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PRIX DB L'AEONNEa1E tT, Toulouse. Dép. Etr. Lit an 44 fr. Sa fr. 56 fr. 611101S 43 tr. 26 fr 29 fr. S mois 12 fr. 14 fr. 16 fr. Les abonnements ne sort reçus que pour trois mois, six mois ou un an, et ne commencent que dis ter ou du 16 de cha- que mois. POLITIQUE `E J ITTÉR,A.I Ce journal paraîl'#ouelles jours, excepté le mercredL SOMMAIRE. f0ULoUSE, VII octobre : Nouvelles diverses; vol; fête de Ver- feil; obsèques et biographie de Frédéric Soulié. - NOUVELLES D'ItALiE : Bruits de prochaines réformes dans le royaume de Naples. - NOUVELLES D'ORIENT. - PARIS, 97 et 28 sep- tembre : Nouvelles diverses. AFFAIRES D'ESPAGNE : Lettre d'Espartero à la reine. - FEUILLETON : Le Cantonnier (Suite). TOULOUSE, 1eL octobre. M. le préfet de la Haute-Garonne a fait insérer au n° 1915 du Recueil des actes administratifs , le programme arrêté le 31 mai 1847 par M. le ministre des travaux publics , et qui règle le mode d'examen ainsi que les conditions d'admissibilité des cari- il idats à l'emploi de conducteur des ponts-et-chaussées. On nous prie d'annoncer que les examens indiqués dans ce programme auront lieu dans une salle de la préfecture , et com- menceront le lundi 1f du courant , à huit heures du malin. Les conducteurs et piqueurs en résidence au chef-lieu du départe- ment , y seront admis comme auditeurs. Le dernier Recueil des actes administratifs du département contient un avis adressé par M. le préfet à MM. les maires sur les soins à prendre pour la conservation et l'emploi des pommes de terre de la récolte de 1847. Cet avis est basé sur la circulaire de M. le ministre de l'agriculture et du commerce que nous avons publiée récemment. Le même Recueil contient une nouvelle liste des individus auxquels il a été délivré des permis de chasse en 1847. Le nom- bre de ces permis s'élève jusqu'ici pour tout le département à 540. Hier, une arrestation pour vol commis à l'aide de fausses clés, a été effectuée avec des circonstances assez singulières. Depuis quelques temps un conducteur de diligence s'était aperçu qu'on lui enlevait une partie de l'argent qu'il tenait dans une valise fermant à clé et qu'il avait l'habitude de placer dans un secrétaire. Pour parvenir à la découverte du voleur, il mit dans ce dernier meuble un pistolet chargé seulement à poudre et le plaça de telle manière que l'arme devait nécessairement partir lorsque le secrétaire serait ouvert. Les choses arrivèrent comme le conducteur l'avait prévu. Dans la journée d'hier, une déto- nation se fit entendre dans sa chambre ; mais il se trouvait absent en ce moment, et la personne qui avait tenté le coup avait dû s'enfuir, effrayée sans doute par le bruit du pistolet ; des voisins avaient toutefois entendu la détonation. Lorsque le conducteur rentra, il trouva son secrétaire ouvert et le pistolet déchargé. Des soupçons s'élevèrent soudain contre la nommée Martial, femme Mary, qui avait été vue sortant précipitam- ment de la maison au moment où l'arme à feu venait de se faire entendre. Le conducteur s'empressa d'aller porter plainte à la police , et M. le commissaire Lamarle s'occupa aussitôt de rechercher la femme Mary qu'il arrêta. Cette femme fut conduite dans son feuilleton du Journal de Toulouse, du 1 octobre 1%47. (Suite. - Voir notre numéro du 26, 97 et 28 septembre. Le vieux gardien du château , Jean Duchesnes, attaché de- puis un demi-siècle au service des seigneurs de Saint-Dionel , habitait un petit bâtiment séparé dans les dépendances du vaste manoir. En entrant chez lui , sa fille Clotilde montait un escalier ex- térieur garanti d'un auvent de vigne qui s'élevait devant la maison , quand elle aperçut à l'entrée des jardins du château , plantés d'arbres magnifiques et de haute antiquité, un homme étranger , dont le premier aspect la retint un instant immobile dans une attention inquiète... Mais en arrivant au sommet des degrés , d'où elle distinguait mieux cet individu , elle le vit , la tête couverte d'un chapeau de paille d'où s'échappait une lon- gue chevelure rousse, occupé à enlever les mauvaises herbes d'une allée.... Alors son visage s'éclaircit , elle se fit à elle-mème le signe de satisfaction qui succède à une crainte vaine, et entra chez son père en disant : - Vous avez donc enfin trouvé un grrçon jardinier, mon père?... tant mieux. -- Oui , oui.... Et c'est fort à propos! répondit vivement Duchesnes. - Certainement, vous mettez quelquefois la main au jar- din... quand vous êtes déjà si fatigué.... - Fatigué... allons donc , tu te trompes fort ! Je ne me suis senti si jeune et si dispos de ma vie... Et c'est heureux , car nous allons avoir joliment d'occupation au château , ajouta le vieillard en riant et en se frottant les mains. Notre jeune martre ,arrive aujourd'hui. rVraiment! domicile, rue Bachelier; on fit des recherches dans sa chambre, mais on ne découvrit rien. Cependant un agent de police s'était aperçu que, tandis que l'on conduisait la femme Mary à sen logement, celle-ci ayant demandé la permission de boire à la borne-fontaine placée rue Bachelier, avait, en se penchant vers la borne , secoué ses jupes comme pour en faire tomber quelque chose. M. Lamarle envoya immédiatement un de ses agents vers cette borne pour faire des re,;herches ; en effet , une personne avait ramassé bientôt après le passage de la femme Mary une petite bourse contenant quelques objets; cette bourse ayantété remise à M. Lamarle, ce magistrat l'ouvrit et y trouva deux petites clés ; la police se rendit à l'instant dans la chambre du conducteur et se convainquit que ces deux clés ouvraient l'une le secrétaire, l'autre la valise. La femme Mary a été mise à la disposition de M. le procureur du roi. Ce soir a lieu au théâtre du Capitole la reprise de Fernand Cortez , grand opéra , musique de Spontini. Dans cette mémé représentation , M. Passeti , violoniste âgé de onze ans , doit se faire entendre. M. Passeti vient de Marseille , où il a obtenu un brillant succès. Les membres de l'association médicale qui doivent donner les consultations gratuites pour les indigents, pendant la semaine du 4 au 10 octobre, rue St-Rome, 34, maison Bourrel, sontMM. les docteurs Latour, Estevenet, Rivière. Les personnes indigentes sont prévenues que les consultations gratuites, données par la Société de Mdecine, dans sort local rue des Lois, 30, auront lieu tous les lundis du mois d'octobre à quatre heures précises du soir. Consultants c MM. les docteurs Chastanier, Batignot et Gaus- sait, secrétaire. On nous écrit de Verfeil . La fête que vous aviez annoncée dans votre journal du Si a eu lieu à Verfeil dimanche dernier, et a pleinement justifié l'idée qu'on s'en était faite ; elle a été des plus brillantes. Les jeunes gens de l'endroit, auxquels s'étaient joints plusieurs am is accourus des lieux voisins , ont parcouru, dès la veille, les rues de la ville, suivis d'une musique nombreuse exécutant des morceaux choisis parmi les cc_nposlions tes plus mo- dernes. Mais c'est surtout le dimanche que la fête a eu de l'éclat. Grand nombre d'étrangers s'y étaient-rendus, et presque chaque habitant avait ses visiteurs. La danse a eu lieu sur la promenade et occupait tout l'espace qui s'étend de la place du Marché jus- qu'au commencement de l'allée qui monte à l'église. On a compté long temps cinquante contredanses exécutées à la fois. Urie foule de promeneurs parcouraient les autres allées qui en- tourent la ville , et qui , grâce aux soins éclairés de l'adminis- tration municipale , ont été créées cette année pendant les jours malheureux de l'hiver. Les arbres choisis avec discernement en font un boulevard qui deviendra très-remarquable. Une bonne et franche -allé a constamment animé les amateurs de la fête , et aucun désordre n'est venu la contrarier ; tout le monde se sentait heureux des résultats d'une récolte excellente en blé et en vin. M. le maire et son adjoint , qui ont favorisé et secondé de tous leurs pouvoirs la tenue de la fête n'ont pas cessé de veil- ler au bon ordre. Chacun se félicitait de voir cette fête à peine établie prendre un si grand développement, et l'on s'est séparé en promettant de venir l'an prochain célébrer la seconde fête qui se tiendra désormais chaque dernier dimanche de septembre. - Hélas! uri bien jeune enfant.... Et faible, débile, à ce qu'il paraît. - Mon père, vous avez appris ? - Je viens d'en recevoir la nouvelle à l'instant même , in- terrompit Duchesnes en reprenant une lettre posée sur sa table. Monsieur deCourmont, le tuteur du Cils de notre maître, m'an- nonce que , d'après l'avis des médecins , le jeune comte Henri de Saint-Dionel est amené dans sa terre d'Auvergne , dont l'air vif et fortifiant pourra être favorable à son organisation maladi- ve, et même gravement altérée. - Puisse-t-il en être ainsi ! - On l'a confié à une personne sûre, et il voyage dans sa ca- lèche à petites journées... Mais il me semble, ajouta Duchesnes, les yeux toujours fixés sur la lettre, que d'après la date de son départ.... en calculant au plus tard.... il devrait déjà être ar- rivé. - Oh! dans une si longue route un retard est bien naturel... Il n'y a pas de mal que nous puissions disposer les appartements d'avance... heureusement vous avez quelqu'un pour arranger le jardin. - Je ne trouvais personne dans le pays qui pût tailler nos arbres.... Ils ne savent cultiver que leurs pommes de terre.... C'est Durand l'aubergiste de Clermont, qui m'a adressé ce gar- çon.... Il parait entendu.... et , du reste, un homme bien pieux.... Quand il est arrivé, il y a une heure, je lui ai offert un verre de vin pour se rafraîchir; il a refusé en disant que c'é- tait aujourd'hui vigile-jeune, et qu'il ne prendrait rien avant midi... Et il a voulu se mettre de suite à l'ouvrage. - S'il est honnête et intelligent, tant mieux, il pourra vous aider dans d'autres soins, et vous vous reposerez un peu..... - Laisse donc... je ne veux pas me reposer, moi, tant qu'il y aura des seigneurs de Saint-Dionel à servir... Des seigneurs!.. Eh 1 bon Dieu, quel âge peut-il avoir celui qui nous arrive?.... huit ans maintenant.... - Je vais d'abord préparer sa chambre à coucher. No 2'26---VENDREDI Les Annonceset Agis doivent être remis la velte, et se paient d'avance.. ON S'A B() t0 !,BUREAU du JOURNAL rue t-I'itiiie , 46,. A rl&- tQcâe. 'irg3irL .kupr..de 1: et G is 42:5 bÂi5T-ttraxiE ,_4 &. Par ordonnance en date du 21 septembre, le roi, sur la pro- position de M. le ministre de l'intérieur, a nommé M. Taillefc r, sous-préfet de Narbonne, préfet du département des Pyrénées- Orientales, en remplacement de M. Vaïssse, appelé à d'autres fonctions. Les obsèques de M. Frédéric Soulié ont eu lieu le 27 septem- bre, à l'église Sainte-Elisabeth, au milieu d'une affluence con_i- dérable. La société des auteurs dramatiques, la société des gens de lettres, et la société des artistes, y étaient représentées chacune par une commission, à laquelle s'étaient joints la plus grande partie des membres composant ces trois sociétés. On a remarqué parmi les assistants M\1. Victor Hugo, Ale- xandre Dumas, Paul Lacroix, E. Desch:,mps, Maquet, Paul Foucher, Jules Janin, Marco de Saint-Hilaire, Belmontet, Ad. Dumas, Alex. de l.avergne, baron Taylor, président de l'asso- ciation des artistes dramatiques; Buloz, administrateur du Théà- tre-Français; Nestor Roqueplan, directeur de l'Opéra; Liadières, Emile de Girardin, députés; E:!auard Monnais, commissaire du roi près les théâtres lyriques; Guyet-Desfontaines, député; An- tony Béraud, directeur de l'Ambigu-Comique. Tous les artistes du théâtre de l'Ambigu se sont fait un de- voir de suivre à leur dernière demeure les restes mortels de l'auteur auquel ils ont dû leurs plus beaux succès. Beaucoup d'artistes des autres théâtres s'étaient joirtsà eux. A une heure, le service funèbre était terminé et le convoi s'est dirigé vers le Père-Lachaise. Les coins du poète étaient tenus par MM. Victor Hugo, Taylor, Buloz et Antony Béraud. Des discours ont été prononcés sur la tombe par MM. Victor Hugo, Taylor, Antony Béraud et Paul-Lacroix. .MM. Adolphe Dumas et B dtnontet ont payé en vers leur tri- but à la mémoire de M. Frédéric Soulié. M. Lemolt, fondateur du Biographe, ayant demandé, il y a quelques années, à M. Frédéric Soulié quelques détails auto- biographiques, reçut de lui la lettre et la note qui suivent : a Monsieur, » J'ai reçu les deux lettres que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire , et en vérité , je suis fort embarrassé d'y répondre. Il est bien difficile à un homme qu'on interroge sur son compte de ne répondre que ça qui est convers ible. 1l se glisse tou- jours dans le récit le plus succinct quelque chose de l'opinion qu'on a de soi ; et soit qu'on s'estime trop ou trop peu , on s'ex- pose à passer pour avoir beaucoup de vanité avouée, ou de fausse modestie. Je vais cependant faire de mon mieux , et si je mets dans cette lettre des circonstances qui vous paraissent inutiles , attribuez-les, je vous prie, à ma maladresse et non point au dé- sir de faire de mon avis quelque chose d'important. » Recevez, je vous prie , m msieur, l'assurance de ma par- faite considération , » Fr DÉaIC SODLIÉ. e Je suis né à Foix (Ariége), le 23 décembre 1800. 11a nais- sance rendit me mère infirme. Elle quitta ma ville natale quel- ques jours après ma naissance, et, bien que je sois retourné sou- vent dans mon département et à quelques lieues de Foix, je ne l'ai jamais vue. Je demeurai avec ma mère dans la vicie de Mirepoix jusqu'à l'àge de quatre ans. Mon père était employé dans les finances et sujet à ch inger de résidence. Il me prit avec lui en 1804. En 1808 je le suivis à Nantes , où je commençai mes études. En 1815 il fut envoyé à Poitiers, où je fis ma rhéto- rique. Mon premier pas, dans ce que je puis appeler la carrière -Oui, celle de son père L. Heureusement l'éclair a passé vite: il fait beau aujourd'hui. Le vieillard leva vers le soleil un regard de pieuse recon- naissance. - Que le ciel, dit-il, favorise la venue du noble enfant dans la demeure de ses pères ! Puis le concierge prit son trousseau de clés et monta, suivi de sa fille, dausles grands appartements du château. IV. L'minrriER. Les murailles de l'antique bâtiment, construites en laves de Volvic, et fortement assises sur le roc, étaient revêtues à l'inté- rieur de boiseries de chérie. Dans cette longue suite de salles, dont la structure, l'ameublement, les décors s'harmoniaient dans une grandeur imposante, tout était tenu dans un ordre et un arrangement agréables aux yeux; il semblait que les maîtres du château ne l'eussent quitté que de la veille, malgré la longue solitude à laquelle il avait été livré. Les parquets et les boiseries, dans leur éclat et leur poli, re- vêtaient le sol et les murailles d'un grand miroir rembruni; les courtines, diaprées de vives couleurs, se relevaient devant les vitraux transparents des hautes croisées cintrées; les figures de cuivre incrustées de toute part aux massifs ornements sem- blaient toujours parlantes et animées; l'air sans cesse renouvelé circulait partout pur et frais. Seulement un voile de deuil posé sur les écussons annonçait l'interruption de règne dans la demeure nobiliaire, et le bruit des pas retentissants sous les voûtes rappelaient son entière solitude. Duchesnes, exemple de cette fidélité enthousiaste, de cette servitude chevaleresque qui distinguaient autrefois quelques serviteurs des nobles familles, avait fait de ces sentiments une véritable religion , et entretenait la demeure de ses maîtres com- me un sanctuaire. Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

