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L ' É T R A N G E R

D A N S LA V I L L E

Du rap au graff mural

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S O C I O L O G I E D ' A U J O U R D ' H U I

COLLECTION D I R I G É E PAR GEORGES B A L A N D I E R

L'ÉTRANGER

DANS LA VILLE

Du rap au graff mural

ALAIN MILON

P R E S S E S U N I V E R S I T A I R E S DE F R A N C E

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DU MÊME AUTEUR

Aux Presses Universitaires de France

La valeur de l'information : entre dette et don. Critique de l'économie de l'immatériel,

coll. « Sociologie d'aujourd'hui », 1999.

L'art de la conversation. Hergé, Magritte, Sempé, Tati, Antonioni : moments de crises

conversationnelles, coll. « Perspectives critiques », 1999.

Aux Éditions Draeger

La peinture de Quiesse (ouvrage collectif), 1997.

Aux Éditions Liaisons

La communication ouverte, avec F. Cormerais, coll. « Innovation », 1994.

Aux Éditions du Musée de la Marine

Ex-voto marins dans le monde. De l'Antiquité à nos jours, en collaboration avec E. Rieth, 1981.

Photos © Alain Milon

ISBN 2 13 050091 9 ISSN 0768-0503

Dépôt légal — 1 édition : 1999, juin

© Presses Universitaires de France, 1999 108, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris

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Habitué à se déplacer selon les mêmes parcours, le prome- neur finit par ne plus voir ses espaces familiers. Des endroits différents dans le même lieu : impressions étranges que celles que la Ville met en scène. D'une rue à l 'autre, la Ville dévoile, au gré des changements de trottoir, ses nuances et différences. Elle met au jour de nouvelles marques que cer- tains considèrent comme des cicatrices sur un corps abîmé, mais que d'autres reconnaissent comme une nouvelle peau, mue s 'accompagnant de traces murales et de bruits de rue, traces éblouissantes et bruits assourdissants allant jusqu 'aux syncopes visuelle et auditive. Placé dans la situation de l'Étranger, le passant se sent inconnu dans un lieu connu, autrement dit partout ailleurs et nulle part chez lui. Autres habits, autres bruits, la Ville reste le lieu d'une rupture sans qu'il soit question de dire si oui ou non il s'agit là d 'un nou- vel ordre esthétique. La Ville, par son étrangeté familière, nous fait basculer dans un autre univers, celui d 'un corps en pleine recomposition.

Ce livre est né de différents tours et détours dans Paris, et je tiens à remercier tout particulièrement Dominique Pagès pour la lecture attentive qu'elle a bien voulu faire de cette utopie urbaine.

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« La frontière à ne pas franchir est celle qui sépare la reconnaissance de l'Autre de l'obsession de l'identité. »

Alain Touraine

« Je sais bien que rue d'belleville, rien n'est fait pour moi / mais je suis dans une belle ville, c'est déjà çà / si loin de mes antilopes, je marche tout bas / marcher dans une ville d'Europe, c'est déjà ça » : c'est en ces termes qu'Alain Sou- chon, dans sa chanson C'est déjà ça, posait la question de la place de l'Étranger dans la Ville. Entre famine et exclusion urbaine, l'immigré a fait son choix. Même s'il perd son âme, il préférera toujours tenter sa chance dans une ville qui n'est pas la sienne. Quelles que soient les conditions de logement, la Ville bercera l'Étranger d'illusions : habiter réellement un lieu, être libre dans ses déplacements et vivre sa différence communautaire.

La figure de l'Étranger est complexe. S'agit-il d'un exilé, d'un parricide ou d'un homme sans identité ? L'Étranger serait, pour beaucoup, défini par ces trois absences, absence de patrie, absence de filiation reconnue et absence de patro- nymie. Pourtant, ce n'est pas cette lecture de l'Étranger que je proposerai ici, ni celle qui en ferait un immigré ou un indif-

1. A. Souchon, « C'est déjà çà », C'est déjà çà, Virgin, 1993. 2. J.-F. Mattéi propose une analyse très intéressante de la figure de l'Étranger

chez Platon à travers cette triple interrogation, meurtre de la Patrie, meurtre du père et meurtre du patronyme ; cf. L'étranger et le simulacre, Paris, PUF, 1983.

