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7/30/2019 Madagascar - Pour Un Dialogue Sur Les Enjeux de Developpement (Banque Mondiale - 2013)
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MADAGASCAR : Pour un dialogue surles enjeux de dveloppemen
Juin 2013
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P h o t o
d e
c o u v e r t
u r e : P o r t E h o a l a F o r t D a u p h i n
R
i o T i n t o
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BAnque MOndiAleLes enjeux de developpement Madagascar | 3
Introducon
Contexte
Croissance conomique, craon
demplois & gouvernance
Geson des ressources naturelleset dveloppement durable
Dveloppement ducapital humain
Annexes
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La pauvret nest pas un accident.
Comme lesclavage et lapartheid, elle
a t faite par lhomme et peut tresupprime par des acons communes
de lhumanit.
Nelson MANDELA
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BAnque MOndiAleLes enjeux de developpement Madagascar | 5
A | Pourquoi un guide dinformaon sur le dveloppement ?
Madagascar est un pays fortpotenel humain et naturel :ses ressources minires et halieuques,
sa diversit environnementaleexceponnelle et la beaut de ses
paysages qui sont autant datouts pour
lindustrie tourisque; ses terres ferles
et son climat favorable lagriculture ;
ainsi que sa main duvre compve,
qui a dj fait ses preuves dans des
secteurs manufacturiers tels que le
texle ; ne sont que quelques ingrdients
dune possible croissance.
Malgr ces avantages comparafs,
les indicateurs socio-conomiquesconcernant Madagascar sonten dclin,et cela depuis plusieurs dcennies.
La crise qui perdure depuis 2009 na fait
quaggraver une pauvret dj profonde
avant cee date : aujourdhui 90% de la
populaon malgache vit avec moins de 2$
PPP par jour. Ces quatre dernires annes
sont des annes de dveloppementsocio-conomique perdues, qui auraient
pu contribuer amliorer les condions
de vies des millions de personnes qui
vivent dans la prcarit. Au lieu de cela, le
pays a sombr peu peu dans un tat de
fragilit croissante, qui le mainent dans
une spirale de pauvret et dinstabilit
polique dont il peinera se dfaire.
Derrire les indicateurs macro-conomiques, ce sont des vies dtres
humains qui sont aeintes. Des
entreprises qui ferment, des hommes et
des femmes qui perdent leur travail, des
familles qui ne mangent plus leur faim,
des enfants qui ne peuvent plus aller
lcole, des bbs qui accusent un retard
de croissance aux eets irrversibles.
Ce sont des millions de personnes qui
plongent dans une pauvret laquelle
il leur sera dicile dchapper, et qu
prsentent le risque de la transmere en
hritage leurs propres enfants.
Il existe pourtant des soluons
concrtes pour amliore
la performance conomique de
Madagascar et le quodien de
sa populaon. Au-del des discussions
sur la conjoncture polique et limpasse
de la crise actuelle, il sagit aujourdhu
dengager un dialogue sur lavenir que
les Malgaches souhaitent orir leursenfants et de construire une vision dupossible, plutt que ce qui aurait pu trePour cela, la Banque mondiale souhaite
encourager tous les acteurs de la vie
conomique et polique parciper au
dialogue sur le dveloppement. Ce livret
prsente une synthse, non exhausve
des enjeux, ds et donnes importantes
pour comprendre quelques secteurs
cl, avec pour objecf de contribuer auxrexions et denrichir le dialogue public
sur le prsent et lavenir du pays.
Bien que ces dernires annes ne
soient pas vraiment porteuses despoir
cest aujourdhui que toutes les pares
prenantes au dveloppement doivent
se mobiliser pour prparer laprs crise
et rchir un projet de socit la
hauteur du potenel du pays. Les aairespubliques sont laaire de tous, et cest en
construisant un consensus autour de la
voie suivre quil sera possible davancer
Jespre que ce livret sera ule tous
ceux qui souhaitent voir Madagascar
emprunter le chemin du dveloppement
et quils sen serviront pour formuler des
soluons innovantes et prennes.
Haleh BridiCountry Directorpour MadagascarBanque mondiale
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BAnque MOndiAleLes enjeux de developpement Madagascar | 6
Le terme dveloppement est vaste, et englobe
plusieurs noons direntes, et qui de plus est, sont
en voluon perptuelle, mais qui se rencontrent
dans lide centrale de progrs . Bien quil sagisse chacun, selon sa culture et ses valeurs, de dnir ce
quil entend par progrs, pour pouvoir valuer cee
voluon, celle ci doit tre mesurable.
Le dveloppement a longtemps t mesur en
termes de croissance conomique, avec le Produit
Intrieur Brut (PIB) ou PIB par habitant comme
indicateur de suivi. Le PIB reprsente la valeur de la
producon nale de biens et services assure au
cours dune anne sur le territoire dun pays. Pour
juger du niveau de dveloppement conomique, ilfaut diviser le PIB par son nombre dhabitants. Le PIB
par habitant rete le volume approximaf de biens
et services que chaque individu serait en mesure de
se procurer au cours dune anne dans un pays si les
revenus taient rpars de manire gale, et permet
de donner une meilleure approximaon du niveau
de qualit de vie. En gnral, un pays est considr
comme dvelopp lorsquil dpasse les 20 000
dollars US de PIB par habitant.
Cependant, ces indicateurs de richesse neennent compte que du volume global de ressources
conomiques dont dispose une socit, mais pas
leur distribuon au sein de la populaon, ni de leur
allocaon divers secteurs de dveloppement. De
ce fait, la qualit de vie ou des infrastructures peut
savrer trs dirente dans des pays ayant des
revenus similaires. Par exemple, malgr un niveau
conomique comparable, il y a Madagascar 9 fois
moins de routes par km2 quen Ouganda, et 12 fois
moins de producon nergque quau Mozambique.LIndice de Dveloppement Humain (IDH),
conu en 1990 par le Programme des Naons Unies
pour le Dveloppement (PNUD), est un agrgat
de composantes qui se fonde sur trois critres
majeurs : lesprance de vie la naissance, le niveau
dducaon, et le niveau de vie. Il permet de mesurer
indirectement la sasfacon des besoins matriels
essenels tels que laccs une alimentaon saine,
leau potable, un logement dcent, une bonne
B | Quest ce que le dveloppement ?
hygine et aux soins mdicaux, la dure moyenne de
scolarisaon pour les adultes de plus de 25 ans, la
dure aendue de scolarisaon pour les enfants dge
scolaire, la capacit parciper aux prises de dcisionsdans la socit et dautres lments de la qualit de vie
tels que la mobilit ou laccs la culture. LIDH se base
sur la vision du PNUD, tel que publi dans son Rapport
mondial sur le dveloppement humain en 1996, selon
laquelle le dveloppement humain est une n dont
la croissance conomique est le moyen .
La noon de dveloppement durable ajoute
une dimension supplmentaire car elle concilie les
besoins conomiques, sociaux et environnementauxpour favoriser une augmentaon durable du bien-tre
social. Selon le Rapport Brundtland Le dveloppemen
durable est un mode de dveloppement qui rpond aux
besoins du prsent sans compromere la capacit des
gnraons futures de rpondre aux leurs .
Dautres indicateurs frquemment employs pour
mesurer les progrs en mare de dveloppement
sont les Objecfs du Millnaire pour le Dveloppement
(OMD). Madagascar est parmi les 113 pays ayant
adopt la Dclaraon du Millnaire le 8 septembre2000, se xant huit objecfs de dveloppement
raliser dici 2015, ainsi que des cibles prcises (annexe
C). Aujourdhui, bien quune progression iniale ait
t enregistre, peu de ces OMD seront aeints
Madagascar dici 2015.
Ces noons sont lies et la croissance conomique
tout comme un environnement sain sont ncessaires au
dveloppement humain, et inversement.
Le dveloppement humain, en tantqu'approche, repose sur ce que je ens pour
tre l'ide fondamentale du dveloppement :
savoir, faire progresser la richesse de la vie
humaine, plutt que la richesse de l'conomie
dans laquelle les tres humains vivent, ce qui
n'en reprsente qu'une pare Prof. Amartya Sen
Professeur d'conomie, Universit HarvardLaurat du prix Nobel d'conomie, 1998
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C | Prsentaon du guide et comment luliser
Les mots en bleu sont dnis en annexes, qui prsentent galement des chires pernents et ules.
Thmaques principales Sous thmaques
I. Croissance conomique,craon demplois& gouvernance
A. Croissance conomique ................................................................22
B. Tirer avantage de la main duvre locale ......................................24
C. Le renouveau des instuons et de la gouvernance ......................26
D. Finances publiques.........................................................................28
E. Fiscalit. .........................................................................................30
F. Dcentralisaon ..............................................................................32
G. Connecvit et carences en infrastructure. ...................................34
H. Redevabilit sociale. ......................................................................36
II. Geson des ressourcesnaturelles etdveloppement durable
A.LEnvironnement : un atout prserver, des enjeux maitriser.... 42
B.Changement Climaque, geson des risques et des catastrophes 43
C.Secteur minier : un moteur de croissance potenel .......................45
D.Le secteur lectrique : un potenel de dveloppement exploiter ...47
E.Transformer lagriculture de subsistance en agriculture commerciale .49
III. Dveloppement socialet humain
A. Educaon .......................................................................................56
B. Sant ..............................................................................................58
C. Protecon sociale pour les mnages vulnrables ......................... 60
Le contenu a t spar en trois thmaques principales, avec les sous thmaques suivantes :
Ce guide nest ni une revue exhausve ni une analyse en profondeur de la situaon socio-conomique
Madagascar, mais ambionne plutt de prsenter un tat des lieux de quelques domaines cls qui constuent
des ds, contraintes ou opportunits pour le pays. La mise en place du contexte et la liste des points forts et
points faibles exposs dans ce survol doivent tre perus comme des pistes qui peuvent orienter et smuler larexion de la part des autorits malgaches et toutes les pares prenantes au dveloppement Madagascar.