Lit 'irg3irL POLITIQUE `E J ITTÉR,Aimages.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1847/B315556101_JOUTOU_1847_10_01.pdfLes jeunes gens de l'endroit, auxquels s'étaient joints plusieurs am is

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Page 1: Lit 'irg3irL POLITIQUE `E J ITTÉR,Aimages.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1847/B315556101_JOUTOU_1847_10_01.pdfLes jeunes gens de l'endroit, auxquels s'étaient joints plusieurs am is

PRIXDB L'AEONNEa1E tT,Toulouse. Dép. Etr.

Lit an 44 fr. Sa fr. 56 fr.611101S 43 tr. 26 fr 29 fr.S mois 12 fr. 14 fr. 16 fr.

Les abonnements nesort reçus que pour troismois, six mois ou un an,et ne commencent quedis ter ou du 16 de cha-que mois.

POLITIQUE `E J ITTÉR,A.ICe journal paraîl'#ouelles jours, excepté le mercredL

SOMMAIRE.f0ULoUSE, VII octobre : Nouvelles diverses; vol; fête de Ver-

feil; obsèques et biographie de Frédéric Soulié. - NOUVELLESD'ItALiE : Bruits de prochaines réformes dans le royaume deNaples. - NOUVELLES D'ORIENT. - PARIS, 97 et 28 sep-tembre : Nouvelles diverses. AFFAIRES D'ESPAGNE : Lettre

d'Espartero à la reine. - FEUILLETON : Le Cantonnier(Suite).

TOULOUSE, 1eL octobre.

M. le préfet de la Haute-Garonne a fait insérer au n° 1915 duRecueil des actes administratifs , le programme arrêté le 31 mai1847 par M. le ministre des travaux publics , et qui règle lemode d'examen ainsi que les conditions d'admissibilité des cari-il idats à l'emploi de conducteur des ponts-et-chaussées.

On nous prie d'annoncer que les examens indiqués dans ceprogramme auront lieu dans une salle de la préfecture , et com-menceront le lundi 1f du courant , à huit heures du malin. Lesconducteurs et piqueurs en résidence au chef-lieu du départe-ment , y seront admis comme auditeurs.

Le dernier Recueil des actes administratifs du départementcontient un avis adressé par M. le préfet à MM. les maires surles soins à prendre pour la conservation et l'emploi des pommesde terre de la récolte de 1847. Cet avis est basé sur la circulairede M. le ministre de l'agriculture et du commerce que nousavons publiée récemment.

Le même Recueil contient une nouvelle liste des individusauxquels il a été délivré des permis de chasse en 1847. Le nom-bre de ces permis s'élève jusqu'ici pour tout le départementà 540.

Hier, une arrestation pour vol commis à l'aide de faussesclés, a été effectuée avec des circonstances assez singulières.Depuis quelques temps un conducteur de diligence s'était aperçuqu'on lui enlevait une partie de l'argent qu'il tenait dans unevalise fermant à clé et qu'il avait l'habitude de placer dans unsecrétaire. Pour parvenir à la découverte du voleur, il mitdans ce dernier meuble un pistolet chargé seulement à poudre etle plaça de telle manière que l'arme devait nécessairement partirlorsque le secrétaire serait ouvert. Les choses arrivèrent commele conducteur l'avait prévu. Dans la journée d'hier, une déto-nation se fit entendre dans sa chambre ; mais il se trouvaitabsent en ce moment, et la personne qui avait tenté le coupavait dû s'enfuir, effrayée sans doute par le bruit du pistolet ;des voisins avaient toutefois entendu la détonation. Lorsque leconducteur rentra, il trouva son secrétaire ouvert et le pistoletdéchargé. Des soupçons s'élevèrent soudain contre la nomméeMartial, femme Mary, qui avait été vue sortant précipitam-ment de la maison au moment où l'arme à feu venait de se faireentendre.

Le conducteur s'empressa d'aller porter plainte à la police ,et M. le commissaire Lamarle s'occupa aussitôt de rechercherla femme Mary qu'il arrêta. Cette femme fut conduite dans son

feuilleton du Journal de Toulouse, du 1 octobre 1%47.

(Suite. - Voir notre numéro du 26, 97 et 28 septembre.

Le vieux gardien du château , Jean Duchesnes, attaché de-puis un demi-siècle au service des seigneurs de Saint-Dionel ,habitait un petit bâtiment séparé dans les dépendances du vastemanoir.

En entrant chez lui , sa fille Clotilde montait un escalier ex-térieur garanti d'un auvent de vigne qui s'élevait devant lamaison , quand elle aperçut à l'entrée des jardins du château ,plantés d'arbres magnifiques et de haute antiquité, un hommeétranger , dont le premier aspect la retint un instant immobiledans une attention inquiète... Mais en arrivant au sommet desdegrés , d'où elle distinguait mieux cet individu , elle le vit , latête couverte d'un chapeau de paille d'où s'échappait une lon-gue chevelure rousse, occupé à enlever les mauvaises herbesd'une allée.... Alors son visage s'éclaircit , elle se fit à elle-mèmele signe de satisfaction qui succède à une crainte vaine, et entrachez son père en disant :- Vous avez donc enfin trouvé un grrçon jardinier, monpère?... tant mieux.

