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Dossier: Tarmed Pour le meilleur et pour le pire www.svmed.ch SVM Express: démission du président de la FMH Assemblée des délégués 16 20 N o 3 - Mai 2004

Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

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Dossier: TarmedPour le meilleur et pour le pire

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SVM Express: démission du président de la FMH

Assemblée des délégués

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Courrier du médecin vaudois • Mai 2004 • 1

Le GâchisSommaire

Dossier 3-12 Tarmed, premier bilanet vives réactions

SVM Express 14-16

Calendrier médical vaudois 17

Opinions 18

Portrait de membre 19Nouvelle rubrique!

Chez les délégués 20

Editorial

La médecine est un art difficile, qui nécessite

de nombreuses années d’études, que nous

tentons de perfectionner sans cesse. Il

demande une totale disponibilité de celui qui

la pratique et ne peut être exercé que

dans la sérénité. Ces deux conditions,

indispensables au maintien d’une

médecine de qualité, ne sont plus rem-

plies aujourd’hui. Avec la complicité de

la FMH, un carcan administratif a été mis en place, comprenant des

mesures de plus en plus coercitives, en vigueur ou à venir, dont la dernière

en date est l’introduction de Tarmed.

Rapidement, à l’usage, il s’est révélé pire que ce que les plus pessimistes

avaient pu imaginer. Même HH Brunner, père de Tarmed, parle d’échec

lamentable (BMS 2004;85: 492-3).

Dès lors, comment travailler dans la sérénité lorsqu’il faut sans cesse se pré-

occuper du chronomètre et de toutes sortes de problèmes administratifs?

Tarmed, en reconnaissant les prestations en l’absence du patient, et en les

valorisant, comme les téléphones, au même niveau que la consultation,

ouvre la porte à un grave danger: celui de faire de la médecine sans voir

les patients. C’est tellement plus agréable de travailler sans ces gens qui

nous dérangent! Nos maîtres, auxquels nous resterons fidèles, nous ont

appris que la médecine se fait en écoutant et en examinant les malades.

Mais plus rien ne peut être gratuit. C’est cette perversion de la relation qui

est certainement l’aspect le plus détestable de Tarmed. Notre code de

déontologie vaudois disait que la médecine ne devait pas être pratiquée

dans un esprit mercantile. Bien des articles du code de la FMH sont en

contradiction avec Tarmed, le secret professionnel est malmené, mais ce

n’est, pour la FMH, qu’«une tempête dans un verre d’eau».

Tarmed devait uniformiser les tarifs médicaux, mais le but recherché est-il

vraiment atteint?

Tarmed a une seule vertu, celle de faire la quasi-unanimité du corps médi-

cal contre lui. Puisse cette unité, la colère de ces médecins qui souffrent iso-

lés dans leurs cabinets être canalisée, pour sortir de ce gâchis, en exigeant

un moratoire sur l’application de Tarmed et une renégociation complète.

Nous avons probablement aussi à apprendre de nos jeunes collègues qui

ont su trouver les moyens de se faire respecter de l’administration.

Dr Patrick-O. Rosselet

Dr Patrick-O. Rosselet

Page 3: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

Courrier du médecin vaudois • Mai 2004 • 3

Tarmed: premier bilanet vives réactions

Sommaire du dossier

Massivement lacunaire 4

Point de vue d’un juriste 6-7

Précurseuren déshumanisation 8

Lettre ouverteà Pascal Couchepin 9 et 12

Dossier

Le Tarmed est là, pour lemeilleur (?) et pour le pire.Avant qu’on puisse savoir ce qu’il en est vraiment, les réactions sont vives et nombreuses.

Il est encore trop tôt pour tirer un bilan même provisoire de son introduction, car les effets sont contrastés et pas encore stabilisés. Une analyse complète reste donc à faire et viendra à son heure. Par contre, il n’est pas trop tôt pourentendre ce que nos membresvivent sur le terrain. C’est la raison de ce numéro du Courrier du médecin vaudois.Nous sommes à votre écoute, d’autant plus que les change-ments à la tête de la FMH(cf. SVM Express) font entre-voir d’autres visions d’avenir.

Le Comité de la SVM

Tarmed

Page 4: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

lacunaire malgré ses passé 4500 posi-tions qui ont la prétention dérisoire derésumer tout l’art de la médecine.

Le respect, ensuite. En traitant systéma-tiquement tous les médecins comme desmalfaiteurs en puissance dont il faut

contrôler chaque geste. En infantilisantdes professionnels qui ont étudié et sesont formés pendant 12 années ou pluspar l’imposition d’un catalogue de déci-sions pré-établies en dehors duquel ilsn’ont pas le droit de se mouvoir. En lesridiculisant par l’obligation de consulterchronomètre et réglette en main et àfacturer au centième de point près. Etfinalement en les humiliant par destermes comme «numéro d’article euro-péen», «bureau de la dignité», «valeurintrinsèque qualitative et quantitative»,«prestations à hautes exigences»,«accréditation de la salle d’opération»,etc. Et, pour couronner le tout, en vou-lant définitivement leur retirer la gardedu secret médical.

Ce n’est donc plus une «note d’hono-raires» digne d’une profession libéraleque vous recevrez, mais plutôt un «tic-ket de caisse de supermarché», biendétaillé, pour vous inciter à consommerde plus en plus d’articles à des prixappelés à baisser de plus en plus. Jus-qu’à l’écœurement. Bienvenue ausupermarché de la santé et après la«mal-bouffe», voici donc la «mal-méde-cine» servie par des médecins démotivéset traités comme des employés payés àl’heure, indépendamment de la qualitéde leur travail, pourvu qu’ils obéissent.Même si ça n’en a pas tout à fait l’odeuret la couleur, ça en est. De l’étatisation.Peut-être par le biais des caisses, maisde l’étatisation quand même. Et jus-qu’ici, ça n’a réussi nulle part! ■

Massivement lacunaire

Trari Trara, «Tarmed» est là!Annoncé comme un outil dejustice, de contrôle et de maî-trise des coûts de la santé, jesuis prêt à parier qu’il va pro-

voquer exactement le contraire. Tout lemonde ne voit pas les problèmes sous lemême angle, et il n’est certes pas pos-sible que tout le monde ait le mêmeavis. Mais comment les responsables deTarmed ont-ils pu pareillement perdretoute mesure et surtout tout respectpour ceux qu’ils prétendent vouloircontrôler?

La mesure, d’abord. Par la durée de ges-tation de passé 15 années, les centainesde millions que cela a dû coûter de partet d’autre et les centaines d’heures quechaque médecin a dû (et devra encore)sacrifier à l’introduction de ce systèmeobsessionnel, tracassier et massivement

Les réflexions d’un médecin installé depuislongtemps à propos de l’introduction du nouveautarif médical.

Dr André BodmerDermatologue FMH, Nyon

Dossier

Ce n’est plus une«note d’honoraires»

digne d’une profession libérale…

Tarmed

4 • Courrier du médecin vaudois • Mai 2004

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pas; voir infosantésuisse, fascicule11/2003 précité). Ce que l’on sait moins,en revanche, c’est qu’il a fallu dix-septans pour en arriver là! Il est permis d’eninférer que les choses n’ont pas étéfaciles, ce qui en soi ne constitue à nosyeux pas une garantie de qualité del’instrument ainsi mis sur pied.

Un objectif de Tarmed nous sembleacceptable: c’est celui d’avoir unifié lavaleur d’un acte thérapeutique, qui seraen principe la même sur tout le terri-toire de la Confédération, sous réservede la valeur du point, dont la fixationdoit intervenir en tenant compte de fac-teurs tels que le coût de la vie au lieu depratique des fournisseurs concernés.

Une autre remarque peut être faite: iln’est peut-être pas dépourvu de perti-nence de prétendre que la nouvellestructure tarifaire va permettre unemeilleure transparence. Mais à quelprix? Et dans quel but? Il va désormaisprobablement être possible de décorti-quer encore mieux les traitements four-nis par les médecins pour en vérifier la nature, la qualité et le caractèreapproprié et avantageux. Mais sera-cevraiment utile, dans le cadre d’une loiinstituant une assurance-maladie obli-gatoire des soins? On peut, nous dironsmême on doit sérieusement en douter,malgré les avis opposés de certainsadeptes des statistiques.

