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PUBLICATION GRATUITE DE L’ASSOCIATION POUR LA SAUVEGARDE DE LA NATURE NEO-CALEDONIENNE BP 1772 Nouméa - Tél./Fax 28 32 75 - E-mail : [email protected] - Site : http://www.canl.nc/asnnc/ - ISSN 1621-9082 EN CALÉDONIE OU EN SOMMES-NOUS ? Une enquête menée par le CIE en fin d’année 2012 a permis de témoigner d’initiatives foison- nantes (sorties-nature, obser- vations participatives, chantiers de plantation, promotion des économies d’énergie, diffusion de la culture scientifique…) qui démontrent la motivation de nombreux acteurs d’entraîner les Calédoniens dans la compré- hension des enjeux environne- mentaux afin de leur permettre d’agir en personnes éclairées et responsables. Et pourtant, toutes ces initiatives semblent insuffisantes face aux défis à relever. La transition éco- logique de la société doit passer par l’implication du plus grand nombre, des simples citoyens aux décideurs. A titre d’exemple, malgré une forte demande des jeunes, il semble que seuls 1% des élèves calédoniens aient la chance, chaque année, d’être impliqués dans un projet pédagogique de développement durable. De plus, lorsque les acteurs de terrain souhaitent porter un projet de sensibilisation, ils ren- contrent de nombreuses difficul- tés : manque de lieux d’accueil, d’animateurs, de soutiens finan- ciers… Un collectif d’acteurs issus de l’enseignement, du milieu asso- ciatif et d’institutions se mobilise pour développer et promou- voir l’EEDD en Nouvelle-Calé- donie. Suite à l’enquête, tous s’accordent, - bénévoles comme professionnels - à souhaiter la mise en œuvre d’une ambitieuse politique d’éducation à l’environ- nement et au développement durable, à la dimension de la Nouvelle-Calédonie et en rap- port avec ses spécificités. UNE DÉLÉGATION CALEDONIENNE À LYON Ce collectif a mobilisé une délé- gation calédonienne de quatre personnes issues du CIE et de l’ACAF, laquelle a pu témoigner des problématiques calédo- niennes, prendre du recul et se qualifier auprès d’autres acteurs. Gageons que ces rencontres permettront de placer la Nou- velle-Calédonie à la hauteur des enjeux en matière d’éducation et de développement durable ! C’est en réaffirmant le faire en- semble que tous les participants se sont engagés dans la mise en œuvre des 48 propositions jusqu’aux prochaines Assises en 2017. Des suites concrètes sont déjà engagées. La première - et pas la moindre - est de contri- buer aux débats de la prochaine conférence environnementale en septembre 2014. La Ministre de l’Ecologie Delphine Batho a en effet annoncé, lors de l’ouver- ture des Assises, que l’Education à l’Environnement en serait un des thèmes majeurs.  ASSOCIATION POUR LA S A U V E GARDE DE LA N A T U RE NEO-CALEDONIENNE Avril 2013 - N° 56 E d i t o r i a l Aux Assises Nationales de Lyon POUR UN MONDE RESPONSABLE ÉQUITABLE ET SOLIDAIRE Suite aux deux premières éditions (en 2000 à Lille et en 2009 à Caen), pas moins de 1.200 acteurs se sont réunis du 5 au 7 mars à Lyon - Villeurbanne aux 3 e Assises Nationales de l’Education à l’Environnement et au Développement Durable (EEDD). Ensemble ils ont réaffirmé qu’il n’y aura pas de transition écologique ni de développement durable sans Education à l’Environnement. Ces trois journées furent placées sous le signe du partage, de l’échange, et la construction de solutions collectives concrètes pour que l’EEDD se développe localement et nationalement. Elles ont abouti à l’élaboration de 48 plans d’actions et argumentaires autour de 11 chantiers prioritaires : Eau, Climat-Energie, Santé-Environnement, Biodiversité, Alimentation, Villes et territoires durables, Consommation et production responsables, Place aux jeunes, Tous acteurs, Gouvernance, Valeurs et éthique. Quel avenir écologique pour la Calédonie ? Si, dans un certain nombre de domaines, le Territoire a encore beaucoup de progrès à faire (gestion des déchets, utilisation de l’énergie solaire, éducation à l’environnement, développement durable, lutte contre les feux de forêt, protection de nos espèces emblématiques…) il y en a d’autres pour lesquels nous pouvons être fiers de nos actions ou de nos décisions. Après que notre Association ait donné l’exemple, il y a 10 ou 20 ans (opération Un bébé, un Arbre au creek Lucky et plantations au Col de Plum), les opérations de reboisement se multiplient enfin sur l’ensemble du pays : il n’était que temps ! La mangrove, si souvent transformée en dépotoir, est prise en considération (Ouémo, La Conception, La Foa, Rivière Salée…) même si des efforts sont encore nécessaires. La forêt sèche (ou sclérophylle), dont il ne reste que 1% de la surface originelle, fait l’objet de travaux et d’études. Mais dans deux domaines - celui des eaux douces et celui du monde marin - les avancées sont spectaculaires. C’est ainsi que la Province Sud, avec le concours de l’Etat français, va demander à l’UNESCO l’inscription des Lacs du Grand Sud (44 000 ha) à la Convention Internationale de RAMSAR sur les zones humides (notre article en page 11). A noter également que le gouvernement calédonien a le projet de créer un parc marin de 4,2 millions de km² entre la Nouvelle-Calédonie et l’Australie : le Parc de la Mer de Corail. Dans le même esprit, la Province Sud a préparé un plan de gestion du Parc du Grand Lagon Sud avec la collaboration des trois comités de gestion (Ile des Pins, Ile Ouen et Goro) dans le cadre de l’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Les 6 thèmes retenus pour ce plan d’actions sont : • l’amélioration des connaissances pour une gestion efficiente du patrimoine environnemental ; • la maîtrise des pollutions et de l’hypersédimentation ; • la préservation des paysages des îlots et de la zone tampon terrestre ; • la préservation des espèces emblématiques et des écosystèmes marins ; • la mise en œuvre d’une réglementation adaptée ; • enfin l’information, la promotion et le développement de comportements responsables. Un travail à peu près similaire a déjà été effectué pour la Zone Côtière Ouest ; il est en cours pour les Récifs d’Entrecasteaux. Ce qui portera à 3 zones sur les 6 inscrites au Patrimoine Mondial. Par ailleurs, un groupe de travail (dont fait partie l’ASNNC), s’est constitué il y a quelques mois afin de préparer un  Dossier Thématique Mer dans le cadre du Schéma d’Aménagement et de Développement NC 2025. Au moment où les échéances politiques (élections provinciales et municipales en 2014) vont nous concerner directement, il est utile de rappeler que notre Territoire a des atouts environnementaux fabuleux qu’il faut absolument valoriser. Ce qu’a fait d’ailleurs, de façon remarquable, le nouvel Atlas de Nouvelle-Calédonie que nous vous présentons également dans ce numéro. Nous vous souhaitons bonne lecture ! Le Président, J-Louis d’AUZON S O M M A I R E P. 6 : Haro sur les pesticides : le combat continue ! P. 11 : L’inscription des lacs du Sud à la convention de RAMSAR P. 19 : Une technologie en pleine expansion : la cartographie des f us-marins P. 23 : Alain Houdan : une belle Centième au Humbolt pour son 75 e anniversaire !

LVerte journal Aux Assises Nationales de Lyon Quel … · Nouvelle-Calédonie et en rap-port avec ses spécificités. UNE DÉLÉGATION CALEDONIENNE À LYON Ce collectif a mobilisé

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PUBLICATION GRATUITE DE L’ASSOCIATION POUR LA SAUVEGARDE DE LA NATURE NEO-CALEDONIENNE BP 1772 Nouméa - Tél./Fax 28 32 75 - E-mail : [email protected] - Site : http://www.canl.nc/asnnc/ - ISSN 1621-9082

EN CALÉDONIEOU EN SOMMES-NOUS ?Une enquête menée par le CIE en fin d’année 2012 a permis de témoigner d’initiatives foison-nantes (sorties-nature, obser-vations participatives, chantiers de plantation, promotion des économies d’énergie, diffusion de la culture scientifique…) qui démontrent la motivation de nombreux acteurs d’entraîner les Calédoniens dans la compré-hension des enjeux environne-mentaux afin de leur permettre d’agir en personnes éclairées et responsables.Et pourtant, toutes ces initiatives semblent insuffisantes face aux défis à relever. La transition éco-logique de la société doit passer par l’implication du plus grand nombre, des simples citoyens aux décideurs.A titre d’exemple, malgré une forte demande des jeunes, il semble que seuls 1% des élèves calédoniens aient la chance, chaque année, d’être impliqués dans un projet pédagogique

de développement durable. De plus, lorsque les acteurs de terrain souhaitent porter un projet de sensibilisation, ils ren-contrent de nombreuses difficul-tés : manque de lieux d’accueil, d’animateurs, de soutiens finan-ciers…Un collectif d’acteurs issus de l’enseignement, du milieu asso-ciatif et d’institutions se mobilise pour développer et promou-voir l’EEDD en Nouvelle-Calé-donie. Suite à l’enquête, tous s’accordent, - bénévoles comme

professionnels - à souhaiter la mise en œuvre d’une ambitieuse politique d’éducation à l’environ-nement et au développement durable, à la dimension de la Nouvelle-Calédonie et en rap-port avec ses spécificités.

UNE DÉLÉGATION CALEDONIENNE À LYONCe collectif a mobilisé une délé-gation calédonienne de quatre personnes issues du CIE et de l’ACAF, laquelle a pu témoigner des problématiques calédo-niennes, prendre du recul et se qualifier auprès d’autres acteurs. Gageons que ces rencontres permettront de placer la Nou-velle-Calédonie à la hauteur des enjeux en matière d’éducation et de développement durable !C’est en réaffirmant le faire en-semble que tous les participants se sont engagés dans la mise en œuvre des 48 propositions jusqu’aux prochaines Assises en 2017. Des suites concrètes sont déjà engagées. La première - et pas la moindre - est de contri-buer aux débats de la prochaine conférence environnementale en septembre 2014. La Ministre de l’Ecologie Delphine Batho a en effet annoncé, lors de l’ouver-ture des Assises, que l’Education à l’Environnement en serait un des thèmes majeurs.

 

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Avril 2013 - N° 56

E d i t o r i a l Aux Assises Nationales de LyonPOUR UN MONDE RESPONSABLEÉQUITABLE ET SOLIDAIRESuite aux deux premières éditions (en 2000 à Lille et en 2009 à Caen), pas moins de 1.200 acteurs se sont réunis du 5 au 7 mars à Lyon - Villeurbanne aux 3e Assises Nationales de l’Education à l’Environnement et au Développement Durable (EEDD). Ensemble ils ont réaffirmé qu’il n’y aura pas de transition écologique ni de développement durable sans Education à l’Environnement. Ces trois journées furent placées sous le signe du partage, de l’échange, et la construction de solutions collectives concrètes pour que l’EEDD se développe localement et nationalement. Elles ont abouti à l’élaboration de 48 plans d’actions et argumentaires autour de 11 chantiers prioritaires : Eau, Climat-Energie, Santé-Environnement, Biodiversité, Alimentation, Villes et territoires durables, Consommation et production responsables, Place aux jeunes, Tous acteurs, Gouvernance, Valeurs et éthique.

Quel avenir écologique pour la Calédonie ?Si, dans un certain nombre de domaines, le Territoire a encore beaucoup de progrès à faire (gestion des déchets, utilisation de l’énergie solaire, éducation à l’environnement, développement durable, lutte contre les feux de forêt, protection de nos espèces emblématiques…) il y en a d’autres pour lesquels nous pouvons être fiers de nos actions ou de nos décisions. Après que notre Association ait donné l’exemple, il y a 10 ou 20 ans (opération Un bébé, un Arbre au creek Lucky et plantations au Col de Plum), les opérations de reboisement se multiplient enfin sur l’ensemble du pays : il n’était que temps ! La mangrove, si souvent transformée en dépotoir, est prise en considération (Ouémo, La Conception, La Foa, Rivière Salée…) même si des efforts sont encore nécessaires. La forêt sèche (ou sclérophylle), dont il ne reste que 1% de la surface originelle, fait l’objet de travaux et d’études.Mais dans deux domaines - celui des eaux douces et celui du monde marin - les avancées sont spectaculaires. C’est ainsi que la Province Sud, avec le concours de l’Etat français, va demander à l’UNESCO l’inscription des Lacs du Grand Sud (44 000 ha) à la Convention Internationale de RAMSAR sur les zones humides (notre article en page 11).A noter également que le gouvernement calédonien a le projet de créer un parc marin de 4,2 millions de km² entre la Nouvelle-Calédonie et l’Australie : le Parc de la Mer de Corail. Dans le même esprit, la Province Sud a préparé un plan de gestion du Parc du Grand Lagon Sud avec la collaboration des trois comités de gestion (Ile des Pins, Ile Ouen et Goro) dans le cadre de l’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Les 6 thèmes retenus pour ce plan d’actions sont : • l’amélioration des connaissances pour une gestion efficiente du patrimoine environnemental ;• la maîtrise des pollutions et de l’hypersédimentation ;• la préservation des paysages des îlots et de la zone tampon terrestre ;• la préservation des espèces emblématiques et des écosystèmes marins ;• la mise en œuvre d’une réglementation adaptée ;• enfin l’information, la promotion et le développement de comportements responsables.Un travail à peu près similaire a déjà été effectué pour la Zone Côtière Ouest ; il est en cours pour les Récifs d’Entrecasteaux. Ce qui portera à 3 zones sur les 6 inscrites au Patrimoine Mondial.Par ailleurs, un groupe de travail (dont fait partie l’ASNNC), s’est constitué il y a quelques mois afin de préparer un  Dossier Thématique Mer dans le cadre du Schéma d’Aménagement et de Développement NC 2025.Au moment où les échéances politiques (élections provinciales et municipales en 2014) vont nous concerner directement, il est utile de rappeler que notre Territoire a des atouts environnementaux fabuleux qu’il faut absolument valoriser. Ce qu’a fait d’ailleurs, de façon remarquable, le nouvel Atlas de Nouvelle-Calédonie que nous vous présentons également dans ce numéro.Nous vous souhaitons bonne lecture !

Le Président, J-Louis d’AUZON

S O M M A I R EP. 6 : Haro sur les pesticides : le combat continue !

