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7 LISTE DES ABREVIATIONS ALE Agence locale pour l’emploi BCE Banque Centrale Européenne BFP Bureau fédéral du plan BNB Banque Nationale de Belgique BRI Banque des Règlements Internationaux CE Commission Européenne HWWA Hamburgisches Welt-Wirtschaft-Archiv ICN Institut des Comptes Nationaux INS Institut National de Statistique IPCH Indice des prix à la consommation harmonisé MAE Ministère des Affaires économiques MET Ministère de l’Emploi et du Travail OCDE Organisation de Coopération et de Développement économiques ONEM Office National de l’Emploi OPC Organismes de placement collectif OPEP Organisation des pays exportateurs de pétrole PIB Produit intérieur brut PME Petites et moyennes entreprises SEBC Système Européen de Banques Centrales TVA Taxe sur la valeur ajoutée UE Union Européenne SIGNES CONVENTIONNELS la donnée n’existe pas ou n’a pas de sens ... zéro ou quantité négligeable e estimation n. non disponible p provisoire p.c. pour cent p.m. pour mémoire LISTE DES ABREVIATIONS

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LISTE DES ABREVIATIONS

ALE Agence locale pour l’emploiBCE Banque Centrale EuropéenneBFP Bureau fédéral du planBNB Banque Nationale de BelgiqueBRI Banque des Règlements InternationauxCE Commission EuropéenneHWWA Hamburgisches Welt-Wirtschaft-ArchivICN Institut des Comptes NationauxINS Institut National de StatistiqueIPCH Indice des prix à la consommation harmoniséMAE Ministère des Affaires économiquesMET Ministère de l’Emploi et du TravailOCDE Organisation de Coopération et de Développement économiquesONEM Office National de l’EmploiOPC Organismes de placement collectifOPEP Organisation des pays exportateurs de pétrolePIB Produit intérieur brutPME Petites et moyennes entreprisesSEBC Système Européen de Banques CentralesTVA Taxe sur la valeur ajoutéeUE Union Européenne

SIGNES CONVENTIONNELS

— la donnée n’existe pas ou n’a pas de sens... zéro ou quantité négligeablee estimationn. non disponiblep provisoirep.c. pour centp.m. pour mémoire

LISTE DES ABREVIATIONS

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

L’ECONOMIE BELGE EN 2000

CONSIDERATIONS LIMINAIRES

Désormais, les prévisions macroéconomiques dela Banque pour l’année en cours sont publiéesenviron trois mois plus tôt que les années précé-dentes. Par conséquent, les informations statisti-ques disponibles sont encore très sommaires.

Ainsi, en ce qui concerne l’environnement inter-national, l’analyse est basée sur les estimationsles plus récentes de la Commission européenne,rendues publiques le 11 avril 2000. Les prévi-sions de l’OCDE, qui étaient le plus souvent uti-lisées comme référence dans le passé, ne sonten effet actualisées que dans le courant dumois de juin.

Pour le reste, cet article est rédigé sur la basedes données disponibles au 15 mai 2000. Onn’a donc pas pu disposer, notamment, de statis-tiques officielles de l’ICN sur l’activité économi-que au premier trimestre 2000, tandis que lescomptes nationaux relatifs à 1999 n’existent, àce jour, que dans une version purement provi-soire, non détaillée. S’agissant des finances pu-bliques, les résultats du contrôle budgétaire clô-turé au début d’avril ont, en revanche, été prisen considération.

Etant donné que l’évolution de l’économie belgedépend étroitement de la conjoncture dans lereste du monde, et surtout dans la zone euro, lepremier chapitre de cet article est consacré auxdéveloppements les plus récents et aux pers-pectives à court terme de l’environnement inter-national. Les autres chapitres ont trait à l’écono-mie belge. L’activité économique récente et lesperspectives quant à l’évolution, en 2000, duPIB et des principales catégories de dépensessont décrites au chapitre 2. L’évolution attenduedes coûts salariaux et les développements sur lemarché du travail font l’objet du chapitre 3. Le

chapitre suivant retrace l’évolution récente et lesprévisions en matière d’inflation. Le chapitre 5,pour sa part, étudie en détail l’évolution des fi-nances publiques de la Belgique. Ensuite, dé-coulant de l’ensemble des éléments qui précè-dent, une synthèse des perspectives est présen-tée en ce qui concerne la capacité ou le besoinnet de financement des grands secteurs del’économie. Le compte courant de la balancedes paiements est également étudié. Le dernierchapitre, enfin, traite des conditions de finance-ment et de l’évolution des cours des actions surle marché belge.

I. ENVIRONNEMENTINTERNATIONAL

1. ACTIVITE ET EMPLOI

Grâce aux chiffres de croissance, meilleursqu’attendu dans les économies émergentes, àl’expansion ininterrompue aux Etats-Unis et aurétablissement de la conjoncture dans la zoneeuro depuis la mi-1999, l’économie mondiale acrû à un rythme plus élevé que prévu l’annéedernière. L’expansion économique s’est poursui-vie au cours des premiers mois de 2000. On n’a,de plus, pas observé d’effets perturbateurs dusau passage à l’an 2000. En dépit de l’hypothèseretenue d’un certain ralentissement du rythmed’augmentation de l’activité économique auxEtats-Unis, la croissance économique mondialedevrait encore s’accélérer vivement en 2000,sous l’effet de la poursuite de la croissancedans les pays émergents, d’une reprise progres-sive au Japon et de l’amélioration conjoncturelleen Europe.

Il n’est d’ailleurs pas exclu que la dynamique decroissance de l’économie mondiale, surtout pour

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

les économies européennes, soit sous-estimée.Ainsi, une plus large utilisation des nouvellestechnologies dans un environnement macro-économique stable, pourrait être la source, enEurope aussi, de gains de productivité durableset d’un cycle long d’expansion sans pressionsinflationnistes. Toutefois, ce scénario favorablede croissance doit s’accompagner de la prise encompte de certains risques. Ainsi, les déséquili-bres économiques enregistrés aux Etats-Unis(comme le déficit du compte courant et le faibletaux d’épargne des particuliers) se creusent deplus en plus. Une forte correction des coursboursiers peut, étant donné la nette augmenta-tion de l’endettement des secteurs privés et leseffets de levier négatifs qui peuvent en découler,entraîner un ralentissement sensible de la de-mande intérieure et de la confiance dans cepays. Par ailleurs, les conséquences d’une telleévolution ne resteraient pas cantonnées auxEtats-Unis.

Pays émergents et en transition

Les pays émergents d’Asie ont enregistré, en1999, une croissance vigoureuse et inattendue,

soutenue par les exportations. C’est surtout enCorée que l’activité économique a fortement pro-gressé, le PIB à prix constants y augmentantd’environ 10 p.c. On prévoit un renforcement del’activité dans cette région cette année. Le renou-veau de confiance des ménages et la reprise dela consommation privée dans les pays où le re-gain d’activité s’est déjà amorcé indiquent que lademande intérieure privée devient progressive-ment le moteur de la relance économique. Danscertains pays, cependant, d’importants progrèsdans les restructurations d’entreprises et l’assai-nissement du secteur financier doivent encoreêtre réalisés. Dans ce domaine, c’est en Indoné-sie que se posent les principaux défis.

La Chine a pu, en 1999, tirer parti de la repriseen Asie, grâce à la remontée des cours desmonnaies de plusieurs pays de la région, qui anotamment diminué la pression pesant sur lecours de change de la monnaie chinoise. En2000, la croissance de la Chine devrait être àpeu près aussi rapide que l’année dernière.

Dans les pays émergents d’Amérique latine, lacontraction économique observée en 1999 a

Source : CE.

1 A l’exclusion du Japon.

TABLEAU 1 — PIB A PRIX CONSTANTS

(pourcentages de variation par rapport à l’année précédente)

1998 1999 2000

Etats-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4,3 4,1 3,6

Japon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . —2,5 0,3 1,1

Zone euro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2,7 2,3 3,4

dont : Allemagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2,2 1,5 2,9

France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,2 2,8 3,7

Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,5 1,4 2,7

Royaume-Uni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2,2 2,0 3,3

Asie 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,2 5,8 5,9

Amérique latine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2,2 0,3 3,3

Russie et autres pays en transition . . . . . . . . . . . . . . —0,4 2,3 2,4

Monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2,6 3,3 4,0

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été moins prononcée qu’attendu, une reprise estdéjà en cours et les perspectives de croissancepour 2000 se sont nettement améliorées. L’éco-nomie mexicaine a continué de croître fortementen 1999. Cette année, l’activité économiquedevrait également se redresser au Brésil et enArgentine. Ces rythmes de croissance plus éle-vés que prévu sont notamment liés à la pour-suite des investissements directs étrangers, à lapolitique d’assainissement budgétaire et, danscertains cas, à la consolidation des liens com-merciaux. Pour un certain nombre de pays, lesprix plus élevés du pétrole brut et d’autres pro-duits de base ont aussi joué un rôle importantdans la reprise. Le regain d’activité en Amériquelatine reste cependant fragile : un environne-ment macroéconomique durablement stable est,surtout au Brésil et en Argentine, essentiel pourcontinuer à attirer les investissements étrangersdirects.

En 1999, la croissance économique dans lespays en transition a aussi été plus forte queprévu initialement. Cette évolution a principale-ment résulté de la nette amélioration constatéeen Russie, qui s’explique notamment par lahausse des prix des exportations de produitsénergétiques. Compte tenu de la vulnérabilité dela situation macroéconomique, de la faiblesse dusecteur financier et du manque de confiance, lecaractère durable de cette reprise reste incer-tain. Selon les prévisions, la croissance en Rus-sie devrait ralentir de manière significative en2000. En revanche, une reprise est attenduecette année en République tchèque et dans lesEtats baltes, alors qu’une expansion économiquerelativement vive devrait aussi être observée enHongrie et en Pologne. Il en résulterait que lacroissance dans l’ensemble des pays en transi-tion serait à peu près égale, en 2000, à celle del’année dernière.

Japon

Après la reprise prometteuse enregistrée au pre-mier semestre de 1999, le PIB s’est contracté

dans la seconde partie de l’année au Japon. Audébut de 2000, plusieurs indicateurs ont donnéde nouveau une image plus favorable de l’écono-mie : la croissance de la production industrielle,la confiance des chefs d’entreprise et la rentabi-lité plus élevée des entreprises indiquent uneévolution positive dans les premiers mois de l’an-née ainsi que de meilleures perspectives decroissance pour le reste de l’année. Néanmoins,il n’est pas possible de savoir dans quelle me-sure cette amélioration de la rentabilité des en-treprises provoquera une forte croissance des in-vestissements. De nombreuses entreprises doi-vent en effet poursuivre leur restructuration, cequi implique la poursuite de la réduction des ca-pacités de production et de nouveaux licencie-ments d’effectifs excédentaires. Actuellement, onne peut pas encore affirmer que l’économie ja-ponaise a entamé une reprise durable. Cepen-dant, dans le contexte de la déréglementation dusecteur financier, la poursuite des restructura-tions des banques, notamment dans le cadre desmécanismes d’assainissement mis sur pied à lafin de 1998, est un élément positif. Le proces-sus d’assainissement du secteur financier peuttoutefois encore être long.

L’emploi a continué de se contracter en 1999,de sorte que le taux de chômage est passé de4,1 p.c. en moyenne en 1998 à 4,7 p.c. l’annéedernière, ce qui représente un chiffre élevé selonles normes japonaises. Malgré la reprise écono-mique progressive attendue, le nombre d’emploisreculerait de nouveau en 2000, en raison de lapoursuite des restructurations, et le chômage at-teindrait 4,9 p.c. de la population active.

Etats-Unis

L’expansion a une nouvelle fois été extrême-ment forte aux Etats-Unis au dernier trimestrede 1999, sous l’effet de la vigueur de la con-sommation privée et de la croissance persis-tante des investissements, notamment dans lesbiens d’équipement de haute technologie.Compte tenu des incertitudes relatives au pas-

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sage à l’an 2000, la formation des stocks a éga-lement constitué un facteur de croissance ex-ceptionnel. Sur l’ensemble de 1999, l’activitééconomique a progressé, en moyenne, de4,1 p.c. Cette expansion s’est prolongée durantles premiers mois de 2000. Plusieurs indica-teurs, comme la confiance élevée des ménageset des chefs d’entreprise et la hausse sensibledu chiffre d’affaires du commerce de détail, con-tinuent de signaler des perspectives de fortecroissance pour 2000. Tant la consommationprivée que les investissements des entrepriseset les exportations devraient continuer de soute-nir la croissance. Dans la deuxième moitié del’année, celle-ci devrait se ralentir, notammentsous l’influence de taux d’intérêt plus hauts.Contrairement à d’autres institutions internatio-nales, qui prévoient que la croissance progres-serait encore quelque peu cette année, la Com-mission européenne anticipe un faible ralentis-sement, l’activité augmentant de 3,6 p.c. enmoyenne.

Grâce à la persistance de l’expansion, l’emplois’est fortement accru les dernières années auxEtats-Unis, de sorte que le taux de chômage aatteint le niveau historiquement bas de 4 p.c. audébut de 2000. La hausse de l’emploi et l’ac-croissement de la population active devraient sepoursuivre à un rythme identique cette année,de sorte que le taux de chômage resterait prati-quement stable.

Ces perspectives de croissance doivent toute-fois être considérées dans le contexte d’une vul-nérabilité croissante de l’économie américaine.L’expansion économique exceptionnellementlongue et robuste est en effet allée de pair, lesdernières années, avec des déséquilibres inter-nes et externes. Ainsi, la hausse des cours bour-siers a contribué à un recul substantiel du tauxd’épargne des ménages et à un accroissementde l’endettement des secteurs privés. Les écartsde croissance entre la demande intérieure et lademande étrangère se sont d’ailleurs traduitspar une nette progression du compte courant dela balance des paiements.

Zone euro

Dans la zone euro, la croissance s’est considé-rablement accélérée au second semestre de1999 : aux troisième et quatrième trimestres, lePIB a crû de, respectivement, 2,5 et 3,1 p.c. parrapport à la même période de l’année précé-dente. Cette accélération est en grande partieimputable à une amélioration sensible de la con-

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GRAPHIQUE 1 — EVOLUTION RECENTE DE L’ACTIVITE DANS LA ZONE EURO

Source : CE.

AllemagneFrance Italie

PIB TRIMESTRIEL ET INDICATEUR DECONFIANCE DANS L’INDUSTRIE

PIB à prix constants (pourcentages de variationpar rapport à la période correspondante de l’annéeprécédente)(échelle de gauche)

Indicateur de confiance dans l’industrie(échelle de droite)

INDICATEURS DE CONFIANCE DANS L’INDUSTRIE DES PRINCIPAUX PAYSDE LA ZONE EURO

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tribution des exportations nettes à la croissance.Les effets négatifs de la crise financière inter-nationale sur la demande intérieure sont, enoutre, restés plus limités que prévu et les inves-tissements, par exemple, ont à peine été freinés.