3. Sur le registre de l'immigration, la figure de l'Étranger prend une forme bien singulière. En général, elle est assimilée à un danger encouru par la Nation. On parle alors de vagues d'immigration qui mettent en péril, pour certains, l'intégrité natio- nale (cf. J.-C. Barreau, La France va-t-elle disparaître ?, Paris, Grasset, 1997). Der- rière cette idée transparaît le thème de l'invasion d'immigrés, thème porteur, pour

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férent, même si l'indifférent chez Camus est pressenti comme celui qui n'a pas d'attache ou de rapports précis et délimités au territoire qu'il occupe. L'Étranger étudié ici représente plutôt l'individu en perpétuel transit et mouvement sans que son transit ou mouvement soit délimité par un lieu précis, sorte d'état singulier proche de celui qui assume « la fonction mobile du voyage qui permet à chaque personnage de retrou- ver ses compagnons au carrefour de l'Être » Cette idée d'errance se retrouve dans la notion grecque de xénia, autre- ment dit la qualité première de l'Étranger, sa faculté d'être un hôte, celui qui est reçu même s'il n'est pas attendu, celui qui peut arriver en quelque sorte à l'improviste et sans précau- tion. Cette qualité d'être singulière et propre à l'Étranger reprend l'idée de réciprocité que les Grecs plaçaient dans la notion d'hospitalité. Il s'agissait pour eux autant de donner l'hospitalité que de recevoir l'hospitalité. On retrouve der- rière cette hospitalité le problème difficile pour les Grecs de savoir quel statut accorder à l'Étranger. Que faire du bar- bare, du métèque, du non-Grec ? La langue latine reprendra cette singularité en jouant sur la double qualité de l'hôte,

les mêmes idéologues, de l'éclatement de la Nation et donc de sa disparition — la menace venant pour eux des Français ex-immigrés (cf. Actes du Colloque Morales et politiques de l'immigration, sous la direction de J. Dupâquier, Paris, PUF, 1998). Dans ces conditions, la notion d'origine ethnique est détentrice, implicitement, de la même volonté d'exclusion. Elle traduit une réelle remise en cause de la Nation, senti- ment que l'on retrouve dans l'expression Français musulman, le seul à « bénéficier » d'ailleurs d'un marqueur religieux. Au nom de la quantification, on finit par laisser planer l'idée de Français de souche et de Français d'origine immigrée, ce qui, a priori, n'a rien d'offensant au sens où cette catégorie ne contient aucune échelle de valeur mais qui, a posteriori, conduit à des inventaires douteux si les analyses sociologiques ne relativisent pas les données statistiques brutes (sur cette question précise, cf. H. Le Bras, Le démon des origines, démographie et extrême droite, Paris, Éd. de l'Aube, 1998). Le lien entre les différentes ethnies conduit souvent à des analyses sur le degré d'intégration de ces mêmes ethnies comme s'il était possible de quantifier de la qualité. La différence entre l'intégration et l'assimilation s'appuie peut-être sur ce passage du qualitatif au quantitatif. L'intégration à la différence de l'assimilation repose en réalité sur une sorte de degré d'être de l'Étranger au sens où la qualité de l'Étranger définit justement son principe différentiel : sa différence et sa spécificité.

1. J.-F. Mattéi, op. cit., p. 187. 2. Sur le parallèle entre la notion grecque de politique et le développement

urbanistique de la cité, cf. P. Lévêque, P. Vidal-Naquet, Clisthène l'Athénien. Essai sur la représentation de l'espace et du temps dans la pensée politique grecque à la fin du VI siècle à la mort de Platon, Paris, Macula, 1964, notamment le chapitre VIII : « L'espace et la cité : d'Hippopodamos à Platon », p. 123-146.

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l'hospitalier (celui qui reçoit, hopes) et l'ennemi (l'hostile, hos- tis). Ces deux termes latins traduisent en réalité l 'ambiguïté de l'Étranger : hôte ou ennemi ?

L'Étranger offre encore aujourd'hui un terrain favorable à la construction d'un imaginaire symbolique contradictoire, en étant à la fois celui qui peut ou bien participer au dévelop- pement du groupe d'accueil, ou bien le mettre en péril. Étran- ger, barbare, apatride, métèque, bâtard, tous ces termes possè- dent une connotation péjorative et expriment à eux seuls les variations plurielles d'un même statut, celui d 'un être sans qualité. L'Étranger condense toutes les haines, résume toutes les déconvenues politiques et actualise tous les échecs urba- nistiques. Il est le métèque de tous les territoires, autrement dit il occupe momentanément, même si cette momentanéité peut durer, un lieu sans pouvoir bénéficier d 'un droit de cité. Il reste locataire d'un espace dont il sait qu'il n'en sera jamais le propriétaire. Le métèque (méta-oikois) est avant tout celui qui change continuellement de maison tout en restant dans la même. Et s'il a la chance de rester, sa vie durant, dans le même lieu, il sera toujours celui qui n'est que d 'un seul pas- sage, passage à sens unique, à la différence de l 'habitant qui passe et repasse dans son lieu comme pour mieux le délimiter, l'occuper et le posséder. L'Étranger, à la fois métèque et apa- tride, ressent durement sa bâtardise de locataire à bail pré- caire. Pourtant , il est porteur d'une richesse extrême qui s'exprime par sa multiplicité et sa différence, et s'il recherche désespérément une garantie à son statut , c'est sans doute dans la reconnaissance d'une citoyenneté dont personne ne veut prendre la peine de définir les contours qu'il la trouvera. La question est désormais de savoir si le maillage urbain mis en place par les réseaux de sociabilité mettra au jour cette nouvelle forme de citoyenneté.

