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1 : 31 Maman prend les choses en main AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site http://www.leproscenium.com Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France). Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation.

Maman prend les choses en main - La plus grande ...€¦ · FLORINE / Maman, tu n’as pas le droit, ... si tu ne veux pas que je le mette à la poubelle, ... (il dit bonjour à sa

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Maman prend les choses en main

AVERTISSEMENT

Ce texte a été téléchargé depuis le site

http://www.leproscenium.com

Ce texte est protégé par les droits d’auteur.

En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France).

Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe.

Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même a posteriori.

Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation.

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Maman prend les choses en main

Maman prend les choses en main

Florine

Valentin, son petit ami

Mathilde, la mère de Florine, très sèche.

Didier, le frère de Mathilde

Justine, l’amie de Didier

Gisèle, la mamie très excentrique

Stéphane : le célibataire

Durée : approximativement 90 minutes.

Décors : la pièce à vivre d’un appartement ; 3 portes : entrée ; chambre et reste de

l’appartement

Florine est assise, joue avec son portable, on sonne, elle va ouvrir et revient avec sa mère qui

a un petit bout de carton à la main.

MATHILDE / Chérie, tu n’as pas une paire de ciseaux ?

FLORINE / Bonjour maman.

MATHILDE / Oui bonjour ma puce.

FLORINE / Des ciseaux pour quoi faire ? Tu as un fil qui pend à ta robe, je ne vois rien.

MATHILDE / Ne t’occupes pas de mes fils, moi c’est une paire de ciseaux que je veux.

FLORINE / Ok, madame va se mettre au découpage (elle cherche dans un tiroir)

MATHILDE / Absolument, j’ai une petite retouche à faire.

FLORINE / Je t’assure que je ne vois rien qui cloche.

MATHILDE / De toute façon, tu ne vois jamais rien.

FLORINE / Tiens (lui tendant les ciseaux)

MATHILDE / Merci.

FLORINE / Ben, que fais-tu ?

MATHILDE / Je coupe une étiquette.

FLORINE / Elle vient d’où cette étiquette ?

MATHILDE / D’une boite aux lettres dans le hall.

FLORINE / Ne te gènes pas surtout, c’est celle de qui ?

MATHILDE / Il était marqué dessus, mademoiselle Florine Morin et monsieur Valentin

Dumoulin.

FLORINE / Eh mais c’est la notre.

MATHILDE / Et voilà, le tour est joué.

FLORINE / Qu’as-tu fait ?

MATHILDE / Je viens de couper Valentin, enfin, je te rassure, j’ai juste enlevé son nom de

cette étiquette, pour le reste ce n’est pas l’envie qui m’en manque, ça lui éviterait de te faire

un schtroumpf.

FLORINE / Maman, tu n’as pas le droit, tu vas trop loin.

MATHILDE / Oh que si, j’en ai le droit…, cet appartement, je l’ai acheté pour toi. Il est à

toi, il ne doit y avoir que ton nom sur la boite.

FLORINE / Et Val, il y vit avec moi que je sache …

MATHILDE / Pour le moment, tu l’invites, tu l’héberges, c’est déjà beaucoup…pour le reste

on verra après.

FLORINE / Quel reste ?

MATHILDE / T’as pas une poubelle ?

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Maman prend les choses en main

FLORINE / Que veux tu faire avec une poubelle ? Une autre initiative stupide…

MATHILDE / Du tout, je veux tout bêtement y mettre Valentin, je n’aime pas qu’il traine ici.

FLORINE / La poubelle est là bas.

MATHILDE / Parfait…si tu ne veux pas que je le mette à la poubelle, donne moi un

morceau de scotch.

FLORINE / Pour que tu scotches son nom sur la poubelle ! Jusqu’où comptes-tu aller dans

l’humiliation ?

MATHILDE / Tu as tout perdu ma pauvre chérie, depuis que tu es avec ce garçon, même ton

sens de l’humour.

FLORINE / Parce que c’était de l’humour !!! Et bien vois-tu, moi j’en doute.

MATHILDE / Tu doutes toi !!! Toi qui n’es que certitude…

FLORINE / Quand il s’agit de Val oui, car je l’aime.

MATHILDE / Mais c’est qu’elle finirait presque par m’en persuader à force de me le répéter.

FLORINE / Tout simplement parce que c’est vrai.

MATHILDE / Que tu as fini par t’en persuader, ah ben ça vois-tu, je veux bien te croire.

Arrivée de Valentin.

VALENTIN / Tu sais quoi chérie, il y a un con qui nous a piqué l’étiquette de la boite aux

lettres.

MATHILDE / Les gens sont d’un sans gêne de nos jours.

VALENTIN / C’est surtout très con, que vont-ils faire de ça ? (il dit bonjour à sa belle mère)

MATHILDE / Allez savoir. Bonjour Valentin.

VALENTIN / Déjà ici, Mathilde ? Vous ne travaillez pas aujourd’hui !

MATHILDE / Si, pour vous nourrir, chers amis, et comme c’est l’heure de ma pause

déjeuné, j’en ai profité pour venir faire un petit coucou à ma fille. Et toi, toujours en

recherche ?

VALENTIN / Toujours, toujours…le marché de l’emploi est bouché en ce moment, je ne

vous apprends rien.

MATHILDE / Eh oui, même l’emploi marche plus vite que toi…il va falloir que tu accélères

un peu tes démarches sinon, tu ne trouveras jamais rien.

VALENTIN / Je vous signale quand même que Florine non plus, elle ne trouve pas de boulot

…mais à elle, aucun reproche, le gros feignant du coin c’est Valentin, à la petite chérie à sa

maman, on ne lui fait jamais de reproche.

FLORINE / Maman m’a proposé de venir travailler à la boutique avec elle.

VALENTIN / ça te plairait ?

FLORINE / Je ne sais pas trop. Ce sont des grandes journées.

VALENTIN / Ah ben comme ça, tu l’auras sur le dos 10 heures par jour.

MATHILDE / Si ça ne te convient pas…tu sais où est la porte.

FLORINE / Maman, je t’en prie, arrêtes de toujours t’en prendre à Valentin…on va finir par

croire que tu ne l’aimes pas.

MATHILDE / Qui pourrait croire une chose pareille ?

VALENTIN / Pas moi, je sais qu’elle m’adore et qu’elle m’aimera encore plus lorsque

j’aurai quitté la vie de sa fille.

FLORINE / Pourquoi dis-tu ça, tu y penses ?

MATHILDE / Je dois quand même te reconnaître une qualité, mon petit Valentin, c’est ta

lucidité.

VALENTIN / Oui, je leur dis à chaque fois à pole emploi, je suis un garçon extra et très

lucide.

MATHILDE / Vas donc proposer tes talents d’extra lucide à un directeur de cirque.

FLORINE / Justement, vous n’aurez pas bientôt fini le votre de cirque…

VALENTIN / Qui crois-tu qui a commencé ?

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Maman prend les choses en main

FLORINE / Maman.

VALENTIN / Voilà !! Ta mère, c’est un remake de la Zizanie à elle toute seule.

MATHILDE / Si tu crois pouvoir me vexer, alors là, tu te fiches le doigt dans l’œil, jusqu’à

la montre, je ne partirai pas. D’ailleurs, elle est jolie cette montre…

VALENTIN / Oui c’est vrai, elle me plait bien aussi.

MATHILDE / Elle doit valoir un peu d’argent.

VALENTIN / Je ne sais pas, c’est un cadeau de Flo.

MATHILDE / Je m’en doutais…je venais à peine de renflouer ton compte bancaire….et

madame fout mon fric par la fenêtre.

FLORINE / Je fais ce que je veux de mon argent.

MATHILDE / Ton argent, laisse moi rire.

VALENTIN / Je peux vous rendre la montre Mathilde, mais ça serait con car j’ai un rendez

vous pour un boulot à 14 heures…et si je le rate…

MATHILDE / Tu diras que c’est de ma faute !

FLORINE / Ce qui n’aurait pas été faux.

MATHILDE / Quel genre de boulot ?

VALENTIN / Le genre de petit boulot qui pourra m’être bien utile dans ma vie de tous les

jours.

MATHILDE / Tu vas apprendre à compter ?

FLORINE / Maman, tu es méchante.

VALENTIN / Non, je postule pour une place de videur…C’est utile non ?

MATHILDE / Florine, tu as compris comme moi ?

FLORINE / Moi j’ai surtout compris que Val va trouver du travail et que tu pourras être fière

de lui.

MATHILDE / Ah ben non, tu ne comprends pas comme moi !!!

VALENTIN / Je ne lui demande même pas d’être fière de moi, je voudrais juste qu’elle me

respecte.

MATHILDE / Je ne demande que ça, mais pour ça, il va falloir me prouver que tu es un

garçon respectable.

VALENTIN / Et, que faut-il faire pour cela, vous faire un petit fils ?

MATHILDE / Ah surtout pas ! (elle brandit la paire de ciseaux) Pas un geste de travers

sinon….

VALENTIN / Sinon quoi ? Qu’est ce qu’il lui prend ?

FLORINE / Rien, ne t’inquiète pas, maman, voudrait se mettre à la couture.

VALENTIN / Ah ben justement, je crois que la fermeture éclaire de mon jean est cassée,

vous ne voudriez pas y jeter un œil.

FLORINE / Non Val, ce n’est pas le moment.

MATHILDE / Approche. (Ciseaux à la main)

FLORINE / Val, enlèves ton pantalon avant.

VALENTIN / Mais non, elle ne fait que regarder.

FLORINE / Maman donne moi la paire de ciseaux.

VALENTIN / Tu m’as l’air inquiète, Flo, rassures-toi, ta mère ne va pas me planter la paire

de ciseaux dans le ventre.

MATHILDE / Je ne suis pas une criminelle, je n’ai pas envie de finir ma vie en prison pour

ses beaux yeux.

VALENTIN / Vous trouvez que j’ai de beaux yeux, c’est gentil !

MATHILDE / Je n’ai pas dit ça non plus, car pour le moment, ce ne sont pas franchement tes

yeux que je regarde. Oui, la fermeture est cassée…il faut la démonter.

FLORINE / Tu feras ça plus tard, maman.

VALENTIN / Oui, il vaut peut être mieux que je retire d’abord le jean.

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Maman prend les choses en main

MATHILDE / C’est toi qui vois !

FLORINE / Va vite te changer mon chéri.

VALENTIN / C’est parti, (en sortant) si un jour on m’avait dit que cette chère Mathilde se

proposerait pour réparer mes jeans, je ne l’aurais jamais cru…elle n’est peut être pas aussi

mauvaise qu’elle le montre après tout (il est sorti chambre)

MATHILDE / Il croit quoi ton Rambo de supermarché que je vais lui refaire son jean, alors

là, il pourra toujours se brosser.

FLORINE / C’est toi qui lui a proposé.

MATHILDE / Je voulais voir ce qu’il avait dans la culotte.

FLORINE / Et alors, qu’as-tu vu ?

MATHILDE / Qu’il est complètement inconscient, j’aurais pu lui couper tu sais.

FLORINE / Il est foncièrement gentil, il pense que tout le monde est honnête.

Retour de Valentin, en slip, le jean à la main.

VALENTIN / Voilà et merci d’avance (il lui lance le pantalon)

MATHILDE / Ah oui effectivement.

FLORINE / Quoi effectivement ?

MATHILDE / Il y a de quoi faire.

VALENTIN / C’est juste une fermeture à changer, je pense, rien de plus.

MATHILDE / Je ne parlais pas de ça.

FLORINE / Val, va mettre un autre pantalon.

VALENTIN / Minute, j’ai le temps.

FLORINE / Non tu as un RDV, à 14 heures, tu ne vas pas y aller en slip.

MATHILDE / Il n’est que 12h30, il a encore le temps.

VALENTIN / Pour une fois que ta mère est d’accord avec moi, je ne voudrais pas la

contrarier.