Les résultats des enquêtes de conjoncture har-monisées de la Commission européenne mon-trent, au premier trimestre 2000, une poursuitede la vive augmentation de l’indicateur de con-fiance des chefs d’entreprise. En outre, la con-fiance des consommateurs se situe à un trèshaut niveau. Ces éléments indiquent que la con-joncture dans la zone euro a continué de pro-gresser au cours des premiers mois de l’année.La croissance de la zone euro atteindrait 3,4 p.c.en 2000, contre 2,3 p.c. en 1999. Sous l’effet del’expansion des marchés à l’exportation et del’amélioration de la compétitivité, les exportationsnettes devraient fournir une contribution positiveà la croissance. En outre, la vigueur de la con-sommation privée, notamment liée à l’améliora-tion de la situation du marché du travail, et unecroissance plus vive des investissements de-vraient fournir une large assise à l’expansion.

L’amélioration de l’environnement international aentraîné, au quatrième trimestre de 1999, uneaccélération sensible de l’activité en Allemagne.L’orientation favorable de la confiance des chefsd’entreprise au second semestre de l’annéeécoulée et son nouveau renforcement enregistréau début de 2000 témoignent du dynamisme del’activité. Il semble ainsi que l’Allemagne bénéfi-ciera, en 2000, de la hausse de la demandemondiale et d’une compétitivité accrue. La de-mande intérieure devrait elle aussi progresser : laconsommation privée serait stimulée par les allé-gements des impôts des personnes physiques,alors que la reprise de la demande, le taux crois-sant d’utilisation des capacités de production etla baisse programmée de la fiscalité pesant surles entreprises devraient encourager les investis-sements. Grâce à la consolidation de la de-mande extérieure et intérieure, le rythme de l’ex-pansion pourrait atteindre 2,9 p.c. en Allemagneen 2000, soit près de deux fois celui de 1999.

En France, l’activité a nettement progressé ausecond semestre de 1999, notamment sousl’effet de l’augmentation de la contribution à lacroissance des exportations nettes. La progres-sion persistante de la demande intérieure a en-traîné, en 1999, une expansion économiquebeaucoup plus rapide qu’en Allemagne et en Ita-lie. La confiance des chefs d’entreprise s’estnettement renforcée depuis la mi-1999. L’amé-lioration conjoncturelle devrait se prolongercette année et la croissance du PIB devrait pas-ser de 2,8 p.c. en 1999 à 3,7 p.c. en 2000. Ence qui concerne la demande intérieure, tant laconsommation privée – au vu du niveau élevéde la confiance des ménages et de la hausse del’emploi – que les investissements devraientcroître fortement. La dynamique de la demandemondiale et la compétitivité accrue devraientégalement soutenir la hausse des exportations.

Les remarquables résultats enregistrés parl’économie italienne au second semestre de1999 sont également largement imputables à lareprise mondiale. L’incidence de la crise finan-cière internationale a été relativement plus mar-quée dans ce pays et la demande intérieure y aété plus faible, de sorte que la croissance a étéplus modérée en Italie que dans la zone eurodans son ensemble. La confiance des chefsd’entreprise s’est nettement redressée à partirde la mi-1999 environ et cette tendance s’estconfirmée depuis. Cette évolution confirme lesperspectives de croissance favorables pour2000. Les exportations nettes fourniraient unecontribution positive à la croissance. Une pro-gression de la demande intérieure est égale-ment attendue, notamment grâce aux mesuresfiscales en faveur des ménages et des entrepri-ses et à de meilleurs perspectives d’emploi.Comme en Allemagne, le rythme de l’expansiondoublerait quasiment cette année en Italie, pourpasser de 1,4 p.c. en 1999 à 2,7 p.c.

La reprise économique dans la zone euro de-vrait, cette année, aller de pair, avec une diminu-tion des écarts de croissance entre les pays dela zone. La nette accélération de l’activité en

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Allemagne et en Italie et l’expansion légèrementplus lente en Irlande entraîneraient en effet deschiffres de croissance moins contrastés.

Malgré le ralentissement de l’activité entre la finde 1998 et la mi-1999, l’emploi a progressé de1,4 p.c. l’année dernière dans la zone euro, soitun rythme un peu plus rapide qu’en 1998. Lesbranches des services n’ont en effet été qu’as-sez peu touchées par la crise financière interna-tionale, de sorte que les créations d’emploisn’ont pas été affectées dans ces branches d’ac-tivité qui sont plus intensives en main-d’œuvre.En outre, la crise de l’industrie manufacturière aété de relativement courte durée et il n’y a paseu de licenciements massifs. Par conséquent, labaisse du taux de chômage amorcée à la fin de1997 dans la zone euro s’est prolongée en1999. En mars 2000, le taux de chômage étaitredescendu à 9,4 p.c., un niveau qui n’avait plusété atteint depuis 1992. Grâce à la croissanceen hausse, à la poursuite de la modération sala-

riale et aux réformes du marché du travail, quiportent lentement leurs fruits et rendent lacroissance économique plus intensive en em-plois, l’emploi devrait continuer de progressernettement en 2000, avec une hausse de1,4 p.c., alors que le taux de chômage revien-drait à 9,2 p.c.

La reprise économique enregistrée dans le cou-rant de 1999 au Royaume-Uni a surtout étésoutenue par la consommation privée et l’amé-lioration de l’environnement international. La de-mande intérieure continuerait à s’affermir pen-dant les premiers mois de 2000. La croissances’accélérerait cette année, pour atteindre3,3 p.c., contre 2 p.c. en 1999. La situation dumarché du travail est favorable : en 1999, lenombre d’emplois a continué de croître et lechômage a diminué pour revenir à 6,1 p.c. de lapopulation active; une nouvelle baisse, le rame-nant à 5,8 p.c., est attendue pour 2000.

2. PRIX

Aux Etats-Unis et dans la zone euro, l’inflation anettement progressé dans le courant de 1999et pendant les premiers mois de 2000. Cetteaccélération a été étroitement liée à l’évolutiondes prix à l’importation des biens et services, quia été largement déterminée par la hausse inin-terrompue des prix des produits de base : enmars 2000, l’indice général des prix, exprimésen dollar, des matières premières et des pro-duits de base était supérieur de deux tiers à sonniveau de la fin de 1998. Ce mouvement a prin-cipalement résulté de la vive augmentation descours du pétrole brut : le baril de pétrole brut detype Brent, coûtait environ 28 dollars en mars2000, contre 10 dollars en décembre 1998.Après l’accord sur la hausse de la productionconclu à la fin de mars 2000 entre neuf paysmembres de l’OPEP, le prix a baissé sensible-ment et est revenu, en moyenne, à 23 dollars lebaril en avril. Compte tenu de la forte demandede pétrole brut qui devrait résulter cette annéede l’accélération de la croissance de l’économie

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GRAPHIQUE 2 — TAUX DE CHOMAGE DES PRINCIPAUX PAYS EUROPEENS

(pourcentages de la population active civile, données dessaisonalisées)

Source : CE.

Italie

France

Zone euro

Allemagne

Royaume-Uni

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

mondiale, une nouvelle baisse importante desprix n’est pas attendue. L’OPEP a d’ailleurs an-noncé que la décision d’augmenter la productionserait réexaminée si le prix du marché venait àdescendre au-dessous de 22 dollars.

Aux Etats-Unis, le rythme annuel de hausse del’indice national des prix à la consommation aprogressé pour atteindre 3,7 p.c. en mars decette année. En 1999, l’accélération de l’infla-tion a encore été essentiellement d’origineétrangère et l’évolution des coûts intérieurs est

restée modérée, car les gains de productivitéont compensé la croissance des coûts salariauxpar personne occupée. La politique des prix desentreprises, qui ont cherché à accroître leur partde marché, a également contribué à l’évolutionmodérée des prix intérieurs. Alors que l’inci-dence de prix de l’énergie plus élevés devrait di-minuer dans le courant de l’année, il n’est pasexclu que des attentes d’une hausse de l’infla-tion entraînent une accélération des composan-tes des coûts intérieurs. Globalement, l’inflationatteindrait 2,6 p.c., en moyenne, en 2000, contre2,3 p.c. en 1999.

Dans la zone euro, l’indice des prix à la consom-mation harmonisé était supérieur de 2,1 p.c. enmars 2000 au niveau de l’année précédente,lorsque l’inflation s’élevait à 1 p.c. L’incidence dela hausse des prix du pétrole brut sur les coûtsimportés a encore été renforcée par la déprécia-tion de l’euro. Ces éléments ressortent claire-ment d’une ventilation de l’indice des prix à laconsommation harmonisé entre ses composan-tes : alors que l’indice de la composante énergé-tique était, en mars de cette année, 15,3 p.c.plus élevé qu’il y a un an, la hausse de l’indicedes prix à la consommation harmonisé, horsénergie et produits alimentaires saisonniers, aseulement atteint 1,1 p.c.

Les prévisions signalent un ralentissement del’inflation plus tard dans l’année, sous l’effet del’atténuation de l’incidence des cours du pétrole,après le sommet enregistré au début de l’année.En premier lieu, les augmentations de salairesdevraient demeurer modérées. En effet, les ré-centes négociations salariales semblent indiquerque l’accélération de l’inflation importée ne s’estpas traduite, au début de 2000, par des pers-pectives d’inflation plus élevées. D’importantsgains de productivité, qui peuvent logiquementêtre anticipés dans la phase actuelle d’expan-sion conjoncturelle, devraient également contri-buer à la poursuite de la modération des aug-mentations des coûts salariaux par unité pro-duite. La concurrence accrue devrait d’ailleursfreiner la transmission de la hausse des prix de

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GRAPHIQUE 3 — PRIX A LA CONSOMMATION

(pourcentages de variation par rapport au mois correspondant de l’année précédente)

Source : CE.

Zone euro

Etats-Unis

Japon

Royaume-Uni

Allemagne

France

Italie

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

l’énergie au niveau général des prix. Enfin, leprocessus de libéralisation des prix dans certai-nes branches, comme l’électricité, devrait égale-ment exercer une pression à la baisse de l’infla-tion dans certains pays.

Globalement, les prix plus élevés de l’énergie etle cours de change moyen pondéré plus bas del’euro entraîneraient, en 2000, une haussemoyenne de l’indice des prix à la consommationharmonisé de 1,8 p.c., contre 1,1 p.c. en 1999.Dans la zone euro dans son ensemble, l’inflationdevrait donc rester au-dessous de la limite de2 p.c. fixée par la BCE. Dans certains Etatsmembres, dont l’Irlande, elle serait cependantsupérieure à cette limite. A l’exception de cepays, les écarts d’inflation au sein de la zoneeuro devraient néanmoins diminuer en 2000, enraison de hausses de prix plus fortes dans lespays où l’inflation était restée très faible en1999.

Au Royaume-Uni, qui est moins sensible aux va-riations de prix du pétrole brut, et dont la mon-naie s’est appréciée, l’inflation enregistrée en1999 a été proche de l’objectif fixé. L’indice desprix à la consommation harmonisé a augmentéde 1,3 p.c. par rapport à 1998. Dans le contextede la reprise économique, la hausse du niveaugénéral des prix devrait légèrement s’accélérer,pour atteindre 1,4 p.c. en 2000.

En dépit de l’augmentation des cours du pétrolebrut, les prix à l’importation ont continué de di-minuer nettement au Japon, sous l’influence dela forte appréciation du yen. Les coûts salariauxpar unité produite ont, quant à eux, diminué de2 p.c. Une forte déflation a toutefois été évitée :l’indice national des prix à la consommation n’aen effet baissé que de 0,3 p.c. en 1999. En fé-vrier 2000, cet indice était inférieur de 0,6 p.c.au niveau enregistré douze mois plus tôt. Dansle courant de 2000, la pression à la baisse surl’indice général des prix exercée par les prix àl’importation devrait diminuer. Le recul des coûtssalariaux par unité produite devrait cependantse confirmer, sous l’effet surtout d’importants

gains de productivité. Globalement, les prix à laconsommation devraient baisser de 0,2 p.c., enmoyenne, en 2000.

3. EVOLUTIONS FINANCIERES

Au cours des premiers mois de 2000, la banquecentrale américaine a poursuivi le relèvement,entamé à la fin de juin de l’année dernière, deson objectif pour le taux des fonds fédéraux.Ainsi, ce taux est passé, en cinq hausses suc-cessives de 25 points de base, de 4,75 p.c. aupremier semestre de 1999 à 6 p.c. le 21 mars2000. Ces décisions ont été la conséquence,notamment, de l’amélioration de l’activité au ni-veau mondial, de la remontée du prix des matiè-res premières, de la vigueur de la demande inté-rieure et de la situation tendue sur le marché dutravail.

Au Japon, où les signes de reprise de l’activitéont été assez mitigés, la politique monétaire estrestée inchangée, l’objectif pour le taux du callmoney demeurant fixé à 0,15 p.c.

Après avoir relevé le taux des opérations princi-pales de refinancement de l’Eurosystème, de2,5 p.c. à son niveau initial de 3 p.c., le 4 novem-bre 1999, le Conseil des gouverneurs de la BCEa encore haussé ce taux, ainsi que ceux des fa-cilités de dépôt et de prêt marginal, les 3 février,16 mars et 27 avril, à concurrence de 25 pointsde base chaque fois. Par ces décisions, le Con-seil a poursuivi sa politique consistant à réagir demanière préventive aux risques pesant sur la sta-bilité des prix à moyen terme. En ce qui con-cerne le premier pilier de la stratégie de politiquemonétaire de l’Eurosystème, l’écart prolongé dela croissance de M3 par rapport à la valeur deréférence de 4,5 p.c. et la vive expansion du cré-dit au secteur privé témoignaient de conditionsde liquidité généreuses dans la zone euro.S’agissant du second pilier, la plupart des indica-teurs et des prévisions faisaient aussi apparaîtredes risques à la hausse pour l’évolution des prixà moyen terme. En particulier, le renchérisse-

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

ment du pétrole jusqu’au début de mars, la dé-préciation de l’euro et la forte reprise conjonctu-relle dans la zone euro appelaient une politiquemonétaire moins expansionniste. Le Conseil desgouverneurs a considéré que sa détermination àne pas tolérer des pressions durables à lahausse sur les prix était la meilleure contribution

que la politique monétaire pouvait apporter pourgarantir la persistance d’une croissance qui s’an-nonce plus forte qu’elle ne l’a jamais été aucours de la dernière décennie.

Le début de l’année 2000 a vu le retournementde la tendance à la hausse des taux d’intérêt à

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GRAPHIQUE 4 — EVOLUTIONS FINANCIERES DANS LES PRINCIPAUX PAYS ET DANS LA ZONE EURO

S&P500Nasdaq Composite 2

Nikkei 225

TAUX DES EURODEPOTS A TROIS MOIS(moyennes mensuelles)

COURS DE CHANGE MOYENS PONDERES(indices 1995 = 100, moyennes mensuelles)

Etats-Unis

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YenDollar des Etats-Unis

Etats-Unis Allemagne

Japon

DJ EURO STOXX General

TAUX D’INTERET A LONG TERME (emprunts de référence, moyennes mensuelles)

COURS DES ACTIONS (indices janvier 1995 = 100, moyennes mensuelles)

Sources : BRI, BCE, BNB.1 Taux interbancaires à trois mois.2 Fin du mois.