L'Étranger, fil conducteur de notre étude, met en scène une triple interrogation, sociologique, psychologique et poli- tique, sur la place de l'individu dans la Ville. Interrogation sociologique d'abord sur le lien qui unit les habitants à leur lieu d'habitation (le principe de l 'habitation), et les modes de communication que cela génère (les régulations urbaines). Interrogation psychologique ensuite sur l'imaginaire que l'Étranger véhicule (la haine ou l 'amour de l'autre). E t enfin,

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interrogation politique sur les rapports ambigus qui existent entre la Communauté (la citoyenneté) et la Patrie (la natio- nalité), entre la perception transversale du lieu (sa déterrito- rialisation) et sa perception topographique (ses frontières).

Simmel, dans un texte de 1908, « Digressions sur l 'étranger » avance un certain nombre de réponses. La clari- fication des concepts clés de ce texte nous aidera à mieux sai- sir la manière dont l 'habitant de la Ville recompose cette figure de l'Étranger. Deux formes d'expression urbaine inti- mement liées, le r a p et le graff mural, ont été retenues pour tenter de comprendre la manière dont s'organise cette recom- position. Ces deux formes esthético-politiques incitent en réa- lité l 'urbain à se poser la question de sa place au sein de la communauté mais surtout de la place qu'il veut bien accorder à l'Étranger. Celui-ci n'est pas là pour mettre en péril les fon- dements du groupe, ni pour effacer ce qui fait sa différence, il est là plutôt pour permettre de réfléchir différemment sur les mutations de la communauté urbaine. Il pourrait alors servir de ciment en vue de redonner un sens nouveau à l'espace public de la société civile, et redeviendrait en quelque sorte le principe régulateur de la Ville.

Si ces deux formes d'expression (le rap et le graff mural) ont été choisies, ce n'est ni par fantaisie ni par mode. Il ne s'agit pas de faire du rappeur et du graffeur les porte-parole de la condition postmoderne, ni les metteurs en scène d'une nouvelle esthétique révolutionnaire. Ils sont simplement l'écho et le reflet, mais c'est déjà essentiel, de la nouvelle peau de la Ville. Ils expriment à leur manière le plan de la Ville et participent à part entière à son discours. Par les problèmes qu'ils posent, ils sont les plus à même de traduire autant les fonctionnements et dysfonctionnements urbains que l'évolu- tion de la figure de l'Étranger, ce que l'École de Chicago appelle en fait l' esprit de la ville. Mais, au-delà des conséquen- ces visuelles du graff mural, la question est de savoir quel plan de la Ville (sa peau), expression de son discours, ces phé- nomènes urbains produisent-ils ? Sont-ils simplement le pro-

1. G. Simmel, « Digressions sur l 'étranger », L'École de Chicago, Paris, Aubier, rééd. 1990, p. 53-59.

2. Rap vient de l 'anglais to rap : « frapper, cogner ».

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duit d'un discours, résultat d 'un agencement urbain, ou sont- ils à l'origine du discours même de la Ville ? Ne voir dans le graff mural et le rap qu'une « salissure » murale ou une « pol- lution » sonore, cela revient à en faire un épiphénomène dans lequel salissure et enveloppe corporelle auraient le même sta- tut. Se demander au contraire s'ils ne sont pas l'une des expressions marquantes du territoire de la Ville, c'est en faire les éléments d'un nouveau plan de Ville, créateur de sens. Dans les deux cas il y a production de sens, mais les résultats ne sont pas les mêmes. Le rap comme le graff mural partici- pent à cette nouvelle mue de la Ville et ils sont les variations d 'un même mouvement, le H ip -Hop apparu en France au début des années 1980, mouvement qui comprend de multi- ples formes autant murales (le t a g la brûlure, la fresque...) que musicales (le rap, la tchatche r a p p i n ' e t la danse urbaine avec toutes ses variations).

