Livre de Judaisme Gratuit : "Lois & Récits de CHABBATH" (1)

8/9/2019 Livre de Judaisme Gratuit : "Lois & Rcits de CHABBATH" (1)

1/84

LOIS & RECITS DE

CHABBATHVOLUME 1

DDI LLVATION DME DE M. SERGE GUEDJANCIEN SECRTAIRE GNRAL DU CONSISTOIRE DE PARIS


2/84

Lois & Rcits

de CHABBATH

(volume 1)

Ddi llvation dmede M. Serge GUEDJ

ancien Secrtaire Gnral du Consistoire de Parisdcd le 11 Sivan 5770 (24 Mai 2010)

Diffusion du Judasme aux francophones dans le monde


3/84

Traduction

Yal OUAKNINE

RelectureViviane GUEDJ

Serge GUEDJ (zatsal)

Direction

Binyamin BENHAMOU

Publi et distribu par les

EDITIONS TORAH-BOX

France

Tl.: 01.80.91.62.91

Fax : 01.72.70.33.84

Isral

Tl.: 077.429.93.06

Port : 054.681.92.16

Email : [email protected]

Site Web : www.torah-box.com

Copyright 2010 / Torah-Box

Pour commander ce livre en hbreu, appelez au : (+972) 4.99.88.996

Imprim en Isral

Ce livre comporte des textes saints, veuillez ne pas le jeter nimporte o,

ni le transporter dun domaine public un domaine priv pendant Chabbath.


4/84

Note de lditeur

Torah-Box.com est heureux de vous prsenter le 3me recueil de la

srie Lois & Rcits ayant comme objecti laccs acile la

connaissance et la pratique du judasme.

En eet, ce premier volume vous era dcouvrir cette merveilleusete hebdomadaire quest le Chabbath :

- Rcits : le sens et limportance de ce prcieux cadeau .

- Rponses : aux questions les plus rquentes sur Chabbath !

- Lois : pour appliquer les mitsvot lies ce jour.

Une partie de ce livre est galement disponible sur notre site Inter-net en version ebook , consultable et tlchargeable librement

ladresse : www.torah-box.com/ebook.

Nous tmoignons ici notre gratitude Mme Yal OUAKNINE pour

la fdlit de sa traduction ainsi que notre reconnaissance et notre

motion nos relecteurs dvous pour la communaut, Mme Viviane

GUEDJ et son mari M. Serge GUEDJ zatsal qui nous a quitt pr-maturment.

Lquipe Torah-Box


5/84

M. Serge GUEDJ

M. GUEDJ a t, pendant 12 annes, secrtaire gnral

du Consistoire de Paris o il sest dvou, corps et me,

la communaut.

En migrant en Isral, il a continu dans cette voie jus-

qu devenir discrtement un pilier de la communaut de

Ramot Jrusalem. Il tait alors connu sous le nom de

Rabbi Avraham , un tre aux vertus exceptionnelles, un

parangon de gentillesse qui rayonnait par son sourire.

Dans un de ses loges unbres, on a cit son gard le

verset Et Avraham tait vieux, il vint avec ses jours . Il

na pas vcu longtemps, et pourtant, tous se sont accords se rappeler de lui comme un Juste qui a enrichi chacun

des jours de sa vie, que ce soit par des actes de bont ou

travers ltude et lapproondissement constant de la Torah.

Que ce livre sur Chabbath, te qualife d avant-got du

monde utur soit une source vive pour tous ceux qui le

consulteront et comme la t, Rabbi Avraham GUEDJ,tout au long de sa vie.

Lquipe Torah-Box


6/84

INDEX

Avant-propos

PREMIRE PARTIE : p. 15RCITS

Le Chabbath : source de restrictions ou de jouissances ? p. 19

Quest-il plus ais dobserver : une partie ou lintgralit du Chabbath ? p.

Quest-il plus grave pour D.ieu : voler ou transgresser Chabbath ? p. 8

Allumer le feu sans peine ... p.

Doit-on sacrifer son emploi pour le Chabbath ? (9 histoires) p. 35

Pourquoi des personnes qui profanent Chabbath russissent ? p. 6

Les prparatifs du Chabbath p. 8

Lutilisation du temps au cours du Chabbath p. 60

Le but du Chabbath p. 6

DEUXIME PARTIE : p. 67LOIS

Respect et jouissance du Chabbath p. 69

Les prparatifs du Chabbath p. 7

Entreprendre un travail la veille de Chabbath p. 77

Commencer un travail qui prend fn pendant Chabbath p. 78

Lire fois la Paracha en hbreu, et 1 fois en aramen p. 8

Lallumage des bougies p. 86

Le moment de Kabbalate Chabbath p. 100

La prire du soir, veille de Chabbath p. 10


7/84

6

Celui qui se trompe dans les prires du chabbath p. 111

Lornement de la table de Chabbath p. 11

Le Kiddouch p. 116

Les repas de Chabbath p. 16100 bndictions p. 1

La prire du matin, Chaharit p. 10

La prire de laprs-midi, Minha p. 16

Le troisime repas : Souda Chlichite p. 16

Motsa Chabbath (Samedi soir) p. 165

La Havdala p. 166Le quatrime repas : Souda rviit p. 171

Quelques autres lois de Chabbath p. 17

DEDICACES p. 169


8/84

7

Que ce livre contribue la russite du

Collel Torah Box / Vayizra Itshak

Centre dtude de Torah pour francophones Jerusalem

sous lenseignement du rav Eliezer FALK

la mmoire de Jacques-Itshak BENHAMOU

au Roch-Collel :

Rav Eliezer FALK

et ses chers tudiants assidus

et dvous pour la Torah :Rabbi Nethanel OUALID

Rabbi Binyamin BENHAMOU

Rabbi David ATTIA

Rabbi Lionel SELLEM

Rabbi Itshak ZAFRAN

Rabbi Shimon KATZ

Rabbi Shlomo VALENSI

Rabbi Moch TOUATI

Rabbi Mr AZOULAY

Rabbi Chmouel AMOYELLE

Rabbi Daniel COHEN

Rabbi Yossef BENSAID

Rabbi Mordekha ELKOUBI

Rabbi Michal ELYASHIV

Rabbi Raphal MARCIANO

Rabbi Ephram MELLOUL

Rabbi Yhochoua GUEDJ

Rabbi Michal LACHKAR

Quils puissent grandir ensemble

dans la Torah et la Crainte du Ciel.


9/84

8

Avertissement aux lecteurs :

Les lois (halakhot) contenues dans ce livre sont adaptes aux Sfarades comme aux

Achknazes, mis part celles dont nous avons expliques les diffrences.

Les pages signales entre parenthses dans la partie Lois suivent lordre du livre

Yalkout Yossef volume Chabbath. On prcisera aussi (H.O) sil sagit du livre Halikhot

Olam crit par le Gaon haRav Ovadia YOSSEF. Lorsquil est mentionn un titre de cha-

pitre (chap.) et un paragraphe (), il sagit du Choulhan Aroukh Orah Ham


10/84

9

AVANT-PROPOS

Lors du rassemblement sur le Mont Sina, LEternel a ordonn aupeuple dIsral : (Chmot 20, 8-11) Souviens-toi du jour du Chabbath pour le sanctier. Durant six jours,tu travailleras et feras tout ton ouvrage. Le septime jour, le Chabbath,sera consacr lEternel ton D.ieu Tu ne feras aucune tche, toi, tonls, ta lle, ton serviteur, ta servante, ta bte et ltranger qui vit danstes murs, car, en six jours, lternel a fait le ciel, la terre, la mer et toutce quils contiennent. Il sest repos le septime jour. Cest pourquoi,

lternel a bni le jour du Chabbath et la sancti. Lternel a dit Moch notre Matre : Je possde un cadeau prcieuxdans mes trsors, il se nomme Chabbath. Je voudrai loffrir aupeuple dIsral. Va et annonce-leur ! (Trait Chabbath 10b.)

Soyons heureux, combien est doux notre sort, quil est agrable notredestin, comme notre hritage est admirable ! Le Crateur nous achoisis parmi les nations, Il nous a donn sa Torah, une Torah de vie,de vrit et nous a insuf une vie ternelle. Quand bien mme notrebouche serait pleine de louanges comme les vagues de locan, notrelangue dferlant de joie comme la multitude de ses ressacs, nos lvresperdues dloges comme ltendue des cieux, nos yeux amboyantscomme le soleil et la lune, nos mains dployes comme les ailes desaigles dans les cieux et nos pieds aussi rapides que ceux des biches,nous ne pourrions puiser lloge qui Test d, ternel, notre D., etbnir Ton nom, notre Roi, pour une seule des milliers de milliers etdes myriades de bonts, de miracles et de prodiges que Tu as accomplispour nous et pour nos anctres.

De plus, par amour pour nous, Il nous a choisis parmi toutes les nationspour tre Son peuple, Son patrimoine. Dans Son dsir de nous rendremritants, Il nous a gratis de la Torah et de ses nombreux prceptes,des lois et des ordonnances quitables qui sont au nombre de 61.Parmi ces commandements, prne avec majest, celui de Chabbath quiest un signe entre nous, enfants dIsral et le Crateur du monde, AinsiquIl lafrme, Lui-mme, deux fois, par amour, dans sa sainte Torah.


11/84

10

Un signe et un emblme : je suis juif !

En vrit, il y a deux autres commandements que le Crateur dumonde nous a ordonns et quil a nomm aussi signe entre Lui etnous. Il sagit de la mila (circoncision- observance de lalliance) etles Tlines (les phylactres.) Le lien particulier qui relie le juif sonCrateur passe par ces trois prceptes. Celui qui les observe, atteste parl, aux yeux de tous, quil est er dtre juif et que personne dautreque lui nprouve autant de satisfaction et de joie.

On raconte que le Hafets Ham a entendu quun juif voulait se dmettredu joug de la Torah et cesser daccomplir les commandements. Le Rav,lors dune entrevue lui a cit une parabole. Un homme possdait unemenuiserie avec pour enseigne : Fabrique de meubles . Sil dcidait,un jour de voyager, il est vident quil nenlverait pas lenseignemme si ce jour-l, il ne peut pas servir sa clientle. Mme sil partaitpour quelques jours, il ne retirerait pas lenseigne, car, son dpartnest que de courte dure et il a lintention de revenir. Le seul cas oil enlve le panneau, cest quand il a effectivement dcid de fermerson magasin et de pratiquer un autre mtier. Son enseigne naura alorsplus de raison dtre.

Cette allgorie, dit le Hafets Ham, signie quun juif, quel quil soit,mme sil faute et nobserve pas les commandements comme il se doit,sil respecte, au moins, ces trois prceptes : Chabbath-Mila-Tlines ,il atteste, par l quil est er que D.ieu lait cr juif. Il montre en public,au vu et au su de tous, comme sil brandissait un tendard o estmarqu : je suis juif et nen prouve aucune gne. Il nen va pas demme pour le juif qui sest loign tel point quil ddaigne ces trois

prceptes. Il retire sciemment lenseigne : Je suis juif et ne dsireplus se rapprocher de D., du peuple dIsral et de la Torah que D.ieunous a donne en hritage.

