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DOSSIER DE PRESSE Contact presse : [email protected] Musée Paul-Dini, musée municipal de Villefranche-sur-Saône 2 place Faubert, 69400 Villefranche-sur-Saône Téléphone 04 74 68 33 70 Fax 04 74 62 35 13 www.musee-paul-dini.com En juin 2011, Dominique Fessetaud, Michel Fessetaud et Martine Payard ont fait don au musée Paul-Dini, des archives de Denise Mermillon (1920-2011) et de Marius Mermillon (1890-1958). Le classement de ces archives a conduit le musée à s’interroger sur la place qu’a tenu la ville de Lyon sur la scène de l’art moderne dans les années 1920-1942. Lyon de l’entre-deux-guerres est marquée par le mandat municipal (1905-1957) d’Édouard Herriot. L’âge d’or des avant-gardes touche non seulement l’architecture mais aussi tous les arts: peinture, sculpture, musique, danse, arts décoratifs, théâtre, chant, cinéma, photographie, littérature, gravure, édition. Le cadre chronologique choisi pour Lyon correspond à l’émergence d’une critique et de groupes artistiques actifs, dont l’activité se ralentit avec la fin de la « zone libre ». Marius Mermillon et George Besson, personnalités reconnues du monde artistique et qui se connaissent depuis novembre 1921, y jouent un rôle important au même titre que le docteur Émile Malespine et Marcel Michaud quoique ceux-ci soient engagés dans des choix esthétiques plus radicaux. Chacun adopte une définition singulière de la modernité, notion que nous proposons de repérer au travers des différents groupes artistiques lyonnais. Commissariat : Sylvie Carlier, conservateur en chef du musée Paul-Dini et Lucie Goujard, docteur en histoire de l'art / Histoire de la photographie LYON ET L’ART MODERNE DE BONNARD À SIGNAC 1920-1942 EXPOSITION DU 14 OCTOBRE 2012 AU 10 FÉVRIER 2013 ESPACE GRENETTE CATALOGUE Édition Villefranche-sur-Saône, Musée Paul-Dini, 180 pages, format 20,5 x 26 cm, 150 illustrations, prix public : 30 €

LYON ET L’ART MODERNE - Hypotheses

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Page 1: LYON ET L’ART MODERNE - Hypotheses

DOSSIER DE PRESSEContact presse:[email protected]ée Paul-Dini, musée municipal de Villefranche-sur-Saône 2 place Faubert, 69400 Villefranche-sur-SaôneTéléphone 04 74 68 33 70 Fax 04 74 62 35 13 www.musee-paul-dini.com

En juin 2011, Dominique Fessetaud, Michel Fessetaud et MartinePayard ont fait don au musée Paul-Dini, des archives de DeniseMermillon (1920-2011) et de Marius Mermillon (1890-1958). Leclassement de ces archives a conduit le musée à s’interrogersur la place qu’a tenu la ville de Lyon sur la scène de l’artmoderne dans les années 1920-1942.

Lyon de l’entre-deux-guerres est marquée par le mandat municipal(1905-1957) d’Édouard Herriot. L’âge d’or des avant-gardes touchenon seulement l’architecture mais aussi tous les arts : peinture,sculpture, musique, danse, arts décoratifs, théâtre, chant, cinéma,photographie, littérature, gravure, édition. Le cadre chronologiquechoisi pour Lyon correspond à l’émergence d’une critique et degroupes artistiques actifs, dont l’activité se ralentit avec la fin dela « zone libre ».

Marius Mermillon et George Besson, personnalités reconnues dumonde artistique et qui se connaissent depuis novembre 1921, yjouent un rôle important au même titre que le docteur Émile Malespineet Marcel Michaud quoique ceux-ci soient engagés dans des choixesthétiques plus radicaux. Chacun adopte une définition singulièrede la modernité, notion que nous proposons de repérer au traversdes différents groupes artistiques lyonnais.

Commissariat : Sylvie Carlier, conservateur en chef du musée Paul-Diniet Lucie Goujard, docteur en histoire de l'art / Histoire de la photographie

LYON ET L’ARTMODERNEDE BONNARD À SIGNAC 1920 -1942

EXPOSITION DU 14 OCTOBRE 2012AU 10 FÉVRIER 2013 ESPACE GRENETTE

CATALOGUEÉdition Villefranche-sur-Saône, MuséePaul-Dini, 180 pages, format 20,5 x 26 cm, 150 illustrations, prix public : 30 €

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Dans le courant des années 1920-1930 s’organise autour de l’hôtel de ville un pôleartistique et culturel. Au numéro 95 de l’an-cienne rue de l’Hôtel-de-Ville se trouve lagalerie des Archers, animée par AntoninPonchon. Ce dernier dirige la revue La Broderie nouvelle, publiant des patrons de travaux brodés, qui lui garantit des revenusutiles pour assurer un stock d’œuvres. Lagalerie Saint-Pierre, administrée par AlfredPoyet, est située au numéro 10 de la mêmerue, et présente les jeunes peintres et sculp-teurs sortis de l’école des beaux-arts, situéeen face, dans l’ancienne abbaye Saint-Pierre. Les salles du musée municipal installé dansles mêmes locaux offrent un parcours del’art ancien à la création contemporaine.Les collections sont enrichies par HenriFocillon, Léon Rosenthal et René Jullian :les œuvres de Bonnard, Derain, Matisse etValadon côtoient celles des Lyonnais duXIXe siècle, référents pour des générationsd’artistes dont le mode d’expression essen-tiellement figuratif s’éloigne du cubisme oudes formules surréalistes et dadaïstes.