Les prsentaons se basent sur plusieurs tudes eectues par la Banque mondiale, dont les notes de
poliques sectorielles parues en 2010 (Madagascar : Vers un agenda de relance conomique), la revue des
dpenses publiques de septembre 2011 (Madagascar : polique budgtaire et invesssement public en priode
dinstabilit polique), lanalyse sur la protecon sociale Madagascar (Evaluaon de la vulnrabilit et des
poliques sociales et des perspecves davenir, mai 2012), lanalyse environnementale davril 2013 (Rapport sur
lEnvironnement - Country Environmental Assessment) et une toute rcente tude sur limpact de la crise sur
le secteur ducaon (LEducaon Primaire en temps de crise, juin 2013). Des liens vers ces tudes ainsi que des
sources dinformaons complmentaires se trouvent en annexe.
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II. Contexte
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A | Performance conomique : un constat dsolant
La performance conomique de
Madagascar le place juste derrire le Libria et
la Rpublique Dmocraque du Congo (RDC)
Ces deux pays, la dirence de Madagascar
ont sombr dans une priode prolongede conit violent, mais ont malgr tout
redcouvert la croissance rcemment (plus de
30 pourcent pour le premier, plus de 15 pour
le second depuis 5 ans). Pour Madagascar
au contraire, le revenu par habitant en 2012
a chut pour aeindre son niveau de 2003
Cee situaon fait de Madagascar le pays lemoins performant parmi tous les pays dumonde qui sont en paix.
Madagascar ache une performance conomique
dcevante depuis au moins cinq dcennies. La croissance
conomique reste trop faible et, quand elle a lieu
insusamment partage pour donner lieu une rduconsignicave de la pauvret.
Or la croissance nest plus un phnomne rare dansle monde: cest le dclin qui lest devenu. Sur les 155 payspour lesquels une mesure est disponible, seulement 19
dont Madagascar, ont connu une rgression conomiquecumulave pendant les vingt dernires annes (mesurepar le PIB par tte en termes rels). Les 136 autres pays ont
connu au moins une croissance posive : 80 dentre eux
ont connu une croissance de plus de 50% du PIB par tteen 30 ans, et 35 ont au moins doubl leur PIB par tte.
11 pays couplent dclin et pauvret
(PIB par tte en dessous de PP$2000), dontMadagasar, le Libria, et la RDC
Nombre de pays (sur un total de 155 pour lesquels une mesure est disponible)
Croissance positive: 136 pays
0 20 40 60 80 100 120 140 160
Rgression conomique
cumutative 19 pays
Evolution du PIB par tte dans le mondeen termes rels entre 1980 et 2010
1980
0
0,2
0,4
0,6
0,8
11,2
1,4
1,.6
1,3
PIBparhabitant
1990-1
Croissance 2% par an
Crise polique1991-92
Madagascar (2%) Madagascar
Crise polique2002
Crise polique
20093,4% entre 2003et 2008
Le revenu par habitant chute depuis 19802
1980
1980
1980
1980
1980
1980
1980
1980
1980
1980
1980
1980
1980
1980
Le PIB par habitant
Madagascar est de 465$
pour 2011, compar 8.000$
en Afrique du Sud et plus de
8.700$ Maurice.
Croissante de plus
de 50% du PIB par tte
PIB par tte
a doubl
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B | Pauvret gnralise, profonde et sans tendance au changement
Il y a quatre fois
plus de pauvres en 2013
Madagascar quil ny avait
de Malgaches en 1960
Selon tous les critres quantafs
populariss par les agences internaonales de
dveloppement, Madagascar apparat comme
lun des pays les plus pauvres de la plante. Lerevenu par habitant se situe juste au-dessus de
400 US$, plus de 92 % de sa populaon vit sous leseuil de pauvret de 2 dollarsPPP, et le niveau dedveloppement humain drisoire du pays place
celui-ci au 143me rang mondial de lIndice de
Dveloppement Humain (UNDP).
Non seulement la plupart des mnages sont
aujourdhui en moyenne plus pauvres quen
1960, mais, avec la croissance de la populaonle nombre de pauvres est en augmentaon
permanente : la faible croissance conomique
tant insusante pour rduire le nombre absolude pauvres dans le pays.
Clairement, la pauvret perdure car les faibles gains obtenus aprschaque priode de croissance sont neutraliss par lmergence dunecrise polique, notamment dans les villes, et par la faible parcipaon la croissance des zones rurales, contraintes notamment par les
faibles rendements du secteur agricole et le manque de capacit de lacroissance crer des emplois rmunrateurs.
Malgr son caractre gnralis, les mnages malgaches ne sont pas gaux face la pauvret. Il existe desdirences agrantes :
Entre
rgions
Photo 1: Chef de village Mikea
Entrezones ruraleset urbaines
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La pauvret et les
ingalits ont aussi volu
diffremment entre lesvilles et les campagnes. En
extrapolant les analyses qui
avaient t faites jusquen
2005 et en tenant compte
des caractristiques de la
croissance pendant ces
dernires annes, il est
probable que le nombre
de pauvres sest surtout
amplifi en milieu urbainen partie cause des
migrations internes qui se
sont acclres, expliquant
les tensions sociales grandissantes dues aux dsquilibres
dans les opportunits et laccs aux services sociaux.
Dans les campagnes, la pauvret reste endmique, lie
aux rcoltes qui, elles-mmes, se trouvent fortement
dpendantes des conditions climatiques.
Photo2: Les ingalits sont plus importantes dans les zones urbaines : Lcart de revenus entre les mnagesriches et pauvres est signicaf dans les villes, mais plus homogne dans les campagnes : lindice de Gini estplus lev denviron 20% dans les villes par rapport aux zones rurales en 2005
Lvoluon direncie de la
pauvret et des ingalits entre
les zones urbaines et rurales
devrait tre mieux comprise car
elle est perue comme un des
facteurs explicafs des crises
poliques malgaches (y compris
celle de 2009)
Photo 3 : Les mnages dont le chef de famille est une femmeseule sont plus pauvres que les autres.
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D | Gouvernance favorisant les intrts de parculiers
Si une explicaon doit tre retenue pour comprendre la faible performance conomique de Madagascar au
cours de ces dernire dcennies, force est de mere en avant le manque de gouvernance, favorisant ainsi les
intrts de parculiers, au dtriment de lintrt gnral du pays, travers :
Poids grandissant de laPrsidence et de lExcufdans le budget et les prises
de dcisions conomiques
Dconcentraon poliquefreine par le pouvoircentral
Consolidaon du pouvoirconomique autour dellite nancire du pays,nombreux obstacles
linvesssement priv
(y compris tranger),
et ltablissement de
nouvelles entreprises Conits dintrts et
ententes entre le pouvoir
polique et conomique
Commerce illicite de pierresprcieuses (Madagascar
compterait pour environ
15% et 10%, respecvement,
de la producon mondialede saphirs et de rubis, alors
que le montant total de
la redevance minire ne
dpassait pas 125 000 dollars
US en 2007), le trac de boisprcieux, plantes et la pche,reprsentent des pertes
importantes pour le budget
de lEtat
Tentaon de laide aaiblitles incitaons recourir auxressources domesques,
notamment en mare de
scalit
Absence de garde-fous lampleur de lacorrupon
Dysfonconnements au
sein de lappareil judiciairequi lempchent dejuger et sanconner les
ventuels abus
Manque de contrlesinternes et externes de lageson des fonds publics,mainen de la culture
de limpunit au sein de
ladministraon publique
et parmi les dcideurspoliques
La concentrationdu pouvoir politique
et conomique
Le dtournement desressources naturelleset dpendance laide
publique au dveloppement
Le manque deresponsabilisation desdirigeants politiques
Ces problmes sont constants et non
conjoncturels, et contribuent non seulement la
rpon des crises poliques mais aussi au dclin
conomique.
Si Madagascar saaque correctement ces
problmes profonds de gouvernance, le pays
devrait parvenir inverser la tendance la baisse
de son conomie et crotre au moins autant que
certains pays avoisinants, comme le Sri Lanka ou
le Cap Vert, dont le PIB par habitant, comparable
celui de Madagascar en 1960, est aujourdhui six et
dix fois suprieur, respecvement. Photo 5: Palais de Justice d' Ambovombe
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III. Croissance conomique, cration demplois & gouvernance
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La queson nest plus de revenir sur
la modeste performance conomique de
Madagascar, mais plutt de comprendre
pourquoi son dcollage conomique na puencore se raliser, et den rer les leons ande proposer un agenda de relance.
La thorie conomique a iden laquant et la qualit du capital physique ethumain, ainsi que le degr de dveloppementtechnologique dun pays, comme lesprincipaux facteurs dclencheurs de lacroissance conomique. Il ais de constater les
retards quexhibe Madagascar en la mare: son indice de dveloppement humain est parmi les plus faibles(145 sur 185), son rseau rouer des moins dvelopp au monde, et son taux dulisaon de linternet slve
pniblement 6 par 1000 habitants. Mais inverser ces tendances ne sut pas. Linstauraon des principes de
bonne gouvernance, et en parculier le renforcement des instuons, sont des condions requises pour que
cee croissance puisse aussi tre prenne .