P. 11 : L’inscription des lacs du Sud à la convention de RAMSAR

P. 19 : Une technologie en pleine expansion : la cartographie des f us-marins

P. 23 : Alain Houdan : une belle Centième au Humbolt pour son 75e anniversaire !

Pour Nouméa, la date retenue était le 15 septembre, mais elle fut reportée au 27 octobre à la demande de la Mairie de Nou-méa, pour des raisons de dispo-nibilité de la Maison de Quartier de Rivière Salée, support logis-tique de l’opération. A cette occasion, deux bennes avaient été mises à disposition de l’ASNNC, l’une par EMC pour récupérer les cannettes en alu (120 kg : 7.800 cannettes), l’autre par la Mairie et Star Paci-fique pour la récupération des déchets en tous genres. Par ailleurs, dans le cadre de l’opération Les Bouchons d’Amour quelques sacs ont été ramas-sés, qui seront stockés dans des locaux de la SLN en attendant un nouvel envoi en Métropole pour être recyclés. A Rivière Sa-lée, ce sont, au total, 165 sacs de 100 litres qui ont été collec-tés par une cinquantaine d’en-fants et d’ados accompagnés de quelques adultes. Au 6ème Km, les 40 jeunes de 18 à 25 ans de l’As-sociation Les Gaïacs ont effectué l’opération le 31 octobre et ils ont ramassé une vingtaine de sacs de déchets.

DES AIDES LOGISTIQUESPour effectuer cette opération, l’ASNNC avait distribué des gants, des sacs poubelle de 100 litres fournis par la Société VEGA, des tee-shirts financés par différents sponsors (Ville de Nouméa, Calé-donienne des Eaux, Canal +, Can’l, Shell, Enercal et la S.I.C). Des ca-deaux ont été remis également aux participants par la Maison de Quar-tier de Rivière Salée et ils ont tous eu droit à des boissons offertes par la GBNC ainsi qu’à un sandwich. Sur la Grande Terre et aux Iles Loyauté (Lifou, Maré) ainsi qu’à Belep, diverses opérations de net-toyage ont également eu lieu, puisque l’on comptait près de 2  000 participants dans 26 lieux, les intervenants étant le plus sou-vent des Collèges, des Lycées, des Ecoles, des Maisons de Quar-tier, des Eglises, des Associations, depuis l’extrême Nord du Terri-toire (Belep, Hienghène, Koumac) jusqu’au Sud (Nouméa, Vallon Dore, Mont-Dore) en passant par la Côte Ouest (Pouebo, Voh, Népoui, Bourail, Païta) et la Côte Est (Poné-rihouen, Touho, Poindimié). Il convient de noter également que l’opération Nouvelle-Calédonie

propre sert de modèle à des opéra-tions de ramassage et de nettoyage analogues qui sont organisées tout au long de l’année, avec, éventuel-lement, le concours de l’ASNNC, par différentes associations, orga-nismes, églises, mairies…

UNE RÉELLE PRISEDE CONSCIENCEBien que le tri sélectif soit encore très peu répandu en Nouvelle-Calédonie, certaines initiatives commencent à voir le jour (Kaala-Gomen, Koumac, Mont-Dore) qui

vont dans le sens de la sensibilisa-tion que l’ASNNC s’efforce de me-ner depuis 20 ans, certains déchets pouvant maintenant être recyclés grâce à la politique menée depuis 2008 par la Province Sud (Respon-sabilité Elargie du Producteur (R.E.P.) pour les cinq déchets suivants : véhicules hors d’usage, piles et bat-teries usagées, batteries au plomb, pneus et huiles usagés, que l’éco-organisme TRECODEC contribue à récupérer. Les déchets de santé et les DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques) de-vraient rejoindre cette liste dès cette année.Même si les déchets déposés dans la nature continuent, malheureu-sement, à être trop nombreux, une

réelle prise de conscience se fait, tant au niveau de la population que des autorités politiques ou municipales et des services admi-nistratifs. Et le tri sélectif devrait gagner toutes les communes du Territoire. L’ASNNC remercie donc très cha-leureusement les enseignants, et leurs jeunes, les municipalités, les bénévoles, les sponsors, bref toutes les personnes qui se sont investies dans cette campagne. A noter également, pour la première fois, le versement à l’ASNNC de 2.000 dollars U.S. contribution par le Programme Régional Océanien pour l’Environnement (PROE) dans le cadre de sa campagne Clean Pacific.

Comme elle s’y était engagée, l’As-sociation pour la Sauvegarde de la Nature Néo-Calédonienne a remis le 17 décembre dernier, au cours d’une sympathique manifestation qui se déroulait à la Piscine du C.N.C., un chèque de 2.000 euros à la Ligue Calédonienne Han-disport de Nouvelle-Calédonie. Remise suivie d’un pot de l’amitié.Ce chèque, émanant de la Ligue Française Handisport, correspon-dait à la valeur des 9,4 tonnes de bouchons, soit 3.800.000 bou-chons collectés par l’ASNNC et envoyés en Métropole (Port de La Rochelle) grâce au concours des Forces Armées de Nouvelle-Calé-donie (prêt de 2 containers de 20 pieds) et de Locatrans (transport depuis les locaux de la SLN où ils sont entreposés), jusqu’au port. Ces bouchons, comme tous ceux qui sont acheminés par d’autres

structures - il reste encore environ 12 tonnes à envoyer - ont été pris en charge par l’organisation Les Bouchons d’Amour (Michel Accary) et expédiés en Belgique pour être

transformés en palettes en plas-tique. Rappelons que cette opération, initialement appelée Un bouchon, un sourire a débuté en mars 2008 grâce à une aide financière des Nickels de l’Initiative, ce qui a per-mis de fabriquer les premières colonnes de récupération des bouchons. Elle a vu - et voit toujours - la par-ticipation très large du public calé-donien et des grandes surfaces, banques, pharmacies, municipali-tés, écoles, organismes et sociétés qui participent à l’opération. Qu’ils en soient, ici, tous remerciés cha-leureusement.

Le Journal Vert2 Avril 2013

Recyclage

Le Journal Vert Avril 2013 3

Collecte et gestion des déchets

CLEAN UP THE WORLD A FÊTÉ SES 20 ANS Pour la 20e année consécutive, la campagne Nettoyons la Terre a été organisée par Clean up the World dont le siège est à Sydney. Comme les années précédentes, l’ASNNC s’est associée à cette opération mondiale qui s’est déroulée en Nouvelle-Calédonie du 27 août au 31 octobre 2012. Toutefois, pour des questions pratiques, certains ont préféré mener des activités de nettoyage et de ramassage des déchets soit avant, soit après cette période.

La société EMC a expédié récem-ment 20 400 tonnes de ferrailles sous forme de vrac et de paquets en cales de navire pour être recy-clées au Vietnam.Le chargement dans les cinq cales du navire ID North Sea, af-frété au quai à la SLN, a mobilisé deux équipes de 30 personnes pendant six jours en alternance. Soit le personnel EMC pour l’en-cadrement des personnel, les chauffeurs de pelle, les acconiers et des grutiers pour charger les bennes sur le bateau ainsi que des manœuvres intérimaires.Toutes ces matières expédiées, rachetées au poids durant toute l’année sur la plateforme de Du-cos, ont été triées et valorisées selon leur type : les grosses pièces sont découpées au chalumeau ou passées à la presse cisaille, et les moins épaisses compactées en balles (tôles, carcasses de vé-hicules), etc.

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TRECODEC, éco-organisme à but non lucratif

En bref

CALÉDOCLEAN : UNE NOUVELLE ASSOCIATIONDE RAMASSAGEActive depuis un an, la nouvelle association Calédoclean s’est spé-cialisée dans le recyclage.Son objectif principal : le net-toyage de sites et la récupération de matières valorisantes.En travaillant avec les différents acteurs du marché, elle recycle de nombreuses matières comme l’aluminium, le plastique, le verre, le carton, les piles et les batte-ries… tout y passe ou presque !En plus de son activité principale, Calédoclean se rend aussi dis-

ponible sur les chantiers et mis-sions des autres associations car son but principal est de soutenir toute action liée à la propreté et à l’environnement en Nouvelle Calédonie.Bien que peu nombreux - une vingtaine tout au plus actuel-lement - les membres restent motivés et disponibles pour leur île. N’hésitez pas à les rejoindre : contact à [email protected] ou directement sur facebook.

LA LIGUE CALÉDONIENNE DE HANDISPORT RÉCOMPENSÉE

43e ASSEMBLÉE GÉNÉRALEDE L’ASNNC : LE PROGRAMMEC’est le mercredi 3 avril prochain que se tiendra à la Mairie de Nouméa la 43e Assemblée Générale Ordinaire de l’Association pour la Sauvegarde de la Nature Néo-Calédonienne (ASNNC). Voici le programme : 18 h 00 – Accueil par le Président18 h 05 – Rapport Moral et Présentation des travaux de l’ASNNC 18 h 30 – Rapport Financier 18 h 45 – Elections au Comité Directeur18 h 50 – Projets et Vœux 2013 – Questions diverses 19 h 00 – Remise des Prix de Laubarède (12)19 h 30 – Buffet 20 h 00 – Projection du film Une planète, une civilisation de Gaël DERIVE (1h20mn)21 h 30 – Fin de la 43e A.G

Réservez votre soirée… A bientôt !

Les élèves du lycée professionel de Touho.

67 participants à l’école Këjënyi à Lifou

• l’Australie,futur géant du pétrole ?

Un gisement de pétrole susceptible de bouleverser la production d’hydrocarbure en Australie a été découvert dans le bassin d’Arckaringa, situé au sud du pays où une immense réserve de pétrole de schiste a été découverte. De quoi remplir potentiellement de 3,5 milliards à plus de 230 milliards de barils de pétrole. Soit un revenu titanesque avoisinant les 15 800 milliards

d’euros (11 fois le PIB annuel de l’Australie), ce qui pourrait assurer son indépendance énergétique et la faire figurer parmi les plus gros producteurs de pétrole au monde… Cependant, un vaste débat secoue actuellement l’opinion publique australienne sur l’exploitation de ce pactole, le gaz de schiste posant toujours problème sur ses effets néfastes en matière sanitaire et environnementale.

• Pétrole : la dépendance de l’Asie-PacifiqueLe forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) a publié récemment un rapport qui souligne la trop grande dépendance du pétrole importé par la région Asie-Pacifique (36% en 2010). Avec un prévisionnel à 44% d’ici à 2035, cela constitue une grave menace sur la stabilité économique et la sécurité énergétique de cette région.

Le Journal Vert Avril 2013 5Le Journal Vert4 Avril 2013

Clean Up The World

La préparation consiste à pas-ser une herse pour nettoyer une bande de sable assez large sur la plage afin d’y faire passer un bou-let (en son milieu si possible  !) pour laisser un sillon qui nous ser-vira de témoin. Lorsque les tor-tues viennent durant la nuit pour pondre, elles franchissent le sillon en laissant une trace qui nous per-met d’effectuer notre comptage et, parfois, en suivant une de ces traces, nous avons la chance de trouver une tortue qui termine de reboucher son nid. C’est pour nous, également, l’oc-casion de vérifier si la tortue est baguée, ou de lui en placer une le cas échéant. Cette opération se réalise normalement le soir car c’est le moment propice pour trouver des tortues et récupérer ainsi le plus grand nombre d’in-formations, notamment la taille et les caractéristiques physiques particulières à prendre en compte pour les identifier ultérieurement.

TIMIDES TORTUES…Lors de cette campagne 2012, le rendez-vous avec les tortues fut plutôt timide car elles sont venues peu nombreuses ; cela nous a per-mis de prendre plus de temps et, par conséquent, plus de plaisir à les observer. Il est difficile de sa-voir si leur nombre était plus ou moins important une fois la mis-sion terminée. Car celle-ci se dé-roule à une date fixe et identique chaque année et sur 8 jours, ce qui permet un recueil de données que l’on peut étudier et comparer par la suite avec les précédentes. Au cours de la mission, 469 mon-tées de tortues ont été obser-vées et 33 baguées ;  6 autres l’avaient déjà été.Parallèlement à cette mission de recensement des tortues faite par l’ASNNC, le WWF et le SMMPM, un

comptage et une reconnaissance des oiseaux ont été réalisés par Thierry Sanchez de la SCO (Socié-té Calédonienne d’Ornithologie). Il ne faut pas oublier que les tor-tues et les oiseaux se retrouvent en compétition sur ces îlots. Un nombre important de tortues peut impacter les nids et les oisil-lons, malheureusement en les dé-truisant.Une particularité 2012 : la pré-sence sur site de Jean-François Buteaud, du Conservatoire In-ternational, qui réalisa un inven-taire de la flore afin de vérifier et compléter des données déjà exis-tantes. Le 18 décembre marqua la fin de cette belle et enrichissante aven-ture… avec un retour sur Nouméa un peu mouvementé du fait des caprices de la météo !

Carole LECHOPIED (ASNNC)

Tortues marines

MISSION D’ENTRECASTEAUX 20122012 fut une petite année pour la Mission d’Entrecasteaux qui s’est déroulée sue les ilôts Huon, Le Leizour et Fabre. L’Amborella quitta le quai des Pêcheurs le vendredi 7 décembre pour arriver sur site le dimanche 9 au petit matin. Là commença la préparation des îlots et l’installation du campement afin que tout soit prêt le lundi suivant pour démarrer les premiers comptages.

Ci-dessus, l’ensemble de la mission.Ci-dessous, le travail de préparation d’un ilôt.

OPÉRATION NOUVELLE-CALÉDONIE PROPRE

TRECODEC AUX LOYAUTÉ Trecodec vient de signer une convention avec la Province des Iles Loyauté relative à la prise en charge des trois types de déchets produits sur la commune de Lifou (piles, batteries au plomb et huiles usagées).L’éco-organisme à but non lucratif va ainsi mettre en place dans le courant de ce mois d’avril un réseau de collecte permettant à la population de trier ses déchets et de contribuer ainsi à leur recyclage dans le but de protéger l’environnement, la faune et la flore. Mais il s’agit surtout de préserver la précieuse lentille d’eau douce contenue dans les sous-sols de ces îles et vitale pour les populations dont elle constitue l’unique ressource en eau.Dans un premier temps, Lifou et Tiga vont donc être équipées d’un réseau de 60 points de collecte, mis en place dans les écoles, les commerces de proximité, les garages, la mairie, la province…Puis suivront Ouvéa et Maré.

Comme indiqué dans la page précédente, cette opération a enregistré près de 2.000 participants dans 26 lieux différents de la Grande-Terre jusqu’à Belep ainsi qu’à Maré et Lifou. Parmi les nombreuses photos que nous avons reçues, voici un petit florilège et quelques exemples parmi tant d’autres…

• Au lycée Antoine Kela à Poin-dimié, 47 élèves  et 4 adultes ont rempli 25 sacs de 100 litres  soit 90 kg de déchets autour de l’éta-blissement et sur la plage puis sur le site de Kaala Gomen.• Au lycée professionnel de Tou-ho, 10 adultes et 35 élèves ont nettoyé les abords puis se sont rendus à la tribu de Ko où ils ont été accueillis par le chef Pabouty.• A l’Ecole Këjënyi à Lifou, 67 élèves ont rempli 50 sacs pou-belle de 100 litres.• A l’atelier Durable du lycée

Blaise Pascal à Nouméa, des élèves de seconde ont fait de nombreuses expériences  : réa-lisation d’un composteur, d’un jardin bio de plantes médicinales, légumes et arbres fruitiers… ain-si qu’un récupérateur d’eau de pluie pour les arroser  ! Enfin, ils ont fabriqué des objets «  reloo-kés » à partir d’éléments de récu-peration  : épouvantail, fauteuil, chaises et tables. Ces élèves ont bien de la chance d’être ainsi ini-tiés au développement durable !

