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PRUNIER MAISON DE VENTES AUX ENCHÈRES 28, rue Pierre Mendès-France - 27400 Louviers - Tél. 02 32 40 22 30 - Email : [email protected] - www.prunierauction.com UN AUTRE REGARD SUR LA HAUTE ÉPOQUE Dimanche 25 octobre 2015 Louviers, 14 h 15 Ce catalogue réunit plus d’une centaine d’œuvres illustrées. Les objets récoltés au cours de ces derniers mois offrent un éventail large et souvent inédit de l’art médiéval à l’art baroque. S’y distinguent des œuvres rares comme le coffret de messager à images, le parement de marbre d’un palais vénitien, un non moins remarquable tableau caravagesque d’un jeune homme au panier de figues ou cette suite d’émaux de Limoges datée des années 1550. Ces objets, profanes ou plus souvent religieux, nous éclairent sur l’importance de l’art dans notre quotidien. Mais cette vente est avant tout un hommage à Monique et Xavier Garban, fidèles collectionneurs et amis normands, aujourd’hui disparus. Un grand nombre d’objets présentés dans cette vente meublait leur manoir du pays d’Auge.

MAISON DE VENTES AUX ENCHÈRES

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Page 1: MAISON DE VENTES AUX ENCHÈRES

PRUNIERM A I S O N D E V E N T E S A U X E N C H È R E S

28, rue Pierre Mendès-France - 27400 Louviers - Tél. 02 32 40 22 30 - Email : [email protected] - www.prunierauction.com

UN AUTRE REGARD SUR LA HAUTE ÉPOQUEDimanche 25 octobre 2015 Louviers, 14 h 15 Ce catalogue réunit plus d’une centaine d’œuvres illustrées. Les objets récoltés au cours de ces derniers mois offrent un éventail large et souvent inédit de l’art médiéval à l’art baroque. S’y distinguent des œuvres rares comme le coffret de messager à images, le parement de marbre d’un palais vénitien, un non moins remarquable tableau caravagesque d’un jeune homme au panier de figues ou cette suite d’émaux de Limoges datée des années 1550. Ces objets, profanes ou plus souvent religieux, nous éclairent sur l’importance de l’art dans notre quotidien. Mais cette vente est avant tout un hommage à Monique et Xavier Garban, fidèles collectionneurs et amis normands, aujourd’hui disparus. Un grand nombre d’objets présentés dans cette vente meublait leur manoir du pays d’Auge.

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OCTOBRE 2015

AHAUTE ÉPOQUE

LOUVIERS

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25DIMANCHE

14 h 15

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51. Lame épitaphe en pierre calcaire, Paris, XVe siècle. H. 69,5 , L. 53, P. 16 cm. Détail.

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L’ARBRE

DE VIE

UN AUTEL PORTATIF

Cette œuvre de petit format est inédite. Elle a été décou-verte en Normandie. Il s’agit d’un triptyque qui s’inscrit dans la pure tradition de l’époque médiévale en Italie. Il corres-pond au type d’autel portatif destiné à la dévotion privée qui connut une grande diffusion à Sienne dès les débuts du XIVe siècle. La construction est marquée par la différence d’échelle entre la figure centrale et les scènes latérales. Le style est influencé par l’art byzantin. La Vierge porte l’Enfant sur son bras gauche et le regarde avec tendresse. Il s’en dégage un amour maternel, mélancolique, pressentant le supplice. Elle est entourée de saints comme saint François, sainte Claire et saint Martin (?). Nous sommes en présence d’une icône domestique qui se trouve à mi-chemin entre l’art et l’artisanat.

13. Autel portatif. Tempéra sur bois, Sienne ? Début du XIVe siècle

POUR UNE FAÇADE DE PALAIS VÉNITIEN

« La noble cité qui se nomme Venise est aujourd’hui la plus belle et la plus plaisante du monde, pleine de toutes sortes de belles et bonnes choses. » (Martin du Canal, Storia di Venezia, deuxième moitié du XIIIe siècle. Ce qui caractérise la plastique vénitienne à l’époque romane se lit dans les balustrades de la cathédrale de Torcello ou bien sur celles de la façade de Saint Marc avec entre autres des compo-sitions comprenant des paires de paons, des griffons, des lions, des aigles, disposés en symétrie rigoureuse et réalisés d’après les modèles des tissus sassanides et byzantins. Ve-nise qui grandit devient la maîtresse de la lagune puis de la mer et transmet au monde l’art byzantin qu’elle assimile pour créer un art original.

Beaucoup d’éléments sculptés d’origine byzantine ont fait l’objet de réemploi à l’époque médiévale pour parer les façades des palais vénitiens. Notre parement de marbre, découvert en Normandie, provient d’une de ces façades. Il est dans la lignée de plusieurs groupes comme celui de la fontaine des Turcs, datée vers 1100. Les mesures et les oiseaux affrontés sont comparables. Un deuxième exemple reprenant la même thématique apparaît dans l’arbre de vie du palais Falière. Les oiseaux affrontés sont souvent associés à la fontaine ou à l’arbre de vie qui représente le baptême du Christ. Notre sculpture est ainsi un rare témoignage du XIIe siècle à Venise.

11. Groupe en marbre sculpté en haut-relief. Venise, XIIe siècle, H. 80,5, L. 36,5, P. 10 cm.

VIERGE À L’ENFANT, DUECENTO Ce panneau que l’on peut dater de la deuxième moitié de la fin du XIIIe siècle est un document rare. Il a été réalisé conformément à l’iconographie byzantine. L’archaïsme de la composition est accentué par des lignes qui soulignent les traits du visage. Le voile rouge qui couvre la tête de la vierge (le voile blanc le remplacera au XIVe siècle) atteste de l’époque primitive d’une œuvre du sud de l’Italie.

12. Vierge à l’enfant. Tempera sur fond d’or. 23 x 16 cm

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LA ROSE

ET LE GLAIVE« L’épée, je suis mortelle contre toute autre arme, ni lance, ni hache, ni dague ne prévalent contre moi… » L’épée est l’arme par excellence associée à la chevalerie. Elle est l’arme du combat, du tournoi, symbole du pouvoir, person-nage de roman, arme royale de saint ou du bourreau. Elle est née parfaite.

