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Label Européen 2013 | Votre avis sur Berlin | Tous nos bons plans Glob Art Se cultiver en voyageant Destination Amsterdam CobrA, un mouvement artistique international L’art expérimental depuis Sagmeister La folie des vélos #1

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Création d'un magazine / Art, Culture, Voyage Duo avec Séverine Saby

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Label Européen 2013 | Votre avis sur Berlin | Tous nos bons plans

Glob ArtSe cultiver en voyageant

Destination AmsterdamCobrA, un mouvement artistique international

L’art expérimental depuis SagmeisterLa folie des vélos

#1

Faire du ciel le plus bel endroit de la terre

Faire du ciel le plus bel endroit de la terre

4 | Édito

À l’aube de cette nouvelle année et suite à de grandes festivités, arrivent les bonnes résolu-tions. C’est donc l’occasion pour vous souhai-ter une très belle année et vous proposer de quoi agayer votre quotidien. Et si pour une fois les résolutions devenaient réalité ? Par-courant les quatre coins de l’Europe, notre équipe de globe-trotters vous a concocté de belles échappées pour découvrir la culture à travers l’Art.Une première bonne résolution vous est of-ferte à travers notre dossier du mois consa-cré à Amsterdam : découvrir à deux pas de chez vous, en deux heures de train, une ville très riche culturellement parlant. Au cours de nos nombreuses excursions, nos intentions étaient de vous emmener dans notre valise et vous faire voyager tant géographiquement, qu’historiquement et artistiquement. Il nous a alors paru évident que Glob’Art devait s’in-troduire avec une ville aussi surprenante que romantique, une ville symbole de tolérance et de diversité.Elle est également cette image que nous cherchons tous en nous en cette période de grandes remises en question : un retour à la dimension humaine des choses. Avec ses moyens de transport pratiques et variés, vous y êtes à la portée de tout. Nous avons dé-couvert au gré de ballades sur les canaux, au

détour de ruelles fantasques, de nombreux trésors culturels. Notre ambition : vous les faire partager. Nous nous intéressons plus particulièrement à l’évolution dans le temps des villes à travers les oeuvres qui les jonchent, les habillent ou les façonnent. Que ce soit au travers de villes phares labelisées au niveau européen, d’un mouvement artistique à l’ambition interna-tionale, de l’évolution des expérimentations de rue jusqu’aux dernières créations faites à

partir de scotch, ou au travers d’un festival annuel, l’ar t fait partie intégrante de notre Histoire. Il scelle une image de nos villes, et créé le lien entre elles . Or les villes, ce sont les Hommes.Un art en soi bati grâce à la frontière mobile entre nos pensées abstraites et nos projec-tions concrètes. Elles se développent dans un monde qui se réinvente et restent le tableau de nos rêves, de nos résolutions...Et comme nous le rappelle Scott Ranking dans cette illustration minimaliste d’Amster-dam, chacun perçoit la destination de son choix d’une façon originale. N’hésitez pas à nous faire part de votre vision de cette ville qui nous a tant ébloui. Vous serez peut-être le prochain lecteur à être publié dans ce maga-zine qui vous ressemble...

Édito

« Une nouvelle année qui s’annonce, une raison pour découvrir l’Europe. »

Édito | 5

Scott Ranking est un artiste reconnu pour ses illustrations urbaines,

et minimalistes. Ici, il nous faitune interprétation graphique d’Amsterdam, qui nous invite dès maintenant au voyage.

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SOMMAIRE

Les plus grandes actus

CobrA

P. 14 - 15

P. 36 - 43

Que devient l’Art expérimental ?P. 50 - 57

Six expositions incontournables à l’heure européenne pour commencer cette année 2013.

CobrA, acronyme de COpenhague, BRuxelles, Amsterdam est le premier mouvement artistique international de l’après guerre, né en Europe.

Depuis l’installation spectaculaire de Sagmeister en 2008, que devient l’art expérimental à Amsterdam...

Nous vous avons gâté dans cette édition spéciale Amsterdam.

Bons plans ici et ailleurs, entrez en action avec quelques

expositions phares, puis laissez vous transporter dans une

capitale en plein essor : celle désignée par le label

européen de la culture. Un voyage dans le temps à travers un mouvement disparu plus vite que son

ombre, vous fera entrer dans l’univers artistique

d’Amsterdam, toujours en mouvement, toujours

sur le vif. Suivez notre prochain numéro introduit par l’article

de notre lecteur préféré ce mois-ci pour une belle

échappée à Berlin.Feuilletez, découvrez, vibrez...

L’art est à consommer sans modératon !

À VOIR

INTERVIEW

EXPÉRIENCES

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Shopping by Vanessa Smith En selle !P. 44 - 45 P. 46 - 49

Berlin par MartinP. 66 -67

Food Film FestivalP. 64 - 65

Vanessa nous emmène dans les parfaites ruelles d’Amsterdam pour un shopping alternatif, bon marché, et en bonne humeur.

À Amsterdam, chaque jour, 490 000 personnes enfourchent leur vélo et parcourent une distance totale de 2 millions de kilomètres.

Chaque mois c’est à vous de nous dire ce que vous pensez d’une capitale culturelle d’Europe. Vos avis, vos bons plans...

Notre appel à témoin du mois : dépêchez-vous ! Amsterdam en veut à votre film !

Label européen de la cultureP. 16 - 25

Marseille amorce sa renaissance. Démonstration attendue avec le lancement de Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture.

Josef KoudelkaP. 28 - 33

Membre de Magnum Photos, il a mené pendant vingt et un ans un projet sans équivalent dans l’histoire de la photographie.

CULTURE INTERVIEW

BONS PLANS REPORTAGE

CONCOURS À VOUS

8 | Contributeurs

Rédaction et siège social Relations presse

28 rue Sedaine, 75011 Pariswww.Glob-Art.comnous écrire : contact@glob_art.com

Air presse / Pour toute réclamation :[email protected]+33( 0 )1 42 74 87 46

Qu’est-ce donc que cela ? Une curiosité qui ne de-mande qu’à être mise en va-leur, décortiquée et retour-née dans tous les sens pour en extraire la substantifique moëlle. La mission de Cécilia, dénicher les sujets qui feront la une demain. Et les porter lisibles aux yeux des lecteurs dans un univers intéractif et cohérent.Sa passion : aller à la rencontre des gens , ra-conter des histoires, des parcours, des initia-tives et relater les voyages entrepris dans le plus grand respect des expériences vécues avec toute la poésie et les aléas qu’ils peuvent comprendre.Sa philosophie : la beauté des images doit s’associer à la beauté des mots. Ils sont in-dissociables. C’est pourquoi après huit ans passés dans le milieu du design éditorial aux côtés des plus grands, elle a l’envie de mon-ter son propre magazine avec l’aide de per-

sonnes qui la complètent et l’inspirent, dans cette idée que s’il n’y a pas de sens et de pas-sion dans la tête du créateur, il n’y en aura pas plus dans la tête du spectateur. Chargée de la maquette pour le lancement du magazine, elle décrit cette phase comme la plus excitante de toutes, malgré les nuits blanches et les propositions qui n’ont pas toujours fait l’hunanimité auprès du directeur de création. Un mal pour un bien car c’est en se relevant de leurs échecs que les associées nous pro-posent aujourd’hui une toute nouvelle ver-sion de Glob’Art, plus globbie que jamais.

« La beauté des images doit s’associer à la beauté des mots. »

Cécilia LerouxConceptrice, rédactrice

Contributeurs | 9

Le magazine contient un bulletin d’abonne-ment en page 60. Profitez d’une offre excep-tionnelle...

Glob’Art #2 - 15 mars 2013

Abonnement Prochaine parution

Directr ice ar tistique et rédactr ice du magazine Glob’Ar t et associée de Cécilia Leroux. Séverine Saby, présente depuis le premier numéro du men-suel, est une passionnée de voyage et de découverte. Elle met son expé-rience des voyages et son goût de la décou-verte des autres au service de ce magazine sur la culture européenne. Depuis quelques années déjà, elle exerce son métier en tant qu’indépendante et en profite pour parcou-rir les pays les plus éloignés et les moins bien connus. De ce fait, chargée de la culture et des photographies pour le lancement du ma-gazine. « J’ai toujours été très intriguée par la découverte des autres peuples, des divers cultures et des coutumes qui nous entourent et que nous ne connaissons absolument pas ou du moins très mal. Le label européen est une réelle richesse pour créer une unité eu-

ropéenne. C’est un moyen sans aucun égal de découvrir nos plus proches voisins. » D’après elle : « Glob’Art donne une clé de lecture très différente des autres magazines. On ne vous parle pas seulement des expositions à aller voir en dehors de nos frontières. Mais nous n’évoquons pas seulement comment se fait une valise pour quitter son nid et partir à la découverte de nos voisins européens. C’est une entrée différente, une façon de voir ori-ginale pour se préparer à s’intégrer parfaite-ment à une ville européenne que nous ne connaissons pas. En somme, s’offrir le droit de s’ouvrir à de jolies aventures. »

« une entrée différente, une façon de voir originale. »

Séverine SabyDirectrice artistique, rédactrice

Les moulins d’Amsterdam Coucher de soleil 2011

Amsterdam sous la neige

Noël 2010

14 | Expos actuelles

À VOIR

La modernité en vol plané

Il faut bien 125 toiles, et non des moindres, pour réaliser une véritable rétrospective de Roy Lichtenstein. Pendant les années pop, ce « maître de la bande dessinée » peint des oeuvres qui ont pour personnage Mickey ou Donald Duck. Ces scènes aux couleurs souvent crues ont comme fond la trame quadrillée d’imprimerie qui leur donne leur tonalité industrielle. Devenus la signature for-melle de Lichtenstein, ces ready-made pictu-raux semblent tourner en dérision la notion même d’originalité en matière d’art.

