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La nouvelle se défnit moins par des types de sujets que par une manière de les relater. Elle peut aussi bien s’attacher à un événement anodin ou décisi que résumer, évoquer en quelques pa es une e!istence entière, voire une succession de destins. La nouvelle est vouée à la concision, elle relate les événemen tambour battant, à moins qu’elle ne se consacrer à l’observation d’un moment choisi. " l’économie des moyens mis en #uvre correspond une rande intensité de l’e$et produit. "u %&%ème siècle, par souci de renorcer l’e$et de réalité, l auteurs s’inspirent volontiers du ait divers journalistique, recourent aussi à la médiation d’un narrateur inormateur. 'et épisode que la (ouvelle se propose de peindre, elle le détache, elle l’isole. "u moment o) le roman procède par développement, la nouvelle, elle, procède par concentration. *ien qu’elle soit tirée de la vie ordinaire, elle ne relève pa événements de routine car elle marque une étape décisive dans la vie d’un personna e. + ne nouvelle est-elle autre chose qu’un événement inou qui a lieu /, déclare 0oethe dans ses entretiens avec E1ermann. 2chle el + ne histoire qui n’appartient pas à l’3istoire/. &l poursuit + " mon avis la nouvelle se pr4te à représenter une disposition et une opinion subjective 567 d’une a8on à la oi indirecte et symbolique. / L’e$et de surprise que relève la théorie du revirement, assimi la nouvelle à l’histoire e!traordinaire. (ouvelle 9 action rapide, assembla e d’éléments homo ène, centre d’intér4t unique, dénouement inattendu. :n se souvient de la ormule de 2tendhal 9 + n roman 9 c’est un miroir qu’on promène sur une rande route./

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La nouvelle se dfinit moins par des types de sujets que par une manire de les relater. Elle peut aussi bien sattacher un vnement anodin ou dcisif que rsumer, voquer en quelques pages une existence entire, voire une succession de destins.La nouvelle est voue la concision, elle relate les vnements tambour battant, moins quelle ne se consacrer lobservation dun moment choisi.A lconomie des moyens mis en uvre correspond une grande intensit de leffet produit.Au XIXme sicle, par souci de renforcer leffet de ralit, les auteurs sinspirent volontiers du fait divers journalistique, ils recourent aussi la mdiation dun narrateur informateur.Cet pisode que la Nouvelle se propose de peindre, elle le dtache, elle lisole. Au moment o le roman procde par dveloppement, la nouvelle, elle, procde par concentration. Bien quelle soit tire de la vie ordinaire, elle ne relve pas des vnements de routine car elle marque une tape dcisive dans la vie dun personnage.Une nouvelle est-elle autre chose quun vnement inou qui a lieu, dclare Goethe dans ses entretiens avec Ekermann.Schlegel Une histoire qui nappartient pas lHistoire. Il poursuit A mon avis la nouvelle se prte reprsenter une disposition et une opinion subjective [] dune faon la fois indirecte et symbolique.Leffet de surprise que relve la thorie du revirement, assimile la nouvelle lhistoire extraordinaire. Nouvelle: action rapide, assemblage dlments homogne, centre dintrt unique, dnouement inattendu.On se souvient de la formule de Stendhal: Un roman: cest un miroir quon promne sur une grande route. Le rcit bref forme lui-mme un univers clos, autonome, un microcosme vnementiel. Chaque terme trouve sa rsonnance du fait que le lecteur garde en mmoire un grand nombre de donnes.

Ce point de vue dobservateur est source de plaisir car il se trouve en face dun tableau synoptique: la perception de chaque lment semble rendre plus facile lintelligence de lintgralit.Lunivers clos de la nouvelle se distingue chaque fois par des composantes dont le nombre limit permet une reprsentation mentale complte.En raison de sa morphologie, la nouvelle ne peut se vouer aux reprsentations de la vie collective dans leur diversit et leur complexit. La nouvelle: la coagulation dun instant qui tirerait alors la prose du ct de la posie, ainsi que la suggr Faulkner.Le plus difficile: composer un recueil o les textes napparaissent pas seulement additionns, mais traverss par un fil rouge, et surplombs par un dnominateur commun. En telle sorte quils se rpondent, interagissent les uns avec les autres. Les faits divers rendent compte de lactualit par un bric--brac qui traduit lanarchie de la vie. Ils se font suite sans esprit de suite, dclenchant le plaisir dune surprise chaque fois renouvele. Ils confrontent le lecteur une thorie sans cesse confirme des aberrations de lHistoire.Ce type dvnements se dveloppe en marge de lHistoire et de la vie politique, il privilgie toutes les dviations, les relations qui rvlent une causalit aberrante ou dtraque. Sans antcdent et sans suite, elle jouit dune parfaite autonomie, au mme titre que la maxime, le proverbe ou la narration. Dans leur succession, les pisodes voquent un lieu semblable un espace scnique, facilement reprsentable, intelligible et fonctionnel. Lespace peut galement tre significatif, dans la mesure o il permet de comprendre le comportement dun personnage hors du commun, dun pre assassin de son fils. Dsigner lespace dune nouvelle, cest donc tenir compte la fois de la ralit quil voque, de son utilit pour laction, des significations quil suggre.Frquemment un dcor encadre un pisode, des lieux diffrents signalent larticulation de plusieurs pisodes. Dans les rcits brefs toutes les composantes se chargent, au moins virtuellement de rsonances dont le moindre nombre renforce lefficience. La particularit de la nouvelle est de mettre en regard trois niveaux diffrents: Le temps de la lecture. Le temps chronologique de lhistoire. Le temps de la narration.Il arrive que le temps de la nouvelle concide avec celui dune aventure et que la dure de la nouvelle concide avec celle dune vie.Le public se plait entrer demble dans laventure, discerner un certain nombre de repres qui lui permettent de sidentifier et de svader.