-- Oui , oui.... Et c'est fort à propos! répondit vivementDuchesnes.

- Certainement, vous mettez quelquefois la main au jar-din... quand vous êtes déjà si fatigué....

- Fatigué... allons donc , tu te trompes fort ! Je ne me suissenti si jeune et si dispos de ma vie... Et c'est heureux , carnous allons avoir joliment d'occupation au château , ajouta levieillard en riant et en se frottant les mains. Notre jeune martre,arrive aujourd'hui.

rVraiment!

domicile, rue Bachelier; on fit des recherches dans sa chambre,mais on ne découvrit rien. Cependant un agent de police s'étaitaperçu que, tandis que l'on conduisait la femme Mary à senlogement, celle-ci ayant demandé la permission de boire à laborne-fontaine placée rue Bachelier, avait, en se penchantvers la borne , secoué ses jupes comme pour en faire tomberquelque chose. M. Lamarle envoya immédiatement un de sesagents vers cette borne pour faire des re,;herches ; en effet , unepersonne avait ramassé bientôt après le passage de la femmeMary une petite bourse contenant quelques objets; cette bourseayantété remise à M. Lamarle, ce magistrat l'ouvrit et y trouvadeux petites clés ; la police se rendit à l'instant dans la chambredu conducteur et se convainquit que ces deux clés ouvraientl'une le secrétaire, l'autre la valise. La femme Mary a été miseà la disposition de M. le procureur du roi.

Ce soir a lieu au théâtre du Capitole la reprise de FernandCortez , grand opéra , musique de Spontini.

Dans cette mémé représentation , M. Passeti , violonisteâgé de onze ans , doit se faire entendre. M. Passeti vient deMarseille , où il a obtenu un brillant succès.

Les membres de l'association médicale qui doivent donnerles consultations gratuites pour les indigents, pendant la semainedu 4 au 10 octobre, rue St-Rome, 34, maison Bourrel, sontMM.les docteurs Latour, Estevenet, Rivière.

Les personnes indigentes sont prévenues que les consultationsgratuites, données par la Société de Mdecine, dans sort localrue des Lois, 30, auront lieu tous les lundis du mois d'octobreà quatre heures précises du soir.

Consultants c MM. les docteurs Chastanier, Batignot et Gaus-sait, secrétaire.

On nous écrit de Verfeil .La fête que vous aviez annoncée dans votre journal du Si a eu

lieu à Verfeil dimanche dernier, et a pleinement justifié l'idéequ'on s'en était faite ; elle a été des plus brillantes.

Les jeunes gens de l'endroit, auxquels s'étaient joints plusieursam is accourus des lieux voisins , ont parcouru, dès la veille,les rues de la ville, suivis d'une musique nombreuse exécutantdes morceaux choisis parmi les cc_nposlions tes plus mo-dernes. Mais c'est surtout le dimanche que la fête a eu de l'éclat.Grand nombre d'étrangers s'y étaient-rendus, et presque chaquehabitant avait ses visiteurs. La danse a eu lieu sur la promenadeet occupait tout l'espace qui s'étend de la place du Marché jus-qu'au commencement de l'allée qui monte à l'église. On acompté long temps cinquante contredanses exécutées à la fois.Urie foule de promeneurs parcouraient les autres allées qui en-tourent la ville , et qui , grâce aux soins éclairés de l'adminis-tration municipale , ont été créées cette année pendant les joursmalheureux de l'hiver. Les arbres choisis avec discernementen font un boulevard qui deviendra très-remarquable. Unebonne et franche -allé a constamment animé les amateurs de lafête , et aucun désordre n'est venu la contrarier ; tout le mondese sentait heureux des résultats d'une récolte excellente en bléet en vin.

M. le maire et son adjoint , qui ont favorisé et secondé detous leurs pouvoirs la tenue de la fête n'ont pas cessé de veil-ler au bon ordre. Chacun se félicitait de voir cette fête à peineétablie prendre un si grand développement, et l'on s'est séparéen promettant de venir l'an prochain célébrer la seconde fêtequi se tiendra désormais chaque dernier dimanche de septembre.

- Hélas! uri bien jeune enfant.... Et faible, débile, à cequ'il paraît.

- Mon père, vous avez appris ?- Je viens d'en recevoir la nouvelle à l'instant même , in-

terrompit Duchesnes en reprenant une lettre posée sur sa table.Monsieur deCourmont, le tuteur du Cils de notre maître, m'an-nonce que , d'après l'avis des médecins , le jeune comte Henride Saint-Dionel est amené dans sa terre d'Auvergne , dont l'airvif et fortifiant pourra être favorable à son organisation maladi-ve, et même gravement altérée.

- Puisse-t-il en être ainsi !

- On l'a confié à une personne sûre, et il voyage dans sa ca-lèche à petites journées... Mais il me semble, ajouta Duchesnes,les yeux toujours fixés sur la lettre, que d'après la date de sondépart.... en calculant au plus tard.... il devrait déjà être ar-rivé.

- Oh! dans une si longue route un retard est bien naturel...Il n'y a pas de mal que nous puissions disposer les appartementsd'avance... heureusement vous avez quelqu'un pour arrangerle jardin.

- Je ne trouvais personne dans le pays qui pût tailler nosarbres.... Ils ne savent cultiver que leurs pommes de terre....C'est Durand l'aubergiste de Clermont, qui m'a adressé ce gar-çon.... Il parait entendu.... et , du reste, un homme bienpieux.... Quand il est arrivé, il y a une heure, je lui ai offertun verre de vin pour se rafraîchir; il a refusé en disant que c'é-tait aujourd'hui vigile-jeune, et qu'il ne prendrait rien avantmidi... Et il a voulu se mettre de suite à l'ouvrage.

- S'il est honnête et intelligent, tant mieux, il pourra vousaider dans d'autres soins, et vous vous reposerez un peu.....

- Laisse donc... je ne veux pas me reposer, moi, tant qu'ily aura des seigneurs de Saint-Dionel à servir... Des seigneurs!..Eh 1 bon Dieu, quel âge peut-il avoir celui qui nous arrive?....huit ans maintenant....

- Je vais d'abord préparer sa chambre à coucher.

No 2'26---VENDREDI

Les Annonceset Agisdoivent être remis la velte,

et se paient d'avance..

ON S'A B()t0

!,BUREAU du JOURNALrue t-I'itiiie , 46,.

A rl&- tQcâe.

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.kupr..de 1: et G is

42:5 bÂi5T-ttraxiE ,_4 &.

Par ordonnance en date du 21 septembre, le roi, sur la pro-position de M. le ministre de l'intérieur, a nommé M. Taillefc r,sous-préfet de Narbonne, préfet du département des Pyrénées-Orientales, en remplacement de M. Vaïssse, appelé à d'autresfonctions.

Les obsèques de M. Frédéric Soulié ont eu lieu le 27 septem-bre, à l'église Sainte-Elisabeth, au milieu d'une affluence con_i-dérable.

La société des auteurs dramatiques, la société des gens delettres, et la société des artistes, y étaient représentées chacunepar une commission, à laquelle s'étaient joints la plus grandepartie des membres composant ces trois sociétés.

On a remarqué parmi les assistants M\1. Victor Hugo, Ale-xandre Dumas, Paul Lacroix, E. Desch:,mps, Maquet, PaulFoucher, Jules Janin, Marco de Saint-Hilaire, Belmontet, Ad.Dumas, Alex. de l.avergne, baron Taylor, président de l'asso-ciation des artistes dramatiques; Buloz, administrateur du Théà-tre-Français; Nestor Roqueplan, directeur de l'Opéra; Liadières,Emile de Girardin, députés; E:!auard Monnais, commissaire duroi près les théâtres lyriques; Guyet-Desfontaines, député; An-tony Béraud, directeur de l'Ambigu-Comique.

Tous les artistes du théâtre de l'Ambigu se sont fait un de-voir de suivre à leur dernière demeure les restes mortels del'auteur auquel ils ont dû leurs plus beaux succès. Beaucoupd'artistes des autres théâtres s'étaient joirtsà eux.

A une heure, le service funèbre était terminé et le convois'est dirigé vers le Père-Lachaise.

Les coins du poète étaient tenus par MM. Victor Hugo,Taylor, Buloz et Antony Béraud.

Des discours ont été prononcés sur la tombe par MM. VictorHugo, Taylor, Antony Béraud et Paul-Lacroix.

.MM. Adolphe Dumas et B dtnontet ont payé en vers leur tri-but à la mémoire de M. Frédéric Soulié.

M. Lemolt, fondateur du Biographe, ayant demandé, il y aquelques années, à M. Frédéric Soulié quelques détails auto-biographiques, reçut de lui la lettre et la note qui suivent :

a Monsieur,» J'ai reçu les deux lettres que vous m'avez fait l'honneur

de m'écrire , et en vérité , je suis fort embarrassé d'y répondre.Il est bien difficile à un homme qu'on interroge sur son comptede ne répondre que ça qui est convers ible. 1l se glisse tou-jours dans le récit le plus succinct quelque chose de l'opinionqu'on a de soi ; et soit qu'on s'estime trop ou trop peu , on s'ex-pose à passer pour avoir beaucoup de vanité avouée, ou de faussemodestie. Je vais cependant faire de mon mieux , et si je metsdans cette lettre des circonstances qui vous paraissent inutiles ,attribuez-les, je vous prie, à ma maladresse et non point au dé-sir de faire de mon avis quelque chose d'important.

» Recevez, je vous prie , m msieur, l'assurance de ma par-faite considération , » Fr DÉaIC SODLIÉ.

e Je suis né à Foix (Ariége), le 23 décembre 1800. 11a nais-sance rendit me mère infirme. Elle quitta ma ville natale quel-ques jours après ma naissance, et, bien que je sois retourné sou-vent dans mon département et à quelques lieues de Foix, je nel'ai jamais vue. Je demeurai avec ma mère dans la vicie deMirepoix jusqu'à l'àge de quatre ans. Mon père était employédans les finances et sujet à ch inger de résidence. Il me prit aveclui en 1804. En 1808 je le suivis à Nantes , où je commençaimes études. En 1815 il fut envoyé à Poitiers, où je fis ma rhéto-rique. Mon premier pas, dans ce que je puis appeler la carrière

-Oui, celle de son père L. Heureusement l'éclair a passé vite:il fait beau aujourd'hui.

Le vieillard leva vers le soleil un regard de pieuse recon-naissance.

