Lutter contre le racisme | alberta.ca | Juin 2018 1 · communautés. De façon écrasante, ils ont rejeté le racisme toutes ses formes. Ils ont sous exprimé un profond désir d’exposer

Lutter contre le racisme | alberta.ca | Juin 2018 1


TABLE DES MATIÈRES Table des matières .......................................................................................................................... 2

Message de la première ministre .................................................................................................... 3

Message du ministre Eggen ............................................................................................................ 4

MESSAGE DU MINISTRE Feehan ................................................................................................. 5

POINTS DE VUE DU CABINET ...................................................................................................... 6

Résumé ........................................................................................................................................... 7

LUTTER CONTRE LE RACISME .................................................................................................... 7

INTRODUCTION ........................................................................................................................... 10

LUTTER CONTRE LE RACISME : ................................................................................................ 13

CE QUE NOUS FAISONS ET CE QUE NOUS FERONS ENSUITE ............................................ 13

Guidés par les victimes de racisme ............................................................................................... 13

Aider les communautés à combattre le racisme ........................................................................... 14

Valoriser les compétences et l’expérience en milieu de travail ..................................................... 15

Prévenir les crimes haineux et y réagir ......................................................................................... 17

Enseigner le respect mutuel .......................................................................................................... 18

Connaître nos droits ...................................................................................................................... 19

Un gouvernement à l’image de l’Alberta ....................................................................................... 20

Célébrer la diversité ....................................................................................................................... 21


MESSAGE DE LA PREMIÈRE MINISTRE « Tant que nous n’y sommes pas tous parvenus, nous n’y sommes pas parvenus. » [Traduction]

Rosemary Brown, la première femme noire élue à une assemblée législative provinciale, a prononcé ces paroles en 1972. Son message constituait à la fois une mise en garde et une inspiration : pour que la société puisse prospérer, il faut que nous ayons tous la possibilité de réaliser notre plein potentiel. Tous.

Aujourd’hui, trois Albertains sur dix sont membres d’une minorité raciale. Le Canada est un endroit meilleur grâce au talent, à la culture, aux réalisations et aux perspectives de ces personnes. Et, même si l’Alberta est un endroit accueillant, rempli de gens tolérants qui croient en l’égalité, il est important de reconnaître que le racisme demeure un

problème sérieux.

Le racisme ne se résume pas simplement à la haine ou à la violence. Il peut se manifester plus subtilement, mais de manière tout aussi préjudiciable – de la création d’écarts dans les mesures de soutien à la santé pour les immigrants au refus d’un emploi ou d’un logement en raison de l’identité culturelle. Il comprend des pratiques insensibles et des préjugés inconscients. Il comprend des mots, des actes et des processus racistes qui démoralisent et ne respectent pas autrui, ce qui nous réduit tous en fin de compte.

Lorsque le racisme mine l’éducation, la santé, l’emploi et la stabilité sociale, nous en souffrons tous. Nous réussissons lorsque les Albertains de toutes les cultures participent pleinement à la vie publique. Cela n’est possible qu’au sein d’une société inclusive où tout le monde est traité avec dignité et respect.

Puisque le racisme n’a pas sa place dans notre province, notre gouvernement s’est engagé à le combattre, sous toutes ses formes. En 2017, nous avons demandé l’aide des Albertains. Nous avons entendu des milliers de personnes et plus de 100 groupes communautaires qui ont offert leur expertise quant à la façon dont nous pouvons appuyer la diversité et l’inclusion. Ils nous ont généreusement fait part de leurs histoires, de leurs réussites et de leurs souffrances. Le racisme est profondément douloureux et personnel. Il n’est pas facile de faire le récit de telles histoires et j’en suis reconnaissante à tous les participants.

Leur rétroaction a été importante dans l’élaboration de ce plan. Nous en mettrons en œuvre certains éléments sans tarder. Nous estimons que d’autres éléments sont logiques, mais nous souhaitons nous assurer, au moyen d’une mobilisation accrue, de bien comprendre afin de pouvoir aider chaque Albertain à être traité avec la dignité et le respect qui leur revient dans une province aussi accueillante que la nôtre. Je vous invite à suivre nos progrès et à continuer de nous faire part de vos idées à l’adresse www.alberta.ca/inclusive-alberta.aspx. Prenons ensemble des mesures pour lutter contre le racisme.

http://www.alberta.ca/inclusive-alberta.aspx


MESSAGE DU MINISTRE EGGEN En 2017, à la suite de la tuerie survenue dans une mosquée de Québec, la première ministre de l’Alberta s’est engagée à élaborer un plan visant à lutter contre le racisme. Elle m’a demandé de diriger des consultations afin de définir ce qui serait inclus dans ce plan.

J’ai été honoré de nouer le dialogue avec les Albertains au sujet du racisme et de la façon dont nous pouvons le combattre. De milliers de personnes, représentant chacune notre riche diversité, nous ont fait part de leurs idées, de leurs expériences et de leurs recommandations. Je leur en suis reconnaissant.

J’ai vu et entendu beaucoup de choses que je n’oublierai jamais.

J’ai entendu l’angoisse profonde ressentie par ceux qui subissent le racisme. J’ai vu des parents pleurer pendant qu’ils tentaient d’expliquer l’hostilité dont faisaient preuve des étrangers envers leurs enfants. J’ai également vu le choc des immigrants qui ont fui la violence afin de commencer une nouvelle vie ici, pour être à nouveau confrontés à la haine.

J’ai également été témoin de la volonté incroyable des Albertains, dans les grandes et petites communautés. De façon écrasante, ils ont rejeté le racisme sous toutes ses formes. Ils ont exprimé un profond désir d’exposer le préjugé au grand jour et de le confronter à la vérité. Reconnaître que c’est là ce que nous devons faire, comme le fait le présent rapport, constitue une première étape importante.

Les Albertains ont aussi clairement fait savoir que même s’il n’existe pas de solution unique à la discrimination, nous pouvons agir pour promouvoir l’inclusion et l’équité. La formation, le dialogue transculturel, l’élimination des obstacles au signalement des crimes haineux et l’élaboration de politiques avec l’apport des groupes communautaires sont autant de moyens efficaces à l’aide desquels notre gouvernement peut lutter contre le racisme.

Le présent rapport est le fruit de ce précieux apport. Nous nous en servirons pour poursuivre notre engagement, qui, nous l’espérons, nous permettra de lutter contre le racisme de la manière la plus efficace possible.

Le dialogue est loin d’être terminé.

Ensemble, nous pouvons faire de l’Alberta un endroit sécuritaire et respectueux de tous. Les Albertains ne s’attendent à rien de moins.


