Upload
azerty0011
View
214
Download
2
Embed Size (px)
DESCRIPTION
Document servant à un mémoire ou écrit pour formation d'éducateur spécialisé
Citation preview
VEILLE PROFESSIONNELLE SUR LA PREVENTION DE LA DELINQUANCE
I. Le projet de loi Sarkozy relatif à la « prévention de la
délinquance » du 5 mars 2007:
Le parlement à adopté définitivement le 22 février 2007 le projet de loi de Nicolas
Sarkozy sur la « prévention de la délinquance » qui notamment durcit les sanctions contre les
mineurs et fait du maire le « pivot » de la politique de prévention. Il modifie l’ordonnance de
1945 :
1) Il institue la « présentation immédiate » des mineurs délinquants devant les
magistrats : il devient possible de juger un mineurs récidivistes de plus de 16 ans des
la prochaine audience, sans attendre les 10 jours suivant une Garde A Vue. Il sera
désormais également possible de recourir à la procédure de composition pénale, dès
l’âge de 13 ans, qui permet à un procureur de proposer une mesure à une personne
reconnaissant avoir commis un délit et évitant ainsi l’action devant une juridiction
pénale.
2) Il crée de nouvelles sanctions éducatives pour les mineurs à partir de 10 ans.
3) Le projet de loi organise le rappel à l’ordre au mineur par le maire, en présence de ses
parents, lorsqu’il commet des faits susceptibles de porter atteintes au bon ordre, à la
sûreté ou à la sécurité.
4) Il étend la possibilité de la main-levée de l’excuse de la minorité pour les mineurs de
moins 16 ans, elle pourra désormais être prononcée par le Tribunal Pour Enfants et la
motivation n’est plus requise.
5) De nouveaux délits sont instaurés : le guet-apens et l’embuscade contre les policiers,
la vidéo lynchage (le happy-slapping).
1
6) Les peines en matière de rébellion, d’incitation à la rébellion, d’occupation de halls
d’immeuble ont été accrues.
7) Est crée un stage de responsabilité parentale ainsi qu’un service volontaire national
dans la police nationale pour les jeunes de 16 à 25 ans.
II. Approfondissement de la loi
a. Le rôle du Maire :
Cette loi place le maire au cœur de la prévention de la délinquance. L’objectif est de
lui permettre d’avoir une vue d’ensemble des problématiques que rencontrent ses administrés
et d’agir le plus en amont possible. Le secret professionnel partagé est au cœur du dispositif.
L’échange d’informations est au cœur du dispositif. Le maire a en plus des missions de
sécurité publique, celle de prévention de la délinquance. Il a alors un rôle de coordonnateur de
la politique de prévention.
La loi du 5 mars 2007 vise à donner aux maires les moyens « d’anticiper ou de détecter
les évolutions de la délinquance » Cf. Jean-René Lecerf.
- Le partage d’informations sociales et confidentielles :
L’article 8 de la loi définit le cadre dans lequel les informations peuvent être transmises
entre professionnels, et les informations qui peuvent être transmises au maire et au président
du conseil générale. Voici ce que dis la loi :
« Lorsqu’un professionnel de l’action sociale constate que l’aggravation des difficultés
sociales, éducatives ou matérielles d’une personne ou d’une famille appelle l’intervention de
plusieurs professionnels », il en informe le maire de la commune. Dans ce cas, le
professionnel peut donner à lui seul ou au président du conseil général des informations
confidentielle. Cf Article 8
Lorsque l’efficacité et la continuité de l’action sociale le rendent nécessaire, le maire
désigne parmi les professionnels qui interviennent un coordonnateur. Cette personne est
soumise au secret professionnel. Toutefois le coordonnateur est habilité à transmettre des
informations confidentielles « limitée à ce qui est strictement nécessaire à l’accomplissement
de la mission d’action sociale » au maire.
2
- Le maire est destinataire de donnée scolaire :
L’objectif des parlementaires est d’améliorer le suivi de l’obligation d’assiduité
scolaire. Les informations peuvent être transmises par la Caisse d’Allocation Familiale,
l’inspecteur d’académie, le directeur de l’établissement scolaire.