Une alliance ternelle

Lamour que le Crateur nous porte est inni. Ds le dbut de notreexistence en tant que peuple, au Mont Sina, D.ieu a contract avec

nous une alliance. Comme il est crit (Exode 34,27) : Lternel dit Moch : consigne par crit ces paroles, car cest avec elles que jai conclu


12/84

11

une alliance entre toi et Isral. Il nous a ordonn de respecter ces troissignes pour se souvenir toujours de Lui. Cest comme un homme quia un ami quil aime et affectionne particulirement qui il donne unobjet en souvenir pour quil se rappelle toujours de lui et ne loublie

jamais.Cependant, il faut savoir que de lampleur de cette affection et decet amour du Crateur envers nous et du fait quIl nous ait tellementrapprochs de Lui, nous pouvons en dduire la gravit de celui quiddaigne, qui nglige ce signe ternel entre lui et D.. Prouvant par lquil ne recherche pas de lien avec lternel, comme D.ieu Lui-mme ledit (Exode 31, 12-17) : Lternel parla Moch en disant : et toi, parle aux enfants dIsralet annonce leur : vous observerez nanmoins mes chabbatot, car cestun signe entre moi et vous pour toutes vos gnrations, pour savoirque Je suis, lternel qui vous sanctie. Et vous garderez le Chabbath,car cest une chose sainte pour vous. Qui le profane mourra, car celuiqui y fera un travail, sera retranch de son peuple. Six jours, le travailsera fait, mais le septime jour, cest le repos du Chabbath consacr lternel. Quiconque fera un travail le jour de Chabbath mourra. Lesenfants dIsral garderont le Chabbath en observant le Chabbath pour

toutes les gnrations, comme un pacte immuable. Entre moi et lesenfants dIsral, cest un signe perptuel, car, en six jours, lternel afait les cieux et la terre et le septime jour, Il a chm et sest repos.

De ces versets, nous apprenons que dune part, le Crateur nous donneun signe entre Lui et nous et dautre part, limportance de respecter leChabbath est mise en exergue tel point que celui qui le profane estpassible de mort. Nos Sages, de mmoire bnie, ont dj dit (Talmudde Jrusalem, Trait Brakhot 1, halakha 5) : le Chabbath fait le

contrepoids de tous les autres commandements.

Rchissons, ce nest pas en vain que D.ieu a dit au prophte Jrmiede rprimander le peuple dIsral, avant la destruction du premierTemple, particulirement sur le respect du Chabbath. Comme ilapparat dans les versets plus loin (Jrmie 17, 21-27), D.ieu leur a ditque sils prenaient uniquement sur eux de respecter le Chabbath, Il leurpardonnerait et ne dtruirait pas le Temple, Il restaurerait la royaut

et Jrusalem ne serait jamais anantie, malgr les trois graves fautesquils commettaient cette poque : lidoltrie, la licence des murset le meurtre.


13/84

1

Ainsi parle lternel : Prservez-vous et ne portez pas de fardeauxle jour du Chabbath et ne les introduisez pas dans les portes deJrusalem. Ne transportez pas de fardeaux hors de vos maisons lejour du Chabbath et ne faites aucun ouvrage et sanctiez le jourdu Chabbath comme je lai ordonn vos anctres. Eux, nont pas

obi ni tendu loreille, raidissant leur nuque pour ne pas couter niaccepter de remontrances. Et, si vous mcoutez, promet Hachem, ennintroduisant pas de fardeau dans les portes de cette ville le jourdu Chabbath et en sanctiant le jour du Chabbath vitant de fairetout travail, alors, par les portes de cette ville, des rois et des princesqui occupent le trne de David entreront, montant des chars et deschevaux, eux et leurs princes, les hommes de Juda et les habitants deJrusalem et cette cit sera habite jamais. On viendra des villes deJuda, des environs de Jrusalem, du pays de Benjamin, des bassesterres, de la montagne et du sud, en apportant des holocaustes et dessacrices, des oblations et de lencens, en apportant des offrandesde reconnaissance dans la maison de lternel. Si vous nobissezpas en sanctiant le jour du Chabbath et en vitant de porter desfardeaux et de franchir les portes de Jrusalem le jour du Chabbath,Jallumerai un feu ses portes, il dvorera le palais de Jrusalem etne steindra pas.

Le Radak (Rabbi David Kimhi) crit dans son explication du livre deJrmie, propos de ces versets: Pourquoi avoir ordonn au prophtede les sensibiliser prcisment sur le respect du Chabbath alors quilscommettaient dautres fautes graves comme lidoltrie? Parce que lerespect du Chabbath est un principe fondamental de foi en D.ieu quirenouvelle le monde, de croyance en ces signes et ces prodiges et durespect de toute la Torah. Celui qui garde le Chabbath dlement, netransgressera pas facilement les autres commandements. Nos Matres,de mmoire bnie, ont dit : celui qui garde le Chabbath comme il sedoit, mme sil pratique lidoltrie comme la gnration de Enoch,est pardonn. Comme il est dit : Heureux lhomme qui le fera etlindividu qui sy attachera, quiconque garde le Chabbath pour ne pasle transgresser. Ne lis pas (milhallelo) : pour ne pas le transgressermais (mahoul lo) : on lui a pardonn. Le premier commandementordonn aux enfants dIsral Mara avant le don de la Torah, est leChabbath. Nous pouvons saisir limportance du respect de Chabbathpuisque la destruction du Temple en dpendait.


14/84

1

Limportance de lapprentissage des lois de Chabbath

De l, on comprend que chacun doit sefforcer dtudier rgulirementles lois de Chabbath car elles sont nombreuses. Beaucoup pensentrespecter le Chabbath. Mais ds quils commencent tudier un peu, ilssont frapps par leurs manquements dans lobservance du Chabbath.Cela a dj t mentionn dans la Gumara, dans le Trait Chabbath(118b) : Rabbi Yohanan au nom de Rabbi Chimone bar Yoha a dit : Si seulement les enfants dIsral respectaient comme il se doit deuxchabbatot, ils seraient immdiatement dlivrs. Comme il est dit : Ainsi parle lternel aux chambellans qui respectent mes Chabbatot et le texte poursuit : Et je vous amnerai sur la montagne de monTemple .

Heureux lhomme qui sapplique respecter le Chabbath comme ilse doit en tudiant ses lois an de savoir quoi faire et ne pas faillir.Nos Sages, de mmoire bnie lont exprim ainsi : Linculte ne craintpas la faute et lignorant nest pas pieux . Rav Yonathan Eybchitza expliqu quil nest rellement pas possible quun homme vite uninterdit de Chabbath sil napprend pas les lois parfaitement. Celuiqui na pas tudi les lois de Chabbath, deux ou trois fois, ne pourra

pas viter de profaner le Chabbath que ce soit des interdits ordonnspar la Torah ou par nos Sages. Qui peut prtendre tre pur et exemptde toute faute dans lobservance du Chabbath dont la punition esttrs svre et, qui peut se dsintresser de cette punition ! Aussi, Ilest judicieux de respecter le Chabbath et dapprendre ses lois avecassiduit, chez un Matre qui en facilitera la comprhension. Il faudrales rpter pour quelles deviennent familires. Heureux lhomme quiagit ainsi et qui ny droge pas. Son salaire est grand et il se prmunit

ainsi de la punition .

Chers frres, nous vous prions : que chacun aide son prochain etlencourage, que chacun sefforce dtudier les lois jour aprs jour, derendre aussi mritants ses amis et ses proches en propageant ltudedes lois par le biais de cette brochure, en les lisant aprs la prire ou autravail, aux heures libres, dans lautobus ou la table de ChabbathDe mme, les femmes pourront redonner vigueur ce domaine qui bat

de laile, en distribuant leurs amies ce livre pour les rendre mritantesde respecter la Torah et ses prceptes comme il se doit.


15/84

1

On raconte propos du Rav Ham Zonnenfeld, que son souvenir dejuste soit bni, quil tait assidu dans ltude de la Torah. Mme lorsquilrevenait le soir chez lui, il tudiait. Et sa femme la Rabbanite, sennuyait.Chaque soir, il xa avec elle une heure entire, pour tudier sur texte

des lois. Grce cela, la Rabbanite eut une connaissance importante dusujet. Voyant cela, le Rav lui permit de rpondre aux questions quonvenait lui poser. Ainsi fut fait, lorsquon venait interroger le Rav, cestla Rabbanite qui rpondait. Quand elle ne connaissait pas la rponse,cest le Rav qui rpondait.

Voici un bon conseil retenir : xer avec son pouse cinq dix minutesdapprentissage des lois tous les soirs ou aux repas de Chabbath avectoute la famille. On apprend des Sages des gnrations prcdentesque mme avec une tude de courte dure avec sa femme, lhommeobtient une grande aide du ciel pour la paix de son mnage et ce versetsappliquera ce couple : Que la paix soit dans tes murs et la srnitdans ton palais. Et la terre sera remplie de la connaissance de D.ieucomme les eaux de locan, amen !


16/84

1

premirepartie

RCITS

a b


17/84


18/84

17

UN PRCIEUX CADEAU

On raconte quun pauvre pre affam, dmuni de tout, sest prsen-t chez un grand Sage et lui a demand laumne pour subvenir auxbesoins de sa famille. Mais au grand dsespoir du rav, ce jour-l sonpouse avait runi tous leurs fonds pour acheter des bijoux an de lesrevendre et den tirer prot.

Le rav, nayant pas dargent sous la main, na pas hsit semparer

dune jolie bague destine tre vendue et la remise au pauvre. Voilpour toi ! lui dit-il chaleureusement, vends-la, subviens tes besoins et ceux de ta famille. Le pauvre pre sen alla heureux et satisfait.

Mais ds le dpart du mendiant, la femme questionna le rav : Pourque ce pauvre offre un repas sa famille, il sufsait de lui remettre unebague ordinaire plaque or sertie de faux diamants. Pourquoi lui as-tudonn une bague en or sertie de pierres prcieuses ?

A ses dires, le rav se vtit de son manteau et sortit prcipitamment lapoursuite du pauvre. Il latteignit presquau coin de la rue, mais le pau-vre sen aperut, se mit redouter que le rav ne regretta son geste. Lerav fut oblig de presser encore plus le pas et le pauvre prit ses jambes son cou. Attends ! lui cria t-il. Mais le pauvre pre continua danssa course en lui rtorquant :- Vous me lavez dj donne, il vous est impossible de me la repren-

dre ! - Je ne regrette rien du tout ! Attends un instant ! dit le rav dunevoix ferme pour lapaiser.

Le mendiant nit par sarrter, attendant le rav tout essouf : Je netai pas poursuivi pour te reprendre la bague mais, simplement pouttinformer de sa valeur ! Elle est tout en or et sertie de vritables dia-mants. Ne lchange pas pour quelques picettes, elle vaut une jolie

fortune !