Ainsi, pour tre ecace, un agenda de relance de lconomie doit se focaliser sur les points faibles structurelsdu pays qui lenferment dans le pige du sous-dveloppement et se baser sur ses atouts, tout en assurant lamise en place dun contexte adquat la croissance:
Des instuons quiassurent une bonne
reprsentavit, le respect
des droits de proprit et
une ulisaon opmale
et transparente desressources du pays (bonne
gouvernance)
Louverture conomiquevers lextrieur, qui
encourage la concurrence
et les transferts
technologiques et de
comptences
La diversitenvironnementale,un atout pour le
dveloppement dacvits
connexes haute valeur
ajoute comme le tourisme Les gisements miniers Lagriculture, le d tant
damliorer la producvit
et la queson de laccs
la terre et la scurisaon
foncire
La main doeuvre locale
Lisolement et le manque
de connecvit Le retard en mare de
dveloppement humain Les dcits en mare
dnergie et de geson deleau
Lexposion parculire
aux risques naturels
Mettre en place
les conditionsExploiter
les points forts
Travailler
les points faibles
III. Croissance conomique, craon demplois & gouvernance
Photo 6 : Port dEhoala
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Leregain conomique observ pendant la priode 2003-2008, avec un taux de croissance par habitant de 3,4%, sestrepos en grande pare sur :
A | Croissance conomique
une polique budgtaire gnreuse, avec des invesssements dans les infrastructures physiques et le
capital humain en parculier, une augmentaon de laide extrieure, passe de moins de 2% du PIB au dbut des annes 2000 environ 9% du PIB en 2007-8.
Ces apports devaient permere de provoquer une transion vers une croissance auto-entrenue par lesecteur priv, approche poursuivie avec succs par plusieurs pays dAsie du Sud-est et dAmrique Lane. Apremire vue, il pourrait mme tre avanc que Madagascar tait en passe de russir cee transion dans la
mesure o linvesssement priv (domesque et tranger), avait augment de 14% du PIB en 2003 18% en2006 et environ 34% en 2008.
Or, cee hausse de linvesssement priv tait caractrise par :
une concentraon sectorielle : 5 secteurs2
sur plus dune vingtaineont compt pour presque 80% de la croissance du PIB entre 2003 et
2007. La contribuon de lagriculture provenait de son poids dans
lconomie malgache et non de sa croissance, qui restait infrieure
la moyenne de lconomie, tandis que lapport de la construcon
reposait sur les invesssements publics ainsi que le lancement de
deux grands projets miniers.
une concentraon gographique de la croissance, qui correspondaitau choix stratgique de favoriser la craon dentreprises et demplois
autour de ples de croissance, caractriss par une forte densit
de populaon, gnratrice dconomies dchelle au niveau de laproducon et de la distribuon ;une proximit aux projets denvergure,
qui peuvent servir de locomove ; et un accs aux marchs domesques
et internaonaux. Ainsi, les acvits de construcon et de commerce
ont surtout pris place dans lagglomraon dAntananarivo et dans les
rgions autour de Tamatave et de Fort Dauphin. Cee approche doit
tre bien maitrise pour ne pas se traduire par une marginalisaon
de rgions isoles, o vivent la majorit des mnages en situaon de pauvret extrme. Or ces tensions se
sont trouves exacerbes Madagascar par la quasi-absence de polique de prquaon nancire de lEtat
et par les dicults migratoires causes
par lisolement de certaines rgions.
Ces facteurs ont contribu la faible
rducon de la pauvret et lmergence
dingalits, qui ne posent pas uniquement
un problme dquit sociale mais
contribuent aussi ralenr la croissanceconomique et maintenir le pays dans unespirale de la pauvret.
Ralentissement de lacroissance conomique Pauvret
Accroissement limitde la demande
globale, ofre globalerduite
Contraintebudgtaire demnages et mde capacit h
Spirale
de la pauvret
2 Les services (hors commerciaux et nanciers) ; le transport de marchandises, le
commerce, lagriculture, et la construction (BTP)
80 % du commerceinternaonal Madagascar
transite par le corridor
entre Tamatave et
Antananarivo / Andasibe
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Louverture commerciale de Madagascar, qui est passe de 45% dans les
annes 90 praquement 80% pendant la priode 2005-2008, correspond
une polique volontariste de lEtat malgache, marque par une rformedes tarifs et lliminaon de nombreuses barrires non-tarifaires, ainsi quladhsion des traits commerciaux internaonaux et sous-rgionaux(SADC, COMESA, AGOA).
Malgr ces progrs, cee ouverture nest pas encore opmale, et
les marchs exploits sont encore peu diversis. En 2008, lUnion
Europenne et les Etats-Unis restaient les desnataires de plus de 2/3 desexportaons malgaches, alors que les marchs asiaques et rgionaux
apparaissaient marginaux en dpit de leur proximit gographique. Malgr
la rude concurrence rgionale, la marge de progression reste grande pour Madagascar : ses changes avec lAfrique
du sud et lInde ne dpassent pas 5,3 % de son commerce internaonal, alors que le PIB de ces deux pays est
respecvement 50 et 160 fois suprieur celui de Madagascar.
Il en est de mme pour la concentraon manifeste des exportaons malgaches: sur 875 catgoriesdexportaons, les 3 premiers produits (le texle, les crevees et la vanille) constuaient 44 % du total dexportaon
en valeur et les 10 premiers produits dexportaon reprsentaient 71 % du total en 2008. Le dveloppement des
grands projets miniers va modier ce panorama, mais cee double concentraon des exportaons autour dequelques produits sur peu de marchs souligne la vulnrabilit des exportaons malgaches aux chocs externes.
Louverture conomique et la promoon des exportaons exigent un eort simultan et consquent sur la
qualit du climat des aaires, an de permere aux entreprises implantes Madagascar de devenir compvesau niveau internaonal. La rducon des cots logisques, lis au transport domesque, aux procdures
douanires, et aux acvits de transitaires, permerait de faciliter laccs aux marchs internaonaux. De plus, tant
donn la part importante des produits alimentaires dans lexportaon malgache, il savre primordial dencourager
la diusion et ladopon de normes de qualit et dhygine. Ltablissement dune Agence de promoon des
exportaons permerait galement daider les entreprises locales amliorer leur accs linformaon sur les
marchs internaonaux et de dvelopper leurs rseaux dacheteurs.
Photo 7: Le pouvoir d'achat de la majorit de la
population demeure trs faible
Une piste majeure pour une
expansion conomique russie,
telle quillustre au Chili, lIle
Maurice ou en Ouganda, rside
dans une polique de croissance
tourne vers lexportaon. Eneet,celle-ci permerait decompenser le pouvoir dachat limit de la populaon locale, tout en
crant des emplois. A terme, cee stratgie permerait daugmenter
le pouvoir dachat local, conduisant ainsi un largissement du march
intrieur et une croissance soutenue.
Crationdemplois
Promotion del'exportation
Augmentation dupouvoir dachat et de laconsommation locale
Elargissement dumarch intrieur
Si Madagascar captait
1% de chacun des marchs
sud-africains et indiens,
ses exportaons totales
pourraient semulplier
respecvement par 2
et par 6
Comment assurer une croissance
durable et inclusive, qui
permee de sorr Madagascar
de la spirale de la pauvret ?
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B | Tirer avantage de la main duvre locale
Madagascar dispose dune main duvre locale disponible, et compve au niveau des salaires, quconstue un lment cl pour lessor des acvits industrielles et des services, notamment les technologiessimples qui ont servi de base lindustrialisaon russie de plusieurs pays asiaques.
Lexemple du texle (une acvit fortement intense entravail) montre que Madagascar peut arer de nouveaux
invessseurs en provenance de tous horizons (plus de 400
entreprises et prs de 100 000 emplois directs).
Plus de 300.000 jeunes arrivent chaque
anne sur le march de lemploi
Cependant, il nexiste pas encorede stratgie de lemploi inclusive Madagascar, les autorits ragissant
ponctuellement aux pressions
sociales et conomiques, avecpar exemple des eets dannonce
concernant les travaux publics
haute intensit de main duvre.
Cee dfaillance nuit lmergence
dun emploi dcent, et contribue
lmergence de tensions entre une
minorit de privilgis (qui ont un
travail dcent et rmunrateur) et
tous les autres.
Les enqutes auprs des mnages
rappellent que le mainen du pouvoir dachat par un emploi stable et rmunrateur demeure leur premire
priorit, bien avant les aides publiques ou laccs des biens sociaux. Pour un mnage dmuni, laccs
lducaon na de sens que si celui-ci lui permet de mieux vivre, cest--dire dobtenir un meilleur emploi et un
salaire plus intressant.
Pour rer avantage de cee main duvre, il importe damliorer le climat des aaires an darer desinvessseurs. Une polique volontariste et ambieuse, qui se traduirait par un bond en avant dans le classement
de Doing Business et chercherait faciliter laccs aux crdits et linformaon pour les PME, pourrait se
traduire par la craon demplois.