Richard Feehan

Ministre des Relations autochtones

MESSAGE DU MINISTRE FEEHAN Le racisme a une incidence profonde sur les peuples autochtones, qui subissent une forme de préjugé bien particulière dans leur vie de tous les jours.

Des générations de Premières Nations, de Métis et d’Inuits ont été confrontées à un racisme systémique imposé par les politiques et les institutions qu’ils n’ont pas créées, comme la Loi sur les Indiens du gouvernement fédéral, les pensionnats indiens et la rafle des années 1960. Encore aujourd’hui, ils sont nombreux à faire l’objet de discrimination, dans des domaines comme les systèmes de justice et de santé.

On ne peut pas facilement guérir le traumatisme infligé par cette histoire.

L’engagement de notre gouvernement à l’égard des principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones constitue le point de départ de l’ensemble de notre travail avec les peuples autochtones.

Dans le cadre de nos consultations, les peuples et les groupes autochtones ont déclaré que la détermination des solutions pour lutter contre le racisme dont ils sont victimes doit être dirigée par les Premières Nations, les Métis et les Inuits. Nous sommes d’accord.

De plus, notre relation de nation à nation avec les peuples autochtones nous aide à mieux collaborer avec eux et à tirer des leçons de leur expérience en vue de combattre le racisme systémique. Nous nous réjouissons à l’idée de soutenir les stratégies dirigées par les Autochtones pour lutter contre le racisme auquel les peuples autochtones sont confrontés et nous nous engageons à prendre le temps de faire les choses correctement.

Merci de votre participation à ce processus.

En 2015, la première ministre de la province, Mme Notley, a présenté des excuses aux peuples autochtones, au nom des Albertains, pour les décennies d’abus subis dans les pensionnats indiens. Cette année, une autre grande première étape vers la réconciliation a été franchie lorsque la première ministre a présenté des excuses pour la rafle des années 1960. Tous les fonctionnaires seront bientôt tenus de suivre une formation de sensibilisation aux enjeux touchant les Autochtones, et toutes les politiques gouvernementales doivent maintenant respecter les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.


POINTS DE VUE DU CABINET En tant qu’immigrant moi-même, je comprends les expériences et le sentiment d’incertitude ressenti par une personne dans une nouvelle culture et dans un nouveau pays. Je crois qu’un environnement accueillant et les appuis que j’ai trouvés ont été essentiels à mon parcours et à mon succès. Je suis déterminé à veiller à ce que l’Alberta demeure un endroit où tout le monde se sent le bienvenu. Nous devons travailler ensemble pour que tous les Albertains puissent réaliser leurs rêves et participer à une vie sociale, économique et politique significative.

– Irfan Sabir, ministre des Services sociaux et communautaires

Les nouveaux arrivants contribuent à bâtir notre économie et à renforcer nos communautés. Notre gouvernement s’efforce d’améliorer leur vie en les aidant à prospérer au travail et dans la société. Nous sommes déterminés à soutenir des initiatives qui visent à préparer les immigrants à la réussite et à veiller à ce qu’ils aient les appuis dont ils ont besoin pour prospérer.

– Christina Gray, ministre du Travail et du Renouvellement démocratique

Tout comme bon nombre de réfugiés, ma famille a fui un pays en guerre, à la recherche d’une vie meilleure. Nous sommes venus chercher un endroit sécuritaire et accueillant et nous l’avons trouvé ici. En tant qu’Albertains, nous devons tous lutter contre l’intolérance et voir à ce que notre province reste un endroit sécuritaire, inclusif et accueillant pour tout le monde.

– Ricardo Miranda, ministre de la Culture et du Tourisme

Tous les Albertains devraient être traités avec dignité, compassion et respect. Nos communautés sont des endroits plus sécuritaires lorsque nous y participons, protégeons nos voisins et faisons preuve de respect envers tous. Je me réjouis de travailler avec mes collègues, les dirigeants autochtones et mes concitoyens afin de veiller à ce que tous les Albertains vivent dans des communautés sécuritaires et résilientes.

– Kathleen Ganley, ministre de la Justice et Solliciteur général

Notre gouvernement met tout en œuvre pour améliorer la vie des Albertains. Nous aidons les dirigeants de nos organismes à tenir compte des réalités de l’Alberta d’aujourd’hui et nous continuerons de le faire en tant qu’employeur. Je suis engagé à veiller à ce que tous les Albertains, indépendamment de leurs origines, aient la formation, les compétences et les possibilités dont ils ont besoin pour réussir.

– Joe Ceci, ministre des Finances et du Conseil du Trésor


RÉSUMÉ LUTTER CONTRE LE RACISME À la suite du meurtre de six musulmans dans une mosquée à Québec en 2017, la première ministre s’est engagée à lutter contre le racisme en Alberta. Ce plan permet de réaliser cet engagement, à la suite des vastes consultations tenues par le ministre Eggen auprès des Albertains qui font directement l’objet de racisme.

Les participants à ces consultations nous ont beaucoup parlé des problèmes : la façon dont le racisme rend plus difficile l’obtention d’un bon emploi et la façon dont les crimes haineux et les insultes raciales minent leurs objectifs. Ils nous ont dit à quel point il leur était parfois difficile d’accéder aux programmes ou même de connaître les droits de la personne.

Nous avons également entendu beaucoup parler des solutions : comment nous craignons moins les autres cultures quand nous apprenons à les connaître et comment nos écoles peuvent en faire davantage pour favoriser le respect de la diversité. Fait le plus encourageant, nous avons constaté que les gens souhaitent participer et contribuer au processus décisionnel, à l’aide des observations découlant de leurs propres expériences.

Le présent rapport répond à ce que nous avons entendu – le bon et le mauvais. Il montre également qui nous sommes maintenant : une province qui devient rapidement plus diversifiée; plus diversifiée que le Canada lui-même, selon le dernier recensement. Cette réalité souligne la nécessité de lutter contre le racisme pour créer un endroit encore plus accueillant.

Le cœur de notre plan est présenté ci-après. Deux éléments seront mis en œuvre immédiatement afin que nous puissions bénéficier des observations et des conseils de ceux qui sont directement victimes de racisme. En ce qui concerne le reste, nous continuerons de consulter les Albertains afin de nous assurer d’être sur la bonne voie.