Le maire est ainsi au courant :
● Des enfants en âge scolaire domiciliés sur sa commune et qui donnent droit à
l’ouverture des prestations familiales,
● Des décisions temporaires ou définitives des élèves
● Des listes des élèves de sa commune qui ont eu un avertissement pour cause
d’absentéisme.
- Le maire : Des nouvelles mesures :
Mise en place d’une nouvelle instance : le conseil pour les droits et devoirs des
familles ; accompagnement parental renforcé, aide à la gestion du budget familial. La
composition de ce conseil n'est encore établie avec précision.
Ce conseil est présidé par le maire. L’objectif, est :
● D’entendre une famille, de l’informer de ses droits et devoirs envers l’enfant et de
lui adresser des recommandations,
● D’étudier avec la famille des mesures d’aide à l’exercice de l’autorité parentale.
Le conseil pourra proposer au maire de saisir le président du conseil général pour
favoriser la mise en place de mesure d’accompagnement en économie sociale et familiale.
b. CLSPD
Sa composition et ses attributions sont fixées par le décret du 23 juillet 2007.
Présidé par le maire, il comprend :
« - le préfet et le procureur de la République ou leurs représentants
3
- le président du conseil général, ou son représentant
- des représentants des services de l’Etat désignés par le Préfet
Plan national de prévention de la délinquance et d’aide aux victimes :
- le cas échéant, le président de l’EPCI compétent en matière de dispositifs locaux de
prévention de la délinquance et auxquels la commune appartient
- des représentants d’associations, d’établissements, ou organismes œuvrant notamment
dans les domaines de la prévention, de la sécurité, de l’aide aux victimes, du logement,
des transports collectifs, de l’action sociale ou des activités économiques, désignés par le
président du CLSPD après accord des responsables des organismes dont ils relèvent. »
Ses prérogatives sont les suivantes :
- « Il favorise l’échange d’informations entre les responsables des institutions et
organismes publics et privés concernés, et peut définir des objectifs communs pour la
préservation de la sécurité et de la tranquillité publiques.
- Il assure l’animation et le suivi du contrat local de sécurité (C.L.S.) lorsque le maire et
le préfet, après consultation du procureur de la République et avis du conseil, ont estimé
que l’intensité des problèmes de délinquance sur le territoire de la commune justifiait sa
conclusion.
- Il est consulté sur la définition, la mise en œuvre et l’évaluation des actions de
prévention de la délinquance prévues dans le cadre de la contractualisation entre l’Etat et
les collectivités territoriales en matière de politique de la ville.
- A défaut des dispositifs contractuels, le conseil local peut proposer des actions de
prévention ponctuelles dont il assure le suivi et l’évaluation. »
Comme le prévoit l’article 1er de la loi du 5 mars 2007, le CLSPD peut constituer en son
sein un ou plusieurs « groupes de travail et d’échange d’informations à vocation
territoriale ou thématique ».
C’est dans le cadre de ces groupes que sont réalisés les échanges d’informations
nominatives et le repérage des personnes dont la situation est préoccupante au regard du
risque de passage à l’acte de délinquance ou de récidive. Les faits et informations à
caractère confidentiel échangés dans le cadre de ces groupes de travail ne peuvent être
communiqués à des tiers. Dans les communes où l’importance de la population ou le
niveau de la délinquance ne justifient pas la création d’un CLSPD, des initiatives moins
4
formalisées et plus restreintes de fonctionnement partenarial opérationnel peuvent être
prises sous la forme de CLSPD simplifiés, ou cellules de veille.
Après avoir présidé le Comité interministériel de prévention de la délinquance, François
Fillon a présenté, vendredi 2 octobre, un plan de prévention de la délinquance et d'aide
aux victimes.
Ce plan gouvernemental, souhaité par le président de la République, poursuit 5 grands
objectifs :
1. aider le maire à s'approprier les nouveaux outils de prévention
2. développer la vidéo protection
3. améliorer la prévention de la délinquance des mineurs
4. mieux protéger les victimes
5. sanctuariser les établissements scolaires.