Construcon0.0
5.0
10.0
15.0
20.0
25.0
%c
roissanceparan(200
4-07) 23.4
8.76.6
5.33.4
Zonesfranches(Texle)
Tourisme PIB Agriculture
Graphique I : Les moteurs de croissance sont les secteursintensifs en main doeuvre
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BAnque MOndiAleLes enjeux de developpement Madagascar | 25
Des programmes de formaon professionnelle adaptsaux caractrisques des jeunes et aux besoins des entreprises,
permeraient damliorer la producvit de travailleurs,
daugmenter leur capacit et leur permere de sous tendre
lexpansion du secteur priv et de lconomie. En eet,si les salaires praqus Madagascar sont compfs, le
cout par unit produit par les travailleurs malgaches est
comparavement lev : plus de 40% plus cher quau Sngal
ou au Brsil, 80% plus lev quen Inde et 152% de plus en
moyenne quau Mali.Cee faible producvit est dabord lie
au dcit chronique de qualicaon de la main duvre. Le manque dinvesssement des mnages pauvres
dans lducaon de leurs enfants nest pas uniquement li au cout de lcolage, mais galement au manque de
rentabilit de lducaon secondaire. En eet, il est esm que la dirence salariale entre les employs ayant
qui lcole la n du primaire et ceux ayant termin leur ducaon secondaire est d peine plus de 15%.
Ces chires, certes non ngligeables, ne constuent pas une movaon susante pour poursuivre les tudes,puisque lducaon au del du primaire nest plus gratuite.
Par ailleurs, la rglementaon du travail est excessive, et impose des condions trs favorables uneminorit de privilgis ayant russi obtenir un emploi formel au dtriment de la majorit de travailleurs qu
sont encore la recherche dun emploi formel. Le cot lentre, plus lev que les normes internaonales,
dcourage lembauche de la part des entreprises dynamiques et provoque mme la rcence de certains
travailleurs passer dans le formel car les cots du passage dpassent les gains quils peuvent en esprer (les
prlvements sociaux sont suprieurs aux prestaons futures).
Le climat des aaires nest gure propiceau dynamisme du secteur priv, comme lerappelle la place de Madagascar au 143e rang
du classement Doing Business, qui mesure la
facilit de faire des aaires (voir annexe B).
A tre dexemple, Maurice est au 19e rang,
lAfrique du Sud au 39e rang, et le Vietnam
occupe la 99
e
place.
La majorit des entreprises Madagascar
ne sont pas concurrenelles ou survivent
grce des barrires lentre qui nuisent
lexpansion du secteur et la craon
demplois. Plusieurs dysfonconnements se
sont aggravs la suite de la crise polique,
aectant la conance des invessseurs,
certains vont mme jusqu annuler leurs
projet ou encore prfrent se tourner vers
ltranger.
Les obstacles majeurs incluent : les
contraintes rglementaires et instuonnelles
de lenvironnement des aaires ; les
infrastructures peu dveloppes ; les dicults
daccs au foncier et au nancement ;linstabilit macroconomique et les problmes
de gouvernance. Il importe en priorit de
rtablir la conance des invessseurs, par desacons comme la stabilisaon du cadre lgal et
rglementaire, qui nexigent pas des ressources
nancires massives, mais plutt une volont
polique de rduire les conits dintrts et
de promouvoir la concurrence dans plusieurs
secteurs stratgiques du pays.
Climat des affaires
La promoon de lemploi prsente
un double enjeu :
Economique : le travail est le moteur decroissance de lconomie
Social : lemploi constue le meilleurmoyen pour les mnages davoir un re-
venu
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C | Le renouveau des instuons et de la gouvernance
Les exemples ne manquent pas pour illustrer les
dviances en mare de gouvernance Madagascar au
cours de ces dernires dcennies.
Plusieurs iniaves ont t mises en place entre 2002
et 2008 pour luer contre la corrupon, mais dont les
rsultats demeurent migs :
Malgr quelques progrs raliss concernant la
rforme de la geson nancire, des faiblessesmajeures persistent, y compris la mesure de
lexcuon budgtaire sur base des engagements
et non sur base des dcaissements. La Cour des
comptes, pourtant opraonnelle depuis 2004, napas encore t en mesure de vrier les comptes de
geson de lAdministraon centrale. La geson des
ressources humaines est opaque et peu ecace
la abilit des eecfs de la foncon publique est
douteuse car les systmes ne sont pas mis jour, et
lensemble des gains montaires et non-montaires
des employs de la foncon publique ne sont pas
apparents dans les budgets.
Une lue an-corrupon base sur les moyens plutt que lesrsultats, avec la craon de plusieurs agences, notamment leBIANCO raach la Prsidence, mais aussi lAgence de Rgulaon
des Marchs Publics (ARMP), le Service des Renseignements
Financiers (SAMFIN) pour luer
contre la fraude nancire et le
blanchiment dargent, ainsi que
la restructuraon du Conseil
Suprieur pour la Magistrature,
qui a pour objecf de superviser
le fonconnement de lappareiljudiciaire. Mais ces agences ont
surtout port leurs invesgaons
sur la corrupon pete chelle
plutt que sur les cas qui pourraient
impliquer de hautes personnalits
poliques.
Les carences du systme judiciaire incluent le manque de formaon
des juges, la lenteur et la complexit des procdures, la corrupon
gnralise, et les interacons avec le pouvoir polique et nancier.
Dviances dans presque tous lessecteurs de lconomie:
Geson des derniers publics
Conits entre les intrts privs et
publics dans le monde des aaires
Barrires lentre et favorisme
envers certains oprateurs, qui
nuisent lmergence de la libre-
concurrence et au dynamisme dun
secteur priv pourvoyeur demploi etde progrs technologique
Dtournement des ressources
naturelles et siphonage des revenus
Au cur du d se pose
la queson de comment
viter une gouvernance qui
favorise les intrts parculiers
au dtriment de lintrt gnral
du pays
Le BIANCO a reu de
nombreuses plaintes (environ
7000 en 2007) portant surtout
sur la police, les douanes, etladministraon foncire et
foresre. Mais les personnes
ou entreprises sanconnes
pour des mofs de corrupon
restent peu nombreuses,
notamment en raison du
manque de liens entre ces
agences et le systme pnal
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Dconcentraon du pouvoir polique et nancier (de jure etde facto) car elle favorise la minimisaon des ententes entre les
dcideurs poliques et llite nancire, souvent au dtriment
de la majorit de la populaon
Opmisaon de lulisaon des ressources naturelles, de la
scalit et de laide ocielle
Redevabilit sociale : mise en place de garde-fous lacorrupon travers des mcanismes parcipafs et
de contrles sur plusieurs niveaux ; la fois au sein des
instuons de lEtat, de la socit civile et des mdias; et des
partenaires au dveloppement (bailleurs et ONG)
Les eorts entrepris dans le pass nont pas modi
la culture dimpunit et ont certainement contribu
renforcer le senment dingalit de traitements parm
la populaon malgache. La corrupon et le non-respect
des cadres lgislafs et instuonnels portent prjudice
la dlivrance des services publics car mme quandlargent est disponible, il est dtourn et ne parvient quemarginalement aux bnciaires, comme le rappellent denombreux exemples dans les domaines de la sant ou de
lducaon. Les malades ou les lves ne sont que le dernier
lment dune longue chane administrave, orant ains
aux nombreux intermdiaires la possibilit de dtourner
largent public.
Lamlioraon de la gouvernance se doit
dtre la priorit des dcideurs poliquesmalgaches, mme si cet eort parat plus vitedit que fait. Lexprience montre que lacon
doit tre intgre, adapte aux condionsnaonales et sinscrire dans la dure. Elle doitse montrer susamment ambieuse pour
provoquer le changement et la mise en place
de mcanismes endognes de movaon, de
responsabilisaon et de contrles.
Lenqute sur la corrupon conduite en 2006rappelle que limpunit des dirigeants poliques est
encore relavement bien accepte par la populaon
malgache car pour 40% des sonds il est normal que
les membres de lAssemble protent de leur posion
pour en rer un avantage nancier
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Les nances publiques pourraient tre un instrument majeur auservice de la polique de rducon de la pauvret Madagascar.
Depuis lmergence de la crisepolique en 2009, les receespubliques de lEtat malgache ontdiminu denviron 20% en termesrels. Le dcit des nances publiques
est rest sous contrle principalement
grce un ajustement des dpenses,
se traduisant parun dcit ampli
en programmes sociaux et en
infrastructure.
Le budget engag
dvie fortement de celui
qui est vot en raison des
ramnagements entre lign
budgtaires et des capacit
dabsorpon variables entr
ministres (de 20 90%)
D | Finances publiques
La couverture du budget omet presque
tous les tablissements et entreprises
publics
La classicaon des dpenses prsente
parfois des amalgames entre catgories
conomiques (salaires, dpenses defonconnement hors salaire et dpenses
dinvesssement)
Il nexiste pas dinformaons publiques
sur les paiements eectus par
Ministre : les services nanciers
reportent seulement les lignes de
dpenses engages, sans donner de
prcisions sur les montants liquids,
mandats et pays
Les comptes de correspondants au Trsor
concentrent prs de 10% des dpenses
publiques en 2010, alors que les transacons et
ux mouvementant les soldes de ces comptes
chappent aux contrles budgtaires
La geson des ressources humaines resteobscure, non-eciente et ralent les progrs
qui pourraient tre esprs la suite de
lintroducon de systmes informass
Malgr la profusion dorganes de contrle,
cee foncon a t depuis longtemps nglige,
li en grande pare labsence dun systme
dincitaon et de sancons et un manque
daccs linformaon
Un suivi des dpenses incomplet Une gestion financire inefficace
Au-del de laspect temporaire et conjoncturel de ces dveloppements, la polique budgtaire connue
de sourir des problmes structurels qui lont caractrise au cours de la dernire dcennie, et bien avant une faible scalisaon, une dpendance aux nancements externes, un manque de transparence et de suivi
budgtaires et une couverture incomplte des opraons de lEtat.
