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:::LiDIVIDUliliISATIOli ET ACCUMtJLL\.TION DU Cll.1CAlllE DfJm LES SOLS ET LES DEPOTS QUATERNllIRES DU MlJtOC =-= .L'.J.ain RUELIAN Pédol0gt:3, de Recherches O.R.S.T.O.M. Di.,1."Oc·t:i.on de la Nise en Va.leur du lIlinistère de llAgr:icul ture Gt de 1Il Réfam.e .Agrn:i:re R.\BL\.T - MAROC JANVJER 1967

L'.J.ain RUELIAN }~ttre de Recherches O.R.S.T.O.M.horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers15-09/... · '1.....,'..-3-de boues calcaires~ des fo~tions t~avertL~euses

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:::LiDIVIDUliliISATIOli ET ACCUMtJLL\.TION

DU Cll.1CAlllE

DfJm LES SOLS ET LES DEPOTS QUATERNllIRES

DU MlJtOC

=-=

.L'.J.ain RUELIAN

Pédol0gt:3, }~ttre de Recherches O.R.S.T.O.M.

Di.,1."Oc·t:i.on de la Nise en Va.leur dulIlinistère de llAgr:iculture Gt de 1Il Réfam.e .Agrn:i:re

R.\BL\.T - MAROC

JANVJER 1967

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Dons les sols oéditerranéens, le cclcaire est très souvent

un é180ent fondanental de description et de classification: c'est en grnnd~

partie d'après sa pr~::ence ou son absence dans un ou plusieurs horizons,

d'après sa répartition verticale dens un profil ou horizontale dans une

chaîne de sols, d'après les formes sous lesquelles il peut appara1tre, que

l'on classe bien des sols et que l'on éoet des hypothèses sur leurs forontiol1s.

Aussi, l'ac~umulation du calcaire dans les sols oéditer--·

ranéens et plus particulièrement la fo~tion des carapaces calcaires qui so~t

si fréquentes, a-t-ene dé,jà fait, et continue à faire, l'objet de nonbreusos

études et de nG~breus~s discussions. La bibliographie que nous connaissons,

essentiellenent fronçaise et nord-africaine, contient déjà beaucoup d'obser­

vations de terrain et de laboratoire, des descriptions plus ou moino détnil16~s­

des diverses f'ormsa d'accumule. tion de calcaire, des nomenclatures très diYer3eS,

des théories trGB variées.

Cependant, de la lecture de tous ces docuoents, on retire

le plus 90uvent une imp:rêss~on générale de confusion, d'iDprécision et

d'ioprudence : ioprécision dans la description des faits et dans les noo.encla­

tures que l'on en déduit, chacun attachnnt plus ou BOinS d'importance à telle

ou telle fome de calcaire qu'il a observée plus fréquemment que d'autres eo};

adoptant souvent une terDinologie plus interprétative que descriptive;

confusion et imprudence dahs les nomenclatures et les théories que l'on

propose et que l'on veut trop vite généraliser à partir d'observations trop

localisées •

Il ne s'agit d'ailleurs pas là de notre part d'une vraie

critique que nous adressons à nos prédécesseurs, mais d'une constatation d'un

fait qui, à notre avis, résulte de ce que chaquE' chercheur en général, n'a

eu la possibilité d'étudior en détail que des régions assez limitées. Nous

savons que nous soooes nous-oêoe dans ce cas et ceci nous incite à la prudence

et à bien délimiter le cadre de notre étude.

- 2 -

Ce n1est p(~, en effot, l'ensemble des acCUDUlations

de calcaire présentes dans les soJ.s et des dép8ts du flhroc que nous aborderons

ici : nous n'avo~s pas la p~Gtcntion de toutes les connattre. Mais c'est

seul.enent de celles que nous b.'ou-rons aesocf.éea soit à des sols dits isohuniyues

(sols brw1S ct sols cl~1tains), soit à des sols rouges méditerranéens, soit à

des sols qui cn dérivent (sols brun-calcaire, rendzines, sols bruns médite~­

ranée~s) que nous aurons à perler, l'ensemble de ces sols couvrant au }~oc

de très vastes surfaces. p~, ailleurs, si à plusieurs reprises nous avons pu

contr$ler à travers le }hroc la validité de nos hypothèses, nous devons préciser

~ue l'ess?ntiel de not~e travail a été réalisé dans les régions seQÏ-arides et

arides du Nord-Est du ~nroc, surtout en Basse Moulouya (plaines des Triffa et

du Zebra) •

Fous noue proposoi.s donc dans cet article

12) De rappeler les principales hypothèses déjà avancées par nos

prédécesseurs.

2Q) De déf~nir une no~velle terminologie des individualisations ct

accumulations du calcaire qua ::0 ...."'-3 senb'Le meux adaptée à la plupart des SOIR

et des dépôts quate~T.Oir3s du fnroco

32 ) De décrire sOQôairement les principaux faits qui nous ont

pernus d'élaborer un certain nombre d'hypothèses sur les modes de foroation

de ces acmlLruQations de calcaire.

42 ) De proposer ces nouvelles hypothèses , Nous verrons qu'elles ont

des caractRres essentiellement pédologiques, et nous montrerons que, de.ns les

sols que nous avons étudiés, les différents types d'individualisation et dIne··

cumulation du calcajre sont les résultats d'une I:lêne faQille de processus.

~bis ceci ne voudra pas dire qu'il n'existe pas au Maroc des accumulations

de calcaire qui ont d'autres origines : il y a certainecent des encro~te­

ments de nappe, des encroûtements et des dalles calcaires très étendues

d'origine lacustre comme ceux du Saïs et du Tadla, des dépBts localisés

...

'1

......,'

..

-3-

de boues calcaires~ des fo~tions t~avertL~euses coome celles qui bordent

tout le piedmont du Causse Noyer>-AUas ique (I:lises en évidence récemaent

par G. BEAUDET et J. r,UillTnr), des dépôts de ruissellement, probablement

assez rares~ Ces fo~tions présentent d'ailleurs le plus souvent les mêoes

faciès que les accumulations que nOU8 croyons d'origine pédologique et c'est

généralement l'étude géomorphologique et géologique qui permet de les

distinguer : l' eI':!:'eur de beaucoup d'auteurs est d'ailleurs d'avoir attaché

trop d'importance aux faciè3, d'avoir voulu imaginer autant de modes de

formation qu'il y a de faciès. En réalité nous pensons qu'un même faciès

peut être le r6sultat de proceszus très différents et qu'un même processus

peut donner nn~ssance à des' faciès très variés

I. - RAPPEL DES HYPOTHESES DEJA PROPOSEES

Il serait trop long, dans le cadre de ceD article, de

détailler toute La bibliog:.'apl'l~. j qui est déjà parue sur ce sujet de

ltaccumulation du calcaire dans les sols méditerranéens (on peut à ce sujet

se reporter aux diverses ~~se3 au point faites par J.H. DURAND). Nous voulons

simplement rappeler les principales théories qui sont en présence. Nous nous

arrêterons cependant plus longuement sur les travaux de quatre chercheurs

qui se sont plus particulièr'eoent intéressés à ces problèmes : G. AUBERT,

J.H. DURt..ND, J. BOULAINE et J. WILBERT.

A. Les p!'incipales hypothèses

Comme 11avait fait .r. BOUu.n~ (1957), il est tout

d'abord bon de rappeler que la plupart des auteurs sont d'accord sur un

certain nombre de fnits qui sont les suiv&~ts :

- c<

..

.........

-4-

- L'accUDUlation du calcaire dans les sols et les carapaces

calcaires ne sont pas des phénomènes linités. On les retrouve

dans de nonbreuses régions et sur de grandes surfaces.

- Il Y a une certaine distribution clinntique des carapaces calcaires

qui semblent localisées dans les régions à clinat néditerranéen et surtout

dans l'aride et le semi-nride.

- Les faciès des accumulations du calcaire sont variés.

- Leur épaisseur peut ~tre assez grande et elles sont généralement

situées à proximité de la surface du sol.

- Certains faciès sont pauvres en débris clastiques.

- Les carapaces calcaires sont le plus souvent anciennes : la p'lupar-:

datent au moins du Tyrrhénien (Tensiftien du Mar08) et beaucoup se sont

fom.ée.9au Villafranchien•

- Une seule théorie, un seul processus, ne peuvent expliquer tous

les cas possibles dt individualisation et d'accumulation du calcaire.

Sans parler des quat~e auteurs cités plus haut, les

théories qui ont été jusqu'à présent proposée~ sont les suivantes :

- Les carapaces calcaires sont dues à un phénomène de remontée capil­

laire, généralenent à partir d'une nappe phréatique. Cette hypothèse, avec

toutes sortes de variantes quant aux mécanismes du processus, a été

soutenue par A. PONEL (1889), L. PERVINQUIERES (1903), V. AGAroNOFF

(1935-1936) qui admet également les apports latéraux, J. FLANDRIN,

T,l. GAUTHIER et R. IAFFlTE (1948) pour qui la partie supérdeure de la

carapace a été ensuite romaniée par la pluie, M. DALLONI (1951),

J. BRICI1ETEAU (1951).

- Les carapaces calcaires sont des dépôts de sources. Cette hypothèse

proposée par FRAlill en 1865, a été reprise par G. GAUCHER en 1947 et 1948.

D'ailleurs pour cet auteur (1959-1960) seuls les encro~tenents auraient

une origine hydrologique et non pédologique, mis il ne précise pas très

bien ce qu'il veut dire par "origine hydrologique" •

..

..

..

..

-5-

- Les curopacos calcaires, plus précisénont co quo nous appalons les

croates et les dal.Les sont le rûsultat d'un ruissellaoent superficiel en

nappe d'une eau chargée en calcaire; cette eau dépose son calcaire par

évaaf.on du gaz carbonique et évaporation. Cette théorie, proposée pour la

preDière fois par D. J~JOFF (1936 et 1937) a été détaillée par J.H.

DUHl.JID : nous en reparlerons. Ene a été très Largeraerrt adnise au Maroc,

en particulier par les géomorphologues et les géologues (voir à ce sujet

J. NlillGl:..T ~ R. Rl..YNl.L et P. TALT1..SSE, 1954 et R. RAYNAL, 1961) pour qui la

cro~te calcaire est un élénent caractéristique des dép8ts morphologiques

quaternail~s, éléoents mis en place par ruissellement superficiel à la f~!

des pluviaux.

- Certains encroatenents et dalles calcaires sont des dépats lacustres

Nous en reparlerons à propos des travaux: de J .R. DUR1..ND, J. BOULAllfE et

J. WILBERT. Cette hypothèse a égalenent été défendue par H. ROSEAU (1947).

- Dans les zones [.rides, L.R. GILE, F.F'. PETERSON et R.B. GROSSMAN

(1966) pensent que le calcaire est apporté par le vent sous fome de pous­

sières et qu'il est ensuite lessivé et acCUDUlé en profondeur par les pluies.

Ceci expliquernit que des accuoulations iI:lportantes de calcaire puissent

se développer dans des roches-nères non calcaires.

- Enfin, beaucoup d'auteurs voient dans l'accUI:IU1ation du calcaire,

dans la foroation de certaines ou de toutes les carapaces, le résultat d'une

évolution essentielleoent pédologique par lessivage des horizons supériel~,

reoontée des solutions du sol à certaines époques, et accur:IU1ation du

calcaire à un certain niveau sous l'action des variations de per.céabilité,

ou par évaporation, la vie Dicrobienne des sols et le SYBtè~ racinaire

des plantes étant grandement responsables de ces phénomènes de lessivage,

remontée et accumulation. Ces hypothèses ont été défendues par BLAEIŒJHORN;

DRANITZnœ (1 913); L. YANXOVITCH (1935-1936); J. BRICHETEAU (1951); i...R.V.

AVEWJlTO (1953); H. GIGOUT (1958 et 1960) pour qui cependant, le durcdase­

Dent do la croate et son feuilletage sont des phénomènes postérieurs à

Paccumu1ation pédologique du calcaire, phénonènes de circulation interne

et de ruisselement superficiel après décapage des horizons supérieurs

lessivés en calcaire; G. GAUCHER (1959-1960) pour qui, seule la croûte

.....

..

' ..

-6-

"zonnirell est un horizon pédologique d'accumulaticn, un "orsteinll ; D.M..

STUART, n.z; FOSBERG et G.C. LEWIS (1961); N.FEDOROFF (1961) pour qui les

accumu1Qtions de cnlcaire sont liées à la formation des sols rouges wédi­

terr3Iléens, et qui voit dans la cro-ate Ilzonaire" un phénomène postérieur

de reœnieoent à l'air libre ou dc.ns le sol; P. HeVELm (1965) qui adopte

les hypothèses de G. GhUCEER et J. BOUIJ~INE.

B. Les travaux de G. AUBERT

Les publications de G. AUBERT étant oalheureusement

peu nombreuses (1947, 1960), il est assez délicat de préciser sn position

sur le problème des accumulations de calcaire. Ay-~t cependant été son

élève à 1IO.R.S.T.0.N. en 1957-1958, et travnilln.r:.t depuis sous sa

direction, nous avons eu le privilège d'écouter sen cours et de faire

déjà de nombreuses tournées sur le terrain avec Id. Nous avons donc ln

prétention de connn~tre ses hypothèses et nous espérons ne pas les déformer

dans les lignes qui vont suivre.

D'une façDn générale, G. AUBERT admet que l'origine

des carapaces calcaires peut ~tre très variée. Certaines peuvent ~tre des

dép8ts de laœou de naréc~ges, d'autres des dép8ts de nappes phréatiques

ou de sources. il achlet rJ~IJe Clue le ruissellemen1; a pu joucr localement

pour fomer la partie durcie tout à fait superficielle de certaines croûtcs.

Cependant, étant donné la morphologie des carapaces, leurs positions

topographiques, leur situation clinatique et leurs relations avec les sols

isohuniques subtropicaux, il estine que ces hypotLèses ne peuvent s'appli­

quer qu'à certains cas assez particuliers.

D'autre part, vu la proximité des carapaces de la

SUl."face actuelle du Bol, G. AUBERT pense également que le seul lessivage

vertical du calcaire ne peut expliquer la foroation de ces accumulations

qui sont souvent si puissantes; il faudrait admettre que des épaisseurs

importantes d'horizons supérieurs appauvris on calcaire ont aujourd1hui

disparJ. par érosion (érosion très régulière puisque la profondeur des

carapaces est très constante).

41

..

..

.....

-7-

En défL~tive, G. AUBERT pense que la majorité des

accumulations et des carapaces de cc.lœire, du moins celles qui sont asso­

ciées aux sols isohUI:liques, "sont dues à un double processus, très longte@ps

prolongé, de lessivage des horizons de surface dlun sol généralement step­

pique et de renontée cc.pillaire aux dépens de nappee temporaires, ou plus

exncteuent de zones d'engorgement constituées, en profondeur, par des Vû~uos

latérales d'eaux ou ~~ la pénétration en p~ofondour d'eaux do pluie lo~ des

périodes très pluvieusos qui so produisent si irrégulièrement en ces régiO:2S~

Ces deux processus, activés d'ailleurs pur l'effot du système racinniro (le

la végétation, peuvent, siècle après sièclo, donner nnissance aux bancs cal­

caires friables prolongés à leur base ~~ les horizor~ riches en aoas

calcaires, si souvent observés. Le durcisseœnt superficiel, si caractéris­

tique de ces cro-ates, et que nous avons toujours observé COL1!J.e intiueoent

lié à 12. msse fr-'.l.D.ble, ne pare1t alors d-a qu'à une action secondaire

d lhumidific2.tion tenporcire de 12. partie supérieure de cette nasse et au

redépôt ~~ évapo~.tion des éléments calewires" (1960)•

c - Les travaU7- de J.H. DUTI1JID

Depuis 1953 los publications de J.H. DURAND sur les

cro-ates culcaires sont déjà assez nombreuses, et, dans l'ensaoble, il est

rosté fidèle aux hypothèses qu'il présente. dès le début.

J. H. DURf.Nl) distingue 6 types de ncro~tes" calcc.ires.

1Q) Les fOI'DlL1.tions pulvérulentes qui seIilblent 6tro ce que nous

d6fïnirons plus loin comme encroûtement Mfeux. Très richos en cal.caf.re

(plus de 80 %), ces fometions peuvent ~tre très épaisses (jusqu'à 30 0)

et serc.ient très pauvres en élécents clnstiques. Par ailleurs, les

associations de minéraux lourds et ln morPhoscopie des quartz des calcaires

pulvérulents et des fOrr:Jntions neubles qui les suxnontent seroient très

différentes. Slnppuymlt sur ces faits, slappueznnt ég-alement sur ln struc­

ture de ce Llntériau calcaire et sur sa très grande extension, J .H.DURAND

..

