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Lettres de mon moulin Alphonse Daudet Livret pédagogique Établi par Béatrice Mandopoulos et Albine Novarino, professeurs de collège C

Livret pédagogique - BIBLIO - HACHETTE · – par ces présentes:à l’aide des documents en question; – en franchise de toutes dettes: ... Lettres de mon moulin? Lettres de mon

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Lettres de mon moulin

Alphonse DaudetL i v r e t p é d a g o g i q u e

Établi par Béatrice Mandopoulos et Albine Novarino,

professeurs de collège

C

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122-4 etL.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usageprivé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « lesanalyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute repré-sentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteurou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ».Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisa-tion de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue desGrands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par lesarticles 425 et suivants du Code pénal.

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Conception graphique

Couverture et intérieur : Médiamax

Mise en page

PAON

Illustration

Harvey Stevenson

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S 4

A v a n t - p r o p o s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

I n s t a l l a t i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

L e s e c r e t d e m a î t r e C o r n i l l e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

L a c h è v r e d e M . S e g u i n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0

L e s é t o i l e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3

L e p h a r e d e s S a n g u i n a i r e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 5

L’ a g o n i e d e l a « S é m i l l a n t e » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 7

L e s s a u t e r e l l e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 0

L a m u l e d u P a p e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2

L e s v i e u x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 4

R e t o u r s u r l ’ œ u v r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 6

P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S 2 8

E X P L O I TAT I O N D U G R O U P E M E N T D E T E X T E S 3 1

P I S T E S D E R E C H E R C H E S D O C U M E N TA I R E S 3 2

S O M M A I R E

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Les deux personnages en présence chez le notaire, maître Honorat Grapazi,sont : « le sieur Gaspard Mitifio, époux de Vivette Cornille, ménager au lieu-dit desCigalières et y demeurant » (lignes 4 et 5) ainsi que « le sieur Alphonse Daudet, poète,demeurant à Paris » (ligne 9).

2. Les deux hommes sont chez le notaire pour conclure et signer l’acte devente d’un moulin.

3. Les deux indications du texte qui précisent le lieu dans lequel est situé lemoulin sont : « dans la vallée du Rhône » (ligne 11), « au plein cœur de Provence »(ligne 12) pour ce qui est des indications générales.On acceptera aussi « sur unecôte boisée de pins et de chênes verts » (lignes 12 et 13) qui donne une précisionmoins générale.

4. Le moulin est « abandonné depuis plus de vingt années et hors d’état de moudre »(lignes 13 et 14).

5. La profession que déclare Daudet est « poète ».

6. Daudet achète ce moulin « hors d’état de moudre » pour « servir à ses travauxde poésie » ; pour y écrire d’une manière générale, y composer une œuvre lit-téraire.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE

7. Les expressions et mots cités ont en commun d’appartenir à une langueobsolète et technique : une langue juridique. À noter qu’ils fournissent unesorte de justification à un acte de vente qui est pure parodie puisque Daudetne se plaça que par la pensée dans des conditions de ce type.

8. « À ses risques et périls » signifie : en acceptant d’assumer les conséquencesqui en découleront.

9. Les mots et expressions appartenant au champ lexical de la végétation sont :« (côte) boisée de pins et de chênes verts […] vignes sauvages,mousses, romarins et autresverdures parasites […] herbe. »

A V A N T - P R O P O S (p. 10)

A v a n t - p r o p o s

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◆ ÉTUDIER LE DISCOURS10. Mots appartenant au domaine de la langue juridique, du droit :– par devant maître Honorat Grapazi : en présence de Maître Honorat Grapazi ;– a comparu : s’est présenté ;– par ces présentes : à l’aide des documents en question ;– en franchise de toutes dettes : légalement exemptée de dettes ;– hypothèques : droit réel dont est grevé un immeuble pour garantir le paiementd’une créance ;– à ce présent : présent à cela, assistant à cette formalité ;– sis : situé, placé ;– ledit moulin : le moulin dont il est question ;– il appert : du verbe « apparoir », terme archaïque, il ressort avec évidence ;– ce nonobstant : malgré cela, en dépit de cela ;– les témoins soussignés : les témoins qui signeront l’acte ;– dont quittance sous réserve : formule placée à la fin d’un acte de procédure pourgarantir ce qui n’est pas stipulé de manière expresse ; donc, sans garantie, sansengagement ;– les parties : les personnes qui se lient par contrat, en l’occurrence, Mitifio etDaudet.11. Détail humoristique : « ménager au lieudit des Cigalières » ; Cigalières est unnom d’invention (qui rappelle celui de Pampérigouste) qui vient du proven-çal « cigaliero », attrapeur de cigales, donc rêveur, étourdi. Ce nom est à rappro-cher de « la bibliothèque des Cigales » que le narrateur décrit longuement dansLa mule du Pape.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

12. Les lignes consacrées à la description du moulin sont les lignes 17 à 19.13. Les deux caractéristiques essentielles de ce moulin sont :– Sa vétusté, son aspect hors d’usage : « abandonné depuis plus de vingt ans », « horsd’état de moudre », en proie aux « verdures parasites », « sa grande roue cassée », « saplate-forme où l’herbe pousse dans les briques » nécessitant « des réparations qui pour-raient y être faites ».– Son charme (lignes 11 à 19) ; (lignes 19 à 23) c’est un moulin à la conve-nance du poète.La vétusté ajoute au demeurant du charme au moulin considéré non pluscomme moulin à farine mais comme lieu d’écriture.

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ ÉTUDIER LA FONCTION DE CE TEXTE

14. Daudet a donné pour titre à ce texte « Avant-propos ». C’est un texte d’ou-verture, préliminaire qui ancre la suite des autres textes au cœur d’une réalitégéographique et symbolique : celle d’un moulin à vent et à farine situé enplein cœur de la Provence.15. Les hypothèses sont : Daudet va écrire des textes sur la Provence, sur lesmoulins, les légendes locales anciennes ou plus récentes, les événements du vil-lage situé à proximité du moulin (Fontvieille).

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Le narrateur s’installe dans le moulin qu’il a précédemment décrit dansAvant-propos, p. 8.

2. Les occupants du moulin qu’il dérange sont les lapins et un vieux hibousinistre.

3. Ce qui oppose principalement Paris et la Provence, c’est le calme et la lumi-nosité, l’ensoleillement de la Provence contre le « Paris bruyant et noir »(ligne 39) ; le confort de vie que trouve le poète dans le parfum (de la nature)et la chaleur contre l’agitation, le travail, les journaux, les fiacres et contre lebrouillard, la beauté des paysages et des spectacles naturels.

4. Le spectacle que décrit le narrateur est le retour des troupeaux qui redes-cendent au mas, « au premier frisson de l’automne » (lignes 52 et 53).

5. La liste des animaux mentionnés dans le texte est : les lapins, le hibou, un cour-lis, les mules, les béliers, les moutons, les agnelets, les chiens, les paons, les pigeons, lescanards, les dindons, les pintades, les poules, les agneaux, les loups.