Pour un maximum d'efficacité, une mission permanente sera chargée de mettre en place
des outils d'évaluation pour mesurer l'impact réel de ce plan. Les expérimentations qui
feront leurs preuves seront généralisées. Avec ce plan ambitieux, le Gouvernement a
souhaité utiliser l'ensemble des mesures prévues par la loi du 5 mars 2007 sur la
prévention de la délinquance. L'objectif est clair : faire reculer la délinquance de façon
durable.
c. Les nouvelles sanctions et mesures éducatives ou pénales
• Les mineurs de moins de 10 ans : seules des mesures éducatives peuvent être prononcées à
leur encontre.
Les mesures éducatives, énoncées par l’article 15 de l’ordonnance, peuvent consister en la
remise du mineur à ses parents, son placement dans une institution ou un établissement public
ou privé d’éducation ou de formation professionnelle, son placement dans un établissement
médical, sa remise au service de l’assistance à l’enfance ou encore, depuis la loi du 5 mars
2007 relative à la prévention de la délinquance, une mesure d’activité de jour. Cette mesure
d’activité consiste dans la participation du mineur à des activités d’insertion professionnelle
5
ou scolaire soit auprès d’une personne morale de droit public ou de droit privé ou d’une
association, soit au sein de la protection judiciaire de la jeunesse auquel il était confié.
• Les mineurs de 10 à 13 ans : des mesures éducatives et/ou des sanctions éducatives peuvent
être prononcées à leur encontre.
Les sanctions éducatives, créées par la loi du 9 septembre 2002 sur l’orientation et la
programmation pour la justice et énoncées par l’article 15-1 de l’ordonnance, sont
intermédiaires entre les mesures éducatives et les sanctions pénales. Elles poursuivent les
objectifs d’éducation et de prévention.
Elles peuvent consister en la confiscation de l’objet ayant servi à la commission de
l’infraction, l’interdiction de paraître dans certains lieux, d’entrer en contact avec la victime,
des complices ou coauteurs, ou encore une mesure de réparation. La loi du 5 mars 2007 a créé
de nouvelles sanctions éducatives, telles que la mesure de placement dans un établissement
permettant la mise en œuvre d’un travail psychologique, éducatif et social portant sur les faits,
ou encore de l’exécution d’une mesure d’activité de jour.
• Les mineurs de 13 à 16 ans : des mesures éducatives, des sanctions éducatives, voire des
sanctions pénales peuvent être prononcées à leur encontre.
En raison de leur jeune âge, les mineurs de 13 à 16 ans bénéficient obligatoirement de
l’excuse de minorité. L’excuse de minorité, qui ne rend pas irresponsables les mineurs,
permet de leur appliquer la moitié des peines prévues par les majeurs.
A l’encontre des mineurs de 13 à 16 ans, si les circonstances ou la personnalité du mineur
l’exigent, la juridiction peut décider, en motivant spécialement sa décision, de lui appliquer
une sanction pénale, équivalent à la moitié de celle prévue pour les majeurs. Cependant, pour
les contraventions de quatrième classe, l’excuse de minorité ne joue pas, les mineurs
encourent donc une amende de même montant que celle prévue pour les majeurs.
• L es mineurs de 16 à 18 ans : des mesures éducatives, des sanctions éducatives, des sanctions
pénales peuvent être prononcées à leur encontre.
La juridiction peut refuser d’appliquer l’excuse de minorité et ainsi appliquer au mineur
délinquant la même peine que celle applicable aux majeurs. Cette possibilité a été étendue par
la loi du 5 mars 2007 ainsi que par la loi du 10 août 2007 relative à la lutte contre la récidive
des mineurs et des majeurs. Ainsi, désormais, l’excuse de minorité peut être écartée dans les
cas suivants :
6
1° Lorsque les circonstances de l'espèce et la personnalité du mineur le justifient ;
2° Lorsqu'un crime d'atteinte volontaire à la vie ou à l'intégrité physique ou psychique de
la personne a été commis en état de récidive légale
3° Lorsqu'un délit de violences volontaires, un délit d'agression sexuelle, un délit commis
avec la circonstance aggravante de violences a été commis en état de récidive légale.
