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Lyonel Trouillot, un écrivain dangereux

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2 30 mai 2013No 869

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFGaëlle C. ALEXIS

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISRaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTIONJean-Philippe Étienne

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717

Une publication de Ticket Magazine S.A.

18 271FANS

AGENDA DE Préparé par Daphney Valsaint MALANDRE

Découvrez chaque semaine les coins branchés, les restos en vogue et les meilleures affiches de la ville avec en prime les recommandations de votre magazine préféré ! N’hésitez pas non plus à nous faire parvenir vos affiches à l’adresse email suivante : [email protected]

Jeudi 30 mai 2013

Livres en folie au Parc historique de la canne à sucre

Rencontrez vos auteurs favoris et procurez-vous de nouveaux livres de tous genres à un prix réduit ce jeudi 30 mais à la 19e édition de Livres en folie. Le rendez-vous est fixé cette année encore au Parc historique de la canne à sucre, de 10 h am à 5 h pm. pour la plus grande manifestation littéraire d’Haïti.

Admission : 150 gourdes

Rebel Layonn à Presse Café

Le groupe Rebel Layonn performera dans la soirée du 30 mai à Presse Café pour le plaisir des amants du reggae.

Admission : 300 gourdesVendredi 31 mai 2013

Buffet pêcheur à l’hôtel Le Plaza

Comme chaque vendredi, l’hôtel Le Plaza fait plaisir aux amants des fruits de mer. Au menu, un buffet pêcheur préparé par les meilleurs chefs du restau-rant. Le buffet sera ouvert de 12 h pm à 3 h pm. A bon entendeur, salut !

Vanity à Majestic CornerRetrouvez les dj Fullblast, Laurenzo

Gauvin, Steezy, Beenobee et Bullet à Majestic Corner ce vendredi.

Admission : US $20

Wild Things à Café 36Les dj Lexer, Bernard Chauvet, K et

DJ Rocsteady animeront à Café 36, le vendredi 31 mai, la première d’une série de quatre soirées promises pour cet été. Pour plus d’informations, appelez Erika au 3893-2233!

Djakout #1 et Zenglen à Esquina latina

Les groupes Djakout #1 et Zenglen donnent rendez-vous aux amants du compas à Esquina Latina pour une soirée des plus prometteuses !

Admission : 750 gdes

Expositions d’œuvres de Frankétienne à Garden Studio

Garden Studio soumet à l’apprécia-tion du public quelques œuvres pictura-les de l’écrivain et artiste-peintre Fran-kétienne ce vendredi à partir de 5h pm. L’auteur en profitera pour signer quel-ques-unes de ses publications et d’autres artistes dont Darline Desca assureront l’animation musicale. L’exposition se poursuivra jusqu’au 15 juin prochain.

Admission : gratuite

Pyjama Party à Atmosphère Restaurant

Sortez votre plus beau pyjama et retrouvez les DJ Carina, qui nous vient de la Norvège, Icce, Cin, Cristo et Skill’z pour une soirée très en couleurs.

Admission : US $30

Le premier roman du journaliste Pierre Clitandre, “Cathédrale du mois d’août”, publié pour la première fois en 1980, s’invite à Livres en folie cette année après avoir eu deux autres éditions et une traduction dans la langue de Shakes-peare. Survol d’une œuvre qui ne jaunit pas avec le temps.

Le titre n’est que l’allégorie d’une époque : La fin des années 70 et le début des années 80. La cathédrale, le plus imposant bâtiment de la capitale, symbolise l’ascension sociale, l’apogée, la progression de l’haïtien misérable de l’époque. Le mois d’août renvoie à la date du 15 de ce mois où l’Eglise célèbre dans la solennité la Notre-Dame de l’Assomp-tion, c’est-à-dire la montée glorieuse de Marie dans le ciel. Très attaché à sa foi catholique et maîtrisant l’iconographie religieuse, Clitandre y voyait là le meilleur symbole pour évoquer l’apothéose à laquelle la majorité des Haïtiens rêvent au milieu de tous leurs desiderata.

Parmi les nombreux personnages du roman, il est impossible d’ignorer John, un immigrant de province qui est venu tenter sa chance à Port-au-Prince, la Californie d’Haïti. Il a deux outils à sa dis-position pour concrétiser ses rêves, une camionnette rachetée d’une connaissan-ce qui partit pour les Bahamas et l’espoir. Mais Port-au-Prince, c’est le grand incon-nu pour John et les milliers de ses pairs. Dans cette ville immense, le personnage découvre le cloisonnage entre les classes sociales, les préjugés, la lutte acharnée pour la survie, la civilisation occidenta-

le… Ce sont ses croyances vaudouesque qui lui permettront d’appréhender tous ces mystères et de progresser.

Si l’œuvre puise ses sources dans l’observation de l’auteur des mutations observées à la fin des années 70, reste qu’on pourrait l’adapter à notre temps tant qu’il y a des traces. Tel un visionnaire, l’auteur parlait déjà de Tèt kale, de la pré-vision de séisme, d’une dégringolade des conditions de vie de la population… Se-lon Clitandre, les conditions n’ont guère évolué depuis la première édition de son livre qu’il aurait aussi bien pu écrire aujourd’hui, avec des nuances dues aux expériences acquises dans le temps.

L’auteur inscrit l’œuvre dans ce qu’il appelle le mariage entre la réalité et le merveilleux. Il ne cache pas d’ailleurs son appartenance à la génération des jeunes lettrés haïtiens des années 70, férus des œuvres des auteurs latino-américains tels Gabriel Garcia Marquez, Roa Bastos ou Jorge Amado, qui ont donné leurs lettres de noblesse au genre baroque et merveilleux. Donc, s’il l‘a osé en 1980, bien longtemps avant que Gary Victor, Kettly Mars et Dany Laferrière viennent à la charge, c’est la preuve que son œuvre est pionnière de ce genre romanesque dans notre littérature contemporaine.

Clitandre souhaite que la littérature surpasse le formalisme chez nous sans sombrer dans la propagande politique comme ce fut le cas pour le « réalisme socialiste ». Il encourage les écrivains à dénoncer les dérives qui caractérisent

La quatrième édition d’une œuvre intemporelle

notre société. « La littérature doit per-mettre de rectifier le tir. Elle doit permet-tre de reconstituer l’âme haïtienne dans tous les aspects », confie-t-il.

Disponible à Livres en folie, grâce à aux éditions Ruptures, “Cathédrale du mois d’août”, a été publié pour la pre-mière fois par les éditions Fardin en 1980. Il sera réédité par Syros (France) en 1982 et traduit en anglais par Readers Interna-tional (Angleterre).

Chancy Victorin

[email protected]

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330 mai 2013No 869

Devant une assistance peu nombreu-se mais consistante, ayant répondu à l’in-vitation Patrick Zamor et la chorale de la Divine Miséricorde, la chorale mixte des institutions du Sacré-Coeur et Saint-Louis de Gonzague, ses solistes ou duettistes invités, Alzire Rocourt et Monette Alcin - avec le concours du pianiste Josué Alexis - ont offert un concert de levée de fonds pour la reconstruction de l’Institution du Sacré-Coeur de Turgeau affectée par le séisme du 12 janvier 2010.

