64
PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue Alexandre Prachay à PONTOISE /TEL:01 30 37 75 52/ www.cinemas-utopia.org (The death and life of John F. Donovan) Réalisé par Xavier DOLAN Canada 2018 2h03 VOSTF avec Kit Harington, Natalie Portman, Ja- cob Tremblay, Susan Sarandon, Kathy Bates, Thandie Newton, Chris Zylka... Scénario de Xavier Dolan et Jacob Tiernay. À chacun ses idoles d’enfance et d’ado- lescence, qui prennent une importance démesurée, au delà du raisonnable – le cœur… vous connaissez le refrain. Moi, à 11 ans, je suis tombé raide amoureux de la gymnaste roumaine Nadia Coma- neci en la voyant rafler le premier 10 de l’histoire olympique à Montréal. Tenant absolument à lui écrire, dans un anglais balbutiant, mon admiration, je lui fis pas- ser une lettre qui, j’en étais persuadé, arriverait à sa destinataire grâce à mon père, responsable communiste. Étran- gement, elle ne me répondit jamais… Cette introduction perso pour vous par- ler du nouveau petit bijou du prodige Xavier Dolan, son premier film anglo- MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN GAZETTE n o 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places - Étud. : 4 €

MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue Alexandre Prachay à PONTOISE /TEL:01 30 37 75 52/ www.cinemas-utopia.org

(The death and life of John F. Donovan)

Réalisé par Xavier DOLANCanada 2018 2h03 VOSTFavec Kit Harington, Natalie Portman, Ja-cob Tremblay, Susan Sarandon, Kathy Bates, Thandie Newton, Chris Zylka... Scénario de Xavier Dolan et Jacob Tiernay.

À chacun ses idoles d’enfance et d’ado-lescence, qui prennent une importance démesurée, au delà du raisonnable – le cœur… vous connaissez le refrain. Moi, à 11 ans, je suis tombé raide amoureux de la gymnaste roumaine Nadia Coma-neci en la voyant rafler le premier 10 de l’histoire olympique à Montréal. Tenant absolument à lui écrire, dans un anglais

balbutiant, mon admiration, je lui fis pas-ser une lettre qui, j’en étais persuadé, arriverait à sa destinataire grâce à mon père, responsable communiste. Étran-gement, elle ne me répondit jamais… Cette introduction perso pour vous par-ler du nouveau petit bijou du prodige Xavier Dolan, son premier film anglo-

MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN

GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places - Étud. : 4 €

Page 2: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

phone. En deux parties séparées d’une dizaine d’années, Dolan nous raconte l’histoire qui aurait pu être autobiogra-phique du jeune Rupert Turner, 11 ans et vivant à Londres au début de l’intrigue, qui entretient pendant plusieurs années une correspondance amicale avec l’ac-teur de séries américain John F. Dono-van, jusqu’à sa mort mystérieuse. Dans le présent du film, dix ans plus tard donc, Rupert, devenu à son tour acteur, répond à une journaliste à l’occasion de la publi-cation de sa correspondance avec John F.Donovan. Et nous découvrons son his-toire au cours de flash-back successifs… Rupert, alors enfant acteur, est déjà venu à New York avec sa mère. Dans l’hôtel où ils sont descendus, il attend avec une impa-tience insoutenable une lettre, un signe de son ami et idole John F Donovan, qu’il va peut être enfin rencontrer. C’est alors qu’il apprend à la télévision la découverte du corps sans vie de l’acteur et cette nouvelle lui brise le cœur. La suite du film, à travers le récit de Rupert adulte, revient sur ces deux vies parallèles séparées par l’Atlanti-que. Si le film est aussi bouleversant, c’est que la personnalité du jeune réalisateur québécois se retrouve tout autant dans le personnage de Rupert que dans celui de John F. Donovan. Dolan fut comme Rupert un enfant acteur (il joua dans des publicités puis dans des séries), probable-ment incompris de ses camarades, déjà moqué pour son univers imaginaire et son attirance naissante pour les garçons. Pa-rallèlement le destin de John.F.Donovan, héros de série adulé des jeunes fans et du petit milieu de Hollywood, obligé de

simuler sa vie au point d’épouser pour de faux sa meilleure amie pour dissimu-ler ses passions homosexuelles, men-tant à ses fans, à sa propre famille et à lui même, est celui qu’aurait pu connaître Dolan s’il n’avait pas choisi d’assumer son statut si particulier et sa singularité. Pour construire et incarner ce récit fas-cinant, d’un romantisme échevelé, à l’émotion contagieuse, Dolan a réuni un casting hors normes, en premier lieu Kit Harington, le John Snow adoré des fans de la série Game of Thrones, parfait col-lage en acteur de séries tourmenté, miné par l’obligation qui lui est faite de corres-pondre à son image publique. À ses cô-tés, Natalie Portman est magnifique dans le rôle de la mère de Rupert, actrice frus-trée qui reporte sur son fils ses aspirations : Dolan, roi du mélo, lui offre une scène grandiose sur la chanson Stand by Me ; et puis Kathy Bates, géniale en agent de stars à la fois cynique et attachante, Su-san Sarandon en mère mûre colérique et alcoolique, personnage typiquement do-lanien, et enfin le jeune Jacob Tremblay, étonnamment sobre et pourtant expressif. Plus « classique », plus économe que les précédents films de Dolan en prouesses de mises en scène pour mieux se concentrer sur le récit, Ma vie avec John F. Donovan ajoute une pierre, plus polie, aux arêtes moins vives, à une œuvre en construction, profondément personnelle et touchante.

DU 13/03 AU 2/04

TARIFS UTOPIATous les jours à toutes les séances

• Normal : 7 euros• Abonné : 5 euros ( par 10 places, sans date de validité et non nominatif)• PAS DE CB - Paiement par chèque et espèces uniquement

Enfant -16 ans : 4 euros

& Sur présentation d’un justificatif Lycéens - Étudiant : 4 euros

Sans-emploi : 4 eurosPASS CAMPUS : 3,50 EUROS

TOUT LE PROGRAMME SUR : www.cinemas-utopia.org/saintouen

CENTRES DE LOISIRS

Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou

primaire, contactez-nous directement au

01 30 37 75 52.

MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN

COUP DE PROJECTEUR SUR LE FILM« MA VIE AVEC JOHN F.

DONOVAN »Retrouvez la présentation de

ce film dans le journal d’informations locales

Le mercredi 13/03 à partir de 18h45 sur

radio RGB 99.2 fmDisponible en podcast

sur radiorgb.net

Page 3: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

JUSQU'AU 31/03

Écrit et réalisé par François OZONFrance 2018 2h17avec Melvil Poupaud, Swann Arlaud, Denis Ménochet, Eric Caravaca, Josiane Balasko, Aurélia Petit, Hélène Vincent, Bernard Verley, François Marthouret...

Ne rien laisser au hasard, ne rien céder au pathos. Refuser le manichéisme autant que les raccourcis, ne pas tomber dans la caricature, fuir les clichés. Frapper fort, mais avec une implacable justesse, sans appel, sans échappatoire, sans possibilité aucune ni de minimiser, ni de tergiverser : voilà la chair, puissante, du nouveau film de François Ozon. Et c’est un grand film, un film important. Il faut par ailleurs une audace certaine pour se lancer dans une fiction inspirée de faits on ne peut plus réels, en ne changeant ni les noms des protagonistes, ni les dates, ni les lieux, ni les témoignages. Grâce à Dieu aborde donc de front les actes criminels de pédophilie commis au sein de l’évêché de Lyon par le Père Preynat dans les années 1980 et 1990, et met en évidence le silence complice de l’Église et en particulier celui de Monseigneur Philippe Barbarin, archevêque de Lyon depuis 2002. Redisons le mot : le résultat à l’écran est implacable.

Le film commence aux côtés d’Alexandre. Il a la quarantaine, vit à Lyon avec sa femme et ses cinq enfants. C’est une famille bourgeoise, catholique pratiquante, attachée à ses valeurs, unie, aimante, se rendant avec conviction à la messe du dimanche. Un jour, par hasard, Alexandre découvre que le prêtre qui a abusé de lui lorsqu’il était jeune scout officie toujours auprès d’enfants. Choqué, mais aussi porté par les paroles du nouveau pape progressiste, François, il décide de s’adresser aux autorités ecclésiastiques pour demander des explications. Sans le savoir, il vient d’ouvrir la boîte de Pandore, qui renferme, outre les monstruosités d’un homme qui a abusé pendant des années de dizaines de jeunes garçons placés sous son autorité, toute la mécanique du silence qui a insidieusement été mise en place par la hiérarchie de l’Église, par les familles, par la société. Face au manque évident de réactivité de l’Évêché, parce qu’il croit sincèrement à la vertu de la parole et qu’il demeure viscéralement attaché aux valeurs chrétiennes, Alexandre va aller plus loin et chercher d’autres témoignages. Un, puis un autre, et un troisième lui parviennent : parmi les anciens scouts du groupe Saint-Luc, nombreux sont ceux à avoir subi les attouchements, et parfois plus, du père Preynat, homme d’Eglise

charismatique et terrible prédateur sexuel. Le film s’attache alors à raconter la création, dans un élan où fraternité et douleur se rassemblent, de l’association « La parole libérée » : en portant l’affaire sur la place publique, en demandant des comptes à l’église sur son silence, en voulant que justice soit faite, les victimes vont faire céder le verrou qui a cadenassé des décennies de honte, relâchant dans les esprits les torrent de souffrance qui, enfin, va pouvoir être dite et entendue. Et l’image, symbolique, de ces adultes accompagnant les enfants trahis qu’ils étaient dans ce délicat cheminement est tout simplement bouleversante. Alexandre s’est construit tant bien que mal une identité avec ce fardeau, trouvant le salut dans l’amour d’une famille et dans la foi. Mais Gilles n’a jamais pu s’extirper de la peur, de la culpabilité, ni en finir avec cette rage sourde qui distille encore en lui tant de violence. François, de son côté, a enfoui le secret dans un recoin bien planqué de sa mémoire, bouffant du curé comme on prend un antidote au poison. Certaines familles ont essayé de protester et ont renoncé devant l’impossibilité de se faire entendre, d’autres ont su et se sont tues, d’autres ont détourné le regard, d’autres encore ont minimisé les faits… Porté par un trio de comédiens remarquables, Grâce à dieu a l’intelligence de placer au centre de son propos la dimension humaine et la question du droit, de la justice, sans éluder les questions spirituelles et morales que le sujet implique.

GRÂCE À DIEU

Page 4: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Avant-première exceptionnelle petit déjeuner / casse-croûte ( exceptionnellement grâce aux Paniers de Beauchamp petit-déjeuner salé avec les fromages bio en participation libre ) Le dimanche 24 mars à 11h à Utopia St-Ouen ( ouverture des portes 10h30 / début du film 11h15 ) suivie d'une rencontre avec le géant du cinéma argentin Fernando Solanas ( L'heure des brasiers, Le Voyage, Mémoires d'un Saccage, La Dignité du Peuple) autour de la destruction de

son pays par les géants de l'agroalimentaire et plus spécialement Monsanto. Rencontre et débat soutenus par les Amis de la Confédération Paysanne , les Paniers de Beauchamp, Europe Ecologie les Verts et Inf’OGM.

Film documentaire de Fernando SOLANASArgentine 2018 1h37 VOSTF

Fernando Solanas, grand cinéaste argentin (surtout connu chez nous pour ses films des années 80-90 : Tangos, l’exil de Gardel, Le Sud, Le Voyage, Le Nuage...), a accompagné durant toute sa vie, toute sa carrière, les soubresauts de l’histoire tourmentée de son pays. En 1968, il réalise une trilogie extraordinaire, L’Heure des brasiers, qui sera l’emblème des luttes anti-coloniales et anti-impérialistes d’Amérique latine. Réfugié à Paris, il témoignera, dans les films cités plus haut, de la vie des exilés de la dictature argentine puis rendra compte, après son retour en Argentine, de la crise économique monstrueuse frappant son pays avec des films incontournables : Mémoires d’un saccage en 2003 et La Dignité du peuple en 2005, deux films qui décrivaient aussi la résistance de

quelques citoyens. Désormais sénateur, Solanas a décidé de prendre à bras le corps un mal terrible qui gangrène son pays : son modèle agro-industriel. L’Argentine est désormais presque exclusivement dévolue à la culture du soja, la plupart du temps transgénique, sur des milliers d’hectares d’un seul tenant après que les forêts primaires ont été sauvagement détruites. Le modèle va de pair avec l’utilisation intensive des intrants chimiques et des pesticides, avec notamment des doses massives de glyphosate, dans le plus parfait mépris des ouvriers agricoles obligés de manipuler le produit aussi bien que des populations environnantes.Fernando Solanas a parcouru sept provinces du pays pour constater et montrer les effets environnementaux et humains du désastre mais aussi aller à la rencontre de ceux qui parviennent à résister : bien sûr il y a ces images terribles de la forêt millénaire du Chaco,

rasée sur des kilomètres pour laisser la place au soja, au grand désespoir des indiens Wichi qui perdent ainsi leur terres et leur source de vie et se voient réduits à la misère. Il y a aussi toutes ces victimes du glyphosate : ouvriers frappés par des cancers, enfants malformés... Mais on voit aussi ces paysans qui reprennent en main leur destin : céréaliers bio qui trouvent succès et prospérité, communautés qui résistent et traînent Monsanto devant la justice. Et parfois ça marche, comme dans la banlieue de Cordoba où une usine de Monsanto n’a pu s’implanter face à la mobilisation des habitants. Unis, tout est possible !Fernando Solanas a plus de 80 ans mais il n’est pas fatigué pour autant, il n’a rien perdu de son énergie, ni de sa vista, et il signe un film de lutte magnifique, à la gloire des Argentins qui résistent au rouleau compresseur de l’agro-industrie.

LE GRAIN ET L'IVRAIE

Page 5: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

DU 27/02 AU 19/03

Écrit et réalisé par JIA Zhang-KeChine 2018 2h15 VOSTFavec Zhao Tao, Liao Fan, Xu Zheng, Casper Liang...

Nul doute, Jia Zhang-ke est décidément un des cinéastes majeurs de notre temps. Les Éternels, son huitième long métrage de fiction, en est une preuve – éclatante – supplémentaire. Œuvre subtile, riche par son propos, elle foisonne de références cinématographiques, sociales, dont certaines échapperont à notre culture occidentale, mais qu’importe ! Cette véritable épopée romantique d’un couple de gangsters a tout pour être mythique. Chaque niveau de lecture est aussi excitant que passionnant. Ce n’est qu’un régal supplémentaire d’interpréter les pistes moins évidentes qui échappent à nos oreilles latines, telle la diversité des dialectes employés dans le film. Ils reflètent les multiples visages d’une Chine loin d’être uniforme, ainsi que la distance initiatique parcourue par les protagonistes tout au long de l’intrigue, qui démarre dans le nord froid et aride, se poursuit dans le sud-ouest chaud et humide, pour s’achever dans le lointain Xinjiang (au nord-ouest). Ce sont ainsi plus de 7700 kilomètres qui défilent sous nos yeux. Les paysages, personnages à part entière, viennent en contrepoint du récit qui procède par étapes entre chaleur humaine et douches froides,

grandeur et décadence, humour inénarrable et cynisme décapant. Mais une des clefs de décryptage réside dans le titre chinois : « Ernü » (fils et filles) de « Jianghu », littéralement « rivières et lacs », n’évoque pas grand chose pour nous, mais fait référence pour les sinologues à un véritable concept séculaire. Le Jianghu désigne, dans la littérature, une société hétéroclite parallèle à celle traditionnelle de la Chine impériale. Il englobait autant les combattants, les chevaliers et moines errants, les artistes… que les bandits, les prostituées et j’en passe… Par extension, tous ceux qui vivent en marge, défient l’ordre dominant, qu’ils soient mal vus ou admirés, dans la plus généreuse des ambivalences. Car, dans le fond, tout est question de point de vue : Robin des bois, les résistants, les mutins… étaient tout autant des criminels, des parias aux yeux des rois, qu’ils étaient des héros aux yeux des miséreux auxquels ils redistribuaient une part de butin, tout comme le font certaines mafias… Quand Qiao rencontre Bin, elle est une jeune fille sans vague, au regard pétillant et grave. Issue de la classe ouvrière du Xinjiang, elle porte à bout de bras son père mineur pas si vieux mais déjà usé. Bin n’est qu’un petit caïd de la pègre locale, pur fruit de l’incontournable Jianghu. Deux mondes si lointains, si proches. Alliance fulgurante entre la glace et le feu, les eaux dormantes et

celles des rivières déchainées. Seule femme au milieu de tous ces hommes, Qiao sait déjà s’en faire respecter tout en vivant poliment dans l’ombre du sien. C’est un univers rude, aux principes moraux exigeants mais paradoxaux, dans lequel bonté et vengeance, douceur et violence s’entremêlent, inextricables. D’emblée tout nous fascine. D’emblée on pressent que la vie du jeune couple ne sera pas un long fleuve tranquille. Les éternels, c’est peut-être justement ce qu’ils ne sont pas. Mais ils en sont à cette étape d’une vie où on se sent tellement vivant et fort qu’on se croirait presque invincible, même face à la mort. Le temps attends son heure pour nous prouver l’inverse. Qiao et Bin n’auront jamais d’enfants. Ils vivront heureux, un temps, jusqu’à la fusillade. Ce jour-là, Qiao n’écoute que son cœur pour défendre son amoureux, arme au point. Elle le protégera jusque devant le tribunal, jurant son innocence. Cinq ans de taule… Cinq ans à attendre un geste en retour de sa loyauté… À sa sortie, plus rien ne sera pareil, mais rien ne sera comme on le croit. De retournements de situation en coups du sort, il est impossible d’anticiper le scénario, qui compose en filigrane la fresque d’une Chine en plein bouleversement économique et idéologique au début du xxie siècle. Entre l’intensité de jeu de Zhao Tao (Qiao), actrice fétiche et épouse du réalisateur, celle impeccable de son partenaire Liao Fan, les images somptueuses concoctées par l’impressionnant Éric Gautier (directeur de la photographie), on ressort des Éternels formidablement bousculés et émus. Si seulement nos vies pouvaient être (allusion au titre « international » du film : Ash is purest white) aussi pures que la blancheur des cendres des volcans…

LES ÉTERNELS

Page 6: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

JUSQU'AU 5/03

(MI OBRA MAESTRA)

Réalisé par Gaston DUPRATArgentine 2018 1h41 VOSTF avec Guillermo Francella, Luis Brandoni, Raúl Arévalo, Andrea Frigerio... Scénario d’Andres Duprat.

Une savoureuse comédie argentine à l’humour grinçant à souhait, voilà qui fait un bien fou par les temps qui courent ! On est heureux de retrouver dans Un coup de maître la patte de Gaston Duprat, réalisateur avec Mariano Cohn de l’excellent Citoyen d’honneur (disponible en Vidéo en Poche), on retrouve aussi le jeu subtil de Guillermo Francella (El Clan, Dans ses yeux) et on découvre, dans le rôle du peintre bougon, l’incroyable Luis Brandoni, un comédien qui est aussi un homme politique : pour une fois que ce n’est pas l’inverse ! Un sacré bonhomme ! Cible de la Triple A (Alianza Anticommunista Argentina) dans les années 70, il fut enlevé par ce sinistre escadron de la mort mais jamais ne baissa les bras… Un peu comme Renzo Nervi, le personnage qu’il incarne. « Bougon » ai-je écrit précédemment ? Le mot est

faible, le qualificatif est mesquin. Renzo est le nihilisme incarné et c’est pour ça qu’il nous fait rire : parce qu’il est insupportable. Râleur, aigri, désabusé, goujat, vaniteux, capricieux… Qu’oublié-je ? J’hésite entre pingre ou ruiné… mais après tout est-ce incompatible ? Bref, un spécimen qu’on ne mettrait pour rien au monde dans son lit ou dans son carnet d’amis… Pourtant ! Non seulement il a la plus jolie des amantes (aussi fraîche qu’il est défraîchi) mais au plus creux de sa décadence de peintre has been l’accompagne (non sans sourciller) Arturo Silva, son fidèle galeriste. Quels liens invisibles les attachent si profondément l’un à l’autre ? Ceux d’un prédateur des mers et de son poisson pilote ? Ou ceux d’une amitié aussi vache que profonde, mais semble-t-il parvenue au bout du rouleau ? Car enfin, qui supporterait plus longtemps les frasques de Renzo, gloire déchue des années 80, sa suffisance cabocharde, son refus de la moindre concession ? Vieil ours mal léché qui campe sur ses positions tel un chêne prêt à rompre plutôt que de plier, sans se soucier d’entraîner dans sa chute ses plus fidèles alliés, qu’on finit par plaindre tout en ne pouvant s’empêcher de rire. On se pique au jeu, comme hypnotisé par ce petit monde au bord de l’indigestion à force d’avaler des couleuvres, projeté

avec eux au cœur d’une pétaudière prête à exploser. Reste à savoir quand et quel sera l’élément déclencheur… La belle exaspérée de n’avoir en retour de son amour que des miettes désabusées ? L’allumé aux dreadlocks qui débarque dans l’antre du barbouilleur, prêt à se sacrifier pour devenir « son disciple » ? Le susnommé galeriste Arturo, las d’essayer de caser les toiles décotées du génie tombé en désuétude ? À quoi cela tient-il d’être considéré comme « in », « cool », « à la page » ? Le temps de prononcer ces expressions et les voilà tout aussi démodées que nos coqueluches de la décennie précédente. Transparait la tartufferie des marchands d’art, et leur cynisme quand ils en viennent à se demander s’il ne faut pas qu’un artiste soit mort pour que son œuvre se vende. De là à avoir envie de trucider l’ours pour vendre plus cher sa peau… La première scène donne le « la » et nous entraîne dans une chute de Charybde en Scylla en même temps que les protagonistes, et chapeau bas si vous devinez jusqu’où cela nous entraînera ! En filigrane, une Argentine émouvante et clinquante qui se drape dans un positivisme désenchanté, à moins que ce ne soit dans un pessimisme optimiste : il faudrait inventer un nouveau mot pour mieux la décrire, entre saudade déchirante et ironie désopilante. Et on laissera le dernier mot à Renzo : « Quand un pays entier pose son cul devant la télé pour regarder 22 millionnaires courir derrière un ballon, c’est sans espoir. »

UN COUP DE MAÎTRE

Page 7: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Rencontre exceptionnelle avec Xavier de Choudens, le réalisateur du film vendredi 8 mars à 20h30 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône.

DU 6/03 AU 2/04

Écrit et réalisé par Xavier DE CHOUDENSFrance 2019 1h36avec Franck Gastambide, Melisa Sözen, Camille Lellouche, Gringe, Patrick Chesnais, Liliane Rovère, Youssef Hajdi...

Ce n’est pas tous les jours qu’on peut programmer un film tourné dans notre coin, et même très précisément à Pontoise, et ainsi remercier le travail sur ces tournages de la Mission Images et Cinéma du Conseil Départemental du Val d’Oise (Mademoiselle de Joncquières, c’était déjà eux) et son dévoué chargé de mission, un certain Patrick G.Il est des héritages parfois lourds à porter. Regardez Damien : ses parents se sont rencontrés sur les bancs de la fac en pleine ébullition de mai 68, puis se sont aimés entre deux barricades avant de choisir une vie non pas d’amour, d’eau fraîche et de gigot - haricots verts du dimanche mais de réunions militantes, d’AG, de sit-in et autres manifs. Des manifs sous le soleil, sous la pluie, à Répu, à Bastille, à Denfert, devant les grilles des usines ou sur quelques plateaux parmi les moutons, des manifs anti-ceci ou pro-cela, qu’importe la cause pourvu qu’elle soit juste et que la pancarte soit levée bien haut dans le ciel.Là où d’autres s’endormaient le soir avec le « Bonne nuit les petits » de ce

gros réac de nounours (Pimprenelle en rose avec son bonnet de nuit d’un autre âge et Nicolas en bleu avec son pyjama de vieil aristocrate), Damien avait droit au chant des partisans. Mais on a beau vouloir le meilleur pour ses enfants, souhaiter qu’ils aient le sens de la révolte, qu’ils rêvent à un monde meilleur et se battent pour leurs idéaux, qu’ils soient motivés, indignés... parfois la pression est trop rude et rien ne se passe. De toute façon, c’est un principe de base : rien ne se passe jamais comme prévu avec les enfants. Damien est devenu adulte... enfin, si l’on en croit son âge. Il est éducateur dans une école primaire, avant on disait « pion » ou « surveillant », mais ça sonnait moins bien et la société est friande de toutes ces appellations un peu pompeuses qui cachent mal le vrai visage de leur précarité. Il aime bien son boulot car il fréquente des gamins dont il ne se sent finalement pas si éloigné... L’âge adulte – responsable, mature, plein de certitudes – étant pour lui un concept très vague. Mais la rencontre avec Bahzad va révolutionner son quotidien. Inscrit à l’école laïque et républicaine qu’il fréquente avec le sérieux, l’assiduité et la discrétion de tous ces mineurs débarqués en France avec leurs parents sans papiers, le gamin vit dans un foyer avec sa mère réfugiée. La France, cette belle terre de liberté, d’égalité et de fraternité, permet à ces enfants réfugiés d’apprendre à lire, à compter, à jouer, à rire en français dans les écoles, mais

peut reprendre illico d’une main ce qu’elle a offert de l’autre. Damien qui ne s’était jamais trop intéressé à toutes ces questions de sans papiers et d’OQTF* va soudain être indigné par l’injustice qui se vit là, maintenant, sous ses yeux, dans son école, dans son quartier. Et comme Damien est finalement un garçon plus pragmatique que théoricien de la lutte, il va faire ce qui lui paraît le plus logique et le plus simple : reconnaître l’enfant comme étant le sien et lui donner la nationalité française. Simple. Rapide. Efficace.Le reste, c’est le flot jubilatoire de cette comédie qui le racontera, car vous imaginez bien que l’histoire ne va pas en rester là et que, comme on peut tous les mois donner son sang pour aider les plus fragiles ou malades de nos congénères, on peut aussi donner sa paternité et les avantages administratifs qui vont avec. Très vite, la nouvelle va se répandre et Damien, pris au piège de sa propre générosité, va devoir trouver d’autres pères... Je vous dis pas le bazar !C’est une comédie, c’est une fable, qui porte la sincérité de son propos avec candeur, sans cynisme, sans amertume, avec une joie communicative, comme une grande bouffée d’air frais. Sans en avoir l’air, sans donner de leçons, le film écrit simplement, entre les lignes, un vrai manifeste pour la fraternité et la solidarité, sur un air de rap : quelle chance, quelle chance d’habiter la France...

* OQTF, l’état aime bien aussi se cacher derrière des sigles en majuscules : Obligation de Quitter le Territoire Français.

DAMIEN VEUT CHANGER LE MONDE

Page 8: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,
Page 9: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

5 SÉANCES SUPLLÉMENTAIRES LES 22, 24, 26, 29 ET 31/03

(El silencio de otros)Réalisé par Robert BAHAR et Almudena CARRACEDODocumentaire - Espagne 2018 1h35 VOSTF

Prix du public Berlin 2018.

1977. Deux ans après la mort de Franco, dans l’urgence de la transition démocratique, l’Espagne vote la loi d’amnistie générale qui libère les prisonniers politiques mais interdit également le jugement des crimes franquistes. Les exactions commises sous la dictature ( disparitions, exécutions sommaires, vols de bébés, tortures ) sont alors passées sous silence. Mais depuis quelques années, des citoyens espagnols rescapés du franquisme saisissent la justice en Argentine pour rompre ce « pacte de

l’oubli » et faire condamner les coupables. Il a fallu en effet que ces citoyens espagnols aillent jusqu’à Buenos Aires pour obtenir que les tribunaux mettent enfin en branle une action qu’une partie de la société espagnole (et beaucoup d’hommes politiques) refuse encore d’accepter, parce qu’ils ne veulent pas tourner leur regard vers le passé. Hélas, que le sous-sol de l’Espagne soit encore plein de cadavres non-identifiés et de fosses communes, qu’il y ait encore des rues et places qui portent le nom de militaires fascistes et que soit encore en vigueur cette fameuse loi d’amnistie de 1977 en dit sans doute long sur une nation qui est peut-être encore gouvernée par des complices silencieux de ces atrocités qui n’ont jamais été jugées, parce qu’elles ne sont pas considérées comme des crimes contre l’humanité. Six années durant, dans un style direct et intimiste, les réalisateurs suivent les victimes et survivants de la dictature

espagnole au fur et à mesure qu’ils organisent la dénommée « querella argentina », c’est-à-dire le procès qui réussira à faire comparaître en justice les tortionnaires du régime, et à faire ouvrir les fosses communes des Républicains… Ce procès fédère plusieurs associations espagnoles, qui militent aussi pour une conscientisation et une sensibilisation de la population envers sa propre histoire : besoin de mettre en pleine lumière la face sombre de l’histoire espagnole afin de pouvoir régler les problèmes du présent et de construire sereinement l’avenir. Le film, produit par les frères Almodovar, montre, avec force et retenue, le courage des victimes qui se considèrent avant tout comme des résistants. Sans tomber dans une narration journalistique, il donne la parole aux survivants qui témoignent avec lucidité, l’émotion prenant souvent le pas sur la raison : ils persévèrent malgré les obstacles et le déni pour que droit et justice soient enfin rendus.

LE SILENCE DES AUTRES

Possibilité d'un tarif groupé film + spectacle « Y los huesos hablaron » : 10 euros(directement le jour de la séance aux caisses du cinéma)

La séance du lundi 18 mars à 20h30 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône sera précédée d'un apéritif convivial à 19h30 ( vin catalan et tapas ) en participation libre

et suivie d'une rencontre avec Daniel Pinos, écrivain, historien et président de l’association 24 août 1944.

En partenariat avec le cycle « Arts et Humanités » à la scène nationale de Cergy-Pontoise

et le spectacle « Y los huesos hablaron »

Association du 24 août 1944

Association qui se propose de faire connaître et cultiver la mémoire historique de la Libération de Paris en 1944, commencée le 19 juillet 1936 en Espagne, continuée sur différents fronts en Eu-rope et en Afrique ou dans les maquis en France et qui se prolongea dans le combat contre le franquisme.