-8-

pense qu'il s'agit là du résultnt de ln "précipitation chiIaique du ca.lc"lire

dans les lncs" (1963). Ces dép8ts daternient de la fin du Pliocène et du

Villafrc.nclûen inférieur, période de biostasie (ERHART, 1956) à climat

tropical au cours de lnquelle se seraient formés, sous fo~t, les sols

rouges, le calcaire provenant justement des zones où ces sols rouges

prenaient naissance. Et J .li. DURlu'ID précise (1956) : "Cette boue peut suivre

la topographie de ln cuvette du lac et grimper sur ses reliefs, sans que

ce fc.i t .puisse ~tre évoqué pour infirmer cette théorie". Par la suite, nu

cours d'une période de rhexistasie, ces dép6ts de lac auraient été exondSo et

recouverts par des sédimenta qui proviendraient de l'érosion des sols

formés autour des lacs pendant La période de biosta.aie. J.H. DURt.ND pense

d'autre part que certaines de ces formntions pulvérulentes peuvent ~tre

des dép6ts de sources.

2Q) Les nodules farineux qui semblent ~tre ce que nous nppeDsr:>I".B

les amas friables. Très riChes en calc~ire (plus te 90 %), ces nodules

seraient le plus souvent disposés suivant des verticales dans des limons

bruns rougetttres qui sont situés ou non sous les "cro-ates zomires" et qui

d.'J.terc.ient surtout de ln fin du Vi1lo.franchien. Il s'a.g:i.mit là d'une

ségrégation irn.édinte du cc.lcnire lors de ln mise en plnce (souvent dans

les lncs) de dép8ts à texture suffisnooent fine, ségrégation ~p~ les fentes

de retroit de ces dép6ts. Ces dép8ts dntereient essentiellement de ln fin

du Villn.frn:nchien, l1'l.is ont pu se poursuivre jusqt:.'nu Sicilien et mA::1e

ultérieurenent. Ils sont le résultnt d'une "rhexistnsie orogénique"

(nbnisseoent du niveau de ln œr) sans ch1mgeoent important du cli:mnt

qui reste tropiccl. Cette ségrégation du cclcaire ne pourraf,t pas se faire

dans des dép~ts trop grossiers.

3Q) Ln croûte zonaire, qui d' aprèa J.H. DURAND ne dépasse pas

10 cm d'épaisseur, "ne sc rencontre que sur des pentes coyennes à légères,

jo.m.:lis sur les abrupts, ni dans les fonds" (1963), recouvre toutes sortes

de roches et de dép8ts, est pauvre en éléments clo.stiquee, contiont

environ 75 %de clllooire, et dont les associations de minéroux lourds

sont très différentes de celles des dép8ts d'épaisaeur vnriable qui les

recouvrent. Cette cro'dte zonnire semble correspondre à ln partie

11.-... __

-9-

supérieure do notre croüte et à la pellicule rubar~ée. D'après cet auteur,

"la croüte zonaire s'est formée Par dép6t calcaire, précipité au sein d'une

nappe d'oau chnrg6e de biccrbonate de calcium, ruisselant en nappe sur des

pentes douces favorisant son étalanent et l'évasion du gaz carbonique. Ce

ruissellement était inte~ttent et permettait aUL feuillets de cro~tes de

durcir par exposition à l'air. Dans le o8me temps, la masse calcaire pOUVQit

se briser en polygones par dessication et retrait et donner des sortes de

d.c.lles pr3tes lors dlun nouveau ruissellezœnt en nappe à se recouvrir dlun

nouveau feuillet de calcaire épousant les irrégularités de ces dalles et

dormant à la cassure un aspect enveloppant" (1963). Ces croates zonaires, Ci1.13­

sont de fo:rmntion postérieure aux limons à nodules fn.rineux, témoigneraient

d'une certaine oodification climntique, mais sans rhexistasie (il n'y a plus

de sédimentation détritique) : le climat resterai~ tropical assez humide et

il y aurait encore des fo~ts sous lesquelles les sols rouges continueraier.t

à se fomer et d'où proviendraient les eaux enrichies en calcaire; mais il y

t.urait déjà très probnblem.ent une saison sèche. Ln fomntion de ces croûtea

se serait poursuivie depuis le Sicilien jusqu'à llOuljien, époque à laquelle

le cImat serait devenu brusquement f:ronchement néditerranéen.

4Q) Les encroûtemerrta qui seraient touj:>urs des "grès à allure

scoriacée pouvant dépasser 1.50 n d'épaisseur et plus durs à leur partie

sup~rieure qu'à leur base" (1963). Pour J.H. DURl,-,\)]), ces formations provien­

nent de la reIJontée capillaire d'eaux chargées en carbonates à partir d'une

nappe phréatique qui stost enrichie en calcaire dnns les bassins versants : le

calcaire se dépose, "par évasion du gü.z carbonique d' équilibre dans la zone

dlaération de la frange capillaire de la nappe ou Par augmentation de la

teLlpéroture de l'eau vers la surface du sol, phénonènes auzquë.ls peut slajouter

une certaine évapozataon" (1963), cette évaporation étant accélérée par le.

présence de la végétation. Ce seraient 4es fomations qui ne prendraient

jacais naissance en surface et qui dateraient de toutes les époques : elles

se fomeraient encore actuellement là où peut subsister une certaine végé­

tation naturelle (sur les c6tes en particulier).

5Q) Les racines pétrifiées, très souvent associées aux encro~teoents;

elles se foroeraient avant ces derniers" en raiscn de la grande coneormatf.on

dloou des plantes qui provoque une concentration rapide de la nappe au niveau

des racines et le. précipitation des sels qui elle contient" (1963).

..

- 10 -

62 ) Les n~dules concrétionnés qui sont les granules et les no­

dules que nous définirons plus loin. D'après J.H. DURAND, ils foroent des

bancs horizontau.::r dena les sols, leur nombre paaaanf par un ma.:x::imum à une

certaine prof'ondeur, Ils proviendreient "du llessiV':3.ge du calcaire des

horizons supérieurs du sol et de son dépat lorsque le milieu devient 1JOÏJ1~

perméable" (1963). Ils ne se formeraient qu'en mlieu peu pernéahLe] en

nilieu perméable, ils seraient remplacés par des pâtdnea, Les pseudo-nycé­

liums auraient une origine identique. Toutes ces formations n'auraient

comaencé à se former qutà partir du Tyrrhénien, après lu transfo:rmation

du climat tropical en climat méditerranéen.

Ajoutons pour terminer que J.H. DURAND attache beaucoup

dt Imper Gance à l' activité biologique qui produit du gaz carbonique, pour

expliquer la disGolution et le transport du calcaire qui vient nourrir

les diverses formes d'accumulation qu'il a décrites.

Les théories avancées par J.H. DUP.AlID sont donc très

différentes de celles de G. AUBERT et très différentes ég2lement, nous

le verrons de celles de J & BOULAlllE. Il s ' agit le plus souvent dl hypothèses

assez originales, mis nous de . ons dès rn.intenant souligner que nous serons

aoené à les contredire en grande partie : en effet, elles ne cadrent géné­

ralement pas avec les faits que nous avons décrits et par ailleurs il est

clair qutelles sont en contradiction totale avec tout ce que l'on sait

actuellement des climats du Quaternaire narocaân,

D - Les travaux de J. BOtJLA.INE

Si J.H. DUŒUùID voit d2ns les accumulations de calcaire

les résultats de p~énomènes essentiellement géologiques, c'est Par contre

surtout à des processus pédologiques que J. BOULAil'JE fait appel pour

expliquer la genèse de ces formations.

"",

- 11 -

C'est tout d'abord dans sa tLèse consacrée aux sols d~

1:::. plaine du Ghélif, en Algérie (1957), Clue cet cuteur aborde. en détail

l'étude de ces problènes. Il y ~x, en prenier lieu, une description asse~

d6taillée des diverses fornes d'accUDUlation, et si on peut ne pas ~tre

d'accord avec l~ terninologie originale ClU'il prGpos~*, il est certain Clu~

ses descriptions correspondent généralement très bien <-.~ tout ce que

nous avons pu voir 8.U Naroc. Dans sa thèse, J. BOULAINE, d8crit égnlenent

un grand nonbre de faits; nous en retiendrons ClUE.tre auxque.Is il senble

attacher une importance particulière :

- il net en évidence les relations quâ, exü:.tent entre les diverses

formes dlaccumulntion, aussi bien verticaleoent ~u'ho::.'izon{;aler:Jent;

- il constate Clue l'accumulc.tion du calcaire est d'autant plus

développée Clue les sols évoluent depuis plus lcp-€teops;

- il montre le rôle mnjeur du sye tèrae racindre des végétm)-x qui,

concentre le calcaire autour de lui;

- il insiste sur les relations Clui, d'ap~ès lQt, existent entre

llaccUDUlation du c~lcaire dlune part, la décalc~isation et la rubéfacti0~1

des horizons supérieurs d'autre part; il sfngiï; là d'un dernier fait qui ,

nous le verrons, ne se vérifie pas au Meroc.

J. BOULATIlE en arrive alors aux conclusions suivantes

- Les carapaces calcaires ne peuvent pas ~tre des foroations

lacustres ou "des niveaux reliés à des c..ffleurenents de cdcaires géolo­

giClues". fuis ce sont "des fo~tions pédologiques, des horizons d'acCUI:Il:i­

lation forcés à l'intérieur d'un sol, ~Gds dont l'ancienneté est certaL~e.

Ces horizons fossiles ont une histoire longue et conplexe et ont pu ~tre

soumis à des actions postérieures Clui les ont recaniés et leur ont fait

subir un début de pétrogénèse'l (1957, p.458). la plupart des carapaces

calcaires sont des horizons d'accumulation de sols narrons (défL~tion de

GL~&tSsn'DV, 1954) et de sols rouges méditerranéens.

* Tre.b = horizons situés au-dessus de la carupacaTifkert = partie dure et solide de la carapaceTafezzn =horizons friables de la carapace.

- 12 -

- Les accUDU1ctions sont essentiellement le résultat du lessivage

vertical du calcaire qui peut stnccuculer sur plusieurs mètres d'épaisseur;

J. BOULl...lllE considère en effet que le. présence dlaIJaB, granules et nodul.es

à plusieurs Dètres de profondeur est égal.enent le résultnt du lessivage

du calcaire.

- Les phénonènea de reDontéed~alcaire ont pl également jouer.

- Le lessivage du cal.crdze se trnduit le plus souvent par une rubé­

faction des horizons supérieurs et ctest sous les sols rouges que l'on

trouve les plus belles ccrapaces (1960).

- La végétntion, le plus souvent forestière, joue un r8le majeur d&~s

le lessivage et l'accumulation du calcaire. R8le dans ltaccUDUlation qui se

fe.it autour des racines qui absorbent l'eau, concentrent les solutions d~

sol (llaccumulc.tion de calcaire fin pourrait ~tre due à ltaction des jeU11es

racines et les nodules à celle des grosses racines : 1958). R8le égaleoent

par 10 biais de ln mtière organique : "en plus de phénomènes chiJ::liques de

dissolution par le ~z carbonique sous forme de bicarbonate, le. Digrntion

des carbonates doit surtout fttre due à l'existenc~ de cODposés organiques

complexes formés probc.bleDent par la transformatiJn de la matière orgc.niquo

du sol par la chakeur des étés nédf,terrnnéens et en !Jilieu neutre ou

légèrement e.lcali.'l'l" (1957 : p.495) "Il est donc possible de rapporter l'

accumulation du calcaire à des oodifications chiniques, physiques ou bio­

logiques du potentiel dloxydo-réduction de certaines fractions du sol en

présence de solutions contenant certains conposés du cnlcaire solubilisé SOl~

p...1.I' 11acide carbonique, soit par des conposés orgcnâquee cooplexes", (1957 ;

p.500). Les fortes ncCUDUlations de calcaire seraient dues à une végétatio~

forestière.

- L'accuculction du calcaire peut également ~tre liée à la présence

d'une nappe phréatique enrichie en calcaire: il y a évaporation de cette

nappe, reoontée capillaire et concentrotion autour dlun systène racinaire.

- Par lessivage ou évaporation d'une nappe,l'accurnulation du calcaire

peut aller jusqu'à llencr8uteDent. Puis il y a re~eoent, consolidation,

structuration, donnant naissance à La crot1te propreœnt dite, puis foma­

tion de la pellicule rubanée: le tout se faisant à l'intérieur du sol

- 13 -

mis par des nécanâanes que J. BOUUllŒ ne fr>.i t qut évoquer cl' une :Zaçon

très hypothétique (changement de position relctive dnns le profil,

recaniements, ruissellem~nts internes, action des algues, exgudations~

etc. •• : 1960).

- Enfin, si les accuoulations d'cons et granules peuvent prendrA

nnissonce assez rapideoent, les carapaces sont toujours anciennes, d8.,ccl);

le plus souvent du Tyrrhénien (Tensiftien du Naroc) ..

Il apperatt cependant qu'une &rands partie de ce~

descriptions, faits et hypothèses, J. BCJLAIlŒ les a ultérieurenent l.iD~:8:'

à un certcin ensenble d'accuoulations et de carapnces calcaire~ cituée3

dans les régions sub-hunides et seilli-arides. En e:fet, dans deux ürtinle~

plus récents, J. BOUUnJE (1961), puis J. BO'ULli.INE P-t J.F. L'HERMITE (îS':J3:!

distinguent les enscobles suivants ~

- Les encroûtemsnts cnlcaires "qu;', sont Jccu~üllrs en relation aveo

une nappe phréatique actuelle ou fos~ül'3 et qui OLe un fMiès particul:i.G:~

en dehors d'une situation topographique carcc~éri8ti~~e (coulour c~Sm9

ou grise, aspect rognoneux, géodes terreux, tubuluree et cavités dt on.gi.:.:.:

végétale, etc ••• )1! (1961). Co sont "des horizons è.e concentretion du cJ.l·,

caire dana des sols palustres et pa~.éo·.po.llli3t:':'Cs".

Les cnrapacos calcaires "de 10. suito des sols rù.béfiés"qui sont

celles qui ont été décrites della le Chélif.

- Les carapaces cal.cafres "de ln suite des sols nodz-s" : co sont d"

sols à carapaces ca1~~ires dont les horizons supérieurs ne sont pas

rubéfiés et ne sont jamais totnlenent décarbonatés; ils se fomeraient

toujours sous végéta.tion forestière, naf.s sous un cl:i.ont un peu plus

lru.raide et sur des roohes-oèrea noins peméables, d'où une dégradation

plus lente de 10. matière organique et une remontée biologique du calcniro

qui e~che la décarbonntction des horizons de ~ce. Et les autevxs

pensant que les sols ~dziniformes que l'on observe en Algérie sont

"le résultat de la dégradation des sols de ce genre à 10. suite de l'as­

sècheoent du climatll (1963). Enfin, ils pr~cisent : "dans la zone

L.

- 14 -

méditerranéenne froide et humide (}üdi de la France, Italie du Nord), il

ne semble pus que de pareils sols c.ient pu prendre ncdasence , car le Loc­

sivagc du calcaire a pris le pas, nu noâna pendant les périodes pluviales

du Qunternaixo, IJUI' le. remontée biologique. Dans les zones les plus sèchec

donc dans les zones méridionales, c'est la reoontée biologique qui a dft

~tro fQible, car lc.longueur de la saison sèche et la faiblesse des préci­

pitations totc.loe n'a pus percis le ravitaillement de la suriace du sol

en élénonts susceptibles de former du calce.ire. mais los fortes précipi­

te.tions instantanées ont, pur contre, perois llentrafuenent en prof'ondeur,

Il y a donc pInce, entre les sols lessivés du N de ln Méditerranée et 100

sols décarbonntûs des zones @éridionales, poltr des sols forestiers cclcQires,

à condition que le. zocho-nèro ne soit pcs trop pernéabâe, En effet, los

sols noirs dont nous présento~~ l'existence sont très souvent associés

avec de véritables terra-rossn I:1!lis qui se sont formés sur des rochee-nèree

très pauvres en argiles (calcaires cristallisés du Juro.ssique, par exo;:lplc)"

Sur les roches-nères sableuses voisines, on trouve aussi des sols rouges,

soit complètement décalcifiés, soit à carapaces calcaires" (1963).

- Enfin les carapaces calcaires des zones arides, que J. BOULAINE

estliJo très différentes (plus anciennes, plus épaisses) de celles des

régions médite:rrrméemles. Il ne voit pas comnent ellos ont pu se former,

pense que leur g6nèse eot très comp~exe et estime qu'il est possible dan3

ce cns tique le rnvitnillenent de la surface en éléments calcaires soit

surtout d-Q à des tronsports physiques (par ruissellŒlent ou par le vent)"

(1963).

Nous verrons que toutes cos distinctions ne nous

pc.raissent pae très juntifiées.

E - Le~ wayaux de J. UJLBERT

Après plusieurs années de prospections pédologiques

dans l' ensenble du M.:..roc, cet auteur public. en 1962 une étude sur les

accumulations de CQlcairo que l'on trouve dans les sols de ce pays.

..- 15 ...