L’harmonie du Sacré-Coeur, orchestre d’instruments à vent, constitué d’élè-ves, a également participé au spectacle en prélude et à la pause. C’est la cho-rale des institutions du Sacré-Coeur et Saint-Louis de Gonzague qui anime la première partie de cette matinée; elle est dirigée par Will Hodgson est supportée

par Josué Alexis au piano électrique. Dans son programme, il y a pas mal de pièces connues, hommages aux gitans et à la valse: «Zigeunerleben» (la vie tzigane) de Robert Schmann, très beau et harmonieux, avec les solistes Audrey Nérette, Gladys Duchatelier et Domingo Morett; «Ziguenerlieder» (chants gitans) Nos 2-3-4-5- de Johannes Brahms, où s’illustrent Kaïna Maurice et Domingo Morett; «Giovani liete» (extrait des noces de Figaro) de Wolfgang A. Mozart, assez simple et court; «Choeur de forgerons» (extrait de il trovatore) de Giuseppe Verdi; «Otchi tchornye» (les yeux noirs) chant folklorique et populaire russe, harmonisation de Will Hogdson; «choeur des Philistins» (extrait de Samson et Dalila) de Camille Saint-Saëns; «Barca-rolle» (extrait des contes d’Hoffmann)

de Jacques Offenbach, première appa-rition du duo harmonisé Monette Alcin et Alzire Rocourt sur un air très connu, appuyé en background par le choeur; «An der schonen, blauen Donau» (sur le beau Danube bleu) de Johann Strauss; «Auf Flugeln der Gesanges (sur les ailes d’une chanson) deuxième duo Alcin et Rocourt, dans le style romantique avec les arpèges de piano d’époque, très typi-ques; «Ainsi que la brise légère» (extrait de Faust) de Charles Gounod, valse et choeur avec un pont remarquable de motifs chromatiques, modulants dans une progression; «Libiano» (extrait de la Traviata) de Guiseppe Verdi, valse où les solistes Domingo Morett et Monette Alcin, accompagnés du choeur ont, tour à tour, alterné et uni leur voix, pratiquant par endroits un jeu en appels et répon-

Karibe Convention Center/Dimanche 19 mai 2012

Concert de la reconstructionde l’Institution du Sacré-Coeur de Turgeau

ses; enfin le «choeur des cigarières» et «habanera», extraits de «Carmen» de George Bizet, où s’est distinguée Alzire Rocourt dans le rôle de la bohémienne, la Carmencita.

Les dernières pièces ont été l’occasion d’une mise en scène et d’un jeu théâtral avec des membres de la chorale déguisés en ouvrières d’usine, cigarette à la main (les cigarières) et en badauds, dragueurs à l’affût. Les costumes gitans ont faits illusion. C’est l’harmonie du Sacré-Coeur, avec ses instrumentistes, membres de l’institution, qui anime la pause, comme nous l’avons signalé. Airs connus. Beau-coup de goût et de mérite.

La seconde partie est assumée par Pa-trick Zamor chantant et s’accompagnant à la guitare, avec le soutien de la chorale, dans un programme de chants spirituels. Avec une voix, une diction ayant des affi-nités avec Enrico Macias, les airs spirituels de l’auteur-compositeur-interprète ont marqué l’assistance qui n’a pas manqué de les encourager: «Venez peuple de Dieu» «Le père, le fils et le Saint-Esprit» «Bénie sois-tu Marie» Ils versent des lar-mes» «Et la voix de Dieu» «J’ai vu dans le ciel bleu» «Je vous salue Marie» introduit en un récitatif captivant; «Nous sommes les enfants de Dieu» «Lord» «Comme un souffle fragile» «A la montagne des Oliviers» «Je vous salue Mère de Dieu» «Alléluia» «Quand cesseront-ils de pleu-rer» «Seul devant toi» «Un merci»

Pas moins de seize chansons, inédi-tes ou figurant sur son CD, nous ont été proposées. Elles sont simples, prenantes et bien composées. Mélodies en majeur ou en mineur, ou combinant les deux modes. Patrick

Zamor pratique le chant, le piano et la guitare depuis sa jeunesse. Il est bon musicien. Nous brûlons de le voir évoluer vers un spectacle de «gospel» ou «ne-grospirituals», avec un trio ou quartette pour l’accompagner. Chaque chose en son temps. Cela viendra à coup sûr.

Du rythme ! Du rythme !

Bonne matinée musicale, il faut le dire.

Roland Léonard

Revenons à la préoccupation initiale: l’écriture absorbe son homme. Cogiter est fatigant. D’où la nécessité de marquer une pause, de s’évader, de prendre des vacances. Voilà pourquoi, avec appré-hension, l’on assiste à la mécanisation de l’écriture. Sous la pression de l’éditeur, l’écrivain enchaîne les ouvrages. C’est mauvais. Il faut prendre son temps pour faire aboutir un projet d’écriture. Tant qu’on n’est pas satisfait de son travail, on ne doit pas le livrer au grand public. Peu importe l’exigence du quotidien. Pour-quoi ? Quand on n’a pas suffisamment peaufiné son texte, on ne le publie pas ; la critique n’est pas tendre. Si les critiques vous abattent en vol, vous l’aurez mérité.

Alors, pour obvier à ces aléas, éviter ces déconvenues, le mieux est de pren-

dre son temps. Aucune échéance ne peut justifier la livraison du produit culturel avant terme. Quand l’empressement débouche sur un flop, l’écrivain en paie les conséquences. On lui tombe dessus presque à bras raccourcis. Il reçoit les coups, est sonné debout. Donc, il est le seul à donner le «Bon à opérer», en usage dans la construction. Quand il sent que son roman n’a pas besoin de retouches, parce que suffisamment travaillé, il n’a plus peur de rien. Même pas de critiques désobligeantes.

De plus, l’écrivain a constamment à l’esprit la rampe du temps, ce qu’autre-fois on appelait la postérité. Son oeuvre doit traverser la rampe du temps. Pour emprunter une image familière en Droit, il doit disposer tant pour le présent que

L’écriture n’est pas du travail à la pièceUne fois, Dany Laferrière laissa tomber de ses lèvres : «Je suis fatigué ! » C’était sa façon d’annoncer qu’il pre-nait une pause. Effectivement, il n’avait pas, comme le footballeur, raccroché les crampons. L’écriture ne laisse pas ainsi son homme. Sur un coup de tête ou par coquetterie. On abandonne quand on prend un goût démesu-ré pour les biens matériels. Parce que celui qui pense tout le temps aux sous qu’il n’a pas encore gagnés s’exclut de la création. Désir d’enrichissement rapide et création ne font pas bon ménage.

pour l’avenir. Un écrivain américain, Philip Roth, a annoncé récemment sa retraite. A près de 80 ans, il ne ressent ni l’envie, ni le courage de poursuivre sa carrière. Se montrant ainsi raisonna-ble. Le rythme imposé par ses éditeurs l’a épuisé. Son retrait est exemplaire. Effectivement, trouver des idées, rendre compte de ses observations sur la nature humaine, ce n’est pas rien. Absorbant. Quand on a produit une oeuvre comme si on travaillait à l’usine ou dans une plantation, c’est éreintant. Dans les conditions prévalant dans un milieu où l’on est confronté à la gestion du quoti-dien, ne faut-il pas, pour ne pas exposer sa santé, se hâter lentement?