MATHILDE / Je dis les choses comme elles sont, c’est tout !

VALENTIN / A quoi est du ce changement ?

MATHILDE / On ne regarde pas toujours les choses du bon œil.

VALENTIN / Vous avez complètement raison, les gens jugent sans connaître.

MATHILDE / On s’arrête trop souvent aux apparences, il faut toujours chercher à savoir ce

qui se cachent sous les vêtements.

VALENTIN / Absolument d’accord. L’habit ne fait pas le moine. Tenez, je suis sûr que sous

cette robe affreuse se cache une femme sensible.

FLORINE / Bon Val, tu vas t’habiller (elle le pousse, il sort)

MATHILDE / Tu pourrais le laisser s’exprimer

FLORINE / Tu crois que je ne t’ai pas vue le mater.

MATHILDE / Je constatais, je faisais le tour de la propriété.

FLORINE / Quelle propriété ?

MATHILDE / Notre investissement.

FLORINE / Maman, Valentin, n’est pas une action, il n’est pas coté en bourse.

MATHILDE / Ah ben, pourtant, il me semble que de ce coté là, tu peux investir. Il a du

répondant le garçon.

FLORINE / Bon, maman si tu n’étais pas ma mère, je te dirais que tu n’es qu’une vieille

obsédée.

MATHILDE / Et comme je suis ta mère, tu me dis….

FLORINE / Que tu es une incorrigible obsédée

MATHILDE / Oh, tu as enlevé le vieille, c’est gentil !

FLORINE / Ouais, pour ne pas t’énerver.

MATHILDE / Ne t’inquiète pas, je n’ai rien d’une couguar.

FLORINE / Ah, tu me rassures.

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Maman prend les choses en main

MATHILDE / Oui, je suis bien trop jeune pour ça !

FLORINE / La jeune femme, elle n’oubliera pas de remettre l’étiquette sur la boite en

sortant.

MATHILDE / Ne t’en fais pas, je ne pense qu’à ça (elle regarde sa montre).

FLORINE / Tu es pressée ?

MATHILDE / Non, pas plus que ça, c’est juste que je m’étonne que Didier et Justine ne

soient pas là.

FLORINE / Quel Didier ?

MATHILDE / Mon frère, tu en connais d’autres ?

FLORINE / Oui, mais je voulais dire que viennent-ils faire ?

MATHILDE / Visiter l’appartement, tu as de ces questions, ma pauvre petite, ça fait peur

quelque fois !

FLORINE / Je suppose que c’est toi qui leur as demandé de passer.

MATHILDE / Ben oui évidement ce n’est pas le pape, et comme mon frère est bien élevé, il

n’est pas du genre à s’imposer….

On sonne.

MATHILDE / Ah ce sont eux, va vite ouvrir…ils seront contents que tu les accueilles

FLORINE / Oui, comme si j’étais chez moi (elle sort entrée).

MATHILDE / Tu l’es.

Retour de Florine avec Didier et Justine

DIDIER / Salut sœurette.

JUSTINE / Bonjour Mathilde, on n’a failli pas trouver, il n’y a pas ton nom en bas.

MATHILDE / C’est provisoire, Florine n’a pas encore eu le temps de mettre une étiquette

sur sa boite aux lettres.

JUSTINE / C’est magnifique, dis moi et c’est grand.

FLORINE / Non, c’est tout petit.

JUSTINE / Je parlais du couloir, il est grand.

DIDIER / Tu as bien fait de l’acheter, cet appart est en super bon état.

MATHILDE / Et surtout il est à 2 pas de ma boutique.

JUSTINE / (ouvre la porte chambre) Et là, il y a quoi ? Ah pardon. Il y a un mec en slip,

c’est normal ?

FLORINE / Encore.

JUSTINE / Pourquoi, il y en a souvent ? Ils entrent par où, par la fenêtre ?

MATHILDE / Non, par la porte ! Florine, dis, « encore », car, ce garçon aurait déjà du

remettre un pantalon depuis bien longtemps.

DIDIER / C’est le copain de Flo, je présume ?

FLORINE / Oui, c’est Valentin, je vais vous le présenter.

JUSTINE / Il a l’air bien, enfin pour ce que j’en ai vu.

MATHILDE / Ne te fie pas aux apparences.

Retour de Valentin.

VALENTIN / Qu’est ce qui se passe ici, on ne peut même plus être tranquille chez soi.

MATHILDE / Nous sommes tranquillement en famille, chez nous, ça te pose problème ?

VALENTIN / J’aurais aimé avoir un peu d’intimité quand je suis dans ma chambre.

MATHILDE / (rectifiant) Celle de Florine

JUSTINE / Excusez-moi, je ne voulais pas déranger. Je me présente, je suis Justine, l’amie de

Didier qui est le frère de la maman de Florine.

VALENTIN / Son oncle quoi ?

JUSTINE / Ah ben oui.

DIDIER / Didier, enchanté.

VALENTIN / Moi c’est Valentin, mes amis m’appellent Val.

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Maman prend les choses en main

MATHILDE / Et moi Valentin.

VALENTIN / Oui autant vous le dire tout de suite Mathilde ne m’aime pas beaucoup.

DIDIER / Je vois. L’essentiel c’est que Florine t’aime.

FLORINE / Oh pour ça oui.

MATHILDE / C’est tout neuf.

JUSTINE / Ah, vous ne vous connaissez pas depuis longtemps.

MATHILDE / Je parlais de l’appartement, tout a été refait à neuf.

DIDIER / Je vois ça, un parfait petit nid d’amour.

FLORINE / Oh pour ça oui.

MATHILDE / Il ne lui reste plus qu’à trouver l’amour.

JUSTINE / Et lui ? (Valentin)

MATHILDE / Un ami de passage.

JUSTINE / Ah !!! J’avais cru comprendre que vous étiez ensembles.

VALENTIN / Moi aussi.

JUSTINE / Vous êtes ensembles ou pas ?

FLORINE / Oh pour ça oui.

DIDIER / Tu ne sais plus dire que ça ?

MATHILDE / Ah, toi aussi Didier, tu as remarqué que depuis qu’elle est avec Valentin,

Florine fait et dit n’importe quoi.

DIDIER / Je n’ai pas dit ça.

MATHILDE / On poursuit la visite. Suivez le guide

JUSTINE / Je vous suis, je ne voudrais pas me perdre. (Mathilde Didier et Justine sortent par

la 3eme porte)

FLORINE / C’est tout petit.

VALENTIN / C’est dommage, ce qui veut dire qu’ils seront vite de retour.

FLORINE / Ah ben, c’est fort probable, il ne faut pas 3 heures pour faire le tour d’une

cuisine de 6 mètres carrés et d’une salle de bain.

VALENTIN / Tu aurais pu me prévenir ?

FLORINE / Que la cuisine ne faisait que 6 mètres carrés ?

VALENTIN / Non de leur visite !

FLORINE / Je n’étais pas au courant.

VALENTIN / Je vois, encore une initiative de ta mère.

FLORINE / Oui.

VALENTIN / J’espère qu’elle va également prendre celle de préparer le repas.

FLORINE / Pourquoi dis-tu ça ?

VALENTIN / Comme elle est à la cuisine, ça pourrait l’inspirer.

FLORINE / Eh dis toi, ce n’est pas ta bonne.

VALENTIN / C’est juste que je commence à avoir faim.

FLORINE / La connaissant, elle va sans doute tous nous inviter au restau.

VALENTIN / Ah c’est sympa. Moi aussi ?

FLORINE / Ben oui, elle est généreuse !

VALENTIN / Oui, c’est un amour de belle mère.

Retour des 3. Allant vers la chambre

JUSTINE / C’est vrai que c’est petit.

MATHILDE / C’est bien assez grand pour une personne seule.

DIDIER / C’est plutôt bien agencé, tu as vraiment bon gout. (Ils sortent, chambre)

VALENTIN / Elle est comme chez elle.

FLORINE / C’est un peu chez elle aussi.

VALENTIN / Dans le aussi, tu inclus qui ?

FLORINE / Ben moi !

8 : 31

Maman prend les choses en main

VALENTIN / C’est bien ce qu’il me semblait.

Retours des 3

DIDIER / C’est parfait, c’est très agréable à vivre.

JUSTINE / Où sont les autres chambres ?

MATHILDE / Il n’y en a pas.

JUSTINE / Rien de prévu pour les enfants ?

MATHILDE / Rien de prévu de ce coté là, Florine ne veut pas d’enfant pour le moment.

VALENTIN / (à Florine) C’est vrai ?

FLORINE / Ben, je ne sais pas trop, je n’y ai pas encore réfléchi.

VALENTIN / Ta mère l’a fait pour toi !

DIDIER / Si ce n’est pas indiscret, tu le paies combien ce petit bijou ?

MATHILDE / ça reste très raisonnable, c’est un bon investissement.

DIDIER / Moi, j’hésite à investir….je me tâte, je ne suis sûr de rien.

MATHILDE / Avec Justine surtout.

DIDIER / Oui surtout.

JUSTINE / Eh oh l’autre, quand je veux le tâter, il ne veut jamais et après il raconte à tout le

monde qu’il est obligé de le faire tout seul.

MATHILDE / Fais le pour toi, c’est le bon moment, avant que les prix ne regrimpent.

VALENTIN / Ma chère Justine, bienvenue au club.

JUSTINE / Quel club ? Celui de ceux qui ne tâtent pas.

VALENTIN / Non, le club des gens sur lesquelles cette famille ne veut pas miser.

JUSTINE / Tu fais quoi toi Valentin, dans la vie ?

MATHILDE / Rien.

VALENTIN / Tout comme Florine.

JUSTINE / Ah ben moi aussi, on a un deuxième point commun.

Mathilde, à part, à son frère

MATHILDE / ça ne te dérange pas d’entretenir un poids mort ?

DIDIER / Tu y vas fort, elle m’apporte beaucoup tu sais et puis on s’aime.

MATHILDE / Ah ben oui, détail qui a son importance.

DIDIER / Ce n’est pas parce que tu ne crois plus à l’amour que tu dois en dégouter les autres.

MATHILDE / Je ne dégoute personne, ce sont les parasites qui me dégoutent.

DIDIER / Genre, Justine et Valentin.

MATHILDE / Tu vois, tu es d’accord avec moi.

DIDIER / Non.

JUSTINE / On fait quoi maintenant, on va manger un morceau ?

MATHILDE / Oui on va faire ça. Tu as quelque chose de prévu ou tu viens avec nous,

Valentin ?

FLORINE / Il vient avec nous.

VALENTIN / Votre invitation me va droit au cœur.

JUSTINE / De toutes façons, c’est tellement petit qu’on pourrait à peine manger tous ici.

FLORINE / N’exagère pas non plus.

JUSTINE / Il n’y a pas assez de placards ?

FLORINE / Si pourquoi ?

JUSTINE / C’est ce jean, il traine sur un fauteuil, c’est à qui ?

FLORINE / A Val

JUSTINE / Ben alors, il habite ici ou pas ?

MATHILDE / Il est de passage.

JUSTINE / Moi, je déteste le désordre, sur ce point, on ne s’entendrait pas.

MATHILDE / Ah c’est dommage. Et au niveau couture, tu touches un peu ?

JUSTINE / Je me débrouille.

9 : 31

Maman prend les choses en main

MATHILDE / Parfait (elle lui lance le jean) il faut changer la fermeture éclaire.

JUSTINE / Il faut mettre quoi à la place ?

MATHILDE / Ce que tu voudras.

JUSTINE / Des scratchs, c’est plus pratique.

VALENTIN / A choisir, je préférerais une autre fermeture.

JUSTINE / J’essaierai mais ce n’est pas garanti. Il te le faut pour quand ?

VALENTIN / Assez vite, je n’en ai pas 40 000.