- Que le ciel, dit-il, favorise la venue du noble enfant dansla demeure de ses pères !

Puis le concierge prit son trousseau de clés et monta, suivide sa fille, dausles grands appartements du château.

IV.L'minrriER.

Les murailles de l'antique bâtiment, construites en laves deVolvic, et fortement assises sur le roc, étaient revêtues à l'inté-rieur de boiseries de chérie. Dans cette longue suite de salles,dont la structure, l'ameublement, les décors s'harmoniaient dansune grandeur imposante, tout était tenu dans un ordre et unarrangement agréables aux yeux; il semblait que les maîtresdu château ne l'eussent quitté que de la veille, malgré la longuesolitude à laquelle il avait été livré.

Les parquets et les boiseries, dans leur éclat et leur poli, re-vêtaient le sol et les murailles d'un grand miroir rembruni; lescourtines, diaprées de vives couleurs, se relevaient devant lesvitraux transparents des hautes croisées cintrées; les figures decuivre incrustées de toute part aux massifs ornements sem-blaient toujours parlantes et animées; l'air sans cesse renouvelécirculait partout pur et frais.

Seulement un voile de deuil posé sur les écussons annonçaitl'interruption de règne dans la demeure nobiliaire, et le bruitdes pas retentissants sous les voûtes rappelaient son entièresolitude.

Duchesnes, exemple de cette fidélité enthousiaste, de cetteservitude chevaleresque qui distinguaient autrefois quelquesserviteurs des nobles familles, avait fait de ces sentiments unevéritable religion , et entretenait la demeure de ses maîtres com-me un sanctuaire.

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EM

des lettres, me fit quitter le collége. On nous avait donné uneespèce de t'able à composer. Je m'avisai de la faire en vers fran-çais. Mon professeur, qui était un séminariste de vingt-cinq ans,trouva cela si surprenant, qu'il me chassa de la classe, disant quej'avais l'imprudence de présenter comme de moi des vers quej'avais assurément volés dans quelque Mercure.

»Je fus me plaindre à mon père, qui savait que, dès l'àge de 12

ans, je rimais à l'insu de tout le monde. Il se rendit auprès demon professeur, qui ne lui répondit autre chose que ceci: « qu'il

était impossible qu'un écolier fit des vers français.-Mais, lui dit

mon père, vous exigez bien que cet écolier fasse des vers latins.

- Oh ! ceci est différent, reprit le professeur, je lui enseigne

.comment cela se fait, et puis il a le Gradus ad Parnassum. » Je

note cette anecdote, nonpoint pour ce qu'elle a d'intéressant,

mais pour la réponse du professeur. Mon père me fit quitter ce

collége et se chargea de me faire faire ma philosophie. Il avait

.été lui-même, à vingt ans, professeur de philosophie à l'Univer-

sité de Toulouse, qu'il quitta pour se fairesoldatlen 1792.11 s'était

retiré avec le grade d'adjudant-général, par suite d'une maladie

contractéeidans les reconu-!issanues qu'il avait faites sur les Alpes

pour l'expédition d'ltalie. -

» Je reviens à moi. Quelque temps après ma sortie du collége,mon père fut accusé de bonapartisme, et destitué. Il vint à l'a-ris, et je l'y accompagnai. J'y achevai mes études. J'y fis mondroit assez médiocrement, mais avec assez de turbulence pourêtre expulsé de l'école, pour avoir signé des pétitions libcrgleset pris une part active à la révolte contre le doyen, qui me litexpédier ainsi que mes camarades à l'école de Rennes, où nousachevâmes notre droit comma: des forçats, sous la surveillancede la police. On m'avait signalé comme carbonaro. Je profitaide mon exil pour établir une correspondance entre les ventes deParis et celles de Rennes. Mon droit fini, je rejoignis mon pèreà Laval, où il avait repris son emploi. J'entrai dans ses bureaux,et bientôt après dans l'administration; j'y demeurai jusqu'en1824, époque à laquelle mon père fut mis à la retraite pouravoir mal voté aux élections.

» Un mot sur mon père , Monsieur. Le voilà deux fois des-titué , est-ce à dire que ce fùt un homme incapable et turbu-lent? Quoiqu'on puisse suspecter ma réponse de partialité , jepuis le dire , parce que cela est une chose irrécusable pour tousceux qui le connaissent, mon père était l'administrateur leplus distingué de sa partie (les contributions) ; ses travaux luiavaient valu l'approbation de l'Empereur , et peut-être s'ensouvenait-il trop , voilà tout. Il regrettait un temps où , cachédans le fond d'une province , il avait , sans appui , sans protec-tion , sans sollicitation , obtenu un rapide avancement dù à lasupériorité seule de ses travaux. Vous me pardonnerez la di-gression. Je quittai l'administration quand mon père en futexclu , et revins avec lui à Paris. J'avais occupé mes loisirs deprovince à faire quelques vers ; je les publiai sous le titred'Amours françaises. Ce petit volume passa assez inaperçu , sicen'est dans quelques salons où survivait encore la mode des lec-tures à apparat. Je m'y liai avec presque tous les hommes quiétaient ou qui sont devenus quelque chose en littérature. Casi-mir Delavigne m'encouragea avec une grâce parfaite , et je de-vins l'ami de Dumas , lorsqu'il n'avait encore pour toute supé-riorité que la beauté de son écriture.

o Mon succès n'avait pas étéassez éclatant pour me montrer lacarrière des lettres comme un avenir assuré. Je devins directeurn une entreprise de menuiserie mécanique. Ce fut pendant quej'étais fabricant de parquets et de fenêtres que je lis Roméo etJuliette. Nous étions déjà en 1897. Cet ouvrage fut reçu à l'una-nimité au Théàtre-Français. Mais on décida , sans la connaître,de lui préférer une tragédie que 3I. Arnault fils promettait surle même sujet. Sa tragédie finie, elle fut peu accueillie. Alorson se tourna vers une traduction de Shakspeare, par M. EmileDeschainps. J'appris tout cela par hasard. Je portai nia pièce àl'Odéon. J'eus mille peines à obtenir une lecture. Je dus cettefaveur à Janin, qui était déjà une autorité et qui faisait tremblerles directeurs dans ses feuilletons du Figaro. Je fus reçu, joué,applaudi. Je me fis décidément homme de lettres. A partir delà, voici toute ma vie littéraire. Je donnai Christine à l'Odéon,drame en cinq actes et en vers, tombé d'une façon éclatante.J'avais fait cet ouvrage avec amour, je fus désolé, désolé surtoutde l'abandon des journalistes, qui, après nous avoir poussés,nous autres jeunes gens, dans une voie d'affranchissement, dé-sertèrent la cause à son premier essai. Christine n'en est pasmoins ce que j'ai fait de mieux.

» Je quittai le théâtre. Je m'attachai aux journaux. Je vis leMercure. Je fus du Figaro. Pendant l'année 1830, je lis jouerune petite pièce en deux-actes, ayant pour titre une Nuit du ducde Montfort; elle me rapporta plus d'argent que mes deux tra-gédies, toute médiocre qu'elle tilt. La révolution de 1830 arriva.

En entrant dans la chambre où était mort le dernier comte deSaint-Dionel , l'émotion du vieillard le rendait tremblant , et safille n'osait lui parler, voyant des larmes prêles à couler de sesyeux aux premiers mots qu'il pronoi3cerait.

Le portrait en pied du feu comte était dans cette pièce, etDuchesnes s'arrêtait souvent au milieu de ses occupations pourle regarder.

Enfin , croisant les bras devant cette image vénérée , il ditavec une effusion de coeur irrésistible

- Son fils va venir... il lui ressemble peut-être... il a peut- iêtre sa beauté de visage, son air noble, doux et fier !.... Et il nele verra pas !

A cette triste pensée, le pauvre Duchesnes pleura à la place dese, mattre.

-Quelle destinée! continua-t-il, moi qui l'ai vu se consumersecs mes yeux du regret de n'avoir pas d'enfant, pas d'hé-ritier de son nom; et au bout de douze années de mariage ,quand le ciel venait enfin de bénir son union , il est mort !.:Il est mort sait savoir même que sa femme portait dans son seinle fruit qui allait perpétuer sa famille.

-Mon père, dit Clotilde, vous êtes prêt à accuser éla Prosi-dence... Mais songez à ce qu'on a dit long-temps dans le pays ..à ce que vous avez pensé vous-même d'après des mots souventéchappés au comte... qu'une faute de jeunesse... une faute gravecependant... avait attiré sur lui cette punition de se voir mourirsans postérité.

-- Si cela est... comme je l'ai cru en effet, il avait rachetécette faute, quelle qu'elle fût, par tant de bienfaits !

Duchesnes s'était approché d'une croisée.- Tiens, regarde, continua-t-il, l'horizon qu'on découvre

d'ici est bien large... Eh bien ! du vivant du comte, lil n'y avaitpas dans tout cet espace une chaumière délabrée, pas tin mal-heureux qui souffrit le froid ou la faim

- Je le sais.- Sa charité allait aussi loin que son regard pouvait attein-

33J'y pris part , je me battis. Je suis décoré de juillet, ce qui ne même, à la protection des personnes et de la propriété metprouve rien ttu Je travaillais à cette nacéemais e bi, asnfin je me su .époque à la Mode et au loleur, avec Balzac et Süe.

» Malgré mon peu de succès an théâtre , je tental encore unefois la chance. Je lis une pièce en cinq actes et en prose , (le

moitié avec -Ni. Cavé. Elle s'appelait Nobles et Bourgeois. Noustombâmes encore. Je me résignai à abandonner le theàtre , mal-gré les encouragements de mes amis, qui disaient trouver dansun excès de force dramatique la cause de mes chutes. Je conti-

ue tous les recueils qui ont paru ,nuai ma collaboration à r essoit en vers ou en prose. Enf n e rentrai au théâtre par la Fa-mille de Lusigny 'qui obtint un succès honorable. Puis je fisClotilde, qui fut ires-critiquée et beaucoup jouée.

J'ai fait encore une Aventure sous Charles IX, très-critiquée etpassablement applaudie. A l'époque où je donnais Clotilde, jepubliai les Deux Cadavres: Ou a fait de ce livre mon meilleurtitre à l'estime , quelle qu'elle soit, qu'on a de moi.