« Roland frappe sur une pierre dure […]. L’épée grince fort mais ne se casse ni se brise, haute vers le ciel elle a rebondi. Quand le comte voit qu’il ne la brisera pas, avec

tendresse il fait sa plainte tout bas, pour lui. Eh, Duran-dal, comme tu es belle et si sainte ! Dans ton pommeau

à or, il y a bien des reliques […]. Qu’il ne soit pas couard, celui qui te possèdera !

J’aurai par toi conquis de grandes terres qui maintenant sont à Charles à la barbe fleurie ; l’empereur en est célébré et puissant. »

34. Ange en chêne sculpté en ronde bosse. Il est représenté de-

bout tenant dans sa main gauche une colonne. Pays-Bas, fin XIVe.

Manque les ailes. H: 72,5cm

36. Epée en fer, vers 1300. L. 99 cm

39. Ange musicien. Fresque polychrome et or transposée sur toile se-

lon la technique du «strappo». Italie, fin du XVe siècle. 32,5x24 cm.

19. Saint Jean. Vitrail composé d’éléments du XIIIe siècle. Diam. 21 cm

est l’arme par excellence associél’arme du combat, du tournoi, synage de roman, arme royale de est née parfaite.

« Roland frappe sur une pierrefort mais ne se casse ni se briserebondi. Quand le comte voit qu

tendbadasa

à o[…]. Qu’il ne soit pas couar

J’aurai par toi conquis de grandsont à Charles à la barbe fleurieiee ;et puissant. »

34. Ange en chêne sculpté éé en ronded

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Manque les ailes. H: 72,2 5cm55

36. Epée en fer, vers 1300. L. 99 c9 m

39. Ange musicien. Fresque polychrom

lon la technique du «strappo». Italie, fin

19. Saint Jean. Vitrail composé d’éléme

toute autre arme, ni lancent contre moi… » L’épé

« L’épée, je suis mortelle contre tni haca he, ni dague ne prévalen

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OBJETS DOMESTIQUES

95. Vase en majolique. Venise,

vers 1550. H : 34,5 cm.

176. Plat à offrandes.

en laiton repoussé à l’effigie du

doge Pasqual Cigogna (Venise,

1509-1595). Venise, fin XVIe

siècle. Diam 32 cm.

125. Cabinet studiolo à deux

corps en intarsia de bois

indigènes. Italie du Nord, fin du

XVIe siècle. H : 178 L : 124 P :

49 cm.

61. Coffret boîte et son

couvercle à décor sur toutes

ses faces de fleurs et putti en

pastiglia. Travail Siennois, vers

1500. H : 23 L : 45 P : 21 cm.

67. Autel domestique. Vierge

à l’enfant en stuc polychrome

et doré. Encadrement d’époque

Toscane fin XVe. 37x35,5 cm

DE VENISE, FLORENCE OU SIENNE

L’intérieur domestique aux XVe et XVIe siècles joue un rôle essentiel dans la création et la culture italienne. La maison urbaine se pare de nombreux objets et crée une atmos-phère de richesse combinant la peinture, la sculpture, les meubles, la céramique, les objets en métal et les objets archéologiques ainsi que les textiles. Les quelques objets

présentés témoignent de l’évolution de la société où la femme tient une place essentielle. L’espace de vie de la maison apparait en harmonie avec l’architecture extérieure. La peinture représente parfois ces espaces les combinant avec des scènes religieuses.

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LES SECRETS DU CHÂTEAU DE

MARCY UN COFFRET À IMAGE ATTRIBUÉ À JEAN D’YPRES

Ce coffret en bois dans un état de conservation exception-nel peut être attribué à l’atelier du Maître des Très Petites Heures d’Anne de Bretagne (ou Jean d’Ypres actif à Paris de 1480 à 1500). C’est un objet rare. Le coffret se présente comme une boîte quadrangulaire ; il en existe quatorze à la BNF, une vingtaine recensée en main privée auxquelles s’ajoute une cinquantaine de spécimens conservés dans les musées et bibliothèques d’Europe et d’Amérique. La boîte est en hêtre, gainée de cuir, renforcée par des bandes de fer. Sur le côté des attaches sont destinées aux passages de courroies pour le transport ; à l’intérieur du couvercle une image de Sainte Marguerite d’origine, collée et clouée, imprimée, coloriée au pochoir et légendée d’une prière en latin adressée à la sainte. Elle est représentée richement vêtue, agenouillée dans une tour terrassant le dragon. La palette de l’estampe est limitée au jaune, rouge et vert ca-ractéristiques du style de Jean d’Ypres.

Jean D’Ypres né à Tournai produit des enluminures, des des-sins pour livres imprimés, des cartons de vitraux ou de tapis-series. Les images de grande valeur témoignent des débuts de l’estampe désignée sous le nom d’incunable. 5 200 xylo-graphies sont référencées aujourd’hui, pour la plupart en un exemplaire unique ; seuls 7% connaissent plusieurs tirages. Production parisienne de courte durée entre 1490 et 1500. Il ferme par une serrure ouvragée, décorée de motifs végétaux et serpent stylisé. Sur le couvercle est dissimulée une logette, sous les ferronneries, sorte de cache destinée à abriter une page de papier ou de parchemin servant de feuille de route. C’est une boîte « de sûreté » qui pouvait contenir des livres de liturgie ou des livres d’heures ou des lettres à transporter. Il servait donc ainsi au transport et/ou bien pouvait devenir un objet de piété. Retable portatif, coffret de pèlerinage, boîte pour messager, nombreuses sont les spéculations de son usage. L’histoire de ce coffret est très particulière et inédite car des correspondances et lettres de la fin du XIXe siècle re-tracent l’histoire du transport du courrier de la ville de Coucy, près de Saint Quentin, au château de Marcy. « Vieille boîte fermant à secret qui servait à transmettre les messages entre le Château de Marcy et la commune et vice versa ». Références : -Vente Marie et André Jammes, Paris 2007. -La revue des Musées de France, 2011.

52. Coffret à estampe (vers

1490-1500) avec représentation

de Sainte Marguerite.