DIDIER / Je ne savais pas que tu avais des talents de couturières.

JUSTINE / Tu ne t’es jamais franchement intéressé à moi.

DIDIER / Tu as appris où ; à l’école ?

JUSTINE / Oui.

DIDIER / Je croyais que tu avais fait une école d’esthéticienne.

JUSTINE / Ben oui, justement, j’ai fait un stage dans une clinique et j’ai vu les chirurgiens

recoudre…je devrais pouvoir le faire.

VALENTIN / Si les patientes avaient la peau aussi rêche que mon jean, je plains leurs maris.

JUSTINE / Oh que oui, j’en ai vu de toutes les couleurs.

FLORINE / Pourquoi t’as arrêté ?

JUSTINE / Par amour, je suis tombée amoureuse du chirurgien.

FLORINE / Ah c’est cool.

JUSTINE / Oui, on devait se marier, il gagnait bien sa vie, alors je n’aurais plus eu besoin de

bosser.

FLORINE / Et ça ne s’est pas fait !

JUSTINE / Non, il avait oublié de me préciser un petit détail.

VALENTIN / Il était déjà marié, le coup classique !

JUSTINE / Non, il était gay…

FLORINE / Ah merde, tu ne t’en étais jamais douté ?

JUSTINE / Jamais.

FLORINE / Enfin quand même, il y a des signes qui ne trompent pas, surtout dans l’intimité.

JUSTINE / J’étais follement amoureuse.

FLORINE / Et tu l’as su comment ?

DIDIER / Quand elle l’a trouvé au lit avec le brancardier !!!

JUSTINE / Eh oh, c’est mon histoire, c’est moi qui raconte, pour une fois que quelqu’un

s’intéresse à ma vie.

DIDIER / Je la connais par cœur cette histoire et d’ailleurs elle commence par me gonfler.

FLORINE / Nous non.

JUSTINE / Voilà ! Et du coup, j’ai quitté la clinique, j’ai fait une dépression et j’ai rencontré

Didier.

VALENTIN / C’est ce qu’on appelle une rencontre au fond du trou.

JUSTINE / Oui si on veut.

VALENTIN / Et avec Didier pas de mauvaise surprise ?

DIDIER / (vexé) ça veut dire quoi ? T’en veux une ?

VALENTIN / Eh oh, du calme, on ne s’énerve pas

MATHILDE / Attention, Didier, Valentin est un futur videur.

DIDIER / Ah bon !

VALENTIN / On n’a pas beaucoup d’humour dans la famille, ou c’est un sujet sensible ?

DIDIER / On a surtout faim.

MATHILDE / Oui on y va.

JUSTINE / Moi je vais aux toilettes avant, je préfère faire ici, c’est plus prudent, dans les

restaus, c’est souvent douteux (elle sort)

FLORINE / Je ne prends pas mon sac, je serai quitte de l’oublier.

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Maman prend les choses en main

MATHILDE / Et comme c’est moi qui vais payer, tu n’en auras pas besoin.

VALENTIN / Ce n’est donc pas la peine que je prenne mon portefeuille.

MATHILDE / Pourquoi tu comptais payer ?

VALENTIN / Non, il est vide.

DIDIER / Je peux payer ma part et celle de Ju, tu sais.

MATHILDE / Ah surtout pas, tu me vexerais. S’il y en a un ici que j’invite de bon cœur

c’est bien toi.

VALENTIN / Et toc, prends ça !

DIDIER / Tu es vraiment adorable. (Valentin grimace)

MATHILDE / Oui je sais.

DIDIER / Tu devrais refaire ta vie.

MATHILDE / J’ai déjà la boutique à refaire, chaque chose en son temps.

VALENTIN / (à Florine) Ta mère a un sens des priorités qui lui est propre.

FLORINE / Elle a beaucoup souffert après le départ de papa, elle est très sensible.

VALENTIN / Prhhh (il s’étrangle)

MATHILDE / Tu veux un coup poing dans le bas ventre toi, tu t’étoufferas pour de bon

DIDIER / Il y a des hommes bien, tu sais. Je suis certain que tu pourras trouver ton bonheur

VALENTIN / (pour lui) Et lui son malheur.

FLORINE / Val je t’ai entendu ! (reproches)

MATHILDE / Qu’est ce qu’il a dit encore, celui-là ?

FLORINE / Rien, il a dit « ce n’est pas l’heure ? », parce qu’il faudrait aller vite manger, il a

un rendez-vous.

MATHILDE / Il peut aller s’acheter un sandwich si notre rythme ne lui convient pas.

DIDIER / Si j’ai bien compris, il n’a pas d’argent !

FLORINE / Non mais c’est bon, il peut encore patienter un peu.

MATHILDE / Je vous ferai quand même remarquer que c’est la couturière de Didier que

l’on attend.

DIDIER / Elle ne devrait plus tarder.

On sonne.

FLORINE / La voilà.

VALENTIN / Ce qui voudrait dire qu’elle a sauté par la fenêtre pour revenir par la porte, trop

forte la Justine.

MATHILDE / C’est la porte d’entrée, je vais ouvrir. (Elle sort)

VALENTIN / On attendait encore quelqu’un ?

FLORINE / Je ne sais pas !

VALENTIN / Et vous, vous attendiez quelqu’un ?

DIDIER / Moi perso non, de toute façon, je ne suis pas chez moi. Mais Mathilde peut-être

que …

VALENTIN / Qu’elle n’est pas chez elle non plus, mais que ça ne m’étonnerait pas.

Retour de Mathilde avec Gisèle.

MATHILDE / Regardez qui est passé nous faire un petit coucou.

FLORINE / Mamie (heureuse) Quelle bonne surprise !

DIDIER / Maman, que fais-tu là, je te croyais au Brésil avec Paulo ?

GISELE / Miguel, il s’appelait Miguel…et bien non, je suis rentré plus tôt que prévu.

DIDIER / Que s’est-il passé ?

GISELE / Minute, je vais te raconter, mais, je voudrais embrasser ce beau jeune homme,

c’est ton nouvel ami (à Didier) ?

DIDIER / Enfin maman tu plaisantes ?

FLORINE / Non, c’est le mien.

GISELE / Ah dommage

11 : 31

Maman prend les choses en main

DIDIER / Pourquoi dommage ?

GISELE / Comme ça, pour rien.

VALENTIN / Bonjour madame, je suis Valentin.

GISELE / Salut, moi c’est Gisèle, mais tu peux, enfin non, tu dois m’appeler Gigi

VALENTIN / ça roule pour moi Gigi.

DIDIER / Au lieu de dire des bêtises, dis nous donc pourquoi tu es rentrée prématurément.

GISELE / Tout simplement parce que Miguel, avait tout comploté derrière mon dos, il

voulait m’épouser, il me présentait à sa famille comme sa future femme.

VALENTIN / Et vous ne vouliez pas ?

GISELE / Non merci, j’ai déjà donné.

VALENTIN / Vous avez déjà été mariée ?

GISELE / Oui, 6 fois et je ne me ferai pas avoir une 7eme.

VALENTIN / Ah c’est une nature ta mémé.

FLORINE / On peut dire comme ça.

GISELE / Et toi mon petit (à Didier) t’es toujours tout seul ?

DIDIER / Non, j’ai rencontré une fille formidable.

GISELE / Qui est ?

DIDIER / Aux toilettes !

GISELE / Non, je te demandais ce qu’elle faisait dans la vie.

MATHILDE / C’est vite vu, rien !!!

GISELE / Parfait, elle se fait entretenir, elle a raison, qu’elle en profite.

MATHILDE / Enfin maman, tu n’as pas honte de dire des choses pareilles.

GISELE / Mais si ton frère est assez con pour entretenir une poulette, c’est son problème,

pourvu qu’il y trouve son compte, moi ça me va.

MATHILDE / Elle, c’est son compte en banque qu’elle a du trouver.

GISELE / C’est parfait, moi aussi, c’est ce que je regarde en premier chez un homme.

VALENTIN / (à Florine) A qui elle ressemble ?

FLORINE / Qui ?

VALENTIN / Ta mère ! Pas à sa mère en tous cas, car il y en a une qui est bien moins

coincée que l’autre.

FLORINE / Je ne sais pas.

GISELE / Et comment elle s’appelle la mystérieuse beauté cachée ?

DIDIER / Justine. Et comment sais-tu qu’elle est jolie ?

GISELE / Ben, je le devine, je te vois mal t’encombrer d’une nana si en plus elle est moche.

MATHILDE / Il l’aime maman.

GISELE / Non, tu nous fais marcher Didier, tu as dit ça pour plaisanter…ça n’existe pas ça

dans la famille. Tu fais comme tout le monde, tu te forces….

Retour de Justine.

JUSTINE / Moi aussi, j’ai du me forcer un peu.

DIDIER / Epargne nous les détails.

MATHILDE / Bon ben maintenant que tout le monde est là, on va pouvoir y aller.

GISELE / Où allons nous ?

JUSTINE / C’est qui elle ?

GISELE / Elle, c’est la mère de Didier. Il ne t’a jamais parlé de moi ?

JUSTINE / Non, je ne crois pas.

GISELE / Ce n’est pas grave, il ne m’avait jamais parlé de toi non plus. Donc toi tu es

Justine ?

JUSTINE / Oui et vous ?

GISELE / Gisèle. Alors Justine, je te souhaite un bon passage dans la famille.

JUSTINE / Comment ça passage ?

12 : 31

Maman prend les choses en main

VALENTIN / (à Florine) Ah ben si finalement, je sais à qui ta mère ressemble.

GISELE / Toi et Didier, tu crois que ça va durer combien de temps ?

JUSTINE / Toute la vie…

GISELE / (à Didier) Tu l’as trouvée où celle-ci ? Sur meetic, à la rubrique, « nunuche qui

cherche un mec à tous prix »

DIDIER / Maman, ce n’est pas parce que toi tu vas d’échec en échec qu’il en est de même

pour moi.

GISELE / Ah ben, je suis désolé mon grand, mais pour l’instant, tes parties de dames se

terminent toujours en échec…quand je te dis d’essayer les mecs.

DIDIER / (gêné) Maman…, le soleil Brésilien t’as tapé sur la tête.

MATHILDE / On reparlera de tout ça au restau.

DIDIER / Ou pas.

MATHILDE / C’est comme tu voudras, mais il faut qu’on bouge de là, Valentin est pressé.

(Elle ouvre la porte)

VALENTIN / Allez-y je fermerai.

MATHILDE / Parce que tu as les clés de l’appart ?

VALENTIN / Oui, ça ma parait logique.

MATHILDE / Pas à moi, mais bon ! (elle sort)

FLORINE / On te suit (elle sort)

DIDIER / Vas y ma puce après toi.

JUSTINE / Il adore que je passe devant lui, comme ça, il peut mater mes fesses. (Elle sort)

GISELE / Mais oui ma belle, continues d’y croire, si ça te rassure.

DIDIER / Elle est bien foutue non ? (il sort)

GISELE / Un cul c’est un cul ! Je te choque ( à Valentin)?

VALENTIN / Du tout, au contraire vous me plaisez beaucoup.

GISELE / Toi aussi, tu me plais bien. Tu m’as l’air d’être un bon gars, d’ailleurs tu aurais pu

trouver mieux que ma petite fille.

VALENTIN / Gigi, vous exagérez.

GISELE / Je déconne, allez, on se magne, la dame de fer va s’impatienter.

MATHILDE / (off) Alors, vous faites quoi ?

GISELE / On arrive (ils sortent)

Rideau ou lumière qui s’éteint.

Quelques semaines plus tard, le 14 février.

Florine, le portable à la main.