» Bientôt après je recueillis , sous le titre du Port de Creteil,des contes et nouvelles tant inédits que déjà publiés. Depuis eu-core j'ai fait imprimer le Vicomte de Béziers ; et votre artiele nesera pas imprimé que deux nouveaux volumes auront paru sousle titre le Magnétiseur. En somme ,

depuis que j'ai commencé àécrire , j'ai fait jouer neuf pièces (j'ai oublié de parler plus hautde l'Homme d la blouse et du Roi de Sicile) , dont quatre en cinqactes et trois en trois actes. Quatre de ces pièces sont restées aurépertoire du Théâtre-Francais. J'ai publié neuf volumes , dontsix de romans historiques , deux de contes et un de poésies.Enfin je ne sache pas de recueil où je n'aie travaillé dans lesCent-et-un , Paris moderne, l'Europe littéraire, la Mode , la Revuede Paris , le Musée des Familles , le Journal des Enfants , etc.Voilà tout , ou à peu près, et voilà peut-être beaucop tropfaites-en ce qu'il vous plaira.

» Voici mon nom exactement ,Si 1liELCnmOR-FRÉDÉRIC SoiiLIÉ »

On lit dans un journal.Neveu du maréchal Clausel, Frédéric Soulié n'avait pas voulu

suivre l'illustre général en Afrique, où une position lui était of-ferte, tant était sincère et profond son dévouement aux lettres.Mais cette preuve de dévouement n'est pas la seule qu'il leurait donnée.

Plus tard, sous le ministère du 15 avril, M. le comte Moléoff, it à M. Frédéric Soucié d'entrer au conseil d'Etat , à cettecondition seulement qu'il quitterait la littérature pour la poli-tiq ne. L'esprit de l'écrivain était assez vaste pour tout embrasser.Mais il refusa, et ne voulut jamais renier ce qui avait fondé saréputation. C'est que M. Frédéric Soulié avait l'antique respectde la plume, qu'il aimait cette noble profession à laquelle beau-coup de grands esprits estimaient que rien n'était préférable, etque, dans un temps où tant de pauvres ambitions se mêlent auculte (les lettres , il en avait conservé les pures et saines tradit ions.

Un journal donne la liste suivante des ouvrages écrits pourle théâtre par M. Frédéric Soulié :

Roméo et Juliette, drame, joué à l'Odéon le 10 juin 1828.Christine à Fontainebleau (Odéon, 13 septembre 1829).La Famille Lusigny, drame, en société avec M. Bossange

(Théâtre-Français, 15 octobre 1831).Clotilde, avec M. Bossange (Théâtre-Français, 11 septembre

1839).Une aventure sous Charles IX, avec M. Badon (Théâtre-

Fra nçais, 20 mai 1834). - L

A I Opéra-Comique, les Deux Reines, opéra en un acte, encollaboration avec AI. Arnould (6 août 1835).

Au théâtre de la Renaissance : Diane de C.hivey, le Fils de laFolle (l1 juillet 1839), et le Proscrit (7 novembre 1839). Cettedernière pièce avait été faite en société de M. Timothée Dehay.

Enfin, à l'Ambigu : L'Ouvrier (18 janvier 1840), Gaëtan ilMammone (12 novembre 1842), Eulalie Pontois (1S mai 1843),les Amans de Murcie (9 mars 1844), les Talismans (30 janvier1845), les Etudiants (24 mai 1845), la Closerie des Genêts (14octobre 1846).

Lyon, 99 septembre.L'autorité s'était mise en mmsrure hier, comme les jours pré-

cédents, pour réprimer toute tentative de désordre, s'il y enavait eu. La maison de Mlle Denis était occupée par un détache-ment de cinquante hommes d'infanterie qui y a passé la nuit.Les troupes étaient consignées dans les casernes prêtes à four-nir (les renforts au besoin. M. Jouve, maire de la commune deCaluire, dans la circonscription de laquelle se trouve située larue de Margnoles, n'a pas quitté cet établissement depuis lecommencement de ces troubles, et n'a cessé de veiller, par lui-

die ; il ne s'est jamais reposé dans l'abondance -tandis qu'unpauvre était devant ses yeux.

- Tout cela était encore, disait-on, un devoir qu'il s'imposaiten expiation de ses premières erreurs... Et si je le répète, monpère, c'est pour honorer la mémoire de notre maître, puisque le repentir, aux yeux de Dieu, est plus grand que la vertu.

- Et pourtant il ne lui a pas été compté en ce monde ! Aprèsavoir répandu iant de douceurs et de consolations sur les autres,il s'est éteint dans la tristesse et le souci.

La mort même a peut-être été une grâce pour le comte deSaint-Dionel : elle lui a épargné des peines bien grandes... Safemme devait succomber peu de temps après être mère, et l'en-fant auquel elle donnait le jour était d'une complexion si fai-ble qu'on a toujours craint pour sa vie.

- Et c'est là le plus grand regret. Il ne serait peut-être pasen cet état si son père eût vécu. M. -de Courmont et sa femme ,auxquels le pauvre enfant a été confié, sont vieux tous deuxmalades eux-mêmes, égoïstes comme tous les gens faibles ; ilsont toujours laissé le jeune comte à des mains mercenaires ; ilsont négligé, abandonné, le reste d'un sang si précieux !... Sonunique enfant, à lui! mon Dieu

"Mon père!- Oh ! ne me plains pas. Je pleure, mais j'espère... Henri de

Saint-Dionel vivra... la noble famille ne peut s'éteindre ainsi!...Je suis fou peut-être... mais bien souvent en rêve j'ai vu lesgrandes salles de ce château illuminées, brillantes, pleines demusique et de mouvement comme elles l'étaient autrefois; etcela me fait croire que les descendants de nos maltres y revien-dront... car ces murs sont consacrés, vois-tu; ils ne peuvent nitomber dans l'abandon ni être profanés par une possession étran-gère.

En ce moment une rumeur se fit entendre vers la grille duchâteau, où plusieurs paysans se pressaient ensemble d'un airagité.

- C'est lui-! ... c'est lui qui arrive!.. - s'écria Duchesnes. On

Il est à remarquer, au surplus, que, depuis que toutes cesprécautions ont été prises, les scènes de diablerie qui se pas-saient auparavant dans la maison Denis, et qui, quoi que l'onaitinsinué, ne se bornaient pas à la prétendue possédée ni à desclous enfoncés sous la peau, ne se sont pas renouvelées, et qui,le calme y est rentré à la suite de la gendarmerie et des agentsde l'autorité.

(Correspondance parliculiére).Toulon, le 28 septembre 1847.

M. le duc d'Aumale arrivera dans notre ville le ter octobreau soir, et s'embarquera le lendemain; conformément à ses dé-sirs , il ne lui sera fait aucune réception.

Le prince fera sa traversée de Toulon à Alger sur la frégate àvapeur le Labrador, commandée par M. Doret, capitaine devaisseau , dont on a restauré les emménagements.

Ainsi donc, le nouveau gouverneur-général de l'Algérie serarendu à Alger, selon toute apparence, dans la journée du 4.Les principales autorités dela colonie se trouveront réunies danscette capitale.

M. Pavy, évêque d'Alger, et M. le général Yussouf, qui setrouvaient en France depuis quelque temps, se sont embarquésaujourd'hui à -bord de la frégate à vapeur l'Albatros; commandéepar M. Clavaud, capitaine de vaisseau, qui a fait route pourAlger avec la correspondance.

Le le} bataillon du 9e de ligne, arrivé ce matin de Marse;:le,a été embarqué sur l'Albatros.

Les communications entre le cabinet des Tuileries et la cou;de Boule sont devenues très-actives. Tons les batiments à vapeurde la ligne du Levant touchant à Civita-Vecchia échangent desdépêches sur ce point, où le petit vapeur l'Antilope et le vapeurde 160 le tartare, partis successivement de notre port sans des-tination aucune, ont été envoyés.

L'Antilope, de retour depuis hier, a apporté des dépêches quiont été immédiatement expédiées à Paris. -

Tout se préparait à Alger pour la réception de M. le ducd'Aumale. Les troupes de la garnison et la milice prendront lesarmés à cette occasion. -

-

NOUVELLES D'ITALIE. -

Naples, 25 septembre.Dans ma lettre du 93 je vous disais que l'insurrection faisait

toujours des progrès; niais à présent je puis vous assurer que,surtout dans la Pouille, elle prend un aspect très sérieux. Legouvernement , qui jusqu'ici ne voulait pas se montrer alarmé,est à présent plongé dans une crainte indicible; l'espionnage n'aplus de limites ; les personnes du rang le plus élevé sont enbutte aux défiances du gouvernement, qui suspecte même sesemployés.

A Messine, on a arrêté M. Grano, un des personnage&lesplus respectables de la ville par sa naissance et par ses talents.A Melazzo, on a arrêté aussi M. Dominique l'iraino, qui est undes 'plus riches propriétaires.de la contrée.

Les voisins du château Saint-Elme assurent que ces jourspassés on a entendu des fusillades, ce qui fait croire que desexécutions ont eu lieu dans cette forteresse.

Je vous ai promis de vous dire les choses telles qu'elles étaient.Après vous avoir dévoilé le mal que le gouvernement a fait, ilfaut donc vous parler aussi des premiers pas que celui-ci com-mence à faire dans la voie du bien.

Le général Statella , à qui , comme je vous l'ai déjà dit , onavait confié le commandement de toutes les troupes envoyées enCilabre , vient de représenter au roi de Naples que dans tousles endroits où il a passé , il a trouvé le peuple dévoué à S. M.niais très-irrité contre les abus qui venaient de toutes les auto-rités en général et en particulier de la gendarmerie. Il a aussidénoncé à l a i ustice du rui M.Salno,_un des officiers supérieursde la gendarmerie, qui , dans tous les événements des Deux-Siciles , s'est abandonné à son caractère cruel.

On ne peut pas douter, après ce rapport écrit par un officierqui a toujours donné des preuves de son attachement au gouver-nement , que celui-ci n'accorde les concessions, qu'il a jusqu'àce jour refusées à la voix de son peuple. En effet , Salsano a étérévoqué de ses fonctions de commandant de la gendarmerie, etil va passer en jugement.

Le roi par une dépêche télégraphique , a suspendu l'exécu-tion de plusieurs de ceux qui gtaient tombés au pouvoir destroupes royales, et il a révoqué l'institution des cours martiales.

Je vous ai déjà annoncé que le roi travaillait toujours avec leministre Pietracatella ; on croit que des réformes utiles au pays

a aperçu la voiture, on vient m'avertir... Ilenri de Saint-Dionelsera bientôtici!

Et joignant les mains pour rendre grâce Au ciel, il courutvers la grande cour.

Il y avait là, en effet, des messagers qui venaient en toutehâte prévenir le gardien du château ; mais leurs figures étaientbouleversées, et les premiers mots qu'ils prononcèrent glacè-rent le vieillard de terreur.

