Mahomet

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  • Mahomet

    MuammadPour les articles homonymes, voir Mohammed et

    Mehmed.

    MahometMuammad en calligraphie arabe.

    Mahomet (en arabe - Muammad), MuammadouMohammed, nom complet :Ab al-QsimMuam-mad ibn Abd Allh ibn Abd al-Mualib ibn H-shim, est un chef religieux, politique et militaire arabe dela tribu de Quraych. Fondateur de l'islam, il en est consi-dr comme le prophte majeur. Selon la tradition isla-mique, il serait n La Mecque vers 570 et mort Mdineen 632.Les musulmans le considrent comme le dernier desprophtes du monothisme, au sens o il termine et scellele cycle de la rvlation monothique abrahamique. Sesbiographies rapportent qu'il rcitait ses premiers com-pagnons (sahabas) les versets du Coran, qu'il prsentaitcomme la parole mme de Dieu (Allah en arabe), trans-mise lui par l'archange Gabriel. Le Coran aurait tcompil aprs la mort de Mahomet, partir de trans-criptions sur des supports divers, par ses disciples. Parailleurs, ses actions et ses paroles forment la sunna, quiest la seconde source la base du droit musulman.La fondation de l'islam, l'importance de la culture isla-mique transmise par les direntes confessions musul-manes, l'impact de son message et les interprtations aux-quelles il a donn lieu ont inuenc direntes cultures etcivilisations au cours de l'histoire, faisant de Mahomet unpersonnage historique de premier plan.

    1 Principaux lments

    1.1 HistoriographieLe Coran n'apporte que peu d'lments biographiquesconcernant Mahomet[1]. Les sources premires de la viede Mahomet rsident principalement dans des textesd'hagiographes et d'historiens musulmans de rdaction re-lativement tardive, aux IXe et Xe sicles. Il sagit essen-tiellement d'Ibn Ishm[2], de Ibn S'ad[3] et de Tabari[4],qui proposent une histoire aspirant rpondre aux ques-tionnements religieux, politiques, juridiques ou sociauxde leur poque, orant par consquent une image dogma-tique et dcale[5] dont l'historicit est sujette caution[1],sans toutefois aecter l'importance historique de cette fa-on de voir des dbuts de l'islam[Note 1]. Cette reprsen-tation conditionne les laborations doctrinales qui se d-veloppent notamment au sein des madhahib, les colesjuridiques[5].

    1.2 Biographie

    Selon les termes d'Harald Motzki, traduisant la dicul-t atteindre l'historicit du fondateur de l'Islam[6] sousla forme d'une biographie classique, d'un ct, il n'estpas possible d'crire une biographie historique du Pro-phte sans tre accus de faire un usage non critiquedes sources ; tandis que, d'un autre ct, lorsqu'on faitun usage critique des sources, il est simplement impos-sible d'crire une telle biographie. [7]. Parmi d'autresbiographes, Alfred-Louis de Prmare cite ces propos ande souligner la dicult laquelle sont confronts les his-toriens qui tentent d'tablir la biographie de Mahomet : ilexiste son sujet peu de sources ables du point de vuede l'historien, ce qui fait, selon lui, que toute biographiedu prophte de l'islam n'a de valeur que celle d'un romanque l'on espre historique[8].

    1.2.1 Origines

    Mahomet nait, suivant la tradition, vers 570[Note 2] LaMecque, une petite ville de la rgion du Hedjaz au milieude la partie occidentale de la Pninsule Arabique, non loinde la mer Rouge. D'une manire gnrale, l'Arabie tra-verse cette poque une priode dsastreuse et se trouveen grande partie dvaste et ruine, en proie une cer-taine anarchie[Note 3].Dveloppe autour de ses puits[9] et sous l'impulsion de

    1

  • 2 1 PRINCIPAUX LMENTS

    La naissance de Mahomet, reprsente dans une miniature duSiyar-I Nabi, Istanbul, vers 1595.

    la puissante tribu de Quraysh qui impose des priodes detrve et assure la scurit des marchands[10], La Mecque ou Makka[Note 4] , devient une des villes les plus ac-tives de la Pninsule, contrlant notamment la route com-merciale entre le Ymen et le Proche-Orient[9]. Son acti-vit principale sorganise autour du commerce caravanieret des services - nance, entrepts, bureaux - nces-saires son dveloppement[11]. la veille de l'islam, LaMecque est nanmoins un centre conomique modeste auregard des grandes cits caravanires comme Palmyre etPtra, ses ressources apparaissent limites et on y sourergulirement de la faim[12]. Mais c'est galement un im-portant centre sanctuaire et cultuel polythiste qui abritela Kaaba et accueille des plerinages donnant lieu degrands rassemblements, notamment au cours des trves,concidant avec la tenue d'importantes foires[13].

    1.2.2 Annes mecquoises

    Mahomet voit le jour au sein du clan Hashm, une brancheau statut lev de la puissante tribu des Quraysh maisqui a perdu de son inuence au sein de la ville dont lecommerce caravanier renaissant[10] est domin par le clanUmayya[14]. Mahomet connat une enfance pnible mar-que par la pauvret[1]. Son pre meurt avant sa naissanceet sa mre alors qu'il n'a que six ans. Il est alors recueillipar son grand-pre 'Abd al-Muttalib puis, la mort de ce

    dernier, par son oncle Ab Tlib - le pre de 'Al - quidirige dsormais le clan Hashm[14].

    L'arrive de Mahomet la Mecque - miniature persane du XVIesicle.

    Arriv l'ge adulte, dpourvu de fortune, il embrassela carrire commerciale en accompagnant les caravanesnotamment en Syrie o la tradition veut qu'un moine re-connaisse sur lui le signe de la vocation prophtique[14]. Ilentre au service d'une riche veuve du nom de Khadja quilui cone ses aaires et qui l'pouse bientt, mettant Ma-homet labri des soucis matriels et lui confrant unecertaine reconnaissance sociale La Mecque. De cetteunion, il a plusieurs enfants dont seules survivent quatrelles, Zeynab, Umm Kulthm, Ftima et Ruqayya[14].Les annes suivantes de sa vie sont peu documentes etl'on ignore prcisment les inuences extrieures qui ontpu sexercer sur lui durant cette priode[1]. C'est quand ila une quarantaine d'annes, vers 610, que sopre le chan-gement dterminant dans son destin : cette poque, il apris l'habitude de se retirer dans les grottes des environsde La Mecque, l'instar de ce que font les hunaf, desasctes de tendance monothiste[14] ; il y vit alors une ex-prience spirituelle forte[1] qui lui fait entendre une voix,plus tard assimile celle de l'ange Gabriel. Celle-ci luienjoint de rciter la parole de Dieu[Note 5] mais Ma-homet craint d'avoir perdu la raison et ne souvre de son

  • 1.2 Biographie 3

    exprience qu'auprs de son pouse - qui l'engage ac-complir son destin prophtique - puis auprs d'un petitcercle comprenant son cousin 'Al et son aranchi et lsadoptif Zayd[14].Aprs quelques annes d'hsitation, Mahomet entreprendde rendre publiques ses rvlations mais, si sa prdicationgagne sa cause quelques adeptes essentiellement issusdes clans de statut infrieur sensibles aux rformes pr-nes, elle lui aline les familles inuentes de l'aristocratiemecquoise et une partie de la population qui voit d'unmauvais il le monothisme prch par Mahomet ain-si que ses attaques contre les divinits traditionnelles[1].En eet, celles-ci risquent de saper la prosprit cono-mique de la cit, lie aux foires et aux plerinages, tandisque le rejet des cultes ancestraux risque de fragiliser lestatut social des grandes familles[15]. Certains des nou-veaux disciples dpourvus de parentle capable de les d-fendre sont alors l'objet de perscutions et sont contraintsde sexiler en Abyssinie vers 615, o les accueille le Nguschrtien. Mahomet est l'objet de vexations mais bnciede la protection de son oncle Ab Talb ; cependant cedernier meurt en 619 et est remplac la tte du clan parun autre de ses oncles, Ab Lahab, qui lui est hostile[15].Avec la mort de sa premire pouse la mme poque,Mahomet a perdu tous ses appuis et est contraint de cher-cher des soutiens hors d'une ville qui le rejette, non sansavoir converti quelques notables comme Ab Bakr et'Umar[16]. Mahomet cherche vainement toucher la po-pulation de la ville voisine de T'if, avant de trouver unaccord avec la ville plus septentrionale de Yathrib o, en621, les habitants lui demandent de trancher un conitentre les deux tribus principales. Le succs de cette m-diation gagne sa cause une partie des habitants de la villequi reconnaissent son autorit, renoncent aux idoles et luipromettent lors d'une rencontre Aqaba de l'accueillir etde le protger[15]. L'anne suivante marque la migra-tion - hijra ou hgire - des partisans mecquois deMahomet qui, au nombre d'une septantaine, abandonnentalors progressivement La Mecque pour Yathrib. Maho-met et Ab Bakr sont les derniers partir, le 24 septembre622, date que retient plus tard 'Umar pour marquer le d-but du calendrier musulman[15].

    1.2.3 Priode mdinoise

    Yathrib est galement appele Madnat al-nab - la villedu Prophte - ou Mdine[15]. L, Mahomet se mue enchef unicateur d'un tat thocratique monothiste quidpasse les divisions tribales traditionnelles, commenantpar former une communaut unique entre les Muhjirn- les migrants mecquois - et les Ansr - les Auxi-liaires [du Prophte] convertis de Mdine[1]. Cette com-munaut supra-tribale runie sous l'autorit de Mahometse concrtise travers un ensemble de documents, connusous le nom de Constitution de Mdine par les his-toriens modernes, qui prcise les droits et devoirs desdirents groupes mdinois, musulmans, juifs et poly-

    thistes. Cette nouvelle communaut de nature religieuse- lUmma - est ouverte chacun par la conversion, ind-pendamment de son origine tribale ou ethnique. L'Ummainitiale devait ainsi probablement inclure les trois tribusjuives mdinoises qui devaient participer la dfense dela ville[17].Si Mahomet semble avoir voulu gagner la reconnaissance,voire l'adhsion des tribus juives de Yathrib par l'adoptionou l'adaptation de certaines de leurs pratiques - jene,prire de midi, institution de l'Achoura, l'imitationdu Yom Kippour, -, les rticences de ces dernirespoussent le prophte prendre ses distances avec lejudasme[1]. La rupture se marque, selon la tradition, vers623, la suite d'une vision du prophte qui invite lesdles ne plus prier vers Jrusalem mais dsormaistourns vers La Mecque, marquant l' arabisation del'islam. Le sanctuaire mecquois dont la fondation est at-tribue Ibrahim devient le centre spirituel de la nou-velle religion[17] tandis que le Coran sarme comme laseule rvlation authentique, le judasme et le christia-nisme nayant su conserver l'intgrit des critures[18].Rapidement aprs son arrive Mdine, Mahomet setransforme en chef de guerre et, pour subvenir aux be-soins de ceux qui l'ont suivi, organise des expditionscontre les caravanes mcquoises, malgr les rticences deses disciples tant Muhjirn qu'Ansr[18]. Mais le succsde al-Nakhla en 624 dissipe leurs inquitudes et permetaux musulmans de remporter la mme anne une bataille Badr, assurant Mahomet un prestige croissant qui luipermet de sallier des tribus de bdouins et de pour-suivre ses raids. Mais les musulmans essuient galementun srieux revers, en 625 Uhud, aux portes de Mdine,o Mahomet est bless et il sen faut de peu que les Mec-quois, renforcs par des Bdouins, ne semparent de M-dine l'anne suivante. La ville ne doit son salut qu' unfoss creus pour dfendre une partie non protge de lacit, ouvrage qui donne son nom l'pisode[18].Ceux qui ne saccordent pas avec les projets de Maho-met se retrouvent carts et l'opposition interne Mdine,qui inquite Mahomet, est mate : deux tribus juives sontchasses de la ville en 624 puis 625 et la troisime estdcime en 627[19]. L'opposition des munqun - hy-pocrites -, les convertis qui marquent une certaine dis-tance critique avec Mahomet, est elle aussi momentan-ment jugule[18]. Ce dernier peut alors se consacrer laprparation de son retour La Mecque.