6. Le mot du texte qui fournit un indice sur l’époque à laquelle il a été com-posé est « fiacres », voitures à cheval que l’on louait à l’heure ou à la courseau XIXe siècle.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

7. Les synonymes sont :– la race : la profession, la corporation ;– sinistre : triste, sombre, lugubre, effrayant ;

I N S T A L L A T I O N (p. 16)

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I n s t a l l a t i o n

– effaré : effrayé, égaré, hagard ;– s’engouffre : se précipite avec violence ;– consentent : acceptent.

8. Étymologies :– réfectoire : du bas-latin refectorius, du latin ecclésiastique refectorium (1120) quiont donné, en 1180, refreitor dont le sens est « qui refait, qui restaure, qui per-met de reprendre des forces ». D’où la salle où l’on mange.– lavande : de l’italien lavanda, qui sert à laver ; mot français depuis 1370. Lalavande servait à parfumer l’eau de toilette.– romarin : du latin rosmarinus, rosée de mer ; mot français depuis le XIIIe siècle.

9. Les phrases nominales sont :– « Pas de bruit… » (ligne 34).– « À peine de loin en loin, un son de fifre, un courlis dans les lavandes, un grelot demules sur la route. » (lignes 34 à 36).Pour opérer la transformation, on pourra ajouter dans la première phrase « onn’entend … » et dans la seconde « perçoit-on » ou « distingue-t-on ».10. a) Les deux infinitifs sont « dire » et « envoyer ».b) « viennent » est un verbe placé devant son sujet « les chaleurs » et qui s’ac-corde normalement avec lui.c) Un sujet placé derrière le verbe est un sujet inversé.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

11. Le texte s’adresse à un « vous » qui ne renvoie pas à un destinataire ou àdes destinataires précis. On peut penser qu’il s’adresse à des amis laissés dans lacapitale : « Et maintenant, comment voulez-vous que je regrette votre Paris bruyant etnoir » (lignes 38 et 39) et pris à témoin, ex. « Tenez » (ligne 44) « jugez plutôt »(ligne 48).Au-delà des « destinataires » auxquels s’adresse cette « lettre », c’est à tout lec-teur de ses feuilletons et chroniques que s’adresse le narrateur-auteur.

12. L’intention de l’auteur est de donner à voir un spectacle relativement rare(annuel) et pittoresque qui l’a particulièrement ému et dont l’exotismen’échappe pas à des citadins. Daudet se fait le chantre inspiré des usages locauxdisparus depuis des années puisque aujourd’hui la transhumance se fait surtoutpar le train.

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LE RETOUR DES TROUPEAUX

13. Les troupeaux passent l’été dans les Alpes où les conditions sont excellentes :fraîcheur (opposée à la chaleur des plaines) et abondance de nourriture saine :« dans l’herbe jusqu’au ventre » (ligne 52).

14. Les troupeaux regagnent la vallée « au premier frisson de l’automne », en sep-tembre ou en octobre.

15. Détail indiquant que le troupeau est attendu : « depuis le matin, le portail atten-dait, ouvert à deux battants » (ligne 56) ou « les bergeries étaient pleines de paille fraîche »(lignes 56 et 57).

16. Le retour au mas s’effectue de manière joyeuse, désordonnée, enthousiaste,festive et conviviale.

17. L’effet produit : ce spectacle charme les participants et les spectateurs : « riende charmant comme cette installation » (ligne 82) et va jusqu’à les émouvoir : « maisle plus touchant encore, ce sont les chiens… » (ligne 86).

◆ LIRE L’IMAGE

21. Daudet n’aurait sans doute pas apprécié ce paysage du « Paris bruyant etnoir » qu’il oppose dans le texte à la Provence.Sur la photo, les piétons se fraientdifficilement un chemin entre les omnibus et les voitures à chevaux qui occu-pent tout l’espace et créent une sensation de désordre et d’agitation déjà carac-téristique de la vie en ville, à l’époque de Daudet.22. « ma porte grande ouverte, au bon soleil » (lignes 30 et 31) ; « un joli bois de pinstout étincelant de lumière dégringole devant moi jusqu’au bas de la côte » (lignes 32 et 33) ; « dans la montagne, un pays noir où il y a des loups et de grandes digitales depourpre pleines de rosée jusqu’au bord » (lignes 95 à 97).

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Avant que des Français de Paris installent des minoteries à vapeur enProvence, la vie était animée (lignes 12 à 26), joyeuse, gaie et pleine d’entrain.L’activité y était intense d’un point de vue économique (lignes 12 à 20) et fes-tive (lignes 21 à 25).Une double impression s’en dégageait : « la joie » et « larichesse » (lignes 25 et 26).

L E S E C R E T D E M A Î T R E C O R N I L L E (p. 27)

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L e s e c r e t d e m a î t r e C o r n i l l e

2. Le mystère autour du meunier est complexe : il dit continuer à avoir uneactivité (alors que les autres moulins ne fonctionnent plus) et l’on ignore quisont ses clients. De surcroît, il est étonnamment réservé, solitaire et s’exclut dela communauté.

3. Les personnages qui vont conduire Francet Mamaï à découvrir le secret demaître Cornille sont l’aîné de ses fils et Vivette qui sont amoureux l’un del’autre.Vivette est la propre petite-fille de Cornille.

4. Quand les villageois découvrent à leur tour le secret de maître Cornille, ilsréagissent promptement et dans un effort de solidarité lui apportent leur grainà moudre, à partir de ce jour-là et jusqu’à sa mort (lignes 155 à 205).

5. Après la mort de Cornille, l’activité du moulin cesse et le moulin aban-donné tombe en ruine (lignes 205 à 209).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

6. – avait tenu bon : avait résisté, avait maintenu son activité.– la nuit noire : très obscure (donc, à une heure très avancée de la soirée).– des Français de Paris : des Parisiens.– à fendre l’âme : de telle manière qu’il faisait éprouver un vif sentiment de pitié,du chagrin.

7. Transformations possibles : tout ce qui est nouveau semble/paraît beau.

8. Dans la phrase qui commence le récit, « un vieux joueur de fifre » est apposéau nom Francet Mamaï.

9. Les verbes en gras sont au participe passé puis au participe présent.

10. « Tout le village se met en route » (lignes 159 et 160) est un présent de nar-ration qui rompt avec les temps du passé qui l’environnent pour donner plusd’impact à la démarche des villageois.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

11. C’est Francet Mamaï qui raconte l’histoire au narrateur. Joueur de fifre etconteur dans les veillées, Mamaï « connaît [...] tout son légendaire provençal sur lebout du doigt » (La mule du Pape, lignes 11 à 13, p. 85).

12. Le narrateur s’adresse directement à son destinataire : « vous » (lignes 7 et 9), « vous le redire » (ligne 5). Le « vous » désigne ici les « chers lecteurs » de sesfeuilletons et chroniques publiés dans la presse puis les lecteurs de l’ouvragepublié en librairie.