La décision de ne pas faire bénéficier le mineur de l'atténuation de la peine doit être
spécialement motivée, sauf pour les infractions mentionnées au 3° commises en état de
récidive légale.
d. Responsabilité parentale et accompagnement familial
Stage de responsabilité parentale
Qualification juridique : Ce stage de responsabilité parentale peut être utilisé en tant que
peine complémentaire correctionnelle (article 131-35-1) ou contraventionnelle (article
131-16 CP).
Il est également envisageable comme mesure alternative aux poursuites (article 41-1
CPP).
Objectif : Selon l’article R131-48 CP, le stage de responsabilité parentale « a pour objet de
rappeler au condamné les obligations juridiques, économiques, sociales et morales
qu’implique l’éducation d’un enfant ».
Personnes visées par cette peine : Cette peine touche les parents défaillants dans l’éducation
de leur enfant.
Organisation : Le stage doit être exécuté dans un délai de 6 mois à compter de la date à
laquelle la condamnation est définitive.
Si les frais du stage sont mis à la charge du condamné, ils ne peuvent excéder le montant
prévu pour les contraventions de 3e classe (soit 450 €). Le stage est composé de modules, qui
peuvent être élaborés avec le concours des personnes publiques ou privées mettant en œuvre
les accompagnements parentaux et les contrats de responsabilité parentale, soit les maires ou
présidents de Conseils Généraux.
7
Déroulement : Les stages sont mis en œuvre de la même manière que le stage de citoyenneté
(renvoi aux mêmes articles) : sous le contrôle du délégué du procureur de la République du
lieu d’exécution de la peine, ou du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation. Le
contenu du stage fait l’objet d’un projet élaboré par l’autorité chargée du contrôle de sa mise
en œuvre. Le projet est ensuite validé par le procureur de la République après avis du
président du Tribunal de Grande Instance.
Un entretien préalable au déroulement du stage permet au service chargé de sa mise en œuvre
d’exposer les objectifs de cette mesure au condamné.
L’accompagnement parental
Proposition de la mise en place d’un suivi individualisé au travers d’actions de conseil et de
soutien à la fonction éducative. Cette mesure ne peut être proposée que si le maire constate
qu’un défaut de surveillance ou d’assistance scolaire sur un mineur fait peser une menace sur
l’ordre, la sécurité ou la tranquillité publics. Dans tous les cas, le maire doit en informer
l’inspecteur d’académie, le chef d’établissement concerné, le directeur de la CAF. Si les
parents refusent sans raison particulière cet accompagnement, le maire doit saisir le président
du conseil général pour la mise en place d’un contrat de responsabilité parentale.
Aide à la gestion du budget familial
Le maire peut saisir le juge des enfants si une famille justifie d’une mesure judiciaire d’aide à
la gestion du budget familial. Les prestations familiales sont ainsi versées à une personne
physique ou morale. Pour cela, il faut que les prestations ne soient pas employées par la
famille aux fins prévues. : logement, santé, éducation, entretien.
III. Evaluation de la loi
4 juin 2009, lancement de l’évaluation par le CIPD1
1 http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/comite-de-prevention-de-la-delinquance8
François Fillon a réuni, le 4 juin 2009, le Comité interministériel de prévention de la
délinquance (CIPD) afin de préparer pour septembre un plan national de prévention de la
délinquance et d’aide aux victimes.
Le Premier ministre a décidé de faire procéder à l’évaluation de la mise en œuvre de la loi du
5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance d’ici à la fin du mois de juillet.
L’association des maires de France sera associée à ce travail qui s’attachera à identifier les
bonnes pratiques.
La réunion du CIPD a permis de lancer le travail d’élaboration du plan national de prévention
de la délinquance selon des premières orientations qui pourront être affinées ou complétées en
fonction des résultats de l’évaluation.
Elles comprennent :
- l’amélioration du suivi individuel des mineurs délinquants dans un but préventif en
facilitant le fonctionnement des groupes de suivi et d’échanges prévus par la loi de
2007.
- la réforme des politiques d’accompagnement parental par une meilleure définition de
leurs priorités et de leur pilotage.
- la "sanctuarisation" des établissements scolaires qui doivent être mis à l’abri des
intrusions et des violences.