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

long terme observée tout au long de l’annéeprécédente aux Etats-Unis et dans la zone euro.Aux Etats-Unis, la forte remontée de ces tauxen 1999 avait principalement fait suite au dyna-misme de la demande intérieure. Malgré la pour-suite d’une croissance élevée de la productivité,la demande intérieure avait progressé plus viteque la production potentielle, engendrant destensions grandissantes sur le marché du travail.Différents facteurs ont contribué au repli subsé-quent des taux à long terme, ceux à dix anspassant de 6,8 p.c. en moyenne en janvier à6,1 p.c. en avril. Les hausses répétées du tauxdes fonds fédéraux, et la détermination réaffir-mée de poursuivre cette politique à l’avenir, sinécessaire, ont contribué à calmer les anticipa-tions inflationnistes. A partir de mars, la baissesubstantielle du prix du pétrole, faisant suite à ladécision de l’OPEP d’augmenter sa production,a aussi réduit les anticipations d’inflation. Parailleurs, l’annonce faite par le Trésor américain,au début de février, de son intention de réduirefortement l’émission des emprunts aux duréesles plus longues et de commencer à racheterdes obligations avant leur échéance a pesé surles taux. La récente augmentation de la volatilitésur les marchés boursiers a également pu sou-tenir les marchés obligataires.

La même évolution des taux longs a été obser-vée dans la zone euro, quoique moins marquéeet avec un certain retard par rapport à celleprévalant aux Etats-Unis : les taux allemands à10 ans sont revenus de 5,6 p.c. en moyenne enjanvier à 5,2 p.c. en avril. Outre un effet de con-tagion des taux américains et l’action de fac-teurs communs – la baisse du prix du pétrole etl’incertitude sur les marchés boursiers –, descauses spécifiques à la zone euro, telles que lerelèvement des taux de l’Eurosystème et desaccords salariaux qui se sont révélés plus modé-rés que ne le prévoyaient les marchés, ont éga-lement contribué au retournement de tendance.La comparaison des rendements des obligationsnominales et indexées françaises, qu’il faut inter-préter avec précaution vu le manque de liquiditédes dernières, fait apparaître que le taux réel est

resté supérieur à son niveau du dernier trimes-tre de 1999, tandis que la prime de risque d’in-flation s’est inscrite à la baisse.

Au Japon, les taux longs sont restés très stablesautour de leur niveau atteint en juin 1999,continuant à osciller entre 1,7 p.c. et 1,9 p.c.Ce statu quo, qui est le reflet d’une politiquemonétaire inchangée, s’explique par l’incertitudeentourant toujours les perspectives d’une reprisede l’activité.

Après s’être déprécié au cours des deux pre-miers mois de l’année vis-à-vis du dollar desEtats-Unis et de l’euro, le yen s’est apprécié enmars et en avril, le rapport Tankan de la Banquedu Japon notamment laissant entrevoir de meil-leures perspectives de croissance. Quant audollar, il a poursuivi son appréciation vis-à-vis del’euro, en dépit de l’amélioration constante desprévisions économiques pour la zone euro. Lesmarchés des changes ont semblé prêter plusd’attention au prolongement de la croissancesoutenue aux Etats-Unis qu’aux signes clairsd’une accélération de la croissance dans la zoneeuro. Les récentes perturbations sur les mar-chés boursiers n’ont guère eu de répercussionsur le cours de change du dollar.

Durant le premier trimestre de l’année 2000, lesprincipaux marchés boursiers ont été globale-ment orientés à la hausse. Toutefois, une fortevolatilité est apparue dès le mois de mars. AuxEtats-Unis, les indices S&P500 et Nasdaq ontconnu des évolutions divergentes : le second,qui comprend plus de valeurs dites technologi-ques, a poursuivi son ascension rapide jusqu’à lami-mars, alors que le premier, qui concerne desvaleurs plus traditionnelles, a été en recul; unrééquilibrage s’est produit ensuite, le Nasdaqperdant près de 20 p.c. entre fin février et finavril, tandis que le S&P500 gagnait 6 p.c. pourdépasser son niveau de la fin de l’année 1999.Les bourses européennes ont été principale-ment soutenues par la hausse rapide des coursdans les secteurs des télécommunications et dela technologie. En mars 2000, l’indice EURO

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

STOXX large dépassait de 16 p.c. son niveau dedécembre 1999, mais la correction des valeurstechnologiques durant le mois d’avril a ramenéce gain à 10 p.c. Au Japon, l’indice Nikkei 225 acontinué de s’apprécier jusqu’en mars 2000, aurythme du lent rétablissement de l’activité dansl’archipel.

II. ACTIVITE ECONOMIQUE

1. APERÇU

En 2000, le PIB à prix constants progresserait,en Belgique, de 3,8 p.c. par rapport à l’annéeprécédente, soit la croissance la plus forte de ladécennie et 1,3 point de pourcentage de plusqu’en 1999. Le rythme moyen de hausse de l’ac-tivité pendant une année donnée n’est pas uni-quement déterminé par la vigueur de l’économieau cours de cette année, mais dépend aussi duprofil de l’activité les douze mois précédents.Ainsi, l’économie belge, après un début d’annéeatone et sous l’impulsion d’une demande étran-gère en forte progression, a enregistré une re-prise très nette au second semestre de 1999.Celle-ci a entrainé un important acquis de crois-sance pour 2000 : si l’activité se maintenait surl’ensemble de l’année 2000 au niveau du qua-trième trimestre de l’année dernière, la crois-sance économique atteindrait 1,8 p.c. cette an-née. Un même exercice pour l’année 1999 mon-tre qu’il n’y avait eu, alors, qu’un faible acquis decroissance. Lors d’une comparaison entre l’acti-vité économique en 1999 et en 2000, il convientégalement de tenir compte du fait que les effetsde la crise de la dioxine ont réduit d’environ0,25 point de pourcentage la croissance écono-mique moyenne en 1999, et ont relevé celle-cidu même pourcentage en 2000. Pour parvenir àune croissance économique de 3,8 p.c. sur l’en-semble de 2000, il suffit que l’activité augmentede 0,75 p.c. en moyenne de trimestre en trimes-tre, soit une hausse à peine supérieure à la moi-tié du rythme d’augmentation observé au secondsemestre de 1999.

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GRAPHIQUE 5 — INDICATEURS DECONJONCTURE RECENTS POURLA BELGIQUE

Sources : ICN, BNB.1 Pourcentages de variation à prix constants par rapport au trimestre

correspondant de l'année précédente. 2 Données corrigées des variations saisonnières.3 Pourcentages.

PIB 1 (échelle de gauche)

Série lissée

Série brute

Série lissée Série brute

COURBE SYNTHETIQUE 2 DANS LE COMMERCE

Série lissée Série brute

COURBE SYNTHETIQUE GLOBALE ET PIB

COURBE SYNTHETIQUE ET TAUX D’UTILISATIONDES CAPACITES DE PRODUCTION DANS L'INDUSTRIE MANUFACTURIERE

Série lissée

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Taux d’utilisation des capacités de production

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Courbe synthétique globale 2 (échelle de droite)

Courbe synthétique 2 (échelle de droite)

COURBE SYNTHETIQUE 2 DANS LA CONSTRUCTION

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

Les indicateurs déjà disponibles pour 2000 si-gnalent d’ailleurs que l’expansion se poursuit.L’indicateur de conjoncture synthétique globalde la Banque, dont l’évolution correspond géné-ralement de très près au rythme de croissanceannuel de l’activité économique, a prolongé, aupremier trimestre de 2000, la hausse amorcéeau début de 1999 et a ainsi atteint un niveauhistoriquement élevé. La poursuite de l’améliora-tion du climat conjoncturel dans l’ensemble desbranches faisant l’objet des enquêtes de con-joncture indique que la croissance économiquerepose sur une large assise.

En ce qui concerne l’industrie manufacturière,qui dépend essentiellement de la demande ex-térieure, des signaux à ce point positifs n’avaientjamais été observés dans les enquêtes mensuel-les de conjoncture. Le taux d’utilisation des ca-pacités de production y a d’ailleurs progressépour atteindre 84,7 p.c. en mars 2000, soit quel-que 6,5 points de pourcentage de plus que lamoyenne à long terme.

Dans les deux autres branches d’activité dontles résultats sont pris en compte lors des en-quêtes mensuelles pour le calcul de l’indicateursynthétique global de la Banque, c’est-à-dire laconstruction et le commerce, le climat conjonc-turel est aussi resté nettement orienté à lahausse dans les premiers mois de 2000.

Les évolutions macroéconomiques justifientégalement une vision optimiste du proche avenir.Compte tenu du poids important des exporta-tions dans la demande finale, la forte reprisedes principaux débouchés de la Belgique et lerenforcement de la compétitivité résultant de ladépréciation de l’euro contribuent largement à lavigueur de la croissance. L’amélioration persis-tante du marché du travail, la diminution de lapression fiscale et parafiscale pesant sur le tra-vail, des augmentations conventionnelles de sa-laires qui accroissent le revenu disponible desparticuliers tout en n’affectant pas la santé fi-nancière des entreprises et les perspectives fa-vorables de la demande sont en outre le garant

d’une forte confiance et d’une demande inté-rieure élevée.

2. EVOLUTION ATTENDUE DESPRINCIPALES CATEGORIES DEDEPENSES

Du côté des dépenses intérieures, les moteursles plus importants de la croissance en 2000seraient les dépenses de consommation finaledes particuliers et les investissements des en-treprises. En outre, contrairement à l’année pré-cédente, la progression de la demande inté-rieure ne serait plus freinée par une diminutiondes stocks.

Alors qu’ils avaient été orientés plutôt négative-ment dans la première moitié de 1999, les indi-cateurs de confiance des consommateurs etdu commerce se sont résolument inscrits enhausse à partir de l’été de l’année dernière. Lesindications disponibles sur l’évolution de la con-sommation privée au cours des premiers moisde 2000 confirment la vigueur de celle-ci. A lafois l’indicateur de confiance des ménages, celuidu commerce et les immatriculations de voituresneuves ont atteint des records.

La croissance de la consommation privée s’estredressée dès le second semestre de 1999. Enmoyenne annuelle, elle atteindrait 3 p.c. en2000, soit un point de plus que l’année précé-dente. Cette progression résulterait de l’accélé-ration de la croissance réelle du revenu disponi-ble des ménages, estimée à 1,6 p.c. en 1999 età 2,7 p.c. cette année.

L’augmentation plus lente des salaires et traite-ments bruts réels — principale composante durevenu primaire brut des ménages — ne doit pasêtre considérée isolément sans tenir compte dela ponction fiscale et parafiscale, puisque c’estla rémunération nette qui est déterminante pourla consommation. Or, ces prélèvements, compa-rables dans leur évolution aux transferts cou-rants versés par les particuliers aux pouvoirs pu-

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

blics, devraient croître moins rapidement que lamasse salariale brute en 2000. Dès lors, lamasse salariale nette devrait progresser, en ter-mes réels, dans une fourchette allant de 2,5 à3 p.c. La raison principale de cette croissancesoutenue réside dans la forte progression del’emploi. Néanmoins, une indexation des salaires— basée sur l’indice-santé — plus modérée quela progression des prix à la consommation am-pute quelque peu la hausse du revenu net réeldu travail à laquelle on pourrait s’attendre au vudes bonnes performances du marché du travail.

Les autres catégories de revenus primaires desménages augmenteraient plus rapidement en2000 qu’en 1999.

Contrairement aux années précédentes, l’évolu-tion des rendements devrait renforcer l’effet de

l’accroissement tendanciel de l’épargne finan-cière, de sorte que les revenus de la propriétéaugmenteraient de plus de 5 p.c. en termes no-minaux, ce qui représente une progression dequelque 3,3 p.c. en termes réels. En effet, lesbons résultats des sociétés en 1999 devraientdonner lieu à une distribution de dividendes plusélevés, tandis que les mouvements des taux, à lahausse pour le court terme et légèrement à labaisse pour le long terme, devraient favoriser lesménages, puisque la part des instruments à longterme est plus importante dans leurs engage-ments que dans leurs avoirs.

Le revenu réel des propriétaires entrepreneurset l’excédent brut d’exploitation des ménagesaugmenteraient l’un et l’autre de plus de 2,5 p.c.en 2000. Dans le premier cas, cette progressionrésulterait de la croissance soutenue de leur ac-tivité, alors qu’en 1999 la crise de la dioxineavait, dans certaines branches, pesé sur les re-venus d’exploitation. Dans le cas de l’excédentbrut d’exploitation, c’est la progression desloyers, tant réellement perçus qu’imputés, qui està l’origine de l’augmentation.

La progression en termes réels des transfertsperçus par les particuliers en provenance despouvoirs publics, qui sont constitués principale-ment de revenus de remplacement, serait,comme en 1999, relativement modérée. Leseffets de la réduction du nombre d’allocatairessociaux émargeant au régime de l’assurance-chômage, ainsi qu’une croissance moins impor-tante qu’en 1999 des dépenses de soins desanté se feraient ainsi sentir.

Malgré une progression réelle du revenu dispo-nible des particuliers plus vive que les annéesprécédentes, la croissance des dépenses deconsommation lui serait encore légèrementsupérieure. En raison de la poursuite du renfor-cement de la confiance dans la situation écono-mique future et dans l’évolution du chômage, etpar conséquent dans leur situation financière, onpeut s’attendre à ce que les particuliers rédui-sent leur taux d’épargne pour la septième année

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Consommation privée 1 (échelle de gauche)

courbe lisséecourbe brute

Indice de confiance des consommateurs 2 (échelle de droite)

Courbe synthétique dans le commerce 2

(échelle de droite):

GRAPHIQUE 6 — CONSOMMATION PRIVEE EN BELGIQUE ET INDICATEURS DE CONJONCTURE

Sources : CE, ICN, BNB.1 Pourcentages de variation à prix constants par rapport à la période

correspondante de l’année précédente.2 Données corrigées des variations saisonnières.

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

consécutive : en 2000, ils épargneraient un peuplus de 16 p.c. de leur revenu disponible.

Les investissements en logements devraientprogresser de 1,6 p.c. en termes réels en 2000,alors qu’ils étaient demeurés stables l’annéeprécédente. En effet, malgré une hausse destaux d’intérêt hypothécaires et des prix pratiquésdans la construction, et en dépit de l’accroisse-ment important du prix des terrains à bâtir danscertaines régions ces dernières années, le vo-lume des projets résidentiels définitifs auprèsdes architectes s’est de nouveau inscrit enhausse depuis la seconde moitié de 1999.Compte tenu du caractère précurseur de troistrimestres de cet indicateur, les dépenses de lo-gement reprendraient au début de 2000.

Avec une croissance en volume de 5,6 p.c., lesinvestissements des entreprises augmenteraient

plus rapidement que le PIB pour la sixième an-née consécutive. Exprimé à prix constants, letaux d’investissement dépasserait le sommet de1990. En raison d’une évolution modérée desprix des biens d’équipement, le taux d’investisse-ment en valeur resterait toutefois en retrait.