Page 10: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

La séance du lundi 11 mars à 20h30 à Utopia saint-Ouen sera suivie d'une rencontre exceptionnelle avec Monsieur Kobayashi, journaliste indépendant,

président de l’Association Echo Echanges, membre du comité d’organisation du Forum social mondial antinucléaire et Marc DENIS, Docteur en Sciences Physiques, membre du Groupement de Scientifiques

pour l’Information sur l’Énergie Nucléaire. Séance organisée par Europe Ecologie les Verts Cergy.

4 SÉANCES SUPPLÉMENTAIRES LES 22, 25, 27 ET 30/03Réalisé par Futoshi SAKIJapon 2018 1h30 VOSTFavec Yukiya Kitamura, Soshihiko Hakamada, Yuki Nakamura, Tomohiro Kaku...

De facture très classique, cette fiction extrêmement documentée a l'immense mérite de nous plonger dans les quelques jours qui ont précédé et suivi la plus grande catastrophe nucléaire de l'histoire, sinon par le nombre de morts qu'elle a provoqué (celle de Tchernobyl fut plus meurtrière) mais du moins dans l'importance des explosions successives et des conséquences que celles-ci auraient pu engendrer dans le pire des scénarios.Pour rappel, le 11 mars 2011, suite au plus terrible tremblement de terre de l'époque contemporaine qu'ait subi le Japon, la centrale de Fukushima, située sur la côte orientale à environ 200 km de Tokyo, est frappée de plein fouet par le tsunami qui suit le séisme. La gigantesque usine est privée d'alimentation électrique et ne peut plus assurer son refroidissement. Très rapidement le premier réacteur de la centrale – qui en compte quatre – entre en fusion, provoquant une situation de crise et l'évacuation de dizaines de milliers d'habitants dans un périmètre de plusieurs kilomètres, élargi au fur et à mesure que les heures passent et que les mauvaises surprises s'accumulent.

Le film est particulièrement passionnant et haletant puisque, durant ces quelques jours décisifs où le Japon aurait pu tout simplement devenir inhabitable dans la partie la plus peuplée de son territoire, il permet d'observer la situation depuis des points de vue extrêmement différents : les ouvriers de la centrale que leur direction s'apprêtait à faire évacuer mais qui choisissent de rester au péril de leur vie ; la cellule de crise où s'affrontent les responsables gouvernementaux et l'entreprise privée gestionnaire, en dessous de tout ; mais aussi les familles d'évacués dont la vie bascule ce jour-là (à ce jour, ceux qui vivaient dans le périmètre le plus proche de la centrale n'ont toujours pas pu regagner leur maison) ; ainsi que deux journalistes qui tentent d'obtenir la vérité au-delà des éléments de langage policés qu'offrent les conférences de presse. On y découvre effarés l'impréparation totale de l'entreprise privée (rebaptisée dans le film, c'est TEPCO qui gérait la centrale de Fukushima), la panique et l'indécision du gouvernement qui semble soudainement réaliser les risques du choix ubuesque du nucléaire dans un pays régulièrement soumis au risque sismique, la surdité des pouvoirs face aux lanceurs d'alerte, mais aussi le coût exorbitant, autant économique qu'environnemental et humain, d'un tel accident nucléaire qui pourtant, par miracle, n'eut pas de conséquences plus graves.

FUKUSHIMA le couvercle du soleil

Le mot d'Europe Ecologie les Verts

En mémoire des catastrophes de Tchernobyl ( 26 avril 1986 ) et Fukushima

( 11 mars 2011 ), cette séance est proposée par Europe Ecologie les Verts.

L'énergie nucléaire, une énergie d'avenir ? On ne peut qu'en douter !

AREVA annonce des déficits année après année. Le coût du projet EPR à Flamanville (Manche) est, comme celui en construction en Finlande, en pleine dérive budgétaire (passé de 3,3 Milliards à près de 11). Les coûts de démantèlement seront plusélevés qu’annoncés… Autant de signes d’une faillite économique possible !Fissures sur le fond et le couvercle de la cuve du réacteur EPR à Flamanville. Incidents d’exploitation et de maintenance de plus en plus nombreux. Equipements mal fabriqués par AREVA et dont les dossiers de conformité ont été probablement falsifiés. Projet de site d'enfouissement en couche géologique profonde des déchets radioactifs à Bure (Meuse) posant de nombreuses interrogations techniques et dont le coût là aussi augmente… Autant de signes d’une faillite technologique de la filière nucléaire !

Alors qu’EDF souhaite prolonger la durée de vie des réacteurs au delà de 40 ans, ce qui pose des questions en matière de sécurité et coûtera très cher, divers rapports (Cour des Comptes, commission parlementaire …) annoncent l’augmentation des coûts d’exploitation, de démantèlement des centrales, de gestion des déchets. Qu’à cela ne tienne, le Président Macron continue d’affirmer que le nucléaire est un choix d’avenir

Page 11: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

DU 27/02 AU 12/03

Réalisé par Nanni MORETTIdocumentaire Italie 2018 1h20 VOSTF

Un regard perçant, un sourire à la fois grave et malicieux, n’osant pas être complètement heureux… Ce sont ceux de Salvador Allende le jour de son élection, en 1970, comme si un destin terrible était déjà scellé, alors que la foule galvanisée l’acclame de toutes ses forces. Ce sont les prémices de mois de liesse, de joie virevoltante, car soudain les rêves semblent pouvoir se concrétiser. Mettre fin à la fuite des capitaux, nationaliser les industries et la production de cuivre (qui ne profite jusque-là qu’aux Yankees), donner un emploi digne à chaque citoyen, de quoi vivre décemment, un demi-litre gratuit de lait par enfant quotidiennement afin qu’aucun ne souffre plus de malnutrition, redistribuer les terres agricoles aux paysans… Instruction gratuite pour tous, extension de la couverture maladie, augmentation de 40 % des salaires, gel des prix des produits de base… Ce sont les premières mesures prises par ce nouveau gouvernement qui n'a pas de socialiste que le nom. Nos gilets jaunes n’oseraient pas en demander autant ! Le gouvernement d'Allende ne pleurniche pas auprès des grands patrons pour qu’ils donnent une obole à Noël à leurs employés. Le Chili d'Allende fait confiance à l’intelligence collective des

citoyens au lieu de s’en défier.

Le Chili s’effondre-t-il ? Que nenni ! Les résultats économiques sont tels que le PIB progresse de 9% et que le taux de chômage ne sera plus que de 3,1 % en 1972. Les seuls qui ne sont pas ravis sont les classes jusque-là dominantes, qui doivent désormais payer un impôt sur le revenu, et bien sûr les États-Unis qui perdent leur vache à lait. Et si la bonne gouvernance faisait tache d’huile ? Nixon tremble et gronde : « Notre principale préoccupation concernant le Chili, c'est le fait qu'Allende puisse consolider son pouvoir, et que le monde ait alors l'impression qu'il est en train de réussir. Nous ne devons pas laisser l'Amérique latine penser qu'elle peut prendre ce chemin sans en subir les conséquences ». La presse nationale inféodée à la classe dominante riche mènera des campagnes de désinformation massives, agressives afin de discréditer le gouvernement de l’Unidad Popular…

La suite ? C’est le 11 septembre, celui de Santiago en 1973 : l’attaque de la Moneda ! Imaginez l’aviation française en train de bombarder le palais de l’Élysée et son gouvernement démocratiquement élu : « Impensable ! » direz-vous. C’est pourtant ce que vit le peuple chilien cette année-là. « C’est une chose étrange : une armée qui se bat contre le peuple de son pays pour imposer une situation de force » dit l’un des protagonistes.

Alors que la plupart des pays européens n'ont pas le courage de condamner le putsch (ne serait-ce que pour ne pas heurter les Américains), le film raconte le lien qui va se tisser dès lors entre les Italiens et les réfugiés qu'ils vont accueillir. Un lien qui ne va cesser de croître et de se consolider. À partir de l’ambassade italienne à Santiago tout d’abord (le bruit circule vite qu’il suffit de sauter son mur pour y trouver refuge), mais en Italie également par la suite. Car cet élan de solidarité spontané, courageux, sans attendre les ordres venus de plus haut, va faire boule de neige, sans qu’il y ait besoin de grands discours. Le jardin de l’Europe accueillera à bras ouvert les Chiliens exilés, leur fournissant non seulement un toit, de quoi manger, mais aussi un travail, pour que tous vivent dans la dignité. Ceux qui croyaient repartir aussi sec dans leur pays d’origine, dès le coup d’état terminé, s’installeront dans le temps, tout comme le régime de Pinochet qui les empêchera de faire marche arrière…

Nanni Moretti fait le choix d’aller interviewer des gens de terrain, diplomates, résistants, militaires d’alors… et de maintenant ! Il s’efface humblement derrière son sujet qui est tellement puissant, touchant qu’il n’a pas besoin d’effets de manche ou de caméra pour nous saisir. D’autant qu’il résonne fortement avec notre époque : les portes de l'Italie se ferment aujourd'hui à double tour face aux nouveaux migrants. Moretti dit d'ailleurs que c'est l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite italienne qui l'a amené à réaliser ce magnifique film d'espoir et de solidarité. El pueblo unido jamás será vencido ! Il popolo unito non sarà mai sconfitto !

SANTIAGO, ITALIA

Page 12: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

DU 6 AU 19/03

Réalisé par Çagla ZENCIRCI et Guillaume GIOVANETTITurquie 2018 1h35 VOSTFavec Damla Sönmez, Emin Gursoy, Erkan Kolçak Kostendil, Meral Çetinkaya... Scénario de Çagla Zencirci, Ramata Sy et Guillaume Giovanetti.

C’est un petit village planté au nord de la Turquie, perdu entre une mer de nuages et la végétation luxuriante qui s’agrippe aux pentes des montagnes abruptes. C’est la beauté à l’état brut qui s’étale sous nos yeux. On croit sentir l’air vivifiant des sommets, l’odeur de terre qui s’évapore au petit matin, celle de l’herbe fraîchement coupée. Dans ces contrées les saisons sont franches, les habitants ont les mains rudes et le tempérament tranchant comme les rochers qui les surplombent. Pas besoin de cours de compostage, ni même de briquet pour allumer un feu, on vit depuis toujours avec la nature et on a appris à s’apprivoiser mutuellement, à interpréter le moindre bruissement. Le son porte loin. Le nom de ce microcosme, Kusköy, « le village des oiseaux », conduirait à penser que ce sont leurs gazouillements

qu’on perçoit au loin, pourtant il n’en est rien : ce sont ceux des humains. Ici chacun parle et comprend la langue sifflée. Ce n’est pas un simple code, comme le morse. À travers elle on peut tout se dire. Elle s’est imposée comme une évidence, tant elle est pratique pour communiquer à distance dans ces paysages escarpés. « Pfiou fiou, tsui, tsui ! » = « le repas est prêt, c’est l’heure de rentrer ! »… Malgré les portables qui essaient de la détrôner, on y revient toujours, quand le réseau fait défaut sur ces hauteurs encore mal desservies par les bienfaits (?) de la modernité. Mais quand partout les portables passeront ? On frissonne à l’idée de penser qu’un jour la langue sifflée fera partie des langues mortes. Mais pour Sibel, qui est muette, elle restera la seule possibilité de communiquer avec son monde. Présence charismatique, Sibel est réellement magnifique, avec son regard gris acier qui darde sous sa brune chevelure. On admire sa silhouette fine et musclée qu’on sent forgée par une volonté farouche. Pourtant son handicap fait que nulle mère ne la réclame pour son fils en mariage. Est-ce un drame ? Sans doute, pour les mauvaises langues. Mais pour Sibel, c’est comme une bénédiction qui lui a permis de grandir libre, sans qu’on veuille la caser et l’engrosser au plus vite, la rivant à un avenir imposé. Puisqu’elle n’a pas le choix, Sibel a appris à transformer ses faiblesses en forces et accepte de ne

ressembler à aucune autre. Avec son fusil constamment à l’épaule, elle a l’air d’une guerrière indomptable. Une indépendance qui fait sans doute peur aux hommes. Elle a beau être vaillante, serviable, joyeuse, et belle, rien n’y fait, elle se retrouve toujours marginalisée, moquée, rejetée. Particulièrement par les autres femmes, engluées dans leurs superstitions, sans une once de compassion. Seule Narim, la vieille folle esseulée qui vit loin du hameau, dans une cahute sommaire, prend plaisir à l’accueillir. Sibel aime l’aider à tailler son bois, lui apporter quelques vivres après ses dures journées au champ. Écouter ses délires, apprendre les légendes, celle du rocher aux mariés, sous lequel toujours la femme ermite attend patiemment le retour de son amoureux parti il y a des décennies… Narim est le second être qui jamais ne la maltraite, avec son père, le respecté Emin, épicier, maire du village. Entre eux règne une belle complicité. Mais la situation va basculer quand Sibel, en soif de reconnaissance, se met en tête de détruire, seule, le loup qui sévit dans les bois. Elle le traque, à l’affut de la moindre trace… Soudain, elle se sent à son tour épiée… Quelqu’un rôde dans les bois… Dans le fond c’est une très jolie fable contemporaine ancrée dans une région anachronique. L’actrice qui interprète Sibel est d’autant plus époustouflante quand on sait que pour le rôle, elle a appris spécialement l’incroyable langue sifflée : sacrée performance !

SIBEL

Page 13: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

DU 27/02 AU 19/03

Réalisé par Safy NEBBOUFrance 2018 1h41avec Juliette Binoche, François Civil, Nicole Garcia, Guillaume Gouix, Charles Berling, Marie-Ange Casta....Scénario de Safy Nebbou et Julie Peyr, d’après le roman de Camille Laurens

Elles en ont fait, du chemin, les nanas, depuis les soutifs brûlés... Conquérir des postes de pouvoir, refuser la domination masculine, choisir d’avoir (ou pas) des enfants, les faire seules et tenter d’être avec talent sur tous les fronts : au boulot, au lit, à la sortie de l’école, devant les fourneaux, et dans les dîners mondains. Elles se sont libérées, sans doute, et c’est tant mieux. Pourtant une autre forme d’aliénation s’est insidieusement glissée dans les cerveaux, sournoise, pernicieuse, d’autant plus difficile à combattre qu’elle est le fruit d’une injonction intime, nourrie par l’air du temps, distillée par les revues, la mode, sur un ton souvent enjôleur comme si tout cela n’était pas si grave. Il faut être désirable, en forme et garder les siennes bien fermes, être comme si le temps n’avait pas de prise, ni les grossesses, ni la fatigue, ni les coups durs de l’existence.Claire tente de composer avec tout ça et ne s’en sort finalement pas si mal.

Larguée par l’homme de sa vie, elle vit seule depuis maintenant suffisamment longtemps pour supporter la déception d’avoir été trahie et jongle entre son boulot de maître de conférence, sa vie de mère et une relation exclusivement sensuelle avec un homme bien plus jeune qu’elle. Elle a beau se dire intérieurement qu’elle pourrait être sa mère, qu’elle n’a plus forcément tous les atouts pour garder contre son corps de femme de cinquante ans ce beau gosse musclé et plein de fougue, elle fait comme si le temps pouvait suspendre son vol, ne gardant que le meilleur sans les remords. Mais jeunesse se lasse... et Claire se retrouve sur la touche, non pas bannie, mais simplement écartée, comme un beau joujou auquel l’enfant aurait fini de s’intéresser, parce que la vitrine propose bien d’autres choses plus alléchantes.Comme Claire vit avec son temps et qu’elle n’est pas la dernière des cruches pour surfer dans ce vaste monde parallèle que sont les réseaux sociaux, elle va s’inventer un double pour espionner son amant négligent par l’intermédiaire de son meilleur pote, photographe de son état. Elle va devenir Clara, jeune, forcément très jolie et pas conne.Devenir autre est d’une facilité déconcertante et la proie va mordre à l’hameçon... tellement bien qu’une relation

virtuelle entre les deux (presque) jeunes gens va s’installer. Prise à son propre jeu, Claire va jouir de ce nouveau statut, grisée par le mirage d’être redevenue jeune, désirable, attirante, fusse au prix du mensonge, de la manipulation et des faux semblants.Tout cela va mal se terminer, bien sûr, car on ne peut pas être celle que vous croyez sans se perdre dans les jeux de miroirs, sans troubler les eaux de sa propre identité pour finalement se noyer dans un océan virtuel qui cache sous ses allures de carte postale idyllique les méandres d’un gouffre digne du triangle des Bermudes.De forme initialement assez classique, le film n’est pas tout à fait non plus celui que l’on croit, plus malin, plus retors et plus complexe qui n’y paraît de prime abord. Banal portrait d’une femme mûre comme on dit pudiquement (sauf que bon, quand même, c’est Juliette Binoche et elle est canon), le récit se mue doucement en thriller au cœur duquel le spectateur lui-même va être aspiré, sans trop savoir finalement de quelle réalité il est ici question. Celle de Claire maître de conférence qui veut être aimée pour ce qu’elle est ? Celle de Claire racontant son histoire machiavélique dans le bureau d’une psychiatre (Nicole Garcia, impec) ou celle de Claire qui écrit son histoire pour exorciser ses démons ?

CELLE QUE VOUS CROYEZ

Page 14: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

3 DERNIÈRES SÉANCES LES 1er, 2 ET 5/03Réalisé par Louis-Julien PETITFrance 2018 1h43avec Audrey Lamy, Corinne Masiero, Déborah Lukumuena, Pablo Pauly, Sarah Suco…Scénario de Louis-Julien Petit et Marion Doussot

L’action se passe dans un de ces centres dits sociaux, qui accueillent le jour les laissées pour compte. C’est Angélique, jeune femme gouailleuse intrépide (Déborah Lukumuena, une des actrices de Divines et ne cesse de l’être ) qui ouvre les grilles de l’Envol, le matin. Voilà la frêle structure submergée par le flot de celles qui rêvent de parler de leur nuit de galè-res solitaires. Ici, on accueille, tout en gardant ses distances. Pas question de se retrouver noyées dans la misère du pau-vre monde, l’empathie n’est possible qu’en se protégeant un peu. Pourtant on sent bien que la barrière de protection est ténue, prête à rompre. Comment résister à ces sourires timi-des sous lesquels émergent des blessures tenaces, des en-vies de revanche magnifiques. Toutes ces sans-abris ont un nom inventé pour voiler leur véritable identité : Edith (Piaf), Brigitte (Macron), Lady Dy, Simone (Veil), Marie-Josée (Nat), Mimy (Mathy), etc... Aucune n’est apaisée, d’aucunes font semblant d’être calme, plus versatiles que le lait sur le gaz, toujours prêtes à mettre le feu ou à s’embraser. Elles devien-nent tour à tour détestables, admirables, aimables. On ne sait plus. Même Manu, la responsable pourtant aguerrie du centre et ses collègues ne savent plus. Une chose est sûre, malgré les agacements, les déceptions, le jour où l’adminis-tration aveugle va décider de fermer le centre, l’équipe en-tière fera front, quitte à passer de l’autre côté de la barrière. On ne vous en dit pas trop, forcément.

C’est un film qui se vit plus qu’il ne se pense, un appel au courage. Même dévalué, le moindre des être vaudra plus qu’une action Natixis, il y aura toujours un poing pour se lever, une parole solidaire pour s’élever. C’est beau, c’est drôle, véridique, c’est du grand Louis-Julien Petit. Décidé-ment ces invisibles nous font rire, nous émeuvent tout en échappant aux clichés. C’est une belle réussite, vibrante, vivante, remarquablement interprété par une pléiade d’actri-ces investies, professionnelles ou non.

LES INVISIBLES

Page 15: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

DU 6 AU 26/03

Réalisé par Jon S. BairdGB / USA 2018 1h40 VOSTFAvec Steve Coogan, John C. Reilly, Nina Arianda, Shirley Henderson...

Scénario de Jeff Pope, d'après le livre Laurel and Hardy : The British Tours de A. J. Marriot

1953. Laurel et Hardy, le plus grand duo comique de tous les temps, se lancent dans une tournée à travers l’Angleterre. Désormais vieillissants et oubliés des plus jeunes, ils peinent à faire salle comble. Mais leurs capacités à se faire rire mutuellement et à se réinventer vont leur permettre de reconquérir le public, et renouer avec le succès. Même si le spectre du passé et de nouvelles épreuves ébranlent la solidité de leur duo, cette tournée est l’occasion unique de réaliser à quel point, humainement, ils comptent l’un pour l’autre…

C’est peut-être le duo comique le plus drôle que le cinéma ait connu à sa grande époque des clowns de l’écran. Laurel et Hardy, c’est plus d’une centaine de

films en 30 ans de carrière, entre 1921 et 1952. Une œuvre monumentale qui les a propulsés sur le toit du monde. Ils étaient populaires, ils étaient gentils, ils étaient drôles, et Stan et Ollie leur rend un vibrant hommage à travers un biopic centré sur les années de la fin et du déclin, alors qu’ils pouvaient mesurer aux portes de l’oubli, le poids de leur légende qui les raccrochait encore aux cœurs des spectateurs du monde entier.

Stan et Ollie, c’est l’histoire de deux mythes, l’histoire d’un duo hilarant, l’histoire d’une amitié bouleversante, et un regard mélancolique sur la triste disparition de ces légendes du cinéma balayées par la modernité et l’attrait du jeunisme. Classique dans sa confection accompagnée d’un doux académisme feutré, le film de Jon S. Baird est la démonstration d’un biopic réussi, exercice jamais évident. Le cinéaste trouve le parfait dosage entre tous les ingrédients qui composent sa savoureuse recette. Par son humour imparable, Stan et Ollie nous plonge littéralement dans l’univers des comédies de Laurel et Hardy, ressuscitant leurs meilleurs gags et parvenant à les intégrer à merveille

dans un film bourré d’imagination et de trouvailles scénaristiques. En regardant un film sur Laurel et Hardy, on en vient à avoir l’impression de regarder du Laurel et Hardy, chose facilitée par l’immense prestation du tandem John C. Reilly et Steve Coogan, le premier sublimant l’innocente bonhommie touchante d’Oliver Hardy et le second régalant en reprenant à son compte la candide maladresse de Stan Laurel.

Mais plus qu’un simple déroulé factuel alternant rire, émotion, légèreté et mélancolie, Stan et Ollie surprend par sa capacité à prendre de l’épaisseur au fur et à mesure qu’il nous conte l’histoire du duo Laurel et Hardy. En creux de cette balade tragicomique tournant autour de l’amitié indéfectible de deux inséparables du septième art, Jon S. Baird saisit avec justesse un regard sur la vieillesse, le temps qui passe -immuable et inarrêtable-, la condition de l’artiste, la vie et les regrets. Des sujets sérieux traités avec un ton parfois empreint d’une amertume littéralement déchirante, mais qui est compensé par une générosité humoristique débordante, laquelle rythme avec savoir-faire un biopic dont la belle intelligence se cache dans ses plus petits recoins, avec tact, tendresse, subtilité et discrétion. Tout simplement magnifique, un film que l’on aurait aimé voir aux Oscars.

Nicolas Rieux sur mondocine.net

STAN & OLLIE

Page 16: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Séance unique Jeudi 7 mars à 20h30 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône en présence du réalisateur Jérémie Sahuc et de Christian Fournier, directeur d'Espérer 95 ; avec les témoignages de personnes accompagnées par l'association en Placement à l’Extérieur

au Pôle Socio-Judiciaire

Film documentaire réalisé par Jérémie SAHUC

France 2018 52 minutes

La prison. Comment s’en sortir ? Comment passer de l’identité de détenu, à celle de sujet, de citoyen de plein droit ? C’est ce parcours que les travailleurs sociaux de l’association Espérer 95, basée à Pontoise, tentent de tracer, pas à pas, avec les personnes suivies.La structure, qui oeuvre depuis quarante ans auprès de tous les exclus, défend avec ferveur et conviction la réinsertion des personnes, déclassées par la vie - par leurs actes, aussi - entrées dans le tourbillon de la justice. L’association se bat depuis sa création, il y a quarante ans, pour les aménagements de peine. Pour des milliers de personnes, l’incarcération n’est pas la solution. Pas pour eux, pas plus que pour la société. Plusieurs avocats et magistrats en attestent et accompagnent Espérer 95 sur ce chemin long et courageux : l’enfermement ne résout rien, car il n’accompagne pas, il désocialise et détruit, jusqu’à l’humanité. Pire : il n’a aucun effet sur la récidive. Parfois, il la favorise.

Ce combat, se mène au quotidien, au plus près des êtres humains. Mais aussi sur le terrain des idées, et au sein de cette société, qui ne voit, bien souvent, que sa sécurité. Les enjeux : formation et information des magistrats, mais aussi sensibilisation du champ politique, et pédagogie à tous les étages. Pour dédramatiser et faire passer le message de l’accompagnement social comme seule prévention efficace de la récidive. Pour cela, les mesures judiciaires existent : placement extérieur, contrôle judiciaire, sursis avec mise à l’épreuve : la boîte à outils du juge d’application des peines est pourtant bien remplie. Mais les mesures ne sont pourtant pas assez prononcées. Car c’est une question de confiance, de contrat social, de contrat tout court. Les alternatives à l’emprisonnement sont en outre moins coûteuses.Plus efficaces, moins onéreuses, moins destructrices. Alors quel est le frein ?

En immersion au sein de l’équipe d’Espérer 95, le film laisse la parole aux travailleurs sociaux, magistrats avocats, détenus, sans autre commentaire que l’expérience vécue et le ressenti.

ALTERNATIVES

Le mot du réalisateur :

“Pour moi, l’immersion durant un an au sein de l’équipe d’Espérer 95 a été une plongée dans un monde inconnu, des problématiques que l’on pense à l’échelle d’une société, mais qui renvoient en même temps à des questionnements intimes. On a parfois du mal à avoir de l’empathie pour certains cas, tandis qu’on ne peut s’empêcher, dans d’autres, de se dire : “et si c’était moi ?”Un délit, un crime, peut survenir au moment où on s’y attend le moins, au coeur d’une crise de l’existence, ou encore au débouché d’un itinéraire chaotique. Et l’engrenage de la délinquance ou de la criminalité est aussi inexorable que celui de la justice.C’est également la rencontre avec les travailleurs sociaux, leur implication et leur engagement, et leurs remises en question quotidiennes, cet aller-retour incessant et profondément humain entre la nécessité de gagner la confiance des personnes suivies et le recul indispensable à une prise en charge bienveillante et individualisée, toujours orientée vers le progrès des personnes.”Jérémie Sahuc est journaliste, caméraman et réalisateur depuis le début des années 2000. Des expériences en immersion pour la télévision l’ont conforté dans l’envie d’aller toujours plus avant dans la découverte des recoins cachés qui composent notre société.

ESPERER 95 : 40 ans d'action solidaire

Page 17: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Mardi 12 mars à partir de 19h30 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône : Soirée Afghane.En avant-programme : spécialités culinaires et musique puis projection

d'un court-métrage du réalisateur afghan Abdul Ghafar Azad en sa présence et rencontre avec des personnes réfugiées accueillies dans les structures d'Espérer 95.

Tarif unique 8 euros (prévente indispensable dès le 27 février à Utopia Saint-Ouen)

2 SÉANCES SUPPLÉMENTAIRES LES 14 ET 16/03

Écrit et réalisé par Louis MEUNIERFrance/Afghanistan 2018 1h25 VOSTFavec Roya Heydari, Omid Rawendah, Ghulam Reza Rajabi...

C’est un geste banal pour nous, pour vous : pousser les portes d’un cinéma et s’ouvrir au vaste monde. Rêver, penser, rire, voyager, se faire peur dans l’obscu-rité de la salle, partageant avec autrui ce moment précieux où intime et collectif font sens, le regard rivé dans la même direction, celle de l’écran blanc. Pourtant, dans quelques zones livrées au fanatisme, à l’obscurantisme, à la guerre, avoir tout simplement l’idée du cinéma peut s’avérer extrêmement dangereux.

Mais la jeunesse a pour elle des armes insoupçonnées, qui peuvent relever les défis les plus fous : la soif d’art et de li-berté, l’envie de la joie partagée, l’espé-rance de lendemains plus justes et plus colorés.A Kaboul en Afghanistan, quatre étu-diants décident d’accomplir un projet audacieux et complètement fou : rénover un vieux cinéma abandonné qui a mira-culeusement survécu à 30 ans de guerre. Comme un acte de résistance contre le fondamentalisme des talibans, ils vont aller au bout de leur rêve, prenant d’in-croyables risques, se mettant à dos leur famille ou leur entourage, risquant tout pour la musique, la peinture, le cinéma.Inspiré par l’expérience du réalisateur Louis Meunier, parti en 2002 vivre en Afghanistan, où il restera 10 ans, Ka-

bullywood est un merveilleux hommage à la jeunesse afghane qui se bat pour la liberté d’expression en même temps qu’un témoignage dramatique sur le joug imposé par les talibans.Le film a été très compliqué à tourner : l’équipe a été la cible de nombreuses at-taques armées, et un attentat a mis fin à la rénovation, bien réelle, du cinéma Aryub. Cette urgence se ressent à l’écran, et la réalité croise la fiction, parfois maladroi-tement, dans une réalisation qui raconte aussi, en arrière plan, la société afghane contemporaine, la formidable efferves-cence culturelle qui régnait avant l’ar-rivés des talibans. A lui seul, le portrait bouleversant de l’opérateur de l’ancien cinéma, qui raconte comment il a enterré des bobines de film pour les sauver de la folie meurtrière des fous de Dieu, mérite de voir ce film. Pour sa sincérité, pour son militantisme, pour son portrait de celles et ceux prêts à tout pour défendre la cultures sous toutes ses formes, Kabullywood force l’admiration et les quatre jeunes comédiens sont remarqua-bles et furieusement attachants.

KABULLYWOOD

ESPERER 95 : 40 ans d'action solidaire

Page 18: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Séance exceptionnelle le mardi 2 avril à 20h30 à Utopia Saint-Ouen en prémices du salon des vins bio de Beauchamp ( le 6 et 7 avril à la salle des fêtes de Beauchamp ) précédée à partir de 19h30 d'une dégustation des vins catalans des

vignerons du film ainsi que ceux des viticulteurs du salon.