    1.2.4 Dernires annes

    Diverses expditions vers le nord permettent aux troupesmusulmanes de contrler les rseaux commerciaux entrele Hijz et la Syrie au dtriment des mcquois et ap-portent Mahomet une renomme qui amne plusieurstribus arabes le reconnatre comme prophte et commechef puis se convertir[18]. En 628, il se rend versLa Mecque la tte d'une troupe de musulmans pour

  • 4 2 SES NOMS

    y accomplir une 'umra - un plerinage mineur - au-quel sopposent les habitants ; mais des ngociations d-bouchent sur un accord pour une trve de dix ans entreles belligrants ainsi que sur l'autorisation pour Mahometd'accomplir la 'umra l'anne suivante[1]. Cette islamisa-tion du rite paen garantit la perptuation des plerinageset leurs retombes conomiques La Mecque, levant lesprventions des lites mecquoises des Quraysh, dont plu-sieurs notables - comme Khlid ibn al-Wald ou Amr ibnal-As - se rallient Mahomet[20].Des ngociations secrtes avec les reprsentantsomeyyades et hachmites permettent Mahomet desemparer de la ville sans coup frir en janvier 630.La plupart des habitants se convertissent l'islam etla Kaaba, dbarrasse de ses idoles, conserve sa placeminente dans la culture arabe en voie d'islamisation[20].La victoire des musulmans contre la confdration tri-bale des Hawzin allis la ville Ta'if - qui se sou-met peu aprs - assied dnitivement la renomme mi-litaire de Mahomet : des missaires venus de toute la p-ninsule se pressent pour faire allgeance et se rallier la puissante organisation de Mahomet, versant leur tri-but en gage de soumission celui qu'ils reconnaissentcomme prophte[20]. Ce dernier, tabli Mdine, pour-suit l'laboration de son rseau d'inuence : plusieurs ex-pditions assurent la domination au nord de la Pninsule,la diplomatie susant souvent rpandre l'islam. Ma-homet, qui domine alors une bonne partie de l'Arabie,semble sengager dans des relations diplomatiques avecles souverains des empires voisins de l'Arabie mais ga-lement dans des entreprises vises expansionnistes, ain-si que parat en attester une expdition avorte contre laSyrie byzantine[21]. Cependant, la raison de cette expdi-tion tait le meurtre d'un missaire du Prophte par lesGhassanides[22].En 632, Mahomet accomplit son seul grand plerinage La Mecque dont il dtermine les rites qui devront tre sui-vis par tout musulman qui en a les moyens une fois danssa vie. Ce Plerinage de l'Adieu (Hadjetou el Wa-d) constitue l'apoge de sa prdication : il tombe ma-lade quelques mois plus tard et meurt emport par uneforte vre le 8 juin 632[23], non sans avoir, selon cer-taines sources, reu une ultime rvlation dix jours plustt[21] mais sans laisser aucune instruction concernant sasuccession[23]. Il est enterr Mdine dans sa maison-mosque qui devient un lieu de plerinage o sont enter-rs ses deux successeurs Ab Bakr et 'Umar[21].Au dpart de la pninsule arabique et en moins d'unsicle, l'action politique de Mahomet conjugue la mis-sion prophtique dont il sest senti investi va aecterune grande partie du monde connu, de l'Atlantique auxconns de l'Asie, et modier durablement les quilibresreligieux, culturels et politiques de l'humanit[24].

    1.3 Tradition et foi musulmanesMahomet est considr par les musulmans comme le der-nier des prophtes et des messagers dans le sens o il ter-mine et scelle le cycle de rvlation des religions abra-hamiques[Note 6]. Il lui revient donc, dans la croyance is-lamique, de restaurer la loi ainsi que la foi incorruptibledu monothisme d'origine tel qu'il fut apport par Dieu Adam, No, Abraham, Mose et Jsus, ainsi que tous lesautres prophtes venus avant lui[25].Les rvlations (ou Ayat, lit. signes de Dieu ), sontprogressivement descendues sur Mahomet jusqu' samort sous forme de versets qui seront compils en un seullivre : le Coran, considr par les musulmans comme la Parole de Dieu autour de laquelle la religion est fon-de. Outre le Coran, la vie de Mahomet (Sira) et les tra-ditions (Sunna) nourrissent galement la foi musulmane.La vie et les actes du prophte ont t comments et cri-tiqus au cours des sicles aussi bien par ses partisans quepar ses opposants[26].

    2 Ses noms

    Inscription en style couque Muammad messager d'Allah gra-ve sur le ft d'une colonne de la Grande Mosque de Kairouan.

    2.1 En arabeArticle connexe : Nom arabe.

    2.1.1 Origine

    Le nom arabe : (Muammad), que l'on peut traduirepar digne de louanges[Note 7] , et de faon plus com-plte Abou l-Qsim Mohammed ibn `Abd Allh ibn `Abdal-Mouttalib ibn Hchim ( ) soit pre de Qasim, Mohammed, ls de`Abdallah, ls de `Abd al-Mouttalib, ls de Hachim .

  • 2.2 Le nom propre Mahomet dans la langue franaise 5

    Le nom arabe Muammad est inexistant avant la vie deMahomet. Participe passif du verbe louer , ce termen'est pas un prnom et ne put tre donn comme tel. Ilsagit probablement d'un surnom - peut-tre posthume -, l'instar du Bien aim donn Jsus dans l'ptre auxphsiens ou l'Ascension d'Isae, qui est devenu un nompropre[27][rf. insusante].De nombreux autres noms lui ont t attribus, soit deson vivant, soit par la tradition islamique. On en comptedeux cent un, dont Al-Mustaf et Al-Mukhtr qui signi-ent l'lu , Al-Amine qui signie le loyal , Ahmadet Mahmoud qui sont drivs de la mme racine que Mo-hammed.Lorsque les musulmans pieux prononcent ou crivent sonnom, ils emploient la forme arabe et ajoutent gnrale-ment l'eulogie prire et paix sur lui [28] qui peuventse dire de plusieurs faons dont les deux principales sont alloullhou `alayhi wa sallam ( ) oubien `alayhi saltou wa salm ( ). Pourchacun des autres prophtes cits dans le Coran ou en-core lorsqu'ils parlent des anges, ils prononcent sur luila paix , `alayhi salm ( ).

    2.1.2 Premires mentions

    Au dbut du XXIe sicle, des fouilles en ArabieSaoudite[29] ont mis au jour des gratis islamiques gra-vs sur des murs du pardon porteurs de professionsde foi et de demandes de pardon ne mentionnant pas lenom de Mahomet - probablement contemporaines de larvlation coranique - dans des sites de type sanctuairesoratoires sur des objets pigraphiques. Quatre inscrip-tions nomment le prophte Muammad mais asseztardivement au premier sicle de l'hgire, la plus rcentetant date de 73. La plus ancienne mention du prophteen Arabie, dans un grati dat, remonte 121/738-39 dans une prire o il apparat en association avecAbraham[30]. En outre, si la rorganisation de ces graf-tis, d'origine essentiellement religieuse, propose la pre-mire partie de la profession de foi coranique ( Il n'est deDieu que Dieu ), elle ignore cependant la seconde par-tie qui mentionne Mahomet[31]. A contrario, la mentiond'un proche de Muammad selon la tradition, Omaribn al-Khattb, gure plusieurs reprises dans cette sriede gratis, associe des dates plus anciennes mais sanstitre particulier bien que la tradition en fasse un calife[31].Jusqu' rcemment, hors-Arabie, les plus anciennes don-nes matrielles qui mentionnent Muammad re-montaient une cinquantaine d'annes aprs la mort deMahomet[32] : en 685 (66 de l'hgire) sur une drachmearabo-sassanide, en 691 (71 h.), sur une pierre tombalegyptienne et en 692 (72 h.), sur une inscription gurantsur le Dme du Rocher de Jrusalem. L'extrme rare-t de ces mentions pose question : certains chercheurs,tels Y.Nevo parlent d'un islam pr-muhammadien[32]. Lenom de Mahomet commence donc tre utilis seule-

    ment partir du califat de lumayyade Abd al-Malik b.Marwn qui dbute en 65 de l'hgire) et ne sera vraimentintgr que peu peu[32].Des chercheurs ont dat le manuscrit M a VI 165d'un Coran qui se trouve l'universit de Tbingen enAllemagne. La datation au carbone 14 donne une four-chette entre 649 et 675 ap. J.-C. avec une probabilitde 95,4 %, soit vingt quarante ans aprs la mort duProphte[33]. Ce qui en ferait la plus ancienne mention duprophte Mahomet sur un support matriel jamais trouv ce jour. En eet, dans ce manuscrit contient la sou-rate 17, verset 37 jusqu' la sourate 36, verset 57[34]. Ontrouve dans ce manuscrit la sourate 33, verset 40 o ilest crit : Muhammad n'a jamais t le pre de l'un devos hommes , mais le messager d'Allah et le dernier desprophtes. Allah est Omniscient. Cette datation est ce-pendant largement remise en question.

    2.1.3 Dans le Coran et les hadiths

    Dans sa priode mecquoise, le Coran qualie Mahometde contribule (ibu-kum) des siens, c'est --dire appar-tenant la mme tribu que ses proches[35] . Puis, en p-riode mecquoise tardive et en priode mdinoise, ainsique dans les hadiths, de messager de Dieu (rasoul)( ). Il est galement dsign par l'expression (Nabi)( , an-naby, traduit le Prophte ). Ces deux appella-tions renvoient une distinction faite en islam entre deuxcatgories de personnes investies d'une mission aposto-lique : d'une part les messagers de Dieu ou envoysde Dieu - au nombre de trois cent treize - qui ont reu larvlation de lois abrogeant les lois des messagers prc-dents, avec l'ordre de le transmettre aux hommes ; d'autrepart les prophtes - au nombre de cent vingt-quatremille - qui ont reu une rvlation par les mmes voies etl'ordre de transmettre aux hommes un message du mes-sager prcdent[36], le premier d'entre eux tant Adam etle dernier, Mahomet, l'un comme l'autre tant considrcomme des prophtes-messagers[37].Quatre passages coraniques, tous mdinois, nommentMahomet par son nom personnel Muammad, qualipar rasl, un cinquime sous le nom de mme racine A-mad[38].

    2.2 Le nom propre Mahomet dans lalangue franaise

    Mahomet est le nom propre franais qui dsigne habituel-lement le fondateur de l'islam. Il est aussi utilis pour d-signer certains personnages historiques de l'Islam commeles anciens califes, mais jamais pour les personnes ordi-naires ou contemporaines[Note 8]. Cette forme courante,qui est l'aboutissement d'une longue tradition crite etorale, est assez loigne de la prononciation originalearabe (, mmmd cliquer ici) mais il existe dsor-mais une forme alternative qui est une romanisation plus

