leur sensibilité et leur plume. Dix styles différents pour dix histoires, certaines courtes,

d’autres plus longues avec en filigrane la Vendée, région qui se fait présente ou plus discrète selon les auteurs. Vendée du Bocage ou Vendée de l’Océan,

Vendée du Nord ou du Sud, Vendée de la plaine, c’est la région d’origine ou de cœur de ces écrivains et tous, toutes l’évoquent fort bien.Là, c’est une Vendée au double cœur blessée par les guerres. Ou l’histoire du blason du premier seigneur de Vouvant. La magie d’une vieille malle à double fond qui révèle des secrets. Dans un vieux livre : l’histoire d’une tempête où la mer se rapproprie son territoire. Ou un voyage entre « ici et là-bas » : c’est à dire entre plaine et marais. Priorité donc aux lé-gendes, aux histoires régionales ou tout simplement …imaginées. Pour le plaisir des auteurs et pour le nôtre. F. M.

Jim Morin Des Lendemains qui chantentNouvellesDurand-Peyrolles. 92 p. 12 €

Ce n’est pas fréquent, les livres de bonnes nouvelles. En voici

un qui en annonce onze. Toutes empreintes de sensibilité et des petites joies qui font heureuse-ment partie de notre quotidien. Elles alternent avec les peines de la vie qui ont été ou sont celles de l’auteur, et il nous les fait partager. Ses person-nages ont des goûts simples, terroir, province (à ne

pas prendre dans le sens péjoratif, mais « authen-tique »). Très vite, un mot, une expression, un lieu nous rappellent que l’auteur est vendéen : les noms de famille en eau, le maraîchinage dans le Marais Breton, et le vocabulaire…. du « fion » au « nioleau » (petite barque à fond plat) et bien d’autres qui ponctuent une ligne, un paragraphe. Oui, nous sommes en Vendée...Dans son avant-propos, Jim Morin nous confie qu’atteint par une leucémie, il s’est immergé dans l’orthographe. Puis dans les Ate-liers d’Écriture. Et enfin dans l’Écriture. Une façon d’oublier le présent en écrivant. Ce recueil de nouvelles est son premier livre. On ne peut que lui conseiller de continuer dans cette voie. F. M.

maturité de son style, qu’il a épuré. Moins proche de Bukowski, plus près de Maupassant. Ce musicien dans l’âme (il joue du trombone dans le groupe Dja-zadonf ) a enfin trouvé le second souffle qui mène le lecteur par le bout du nez dans ces 42 histoires. Elles ont souvent pour cadre la Réunion, sa deuxième patrie, mais elles s’adressent par le thème à tous. On aimera tout particulièrement la nouvelle Le combat, l’histoire de quatre copains comme cochons, une amitié qui va dégénérer et trouver une fissure qui ne se refermera pas.D’une manière générale, Christoph Chabirand ser-pente entre l’existentiel et l’essentiel, entre la comé-die et le drame, entre l’absurde et le réel. Son dernier livre est son meilleur livre ! PhilG

Majzer louant un humaniste dont l’originalité de l’œuvre compose l’unité d’une conviction - d’une foi - fondée sur la justice et où l’amour abonde. Bernard reprend donc la plume et sait choisir et nous faire aimer ses héros, même si ce n’était pas forcément les nôtres au départ.

J. R.

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Thierry RadièreConfidences et solitudes De plus en plus courtesJacques Flament, 90 p., 12 €

Ces confidences sont écrites à la première personne par des êtres pourtant très différents par leur âge, leur sexe, leur place dans la

Francoise Bidois Internet et netÉdilivre, 134 p., 14 €

Françoise Bidois, native de Brest, a très longtemps vécu sur le litto-ral vendéen avant de se réfugier dans le bocage (à Fougeré), his-toire d’écrire Internet et Net. Ces

contes et nouvelles narrent la longue descente aux enfers de celles, jeunes et moins jeunes, qui se sont fait piéger sur le Net par des hommes si bien sous tous rapports, révélant leur perversité une fois leur piège refermé. Pervers, voleurs, capteurs, violeurs même… Françoise Bidois raconte quelques histoires édifiantes, probablement vécues par des proches, si ce n’est elle.

Mais la native de Brest a de la res-source et le style vibrant. La vio-lence conjugale n’a pas tué tout désir, ce fil conducteur de la vie et, en même temps que son recueil de contes prévenant de la perversité,

elle sort dans Le désir amoureux, de beaux poèmes qu’elle qualifie d’érotiques, qui sont surtout très aimants, à l’image de celui qu’elle a intitulée « Ai-mez-moi tendrement ». Poèmes pour lesquels elle a pris un pseudo (Fanou Alvarez). Qu’elle a aussi écrit pour se guérir. PhilG

Fanou AlvarezLe désir amoureuxSouvenir d’Antan, 90 pa., 21 €

Pierre VandrepoteL’amour en moins et autres nouvellesApogée, 168 p.,17 €

La couverture rouge de ce livre évoque le feu, la passion. Or, le titre - l’Amour en moins - semble contredire cette première impres-

sion. Dans ces textes courts, à l’écriture raffinée,

Mathilde Weber

De Casa la blanche à Paris la GriseDorval, 114 p., 13 €

Yann raconte ses souvenirs, une enfance insouciante au Maroc après-guerre, une enfance un peut exotique donc mais qui vous rap-

Nouvelles

on côtoie des personnages étranges ou ordinaires, confrontés à un choix de vie, à des rencontres qui peuvent changer leur destin. Plutôt que de nou-velles, il s’agit de portraits, d’instantanés. Chaque texte nous amène à découvrir un fragment de vie, une histoire singulière. Ce qui n’empêche pas le lec-teur de se reconnaître dans les sentiments, les hési-tations, les accidents de la vie que connaissent les acteurs de ces 32 récits. A la fin du livre, on a envie de revenir à l’un ou l’autre des destins évoqués qui nous sont finalement si proches. R. A.

pellera avec bonheur forcément la votre, Un bon témoignage sur une époque et sur des territoires.La fin m’a surpris et touché : ce n’est pas Yann, dont le prénom n’apparaît jamais, qui raconte, mais son épouse qui reconstitue son enfance ; elle cherche en fait à comprendre le regard de son mari en retrou-vant le monde qui l’a forgé. Cela change d’un coup de cadre et d’angle et cette histoire simple prend alors une autre dimension, avec un autre regard, ce-lui d’une femme toujours amoureuse... J. R.

société. Leur point commun est qu’ils ne s’y sentent pas bien ; seuls, au milieu des autres, ils se cherchent. Pas d’événements ni de personnages extraordinaires dans la plupart de ces nouvelles ; ce sont les situa-tions, les actes de la vie courante qui prennent un caractère dramatique car les faits de la vie banale reflètent la vie intérieure et inconsciente. Thierry Radière raconte dans un langage simple, très agréable à lire. LG

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84 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Peter Robert ScottLe vieil homme sur le toitLes Chantuseries, 352 p., 20 €

Cet auteur est Anglais mais écrit en Français. Et rudement bien ! Pour-tant, il fut d’abord acteur et dra-maturge dans la langue de Shake-speare. Puis il est devenu résident

en sud-Vendée, à Liez. Et il narre cet homme médi-

Thierry Piet Le mange-disque et autres souvenirsÉcho Optique, 160 p., 12 €

Thierry Piet est connu comme poète, par les nombreux recueils qu’il a publiés aux Éditions Écho Optique. Il décide ici de dévider le fil de sa mémoire et d’effeuiller

un à un les souvenirs d’une enfance dans un milieu familial modeste mais chaleureux, entre Bocage, ce-

lui proche de Moncoutant, et Plaine, à Fontenay-le-Comte. De petits chapitres courts, presque des instantanés de vie au sein d'une famille où chacun est bien à sa place : parents, grands-parents, frères et sœurs. Petites contrariétés et grands bonheurs se succèdent au rythme de sa passion pour la chan-son, qu’il écoute d’abord à la radio puis grâce à un mange-disque, particulièrement Sheila qui est sa chanteuse préférée. Le livre simple d’un bonheur simple dans un langage simple. Beaucoup de ceux qui furent enfants dans les années 60 y retrouveront un peu de leur propre vie. A. P.

tant sur son toit, avec un humour certain, révélant une savoureuse musicalité dans son écriture, sans flonflons.L’histoire de cet homme jouant de son violon sur son toit de maison lui a valu une nomination au prix Charette, particulièrement relevé cette année. Au passage, on applaudira l’éditeur de cet ouvrage, Bertrand Illegems, créateur des Chantuseries au Poi-ré-sur-Vie. L’ancien journaliste de Presse Océan vit sa reconversion dans l’édition avec qualité, originalité et bonheur dans ses prises de risques.

PhilG

Roger PoingtChemin de rencontresFormation des adultes ruraux (1953-2014)Hérault, 368 p., 60 illustrations, 28 €

Des champs de la métairie ven-déenne que travaillait sa famille, Roger Poingt respirait l’air de

l’océan tout proche. C’est la montagne pourtant qui l’a aspiré et c’est là qu’il a construit, patiemment et avec ses équipes, les outils de formation pour les ru-raux qui s’engageaient alors dans les activités du tou-risme. Ce fut l’aventure alpestre de l’AFRAT, pro-longée ensuite dans le COFRAT en Pays de la Loire.Roger Poingt propose ici un récit de vie, émouvant et passionné. Récit de vies au pluriel plutôt, tant se confondent et se nourrissent les uns les autres le parcours personnel, la vie familiale, le métier, la dé-couverte d’horizons nouveaux. Cet itinéraire repose tout entier sur deux mouvements qui, au mitan du

XXe siècle, ont mis le monde agricole et rural sur l’orbite du progrès et lui ont permis d’en façonner les outils nécessaires : la Jeunesse Agricole Catholique et les Maisons Familiales Rurales. Le goût du concret, le temps de la réflexion pour agir juste et mieux, la pédagogie de l’alternance expliquent la réussite des outils mis en place. Ces hommes et ces femmes, entreprenants, formés aux réalités concrètes du tou-risme, n’ont pas gardé jalousement leurs acquis. Ils se sont investis dans le développement de terri-toires ruraux, souvent défavorisés. Ils ont aussi par-tagé avec l’auteur cet appétit d’une Europe et d’un monde toujours à découvrir.Roger Poingt raconte presque au jour le jour les pé-ripéties de ses engagements et en tire les leçons, avec enthousiasme souvent, en laissant parfois percer une pointe d’amertume, lorsque les projets n’aboutissent pas complètement. Dans un domaine original, son récit rejoint et enrichit la saga d’une belle aventure humaine : la promotion des hommes et des femmes du monde rural dans la deuxième moitié du XXe siècle. G. B.

Témoignages, essais...

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Olivier Gaignet Ma paroisse.Com (Tome 5)381 p., 30 €

Le tome 5 de Ma paroisse.com clôt le cycle de la publication d’un prêtre blogueur, Olivier Gaignet, curé de Fontenay-le-Comte et de

Fontaines, de 2007 à 2012. Son blog fut en réalité sa troisième paroisse, rassemblant chaque jour plu-

sieurs centaines de paroissiens du net. Il poursuit aujourd’hui son ministère à Mortagne-sur-Sèvre. Ses lecteurs fidèles retrouveront pleinement dans ce dernier opus le pasteur curieux, ouvert au monde, assoiffé de communication. Écrits avant l’arrivée du pape François, ces billets quotidiens s’inscrivent par-faitement dans l’esprit nouveau qu’il fait souffler sur l’Église et sur le monde. Au risque salutaire d’éner-ver les nostalgiques d’une religion corsetée et repliée sur elle-même et sur un passé révolu. G. B.

Mireille Bouquet-Dechaume Faire son livre quelle aventure !Fait de société, 105 p.

Mireille Bouquet-Dechaume a écrit un premier livre Je ne vous appellerai jamais Maman. Curieu-sement, un deuxième ouvrage le

suit : Faire son livre, quelle aventure !

Elle passe en revue toutes les affres de l’apprentie en lettres face au monde de l’Édition. Un voyage sou-vent traumatisant qui commence par la rédaction de son manuscrit puis par la recherche d’un éditeur. Nul ne peut oublier ce jeu de piste du début en écri-ture, qui doit se terminer chez un libraire. Même, un des plus illustres écrivains, Marcel Proust, a commencé son aventure littéraire en finançant la sortie de sa première œuvre : c’était Du côté de chez Swann.Écrire oui ! Être édité ? RMB

Témoignages, essais...Bernard NicolasPassé sous silence en AlgérieL’Harmattan, 46 p., 25,50 €

Ce témoignage sur la guerre d’Algé-rie, paru son compte d’auteur, est réédité en raison de son succès mé-rité ; Gilles Bély avait en son temps

Dominique Dumollard Dans quelle société vou-lons-nous vivre ?Écrituriales, 204 pages, 12 €

Dans son antre du Longeron, à un pas de la Vendée et deux de Cho-let (ne lui dites-pas qu’il n’est pas

Vendéen !), Dominique Dumollard a conçu un essai sur la société d’aujourd’hui, celle dont il pressent un besoin de profonde mutation.Cadre dans de grandes entreprises, consultant dans des cabinets-conseils, Dumollard écrit une analyse

qui a pouvoir de se lire comme un roman. Un ou-vrage où il exprime de nombreuses craintes, notam-ment celle que nous vivons, à savoir « une fausse dé-mocratie », dont l’arme suprême est l’argent. « Nous sommes plutôt en oligarchie », analyse le cadre. L’abstention aux élections ? « C’est un fait particu-lièrement important et grave ».Les trente glorieuses, mai 68, l’endettement à par-tir de 1974, l’Asie et le pouvoir planétaire, rien n’échappe à son analyse. Et la seule force sur laquelle peut encore « compter notre société pour faire bou-ger les choses est celle des citoyens. Auront-ils la sa-gesse d’exiger plutôt que de s’indigner ? » PhilG

relevé la qualité de l’ouvrage en notant la position délicate des jeunes appelés confrontés à une guerre cruelle et aux débordements et comportements de certains officiers. C’est effectivement très bien noté, sobrement, Bernard Nicolas ayant toujours réussi à refuser de participer personnellement à une action contraire à ses convictions d’humanité. Cela donne une autre dimension à ce journal de la vie ordinaire d’un appelé en Algérie. J. R.