WINE CALLINGRéalisé par Bruno SAUVARD

documentaire France 2018 1h30avec les joyeux vignerons trublions Jean-François Nicq (Les Foulards rouges), Stéphane Morin (Domaine Léonine), Lau-rence Manya Krief (Domaine Yoyo), Loïc Roure (Domaine du Possible), Jean-Sé-bastien Gioan (Domaine Potron-minet), Olivier Cros et Sylvai...

Nous sommes un certain nombre, pour ne pas dire un nombre certain, à être amateurs de pinard. Mais voilà : le vin, comme toute production agricole mo-derne, est souvent devenu une industrie (dans certaines régions plus que d'autres, certes) et il y a de fortes chances pour que chaque verre ingurgité avec plus ou moins de plaisir contienne sa petite dose de pesticides pas franchement réjouis-sante pour l'organisme. Le bio s'est in-contestablement développé dans la viti-culture, mais le bio n'empêche pas non plus une certaine industrialisation.

Depuis déjà une dizaine d'années, en toute discrétion, de joyeux utopistes ont décidé d'aller un peu plus loin pour défen-dre ce que l'on appelle le vin nature (que d'autres appellent vin vivant ou d'auteur) en fabriquant des vins qui, non contents de bannir les engrais et pesticides des cultures, éliminent 99% des additifs.Bruno Sauvard, fort d'une carrière de réa-lisateur parisien, a posé ses valises près de Narbonne après avoir compris que la vraie vie est quand même très loin du pé-riph. Et il a rencontré, aux confins pyré-néens, près de la frontière espagnole, sur des lopins coincés entre la Méditerranée et la montagne, des vignerons foufous et brillants qui ont décidé de redynamiser ce territoire un peu délaissé et d'y produire entre amis des vins qu'ils aiment, dans le respect de la nature et avec des pratiques de travail solidaires.Le réalisateur a découvert des gens qui, s'ils ont tendance à abuser parfois de leur production et ne dédaignent pas de jouer du rock n'roll dans les vi-

gnes (ce qui est en soi un chouette projet de vie), sont loin d'être des illuminés ou des plaisantins. Le plus ancien et média-tique d'entre eux, Jean-François Nicq, dont les vins (les Foulards rouges) sont respectés par tous les amateurs (le réali-sateur l'appelle le Mick Jagger du vin na-ture), installé dans les Albères depuis 15 ans, est un ancien prof de physique-chi-mie qui a mis ses connaissances scienti-fiques au service de son travail vinicole. Un homme aux convictions ancrées à gauche au point de nommer un vin « Le Fond de l'air est rouge ». Son jeune voi-sin Stéphane Morin, lui, est passionné de rock et compose ses vins comme des mélodies bien balancées : l'un d'entre eux s'appelle d'ailleurs « Chuck Barrick ». Et ce ne sont que deux parmi tous ceux qui nous sont présentés.Le film jubilatoire de Bruno Sauvard parle donc à la fois de la terre, de l'amitié, de la solidarité… Il ouvre grand de nouvelles perspectives et surtout donne envie de se précipiter vers le premier caviste qui s'in-téresse au vin nature pour rejoindre cette grande famille.

Le mot des Paniers de Beauchamp

Les Paniers de Beauchamp organisent leur salon du vin bio,

les 6 et 7 avril à la salle des fêtes de Beauchamp, pour la quatrième

année consécutive.

Seront présents 12 vignerons travaillant en bio, certains en biodynamie, et pour d’autres présentant des vins dits « naturels ».Les changements consistent cette année dans la durée (2 jours), dans un lieu plus grand et plus central, et aussi des débats avec les associations des Amis de la Conf’, Terre de Liens et Inf’OGM autour des questions des accès à la terre nourricière et à l’alimentation, et celle des nouveaux OGM, dits cachés.Mais si changements il y a, la convivialité, les échanges chaleureux seront toujours au rendez-vous !

Page 19: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Séance exceptionnelle le lundi 1er avril à 20h30 à Utopia Saint-Ouenen soutien au premier média d'investigation en ligne menacé régulièrement par le pouvoir, suivie d'une rencontre avec la réalisatrice Naruna de Kaplan de Macedo

et un membre de la rédaction de Mediapart.

Naruna KAPLAN DE MACEDOdocumentaire France 2018 1h40

2016. La campagne pour les élections présidentielles commence à se dessiner. Manuels Valls use et abuse du « 49.3 » pour faire passer sa « loi travail ». Place de la République, dans le prolongement des mobilisations contre, justement, cette « loi travail », les Nuits debout font émerger un militantisme d’un nouveau genre. L’affaire Baupin remue la vase dans le Landerneau politique. Les primaires se mettent en place dans les différents partis. En plein questionnement politique, la documentariste Naruna Kaplan De

Macedo pose ses valises et sa caméra dans la rédaction de Mediapart – pour observer avec, pense-t-elle, un peu de hauteur, la période qui s’annonce. Indépendant, participatif, en phase avec son époque, Mediapart occupe une place à part dans le paysage journalistique français contemporain. « Pure player » (journal exclusivement internet), il est le point de départ idéal pour une réflexion sur la politique française contemporaine et ses bouleversements. Naruna Kaplan De Macedo suit d’un œil attentif le quotidien de ceux qui travaillent dans la rédaction, ou qui y passent : journalistes, techniciens, avocats de la rédaction, invités. Et

raconte son quotidien : enquêtes, débats, bugs informatiques, événements historiques nationaux ou internationaux. Avec en toile de fond, celle qui rythme la vie du journal, l’actualité. L’actu des campagnes électorales et de l’élection présidentielle de 2017, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a été riche en coups de théâtre et en rebondissements. Ce portrait du journal est aussi en miroir celui de la France ici et maintenant, à un moment décisif de son histoire. C’est ce travail, de réflexion et de journalisme, passionnant, que Naruna Kaplan De Macedo a observé et va nous donner à voir dans son film, afin que l’on sache à quoi ressemble la France quand elle est vue depuis Mediapart.

DEPUIS MEDIAPART

Page 20: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

JUSQU'AU 5/03

Écrit et réalisé par Boots RILEY USA 2018 1h51 VOSTFavec Lakeith Stanfield, Tessa Thompson, Jermaine Fowler, Omari Hardwick, Danny Glover, Armie Hammer, Steven Yeun...

Cassius Green est un battant. Avec un prénom de boxeur pareil, rien d’étonnant. Sauf qu’à l’exception de sa petite amie Detroit, il est le seul à le croire. Il faut dire qu’être obligé de vivre dans un garage que lui loue son oncle ne l’aide pas beaucoup à cultiver son image de winner. Aussi, quand son pote Sal lui propose de le pistonner pour intégrer la boite de telemarketing RegalView, il y voit le marchepied qui va le mener vers la gloire.Sauf que (il va y avoir beaucoup de sauf que dans ce film donc dans ce texte), pour exceller dans le telemarketing, en plus de remiser ses scrupules au placard pour se convaincre qu’il est de bon commerce de vendre des meringues à un diabétique, il faut avoir la «bonne voix». Et à Oakland comme dans le reste de l’Amérique, la bonne voix, c’est une voix «blanche». Et si vous avez assez d’esprit de déduction pour deviner d’où et de qui vient son prénom, vous avez déjà compris que Cassius ne correspond pas exactement au profil.

Sauf que, à force d’échecs, de rebuffades, de camouflets, Cassius parvient à maîtriser l’insaisissable accent : et ça marche ! Devenu rapidement la coqueluche de ses maîtres, il décroche la timbale et monte dans les étages réservés aux supervendeurs, oubliant au passage ses collègues d’infortune, qui se battent pour des conditions de travail décentes. Peu lui importe au fond, puisqu'il concrétise enfin le rêve américain, celui du self-made man.Sauf que le rêve va rapidement tourner au cauchemar pour Cassius, quand il va comprendre dans quel enfer son égoïsme l’a précipité.Si ce résumé vous paraît aussi énigmatique que lourd dans ses répétitions, rassurez-vous, c’est à dessein, tant l’invraisemblable conte moderne concocté par le magicien des platines Boots Riley (leader du groupe de rap-funck engagé «The Coup») pourrait se dérouler comme un flow scandé par le gimmick «sauf que...»; on croit partir sur une comédie sociale à la Ken Loach, et paf, sans prévenir on se retrouve dans un film d’agit-prop’ mâtiné de réalisme magique, tirant à boulets rouges sur l’arrivisme érigé en valeur morale, l’esclavage moderne, les relations de classe dans une société américaine gangrenée par la haine raciale et la violence des rapports de domination, la bêtise des médias de

divertissement, et ce nouveau capitalisme de la Silicon Valley, celui des Steve Jobs et des Jeff Bezos, aussi philantropes dans leurs déclarations qu’impitoyables businessmen dès qu’il s’agit de défendre leur pré carré face aux revendications de leurs employés. A travers la galerie de personnages qui se débattent dans des situations de plus en plus abracadabrantesques, Riley brosse le portrait de cette communauté noire d’Oakland tiraillée entre solidarité et fuite en avant. Si Cassius se perd dans ses illusions de grandeur, Detroit incarne la lutte farouche que mènent les afro-américain.e.s pour la reconnaissance de leurs droits, «par tous les moyens nécessaires» pour paraphraser Malcolm X.Mais que le paragraphe précédent ne vous égare pas : si Sorry to bother you est incontestablement un film engagé, c’est avant tout une comédie loufoque qui pousse très très loin la suspension de l’incrédulité, filant la métaphore de l’aliénation par le travail jusque dans ses retranchements les plus absurdes.Mélange improbable entre l’humour du Satursday Night Live et celui des Monty Python, Sorry to bother you vous embarque dans un Grand-huit anarcho-situationniste dont vous sortirez secoué, hilare, et avec une seule idée en tête : faire la révolution au son des Boom-box !

SORRY TO BOTHER YOU

Page 21: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

JUSQU'AU 26/04

Réalisé par Peter FARRELLYUSA 2018 2h10 VOSTFavec Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini, Sebastian Maniscalco...Scénario de Nick Vallelonga, Brian Hayes Currie et Peter Farrelly

1962 : bienvenue dans l’Amérique ségrégationniste des lois Jim Crow, ces règles iniques qui régissaient les moindres détails de la vie des Noirs dans les Etats du Sud, réservant pour eux des espaces spécifiques dans tous les lieux et transports publics, interdisant aussi les relations interethniques officielles ou officieuses (comme on le voit dans le fabuleux Loving de Jeff Nichols). C’est d’ailleurs un bien étrange ouvrage qui donne son titre au film : The Negro Motorist Greenbook, du nom de son auteur, un certain Victor H.Green, postier new yorkais de son état qui, dès 1936, envisagea de rédiger un guide à l’usage des voyageurs noirs désireux de savoir quels hôtels, restaurants, bars les accepteraient dans leur périple.Car dans Green Book, comédie et feel good movie irrésistible (oui, oui, malgré le contexte, vous allez beaucoup

rire), il est bien question d’un voyage improbable au cœur du Sud profond, qu’au moins un des deux protagonistes n’aurait jamais pensé effectuer. Dans les premières scènes du film, nous en sommes bien loin, bien loin également de la communauté noire, puisqu’au cœur de la communauté italo-américaine du Bronx. Tony Lip est un gros bras, qui fait vivre sa famille grâce aux coups de poing qu’il administre généreusement en tant que videur de boite de nuit... Mais un jour, on lui propose une mission de chauffeur pour un certain Dr Shirley. En fait le Shirley en question n’est nullement médecin, c’est un pianiste virtuose, que les grandes salles s’arrachent. Il se trouve que Shirley est noir, qu’il veut effectuer une tournée dans le Sud, et il sait bien que, malgré sa notoriété, les riches Blancs qui l’invitent ne le protègeront pas pendant son voyage des exactions racistes possibles, sinon probables. Six ans auparavant, le célèbre Nat King Cole avait été tabassé en plein concert par les militants du Ku Klux Klan de son état natal de l’Alabama...Green Book joue sur le comique de situation entre deux personnages que tout oppose : le très précieux Docteur Shirley, extrêmement cultivé, élégant,

mais souvent très au-dessus des réalités de terrain, et le quelque peu rustre Tony Lip, jurant comme un charretier, dévorant avec gloutonnerie tout ce qui se mange, de préférence salement (ce qui donne droit à la séquence hilarante de l’initiation du Docteur Shirley au poulet frit dégusté avec les doigts). Avec bien sûr une inversion des rôles sociaux, le blanc étant ici l’employé du patron noir culturellement supérieur. Ce comique de situation, qui peu à peu se transformera en une touchante histoire d’amitié (le film est inspiré d’une histoire tout ce qu’il y a de vraie), est porté certes par la mécanique Farrrely (le bougre est quand même à l’origine de machines à rire comme Mary à tout prix) mais surtout par un duo incroyable d’acteurs : Viggo Mortensen, dans son personnage de brute au grand cœur, évoque le meilleur de la série Les Soprano, tandis que Mahershala Ali, récompensé d’un Oscar pour le splendide Moonlight, incarne parfaitement la classe infinie du personnage, sa fragilité dans sa quête impossible d’une réelle identité, partagé entre ses origines et la nécessite malgré son statut de star d’accepter les conventions d’une société blanche ségrégationniste : comme dans cette scène terrible où on lui refuse l’accès des toilettes les plus proches dans la salle de concert où il va se produire en vedette !Green Book réussit le prodige d’être à la fois hilarant et bouleversant et d’évoquer, à travers le destin de ces deux hommes qui ne se séparèrent plus (ils moururent d’ailleurs à trois mois d’intervalle), l’histoire tourmentée de l’Amérique et de la lutte pour les droits des Noirs.

P.S. : le film est évidemment à prescrire d’urgence à tous les lycéens !

AU 01 30 37 75 52

GREEN BOOKSur les routes du sud

Page 22: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,
Page 23: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

DU 20/03 AU 2/04

Réalisé par Laszlo NEMESHongrie 2018 2h21 VOSTFavec Juli Jakab, Vlad Ivanov, Evelin Dobos, Marcin Czarnik...Scénario de Lazlo Nemes, Clara Royer et Matthieu Taponier

Il est quelques rares cinéastes dont les œuvres magnifiques parviennent à sublimer une époque, en en présentant par le seul langage cinématographique la quintessence, sans se perdre dans la reconstitution pointilleuse. Elles le font seulement par la subjectivité des personnages et la beauté de leur mise en scène. On pourrait citer le Satyricon de Fellini pour saisir la richesse et la complexité de la Rome antique, ou les films de Sokourov (Moloch , Le Soleil, sur le crépuscule des dictateurs modernes). En 2015 déboulait à Cannes un jeune réalisateur hongrois totalement inconnu, Laszlo Nemes, et son Fils de Saul sidérait d’émotion et de terreur les festivaliers, s’affirmant comme probablement le film le plus beau et le plus intelligent réalisé sur la Shoah (de l’avis même de Claude Lanzmann). Le film suivait en caméra subjective la quête terrible, bouleversante, de Saul, déporté dans un camp de la mort, bien décidé à arracher

le corps de son enfant au charnier pour lui donner une sépulture décente malgré le chaos terrible qui l’entourait. Le réalisateur remportait immédiatement le Grand Prix et plus tard l’Oscar du meilleur film étranger.Autant dire qu’on attendait son nouvel opus avec une impatience mêlée de crainte, tant on anticipait le coup de poing cinématographique dont on mettrait plusieurs jours à se remettre. On a été dans un premier temps rassuré en voyant le cadre, le Budapest austro-hongrois de 1913. La métropole hongroise, alors au summum du raffinement Art Nouveau, représente la prospérité et l’élégance de la Mitteleuropa. C’est une ville où la modernité, les arts, la pensée ont fleuri, où les peintres, les sculpteurs, les penseurs sont à même d’égaler leurs homologues du Jungendstil viennois, les psychanalystes, écrivains se multiplient dans la capitale de l’Empire. Tout pourrait y paraître aussi reposant et apaisé qu’un épisode de Sissi, à condition d’oublier qu’Elisabeth de Bavière, impératrice d’Autriche, a été assassinée par un anarchiste 15 ans auparavant. On a failli aussi se laisser avoir par le visage angélique du personnage principal, Irisz Leiter (Juli Jakab, sublime jeune actrice dont l’expressivité du regard rappelle les héroïnes du muet), une jeune femme qui revient à Budapest après des longues années d’absence et espère trouver une place de modiste dans le magasin que ses parents dirigeaient autrefois avant qu’ils ne meurent accidentellement.C’est dans les pas d’Irisz que la caméra de Laszlo Nemes va nous entraîner pour découvrir avec elle cette ville qu’elle a peu connue et dont le vernis un peu

trop brillant cache des aspects bien plus sombres. Car la vie d’Irisz ne va pas être aussi simple qu’elle aurait pu l’espérer. Le nouveau propriétaire Oszkar Brill, méfiant, ne va pas laisser cette intruse issue de la bourgeoisie reprendre une place dans ce magasin qui porte pourtant son nom. Et la jeune femme désemparée va se mettre à errer dans une Budapest bien moins sereine qu’il n’y paraît. Elle va partir à la recherche d’un frère méconnu et va croiser le chemin d’anarchistes et de nationalistes bien décidés à mettre à feu et à sang la ville inféodée au pouvoir autrichien et à son aristocratie. Et finalement le regard sombre de Laszlo Nemes que l’on avait connu avec Le Fils de Saul va prendre sa pleine puissance au fur et à mesure que les ors brillants et les stucs vont laisser la place à la nuit et à la lumière des torches de la foule assoiffée de vengeance. Nous sommes en 1913 et le vieil Empire vacille avant de s’enfoncer dans la guerre et la décomposition dans ce territoire morcelé par les revendications identitaires et la crise sociale qui couve après des siècles d’injustice et d’inégalité. Dans cet écheveau parfois elliptique, Nemes nous raconte ce vieux monde qui s’effondre et va s’abimer dans l’horreur de la Première Guerre Mondiale. En nous décrivant la naissance du chaos issu d’un monde faussement prospère sur le dos de la liberté et de l’égalité, il nous dresse en filigrane une parabole de notre Europe moderne, immensément riche pour les dominants mais sourde aux aspirations des plus faibles, où tous les élans révolutionnaires mais aussi les obscurantismes identitaires peuvent exploser à tout moment.

SUNSET

Page 24: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

JUSQU'AU 12/03

Écrit et réalisé par Denys ARCAND Québec 2018 2h09avec Alexandre Landry, Maripier Morin, Louis Morissette, Rémy Girard, Pierre Curzy...

Nous faire pouffer de rire sur ce monde désespérant ! C’est une fois de plus le pari réussi par Denys Arcand. Le constat est tout aussi sévère que dans les précédents films de la trilogie officieuse entamée avec Le Déclin de l’empire américain (1986) et Les Invasions barbares (2003). S’il n’est nul besoin d’avoir vu les deux premiers pour apprécier ce nouvel opus, les spectateurs qui les connaissent retrouveront la même veine narquoise sous une forme entièrement renouvelée, qui pioche dans le registre de la comédie et du film noir pour en illustrer le propos de façon toujours plus percutante et dynamique. Un film somme, où l’on retrouve les thèmes de prédilection du réalisateur et son sens du dialogue mis au service de ce qu’il sait faire de mieux : s’en prendre au système. L’empire américain décidément dégringole de haut. Bien mal avisés sont ceux qui continuent de penser « Jusqu’ici tout va bien ! » alors qu’il les entraîne avec lui dans sa course folle et que le sol

se rapproche inexorablement ! Ce n’est pas en faisant l’autruche qu’on apprend à voler ! Alors mes biens chers soeurs, mes bien chers frères, rigolons ensemble ! Ça au moins, on ne peut pas nous le retirer. Pierre-Paul (tiens, il manque Jacques ?) est un spécimen en voie de disparition, un idéaliste de première dans une époque décadente. Il a des airs de troglodyte mal luné malgré son jeune âge. C’est pourtant une tronche, ce gars-là. Des années d’études brillantes pour obtenir un doctorat en philosophie et le voici enfin devenu… chauffeur livreur ! Le même alphabet qui lui permettait de lire Marx, Épicure, Aristote ou Racine… ne lui sert plus qu’à rentrer des adresses sur son GPS. On serait aigri à moins… Quant à ses amours, elles battent de l’aile. Sa copine bosse dans une banque, ce qui fait d’elle une collabo, une social-traitre. Bon, Pierre-Paul est poli et cultivé, il le lui dit donc de façon plus élaborée, mais non moins blessante… Et son amoureuse de lui demander à juste titre : m’aimes-tu donc ? Et lui de ne savoir que répondre. Y’a pas mieux pour briser une relation pourtant sincère.Sur ces entrefaites, un événement vient bousculer le cours des choses et l’empêcher irrémédiablement de retrouver ses esprits. Une manne inespérée va lui tomber du ciel, ou plutôt d’un camion : alors qu’il doit livrer un stupide colis pour

trois dollars six cents, Pierre-Paul se retrouve à la tête d’un jackpot incroyable qui va tournebouler sa vie et pas que la sienne ! Mais chut ! On ne va pas tout vous dire, n’est-ce pas ? Voilà en tout cas notre olibrius dans une situation inextricable qu’il ne peut résoudre seul. Dès lors il devra entraîner dans son son sillage de drôles de zigotos : une prostituée de luxe, un gangster sur le retour, un avocat d’affaires, un kiné asiatique, un voleur à la tire noir et, tant qu’y être, sa désormais « ex », la banquière. Tout un aréopage improbable, des bras cassés unis pour réussir le coup du siècle ! Tandis que la police, rongeant son frein, lui colle aux fesses, Pierre-Paul (toujours sans Jacques !) louvoie entre ses activités salariées et bénévoles pour l’équivalent québecois des « compagnons d’Emmaüs ». L’occasion de faire un arrêt image sur ces beaux portraits de SDF, femmes, hommes, natifs d’ici ou d’ailleurs. Notre damoiseau a le cœur aussi grand que tous ceux qui luttent avec ou sans culottes, avec gilets jaunes ou sans chemises. Un cœur plus généreux que les possédants, les dirigeants… Dans le fond, l’injustice et la misère seront toujours plus puantes que l’odeur de l’argent sale, nous dit cette parabole contemporaine grinçante, haute en cynisme, mais fichtrement drôle.

LA CHUTE DE L'EMPIRE AMÉRICAIN

Page 25: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

DU 20/03 AU 2/04

Réalisé par Benoît JACQUOTFrance 2019 1h38avec Vincent Lindon, Stacy Martin, Valeria Golino, Julia Roy, Nancy Tate, Anna Cottis...Scénario de Chantal Thomas (dont Jacquot a adapté le roman Les Adieux à la reine), Jérôme Beaujour et Benoît Jacquot, d’après Histoire de ma vie, de Giacomo Casanova

A l’origine de ce projet singulier, il y a les mémoires de Giacomo Casanova, écrits dans la langue de Molière qui n’était pourtant pas la sienne et découverts par Benoît Jacquot alors qu’il a vingt ans à peine. Cette œuvre le marqua profondément, au point de devenir comme un compagnon de sa route artistique, nichée quelque part au creux de son œuvre jusqu’à devenir aujourd’hui (enfin?) la source d’inspiration directe d’un film. Dans ce texte, Casanova évoque avec sincérité sa vie, ses rencontres, ses voyages (l’histoire a retenu le grand séducteur, mais il était avant tout un véritable aventurier) mais Jacquot a décidé de s’attacher à un épisode plus particulièrement marquant : sa rencontre avec une jeune femme, La Charpillon, qui

restera son dernier et peut-être son seul et unique amour.

Nous sommes dans les années 1760. Casanova, connu pour son goût du plaisir et du jeu, arrive à Londres après avoir dû s’exiler. L’homme a atteint cet âge de maturité où plus rien ne semble l’effrayer et s’accommode volontiers de cette nouvelle escale dans une ville qu’il connaît peu et dont il ne parle pas la langue. Mais comme tout aventurier qui se respecte, il a dans chaque port quelques connaissances qui vont lui permettre de tenir son rang et le train de vie qui va avec : dîners mondains, bals plus ou moins clandestins et autres parties de jeux de hasard. Il rencontre ainsi, et à plusieurs reprises, une jeune fille mystérieuse dont il va s’éprendre et qu’il va vouloir conquérir. Mais cette courtisane, dont chacun sait ici qu’elle peut être à tout le monde, va se dérober à chacune de ses avances, distillant dans les jeux complexes de la séduction un venin troublant dont l’homme aux « cent quarante deux conquêtes » (c’est ce qu’il prétend dans ses mémoires) ne va pas sortir indemne. Elle lui lance un défi : elle veut qu’il l’aime autant qu’il la désire. Au nom de sa liberté, de l’idée qu’elle se fait d’elle-même, La Charpillon va décider

que cet homme qui les possède toutes ne la possèdera pas, elle. À charge pour lui de comprendre alors que ce qu’elle veut, ce ne sont pas les caresses ni la passion charnelle, mais bien l’essence même de l’amour, un sentiment noble et pur, le seul finalement qui vaille d’être vécu, et que Casanova n’a peut-être jamais encore éprouvé. Casanova, c’est Vincent Lindon, qui s’est glissé dans le costume avec son charisme animal et porte merveilleusement la lassitude que l’on perçoit dans le visage, dans les yeux de cet éternel voyageur arrivé peut-être au seuil de sa dernière grande épopée. Il a le rugueux du baroudeur et les gestes délicats de l’homme habitué aux salons, aux sonates, aux pas de danse sur des parquets vernis. La Charpillon, c’est la délicieuse Stacy Martin, minois enjôleur qui cache très bien son jeu et dont la silhouette fragile révélera une maturité et une détermination de feu. Et parce qu’il est un réalisateur qui aime et qui sait magnifiquement filmer les femmes, Benoît Jacquot ajoutera sa petite touche personnelle avec un personnage secondaire mais très important dans la construction de sa narration. Cette jeune et jolie femme qui déboule au tout début du film dans le salon sombre où un Casanova vieillissant écrit ce que l’on imagine être cette fameuse Histoire de ma vie et viendra recueillir son témoignage, c’est sans doute un alter ego féminin de Jacquot lui-même...

DERNIER AMOUR

Page 26: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

JUSQU'AU 12/03

(The Favourite)

Réalisé par Yorgos LANTHIMOSUSA/GB 2018 2h VOSTFavec Olivia Colman, Emma Stone, Rachel Weisz, Nicholas Hoult, Joe Alwyn...Scénario de Deborah Dean Davis et Tony McNamara

Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie pour Olivia Colman

Coupe Volpi de l’interprétation féminine pour Olivia Colman au Festival de Venise 2018

Les films historiques à costume glorifient généralement les grandes figures, délaissant les falots, les monarques fous, les oubliés des manuels. Les cinéastes se sont attachés à César ou à Auguste, peu à Romulus Augustule, le malheureux empereur avec qui s’effondra l’Empire romain d’Occident en 476, face à quelques troupes barbares. Cléopatre a fait vibrer Hollywood, beaucoup moins son ancêtre Ptolémée VIII qui fit dépecer son fils par vengeance contre sa femme, à qui il envoya les morceaux de leur enfant ! Et Napoléon est devenu un personnage de légende alors que tout le monde a oublié son successeur Louis XVIII, seulement connu des antiquaires pour le style de mobilier auquel il a donné son nom. Grâces soient donc rendue au cinéaste grec Yorgos Lanthimos d’avoir redonné vie à une reine d’Angleterre totalement

oubliée, Anne Stuart par sa naissance, dont le règne, qui dura pourtant 12 ans de 1702 à 1714, fut totalement éclipsé par ceux d’Elizabeth 1ère et Victoria, voire par celui de l’actuelle Elisabeth II. Il faut dire que rien ne marqua durablement ce règne, et que la malheureuse Anne, qui n’eut que des grossesses avortées ou des enfants morts prématurément lui interdisant toute descendance, ne fut pas gâtée par la vie, souffrant de terribles crises de goutte la clouant la plupart du temps au lit ou sur un fauteuil roulant à bord duquel elle arpentait avec rage les couloirs du palais.Mais Yorgos Lanthimos n’a que faire des grandes réalisations monarchiques, ni des figures prestigieuses de l’histoire. Ce qui a toujours passionné Lanthimos, c’est la cruauté des passions humaines. Lanthimos, c’est un peu le successeur de Pasolini et de Fassbinder, qui ausculte inlassablement les jeux du pouvoir et de l’amour où le sexe est toujours évidemment au cœur des intrigues. Et avec la malheureuse reine Anne, hystérique de douleur et de solitude, ne sachant que faire de son pouvoir royal en l’absence d’affection et de soutien, sujette donc à la manipulation des courtisans et plus spécialement des courtisanes, Lanthimos tenait un sujet en or et un décorum de choix. D’autant que la fin de son règne fut marquée par la rivalité entre deux femmes de pouvoir.De longue date la favorite en/du titre, Sarah Churchill (Rachel Weisz), duchesse de Malborough, joua de l’attachement

de la reine pour mener en sous main le royaume à sa guise, avec la complicité de son mari qui dirigeait les armées. Lanthimos décrit l’amitié entre Anne et Sarah comme passionnée et amoureuse, laissant à la duchesse la liberté d’une totale franchise, comme dans cette première scène jubilatoire où la favorite compare la reine à un putois ! Jusqu’au jour où débarque à la cour Abigaïl Hill (Emma Stone), une jeune cousine désargentée et déchue de Sarah qui, bien que reléguée dans un premier temps aux cuisines, parvient par ses charmes à conquérir l’attention et le cœur de la reine.La Favorite est donc un jeu aussi réjouissant qu’assassin de luttes de pouvoirs, où tous les coups sont permis. Lanthimos pousse son propos iconoclaste jusqu’au bout, jusqu’à la farce grotesque, à la manière d’un Peter Greenaway, autre observateur sarcastique des passions. Le tout servi par la performance de trois actrices exceptionnelles, la palme (ou la Coupe, ou le Globe doré) revenant à la trop méconnue Olivia Colman, comédienne britannique de très haute volée que les téléspectateurs ont pu apprécier dans les séries Broadchurch et The Crown.Mais le jeu incroyable des trois actrices ne doit pas éclipser la non moins incroyable mise en scène de Lanthimos qui, grosse production ou pas, fait preuve de l’audace qui est sa marque de fabrique : plans décentrés utilisant des focales en œil de poisson pour rendre encore plus étrange le chaos des sentiments et des situations, plans séquences vertigineux le long des couloirs et alcôves du palais royal où se jouent toutes les passions et turpitudes... Grâce à La Favorite, Lanthimos pourrait bien passer un cap et connaître un vrai grand succès public.