Rcits


19/84

18

Rcits

Nous comprenons pourquoi le Crateur du monde a t oblig dintro-duire le commandement de Chabbath par cette injonction Moch no-tre Matre : Je possde un prcieux cadeau dans mes trsors, le Chab-bath, je voudrais loffrir aux enfants dIsral, va leur en faire part !

(Trait Chabbath 10a).Ce qui signie va les avertir de la valeur du prsent . Quils sachentcombien le Chabbath est prcieux, quils prennent garde de ne paslchanger, par manque de conscience, avec des plaisirs futiles quine valent rien ! Pourquoi fallait t-il les avertir ? Car, on ne peut ap-prcier et ressentir quel point le Chabbath est inestimable, plaisantet rjouissant, sans lavoir vcu, sans en avoir respect les lois dansleur exactitude. Celui qui a mrit de le vivre correctement pourra entmoigner.

Dans les pages qui vont suivre, nous rpondrons certaines questionsfrquentes de nos chers frres et surs qui demandent en savoir plussur le Chabbath juif , qui dsirent saisir profondment le sens, lesraisons, limportance et la grandeur du Chabbath. Lorsque lon connatet que lon comprend mieux les concepts, il est plus facile de les mettreen application et de les respecter.


20/84

19

Le Chabbath :

source de restrictions ou de jouissances ?

Question : Lorsque jai discut avec un couple damis qui ont ait un retour la pratique du judasme, jai remarqu que lorsqu ils voquaientle Chabbath, leurs visages rayonnaient de bonheur. Ils laissaienttransparatre un plaisir et un attachement en parlant du Chab-bath comme un jour de joie et dagrment. Jen us tonn car le

Chabbath on ne peut pas aire grand chose. Alors, le Chabbathest-il vritablement source de jouissances ou de restrictions ?

Rponse : Avant daborder les explications, commenons par nous in-troduire, comme des invits invisibles, se tenant de ct, dans la mai-son dun pratiquant sincre, pour vivre un Chabbath juif typique.La raison en est fort simple, celui qui a vraiment fait lexprience duChabbath ou a t confront lexprience de quelquun dautre, non

seulement il nest pas gn par cette question mais ressent en plus, detout son tre, la rponse.

Voici que vendredi arrive : les prparatifs de Chabbath battent leurplein, les meilleurs plats aims de la petite famille sont prts pour lesrepas de Chabbath et leurs parfums exhalent et crent une sensationunique dans ces derniers moments. La nappe blanche est dj pose,les Hallot (pains) sy trouvent sur un joli plateau recouvertes dun

napperon nement brod.

Les lumires de Chabbath nattendent qu tre allumes et chacun separe de ses plus beaux atours. La plaque de Chabbath est sa placeet la minuterie reoit ses instructions pour teindre les lumires dis-tance. Lheure de lallumage des bougies sapproche.On sorganise, on termine ce qui reste. Lattente de la venue du Chab-bath, la tension et le d de gagner la course contre la montre em-

plissent les curs. La sirne (dans les quartiers religieux) retentit etlallumage des bougies.

Le Chabbath : source de restrictions ou de jouissances ?


21/84

0

Rcits

Aussitt, la tension svanouit. La mre juive se met prier pour desenfants en bonne sant et pour la paix de son mnage. Elle ouvre sesyeux et regarde avec un plaisir et une srnit non dissimules sespetits bambins qui la scrutent avec curiosit. Ils entendent delle un

Chabbath Chalom ! enjou, presque chantant et reoivent un bisouchaleureux, jaillissant de son cur.

La srnit et le calme rgnent. Le papa et ses garons sont la syna-gogue, la maman est assise, lit calmement, raconte, tend loreille avecbienveillance et rpond aux sollicitations, provenant de toutes partsde ses petits rejetons. Les mdias sont rduits au silence, mme le t-lphone somnole. Une sensation damour et de chaleur envahissenttoute la maisonne.

On toque, la porte souvre sur un Chabbath Chalom souhait parun papa au visage rayonnant. Est-ce le mme papa qui travaille dure-ment chaque jour proccup de subvenir aux besoins de tous ? Il res-semble plutt .un roi !! Cest une impression qui plane implicitemais qui simpose delle-mme et qui mane du cur.

On sorganise un petit peu avant le Kiddouch et trs vite, les petitscomme les grands se mettent entonner en chur : Chalom alekhem,malakh hachalom, malakh lion, mimlkh malkh hamlakhimhakadoch baroukh hou. ( Paix sur vous, anges du service, anges deltre suprme, Roi des rois, le saint bni-soit-il ) Bohakhem lchalom ( Entrez en paix ), Barkhouni l-chalom ( Bnissez-nous de paix ), Bchivtkhem l-chalom ( Sjournez en paix ), Btstkhem lchalom ( Sortez en paix .)

Puis, petits et grands, entonnent le chant le plus logieux ddi lpouse dle et chrie, qui construit son foyer avec dvouement,amour et Sagesse :

Qui trouvera la femme vaillante, dont la valeur dpasse de loin celledes pierres prcieuses. Le cur de son mari peut compter sur elle, il est serein, il ne man-quera de rien.


22/84

1

Elle le comble de ses bienfaits chaque jour de sa vie sans lui occasion-ner de mal. Nombreuses sont les femmes vertueuses, mais toi, tu les a toutes sur-passes.

La grce est mensongre, la beaut phmre, la femme qui craintD.ieu est celle qui est digne de louanges. Donnez-lui les fruits de son labeur et tous en feront la louange auxportes de la ville.

Le Kiddouch : Le vin brille dans la coupe. Le papa se tient debout en-tour des siens et lon ressent dans lair une atmosphre de saintet. Bni sois-tu ternel... qui a cr le fruit de la vigne. Bni sois-tu ternel qui nous a sanctis par ses commandementset nous a agrs en nous dotant avec amour et grce de son Chabbathsaint... Bni sois-tu ternel qui sanctie le Chabbath.

Mme la voix du bb qui a trouv ce moment propice pour se faireentendre, nentrave pas lambiance magique du Kiddouch. Les cursbattent lunisson

Le repas de Chabbath commence, les mlodies puis les conversationsqui ne dbouchent pas sur des sujets nanciers, sur le travail, sur lesinquitudes ou les proccupations, car aujourdhui cest Chabbath ! Leverset dit (Isae 56,8) : Tu honoreras le Chabbath en laissant de cttes affaires et en tabstenant de parler des propos profanes , les pro-pos concernant les affaires et largent sont proscrits le Chabbath !

On laisse plutt le loisir au papa de raconter, dexprimer une ide int-ressante sur la Paracha de la semaine. Le petit de trois ans et demimontre avec ert les dernires lettres quil a apprises tandis que celuide cinq ans sait dj lire ! On pose des questions sur la Paracha , ony rpond, on chante, les enfants sexcitent et jouent. Des disputes alorsclatent et transforment le papa en un diplomate avis. Il y a du tempspour tous !

Puis on arrive au dessert et on entame le Birkat Hamazone (actionsde grce aprs le repas). Personne nest tendu, personne nest press, letlphone ne sonne pas et les mdias ne nous agressent pas !



23/84

Rcits

Ce nest que discussions, visites aux amis, promenade agrable dans lequartier, tude au sein de la famille.

Le matin de Chabbath : Lofce du matin se droule avec la lecture

de la section hebdomadaire. Une Paracha qui sajoute une autrepour former un tout. Les participants rguliers pourront, une fois paran, mriter de clturer les cinq livres du Pentateuque.

Puis, on passe au Kiddouch , au second repas de Chabbath parsemde chants, de discussions, de nouvelles ides et on bnit le repas. Sansoublier les initiales de Chabbath : Chna BChabbath Taanoug lesommeil tant considr le Chabbath comme une jouissance.

Le reste de la journe sera compose de jeux avec les enfants, deconversations entre les parents, dune promenade familiale agrable,de lectures, dun cours de Torah intressant, dun Oneg Chabbath, de lofce de laprs-midi, dun troisime repas lger, de lofce dusoir puis de la Havdala .

Pour la Havdala , on fait la bndiction sur le vin, sur la lumire etsur les Bessamim (les herbes aux senteurs agrables), car, il est trsdifcile de passer de cette lvation de lme du Chabbath la routineprofane, et les Bessamim adoucissent un peu cette transition

Une couronne de roi contre un plat de lentilles ?Celui qui vit ainsi et mme un niveau moindre, mme sil est entourde voisins qui ne respectent pas le Chabbath, ne saisit pas cette ques-tion : te sens-tu restreins par le Chabbath ? Bien sr, je ne peux pasagir comme en semaine. Mais ces restrictions en valent vraiment lapeine ! Ce sont elles qui crent cette ambiance si magique et spcialede Chabbath. Exactement comme dans les salons du palais de la reinedAngleterre, o linterdit de parler, le calme, le silence, lhabillementroyal et linterdit de fumer convergent cultiver la magnicence res-sentie par les visiteurs.

On comprend maintenant pourquoi, lorsquun observant du Chab-bath se voit poser la question : Quen est-il des vires la mer ? il leregarde avec un sourire emprunt de piti Il sent, au plus profond delui, quon vient de lui demander dchanger sa couronne de roi contre


24/84

un plat de lentilles. Il est vident que ce plat est succulent mais on senpasse bien facilement lorsquon a en contrepartie une valeur inestima-ble, inniment plus prcieuse.

En rsum : Celui qui respecte le Chabbath se voit interdire les actespermis au quotidien et prohibs le Chabbath. Parfois, ceci exige unsacrice et une gne passagre. Mais il sait pertinemment que le res-pect de ces dtails permet de proter une fois par semaine dun plaisirspirituel au plus haut degr...

Ainsi il vit toujours en pleine conscience que :1. Il sacrie un plat de lentilles pour un palais royal quest le

Chabbath.. Il est un soldat dans larme du Roi des rois, Hachem qui laime

dun amour profond et o chaque instruction nest donne quepour son bien. Il aime D.ieu et se rjouit de Ses paroles, il obitde bon gr Ses ordres.

Heureux le peuple pour qui il en est ainsi

Les jours de Chabbath, vous vivez un reposdu corps et de lme. Ce que les rois eux-m-mes nont pas, car si la moindre ncessit lesrclame ce jour-l, ils ne peuvent viter de syatteler. Leur me ne connat pas de parfaitetranquillit. Ainsi a parl le roi non-juif desKouzarim au Sage juif.

( Le Kouzari , 3me crit, question 10).



25/84

Rcits

Quest-il plus ais dobserver :une partie ou lintgralit du Chabbath ?

Question : Un ami respecte une partie seulement des com-mandements du Chabbath car cest un peu dplai-sant pour lui. Est-ce logique de penser que sil enobserve la totalit, le Chabbath lui sera encore plus pnible ?