Bankside Londres SE1 9TG www.tate.org.uk/

Plongée dans les eaux profondes de la mo-dernité. Observée depuis le ciel, la terre se métamorphose avec le regard des artistes. Des premières photographies aériennes au XIXe siècle jusqu’aux images satellites contemporaines, le plus anodin se fait insolite.Après avoir proposé un panorama du dessin à partir de la collection d’art graphique de Beaubourg durant l’hiver, le Centre Pompi-dou-Metz nous fait Icare en rassemblant plus de 350 oeuvres. Accrochez vos ceintures, dé-collage imminent.

1 Parvis des Droits de l’Homme 57020 Metz www.centrepompidou-metz.fr/

Ca y est, l’année commence et les nouvelles expositions vous ouvrent leurs portes. Pour ne rien rater des moments immanquables, voici six expositions incontournables à l’heure européenne pour commencer cette année 2013.

6 expositions européennes incontournables

METZ • CENTRE POMPIDOU-METZ

17 /05 • 07/10

L’onde de choc LichtensteinLONDRES • TATE MODERN

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Le romantisme le plus dark

« Le romantisme est une grâce, céleste ou infernale, à qui nous devons des stigmates éternels », écrivait Baudelaire. Attendez-vous donc à croiser monstres, démons, spectres, vampires et sorcières sur les cimaises du musée d’Orsay, ce printemps. L’exposition « L’ange du bizarre » s’intéresse au roman-tisme noir, courant qui s’est manifesté dès la fin du XVIIIe siècle, en opposition à la rationa-lité mécanique des Lumières. Une exposition entre cauchemar et rêverie.

5 Quai Anatole France 75007 Paris www.musee-orsay.fr/

PARIS • MUSÉE D’ORSAY

21/02

• 27/05

05/03

• 09/06

4

Expos actuelles | 15

Si la célèbre peinture d’Antoine Watteau ( 1684-1721 ) résonne de musiques, petits concerts entre amoureux ou solistes mélan-coliques, elle est loin d’être la seule à défier le mutisme des formes en ce début du XVIIIe siècle. Avant de conquérir le milieu parisien, le peintre a fait ses gammes dans le Nord. Normal que Bruxelles, reprenant son bien, lui consacre une exposition millimétrée comme une partition. L’idée des correspondances est enfin en marche, musique du silence. Hom-mage immanquable.

Rue Baron Horta 13 1000 Bruxelles www.bozar.be/

1 - Robert Delaunay, Tour Eiffel et jardin du Champs de Mars, 19222 - Lichtenstein, Whaam !, 1963

3 - Antoine Watteau, Les Deux Cousines, non daté4 - Adolphe William Bouguereau, Dante et Virgile aux Enfers, 1850

5 - Paul et Gala Éluard, 1912-19136 - Marc Chagall, Les Amoureux en vert, 1916-1917

3La petite musique de WatteauBRUXELLES · PALAIS DES BEAUX-ARTS

Paul Eluard, les yeux fertiles

Reconnaissant, le Dieu que Marc Chagall a souvent célébré lui a accordé une longue vie. Né en Russie en 1887, le peintre a traver-sé le XXe siècle et son lot de catastrophes pour achever son existence dans le cadre idyllique du Midi de la France en 1985. Juif, élevé dans une famille hassidique, l’artiste est sensible au destin de son peuple. Cependant, cette attitude est-elle suffisante pour justifier un thème aussi vague que tolstoïen en diable : Chagall entre guerre et paix ?

19 Rue de Vaugirard 75006 Paris www.museeduluxembourg.fr/

« Tu tiens la flamme entre tes doigts et tu peins comme un incendie » : ainsi Éluard par-lait-il à Picasso, son plus grand ami. Un vers comme un phare dans la nuit du XX’ siècle, que le poète traversa aussi en amateur d’art. Ses incessants dialogues avec Hans Arp, Sal-vador Dalf, Max Ernst ou Man Ray sont ici mis en lumière, à travers la reconstitution de sa bibliothèque, mais aussi beaucoup des oeuvres avec lesquelles il vécut dont beau-coup proviennent du musée de Saint-Denis.

Quai Charles Albert Besson 74500 Évian-les-Bains www.palais-lumiere-evian.fr/

EVIAN • PALAIS LUMIEREMarc Chagall : cent ans d’amourPARIS • MUSEE DU LUXEMBOURG

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08/02

• 12/05

02/02

• 26/05

21 /02 • 21/06

16

Marseille, la culture pour horizon. Après des années de déclin culturel, la cité phocéenne

amorce sa renaissance. Démonstration attendue avec le lancement de Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture. Son slogan ?

« Descendez à la Capitale ! »

Marseille, l’Autre Capitale.

18 | MP2013

CULTURE

Marseille, work in progress ? Depuis plusieurs mois maintenant, les silhouettes des grues font partie intégrante du paysage de la cité phocéenne. Et à quelques semaines du lan-cement de l’année capitale, le sujet alimente encore toutes les conversations. Pour qui aura connu Marseille quelques années plus tôt, la mutation du centre-ville est pourtant déjà radicale.

Longtemps coupée de sa façade maritime, vers le nord, par des saignées autoroutières, la métropole y arbore désormais une véri-table collection d’architectures, quitte à jouer des coudes entre le tant attendu MuCEM ( musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée ) de Rudy Ricciotti et le siège

Une immense mobilisationPar Emmanuelle Flouquet - Marseille, reportage

de l’armateur CMA-CGM carrossé par Zaha Hadid, bientôt voisin d’une luxueuse tour de logements conçue par Jean Nouvel ( H99 ). Sans oublier la démonstration de force signée du Milanais Stefano Boeri pour la Villa Médi-terranée, monumentale vitrine culturelle du conseil régional qui devrait rester comme symbole de la mégalomanie dépensière des collectivités territoriales.

MARSEILLE-PROVENCE 2013 ( MP2013 ) UN CATALYSEUR

Mais sur ce front de mer, la plupart de ces travaux ont été lancés dans le cadre d’Euro-med, gigantesque opération urbaine d’intérêt national impulsée par l’ancien maire Robert Vigouroux pour amorcer le- très lent- renou-veau marseiJlais. Idem pour le MuCEM, lan-cé en 2000 comme exemple de décentrali-sation culturelle d’un musée parisien ( celui des Arts et Traditions populaires )et qui aura connu maints attermoiements. Il n’empêche : l’événement a mis en lumière l’impérieuse nécessité de diffuser cette rénovation urbaine à l’échelle de toute la ville, dont la réputation est encore sans cesse écornée par les faits divers. « Marseille 2013 a été une porte d’en-trée, pas une fin », relativise pourtant André Malrait, adjoint au maire en charge du patri-moine et des monuments historiques - avant 2008, la fonction n’existait pas ! -,pas peu fier d’expliquer que plus de 20 chantiers de res-tauration sont désormais lancés dans une cité longtemps considérée comme dépourvue de patrimoine ! « Quand j’ai consulté le Guide vert sur Marseille et que j’ai constaté qu’il n’y avait aucun monument ou musée doté de trois étoiles, j’ai trouvé cela impensable », souligne sans ambages Daniel Hermann, son

MP2013 | 19

collègue en charge des musées. De fait, hor-mis le MAC ( musée d’Art contemporain ), qui rayonna jadis, la Vieille Charité et le musée Cantini, la plupart des établissements avaient dû fermer leurs portes pour cause de réno-vation trop longtemps repoussée. Ainsi du prestigieux palais Longchamp, du musée Borély, mais aussi du remarquable mu-sée d’Histoire, ouvert dans les années 1980, coincé entre les vestiges du Port antique et un centre commercial. La Ville a failli l’enterrer avant de lui octroyer, finalement, une enve-loppe de 30 millions d’euros.

LE RÉVEIL DE LA BELLE EN-DORMIE

À l’aube de 2013, plus de 600 millions d’eu-ros de travaux auront ainsi été investis pour redonner un peu de sa superbe à une ville qui mise désormais sur une « mutation au-tour de la culture et du tourisme ».

UN PARCOURS PÉRIURBAINLa capitale européenne de la culture

est aussi une affaire de territoire, Marseille étant associée dans l’aventure avec plusieurs

villes de la région, d’Arles à Salon-de-Provence en passant par Martigues ou Aix-en-Provence. Mais pour prendre la mesure de ce territoire complexe, les organisateurs

de Marseille-Provence 2013 ont conçu un dispositif inédit : la création d’un chemin

de grande randonnée ( GR ) traversant 38 communes différentes afin de « donner

une représentation symbolique à ce territoire ». Deux boucles ont ainsi été tracées : le massif de l’Étoile et l’étang de Berre. Ce parcours périurbain fait ainsi voyager « au-delà des paysages

traditionnels, explique Pierre Rodriguez, et permet de comprendre cette imbrication

entre nature, délaissés urbains ou bâtiments industriels propre au territoire ».