J. WILBERT a été conduit à distinguer les divers

fcciès suivo.nts

1Q) Ln cro-ate la.I:lel1uire : c' est la croûte zonad.re de J .H. mJPJ~:D

et pour J. vlILBERT il s'agit le plus souvent du résultat dlun ruissellement

"plus ou coins diffus dt eaux ohD.rgées en calcaire, circulant à allure

réduite et finissant por stngner en nappe mince, puis s' évaporent sur

place en déposant une pellicule superficielle"; paénonène qui s'est repro­

duit plusieurs fois. J. WILBERT adopte donc entièrement les l~thèsos de

lI.H. DURAND. Il adraet cependant que lorsque la cro'dte Lanel.Lai.re se déve­

loppe sur un encroûteœnt tuffeux, cela peut provenir d'u.'1 reIJCIliemont

presque sur place.

2Q) 10. croate tuffeuse ou encroûtenent crayeux : ce sont les foI'lXl~

tions pulvérulentes de J.H. DURAJ."ID. J. WILBERT n'y voit pas que des dépôbs

l.n.oust:res mis plus souvent, étant donné . les positions topographiques

occupées par ces fo:rnn.tions, un npport très abondarrt de calcaire en milieu

très huzride, Ce n'est pas, à notre avis, txès clair.

32 ) LlencraO.tement nodulaire: ce sont, seoble-t-il, les nodules

concrétionnés de J .:H. DURAND, c' est-à.-d.ire ce que nous avons appelé les

horizons à granul.ea et nodules et les encro-lltements nodulaires. D'après

J. Wn.BERT, les nodules en place seraient le résultat ttd'un phénomène

d'interface, le calcc.ire de la solution du sol, ou d'une nappe d'origine

superficielle, se déposant sous l'action de la te~pérature et du dégageuent

du C02 dana des cavités du sol : trous de racines, tunnels d' ani..maux

fouisseurs, pores, fissures, résultant du foisonnement et du retrait des

mottes. 10 milieu serait caractérisé par dos alternances de périodes hu­

I:lidea coÏIlcidnnt avec l'apport du caloo.ire au sein d'une nappe teIJporoire t

et de périodes sèches qui résultereient soit du dro1nnge par les racines,

soit de la dessication à pcrtir de la surface, toutes les argiles foison­

nant ne serait-ce que faibl9IJent". Ces horizons à nodules se développent

à l'intérieur dos sols, mis généro.lenent à faible profondeur; le calcaire

provient un peu de le déoolcn.risation des horizons de surface, mis surtC"'.:

est apporté par l'eau qui cherdne sur et dans les sols. J. WILBERT précise

..

- 16 -

e:n:fin que les nodules que l'on trouve dans les sols sont souvent renanâés

ct est-à-dire qu' ils proviennent de l'érosion d' encrcâtenents nodulaires

plus anciens.

4Q) L'encro~teIilent stalactif'orme : "il s'agit d'un dépSt cristal­

lisé, mais moins netteoent que dans le cas précédent, donnant des petites

stalactites fixées SO~9 des cailloux dont la surface supérieure n'est géné­

rnlenent pus atteinte par le processus de recouvreoent calcc.ire". Ce type

d'accUl:lU1ntion de calcaire est en effet assez fréquent au f'hroc et il

stugirait, pour J. 1'lJlJ3ERT, de dépôts "de nappe circulante clans des tra!nées

ou des lentilles caillouteuses particulièrement filtrantes".

5Q) L'encroatement de tn>e dif'fus (faciès palustre) : ce seraient

des oncrOÜteLlents peu. marqués dont l'aspect est voisin du gley. Pour

l'autour, il s'agit là du résultat de ln consolidc.tion d'une boue calcuire

au fond de dayaa ou de marécagea,

62 ) Les conglonércts calcaires : ce sont des dalles conpactes

caillouteuses qui. seraient soit interstrntif'iées dans les encrodtenents

nodulaires, soit situées au souoet des terrassGs du Quaternaire DOyen et

ancien clans certaines régions sem-arides et arides (Moulouya on parti­

culier ) ~ Dans le praDier CEl.S, il s ' agirait du résultat dt une circulation

d-eau dans un I:l:i.lieu poreux, ces conglonérats prennnt naissance en m&1e

tenps que les encroûteraorrta nodulnires. Dans le deuxfène cas il s'agirait

"de la consolidation dlune phase terminale d'alluYionneoent de rég:i.I:le

intermittent et brutal (torrentiel) par des ruisselleoents dleaUKchergées

de calcaire".

7Q ) L'encroateoent en tachos de calcaire pulvérulent: ce sont

les nodules farineux de J.H. DUR1JID, ce que noua avons appelé les aaae

calcaires. Ce phénonène se produirait dans des sols préo.lablement en partie

décalcarisés, rubéfiés et enrichis en argile gonflnnte on profondeur. TI

y a alore dép8t de calcaire dans des fentes de dessication par des Gaux

de percolntion, et pnr .eégTégation du calcaire qui est en eomae rejeté

des agrégats vers les fisSLrr8S•

....

- 17 -

Voilà donc une nouvelle série de distinctions et

dthypothèsesqui appor-tent quelques idées iDportc.ntes. J. W:ill3ERT a, nu

fond, fait appel à toutes les possibilités de 10. géologie, de la géonor­

phologie et de 10. pédologie. Ces l~othèses nous paraissent cependant

trop hétérogènes pour des forontions qui, dans la nature, sont étrcitenent

associées.

II.- DESCRIPTION DES FOIDlES DIINDIVmUALISATION ET DtACCUHULATION

DU CALCAIRE.

Dap~ un article récent sur l~ ~~ter.nnire ~~rocain,

rédigé avec G. DEAUDET et G. MAURER (1966), nous avons déjà proposé une

nouvelle nomenclature que nous allons reproduire ici diune façon plus

détaillée.

LlaccUEUlc,tion ou 1'Ï-'1dividuc.lisation du cc.lcadzo à.c.:'8

les dépats quate~1nires et dans les sols (isohuniques et rouges) peut se

réaliser sous huit fOrDes différentes :

.. les nccUDUlations diffuses,

- les anas friables,

- les granules,

- los nodules,

- les encroateoents,

- los croates,

- les dnllos compactes,

- les pellicules rubanées.

- 18

A.- Le~ accunulntions diffuses

Il stagï.t là d'un prenier stade génére1œent très

peu accentué de 1 taccUDUlation du c~lcnire dcns un horizon. Il nt y a dans

cet horizon, aucune individualisation notable du cn1caire qui reste SOlW

ln fome d'é1énents fins. On peut voir cependant nppn:ro.1tre des pseudo­

qycé1i~ca1cciresqui soulignent la porosité du sol, cles~ire les

fentes qui séparent les agrégats et surtout les pores qui onrquent les

eup1nceoents d'nnciennes mcinos. dans ce dernier c~s ces pseudo-oyce1iura

spnt souvent des lignines mdiculnires de cal.cafre" (BOULL\.INE, 1957) que

1t on peut voir aussi se développer autour des mcines actuelles. Cependant

ln gmnulonétrie du calcaire reste toujours voisine de celle des horizons

qu.i encadrent le niveau d'accUDUlO,tion; on note seulaIœnt que ce cn1caire

s'accumïl.e surtout sous la f ome de froctions 1i.lJoneuses (2-20 r:li.crons).

Ces horizons d'accumulation diffuse apparaissent générn­

1eœnt dlune couleur plus claire que les horizons moins etüœires situés

au-dessus ou au-deaaoua, Hais souvent seul le dosage du cal.catz'e peroet de

déceler leur présence. D'ailleurs la teneur en Co'lcnire de ces horizons e~t

extr&1ement vnriab1e. Elle se codifie dlun sol à l'autre 1 cela dépend de

10, richesse en ca1cciro des nntérinux originels dans lesquels ils so for­

Dent; 0010 dépend égn1aoent si cette o'cCUDUlation ost le seule présente

dcns 10 sol (p!lI' exemple : cccumuJ.ntion de calcaire dans des sols o.11uviauz

ou colluviaux peu 6vo1ués) ou si elle annonce des ncournûntaons de calcaire

plus iuportcntes situées au-dessus ou a~essous d'elle. Elle est égoleoent

vuriab1e à 11intérieur d t u..."'1 horizon d1accUIJulation : en général, entre deux

1inites qu'il est difficile de situer, la teneur en calcaire cro1t puis

décro1t régullèreœnt du Mut vers le basj ou bien elle cro1t régulièrenent

vers le bas ou vers le haut , quand on se rapproche éh.L'1 horizon dl aocunu

1ntion p1ua puissant, un enero-atenent par exeDp1e. CependlJnt, le plus

souvent, la teneur mnxicuo en calcaire ne dépasse pcs 30 Ù 40 %.

L'époiseeur de ces horizons dlaccuculntion diffuse

est égo.leI!lent assez vnrillb1e : quelques dizaines de centinètres en noyenne ,

- 19 -

B.- Lee amas friables

Il s*ogit là d'une première forme d'individuolisntion

du calcaire qui est très fréquente dans les sols et les dép8ts du Quater-

mire.

Les ume frio.bles, qui seLlblent correspondre à ce que

J.H. DURiJID (195}, 1959) appelle les "nodules flJ.rineux'~ sont des concen­

trntions de calco.ire, non consolidées, dispersées dons la naaeo d 'Wl

horizon. Ce sont les taches calcaires de J. \'lILBERT (1962,\

Leurs forwcs, Leura diDensions et leurs couleurs

sont très vnriées depuis la "sphère" jusqu'ù la ·chnndelle verticale"

ils auraient, d'c.près J. \'1ILBERT, de quelques nill::i..Dètres à 25 en de

longueur et do quelques nillioètres à quelques con~ioètres d'épaisseur;

ils sont généroleœnt de couleur b'lnncho à c~De. Le plus souvent ils sont

cependant de dinensions assez réduites. Pur ailleurs :

- les contours de ces anns peuvent ~tre plus ou nains nets, il peut

s'agir d'un véritc.ble granule 1U nodule félrineux, très blanchi, très

riche en calcaire, très bien délinité; mis par contre, il peut s'agir

également de quelque chose de très diffus, dltL~e concentration locale et

assez faible du calcaire qui inprègne, en partie 01.:. en totalité, un ou

plusieurs agrégats;

- il est assez frûquent quo ces amas se réduisent à do fines pelli­

cules, blanches ou cr&lOs. qui pénètrent la nicro-structure du sol ou du

dépSt.

Un certain nombre de points importants doivent

~tre soulignés :

- Quand cos tli!1.<1.R ne sont pas de foroe sphérique, leur grand axe

est généralecent proche de la verticale.

- 20-

- La. densité de ces amas dana Les horizons pédologiques ou géo.lc-­

giques, eat très variée. Cependant, mis à part prcbablemant les horizons

à très gros amas calcaires que cite J;, WILBERT, hcrizons qui sont aasez

rures dans les dépSts et les sols pos~vil1afranchiens, la teneur en

calcaire de l'ensemble de l'horizon, acns compris, dépasse rarement

50 ra. Par ailleurs; il faut bien souligner qu'il El' ng:i.t dt araas calcau'9s,

plus ou moins individualisés quant à leurs contours mais toujours nette~·

ment séparés les uns des autres par de la terre b:rone ou rubéfiée qui

peut 3tre calcaire ou non.

- Ces amas calcaires peuvent ~tre présents s:Jit dans un ou.

plusieurs horizons d'un.sol, soit dans un ou plusieurs niveaux d'un

dépSt, eoit sur toute l'épaisseur dt un dép8t (Amirien par exemple).

On ne les trouve cependant jamais, sauf érosion ré'Jente, dans un

horizon superficiel.

- Entre les amas, il y a souvent également une accumulation diffus~

de calcaire, mais ce n'ost pas toujou:re le cas car la présence d' muas

friables n'implique pas forcément une accumulation du calcaire, c' est­

à-dire une augmentation de la teneur en calcaire de l' horizon à amas

par rapport aux horizons qui l'entourent. Il peut s'agir d'une simple

concentration du calcaire déjà présent~

Pour l'ensemble de ces raisons, nous ne vouJ.ons pas

adopter la dénomination d"encroûternent à taches calcaires" ut:i.li.eé en

particulier par J. WlLBERT, Ifencrodtement impliquc.nt à notre sens à la

fois ltaccumulation et une teneur élevée en calcaire. Nous croyons

préférable de parler simplement d'horizon à amas friables de calcaire.

Ces horizons, dont les limites sont en général assez

diffuses, sont très fréquenta dans les sols marocains. En particulier

ils peuvent soit représenter la totalité de l'horizon d'accumulation

du calcaire des sols isohumiquee, soit. accompagner une accumulation

plus puissante (cro'dte, encroatement) : ils peuvent alors se situer

au sommet et à la base de cette accumulation.

- 21 -

Par le jeu de la teneur en calcaire des amas, de la

densité do ces amas dans les horizons et de llaccumuletion diffuse du calc~~~e

entre les amas, les variations do la richesse en calcaire de ces horizons

oMissent aux m~mes lois que celles que nous avons définies pour

les accumulations diffuses.

C.- Les granules et les nodules

Très fréquents également dans los sols et les dépôts Œ'

Quaternaire marocain, les granules et les nodules calcaires peuvent être

définis comme des amas de calcaire plus ou moins durcis, dispersés darlS la

masse d'un horizon, la couleur intérieure de ces anna variant du b'lanc al'

saumon. Ce sont les "nodules concrétdonnés" de J.H. DURl.JID.

Comme pour les amas, leurs fornos et leurs dimensions

sont variées; le plus souvent, ils sont cependant plutôt sphériques ou

cylindriques (quand ils sont cylindriques, ils sont toujours disposés

presque verticalement) et le volume des nodules dépasse rarelilent quelques

centimètres cubes (dans le plaine des Triffa, certains dép~ts du QuaternR~~G

moyen contiennent de très gros nodules, de forme cônique ou cylindrique,

pouvant avoir plus de 5 cm de diamètre et une dizaine de centimètres de

hauteur: on les norme alors "rognons"] on retrouve également ces rognons

dans les horizons d'accumulation do certains sols rouges méditerranéens des

Eni Snassène). Par définition, lea granules ne sont que de petits nodules,

d'un diamètre inférieur à un centimètre.

Le durcissement des granules et nodules est plus ou

moins accentué et la couleur intérieure varie souvent en fonction de ce

durcissement : quand ils sont très durcis, ils sont généralement de teinte

saumon, et ils tendent vers le blanc quand ils sont plus tendres.

Cependant, assez souvent, 18. consolidation de ces concrétions varf,e

d'une façon import~"1te en fonction de leur humidité : tendres quand on

les prélève dans un horizon humide, ils durcissent rapidement quand on

- 22 -

les laisse sécher à l'air. Par ailleurs, très souveLt également, leur

constitution est hétérogène : :e noyau peut ~tre très dur, de couleur

saumon, alors que vers l'extérieur le calcaire est plus tendre, plus

blanc; l'inverse est aussi possible, IilIlis plus rare. Enfin, il est fréquent

que l'intérieur des granules et nodules présente des inclusions (graviers),

autour desquels ils se sont peut-~tre conStitués, et des cavités plus ou

moins grandes qui sont probablement des fentes de retrait, ccvités dans

lesquelles on peut trouver des éléments libres, calcaires ou non.

La densité des granules et nodules calcaires dans les

horizons pédologiques ou géologiques est très variée. Quand ils deviennent

très nombreux, on passo à des encro~tements granulaires et nodulaires dont

nous parlerons plus loin. ~'faisil est très fréquent ~ue ces concrétions ne

soient pas suffisammont nombreuses pour que l'on puisse parler d'encro~te­

ment : une proportion importante de terre brune ou rubéfiée subsisté entre

eux; nous parlerons alors d'horizons à granules, d'horizons à nodules ou

d' horizons à granules et nodules. Très sowent ces concrétions sont alignées

plus ou moins verticalement cpmme si elles dessinaient un ancien système.'

ra.cineire•

Les points suivants doivent encore ~tre soulignés

- Les granules .et nodules peuvent ~tre présents soit dans un ou

plusieurs horizons dlun sol, soit dans un ou plusieurs niveaux d'un dép~t

soit, ce qui est plus rare, sur toute l'épaisseur dlun dép8t. On ne les

trouve cependant j~~s, sauf érosion récente, ou transport, dans un

horizon superficiel.

- En général, les horizons à granules ou nodules contiennent égalenent

des amas calcaires plus ou moins friables.

- Par le jeu de la teneur en calcaire des amas, des granules et des

nodules, de leur densité dans les horizons et par le jeu de l'accumulation

diffuse qui peut se produire entre eux, les variations de la richesse en

calcaire des horizons contenant ces concrétions obéissent aux m~es lois

que celles que nous avons définies pour les accumulstions diffuses.

Il

- 23 -

Cependant, ln richesse a~ calceire da ces horizons est généralement assoz

forte, pouvant atteindre 60 %et, à la différence des horizons à amas

calcaires, il semble que les horizons à granules et nodules soient toujours

de véritables horizons d'accumulation du calceire. Les horizons à granules

et nodules sont donc plus évolués que ceux à amas; ils occupent oepend2nt

dans les sols et les dépSts des positions identiques.