H : 12 L : 18 P : 26cm.

84. Plat à offrande en laiton re-

poussé. Au centre du plat saint

Georges terrassant le dragon.

Le bord de l’aile orné de motifs

feuillagés. France, vers 1500.

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PRÉDELLE DE RETABLE DU MAÎTRE

DE CERVERA

Le retable à l’origine était situé derrière l’autel et accueillait des objets li-turgiques. Les reliques et la multiplication des

images entraînent un agrandissement de ces autels qui de-viennent plus monumentaux. Faits d’orfèvrerie de pierre, de terre cuite, ils sont le plus souvent de bois en ces terres catalanes, supportant peintures et sculptures. Spectacu-laires, ils peuvent être enrichis de plusieurs volets. Chaque peinture devient un tableau de dévotion et investit panneau central, prédelle et couronnement, le tout souligné par des encadrements gothiques qui renforcent l’aspect monumen-

tal et architectural. Ainsi les quatre scènes de la passion du Christ que nous présentons proviennent d’une prédelle de retable monumental. Ils sont attribués au maître de Cerve-ra, vers 1490. et représentent pour le premier panneau le Christ au Mont des Oliviers et le baiser de Judas, le Christ devant Caïphe et le portement de croix.

46. Ecole catalane. Le Christ au mont des Oliviers et le baiser de

Judas et Le Christ devant Caïphe et le portement de croix, deux

tempéras sur panneau de résineux, 60,5x128 cm et 60,7x121 cm

50. Tête de Saint Jacques le Majeur en noyé sculpté en ronde-

bosse. Le saint protecteur est coiffé d’un large chapeau décoré de la

coquille du pèlerinage. Espagne Fin XVe. H : 13cm.

VIERGE DE SAGESSE

Vierge à l’Enfant, couronnée, trônant. Groupe en noyer, sculpté polychrome et doré. Marie est représentée assise dans une position frontale, vêtue d’un long manteau en plis cassés. Elle présente, assis sur ses genoux, l’Enfant Jésus bénissant et tenant le monde. L’esthétique sobre confère une grande sérénité à notre sculpture que l’on peut locali-

ser dans un atelier catalan de la fin du XIIIe-début XIVe. Elle présente un bel état de conservation notamment dans les carnations des visages.

18. Vierge à l’enfant, bois polychrome,

Catalogne, XIIIe-XIVe siècle, H. 58 cm.

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LES LARMESDE LA VIERGE

ENTOURAGE DE QUENTIN METSYS LA DÉPLORATION

Cette peinture réalisée dans les années 1520 est caracté-ristique de l’art flamand. Elle est conservée dans la même famille depuis 1904. Le Christ est entouré par trois person-nages à mi-corps : la Vierge, saint Jean et Nicomède. La Vierge soulève le bras de son fils et essuie ses pleurs avec son voile. Le corps du Christ est mis en valeur par le linceul qui dessine une courbe harmonieuse mais surtout par le fond d’or. Une ancienne attribution présente le tableau comme un œuvre typique de Quentin Metsys (1466-1530). La scène de la déploration est simplifiée et concentrée. Chaque person-nage est comme habité par une peine silencieuse.

70. La déploration. Huile sur panneau. H. 52,5cm, L. 67 cm.

Provenance : vente 1904, Rudolph Lepke’s kunst-Actions-Haus,

Berlin, lot n° 112. Collection comte et contesse de Prêt de Roose de

Calesberg, château Vordensteyn, Schoten, Anvers 1945. Collection

Constant J. Neuhuys, 1980. Exposition Passie Hasselt, 1988.

Reproduit dans le catalogue sculpture dans le Brabant, Louvain,

1971. Reproduit dans le catalogue de l’exposition Erasme à Louvain,

1969.

35. Tête de vierge ou de sainte. En pierre calcaire, Normandie,

début XVe siècle. H. 16 cm.

SAINT DENIS

Le couronnement de Saint Denis. Groupe de retable en noyer composé de six personnages. Deux évêques, por-tant la tiare, et deux clercs intronisent un évêque. L’ecclé-siastique est représenté assis sur un fauteuil en X sculpté de fenestrages et de têtes zoomorphes. À ses genoux un moine lui présente le livre des Saintes Écritures. Sur le côté gauche, une jolie représentation de courtines. Picardie, XVe

siècle.

55. Le couronnement de Saint Denis. Groupe de retable en chêne.

XVe siècle. H: 31, L: 25,5cm

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IMAGESSACRÉES

LE CHRIST AU MONT DES OLIVIERS

Une fois arrivé sur le Mont des Oliviers, le Christ s’éloigna de ses disciples et s’agenouilla pour adresser à Dieu la prière du sacrifice. Le texte de Luc fait allusion à l’apparition de l’ange porté par un halo de nuages dorés qui déchirent le paysage. Habillé dans un tourbillon d’étoffes écarlates, il montre le symbole de la Passion. Les disciples sont représentés endormis tels que le Christ les trou-va après sa prière. Au loin, on aperçoit la ville de Jérusalem d’où sortent le Christ et les soldats romains qui l’emmènent au supplice.

71. Panneau de retable portant une inscription Petrus Claeif invenir et faciebat (1616). 100 x 71 cm

SAINT JEAN

Cette sculpture représentant saint Jean est en bois de tilleul, dé-capé et ciré, probablement polychrome à l’origine. Elle apparte-nait à un groupe évoquant la crucifixion au Golgotha. Saint Jean debout, les cheveux au vent, a le visage aux sourcils contractés. Il devait présenter le calice dans la main gauche et bénir de la main droite. Il se redresse, regardant vers le Christ. La dy-namique est accentuée par le mouvement des étoffes qui semblent bouger. Un amas de tissus aux plis complexes qui rappelle les œuvres de Niclaus Weckmann, actif à Ulm vers 1480-1520 ou Martin Lebzelter, actif à Bâle à la même époque. En effet, les gros plis anguleux, l’agence-ment du manteau, rappellent aussi la Vierge à l’Enfant du musée de Strasbourg, réalisée par le même artiste.