Lancé en 2000, le chantier du MuCEM aura fini

par aboutir dans le cadre de MarseilleProvence 2013.

Bâtiment signé Rudy Ricciotti.

20 | MP2013

Au sein des équipes municipales, le discours est d’ailleurs bien rodé : « Cet investissement public est vecteur d’attractivité, notamment pour l’investissement privé », explique-t-on à l’envi. Il n’est qu’à voir l’offre pléthorique de surfaces commerciales en cours de livrai-son, de la Joliette au stade vélodrome, pour s’en convaincre ... au risque de la saturation. À Marseille, l’heure serait donc enfin venue de miser sur la culture, après des années d’abandon de ce secteur. « Jean-Claude Gau-din a d’abord voulu relancer la ville sur le plan économique », plaide André Malrait pour jus-tifier cette apathie culturelle. « Culture signifie bobos et donc votes à gauche », lâche plus prosaïquement un observateur pour expli-quer ce lent déclin culturel, amorcé depuis la fin des années 1990. Pourtant, les acteurs culturels locaux réfutent cette idée de ne voir en Marseille qu’un désert culturel. « Ici, la culture n’a jamais été structurée sur le modèle institutionnel ministériel. C’est d’em-blée un contre-modèle qui a été créé », pré-cise JeanFrançois Chougnet, directeur de MP 2013. « L’idée de désert culturel a été un ar-gument de la candidature de Marseille 2013. Mais si la ville était pauvre en matière d’équi-pements, elle ne l’était pas en termes d’offre

artistique », insistent de concert Odile Thierry et Céline Jarousseau, toutes deux actives à la Friche de la Belle de Mai, lieu symbolique de cette « movida » marseillaise qui n’a pas attendu le label européen pour voir le jour. C’est là que, depuis 1992, frémit la culture,au coeur de ce 3e arrondissement qui a aussi la réputation d’être l’un des quartiers les plus pauvres de France. Dans les anciennes usines de tabac fermées par la Seita se sont instal-lés des studios accueillant la célèbre sitcom-Plus belle la vie, qui fleure bon la pagnolade moderne, mais aussi l’association Système Friche Théâtre créée par Philippe Foulquier avec le soutien d’un adjoint au maire engagé,

Christian Poitevin, alias Julien Elaine, poète et performer - c’était sous le mandat de Robert Vigouroux. Aujourd’hui, le site fédère une quarantaine de structures avec une forte pré-sence des arts plastiques autour du Cartel et ses collectifs d’artistes ( Astérides, Art-0-Ra-ma, Triangle France, Sextant et plus, le Der-nier Cri ).

L’AIR FRAIS DE LA CAPITALE EUROPÉENNE

MP 2013 a d’ailleurs permis de débloquer 30 millions d’euros pour une nouvelle phase

C’est maintenant à nous de prouver que l’on peut tenir ce rôle de capitale.

Pour le MuCEM, l’architecte de Bandol Rudy Ricciotti a conçu un bâtiment minéral,

largement ouvert sur son environnement

grâce à une audacieuse résille de béton.

CULTURE

de travaux sur le site, autori-sant le déploiement de salles d’expositions mais aussi l’amé-nagement des 7 500m2 d’une grande toiture-terrasse avec une vue à couper le souffie sur la Côte bleue. C’est làque se tiendra le grand événement consacré aux cultures urbaines « This Is ( not ) Music », qui ambitionne de croiser artistes et sportifs sur fond de hip-hop. Lequel pour-rait devenir une biennale dédiée à un genre qui colle à la peau de la culture marseillaise. « La ville a longtemps été leader sur ce plan, cela fait partie de son ADN culturel, confirme Stéphane Moginot, chargé du projet. Mais au-jourd’hui, d’autres scènes, comme Londres et New York, sont plus en pointe. Il manque d’air frais à Marseille. » Ce qui n’est pas forcément le cas dans le domaine des arts plastiques, où la Friche a permis l’émergence d’une scène marseillaise « capable de produire beaucoup

avec peu de moyens » autour d’artistes tels que Gilles Barbier, Mathieu Briand ou Pierre Malphettes. Quitte à s’exporter ensuite vers Paris. Depuis quelques années, une appé-tence locale est née grâce au réseau de gale-ries animées par Marseille Expos, plateforme locale dévolue à l’art contemporain et à la production. Avec, en leader, l’emblématique Galerie of Marseille et son Bureau des Com-pétences et Désirs, qui monte ici des projets de commande publique.

GALERIES ET INITIATIVES PRIVÉES À LA CONQUÊTE DE LA VILLE

Élu président de Marseille Expos depuis peu, Didier Gourvennec-Ogor vient quant à lui de faire un retour remarqué à Marseille. Ancien de la galerie Roger Pailhas, retourné à Paris

Structure particulièreet typique de la MuCEM

22 | MP2013

après la mort de l’emblématique marchand phocéen en 2005, le Breton vient d’ouvrir un espace dans le secteur de la Porte d’Aix. Soit à 200 mètres du nouveau bâtiment du Frac signé Kengo Kuma, dans un quartier popu-laire où ses vernissages à l’anisette assument un côté très décalé à côté des vendeurs de kebabs. En janvier, sa galerie présente l’expo-sition « Capitale( s ) » réunissant des prêts de 12 de ses grands homologues parisiens, les Mennour, Lambert et autres Perrotin ... Et la collectionneuse en vue Sandra Mulliez y sera bientôt commissaire d’une exposition. « Ce que j’ai fait en un an ici, j’aurais mis dix ans à le faire à Paris, explique le bouillonnant ga-leriste. Et après tout, quand Yvon Lambert,

chez qui j’ai travaillé, s’est installé dans le Ma-rais dans les années 1970, tout le monde lui disait qu’il était fou ! » Pour certains, l’ouver-ture de cette galerie branchée est aussi le symbole d’une gentrification en cours dans les quartiers populaires, de la rue de la Ré-publique à Belsunce en passant par Noailles, rénovés progressivement, quitte à en chasser les populations modestes. Dénoncée par cer-tains, attendue par d’autres, cette reconquête du centre suscite des sentiments mitigés. « J’ai plus envie d’écouter poliment les commen-taires avisés des journalistes parisiens en mal de clichés, plus envie d’entendre leurs dis-cours lénifiants sur la formidable mixité mar-seillaise; la décrépitude est monochrome » ,

Depuis 1992, la Friche de la Belle

de Mai, installée dans une ancienne

manufacture de tabac,

est devenue le coeur battant de la culture

marseillaise. La grande exposition

d’art contemporain « Ici, ailleurs »

s’y tiendra, dans des nouveaux

espaces d’exposition aménagés dans

le cadre de MP 2013.

CULTURE

MP2013 | 23

UNE ANNÉE DE FESTIVITÉSAprès un week-end d’ouverture festif,

les 12 et 13 janvier, illuminé notamment par une parade des lumières puis

une « grande clameur », les événements de l’année capitale seront scandés

en trois épisodes.

Le premier ( « Marseille Provence accueille le monde », de janvier à mai ), sera axé sur l’hospitalité

et le cosmopolitisme et privilégiera notamment les arts de la rue et le cirque.

S’y tiendra également la grande exposition d’art contemporain de la Friche

( « Ici, ailleurs », du 12 janvier au 31 mars ).

Le deuxième ( « Marseille Provence à ciel ouvert », de juin à août ) sera

particulièrement marqué par l’ouverture des musées ( MuCEM, palais Longchamp )

et leur programmation d’expositions temporaires mais aussi par des événements

en plein air.

Le dernier épisode ( « Marseille-Provence aux mille visages », de septembre à décembre ) mettra enfin l’accent sur les arts numériques, la cuisine,

la jeunesse et la littérature. Plusieurs projets itinérants traverseront par ailleurs

le territoire durant l’année.

écrivait déjà en 2006, dans un court brûlot, une figure locale, Philippe Carrese, scénariste et auteur de polars. Assurément, le contexte marseillais n’est pas simple : la deuxième ville de France est aussi étendue, que pauvre, 26 % de sa population vivant au-dessous du seuil de pauvreté. Cette question n’a d’ail-leurs pas échappé aux organisateurs de MP 2013, qui ont fait la part belle dans leur pro-grammation aux expressions populaires dans l’espace public. Des programmes spécifiques ont ainsi été mis en oeuvre, tels ces « Quar-tiers créatifs », points de rencontre entre ar-tistes et habitants au sein de sites défavori-sés. De quoi donner envie de relire quelques pages du portrait acéré de la cité phocéenne

brossé en 1929 par un natif du lieu, André Suarès ( Marsiho, éd. Jeanne Laffitte ) : « C’est à Marseille que l’artiste devrait faire un pre-mier séjour pour se laver du pittoresque et s’initier à la vie de l’art véritable, celui qui dé-pouille de tout artifice et ne cherche que l’es-sentiel dans la nudité. » Alors, tous à Marsiho !