Actuellement, toutes les conditions d’un climatfavorable à l’investissement semblent remplies.Selon l’enquête trimestrielle de la Banque dansl’industrie manufacturière, le degré d’utilisationdes capacités de production se situe à un ni-veau historiquement très élevé depuis la fin de1999. Parallèlement, la part des entreprises quidéclarent disposer de capacités plus que suffi-santes a diminué de plus d’un quart depuis la finde 1998. Les investissements devraient dès lorscontinuer d’être importants, pour faire face àdes perspectives de demande dynamiques tantsur le marché intérieur que sur les marchés à

Sources : ICN, BNB.1 Il s’agit de montants nets, c’est-à-dire de la différence entre les revenus de la propriété reçus d’autres secteurs et versés à d’autres secteurs.2 Il s’agit de montants nets, c’est-à-dire de la différence entre les transferts reçus d’autres secteurs et les transferts versés à d’autres secteurs, à l’exclusion des

transferts en nature.3 Pourcentages du revenu primaire brut.4 Données déflatées au moyen du déflateur de la consommation privée.

TABLEAU 2 — REVENU DISPONIBLE DES PARTICULIERS

(pourcentages de variation par rapport à l’année précédente)

A prix courants A prix constants 4

1998 1999 e 2000 e 1998 1999 e 2000 e

Revenu primaire brut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,8 2,8 4,3 3,0 1,7 2,3

Salaires et traitements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,8 3,5 4,0 2,9 2,4 1,9

Revenu de la propriété 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2,4 –1,1 5,4 1,5 –2,2 3,3

Rémunérations et profits de propriétairesentrepreneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5,6 2,2 4,8 4,7 1,0 2,7

Excédent d’exploitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,9 3,5 4,7 3,1 2,3 2,6

Transferts courants nets versés 2 . . . . . . . . . . . . . . . . 4,2 3,2 2,3 3,4 2,1 0,3

dont :

En provenance et à destination des pouvoirspublics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4,7 2,7 2,5 3,8 1,6 0,5

Transferts reçus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2,6 2,5 3,3 1,8 1,3 1,3

Transferts versés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,5 2,6 2,9 2,7 1,4 1,0

Revenu disponible brut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,7 2,7 4,7 2,9 1,6 2,7

p.m. Taux d’épargne 3

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

l’exportation. Les conditions de financement desinvestissements sont également favorables.D’une part, la rentabilité des entreprises s’estétablie à un niveau élevé depuis 1997, et devraits’y maintenir en 2000, favorisant l’autofinance-ment des investissements. D’autre part, les tauxd’intérêt sur les crédits d’investissement, mêmes’ils ont été quelque peu relevés dans la se-conde moitié de 1999, et les conditions d’appelaux capitaux, y compris par de nouvelles intro-ductions en bourse, permettent un financementexterne relativement peu onéreux.

Comme l’année précédente, les investissementsdes pouvoirs publics seraient soutenus par lesprogrammes de travaux publics engagés à l’ap-proche des élections communales. Toutefois, lesventes de bâtiments prévues pour cette annéeannuleraient complètement cette progression,de sorte qu’au total les investissements publicsdemeureraient stables en 2000. Les dépensesde consommation publique, quant à elles, aug-menteraient de 2,4 p.c. en volume, contre uneprogression de 2,8 p.c. en 1999. Cette décélé-

ration proviendrait du ralentissement des dépen-ses de soins de santé et des achats de biens etservices.

Selon les réponses aux enquêtes de conjonc-ture, les entreprises considèrent que le niveaudes stocks est globalement adéquat, étantdonné l’environnement conjoncturel. Au con-traire, au début de 1999, elles avaient fortementréduit leurs stocks en réaction à la baisse inat-tendue de la demande extérieure observée à cemoment. Cette différence de comportement desentreprises mènerait en 2000 à une contribu-tion positive des variations de stocks à la crois-sance, à hauteur de 0,3 p.c., contre une contri-bution négative de 1 p.c. l’année précédente.

Au total, la croissance de la demande intérieuredevrait atteindre 3,5 p.c. en 2000, soit près dudouble de l’année précédente.

Alors que la croissance des exportations envolume s’était quasiment interrompue à la finde 1998 en raison de la crise internationale,

Sources : ICN, BNB.1 Y compris les indépendants et les institutions sans but lucratif au service des ménages.2 Contribution à la variation du PIB.

TABLEAU 3 — PIB ET PRINCIPALES CATÉGORIES DE DÉPENSES AUX PRIX DE 1995

(pourcentages de variation par rapport à l'année précédente)

1996 1997 1998 1999 2000 e

Dépenses de consommation finale des particuliers 0,6 2,2 3,8 2,0 3,0

Logements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . –4,0 4,9 2,3 0,1 1,6

Dépenses publiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,5 0,5 1,4 3,4 2,2

Dépenses de consommation finale . . . . . . . . . . . . 2,3 … 1,4 2,8 2,4

Investissements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . –7,5 6,7 1,0 10,9 0,1

Formation brute de capital fixe des entreprises 1 4,3 7,1 4,5 6,6 5,6

Variation des stocks 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . –0,3 0,1 0,8 –1,0 0,3

Total des dépenses intérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,8 2,7 4,1 1,8 3,5

Exportations de biens et services . . . . . . . . . . . . . . . 1,3 6,7 4,2 5,0 9,1

Importations de biens et services . . . . . . . . . . . . . . . . 1,0 5,8 6,3 4,1 9,0

Exportations nettes de biens et services 2 . . . . . . . 0,3 0,9 –1,2 0,8 0,4

PIB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,0 3,5 2,7 2,5 3,8

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60

L’ECONOMIE BELGE EN 2000

une forte reprise s’est produite à partir de lami-1999 : sur une base annuelle, les exporta-tions de biens et services ont progressé de res-pectivement 7,7 et 10,7 p.c. aux troisième etquatrième trimestres de 1999. Cette hausses’est poursuivie au premier trimestre 2000. Se-lon les statistiques du commerce extérieur, levolume des exportations a ainsi été, au coursdes deux premiers mois de l’année, de plus de

10 p.c. plus élevé que pendant la période cor-respondante de l’année dernière et, selon lesenquêtes mensuelles de conjoncture de la Ban-que, les commandes étrangères ont continuéd’augmenter pendant les trois premiers mois del’année.

Comme pour le PIB, un important effet de ni-veau, lié à la reprise de la demande étrangèredans le courant de l’année passée, joue égale-ment un rôle dans la progression moyenne desexportations de biens et services en 2000. Dansl’hypothèse où les exportations ne feraient quese maintenir pendant l’ensemble de l’année auniveau atteint à la fin de l’année dernière, lahausse des exportations atteindrait déjà, en2000, environ 5 p.c. à prix constants. Au total,les exportations devraient croître d’un peu plusde 9 p.c. cette année, près du double de lahausse enregistrée en 1999.

Plusieurs facteurs expliquent cette très fortecroissance. Premièrement, la croissance des dé-bouchés étrangers s’accélérerait, passant d’unpeu plus de 5 p.c. en 1999 à quelque 8 p.c. en2000. Comme il a été mentionné au premierchapitre, l’ensemble des partenaires commer-ciaux importants enregistreraient une nettecroissance économique, qui se traduirait par unevive demande d’importations, qui devrait accroî-tre les opportunités d’exportation de la Belgique.

De plus, grâce à la maîtrise persistante descoûts salariaux par unité produite, qui est expli-quée ci-dessous, et à la suite de la dépréciationde l’euro, la position concurrentielle des entre-prises belges évoluera favorablement.

Enfin, il convient également de rappeler que lesexportations de produits agricoles ont temporai-rement été affectées, l’année dernière, par lacrise de la dioxine. Le secteur dans son ensem-ble s’est entre-temps complètement redressé etla demande a retrouvé un niveau normal. La dis-parition de ce frein à une partie de l’offre d’ex-portations de la Belgique explique à concur-rence de près de 1 point de pourcentage l’accé-

-4

0

4

8

12

16

1995 1996 1997 1998 1999 2000 1

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1995 1996 1997 1998 1999 2000 1

GRAPHIQUE 7 — EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS DE BIENS ET SERVICES

(pourcentages de variation à prix constants par rapport au trimestre correspondant de l’année précédente)

Importations de biens et services

Demande finale

EXPORTATIONS DE BIENS ET SERVICES

Exportations de biens et services

Importations de biens et services de la zone euro

Sources : CE, ICN, BNB.1 Estimation grossière sur la base de données de la statistique du commerce

extérieur pour les mois de janvier et février, et d’indications tirées des enquêtes de conjuncture.

IMPORTATIONS DE BIENS ET SERVICES

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

lération de la croissance annuelle moyenne at-tendue des exportations de biens et services.

Au cours de la période allant de 1997 à 2000,les exportations, en volume, devraient donc pro-gresser de plus d’un quart. Cela ne s’est plusproduit depuis la période de haute conjonctureobservée à la fin des années quatre-vingt.

La forte augmentation de la demande finale, no-tamment des catégories de dépenses à hautcontenu d’importations, comme les exportations,les investissements des entreprises et la con-sommation de biens durables, devraient évidem-ment entraîner également une croissance éle-vée des importations de biens et services. L’ac-célération des importations serait toutefois quel-que peu tempérée par l’amélioration de la posi-tion concurrentielle des entreprises belges. Alorsque le volume d’importations aurait augmenté deseulement environ 4 p.c. en 1999, entre autresà la suite de la faible croissance des exporta-tions au début de l’année et de la contractiondes stocks, une hausse de 9 p.c. est prévue en2000.

Alors que les volumes d’exportations et d’impor-tations progresseraient à peu près au mêmerythme en 2000, les exportations nettes debiens et services, contribueraient à concurrencede quelque 0,4 p.c. à la croissance du PIB, enraison de l’effet de niveau. Ceci constitueraitnéanmoins un recul de près de la moitié parrapport à l’année passée.

III. COUTS SALARIAUX ETMARCHE DU TRAVAIL

1. COUTS SALARIAUX

Après une accélération de leur rythme de crois-sance en 1999, les coûts salariaux par équiva-lent temps plein dans les entreprises devraientcroître un peu plus lentement en 2000, en

raison principalement de l’intensification de lapolitique d’abaissement des cotisations des em-ployeurs à la sécurité sociale.

En effet, en avril 2000, de nouvelles réductions,évaluées à 1,1 milliard d’euros, sont entrées en

500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000

500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000

245,46

127,12

82,10

855

,06

1110

,76

153

8,2

5

173

5,2

5

130,32

80,57

85

5,0

6

111

0,7

6

133

8,5

3

15

38,2

5

255,81

GRAPHIQUE 8 — SYSTEME DE REDUCTIONS STRUCTURELLES DES COTISATIONS DE SECURITE SOCIALE DES EMPLOYEURS A PARTIR DU 1er AVRIL 2000

(en euros)

1 C’est-à-dire les ouvriers à l’exclusion de ceux relevant de certainescommissions paritaires spécifiques (pétrole, gaz et électricité, institutionsfinancières, assurances).

2 C’est-à-dire les employés et les ouvriers relevant des commissions paritairescitées ci-dessus.

3 Secteurs socio-culturels, de la santé et de l’action sociale. Outre les réductions structurelles de cotisations proprement dites, le graphique illustre également la réduction forfaitaire correspondant au « Maribel social ».

SECTEUR MARCHAND

SECTEUR NON MARCHAND

rémunération brute mensuelle

rémunération brute mensuelle

rédu

ctio

n p

ar

moi

sré

duct

ion

pa

r m

ois

Travailleurs bénéficiant auparavant de l’opération Maribel 1

Travailleurs ne bénéficiant pas auparavant de l’opération Maribel 2

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

cienne mesure sur les bas salaires. Les abaisse-ments structurels allègent les coûts salariauxdans cette tranche d’au moins 10 p.c. Au-delàde ces montants de rémunération, la réductionest fixée à 127,12 euros par mois pour les unset à 82,10 euros pour les autres.

Un dispositif particulier s’applique aux travail-leurs du secteur non-marchand, pour lesquelsl’employeur bénéficie d’un « Maribel social » souscondition que les réductions ainsi octroyéessoient consacrées à des embauches compensa-toires. La réduction de cotisation s’élève actuel-lement à 80,57 euros par mois par travailleur. En2000, le coût budgétaire du « Maribel social » aété estimé à 0,3 milliard d’euros. Outre cette ré-duction forfaitaire des cotisations, les travailleursde ce secteur bénéficient également, dans lecadre de la baisse structurelle des cotisationspatronales à la sécurité sociale, de réductionscomplémentaire pour les bas salaires.

Aussi depuis le 1er avril 2000, le système de ré-ductions structurelles des cotisations de sécuritésociale est complété par des mesures spécifi-ques en faveur de l’emploi des jeunes peu quali-

vigueur, marquant une nette accélération dansl’application du plan pluriannuel de réductionsde 1999. En 2000, quelques 2,2 milliardsd’euros sont désormais consacrés au systèmede réductions structurelles des charges socialespatronales dans le secteur marchand. Ce sys-tème se base sur des réductions forfaitaires etpartiellement dégressives par rapport au mon-tant de rémunération, de sorte que les diminu-tions sont proportionnellement plus fortes pourles salaires les plus faibles.

Les réductions structurelles représentent unmontant maximal de 245,46 euros par moispour des rémunérations brutes mensuelles com-prises entre 855,06 et 1.110,7 euros (légère-ment supérieure au revenu mensuel minimummoyen garanti), soit une diminution compriseentre 21,4 p.c. et 16,5 p.c. du coût salarial. Lesréductions sont ensuite dégressives pour desrémunérations jusqu’à 1.735,25 euros pour lestravailleurs qui bénéficiaient auparavant de lamesure Maribel, essentiellement des ouvriers, etjusqu’à 1.538,25 euros pour les autres. Cettetranche de rémunérations correspond plus oumoins à celle d’application dans le cadre de l’an-

Sources: MET, ICN, BNB.1 Entreprises publiques et privées.2 Contribution à l’augmentation des coûts salariaux par équivalent temps plein.3 Cette rubrique comprend les augmentations accordées sous la forme de prime unique, les augmentations accordées par les entreprises au-delà des adaptations

conventionnelles, l’incidence des cotisations sociales autres que celles versées aux administrations publiques, le glissement des salaires résultant d’une modificationdans la composition et la structure de l’emploi, le glissement des salaires découlant des mesures d'activation des allocations de chômage, l’incidence de la modifica-tion de la durée effective du travail par équivalent temps plein et les erreurs et omissions.

4 Par unité de valeur ajoutée à prix constants dans les entreprises.

.