73. Saint Jean, tilleul. Vers 1480-1520. H. 59 cm

VIERGE À L’ENFANT DE LA FIN DU XVe SIÈCLE

Cette sculpture en terre cuite de la Vierge a été réalisée par moulage. Elle a conservé sa polychromie. Une tête ronde, un manteau aux plis courbes, sont les caractéristiques des belles madones salzbourgeoises. Elle est la femme de l’apocalypse, enveloppée de soleil, la lune sous ses pieds. Elle offre l’image symbolique de l’immaculée conception selon laquelle la Vierge conçut, immaculée, exempte du péché originel.

40. Vierge à l’Enfant, terre cuite, Salzbourg, fin XVe siècle. H. 116 cm

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POUR LE REPOS DES

DES ÂMESPROJET POUR UN MONUMENT FUNÉRAIRE

Le développement à la fin du XVIe siècle du tombeau orné de l’effigie priante du défunt a beaucoup influencé les grands monuments de Saint-Denis. Les tombiers se spécialisent dans la statuaire funéraire alimentée par les nombreuses commandes des puissantes familles. Ces artistes produisent des dalles, des bustes de priant, des marbres précieux polychromes où ils mettent en valeur la richesse des costumes. Notre statue rappelle la statue fu-néraire de Valentine Balbiani, morte en 1572, réalisée en marbre par Germain Pilon. Elle s’inscrit dans un style ma-niériste influencé par l’Italie combinant les éléments clas-siques et gothiques. Les détails des costumes, des bijoux témoignent de la position sociale au détriment de l’émotion. Cette sculpture en albâtre, partiellement dorée, sculptée en haut-relief a été réalisée pour un monument funéraire.

La reine agenouillée sur un coussin est représentée en prière la tête levée vers le ciel ; elle est vêtue d’une

robe de cour à décor de feuilles d’acanthes. Sur ses épaules, un manteau couvert d’un semis de

fleurs de lys atteste d’une origine royale.

91. Sculpture en albâtre, anciennement doré.

France, fin XVIe. H. 19 cm.

92. Pendentif en argent, orné de pierres, perles

et émaux à décor ajouré de feuillages, masca-

rons et personnages masculins et féminins.

France, époque XVIe siècle, H. 4,8 cm.

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PHILIPPE LE FEVRE, CHANGEUR ET BOURGEOIS DE PARIS

Stèle épitaphe en pierre calcaire sculptée sur deux faces. Sur la première face dans un encadrement mouluré, une représentation de saint Christophe et du donateur en prière. Sur l’autre face, un texte relate le don de prières et d’oraisons pour le repos de l’âme du donateur. Le texte est daté du 24e jour de juillet de l’an 1408. Travail parisien du début du XVe siècle, collection de Courcelles.

51. Lame épitaphe en pierre calcaire, Paris, XVe siècle.

H. 69,5 , L. 53, P. 16 cm

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JEAN POILLEVÉ, MAÎTRE ÉMAILLEUR

C’est au milieu du XVIe siècle que les émaux de Limoges connurent un grand succès avec plusieurs familles dont les Limosin. Les six plaques que nous présentons peuvent être attri-buées au maître orfèvre Jean Poillevé, identifié sous le nom de maître Kip, actif dans cette ville vers 1550. Le style graphique pour ces grisailles modulées de tons pastel est caracté-ristique de sa production. L’artiste a travaillé à la spatule et à l’aiguille, la couche blanche placée sur une couche noire après séchage et avant cuisson. Il s’agit d’une suite de 6 plaques de la Passion du Christ réalisée d’après l’œuvre gravée sur bois d’Albrecht Dürer. Les scènes sont les suivantes : l’entrée du Christ à Jérusalem, Jésus chassant les mar-chands du temple, la Dérision, la Flagellation, la Résurrection et L’apparition de la Vierge. Les parties claires sont rehaussées de tons pastel dégradés de bleus, verts, ocres et violets.

MAJOLIQUES

Nous proposons dans cette vente plusieurs majoliques italiennes dont cette coupe à godron dite “crespina”. Elle appartient au type des “ belle donne” suivant le courant de la poésie d’amour très prisé à la renaissance. Elle représente Laure de Noves « belle dame » que Pétrarque chanta au XIVe siècle. Cette coupe ornée d’un profil féminin porte l’inscription « Laura ». Le bassin présente un caractère rayonnant orné de feuilles d’acan-thes bleues et ocres en alternance. Faenza vers 1550, attribuée à Virgiliotto Calamelli.

94. Coupe en majolique. Faenza 1550, attribué à Calamelli. H. 11, D. 25 cm.

89. Suite de 6 plaques de la passion du Christ d’après l’œuvre gravée sur bois d’Albrecht Dürer. Chaque

plaque mesure 13 x 9,5 cm

90. Diptyque, Émail, Limoges, fin XVIe siècle ? H. 17, L. 11,5 cm

MAJOLIQUES ITALIENNES ET GRISAILLES DE

LIMOGES

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ANTONIO VÁZQUEZ

RETABLE DE LA VIE DE LA VIERGE

L’ÉCOLE DE VALLADOLID

Ce retable, découvert dans les Pyrénées, par son enca-drement de style plateresque et par ses peintures, est très proche de celui qu’Antonio Vázquez a peint pour l’Église du Couvent des «Huelgas Reales», de Valladolid entre 1538 et 1540, dédié aussi à la Vie de la Vierge. Le sujet central représente la pitié, sujet que l’artiste a déjà interprété plu-sieurs fois de façon dramatique. Le musée Archéologique de Valladolid conserve un autre panneau où l’on retrouve certains personnages du Calvaire. L’encadrement du style plateresque est formé dans le sens vertical par trois niveaux dénommés en espagnol « calle » ou rue et dans le sens horizontal par les « piso » ou étage. La prédelle porte le nom de banc. Y sont représentés à côté des apôtres saint Pierre, saint Paul, saint Philippe et saint Barnabé, les portraits des donateurs encadrant la pietà. Le corps principal du retable est divisé en trois épisodes de la vie de la Vierge avec Sainte Anne. Enfin dans la partie supérieure, le calvaire, saint Jé-rôme et saint François. Antonio Vázquez est une des figures importantes de l’école de Valladolid. Auteur de la chapelle des Alderetes en 1536 à l’église de Simancas et du retable de la crucifixion à l’église de Santa Maria de Nieva (1541). Une des caractéristiques de l’artiste est sa délicatesse qui évoque le quattrocento. L’artiste comme dans ce retable aime représenter des scènes en plein air et soigne particu-lièrement les arbres dans le lointain

101. Retable de la vie de la Vierge.

attribué à Antonio Vázquez (1485-1563). 261x216 cm

88. Philippe II (1556-1598) Escudos en or. Séville ? Poids : 15g.

132. Deux panneaux de boiserie en bois polychrome. école de Val-

ladolid, fin XVIe siècle. H. 63, L. 36 cm.