Ce lieu pluridisciplinaire est le laboratoire d’une scène marseillaise émergente.

24 | MP2013

CULTUREGuimarães est la troisième ville du Portugal à obtenir le label en 2012.

MP2013 | 25

Liverpool Capitale 2008

en même temps que Stavanger

Lille Capitalle en 2004 après Paris en 1989 et Avignon en 2000.

28 | Josef Koudelka

INTERVIEW

Membre de Magnum Photos, il a mené pendant vingt et un ans un projet sans équivalent dans l’histoire de la photographie : représenter les grands sites de l’antiquité grecque et romaine qui, dans tous les dix-neuf pays du pourtour méditerranéen,

témoignent des fondements de notre civilisation. Vestiges est la première exposition rétrospective

de ce parcours exceptionnel. Ses images panoramiques consacrent la place majeure de l’art du paysage

dans l’œuvre de Koudelka.

Josef Koudelka

30 | Josef Koudelka

Exposition Vestiges Photographies de Josef Koudelka de 1991 à 2012 réalisées pour

représenter les grands sites de l’antiquité grecque et romaine. Au Centre de la Vieille Charité du 12 janvier au 15 avril.

Josef Koudelka | 31

32 | Josef Koudelka

INTERVIEW

Stéphanie Gomez : Pouvez-vous nous parlez plus précisément de votre projet photographique ?

Josef Koudelka : Cela a commencé en 1991, je savais qu’il devait se faire quelque chose sur notre civilisation. Sur tout ce pourtour méditérannéen qui constitue notre culture et nos racines. J’ai donc décidé de me baser ex-clusivement sur les vestiges que nous livrent toutes ces terres magnifiques.

L’oeil du photographePropos receuillis par Stéphanie Gomez

SG : Comment avez-vous réussi à trouver ces sites si particuliers ?

JK : C’est gràce à des personnes passionnées et très dévouées que j’ai réussi à trouver as-sez d’informations pour trouver les sites les plus intéressants et riches d’histoire. Les pre-mières années j’étais toujours accompagné par au moins un archéologue ou un passioné bien renseigné. Par la suite j’ai apprécié partir seul et retracer moi-même l’histoire.

SG : Savais-tu déjà que tu allais faire de cette expérience, un reportage photographique ?

JK : Quand j’ai vu l’engouement des gens, j’ai tout de suite pensé à en faire un reportage. C’est pour cela que dès mon premier séjour je partais en me disant qu’il fallait toujours penser au reportage. Au bon point de vue à donner. Mais aussi au fait, qu’il fallait ramener encore plus de clichés pour pouvoir effectuer une sélection intéressante.

SG : Êtes-vous retourné sur les divers lieux après tes reportages ?

JK : J’y suis retourné une dizaine de jours en 2011. Dix jours sur chaque lieu à chaque fois. Ce fut très émouvant et un voyage très com-plet. une bonne synthèse.

SG : Cela n’a donc pas bougé depuis votre passage ?

JK : Et bien, malheureusement si. Pour certains sites en Italie ou en Roumanie par exemple, ils ont été réstaurés ou du moins maintenus en état. Dans d’autre ville comme la Grèce, malgré un bon nombre de touristes ( et peut-

Josef Koudelka | 33

être à cause de cela d’ailleurs ), les sites sont assez dégradés. C’est vraiment frus-trant et dommage. Mais mes clichés on encore plus de valeur. Ils sont des vestiges d’un vestige en somme. Peut-être que des personnes responsables vont finir par se mobiliser pour ces sites.

SG : Finalement, cette exposition pour la MP2013, c’est un peu une fin logique ?

JK : Une fin certainement pas ! Mais c’est dans le processus culturel de racines et de recon-naissance. L’importance de cette exposition sera accentuée par le fait que c’est un hom-made à notre civilisation en somme.

SG : En un certain sens, est-ce que la photographie a changé votre rap-port au temps et au vieillissement ?

JK : Le cliché lui-même changera de valeur au fil du temps. En effet un des aspects de la photographie est le côté documentaire. Dans 10 ou 20 ans, on sentira forcément le décalage d’une photo contemporaine à cause d’un panneau publicitaire ou de l’architecture. Étant plus jeune, j’éprouvais une nostalgie du vieillissement, les photos étaient peut-être pour moi une tentative de stopper le temps, d’immortaliser les choses, mais je ne ressens plus ce besoin . Aujourd’hui j’essaye d’en jouer plutôt que de le subir en intégrant sub-tilement certains éléments datés.

SG : Est-ce que les lieux meurent un jour ?

JK : C’est ce que mon travail traduit dans sa globalité. Peut-être physiquement, mais pas dans l’esprit des gens. Comme les personnes que l’on a côtoyées, elles continuent à vivre à travers nous, qu’on les ait aimées ou détes-tées. Si je suis le dernier à avoir un lieu dans mes pensées alors c’est quand je disparaîtrais que le lieu mourra vraiment. Mais mes pho-tos sont là pour cela aussi.

SG : Que voudriez-vous shooter en 2050 ?

JK : Peut-être les traces du passé révolu. Bien que pas très orginal par rapport a ce que je fais aujourd’hui. Mais il y a aussi les catas-trophes qui ont lieu actuellement et qui risquent d’avoir lieu avec le réchauffement de la planète et la surconsommation des res-sources laissent supposer qu’on verra d’ici peu des zones inhabitées, complètement abandonnées.

SG : Merci pour vos réponses et votre investissement.

« Ce label est un moyen de révéler notre culture commune nos richesses, notre force et notre histoire. »

Au sein de la galerie Luma où expose Josef Koudelka.

Marseille

34

Le Cobra Museum

1

La collection permanente du musée est consacrée au mouvement d’avant-garde Co-BrA, créé par de jeunes artistes de Copen-hage, de Bruxelles et d’Amsterdam.

Sandbergplein 1, 1181 ZX Tel. : 020 547 5050

1

2

3

Nous vous emmenons ce mois-ci dans l’une des petites villes les plus extraordinaires du monde.

Waterlooplein

2

Découvrez le royaume du vintage à Water-looplein, comme tous les bons plans shop-ping concoctés par notre reporter Vanessa Smith...

Waterl ooplein, 1011 Amsterdam

La folie des vélos 3

Pour réserver un vélo, vous pouvez allez voir sur le site de Orangebike, Rentals & Tours. Orangebike organise des randonnées guidées à pied et à vélo.

http ://www.orangebike.nl

La place Waagdragerhof 4

C’est ici qu’en 2008, Sagmeister amorce un art expérimental qui n’a de cesse de se re-nouveller depuis...

Place Waagdragerhof, 1019 Amsterdam, en bordure du canal sur Piet Heinkade

4

35

5

86

« Amsterdam » signifie le barrage ( dam ) sur l’Amstel. Le nom de ville s’est écrit de différentes façons par le passé : Aemstelredam, Aemstelredamme, Amestelledamme, Amstelredam, Amstelredamme, et Amsteldam.

La Go Gallery

5

Focus sur Max Zorn, un artiste résolument moderne. Découvrez plus de ses oeuvres à la Go Gallery

Prinsengracht 64 1015 DX Tel. : +31 20 422 9581

Le musée Anne Frank

6

Le musée Anne Frank, un moulin à vent re-converti en pub, le meilleur endroit pour manger un surinam...Notre sélection de bon plans, tous à moins de 10 Euros.

Prinsengracht 267 ( 1016 GV ),

Le Melkweg 7

Vous avez élu le Melkweg comme la meil-leure sortie à faire en 2013 à Amsterdam... Découvrez plus de résultats du sondage p.65.

Lijnbaansgracht 234 /A, 1017 PH Tél. : +31 ( 0 )20 531 8181

Le Food Film Festival 8

En mars 2013 se tient le Food Film Festival à Amsterdam, envoyez votre candidature dès aujourd’hui !

Plus d’infos sur http ://www.foodfilmfestival.nl

7

36

À Amsterdam, le Cobra Museum Voor Moderne Kunst Amstelveen est consacré aux courants artistiques

apparus après 1945 et à l’art contemporain. La collection permanente est consacrée au mouvement

d’avant-garde CoBrA. Des jeunes artistes de Copenhage, de Bruxelles et d’Amsterdam l’ avaient créé en gardant en tête les valeurs de la liberté, de la spontanéité et biensûr de

l’expérimentation.