A la différence de la vie provinciale où tout le monde croise tout le monde, où souvent l'hypocrisie, la méfiance et la mesquinerie pourrissent les rapports de tous les jours, la Ville agence, par ses aménagements, indifférences, excès et particularités. C'est justement cet anonymat quotidien qui fait que chacun passe à côté de l 'autre sans le connaître ni le reconnaître pour se plonger, comme par protection, dans une espèce de détachement continuel et journalier. Cette apathie n'est qu'un pâle reflet du principe de sociabilité formale que Simmel définit comme une forme pure débarrassée de tout contenu sans fin extérieure. Selon Simmel, le principe de sociabilité conduit à deux attitudes possibles. Ou bien la Ville délimite des espaces personnels dans lesquels chaque individu va pouvoir sauvegarder sa propre intimité en profitant de l 'anonymat que la Ville génère pour se retrancher du groupe (Les Villes tentaculaires de Verhae ren ) Ou bien la Ville se présente comme un lieu de rencontre dans lequel l'individu peut vivre et exprimer sa sociabilité pour mieux intégrer l'espace communautaire, en vue de devenir un être sociable

1. Hip-Hop signifie l i t téralement « compétition (h ip) de saut (hop) ». 2. Tag signifie l i t téralement « étiquette, onglet ». 3. Tchatch sur un ry thme syncopé, rapide et en rime. 4. Cf. les poèmes d 'E. Verhaeren, « L'âme de la ville » et « Les usines », Les

Villes tentaculaires, Paris, Gallimard, 1982.

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au sens où Simmel l 'entend, c'est-à-dire un être qui respecte les formes pures de la soc ié t é La sociabilité t raduit alors le refus explicite de pénétrer l 'intimité de chacun ; la relation sociable ne devant pas être gâchée par les arrière-pensées des uns ou des autres. En fait, Simmel envisage la sociabilité comme l'expression d'une finalité sans fin, c'est-à-dire la mise en place d 'un principe irréductible à une forme particulière. Cette finalité sans fin n'a rien à voir avec un formalisme abs-

trait ; elle participe au contraire d 'un processus universel et nécessaire. C'est en quelque sorte l'Étranger, par son statut , qui donne corps au tissu interrelationnel de la communauté urbaine. Mais toute la question est de savoir si un tel senti- ment d'appartenance à la Ville existe. Les nouvelles formes d'expressions urbaines comme le rap et le graff mural sont- elles assez significatives pour rendre compte d 'un tel mouve- ment et sont-elles assez fortes pour exprimer avec conviction ce sentiment ?

Peut-être ne s'agit-il que d'une crise de la sociabilité pas- sagère que la vie urbaine agence, bon gré mal gré, selon les circonstances. Dans l 'environnement urbain, ces deux formes d'expression de la Ville sont-elles le témoignage d 'un principe d'exclusion sociale, ou sont-elles assez fortes pour instaurer un nouveau devenir politique ?

1. G. S i m m e l , Sociologie et ép i s témologie , P a r i s , PUF, 1981 , p . 125.

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Chapitre I

L'Étranger inscrit le lien social dans la permanence d'un déplacement. C'est ce qu'observe Simmel lorsqu'il analyse la notion de forme pure de sociabilité dans « Digression sur le problème : Comment la société est-elle possible ? », et dans Sociologie et épistémologie. Contre l'analyse substantielle du phénomène social, Simmel annonce qu'il vaut mieux considé- rer la société comme un devenir dans lequel peut s'exprimer librement le principe de sociabilité. La sociabilité se définit alors comme l'expression des formes pures de la société. « L'impulsion de sociabilité » devient en quelque sorte un principe de jugement comme la finalité sans fin chez Kant est l'expression du jugement de beau selon la relation. Cette sociabilité traduit, de façon formelle pour Kant ou formale pour Simmel puisque c'est le terme qu'il retient, le lien de réciprocité qui existe dans le groupe humain. La forme pure ou formale de la sociabilité se révèle ainsi dans les liens de réci- procité. Dans ce cas, elle définit et régule le flux de la société sans la soumettre aux principes exclusifs des échanges socio- économiques. Le caractère formai de la sociabilité permet en outre d'atténuer toutes les formes de conflits dues aux inter-

relations subjectives entre les individus. C'est ainsi que, pour Simmel, seule une société sociable demeure une société véri-

1. Ce texte est t raduit en français dans Georg Simmel, La sociologie et l'expérience du monde moderne de Patr ick Watier. Paris, Méridiens-Klincksieck. 1986, p. 21-45. Voir aussi G. Simmel, Sociologie et épistémologie, Paris, PUF, 1981.