En effet, il devrait tomber sous le sensque la multiplication des positions tari-faires ne pourra que déboucher sur uneinflation des tâches administratives tant

6 • Courrier du médecin vaudois • Mai 2004

Point de vue d’un juriste

En 1961, nous avions constatéque la pratique connaissait destarifs dits détaillés et des tarifsqualifiés de tarifs blocs. Lespremiers – les plus répandus –

contenaient généralement une partieconsacrée aux prestations générales(consultations, visites, déplacements,vacations, rapports) fixant des taxesdites de base. A ces dernières s’ajou-taient les taxes prévues pour les presta-tions spéciales, constituées par prati-quement toutes les interventions qu’unmédecin effectue dans le cadre de sonactivité professionnelle. Nous avionsconstaté, à titre d’exemple, que lestarifs soleurois et vaudois, qui étaientdes tarifs détaillés, comportaient res-pectivement 135 et 243 positions. Lestarifs blocs – peu répandus, il faut ledire – contenaient des taxes généralesplus élevées que celles d’un tarifdétaillé. Ces dernières correspondaienten effet à des prestations plus nom-breuses et plus importantes. La tarifbloc bernois contenait... 19 positions!Or, ce système fonctionnait à satisfac-tion. Que l’on ne vienne pas nous direque l’évolution de la médecine justifiele passage à un tarif de plusieurs milliersde positions.

Le numéro 11 d’infosantésuisse estconsacré à cet instrument importantdans les relations entre médecins etassureurs LAMal. Dans un éditorial, BeatOchsner, membre du conseil d’adminis-tration de Santésuisse, avoue que Tar-med ne fera pas baisser les primes desassurés mais qu’il posera «les basesnécessaires pour pouvoir prendre, àmoyen terme, des mesures contribuantà ralentir l’accroissement des coûts».Pour un fois, on semble avoir renoncé àannoncer une probable diminution desprimes de l’assurance obligatoire dessoins pour justifier une nouvellemesure. Mais peut-on s’attendre à unestabilisation des coûts dans ce domainede nos assurances sociales? Rien n’estmoins sûr.

Tout le monde ou presque sait que Tar-med constitue la structure tarifaire exi-gée par la loi (article 43 alinéa 5 LAMal).Cette structure unifiée comporte 4600positions et 10000 règles (vous ne rêvez

«Nous avons soutenu notrethèse de doctorat en 1961.Elle avait pour sujet «Lestarifs médicaux (Etude del’article 22 alinéa 1 de la loifédérale du 13 juin 1911sur l’assurance en cas demaladie et d’accidents)».Cette étude portait sur les tarifs de 16 cantons.Aujourd’hui, il n’est question que de Tarmed.»

Jean-Louis DucProfesseur honoraire de l’Université de Lausanne

Dossier

La nouvelle structure tarifaire

va permettre une meilleuretransparence.

Mais à quel prix?

Spécialiste des tarifs médicaux

Page 6: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

des assureurs que des fournisseurs desoins concernés. Il faudra bien que lesmédecins rémunèrent les personnesengagées par eux pour établir leursnotes d’honoraires, voire qu’ils factu-rent le temps consacré à cette tâche,s’ils se chargent eux-mêmes de ce travailfastidieux pour lequel ils n’ont pas étéformés. Et il n’est pas certain non plusque l’effectif actuel des fonctionnairesdes assureurs, qui ne travaillent pasbénévolement, suffise pour maîtriser lestâches générées par Tarmed.

Au demeurant, le risque est grand devoir rapidement les médecins – dont lamission essentielle est, faut-il le rappe-ler, de soigner leurs patients – devenirles otages des assureurs, qui auront toutintérêt à former des spécialistes Tarmedpour traquer aussi bien les abus réelsque les prétendues pratiques non éco-nomiques. Or, plus nombreuses sont lespositions d’un tarif, plus compliqués etfastidieux seront les contrôles néces-saires pour décider si, dans un casdonné, un traitement respecte le prin-cipe d’économie ancré dans la loi. Lespouvoirs indirectement conférés auxassureurs sont à notre sens excessifs et

placeront les médecins dans une posi-tion d’infériorité vis-à-vis de ces derniersqui n’est pas admissible – il suffit pours’en convaincre d’observer l’attitudesouvent adoptée dans la pratique jour-nalière par l’association faîtière desassureurs LAMal. Or, ces derniers tien-nent certainement le couteau par lemanche, en particulier dans les procès

en matière de polypragmasie, dans les-quels les frais de justice – et les avancesde frais exigées – peuvent être particu-lièrement élevés. Avec Tarmed, la tâchedes experts mis en œuvre sera encoreplus compliquée et coûteuse. Quand onconsidère ce qui se passe aujourd’hui, ilest en effet permis de se faire quelquesouci pour demain. Or, si les assureursn’ont aucun problème pour effectuerlesdites avances ou payer les frais de jus-tice, il est loin d’être certain que ce soitle cas des médecins qui se trouvent dans

Affiche connue, auteur du commentaire inconnu…

Médecins, otages des assureurs?

Courrier du médecin vaudois • Mai 2004 • 7

Tarmed

le collimateur des assureurs sur la seulesbase souvent de statistiques dont la fia-bilité a été mise en doute par des expertsces derniers temps.

Il n’est donc nullement acquis que lamine de renseignements que Tarmedest censé constituer puisse finalementréellement déboucher sur une maîtrisedes coûts.

Cela dit, nous devons bien avouer notreétonnement devant le fait qu’un instru-ment tel que Tarmed ait été négocié parles médecins eux-mêmes. Est-ce à direqu’ils ne partagent pas nos craintes? ■

Page 7: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

place, dans tous les domaines, pourcombler des incertitudes insuppor-tables, à un besoin de s’attacher à desréférences de l’ordre du savoir instru-mental contrôlant, et vers un glissementde «rapports humains» basés sur laparole à des rapports de «contrôleentre humains», basés sur le regard:multiplication des caméras de sur-veillance, des polices publiques et pri-vées, des lois juridiques censées palliertous les déficits… Les systèmes decontrôle se développent sans limites etil semble que plus rien ne peut rassurerl’homme si ce n’est l’assurance qu’ilpeut contrôler les autres et se fairecontrôler. Il est évident que cette idéo-logie sécuritaire comporte de sérieuxrisques pour la vie en société.

L’humain en tant que «sujet» s’effacechaque jour davantage, avec commecorollaire la remise en question devaleurs de solidarité que nous pensionsacquises: respect de la sphère privée,gratuité de l’enseignement, écolelaïque, soins médicaux pour tous, respectdes différences culturelles… Notre res-ponsabilité est pleinement engagéedans ce qui se joue aujourd’hui, notreparticipation est active dans la mise enplace de ces nouveaux outils de contrôle.

Anna Harendt écrit: «Ce dont a besoinle pouvoir totalitaire pour garder laconduite de ses sujets, c’est une prépa-ration qui rende chacun d’entre euxapte à jouer aussi bien le rôle de bour-reau que celui de victime. Cette prépa-ration à deux faces, substitut d’un prin-cipe d’action, est l’idéologie.»

On voit bien à quel point les médecinsjouent à merveille ces deux fonctions devictime et de bourreau dans le proces-sus en cours. L’attitude de victime nousva comme une deuxième peau, lemalaise des médecins, on ne parle plusque de cela. Il est vrai que cette positionde victime nous met complètement àl’abri de toute remise en question.

«Nous souffrons de patients trop exi-geants et qui consultent pour rien.»Mais nous gardons jalousement notresavoir, et avons toujours méprisé lasagesse et les compétences populaires.Nous faisons taire nos patients, nous lessoumettons, ils sont totalement dépos-

8 • Courrier du médecin vaudois • Mai 2004

Précurseur en déshumanisation

Pour notre bien, de médecinnous sommes devenus méde-cin-évalué. Nous avons acceptéd’être contrôlés, comparés,fichés, pour ne pas être exclus

du groupe des médecins-évalués, aurisque de regarder d’un œil méprisantceux qui ne remplissaient pas les critèresmis en place par notre propre associa-tion*. Nous avons dû nous soumettreaux contrôles de qualité. Jusque-là nousétions seuls touchés.