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

13. Les confidences de Francet Mamaï au narrateur se rattachent à l’actualitélocale : « un petit drame de village dont mon moulin a été le témoin » (lignes 3 et 4).Nous sommes dans le genre de la nouvelle (voir p. 122) organisée autour de larelation d’un fait divers dramatique.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA NOSTALGIE

14. Il y a vingt ans d’écart entre le moment où se déroulent les faits et celuioù le narrateur les relate (cf. ligne 4).

15. Parmi les détails significatifs de la joie de vivre « auparavant », on pourrarelever :– l’animation (lignes 12 à 21) ;– les fêtes et les réjouissances (lignes 21 et 22) ;– la richesse et la beauté des meunières (lignes 22 à 24).

16. La nostalgie du narrateur s’exprime avec vigueur dans les dernières phrasesde la nouvelle (lignes 206 à 209) avec un soupçon de mélancolie résignée.

◆ LIRE L’IMAGE

20. Cette illustration se compose de trois éléments disposés verticalement : unportrait en buste du meunier assoupi, la partition du début de la chanson, unportrait de groupe d’une ronde d’enfants.

21. Elle est destinée au public enfantin de la chanson. La simplicité du dessinet des couleurs évoque les illustrations des livres pour les jeunes enfants.

22. « Maître Cornille était un vieux meunier » (ligne 44) comme celui de l’illus-tration mais « L’installation des minoteries l’avait rendu comme fou. » (ligne 46)alors que le personnage dessiné semble paisible et insouciant.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Le destinataire se prénomme Pierre et se nomme Gringoire.

2. Il est poète lyrique, ce qui signifie que son œuvre est essentiellement tour-née vers l’expression de sentiments personnels.

3. Il mène une vie de bohême, d’artiste, joyeuse, insouciante, libre mais désar-gentée au point de connaître la misère et la faim.

L A C H È V R E D E M . S E G U I N (p. 40)

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L a c h è v r e d e M . S e g u i n

4. La phrase qui exprime l’essentiel de ce qu’il faut retenir sur M. Seguin est :« M. Seguin n’avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres. » (ligne 19).

5. Les phrases correspondant aux différentes étapes de la vie de Blanquettesont :– le bonheur dans le clos : « la chèvre se trouvait très heureuse et broutait l’herbe desi bon cœur que M. Seguin était ravi. » (lignes 45 et 46) ;– le doute : « un jour, elle se dit en regardant la montagne : Comme on doit être bienlà-haut !… » (lignes 50 et 51) ;– l’ennui : « l’ennui lui vint. » (ligne 56) ;– le désir de partir : « Écoutez, monsieur Seguin, je me languis chez vous, laissez-moialler dans la montagne. » (lignes 64 et 65) ou « Je veux aller dans la montagne, mon-sieur Seguin. » (ligne 78) ;– la réclusion dans l’étable : « Là-dessus,M.Seguin emporta la chèvre dans une établetoute noire, dont il ferma la porte à double tour. » (lignes 95 et 96) ;– la fuite : « Malheureusement, il avait oublié la fenêtre, et à peine eut-il le dos tournéque la petite s’en alla… » (lignes 97 et 98) ;– tous les bonheurs dans la liberté : « ce fut un ravissement général » (lignes 102et 103) ; « on la reçut comme une petite reine » (ligne 104) ; « notre chèvre était heu-reuse » (ligne 109) etc. ;– la première inquiétude : « C’était le loup. » (ligne 174) ;– la mort : « Alors, le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea. » (ligne 209).

6. Au cours des dernières heures de sa vie, Blanquette se montre courageuse,combative puis finalement résignée.

7. La vieille Renaude est l’une des chèvres que M. Seguin a précédemmentperdue, au destin tragiquement exemplaire (lignes 83 à 87).

8. Les principales caractéristiques du loup sont : la méchanceté (« il se mit à rireméchamment », lignes 178 et 179), un certain sadisme (« il passa sa grosse languerouge sur ses babines d’amadou », ligne 181) et la cruauté.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE9. Les indications du texte qui font référence au Moyen Âge sont : PierreGringoire, pourpoint, chausses, les pages du sire Apollo, les beaux écus à la rose, la bar-rette, le cabri d’Esmeralda.

10. Les termes avec lesquels le narrateur s’adresse au destinataire sont à la foisdirects, familiers et violents. Expressions de commisération : « mon pauvreGringoire » (ligne 2), « malheureux garçon » (ligne 5) qui tourne à l’irritation :« imbécile ! » (ligne 11). Le narrateur est proche de son destinataire auquel il

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

s’adresse avec franchise. La vigueur de son propos et la force de ses apostrophestémoignent d’un rapport plutôt intime. La force de la harangue et sa verdeuront pour objectif de la rendre persuasive.

11. Dans le premier cas, à la ligne 25 « brave » signifie bon, gentil mais un peunaïf, donc attendrissant. C’est un sens encore usité de nos jours dans le Midide la France. Dans le second cas, à la ligne 187, « brave » signifie courageuse,vaillante, héroïque.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

12. Titres pour les différentes parties du texte :– lignes 1 à 18 : introduction/préambule à l’histoire proprement dite ; harangueà Pierre Gringoire;– lignes 19 à 209 : vie et mort de Blanquette, la chèvre de M. Seguin ;– lignes 210 à 216 : conclusion/morale en forme de nouvel avertissement àPierre Gringoire.

13. L’intention du narrateur en racontant l’histoire de la chèvre à PierreGringoire est de l’inciter à abandonner sa vie de bohême pour accepter uneplace de journaliste qui, si elle lui ôte la liberté, l’empêchera de mourir defaim.

14. Les passages particulièrement significatifs des intentions du narrateur sontles lignes 17 et 18.

15. Le destinataire réel de ce texte et de son message peut être un amid’Alphonse Daudet.

◆ ÉTUDIER LE GENRE DU TEXTE

16. Le personnage principal du texte est un animal, une chèvre, douée deparole et de raison.

17. En mettant en scène un animal victime d’une aventure dont le narrateurtire une morale, l’auteur illustre une idée abstraite par une histoire concrète etsaisissante.

18. « Choisir la liberté, c’est prendre le risque de la mort » pourrait être lamorale de l’histoire.

19. Ce récit fait penser à la fable (notamment celles de La Fontaine), petit récitdestiné à illustrer un précepte.

13

L e s é t o i l e s

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

20. La formule en italique qui précède le texte est une dédicace, hommageque fait Daudet de son texte à Gringoire par une inscription imprimée etinaugurale. Elle vise à rendre hommage à son destinataire mais, en l’occur-rence, lui signifie que le texte a été spécifiquement écrit pour lui.

21. Le dialogue entre la chèvre et M. Seguin commence à la ligne 64 ets’achève à la ligne 94.

22. À la fin de ce dialogue, M. Seguin n’a pas convaincu la chèvre des dangersde la montagne puisqu’au terme de l’échange,Blanquette est restée sur sa posi-tion : « Ça ne fait rien, monsieur Seguin, laissez-moi aller dans la montagne »(lignes 88 et 89).

23. Les italiques des dernières lignes du récit correspondent à une citation enlangue provençale.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA LIBERTÉ

24. La chèvre paie sa liberté de sa vie puisqu’elle se fait manger par le loup.

25. Gringoire paie sa liberté de sa misère ou de sa grande pauvreté.

◆ LIRE L’IMAGE

27. Ce paysage est fidèle au texte de Daudet car il montre une montagne quise dresse au milieu des champs.

28. C’est un extrait du texte de Daudet mais il comporte une erreur : l’accentaigu sur le « e » de « Seguin ».

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Stéphanette est la fille des maîtres du jeune berger.