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86 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Yves JoguetUn Connu au bataillonDurand-Peyroles. 104 p., 14 €

Le temps passe très vite et les sou-venirs s’effacent. Seuls les événe-ments importants laissent une

trace, mais qu’en est-il de la vie quotidienne ? Heu-reusement, il y a toujours quelques témoins pour nous rapporter ce qu’ils ont vécu au jour le jour. Yves Joguet évoque ce service militaire que les jeunes

Francis Bergeron illustrations Fanny LesaintOrélian Bordesoule et le mystère d’ArundelBeaupré, 94 p., 9 € 90

C’est une intrigue policière bien menée qui pourrait, en version

adulte, s’adresser « aux parents ». Mais elle est des-tinée aux enfants à partir de 8 ans. Elle se déroule aux Sables d’Olonne, la veille du départ du Vendée Globe. Où est donc passé Tanguy Guenolé, le skip-per du « Régal du Berry » ?… le nom de la société qui sponsorise le bateau. Et le sponsor est le Papa d’Orélian.

Parallèlement à la Police, Orélian enquête de son côté avec son ami Mathias. Il faut retrouver le skip-per ! Ils le retrouveront après une course-poursuite sur skate-board à travers les Sables, de la place de la Poissonnerie à la rue des Halles, de la rue de l’Enfer à la rue de la Patrie. (On croit reconnaître ici ou là le logis de Longpré où habite la famille d’Orélian…) Et du quai des Boucaniers à La Chaume, au sou-terrain qui conduit à une cave de la Tour Arundel : plus précisément au « cachot de la chèvre » où est enfermé le prisonnier. Question : par qui Tanguy le skipper a-t-il été kidnappé ? Par les trois frères Chow-Ping, des chinois gros comme des sumos (qui, eux, sont japonais). Quel suspense ! F. M.

Marie-Claude BellandeChristophe Ménard, Karl MoraisBibouné et Charliri refont le mondesuivi de Monsieur Miaou, Sté des écrivains, 27 p.,

Livre pour enfant, il est toujours plaisant de s’y plonger, une bonne façon de retrouver quelques

émotions d’antan. Je vous invite à connaître Bi-bouné, l’oiseau roi. et connaître les états d’âme de Bibouné. Il n’y a pas que notre grand fabuliste Jean de La Fontaine qui fait parler les animaux, notre au-teur y excelle. Monsieur Miaou apparaît dessiné et colorié en bleu page 21. N’existe-t-il pas des petits personnages de bandes dessinées de cette couleur ? Je n’ai pas pu m’empêcher d’y penser. Quand même un chat qui aime danser avec des sou-ris, ce n’est pas ordinaire ! RMB

Didier Giroud-PiffozLettres d’amour d’un grand-père à ses petits-enfantsL’Onde, 236 p.,

Il est précisé : « Cet ouvrage peut être lu sans avoir lu les pré-cédents… » Je n’aime pas trop

prendre une œuvre sans connaître les précédents vo-

trace mais qu’en

lumes, pourtant le mot « Lettres » m’attire, j’apprécie particulièrement l’art épistolaire ; il nécessite de la vir-tuosité et de la sincérité, quel bonheur de lire Ma-dame de Sévigné ; eh bien, j’ai pris du plaisir à lire les missives de Didier Giroud-Piffoz. Que d’amour dans ces lettres ! Quelle bonne idée littéraire d’avoir décidé d’écrire chaque mois, lors de l’anniversaire de leur naissance à chacun de ses petits-enfants depuis quatorze ans. Nous sommes au troisième tome, je vous laisse découvrir le nombre de ses petites-filles et petits-fils. RMB

générations n’ont pas connu, service effectué dans le prestigieux Bataillon de Joinville. C’était, pour beaucoup de ruraux, leur première sortie du milieu familial. Apprentissage de la vie collective, de l’ami-tié, de la solidarité; mais également, la découverte de l’Armée, du paquetage, de la revue de détail, la discipline et les défilés! Enfin, il nous donne une vision particulière de la Guerre d’Algérie, aujourd’hui si lointaine. Guerre vécue par un appelé qui a porté l’uniforme, durant vingt-huit mois, sans romantisme ni héroïsme. M.D.

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Anne DumergueIllustrations Bruno Dumergue

Jules et l’arc-en-cielDurand-Peyroles. 100 p., 10 €

L’histoire : un petit garçon pré-nommé Jules s’endort, par un bel après-midi d’été, dans son petit ba-

teau. Et il rêve…Il fait un étrange voyage. Perdu en pleine mer, il est sauvé lorsqu’un arc-en-ciel apaise la tempête et le conduit sur une plage bordée d’une forêt mysté-

rieuse. Il y rencontre la fée Hemera et ses amis : le chat malin qui s’appelle Malice, Grumpy le hibou, jamais content, Sammy l’écureuil peureux, Minirel le babouin barbu qui a un don d’invisibilité et Marc le sanglier, un grand susceptible ! Tous vont l’aider à affronter le sorcier Erèbe qui a subtilisé le médaillon magique de la fée…Après maintes chicanes et péripéties, la petite troupe traverse à nouveau un bel arc-en-ciel. Jules se réveille dans son bateau. Heureux de retrouver sa mère et sa petite sœur inquiètes de son sommeil profond. La vie est belle ! F. M.

Serge Perrotin

L’échange de MaisonDurand-Peyroles, 124., 9 €

Les histoires pour enfants sont un genre particulier. Après de nom-breux scénarios de B.D., Serge Per-rotin s’est essayé à l’écriture. Après un premier «voyage-enquête»,

suivant une heureuse formule, nous voici dans une nouvelle aventure d’Alex et Tais.

Yannick HélaryBruno de la PintièreLe Bouquin de VénerieHérault, 214 p., 33 €

Yannick Hélary est veneur et son-neur. Il nous livre un “dico” d’ex-pressions de vénerie rempli de ma-lice et d’esprit.

On y trouve des définitions académiques et des termes bien de chez nous, le tout est émaillé de

Didier Giroud PiffozSœur Yvonnevendéenne d’AhmedabadElla, 200 p., 17 €

Joli témoignage d’une Vendéenne hors norme ! Émaillé de quelques

photos, lettres et quelques textes de sœur Yvonne, elle-même, ce livre reflète la vie d’abnégation de cette religieuse extraordinaire... « Sœur Yvonne à 95 ans poursuivra son combat jusqu’à sa mort à plus de 101 ans. Presque aveugle et sourde, à l’aide de sa canne, elle profite encore de la Jeep du père qui va dire la messe dans les villages pour aller visiter les plus démunis. » E. T.

Jeunesse, divers

Cette fois-ci, nos héros se retrouvent en Australie, à la suite d’un échange de logements pour les va-cances. Pour eux, c’est un dépaysement complet. Après un voyage en avion, légèrement mouvementé, ils découvrent la conduite à gauche et des animaux étranges. Une petite enquête mystérieuse les mettra en contact avec des aborigènes et leurs dessins. Le tout forme un mélange agréable et instructif qui ra-vira de jeunes lecteurs. À quand le prochain volume ? M. D.

riches sous-entendus et rythmé de contrepèteries avec en prime quatre-vingt-dix-neuf fanfares, pa-roles et musique. En vénerie, on “parle”, on “crie” et on “sonne”. Une fois la chasse terminée, il reste à “écrire” et à “dessiner”. C’est à quoi se sont attelés avec brio les auteurs de ce truculent ouvrage qui bénéficie de cinquante illustrations dues à la plume alerte, hu-moristique et surtout talentueuse de Bruno de La Pintière. AHH

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Jean-François DuboisLes Kabouters et MathildeÉdilivre, 30 p., 8 € 50

Grand Ami rencontre une petite fille de sept ans environ prénom-mée Mathilde. Ensemble, l’homme et l’enfant vont découvrir un monde qui asso-

cie le réel à l’imaginaire. celui de Zif, Pok et Bun les trois nains malins….

Raynaldine Ridel Une vie de chien… heureux40 p., nombreuses illustrations, 12,50 €, ren-seignements auprès de l’auteur, 06 82 79 33 39

Raynaldine Ridel est auteur-illustrateur. Cette jeune Belvérine a aussi animé des ateliers pour les enfants, par le biais du Conseil général. Elle était présente au salon du livre de Saint-Gervais, pour dédicacer son ouvrage référence, un livre pour enfants contant

Jean-Claude Lumet William Poire au Sénégal (tome V) Petit Pavé, 244 p., 17 €

Votre interlocuteur, qui aime tant se vanter qu’il fut cancre légendaire, le seul de sa classe qui n’obtint pas son CAP routier au lycée Guitton à

La Roche-sur-Yon, est vert de rage ! Vraiment éner-vant ce cancre de William Poire, personnage créé par l’enseignant vendéen Jean-Claude Lumet ! Énervant d’être aussi fort d’être aussi cancre ! Ces nouvelles aventures, les cinquièmes, transportent ce dernier de classe au Sénégal, chez son copain Omar, l’avant-dernier de la classe !

Car William reste le plus fort, même quand il écrit à son grand-père, le seul membre de la famille qui ne le rouspète pas pour ses résultats scolaires. C’est promis, Papy, il lui ramènera une poudre « affreudi-siaque », ce qui évidemment lui vaudra un sermon de Mamy. Car William ne se contente pas d’être cancre, il est aussi gaffeur. Avec Poire, on peut rire à toutes les pages et dans cet épisode, on découvre aussi un merveilleux pays : le Sénégal. Lumet, le Vendéen de Thouarsais-Bouildroux connaît bien ce pays d’Afrique pour y avoir démarré sa carrière d’enseignant et gardé des amis pour la vie. Mais Jean-Claude Lumet annonce que ces aventures de William sont les dernières ! On ne peut s’y résoudre. Comment cet enfant grandira-t-il ? Comment cet autodidacte s’en sortira-t-il jeune adulte ? Lumet ne peut nous priver d’une suite. Votre interlocuteur veut boire le calice jusqu’à la lie. PhilG

l’amour de son chien. D’où le titre de son ouvrage, ce chien heureux qu’elle nomme Oman dans son ré-cit, qui dans la réalité était un jeune berger belge. Un livre frais, pour enfants et pour adultes le lisant aux petits ! Avec ce chien heureux, on se retrouve même sur le Gois !Raynaldine n’en est pas à son coup d’essai avec cet ouvrage. On lui doit trois précédents albums : Les oiseaux des marais ; La grenouille et l’oiseau ; Histoire d’une amitié. PhilG

Yvan MagaudDuel de FéesDurand-Peyroles, 135 p., 15 €

Les légendes ont engendré bien des romans. C’est cette voie qu’a choi-si Yvan Magaud. La fée Mélusine réalise que tous ses malheurs pro-

Un conte pour enfant très joliment écrit par le Doc-teur Jean-François Dubois durant ses études de mé-decine (Grand Ami, c’est lui), et qu’il vient de faire paraître. Un texte poétique offert aujourd’hui « à mes enfants et mes petits-enfants et à tous les en-fants que j’ai soignés et qui, devenus parents, m’ont confié leurs propres enfants ». Trente pages de bonheur et de sensibilité que les grands liront aussi avec plaisir. F. M.

Jeunesse

viennent d’une même personne : Morgane, la reine d’Avalon. Aidée par Viviane, une fidèle amie de sa mère, elle entreprend de se venger. Mais Morgane est bien décidée à mater son ennemie et à conserver sa domination sur tout ce qui constitue la magie de Brocéliande.Une écriture alerte. Des dialogues qui donnent vie au récit. Un bon travail d’écrivain, agréable à lire. Jacques Bernard

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89Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Joël BonnemaisonLa fabuleuse histoire des TrésorsLa Monnaie, 400 p., 29.90 €

Du théâtre au roman policier, de l’essai au pamphlet, Joël Bonne-maison part ici à la conquête des

trésors du monde. Enfouis, engloutis, cachés, volés, à découvrir, l’histoire rocambolesque d’une soixan-

Marie-Claire Bruno

Une cure de jouvence120 p., 9 €

Marie-Claire nous étonnera tou-jours. Après avoir - bien - étudié le sujet du respect des personnes

Michel & Danielle BayerChapelle St- Hilaire de la Dive60 p., chez l’auteur

Cette brochure cherche un édi-teur pour élargir la diffusion des recherches des Bayer sur ce lieu

âgées en maison de retraite (Je vous avais promis 2012), elle change complètement de genre avec ce roman champêtre et plein d’humour. Cinq années de la vie d’une petite station thermale : personnages hauts en couleur, joies, drames, intrigue… Une his-toire qui vous permettra de vous évader du quoti-dien et vous fera sourire à maintes reprises. Une cure de bonne humeur ! Thérèse Davesne

Chantal RautureauLola 280 p., 19 €

Est-ce que ce livre a bien sa place dans cette honorable revue ? Lola collectionne les amants, les his-toires, les malheurs et trouve rare-

ment le plus petit des bonheurs. Une triste existence remplie de rencontres et de quelques relations qui reviennent épisodiquement. Mais qu’elle traverse

avec soumission et gaieté. Tout cela, et il s’en passe de belles, se déroule aux Sables d’Olonne et dans le pittoresque quartier de La Chaume. Dans les bars, les commerces et dans bien des lieux familiers pour qui connaît la ville ! Et même dans le Bocage où ser-veuse quelque temps au Puy du Fou, elle croise Phi-lippe de Villiers. Il lui fait une bise ! Lola ou le dur côté de la vie. Avec Bertrand, Tristan, Matt, Magid et les autres. Un bon point pour les nombreux por-traits de personnages très bien croqués. F. M.

d’exception, la Dive et sa chapelle, redevenues île lors de la tempête Xynthia en 2010. Superbes l’ico-nographie, la recherche, la restauration ; une mer-veilleuse action pour la découverte, la restauration et la transmission de notre patrimoine. Un exemple à suivre pour tous ceux qui ont à cœur de ne pas laisser s’écrouler nos trésors. J. R.