Avec le Tarmed, évolution inéluctable,nous avons pensé, organisé et mis enplace un système de contrôle perfec-tionné qui pense l’humain en tant quecorps objet, numéroté et tamponné,objet alibi de transactions financièresentre les différents intervenants d’unvaste marché économique (l’Etat, lesassurances, les soignants).

En découpant notre relation à l’autre entranches de 5 minutes, en nous prêtantà des mesures exclusivement statis-tiques, nous confondons ce qui relève del’acte de ce qui relève de la profession,nous nous sommes construit une prisonqui ne parle plus que de temps et d’ar-gent, et nous avons sacrifié au passagetout ce qui a trait à l’humain, et à quoinous sommes attachés. De ce système, lepatient en tant que sujet est exclu.

Nous sommes des précurseurs sur le che-min de la déshumanisation, et nousoublions que le rapport à l’autre est unrapport qui n’existe qu’au travers de laparole.

Tout cela n’aurait pas été possible il y aquelques années, dans une société où lelien social, qui était maintenu par unecroyance commune en un Dieu ou parune morale laïque, permettait d’adhé-rer à des valeurs partagées entre tous.L’effondrement de ces valeurs a fait

Nous n’avons depuisquelques années fait qu’accepter des chosesavec lesquelles nousn’étions pas en accord,mais nous nous sommeslaissé convaincre quec’était pour notre bien…

Laurence de ChambrierMédecine interne FMH, Genève

Dossier

Nous sommes des précurseurs sur

le chemin de ladéshumanisation…

Page 8: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

Monsieur le Conseiller fédéral,

Il y a peu, lorsqu’on évoquait le Conseilfédéral, on parlait volontiers des «SeptSages», qualification sympathique dé-sormais moins actuelle. Puissent lesréflexions qui suivent contribuer à satis-faire les uns et les autres: nous, méde-cins, en espérant encore garder un sys-tème de santé de qualité; vous-même, àl’écoute de notre colère nourrie par lacrainte, remonter une marche vers lasagesse.

La sagesse consiste à observer, écouteret conseiller ceux qui œuvrent sur le ter-rain, dans la glaise des souffrances phy-siques et (de plus en plus) morales, quipoussent dans les cabinets médicaux vosélecteurs ou administrés malmenés parune évolution socio-économique deplus en plus dure. Nous ne voulons pascroire que sagesse et exercice du pou-voir soient incompatibles.

Et que vous disent les médecins qui soi-gnent à défaut de ne pouvoir toujoursguérir? D’abord qu’ils souffrent. Vousrépondrez qu’un médecin qui a connula souffrance sera un meilleur médecinet vous aurez raison… Mais pendant lasouffrance et lorsque cette dernière sechronicise, il est inquiet, préoccupé, la«tête ailleurs» et donc il soigne mal.Mais de quoi pourrait souffrir cettecaste de privilégiés, renchérirez-vous?Ce n’est pas (seulement) à son porte-monnaie qu’il a mal; c’est, surtout, devoir la médecine passer dans labroyeuse d’une gestion purement éco-nomique de la santé. Or la santé est un

sédés de leur corps et nous le livrent,pour tout et n’importe quoi, parce qu’ilsont peur de mourir. La médecine aréponse à tout, s’occupe de vie, de mort,de solitude, de maltraitance, de forma-tion, d’école, de droit, d’expertise, d’art.

Nous savons que ce qui va être sacrifiédans notre système de santé, c’est l’ac-cès aux soins pour tous. Pour nospatients, la perte est immense, et nousrestons silencieux. Nous acceptons uneperte des rapports d’égalité que nousavons défendus avec acharnement tantque nous n’avions rien à perdre.

Tarmed est une infection qui menacetoute une population, il formalise uneperversion du lien social, il humilie l’hu-main. S’il s’impose en médecine il s’im-posera partout, avec toutes ses consé-quences, comme tout système policier:délation, abus de toutes sortes, exclu-sions, etc. (voir le système de délationdéjà mis en place par l’Intras).

Nous aimons la liberté. Nous savons ceque sont la souffrance, l’amour, la ten-dresse, la peur, le rire, les larmes, l’ines-timable dans la relation. Tout cela n’estpas à vendre, et ne se mesure pas enminutes. Nous sommes des acteurs res-ponsables et donc engagés politique-ment. De nous dépend ce que sera lamédecine mais aussi tout le système depenser de demain: dictature ou démo-cratie.

Et je termine par cette question de Der-rida: «What if someone came alongwho changed not the way you thinkabout everything but everything aboutthe way you think?» ■

* «ÉVALUATION, entretiens sur une machined’imposture», J.-A. Miller, J.-C. Milner éditépar l’EURL Huysmans, 1, rue Huysmans,75006 Paris (disponible chez moi). «Les penchants criminels de l’Europe démo-cratique», J.-Cl. Milner.

…et nous oublionsque le rapport

à l’autre est un rap-port qui n’existe

qu’au travers de laparole.

Tarif maniaque au centième

de point.

Courrier du médecin vaudois • Mai 2004 • 9

Lettre ouverte à Pascal Couchepin

bien inestimable, une chance qui a sonprix. Elle ne se conserve pas exclusive-ment à coups de progrès scientifiques ettechnologiques mais aussi grâce à uneprise en charge globale et empathiquequi n’a souvent rien à voir avec lerationnel et donc non mesurable entermes d’économicité. Notre philoso-phie de la santé souffre d’irrespect. Lesmédecins ne demandent pas qu’on lesplaigne mais qu’on les écoute.

Quels sont donc les facteurs qui nourris-sent nos craintes et notre amertume?Avant tout la multitude des mesuresbureaucratiques et mesquines qui para-lysent progressivement l’art de soigner.Jusqu’à maintenant nous avons bénéfi-cié d’une médecine chère mais fonc-tionnant bien et à la satisfaction du plusgrand nombre. Désormais on assiste àune régression, on file vers une méde-cine tout aussi chère mais dont les dys-fonctions s’accélèrent au rythme desdécisions anarchiques et démagogiquesde politiciens dont l’horizon s’arrête àcelui des prochaines élections! Quel-ques exemples?

Le Tarmed, évidemment! Sa pathologieobsessionnelle n’a désormais paséchappé aux médias qui découvrent lemonstre. Et ne nous dites pas que nousl’avons accepté puisque cette votationgénérale était digne de systèmes totali-taires que votre parti avait dénoncésjusqu’alors: nous avions le choix entreTarmed accepté par nous ou… Tarmedimposé par le Conseil fédéral! Belexemple démocratique! Contrôler notreactivité à la minute et au centime prèscomme si nous étions des êtres poten-tiellement nuisibles et malhonnêtes.Des charlatans, des incapables et desnumismates, il y en a chez les médecinsen proportion de celle sécrétée par lasociété, ni plus, ni moins. Tarmed, c’estaussi confier le pouvoir de gérer lasanté aux assureurs dont l’éthique et lescompétences ne sont en tout cas pasplus claires.

Tarmed

Dr Alain FreiMédecine interne et gastro-entérologie FMH, Prilly

(Suite en page 12)

Page 9: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

Ce tarif, maniaque au centième depoint, a négligé les milliers de médecinsagréés travaillant aussi bien en cabinetqu’en hôpital, posant des problèmesinsolubles aussi bien pour les médecinsconcernés que pour les établissementshospitaliers. Au bout du compte, cesont les patients qui en font les frais,venant allonger les listes d’attente desgrands centres, hypertrophiés au pointd’être ingérables. Les économistes de lasanté se frottent les mains, estimantque cette diminution de l’offre médi-cale aboutira forcément à une baisseconcomitante de la demande. Maisquand la diminution de l’offre estaveugle, s’appliquant aux grandsmalades comme aux cas bagatelles, il ya non-assistance à personnes en dangerorchestrée par la bureaucratie. Des solu-tions semblent se dessiner, mais, enattendant, la prise en charge despatients se détériore sérieusement.