Classe 5e verte – Collège Ondémia Païta Nord.

École Rejë Nyio – Lifou

Classe 5e verte – Collège Ondémia Païta Nord. École Kejenyi – Lifou

Équipe atelier durable du lycée Blaise Pascal. Atelier durable du lycée Blaise Pascal.

Lycée Antoine Kela – Poindimié

Association pour la sauvegarde de la nature néo-calédonienneBulletin d’adhésion à l’ASNNC et d’abonnement au Journal VertNom.............................................................................................Prénom :......................................................................Tél :........................................................

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Ci-joint un chèque de....................................... CFP correspondant à.................................................................................. (*) JUNIOR (- 18 ans) : 2 500 F, plus signature des parents précédée de la mention : “J’autorise mon fils, ma fille à s’inscrire”

ASNNC12, Boulevard Vauban

NOUMEA B.P. 1772Tél / Fax : 28.32.75C.C.P. n° 86-89 C

E-mail : [email protected]

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5 000 F 8 000 F 12 000 F + de 12 000 F 2 500 F 7 500 F

SIGNATURE

Si les cercueils ont bien été enlevés, nous restions bloqués par des tonnes de ciment, tristes vestiges de tombes cassées qui jonchent le chemin que nous avons en charge de sécuriser pour permettre la découverte de la mangrove.Aucune solution n’avait été trouvée pendant ces années de relances et de propositions faites au service concerné.Heureusement, nous n’avons pas que des mauvais échanges avec la Mairie. Certains services comme la DEPEV , DEA, la Pépinière, nous aident avec des moyens qui nous sont bien utiles.De ce fait, le nettoyage du remblai du cimetière a permis de découvrir des plants de forêt sèche, ce qui nous a donné l’idée d’essayer de

reconstituer un couloir écologique avec l’aide du WWF, la mangrove de Rivière Salée faisant partie du projet de revégétalisation de la ville de Nouméa (Trame verte et bleue).Enfin, une lueur d’espoir s’est pré-sentée avec l’intervention d’une petite entreprise diligentée par la mairie, qui d’ailleurs a peiné pour enlever ces gros blocs car le travail devait s’effectuer aux ¾ manuelle-ment, les engins ne pouvant plus passer pour préserver les palétu-viers.Les plus grosses pierres ont enfin disparu et nous allons pouvoir continuer d’aménager avec beau-coup de retard ce sentier pour permettre au public de découvrir ce spot que nous essayons par tous les moyens de préserver.

UNE NOUVELLE DYNAMIQUEEn effet , depuis un an, une nou-velle dynamique s’est installée sur le site : le remblai du cimetière lon-geant la mangrove a été assaini (rats, lianes, faux-poivriers, sensi-tives, etc.) ce qui a incité nos jeunes à créer un petit jardin d’espèces locales, intégré au sentier. Une plantation de quelques ficus doit se faire prochainement pour tenter de maintenir ce remblai en perpétuel mouvement. Mieux : suite à la découverte dans la mangrove d’essaims d’abeilles sauvages (espèce maintenant pro-tégée) les jeunes veulent se lancer dans l’apiculture …

Une rencontre avec un homme passionné, Paul Wongsowikromo, documentaliste et professeur d’écogestion au lycée St Pierre Chanel de la Conception et récompensé pour son action dans la mangrove de Tina aux derniers Nickels de l’Initiative, nous offre la possibilité d’accéder à la découverte du monde des abeilles grâce à une formation des jeunes de SOS Mangrove R.S. Et nous avons trouvé de nombreux points communs entre nos deux projets en vue d’une réelle collaboration. Nous espérons encore diversifier nos actions avec ce projet pays qui englobe tant le problème social qu’environnemental de ce quartier populaire au nord de Nouméa où cet écosystème de 30 ha et les gens qui s’y investissent n’attendent qu’un peu plus de considération et d’aide de nos élus…

Texte et photos deMonique LORFANFANT,

SOS Mangrove Rivière Salée

IL DÉCIMEDES RUCHETS ENTIERS

En effet, ce gros insecte qui nous vient d’Asie du Sud-Est mais s’est facilement acclimaté aux milieux tempérés, voire subtropicaux, est un redoutable destructeur de ruches. De son nom latin Ves-pa velutina nigrithorax, les scienti-fiques préfèrent l’appeler le frelon à pattes jaunes parce que tous les frelons viennent d’Asie mais il est le seul insecte au monde à domi-nante noire et pattes jaunes. Il approvisionne ses larves d’in-sectes (chenilles, fourmis, papil-lons, pucerons), mais surtout d’abeilles. Pour les capturer, il se positionne en vol stationnaire à l’entrée d’une ruche. Sa taille plus importante et ses grandes pattes lui permettent de saisir une abeille et de l’emporter avec lui. Il ne gardera d’elle que le tho-rax et en fera une boulette pour nourrir les larves de sa colonie. Il arrive très fréquemment qu’une attaque de « Vespas » décime une ruche entière. Le ministère de l’Agriculture vient de le déclarer «espèce nuisible». Mais il faudrait que le ministère de l’Ecologie fasse de même pour que les préfets puissent prendre des arrêtés permettant d’interve-nir sur les propriétés privées afin de détruire les nids…

A TAHITI… ET MAINTENANTA NOUMEA !

Les abeilles en danger de mort ? En tous cas, la production de miel en France a été divisée par deux, passant de 33 000 tonnes en 1995 à moins de 16 000 tonnes l’année dernière.Le ministre de l’Agriculture Sté-phane Le Foll vient de lancer un plan de défense de l’apiculture. Mais il est loin d’être suffisant pour contrer l’immense danger qui menace la moitié des colo-nies d’abeilles en France déjà décimée en grande partie du fait des pesticides.Il est encore trop tôt pour mesu-rer l’impact des Vespa velutina nigrithorax, lesquels ont déjà fait leur apparition à Tahiti. On a même signalé la présence de nids dans des cargaisons débar-quées sur les quais de Nouméa, nids aussitôt éradiqués. Mais la menace d’une invasion se profile malgré tout.Il n’est pas inutile de rappeler ici que les abeilles jouent un rôle essentiel à 90% dans la polli-nisation des plantes. Sans pol-linisation, pas de reproduction  ! Adieu le miel, mais aussi le blé du pain, les fruits, les légumes... Si la mort des abeilles devait advenir un jour, elle mettrait en jeu notre propre existence.

Le Journal Vert6 Avril 2013

Menaces sur la biodiversité

Le Journal Vert Avril 2013 7

Menaces sur la biodiversité

LA MANGROVE, LE CIMETIÈREET… LA MAIRIE DE NOUMÉA !Considérée pendant des décennies comme un dépotoir annexe de la ville de Nouméa, la mangrove de Rivière Salée reprend vie et couleurs depuis ces 5 dernières années passées à essayer de la réhabiliter avec l’aide des jeunes du Village des Gaïacs au 6e km. Malheureusement malgré les nombreux efforts de l’équipe de SOS Mangrove R.S composée de l’ASNNC et de la nouvelle association de quartier Gaïacs 6K, nous étions depuis plus de 2 ans confrontés au laxisme du service du cimetière du 5e km, concernant les pierres tombales.. poussées sans aucun ménagement avec les cercueils dans la mangrove !

Atchoum !

Après les OGMet les pesticides…LE FRELON À PATTES JAUNESIl y avait les OGM pour le moment est interdits en France. Il y a toujours les pesticides dont la France est le premier pays utilisateur d’Europe et le 3ème au plan mondial avec une consommation de 70 000 à 120 000 tonnes par an. Il y a enfin, depuis le début des années 2000, l’introduction du frelon asiatique qui est en train de coloniser une bonne partie de l’Europe. Bref, pour nos pauvres abeilles, c’est une nouvelle catastrophe...

HARO SUR LES PESTICIDES :LE COMBAT CONTINUE !L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient – enfin ! – de reconnaître la toxicité de trois insecticides d’enrobage des semences les plus vendues, notamment sur les effets dévastateurs pour les abeilles. Il s’agit du Gaucho (Bayer) dont l’interdiction avait été réclamée dès 1998 par UFC Que Choisir et les associations d’apiculteurs après 15 ans de polémiques, le Régent (BASF) et le Cruiser (Syngenta) – lequel a été interdit en juillet dernier par le Ministre de l’Agriculture… mais uniquement en traitement du colza !

Le travail des scientifiques de l’Autorité européenne pourrait donc, cette fois, mettre un coup d’arrêt définitif à cette génération de pesticides tueurs, déjà inter-dits en France, en Italie, en Slo-vénie… et même en Allemagne (patrie de Bayer) ; pays rejoints en cela par de nombreux juristes et députés européens. Mais Bayer et autres producteurs de pesticides mènent un lobbying acharné pour maintenir leurs produits sur le marché.

UNE VICTOIRE AU PLAN LOCALAu plan local, Ensemble Pour la

Planète (EPLP) et UFC Que Choi-sir NC se réjouissent bien que, pour l’instant, l’usage reste au-torisé pour les néo-nicotinoïdes dénoncés par l’EFSA et contenus dans le Régent et le Cruiser.D’une part, ces deux associa-tions ont organisé une vaste campagne de signatures pour sauver les abeilles à l’adresse de l’Union européenne, afin de la convaincre de se débarrasser de ces poisons et paver la voie vers une interdiction planétaire. D’autre part, comme l’a rappelé Martine Cornaille, présidente d’EPLP (Les Nouvelles du 19 jan-

vier), un quart des pesticides uti-lisés et homologués localement sont interdits dans Union euro-péenne. Le 12 janvier dernier, la cour administrative d’appel de Paris a rendu un arrêt réformant une décision du Tribunal admi-nistratif de Nouméa concernant l’annulation de l’homologation de quatre pesticides à usage agricole jusque-là autorisés en Calédonie mais interdits en Métropole.Rappelons que les deux associa-tions écologiques avaient déjà fait retirer récemment 21 pro-duits réputés dangereux de la liste d’homologation.

Les quatre pesticides aujourd’hui concernés sont les suivants : Diu-ron 900 WG (herbicide inhibiteur de photosynthèse), Dormex (concentré soluble favorisant l’homogénéisation du dévelop-pement des bourgeons sur une même plante), Delta Duo (insec-ticide à base de deltaméthrine classé « dangereux » par les au-torités australiennes) et Torque (insecticide anti-acariens). La haute juridiction adminis-trative n’a donc pas accordé l’homologation de ces produits pour les motifs suivants : irrégu-larité de la procédure d’urgence, défaut d’étiquette en français et absence de signature à la livrai-son. Commentaire laconique de Mar-tine Cornaille  :  Nous espérons juste que la victoire que nous venons de remporter ne soit pas de courte durée et que le gouver-nement ne prendra pas un nouvel arrêté pour inscrire à nouveau ces produits dans les normes…Précisons que dans l’affaire du pesticide Diuron 900 WG, les conclusions présentées par l’avo-cat d’EPLP près la Cour d’Appel de Paris se présentent de façon très favorable.

• Entretien des pelouses et des haies• Élagage, service rapide• Aménagement & petits travaux

B.P. 467 – 98830 Dumbéa – 98 91 04

ÉMISSION D’UN TIMBRE

LES RAVAGES DE LA FOURMIÉLECTRIQUE AUX SALOMONEspèce indigène en Amérique du Sud (Argentine) puis introduite accidentellement au sud des USA dans les années 1930, la fourmi électrique (Wasmannia auropuncta) s’est répandue dans plusieurs régions chaudes du monde, notamment en Chine et en Australie… sans oublier la Nouvelle-Calédonie !

Elle a également été introduite voici 30 ans dans l’archipel des îles Salomon comme agent de lubiologique contre un insecte (!) et s’est largement propa-gée depuis en causant de nombreux ravages dans tout l’archipel sur les noix de coco, le cacao, et plus généra-lement sur l’agriculture de subsistance. La cause de ce phéno-mène dévastateur ? La présence dans cer-taines colonies Red Fire d’un élèment biologique contenant plus de 600 gènes et capable de déterminer le comportement social agressif des ouvrières. Cet étonnant phénomène, qui n’avait jamais été décrit jusqu’ici, a fait l’objet d’une publication dans un récent numéro du magazine Nature (janvier 2013).

Pour la première fois, l’OPT a édité le 8 novembre 2012 un timbre sur la mangrove d’une valeur de 75 frs, rendant ainsi hommage à l’action opiniâtre menée par SOS Mangrove Rivière Salée ainsi qu’à l’ASNNC.

LES ENFANTS DE OUAYAGUETTEDes élèves de la tribu de Ouayaguette à Poidimié, hébergés au Centre Tjibaou, ont fait le déplacement avec leurs éducateursà la mangrove de Tina dans le but de mieux connaître ce milieu pour apprendre à revégétaliser celles de leur commune.

Plants OGM, pesticides, frelons, participent à la disparition des ruchers.

Vespa velutina nigrithorax : une nouvelle arme fatale

Fabrication de ruches par nos apiculteurs en herbe

Beaucoup reste à faire pour déblayer les immondices.

Le Journal VertLe Journal Vert Avril 2013 9Le Journal Vert8 Avril 2013

LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT N’EST NI UNE MODE, NI UN LUXEMAIS UNE NECESSITE POUR NOTRE AVENIR ET CELUI DE NOS ENFANTS…

L’ASSOCIATION POUR LA SAUVEGARDE DE LA NATURE NÉO-CALÉDONIENNE (ASNNC) protège et fait mieux connaître votre environnement depuis 41 ans !

Renseignez-vous sur nos programmes : sorties-nature mensuelles, Opération Nouvelle-Calédonie propre, collecte de bouchons plastiques (les Bouchons d’Amour), protection de la mangrove (SOS mangrove Rivière salée), lutte contre les espèces envahissantes, protection des tortues marines, plantation d’arbres du pays, édition de plaquettes et du Journal Vert, participation à de nombreuses commissions locales et internationales pour la Protection de l’Environnement…

Nos bureaux se trouvent au 12 Boulevard Vauban, Nouméa.Heures d’ouverture (du lundi au vendredi) :de 8 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h

Téléphone : 28 32 75 • GSM : 77 29 20 • email : [email protected]

NOUS AVONS BESOIN DE VOUS, N’HÉSITEZ PAS À REJOINDRE NOS RANGS ET À PARTICIPER À NOS ACTIONS !