- le développement de la vidéoprotection qui constitue un axe fort de la prévention de la
délinquance.
- la mise en œuvre d’un programme de lutte contre les violences intrafamiliales qui ont
connu une forte progression.
- le renforcement de l’aide aux victimes.
Dès maintenant, des groupes de travail sont constitués dans les ministères concernés pour
établir le plan national de prévention de la délinquance suivant ces orientations. Elles seront
complétées, notamment en vue de la prévention de l’addiction aux stupéfiants et à l’alcool.
Enfin, ces orientations s’inscriront dans le cadre d’une relance des contrats locaux de sécurité
qui deviendront le cadre privilégié des actions partenariales de prévention de la délinquance
entre l’État et les collectivités locales.
9
Mesures adoptées le 2 octobre 20092
François Fillon a présidé, le 2 octobre à Villeneuve-la-Garenne (92), le Comité
interministériel de prévention de la délinquance. A l'issue du comité, un plan national de
prévention de la délinquance, d'une durée de 3 ans et applicable dès le 1er janvier 2010 a été
présenté par le Premier ministre aux côtés des ministres les plus concernés : Michèle Alliot-
Marie, Brice Hortefeux, Xavier Darcos, Luc Chatel, Fadela Amara, Rama Yade, Nadine
Morano.
Dans ce plan, le Gouvernement définit les moyens nécessaires à l'application efficace de la loi
du 5 mars 2007, relative à la prévention de la délinquance.
Le plan national de prévention de la délinquance vise principalement 5 objectifs :
1. prévenir plus efficacement les actes de malveillance dans les lieux de la vie quotidienne ;
2. consolider les partenariats locaux dans le cadre de la loi du 5 mars 2007 relative à la
prévention de la délinquance ;
3. mieux prévenir la délinquance des mineurs
4. renforcer l'aide aux victimes.
5. sanctuariser les établissements scolaires et leurs abords.
Pour y répondre, le plan met notamment en œuvre 4 moyens :
1. Le recours en priorité à la vidéo-protection afin de réaliser des diagnostics précis sur les
différentes formes de malveillance ;
2. la coordination des acteurs locaux de la prévention autour du maire, qui est un acteur clé
dans la définition des actions de lutte contre l'insécurité ;
3. la prévention de la délinquance des mineurs les plus exposés au risque de la délinquance
ou de la récidive.;
4. le renforcement de la protection des victimes et l'amélioration de la prévention des
violences familiales.
2 http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/le-premier-ministre-annonce-21-mesures-pour-prevenir-la-delinquance
10
Au niveau national, la coordination et le suivi du plan seront assurés par le secrétariat général
du Comité interministériel de prévention de la délinquance. Une mission veillera à
l'évaluation du plan en collaboration avec l'Association des maires de France.
Le financement du plan sera assuré par les ministères. S’y ajouteront des crédits issus du
Fonds interministériel de prévention de la délinquance, une part des crédits de la politique de
la ville et des crédits de la Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la
toxicomanie.
Les 21 mesures principales du plan national de prévention de la délinquance
Prendre en compte la sécurité dans l’urbanisme et développer la vidéo protection
1 - Pour prendre en compte les exigences de sécurité dès le stade de la conception des
opérations d’urbanisme, les études de sécurité publique préalables aux projets d’aménagement
de construction et d’équipements collectifs prévues par le décret du 3 août 2007 seront utilisés
plus systématiquement. Tous les projets financés par l’ANRU feront l’objet d’une telle étude.
Les opérations prévues dans le cadre du Grand Paris intégreront dès leur conception, les
objectifs de sécurité.
2 - Des policiers ou gendarmes référents sûreté seront désignés dans chaque département
avant la fin de 2010. Ils sont chargés des conseils aux maîtres d’ouvrages publics ou privés en
matière de sécurité des installations.
3 - Le développement de la vidéo protection sera poursuivi et accéléré. Le montant consacré
par l’Etat sera porté à 20 millions d'euros en 2010 contre 10 à 12 millions d'euros les années
précédentes.
4 - Pour faciliter la mise en place de la vidéo protection par les communes, la Loppsi (loi
d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) comportera
des dispositions facilitant la mutualisation entre communes du coût des centres de
supervision.
