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Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en Mauritanie Oeuvrer pour que les populations rurales pauvres se libèrent de la pauvreté

Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

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Page 1: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Manuel de suivi et d’entretien despetits barrages en Mauritanie

Oeuvrer pour que lespopulations rurales pauvresse libèrent de la pauvreté

Page 2: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Manuel de suivi et d’entretien despetits barrages en Mauritanie

Oeuvrer pour que lespopulations rurales pauvresse libèrent de la pauvreté

Page 3: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

© 2012 Fonds international de développement agricole (FIDA)

Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui yfigurent n’impliquent de la part du Fonds international de développement agricole desNations Unies aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villesou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Lesappellations de pays “développés” et “en développement” sont employées à des fins decommodité statistique et ne reflètent pas nécessairement un jugement quant au stadeatteint par tel ou tel pays ou telle ou telle région dans le processus de développement.

La présente publication peut être reproduite en tout ou en partie sans l’autorisationpréalable du FIDA, à condition que la source soit indiquée par l’éditeur et qu’une copie du texte publié soit envoyée au FIDA.

Page de couverture: ©Jean-Maurice Durand, 2000

ISBN 978-92-9072-329-5

October 2012

Le FIDA remercie la Direction du développement et de la coopération de la

Confédération suisse pour la subvention attribuée, sans laquelle la production de ce

manuel n’aurait pas été possible. Nous remercions aussi l’auteur Jean-Maurice

Durand, conseiller technique du Ministère français des Affaires Étrangères, détaché

auprès de la Division des Politiques opérationnelles et Conseil technique du FIDA,

ainsi que tous ceux qui ont participé à sa publication.

Ce manuel a bénéficié d’une relecture effectuée par:

• M. Merzouk Abdelaziz, chargé de programme

• Mlle Audrey Nepveu de Villemarceau, conseillère technique

• M. Jacques de Boissezon, expert

• M. Dario Tricoli, expert

Les illustrations ont été réalisées par MM. Jean-Maurice Durand et Amadou Tidiane Ly.

Page 4: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

3

Avant-propos 4

Préambule 6

1 Surveillance du barrage: le rôle de son exploitant 7

Identification du responsable du barrage 7 Observation visuelle de routine 7

Observation à l’occasion des crues 9

Suivi hydrologique de la retenue 10

Tenue d’un registre du barrage 11

2 Petit entretien courant 13 Comment combler les ravines? 14

Comment boucher les nids de poule sur la crête? 19

Entretien des perrés (protection des talus par blocs de pierres) 20

Élimination de la végétation arbustive 22

Entretien de surface des bétons et maçonneries 24

Comment réparer les gabions? 24

Entretien et réparation des ouvrages de vidange 27

Lutte contre les dégâts provoqués par les animaux 29

Conclusion 32

Table des matières

Page 5: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Un des enjeux majeurs auquel l’humanité sera confrontée au cours de ce nouveau

millénaire, est sans conteste la gestion durable des ressources en eau face aux

demandes pressantes d’une population sans cesse croissante. Les besoins sont

multiples et la ressource limitée. Dans les pays arides et semi-arides, cette situation est

encore plus préoccupante compte tenu des aléas climatiques.

Au cours des trente dernières années, de nombreux gouvernements et institutions

internationales et spécialisées, ont mis en œuvre de vastes programmes et projets

visant à favoriser la conservation, la mobilisation et la valorisation des ressources en

eau. Le bon état des aménagements réalisés dans le cadre de ces opérations est un gage

de leur efficacité et par là-même, de l’atteinte des objectifs pour lesquels ils ont été

construits. Leur entretien est donc indispensable, et en particulier le petit entretien

courant, seul à même d’empêcher l’évolution néfaste de dégradations mineures et, à

terme, d’éviter des interventions lourdes et coûteuses.

Pour le FIDA, l’accès sécurisé à l’eau des populations rurales pauvres est essentiel

pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement, et en particulier

l’objectif de réduire de moitié la proportion de personnes vivant dans la pauvreté

extrême et la faim d’ici à 2015. Dans les zones arides et semi-arides, le Fonds finance

et appuie de nombreux projets qui comportent des dispositions ayant trait à la

gouvernance des ressources en eau. Dans ce cadre, il promeut la participation active

des collectivités rurales pauvres à la gestion de ces ressources et, par conséquent, des

ouvrages qui leur permettent de les exploiter.