Publi-reportage En bref• Fukushima 2 ans après… Le deuxième anniversaire de la catastrophe de Fukushima, le 11 mars 2011, a été marqué au Japon comme dans le monde occidental par de nombreuses manifestations anti-nucléaires. Et la nouvelle autorité nippone de régulation de ce secteur, désormais indépendante du Ministère de l’Industrie, entend durcir les normes de sécurité des centrales nucléaires du pays - dont 2 seulement sur 50 fonctionnent actuellement. Une décision définitive interviendra cet été, ce que redoutent les compagnies d’électricité…

• Le Shératon de Déva ouvrirait en fin d’annéeAvec ses 60 bungalows et ses 120 chambres haut de gamme, ses deux restaurants, son spa, son golf 18 trous sur 60 hectares, ses 13 kilomètres de plage, le tout installé sur 8.000 hectares, le complexe hôtelier Sheraton de Deva devrait être inauguré à la fin de cette année. De quoi susciter beaucoup d’espoirs… mais aussi quelques inquiétudes !

• 17 milliards de planètes dans la voie lactée Selon une nouvelle étude publiée aux USA grâce aux données fournies par le télescope spatial Kepler, notre galaxie – la Voie Lactée – contiendrait au moins 17 milliards de planètes de la taille de notre Terre. 17 sur 100 milliards d’étoiles que contiendrait la Voie Lactée, c’est bien peu direz-vous ! Mais on peut toujours rêver sur l’existence d’au moins une planète-sœur de notre pauvre Terre…

• Les champignons,stars de la biodiversitéLa société mycologique de Nouvelle-Calédonie (SMNC) a organisé le 21 mars à l’IRD une conférence très suivie sur le thème Les champignons, stars de la biodiversité ainsi qu’une

exposition de champignons frais de différents biotopes au Parc zoologique et forestier. De quoi mettre en valeur l’étonnante variété et la qualité gustative de nos champignons. Selon le Président de la SMNC, Fabien Carriconde, 400 espèces de champignons calédoniens sont connues… mais il y en aurait 20 000 !

LA CDE MET EN SERVICE UNE QUATRIÈMESTATION D’ÉPURATION MEMBRANAIRE

Son appartenance au groupe Lyonnaise des Eaux a permis à la CDE, au travers de l’expertise de la filiale Degrémont, de proposer à l’opérateur immobilier la solu-tion technique de pointe la meil-leure et la plus fiable : le BRM, une combinaison d’un procédé de boue activées et d’une filtration sur membrane.Au terme d’une construction qui a duré 8 mois, la station d’épura-tion de Montravel, dimensionnée pour 3 500 habitants, vient d’être mise en service par la CDE début février, puis sera rétrocédée à la Ville de Nouméa, mais elle en as-sure l’exploitation dans le cadre de son contrat d’affermage en as-sainissement.

DES CONTRAINTES VITE RÉSOLUESCe projet présentait plusieurs contraintes  : la qualité de rejet « eau de baignade » et la réutilisa-tion des eaux pour l’arrosage au-tomatique des plantations de la station et le futur d’arrosage du terrain de football mitoyen.La solution choisie pour répondre à ces contraintes  est le Bio-Réac-teur à Membrane (BRM) soit l’asso-ciation d’un procédé d’épuration biologique dit de « boue activée » et d’un procédé de séparation des boues par filtration sur mem-brane (Ultrafiltration). Ce procédé permet une grande fiabilité du traitement. Les mem-branes forment une barrière physique capable de retenir les matières en suspension et les bactéries.A la différence des précédentes installations qui utilisent des fibres, les membranes choisies ici se présentent sous forme de plaque (fabriquant Toray).Avec une faible surface foncière disponible de 900 m2 (30 m x 30 m), la technologie BRM permet un gain de place conséquent qui s’explique par le remplacement du clarificateur par un bac à membrane de 20 m2, et la possi-bilité de diviser par 2.5 le volume du bassin d’aération en augmen-tant d’autant la concentration en boue.

EN SEULEMENT 8 MOIS !Rappelons la courte durée des tra-vaux sur site  : seulement 8  mois entre l’installation du chantier et la mise en service, en  minimisant le plus possible les travaux de Gé-

nie-Civil lourds (ouvrages béton).La filtration sur membrane a été livrée sous la forme d’un Skid mé-cano-soudé, complètement auto-nome, construit et testé en Mé-tropole. Son installation sur site (hormis les raccordements) n’a nécessité qu’une journée de tra-vail, préparation comprise.Le fait de passer sur une solution standard Degrémont a permis également de réduire les coûts d’étude et de suivi de la fabrica-tion.Degrémont a également fourni une solution en kit pour le bas-sin d’aération. Constitué de pan-neaux minces en acier vitrifié boulonnés les uns aux autres, ce-lui-ci a été monté sur site en deux semaines.Quand au bâtiment technique, il est constitué d’une charpente métallique, avec bardage et cou-verture en tôle nervurée.En définitive les travaux de Génie-Civil lourds se résument à deux dalles en béton : une pour le bâ-timent et une pour le bassin d’aé-ration. Dans un site classé vert, un effort particulier a été fourni sur l’amé-nagement paysager de l’instal-lation. Une forme originale a été

donnée au bâtiment en tôle afin de l’affiner par rapport à une construction monobloc classique. Des plantations dissimuleront

la clôture et une partie du bar-dage du bâtiment sera couvert de plantes grimpantes.

BIENTOT UNE 5e STATIONÀ MAGENTALa solution retenue pour la déshy-dratation des boues est une cen-trifugeuse alimentée directement à partir des boues du bassin d’aé-

ration (concentration 8 g/l). Une installation dite de post-chau-lage permet par ajout de chaux solide d’augmenter la siccité des

boues sortie de centrifugeuse jusqu’à 30%.Afin de contenir les coûts éner-gétiques, la technologie Degré-mont Greenbass été adoptée pour la gestion du premier poste consommateur  : l’aération. Le principe repose sur un ajustement continu du débit d’air en fonction des mesures de concentration en nitrate et ammonium dans le bassin d’aération.La station d’épuration de Mon-travel est la quatrième station d’épuration utilisant la techno-logie membranaire que la Calé-donienne des Eaux construit et exploite, après la station de la base-vie du site métallurgique de Goro-Nickel (1500 eH), la sta-tion de la commune de Boula-ri (9000 eH) et la station James Cook au centre-ville de Nouméa (30 000 eH).A noter qu’une cinquième instal-lation de 30  000 eH est en cours de construction au quartier de Magenta.

La Société Immobilière de Nou-velle-Calédonie (SIC) gère un parc immobilier de près de 10 000 logements, et elle en livre plus de 400 neufs chaque année. Dans le cadre d’un programme de mise en conformité de l’assai-nissement du quartier de Mon-travel, c’est à la Calédonienne des Eaux (CDE), que la SIC a confié la mission de conception-réalisa-tion d’une unité de traitement des eaux usées, d’une capacité de 3500 eH.

• Congrès international des aires marinesLe 3e Congrès international des AMP ou aires marines protégées (IMPAC 3) se tiendra du 21 au 27 octobre 2013 à Marseille et en Corse. Ont plus particulièrement retenu notre attention, les thématiques transversales : accélérer le processus de création d’AMP et encourager la croissance d’une « Economie bleue », appuyer et encourager la gouvernance locale élargie à l’ensemble des acteurs, intégrer les traditions culturelles et les savoirs traditionnels, considérer les AMP comme outil de prévention dans la lutte contre le réchauffement climatique.

• Aquaculture record au Vietnam

Fort du succès de la production aquacole de son pays l’an dernier (3,2 millions de tonnes soit + 6,8%) le ministre vietnamien de l’agriculture et du Développement durable s’est félicité de ce bilan très positif devant les 18 membres du Conseil de gestion du réseau des centres aquacoles d’Asie-Pacifique (NACA).

• Conférence des directeurs de pêche a la CPSDébut mars s’est tenue à la CPS une conférence des Directeurs des pêches de ses pays-membres. L’occasion de faire le point tous les deux ans sur cet important sujet. Ainsi, Wallis et Futuna, qui souhaitent développer la pêche hauturière dans un futur proche, se heurtent à plusieurs contraintes, qu’elles soient logistiques, d’enclavement, mais aussi de financement. Ce Territoire pourrait donc accorder des licences à des armateurs étrangers afin d’exploiter au mieux ses ressources maritimes et de répondre à un besoin de formation. C’est la solution qu’avaient choisi la Polynésieet la Nouvelle-Calédonie.

• Des carburants moins polluants chez TotalDepuis le 1er mars, La Société Total Pacifique commercialise deux nouveaux carburants (sans plomb et diesel), enrichis et additivés, appelés Total Excellium dont l’intérêt est évident en terme de réduction de consommation tout en limitant les émissions polluantes. Le tout à un prix à la pompe identique à celui de la concurrence. Bref, c’est la TOTALE !

LE PLUS GRAND RESERVOIRD’EAU DOUCE…Le dossier d’inscription a été remis et défendu au Ministère de l’Ecologie à Paris par Cynthia Ligeard, la Présidente de la Pro-vince Sud. Il remplit 7 des 9 cri-tères d’éligibilité… alors qu’un seul est nécessaire ! Un beau pro-jet qui permettrait de protéger et de développer durablement la région, dans le même esprit que l’inscription des lagons calédo-niens au Patrimoine mondial de l’UNESCO.Le périmètre délimité par la Pro-vince Sud en concertation avec les mairies du Mont-Dore et de Yaté représente 44 000 hectares. Il s’agit du plus grand réservoir d’eau douce du Territoire, où le taux d’endémisme des plantes affiche plus de 90%  : kaoris géants, chênes gomme, fou-gères aquatiques ainsi que des poissons comme le Galaxias, des geckos géants, des crustacés pré-historiques…Le label RAMSAR, outre le fait qu’il permettra de créer un nou-

veau Parc naturel et des aména-gements touristiques appropriés, servira surtout à sanctuariser une zone vouée en principe à l’exploi-tation minière. Soit un potentiel de 350 millions de tonnes de mi-nerai, équivalents à 40 ans d’ali-mentation pour l’usine VALE NC.

… MAIS ON A OUBLIE PER-NOD ET PRONY !On regrettera cependant que les zones du creek Pernod et celle de Prony n’aient pas été incluses dans ce périmètre de protection. Une restriction décidée unilatérale-ment, estime Martine Cornaille, la Présidente d’EPLP, qui demande à voir les études hydrologiques, car nous craignons pour l’alimen-tation de la zone basse… Quant à Stéphane Henocque, Président de Convergence Pays, il remarque que le creek Pernod abrite des espèces très rares comme le bois-bouchon et les Néocallitropsis que l’on trouve rarement ailleurs. De fait, suite à son très court sé-jour sur le Territoire, le directeur exécutif « métaux de base » de la

société VALE a abordé la question de l’application de la déclaration d’intention signée en novembre dernier entre la Province Sud, Vale NC et la SLN sur la mise en place d’une collaboration pour l’exploi-tation des gisements de Prony et

Pernod. Même si le classement des 44  000 ha à la Convention RAMSAR semble acquise, on a tout de même l’impression d’avoir assisté à une belle opéra-tion marketing, pour paraphraser Stéphane Henocque.

Le Journal Vert Avril 2013 11Le Journal Vert10 Avril 2013

La vie des associations Connaissance du lagon

L’INSCRIPTION DES LACS DU SUDA LA CONVENTION DE RAMSAR44 000 hectares de zones humides seront protégés

La Province Sud va proposer avec l’Etat la candidature des Lacs du Grand Sud pour une inscription à la Convention internationale de RAMSAR, créée en 1971 dans la ville iranienne qui porte son nom et dont l’objectif est de valoriser les zones humides, leur rôle sur la régulation du cycle de l’eau et la protection de leur flore et de leur faune. L’Unesco est le dépositaire de cette Convention et son administration hébergée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) basée en Suisse.

BIENTÔT UN PARC PROVINCIAL A DUMBÉAL’Assemblée de la Province Sud a validé en octobre dernier la création du Parc provincial de la Haute Dumbéa, avec à la clé une enveloppe d’environ 90 millions CFP sur trois ans. La construction des nouveaux aménagements commence dès cette année, avec le concours de l’association Dumbéa rivière vivante pour l’animation et la valorisation des sites ainsi que du WWF qui a déjà organisé la plantation d’espèces endémiques.Le futur parc sera divisé en plusieurs zones, dont une réserve naturelle vouée à la conservation, qui couvrira les branches nord de la Dumbéa et de la Haute Couvelée. Une seconde partie, au niveau de la branche Est de la rivière, sera complètement aménagée.D’ici 2015, la partie de la rivière Dumbéa située au bout de la route de Koé disposera d’un parking en dur, d’aires de pique-nique et de plusieurs farés.D’AUTRES SENTIERS « HISTORIQUES »Dans le précédent numéro du Journal Vert, nous avions annoncé l’inauguration du sentier pédestre de l’ancien barrage dans le secteur de la Haute Dumbéa. De fait, ce pourrait être le premier d’une longue série car ce secteur est parsemé d’anciennes mines de nickel et de chrome qui remontent aux origines de la prospection (sites du Camp Bloc, mines Higginson, Sunshine, Soleil, Clotilde Jeanne, certaines se trouvant sur le trajet du GR).

Pour le cinquantenaire du Parc Forestier Michel CorbassonJOURNÉE « PORTES OUVERTES »POUR L’INAUGURATION DU LAC

Madame Postic, fille de Raymond Teyssandier de Laubarède et son arrière-petite fille.

En bref

Le Parc Zoologique et Forestier Michel Corbasson a été créé le 4 décembre 1962. Pour célébrer son 50e anniversaire, la Province Sud a mis en place des évènements tout au long de l’année : mercredi nature, lancement de la plaquette de timbres commémoratifs avec l’OPT, concours photos animalières… Le 24 novembre dernier, sous l’égide de Cynthia Ligeard, présidente de cette province, les officiels puis le public (accès gratuit) étaient conviés à une exposition retraçant l’histoire du parc forestier  et à l’inauguration des travaux d’aménagement du lac au cours d’une journée «  Portes ouvertes ».

Réhabilitation d’un site enchanteur.

A quoi servent Les zones humides ?La Convention de RAMSAR les définit ainsi : Ce sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eaux marines dont la profondeur à marée basse n’excède pas 6 mètres.

Les zones humides ont un rôle de régulateur du cycle d’eau en faisant fonction d’éponge, ce qui limite les effets des crues et restitue, en période de sécheresse, les eaux stoc-kées. De plus, ces zones abritent une flore et une faune qui sont très adaptées à ces conditions particulières de vie.Cette Convention, de notoriété internationale, représente à l’heure actuelle 164 parties contractantes pour 2 071 zones humides inscrites dans le monde, ce qui représente une surface globale de 197 599 636 hectares… Dont la Baie du Mont Saint-Michel, la Camargue et le lagon de Moorea.Principaux sites inscrits dans le monde : le Lac de Titicaca (Bolivie), le Parc National des Everglades en Floride et le Parc Kakadu (Australie) qui mesure à lui seul 1 400 000 hectares.Evidemment, nous en sommes très loin en Nouvelle-Calé-donie ! Précisons au passage que la zone du creek Pernod – qui appartient à la Province Sud – a été mise en Réserve technique, le temps de mener des études plus approfondies avant de décider de son exploitation minière ou non.