Jean-Claude Boyer

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4 30 mai 2013No 869

Il est 11 h 30 a.m. quand j’ar-rive ce lundi matin au Centre culturel Anne-Marie Morisset à Delmas 75. Seul le froissement des feuilles mortes sous mes pas trouble le silence dans le bâtiment. Lovely, la secrétaire, m’accueille dans un murmure

de sourire. À croire que le lieu réclame le recueillement permanent en l’honneur du talent de ceux qui le fréquentent. Le Centre culturel a été créé par Lyonel Trouillot et ses sœurs en mémoire de leur mère Anne-Marie, très dévouée à la vie communautaire. « Je suis hélas le président du conseil d’administration », m’explique le poète un peu plus tard fatigué des charges et des honneurs qu’il porte si bien par ailleurs. De la maison de sa sœur, juste en face, où il crèche quand il ne voyage pas ou ne donne pas des conférences, il n’a qu’à faire quelques pas pour voir ce qui se passe ici. Le centre occupe une grande place dans la vie courante de l’auteur.

Les aiguilles de ma montre marquent midi quand enfin l’homme, cigarette au coin des lèvres, flips-flops fatigués aux pieds, vêtu de son sempiternel maillot noir délavé estampillé « Étonnants voya-geurs », me tend la main dans la salle de réception du Centre culturel. « Ouhh ! M pa moun non la a », me lâche-t-il tout de go. L’homme est comme ça, il ne prend pas de gants. « C’est l’heure de ma sieste ! », m’annonce-t-il de sa voix éraillée. A-t-il un jour avalé un bouchon kola? Je n’ose demander.

« Je ne peux rien faire d’autre. Reviens vers 3 heures 30 », lance l’écrivain, imper-turbable devant mon air ébahi. Éberluée devant tant de toupet, je remballe mes cliques et mes claques et retourne sur mes pas, en me demandant ce que j’allais bien trouver comme prétexte pour ne pas revenir. Faire l’article sans revoir le sujet.

De l’écrivain, je n’avais lu que deux livres : « L’amour avant que j’oublie », et « La belle amour humaine ». J’avais vite compris deux choses: Trouillot est un citoyen engagé, critique vigilant de la bourgeoisie haïtienne et de la démission du politique ; le poète est convaincu que la reconstruction démocratique passe par le culturel, que les bibliothèques ont autant d’importance que les ministères. Quand je le rencontre ce lundi, je me suis dit qu’il n’allait pas être facile de lui parler, encore moins de pénétrer son inti-mité. Entre lui et le commun des mortels, il dresse son œuvre et un art consommé de la répartie. Il est infranchissable. Ca-mouflé. Sous une carapace.

Vers 3 heures 40, je reviens après n’avoir rien pu inventer comme excuse. Je le tire de son sommeil. « J’arrive ! », me lance-t-il au téléphone. Caprice de star ? L’auteur ne s’en connaît aucun. « Un coin de lit, un ordinateur, un carnet et ça va. » À la réception du Centre culturel, il m’invite à m’asseoir pour l’interview. D’un geste nonchalant, il tire une chaise et s’asseoit en me regardant de son air ennuyé et moqueur de chat fatigué des petites questions des souris. On dirait une pierre toisant une goutte d’eau !

Né à Port-au-Prince le 31 décembre 1956, Lyonel Trouillot n’était pas destiné à la carrière des lettres. Issu d’une famille de juges et d’avocats, il commence à son tour des études de droit, avant que le virus de l’écriture n’ait raison de ses aspirations d’homme de loi. « Au grand désespoir de mon père! », sourit l’auteur friand d’Homère et de Georges Castera. Entre deux bouffées de cigarette, il poursuit : « Ma mère inventait que j’avais développé, dès six ans, l’art du menson-ge et racontais déjà n’importe quoi à cet âge-là. » Que lui en reste-t-il ? me suis-je demandé dans mon coeur.

Très vite Lyonel Trouillot se fait remarquer du petit cercle des auteurs par ses écrits, articles et poèmes publiés en français ou en créole dans les revues littéraires. « D’aussi loin que je me sou-vienne, j’ai toujours adoré écrire. Je fai-sais les dissertations de mes camarades de classe les lundis matin. » Aujourd’hui, une vingtaine de livres plus tard, l’auteur est beaucoup plus passionné par les

Il est karatéka, tire de la machette comme un braceros, manie les mots comme d’autres les poisons ou les es-sences rares. Lyonel Trouillot est dangereux et efficace à tous les points de vue. Pour ne rien arranger, LT n’est pas de ceux qu’on aime à la première rencontre. Il s’en fout d’ailleurs. L’opinion des autres lui importe peu. De petit en lui, il n’y a que la taille, le reste est surdimen-sionné. De lui, on connaît surtout la force des mots, le goût des affrontements. Sa critique est implacable. Farouche. Dure. Ses romans généreux, ses personnages prenants.Figure incontournable de la vie littéraire haïtienne contemporaine, Trouillot est poète, parolier, romancier, professeur, animateur, éditorialiste, brasseur d’idées. Ticket s’est approché de l’invité d’honneur de la 19e édi-tion de Livres en folie sans tout découvrir de lui. Tout le charme de l’homme est dans ses non-dits.

questions personnelles. « Je ne me rappelle pas » ou « Oh ! Mais ça remonte à trop longtemps » sont ses réponses les plus constantes. Il n’a pas un livre de chevet particulier. « La bibliothèque est cachée derrière mon lit, vous savez », confie-t-il dans un rire. « Je suis un lecteur passionné. Je lis plusieurs livres à la fois. » Éclectique, les réalismes l’inter-pellent, mais il ne se sent pas proche d’une école. « J’essaie d’être ouvert en partant du principe qu’écrire, c’est d’abord penser et construire un objet, et pas seulement se laisser aller à faire avec ce qui vient. »

Ses journées commencent tôt. 6 heures 30 a.m, il est déjà debout. « Je n’écris pas tous les jours, sinon je serais un forçat. » Entre les Vendredis litté-raires, des conférences certains jours, des rencontres avec des écoles ou des étudiants, les visites au centre et servir de chauffeur à sa fille de 20 ans, son emploi du temps, en 24 heures est assez chargé. « Mais je sais quand m’arrêter. Vers 8 heures p.m., je retrouve des amis dans un bar et on essaie de s’évader un peu. Je me couche vers 2 ou 3 heures du matin. » Un côté spirituel ? Il n’en a pas. « Que le Dieu qui n’existe pas me protège! Je suis résolument athée », lâche-t-il dans un rire étouffé. « Tous mes amis savent

2 livres qu’il aurait souhaité écrire

Pour choisir deux je dirais : ‘‘Le vieil homme et la mer’’, de Ernest Hemingway, et ‘‘Les deux morts de Quinquin-la-Flotte’’ de Jorge Amado.

Premier cours dispensé Un cours d’histoire et de géogra-

phie, au Collège de Port-au-Prince. En 1976-77. On m’avait pris pour un élève. Le censeur est venu me demander ce que je faisais sur la cour sans uniforme (rires). J’étais très jeune, j’avais 20 ans.