2. Le berger est amoureux de Stéphanette (lignes 16 à 25) : « la plus jolie qu’ily eut à dix lieues à la ronde », « Stéphanette était ce que j’avais vu de plus beau dansma vie », etc.

3. Les circonstances qui conduisent Stéphanette à passer la nuit auprès du ber-ger sont d’ordre météorologique. La Sorgue a été grossie par la pluie d’orageet la jeune fille n’a pu la traverser. Le chemin par la traverse (le raccourci) luiest peu familier et elle n’a donc pas pu le prendre.

L E S É T O I L E S (p. 51)

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

4. Stéphanette est gentille avec le berger, simple, directe mais quelque peumoqueuse (lignes 60 à 70), voire coquette.

5. Le titre indique le thème du texte et le sous-titre indique la provenance,l’origine, la genèse du récit.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

6. Le prénom de l’héroïne est formé sur le radical Stéphan- auquel a été ajoutéle suffixe hypocoristique -ette.

7. Le champ lexical de la solitude comprend le mot « solitude » et l’expression« ayant perdu le goût de parler ».

8. Les exemples attendus sont de cet ordre :– «Vous réussirez facilement cet exercice, il est très simple ! »– « Une nouvelle élève est arrivée au collège, ce matin. »

9. Le champ sémantique du mot « parc » est :– clôture légère et transportable dans laquelle on enferme les animaux pendantla nuit ;– enclos où est enfermé le bétail ;– bassin où sont engraissés des coquillages ;– enclos servant d’entrepôt ;– place réservée dans une ville pour le stationnement des automobiles ;– ensemble d’appareils, d’installations d’une catégorie déterminée dont disposeune collectivité.

10. Employé avec l’auxiliaire « avoir », le participe passé s’accorde en genre eten nombre avec le C.O.D. quand celui-ci est placé devant lui.

◆ ÉTUDIER LE RÉCIT

11. Les trois grandes parties du texte sont :– lignes 1 à 39 : un berger dans l’alpage ;– lignes 40 à 75 : une journée avec Stéphanette ;– lignes 76 à 199 : à la belle étoile avec Stéphanette.

12. On peut parler de récit à l’intérieur du récit dans la mesure où chaqueanecdote vient s’inscrire dans le cadre général de la rencontre entreStéphanette et le narrateur.

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L e p h a r e d e s S a n g u i n a i r e s

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA VIE DES BERGERS

13. Le berger mène une vie solitaire, difficile et rude.

14. La phrase qui mentionne la réputation faite aux bergers en général est :« C’est donc vrai, berger, que vous êtes sorciers, vous autres ? » (ligne 145).

◆ LIRE L’IMAGE

18. Les personnages sont minuscules et noyés dans un décor imposant quisemble n’avoir pas de contact avec la société des hommes.

19. Un âne (ou une mule). Cet animal facilite les déplacements des bergers etassure le transport des vivres destinés à les ravitailler.

20. L’Arcadie est une région montagneuse de l’ancienne Grèce, connue pourla vie paisible et heureuse de ses habitants. Le tableau peut être rattaché à unetradition artistique et littéraire qui célèbre l’harmonie des hommes et de lanature.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Le phare des Sanguinaires est situé sur la côte corse, à l’entrée du golfed’Ajaccio.

2. Les indications qui prouvent que le narrateur a beaucoup apprécié le pay-sage corse sont : « cette île enchantée » (ligne 27) ; « Oh que j’en ai passé dans monîle de ces belles heures de demi-sommeil et d’éparpillement ! » (lignes 43 et 44).

3. Le gardien marseillais est très actif : il jardine, ramasse des œufs, trait leschèvres, cuisine, alors que les Corses jouent aux cartes et fument la pipe.

4. Les qualités communes des gardiens de phare sont la gentillesse, la convi-vialité, l’art de recevoir.

5. – Les protagonistes du drame sont deux gardiens de phare dans l’exercicede leurs fonctions.– Le drame se déroule un soir d’hiver et de tempête.– L’un des deux gardiens décède brusquement.– Bartoli doit se résoudre à passer la nuit et les jours suivants, jusqu’à l’arrivéedes secours, avec le cadavre de son collègue ou à le jeter en pâture aux oiseaux,

L E P H A R E D E S S A N G U I N A I R E S (p.61)

16

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

faute de pouvoir l’enterrer.– Il décide de descendre le corps de Tchéco dans une des logettes du lazaret.– Il en est très affecté, angoissé et ne cessera de revivre ces heures de cauche-mar.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

6. L’indication qui permet de formuler une hypothèse sur le nom deSanguinaires est « une île rougeâtre », dont la couleur dominante est celle dusang.

7. Les termes à relever sont les suivants :– constructions (5) : moulin, phare, tour, lazaret, maison ;– animaux (8) : chèvres, chevaux, oiseaux, goélands, merles, hirondelles, mouette, aigle ;– bateaux (3) : navire, paquebot, corailleur ;– vents (3) : la bise, le mistral, la tramontane.

8. Le mode verbal est l’impératif ; sa valeur est incitative, suggestive et exprimeun conseil, une invitation.

9. « On » désigne le narrateur ou les gardiens quand ils rencontrent un col-lègue.L’expression est un peu familière.En général, le pronom personnel indé-fini « on » désigne les gens, le commun des mortels, le genre humain, sans plusde précisions.

10. « Pouf » est une interjection et une onomatopée qui évoque la chute.Autres interjections : ouf, pan, tac, boum… Ces mots manifestent l’émotion ettraduisent en un son l’effet produit (ici, un bruit) et donnent de la vie au récit.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

11. Précisions sur les extraits suivants :a) lignes 99 à 136 : récit ;b) lignes 14 à 26 : description ;c) lignes 66 à 69 : portrait physique ;d) lignes 79 à 84 : portrait moral ;e) lignes 71 à 77 : portrait en action.

12. Les intentions de Bartoli sont de parler avec ses commensaux pour romprela solitude du phare, de raconter une histoire assez peu ordinaire dont il a étéle héros, d’évoquer une nouvelle fois sa sinistre aventure dans un but théra-peutique.

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L ’ a g o n i e d e l a « S é m i l l a n t e »

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE13. Le narrateur s’attache à attirer puis à retenir l’attention du lecteur en luiposant des questions de pure rhétorique :« Ce que je faisais ? » (ligne 30) qui semble anticiper la question que poserait lelecteur.« Vous connaissez, n’est-ce-pas, cette jolie griserie de l’âme ? » (lignes 36 et 37) quicrée une complicité.

14. Le récit à l’intérieur du récit qui raconte la mort de Tchéco commenceligne 99 et s’achève ligne 136.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : L’HORREUR15. Tchéco meurt subitement, probablement d’un arrêt cardiaque ou d’unerupture d’anévrisme.