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POSTERS - FLYERS - RAPPORTS...

trice de maquis persistant, et de l’effet lisière  causé par l’ouverture du milieu.

CONCLUSIONS ET PRINCIPALES IMPLICATIONSL’analyse statistique multi-variée des données d’ordre floristique et environnemental a conduit à déterminer une liste finale des es-pèces les plus appropriées et des variables biotiques et abiotiques auxquelles elles sont sensibles. Une dizaine d’espèces d’arbres se sont ainsi révélées particulière-ment intéressantes, dévoilant de grandes similitudes avec le mo-dèle recherché des colonisateurs pionniers à longue durée de vie. Parmi elles, on peut notamment citer deux espèces de Kaori, ainsi que le Chêne-Gomme, le Faux Noyer et un Pleurocalyptus - es-sences forestières dont les popu-lations ont malheureusement été fortement réduites et affectées par l’exploitation forestière. Leur utilisation raisonnée dans la conception des futurs corridors au-rait ainsi un double avantage  : fa-voriser la réhabilitation de la forêt

humide, et restaurer une saine di-versité au sein de ces populations fragilisées. Pour toutes ces espèces, il est apparu que si les conditions d’ensoleillement, l’ouverture de la canopée et les caractéristiques physiques du terrain avaient des influences relativement limitées, leur régénération dépendait pour beaucoup de la nature et de l’état des couches superficielles du sol et de la litière organique qui le recouvre. Ce constat souligne l’importance de la mise en place d’un conditionnement approprié en prétraitement du substrat pour favoriser le succès du reboisement.Les résultats de cette étude ont permis de proposer une première ébauche de plan de restauration de corridors écologiques pour le site à réhabiliter ainsi que des re-commandations de mesures com-plémentaires pour la gestion de la biodiversité du site, et des me-naces auxquelles elle est confron-tée. En particulier, des moyens de lutte contre le feu, et l’éradica-tion ou le contrôle des espèces invasives nuisibles (cerfs, cochons, rats…) s’avèrent spécialement nécessaires. La mise en place de ces actions devrait optimiser d’une part la pertinence écologique du projet, mais surtout en augmenter l’efficience.Ce travail de recherche a duré un an et demi, depuis la récolte des premières données spatio-tempo-relles, microclimatiques, biotiques et environnementales, jusqu’à leur analyse et leur interprétation éco-

logique en termes d’implications concrètes. Le rapport final a été rendu en juillet 2012  ; depuis, les premiers essais de révégétalisation entre ces fragments forestiers résiduels ont été lancés et devraient se pour-suivre dans les années à venir. Si ces toutes premières cohortes de plantules sont menées à maturité

avec succès, plusieurs générations humaines devront toutefois se succéder patiemment avant que l’une d’entre-elles puisse un jour arpenter les nouveaux ombrages de cette forêt restaurée…

Texte et illustrations :Marine AUBERT,

MSc Environmental ScienceSchool of Environment

L’exploitation intensive du nickel dans les environnements ultra-mafiques depuis la fin des années 1800, ainsi que les effets de la pros-pection forestière pour l’exploita-tion du bois depuis les temps colo-niaux, ont davantage contribué à la dégradation de cet écosystème. Par conséquent, les forêts denses humides sont à présent extrême-ment fragmentées et n’occupent plus que 7% de la surface totale de la Grande Terre.

RESTAURER DES CORRIDORS ÉCOLOGIQUESAfin de lutter contre la disparition progressive de ce riche écosys-tème, un projet de restauration de corridors écologiques a été planifié entre les patches résiduels d’une fo-rêt fragmentée dans le sud de l’ile. Son objectif à long terme serait de permettre la réhabilitation d’une forêt humide endémique, écolo-giquement fonctionnelle et auto-suffisante. Toutefois, la réalisation d’un tel projet est désavantagée par son contexte qui cumule un certain nombre de difficultés. En premier

lieu, la flore adaptée à la compo-sition particulière de ces sols ul-tramafiques est limitée  : ils sont naturellement pauvres en élé-ments nutritifs et riches en mé-taux lourds, des minéraux généra-lement toxiques pour les plantes. Des conditions hostiles parfois ag-gravées par l’impact du feu. De plus, les espèces forestières doivent faire face à une rude com-pétition les plantes héliophiles de maquis ayant remplacé la forêt, et dans des conditions de dégrada-tion du sol parfois augmentées par l’érosion ou la compaction. Enfin, la connaissance des espèces endé-miques adaptées aux substrats ul-tramafiques et leur biologie com-plexe reste relativement restreinte.Pour mener à bien ce projet de revégétalisation pour la recon-nexion des fragments forestiers isolés, il s’est donc avéré nécessaire de réaliser une étude préliminaire spécifique. Celle-ci avait pour but d’identifier en premier lieu les es-pèces endémiques les plus appro-priées pour recoloniser les espaces inter-fragments, puis de mettre en lumière certains des facteurs

naturels pouvant influencer leur établissement dans ces conditions environnementales particulières.

27 ESPÈCES SÉLECTIONNÉES POUR REVÉGÉTALISERCette étude a débuté par un pre-mier travail de recherche visant à reconstituer les caractéristiques spatio-temporelles de la zone, et le cortège des événements ayant conduit à son état actuel. L’ab-sence de régénération naturelle de la communauté forestière frag-mentée ayant ainsi été confirmée, l’identification d’espèces adé-quates pour réactiver ce processus a ensuite été effectuée. Pour cela, 27 espèces candidates ont été minutieusement évaluées, après avoir été présélectionnées sur la base de consultation d’experts en végétation locale, d’une étude ciblée de la littérature botanique et des informations rassemblées dans les collections d’herbiers, ainsi que de la récolte de données environnementales au sein même de la forêt à réhabiliter. Un important travail de terrain a ainsi été accompli, de façon à

pouvoir déterminer les principaux paramètres du milieu exerçant une influence sur la présence et le recrutement des espèces candi-dates.L’étude s’est donc attachée à éva-luer la pertinence de ces espèces, au moyen de méthodes d’analyse spécifiques, en dressant notam-ment leurs profils écologiques puis en les comparant au modèle théorique idéal des espèces pion-nières à longue durée de vie. Ces dernières sont en effet reconnues pour leur capacité à coloniser les chablis forestiers où elles forment rapidement une canopée qui recrée un micro-environnement favorable à l’installation des es-pèces forestières sciaphiles et de sous-bois. Or, c’est bien la réactivation de cette dynamique de succession naturelle perdue qui est visée, les fragments forestiers étant actuel-lement inaptes à s’étendre par eux-mêmes. Au contraire, ils tendent plutôt à une lente régression et à un appauvrissement progressif, en raison de l’influence négative de leur enserrement dans une ma-

Le Journal Vert12 Avril 2013

étude scientifique

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RESTAURATION DES FORETS HUMIDES FRAGMENTÉESSUR SUBSTRAT ULTRAMAFIQUE A LA KWE NORD

En bref En bref

La forêt dense sur substrat ultramafique est l’écosystème le plus riche en Nouvelle-Calédonie : sa biodiversité est caractérisée par un taux d’endémisme parmi les plus élevés, mais c’est également l’une des formations végétales les plus menacées localement. Depuis l’établissement de l’Homme sur ce territoire, il y a environ 3.500 ans, des incendies à répétition ont conduit à la réduction significative des forêts et leur remplacement par un maquis persistant, tolérant au feu et favorisant le maintien d’un régime d’embrasement régulier.

Petit lexique :• substrat ultramafique : type de sol couvrant environ un tiers de la surface de la Grande-Terre, caractérisé d’une part par des concentra-tions élevées en métaux lourds (nickel, cobalt, chrome, manganèse) généralement toxiques pour les plantes, ainsi qu’en magnésium qui défavorise l’absorption du calcium, et par une pauvreté en éléments nutritifs essentiels (azote, phosphore, potassium, calcium).• héliophile : végétaux s’établissant de préférence dans des conditions de fort ensoleillement, ayant tendance à coloniser les milieux ouverts.• sciaphile : végétaux s’établissant au contraire en milieu fermé, où l’ombre domine et l’exposition directe au rayonnement solaire est limi-tée. • chablis : ouverture du milieu forestier provoquée par la chute d’un ou plusieurs arbres de taille importante, par mort naturelle ou lors d’épi-sodes climatiques intenses.• canopée : étage supérieur de la forêt, formé par l’ensemble des feuil-lages des grands arbres et constituant une surface couvrante, proté-geant les strates inférieures contre les effets directs du climat et du rayonnement solaire.• variables biotiques : paramètres environnementaux ayant une in-fluence sur la distribution des espèces végétales et animales au sein de l’écosystème, relatifs à l’activité des êtres vivants (ex : hauteur et ouver-ture de la canopée, diamètre des troncs, taille des plantules, surface couverte par une strate herbacée, type de litière...).• variables abiotiques : paramètres environnementaux influençant la distribution de la biodiversité au sein de l’écosystème, sans rapport avec le monde vivant (ex : données géologiques, caractéristiques phy-sico-chimiques du sol, mesures microclimatiques...).

LES REPTILES MENACÉS D’EXTINCTION ?Sous l’effet des changements climatiques, nombre d’espèces animales risquent de disparaître et plus de 80  % des extinctions récentes se sont produites sur des îles. Avec son originalité re-marquable, la Nouvelle-Calédo-nie est dans la ligne de mire car sa faune et sa flore endémiques sont particulièrement sensibles, notamment aux espèces enva-hissantes.

Selon des chercheurs de l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continen-tale (IMBEC), les 2/3 des reptiles terrestres calédoniens endé-miques à 90% sont menacés d’extinction à court terme. Pour-tant, ils constituent l’un des plus

remarquables éléments patrimo-niaux de la biodiversité animale de notre archipel.Principale menace pesant sur les scinques, lézards diurnes et geckos - (dont les plus grands du monde, les geckos géants) : l’introduction par l’homme d’es-pèces non autochtones (chats, rats, souris, chiens, fourmis) asso-ciée à une pression croissante des activités d’extraction du nic-

kel et à celle de l’urbanisation galopante. Nos espèces dites «  naïves  » (indigènes) finiront-elles par s’adapter aux envahis-seurs ? Rien n’est moins sûr !

(Source : « Sciences au Sud »,le journal de l’IRD n°67

Marine Aubert recueille des données sur l’une des parcelles du site d’étude, au sein de l’un des fragments forestiers de la Kwe Nord.

Chêne-Gomme ( Arillastrum gummiferum), espèce dont l’intérêt écologique tout particulier pour la restauration de corridors a été mis en lumière par cette étude.

• L’oiseau et la baleine… La saison 2012 des baleines à bosse (juillet-août) a été particulièrement dense en observations, sur les adultes comme sur les baleineaux. A Lifou, elles se font le plus souvent depuis la terre, et l’activité humaine est loin de déranger les cétacés… Bien

au contraire, l’implication de la population vaut toutes les sensibilisations. Afin de collecter et centraliser les informations, l’association Waco me Wela (l’oiseau et la baleine en Drehu) a mis un formulaire à disposition de la population pour la saison 2013.

• Taxe carbone australienneDepuis le 1er juillet 2012, une taxe carbone est en vigueur en Australie malgré l’opposition forcenée des grands groupes miniers. Payée par les entreprises les plus polluantes, elle concerne aujourd’hui plusieurs centaines d’émetteurs de CO2 qui doivent s’acquitter de 23 dollars australiens par tonne carbone. Exemple à suivre…

• L’éco-conception à la CCI La CCI, en partenariat avec l’ADEME, a organisé une conférence sur le thème de l’éco-conception et les avantages pour le Territoire à s’engager dans cette démarche innovante qui intègre l’environnement dans le processus de conception ou d’amélioration d’un produit, d’un bien ou d’un service, afin d’en renforcer la qualité écologique tout en réduisant ses impacts négatifs. Les retombées économiques et en termes d’image peuvent être importantes pour les entreprises…

• De la ZAC Panda à Katiramona ? Décidément, l’installation de la Centrale à bitume du groupe Menaouer fait beaucoup de fumée (noire). Redevenu illégal à Nouré en janvier dernier, cet équipement polluant et puant pourrait être reconstruit à Katiramona. Soit à proximité de la carrière du groupe… mais aussi du lotissement des Trois-Vallées, ce site abritant déjà une installation à fortes nuisances. On attend l’ouverture d’une nouvelle enquête publique…

• 86000 roussettes tuées en 2010 ! Selon les données de l’Institut Agronomique Calédonien (IAC), les roussettes demeurent le

gibier le plus chassé en 2010, pour les 2/3 aux îles Loyauté, avec un score de 86.390 individus tués.Viennent ensuite les cerfs (63.800), les cochons sauvages (37.430) et les notous (24.350). Triste tableau de chasse…

• Dengue : epidemie record depuis 1995Avec 2085 personnes infectées pour le seul mois de février, la dengue est la 3e plus importante épidémie que nous ayons connue depuis 1995. Et encore n’a-t-elle peut-être pas atteint son pic le plus fort, d’autant que l’on peut tripler le nombre en réalité de personnes victimes de ce fléau…

• Avez-vous vu cet oiseau ?

Mais oui, c’est le Bulbul à ventre rouge, tache blanche sur le dos en vol (Pycnonotus cafer) une espèce introduite à Nouméa dans les années 80, envahissante et nuisible pour les autres oiseaux, les reptiles et les papillons, mais aussi pour les cultures et la nature… Tahiti et la Réunion ont mis en place un plan d’extermination contre ce ravageur. En Nouvelle-Calédonie, une campagne d’information a été lancée pour connaître sa répartition en dehors du Grand Nouméa. Avis aux observateurs bénévoles qui peuvent appeler le 72 52 58 ou envoyer un email à [email protected]

• Après le solaire, l’électromenager !Après la prime de 100.000 frs mise en place en décembre pour les chauffe-eau individuels, le Gouvernement calédonien vient de lancer à la mi-mars la prime Ecocash sur l’électroménager, soit jusqu’à 30.000 frs pour un réfrigérateur et pour un lave-linge dits de classe verte qui permettent une économie d’énergie de 50% sur ceux de classe rouge. Cette prime inclut également le prix de rachat de 5.000 frs des équipements vétustes remplacés de même type. Cette opération est abondée par un fonds de concours géré par le Comité territorial pour la maîtrise de l’énergie (CTME).