Oseriez-vous publier les coûts adminis-tratifs et informatiques (en voilà qui seréjouissent de l’aubaine) engendrés parla mise sur pied de Tarmed et par samaintenance? Nous ne sommes pas sûrsque ces chiffrent existent, mais ils sont àcoup sûr faramineux et n’apportent rienà la qualité des soins. Ils ne contribuenten aucun cas à la baisse des frais desanté, bien au contraire!

Alors, pitié, arrêtez le massacre et impo-sez un moratoire au plus vite à cetteexpérience néfaste, pendant que lesanciens tarifs figurent encore dans leslogiciels de tous les cabinets, hôpitauxet assurances!

(…)

Et puis, parlez vrai, abandonnez lalangue de bois et énoncez clairement lavraie source des problèmes: avertir que sil’on veut vivre plus longtemps et enmeilleure santé, bénéficier des progrèsconstants de la médecine sans être à latraîne des pays qui nous entourent etprendre en charge avec humanité lamorbidité plus importante affectant lapopulation immigrée, cela a un prix; direaux Suisses qu’ils sont moins riches quedans un passé encore récent et qu’ilsn’échappent pas à des choix peut-êtredouloureux; arrêter de crier haut et fortque les coûts de la santé explosent, c’estfaux et vous le savez bien: leur augmen-tation régulière, ni plus ni moins impor-tante qu’antérieurement, n’est plus com-pensée par le produit intérieur brut dont

12 • Courrier du médecin vaudois • Mai 2004

Dossier

la courbe s’infléchit vers l’horizontale,peut-être vers le bas dans le futur. Lechoix de garder une médecine de qualitéimplique nécessairement de renoncerpartiellement au confort d’autres sec-teurs de la vie communautaire.

Dégraissez! Supprimez les innom-brables postes de bureaucrates inutilesne pouvant justifier leur salaire que parle nombre de tracasseries administra-tives générées à l’aide de leurs logicielsinformatiques dernier cri. Transférez ceséconomies sur le terrain de la prise encharge des malades, là où gens dumédical, du paramédical et du social«mouillent leur chemise».

Enfin, écoutez les médecins et faites-leur confiance car leur immense majo-rité prend en charge les patients avecéthique et un savoir-faire de qualité. Cesont des professionnels hautement qua-lifiés qui ne se laisseront plus longtempstraîner dans le bourbier des tracasseriesadministratives. Prêtez donc une atten-tion plus soutenue à une professiondont le malmenage n’est bénéfiquepour personne. ■

Retrouvez l’intégralité de la lettre sur www.svmed.ch, rubrique Presse - Courrier du médecin vaudois.

Lettre ouverte à Pascal Couchepin (Suite de la page 9)

Tarmed

Selon les investigations faites par laSociété vaudoise de médecine, les dis-positions sur les limitations, comme par-tie intégrante de la structure tarifaireTarmed et de ses modalités d’introduc-tion, ne peuvent pas aboutir à la limita-tion voire au refus de la prise en chargede prestations efficaces, appropriées etéconomiques par les assureurs admis àpratiquer l’assurance-maladie socialeselon la LAMal.

Cela constituerait une restriction inad-missible du catalogue des prestationsqui définit les droits de l’assuré dans laLAMal, indépendamment du tarifconcerné.

Les standards actuellement convenuspour la transmission électronique desdonnées dans la LAMal (formulaire defacturation unifié 4.0 et XML version 4.0)ne sont pas obligatoires, leur date d’in-troduction n’étant pas encore arrêtée. Iln’existe donc, actuellement, pas de stan-dard adapté à la LAMal susceptibled’être fourni par tous les fournisseurs delogiciels de cabinet et par les caissesmaladie. De ce fait, seuls des accordsdirects entre la Société vaudoise demédecine et des assureurs maladie peu-vent établir des standards de transmis-sion des données de facturation au-delàde la Convention tarifaire cantonale vau-doise (CTC), signée entre la Société vau-doise de médecine et Santésuisse.

L’article 11 CTC spécifie que la facturedoit contenir les indications suivantes:– nom et adresse du médecin, numérod’enregistrement et numéro EAN –nom, adresse, date de naissance et sipossible numéro d’assuré du patient –raison du traitement (maladie, accident,maternité ou infirmité congénitale) –calendrier des prestations – positionstarifaires, numéro et dénomination –nombre de points, valeurs du point tari-faire, montant total par tarif – diagnos-tic selon le code de diagnostic convenu– indication des prestations non prisesen charge par la LAMal – date de la fac-ture – lieu où la prestation a été fournie(pour les médecins agréés).

Toute exigence supplémentaire descaisses maladie est non seulement con-traire à la convention actuellement envigueur, mais également illégale.

En conséquence, tout patient se voyantrefuser le remboursement par unecaisse maladie de prestations à lacharge de l’assurance obligatoire dessoins doit être encouragé à défendreses droits, découlant de la législationen vigueur. ■

Comité de la Société vaudoise de médecine

Refus de prise en charge des prestations médicales

Page 10: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

14 • Courrier du médecin vaudois • Mai 2004

Le Courrier du médecin vaudois (CMV)inaugure une nouvelle formule à l’occasion de ce numéro de mai 2004.La refonte du journal de la SVM va cependant plus loin qu’une simplemodernisation de la maquette et miseen cohérence avec la ligne graphi-que de la SVM. Dorénavant, chaquenuméro rendra compte de façon accruedes nombreuses activités menées au sein de l’association, que ce soit au niveau du secrétariat général, ducomité, de l’assemblée des délégués,des groupements régionaux, des groupements d’activités ou des grou-pements de disciplines médicales.

De nouvelles rubriques agrémenterontégalement le journal avec pour but defaire partager aux membres de la SVMdes informations d’intérêt général surla médecine ou la politique de santé.

Enfin, le dossier, composé d’articlesécrits par les membres de la SVM,continuera de constituer la pièce maîtresse du CMV.

Le rythme de parution reste inchangé(huit fois par année) et le journalcontiendra comme auparavant une certaine part de publicité. Il faut savoirque c’est la publicité qui permet defaire vivre le CMV et en assure unelarge part du financement. Dans cetteoptique, le rajeunissement du journaldevrait aussi constituer un attrait sup-plémentaire pour les annonceurs.

Le secrétariat général espère que vousapprécierez les modifications apportéesà votre journal et que ces dernières lui permettront de jouer encore mieuxson rôle de relais entre les diverses instances de la SVM et les membres.

Cure de jouvence pour le Courrier du médecin vaudois

Quelle n’est pas notre perplexité, à nous médecins homéopathes, face à un doubleparadoxe.

Pour avoir consciencieusement été au bout de notre AFC en homéopathie, noussommes tenus de facturer sur l’assurance de base, système Tarmed… alors que:

• les médecins qui utilisent entre autres l’homéopathie, mais sans être titulairesd’une AFC, peuvent facturer leurs prestations à l’assurance complémentaire, horsTarmed, plus intéressante ô combien!

• et que les naturopathes, non médecins, font de même. Cerise sur le gâteau, ces der-niers ont le droit de vendre des remèdes non urgents, nous médecins, pas (saufurgence)…

Drôle de monde où les médecins perfectionnistes sont découragés. Il leur aurait étéplus favorable d’en savoir moins! La relève s’en ressent déjà…

Dr Philip Siegenthaler

Homéopathie et Assurances: incroyable mais vrai!