16. Les circonstances qui rendent le décès de Tchéco très pénible sont l’isole-ment du phare, les conditions météorologiques qui interdisent une arrivéerapide des secours et la configuration même des lieux : un phare situé sur uneîle rocheuse.

17. Les sentiments qu’éprouve Bartoli juste après la mort de Tchéco sont uneviolente émotion, l’horreur, l’hébétement, la panique.

18. Cinq ans après la mort de Tchéco, les sentiments de Bartoli n’ont rienperdu de leur violence comme on peut le constater aux lignes 138 et 139 :« La sueur lui en coulait sur le front rien que d’y penser ».

19. Le narrateur éprouve de la pitié, de la commisération pour Bartoli qu’ilplaint : « Pauvre vieux Bartoli ! » (ligne 137).

◆ LIRE L’IMAGE23. Cette photo a été vraisemblablement prise d’une hauteur sur la côte. Cepoint de vue est intéressant car il donne une vue d’ ensemble du site et per-met de le « lire » comme une carte de géographie.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Ce paragraphe du début du texte, riche en informations importantes, com-mence à la ligne 12 et s’achève à la ligne 21.

2. Lionetti propose au narrateur d’aller visiter le cimetière des îles Lavezzi.

L ’ A G O N I E D E L A « S É M I L L A N T E » (p. 73)

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

3. Palombo est un vieux berger qui a été l’unique témoin du naufrage de laSémillante.

4. Dix années se sont écoulées entre le moment du drame et celui où le nar-rateur visite le cimetière et reconstitue le drame (cf. le dernier paragraphe dela nouvelle, lignes 213 à 218).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

5. « terrible » (ligne 2) signifie « qui inspire la terreur », « qui amène de grandsmalheurs », effrayant, effroyable, tragique.

6. Ces deux phrases sont exclamatives et expriment l’intensité de l’émotion dunarrateur.

7. Liste des mots et expressions qui précisent les conditions météorologiquesdans lesquelles s’est déroulé le naufrage : la brume de mer, la violence du vent, l’ab-sence de lumière en plein midi, il fait noir.

8. Termes désignant des parties du bateau :

– la dunette : superstructure élevée sur le pont d’un navire et s’étendant surtoute la largeur ;– l’entrepont : étage compris entre deux ponts ;– le gouvernail : plan mince orientable servant à guider les évolutions d’unnavire ;– le pont : ensemble de bordages recouvrant entièrement une rangée de bar-rots sur un navire ;– la cabine : petite chambre à bord d’un navire.

9. « Sinistre » signifie ici « événement naturel catastrophique qui occasionnedes dommages et des pertes ». Quand il est employé comme adjectif qualifica-tif, « sinistre » signifie : effrayant, lugubre, funèbre.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

10. Titres pour les différentes parties du texte :a) lignes 1 à 33 : avant la visite au cimetière ;b) lignes 34 à 44 : description du cimetière ;c) lignes 45 à 211 : reconstruction mentale du drame par le narrateur.

11. Les différents locuteurs sont :a) patron Lionetti ; b) le narrateur ; c) le brigadier parisien ; d) l’aumônier de laSémillante.

19

L ’ a g o n i e d e l a « S é m i l l a n t e »

12. Liste des moyens qu’emploie le narrateur pour nous communiquer sonémotion :– la force des termes employés : terrible histoire de mer ; un craquement effroyable ;épouvanté ; fou de peur ;– emploi du style direct : lignes 56, 59 et 69 ;– emploi de phrases exclamatives : lignes 78, 85, 118, 143 et 149 ;– évocation de ses états d’âme : « nous revîmes tristement » ;– réalisme des détails de la reconstitution : lignes 105 à 109 ;– effet de contraste : ce naufrage est d’autant plus atroce que certaines victimesétaient de bons vivants.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LE NAUFRAGE

13. Il s’agit d’une frégate.

14. Le bateau était parti de Toulon pour se rendre en Crimée.

15. Les circonstances précises du naufrage n’ont jamais été élucidées (lignes 59à 61).16. Les hypothèses avancées par patron Lionetti pour tenter d’expliquer lenaufrage sont : la traîtrise de la brume, la perte du gouvernail et la violence duvent.17. Le bilan humain du naufrage : six cents morts ; le bilan matériel : il n’estresté du bateau que des débris : « des éclats de bois, des lambeaux de toile »(ligne 117).

18. Vingt victimes étaient marquées par le destin car, trois semaines avant ledrame, leur corvette avait fait naufrage dans les parages.

◆ LIRE L’IMAGE

23. Les naufragés sont disséminés dans un paysage grandiose et sombre quisuggère le danger. Courbés ou étendus sur le sol, plusieurs personnages expri-ment la douleur tandis que d’autres, les bras tendus ou levés vers le ciel à larecherche d’un hypothétique secours, semblent désespérés.

24. Parvenus sur le rivage ou à proximité, certains de ces naufragés sont sansdoute sauvés tandis que des marins de la Sémillante, « il était dit que pas un n’enréchapperait… » (lignes 126 et 127).

25. Une « marine » est un tableau qui représente la mer. C’est un genre pic-tural à part entière dans lequel se sont illustrés, par exemple, Eugène Boudin(1824-1898), Joseph Vernet (1714-1789) et son petit-fils Horace (1789-1863).

20

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. L’action se situe en Algérie.

2. L’action se déroule précisément dans le Sahel (voir la note 1 du texte).

3. La plantation est « merveilleuse », c’est-à-dire exceptionnelle, admirable à touségards.

4. Au début du texte, il y a « une brume d’été lourde » (ligne 9), « la chaleur esténervante, oppressante » (lignes 5 et 6), « un étouffement complet » (ligne 6). Puis lesirocco se lève : « des bouffées d’air brûlantes, suffocantes… » (lignes 54 et 55).

5. La phrase qui annonce le désastre est : « Les criquets ! les criquets ! » (ligne 70).

6. Les deux principaux personnages du texte sont le narrateur et son hôte(ligne 71). Le colon est un ami du narrateur qu’il accueille pour quelques joursdans sa propriété.

7. Les personnages ou groupes de personnages qui apparaissent dans le récitsont les serviteurs, les bergers, les femmes arabes accourues d’un douar voisin.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

8. Le champ lexical de la chaleur dans le texte : « une chaleur énervante, oppres-sante, un étouffement complet » (lignes 5 et 6), « une brume d’été lourde » (ligne 9),« des bouffées d’air brûlantes, suffocantes » (lignes 54 et 55), « la chaleur du jardin enfournaise » (lignes 68 et 69).

9. Les temps verbaux dominants sont :– lignes 55 à 57 : les imparfaits qui installent le récit dans la durée et la des-cription.– lignes 71 à 74 : les passés simples rendent compte des actions multiples,brèves, uniques, accomplies dans le mouvement et l’agitation pour tenter detuer les criquets.

10. Les trois noms propres du texte désignant des lieux en rapport avecl’Algérie sont : Sahel, Staouëli et Crescia. Les deux autres sont : Europe etBourgogne.

◆ ÉTUDIER LE GENRE D’UN TEXTE

11. a) lignes 39 à 54 : récit.b) lignes 9 à 20 : description.