Laugmentaon de la capacit nancire de lEtat malgache doit saccompagner par une amlioraon dela geson des dpenses publiques, qui ne doit pas seulement dterminer quoi sont alloues les dpensesmais aussi vrier si lexcuon du budget y est conforme. LEtat doit dpenser plus mais surtout mieux, cequi implique quil sache comment les dpenses sont alloues et quil puisse valuer si cee venlaon est
conforme aux priorits du pays. Or, aujourdhui, ni lune ni lautre de ces condions ne sont pleinement runies
Photo 8: La Banque Centrale
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Le d considrable des
autorits pour le long
terme, est de sorr
le pays du cercle vicieux
o, les services publics
ne rpondant quetrs peu aux aentes
des citoyens, ceux-ci,
en retour, rduisent
leurs aentes et
ne cherchent plus
remplir leurs devoirs,
comme celui de payer
leurs impts.
Le budget dinvesssement est faible, et nest pas toujours alloude faon maximiser son impact sur la croissance conomique. Lesinvesssements dans des quipements collecfs par exemple, tels que
des stades, ont certainement une valeur polique mais ont peu dimpactau niveau conomique. Cee allocaon soppose celle observe dans
les pays mergents qui, dans la premire phase de leur transion, avaient
favoris les projets dinfrastructure de base.
Par ailleurs, le budget dinvesssement doit tre gr ecacement
an de mieux contrler les fuites et dtournements, notamment
travers les contrles au niveau de la passaon des marchs publics et
les revues a posteriori des projets dinvesssements. Linformaon
publie par lAgence de Rgulaon des Marchs Publics rvle parfois
des incohrences, qui doivent tre vries. Les organes de lEtat pour le contrle a posteriori des projetsdinvesssements sont nombreux mais nassurent pas vraiment leurs responsabilits cause en pare de
moyens limits et du manque de volont polique. Pourtant, il est bien tabli que le suivi et les contrles ex
post sont des instruments puissants pour dcourager la corrupon et ainsi amliorer lecacit de la polique
dinvesssement.
Il importe aujourdhui de mere en uvre des rformes innovantes pour provoquer les changements de
comportements suscepbles de remere en cause lquilibre insasfaisant dans lequel semble stre installla geson des nances publiques Madagascar. La perte de conance en la performance des services publicsest quasi-gnralise depuis une longue priode et beaucoup des citoyens malgaches ont appris vivre en
labsence de lEtat. Une rforme en profondeur de la geson publique, Madagascar, ne pourra pas voir le jour
sans la constuon dune coalion dintrts favorables la rforme, qui soit susamment puissante pour fairecontrepoids aux intrts acquis.
Baisser les taux de limpt sur le revenu comme lment de rforme
comprhensive du systme des impts.
Introduire une loterie pour inciter les consommateurs rclamer leurs
factures.
Apporter la lumire sur les comptes de correspondants par lesquels
passent plus de 100 millions de dollars dargent public chaque anne.
Introduire une classicaon fonconnelle et gographique du budget
dinvesssement dans la Loi de Finances et les rapports dexcuon
budgtaire pour que le Gouvernement informe et sinforme vers quels
secteurs et dans quelles rgions vont ses invesssements.
Crer une plateforme de coordinaon entre les bailleurs et le Ministre
des Finances pour procder aux arbitrages intersectoriels.
Exemples de rformes possibles
Le budget
dinvesssement de lEtat
malgache est lun des plusfaibles au monde, environ
20 dollars par 1000 habitant
par an, ou moins de 5% de
son PIB. De plus, ce budget
a chut de plus de la moi
en termes rels entre 2008 et
2010.
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la collecte des impts est fortement ingale Madagascar, car concentre autour de quelques
acvits.
Les secteurs qui contribuent le plus sont par ordre
dcroissant : (i) tabacs et alcools (16.7%) ; (ii) prestaon
de services (15.2%) ; (iii) industries (8.9%) et (iv) et
communicaons (7.1%). Ces quatre secteurs comptent
ensemble pour presque la moi des recees scales
intrieures. En revanche, les secteurs des mines,
du tourisme et de lagriculture qui sont considrs
comme les vecteurs de croissance de lconomie
malgache apparaissent comme des contribuables
peu importants. Par exemple, les entreprises miniresne comptaient que pour 2.6% des recees totales
collectes par la Direcon Gnrale des Imports (DGI)
en 2010.
Les carences des rgies scales, dont :Les ressources humaines insusantes : le nombre
dinspecteurs ntaient que de 200 au sein de la DGI
et 150 au sein de la DGD (Direcon Gnral des
Douanes).
Les incitaons ne sont pas susantes pour
mover les inspecteurs et, surtout, les sancons ne
sont pas connues et gure appliques pour minimise
la tentaon de la corrupon. Seul 8 des 64 plaintes
reues par le Bureau Indpendant An-corrupon(BIANCO) concernant les impts, la douane et le Trsor
avaient fait lobjet dune enqute et t transmis aux
juridicons comptentes la n 2010.
Bien que des eorts aient pris place au
cours des dernires annes, ces administraons
restent rcentes partager linformaon su
leur performance interne. Par exemple, lquipe
de la Banque mondiale na pas pu recueillir des
informaons rcentes sur le nombre daudits conduitset les pnalits payes suite des redressements
scaux.
Les contribuables nont gure dincitaons remplir leur devoir de citoyens
Les risques de sancons demeurent extrmement
faibles ; le poids relavement lev de la scalit
(notamment de la TVA avec un taux de 20%) inciteaussi les entreprises vader le systme ; et la faible
ore de services et infrastructures publics nencourage
pas le civisme scal.
Lidencaon des causes derrire la faible
performance scale Madagascar ouvre un certain
nombre de pistes pour des rformes concrtes.
Photo 9: Une grande partie de l'conomie reste informelle
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Une stratgie de dcentralisaon doit inclure :
La dnion du partage des responsabilits doit faire lobjet
dun dbat, qui, Madagascar, na pas encore vraiment eu lieu
et sest surtout conn au niveau de la dcentralisaon polique
avec les refontes successives de constuons.
Les dcisions stratgiques au niveau budgtaire doivent
non seulement accompagner le processus polique mais aussi
sinscrire dans un cadre lgislaf et rgulateur susamment
exhausf pour assurer le mainen dun consensus naonal au
cours du temps et ainsi viter les risques dinstabilit (mme sune certaine exibilit doit exister en praque).
Les eorts en faveur de la dcentralisaon budgtaire
doivent prendre place simultanment tous les niveaux
de lEtat, y compris lAdministraon centrale, les services
dconcentrs et les gouvernements locaux. Cet eort doit
aussi correspondre un projet de socit pour le moyen terme Madagascar; dans lequel les processus de dcentralisaonpolique et budgtaire se renforcent mutuellement.
Les degrs de responsabilits dvolus La nature des comptences transfres . Bien qu'amorce, celle-ci reste incomplte
(voir annexe E, guide indicaf sur le partage des responsabilits des dpenses entre le
Gouvernement central et les responsables locaux)
Le niveau de dcentralisaon (entre les rgions et communes par exemple).
(1) la dcentralisaon des responsabilits en mare de polique et de recouvrement
dimpts
(2) les transferts nanciers en faveur des autorits locales: permeent une prquaon
interrgionale selon les besoins et capacits locales
(3) la dcentralisaon de lexcuon du budget dinvesssement (et de fonconnement),la mise en oeuvre au niveau local en laissant la responsabilit de la planicaon
lAdministraon centrale, tenant compte ainsi des carences techniques de gouvernements
locaux
La planicaon doit prendre en compte l'absence d'un socle minimal de comptences
ncessaires au niveau local pour mener une polique de proximit ecace, y compris la
maitrise des ouls de geson de ressources budgtaires et humaines
L'dentification des ressources et moyens disponibles
La dfinition du partage des responsabilit
Dfinir la vitesse de mise en oeuvre
Lasymtrie qui existe aujourdhui entre
la dcentralisaon budgtaire et polique
constue un lment dstabilisateur
qui a beaucoup nui au dveloppement
harmonieux et soutenable du pays au
cours de ces dernires annes.
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Une norme faiblesse du
pays consiste en son manque deconnecvit, aussi bien interne
quexterne.
La connecvit externe nest
pas un obstacle infranchissable
comme lont montr plusieurs
pays dont la gographie paraissai
dsavantageuse, et qui ont
compens leur loignement
par une logisque de transport
(aroportuaire et portuaire) et
de communicaon moderne etecace.
La connecvit doit surtout se dvelopper sur le territoire naonal. Aujourdhui Madagascar, de
nombreuses zones demeurent enclaves, laccs aux coles et aux centres de sant de base savre souvent
dicile, le secteur agricole se voit pnalis par les dicults dans lacheminement des intrants et la sore des
producons, et les cots de transport rodent le pouvoir dachat des mnages et la compvit des produits
malgaches sur les marchs internaonaux. La rducon des cots et
des dlais entre la sore de lusine et lembarquement contribuerait
fortement lamlioraon de la compvit du pays, mais aussi au
dveloppement du march naonal.