Nouvelles, DiversBruno Picquet Tribulations à l’intérieur d’un cerveau tourmentéLettmotif, 126 p., 14 €

Ce natif du bocage a fini sa carrière professionnelle comme commis-saire de police à Nantes et profite de ce temps désormais libre pour

écrire. Il sort son deuxième ouvrage, encore une fois à l’écriture léchée. Le titre laisserait à penser qu’il aborde une méditation mais ce sont des nouvelles. Treize exactement, et autant de tribulations, celle d’un chapeau magique, celle de miroirs envoûtants, celle d’un ordinateur en fin de vie, d’un violon qui mène en prison !... Le commissaire divisionnaire a bien mené sa barque à nouvelles. Ses récits sont plus proches du fantastique que d’un cerveau tourmenté. En trois mots : on se pourlèche. PhilG

taine de fortunes inestimables. L’invincible Armada, les Templiers ou celle qui sombra peut-être dans le Rhin, Al Capone, Law, Charette, le train postal Gas-gow-Londres, Toutankhamon ou Napoléon. Il y en a pour toutes les imaginations, tous les goûts. Une su-perbe iconographie séduira les bibliophiles. Quatre cents pages d’évasion, de merveilleux, d’histoires et de légendes émaillées de diamants, d’or, de bijoux et de mystères. Mais si la légende est plus belle que l’histoire, il faut toujours imprimer la légende ! E. T.

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90 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Robert et Pierrette Loiseau Le cidre de la pomme acide de BretagneLa mirabelle, fruit d’or de Lorraine254 p., 15 €

Quel point commun entre un jeune Breton citadin et une jolie

Lorraine subissant le joug allemand dans sa cam-pagne pendant la guerre ? A priori aucun…

Chacun d’eux décrit la période d’avant-guerre, les années 39 à 45 et l’après-guerre, les contraintes et les privations vécues de part et d’autre, la vie de labeur, la solidarité, le courage et les rares joies… Le des-tin amène Robert à Metz pour son service militaire. C’est le coup de foudre et un mariage heureux.Ce livre écrit « à quatre mains », plein d’émotion et d’humour, nous fait traverser la France et découvrir les us et coutumes de chacune des deux régions.Dix ans après le décès de son épouse, Robert Loi-seau, habitant Saint Vincent-sur-Jard, autoédite ce double témoignage poignant. T. D.

Marie-France Thiery-BertaudVendée en 40 recettesMines de Rien. 15 €

Il est difficile de juger un livre de cuisine sans en avoir mitonné cer-taines recettes. Mais l’auteur sau-poudre ses quarante plats d’idées originales ou d’alliances gustatives

nouvelles, d’où un intérêt immédiat pour ce livre!

John Paul Carmona Yeu à la bouche un chef à l’île d’Yeu L’épure, 78 p., en français suivies d’une english version, 20 €

Un livre de recettes pas comme les autres. L’auteur s’appelle John

Paul Carmona, grand Chef dont le restaurant est en Californie et dont les recettes ont comme base des produits du sol et de la mer de l’île d’Yeu. Il y est

venu en vacances et en est tombé amoureux. Dans une courte préface, il en parle avec un enthousiasme communicatif. Les titres de ses recettes éveillent la curiosité et l’appétit par des associations inatten-dues, l’emploi d’herbes et d’épices. On trouvera, par exemple, des patagos (Vénus) avec des mogettes et de l’huile d’immortelles des dunes ou des pâtes fraîches à l’encre de seiche. Les explications sont claires, les recettes facilement réalisables, les photos nombreuses. Les textes ont été rédigés par Sophie Archambeau et Angélique Ville-neuve. L G.

Florence ThuillierLe jeu de l’â[email protected], 25 €

Quelque chose de nouveau, de lu-dique et d’éducatif inspiré du jeu de l’oie, pour les curieux, les amoureux de l’île de Noirmoutier et les enfants à partir de 4 ans. Un parcours initiatique autour de l’île . L’oie est ici remplacé par l’âne, ou plutôt cagnot en patois vendéen, qui accueille le joueur sur le passage du Gois et le fait ressortir par le pont après lui avoir fait vivre quantité d’aventures

pour découvrir les richesses de l’île (son histoire, sa géographie et son économie).Bonus lorsque le joueur se trouve sur une case où le joyeux petit âne caracole, mais attention des pièges lui son tendus : si les dés le conduisent sur la case des cabines de plage, obligation d’y enfiler son maillot et de passer deux tours. Mais le sort peut le diriger au château où il brûlera les étapes....Pour être incollable, un livret donne des explications sur chaque image symbole, des images très joliment dessinées et colorées qui traduisent à merveille l’am-biance de l’île. E. T.

Quelques exemples : les langoustines sablaises en salade tiède au foie de canard (p.27). Une salade de mogettes aux coques (p.33). Un tartare d’huîtres aux dés de pommes, salicorne et blanc de Brem (p.35). Ou un petit lapin qui s’était « enivré » à la bière Mélusine - et au Cognac (p.69). Passionnée par l’histoire culinaire de la Vendée, Marie-France Thiery-Bertaud a été deux fois sollicitée par France 3 pour représenter sa région dans l’émission « Midi en France ». F. M.

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91Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Policier

Jean-Luc LoiretLe marché aux tueursLegestenoir, 446 p., 13.90 €

Je me suis bien sûr précipité sur ce livre dès réception pour retrouver les nouvelles aventures de Ventu-rini & Co. L’intrigue, toujours aussi énigma-

Hervé PertonIllustrations : Jérem’Forces de l’Ordre Crazy World, 12 €

Le monde policier est une source intarissable d’événements hors du

commun ... C’est ainsi que s’ouvre la préface du livre sous-titré

« Interventions insolites », L’auteur sait de quoi il parle, il est lui-même policier municipal en Vendée depuis 1994. Observateur privilégié, il relate les faits divers récoltés à travers le monde dans l’exercice de cette profession où tout peut arriver. Les surprises sont innombrables et si elles sont souvent cocasses, elles sont parfois tragiques. Un bon moment de lec-ture. R. A.

Michel Dillange R.A.S. à Solutré100 p., 10 €

On connaît la délicatesse et le ta-lent de Michel Dillange, l’ancien président des Écrivains de Ven-dée. Ce Luçonnais d’origine a si-

gné une quinzaine d’ouvrages, dans des genres dif-férents. Pour exemple les deux avant-derniers : Le pêcheur et le poisson bleu (Chantuseries Éditions) et une Histoire de la Vendée monumentale (Geste Éditions). Car ce retraité de 81 ans, avec sa barbe de mandarin occidental, est un ancien architecte. Il fut même chargé de la première agence des Bâtiments de France à Paris.

Dans son dernier livre, un roman court, il change encore de genre, fait cette fois-ci dans la politique-fiction avec R.A.S. à Solutré. Un polar avec pour toile de fond la fameuse roche que célèbre chaque lundi de Pâques le président de la République Fran-çois Mitterrand. Flics, barbouzes et journalistes se croisent sur l’événement qui pourrait devenir un fait divers des plus étranges après la découverte d’un cadavre dans le village. Un cadavre qui ressemble étrangement au président des Français de 1981 à 1995… Dillange distrait ses lecteurs en les menant au bout de l’intrigue sans coup férir. Et il semble également beaucoup s’être amusé à écrire cette histoire. Son style léché est débridé, relâché. C’est peut-être ce qui le rend aussi dynamique dans cette histoire pas si abracadabrante que ça ! PhilG

Jean-Luc LoiretTu l’emporteras pas au paradis !Venturini, 384 p., 17 €

Jean-Luc Loiret est bien un maître. ce dernier policier est encore plus consommé que les précédents ; les us, les manières, les méthodes, les

considérations existentielles sont toujours de mise dans l’histoire et pimentent toujours avec la même

tique et imprévue, n’est qu’un prétexte pour nous convier aux dessous d’une enquête à la Venturini, aux dessous des rapports entre policiers...Une série de portraits attachants et les tribulations des personnages et de leurs sentiments les uns envers les autres... Une peinture toute en finesse avec tous les ingrédients d’un excellent polar.Je me précipite donc sur le nouveau, arrivé au-jourd’hui... J. R.

efficacité les enquêtes du commissaire Venturini mais ici la chasse au tueur prend le devant de la scène et le rythme ne faiblit pas.Il fallait bien aussi que notre commissaire et son équipe montrent que ce sont eux qui mènent la danse, face à un commissaire Lebeau vraiment à coté de la plaque et à un, une, juge d’instruction elle aussi hors des clous.Venturini & Co mènent donc le bal pour notre bon plaisir et nous rassurent sur la qualité de notre po-lice ! J. R.

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92 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Le souvenir vendéenN° 266, 68 pages, 8 €

Dans la préface du dernier numéro paru en mai, le directeur de la pu-blication Michel Chatry tance cer-tains responsables de l’Éducation nationale sur leur perception des Guerres de Vendée 220 ans plus tard ! Pas de quoi refaire une nou-

velle guerre, ironise-t-il, en déplorant ce lavage de cerveau sur la réalité historique, notamment l’hor-rible répression militaire républicaine. Ce numéro est aussi l’occasion de rendre hommage à Thérèse Rouchette, « l’historienne des oubliés », et de donner des avis sur Le général du Roy, le film

de Nina Companeez tourné aux Brouzils et que nous évoquons avec enthousiasme dans ce numé-ro de Lire en Vendée. La Revue du Souvenir vendéen est plus mitigée. Daniel J. Amaglio estime que « le miracle ne s’est pas produit » avec ce téléfilm. Est aussi évoqué l’Oratorio du par-don au Vendespace en mars dernier. La revue a apprécié à sa juste mesure l’intervention de Bruno Retailleau, avant que Bruno Coulais ne joue cet oratorio écrit par Yves Viollier devant trois mille personnes. Enfin, on aimera l’explication don-née sur le surnom de « damnion » par les Maraîchins aux Bocains naguère. PhilG

Société d’Histoire et d’études du Pays Challandais Vendée du Nord-Ouestjuin 2014, 228 pages, 30 €

Cette revue est d’abord le carnet de bord des activités de l’association qui n’en manque pas. C’est aussi la publication des recherches que les

érudits de l’association mènent avec une belle pas-sion et une belle réussite sur tout ce qui concerne le Pays Challandais. Une mine de renseignements

numéro 268, 70 p., 7 €s’abonner : BP 40612, 49306, Cholet cedex ; www.souvenir vendéen.org, 02 41 62 11 31

Bien sûr, avec ce trimestriel, on sort des frontières du départe-ment Vendée pour celle de la « grande Vendée », celle militaire de 1793…. Car la revue, qui est aussi de recherches, garde son attache-ment à cette épouvantable guerre

civile qui fit tache sur la Révolution. Cette revue est même indispensable pour tous ceux qui connaissent les grandes lignes, l’insurrection, la bataille de Cho-let, la virée de Galerne, les Colonnes infernales…À propos de la Virée de Galerne, on se souvient tous qu’après la défaite de Cholet en octobre 1793, sur les bords de Loire, Bonchamps accorde le fameux pardon ; tandis que Lescure, le « saint du Poitou »,

grièvement blessé, meurt durant la Virée, le 4 no-vembre 1793. Où ? Aux Besnardières, en Mayenne. Il faut lire Paul Liguine, auteur du « reportage » inti-tulé : Ici Saint Lescure est mort. Autre article passion-nant, et terrifiant, celui du rédacteur Daniel J. Ama-glio sur la guillotine dressée aux Sables d’Olonne. Il rappelle qu’en avril 1793, la Commission républi-caine fera venir la guillotine de Fontenay-le-Peuple (son nom alors), en attendant qu’un charpentier sa-blais (Nobiron) en fabrique une, la lame forgée par Troussicot, le maréchal-ferrant de Commequiers. Cruelle ironie, ce couperet façonné de ses mains, lui tranchera la tête quelques mois plus tard.Mais cette guillotine, placée au bout du remblai est exposée aux embruns salins et se dégrade. Ce qui ex-plique que la Comtesse de La Rochefoucauld-Bayers et son fidèle fermier Joseph Thoumazeaux seront fu-sillés. Face à la guillotine. PhilG

les plus divers que l’on découvre dans ce précieux bulletin qui fête cette année son 40e anniversaire.On y parle de tout, même de foot et de cinéma et d’espions, rien d’étonnant quand on sait que notre ami Philippe Gilbert s’investit de plus en plus dans cette revue aussi ! Théo Rousseau est intarissable sur les huîtres de Bouin et Philippe Jaunet sur l’histoire de Mermande mais on saura tout sur les meuniers, un maréchal-ferrant, les faux assignats, Jean-Bap-tiste de Couetüs, second de Charette, Victor Hugo et même un « Perroquet Vert », maison-buvette pour laquelle L’auteur note que les vieux Challandais sont d’une discrétion remarquable.

J. R.

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93Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

à Mouilleron-en-Pareds, les Muses du Château de Terre-Neuve à Fontenay-le-Comte, la Descente de Croix de Lubin Baugin dans la cathédrale de Luçon ou encore les retables de l’église Saint-Martin du Ber-nard.

Le second numéro, Des immeubles dans tous leurs états (84 p.), met en évidence, parmi 2 000 immeubles protégés, des bâtiments très dif-férents et des parcs et jardins remarquables. Son déroulé, plus thématique, emmène en Vendée vers les églises de Sainte-Cécile

et de Saint-Louis à La Roche-sur-Yon, le jardin de William Christie à Thiré, le phare de l’Armandèche aux Sables-d’Olonne, le château en béton armé de Luçon. Sans oublier à la veille de cette année du centenaire de la guerre de 14-18, le monument de Clemenceau à Sainte-Hermine et sa « bicoque » de Saint-Vincent-sur-Jard. G. B.