Rponse : Un jour, une femme a racont son amie quelle dtenaitune recette de gteau exceptionnelle conue et mise au point par undes plus grands chefs cuisiniers au monde. Lamie sest enthousias-

me et lui a demand le contenu de la recette avec empressement pourquelle puisse la raliser avant que les invits de marque, attendus le jour-mme, narrivent chez elle. Elle a cout attentivement et sestmise avec zle au travail. Mais malheureusement, il sest avr quellenavait pas tous les ingrdients et le temps pressait

Aprs quelques hsitations, elle sest dcide et sest dit : Jai une so-lution facile. Qui a dit que tous les ingrdients taient indispensables ?

Jai le principal : la farine et les autres produits de base. Pour le reste,au lieu de mettre un verre de sucre et un verre de miel, je vais mettretrois verres de sucre, la place du lait - de leau, la place de la levurechimique de la levure alsacienne et je me passerai des noix et dubeurre. Cest ainsi quelle t.

Lorsque le gteau fut gentiment repouss par chacun des convives, elle

tlphona son amie tonne, se plaignant presquen colre : Cestce genre de gteau dont tu fais lloge, et qui est si spcial ?... Si elleest vraiment intelligente, elle ajoutera mme : Heureusement que jaichang et supprim des produits inscrits dans ta recette ! Car, si djavec une partie des ingrdients, le gteau est si mauvais, quen serait-ilavec lintgralit de ceux-ci ?

Lexplication de cette allgorie va de soi :

Le Chabbath pse sur la personne qui justement ne respecte quunepartie des commandements et non lintgralit des lois de Chabbath! Lobservance partielle ressemble utiliser uniquement la farine et


26/84

leau pour confectionner une pte. Cependant, le got et la texture d-licate qui rend le gteau savoureux, limage de lambiance de Chab-bath leve et plaisante pour celui qui respecte le Chabbath dcouleprcisment de lobservance parfaite de toutes les lois du Chabbath.

Rappelons-nous ! Nous ressentons un plaisir spirituel lev au niveaude notre me immatrielle ! Le Crateur qui connat les ddales de nosmes, a mis au point pour nous une recette unique en son genre nom-me : le Chabbath. Cest une recette aux multiples dtails, on ne saisitpas toujours le sens de ses composants et leur utilit.

Plus dune fois, on se questionne : que se passera t-il si je trie un p-pin de citron et le retire de ma salade ? Pourquoi est-ce si important,pourquoi cela entrave t-il la saintet du Chabbath ? Pourquoi ne mepeignerais-je pas les cheveux ou ne mettrais-je pas du rouge lvres,du rimmel et du crayon aux yeux ? Peut-tre que justement, sans memaquiller, je ne proterai pas du plaisir de Chabbath ?

Au fur et mesure de lapprentissage des lois, il est fort probable quedautres questions de ce type nous viendront lesprit. En quoi celachange-t-il de couper les lgumes juste avant le repas ou deux heuresavant ? Ou de secouer la salet du vtement qui sest dpose par de-vant ou en arrire ? Cela va-t-il bouleverser la srnit du Chabbath ?Nanmoins, lorsquon avancera dans la connaissance, on sera obligdadmettre que cette recette prodigieuse de Chabbath nest pas uneinvention arbitraire impose par un facteur humain mais elle nous at prodigue par le Crateur comme une prescription spciale pourobtenir le repos complet de notre me. Les questions svanouirontdelles-mmes et laisseront place une volont immdiate dobir notre Crateur, notre Pre bien-aim. Cest se conformer de faonirrprochable la prescription que D.ieu nous a donne qui nouspermet de vivre un Chabbath parfait, ressentant ainsi sa douceur o,aucun sentiment de contrainte ou de difcult nexiste.

Un avant-got du monde futurEn dehors du repos que lon gagne en se reposant, le Crateur nouspromet que, si lon respecte le Chabbath, Il nous dotera dune saintetparticulire et dun bien-tre indescriptible qui, nous la-t-on assur,correspond un soixantime du monde futur ! (Trait Brakhot 58b)

Quest-il plus ais dobserver : une partie ou lintgralit du Chabbath ?


27/84

6

Rcits

En dautres mots, il nous est donn le jour de Chabbath de ressentircette jouissance que les mes spirituelles prouvent dans le monde fu-tur !

Cette dlectation et cette saintet sont si innies quelles inuent mmesur la nourriture de Chabbath ! Chacun pourra tmoigner que le gotet la saveur des plats de Chabbath sont exceptionnels, propres cejour et toute tentative de confectionner les mmes en jours de semainechoue

Il est intressant de noter que mme les non-juifs le ressentent. Il estracont dans le Talmud (Trait Chabbath 119a) : Un empereur a dit Rabbi Yhochoua ben Hanania : pourquoi lodeur du plat de Chabbathest-elle si forte ? (il voulait dire pourquoi lodeur est-elle si enivran-te ?). Il lui a rpondu : nous avons une pice particulire dnommele Chabbath. Lorsquon en met dans les plats, il en exhale une odeurspciale. Il lui a demand de lui en donner. Il lui a rpliqu : celui quirespecte le Chabbath, en bncie [cette pice enrichit le mets], maiscelui qui ne lobserve pas, ne la sent pas.

Il en est ainsi. Celui qui observe le Chabbath parfaitement selon les in-dications du fabriquant , on lentendra donner son apprciation duChabbath comme tant un gan den (paradis) ou un avant-got dumonde futur et dautres expressions dcrivant le bonheur, le contente-ment son plus haut degr.

Ceci ne dpend que de nous !Plus on respectera la saintet de ce jour, avec une application danschaque dtail des lois de Chabbath, plus nous mriterons de goter ce plaisir. Le Chabbath versera sur nous un torrent de bndictions etde joie.

Si seulement nous avons lintelligence de freiner la course du quotidienune fois dans la semaine pour vingt-quatre heures, en se dvouant en-tirement dans un esprit lev de joie et dautodiscipline pour suivre la lettre la recette du Chabbath que le Crateur nous a donne com-me un cadeau prcieux, il ny a aucun doute que lon saura ressentirlavant-got du monde futur (!)


28/84

7

Nous vivons dans une gnration qui recherche tellement le bien-trespirituel Cest devant nous, porte de main ! On ne latteint pas aubout de plusieurs mois dinvestigation dans les ns fonds de lInde, niaprs des annes de agellation dans les tnbres du Tibet, mais cha-

que semaine,le septime jourdans notre propre demeure.Il est galement important de noter que celui qui a le mrite de serjouir et de proter, semaine aprs semaine de ce jour si spcial,en observant toutes ses lois, sa semaine sen trouve mtamorpho-se ! Il est plus heureux pendant la semaine, son regard du monde,de la vie est diffrent. Lexprience et les faits parlent deux-mmes.

Le silence au milieu de la tempte

Il semble quaucune autre gnration nait autant besoinde srnit que la ntre. Les moyens de communicationqui se sont tellement dvelopps, ne laissent lhommeaucun rpit, linterpellant sans cesse. La quantit din-formations venant du monde entier est si considrable

quelle lui donne le tournis et cre une tension tout unchacun.Lhomme na presque plus le temps de se retrouver seul,de se plonger dans ses penses, de rchir sur ses acteset de penser samliorer. Ils se font, de plus en plus ra-res, les individus qui expriment une opinion personnellequi na pas t glane par le biais de la radio, la tlvisionou des journaux.

Par contre, le fait de se dconnecter du monde, de se re-plier sur son univers pendant une journe, comme le per-met le Chabbath, assure la libert individuelle de lhom-me et de ses ides. Sans compter que celui qui respectele Chabbath comme il se doit est anim dun autre tatdesprit, dun vent de puret, de saintet, comme sil taithabit par une me nouvelle faisant rayonner sur lui uneme supplmentaire.

(Daprs le livre Vers les sources volume 1, p.81)



29/84

8

Rcits

Quest-il plus grave pour D.ieu :voler ou transgresser Chabbath ?

Question : Je crois en D.ieu, jhonore chaque individu, je prte atten-tion largent du prochain, je meorce daider de mon mieuxcelui qui en a besoin, je donne de mon argent aux pauvreset aux synagogues. Mes amis, mes connaissances nont quedu bien dire sur moi et ne se plaignent pas. Si je ne res-pecte pas le Chabbath, est-ce si grave vis--vis de D.ieu ?

Rponse : Pour mesurer le degr de gravit dune transgression aux

yeux de la loi, lun des critres est, bien entendu, limportance de lapunition, dcrte par le lgislateur, iniger celui qui a transgressla loi.

Il en va de mme pour nous. Pour valuer le poids que D.ieu assigne chaque faute, lun des critres vident est la svrit de la punitionquIl a prvue pour chaque faute.

Et voici, en ce qui concerne le vol dargent son prochain, lternel dit(Exode 21, 37) :

Car celui qui vole paiera le double. A savoir, il na pas eu piti de la peine et de la fatigue que son ami aeues pour gagner cet argent, il lui paiera donc le double du montantquil lui a vol. Ainsi : premirement, il ddommagera son ami sur lapeine quil a prouve en apprenant le vol dont il a t victime. Deuxi-

mement, le voleur comprendra mieux aprs avoir ressenti lui-mme laperte de la somme quil a drobe.

Par contre, pour celui qui profane le Chabbath, Lternel dit (Exode31, 14) : Vous garderez le Chabbath.celui qui le transgresse mourra. Ceci exige une explication. Est-ce que celui qui transgresse le Chab-

bath est pire, aux yeux de D.ieu quun voleur ?


30/84

9

Pour en saisir le sens, nous devons approfondir un peu le sujet et cer-ner lessence mme du Chabbath. Il faut savoir pourquoi nous avonslordre de le respecter et quel est le message cach dans ce comman-dement.

coutons les propos suivants (Gense 2,1-3) : Ainsi furent termins les cieux et la terre et tout ce quilscontiennent. D.ieu mit n le septime jour luvre quIl aentreprise et Il se reposa le septime jour de tout le travailquIl avait accompli. D.ieu bnit le septime jour et le sanc-tia car, cest en ce jour quIl sest repos de toute son uvrequIl avait cre pour faire.

Il est aussi crit (Exode 31,16-18) : Les enfants dIsral garderont le Chabbath en faisant duChabbath un pacte immuable pour toutes les gnrations.Cest un symbole ternel entre Moi et les enfants dIsral at-testant quen six jours, lternel a fait les cieux et le terre etque, le septime jour, Il a chm et sest repos.

Cela signie : ds que Lternel a ni de crer le monde, Il a promu leseptime jour de la semaine comme un jour diffrent dans son essence,spar des six autres jours de la semaine. De plus, Il considre celuiqui chme ce jour-l, ainsi que Lui-mme la fait, comme sil procla-mait que le monde a t cr par lternel et quil ne sest pas gnrspontanment.

Hachem peroit celui qui transgresse le Chabbath comme une per-sonne afrmant, par ses agissements, quelle ne croit pas en D.ieu !Etant donn que le but de la cration de lhomme et du monde matrielest de relever les ds en suivant les instructions du Crateur [pourrecevoir un bon salaire dans le monde futur], celui qui renie D.ieu parses actes, a failli lobjectif de sa vie. Il devra donc mourir !