  • 6 3 CONTEXTE DE L'ARABIE L'AVNEMENT DE MAHOMET

    rcente de la forme arabe, qui, suivant la translittrationscientique plus moderne, sorthographie en franais Mo-hammed[Note 9]. On rencontre galement souvent la formeMuhammad, la plus courante en anglais contemporain(cf. infra).Si on trouve la forme brve Mahum dans La Chanson deRoland, ds le XIe sicle, le nom du prophte de l'islam estconnu depuis le VIIIe sicle dans le monde romanophone,au l des contacts gnrs par l'expansion musulmane[39].Toutefois dans les chansons de geste qui popularisent sonnom sous diverses formes (par exemple Mahon ou Ma-hom[40]) la suite de la prise de Jrusalem par les TurcsSeldjoukides (1078) et la prdication des croisades en Oc-cident, Mahomet est assimil une divinit faisant partied'un panthon idoltre des Sarrasins, en compagnie deTervagant, Apollin, Jupiter, Noiron, Cahu et d'autres[40].Cette prsentation adresse un public laque relve l'poque soit de l'ignorance, soit d'une volont de prsen-ter l'adversaire sous un jour ridicule[40].Le nom franais Mahomet serait, selon l'historienneJaqueline Chabbi, la traduction de la forme latine Ma-hometus [41] que l'on retrouve dj au XIIIe sicle dansun ouvrage en latin de Raymond Lulle[42] dont la pre-mire version - aujourd'hui perdue - tait rdige enarabe[43]. Un peu plus d'un sicle auparavant, c'est laforme Machumet [44],[45] qui apparait dans la tra-duction du Coran faite en latin la demande de l'abbde Cluny Pierre le Vnrable en 1142[Note 10]. Ce der-nier, contempteur des ennemis du christianisme[Note 11],prsente Mahomet comme une crature satanique mi-chemin entre Arius et l'Antchrist[46] mais fait montre derespect envers les musulmans[Note 12]. Cette traduction la-tine servira pendant des sicles de matrice toutes lesautres en langue europenne[47]. Elle est publie en 1543puis 1550 Ble par le philologue protestant TheodorBibliander[48], constituant le premier volume de son fa-meux Machumetis Saracenorum principis, ejusque suc-cessorum vitae et doctrina, ipseque Alcoran [Note 13], ou-vrage connotation polmique[Note 14] qui rencontre ungrand succs[Note 15] et sert la premire version franaiseconsidrablement rvise par Andr Du Ryer, publie en1647[49] sous le titre L'Alcoran de Mahomet[Note 16].Le linguiste Michel Masson[Note 17] met l'hypothse, l'aide de sources linguistiques et historiques prises dansdes contextes et des poques varies, que Mahomet serait la transcription volontairement fautive de Mu-hammad et que cette dformation dnoterait un rejet duprophte de l'islam en Occident[39]. Il mentionne dans unenote l'existence antrieure d'une forme grecque, Mao-metos [50].Mahomet est la forme franaise la plus communment at-teste dans les encyclopdies et dictionnaires du XVIIesicle jusqu' nos jours[51], tandis que la forme arabeest en gnral orthographie Mohammed. Les nouvellestranscriptions contemporaines du nom, Mohamed ou Mo-hammed ou Muhammad, ont parfois conduit proposer

    l'adoption d'un nouveau terme en franais. Cette questionn'a toutefois pas t voque l'Acadmie franaise. Ce-pendant, l'Encyclopdia Universalis fait usage de la gra-phie Muhammad dans son article consacr au prophtede l'islam[52], sous la signature de l'historien MaximeRodinson[Note 18] et le dictionnaire Larousse titre son ar-ticle Mahomet ou Muhammad[53]. Parmi les chercheurset titre d'exemples, Abdurrahmn Badaw, traducteurd'Ibn Ishaq, crit Muhammad, Hermann Zotenberg, tra-ducteur de Tabar, utilise Mohammed[54], Vincent Mon-teil, traducteur d'Ibn Khaldoun, utilise Muhammad[55]. l'instar de ces derniers, nombre de spcialistes de l'Islamn'utilisent plus la forme Mahomet dans leurs travauxen franais[Note 19] quand d'autres restent attachs cetteforme savante[41],[56],[57].Certains auteurs prfrent par ailleurs user d'autresformes vernaculaires : Mohamed, Mouhammad ou encoreMamadou[51].

    2.3 Variantes du nom Mahomet dansd'autres langues

    Il existe direntes variantes et usages du nom et deses drivs. Mohamed est une forme rencontre dans leMaghreb[58]. Elle est traditionnellement utilise en fran-ais pour le prnom des personnes vivantes, la forme Ma-homet tant rserve aux personnages historiques[Note 20].Mouhammed est une version arabe qui scrit avec lesquatre consonnes mm, h', mm et dl. En turc, on trouveMuhammet ouMehmet,Mohand en langue berbre ou en-coreMamadou dans certains pays d'Afrique noire, par d-formation de la forme dcline au nominatif : Mouham-madou.Mahound est une manire pjorative dont Mahomet a tdsign en anglo-normand pendant le Moyen ge, parexemple dans La Chanson de Roland[59],[60], au point dedevenir un nom commun[61]. Ce nom a t utilis unepoque o Mahomet a pu tre dcrit comme une di-t que les musulmans auraient adore ou encore commeun dmon ou un cardinal romain qui avait inspir unefausse religion aux musulmans. Mahound en est alorsvenu simplement dsigner le diable dans l'Occidentchrtien[62],[63]. Plus rcemment, Salman Rushdie dansles Versets sataniques utilise ce terme pour dsigner Ma-homet. En Andalousie orientale, dans la comdie ba-roque, le personnage d'un bouon nomm el Mahoma,trs libre dans la construction de son jeu de scne, repr-sente avec humour une altrit ngative [64].

    3 Contexte de l'Arabie l'avnement de Mahomet

  • 3.2 Contexte religieux 7

    3.1 Contexte historique et politiqueArticle dtaill : Arabie prislamique.

    3.1.1 Au Sud de l'Arabie

    Principales tribus avec leur localisation en Arabie l'poque deMahomet

    La langue du Sud est dirente de celle du Nord de lapninsule d'Arabie. Le Sud tait en plein dclin, aprs lachute du royaume de Saba, qui avait dur des millnaires.Les Himyarites sont les derniers souverains de cette r-gion. Dhu Nuwas fut le dernier roi de la dynastie la n duVe sicle, il se convertit au judasme et punit les chrtiens cause de la perscution des Byzantins. Les thiopiens,majoritairement chrtiens, prennent la rgion. Vers 575,les Perses font une incursion. La domination des deux estphmre.Les habitants taient sdentaires et habiles dans laconstruction de digues ; ils taient bons agriculteurs. Ilsproduisaient et exportaient les pices, la myrrhe, l'encens,les aromates, etc., une partie du monde. Les routestaient prospres en temps de paix (voir l'accord signentre les Arabes et les Romains l'poque de l'empereurPhilippe l'Arabe, la fois arabe et romain).Le Ymen tait une socit monarchique et ses habitantstaient polythistes. La dcouverte de plusieurs inscrip-tions laisse penser qu'une partie de la population savaitcrire[65].

    3.1.2 Au centre et au Nord de l'Arabie

    Les rgions plus au nord taient inuences par la culturearamenne hellnise. Les voies commerciales taienttablies. Les Nabatens fondent leur royaume dont la villede Ptra fut la capitale. Trajan concrtise une provinceromaine au nord de la Nabatne. De 244 249, Philippel'Arabe dirigeait toute la province. Au sud la Syrie taitconnue sous le nom de Palmyre, Odnat (Udhayna) tait

    le premier souverain puis sa femme Znobie (Zayneb) leremplaa. Aurlien prend la rgion puisque presque latotalit de la population tait semi-nomade ou nomade.Lhistoire demeure obscure au sujet des autres dynastiesLihyan et Thamud. Des inscriptions relvent l'existencedes deux pays. Le peuple de Thamud est cit de nom-breuses fois dans le Coran, comme un peuple rebellenayant pas voulu couter son prophte Slih[Note 21], etc.En 384, le trait de paix entre les Sassanides et les Ro-mains fait arrter les guerres dans la rgion. Cette paixdurera jusqu'en 502. Les Byzantins et les Perses prati-quaient les routes de la rgion qui taient sres[65].Entre les IVe et VIe sicles, la rgion se dgrade par lasuite. Les Byzantins et les Sassanides se sont dsintres-ss de cette rgion. La socit arabe demeure tribale.L'levage tait important pour la survie, parfois les B-douins attaquent les caravanes des arabes qui habitent lescontres sdentaires. Les tribus arabes avaient un chef luet avaient un conseil form de membre de la mme fa-mille (Ahl al-Bayt) (les gens de la maison). La religiondes tribus tait polythiste[65].La Mecque runissait les grands marchands dont ceuxde la tribu des Quraychites. Ces derniers concluaientdes traits avec les Byzantins, les thiopiens, les Sassa-nides, etc. Les notables de la ville dirigeaient tout parl'intermdiaire d'un conseil (madjles)[65].

    3.2 Contexte religieux

    Statues paennes de la desse al-Uzza dans le temple Manatu dePtra (Jordanie).

    Le polythisme arabe existait depuis longtemps. Il yavait plusieurs religions prislamiques chez les Arabes[66].Les spcialistes soulignent trois groupes importants dansl'Arabie mridionale, centrale et septentrionale. Le Coranrvle plusieurs divinits de cette poque (Allat, Houbal,Manat, Nasr, Uzza, Wadd, Yaghoth, Ya`ouq, etc.[66]).Le culte des morts existait chez les Arabes, mais il estmal connu. Le culte des anciens tait assez rpandu, da-vantage chez les Arabes sdentaires que les nomades. LesArabes faisaient des visites aux tombeaux et faisaient desrites[66].

  • 8 4 SOURCES

    La Ka'ba faisait l'objet de visites et de rites sacrschez les Arabes avant Mahomet[66]. Certains chercheursparlent d'animisme arabe[67]. Il existait des communautsd'Arabes chrtiens. Les Arabes judass taient parpillsdans la rgion, principalement dans les villes de Yathrib(Mdine) et de Khaybar. La tradition les dcrit commetant des agriculteurs et des artisans[65].Le Coran arme que la venue de Mahomet comme mes-sager venant pour toute l'humanit est annonce dans laTawrat (la Torah) et dans l'Injil (l'vangile) sous le nomde Ahmed : Et quand Jsus ls de Marie dit : EnfantsdIsral, je suis vraiment le Messager de Dieu [envoy] vous, conrmateur de ce qui, dans la Torah, est antrieur moi, et annonciateur dun Messager venir aprs moi,dont le nom sera Ahmad. Puis quand celui-ci vint euxavec des preuves videntes, ils dirent : Cest l une magiemanifeste[68]. Le terme 'ahmadu' utilis dans le Coran peut aussi se tra-duire simplement par trs lou ou dont le nom seratrs lou[69]. Les hommes de la tribu de Mahomet, les Quraychitesavaient la rputation d'enterrer leurs lles vivantes avantl'apparition de l'islam[70]. Cette tribu fut la plus hostile la nouvelle religion.

    4 SourcesCette section doit tre recycle. Une rorganisation etune clarication du contenu sont ncessaires. Discutezdes points amliorer en page de discussion.

    4.1 Sur la premire partie de sa vie

    Jusqu' l'ge de 40 ans, on ne sait pas grand-chose de savie. Elle est reconstitue d'aprs la tradition orale, misepar crit 140 ans aprs sa mort, grce aux tmoignagesindirects de ceux qui avaient connu ses premiers compa-gnons. C'est dire combien l'imagination a pu travaillerpendant ce laps de temps , explique l'historien MaximeRodinson[71] .Cependant, selon les sources crites disponibles, des bio-graphies de Mahomet auraient dj t crites par desdescendants de compagnons de Mahomet. La premirebiographie crite sur Mahomet aurait t celle d'Urwahibn al-Zubayr (en) (mort en 713) petit-ls d'Abu Bakr, lsd'Asmaa bint Abu Bakr et de Zubayr ibn al-Awwam, deuxcompagnons de Mahomet. Il aurait rdig cette biogra-phie en se basant sur les tmoignages de plusieurs autrescompagnons de Mahomet. Son ouvrage, dont nous ne dis-posons plus, aurait inspir les biographes tels que Tabari,Al-Waqidi et Ibn Ishaq[72]. De mme, le ls du troisimecalife, Abn ibn `Othmn (mort en 724) compterait par-mi les premiers auteurs de sira chez qui auraient puis les

    biographes ultrieurs. Le manuscrit qui dcrit les bataillesde Mahomet qui se trouve Heidelberg en Allemagne,crit par Wahb ibn Munabbih (en) (mort en 728) ls d'unautre compagnon de Mahomet nomm Munabbih ibn Ka-mil (en) peut tre voqu comme autre source primitiveen la matire. Il aurait encore exist des biographies se-lon Churahbl ibn Sa`d (mort en 741), sim ibn Umar ibnQatida (mort en 738) et Abdallah ibn abi Bakr ibn Hazm(mort en 753) aujourd'hui disparues, mais qui auraienttoutes servies de sources crites aux biographies rdigesaprs 758 et dont nous disposons encore[72].Selon ces biographies, Mahomet est d'abord berger puiscaravanier avant d'entrer au service de Khadija, une richeveuve la tte d'un commerce caravanier. Au momentde leur mariage la tradition rapporte qu'il avait 25 ans etelle 40 ans (ou 28 selon ibn Habb et al-Baldhur)[73]. Ilseurent deux ls (ou trois, selon les sources) qui mourronten bas ge : Al-Qsim et `Abdullah (parfois appel Al-Tayyib Le bon ou At-Thir Le pur ), ainsique quatre lles, Zaynab, Ruqayyah, Oumm Koulthoumet Fatima, la future pouse d'Ali, un des ls d'Abu Talib.D'aprs le Coran, Mahomet ne savait ni lire, ni crire. Il yest ainsi quali d' umm , c'est--dire d'illettr[Note 22].Nanmoins, pour certains, la qualit d'umm n'exclut pasla matrise rudimentaire de la lecture et de l'criture[74].Dans une autre acception, le terme umm peut aussi vou-loir dire qu'il appartenait un peuple ne sachant ni lire nicrire ou encore un peuple sans critures (saintes). Enn,selon l'historien Mohamed Talbi, le Prophte matrisaitparfaitement la lecture et l'criture et tait d'une grandeculture[75].