Garde pédopsychiatrique dès le 1er avril 2004

Le Groupement régional du Juravous informe que ses deux pro-chaines assemblées auront lieu les 16 juin et 17 novembre à laBibliothèque du CMT de l’Hôpitalde Saint-Loup à Pompaples dès 20 heures. Renseignements: Dr C. Criblez, [email protected]

Le Groupement régional Lavaux-Oron vous informe de sa prochaineréunion qui aura lieu le 16 juin2004. Une convocation suivra. Renseignements auprès du Dr F. Fellrath, [email protected]

L’assemblée générale annuelle du Groupement des radiologues et pathologues vaudois (comptantpour 1 point et demi en catégorie II de formation continue) aura lieu le 10 juin prochain à 18h15 à l’Hostellerie des Chevreuils à Vers-chez-les-Blanc. Renseignements: Dr A. Flückiger, [email protected]

L’assemblée du Groupement des pédiatres vaudois à l’Hôpital del’Enfance aura lieu le 17 juin à 19h.Renseignements: Dr O. Carrel, [email protected]

L’Association vaudoise des méde-cins concernés par la toxicodépen-dance (AVMCT) vous informe que le Groupe PPMT de formationcontinue-intervision se réunira:

• Pour le Nord vaudois, le 28 juindans les locaux de «Zone Bleue» àYverdon. Contacter: Dr M. Hosner,[email protected] ou Dr J-P. Voegeli: [email protected]

• Pour l’Est vaudois, le 21 juin à Aigle. Contact: Dr I. Gothuey:[email protected]

• Pour le Centre, les 27 mai et 1er juillet au Centre Saint-Martin à midi. Contact: Dr F. Fellrath,[email protected]

• Pour l’Ouest vaudois, contact Dr P. Forel, [email protected]

L’AVMCT annonce également saprochaine réunion du Comité depilotage du Collège romand demédecine de l’addiction (CoRoMa)le 29 juin dans les locaux du Greatà Yverdon. (Cf. article ci-après)

Agenda

SVM Express

(en dehors des heures ouvrables),s’adresser de préférence au Serviced’urgence du département de psychiatrie du CHUV (PMU-CHUVniveau 07), tél. 021 314 19 30. Sinon, appel au pédopsychiatre de piquet (24 heures sur 24 – toute l’année), tél. 079 611 67 70.

Ce service de garde ou de piquetgarantit une orientation immédiatedans les unités de soins du SUPEA, uneconsultation en urgence ou une hospi-talisation psychiatrique en pédiatrie ou à l’Unité d’hospitalisation psychia-trique pour adolescents.Enfants et adolescents de 0 à 18 ans

Page 11: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

Courrier du médecin vaudois • Mai 2004 • 15

La prochaine réunion du Groupe-ment des orthopédistes vaudoisaura lieu le 25 mai à l’Hôpital de Nyon et le 30 juin à l’Hôpital orthopédique de Lausannesur le thème du Ligament croisé postérieur (Dr Siegrist). Pour tout renseignement: Dr T. Pache,[email protected]

Le Groupement des médecinesalternatives annonce:

• La parution et l’envoi à tous sesmembres du Globulophile de prin-temps contenant foison de newssur la politique professionnelle, leTarmed ainsi que le procès-verbalde la dernière assemblée. A votredisposition auprès du Dr P. Siegen-thaler, [email protected]

• Le groupe d’intervision du jeudien homéopathie se réunira la pro-chaine fois le 10 juin à la Salle decours du Grand-Pont à Lutry.

• Un séminaire d’homéopathieanimé par le Dr Geukens (cas envidéo + cours) qui aura lieu du 24 au 26 juin toujours à la Salle de cours du Grand-Pont à Lutry.Renseignements auprès du Pr Robert, 021 791 39 46.

L’Institut Plaut Economics a publié le 17 mars dernier, à Berne, une étude quiconfirme l’attachement des Suisses aux acquis du système de santé. L’originalité decette étude réside dans le fait qu’elle a cherché pour la première fois à évaluer enfrancs le prix que les Suisses attachent à certaines prestations.

Dans l’ensemble, ce n’est qu’en contrepartie de baisses massives des primes que lesSuisses accepteraient des restrictions dans la couverture de l’assurance maladie obli-gatoire. Exemples.

Il faudrait une baisse d’environ 100 francs par mois de la prime de base, soit 40% debaisse, pour qu’ils acceptent de ne plus avoir la liberté de choisir leur médecin et queles caisses puissent sélectionner les praticiens en fonction des coûts qu’ils engen-drent. Même si le «tri» des médecins incluait des critères de qualité des soins, et passeulement des critères de coûts, il faudrait une diminution de 50 francs des primesde base, soit environ 20%, pour qu’ils en acceptent le principe.

Le fait que les nouveaux médicaments arrivant sur le marché ne soient pas immé-diatement pris en charge, mais seulement après un délai de deux ans, devrait se tra-duire à leurs yeux par une diminution de 65 francs des primes mensuelles, soit envi-ron 25% des primes actuelles. En revanche, ils percevraient comme un inconvénienttrès modeste que seuls les médicaments génériques, quand ils existent, soient rem-boursés par l’assurance de base.

L’étude de l’Institut Plaut Economics a été cofinancée par la Confédération, des assu-reurs, des industries pharmaceutiques et des prestataires de soins.

Extrait du «Bloc-Notes Express» N° 92 des Hospices-CHUV, Fabien Dunand

Pour les Suisses, la qualité des soins a un prix

Agenda

P U B L I C I T É

Collège romand de médecinede l’addiction (CoRoMa)

Association faîtière, soutenue parl’OFSP, qui regroupe les différentsacteurs concernés par la prise en chargemédicale des personnes toxicomanes etalcooliques, le CoRoMa a pour missionprincipale de promouvoir le développe-ment d’une médecine de qualité au service des personnes présentant unproblème de dépendance, et de leurentourage. Le public cible principal duCoRoMa sont les médecins de premierrecours et les médecins des centres spécialisés. A ce titre, l’AVMCT est parti-culièrement concernée et est un parte-naire actif du CoRoMa. Elle est en effet

présente au sein de plusieurs de sesdicastères et de son comité de pilotage.

Sous l’égide du CoroMa a été publiée la brochure «Toxicodépendance: problèmes somatiques courants» aux Editions M&H.

Chaque année, le CoRoMa organise, en collaboration avec la Société suissede médecine de l’addiction, une jour-née de formation, qui cette annéeaura lieu le jeudi 4 novembre, sur lethème «Addictions et santé sociale», à Martigny. Renseignements au secré-tariat de la LVT Sion, tél. 027 323 29 15.

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Vous avez des problèmes de facturation Tarmed?Vos factures sont retournées par les assureurs, vous n’êtes pas sûrs d’avoir raison?

Certificats de décès et expertisesNouveau mode de facturation depuis l’entrée en vigueur du Tarmed.

Faites remonter vos remarques et demandes à [email protected] et consultez notresite www.svmed.ch, partie Membres, rubrique Tarmed pour y trouver les réponsesdéjà existantes.

Page 12: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

16 • Courrier du médecin vaudois • Mai 2004

Les plaies chroniques ont longtemps étéun des parents pauvres de la médecinemoderne. Faute de moyens de traitementefficaces, chacun y allait de sa petite cui-sine, avec plus ou moins de succès.

Ces dernières années, de nombreux pro-duits sont apparus sur le marché. La mul-tiplicité est telle, qu’il est parfois difficilede connaître les bonnes indications dechacun d’entre eux.

Toutefois, utilisés à bon escient, ils per-mettent souvent une amélioration indis-cutable de l’état des plaies.

Restait à mettre en place un protocolequi permette une évaluation la plusobjective possible de l’état de la plaie audépart et de son suivi au fil des semaines.Ce protocole a été élaboré par uneéquipe d’«Infirmières Ressources pour lesplaies chroniques» (IRPC), engagées dansdifférentes régions du canton de Vaudpar les services des soins et maintien àdomicile, ainsi que par les infirmières-stomathérapeutes du canton. Il a été validépar un groupe de médecins qui s’engage à le revoir régulièrement en fonction devos remarques et des possibles développements ultérieurs. Nous souhaitons doncque chacun lui fasse bon accueil car il constitue un outil fondamental pour nous per-mettre d’une part de mieux évaluer chaque patient et d’autre part de progresser àplus ou moins long terme dans le traitement global des plaies.

Dr Nadine Crivelli

Pour plus d’informations sur le sujet, consultez notre site www.svmed.ch rubriquePresse - Courrier du médecin vaudois.

Evaluation et prise en charge des plaies chroniques par l’OMSV

SVM Express

Médecine alternative: untrait d’union entre Romandset Alémaniques

Le Dr Bruno Ferroni, médecin ho-méopathe et omnipraticien à Pully,est pour 2004 le président desmédecins homéopathes suisses réu-nis sous la bannière de la SSMH/SVHA. Une souriante occasion deparfaire encore les contacts avec lesconfrères d’outre-Sarine!