En 1920, Lyon est imprégnée par le groupeZiniar initié par des peintres et des sculpteursissus de l’école des beaux-arts de Lyon. Les artistes lyonnais Adrien Bas, Émile Didier,Louis Bouquet, Pierre Combet-Descombes,Claude Dalbanne, Jacques Laplace, ÉtienneMorillon, Antonin Ponchon, Georges-AlbertTresch et le sculpteur Marcel Gimond se rassemblent pour exposer à la galerie Saint-Pierre. Après la disparition du groupe Ziniaren octobre 1924, ses anciens membrescontribuent en 1925 à la naissance du Salondu Sud-Est auquel les hommes de lettresMarius Mermillon, George Besson, GabrielChevallier, Léon Werth, Henri Béraud, JosephJolinon, Mathieu Varille, Frédéric Vars, lesphotographes Théodore Blanc et AntoineDemilly et quelques artistes parisiens – Paul Signac, Pierre Bonnard, Henri Matisse apportent leur soutien de 1925 à 1938.

Mermillon fonde en 1926 Les Arts à Lyon, relaiséphémère (quinze numéros de janvier 1926 àmai 1927) de l’actualité du Salon du Sud-Est.Mermillon persuade aussi le peintre Marcel

Sahut d’organiser au sein du salon grenobloisl’Effort des expositions d’artistes lyonnais auxcôtés des artistes dauphinois. Réciproque-ment certains artistes grenoblois tels MarcelSahut, Jules Flandrin ou Henriette Gröll participent en retour au Salon du Sud-Est.

Les cultures avant-gardistes parisienness’imposent avec retard mais de manièrecertaine à Lyon avec l’essor des voies de cir-culation et la parution de revues artistiqueset littéraires impliquant des échanges régu-liers et soutenus entre les grands pôles

extraits Sylvie Carlier directeur du musée Paul-Dini, musée municipal de Villefranche-sur-Saône

LYON, SCÈNE DE L'ART MODERNE, 1920-1942

PAUL SIGNAC, Remorqueur dans le port de Rotterdam, 1906. Huile sur toile, 46 x 55 cm. Collection Dr Vouillon.

BLANC ET DEMILLY, Filets de pêche, s. d. Positif monochrome sur papier bromure. Chalon-sur-Saône, musée Nicéphore Niepce.

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urbains. Cela se voit en particulier à traversl’exemple de Suzanne Valadon, MauriceUtrillo et André Utter, se déplaçant de Parisvers Saint-Bernard, leur lieu de villégiatureà proximité de Lyon, et vers Grenoble etGenève. Les échanges se concrétisent lorsdes salons lyonnais par la présence d’ar-tistes parisiens et, à l’inverse, lors des salonsparisiens investis par les créateurs lyonnais. La participation d’artistes comme Bonnard,Marquet et Signac aux Salons du Sud-Est, cellede Jean Puy et Jules Migonney entre autres,rejoints par Louis Touchagues dès 1923, serévèlent stimulantes. D’emblée, l’appui de col-lectionneurs et de critiques tels Léon Deshairs,Robert Rey ou Guillaume Janneau – qui leurconsacrent une série d’articles dans Art etDécoration – lie définitivement ces artistesdu Sud-Est aux arts décoratifs ; la peinturecôtoie alors les œuvres de céramistescomme Claudius Linossier, notamment dansle numéro consacré au Salon des arts déco-ratifs de Paris (1925) au sein duquel s’investitla chambre de commerce lyonnaise.

À l’initiative du président de cette dernière,Édouard Aynard – alors même qu’un muséedes Tissus avait ouvert ses portes à Lyon en1890, couplé dès 1922 à un musée des Artsdécoratifs –, les plus belles soies des ateliersBianchini-Férier exécutées par la Fabriqued’après les cartons de Dufy et de Delaunaysont envoyées au musée Galliera (1923) puis

au salon parisien de 1925. Des ébénistes lyon-nais comme Sornay et Chaleyssin innoventavec une décoration d’intérieur caractériséepar des lignes pures. Suite à l’Exposition internationale de 1925, et contrairement auxMusées de la chambre de commerce et d’industrie, Léon Rosenthal, conservateurdu musée des Beaux-Arts de Lyon, proposed’acquérir une création de Ruhlmann, tandisque l’architecte lyonnais Pierre Renaud initieun Salon des arts décoratifs modernes (1927-1929) qui réunit, en l’espace de trois ans, desartistes polygraphes au service de la déco-ration intérieure.

La pluridisciplinarité se manifeste avec des commandes privées et publiques degrands décors auprès de Pierre Combet-Descombes, Eugène Brouillard ou LouisBouquet (auteur des fresques de la Grandeposte à Lyon), et avec l’organisation duSalon de l’Art décoratif moderne (palais deBondy, Lyon) de 1927 à 1929. La circulationdes formes et des idées à Lyon est alorsfavorisée par des personnalités au savoirencyclopédique. Cette culture savante s’incarne grâce à de nombreux écrivains etcritiques comme Joseph Jolinon (aussi férude football que de peinture), Robert Laurent-Vibert, Mathieu Varille et au peintre Pierre Combet-Descombes dont les centres d’intérêt croisent diverses disci-plines (photographie, music-hall, danse,

arts décoratifs). En échangeant ses impres-sions, ce dernier influence une grande partiede ses amis comme c’est sans doute le casde Théodore Blanc et Antoine Demilly qui,avec leur catalogue Aspects de Lyon (1933),témoignent d’une admiration communepour le cinéma tout en puisant dans lessources des livres illustrés.

Parallèlement, Émile Malespine (1892-1953),qui dirige de 1922 à 1928 la revue Manomètreet dont les recherches le mènent à une pein-ture informelle, marque profondément MarcelMichaud (1898-1958). Ce dernier, galeriste,poète, critique, crée en 1938 la galerie Folklore, rue Thomassin à Lyon, où il diffusel’œuvre de nombreux artistes de l’avant-gardeinternationale – Marcel Breuer et Alvar Aalto.Michaud est aussi à l’origine, en 1936, dugroupe d’avant-garde Témoignage rassem-blant de jeunes sculpteurs comme Étienne-Martin ou François Stahly et des peintresproches du surréalisme tels que Jean Bertholle ou Jean Le Moal. Ce groupe est for-tement marqué par le cubisme mais surtoutpar le surréalisme. Dès 1937-1939, ses artistesexposent au Salon d’automne de Lyon, à lagalerie Matière et Formes de René Breteau(Paris), ainsi que dans l’atelier de René-MariaBurlet (122, rue Saint-Georges, Lyon). Lamobilisation en 1939, puis la guerre entraînentla disparition de Témoignage, en dépit desefforts de Michaud pour le faire survivre.