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CHASSES PRINCIÈRES

BRUXELLES, VERS 1600

Cette importante tapisserie représente plusieurs groupes de chasseurs ter-rassant ours et taureaux sauvages. Cavaliers, chasseurs et chiens sortent de la forêt avec tumulte. Au lointain des villages et architectures surplombent le paysage. Cette tapisserie s’inscrit dans la lignée des ateliers bruxellois qui ont produit ce type de tentures représentant des chasses depuis le XVe siècle. La tapisserie n’est plus rattachée au produit de l’artisanat comme ce fut longtemps le cas. La splendeur de l’iconographie et la qualité de l’exé-cution artistique ont hissé cet élément de décor dans la catégorie noble des “Beaux-Arts”. Ces objets sont d’ailleurs considérés comme l’art monumen-tal par excellence des provinces du Nord. 146. tapisserie. Flandres, Bruxelles époque fin du XVIe siècle. Belle conservation des

couleurs. 340 x 517 cm.

MORTIER DE CHARLES LE FUZELIER

Cet objet usuel, signé et daté, appartient à la production d’un fondeur, un art mal connu souvent méprisé remis en lumière par la récente exposition du musée d’Ecouen. Un art très riche comme en témoignent les statues des fondeurs de la ville de Rouen de 1636. Dans ce document une liste impressionnante d’objets dépendant du domaine des bronziers. Des textes précisent que « tous maîtres dudit métier pourront faire vendre toute mar-chandise en dépendant, comme canons, mortiers d’artifice, machine de guerre, cloches, clochettes, mortiers d’apothicaires, timbres à horloges, cymbales, miroirs de glace, moulles d’estainier, chandeliers, câdelabres, anges, pommettes, landiers, marmites et chaudières de fer, cloches de fer à cuivre, poullies, poix à peser, chantepleurs, siboire, assensoirs, so-leil, mouchettes, lampes, estriers, garde d’épées, éperons et toute sorte de blougues tant à harnois de carosse, chaize, bahus que scelles de cheval, dés à coudre… Tous les dits ouvrages doivent être de bonne et loyale es-tophes suivant que les ouvrages le requierent, clairement fondues, tournez et reparez et ce, sous la visitation des gardes dudit métier. »

p , g

BRUXELLES, VERS

Cette importante taprassant ours et taurela forêt avec tumultele paysage. Cette taqui ont produit ce tysiècle. La tapisserie fut longtemps le cascution artistique ont “Beaux-Arts”. Ces otal par excellence de146. tapisserie. Flandre

couleurs. 340 x 517 cm

248. Important mortier d’appothicaire en

bronze à décor d’une frise représentant une

scène de kermesse. Sur le col, un cachet de

fondeur avec armoiries et inscriptions : «

je suy fondu pour Charles le Fuzelier, fait à

Cambray, 1611 ». H. 30, D. 37,3 cm.

179. Pertuisane en fer gravé et doré, Italie du

Nord vers 1600. H : 43 cm

113. Plaque de cheminée aux armes de

FRADIN Ambroise, écuyer, seigneur de Bessé

et de Paizay Le Chapt. Elle présente tous les

caractères de la Renaissance. Au sommet des

armoiries un heaume empanaché entouré

d’un mufle de lion, de cuir découpé, de chutes

de fleurs et de feuillage. Blason sur le sceau

d’Ambroise FRADIN, seigneur de Bessé en

1550. En son centre un écu au chevron entou-

ré de trois grappes de raisins non feuillées.

H: 89 L: 76 cm.

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ÉCOLE ALLEMANDE (VERS 1580) D’APRÈS L’ŒUVRE GRAVÉE D’HEINRICH ALDEGRAVER

Ces deux huiles sur panneau, formant paire, représentent deux épisodes de cette figure traditionnelle de l’art religieux le bon samaritain. Le premier panneau met en scène l’assis-tance du bon samaritain à un voyageur laissé pour mort par un brigand. Le second pan-neau dépeint une scène de don. Cet ensemble illustre avec la parabole du bon samaritain la notion du prochain selon l’évangile de saint Luc. On peut noter une remarquable finesse dans le rendu des personnages ainsi que le soin tout particulier apporté aux détails à tra-vers l’architecture, le monde végétal et animal. Ces deux tableaux ont été réalisé d’après l’œuvre gravée d’Heinrich Aldegraver né à Paderborn en 1502, un artiste qui travailla dans la ville de Soest en Westphalie.

137. Le Bon Samaritain. Deux huiles sur panneau de chêne, non parqueté. H. 11,2, L. 13,1cm

102. Grand plat d’apparat à ombilique en étain dit bassin de la tempérance. Décoré sur le bord de l’aile

des allégories des sciences et des arts : l’arithmétique, la musique, la géométrie et la littérature. Dans le

centre du plat, la tempérance et une représentation des quatres éléments. À l’arrière une médaille d’étain

représente le profil du potier François Briot. Montbeliard, 1580-1590. D. 45 cm.

139. Petit pichet ou cruche en grès à décor d’une tête d’homme barbu et de cinq têtes de personnages

représentés de profil. Sur la panse une inscription. Allemagne, Cologne, vers 1550, H. 15 cm

LE BON

SAMARITAIN

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CABINET DE

CURIOSITÉS LES CHEMINS VERS LA CONNAISSANCE

La fin du Moyen âge et le début de l’époque moderne sont marqués par les découvertes des grands voyages. L’Homme appréhende les dimensions de la Terre et du Cosmos, puise des idées et des modèles dans l’art et la culture antique. Il étudie le corps humain et ce nouveau savoir change la vision du monde. Les savants collectionnent, classifient, interprètent les objets d’art, les instruments, les ossements, les objets du quotidien. Les pièces de monnaies reflètent l’histoire du passé, les trouvailles archéologiques res-suscitent les mondes oubliés. On recherche une vue d’ensemble sur le savoir universel.