Jusquau dcret de mort ???Illustrant la gravit de la punition de celui qui profane le Chabbath,on peut rapporter cette anecdote. Un chauffeur de taxi non pratiquantma interrog : Je suis un juif croyant. Je sais combien notre Torahest merveilleuse, ses voies sont douces et elle permet dacqurir une



31/84

0

Rcits

conscience, des qualits bonnes et justes. Comment ce fait t-il quondcrte la mort pour celui qui transgresse le Chabbath, est-il unmeurtrier ?

Jai sond son cur et je lui ai rpondu : En tant que juif croyant, tudois srement savoir quun homme qui disparat continue dexisterdans le monde futur. Nos vies sont comme un rve, comme le roi Da-vid lvoque dans les Thilim : Lhomme ressemble de la bue, sesjours passent comme une ombre. Quand lhomme meurt, il sveillede son rve, il pntre le monde de la Vrit o il vivra pour toujours.Et pourquoi le Crateur nous fait-Il rver ? Pourquoi nous fait-Il vivresoixante-dix quatre-vingts ans ? Il a un objectif ! Hachem a voulunous rendre mritants dun bon salaire pour le monde venir. Cestpourquoi, Il nous a donn la torah et ses prceptes qui nous permettentdacqurir dans le monde de lternit un salaire inestimable.

Celui qui transgresse donc le Chabbath, dclare, par le biais de sa pro-fanation, quil ne reconnat pas que D.ieu a cr le monde !

Il nest pas conscient cependant quil sinige une perte et une puni-tion insouponnes dans le monde de lternit ! Mais le Crateur, quiaime chaque juif, y compris ce dernier, dans sa grande piti, dsirelui offrir une chance et le prserver de limmense dgt quil sest lui-mme occasionn. Il sait quil est prfrable pour cet homme de mettreun terme sa vie sur cette terre et mriter la vie ternelle plutt quede vivre encore trente ou quarante ans avec une norme tache sur sonme qui le gnera jusqu son dernier soufe.

Nanmoins, le Crateur nagit pas prcipitamment ! Chaque instant dela vie dun juif reprsente aux yeux de D.ieu un monde en soi. En effet,il peut sans cesse accomplir des commandements ou des actes positifsqui lui serviront pour lternit ! Il est fort probable que ce juif, qui atransgress le Chabbath, le regrettera amrement et se repentira. Cestpourquoi, le Crateur a dcid que la sentence de mort ne sappliqueque dans le cas suivant :

Celui qui transgresse le Chabbath devant deux tmoins qui lont pr-venu et averti de rchir et de se rendre compte quil faute en profa-nant le Chabbath et quil sera jug. Malgr tout, sil commet la faute, ils


32/84

1

tmoignent alors devant le Sanhdrin (qui avait, au temps du Temple,lui seul le pouvoir de trancher dans les lois de vie et de mort). Celui-cimne une enqute, vrie et claircit au mieux pour enlever tout doutesur le tmoignage prsent. La sentence de mort est alors dcrte.

Un tel individu, qui a fait davertissements si importants, son me nepeut dcemment trouver le moyen de samender sur cette terre. Il estmieux pour lui de prir. Si, en plus, il reconnat avoir faut, avant samort, sa mort lexpiera. Cest en se dpouillant de son habit terrestrequil cernera quelle vie ternelle, il a gagne ! Il saisira lampleur dela perte quil aurait subie sans ce dcret de mort dont il a t lobjet.Il remerciera, louera et se rjouira davoir pay un petit tribut dansce monde phmre au lieu de rgler sa grosse dette dans le mondede lternit. Il a donc t grati plutt que puni.

Les bienfaits du repentirEn comprenant quelle est la gravit de celui qui transgresse le Chab-bath, on peut cerner limmense bont du Crateur qui nous a offert lapossibilit de se repentir, de purier nos mes mme des plus grandesfautes sans recevoir de punition.

Le repentir nettoie et purie lhomme de toutes ses fautes au pointdtre totalement effaces comme si elles navaient jamais exist. Deplus, si lindividu se repent par amour, savoir en ayant consciencede la grandeur de D.ieu et de ses engagements envers Lui et non parcrainte de la punition et des malheurs quil est mme de recevoir, sesfautes quil a commises volontairement deviennent des mrites.

Toutes ses profanations du Chabbath sont radiques et on les comptecomme des chabbatot quil aurait respects la perfection. Cest cequil est dit : L o se tiennent les repentants, les justes parfaits nepeuvent y rsider.

Ceci dcoule des bonts de D.ieu envers nous, du fait de Son amour etde Sa volont de nous prodiguer Ses bienfaits.



33/84

Rcits

Allumer le feu sans peine ...

Question : Pourquoi est-il interdit encore notre poque dallumer du eule Chabbath ? Le ait dallumer ou de aire crpiter une ammeest si simple aujourdhui avec une allumette ou un briquet... etle ait dappuyer sur un interrupteur ou de tourner la cl dunevoiture se ait sans peine ? [compar au rottement de deuxpierres pratiqu une re bien lointaine]

Rponse : Premirement, si la Torah avait spci : Ne peinez pas

lors du Chabbath , ou Nentamez pas dactivit fatigante le Chab-bath , la question aurait sa raison dtre. Si la Torah stait exprimeainsi, il y aurait alors linterdiction concernant tout acte pnible. A sa-voir, transfrer de nombreuses chaises ou des chaises lourdes dunechambre lautre pour des invits, transporter des marmites ou desplateaux chargs de mets succulents en lhonneur du Chabbath pourle mari ou pour la circoncision du nouveau-n si cela fatigue ceuxqui les apportent. On pourrait mme dire quil est interdit de marcher

des kilomtres pour rendre visite en ville des proches ou des amis.Toutes ces activits sont lies des efforts. Cependant, la Torah na pasinterdit de peiner le Chabbath. Il faut seulement que ce soit pour lesbesoins du Chabbath.

Alors pourquoi allumer du feu, est interdit le Chabbath?Car il est crit (Exode 35, 3) : Vous nallumerez pas de feu dans vos demeures le jour du Chab-bath. On na pas signal de diffrence entre faire du feu avec peine ou sansefforts.

Lexplication en est simpleLa Torah nous ordonne de sarrter de travailler le Chabbath pour at-tester notre connaissance et notre foi dans le fait que D.ieu a cr lemonde dans tous ses dtails durant les six premiers jours et quIl sestrepos le septime jour. Il ne sest pas repos cause dun harasse-ment, mais Il a cess tout travail, toute cration. Allumer du feu est uneactivit qui produit une substance, en loccurrence le feu, qui nexistait


34/84

pas avant. Il ny a aucune diffrence si laction peut se raliser avecpeine ou aisment.

Il est facile dintgrer cette notion quand on regarde comment D.ieu a

cr le monde lors des six premiers jours. Il n a pas pein, Il ne sestpas fatigu mais par la parole de D.ieu les cieux se sont forms etpar le soufe de Sa bouche tout ce quils contiennent (Psaumes 33,6). Car Il a dit : ce sera, Il a ordonn et tout fut. (Verset 9). Comme il estcrit propos de la cration : Et D.ieu dit quil soit... et ce fut...

Il est clair que la Torah appelle la cration du nom de travail en fonc-tion du rsultat : production et nouveaut et non pas cause de la fati-gue ou des efforts fournis.

Lternel, par Sa parole, a cr et a accompli une tche Ainsi furenttermins les cieuxD.ieu mit n, le septime jour, Sonuvre. (Ge-nse 2, 1-2). Au mme niveau, il est dit : Tu ne feras aucun travail (Exode 19,10). Ceci ne fait aucune diffrence si luvre accomplie n-cessite ou non des efforts comme le travail serein du Crateur.

Comment dnit-on alors une activit qui est productive et novatrice etcelle qui ne lest pas ? Par exemple, le tissage, est-ce considr commeun travail, le Chabbath ? Les ls de laine sont dj l mais dun autrect leur assemblage par le biais du tissage cre et permet la confectiondun nouveau vtement qui nexistait pas. La mme question se posepour la couture, la cuisson, la construction etc.

Cest pourquoi, la Torah orale nous a t donne. Dans la Torah ora-le, nous avons reu la dnition de ce quest un travail au regard deChabbath et 9 activits ont t dnombres. Tout ce qui sy rattacheest galement prohib. [Dans le langage de la loi : les travaux sont ap-pels Avot mlakha et leurs drivs toldot , comme cest expli-qu dans le volume 2 de ce livre sur Chabbath, en introduction aux 39 travaux de Chabbath .]

En voici quelques exemples : hazora : celui qui sme [mme sila seulement enfonc une graine dans la terre, il ny a pas deffort faire, mais il y a un acte, un travail, car cet implant va commencer germer !]. Hakotser : celui qui moissonne [mme sil a rcolt un

Allumer le feu sans peine


35/84

Rcits

pi ou sil a cueilli un seul fruit, il ny a pas deffort. Mais, il y a ici untravail : la sparation de lpi cueilli de lendroit o il a germ]. Ha-mavir : celui qui allume le feu [mme sil a allum une allumette ouun briquet, sil a produit une tincelle en mettant en marche le moteur

de sa voiture ou sil a seulement appuy sur linterrupteur, il ny a pasdeffort fournir. Mais il y a un acte, un travail, car il a produit et crdu feu.] Hamvachel : celui qui cuit [mme sil a jet un seul petitpois dans une marmite bouillante, il ny a pas defforts faire, maiscest un travail]. Halach : celui qui ptrit,etc

Nous saisissons maintenant ce qui est crit dans la Torah au sujet dutravail dallumer le feu : Vous nallumerez pas de feu dans vos de-meures le jour du Chabbath. (Exode 35,3) sans faire de distinctionentre allumer du feu avec ou sans efforts fournir.Dans chaque situation, le fait mme dallumer constitue un travail et leCrateur la interdite le Chabbath.


36/84

Doit-on sacrier son emploipour le Chabbath ?

Question : Je suis absolument convaincu quon doit respecter leChabbath. Mais pour ce aire, je vais tre oblig de sa-crifer mon emploi. Cette dcision moccasionne des hsi-tations et un tiraillement intrieur. Que dois-je aire ?

Rponse : On peut trs bien comprendre le sentiment de celui qui posela question, car il sagit dun grand sacrice dans ce cas prcis. Mais,

comme dans chaque domaine de la vie, on doit peser le pour et lecontre, savoir ce que lon gagne et ce que lon perd et dcider en fonc-tion.

Dun ct, il y a dans la balance la perte dun travail avec toutes lesdifcults et les problmes que cela occasionne. Mais dun autre ct(sur le deuxime plateau de la balance), il faut se rappeler certainesconsidrations qui valent leur pesant dor :

1. Ma situation ternelle par rapport ma situation temporaire2. Lobligation dobir mon crateur, Matre du monde3. On ne perd jamais en respectant le Chabbath

Nous allons tenter dexpliquer chacune delles :

1. Ma situation ternelle par rapport ma situation temporaireDcrivons cette situation : Un anc et une ance sont sur

le point de se marier et ils dsirent acheter un appartementpour y vivre. En mme temps, ils prvoient de passer une se-maine de vacances dans un htel. Quand ils vrient les possi-bilits qui soffrent eux, ils saperoivent quils en ont deux :

- La premire option consiste investir une grande part de leurfortune pour lacquisition de leur appartement, une maisonde toute beaut, spacieuse, bien situe lappartement idal.