Deux paysans,qui passaient par hasard dans cet endroit désertavaient aperçu au fond du grand ravin une voiture, aux armes.de M. le comte, à ce qu'on croyait, renversée, brisée, et auprès,deux chevaux morts. L'orage de la nuit avait entraîné sur toutcela le gravier et les ronces du bord. Mais cependant on n'aper-cevait aucune trace de corps humains, et il était probable queles voyageurs avaient été sauvés.

A peiné ce rapport était-il terminé que Duçjiesnes s'élançaitdéjà du côté du ravin , suivi de sa fille et des villageois quiétaient venus apporter la fatale nouvelle. Le garçon jardinier,arrivé au château quelques heures auparavant, se réunit à eux:emportant sa pioche pour déblayer le sable. La petite troupe segrossit en chemin de tous ceux qui avaient appris le funesteévénement ; elle descendit en courant la colline , et arriva bien-tôt sur les lieux.

Duchesnes , malgré son âge et sa faiblesse , voulut descendrela pente impraticable du ravin ; les paysans et la jeune Clotildemême ne restèrent pas en arrière , et bientôt tout le monde futau fond du gouffre , où , sans la force d'excitation qui régnaiten ce moment, on aurait cru impossible d'arriver.Le jour si brillant au dehors descendait à peine dans cette

immense profondeur, encore ombragée par les arbres qui jail-lissaient de ses parois.

Cependant les travailleurs , après avoir déblayé les masses.d'argile et de roseaux , découvrirent sur la calèche les armes.bien connues de la maison de Saint-Dionel. L'intérieur, étaitvide , mais quelqu'un des voyageurs avait pu dans la chute être

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pont l'objet de ces travaux ; et tout ce-51 que je viens de vous diremble tue cotitirtner dans cette idée. Je serai certainement lepremier qui glorifierai le roi de Naples lorsqu'il changera desystème , comme j'ai été le premier à le blâmer lorsqu'il s'estabandonné à ses perfides conseillers , qui , je l'espère bien , se-font bientôt remplacés par des hommes intelligents et amis duprogrès. (Nouvelliste).

Rome , 23 septembre.On annonce une crise ministérielle. Le cardinal herretli a

manifesté l'intention de se retirer et l'on a écrit , assure-t-on ,au cardinal Amat , légat de Bologne, pour lui proposer la chargede secrétaire-d'état. Rien, d'ailleurs, n'est encore décidé, et l'unespère conserver à la tète des affaires le cardinal Ferretti , au-près de qui plusieurs démarches ont été faites pour l'engager àrenoncer à son projet de retraite.

Tout est parfaitement tranquille, du reste, à Rome et dans

les provinces.Il est question d'une convention commerciale entre Rome et

Naples. Déjà sous Pie IX, un traité de commerce et de naviga-tion a été conclu avec la Sardaigne; des arrangements récipro-ques, relatifs au cabotage, ont été pris avec la Toscane.

- On annonce qu'un arrangement a été conclu entre le gou-vernement pontifical et le cabinet de Vienne, par l'intermédiairede M. le comte de Lutzow, ambassadeur d'Autriche à Rome, ausujet du droit de garnison de cette puissance à Ferrare. D'aprèscet arrangement, l'Autriche renoncerait à s'immiscer dans lesaffaires de police et de gouvernement de la ville de Ferrare; tous.les postes intérieurs de la ville seraient évacués par les Autri-chiens et occupés par les soldats pontificaux. Un contingent detrois cents Suisses serait affecté à ce service.

Le cardinal Ferretti aurait exigé et obtenu, au nom du saint-père, que le droit de garnison de l'Autriche serait restreint àla citadelle , avec faculté pour le commandant des troupes dese loger, au besoin , dan; les anciens couvents (le Santa-Catte-rina , Santo-Beuedetto etSanto-Dominieo , situés en dehors dela citadelle , et dont il'a été reconnu que l'Autriche pouvait ré-clamer la disposition. Du reste, il aurait été admis par l'Autri-che que l'occupation de ces postes extérieurs avait pour seul etunique but de protéger le service militaire de ses troupes.

Cet arrangement , qui aurait déjà obtenu l'approbation dusaint-père, n'aurait plus besoin , pour devenir définitif, que decelle du gouvernement autrichien , qui était attendue deVienne.

NOUVELLES VOIRIENT.Constantinople, t7 septembre.

'Un incendie terrible a éclatô le 13 dans le quartier de Pera,,dans l'après-midi, le feu s'est déclaré cri face de Galata-Sérail.dans une taverne attenante à l'auberge de Kamal-Bachi. L'alarmefut aussitôt donnée, et les négocians de Galata qui se rendaient

A onze heures, on était maître du feu.-- Les craintes qu'on avait conçues à Trébizonde , sur l'ap-

parition du choléra , se sont malheureusement réalisées, et lefléau fait chaque jour de nouveaux progrès

Le paquebot anglais le Sultan , qui nous a apporté ces fâ-cheuses nouvelles , a eu un homme de son équipage atteint de lamaladie.

Les cas ayant été constatés , les voyageurs ont été débarquésau petit laza, et de Cavale. Le malade a succombé le l 'S

, et il rété enterré à l'île de l'roti , avec toutes les précautions néces-saires; le pyroscaphe et les voyageurs ont été soumis à unequarantaine de dix jours.

Jusqu'à présent, aucun nouveau caspatint tes passagers tri parmi les gens du bord.

- Tiflis est presque abandonné par sa population. Une partiedes habitants est au camp , et une portion plus considérable en-core a fui le choléra qui , du reste , a beaucoup diminué. Uncordon sanitaire a été établi autour de Tiflis , et le fléau règneencore avec assez de violence dans un rayon de 25 à 30 lieuesautour de la ville.

- La corvette à vapeur française le Pluton, qui se trouvaitau Pyrée, est arrivée le 14 à Constantinople. Ce bateau à vapeurrestera ici à la disposition de l'ambassadeur de France , en rem-placement du paquebot de station le Chacal.

Alexandrie, 19 septembre.Le vice-roi manifestait depuis quelque temps l'intention de

faire une excursion maritime, et le 14 il s'est décidé à s'embar-quer sur le vaisseau amiral, escorté d'une corvette. S. A. estaccompagnée par Clot-Bey, M. Zizinia et le baron Tossizza. Untemps superbe a jusqu'à présent favorisé ce petit voyage dansnos parages qui ne durera pas plus de quinze jours.

Rien de nouveau en politique. Notre diplomatie jouit d'unrepos absolu.

Les ingénieurs envoyés par M. Talabot pour explorer l'isthmede Suez sont arrivés par le dernier bateau. Le méme jour, ils ontété présentés à S. A. qui les a reçus avec sa bienveillance ac-coutumée. lis sont partis pour le Caire avec M. Linant-Bey, qui Gard , pour couvrir le montant des condamnations pécuniairesest à la tète de l'entreprise du canal de Suez. Ils se rendent sur prononcées contre M. Teste , et si ce fait se produisait , avec lesles lieux pour achever les études commencées par l'ingénieur caractères prévus par l'art. 1.1 de la loi du 9 septembre 1835, ilAllemand. Leur rapport sera envoyé à Paris pour subir les me- ne resterait, point impuni. edifications que le conseil des ponts-et-chaussées éroira à proposd'introduire. Messieurs les ingénieurs en chef, Talabot, Ste-phenson et Negrelli seront ici en décembre prochain; ils vien-nent, assure-t-on, s'entendre avec le gouvernement égyptienpour mettre la main à l'ceuvre.

Les lettres de Syrie ne nous signalent aucun fait imporiant.La moisson est terminée. Dans tous les districts, la récolte a ététrès-abondante, ce qui ne contribuera pas peu à soulager les po-pulations de la montagne des maux de toute espèce qu'elles on teu à supporter.

bord des deux bateaux à vapeur qui font le service de Buvuk- Athènes 20 Septambredéré et des liés des Princes, accoururent en toute hâte à Péra. Des lettresde'Prévésa apprennent que le général Grivas a reçuLe vent du nord soufflait avec titre extrême violence; aussi en tout récemment une nouvelle injonction du gouverneur de.un clin-d'eeil, le feu s'étendit dans toutes les directions. Traver- l'Epire, conformément à des instructions reçues de Constanti-sant d'abord la rue de Péra, il suivit la petite rue qui conduit au nople. L'autorité turque réitère au général l'ordre de quitterPetit-Champ, tandis que, s'avançant du côté du sud, les flammes Prévésa et de se retirer à Janina. -

enveloppaient des deux côtés les maisons de la rue de Péra, eten- Ici éclatent au grand jour les basses intrigues des agents-faisaient bientôt un monceau de cendres ardentes que le vent anglais. Grivas a répondu à l'injonction du gouverneur turc ensoulevait et portait à la distance d'un quart de lieue : le feu prit se déclarant sujet ionien, et le consul anglais l'a,mis immédiate-,ainsi à une maison de Kassitn-Pacha, et l'on craignit beaucoup ment sous sa protection.,pour les ateliers de l'Arsenal, qui sont distants d'au moins 500 Il faut bien qu'il en soit ainsi, puisque malgré les ordres for-mètres des quartiers que dévoraient les flammes. Jamais incendie mets du gouverneur de l'Epire, Grivas est toujours libre à Pré-,ne fut plus capricieux dans sa course et dans ses ravages. A trois vésa. Il continue à recruter, enrôlant tous les gens sans aveu,cents pas du principal foyer, on voyait tout-à-coup des maisons chrétiens ou musulmans, qui viennent à lui. Où trouve-t-il l'ar-s enflammer avant mème que l'on songeât à déménager; il fran- gent nécessaire à la solde de tant de monde? C'est là le mystère>chissaitune quarantaine de maisons au moyens des flammèches qui occupe tous les esprits. Il est de fait que sa troupe se monteque le vent soulevait avec violence et qui tombaient ensuite sur déjà à cinq ou six cents hommes, qui tous reçoivent de lui en-.celles que la distance semblait mettre pour le moment à l'abri de viron 100 piastres par mois..toute atteinte.-De la sorte, on voit encore debout et intacts, entre La nouvelle de -la mort du général Griziotis était fausse. D'a-des ruines, de grands pâtés de maisons. prés des renseignements de date toute récente,-il est au contraireLe nombre total des maisons brûlées 1, 1 tp upar avec une dans un état de santé très-satisfaisant. Ses blessures sont sur le;partie des meubles , tant l'incendie a été rapide , peut ètre point d'être guéries, et il annonce la résolution de tenter, dèsestiméà.environ.200, cequi faitau moins une perte de20,000,0o0 qu'il le pourra, de rentrer en Grèce où il compte réunir facile-'de piastres. ment assez de partisans pour mettre le gouvernement en danger.Hier, vers minuit , un autre incendie s'est déclaré au quar- Lui et ses compagnons sont entretenus, nourris et logés à Chiolier de Sultan Sélim, à Constantinople. Cinq ou six maisons au frais du gouverneur qui, à ce qu'il parait, leur accorde l'hos-ont été la proie des flammes. pitalité sur le pied le plus large. Si nous sommes aussi bienCe matin , à huit heures environ , un troisième incendie a informés que nous croyons l'ètre, ainsi que Grivas à Prévésa,également éclaté à Constantinople , dans le quartier de Sultan Griziotis aurait trouvé à Chio, dans le consul britannique, unMéhémet. Malgré les plus prompts secours, une trentaine de protecteur. On dit que l'intention du gouvernement ottoman estmaisons ont été consumées. d interner le général t r iziutis et ses corPagnons à Bousse non s

jeté sous la voiture. On voulut déplacer la charpente démenie-lée, plusieurs paysans réunis tentèrent de l'enlever, mais I é-boulement de terrain l'avait tellement cimentée dans le sol quetous les efforts pour l'en arracher furent inutiles.