CoBrA, un mouvement artistique international

38 | DOSSIER | CobrA

MOUVEMENT

Aussi vite qu’un éclairCOBRA, premier mouvement artistique international de l’après guerre, né en Eu-rope. COBRA, acronyme de COpenhague, BRuxelles, Amsterdam. COBRA, mouve-ment fulgurant qui en tant que « groupe » ne dura que trois ans.Les éclats de bombes ont à peine disparu. L’Europe valétudinaire pose un pied hors du grabat. Une nouvelle sève monte. novembre 1948 : COBRA vrille soudain le ciel artistique avec la fulgurance d’une comète multicolore. Comme un bourgeon trop longtemps sou-mis à l’hiver, il éclate à partir de Copenhague ( CO ), de Bruxelles ( BR ) et d’Amsterdam ( A ). Son acte de naissance : une simple décla‑ration griffonnée sur le coin d’une table de café, entre Saint‑Michel et Saint‑Germain des Près.Une déclaration signée des peintres et poètes Dotremont, Jorn, Constant, Corneille et Appel. Ils y proclament leur envie de tra-vailler ensemble à un art expérimental loin de tout dogme et de toute préoccupation théorique. Le nouveau groupe n’a pas encore de nom. Il sera baptisé quelques jours plus tard « COBRA », acronyme de COpenhague, BRuxelles, Amsterdam, révélant sa multipli-cité géographique, son caractère interna-tional aussi bien que mouvant et mythique. Les artistes danois ( Jorn ) lui apporteront la

marque du primitivisme, les belges ( Dotre-mont, Alechinsky ) celle du surréalisme, les hollandais ( Appel, Corneille ) celle expéri-mentale.Pierre Alechinsky et Reinhoud réalisent sans vergogne un « Jésus-Lapin » fait d’os de la-pin. A gauche, comme à droite il ferraille, intègre, exclut, prend parfois des aspects de véritable mouvement politique. Du reste cer-tains de ses membres ne cachent pas leurs sympathies communistes, d’autres se disent marxistes, d’autres encore prônent le réa-lisme matérialiste.

La « joie organique » créativeC’est un début. Rapidement, COBRA se ré-clame de sources hétéroclites et rallie des ar-tistes de tous bords, de tous pays, animés par la « joie organique » de la création, éclabous-sant les cimaises de sa verve plastique, icono-claste, radieuse et grimaçante.Avec l’émerveillement de l’enfance, la révolte insolente et joyeuse de l’adolescence.« Triste jeunesse que celle qui n’avance pas la provocation à la bouche », COBRA déboule au milieu des ruines de guerre.

Ni abstraction ni figuration

La naissance : une simple déclaration griffonnée sur une table de café.

LithographieGuillaume Corneille

est un artiste contemporain, né en 1922 à Liège

( Belgique ), de parents hollandais.

Il est peintre, graveur et sculpteur.

Cofondateur et membre

du mouvement.( 1948 )

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Cobra Museum

Voor Moderne Kunst

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Sandbergplein 1 1181 ZX

L’ar t primitif, notamment Africain, l’art populaire le fas-cinent. Sa vitalité, son éner-gie, il ne sait comment les dépenser. Littérature, poésie, cinéma, photographie, sculp-ture, il est insatiable. Mais c’est d’abord par la peinture qu’il exprime son lyrisme. Au-delà du formalisme suranné du surréalisme « historique » et de la froide abstraction, que cherche-t-il ? Un langage universel puisant aux sources les plus pro-fondes de l’Homme. « Les formes qui nous paraissent les plus valables participent à ces puissances cosmiques de la métamorphose où se situe la véritable aventure », déclare Jean-Michel Atlan.

Pierre Alechinsky et Reinhoud réalisent sans vergogne un « Jésus-Lapin » fait d’os de la-pin. A gauche, comme à droite il ferraille, intègre, exclut, prend parfois des aspects de véritable mouvement politique. Du reste cer-

tains de ses membres ne cachent pas leurs sympathies communistes, d’autres se disent marxistes, d’autres encore prônent le réa-lisme matérialiste.

Briser les chaines esthétiques

Le corps reprend ses droits. Il se rappelle. Il est l’instrument privilégié qui permet à l’ar-tiste d’exprimer le conte originel de l’huma-nité dans ce qu’il y a de plus universel. Il est une voie vers cette « primitivité » recherchée. Au diable la forme pour la forme. « Il y a plus de choses dans la terre d’un tableau que dans le ciel de la théorie esthétique », clament d’un même coeur le Danois Asger Jorn et le Belge Christian Dotremont.

« C’est notre désir qui fait la révolution. »

La « joie organique »

créative

40 | DOSSIER | CobrA

MOUVEMENT

CobrA | DOSSIER | 41

GUILLAUMECORNEILLE

OISEAU MESSAGERAquagravure, 1991

Après avoir suivi les cours de l’École des Beaux-Arts d’Amsterdam, Corneille com-mence à exposer en 1946, puis découvre le surréalisme. Cofondateur en 1948 avec Karel Appel, Eugène Brands, Constant Nieuwen-huis, Anton Rooskens et Theo Wolvecamp, du mouvement expérimental Reflex, il est l’un des initiateurs de CoBrA avec Karel Ap-pel, Constant Nieuwenhuis, Asger Jorn et Dotremont. À ce groupe se joignent bientôt des poètes, des peintres et des écrivains dont Jacques Doucet, Alechinsky, Heerup, Rein-houd, Else Alfeldt, C.H. Pedersen, Egill Jacob-sen, C.O. Hultén, Anders Osterlin, Max Wal-

ter Svanberg. En1949 Corneille entreprend son premier voyage en Afrique du Nord où il découvre le monde arabe et berbère. Pre-mière exposition ( collective ) à Paris avec Karel Appel et Constant à la Galerie Colette Allendy. Manifestation Cobra au Stedelijk Mu-seum d’Amsterdam.

En 1953 Corneille s’initie à la gravure à l’eau-forte dans l’atelier de Stanley Hayter à Paris.

Après avoir évolué vers l’abstraction ( paysa-gisme abstrait ) après la dislocation du groupe CoBrA en 1951, Corneille revient à la figura-tion au début des années 1960. Impression-né par la luxuriance de la nature dans cer-tains pays visités ( Afrique, Amérique du Sud, Mexique... ), il retrouve le vocabulaire expres-sionniste et passionné de la période CoBrA.

Dans ses œuvres récentes, empreintes de ly-risme, la femme ( qui représenterait la terre dans le langage de l’artiste ), l’oiseau ( l’élé-ment masculin et l’artiste lui-même ), le soleil et le serpent ( symboles du sexe féminin et masculin ) ainsi que le chat sont omniprésents.

Ses premières sculptures en bois polychrome datent de 1992 et ses premières céramiques datent de 1954.

En 1977 sont publiés plusieurs albums pho-tographiques consacrés à ses voyages en Afrique et à sa collection d’art africain. Il éta-blit ses premiers contacts avec le monde asia-tique ( Chine, Japon, Indonésie ).

1982/1992 : nombreuses expositions et déve-loppement de l’œuvre graphique entreprise dès 1948. Plusieurs monographies lui sont consacrées.

La femme : la TerreL’oiseau : lui-même

Librairie ABCNon loin du musée

Cobra, l’American Book Center

d’Amsterdam est probablement

la plus grande librairie anglo-saxonne du

continent européen. Spui 12,

Lange Poten 23 DEN HAAG

42 | DOSSIER | CobrA

MOUVEMENT

« Il y a plus de choses dans la terre d’un tableau que dans le ciel de la théorie esthétique. »

1992 : premières sculptures en bois poly-chrome. Séjour en Afrique pour le tournage d’un film, réalisé par Jos Wassink, qui sera dif-fusé à l’occasion de l’exposition conçue par Ronald A.R. Kerkhoven : Corneille, le visage Africain, au Museuon, ( La Haye ).1999 : lithographe, il découvre l’aquagravure, et travaille avec les Éditions l’Estampe et leurs ateliers. l’aquagravure est une technique ré-cente entre la sculpture et la lithographie. Ce relief convient bien au trait marqué et aux couleurs vives de Corneille.

CorneilleUn monde à part

2001 : L’Estampe consacre à Corneille une grandre exposition rétrospective, Corneille, 50 ans d’estampes, traitant des années CoBrA aux années 2000. Un livre du même nom est édité à cette occasion par l’Estampe.

2008 : un hommage lui est rendu du 12 avril au 31 août à Auvers-sur-Oise où quatre lieux exposent ses œuvres : l’église, le château, le musée Daubigny et la galerie d’art contem-porain3.

CobrA | DOSSIER | 43

LithographiesGuillaume Corneille Secrets de femmes,Demi-lune dans ciel catalan ,Pièce de maître,Femme à la rose, Après la dislocation du groupe CoBrA en 1951, Corneille revient à la figuration au début des années 1960. Impressionné par la luxuriance de la nature dans certains pays visités ( Afrique, Amérique du Sud, Mexique... ), il retrouve le vocabulaire expressionniste et passionné de la période CoBrA.

44 | DOSSIER | Shopping

BONS PLANS

SH( )P

So, this summer I went to Amsterdam. Time for you to meet my dutch shopping treasures !

Tout ceci pour la somme

unique de 143 € ,Vous y croyez

vous ?

by Vanessa Smith

Exclusivement réservé aux filles !

Shopping | DOSSIER | 45

MY DUTCH TREASURES Rien que pour vous

1. White sundress with black doodles, ONLY.2. Checkered sundress, H&M.3. White t-shirt with girl sketch. H&M.4. Multicoloured panties and tights, H&M.5. Khaki tulip skirt, H&M.6. Fuchsia bikini bottoms, Calzedonia.7. Tan leather and snakeskin print sandals, Bronx.8. Multicoloured trainers, Adidas.