LYON, SCÈNE DE L'ART MODERNE, 1920-1942 Sylvie Carlier

CLAUDIUS LINOSSIER, Plateau rond à la danseuse, s. d. [vers 1940] Maillechort incrustré de cuivre et d’argent.Lyon, musée des Beaux-Arts.

BROUILLARD, Paysage dit aussi Sur la hauteur, 1935. Huile sur toile, 200 x 130 cm. Donation Muguette et Paul Dini 2, 2000.Villefranche-sur-Saône, musée Paul-Dini, musée municipal.

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Entre le critique d’art George Besson et la ville de Lyon, c’est une longue histoired’amour dont le temps fort fut, au début de1920, la rencontre avec l’écrivain MariusMermillon. Les liens artistiques qui se sonttissés ensuite, furent concrétisés par desexpositions communes jusqu’en 1939 et desécrits jusqu’aux années 1960.Né à Saint-Claude en 1882, Georges-François-Noël Besson monte à Paris en1905, pour commercialiser les pipes de l’en-treprise familiale. Le 15 janvier 1906, ilépouse Léonie-Adèle Chamot, une amied’enfance. Dorénavant le couple vivra environ dix mois par an dans la capitale.Parallèlement, Besson se passionne pourla vie politique locale. Son engagementpolitique au Parti socialiste constitue la cléde sa destinée personnelle et de sa carrièreprofessionnelle.

En 1910, George Besson est présenté parl’historien d’art Élie Faure au peintre AlbertAndré (1869-1890). En 1905, ce dernierépouse Marguerite Cornillac, surnomméeMaleck. Entre les André et les Besson,

c’est le début d’une grande amitié. Ils sereçoivent régulièrement, d’abord à Paris,dans l’appartement des artistes, 52, bou-levard Rochechouart, puis l’été à Laudun(Gard), à quelques kilomètres de Bagnols-sur-Cèze où Albert André avait héritéd’une maison de famille. En 1917, AlbertAndré est sollicité par la municipalité deBagnols-sur-Cèze pour exercer les fonc-tions de conservateur bénévole du muséeLéon-Alègre. Encouragé par Renoir qui luipromet des œuvres, l’artiste accepte et,après l’incendie du musée en 1924, faitaffluer les dons émanant de Georges Cle-menceau, Paul Durand-Ruel, Élie Faure,Pierre Bonnard, Albert Marquet, ClaudeMonet, Paul Signac, Ambroise Vollard etLouis Valtat. Le musée de Bagnols-sur-Cèze devint alors l’un des premiersmusées d’art contemporain de province.Avec l’ami Francis Jourdain (1876-1958),peintre, décorateur et écrivain, George Besson fonde Les Cahiers d’aujourd’hui,publication bimestrielle qui paraît de 1912à 1914, puis, après une interruption liée à la guerre, de 1920 à 1924. Outre des

extraits Chantal Duverget, docteur en histoire de l’art

GEORGES BESSON ET LES LYONNAIS

AUGUSTE CARRAND, L’Atelier du château de Richoud, s. d. [vers 1880-1892]. Huile sur toile, 54 x 65 cm. Villefranche-sur-Saône, musée Paul-Dini, musée municipal.

PIERRE BONNARD, Fleurs sur une cheminée au Cannet,c. 1927. Huile sur toile, 106,2 x 73 cm, Lyon, musée des Beaux-Arts.

biographies et des souvenirs, la revue proposait des écrits engagés sur l’art et lapolitique. Son originalité résidait dans la présence de nombreux dessins d’artistesen marge des textes : Dufy, Dunoyer deSegonzac, Maillol, Marquet, Matisse, Rodin,Vuillard, Vallotton ou Van Dongen. Dans laseconde série de la revue, George Bessonprivilégie les sujets plaisants, consacrantpar exemple l’essentiel du n° 4 à des propossur les vins. Ainsi le premier écrivain de larégion lyonnaise à publier un texte enmai 1921 était Henri Béraud et son sujet portait sur le vin de Beaujolais.

Par le style « tonitruant » de ses nouvelles,Henri Béraud fut propulsé dans le milieujournalistique parisien. C’est lui qui intro-duisit Marius Mermillon auprès de GeorgeBesson. Mermillon remet d’abord un arti-cle autobiographique. Le style plaît à Besson qui suggère à l’éditeur GeorgesCrès de lui confier deux ouvrages issus dela revue Les Cahiers d’aujourd’hui : en1925, L. Carrand, F. Vernay, et en 1927, unemonographie sur Albert André. De 1925 à1932, devenu directeur artistique des édi-tions Crès et Cie, George Besson publia en

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1929, dans la collection « Les Artistes nou-veaux », un Marquet, par Marius Mermillon.

Après la dislocation en octobre 1924 dugroupe Ziniar se constitue, en 1925, l’Unionrégionale des arts plastiques (URAP), à l’ins-tigation de Marius Mermillon. Pour donnerun certain poids à cette nouvelle institution,Mermillon demande à Besson d’inviter « desartistes parisiens ». C’est ainsi que dès l’exposition inaugurale, le 6 juin au PalaisBondy, figurent aux cimaises les œuvres dela « bande à Besson » : André, Bonnard,Matisse, Monet, Signac et Van Dongen. Nonseulement George Besson est présent à ceSalon inaugural, mais il y fait son « shopping

Lugdunovien » par l’achat d’une aquarellede Signac. Besson rédige aussi le compterendu des Salons pour la presse nationale(L’Humanité, Ce Soir), devenant ainsi le promoteur de la peinture lyonnaise.