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C’est avec la Réforme qu’apparaissent les collections particulières et les cabinets de curiosité rassemblant des objets d’art et des sujets liés à l’histoire naturelle. C’est la rupture avec le Moyen Âge où les objets étaient liés ex-clusivement à la dévotion privée. Mais il faut rappeler la vanité des choses et que la vie est éphémère. Les objets se mettent au service de ces nouveaux centres d’intérêt pour nourrir la curiosité des humanistes, des géographes ou autres scientifiques. Rares, ils peuvent rappeler les vertus comme ce plat de Briot mais parfois ils se pré-sentent aussi comme des objets décoratifs rattachés à l’apparat comme les noix de coco montées, les hanaps ou les couverts ornés de têtes de turc.

Dans la pure tradition du cabinet de curiosités du XVIe siècle, l’archéologue Alexandre Sagnier décrit l’intérieur de son ami Paul Faucher, seigneur de Bollene en 1903, membre perpétuel de l’académie du Vaucluse, mort en 1907. « La chambre au nord du premier étage était ré-servée à ce qu’on appelait autrefois le cabinet de curiosi-tés. Les murs étaient couverts de gravures et tableaux. Au centre de la pièce une longue vitrine plate à double face recueillait “les trouvailles” : silex taillés ou polis, les ca-chets de cire ou de plomb, les monnaies gallo-romaines, des lettres, des parchemins précieux, des tabatières… Le long du mur, du mobilier ancien, des vêtements et des armes du XVIIe siècle et bien sûr près de la fenêtre, sur un présentoir un long arbre généalogique[…] Dans la cave, une cinquantaine de morceaux de mosaïque gallo-ro-maine qu’il fit installer à grands frais dans le vestibule de son hôtel particulier. Enfin, dans un meuble à deux corps, des pièces paléolithiques, néolithiques ou gallo-ro-maines qu’il installa dans cette pièce qu’il fit appeler le petit musée. » De nombreux d’objets décrits dans cet in-ventaire sont restés in situ. Certains sont présentés dans cette vente.

198. Cadran solaire en bois, laiton et papiers imprimés. Il porte la

signature H. Heringer. France, XVIIIe siècle. H : 17 cm.

138. La kermesse des fous, huile sur panneau de chêne, 73x106 cm.

Parquetage. Martin Van Cleve, attribué à (Anvers, 1520-1570).

9. Centaure. En marbre de Carrare d’après l’antique. Ancienne collection Cohen. H : 72 L : 67 cm

164. Louis XIII (1610 1643). Demi Louis d’or 1642 Paris. À l’avers, le buste lauré de Louis XIII et au revers une croix grecque à double montant se terminant par une couronne royale à chaque extrémité. Au centre un A dans un cercle. Il s’agit ici de la qualité la plus rare pour ce millésime. TBE, Or, poids : 4grs.

186. Crâne de bison priscus. Bison peuplant les plaines d’Europe, contemporain du Mammouth et du Rhinocéros laineux. L : 90 cm.

205. Couteau en pierre dure et fer niellé d’or. Art moghol, XVIIe siècle

194. Bijou Pierres semi-précieuse, et intaille antique en cristal de

roche. Epoque XVIIe siècle.

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POUR LE PLAISIR DES

PRINCES

126. Willem Key (attribué à). Breda, 1515, Anvers

1568. Portrait de jeune fille en buste. Huile sur

panneau de chêne dans sons cadre d’époque en

bois sculpté et marquetté d’ivoire, d’écaille et de

cabochons d’argent. H. 40, L. 31 cm.

181. Pokal composé d’une noix de coco avec

monture vermeil décoré de frises de fleurs et feuil-

lages, mascarons et godrons, le fretel en forme de

bélier tenant un écu armoirier. 1596 à Hermanns-

tadt. Poinçon de maître orfevre.

H. 28, poids total : 84 g.

184. Hanap en vermeil. Nuremberg vers 1600.

Poinçon du maître orfèvre Lorenz Ott (1582-

1632). H. 18 cm, poids total : 525 g, musée

national de Nuremberg.

183. Johann Heinrich Kohler. Mendiant en ivoire

sculpté. Dresde, vers 1600. H. 13 cm

182. Coupe en corozo et vermeil ciselé de scènes

représentant la vie d’un ermite. Dans le creux de la

coupe, une fleur à cinq pétales. Allemagne du sud

vers 1600. H. 3,8, D. 8 cm.

La fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle marquent l’âge d’or de l’orfèvrerie rhé-nane dont Augsbourg et Nuremberg sont les centres les plus brillants, produisant des objets baroques, faisant preuve d’une grande créativité. Le hanap que nous présentons en est un des plus beaux exemples. Ces pièces figuraient sur les tables de festins, toujours vermeillées et souvent associées à d’autres matières comme les pierres dures, le cristal et l’ivoire.

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PIERRESDURES

CABINET EN PIERRES DURES

Les cabinets en marqueterie de pierres dures polychromes sont l’objet de commandes de plus en plus importantes à la fin du XVIe siècle. Ils sont réalisés dans l’esprit de la re-naissance italienne et du goût de l’antique. Rome se spé-cialise dans la production de tables, cabinets et coffrets puis ce sera Florence, Milan, Prague, les Gobelins à Paris, Naples et Madrid comme ce coffret italien qui ouvre en façade par 6 tiroirs ornés de pierres dures et précieuses comme le lapis-lazuli, l’agate, le jaspe et l’onyx.

185. Cristal de roche. H22 cm L33 cm.

191. Cabinet en « pietra dura » en placage d’ébène, pierres dures

et bronze doré. Ce cabinet appartient à une production romaine

de style baroque. Atelier romain ? 1re moitié du XVIIe. H : 40 L : 67

P : 32cm. Petites Restaurations.