L E S S A U T E R E L L E S (p. 82)

21

L e s s a u t e r e l l e s

c) lignes 144 à 153 : description.

d) lignes 71 à 140 : récit.

12. La phrase du texte qui permet d’affirmer que ce texte est autobiogra-phique est : « Encore un souvenir d’Algérie, et puis nous reviendrons au moulin... » àmettre en relation avec la vie de l’auteur (voir p. 118).

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

13. Le procédé de style employé dans ces deux extraits est l’énumération quiproduit un effet d’accumulation, de richesse, de variété.

14. Les indications de couleur sont soit clairement précisées : « noir et rose »(ligne 10) ; « blanches » (ligne 28) ; « rouge » (ligne 46) ; « roussâtres » (ligne 98),soit induites par les objets mentionnés : feuilles, vignes, orangers, mandariniers,champs de blé, etc. Le narrateur a multiplié les notations de couleur pour insis-ter sur la beauté colorée du paysage qui disparaît en quelques secondes : « toutétait noir, rongé, calciné » (ligne 145).

◆ ÉTUDIER UN THÈME : L’ARRIVÉE DES SAUTERELLES

15. Avant le déjeuner, l’hôte du narrateur est « inquiet » (lignes 53 et 54).

16. À la fin du déjeuner, un cri annonce l’arrivée des criquets (ligne 70).

17. Le terme qui indique que cette arrivée est rapide et brutale est : « tout àcoup » (ligne 67).

18. La première réaction de l’hôte du narrateur est physique : « mon hôte devinttout pâle » (ligne 71).

19. Le personnel de la plantation tente d’éloigner les sauterelles en faisant leplus de bruit possible pour la raison précisée lignes 84 à 86.

◆ LIRE L’IMAGE

22. Le nom « sauterelle » vient du verbe « sauter ». Ce nom met en valeur lacapacité physique principale de cet insecte qui saute avec puissance en raisonde sa morphologie aux pattes arrières très allongées.

23. La sauterelle représentée n’est pas effrayante car c’est un animal de petitetaille. Elle ne devient redoutable qu’en nombre, comme le montre le texte.

22

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Au temps des papes, la vie était gaie, festive, pleine d’animation et deréjouissances.

2. Les deux passions du pape Boniface sont sa vigne de Château-Neuf et samule.

3. L’expression employée par le narrateur pour qualifier Tistet Védène « dansson principe » est : « un effronté galopin » (ligne 104).

4. Tistet et ses amis volent le vin de la mule après le lui avoir fait humer.

5. Ensuite, Tistet et ses amis jouent avec la mule comme s’il s’agissait d’unjouet, d’un objet (lignes 156 à 169).

6. L’invention la plus spectaculaire de Tistet taquinant la mule consiste à la fairemonter dans le clocheton de la maîtrise.

7. La mule ne peut pas se venger de Tistet juste après la farce qu’il lui a faitepuisque Tistet en récompense « de l’activité qu’il venait de déployer pendant la jour-née du sauvetage » (lignes 228 et 229) est parti à Naples, auprès de la reine Jeanne« pour s’exercer à la diplomatie et aux belles manières » (lignes 225 et 226).

8. La mule devra attendre sept ans avant de pouvoir se venger.

9. La vengeance de la mule sera un coup de pied « foudroyant ».

10. Tistet « part en fumée ».

11. La disparition finale du personnage inscrit le conte dans la légende et lemerveilleux légendaire.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE

12. – Dicton : phrase passée en proverbe.– Proverbe : formule figée, généralement métaphorique, exprimant une véritéd’expérience, un conseil et connue de tout un groupe social.– Adage : sentence, maxime populaire.

13. Mots de la même famille :– conte : conteur, conter, raconter ;– naïf : naïveté, naïvement ;– sèche : sèchement, sécheresse, assécher ;– fête : festif, festivité, fêter.

L A M U L E D U P A P E (p. 98)

23

L a m u l e d u P a p e

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

14. C’est la curiosité qu’il éprouve pour une expression qu’il juge pittoresquequi conduit le narrateur à en rechercher l’origine. Sa curiosité est d’autant plusvive que Francet Mamaï ne peut lui fournir aucune indication. Le narrateurdit avoir trouvé sa réponse à la « bibliothèque des cigales ».

15. Ses sources sont fantaisistes, comiques et poétiques.

◆ ÉTUDIER LE PORTRAIT

16. Les traits de caractère du pape Boniface que le narrateur met en avant sontla santé, la gentillesse, la naïveté, la crédulité.

17. Tistet est farceur, taquin mais surtout menteur, hypocrite, rusé, sans scru-pules et, au demeurant peu sympathique.

18. Le narrateur semble condamner Tistet et se réjouit quelque peu de sa« disparition » aussi méritée que différée dans le temps.

◆ ÉTUDIER LE GENRE DU TEXTE

19. Les informations fournies au début du texte qui permettent d’en définirle genre sont : « légendaire provençal » (ligne 12), « conte » (ligne 26), « joli quoiqueun peu naïf » (ligne 27).

20. Les éléments du texte qui le rendent comique sont :

– la mise en scène orchestrée par l’auteur : la description de la « bibliothèque descigales » ;

– la crédulité du pape ;

– l’amour excessif du pape pour sa mule ;

– les farces de Tistet et de ses amis ;

– la fin de Tistet (question de point de vue).

21. Les éléments du texte qui le rendent plutôt dramatique sont :

– la méchanceté et le sadisme de Tistet qui s’acharne sur un animal sansdéfense ;

– la force de la rancune de la mule et sa durée ;

– la fin de Tistet (question de point de vue).

24

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

22. La répétition qui suggère le mouvement de la danse suggère également lafréquence des danses et participe de la liesse générale et permanente.

23. Les exclamations traduisent l’énervement de la mule et rendent la scèneparticulièrement vivante.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA FARCE

24. Les traits de caractère qui conduisent naturellement Tistet à faire des farcessont : son immaturité, son audace, sa vitalité, son désir de s’amuser, son manquede scrupules, son désir de se faire remarquer par ses amis.

25. Les farces de Tistet sont d’un goût douteux, lourdes, cruelles, en réalité peudrôles.

26. Tistet et ses amis font des farces par manque d’occupations réelles, parbesoin de s’amuser mais aussi par sadisme.

◆ LIRE L’IMAGE

31. Le pape Boniface est « un bon vieux » (ligne 56), « un prince si aimable, si ave-nant […] avec quelque chose de fin dans le rire » (lignes 58 à 64) tandis que le papeInnocent X, tel que l’a peint Vélasquez, dégage une impression de sévéritémêlée de ruse.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Les circonstances qui conduisent le narrateur à se rendre à Eyguières sontla réception d’une lettre d’un ami parisien.

2. Le narrateur se rend chez les grands-parents de son ami Maurice dans l’in-tention de leur faire une visite de courtoisie, pour prendre de leurs nouvelleset les communiquer ensuite à Maurice.

3. C’est sans enthousiasme que le narrateur quitte son moulin : « allait me faireperdre toute ma journée » (ligne 6) ; « Le diable soit de l’amitié ! Justement ce matin-là il faisait un temps admirable, mais qui ne valait rien pour courir les routes : trop de

L E S V I E U X (p. 110)

25

L e s v i e u x

mistral et trop de soleil, une vraie journée de Provence. » (lignes 28 à 31) ; « mauditelettre » (ligne 31).