FLORINE / Allo, maman c’est moi…. oui je suis déjà réveillée…oui j’ai vu, merci, mais tu

sais, j’aurais pu les acheter moi même, enfin non…le banquier vient de me

téléphoner…..Comment le sais-tu ? Ah, tu as deviné, t’es trop douée, maman. Ben oui, c’est

ça…je n’ai plus d’argent sur mon compte…et comme c’est la Saint Valentin, j’aurais bien

aimé faire un cadeau à Val….mais…. oui je sais que je n’y suis pas obligée…mais ça se fait

tu sais….ah merci, t’es sympas, mais tu sais ce n’est pas pour ça que je t’appelais. Il sera

dispo quand l’argent ?…ah, t’appelles la banque tout de suite… c’est super, t’es un amour

maman…bisous, bisous, bisous.

VALENTIN / arrive coté chambre) Heureusement que je ne suis pas jaloux. Je pourrais

croire que tu as un amant.

FLORINE / C’était maman !

VALENTIN / Ah, quelle surprise, je me demande si je n’aurais pas préféré que ça soit un

mec.

FLORINE / Si tu dis ça, c’est que tu ne m’aimes pas.

VALENTIN / Mais si, ah, au fait bonne fête. (Sans conviction)

13 : 31

Maman prend les choses en main

FLORINE / Bonne fête à toi aussi (bisous), j’aurais voulu te faire un petit cadeau, mais…

VALENTIN / T’inquiète, je ne t’ai rien acheté non plus.

FLORINE / Je le ferai cet après midi…

VALENTIN / Moi je ne t’en ferai pas, car et d’un, je n’en ai pas les moyens et de 2, je trouve

ça con !

FLORINE / Tu m’as quand même dit « bonne fête ».

VALENTIN / Oui, pour pas que tu me fasses la gueule.

FLORINE / Toi, t’as mal dormi.

VALENTIN / Non, c’est juste que c’est ma fête, et que ça m’énerve, parce qu’on m’a volé

ma fête…aujourd’hui c’est la saint Valentin, et demain c’est la Saint Claude.

FLORINE / Tout le monde s’en fout de la saint Claude.

VALENTIN / Sauf les Claude. Pour le 14, c’est pareil, vous devriez tous vous en foutre sauf

les Valentins.

FLORINE / Tu es bien trop compliqué.

VALENTIN / C’est comme ton idée de faire rencontrer un mec à ta mère, c’est d’un ridicule.

FLORINE / Eh dis donc l’idée elle est de qui au départ ?

VALENTIN / De moi parce que je pensais que ça lui ferait du bien, mais de là à organiser

une rencontre le jour de la fête des amoureux, je trouve ça d’un ridicule.

FLORINE / C’est symbolique !

VALENTIN / Si tu le dis !

FLORINE / Maman parait loin de tout ça, mais elle est très sentimentale, elle y sera très

sensible.

VALENTIN / C’est vrai qu’à première vue, elle m’a l’air aussi sentimentale que le

lampadaire du coin de la rue.

FLORINE / N’importe quoi !

VALENTIN / Remarque, ça peut plaire, les chiens s’y attachent, eux.

On sonne.

FLORINE / C’est lui !

VALENTIN / Qui lui ?

FLORINE / Ben Stéphane le mec qu’on a fait venir pour maman.

VALENTIN / Que tu, as fait venir.

FLORINE / Je vais ouvrir. (Elle sort)

VALENTIN / ça me parait mieux, si tu veux qu’il entre.

Retour de Florine avec l’homme.

STEPHANE / Bonjour, je suis Stéphane.

VALENTIN / Valentin.

STEPHANE / Bonne fête.

VALENTIN / Merci.

STEPHANE / C’est la première fois que je souhaite une bonne saint Valentin à un homme.

VALENTIN / Il faut un début à tout. Par contre rencontrer des femmes dans ces conditions,

vous le faites souvent ?

STEPHANE / C’est également une première, je me lance, c’est ma seule chance.

FLORINE / ça va marcher, vous verrez maman est une femme super.

STEPHANE / Je le souhaite, je crois que je ne supporterais pas un nouvel échec.

VALENTIN / Vous en avez connu beaucoup ?

STEPHANE / Des femmes, non

VALENTIN / Non des échecs.

STEPHANE / Autant que de femmes !

VALENTIN / Vous ne m’avez pas l’air d’un optimisme débordant, il va falloir sourire un peu

si vous voulez séduire le doberman.

14 : 31

Maman prend les choses en main

STEPHANE / Quel doberman. ?

FLORINE / Ne cherchez pas, il se moque de maman, il exagère tout, maman est douce

comme un bichon Maltais.

STEPHANE / Je crois encore que je préfère les gros chiens.

VALENTIN / ça tombe très bien. Mais il va falloir se vendre, faire un effort.

STEPHANE / Des efforts, je ne fais que ça, vous savez quand on est enfant, on joue à faire

semblant d’être mort, moi désormais, je fais semblant d’être en vie, et ce n’est pas un jeu.

VALENTIN / Ouh la la, il y a du boulot.

FLORINE / Ne faites pas ce genre de phrases à maman, elle n’a pas de temps à perdre avec

les pleurnichards.

STEPHANE / Je vous promets de faire un effort.

FLORINE / Je vous explique comment les choses vont se dérouler. Quand on va sonner à la

porte.

STEPHANE / Quelle porte ?

VALENTIN / Celle d’entrée, c’est généralement à celle-ci que les gens sonnent.

STEPHANE / Oui excusez moi, je suis nerveux.

FLORINE / Donc, vous allez ouvrir.

STEPHANE / Je ne suis pas chez moi.

FLORINE / On est d’accord…mais comme ça, maman sera surprise, et elle dira « oh pardon

j’ai du me tromper d’étage »

STEPHANE / Ah oui, j’ai compris et là, je lui indique la bonne adresse. C’est où déjà ?

FLORINE / Ici !!! Non, vous lui dites « peut-être que non, c’est le destin qui vous a fait

sonner à cette porte »

STEPHANE / Et ensuite ?

FLORINE / Vous la faites entrer.

STEPHANE / Elle va vous reconnaître.

FLORINE / Oui, il y a des chances, et on lui dira que vous êtes un ami de Val ;

VALENTIN / Mauvaise idée ! Là, c’est direct, 10 points de moins. Non, on dira que

Stéphane travaille dans la mode, elle aime ça la mode.

FLORINE / (Regardant Stéphane) Ce n’est pas crédible.

VALENTIN / Ok, alors courtier en assurance, ça va à tout le monde ?

FLORINE / Parfait.

STEPHANE / D’autant que c’est mon métier, je vends des assurances vie…

VALENTIN / Très bien.

On sonne.

FLORINE / Allez-y.

STEPHANE / Elle va se demander pourquoi, c’est moi qui ouvre. Ce n’est pas logique.

FLORINE / En amour, il n’y a pas de logique.

STEPHANE / (il fait son signe de croix) Pourvu que ça marche (il sort)

FLORINE / Il est bien.

VALENTIN / Bof

Stéphane entre avec Gisèle

STEPHANE / C’est le destin qui m’a mis sur votre chemin, vous entriez quand je sortais…

GISELE / Et du coup, vous ne partez plus.

STEPHANE / Non, cette rencontre a bouleversé mes projets et peut-être ma vie.

GISELE / Ah carrément. Bonjour, les enfants, ça va ?

VALENTIN / Bonjour Gigi.

FLORINE / Stéphane, ce n’est pas elle.

GISELE / Comment ça, bien sûr que si que c’est moi.

15 : 31

Maman prend les choses en main

FLORINE / J’explique à Stéphane que ce n’est pas Mathilde ma mère, mais que toi tu es

Gisèle ma grand mère.

STEPHANE / Ah d’accord, ce n’est donc pas elle la femme de ma vie.

FLORINE / Non.

STEPHANE / (à Gisèle) Excusez moi, je retire tout ce que je viens de vous dire.

GISELE / Parfait ! On peut m’expliquer à quoi on joue ici ?

VALENTIN / Florine, veut que sa mère rencontre un homme et cet homme c’est Stéphane.

STEPHANE / Et Stéphane c’est moi.

GISELE / Ok, je vois le genre….

FLORINE / C’est une surprise pour maman, une spéciale saint Valentin.

GISELE / Ah ben c’est sûr que dans le genre, c’est plus fun qu’un pot de chrysanthèmes,

mais moins excitant qu’un sex toy ; En gros vous êtes un gigolo

STEPHANE / Absolument pas, je veux rencontrer l’amour et Mathilde aussi à ce qu’il parait.

GISELE / Ah bon !!!

FLORINE / Mamie, s’il te plait, ne le décourage pas

GISELE / Ah mais, je ne le décourage pas, je doute fort de la réussite de cette manœuvre,

mais après tout, pourquoi pas, je ne demande qu’à voir.

On sonne.

STEPHANE / Je crois qu’on a sonné.

VALENTIN / Je vous le confirme.

STEPHANE / Alors, je fais quoi, j’y retourne quand même ?

FLORINE / Oui, on ne change pas les plans (Stéphane sort)

GISELE / Ah, parce qu’il y a toute une mise en scène, on n’a pas lésiné sur les moyens.

Retour de Stephane avec Justine

STEPHANE / C’est le destin qui m’a mis sur votre chemin, vous entriez quand je sortais…

JUSTINE / Et du coup, vous ne partez plus.

STEPHANE / Non, cette rencontre a bouleversé mes projets et peut-être ma vie.

GISELE / J’ai déjà entendu ça quelque part.

JUSTINE / Ah vous êtes tous là, bonjour à tous.

FLORINE / Que fais-tu ici, Justine ?

STEPHANE / Justine ????

VALENTIN / Oui Stéphane, ce n’est toujours pas Mathilde.

STEPHANE / Ah excusez moi, mademoiselle, je retire tout ce que je viens de vous dire

JUSTINE / A quoi, il joue celui-là ?

GISELE / Il attend Mathilde, c’est la femme de sa vie. Et toi ?

JUSTINE / Je suis venue passer mes nerfs ici. Je suis en colère après Didier.

GISELE / Qu’est ce qu’il a encore fait ?

JUSTINE / Rien justement, ce goujat ne m’a rien offert pour la Saint Valentin.

FLORINE / Il a encore le temps.

JUSTINE / Non, c’est signe qu’il ne m’aime pas.

GISELE / C’est fort probable.

FLORINE / Enfin, mamie ne dit pas ça, ça ne prouve rien, Valentin non plus ne m’a rien

offert et pourtant il m’aime, seulement il n’a pas d’argent.

VALENTIN / A foutre en l’air.

JUSTINE / Tandis que Didier lui, il en a.

VALENTIN / Il préfère investir dans un appartement, à ce que j’ai cru comprendre.

JUSTINE / Sur les conseils de sa sœur, mais une rose, ça ne coute rien.

GISELE / Un peu quand même, les fleuristes en profitent, ils doublent les prix….attends la

saint Casimir, c’est dans 3 semaines, il se rattrapera.

JUSTINE / Je n’ai rien d’un monstre orange.

16 : 31

Maman prend les choses en main

GISELE / Tu n’es jamais contente.

STEPHANE / Vous êtes de nouveau sur le marché, si j’ai bien compris.

JUSTINE / Je crois que oui.

FLORINE / Doucement Stéphane, ce n’est pas pour elle, que vous êtes ici.

STEPHANE / Oui mais peut-on lutter contre le destin.

FLORINE / Il va bien falloir, maman ne devrait plus tarder.

STEPHANE / Elle est souvent en retard ?

FLORINE / Jamais, mais là, elle a du être retardée par le banquier.

STEPHANE / Elle a des problèmes d’argent ?

FLORINE / Non rassurez-vous, ce n’est pas elle.

GISELE / Bon, moi j’étais venue pour parler avec Valentin.

VALENTIN / Je vous écoute.

GISELE / Viens à la cuisine, tu vas me faire un café.

FLORINE / Tu as des secrets avec mamie, Valentin ?

VALENTIN / Non, pas que je sache.