Premier diplôme Le diplôme d’études primaires, je

ne sais pas (rires)

Premier flirtEst-ce que j’en ai eu ? Je ne m’en

rappelle pas.

Premier amourLa lecture ou le volley-ball. J’ado-

rais le volley-ball. J’ai longtemps considéré une carrière en volley-ball. Mais ma taille ne m’a pas aidé. Durant toute mon adolescence, c’est ce que j’ai voulu faire.

Premier bagarre par amourAh non ! Je ne me suis jamais

bagarré ! Je suis contre la violence. Pourquoi l’amour conduirait-il à la bagarre ?

Premier mariageJe n’en ai fait qu’un en 1986 ! Si

je dis que je ne m’en souviens pas, Sabine va m’assassiner.

Thé ou café ?Autrefois du café, maintenant les

deux.

Whisky ou rhum ?Oh ! Je suis né dans le rhum. J’ai

bu du rhum les trente premières années de ma vie. Maintenant, je me noie dans le whisky (rires).

livres collectifs parce que « ça permet de fédérer les énergies ». Il se met aussi sou-vent qu’il le peut au service des autres, une habitude acquise dans la cour de l’école de son enfance.

Marié à Sabine en 1986, il est père de deux filles dans la vingtaine. « Non, elles n’écrivent pas. Chacune a choisi un métier différent du mien. L’une a 20 ans, c’est la médecine qui l’intéresse, elle est très fière de découper des cadavres! L’autre a 23 ans et fait des études en administration publique et sociale. Je ne sais pas du tout ce que ça veut dire », sourit-il en passant la main sur son crâne nu comme cherchant des cheveux qui n’y sont plus depuis des lustres. « Elles sont mes critiques les plus vraies. Ça m’aide à rester modeste », confie celui qui, en plus de l’écriture, maîtrise l’art du bâton (art martial haïtien) aussi bien que les critiques assassines.

« Maîtriser, c’est un bien grand mot. Je n’ai pas fini d’apprendre l’art du ‘‘tire

baton’’. Les vrais maîtres sont les Artibo-nitiens qui le pratiquent depuis l’enfance et l’enseignent comme un héritage qu’ils enrichissent de nouvelles techniques. C’est un art martial, avec un corps de techniques pour porter des coups et se défendre contre des attaques, une éthique, un système d’évaluation. Il se pratique avec un bâton. Dans l’Artibo-nite, il a une fonction ludique en plus de constituer un vrai moyen de défense personnelle. Pour moi, il n’y a pas que la dimension sportive qui compte, il y a aussi la dimension culturelle. Quand on pense à ce que le Brésil et la Corée ont fait de leurs arts martiaux », explique Lyonel Trouillot qui s’anime enfin depuis le début de l’interview. On voit bien qu’il est plus souvent interpellé pour redire ses livres que pour ses katas et coups de bâton. Car Lyonel Trouillot est aussi karatéka. Un dangereux écrivain.

Trouillot, comme tout bon attaquant, passe maître dans l’art d’esquiver les

Lyonel Trouillot en VracPas aussi détaillé qu’on l’aurait souhaité, découvrez les pre-mières fois et les préférences de l’auteur à succès, Lyonel Trouillot.

Lyonel Trouillotun écrivain dangereux

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530 mai 2013No 869

chassés de force du royaume espagnol. Ce fut vraisemblablement la raison pour laquelle son expédition fut financée par de nombreux Juifs fortunés, parmi lesquelles ces trois marranes :

- Luis de Santángel, trésorier d’Ara-gon, qui persuada la reine Isabelle de financer le voyage de Colomb vers le Nouveau Monde ;

- Gabriel Sanchez, un négociant aisé, trésorier d’Aragon ;

- Juan Cabrero, chambellan de Ferdi-nand d’Aragon » (pp. 22-23).

Comme on le sait tous, ce peuple honni fera de longs périples à travers les âges, toujours en quête de nouvelles ter-res plus clémentes. Face donc à la persé-cution nazie, au moment de la Seconde Guerre mondiale, Haïti se révélera encore un havre de paix pour ces Juifs.

« Des l’arrivée d’Adolf Hitler à la tête de l’Allemagne, la majorité des intellec-

tuels haïtiens, parmi lesquels Dantès Bellegarde et Jacques Roumain, condam-nèrent le nazisme. L’Etat haïtien ne se contenta pas de désavouer l’Allemagne, mais définit des lignes d’actions face au péril affronté par les Juifs. En vue de faci-liter leur immigration, le gouvernement haïtien accepta ces Juifs comme réfugiés, puis les fit naturaliser dans les consulats haïtiens en vertu d’un décret-loi de na-turalisation in absentia, adopté le 29 mai 1939 » (p. 99). Donc, Haïti était encore au temps de son prestige, et elle pouvait rester dans son rôle de terre de liberté et de libération. Un temps qui manquera bien aux Haïtiens.

Comme à son habitude, Joseph Ber-nard a enrichi son texte de références de toutes sortes : journaux haïtiens d’épo-que; documents haïtiens et étrangers. Une riche documentation numérique. Mais là encore, comme s’il annonçait son dernier ouvrage, il rappelle le poids de

l’influence américaine. Car, si à la Confé-rence d’Évian Haïti « réitéra (...) la propo-sition faite (...) d’établir un refuge pour 50 000 Juifs en Haïti, (...) cette idée fut par la suite écartée par le sous-secrétaire d’Etat américain Sumner Welles » (sic) (p. 98).

L’ouvrage a des mérites insoupçon-nés. Une mine d’or, voilà ce qu’il pourra être pour qui en sera digne. L’expérience vous tente-t-elle ? Alors, qu’attendez-vous pour vous procurer un exemplaire à la 19e édition de Livres folie ce 30 mai ? Une aubaine !

Jean Tibère

Haïti au secours des JuifsTravailleur infatigable, passionné des relations d’Haïti avec les autres nations, le docteur Joseph Junior Bernard fait une double publication en cette année 2013. Avant de publier au mois de mai “Hayti et l’influence des Etats-Unis d’Amérique”, il avait déjà pris le temps de faire paraître sous les presses de l’imprimerie Deschamps son histoire juive d’Haïti, au mois d’avril.Plus volumineux d’ailleurs que le der-

nier ouvrage, ce livre contient 223 pages. Il essaie de rétablir, dans la pensée, les relations d’Haïti avec la diaspora juive. Qu’elle soit allemande, autrichienne ou autre. Selon le docteur Bernard, les rapports entre cette terre, la nôtre, et les Juifs sont des plus anciens. Remontent à l’expédition de Colomb (en 1492), obnubilé par l’invasion de nouveaux territoires. Mais l’expédition est favorisée par l’influence des Juifs en Espagne, et leurs richesses.

Le livre débute d’ailleurs ainsi : « Persé-cutés puis expulsés d’Europe, les Juifs firent du Nouveau Monde leur lieu de refuge. Dès 1492, (...), ils s’installèrent progressive-ment dans les diverses colonies d’Améri-que, constituant du même coup un réseau commercial global» (p. 21).