Nous prendrons deux mesures sur-le-champ, pour que notre travail soit étayé par les récits de personnes qui font elles-mêmes l’objet de racisme et pour que nous puissions financer des groupes de petite taille et lutter directement contre le racisme, à l’échelle communautaire :

• Mettre sur pied un conseil consultatif de lutte contre le racisme : Nous voulons que les personnes les plus touchées par le racisme guident notre travail. Nous mettrons donc sur pied ce conseil pour façonner la manière dont nous nous attaquons à la discrimination. Il s’agira du premier organisme gouvernemental consacré à la lutte contre le racisme en Alberta; il sera composé de membres de diverses origines ethniques et culturelles, ainsi que de membres de communautés autochtones. Nous consulterons les peuples autochtones afin de déterminer la meilleure façon de tenir compte de la nature particulière du racisme dont ils font l’objet, conformément à notre relation de nation à nation.

. • Entamer un programme communautaire de subventions pour lutter contre le

racisme : Partout en Alberta, des groupes de petite taille font un travail efficace dans la lutte contre le racisme. Nous les aiderons davantage au moyen d’un programme de subventions qui financera des initiatives communautaires visant à lutter contre le racisme. Ce programme permettra d’éliminer des obstacles – à la base – là où les


personnes vivent, travaillent et étudient. Les subventions financeront des services de formation et de soutien améliorés et des fonds seront réservés pour les groupes dirigés par les peuples autochtones.

Il faut mener des consultations supplémentaires concernant les éléments suivants pour nous assurer d’être sur la bonne voie.

• Établir un fonds de reconnaissance des qualifications professionnelles acquises à l’étranger : Nous collaborerons avec les organismes de réglementation pour élaborer de nouveaux outils qui permettent d’évaluer les compétences et l’expérience, et non seulement les qualifications professionnelles, et nous assurer que les immigrants sont au courant de ces changements en vue de les aider à mieux se préparer à travailler ici.

• Élargir les programmes de mentorat professionnel pour les offrir dans les villes de petite taille : Les nouveaux immigrants s’installent souvent dans de petites communautés, mais les programmes de mentorat professionnel sont pour la plupart offerts à Calgary et à Edmonton. Nous les rendrons disponibles dans des villes de plus petite taille. Nous mènerons également un projet pilote sur les professions au sein desquelles un grand nombre de personnes sont formées à l’étranger, mais ne sont pas en mesure d’obtenir un permis ou une licence, pour les aider à trouver des parcours professionnels enrichissants.

• Créer une section provinciale des crimes haineux : Cette section collaborera avec les services de police et les organismes d’application de la loi, y compris les procureurs de la Couronne, en vue d’améliorer la formation spécialisée qu’ils suivent sur la lutte contre les crimes haineux.

• Financer l’Alberta Hate Crimes Committee : Ce comité communautaire existant regroupe des organismes d’application de la loi, des universitaires, des représentants gouvernementaux et des bénévoles pour prévenir les crimes haineux et intervenir lorsqu’ils surviennent. Nous verserons des fonds pour l’aider à élargir la portée de ses précieux travaux et à mobiliser plus d’Albertains.

• Mettre à jour le curriculum scolaire en vue d’y inclure du contenu axé sur la lutte contre le racisme : Nous souhaitons soutenir les enseignants en vue de les aider à mieux comprendre et à respecter la diversité ainsi qu’à enseigner le contenu lié au racisme. Les programmes d’études existants comprennent de nombreux outils utiles pour lutter contre le racisme. Un nouveau curriculum, en cours d’élaboration, réaffirmera notre volonté à mettre l’accent sur la lutte contre le racisme et le respect de la diversité – dans chaque année scolaire et dans de nombreuses matières.

• Accroître le nombre de langues dans lesquelles les élèves peuvent étudier. À l’heure actuelle, les matières scolaires de base, comme les mathématiques et les sciences, sont enseignées dans huit langues internationales. Ce nombre passera à dix langues.

• S’assurer que les Albertains connaissent leurs droits : Un nouveau commissaire aux droits de la personne sera bientôt nommé. Nous collaborerons avec ce commissaire afin de nous assurer que le mandat de la commission en matière d’éducation et de défense


des droits permette à tous les Albertains de connaître et de comprendre leurs droits ainsi que de recevoir du soutien après avoir été victimes de discrimination.

• Faciliter l’accès aux ressources de lutte contre le racisme : Afin de nous assurer que les Albertains qui sont confrontés au racisme trouvent plus facilement le soutien dont ils ont besoin et qu’il leur soit plus facile de communiquer avec le conseil consultatif de lutte contre le racisme, nous établirons une nouvelle ligne téléphonique. Elle sera multilingue, de sorte que toutes les communautés se sentent soutenues.

• Tenir compte de l’Alberta en tant que gouvernement : Nous éliminons déjà les préjugés de nos pratiques d’embauche et nous offrons aux fonctionnaires une formation axée sur la sensibilisation au sujet des peuples autochtones. En tant qu’employeur, nous cherchons activement des pratiques d’embauche plus équitables et nous souhaitons aider nos employés à apprécier la diversité de l’Alberta. Nous nous efforcerons également de répartir de manière plus équitable les fonds tirés de jeux de bienfaisance.

• Célébrer notre diversité : Le gouvernement reconnaît et célèbre déjà les événements culturels importants. Toutefois, il y a peut-être d’autres façons d’informer les citoyens des avantages de la diversité et des différentes cultures. Nous demanderons bientôt aux Albertains de nous faire part de leurs conseils concernant la meilleure façon de célébrer nos différences et d’en tirer un apprentissage.

Nous sommes déterminés à écouter les Albertains à mesure que le plan de lutte contre le racisme est mis en œuvre afin de nous assurer de faire les choses correctement. Nous rendrons compte de résultats mesurables de sorte que les Albertains puissent suivre nos progrès et observer l’évolution de notre plan alors que notre province croît et change.


INTRODUCTION La démographie de l’Alberta est en constante évolution. Notre province est diversifiée et cette diversité s’accentue de jour en jour, comme en témoignent les statistiques de même que l’expérience des personnes qui vivent en Alberta.

Tout d’abord, les statistiques : les chiffres tirés des recensements des 20 dernières années révèlent que le nombre d’Albertains d’origines raciales différentes a plus que doublé. En 1996, le ratio était d’environ un sur dix. Aujourd’hui, il est d’environ un sur quatre. Il s’agit d’une augmentation d’environ 245 %, tandis que la population globale a augmenté d’environ 50 %1.

Nous devenons également plus diversifiés en raison de la croissance de la population autochtone, laquelle s’effectue à un rythme qui est environ 50 % plus rapide que le taux de croissance de la population non autochtone. La population autochtone est également jeune – près de la moitié des 258 000 Autochtones de l’Alberta sont âgés de moins de 25 ans, par rapport à environ 30 % chez la population générale.