LA FAVORITE

Page 27: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

DU 20/03 AU 2/04

(Mary queen of Scots)

Réalisé par Josie ROURKEGB/USA 2018 2h05 VOSTFavec Saoirse Ronan, Margot Robbie, Jack Lowden, Jœ Alwyn, David Tennant, Guy Pearce... Scénario de Beau Willimon et Alexan-dra Byrne, d’après le livre de John Guy.

Production somptueuse, impression-nantes vues aériennes de sites naturels d’Écosse, magnifiques costumes… Marie Stuart, reine d’Écosse est un film d’épo-que qui charme d’abord par la splendeur de ses images, le faste de la reconstitution historique. Mais le retour au xvie siècle proposé par la réalisatrice Josie Rourke est également très intéressant sur le fond. Le récit débute en 1561, alors que Marie Stuart (Saoirse Ronan), reine d’Écosse, rentre d’exil après douze ans en France – où elle a épousé en 1558 le roi François II, mort prématurément deux ans plus tard. S’ensuit une bataille épique, non pas sur les champs de bataille, mais au sein même de la cour. La monarque, qui n’a pas vingt ans, ne fait pas l’unanimité. Il faut dire que l’Écosse est tiraillée entre

catholiques et protestants, que son indé-pendance est en jeu et que sa destinée dépend de cette reine revenue veuve et sans descendants. En Angleterre, la montée récente au trône d’une autre jeu-ne reine, Élisabeth Ire (Margot Robbie), est l’occasion d’une rare rivalité toute féminine au sommet. À travers les deux jeunes femmes culmine le choc entre deux dynasties, les Stuart et les Tudor. Teinté de géopolitique et de féminisme, le film brille de ses couleurs actuelles : il ar-rive en salles au moment où le Brexit dé-chire la Grande-Bretagne. Il y a 450 ans, l’Angleterre protestante cherchait à pren-dre le contrôle de l’île. Marie Stuart, un temps reine de France en tant qu’épouse de François II, est la dernière figure de l’Écosse catholique et continentale. Le cinéma n’a jamais été chiche de films sur cette époque – Elizabeth (1998), avec Cate Blanchett, demeure sans doute le titre le plus connu. Le premier long métrage de fiction de Josie Rour-ke, femme de théâtre, donne lieu à un fascinant duel à distance entre deux femmes de pouvoir qui se distinguent jusque dans leur manière d’affronter la cohorte d’hommes censés les conseiller. Le récit est mené subtilement et rend bien compte de la complexité de la situation : entre les Stuart et les Tudor, c’est pres-que blanc bonnet, bonnet blanc. La réa-

lisation s’appuie sur un habile montage qui intercale scènes dans les Highlands et à la cour de Londres. Conçu comme un suspense, le film aboutit à un face-à-face entre les deux protagonistes et la mise en scène de cette rencontre est un délice, tant elle se déroule comme un lent dévoilement à travers un labyrinthe de toiles blanches. Saoirse Ronan et Mar-got Robbie incarnent leurs rôles avec un bel aplomb et une intensité saisissante. Le portrait de cette Marie d’Écosse, femme de tête prête à rompre avec les coutumes, a quelque chose de neuf, de profondément original malgré les figures imposées du film historique : le traitement adopté ici, qui se méfie de la romance et ne recule pas devant l’expression de la violence, évite de colorer de rose le pouvoir au féminin. Peut-être les connaisseurs reprocheront-ils au film de se ranger trop ouvertement du côté de Marie Stuart : sans en faire la belle héroïne sans peur et sans reproche, le récit la montre comme la grande victi-me d’une machination. Le film s’ouvre et se conclut d’ailleurs par sa décapitation. Avec un dernier geste vestimentaire plein d’audace : l’apparition d’une éclatante robe rouge.

MARIE STUART, Reine d'Écosse

Page 28: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

DU 13 AU 25/03

Réalisé par Valeria GOLINOItalie 2018 1h55 VOSTFavec Riccardo Scamarcio, Valerio Mastandrea, Jasmine Trinca, Isabella Ferrari, Valentina Servi...Scénario de Valeria Golino, Francesca Marciano et Valia Santella.

La nature est ainsi faite : le même milieu, la même éducation, le même environnement, le même amour filial, les mêmes vacances au bord de mer, les mêmes châteaux de sable et pourtant… quoi de plus dissemblables que deux frères ? Ces deux-là étaient proches, ils ont partagé beaucoup, les rires de l’enfance, les secrets de l’adolescence. Et puis la vie a posé sa sentence sur ces deux destinées et le temps a fait le reste, œuvrant doucement vers un délitement du lien, quand la tendresse s’effiloche au gré des visites qui s’espacent et se font de plus en plus rares, au fil de ce constat qui s’impose comme une évidence : deux mondes qui ne se connaissent ni ne se comprennent plus.

Matteo et Ettore ont tracé chacun leur route, suivi des trajectoires qui ne se rencontrent plus. Ettore, l’aîné, n’a jamais quitté la région de son enfance, il est devenu enseignant, il s’est marié, a eu une fille, a quitté sa femme et puis est retombé amoureux. Matteo quant à lui vit depuis longtemps à Rome où il est entrepreneur à succès, avec toute la panoplie du golden boy qu’il campe avec nonchalance et, il faut bien le dire, une arrogance plutôt agaçante. Un appartement luxueux avec terrasse et vue sublime sur la ville éternelle, un chauffeur, quelques fidèles amis pour beaucoup faire la fête et de l’argent, énormément, suffisamment pour satisfaire ses moindres désirs : des amants, de la coke et des excès en tous genres. Quand il apprend que son frère est gravement malade et qu’il doit venir à Rome pour des examens, Matteo décide de l’héberger chez lui, sans se poser la moindre question. Fidèle à ce qu’il est, au fond de lui : en enfant trop gâté qui veut partager un bout de son trésor et des facilités que la chance et la vie ont

placés sur sa route. L’autre rechigne, et puis accepte, plus sans doute pour qu’on lui fiche la paix que par véritable envie de mêler sa mauvaise humeur aux bulles de champagne, aux œuvres d’art, aux mœlleux canapés de cet appartement bien trop luxueux pour lui. Chacun pourtant va essayer d’entrer dans l’univers de l’autre, maladroitement, sans en avoir les clés ni les codes, avançant à tâtons sur cette nouvelle route commune qu’ils tentent de reconstruire, en s’appuyant sur les souvenirs de leur enfance perdue. C’est cette histoire que la caméra de Valeria Golino va saisir au vol pour nous. Elle balance entre l’amertume d’une situation forcément tragique, car la mort rode, inéluctablement, et la tendresse retrouvée, la saveur revenue des rires et des regards complices. Suivant ce pas de deux hésitant, elle ne quitte pas des yeux ses deux personnages, qu’elle les suive au plus près en plans très serrés ou qu’elle les filme dans des séquences plus larges qui racontent aussi la lumière singulière et la beauté de Rome. Matteo solaire, voulant brûler la vie de tous côtés, un caractère parfois abject mais un vrai cœur d’or, Ettore plus secret, plus tourmenté, presque fantomatique, errant comme une ombre dans un monde qu’il ne reconnaît déjà plus : ces deux astres semblent pourtant ne pas pouvoir tourner l’un sans l’autre. Tout ceci est conté avec beaucoup de justesse et de pudeur, celle que les petits garçons apprennent bien sagement mais qui entrave aussi leur cœur, quand ils sont devenus grands.

EUFORIA

Page 29: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

À PARTIR DU 27/03

Écrit et réalisé par Ernesto DARANAS SERRANOCuba 2018 1h33 VOSTFavec Tomás Cao, Héctor Noas Uriza, Ron Perlman, Camila Arteche...

Prix du Public du Festival de La Havane et du Festival Cine Latino de Toulouse

À VOIR EN FAMILLE, ENFANTS À PARTIR DE 10 ANS

Tant que Cuba n’aura pas cédé à la pression internationale, économique autant que politique, qui pousse son peuple depuis des décennies à l’abandon de l’utopie révolutionnaire née en 1959, elle sera toujours l’objet des images et des fantasmes les plus contradictoires. Paradis révolutionnaire, ultime rempart contre l’impérialisme trumpiste, ou prison à ciel ouvert ? Le joli conte de Ernesto Daranas Serrano a l’avantage de renvoyer dos à dos les caricatures et de raconter Cuba dans toute sa complexité au fil d’un récit drolatique et poétique.Nous sommes en 1991. Depuis deux ans, le mur est tombé à Berlin. Dans la plupart des pays concernés, des générations de gens qui ont subi la chape de plomb soviétique voient l’effondrement de la

grande URSS comme un souffle de liberté. Mais du côté de Cuba, on ne ressent pas forcément le même enthousiasme. La fin de l’URSS et l’avènement du très libéral Eltsine sonnent comme un coup de grâce pour le régime cubain, déjà affaibli économiquement par la faillite progressive du grand allié de l’Est et de plus en plus isolé. D’autant que le pays voit fuir nombre de ses habitants les plus jeunes, qui bricolent des radeaux pour rejoindre au plus vite la Floride où sont déjà installés de nombreux émigrés cubains.Pour Sergio, professeur de marxisme à l’Université de La Havane, qui doit faire face à de nombreux étudiants de plus en plus blasés et sceptiques sur la pertinence des idéaux révolutionnaires, et qui doit dans le même temps composer avec les pénuries de matériel universitaire et avec les tracasseries administratives, c’est une période particulièrement déprimante. Mais ce jeune veuf, qui vit avec sa fille espiègle et sa vieille mère gentiment acariâtre, se réfugie dans une passion : la radio amateur qui lui permet d’ouvrir une porte sur le monde, notamment en échangeant avec un vieux correspondant new yorkais spécialiste hétérodoxe de la NASA et de la conquête spatiale. Et c’est accidentellement que la conquête spatiale va changer sa vie,

quand il va entrer en contact, au hasard d’une fréquence, avec un autre délaissé de la chute de l’URSS : Sergeï, unique occupant de la station spatiale MIR dont on retarde le retour, les autorités spatiales compétentes de l’Union soviétique ayant été peu ou prou laissées à l’abandon. Va commencer une rocambolesque relation amicale et radiophonique entre les deux hommes, séparés par quelques milliers de kilomètres ! Une relation contrariée par la surveillance ubuesque des services secrets cubains, dont l’agent quelque peu crétin est persuadé d’avoir détecté un complot international.Enlevé et drôle, Sergio & Sergeï est également servi par une très jolie mise en scène qui met pleinement en valeur les toits de La Havane, qui constituent tout un monde : c’est sur les hauteurs de la ville que se fabriquent à l’époque, en toute clandestinité bien sûr, les radeaux qui serviront à fuir vers les USA. Et on a droit aussi à de très beaux plans de la terre vue du cosmos, telle que la voit dans sa solitude le cosmonaute Sergei.Ernesto Daranas Serrano nous avait donné il y a trois ans le très plaisant Chala une enfance cubaine. Il confirme avec ce conte délicat qu’il a un vrai talent pour décrire avec chaleur et bienveillance la petite histoire de ses compatriotes.

SERGIO ET SERGEÏ

Page 30: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

PSYCHOSE

3 SEANCES LES 29 et 31/03 ET 2/04Réalisé par Alfred HitchcockUSA 1960 1h49mn VOSTFavec Anthony Perkins, John Gavin, Vera Miles...Scénario de Joseph Stefano, adapté d’un roman de Robert Bloch, inspiré de faits réels (le tueur en série Ed Gein)

« Je veux jouer avec le spectateur comme le chat avec la souris. »

(Alfred Hitchcock)

Le propre de tout chef-d’œuvre artistique est, dit-on, de proposer de multiples significations et d’influencer les créateurs à venir par son aspect novateur. Pour ce qui est du cinéma moderne, on pourrait dire, paraphrasant une phrase célèbre, qu’au début il y eut Citizen Kane (1941) d’Orson Welles ; puis vint Psycho (1960) de Hitchcock, l’un des films fondateurs du cinéma moderne qui marque encore les mémoires des cinéphiles et inspire toujours les réalisateurs et les critiques plus de quarante années après sa sortie sur les écrans.Pour les petits chanceux qui n’auraient jamais entendu parler du film (on les envie de le découvrir !), en voici les grandes lignes : Marion Crane en a assez de ne pouvoir mener sa vie comme elle l’entend. Son travail ne la passionne plus, son amant ne peut l’épouser car il doit verser une énorme pension alimentaire le laissant sans le sou... Mais un beau jour, son patron lui demande de déposer 40 000 dollars à la banque. La tentation est trop grande, et Marion s’enfuit avec l’argent. Très vite la panique commence à se faire sentir. Partagée entre l’angoisse de se faire prendre et l’excitation de mener une nouvelle vie, Marion roule vers une destination qu’elle n’atteindra jamais. La pluie est battante, la jeune femme s’arrête près d’un motel, tenu par un sympathique gérant nommé Norman Bates, mais qui doit supporter le caractère possessif de sa mère. Après un copieux repas avec Norman, Marion prend toutes ses précautions afin de dissimuler l’argent. Pour se délasser de cette journée, elle prend une douche...Stop ! En dire un mot de plus serait trahir la règle du jeu voulu par le grand Alfred, et on s’en voudrait de le décevoir ; êtes-vous prêt à jouer entre les griffes du chat ?

DU 13 AU 25/03 (1 JOUR SUR 2)

Réalisé par Clint EASTWOODUSA 2018 1h57 VOSTFavec Clint Eastwood, Bradley Cooper, Diane Wiest, Laurence Fishburne, Michael Peña, Andy Garcia...

Scénario de Nick Schenk d’après le livre de Sam Dolnick

Nous avions un petit peu perdu de vue Clint Eastwood depuis quelques films. Disons que le très moyen 15h17 pour Paris, et auparavant le guerrier American sniper ne nous avaient pas emballés et nous avions fait l’impasse sur leur programmation. Le retour devant la caméra de l’acteur Eastwood, que l’on avait pas vu depuis 2012 dans le très faiblard Une nouvelle chance, est pour beaucoup dans l’intérêt que nous portons à La Mule. Si, en apparence du moins, Eastwood s’éloigne de ses derniers sujets qui retraçaient le parcours de ces héros du quotidien dont l’Amérique a le secret, La Mule revient pourtant une fois encore sur l’itinéraire véridique d’un vétéran – en même temps, aux USA, combien d’hommes ou de femmes n’ont pas participé à une guerre ? – mais cette fois en version plutôt anti-héros.

Parce qu’à plus de 80 ans, Earl Stone, horticulteur reconnu par ses pairs, est aux abois. Il a pourtant encore fière allure. Earl est ce que l’on pourrait appeler un beau vieux. Il suffit de le voir dans ses costumes bien taillés, recevoir des prix dans les salons pour ses créations horticoles, serrer des mains, balancer une oeillade suggestive aux dames rougissantes pour deviner l’homme qu’il

a été. Bien sûr, derrière les apparences, une réalité plus triviale est à l’oeuvre et comme tout homme ou presque à son âge, Earl balade quelques casseroles au cul de son pick-up. On comprend vite que sa femme et sa fille ne le portent pas dans leur cœur, qu’il n’a pas vraiment été un mari modèle et encore moins un père présent et affectueux. Il n’y a guère que sa petite fille qui lui accorde encore un peu de crédit. Et puis surtout sa petite entreprise est en faillite et Earl est en banqueroute. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf qu’il s’est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain. Ce que l’on appelle faire la mule. Extrêmement performant, Tata – c’est le nom de code qui va très vite lui échoir et qui veut dire grand-père en espagnol – transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un « supérieur » chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s’intéresser à lui : l’agent de la DEA Colin Bates est plus qu’intrigué par cette nouvelle « mule ». Entre la police, les hommes de main du cartel et les fantômes du passé menaçant de le rattraper, Earl est désormais lancé dans une vertigineuse course contre la montre...

Le film, au-delà du thriller, parle du temps perdu, de seconde chance et de pardon et si La Mule n’a pas la même puissance narrative que Gran Torino, déjà scénarisé par Nick Schenk, on prend un plaisir certain à suivre les aventures malfamées de cet octogénaire débonnaire et presque inconscient.

LA MULE

Page 31: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

5 salles à Saint-Ouen l’Aumône: 5 lignes en blanc dans la grille1 salle à Pontoise:

1 ligne colorée dans la grilleATTENTION : l’heure indiquée est celle du

début du film. (D)= dernière projection

TOUS LES FILMS: A kind of magic

Soirée le 15/03 et du 20/03 au 2/04Alternatives

Séance unique + débat le 7/03Bohemian Rhapsody

Soirée Karaoké le 22/03 +Les vendredis et dimanches de mars

Boy erasedÀ partir du 27/03C'est ça l'amourÀ partir du 27/03

Celle que vous croyezDu 27/02 au 19/03

La chute de l'empire américainJusqu'au 12/03

Damien veut changer le mondeDu 6/03 au 2/04 + rencontre le 8/03

Dans les boisDu 20 au 31/03

Depuis MédiapartSéance unique + débat le 01/04

Dernier amourDu 20/03 au 2/04

Eric Clapton, life in 12 barsDu 20 au 31/03

Les éternelsDu 27/02 au 19/03

EuforiaDu 13 au 25/03

La favoriteJusqu'au 12/03

Fukushima, le couvercle du soleilDébat le 11/03 et du 22 au 30/03

FunanRencontre le 14/03 et jusqu'au 26/03

Grâce à DieuJusqu'au 31/03

Le grain et l'ivraieSéance unique + rencontre le 24/03

Le grand bain4 séances du 1er au 10/03

Green book : sur les routes du sudJusqu'au 26/03Les invisibles

Les 1er, 2 et 5/03Jusqu'à la garde

Du 27/02 au 11/03Kabullywood

Soirée le 12/03 et les 14 & 16/03Ma vie avec John F. Donovan

Du 13/03 au 2/04Mary Stuart, reine d'Écosse

Du 20/03 au 2/04La mule

Du 13 au 25/03Le mystère Henri Pick

Du 20/03 au 2/04

SAINT-OUEN

mEr

27FÉV

PONTOISE

SAINT-OUEN

JEU

28FÉV

PONTOISE

SAINT-OUEN

VEN

1ermArSPONTOISE

SAINT-OUEN

SAm

2mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

DIm

3mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

LUN

4mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

mAr

5mArSPONTOISE

LE CINÉMA TOUS LES JOURS À TOUTES LES SÉANCES POUR LES -16 ANS C’EST 4 EUROS

14h00 16h45 18h40 20h45 GRÂCE À DIEU JUSQU'À LA GAR… Celle que vous cro… La chute de l'empi…

14h20 15h50 18h15 20h45 WARDI (vf) La chute de l'empi… VICE Un coup de maître14h15 15h50 17h00 18h50 20h30 SANTIAGO,IT… Rita et Machin Tout ce qu'il me re… WARDI (vo) SANTIAGO,IT… 14h00 16h00 18h40 20h30 Celle que vous cro… GRÂCE À DIEU JUSQU'À LA GAR… LES ÉTERNELS 14h20 17h00 18h20 20h40 LES ÉTERNELS Les ritournelles de… LA FAVORITE Celle que vous cro… 14h15 16h10 18h15 20h45 MINUSCULE 2 DRAGONS 3 GREEN BOOK… La chute de l'empi…

14h20 16h30 18h30 20h40 DRAGONS 3 Le château de Cag… UNE INTIME CON… GRÂCE À DIEU

14h15 16h15 17h20 19h00 20h40 Celle que vous c… Rita et Machin WARDI(vf) SANTIAGO,IT… Sorry to bother you 14h00 16h40 18h45 20h45 GRÂCE À DIEU UNE INTIME CON… Un coup de maître VICE 14h30 ciné-goûter 16h15 18h15 20h45 Les animaux en folie DRAGONS 3 La chute de l'empi… LA FAVORITE 14h00 16h00 18h30 20h30 Le château de Cag… LES ÉTERNELS Celle que vous cro… LES ÉTERNELS 14h15 16h15 18h10 20h50 DRAGONS 3 MINUSCULE 2 GRÂCE À DIEU GREEN BOOK…

14h15 16h50 18h50 20h30 22h40LES ÉTERNELS Un coup de maître SANTIAGO,ITALIA LA FAVORITE WARDI (vo)14h30 16h10 18h40 20h45 22h30SANTIAGO,ITALIA VICE LES INVISIBLES Tout ce qu'il me re… Bohemian Rhapsody14h20 17h00 18h20 21h00 22h45GRÂCE À DIEU …de Rita et Machin LES ÉTERNELS JUSQU'À LA GAR… Sorry to bother you14h15 16h15 18h15 20h40 22h40Le château de Cag… Celle que vous cro… La chute de l'empi… UNE INTIME CON… La chute de l'empi...14h20 16h20 18h30 20h50 MINUSCULE 2 DRAGONS 3 LE GRAND BAIN GRÂCE À DIEU

14h30 16h40 18h30 21h00 DRAGONS 3 WARDI (vf) GREEN BOOK… Celle que vous cro…

14h30 17h00 18h40 20h50 La chute de l'empi… SANTIAGO,ITALIA Un coup de maître SANTIAGO,ITALIA 14h20 16h00 18h15 20h50 WARDI (vf) Sorry to bother you VICE La chute de l'empi… 14h20 17h00 18h15 20h40 GRÂCE À DIEU Les ritournelles de… LA FAVORITE Celle que vous cro… 14h15 16h20 18h30 20h45 LES INVISIBLES Celle que vous cro… UNE INTIME CON… LES ÉTERNELS 14h15 16h30 + rencontre 19h00 21h00 DRAGONS 3 PACHAMAMA Tout ce qu'il me re… GRÂCE À DIEU

14h15 16h10 18h20 21h00 MINUSCULE 2 DRAGONS 3 LES ÉTERNELS GREEN BOOK…

14h20 16h50 18h45 20h30 VICE Le château de Cag… WARDI (vo) Tout ce qu'il me re...11h10 14h30 16h10 18h40 20h40SANTIAGO,ITALIA WARDI (vf) La chute de l'empi… Un coup de maître Sorry to bother you11h00 14h15 16h20 19h00 20h40LE GRAND BAIN DRAGONS 3 LES ÉTERNELS SANTIAGO,ITALIA LES ÉTERNELS11h10 14h15 16h20 18h40 20h45…de Rita et Machin Celle que vous cro… LA FAVORITE UNE INTIME CON… GREEN BOOK…11h00 14h20 16h50 (D) 18h10 20h45DRAGONS 3 GREEN BOOK… Les ritournelles de… GRÂCE À DIEU Bohemian Rhapsody

14h20 16h10 17h15 18h50 20h30 (D) Tout ce qu'il me Rita et Machin WARDI(vf) SANTIAGO,IT… VICE 14h10 16h40 18h45 20h50 LES ÉTERNELS UNE INTIME CON… Sorry to bother you Un coup de maître 14h15 16h15 18h15 20h45 Celle que vous cro… DRAGONS 3 La chute de l'empi… LA FAVORITE 14h00 16h00 18h40 20h40 Le château de Cag… GRÂCE À DIEU Celle que vous cro… LES ÉTERNELS 14h15 16h15 18h10 20h40 DRAGONS 3 MINUSCULE 2 GREEN BOOK… GRÂCE À DIEU

14h15 16h40 18h15 20h45 GREEN BOOK… WARDI (vf) La chute de l'empi… UNE INTIME CON… 14h20 16h40 18h40 (D) 20h40 (D) LA FAVORITE Celle que vous cro… Un coup de maître Sorry to bother you 14h20 16h10 18h15 20h50 MINUSCULE 2 DRAGONS 3 GRÂCE À DIEU Celle que vous cro… 14h30 17h10 18h50 (D) 20h40 GRÂCE À DIEU SANTIAGO,ITALIA Tout ce qu'il me re… SANTIAGO,ITALIA 14h15 ciné-goûter 17h15 18h30 20h30 MANGO +rencontre …de Rita et Machin JUSQU'À LA GAR… GREEN BOOK…

14h15 16h15 (D) 18h15 20h50 (D) DRAGONS 3 Le château de Cag… LES ÉTERNELS LES INVISIBLES

TOUT LE PROGRAMME SUR : www.cinemas-utopia.org/saintouen

Page 32: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

SAINT-OUEN

mEr

6mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

JEU

7mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

VEN

8mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

SAm

9mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

DIm

10mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

LUN

11mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

mAr

12mArSPONTOISE

LE CINÉMA TOUS LES JOURS À TOUTES LES SÉANCES POUR LES -16 ANS C’EST 4 EUROS

14h15 16h10 18h15 20h50 SIBEL DAMIEN VEUT C… GRÂCE À DIEU GREEN BOOK…

14h30 16h20 18h15 20h40 SIBEL SANTIAGO,ITALIA La chute de l'empi… SANTIAGO,ITALIA 14h20 16h15 18h15 20h30 STAN & OLLIE WARDI (vf) LA FAVORITE SIBEL 14h15 16h10 18h45 20h45 DAMIEN VEUT C… LES ÉTERNELS DAMIEN VEUT C… LES ÉTERNELS 14h20 16h20 18h30 20h40 MANGO Celle que vous cro… UNE INTIME CON… STAN & OLLIE 14h15 16h15 17h15 18h20 20h45 DRAGONS 3 la cabane aux… …Rita et Machin GREEN BOOK… GRÂCE À DIEU

14h20 16h40 18h40 20h45 RALPH 2.0 MINUSCULE 2 Celle que vous cro… DAMIEN VEUT C…

14h20 16h10 17h10 18h45 20h40 SIBEL La cabane aux ois… WARDI (vf) SIBEL La chute de l'empi… 14h30 16h30 18h40 20h40 STAN & OLLIE UNE INTIME CON… STAN & OLLIE Celle que vous cro… 14h15 16h10 18h45 20h45 MINUSCULE 2 GRÂCE À DIEU DAMIEN VEUT C… GREEN BOOK… 14h20 16h15 18h10 20h45 DAMIEN VEUT C… MANGO LES ÉTERNELS JUSQU'À LA GAR… 14h15 16h30 18h40 20h30 soirée débat RALPH 2.0 DRAGONS 3 SANTIAGO,ITALIA ALTERNATIVES

14h20 15h50 18h20 20h50 22h20WARDI (vf) LES ÉTERNELS La chute de l'empi… SANTIAGO,ITALIA La chute de l'empi...14h15 16h45 18h30 20h45 22h30Bohemian Rhapsody SANTIAGO,ITALIA LE GRAND BAIN SIBEL Celle que vous cro…14h00 16h40 18h30 21h00 GRÂCE À DIEU SIBEL GREEN BOOK… GRÂCE À DIEU 14h15 16h10 17h15 18h15 20h30 22h40 DAMIEN veut Rita et Machin la cabane aux Celle que vous c LA FAVORITE STAN & OLLIE 14h20 16h30 18h20 20h30 soirée débat RALPH 2.0 MINUSCULE 2 STAN & OLLIE DAMIEN VEUT C…

14h30 16h40 18h40 20h50 DRAGONS 3 MANGO UNE INTIME CON… LES ÉTERNELS

14h30 16h30 18h30 20h30 SIBEL STAN & OLLIE SIBEL Celle que vous cro… 14h30 16h10 17h10 18h20 20h40 Wardi(vf) La cabane aux… Rita et Machin LA FAVORITE UNE INTIME CON… 14h15 16h50 18h50 20h45 LES ÉTERNELS MANGO JUSQU'À LA GAR… GREEN BOOK… 14h20 16h20 18h30 21h00 DAMIEN VEUT C… Celle que vous cro… La chute de l'empi… STAN & OLLIE 14h15 16h15 18h15 20h50 DRAGONS 3 MINUSCULE 2 LES ÉTERNELS GRÂCE À DIEU

14h15 16h30 19h15 21h00 RALPH 2.0 GRÂCE À DIEU SANTIAGO,ITALIA DAMIEN VEUT C…

14h30 16h10 18h30 20h30 SANTIAGO,ITALIA LA FAVORITE SIBEL La chute de l'empire11h10 14h20 16h20 18h20 20h40La cabane aux ois… MANGO STAN & OLLIE UNE INTIME CON… WARDI (vo)11h00 14h10 16h45 18h45 20h45RALPH 2.0 GRÂCE À DIEU DRAGONS 3 Celle que vous cro… SANTIAGO,ITALIA11h10 14h20 17h00 (D) 18h10 (D) 20h30Celle que vous cro… LES ÉTERNELS …de Rita et Machin LE GRAND BAIN LES ÉTERNELS11h00 14h15 (D) 16h10 18h40 20h40Bohemian Rhapsody MINUSCULE 2 GREEN BOOK… DAMIEN VEUT C… STAN & OLLIE

16h15 18h15 20h45 WARDI (vo) LES ÉTERNELS Celle que vous cro… 16h10 18h45 20h30 La chute de l'empi… SANTIAGO,ITALIA SIBEL 14h00 16h00 18h40 20h40 STAN & OLLIE GRÂCE À DIEU STAN & OLLIE DAMIEN VEUT C… 14h00 16h10 18h15 20h40 UNE INTIME CON… Celle que vous cro… GREEN BOOK… LA FAVORITE 16h00 18h20 (D) 20h30 soirée débat DAMIEN VEUT C… JUSQU'À LA GAR… FUKUSHIMA le couvercle du soleil

16h10 18h20 20h30 STAN & OLLIE Celle que vous cro… LES ÉTERNELS 16h15 18h30 20h40 (D) SANTIAGO,ITALIA UNE INTIME CON… SANTIAGO,ITALIA 14h00 16h00 18h40 20h40 DAMIEN VEUT C… GRÂCE À DIEU DAMIEN VEUT C… GRÂCE À DIEU 14h00 16h00 18h30 (D) 20h45 (D) SIBEL LES ÉTERNELS LA FAVORITE La chute de l'empi… 16h10 18h40 (D) 20h30 film + repas GREEN BOOK… WARDI (vo) KABULLYWOOD