Ils devront alors se contenter de vacances dans un htel peuluxueux.



37/84

6

Rcits

- La deuxime option, cest investir leur argent dans des vacancesfabuleuses et magiques. Ils rsideront dans un htel cinq toi-les de renomme mondiale, ils jouiront de mets rafns. Ils neleur restera pas assez dargent pour acheter un appartement.

Ils devront alors prendre un prt important et se sufre dunappartement petit et dlabr.

Que vont-ils choisir (en supposant quil ny ait pas de solution inter-mdiaire) ?

Celui qui a un peu de bon sens sait tout de suite ce qui est prfrableIl est bien vident quil faut plus investir dans un appartement xeet vivre une vie commode et opulente, sans le poids des dettes et duprt, mme sil faut se passer des vacances fabuleuses, qui ne durerontquune semaine.

Nos Matres, de mmoire bnie, nous expliquent (Avot 4, michna 17) :Ce monde-ci ressemble un couloir qui prcde le monde futur. Pr-pare-toi dans le couloir pour pouvoir entrer dans le palais.

La Torah nous enseigne que ce monde-ci est temporaire et phmrealors que le monde futur est ternel. Nous vivons ici sur terre, saisis-sons et rchissons sur le temps mais nous ne sommes pas du toutaptes cerner la notion dternit.

Mais, an de rendre concret le concept, imaginons la montagne la plushaute du monde : lEverest emplie de grains de sable quand cha-que grain correspond un millier dannesCest une image qui peutnous rapprocher mentalement de ce quest lternit.

Lorsque lhomme quitte ce monde passager, son me continue vi-vre une vie ternelle. Ce quon appelle ici la mort nest quune sortede seconde naissance. Comme le ftus qui se dfait du placenta quilentoure et lui sert de vtement. Il sort dun monde obscur et emplideau vers un monde compltement diffrent : un univers gigantes-que, clair, color et bruyant o il passera une vie diamtralementoppose sa vie prcdente.


38/84

7

Nous aussi, en quittant ce monde, nous nous dfaisons de notre vte-ment extrieur qui est le corps. Nous sortons vers le monde des mespour une vie innie. Comme il est crit (Ecclsiaste 12,7) : Que lapoussire retourne la poussire, comme elle ltait et que lesprit re-

monte D.ieu qui la donn.Cet argument a t avanc par notre Torah, Torah de vrit, il y a djdes milliers dannes. Voici qu prsent la science moderne la aussidcouvert. De nombreuses recherches ont t effectues par des scien-tiques connus comme :

- Professeur Yan Stevenson- Professeur Kenneth Ring (www.near-death)- Docteur Raymond Moody (www.lifeafterlife.com)- Docteur Elisabeth Kubler Ross (www.hospiz.org)- Docteur George Ritchie (www. near-death/ritch.html)- Docteur Maurice Rawlings

et de nombreux autres encore

Il sest avr mme pour ces scientiques que le moi de tout unchacun est dni par lhomme spirituel qui est en lui, recouvert dunhabit : le corps tiss de chair et dos.Cest ce moi spirituel qui sent, se rjouit, souffre, aime, projette etdsire.

(Les recherches ont touch plusieurs domaines :1. Des comptes rendus de morts cliniques qui ont ressuscit. Des transmigrations dmes3. Des dibboukim : des dmons. Apparition dmes comme elles taient dans leurs vies5. Rgression [retour une vie prcdente par le biais de lhypnose])

Le rsultat le plus intressant et le plus poustouant de ces recherchesest que notre vrai moi , nous-mmes, continue vivre une vie ter -nelle mme aprs avoir quitt notre corps terrestre !

Une donne non moins importante est que notre situation dans lemonde spirituel dpend directement de nos agissements dans lemonde matriel. Comme il est stipul dans la Torah dIsral et par lesnombreux tmoignages de ceux qui sy trouvent dj.



39/84

8

Rcits

A prsent, un calcul simple nous amne la conclusion que les dizai-nes dannes que nous vivons ici-bas ne valent rien par rapport notrevie ternelle dans le monde de vrit. Sil en est ainsi, lorsquil sagitde mettre en danger notre vie ternelle (puisque la Torah nous a averti

des punitions svres pour celui qui profane le Chabbath et de lim-mense rcompense pour celui qui le respecte comme il se doit), il vautmieux perdre son travail dans cette vie temporaire et chercher un autretravail avec toute la difcult qui sensuit pour notre avenir spirituel.Plus grandes sont les difcults, plus grande est la rcompense. Com-me ce qui est dit dans la michna du Trait Avot (Chapitre 5, michna23) : Lfoum tsaara agra (en fonction de la peine, le salaire).

Il y est dit aussi (Avot 2, michna 14) : Le patron est digne de conan-ce, il paiera le salaire de ton acte.

2. Lobligation dobir mon Crateur, Matre du mondeLe simple fait dobserver la diffrence fondamentale entre le Cra-teur et sa crature, entre lternel tout puissant et lhomme, rend in-signiantes toutes les considrations face aux prceptes du Crateuret les annihile dun coup. D.ieu nous a crs dans le moindre dtail,nous Lui appartenons ainsi que tout ce que nous possdons. Cest Luiqui dcide de notre richesse, de notre sant, de notre vie et tout seralise en un clin dil. Cest Lui qui tranche sur lexistence de luni-vers. SIl nous ordonne de chmer de tout travail un jour particu-lier, il ny a pas de doute que nous devons nous y plier. En dehorsdu fait quIl ait dclar et nous ait avertis que lunique bnciairede lapplication dun commandement cest lhomme lui-mme. Toutle but de la cration tant effectivement de faire du bien lhomme.

3. On ne perd jamais en respectant le ChabbathOutre limmense salaire et la dlectation dans le monde futur qui estpromis celui qui respecte le Chabbath, sil a d aussi se sacrier, il estincontestable que, mme ici-bas, il ne perdra jamais quand il observele Chabbath.


40/84

9

Histoire n1 :El-Al & le Chabbath

Nous avons lexemple de la compagnie daviation El-Al .

On se souvient que, lorsquon a exig la compagnie de ne pas mettreles avions en service le Chabbath, les membres de la socit ont critout azimut dans les mdias : La socit a dj accumul de grandespertes qui sintensient au cours des annes. Si nous ne travaillons pasChabbath, la compagnie va seffondrer. Contre toute attente, ds que la compagnie a cess de travailler leChabbath, elle a arrt dessuyer des pertes. Dans les annes qui ontsuivi, elle a commenc faire des bnces tel point que dernire-ment ils ont publi que la compagnie a rparti des parts de gains entreles employs !

Nous allons rapporter quelques exemples dhistoires vcues qui prou-vent que du respect du Chabbath, source de bndictions, nous ne per-dons jamais.

Histoire n2 :Prt perdre toute sa fortune pour le Chabbath ?

Lors de la monte en masse vers la Terre dIsral, au moment de ladclaration de lEtat, lorsquils construisaient avec lan les nouveaux yichouvim (implantations), un entrepreneur pratiquant se mit monter un quartier dans une nouvelle ville.

La compagnie Sollel Bon avait rig le quartier d ct. Le cotdu ciment dans les matriaux de construction tait le plus lev, car ilfallait lacheter ltranger et limporter pour une grande somme dar-gent. Lentrepreneur a command une bonne quantit de ciment. Lacommande est arrive bon port, un vendredi au dbut de lt, dansdes tonneaux ronds. Laprs-midi, le ciment tait dpos sur le champde construction, lentrepreneur et les ouvriers taient dj rentrs dansleur ville dhabitation : Jaffa. Le ciel sobscurcit de nuages et tout mo-ment, on prvoyait quune pluie torrentielle allait tomber.



41/84

0

Rcits

Les employs sont arrivs avec effroi chez lentrepreneur, lavertissantde lnorme quantit de ciment qui allait srement se mouiller et sedtriorer si la pluie sabattait sur la totalit des tonneaux. Ce qui en-tranerait une grosse perte dargent. Il ny avait pas dautre choix, pen-

saient-ils, que de retourner avec des charriots emplis de poutres pourcouvrir et abriter les tonneaux de ciment. Mais en calculant le tempsqui restait avant lentre du Chabbath, il paraissait bien vident queles ouvriers, en voyageant, transgresseraient le Chabbath. Ctait unjuif craignant D.ieu, et il leur rpondit rsolument : Je ne vends pasle Chabbath pour tout lor du monde ! Je ne permettrais pas quun juiftransgresse le Chabbath pour moi, mme si cest pour sauver toute mafortune !

Cette nuit de Chabbath, des fortes pluies se mirent tomber. Ce quisigniait que toute sa fortune sen tait alle dnitivement. Mais ceprcieux juif a dress la table du Chabbath avec un visage souriant, ila entonn les chants du Chabbath comme laccoutume, a tudi le Houmach avec lexplication de Rachi, a lu des psaumes comme side rien ntait. Comme nos Sages lont enseign,, Chabbath, lhommedoit sentir que tout son travail est achev.

Ce nest quaprs la sortie du Chabbath et la havdala , son cur semit battre en pensant la perte considrable de tout le ciment quil apein faire venir et payer et qui maintenant nest plus. Il sest tout desuite mis en chemin pour se rendre sur le champ de construction. Enarrivant, il fut poustou devant ce quil voyait : tous ses tonneaux deciment taient recouverts du mieux possible, de poutres, de fts et depierres et rien ne stait abm ! Il nen croyait pas ses yeux et voulaitpalper le miracle dont il avait t lobjet ! Il enfona sa main dans leciment qui tait sec et propre lemploi. Sa premire pense fut que lesanges den haut avaient protg ce quil avait investi et avaient recou-vert les tonneaux de ciment pour ne pas tre gts par la pluie

Ce nest que le lendemain quil apprit ce qui ctait pass. Ce sontles membres de la compagnie Sollel Bon qui avaient envoy desouvriers recouvrir leurs propres tonneaux de ciment. Mais dans lobs-curit de la nuit, les ouvriers sont arrivs par erreur sur le champ deconstruction de notre entrepreneur et ont recouverts ses tonneaux aulieu de recouvrir les leursAinsi sa fortune fut prserve !


42/84

1


Histoire n3 :

Le patron avant tout !

Un autre rcit tir du livre Le patron avant tout qui raconte la viedu juste Rav Yaacov Yossef Herman, de mmoire bnie :

Papa et maman avaient embarqu le 16 aot pour Erets Isral. Ilstaient censs dbarquer Hafa le mercredi 0 aot. Il avait t prvuquils logeraient pendant quelques jours chez le Rav Alfa et son pouse Hafa. En cours de route, le capitaine reut lordre de changer decap dans le cas o les eaux de la Mditerrane auraient t mines, laguerre tant imminente. Au lieu darriver le mercredi comme prvu,le bateau atteignit Hafa le vendredi 1er septembre une heure avantle coucher du soleil. Quelques heures auparavant, la Seconde Guerremondiale avait clat avec linvasion de la Pologne par les allemands.