    4.2 Les hadiths

    Articles dtaills : Sunna, Hadith et Grands Recueils deHadith.

    Pour le reste de sa vie, on dispose de quelques sourcescrites. Des enseignements de Mahomet, ainsi que cer-tains de ses faits et gestes, ses attitudes lors de telle outelle bataille, furent mis par crit trs tt. Voici une listed'ouvrages rdigs dj du vivant de Mahomet ou par sescompagnons : Abu Bakr, premier calife, aurait compi-l 500 hadiths quil aurait dtruits par crainte dinsrerdes fautes[76]. Amr bin Hazm, gouverneur du Ymen dutemps de Mahomet, a compil tout un opuscule qui nousest parvenu intgralement[Note 23]. Jabir ibn Abdullah al-Ansari a rdig plusieurs ouvrages[77]. Samurah bin Jun-dab composa galement un grand volume de hadiths[78].Sa'd ibn Ubadah (en) rdigea galement un importantouvrage de hadiths que sa descendance conserva[Note 24].Abdullah ibn Abbas, ls de loncle de Mahomet, a laissde nombreux livres de hadiths sa mort. Abu Huraira r-digea la Sahifah as-Sahihah avec son disciple Hammamibn Munabbih (en). Il avait mis par crit de nombreuxrouleaux remplissant un grand core en bois qu'il consul-

  • 5.1 Naissance et enfance 9

    tait frquemment[Note 25]. Salmn al-Fris (Salman lePerse, mort en 644/32H) a rdig des hadiths qu'il com-muniqua Abu Darda[79]. Abu Ayyub al-Ansari (en) r-digea un manuscrit contenant 122 hadiths qu'il transmit ses enfants[80].Les ouvrages qui regroupent la quasi-totalit des hadithscertis sont le Sahih al-Bukhari de Mouhammad al-Bukhr (810-870) et le Sahih Muslim de Muslim ibn al-Hajjaj (821-875).

    5 SraCette section doit tre recycle. Une rorganisation etune clarication du contenu sont ncessaires. Discutezdes points amliorer en page de discussion.Article connexe : Sra.

    Frontispice d'une vie de Mahomet publie en anglais au XVIIIesicle.

    Selon les chroniqueurs musulmans de la Sra comme IbnIshaq, Tabari, Ibn Kathir, Ibn Hicham, etc., Mahometnait la Mecque, alors importante ville, au carrefourde plusieurs routes caravanires. Avant sa mission pro-phtique, Mahomet est un marchand. Aprs le dbut desa mission prophtique, il est peru comme une menacepour les intrts conomiques des tribus arabes char-ges de l'administration de la ville, craignant que le dis-cours du monothisme ne fasse fuir les caravaniers aux di-verses croyances, dont certains faisaient le dplacement la Mecque en plerinage. Mahomet est contraint de fuir laMecque la mort de son oncle, marquant l'Hgire, l'an unde l're musulmane. Il se rend Yathrib, qui sera connueplus tard sous le nom de Madinat el Nabi, ou ville du pro-phte, qui deviendra par la suite simplement Mdine. L,il continue sa mission et devient un chef politique et mi-litaire. Il mne sa premire bataille Badr, o il attaqueles caravanes mecquoises charges des avoirs pills dansles maisons de tous ceux ayant suivi Mahomet Mdine.

    C'est l'issue de cette bataille que lislam sera fond poli-tiquement. De bataille en trait, et devant le nombre im-portant de convertis, La Mecque dpose nalement lesarmes devant les troupes de Mahomet. Mahomet rentretriomphant la Mecque. Il devient alors homme dtatpour unier lArabie sous une seule idologie, religieuse :lArabie, avec une langue unique, une culture unique, desvaleurs uniques, pouvait ainsi trouver son unit.

    5.1 Naissance et enfance

    Tombe d'Amina bint Wahb, mre de Mahomet.

    Mahomet est n n du VIe sicle, la tradition retient ladate de 570[Note 26], La Mecque, cit caravanire vivantdu commerce de marchandises transitant de l'Inde versl'Occident via Aden puis la Syrie, en traversant le dsertde la pninsule Arabique. Il serait n prcisment un lundisoir, le 12 du mois de Rab`a al Awal[Note 27], troisimemois lunaire du calendrier arabe[81].Il est issu du mariage de `Abdullh ibn `Abd al-Muttalibet d'Amina bint Wahb. `Abdullah tait le ls d'`Abd Al-Muttalib, lui-mme ls de Hchim, prince des Quray-chites, gouverneur de La Mecque et intendant de la Ka`ba.La tribu de Quraych (ou Koreish) est une ancienne tri-bu arabe et descend de Ghlib, ls de Fihr, surnom-m Quraych, guerrier puissant et redout. Amina tait lalle de Whab ibn `Abd Al-Manaf, chef du clan mdinoisdes Banu Zuhrah. La famille de Mahomet est hachmitepar rfrence son arrire-grand-pre Hchim ibn `AbdManaf. Les Quraychites se rclament de la descendanced'Ismal, ls d'Abraham, et ont la garde de la Ka'ba, sanc-tuaire qu'auraient reconstruit Abraham et son ls Ismal,selon la tradition musulmane, et dsign par le pre destrois monothismes comme un lieu de plerinage.La mort de son pre `Abdullh survient avant la nais-sance de Mahomet Yathrib (qui prendra plus tard lenom de Mdine), en tombant gravement malade, alorsqu'il revenait du Cham et voulait rendre visite ses pa-rents avant de retourner La Mecque. D'aprs l'historienmdival Tabari, c'est le grand-pre de Mahomet, `AbdAl-Muttalib, qui lui donna ce nom qui tait totalementinconnu l'poque, aprs que la mre du Prophte luia racont un songe[82]. Amina accoucha La Mecque

  • 10 5 SRA

    dans la maison de son oncle paternel Ab Tlib, du clandes Ban Hchim et frre d'Abullah. Son accoucheuse futAch-Chif', la mre de `Abd Ar-Rahmn ibn `Awf[83].L'anne de naissance de Mahomet est appele tradition-nellement l'anne de llphant , en rfrence aux v-nements qui sy seraient drouls[81]. Le gnral chr-tien thiopien et vice-roi du Ymen, Abraha, aurait atta-qu en vain La Mecque avec une troupe dlphants pourdmolir le sanctuaire vnr par les Arabes (la Ka'ba).Le Coran rapporte ce rcit (Coran 105 :1-5), et il estdit que l'attaque fut repousse par la riposte miraculeused'oiseaux jetant des pierres brlantes. La tradition mu-sulmane dit que des tmoins oculaires de cette attaquetaient encore en vie lors de la rvlation de cette sou-rate. Plusieurs textes thiopiens mentionnent l'apparitionde ces mystrieux oiseaux[rf. ncessaire]. D'aprs Ikrimaibn ab Jahl, un des compagnons de Mahomet, les oi-seaux avaient la tte comme celles des oiseaux voraces,et personne n'aurait plus jamais observ d'oiseaux decette espce dans la rgion, ni avant ni aprs l'vnement.Toujours d'aprs le rcit d'Ikrima, les chroniqueurs rap-portent que ces oiseaux n'auraient occasionn aux soldatsque des blessures supercielles mais auraient t achevspar la vrole[84].Se trouvant dans une situation prcaire, sa mre Ami-na le cone une nourrice, d'abord Thuwaybah, ser-vante d'Abu Lahab, un autre de ses oncles, puis Halimahbint Abi Dhuayb (en) as-Sa`diyyah[Note 28] (de la tribudes Sa`dites, Ban Sa`d), et dont le mari tait Harith, lsd'Abd al-`Ouzza, ls de Rifa. Tous deux faisaient partiedu clan des Banu Sa`d[85] et taient pauvre[86]. cettepoque, la coutume des familles nobles de Quraych vou-lait que les enfants soient levs la campagne[86]. Celle-ci emporte le nourrisson dans le dsert o son mari vitavec la tribu des Sa`dites l'cart du reste de la popula-tion. La vie dans le dsert, au milieu des Bdouins rputspour la puret de leur langue, tait cense prodiguer auxenfants sant et force d'expression.La tradition islamique raconte qu'alors que Mahomet etl'un de ses frres de lait avaient la garde de quelquesbtes proximit des habitations, Halma et son mariAb Kabchah (surnom donn son mari) furent alertspar leur ls de lait[Note 29] qu'il aurait vu deux hommesvtus de blanc coucher Mahomet sur le sol et lui ouvrirla poitrine[Note 30]. Accourant sur les lieux, Halma et sonmari trouvrent Mahomet debout mais tout ple. Il leuraurait donn la mme version que celle du ls de lait. Lesdeux hommes vtus de blanc auraient t deux anges, en-voys pour purier le cur de l'enfant, destin tre pro-phte de l'islam, et pour apposer le sceau de la prophtieentre ses paules[Note 31].Craignant pour la sant de l'enfant, Halma se serait em-presse de rendre l'enfant sa mre Amina mais celle-cimeurt trois ans plus tard[87]. Mahomet n'a alors que sixans. Son grand-pre paternel `Abd Al-Muttalib le prendalors dans sa maison. Deux ans aprs, sur son lit de mort,

    `Abd al-Muttalib charge Ab Tlib, l'an de ses enfants,de prendre soin de Mahomet. Il l'lve comme ses propresenfants[88].

    5.2 Jeunesse

    Article dtaill : Enfance de Mahomet.

    Alors que Mahomet a douze ans, Abu Talib dcide de ten-ter sa chance dans le commerce caravanier avec la Syrie.Son neveu insiste pour l'accompagner. La Mecque, d'aprs les deux biographies (Sra Ibn Hi-chm et Sra Ibn Kathir), Mahomet se serait distingu desgens de son ge. Une tradition, avec ses exagrations selonl'historien Maxime Rodinson, en fait ds cette poqueun modle de perfection physique, intellectuelle et mo-rale [89] : il aurait t fort, judicieux dans ses propos,nergique dans ses expressions, dle ses amis et plusencore ses promesses. Il aurait vit avec un soin ex-trme tout ce qui peut faire souponner en lui quelquegot pour le vice.Vers 590, les Quraychites ayant dclar la guerre (connuesous le nom d'al-Fijr[Note 32] l'impie) aux Tribus deKnan et de Hawazan[90], ils marchrent contre elles com-mands par Abu Talib. Mahomet, g de vingt ans (ou dequatorze ans[91]) se serait distingu par son intrpidit.Les deux Tribus sont battues et disperses[92].Quelque temps plus tard, les fondations de la Kaaba sontgravement touches par des pluies torrentielles[92]. Me-naant de seondrer, le sanctuaire doit tre dmoli etreconstruit par les Quraychites. Quand il sagit d'y relo-ger la Pierre noire, une mtorite qui serait vnre parles Arabes depuis le temps d'Abraham, les tribus ne sac-cordent pas sur le choix de celui qui aura l'honneur dereplacer la pierre sacre. Elles conviennent qu'il revien-dra au premier qui se prsentera le lendemain la portedu temple. Selon cette tradition, cela aurait t Mahomet.Pour mnager les susceptibilits, il aurait enlev sa capeet y aurait plac la pierre noire, qu'il aurait fait lever en-suite par deux Arabes de chaque tribu et la prenant alors,il l'aurait place lui-mme, sous le regard approbateur detous les habitants de La Mecque, enchants de la noblessede cette action, pour dmler l'orgueil qui en avait t lemotif[93].

    5.3 Naissance d'une religion

    5.3.1 Premiers pas de l'islam

    Article dtaill : Islam.Mahomet eectue de nombreuses retraites spirituelles.