TABLEAU 4 — COUTS SALARIAUX DANS LES ENTREPRISES1

(pourcentages de variation par rapport à l’année précédente)

1997 1998 1999 e 2000 e

Coûts salariaux par équivalent temps plein . . . . . . 3,2 2,3 2,8 2,5

Augmentations résultants de:

Indexations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,5 1,2 1,1 1,5

Adaptations conventionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . 0,2 0,7 0,5 1,1

Cotisations sociales effectives à charge desemployeurs versées aux administrationspubliques2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,4 –0,3 –0,2 –1,2

Autres3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,1 0,7 1,3 1,1

Productivité par équivalent temps plein . . . . . . . . . . 3,9 2,0 2,2 3,0

Coûts salariaux par unité produite4 . . . . . . . . . . . . . . –0,6 0,3 0,5 –0,5

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

fiés. En fonction de critères précis, un employeurpeut, dans le cadre d’une convention premieremploi des jeunes («plan Rosetta»), bénéficier deréductions de cotisations sociales supplémentai-res pour les jeunes qui n’ont pas dépassé le ni-veau de l’enseignement secondaire inférieur. En2000, le coût budgétaire de la mesure, dont lesdétails sont commentés dans la partie III.2ci-après, à été évalué à 0,1 milliard d’euros.

Au total, les nouvelles réductions auraient poureffet de freiner l’augmentation des coûts sala-riaux moyens par équivalent temps plein d’envi-ron 1,2 p.c. en 2000.

Par ailleurs, l’adaptation des salaires à l’évolutiondes prix se traduirait par une augmentation descoûts salariaux par équivalent temps plein limi-tée à 1,5 p.c. en 2000. Cette adaptation ne re-fléterait donc que partiellement l’augmentationde l’indice des prix à la consommation national,qui s’élèverait à 2 p.c. Cet écart résulte, d’unepart, de l’exclusion de la plupart des produits pé-troliers dans le calcul de l’indice-santé, qui sertde référence pour les mécanismes d’indexation,et, d’autre part, des modalités d’application desdifférents mécanismes d’indexation, qui impli-quent un retard par rapport à l’évolution de l’in-dice-santé.

L’effet des adaptations conventionnelles qui ré-sultent des accords négociés en 1999 pour lapériode 1999-2000 est estimé à 1,1 p.c. en2000, contre 0,5 p.c. seulement en 1999. Cetteprogression plus importante au cours de la se-conde année de la période couverte par les ac-cords résulterait en partie de ce que dans denombreux cas les négociations se sont poursui-vies au-delà des premiers mois de 1999 desorte que les hausses de salaires ne sont réelle-ment survenues qu’à partir du milieu de l’annéeécoulée. En outre, les augmentations salarialesdes employés sont plus nombreuses en 2000.Ainsi, un certain nombre de conventions, (tellesque celles conclues dans le secteur financier, lachimie, l’industrie alimentaire, les fabricationsmétalliques, l’industrie hôtelière, ainsi que la con-

vention signée au sein de la commission pari-taire nationale auxiliaire pour employés) qui con-cernent près d’un tiers des travailleurs, comportedes augmentations salariales au 1er janvier2000.

D’autres facteurs contribuent aussi à la haussedes coûts salariaux par équivalent temps plein,dont les plus importants sont le glissement dessalaires et la variation du nombre d’heuresprestées par équivalent temps plein. Ainsi, en2000, la reprise économique marquée se tradui-rait par une réduction du chômage temporaire,dont l’impact sur l’évolution des coûts salariauxpar équivalent temps plein est estimé à 0,5 p.c.En revanche, l’incidence du glissement des sa-laires est estimé à 0,4 p.c. Ce glissement résultedes modifications dans la structure de l’emploiet, les dernières années, des politiques d’activa-tion des allocations de chômage et de promo-tion de l’emploi des travailleurs peu qualifiés.Enfin, les augmentations salariales octroyées auniveau des entreprises semblent jouer un rôlede plus en plus important dans la formation dessalaires, sans que l’on puisse en mesurer direc-tement l’importance.

GRAPHIQUE 9 — ADAPTATIONS CONVENTIONNELLES 1

(pourcentages de variation par rapport au trimestre correspondant de l’année précédente)

Source : MET.1 Adaptations conventionnelles réelles des ouvriers et des employés.

0

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1997 1998 1999 20000

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e e ee e e

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

Au total, les coûts salariaux par équivalenttemps plein progresseraient de 2,5 p.c. en 2000contre 2,8 p.c. en 1999. Les gains de producti-vité élevés, associés à la reprise de l’activité en2000, compenseraient largement l’augmentationdes coûts salariaux par équivalent temps plein,de sorte que les coûts salariaux par unité pro-duite diminueraient de 0,5 p.c.

2. MARCHE DU TRAVAIL

Sur le marché du travail, la situation devrait con-tinuer de s’améliorer. La hausse du nombre depostes de travail s’accélèrerait nettement, pourpasser de 0,9 p.c. en 1999 à 1,3 p.c. en 2000,ce qui représente 50.000 emplois supplémen-taires. L’expérience des dernières années mon-tre que le rythme d’accroissement de l’emploisuit celui du PIB avec un retard de trois à qua-tre trimestres. La hausse de l’emploi en 2000 seproduirait surtout dans les entreprises, plus par-ticulièrement dans l’emploi salarié, où on estimeà 44.000 le nombre de postes de travail qui se-raient créés. Le volume de travail y progresserait

d’ailleurs pour la première fois depuis plusieursannées plus fortement que le nombre d’emplois.L’écart entre les deux est déterminé par l’évolu-tion du nombre d’heures prestées par personneoccupée, pour laquelle l’importance du travail àtemps partiel, la durée conventionnelle de travailet le chômage temporaire jouent un rôle. Lesdeux premiers éléments évolueraient, en 2000,de le même manière que les années précéden-tes : la part du travail à temps partiel augmente-rait légèrement et la durée conventionnelle detravail resterait inchangée. Avec la reprise del’activité économique, les entreprises auraientsurtout moins recours au système du chômagetemporaire, ce qui explique la hausse plus rapidedu volume de travail.

L’évolution favorable de l’emploi ne résulte passeulement du meilleur climat économique. Lamodération salariale continue des dernières an-nées y a incontestablement aussi participé, demême que la politique de l’emploi menée lesdernières années et les nouveaux accents quecelle-ci a reçus en 2000. L’attention est essen-tiellement consacrée, dans la politique actuelle,

Sources : Eurostat, ICN, MET, BNB, INS, BFP, ONEM.1 Moyennes annuelles exprimées en pourcentage de la population en âge de travailler.2 Moyennes annuelles exprimées en pourcentage de la population active.3 Le volume de travail correspond au nombre d’équivalents temps plein, multiplié par la durée conventionnelle de travail sur une base annuelle et corrigé pour tenir

compte des heures non prestées par les travailleurs en chômage temporaire.

TABLEAU 5 — EVOLUTIONS SUR LE MARCHE DU TRAVAIL

(pourcentages de variation par rapport à l’année précédente)

1996 1997 1998 1999 e 2000 e

A. Demande et offre d’emplois (nombres)

Emploi total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,4 0,8 1,2 0,9 1,3

Emploi salarié total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,3 1,1 1,7 1,1 1,6

Emploi salarié dans les entreprises . . . . . . . . . . 0,2 1,1 2,1 1,3 1,8

Population en âge de travailler . . . . . . . . . . . . . . . … … … 0,1 0,1

Population active . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,1 0,4 0,4 … 0,3

p.m. taux d’emploi 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56,4 56,8 57,5 57,9 58,6

p.m. taux d’activité 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65,1 65,3 65,5 65,4 65,6

p.m. taux de chômage harmonisé 2 . . . . . . . . . . . 9,7 9,4 9,5 9,0 8,3

B. Evolution du volume de travail 3

Volume de travail total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,2 0,3 0,8 0,5 1,3

Volume de travail salarié total . . . . . . . . . . . . . . . . 0,1 0,6 1,2 0,7 1,6

Volume de travail salarié dans les entreprises … 0,7 1,8 1,0 2,0

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65

L’ECONOMIE BELGE EN 2000

aux allégements structurels de charges déjàmentionnés, aux premiers emplois et à la luttecontre les pièges à l’emploi.

La loi relative au premier emploi des jeunes, le«plan Rosetta», est entrée en vigueur le 1er avril2000 et remplace l’ancien système du stagedes jeunes. La nouvelle loi stipule que les em-ployeurs1 qui occupent au moins 50 travailleursdoivent engager des jeunes dans le cadre d’uneconvention de premier emploi à concurrence de3 p.c. de l’effectif en équivalents temps plein deleur personnel au 30 juin de l’année précédente.L’engagement de jeunes doit entraîner unehausse de l’emploi et ne peut, par conséquent,être compensé par le licenciement d’autresmembres du personnel. Tous les jeunes, qu’ilssoient qualifiés ou moins qualifiés, peuvent bé-néficier d’une convention de premier emploi s’ilsappartiennent à l’une des trois catégories sui-vantes : (A) les jeunes de moins de 25 ans,dans les six mois qui suivent leur sortie del’école ou la fin d’un parcours d’insertion (qui apour objet de mieux préparer les jeunes chô-meurs au marché du travail), à condition qu’ilsne soient plus soumis à l’obligation scolaire; (B)les jeunes demandeurs d’emploi de moins de25 ans lorsqu’il y a une pénurie de jeunes de lacatégorie A; (C) les jeunes demandeurs d’emploide moins de 30 ans lorsqu’il y a une pénurie dejeunes des catégories A et B. Pour chaquejeune engagé dans le cadre d’une convention depremier emploi, l’employeur bénéficie des réduc-tions structurelles des charges généralementapplicables; pour autant qu’il s’agisse de jeunespeu qualifiés (ne possédant pas de diplôme del’enseignement secondaire supérieur), il a aussidroit à une réduction forfaitaire des cotisationssociales globales, par personne concernée, de495,79 euros par trimestre, à la condition qu’ilengage des jeunes à concurrence d’au moins

3 p.c. de l’effectif du personnel. Pour chaque en-gagement d’un jeune peu qualifié au-delà deces 3 p.c., l’employeur bénéficie d’une réductiontrimestrielle de 1.115,52 euros. Si le nombre dejeunes que l’entreprise embauche sur une basevolontaire représente au moins 5 p.c. de l’effectifdu personnel, ce montant de 1.115,52 euros partrimestre s’applique à tous les jeunes peu quali-fiés recrutés.

A la suite, notamment, de la proposition des par-tenaires sociaux et du Conseil supérieur del’emploi, le gouvernement a adopté plusieursmesures de lutte contre les pièges à l’emploi. Lepiège à l’emploi est une situation dans laquellel’incitant, pour les chômeurs, à chercher ou à ac-cepter un emploi est insuffisant ou nul, le plussouvent parce que l’acceptation d’un emploi neprocure aucun gain de pouvoir d’achat, ou seule-ment un gain limité, voire même entraîne uneperte de revenus. Le gouvernement a dès lorspris une dizaine de mesures pour remédier à ceproblème : une simplification des plans pourl’emploi et des réductions de cotisations; lemaintien d’allocations familiales majorées pourcertains chômeurs ayant retrouvé un travail; uneaugmentation de la déductibilité fiscale des fraisde crèche; l’introduction d’une prime de mobilitépour les chômeurs qui acceptent un emploi pourlequel ils doivent effectuer un long déplacement;l’introduction d’une prime d’incitation pour leschefs de ménages monoparentaux qui réintè-grent le marché du travail après une période dechômage; la limitation des éventuelles saisiessur les revenus du travail; l’amélioration du statutdes travailleurs à temps partiel en ce qui con-cerne l’allocation de revenu garanti; un meilleuraccompagnement des chômeurs; des réductionsspécifiques des cotisations pour les personnesrentrant sur le marché du travail et les chômeursde longue durée; un relèvement progressif desrémunérations nettes des salariés ayant de fai-bles revenus.

L’incidence quantitative nette de ces mesuresspécifiques de promotion de l’emploi est certesplus modeste que celle de l’activité économique,

1 Les employeurs du secteur privé qui sont en difficulté (entreprisesreconnues en difficulté ou en restructuration selon les mêmes critèresque pour les préretraites) peuvent être totalement ou partiellementexemptés par le Ministre de l’Emploi de leurs obligations en matièrede convention de premier emploi.

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66

L’ECONOMIE BELGE EN 2000

mais elle est significative. En 1999, les mesuresd’activation des allocations de chômage (ALE,programmes de transition professionnelle et em-plois « Smet ») avaient encore entraîné une im-portante création d’emplois. En 2000, l’augmen-tation du nombre de postes de travail résultantde ses dispositions serait moins importante :seuls les emplois « Smet » devraient encore pro-gresser d’environ 6.000 unités. Le remplace-ment du stage des jeunes par la convention depremier emploi, entraînerait la création de quel-que 5.000 emplois supplémentaires cette an-née. Le remplacement des travailleurs qui choi-sissent une interruption de carrière à temps par-tiel permettrait pour sa part, en 2000, la créationd’environ 7.000 nouveaux postes de travail. Glo-balement, ces mesures spécifiques permet-traient donc la création d’environ 18.000 em-plois, comme en 1999.

Du côté de l’offre de travail, la population active– c’est-à-dire les personnes en âge de travaillerayant un emploi ou en cherchant un – devraitlégèrement progresser. L’augmentation, à con-currence de 0,3 p.c., peut être imputée à unehausse du taux d’activité – à savoir la part de lapopulation active dans la population en âge detravailler –, qui devrait atteindre 65,6 p.c. en2000 : sous l’effet des meilleures perspectivessur le marché du travail et de l’augmentationstructurelle de la participation des femmes, onsuppose qu’un nombre accru de personnes seprésenteront sur le marché du travail. Etantdonné que la demande de travail croîtrait plusvite que l’offre, on prévoit que le chômage conti-nuera de diminuer, revenant de 9 p.c. de la po-pulation active en moyenne en 1999 à 8,3 p.c.cette année.

IV. INFLATION

Dans le cadre d’une analyse de l’évolution ré-cente des prix et des perspectives d’inflation àcourt terme, il convient en premier lieu de rap-peler certaines modifications méthodologiquesqui ont été apportées dans les statistiques en la

matière. En 2000, l’évolution de l’inflation est eneffet légèrement biaisée à la hausse par lesadaptations introduites le 1er janvier de cette an-née dans la méthode de calcul de l’indice desprix à la consommation harmonisé. La mise enplace de l’indice des prix à la consommationharmonisé avait pour but de disposer d’une réfé-rence comparable quant aux variatoins des prixdans les différents pays européens pour l’éva-luation du respect du critère d’inflation prévu parle Traité de Maastricht. Les indices nationauxdes prix à la consommation existants ne répon-daient pas à cette exigence. Depuis l’entrée envigueur de l’union monétaire, la BCE utilisel’IPCH pour la zone euro – qui est calculécomme la moyenne pondérée des IPCH desEtats membres, sur la base du poids relatif de laconsommation privée de chaque pays dans laconsommation privée totale au sein de la zoneeuro – comme référence pour l’évaluation de sapolitique monétaire orientée sur le maintien dela stabilité des prix.

Au début de l’année, une nouvelle étape impor-tante a été franchie vers un approfondissementde l’harmonisation des IPCH, à travers l’unifor-misation de la couverture géographique et de lapopulation. Désormais, la couverture géographi-que des IPCH nationaux, et par conséquent del’agrégat pour la zone euro, a trait à la consom-mation à l’intérieur des frontières de chaqueEtat membre et de la zone euro. Cela signifieque les dépenses des visiteurs dans le paysconcerné ou dans la zone euro font partie dupanier de l’IPCH, alors que les dépenses àl’étranger de la population concernée ne sontpas reprises. En outre, l’IPCH a subi de légèresmodifications à travers l’introduction du conceptharmonisé de couverture de la population selonlequel les dépenses de l’ensemble des ména-ges, et donc également des ménages institu-tionnels (tels que les maisons de repos, parexemple), doivent être prises en compte.