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ture), il subsisterait d'autres modes de proximité beaucoup mieux dimensionnés, comme la proximité communautaire, sorte d'espace citoyen permettant d'apprécier les spécificités et les différences entre les individus tout en valorisant leur

appartenance à une communauté. Le seul espoir serait peut- être que les acteurs sociaux ne polluent pas les proximités humaines et communautaires de la même manière qu'ils ont pollué les proximités mécaniques ou électromécaniques comme le téléphone, le Minitel, la télévision ou le simple cou- loir d ' i m m e u b l e

1. A ce t i t r e , l ' a p p a r i t i o n à la fin des a n n é e s 1990 d e « s t e w a r d s u r b a i n s » t r a -

d u i t b i e n ce p r o b l è m e . A p r è s les a g e n t s d ' a m b i a n c e et les a g e n t s d e m é d i a t i o n , le « s t e w a r d u r b a i n » se d é f i n i t c o m m e u n « c o n c e n t r é d ' u r b a n i t é » a u s e n s o ù il

a c c u e i l l e les g e n s , les r e n s e i g n e , les o r i e n t e e t les i n f o r m e . L e « s t e w a r d » e s t u r b a i n

n o n s e u l e m e n t p a r c e q u ' i l « c o m m u n i q u e » b i e n , m a i s a u s s i p a r c e q u ' i l j o u e u n rô le

d a n s la r é g u l a t i o n des f lux , m o u v e m e n t s e t d é p l a c e m e n t s d e p o p u l a t i o n a u x a b o r d s

d e s g r a n d s m a g a s i n s ou c e n t r e s c o m m e r c i a u x n o t a m m e n t .

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Paris, Gallimard, 1994. Schutz A., Le chercheur et le quotidien, Paris, Méridiens-Klincksieck, 1987. Sennett R., Les tyrannies de l'intimité, Paris, Le Seuil, 1979. Sennett R., La ville à vue d'œil, Paris, Plon, 1992. Shusterman R., L'art à l'état vif, Paris, Éd. de Minuit, 1991. Simmel G., « Digressions sur l'étranger », L'École de Chicago, Paris,

Aubier, rééd. 1990. Simmel G., « Sociologie de la sociabilité », Urbi, III, 1980. Simmel G., Sociologie et épistémologie, Paris, PUF, 1981. Simmel G., Secrets et sociétés secrètes, Paris, Circé, 1991. Tarde G., Écrits de psychologie sociale, Toulouse, Privat, 1973. Touraine A., « Face à l'exclusion », revue Esprit, février 1991. Verhaeren E., Les Villes tentaculaires, Paris, Gallimard, 1982. Verlaine P., Poèmes saturniens, Paris, Gallimard, 1973. Virilio P., Vitesse et politique, Paris, Galilée, 1977. Vulbeau A., Du tag au tag, Paris, Desclée de Brouwer, 1992.

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Vulbeau A., « Les tags, spectres de la jeunesse », Annales de la recherche urbaine, 1997.

Weber M., La ville, Paris, Aubier, 1982. Wolfson L., Le Schizo et les langues, préface de G. Deleuze, Paris, Galli-

mard, 1970. Zumthor P., Introduction à la poésie orale, Paris, Le Seuil, 1983. Zumthor P., La poésie et la voix dans la civilisation médiévale, Paris, PUF,

1984. Zumthor P., La lettre et la voix, Paris, Le Seuil, 1987. Zumthor P., Langue, texte, énigme, Paris, Le Seuil, 1975.

Discographie

Fabulous Trobadors, Pas de ci et On the linha imaginot, Mercury, 1998. IAM, De la planète Mars, Virgin, 1991. IAM, Les paroles de l'école du micro d'argent, Delabel, 1997. Lionel D, Y'a pas de problème, Sony, 1990. MC Solaar, Prose combat, PG, 1994. MC Solaar, Qui sème le vent récolte le tempo, Polydor, 1991. MC Solaar, Paradisiaque, Polydor, 1997. NTM, Le monde de demain, CBS, 1990. NTM, Authentik, CBS, 1991. Rapattitude I, Labelle noire / Virgin, 1990. Tonton David, Le blues des racailles, Virgin, 1991. Souchon A., C'est déjà çà, Virgin, 1993.