L’entretien lourd ne peut être du ressort des exploitants de ces ouvrages, pour des

raisons évidentes de coût et de compétences techniques. En revanche, le petit

entretien courant relève clairement de leur responsabilité. Encore faut-il qu’ils

disposent de l’information technique de base pour jouer efficacement le rôle que l’on

attend d’eux en la matière.

Dans cette perspective, la Division des Politiques opérationnelles et Conseil

technique du FIDA, en collaboration avec la Division Afrique de l’Ouest et du Centre,

publie ce manuel à destination des organisations paysannes et des collectivités

villageoises. Sur la base des pratiques, de l’expérience et des réflexions de nombreux

4

Avant-propos

Page 6: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

professionnels, il propose des méthodes et des techniques à la fois simples, concrètes,

participatives et peu coûteuses pour identifier, diagnostiquer et réparer les dégâts les

plus courants qui peuvent survenir sur les petits barrages.

Ce manuel reprend et étoffe une précédente version publiée en 2001 par le

Ministère Mauritanien du Développement Rural et de l’Environnement avec le

soutien de la Coopération française. Son originalité est de proposer une démarche

d’entretien revue et complétée, et ainsi mieux adaptée aux contraintes et aux enjeux

locaux. Il a été élaboré en particulier pour faciliter l’entretien des petits barrages de

décrue en Mauritanie. Cependant, les principes et méthodes qu’il contient peuvent

être étendus et utilisés dans d’autres pays de la région, cette nouvelle publication

visant aussi à lui donner une audience plus large.

Nous formons ainsi le vœu que cet ouvrage soit utile à tous les acteurs concernés

par les questions d’entretien des ouvrages hydrauliques, et en premier lieu les

associations, groupements et collectivités rurales qui sont en charge de leur gestion.

Au-delà, nous souhaitons également qu’en contribuant ainsi à la durabilité des

ouvrages réalisés dans le cadre des projets que nous réalisons conjointement avec les

Gouvernements et les bénéficiaires, nous tendrons un peu plus vers la réalisation de

nos objectifs d’accroissement de la sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté,

en Mauritanie et dans bien d’autres pays où nous intervenons avec nos partenaires.

5

Adolfo BrizziDirecteurDivision des Politiques opérationnelleset Conseil technique

Ides de WilleboisDirecteurDivision Afrique de l’Ouest et du Centre

Page 7: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

La Mauritanie est un pays dont le territoire est en grande partie couvert de zones

arides. Elle compte pourtant plus de 400 petits barrages, la plupart étant utilisés pour

la culture de décrue, qui consiste à effectuer des semis dans la terre humectée après

avoir vidangé totalement la cuvette du barrage.

Le suivi et le petit entretien courant de ces ouvrages sont essentiels à leur bonne

tenue dans le temps. Ce sont en effet des conditions indispensables pour prévenir des

dégradations plus graves, nécessitant des interventions lourdes et onéreuses. Ces

opérations sont peu coûteuses et ne demandent pas de compétences techniques

particulières, mais elles requièrent toutefois un certain nombre de connaissances de

base, que ce manuel se propose de détailler en les illustrant à l’aide de croquis

simples.

Le contenu de ce manuel se compose de deux parties. La première est consacrée à

la surveillance du barrage, qui doit permettre de détecter très rapidement les dégâts

susceptibles d’apparaître, et la seconde aux techniques de petit entretien courant. Ces

deux tâches relèvent de la responsabilité des exploitants, à qui ce manuel s’adresse

tout particulièrement.

Étant donné l’importance de cette question, le FIDA met à la disposition des

exploitants cet outil, qui se veut avant tout un guide destiné à les aider à améliorer

eux-mêmes la longévité de leurs barrages. Bien entendu, ce manuel doit constituer un

référentiel dynamique, qui s’enrichira de l’expérience pratique de ses utilisateurs.

6

Préambule

Page 8: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Identification du responsable du barrageDans la plupart des cas, l’exploitant du barrage est une collectivité villageoise, entité

pouvant présenter des degrés d’organisation très divers, depuis le simple

regroupement sous l’autorité d’un chef jusqu’à l’association dotée d’un statut et

d’un règlement intérieur.

La première condition pour qu’un barrage soit correctement suivi et entretenu

est que son exploitant soit clairement identifié et qu’un responsable soit

nommément désigné. À l’évidence, ce dernier ne doit pas remplir uniquement une

fonction représentative, mais il doit se sentir pleinement investi de sa mission.

L’idéal serait, préalablement à la construction du barrage, de passer avec la

collectivité utilisatrice un contrat qui décrirait notamment son rôle en matière de

surveillance et d’entretien de l’ouvrage. Les bénéficiaires, et en particulier le ou les

superviseurs des futures tâches d’entretien et de suivi, doivent donc être impliqués

dès les premiers stades de conception et d’exécution du projet.