En outre, le panier de l’IPCH a été élargi. Il com-prend aussi, à présent, des biens et servicesfournis par les secteurs des soins de santé, de

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

l’enseignement et des services sociaux ainsiqu’une gamme plus étendue d’assurances et deservices financiers et autres services. La couver-ture est cependant limitée aux transactions« monétaires ». Cela signifie que les prix qui en-trent en ligne de compte dans le calcul del’IPCH sont ceux effectivement à charge duconsommateur, c’est-à-dire après déduction detous les remboursements ou subsides. Cesbiens et services représentent plus de 4 p.c.dans le nouvel IPCH. A l’avenir, on peut prévoirl’ajout des services hospitaliers et des frais sup-portés par les propriétaires liés à l’occupation deleur bien ainsi qu’une extension des services so-ciaux (qui ne comportent actuellement que lescrèches).

Cette révision du panier a également été utiliséepour en adapter la composition au nouveau pro-fil de consommation, sur la base de l’enquêtesur le budget des ménages réalisée en1997-1998. Simultanément, la distribution d’eaua été transférée du sous-indice des services ausous-indice des produits industriels non énergé-tiques. Cela a eu pour conséquence que la pon-dération de quasiment toutes les composantesde l’IPCH a été modifiée. Le poids des services,des produits industriels non énergétiques et,dans une moindre mesure, des produits énergé-

tiques dans l’IPCH a progressé, alors que celuides produits alimentaires a diminué dans unemême proportion.

Des aménagements profonds de ce type provo-quent des ruptures de série et perturbent dansune certaine mesure les résultats de l’inflation.L’écart entre l’IPCH calculé selon la nouvelleméthodologie et l’IPCH calculé selon l’ancienneméthodologie montre que l’ensemble des modi-fications a exercé un effet à la hausse surl’IPCH pour le premier trimestre 2000, à con-currence de 0,2 point de pourcentage enmoyenne. L’incidence à la hausse sur l’inflationprovient à la fois des services et des produitsénergétiques. La couverture plus large des ser-vices concerne en effet des produits pour les-quels, en général, des augmentations de prix ontété relevées. La forte progression des prix del’énergie s’est fait sentir davantage encore dansl’inflation totale, en raison du poids accru deceux-ci dans l’ensemble de la consommation.

L’IPCH a augmenté de 2,1 p.c. au premier tri-mestre 2000, contre une moyenne annuelle de1,1 p.c. en 1999. La progression de l’inflation aexclusivement résulté de la hausse des prix desproduits énergétiques, qui a été de 15 p.c. aucours des trois premiers mois de l’année. A la

Sources : MAE, BNB.1 Fruits, légumes, viande et poisson.2 Produits utilisés pour le calcul de l’inflation sous-jacente.

TABLEAU 6 — PONDERATIONS DANS L’INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION HARMONISE

(pourcentages)

Pondérations 1996 Pondérations 2000

Produits alimentaires non transformés 1 . . . . . . . . . . 10,2 9,0

Produits énergétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10,7 11,2

Autres produits 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79,1 79,8

Produits alimentaires transformés . . . . . . . . . 14,1 12,9

Biens industriels non énergétiques . . . . . . . 33,8 34,7

Services . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31,2 32,2

Total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 100

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

Sources : CE, BNB.1 Fruits, légumes, viande et poisson.2 Inflation, à l’exclusion de l’incidence des variations de prix des produits alimentaires non transformés et des produits énergétiques.

TABLEAU 7 — INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION HARMONISE

(pourcentages de variation par rapport à la période correspondante de l’année précédente)

Total

Produits alimentaires

non transformés 1

Produits énergétiques

Inflationsous-jacente 2

Produits alimentaires transformés

Biens industriels

non énergétiques

Services dontloyers

1996 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,8 0,7 5,8 1,4 0,8 0,6 2,5 2,4

1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,5 2,7 3,1 1,1 2,3 0,1 1,7 1,4

1998 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,9 2,2 –3,6 1,4 1,4 0,7 2,1 1,6

1999 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,1 … 2,0 1,1 0,6 0,8 1,7 1,4

Premier trimestre 2000 . . . . . . . . 2,1 –2,9 15,0 1,1 0,8 0,6 1,8 1,3

2000 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,8 –3,2 12,1 1,1 0,8 0,6 1,8 1,3

Février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2,1 –2,6 15,4 1,0 0,9 0,6 1,4 1,3

Mars . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2,5 –2,9 17,5 1,2 0,9 0,5 2,1 1,3

GRAPHIQUE 10 — INFLATION EN BELGIQUE ET DANS LA ZONE EURO 1

(pourcentages de variation par rapport au mois correspondant de l’année précédente)

Sources : CE, BNB.1 Mesurée au moyen de l’IPCH.2 Indice des prix à la consommation national, à l’exclusion de l’incidence des variations de prix des produits jugés nuisibles pour la santé – à savoir, le tabac, les

boissons alcoolisées, l’essence et le diesel –, de la cotisation sur l’énergie introduite par la loi du 22 juillet 1993 et de la taxe compensatoire des accises frappant les véhicules diesel, qui est entrée en vigueur en janvier 1996.

3 L’inflation sous-jacente correspond à l’inflation totale à l’exclusion de l’incidence des variations de prix des produits alimentaires non transformés et des produitsénergétiques.

0

1

2

3

1996 1997 1998 1999 20000

1

2

3

1996 1997 1998 1999 2000

Inflation totale

Indice-santé 2

Inflation sous-jacente 3

BELGIQUE ZONE EURO

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

suite des conditions d’offre favorables, des bais-ses de prix des produits alimentaires non trans-formés de pratiquement 3 p.c. ont été enregis-trées pendant la même période, alors que l’infla-tion sous-jacente, à savoir l’inflation totale à l’ex-clusion des variations de prix des catégories deproduits mentionnées ci-dessus, dont les évolu-tions sont erratiques, s’est quasiment stabiliséeà 1,1 p.c.

Comme par le passé, l’inflation totale etsous-jacente en Belgique, a été peu différente,de la moyenne dans la zone euro au premier tri-mestre 2000, car des facteurs comparables ontinfluencé les chiffres de l’inflation en Belgiqueet dans la zone euro. Sous l’effet de la hausse

des prix de l’énergie, un écart important est ap-paru à partir du second semestre 1999 entrel’inflation totale et l’inflation sous-jacente.

Un tel écart s’est également produit entre l’évo-lution de l’inflation totale et celle de l’indice-santé, dont la plupart des produits pétrolierssont exclus et qui sert de référence pour l’in-dexation des salaires. Les coûts salariaux ontainsi augmenté plus lentement depuis lami-1999 que si l’indice général avait continuéde prévaloir en matière d’indexation. Cela signi-fie que la possibilité d’une spirale prix-salairesliée à l’augmentation des prix du pétrole est for-tement réduite.

GRAPHIQUE 11 — PRIX A LA CONSOMMATION DESPRODUITS ENERGETIQUES EN BELGIQUE

1 ET COURS DU PETROLE BRUT

(indices 1996 = 100)

Sources : CE, BNB.1 Mesurés au moyen de l’IPCH.2 Mazout, essence, diesel, GPL et lubrifiants.

60

70

80

90

100

110

120

130

40

50

60

70

80

90

100

110

120

130

140

1995 1996 1997 1998 1999 2000

Echelle de gauche :Produits pétroliers 2

ElectricitéGaz

Echelle de droite:Cours du pétrole brut du type Brent(en dollars par baril)

0

50

100

150

200

250

300

GRAPHIQUE 12 — NIVEAU DE PRIX DES PRODUITS REGLEMENTES

(indices, UE = 100)

Source : CE.1 Données relatives à 1997. Le résultat pour l’UE est la moyenne pondérée

des niveaux de prix des pays.2 Données relatives à juillet 1999. Les résultats pour l’UE sont la moyenne

arithmétique des niveaux de prix des pays.3 UE12 = 100, à savoir l’UE à l’exclusion du Danemark, de la Grèce et du

Portugal.

Com

mun

icat

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1

Ele

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ité 2

Gaz

2 3

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Maximum

Belgique

Minimum

LU

AT

DK

PT

DK

GR

GR GR

SE

GB

SE GB

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

L’incidence de la hausse des prix du pétrole surl’inflation est restée limitée à ce jour à l’augmen-tation quasiment immédiate des prix des pro-duits pétroliers, à savoir l’essence, le diesel et lemazout, et à l’effet indirect sur le prix du gaz, quise produit avec un certain décalage. On n’a pasencore observé d’effet à la hausse sur le prix del’électricité (le pétrole est, de manière limitée, uninput pour la production d’électricité, tout en enétant un substitut). L’incidence se fait en effetsentir après un long délai; de plus, un autre fac-teur joue un rôle significatif, à savoir les diminu-tions tarifaires sous la pression de la libéralisa-tion dans le secteur. En avril 2000, une nouvellebaisse des prix a été annoncée, qui renforceral’effet plutôt limité des mesures prises antérieu-rement. Le gouvernement a en effet demandéau Comité de contrôle de l’électricité et du gazd’éliminer l’écart de prix avec les pays voisinsd’ici au 30 juin 2002.

Des données d’Eurostat relatives aux niveauxdes prix montrent que la Belgique se situe, ence qui concerne le niveau général des prix, justeau-dessous de la moyenne de l’Union euro-péenne. Plusieurs catégories de produits restentcependant relativement chères, notamment cel-les pour lesquelles les prix sont encore soumis àl’une ou l’autre forme de réglementation, commel’électricité, le gaz, la distribution d’eau, les com-munications (en particulier la téléphonie) et lestransports publics. Un approfondissement de lalibéralisation de ces secteurs exercera à coupsûr un effet modérateur sur l’inflation.

En ce qui concerne le marché de l’électricité,une première étape dans l’ouverture du marchéà la concurrence a été franchie avec la loi du29 avril 1999 relative à l’organisation du marchéde l’électricité. Cette libéralisation sera progres-sivement élargie et devrait être, en ce qui con-cerne les « clients éligibles » (les grandes entre-prises qui consomment beaucoup d’électricité)et les distributeurs, achevée le 1er janvier 2007sans qu’un élargissement à tous les consomma-teurs soit prévu. Le groupe d’experts chargé parle gouvernement d’étudier la libéralisation du

marché de l’électricité entend cependant accélé-rer ce processus et l’étendre à tous les consom-mateurs d’ici au 1er janvier 2006.

La loi du 29 avril 1999 relative à l’organisationdu marché du gaz prévoit une réglementationcomparable à celle de l’ouverture du marché del’électricité. Tous les décrets d’exécution doiventêtre pris pour le 10 août 2000 au plus tard.L’ouverture devrait être achevée d’ici au 1er octo-bre 2010 pour les clients finals (clients reliés àl’infrastructure de transport) et les distributeurs.Il n’existe pas encore de dispositions prévoyantl’ouverture du marché au profit de tous les con-sommateurs.

La libéralisation du secteur des télécommunica-tions a, en revanche, déjà bien progressé depuisl’ouverture du marché, en janvier 1998. L’inci-dence qui en a résulté sur l’indice des prix à laconsommation est toutefois restée limitée. Lesbaisses tarifaires se sont jusqu’à présent situéesdans des segments du marché, comme lamobilophonie, qui ne figurent pas dans l’indicedes prix.

Compte tenu de ce qui précède, l’incidence desmouvements de libéralisation sur l’inflation de-vrait être faible en 2000. D’autres facteurs in-fluenceront bien davantage l’inflation finale. Onprévoit que les perspectives de croissance trèsfavorables, l’effet d’entraînement des prix du pé-trole en forte progression et la dépréciation del’euro observée en 1999 produiront un légereffet à la hausse sur l’inflation sous-jacente.L’évolution des prix de l’énergie sera toutefoisdécisive pour le profil de l’inflation dans le cou-rant de l’année 2000. Sur la base de la levéepartielle, décidée en mars 2000 par l’OPEP, deslimites de production fixées l’année passée, onpeut s’attendre à ce que le cours du pétrole di-minue quelque peu dans le courant de l’année.Cela signifie que les prix du pétrole resteraientau-dessus de leur niveau de 1999 pendantquelques mois encore, mais que le pourcentaged’augmentation annuelle des prix de l’énergiereculerait à partir d’avril 2000.

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

L’inflation totale resterait encore quelques moisau-dessus de 2 p.c., avant de se replier progres-sivement. Sur la base de l’IPCH, un rythme d’in-flation moyen annuel de 2,2 p.c. est attendu.

V. FINANCES PUBLIQUES

1. BESOIN NET DE FINANCEMENT

Le déficit public a diminué de manière ininter-rompue depuis 1992. L’incidence budgétaire dela crise de la dioxine a fait craindre, en 1999, unretournement temporaire, mais, finalement, unnouveau pas a été franchi l’année dernière versune situation budgétaire en équilibre ou en légerexcédent, conformément au Pacte de stabilité etde croissance.

Le programme de stabilité actualisé élaboré à lafin de l’année dernière tablait encore pour 1999sur un déficit de l’ensemble des pouvoirs publicsde 1,1 p.c. du PIB, en légère augmentation parrapport à l’année précédente. Cette estimationétait basée sur une prévision prudente de lacroissance économique, de seulement 1,7 p.c.Entre-temps, il est toutefois apparu que lahausse réelle de l’activité (2,5 p.c.) avait été sous-estimée. Les recettes publiques ont dès lors aug-menté beaucoup plus fortement que ne le pré-voyait le programme de stabilité et le déficit se-rait revenu à 0,7 p.c. du PIB, soit 0,3 point de

pourcentage de moins qu’en 1998. L’incidencebudgétaire totale de la crise de la dioxine auraitété contenue à environ 0,3 p.c. du PIB, dont lesdeux tiers sont liés aux dépenses exceptionnellesque cette crise a entraînées et le tiers restant àla perte de croissance économique.

Selon les premières estimations pour l’année2000, le déficit public poursuivrait sa décrue, re-venant à 0,5 p.c. du PIB. Ce résultat est nette-ment inférieur au niveau de 1 p.c. du PIB fixédans le programme de stabilité pour cette annéeet représente en fait une avance d’un an parrapport à la voie tracée en vue d’atteindre l’équi-libre budgétaire. L’amélioration attendue en2000 est exclusivement imputable à l’évolutionfavorable des charges d’intérêts. Le surplus pri-maire diminuerait en effet quelque peu, revenantde 6,4 p.c. du PIB en 1999 à 6,3 p.c. cette an-née, mais il resterait toujours sensiblement su-périeur au niveau d’environ 6 p.c. du PIB auquella Belgique s’est engagée dans son programmede stabilité. Ce modeste recul, pendant une an-née au cours de laquelle la croissance économi-que atteindrait un niveau qui n’a été dépasséqu’une seule fois durant les deux dernières dé-cennies, indique une baisse du surplus primairecorrigé des fluctuations conjoncturelles qui peutêtre estimée à 0,5 p.c. Une telle évolution, quiest d’ailleurs observée dans l’ensemble de lazone euro, reflète un net assouplissement de lapolitique budgétaire. La diminution des recettesserait plus importante que celle des dépensesprimaires, en proportion du PIB.