GISELE / J’ai peut-être un boulot pour lui. Suis-moi (ils sortent)

JUSTINE / Quel genre de job, peut-elle lui proposer ?

FLORINE / Aucune idée, mais Val a plein de compétences et il ne demande qu’à bosser.

JUSTINE / Videur, ça n’a pas marché !

FLORINE / Eh non !

STEPHANE / Il devrait essayer dans le commerce, il a le contact facile, une bonne gueule, il

a l’air sympas, on a tout de suite envie de lui faire confiance.

FLORINE / Eh oh vous, c’est à ma mère qu’il faudra sortir ce genre de compliment, Valentin

lui il n’est pas sur le marché.

JUSTINE / Si celui de l’emploi.

FLORINE / Oui mais uniquement celui là.

On sonne.

FLORINE / Cette fois c’est elle.

STEPHANE / Bon ben j’y retourne.

FLORINE / Ne faites pas cette tête catastrophée, on dirait que vous allez à l’abattoir.

STEPHANE / C’est partie ; première rencontre troisième (il sort, Justine fera le clap avec

ses mains comme au cinéma)

JUSTINE / Tu crois vraiment qu’il conviendra à ta mère ?

FLORINE / Ben oui, pourquoi pas.

Retour de Stéphane avec Didier.

STEPHANE / C’est le destin qui m’a mis sur votre chemin, vous entriez quand je sortais…

DIDIER / Et du coup, vous ne partez plus.

STEPHANE / Non, cette rencontre a bouleversé mes projets et peut-être ma vie.

JUSTINE / J’ai déjà entendu ça quelque part.

FLORINE / Stéphane, ce n’est pas Mathilde

STEPHANE / Ah !!! Toujours pas ?

FLORINE / Non maman est un peu plus féminine

DIDIER / Désolé, je suis son frère Didier, enchanté.

JUSTINE / Que fais-tu là, tu m’as suivie ?

DIDIER / Oui. Tu pars sans me donner d’explication.

JUSTINE / Tout simplement parce que toi non plus tu ne m’as rien donné.

DIDIER / A quel sujet ?

JUSTINE / Tu ne vois vraiment pas…c’est pire que tout.

STEPHANE / C’est la saint Valentin, aujourd’hui

DIDIER / Oui peut-être bien, et alors ?

17 : 31

Maman prend les choses en main

STEPHANE / On doit faire des cadeaux à l’être aimé.

DIDIER / Elle l’a son cadeau, je suis là.

FLORINE / T’es pas un peu prétentieux, tonton.

STEPHANE / Excusez-moi, mais on attend encore beaucoup de monde ?

FLORINE / Maman.

DIDIER / Val n’est pas là ?

FLORINE / Il boit un café à la cuisine avec mamie.

DIDIER / Elle est là aussi ?

STEPHANE / Oui aussi ! C’est bien, parce que comme ça, j’ai déjà fait la connaissance de

toute la famille.

JUSTINE / Avant même de rencontrer votre promise !

STEPHANE / Oui ce n’est pas banale comme situation.

DIDIER / Je vais dire bonjour à Maman.

JUSTINE / La cuisine est toute petite.

DIDIER / Merci je le sais, mais maman n’est pas énorme non plus.

JUSTINE / Ce n’est pas la peine de te fâcher.

DIDIER / Je ne me fâche pas ; c’est juste que quand tu parles pour ne rien dire, ça m’énerve.

STEPHANE / Et ça arrive souvent ?

JUSTINE / ça ne vous regarde pas.

STEPHANE / C’est juste que j’aimerais savoir comment c’est la vie avec une femme.

DIDIER / ça ne vous est jamais arrivé ?

STEPHANE / Jamais…Alors avant de vivre avec Mathilde, je préfère me renseigner.

DIDIER / Ah, vous allez déjà vivre ensemble !

STEPHANE / C’est prévu comme ça, n’est ce pas, mademoiselle Florine ?

FLORINE / Ben oui, si tout se passe bien.

DIDIER / Eh ben écoute, pourquoi pas (sortant) Tu fais quoi toi (à Justine) Tu restes ici ?

JUSTINE / Oui, je doute fort que ta mère ait envie de m’avoir dans les jambes.

DIDIER / Je veux dire après mon café, tu rentres à la maison ?

JUSTINE / On verra plus tard, on se marre bien mieux ici que chez nous.

DIDIER / Chez moi (il sort cuisine)

FLORINE / Tu peux rester, mais…ce n’est pas très grand ici.

JUSTINE / Ne t’inquiète pas, je ne compte pas squatter ici.

STEPHANE / On aura du mal à avoir un peu d’intimité Mathilde et moi.

JUSTINE / Il reste la chambre.

FLORINE / Doucement, pour l’instant le premier contact reste encore à faire.

STEPHANE / Vous m’en parlez tellement que j’ai l’impression de déjà la connaître.

On sonne.

STEPHANE / Bon, ben, je crois que c’est pour moi.

JUSTINE / C’est peut-être la mère de Valentin ?

FLORINE / Ne parles pas de malheur.

STEPHANE / J’y vais quand même ?

FLORINE / Evidemment (il sort)

JUSTINE / Il est beaucoup moins speed qu’elle.

FLORINE / C’est justement ce qu’on recherchait pour la calmer un peu

Stéphane revient avec Mathilde.

STEPHANE / Enchanté, moi c’est Stéphane et vous ? Alors, comme ça vous êtes la maman

de Valentin !

FLORINE / (à Justine) Mais quel con !

MATHILDE / Non, celle de Florine.

FLORINE / C’est Mathilde !

18 : 31

Maman prend les choses en main

STEPHANE / (réalisant) Ah !!! Autant pour moi, alors laissez-moi vous dire que c’est le

destin qui m’a mis sur votre chemin, vous entriez quand je sortais…

DIDIER / Et du coup, vous ne partez plus.

STEPHANE / Non, cette rencontre a bouleversé mes projets et peut-être ma vie

MATHILDE / Et bien dite moi…ah Justine est là, salut Justine.

JUSTINE / Bonjour Mathilde.

MATHILDE / Valentin n’est pas là ?

FLORINE / Il est à la cuisine.

MATHILDE / Vous comptez rester planter là encore longtemps vous (elle lui ouvre la porte)

j’ai été ravie de vous avoir rencontré.

STEPHANE / C’est vrai ?

MATHILDE / Bien sur que non… mais c’est ce qu’on dit aux gens quand on veut se

débarrasser d’eux.

STEPHANE / (A Florine) Je pars, alors ?

FLORINE / Non. (À sa mère) Stéphane est courtier en assurances, il a sans doute des trucs à

te proposer.

MATHILDE / Qu’appelles-tu des trucs ?

FLORINE / Des assurances vie !

MATHILDE / Désolé mais je viens déjà d’investir dans un appartement, j’ai mon magasin à

refaire…alors l’assurance vie, ce n’est pas le moment.

STEPHANE / La vie c’est important, surtout la votre, il faut penser à votre mort, ça arrivera

vite.

JUSTINE / (à Florine) Il a de ces arguments, ça va surement la convaincre.

MATHILDE / Je ne suis pas pressée.

STEPHANE / Vous êtes seule ?

MATHILDE / En quoi ça vous regarde ?

STEPHANE / C’est pour cibler le produit que je peux proposer à mes clients.

MATHILDE / Oui.

STEPHANE / Moi aussi

JUSTINE / (à Florine) Il ne se démerde pas si mal.

FLORINE / Il me stresse, j’ai une boule au ventre.

STEPHANE / Donc qu’est ce que je pourrais proposer à une femme seule de moins de 35

ans.

MATHILDE / J’ai un peu plus.

STEPHANE / Vous me faites marcher…( Mathilde fait non de la tête) en tous cas, vous ne

les faites pas !

JUSTINE / (à Florine) Là, il m’épate, avec son air de ne pas y toucher.

FLORINE / Là, j’avoue.

STEPHANE / On s’installe où pour parler de tout ça plus calmement.

MATHILDE / On va passer à la cuisine.

FLORINE / C’est occupé.

JUSTINE / La chambre est libre.

STEPHANE / Oui pourquoi pas, mais, il y a une table ?

FLORINE / Ah non.

STEPHANE / Ah ben, ça n’ira pas.

JUSTINE / (pour elle) ça partait trop bien.

Retour des 3 autres.

Tous / Bonjour Mathilde.

MATHILDE / Quelle surprise vous sortez d’où ?

GISELE / De la cuisine !

19 : 31

Maman prend les choses en main

MATHILDE / ça j’ai vu ; mais c’est en quel honneur, ce n’est pas mon anniversaire.

VALENTIN / Non c’est la saint Valentin.

MATHILDE / Oui et alors…(réalisant) Ah oui, bonne fête Valentin.

VALENTIN / Merci, votre spontanéité m’émeut.

MATHILDE / Alors mon Didier, ça va toi, ça avance ?

DIDIER / Moyen, on s’est encore pris la tête avec Justine.

MATHILDE / Oui ça c’est normal, non moi je parlais de tes recherches de placements

immobiliers, tu en es où ?

DIDIER / Je cherche.

STEPHANE / Ce n’est peut être pas le bon moment, vous avez pensé aux assurances ?

DIDIER / J’avoue que non.

STEPHANE / J’ai surement quelque chose à …

FLORINE / (le coupant et le retournant vers Mathilde) C’est à maman que vous avez des

propositions à faire.

STEPHANE / Oui pardon, avec moi le métier reprend tout de suite le dessus.

MATHILDE / (intriguée) Par rapport à quoi ?

STEPHANE / A la vie pri..

FLORINE / (le coupant de nouveau et le retournant) Pris par le temps, il en oubliait d’aller

aux toilettes (elle le pousse)

MATHILDE / On en discutera à votre retour.

STEPHANE / Oui, c’est où ? (Il sort)

VALENTIN / Vous trouverez vite.

GISELE / Vous en êtes où ?

MATHILDE / Tu t’adresses à qui maman ?

FLORINE / A Justine !

JUSTINE / Ben, ça ne va pas très fort avec Didier, il a oublié la saint Valentin le jour le plus

important dans la vie d’un couple.

GISELE / Tant qu’il n’oublie ton argent de poche, c’est que tout va bien.

DIDIER / Maman, tu n’es pas obligée d’être toujours aussi …

GISELE / Aussi, quoi ?

DIDIER / Cinglante.

GISELE / Moi j’aurais dit lucide, mais va pour cinglante, si ça te fait plaisir, je ne suis pas

contrariante, moi !

MATHILDE / Je ne m’attendais pas à cette petite réunion de famille.

FLORINE / A vrai dire nous non plus.

VALENTIN / On est dans l’impro totale.

MATHILDE / Ce n’est pas si désagréable de se retrouver pour la Saint Valentin. Tu as bien

une bouteille de champagne ?

VALENTIN / Oui.

MATHILDE / C’est le moment de l’ouvrir.

VALENTIN / Je vais la chercher (il sort cuisine)

JUSTINE / On fête quoi ?

GISELE / Je viens d’engager Valentin.

FLORINE / Comme quoi ?

GISELE / Homme d’entretien

MATHILDE / C’est super valorisant

GISELE / C’est en attendant mieux, j’ai besoin de quelqu’un pour la pelouse et entretenir la

propriété.

DIDIER / Tu n’as plus Gaston ?

GISELE / Il est mort, il y a 2 mois.

20 : 31

Maman prend les choses en main

DIDIER / Ah je ne l’ai pas su.

GISELE / Personne ne l’a su, on n’a retrouvé son corps qu’hier.

JUSTINE / Personne ne s’était inquiété de sa disparition.

GISELE / Non personne.

JUSTINE / Même pas vous ?

GISELE / Ben si, à mon retour du Brésil j’ai bien vu que l’herbe était haute, mais c’est tout.

Il était assez grand pour savoir ce qu’il avait à faire.