DI ME Z-OUN° 20, juin 2014, 72 p., 9 €

Un numéro spécial rempli de sou-venirs, de témoignages et de re-cherches sur les effets de la Guerre de 14 sur les habitants du pays des

Revue AdministrationContacts : Tél : 01 45 64 47 09 [email protected],50 € (conditions particulières à partir de 10 exemplaires)

Publication, dirigée par Jean-Claude VACHER, ancien Préfet de Vendée, ni aussi austère ni tech-nique que son titre pourrait le lais-ser penser…Ses dernières parutions abordent, comme à l’habitude, des problé-matiques de la société française qui nous concernent tous.Défense : nouvelles donnes, n° 242 dans lequel figurent les signatures

de tout ce que la France compte de hauts respon-sables (dont le Chef d’Etat Major des Armées, un Vendéen !) n’esquive, par exemple, aucune des

RevuesDrac Pays de la Loire Parlez-moi PatrimoinesRevues disponibles gratuitement à la DRAC des Pays de la Loire [email protected]

À l’occasion du centenaire de la loi sur les monuments historiques, la Direction régionale des Affaires

culturelles des Pays de la Loire vient d’inaugurer une collection de revues consacrées au patrimoine. Les deux premiers ouvrages, remarquablement illustrés, présentent deux domaines patrimoniaux particuliè-rement riches.

Le premier, Une foule d’objets (120 p.), s’intéresse à quelques-uns des 16 000 objets protégés en Pays de la Loire. Certains sont prestigieux : la Tenture de l’Apocalypse à Angers ou le Belem, bateau embléma-tique du port de Nantes. Huit articles sont consa-crés à des objets vendéens, comme le bronze du Tigre

contradictions entre engagements de la France dans le monde et contraintes budgétaires…Accompagner le handicap, (n°243), pour sa part, fait le point très com-plet des dispositions existantes pour tous les handicapés. Ce nu-méro, en effet, nous rappelle - ou nous apprend – que si bon nombre

de progrès ont été accomplis en matière de connais-sance des handicaps, leur accompagnement et leur prise en charge sont encore perfectibles…La revue s’est vu décerner le label « Centenaire de 14-18 » pour ses rubriques « Histoire » et « Mémoire ».les deux prochains numéros traiteront respecti-vement de Les Métropoles, villes du futur, n° 245 mars 2015, et de L’administration de la Montagne, n° 246 juin 2015, confirmant ainsi l’éclectisme de cette revue.

Achards. Ces faits précis nous donnent un éclairage très concret sur la vie aux Achards pendant la guerre et sur celle des soldats. Un beau travail de recherche de fonds pour que ne se perde pas le souvenir et la reconnaissance dus à tous pendant cette période particulièrement cruelle... J. R.

d l

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94 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Louis Moinard Grandir là où on a été semé196 p., 15 €

Il a trait les vaches, conduit les bœufs et les chevaux, puis il s’est retrouvé un jour sénateur de la Vendée, dans les ors du Sénat. Et, au fond, il trouve ça tout naturel.

C’était évidemment improbable. À 83 ans, Louis Moinard, questionné par Janine Tirbois et Annie Jauzelon, raconte son parcours étonnant. Le petit garçon de Denant, le collégien de Saint-Jo à Fon-tenay, le militant de la JAC, le responsable des lai-

Contes en pays de PalluauLe Jarosset, 180 p., 15 €

La belle initiative du Festival de l’Ecriture de Terroir et du roman régional du Pays de Palluau est l’occasion aussi de la publication d’un livre de contes. Un concours

Monique et Alexis Bétus Le canton de ChallansSutton, 128 p., 21 €

Dans la très dense collection Mé-moire en images, les éditions Sutton poursuivent leur tour de Vendée des cantons. Avec les six com-

munes de celui de Challans. Le concept demeure: en général, pour chaque page, deux cartes postales ou photos anciennes, une solide légende. Pour les sources et les documents, les auteurs ont consolidé

Roger Albert Mémoire d’un paysGeste, 226 p., 25 €

Ses responsabilités et ses engage-ments citoyens et professionnels, son attachement à sa commune de La Tardière, on fait de Roger Albert un témoin attentif et éclai-

ré des évolutions de la vie rurale d’un village - et de quelques autres aux alentours – dans la seconde

moitié du XXe siècle. Ce livre de mémoire se nour-rit d’entretiens avec des anciens, entre entre 1996 et 1998, puis dix ans plus tard. L’intérêt de ces té-moignages n’est pas dans leur nouveauté, mais bien davantage dans leur proximité et dans leur liberté. Roger Albert les restitue dans toute leur fraîcheur et leur spontanéité. Les anecdotes cocasses, jamais méchantes, les souvenirs et des nostalgies bien com-préhensibles illustrent les richesses et les peines des générations d’avant, avec l’espoir constructif qu’elles serviront à celles d’aujourd’hui et de demain qui, sans toujours bien le savoir, leur doivent beaucoup. G. B.

de nombreuses contributions. Le marais breton ven-déen offre naturellement des angles très originaux à la mémoire : le maraîchinage, la chasse, le bal chez Raballand, le canard des princes, la foire des quatre jeudis, le groupe folklorique du Bouquet d’ajoncs, la yole qui amène Mgr Cazaux... L’album met aussi en évidence quelques grandes figures qui ont illustré ou développé la région: André de Rivaudeau, poète de la Renaissance, René Bazin, l’aviatrice Jacqueline Auriol, Michel Vrignaud, l’âme du basket challan-dais, les maires Jean Léveillé et Louis-Claude Roux par exemple.

G. B.

teries coopératives, le maire, le conseiller général, le sénateur, le père de famille aussi racontent tour à tour les étapes d’un cheminement comme il n’en est guère plus. Son histoire personnelle est aussi celle de plusieurs générations, de la guerre de 39 - 45 à nos jours. Elle croise des visages connus de l’histoire contemporaine, avec une fraîcheur et un engage-ment serein qui réconcilient avec ce que la respon-sabilité civique porte en elle de meilleur. Un apport précieux à l’histoire de la Vendée, en particulier celle d’un sud souvent trop ignoré.Cet ouvrage est notamment disponible à l’Abbaye de Nieul-sur-l’Autise, à l’Office de tourisme de Maillezais et au Musée de la Mine de Faymoreau.

G. B.

de contes et nouvelles est à l’origine de ce recueil « Il était une fois, en Pays de Palluau... ». Douze contes des douze lauréats commencent par cette incanta-tion merveilleuse et on est embarqué à la découverte de la source fabuleuse, des épouvantails du bord de la Vie, de la légende de la chapelle fondue... Un se-cond festival devrait voir le jour l’an prochain. Et un nouveau livre de contes ! Y. V.

Page 95: Lire en Vendée n° 28 Échos Musées · Revue de la Société des Écrivains de Vendée et des amis de l’Historial de la Vendée Lire en Vendée Échos Musées n° 28 É Éruption

95Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Marc Gilbert Jacques BousseauSculpteur des rois de France et d’EspagneChavagnes Présence du Passé, 189 p., 24 €

On ne dira jamais assez la contri-bution essentielle des associations

locales du patrimoine, nombreuses et très vivantes chez nous, à la mémoire de la Vendée. Créée voici un quart de siècle par Amblard de Guerry, l’association

chavagnaise met en lumière un sculpteur méconnu, y compris de ses concitoyens. Célèbre pendant sa vie, Jacques Bousseau tomba ensuite dans l’oubli. Né en 1681 dans une famille d’humbles métayers, remarqué par l’évêque de Luçon, il apprend son métier auprès des maîtres parisiens et obtient le prix de Rome. Il travaille pour Versailles, les Invalides et Saint-Denis, où ses œuvres sont toujours visibles. Sa carrière connaît son apogée en Espagne, auprès du roi Philippe V. Très documenté, cet ouvrage présente aussi de nombreuses œuvres de ce grand sculpteur. G. B.

Maurice Bedon Les cantons de Sainte-Hermine et de MareuilSutton, 128 p., 21 €

Maurice Bedon poursuit assi-dûment sa quête de l’histoire vendéenne à travers les photo-graphies du temps passé. Il s’inté-

resse aujourd’hui aux cantons, encore existants, de Sainte-Hermine et de Mareuil. Deux cantons qui se ressemblent, aux limites méridionales du bocage,

jouxtant l’un la plaine et l’autre le marais. L’His-toire pourtant, les sépare. Sainte-Hermine, favo-rable aux idées révolutionnaires, a été épargnée par les Colonnes infernales. Mareuil fut, par contre, le théâtre de plusieurs batailles sanglantes qui furent des désastres pour les Vendéens. Plus de 250 cartes postales racontent la vie quotidienne de ces contrées paisibles, tout au long du XXe siècle. La grande figure de Georges Clemenceau, les souve-nirs de son enfance à l’Aubraie, sa présence idéalisée avec les Poilus dans le monument de Sainte-Her-mine, émergent tout naturellement de cette mé-moire en images. G. B.

Philippe Gilbert Crimes et catastrophes de VendéeGeste, 232 p., 18 €

Philippe Gilbert est journaliste et il adore écrire des nouvelles. Mé-tier et passion se conjuguent en lui pour raconter une trentaine de faits

divers, des crimes et des catastrophes survenus en Vendée depuis le XVIIe siècle jusqu’à aujourd’hui. Philippe Gilbert a relu les journaux qui ont relaté ces événements. Il rappelle les naufrages du Lan-castria et du Saint-Philibert, le coup de grisou de

Faymoreau ou l’accident ferroviaire de Chantonnay en 1957. Les lecteurs se passionneront comme lui pour le crime non élucidé de l’infirmière de Maillé, la folle équipée du tireur fou qui répandit la peur sur toute la Vendée (1972), la rocambolesque odys-sée du cercueil du Maréchal Pétain ou la tentative d’attentalors de la venue de Jean-Paul II, en 1996, à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Au total, une trentaine d’histoires troussées d’une plume alerte, avec le souci de la mise en scène et du détail significatif. Un hommage confraternel aussi aux journalistes vendéens qui ont écrit au jour le jour sur ces faits divers tragiques ou parfois sordides. Tous ces événements dramatiques qui ont secoué notre région et qui resteront dans les mémoires. G. B.

Jacques BraudLes genoux écorchésSouvenir d’une enfance en VendéeGeste, 440 p., 23 €

Originaire de Croix-de-Vie, où il passe ses grandes vacances avec ses grands-parents, Jacques Braud

Régionalisme

JaLSG

Oilse

nous raconte son enfance et sa jeunesse dans les col-lines du bocage autour de Mareuil, au bord du Lay, les jeux, la bibliothèque et ses mystères, la magie de Noël, les culottes courtes, le collège de garçons de Luçon… certains événements peuvent marquer toute une vie.Il évoque ces écorchures de l’enfance dont nous por-tons longtemps les cicatrices, sur les genoux et dans la mémoire...

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96 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Gilles Perraudeau Le Printemps des massacresDurand-Peyrolles, 212 p., 17 €

Né et installé à Bois-de-Céné, commune vendéenne limitrophe de la Loire-Atlantique, Gilles Per-raudeau fut, plus de trente ans du-

rant, professeur de lettres au lycée privé de Mache-coul. Cette ville, il la connaît. Et il sait qu’elle doit sa réputation à sa mâche, à sa fine Seguin (une eau-de-vie), au château de Gilles de Rais, aux cycles Gitane chers à Hinault et Guimard et... aux massacres !Il s’agit de ceux perpétrés par des Blancs contre des Bleus. Des milliers de paysans sortis de la brume un 11 mars 1793, face à une centaine de gardes natio-naux et de bourgeois acquis à la cause de la Révolu-tion. Les Bleus tentent de parlementer, mais c’est le dérapage. La ville est prise, vingt à trente Bleus sont tués.

L’infâme Souchu, Blanc puis Bleu, puis Blanc, va-niteux et ambitieux, prend alors la tête du tribunal, fait condamner et exécuter dix à douze personnes par jour jusqu’au 22 avril 1793. Environ cent cin-quante victimes au total. La Convention en fera une propagande, annonçant huit cents morts et lançant la répression et les suites qu’on connaît, « inaugu-rant » la guerre civile qui allait marquer la Vendée et l’Ouest.Mettant en scène personnages existants et imagi-naires, Perraudeau colle aux faits, gardant ses dis-tances : on a peu d’archives sur ce massacre. Mais, les historiens Jean-Yves Clément et Reynald Seycher, aux opinions différentes, minimisent eux aussi.Dans Machecoul aux draps trempés de la sueur de la peur, Perraudeau s’immisce dans les jours les plus meurtriers de l’histoire de cette ville. Son roman est d’une veine populaire, dans le sillage de l’écrivain vendéen Yves Viollier. Le Cénéen confirme son ta-lent après avoir reçu le prix du Héron cendré au Salon du livre de Saint-Gervais en 2011. Philippe Gilbert

Gilles Perraudeau Maraîchins, nous voilà !Geste, 210 p., 25 €

Le titre, un rien provocateur, trou-vera son explication à la fin du roman. Celui-ci débute en 1940, dans une commune indéterminée du marais breton vendéen. Un ter-

ritoire singulier dont Gilles Perraudeau connaît tous les recoins, toutes les figures et toutes les histoires. Les titres des chapitres s’inspirent de Rabelais et c’est à sa manière que nous sont racontées les tribulations

de Placide Crosnière. Et surtout celles de ses voisins, les Raballand, les Gauvrit, les Milcent, toutes et tous distingués par de subtils sobriquets pour qu’on ne les confonde point. La première partie, avec l’arrivée des Allemands et les jeunes années de Placide, est la plus savoureuse. Après, on se perd un peu dans un détour humanitaire par Ouagadougou... Mais Pla-cide revient au pays et prend la tête de la contes-tation contre le Bourinne-Land et le Maraichin’ Park, une sorte de Puy du Fou maraîchin, et les envahisseurs nantais et parisiens qui colonisent les charrauds, à la recherche d’ un «maraîchin dream» snobinard... Mais les Maraîchins finiront par garder leur marais réel... G. B.