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Index

aerosol artists, 74, 109

Afrika Bambaataa, 75-76 agônès, 101 agrammaticalité, 89 Alafia Pudim, 75 André, 117 Ange B, 99 Aretha Franklin, 75 Aristote, 73-74 Artaud, 79, 83, 86, 88, 91-92, 94-

96, 102, 104 Assassin, 77 Augé, 110

Bartleby, 88-89 Bartók, 34 Baudelaire, 99 BB King, 75 beat box, 80

Beaubourg, 63 Beur(s), 23, 31 Blek, 111 block party, 75 block style, 111 Blood, 109 Boschimans, 83 Bottéro, 112 break dance, 76 breakers, 74

brûlure, 111 bubble, 111

Cachin, 77 Cahiers de Rodez, 92 Camus, 4 canso, 93 Christmas Rapping, 75 citharodie, 74 citizenship, 25 Claude Sicre, 99 Claudel, 18 crew, 116 Crips, 109

De la planète Mars, 77 Deleuze, 87, 89 Deleuze et Guattari, 10, 30-32, 34,

69, 88 délit de faciès, 23 Destroy Man, 77 Deux ou trois choses que je sais

d'elle, 59-60 dirty dozens, 100 disputatio, 101 DJ, 75 double dutch, 76 double peine, 24 drop, 111

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DST, 76

dube, 100

D u r a s , 86

D u r k h e i m , 14

école de Ch icago , 6, 41, 64, 66

écologie u r b a i n e , 40 -41 , 66, 137 écri ture schizoïde, 79

e d u t a i n m e n t , 76

E n j o y R e c o r d s , 75

E s c h y l e , 74

E u r i p i d e , 74

F a b F i v e F r e d d y , 77 F a b u l o u s T r o b a d o r s , 97, 99, 102

f lop , 111

f r e e - j a m , 77 F u t u r a 2000 , 109

g a r e d ' O r s a y , 46

g a r e S a i n t - M i c h e l , 46

Généra l M u r p h y , 104

Get Busy , 101 G o d a r d , 53, 59-62

G r a c q , 45, 48 G r a n d m a s t e r F l a s h , 75-76

G u r v i t c h , 10-11

H a l l s de P a r i s , 63

h a r k i s , 23

H e i d e g g e r , 34-36

H i p - H o p , 53

Hips t e r s , 100 H ö l d e r l i n , 34-35

h y p e , 76

IAM, 77, 101, 103

i m p r o v i s a t i o n j o n g l e r e s q u e , 97 I n s p e c t e u r M o k a s s a , 78 I n t e r n e t , 13

I r o n 2, 77

J a m e s B r o w n , 75

J e r a p , 91

J e a n - M a r c E n j a l b e r t , 99 J e u n e , ne fais r i e n en v a i n , 104

J i m m y R u s h i n g , 73 j ive- ta lk , 100

Johnygo, 77

Kant , 9, 11 KRS-One, 76

L'amour existe, 59 La Défense, 63

La guerre sainte du rap, 101 Last poets, 74 Le monde de demain, 77 Lefebvre, 19 Leibniz, 40 Leroux, 14 Lionel D, 77 LL Cool J , 76

lyrics, 74, 79, 90

Maffesoli, 28 Malher, 34, 90 Mallarmé, 82, 94 Malraux, 121 Manu Dibango, 78 Marin, 35 Marvin Gaye, 75 Mauss, 11, 14 MC, 75 MC Solaar, 77, 92-93, 103 Melville, 89

Mesnager, 111 Miss-Tic, 111 Mitterrand, 43 Mr Freeze, 76

Nation rap, 77 nationality, 25 New Génération, 77 Nietzsche, 90 NTM, 77-78, 90, 94-95, 103

Oeno, 121 Omar Ben Hassen, 75

panel, 111 Paris, 34, 46 Paris Rive gauche, 63 Park, 41, 68 partimen, 98 Pas de ci, 102

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Péguy, 11, 135 Pialat, 59 pnigos, 84 préférence nationale, 24 Profile, 75 protest rap, 76 Proust, 34 Public Enemy, 76

Quartier latin, 46 Quelle gratitude ?, 78 Queneau, 46, 48

raggamuffin, 103-105 ragga-valeti, 80 Raimon d'Avinhon, 99 Rapattitude, 77 Rap-O Clap O, 75 Rappers ' Delight, 75 ritournelle, 30, 32, 34, 122 Rock Steady Crew, 76 Rohmer, 53-54 RSCG, 123

sampling, 95, 99 scat, 100 Schnapper, 13 Searle, 122 Sennett, 12, 17-18, 51-52 sentiment supranational, 25 sentiment ultranational, 25 Shoes, 77 Sidney, 76 Simmel, 6-10,14, 39-41, 45, 47-49,

51, 53-58, 63-67, 69 smurf, 76 Sophocle, 74

Souchon, 3 sound-system, 104 Street Sounds, 75 Sugarhill Gang, 75 Sylvia Robinson, 75