11
5 - Des systèmes de vidéo protection partagés permettront une mutualisation, entre bailleurs
sociaux, des coûts et de la gestion de ces systèmes. Des formations seront mises en place pour
les gardiens d’immeubles sur les questions de sécurité, et un soutien leur sera apporté,
notamment à travers l’expérimentation d’équipes d’appui spécifiquement dédiées.
Sanctuariser les établissements scolaires et les mettre à l’abri de toute forme de violence
6 - Les diagnostics de sécurité seront étendus aux 8 000 collèges et lycées (1 881 ont déjà été
réalisés) avant la fin 2010.
7 - Avant la fin de l’année 2009, une équipe mobile de sécurité sera mise en place dans
chaque académie. Cette équipe de soutien, de protection et de sécurisation est composée de 20
à 50 personnes susceptibles d’intervenir rapidement sous la responsabilité des chefs
d’établissement.
8 - Les personnels de direction, d’éducation et d’inspection et les gestionnaires
d’établissements seront formés à la sécurité et à la gestion de crise.
9 - Le déploiement des policiers ou gendarmes référents sécurité auprès des chefs
d’établissements scolaires sera achevé en 2009.Donner aux maires les outils de la
coordination.
10 - Les maires rencontrent souvent des difficultés à mettre en place les groupes d’échanges
d’information au sein des conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance
(CLSPD). Pour surmonter ces difficultés, une charte déontologique type sera élaborée en
liaison avec le Conseil supérieur du travail social pour le partage d’informations nominatives
dans le respect du secret professionnel.
11 - Une équipe pluridisciplinaire, composée de travailleurs sociaux, policiers, personnels
éducatifs, sera créée pour le soutien et l’appui aux groupes d’échanges d’information. Elle
pourra intervenir à la demande du maire.
12
12 – Des "stratégies territoriales de sécurité et de prévention" remplaceront les contrats locaux
de sécurité (CLS). Elles seront concentrées sur les objectifs prioritaires issus des diagnostics
locaux. Elles constitueront à l’échelle communale ou intercommunale la voie normale de
contractualisation entre les collectivités territoriales et l’Etat.
13 - La loi du 5 mars 2007 prévoit que les maires puissent pratiquer des "rappels à l’ordre".
Ce rappel à l’ordre permet d’apporter une réponse institutionnelle simple et rapide à des faits
ne justifiant pas une réaction judiciaire. Pour permettre aux maires de mieux mesurer leur
marge d’initiative, une convention sera signée dans chaque département entre le procureur
général ou le procureur et l’association représentative des maires.
14 - Afin de mieux informer les maires des procédures judiciaires et de leurs résultats, les 50
TGI les plus importants seront dotés, d’ici à la fin de 2010, de correspondants justice-ville.
Mieux prévenir la délinquance des mineurs
15 - Le suivi individuel des mineurs penchant vers la délinquance sera assuré dans le cadre
des groupes d’échange et d’information des CLSPD (cf. mesures concernant le rôle du maire).
16 – Auprès de chaque tribunal pour enfants est instituée une instance tripartite de
coordination des acteurs de la justice réunissant le juge des enfants, le parquet et les services
de protection judiciaire de la jeunesse.
17 - Pour lutter contre la récidive des mineurs délinquants, il faut favoriser leur insertion
professionnelle. Dans 7 départements les missions locales organisent un accompagnement
individualisé (contrat Civis ) des jeunes en sortie de détention. Ce dispositif sera
progressivement généralisé.
Dans l’immédiat, 10 missions locales ou associations ont été retenues par le haut
commissariat à la Jeunesse pour la construction de parcours vers l’emploi de jeunes détenus
dans l’esprit du contrat Civis.
13
Mieux prévenir les cambriolages
18 - Les opérations tranquillité-vacances qui ont fait la preuve de leur efficacité seront
étendues à toutes les vacances scolaires et plus seulement aux vacances d’été.