Françoise Dulong-Laurraine Esprit-Henri Baudry d’AssonLe Hérisson, 294 p., 18 €

Esprit Baudry d’Asson de Grezée s’est démarqué de son clan mais en

en défendant et en conservant les vraies valeurs. Il s’est ensuite également démarqué de la République quand celle-ci, avec la Terreur, n’avait plus aucune référence à quelque valeur que ce soit.Plus de deux siècles après qui a encore cette indé-pendance d’esprit ? Les clans sont les mêmes et on le ressent fortement dans ce livre !

en défendant et

L’auteur évoque ces clans mais n’en parle finalement pas au niveau familial même si la branche de Grezée semble ne plus avoir de liens avec les autres Baudry.Dommage, mon père a dressé une généalogie plus complète que l’auteur sur les Baudry de Grezée, éta-blie à partir des documents de l’autre branche (dis-ponible à tous aux Archives de la Vendée). Merci à l’auteur et à Chassin (La Vendée Patriote)pour cet éclairage très détaillé et documenté sur ce général vendéen «hors les douze» qui a commandé militairement en second la Vendée jusqu’en 1793. Son amitié avec Lequinio laisse également un peu d’ambiguïté sur ses relations avec les personnages en vue à l’époque et sur ses convictions personnelles. J. R.

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97Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Jean-Claude ChatelierUne famille vendéenne dans la tourmente de la guerre 1939-1945Geste, 262 p., 22 €

Quatre cents lettres échangées entre les membres de sa famille, de 1939 à 1955, ont décidé Jean-

Claude Chatelier à raconter leur histoire. Elle s’arti-cule autour de Benjamin, le grand-père de l’auteur, charpentier-menuisier à Sainte-Hermine, résistant

M-F et J-F Michel, D et J VitratFrançois Théodore Legras376 p., 75 €

L’histoire d’une dynastie indus-trielle phare dans la verrerie et cristallerie artistique et populaire française de 1839 à 1928, une épo-

pée, un catalogue, une découverte de cette aventure prodigieuse de créateurs et énergiques industriels de renommée mondiale.

Magnifiquement édité, documenté et illustré, cet ouvrage de référence est un plaisir de découverte insoupçonnée pour les amateurs de d’art et bien en-tendu de l’Art Français. Il témoigne de la richesse d’une époque au travers d’archives familiales qui sont un véritable trésor national.Remercions les auteurs pour ce travail exemplaire et la communication de leurs archives si riches et si évocatrices au moment où l’on cherche à redécou-vrir les savoir-faire d’antan. J. R.

Marie-Thérèse ReauPatrice GiraudLuçon, ville épiscopale303, Cahiers du Patrimoine n° 107, 288 p., 28 €

Recenser, étudier et faire connaître le patrimoine culturel est une compétence régionale. Dans ce

cadre a été réalisé l’inventaire général du patrimoine de Luçon entre 2006 et 2011, par Marie-Thérèse Réau, chercheur, et Patrice Giraud, photographe en confrontant le terrain et les sources, pour tout voir de l’urbanisme à l’architecture et au mobilier.

L’histoire de Luçon est très liée avec l’Histoire, qu’elle soit politique, religieuse, sociale... La publica-tion suit un plan chronologique, les œuvres savantes telles que les traités d’architecture et les oeuvres régionales sont datées en comparant avec les autres

Régionalisme

Art et Patrimoine

de la première heure, déporté – il ne reviendra pas de Buchenwald - et de son fils Gérard requis pour le STO en 1943. Ces lettres, ardemment espérées, censurées parfois, maintiennent les liens familiaux et racontent en même temps la vie quotidienne et les angoisses des petites gens du monde rural pen-dant l’Occupation, à la Libération et dans les pre-mières années de l’après-guerre. La joie de la liberté retrouvée n’empêche pourtant pas les doutes sur le passé, ni les tensions familiales. Un livre-témoignage important pour ne pas oublier les années noires G. B

villes, et les oeuvres de la ville entre elles. Ainsi à Fontenay-le-Comte les développements ne sont pas de la même époque. À Luçon, il y a très peu de traces de la Renaissance, contrairement à Fontenay.

Il ressort de cet inventaire l’importance du fait religieux. La véritable naissance de la ville est le fait de l’évêché en 1317, même si l’évêque et le chapitre avaient en charge la gestion du port et du marais », rappelle-t-elle. À partir de 1469, les chanoines se construisent les grandes maisons à l’extérieur de l’évêché, c’est le quartier canonial. Enfin, au XIXe, avec le retour de l’évêque et la prospérité économique apparaissent les bâtiments publics et de belles demeures.

Parmi les richesses patrimoniales, la voûte peinte de la chapelle des Ursulines. Je n’en connais pas de cette ampleur ailleurs qu’en Bretagne et à Luçon. Je retiendrai aussi l’ancien collège Richelieu (ancien sé-minaire), l’orfèvrerie de Mgr Baillès et les oeuvres de Goudji.

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98 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Henri-Pierre TroussicotUn graveur en VendéeBonnefonds, 120 p., 22 €

Un grand épouvan-tail dans les vignes, un autre dans un arbre

gardent un monde où la nature est reine, pure et belle. Des poules picorent dans la cour, des moi-neaux grappillent, très haut dans le ciel plane une nuée de rapaces, au loin sur la grève quelques pé-cheurs se mêlent aux piquets qui jonchent la dune,

monde insolite livré par le stylet d’Henry-Pierre Troussicot, une invitation à la quiétude, à la pléni-tude, à l’essentiel.Ces morceaux choisis de la Vendée seront ainsi gra-vés dans nos mémoires et changeront notre regard sur les paysages, les choses et les hommes qui les ont marqués.Noir et blanc pour l’infini des couleurs de la Ven-dée, Henry-Pierre Troussicot laisse une empreinte bien à lui dans le monde de la gravure, déjà si bien représenté en Vendée. Toutes ces scènes sont de pe-tits chefs-d’œuvre, des portes ouvertes sur le rêve, la joie et la vie. J. R.

Robert de GouttepagnonGuy de Raigniac

Les vacances de Guy Deuxième cahier 1922-1926Bonnefonds, 224 p., 20 €

Il y a donc eu un premier cahier (1917-1921) que nous avons feuilleté, ravis, comme on tourne

les pages de carnets surannés sortis de la poussière d’un vieux tiroir, en espérant y percer quelques se-crets intimes. On tourne les pages de ce second avec le même plaisir. Guy de Raigniac a maintenant 13 ans. Son cahier court jusqu’à ses 17 ans. Robert de Gouttepagnon, son oncle, en a 54. Ses dessins à la plume et ses aquarelles sont toujours d’une précision et d’une fraîcheur extrêmes. Ça commence par : « 13 juillet. Voici la distribu-tion des prix terminée. J’en ai eu ma part et puis jouir de mes vacances sans réserve. » Et la chronique de l’été continue, pleine de jeux, de balades à che-val, de visites de châteaux. Ce sera la même chose avec les vacances des étés suivants, mais on voit que le jeune Raigniac grandit, les jeux ne sont plus les mêmes, les centres d’intérêt non plus. Ce cahier, re-marquablement édité, première partie en fac-similé, seconde en caractère d’imprimerie pour faciliter la lisibilité, avec des photographies et des documents complémentaires, se révèle une nostalgique et tendre chronique d’une certaine Vendée. La Vendée des châteaux et des grandes familles. Une Vendée qu’on n’oubliera pas grâce à ce témoignage précieux du neveu et de son oncle. Et Guy de Raigniac peut écrire pour conclure : « Je m’incline en demandant à Dieu de continuer à me donner de bonnes vacances quand l’heure viendra. » Y. V.

Louise Robin Villas et édifices du Remblai des Sables d’OlonneBeaupré, 144 p.,24,90 €

Un régal d’inventaire et de révélation du patrimoine architectural sablais. Louise Robin, on le sait, est une spécialiste de l’Art contemporain. Chargée de cours à l’Université de Rennes II, elle accompagne de façon très pédago-gique et séduisante le lecteur dans une balade à tra-vers le temps et les styles du patrimoine balnéaire de « la plus belle plage d’Europe ». Ça commence de l’autre côté du chenal, rive La Chaume, avec la villa Tertrais-Chailley, le petit château d’un indus-triel au XIXe siècle. On continue côté plage, avec la villa La Chimère, antérieurement villa Margot, puis le Palazzo Clementine, la demeure la plus embléma-tique du Remblai avec sa tour à échauguette, et la coquine Maison de plaisir sur la place Navarin avec ses fresques d’Othellaud Astoul dans le salon ré-servé aux rendez-vous galants... Près d’une centaine d’édifices sont présentés, illustrés de photographies de Vincent Jacques. Ce nouvel ouvrage vient com-pléter le précédent ouvrage des éditions de Beaupré Villas et édifices balnéaires des Sables d’Olonne. Un livre superbe qui donne et apprend à mieux voir et, si besoin, à protéger.

Y. V.

Art et Patrimoine

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99Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

ATALANTE L’ODYSSEE T1Scénario : CrisseDessin et couleurs : EvanaÉditions : Soleil

Ramses, le chaton d’Ishanti, trouve un pas-sage dans le temps et l’es-pace qui conduit la jeune danseuse égyptienne à l’époque où régnaient les Dieux de la Grèce antique. Une époque où

elle va rencontrer Atalante alors qu’elle n’est encore qu’une enfant…

Avec Atalante Odyssée Didier Crisse fait une pierre, deux coups. Il propose en effet un cross over Ishanti/Atalante - les deux héroïnes popularisées dans ses sa-gas d’Héroïc Fantasy éponymes - tout en permettant aux lecteurs de découvrir la jeunesse d’Atalante.

Pour cette nouvelle série, Crisse a confié son scéna-rio à Yvana, une artiste au style maîtrisé, marquée par les influences de Disney et des mangakas. Une dessinatrice qui signe ici un premier album aux cou-leurs chatoyantes destiné à un public très jeune. Les lecteurs adultes, eux, risquent de passer leur chemin, quelque peu désarçonnés par la linéarité et la simpli-cité du récit. Serge Perrotin

LES ARCANES DU MIDI-MINUIT T11Scénario : Jean-Charles GaudinDessin : Cyril TrichetCouleurs : Yoann GuilloÉditions : Soleil

Quelques jours après l’ouverture de leur nou-velle horlogerie, Jim et Jenna disparaissent. Leurs amis vont remuer ciel et terre afin de re-

trouver les cousins volatilisés. Une disparition qui semble liée à leur étrange dualité…

Avec ce 11e tome, le scénariste Jean-Charles Gaudin aborde enfin le pouvoir énigmatique de ses deux hé-ros. En fouillant leur passé, il apporte ainsi une ré-ponse au mystère de leur interchangeabilité obtenue grâce au contact de leurs mains posées sur un mi-roir. L’enquête, entre passé et présent, est plaisante et donne envie de lire la fin de cet épisode prévu en deux tomes.Le dessinateur Cyril Trichet livre une fois de plus un sans faute. On aimerait, cependant, qu’il s’écarte d’une partition qu’il maîtrise sur le bout des doigts afin de suivre les chemins plus risqués de l’expéri-mentation. Même si l’on sait que celle-ci n’est pas toujours prisée d’un lectorat bd trop souvent enclin au conservatisme… SP

TERRA INCOGNITA T4Scénario : Serge PerrotinDessin : ChamiCouleurs : BryÉditions : Monkey verde

Au cours d’un voyage au Mexique, et suite à un concours de circonstances exceptionnelles, Jean-Baptiste Le Naëc, jeune archéologue en rupture de ban, effectue un saut

de cinq siècles dans le passé. D’abord épouvanté par cette perspective impossible, il va ensuite progressi-vement l’admettre afin de mettre en oeuvre un pro-jet insensé : changer le cours de l’histoire.

Avec ce Tome 4 de la série Terra incognita, le scéna-riste Serge Perrotin prolonge et renouvelle avec bon-heur les thèmes abordés dans la première trilogie : le voyage dans le temps, un homme partagé entre plu-sieurs femmes et les cultures amérindiennes… Le tout au service d’un récit d’aventures où se croisent pièces précolombiennes volées, danseuse sensuelle et conteur de vieilles légendes indiennes… Après une pause de huit années, le dessinateur yon-nais Chami replonge dans le bain de la bande des-sinée et prend les pinceaux pour donner une suite rythmée au premier cycle de sa série. Avec son com-plice scénariste, il créé pour l’occasion les éditions Monkey Verde qui accueillent la nouveauté et la réé-dition des trois premiers tomes de la série.