Madagascar accumule un retard non seulement cause dun
rseau naonal de transport dsuet et mal entretenu nuisant audveloppement des changes (de produits et de personnes) entre les
rgions, mais aussi en raison des marges excessives des transporteursdomesques et des transitaires, en parculier sur le corridor Tamatave-Antananarivo. Les principaux problmes sur ce corridor, en plus de
lexistence probable dune rupture de la concurrence des transporteurs
et dune gographie physique dsavantageuse (inadquaon des
caractrisques gomtriques dune RN2 tant troite que sinueuse) sontlis aux faiblesses de la mise en uvre des poliques publiques: non-
respect de la charge lessieu ; polique dentreen rouer dciente;
lourdeur des procdures administraves associes aux nombreux
contrles et paiements de taxes locales sur le trajet.
Cee situaon de rente peut tre remise en queson par lmergence
du chemin de fer, qui, si bien gr, orirait des prix la tonne-km
sensiblement infrieurs ceux de la route, et dont la rhabilitaon
contribuerait assainir la concurrence entre modes de transports.
G | Connecvit et carences en infrastructure
La densit de routes
revtues Madagascar est
de 9,7 km par millier de
km2 (compar 31km en
moyenne en Afrique Sub-
saharienne)
44 % des routes naonales
sont juges en mauvais
tat
Lile dispose dun seulport, Toamasina, aisment
accessible et capable
daccueillir des navires de
gros tonnage de par son
rant deau
Le rseau ferr na connu
aucune extension au cours
des 70 dernires annes.
Quelques chiffres
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Linstallaon rcente de cbles opques permet opportunment de
rduire les cots et le temps, ainsi que damliorer la qualit des connexions
avec lextrieur et de promouvoir le secteur des Communicaons, ycompris les calls centers . Le ds pour ce secteur aujourdhui est de
clarier louverture des marchs de capacit internaonale, naonale,
dautoriser tous les oprateurs orir des services de data, et de mere
en place lagence de rgulaon (ARTEC) avec une capacit adquate.
Lexprience internaonale a largement dmontr que la concurrenceconstue le moteur de croissance du secteur des tlcommunicaonset que les privilges nuisent terme aux ulisateurs, qui se trouvent alors
confronts des services de qualit moindre et/ou des prix levs.
Le rle du Gouvernement devient alors de grer cee concurrence et
dviter des situaons dabus de posion dominante, par le respect desrgles et la cohrence dune stratgie de dveloppement dans le longterme.
Laccent pour Madagascar doit donc tre mis sur les connecons, tantroures que ferroviaires, marimes et ariennes, mais aussi sur lesrseaux de communicaon car la distance est de plus en plus rduite pardes changes virtuels. Mme au niveau global, il est de moins en moins
ncessaire de se dplacer physiquement car les changes dinformaon
se font par les cbles, notamment dans les industries de nouvelles
technologies et de services (centres dappels).
Le d pour ce secteur des TIC
est de clarier louverture
des marchs de capacit
internaonale, naonale,
dautoriser tous les oprateurs
orir des services de data, et
de mere en place lagence de
rgulaon avec une capacitadquate.
Le secteur des Technologiesde lInformaon et dela Communicaon (TIC)
revt galement un aspectparculirement important pour
lconomie malgache, et cela
plusieurs niveaux. Ce secteur
producteur pse dun poids non-
ngligeable sur le revenu naonal,
joue un rle essenel dans la miseen place dun climat des aairespropice lessor du secteur priv,et ore un oul de communicaon
pour un pourcentage croissantdentreprises et de mnages. Il
contribue aux recees de lEtat,
puisque ses taxes et contribuons
reprsentaient environ 8% des
revenus totaux du secteur public
en 2009.
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H | Redevabilit socialeLes pauvres et leurs instuons
doivent devenir les vritables
interlocuteurs des pouvoirs
publics et du secteur priv
Il importe de renforcer la vue du bas , souvent nglige alors
que les pauvres et les instuons qui les reprsentent doivent devenir
les vritables interlocuteurs des pouvoirs publics et du secteur priv.
Aujourdhui, les 90 pourcent de la populaon malgache vivant en dessous
du seuil de pauvret reprsentent plus une majorit non-coute quunemajorit silencieuse.Les populaons pauvres sont confrontes :
Un secteur public hyper-centralis, aaibli par le clientlisme, le patronage, et sans mcanismes de
redevabilit sociale, ce qui gnre de limpunit
Un secteur priv peu intress par le business au pied de la pyramide car trop peu organis et
comportant trop de risques et des couts de transacon levs.
Une redistribuon souvent inquitable venant den haut.
Lenjeu est daider les
communauts sorganiser elles-mmes pour quelles acquirent la voix(polique) et la taille (conomique)susantes pour leur permere de
crer, dune part, les condions deredevabilit sociale vis--vis desdcideurs publics et poliques, etde se transformer, dautre part, en un
march aracf et rentable pour les
oprateurs privs.
Au-del de servir construire un contrepoids aux instuons du haut , une croissance conomiquepartage doit aussi pouvoir tre gnre la base an de palier une redistribuon souvent inquitable. Eneet, es ingalits conomiques, surtout lorsque la concentraon du pouvoir saccentue de plus en plus et que les
systmes de recours nexistent pas, conduisent aux ruptures brutales qui caractrisent la vie polique Madagascar
Ces ruptures se manifestent parfois travers des coups dEtat, parfois via la rsistance civile. Dans tous les cas, elle
prcipite le pays dans une grave crise conomique, avec une hausse de la pauvret et de la vulnrabilit sociale.
De plus, labsence de garde-fous aux excs de la corrupon ou aux dviances de la bonne gouvernancepeut tre mise en vidence plusieurs niveaux dans le cas de Madagascar. Premirement, la socit civile et
les mdias devraient pouvoir collecter, analyser et divulguer linformaon sur les praques de gouvernance tant
dans ladministraon publique que dans le secteur priv. Aujourdhui, ils ne sont pas encore en mesure de jouer
pleinement ce rle. Deuximement, les dysfonconnements au sein de lappareil judiciaire lempchent de jugeret sanconner les ventuels abus. Troisimement, les contrles internes et externes de la geson des fonds publics
(ainsi que labsence de vricaon du service fait et labsence de sancons), sourent de carences qui contribuent
maintenir la culture de limpunit au sein de ladministraon publique et parmi les dcideurs poliques.
La mise en place de garde-fous prend du temps et requiert des avances simultanes au niveau polique et
au niveau des valeurs dmocraques ainsi que culturelles. Lapproche doit impliquer la responsabilisaon des
dcideurs poliques par une acon simultane plusieurs niveaux: (i) les lecteurs, la socit civile et les mdias
(ii) les instuons et agences de lEtat, y compris du pouvoir lgislaf et judiciaire et (iii) les acteurs externes comme
les bailleurs de fonds et les organisaons non-gouvernementales. Ces acons doivent inclure une combinaison
dincitaons et de sancons.
Photo 11 : Assemble nationalePhoto 10 : Runion associativeAmbatondrazaka
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IV. Gestion des ressources naturelleset dveloppement durable
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Lorigine de ce au repose
sur plusieurs explicaons
conomiques et poliques :
Lasur-dpendancedelconomieauxexportationsderessourcesnaturelles(ressourcesminralesetptroleenparticulier)setraduisantparuneplusgrande
vulnrabilitauxrisquesdechangeetlavolatilitdesprixdescommodits
Laventedesmatirespremirescreunedynamiquedecaptationdesrentes,donnantlieudesluttesinternesdstabilisantes(parexemple:lesrentesgnres
parlaventedeboisprcieuxgnredelacorruptionetfinancentdesactivitsillicites)
Lesyndromehollandais:lapprciationdelamonnaielocalesuitelentremassivededevises,nuisantainsilacomptitivitdesautressecteursdexportation.
Le capital naturel de
Madagascar, qui comprend
les forts, aires protges,
terres agricoles, ressourceshalieuques et minire,
reprsente pour linstant
lessenel de la richesse dupays (plus de 50 pourcentsans mme tenir compte
des ressources minires)3. En
eet, les infrastructures sont
dcientes (le pays a une des plus faibles densits au monde de routes
par nombre dhabitants), mal entretenues, et la main duvre, bien que
reprsentant un potenel important, est pour le moment relavementpeu qualie.
De plus, Madagascar dispose de sources deau potable et dunpotenel hydrolectrique majeur. Or ces atouts sont mal grs, et lesdcits en mare dnergie et daccs leau potable et lassainissement
sont criants. Il parat dicile de projeter le dveloppement conomique
et social harmonieux dun pays sans accs des sources dnergie et une
bonne geson des ressources aquaques (y compris lassainissement).
Les ressources minrales, bien quencore mal connues, constuentun autre point fort non ngligeable. Linstallaon de deux grands
projets miniers est sur le point de modier le panorama du secteur(QMM et Sherri reprsentent eux seuls plus de 3 milliards US$
dinvesssement soit lquivalent de presque la moi du revenu
naonal). Les potenels dexploitaon existent, notamment dans
le secteur ptrolier, o de nombreuses compagnies internaonales
sont en phase dexploraon et de prospecon. Le gouvernement doit
cependant rester vigilant de manire sassurer que les revenus gnrs
par ces acvits ne deviennent pas une tentaon pour les oprateurs et
les policiens, aggravant les risques de dtournement et de mauvaise
ulisaon.
Le dveloppement de Madagascar repose pour le moment sur lageson ecace et prudente du capital naturel dont il dispose, anquil puisse tre ecacement transform en capital producf ethumain et appuyer un dveloppement durable.