Le 8 mai 1926, s’ouvre le deuxième Salon duSud-Est en présence d’Édouard Herriot,ainsi que du comte Carlo Sforza, ancienministre des Affaires étrangères d’Italie.Deux initiatives furent prises en lien avecGeorge Besson pour assurer le rayonnementde ce salon provincial : le lancement d’unerevue littéraire et artistique (Les Arts à Lyon :voir le texte de Sylvie Carlier) ainsi que l’ou-verture de la galerie des Archers. Entre 1926

GEORGES BESSON ET LES LYONNAIS Chantal Duverget

SUZANNE VALADON, Le Canard, 1930, huile sur toile, 73 x 60 cm, Centre Pompidou-MNAM, Paris, en dépôt à Besançon, musée des Beaux-Arts et d’Archéologie.

LES ARTS À LYON, trois couvertures de janvier1926 à mai 1927.

et 1933, George Besson suit de près lesactivités de cette dernière, laquelle,malgré un lourd déficit poursuivra sonfonctionnement jusqu’en 1932. GeorgeBesson la soutient en acquérant en1929, une huile de Jean Puy, lors de l’exposition de ses peintures en 1930.

De plus, George Besson se rendaitrégulièrement à Lyon et faisait le lienentre Mermillon, Ponchon et le milieuparisien des artistes et des critiques.Avec Marcel Gimond, il concevait lasculpture comme un « témoignagehumain » et dénonçait « l’académismepédant » des informels.

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extraits Lucie Goujard, docteur en histoire de l’art/histoire de la photographie

« LA RÉPUBLIQUE DES CAMARADES* »

Le trio Ponchon, Mermillon, Besson défendavant tout l’art moderne et se distingue encela des représentants de la nouvelleesthétique: l’Université des Heures, MariusAudin, Jean Epstein, Émile Malespine, puisMarcel Michaud. Marius Audin devancePonchon et Mermillon entreprenant desoutenir les artistes lyonnais, dès son installation comme imprimeur éditeur en1918. Il fonde une revue (Les Lectures, 1918,puis L’Effort libre, 1919) puis, en 1919, sousle nom de sa maison d’édition Les 2 collines,un cercle et une galerie qu’il anime un courttemps avec Léon Vallas, Louis Aguettant,Lucien Chiselle et Raoul Stéphan, le futurrédacteur en chef de la revue Notre carnet(1924-1929). L’éditeur réunit ainsi autour delui un groupe de dessinateurs qui contri-buera aux illustrations de ses éditionsbibliophiles. Il confie notamment l’illus-tration de ses ouvrages à Touchagues, Bouquet et Combet-Descombes.

Après la guerre, son amitié avec le diri-geant de l’entreprise Pétrole Hahn, Robert Laurent-Vibert, collaborateur de La Revuefédéraliste et futur initiateur de la fondationde soutien aux artistes de Lourmarin, sem-ble encourager une activité éditoriale rela-tivement traditionnelle – comparable à celledes deux principaux éditeurs d’art lyonnaisde cette période, Lardanchet et Masson.Laurent-Vibert fut, jusqu’à son décès brutalen 1925, à la fois le mécène et le collabora-teur de l’éditeur dans sa contribution à l’histoire du livre. Par son intermédiaire, etbien qu’il ait connu Combet-Descombes àSalonique pendant la guerre, la Maison des2 collines se rapproche davantage du gra-veur Philippe Burnot et des deux maisonsd’édition d’art traditionnelle  Il faut ajouterle rôle d’un autre proche de Laurent-Vibert,Mathieu Varille, historien local qui prati-quera la photographie avec Blanc etDemilly, membre de la Société de Guignol,et avec lequel Audin se lie d’amitié.

Cette naissance de l’avant-garde à Lyonest aussi marquée par le futur cinéasteEpstein. Originaire de Pologne, ce dernier

est venu à Lyon, après un séjour en Suisse,pour terminer ses études de médecine.Dessinateur, il a conçu l’album Cataloguede sentiments pour Ziniar. Il fait ses vrais débuts grâce à la littérature, avec Promenoir et la parution de ses premiersouvrages. En 1921, il publie coup sur coupaux éditions de La Sirène : La Poésie d’au-jourd’hui, un nouvel état d’intelligence,de conception graphique très contempo-raine. À Lyon, l’acte fondateur reste lacréation de Promenoir. Codirigée par legraveur Pierre Deval, l’écrivain Lacroix etJean Epstein la revue réunit textes litté-raires et gravures sur bois originales. Suivant une démarche désormais tradi-tionnelle, les collaborateurs de Prome-noir se font aussi rapidement les maîtresd’œuvre de la première exposition avant-gardiste à Lyon « Cubisme, purisme etexpressionnisme ». Accueillie par l’Uni-versité des Heures et inaugurée le 27novembre 1921, elle réunit les œuvres deFernand Léger, Le  Corbusier, AmédéeOzenfant, Albert Gleizes, Oscar Kokoschka,Lasar Segall, aux côtés de celles des collaborateurs de Promenoir ainsi quecelles de Combet-Descombes, Dalbanneet Irénée Dubois.

Promenoir disparaît en juin 1922 lorsqueparaît le mois suivant le premier numéro deManomètre qui semble donc en constituerla suite (neuf numéros; juillet 1922 – janvier1928). La revue avant-gardiste est fondéeet dirigée par Malespine. Littéraire, artis-tique, dadaïste et surréaliste, elle est à sontour construite suivant un modèle avanttout graphique et littéraire. Mais le fonda-teur de Manomètre ne se détourne pas pourautant des artistes lyonnais que par ailleursil collectionne. S’il loue le surréalisme de Giorgio De Chirico et de Max Ernst, il s’émerveille devant les œuvres de quelques figures lyonnaises : François Dorias, André Sornay, Émile Didier, Jacques Laplace, Louis Thomas et Tony Garnier.