D.- Les encroatements

A partir du moment où, dans un horizon, l'accumulation

du c2.lccire, qu'elle soit diffuse, en araas, en granules ou en nodules,

devient telle qu'elle fait disparaitre en très grande partie ou totalemen~

la couleur brune ou rubéfiée ~~bituelle des sols et des dépÔts, nous

donnerons à cet horizon le nom d'encro~tement calcaire. En général, cette

accumulation du calcaire s'accompagne d'un certain durcissement qui peut

~tre assez accentué.

L:'. morphologie et la structure des encroûtements sont

très variées ~ On peut cependant distinguer deux types principaux :

- L1oncrotltoment crayeux ou tuffeux, de couleur assez homogène à.

tendance claire (rose, c~me ou bla.nc); la structure est plutat massive,

parfois polyédrique, pc..rfois également finement feuilletée; le durcdeeement'

est varinble onis en général plutSt faible. Il s'agit là, semble-t-il,

des "formations pulvérulentes" de J.H. DURAND (et peut-~tre aussi de ses

"encroâtemenrs calcaires") et du "tifk:ert ou tafezza homogène ou feuil­

leté" de J. BOULAD'Œ (1957) (tifk:ert = formations durcies; tafezzQ = fO~da­

tions tendres, friables).

- L' encro'dtement nodulaire, de couleur égclement claire mais moins

homogène: c'est un horizon à granules et nodules, plus ou moins nombreux,

pris dans une gangue très calcaire. La structure est à la fois nodulaire et

polyédrique et elle peut ~tre finement feuilletée; 11e durcaaeeraent est

en général assez marqué. Ce type d'encro'dtement correspond probablement à

..

... ,

- 24_

une partie de ce que J.H. DURtJID appelle "les nodules concrétaonnée", à

une partie des "encroûtements granulaires et nodulaires" de J. WILBERT, ot

à ce que J. BOUIJ1.TIm dénomme "Tifkert ou tafezzo. nodulaire".

Les autres principales caractéristiques de ces èncro'Iέ

tements sont les suivantes :

- Leur épaisseur peut varier de quelques centimètres jusqu1à plu­

sieuram.ètres. Le plus ..emrvent· cependant, elle oscille entre quelques dizai­

nes de centimètres et un ou deux Dètres.

- Quand l'enc:roatement n'est pas surmonté par une c:roate, sa limite

supérieu:re est presque toujours bien tranchée. Il est alors coMfé par un

horizon très nettement moins calcaire mais pouvant contenir des amas fria­des

bles, des granules et nodules.

- Au contraire, quand il est surmonté par une crodte, -il y 11 genero­

lement passage progresaif de Il encroûtement à la cro-dte :. l'e.n.crodtement

vers le haut, devient de plus en plus feuilleté, de plus en plus compact ,

de plus en plus dur.

- III base des encroûtenenta est,. par contre, presque toujours très

peu marquée : il y a. passage t1:'ès progressif à des horizons à amns friables,

à granules ou à nodules. De mème, dans une chatne de sols~ les encro-(1tements

peuvent passer latéralement à des horizons à amas, granul.es ou nodules.

- La teneur en calcaire des enc~tementsesttoujourstrès élevée,

supérieure à 60 %•. Presque toujours, elle augœnte progressivement du bas

vers le haut.

- Un dépSt quaternaire, sauf s J il est peu épais, n! est ja.œis entière­

ment transformé en en.c:rodtement et ces fomntions sont rorement situées,

dans un dépSt, à une très g:rende profondeur: ce sont presque toujours

des horizons sub-superficiels.

- Les encrodtements peuvent 8tre caillou.teux. S:i.gœ.lons d'ailleurs

que, quand. les encroûtemerrta sont très caillouteux, ils ne sont pas tou­

jours continus; en effet on constate souvent que 1'accumulation du cal-

- 25 -

caire se fdt alors autour de chaque caillou et d'une façon stalagtiforoe

lû sommet du caillou n'est recouvert que par une pellicule de calcaire

tandis qu'une épcisseur assez forte de calcaire plus ou moins durci est

accrochée à sa partie ir~érieure, l'ensemble caillou et calcaire

foroant co~e un cône irrégulier dont la pointe est tournée vers le bas.

Quand l'encro~tecont devient plus puissant, les cailloux encro~tés se

soudent progressivement les uns aux autres, donnant naissance à un encroû­

toment de plus en plus continu.

E.- Les cro~tes

Nous appelons cro-ate calcnire, une foroation très calC2irc

(plus de ïO %), durcie (mis pas forcément très dure), et qui présente

toujours une structure lo.mellaire, feuilletée, très accentuée. Son épais­

seur peut vcrier de quelques centimètres à plus d'un mètre. C'est le

"T:Lfkert zonaire" de J. BOULAnlE et une partie de ln "croate zonaâze" de

J .n, DlJR1J-ID.

La cro~te calcaire est constituée par la superposition Qe

feuillets, pouvnnt ~tre nssez épais en surfnce (plusieurs centimètres), sein

toujours de plus en plus fins quand on va vers la profondeur. Ces feuillets

ne sont pas continus, surtout ceux de surface; ils sont séparés par dos

fentes sub-horizo~teles s'anastomosant entre elles, les fentes étcnt de

plus en plus fines quand on va du haut vers 10 OCS : vers le hnut, ces

feJ.'1.toe pouvent avoir quelques centioètres d(épaisseur et sont alors

souvent remplies par de ln terre qui provient du sol situé a.u-dessus de

ln cro~te.

ria teneur en calcaire et le durcâssenent de ln croûte

dânânuenb toujours quand on va du haut vers le bas. Il peut y nvoir plus

de 90 %de calcaire en surface, et les feuillets supérieurs, sur plu­

sieurs dizaines de centimètres peuvent 3tre dureis (cro'dtes villa:f'.ra:rll­

ci~~es). Souvent, le feuillet tout à fait supérieur peut se transformer

partiellement en dalle compacte.

- 26-

La structure interne des f~uillets de cro~te est

soit ffi9.ssive, soit nodulaire, soit finenent feuilletée.

Quand il n1y a pas do dalle compacte au socmet de

cette cro~te, ·l~ feuillet supérieur, qui peut avoir une dizaine de

centimètres d1épaisSGur, est généralement très brisé,par des fentes

verticales, la pellicule rubanée, qui peut le recouvrir, pénétrant

alors dans cos fentes.

La cro-ate calceire est généraIement blanche à blanc­

cr6ne; les taches noires sont fréquentes. Quand elle est très durcie, elle

a tendance à devenir plus rose : on voit Bouvent des morceaux de croûte

qui sont rosdl très durs, très compacts (coaae la dalle conpacte) sur une

épaisseur plus ou moins gronde à partir du sommet et des catés, le centrro

et la baee resta.nt blancs et plus tendres et le passage entre les doux

faciès étrolt continu: clest le. transformation de la cro~te en dalle

compactoè

La croûte calcaire est souvent caillouteuse et pout

contenir de ~ matière organiq~e en quantités non négligeables (BEAu~ET,

JEANNE'I~ et }1A.ZE'.AS, 1964).

Le sommet de la croate est toujours très nettement

dessiné. Mais quand elle n'est pas protégée par une dalle co~pacte, ellQ

est souvent remaniée, reprise par la base de l'horizon situé au-dessus.

En:fin, à sa base, la croûte calcaire passe, le plus

souvent, à un encro'dtement. nais il s'agit toujours d'une tranl3ition

très progressive, le limite entre leB deux horizons étant souvent très

difficile à placer d1une façon précise. Nous edmettons en général que

c'est l'apparition d'un feuilletage prononcé qui doit constituer la

limite entre les deux formations. Latéralement, dana une cha1no de sols,

le passage d'une croate à un encroiltement est également un fait courant,

.... ... 27-

F.- Ln dalle compacte

Ln dalle conpccte est une forcntion constituée par

un OU plusieurs feuillets do calcaire ex~mement durs, de couleur

grise ou-plus souvent saumon, chaque feuillet pouvant atteindre 10 à

20 co. d'épaisseur. Ces feuillets sont généraleoent très continus, non

brisés, leur structure interne étant très massive; il n'y a aucune

sm.cture zonaire, mais simplement quelques fentes de retrait générale­

ment très fines. Ces dalles sont souvent très caillouteuses. La teneur

~ calcaire est généralement supérieure à 90 %.

Il s'agit là d'une formation qui semble n'avoir jameis

été décrite. Âu HaI'Oc, elle couronne fréquelDI!lent les épaisses cro-ates

calcaires qui coiffent les formation villafranchiennes des régions ori~~­

tales.

Signalons qu 1il existe souvent des forDa.tions inte~

médiairos entre les croates et les dalles compactes : ce sont des feuil-'

lets de cro~te qui sont durcis au sommet comme des dalles compactes;

ces feuillets constituent soit le sommet d'une cro-ate soit tl" horizon

intermédiaire entre la croate et la dalle compacte. Les dalles compactes

elles-mêmes peuvent ~tre incomplètenent consolidées, cr est-à-dire qurelles

contiennent généralement vers la base des zones à forge de noyaux ou de trai­

nées qui sont encore blnnchStres et assez tendres. Il y a donc en somme

toute une série d'intermédiaires entre les croates et les dalles compactes.

G.-'.:La pelliaule rubanée

Il s'agit là d'une fonnation très dure et très calcaire

(plus de 80 %), dont 11épaisseur varie de quelques millimètres à quel-

ques centimètres. Elle est très nettement stratifiée, constituée par La

superposition de très nombreuses lamelles très fines. se couleur géné-

rale est blanche ou saumon, mais elle présente toujours plusieurs

filets plus ou moins sombres, quelquefois bien noirs (IIllltière organique v).

- 28 -

Cette pellicule ne se développe qu'au sonnet des

dalles coopactes, des cro~tes calcaires (quand la dalle compacte n'

existe pas) ou des encro'G.tements durcis (quand il n'y Il :pus de cro~te)o

QQ8nd elle recouvre lh~e croûte, elle tapisse toutes

les surfaces supérie~e9 et latérales des morceaux du feuillet supérieur

de la croate; mis elle ne sc développe que très peu ou pas du tout à

la 'baee du fe"'J.illet. Par ailleurs, quand les fentes sub-horizontales ~'J.i

séparent les feuillets de cro~te sont assez larges, la pellicule rubanée

peut se développe~ Sltr les parois de ces fentes, surtout sur les parois

inférieures (fac~s su~érieures des feuillets de croûte).

100. pellicu1.e rubanée es~ le "ti..flcert rubané" de J;,

BOULl.INE. Elle est inc:luse dana 10. cre{;'>:';) z'mFli.re de J .1I. D'IJ"RAlID et

dans la croûte laœ;,lllaire do J. \1IL:8ERT.

H.- Les ca:raYJacos ca1œirefl

IJou~ éLOrJlOL2 le nc~ général de carapace calcaire à

toutes les forillations très calcnirê3 qui viennent d'~tl~ décrites, à

savoir les encro1tem~~ts, les croûtes, les dalles compactes et les

pellicules rubanées.

Une carapncG calcaire peut donc, selon les cas, 6trê

fomée par

- un encroûtenent seul;

- une croûte seule (cas re..r3);

- une croûte surmontant un er.croûtementj

- une pellicule rubanée surnontcrrt une croûte et un encroûtement;

- une dalle compacte 3UrillOn~[L~t une crotte et un encroatement;

- u.ne pellicule rubanée surmontent une ènlle UT'lP c~te et un1

encro'G.tementô

TABLEAU NQ 1

LES FORlvJES D' INDIVIDUALISATIOIIT ET D' ACCUNULATIOlT DU CALCAIRE DANS LES DEPOTS ET DANS r..=s SOLS

~.-.- ...- .-,--..-~. - .._-- .._---_... - ..:

Divers

Densité dans l'horizon:;très variable.

Densité dans l'horizon:très variable.

Densité dans l'horizontrès variable.

j Surmonte toujours une!croûte.

i

1

11lSurrnonte toujours une1dalle compacte, unelcroûte ou un encr6ûte­Iment durci.<1

ui

Amas,granules ,nodulesiet rognons peuvent êtrel associés dans un même.horizon.

~60%'<,

1>70 % Surmonte presque toujours 1augmenta~ion un encroûtement /1

progresslveau bas vers lle haut.

--- -'- -·~ol .··.__ f .. _

Durcisse- j;o calcaire1

ment dansil 'horizonL1

Nul ! <40 'lb

'>60 % :Si la roche-mère estâ';gmenta- 1 très caillouteuse, l' ;tion progre~encroûtementest souvent'sive du bas:stalagtiforme : accumu- :

i vers le ha~ lation de calcaire plus i

II i ou moins durci à la basede chaque caillou.

Généralementl >60 %t

assez marqué 1augmenta;#;jtion ~ro­1gressive1 du bas vers.Ile haut.

1

l1 Hulou

1c ftdble

1( !Du grar.u1e( 1et du nodu-/ 1 , ,

'; Ile : genera-1 lement fort1 mais peut

, !varier en( 1fonction de( 1l 1humidité( i et n'est(

~ > ,

f pas homoge-( ~ ne' de l'

f '( \horizon( 1faible.

1

!Du rognon(très fort;ide l'hori-! zon:faible.1l,i'[Généralement1assez faible

f

f

Polyédrique

F~lyédrique

Polyédrique

S-(;ructure del t}lOrizon

Polyédrique

Polyédrique

\Lamellafre , iDUr à très :i feuilletée, Idur:-augmen­istructure des ltation du;feuillets IJaS Ibas vers le~ 9 nodulaire but.!.c>" t 11ou .1.anemen :II ~ 011' 1i reua etee. \f i'- " ! ,iTres compacte ITrès dur.ifentes de re- :f 1:trait; peuven~

;présenter des 1[- 1

;zones moins \1durcies. ;

!Très finement.! Très dur.p..amellaire. 1

: 1, ,, \

11

ITodulaire etpolyédrique;parfois fine­merrt feuilletésurtout vers10 sommet ,

lIassif; parfoispolyédrique;parf'cd,s fine-

,ment feuilletésurtou't versle sommet.

Blanc à saumon,brun ou rubéfié:entre les nodu­les.

Saumon, brun ourubéfié entre;les rognons.

Rose, crême, oub'Lancj plus oumoins homogène.

Blanc à blanc ­crême , parfoisrose; tachesnoires.

Couleur

~arfois plusclair que h;JS

horizons quil'entourent

Gris ou saumon;peuvent présenterdes zones blan­châtres.

Blanc ou saumon;filets sombres.

Quelquesdizainesde cm

Epaisseur del'horizon

Quelques mm àquelques en.

Quelques cm àplus d'un mètre.

Très variable.

Très variable·; Blanc à Crê'lG;peuvent être pré- , brun ou rubéfiésents sur toute j entre les anaa,l'épaisseur d'undépôt.

Quelques cm àquelques dizainesde centimètres.

Très variable; ,peuvent être pré- isents sur toutel'épaisseur d'undépôt.

Très variable.. ; ; Blanc à saumont

peuvent être pré- i brun ou rubéfiésents sur toute 1 entre les gra­l'épaisseur d'un nules.dépôt.

,i1

Quelques dizaines 1

de cm à quelques 1

mètres; le plus isouvent 30 à200 CL!

l'Tettes.

:Nettes.

Limites del'horizon

Progressives

Progressives

Prog;ressives

'J:rès diffuses;i souvent noni visibles1

1

( 1Progressives à Quelques dizaines 1 Rose, cr6r::c an( lIa base : passa- de cm à quelques 1 blanc; p'lus ou( ge à U:~ horizon mètres; le plus : moins homogène( 1 à aaas , granules !souvent 30 à 200ent( ou nodules; gén&1 i( r-al.erœrrt nette au( somœ t s'il n'y a( ! pas de cro-G.te;( 1 progressiv~ s'il( 1 y a une croute.

1

Dimensions

Diamètre infé­rieur à 1 cm.

Epaisse~IT des Pi~cgrossive à lafeuillets : quol- base; passage àques mm à queîhque l t encroûtement;cm (l'épaisseur nette au SO~Eet.crott du bas versle haut).

,quelques mm à iProgressives

~ cm de longueur!, »

quelques mm a .

quelques cm d'épaisseur

Epaisseur des ,feuillets : quel-!;ques cm jusqu'à20 cm.

Volumes : Quel­ques cm3

l,Il1;

Volume : qUBlque~dù;aines à quel-'ques centainesde cm}.

Forme

, Feuillets1 continus.

i Superposition: do feuillets

discontinus; lefeuillet supé­rieur est sou- .,vent brisé ver-

jticalanent.

\

1

1

:Fon~es V8Xlees,isouverrt sphéri.­iques ou cylin-;driques (grand1raxe souventlvertical) •1(Formes variées;lscuverrt coniquesou c:rlinc:riques.

,Formes variées·souvent sphéri­;aues ou cvlin-ia~iques (~and:axe souventvertical) •

Définition

Horizon à granu­les et nodulespris dans unegangue très ~d­

cair~

Horizon très cal­caire, durci àstructure lamel­laire, feuilletéetrès accentuée.