Oui je sais. J’ai H&M ici aussi. Mais je ne pouvais juste pas détourner mon regard ! Quelle chance j’ai eu, les hollandais ont vraiment de bons prix. Autant dire que presque tout ce que j’ai acheté était moitié prix, incluant les deux robes ( la blanche était autour de 5 € ). Et, par dessus tout, j’ai dégoté les Adidas à 34,00 € au lieu de 90,00 € !Pourquoi je poste tout ça maintenant ? Je di-rais le rapprochement. Avant de vous laisser pour une autre destination à l’étranger ! On trouve vraiment de tout à Amsterdam ! Toutefois, à l’exception des fleurs ou du fro-mage, les produits commercialisés sont plus ou moins les mêmes que dans d’autres ca-pitales européennes. Chaque quartier pos-sède néanmoins sa particularité en matière de shopping. Certains proposent des articles d’occasion tandis que d’autres sont entière-ment dédiés aux produits de luxe.

See you next month in London !

Mon Top 3 shopping alternatif

Le JordaanLe royaume du vintage. Un marché aux puces et des boutiques de deuxième main.

Shopping underground. Petites boutiques pleine de surprises.

Shopping bohème et plus grand marché de la capitale.

Le Pijp Waterlooplein

En général, les magasins sont ouverts de 13h00 à 18h00 le lundi et de 9h ou 10h00

jusqu’à 18h00 les mardi, mercredi et vendredi. Jeudi est la journée du shopping nocturne. À cette occasion, la plupart des boutiques

sont ouvertes jusqu’à 21h00. Le samedi les magasins ferment souvent

à 17h00. Enfin, le dimanche, seules les boutiques du centre ville ( Kalverstraat, Damrak, Leidsestraat,

et autour de la Noorderkerk ) sont ouvertes, généralement jusqu’à 17h00.

www.GlobArt.com/LeBlogPlus de bons plans :

46 | DOSSIER | À vélo

SE DÉPLACER

A Amsterdam, chaque jour, 490 000 personnes enfourchent

leur vélo et parcourent une distance totale de 2 millions de kilomètres dans cette ville qui compte plus de 400 kilomètres

de pistes cyclables pour 780 000 habitants.

En selle !

À vélo | DOSSIER | 47

Le vélo est

le moyen idéal

pour se déplacer .

Les distances

sont raisonnables,

la ville est

48 | DOSSIER | À vélo

Le vélo est le moyen idéal pour se déplacer dans Amsterdam. Les distances sont raison-nables, la ville est plate et il y a des pistes cyclables partout. On peut louer des vélos à partir de six euros par jour, à la gare ou dans de nombreuses boutiques en ville ( MacBike, City Bike, etc ), mais il faut compter un dé-pôt en cash de 50 euros qui vous sera rendu. Attention aux vols aussi ( à Amsterdam, il y a plus de 40 000 vols de bicyclettes par an ! ), un antivol solide est indispensable et fourni lors de la location.

Dix-sept heures, un jeudi comme un autre devant la gare d’Amsterdam. Sur leur voie séparée, la file de cyclistes s’allonge au fil des secondes qui défilent sur le compteur à côté

Un succès incontrôlablePar Alexandre Pouchard - Amsterdam, envoyé spécial

du feu rouge. Trois... deux... un... feu vert ! Les deux-roues de toutes tailles s’élancent dans un fracas de sonnettes à coups de pédales. S’ensuit pendant plusieurs minutes une no-ria de cycles et de scooters avant que le feu ne revienne au rouge et que les prochains cyclistes n’attendent leur tour, quand ils ne tentent pas de passer en force et de slalomer entre les voitures et les tramways.

Les autres utilisateurs des routes amstello-damoises le savent : dans les rues de la ca-pitale néerlandaise, la « petite reine » porte bien son nom. Gare à celles et ceux qui se mettent en travers de sa route. Mais ce qui fait le folklore d’Amsterdam menace de tourner au cauchemar quotidien. Les deux-roues connaissent un succès qui dépasse au-jourd’hui la municipalité. Chaque jour, 490 000 personnes enfourchent leur vélo pour par-courir un total de 2 millions de kilomètres dans cette ville de près de 800 000 habitants. En 1992, elles étaient 340 000, soit une aug-mentation de 44 % en vingt ans.

UNE RUE « KAMIKAZE »

Cette augmentation exponentielle du nombre de cyclistes pose problème au quo-tidien, avec des embouteillages de vélos. « Les pistes cyclables les plus utilisées sont trop pe-tites pour le flux grandissant de cyclistes », a reconnu le conseil municipal dans un commu-

« Les deux-roues de toutes tailles s’élancent dans un fracas de sonnettes. »

SE DÉPLACER

À vélo | DOSSIER | 49

Pour réserver un vélo, vous pouvez allez voir sur le site de Orangebike, Rentals & Tours. Pour vous faire découvrir la ville,

son histoire, le charme de la campagne et ses polders Orangebike organise des randonnées guidées à pied et à vélo.

http ://www.orangebike.nl

19 %

20 %

27 %

33 %

Types de transport utilisés quotidiennement à Amsterdam par les habitants de 12 ans et plus

Vélos

Piétons

Transports en commun

Voiture

Scooters, motos

Données 2010

55.6 %

16 %

11 %

8 %

Blessés graves par types de transport à Amsterdam

Vélos

Scooters

Piétons

Voitures

Motos

Camions

Autres

niqué, fin octobre, annonçant, dans le même temps, la construction de 15 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires. Circuler à vélo à certaines heures n’a rien d’une pro-menade de santé. « Il faut tout regarder, c’est le stress ! », témoigne Laurent Chambon, so-ciologue français vivant à Amsterdam depuis quinze ans. Une des rues principales de la ville, Damrak, est d’ailleurs surnommée « Ka-mikaze ».

L’IDÉAL D’UNE VILLE SANS VOITURES

Une conversation avec les usagers quotidiens du deux-roues à Amsterdam aboutit rapide-ment à l’évocation d’un idéal : une ville sans voitures. « Un tiers de l’espace de transports est pris par le trafic des voitures et un tiers par les parkings de voitures. Or le vrai trafic se situe du côté des vélos et des transports.

Pour Gerrit Faber, du Fietsersbond, c’est toute la ville qu’il faut systématiquement repenser lors de grands travaux. « Le vélo soulève la question de l’urbanisme, explique-t-il. Par exemple, on ne peut plus construire d’immenses centres commerciaux en périphérie comme on pouvait le faire avec les voitures. Le vélo oblige à un retour aux commerces de proximité. »

52

Mention spéciale au spectaculaire « My obsessions make my life worse but my work better », réalisé pour Droog ( une marque de design hollandaise ), slogan constitué

de 300 000 pièces d’un centime d’euro, disposées par 150 volontaires sur une place d’Amsterdam, puis

abandonnée à la volonté des passants. Après quelques jours de survie, protégée par les

riverains, le message fut entièrement évacué par la police.

Où en est l’art expérimental ?

53

54 | DOSSIER | Street Art

ANECDOTE

Imaginez créer un mur de 300 000 pièces de cens d’euros, en trois diffé-rentes formes. Il n’y a pas de doute que cela demande beaucoup de patience.En réalité vous aurez besoin d’être presque obsédé de votre travail pour réussir à accomplir une oeuvre aussi colossale. Stefan Sagmeister, talentueux designer, ériga ce mur autour du thème de l’obsession sur la place Waagdrage-rhof à Amsterdam.

Amsterdam acceuille la première édition de la Biennale internationale consacrée à la conception, à l’architecture et à la culture contemporaine, du 18 septembre au 2 no-vembre 2008, avec le thème : Space and Place – Design for the Urban Landscape ( jeu de mot sur l’espace, l’espace au dessus de nous et l’espace autour de nous ) Design pour un paysage urbain. La société Sagmeister Inc. a donc créé sur

une place de 20 m x 40 m un slogan, un design tout en pièce de 1 cent d’euro dont le titre est : Obsessions make my life worse and my work better. Il y en a 300 000 ( 3 000 euros ), installés grâce à 150 volontaires et en 3 jours. Cette oeuvre a été mis en place pour faire intéragir les passants avec l’oeuvre. Ils pou-vaient la modifier, la déplacer. La police n’a pas apprécié ce genre d’art, ou plutot a voulu la protéger en confisquant les centimes par précaution…pour éviter tout vol !

Les incontournables

Sagmeister n’aura pas été le seul ar tiste à avoir été sollicité pour s’exprimer dans la rue à Amsterdam. On se souvient également d’un projet de design par le graffiti artiste Darrin Umboh dans un ascenseur en Hollande pour l’agence Shop Around.

