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Commentatires de personnes accompagnées dans la recherche d'un travail
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DE PARTICIPANTS
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(VII)
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3
HOMME
43 ans
Il y a des moments dans la vie où on se sent
complètement nul, on tombe au fond du trou et plus
rien n’est possible. Ce qui m’a aidé, c’est de tout
reprendre avec vous, de retrouver les dates, les faits
précis. J’avais des idées, une image de moi, des fois
bonne, des fois très mauvaise. Là c’est simple parce
que c’est précis, c’est comme si ça devenait solide.
HOMME
56 ans
Moi, je ne suis pas vraiment un raconteur.
Je n’aime pas parler de moi et puis je n’aime pas parler
tout court. Je n’aime pas parler parce que je sais
pertinemment que le parler est idiot, il est stupide,
il ne sert à rien, mais il est inévitable parce que si tu ne
parles pas, il n’y a pas de communication. Je n’ai pas
dit que si tu parles, il y a communication. Mais si tu
ne parles pas, les gens ne savent pas ce que tu penses.
Alors parfois, c’est bien de raconter.
FEMME
51 ans
Je ne supporte plus toutes ces aides sociales, toutes
ces assistantes. Vous savez, je suis une féroce personne.
Je viens ici parce que je me sens bien. Je me sens riche
de plein de choses. En général tout le monde s’en fiche
de mes rêves, j’ai l’impression partout ailleurs que mes
pensées sont inadéquates.
HOMME
36 ans
Je croyais que ma vie c’était n’importe quoi,
comme ça vient, au petit bonheur la chance, et puis
non, on dirait que tout ça c’est logique, que ça suit une
idée fixe. C’est ça qui m’a le plus étonné.
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4
HOMME
42 ans
C’est ma vie, c’est ce que j’ai vécu. Je ne sais pas si
elle est bien ou pas bien. C’est comme un livre.
C’est la première fois que quelqu’un écrit ce que je dis.
Je me dis que ça veut dire que je suis écouté. Chaque
matin, j’ouvre les yeux et je remercie Dieu parce que je
suis toujours là.
FEMME
52 ans
Quand je regarde ma vie, je me dis qu’il y a
sûrement des gens qui ont vécu des trucs beaucoup plus
graves et qui souffrent plus que moi. Maintenant je me
dis que c’est du passé et que j’ai eu une belle vie.
HOMME
43 ans
J’avais fait abstraction de tout ça, je l’avais mis
dans un coin mais de tout raconter, ça m’a touché.
J’ai mis deux exemplaires [du récit] chez le notaire,
sous scellés. C’est pour mes enfants quand je ne serai
plus là.
FEMME
43 ans
Je pensais à écrire ma vie, ça se serait appelé
« Parcours d’une séro », mais finalement, pleurnicher
sur son sort… Ici c’est bien parce que je n’ai pas
l’impression de pleurnicher. Ma vie, je me rends
compte qu’elle pas finie, j’ai envie de faire plein
de choses.
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5
HOMME
44 ans
Avant de venir ici, ça faisait un an que je restais
tout le temps enfermé. D’une certaine façon, ça me
protégeait. Peut-être de l’alcool. Maintenant je vois
que ça va bien et ça commence à me gaver de rester
chez moi. Je commence à reprendre un peu contact
avec les gens. Ça fait du bien de parler. D’habitude
je ne sais pas comment expliquer mon expérience
professionnelle, et là, pour la première fois je vois
qu’elle peut être intéressante.
HOMME
55 ans
Là, je me rends compte que c’est la tête qui ne va
pas chez moi. Moralité, je ne recule pas mais je stagne.
Le problème, c’est que j’ai toujours pris les
psychologues pour des cons. Je vous parle plus
honnêtement que j’ai jamais parlé à un psychologue.
Les psychologues, je les ai toujours menés en bateau,
alors c’est un cercle vicieux. Maintenant, si vous
connaissez un psychologue intelligent, ça m’intéresse.
Parce que je ne vois pas comment je pourrai avancer si
je n’ai envie de rien.