Des haut-parleurs ordonnrent aux voyageurs de dbarquer immdia-tement. Les bagages de soute allaient tre dchargs sur le quai, lespassagers devaient les enlever le plus rapidement possible. Ctait lapanique ! Papa et maman taient trs inquiets. Comment pouvaient ils soccuper de leurs bagages alors quils avaient tout juste le temps dequitter le port et darriver chez Rav Alfa pour lentre du Chabbath?

Papa sempara de la valise qui contenait son Sfer Torah ,son Talith et ses Tlines et maman emporta unique-ment son sac main. Ils se frayrent un chemin sur le quai etdemandrent parler au commandant de la douane. Un fonc-tionnaire anglais de haute taille couta lexplication de papa :- Je nai jamais transgress le Chabbath de ma vie. Arriver en TerreSainte et le transgresser ici mest impossible !

Des larmes inondaient le visage de papa. Le douanier lui rpondit s-chement :- Monsieur le Rabbin, la guerre a clat. Vous devez en tenir compte. - Contentez-vous de tamponner nos passeports et laissez nous partir,nous reviendrons chercher nos bagages la n du Chabbath suppliaPapa.


43/84

Rcits

- Impossible, rpondit le douanier. Nous dchargeons tous les baga-ges du bateau et les laissons sur le quai.

Lorsque le bateau quitte le port, tout doit tre enlev.

- Tant pis, pour nos bagages ! , rpondit Papa, Tamponnez simple-ment nos passeports an que nous puissions partir.

Le fonctionnaire regarda Papa avec surprise :- Combien avez-vous de valises ? - Seize caisses dans la soute et neuf caisses dans la cabine , rponditPapa.- Avez-vous bien compris, dclara le douanier avec emphase, quaprsvotre dpart, vos caisses et vos valises seront abandonnes sur le quaisans surveillance et que dici demain soir vous ne trouverez pas lom-bre de vos affaires ? - Je nai pas le choix. Cest presque Chabbath et il nous faut arriveren ville temps. Je vous en supplie, mettez nos passeports en rgle etlaissez-nous partir ! ajouta Papa la voix emplie de dsespoir.

Le fonctionnaire, nen croyant pas ses oreilles, appela un autre doua-nier anglais. Il lui dit :- Tamponne leurs passeports et laisse les partir. Ce rabbin est prt renoncer tous ses bagages pourvu quil arrive temps en ville pourlentre du Chabbath.

Le second employ dvisagea Papa avec stupfaction puis il tamponnales passeports et mit les papiers en rgle.

Cest ainsi que Papa, muni de la valise du Sfer Torah et maman,de son sac main hlrent un taxi et arrivrent juste temps chez RavAlpha lheure de lallumage des bougies.Pendant tout Chabbath, Papa tait dans un tat dlvation spirituelle.Il rptait sans cesse Maman : Le Patron fait tout pour moi. Quepuis-je faire pour Lui en retour ? A prsent, jai le mrite davoir ap-pliqu oubkhol modkha [sacri tous ses biens pour lamour deD.ieu] et davoir sancti Son nom !


44/84

Maman avait du mal partager pleinement ce degr dlvation. Elletait puise physiquement et moralement. La nostalgie de ses enfantspesait lourd sur son cur et sur son esprit. Perdre tous ses biens, desurcrot, ntait pas une pilule facile avaler. Mais Maman ne se plai-

gnit pas.Le samedi soir, aprs que Papa eut attendu les 7 minutes aprs le cou-cher du soleil et fait la Havdala , le Rav Alpha lui proposa :- Allons au port. Peut-tre reste t-il quelques-unes de vos caisses ?

Papa et Maman ne partageaient pas son optimisme mais ils se joigni-rent lui. Lorsquils sapprochrent de la zone claire, une voix an-glaise lana :- Qui va l ? Papa rpondit :- Des passagers du bateau qui ont dbarqu hier tard dans laprs-midi. Le garde anglais sapprocha deux.- Votre nom ? demanda-t-il laconiquement.- Yaacov. Yossef. Herman rpondit Papa.- Eh bien, Monsieur le Rabbin, il tait temps que vous arriviez ! Onma certi que vous seriez l ds le coucher du soleil. Vous avez plu-sieurs heures de retard. Jai t charg de garder vos affaires depuisplus de vingt-quatre heures. Mon chef ma menac de me couper latte sil manquait le moindre de vos bagages. Ayez lobligeance de v-rier si tout est en ordre et signez ces papiers. A prsent, enlevez-moitout a au plus vite je suis puis



45/84

Rcits

Histoire n4 :Le seigneur et le marchand de tapis

Il tait une fois un marchand de tapis honnte et craignant D.ieu qui

sappelait Moch et qui habitait, son grand bonheur, prt dun gentilseigneur qui laimait beaucoup et qui lestimait pour sa droiture et saabilit. De nombreuses et bonnes annes scoulrent et le commercedu juif fructiait et croissait.

Le seigneur se vantait toujours auprs de ses amis et compagnons de son juif dont le commerce tait si honnte quon nen trouvait pasdeux comme lui. La renomme du marchand juif stendit au loin et saclientle sagrandissait.

Un matin de Chabbath, alors quil tenait le verre de Kiddouch dans samain, toute sa famille tant assise autour de la table, on entendit frap-per lourdement la porte. Ouvrez la porte ! Ici, Ivan, le directeur dela proprit du seigneur ! La porte souvrit sur Ivan qui sadressa auMatre de maison. Il lui dit : Comme tu le sais, Moch, ce soir, unerception a lieu au palais du seigneur. Il reoit tous les seigneurs desenvirons. Au dernier moment, le seigneur a dcid de changer tous lestapis de la salle de sjour du palais. Il dsire te voir au plus vite avecdiffrents modles de tes tapis. Il achtera ceux qui lui paraissent lesplus adquats. Il sagit de la plus grosse affaire que tu puisses raliserdans ta vie ! Le grant du domaine du seigneur avait lanc, ses di-res, un clin dil espigle.

Cependant, Moch le juif, lui rpondit calmement, avec le visage sou-riant : Dis mon seigneur que je suis ravi dtre son service. Mais,comme il le sait, aujourdhui est un jour saint pour nous, cest Chabbathet nous chmons ce jour-l. Le grant nen croyait pas ses oreilles, ilalla transmettre la rponse au seigneur et Moch entonna le Kiddouchcomme si de rien ntait.

Au moment du repas, on tapa de nouveau la porte. Ivan entra le vi-sage empourpr et expliqua que le seigneur tait trs en colre. Si tune lui apportes pas ce quil demande immdiatement, il va se sparerde toi et dira ses connaissances den faire autant lui dit-il. Mochresta sur ses positions : Dis au seigneur que le lien qui munit lui,


46/84

mest trs cher. Mais le lien avec mon Crateur de qui ma vie et masubsistance dpendent, mest encore plus prcieux. Je ne profaneraipas les commandements de notre loi.

Le grant ne voulut pas en rester l, il essaya de tenter le juif, puis dele menacer aux yeux de sa femme et de ses enfants. Son pouse, plusfragile, appela son mari dans la chambre et essaya de convaincre sonmari quil sagissait dun cas unique et exceptionnel. Peut-tre quilserait possible de faire un compromis en tant pay aprs Chabbath.Moch refusa dcouter : Tout ceci nest que le conseil du yetser (mauvais penchant) lui dit-il. Il ny a aucune permission dans la loipour agir ainsi et la subsistance matrielle est entre les mains de D.ieu Ivan insista, pressa, le menaa mais Moch resta ferme, rptant sanscesse : Je ne faillirai pas dans ma dlit envers ma loi mme pourtout lor du monde. Le grant nit par dsesprer et sortit, dpit.

Le lendemain, au courant de laprs-midi, la calche majestueuse duseigneur sarrta devant la maison de Moch le juif. Le seigneur y des-cendit en personne, entra accompagn de ses aides et de ses gardes.Contre toute attente, son visage souriait et il enlaa Moch le juif cha-leureusement en agitant devant lui une bourse de pices dor. Prends !Cest une part de ce que jai gagn en pariant sur toi.

Devant lair tonn de Moch, le seigneur sassit et lui raconta. Hier,une partie de mes invits est arrive, mes amis les seigneurs qui devai-ent participer la rception. Nous nous sommes assis et avons discut.Le sujet a driv sur les juifs comme laccoutume. Ce sont desvoleurs lun deux vocifra. Ce sont des escrocs assoiffs de sang ! ajouta un autre. Ils ne sont dles aucun homme ni aucune va-leur reprit de plus belle le troisime, quand tous se mirent hocherde la tte en signe dapprobation.

Moi, qui te connais, Moch mon ami, jai os les contredire. Je leur aidit : Mon juif est un homme able et droit. Il est dle aux valeursde sa loi et rien ne le bougera de sa abilit. Ils se sont mis poufferde rire, se sont moqus de ma candeur et mont contredit. Mais, moije restais ferme sur mes positions. Il fut nalement dcid de te tester.Nous avons pari une grosse somme dargent. Il sagissait de savoirsi tu allais renier ta foi pour un gain nancier ou si tu resterais dle



47/84

6

Rcits

tes valeurs et tes principes. Nous tavons envoy mon grant et lereste de lhistoire, tu la connais dj. Grce ta dlit aux prceptesde ta loi, jai gagn le pari !! Je suis er et heureux du lien qui nous unit.Voici ta part dans les gains du pari !

Une fois le seigneur parti, Moch sest adress son pouse avec levisage souriant et lui dit dlicatement : Vois-tu ? On ne perd jamaisquand on respecte le Chabbath !

Histoire n5 :Le Chabbath tapportera la bndiction

Voici une autre anecdote. Il sagit de lhistoire dun homme trs riche,vivant lpoque du Hafets Ham de mmoire bnie.

Limmensit de sa fortune navait dquivalent que les souffrancesdune maladie incurable qui le touchait et qui touchait les membresde sa famille. Les mdecins dsespraient de trouver un remde leurmaladie. Ce juif nobservait ni la Torah ni ses prceptes et continuaitses affaires les Chabbatot comme sils taient de simples jours de se-maine.

Un jour, ce riche dut rencontrer un grand commerant qui craignaitD.ieu et qui tait pointilleux dans les commandements. A cette occa-sion, il lui t le rcit de ses peines. Sa situation tait au plus mal etque valait cette immense fortune ? Puisque toute sa famille enduraitde pnibles souffrances et passait par des maladies incurables. Le mar-chand lui a propos de se rendre chez le Hafets Ham pour obtenirune bndiction.

Mais le riche, loin du judasme, a repouss dun revers de main cet-te proposition. Le Rav est-il un ange, parviendra t-il changer lanature ? lui dit-il. Le marchand insista jusqu le convaincre de serendre chez le juste.