    La tradition musulmane arme que c'est en 610 que,pour la premire fois, l'archange Gabriel (Jibril) lui se-rait apparu dans la grotte de Hira o il avait coutume dese recueillir et lui aurait transmis, selon les croyances mu-

  • 5.3 Naissance d'une religion 11

    Mahomet recevant le Coran de Gabriel. Tir du Jami' al-Tawarikh (Histoire du Monde) de Rashid al-Din, Tabriz, Perse,1307.

    sulmanes, la rvlation, la parole de Dieu. Mahomet, quia alors 40 ans, commence transmettre des versets qu'ildclare tre rvls par Allah et dicts en arabe par Ga-briel, cette dicte aurait dur vingt-trois ans. Les rvla-tions se seraient accomplies ponctuellement ou rgulire-ment selon les pripties de sa vie et de la communautmusulmane. Selon le dogme musulman, c'est l l'originedu Coran, que Mahomet aurait pris soin d'enseigner ora-lement ds le dbut.La tradition rapporte que, eray par la premire vi-site de Gabriel, Mahomet se serait rfugi auprs de sonpouse et lui aurait racont cette vision. Khadija aurait re-couvert d'un drap Mahomet, sa demande (d'o l'intitulde la sourate : Al-Muzzammil, l'envelopp ) et se se-rait enquise d'avertir son cousin, Waraqa ibn Nawfal, quitait un chrtien nestorien et qui elle aurait annonc lanature prophtique de son poux. Plus tard, Khadija se-rait retourne voir son cousin, en compagnie de Maho-met. Waraqa lui aurait arm qu'il tait bien un prophtede Dieu et que l'apparition de la grotte de Hira aurait tl'archange Gabriel.Il aurait annonc Mahomet des dicults dansl'accomplissement de sa mission, notamment un bannis-sement de sa tribu. D'emble, Khadija aurait cru en sonpoux et lui aurait apport un soutien inconditionnel ; elleest, de ce fait, considre par les musulmans comme lapremire croyante. Mahomet aurait fait part secrtementde son message ses proches, et avec eux il fonde, unesorte de secte [94], un groupe de croyants qui se ferontappeler plus tard les musulmans : nomms ainsi en rf-rence Abraham (muslim, celui qui se donne, qui se sou-met volontairement Allah). Puis, la prdication devientpublique et stend l'ensemble de la population mec-quoise.La tradition place Mahomet au centre d'un noyau de -dles. Selon l'historien mdival Tabari, Khadija, auraitt la premire se convertir l'islam et Waraqa seraitdonc la deuxime. Il aurait t le premier homme suivre

    La caverne de Hira, l'endroit o Mahomet aurait reu le premierverset du Coran

    Mahomet parce qu'il savait que certains Juifs et certainsjudo-chrtiens attendaient la naissance d'un prophte etde deux Messies[95],[96]. Aprs sa femme Khadija et Wa-raqa, les premiers convertis l'islam seraient par ordrechronologique : Abou-Bakr ; puis Zayd ibn Harithah (es-clave de Khadija et donn Mahomet pour l'aranchiret mme le considrer comme son ls) Bilal ibn Rabah(esclave de Omayyah Ibn Khalaf. Ce dernier l'a torturparce qu'il sest converti l'islam. Il a donc t achet parle plus riche des compagnons de Mahomet Abou Bakrpour tre aranchi). Par la suite, plusieurs se converti-ront l'islam[97]. Au dpart, les compagnons de Mahometauraient t au nombre de trente-sept qui gardaient secretleur confession[98]. Bien que ses contemporains acceptentdicilement d'abandonner leurs croyances et leurs pra-tiques ancestrales[99], en trois ans, il russit sentourerd'une petite cinquantaine de disciples. Ils sont une cen-taine au bout de cinq ans.En 619 traditionnellement, Mahomet, jusque l protgpar son oncle Ab lib, est exclu du clan par le nouveauchef, son oncle Ab Lahab. Aprs une protection tem-poraire , il aurait t exclu dnitivement en 622, ce quidonna l'hgire.

    5.3.2 L'hgire

    Article dtaill : Hgire.La croissance du groupe inquite les Mecquois et les per-scutions contre Mahomet[100] et les siens se font de plusen plus vives aprs la mort de Khadija et d'Ab Tlib.Une premire vague d'immigration emmne une partiedes musulmans en thiopie o ils vivent quelque tempssous la protection du ngus ou roi d'thiopie. Mahomet

  • 12 5 SRA

    Carte des dirents trajets de migration musulmans au dbut del'hgire.

    prote de la saison du plerinage qui voyait auer vers LaMecque les Arabes de toutes les rgions de la pninsuled'Arabie pour prcher le message de l'islam. Il conclut unpacte avec un groupe de Mdinois qui acceptent son mes-sage. L'anne suivante, la communaut musulmane mdi-noise est plus nombreuse. 70 hommes se rendent en ple-rinage La Mecque pour prter allgeance Mahomet etlui proposer leur protection sil sinstallait Mdine[101].L'ordre est donn aux musulmans mecquois d'migrer(hgire) Yathrib (future Mdine) en 622[102], an 0 ducalendrier musulman.Selon la tradition, Mahomet aurait t le dernier partir,en compagnie de son dle ami et futur calife Abou Ba-kr. Ali, quant lui, reste sur place avec pour mission derestituer les dpts, dont Mahomet avait la garde, leurspropritaires.

    5.3.3 Chef de guerre et fondateur politique del'oumma

    Article dtaill : Batailles de Mahomet.

    Mahomet rorganise Yathrib, o il est en mme tempschef religieux, politique et militaire. Il sappuie la foissur les deux tribus arabes et les trois tribus juives qui yvivent (voir l'article Tribus musulmanes et juives de Ya-

    thrib). Un pacte-constitution dit aussi charte de Mdine,en fait huit documents rdigs des dates direntes,rgit les relations entre les direntes communauts re-ligieuses qui habitent la ville, garantissant notamment tous les citoyens la libert de conscience. Nanmoins, cenouvel ordre est venu contrarier les intrts des notablesde la ville, dont Abdullah ibn Oubayy ibn Salul et ceuxdes tribus juives de Mdine.Quelques juifs, par conviction, reconnaissant en Ma-homet le prophte tant attendu l'instar du rabbin`Abdullah ibn Salam, ou par opportunisme, embrassentl'islam[103],[104]. Mais les Juifs de Mdine ne se conver-tissent pas pour autant en masse. Au l du temps, les mu-sulmans dchantent et prennent leurs distances avec les gens du livre . La rupture est marque lorsque la di-rection de la prire devient la Ka'ba La Mecque et nonplus Jrusalem. la suite des perscutions que subirent les musulmans la Mecque, le Prophte reut peu de temps aprs avoirtrouv refuge Mdine l'ordre de combattre les Quraysh(Coran 8, 39). Les oprations se limitent de simplesraids sur des caravanes mecquoises, raids qui savrent in-fructueux au dbut[105]. Pendant le mois de ramadan enl'an 624, la bataille de Badr clate. Il sagit du premierconit men par une arme musulmane stricto sensu. Elleaurait oppos 317[Note 33] soldats musulmans un mil-lier de soldats mecquois. La victoire contre les Mecquoisassoit l'Empire musulman naissant et constitue un atoutpsychologique pour les musulmans. Le mois de jene,Ramadan, est par la suite x le mois anniversaire o au-rait commenc la rvlation du Coran ou, selon une autreversion, pour commmorer la bataille de Badr.Les Mecquois prennent leur revanche lors de la bataille deUhud, en l'an 625. Supportant mal la mainmise des mu-sulmans sur Mdine, certains notables juifs, l'instar deSalam ibn Abi Al-Haqiq, auraient prot de cette dfaitepour se rendre la Mecque et inciter les Mecquois reve-nir la charge. An d'en nir avec la menace que consti-tuait leurs yeux ce nouvel tat, les Mecquois forment unecoalition regroupant plusieurs tribus arabes dont Gatafan,Banu Sulaym, Banu Asad, Fazarah et Ashja. En l'an 627,une arme de dix mille soldats marche sur Mdine ; lesdfenseurs se retranchent derrire un foss creus sur laproposition du compagnon de Mahomet, le Persan Sal-man Al-Farisi. Le sige de la ville sinstalle dans la dure.Quelques escarmouches opposent les deux parties. La di-plomatie mecquoise a tent secrtement et a russi sou-doyer la tribu juive des Banu Qurayza qui avait la charged'une partie du front. Mahomet envoie quatre missairesaux Banu Qurayza pour sassurer de la ralit de leur sou-tien, mais les missaires sont mal reus et constatent ladfection des Banu Qurayza. En parallle, un homme deGhatafan nomm Nuaym ibn Masud se convertit secrte-ment l'islam et reoit l'ordre de semer la zizanie entreles coaliss. Il russit faire douter les Banu Qurayza dela solidarit des coaliss en cas de dfaite et fait douter lespremiers de la sincrit de leurs allis mdinois. Extnus

  • 13

    par le sige et les intempries, les coaliss dcident de le-ver le sige laissant les Banu Qurayza leur sort. Aprs unsige de 25 jours, ces derniers sont soumis au jugementde leur alli de jadis, Sa'd ibn Mu'adh : les hommes de latribu sont tus, leurs biens consqus et leurs femmes etenfants sont asservis.En 628, Mahomet part en plerinage La Mecque latte d'un convoi de 1 400 plerins et multiplie les signesde ses intentions paciques. Les Mecquois leur refusentl'accs au sanctuaire, mais concluent avec les musulmansla trve dite d'Al-Hudaybiyya. Prvue pour durer dix ans,elle permit dans les deux premires annes de plus quedoubler le nombre de musulmans[106]. En l'an 630 ( 8 del'hgire), la trve est rompue lorsquune tribu allie deLa Mecque agresse une tribu allie de Mdine. Mahometmarche secrtement sur La Mecque la tte de dix millesoldats. Aux portes de la ville, il garantit la scurit detoute personne non combattante et dclare une amnistiegnrale. La Mecque se rend alors sans opposition. partir de l'hgire, il aura fallu neuf ans pour que toutel'Arabie embrasse l'islam. Mahomet ordonne l'arrt desrazzias entre tribus arabes dclarant lors de son Sermond'Adieu, seul grand plerinage qu'il t, en l'an 632 : Lemusulman est intgralement sacr pour le musulman, sonsang est sacr, ses biens sont sacrs, son honneur est sa-cr. . L'unication de la pninsule arabe sous la bannirede l'islam n'est pas de nature laisser ses puissants voisinsindirents. Mahomet dcide donc d'envoyer ses ambas-sadeurs en gypte, en Perse et Byzance, entre autresdestinations, pour transmettre son message. L're de laconqute au-del de la pninsule va alors commencer.

    5.3.4 Mort de Mahomet

    Aprs avoir rorganis l'administration et assis l'inuencede l'islam La Mecque, il retourne Mdine, o il meurtle 8 juin 632 g de soixante-trois ans selon la traditionaprs une courte maladie[107]. Il est enterr dans son ap-partement mitoyen de la mosque prophtique .Avec la prise de Khabar en 628, le Prophte tait de-venu l'homme le plus riche du Hijaz[108] et pourtant samort il ne laissa rien comme hritage[109] ; il ne possdaitau moment de sa mort quune tunique, un pagne de tis-su grossier[110] et avait gag son armure contre un gallondorge chez un juif[111].Un agrandissement de la mosque de Mdine sous la dy-nastie omeyyade se fait autour de son tombeau, dorna-vant l'intrieur de la mosque, isol par un triple mur.Par la suite, ses disciples continueront de se trans-mettre oralement et sous forme d'crits les sourates, avantqu'elles ne soient rassembles dnitivement en un seullivre, le Coran, par le troisime calife Uthman moins devingt ans aprs la disparition de Mahomet[112].

    Mort de Mahomet, miniature du Siyar-I Nabi, Istanbul, 1595.

    6 Diplomatie et batailles internesArticle dtaill : Batailles de Mahomet.Mahomet aurait particip trente-cinq expditions, se-

    Lettre envoye Hraclius, l'empereur byzantin.

    lon les uns, quarante-huit selon d'autres[113] ou encoresoixante-dix. Mahomet envoya huit ambassadeurs vershuit rois ou gouverneurs, pour les appeler l'islam[114].Il sagirait :

    du gouverneur des Coptes en gypte,Muqawqas[Note 34] ;

    du gouverneur de Syrie, Harith ;

  • 14 8 AUTOUR DE MAHOMET

    du prince dOman, Djafar ben Djolonda ; du prince du Ymen, Haudsa ; du gouverneur de Bahren, Al Ala ben al Hadhrami ; du Ngus ou roi d'Abyssinie[Note 35] ; de l'empereur byzantin, Hraclius ; du roi de Perse, Khosro II.