DE NOUVEAUX OBJECTIFSA cette occasion, le nouveau Président, Bernard Villechalane, détaillera les objectifs de cette association qui, outre les «  fonda-mentaux » qui constituent sa raison d’être - défendre la protection du massif corallien calédonien dans son intégralité et veiller au bon

fonctionnement des structures nécessaires au maintien de son inscription au Patrimoine Mon-dial de l’UNESCO - prendra éga-lement une nouvelle dimension puisqu’elle travaillera à améliorer la qualité de vie de l’ensemble des habitants de la Nouvelle-Calédo-nie en   contribuant  à  l’évolution des mentalités. D’où sa nouvelle appellation : Corail Vivant, Terre des Hommes.Il est utile de préciser dans ses nouveaux statuts que l’association est complètement indépendante des groupes de pression (média-tiques, politiques, syndicaux, reli-gieux, financiers) et, plus généra-lement, de tout intérêt contraire à ses objectifs.Pour en savoir davantage, venez nombreux à l’Assemblée Générale Extraordinaire de Corail Vivant, Terre des Hommes.

Le Journal Vert14 Avril 2013

Associations

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Biologie marine

Le 12 avril au siège d’EPLP

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIREDE CORAIL VIVANTTERRE DES HOMMES En octobre 2012, du fait de la démission de son Président, un nouveau Conseil d’Administration a été mis en place et de nouveaux statuts édictés, lesquels seront soumis à l’Assemblée Générale Extraordinaire qui se déroulera le vendredi 12 avril à partir de 18h dans les locaux d’EPLP (entrée des Tours de Magenta). Cette réunion est ouverte à tous mais ne pourront voter que les membres de l’association à jour de leur cotisation.

vivant

Terre desHommes

SAUVER PALMIERS ET CONIFÈRES

UN PROGRAMME EN CINQ POINTSLe programme coordonné par Noé consiste en une série d’actions reposant sur l’implication de la société civile, des autorités provin-ciales et des communautés locales. Il s’articule autour de cinq compo-santes :• L’amélioration des connais-sances   : inventaires et cartogra-phie des peuplements, évaluation

du statut de conservation de ces espèces et de leur milieu, suivi par-ticipatif de l’évolution des peuple-ments ;• La conservation des espèces menacées : plans de sauvegarde pour 13 espèces de palmiers et de conifères prioritaires ;• La gestion durable des espaces : restauration de milieux dégradés, appui à la gestion d’aires protégées

ou en devenir, création de corridors écologiques entre aires protégées ;• Le développement local : micro-projets au niveau de la gestion durable et la valorisation des res-sources naturelles, développe-ment de l’écotourisme, création d’activités génératrices de revenus durables ;• La sensibilisation environne-mentale et la communication  : édition d’outils pédagogiques, événements de sensibilisation (grand public, décideurs, scolaires, communautés), mise en valeur des synergies créées.

TROIS ACTIONS-PILOTEDEPUIS 2011Trois actions-pilotes ont ainsi été initiées en ce sens depuis 2011 dans les trois provinces, sur trois espèces endémiques, rares et me-nacées. Il s’agit du conifère Callitris sulcata sur la commune de Thio, et des palmiers Clinosperma macro-carpa et Cyphophoenix nucele res-pectivement au Mont Panié et à Lifou. Ce programme se poursuit cette année.En termes de ressources humaines, il s’appuie sur l’équipe locale de Noé, qui comprend pour l’instant deux personnes (une chargée de programme à Nouméa et une coordinatrice sur Lifou) et la res-ponsable à Paris du pôle interna-tional. N’hésitez pas à contacter la chargée de programme de Noé Conservation au 285 582 ou sur son site internet http://www.noe-conservation.org/

Noé Conservation, association française de conservation de la biodiversité, développe depuis 2009, en partenariat avec les acteurs environnementaux calédoniens, un programme qui vise à assurer la conservation des palmiers et des conifères, espèces emblématiques de la forêt tropicale humide dont la Nouvelle-Calédonie recèle en abondance des variétés uniques au monde pourtant menacées de disparition.

Une équipe de scientifiques inter-nationaux, dirigée par Jean-Lou Justine, du Muséum National d’His-toire Naturelle, a étudié pendant huit ans, avec leurs collègues du centre IRD de Nouméa, les parasites de poissons vivant dans nos lagons classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces parasites jouent en effet un rôle important dans l’évo-lution des espèces, la régulation des populations et le maintien d’écosys-tèmes sains.En conclusion, ces scientifiques affirment que, pour les poissons de taille similaire ou supérieure aux quatre familles étudiées (Lutjaniclae, Nemipteridae, mérous et bossus), le nombre de parasites est d’au moins dix fois celui d’espèces de poissons vivant dans les récifs coralliens.

Autrement dit, l’extinction d’une seule espèce entraînerait la co-extinction d’au moins 10 es-pèces de parasites qui lui sont associées, soit une perte de bio-diversité qui aurait des consé-

quences dramatiques pour l’équilibre écologique des récifs coralliens et l’évolution des es-pèces qui y vivent.(Cf. Le Courrier de la Nature, n°271, novembre-décembre 2012).

UN PLAN D’ACTION POUR SAUVER NOS DUGONGS

Il s’agit principalement :• 1°/ de compléter les connais-sances sur le statut de conserva-tion, la biologie et l’écologie des dugongs de Nouvelle-Calédo-nie, d’en assurer le recensement et la conservation pérenne ;

• 2°/ de sensibiliser, éduquer et communiquer auprès des écoles, des professionnels de la mer, des usagers du lagon et du grand pu-blic en général.Parmi les actions qui vont être mises en œuvre, notons des

opérations «  Porte à porte  » au-près des pêcheurs et des tribus du bord de mer, la traduction en français du livre de Mariana Fuentes (notre illustration), la création d’animations en milieu scolaire, des expositions perma-nentes à l’Aquarium des lagons et à la Maison pédagogique du Mont-Dore, la participation à la Fête de la Science 2013, enfin la réalisation d’outils pédagogiques (affiches, flyers, kit et outils de sensibilisation…).

Dans le cadre du Plan d’action Dugong en Nouvelle-Calédonie 2010-2013, élaboré et mis en place par l’Agence des Aires marines protégées, et auquel participent notamment les associations ASNNC, CIE, WWF et Opération Cétacés, le lancement du volet sensibilisation/ éducation/communication a été validé en octobre dernier dans les trois Provinces.

UNE ÉTUDESUR LES TROCASET LES BÉNITIERSAux abords du Phare Amédée, une équipe d’océanographes biologistes a étudié durant dix jours les trocas, bénitiers et petits escargots marins qui peuplent nos océans. Pourquoi ? Parce que tout comme d’autres invertébrés, leurs tissus mous et leurs coquilles ont la particularité de constituer une archive environnementale représentative de la constitution et de l’état d’un milieu et ; à ce titre, ce sont de bons indicateurs des apports anthropiques.

A titre d’exemple, la composition chimique des coquilles permet de déduire la température de l’eau de mer au jour le jour pendant toute la durée de vie de l’animal (soit une dizaine d’années) avec une préci-sion de 0,5 °. C’est pourquoi une dizaine de trocas et de bénitiers ont été équipés d’accéléromètres (pour mesurer le mouvement de l’animal) et placés dans des en-ceintes sous-marines closes afin de réaliser des échantillonnages sur des durées de 24 heures.

Ainsi, il a été établi que les trocas équipés présentaient le même rythme d’activité, à savoir un réveil très précis à 17h51 (lié à la tom-bée de la nuit), l’heure du coucher étant variable entre 3 et 6 heures du matin.Durant la journée, leur activité est pratiquement nulle…Par ailleurs, l’effet du cobalt sur le métabolisme des coraux branchus du genre Acropora a été testé grâce à plusieurs milliers d’échantillons. On attend les résultats…

UN CALAMAR GÉANT DANS LES ABYSSESC’est un véritable monstre de 8 m. de long (dont 3 m. pour le corps) qui est apparu par 630 m. de fond au regard ahuri d’une équipe de TV du Musée scientifique national japonais réunie à bord d’un petit sous-marin, à l’est de l’île de Chichi, en plein Océan Pacifique. Une magnifique créature de couleur ar-

gentée que cet énorme mollusque céphalopode nommé Architeuthis. Grâce à un appât, les cameramen ont pu l’accompagner sans pro-blème jusqu’à 900 m. avant que le calamar géant ne disparaisse dans le noir abyssal. De superbes images en perspective pour la chaîne pu-blique NHK et Discovery Chanel.

DES PARASITES MARINSUTILES À LA BIODIVERSITÉHALTE AUX PILLAGES !

LES SANCTIONSPetit rappel utile du code de l ‘Environnement en Province Sud :• Notous et roussettes : chasse ouverte exclusivement les samedis et dimanches du 1er au 30 avril inclus. Le commerce, la vente et l’achat de ces espèces sont interdites. Sanction  : amende supérieure à 3,5 millions CFP et 2 ans d’emprisonnement.• Bulimes  : le fait de les transporter, de les consommer ou de les vendre sur la Grande Terre est passible d’une amende de plus d’un million CFP et de 6 mois de prison.• Crabes de palétuviers : le fait de pêcher ou d’acheter des crabes entre le 1er décembre et le 31 janvier est passible d’une amende supérieure à 2,5 millions CFP• Loches, picots et bénitiers  : ils sont soumis à des quotas, des périodes de capture et des limites de taille très stricts. Les sanctions vont de 180 000 frs à plus de 2,5 millions. • Tortues : tout acte de pêche, de perturbation, de mutilation, de destruction des nids, de consommation, de capture, de vente ou d’achat, est puni d’une très forte amende.* Pour en savoir plus, contacter le site province-sud.nc (rubrique environnement).

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Pour fêter ces 20 ans d’existence, les organisateurs avaient ouvert une catégorie spéciale  : l’Ecole de l’Ini-tiative, qui s’adressait à toutes les écoles primaires du Territoire. Voici les 13 lauréats.

1°/ Catégorie Solidarité :• Le vélo de l’aisance (association Les vélos du cœur) ;• Rêves d’enfants, (association AVEC).2°/ Catégorie Ecole de l’Initiative :

• Nous, élèves déficients intellec-tuels, reporters des mers (Collège Jean Mariotti) ;• Découverte culturelle et sportive de la Province Sud (Collège Laura Boula à Lifou) ;• Studio 17 (Lycée professionnel Saint François d’Assises à Bourail) :• Connaître mon île pour la proté-ger (Collège Tuband).3°/ Catégorie Culture :• Chaturangui (Juliette Perben).4°/ Catégorie Sport :• Mondiaux d’athlétisme à Lyon 2013 (Nicolas Brignone) ;

• De Londres à Rio (Lara Grangeon) ;• Objectif équipe de France (Audric Lucini).5°/ Catégorie Environnement :• Parcours botanique de Tao (Noé Conservation et Dayu Bük) :• Guide d’identification des mam-mifères marins de Nouvelle-Calé-donie (association Opération céta-cés) ;• Revégétalisation d’un site dégra-dé, mangrove de Tina (Lycée Saint Pierre Chanel).A toutes et à tous, Le Journal Vert adresse ses sincères félicitations.

20 ans d’initiative, 20 ans de partage : c’est le leit-motiv utilisé par Dominique Katrawa, Secrétaire général de la société Le Nickel-SLN groupe Eramet lors de la remise des prix des Nickels de l’Initiative le 13 décembre dernier. Une véritable institution puisque, depuis 20 ans, plus de 1500 projets ont été reçus, qui témoignent de la force d’engagement du monde associatif calédonien, architecte de la plus belle des initiatives : la Nouvelle-Calédonie de demain. Et ce dans les principaux domaines que sont le sport, la culture, l’environnement et la solidarité.

Le Journal Vert16 Avril 2013 Le Journal Vert Avril 2013 17

Informations diverses

Comme l’a précisé le directeur de l’ŒIL, Matthieu Juncker, l’objectif est de surveiller les fonds marins de différents sites choisis en recrutant des bénévoles dans la population pour mener à bien l’opération. A cet effet, une formation pratique sur le terrain a été dispensée par Sandrine Job, experte en biologie marine, qui va gérer ce programme sur les trois communes.

LA MISSION« CORAL DISEASES »Jusqu’à la fin du mois dernier, trois scientifiques de l’IRD, de l’Institut hawaïen de biologie marine et de

l’organisme américain Survey-Na-tional Wildlife Health Center ont participé à cette mission en retour-nant sur les récifs déjà étudiés en 2010 afin de confirmer ou d’infir-mer les tendances enregistrées alors. A l’époque en effet, 23 lésions avaient été constatées sur 14 genres coralliens, les deux mala-dies principalement observées étant le white syndrom (blanchi-ment sur les coraux branchus du genre Acropora) et les anomalies de croissance chez les coraux mas-sifs du genre Porites. Il faut préci-ser au passage que notre lagon

héberge environ 400 espèces de coraux. Rappelons enfin que près de 60% des récifs calédoniens sont inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO et que les cas de white syndrom ont littéralement «  ex-plosé » ces dernières années dans l’océan Indo-Pacifique, du fait des perturbations anthropiques liées à l’activité humaine et au réchauffe-ment climatique global.En Chine, la situation est même très alarmante puisque la population de coraux a décliné d’au moins 80% durant ces 30 dernières années sur les massifs côtiers continentaux et autour de l’île de Hainan.

UNE URGENTE PRISEDE CONSCIENCEUne centaine de chercheurs du monde entier s’était réunie en février à Nouméa afin d’établir un état des lieux sur l’impact du cli-mat et les effets de la surpêche, constatant que plus de 60  % des stocks halieutiques sont au maximum de leur exploitation.Et ce d’autant plus que l’on constate une recrudescence de la « pêche au noir » : selon les meil-leures estimations, un tiers voire plus des activités de pêche dans le Pacifique sont illégales et non déclarées, avec des pertes finan-cières énormes, de l’ordre de 2  milliards de dollars. Une situa-tion difficile pour les pêcheurs océaniens et pour les pays de la région qui ne peuvent utiliser cette manne pour leur propre développement.D’où la réaction très énergique du représentant de Greenpeace pour le Pacifique, lequel demande une meilleure coopération des gou-vernements de la région et l’in-tervention directe d’une police internationale du style Interpol pour lutter contre les délinquants. Quant aux écosystèmes, s’il est fort probable que la température augmente de 2 à 5 degrés dans les 100 prochaines années, on peut s’attendre à ce que la res-source diminuera d’autant. D’où une nécessaire et urgente prise de conscience…

Sauvegarde

RÉCIFS SOUS SURVEILLANCE DE L’œILAVEC L’OPERATION « ACROPORA »

• Sécheresse record en Nouvelle-ZélandeAprès avoir connu en Tasmanie de grands incendies ravageurs, c’est l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande qui est la victime d’une sécheresse record depuis 1952, entraînant des dommages énormes déjà estimés à 70 milliards cfp. Car ce sont les éleveurs qui sont les plus touchés du fait de la disparition des pâturages, leur chiffre d’affaires ayant chuté de 54% sur les deux premiers mois de l’année par rapport à l’an dernier, tandis que la viande de mouton baissait de 25 %.