Sources: ICN, BNB.

TABLEAU 8 — COMPTE DES POUVOIRS PUBLICS

(pourcentages du PIB)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 e 2000 e

Recettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45,4 45,7 45,4 46,0 46,3 46,4 46,5 45,9

Dépenses primaires . . . . . . . . . . . . 41,7 41,1 40,5 40,9 40,4 39,8 40,1 39,7

Solde primaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,7 4,5 4,9 5,0 5,9 6,6 6,4 6,3

Charges d'intérêts . . . . . . . . . . . . . . 10,9 9,5 9,1 8,7 7,9 7,7 7,1 6,8

Besoin de financement (–) . . . . . –7,2 –4,9 –4,2 –3,7 –2,0 –1,0 –0,7 –0,5

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

2. RECETTES

La baisse des recettes qui est envisagée en2000, d’environ 0,6 p.c. du PIB, touche surtoutles prélèvements sur le facteur travail. Les coti-sations de sécurité sociale reculeraient en effetde quelque 0,5 p.c. du PIB. La base sur laquelleelles s’appliquent, à savoir les salaires bruts, sui-vrait certes une orientation proche de celle duPIB, mais les taux moyens de cotisation sont ennet recul. Afin d’accroître le taux d’emploi, quiest inférieur à la moyenne des pays de l’Unioneuropéenne et à celle des trois pays voisins, leprogramme de réduction des cotisations socia-les — d’environ 0,2 p.c. du PIB par an — décidépar le précédent gouvernement a en effet étésensiblement étendu lors de l’élaboration dubudget 2000. Le coût budgétaire total des nou-velles réductions s’élèverait à quelque 0,6 p.c. duPIB sur une base annuelle, mais comme ces ré-ductions ne sont entrées en vigueur qu’au1er avril 2000, la facture budgétaire pour l’annéeen cours serait limitée à 0,5 p.c. du PIB. Outre labaisse importante des cotisations sociales, legouvernement a également amorcé une réduc-tion de l’impôt des personnes physiques par lebiais du démantèlement progressif de la contri-bution complémentaire de crise; cette mesuren’aura toutefois qu’une incidence minime en2000. Comme en 1999, les barèmes fiscauxsont en outre totalement indexés, de sorte qu’iln’y a plus, contrairement aux années précéden-tes, d’augmentation automatique de la pressionfiscale liée à l’inflation.

Les prélèvements pesant sur les biens et lesservices augmenteraient légèrement en propor-tion du PIB. Cette progression est liée à la foisà la légère hausse de la part, dans le PIB, dutotal de la consommation privée et des dépen-ses en logements – un bon indicateur de l’as-siette fiscale – et aux glissements dans la com-position de la consommation privée au profit descatégories de produits proportionnellement plusimposés que la moyenne. Ces glissements sontrelativement fréquents dans une phase de hauteconjoncture. Les taux de TVA sur un nombre

très limité de services à forte intensité de main-d’œuvre, principalement les activités de répara-tion, ont, en revanche, été ramenés de 21 à6 p.c., mais l’incidence sur le budget devrait êtreminime.

Par ailleurs, les recettes non fiscales et nonparafiscales reculeraient quelque peu, étantdonné qu’en 2000, il n’y aura plus de restitutiondes aides Maribel, qui, conformément à la mé-thodologie des comptes nationaux, avait bénéfi-cié aux recettes de 1999.

3. DEPENSES PRIMAIRES

La baisse des recettes exprimées en pourcen-tage du PIB ne serait pas totalement compen-sée par celles des dépenses primaires : celles-cise contracteraient de 0,4 point du PIB, revenantde 40,1 p.c. à 39,7 p.c.

Dans le cadre du budget 2000, le gouverne-ment a dégagé des ressources supplémentairespour sa politique de dépenses, destinées notam-ment aux politiques de sécurité et de justice, àune modernisation des services publics, à la po-litique d’asile et à l’aide aux pays en développe-ment ainsi qu’à un relèvement des pensions lesplus modestes. Dans le secteur de la santé, lanorme de croissance réelle des dépenses a étéportée à 2,5 p.c. et les interventions pour lesmaladies chroniques ont été étendues.

En dépit de ces initiatives, les dépenses primai-res enregistreraient, globalement, une hausserelativement limitée. A prix constants, celle-ciserait contenue à 1,3 p.c., soit un chiffre nette-ment inférieur à la croissance de l’activité éco-nomique, et également au-dessous du rythmede progression de 1,5 p.c. prévu dans le pro-gramme de stabilité. Toutefois, il convient de re-marquer que le taux de croissance de ces dé-penses est influencé à la baisse, d’une part, parle fait que leur niveau avait été influencé à lahausse en 1999 par les dépenses uniques liéesà la crise de la dioxine et, d’autre part, par les

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73

L’ECONOMIE BELGE EN 2000

ventes de bâtiments prévues pour cette annéequi, conformément à la méthodologie des comp-tes nationaux, viennent en déduction des dépen-ses d’investissement. Si l’on fait abstraction del’incidence de ces deux facteurs exceptionnelsqui ralentissent le rythme de progression desdépenses primaires, ces dernières progresse-raient de quelque 2 p.c. à prix constants en2000, soit à un rythme assez comparable à leurmoyenne des années nonante et proche de lacroissance tendancielle du PIB observée dans lepassé.

4. CHARGES D’INTERETS

Le rapport entre les charges d’intérêts de l’en-semble des pouvoirs publics et le PIB, qui a di-minué de manière ininterrompue depuis 1993,lorsqu’il atteignait encore près de 11 p.c., bais-serait de nouveau cette année, pour ne pluss’élever qu’à 6,8 p.c., en retrait de 0,3 point depourcentage par rapport à 1999.

Contrairement aux années précédentes, cettebaisse proviendrait presque exclusivement de labaisse du taux d’endettement, tandis que le taux

implicite de la dette resterait pratiquement in-changé. La tendance à la baisse du taux impli-cite serait en effet interrompue en 2000 parceque la diminution tendancielle du taux implicitesur la dette à long terme serait compensée, en-tre autres, par la hausse des taux à court terme.Les taux d’intérêt moyens des certificats de tré-sorerie à 3 mois s’élèveraient ainsi à 3,8 p.c.cette année, soit 90 points de base de plusqu’en 1999. Pour les certificats à 6 et à12 mois, l’augmentation serait de respective-ment 85 et 50 points de base.

5. DETTE

Grâce au niveau élevé de surplus primaire, ladette diminue automatiquement par rapport auPIB. Entre 1995 et 1998, cette réduction endo-gène a encore été renforcée par des ajuste-ments entre le déficit et la variation de la dettequi, par solde, ont exercé une incidence positivesur le ratio de la dette. En 1999, tel n’a cepen-dant plus été le cas, ces facteurs exogènesayant même exercé une légère pression à lahausse sur le niveau d’endettement. Les recet-tes de privatisations n’ont en effet pas suffi à

Sources : ICN, BNB.1 Ce solde est égal à l’écart entre le taux d’intérêt implicite sur la dette et le taux de croissance du PIB nominal, multiplié par le rapport entre la dette à la fin de l’année

précédente et le PIB de la période courante.2 Il s’agit essentiellement des privatisations, de l’affectation des plus-values sur les opérations sur or réalisées par la Banque pour réduire la dette en monnaies étran-

gères, des variations de l’encours des actifs placés auprès des institutions financières, des gains ou pertes de change, des octrois de crédits et des prises de parti-cipations.

TABLEAU 9 — EVOLUTION DE LA DETTE DE L’ENSEMBLE DES POUVOIRS PUBLICS

(pourcentages du PIB)

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 e 2000 e

Niveau de la dette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128,9 135,9 134,5 131,8 128,3 123,0 117,4 114,3 110,2

Variation de la dette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7,0 –1,4 –2,7 –3,5 –5,3 –5,6 –3,1 –4,1

Variation endogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4,5 –1,4 –1,4 0,9 –4,0 –4,1 –3,3 –4,4

Solde primaire requis pour stabiliser la dette 1 8,2 3,2 3,5 6,0 1,9 2,6 3,1 1,9

Taux d’intérêt implicite sur la dette . . . . . . . (8,6) (7,3) (7,1) (6,8) (6,5) (6,5) (6,2) (6,2)

Croissance du PIB nominal . . . . . . . . . . . . . . (2,2) (4,9) (4,3) (2,2) (4,9) (4,3) (3,5) (4,5)

Solde primaire effectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,7 4,5 4,9 5,0 5,9 6,6 6,4 6,3

Ajustements entre le déficit et la variation de ladette 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2,5 … –1,4 –4,4 –1,3 –1,6 0,2 0,3

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74

L’ECONOMIE BELGE EN 2000

compenser, notamment, l’incidence des pertesde change sur la dette en monnaies étrangères,l’accroissement des actifs financiers détenus parles pouvoirs publics auprès des institutions fi-nancières ainsi que les octrois de crédits et lesprises de participations.

En 2000 également, les ajustements entre ledéficit et la variation de la dette devraient ac-croître légèrement l’endettement. Grâce à la vivecroissance économique, la contraction de ladette devrait toutefois s’accélérer pour atteindre4,1 p.c. du PIB, ce qui ramènerait le ratio de ladette à environ 110 p.c. du PIB à la fin de2000, soit environ 26 points de pourcentage duPIB de moins que le niveau maximal enregistréen 1993.

VI. SYNTHESE DES SECTEURS

Depuis 1993, parmi les secteurs intérieurs,seuls les pouvoirs publics éprouvent encore desbesoins de financement. En 2000, leur déficitdiminuerait de nouveau, pour revenir à 0,5 p.c.du PIB. Dans le même temps, la diminution descapacités de financement des deux autresgrands secteurs — les particuliers et les socié-tés — serait supérieure à la diminution des be-soins des pouvoirs publics, de sorte que, parsolde, le prêt net au reste du monde devrait re-culer de nouveau, pour se situer à 3,5 p.c. duPIB, contre encore 4 p.c. en 1999 et un maxi-mum de 5 p.c. en 1997.

La poursuite de la réduction du déficit des pou-voirs publics en 2000 s’accompagne de nouvel-les mesures d’allégement des charges pesantsur le travail. Celles-ci devraient avoir, d’une part,un effet direct favorable sur le compte des en-treprises, grâce à la réduction de leurs coûts deproduction. D’autre part, elles devraient égale-ment affecter positivement le compte des parti-culiers, et plus particulièrement leur revenu dis-ponible, directement grâce à une réduction descotisations personnelles et indirectement, dans

la mesure où l’emploi serait stimulé par l’amélio-ration des coûts relatifs du travail dans le con-texte d’une activité économique très dynamique.

La confiance élevée des particuliers, dont lesdifférentes raisons ont déjà été mentionnéesplus haut, devrait se maintenir cette année, desorte que la croissance de la consommation de-vrait encore être plus importante que celle durevenu disponible. L’épargne exprimée par rap-port au PIB ou en proportion du revenu disponi-ble, serait donc de nouveau orientée à la baisse.Le taux d’épargne demeure cependant relative-ment élevé par rapport à la plupart des autrespays industrialisés. Bien que de plus en plus deménages placent une partie de leur épargne enactions, les actifs à revenu fixe continuent dedominer. Contrairement aux pays, comme lesEtats-Unis ou le Royaume-Uni, où la détentiond’actions est de loin la principale forme d’épar-gne, d’importantes fluctuations des cours bour-siers devraient exercer une incidence assez limi-tée, en Belgique, sur la confiance des ménages.

GRAPHIQUE 13 — BESOIN NET (-) OU CAPACITE NETTE DE FINANCEMENT PAR GRAND SECTEUR

(pourcentages du PIB)

Sources : ICN, BNB.

1995 1996 1997 1998-6

-3

0

3

6

9

1999e 2000e

Ensemble des secteurs intérieurs

Particuliers

Sociétés

Pouvoirs publics

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75

L’ECONOMIE BELGE EN 2000

Malgré la diminution des transferts en capital re-çus des pouvoirs publics, à la suite de la dispari-tion des compensations versées aux branchesayant souffert de la crise de la dioxine en 1999,les transferts en capital nets versés resteraientinchangés en pourcentage du PIB. Dans la me-sure où la formation brute de capital se stabili-serait également, la capacité nette de finance-ment des particuliers refléterait la diminution deleur épargne, en revenant de 3,8 p.c. du PIB en1999 à 3,6 p.c. en 2000.

En ce qui concerne les sociétés, la hausse descoûts par unité vendue devrait être plus impor-tante que la hausse des prix de vente, sous l’in-fluence de la détérioration des termes del’échange et malgré la poursuite de la réductiondes cotisations sociales et de la modération sa-lariale. Dès lors, la marge bénéficiaire par unité

vendue devrait se contracter quelque peu.Néanmoins, l’excédent brut d’exploitation enpourcentage du PIB devrait se stabiliser à quel-que 19 p.c., grâce à la forte croissance des volu-mes vendus.

Malgré cette quasi-stabilisation de l’excédentbrut d’exploitation, il n’est pas exclu que, sous lapression des investisseurs, auxquels la mondiali-sation permet notamment de s’orienter vers lesrendements les plus élevés, les sociétés soientcontraintes d’augmenter la rémunération deleurs actionnaires et créanciers. Le revenuprimaire des sociétés diminuerait ainsi de0,3 points de pourcentage pour s’établir à16,2 p.c. du PIB.

Les transferts courants et en capital devraientpeu varier en termes nets. Dès lors, l’épargne

Sources : ICN, BNB.1 Epargne brute exprimée en pourcentage du revenu disponible brut.2 Il s’agit de montants nets, c’est-à-dire de la différence entre les transferts reçus d’autres secteurs et les transferts versés à d’autres secteurs.3 Y compris les acquisitions nettes d’actifs non financiers.4 Y compris les variations des droits des particuliers sur les fonds de pension.

TABLEAU 10 — CAPACITE NETTE DE FINANCEMENT DES PARTICULIERS ET DES SOCIETES

(pourcentages du PIB)

1997 1998 1999 e 2000 e

Particuliers

1. Revenu disponible brut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64,2 63,8 63,3 63,5

2. Variation des droits des particuliers sur les fonds depension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,9 0,7 0,7 0,6

3. Dépenses de consommation finale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53,6 53,8 53,6 53,9

4. Epargne brute (1 + 2 – 3) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11,4 10,7 10,4 10,2

p.m. Taux d’épargne 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17,8 16,7 16,4 16,1

5. Transferts en capital 2 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . –0,1 –0,1 –0,1 –0,1

6. Formation brute de capital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6,5 6,5 6,4 6,4

7. Capacité nette de financement (4 + 5 – 6) . . . . . . . . . . . 4,9 4,0 3,8 3,6

Sociétés

1. Excédent brut d’exploitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19,0 19,1 19,0 19,1

2. Revenus nets de la propriétés versés à d’autressecteurs 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . –2,4 –2,4 –2,5 –2,8

3. Revenu primaire brut (1 + 2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16,5 16,7 16,5 16,2

4. Transferts courants nets aux autres secteurs 2 4

. . . . . . .