    La lettre aurait contenu : Au nom d'Allah clment etmisricordieux. Dis : humain, je suis l'aptre d'Allah,envoy vers vous tous, de celui qui possde les cieux et laterre. Il n'y a pas de dieu en dehors de Lui, qui donne lavie et fait mourir [..] [115] La lettre nissait par Salut celui qui suit la droite voie. Mets-toi labri du chtimentde Dieu si tu ne le fais pas, eh bien, moi je t'ai fait parvenirce message ! [114].

    Lettre envoy au gouverneur de Bahren. Lettre attribue Mahomet, adresse Muqawqas

    gouverneur d'gypte.

    Autre image de la lettre envoye Muqawqas.

    7 Aspects de la psychologie de Ma-homet

    Portrait de Mahomet, tir de l'Histoire gnrale de la religion desTurcs de Michel Baudier. Paris (1625).

    Article dtaill : Aspects de la psychologie de Mahomet.

    Des spcialistes de disciplines varies se sont penchs surla psychologie de Mahomet. Deux lments sont souventretenus pour la caractriser. Des sources indiquent qu'il

    aurait t orphelin six ans[116]. Par ailleurs, 25 ans ilpouse Khadidja sans avoir dautre femme. Ce n'est quedeux ans aprs sa mort quil se remarie, cette fois en ayantplusieurs pouses.Lhistorien Maxime Rodinson retient le prol d'unhomme sage, quilibr[117]. Il constate que malgr ce-la Mahomet a un temprament inquiet, nerveux, causselon lui par son incapacit obtenir une descendancemle, source dinfamie l'poque. Cette inquitude estpeut-tre nourrie aussi par sa grande ambition. Il inter-prte lpisode o 6 ans, Mahomet a selon la tradition lecur ouvert par des anges, comme le signe d'une consti-tution pathologique quil rapproche des potes arabes pr-islamiques, les kohnn, qui pouvaient avoir des visions etexpliquaient les songes. Maxime Rodinson rapproche lagure de Mahomet de grands mystiques.Malek Bennabi rfute la thse de la schizophrnie[118]. Ilcompare le prophtisme de Mahomet celui de Jonas oude Jrmie, laide de la phnomnologie. La descriptiondes moments o Mahomet recevait une rvlation a ame-n de nombreux commentateurs voquer lpilepsie. Ce-pendant, Bennabi arme que toutes les caractristiquesde lpilepsie ne se retrouvent pas, et que par ailleurs, Ma-homet conservait lusage de sa mmoire, ce qui va len-contre de ce diagnostic.

    8 Autour de Mahomet

    8.1 Mahomet considr comme interces-seur

    Plusieurs hadiths donnent Mahomet le rled'intercesseur[69], de mme certains passages duCoran[Note 36]. Il ne parlera pas de lui-mme, mais il dira tout cequ'il aura entendu correspond bien l'ide selon la-quelle Mahomet, qui est illettr, retransmet ce que luidicte l'archange Gabriel.

    8.2 Annonce de la venue de Mahomet

    Article dtaill : Annonce de la venue de Mahomet.

    Le Coran arme que la venue de Mahomet comme pro-phte de l'islam pour toute l'humanit est annonce dansla Torah et dans l'vangile. Plusieurs passages de la Biblesont interprts en ce sens[119]

    Et quand Jsus ls de Marie dit : Enfants dIsral, je suis vraiment le MessagerdAllah [envoy] vous, conrmateur de cequi, dans la Thora, est antrieur moi, et an-nonciateur dun Messager venir aprs moi,

  • 8.3 Miracles 15

    dont le nom sera Ahmad. Puis quand celui-ci vint eux avec des preuves videntes, ilsdirent : Cest l une magie manifeste.

    Sourate 61.6

    (Je prescrirai ma Misricorde )..., Ceuxqui suivent le Messager, le Prophte illettrqu'ils trouvent crit chez eux dans la Torah etl'vangile. Il leur ordonne le convenable, leurdfend le blmable, leur rend licites les bonneschoses, leur interdit les mauvaises, et leur tele fardeau et les jougs qui taient sur eux. Ceuxqui croiront en lui, le soutiendront, lui porte-ront secours et suivront la lumire descendueavec lui ; ceux-l seront les gagnants.

    Coran VII, Al-A'raf : 157[120],[Note 37]

    8.3 Miracles

    Mahomet lors de l'pisode du Voyage nocturne, chevauchant lecheval Bouraq, est entour d'anges, dont l'archange Gabriel, gauche. Mahomet, comme il est de tradition dans la peinture per-sane, est aurol de ammes et son visage est reprsent couvertd'un voile. Peinture issue d'un Khamseh de Nizami, attribue Sultan Muhammad et date 1539-43[121].

    Mahomet aurait dit que le Coran est un miracle [122].Selon le Coran et des hadiths, Mahomet aurait fait unesrie de miracles :

    La scission de la Lune a eu lieu, lorsque les gens deLa Mecque auraient demand Mahomet de faireun miracle. Les Mecquois auraient vu le miracle seraliser devant leurs yeux[123]. Le verset du Coran dela sourate de la Lune rapporte aussi qu'elle se seraitfendue[Note 38].

    La pluie tombe quelque instants aprs parl'invocation du Prophte, et ce plusieursreprises[124].

    La bndiction de l'eau ; quand ses compagnons onteu soif et sen sont alls demander de l'eau Ma-homet, pour boire et pour faire leurs ablutions, Ma-homet t jaillir comme des fontaines l'eau entre sesdoigts, en mettant sa main dans son rcipient. Il y eneut pour tous ses compagnons, nombreux de millecinq cents hommes[125],[126],[125]. L'eau jaillit de lasource de Tabuk ainsi que du puits d'al Hudhaybiyyagrce l'invocation du Prophte[127].

    La bndiction de la nourriture ; en l'honneur deson mariage avec Zaynab, Um Sulaym prpara unebouillie sucre dans un rcipient que mangrentquelque trois cents invits par groupe de dix. lan du repas, Anas constata que le rcipient tait res-t tel qu'il tait au dbut[128]. Une autre fois, lors del'expdition de Tabuk, les gens sourirent de grandedisette et demandrent la permission d'immoler deschameaux pour se nourrir. Mais sous le conseil deOmar, le Prophte ordonna de rassembler ce quireste de nourriture compos d'une poigne de mas,de dattes et de galette, ils rassemblrent ainsi une pe-tite quantit de nourriture qu'ils mirent sur un voiletendu par terre. Il invoqua ensuite la bndictionde Dieu. Les musulmans taient composs de 30000hommes, remplirent tous leurs ustensiles de cettenourriture et mangrent jusqu' satit en laissantune grande quantit[129].

    Dirents malades auraient t guris[130],[131].

    La toile d'araigne et le nid de pigeon devant l'entrede la caverne, lors de la venue des troupes mec-quoises qui voulaient entrer dans la grotte o Ma-homet et ses compagnons se sont cachs. Ce rcita inspir Franois Coppe pour LAraigne du Pro-phte.

    La docilit des arbres ; plusieurs reprises le Pro-phte saisit une branche de l'arbre pour que celui-cile suive aussi docilement qu'un chameau quand lematre le tire par une bride[132].

    Une brebis aurait parl Mahomet[133].

    Un rocher aurait parl Mahomet[134].

  • 16 8 AUTOUR DE MAHOMET

    8.4 Mahomet, la mdecine, la sorcellerie etles dmons

    Le livre At-Tibb an-Nabawi[135] d'Al-Suyt ou encorecelui de Ibn Qayyim al-Jawziyya renferme presque tousles dires du prophte Mahomet et ceux de ses compa-gnons pour traiter les maladies. Cette mdecine est appe-le la mdecine prophtique . Les mmes sintressentde prs au mauvais il et la sorcellerie, au commerceavec les dmons ou aux jinns : Une autre race habi-tant la terre, des esprits qui habitent les endroits dserts,les points d'eau, les cimetires et les forts. . La mmesource indique 129 hadiths sur la mdecine sont rapportsdans le Sahih al-Bukhari. Et, par la suite, quelques mde-cins musulmans ont prtendu tablir des essais cliniquespour attester les dires de Mahomet. Les plus anciens sontAbu Nu`aym, Ibn Qayyim al-Jawziyya et Jalal ad-Din as-Suyuti.

    8.5 Armes

    D'aprs le professeur Hamidullah[93], toutes les batailleslivres par Muhammad taient dfensives. Les rai-sons de chacune sont systmatiquement expliques dansla biographies de Mahomet d'Ibn Ishaq connue par la ver-sion d'Ibn Hicham. Mahomet dira sur le combat et lesarmes Le vrai combat ne se livre pas au sabre, mais dansl'me de l'homme [136].Selon les traditions musulmanes mdivales, Mahometaurait possd sept pes[137].

    La premire aurait port le nom d'Adhb. Il l'auraiteue avant la fuite de Mdine (hgire), et aurait com-battu avec cette pe lors de la bataille de Badr.

    La deuxime se serait appele Dh'l-qr. Elle au-rait appartenu Monabbih, ls de Hadjdj, et Ma-homet l'aurait trouve au cours de la bataille deBadr[137].

    Trois autres aurait t un butin de guerre contreles Bni Qainoq. Elles portent les noms suivants :Khaif, Battar et Qoaite.

    Enn, Ali lui aurait oert deux autres pes qu'il au-rait trouves dans le temple des Bani Tayy. Les nomsde ces pes sont Mikhdsam et Rosoub[137].

    Mahomet aurait eu trois arcs, trois cuirasses, trois lanceset un bouclier[137].

    8.6 Ses secrtaires

    Mahomet aurait choisi dix secrtaires pour crire ses r-vlations et pour grer l'argent et les revenus[138].

    8.7 Ses aranchisArticle dtaill : Esclavage dans le monde arabo-musulman.

    Mahomet aurait dit une personne qui voulait avoirle paradis : Dlivrez vos frres des chanes del'esclavage[139]. Mahomet a achet 17 esclaves pour leurrendre la libert[140]. Bilal fut un des premiers Noirs jouir de la libert pour devenir le premier muezzin del'islam[141].

    Rdigez un contrat d'aranchissementpour ceux de vos esclaves qui le dsirent,si vous reconnaissez en eux des qualitset donnez-leur des biens que Dieu vous aaccords[142].

    Le Coran, La Lumire , XXIV, 33, (ar)

    8.8 Son plerinageMahomet a accompli trois fois le rituel du plerinage.Deux fois avant sa fuite et une fois lorsqu'il tait Mdine.Le dernier plerinage sappelle Hadjetou el Wad ( leplerinage de l'adieu ou de la perfection ). Mahometa fait quatre fois la visite de l'Accomplissement[113].