Nous vivons dans un endroit accueillant et tolérant. Calgary, notre ville la plus importante, a élu le premier maire musulman au Canada. Notre assemblée législative est de plus en plus représentative des gens qui vivent en Alberta. Toutefois, il existe des signes que tout ne va pas pour le mieux.

1 Source : Recensements de Statistique Canada, de 1996 à 2016


Ces signes ressortent également de certaines statistiques. Par exemple, en 2016, 88 crimes haineux contre des minorités raciales ont été signalés à la police en Alberta, en plus de 25 autres crimes haineux fondés sur la religion, dont la plupart ont été commis contre des musulmans ou des juifs2. Autrement dit, un crime haineux déclaré à la police est commis en Alberta environ tous les trois jours. La commission des droits de la personne de l’Alberta constate également une charge de travail accrue et reçoit plus d’une plainte par jour concernant la discrimination raciale ou religieuse3.

Toutefois, les statistiques ne disent pas tout. Un tableau peut révéler l’ampleur de notre diversité, mais on peut la ressentir davantage en discutant avec les citoyens de l’Alberta d’aujourd’hui et, surtout, en écoutant les gens qui font de l’Alberta ce qu’elle est aujourd’hui.

C’est ce qu’a fait le ministre Eggen dans le cadre de ses consultations lorsqu’il s’est assis avec les Albertains et leur a demandé de lui faire part de leurs expériences du racisme. Comment il est ressenti, où il se produit, comment il se produit et, surtout, pourquoi il se produit.

En tout, le ministre a rencontré plus de 100 organisations4, y compris des organisations représentant les Autochtones. Les participants ont raconté leurs histoires, souvent des histoires très personnelles. Nous souhaitions également entendre des gens qui n’appartiennent pas à des organisations; nous avons donc publié un sondage en ligne qui a été rempli par près de 1 900 personnes.

Nous avons alors ni entendu de statistiques, ni regardé de nombreux tableaux. Nous avons plutôt entendu les histoires qui sont derrière ces statistiques. Nous en avons reproduites quelques-unes ci-après, dans les mots des personnes touchées.

Ce sont les expériences qui nous amènent à appeler les services de police pour signaler un crime haineux et qui nous incitent à déposer une plainte en matière de droits de la personne. Ce sont les insultes, les actes de vandalisme et de cyberintimidation et, parfois, les actes de violence physique qui nous viennent souvent à l’esprit lorsque nous entendons le terme « racisme ». Et les gens se sentent vulnérables, indésirables et jugés sur la base

2 Source : Statistique Canada, « Données sur les crimes haineux déclarés par la police, 2016 » 3 https://www.albertahumanrights.ab.ca/about/statistics/Pages/grounds.aspx 4 Une liste des organisations participantes figure à l’annexe 2.

Expériences d’Albertains

« Je suis une infirmière autorisée et je devais donner des médicaments par intraveineuse. Le patient a refusé et m’a dit "Allez chercher une meilleure infirmière" en raison de mon apparence. » – Consultation à Edmonton avec des membres de la communauté africaine

Nous avons entendu plusieurs histoires de harcèlement dans les rues envers les musulmanes qui portent des hijabs et auxquelles on a crié « Retournez chez vous ».

Des membres de la communauté philippine de Calgary ont déclaré que la veille de leur réunion avec le ministre Eggen, une peinture murale communautaire avait été vandalisée par l’inscription de graffitis racistes. Les visages qui n’étaient pas blancs sur la peinture murale avaient été peints.

« J’ai déposé une plainte auprès d’un organisme gouvernemental et le travailleur chargé de l’accueil ne savait pas ce que signifiait Métis. » – Consultation à Calgary auprès de l’Indigenous Urban Council


de stéréotypes plutôt qu’en fonction de qui ils sont.

Lorsque nous entendons le terme « racisme », nous ne songeons peut-être pas à l’obtention d’un emploi bien inférieur au niveau de compétences ou même à l’incapacité à obtenir un emploi. Nous ne songeons peut-être même jamais au fait que la race ou la religion pourrait signifier qu’une personne ne reçoit pas les mêmes soins de santé que les autres, mais nous avons entendu parler de cette forme de racisme aussi.

Nous ne pouvons pas y aller par quatre chemins. Nous avons entendu beaucoup de choses, que nous ne reconnaissons pas ou que nous ne souhaitons pas reconnaître, qui font partie de l’Alberta. Nous devons être honnêtes à ce sujet : nous valorisons l’égalité, nous sommes un peuple ouvert et accueillant, et le racisme existe ici.

Ça, ce sont les mauvaises nouvelles.

Ce qui est encourageant, c’est que de nombreuses personnes sont résolues à lutter contre le racisme. Nous avons entendu la façon dont les particuliers et les organisations, souvent des bénévoles, font des choses étonnantes pour nous aider à mieux nous comprendre.

Ces personnes n’examinent pas les statistiques afin d’en dégager les chiffres qui révèlent la diversité. Elles examinent les statistiques et savent qu’il y a beaucoup de gens de diverses origines qui peuvent mieux se connaître, mieux se comprendre et célébrer leurs différences – ensemble.

C’est ce que nous sommes, aussi : des Albertains qui s’efforcent de prévenir les crimes haineux et qui œuvrent en faveur du respect de la diversité, de sorte que nul ne se sente indésirable ou non respecté au point de déposer une plainte en matière de droits de la personne. Les succès qu’ils remportent ne figureront jamais dans les statistiques parce qu’ils ne sont souvent jamais connus.

Nous espérons que notre plan de lutte contre le racisme répondra à tout ce qui précède : à notre diversité croissante, aux incidents de racisme et surtout, aux bonnes idées des Albertains et à la résolution qu’ils ont de lutter contre le racisme sous toutes ses formes, tous les jours.

« Mon fils, qui est d’origine africaine, est né en Ontario et a déménagé en Alberta où il a été stigmatisé et a dû suivre un cours d’ALS [Anglais langue seconde] au secondaire. Il a fait ses études au Canada pendant toute sa vie. » – Consultation à Calgary auprès des membres de la communauté nigériane

« Il n’y a pas de “nous” et “eux”. Il y a simplement “nous”. » – Consultation communautaire à Edmonton


LUTTER CONTRE LE RACISME : CE QUE NOUS FAISONS ET CE QUE NOUS FERONS ENSUITE

Guidés par les victimes de racisme

Le nouveau conseil consultatif de lutte contre le racisme nous aidera à entendre les solutions communiquées par les personnes qui sont confrontées au problème.