BG

La bande dessinée

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100 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

L’AUTRE TERRE T3Scénario : Serge PerrotinDessin : BenoCouleurs : Caroline HoudelotÉditions : Joker

Elijah et Selma, les deux terriens égarés, veulent re-joindre leurs amis retenus prisonniers dans un camp situé au pôle Nord de cette autre Terre. Ils s’envo-lent vers un septentrion glacé où ils découvrent une base secrète perdue au milieu des neiges. Un peuple primitif asservi y œuvre à l’extraction d’un combus-tible extraordinaire. Un carburant appelé Oodgeroo qui alimentera le formidable astronef qui pourrait ramener les deux naufragés terriens sur leur planète d’origine… Avec ce troisième et dernier opus, le scénariste ma-thurinois Serge Perrotin boucle sa trilogie de science fiction. Un cycle qui, au-delà des aventures et des péripéties propres au genre, questionne sur la mé-moire individuelle. En quoi est-elle fidèle au vécu du corps qui l’abrite ? Pourrait-elle être manipulée ? Que reste-t-il d’un peuple qui perd sa mémoire ? Autant de questions qui traversent un récit tout public et lui apportent ainsi une profondeur inattendue.Beno livre, avec ce troisième volume, un dessin abouti. Les influences de son maître Crisse sont di-gérées et laissent place à un travail plus personnel,

élégant et efficace. La palette de couleurs de Caro-line Houdelot apporte chatoiements et esthétisme à des planches de très belle facture. BG

LANCE CROW DOG IntégraleScénario : Serge PerrotinDessin : Gaël SéjournéCouleurs : Verney & Le PrinceÉditions : Sandawe

L’intégrale Lance Crow Dog regroupe les cinq pre-mières enquêtes de l’agent métis. Lance Crow Dog est un sang-mêlé. Fils d’un père sioux oglala et d’une mère irlandaise, il est ins-

pecteur détaché à l’agence locale du F.B.I. d’Albu-querque. Flic blanc pour les indiens, il n’est qu’un indien pour les flics. Partagé entre ses deux cultures Lance traîne sa mélancolie et ses doutes existen-tiels sur les highways du Nouveau-Mexique. Perdu, Lance Crow Dog l’est bel et bien jusqu’au jour où ses supérieurs oblige le farouche solitaire à faire équipe avec la séduisante agente Helen Catwright, une indian lover amoureuse des cultures amérin-diennes. Ils vont former un duo de choc où la coha-bitation suspicieuse du début va bientôt faire place à une attirance réciproque. Mais une attirance capri-cieuse, contrariée par le lourd passé du jeune métis.Avec ce récit, le scénariste Serge Perrotin signe une sorte de « nouveau western». Western, car il est bien question, ici, de cow-boys et d’indiens, et «nouveau» car l’auteur nous brosse le portrait d’une Amérique fort éloignée des canons hollywoodiens. Une Amé-rique authentique où les minorités ethniques – et plus particulièrement celles des communautés in-diennes – sont le plus souvent réduites au rôle de laissés pour compte du rêve américain. Chaque aventure nous fait découvrir une nouvelle enquête et un nouveau peuple amérindien. Lance Crow Dog est ainsi à la bande dessinée ce que sont à la littéra-ture noire les romans de Tony Hillerman.Avec les aventures de l’agent métis, le dessinateur castelolonnais Gaël Séjourné signe ses premières pu-blications. A cet effet, il est intéressant de suivre au fil des cinq albums l’évolution du futur dessinateur de Jour J. Le trait semi réaliste, hésitant, du premier tome, fait peu a peu place à un trait réaliste loin de tout académisme rigide. En l’espace de quelques albums, Séjourné va trouver un style qui le place d’entrée dans la famille élégante des Gibrat, Lepage et Manara. Son dessin est mis en couleurs par les

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ALBAN DMERLUScénario : PolpinoDessin & couleurs : PolpinoÉditions : Beaupré

Un nouveau Polpino que les Sablais connaissent bien.Superbes dessins même si les héros ne sont pas des canons de beauté et ne nous incitent pas vrai-ment à aller sur la plage

qui est belle même si avant tout, les filles sont belles.Comme toujours, il y a les Chaumois et les «zesti-vants» mais surtout un humour de fond, sur fond de dérision sur les Chaumois eux-mêmes, propre aux dessinateurs humoristes à la page.Belle réalisation pour les éditions de Beaupré qui ne lâchent rien de ce qui concerne le patrimoine sablais ou chaumois. J. R.

LES ENQUÊTES DU MISTERIUM T1Scénario : Jean-Charles GaudinDessin & couleurs : Brice CossuÉditions : Soleil

Au XIIIe siècle, une troupe de saltimbanques sillonne la campagne française afin de diver-tir seigneurs et villa-geois. Ils sont également connus pour être de fins limiers capables d’éluci-der les mystères les plus étranges.Jean-Charles Gaudin écrit avec Les enquêtes du Mystérium une nou-velle série où cohabitent

aventures, enquêtes et cadre moyenâgeux. A l’instar des protagonistes de sa série à succès « Les Arcanes du Midi-Minuit », on retrouve ici un couple fra-ternel chargé de conduire les investigations d’une petite troupe d’amis. Le dessinateur Brice Cossu propose un dessin grand public au style maîtrisé, influencé par les mangas et la bande dessinée transalpine.Les enquêtes du Misterium font partie de ces bandes dessinées qui n’ont d’autres ambitions que de diver-tir petits et grands. Pari réussi. SP

talentueux Verney et Le Prince. Munis de pinceaux traditionnels ou numériques, ils rendent crédible cet Ouest américain contemporain et l’habillent d’une palette de toute beauté. BG

VIGILANTES T3Scénario : Jean-Charles GaudinDessin : Riccardo CrosaCouleurs : Stéphane PaitreauÉditions : Soleil

Un homme politique, Peter Stahl, brigue un des plus hauts postes de l’État… Daryl, Zack, Curtis et Jesse sont quatre anciens amis qui se sont perdus de vue.

Ils sont les seuls à connaître la véritable personna-lité de Stahl qui a commis des crimes atroces, il y a une trentaine d’années. À l’époque, en grands fans de super-héros, ils avaient formé un groupe secret nommé les « Vigilantes » pour le combattre. Au-jourd’hui, ils arrivent à Pitsgreen, la ville où tout a commencé. Alors qu’ils retrouvent pleinement l’usage de leurs « supers pouvoirs », les souvenirs de leur première lutte contre Peter Stahl mettent à vif de vieilles et terrifiantes blessures, et réveillent une nouvelle menace…Avec ce troisième et avant dernier tome, le scéna-riste Jean-Charles Gaudin ne relâche pas la pres-sion. Le rythme de son thriller - qui n’a rien à envier aux meilleures productions littéraires du genre - va crescendo tout en prenant le temps de camper so-lidement chacun des sept personnages principaux coincés entre passé et présent. C’est en effet dans la parfaite maîtrise de ces allers retours incessants entre années 80 et années 2010, entre monde de l’ado-lescence et monde adulte, que réside le succès de la tétralogie.Succès également porté par le dessin de Riccardo Crosa. Celui-ci se bonifie au fil des albums. Son trait s’assouplie et ses personnages dégagent maintenant une vraie séduction. Un challenge loin d’être évi-dent lorsque l’on doit reconnaître sept personnages au fil des trente ans qui séparent les deux périodes du cycle. Le coloriste Stéphane Paitreau apporte quant à lui ambiances, lisibilité et esthétisme au formidable noir et blanc de Crossa. SP

La bande dessinée

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102 Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Marie-Claire ArchambaudLa Charette à Papotwww.biographe.pro,168 p., 10 €

Si tu veux parler de l’univers, parle d’abord de ton village (Léon Tolstoï)

Un récit authentique, émouvant et détaillé sur la vie du monde agricole dans le secteur

Michel HayartLe Palimpseste de l’espéranceBaudelaire,198 p.,17 €

Ghislaine Pommeret La Moulonne Édilivre 153 p.,14.5 €

Ghislaine Pommeret a su faire un roman avec des bons sentiments. Il n’y a pas de méchant dans cette his-toire, rien que des gens de bonne volonté. La tragédie qui bouleverse leur vie paisible est provoquée par

Pierre ThibaudeauO va pas se passer de même !La Chouette, 416 p., 22 €

La Grande Guerre de 1793 en Vendée Maritime, entre Les Sables-d’Olonne et La Roche-sur-Yon, avec les gars du général Joly, qui se battait pour Dieu et le Roi,

mais ne se privait pas de critiquer, avec toute la ru-desse de ses manières, ni les prêtres, ni les nobles de son entourage.

Jean-Camille EmeriauP’tit Jean le Brigand 1762-1826La Chouette, 216 p., 20 €

Avec un manuscrit de famille, ses archives, sa généalogie, récits et traditions orales, Jean-Camille Emeriau restitue la vie de son ar-

rière-arrière… grand-oncle, p’tit Jean Allaire, au XVIIIe siècle, dans ces années de pain noir et de soupe sans sel.

Jean FavreauVilles océanesAuto, 132 p., 9 €

J’avoue avoir été dérouté par ce livre que j’ai très vite situé entre Boris Vian, mai 68, et les Élucubra-tions d’Antoine que je n’avais pas du tout non plus aimés au départ

pour m’en mordre les doigts par la suite. Un besoin de vivre, d’exister en jouant avec les mots qui finit par une entrée dans un monde étrange mais tout aussi réel. Une vision onirique, délirante et délurée à travers une peinture au couteau abstraite mais très évocatrice et colorée malgré la noirceur des êtres de ces villes océanes aux eaux si profondes. Un petit coup de spleen très réussi pour vous rappeler les er-rements de vos rêves de jeunesse.

J. R.

la Moulonne, une rivière jusqu’alors paisible, elle aussi. René, l’enfant qui raconte, ses parents, un petit frère inattendu, dans leur ferme et les moines d’un monastère voisin vont vivre en autarcie, isolés du monde, pendant plusieurs mois. René s’aperçoit que ce petit monde cache des mystères qu’il cherche à élucider. Une histoire intéressante et bien racontée qu’on li-rait avec plus de plaisir si l’auteure avait fait corriger les fautes d’orthographe et de conjugaison.

LG

Il faut être acteur de sa vie, nous confie Michel Hayard, cadre en retraite licencié, en en réécrivant le manuscrit (un palimpseste est un parchemin uti-lisé une seconde fois) pour rebondir, réaliser un rêve et partager une expérience ; l’entreprise l’a fait vivre mais c’est aussi un enfer...

de Coëx de 1939 à 1959, mais pas que…Marie-Claire Archambaud a beaucoup réfléchi pendant sa jeunesse et analysé chaque événement ou épreuve qu’elle vivait. Elle s’est posé nombre de questions quant à son environnement catholique. Elle l’a subi tout en s’y sentant attirée… jusqu’à sa décision d’entrer en religion à 20 ans.Un tel choix peut-il être irréversible ? T. D.

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103Lire en Vendée - décembre 2014 - avril 2015

Les 10 Ragondins et le RagondorAu Loup, 40 p., 12,50 €

Ces ragondins coquins sont bien plus charmants que leurs modèles réels. Justin creuse son

terrier. La solitude lui pèse mais, peu à peu, il ren-contrera des amis avec lesquels se distraire. Après

donyme Laurence Erwin. (www.auloup-editions.fr).J’ai eu la chance de parti-ciper, au salon du livre de Barbâtre, avec Mandar, l’un de nos illustrateurs. Au Loup Éditions compte pour l’instant trois auteurs, tous Vendéens avec Mandar et Brand Alexander. Aurore Mazoyer

Louis DubostMartin Lersch

Deux ou trois mots repiqués làTarabuste, 96 p., 30 €

Pour Martin, rap-pelez-vous l’exposition Le Tôkaïdô à La Roche-sur-Yon. Louis Dubost écrit, lui, le potager : des mots

Laurence Erwin et MandarMyrta Tome 1 Les Sirènes kleptomanesAu Loup, 212 p., 8,50 €

La jeune Myrtha est une collé-gienne un peu différente des autres, elle a pour amie

Zombinina, une jeune fantôme,

Je viens de créer une maison d’édition jeunesse, Au Loup Édi-tions, en Vendée, à La Châtai-gneraie. Nous avons publié à ce jour quatre titres : trois contes pour enfants ainsi qu’un roman pour les lecteurs à partir de 10 ans. Je suis l’auteur des textes de ces quatre livres, sous mon pseu-

et pour animal favori Griffou, un chat-fantôme lui aussi. Naturellement, il leur arrivera de nombreuses aventures que Myrta partagera avec ses amis du col-lège. Laurence Erwin raconte avec talent et humour ces aventures où l’on croise sirènes et vampires. Belle couverture et belles illustrations. Les lecteurs ado-lescents découvriront avec plaisir ce premier tome d’une série prometteuse. E.T.

avoir batifolé au bord de la rivière, ils partiront à la recherche du mystérieux Ragondor... Un album très frais, très bien illustré aux couleurs chatoyantes , qui ravira les enfants et même les grands . On peut noter aussi l’aspect pédagogique du texte, réel tout en res-tant discret. Un récit très inventif pour compter et apprendre les jours de la semaine. À partir de 3 ans. E.T.

Jean MenandChampougnes Ella, 15 €, 192 p., 15 €

Premier roman de Jean Menand, écrivain né en Vendée et actuel-lement enseignant près de Per-pignan, Champougnes est une espèce d’OVNI. En effet, il s’agit

certainement du seul roman qui n’évoque pas di-rectement la guerre 14-18 tout en nous frappant

à l’estomac (dans les dernières pages) sur le drame que fut cette guerre. Champougnes, c’est un village digne de Marcel Pagnol ou Jean Giono, mais pas n’importe quel village ! Il ne possède pas de monu-ment aux morts, tous ses hommes sont revenus sains et saufs de la guerre.Mais de nous jours, forcément, un village dont tous les hommes ont survécu, c’est louche… Et lorsque les commémorations du 11 novembre approchent, le maire est dans tous ses états. Christophe Prat

JeCE

Pélepe

Communiqués et dernière minute

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c

entre les mottes, les carrés de légumes comme au-tant d’alexandrins boiteux et de paragraphes poé-tiques. pour rencontrer des poètes, des philosophes, quelques hommes politiques et... surtout sept merlots et merlottes (les petits-enfants de l’auteur) d’épave dans les allées. Un ensemble sarclé par la tendresse où par ailleurs la bêche tourne et retourne des interrogations qui nous concernent tous, jardi-niers ou pas. Alors que trop d’écolo-bobos bavas-sent, le poète est un lanceur d’alerte...