Dans ce paysage artistique lyonnais, Touchagues, Didier, Laplace, Ponchon et

Combet-Descombes – puis le sculpteurSalendre – occupent une place tout à faitsingulière. Ils seront autant associés auxtenants de l’« art moderne » qu’à ceux del’« avant-garde ». Cette réception indiffé-renciée confirme l’existence de conni-vences permanentes entre les deux positions artistiques réputées opposées.La fin du XIXe et le début du XXe siècle inau-gurent avant tout une ère de démultipli-cation du visuel et des représentations

PHILIPPE BURNOT, Route des Alpilles, s. d. Gravure surbois, 27,8 x 23 cm. Paris, Centre national des arts plastiques/ FNAC ; Dépôt à Lyon, musée des Beaux-Arts.

BLANC ET DEMILLY, Montée Bonafous, in Les Aspects de Lyon, collection Julie Picault.

* Cf. Malespine, Émile, « Le Congrès des peintres de France », in Le Fleuve, décembre 1925.

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dont certains artistes sont littéralement investis. Defait, ce bouleversement empêche toute tentative deconsidérer l’art de cette période suivant l’unique ettraditionnelle classification en disciplines. Le dessi-nateur, décorateur, peintre et graveur Pierre Combet-Descombes est associé sans distinction à tous lesgroupes artistiques et culturels de la ville. Fasciné parles univers de spectacles est reconnu à la fois pourses œuvres décoratives et ses monotypes de factureet d’atmosphère pourtant contraires. Pétri de roman-tisme, il est aussi plus particulièrement séduit par lesspectacles artificiels complets, le cinéma et la danse,devenus les lieux de l’onirisme et de la « pure » ima-gination. Il commente ainsi le déroulé « féerique » dessensations procurées par les danses de Loïe Fuller :« féeries, rêve de lumière, architecture d’ombres, irréa-lité, splendeurs colorées ».

Le cinéma d’avant-garde sera surtout diffusé parMalespine et Michaud. Il n’est alors pas anodin deremarquer la présence permanente de Combet-Descombes à leurs côtés. Ce dernier avait participé àla revue d’Epstein Promenoir et fut également un prochede Malespine. Ainsi, comme Combet-Descombes,Malespine rédige des chroniques consacrées aucinéma dans des revues locales, Les Pages lyonnaiseset Notre Carnet. Tous deux précèdent Michaud, futurcritique pour Lyon universitaire, puis L’Effort.

Dans ce riche contexte d’accueil des modernités, seull’œuvre de Théodore Blanc et Antoine Demilly semblerejoindre, pour la photographie, la nouvelle esthé-tique. Mariés aux filles du photographe Édouard Bron,ces derniers reprennent son atelier de portraits en1924 sous l’unique signature Blanc & Demilly (31, rueGrenette). Leur œuvre témoigne d’une très grandemaîtrise de la photographie qui leur a permis de réa-liser des images d’une étonnante variété de sujets etdestinations : portraits, vues de Lyon, poupées duthéâtre de Guignol, et surtout ce que l’on nomme àpropos de René Jacques : photographie d’illustration(publicités, reportages, natures mortes). Au mêmemoment, la photographie connaît une évolution tech-nique majeure avec l’apparition des nouveaux « appa-reils instantanés à mains », les Leica et Rolleiflex.Pour l’essentiel, Blanc et Demilly conçoivent des por-traits d’atelier. Alors que ces derniers conservent unepose austère, traditionnelle, des visages, la nouvelletechnique, transposée dans le cercle mondain et ami-cal, leur permet comme à Man Ray d’élaborer desportraits plus vivants réalisés de manière personnelle,à l’extérieur et le plus souvent avec la complicité dumodèle (Combet-Descombes, Gabriel Chevallier,

«LA RÉPUBLIQUE DES CAMARADES* » Lucie Goujard

EDMOND CÉRIA, La Cathédrale Saint-Jean, s. d. Huile sur toile, 81 x 65 cm. Donation Muguette et PaulDini 1, 1999. Villefranche-sur-Saône, musée Paul-Dini, musée municipal.

BLANC ET DEMILLY, Le Marché Saint-Antoine, 1930. Épreuve gélatino-argentique, 18 x 24 cm.Collection Damien Voutay.

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Joseph Jolinon). Blanc et Demilly se consa-crent aussi aux paysages, y compris urbains,scènes et vues de Lyon – parmi lesquellesdes vues monumentales dont le véritablesujet est la lumière. Celle-ci se mue en effetschangeants, laissant place à une urbanitécinématographique, lumineuse et mou-vante (silhouettes, voitures, tramways).Entre 1926 et 1930, Blanc et Demilly ani-ment leur studio mais publient aussi dansLes Arts à Lyon, Les Amis de Guignol,L’Écho des spectacles de Lyon et du Sud-Est, puis Notre carnet, Lyon universitaire,Paris-Lyon et La Vie lyonnaise. Forts dusuccès de leur atelier qui accueille le Tout-Lyon ainsi que les personnalités de

passage, ils inaugurent également, le15 décembre 1927, « un deuxième studiomoderne » de « fournitures d’appareils,cinéma, de produits et réalisation de travaux soignés » au 10, rue du Président-Carnot. La même année, ils participentau Salon des arts décoratifs.

Les premières photographies de Blanc et Demilly ont été publiées, à partir demai  1926 par Mermillon dans Les Arts àLyon – où la photographie sert de manièretrès ponctuelle d’illustration pour les portraits et les reproductions d’œuvres. L’activité et l’œuvre de Blanc et Demillysont finalement très similaires à ce queconnaît alors Paris ; exception faite de cequi en constitue aujourd’hui inéluctable-ment le point d’orgue Les Aspects deLyon, objet à la fois curieux, paradoxal etinattendu. Prestigieuse série de fascicules,éditée par la Société de Guignol, LesAspects de Lyon forment un ensembled’une subtilité inégalée de tons, denuances et d’estompe. Elle s’oppose encela entièrement aux conceptions épu-rées attendues de la photographiemoderne pour offrir une poétique séried’images, faisant résonner tradition etinnovation. Les images ne correspondentplus à un inventaire monumental au senstraditionnel du terme mais restituent unesuite d’« aspects » qui met en scène au filde la découverte une atmosphère choisie.L’ouvrage s’apparente à une promenadeurbaine ; une flânerie qui n’exclut pas définitivement ni le motif pittoresque