–3,2 –3,7 –3,5 –3,5

5. Epargne brute (3 + 4) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

13,4 13,1 13,0 12,8

6. Transferts en capital

2 3

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1,1 0,9 0,9 0,9

7. Formation brute de capital, y compris les stocks . . . . . . .

12,5 12,9 13,1 13,3

8. Capacité nette de financement (5 + 6 – 7) . . . . . . . . . . .

2,0 1,1 0,8 0,4

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

– qui correspond par définition au revenu primaireaprès déduction des transferts courants – devraitévoluer dans les mêmes proportions que le re-venu primaire. La formation brute de capital dessociétés continuerait de croître plus rapidementque le PIB. Il semblerait donc que les sociétéspuisent de plus en plus dans leur excédent d’ex-ploitation, d’une part pour rémunérer leurs action-naires et créanciers et, d’autre part, pour générerdavantage de croissance interne grâce à uneaugmentation des investissements. Par rapport à

Sources : ICN, BNB.

TABLEAU 11 — SOLDE COURANT ET PRET NET A L'ETRANGER SELON LA BALANCE DES PAIEMENTS

(soldes, milliards d'euros)

1996 1997 1998 1999 e 2000 e

1. Compte courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8,7 10,4 9,2 9,4 8,7

Biens et services . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8,3 9,8 9,0 9,3 8,9

Biens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8,0 8,6 8,0 8,1 7,6

Services . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,3 1,2 1,0 1,2 1,2

Revenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,5 3,8 3,9 4,1 4,1

Transferts courants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . –3,1 –3,2 –3,7 –4,0 –4,3

2. Compte de capital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,1 0,4 –0,1 –0,1 –0,1

3. Prêt net à l'étranger (1 + 2) . . . . . . . . . . . . . . . . . 8,8 10,8 9,2 9,3 8,6

p.m. Prêt net à l'étranger selon les comptes natio-naux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9,3 10,5 9,1 9,3 8,6

l’année passée, ceci réduirait de moitié la capaciténette de financement que les sociétés mettent àdisposition des autres secteurs.

Globalement, la capacité nette de financementintérieure, ou, en d’autres termes, le prêt net àl’étranger, qui correspond à la somme du soldecourant et du solde du compte de capital de labalance des paiements, diminuerait pour revenirà 3,5 p.c. du PIB, soit un recul de 0,5 point parrapport à 1999.

Sources: ICN, BNB.1 Contrairement à la méthode de comptabilisation utilisée dans la balance des paiements, le travail à façon a été comptabilisé en termes bruts.

TABLEAU 12 — OPERATIONS SUR BIENS ET SUR SERVICES AVEC L’ETRANGER 1

(pourcentages de variation par rapport à l’année précédente)

1998 1999 e 2000 e

En valeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Exportations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,9 4,2 14,3

Importations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4,6 4,3 15,4

En volume . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Exportations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4,2 5,0 9,1

Importations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6,3 4,1 9,0

Valeurs unitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Exportations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . –0,3 –0,7 4,8

Importations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . –1,6 0,2 5,8

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77

L’ECONOMIE BELGE EN 2000

Comme de coutume, la variation du prêt net àl’étranger serait totalement imputable au soldecourant. Le compte de capital se clôturerait eneffet, comme les deux années précédentes, surun faible déficit.

Le recul de l’excédent courant, qui reviendrait de9,4 milliards d’euros en 1999 à 8,7 milliardsd’euros, serait lui-même la conséquence d’unsurplus moins important des opérations sur mar-chandises et sur services et d’un nouvel accrois-sement du déficit des transferts courants, cedernier étant lié à l’augmentation de la contribu-tion belge au budget de l’Union européenne.L’excédent provenant du compte de revenus semaintiendrait, en revanche, au niveau d’environ4,1 milliards d’euros.

Les opérations sur marchandises et sur services,en 2000, se solderaient par un excédent moinsimportant que l’année écoulée en raison exclusi-vement des évolutions des prix, étant donné que– comme on l’a montré au chapitre II – les volu-mes d’exportations de biens et services progres-seraient aussi rapidement que les volumes d’im-portations. La détérioration des termes del’échange resterait limitée aux opérations surmarchandises, et seule la balance commerciales’inscrirait en recul, alors que le solde positif desopérations sur services resterait inchangé.

Comme en 1999, les termes de l’échange sedétérioreraient d’environ 1 p.c. en 2000. Lahausse des prix à l’importation serait en effet,avec 5,8 p.c., nettement supérieure à l’augmen-tation des prix à l’exportation, qui s’élèverait àenviron 4,8 p.c.

La tendance au recul constant du rythme d’aug-mentation des prix à l’importation et à l’exporta-tion amorcée au second semestre de 1997, quia même entraîné des baisses des prix à partirde la mi-1998, s’est inversée au début de 1999.Sous l’effet de la limitation volontaire de la pro-duction des pays de l’OPEP, les cours du pétroleont fortement progressé. Les prix des autresmatières premières ont eux aussi augmenté,

mais de façon nettement plus limitée. Ces haus-ses se sont reflétées non seulement dans lesprix à l’importation et à l’exportation des matiè-

-60

-30

0

30

60

90

120

1997 1998 1999 2000 1

-8

-4

0

4

8

12

1997 1998 1999 2000 1

-4

-2

0

2

4

6

1997 1998 1999 2000 1

Prix à l’exportation Prix à l’importation

MATIERES PREMIERES ENERGETIQUES

MATIERES PREMIERES NON ENERGETIQUES

PRODUITS DE L’INDUSTRIE MANU-FACTURIERE ET SERVICES

GRAPHIQUE 14 — PRIX A L’EXPORTATION ET A L’IMPORTATION

(pourcentages de variation par rapport au trimestre correspondant de l’année précédente)

Sources : ICN, BNB.1 Estimation grossière sur base des statistiques du commerce extérieur pour

les mois de janvier et février.

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78

L’ECONOMIE BELGE EN 2000

res premières, qui ne représentent que respecti-vement 16 et 13 p.c. des importations et expor-tations totales de biens et services expriméesen valeur, mais elles ont également mis fin,presque simultanément, au mouvement à labaisse des prix des produits de l’industrie manu-facturière et des services, qui sont aussi repartisnettement à la hausse.

Après l’assouplissement des limites de produc-tion décidé à la fin mars par les pays de l’OPEP,les cotations du pétrole brut ont commencé àbaisser. Alors que le baril de pétrole brut dutype Brent était encore coté à près de 32 dol-lars le 7 mars 2000, il était déjà revenu à moinsde 24 dollars à la fin d’avril. L’indice des prixdes matières premières énergétiques, qui avaitaugmenté de quelque 25 p.c. entre le début del’année et le sommet enregistré au début demars, a ensuite rapidement reculé pour se re-trouver, au début de mai – malgré une légèrereprise dans la seconde moitié d’avril –, au ni-

veau du début de l’année. Selon les prévisions,le prix du baril de pétrole brut du type Brent at-teindrait encore environ 22 dollars à la fin del’année. Cependant, en partie en raison de l’ap-préciation du dollar, les prix du pétrole, libellésen euro, augmenteraient de plus de 40 p.c. enmoyenne en 2000. Les cotations en dollar desautres matières premières restent, selon lesdernières indications, orientées à la hausse, unetendance qui, vu la forte demande mondiale,pourrait se prolonger. Exprimés en euro, les prixdes matières premières non énergétiques pro-gresseraient de près de 20 p.c. en moyenne. Lanette hausse des prix à l’importation des matiè-res premières libellés en euro qui en découleraitimplique un sensible renchérissement des prix àl’importation dans leur ensemble.

Les prix à l’exportation des matières premièresaugmenteraient moins fortement que les prix àl’importation correspondants. Le plus souvent,les exportations belges de matières premièresont en effet trait à des produits dérivés, à traverslesquelles les matières premières importées nesont réexportées qu’après transformation. Dèslors, les composantes des coûts intérieurs, quiexercent un effet modérateur, jouent égalementun rôle dans la formation des prix à l’exportation.Etant donné que la part des matières premièresest plus importante pour les importations quepour les exportations, les prix totaux à l’importa-tion progresseraient plus rapidement, enmoyenne, en 2000 que les prix totaux à l’expor-tation, ce qui provoquerait une perte sensibledes termes de l’échange.

Une perte des termes de l’échange, plus limitée,est également prévue pour les autres biens etservices. Si l’on estime que les exportateurs necompensent pas intégralement à travers leursprix les évolutions attendues des cours dechange, l’appréciation du dollar, du yen et de lalivre sterling implique en effet, ceteris paribus,que les prix convertis en euro des produitsimportés des Etats-Unis, du Japon et duRoyaume-Uni augmentent plus rapidement queles prix à l’exportation de la Belgique.

GRAPHIQUE 15 — COTATIONS EN DOLLAR DES MATIERES PREMIERES ET COURS DE CHANGE DU DOLLAR

Sources : HWWA, BNB.1 Dollar en francs.2 Indices 1990 = 100.

40

60

80

100

120

140

a

75

80

85

90

95

100

32

34

36

38

40

42

44

b

1998 1999 2000

Matières premières énergétiques 2 (échelle de gauche a)

Matières premières non énergétiques 2 (échelle de gauche b)

Cours de change du dollar 1 (échelle de droite)

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L’ECONOMIE BELGE EN 2000

VII. CONDITIONS DEFINANCEMENT ET PRIX DESACTIFS

1. EVOLUTION RECENTE DES TAUXD’INTERET DEBITEURS ET CREDITEURS

De décembre 1999 à avril 2000, la courbe desrendements en Belgique s’est déplacée vers lehaut tout en devenant moins pentue. Les taux àcourt terme, jusqu’à l’échéance de 12 mois, onten effet presque entièrement intégré les troisaugmentations de 25 points de base des tauxdirecteurs de la BCE en février, mars et avril. Lerelèvement des taux a, en revanche, été moinsprononcé pour les durées plus longues, les tauxà 10 ans revenant même en avril pratiquement àleur niveau de décembre 1999.

Dans ce contexte, l’écart affiché entre les tauxbancaires et les taux de marché a généralementprésenté une tendance à la hausse entre lesmois de janvier et avril 2000. En février, les ban-ques ont en effet relevé de nombreux taux, tantdébiteurs que créditeurs, afin d’intégrer la re-prise de la hausse des taux de marché à longterme en janvier.

Le réajustement a été plus spécialement pro-noncé en ce qui concerne les prêts aux particu-liers. Tant pour les crédits hypothécaires quepour les emprunts à taux forfaitaire, l’écart parrapport au taux de marché d’échéance corres-pondante s’est sensiblement élargi, alors qu’il sesituait à un faible niveau au début de l’année. Eneffet, les banques, qui avaient fortement réduitle taux des prêts à tempérament en janvier àl’occasion du salon de l’automobile, ont plus que

GRAPHIQUE 16 — COURBES DES RENDEMENTS EN BELGIQUE

(moyennes mensuelles)

Source : BNB.

2

3

4

5

6

Décembre 1998

Décembre 1999

Avril 2000

6 m

ois

1 an

3 an

s

5 an

s

10 an

s

1 m

ois

GRAPHIQUE 17 — TAUX BANCAIRES CREDITEURS ET DEBITEURS

(écart par rapport au taux de marché de référence, données à la fin de la période)

Source : BNB.

-1

0

1

2

3

4

1998 1999 2000-1

0

1

2

3

4

Crédits d’investissement à 5 ans

Bons de caisse à 5 ans

Bons de caisse à un an

Emprunts à taux de chargement forfaitaireà 3 ans

Emprunts hypothécaires à 20 ans avecrévision quinquennale

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80

L’ECONOMIE BELGE EN 2000

compensé cette diminution dès le mois suivant.A l’inverse elles n’ont pas abaissé, contrairementà la tradition, le taux de leurs crédits hypothécai-res en février à l’approche du salon annuel de laconstruction.

Considérées sur une plus longue période, lesfluctuations des marges des taux bancaires parrapport aux taux de marché correspondants nesont pas comparables d’un instrument à l’autre.Ainsi, pour les produits de placement, tels lesbons de caisse, ou encore pour les crédits d’in-vestissement, cet écart témoigne d’une relativestabilité dans le temps. A l’opposé, la marge surles emprunts à taux de chargement forfaitaireaffiche une plus grande volatilité. Depuis 1998,elle a ainsi fluctué dans une fourchette de quel-que 130 points de base. Les derniers douzemois ont de plus été marqués par une tendanceà l’assouplissement des conditions de finance-ment par cet instrument, qui n’a que partielle-ment été inversée à la suite de l’élargissementde la marge constaté en février et mars.

2. EVOLUTION DES COURS DE BOURSE

A la Bourse de Bruxelles (BXS), les cours desactions sont restés nettement orientés à labaisse pendant les premiers mois de 2000. Cetteévolution contraste fortement avec les augmenta-tions qui ont été enregistrées sur la plupart desautres places boursières et ne peut être imputéeà des facteurs conjoncturels. La Bourse deBruxelles présente, au contraire, plusieurs carac-téristiques structurelles susceptibles d’expliquerpartiellement ces performances plus médiocres.

Ainsi, BXS affiche une faible liquidité : pour cer-taines actions belges, le marché est en effet rela-tivement étroit, car une part importante du capitalest fortement figée. De plus, on ne dénombreparmi les entreprises cotées sur BXS qu’un nom-bre limité de grandes entreprises et d’entreprisesdu secteur technologique, alors que l’intérêt desinvestisseurs porte précisément sur ce type desociétés. BXS compte en revanche un grand

nombre d’entreprises de branches particulière-ment sensibles à l’évolution des taux d’intérêt.

Plusieurs éléments pourraient toutefois consti-tuer un stimulant pour BXS. La fusion des bour-ses belge, française et néerlandaise pour formerEuronext constituera en effet un changementd’échelle. Les actions belges sont, en outre, de-venues relativement bon marché, de sorte qu’ilexiste un potentiel d’appréciation.

La hausse des cours boursiers qui s’est opérée àla mi-mars, après l’annonce de l’accord de fusion,montre d’ailleurs que la présence des actionsbelges dans une entité boursière élargie, mar-quée par la liquidité, a été bien accueillie par lesinvestisseurs. Les cours des actions belges ontégalement pu progresser sous l’effet de la ré-orientation des placements vers les valeurs plustraditionnelles, après la baisse des cours des ac-tions technologiques.

GRAPHIQUE 18 — COURS BOURSIERS

(données à la fin de la période, indices janvier 1996 = 100)

Sources : Bourses nationales.

80

100

120

140

160

180

200

220

240

260

280

300

320

1996 1997 1998 1999 200080

100

120

140

160

180

200

220

240

260

280

300

320

France - SBF 250

Europe - DJ EURO STOXX General

Allemagne - CDAX

Belgique - Belgian All Shares