18h30 20h30 SIBEL STAN & OLLIE

Psychose3 séances les 29&31/03 et 2/04

RBGSéance unique + débat le 28/03

RebellesÀ partir du 13/03

Rosie DavisÀ partir du 29/03 + rencontre

Santiago, ItaliaDu 27/02 au 12/03

Sergio et SergeïÀ partir du 27/03

SibelDu 6 au 19/03

Le silence des autresDébat le 18/03 et jussqu'au 31/03

Sorry to bother youJusqu'au 5/03Stan et Ollie

Du 6 au 26/03Sunset

Du 20/03 au 2/04The Raft

Séance unique + débat le 21/03Tout ce qu'il me reste de la révolution

Jusqu'au 5/03Un coup de maître

Jusqu'au 5/03Une intime conviction

Jusqu'au 19/03Vice

Jusqu'au 5/03Wardi

Avt-1ère + rencontre le 22/02Et du 27/02 au 12/03

Wine CallingSéance unique + dégustation le 2/04

LE COIN DES ENFANTS

Alita : Battle angelDu 20 au 31/03

Les animaux en folieCiné-Goûter+rencontre le 28/02Les aventures de Rita et Machin

Jusqu'au 10/03La cabane aux oiseaux

Du 6 au 24/03Le château de Cagliostro

Jusqu'au 5/03Le cochon, le renard et le moulin

À partir du 27/03Dragons 3

Du 27/02 au 17/03La grande aventure LEGO 2

À partir du 27/03MangoCiné-goûter + rencontre le 5/03 et

jusqu'au 17/03Minuscule 2 :

Jusqu'au 10/03Pachamama

Séance unique + rencontre le 02/03La petite fabrique de nuages

Du 13 au 31/03Ralph 2.0

Du 6 au 24/03Les ritournelles de la chouette

Jusqu'au 3/03Royal Corgi

Avt-1ère petit déj le 24/03

Page 33: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

16h15 18h30 20h40 FUNAN EUFORIA UNE INTIME CON… 16h00 18h40 20h40 LES ÉTERNELS SIBEL GRÂCE À DIEU 14h00 16h20 18h20 20h45 Ma vie avec John F… REBELLES Ma vie avec John F REBELLES 14h00 16h00 18h40 20h45 Celle que vous cro… GREEN BOOK… STAN & OLLIE DAMIEN VEUT C… 18h30 20h30 soirée débat REBELLES LE SILENCE DES AUTRES

14h20 16h30 18h30 20h30 UNE INTIME CON… STAN & OLLIE SIBEL ERIC CLAPTON…11h10 14h30 16h45 18h10 20h45SIBEL EUFORIA La cabane aux ois… LES ÉTERNELS FUNAN11h00 (D) 14h00 16h10 18h45 20h45MANGO RALPH 2.0 GRÂCE À DIEU DAMIEN VEUT C… REBELLES11h10 14h15 16h40 (D) 18h40 20h40La petite fabrique… GREEN BOOK… DRAGONS 3 Celle que vous cro… STAN & OLLIE11h00 14h15 16h30 18h50 20h40GRÂCE À DIEU LA MULE Ma vie avec John F REBELLES Ma vie avec John F

SAINT-OUEN

mEr

13mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

JEU

14mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

VEN

15mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

SAm

16mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

DIm

17mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

LUN

18mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

mAr

19mArSPONTOISE

LE CINÉMA TOUS LES JOURS À TOUTES LES SÉANCES POUR LES -16 ANS C’EST 4 EUROS

14h15 16h20 18h20 20h45 DAMIEN VEUT C… REBELLES Ma vie avec John F Bohemian Rhapsody

14h15 16h10 17h10 18h15 20h50 SIBEL la petite fabrique… la cabane aux GRÂCE À DIEU EUFORIA 14h15 16h10 18h20 20h50 STAN & OLLIE LA MULE LES ÉTERNELS Celle que vous cro… 14h20 16h40 18h40 20h40 Ma vie avec John F… DRAGONS 3 STAN & OLLIE DAMIEN VEUT C… 14h20 16h30 18h30 20h30 RALPH 2.0 MANGO SIBEL GREEN BOOK… 14h30 16h20 18h20 20h45 REBELLES DAMIEN VEUT C… Ma vie avec John F REBELLES

18h40 20h40 REBELLES Ma vie avec John F…

16h00 18h40 20h50 GRÂCE À DIEU EUFORIA SIBEL 16h10 18h45 20h40 LES ÉTERNELS KABULLYWOOD STAN & OLLIE 14h00 16h00 18h30 20h40 REBELLES Ma vie avec John F DAMIEN VEUT C… Ma vie avec John F… 14h00 16h10 18h15 20h45 UNE INTIME CON… Celle que vous cro… GREEN BOOK… REBELLES 18h30 20h30 soirée débat REBELLES FUNAN

16h00 18h30 20h40 22h40 GREEN BOOK… FUNAN UNE INTIME CON… STAN & OLLIE 16h10 18h30 20h30 EUFORIA SIBEL LES ÉTERNELS 14h00 16h20 18h20 20h30 22h45Ma vie avec John F… REBELLES Celle que vous cro… Ma vie avec John F REBELLES14h00 16h00 18h10 20h45 22h40SIBEL DAMIEN VEUT C… GRÂCE À DIEU DAMIEN VEUT C… LA MULE 18h20 20h30 dégustation 22h30 STAN & OLLIE A KIND OF MAGIC Bohemian Rhapsody

18h20 20h45 Ma vie avec John F REBELLES

14h20 16h10 17h10 18h20 20h40 FUNAN la cabane aux la petite fabrique… EUFORIA STAN & OLLIE 14h30 16h30 (D) 18h30 20h30 MANGO KABULLYWOOD SIBEL GRÂCE À DIEU 14h30 16h30 18h40 20h50 DAMIEN VEUT C… RALPH 2.0 UNE INTIME CON… DAMIEN VEUT C… 14h20 16h20 18h20 21h00 DRAGONS 3 Celle que vous cro… LES ÉTERNELS GREEN BOOK… 14h15 16h40 18h30 21h00 Ma vie avec John F… REBELLES Ma vie avec John F REBELLES

18h50 21h00 REBELLES Ma vie avec John F…

16h10 18h30 20h30 EUFORIA FUNAN STAN & OLLIE 16h10 18h15 20h50 (D) SIBEL GRÂCE À DIEU SIBEL 14h00 16h00 18h20 (D) 20h30 (D) REBELLES Ma vie avec John F UNE INTIME CON… LES ÉTERNELS 14h00 16h00 18h30 20h40 (D) DAMIEN VEUT C… STAN & OLLIE DAMIEN VEUT C… Celle que vous cro… 19h00 20h45 REBELLES Ma vie avec John F…

18h30 20h45 LA MULE REBELLES

Ecrire au Stella café avec l’atelier d’écriture

«couleurs de plume»

Ecrire pour le plaisir au moyen de jeux d’écriture et de

contraintes littérairesLibérer son imagination et sa

créativité en jouant avec les mots

les jeudis 7-14-21 mars ; 4-11-18 et 25 avril de 9h30 à 11h30

à la Maison des Associations,Salle Prune, place du Petit

Martroyà PontoiseLes samedis 9 mars et 6 avril

de 14h30 à 16h30au Stella café d’Utopia

à Saint-Ouen-l’Aumône

15 euros l’atelierChaque séance est indépendante.

contact : [email protected]

TOUT LE PROGRAMME SUR : www.cinemas-utopia.org/saintouen

Page 34: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

SAINT-OUEN

mEr

20mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

JEU

21mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

VEN

22mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

SAm

23mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

DIm

24mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

LUN

25mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

mAr

26mArSPONTOISE

PANDORA / UTOPIA MÊME COMBAT : NOS ABONNEMENTS SONT VALABLES LÀ-BAS ET INVERSEMENT

14h20 16h20 18h45 20h40 Le mystère Henri… Ma vie avec John F REBELLES ERIC CLAPTON…

14h30 17h10 18h40 20h40 SUNSET DANS LES BOIS A KIND OF MAGIC EUFORIA 14h30 16h15 17h15 18h30 20h30 FUNAN la cabane aux la petite fabrique… STAN & OLLIE SUNSET 14h20 16h40 18h40 20h40 Ma vie avec John F… Le mystère Henri… DAMIEN VEUT C… GRÂCE À DIEU 14h15 16h10 18h20 20h45 DERNIER AMOUR RALPH 2.0 GREEN BOOK… DERNIER AMOUR 14h15 16h40 18h30 20h50 ALITA, battle angel REBELLES Ma vie avec John F REBELLES

18h15 20h40 MARY STUART... Le mystère Henri…

16h10 18h20 20h45 STAN & OLLIE EUFORIA DAMIEN VEUT C… 16h00 18h40 20h30 SUNSET FUNAN SUNSET 14h00 16h00 18h40 20h40 REBELLES Ma vie avec John F Le mystère Henri… Ma vie avec John F… 14h00 16h10 18h30 20h40 DERNIER AMOUR MARY STUART... DERNIER AMOUR LA MULE 18h30 20h30 soirée débat REBELLES THE RAFT

16h10 18h15 20h50 22h40 LE SILENCE DES… GRÂCE À DIEU STAN & OLLIE ERIC CLAPTON… 16h00 18h40 20h30 22h45 SUNSET FUKUSHIMA, le c… MARY STUART... FUNAN14h00 16h20 18h30 20h50 22h30Ma vie avec John F… REBELLES Ma vie avec John F REBELLES GREEN BOOK…14h00 16h10 18h15 20h15 22h45EUFORIA DERNIER AMOUR Le mystère Henri… SUNSET REBELLES 18h20 20h30 séance karaoké DAMIEN VEUT C… Bohemian Rhapsody

18h40 20h45 DERNIER AMOUR Ma vie avec John F…

14h15 16h10 17h10 18h30 20h45 …kind of magic la petite fabrique DANS LES BOIS EUFORIA DERNIER AMOUR 14h30 17h10 18h50 20h50 SUNSET FUNAN STAN & OLLIE GRÂCE À DIEU 14h15 16h15 18h45 21h00 Le mystère Henri… GREEN BOOK… LA MULE Ma vie avec John F… 14h20 16h40 18h40 21h00 ALITA, battle angel DERNIER AMOUR MARY STUART... DAMIEN VEUT C… 14h20 16h10 18h40 20h40 REBELLES Ma vie avec John F REBELLES Le mystère Henri…

18h15 21h00 SUNSET REBELLES

16h00 18h40 20h30 SUNSET LE SILENCE DES… SUNSET 16h10 18h30 (D) 20h40 (D) A KIND OF MAGIC FUNAN STAN & OLLIE 14h00 16h20 18h30 20h30 Ma vie avec John F… REBELLES DAMIEN VEUT C… Le mystère Henri… 14h00 16h00 18h15 20h50 Le mystère Henri… DERNIER AMOUR GRÂCE À DIEU DERNIER AMOUR 18h20 20h45 Ma vie avec John F REBELLES

18h15 20h40 (D) MARY STUART... GREEN BOOK…

14h15 16h00 18h40 20h30 FUNAN SUNSET LE SILENCE DES… SUNSET11h00 p'tit déj. 14h20 16h20 18h30 20h30ROYAL CORGI DERNIER AMOUR EUFORIA STAN & OLLIE GREEN BOOK…(avant-1ère) 14h15 (D) 16h30 18h50 20h45 RALPH 2.0 ALITA, battle angel DAMIEN VEUT C… Ma vie avec John F11h00 p'tit déj. 14h10 16h30 (d) 17h30 18h50 20h45Le grain et l'ivraie MARY STUART la cabane… Dans les bois DERNIER AMOUR Bohemian Rhapsody(avant-1ère + 14h10 16h50 18h40 20h40rencontre) GRÂCE À DIEU REBELLES Le mystère Henri… REBELLES

16h10 18h30 20h40 FUKUSHIMA, le c… DERNIER AMOUR FUNAN 16h10 18h15 20h50 (D) STAN & OLLIE SUNSET EUFORIA 14h00 16h00 18h20 (D) 20h30 REBELLES Ma vie avec John F LA MULE GRÂCE À DIEU 14h00 16h00 18h30 20h30 DERNIER AMOUR DAMIEN VEUT C… Le mystère Henri… MARY STUART... 18h40 20h40 REBELLES Ma vie avec John F…

Page 35: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

14h20 16h20 18h20 20h45 C'est ça l'amour Le mystère Henri… Ma vie avec John F REBELLES

16h10 18h15 20h50 22h40 SERGIO & SERGEI GRÂCE À DIEU SERGIO & SERGEI PSYCHOSE 16h00 18h40 20h40 22h30 SUNSET C'est ça l'amour DERNIER AMOUR A KIND OF MAGIC14h00 16h00 18h30 20h30 (apéro) 22h30C'est ça l'amour Ma vie avec John F DAMIEN VEUT C… ROSIE DAVIS Bohemian Rhapsody14h00 16h10 18h20 20h30 22h45LE SILENCE DES… DERNIER AMOUR BOY ERASED MARY STUART... BOY ERASED 16h45 18h30 20h30 22h45 DANS LES BOIS Le mystère Henri… Ma vie avec John F REBELLES

18h45 20h40 REBELLES SUNSET

14h30 16h20 18h40 (D) 20h40 SERGIO & SERGEI BOY ERASED FUKUSHIMA, le c… GRÂCE À DIEU 14h15 16h00 17h00 18h10 20h50 ROSIE DAVIS La petite fabrique… Le cochon, le re… SUNSET BOY ERASED 14h10 16h30 18h30 21h00 ALITA, battle angel C'est ça l'amour MARY STUART... Ma vie avec John F… 14h20 16h30 18h50 20h45 …aventure LEGO 2 Ma vie avec John F SERGIO & SERGEI C'est ça l'amour 14h30 16h20 18h30 20h40 REBELLES Le mystère Henri… DAMIEN VEUT C… REBELLES

18h45 21h00 DERNIER AMOUR Le mystère Henri…

14h20 16h30 18h20 (D) 20h50 BOY ERASED SERGIO & SERGEI ERIC CLAPTON… PSYCHOSE11h10 14h15 16h50 (D) 17h50 (D) 19h10 20h50 (D)A KIND OF MAGIC SUNSET la petite fabrique… DANS LES BOIS ROSIE DAVIS LE SILENCE DES…11h00 14h20 16h15 (D) 18h50 20h45DERNIER AMOUR DAMIEN VEUT C… GRÂCE À DIEU C'est ça l'amour BOY ERASED11h10 14h10 16h20 18h15 20h40Le cochon, le rena… …aventure LEGO 2 DERNIER AMOUR MARY STUART... SUNSET11h00 (D) 14h15 16h40 18h30 20h30 (D)ALITA, battle angel Ma vie avec John F REBELLES Le mystère Henri… Bohemian Rhapsody

16h10 18h15 20h50 SERGIO & SERGEI SUNSET SERGIO & SERGEI 16h00 18h40 20h30 DAMIEN VEUT C… ROSIE DAVIS MARY STUART... 14h00 16h10 18h20 20h40 BOY ERASED C'est ça l'amour BOY ERASED Ma vie avec John F… 14h00 16h00 18h30 20h40 DERNIER AMOUR Ma vie avec John F DERNIER AMOUR C'est ça l'amour 16h15 18h30 20h30 soirée débat Le mystère Henri… REBELLES DEPUIS MÉDIAPART

16h10 18h20 (D) 20h30 (D) ROSIE DAVIS PSYCHOSE SUNSET 16h00 18h40 20h40 SUNSET SERGIO & SERGEI BOY ERASED 14h00 16h10 18h15 (D) 20h40 (D) C'est ça l'amour REBELLES MARY STUART... DERNIER AMOUR 14h00 (D) 16h00 18h30 20h30 (dégustation) A KIND OF MAGIC BOY ERASED C'est ça l'amour WINE CALLING 18h20 (D) 20h45 Ma vie avec John F REBELLES

18h30 (D) 20h40 (D) Le mystère Henri… DAMIEN VEUT C…

14h20 16h10 18h45 20h45 SERGIO & SERGEI SUNSET C'est ça l'amour SERGIO & SERGEI 14h00 16h10 17h15 18h45 20h30 BOY ERASED le cochon, le r… DANS LES BOIS FUKUSHIMA SUNSET 14h15 16h40 18h40 20h30 ALITA, battle angel DERNIER AMOUR REBELLES DERNIER AMOUR 14h20 16h20 18h40 20h40 C'est ça l'amour Ma vie avec John F Le mystère Henri… BOY ERASED 14h15 16h20 18h20 20h45 …aventure LEGO 2 DAMIEN VEUT C… MARY STUART... Ma vie avec John F…

18h30 20h45 BOY ERASED C'est ça l'amour

16h10 18h20 20h50 BOY ERASED ERIC CLAPTON… DAMIEN VEUT C… 14h00 16h20 18h15 20h50 MARY STUART... C'est ça l'amour SUNSET BOY ERASED 14h00 16h00 18h20 20h45 REBELLES Le mystère Henri… Ma vie avec John F REBELLES 16h00 18h40 20h40 GRÂCE À DIEU SERGIO & SERGEI C'est ça l'amour 18h15 20h30 soirée débat DERNIER AMOUR RBG

LE CINÉMA TOUS LES JOURS À TOUTES LES SÉANCES POUR LES -16 ANS C’EST 4 EUROS

SAINT-OUEN

mEr

27mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

JEU

28mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

VEN

29mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

SAm

30mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

DIm

31mArSPONTOISE

SAINT-OUEN

LUN

1erAVrILPONTOISE

SAINT-OUEN

mAr

2AVrILPONTOISE

Bienvenue aux titulaires du Pass-Campus!Le Cinéma Utopia

propose la place à 3,50 € aux étudiants titulaires du

Pass Campus.

De quoi s’agit-il ?Pour 5€ par an, ce dispositif permet d’obtenir des tarifs préférentiels dans les lieux culturels, sportifs et de loisirs de Cergy-Pontoise, ex : piscine à 1€, -25 % sur des activités de l’île de loisirs…Inscription au Centre Information Jeu-nesse du Val d’Oise, à Cergy

Plus d’informations: Centre Information Jeunesse 95

1 place des arts - 95000 Cergy 01 34 41 67 67 - cij.valsoise.fr

facebook.com/cij95/ twitter.com/cijvaldoise

Page 36: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

LA PETITE FABrIQUE DE NUAGES

JUSQU'AU 10/03

Film d'animation réalisé par Junya TAKAGI et Pon KOZUTSUMIFrance, Japon 45 minutes

D’après les livres Rita et Machin de Jean-Philippe Arrou-Vignod et Olivier Tallec, publiés aux Editions Gallimard

Pour les enfants à partir de 3 ans.Tarif unique : 4 EUROS

Pour son anniversaire, Rita est très gâtée, elle a reçu beaucoup, beaucoup de cadeaux. Mais elle s’en fiche, il n’y en a qu’un qui l’intéresse : un chien ! Elle l’appelle Machin, et c’est le début d’une grande amitié. Seulement Machin a son caractère – il est gourmand et paresseux. Et Rita a le sien – elle est curieuse et sacrément têtue. Ils n’arrivent pas toujours à s’entendre, mais, comme le dit la chanson : « Une petite fille et un drôle de chien, toujours ensemble, c’est Rita et Machin. Une petite fille et un drôle de chien, qui se chamaillent mais s’aiment toujours à la fin ».

Ce film est une chouette adaptation des livres de Jean-Philippe Arrou-Vignod et Olivier Tallec. Dans cette sélection de neuf courts métrages, on retrouvera nos deux héros à la plage, à la piscine. On les verra préparer Noël, aller pique-niquer, faire un voyage à Paris, partir en classe verte. Puis ils jardineront, se promèneront dans les hautes herbes et joueront de la musique !

LES AVENTUrES DE

rITA ET mACHIN

DU 13 AU 31/03

Programme de 5 films d'animationDurée totale : 45 mn sans dialogue

À PARTIR DE 3 / 4 ANS - Tarif unique : 4 euros

Le cinéma pour les plus petits joue depuis longtemps dans la cour des grands, avec des programme riches, de grande qua-lité, qui en disent long sur la diversité des films courts déni-chés aux quatre coins du globe. En voici une nouvelle preuve avec cette sélection poétique haut perchée.Vu d’en bas ou vu d’en haut, le ciel est toujours le théâtre de spectacles extraordinaires. Que l’on soit un oiseau migrateur, un lémurien explorateur, un chasseur d’étoiles ou une petite tortue de terre, il est toujours temps de rêver et de partir à la conquête du ciel, la tête dans les nuages.

• Des vagues dans le cielGildardo Santoyo Del Castillo, Mexique, 9 mnDans le ciel, des oiseaux volent comme des danseurs, à l’unis-son. L’un d’entre eux peine à effectuer ses exercices de vol-tige. Tombé au sol et secouru par une petite tortue mélomane, il découvre avec elle le plaisir de la danse sur des airs de jazz ! Aura-t-il un jour envie de voler de nouveau avec les siens ?

• Petite flammeVladislav Bayramgulov, Russie, 8 mnC’est l’hiver. Un petit garçon se réchauffe au coin du feu quand un souffle glacé éteint les braises. Il sort dans la nuit étoilée à la recherche d’une petite flamme mais personne ne veut l'aider. Effrayé, il s'enfuit dans la forêt si sombre à la re-cherche de la précieuse lueur. Les animaux seront-ils plus gé-néreux que les hommes ?

• Deux ballonsMark C. Smith, Canada, 9 mnTrès haut dans le ciel, deux explorateurs font le tour du monde en ballon. Après des mois de navigation en solitaire, leurs deux dirigeables s’apprêtent à se croiser. Les aventuriers vont-ils réussir à se rencontrer, et plus si affinités ?

• Citron et sureauIlenia Cotardo, Angleterre, 3 mnDes oiseaux incapables de voler ? Qu’à cela ne tienne, il leur suffira d’inventer une machine volante ! Mais avant que leur engin ne soit au point, nos petits ingénieurs vont faire bien des bêtises…

• NimbusMarco Nick, Brésil, 16 mnDans un pays lointain, au cœur d’une forêt, vit Nimbus, un chasseur de nuages. Le jour, le petit garçon travaille dur pour les récolter. La nuit, à bord d’une petite embarcation, il cueille des étoiles qui l'éclaireront. Mais comment faire comprendre à Nimbus que la nature n’est pas un trésor que l’on garde dans une malle ni dans des cages et que nuages et étoiles ne demandent qu'à retrouver le vaste ciel ?

Page 37: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

LES rITOUrNELLES DE LA CHOUETTELE COCHON,

LE rENArD ET LE mOULIN

À PARTIR DU 27/03

Film d'animation réalisé par Erick OHUSA 2018 50 minutes

Pour les enfants à partir de 5 ans / sans parole Tarif unique : 4 EUROS

La terre est couverte d’un épais nuage noir. Toute la terre, vraiment ? Non, une colline résiste grâce à un moulin.Le moulin... Tant que ses ailes tournent, la brume est mainte-nue à distance. Mais gare si le moulin s’arrête ! Le gardien, un tout petit cochon, doit veiller sans cesse.Le cochon... Son père est parti dans l’épais nuage pour com-battre le danger de l’intérieur. Le petit cochon se sent seul sur la colline : il a tant de responsabilités... Heureusement, son meilleur ami le renard n’est pas loin.Le renard... Un ami nous aide quand tout menace de s’écrou-ler. Mais il peut aussi nous entraîner, malgré nous, dans de périlleuses aventures.

Venez découvrir sans tarder celles du renard et du cochon !Ce moyen métrage d’animation est d’un charme fou. Sans paroles, avec un dessin sobre et lumineux, il nous plonge dès les premières secondes dans un univers fascinant. Le film est découpé en dix chapitres mais chacune des histoires pro-longe la précédente. Ainsi grands et petits y trouveront leur compte : les premiers par le foisonnement de trouvailles vi-suelles, les seconds pour la simplicité des historiettes. Nous le conseillons donc vivement à toute la famille, ainsi qu’aux grands amoureux de l’animation !

3 DERNIÈRES SÉANCES LES 27/02 ET 2 & 3/03Programme de 5 courts-métrages d'animation France / Belgique 2018 Durée totale : 48 minutes

À partir de 4 ansTarif unique : 4 euros

La chouette du cinéma a rassemblé dans ce nouveau pro-gramme 5 petites ritournelles, invitation au voyage et à la poé-sie, c'est aussi une manière ludique de réfléchir à quelques belles questions qui peuvent tarauder ces petits esprits criti-ques en devenir : à ne pas toujours croire les plus forts ni les plus malins ou ceux qui font le plus de bruit, rester modeste, vivre et agir ensemble pour faire de belles et grandes choses. Un programme drôle, plein d'intelligence et de sagesse.

• Un travail de fourmiAnaïs Sorrentino (2017 / 7mn/ Animation 2D )Par une fraîche journée d’automne, un ours prend froid dans la rivière. De retour dans sa grotte, il éternue si fort qu’un énorme rocher tombe devant l’entrée et le bloque à l'intérieur. Une petite fourmi qui passe là lui vient alors en aide…

• L'arbre à grosse voix Anaïs Sorrentino (2017 / 6mn29 / Animation 2D)Une souris veut se loger dans le tronc d’un vieil arbre quand celui-ci la menace d’une grosse voix. La souris s’enfuit et croise un écureuil, qui, d’abord sceptique, va vivre la même expérience. Viendra le tour d’un lapin, puis d’un pinson et, enfin, d’une tortue qui, elle, ne s’en laissera pas conter !

• La tortue d'OrCélia Tisserant et Célia Tocco (2018 / 13mn06 / Animation 2D)Un couple vit heureux dans une humble masure. Un jour, l’homme pêche dans ses filets une tortue aux écailles d’or. En échange de sa liberté, l’animal promet au pêcheur d’exaucer tous ses voeux. Mais à vouloir toujours plus, on finit par per-dre de vue l'essentiel.

• L’Humble tailleur de pierreFrits Standaert (2018 / 16mn54 / Animation 2D)Un banquier vaniteux et opulent croit posséder toutes les ri-chesses, mais l’ennui l’accable de tristesse. Un jour, il s’ap-proche de la maison d’un humble tailleur de pierre qui, dit-on, vit satisfait de sa liberté, de son rocher et d’une tasse de thé à l’aurore. “Mais que peut-on faire sans or ?”, rugit le banquier, certain que cet homme est tout aussi avide d’argent que lui.

• Où vas-tu Basile ?Jérémie Mazurek (2018 / 3mn15 / Animation 2D)Basile part au marché vendre son cheval. Il croise sur sa route un malin qui lui troque le canasson contre une vache. Basile échange un peu plus loin sa a vache contre une chèvre…

Page 38: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

LA CABANE AUX OISEAUX

DU 6 AU 24/03

Film d'animation réalisé par Célia Rivière

France 2019

Programme de 9 films courts / durée totale 45 minutes

Pour les enfants à partir de 3 anstarif unique : 4 euros

Un oiseau lumineux qui a avalé une étoile invite tous ses amis, moineaux, hirondelles, corneilles, oiseaux multicolores dans une cabane pour découvrir et lire 9 albums pour la jeunesse. Ces albums vont prendre vie et s’animer sous nos yeux. Un camionneur ouvre la porte de son camion, une nuée d’oiseaux prennent leur envol, sauf un …l’homme va lui inspirer courage et confiance pour qu’il ose suivre ses congénères. L’hippo-potame trouve qu’il a un gros derrière, toute la savane veut donner son avis…Le lion Trop Puissant va se retrouver bien seul à trop vouloir donner des ordres…Poucette, toute petite fille gracieuse, va vivre bien des mésaventures avant de re-trouver liberté et bonheur grâce à une hirondelle…Papa a une très vieille voiture mais papa assure quand il le faut…Un beau jour, Gaspard le petit oiseau se pose sur la tête de Gaston le petit oiseau, eux seuls le savent…Milo n'est pas un pingouin comme les autres, il n’aime pas le froid…5 Malfoutus vont rencontrer Le Parfait…L’oiseau, après avoir avalé une étoile, est trop brillant et plus personne ne s’intéresse à lui …jusqu’à l’arrivée d’un étrange voyageur.

Inspiré d'albums jeunesse, c'est un programme qui est fait pour donner aux plus petits l'envie des livres, grâce à une animation très soignée réalisée dans le plus grand respect de la diversité et qualité des illustrations originales. Une vraie réussite !

JUSQU'AU 10/03Réalisé par Thomas SZABO et Hélène GIRAUDfilm d'animation France 2012 1h30

Pour tous, enfants à partir de 5 ans.

A mi-chemin entre le docu mentaire animalier et le film d’aven-tures à grand spectacle, le premier Minuscule, La vallée des fourmis perdues (2013) mélangeait prises de vues réelles, ma-quettes et images de synthèse, pour un résultat éblouissant — récompensé d’un César du meilleur film d’animation. La suite des aventures de l’intrépide coccinelle et de ses copines les fourmis, qui ont le bon goût de n’avoir pas de nom, se hisse encore un cran au-dessus.L’approche (mixte) est toujours la même. Les partis pris de-meurent : pas de dialogue, des bruitages soignés et décalés. Les personnages n’ont pas changé. Mais les progrès techno-logiques font gagner en fluidité et en détails l’animation, qui dame ainsi le pion à tous les concurrents japonais ou califor-niens. Ce petit miracle d’ingéniosité et d’ingénierie, entière-ment français, n’oublie pas, pour autant, sa dette envers Pixar et Miyazaki. Privilège des cinéphiles, petits et grands : repérer les hommages discrets aux classiques de l’animation dans cette nouvelle odyssée. Le vieux bateau pirate Playmobil sus-pendu dans les airs grâce à des ballons gonflés à l’hélium, et piloté par l’araignée velue, évoque à la fois Peter Pan, de Walt Disney, les objets volants chers au maître du studio Ghibli et, bien sûr, l’envol de la mai son du vieillard de Là-haut.Délocalisé dans la jungle et sur les plages de Guadeloupe après un prologue dans le parc du Mercantour, en écho au premier épisode qui s’y dérou lait en intégralité, le film repose sur une belle histoire de solidarité entre insectes pour retrou-ver la coccinelle perdue. D’où des scènes tantôt comi ques (les courses-poursuites), tantôt dramatiques (la cérémonie fu-néraire), et toujours d’une poésie et d’une invention à couper le souffle. Le message écologique sur les dégâts causés par l’avidité des hommes ne prend jamais le pas sur le récit. Les affrontements épi ques entre les fourmis rouges et noires du premier épisode s’inspiraient ouvertement du Seigneur des anneaux et des codes du western. Cette fois, les aventures tropicales de la coccinelle citent Fitzcarraldo ou L’Homme de Rio. Avec ces allers-retours cons tants entre ancien et moder-ne, le cartoon à la française atteint la perfection.