« En effet, le départ de Colomb pour le Nouveau Monde fut fixé pour le 2 août 1492, date à laquelle les Juifs seraient

que, le jour où ils m’entendront parler d’une quelconque divinité, ils doivent me conduire à l’hôpital. Sa vle di tèt mwen pati ! »

Gaëlle C. Alexis

Romans:• Les Fous de Saint-Antoine: traversée

rythmique (préface par René Philoctète). Port-au-Prince: Editions Deschamps, 1989.

• Le Livre de Marie. Port-au-Prince: Editions Mémoire, 1993.

• Rue des pas perdus. Port-au-Prince: Editions Mémoire, 1996; Arles: Actes Sud, 1998.

• Thérèse en mille morceaux. Arles: Actes Sud, 2000.

• Les Enfants des héros. Arles: Actes Sud, 2002.

• Bicentenaire. Arles: Actes Sud, 2004.• L’Amour avant que j’oublie. Arles:

Actes Sud, 2007; Montréal: Leméac, 2007; Port-au-Prince: Presses Nationales d’Haïti, 2007.

• Yanvalou pour Charlie. Arles: Actes

Sud, 2009; Montréal: Leméac, 2009.• La belle amour humaine. Arles: Actes

Sud, 2011.Nouvelles:• Les dits du fou de l’île. Port-au-Prin-

ce: Editions de l’Île, 1997.• « Mariéla ». Notre Librairie 143 (jan-

vier-mars 2001): 140-142.• « Le Testament du mal de mer

». L’Odysée atlantique, [coffret de] 6 nouvelles inspirées par le Belem. Arles: Actes Sud / Fondation Belem, 2002. Le Testament du mal de mer, réédition avec Trois poètes (poèmes dédiés à René Philoctète, à Georges Castera et à Syto Cavé). Port-au-Prince: Presses Nationales d’Haïti, 2004.

• « Fait divers sur écran noir ». Paradis Brisé, nouvelles des Caraïbes. Collection Étonnants Voyageurs. Paris: Hoëbeke, 2004: 219-229.

• « Yanvalou ». Nouvelles d’Haïti (Col-lectif ). Paris: Magellan & Cie, 2007: 57-67.

Récits:• Lettres de loin en loin, une cor-

respondance haïtienne (avec Sophie

Boutaud de La Combe). Paris: Acte Sud, 2008.

• Objectif: l’autre; fragments d’une vie. Bruxelles: André Versaille, 2012.

Poésie (en français):• La petite fille au regard d’île. Port-au-

Prince: Éditions Mémoire, 1994.• « menm zwazo a mouri leve... » («

le même oiseau meurt et renaît... »). Conjonction 195 (juillet-septembre 1992): 54-5; repris dans Notre Librairie 133 (janvier-avril 1998): 5.

• Éloge de la contemplation, suivi de Les dits du fou de l’île et Rendez-vous. Paris:

• Riveneuve, 2009.• Le doux parfum des temps à venir,

Paris: Actes Sud, 2013

Essai:Repenser la citoyenneté, 2001

Pwezi (an kreyòl):• Depale (en collaboration avec

Pierre Richard Narcisse). Port-au-Prince: Editions de l’Association des écrivains

haïtiens, 1979.• Zanj nan dlo. Port-au-Prince: Editions

Mémoire, 1995.• Ragagann 2008.• Le doux parfum des temps à venir,

2013.

Prix et distinctions littéraires:2002 Prix Gouverneur de la Rosée du

Livre et de la Littérature, Ministère de la Culture, Haïti, pour « Les Vendredis Littéraires ».

• 2005, Prix TSR du roman (Télévision Suisse Romande), pour Bicentenaire.

• 2005, Prix Louis-Guilloux, pour Bicentenaire.

• 2006, Prix des Amériques insulai-res et de la Guyane (ex æquo), pour Bicentenaire.

• 2009, Prix Wepler-Fondation La Poste, pour Yanvalou pour Charlie.

• 2010, Chevalier des Arts et des Let-tres de la France.

2011, Le Grand Prix du roman métis, pour La belle amour humaine.

2012, Prix Gitanjali pour La belle amour humaine.

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Jeudi 30 mai 20136

RAPHAEL FÉQUIÈRE

LA GOUTTE D’OH!

Championnat natonal « DigiCel D1

Haïti-Espagne : de quoi demain sera-t-il fait?

Quelles contraintes pour Blake Cantero, le sélectionneur cubain chargé de l’équipe

nationale : travailler un mois durant avec un groupe composé de joueurs locaux, penser à un groupe de footballeurs expatriés, les confronter sur un terrain nou-veau en quatre jours, puis faire un choix judicieux qui réponde à un système de jeu payant pour le onze national.

Le groupe Haïti qui évoluera contre l’Espagne (en Floride) et l’Italie (au Brésil) aura sans aucun doute un dé-ficit d’homogénéité. Certains joueurs considèrent qu’ils ont été bernés lors de leur dernier déplacement vers Haïti, d’où leur réticence à faire le voyage pour porter nos couleurs.

La FHF a beaucoup compté sur leur sentiment d’appartenance, mais moins sur la possibilité de leur donner un cachet digne.

Alors, pour leur intégration dans le groupe définitif, les jeux sont-ils déjà faits? Le sélectionneur Blake Cantero sait-il déjà avec certitude les expatriés sur lesquels compter?

Avant le départ pour la Floride, terre de ralliement des uns et des au-tres, siège d’un match amical capital, le public est en droit de tout savoir.

« La Commission des Compétitions Nationales informe que le Parc Hendrich de Four-à-Chaux est interdit de recevoir des matches

dans le cadre du championnat Natio-nal à partir de la 14ème Journée », révèle une correspondance adressée aux dirigeants du Valencia en date du lundi 27 mai 2013.

Selon cette correspondance, trois terrains de football restaient utilisables sur sursis en attendant de se mettre au pas avant la 12e journée du cham-pionnat national. Il s’agissait du parc Julia Vilbon, du Land des Gabions et du parc Hendrich de Four-à-chaux.

Le sursis tenait du fait qu’aucun de ces terrains susmentionnés n’étaient entouré de grillage pouvant isoler les spectateurs des acteurs et comme les

Le parc Hendrich fermé

organisateurs tenaient à ce que ces terrains soient grillagés avant la fin de la saison, ils avaient accordés un sursis aux dirigeants des clubs concernés. Ils avaient jusqu’à la fin de la 11e jour-née pour se mettre au pas.

Si rien n’a été fait avant la date butoir autour de ces terrains, les diri-geants faisaient mine de n’avoir rien vu et laissaient les clubs continuer à disputer la suite du championnat sans grillage, mais les les évènements du Land des Gabions lors de la 13e journée les ont poussés à revenir sur le grillage exigé pour l’homologation d’un terrain et ont décidé de fermer les terrains fautifs.

« La Commission d’Organisa-tion des Compétitions Nationales (COCON) vous présente ses compli-

ments et saisit l’occasion pour vous adresser cette correspondance rela-tive à l’application de l’article 5-36 des Règlements du Championnat National en vigueur », lit-on dans la correspondance publiée lundi.