Dr Philip Siegenthaler

Les soins dentaires en EMS,un problème récurrent

Sur notre site www.svmed.ch, ru-brique Presse - Courrier du médecinvaudois, vous pourrez lire deux

articles circonstan-ciés à propos de l’hy-giène dentaire chezles pensionnaires desétablissements psy-chogériatriques. Ilest impératif de pra-tiquer dans ce do-maine une prophy-laxie de prévention,ainsi que des soins

adaptés chez les personnes âgées.Une interaction active entre le per-sonnel soignant et les cadres desEMS ainsi que les médecins dentisteset les médecins traitants permettrade diffuser la meilleure informationauprès de chacune des entitésconcernées.

Brèves

Dr Wassim Raffoul Dr Albert-Adrien Ramelet

Ce n’est plus un secret: dès le 1er juillet2004, je reprendrai la fonction de vice-directeur de l’Office fédéral de la santépublique et le poste de responsable de l’unité assurance-maladie et accident.Cette décision a créé la surprise, stupéfait certains, soulagé d’autres,irrité d’autres encore; je suppose quequelques-uns la regrettent aussi.

Suite à la démission récente de FritzBritt, la possibilité s’est offerte à moi de reprendre une nouvelle charge pourlaquelle je remplis certaines exigences.La fascination de ce défi, d’une part, et, d’autre part, la réalisation qu’après20 ans passés au service de la FMH –dont 10 en tant que président – unchangement était nécessaire, tant pourvous que pour moi, ont fait pencher la balance. Je reste bien entendu méde-cin et continuerai toujours à lutter pour

que notre métier demeure une sourced’épanouissement tant sur le planhumain que professionnel. En mêmetemps, de par ma fonction, je seraiamené à suivre les développements dela politique professionnelle (justement!)avec plus de distance et de manière pluscritique. Il faut d’ailleurs reconnaîtreque ce point de vue a eu tendance à s’imposer de plus en plus à ma penséeau cours de ces deux dernières années.Dans ce sens, ma démarche est toutaussi conséquente qu’elle est sincère.

Je remercie tous ceux qui, durant ces 20 dernières années, ont collaboré avecmoi de manière productive, collégiale et humainement correcte. Mon vœuserait de pouvoir garder toutes ces rela-tions dans ma nouvelle fonction.

Dr Hans Heinrich Brunner

20 ans, c’est assez!

Prochaines parutions

No 4/20047 juillet 2004(délai rédactionnel: 28 mai 2004)

No 5/200418 août 2004(délai rédactionnel: 9 juillet 2004)

Page 13: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

•Lundi 7 juin 200417h: Colloque du service de chirurgie – Dr A. Tempia:«Abcès appendiculaire» – Lausanne, CHUV, salle decolloque 325, BH 15 – Renseignements: Mme D. Koh-ler, tél. 021 314 13 23, e-mail: [email protected]

•Mardi 8 juin 20048h-9h: Formation continue du département de pédia-trie de Lausanne – «Revue annuelle de la littérature.Discussion et mise en perspective d’articles impor-tants» – Lausanne, CHUV – Renseignements: Dr E.Roulet, tél. 021 314 35 63.9h-10h: Formation continue du département depédiatrie de Genève – «Revue annuelle de la littéra-ture. Discussion et mise en perspective d’articlesimportants» – Genève, HUG – Renseignements: Dr Ph.Eigenmann, tél. 022 382 45 31.14h: Séminaire de l’institut de pharmacologie et detoxicologie – Dr Michel Rossier: «Régulation et rôlephysio-pathologique des canaux calciques de type Tdans le cœur et la surrénale» – Lausanne, institut depharmacologie et de toxicologie, rue du Bugnon 27,entrée C3, 1er étage, salle de conférence – Renseigne-ments: site Internet http://unil.ch/ipharm/seminaire.html

• Jeudi 10 juin 200410h-18h: 6es Rencontres cardiovasculaires de Genolier– «Les graisses: à combattre? à brûler… à discuter!Nouveautés en lipidologie». 10h-12h: ateliers; 14h-18h: exposés – Clinique de Genolier – Renseigne-ments et inscriptions: Dr C. Vuille ou Dr J.-Y. Delaite,tél. 022 366 92 14, e-mail: [email protected]: Séminaire conjoint MIN-IMU-DAMPH – PD Dr B.Genton: «Peau: parasites et voyages» – Lausanne,CHUV, auditoire Tissot.Informations: Mme S. Bovey, tél. 021 314 10 10,e-mail: [email protected]: Colloque commun de l’UMSA et duSUPEA – «Adolescence et crise familiale: apport cli-nique du jeu de rôle» – Château de Rolle – Renseigne-ments: UMSA, tél. 021 314 37 60, fax 021 314 37 69,e-mail: [email protected]: Programme scientifique de néphrologiepédiatrique – Lausanne, CHUV, auditoire AlexandreYersin – Renseignements: Mme Ch. Heumann,tél. 021 314 36 15,e-mail: [email protected]: 3e Rencontre romande des maladies inflam-matoires de l’intestin – Lausanne, CHUV, auditoireMathias Mayor – Renseignements et inscriptions:Mme I. Noir, tél. 021 314 06 80, fax 021 314 07 07.17h30: Conférence du jeudi de la Métairie – Dr H.Grivois, Montréal: «La psychose naissante: approchephénoménologique, neurophysiologique et thérapeu-tique» – Nyon, clinique de la Métairie, salle de sport –Renseignements et inscriptions: Clinique la Métairie,tél. 022 363 28 12, fax 022 363 20 01,e-mail: [email protected]

•Lundi 14 juin 200414h-15h: Colloque phosphocalcique du CHUV – Dr E.Rivier: «Prise en charge des chutes en CTR: état deslieux» – Lausanne, CHUV, auditoire Auguste Tissot –Renseignements: Département de médecine, tél. 021314 08 70, fax 021 314 08 71.17h: Colloque du service de chirurgie – Dr F. Saucy:«Chirurgie vasculaire expérimentale» – Lausanne,

CHUV, salle de colloque 325, BH 15 – Renseigne-ments: Mme D. Kohler, tél. 021 314 13 23, e-mail:[email protected]

•Mardi 15 juin 20048h30-11h30: Colloque du service de chirurgie del’Hôpital du Chablais – Dr Ruegsegger: «Infections etantibiothérapie» – Site de Monthey, Hôpital du Cha-blais, salle de colloque 2, niveau 1 – Renseignements:Service de chirurgie, tél. 024 468 80 72,fax 024 468 80 82.

• Jeudi 17 juin 20049h-17h40: 6e Colloque de formation continue du Col-lège de médecine de premier recours (CMPR) – Lesquatre saisons «L’été» – Lausanne, Palais de Beaulieu– Renseignements: Dr Schlegel, Pharmarketing AG,tél. 041 748 76 66, fax 041 748 76 11, site Internet:www.congress-info.ch/cmpr200412h15-13h30: Colloque commun de l’UMSA et duSUPEA – Dr S.-C. Renteria: «Nouveautés en matière decontraception à l’adolescence» – Lausanne, Beaumont48, salle de colloque, 1er étage – Renseignements:UMSA, tél. 021 314 37 60, fax 021 314 37 69, e-mail:[email protected]: Séminaire conjoint MIN-IMU-DAMPH – Dr C.Balmelli: «Aspects d’hygiène hospitalière liés auxprions: nouveaux défis, nouvelles recommandations»– Lausanne, CHUV, auditoire Olivier – Renseigne-ments: Mme S. Bovey, tél. 021 314 10 10,e-mail: [email protected]: Colloque de formation continue du ser-vice de cardiologie du CHUV – Prof. A. Vahanian, Pariset Dr M. Fivat-Arbane: «Cardiopathies et grossesse. Pré-sentation de cas» – Lausanne, CHUV – Renseignements:Dr A. Jaussi, tél. 024 425 52 44, fax 024 425 56 72.