    8.9 Sa vie maritaleArticle dtaill : pouses de Mahomet.

    Selon ses biographes, Mahomet aurait eu en tout quinzepouses[143] tout au long de sa vie. Dans son livre La chro-nique, l'historien mdival Tabari signale que Mahometaurait convoit cinq femmes et qu'il avait deux esclavesdont l'une Maria lle de Simon le Copte [140], lui don-na un ls, Ibrahm, qui mourut l'ge de deux ans. Ilavait parfois en mme temps onze femmes, parfois neuf etparfois dix. Quand il mourut, il laissa neuf veuves. [143].Un peu plus loin, Tabari signale que selon d'autres tradi-tions, Mahomet aurait pous vingt femmes et qu' il y aen outre cinq femmes que le prophte a convoites, maisqu'il n'a pas pouses [144].Aprs la mort de Khadija, sa premire pouse, il pouse laveuve Saouda, puis, pratique conforme aux normes et auxvaleurs de l'Arabie de l'poque[145],[146], g d'environ 50ans, il pouse Acha lle d'Abu Bakr ge de 6 ans[147].Trois ans plus tard, il consomme le mariage ; elle a 9ans[148]. Cependant, l'ge d'Acha lors de son mariageest sujet controverse pour des raisons d'incohrenceschronologiques multiples, tant donn qu'il n'existaitpas de vritable calendrier l'poque chez les Arabesde la pninsule arabique avec une date de rfrenceclaire[149],[150]. Aussi, l'historien Maxime Rodinson met

  • 8.11 Description physique et reprsentations 17

    une certaine rserve au sujet de ce hadith[151]. D'aprs lachercheuse britannique Ruqayyah Waris Maqsood (en),Acha avait probablement 19 ans lorsqu'elle sest marieau Prophte Mahomet[152]. En 627, il se marie avec Ray-hana une juive, puis Myriam en 629 une chrtienne ; lamme anne, il se marie avec Sayya une juive, en ac-cord avec les rgles de mariage de l'islam. la n de sa vie, Mahomet aurait eu neuf femmes[Note 39],dont une esclave chrtienne copte qui lui avait t don-ne par le roi dgypte. Selon le Coran[153],[154], ce statutspcial de Mahomet lui autorisant d'avoir plus de quatrepouses lui aurait t rvl par l'archange Gabriel :

    prophte ! il t'est permis d'pouser lesfemmes que tu auras dotes, les captives queDieu a fait tomber entre tes mains, les lles detes oncles et de tes tantes maternels et paternelsqui ont pris la fuite avec toi, et toute femme -dle qui aura donn son me au prophte, si leprophte veut l'pouser. C'est une prrogativeque nous t'accordons sur les autres croyants . Nous connaissons les lois du mariage quenous avons tablies pour les croyants. Ne crainspoint de te rendre coupable en usant de tesdroits. Dieu est indulgent et misricordieux. (sourate al Ahzab, versets 49-51)

    La plupart de ses unions avaient un caractre politique etaccompagnait le ralliement de tel notable ou tel clan[155].Au Moyen ge la polygamie est frquente en Arabie, Ma-homet la limite quatre pouses[156]. part Aycha, toutesles autres pouses de Mahomet taient veuves, pour cer-taines plusieurs fois. L'une de ses pouses perdait conti-nuellement du sang. Les mariages sont tous lis un in-trt diplomatique comme le veut la tradition arabe del'poque. Chaque mariage tablissait un lien de sympa-thie avec la tribu de la marie[157],[158].

    8.10 Les pouses de Mahomet Khadija bint Khuwaylid. Sawda bint Zama. Acha bint Abi Bakr. Hafsa bint Omar. Zaynab bint Khouzayma. Hind bint Abi Umayya. Zaynab bint Jahsh. Juwayriyya bint al-Harith. Rayhana bint Zayd. Saya bint Houyay.

    Ramla bint Abi Sufyan. Maria al-Qibtiyya. Maymouna bint al-Harith.

    8.11 Description physique et reprsenta-tions

    8.11.1 Portrait

    Article dtaill : Reprsentation gure dans les arts del'Islam.

    la dirence de celle de Jsus de Nazareth,l'apparence et l'allure physique de Mahomet ont tprcisment dcrites[159], certains manuscrits accumu-lant les dtails[160]. Suivant les descriptions reprises parTabari[161] ou Bukhari[162], il n'tait ni longiligne ni tra-pu, sa peau n'tait ni d'une blancheur clatante ni fonce,sa chevelure n'tait ni crpue ni outrancirement longue.Il avait les paumes et les pieds pais, sa tte tait grosse etses articulations imposantes. Les poils qui descendaientde sa poitrine son nombril formaient une longue ligne.Quand il marchait, il sinclinait vers le devant comme sildescendait d'une pente. Sa barbe tait ample et ne parais-sait que la moiti de son ge[163].

    8.11.2 Les images

    Mahomet (voil), Ali et ses ls, enluminure ottomane du XVIesicle, Bagdad.

    La tradition islamique a hrit de linterdiction juivede la reprsentation de Dieu, elle-mme issue du

  • 18 8 AUTOUR DE MAHOMET

    Dcalogue[164], mais l'aniconisme n'a jamais explicite-ment t promulgu : l'interdit pesant sur la fabricationdimages cultuelles dtres vivants ayant un soue vi-tal (rh) (autrement dit, les tres humains et les ani-maux) nest pas pos par le Coran, ni la Sunna[165], ni, aproprement parler, par aucun des hadiths[166] mme silest incontestable que ces derniers vhiculent une concep-tion fort ngative - presque diabolisante - des images[167] :leurs crateurs sont souponns, voire accuss, de se li-vrer au blasphme en prtendant rivaliser avec l'activitcratrice d'Allah[168].Si interdit il y a, c'est davantage dans un sentiment lar-gement partag et un certain consensus thologique - unijm - qui rprouvent ces reprsentations et qui, mme d-pourvus de justication thorique objective, suscitent unelarge adhsion chez les musulmans, la suite du courantmajoritaire sunnite[169].Ainsi, l'interdit sest tendu - mais pas partout ni tou-jours - la guration de Mahomet (jug non digne d'trereprsent an d'assurer la primaut de la lecture et del'iconographie du Coran ou ou contraire jug trop digneontologiquement pour tre gur, el-Muhammad en-Nrla lumire mohammedienne tant selon les sous tropclatante pour tre regarde[170]), voire celle de tous lesprophtes, leurs familles et leur descendance[169].

    8.11.3 Direntes approches

    Principaux courants de l'islam

    Les direntes branches de l'islam ne partagent pas unevision strictement commune de la vie du message du pro-phte et ont dvelopp des interprtations propres.En matire iconographique et de manire gnrale, lesunnisme rprouve la reprsentation de tout tre poss-dant une me, d'autant plus sil sagit de Mahomet, cequi sapparente alors au blasphme. Au XVIIIe sicle,Ibn Abd al-Wahhb, fondateur sunnite du wahabbisme,donne une interprtation innovante des hadits dfavo-rables aux images et prne un iconoclasme radical[171].L'interdiction sunnite n'est cependant pas respecte de fa-on absolue et certains courants sunnites n'en tiennent pascompte[172].

    Cet interdit est galement moins saillant chez les chiitesduodcimains qui ont dvelopp un rituel et une dogma-tique de l'image : l'achage de grands portraits n'y estpas rare la n du XXe sicle et des artistes ont pro-pos des illustrations pieuses de Mahomet en majestou adolescent[173] qui ont encore connu une certaine dif-fusion aprs les annes 1990 en Iran[174]. Mme si cesimages elles-mmes ont fait l'objet de critiques svreset tendent se rarer[175], les reprsentations iconiquesdes martyres Hussein et Ali, des imams sacrs et desgrands ayatollahs restent trs habituelles en Iran, ainsi quela production de caricatures de responsables politiques etreligieux[171].

    8.11.4 Reprsentations

    Mahomet selon une illustration persane (Bibliothque nationalede France)

    S'il faut constater que l'art de l'islam -qui est essentiel-lement un art du concept caractris par l'vitement del'imitation des tres vivants ainsi que par l'abstraction -vite d'une manire gnrale le portrait[176], Mahometa nanmoins t rgulirement reprsent en Perse, enInde, en Afghanistan, en Turquie, ... avec direntesvariantes[177]. Cependant, et malgr la nature iconiquede bien des pisodes de sa vie, le prophte de l'islam at peu reprsent pour lui-mme : il sagit essentielle-ment de reprsentations - pas toujours guratives - enmouvement ou en action pour l'illustration desditspisodes[159].Al-Dinawari rapporte l'existence de portraits ds le IXesicle mais il n'en existe plus de trace : il faut attendre lan du XIIIe sicle pour trouver les premires reprsen-tations dans des enluminures en Perse ilkhanide. Le Pro-phte est alors reprsent dans des chroniques visage d-couvert - nimb d'une aurole ou d'une amme - mais levisage, ainsi que les mains, se trouvent voils progressive-ment partir du XVe sicle. La silhouette se voile ensuiteentirement avant de disparaitre compltement au pro-t de motifs ou de formules vocatrices de sa personne,quittant une ralit anthropomorphe laquelle se substi-tue une amme, une lumire ou encore une absenceperceptible [178]. Mahomet est nalement remplac parla calligraphie de son nom, par une hilya - portrait-crit -, par un arbre gnalogique, voire l'empreinte de

  • 8.13 Ses descendants 19

    Illustration du Siyer-i Nebi, XVIe sicle

    ses pieds ou de ses sandales[178] dans une volution spiri-tuelle qui doit notamment au sousme chiite qui considreles reprsentations anthropomorphes comme mondaineset non-musulmanes[178]. la n du XXe sicle des bandes dessines, vocationpdagogique, adaptant le Coran ont t publies en payssunnites[179] mais ont suscit le dbat avant que la publi-cation en soit stoppe[180] : en eet, au dbut du XXIesicle, en dehors de l'espace chiite[173], l'interdit concer-nant les reprsentation de Mahomet - qui reprsente uneralit divine pour nombre de croyants - est devenu plusfort qu'il ne l'tait auparavant, pour atteindre une granderigueur et devenir un interdit majeur sapparentant untabou[181]. Dans ce contexte, la publication de caricaturesde Mahomet dans un journal danois en 2005, relayesdans des mdias internationaux, a soulev un toll et pro-voqu des ractions violentes dans plusieurs pays de tra-dition et de culture islamiques et certaines communautsmusulmanes des pays occidentaux.

    8.12 Reliques

    De nombreuses reliques du prophte de l'islam sont au-jourd'hui conserves Istanbul, ainsi qu' Mdine, entre

    autres. Une paire de chaussures de Mahomet, trs sacrepour les plerins musulmans, qui se trouvait Lahore auPakistan a t vole en 2002[182].

    Empreinte prsente comme celle du pied de Ma-homet au muse d'Istanbul.

    Boite contenant des poils de barbe de Mahometconservs au muse de Konya en Turquie.

    8.13 Ses descendants

    Articles dtaills : Famille de Mahomet et Descendancemahomtane.

    Aprs la mort de Mahomet, de nombreux musulmans serclament de sa descendance. Ils sont alors qualis dechrif, littralement noble ou sayyid seigneur .Leur ligne remonterait Mahomet par l'intermdiaired'al-Hasan ou d'Al-Husayn, les enfants de Ali ibn Abi Ta-lib et de Fatima Az-Zahra, la lle de Mahomet. Ces consi-drations gnalogiques peuvent revtir une dimensionpolitique importante lorsque certaines familles rgnantesla font valoir pour asseoir leur lgitimit, l'instar desHachmites en Jordanie et de la famille royale du Maroc,les Alaouites. Nanmoins il n'y a rien ce sujet dans leCoran ; le fait d'tre descendant de Mahomet ne donneaucun privilge particulier[183].En Occident, tre ou se revendiquer de la descendance deMahomet est plus anecdotique. Nanmoins, la suite dela conqute de l'Espagne au VIIIe sicle, plusieurs dynas-ties espagnoles comptent Mahomet dans leur ascendance.

    9 Mahomet dans la littrature oc-cidentale

    9.1 Moyen ge

    Fresque de la Basilique San Petronio de Bologne en Italie, oMahomet est tourment par un diable.

  • 20 9 MAHOMET DANS LA LITTRATURE OCCIDENTALE

    Mahomet apparait tout d'abord dans la littrature popu-laire occidentale, sous le nom de Mahound (entre autrescorruptions comme Mahowne, Mahon) en tant quedivinit paenne ou dmon[184] : il est parfois identicomme l'une des principales divinits des Sarrasins ausein d'un panthon variant d'une uvre l'autre (parexemple, aux cts d'Apollyon et Termagant dans LaChanson de Roland, voire comme une divinit paennegnrique d'autres peuples indles : ainsi, dans lesmystres du cycle de York, Pharaon l'ore de la mort,appelle son arme adresser ses prires la divinit Mahowe [185].Sous l'inuence de sources espagnoles comme les chro-niques d'Euloge de Cordoue ou de rcits de plerins re-venant de Terre sainte comme celui de Dithmar, le Maho-met de la littrature se rapproche aux XIIe et XIIIe siclesde celui de la tradition musulmane, sa vie est enrichiede nombreuses histoires fabuleuses et calomnieuses. Desbiographies occidentales eurissent, essentiellement enlatin, telles la Vita Mahumeti de Embricon de Mayence,les Otia de Machomete de Gautier de Compigne dont leRoman de Mahomet (1258) d'Alexandre du Pont est uneadaptation qui constitue la premire uvre de littraturefranaise son sujet. Mahomet y est prsent comme unschismatique de la chrtient, brutal et perde, souventcomme un sorcier malfaisant[186].Au XIIIe sicle, Dante, dans la Divine Comdie, prsenteMahomet en compagnie de son cousin Al ibn Ab Tlibdans son neuvime cercle des enfers, celui qu'il rserveaux schismatiques, les entrailles sortant de son ventreouvert. Cette description sera utilise par plusieurs ar-tistes, comme rcemment Salvador Dal, pour reprsenterMahomet les entrailles exposes ou encore Gustave Dordans son illustration de la Divine Comdie. On rencontreaussi le Mahomet ventr de Dante dans certaines glises,telles la Basilique San Petronio de Bologne en Italie, o ilest reprsent tourment par un diable.