Jérémy Couston TELERAMA

mINUSCULE 2les mandibules du bout du monde

Page 39: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

rALPH 2.0

DU 6 AU 24/03

Réalisé par Rich MOORE et Phil JOHNSTONFilm d'animation USA 1h53 En version française

Pour les enfants à partir de 6/7 ans

Si internet était un lieu, à quoi ressemblerait-il ? À un couloir sombre et rempli de câbles ? À une bulle effervescente ? À une montagne de nuages ? Voilà le genre d'étranges ques-tions auxquelles ont dû répondre les réalisateurs de Ralph 2.0, Rich Moore et Phil Johnston. Comme le Vice -Versa de Pixar, il y a quatre ans, qui nous invitait à l'intérieur de nos propres cerveaux en personnifiant magnifiquement nos émo-tions, le dernier-né des studios Disney s'empare de l'idée abstraite d'Internet pour en faire un endroit bien concret : une mégalopole qui ne dort jamais et où s'activent des milliers de travailleurs invisibles.Google ? Un bar de recherche tenu par un fort serviable monsieur Je-sais-tout dont le seul défaut est de vouloir finir vos phrases à votre place ! Les publicités pop-up ? Des importuns qui tentent de vous arrêter dans la rue avec des pancartes douteuses. YouTube ? Un multiplex à écrans géants devant lesquels s'agglutinent des badauds blasés et sur lequel règne la très branchée Yesss (elle porte une veste en fibre optique !), un algorithme à l'affût des der-nières tendances.Ultra-malin et inventif, Ralph 2.0 arrachera sans mal, aux pe-tits comme aux grands, sourires et éclats de rire. Pas besoin, d'ailleurs, d'avoir vu le premier opus, Les Mondes de Ralph pour apprécier cette suite. Tout juste faut-il savoir que ses héros, Ralph la Casse et Vanellope, sont les personnages de jeux vidéo d'une vieille salle d'arcade qui tente de survivre à l'ère des ordinateurs et des smartphones. À la suite d'une mésaventure, le volant de la borne du jeu de course de Va-nellope se casse, réduisant cette dernière au chômage tech-nique. Seule solution : aller sur ebay pour acheter un volant d'occasion. Quitte à se perdre dans les méandres d'internet, cette cité où tout semble possible…Que les parents se rassurent toutefois, malgré son cadre numérique et son esthétique de jeu vidéo, Ralph 2.0 est un Disney en bonne et due forme ! « Au fond, c'est l'histoire de deux gosses de la campagne qui vont en ville pour la pre-mière fois et mettent leur amitié à l'épreuve », résume Rich Moore. L'aventure est jolie, la morale touchante et on peut même compter sur la bénédiction des princesses Disney qui apparaissent en guest-stars dans deux scènes d'ores et déjà cultissimes. Où l'on apprend notamment que, pour entrer dans le club, il faut contempler sa vie dans une étendue d'eau (une bulle de savon peut faire l'affaire, dixit Cendrillon). Et si l'on se met à chanter à tue-tête, c'est qu'on est une prin-cesse, une vraie. Bon à savoir ! (merci à lepoint.fr)

DU 27/02 AU 17/03

Réalisé par Dean DeBloisUSA 2018 1h34 version française

Pour les enfants à partir de 6/7 ans

Harold est maintenant le chef de Berk au côté d’Astrid et Krokmou, en tant que dragon, est devenu le leader de son espèce. Ils réalisent enfin leurs rêves de vivre en paix entre vikings et dragons. Mais lorsque l’apparition soudaine d’une Furie Eclair coïncide avec la plus grande menace que le village n’ait jamais connue, Harold et Krokmou sont forcés de quitter leur village pour un voyage dans un monde caché dont ils n’auraient jamais soupçonné l’existence. Alors que leurs véritables destins se révèlent, dragons et vikings vont se battre ensemble jusqu’au bout du monde pour protéger tout ce qu’ils chérissent.

Une nouvelle fois, Dragons 3 jouit d’une intrigue riche et cependant concise, à peine plus d’une heure trente : l’affrontement entre les Vikings et leurs ennemis, la romance dragonne de Krokmou et de la Furie Éclair, la lente ascension psychologique de Harold, qui manque de confiance en lui, jusqu’au véritable statut de chef. Tout est là.Le récit est renforcé par un antagoniste rusé, charismatique et sûr de lui. Il s’agit de Grimmel, le plus grand tueur de dragons jamais connu. C’est aussi de là que la saga tire, en partie, son épaisseur dramatique : si elle est intéressante, c’est notamment parce qu’elle met en scène des « vilains » intéressants : forts, déterminés, pugnaces et intelligents. Pour le coup, on est loin du bête et méchant.Tout en restant innervé d’action, de gags et de l’humour de ses personnages trépidants, Dragons 3 adopte un ton plus onirique : la rencontre de Krokmou et de la Furie Éclair sur une plage au crépuscule, leur ballet volant dans un ciel nocturne, ou encore l’exploration très colorée du fameux monde caché par Harold et Astrid, sont autant de splendeurs visuelles, bien mises en scène et montées, que de lâcher prise poétiques.Et puis, il y a le sous-texte théorique, en forme de récit d’apprentissage : tout au long des trois films, les jeunes protagonistes grandissent et mûrissent, apprennent la tolérance et le vivre-ensemble en harmonie avec les dragons, le sens du devoir, le patriotisme et la diplomatie.À en juger par son dénouement, il semblerait que Dragons 3 soit le dernier de la franchise, à moins que le succès commercial ne pousse DreamWorks à en produire un quatrième – ce qui serait potentiellement regrettable, car Dragons est, à n’en pas douter, une belle trilogie d’animation.

Arthur Champilou sur avoir-alire.com

DrAGONS 3LE mONDE CACHÉ

Page 40: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Séance unique le SAMEDI 2 MARS à 16h30 à Utopia Saint-Ouen précédée d’une rencontre musicale avec le musicien Pierre Hamon

et d'une présentation d’instruments anciens.

Film d’animation de Juan ANTIN France 2018 1h10Scénario de Juan Antin Patricia Valeix Olivier de Bannes et Nathalie HertzbergMusique originale de Pierre Hamon

POUR TOUTE LA FAMILLE, À PARTIR DE 5 ANS

Pachamama, c’est la déesse de la terre, c’est la mère de tous les êtres vivants, l’origine du monde. Dans la culture pré-inca, c’est une figure essentielle des peuples quechua. Voilà un bien joli titre pour un bien beau film à destination du jeune public, un titre plein de promesses d’ailleurs, de spiritualité et propre à nourrir l’appétit curieux des petits. Car il ne faut pas oublier, jamais, que si ces cerveaux malléables sont les premiers à se ruer vers les bêtises tonitruantes qu’on leur met sous les yeux, ils ont aussi, et heureusement, cette capacité à se laisser éblouir par

les histoires les plus douces, les images les plus travaillées et la musique la plus mélodieuse. Avec Pachamama, ils sont servis comme des rois ! Pachamama nous plonge dans un passé très ancien et dans des contrées très éloignées, dans la Cordillère des Andes, au cœur d’un petit village inca. Tout le monde s’apprête à fêter Pachamama par des offrandes, pour la remercier de sa générosité, pour les rayons de soleil qui ont fait pousser le maïs et les légumes, pour l’eau qui a irrigué les plaines et pour la terre fertile qui a nourri les hommes. Mais au beau milieu des célébrations, un trouble-fête débarque sans prévenir : c’est le représentant du grand chef inca qui vient prélever sa part du gâteau. Flanqué de ses sbires, il va se servir et dérober la statuette sacrée, la Huaca, totem du village, pour la rapporter à son maître.Tepulpaï et Naïra, deux jeunes villageois qui n’ont pas froid aux yeux, décident alors de partir pour la récupérer et la rendre au village… S’engage une quête

les mènera jusqu’à Cuzco, capitale royale déjà assiégée par les conquistadors, les hommes aux chevaux de fer qui sont bien décidés à piller tout ce qui brille sur leur passage. Heureusement, ils seront aidés par le Grand Condor et un mystérieux sage aveugle…Des dessins d’une poésie et d’une précision incroyables, des couleurs chatoyantes, une histoire pleine d’aventure, de mystère, d’interrogations, l’omniprésence de Mère Nature et une musique qui tient le premier rôle : Pachamama est un bijou d’animation.Très imprégné du chamanisme que l’on retrouve dans toute l’Amérique du Sud et un peu en Amérique du Nord, c’est bien sûr un film qui fait réfléchir sur les liens entre les hommes et la Terre, sur le mal qu’ils lui font, sur les bienfaits qu’elle leur donne sans compter. Il est aussi question de cupidité, celle qui fait tourner la tête des rois et des conquistadors mais qui est aussi bien réelle dans notre monde de pollution et de consommation.La musique est incroyable, mélange d’instruments précolombiens, de chants d’oiseaux et d’ambiances de pluie ou de forêt tropicale, et donne au récit une dimension magique envoûtante. Une vraie découverte… à ne surtout pas rater.

PACHAMAMA

IMAGE PAR IMAGE : 19ème FESTIVAL D’ANIMATION DU VAL D’OISE : du 15 FÉVRIER AU 10 MARS 2019

Page 41: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

La séance du jeudi 14 mars à 20h30 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône sera suivie d'une rencontre avec le réalisateur Denis Do

PUIS JUSQU'AU 26/03

Réalisé par Denis DoCambodge / France / Belgique /Luxembourg 2018 1h 22Avec les voix de Louis Garrel, Bérénice BejoScénario Denis Do et Magali Pouzol

Cristal du long métrage au festival international du film d'animation

d'Annecy 2018

POUR TOUS À PARTIR DE 10/12 ANS

D’une très grande force narrative et d’une sobriété visuelle splendidement maîtrisée, cette oeuvre digne d’éloges est un parfait exemple de la capacité de l’animation à s’emparer de sujets adultes en élargissant le public potentiel aux jeunes adolescents et aux enseignants qui pourront ainsi trouver un nouveau médium de transmission des connaissances jugées parfois un peu abstraites, lointaines et arides sur le papier par les générations polarisées sur l’univers de l’image.Nous sommes le 17 avril 1975. Phnom

Penh, la capitale du Cambodge est investie par les troupes des Khmers rouges de l’Angkar ("L’organisation") qui s’emparent du pouvoir. 1,5 million de personnes se retrouvent sur les routes, propulsées vers "un avenir incertain". Parmi elles, les membres de la famille de Sovanh, un petit garçon de trois ans, tente de se serrer les coudes, d’économiser la nourriture et

de cacher le peu de biens précieux qu’ils ont pu emporter, escortés qu’ils sont par des soldats n’hésitant pas à mettre en joue les récalcitrants ("Angkar sait ce qui est bon pour toi. Tu obéis !") et à détruire les voitures, symboles d’un capitalisme corrupteur. Séparés de leur enfant par la foule lors de la traversée d’une rivière minée, Chou et son mari Khuon tentent de se rassurer tant bien que mal en se disant que sa grand-mère est sans doute avec lui et ils poursuivent leur pénible progression avec le reste de la famille : la mère de Chou, les frères Meng et Tutch, la sœur Lily. Déportés dans un village où règne la discipline féroce et rétrograde des khmers rouges ("il est temps de retrouver la pureté des temps anciens") nourrie de propagande incessante, de tyrannie de l’autocritique, de chasse aux traîtres et aux déserteurs, et d’exécutions sommaires, la famille entre dans une folle spirale de souffrances : travaux des champs jusqu’à l’épuisement, famine, terribles cas de conscience, etc… Le temps passe, la mort fait son œuvre, les déportations séparent les uns des autres, mais Chou et Khuon ne désespèrent pas

de retrouver un jour leur fils. Pour cela, il faut d’abord survivre…

Retraçant quatre années d’existence sous le joug de la barbarie, le scénario écrit par le réalisateur avec Magali Pouzol est évidemment éminemment tragique, creusant un sillon quasi documentaire sur le chemin de croix vécu à l’époque par les Cambodgiens. Mais les nombreuses péripéties du film, la présence récurrente en parallèle de Sovanh (qui grandit dans l’endoctrinement total) et une animation sobre jouant sur les contrastes de paysages magnifiques et paisibles avec la dureté extrême des conditions de vie de Chou et de sa famille, permettent à Funan de ne pas verser dans la noirceur absolue, en dépit des événements cruels qui le jalonnent. Au contraire, le long métrage réussit à mettre en lumière la volonté farouche d’une mère et d’un père déterminés à ne jamais oublier leur enfant et à surmonter tous les obstacles, y compris ceux de la désunion, pour sauvegarder leurs âmes et faire faire tenir debout leurs corps aspirés dans un vortex idéologique infernal. Une belle leçon d’humanité qui ne passe cependant jamais sous silence les tentations de baisser les bras dans la banalisation de la monstruosité ambiante. Un choix de la vie et de la lucidité face aux puissances de la mort, qui fait toute la valeur d’un film mariant à merveille le fond et la forme.

Fabien Lemercier Cineuropa.org

FUNAN

IMAGE PAR IMAGE : 19ème FESTIVAL D’ANIMATION DU VAL D’OISE : du 15 FÉVRIER AU 10 MARS 2019

Page 42: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

IMAGE PAR IMAGE : 19ème FESTIVAL D’ANIMATION DU VAL D’OISE : du 15 FÉVRIER AU 10 MARS 2019

Page 43: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

A partir de 3 ansDurée totale : 43 minutes - Tarif unique 4 euros

Qu’ils soient grands, petits, sauvages ou fantastiques, les animaux sont à l’honneur du programme spécial composé de 8 courts métrages et dénichés par l'équipe de passionnés du Festival Image par Image, à découvrir en famille.

LE CHIEN de Pierre-Luc Granjon - France - 2018 - 2 minFilm réalisé sur L’épinette, écran d’épingles d’Alexandre Alexeïef et Claire Parker, lors d’une résidence de recherche et développement organisée par le CNC.

ANIMALS : ANT de Julia Ocker - Allemagne - 2017 - 3min37Le travail des fourmis est parfaitement coordonné. Mais une d’entre elles fait tout à sa façon.

ZOO de Nina Heckel - France - 2018 - 4 minYuna a 6 ans, elle adore dessiner et il arrive toujours des trucs fous à sa petite soeur. Cette fois l’aventure se passe au zoo. Embarque dans son histoire avec quelques rebondissements !

LA CHASSE de Alexey Alekseev - France - 2017 - 5min36Les déboires d’un chasseur myope qui a pris avec lui, par erreur, un lapin à la place de son chien pour partir à la chasse dans la forêt. Au final, aucun animal n’a souffert. Espérons qu’aucun spectateur non plus.

LA MOUFFLE de Clémentine Robach - France - 2017 - 8min07Il neige. Lily et son grand-père préparent un petit nichoir pour les oiseaux pour les aider à passer l’hiver. “Mais où se protègeront les autres animaux du jardin ?” se demande la petite fille. Elle dépose alors une moufle au pied de l’arbre où est fixé l’abri aux oiseaux.

LA SOUPE AUX CAILLOUX de Clémentine Robach - France / Belgique 2015 - 7 minIl est vingt heures, tout le village écoute d’une oreille attentive – et le ventre un peu vide – la recette du jour à la télévision : celle de la soupe au caillou, lorsqu’un orage provoque une coupure de courant générale…

1M PAR HEURE de Nicolas Deveaux - France - 2017 - 9 minPris dans notre temps d’humain, nous manquons l’incroyable. Au sein d’un aéroport, sur une aile d’avion, sous nos yeux, une troupe d’escargots exécute une magnifique chorégraphie, jusque dans les airs !

LA LUGE de Olesya Shchukina - Russie - 2016 - 4min19Un écureuil découvre les plaisirs de la glisse grâce à une luge abandonnée.

LES ANImAUX EN FOLIECINÉ-GOÛTEr

jeudi 28 février à 14h30 à Utopia St-Ouen suivi d'une rencontre

avec Nina Heckel

IMAGE PAR IMAGE : 19ème FESTIVAL D’ANIMATION DU VAL D’OISE : du 15 FÉVRIER AU 10 MARS 2019

mANGOCINÉ-GOÛTEr

mardi 5 mars à 14h15 à Utopia Saint-Ouen l’Aumône suivi d'une rencontre avec

Trevor Hardy et Chris roe

PUIS JUSQU'AU 17/03

Réalisé par Trevor Hardy.Animation GB 2018 1h41 Version française

A PARTIR DE 5/6 ANS

À Diggington, petit village imaginaire perdu au fin fond de l'Angleterre, Mango, une jeune taupe, vit avec sa famille et d'autres animaux. Pour son père, directeur de la mine, son avenir est déjà tout tracé : ici on est mineur de père en fils, et c'est le moment de s'y mettre ! De son côté, ce n'est pas exactement ce que Mango a prévu... Son rêve ultime : devenir footballeur et participer à la Coupe du Monde. Mais comment annoncer sans décevoir ses parents qu'il ne poursuivra pas la tradition familiale ? Heureusement ses amis sont à ses côtés et le soutiennent dans cette épreuve. Hedy lui a même bricolé des lunettes spéciales pour qu’il puisse voir le ballon en pleine lum ière avec ses petits yeux de taupe. Un jour, alors qu'est découvert un immense gisement d’or, une étrange explosion détruit la mine. Seul à présent avec sa mère, Mango doit renoncer à sa carrière sportive... À moins que d'autres péripéties l’entraînent vers le terrain pour combattre Boss – un gros chat gangster – et ses amis Bison et Belette, à l'o igine de tous ces bouleversements.

Issu des studios Aardman (Wallace et Gromit), Trevor Hardy s'est entouré pour Mango d'animateurs ayant travaillé sur les géniaux Fantastic Mr Fox, Ma vie de courgette ou encore L'île aux chiens... Il signe une animation en stop motion magnifique : des décors soignés aux couleurs incroyables dans lesquels des marionnettes à l'humour très british nous content une histoire originale et pleine de rebondissementS. Un vrai coup de cœur pour les petits mais aussi pour les plus grands, qui devraient se régaler !

Page 44: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

LA GrANDE AVENTUrE LEGO 2

LE CHÂTEAU DE CAGLIOSTrO

JUSQU'AU 5/03

Réalisé par Hayao MiyazakiAnimation 1979 1h40 Version Française

INÉDIT AU CINÉMA - COPIE RESTAURÉEPOUR TOUS À PARTIR DE 7/8 ANS

Derrière les murs épais du château de Cagliostro et ses défenses ultramodernes réputées infranchissables, le mystérieux Comte des lieux et faussaire de légende retient prisonnière la jeune princesse Clarisse, pour en faire prochainement son épouse. Cruel et cupide, le comte désire découvrir grâce à elle, le secret de l’ancestral trésor des Cagliostro. Une occasion en or pour Edgar, le roi des gentlemen cambrioleurs, qui compte bien mettre la main sur les précieux biens du Comte et voler au passage le cœur de la belle princesse...

Avant de devenir un réalisateur de blockbusters de l’animation destinés au grand écran, Hayao Miyazaki était un maître incontestable de l’animation à la télévision. Sa série Conan, le fils du futur, à la fin des années 70, fut un tel succès qu’on lui proposa d’adapter au cinéma les nouvelles aventures d’Arsène Lupin. Le château de Cagliostro (Lupin III), sorti au Japon le 17 septembre 1979, fait ainsi suite à deux séries animées et à un premier long d’animation inspiré de l’oeuvre de Maurice Leblanc. En France, on connaissait surtout le manga grâce à la deuxième saison diffusée sur FR3 sous le titre de Edgar Détective Cambrioleur.

Le château de Cagliostro n’a eu de cesse depuis de gagner du galon, notamment dans les années 90 où sa rareté en France en faisait un véritable bijou à acquérir dans les vide-greniers, puisqu’avant l’avènement des DVD, de la TNT, de l’internet et du téléchargement, le film était tout simplement impossible à se procurer. La canonisation de Miyazaki à la fin des années 90 avec Porco Rosso, mais surtout Princesse Mononoké, relança l’intérêt autour de cette oeuvre d’aventures mettant en scène le petit-fils d’Arsène Lupin, Edgar, affublé de ses deux acolytes habituels (le mafieux et le samouraï). Ici, l’irrésistible séducteur rigolo au visage simiesque, joue de ses manières pour pénétrer dans le mystérieux château d’un comte machiavélique qui détient prisonnier une jeune princesse et un trésor, objet de toutes les convoitises. A ses trousses, on retrouve également l’inspecteur Lacogne avec lequel Edgar assure toutes les prestations comiques.Les décors gothiques et les gadgets modernes de l’époque (ah les laser !) se côtoient au service d’une intrigue riche en rebondissements et en situations effrayantes, parfois très proches de l’ambiance de Capitaine Flam. L’animation monolithique de l’époque dégage un charme fou et c’est sans difficulté que l’on se retrouve séduit par ce manga vieux de 32 ans.

Frédéric Mignard sur www.avoir-alire.com

À PARTIR DU 27/03

Réalisé par Mike Mitchell (V)Animation USA 2019 1h48 version française

À PARTIR DE 6/7 ANS

Alors que les habitants de Bricksburg coulent des jours heureux depuis cinq ans, une nouvelle et terrible me-nace se profile à l'horizon : des envahisseurs Lego Du-plo® venus des confins de l'espace qui détruisent tout sur leur passage !Pour vaincre ces redoutables ennemis et rétablir la paix dans l'univers Lego, Emmet, Lucy, Batman et leurs amis devront explorer des mondes lointains et inconnus. Ils découvriront même à cette occasion une étrange galaxie où chaque situation est une comédie musicale ! Cette nouvelle aventure mettra à l'épreuve leur courage, leur créativité et leurs facultés de Maîtres Constructeurs…

Pari réussi pour La Grande Aventure LEGO 2, un film d'animation qui vient compléter l'étincelant parcours de Phil Lord et Chris Miller peu de temps après la sortie de Spider-Man : Into the Spider-Verse. Si cette nouvelle adaptation de la célèbre franchise de jeux à construire reste moins événementielle que celle qui l'a précédée, on en ressort avec de grandes réussites, parsemées de petites déceptions. Là où il est très probable que le film signe la fin des aventures d'Emmett et Cooltag, la trilogie des films LEGO complétée par The LEGO Batman (qui aura aussi sa suite) reste un élément rassurant du paysage ciné-matographique actuel : de bons films pour plusieurs générations de spectateurs, qui nous replongent tous dans l'époque du coffre à jouets et nous rappellent que nous n'avons pas tant grandi que ça.

Page 45: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Avant-première le vendredi 22 février à 20h30 à Utopia Saint-Ouen

suivie d'une rencontre avec le réalisateur du film, MATS GRORUDEn partenariat avec LE FESTIVAL IMAGE PAR IMAGE

PUIS DU 27/02 AU 12/03

Film d’animation de Mats GRORUDSupervision de l’animation par Hefang Wei et Pierre-Luc GranjonFrance/Norvège/Suède 2018 1h17

EN VF ET VOSTF VISIBLE PAR DES ENFANTS À PARTIR DE 11 ANS

Vous aviez plébiscité, enfants et adultes confondus, Ma Vie de Courgette ? le génial film en marionnettes de Claude Barras avait l’immense qualité, grâce à l’émotion transmise par ses étranges personnages aux têtes rondes, de rendre sensible et compréhensible par les plus jeunes un sujet grave que les parents ont bien du mal à oser aborder avec eux....Eh bien vous allez adorer les aventures et mésaventures de Wardi ! Lors de sa première présentation à « Mon premier Festival » il suffisait de voir les yeux mouillés à la fin de la séance, et d’entendre le flot de questions posées illico par les enfants à l’animateur Pierre-Luc Granjon, pour comprendre que le

film avait fait mouche.Dans Ma vie de Courgette, le sujet sensible était l’enfance maltraitée ; dans Wardi, c’est le conflit israélo-palestinien, un sujet sacrément casse gueule et délicat face auquel peu de parents ont les informations nécessaires pour en parler intelligiblement avec leurs enfants, pré-ados et ados.

Wardi est une petite fille palestinienne de 11 ans dont la famille vit depuis 1948 dans le camp de réfugiés de Burj El Barajneh, à Beyrouth. Dans cet enchevêtrement improbable et périlleux de taudis devenus des immeubles toujours plus hauts, la fillette trouve néanmoins sa voie et espère en un avenir meilleur tout en prenant soin de son grand-père Sidi qu’elle aime infiniment, et qui vit toujours dans la nostalgie de son village de Galilée dont il fut expulsé 60 ans auparavant. Depuis ce funeste jour, il a toujours gardé la clef de sa maison autour du cou, espérant pouvoir y revenir un jour.Mais voilà, Sidi sent que sa fin est proche, et que c’est le moment de passer à sa si chère petite-fille la fameuse clé, et de lui transmettre l’histoire tragique d’un peuple et d’une résistance.

Wardi est avant tout le splendide portrait d’une enfant qui tente de se dépatouiller avec la Grande Histoire des hommes

et face au déterminisme d'un peuple condamné depuis des décennies au Liban à vivre sans papiers, sans grade, sans droits face à une population qui parfois les rejette malgré leur histoire commune.Le réalisateur norvégien s’est directement inspiré de l’histoire de sa mère, employée d’une ONG qui travailla dès les années 80 au coeur de ces camps de réfugiés. Devenu adulte, il retourna sur les traces de sa mère pour créer cette histoire inspirée par le destin des hommes, femmes et enfants qu'il avait pu rencontrer. Le film utilise à la fois pour le récit contemporain les marionnettes conçues et animées dans les studios français de Folimage à Valence, et le dessin pour raconter en flash-back le destin des parents et grands-parents de Wardi victimes de la Nakba, la grande catastrophe qui emmena 700 à 800 000 palestiniens sur les routes de l'exil, au moment de la création de l'Etat d'Israël en 1948.

Mais à la fin du film, lumineux comme le ciel de Palestine, malgré le destin tragique de ce peuple, on se dit que le pouvoir de résilience et la force de vie des enfants seront toujours plus forts, restant épatés que cette petite créature de quelques dizaines de centimètres ait pu à ce point nous emporter dans un tel tourbillon d'émotions .

WARDI

Page 46: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

6 SÉANCES DU 20 AU 31/03

Film documentaire de Mindaugas SURVILALituanie 2017 1h03 sans paroles, sans musique

À PARTIR DE 6 ANS,ET POUR TOUS CEUX QUI AIMENT LA NATURE

C’est une immersion totale et sensorielle dans un univers si proche et pourtant méconnu, celui de nos bois, nos forêts, que les petits enfants d’antan connaissaient tellement mieux que ceux de notre époque où les jeux sur écran ont souvent remplacé ceux que l’on pratiquait dans la nature. Car inutile d’arpenter les zoos ou d’entreprendre des voyages lointains et exotiques pour aborder, si on a un peu l’oeil, une faune sauvage passionnante, parfois impressionnante.Nous sommes dans le pays du réalisateur, la Lituanie, lointain sans doute mais dont la forêt ressemble à quelques spécimens près à celles de notre hexagone. Certes les loups qui ouvrent le film y sont plus familiers, et les immenses élans qui s’enivrent de pommes en décomposition aux abords des villes à l’automne y sont plus nombreux que nos cerfs qui enorgueillissent nos anciens domaines royaux ; mais on y retrouve les mêmes chouettes, serpents, blaireaux, hérons, rapaces, corbeaux...etc

A l’heure où les documentaires

animaliers sont devenus des clips de démonstration pour les dernières innovations technologiques, à coups de drones qui suivent les fesses des canards en migration et à coups de micro-robots caméras qui pourront bientôt rentrer dans les fourmilières, le lituanien Mindaugas Survila fait du cinéma à l’ancienne, et c’est tant mieux. Grâce à des heures de planque patiente, il traque les moments magiques, ou les plus drôles comme la toilette d’un blaireau, des corbeaux qui chicanent les fesses d’un aigle qui fait dix fois leur poids pour lui faire céder sa proie ou enfin l’empressement des bébés chouettes affamés guettant par le trou de leur arbre, angoissés, l’arrivée de maman. L’homme est peu présent, sinon dans ces scènes qui se répètent, quasi-burlesques, où un vieux paysan transportent lentement des betteraves qu’il dépose à la limite de son champ avant que, peu à peu, de jeunes chevreuils s’enhardissent et viennent faire bombance. C’est simple et magique. Cette magie est renforcée par la bande son, uniquement composée des sons de la forêt, sans aucun commentaire inutile ni musique superfétatoire, plaies courantes des documentaires animaliers. Au bout d’une petite heure qui paraît trop courte, on se sent aussi serein que si on avait pris un bon bol de forêt en famille.

SEANCE SCOLAIRES AU 0130377552

DANS LES BOIS

Page 47: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

AVANT-PREMIÈRE / PETIT-DÉJEUNER LE DIMANCHE 24 MARS

à Utopia Saint-Ouen ( rendez-vous au café Stella à 10h45, séance à 11h15 ) À vous les croissants, viennoiseries...et on offre le

chocolat chaud, le thé et le jus d'orange Tarif unique : 4 euros

Film d'animation réalisé par Ben STASSEN et Vincent KESTELOOT

Belgique 2019 1h25avec les voix de Guillaume Galienne, Shy'm, Franck Gastambide...