152. Suite de 3 bustes en bois doré et relaqué, travail romain vers

1600. H : 71 cm.

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L’EMPREINTE DE

CARAVAGEUN PORTRAIT CARAVAGESQUE

Ce tableau, resté inédit jusqu’à notre vente, s’intègre dans une série de tableaux de belles dimensions de la mouvance du mouvement caravagesque, si populaire en ce début du XVIIe siècle. Le personnage qui occupe le devant de la scène, habillé de riches vêtements à dominance rouge sombre, est sculpté par la lumière, se détachant ainsi du fond. Les mains puissantes accentuent la monumentalité de la représentation dramatique. Le devant du tableau est occupé par un panier de figues, symbolisant l’érotisme et la luxure, présenté par ce jeune homme. Ce tableau, qui peut être daté des années 1620, a été exécuté sur une toile à la trame épaisse qui semble nous indiquer une origine

romaine. Le style rappelle Giovanni Baptista Caracciolo (1578-1635). Notre œuvre est en rupture avec le mouve-ment maniériste.

149. Le jeune homme au panier de figues

Huile sur toile, vers 1620, coll. Garban. 114x88 cm

151. Le cortège. Grisaille sur toile, école maniériste, Italie du Nord,

fin XVIe siècle. 70 x 112 cm

218. Saint Pierre. Huile sur toile, fin XVIIe siècle. 57x42 cm

167. Cabinet. Italie du Nord, époque XVIIe siècle. H. 30, L. 42, P. 25cm.

153. Miroir à « cartoccio » en bois doré sculpté de grandes feuilles

de choux. Travail romain, début du XVIIe siècle. H : 97 L : 70 cm.

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L’ADORATION

DES MAGES CLAUDE VIGNON (1593-1670)

Notre composition est très proche du tableau du maître-au-tel de l’église Saint-Gervais et Saint-Protais à Paris. L’œuvre peut être datée de la fin de la période parisienne vers 1642 lorsque l’artiste atteint l’apogée de son art. Avec ses arrières plans occupés par des personnages et des nuées, il s’agit d’un travail préparatoire pour une œuvre monumentale sou-lignée par des empattements de matière sur les vêtements, caractéristiques chez Vignon. Au centre de la composition, l’ange Gabriel assiste la Vierge, le front ceint d’un diadème, elle présente l’Enfant à l’un des rois mages qui dépose à ses pieds un vase d’or. Sur la droite, un ange, deux ché-rubins, Joseph et Melchior. Les autres rois mages accom-pagnés de pages, assistent à la scène dans une lumière presque irréelle comme irradiée. Ce tableau a été présenté et approuvé par l’experte attitrée de l’artiste Madame Paola Pacht-Bassani qui le joindra au supplément du catalogue raisonné en préparation. Enfin, dans une composition à la pierre noire du musée de Tours, n° d’inventaire 1997.3.1, nous retrouvons la même construction.

155. Claude Vignon, l’adoration des mages.

Huile sur cuivre, vers 1640. 29x35,8 cm

156. Ecole anversoise, vers 1600. La passion du Christ. Huile sur

cuivre attribuée à Franz Francken. Le tableau porte deux poinçons

dont celui de la main d’Anvers. H: 28, L: 36,5 cm

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NATURES MORTES AUX

GIBIERS L’ÉCOLE ANVERSOISE

Au XVIIe siècle, les natures mortes décoratives comme les bouquets de fleurs ou encore les animaux, obtiennent un vif succès auprès d’une clientèle anversoise enrichie par le commerce maritime. On parle d’opulence flamande. Les compositions, somptueuses au chromatisme chaleureux sont mises en valeur par l’éclairage théâtral d’une fin d’après-mi-di. Notre œuvre Chiens et gibiers appartient à la production de cette grande génération d’artistes actifs dans cette ville portuaire. Ils s’inscrivent dans la mouvance de Jean Fyt, F. Snyders, Paul de Vos ou David de Coninck. Réalisées en paire, nos deux œuvres portent des numéros d’inventaire d’un riche propriétaire : 78W2R et 85W2R. Le sujet central est un paysage avec des perspectives de village et de bois. La scène du premier plan est une scène de chasse traitée avec pittoresque notamment avec le coq rouge flamboyant dans les branchages pour l’un et les perdrix dans les blés pour l’autre. Mais au-delà de la repré-sentation décorative c’est une vanité qui est ici sous-jacente.

159. Portrait d’homme, école française vers 1600. Huile sur toile. H : 17,5 L : 13,5 cm.

201. Hanap en en bronze argenté, France vers 1600. H. 27 cm

217. Natures mortes aux gibiers. Paire d’huiles sur toile vers 1650. 141 x 134 cm

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ENTRE SOCIÉTÉ ET INTIMITÉ

Au siècle d’or, le portrait hollandais prend toutes ses lettres de noblesse. Le développement du commerce fait des Pays-Bas la plus grande puissance mondiale. Les bourgeois se font portraiturer à l’occasion de tout événement familial, portrait individuel, collectif ou de guildes. Notre tableau est divisé en trois parties : les époux, la nourrice et l’enfant et deux femmes témoins de la scène. Il nous présente une famille soucieuse du pouvoir et de la réussite sociale où l’homme affiche opulence et richesse. Il tend les bras vers son enfant. À ses côtés, son épouse porte une robe au col plat à dentelle. Ils apparaissent dans une situation égalitaire assis au même niveau. Le couple est naturel aux conven-tions simples dans l’éthique puritaine des Pays Bas de cette époque où le travail est recommandé par la religion.

Ce portrait familial est le symbole de la durée éternelle du mariage et passe à travers sa représentation un message de la bonne morale.

214. Jan Mytens La Haye, 1602-1666. Portrait de famille, huile sur

toile, daté 1641, 85x114 cm.

165. Petit cabinet de table en écaille, ébène et ivoire plaqué sur

toutes ses faces à décor de motifs géométriques. Poignées, garni-

tures, prises en mufle de lion et pieds en forme de chimères. Il ouvre

par quatre tiroirs en façade. Anvers. Epoque XVIIe. H : 17,5 L : 31,5

P : 20,7cm.

213. Ecole Hollandaise, époque XVIIe siècle. Portrait d’enfant au cha-

peau noir. 23 x 18 cm.