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Le coin du CVRH - décembre 2014 - avril 2015104

Le coin du CVRH Centre vendéen de recherches historiques

À la rencontre de Jean-François Henry

L’île d’Yeu n’a pas de secrets pour lui. Et pour cause. Issu d’une longue lignée d’ « Islais », Jean-François Henry a consacré l’essentiel de ses re-cherches au milieu maritime, et à son île natale en particulier.

Ce petit homme jovial et d’une grande cour-toisie est docteur en Histoire (avec une thèse sur… l’île d’Yeu sous Louis XIV) et licencié ès sciences de l’éducation. Cela l’a conduit à être professeur d’His-toire moderne à l’Université catholique d’Angers, à donner un cours d’Histoire religieuse au séminaire de Nantes, et à diriger le Centre de formation des professeurs de l’enseignement catholique en Loire-Atlantique.

En marge de ses activités universitaires, il pour-suit des travaux personnels qui le conduisent à pu-blier dans de nombreuses revues (Recherches ven-déennes, Le Chasse-marée, revues du Bas-Poitou ou de la Société d’émulation de la Vendée…), à par-ticiper à des colloques (du Collège de France sur la foi chrétienne et le milieu maritime, du Centre vendéen de recherches historiques sur les Vendéens et la mer…), à être associé à diverses expositions de la Conservation des musées de la Vendée (Les Vendéens grands voyageurs, Les Peintres de l’île d’Yeu…). Parmi ses publications, avant cette étude sur l’île d’Yeu en 14-18, une biographie de sa grand-mère Alice Henry, préfacée par Henri Queffélec, et L’Ile d’Yeu au large de la guerre de Vendée.

Même dans sa vie personnelle, Jean-François

Henry ne s’éloigne jamais beaucoup de la mer. Quand il ne fabrique pas des maquettes de bateaux ou ne met pas celles-ci en bouteille, il initie ses petits-enfants à l’histoire de l’île de leurs aïeux. Et quand il préside la Société des amis de la cathédrale de Nantes, il n’oublie pas que cette cité d’armateurs fut longtemps l’un des principaux ports de mer français.

M. C.

Le mot d’actualité

Le Centre vendéen de recherches histo-riques a un nouveau directeur, à la suite de mon départ fin octobre 2014.

Je suis arrivé à la tête du CVRH voici plus de trois ans, avec une mission claire : redonner un coup de fouet au Centre dans la continuité de ce qu’avait conçu mon prédécesseur, Alain Gérard.

Contrairement aux prévisions pessimistes qui ont entouré mon arrivée, les résultats sont là : nouvelle convention négociée avec la Sor-bonne, rajeunissement du Conseil scientifique du CVRH, calendrier éditorial rempli jusqu’en 2018, tenue de deux colloques universitaires dans l’attente d’un troisième en 2017, mise en place de synergies avec d’autres pôles scienti-fiques ou culturels vendéens (Historial, ICES, Ethnodoc et bien entendu Société des écri-vains de Vendée)…

C’est ce qui m’a amené à prendre, dès l’an-née dernière, la décision de cesser mes fonc-tions à l’automne 2014, mission accomplie en dépit de turbulences inéluctables : quand on procède à des réformes, on bouscule des ha-bitudes.

Le Centre est à nouveau sur de bons rails, avec un directeur décidé à poursuivre cette po-litique d’ouverture. Le doyen Pierre Yannick Legal, professeur d’histoire du droit à l’uni-versité de Nantes est un universitaire vendéen qui accompagne le centre depuis ses débuts et pour qui la Vendée n’a pas de secrets.

Quant à moi, je compte me consacrer à de nouveaux projets d’écriture, à mes cours à l’ICES, mais aussi à la relance de la série des « Grands témoins de l’Historial », que j’ai créée en 1999 avec Christophe Vital et que j’avais dû abandonner faute de temps en 2011. Michel Chamard

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105Le coin du CVRH - décembre 2014 - avril 2015

87, rue Chanzy, 85000 La Roche sur Yon www.histoire-vendee.com - [email protected]

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Après l’armistice, vient le temps des commémo-rations et du souvenir, des monuments aux morts et des visites officielles. Celles des héros de la Grande Guerre, le maréchal Pétain, le général Buat, Major-Général du Grand Quartier Général, et du Com-mandant Jean de Lattre de Tassigny qui embarque sa future épouse pour une sortie nocturne et roman-tique au large de l’île...

Jean-François Henry, habité par l’esprit de l’île d’Yeu, propose là un récit original et captivant, pétri d’humanité.

G. B.

Les jardins de William ChristieCVRH, 64 p., 9 €

« De ce jardin, je suis le maître et l’esclave », écrit William Christie à propos de son domaine enchanté de Thiré. C’est un jardin pour la mu-sique, pour la méditation et le partage que dé-crit avec discrétion ce petit album bilingue (français-anglais) écrit à plusieurs mains par les amis du musicien. De courts textes se conten-tent d’accompagner – et c’est très bien ainsi – les images séduisantes et contrastées du jardin. Henry-Claude Cousseau, conservateur général du patrimoine, avoue qu’il ne sait à quel endroit va sa prédilection... G. B.

Mémoires de Mme de Sapinaudédition critique établie et présentée par Pierre Rézeau

retrouvez tous nos ouvrages en vente et notre actualité sur :http://www.histoire-vendee.com

Vient de sortir :

Jean-François Henry L’île d’Yeu dans la Grande GuerreChronique de la vie quotidienneCVRH, 279 p., 23 €

La guerre de 14-18 à l’île d’Yeu ? Est-ce possible ? C’est en mer, bien loin du Chemin des Dames et de Verdun, des tranchées et des assauts sanglants à la baïonnette. Et pourtant, c’est bien la guerre. Parce que les marins sont mobilisés, sur le front ou sur les navires de guerre, parce que les poseurs de mines et les sous-marins allemands rôdent aux abords de l’île, parce que le pain manque et que la misère est par-tout. Parce que des « indésirables », des Allemands, des Austro-Hongrois, sont parqués dans la citadelle de Pierre-Levée. Des espions, sûrement.

Jean-François Henry raconte moins la guerre que ce qu’elle fait vivre aux Îslais. C’est en fait une chronique de la vie quotidienne, entre les événe-ments douloureux et la guerre sous-marine, le cha-pelet des naufrages et les secours aux rescapés. Ce n’est pas l’histoire des combattants, mais celle que la population reçoit et dont elle s’empare. Deux nau-frages marquent profondément la mémoire locale: celui de l’Ymer et celui du Séquana, en 1917. Le souvenir du premier, un vapeur norvégien, secouru dans des conditions dramatiques par le canot de sau-vetage de l’île d’Yeu, et dont le naufrage provoqua la mort de onze personnes, s’incarne encore dans le monument offert en reconnaissance par la Norvège. Le naufrage du Séquana, torpillé quelques mois plus tard, a laissé moins de traces. 207 passagers y ont pourtant trouvé la mort, dont 198 tirailleurs sénaga-lais, des « nègres » comme on dit à l’époque...

Le récit, au jour le jour de ces années noires, re-pose sur les lettres des marins, les témoignages écrits des familles, les journaux régionaux et les bulletins paroissiaux rédigés par deux curés, parfois très enga-gés, dix ans après la loi de séparation de l’Église et de l’État. La religion marque profondément les menta-lités îliennes et l’on redouble de prières pour faire violence au Ciel afin que l’ennemi soit vaincu.

Incrédules, les Îslais voient apparaître les «aé-ros», guettent des sous-marins dont ils n’ont pas la moindre idée, subissent les restrictions alimentaires. La guerre empêche ou ralentit le départ des thoniers et ruine l’économie de l’île. Ils craignent aussi les exactions des prisonniers de la citadelle, des rivaux bien sûr pour le ravitaillement. La vie continue mal-gré tout et l’auteur parsème son récit d’anecdotes bien senties.

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Le coin du CVRH - décembre 2014 - avril 2015106

Le coin du CVRH Centre vendéen de recherches historiques

Julien Boureau L’archange saint MichelCVRH, 64 p., 8 €

Pour inaugurer « Trésors de Vendée », la nouvelle collection du CVRH, tout incitait à se hisser au point culminant du département, le Mont Mercure. Pour le panorama très vaste qu’il offre sur toute la région et pour la statue de l’archange, de nouveau rayonnante de splendeur, qui a retrouvé sa place au sommet de l’église paroissiale, le 29 septembre 2013.

Tous les Vendéens connaissent et admirent cette statue, à commencer par l’auteur, Julien Boureau, conservateur des antiquités et objets d’arts de Ven-dée et directeur de la nouvelle collection. Il habite à deux kilomètres... Mais son histoire est plus mécon-nue. Julien Boureau la raconte par le menu. C’est la sœur jumelle de la statue qui couronne la basi-lique de Fourvière à Lyon. Elle a été conçue en 1884 -1885 dans les ateliers parisiens Gaget-Gauthier. Elle est haute de dix mètres et pèse 1 800 kg. Les au-torités de Fourvière ayant décliné l’invitation pour sa présentation, elle est choisie pour l’exposition universelle de Paris en 1889. Celle de la Tour Eiffel.

Inscrite depuis 2006 à l’inventaire des Monu-ments historiques, la statue en cuivre avait beaucoup souffert de la tempête de février 1957. Immédiate-ment déposée, elle a été replacée par hélicoptère le 15 août 1961. Elle montrait de nouveau des signes de faiblesse, ce qui a motivé cette nouvelle restaura-tion. Elle est recouverte de 220 grammes d’or pour une surface de 150 m2.

La statue de l’archange est fortement symbolique et s’inscrit dans l’histoire de la Vendée. En particulier dans la période de reconstruction intense des églises, sous l’impulsion de Mgr Catteau, évêque de Luçon de 1877 à 1915. C’est le curé Migné, influencé par son confrère de La Flocellière, l’abbé Dalin, un autre prêtre bâtisseur - qui entreprend la reconstruction de l’église. Il veut la couronner par une statue mo-numentale... qu’il n’imaginait sans doute pas aussi colossale. Elle se lit aussi comme un symbole de la lutte de la société vendéenne contre la politique an-ticléricale de la IIIe République. L’archange de lu-mière témoigne du renouveau spirituel de la Vendée au XIXe siècle et prend aujourd’hui toute sa place dans son patrimoine architectural.

Cinquante œuvres d’art incarnant chacune un lieu sont « pressenties » pour entrer dans cette col-lection, facilement accessible à tous points de vue, rigoureuse, bien illustrée et agréable à parcourir. Le prochain ouvrage devrait s’intéresser aux retables de l’église de Saint-Aubin-la-Plaine.

G. B.

Jean Artarit Fontenay-le-Comte sous la RévolutionLes malentendus de la libertéCVRH, 490 p., 24 €

Jean Artarit poursuit avec bonheur ses re-cherches sur les événements et les personnages des Guerres de Vendée. Après avoir analysé les mémoires de Lequinio, représentant en mission dans l’Ouest, (Lire en Vendée n°25), il s’est plongé dans les années de la Révolution à Fontenay-le-Comte, alors chef-lieu du département de la Vendée. Le sous-titre de cet ouvrage, les malentendus de la liberté, exprime exactement le dilemme tragique de la cité des beaux esprits, qui accueille avec enthousiasme le souffle de liberté et d’égalité du printemps révolutionnaire. Elle va bientôt déchanter. Fidèles à la République naissante, ses administrateurs, issus de la bourgeoisie intellectuelle, et ses citoyens tentent de résister à la Terreur qui déferle sur eux et sur les campagnes qui l’environnent.

C’est que Fontenay - qui n’est pas encore Fonte-nay-le-Peuple - donne politiquement le la au dépar-tement : sur les quatorze députés poitevins du tiers état, à la Constituante, quatre sont Fontenaysiens. La ville n’est pas non plus déchristianisée : en 1790, on recense quatre-vingt prêtres nés à Fontenay. Le savoir, l’humanisme et une foi enracinée expliquent peut-être l’attitude singulière de la ville pendant ces années terribles.

On sait que les Vendéens révoltés prennent la ville

le 25 mai 1793 et y installent un Comité royaliste. Mais, après la déroute de Luçon, les Républicains la réinvestissent. Quand les colonnes infernales brûlent le pays et assassinent les Vendéens décimés par les combats et le désastre de la Virée de galerne, le co-mité révolutionnaire de Fontenay dénonce l’aveugle

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107Le coin du CVRH - décembre 2014 - avril 2015

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politique de destruction. Il résiste vaille que vaille. C’est pourquoi Fontenay sera relativement épar-gné par la Terreur. Dans cette ville qui compte alors 7 000 habitants, la guillotine coupera pourtant 250 têtes, le plus souvent totalement innocentes. La lé-gende veut qu’un marronnier poussant à l’endroit du supplice produise depuis des fleurs roses, puisant leur couleur dans le sang versé là... Attachées au principe d’humanité, les autorités fontenaysiennes parviendront à soustraire bien des prisonniers aux mains des bourreaux.

On retrouve naturellement dans ce récit la double approche de Jean Artarit. Celle de l’érudit qui traque dans les archives la trace des acteurs principaux, mais qui s’intéresse aussi aux plus modestes, aux femmes notamment. Leurs biographies occupent, en annexe de l’ouvrage, plus de 140 pages... Psy-chiatre et psychanalyste, l’auteur plonge son regard dans le tréfonds des mémoires et des consciences. Car la Révolution n’a pas été qu’un mouvement de masse. Elle a placé chacun et chacune devant son idéal, ses convictions, ses responsabilités. Et devant le dilemme - cet « entre deux », pour reprendre le mot d’Alain Gérard dans la préface de l’ouvrage - auquel ils ont été confrontés. G. B.

La Vendée littéraireActes du colloque des 18-19 avril 2013CVRH, 310 p., 20 €

En ouverture du Printemps du Livre 2013 de Montaigu, l’Institut catholique d’études supérieures (ICES) a organisé, avec le concours

du CVRH, un premier colloque autour de la Ven-dée littéraire. Le CVRH publie aujourd’hui les actes de ce colloque qui rassemblent une vingtaine de contributions d’intervenants très divers, écrivains, historiens, universitaires, journalistes, acteurs de la vie culturelle dans le département ou ailleurs.