Un ou plusiem-sfeuillets cal­caires très WJrS.

Horizon très cal-icaire, de couleur!claire à structurEl

1

souvent massive. j.\

'i

Pellicule cal.cai.rel Epouse parfaitel

très dure pouvant ! ment les ondu-recouvrir les Ilations de lacroûtes et les Il stlrface qu'elledalles. lreoouvre.

Amas de calcaireplus ou moinsdurcis,dispersésdans la massedlun horizon.

Amas de calcairetrès durcis.

Amas de calcaireplus ou moinsdurcis,dispersésdans la massed'un horizon.

Granules

~1

ccumulation Accumulation sans .Paeudo-myceHum :I~diffuse individualisation! filé'!:rrel1.ts blan- .

du calcaire; par- ichâtœes , allongés 'i; l.

fois pseudo- ;plus ou moins 1mycelium iverticalement ,

. 1D~friable Amas de calcai:t'e :Contours plus ou ':::friables,disper- lmoins nets;formessés dans la masse très variées,d tun horizon. .parfois pel.Ltcu­

ilaires.

i1

1Amas

" Rognons

"liHrIl

il~En.croûtEmentu crayeux ou1;ii tuffeux.

Nodules

Pelliculerubanée

Dallecompacte

1;I!EncroûtementIl nodulaire;1

iili1

liIf

ill'

_ 30 _

Par ailleurs, afin d'éviter certaines confusions

d'interprétation, nous n'utilisons le verbe "encroûter' que pour par-­

1er de la présence ou de la formetion d'une carapace calcaire. Pour

les autres fo~tions (accumulations diffuses, amas, granules, nodules),

nous parlol1S d'accumulation ou d'individualisation du calcaire,

III.- LES HORIZOnS DtDIDlVIDUALISATIOH ET D'ACCUHULATION DU CALCAIRE, .

DAns LES SOLS ET LElS DEPOTS•

. Nous commencerons par distinguer deux types d'indi­

vidualisation et d'accumulation du calcaire qui nous semblent fondamen­

talement différents :

- celles qui affoctent une roche, c'est-à-dire en général u.~ dép8t

quaternaire, soit sur une grande épaisseur, c'ost-à-dire plusieurs mètres,;

soit à une profondeur importante;

- celles qui n'affectent que la partie supérieure des roches­

mères, c'est-à-dire que l'on peut considérer corme faisant partie dude

sol (rappelons qu'il ne s'agit que de sols isohumiques, sols rouges ou Qn

sols qui ml dérivent).

A.- L'individualisation et l'accumulation du calcaire deus les

dép~ts quaternaires

Dans l'ensenble du Maroc, les dép6ts quaternaires

présentent très souvent des horizons où le calcaire s'accuoule et s'

ir.d.ividualise. Nais en général, ces phénonènes ne dépassent pas le

stade de l' amaa friable, du granule ou du nodule et c'est l t anaa

- 31 -

friable qui est le plus fréquent. Les différentes formes de carapace

calcaire sont au contraire très rares; il existe bien entendu des

carapaces enfouiea profondément, mais on peut alors presque toujours

déDOntrer que cette carapace marque la limite entre les dép~ts de

deux époques différentes du Quaternaire et qu'elle s'est donc formée

dans ou sur les horizons supérieurs du dé~t le plus ancien. Nous

signalerons cependnntJ

d'une part) les puissantes "croûtee stalagtifonnes"

de la plaine du Tadla dont l'origine est probablement lacustre, d'autre

part" certaines cro~tee ou dalles que lion voit localement se développer

dans les horizons assez caillouteu: de certains dép6ts : ce dernier cas

est assez fréquent en Basse Houlouya.

En ce qui concerne les amas friables, granules et

nodules, plusieurs cas peuvent se présenter:

- certains.dép6ts pamvent @tre entièrement affectés par ces

inclusions, et d'une façon homogène;

- d'autres dépSts sont également entièrement affectés nais d'une

façon hétérogène : ils préaenrerrt des horizons, plus ou moins contimls,

et plus ou moins épais (quelques dizaines de om à plus d'un mètre), où

la densité des DJIIB.S, granules ou nodules est nettement plus forte; il

peut aussi y avoir des niveaux où la proportion des granules et nodules

est plus ou moins forte par rapport aux anaa friables, la texture du

dépet ayant dans ce cas une très grande importance : il semble en effet

que la formation des concrétions durcies soit favorisée par une texture

plus grossière;

- dnfin, dans certains dépSts, les amas, granules ou nodules

calcaires n i affectent pas toute l'épaisseur; ils constituent seulElllant

un ou plusieurs horizons plus ou moins épais et situés plus ou moins

profondément.

Trois observations importantes doivent encore

@tre faites 1

- 32-

- Los dép8ts du Quaterru:'.ire récent (Soltanien et Rharbien) sont

rarement affectés, en dehors de la zone de pédogénèsc superficielle,

par l'apparition dramas ou encore noins souvent, de concrétions cal­

caires. Par contre, le phénomène est très général dans les dép8ts plus

ancie~~, les granules et les nodules é~~t plus fréquents au Tensiftien

et les amas friables à llAmirien.

-_Les amas, granules et nodules apparaissent très fréquemment et

en quantités importantes, dw1S des dépSts qui n'étaient très certaine­

ment pas ou qui étaient peu calcaires 101'S de leur mise en place.

Plusieurs exemples eY.istent en Basse Noulouya. et en particulier dans

la plaine du Zebra, dans des dépSts qui proviennent de l'altération des

scl1istes primaires de la chaîne des Kebdana, Cependant, un amont calcaire

ou calcique, d'où proviennent les eaux, est bien entendu nécessaire.

- Ces phénomènes d'individualisation et d'accumulation du.calcaire

dans les dépSts sont souvent accompagnés par certains indices dlune

hydromorphie ancienne qui fut probablement assez faible: structuration

(en particulier structures polyédriques fines à faces lissées), plages

de couleur plus grisatro ou plus rubéfiée, poches plus -.argileuses,

quelquefois individualisation du fer ..

B.- Llindividualisation et ltaccumulation du calcaire dans les sols

Avant d'aborder l'exposé assez général des faits,

il nous senble utile, à titre d'exemple, de décrire rapidement ce que

peut ~tre le profil calcaire d'un sol isohumique subtropical, sol dont

le caractère essentiel est justenent la présence d'un horizon d' accums­

lation du calcaire (RUELLAN, 1966).

Le profil calcaire d'un sol iaohumique peut

prendre des aspects très variés 1

cIl .1'111.".1 Il III 1

- 33 -

--Tout d'abord, le sol peut ~tre uniformémont calcaire ou décal­

carisé juaqu' à la roche-mère qui présente la même teneur en calcaire

que le sol. Il n'y a donc ni individualisation ni accumulation de

calcaire, ot nous ne classons d'ailleurs pas ces sols parni les sols

isohumiques : ce sont des sols pou évolués d'apport., que l'on ne

trouve que sur des dép8ts récents.

- Certains sols (figure nQ1), dans lesquols il n'y a aU~_Ule ir.d~­

vidualisation visible du calcaire, et qui sont calcaires ou non en

surface, présentent soit une augmentation progresadve du calcaire j::'.squ' .;

la rocha-mère (augmentation qui conmence dès la surface si le sol eEo!;

calcaire; à partir d'une profondeur variable, quelques è.izaines de

centimètres au maximum, si le sol n'est pas calcaj~c en slxrface), soit

une zone légèrement. plus riche en ca::'cairo que la surf'aco 0';; le maté:!:'im.

originel, horizon d'accumulation du ca.Icaâ.ra C:,c:''"J.t il est impossible de

marquer les limites. Ces sols, qui so 6.é,teloP?ent tCl.'.jOllrs sur des

matéria:ux que l'on peut dater du Quaternai:,:,e ré~ent (Rha!'bien; m~rr.e

Soltanien dans les régions très aridr.:!s), sent des sols isohumiqueo jeunGP

peu 6volués.

- D'autres sols, et ce sont en Basse Houlcuya parmi les plus fré­

quents, pr6sentont un horizon d'individualisation du calcaire qui ost

6galomont prosque toujc.urs un horizon d'accunruO.ation de c~t élémont.

L'individualisation du carbonate se présente Doit scus forme d'amas, s~i~

sous forme d'amas et granules, soit enfin sous foroe d'a.r:JaS, granu'Lcs

et nodules, la densité de ces inclusions étant plus ou moins forte. Le

profil calcaire de ces sols, que l'on peut qualifier de typiques)peu'~

présenter divers aspects (voir figure n Q1) : le sol peut ~tre non ou pOl'

calcaire sur une épaisseur plus ou moins grande, puis la teneur en cal­

caire augmente rapidement, l'individualisation apparaissant alors presque

tout de suite; dans d'autres sols, l'augmentation en calcaire débute dès

la surface du sol et généralement s'accentue quand l'individualisation

appara~t à une profondeur variable (20 à 50 co le plus souvent); dans

les deux c~s, la teneur en calcaire rediminue généralement en profon~~J~'

r

r ~--'- , --"-_0' ~._n~ '__ ~ .

So/& ,sohumit/uesl'eu ~vo/u';s

t, U ~ (. (Y ".

t,,'"~;~ (1.. 'l'/(1

\\\,~

\\

\

~ 1 ~,II""\- l "

\ \\ \'II 1" 1" /" /).

1\1 \: \

l ,

1 11 ,

Sols isohumsouesà double aceumulotuon d~ calccure

rI= déhut de l';{ld'V,dual'-sotlon ducalca.re ]

tu- d.but dt" l'horrr on (lÙ Ilfldll/ldlJù­

h sat ton dl.l ("n/rOlre est beaucoupplus Il''portante)

50

ISO

100

Prol Wcm.

so CO.' Ca %1,0302010

Sols ,sohumù/ues

t!lf'9u flS

fI= d,;hut de l';,,d''vlduol,sat;ondu calcaire]

J :- \

: \ \. '1 . \l 1 ~ ·--...,,1

50 -l " ~ ".-, ~ l'. \

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f ; ~ \1 . 1 •1 1 1 :, i/ 1ISO

100

Prof.cm.

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\50 -1 \

\\\111

100 -i /

111,11

ISO -II.1

Prof ,cm

Figur~ n!' 1aue/gues exemples de profIls ca/ca/res des sols

Îsohum"lues (Sols non encroûtés)

,lAs:,

or •.

,.

20 cmr:

1

n I.S C11I.-

S5 cm.-

1(10fl.-

m

Brun· Structure nuc'/'orme, tendance polg~dr;9ue en profondeur.Très caillouteux: gros et petits blocs de dall« et de croûte.Colco,re.

Brun, un peu plus rougfl - Structure polg~dr'9ue.Tr~$ cadIou­Leux . Ama. calca/re«.

Croûte /amll/lai,.e blanche, peu du,.c/e,· feuillet. ;pa/s au som­met, tle l'lu, en plul 'in6 en prDl(,ntleur - Tr~. Ctlil/outeux: gr08el petits hloc, (Je dalle.

Cncrt"Jtllmfl"t tulfeux, blanc, tendre - 7r~$ caillouteux:gros et petits bloc' cie dalle.

Dalle .compacte rO'II, tr~' dure, tr.8 continue.

--- --Croûte lame/lo'-re, blanc - r as» au s ommet , plu.

blanche à /0 base _ Feu'/Iets épa"s et très durCIS ousommet, de plus en plu, '''ns et de plua en plus t~n­cires ver' le boe.

..

Encroûtement turfeu)(, nodulaIre, blanc ou sommet, plusros» en prolont/eu!' _ Our au sommet, plus tendre en pro­fDndeur. Struclure ''-nement leu,ïlet~e.

..

!ilure ne II' 2...

Sol il"humi'lu, encroû/; pri"nianl troi.

tJccu17UllalitJnll Je calcair. 8uperp",iel.

..

enfin, assez souvent, l'accumulation et l'individualisation pouvent

se réaliser en deux temps : après un horizon supérieur, calcaire ou

non, et s'il est calcaire, cet élément est constant ou ne cro~t que, horizon

lentement, un deuxieme voit sn teneur en calcaire augmenter plus

rapidement et contient des formes d'individualisation du calcaire en

général assez peu nombreuses ot de faibles dimensions; puis on aborde

rapidement un troisième horizon, dans lequel l'individualisation du

calcaire est beaucoup plus importante et où l'aU6lIlCntation de la teneur

en cet élément augmente beaucoup plus rapidement, atteint un rnaxiI:lU.m)

puis rediI:l:inue. Cette double accupulzrtdon, qui ne se produit que si

le troisième horizon comence à une profondeur suffisante (au moins plus

de 40 cm) est très souvent le résultat de deux pédogénèses successives

qui se sont développées soit dans un m~me matériau originel, soit au

contraire dans deux dé~ts superposés, le dép8t supérieur s'étant mis

en place après la foroation et l'érosion partielle du sol le plus ancien.

Signalons que dans certains sols, il n'y a pas vraiment d'aocumulation de

calcaire en profondeur, mais seulement augxaentation plus ou moins régu­

lière de le. teneur en calcaire depuis la surface jusqu1à ln rocne-nère,

Souvent ce phénomène provient de ce que le matériau orÏ8ine1 est compl.exe ,

c'est-à-dire qu'il est constitué par plusieurs dé~ts superposés et peu

épais qui sont d'autant moins calcaires qu'ils sont plus récents.

- Enfin de nombreux sols sont encro~tés, c'est-à-dire qu'ils pré­

sentent comme horizon d'accumulation du calcaire, une carapace : encroe.to­

ment, ou cro~te et encro'dtement, ou dalle, croa.te et encro'l1tement, etc•••

Et assez souvent, cocme dans les sols précédents, cette carapace est

précédée d'un horizon où l'accumulation et l'individualisation du calcaire

(amas et granules) se produit déjà. Il arrive m~me, et ce n'est pas

exceptionnel, d'avoir deux carapaces superposées et trois horizons d'ao­

c'l.1mÙ.ation du calcaire (figure nQ2). Au-dessus des carapaces, la teneur

en calcaire des horizons supérieurs est très va.ri.a.b1e : ces horizons

peuvent atre totoJ.ement déca1carisés, ou au contraire ~tre très calcaires;

ils peuvent ~tre uniforoément calcaires ou présenter un accroisse~ent

progressif de cet é1énent avec la profondeur.

- 37-

Quelles sont maintenant les régles générales qui

régissent les horizons d'individualisntion et d'accUDU1~tion du cal­

caire dans les sols.

1Q) Position et épaisseur des horizons

Les horizons d'individualisation et d'accumulation

du calcaire, quols qu'ils soient, ne sont jamais situés en surface,

sauf s'il Y a eu une érosion qu'il est toujours très facile de démon­

trer. En particulier, les carapaces calcaires que l'on trouve fréquemment

sur des buttes, our des plateaux totalement isolés, sur des pentes

souvent assez fortes, sont presque toujours situées sous des horizons

supérieurs de quelques dizaines de èenttoètres d'épaisseur.

P~r ailleurs, la profondeur à laquello comcencent

les accumulations de calcaire est assez remarquable~ent constante dans

une région donnée, à part, bien entendu, les zones d'accumul~tion et

d'érosion récentes. D'une région à l'autre, l'épaisseur de l'horizon

superficiel, horizon qui est bien sar toujours moins calcaire que

l'horizon d'accumulation de calcaire, peut varier, variation qui semble

se faire en fonction du climat actual.j mais cette vn.ri.ati0l1 reste

toujours faible, 80 en étant un grand naxirmn pour cet horizon supeœ­

ficiel. En Baase-ëïoul.ouya, la profondeur à laquelle comnencerrt l' indi­

vidualisation et l'accumulation du calcaire est de 60 à 50 cm dans la

plaine aride (lu Zebra, de 40 à 70 om dans la plaine seni-aride des

Triffa.

Enfin, si, comme nous le verrons, l'épaisseur des

a.ccumulations de calcaire varie nettement, mais relativement peu, en

fonction du climat et du relief, si elle varie également d'une façon

plus importante avecl'~ge de sa formation, il reste que l'on n'dbsorve

jamais dans un sol dl~ déterminé des variations considérables de

cette épaisseur.

-38-

Les horizons supérieurs qui doDinent les horizons

d'individualisation et d'accumulation du calcaire n'apparaissent donc

pas comme ayant recou~rt ces derniers qui semblent bien s'Otrc formés

à l'intérieur du sol.