Ce que nous avons entendu : Les Albertains nous ont informés de la façon dont le racisme touche leur vie quotidienne – en tant qu’étudiants ou travailleurs, ou pendant qu’ils marchent simplement dans la rue. Leur expérience du racisme les incite à lutter contre celui-ci et à participer aux solutions.

Nous souhaitons cette participation et nous en avons besoin – de la part de gens de diverses origines qui sont des victimes directes de racisme – afin de guider la manière dont nous nous y prenons pour combattre le racisme. Nous croyons que, grâce à la création d’une structure nous permettant d’entendre les différents points de vue de manière continue, le gouvernement sera mieux au courant des obstacles créés par le racisme, et il sera mieux à même de trouver les meilleures façons d’éliminer ces obstacles.

Ce que nous ferons ensuite

Nous établirons le premier organisme gouvernemental de l’Alberta voué à la lutte contre le racisme. Le conseil consultatif de lutte contre le racisme guidera la façon dont nous luttons contre le racisme, et mobilisera davantage les Albertains. Il donnera des conseils quant à la façon dont nous devrons :

• éliminer les obstacles systémiques et linguistiques à l’utilisation des programmes et des services gouvernementaux;

• éduquer et informer les Albertains en vue de prévenir le racisme et d’encourager l’acceptation accrue de la diversité; et

• établir des liens avec les organismes d’application de la loi et les communautés afin d’appuyer des relations positives et adaptées.

Ce conseil comprendra des représentants autochtones afin de tenir compte de la nature particulière du racisme visant les peuples autochtones, conformément à notre relation de nation à nation. Nous consulterons les chefs et les organisations autochtones pour déterminer la meilleure façon de réaliser cet objectif.


Aider les communautés à combattre le racisme

Des groupes de petite taille accomplissent un travail formidable pour nous aider à comprendre d’autres cultures. Nous souhaitons les aider à cibler directement le racisme.

Ce que nous avons entendu : Bon nombre d’organisations nous ont informés de la façon dont elles éliminent les obstacles et aident les gens à comprendre d’autres cultures et à apprendre de celles-ci. Nous avons entendu beaucoup d’histoires de réussite comportant un thème récurrent selon lequel les solutions se trouvent à l’échelle communautaire, là où les organisations de petite taille font du bon travail.

Par exemple, il y a les gens qui travaillent auprès des réfugiés syriens nouvellement arrivés en Alberta, et qui ont organisé des rencontres avec des Autochtones en vue de les aider à mieux se comprendre les uns les autres. Des mesures comme celles-ci sont prises quotidiennement un peu partout dans la province. Elles font rarement l’objet de reportages médiatiques, mais chacune d’entre elles améliore la compréhension de notre diversité, l’outil le plus efficace de la lutte contre le racisme.

Selon les groupes de petite taille, les grands organismes sont ceux qui reçoivent le plus de soutien du gouvernement. Nous souhaitons changer cette perception à l’aide d’un programme de subventions consacré aux groupes de petite taille qui œuvrent dans les communautés urbaines tout comme dans les communautés rurales.

Ce que nous faisons déjà : Le gouvernement finance 122 centres de programmes d’apprentissage communautaires pour les adultes en vue d’aider les organisations à apprendre à communiquer de manière respectueuse avec les adultes de diverses origines. Nous établissons des partenariats avec des groupes comme Multicultural Health Brokers, la Calgary Catholic Immigration Society et l’Africa Centre en vue d’offrir des services pertinents sur le plan culturel. Nous finançons également 20 Centres d’amitié en Alberta qui appuient des programmes culturels et des programmes de santé, d’emploi, de logement et de loisirs pour les Autochtones en milieu urbain.

Ce que nous n’avons pas encore fait, c’est de financer des activités communautaires ciblant expressément le racisme et de travailler à favoriser le respect de la diversité.


Nous financerons des groupes de petite taille pour combattre directement le racisme. En créant de nouvelles subventions communautaires pour la lutte contre le racisme, nous aiderons les groupes de petite taille à renforcer l’excellent travail qu’ils accomplissent déjà, notamment :

• Créer des activités de formation et d’éducation, y compris des ateliers, des tables rondes et du contenu dans les médias sociaux.

• Créer des ressources pour les milieux de travail et d’autres lieux communautaires, y compris des trousses d’outils, des affiches et des fiches de renseignements.

• Aider à appuyer les personnes touchées par le racisme, y compris par la création de groupes de pairs et le renforcement de la sécurité, afin de rendre plus sécuritaires les


locaux utilisés par les groupes culturels.

• Organiser des activités de renforcement des capacités, y compris la communication de pratiques exemplaires, afin que plus de groupes puissent faire ce que nous savons qui fonctionne bien.

Il y aura deux types de subventions pour les organisations qui luttent contre le racisme, dont une consacrée aux groupes dirigés par des peuples autochtones. Les demandes pourront être présentées dès cet été, et nous collaborerons avec les chefs et les organisations autochtones pour trouver la meilleure façon de financer les efforts dirigés par les Autochtones dans la lutte contre le racisme.

Valoriser les compétences et l’expérience en milieu de travail

Nous devons mieux examiner les compétences et l’expérience des travailleurs parce que les qualifications professionnelles qu’ils ont obtenues à l’étranger ne sont souvent pas respectées.

Ce que nous avons entendu : Une des frustrations les plus importantes communiquées par les immigrants tient au fait qu’ils ne sont pas en mesure d’obtenir un emploi approprié en Alberta s’ils ont suivi leur formation et acquis leur expérience à l’étranger. Même s’ils appuyaient pour la plupart l’aide offerte par les programmes existants, ils estimaient qu’il faut déployer plus d’efforts pour que les nouveaux arrivants ne se sentent pas forcés d’accepter des postes de débutant en raison de stéréotypes injustes.

Bon nombre de gens nous ont dit occuper un poste bien inférieur au niveau de celui qu’ils occupaient à l’étranger. Ils estiment que l’inclusion prônée par le Canada n’est souvent pas prise en compte dans la façon dont les qualifications professionnelles acquises à l’étranger sont traitées. Elles nous ont dit qu’il faut travailler pendant dix ans ici pour arriver au niveau dont elles jouissaient antérieurement à l’étranger.

Ce que nous faisons déjà : Au cours des dix dernières années, nous avons financé 84 projets à l’aide de subventions d’une valeur de plus de huit millions de dollars en vue d’aider les travailleurs immigrants à se trouver un emploi qui correspond à leurs compétences et à leur formation. Les programmes que nous avons financés aident les organismes de réglementation professionnels, les employeurs et d’autres organisations à aider à la reconnaissance de l’éducation et de l’expérience de travail des immigrants.