FEMME
35 ans
C’est l’histoire de ma vie, c’est intéressant. Ça m’a
fait surgir des images dans la tête et en même temps
c’était comme l’histoire de quelqu’un d’autre. Je me
rends compte que je suis un peu dans ma bulle, un peu
dans mon monde. Ça m’a fait ressurgir les bonnes
choses aussi, je les avais un peu oubliées et maintenant
c’est bien, parce que je sais où je veux aller.
FEMME
37 ans
Ça me fait du bien de venir ici parce que je ne sors
pratiquement plus de chez moi. C’est difficile pour
moi de raconter certains événements de mon enfance.
J’avais peur qu’ils soient analysés et que je sois jugée.
Mais je vois que ici, c’est pas comme ça et en plus il y a
un but concret !
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6
HOMME
50 ans
Je ne sais pas écrire mais je lis un peu. Ce que vous
ai raconté, c’est la vérité sur ma vie, même s’il y avait
des choses pas belles, vous pouvez tout imprimer.
Je veux le donner à mes enfants. Je ne cache rien, de
toute façon, c’est ma vie. C’est important d’écrire la
vérité
FEMME
38 ans
Cette histoire, c’est celle de mon frère, mais c’est
aussi la mienne. Au fur et à mesure de l’écriture du
récit, j’ai senti un grand soulagement. Savoir que
d’autres personnes le liront me permet de ne plus être
seule avec le récit, parce que d’autres sauront.
HOMME
55 ans
C’est fatigant pour moi de parler depuis mon
opération (cancer du larynx), mais c’est agréable
d’être compris, ça vaut le coup. Ça me rappelle les
couleurs et les odeurs, ça faisait très longtemps que
je n’avais pas parlé de tout ça. Je me rends compte que
j’ai eu une vie bien remplie.
FEMME
56 ans
Une fois mon récit dit, je n'avais même plus envie
de le voir. Si j’avais pu, j'aurais pris vos notes et je les
aurais déchirées. C'est quelque chose que j'avais pondu
et que ne voulais plus voir. Quelque soit ce qu'il y
avait dans le récit, je n'ai pas senti que vous étiez dans
le jugement. C'est ça qui m'a mis vachement à l'aise.
J’étais venue pour faire le CV, et en fait, je sens que
je vais partir avec autre chose.
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7
HOMME
40 ans
Quand il n’y a plus la méthadone, ça fait un vide.
Dans la semaine, j’ai trois rendez-vous : Lire la Ville,
le médecin le lundi et le psychologue. C’est tout. Venir
ici, ça me fait du bien. Je me dis que c’est le bon
moment pour faire une formation, m’élever.
J’aimerais trouver une copine, trouver un travail ou
une formation, ça me ferait arrêter la substitution.
Maintenant, c’est bien, je suis tranquille.
HOMME
38 ans
Ça m’a fait du bien de savoir que je peux me poser
et de prendre le temps pour construire quelque chose
de plus solide. J’avais peur d’affronter ça tout seul.
Je suis content de voir mon récit de vie écrit en entier,
même si j’ai aussi fait des trucs moches. Ça me donne
envie de continuer à écrire.
HOMME
42 ans
Le fait de relire ma vie, ça fait bizarre, toutes ces
choses, c’est comme si je me retrouvais en train de les
revivre. Je me dis que j’ai fait beaucoup de choses
aberrantes et ça me fait sourire. Je suis content.
C’est important qu’on ait une image pleine de moi,
pas des bribes. Maintenant je me rends compte que ma
vie d’andouille, elle est derrière. Ça me permet de
comprendre mon parcours, pourquoi j’en suis arrivé
là.
HOMME
37 ans
J’approche d’un certain âge et j’ai envie d'entrer
dans la vie active. Ce n’est pas facile quand on a fait
de la prison parce qu’on vous met des bâtons dans les
roues. Ici, vous voyez les choses différemment, ça fait
que je reprends confiance.
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8
HOMME
44 ans
Parler de tout ça, c’est extraordinaire. J’apprécie
beaucoup, même si les souvenirs reviennent.
Je m’aperçois que les épreuves de la vie m’ont rendu
meilleur et plus réaliste. Je m’aperçois que je suis assez
rêveur mais que malgré tous ces rêves, je sais où
je vais.