Otes,,vous de là , mauviettes , dit le garçon jardinier duchâteau , et laissez-moi faire.

Armé d'une force musculaire qui émerveilla les assistants, il

souleva seul la caisse de la voiture surchargée de grès , lui fit.accomplir un tour sur elle-mème , et découvrit le terrain quise :trouvait dessous.

. Vois le voyez , reprit-il , il n'y a pas are qui vive dansce trou.

- Vraiment , nous le savons de re&t e , et ce sont- des mortsque nous cherchons.

- Pas l'ombre de morts non plus.... cette carcasse de voitureme vaut pas la peine qu'on la tire d'ièi... nous pouvons doncnous en alter...L'espoir que les voyageurs avaient été sauvés se consolidaitpar l'absence de toute trace de victime. Duchesnes s'attachait

autant que possible à cette consolante pensée.- Le jeune comte , disait-il, sera descendu avant la chutede la voiture, et les personnes qui l'accompagnaient, étrangères

au pays et égarées dans la nuit , l'auront tran.porté dans quel-que chaumière voisine_..Les paysans se disposaient à remonter le ravin,Mais Clotilde se plaça devant eux :- Attendez , attendez , dit-elle , ce que j'ai à vous dire !.. ,J'entrais chez mon père tout à l'heure pour lui faire part d'unecirconstance bien étrange dont j'ai été témoin hier au soir... la

nouvelle survenue ne m'en a pas laissé le temps.., filais il fautque vous l'appreniez tous en ce moment... Un crime a été cout-mis dans cet endroit.

Les villageois firent entendre de vives exclamations , et sepressèrent autour de Clotilde.- C'était à l'heure de l'ouragan , reprit-elle ; et c'est dans

ce moment-aussi que la voiture a roulé dans le ravin : la neigeet les branches d'arbre qui la couvraient en sont la preuve...Ainsi , je ne peux m'empêcher de le croire , quelque secret ter-rible réunit l'attentat dont j'ai eu des indices et la chute de cettevoiture dans le gouffre.

Le vieux Duchesne frémissait , et tons les paysans restaientébahis devant la jeune fille.

Elle continua :- Hier, comme je passais, un peu après neuf heures du soir,

au sommet de la côte, près du-chemin qui monte de ce ravinau château, j'entendis du -bruit dans les broussailles... j'allaisalors tourner une roche, je me reculai au contraire, et cachaiderrière les blocs de pierre les rayons de ma lanterne. Alorsj'entendis la voix de -eux hommes qui parlaient bas... L'oragequi bruissait dans la cime des arbres laissait l'intérieur du boiscalme et silencieux, je pouvais distinguer en partie ce que di-saient ces étrangers... ce n'étaient que des paroles rapides, en-trecoupées, mais celles de deux complices qui se quittent aprèsun foi-t'ait accompli. il s'agissait d'un meurtre commandé, duprix qu'on y avait mis, et du terme auquel ce prix du sang se-rait payé...

- Juste ciel! s'écria Duchesnes. Et tu n'as pas vu ces misé-rables, Clotilde?... tu ne sais rien d'eux?

- Non, rien. Seulement, comme ils passaient dans une éclair-cie où donnait un faible rayon de ma lanterne, j'ai vu qu'ilsportaient lés habits de la ville, et j'ai remarqué la taille forteet l'épaisse chevelure noire de l'un d'eux. -

--Miséricorde!... des assassins !... S'écriaient les villageois.Ils auront apporté pour long-temps le malheur dans notrepays!...

- Après ce que je viens de vous dire, reprit Clotilde, je saisencore que des taches de sang ont été découvertes dans un en-droit peu éloigné du ravin... Ne vous fiez donc pas à l'appa-rence, ajouta-t-elle avec plus de force; ne croyez pas que trivoyageurs ont été infailliblement sauvés parce que leurs corps

ne s'est manifesté ni

verrons si cette résolution est sérieuse, Si elle est mieux exécutéeque celle relative à Grivas.

PARIS, 2 7 septembre.Demain à midi, dans la cour desTuileries et sur le Carrousel,

le Roi arrivant de Saint-Cloul , passera la revue de trois régi-ments d'infanterie, de deux batteries d'artillerie et de deux es-cadrons de cavalerie.

Le soir, il y aura grand diner au château.M. le rduc d'Aumale , gouverneur-général de l'Algérie, a

quitté Saint-Cloud hier matin, à huit heures , pour gagner lechemin de fer de Taris à Baurges, où S. A. R. ,prendra la routede Marseille.

Le prince doit arriver à Lyon le 28 et à Marseille le 30. Sonintention est de garder partout le plus rigoureux incognito.

Le prince s'embarquera à Toulon le 2 octobre.S. A. R. est accompagnée de M. le colonel baron Jamin

membre de la chambre des députés , son aide-de-camp et de4IM. le lieutenant-colonel marquis de Beaufort d'Hautpoul, etle capitaine d'état-major Doulcet., ses officiers d'ordonnance.

On croit que Mine la duchesse d'Aumale rejoindra le princeà Alger dans le courant du mois de- novembre prochain, avecles deux princes ses fils.

-

M. le uuc de Montpensier a accompagné le prince son frèrejusqu'à l'embarcadère de la voie de fer à Orléans.

-

S. A. R. Mme la duchesse de Nemours a visité aujourd'huiles ruines de Pierrefonds. Après -demain, mercredi, il y aurachasse à courre pour les princes dans,la forêt de Compiègne.

Vendredi , S. A. R. Mgr le duc de Nemours doit se rendre àChantilly pour assister aux courses. Dimanche soir, S. A. R.partira pour Lunéville , où elle séjournera jusqu'au 11 octobre.

--On lit dans le Moniteur parisien : u Il n'est .point vrai,comme l'ont avancé plusieurs journaux , qu'une souscriptionsoit ouverte ou annoncée publiquement dans le département du

1 - M. Germanès , candidat conservateur, a été élu député parle collége électoral d'Avignon , au second tour de scrutin , enremplacement de M. de Cambis, décédé. -

Sur 538 votants , M. Germanès a obtenu 335 voix ; M.'d'O-livier, candidat de l'opposition, en- a obtenu 198; il y a eu 5voix perdues.

-

- Quelques journaux ont annoncé par erreur que M. le comtede Castellane, député, était dangereusement malade. Actuelle-ment à la campagne, au château de Rochecotte, chez Mme la

IL>menduchesse de Talleyrand, sa belle-mère, M. deCastellane a sert-

t éprouvélune indisposition qui ne peut inspirer aucune in-quiétude àses amis et à sa famille.

- Une de ces bombes fulminantes, dont l'explosion répandpresque quotidiennement l'alarme dans quelqu'un des différentsquartiers de Paris, a éclaté ce soir encore, à huit heures, surle boulevard du Temple, en face du Théâtre-Historique.

-

En un instant ce point, si fréquenté, le lundi surtout, a étéencombré d'une faute curieuse, qui se disputait les petits rondsde papier imprimé que, comme toujours, le projectile avaitrépandus en éclatant sur la voie publique. «Incendions jusqu'àce qu'il n'y ait plus de résistance au juste partage des terres -etdes récoltes. n Pelle est la légende que l'insaisissable monomaneauquel il faut attribuer te jet de ces bombes explosibles continuede répandre. La force publique a eu quelque peine à dissiper lerassemblement qui s'était formé sur la chaussée et qui entra-vait la circulation.

PARIS, eS septembre :1847.

Le 3 °/ j au comptant, 751 60 65 70 750; fin courant, 75r 65'-'Le 5 °/.j au compt.,1145 85 90 85 ;fin courant, 1445 800.Actions de la Banque, 3,1905 00e.L'actif espagnol n'a pas été coté.

- Une circonstance, qui n'est pas sans gravité, est venueje-ter un trouble assez profond dans le monde financier et indus-triel de Vienne.

Le gouvernement autrichien, pour arrêter la baisse des effetspublics, qui se prononçait sur cette place comme sur celles 'deLondres et de Paris, avait annoncé, il y a quelque temps, qu'ilachèterait, -par l'entremise de la banque de Vienne à un tauxdéterminé, les actions de certaines lignes importantes de che_

ne se troavest pas sous vos yeux... La tempête laisse ses victi-mes sur le sol, mais le crime les cache, et l'un et l'autre soutréunis dans cette catastrophe terrible.... Cherchez de tous côtés...mon Dieu, on y voit à peine ici !... On ne peut savoir ce querenferment les profondeurs de ce ravin !... Remuez ces amas deronces, fouillez ces monceaux de grès, ces masses de terrain...et bénissez alors le ciel si vous ne trouvez rien!

Tous les paysans poussèrent des cris d'ardeur et se mirent àl'ceuvre.

lis se répandirent dans la gorge du ravin, où despas d'hom-mes n'avaient pas pénétré depuis qu'un effort volcanique l'avaitcreusé eu déchirant la montagne fuyant avec peine cette sauvagedemeure des loups, où arrivaient à peine quelques rayons voi-lés du jour et où les pieds s'embarrassaient dans les serpents etles ronces.

Armés de branches et parcourant ces bas-fonds inextricables,ils plièrent de toutes parts les longues herbes, entrèrent dansles antres des bêtes fauves, arrachèrent les souches d'arbrespour parvenir aux excavations des rochers.

Tandis qu'ils se livraient à ces recherches, Clotilde frayaitaussi les entrailles du gouffre en tous sens.

Au bout d'un certain temps, un appel de la jeune fille ra-mena les paysans auprès d'elle.

- Tenez, dit-elle, là, au pied du grand mélèze, la terre aété fraîchement remuée... Qui sait si ce grand arbre, qu'on ap-pelle depuis long-temps la Croix-du-Ravin, ne couvre pas en cemoment une tombe!...