Nous nous occupons également du Programme de formation relais pour les immigrants, qui aide ces derniers à trouver des emplois dans le domaine pour lequel ils ont des qualifications ou de l’expérience, en leur donnant des conseils linguistiques, en les aidant à rédiger des curriculum vitæ pour qu’ils puissent postuler des emplois et en leur offrant un certain soutien en matière de traduction. Dans les villes de plus grande taille, les nouveaux immigrants ont également la possibilité de participer à des programmes de mentorat professionnel, ce qui les aide à connaître la culture locale en milieu de travail et à créer des réseaux.

Notre programme d’ouvrier professionnel à l’intention des travailleurs formés à l’échelle internationale permet aux participants d’obtenir un certificat professionnel de l’Alberta en


démontrant qu’ils ont les compétences et l’expérience nécessaires. Des interprètes sont également permis lors des examens que les travailleurs doivent faire pour entrer plus rapidement sur le marché du travail.

Nous aidons aussi les travailleurs au chômage, les travailleurs qui occupent un emploi marginal et les personnes appartenant à des groupes sous-représentés à trouver des emplois. Cela comprend le programme de formation des Premières Nations et des Autochtones menant à l’emploi à l’intention des travailleurs autochtones.


Nous élaborerons des mesures visant à mieux reconnaître les compétences et l’expérience des immigrants. Nous créerons un fonds de reconnaissance des qualifications professionnelles acquises à l’étranger afin de nous aider à élargir la façon dont nous évaluons les travailleurs, plutôt que d’examiner uniquement leurs qualifications, et utiliserons les nouvelles mesures d’évaluation pour aider les immigrants à trouver un travail approprié. Nous commencerons d’une manière ciblée pour :

• Travailler avec les organismes de réglementation professionnels à l’élaboration d’évaluations qui tiennent mieux compte des compétences et de l’expérience des travailleurs et s’assurer que ces mesures d’évaluation sont communiquées par les organismes de délivrance de permis afin que les immigrants soient plus au courant de la façon dont ils seront évalués avant leur arrivée.

• Établir de meilleurs liens entre les organisations qui offrent des services aux immigrants et les organismes de réglementation professionnels afin que les nouvelles évaluations axées sur les compétences soient connues et comprises à grande échelle.

Les programmes de mentorat professionnel seront élargis et offerts dans les communautés de petite taille. Nous réagirons aux tendances changeantes en matière d’immigration en créant un programme de mentorat professionnel à l’intention des immigrants vivant dans les communautés de petite taille. Les programmes actuels, principalement à Calgary et à Edmonton, appuient avec succès les nouveaux arrivants en vue de leur entrée sur le marché du travail. Nous nous assurons qu’un financement est offert afin d’offrir ces programmes fructueux à un nombre plus élevé de gens.

Nous améliorerons les services de consultation d’orientation professionnelle. Nous mènerons un projet pilote en vue d’améliorer les services de consultation d’orientation professionnelle, plus particulièrement dans les professions comptant un nombre élevé de travailleurs formés à l’étranger qui ne sont pas en mesure d’obtenir un permis ou une licence au Canada. L’amélioration des services de consultation d’orientation professionnelle permettra à plus de gens de trouver un emploi qui correspond davantage à leurs compétences et à leur expérience.


Prévenir les crimes haineux et y réagir

Les crimes haineux sont motivés par un préjugé particulier et nous devons donc adopter une approche particulière pour les prévenir et intervenir lorsqu’ils surviennent.

Ce que nous avons entendu : Les gens nous ont dit à quel point ils sont dévastés lorsqu’une mosquée, une synagogue ou un gurdwara est attaqué dans le cadre d’un crime haineux. Nous avons entendu comment des attaques fondées sur la couleur de la peau ou sur des symboles religieux minent le sentiment d’appartenance d’une personne. Cet aspect ciblé et teinté de préjugés des crimes haineux signifie que nous devons les traiter différemment, à l’aide d’une intervention spécialisée.

Nous avons appris avec plaisir que les interventions communautaires existantes sont efficaces et qu’elles devraient être élargies afin qu’elles le soient encore plus. Il convient de répéter qu’environ une fois tous les trois jours, un crime haineux motivé par une intolérance raciale ou religieuse est signalé à la police en Alberta. Ce nombre est inacceptable.

Ce que nous faisons déjà : L’Alberta Hate Crime Committee a été mis sur pied en tant que réseau communautaire en 2002 après que le nombre de crimes haineux a augmenté à la suite des attentats du 11 septembre. Son mandat a évolué depuis et, aujourd’hui, le Comité collabore avec ses membres – les services de police, les tribunaux, la commission des droits de la personne et des bénévoles – en vue de prévenir les crimes haineux et d’y réagir. Au nombre de ses activités figurent des tribunes pour les jeunes, la création du compte de médias sociaux #StopHateAlberta et le parrainage du Hate Crimes Awareness Day (jour de sensibilisation aux crimes haineux).

Le gouvernement offre également des mesures de soutien aux services de police et aux organismes d’application de la loi en vue de réagir aux crimes haineux et de poursuivre les auteurs de ces crimes par l’intermédiaire du Service des poursuites de la Couronne.


Nous créerons une section provinciale des crimes haineux. Cette section offrira un service de renseignement, un soutien spécialisé et une coordination en vue de réduire le nombre de crimes haineux et d’y réagir en :

• Offrant un soutien spécialisé aux services de police pour lutter contre la propagande haineuse et les crimes motivés par la haine.

• Améliorant la formation et les renseignements sur les crimes haineux pour les policiers de première ligne, les procureurs de la Couronne et les groupes communautaires. Cela comprendra une formation à l’intention des organismes d’application de la loi en vue d’améliorer la façon dont ils interagissent avec les communautés de diverses origines raciales.

• Collaborer avec les organismes d’application de la loi, les partenaires et les intervenants fédéraux, y compris l’Alberta Hate Crime Committee et le conseil consultatif de lutte contre le racisme en vue d’élaborer et de coordonner des stratégies provinciales en matière de crimes haineux. Il s’agira notamment de mener des activités de sensibilisation et d’éducation et de fournir de l’aide pour les quartiers qui doivent composer avec le


racisme.

L’Alberta Hate Crime Committee recevra un financement stable. C’est là un moyen idéal d’accroître le nombre de personnes qui participent à la lutte contre le racisme. Un financement stable permettra d’élargir l’approche collaborative et intégrée du comité en vue de prévenir les actes haineux et ceux fondés sur des préjugés, ainsi que d’améliorer la façon dont nous y réagissons lorsqu’ils sont commis.