2 Q) Rapports entre los horizons superficiels et les accUJJU.­

1ations de ca1cnire

Deux séries d'observations très importantes doivent

~tre soulignées

a) .§.é~ii.Q.n_d~s_d~.ho~i~0aê. le passage de 1 'horizon

superficiel, moins cal­

caire, à l'horizon d'accumulation, obéit à des lois peécises e Tout d'

abord, dans un sol où l'accumulation du calcaire est diffuse, à amas, à

granules ou à nodules, il y a, du haut vers le bas, augnentaHon progres­

sive de la teneur en calcaire quand on passe d'un horizoh à l'autre : on

ne peut pas placer de limite précise. Puis au fur et à mesure que laté!­

ralement on va vers des accumulations plus riches en calcaire (et nous

verrons quo ces passages latéraux sont très progressifs), il apparnît

que le passage ontr~e~eux horizons devient de plus en plus net, que

l'augmentation du calcaire est de plus en plus rapide, ceci étant ee au

feit que c'est surtout le socmet de l'accumulation qui s'enrichit en

calcnire. Et quand on passe aux carapaces, l'apparition de l'accumulation

du calcaire devient brutale : il n'y a plus de transition, le sommet des

carapaces étant toujours très net •

Cependant, les carapaces calcaires qui se terminent

par une cro-a.te, une dalle ou une pellicule rubanée, sont t:res souvent

remaniées à l'intérieur de l'horizon superficiel, ce qui peut faire

croire que cet horizon superficiel est un apport allochtone qui est

.venu recouvrir la carapace. Nous pensons, quant à nous, qui il doit

s'agir là d'un rernanienent presque sur place, sans véritable transport.

En effet:

- 39 -

Quant on passe latéralement d'un sol à croûte à un sol à encroû­

tement, rapidement les horizons supérieurs ne contiennent plus de

morceaux de croûte,

- Dans les horizons supérieurs, les morceaux de croûte qui ont

été arrachés à la carapace etromontés souvent jusqu'à la surface du sol

(30 à 40 cm au-dessus de la cro~te en place), peuvent ~tre dans des

positions assez inclL~ées mais ils ne sont jamais renversés. On voit

d'ailleurs souvent des feuillets assez longs de cro~te qui rartent en

oblique à travers·l'horizon superficiel, depuis la carapace et vont

quelquefois jusqu'à la surface du sol.

- Que l'horizon supérieur de la carapace soit une croate ou un

encroûtement , il est rare d'observer qu'il est raviné, ce qui serait

probablement le cas ai l'horizon superficiel du sol avait été mis en

place postérieurement à la formation de la carapace.

b) leneR!'_en .Q.al.c!l~_el~i§.s~UJ: .Q;e.§. .Q;e.J!X_h.9.riz.Q,Il,§, :

sur ce plan, les faits déoontrent une indépendance presque totale entre

les deux horizons. En effet :

- Il n'y a aucune corrélation entre la teneur en calcaire d'un

horizon superficiel et la puissance (épaisseur et richesse en calcaire;

de l'accumulation. Qu'il s'agisse d'un horizon à anns calcaires de 30 cu

d'épaisseur ou d'une carapace de 2 mètres, l'horizon supérieur peut êtr8

non calcaire ou en contenir 20 à 30 %.

- De ~e, il n'y a presque aucune corrélation entre l'épaisseur dq

l'horizon supérieur et la puissance de l'accumulation. Tout juste cons­

tate-t'on, en Basse }~u1ouya par exemple, que les accumulations de cal­

caire sont un peu plus ," puissantes dans la cuvette des Triffa où

justement; nous l'avons vu, les horizons supérieurs sont un peu plus

épais; nous en reparlerons (voir § III-B-6 et 7). r·1ais dans la plaine

du Zebra COIIlIJC dans la plaine des Triffa, l'épaisseur de l' horizon

supérieur sera le. m&1e dans un sol à anaa calcaires que dans un sol à

carapace.

-40-

Une certaine contradiction semble donc apparattrc

entre les faits que nous avons rapportés dans les § a etb, les premiers

démontrant que les horizons superficiels et les horizons d'accUDUlation

sont CeuJ~ d'un m~De sol et non deux dépats différents, les deuxièmes

tendant au contraire à prouver une indépendance entre les deux horizons.

Nous verrons qu'en réalité il n'y a pas là contradiction, mais seulement

la preuve que l'accumulation du calcaire n'est pas le résultat d'un

lessivage vertical.

32) Rapports entre les accumulations de calcaire et les)

roches-mères.

Dana les sols isohumiques, qui n'existent que sur

des roches-mères très meubles (très généralement il s'agit d'alluvions

et de colluvions) et dans les sols rouges développés sur des matériaux

meubles, ont pout faire régulièrement les observations suivantes :

- Quel que soit le type d'individualisation et d'accumulation du

calcaire, il y a toujours passage progressif entre cet horizon et la

roche-mère, le calcaire dirainuarrt progressivement, du haut vers le bas,

depuis le maximum de l'accumulation jusqu'à la roche-mère. S'il s'agit

d'une carapace cal.cai.re , c'est son aonme t qui est le plus riche en

calcaire et le plus dur : les carapaces voient toujours leur teneur en

calcaire et leur consolidation diminuer progressivenent vers le bas et

la limite inférieure de ces carapaces, c'est-à-dire des encrodtenents

qui passent à des horizons à amas, granules ou nodules, est toujours

très progressive.

- Il n'y a aucun rapport entre la richesse en calcaire de la

roche-mère et la puissance des accumüzitions. En particulier tous les

types d'accumulation de calcaire peuvent se développer dans des roches­

mères qui n'étaiont pas calcaires lors de leur mise en place (schistes

ou colluvions de schistes par exemple). Nous en avons de beaux

- 41 -

exemples en Basse-Ibulouya (piedmont des collines schisteuses des

Kebdana en particulier). Cepei.dant , un bassin versant calcaire ou

pour le moins calcique, reste bien entendu indispensable.

- Le matériau originel a. certainement, par sa texture, une

influence importm1te sur les formes que prennent les accumulations

de calcaire : une granulométrie un peu grossière favorisera plutôt

les granules, les nodules et les encroûtements nodulaires; au contraire

dans un dépôt argileux, on verra plutôt se foroer des amas friables

et des encroûtements tuffeux. Par ailleurs, un matériel grossier

favorise la foroation dl encroûtements durcis, de croûteset de dalles

(dans et sur les roches-mères entièrement caillouteuses, il y a souvent

un ou plusieurs niveaux de croûte mince et très dure, le reste duétant

dép6t n'étant pas ou peu encroûté). Il ne s'agit pas là de lois géné-

rales, mais il est certain que sur le terrain on voit très souvent la

morphologie des accumulations de calcaire se modifier très rapidement

en fonction des variations de la texture des roches-mères. Par contre,

nous n'avons pas observé, comae J. BOULAll'JE dans le Chélif (1957)~ de

relations entre la texture et la perméabilité de la roche-mère d'une

pert, le lessivage du calcaire et la profondeur à laquelle ce calcaire

s'accumule d'autre part (ceci pour des roches-mères dont ln teneur en

argile varie de 20 à 70 %et la teneur en éléments inférieurs à 20

microns de 40 à 80 %).

L'individualisation et l'accumulation du calcaire,

jusqu'à la carapace la plus dure, apparaissent donc bien COmIae s'étant

formées dans un matériau préexistant: on ne peut pas, en particulier,

imaginer qu'une croûte ou une dalle compacte sont des apports super­

posés au matériau sous-jacent. Cependant, il apparatt également que ce

n'est pas la roch~ère qui a pu fournir, par remontée, le calcaire

nécessaire à la foroation des accumulations.

Dans les sols rouges développés sur une roche compacte,

un calcaire dur par exenple, l'horizon d'accumulation de calcaire, quand

il existe, se fome dans le sol et repose directement sur la roche-mère.

- 42-

4 Q ) Corré~tions veyticales entre les divers horizons_

d'i'pdividua1isat~op__et d'accumulation du calcaire.

Il serait trop long de décrire par écrit toutes

les corrélations possibles. Aussi les avons-nous schéQatisées dans la

figure n Q3. Nous rappellerons seulement que :

- fÜS à part les phénooènes d'altération superficielle, la limite

supérieure d'une carapace calc~ire est toujours très nette, très

brutale.

Par contre, les linitesdes horizons qui la constituent, satû

pour la pellicule rubanée et quelquefois 1& dalle coopacte, et sa linit~

inférieure sont toujours assez diffuses : ce sont des transitions pro-,

gressives et il y a augoentation constante de la teneur en calcaire du

bas vers le haut•

- Les linrltes supérieures et inférieures d'une accumul~tion dif­

fuse ou d'une accumul.atüon à anas , granules ou nodules sont généralem.ent

Peu marquées, sauf bien entendu s'il y a eu superposition de dépSts

quaternaires qui sont alors svuvent séparés par des niveaux à texture

grossière, fréque~ent caillouteux et ravinants.

- Il arrive assez souvent qu'une carapace soit surmontée par un

horizon d'individualisation et d'accumulation moins puissantes (par

exemple : horizon à e..mas sur encroûtement ou croûte; encro'dtem.ent ou

croûte sur dalle). Nous en avons déjà parlé et nous pensons qu'il

stagit là de pédogénèsos successives.

52) Co~é)..ai.i-o.Th(LlatjFal~.? entre les divers ho~I!S drin~i.­

vidunlisat~Qn__et dtaccucu1ation du calcaire.

1es passages latéraux entre les diverses formesdu

d'individualisation et d'accUDUlation calcaire sont ex~menent

fréquents. Sur un dépôt tensiftien, par exeople, dans des sols du

groupe isohumiques subtropicaux, on passe courarnnent d'un horizon

....

- 43-

d'accumul~tionà 2@aS, à un horizon à granules; d'un horizon à amas,

granules ou nodules à un encroûtement tuffeux ou nodulaire; d'un

encroûtement nodulaire à un encroûtemetrt tuffeux; dSun encroûtement à

une cro-ate. Sur un dépÔt moutouyen, on passe également fréquernnent

de la croûte à la dalle compacte. Et il s'agit bien là de passages

latéraux et non de la superposition d'un encro~t~ent sur Ul1 horizon

à amas ou concrétions, ou de la superposition dlune cro~te sur un

encroûtement , C'est ce que nous avons schématisé dans la figure n24.

Pour la pellicule rubanée, par contre, elle vient toujours se super­

poser d'une façon discontinue, sur un encrol1tement durci, uns

cro~te ou une dalle.

Dans une région donnée, l'apparition des diverses

forces d'accumulation du calcaire, leurs puissances, et les passages

latéraux qui les relient sont essentiellement régis par les facteurs

suivants: la texture des roches-oères, le relief et le micro-relief,

ll~ge des sols.

püs à part les cas où les carapaces sont surmontées

par des accumulations moins puissantes, les différentes fomes d'ac­

cumulation et d'individualisation du calcaire apparaissent donc CODille

étroitement aeeociées : nous avons vu que les accur:rulations diffuses,

les amas friables, les granules et les nodules pouvaient ~tre présents

dans les m~mes horizons; par ailleurs, les passages verticaux ot

horizo~taux démontrent que les encro~tements dérivent de ces horizons,

que les croûtes dérivent des encroûtements et que les dalles compc..ctes

dérivent des cro~tes; seules les pellicules rubanées paraissent assez

indépendantes, encore qu'on ne les trouve que sur les carapaces ~(ou

sur cles roches calcaires) •

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Encroûtement nodulaire

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Encroûtement

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Oa//~ compacte

Passoges latéraux ~ntred'accumulat/on du calearre.,t

FiJ..ure n~ 4

les drv erse« lorme8 tlïntl/vHluohsot;on

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- 46-

6Q) Les inaividualiaatians et ,âcc;gpulations du calcaire en

fonction de l'age des sols et des climats actuel~.

~~d on peut, d'après l'~go des dépats quaternaires

sur lesquels ils se sont développés, fixer approximativement l'époque à

laquelle les caractéristiques essentielles dos sols se sont formées, on

constate (en Basse lIoulouya) :

- Sur les dépôbs rharbiens, il n'y a. souvent pas d'horizon dJaccu­

mulzrtâon, Qunnd il existe, il s'agit presque toujours dtune accumulation

diffune, sauf dans los secteurs les plus humides de la plaine des Triffa

où quelques amas friables peuvont appnrnUre.

- Sur les dépats aoltanions, l'horizon dtaccumulation est générc­

Lomonf à amas friables ou, plus roromentJ

à granules; les nodules sont

très rares.

- Pour 10 Tonsiftien, tous los cas sont possibles, sauf l'accumuL..'l.­

tion diffuse seulo et la dalle compacte qui est raro. Les carapaces à

oncro~tomonts, croatos ot pollicules rubanées sont très fréquentes.

- A l'Ju:rl.rien, dans la mesure où on peut le reco:nnnUre, ce qui

est souvent difficile, il souble que.les cnrapaces soient rares; l'acCUM

mulation caractéristique est faite d'amas friables.

- 1l.u Salétion, il semble que la carapace calcaire puL3JeBtre assez

développée.

- Enfin au Villafranclùon (Moulouyon), c' ost toujours la carapace

très puissance, très épaisse (1 à plusieurs mètres), généralement teroi­

née par une dalle compacto et une pellicule rubanée.

Au Naroc, los accumulations de calcaire existent

partout, sous tous les cli.mata, depuis l' hlDmide jusqu'au saharion, à

condition bion sQr qui il Y ait du calcaire dans les bassins versants

(roches calcaires ou calciques),ot dans l'ensooble du pays, cette

.......

- 47 -

échello des accumulations du calcaire quo nous vonons do définir reste

vnlable d'une façon relativo, c'est-à-dire quo c'est au Bharbien que

les accumulations sont toujours les plus faibles et au Tensifticn et

surtout au Villn.fronchion qu'elles sont les plus fortes.

Cependant, quand on va veœs les régions plus hunidos ~

si les encrat1temants restent présents à peu près pnrtout, on constate

une diminution progressive des cro-ates et des dalles,) puis leur dispari­

tion. Par contre; l' accumü.ation et 1'individualisation du calcnire

dans los sols soltaniens et rhnrbiens peuvent devenir plus importantes

sanc jamais cependant devenir des carapaces.

Inversement, quand on se dirige vers des régions plus

arides, on assiste tout d'abord d'u..."1e part à une généralioation, dans/ 1

les dép8ts anciens, dee .carapaces calcaires e~ en par-'cicuJ.ierJ

des

croates qui diminuent d'épaisseur et se rapprochent de la surface, ~i8

qui peuvent se développer dans dao dépôts amirier-s; d'autre part, dans

les dépSts récents, rharbiens ot soltanie~E, à tL~O diminution de l'in­

portanco de l'accumulation et do l'individualisation du calcaire. Puis

quand or. sc rapproche d:u. So.h.::.ro (Tafilalt par oxomp1e)) les ccoumüa­

tions de calcaire disparaissent des sols développés sur dép$ts

soltnniens et rho.rbiens et los carapaces calcairos deviennent moâns

développées dans les dépets plus anciens : mais, contraïreoent à ce

que certains auteurs ont affirmé (r,rA.RGAT, RAYNAL et W,TASSE, 1954)?

il Y a oncore des croates co.lcaires dans le Sud du Tafilalt.

Controi.±eœnt à 1'ttge des sols, le cl:iJ::Jat actuel

apparaN donc COŒle n'ayant qu1u:œassez faible influence sur les

accumuJ..ations de calcaire. n o:riste cependant un certain rapport entre

les deux, en particulier dans le domaine des fornes et des puissances

dos accuculations et des profondeurs auxquelles elles commencent.

l'Tous pouvons citer à titre d l eXODp1e la Basse YlOulouya où, dans la

cuvette des Triffa plus hunudo, les accumù.ations de calcaire sont

plus épaisoes et commencent plus profondément que dans la plaine du

Zebra, plus aride ; ceci peut 6tre attribué s

\

-48-

- d'une part à l'intense déon1œrisation qui 0. donné naissance

aux sols rouges dans la chaîne des Bni-sno.ssène sub-hunide qui donine

la plaine des Triffa;

- d' autro part à la présence duns la cuvetto dos Triffo. d'une végé­

tation qui fut toujours mioux développée, plus profondément enracinée

que dans ln plaine du Zebra;

- enfin à un certain leseivngo vertical du cnlcaire, s'accentu..'U1.t

avec l'humidité et la fraîcheur, lessivage qui enpèche quo le cal.ccd.re

amené par Loa eaux de ruissellement superficiel et plr la. circulation

interne, s'accumule trop près de la surface.

Il fnut cependant remnrquer, et ceci est fondamerrtaû,*'

quo l'~go dos sols et le cli.J:JD.t n'ont pour ainoi dire aucune :L"'lfluence

sur la déco.lcarisation des horizons superficiels qui suroontent les

acCUDUlations de calcaire.

Bien entendu)ce lessiva~ge du calcaire est très dif­

ficile à juger : les horizons de surface ont pu 6trc rcco.lcarisés et

surtout il appara1t par la présence des aaaa, g:ronules et nodules, que

les roches-mères n ront plus du tout 10. teneur en co.lcoire qu' elles

avaient lors de lour ni.so an place; elles ont certainement duns la

plupart des cas, été recalcarisées par la circulation des eaux.

Cependant, dana la plaine du zebra, si les horizons

de surfnce des sols bruns sont presque toujours un peu moins co.lcaireEl

que la roche-mère, on constate que cette décalcarisation ne s'accentue

absolument pas avec l'~ : il a'o.git là d'un caractère acquis dès le

Rharbien ancien. Il est en particulier :reœrquable que sur certains

plateaux villafranchiGlls, qui sont isolés depuis 10 début du Quaterntlire.

donc sur lesquels aucun nouvel apport latéral do calcaire n'a pu avoir

lieu, les sols soient restés très calcaires dès 10. surface.