JUSTINE / Oh la la dans quel état il doit être.

GISELE / Mon parc, effectivement, on dirait la brousse.

JUSTINE / Je parlais de Gaston.

GISELE / Ah lui ! Je ne sais pas, il n’était déjà pas jojo avant.

JUSTINE / Il vivait tout seul ? Vous l’avez vu quand pour la dernière fois.

GISELE / Mais je n’en sais rien, t’iras le lui demander….et puis t’es de la police ?

JUSTINE / Non, mais j’ai mal au cœur pour lui, c’est terrible d’être seul.

MATHILDE / C’est avant qu’il fallait dire ça.

GISELE / Eh oh, tu ne vas pas nous casser l’ambiance toi avec tes états d’âmes. On fête la

saint Valentin et le boulot du beau gosse…ce pauvre Gaston lui, il n’a plus rien à fêter.

MATHILDE / Oui, pour en revenir au beau gosse, enfin ça c’est affaire de gout.

GISELE / C’est le mien.

MATHILDE / J’en déduis donc que le job de videur, ça n’a pas marché.

FLORINE / Non, il n’avait pas le physique de l’emploi.

MATHILDE / Et il a le physique de quel emploi exactement ?

GISELE / A moi, son physique me convient parfaitement.

DIDIER / On l’avait tous compris, maman.

Retour de Valentin avec une bouteille.

FLORINE / Je sors les flutes.(elle en sortira 6)

JUSTINE / Félicitations, Valentin. Gisèle nous a annoncé la bonne nouvelle

VALENTIN / Quelle bonne nouvelle ?

JUSTINE / Ben la mort de Gustave.

GISELE / (la reprenant) Gaston

JUSTINE / Oui Gaston, pardon. Sans lui tu ne trouvais pas de travail.

VALENTIN / Je n’avais pas vu ça comme ça.(embêté)

GISELE / T’inquiète mon chéri, tu n’y es pour rien, ce n’est pas toi qui lui as passé la corde

au cou.

JUSTINE / Il s’est marié !

GISELE / Non pendu.

MATHILDE / Bon, maman, si tu le veux bien, on va changer de sujet.

GISELE / C’est comme tu veux. Parlons donc de toi, pendant que Val va nous servir (ce qu’il

fera)

MATHILDE / Moi, ça va, l’architecte d’intérieur est passé hier, je pense que ça va être

magnifique.

GISELE / Tant mieux.

JUSTINE / Moi je crois que je ferais pareil.

MATHILDE / Si tu avais une boutique à refaire?

JUSTINE / Non pareil que Gustave.

GISELE / Gaston

JUSTINE / Si je dois encore me retrouver seule, je me pends.

FLORINE / Tonton, tu sais ce qu’il te reste à faire.

DIDIER / Oui, aller acheter de la corde.

JUSTINE / (humiliée) C’est tout l’effet que ça te fait, tu n’es qu’un salaud.

21 : 31

Maman prend les choses en main

DIDIER / Je plaisantais.

JUSTINE / Je n’en suis pas convaincue.

GISELE / Mais si, allez, on boit à l’avenir, et à celui de Valentin en particulier.

FLORINE / Pourquoi lui ?

GISELE / Parce que c’est la saint Valentin, si c’était la saint Florine je porterais un toast à

ton avenir… tu ne vas pas être jalouse de ton petit ami !

JUSTINE / C’est quand la saint Florine ?

FLORINE / Le premier mai !

DIDIER / Le jour de la fête du travail ! Ah ben pour le coup le jour où tu en trouves un ça va

être doublement la fête.

JUSTINE / Personne ne doit penser à te la souhaiter.

FLORINE / Malheureusement non.

MATHILDE / Si moi.

FLORINE / Oui mais mis à part toi…

JUSTINE / Moi ma fête c’est bientôt, c’est le 12 mars.

GISELE / Et la mienne le 7 mai. C’est bon, on ne va pas passer la journée sur nos dates de

fêtes.

DIDIER / Valentin a peut être un petit mot à nous dire ?

VALENTIN / Non pas spécialement, si ce n’est merci Gisèle.

MATHILDE / Et si on allait manger au restau, histoire de fêter ça. Valentin nous invite.

VALENTIN / Ben c'est-à-dire que…

MATHILDE / Je te charrie.

JUSTINE / ça sera sans moi, je n’ai pas le cœur à sortir après les affronts que Didier m’a fait

subir.

DIDIER / Tu préfères rester ici toute seule ?

JUSTINE / Oui.

DIDIER / Je croyais que tu détestais la solitude.

GISELE / Florine, cache vite ton fil à linge.

FLORINE / Pourquoi ?

GISELE / (mime pendaison) C’est plus prudent.

FLORINE / Ah ok, j’ai pigé.

JUSTINE / Moi aussi ! Vous ne respectez vraiment rien dans cette famille.

MATHILDE / On y va tout de suite, vous laverez les verres au retour.

FLORINE / On n’est pas aux pièces.

MATHILDE / Moi si, j’ai un métier…et le 14 février, ce n’est pas un jour férié.

GISELE / Au contraire tu fais du chiffre.

MATHILDE / Oui surtout au rayon lingerie. Les mecs se précipitent pour acheter des sous

vêtements à leurs épouses.

JUSTINE / Quel genre, des trucs sexy ?

MATHILDE / Ah pour ça oui ! Qu’elles viendront changer demain.

JUSTINE / A la saint Claude, pourquoi, c’est une tradition ?

DIDIER / Oui à la saint Claude, plus besoin d’artifice.

MATHILDE / Mais non, parce que ces messieurs se figurent qu’ils vivent avec Laetitia Casta

et prennent du 38 ; alors que madame est le sosie de Maité.

JUSTINE / Tu rembourses ?

MATHILDE / Tu rigoles… ; bon d’achat ! Zou, on est partie, on discutera de tout ça devant

une bonne table.

JUSTINE / Oui, ça m’intéresse de savoir.

DIDIER / Ah… tu viens finalement ?

22 : 31

Maman prend les choses en main

JUSTINE / Oui rien que pour t’embêter, ne comptes pas te débarrasser de moi aussi

facilement (elle sort)

MATHILDE / T’as toujours les clés, Valentin ? (elle sort)

VALENTIN / Eh oui, toujours. Apres vous Gigi.

GISELE / T’es très galant, merci. (Elle sort)

VALENTIN / Vous êtes ma patronne.

FLORINE / Et toi Didier tu ne bosses pas ?

DIDIER / Je devrais, mais bon, je m’arrangerai (il sort)

FLORINE / Zut, je n’ai pas mon sac.

VALENTIN / Tu n’en auras pas besoin, c’est ta mère qui invite.

FLORINE / Heureusement qu’elle est là, n’empêche. Sans elle on ferait comment ?( elle

sort)

VALENTIN / Ne fais pas semblant de poser la question, tu n’envisages même pas la réponse

(il sort, bruit de porte qu’on ferme à clé)

(vide puis la porte intérieure s’ouvre, c’est Stéphane)

STEPHANE / C’est bon je peux revenir ? Oh, oh, vous êtes où ? (il ouvre la porte de la

chambre) Ah ben, il n’y a personne, c’est pour ça que je n’entendais plus parler. Mathilde, je

suis là et vous ? Mathilde … on ne va pas déjà jouer au chat et à la souris (il va vers la porte

d’entrée) Oh c’est fermé.

Putain, les cons, ils m’ont enfermé ! (il regarde la bouteille de champagne)

Je vois qu’ils ont déjà fêté ma rencontre avec Mathilde, c’est bon signe….mais bon, ils

auraient tout de même pu m’attendre !!! (Il s’assoit, prend la bouteille la regarde, il n’y a

presque plus rien) Bon ben, à tes amours, Stéphane (il boit à la bouteille)

Rideau ou lumière qui s’éteint

3eme acte Quelques heures plus tard.

Stéphane regarde sa montre

STEPHANE / ça fait déjà 2 heures qu’ils sont partis, j’espère qu’ils étaient juste partis

manger, parce que s’ils sont partis aux sports d’hiver, je suis mal. Bon, Stéphane, tu ne

paniques pas, si dans 2 heures, ils ne sont pas rentrés, tu appelles les pompiers.

Non, Mathilde ne serait pas partie en vacances sans me le dire, ce n’est pas son genre, elle est

franche et directe m’avait dit Florine.

Maintenant, voyons le bon coté des choses, si Mathilde m’a enfermé ici, c’est qu’elle tient à

moi et qu’elle avait peur que je parte trop vite. Elle a eu le coup foudre pour moi, et n’ose pas

me le dire…oui c’est ça. Bon, dès qu’elle rentre, je lui dis que c’est réciproque et que si elle

veut qu’on se marie, on peut faire ça le 15 juin, je suis libre.

Enfin, libre pour le moment ce n’est pas le cas.

(Bruit de clé) Si on était à Fort boyard, je dirais que c’est passe-partout, mais comme je n’y

suis pas je dirais que c’est…

Entrée de Valentin suivi des autres, (pas Mathilde)

STEPHANE / Coucou

VALENTIN / Putain ; qu’est ce qu’il fait là celui là ?

FLORINE / Oh merde, on l’avait complètement oublié.

STEPHANE / Oui aux toilettes.

JUSTINE / ça va, monsieur, vous n’avez pas eu peur ?

DIDIER / Peur de quoi ?

JUSTINE / Ben de mourir !

STEPHANE / non, ça va.

JUSTINE / La solitude ne vous a pas trop pesée ?

STEPHANE / A pour le coup, si énormément, j’ai pu l’apprécier.

23 : 31

Maman prend les choses en main

FLORINE / ça ne vous a pas beaucoup changé !

STEPHANE / Seul chez les autres, c’est encore pire.

JUSTINE / Oh la la, heureusement que tu avais caché ton fil à linge, Florine.

FLORINE / Je ne l’avais pas caché !

JUSTINE / Vous n’avez rien fait avec le fil à linge ?

STEPHANE / Ah, s’il y avait du linge à étendre, il aurait fallu me le dire, ça m’aurait occupé.

FLORINE / Désolé, on n’a plus du tout pensé à vous.

STEPHANE / C’est oublié, ça m’a permis de faire le point. Mathilde n’est pas là ?

FLORINE / Non, elle est rentrée directement à la boutique.

VALENTIN / Elle a beaucoup de boulot aujourd’hui.

DIDIER / Les amoureux n’attendent pas.

JUSTINE / Moi pareil, je ne peux plus attendre.

DIDIER / Tu as trouvé l’amour ?

JUSTINE / Non, je file aux toilettes (elle sort)

STEPHANE / Alors comme ça, Mathilde a rencontré quelqu’un ? J’arrive trop tard.

DIDIER / Non, les clients amoureux qui achètent de la lingerie coquine à leurs épouses.

STEPHANE / Justement, je devrais le faire aussi

GISELE / Vous êtes mariés, on ne me l’avait pas dit !!!

STEPHANE / Non pas encore et justement, vous ne savez pas si Mathilde est libre le 15

juin ?

GISELE / C’est un quel jour ?

STEPHANE / Un samedi.

FLORINE / Ah ben, non, elle est sera magasin.

STEPHANE / Ah zut, c’est bête, on devait se marier le 15 juin.

VALENTIN / Attendez, attendez, mon petit Stéphane, vous allez peut-être un peu vite en

besogne, d’habitude c’est Mathilde qui prend les choses en main…

GISELE / ça ne lui fera pas de mal de changer ses habitudes.

STEPHANE / Je le pense aussi.

FLORINE / Il faut d’abord se découvrir, se présenter à l’autre…, ne rien se cacher, se mettre

à nu en fait.

STEPHANE / Vous croyez ?

FLORINE / Oui, c’est un minimum.

STEPHANE / Je ne l’ai jamais fait auparavant, c’est sans doute pour ça que ça ne marchait

jamais.