Pour les enfants à partir de 6 ans

On imagine mal la Queen Elisabeth sans ses bibis rose bonbon, ses robes jaune canari, sans son grand mari Philip ou ses corgis chéris. Les corgis, vous savez, ces chiens qui semblent être un croisement hasardeux entre le renard et le saucisson brioché. A Buckingham Palace, les corgis sont royalement lottis : panier à baldaquin, petit déjeuner servi en chambre, promenade dans le Royal Parc et surtout, surtout, toutes les attentions de maman la Reine. S'ils sont quatre à vivre dans les appartements privés du Palais, Rex est le chouchou de sa majesté, son petit dernier, le plus malicieux, le plus craquant, bref, c'est le corgi number one, il a même un collier en or qui l'atteste. Mais au cours de la visite officielle du Président des Etats-Unis, un certain Donald T qui débarque avec son téléphone portable, sa svelte épouse et leur insupportable petite chienne maquillée comme un camion (elle vient de ce grand Etat qu'est le Texas), Rex va créer un incident diplomatique et choisir la route de

l'exil. Après cette énorme bourde, la reine ne lui pardonnera jamais son indélicatesse, on est quand même en Angleterre, ce pays où il existe des cours pour bien boire son thé à l'heure du goûter. Il décide donc, accompagné par l'un de ses confrères Corgi, de partir au Vatican, rien que ça. Mais le voyage n'ira pas plus loin que le bout de la rue londonienne car Rex va se retrouver embarqué et enfermé dans le chenil local. Choc des classes : la confrontation avec les clebs des rue va être violente et bien sûr, personne ne veut croire à son histoire de Palace et de son statut de Royal Corgi.Tout va s’accélérer quand au beau milieu de la nuit, il découvre une activité clandestine dans les sous-sols du chenil : un fight-club où le terrifiant Tyson sème la terreur.

Avec un humour décallé et un sens des rebondissements, voilà un film qui enchantera toutes celles et ceux qui ont un petit faible pour la vieille dame en rose (92 piges au compteur) et le kitchissime folklore qui tourne autour de la Couronne britannique (les mugs, les dessous de plats, les briquets et autres produits dérivés dont les anglais rafolent). Le ton est résolument moqueur mais le fond, plutôt sympatoche, avec toute une bande de clebards que l'on croirait sortis de Shawn le Moutoun ! So british !

rOYAL COrGI

ALITABATTLE ANGELDU 20 AU 31/03

Réalisé par Robert RodriguezUSA 2018 2havec Rosa Salazar, Mahershala Ali, Christoph Waltz...Scénario de Robert Rodriguez, James Cameron et Laeta Kalogridis d'après le manga de Yukito Kishiro

POUR TOUS À PARTIR DE 9/10 ANS

Dominés par les superhéros, les films à grand spectacle venus de Hollywood ont fini par standardiser l’imaginaire futuriste. Mais la résistance est là : après l’original Ready Player One (2018) de Spielberg, voici une aventure enthousiasmante dans le xxvie siècle. A Iron City, mégalopole aux airs de camp de réfugiés, un réparateur de cyborgs redonne vie à une jeune fille dont le corps mécanique a été détruit et la mémoire effacée. Découvrant qu’elle se bat magistralement, Alita va devenir une justicière angélique, prête à affronter les complices d’un mystérieux tyran caché à Zalem, la dernière des cités volantes…Adaptée du manga Gunnm, cette énorme production a été pilotée par James Cameron, qui lui a insufflé sa passion pour les machines (jamais démentie depuis Terminator, 1984), mais aussi son goût des défis visuels et des histoires d’amour à l’échelle cosmique. Quand le cœur d’acier d’Alita se met à battre pour un simple mortel, c’est elle qui vient au secours du jeune garçon : comme dans Avatar (2009), la femme est la plus forte. Avec ses énormes yeux d’héroïne de manga, la guerrière androïde a tout d’une créature artificielle, mais elle n’en est pas moins émouvante. A la réalisation, Robert Rodriguez retrouve la veine de Spy Kids (2001) et un élan juvénile qui rend même la naïveté charmante. Alita - Battle Angel rappelle les films de science-fiction des années 1980 ou 1990, qui favorisaient, plus encore que les effets spéciaux, l’amusement. Une bouffée d’air frais.

Frédéric Strauss TELERAMA

Révisez votre anglais !

Un Quizz avant le film

avec des cadeaux à gagner !

Page 48: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

ERIC CLAPTON : LIFE IN 12 BARS5 SÉANCES LES 17, 22, 24, 28 ET 31/03

Réalisé par Lili Fifi ZANUCKdocumentaire USA 2018 2h14 VOSTF

La vie d’Eric Clapton est un roman. Une ascension fulgurante vers le panthéon du rock, ponctuée par les tragédies intimes (une mère qui le rejette, un fils qui meurt défenestré à 4 ans…) et les addictions diverses — « Si je ne me suis pas suicidé, expliqua un jour le guitariste, c’est parce que les morts ne boivent pas. » Ce documentaire, très classique dans sa forme mais captivant, s’appuie sur d’étonnantes images d’archives et de nombreux témoignages inédits (dont celui, sans tabou, de Clapton lui-même) pour retracer une existence digne d’une chanson de blues. Sans dissimuler la face obscure du génie (un individualisme à la limite de l’arrogance, les dérapages en public), et en réservant une place importante, et bienvenue, à la musique. L’émotion est à son comble quand Eric Clap-ton raconte sa passion pour Pattie Boyd, l’épouse de son ami George Harrison et l’inspiratrice du tube Layla : un amour fou, impossible, digne des grands mélodrames de Douglas Sirk.

Samuel Douhaire, Télérama

Page 49: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Attention échauffez votre voix, Grand karaoke Queen le vendredi 22 mars à 20h30 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône,

VERSIONS SOUS-TITRÉE AVEC PAROLES IMPRIMÉES SUR L'ÉCRANBONUS : tou(te)s les spectateurs/trices habillé(e)s glamour seventies ( collants moulants , gilets pailletés argentés

ou dorés bienvenus ) bénéficieront d'un tarif exceptionnel de 3 euros. Les meilleurs costumes et prestations karaokés désignés par le jury arbitraire Utopia se verront octroyer des invitations pour nos prochains événements.

BOHEMIAN RHAPSODYLES VENDREDIS ET DIMANCHES DU 1ER AU 31/03Réalisé par Bryan SINGERUSA 2018 2h15 VOSTFavec Rami Malek, Gwilym Lee, Lucy Boynton, Ben Hardy, Joseph Mazzello, Aidan Gillen... Scénario d'Anthony McCarten.

Décidément, ce « biopic » aura fait cou-ler beaucoup d’encre et de salive. On aura lu et entendu à son sujet tout et son contraire. Entre ceux qui lui reprochent de couper les morceaux de musique en quatre, les autres de les conserver dans leur intégralité ; les critiques qui le fusti-gent pour en avoir trop dit, les autres pas assez ; ceux qui encensent Rami Malek en Freddie Mercury, ceux qui n’ont vu que ses prothèses dentaires ; les uns trai-tant le film de voyeur, les autres de trop édulcoré… Bref… impossible de s’en faire une idée sans aller juger sur pied ! Certes, ce n’est pas tout à fait le genre de super productions dont on s’entiche habituellement à Utopia, mais on a tous

en tête au moins un air de Queen, quand ce n’est l’intégralité de ses albums…Alors ce Freddie ? Ce Bohemian Rhap-sody ? Prenons-le pour ce qu’il est, une fiction qui va parfois vite en besogne, fait des impasses, raconte une histoire, l’en-jolive où il faut, rabote certains angles, en met d’autres en valeur, parsème la vérité d’anecdotes piquantes… C’est tout l’art de conter : ne pas perdre le public en route, le tenir en haleine jusqu’au bout, le faire rêver. Le pari est assez réussi. Rami Malek campe un Freddie Mercu-ry (né Farrokh Bulsara en 1946 dans le protectorat de Zanzibar) touchant, plein d’humour, tout à la fois puissant et fra-gile. Le film nous plonge dans ses origi-nes culturelles, cultuelles, sociales, fami-liales, avant qu’il ne devienne une icône intouchable. Une vie qui démarre comme un conte de fées : le petit canard atypi-que, parfois malmené, découvrira bientôt qu’il peut déployer des ailes de cygne. Si le film ne fait pas son fond de commerce du racisme, de l’homophobie, de la diffi-culté à assumer ses différences à cause

de la peur du rejet… il ne les tait pas. Tout cela reste présent dans le creux de nos têtes comme de vieux démons tapis dans l’ombre. On entend le mal-être de Freddie qui lui collera toujours aux bas-ques, ses incertitudes, son besoin de se sentir aimé, mais ce qu’on voit surtout, c’est sa part lumineuse, sa force vitale époustouflante, son côté visionnaire, analytique. On se régale de découvrir son entourage, les membres du groupe Queen en action, leur symbiose, leurs agacements aussi. Si le scénario fait des ellipses, change la chronologie des cho-ses pour donner plus de tension au récit, son efficacité nous donne l’envie d’aller creuser plus loin. On apprécie qu’il garde des parts d’intimité, ne joue pas trop sur la corde sensible et ne sombre pas dans un voyeurisme facile.Et puis il y a cette fin tragique de anti-hé-ros mort trop tôt, sans savoir qu’il fallait se protéger, quand le mot Sida n’avait même pas encore été inventé. Cette fin qui se transforme en victoire sur les pré-jugés et la bêtise, qui se termine par cet-te chanson prophétique qui résume en quelques lignes toute une existence, les combats d’une vie, nous exhorte à ne ja-mais baisser les bras et prend en regard du récit toute son ampleur : « We are the champions, my friends ! »

Page 50: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

DU 27/02 AU 11/03 (1 JOUR SUR 2)

Écrit et réalisé par Xavier LEGRANDFrance 2017 1h33avec Léa Drucker, Denis Ménochet, Ma-thilde Auneveux, Thomas Gioria, Floren-ce Janas...

Festival de Venise 2017 : Lion d’argent de la meilleure mise en scène et Lion

du futur du meilleur premier film.

Un couple se sépare. Trop banale issue d’une histoire d’amour qui s’est perdue en chemin, laissant sur le bord de la rou-te les deux enfants dont il faut pourtant impérativement tenir compte, si possible sans faire trop de dégâts collatéraux. La famille Besson a éclaté en mille mor-ceaux et la tension est palpable en cette ultime audience devant la juge : Mada-me et Monsieur, chacun flanqué de son avocate, viennent exposer leur point de vue sur les modalités du divorce. L’enjeu est de taille puisque Madame demande la garde exclusive du fils cadet (la fille aînée, elle, a l’âge de choisir) alors que Monsieur réclame la garde alternée. On comprend vite, à l’électricité qui sature l’atmosphère, à la manière dont cha-cun détourne le regard pour ne surtout pas croiser celui de l’autre, au silence lourd et pesant qui semble s’être impo-sé après trop de cris et de paroles, que ce qui se joue dans ce bureau est vital. Dans ce long plan séquence d’une maî-trise impressionnante, on saisit toute la complexité de la situation, et aussi toute la dramaturgie de cette histoire qui com-

mence, du moins qui commence pour nous spectateur, car pour Miriam et Antoi-ne, elle dure déjà depuis trop longtemps. Chacune des parties va argumenter, de manière concise et presque chirurgicale, et bien malin le spectateur qui pourrait, dès cette scène d’exposition, dire qui a tort et qui a raison, qui est victime, qui est coupable, qui manipule qui, à supposer que le tableau soit aussi simple que cela. On va donc se disputer la garde de Ju-lien, le fils qui ne veut plus voir « l’autre », ce père massif et sans doute trop auto-ritaire, ce colosse au regard d’enfant qui vient quant à lui, tel un agneau fragile, assurer qu’il a changé, qu’il aime ses en-fants, qu’il a besoin de les voir grandir, de les serrer dans ses bras et qu’il a déjà fait beaucoup pour se rapprocher d’eux, comme quitter son travail pour venir s’installer près de l’endroit où leur mère a choisi de vivre. Quand Miriam prend à son tour la parole, c’est pour dire qu’elle ne veut que le bien de ses enfants, qu’el-le n’aspire qu’à vivre en paix, enfin, et si possible refaire sa vie. Mais on a l’impres-sion que ses yeux disent autre chose que ses paroles, qu’elle voudrait aussi posées que possible… Au fond de son regard on lit tout simplement la peur, l’angoisse et la détresse d’une femme, d’une mère. Et la juge va trancher. La garde sera al-ternée. C’est un bouleversement pour le jeune Julien qui n’a pas son mot à dire, tiraillé entre cette mère bienveillante et protectrice et ce père aimant mais mala-droit et parfois brutal qui veut, comme un bon élève, ne rien faire de travers. L’équi-

libre de ce nouveau mode de vie est pré-caire, le quotidien est tendu comme un arc et si chacun contient sa rancœur, son amertume, ses peurs, on sent bien que la moindre étincelle pourrait mettre le feu à tout l’édifice. Et on sent bien aussi que le feu intérieur de la jalousie, de la frustration, de l’humiliation sociale est toujours à deux doigts d’allumer la mè-che qui pourrait faire exploser Antoine… Pour un coup d’essai – puisque c’est un premier long métrage –, c’est réellement un coup de maître. Le récit de cette dé-chirante séparation, filmé sans pathos mais avec une tension qui vous prend aux tripes, est une plongée fascinante dans l’une des plus complexes machi-neries humaine et sociale : le couple, ou ce qu’il en reste. Grâce à une mise en scène d’une belle fluidité qui flirte sub-tilement avec le thriller, le film ne tombe jamais dans une approche trop psy ou manichéenne de ses personnages, cha-cun pouvant être approché sous toutes ses facettes (les deux comédiens sont époustouflants). Xavier Legrand ne juge jamais ses protagonistes mais tente au contraire de montrer qu’ils sont pris dans un engrenage affectif, mental, social, ju-ridique, qui les dépasse. L’écriture est de toute évidence inspirée de situations malheureusement bien réelles tant le film sonne juste dans sa restitution d’une réalité complexe et brutale. C’est beau, c’est fort, c’est incroyablement palpitant et c’est une sacrée découverte !

JUSQU'À LA GARDE

Page 51: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

4 DERNIÈRES SÉANCES LES 1er, 3, 8 et 10/03

Réalisé par Gilles LELLOUCHEFrance 2018 2h02avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, Jean-Hugues Angla-de, Philippe Katerine, Virginie Efira, Leïla Bekhti, Félix Moati, Jonathan Zacaï, Al-ban Ivanov, Mélanie Doutey…Scénario de Gilles Lellouche, Ahmed Hamidi et Julien Lambroschini

Tout le monde l’attendait au tournant, prêt à lui tailler un costard en bonne et due forme. La critique cinéphile en parti-culier et puis aussi, il faut bien se mettre dans le sac, les programmateurs des sal-les art et essai ; bref, toute une assem-blée qui aime bien, entre deux tressages de lauriers à des films turcs de 3h, casser un peu de sucre sur le dos de quelques malheureux réalisateurs, se moquant joyeusement, et parfois avec une plume acerbe, de leurs films. Gilles Lellouche entrait pile poil dans la case : « comé-dien qui passe à la réalisation et qui va se faire descendre par la critique ». On a toujours eu le sentiment que ses choix d’acteur l’avaient jusqu’alors cantonné un peu systématiquement dans le rôle du pote un peu lourdingue, du beauf un peu macho dans des comédies pas toujours très finaudes (excepté peut-être son in-terprétation touchante du mari perdu et assassiné dans le Thérèse Desqueyroux de Claude Miller), et donc, en toute logi-

que, on se disait que son passage à la réalisation en solo (il a déjà co-signé 2 films) resterait dans cette veine. Grosse, très grosse erreur d’appréciation. Parce que comme un retour du bâton qu’on était prêt à lever sur son film, voilà que nous nous sommes pris de plein fouet et sans semonce son Grand bain. La claque fut d’autant plus inattendue que nous nous surprîmes à la trouver fort à notre goût, agréable, drôle, tendre et bien ficelée, dotée d’une écriture précise et rythmée, d’une mise en scène vive et intelligente. Rien à voir avec le brouillon maladroit auquel nous nous attendions : on avait sous les yeux un petit bijou ef-ficace et touchant d’humanité, avec ce dosage presque parfait entre franche co-médie et fable douce amère à la mélan-colie sous-jacente, celle qui vous cueille sans prévenir et vous laisse ce sentiment d’avoir gravé durablement, quelque part dans un coin de rétine, un doux, joyeux et tendre moment de cinéma.Bertrand est au chômage. Depuis trop longtemps. Il a perdu le goût d’à peu près tout hormis celui des cachetons et trimballe sa carcasse entre la cuisine, le salon et, les soirs où il se sent aventu-rier, la rue jusqu’à laquelle il ose descen-dre pour sortir la poubelle. Bref, c’est la grosse déprime. Au détour d’une sortie piscine, il va tomber sur un improbable club de natation synchronisée mascu-line, rien que ça. Et comme les nageurs en question ont l’air aussi – sinon en-core plus – dépressifs que lui et que le

groupe cherche des nouvelles recrues, il va sauter le pas et enfiler son slip de bain. Coaché par une ancienne cham-pionne qui cache à peine son blues sous des tirades enflammées empruntées à la littérature classique ou des voulutes de clope qu’elle distille assise en tailleur sur le plongeoir, le groupe des sirènes est un sacré patchwork : Laurent (Guillaume Canet), en colère contre tout, Marcus (Benoît Poelvoorde), glandeur majes-tueux dont l’entreprise est en faillite (for-cément), Simon (Jean-Hugues Anglade), rockeur vieillissant qui rêve d’être David Bowie, et Thierry (Philippe Katerine), grand poète devant la lune. Ensemble, ils assument leur bedaine autant que leurs échecs existentiels, ils révèlent leurs cannes de serin velues autant que leurs blessures intimes. Mais il faut un défi, bien sûr, pour révéler les talents enfouis et pour que la belle équipe se bricole une fraternité à toute épreuve : qu’à cela ne tienne, ce sera le championnat du mon-de ! On rit beaucoup, dans l’eau de ce Grand bain, on rit avec ces mecs ultra sensibles prêts à tout pour réussir un joli mouve-ment de gambettes ou un porté qui ait de la gueule. Avec ces nanas mi-mamans, mi-matons qui vont les dresser pour ob-tenir le meilleur d’eux. Sans vulgarité (ou presque quand elle sort de la bouche de Leïla Bekhti, entraineuse tétraplégique et sadique), avec une bienveillance sincère pour cette bande de mâles cabossés, Gilles Lellouche réussit le pari d’une fable sociale à la Full Monty (parce que chacun a sa manière est un exclu faute d’avoir su entrer dans le moule : celui du monde du travail, du couple, de la famille, de l’in-dustrie du disque...) qui dépote.

LE GRAND BAIN

Page 52: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

JUSQU'AU 4/03

Écrit et réalisé par Adam McKAYUSA 2018 2h12 VOSTFavec Christian Bale, Amy Adams, Steve Carrell, Sam Rockwell...

Golden Globe de la meilleure comédieGolden Globe du meilleur acteur de

comédie pour Christian Bale

Dick Cheney : il y a des chances que ce nom ne vous dise pas grand chose, notamment aux plus jeunes d’entre vous... Et pourtant durant quelques années, de 2001 à 2006, Richard Bruce Cheney fut probablement l’homme le plus puissant de la planète. 2001, c’est évidemment le 11 septembre, cet attentat qui a sidéré l’Amérique non seulement par le nombre impressionnant de ses victimes (près de 3000 morts) mais aussi par la symbolique de son mode opératoire (plusieurs avions étaient capables de frapper simultanément le pouvoir économique et militaire du pays le plus puissant du monde). Le 11 septembre 2001, le nouveau président inexpérimenté, G.W Bush, n’est que depuis quelques mois

au pouvoir. Et c’est le méconnu Dick Cheney, vice président qui a su négocier un poste aux super compétences renforcées, qui va, dans l’ombre et en lieu et place du président complètement dans les choux, assurer la riposte jusqu’au déraisonnable, avec dans un premier temps la guerre en Afghanistan, puis en 2003 la trop fameuse affaire des armes de destruction massive irakiennes qui mènera à l’invasion du pays, puis au chaos qui s’en suivra, aboutissant à la montée de Daesh.Vice, qui porte bien son titre à la double signification, est donc le biopic trépidant et au vitriol de celui qui fut un maître du monde insoupçonné du grand public. Le film suit le parcours de Dick Cheney depuis ses débuts laborieux d’étudiant fêtard et alcoolique, viré de la prestigieuse université de Yale au milieu des années 60, mis au pied du mur par son épouse à la volonté de fer qui menace de le quitter s’il ne se reprend pas en main, puis tout au long de son ascension dans l’échelle politique qu’il grimpe étape par étape grâce à une soumission parfaite aux hommes de pouvoir qu’il croise sur son chemin, notamment Donald Rumsfeld, futur secrétaire à la Défense durant la guerre en Irak. Mais c’est forcément sur la période Bush junior que le film s’attarde le plus longuement : l’acmé de la carrière de Cheney, la période durant laquelle lui, Rumsfeld et Wolfowitz, trois âmes damnées tenantes d’un conservatisme très marqué et d’un bellicisme délirant, vont instaurer le mensonge d’état

comme arme de manipulation massive, contribuant par leurs faux renseignements à construire la crédibilité de Daesh par la suite. Mais c’est aussi, remarquablement analysée, la période de l’affaiblissement des droits fondamentaux, autant pour les citoyens américains que pour ceux qui vivent à l’extérieur en temps de guerre sous le joug américain, et aussi celle de la privatisation de la guerre puis de l’exploitation des terrains conquis déjà entamée sous Georges Bush père sous l’égide de Cheney, alors secrétaire d’Etat à la Défense. Cheney qui deviendra par la suite, au terme de sa carrière politique, PDG d’un des principaux conglomérats de l’industrie pétrolifère : Halliburton.Si tout cela peut paraître bien sinistre, il faut souligner qu’Adam McKay réussit à faire de toute cette histoire une géniale comédie acide, aux multiples rebondissements, dans laquelle tous les protagonistes de cette sinistre farce sont tous plus pathétiques et dangereux les uns que les autres. Et pour les incarner, des acteurs au sommet : Christian Bale, méconnaissable (on pense forcément à la prestation de Gary Oldman dans le rôle de Churchill, l’an dernier), donne une interprétation du rondouillard Cheney qui lui a valu un Golden Globe mérité, mais aussi Steve Carell dans la peau de l’insupportable Donald Rumsfeld, sans oublier la formidable Amy Adams dans le rôle de l’épouse discrète mais omniprésente, intraitable femme de pouvoir par procuration.

VICE

Page 53: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

« La justice se raconte » 8 mars: Journée Internationale des Femmes

Séance unique le jeudi 28 mars à 20h30 à Utopia Saint-Ouen. Autour du portrait de cette grande figure de la justice américaine qui a oeuvré pour les droits des femmes et des minorités au sein de la Cour Suprême des Etats-Unis, rencontre avec Madame Gwenola Joly-Coz, Présidente du TGI de

Pontoise et des invités issus du monde judiciaire.

Betsy WEST et Julie COHEN (II)documentaire USA 2018 1h38 VOSTFavec Ruth Bader Ginsburg, Gloria Steinem, Nina Totenberg...

Au beau milieu des imposants juges de la cour suprême américaine jure une frêle silhouette féminine. Deux têtes de moins que ses confrères, trois tours de taille moins large, mais quel esprit ! Minuscule par la corpulence, immense par la renommée, en cinq décennies Ruth Bader Ginsburg, RBG pour les intimes, est devenue l’une des icônes incontestée de la pop culture américaine. À 85 ans elle fascine gars et filles de tous les âges, même ceux de l’insaisissable génération

Y. Ruth est sans doute la seule juge au monde à avoir des mugs à son effigie, des tee-shirts, des pins… On la représente en Wonder Woman, avec une couronne sur la tête, voire en madone ! Certain-e-s vont jusqu’à faire tatouer son portrait sur leur chair tendre. Cela pourrait paraître n’être qu’un effet de mode démonstratif, superficiel, tout ce que la délicate octogénaire n’est pas, même si elle se plie avec humour aux selfies qu’on lui réclame. La notoriété l’a rattrapée alors qu’elle ne courait pas après, simple résultante d’une vie de convictions fortes, de travail acharné, de combats rondement menés. Tout en s’amusant de la situation, RBG continue d’œuvrer inlassablement contre les discriminations, pour l’égalité de tous les citoyens. Elle le fit pour les femmes, elle le fit pour les Noirs, pour les gays, fit progresser les droits de chacune, de chacun, à commencer par les siens. En 1954, avant que Ruth ne l’obtienne en premier lieu pour elle-même, il était impensable qu’une femme, encore moins une mère, juive qui plus

est, puisse gravir les échelons de la magistrature. Mais tous allaient devoir reconnaître que derrière ce charmant sourire timide, se cachait un cerveau des plus brillants, une adversaire redoutable, capable d’abattre n’importe quels préjugés avec ses seuls mots percutants. La force de ce documentaire complice est d’approcher l’impressionnante RBG dans une intimité bien dosée qui nous la rend familière. On se prend à aimer tout ce qu’on découvre d’elle. Son parcours courageux, sa puissante histoire d’amour avec un mari épatant qui aura la finesse de ne pas l’entraver. On la suit dans ses nuits de travail, dans ses séances de coaching où elle nous éberlue en faisant des pompes ! Impossible de ne pas s’attacher à cette héroïne des temps modernes, hors normes, qui joue avec les apparences. Qui croirait que sous ce chignon sévère se cache une des femmes les plus progressistes de notre époque et qui n’a pas fini de nous le démontrer ? Et en plus elle est drôle !

RBG

Page 54: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,
Page 55: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Fêtons la Saint Patrick ( avec deux petits jours d'avance ), saint patron de l'Irlande ! Après la séance du vendredi 15 mars à 20h30 à Utopia St-Ouen l'Aumône

de ce film joyeux et stimulant, exprimant toute la joie de vivre, la générosité et l'intelligence des habitants de la verte Erin, dégustez au café Stella au son des Dubliners, Pogues et autres groupes qui vous donnent envie de vous mettre à la danse irlandaise,

les meilleurs whiskies irlandais sélectionnés par notre partenaire La Cave à Riton, notre caviste préféré de Vauréal ( 1, place du Coeur Battant )

...Possibilité également de boire d'excellentes bières irlandaises.

6 SÉANCES SUPPLÉMENTAIRES DU 20/03 AU 2/04

Film documentaire de Neasa NI CHIANAIN et David RANEIrlande/Espagne 2016 1h40 VOSTF

A l’heure où certains parents ou grands-parents affrontent avec une certaine angoisse le passage de leurs enfants ou petits-enfants vers l’adolescence, et tous les choix d’éducation qu’ils devront faire entre laisser-faire ou trop grande sévérité, voilà un film jubilatoire qui devrait leur donner du baume au coeur et quelques clés pour aborder cette épreuve. Allez hop, on vous transporte comme vous voulez (en avion ou ferry depuis Cherbourg, solution plus longue et onéreuse mais tellement plus sympa et écolo) en terre gaélique, à une petite centaine de kilomètres au nord de Dublin. Les premières images vues d’hélico nous plantent le tableau, L’herbe verte fluo, les collines arrondies, on se croirait dans le pays des hobbits du Seigneur des anneaux. Se dessine un imposant bâtiment au milieu d’un parc que l’on

croirait lui tout droit sorti d’un épisode d’Harry Potter. Bienvenue à l’école d’Headfort, une institution scolaire bien particulière où l’on accueille en internat des petits Irlandais mais aussi quelques spécimens venus du monde entier (un bon groupe de petits Froggies, mais aussi des Coréens, des Espagnols et même un jeune Tanzanien). Les époux Leyden, John et Amanda, piliers fantasques de l’établissement, s’apprêtent à faire leur 46ème rentrée... Oui, vous avez bien lu, pas de retraite pour les passionnés ! Et comme dit John : « mais qu’est ce qu’on ferait de nos journées si on arrêtait ? ».Quand on les qualifie de fantasques, c’est peu dire... John, qui ressemble trait pour trait au docteur Brown dans Retour vers le futur (chauve avec une longue mèche hirsute à l’arrière), s’obstine, en plus des enseignements plus conventionnels, à initier ses jeunes élèves souvent timides et propres sur eux au rock n’roll, à la batterie, à la guitare... avec plus ou moins de réussite. Amanda, de son côté, les pousse avec des méthodes un peu hétérodoxes vers la littérature et le théâtre. Il y a un troisième larron :

le proviseur, qui ne cache pas ses idées gauchistes, parle engagement et évoque Gandhi à longueur de journée. Souvent par contre privés de smartphones, ils l’oublient vite, tant les jeux extérieurs sont nombreux, et libre à chacun de grimper aux arbres, même si c’est un chouia risqué.Au-delà d’un enseignement relevant, si on doit mettre une étiquette, de la pédagogie Montessori, mettant en valeur l’épanouissement individuel de chacun (comme dit le proviseur : « si tu veux changer le monde, change-toi d’abord toi-même »), l’école est surtout une magnifique grande famille où les jeunes élèves, internes et souvent désemparés par la séparation avec leurs parents, sont pris en charge par des mamans et papas de substitution. Et cette famille, ils la garderont toute leur vie, comme cette jeune fille, Olive, venue pour deux semestres faire l’assistante musicale de John avec parfois moins de diplomatie que le maître envers les jeunes apprentis chanteurs ou guitaristes. Après une heure et demie de ce film drôle et réjouissant, si vous êtes parents, vous vous direz peut-être que tout va finir par bien se passer et que l’adolescent a les capacités d’être autre chose que cette créature méprisante qui ne daigne pas lever l’oeil de son écran pour vous répondre...

A KIND OF MAGIC

Page 56: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

JUSQU'AU 5/03

Réalisé par Judith DAVISFrance 2018 1h28avec Judith Davis, Malik Zidi, Claire Dumas, Mireille Perrier, Nadir Legrand, Simon Bakhouch... Scénario de Judith Davis et Cécile Vargaftig.