Ce colloque s’est intéressé à des figures ven-déennes de l’écriture et de la pensée comme Jean Yole, Louis Chaigne, Jean Rivière, Clemenceau, Jean Huguet, Michel Ragon, Pierre Bordage ou Yves Viollier.

D’autres domaines ont aussi été explorés : la poé-sie, la philosophie, l’édition, les lieux de mémoire et d’exposition.

Ce premier colloque aura une postérité. Tou-jours en prologue du Printemps du Livre, il se dé-roulera les 26 et 27 mars prochain, à l’ICES, puis à Montaigu. Le premier colloque était plutôt centré sur les écrivains vendéens. Le second élargira le pro-pos à ceux qui, sans être forcément du pays, ont écrit sur la Vendée... et sur ses écrivains. Le programme n’est pas entièrement finalisé, mais on peut d’ores et déjà retenir des interventions autour des lettres en bas Poitou, d’Alphonse de Châteaubriant et de Marc Helder, d’Agrippa d’Aubigné, de La Popeli-nière, de Richelieu, de Benjamin Fillon, ou encore de Pauline de la Lézardière.

Ce colloque, comme le précédent, est notam-ment organisé par Jean-Marc Joubert, directeur du Département de Lettres de l’I.C.E.S ([email protected]).

Renseignements bientôt disponibles sur le site du CVRH : histoire-vendee.com et sur le site de l’ICES : ICES.fr

Si, depuis ce printemps, vous avez consulté notre site internet, vous avez constaté qu’il a fait peau neuve. La nouveauté la plus voyante est la boutique en ligne : passez vos com-mandes de chez vous ! (Mais n’en oubliez pas votre libraire !)Côté nouvelles rubriques, jetez un coup d’œil aux portraits des auteurs, plus étoffés, à la re-vue de presse (avec parfois des liens videos et audios) et aux figures de Vendée. Également bientôt en ligne, et en lien avec la biblio-thèque de Vendée, des vidéos de nos auteurs présentant leurs ouvrages.Les réseaux sociaux n’ont pas été oubliés : un compte twitter (@CVRHVendée) et une page facebook (facebook.com/pages/Centrevendeen-de-recherches-historiques) pour suivre plus réguliè-rement les activités du CVRH et partager vos bonheurs de lecture.

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108 Les écrivains de la mer - décembre 2014 - avril 2015

Les pages des écrivains de la Mer

Prix littéraire Écume de mer et Prix commandant Jean Loreau de l’année 2014

La Maison des écrivains de la mer abrite dans ses murs le jury des prix littéraires de la Fédération nationale du Mérite maritime et de la Médaille d’Honneur des Marins.

Le 8 avril 2014, à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le prix Écume de mer a été attribué

à Songeries d’un rêveur insulaire de Jean-Marie Gilory, écrit dont le style est novateur et vous emmène vers les immensités de l’âme des gens de mer ; le prix du comman-dant Jean Loreau à Jacques Nou-gier pour L’albatros et le Tamaris, terrible histoire de naufragés des mers du Sud dont la survie est liée à un albatros.

La Fédération du Mérite maritime a remis aux auteurs leur récompense à Saint-Malo le 16 mai 2014, lors de son congrès annuel. Le peuple de la mer et les amoureux du grand large apprécieront ces deux formidables ouvrages issus du large.

RMB

René Moniot-Beaumont Les causeries écrites à l’encre saléeCheminance, 182 p., 15 €

Elles sont épatantes les cause-ries de René Moniot-Beaumont  ! Cet ancien officier de la marine

n’est pas un « taiseux », comme beaucoup de marins, même s’il préfère écrire que parler. Il se considère d’ailleurs comme un « littérateur de la mer », avec une pointe de fatalisme : « la littérature n’est-elle pas la vie pour ceux qui la lisent et la mort pour celui qui l’écrit » ?

Bien vu ! Car Les causeries écrites à l’encre salée sont celles d’un écrivain qui connaît son sujet, l’aime en tout cas, donne des références, Conrad, Loti, Hugo, London, Stevenson, Melville, sans oublier Rabelais, George Sand, Tristan Corbière et Eugène Sue ! Lorrain de naissance depuis longtemps réfu-gié en Vendée maritime, René Moniot-Beaumont revient aussi sur son épopée du Cap Horn qu’il a doublé avec la joie d’un enfant qui réalise ce vieux rêve de toucher « le bout du doigt du monde ».La mer, René l’écrit dans tous ses états, en s’inté-ressant aux trésors, aux pirates, aux naufrages, aux chapelles, aux chiens à bord, à la vision féminine de l’océan…. « La mer est la seule maîtresse qu’une femme peut accepter » prévient celui qui est aussi président de la Maison des écrivains de la mer à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. PhilG

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109Les écrivains de la mer - décembre 2014 - avril 2015

02 51 98 55 [email protected]

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Marc Elder, les écrivains de marine et l’île de Noirmoutier

La municipalité de Noirmoutier-en-l’Île et son maire Noël Faucher avaient décidé lors du cente-naire du Prix Goncourt 2013, d’honorer la mémoire de Marc Elder, auteur d’un des chefs-d’œuvre de la littérature maritime : Le Peuple de la mer, ouvrage dont les héros vivent de la pêche à L’Herbaudière.

Les Rencontres avec la mer organisées les 13, 14 et 15 juin dernier par l’association Printemps Lecture et Culture de l’île de Noirmoutier dont le président est Jacques Oudin, vice-président du Conseil gé-néral, ont permis d’associer à cette inauguration le prestigieux corps des écrivains de marine présidé par Didier Decoin, secrétaire de l’Académie Goncourt.

Nous avions aussi le bonheur de recevoir l’ar-rière-petite-fille de l’écrivain Anne-Sophie Tendron.

Dider Decoin était accompagné de neuf au-teurs de marine : Patrick Poivre d’Arvor, Jean-Mi-chel Barrault, l’amiral François Bellec, le capitaine de vaisseau Loïc Finaz, Patrice Franceschi, Olivier Frebourg, Hervé Hamon, Yann Queffelec et Daniel Rondeau, un équipage littéraire et maritime que Marc Elder aurait certainement apprécié.

Avoir choisi la rue qui borde l’hôtel Jacobsen qui va devenir prochainement l’Hôtel de la mer rappelle que l’île de Noirmoutier est bien celle du peuple ins-piré par la mer !

René Moniot Beaumont

Les pages des écrivains de la Mer

Petite Histoire de la littérature maritime

à travers les vitrines de la nouvelle exposition 2014/2015de la Maison des écrivains de la mer à Saint-Gilles-Croix-de-Vie

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110 Les écrivains de la mer - décembre 2014 - avril 2015

Les pages des écrivains de la Mer

L’association de la Maison des écrivains de la mer a le plaisir de vous proposer cette année un voyage au long cours dans l’histoire de la littérature maritime.

Notre première vitrine vous amènera dans le monde antique des Égyptiens aux Romains en pas-sant par les Grecs et notre cher Homère et l’Odyssée.

Il n’est pas difficile de remonter l’histoire de la littérature maritime à l’Antiquité. C’est Loïc du Rostu, un historien de la mer de Saint-Gilles-Croix-de-Vie qui citait dans une ébauche historique litté-raire la première phrase écrite au sujet des bateaux sur le tombeau du pharaon Snefrou, vers 2650 avant J.-C. : «Arrivée de quarante bateaux chargés de bois de cèdre». On trouve dans le Livre des morts de l’Égypte pharaonique un chapitre pour gouverner une Barque dans le monde inférieur.

Ensuite, vous allez parcourir plusieurs milles au large (quatre pas dans notre site littéraire) pour re-joindre les Vikings et leurs SAGAS. Pendant trois siècles, vers l’an 800 après J.-C., ils terroriseront les eaux et terres européennes et ils découvriront l’Amé-rique. Dans la même vitrine, Simbad le marin vous attend dans ce merveilleux conte arabe : Les Mille et une nuits. La lampe d’Aladin est du décor.

On ne pouvait pas faire l’impasse avec les Grandes Découvertes. Le récit du voyage de Don Cristobal Colon révèle l’âme sensible à la poésie de la mer de l’amiral. Quelque temps après, cette vi-trine nous parle de Rabelais, écrivain de la mer avec le Quart Livre.

La littérature flibustière, celle des pirates a sa propre vitrine, avec des documents et objets dont une reproduction de la célèbre île au Trésor de Ste-venson.

Le roman maritime tel que l’on peut le conce-voir débute pratiquement au XVIIIe siècle avec un roman inoubliable Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre. Dans cette nouvelle vitrine, les enfants pourront voir un Robinson Crusoë à leur hauteur.

Nous avons réservé pour le roman maritime français avec des auteurs comme Eugène Sue, dit le père du roman maritime français (beaucoup d’entre nous ne connaissent que ses ouvrages terrestres comme Les Mystères de Paris). Saviez-vous que Georges Sand, une authentique Berrichonne, avait écrit parmi ses belles œuvres littéraires terrestres un ouvrage maritime l’Uscoque, une histoire curieuse de pirates ? Tout au long de notre périple littéraire ma-ritime, nous retrouverons les écrivains français et étrangers du cap Horn.

Petite Histoire de la littérature maritime

La locution littérature maritime a été que très rarement employée dans l’histoire littéraire des pays. Pourtant, le monde de la mer se place dans la culture écrite comme un véritable genre littéraire. Les Grecs appelaient littérature la langue des dieux, elle s’ap-plique parfaitement dans ce voyage au long cours d’écrit à l’encre salée.

Bien entendu, nous ne pouvons pas citer les

mille et un auteurs du large et du peuple de la mer qui forment l’équipage international de notre nef littéraire. Ceux que vous allez découvrir dans nos vitrines ont traversé la dure critique de l’oubli à tra-vers les siècles, ils ont écrit, soit un chef-d’oeuvre de la littérature maritime, soit ils ont amorcé un nou-veau style qui a bouleversé l’art de l’écrit à l’encre salée. Nous n’oublions pas tous les écrivains d’hier et, d’aujourd’hui, qui enchantent nos moments de lecture, nous vous en parlerons sur le bord de la Vie à Saint-Gilles-Croix-de-Vie

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111Les écrivains de la mer - décembre 2014 - avril 2015

02 51 98 55 [email protected]

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La Bretagne est représentée par les œuvres telles que : Pêcheurs d’Islande de Pierre Loti, Le Gardien de feu d’Anatole Le Braz, la famille Toudouze avec la grande série des Cinq jeunes filles à Majorque… sur l’Aréthuse, etc.

Une vitrine est dédiée aux écrivains du peuple de la mer qui est le titre de ce chef d’œuvre de la littérature maritime de Marc Elder, prix Goncourt 1913. Roger Vercel, Hemingway, Anita Conti, Henri Queffélec sont de l’aventure.

Le vingtième siècle nous attire avec une présen-tation des écrivains à hauteur d’homme, la mer cesse d’être un élément mystérieux. Les voiles fleurissent le long des côtes. Le paquebot rapproche les conti-nents. Les marins parlent et pourtant ils ne sont pas souvent loquaces, ils dévoilent la vérité de ceux qui travaillent, luttent et souffrent à bord. On y retrouve Monfreid, Giono, Mac Orlan, etc. Roland Mornet

La Tragédie du Saint-Philibert Geste, 408 p., 27 €

Le 14 juin 1931, non loin de l’embouchure de la Loire, le Saint-Philibert entraînait dans son nau-frage 409 personnes, hommes,

femmes et enfants, seulement 8 passagers retrouve-ront la terre ferme.

Roland Mornet, ancien capitaine d’un navire océanographique, reprend chaque phase de l’hor-rible catastrophe, et dissèque les rapports et témoi-gnages pour approcher le plus près possible de la vérité. Il rencontre les familles de victimes, analyse chaque fait, et par-delà les rumeurs et les légendes vous restitue la vérité de ce jour qui devait être une joyeuse croisière vers Noirmoutier qui se termine par un cauchemar maritime. RMB

Les navigateurs solitaires comme Slocum, Ta-barly, Alain Gerbault, l’Argentin Vito Dumas, pren-nent « Homme libre, toujours tu chériras la mer » de Baudelaire comme devise.

Tout un mur accompagné d’un lutrin est réservé aux auteurs du roman maritime anglo-américain comme James-Fenimore Cooper, Edgar Alan Poe, Hermann Melville, Jack London, etc..

Nous vous présentons aussi les romanciers his-toriques de la mer Paul Chack, Georges Blond, Ce-cil Scott Forester, Patrick O’Brian Alexander Kent et le corsaire allemand Felix Von Luckner, Nicolas Montserrat avec Mer Cruelle, est aussi embarqué dans cet équipage.

Vous terminerez votre visite par les romans ma-ritimes dessinés, c’est-à-dire nos B.D. de la mer où vous pourrez retrouver, entre autres un capitaine grognon bien connu.

Bon embarquement !

René Moniot Beaumont

Ouvert de 15 h 00 à 1 9h 00 le samedi du 15 avril au 15 juin et jours fériésOuvert les jeudi, vendredi, samedi, dimanche du 16 juin au 15 septembreOuvert toute l’année sur rendez-vous pour les groupes : 02 51 98 55 04

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Lire en Vendée a pour mission de faire connaître les œuvres littéraires vendéennes.

Merci de communiquer vos ouvrages à :Société des écrivains de Vendée, Bibliothèque pour tous85280 La Ferrière

Lire en Vendée est une publication de la Société des Écrivains de VendéeMise en pages : J. R.Imprimerie Offset 5 Édition, La Mothe-AchardCe numéro est tiré à 6 000 exemplaires.Site Internet : www.ecrivains-vendee.fr LES AMIS

DE L’HISTORIAL

DE LA VENDÉE

LES ÉCRIVAINS

DE VENDÉE