FLORINE / C’est quasi certain. Les femmes et surtout maman, aiment savoir à qui elles ont

à faire.

DIDIER / Et les affaires, c’est son rayon.

STEPHANE / C’est vraiment bête qu’elle ne soit pas là, j’aurais commencé dès maintenant.

VALENTIN / Rassurez vous, elle finira bien par passer, elle vient ici très régulièrement.

STEPHANE / Pour quoi faire ?

VALENTIN / Donnez le biberon à la petite.

STEPHANE / Elle a encore une petite en bas âge ?

FLORINE / Non, monsieur se fout de moi.

STEPHANE / Ah, je préfère ça, je ne me vois pas avec un bébé tout de suite.

FLORINE / Pas moi. Monsieur a l’impression que je ne saurais rien faire sans maman.

GISELE / Ce qui n’est pas faux.

FLORINE / Ben évidemment, toi mamie, tu es toujours d’accord avec Val.

GISELE / Ah tu trouves (maligne) Je ne me rends pas compte, j’essaie d’être la plus

objective possible.

VALENTIN / Et vous l’êtes !

24 : 31

Maman prend les choses en main

GISELE / C’est bien ce qu’il me semblait, aussi !

FLORINE / Oui bon, de toute façon, je n’aurai jamais raison (elle va vers la chambre)

VALENTIN / Où vas-tu ?

FLORINE / Je prends mon sac, j’ai une course à faire.(elle sort chambre)

DIDIER / Tu n’aurais pas du la contrarier (à Valentin)

VALENTIN / Pourquoi dis-tu ça ?

FLORINE / (sort de la chambre et part directement porte d’entrée) Je ne serai pas longue.

DIDIER / Elle est partie acheter ton petit cadeau.

VALENTIN / Tu crois ?

STEPHANE / C’est gentil de sa part.

VALENTIN / Elle ferait mieux de garder le fric de sa mère pour des choses plus utiles.

STEPHANE / Ah, c’est avec l’argent de sa mère !

VALENTIN / Bien sûr, elle n’en a pas …

STEPHANE / C’est l’intention qui compte, je devrais peut être prévoir un petit cadeau pour

Mathilde.

GISELE / Dans le genre, je mets la charrue avant les bœufs, il se pose un peu là, celui-là. Il

va falloir un peu te calmer mon garçon.

DIDIER / Elle va peut être t’acheter des fringues.

VALENTIN / Oui que j’irai changer demain (il rit)

Retour de Justine.

JUSTINE / J’ai mal au ventre, pas vous.

DIDIER / Non parce que nous, on n’a pas pris 4 desserts.

JUSTINE / C’est de ta faute.

DIDIER / Ben tiens

JUSTINE / Oui quand je suis énervée, je mange nerveusement, sans me rendre compte. Je

crois que je fais de la moulibie

GISELE / De la boulimie (rectifiant)

JUSTINE / Ah oui, la moulibie, c’est quand on mange trop de moules !

GISELE / Voilà et la connerie… quand on insiste !

JUSTINE / C’est tellement bon.

GISELE / (voyant les flutes) Vous auriez au moins pu faire la vaisselle, pour tuer le temps.

STEPHANE / C’est vrai, mais je n’ai pas osé.

GISELE / Il va falloir oser et prendre des initiatives si vous voulez séduire ma fille.

STEPHANE / Ne vous inquiétez pas, j’ai bien compris le message.

On sonne.

VALENTIN / Je vais ouvrir. (Il sort)

STEPHANE / Vous croyez que c’est Mathilde ?

DIDIER / On va le savoir très vite.

Retour de Valentin avec Mathilde.

DIDIER / Effectivement, c’est bien elle.

MATHILDE / Je passe en coup de vent, juste le temps d’offrir un petit cadeau à Valentin

pour sa fête.

VALENTIN / Ah c’est gentil, il ne fallait pas.

MATHILDE / Non, il ne fallait pas, mais il y a des choses qui méritent d’être soulignée (elle

lui donne le cadeau)

VALENTIN / Merci (bise)

MATHILDE / (elle voit Stéphane) Il est revenu celui là.

GISELE / En fait, il n’est jamais parti, figures-toi que nous l’avions enfermé ici !

MATHILDE / Merde, oui, je l’avais complètement oublié.

STEPHANE / Aux toilettes, mais ce n’est pas grave, cette attente en valait la peine.

25 : 31

Maman prend les choses en main

MATHILDE / Quelle peine ?

STEPHANE / La joie de vous revoir.

MATHILDE / Bon alors, c’est la peine ou la joie, il faudrait savoir ?

STEPHANE / La joie.

MATHILDE / Et toi Valentin ?

VALENTIN / (il a ouvert son cadeau, c’est un slip) La joie également, il est magnifique.

MATHILDE / Il va t’aller comme un gan.

VALENTIN / J’en suis certain.

STEPHANE / C’est original comme cadeau. Vous aimez les slips ?

VALENTIN / Oui quand ils sont beaux.

STEPHANE / Je parlais à Mathilde.

MATHILDE / Oui quand ils sont bien portés.

STEPHANE / ça tombe bien. Vous pouvez nous laisser un peu (aux autres) je voudrais parler

à Mathilde.

MATHILDE / Parler de quoi ?

STEPHANE / De la vie et de ses assurances.

MATHILDE / Ah oui, alors vite fait, je n’ai pas beaucoup de temps.

DIDIER / On vous laisse.

GISELE / Venez les gars, on va à la cuisine

JUSTINE / Et moi, je peux rester ?

MATHILDE / Non, toi tu suis le mouvement et vite, j’ai des clients qui m’attendent.

(Sorties de Gisèle, Justine, Valentin et Didier)

STEPHANE / On m’a dit qu’il valait mieux faire vite… alors, j’irai droit au but.

MATHILDE / C’est gentil à vous.

STEPHANE / C’est une première pour moi (il commence à se déshabiller)

MATHILDE / Vous avez chaud ?

STEPHANE / Oui aussi, c’est l’émotion.

MATHILDE / Je vais vous chercher un verre d’eau (elle sort cuisine)

STEPHANE / C’est très gentil à vous, j’en aurai bien besoin (il poursuit son déshabillage)

Courage Stéphane courage, tu tiens le bon bout, elle est déjà aux plus petits soins pour toi

(il est en slip quand Mathilde revient)

MATHILDE / Voilà, elle est bien fraiche (elle le voit) Au mon dieu, qu’avez-vous fait ?

STEPHANE / Je me mets à nu pour que notre liaison commence sur de bonnes bases.(il

s’approche d’elle) je ne veux rien vous cacher

MATHILDE / Non pas comme ça !

STEPHANE / Oui pardon, je n’ai pas encore enlevé mon slip ; (il s’apprête à le baisser

quand elle lui lance le verre d’eau)

MATHILDE / On va se calmer s’il vous plait.

STEPHANE / Que vous arrive t-il, vous m’avez l’air troublée ?

MATHILDE / C’est le moins que l’on puisse dire.

STEPHANE / C’est mon slip, vous ne l’aimez pas ?

MATHILDE / Disons que c’est un tout. Rhabillez-vous s’il vous plait.

STEPHANE / Je ne vous comprends pas, Florine m’a assuré qu’il fallait se livrer, se mettre à

nu devant les femmes. Vous n’êtes pas une femme comme les autres.

MATHILDE / Non sans doute pas. Mettez votre pantalon, s’il vous plait.

STEPHANE / Je ne peux pas, je suis mouillé.

MATHILDE / Et puis, faites comme vous voulez, moi, j‘ai mieux à faire que de perdre mon

temps avec un satyre.

STEPHANE / Satyre, mais pas du tout, jamais de la vie.

MATHILDE / Satyre ou ça tire pas, moi je retourne travailler (elle sort)

26 : 31

Maman prend les choses en main

STEPHANE / Ah ben ça alors, elle est déjà partie !!!! Et je ne sais même pas si elle est libre

le 15 juin !

Arrivée de Gisèle.

GISELE / Tout va bien ? (Voyant Stéphane) Effectivement vous aviez chaud ! Où est

Mathilde ?

MATHILDE / Parti bosser.

GISELE / Puis-je vous demander ce que vous faites dans cette tenue ?

STEPHANE / Je m’apprêtais à entrer dans le vif du sujet.

GISELE / Qu’appelez-vous le vif du sujet ?

MATHILDE / Parler de notre mariage avec Mathilde !

GISELE / Et vous, c’est à poil que vous êtes le plus à l’aise pour discuter ? Remarquez ça

vous va plutôt bien.

STEPHANE / Merci. Mais c’est ce qu’on m’avait conseillé.

GISELE / Les conseilleurs ne sont pas toujours les payeurs. Tournez-vous.

STEPHANE / Comment ça ?

GISELE / Ben autant que je me rince l’œil jusqu’au bout, l’occasion ne se présentera peut

être plus. Merci. Maintenant rhabillez vous, les autres vont s’imaginer des tas de choses.

STEPHANE / Je suis encore un peu humide.

GISELE / Vous sécherez.

STEPHANE / Vous croyez qu’elle a apprécié que je me mette à nu devant elle ?

GISELE / Elle, je ne sais pas, mais moi, je ne regrette pas d’être sortie de la cuisine.

STEPHANE / Je peux rester comme ça, si ça vous plait ?

GISELE / Non, plus, ça serait de la gourmandise.

STEPHANE / Comme vous voudrez (il se rhabille) Vous êtes une famille hors norme.

GISELE / C’est bien possible.

STEPHANE / Vous avez ce qu’il faut, vous ?

GISELE / Où ça ?

STEPHANE / Au niveau assurance vie !

GISELE / Oh vous savez, après moi le déluge.

STEPHANE / Il ne faut pas réagir comme ça. Il faudra que nous en reparlions.

GISELE / Vous passerez à la maison, nous aurons plus de temps.

STEPHANE / Je garderai mes vêtements ?

GISELE / Au début oui, c’est mieux.

Retour de Justine.

JUSTINE / Il y a un problème ?

GISELE / Non tout va bien.

JUSTINE / Il fait quoi lui ?

STEPHANE / Lui, il remet son pantalon.

JUSTINE / Ok ; je ne demanderai pas pourquoi il l’avait enlevé. Je suis arrivé trop tôt. Vous

auriez pu aller dans la chambre Gisèle ! Et Mathilde qu’est ce qu’elle en dit ?

GISELE / Ouh la la, en voilà des idées qui partent dans tous les sens.

JUSTINE / Les siens sont en éveils, visiblement.

STEPHANE / Mes quoi ?

JUSTINE / Vos sens !

STEPHANE / Ah oui, ça va

GISELE / Mathilde est déjà repartie bosser.

JUSTINE / C’est une rapide.

GISELE / Elle n’est pas la seule, je crois qu’elle a trouvé encore plus rapide.

Retour de Valentin et Didier.

VALENTIN / Alors ces présentations, ça s’est bien passé ?

27 : 31

Maman prend les choses en main

JUSTINE / Mathilde est partie depuis longtemps.

DIDIER / Vous n’avez pas su la retenir.

STEPHANE / Je n’en ai pas eu le temps.

DIDIER / Il fallait lui courir après, les femmes aiment qu’on les rappelle.

STEPHANE / Je ne pouvais pas ; je n’étais pas en état pour lui courir après dans la rue

VALENTIN / Trop ému ?

GISELE / Voilà, c’est ça !

VALENTIN / Si je comprends bien, ce n’était pas concluant.

STEPHANE / Je ne sais pas trop, je n’ai même pas eu le temps de parler du 15 juin.

JUSTINE / Y’a quoi le 15 juin ?

STEPHANE / Notre mariage.

JUSTINE / Ah super !!! On est invités ?