« C’est une fille bien campée sur ses deux jambes… Jolie fleur du mois de mai ou fruit sauvage… Qui nous donne envie de vivre, qui donne envie de la suivre… jusqu’au bout ! »

Qui se souvient encore des refrains de ces lendemains prometteurs qui chantaient au soleil ? Georges Moustaki, sans la nommer, nous parlait alors de la révolution permanente. Cinquante ans plus tard, c’est à ces idéologies, leurs mythes, à un monticule de trahisons et de déceptions que s’attaque de façon complètement hilarante et pertinente le premier film en tant que réalisatrice de l’actrice Judith Davis. Comme quoi le rire n’a jamais empêché la réflexion, ni la tendresse, bien au contraire ! Et comme par hasard, c’est Agat Films, société dont fait partie Robert Guédiguian, qui a produit ce joli remède à la mélancolie ! L’occasion de leur rendre hommage et de leur dire combien une fois

de plus ils ne se sont pas trompés. Tout ce qu’il me reste de la révolution est un film formidable, gorgé d’une intelligence et d’une énergie qui mettent du baume au cœur et donnent la niaque d’avancer ! Mais commençons par le commencement… Angèle, silhouette rousse d’éternelle révoltée, est de celles qui n’abdiquent jamais. Son dessin favori est sans doute ce doigt d’honneur qu’elle placarde sur les distributeurs de billets, les publicités débiles ou sexistes. Ça ne change pas la face du monde, mais qu’est-ce que ça fait du bien, cette modeste contestation du quotidien ! Sa colère légitime l’aide à se tenir droite dans les pires moments, elle en fait son carburant. En même temps, côté cœur c’est la Bérézina. Avoir grandi dans l’ombre écrasante de la génération 68 ne laisse pas grand place à la construction individuelle. Scander « L’intime est dérisoire face à l’action publique et citoyenne ! » laisse peu d’espace aux discours amoureux. Alors que sa grande sœur, plus cynique, en a soupé des engagements militants de ses parents, Angèle baigne inlassablement dans les idéaux d’alors, qu’elle a fait siens. Pas de concessions à la société de consommation, au capitalisme, aux dominants ! Sus à l’ennemi, plus grand il est, plus glorieux sera le combat ! Chaque

jour elle se prend une nouvelle portière dans la figure, une nouvelle désillusion, un revers de manche, chaque jour elle trébuche maladroitement. Qu’importe, elle a la fougue de ceux qui se sentent investis par de justes causes ! Chaque matin elle se redresse et se redressera toujours, bien décidée à lutter contre la misère, l’exploitation, à œuvrer pour un monde meilleur ! Comme Simon, son père, qui ne s’est jamais avoué vaincu, ni pute, ni soumis. Il faut la voir arborant fièrement sa Chapka soviétique en plein Paris, affublée comme un arbre de noël alors qu’elle débarque chez lui, puisque ses bons patrons urbanistes de gauche viennent de la virer. Pourtant elle y croyait ! Elle se sentait pousser des ailes pour transformer l’espace public, remettre l’humain au cœur de la ville. Des mots, encore des mots, toujours des mots… Face à une société qui se désagrège, que reste-t-il de tout cela, dites-le moi ? Mais le désarroi est vite digéré ! Ce qui triomphe, c’est la force vitale, la joie en tant qu’énergie réparatrice, libératrice. Et c’est cet héritage que nous lègue Tout ce qui me reste de la révolution : malgré le constat cinglant qu’il dresse de notre époque, ce qu’on retiendra c’est son refus joyeux du No Future !

TOUT CE QU'IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION

Page 57: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Séance unique le jeudi 21 mars à 20h30 à Utopia Saint-Ouen suivie d'une rencontre avec Rachida Lièvre, participante de l'incroyable expérience du

radeau Acali en 1973, et de Alexandra Strauss, monteuse du film ( par ailleurs monteuse du multiprimé I am not your negro de Raoul Peck ), notamment autour du thème

« Comment un groupe humain peut-il résister à la tentation de la violence ? »

Film documentaire de Marcus LINDEENSuède/Danemark/Allemagne 2016 1h38 VOSTFavec les incroyables Rachida Lièvre, Servane Zanotti, Maria Björnstram, Edna Reves...

Grand Prix du Festival CPH Dox de Copenhague

Prix Grand Ecran Pariscience Paris 2018

C’est une de ces expériences prétendument scientifiques questionnant la psychologie, plus spécifiquement de groupe, qui ne pouvaient se passer que dans les années 60/70. Il y eut auparavant, au début des années 60, celle de Milgram, où une personne d’autorité demandait aux sujets d’administrer des décharges électriques de plus en plus violentes à des personnes qui répondaient mal à un questionnaire, prouvant ainsi que l’homme soumis à une autorité était majoritairement capable de se résoudre à tuer pour obéir. Il y eut celle de Stanford en 71, où des étudiants étaient amenés à jouer des rôles de gardiens ou de geôliers,

prouvant que chacun, contraint dans un rôle, pouvait oublier ses convictions pour rentrer dans sa fonction.L’anthropologue mexicain Santiago Genoves, victime quelques mois auparavant d’un détournement d’avion, voulait comprendre la naissance de la violence dans un groupe humain enfermé dans un espace exigu. Par ailleurs il avait participé à plusieurs traversées transatlantiques pour vérifier si des radeaux incas avaient pu faire un long périple maritime. En 1973, il fait construire un radeau insubmersible, propose à 11 participants, 5 hommes et 6 femmes, tous jeunes, d’horizons très divers autant géographiquement que socialement et culturellement, d’embarquer pour une traversée transatlantique sans retour possible (le radeau ne peut que suivre les courants et est quasiment ingouvernable). L’objectif caché : observer, dans cet espace réduit dont les protagonistes ne peuvent s’échapper et qui représente une part de risque réel (à l’époque, point de GPS et d’hélicoptères de secours en cas de gros souci), comment l’apparition de la violence et l’attraction sexuelle (il a choisi délibérément des participants franchement attirants) vont jouer. Pour corser le tout, renversant le partage traditionnel des rôles, il confie aux femmes les fonctions importantes : Maria Björnstram est la capitaine, Edna

Reves la médecin, et Servane Zanotti la plongeuse. Les hommes sont cantonnés aux fonctions subalternes. Que se passera -t-il ? Le jeune metteur en scène de théâtre et cinéaste suédois Marcus Lindeen souhaitait réaliser un film sur des groupes de personnes âgées ayant eu dans leur jeunesse une expérience radicale. Il mit deux ans à retrouver les différents protagonistes de l’expérience relatée ci-dessus, ainsi que les archives filmées par le photographe japonais. Il eut l’idée géniale de faire construire dans un chantier de Göteborg une réplique du bateau et d’y rassembler les protagonistes survivants pour les interroger dans ce cadre reconstitué sur l’expérience qui avait bouleversé leur vie, et le résultat est saisissant, drôle et touchant. Grâce à l’intelligence des protagonistes et de la mise en scène, cette expérience et son rendu ont l’effet inverse des dispositifs de télé-réalité avec lesquels ils ont pourtant bien des points communs : alors que tous les programmes qui depuis 15 ans font la fortune des chaines de télévision ne font que nous donner une confiance de plus en plus approximative en l’humanité, le groupe des navigateurs d’Acali nous rappelle que des gens intelligents rassemblés dans l’adversité peuvent produire de la solidarité et de la fraternité qui perdurent 43 ans après.

THE RAFT

Page 58: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

DU 20/03 AU 2/04

Écrit et réalisé par Rémi BEZANÇON et Vanessa PORTALFrance 2018 1h40avec Camille Cottin, Fabrice Luchini, Alice Isaaz, Bastien Bouillon...D’après le roman de David Foenkinos

Quand vous êtes un jeune auteur, que vous avez passé des années à peaufiner votre manuscrit et que, alléluia, il est publié par un gros ou petit éditeur, pensez-vous que les choses soient terminées ? Non. Il faut passer l’épreuve de la critique, et plus particulièrement celle de Jean-Michel Rouche, chroniqueur télé à succès qui taille des costards ou encense les derniers romans parus sur le marché. Autant dire que si vous visez un best-seller, il vaut mieux que Jean-Mi ait aimé votre bouquin.

Pendant qu’à Paris il prépare sa prochaine émission – et qu’accessoirement il comprend que sa femme est en train de le quitter –, dans un petit village de Bretagne, une jeune éditrice au sourire enfantin mais aux dents un peu pointues tombe sur une bien étrange bibliothèque, dite « des manuscrits non publiés ». Elle y découvre une pépite, Les Dernières heures d’une histoire d’amour, qui mêle l’agonie d’une passion amoureuse et celle de Pouchkine, le grand poète et dramaturge russe. Elle pressent qu’elle tient là un gros succès et en effet, bingo ! le livre une fois publié

fait un carton. On salue unanimement l’intelligence, le brio de l’écriture autant que la prouesse littéraire de mêler deux tragiques destinées dans un style qui est celui des plus grands... Il y a toutefois un petit pépin : le roman est signé Henri Pick, décédé deux ans auparavant et connu seulement comme le propriétaire de la pizzeria du petit village à la fameuse bibliothèque. Pire : selon sa femme, Henri, un homme discret et on ne peut plus simple, n’a jamais lu un livre ni écrit une ligne de sa vie, à part peut-être la liste des courses.

Bref, c’est typiquement le genre de buzz dont le petit milieu est friand et l’affaire commence à faire naître les plus folles rumeurs sur ce mystérieux bonhomme, l’histoire de la littérature regorge d’exemples où des grands auteurs se sont cachés derrière un pseudo et il y a bien des maîtres du genre qui ont vécu d’autres vies que la leur pour écrire en secret...Pour Jean-Michel Rouche, l’histoire ne tient pas la route et tout ceci n’est qu’une vaste imposture pour faire vendre. Il décide alors de partir en Bretagne pour mener l’enquête et lever le voile sur ce mystère, plus ou moins secondé par Joséphine, la fille de l’énigmatique Henri Pick.

Alors la voilà l’équation, simple et efficace comme un bon best seller : Luchini + Foenkinos, ça donne une comédie façon enquête littéraire furieusement efficace et pétillante.

LE MYSTÈRE HENRI PICK

Page 59: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

C'EST ÇA L'AMOUR A PARTIR DU 27/03

Écrit et réalisé par Claire BURGERFrance 2018 1h38avec Bouli Lanners, Justine Lacroix, Sarah Henochsberg, Antonia Buresi, Cécile Remy Boutang …

Bouli Lanners, évidemment ! Voilà un film qui colle parfaitement à cet acteur qu’on apprécie particulièrement. Mario est un gars tout en douceur, avec un côté « ours» un peu perdu, un peu maladroit. Pourtant, ce n’est pas la bonne volonté qui lui manque, à ce père que Bouli campe admirablement. Mais la bonne volonté ne fait malheureusement pas tout. Il serait ce qu’on appelle un « papa poule », alors que la mère de ses filles serait plutôt du style « maman coq »… L’expression n’existe pas et pour cause ! La mère, bien évidemment, ne peut pas se passer de sa progéniture, la mère ne peut pas régner sur la basse-cour, prendre du recul, puis son envol en oubliant de couver la chair de sa chair. C’est bien ce que nous apprennent nos livres d’école, non ? Tandis qu’un père, c’est fort, viril, ça n’a pas de doute, ça ne peut pas être hystérique, ça domine forcément toute chose et surtout ses sentiments...Pour son premier film en solo, l’indocile co-réalisatrice de Party girl, qu’on

avait tellement aimé, bouscule cette fois encore les codes, les interroge finement, en évitant les clichés. Tandis que Mario, fragile, surnage dans un flot de sentiments qui débordent, la mère de ses filles, Armelle, plante là son petit monde, sans un regard en arrière semble-t-il. Mère indigne ? Ou juste une femme indépendante, qui prend les mêmes libertés qu’un homme ? Voilà notre Mario tout paumé… Oh ! Pas sur les tâches matérielles, non. On a dit qu’on n’était pas dans les clichés ! La cuisine, les courses, le ménage… même si certaines corvées ne sont pas sa tasse de thé, il assure, peu ou prou. On imagine sans peine qu’il a souvent langé ses bébés. Non, c’est affectivement que Mario est largué, incapable de vivre seul, de même l’imaginer. La présence d’Armelle lui manque, ses rires, sa manière de voir les choses, de dédramatiser… Son être entier lui manque. Elle est partie. Il aurait pu la regarder des heures faire ses bagages, sans exiger d’explication. Juste en acceptant ses choix, en essayant de la comprendre, de lui dire qu’il allait l’attendre toujours et tout le temps. Savoir laisser partir ceux qu’on aime… c’est ça aussi l’amour. Dans les faits, ça ne se passe pas tout à fait comme ça. Mario, passablement abattu, cherche à combler le vide de l’absence.

Il guette impatiemment son retour, puis Armelle tout court. Il voulait lui laisser le temps, surtout être patient… Il n’y tient plus. Il l’appelle… Une fois, deux fois… lui laisse message sur message, prétextant le mal être des enfants pour essayer de camoufler maladroitement le sien. Il a beau essayer de se distraire, se cultiver, se concentrer sur le quotidien, sur ses filles… Ah là là ! Celles-là sacrées donzelles ! Entre l’une, Niki, à quelques encablures de la majorité, qui semble toute prête à s’envoler du nid (elle aussi! Non, pas elle !)… et la cadette de 14 ans, Frida, qui se cherche, provoque, se découvre des attirances qu’elle n’est pas bien sûre de savoir assumer, mais surtout des sentiments plus grands qu’elle, tellement difficiles à confier à son géniteur. On se sent tellement incomprise à cet âge, ou on a tellement peur de l’être. La maisonnée est comme une pétaudière prête à exploser alors que Mario discrètement implose. Pourtant ils s’aiment ces trois-là. Et cette mère absente dans le fond également les aime, même si sa manière de le vivre est en train de changer.

Ce sont parfois les enfants qui finissent par faire grandir les parents. Ce sont parfois ceux à qui on pensait apprendre à nager qui vous apprennent à le faire. Mario n’aura pas le choix. Mais ce qu’il restera de tout ça, malgré les coups de gueule, les instants de crise, c’est une infinie tendresse, une grande complicité. C’est beaucoup ça, l’amour…

Page 60: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

JUSQU'AU 19/03

Réalisé par Antoine RAIMBAULTFrance 2018 1h50avec Olivier Gourmet, Marina Foïs, Lau-rent Lucas, François Fehner, Philippe Uchan, Muriel Bénazéraf, Danielle Ca-tala... Scénario d’Antoine Raimbault et Isa-belle Lazard, sur une idée de Karim Dridi.

« La Justice ? C’est cette erreur millénaire qui veut qu’on ait attribué à une adminis-tration le nom d’une vertu » disait le grand avocat toulousain Alain Furbury. Et c’est tout à fait de cela qu'il est question ici. Si le film s’appuie sur une affaire véritable, que le jeune réalisateur a suivie au plus près des années durant, il brode autour de la réalité une fiction tout en suspens, aux rebondissements narratifs captivants, qui se dévore comme un thriller palpi-tant. On en ressortira avec plus d’inter-rogations que de réponses, comme c’est souvent le cas au terme d’un procès…

Des multiples rebondissements sur la disparition de Susanne Viguier, le 27 février 2000, on a l’impression d’avoir tout lu, vu ou entendu. C’est donc une belle gageure que de nous passionner à nouveau sur le sujet, en y rentrant par la petite porte : ni celle des institutions, ni

celle du prévenu, mais celle des jurés, de l’assistance dans la salle d’audience. Le film commence en 2009, alors que le premier acquittement du mari, Jacques Viguier (accusé sans preuves d’avoir fait disparaitre sa moitié), vient d’être pronon-cé. Ce qui devrait mettre fin à « dix ans d’horreur et de chemin de croix », comme il les qualifie, ne va être qu’un court répit. Quelques jours plus tard, le procureur gé-néral interjette appel contre le jugement du jury populaire. Et nous voilà repartis pour un tour à se coltiner les choux gras de la presse et les conversations des pi-liers de comptoir qui disent tout savoir. Pour Nora, qui est persuadée de l’inno-cence de Jacques Viguier, c’est le coup de grâce. Avec pour seule légitimité son intime conviction de cuisinière profes-sionnelle, la voilà qui s’érige en héroïne justicière et fonce tête baissée chez celui que la réputation médiatique précède : Maître Éric Dupond-Moretti. Si l’avocat est évidemment bien réel, il nous faut ici préciser que Nora est un pur personnage de fiction, en quelque sorte l’alter-ego du réalisateur. Le juriste la jauge de son œil aguerri, l’éconduit sans ménagement dans un premier temps puis, épaté par le dossier qu’elle a réalisé, se ravise. Il va se prendre au jeu, non sans réclamer à Nora un fameux coup de main. Tous deux vont former un tandem de choc, symbole de la

défense des opprimés et de la condam-nation des méchants ! C’est du moins ce que fantasme la justicière amateur, mais bien sûr rien ne s’avèrera aussi simple. À ce stade là, pour terminer de vous met-tre l’eau à la bouche, il suffit de vous dire que le brillant ténor du barreau est inter-prété par Olivier Gourmet et que Marina Foïs lui donne la réplique. Ensemble ils forment à l’écran un duo fascinant, per-cutant comme deux opposés qui se com-plètent, elle si viscérale, lui si rationnel. Elle tout en tension perpétuelle, telle une droguée en manque, accroc à sa dose quotidienne de certitudes. Lui, prenant de plus en plus de recul, persuadé que la recherche de la vérité peut rende fou et que seul le doute est légitime. Au fur et à mesure que le second procès prend vie, on découvre ses autres protagonistes, in-terprétés par une flanquée d’acteurs très investis, dont François Fehner qui campe le procureur général de façon magistrale, apportant une grande authenticité au ré-cit. Mais, progressivement la caméra se déporte insidieusement et dans le fond, le personnage principal du film, c’est le miroir qui nous est tendu et qui nous questionne : qu’est-il de plus important ? Désigner à tout prix un coupable au ris-que de condamner un innocent ou savoir accepter de rester dans l’inconfort du doute raisonnable ?

UNE INTIME CONVICTION

Page 61: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

À PARTIR DU 27/03

Écrit et réalisé par Joel EDGERTONUSA 2018 1h55 VOSTFavec Lucas Hedges, Nicole Kidman, Russel Crowe, Joel Edgerton, Xavier Dolan, Joe Alwyn...D’après le récit autobiographique de Garrad Conley

C’est une histoire vraie et le savoir fait véritablement froid dans le dos. Aux Etats-Unis, près de 700 000 personnes sont déjà passées entre les griffes de centres de « gay conversion therapy », des endroits paisibles au cœur de la nature où, sous des noms avenants comme « Love in action », sont élaborés des programmes très complets pour extraire le mal du corps et de l’âme de jeunes « malades » qui se sont égarés sur les chemins diaboliques de l’homosexualité. Souvent, mais pas systématiquement, ces centres sont fortement imprégnés de l’idéologie évangélique la plus extrémiste, celle qui appréhende le monde par le seul prisme de Dieu. Jared a dix neuf ans, il est à la fac et a tout du brave étudiant américain : bon élève, sportif, attentionné, fils unique

d’une famille aimante. Petit détail toutefois, et pas des moindres : son père est pasteur évangéliste et Jared baigne depuis toujours dans cette ambiance particulière où Dieu est convié à toutes les discussions, à tous les repas, à tous les événements solennels ou anodins, comme s’il était le quatrième membre invisible de la maisonnée. Un Dieu d’amour, de partage, de bonté et de paix mais qui ne te tolère ni les déviances, ni les sept péchés capitaux, à l’origine de bien des maux de la société moderne, et ne conçoit le sexe qu’à travers l’union sacrée du mariage. Jared s’en accommode ou fait semblant, acceptant de sacrifier l’expression d’une pensée dissidente ou simplement critique sur l’autel d’un certain confort psychologique et affectif. Quand rien ne bouge et que tout est sous contrôle, la stabilité est rassurante. Mais un événement traumatique sur le campus va contraindre Jared à sortir de son rôle... et ce n’est ni pour faire un coming-out spectaculaire, ni pour se rebeller, mais simplement par honnêteté et amour pour ses parents qu’il va oser l’inavouable : oui, il est attiré par les garçons.Tout va alors aller très vite... Comme aux temps ancestraux où l’on convoquait

les sages pour faire face aux situations difficiles, le pasteur, effondré par cette nouvelle, va réunir les anciens. La réponse sera unanime et validée en silence par la mère de Jared : il intègrera un centre spécialisé pour retrouver le droit chemin de l’hétérosexualité et, grâce à la foi, à la prière et aux groupes de parole, tout rentrera dans l’ordre... La thérapie est éprouvée et reste l’unique moyen de faire recouvrer la raison aux brebis égarées.

Quelques jours, quelques jours seulement mais interminables... à dire les mots que l’on attend de lui, à révéler des fantasmes de luxure qu’il n’a peut-être même jamais imaginés, à se plier à des règles humiliantes dictées par des matons sadiques qui croient servir Dieu mais ne servent finalement que leur homophobie crasse, et les pulsions perverses et manipulatrices de leur toute puissance. Autour de Jared, des êtres aussi perdus que lui qui ne comprennent pas trop dans quel nid de guêpes ils sont tombés, contraints de suivre sans résistance une cure de désintoxication qui a des allures de lavage de cerveau... Ceux qui ont les armes psychologiques pour encaisser le traitement de choc et afficher les signes probants de leur « guérison » s’en sortiront peut-être. Pour les autres, rien n’est moins sûr. Poussé par son instinct de survie, Jared parviendra quant à lui à appeler sa mère à l’aide... L’épouse docile osera t-elle, pour une fois, aller contre l’avis du père ?

BOY ERASED

Page 62: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

voire de subir un choc cinématographique aigu, et chacun sait qu’un CCA peut être au moins aussi grave qu’un anaphylactique. Car de dentelles, de rubans fleuris, d’alexandrins, dans ce film, il n’y en a point. Alors quoi ? On a retourné notre veste en tweed à Utopia ? On aime le gros rouge qui tache quand vous aviez toujours cru que nous ne jurions que par les vins bio naturels sans sulfites ni phosphates, élevés en cuve centenaire au clair de (pleine) lune ? Non, pas du tout. On a beau aimer le cinéma haut perché, défendre les Auteurs et les œuvres complexes, nous avons toujours été assez friands (peut-être pas la majorité de nos troupes, mais quand même) de ce cinéma irrévérencieux et mal poli qui flirte parfois avec le mauvais goût mais parvient à nous rendre sympathiques les pires sans foi ni loi, parce qu’ils sont toujours du côté des oubliés, des petites gens, des besogneux, et que leurs aventures, même répréhensibles, ont toujours le goût de la revanche sur les injustices de la vie, ses dominations, qu’elles soient sociales ou de genre. Nous sommes avec Rebelles bien plus dans un esprit Groland, ou celui des premiers films d’Albert Dupontel que du côté de Ken Loach et ça décoiffe sévère, à grands coups de truelle. C’est assez jubilatoire, souvent très drôle, et c’est enlevé par un trio féminin pétaradant qui vaut à lui seul le détour et fonctionne à plein régime, façon feu d’artifice. Alors oui, bien sûr, ça tache un peu, et non, ce n’est pas la grande classe, mais si vous acceptez de mettre votre bon goût légendaire (vous venez chez nous quand

même et ça, c’est un signe qui ne trompe pas) de côté, l’effet poilade est garanti. Quand elle débarque du Sud de la France, sa valise en carton au bout de ses ongles impeccablement manucurés, en faisant la tronche parce qu’obligée de retourner vivre chez maman dans ses Hauts de France natals, Sandra ne se doute pas encore qu’elle va bientôt devenir riche, très riche. Elle ne connaît pas non plus celles qui deviendront ses deux complices à la vie, à la mort : Nadine, flegmatique ouvrière qui entretient un mari paresseux mais qui cache sous son tablier le costume d’une Bonnie Parker, et Marilyn, mère célibataire punk et survoltée, prête à dézinguer la terre entière pour une bonne cuite. Il sera question de boîtes de conserves, en très grande quantité, de la bande des Belges avec lesquels il vaut mieux ne pas trop faire les marioles, et d’un sac bourré de biftons, « le début des emmerdes », comme dirait Nadine, clown blanc de la bande, la plus ancrée dans le réel, la plus lucide.

Allan Mauduit filme la conserverie de poisson, les docks de Boulogne-sur-Mer ou le camping en hiver comme s’il s’agissait d’un décor de western, sans méchanceté gratuite, avec un sens du comique de situation explosif, et il nous rend ses trois héroïnes, quoiqu’immorales, cogneuses, hargneuses... très attachantes car symboles d’un Girl Power décoiffant. Plus jamais vous ne regarderez une boîte de thon du même œil, ni une porte de vestiaire... on en recause.

À PARTIR DU 13/03

REBELLES

STELLA café ****************

Les horaires du Stella café : tous les jours de 15h00 à 21h00

service jusqu’à 23h les vendredis et samedis

fermeture hebdomadaire

le mardi

à chaque changement de gazette

LES VINS DU MOMENTde LA CAVE A RITON

Un nouveau blanc , un nouveau rouge

gouleyants choisis par Stéphane parmi les petits pro-ducteurs comme on les aime

TARIFS :Tous les jours à

toutes les séancesNormal : 7 eurosAbonné : 5 euros

( par 10 places, sans date de validité et non nominatif)

•PAS DE CB - Paiement par chèque et

espèces uniquement-Enfant -16 ans : 4 euros

& Sur présentation d’un justificatif

Lycéens - Étudiant : 4 eurosPASS CAMPUS : 3,50 EUROS

Sans-emploi : 4 euros

TOUT LE PROGRAMME SUR : www.cinemas-utopia.org/saintouen

Page 63: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

Vendredi 29 mars, en amont de la séance de 20h30 : Rencontre Apéro / Théâtre au Stella café dès 19h15 (offert par Utopia & la Scène Nationale)

dans le cadre de la création par Joël Dragutin de la pièce « Moi Daniel Blake » d'après le film de Ken Loach : discussion informelle avec l'auteur et la troupe.

A PARTIR DU 29/03

Réallisé par Paddy BREATHNACHIrlande 2017 1h26 VOSTFavec Sarah Greene, Moe Dunford, Ellie O’Halloran, Ruby Dunne, Darragh Mc-Kenzie, Molly McCann... Scénario de Roddy Doyle.

Rosie Davis, retenez bien ce nom, avant qu’il ne devienne celui d’une de ces in-visibles qui s’évanouissent dans l’indif-férence des puissants. Tout acharnée qu’elle est à se battre, Rosie est la digne héritière des héroïnes anonymes de Ken Loach. Dans sa voix la détermination, dans son regard l’humour qui surnage, dans ses gestes la tendresse. Une jolie personne qui avance vaillamment dans le peu d’espace pour l’espoir qui lui est laissé. « Carpe Diem - Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain », l’expression est belle mais à l’usage des nantis ! Quand on patauge dans les galè-res du présent, on n’a d’autre choix que de s’agripper au lendemain pour éviter de tomber plus bas. Le lendemain, c’est de-venu le combat quotidien de Rosie qui n’a d’autre horizon que cet avenir immédiat. Pourtant, hier encore, toute la maisonnée vivait somme toute heureuse : elle, son

gentil mari, ses quatre gosses et le fa-meux Peachy, le silencieux doudou de la petite dernière, qu’il faut toujours garder à l’œil pour éviter le drame de l’oublier quelque part ! Puis il y eut cette fin de mois, encore moins rose que les autres, où il fallut quitter le modeste pavillon en rang d’oignon avec pour tout bagage le peu qui rentre dans une voiture. Rien de superflu : quelques fringues entassées dans des sacs poubelles, les cahiers de classe, quelques jeux en plastique, Pea-chy forcément, une grosse goulée de courage et celle dont on se serait passé : la honte. La honte de ne pas réussir à satisfaire un des besoins fondamentaux d’une famille : avoir un toit sur la tête… Rosie ne se résigne pas à cesser d’appe-ler les centres sociaux, les hôtels pour un hébergement d’urgence. « Pour 3 nuitées, ce n’est vraiment pas possible ? Pour une alors ? Nous sommes six… Et demain ?… » Demain, il faudra recommencer. Plus de temps pour autre chose, plus de temps pour penser, encore moins celui de rêver ni même d’espérer. De toute façon, parfois l’espoir fait mal, quand il se solde irrémédiablement par des échecs. Pour-tant, et en cela Rosie est admirable, elle garde toujours la tête haute, droite dans

ses bottes, fière comme un chêne, refu-sant la lâcheté des compromissions, quel que soit le prix à payer. Trichant devant les maîtresses d’école qui la convoquent, refusant de faire pleurer dans les chau-mières, de supplier, de plier l’échine face à un système trop fort pour elle ou face à sa mère qui lui demande de travestir le passé. Pour Rosie, tout le confort maté-riel du monde ne vaut pas le prix de la dignité. Et s’il faut dormir entassés dans la berline familiale, il restera la chaleur humaine pour ne pas trembler de froid. Que fait-on pour tomber si bas ? Rien de spécial… Il suffit de travailler dans un pays où les loyers et le coût de la vie augmentent sans cesse. Cela ne vous rappelle rien ? Dès lors, on a beau faire partie de l’Irlande qui se lève tôt, être prêt à traverser toutes les rues de la ville pour trouver un boulot… D’ailleurs, un travail, John Paul, le mari de Rosie, en a un. C’est là tout le paradoxe d’une société qui prend plus qu’elle ne donne désormais à nombre de ses citoyens. Elle s’appelle Rosie. Elle pourrait s’appe-ler Jeanne, Aïcha, Carla… Elle est unique, elles sont uniques, elles sont des centai-nes de mères de familles dont la réalité se perd dans les statistiques. C’est donc la chronique d’un quotidien ordinaire, deux jours à peine dont on ressort émus, remontés comme une pendule, avec l’envie de descendre dans la rue, l’envie d’aller rabattre l’arrogance des puissants et de leur rappeler la phrase de Gandhi : « La grandeur d’une nation peut-être ju-gée à la manière dont elle traite les plus faibles des siens. »

ROSIE DAVIS

Page 64: MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN - Cinéma Utopia€¦ · GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places ... de la série Game of Thrones,

PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue Alexandre Prachay à PONTOISE /TEL:01 30 37 75 52/ www.cinemas-utopia.org

Ecrit et réalisé par Allan MAUDUITFrance 2018 1h45avec Cécile de France, Yolande Moreau, Audrey Lamy, Simon Abkarian...Scénario de Jérémie Guez et Allan Mauduit

Si vous n’aimez que les choses délicates, les œuvres raffinées, le bon goût, les bons mots... Si vous avez frémi au phrasé exquis et subtil de Cécile de France dans Mademoiselle de Joncquières et si la soie, le velours, le satin apportent

à votre quotidien toute la douceur et la délicatesse dont vous avez besoin pour vous épanouir... et bien, n’achetez pas de place pour venir voir Rebelles. Vous risqueriez d’être furieusement en colère contre nous (dans le meilleur des cas),

GAZETTE no 287 DU 27 FÉVRIER AU 2 AVRIL 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places - Étud. : 4 €

REBELLES