•Vendredi 18 juin 20048h30-12h: Conférence-débat du Service psychiatriquede l’enfant et de l’adolescent – «L’approche éco-systémique de l’anorexie mentale» – Hôpital psychia-trique de Prangins, salle de conférence, 3e étage, bâti-ment des Cèdres – Renseignements et inscriptions:Mme E. Moser, tél. 022 994 89 89, fax 022 994 89 80,e-mail: [email protected]

•Lundi 21 juin 200417h: Colloque du service de chirurgie – Dr H. Vuilleu-mier: «Lésions ano-rectales post-actiniques» – Lausanne, CHUV, salle de colloque 325, BH 15 – Renseignements: Mme D. Kohler, tél. 021 314 13 23,e-mail: [email protected]

•Mardi 22 juin 200418h30: Colloque hospitalo-régional de Morges – DrJ.-D. Baumgartner: «Colloque d’infectiologie» – Hôpi-tal de Morges, auditoire de l’ESIM – Renseignements:Dr R. Rosso, tél. 021 801 92 11, fax 021 803 39 14.

• Jeudi 24 juin 20049h30: Colloque post-gradué du service de rhumatolo-gie, médecine physique et réhabilitation – 9h30: «Pré-sentation de cas», 11h: «Prise en charge des douleurschroniques par les opiacés» – Lausanne, hôpitalNestlé, auditoire Louis-Michaud – Renseignements:Mme M. Crausaz, tél. 021 314 14 50,fax 021 314 15 33.

12h15-13h30: Colloque commun de l’UMSA et duSUPEA – Dr I. Chossis: «L’entretien motivationnel» –Lausanne, Beaumont 48, salle de colloque, 1er étage –Renseignements: UMSA, tél. 021 314 37 60, fax 021314 37 69, e-mail: [email protected]: Formation continue MIN pour praticiens – Dr D.Duerrer, Prof. G. Zanetti, PD Dr J.-D. Baumgartner:«Présentations de cas interactives avec QCM etréponses fondées sur des preuves» – Lieu à détermi-ner – Renseignements: Mme S. Bovey, tél. 021 314 1010, e-mail: [email protected]

•Vendredi 25 juin 200412h30-14h: Séminaire de neurosciences du dévelop-pement – Professeur G. Innocenti, Stockholm: «Dimor-phisme sexuel du cerveau» – Lausanne, BâtimentNestlé, salle de colloque de la pédopsychiatrie de liai-son – Renseignements: C. Cornaz, tél. 021 314 35 37,e-mail: [email protected]: Colloque lausannois d’épidémiologie cli-nique – Prof. G. Ollenschläger: «Clinical practice gui-delines in Germany: a focused presentation in the lar-ger context of the guidelines international network» –Lausanne, Hôpital orthopédique, salle Placide Nicod –Renseignements: Dr B. Burnand, tél. 021 314 72 62,e-mail: [email protected]

•Du vendredi 25 au samedi 26 juin 2004

VIIe Symposium international de néphrologie périna-tale – Lausanne, CHUV, auditoire Auguste Tissot –Renseignements et inscriptions: Mme Ch. Heumann,tél. 021 314 36 15,e-mail: [email protected]

•Lundi 28 juin 200417h-18h: Colloque du département de chirurgie –Prof. R. Chiolero: «Monitorage du polytraumatisé auxsoins intensifs» – Lausanne, CHUV, Auditoire A. Tissot– Renseignements: Mme D. Kohler, tél. 021 314 13 23,e-mail: [email protected]

•Mardi 29 juin 200418h30: Colloque du Nord vaudois – Dr O. Guillod,«Aspects juridiques de la pratique médicale ambula-toire et hospitalière» – CHYC, salle de conférence,3e étage – Renseignements: Dr R.-M. Jolidon, tél. 024424 44 44, e-mail: [email protected]

• Jeudi 1er juillet 200412h30-13h30: Colloque lausannois d’immuno-aller-gologie du CHUV – Dr V.Aubert: «Nouveaux auto-anti-corps» – Lausanne, CHUV, salle de séminaire 2, BH-08– Renseignements: Mme P. Braun,tél. 021 314 07 90, fax 021 314 07 91,e-mail: [email protected]

N.B.: pour toute information supplémentaire concer-nant l’agenda, vous pouvez consulter notre site danssa partie membre www.svmed.ch/agenda.

Prochain délai pour les annonces concernant la période

du 2 août au 10 septembre:14 juin 2004

Période du 7 juin au 30 juillet 2004

Calendrier médical vaudois

Courrier du médecin vaudois • Mai 2004 • 17

Page 14: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

18 • Courrier du médecin vaudois • Mai 2004

Economie quand tu nous retiens!

«Economie quand tu nous tiens!»: telétait le titre du CMV 7/2003. «Com-prendre pourquoi une profession libé-rale se révèle un jour sous tutelle»;«savoir comment on évite un rationne-ment des soins»; recouvrer «cetteliberté que connaissaient si bien nosprécurseurs»: tels étaient les objectifsproclamés par son éditorialiste, le Dr L.-A. Crespo. Pour les réaliser tousensemble, un seul bon moyen; pourcorriger tous ces maux, un uniqueremède, selon lui: le marché, libéré detoute entrave, donc ipso facto concur-rentiel. «Ethique hippocratique etéthique commerciale sont deux visagesd’une même vertu», appuyait le DrCrespo.

Que pensent d’un tel credo sesconfrères orthopédistes, eux qui furentles premiers à s’insurger contre le Tar-med? Se rendent-ils enfin compte à quiet à quoi ils doivent leur mécontente-ment: non pas à cette économie plani-fiée et à cet interventionnisme étatiquefustigés par le Dr Crespo et ses écono-mistes de référence – réflexe condi-tionné par une réalité qui n’a pluscours, si jamais elle l’a eu – mais au contraire à la montée en force de cesentreprises commerciales que sontdevenues les caisses-maladie, consé-quence de notre refus d’en confier larégulation à la puissance publique.Quant à la prétention moralisatricedont font étalage nos thuriféraires dusacro-saint marché, saura l’apprécier àsa juste valeur quiconque est informédes pressions exercées par les dirigeantsde l’industrie pharmaceutique pourforcer le remboursement de moléculespseudo-innovantes – à des prix surfaitsparce qu’indûment protégés contre laconcurrence – tout en contrecarrant ladistribution de médicaments de pre-mière nécessité (tels les antiviraux) à uncoût accessible à ceux qui en ont le plusbesoin…

Faut-il être sourd pour ne pas entendreles plaintes de toutes celles et tous ceuxqui souffrent de la mercantilisation dusecteur sanitaire, médecins compris?Faut-il être aveugle pour ne pas voirque ladite «logique du marché», i.e.celle du profit, implique d’en excluretoute demande non solvable, et quecette exclusion est mortifère dès lorsqu’il s’agit de malades?

Notre ignorance, à nous médecins, desgrandes œuvres classiques de philoso-phie et de sociologie de l’économie,voilà ce qui nous rend stupides face auxchantres du tout-au-marché. Aussi, ences temps particulièrement difficiles,serait-il hautement indiqué que notreSociété de médecine valide, commeindispensable à notre formation conti-nue et à la sauvegarde de notre indé-pendance, les quelques centainesd’heures requises par la lecture desouvrages fondamentaux recommandésen note. Ainsi serions-nous libérés detoute inhibition face aux petits écono-mistes du jour. Alors pourrions-nousleur apprendre ce qu’eux-mêmes nesavent pas? Que l’Economie avec Emajuscule n’existe pas, pas davantagequ’il n’existe une Nature, en tant qu’en-tités agissantes. «Economie» n’est qu’unmot.

Il n’existe pas une, mais des économies,réelles ou potentielles. Eriger une seuled’entre elles, celle dite de marché, aurang d’instance autonome à vocationuniverselle, et prétendre y conformertous les autres aspects de la vie, voilàqui ne relève d’aucune nécessité trans-cendantale, mais d’une pure contin-gence historique: celle d’un coup deforce politique. Parler de «lois» à pro-pos des diktats des dirigeants de ce typed’organisation économique est doncabusif, mais opportun pour abuser lamajorité des citoyens, qu’il s’agit desoumettre aux exigences que, sous cenom de lois, leurs maîtres imposent etblanchissent à leur profit.

Conséquemment, le marché n’est pasfondé à régler cette question politiqueque, loin de supprimer comme le pro-mettent nos thaumaturges précités, iloblige à reposer à nouveaux frais: Com-ment convient-il de répartir les investis-sements dans le secteur sanitaire, etd’en distribuer les produits et les ser-vices? Au profit maximal des investis-seurs – c’est-à-dire des riches et mieux-portants – aux dépens des maladespauvres? Ou selon l’impératif de la jus-tice comme équité, au prix de l’inter-vention de la puissance publique?