1

..-49-

Dons la plaine dos Triffa, beaucoup de sols (bruns

et châtains) c.ppcraissent très lessivés en calcaire: il s'agit cependant

là d'une illusion due au fait que '!:'ST~:,O'v1) de roches-nères n'étaient pas cuétaient -peu calcaires lors de leur mise on place (il s'agit des colluvions de

sols rougûs fomés dans les Bni-Snassène) (voir RUELLAN 1965, 1966).

~mnd los roches-mères sont calcc.ires, le lessivage n'apparait plus que

t~ès faib~e. Cependc.nt~ nous avons quand n~oe noté çue sur les dép$ts

calcnires du Rharbien, les horizons de surface étaient plus décnlcariséa

que dans la plc.ine du Zebra. il aetïbl,e donc que le lessivage vertical du

calC'ai:.--e joue plus fortenent dans les Trilla, moins arides, que dans

7Q ) J'9~_5..ndindualisations et acCUI!IlÛ.g"tiQns du calca5.:t'9 en

.:;9~IlC~?.:..o.n-9-~~JJ.ef ~t_du micro-relief.

COIJI:1e l'a très bien fait ressortir J. BOULA.INE

(1961), le relief et le oicro-reliof, souvent très nouvementés en

Afrique du Nczd, ont une très grosse influence sur la répartition dos

sols.

Sur les accuculations de calcaire , dans tous les

doœinos (épaisseur, profondeur, richesse en calcaire, morphologie,

consolidation), cette influence se fait très Inrgeoent sentir.

Tout d'abord, c'est en fonction de la topographie

que se répartissent les roches-mères. En effet, le relief est le résultat

de phénomènes d'érosion, de transpurt et d'accumulation, mais c'est lui

égv.lement qui régit en pnrtie ces phénomènes :

- C'est donc la topographie qui détermine une grnnde partie des

propriétés physiques et chiniques des alluvions et colluvions, et en

particulier ln ~. ;~idure dont nous avons vu l'influence sur les acCUIJU­

lations de calcaire.

i

t

- 50-

- La topographie régit également la répartition des dép8ts d'

~ges différents (emboitement des terrasses et des glacis par exemple),

d'où so~ influence sur le degré d'évolution des accumulations du calcaire

dont nous avons déjà parlé.

- Enfin le relief régit l'érosion des Bols et leur fo~silisation

par de nouveaux dépôts. Il s'ensuit que les horizons d'accumulation de

calcaire sont plus ou moins proches de la surface en fonction du relief.

Il s'ensuit également tous les problèmes de superposition et de surimpo­

àition des pédogénèses.

Par cilleurs, c'est également le relief qui règle

les mouvements de l'eau dans les sols, la quantité d'eau reçte par les

sols, le sens et la vitesse de la circulation de cette eau (en fonction

bien sar égnlement de le. pernéabilité des roches-mères et des sols).

La topographie devrait donc agir sur le lessivnge

du calcaire. En réalité, en Basse lro1Ùouyn, nous n'avons jamais remrqué

que les sols situés dons les bas-fonds étaient noins calcaires en sur-­

face que les autres ou plus profondément décalcarisés. Cette dernière

affirLlation n'est pas tout à fe.it exacte : dans la cuvette des Triffa,

les sols sont souvent non cnlcaires sur plus d'un mètre d'épaisseur, et

dans les Ouled Mansour (collines séparant les Triffa de la Méditerranée),

l'horizon décalcarisé est généralement d'autant plus épais que l'on se

rapproche du fond d'un vallon; mais il nous est apparu que ceci n'était

pas dû cu lessivage du calcaire mais bien plutBt à l'accumulation dans

les bas-fonds, de matériaux non calcaires arrachés aUJI sols des versants,

érosion et accumulation qui se poursuivent de nos jours. Dans le centre

de II:', plaine du Zebra où tous les sols sont très calcaires dès la surface,

il n'y a pas de relation entre cette teneur en calcaire de surface et le

reliof. On constate seulement un lessivage beaucoup plus accentué des

sela et du sodium du complexe ndsorbant (ce sodium étant remplacé par

du calcium et du magnésium). Ceci prouve donc de nouveau que le lessivage

vertical du calcaire ne joue presque pas dans la foroation des accumu­

lations de calcaire.

t

- 52-

Par contre, on constate qu'il y a des relations

très étroites ent~e la topographie et les accumulations de calcaire.

On peut résu@er ces relations de la façon suivante :

a) La. profondeur à laquelle commence l'accumulation du

calcaire est plus grande dans un bas-fond que sur une pente ou une

colline : il y 0. lâ l ~ influence des phénomènes d'érosion et d l aCCUI:1U­

1ation postérieuresmais aussi peu~tre le résultat d'une pénétration

plus profonde des eaux qui apportent le calcaire.

b) Dana los sols qui ee développent sur des dép8ts récents

(Rharbian en Basse Moulouya; Rharbien et Soltanien dans les régions plus

arides 1 Moyenne rblÙouya on particulier), l'individualisation et l'ac­

cumulation du calcaire n'apparaissent que dans les zones où les eaux de

ruissellement superficiel et de circulation interne sont abondantes. Ce

sont dos zones qui reçoivent plus d'eau, donc plus de calcaire; ce sont

aussi des zones où la végétation, qui a certainement un ra1e important

dans la formation des accumulations de calcaire, est mieux développée,

plus profondément enracinée.

c) Dans los sols plus anciens, en particulier dans ceux

développés sur Tensif'tien, époque à laquelle les campacea calcaires

ont pris une grande extenaton, l'épaisseur des accumulations de cal­

caire, leur richesse en calcaire et l'apparition des différentes forœs

de carapaces cal.cadzea est très liée au relief et au micro-relief:

- Nous avons noté que dans la. cuvette des Triffa les accUI:lU1ations

de calcaire étaient beaucoup plus puissantes que dans la plaine du Zebra

et dans le Zebra lui-m~zae, ces accumulations (du Tensiftien) sont plus

épaisses au pied de la chaîne des Kebdana que dans le centre de la

plaine : tout ceci nous semble ~tre le résultat de la. présence des mas­

sifs montagneux. Présence des Bni-Snassène à climat sub-humide, où

l'existence des sols rouges sur calcaire dur démontre que des quantités

énormes de calcaire ont été solubilisées par les eaux, puis transportées

par ruissellement et surtout probablement par circulation interne

(circulation diffuse ou en nappe phréatique), enfin accumulées dans les

o.

- 51-

sols des ~..'iffa à une profondeur .qui dépend à la fois du lessivage verti­

cal q~i empêche le calcaire de s'accumuler en surface, de la perméabilité

et surto~t probablem€nt de l'enracinement de la végétation qui, par

évnpo~ation et phénomènos d'oxydo-réduction, provoque la précipitation

du calcaire (J. BOULAllJE, 1957). Présence égal.enerrt de la chaîne des

Kebdana où la décalcarisation des sols est beaucoup moins poussée

(climat. nettement plus aride q~e dans les Bni-3.nassène), qui a donc

fourni à la plaine du Zebra beaucoup moins de calcaire, calcaire qui

s'est surtout déposé au pied de la chaîne.

- Dans les plaines elles-06mes le nicro-relief règle l'accumula­

tion du calcaire. En Basse-Moulouya, on peut trouver les divers types

dtaccuculations dans presque toutes les positions topographiques, mais

il est évidont que ct est le nicro-relief qui régit le passage d'un type

d'acCllJJIU1ation à l'autre, qui rugit également dans le détail la puis­

sance (épaisseur et teneur en calcaire) de ces accumulations. C'est ce ql18

nous avons schématisé sur la figure n25 : ce schéma semble bien démontre!"

que c'e3t la circulation latérale des eaux sur et dans les sols, ce que

l'on appelle le "Lessivage obligue", qui régit les accumulations de

calcaire ~ tout semble dépendI'C' de la quantité d'eau chargée en carbonate

qui arrive, Qe la vitesse à laqu~lJe cette eau peut circuler et de la

vitesse à laquelle elle peut s'évaporer. Les accumulations de calcaire

apparaissent COl!lJJr3 étant le résultat d'un apport latéral de calcaire

et non pas d'un lessivage vertical.

8 2 ) _Observations diverses

Il nous rest~ p.ncore n. souligner quelques faits

importants :

a)Nous n'avons pas pu, come J.H. DURAND, faire dtétude sur

l'~~socia~ion ~eq ~éraux lourds dans les accumulations de calcaire et

les horizons qui les entourent. il est cependant très fréquent de voir

des graviers et cailloux dans les encro~tements, cro~tes et dalles~ les

m6mes que ceux que l'on trouve dans les horizons situés au-deeaous et

au-dessus.

xxxxxx~

.......o 0

Rharbien

00000000

SoltanienTensiftienVi lIafranc hien

------~---- --....;1 //

o

tcnsiftienGlacis

- ////////////////// - - = =:::.....,;1 //r)o l'~=--//////////o1 :~· •••.••••• oo 1

1 Entaille et ccmblcmcnll1 soltano - rbar-bien 1

tensiftienGlacis

oooooooc--- =::-­

//////

Te n s i f I i e n000000///--

YiIl afranch ienTen~jfhen

~.----- 11///- .

1

1

1

i1 1

Villafranchien 1 Quot,rnaire 1ancren

Tensiftien Quah~"n(1jre

ancrenTensiftien

-::::.=- //////0000

SoHanien T~nsjffien

x x x Carapace comprenant : dalle compoct.e,sur croûte dure, sur encroûtement.

Carapace ne comprenant qU'un encrou­i em erit:

--_.---- Carapace comprenant : pelkcule rubanéeassez épaisse, sur croûte dure, sur en­croûtement.

Carapace comprenant : croûte plus oumoins dure, sur encroûtement; pel/l'culerubanée poesible en surface.

o 0 0 0 0 Horizon d'oocumulat ron a amas friables,granules ou nodules.

Horizon d'accumulation d,lfuse ou absenced'accumulation.

F i!lure_ n~ 5

û uetques exem.ples de la répartition, des diverses formesd'indùJU:/ualisofion el d'arcumulaüoa du calcaire en fonrlion di!la topoqraphie et de f'âge des sols.

...

-5."-b) L'accumuJ.ati.n du calcai.:re.appura1t souvent COIillIl9

s'étant faite et se faisant enoore autour d'un système ro.cinaire.

Nous avons fait dans ce domaine les mêmes observations que J. BOUIAINE.

En particulier, le grand axe des amas, granules et nodules est souvent

proche de la verticale, et ces inclusions sont souvent alignées vert:.-

calement a

c) Les amas calcaires n'apparaissent pas eeulement cocme

des nodules farineux, aux.contours bien délimités, ou comme des pelli­

cules; très souvent, il s'agit comme d'une pénétration diffuse du cal­

caire à l'intérieur des agrégats, et on voit côte à côte des agrégats

qu:i. sont plus ou moina fortement imprégnés de calcaire, ce type d'oœ.s

étant lui-m~me ~troitement associé dans les horiz0ns à ceux qui sont

mieux délimités et beaucoup plus purs. En outre, la présence d'amas

friables n'implique pas forcément une accumulation du calcaire.

d) Enfin dans les sols, les horizons d'accumulation,

en particulier ceux à amas calcaires,) présentent .souvent des traces

d' hydromorphie : coloration bigarrée du jaune -: et! l'Ouge, ~tines

ferrt~euses ou de ~èse, structures à faces liss~es, poches

d'argile ..

*

* *

De ,11ensemble des faits que nous venons de rappor­

ter sur les horizons d'individualisation et d'accumulation du cnlca~

nous devons tirer les conclusions suivantes :

- Les différentes formes d'accumulation du calcaire, dans les

dépôts et surtout dans les sols, n'étant absolument pas ~~épendantes

les unes des autres, on no peut irJaginer pour chaque type, des modes

de formation totalement différents et complètement décalés dans le

tempe•

t

- 5{-

- Les accumulations de calcaire: des sola n'étant pns indépen­

derrtea .des horizons qu'ils surmontent et qui les surnontent, il ne

pout s'agir du résultat de phénomènes de dépôts ou de ruissellement

superficiel. Ces accUDU1ations apparaissent comme un horizon pédolo­

gique, formé à l'intérieur des sols à une profondeur assez faible et

qui varie peu.

_. Cependant, le processus pédologique principal qui a donné

naissance à ces accumulations, dans les sols et par surcro!t dans

les dépdts, ne peut ~tre le lessivage vertical du calcaire à partir

des horizons superficiels. Nous avons vu que ce lessivage n'est pas

nul, mais qu'il reste toujours très faible; il semble d'ailleurs

qu'il s'agisse d'une caractéristique qui est acquise très rapidement

(en quelques nilliers d'années, puisque les sols du Rharbien l'ont

déjà), puis qui n'évolue plus ; un équilibre est probablement atteint,

équilibre entre la descente et la remontée des solutions qui peuvent

transporter le calcaire.

- Ce processus pédologique ne peut pas non plus ~tre la remontée

d'un calcaire qui serait uniquement fourni par la roche-mère•

- Si le calcaire no vient ni du mut ni du bas, c! ost qu'il est

apporté latéralement. Apport latéral par ruissellenent superficiel

puis pénétration dans le sol, l'eau déjà chargée en calcaire traversant

les horizons supérieurs en ne les lessivant que très peu ou pas du tout.

Apport latéral dru1S le sol et dans les dépats par circulation diffuse et

par des nappes phréatiques plus ou moins abondantes. Le dépôt du calcaire,

la morphologie do ce dépat, l'épaisseur et la profondeur des accUIJU.1ntions

sont alors le résultat de la quantité d'eau et de cclcaire qui peut ~tre

apportée, de la vitesse à laquelle l'eau peut circuler, de la vitesse

à laquelle olle peut s'évnporer, de la profondeur à Laquelle l'eau

venant de la surface peut pénét:reX- dans le sol, de la quantité dJonu

qui peut remonter des horizons profonds, de l'importance de l' hyd:romorphie

e.-t de ses variations. D'où le r8le essentiel de ln texture et de la per­

m&.bilité des roches-mères et celui de 1.:1 topographie. D'où le rôle égale­

ment f'ondarasntn'l de la végétation qui facilite la pénétration de l'eau

dans le sol et surtoutjqui est la pompe aspirante qui absorbe l'ec.u qui

vient de toute pe.1Xt) et qui concentre le celcaire autour de son système

racinnire•

-5'''-

ss.: ESSAI Dl nfrERPRETATION DE 1l\ FORMATION DES nIDDlIDUALISATIONS

ET ACCUMULil.TIONB DE CALCAIRE DlillS LES SOLS ET LES DEPOTS -

A.- FOrIJEltion dans les dé;eets quaternaires

n nous 88D-

ble qu'il s'o.git Th probnbletlent du résultat de vari.ations dthydro­

oorphie plus ou moins o.ccentuées, hydrocorphie qui remanie à ln fois

le calcaire préexistant dans les d6p8ts et celui qui est amené par la

circulation des eaux.

Suivant les ces, on peut penser 1

- Soit à des dépSts calcaires très humides lors de leur mise en

place, l'individualisation du calcaire se produisant pendant l'assèche­

œnt en I:l~rae tenps que ln structuration; nous rejoignons une hypothèse

déjà présentée par J.H. DURAND pour les "nodules f['.l"ineux".

- Soit à des circulctions d'eau, plus ou moans diffuses et inter­

nittentes, qui affectent, en fonction des données topographiques et

texturoles, l'enseI:lble du dép~t ou seulement certD.ins niveaux de ce

dép~t.

- Soit enfin à l'action d'une nappe phréatique à niveau V"'uri.nble,

l'accuculntion et l'individualisation du calcaire se produi~t dans

l~ zone de batteoent de cette nappe.

Ln morphologie et l'ioportance des accumulations et

individualisations du calcaire dans les dép~ts sont donc fonction à 10

fois de l'iopol~ance de l'hydromorphie qui semble cependant rester

toujours assez faible, de ln qunntité de calcaire préexistant dans le

dép8t et apporté par les eaux qui circulent, de la vitesse à laquelle

-..

51-

ces eaux circulent, dG la cadence à laquelle le dépôt peut s'humidi­

fier et s'assècher. On peut en particulier penser que ln forontion d'aoas

calcaires est le résultat d'une hydromorphie qui vnrie assez peu et

lentement; que les granules, nodules et rognons sont au contraire les

témoins d'une hydrooorphie peut-ôbre plus poussée mis surtout d'une

variation rapide et inportante de cette bydrooorphie par des eaux qui

apporient beaucoup de calcaire; que les encroi1tenents et les cro-ates

qui ne se développent que dans des horizons à texture grossière,

caillouteux, ténoignent d'une circulation abondante et rapide des

eaux calcaires dans un Dilieu qui peut s'assècher assez brutalenent.