4. L’accueil que les deux vieux réservent au narrateur est ému, enthousiaste,cordial, bavard, attendrissant.

5. Le narrateur éprouve une affectueuse sympathie pour les grands-parents deson ami qu’il juge touchants.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

6. Dans le premier cas, « brave » signifie « gentil », « aimable ».Autre sens : Bayard, chevalier brave par excellence était dit « sans peur et sansreproches ».

7. Le champ lexical de la joie est : en riant, riait de les voir rire, riaient aussi, gri-sés, rayonnants.

8. a) Il s’agit du passé simple.b) Il indique une action du passé, ponctuelle et unique.c) « Je la reconnaissais tout de suite et j’entrais sans frapper ».d) Les imparfaits indiquent une action habituelle dans le passé.

9. a) Le temps verbal est le futur de l’indicatif.b) Le narrateur indique que son émotion a été si forte que le souvenir en res-tera à jamais gravé dans sa mémoire.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

10. Les italiques indiquent qu’il s’agit d’une lettre que le narrateur cite dansson texte.

11. Les mots sont écrits en lettres capitales et les syllabes sont séparées par despointillés pour indiquer que la fillette a une lecture hachée et déchiffre labo-rieusement le texte.

12. Les guillemets délimitent les dialogues.

13. a) Les petites bleues sont les deux petites orphelines.b) Elles sont ainsi nommées à cause de la couleur de leur uniforme.c) Il s’agit d’une métonymie : les fillettes sont désignées par la couleur de leuruniforme.

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

14. a) C’est le narrateur qui s’exprime dans cette phrase.b) Le pronom personnel « vous » désigne le lecteur directement pris à témoinde la scène.

15. Comique de geste : lignes 169 et 170 ; comique de situation : lignes 145 à150 ; comique de paroles : lignes 240 à 242.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : L’AFFECTION

16. Preuves de l’affection de Maurice pour ses grands-parents : la manièredont il parle d’eux au narrateur ; le fait qu’il souhaite que son ami leur rendevisite ; son sentiment de culpabilité à leur égard.

17. Les preuves de l’affection que les deux vieux portent à leur petit-fils sontdans leur discours : « ce brave petit » répété, mais aussi dans les questions dont ilspressent le narrateur pour connaître les détails de son existence.

18. Le narrateur réagit avec émotion et il est, à son tour, gagné par l’atten-drissement.

◆ LIRE L’IMAGE

21. Exemple : « Sur un fond sombre et uni, un vieux sévère au nez protubé-rant, le teint jauni jusqu’au bout des doigts, regardait devant lui, la bouche pin-cée, une feuille roulée dans la main gauche. »22. Le portrait d’Antonio Puga représente bien une « vieille femme » maisson attitude statique et son visage fermé n’évoque en rien la fragile, sensible et« rayonnante » grand-mère du texte.

◆ LES LIEUX

1. – Les sauterelles se déroule en Algérie.– Le secret de maître Cornille, Installation et La mule du Pape se déroulent enProvence.– Le phare des Sanguinaires et L’agonie de la « Sémillante », en Corse.

R E T O U R S U R L ’ Œ U V R E (p. 113)

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R e t o u r s u r l ’ œ u v r e

◆ DU CÔTÉ DE LA PROVENCE

2. Définitions :– un mas : mot provençal, issu du latin mansio (maison), qui désigne une ferme.– une farandole : danse provençale, vivement cadencée, que l’on exécute auson du tambourin en se tenant par la main.– la bouillabaisse : soupe provençale au poisson à base de bouillon parfumé ausafran.– la lavande : arbuste méditerranéen aux fleurs bleu mauve pâle, cultivé pourses qualités aromatiques.– un cagnard : en Provence, un abri ensoleillé contre le vent.

3. Peuchère ou pécaïre : exclamations qui marquent la pitié, l’attendrissement,la compassion.

◆ LES PERSONNAGES

4. Il s’agit de Francet Mamaï, de Bartoli et des petites bleues.5. Blanquette est la chèvre de monsieur Seguin.Honorat Grapazi est le notaire(Avant-propos).Tchéco est le gardien du phare qui décède subitement (Le pharedes Sanguinaires). Palombo est le berger témoin du naufrage (L’agonie de la« Sémillante »).6. Le narrateur du texte Les étoiles est berger ; la victime des sauterelles estexploitant agricole ; Patron Lionetti est capitaine de bateau ; Pierre Gringoireest poète lyrique ; Père Azan est facteur.

◆ Q.C.M.7. c) Sculpteur d’or.8. d) Boniface.9. d) à l’entrée du golfe d’Ajaccio.et e) sur la côte corse.10. c) Tante Norade est en vacances chez ses enfants.et d) Le petit Miarro est malade.11. b) Plutarque.

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P R O P O S I T I O ND E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

◆ OBJECTIFS DES SÉQUENCESLire les Lettres de mon moulin pour :– repérer et analyser l’organisation d’un récit ;– aborder le genre littéraire du texte bref : conte, nouvelle...– repérer une unité à l’intérieur d’une variété de récits.

◆ LA SITUATION D’ÉNONCIATION– Qui raconte ? un narrateur explicite ou implicite ?– Sous quelle forme ?– Dans quels lieux l’action se déroule-t-elle ? On s’attachera à en faire noterla diversité éventuellement sous forme de tableau.– À quelle époque l’action, au sens large du terme, se déroule-t-elle ?– À quelle saison l’action se déroule-t-elle ? (point à développer s’il est parti-culièrement pertinent).

◆ LE POINT DE VUE– Relevez toutes les interventions directes du narrateur à l’intérieur des diffé-rents récits.

La chèvre de M. Seguin

• Le début de la harangue à Pierre Gringoire (l. 1 à 18) • La fin et la morale à Pierre Gringoire (l. 210 à 216)

• Situation d’énonciation• Point de vue• Schéma narratif• Étude des thèmes de la peur et du fantastique• Du réel au fictif• Les temps verbaux du passé

Notions abordéesTextes d’appui Support sélectionné

Le phare des Sanguinaires

• La mort de Tchéco (l. 99 à 138)• La vie du phare (l. 164 à 195)

L’agonie de la « Sémillante »

• La reconstitution du naufrage (l. 157 à 212)

Les sauterelles • Les ravages causés par les sauterelles (l. 55 à la fin)

Objectif : mettre en valeur les caractéristiques d’un récit organisé.Durée : de trois à six séances, en fonction des travaux précédemmentréalisés dans la classe sur le thème.

SÉQUENCE 1 Analyser un récit

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P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

– Quel rôle jouent ces différentes interventions, du point de vue du narrateur ?– Quel effet ces interventions directes produisent-elles sur le lecteur ?– Dans quelle situation le narrateur se trouve-t-il placé dans chacun des casconsidérés ? Dans quels cas est-il simple auditeur puis scripteur de l’histoire ?Dans quels cas est-il témoin direct de la scène à laquelle il assiste et qu’ilretranscrit de manière journalistique ?