L’ENFANT AU CHAPEAU NOIR

Jan De Bray (1627-1697). Fils du peintre Salomon de Bray (1597-1664), il mena toute sa carrière de peintre à Haar-lem où il se spécialisa dans le genre du portrait. En 1650, il devint membre de la guilde de Saint Luc. Ce portraitiste de talent a réalisé principalement des portraits individuels ou des doubles portraits mais plus rarement de grandes com-positions. Notre portrait représente un enfant à mi-corps qui rappelle l’influence d’Anton Van Dyck. Il est habillé d’un cos-tume caractéristique de la mode de cette époque. De par sa qualité notre tableau rappelle l’œuvre intitulée « jeune garçon âgé de six ans » conservé au Mauritshuis à la Haye et datant de 1654. Ancienne collection du Northampshire puis fran-çaise depuis 2001.

PORTRAITS DE FAMILLE

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LES DESSINS DE NICOLAS

COYPEL NICOLAS COYPEL (1690-1784)

Cet artiste, mort trop jeune, à la vie mal connue, présente un corpus d’œuvres peintes ou dessinées peu abondant. Si les toiles sont le plus souvent signées, les dessins sont fréquemment sans rapport avec les grandes compositions décoratives. Les dessins authen-tifiés sont rares. Il s’agit pour le premier dessin, d’une étude d’anges et putto, exécutée pour un plafond. Ce dessin signé, fortement influencé par Le Corrège, est caractéristique des œuvres de la fin de sa vie comme le dessin l’assomption au musée du Louvre réalisé en 1730. Le deuxième dessin double face est une étude de portraits et de vieillard. Il porte

le cachet de collection E.C. (E. Callando). Ces dessins reflètent une complète maîtrise du nouveau style rococo dans la lignée d’un François Lemoyne et illustrent une modernité des années 1720, rompant avec les époques précédentes plus officielles.

216. Nicolas Coypel (1690-1784) attribué à. Dessin double face. Hommes et études de portraits à la

pierre noire et sanguine. 29x21 cm

215. Nicolas Coypel (1690-1784) attribué à. Etude de plafond, dessin à la pierre noire. Signé. 29 x 26 cm

192. Dieu le Père. Sculpture

en terracotta par J.B Mezangeau,

originaire de la ville du Mans.

H : 20,5 L : 37 cm. XVIIe siècle

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Conception graphique : [02 32 40 00 91] - Réalisation : HB ImpressionsPhotographies : Dominique LangloisPhotographies : Dominique Langlois

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PRUNIERMAISON DE VENTES AUX ENCHÈRES

28, rue P. Mendès-France

27400 Louviers

Tél. 02 32 40 22 30

[email protected]

Société de vente volontaire

Jean-Emmanuel Prunier EURL

N° d’agrément : 2002-176

EXPOSITIONSSAMEDI 24 OCTOBRE 2015 10H-12H, 14H-18H ET DIMANCHE 25 OCTOBRE 2015 10H-12H

CONDITIONS DE LA VENTELa vente est faite expressément au comptant et les acquéreurs paieront en sus de l’adjudication, les frais : 25,44 % T.T.C. La vente se fera au comptant et les acquéreurs paieront en sus des enchères par lot adjugés. L’adjudicataire le plus offrant et dernier enchérisseur aura l’obligation de payer comptant et de remettre ses nom et adresse. En cas de paiement par chèque non certifié, la délivrance des objets pourra être différée jusqu’à l’encaissement. Aucun lot ne sera remis aux acquéreurs avant acquittement de l’intégralité des sommes dues. Les clients non-résidents en France ne pourront prendre livraison de leurs achats qu’après règlement bancaire incluant les éventuels frais de change, paiement par Télex et Swift. Les expéditions sont à la charge de l’acquéreur. Dès l’adjudication prononcée, les objets sont sous l’entière responsabilité de l’adjudicataire. L’ordre du catalogue sera suivi : toutefois le commissaire-priseur et l’expert se réservent le droit de réunir ou de diviser des lots.

D’éventuelles modifications aux descriptions du catalogue pourront être énoncées verbalement pendant la vente et seront consignées au procès-verbal de la vente. Les dimensions sont données à titre indicatif. Les objets comportent quasiment tous des accidents qui ne peuvent systématiquement être annoncés. Aucune réclamation ne sera admise pour les restaurations d’usage, petits accidents, défauts inhérents à la matière ou à la technique de fabrication. L’opérateur de vente volontaire est adhérent au Registre central de préven-tion des impayés des Commissaires-priseurs auprès duquel les incidents de paiement sont susceptibles d’inscription.

Les droits d’accès, de rectification et d’opposition pour motif légitime sont à exercer par le débiteur concerné auprès du Symev 15 rue Freycinet 75016 Paris.

ORDRE D’ACHATLa S.V.V. se charge d’exécuter gracieusement les ordres d’achat qui lui seront confiés en particulier par les amateurs ne pouvant assister à la vente. Les enchères par téléphone ne seront prises en considération que dans la mesure où une demande écrite accompagnée d’un RIB et d’une copie de pièce d’identité aura été faite auprès de la maison de vente, au plus tard trois jours avant la vente. Les enchères par téléphone sont un service gracieux rendu aux clients qui ne peuvent se déplacer. En aucun cas la S.V.V. ne pourra être tenue responsable d’un problème. Le commis-saire-priseur se tient à la disposition des personnes qui désireraient obtenir tous renseignements de nature à faciliter leur démarche, ils se chargent d’exécuter les ordres d’achat qui leur seront confiés par des amateurs, en particuliers ceux qui ne pourraient assister à la vente.

Les ordres d’achat seront acceptés jusqu’au 24 octobre 2015 à 18H. Chaque demande doit être accompagnée d’une empreinte de carte de paiement et d’un copie de pièce d’identité. Tél. 02 32 40 22 30 - [email protected]

Dimanche 25 octobre 2015

14h15, Louviers

Le retable de la vie de la Vierge

attribué à Vázquez est vendu

en collaboration avec la maison

de vente La Suite, Barcelone.

Tél. +34 93 300 14 77

1 193 162

62 81 7

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