(Commerce) CLÉMENCE ROBER?.

(La ,uite ait prrinctin numéro)

Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

Page 4: Lit 'irg3irL POLITIQUE `E J ITTÉR,Aimages.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1847/B315556101_JOUTOU_1847_10_01.pdfLes jeunes gens de l'endroit, auxquels s'étaient joints plusieurs am is

mins de fer, et qu'il prêterait à un taux modéré sur dépôt deces valeurs, ainsi que sur dépôt des_ titres de la rente autri-chienne. -

Le commerce a usé très-largement de ces facilités; mais nousapprenons par des lettres arrivées aujourd'hui de Vienne, quele gouvernement a retiré subitement, et sans aucun avis préala-ble, cette aide précieuse qu'il avait généreusement octroyée. Ilen est résulté une baisse de 8 pour 100 sur les valeurs de che-m)ns de fer, et 2 pour 100 sur la rente, la Banque continuant(le prêter sur dépôt de ces titres , comme par le passé. Une sortede panique s'était emparée des esprits, qui ont cherché les mo-tifs de cette mesure inattendue dans des préoccupations deguerre prêtée bien gratuitement au gouvernement autrichien.

.NOUVELLES D'ArRIQiE.

On écrit de Gerbi (régence de Tunis) :Il existe ici une espèce depyramide construite avec des tètes

de chrétiens, la majeure partie Maltais, Siciliens et Espagnolsqui succombèrent dans la bataille livrée le 29 juillet 1560. Surles instances du fière Fedele da Ferrara, vicaire apostolique, etde sir Thomas Réade, consul anglais à Tunis, le bey avait en-voyé à notre gouverneur' un ordre pour la démolition de cemalencontreux édifice, et le frère Joseph Antoine et M. Crowe,vice-consul britannique, étaient venus de Sfax, le premier pourremplir ses devoirs religieux, et le vice-consul pour assisterofficietlement.à la démolition de la pyramide que les indigènesappellent Borg-Irius.

Le samedi , 7 août , fut le jour fixé pour cette opération , etvers les dix heures du matin , le frère Antoine , M. Crowe etPariente , agent consulaire dans cette île , accompagnés du gou-verneur et du commandant des troupes , se rendirent à la ma-rine pour présider à l'exécution de l'ordre du bey. Le maîtremaçon avait à peine commencé ses travaux , que des soldats ap-partenant au corps des zouaves et d'autres individus armés ar-rivèrent en poussant de grands cris et disant que le momentétait venu de substituer nos crânes à ceux dont la pyramide estconstruite. En vain , le gouverneur cherchait à pacifier ces for-cenés en leur disant qu'il ne faisait qu'exécuter un ordre dubey ; les zouaves maltraitèrent leur commandant , et l'on dut seretirer.

Maintenant on espère que M. Crowe ne manquera pas d'écrireà Al. Thomas Reade , et le frère Antoine à M. l'évêque, afind'obtenir satisfaction.

On dit que 3,000 hommes de troupes régulières sont atten-dus dans cette île.

AEFAâRES D'ESPAGNE.`La Gacelade Madrid du 26 contient deux décrets, en date du

22 et du 24 de ce moi.Le premier est relatif aux tabacs : il en fixe les prix , la vente

et la manipulation.Par le deuxième, le produit des biens nationaux , celui des

mines de mercure d'Almadén et Almadenejos , ainsi que desautres du royaume, et les excédants de toutes les recettes d'outremer, sont affectés au service des intérêts de la rente 3 p. °/O in-térieure et extérieure. Un projet de contrat sera stipulé entrel'administration de la dette publique et la banque de Saint-Fer-dinand , par lequel la banque s'engagera pour dix années àmettre à la disposition de l'administration de la dette publique ,les 30 juin et 31 décembre de chacune d'elles, le montant se-mestriel des intérêts.

Les excédants, s'il y en avait, seraient appliqués à l'amortis-sement de la dette. Le déficit qui pourrait exister serait combléponctuellement chaque année par le trésor public. Le projet decontrat avec la banque de Saint-Ferdinand sera soumis à l'ap-probation royale, et, celle-ci ayant été obtenue, nu acte officielcri sera publié et mis à la connaissance des créanciers de l'état.

Les dispositions contenues dans ces deux décrets seront sou-mises à l'approbation des cortès à leur première réunion.

Ces deux décrets ont été rendus sur une exposition de motifsde NI. J. Salamanca, ministre des finances, et contresignée parlui.

- La Gacela du 27 contientUn décret royal, daté du 23, par lequel est reprise la vente

des biens ayant appartenu à des confréries ou à des congréga-tions, etc.

Un autre décret, en date du 25, qui ordonne la vente desbiensdits depropios (communaux).

- On lit dans le PopularOn nous assure que le ministre plénipotentiaire de S. Al. B.

Vente au rabais et à prix fixe.

4à Madrid a demandé à son gouvernement d'être remplacé dans l formés tous les jeunes gens qui se destinent aux professions in-

té .son poste. M. Bulwer se fonde sur le mauvais état de sa sauNous sommes disposés à ajouter foi à ce bruit, quoique nous

ne pensions point que l'état de santé de M. Bulwer soit le mo-tif qui oblige ce diplomate à quitter l'Espagne. Il aura peut-ètrereçu de son gouvernement quelque réprimande bien méritéepour la maladresse qu'il a montrée en se mêlant de nos affaires.Au surplus, il est bien difficile de savoir cri ce moment les vé-ritables motifs de sa retraite.

- L'Eco publie aujourd'hui les deux lettres suivantes, adres.sées par le général Espartero au ministre de l'intérieur et à lareine Isabelle :

Excellent seigneur,n J'ai reçu l'ordre royal que votre Excellence a daigné me

transmettre, en date du 3 du courant, par lequel S. M. a dai-gné nie nommer sénateur du royaume. Je ferai tous mes cfforts pour m'acquitter dignement des hautes fonctions de cetemploi.

n J'espère que Votre Excellence voudra bien remettre auxmains de S. AL, la lettre ci-jointe, et lui ;faire agréer en mémotevips l'hommage de ma gratitude et (le mon inviolable fidélité.Les sentiments dont ma lettre contient l'expression, sont en par-faite harmonie avec les principes généreux et patriotiques expri-més dans le préambule du royal décret d'amnistie du 2 septem-bre, si honorable pour les ministres qui y ont attaché leurs noms.

» D. G. V. Ex. LE DUC I)E LA VICTOIRE.» Londres, 12 septembre.

e Madame,n Mon premier mouvement, en recevant le royal décret du 3,

a été d'exprimer à Votre Majesté, non-seulement ma gratitudepour la haute faveur dont elle a bien voulu m'honorer, en m'ap-pelant à prendre place au sénat, mais plus particulièrement en-core toute la satisfaction que j'éprouve, en voyant qu'il m'estenfin permis de faire entendre ma voix à Votre Majesté.

» Votre Majesté cherche à concilier les esprits des Espagnols,que les oscillations des événements politiques ont divisés jusqu'àprésent. La nation toute entière applaudira avec enthousiasme à

une pensée aussi bienveillante qu'elle est généreuse.» Mais s'il se rencontrait quelques obstacles àvaincre, que V.

M. se laisse aller aux inspirations de son cour magnanime,que le courage qu'inspirent les grandes actions n'abandonnejamais V. A1., et qu'elle ne croie pas un instant que ceux quicombattirent avec tant de constance, même avant que V. M.put comprendre-la valeur de leurs sacrifices pour défendre sontrône et la constitution de l'état, puissent l'abandonner à l'heuredu danger.

Y) La nation attend beaucoup de AI. M. , et Votre Majesté àson tour, forte de son appui courageux et patriotique, n'oublierapas qu'elle est appelée à rendre tout son éclat à la couronne. Larécompense qui attend V. M. est aussi grande que l'ceuvre qu'ellea entreprise : une renommée immortelle et l'amour et les béné-dictions du peuple espagnol.

n Madame , en exprimant aussi librement que je le fais lessentiments dont je suis animé, je le fais avec l'espoir que V. M.,bien convaincue de ma respectueuse vénération , voudra bienaccueillir avec bonté les paroles d'un homme qui a servi avecfidélité V. Al et l'Etat , et qui n'a cessé , quoiqu'exilé de sa pa-trie , de prier pour la conservation de V. AI. , à laquelle est in-disolublemeut liée la conservation de l'indépendance de la na-tion espagnole. DUC DE LA VICTOIRE. »

Le même journal ajoute que la reine a daigné accueillir avecbeaucoup d'affabilité et de grâce le colonel Gurrea, secrétaired'Espartero, qui lui a été présenté dans la soirée de jeudi.

dustrielles et commerciales.La di,tance de Toulouse à Castelsarrasin ne peut pas être une

difficulté pour les familles ; depuis la construction du canallatéral , les communications sont devenues si faciles , que l'é-tablissement se charge volontiers , sans augmentation de prixde faire ,prendre par une personne de confiance , les enfantsdans leur famille et de les y ramener à la fin de l'année.

On peut s'adresser, pour avoir des renseignements , à M. Ga-bolde , 15 , rue des Arts , qui remettra des prospectus.

RENTRÉE DES CLASSES, 7 OCTOBIC 1847.

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par M. G. PECH ,A Toulouse, rue Peyras, 14, hôtel de Saint-Léonard.

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Al. PECII, jaloux de mériter de plus en plus la confiance despères de famille , s'est toujours entouré de professeurs éclairés ethabiles dans la direction de la jeunesse ; aussi le nombre de sesélèves s'est-il accru considérablement, ce qui lui a permis d'éta-blir dans son Ecole quatre sections : 1° CLASSES ÉLÉOIEIITAIRES( pour les élèves de 5 à 8 ans); 2° ETUDES CLASSIQUES; 3° PRÉ-PARATION AU BACCALAURÉAT ET AUX FCOLES ; 4° ETUDES INDUS-TRIELLES (pour les élèves de commerce ).

Les élèves sont partagés en trois divisions : les grands , lesmoyens et les plus jeunes, ayant chacune leur étude, leur courde récréation et leur dortoir entièrement distincts; ils ne sontjamais réunis qu'à la chapelle, au réfectoire, et même les plusjeunes sont séparés des grands. De cette manière la surveillanceest plus facile et plus active, et les élèves peuvent faire plus deprogrès.

Nous devons à ces moyens les nombreux succès qu'ont tou-jours obtenus les élèves de l'Ecole Saint-Rtyrnond , soit ansconcours généraux du Collège Royal , soit dans l'intérieur del'établissement.

N. B. - Le cours des études de l'école doit recommencer lelendemain de la rentrée des classes, vendredi 8 octobre 1847.

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