« En effet, selon le vœu de l’ar-ticle évoqué, il a été convenu qu’un délai expirant à la fin de la Série aller a été accordé aux terrains tels « Parc Hendrich, Land des gabions, Parc Julia Vilbon » pour placer des grillages autour des terrains de jeu en vue de sécuriser les Officiels de match et les acteurs dans le cadre du championnat 2013 », continue, cette correspondance.

« En faite, la Commission constate que les Dirigeants du Valencia FC n’ont manifesté aucune volonté de se

Vue du parc hendrich (photo : enock néré)

conformer à ce délai sur lequel tous les Dirigeants de Clubs étaient tombés d’accord lors de la réunion du 11 avril écoulé », y trouve-t-on.

« En effet, les récentes scènes de violences enregistrées dans le cadre du Championnat interpellent la lourde responsabilité qui incombe aux Diri-geants en cas d’un dérapage éven-tuel et imminent. Comme preuve, la position des Dirigeants présents à la réunion du mardi 21 mai 2013 à la Croix-des-Bouquets témoigne le refus des adversaires du Valencia FC d’aller jouer au Parc Hendrich eu-égard aux multiples expériences qu’ils ont vécu à cause de l’absence du grillage sur le terrain », y argumente-t-on.

« En conséquence, la Commission des Compétitions Nationales vous informe que le Parc Hendrich de Four-à-Chaux est interdit de recevoir des matches dans le cadre du cham-pionnat National à partir de la 14ème Journée jusqu’à ce que diligence soit faite en vue de pallier à ce problème » y conclut-on.

Les Responsables de la COCON n’ont rien dit sur la pelouse de l’Ame-rica des Cayes qui est déjà suspendu pour cause de violences mais non à cause de l’absence de grillage.

Enock Néré/[email protected]

Alors qu’on croyait qu’il allait ré-inaugurer le Centre Sportif de Carrefour dont les travaux de

réfections sont en cours, le président Michel Martelly souhaiterait de préfé-rence que ces travaux soient amplifiés pour doter la Commune de Carrefour d’une infrastructure plus décente. La leçon du gymnasium inauguré avant l’heure en mai 2012 semble avoir été apprise, car non seulement, il a fait faire de très bonnes réparations du Gymnasium, désormais il visite préalablement les travaux effectués afin de bien connaître ce qui est inaugurable.

« Le Président de la République, Jo-seph Michel Martelly, souhaiterait que la capacité d’accueil du parc Jean Edouard Baker soit augmenté », a déclaré le Di-recteur Général du Centre sportif de Car-refour jeudi, dans une interview accordé au journal le nouvelliste au lendemain de la visite des lieux effectués par le premier citoyen du pays la veille.

« Il a effectué une visite des lieux pour voir où en sont les travaux de rénovations du Centre, comment sont les différents travaux exécutés et pour finir il a visité le terrain de football en compagnie des dirigeants de la Mairie, du Député de Carrefour, Elie Blaise, du Ministre des travaux publics, de Mr Moreno qui est

président de la BID, de la Ministre de la Jeunesse des Sports et à l’Action Civique, de la ministre du tourisme, du Ministre de la Communication et de la Culture, du conseil communal de Carrefour. Là nous lui avons parlé du projet que nous avons de permettre à 1500 jeunes enfants scolarisés et non scolarisés de pratiquer du sport chaque jour au Centre Sportif de Carrefour. Scolarisés dans les péri-odes de classe, non scolarisés dans les périodes de vacances. Nous lui avons parlé aussi de l’importance que revêt le parc Edouard Baker pour la Commune de Carrefour», continue, Jean Roland Dartiguenave.

«C’est la Croix-Rouge Allemande

Le président souhaite augmenter la capacité d’accueil

Centre De Carrefour / terrain De football

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Jeudi 30 mai 2013 7

qui a fait la réparation du terrain et comme il fallait clôturer une bonne partie du Centre avec une partie des

moyens qu’elle disposait pour ce travail, le terrain est refait n’est pas assez relevé. Le président nous a signifié qu’il faut un réaménagement complet du parc, car s’il veut travailler effectivement pour le peuple, il ne peut pas offrir ce terrain tel qu’il est à la population Carrefourroise et essuyer des critiques justifiées après. Il nous a demandé de reprendre com-plètement l’aménagement du terrain de football avec gradins compris», ajoute, le directeur du Centre.

« Maintenant, le problème qu’il faudra étudier, c’est comment augmenter la capacité d’accueil en spectateurs du Parc tout en conservant la piste d’athlétisme qui est très important pour le Centre. Le Parc Edouard Baker est le 2e terrain du pays au point de vue règlementaire 115X60 avec 4 pylones électriques qui ne nuisent en rien au bon déroulement des matches. Il faudra repenser le système d’éclairage et tout. Mais il faut noter aussi que le Centre sportif de Carrefour est, maintenant, l’unique endroit du pays qui soit doté d’une piste d’athlétisme pareil. Il faudra trouver un moyen pour construire ces nouveaux gradins tout en conservant cette piste d’athlétisme qui coûte près de 200 000 dollars », continue-t-il.

Comment agrandir la capacité d’accueil de l’espace football sans pour autant déranger les autres infrastructures ?

basket-ball

Dans un antre du Centre de Forma-tion Classique comble(2130 spec-tateurs), l’équipe représentative de la capitale haïtienne, Jacques

Roumain, a remporté non sans peine, la troisième édition de la coupe Digicel en battant son homologue de la Sainte Famille (Gonaïves) sur le score de 63-50. Parallèlement, les filles de l’Institution du Sacré-Coeur et les gars du Collège Catherine Flon ont remporté à leur tour respectivement les finales de la catégorie junior fille et de l’open garçon.

Ils étaient nombreux, les amants du ballon orange qui avaient pris d’assaut l’antre du CFC pour assister à trois gran-des finales comptant successivement pour la huitième édition du « championnat de l’Unité » et de la troisième édition de la « coupe Digicel ».

Tout à commencer d’abord par la finale de la catégorie junior fille. En face, les deux plus grandes figures du basket féminin au niveau scolaire, Institution du Sacré-Coeur et le Nouveau Collège Bird. En effet, elles ont offert un spectacle digne des deux meilleures équipes de la capitale, mais, à l’arrivée, ce sont les filles du Sacré-Coeur qui allaient s’impo-ser au terme d’une rencontre âprement disputée, et ce, grâce à Dapha Blémur. Cette dernière a inscrit un total de 12 points pour aider son équipe à prendre la longueur des filles du collège Bird (30-27) et de s’adjuger le trophée et les médailles récompensant l’équipe championne de la huitième édition du « championnat de

La 3e édition de la Coupe Digicelau Collège Jacques Roumain

l’Unité ».Ensuite, le match tant attendu, la

finale de la troisième édition de la « coupe Digicel », mettant aux prises les élèves de Jacques Roumain (Port-au-Prince) et ceux de Sainte Famille des Gonaïves. Ils ont été tous deux impressionnants, en quart et en demi-finales de cette compétition, en ne laissant aucune chance à leurs adversaires.

En effet, les adeptes du basket qui avaient fait le déplacement pour suppor-ter leur équipe respective n’avaient pas été déçus, car ils avaient droit à un match spectaculaire, riche en rebondissement et plein de suspense.