    9.2 XVIIIe sicleDans la littrature occidentale du XVIIIe sicle, Mahometest souvent considr comme l'auteur du Coran[Note 40].Selon le critique littraire Franois Busnel, parlant de lapice de Voltaire Le Fanatisme ou Mahomet, Le fa-natisme ou Mahomet le prophte est une charge contrel'islam et, plus largement, contre toute religion mono-thiste [187]. Dans cette pice, Voltaire fait dire l'unde ses personnages que Mahomet est un imposteur ,un faux prophte , un fanatique et un hypo-crite [188],[189].C'est pourtant l'intolrance de l'glise catholique et lescrimes commis au nom du Christ qui taient les pre-miers viss par le philosophe des Lumires[190]. C'est cequ'crit Voltaire dans une lettre de 1742 : Ma pice re-prsente, sous le nom de Mahomet, le prieur des Jacobinsmettant le poignard la main de Jacques Clment [191].

    L'ouvrage de Voltaire

    Ce double sens de la pice est conrm par le critique lit-traire Julien Louis Georoy : Mahomet est donc unmauvais charlatan, un caard imprudent et tmraire : travers son costume blouissant, on reconnat toujours lecapuchon du rvrend pre Bourgoing [192]. Les dvotsqui n'ont pas t dupes l'ont attaqu immdiatement enjustice pour impit et sclratesse, et Voltaire a d reti-rer sa pice. Par ailleurs selon Emmanuel Leroy-Ladurie, le philosophe tenant du Disme attribue dabord au Co-ran limmense mrite davoir arm avec plus de rigueuret de raison que le christianisme lunicit de Dieu. Il aretir toute lAsie de lIdoltrie [193]

    Le Marquis de Sade fait mettre par son personnage dumoribond des critiques violentes contre l'ensemble deschefs religieux, dont videmment Mahomet : Ton Jsusne vaut pas mieux que Mahomet, Mahomet pas mieuxque Mose, et tous trois pas mieux que Confucius quipourtant dicta quelques bons principes pendant que lestrois autres draisonnaient ; mais en gnral tous ces gens-l ne sont que des imposteurs, dont le philosophe sestmoqu, que la canaille a crus et que la justice aurait dfaire pendre. [194]

  • 9.3 XIXe sicle 21

    9.3 XIXe sicleAlphonse de Lamartine crit une Vie de Mahomet en1854[195], dont on peut dire que c'est la premire biogra-phie crite par un Occidental qui ne soit pas charge. Ily dit :

    Jamais un homme ne se proposa, volon-tairement ou involontairement, un but plus su-blime, puisque ce but tait surhumain : Sa-per les superstitions interposes entre la cra-ture et le Crateur, rendre Dieu l'homme etl'homme Dieu, restaurer l'ide rationnelle etsainte de la divinit dans ce chaos de dieuxmateriels et dgurs de l'idolatrie Jamaishomme n'accomplit en moins de temps une siimmense et durable rvolution dans le monde,puisque moins de deux sicle aprs sa prdi-cation, l'islamisme, prch et arm, rgnait surles trois Arabies, conqurait l'Unit de Dieula Perse, le Khorassan, la Transoxiane, l'Indeoccidentale, la Syrie, l'gypte, l'thiopie, toutle continent connu de l'Afrique septentrionale,plusieurs iles de la Mditerrane, l'Espagne etune partie de la Gaule.

    Si la grandeur du dessein, la petitessedes moyens, l'immensit du rsultat sont lestrois mesures du gnie de l'homme, qui oseracomparer humainement un grand homme del'histoire moderne Mahomet ? Les plus fa-meux n'ont remus que des armes, des lois, desempires ; ils n'ont fond, quand ils ont fondsquelque chose, que des puissances matrielles,croules souvent avant eux. Celui-l a remudes armes, des lgislations, des empires, despeuples, des dynasties, des millions d'hommessur un tiers du globe habit ; mais il a remu,de plus, des ides, des croyances, des mes. Il afond sur un Livre, dont chaque lettre est deve-nue une loi, une nationalit spirituelle qui en-globe des peuples de toutes les langues et detoutes les races, et il a imprim, pour carac-tre indlbile de cette nationalit musulmane,la haine des faux dieux et la passion du Dieu unet immatriel

    Philosophe, orateur, aptre, lgislateur,guerrier, conqurant dides, restaurateur dedogmes, fondateur de vingt empires terrestreset dun empire spirituel, voil Mahomet. toutes les chelles o lon mesure la grandeurhumaine, quel homme fut plus grand[196] ?

    De mme, Victor Hugo, dans un pome de La Lgendedes sicles (1858), L'an neuf de l'Hgire, prsente de faonromantique la mort de Mahomet :

    Et sa femme Ascha se tenait en arrire ;Il coutait pendant quAboubkre lisait,

    Et souvent voix basse achevait le verset ;Et lon pleurait pendant quil priait de la sorte.Et lAnge de la mort vers le soir la porteApparut, demandant quon lui permt dentrer.Quil entre. On vit alors son regard sclairerDe la mme clart quau jour de sa naissance ;Et lAnge lui dit : Dieu dsire ta prsence.Bien, dit-il. Un frisson sur les tempes courut,Un soue ouvrit sa lvre, et Mahometmourut[197].

    Mahomet est aussi une pice thtrale de Johann Wolf-gang Von Goethe[198]. Selon le spcialiste de la littratureallemande du XIXe sicle, Adolphe Bossert[199],

    Le Mahomet de Goethe nest pas, commecelui de Voltaire, un imposteur ; cest uncroyant, possd du besoin de rpandre sa foi.Il commence par adorer les toiles ; mais bien-tt, au-dessus des toiles, il dcouvre celui quileur a donn lexistence et qui a form luni-vers. lve-toi, cur aimant, vers lauteur detoutes choses ! Sois mon seigneur et mon dieu,toi qui as cr le soleil, et la lune et les toiles,et la terre et le ciel, et moi-mme ! La foide Mahomet reste pure, aussi longtemps quelleest renferme en lui-mme, quelle demeure uncolloque entre son dieu et lui ; elle se rabaisse etse corrompt, ds quil cherche la faire pn-trer dans les mes grossires. Il est oblig dem-ployer la force, mme la ruse, pour fonder sareligion ; il suscite des inimitis lgitimes, et, la n, il meurt empoisonn[200].

    Johann Wolfgang Von Goethe a appris l'arabe et il est allen Arabie pour comprendre le personnage principal de sapice thtrale Mahomet[198]. Il dira aprs que :

    Si c'est a l'Islam, alors nous sommesnous tous musulmans[201]

    Pour Ernest Renan, parlant de la pice de Voltaire,

    Mahomet nous apparat comme unhomme doux, sensible, dle, exempt de haine.Ses aections taient sincres ; son caractre,en gnral, port la bienveillance Rien demoins ressemblant cet ambitieux machiav-lique et sans cur qui explique en inexiblesalexandrins ses projets Zopyre [..] ses prcau-tions dans les batailles taient peu dignes d'unprophte[202]

    .

  • 22 10 MAHOMET DANS LES UVRES DE FICTION

    9.4 XXe sicle

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    Annie Besant crit Quiconque ayant tudi la vie etla personnalit du grand prophte d'Arabie, connais-sant son enseignement et sa manire de vivre, nepeut que ressentir de la vnration pour cet mi-nent prophte, l'un des grands messagers de Dieu.Quoique insigniants que puissent tre mes direspour un lecteur familiaris aux paroles du prophtechaque fois que je les relis, je ressens une admira-tion et une vnration nouvelles pour cet incommen-surable matre arabe[203].

    En 1988, Salman Rushdie voque Mahomet dansles Versets sataniques qui provoquent une vaste pol-mique, assortie d'une fatwa rclamant lexcution del'auteur, en 1989[204]. D'aprs al-Tabari, Satan au-rait tent de dicter des enseignements hrtiques Mahomet. Cet incident aurait eu lieu La Mecque,huit ans avant l'hgire, alors que Mahomet rcitait lasourate de l'toile, dans laquelle sont mentionnestrois desses considres par les Korachites paens,comme des " lles de Dieu ". D'aprs MaximeRodinson, al-Lat, al-`Uzz, et Mant taient, desdesses prislamiques appeles les lles d'Allah .Mahomet aurait, dans une premire version, recom-mand qu'on leur rendt un culte, ces versets pro-noncs puis abrogs, sont les fameux versets sata-niques voqus dans le roman de Rushdie.

    Article dtaill : Les Versets sataniques.

    9.5 XXIe sicle

    En 2005, la publication de douze caricatures de Ma-homet par le journal danois Jyllands-Posten soulvela colre dans les pays musulmans. Des manifesta-tions pour protester contre les dessins danois ont lieudans plusieurs pays dont les manifestations violentesdevant le consulat italien Benghazi en Libye qui ontfait onze morts.

    En 2012, le lm L'Innocence des musulmans mettanten scne des passages de la vie de Mahomet est in-voqu comme raison principale des manifestationset attentats anti-amricains de septembre 2012.

    10 Mahomet dans les uvres de c-tion

    10.1 Romans et essais Ren Marchand, Mahomet : Contre-enqute, Ed. de

    l'Echiquier, 2006, (ISBN 978-2-909904-31-3)

    Plantu, Je ne dois pas dessiner Mahomet, Seuil, 2006(ISBN 978-2-02-090284-7)

    Ahmed Youssef, Le Moine De Mahomet -L'entourage Judo-Chrtien La Mecque AuVIe sicle, ditions du Rocher, 2000

    Jean-Pierre Proncel-Hugoz, Le Radeau de Maho-met, (Champs, no 141) Flammarion, 1999 (ISBN978-2-08-081141-7)

    Virgil Gheorghiu, La vie de Mahomet, ditions duRocher, 1989

    Jamel Eddine Bencheikh, Le Voyage nocturne deMahomet, Imprimerie Nationale, 1988

    10.2 Thtre Salim Bachi, Le silence de Mahomet, Gallimard,

    2008 (ISBN 978-2-07-078483-7)

    Voltaire, Le Fanatisme ou Mahomet, diteur FreierGeist (1er janvier 2003)

    10.3 Films

    Plusieurs lms, des lms de ction biographique ou deslms documentaires, ont t consacrs Mahomet.Parmi les lms de ction, plusieurs sont raliss dansune perspective musulmane et simposent de respecterl'interdiction de reprsenter Mahomet. Ils y parviennenten recourant des plans en camra subjective chaque foisqu'une scne implique Mahomet. C'est le cas du lm bio-graphique Le Message, coproduction multinationale ra-lise par Moustapha Akkad et sortie en 1976. Plusieurslms d'animation amricains produits par le studio BadrInternational adoptent la mme technique : Muhammad :The Last Prophet de Richard Rich en 2002 et ses pr-quelles sorties au cours des annes suivantes : Before theLight, Salman the Persian et Great Women of Islam.Par ailleurs, plusieurs documentaires consacrs Maho-met ou l'histoire de l'islam en gnral relatent la vie duprophte. C'est le cas de la srie documentaire Islam :Empire of Faith de Robert H. Gardner, distribue par lacompagnie amricaine PBS en 2000. En 2002, la mmechane produit un documentaireMuhammad : Legacy of aProphet, ralis par Michael Schwarz et Omar al-Qattan.En 2011, du 21 au 25 juillet, la chane britannique BBCdiuse une mini-srie documentaire en trois volets surla vie de Mahomet, The Life of Muhammad, ralise parFaris Kermani. Selon la BBC, il sagit de la premire srie

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    documentaire consacre au prophte de l'islam tre dif-fuse sur une chane europenne[205]. La mini-srie estpurem