Lorsque ce dernier entra dans la maison du Rav, il se mit sanglotertout en racontant ses difcults et les maladies dont lui et sa famille


48/84

7

furent lobjet. Il demanda et supplia le Rav quil accepte, par gnrositde le bnir. Au lieu de le bnir, le Rav lui dit : Donne moi ta main. En serrant la main du riche, il lui dit : A la rencontre du Chabbath,allons et partons, car cest une source de bndictions

- Si tu dsires tre bni, observe le Chabbath et la bndiction sui-vra.

Le riche sest excus et a dit au Rav : Monsieur la rabbin, pensez-vous que je puisse si facilement respecter le Chabbath ? Je dirige desdizaines dentreprises, les fermer Chabbath serait pour moi une pertedargent consquente ! Lorsque le Rav a entendu les paroles du ri-che, il lui a, de nouveau serr la main, en disant : A la rencontre duChabbath, allons et partons, car cest une source de bndictions. Jevous ai dj expliqu que seul le Chabbath permet la bndiction. Onse trouve bni quand on respecte le Chabbath.

Le riche tait profondment pein et tourment, il navait aucune r-ponse. Mais, en lespace de quelques instants, une ide lui vint les-prit : Dans vingt jours, lanne actuelle se termine. Je vais faire lebilan des pertes et des bnces de mes entreprises et ensuite je memettrai respecter le Chabbath. Permettez-moi, Monsieur le Rabbin,de transgresser uniquement trois chabbatot

Lorsque le Hafets Ham entendit cela, il se mit pleurer et lui dit : Mon ls, mon ls, penses-tu que le Chabbath mappartient pour que je puisse te permettre de le profaner ? Si le Chabbath mappartenait,cela ne maurait pas drang de te permettre den enfreindre quelques-uns. Mais le Chabbath appartient Hachem, Crateur de lunivers,comment pourrais-je oser te laisser profaner trois chabbatot ?

Le riche smut des paroles du Hafets Ham si vraies et si dian-tes. Il lui rpondit dune voix trangle par les sanglots : Monsieurle Rabbin, si javais su limportance du Chabbath, je naurai jamais osen transgresser ne serait-ce quun seul. Jaccepte, de plein gr et avecsincrit de respecter le Chabbath. Le juste le bnit alors pour unegurison complte pour lui et sa famille. Quelques jours plus tard, ilsavaient tous recouvr la sant.



49/84

8

Rcits

Ds lors, il sappliqua respecter le Chabbath et se renfora mmedans lobservance des autres commandements.

Histoire n6 :Un digne partenaire

Le Rav dAlexandrie recevait le public de nombreuses heures durant.Nombreux sont ceux qui afuaient de tous les coins du pays, il cou-tait leurs problmes, compatissait leur peine et les bnissait. Dans sagrande Sagesse, il parvenait conseiller tout un chacun et le dirigerdans le droit chemin.

Un homme vint se plaindre au Rabbi. Il possdait un magasin qui nelui assurait pas sa subsistance. Le chiffre daffaires tait minime et in-sufsant pour couvrir ses frais. Le Rav comprit quil ouvrait son ma-gasin mme le Chabbath. Il lui dit : Es-tu prt me prendre pourpartenaire sans que jinvestisse dargent ? Je tassure ta parnassa (sub-sistance) en change de quoi tu me verseras 15% de tes gains.

Lhomme consentit de bon gr la proposition du Rav et les deux semirent rdiger un contrat de partenariat en bonne et due forme.

Puis le Rabbi dit : Puisque un septime de laffaire mappartient, jechoisis le jour du Chabbath. Les gains de ce jour-l mappartiennent etceux des six autres jours seront toi. Je tordonne, de ce fait, de fermerle magasin le jour du Chabbath, journe qui mappartient.

Lhomme comprit lintention du Rabbi. Depuis ce jour, il ferma sonmagasin le Chabbath et son commerce devint orissant. La bndic-tion y rsidait dsormais.


50/84

9

Histoire n7 :Le Chabbath exige rparation de laffront quil subit

Pour nir, on ne peut pas occulter les cas douloureux o la leon na

t apprise que trop tard.En voici quelques-uns :

Le Rav Yaacov Neumann, de mmoire bnie, raconte un fait relat parle Hafets Ham lui-mme. Un jour, le Hafets Ham se rendit laville de Tchernigov et sut quil y avait un juif chef dentreprise qui em-ployait des ouvriers juifs le Chabbath. Le Hafets Ham dcida de luiparler pour quil cesse son travail le Chabbath.

Le chef dentreprise lui rpondit : Je gagne chaque jour quatre milleroubles. Voudriez-vous que je perde une si grosse somme dargent enfermant mon affaire le Chabbath ? . Le Hafets Ham lui rtorquaquil se trompait dans ses calculs et que sil continuait profaner leChabbath, il risquerait de perdre son affaire.

Le Hafets Ham justia ses paroles en expliquant lavertissement dela Torah quant lobservance du Chabbath. La Torah, en effet, nousordonne : Six jours, ton travail sera fait . Mais ceci na pas de rapportavec le respect du Chabbath, quest-ce que cela nous apporte de parlerdu reste de la semaine ? En fait, la Torah voulait nous faire passer cemessage : Si tu dsires gagner tes moyens de subsistance pendant lessix jours de la semaine, tu dois te reposer le septime jour ! Mais si tune respectes pas la saintet du septime jour, tu nauras mme plus dequoi faire le restant de la semaine !

En entendant ce discours, lhomme rpondit dun ton moqueur : Aquoi pense le Rav, est-ce un verset du Houmach qui va faire fonction-ner mon entreprise vingt-quatre heures toutes les semaines ?

Peu de temps aprs cette entrevue, les Bolchviks ont envahi la Russieet une de leurs mesures fut dexcommunier toutes les entreprises dontcet homme tait le propritaire. Ce dernier parvint senfuir miracu-leusement, dnu de tout, chappant de justesse la mort.



51/84

0

Rcits

Face ces vnements, il se rappela de la conversation avec le HafetsHam. Il lui envoya une missive o il reconnut : A prsent, je maper-ois quel point vos paroles taient justies et exactes. Un verset de laTorah a le pouvoir de boycotter une industrie.

Histoire n8 :La maison construite par une profanation du Chabbath

A lpoque o le Rav Akiva Eiger tait rabbin de la communaut deFriedland, un incendie clata et le feu ardent consumait une maisonaprs lautre sans piti. Les habitants de la ville couraient dans tous lessens pour tenter de matriser le feu et sauver tout ce qui pouvait ltre.Ce nest quaprs de nombreux efforts que le feu steignit. Lincendieparvint dj brler une grande partie des maisons laissant derrirelui des monceaux de ruines.

Le rabbin de la communaut Rabbi Akiva Eiger seffora du mieuxquil put pour aider les pauvres qui restaient sans abri. En quelquetemps, furent ramasss des fonds ncessaires pour la reconstructiondes maisons. Des ouvriers se mirent avec zle restaurer ce qui ntaitplus que des ruines. Cependant, Rabbi Akiva mit une seule conditionaux Matres de maison. Dans le contrat de construction, il fallait stipu-ler explicitement que les ouvriers ne travailleraient pas le Chabbathet quils recevraient en change une somme dargent prvue pour cejour-l.

Tous les habitants acceptrent la dcision du rav sans protester et -rent ainsi. Un seul osa der publiquement cette dcision. Ctait unpuissant dignitaire, riche et insolent qui dcida de ne pas se soumettreau dsir du rav. Il donna linstruction ses ouvriers de poursuivre leurtravail le Chabbath pour activer la construction et remettre la maisonsur pied aussi vite que possible.

Le premier Chabbath, au dbut des travaux, le calme et la srnit r-gnaient dans la ville. Au lever du jour, les juifs se rendirent lentement la synagogue, leur Talith sur le dos, quand soudain des coups demarteaux parvinrent leurs oreilles. Certains cherchrent do le bruit


52/84

1

provenait. Voici quils dcouvrirent les ouvriers du riche, travaillantavec zle et acharnement pour btir sa maison comme laccoutume.La nouvelle arriva jusquaux oreilles du rav de la ville : Rabbi AkivaEiger semporta sur cette profanation du Chabbath en public qui se

produisait dans sa ville. Il t convoquer le riche.Lmissaire frappa la porte de la maison provisoire o sjournait leriche (en attendant la n des travaux). Le serviteur demanda ce quildsirait. Dis ton Matre que le rabbin de la ville le convoque luirpondit-il.

Le serviteur entra plus en avant et au bout de quelques minutes parlaau nom du riche : Mon Matre est trs occup en ce moment et il estdsol de ne pouvoir rpondre la demande du Rav.

Lmissaire revint chez le Rav en racontant linsolence du riche quiprtendait tre occup et tre dans limpossibilit de venir. Le rav sur-monta son ressentiment et attendit jusquau lendemain. Il envoya denouveau son missaire chez le riche qui, cette fois-ci, dormait et nepouvait donc pas venir.

La veille du Chabbath suivant, Rabbi Akiva Eiger envoya son bedeaudclarer en son nom dans toute la ville un manifeste avertissant de lagravit de linterdit de construire le Chabbath. Le Rav dcrta qupartir de ce jour, on ne profanerait plus de la sorte le Chabbath et toutcelui qui ne sy soumettra pas, un serpent le mordra.

Le bedeau accomplit sa mission, proclamant le manifeste. Mais ce richene prit pas cur les paroles du rav et persvra dans ses mauvaisesvoies.

Le jour du Chabbath, Rabbi Akiva Eiger pronona une oraison lasynagogue et parla avec amme quant la gravit de linterdit de laprofanation du Chabbath. Il lut voix haute le manifeste et ajouta auxdles une autre mesure de taille. Celui qui enfreindra ses recomman-dations et construira le Chabbath, sa maison ne tiendra pas.

Le riche dignitaire ddaigna les paroles du rav et ordonna aux ouvriersde continuer leur travail le Chabbath. En peu de temps, fut construite



53/84

Rcits

une maison grandiose et splendide compare aux autres maisons de laville. Le riche tait trs er de sa nouvelle et agrable demeure et y p-ntra avec une grande joie pour y sjourner. Quelque temps scoula,soudain le plafond dune des chambres seffondra. Il t tout de suite

appeler lingnieur pour quil dtecte la raison de cet effondrement. Cedernier vria tous les murs et saperut que tout le bois de la maisontait atteint par de la moisissure. Le plafond et tous les murs sontpourris et vreux, cest dangereux de rester dans cette maison, lui ditlingnieur, sortez dici immdiatement et videz la maison, il faut lareconstruire.

La nouvelle de ce miracle se rpandit dans toute la ville. Tous en par-laient, la maison de ce dignitaire navait-elle pas t btie avec les m-mes arbres de la fort que les autres maisons, seule cette maison futtouche par les vers !

Les gens parlaient entre eux : Ceci sest ralis par les paroles enam-mes du juste, car le juste dcrte et Hachem accomplit. Il fallaitdsormais reconstruire la maison

Documents

Livre de Judaisme Gratuit : "Lois & Récits de CHABBATH" (1)