Mieux protéger les victimes
19 - Il existe actuellement 125 intervenants sociaux au sein des commissariats ou des unités
de gendarmerie. Ils sont en mesure d’apporter un premier soutien aux victimes en lien avec
les associations d’aide aux victimes qui y interviennent déjà.
Le dispositif sera complété pour couvrir tous les départements et notamment les
circonscriptions les plus touchées par les violences intra familiales.
20 – Les bureaux d’aide aux victimes seront étendus aux 50 TGI comptant le taux de
délinquance le plus élevé.
Expérimentés depuis janvier 2009 dans 13 TGI, les bureaux d’aide aux victimes permettent
aux victimes d’obtenir une aide multiple en fonction de leurs besoins (aide psychologique,
assistance juridique, aide au recouvrement, information sur le suivi de leurs dossiers,
orientation…). Il s’agit de faire de ces bureaux d’aide aux victimes de véritables guichets
uniques dédiés aux victimes.
Améliorer l’évaluation
21 - Le développement des actions devra reposer désormais sur le triptyque : expérimentation,
évaluation et généralisation éventuelle. Cette pratique est très adaptée à une politique
décentralisée. Une mission permanente d’évaluation sera créée. Elle travaillera en
collaboration avec l’Association des maires de France.
IV. Aujourd’hui 3
3http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/02/11/le-couvre-feu-pour-les-moins-de-13-ans-adopte-a-l-assemblee_1304568_3224.html
14
La discussion sur le projet de loi sur la sécurité intérieure (Loppsi 2) s'est poursuivie jeudi
à l'Assemblée. Après une très longue discussion générale, les députés sont entrés dans le vif
du sujet de ce projet qui doit servir de feuille de route pour la police et la gendarmerie
jusqu'en 2013 (Lire "Les points-clés du projet de loi Loppsi"). La discussion devait s'achever
dans la nuit, avant un vote programmé mardi 16 février. Voici les principales dispositions
adoptées jeudi.
Couvre-feu. Les députés ont donné aux préfets la possibilité d'instaurer un couvre-feu
pour les mineurs de 13 ans non accompagnés entre 23 heures et 6 heures.
Une mesure de "pur affichage", selon la gauche, les maires pouvant déjà instaurer un tel
couvre-feu. Patrick Braouezec (PCF) et Noël Mamère (Verts) se sont ainsi déclarés
"défavorables à l'attribution de ce nouveau pouvoir au préfet, qui constitue une nouvelle
étape dans la recentralisation et le rabotage des compétences des communes". Pour Sandrine
Mazetier, députée PS de Paris, cette mesure "laisse penser que la police, quand elle voit la
nuit un enfant de 13 ans, ne fait rien. Vous donnez une image désastreuse de la police : aucun
policier ne laisse errer la nuit un enfant seul".
Fichiers policiers. Les députés ont ouvert la voie à de nouvelles procédures concernant la
création, l'accès et le recoupement des informations récoltées dans les bases de données
utilisées par la police et la gendarmerie. La loi Loppsi prévoit ainsi d'étendre l'utilisation de
fichiers informatiques pour lutter contre la petite et la moyenne délinquance. Le fichage
concernera désormais toute personne citée dans "des enquêtes ou des investigations exécutées
sur commission rogatoire et concernant tout crime ou délit, ainsi que les contraventions de la
cinquième classe sanctionnant a) un trouble à la sécurité ou à la tranquillité publiques b) une
atteinte aux personnes, aux biens ou à l'autorité de l'Etat" (Lire "Des fichiers informatiques
contre la petite et la moyenne délinquance").
Scanners corporels. Ils ont également voté l'expérimentation de scanners corporels pour
renforcer la sécurité dans les aéroports.
L'utilisation des scanners corporels se fera "avec le consentement de la personne" ; mais si le
dispositif est "facultatif", la personne qui le refuse "ne prend pas l'avion", a souligné le
ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux. Ce test est autorisé pour une période de trois ans à
compter de la promulgation de la loi. Un décret en Conseil d'Etat déterminera les aéroports et
15
destinations pour lesquels le recours aux scanners sera autorisé (Lire "Feu vert aux scanners
corporels dans les aéroports").