Taki, 109 tenson, 98, 100 The Beastie Boys, 76 Thepsis, 73-74 toaster, 100 toasting, 98 Tommy Boy, 75 Tönnies, 12 Tonton David, 77, 103 top to bottom, 111 Tour Eiffel, 63 Traité de Maastricht, 137 Traité sur l 'Union européenne, 20 Treacherous, 75 troubadours, 97 trouvères, 97 T-ski, 75 Tuff City, 75

Varèse, 94-95 Venise, 34 Verhaeren, 7 Verlaine, 34 Vermeer, 18-19 Virilio, 31 Vue de Delft, 19

Zoot Suiters, 100 Zulu Nation, 75 zulu-party, 77 Zumthor, 82, 93, 97-99

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« SOCIOLOGIE D'AUJOURD'HUI » c o l l e c t i o n d i r i g é e p a r G e o r g e s B a l a n d i e r

AEBISCHER V e r e n a — Les f e m m e s et le l angage . R e p r é s e n t a t i o n s sociales d ' u n e

d i f fé rence

A F F E R G A N F r a n c i s — E x o t i s m e et al tér i té . E s s a i s u r les f o n d e m e n t s d ' u n e c r i t ique de

l ' a n t h r o p o l o g i e

AKOUN A n d r é — L a c o m m u n i c a t i o n d é m o c r a t i q u e et s o n d e s t i n

AKOUN A n d r é — L ' i l l u s i o n sociale. E s s a i s u r l ' i n d i v i d u a l i s m e d é m o c r a t i q u e et son des t i n

B A J O I T G u y , FRANSSEN A b r a h a m — L e s j e u n e s d a n s l a c o m p é t i t i o n cul ture l le

BAJOS N a t h a l i e , BOZON M i c h e l , F E R R A N D A l e x i s , GIAMI A l a i n , SPIRA A l f r e d — L a

s e x u a l i t é a u x t e m p s d u s i d a

B ARRAU A n n i c k — M o r t à j o u e r , m o r t à d é j o u e r

BEAUCHARD J a c q u e s — L a p u i s s a n c e des f o u l e s

B E R Q U E J a c q u e s — S t r u c t u r e s sociales d u H a u t - A t l a s

B E R T H E L O T J e a n - M i c h e l — L ' i n t e l l i g e n c e d u soc ia l

B E R T H E L O T J e a n - M i c h e l — L e s ver tus de l ' i n ce r t i t ude . L e t r a v a i l de l ' a n a l y s e d a n s les sciences sociales

B O S E R U P E s t e r — L a f e m m e f a c e a u d é v e l o p p e m e n t économique

B O U V I E R P i e r r e — L e t r a v a i l a u q u o t i d i e n . U n e d é m a r c h e soc io -an th ropo log ique

B R U A N T G é r a r d — A n t h r o p o l o g i e d u geste s p o r t i f CANDAU J o ë l — M é m o i r e et i d e n t i t é

CHAUCHAT H é l è n e , D U R A N D - D E L V I G N E A n n i c k ( sous l a d i r e c t i o n de) — D e l ' i d e n t i t é

d u s u j e t a u l i e n socia l . L ' é t u d e des p r o c e s s u s i d e n t i t a i r e s

CHEBEL M a l e k — L ' i m a g i n a i r e a r a b o - m u s u l m a n

CICOUREL A a r o n V. — L a sociologie cogni t ive

COUCHARD F r a n ç o i s e — L e f a n t a s m e de séduc t ion d a n s l a cu l tu re m u s u l m a n e . M y t h e s

et r e p r é s e n t a t i o n s socia les

DESCOLONGES M i c h è l e — Qu 'es t -ce q u ' u n mét ie r ?

D I R N L o u i s — L a société f r a n ç a i s e e n t e n d a n c e s . 1 9 7 5 - 1 9 9 5 D R U C H E M a r c e l — S a n t é et société

DUCLOS D e n i s — N a t u r e et démocra t i e des p a s s i o n s

DUMONT F e r n a n d — L ' a n t h r o p o l o g i e e n l ' absence de l ' h o m m e

D U R E T P a s c a l — L e s j e u n e s et l ' i d e n t i t é m a s c u l i n e

DUVIGNAUD J e a n — L a genèse des p a s s i o n s d a n s l a vie sociale

DUVIGNAUD J e a n — L e s ombres collectives. Sociologie d u théâ t re

E N R I Q U E Z E u g è n e — L ' o r g a n i s a t i o n en a n a l y s e

F A B R E G é r a r d — É p i d é m i e s et con t ag ions . L ' i m a g i n a i r e d u m a l e n Occident

FASSIN D i d i e r — L ' e s p a c e p o l i t i q u e de l a san té . E s s a i de généa log ie