Si les Port-au-Princiens s’étaient montrés plus à doit dès l’entame de la rencontre, les Gonaïviens avaient bien répondu et osaient donner du fil à re-tordre aux élèves de Jacques Roumain, en réalisant des points extraordinaires, dignes d’une équipe qui méritait de ravir le titre suprême de la compétition, comme ce fut le cas avec Saint-Marc, lors de la première édition.

Cependant, la force mentale, l’envie de gagner et la détermination des élèves de Jacques Roumain avaient fait la diffé-rence grâce avec la brillante prestation du meilleur joueur de la compétition, Samy Jeudy (28) points, face à une équipe de Sainte Famille visiblement en panne d’un véritable leader.

Tout compte fait, les Gonaïviens avaient mordu la poussière en s’inclinant par 13 points d’écart face aux Port-au-

Princiens (63-50). Il s’agit de la deuxième victoire de suite d’une équipe issue de la capitale haïtienne.

En plus du trophée et des médailles, les élèves de Jacques Roumain s’étaient emparés également de 160000 gourdes et des téléphones offerts par le sponsor officiel de la compétition, la Digicel. Pres-que même cas de figure pour les élèves de Sainte Famille, ils avaient droit à un trophée, des médailles mais également 80.000 gourdes.

Réagissant au terme de cette finale, le coordonnateur du Ciba s’est dit satis-fait et a promis d’intégrer d’autres villes lors de la prochaine édition. « Ç’a été une édition spéciale tant la finale a été disputée. Outre le spectacle, je tiens aussi à remercier les fans, ils étaient nombreux qui avaient pris d’assaut l’antre du CFC. Mes remerciements vont également à la Digicel, le principal sponsor de cette com-pétition, et à la presse. J’espère que l’an prochain, on aura d’autres villes en vue de la réalisation de la cinquième édition », a commenté Emmanuel Bonnefil.

Finalement, sans surprise, les élèves du Collège Catherine Flon n’avaient laissé aucune chance à ceux du Collège Isaac Newton, au terme de la grande finale, catégorie open garçon, comptant pour la huitième édition du « championnat de l’Unité ». A l’arrivée, ils s’étaient imposés sur le score de (46-33). Johnny Alexis, a été énorme dans la victoire des siens en inscrivant (18) points et son équipe ne fait que conserver son bien.

Signalons que l’ENPS et le Ciba orga-nisent, à l’occasion de la Journée mondiale du sang, du 31 mai au 14 juin, un tournoi interscolaire réunissant les écoles du CFC, CIUP, Catherine Flon et Edmond Laforêt. Les matches des ¼ de finales auront lieu le 31 mai et la grande finale le 14 juin au Centre de Formation Classique, sis au # 7, Babiole, pour compléter la saison interscolaire de basket.

Résultats des trois grandes finales

Vendredi 24 mai 2013Junior filleInstitution Sacré-Coeur - Nouveau

Collège Bird : 30 - 27;Dapha Blémur 12 pts

Coupe DigicelCollège Jacques Roumain (Port-au-

Prince) - Collège Sainte Famille (Gonaï-ves) : 63-50; Samy Jeudy 28 pts

Open garçonCollège Catherine Flon - Collège

Isaac Newton : 46-33; Johnny Alexis 18 pts

Légupeterson Alexandre /[email protected]

«La première possibilité consisterait à dédommager les gens qui habitent der-rière pour agrandir la superficie du Centre à l’Ouest ou encore éliminer la rue de Brochette 95 car les gens qui habitent la zone ont d’autres rues qui peuvent leur permettre d’intégrer aisément leur domi-cile. Avec cette augmentation de superfi-cie, on pourrait aisément ajouter d’autres gradins à l’est et à l’ouest du terrain tout en conservant la piste d’athlétisme. C’est dans le domaine du possible si l’Etat le décide », explique-t-il.

Interrogé sur le devenir de la piscine olympique, la seule que nous ayons en Haïti, Mr Dartiguenave conclu : « Pour la piscine Olympique du Centre Sportif, on est en train de réfléchir pour voir ce

Le président souhaite augmenter la capacité d’accueil

qu’il faudra faire. Depuis, l’inauguration du centre le 22 avril 1982, la piscine olympique reste un véritable casse-tête. Pour la reprendre complètement aujourd’hui, il faudrait 200 000 dollars, mais au-delà de cette somme, il faudra 16 000 dollars par mois pour son ent-retien. On étudie les moyens modernes d’entretien pour voir comment on pourrait amoindrir le coût d’entretien, mais même s’il n’était que 10 000 dollars il faudrait trouver les moyens de faire en sorte qu’on ait mensuellement ces 10 000 dollars US mensuellement pour l’entretien. Donc la réfection de la piscine est un projet à long terme » conclut-il.

Enock Néré/[email protected]

les tribunes du terrain de Carrefour (photo: enock néré)

Le centre Sportif de Carrefour en bref

Inauguré le 22 avri 1982 le Cen-tre Sportif de Carrefour est doté d’un bâtiment administratif, d’un

parking à l’entrée, de 3 terrains d’entraînements de volley-ball et bad-mington, de 2 terrains de tennis sur ciment, d’un terrain d’entraînement de football, d’un parc comprenant une piste d’athlétisme autour d’un terrain de football règlementaire avec des gradins à l’ouest du terrain et pouvant accueillir environ 3 à 4 mille spectateurs, d’une piscine olympique, de 3 terrains de basket-ball, de deux terrains de sport divers et surtout d’une gymnasium pouvant accueillir des compétitions à l’ombre, le tout entouré de clôture en mur.

Touché sévèrement par le séisme du 12 janvier 2010, la clôture a été en grande partie détruite, les sans-abri avaient envahi l’espace et le terrain avait accueillir des hôpitaux de la Croix-Rouge Allemande venus secourir les victimes du séisme. Ce n’est qu’en février 2013 que la Croix-Rouge Allemande et la BID, avec l’autorisation du Ministre des Sports, Jean René Roosevelt, ont officielle-ment lancé la réfection de l’espace en commençant par la clôture pour finir avec le terrain de football.

Un terrain synthétique en foot-ball, un gymnasium retouché, la clôture totalement renové, une piste d’athlétisme neuve autour de la pe-louse, sont les principales réfections qu’a subit le Centre. Des Réfections qui pourraient s’amplifier sous peu s’il faut tenir compte des souhaits du présidents rapporté par l’actuel directeur du Centre.

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8 30 mai 2013No 869

Vous savez quoi ? Parce que je retransmets fidèlement les scènes de la vie courante dont vous êtes acteurs ou spectateurs régulièrement, vous vous dites ou vous me dites que je devrais parler directement aux gens concernés ! Mais oui, et puis à la fin de la rubrique, c’est l’un de mes héritiers qui viendrait conclure à ma place : « de vous à elle » … elle est au ciel... Eh bien non ! vous ne lirez pas ces vers et je ne ferai pas de vers (enfin, pas à cause de ça.)