Dans l'ensenble, il s'agit certainenent là de

phénooènes très lent:!, et beaucoup d'entre eux, qui ont donné naissance

à des faciès caractéristiques et généralisés (anas de llAnirien,

granuleset nodulesclu Tensiftien) sont essentiellement fossiles, t6moi­

gnant d'un i'.i1ieu humide qui a aujourd'hui disparu. Mais partout où

les dépêts peuvent encore s'humidifier, partout où il y a des nappes

phréatiques temporaires, il est très probable que les phénomènes

continuent actuellement.

B.- Forontion dans les sols (sols isohumiques et sols ~s)

Les faits exposés précédeI:JIllent nous conduisent à

l'ensemble des conclusions suivantes :

12) Le colcaire provient essentiellenent d1apports latéraux.

il s'agit d'eaux chargées en calcaire qui soit ::m.ssellent sur le sol

avant d'y pénétrer, soit ci:rculent dans le sol et dans la roche-mère.

Comme l'ont réceIJI:lent montrré G. DELIBRIAS et P;. DUTIL (1966) un bossin

versant à roches calcaires n'est pas indispensable : des roches calciques

et en particulier des basaltes pouvent fournir suffioo.mment de caâcdum

pour enrichir les eaux en calcaire•

.,

2 Q) Les eaux superficielles quand elles ne sont pas saturées

on ca1cairo, c'ost-à-diro quand elles proviennent de pluies to~bées

localement et qui pénètrent dons le sol presqu'imoédiatement ou quand

elles ont circulé sur des matériaux peu calcaires, peuvent provoquer

t · 1 . vertico..l1 . d 1 h . , .un car am essJ.vage- du ca caa.re ans es orazons supeneurs; par

ailleurs, il est certain que la présence de matière organique dans les

horizons supérieurs provoque un enxichissenent de l' oau en gaz carboni­

que et peu~tre aussi an conposés organiques, qui vont lui pemettre

de dissoudre encore du calcaire appartenant à ces horizons supérieurs.

Le lessivage vertical sera donc d'autant plus iLlportant que le c1:i..tJat

est moins cride, plus pluvieux et moins chaud. En pays aride et seIJi;.;.

aride, 9.~ C;cl't',:,~"'.;-<li't'e.;.dans les régions où on trouve les sols iBohuI:liques,

il reste cependant toujours très 1iIJité, probab1enent parce que les

horizons supérieurs sont cons tamnent réa.pprovisionnés en calcaire par

les eaux qui y circulent (le re1e de l'activité biologique reste à

étudier) 0

32 ) Les eaux qui circulent dans le sol ne proviennent F.3

forcément toutes de très loin. Comme l'a précisé P. BIROT (1964) les

eaux de pluies qui pendant l'hiver n'ont pas été utilisées par les

plantes et qui ont donc pu perco1er profondénent dana le sol, peuvent

ensuito remonter par capillarité vero le système racinaire après sl~tre

enrichies en calcaire à tous les niveaux. Il n'y a cependant po.s appeu-;

vrissement en calcaire do la roche-cère qui est constamment réapprovi­

sionnéo en calcaire par les apports latéraux.

42 ) Les apports latéraux de calcaire dans le sol, en dehors

des ruissollements superficiels, sont dus, soit à des circulations nssez

diffuses, soit à des nappes phréatiques.

52) L'accuculo.tion du calcaire peut connencer dès que la

végétation s'installe sur un nouveau dép~t : cette accUIJUlation se

fait au niveau du système _ : racinn.ire qui absorbe l'eau qui provient

,

de toute part, et provoque la précipitation du calcaire. Etant donné

l'épaisseur des accUI:IU.lntions du calcaire et ln profondeur à laquelle

elles se situent, le systèoe rncinnire doit 3tre en partie celui

d'une végétation d'arbres et dlarbustes.

62) L'accucrulation du calenire concence toujours par une

accuoulation diffuse et pcr des pseddo-QYcéliucs.

72) Le stade suivant de l'accuculation est l'ap~tion dl

ams enlcaires. Cependant, dans un dépat ca'lcaâ.re et dans une zone où

les apports latéraux sont licités, l'individualisation du calcaire

sous formo dlams pout précéder son ncCl.lIlIU1ntion.

8 2 ) En fonction des quantités d'eau et de cnlcDire qui peuvent.

3tre nœnéee jusqu'au systèoo racinnire, en fonction égalŒlent de la

viteose à laquelle peut se faire ln circulation et l'évnporation de

l'eau au niveau des racines, l'accUI:IUlntion va se concrétionner plus

ou noins et se développer plus ou Mins vite. 10. densité, l'individua­

lisation et la grosseur des anna, l'apparition de granules et nodules

plus ou Mins durs, plus ou Mins gros et plus ou noins nonbreux,

l'épaisseur de ces horizons d'accunulntion dépendent de ces facteurs;

c'est-à-dire qu'ils dépendent de la quantité d'eau et de calcaire qui

peuvent provenir du bassin versant (cJ.i.rJntologie et géologie de ce

bassin versant), des propriétés hydriques des roches-oères qui peuvent

s'hUDidifier et s'assècher plus ou noâna rapidenent, du relief et du

mero-relief qui réglent la circulation de l'eau, de la puissance du

systèoe racinaire.

92) La profondeur à laquelle comaencenf ces accumulations

dépend de la quantité d' eau qui percole verticalecent, c t est-à.~

de la topographie, de la peméabilité et du clil:u:tt local. Plus cette

quantité est grande et plus l'accur:n.ù.ation concencera profondéœnt•

­t

t

- 60-

10 Q) Si les conditions cliontiques générales le peroettent

pendnnt un tcops suffist:lDDent long, le processus d'accuoulD.tion du

calcaire as poursuivra, et les encrodteoents connenceronf bientat à

se fomer à partir des horizons à onns, granules et nodules. C'est,

bien ent~ndu, dans los zones les plus favorisées, qui reçoivent beau­

coup d'eau et qui peuvent slassècher ropideœnt, que les encro~teoents

apparnttront les premers et se dé'Velopperont le plus ropideoent.

11 Q) kt fomntion préférentielle dfun encrodteoent tuffeux

ou nodulaire doit dépendre essentiellenent de l'accuoulntion préexistan­

te et des conditions d'hunidification et d'assèchenent.

12Q) Au fur et à nesure que l'encro-atenent se développe, la

stérilité chicique de cet horizon et sa cocpacité obligent l'enracin~-

aent à être de plus en plus superficiel. Par ailleurs, cet encrodteoent

slengorgeantfacilenont et ln perouabilité diDinunnt, la circulation de

l'eau devient de plus en plus superficielle: l'accuoulD.tion du calcaire

se poursuit rois elle n! affecte plus que des horizons de plus en plus

supcrfic:i.els de l' encroûtecent ,

13Q) L' enrichissenent en calcaire de cet horizon supérieur de

l'encl~-atonent, horizon qui, étant donné sa proxiDité de ln surface du

sol et de l'enrecinonent, s'engorge et s'assèche rapidenent, vc bientôt

si acconpcgner dl un certaan durcisseoent puis dl un début de feuilletage,..

plus ou noins horizontcl : c'est la croute qui se fome. Selon 10

tenps, le clirot, .la. topograi)hie e; les propriétés de l'encrodtooent,

ces alternances d1huoidification ct d1nssèchaoont seront plus ou coins

rapides, o.g:i.ront pendant un tenps plus ou coins long, affecteront une

épaisseur plus ou mins grande de l' encrodteoent : il en résultero que

le durcisseoent do l'cncrottonont et la for.cntion des feuillets de

croûte- seront plus ou noins accentuée sur une épaisseur plus ou coins

grandej il en résultera égnlecant des variations dans l'épaisseur, le

~cisseoent et la richesse en cnlcaire des feuillets de croate•

-•

-61-

14Q) L' nboutissetnEnt extrè:le de ces phénonènes d 'huci.difiootion

et de dessication senble être 12. forctltion de ln dnlle compccte, Cette

dalle conpo.cte, très générnlisée nu Villnfrnnchien, ne n'est fomélt que

o.ssoz rorenent nu Tensiftien.

15Q) Enfin, au aoccet de ln croûte calcnire durcie ou de ln

dalle, inperoéo.blo mis toujours enterrée, plus ou coins brisées verti­

cc1eœnt par les dernières phases d1nssècheoent, llonu qui pénétra de

plus en plus difficilonent, ruisselle et s l6vnpore en déposant de fines

lc.nellos de cc..."Lco.iro : Clest la. fornntion de Pellicule l'Ubnnéo.

16Q) En fonction des divers fncteurs de forœ.tion que nous

avons cités, et surtout en fonction du tenps, l'ensenble de ces phénonènes

se sont :repétés dtune fe.çon plus ou nains accusée au cours dochncune des

périodes de pédogénès~ qui se sont succédées pendant le ~te:rnaire, pé­

riodes de pédogénèsea correspondant probablement le plus souvent aux

périodes pluviales (G. BEAUDET, G.I1AURER, A. RUELLAN, 1966)0

17Q) Si l'll.CCUI:1\.Û1ltion du ca.lcaire jusqu'à ln fomation des

encro'Otanents nous senblo noI'!!JlÙe, quand le tenps 1 10. pernis, sous un

cliI::Jnt seDi-aride voisin de celui do le. plnine des Triffn· (avec 00­

végétation forestière actuelle), il est possible que le durcissement

des encroûteeents, et 10. fometion des cro-ates, des dalles et des pel­

licules rubanées soient la conséquence dlune certaine codificntion

climtique que l'on ioogine facilŒlEnt dans le sens de l'nBsèchenent

(les cro-ates sont rores dana les régions actuellenent trop pluvieuses;

elles sont au contmi1.'e t:t'ès gén6ro1isées dena les régions o.ctuellenent

subarides occne ln l'1oulouyn et les Hauts Ple.too:ux). n ne peut slo.gir

cependant d lune augn.ento.tion inportante de ln séchezesBe et il est

peu~tre plus logique de penser à une nodificntion du rythne des pré­

cipitations et des tenpérotures, à un climt toujoura aussi pluvieux

mis plus chaud, peuWtre à un· dop1.o.ceoent de la saâaon des pluies

vers la saison chaude. Mais _.n'y-a.--'b-il paa tout siopleœnt nodificntion

seule du pédocJ.iDnt, codificntion qui provient de ln dégradation de la

végétation naturelle provoquée par ln fomntion des enoraateoents ?

..

.t

- 62-

18Q) La foroation des encro~tecants et des croates à l'~

térieur des solo poso bien entendu le problène du déplacement des par­

ticules non calcaires qui sont reoplacées.par 1~ calcaireo Jusqu'à des

teneurs de 50-60 %de calcaire, 11 peut n'y avoir qu1augoentation de ln

densité de l'horizon. ~nis au-delà il y a eu forcéoont déplacecant des

particules, probab'Leaent sous l'action d'une certaine cristu1liootion.

Co phénonène :reote cependant à étudier au laboratoira~

19Q) Depuis la forontion des dernières carapaces cn1cnir~s

qui datent le plus souvent du Tensiftien, jusqu~à nos jO"Jrs, ces sols

ont contirnto à ~voluer8

- fZout dSabord, rien ne nous interdit de penser pn:;.~ exenpl,e que

des carapacesjess€'!ntielleœnt consta.tuées au Tensii'tien.., ont continué à

évoluer jusqu'à nos jours : on peut nêne ioaginer qu'une forte accurmlrs­

tion à granules du TonDiftien a pu se trnnsfomer en encrotttement nu

cours du Soltnnien, qu!un encroûtensnt fomé nu Tensiftien a pu se

transformer en croûte au Soltonien, quo des pellicules rubanées se sont

développées au sOI:'I.1et des carapaces jusqu1à nos jours.

- Cepondnnt, à partir du nonerrt 'Où une carapace calcaire est foméo

surtout S'il s'agit d'une croate ou d'une dnlle, carapace qui limitera

Ir enracdneoent de la végétation et les échanges hydriques, il se produit

certa:ï.n.eoent une Borte de rupture dans le sol qui isole l'horizon aupor-­

ficiel : cet horizon ne va plus évoluer en fonction de sa roche-oère qui

est situ60 BOUS ln ccrspece Mis aeulenent en fonction de lui-n~e et

de ] a carapnce qu'il surtaonte•

- En présence d'un profil ~ carapace cnlcnire il faut d'nilleu.rs

on ce qui concerne. l'horizon aupérieur, se poser toujours deux questions;

preDière question: quelle est l'évolution géoDOrphologique de cot horizon

depuis ln forrnntion de ln oampo.ce; oet horizon n' est-il pas un appart

postérieur, n' a-t-il pas été anincd. ou épaissi po..r des phénonènes dt érosic:;,

et d'aoow::nüation, est-il ·.-ro.i.oent "en plnce"; deuxiène question: quell"

est l'évolution pédologique de cet horizon depuis la forontion de la

carapace?

)

•"\

,

Il

....

=

.r

...•

J

,

-63-

- Ln réponse ù ln preni.ère question est toujours difficile et

l'observntion seule des profils p~ologiques n'apporte jaonis les dlé­

Dents suffisants : cotte observntion doit toujours ~tre cODplétée par

une étude géooorphologique domillée. Nous voulons en particulier znp­

peler un point inporto.nt : ce n'est pas parce que dans les horizon.s

supérieurs d'un sol ù carapace calcaire on trouve des olénents de cette

carapace (cro'!lte et dnlle) qu'il faut en déduire que cet horizon est un

apport postérieur qui a reIJaIlié, érodé la carapace en se nettant en plaC0~

n peut s'agir d'un ainpl.e reIJEmioœnt sur place acconpcgné de glissooen:l;s

très légers et très lents des différents niveaux de cet horizon; coooe 11c

ai bien écrit récer::tI:lont G. BEAUDET (1966) "La stabilité n'est pas l' ioDo­

bilité. De tIUltiplos causes provoquent un rénnénngenent perpétuel des

particules du dép8t : vnriationa différentielles de volUI::le liéos à l'état

hydrique et themique du sol, activité dos nniœux fouisseurs, passage

de l'eau de percolation, inplantation, croissance et déconposition des

rcctnca, Tous cee nenFiJI rénjustenents se trnduisent globD.1anent par uno

lonte nigrntion du dé~t sur la perrto", 1110. pédogénèso s'exerce donc

dans un Dilieu lonteœnt nouvant où pnrfois tel horizon (Dieux hunecté,

plus gon:f"lnnt ou recolant une. vie D.IliI:JDJ.e ou végétnle plus active par

exenple) s'avère un peu plus "ropidell que les autres. Aussi ne faut-il

pas s' étomer de trouvor dans les profils pédologiques de cos régions à

végétation;, cli.Docique dense des peeudo-ddacordonoea, des "mvinenents ll

f'mgitifs qu'un observnteur .non averti des processus oorphologiques peut

interpréter COIJOO autant d'apports oolluvinux distincts et supezpoaéa":

Nous pensons on tout caa que les sols à carapace calcaire dans losqueJ.s

l 'horizon supérieur est entièreoent un apport postérieur sont assez ro:rcs

et les positions topogrnphiques occupées par de nonbreux sols à carapace

calcaire dénont:rent que ces appor-ta étaient souvent iDpossibles. Par

contre, ces horizons 1 suivant leur situntion dons le relief, ont très

cortaineœnt étci souvent om:incis ou épaissis depuis que les carapaces ont

pris naissance: l'état de le. surface, souvent enrichie en élénents

grossiers, et des oodificntions brutales de texture dana le profil

le d6nontrent•

- 6if.-

- L'évolution p9dologique de l'horizon supérieur depuis ln for­

Ir.tion de ln carapace dépend principclmerl t de deux fecteurs : l' épais­

seur do l'horizon et l~ ncture de la ccrapcce. Si cet horizon est

suffisanœnt épaâa (plus de 30 co), nous avons déjà montré que, po.r

oX9Clple.l un nouveau sol isohumique peut s'y développer et ~oe, sur des

carapacee villo.fro.nchimmes, de nouveaux sols à carapace peuvent prendre

naâesance, Par contro, si cet horizon est pou épais ou si la carapace

Qst un encroûtement ou une croûte tendre qui s'altère assez facilement

Qt que le système rncincire peut pénétrer sans trop de difficultés, le

sol évoluero plut8t conae un sol bl'UIJpooCalcaire ou une rendzine. On est

d'ailleurs souvent a.oené, étant donné que les carnpcces sont fréqueI:ltlent

assez forteoent disloquées en surface, D. se demnder dD.IlS quelle oesure

l'horizon supérieur ne s'est pas en partie reforoé par altération de ln

carapace. Il aenbl.ë cependant, puisque les carapacea n'apparaissent que

rcreoent vrainent tronqu~es et que les horizons supérieurs des sols hcarapece passent lutérolEDent aux horizons supérieurs des sols non

encroûtée, que ce phénomène soit lioité : il y a bien dégradation de

l'horizon supérieur de la carapace, naâa c'est ln dislocation physique

qui domine, le dissolution chioique ne pouvant qu'altérer un peu les

encro'dteoents et é~usser les oorceaux de cro'dtes et de dalles.

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