« Obsessions make my life worse and my work better »

- - - - - - - - - - - - - - -

Place Waagdragerhof

- - - - - - - - - - - -

1019 AmsterdamEn bordure du canal

3000 euros en pièce de 1 cent

Sagmeister décrit le thème de ce

mur en le reliant à sa propre vie. Il dit « J’ai rarement été

obsédé avec des choses dans ma vie

personnelle.Je n’arrive pas me soucier de l’exacte

nuance du vert de mon canapé,

ou de la correcte température pour

le salon. Pourtant, je suis obsédé par mon

travail et je pense que le plupart de

nos meilleurs projets sont nés de cette

obsession. »

Des visuels riches en cou-leurs pour un projet profes-sionnel réalisé par l’agence Shop Around pour le client Dubois Meets Fugger.L’agence a sollicité les talents de l’ar tiste Darrin Umboh pour réaliser les peintures décorant l’intérieur de l’ascenseur. On aimerait voir plus souvent des projets créatifs de ce genre dans le res-pect des artistes et sans dévaloriser leur tra-vail sous prétexte que c’est du graffiti. Résul-tat : un univers funky peuplé de personnages imaginaires.Amsterdam est une ville ou le street art fleu-rit à chaque coin de rue.Le passage obligé est 216 Spuistraat avec le squat d’artistes de Vrankrijk – promenez-vous autour de ces bâtiments car les œuvres de street art y fourmillent ! On peut notamment y trouver des stencils de l’artiste néerlandais, Fake… ou des graffitis du catalan La Ira avec ses personnages Mon Mort mais également une représentation de sa Frida Kahlo.

Une richesse émérite

Dans la capitale des Pays-Bas, on peut aussi rencontrer une fillette toute droit sortie d’un manga ou un activiste contre le global war-ming réchauffement climatique ( by Erik R3K il me semble ).

Les rues sont par ticulièrement riches en street art mais cela dépasse le simple tag nor-malement réalisé dans l’illégalité et donc clan-destinement !Pour beaucoup, il s’agit de fresques dont quelques-unes ont forcément nécessité l’utili-sation d’échafaudages.

Retrouvez plus d’art expérimental sur www.walkerart.org/channel

« Cela dépasse le simple tagréalisé clandestinement. »

Obesssion ou

passion ?

56 | DOSSIER | Street Art

ANECDOTE

Retrouvez Max Zorn à la Go Gallery du 12 mars au 28 avril 2013

Street Art | DOSSIER | 57

MAX ZORNUne nouvelle formede Street Art

Après avoir suivi les cours de l’École des Plexiglass flexible, un rouleau de gros scotch brun, un scalpel ( ou cutter ), c’est tout ce dont Max Zorn a besoin pour exercer son art.L’idée lui est venue d’un ami qui était alors dessinateur, et qui utilisait déjà le scotch pour donner forme à ses idées sur de grands pan-neaux.Ce nouvel art de rue s’est beaucoup déve-loppé ces dernières années, mais le scotch utilisé est principalement du scotch de cou-leur.L’idée d’utiliser la lumière comme outil artis-tique est venue à Max Zorn pendant une nuit à Amsterdam. Les vieux lampadaires qui dif-

fusent une lumière dorée semblaient parfaite-ment approprié pour exposer les premières oeuvres de ce « tape art » modifié. Ce qui le différencie des artistes traditionnels, est que pour réaliser ses premières oeuvres , il utilise du ruban adhésif marron et un scal-pel, une technique qui lui a été conseillée par un ami designer automobile, qui avait recours à ce procédé pour réaliser très rapidement des croquis sur de grands panneaux. Max Zorn est surpris par la vitesse à laquelle le

dessin prend forme et surtout admiratif de voir qu’on pouvait réaliser de très belles choses avec un simple morceau de scotch !Afin d’assurer le lancement de sa nou-velle On se souvient également cette an-née qu’Eau de Lacoste, la marque au croco-dile s’est associée au street artiste américain Mark Jenkins, célèbre pour sa technique de tape art, pour mettre en place une exposition éphémère autour de la Beauté du jeu.Du 29 juin au 3 Juillet, plusieurs statues re-présentant des tennismen raquettes à la main ont pris place dans les rues de Paris. Réalisées en scotch transparent, les oeuvres laissaient paraitre les flacons de parfum à l’intérieur..Une opération mise en place par l’agence Passage Piéton.La pratique du scotch s’est bien développée en tant que nouvelle forme d’art urbain et largement pratiquée avec du ruban adhésif de couleur sur les murs dans les rues.Le street art ne manque pas à Amsterdam, alors gardez les yeux bien ouverts !

D’abord de vieux lampadairespour ce « tape art » modifié

Go GalleryPour retrouver

les oeuvres surprenantes

de l’artiste, rendez-vous auPrinsengracht 64

1015 DX Tel. : +31 20 422 9581

58 | DOSSIER | Street Art

Ephémère, l’ar t urbain ? Pas tant que ça. Si vous n’avez jamais vu les œuvres qui for-ment l’exposition Au-delà du street art au musée de La Poste à Paris, vous reconnaîtrez au moins la patte des artistes, des petits car-reaux d’Invader aux silhouettes féminines de Miss. Tic. Au-delà du seul style des artistes, il y a aussi les matériaux propres à la rue. Les oeuvres sont taillées à même la pierre, collées clandestinement sur les murs ou graphées sur les objets qui dessinent le paysage urbain. Il y a encore la plume que choisissent ces poètes de la rue : acrylique, pochoir, mosaïque, pein-ture aérosol…Aussi, l’exposition se décompose en onze espaces, soit un espace pour chaque artiste présenté : Banksy, C215, Dran, Invader, Rero, Shepard Fairey, L’Atlas, Ludo, Miss. Tic, Swoon et Vhils sont ainsi nommés représentants du courant pour leurs styles tant particuliers et

Made in Amsterdam

Regard sur la ville

inimitables. L’exposition se révèle ainsi être un témoignage de la pluralité du Street Art, confrontant les ar tistes de rue « illégaux » aux artistes plus conventionnels qui trouvent leurs place dans les musées et galeries, comme cela est le cas de Banksy qui n’hésite pas à présenter une Joconde au Smiley au Musée du Louvre...Ainsi, l’exposition nous invite à nous ques-tionner sur l’avenir de cet art particulier, qui se rencontre un peu partout avec plus ou moins de sensations selon nos affinités artis-tiques, et puis sur sa conservation pour les œuvres de rue ; en effet, n’est ce pas un évé-nement joyeux que de tomber par hasard sur un pochoir de Miss’Tic ou sur un Space Inva-der dans les rues de Paris, alors que le temps est gris ?

Street Art | DOSSIER | 59

« Au-delà du street art » - Musée de La Poste, 34 boulevard de Vaugirard, Paris XV -

Jusqu’au 30 mars 2013.

www.GlobArt.com/LeBlogPlus de galeries sur

60 | DOSSIER | Bons plans

À VOIR

Le musée Anne Frankhuis

1 2

L’une des marchandises hollandaises les plus exportées après la bière Heineken est le fromage ! Il est très facile de trouver un bon morceau d’Edam ou de Gouda à Amster-dam. Mais le temple du fromage se situe au De Kaaskamer. Cette caverne aux fromages contient d’énormes roues de 440 fromages, de même que toute une variété de pains, viandes crues et pâtés. Avec 10 €, vous aurez une très belle part !

De Kaaskamer ( Runstraat 7, The Canal Ring ) www.kaaskamer.nl/

4

Cette église abritait en réalité différents ate-liers clandestins dans ce qui est devenu le Red Light District. Atelier caché à l’époque catholique, aujourd’hui le Musée d’Ams-telkring ( Notre Dieu dans le Grenier ) vaut le détour pour son église magnifique, et pour la collection de tableaux, sculptures, et argen-terie, donnant une vision de cette époque catholique.

Oudezijds Voorburgwal 40, 1012 GE red-light-district-amsterdam.com/

Visite de l’annexe où Anne Frank vécut re-cluse sous le régime nazi et écrivît son journal intime. Il y a également un hall d’exposition rendant hommage aux victimes de l’Holo-causte et prônant la tolérance raciale. Aussi, si vous aimez l’ambiance conviviale des auberges de jeunesse, l’Amicitia se trouve sur une péniche sur l’un des canaux d’Amster-dam, à proximité de la Maison d’Anne Frank et du quartier de Jordaan.

Prinsengracht 267 ( 1016 GV ), PO Box 730, 1000 AS

www.annefrank.org/fr/

Le temple du fromage

Une église clandestine

Ca y est, c’est décidé, vous partez à Amsterdam ! Vous avez tout : vos billets, votre auberge de jeunesse, et il ne vous manque plus qu’ un programme une fois sur place. Voici notre top 6 des choses à faire avec 10 euros en poche !

6 activités à moins de 10 €

Un incontournable Une fierté nationale

La plus belle surprise

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Bons plans | DOSSIER | 61

Plus connue sous le nom de Guyanne Néer-landaise, le Suriname ( Amérique du Sud ) est une ancienne colonie hollandaise. De nom-breux Surinamiens émigrèrent vers la Hol-lande, emportant avec eux traditions cultu-relles et culinaires. Le Suriname étant en lui-même un melting pot, la nourriture est de fait un mélange de plats indiens, créoles et indonésiens. Les restaurants Surinamiens fleurissent en particulier dans le quartier Pjip.

Le Warung Malong est l’un des meilleurs d’entre eux ( 1e Van der Helststraat 55 ).

www.amsterdam-eating.com/

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Le Bloemenmarkt est l’une des plus belles attractions d’Amsterdam. La Hollande est réputée pour ses magnifiques tulipes et, chaque printemps, des centaines de cyclistes parcourent la « Route de la Tulipe » pour en admirer la floraison. Vous pouvez acheter sur le marché 12 bulbes pour 5 €, alors n’hésitez pas à en ramener un gros sac pour planter à la maison !