Enseigner le respect mutuel

L’éducation engendre le savoir, et plus nous en saurons au sujet des uns et des autres et de notre histoire, moins il y aura de racisme.

Ce que nous avons entendu : Nous avons entendu que le racisme découle de l’ignorance et que l’éducation transforme l’ignorance en connaissance, la connaissance d’autres cultures et de notre histoire. Nous avons également appris à quel point le fait d’en savoir plus au sujet de ceux-ci contribue à une acceptation accrue de la diversité et au soutien du pluralisme.

Nous avons entendu, surtout de la part de gens de diverses origines raciales, qu’il est important pour l’identité de l’Alberta de tenir compte des gens qui y vivent. Les écoles constituent le lieu idéal pour y arriver, car c’est là que des enfants de nombreuses origines différentes apprennent ensemble, et les programmes d’études existants les aident à en apprendre davantage sur les cultures des autres, et à apprivoiser la diversité.

Ce que nous faisons déjà : À l’aide des programmes de langue existants, nous offrons une éducation publique dans les matières de base, comme les mathématiques et la science, en français, en arabe, en chinois, en allemand, en italien, en japonais, en pendjabi, en espagnol et en ukrainien.

La culture et la langue autochtones sont encore minées par le honteux héritage des pensionnats indiens. Une voie vers la réconciliation consiste à aider à faire renaître les langues et les traditions dans les écoles, à l’aide de programmes de langue et de culture dans la langue des Pieds-Noirs et des Cris qui sont offerts comme cours facultatifs aux élèves de la maternelle à la 12e année.

Aujourd’hui, les étudiants de la maternelle jusqu’au secondaire apprennent à respecter et à accepter autrui. Nous leur enseignons notre histoire du point de vue de l’immigration, du douloureux héritage des pensionnats indiens et des droits et responsabilités dont jouissent tous les Canadiens. L’enseignement de ces sujets donne l’occasion de discuter de la race et du racisme en classe.


Le nouveau curriculum provincial mettra un accent particulier sur le racisme. Il est déjà en cours d’élaboration et lorsqu’il sera achevé, le curriculum provincial mettra à la disposition des enseignants des produits précis et spécialisés pour leur permettre d’enseigner directement les différents aspects du racisme. Il permettra d’élargir le bon travail actuellement accompli en milieu scolaire en augmentant le nombre de perspectives différentes communiquées aux élèves afin que nous puissions enseigner davantage le respect du pluralisme. Il comprendra des plans de leçon sur des sujets comme l’holocauste et la réconciliation avec les peuples autochtones.


Le nouveau programme donnera aux étudiants plus d’occasions de discuter de la citoyenneté et de la diversité – dans toutes les années scolaires et dans l’ensemble des matières. Nous nous assurerons que d’excellents plans de leçon et des ressources déjà utilisées sont à la disposition des enseignants de l’ensemble de la province. Nous offrirons également une orientation aux autorités scolaires quant à la meilleure façon de choisir des ressources qui contribuent à la lutte contre le racisme.

Nous aiderons les enseignants à enseigner les différents aspects du racisme. Puisque le racisme est un sujet d’enseignement sensible, nous aiderons les enseignants en leur offrant une formation dans le cadre d’activités de perfectionnement professionnel.

Nous rendrons l’éducation accessible dans plus de langues. Nos programmes de langue existants seront élargis en vue d’inclure plus de langues et nous les offrirons dans les communautés où la demande est justifiée.

Connaître nos droits

Tous les Albertains ont des droits et tous les Albertains devraient savoir quels sont ces droits.

Ce que nous avons entendu : Un grand nombre de gens nous ont dit que dans bien des cas, ils ne connaissent pas leurs droits, comme ceux touchant l’accès à l’emploi, aux services publics ou au logement, quelle que soit leur origine raciale, ethnique ou religieuse.

Cela était particulièrement fréquent chez les nouveaux immigrants, lesquels s’inquiétaient parfois du fait que ce manque de connaissance puisse entraîner leur renvoi dans leur pays. Pour certains, cette crainte était intensifiée parce qu’ils ne savaient pas où ou comment trouver des renseignements sur leurs droits.

Ce que nous faisons déjà : Comme toutes les provinces, l’Alberta a une commission des droits de la personne et une loi sur les droits de la personne. Elle répond aux plaintes de violation de droits et, en 2016-2017, elle a constaté une augmentation de 14 % du nombre de ces plaintes. Les plaintes n’étaient pas toutes fondées sur la race ou la religion, mais 475 l’étaient. Il s’agit là de plus d’une plainte par jour.

La commission a le pouvoir d’enquêter et de régler les dossiers. Dans certains cas, elle fait appel à un tribunal des droits de la personne afin d’assurer le respect des droits d’une personne, et la commission a le pouvoir d’exécuter sa décision.

La commission s’occupe également d’un programme de subventions à l’appui des organisations panprovinciales plus importantes en vue de renseigner les Albertains sur leurs droits. Le volet de son mandat lié à la sensibilisation comprend également la fourniture de renseignements aux employeurs sur les droits de la personne afin de contribuer au respect de ces droits en milieu de travail.


Nous veillerons à ce que la commission s’efforce de renseigner les gens sur leurs droits. L’Alberta aura bientôt un nouveau chef de la commission des droits de la personne. Nous collaborerons avec celui-ci pour évaluer la mesure dans laquelle le programme de sensibilisation et d’éducation actuel est efficace pour renseigner les Albertains sur leurs droits et venir en aide à


ceux dont les droits ont été violés.

Un gouvernement à l’image de l’Alberta

En tant qu’employeur et institution d’envergure, le gouvernement peut donner l’exemple et être à l’image de la province à laquelle nous offrons nos services.

Ce que nous avons entendu : Les gens nous ont dit qu’il est important que le gouvernement tienne compte de la diversité de l’Alberta, au-delà de notre rôle d’organe d’élaboration de lois et de règlements. Nous sommes un employeur important et une source essentielle de renseignements, et nous donnons aux gens des moyens de participer à l’amélioration de leur communauté. Nous avons entendu que nous devons donner l’exemple parce que lorsque nous le faisons, d’importants changements suivent.

Ce que nous faisons déjà : En tant que législateurs, nous intégrons de plus en plus la race et la religion dans les nouvelles lois. Nous avons apporté des changements récents visant à rendre plus sécuritaires les milieux de travail, par exemple, en renforçant la définition du harcèlement de manière à inclure en particulier l’intimidation fondée sur la race et la religion.