◆ LE SCHÉMA NARRATIF

En isolant dans chaque texte ce que l’on peut nommer « le cœur du récit »(voir p. 116), on pourra étudier en détail les rubriques du schéma narratif clas-sique : situation initiale ; élément perturbateur ; péripéties ; résolution ; situationfinale.On insistera sur l’abondance des détails à laisser de côté pour cerner l’essen-tiel, à chaque étape, pour chaque texte analysé.

– Rappeler que le titre donné par l’auteur est trompeur puisqu’il s’agit d’unepseudo-correspondance. (Noter que, dans la presse, ces textes étaient désignéspar l’expression plus appropriée de « chroniques provençales ».) La mise enscène du moulin est destinée à créer d’emblée, dès le titre, un exotisme ruralet provençal.– Insister sur ce qui fait l’unité des textes : non pas le lieu (puisque la Provence,la Corse et l’Algérie sont représentées) mais le genre bref.

• Le phare des Sanguinaires• L’agonie de la « Sémillante »• Les vieux• Les étoiles• La muledu Pape

La durée dans le récit Différenciation entre époques (aventure/écriture)

Activités des élèvesTextes d’appui Notions abordées

L’énonciation et la narration Fiches sur les personnages

Conte, nouvelle, légende, récit de vie, récit de voyage, autobiographie

Étude de thèmes : la peur, la mort, les bêtises, l’humour...

Théâtralisation dramatique Comprendre une intrigue

Durée : six séances environ.

SÉQUENCE 2 Identifier les genres littéraires

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P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

◆ LA NOTION DE DURÉE DANS LE RÉCITTravail sur la notion de durée dans le récit et différenciation entre l’époque durécit (le moment où se déroulent les événements racontés) et l’époque de nar-ration (le moment où le narrateur raconte l’histoire).Travail sur la durée de l’action. Cette étude prend toute sa valeur avec La muledu Pape.

◆ LES INTRIGUESTravail sur l’essentiel du texte, le « cœur du récit » (voir p. 116) : simplicité del’intrigue.Travail sur les personnages principaux : noms, caractéristiques essentielles, rôledans le récit.

◆ CONTE, NOUVELLE, LÉGENDE, RÉCIT DE VIE1. Reprise de la définition globale des termes en insistant sur les points fortset les nuances à apporter à ce classement. Globalement, tous les textes sont descontes, versions écrites de ce qui est potentiellement du domaine de l’oralité,y compris dans les mises en scène : interventions de Lionetti (L’agonie de la« Sémillante »), de Bartoli (Le phare des Sanguinaires) ou de Francet Mamaï.2. Mais certains textes s’inscrivent plus directement dans le légendaire pro-vençal (ce qui est implicite : La mule du Pape). Les étoiles appartiennent à cettecatégorie en exploitant le fonds de superstitions populaires concernant les ber-gers (un peu sorciers) et les enseignements tirés de la lecture du ciel. L’histoired’amour qui encadre le propos théorique sur les étoiles apparaît secondaire.3. S’apparentent au genre de la nouvelle les textes qui reposent sur l’exploita-tion d’un fait divers et offrent une théâtralisation dramatique. C’est le cas deL’agonie de la « Sémillante » dont le thème est le naufrage et celui du Phare desSanguinaires, organisé autour de la disparition brutale de Tchéco et des pro-blèmes qu’elle pose à Bartoli.4. Récits de vie et récits de voyage sont une autre possibilité d’exploiter lestextes. Le texte Les vieux est aussi le récit de vie des vieux en Provence (quel’on pourra opposer aux récits de vie de vieux en Normandie, d’après lescontes de Maupassant) à tendance autobiographique. Le phare des Sanguinaireset L’agonie de la « Sémillante » se rapprochent des récits de voyage, comptes ren-dus, impressions touristiques.

E X P L O I T A T I O ND U G R O U P E M E N T D E T E X T E S

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◆ AUTOUR DE « LES PLAISIRS DE L’HIVER » P. 124Henri Bosco est un autre grand nom de la littérature de jeunesse dontnombre de récits se déroulent en Provence, le plus célèbre étant L’enfant etla rivière (1953).Thèmes à exploiter :• Le statut du narrateur dans le texte : en quoi s’oppose-t-il au narrateur desLettres de mon moulin ?• Images de la nature en Provence : en quoi se rapprochent-elles de cellesdes Lettres de mon moulin ? En quoi s’y opposent-elles ?• La tentation de la bêtise et de la désobéissance. Un parallèle peut être faitavec La chèvre de M. Seguin ainsi qu’avec le personnage de Tistet dans Lamule du Pape.• Lieux mystérieux : le pont de la Gayolle ; autre lieu de mystère dont onfinit par percer le mystère : le moulin dans Le secret de maître Cornille.

◆ AUTOUR DE « L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE » PP. 124-125On peut le comparer au texte précédent sur différents points :– le rôle du narrateur et sa personnalité ;– l’ancrage dans l’autobiographie romancée ou non ;– les images de la nature provençale;– la représentation du monde des adultes.

◆ AUTOUR DE « LA NAISSANCE DE JEAN-DES-FIGUES » PP.125-126On rappellera la carrière de Paul Arène (1843-1897) et son statut de« meilleur ennemi » de Daudet avec lequel il collabora notamment pour lesLettres de mon moulin. Paul Arène est également l’auteur de Contes et histoiresde Provence (Presses Pocket n° 6236) dont le ton, l’inspiration et la facturerappellent les textes de Daudet. L’extrait est tiré du roman Jean-des-Figues,autobiographie romancée du jeune sisteronnais qui se lia avec Daudetquand il vint, comme lui, faire carrière à Paris dans le journalisme.Le personnage de l’âne pourra suggérer une étude du monde des animauxdans les Lettres de mon moulin.La mention des surnoms pourra suggérer une étude des noms dans lesLettres : patronymes, prénoms et noms de lieux.

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P I S T E S D E R E C H E R C H E SD O C U M E N T A I R E S

◆ LES ANIMAUX DANS LES LETTRES DE MON MOULIN

– Recensement et classement des animaux dans les Lettres de mon moulin etcaractérisation de ceux qui ont un statut de héros, par exemple la chèvre.– Recherche des portraits d’animaux dans Histoire naturelle (1749-1804) deBuffon (notamment les pages consacrées au loup et à la chèvre).– Recherche sur le loup dans les Fables de La Fontaine, les contes de Grimmet de Perrault.

◆ PAYSAGES ET VÉGÉTATION

DANS LES LETTRES DE MON MOULIN

Recensement et classement des espèces de la flore méditerranéenne et grosplans sur les thèmes emblématiques : la lavande, le romarin, le maquis, etc.

◆ DE L’EXPÉRIENCE ET DES CHOSES VUES

À LA LIT TÉRATURE

Dans les classes de 4e et 3e, on pourra étudier la méthode de Daudet et l’uti-lisation des célèbres petits carnets verts dans lesquels il consignait tout ce qu’ilvoyait pour l’utiliser dans son œuvre à une époque éprise de réalisme et denaturalisme.