«LA RÉPUBLIQUE DES CAMARADES* » Lucie Goujard

classique, celui de l’animation par la pré-sence humaine, ni la « vue » documentaire(cadrage frontal, vues aériennes, d’en-semble, des ponts, de la cathédrale).Après 1936, Blanc et Demilly publient dansLe Point et Mieux Vivre (Jacquemaire – LaBlédine). Dirigé par Besson, Mieux Vivreest le plus moderne. Les thèmes qu’ilaborde sont entièrement liés à la santé, aubien-être, aux divertissements, parmi lesquels le numéro de Sougez consacré àla photographie et celui de Carco sur lecinéma. Il réunit aussi de nombreux com-plices, dont Blanc et Demilly, et Besson lui-même. D’abord amateur photographe,membre du Photo-Club de Paris, ce der-nier a contribué aux bouleversements del’édition d’art moderne – désormais illus-trée de photographies – ainsi qu’à la diffu-sion de l’œuvre de certains photographes.

Comme dans toutes les villes de Province,l’art à Lyon se définit avant tout par l’attachement à une certaine tradition. DeRavier à Michaud en passant par Bessonet Mermillon, l’entrée de la modernité nesemble ne devoir passer que par une iné-luctable démarche d’opposition ou derejet, réciproque, des structures en place.Pourtant, s’il est aisé de rétablir ces clas-siques distinctions entre disciplines, tradition et novation, art moderne etavant-garde, l’activité très dense de l’ensemble des personnalités, de milieux et convictions parfois inconciliables,démontre surtout un atypique phéno-mène d’interrelations permanentes.

BLANC ET DEMILLY, Danseuse, s. d. [vers 1933]. Épreuvegélatino-argentique, 59,5 x 49,6 cm. Collection Damien Voutay.

PIERRE COMBET-DESCOMBES, Jazz dit aussi Music-Hall, s. d. Huile sur toile, 50,2 x 124,7 cm. Lyon, courtesy galerie Michel Descours.

Page 9: LYON ET L’ART MODERNE - Hypotheses

HECTOR ALLEMAND(Lyon, 1809 – Id., 1886)

ALBERT ANDRÉ(Lyon, 1869 – Laudun [Gard], 1954)

ADOLPHE APPIAN [Jacques-BarthélemyAppian, dit](Lyon, 1818 – Id., 1898)

JEANNE BARDEY(Lyon, 1872 – Id., 1954)

ADRIEN BAS(Lyon, 1884 – Saint-Rambert, 1925)]

EUGÈNE BENOÎT BAUDIN(Lyon, 1843 – Id., 1907)

JEAN BERTHOLLE(Dijon, 1909 – Paris, 1996)

RENÉ BESSET(Lyon, 1900 – Paris, 1980)

GEORGE BESSON [Georges Besson, dit](Saint-Claude [Jura], 1882 – ?, 1971)

LUCIEN BEYER(Suisse, 1908 – Paris, 1983)

PAUL BEYER(Strasbourg, 1873 – Bourges, 1945)

THÉO BLANC [Théodore Georges, dit](Lyon, 1891 – Id., 1985)

PIERRE BONNARD(Fontenay-aux-Roses [Hauts-de-Seine], 1867 – Le Cannet, [Alpes-Maritimes], 1947)

LOUIS BOUQUET(Lyon, 1885 – Id., 1952)

FLORENTIN BOURGADE

MARCEL BREUER [Marcel Lajos Breuer, dit](Pécs [Hongrie], 1902 – New York, 1981)

EUGÈNE BROUILLARD(Lyon, 1870 – Id., 1950)

LÉON BRUNARD(Bourg-en-Bresse, 1872 –Caluire, 1931)

RENÉ-MARIA BURLET(Albertville, 1907 – Chambéry, 1994)

PHILIPPE BURNOT(Lantignié [Rhône], 1877 –Beaujeu [Rhône], 1956)

LOUIS CARRAND [Louis-Auguste Carrand,ou Loulou dit](Lyon, 1821 – Id., 1899)

EDMOND CÉRIA(Évian-les-Bains, 1884 – Paris, 1955)

FRANCISQUECHALEYSSIN(Lyon, 1872 – ?, 1951)

ÉMILIE CHARMY(Saint-Étienne [Loire], 1878 – Crosne [Essonne], 1974)

ANTOINE CHARTRES(Lyon, 1903 – Id., 1968)

GABRIEL CHEVALLIER(Lyon, 1895 – Cannes, 1969)

PIERRECOMBET-DESCOMBES [Joseph Métayer-Descombes, dit](Lyon, 1885 – Id., 1966)

OTHON COUBINE [Otokar ou OttokarKubbin, dit](Boskovice [Moravie], 1883 –Marseille, 1969)

JEAN COUTY(Saint-Rambert-l’île-Barbe, 1907 – Lyon, 1991)

HENRI-EDMOND CROSS [Henri Edmond JosephDelacroix, dit](Douai [Nord], 1856 – Saint-Clair [Var], 1910)

VENANCE CURNIER(Lyon, 1885 – Id., 1971)

CLAUDE DALBANNE(Lyon, 1877 – Id., 1964)

ANNE DANGAR(East Kempsey [Australie], 1885 – Sablons [Isère], 1951)

SONIA DELAUNAY [Sara Llinichtna ouSophie Stern, dite](Odessa [Ukraine], 1885 – Paris, 1979)

ANTOINE DEMILLY(Mâcon, 1892 – Lyon, 1964)

ANDRE DERAIN(Chatou [Yvelines], 1880 –Garches [Hauts-de-Seine], 1954)

PIERRE DEVAL(Lyon, 1897 – La-Valette-du-Var, 1993)

ÉMILE DIDIER(Lyon, 1890 – Id., 1965)

MICHEL DUBOST

FRANÇOIS DUCHARNE (soyeux lyonnais)