En tant qu’employeurs, nous avons mis en œuvre une formation visant à éliminer les préjugés inconscients de nos pratiques d’embauche. Nous avons également élaboré un programme de formation sur la sensibilisation aux cultures autochtones en collaboration avec les organismes autochtones que tous les fonctionnaires devront suivre. Il sera mis en œuvre bientôt. Nous avons également mis en œuvre une politique sur la diversité et l’inclusion pour la fonction publique de l’Alberta afin de nous assurer que celle-ci représente les personnes auxquelles elle offre ses services.

En tant que fournisseurs de renseignements, nous prenons des mesures concrètes en vue d’informer les Albertains dont la langue maternelle n’est pas l’anglais au sujet de nos programmes, de nos services et de nos mesures. Par l’intermédiaire de nos nouveaux traducteurs, les pages de notre site Web, nos dépliants et nos documents de promotion au sujet des principaux changements, comme les nouvelles lois sur le milieu de travail, sont disponibles dans d’autres langues, y compris le chinois et le pendjabi.

Le gouvernement exploite également bon nombre d’organismes, de conseils et de commissions qui offrent aux gens des moyens de participer à l’amélioration de notre province. Nous encourageons activement les demandes d’emploi qui reflètent notre diversité et nous avons un nouveau site Web qui facilite la tâche aux gens de tous les milieux qui souhaitent postuler à un emploi. Les nominations ne doivent pas être fondées sur le fait de connaître certaines personnes, mais plutôt sur les connaissances des postulants, et nous sommes résolus à faire en sorte que nos organismes, conseils et commissions soient le reflet de la province.


Nous évaluerons de nouvelles pratiques d’embauche qui pourraient améliorer la diversité. De concert avec d’autres provinces, nous évaluons un projet pilote qui pourrait améliorer les procédures d’embauche en éliminant le nom des demandes d’emploi. Il sera donc plus difficile de


connaître l’ethnicité d’un candidat, ce qui pourrait faire en sorte que les décisions soient fondées davantage sur les compétences et l’expérience.

Nous sensibiliserons le gouvernement aux différentes cultures. Afin de nous assurer que les échanges avec le gouvernement sont plus accueillants, nous collaborerons avec le conseil consultatif de lutte contre le racisme en vue d’élaborer des points de référence en matière de sensibilisation culturelle et nous les communiquerons au secteur privé.

Nous ferons en sorte qu’il soit plus facile de trouver des ressources en matière de lutte contre le racisme. Nous établirons une ligne téléphonique gouvernementale pour aider les gens à accéder aux ressources en matière de lutte contre le racisme et pour appuyer les victimes ou les témoins de racisme. Cette ligne permettra également aux gens de communiquer avec le conseil consultatif de lutte contre le racisme.

Nous nous assurerons que les fonds tirés des jeux de bienfaisance sont répartis également. Nous avons entendu des préoccupations selon lesquelles il pourrait être difficile pour bon nombre de groupes culturels d’accéder aux fonds provenant des jeux de bienfaisance. Nous collaborerons donc avec l’Alberta Gaming and Liquor Commission en vue de répartir ces fonds de manière plus équitable.

Célébrer la diversité

Plus nous en saurons sur d’autres cultures, moins nous les craindrons.

Ce que nous avons entendu : Les gens nous ont dit à quel point ils sont fiers de leur culture – de ses traditions, de ses célébrations, de sa cuisine et de sa musique. Nous avons discuté de la façon dont la communication de ces éléments suscitait un sentiment d’appartenance et de la façon dont leur communication à d’autres favorisait la compréhension.

Ils nous ont dit aussi à quel point il était enrichissant de comprendre les autres cultures, leurs traditions et leurs célébrations; ils ont aussi parlé de la façon dont ces interactions en personne ont éliminé les obstacles et ont créé un sentiment d’appartenance à la collectivité qui célèbre sa diversité. Nous souhaitons en faire plus pour aider les Albertains à apprendre et à comprendre d’autres cultures afin que les avantages de la diversité soient plus largement appuyés.

Ce que nous faisons déjà : Chaque année, le gouvernement est fier de reconnaître les événements qui revêtent une importance pour notre population diversifiée : Noël, Dîvâli, Pâques, Aïd el-Fitr, Hanoukah, Kwanzaa, Noël orthodoxe, Pessah, Ramadan et Vaisakhi. La reconnaissance de ces événements témoigne de notre respect et révèle notre disposition à accueillir les gens de toutes les religions et de toutes les origines.

Le gouvernement désigne également un nombre croissant de mois pour honorer et célébrer les différentes collectivités, notamment le Mois de l’histoire des Noirs, le Mois de l’héritage sikh et, pour la première fois en 2018, le Mois de l’héritage philippin.


Consulter les Albertains au sujet de la meilleure façon de célébrer la diversité. Au fil des ans, l’Alberta a célébré la diversité de différentes façons, notamment en finançant des


événements et des organismes culturels. Nous n’avons pas actuellement de programme réservé à cette fin et nous souhaitons demander aux Albertains de nous faire part de leurs idées quant à la façon dont nous devrions élaborer un tel programme ou si nous devrions le faire. Plusieurs options s’offrent à nous.

• Nous pourrions établir un fonds semblable à ceux qui ont appuyé les groupes culturels dans le passé et accepter des demandes visant des événements particuliers. Il convient de noter que même si nous avons financé des groupes, le gouvernement de l’Alberta n’a jamais assumé un rôle actif dans la lutte contre le racisme.

• Nous pourrions créer une section au sein du gouvernement, peut-être à l’image du nouveau secrétariat francophone, en vue de mettre l’accent sur la célébration et l’éducation relatives à notre diversité. À l’heure actuelle, il n’y a aucun employé du gouvernement qui assume ce rôle, ce qui pourrait être un élément que les Albertains souhaitent changer.

• Nous pourrions élargir le mandat de la Commission des droits de la personne en vue d’y

inclure la promotion de la diversité et l’éducation connexe.

Alors que nous demandons aux Albertains de nous faire part de leurs commentaires au sujet de notre plan, nous nous assurerons d’inclure une question concernant la meilleure façon de célébrer la diversité. En effet, comme notre province se diversifie de plus en plus, il est temps d’aider plus d’Albertains à comprendre tout ce que nos nombreuses cultures peuvent offrir et partager. Comme nous l’avons entendu souvent dans le cadre des consultations du ministre Eggen, le meilleur outil de lutte contre le racisme est de se connaître les uns les autres et de connaître les cultures des autres. Nous allons adopter cet outil afin que nous puissions, ensemble, lutter contre le racisme.

Documents

Lutter contre le racisme | alberta.ca | Juin 2018 1 · communautés. De façon écrasante, ils ont rejeté le racisme toutes ses formes. Ils ont sous exprimé un profond désir d’exposer