Vidéosurveillance. L'Assemblée a approuvé un recours accru à la vidéosurveillance,
rebaptisée vidéoprotection, et son extension sur la voie publique à des personnes morales de
droit privé. Le texte projette d'en confier le contrôle à une Commission nationale de la
vidéoprotection. Mais ce contrôle est contesté par la gauche, certains députés UMP et par le
président de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), qui le
revendique pour son propre organisme. Selon des sources parlementaires, le patron de la
CNIL, lui-même sénateur, devrait toutefois obtenir gain de cause lors de la lecture du texte au
Sénat.
Sécurité des personnes âgées. Les députés ont approuvé l'aggravation des peines encourues
pour les vols commis à l'encontre de "personnes vulnérables" (les personnes âgées
notamment) et les cambriolages, les portant à sept ans d'emprisonnement (et non plus cinq) et
100 000 euros d'amende. Les députés ont voté la disposition annoncée récemment par le
ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, après le meurtre d'un couple de retraités dans l'Oise.
Si le vol est commis avec violences, il sera puni de dix ans (et non plus sept)
d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende.
Cyber-criminalité. L'Assemblée a adopté, lors de l'examen du volet consacré à la lutte contre
la cyber-criminalité, la création d'un délit d'usurpation d'identité sur Internet. Les députés ont
voté, pour lutter contre la pédo-pornographie sur le Net, une disposition obligeant les
fournisseurs d'accès à bloquer les contenus illicites (Lire "Le filtrage de sites pédo-
pornographiques, une mesure efficace ?" et "Les pédophiles n'ont rien à craindre de la Loppsi.
Les internautes, si").
Mouchards. Ils ont aussi voté la possibilité de disposer des "mouchards" pour la captation à
distance de données informatiques dans les affaires de criminalité en bandes organisées (Lire
"Le gouvernement veut pouvoir surveiller les ordinateurs").
Jeux dangereux. Les députés ont aussi décidé, à l'unanimité, de modifier le code pénal pour
sanctionner la diffusion sur Internet d'images incitant les enfants à des jeux dangereux et
parfois mortels, comme le jeu du foulard, qui aurait tué à lui seul environ 300 enfants en treize
16
ans. Même si une prévention active de ce type de jeux a été entreprise à l'école, les députés
ont remarqué que les enfants ne bénéficiaient pas de protection "en dehors du cadre scolaire,
et notamment de protection contre les sites Internet qui incitent à ces pratiques" et qu'ils
peuvent voir à domicile. Les députés ont donc décidé de modifier le code pénal pour
sanctionner les sites qui incitent à de tels jeux. Le délit sera puni de trois ans
d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.
POURQUOI UN NOUVEAU PLAN DE PREVENTION DE LA DELINQUANCE ?
Malgré le recul de la délinquance depuis 7 ans, la lutte contre l'insécurité reste une priorité du
Gouvernement et un combat permanent. C'est pourquoi, dans son discours du 28 mai 2009, le
Président de la République a demandé au Premier ministre de mettre en œuvre une stratégie
globale interministérielle et de préparer un plan gouvernemental de prévention de la
délinquance et d'aide aux victimes.
Ce plan triennal, présenté par François Fillon le 2 octobre 2009, sera applicable dès le 1er
janvier 2010. Il va permettre d'exploiter toutes les possibilités offertes par la loi du 5 mars
2007 sur la prévention de la délinquance. Il s'articule autour de 5 grands axes :
1. coordonner l'action des acteurs locaux de la prévention, en plaçant le maire au cœur
du dispositif ;
2. prévenir plus efficacement les actes de malveillance avec le développement de la
vidéo protection ;
3. améliorer la prévention de la délinquance des mineurs ;
4. renforcer la protection des victimes ;
5. sanctuariser les établissements scolaires.
Pour un maximum d'efficacité, une mission permanente sera chargée de mettre en place des
outils d'évaluation pour mesurer l'impact réel de ce plan. Les expérimentations qui feront leurs
preuves seront généralisées. Avec ce plan ambitieux, le Gouvernement a souhaité utiliser
l'ensemble des mesures prévues par la loi du 5 mars 2007 sur la prévention de la délinquance.
L'objectif est clair : faire reculer la délinquance de façon durable.
17