Bloemenmarkt sur le Canal Singel www.keesbevaart.nl/

Le Brouwerij ‘t IJ est un moulin à vent qui abrite une micro brasserie et un pub. Tous les vendredis après-midi dès 16h, ont lieu des vi-sites gratuites de la brasserie. Le pub quant à lui est ouvert de 15 à 20 h et offre de déli-cieuses bières biologiques locales. Avec un prix moyen de 1,90 €, vous pourrez bien en déguster quelques unes ! Mais attention à la gueule de bois !

Brouwerij ‘t IJ ( Funenkade 7, 1018 AL ) www.brouwerijhetij.nl/

Le Suriname

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Le Marché aux fleurs flottant Un moulin à vent...

« La belle ville d’Amsterdam, douce comme un état d’âmeDes canaux du JORDAAN à la grande place de DAM. »

L’ Authentique bon marché

Une touche de romantisme Reconverti en pub

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Se cultiver en voyageant

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Savoir parler | DOSSIER | 63

LINGUISTIQUE

Se familiariser« Une petit aperçu d’une langue bien mystérieuse pour nous, français. »

« Dam en cinq expressions »Se préparer à visiter un pays, c’est également se familiariser, bien qu’anecdotiquement, avec la langue locale. Cinq expressions incontour‑nables et très utlisées peuvent toujours servir.

Cette expression est très senblable à celle qui existe en France. Cela signifie « il n’y a pas un chat », extrêmement commune aux Pays‑Bas.

« Est, ouest, ma maison est la plus belle ». En somme, a chaque oiseau son nid semble plus beau. Souvent utilisée dans des discussions un peu « élaborées ».

« Er is geen mens. »

« Oost west, thuis best. »

Littéralement « mettre les fleurs dehors », cette expression signifie profiter de la vie, sortir et s’amuser. En quelque sorte « voir la vie en rose » par chez nous.

« De bloemetjes buiten zetten. »

Traduction littérale : « Il pleut des volées ». Notre « il pleut des cordes » local. Malheu‑reusement, c’est une expression utilisée très régulièrement.

« Vandaag regent het pijpenstelen. »

Le néerlandais est une langue germanique prin‑cipalement parlée aux Pays‑Bas et dans ses ter‑ritoires d’outre mer, en Belgique et au Suriname.

Le néerlandaisLe symbole de Berlin

Exemple de mots empruntés au néerlandais :

- affaler : afhalen « tirer en bas le cordage »

( navigation )- gruger : gruizen

« écraser »

22 millions de personnes

maîtrisent le néerlandais.

64 | DOSSIER | Les classiques vs les originaux

SONDAGE

Art de rue ou art dans les musées,

quelles couleurs préférez-vous ?

Les classiques vs les originaux | DOSSIER | 65

Classiques vs OriginauxDécouvrez les résultats du sondage en TOP 3 des incontournables, selon que vous ayez envie d’une visite culturelle en famille, ou d’une rencontre plus audacieuse entre amis.

Le musée Van Gogh

Le Musée Van Gogh est en rénovation jusqu’au 25 avril 2013. On peut toujours ad-mirer les plus grandes œuvres du peintre à l’Hermitage Amsterdam.

Adresse : Paulus Potterstraat 7, 1071CX tél. : +31 20 570 52 00

C’est au cœur de la ville que le Musée Histo-rique vous propose une invitation au voyage dans le temps, à travers sept siècles d’histoire : de la naissance d’Amsterdam à nos jours.

Adresse : Kalverstraat 92, Nieuwezijds Voorburgwal 357, St Luciensteeg 27

Vous n’aurez aucune excuse

pour ne pas sortir puisqu’Amsterdam

a la plus haute densité de musée

au monde avec 60 musées.

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Le musée historique

Le Rijksmuseum

Le Rijksmuseum est le musée par excellence des Pays-Bas. Le bâtiment principal subit ac-tuellement des transformations et les Chefs-d’œuvre du XVIIe siècle sont exposés dans l’Aile Philips. Adresse : Museumplein/Jan Luijkenstraat 1, 1071 CJ

Tél. : +31 ( 0 )20 674 7000

Melkweg

Une sorte de mix entre la galerie, le music-venue avec aussi des projections de films et du théatre, des expositions de photos...un petit plaisir assuré pour vos sens... Adresse : Lijnbaansgracht 234 /A, 1017 PH Tél. : +31 ( 0 )20 531 8181

Une galerie présentant de jeunes ar tistes, aussi bien des représentations artistiques tra-ditionelles que des installations. Stimulante.Adresse : Bloemstraat 150 - tram 13, 14, 17 20

La galerie Bloom

Boomerang

Galerie sur l’ar t australien, avec un accent porté tout de même sur l’art aborigène aus-tralien. Ça vaut vraiment une petite ballade - le quartier est par ailleurs bien tranquille...Adresse : Boomstraat 12 - tram 3 tél. : +31 ( 0 )40 35 16

10/10

9/10

8/10

Les originaux.................... . Les classiques

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Tous les résultats des votes sur

66 | DOSSIER | Food Film Festival

CONCOURS

Le Food Film Festival d’Amsterdam veut votre film !

Appel à projets. Pour sa troisième édition, qui aura lieu en mars 2013, le Food Film Festival d’Amsterdam recherche ses prochains lau-réats.Que vous soyez fiction ou documentaire, court ou long, écolo ou solidaire… ou sim-plement gourmand, votre film les intéresse.L’initiative réunit tous ceux qui s’intéressent au nouveau visage de l’agriculture en Europe. L’année dernière a vu le lancement de Food Politics. L’initiative réunit tous ceux qui s’inté-ressent au nouveau visage de l’agriculture en Europe.

Envoyez votre candidature :Jusqu’au 15 février 2013

[email protected]

Plus d’infos sur http ://www.foodfilmfestival.nl

Food Film Festival | DOSSIER | 67

Le festival d’Amsterdam est créé en 2011 par une bande de jeunes chevelus. Le festival met l’accent sur les aspects politiques, économiques et sociaux de notre assiette.

68 | Berlin

À VOUS

Berlin vu par Martin« Ce n’est pas que l’Histoire, c’est aussi une ville magnifique à visiter. »

Vous n’avez que trois jours devant vous ? Voici les indispensables...

Là encore, c’est aussi le symbole de la réu‑nification des deux Allemagnes, mais il faut avouer qu’elle est magnifique !

À la recherche du coeur de BerlinPlusieurs fois démolie et reconstruite, divisée et reconstituée, Berlin est une ville en muta-tion pérenne, toujours à la recherche de son identité. Dans son paysage fait d’immeubles modernes, de métros aériens, de parcs et de chantiers, on a de la peine à trouver un point de référence, un endroit qui puisse être quali-fié de vrai cœur de la ville.

Porte de Brandebourg Le symbole de Berlin

Vendredi soir

Une attraction touristique populaire avant la chute du mur de Berlin, car il y avait une pla‑teforme pour voir par‑dessus le mur.

Postdamer Platz L’Architecture

Samedi matin

Situé près du seul pont sur la Spree entre Francfort-sur-Oder et Magdebourg, le vieux Berlin naquit autour de 1200. Détruit pen-dant la Deuxième Guerre Mondiale, puis reconstruit dans le style soviétique, le Vieux Berlin a été restoré en 1987, pour les 750 ans de la ville. Certains bâtiments ont été recons-truits dans le style médiéval, mais certains autres ont été simplement habillés.

Le centre de Cölln est un bâtiment qui n’existe plus. Ou mieux, un bâtiment qui n’existe pas encore. Tout ça parce que sur le même site, un des plus significatifs de Berlin, ont vu le jour deux des symboles de la ville.

Nikolaiviertel, ou le vieux Berlin

Cölln, ou l’administratif

Berlin | 69

Vous découvrirez aussi une crypte, où re‑posent les membres d’une famille royale qui régna comme empereurs : les Hohenzollern.

Berliner Dom Le spirituel

Samedi après-midi

il n’y a pas que les monuments à voir à Ber‑lin, il faut aussi profiter des lieux, des gens, de l’atmosphère de l’endroit.

Les rues colorées L’humain

Dimanche matin

La gare de Berlin est

la plus importante d’Europe, illuminant

le soir de ses lasers.

L’un d’entre eux était le Château de Ville ( Stadtschloss ), la résidence des empereurs d’Allemagne. Construit entre le XVI1ème et le XIXème siècle, le Stadtschloss à été détruit en 1950.

L’autre est le Palais de la République. Construit en 1973, il abritait le parlement de l’Allemagne de l’Est, ainsi que des auditoriums, des restaurants et des salles de bowling. Et maintenant, Le Palais de la République est en train d’être démoli, pour laisser sa place à une nouvelle reconstruction du Stadtschloss. Sur la même place, un fragment du Stadtschloss est dans le bâtiment du Staatsrat, le Conseil d’État Est-Allemand.

Sur le pré devant l’Altesmuseum, je vous donne

rendez-vous pour la prochaine balade.

Le palais de la République

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