• Éradication d’espèces envahissantes à la Roche PercéeA l’initiative du Conservatoire des espaces naturels et avec le soutien de Bwärä tortues marines, une campagne d’arrachage des faux mimosas et des lianes envahissantes appelées fausses ignames a été menée sur le sentier des Cycas à la Roche Percée. Dans un second temps, avec le concours

de la SECAL, des bénévoles ont ensuite mis en terre 1.800 plants d’essences de forêt sèche pour reboiser les lieux.

Financé par la Province Sud et la société VALE NC, l’Observatoire de l’Environnement en Nouvelle-Calédonie (ŒIL) a lancé le mois dernier à l’île des Pins l’Opération Acropora, c’est-à-dire la mise en réseau de surveillance des récifs corallien du Grand Sud qui intéresse également les communes du Mont-Dore et de Yaté.

En bref En bref• Oceania 21 meetingsLe Sommet annuel du Développement durable océanien se tiendra les 25, 26et 27 avril à Nouméa sous l’égide d’Anthony Lecren, membre du gouvernement en charge de l’économie, du commerce extérieur et du développement durable.

• Haro sur les baleiniers japonais

L’association américaine Sea Shepherd, ONG qui protège les cétacés et effectuait une campagne de surveillance dans les eaux glacées de l’Antarctique, a signalé qu’un baleinier japonais était entré volontairement en collision à plusieurs reprises avec 3 de ses bateaux, pris « en sandwich » entre le navire-usine nippon et le pétrolier sud-coréen qui le ravitaillait. Les dégâts sont importants mais aucune victime n’est à déplorer.

• Le Conseil de l’eau de la Néra Collectif né en 2009 de la volonté des communes de Bourail et de Moindou, cette association a pour objectif principal d’œuvrer à la préservation de la ressource en eau du bassin versant de la Néra – de ses sources jusqu’à on embouchure – en concertation étroite avec la population et les collectivités publiques. Lieu d’échange et d’information, le Conseil de l’Eau de la Néra entend poursuivre et étendre cette année ses actions de sensibilisation. Rappelons que le 22 mars dernier était La Journée Internationale de l’Eau.

• Fastueuse inauguration à La TontoutaAprès deux ans de retard… et un surcoût de 2 milliards (!) le nouvel aéroport international de La Tontouta vient d’être inauguré par le nouveau Haut-Commissaire, Jean-Jacques Brot, lequel n’a pas mâché ses mots dans son discours sur ce gaspillage d’argent public. Puis il est reparti sans participer au fastueux cocktail offert aux quelques 700 invités, lequel aurait coûté… un paquet de millions ! On voit toujours les choses en grand à La Tontouta.

• Les vertus insoupçonnées du nickelLe nickel est un élément essentiel de la vie des plantes. Il se retrouve dans la plupart des légumes, fruits, noix et produits dérivés comme le chocolat ou le vin. On compte dan le monde 300 espèces hyper-accumulatrices de nickel, soit seulement 0,01% des plantes.

LES 13 LAURÉATS DES 20es NICKELS DE L’INITIATIVE

CRIMINALITÉ ROUTIÈRELe premier chapitre de ce cata-logue de mesures concerne l’al-coolémie au volant, ce qu’une commission de UFC Que Choisir NC appelle lutte contre la crimi-nalité routière. Ce n’est un secret pour personne, les routes calé-doniennes tuent quatre fois plus qu’en Métropole et, sur la pé-riode 1991/2010, plus d’un décès sur dix est imputable à l’alcool. Les principales propositions du Plan ISA sont donc : pénalisation du conducteur à partir de 0,50 g par litre (soit 2 verres standard de vin, bière ou whisky), l’interdic-tion sur les boissons alcooliques de toutes formes de parrainage, de propagande et de publicité, de vente à emporter fraîches, etc.Principales sanctions prévues :

• Conduite en état d’ébriété  : rétention du permis + saisie du véhicule ;• En cas de décès, la peine peut at-teindre 7 ans d’emprisonnement et plus d’un million d’amende.A noter au passage que l’Asso-ciation pour la Prévention des Abus d’Alcool (APAA) organise depuis fin 2012 une opération favorisant la prise en charge par les consommateurs eux-mêmes

de leur propre prévention par le biais d’installation de distribu-teurs automatiques d’éthylotests – les Ethylobox - au sein d’une dizaine d’établissements parte-naires, dans une première phase d’installation (courriel  : [email protected]).

TABAC ET CANNABIS :LES FILLES AUSSI !

Au chapitre du tabac, les princi-pales interdictions prévues sont la publicité et le sponsoring, la consommation dans les lieux pu-blics fermés et couverts ainsi que dans les établissements privés recevant du public (bars, restau-rants…). Là aussi, les statistiques locales sont édifiantes  : le Territoire compte plus de 70 000 fumeurs et plus d’un décès sur dix est at-tribuable au tabac sur la période 1991/2010. Soit 2 725 morts. Oui, le tabac tue ! Enfin, il faut savoir que la pre-mière consommation de tabac, d’alcool et de kava se situe dès l’âge de 11 ans, et le premier joint de cannabis dès 13 ans. Autre constat  : les filles fument autant que les garçons, c’est une (triste) particularité calédonienne dans la zone Pacifique…

LES ESPOIRS DU « PLAN ISA »C’est au cours d’une conférence de presse donnée en novembre dernier que Sylvie Robineau, chargée de la Santé au Gouvernement, a présenté le Plan ISA (Informer, Sensibiliser, Agir). Un Plan prévu pour durer jusqu’à 2016 et dont le cœur de cible est le tabac, l’alcool, le cannabis et autres drogues en usage en Nouvelle-Calédonie. Quelques mesures concrètes sont déjà entrées en application comme la modification des horaires de vente d’alcool dans les commerces et l’interdiction de fumer dans les lieux publics et les établissements couverts. Mais le meilleur reste à venir puisque le Plan ISA, dans sa transversalité, touche de nombreux secteurs d’intérêt public et de santé. En espérant que le Congrès donnera rapidement le coup d’accélérateur indispensable à son large déploiement…

C’est ce qu’explique Martin Patriat, géologue à l’IFREMER : D’une part, nous cherchons à connaître la mor-

phologie et la répartition des types de sédiments pour découvrir les ressources potentielles de la Nou-

velle-Calédonie. Par ailleurs, il est possible de savoir à quoi ressemble le territoire sous-marin, comment

il est formé, à quelle profondeur, jusqu’où s’étend le plateau, etc.Ces cartes peuvent aussi intéres-ser les industriels à la recherche de nouvelles ressources, pour exploi-ter tel type de sous-sol, ou encore pour négocier l’extension d’un plateau continental au-delà du domaine maritime de la ZEE. Mais le travail est titanesque car on ne connaît encore qu’une petite partie de nos fonds sous-marins.

Récemment, la Nouvelle-Calédo-nie a obtenu le classement en priorité pour deux campagnes hauturières  : TECTA (Tectonic Evolution of the Tasman Area) et VESPA (Volcanic Evolution of the South Pacific Area) qui seront dirigées en 2014 et 2015 par des géologues de l’IFREMER, en étroite collaboration avec des équipes néo-zélandaises et aus-traliennes.

Le Journal VertLe Journal Vert Avril 2013 19Le Journal Vert18 Avril 2013

Sciences et connaissance

60 planches cartographiques grand format accompagnées chacune d’une notice illustrée de graphiques, tableaux et photographies, dé-crivent les milieux naturels, leur pro-tection et leur aménagement, les populations et leur histoire, l’écono-mie et la vie des hommes dans les 33 communes du Territoire.De nombreuses planches et no-tices mettent en cartes des données nouvelles sur les fonds océaniques,

l’archéologie et l’histoire contem-poraine, l’agriculture et l’élevage, l’exploitation minière et la métallur-gie du nickel, l’activité économique et touristique…A l’heure où la NC est désormais do-tée de compétences très élargies, cet ouvrage remarquable apporte une multitude d’informations ac-cessibles aux scolaires comme aux étudiants, aux chercheurs comme aux lecteurs souhaitant enrichir

leurs connaissances, qui y trouve-ront la réponse à toutes leurs ques-tions.Précisons que 1 000 exemplaires ont été réservés aux écoles et que 2 .000 exemplaires ont été proposés au public au prix de 7 160 frs, bien loin de sa valeur réelle. Dès sa pré-sentation au Congrès, le précieux sésame s’est arraché en une après-midi. S’il en reste encore en librairie, ne le manquez surtout pas !

Le discours du Secrétaire Général

Sciences et connaissance

Avec son grand format à l’italienne (43 cm de long sur 30,5 de haut) son poids (3 kg) ses 272 pages richement illustrées et ses textes concoctés par plusieurs dizaines de chercheurs et de scientifiques, cet Atlas 2013 édité par l’IRD en partenariat avec le Congrès est, incontestablement, un « poids lourd » de la connaissance, un incontournable chef-d’œuvre qui remplace celui édité par l’ORSTOM en 1981.

L’ATLAS DENelle-CALÉDONIE« POIDS LOURD » DU SAVOIR !

UNE TECHNOLOGIE EN PLEINE EXPANSION :LA CARTOGRAPHIE DES FONDS SOUS-MARINS

DES MICRO-ALGUESCONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUEDes micro-algues « fertilisantes » auraient un effet dans la régu-lation de notre climat. Pendant un mois, une vingtaine de scien-tifiques de l’IRD mais aussi des chercheurs allemands, améri-cains et israëliens les ont étudiés au large du récif Tabou, dans le cadre de la mission Vahiné.

Pourquoi fertilisantes  ? Parce que ces micro-algues particu-lières fixent l’azote atmosphérique pour fertiliser le milieu marin. Ce qu’on sait peu, c’est qu’elles sont présentes depuis la création de notre monde. C’est même grâce à elles s’il y a de l’oxy-gène dans l’atmosphère, précise Sophie Bonnet, océanographe à l’IRD et chef de cette mission, qui poursuit  : Elles ont de très forts besoins en fer et il y a des environnements océaniques où il y en a beaucoup comme ici, du fait du sol très riche en métaux…De là à considérer les abords de la Nouvelle-Calédonie comme un « hot spot » mondial en la matière. Il est vrai que ce genre de micro-algues est extrêmement concentré dans les eaux du Pacifique sud-ouest où le volcanisme est omniprésent.Autre précision : elles aiment aussi les très hautes températures et sont donc très sensibles au réchauffement climatique. Et c’est donc important de savoir si elles seront - ou pas - efficaces en terme de régulation du gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

En deux ou trois décennies, cette nouvelle technologie a fait des bonds de géant et permet aujourd’hui de mieux connaître la morphologie des fonds sous-marins. Sur le Territoire, l’IFREMER et la DIMENC travaillent ensemble pour réaliser les cartes les plus précises possibles. Car les enjeux sont multiples…

MIEUX CONNAîTRE NOTRE BIODIVERSITÉ

Après celui consacré au Nickel, l’association Symbiose, soutenue par l’IRD et le Vice-Rectorat, vous présente son second Vaisseau des Sciences, voué cette fois à la Biodiversité. Soit environ 2 500 heures de travail, le concours d’une cinquantaine de personnes et un coût global de 24 millions CFP qui auront été nécessaires pour aboutir à ce camion géant, plate-forme interactive, ludique, pédagogique et itinérante dont les quatre espaces ont litté-ralement « bluffé » ceux qui ont déjà eu la chance de le visiter. Dès ce mois d’avril, le Vaisseau de la Biodiversité commencera sa tournée dans les établissements publics de l’ensemble du Territoire. Ne le manquez surtout pas !

NOUMÉA, DE 1854 À NOS JOURSOU 160 ANS D’HISTOIRE…La ville de Nouméa fêtera ses 160  ans l’an prochain. L’occa-sion, pour la Municipalité : d’édi-ter un très bel ouvrage. Deux années ont été nécessaires pour la conception, l’écriture et la réa-lisation de cette grande fresque historique de 272 pages au format 25,5 cm X 30 cm.L’initiative en revient à Christiane Terrier, adjointe au maire chargée de la culture, qui a travaillé en étroite collaboration avec Véro-

nique Defrance, conservatrice du Musée de la Ville. Pour cet ou-vrage de prestige, qui entend pré-senter à tous les Calédoniens les différentes phases de l’évolution de leur capitale en 6 chapitres, le graphisme, la mise en page très colorée et, surtout, l’abondante iconographie, ont fait l’objet d’un soin tout particulier. Près d’un mil-lier de documents ont été collec-tés : photos anciennes, peintures, affiches, cartes postales, coupures

de presse, plans et cartes, dont beaucoup ont été fournis par les vieilles familles calédoniennes et la participation de l’ADCK, de l’as-sociation Témoignage d’un Passé et le service territorial des Archives.Tiré à 1 500 exemplaires, Nouméa, de 1854 à nos jours ne sera ni ven-du, ni distribué, mais on pourra le consulter au Musée de la Ville ainsi que dans les médiathèques et bibliothèques publiques de la commune.

LE JOURNAL VERTest une publication de l’Association pour la Sauvegarde de la Nature

Néo-Calédonienne, 12, Bld. Vauban, BP 1772 NOUMEA (tél/fax 28 32 75)Site : http://www.asnnc.org - Directeur de la publication : Jean-Louis d’AUZON

E-mail : [email protected] - Rédaction : Bernard VILLECHALANEConception - réalisation - Publicité : Edit’Publications - BP 8223 NOUMEA.

Mobile : 77 72 75 - Fax 25 17 59 – E-mail : editpub@canl ncCe numéro a été tiré à 10 000 exemplaires sur les presses du Gratuit.

Tous droits de reproduction autorisés, sous réserve d’en mentionner l’origine.

est détecté, Enercal déclenche une alerte. Les consommateurs – préalablement inscrits gratuitement sur le site www.synergie.nc - reçoivent alors un SMS les invitant à couper les appareils électroniques et électriques superflus. Un geste simple à la portée de tous, à la fois économique et bon pour la Planète…

• Revégétalisation aérienne LE GROUPE VALE développe avec une université canadienne une méthode de revégétalisation aériennesur des terres stériles avec un mélange de terreau, de semis d’herbe et de fertilisants « propres ».

• La planète revisitée Depuis 2006, le Museum d’Histoire Naturelle de Paris et l’IRD ont lancé conjointement un programme d’expéditions naturalistes

C’est aussi un véritable défi… Avec les coulées de la seconde ligne de production, à la fin du dernier trimestre, ce sont 17 000 tonnes de nickel qui devraient sortir de l’usine cette année. Avant de tabler sur 60 000 tonnes prévues l’an prochain, à plein régime !

POUR 500 MILLIONSDE DOLLARS USLe coût du complexe métallur-gique dépasse les 500 millions de dollars US. Il est vrai que le plan de

financement a été engagé sous la responsabilité de Xtrata car nous ne voulons pas que KNS ou le Koniam-bo soient hypothéqués, précise An-dré Dang, le PDG du groupe SMSP qui détient 51% des dividendes. Et d’ajouter  : c’est tout de même la plus importante usine de fusion de nickel au monde que nous venons de construire, et nous en avons pour plus de cent ans de production, au rythme de 60 000 tonnes par an, avec seulement 4% de la surface d’exploitation qui nous a été concé-dée avec le massif du Koniambo.