DIDIER / Mathilde n’a pas encore dit « oui »

JUSTINE / J’espère qu’elle va dire oui. J’ai repéré une jolie petite robe dans une boutique, ça

sera parfait. Pourvu qu’il fasse beau, parce qu’elle est assez décolletée, vus savez le genre de

robe…

DIDIER / ( la coupant) T’es con, ou tu le fais exprès, Justine ?

JUSTINE / Exprès de quoi ?

DIDIER / Donc t’es con !!!

JUSTINE / Ben merci, c’est gentil (elle part bouder dans la chambre)

STEPHANE / Elle est vexée.

DIDIER / C’est son problème.

VALENTIN / C’est pas cool de lui parler comme ça.

DIDIER / Eh oh, c’est bon, vous allez tous vous y mettre, vous croyez que c’est facile pour

moi de vivre avec « ça » (il montre la porte de la chambre)

STEPHANE / La porte ?

DIDIER / Non, ce qu’il y a derrière !

GISELE / Quand tu dis « ça », tu parles de Justine ?

DIDIER / Oui.

GISELE / Tu sais que c’est très péjoratif.

DIDIER / Oui, maman, merci, je le sais.

GISELE / Je ne vais alors te poser qu’une seule question ?

DIDIER / Si tu arrives à te résoudre à une seule, je tenterai d’y répondre.

GISELE / Je vais essayer d’être concise.

DIDIER / Merci.

GISELE / Si Justine t’énerve et t’insupporte à ce point, pourquoi restes-tu avec elle ?

Silence de Didier.

GISELE / Je t’écoute.

STEPHANE / (à Didier) Vous n’avez pas compris la question ? Elle n’est pourtant pas très

compliquée.

DIDIER / Non c’est bon, j’avais compris….

VALENTIN / Foutez lui la paix, la réponse l’embarrasse.

DIDIER / Non, si vous voulez tout savoir…je vais vous le dire, c’est ça ou rien !

GISELE / ça, c’est toujours Justine ?

DIDIER / Toujours ! Je n’ai rien d’autres en vue.

GISELE / Un beau garçon comme toi, ça m’étonne. Tu es drôle, intelligent, tu as un bon

salaire, je ne vois pas où ça cloche et en plus tu as une mère adorable.

DIDIER / A tes yeux seulement.

GISELE / Attends, tu n’as pas un problème, un défaut caché, un détail qui m’aurait échappé ?

DIDIER / Maman, stop !

28 : 31

Maman prend les choses en main

VALENTIN / Didier est assez grand pour savoir ce qu’il a à faire, il a sans doute pesé le pour

et le contre.

DIDIER / Oh que oui.

GISELE / Et ?

DIDIER / Et, j’y retourne une fois de plus (il sort chambre)

STEPHANE / Ils vont se réconcilier, j’en suis sûr.

VALENTIN / Que c’est susceptible les femmes !

GISELE / Attention, à ce que tu va dire Val, tu vas descendre dans mon estime.

STEPHANE / Je me demande, si j’ai raison de m’accrocher à Mathilde moi.

VALENTIN / Il faut faire l’essai. Rien ne vaut l’expérience.

GISELE / Val, s’il te plait, si quelqu’un doit parler d’expérience ici, c’est moi, pas toi !

VALENTIN / Ok.

STEPHANE / Dis-moi, Val, c’est ton surnom ?

VALENTIN / Oui, c’est le diminutif de Valentin.

STEPHANE / Je m’en doutais, c’est affectueux.

GISELE / Les surnoms sont souvent donnés comme des gages d’affection.

VALENTIN / Vous avez un surnom, vous, Stéphane ?

STEPHANE / Eh bien non, pas d’affection pas de surnom !

GISELE / Pauvre petit bouchon.

STEPHANE / Ne vous moquez pas s’il vous plait.

Retour de Florine avec un paquet cadeau (un coussin rouge en forme de cœur, marqué

Valentin, ou autre gadget spécial saint Valentin)

FLORINE / Je n’ai pas été trop longue, vous n’avez pas trouvé le temps longs ?

VALENTIN / Pas du tout, c’est toujours très animé ici, petit, mais animé !

FLORINE / Tiens mon chéri et bonne fête (elle lui donne le cadeau).

VALENTIN / Merci (il l’embrasse)

GISELE / (à Stéphane) C’est mignon non ?

STEPHANE / Je ne sais pas, il ne l’a pas encore déballé !

GISELE / Je vous parle du geste !!! Vous n’êtes pas très romantique

STEPHANE / S’il faut l’être, je le serai.

GISELE / Les femmes aiment ça, vous savez.

STEPHANE / Tout en ce mettant à nu ?

GISELE / ça peut être complémentaire.

STEPHANE / Ah ; c’est bon à savoir.

VALENTIN / (a ouvert son cadeau) Ah oui quand même !!!!

FLORINE / ça te plait ?

VALENTIN / Mais c’est ridicule !

FLORINE / Tu n’aimes pas ?

VALENTIN / Dans le genre, je fous le fric à la poubelle…

FLORINE / C’est pour toi, il y a ton mon marqué dessus.

VALENTIN / C’est bien ça le pire, il n’y aurait pas le nom, on aurait pu le donner à la

voisine pour son chien.

STEPHANE / Ah zut, il ne s’appelle pas Valentin le chien ?

VALENTIN / Non, Horace !

STEPHANE / C’est bête !

FLORINE / (vexée) Tu es horrible, c’est trop injuste de se comporter comme ça (elle va vers

la chambre)

GISELE / Si c’est pour bouder, va à la cuisine, là, c’est déjà pris.

FLORINE / Oui, merci (elle sort cuisine)

GISELE / Alors là, Valentin, je dis total respect, la classe internationale!!!

29 : 31

Maman prend les choses en main

VALENTIN / Ne me dites pas que ce truc est joli ?

GISELE / Non, c’est vrai c’est affreux ; mais c’est un cadeau, une preuve d’amour.

VALENTIN / Ben, si c’est à ça qu’il ressemble son amour…elle peut le garder.

GISELE / Ne t’arrêtes pas à ça, mon petit, elle a cru bien faire, elle est juste encore un peu

gamine.

VALENTIN / Qu’elle grandisse et vite.

STEPHANE / Le slip de Mathilde, ça au moins c’était un cadeau utile.

GISELE / Stéphane s’il vous plait ne vous mêler pas de ça.

VALENTIN / Si, au contraire et en plus il a totalement raison.

GISELE / Allez Valentin, va lui parler.

VALENTIN / Pour lui dire quoi ?

GISELE / Pour t’excuser.

VALENTIN / De quoi, je n’ai rien dit de mal !

GISELE / Ben si quand même, dire que son cadeau ne peut même pas convenir au chien de la

voisine… Excuse-moi, mais dans le genre gentil compliment romantique, il y a mieux.

VALENTIN / Mais enfin Gisèle, regardez-le ( il lui donne) vous en feriez quoi, vous, de ce

machin ?

GISELE / Rien.

VALENTIN / Alors vous voyez.

GISELE / Le geste, Valentin, le geste.

VALENTIN / Et vous Stéphane, vous avez une idée ?

STEPHANE / Pour consoler Florine ? Oui, allez lui acheter des fleurs !

VALENTIN / Non du devenir de cette chose.

STEPHANE / C’est vrai que vous ne pouvez même pas le vendre sur un vide grenier.

GISELE / Tu le mets dans ta chambre.

VALENTIN / Elle est occupée.

GISELE / Pas forcement tout de suite.

STEPHANE / Ils ne reviennent pas vite, c’est normal ou il convient de s’inquiéter ?

VALENTIN / C’est bon signe.

Sortie de Justine puis de Didier.

JUSTINE / Parce que tu crois t’en tirer comme ça ?

STEPHANE / (pour lui) Ce n’est pas arrangé !

DIDIER / Tu as toujours aimé ça !

JUSTINE / Pas aujourd’hui. Gisèle ?

GISELE / Oui !

JUSTINE / Vous saviez que votre fils était un goujat ?

GISELE / Non !

JUSTINE / Et bien, vous ne pourrez plus le dire.

DIDIER / Justine, ne mêle pas maman à ça.

JUSTINE / Elle doit savoir. Votre fils, me prend pour une idiote et après pour se faire

pardonner, monsieur sort sa petite flute, me saute dessus, comme si, grâce à elle, comme par

magie, tout allait s’arranger.

STEPHANE / Si c’est une flute enchantée, ça peut marcher.

JUSTINE / Ben… enchantée, je ne le suis pas, moi

DIDIER / Justine, c’est notre vie privée, ça ne regarde personne.

JUSTINE / Nous sommes en famille, mon chéri, c’est ta famille, tu me le dis assez.

STEPHANE / Enfin moi pas encore.

JUSTINE / Vous avez quand même le droit de savoir.

STEPHANE / De savoir quoi ?

JUSTINE / Que la seule chose qui excite notre Didier, c’est quand je menace de le quitter.

30 : 31

Maman prend les choses en main

STEPHANE / Sinon rien ?

JUSTINE / Rien !

DIDIER / Justine, tu vas trop loin.

JUSTINE / Et toi, bien souvent, pas assez.

DIDIER / Viens, on rentre à la maison.

JUSTINE / Je termine ma phrase. Madame votre fils est un détraqué, vous avez engendré un

maniaque, un handicapé de l’amour, il ne sait pas aimer.

GISELE / C’est tout ?

JUSTINE / C’est déjà trop !

GISELE / Je veux dire, c’est bon, t’as fini ?

JUSTINE / Oui.

GISELE / Alors dehors, je ne veux plus rien entendre, réglez ça chez vous.

DIDIER / Je suis désolé de t’avoir imposé ça, maman.

GISELE / Tu n’y es pour rien mon grand. C’est un peu de ma faute.

DIDIER / Mais non, pourquoi dis tu ça ?

GISELE / Ben si, si la nature ne t’as pas gâté, c’est sans doute de ma faute ou plutôt celle de

ton père.

DIDIER / (gêné) Maman !!! Bon, je me sauve, à bientôt.

GISELE / (bisou) Courage mon grand.

JUSTINE / Et à moi, vous ne m’en souhaitez pas ?

GISELE / Si aussi. (Justine est sortie)

DIDIER / Je n‘aimais pas la saint Valentin, mais j crois que depuis cette année je la déteste.

VALENTIN / Moi pareil, salut

DIDIER / T’es jeune, ne t’emmerde pas avec tout ça (il sort)

STEPHANE / ça doit quand même être handicapant !

VALENTIN / D’être jeune ?

STEPHANE / Non, d’en avoir une petite, comme Didier.

GISELE / Vous allez vous taire, vous parlez de ce que vous ne connaissez pas.

STEPHANE / C’est vrai qu’il ne me l’a pas montrée, mais il n’a pas démenti non plus.

GISELE / C’est de la faute de Justine, elle ne l’inspire pas….il mérite mieux que cette fille

mon Didier.

STEPHANE / Au moins Mathilde, elle ne sera pas déçue !

GISELE / De quoi parlez vous ?

VALENTIN / Il se vante.

STEPHANE / Pas du tout.

GISELE / Non, vous n’êtes pas en train de nous dire que vous, la nature vous a gâté ?

STEPHANE / Si de ce coté là, si !

GISELE / Remarquez, il faut bien ça pour équilibrer.

STEPHANE / Equilibrer quoi ?

GISELE / Faire oublier le reste.

VALENTIN / Et moi, alors, je fais quoi ?

STEPHANE / Je ne sais pas, vous vous situez où (il montre avec ses doigts qu’ils écartent)

encore plus ?

VALENTIN / Stéphane, il n’y a pas que ce détail dans la vie !! Je demandais à Gigi, ce que je

faisais avec Florine.

STEPHANE / (marmonnant pour lui) Détail, détail….ça compte !

GISELE / Minute je réfléchi.….

Retour de Mathilde essoufflée, elle a couru.

Pour savoir quelles vont être les conséquences du retour de Mathilde, vous allez devoir me

contacter au [email protected]

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Maman prend les choses en main