RAOUL DUFY(Le Havre – 1877, Forcalquier, 1953)

JOANNÈS DURAND(Lyon, 1873 – Le Cannet[Alpes-Maritimes], 1914)

JULES FLANDRIN [Jules Léon Flandrin, dit](Corenc [Isère], 1871 –Grenoble, 1947)

OTHON FRIESZ [Émile Othon Friesz, dit](Le Havre, 1879 – Paris, 1949)

MARCEL GIMOND [Marcel Antoine Gimond, dit](Tournon [Ardèche], 1884 – Nogent-sur-Marne[Val-de-Marne], 1961)

HENRIETTE GRÖLL(Grenoble [Isère], 1906 – Les Côtes de Sassenage [Isère], 1996)

CLAUDE IDOUX(Lyon, 1915 – Meudon, 1990)

JOHAN-BARTHOLDJONGKIND(Lattrop [Pays-Bas], 1819 – La Côte-Saint-André [Isère], 1891)

LOUIS JOURDAN(Bourg-en-Bresse, 1872 – Paris, 1948)

ALICE KOHN(Lyon, 1902 – Id., 1990)

JACQUES LAPLACE(Lyon, 1890 – Id., 1955)

JEAN LE MOAL(Authon-du-Perche[Eure-et-Loir], 1909 –Chilly-Mazarin [Essonne], 2007)

PAUL LERICHE(Roanne [Isère], 1876 – Lyon, 1949)

CLAUDIUS LINOSSIER(Lyon, 1893 – Id., 1953)

GEORGES LUGON(Lyon, 1896 – Nyons [Drôme], 1989)

ALBERT MARQUET [Pierre-Albert Marquet, dit](Bordeaux, 1875 – Paris, 1947)

JACQUES MARTIN(Villeurbanne, 1844 – Lyon, 1919)

JACQUELINE MARVAL [Marie-Joséphine Vallet, dite](Quaix-en-Chartreuse [Isère],1866 – Paris, 1932)

HENRI MATISSE(Le Cateau-Cambrésis [Nord],1869 – Nice, 1954)

JULES MIGONNEY(Bourg-en-Bresse, 1876 – Paris, 1929)

HENRIETTE MOREL(Villeurbanne, 1883 – Id., 1956)

ÉTIENNE MORILLON(Soucieu-en-Jarez [Rhône], 1884 – Id., 1949)

CAMILLE NIOGRET(Le Pont-de-Beauvoisin [Isère],1910 – Bourg-en-Bresse [Ain], 2009)

ROBERT PERNIN(Chalon-sur-Saône[Saône-et-Loire], 1895 – Lyon, 1975)

PELLOUX PIERRE(La Mure [Isère], 1903 – Lyon, 1975)

CHARLES PIGUET(Bière [Suisse], 1887 – Lyon, 1942)

ANTONIN PONCHON(Terrenoire [Loire], 1885 – Saint-Étienne [Loire ?], 1965)

PHILIPPE POURCHET(Lyon, 1873 – Id., 1941)

JEAN PUY(Roanne [Loire], 1876 –Id., 1960)

FRANÇOIS-AUGUSTERAVIER(Lyon, 1814 – Morestel [Isère], 1895)

MARCEL RENARD [Marcel Claude Renard, dit](Lyon, 1893 – Paris, 1974)

AUGUSTE RENOIR [Pierre-Auguste Renoir, dit](Limoges, 1841 –Cagnes-sur-Mer, 1919)

GERMAINE DE ROTON(Beaujeu [Rhône], 1889 – Lyon, 1942)

MARCEL SAHUT [Marcel Adolphe Baptiste Sahut, dit](Grenoble, 1901 –Aix-en-Provence, 1990)

MARCEL SAINT-JEAN(Lyon, 1914 – Id., 1994)

GEORGES SALENDRE(Romanèche-la-Montagne [Ain],1890 – Lyon, 1985)

JEAN SEIGNEMARTIN(Lyon, 1848 – Alger, 1875)

MARCEL SEIGNOBOS(Le Pouzin [Ardèche], 1892 – Id., 1972)

CHARLES SÉNARD(Caluire, 1878 – Lyon, 1934)

PAUL SIGNAC(Paris, 1863 – Id., 1935)

EDWARD STEICHEN(Bivange [Le Luxembourg], 1879– West Redding [Connecticut,États-Unis], 1973)

LOUIS THOMAS(Lyon, 1892 – Id., 1989)

LOUIS TOUCHAGUES(Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, 1893 – Paris, 1974)

GEORGES-ALBERTTRESCH(Delle [Territoire de Belfort],1881 – Aix-en-Provence, 1948)

MAURICE UTRILLO(Paris, 1883 – Dax [Landes], 1955)

ANDRÉ UTTER(Paris, 1886 – Id., 1948)

SUZANNE VALADON(Bessines-sur-Gartempe[Haute-Vienne], 1865 – Paris, 1938)

DIMITRI VARBANESCO(Giurgiu [Roumanie], 1908 –Paris, 1963)

FRANCOIS VERNAY [François Miel, dit](Lyon, 1821 – Id., 1896)

MAURICE DE VLAMINCK(Paris, 1876 – Rueil-la-Gadelière[Eure-et-Loir], 1958)

MICHEL ZADOUNAISKY(Odessa [Ukraine], 1903 – Lyon, 1983)

ARTISTES EXPOSÉS

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George Besson (1882-1971)Critique et collectionneur, il crée la revueLes Cahiers d’aujourd’hui, publicationbimestrielle (1912-1914 puis 1920-1924).George Besson exercera de 1925 à 1932les fonctions de directeur aux ÉditionsCrès et Cie, puis de 1932 à 1957 aux Édi-tions Braun et Cie. Il fonde avec MariusMermillon la galerie des Archers à Lyonanimée, de 1927 à 1932, par Antonin Ponchon Cf. texte du Chantal Duverget).