C’est pourquoi nous souhaitons un rééquilibrage dans le partage de la ressource minière du Territoire. (NDLR : la SLN possède 53% de cette superficie, et même 70% si l’on ajoute le domaine du groupe Ballande).Si, depuis le début du projet, KNS a axé une grande partie de son travail sur le suivi des milieux ambiants

comme les rivières et les eaux sou-terraines, la mise en route de l’usine - et donc des émissions atmosphé-riques – constitue le principal chal-lenge pour réduire au maximum les impacts sur l’environnement. A cela, il faut ajouter une politique très stricte en matière d’hygiène et de sécurité sur le site.

Le Journal Vert Avril 2013 21

Usines de nickel

Le Journal Vert20 Avril 2013

Informations diverses

Avec l’allumage le 29 janvier dernier du premier four le mois dernier, l’usine du Nord de Koniambo Nickel est devenue réalité pour les quelque 6 000 personnes de près de 40 nationalités qui peuplent actuellement le site de Vavouto. Une véritable apogée, 15 ans après la signature de l’Accord de Bercy. Mais la recherche de partenaires et le montage du projet ont pris 18 ans

LA PREMIERE COULÉE DE L’USINE DU NORD

NON AU CHARBON, OUI AUX RENOUVELABLES !C’est le titre de la pétition lancée par EPLP (Ensemble Pour La Planète). Pétition mais aussi tournées d’information aussi bien sur la Grande Terre qu’aux îles Loyauté, assorties de conférences-débats sur le thème Enjeux des choix énergétiques de la Nouvelle-Calédonie.

NON AU CHARBON, OUI AUX RENOUVELABLES !C’est le titre de la pétition lancée par EPLP (Ensemble Pour La Planète). Pétition mais aussi tournées d’information aussi bien sur la Grande Terre qu’aux îles Loyauté, assorties de confé-rences-débats sur le thème Enjeux des choix énergétiques de la Nouvelle-Calédonie.Ce que demande EPLP dans cette pétition :• exiger de la SLN une étude de faisabilité d’une centrale ther-modynamique plus ou moins couplée à une station de pom-page-turbinage ;• proposer à la SLN de racheter les moyens de production élec-trique existants, fonctionnant avec des énergies fossiles – si elle persiste dans son choix de les privilégier ;• satisfaire les besoins autres que ceux de la métallurgie avec de l’électricité issue du thermodynamique ;• peser sur les choix privés en n’affectant les aides publiques (subventions, prêts bonifiés, défiscalisation) qu’à des centrales fonctionnant avec des énergies renouvelables, et en élabo-rant une éco-fiscalité (taxe carbone, taxe sur les pollutions dif-fuses)…Depuis la décision prise par la SLN en décembre dernier d’écar-ter l’option gaz comme combustible pour choisir l’option char-bon, il faut savoir que cette nouvelle centrale électrique de 2x90 mégawatts (MW) devrait s’élever à 80 milliards de frs hors défiscalisation. Un investissement considérable et une très pro-bable demande d’agrément pour le classement ICPE (Installa-tions classées pour la protection de l’environnement). Ceci afin de procéder à la fermeture de l’actuelle et très polluante cen-trale à l’horizon 2018.

LES BIJOUX DE FAMILLELa Cour d’Appel de Paris a finalement donné raison à la famille Duval dans son conflit avec Roman Zaleski, actionnaire à hau-teur de 13% du groupe minier Eramet - la maison-maire de la SLN. Précisons que la famille Duval détient à elle seule 37% du capital du groupe dont les bénéfices pour 2012 ne sont pas bons, avec un résultat net de 8 millions d’euros contre 195 mil-lions l’année précédente. Le résultat opérationnel est en baisse de 74%, le chiffre d’affaires de 4,3%, les branches Nickel et Al-liages étant les plus touchées…

En bref• Ouverture de la Quarantaine Construite sur le site aménagé du futur complexe phyto-zoo sanitaire de Païta, la nouvelle Quarantaine (animale et végétale) vient d’ouvrir ses portes. Sa capacité est inchangée (16 chiens, 12 chats, 8 chevaux) mais la durée de séjour a été divisée par 3, soit 10 jours d’attente au lieu de 30 !

• L’Ukraine, championne du manganèseElle possède en effet 24% des réserves mondiales de manganèse, devant l’Afrique du Sud (22%) et l’Australie (16%).

• Soyez énerg’éco !ENERCAL s’est engagé aux côtés de l’association Synergie pour faire un pas de plus vers la maîtrise de l’énergie grâce au projet Energ’éco qui vise à mieux gérer les pics de

consommation d’électricité (surtout en saison chaude) en faisant appel à la participation des Calédoniens. Le principe est très simple : lorsqu’un épisode de surconsommation

sur les principaux hot spots mondiaux, dénommées La planète revisitée. On estime qu’il reste encore entre 8 et 30 millions d’espèces à découvrir, la Nouvelle-Calédonie figurant dans le groupe de tête avec 26,9% d’endémisme. Elle devrait être la prochaine destination des chercheurs en 2014/2015.

• Colloque à Koné sur le Développement durable Le développement durable en Océanie : vers une éthique nouvelle ? C’est le thème d’un colloque international organisé par l’IRD, l’UNC et le réseau Agora NC, qui se tiendra à Koné du 24 au 26 avril. Pour Victor David, l’un des trois coordinateurs, la notion de développement durable n’est pas adaptée à l’Océanie. Il prend pour exemple la dépendance des îles comme Fidji, Tonga ou Cook vis-à-vis des produits agro-

alimentaires venus d’Australie et de Nouvelle-Zélande, la situation dramatique de Nauru, aujourd’hui un bateau qui coule après avoir été détruit par 50 ans d’exploitation à outrance du phosphate. Victor David s’interroge aussi sur la Nouvelle-Calédonie : exporter du nickel et importer de la nourriture, ce n’est pas durable car un jour viendra où il n’y aura plus de nickel !

• L’exposition nocive aux champs électromagnétiquesLa résolution européenne n°1815 sur les dangers des champs électromagnétiques constate que, dans le

domaine des radars, de la télécommunication et de la téléphonie mobile, ils semblent avoir des effets biologiques non thermiques potentiels plus ou moins nocifs sur les plantes, les insectes, les animaux et sur l’organisme humain, même en

cas d’exposition à des niveaux inférieurs aux seuils officiels. L’Assemblée recommande en outre aux Etats membres du Conseil de l’Europe de concevoir avec divers ministères (Education, Environnement, Santé) :• 1°/ des campagnes d’information et de prévention sur l’usage prolongé des téléphones portables et autres appareils émettant des ondes ;• 2°/ d’installer des systèmes de surveillance globale et continue de toutes les antennes ;• 3°/ de déterminer les lieux d’implantation des antennes en concertation avec les habitants et associations concernés.

Bonne nouvelle : les as du textile viennent de mettre au point un tissus révolutionaire qui bloque les ondes électromagnétiques. Efficacité prouvée à 90 %. De quoi donner des idées à nos grands couturiers…

Le premier costume dont la fibre bloque les ondes électromagnétiques.

VALE NC VEUT TENIRSES OBJECTIFSL’objectif de produire 5 000 tonnes de nickel au 31 mars avait été fixé l’an dernier. Un objectif que l’industriel brésilien est en passe d’atteindre, en dépit des multiples problèmes techniques, puisque près de 3 486 tonnes de nickel (contenant au moins 60% d’oxyde de nickel) ont été produites le 4 mars sur le site de Goro.

Un élément de poids qui pourra rassurer les actionnaires, notam-ment Sumitomo Metal and Mi-ning & Mitsui. Car le groupe VALE a présenté des résultats négatifs pour le 4ème trimestre 2012, son bénéfice net s’étant effondré de 76% l’an passé. L’objectif de 25 000 tonnes en fin d’année - et

davantage encore l’an prochain - est donc plus que jamais d’actualité.Pour sa part, ENERCAL a annoncé que, depuis le 9 décembre dernier, la Centrale de Prony Energie est directement reliée au poste de Ducos et destinée à la distribution publique.

La conclusion d’un projet d’envergure vieux de 12 ans. Une mise sous tension dans son intégralité, y compris le second tracé entre La Coulée et Ducos. Désormais, les centrales de Yaté et de Prony alimentent le poste de Ducos, chacune par leur propre ligne.

Le Journal Vert Avril 2013 23

Sorties nature et loisirs

Le Journal Vert22 Avril 2013

ALAIN HOUDAN : UNE BELLE CENTIÈMEPOUR ¾ DE SIÈCLE !Le 19 avril prochain, l’Homme du Humboldt fêtera un double anniver-saire : celui de sa centième ascension – et sa dernière, prétend-il – du second sommet de la Grande-Terre (1 618 m) qui a fait sa réputation, mais aussi ses 75 ans. Le champagne attendra au sommet son fils Olivier et son petit-fils Yorick âgé de 12 ans ainsi que ses nombreux amis pour célébrer l’évènement.

D’autres randonneurs pourront les rejoindre les 20 et 21 avril dans la vallée de la Tontouta, au bas de la mine Galliéni, pour un grand Kaï-Kaï pris en commun. L’accès et le retour se feront à heures fixes grâce à la société Montagnat qui ouvrira le portail. Le camping est possible pour ceux qui veulent passer le week-end sur place.

DE 3 ANS A 80 ANSTout a commencé le 18 mai 1980 avec un groupe de randonneurs, puis les ascensions se succèdent au fil des ans, parfois au rythme de plusieurs avec un chiffre record (13) pour la seule année 1993 ! La

25e sera réalisée le 25 septembre 1993, justement, la 50e le 4 avril 1999 et la 90e le 12 février 2012. A la date du 17 février 2013, ce sont au total 430 personnes qui ont suivi le guide : le plus jeune avait 3 ans, porté par son père, et le vé-téran avait… 80 ans  ! A plusieurs reprises, le Journal Vert a consacré ses pages aux reportages sur le Humboldt.Alain Houdan aura donc 75 ans pour sa Centième et il faut croire que ses exploits l’ont conservé tel que nous l’avons connu depuis longtemps. D’autant plus que, chaque année, on peut le retrou-ver en Europe sur les Chemins de Compostelle – il les a tous faits ! Joyeux anniversaire cher ami et membre fidèle de l’ASNNC depuis des lustres, qui a constamment réaménagé le parcours de ses propres mains et se bat pour faire réhabiliter le refuge qui est actuel-lement dans un bien triste état (cf. le précédent numéro du Journal Vert).Pour l’Homme du Humboldt, le temps ne compte pas tant qu’il peut s’émerveiller et partager avec ses randonneurs les splendeurs de notre belle Nature calédonienne.

UNE JOURNÉE PARTICULIÈREAU PLATEAU DE DOGNY

C’est sous la conduite d’Alain Hou-dan qu’une Sortie-Nature a été organisée le 10 mars avec pour objectif le Plateau de Dogny à Sarraméa. En dépit des prévisions météorologiques – nous étions alors en pré-alerte du cyclone San-dra – peu de randonneurs s’étaient désistés et, finalement, une bonne trentaine ont fait l’ascension. Ils ne l’ont sûrement pas regretté car, sous un soleil bienveillant, la vue panoramique était splendide…

(photos Dominique Leblond)

Boutique duSecours Catholique

près de la CathédraleLivres d’occasion

en tout genre

Les mardis, mercredis etles premiers samedis du mois

de 8 H à 11 H

Suivez le guide !

PROGRAMME DES SORTIES-NATURE 2013

DATES LIEU DE SORTIE ACCOMPAGNATEUR DIFFICULTÉS TEMPS A/R voiture TEMPS de marche OBSERVATIONS

14/04/13 Baie Nord / ruines Alexandre JAQUET (*)** 4h 5h Boucle – possibilité de baignade

27/04/13 Mont Mou (Païta) - Pépinière Marie-José FIORI * 1h 1h30 Plantes endémiques, pique-nique sur place ou déjeuner en Gite

19/05/13 Mines du mois de Mai Alexandre JAQUET (*)** 2h 6h Boucle

16/06/13 Rive gauche de la Yaté en amont Daniel MORIGNAT (*)** 3h 5h (Aller/retour)

21/07/13 Koghis / La Trappe Roland PIERRON *** 1h30 7h Départ de l’Auberge du Mont Koghis (A/R)

18/08/13 Cap Queen Charlotte (extrême sud) Daniel MORIGNAT (*)** 4h 3h (Aller/retour) Vue – Forêt côtière

15/09/13 Mine Renaissance Roland PIERRON ** 2h 4h Baignade au trou d’eau Visite du Houp Géant * 1h 1h Parc Rivière Bleue (entrée tarif réduit + 60 ans) - Boucle 2 tronçons

13/10/13 Sentier des Dalmates - Rive gauche Alain HOUDAN ** 3h 7h Surplomb Centrale Hydro Electrique - Boucle - Baignade

17/11/13 Bota Méré à Thio Marie-José FIORI * 2h 1h Guide local - Déjeuner champêtre

Autres activités prévues : 43e Assemblée Générale le Mercredi 03 avril 2013 - Hôtel de Ville de Nouméa. – 21e opération Nouvelle-Calédonie propre du 26 août au 31 octobre 2013.Attention : Ce programme est donné à titre indicatif ; il pourra être modifié en cas de besoin. * Sortie accessible à tous ** Sortie réservée aux bons marcheurs *** Sortie réservée aux très bons marcheurs

Association pour la Sauvegarde de la Nature Néo-Calédonienne (ASNNC), 12 Bd Vauban Nouméa • Tél/Fax : (687) 28 32 75 - E-mail : [email protected] : veuillez respecter les consignes de sécurité - Si vous quittez le groupe avant la fin de la sortie, prévenez impérativement l’accompagnateur.

Agir

Vale Nouvelle-Calédonie est une entreprise d’extraction de latérites et de production de nickel et de cobalt, localisée dans le Sud de la Nouvelle-Calédonie. Elle appar-tient à Vale, groupe brésilien, le 2eme plus grand producteur mondial de nickel et lea-der mondial dans la production de minerai de fer. Vale Nouvelle-Calédonie emploie actuellement 3500 personnes dont plus de 1200 emplois directs destinés à être péren-nisés en phase de production.Pour en savoir plus : www.vale.nc

Vale Nouvelle-Calédonie au travers de la convention pour la conservation de la biodiversité signée en mai 2009 avec la Province Sud participe à l’amélioration de la connaissance et à la préservation de la bio-diversité du Grand Sud. Ainsi, Vale Nouvelle-Calédonie soutient activement des études scientifiques des espèces emblématiques du Grand Sud telles que les tortues marines, les baleines ou encore les oiseaux marins.

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