Soyons honnêtes : vous croyez vrai-ment que lorsqu’un citoyen agit diffé-remment de la manière dont il le devrait, c’est toujours parce qu’il ne sait pas quelle est la bonne attitude à adopter ? Hahaha, laissez-moi rire. C’est pour cela oui que les séminaires sur la motivation et autres ventes de rêves réussissent : les gens aiment se retrouver dans les écrits de l’auteur, le vécu de ce qu’il dépeint ou raconte ; le lecteur est transporté, il croit, grâce à la magie de la plume (ou

DE VOUS A MOILa première pierre

du clavier) qu’il est acteur dans la scène qui prend corps dans le livre qu’il tient en mains.

Alors si mon cœur doit sauter, ce ne sera pas parce que je crains de mouiller quelqu’un – bien que je ne sois pas postilloneuse - mais parce que je crains que les concernés ne lisent pas ! Si effectivement ils lisaient, ils se reconnaî-traient depuis longtemps et se tordraient de joie d’être les acteurs du feuilleton Devouzamwa, ou bien encore ils lisent et trouvent étranges les scènes décri-tes, parce que les sujets leur rappellent quelqu’un… mais vraiment, la ressem-blance est frappante…

Comme d’habitude, vous trouvez que je tourne autour du pot, que je sandrinize, que j’aurais déjà dû vous citer un exemple pour que vous vissiez – du verbe «voir», et non visser – de qui il s’agit. Mais c’est quoi l’histoire ? Suis-je dans les tripotay moi-même ? Après ça vous irez dire que c’est moi qui ai dit, hmmm hmmmm. Je veux juste voir si je suis seule à remarquer ces petites situations qui dérangent, tout comme je ne veux pas être la première à lancer la pierre moi, vu que je ne suis pas sans péchés…

Par exemple, vous vous rendez à ce supermarket où vous avez vos habitudes. Grande conversation à la section char-cuterie, vous devez attendre un grand petit moment, quoique vous soyez le deuxième ou le troisième client, parce que le sujet de ladite conversation n’est pas épuisé. Ah, toutes ces paroles qui sortent pendant que le préposé coupe, tranche, vous propose de goûter une tranchette, emballe, met le prix vous tend la charcuterie commandée. Mezan-miiii, podyab cette ti granmoun juste devant, tellement la discussion est dyna-mique ! Elle avait commandé du fromage tête de Maure et du jambon à l’os. Mais après cette discussion sur lequel joueur ou laquelle équipe est le plus fort, Mara-dona ou Messi, Barca, Baca ou Lakers (je ne sais plus moi, je ne surveillais pas les affaires gens !), je crois que la véhémence des discuteurs tuera doublement la tête de Maure qui a certainement été noyée

sous les postillons, et le jambon à l’os est devenu un jambon à l’eau…

Mince, j’ai plus envie d’acheter moi… Y a pas matière à rire, ce n’est plus de la charcuterie, mais de la charcutepleure ! Si encore le tremblement de terre n’avait pas écrasé la concurrence en face, où au moins je connaissais les propriétai-res, j’aurais pu y faire Un Arrêt et leur toucher un mot des petits écarts de leurs employés qu’ils feraient corriger sans heurts, sans que je m’attire la rancoeur de ces derniers.

Bon, la situation n’est pas toujours diluvienne ailleurs, mais quelle est cette affaire que vous arrivez dans un magasin, que l’employée qui vous accompagne avec son bloc en mains pour vous aider dans vos choix, vous murmure à l’oreille : « Connaissez-vous un magasin qui embauche ? » Pas vraiment, pas pour le moment. « Haaaannn, si vous en connais-sez un pourriez-vous me recommander s’il vous plaît ? Donnez-moi donc votre numéro de téléphone ( !) Les patrons ici sont bien gentils, mais la petite écrasure d’argent qu’ils paient ne peut rien régler, et j’ai trois enfants, et le premier va être communié dans un mois, et… … … » Ah pardon de vous interrompre madame ou mademoiselle ? Vous n’avez pas un modèle plus grand dans ce bol ? Non, ah je vais voir ailleurs alors. « Mais madame, nous avons cent vingt-huit autres jeux que je pourrais vous montrer.»

Trop tard merci, c’est justement par là qu’il fallait commencer : le travail pour lequel vous avez appliqué, que vous avez trouvé, pour lequel vous êtes payé….

Vous persistez à dire que je dois signaler le manquement à l’intéressé sur le champ ? Je vais essayer, mais je vous laisse la charge de dire à cette personne qui tient un micro pour une entrevue devant les caméras que ce serait plus pratique de reporter le ‘vidage’ de ces nombreux verres ou le ‘fumage’ de sa cigarette pour après la cérémonie. Quelle idée d’imposer ce mélange olfacto-nuisi-ble au vis-à-vis qui se doit d’être stoïque et souriant(e) jusqu’à la fin des palabres ?

Ah, mais on n’en finirait pas, s’il fallait amener sur le tapis touuuuus ces écarts de conduite de gens qui, en principe, reçoivent une certaine formation, ou du moins l’information sur la façon de se comporter dans l’exercice de leurs fonctions. Je ne lance pas de pierre mais, de vous à moi, j’espère de tout cœur un changement d’attitude, et j’ai proposé ces exemples tout comme je poserais une première pierre.

Sister M*

3 h 30. L’ambiance est de bonne facture. La salle d’accueil de la Digi-cel bien décorée est bondée de gens. Employés de la compagnie et invités. Une belle brochette d’écrivains : Myria Charles (Sister M), Teddy Keser Mombrun

(Alain Possible), Jerry Boursiquot, Gary Victor, Arnaud Robert. Assis à l’entrée, ils sont tous les quatre heureux de nouer connaissance avec leurs admirateurs. Quant à Lyonel Trouillot, l’invité d’hon-neur, aucun regard ne le croise. Son

absence frappe fort. La curiosité de lui parler et d’avoir son autographe est pal-pable. Ils étaient nombreux, les lecteurs venus se procurer les livres de l’auteur : « Yanvalou », « Le doux parfum des temps à venir » ou « La belle amour humaine »,

La Digicel a organisé le mercredi 29 mai 2013, en son local à Turgeau, une mini foire pour ses employés en prélude au plus grand événement de promotion de la lecture en Haïti, Livres en folie.

qui sont repartis bredouille. Malgré la fatigue après une longue

journée de travail, les employés ont sur le visage cet air de fête non feinte traduisant la joie de découvrir ou de redécouvrir les écrivains. Le comptoir est investi. Hommes et femmes sont à l’affût d’ouvrages. Pas de chahut. Mais l’enthou-siasme se laisse lire. La curiosité aussi. Teddy et Sister M sont très sollicités. Ils sont les deux à entretenir les plus intimes relations avec les lecteurs. Il n’en est pas moins pour Gary Victor et Arnaud Robert qui savourent eux aussi cette atmosphè-re conviviale. Point de doute que de plus en plus, le livre gagne de l’importance au sein de la société.

« Je ne trouve pas les mots pour adresser mes remerciements à la Digicel pour cette grande opportunité offerte aux employés de participer d’emblée à la 19e édition de Livres en folie », affirme dans un sourire Murielle Danache, em-ployée de la compagnie qui sponsorise l’événement. « Cela montre que tout n’est pas perdu et que les Haïtiens lisent », conclut-elle tout en invitant les Haï-tiens, les jeunes en particulier, à cultiver l’amour de la lecture.

Vive la saine folie du livre !

Lord Edwin Byron

Digicel en folie