Marius Mermillon (1890-1958) Dans les années 1910, Marius Mermillonreprend le négoce paternel de vin touten publiant successivement, en 1911 et1916, un essai sur le paysagiste PhilippePourchet et Poèmes de l’ambulance,Notés en campagne (Août-décembre1915). Ses liens avec la littérature s’in-tensifient après sa rencontre avec l’écri-vain Henri Béraud, défenseur d’unemodernité lyonnaise, passionné commelui de gastronomie et des arts. Mer-millon fonde en 1926 Les Arts à Lyon,relais éphémère (quinze numéros dejanvier  1926 à mai  1927) de l’actualitédu Salon du Sud-Est. Le critique colla-bore également à des revues lyonnaises(Le Tout Lyon, Lyon universitaire, artis-tique, littéraire et théâtral) et pari-siennes (Le Crapouillot). Marius Mer-millon disparaît la même année queMarcel Michaud (1958) avec qui il entre-tint une amitié basée sur l’estime maisaussi sur leurs divergences esthétiques.

Marcel Michaud (1898-1958)Issu du monde artisan, Marcel Michauds’installe à Lyon à 18 ans et suit des coursdu soir en littérature. Jusqu’au début desannées 1920, il se rapproche de l’extrêmegauche et collabore à des journaux libertaires comme Le Réveil de l’esclave.Malespine et lui, amis, fondent la com-pagnie de théâtre expérimental du Donjon. Michaud ouvre à Lyon la galerie Stylclair en 1934 – où il présente le mobi-lier de Breuer et Aalto, et celui issu desexpériences du Bauhaus – et, en 1938,la galerie Folklore – après avoir initié en1936 le groupe d’artistes d’avant-gardeTémoignage (Stahly, Étienne-Marcel,Bertholle, Le Moal…). La galerie Folkloredevient lieu de rencontre des expres-sions artistiques les plus diverses favo-risant l’art d’avant-garde.

TROIS CRITIQUES D’ART INFLUENTS À LYON: BESSON,MERMILLON, MICHAUD. REPÈRES BIOGRAPHIQUES

BLANC ET DEMILLY, Portrait de Marius Mermillon,portant chapeau, s. d. [vers 1926 ?], épreuve gélatino-argentique, 33 x 23,7 cm, Musée Paul-Dini, musée municipal de Villefranche-sur-Saône, fonds Denise et Marius Mermillon.

EDWARD STEICHEN, Adèle et George Besson, 1909.Photographie par contact, 29,1 x 23,2 cm. Donation Jacqueline Bret-André. Saint-Denis, musée d’Art et d’Histoire.

Page 11: LYON ET L’ART MODERNE - Hypotheses

COUPS DE CŒUR

Samedi 10 novembre 2012 à 15hParcours thématique dans l’exposition Lyon et l’art moderne

Samedi 19 janvier 2013 à 15hEn partenariat avec le conservatoire de musique de la CAVILWelcome, Willkommen, bienvenue in Cabaret ! Parcours dans l’exposition Lyon et l’art moderneDurée : 1hTarif : 7 € / personne la séance

Conditions de réservation :15 minutes à l’avanceRendez-vous assuré à partir de 3 inscrits (limité à 30 personnes)Renseignements et réservations :Service des publics 04 74 68 33 70

PEINTURE ET CINÉMAEn partenariat avec le cinéma Les 400 coups – association L’autre cinéma

Vendredi 11 janvier 2013

→ 17h30 : visite au musée (durée : 30 minutes). Tarif : 3 € / pers.,limitée à 30 inscrits. Réservation de la visite au musée : 04 74 68 33 70

→ 18h30 : projection du film Renoir de Gilles Bourdos (2012) Tarif : 4 € pour les personnes quiassistent à la visite commentée (sur présentation du ticket d’entrée du musée)

Musée Paul-Dini2 place Faubert69400 Villefranche-sur-SaôneTél. 04 74 68 33 70 Fax 04 74 62 35 [email protected]

horaires d’ouverturemercredi de 13h30 à 18h ; jeudi et vendredi de 10h à 12h30 et de 13h30à 18h ; samedi et dimanche de 14h30 à 18hLe musée est fermé le lundi, le mardi, le mercredi matin, les jours fériés (1er et 11 novembre 2012), et du24 décembre 2012 au 1er janvier 2013

droits d’entréeplein tarif : 5 € / tarif réduit : 3 €groupes : 3 € (à partir de 10 personnes, sur réservation)gratuité : moins de 18 anspasse musée : 20 € (libre accès pendant 1 an)entrée libre et gratuite pour tous les 1ers

dimanches du mois

visites commentées groupes (à partir de 10 personnes) réservation obligatoire visite 1h : 6 € par personnevisite 1h30 : 7,5 € par personneréservation au 04 74 68 33 70

groupes scolaires et centres de loisirsrenseignements et tarifs au 04 74 68 33 70

JACQUES TRUPHÉMUS, Autoportrait devant la cheminée,2002. Huile sur toile, 130 x 97 cm. Collection de l’artiste.

boulevard Burdeau

direction ChâlonMâcon

ruePaulBert

directionTarare

directionLyon N6

prendre directioncentre ville

sortie A6Lyon

direction Bourg en Bresse

direction Bourg en Bresse

gare SNCF

gare routière

place Faubert

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AUTOUR DE L’EXPOSITION

LES DIMANCHES AU MUSÉEà 15h : les dimanches 14 et 21 octobre2012 ; 18 novembre 2012 ; 9 et 16décembre 2012 ; 13 et 20 janvier2013 ; 10 février 2013

Visites commentées, durée : 1h Tarif : 3 € / pers. + droit d’entréeConditions de réservation :15 minutes à l’avance, visite assurée à partir de 3 inscrits (limité à 30 personnes)

FOCUS JACQUES TRUPHÉMUS14 octobre 2012 – 10 février 2013Espace CornilPour les 90 ans de l’artiste et suite à l’exposition à l’Hôtel de la régionRhône-Alpes (printemps 2012), le musée Paul-Dini consacre unaccrochage dédié à sa peinture.17 œuvres au total seront présentées.