Lecacit de cee transformaon dpendde la bonne gouvernancedes ressources naturelles. Madagascar doit viter en parculier la maldicon des ressources naturelles , un paradoxe caractris par
une plus faible croissance conomique et une plus forte propension auxconits dans les pays riches en ressources naturelles, compar aux pays
o celles-ci sont moins abondantes.
La maldiction des
ressources naturelles
3Rsultat de ltude sur le capital naturel
IV. Geson des ressources naturelles et dveloppement durable
Photo 6: Parc National de Masoala: o la foret
rencontre la mer
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A | LEnvironnement : un atout prserver, des enjeux maitriser
Madagascar est dot dune richesse environnementale exceponnelle qui ore des opportunits de
dveloppement considrables. Sa mga-diversit biologique de renomme mondiale (Madagascar dentplus de 5% de la biodiversit mondiale avec un taux dendmicit avoisinant 90%), contribue promouvoir le
tourisme, la 2e source de devises avant la crise (USD 400 million en 2008), et constue un potenel majeur entermes de bio-prospecon. Ses ressources foresres et halieuques incluent 10 millions dha de forts et5000km de lioral compos de mangroves et de rcifs coralliens qui produisent un excdent biologique de plus
de 300,000 tonnes par an (poissons, crabes, crevees, concombres de mer, hutres).
Cet acf ore aussi une vitrine sur le monde qui permet au pays de
solliciter et dintresser de nombreux partenaires (gouvernementaux et
non-gouvernementaux) car la prservaon et la richesse de lenvironnement
constuent des biens publics mondiaux . A lheure o la desnaon
Madagascar, tant pour les touristes que pour les invessseurs potenelspeut et doit devenir un des fers de lance de la polique de dveloppement
conomique, il ne sagit pas de dilapider cet atout.
Lenvironnement reprsente la
fois un d de prservaon et
un atout pour le dveloppement
dacvits connexes haute
valeur ajoute, comme le
tourisme.
Malgr des progrs notables en mare de protecon de
lenvironnement (la vitesse de dforestaon a diminu par quatre en
vingt ans, et le rseau daires protg a tripl en dix ans, pour couvrir 11%
du territoire naonal), Madagascar fait face des ds majeurs :
Des sommes consquentes sont inveses dans la conservaon de
la biodiversit, alors que le pillage despces prises fait perdreau pays des revenus considrables et ternit son image de paradistourisque : lexploitaon illgale de bois de rose, dont le chire
daaires est esm environ USD220 millions en 2009, na
produit que USD30 millions de recees scales.
La polluon de lair lintrieur des foyers, qui entrainerait40% des infecons respiratoires: 10,000 dcs par an chez les
enfants de moins de 5 ans et 1,400 dcs des suites de bronchites
chroniques chez les femmes de plus de 30 ans
La surexploitaon des ressources halieuques, qui sest traduite,
entre autres, par une chute de plus de 30% de la valeur delexportaon de crevees entre 2003 et 2008 : une perte de prs
de USD20 millions
Le dfrichement agricole et llevage intensif empchent largnraon de la ferlit des sols et cotent au pays 2,5% du PIB
et la dforestaon augmente la sdimentaon des rivires, desrcifs coralliens et des primtres irrigus
Les polluons dorigine industrielle, en parculier minire avec
des grands projets dilmnite, de nickel ou de fer qui ont vu le jour
ces dernires annes
Ladgradationdelenvironnementcoteaupaysentre450-500millionsde$paran,soit910%
duPIB
Lechiffredaffairedelindustrietouristique,quireposeengrandepartiesurlarenommemondialedelabiodiversitmalgache,slveUSD0.5milliard:unsecteurclentermesd'investissementsetdecrationd'emploisdirectsetindirects
Prsde12,000dcsparansontattribusdesinfectionsrespiratoiresprovoquesparlinhalationdelairpolludesmnages.
Quelques chiffres
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B | Changement Climaque, geson des risques et des catastrophes
Madagascar est lun des pays les plus vulnrables au monde aux vnements climaques extrmes dufait de sa posion gographique et dune pauvret leve qui entrane une faible capacit dadaptaon, en
parculier cause dune ulisaon non raonnelle des terres. A chaque cyclone mais aussi chaque scheresse
des populaons dj trs pauvres perdent leur oul de travail et leurs moyens de subsistance.
CyclonesMadagascar se classe parmi les 10 premiers
pays possdant le plus haut indice de risques
de mortalit associs aux cyclones
Les cyclones causent 30-100 dcs par an
en moyenne, et touchent les secteurs de
lhabitat, de lagriculture, du commerce,
tourisme et transport, entranant des cotsdirects et indirects, qui peuvent peserconsidrablement sur les rgions agricoles
(rizicoles et de vanille en parculier).
InondationsExacerbes par la mauvaise geson des
bassins versants et la mauvaise planicaon de
lamnagement du territoire en milieu rural etla mauvaise geson des rseaux de drainage en
milieu urbain
Scheresses
Aectent parculirement les 3 rgionsarides du grand Sud, qui sourent
dinscurit alimentaire
Les tempratures leves, faibles
prcipitaons et vents violents se sont
intensis dans le grand Sud, aggravant les
mauvaises rcoltes
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Les risques associs la dforestaon et au
changement climaque pourraient exacerberlincidence de ces catastrophes. Les modles dveloppsprvoient en eet une augmentaon de la variabilit
de la prcipitaon, entrainant une augmentaon de
lintensit des inondaons et des scheresses, ainsiquune augmentaon de la frquence et de lintensit
des cyclones. Or le pays ne dispose pas encore de
polique dadaptaon digne de ce nom, et connue
intervenir sur le mode de lurgence aprs les cycloneset les scheresses. Il ny a pas non plus dinstuons
avec les capacits et les ressources ncessaires pour
prparer et mere en uvre les programmes ni
dailleurs une prise de conscience du public sur les
enjeux du changement climaque pour le pays. Cest
paradoxal si lon compare avec ce qui se passe dans laplupart des pays africains qui invesssent dores et dj
des centaines de millions de dollars dans ladaptaon au changement climaque dans des secteurs tels que
lagriculture, les infrastructures, ou encore la protecon des villes cres, alors que Madagascar est parmi les
pays les plus vulnrables aux catastrophes naturelles en Afrique, en parculier en qui concerne les cyclones.
Une stratgie adapte doit surtout adopter un caractre prvenfmais aussi rparateur pour les groupes etles rgions les plus vulnrables, travers notamment le renforcement du systme dalerte prcoce, lidencaon
de zones non-construcbles ou impropres la praque de lagriculture du fait des dangers associs lrosion
et linondaon, ladopon de normes ancycloniques dans la construcon dinfrastructures cls, et la
dcentralisaon de fonds pour lentreen, la construcon des ouvrages de prvenon de pete envergure etles mesures durgence.
Un quart de la populaon malgache vit
dans des zones risque de catastrophesnaturelles
Les cyclones de 2008 ont engendr des
pertes conomiques slevant 5% du
PIB
En 2010, prs de 80% de la populaon du
Grand Sud de Madagascar a t touche
par linscurit alimentaire due aux
scheresses
Les ds principaux de la geson des risques et des catastrophes :
Les cots de rparaons post-catastophe tant
presque exclusivement supports par les bailleurs, les
autorits ont peu dincitaon mere en place une
stratgie de prvenon, qui est pourtant bien moins
onreuse et permerait de protger les populaons
vulnrables
La geson des risques de catastrophes
requiert laccs rapide aux sources
de nancement, qui jusquici ont t
mobilises ex-post, en racon aux
vnements et au coup par coup
Le systme dalerte prcose est
fragilis par le manque de capacits au
niveau local et rgional et les donnes
insusantes pour le suivi eecf des
prvisions mtorologiques.
La geson des risques et des catastophe doit reposer
sur un fort leadership et de la coordinaon et cee
capacit sest vue entame par la crise polique
Quelques chifres
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C | Secteur minier : un moteur de croissance potenel
Production artisanale Production industrielle
Pierres prcieuses et semi-
prcieuses : 1 saphir sur 7
dans le monde provient de
Madagascar, et 1 rubis sur 10
Or
Pierres ornementales
Minraux industriels(quartz
pour llectronique)
Matriaux de construcon
Ilmnite : minerai de tane exploit Fort Dauphin par la
socit QMM, une joint-venture entre Rio Tinto et lEtat
(reprsent par lOMNIS) ;
Nickel-cobalt : Projet Ambatovy dans la rgion de
Moramanga, qui inclue une usine de traitement et de
transformaon du nickel
Autres projets potenels : charbon de Sakoa ; lor de
Betsiaka, Maevatanana et Dabolava ; fer de Soalala ; bauxite
de Manantenina ; ptrole de Bemolanga (rserve de grs
bitumineux en carrire)
Un des principaux pourvoyeurs
demplois Madagascar :jusqu 500,000 travailleurs
Exploitaon conne dans
linformel et donc faiblementgnratrice de revenus pour
lEtat : avant QMM et Sherri,
les redevances minires
ntaient que de 125,000 US$
Se traduit par un accroissement des recees scales de lEtat
Conduit laugmentaon des invesssements : plus de USD 5milliards pour QMM et Ambatovy, soit 65% du PIB de 2008
Un apport en devises : les exportaons de QMM et Sherritpourrait reprsenter 30-60% des exportaons totales
malgaches en 2013
Craon demplois directs et indirects : environ 5000 emplois
directs permanents, et retombes induites sur lemploi, le
commerce ou la producon de biens et services, qui pourraient
gnrer un eet mulplicateur conomique de lordre de 2 5
Le potenel minier de Madagascar est aujourdhumal connu, mais probablement trs important. Ces
richesses constuent un capital non renouvelable que
le Gouvernement ne pourra valoriser qu laide dunegeson ecace et prudente.