Serment d’Hippocrate oblige: il est denotre responsabilité, à nous médecinsplus qu’à tous autres, de nous en souve-nir et de la rappeler haut et fort. Avantque les marchands du Temple ne soientparvenus à leurs fins. En ce qui nousconcerne, nous médecins: en finir avecnotre indépendance par rapport à leurpouvoir, garante de notre liberté de

Cette rubrique n’engage que la responsabilité des signatairesOpinions

nous dépenser au service des maladesdont nous assumons la responsabilité,et au bénéfice de la communauté.Malades de plus en plus souvent rendustels par les conditions de vie propre-ment inhumaines imposées à toute lasociété par sa classe dirigeante.

Dr René-Philippe GailletMédecin généraliste à Moudon

BibliographieSIMMEL Georg: Philosophie de l’argent (PUF,1987) – WEBER Max: L’éthique protestante etl’esprit du capitalisme (Pocket, 1995) – POLANYIKarl: La grande transformation (Gallimard,1983) – DUMONT Louis: Homo aequalis (Galli-mard, 1985) – CASTORIADIS Cornelius: L’institu-tion imaginaire de la société (Seuil, 1975) –RAWLS John: Théorie de la justice (Points,1997).

Retrouvez l’intégrale sur notre sitewww.svmed.ch, rubrique Presse – Courrier du médecin vaudois.

Bonne santé pour tous!

Mes chères et chers Collègues,

Je n’entrerai pas dans les détails et lesdiverses opinions et difficultés que l’ona avec Tarmed. Il nous a été livré un ins-trument ouvert à toute interprétation,souvent incompréhensible et quiengendre surtout une ambiance quin’est pas positive pour la relation deconfiance entre le médecin et lepatient.

Je propose donc:1. Une votation demandant à tous les

médecins suisses s’ils sont actuelle-ment pour ou contre le Tarmed, etdont le résultat serait communiquéau grand public.

2. Si le vote est négatif, deuxième pro-position: que l’on confie à HEC Lau-sanne, qui est reconnu comme un desmeilleurs instituts d’économie enEurope, un mandat pour faire unetarification qui serait claire, utilisableet équitable.

A mon avis, il est indispensable de réta-blir la confiance du citoyen suisse dansle corps médical qui est la base d’unebonne santé pour tous.

Avec mes confraternelles salutations.

Dr David Seld

Page 15: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

Courrier du médecin vaudois • Mai 2004 • 19

Portrait de membre

Dans la nouvelle conceptiondu Courrier du médecin vau-dois, nous souhaitons intro-duire une rubrique qui parlede vous: ces portraits de

membres de la SVM visent à vous fairedécouvrir un aspect peu connu de lapersonnalité d’une consœur ou d’unconfrère. En effet, notre but est d’es-quisser des portraits de membres pré-sentés sous un angle différent: parexemple, à travers une activité profes-sionnelle exceptionnelle, hors du cadrehabituel ou un engagement personneloriginal dans un domaine a priori inat-tendu. Ces articles montreront aussi ladiversité, la créativité et les multiplesintérêts des médecins vaudois.

Nous publierons le premier portraitdans le prochain numéro. N’hésitez pasà vous annoncer au secrétariat de laSVM si vous souhaitez figurer dans cette

rubrique ou à lui signaler les activitésd’un confrère qui pourraient faire l’ob-jet d’un portrait. Nous prendrons ensuitecontact et nous nous chargerons de larédaction de l’article.

Et si on parlait de vous?

Tél. 022 363 20 20Fax 022 363 20 01

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Page 16: Mai 2004 - Dossier: TarMed. Pour le meilleur et pour le pire

Reflet de l’AD du 25 mars

En résumé, voici les discussions qui ont animé l’après-midi du 25 mars dernier.

turation des prises de sang au cabinet),l’engagement contre la suppression del’obligation de contracter et le soutiende la formation et de la Faculté demédecine. Le Dr Favrod Coune déplorepar ailleurs l’explosion des cas traités parla Commission de déontologie.

Enfin, 26 demandes de candidature ontété présentées à l’Assemblée, dont unefait l’objet d’une demande d’enquêteauprès de la Commission de déontologie.

Catherine Borgeaud

Bienvenue aux nouveaux membres:

Chez les délégués

ANDRIEU Jacques BARELLA LiliaBESSEGHIR NedjmaBRON LucDESARNAULDS-NUSSLÉ

Anne BéatriceFAVRET AlainGOLCEA-CHITTARO AdrianaHEGGERICKX Isabelle

HIGELIN FabienKERNEN YannKHATCHATOUROV GregoryLAMY OlivierLE-GOFF-CUBILIER ValérieLEMONDE GuillaumeLIARDET StéphanieLOPEZ DE LA VEGA BéatricePILLEVUIT Olivier

RIQUIER FrançoiseROSSIER MichelROULIER DenisSCHÖNLE GabrielleSTIEGLITZ Paul-AlainSTIGLER MichaelWINDERICKX ErwinZEMMOURI Abdelaziz

Tout d’abord, le projet d’orga-nisation de la garde psychia-trique, qui a occupé durantplusieurs séances un certainnombre d’omnipraticiens et

de psychiatres, ainsi que le médiateur etle secrétaire général de la SVM, a aboutià un accord (cf. CMV N° 1, févr. 2004 – p.21) qui, soumis au vote de l’assemblée,a été avalisé par les délégués. Rap-pelons-en brièvement les termes: les psychiatres organisent un piquet psy-chiatrique 24h/24 qui planifiera les hos-pitalisations s’il y a lieu, une consulta-tion si nécessaire dans les 24h, etassisteront les médecins de premierrecours sur appel téléphonique. Un pre-mier bilan sera fait une année aprèsl’entrée en vigueur de ce projet.

Il est également prévu d’organiser descours ouverts aux omnipraticiens et auxpsychiatres. Le Jeudi de la Vaudoise du30 septembre 2004 sera d’ailleurs consa-cré aux urgences psychiatriques.

Rappelons encore que les membres del’AMOV et les psychiatres avaient déjàadopté ce projet au cours de leursassemblées générales respectives.

Une modification des statuts a égale-ment été acceptée à la majorité. Elleaugmente le mandat des délégués del’AD de 2 à 4 ans, par souci de simplifi-cation.

Le rapport du Comité, présenté par le DrFavrod Coune, résume les événementsen cours de réalisation et de traitementdepuis l’assemblée de novembre. Souli-gnons notamment l’entrée en vigueurdu Tarmed qui fait l’objet de ce numérodu CMV, la gestion du statut à venir deshospitaliers et l’adaptation de la rému-nération des médecins travaillant pourle compte de l’Etat, le maintien des rela-tions avec les assureurs (avec, entreautres, les négociations autour de la fac-Le Dr Munier, derrière le micro!

Au premier plan, les Drs Anex et Genton.Debout, le Dr Potin.

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Comité de la SVMDr Charles-A. Favrod-Coune, présidentDr Charles-Alexandre Steinhäuslin,vice-présidentDr Jean-Philippe Grob, secrétaireDr Jean-Marc LambercyDr Philippe MunierProfesseur Gérard WaeberDr Bertrand VuilleumierDr Lennart Magnusson

Comité de rédaction du CMVDresse Jacqueline CaillatDr Charles-A. Favrod-CouneDr Jean-Pierre RandinDr Patrick-Olivier RosseletDr Louis-Alphonse CrespoDr Georges Buchheim

Secrétariat généralP.-A. Repond, secrétaire généralCatherine Borgeaud, secrétariat de rédaction CMV

Société vaudoise de médecineRoute d’Oron 1, Case postale 761010 Lausanne 10 – Tél. 021 651 05 05CCP Lausanne 10-1500-5Fax 021 651 05 00E-mail: [email protected]: www.svmed.ch

Fondation pour la garde médicaleS.O.S. – Médecin de gardeTél. 021 213 77 77 (24 heures sur 24)Abonnements de déviation et de télécommunications au service des médecins de la région lausannoise

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