F O R S É M i c h e l — L ' o r d r e improbab l e . E n t r o p i e des p r o c e s s u s s o c i a u x

FORSÉ M i c h e l , LANGLOIS S i m o n — T e n d a n c e s c o m p a r é e s des sociétés p o s t - i n d u s t r i e l l e s

F R E S N A U L T - D E R U E L L E P i e r r e — L ' é loquence des i m a g e s G A U T H I E R A l a i n — D u vis ib le a u v i sue l

GEERTZ Cl i f fo rd — S a v o i r local, s avo i r g lobal . Les l i e u x d u s avo i r

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GIROD Roger — Inégalité-inégalités. Analyse de la mobilité sociale GOLDWATER Rober t — Le primitivisme dans l'art moderne GRAS Alain, POIROT-DELPECH Sophie-L. — Grandeur et dépendance. Sociologie des

macro-systèmes techniques GUÉDEZ Annie — Compagnonnage et apprentissage JODELET Denise (sous la direction de) — Folies et représentations sociales JODELET Denise — Les représentations sociales JUFFÉ Michel — Les fondements du lien social. Le justicier, le sage et l'ogre KHELLIL Mohand — L'intégration des Maghrébins en France LABOURDETTE André — Théorie des organisations LAGRANGE Hugues — La civilité à l'épreuve. Crime et sentiment d'insécurité LAPEYRONNIE Didier — L'individu et les minorités

LARGUÈCHE Évelyne — Injure et sexualité. Le corps du délit LE BRETON David — Anthropologie du corps et modernité LECLERC Gérard - Histoire de l'autorité

LECLERC Gérard — La société de communication. Une approche sociologique et critique LINSHAN Hua , THIREAU Isabelle — Enquête sociologique sur la Chine, 1911-1949 LOJKINE Jean — Les jeunes diplômés LOJKINE Jean — Le marxisme, l 'État et la question urbaine LOJKINE Jean — Révolution informationnelle LÖWY Michael — Pour une sociologie des intellectuels révolutionnaires. L'évolution poli-

tique de Lukács. 1909-1929 LÖWY Michael — Rédemption et utopie. Le judaïsme libertaire en Europe centrale. Une

étude d'affinité élective MACKENZIE W. J. M. — Pouvoir. Violence. Décision

MARTINE Joël — Ontologie de la société, psychanalyse de la vie sociale. Le jeu de la salvation

MARTUCCELLI Danilo — Décalages MICHEL Andrée — Femmes, sexismes et société

MILON Alain — L'étranger dans la Ville. D u rap au graff mural MILON Alain — La valeur de l'information entre dette et don MINGUET Guy — Chefs d'entreprise dans l'Ouest MONNEYRON Frédéric — Séduire. L' imaginaire de la séduction de Don Giovanni à

Mick Jagger MONS Alain — La métaphore sociale PESSIN Alain — Le mythe du peuple et la société française au X I X siècle PETIT AT André — Secret et formes sociales RlEFFEL Rémy — L'élite des journalistes RIVIÈRE Claude — Les liturgies politiques RIVIÈRE Claude — Les rites profanes ROCHÉ Sébastian — Le sentiment d'insécurité

ROCHÉ Sébastian — Sociologie politique de l'insécurité. Violences urbaines, inégalités et globalisation

ROMANO Joseph — La modernisation des PME ROUQUETTE Michel-Louis — La rumeur et le meurtre. L'affaire Fualdès SANSOT Pierre — Les gens de peu SAUVAGEOT Anne — Figures de la publicité, figures du monde SAUVAGEOT Anne — Voirs et savoirs. Esquisse d'une sociologie du regard SCARDIGLI Victor — L a consommation, culture du quotidien SCARDIGLI Victor — Les sens de la technique SCHEHR Sébastien — La vie quotidienne des jeunes chômeurs SCHURMANS Marie-Noëlle, DOMINICE Loraine — Le coup de foudre amoureux. Essai

de sociologie compréhensive

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TERRAIL Jean-Pierre — Destins ouvriers. La f i n d'une classe ? TERSSAC Gilbert de — Autonomie dans le travail

THIÉBLEMONT André (sous la direction de) — Cultures et logiques militaires THOMAS Hélène — La production des exclus : politiques sociales et processus de désocia-

lisation sociopolitique VIDAL Daniel — Miracles et convulsions jansénistes au XVII I siècle. Le mal et sa

connaissance

WUHL Simon — Insertion. Les politiques en crise ZARIFIAN Philippe — Travail et communication. Essai sociologique sur le travail dans

la grande entreprise industrielle

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