Mais contrairement aux ides reues, lconomie
du pays ne repose pas actuellement sur lexploitaon
de ces mares premires : le poids du secteur dans le
PIB reste trs faible.
Le secteur minier malgache se caractrise
aujourdhui par une transion vers un dbutdindustrialisaon de la producon, jusque-lenrement arsanale. Les nouvelles mines industrielles
bouleversent le paysage conomique du pays, apportant plus dopportunits, mais aussi plus de risqueslis en parculier la maldicon des ressources , aux menaces sur lenvironnement, linaon et aubouleversement des habitudes des populaons voisines.
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La maldicon des ressources rete surtout la dicultde gouverner le secteur des mines. Il existe des failles dansle cadre lgal et instuonnel malgache qui ouvrent la
porte la corrupon, une mauvaise geson, ou un mauvaispartage des recees publiques issues du secteur minier (voir
encadr sur la redevance minire). Au-del de la dicult
lie au degr de technicit ncessaire pour rtablir un cadre
de geson favorable, juste et ecace, le secteur minier
are aussi des convoises et provoque des tentaonsdappropriaon de la rente.
La rvision des contrats miniers est un exemple ole secteur est vicme dune geson impulsive desne
gnrer un maximum de bnces immdiats au dtrimentdu bien public et/ou du long terme. Bien quil est normal
quun Gouvernement puisse chercher ajuster le rgime
scal pour les projets futurs, il est crucial de ne pas fragiliserles projets en cours de dveloppement qui entrent peineen producon et nont pas encore gnr de prots. De
telles acons ne seraient que prjuger dun succs quine peut tre acquis avant plusieurs annes, et pourraitengendrer des consquences catastrophiques sur le climatdes invesssements et sur la stabilit juridique.
Dans le mme temps, le Gouvernement doit faire
face aux aentes croissantes de la populaon vis--vis
des retombes du secteur des mines. Les uns voient
dans le dveloppement des grands projets miniers une
opportunit tant pour lemploi que pour les aaires, les
autres une menace sur lenvironnement ou linaon. Les
populaons voisines, en majorit pauvres et rurales, se
sentent dshrites et rclament naturellement leur
part des bnces. Pour rsister lopportunisme dans la
geson des ressources minrales, il faut une ferme volontpolique, un engagement fort de la part des autorits et unrenforcement de la redevabilit sociale.
Lenjeu principal du secteur minier consiste
maximiser sa contribuon relle
lconomie et au dveloppementen
amliorant le niveau de collecte des recees
scales, ainsi quen assurant leur ulisaon
opmale et la bonne gouvernance du secteur
La redevance minire est calculesur la base dun pourcentage de la valeur
de la producon, ce qui revient, dans les
pays dont le march intrieur reste limit,
un pourcentage des exportaons. A
long terme, la redevance minire pourrait
reprsenter environ 40% des recees
scales provenant de projets miniers
industriels Madagascar.
La redevance minire reprsentele mode de taxaon le plus visible par
lopinion publique, et son recouvrement et
son emploi sont des thmes criques pour
la gouvernance du secteur.
Le Code Minier a t conu pour le cas
de la mine pete et arsanale, et prvoit
que la majeure pare de la redevance
minire revienne la municipalit o les
ressources sont extraites, qui demeureambigu : linterprtaon la lere de
la loi allouerait la ristourne la commune
dextracon, et une interprtaon plus
large, plus conforme lexprience
internaonale, comprendrait lensemble
des communes aectes par le projet
minier, le terme aectes devant alors
son tour tre soigneusement dni.
Pour les mines industrielles, cesmontants dpassent la capacit
dabsorpon des communes dune part,
mais dautre part la zone dimpact du projet
peut dpasser les fronres administraves
de la commune dextracon. Un accord ad
hoc a t trouv pour QMM. Cependant,
cee soluon discrdite le Code Minier et
ouvre la porte des contestaons.
La redevance minire
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Le secteur lectrique malgache est peru comme en tat de crisemarqu par des hausses tarifaires de 2005 2008, des dlestages rpts et
le raonnement des nouvelles connexions depuis 2004. La grande majorit
des foyers malgache vit encore sans lectricit, le taux daccs au niveaunaonal tant esm aujourdhui 15%. La faible fourniture en lectricit
constue un goulot dtranglement pour le dveloppement conomique etsocial du pays.
Cependant, Madagascar dispose datouts majeurs dans le secteur lectrique: Un potenel de producon hydrolectrique considrable. Lhydrolectricit constue une
ressource naturelle en nergie renouvelable dont lintrt conomique et le potenel de croissance
sont avrs. De trs nombreux sites potenels, bien rpars sur le territoire et diversis par leur
taille (depuis la micro-hydraulique aux sites de plusieurs centaines de MW) ont t idens, y
compris des sites candidats de taille signicave (suprieure 100 MW) proximit des principauxcentres de populaon du pays (Antananarivo, Antsirabe, Toamasina, Fianarantsoa).
Les comptences techniques de la JIRAMA : la JIRAMA bncie globalement dun personnel dotde comptences techniques indniables, qui pourrait tre mieux ulis.
Des cadres instuonnel et rglementaire adquats sur papier pour une bonne gouvernance dusecteur.
Le nombre dabonns de JIRAMA est rest quasiment stable entre 2004 et 2008, alors que la populaon
malgache crot denviron 2,5 % par an. Le taux daccs de Madagascar na donc pas progress sur la priode. Ence qui concerne la producon de JIRAMA, elle a cr de 4,2 % par an en moyenne entre 2004 et 2008, ce qui se
montre infrieur la progression du PIB en volume.
Aujourdhui, les ds majeurs qui doivent tre relevs pour le dveloppement du secteur sont:
Renforcer et crdibiliser la geson de la JIRAMALa JIRAMA prsente une faible producvit de travail (mesure
parr du nombre dabonns par employ) et des dciences en mare
de geson nancire. Les dicults de trsorerie lont conduit ngliger la
planicaon des invesssements et sacrier les acvits de maintenance.
Il convient galement de grer le vieillissement des cadres et le risque deperte de certaines comptences cls, et de moderniser et amliorer les
praques de travail, qui ont souert de la situaon de crise connue par
lentreprise.
Amliorer la gouvernance du secteurLa mise en uvre praque de la nouvelle rglementaon sectorielle sest avre trs insusante. Les
ajustements tarifaires rguliers prvus nont pas t respects ; de 2001 au printemps 2005, aucun ajustement
tarifaire na eu lieu, alors mme que le prix du ptrole augmentait rgulirement et que la valeur de la monnaie
naonale stait fortement dprcie, se traduisant par la dgradaon de la situaon nancire de JIRAMA
D | Le secteur lectrique : un potenel de dveloppement exploiter
Il est essenel de sorr la
JIRAMA de la geson de crise
et de remere en place des
poliques et des procduresde maintenance sinscrivant
dans la dure
Le nombre dabonns
la JIRAMA na pasaugment depuis 2004
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Laenon des autorits a t largement concentre sur la rsoluon des problmes de dlestage. En revanche,
les dossiers de long terme comme celui de la planicaon des invesssements ont t fortement ngligs.
Par ailleurs, la relaon entre la tutelle et JIRAMA est parculirement problmaque, et lEtat doit tre en
mesure de remplir eecvement son rle de contrle sur lentreprise publique. La tutelle doit sassurer que
les principes de transparence et de contrle interne sont respects par la JIRAMA, notamment en exigeant un
reporng appropri et rgulier. Par ailleurs, il parat essenel que la tutelle respecte lautonomie de geson delentreprise, et lui donne les moyens daeindre un quilibre nancier.
Llectricaon ruraleCelle-ci est contrainte par la pauvret des
populaons rurales et la faible densit de
populaon du pays. Le taux daccs llectricit
en zone rurale est esm aux alentours de 5 %.
La geson travers lAgence dElectricaon
Rurale (ADER) a lintrt de permere de
promouvoir des ores de services adaptes aucontexte rural sur le plan de la technique, du
mode de geson et des tarifs. Cependant, les
moyens nanciers dont lagence dispose pour
raliser de nouveaux projets demeurent trs
limits.
En ce qui concerne la planicaon et la slecon des invesssements sur le plus long terme, il existe un
certain ou depuis plusieurs annes concernant la rparon des responsabilits des dirents acteursdu secteur, avec pour rsultat une paralysie des prises de dcision, et une porte ouverte des porteurs de
projets opportunistes proposant des invesssements loigns de lopmum conomique, alors que des projetsintressants demeurent bloqus.
Laribuon et la ngociaon des projets de producon ncessitent galement plus de transparence, deformalisaon des critres et des procdures. En complment, il devrait tre envisag de rendre publiquesde manire systmaque, les informaons (tudes techniques, hydrologiques, concessions et autorisaons
accordes) de nature renforcer la transparence des dcisions et faciliter lentre de nouveaux acteurs
Enn, les ngociaons de projet devraient tre conduites avec lassistance technique ncessaire et intgrer les
principales pares concernes, et en parculier la JIRAMA. Dans le pass, la JIRAMA ntait pas associe la
ngociao