La mission de surveillance et d’entretien relevant de l’exploitant demande peu de

compétences techniques. Elle exige toutefois attention, rigueur et régularité.

Le rôle de surveillance tel qu’il est défini dans ce manuel repose sur trois actions

essentielles:

• l’observation visuelle de routine;

• l’observation à l’occasion des crues; et

• la transcription des observations dans un registre du barrage.

Observation visuelle de routineL’objectif de cette observation régulière du barrage est de repérer rapidement tout

phénomène ou dégât nouveau susceptibles de l’affecter et d’en suivre les évolutions.

Les visites doivent évidemment être plus fréquentes pendant la saison des pluies, en

particulier lorsque le barrage est plein. Nous préconisons alors un rythme d’une fois

par semaine. Elles doivent en outre être effectuées systématiquement après chaque

crue (voir section p. 9-10) et plus fréquemment dès qu’un phénomène inquiétant

est constaté.

7

1. Surveillance du barrage: le rôle de son exploitant

Page 9: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

L’exploitant, généralement présent à proximité du barrage, est donc le mieux

placé pour effectuer ces observations, au cours desquelles il ne doit négliger aucun

des points suivants.

Points à observer sur tous les barrages• apparition ou évolution de fuites, même à une distance de plusieurs dizaines

de mètres en aval;

• obstruction des ouvrages de déversement et de vidange par des corps flottants;

• désordres parmi les blocs de protection des bassins de dissipation; et

• accumulation de sable dunaire sur les ouvrages.

Points à observer sur les remblais en terre• fuites au pied du talus aval: identifier en particulier un éventuel entraînement

des grains du sol, qui se traduirait par l’écoulement d’une eau boueuse;

• creusement de ravines sur les parements1 amont et aval;

• points bas sur la crête;

• fissuration de la crête;

• désordres parmi les pierres de protection à l’amont et éventuellement à l’aval:

pierres déplacées ou désagrégées, éboulements;

• présence d’arbres ou d’arbustes sur les talus et à proximité du pied aval; et

• dégradations dues aux animaux (dégâts provoqués par le passage des

troupeaux, terriers d’animaux sauvages, etc.).

Points à observer sur les bétons et les maçonneries• fissures sur les enduits, notamment sur les parties amont des déversoirs;

• décollement des enduits et/ou des joints;

• fissures profondes dans la masse des ouvrages;

• fissures sur les perrés2 maçonnés;

• fuites et suintements;

• mise à nu des fers du béton armé; et

• séparation des ouvrages en béton et du remblai (derrière les bajoyers3

principalement).

8

1 Les parements sont les parties superficielles des talus amont et aval.2 Un perré est une protection de talus constituée de blocs de pierres.3 Un bajoyer est un mur séparant un ouvrage en béton d’un remblai en terre.

Page 10: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Points à observer sur les ouvrages en gabions• zones de corrosion des fils du grillage;

• rupture des fils;

• croissance d’arbustes sur les gabions;

• affaissement excessif de certaines parties;

• déformation généralisée;

• gabions vidés de leurs pierres (suite à la rupture des cages ou à la diminution

du diamètre des blocs par usure ou brisure); et

• séparation des ouvrages en gabions et du remblai.

Points divers• disparition de batardeaux4 de l’ouvrage de vidange;

• état des parties métalliques: passerelles, glissières, etc.;

• présence d’”ogglas”5 à proximité immédiate du barrage; et

• détérioration des éventuelles clôtures de protection.

Observation à l’occasion des cruesC’est au moment des crues, et donc pendant la saison des pluies, que le barrage

court le maximum de risques. C’est en effet pendant cette période que la cote du

plan d’eau est élevée, que des débits importants franchissent le déversoir et que des

ruissellements se produisent sur les talus. Une présence renforcée de l’exploitant

s’impose donc à cette occasion.

L’observation pendant la crue, et tout particulièrement pendant que l’évacuateur

fonctionne, donne de nombreux renseignements. Mais elle n’est pas toujours

possible car certaines crues surviennent la nuit.

Cependant, chaque fois que cela est possible, il convient de noter en langage

simple les éléments suivants sur le registre du barrage:

• le niveau maximum atteint par l’eau (à lire sur l’échelle limnimétrique6 ou à

repérer sur les bajoyers7).

• la durée de la crue (avec les dates et heures de début et de fin).

9

4 Planches ou tronçons de poutres métalliques que l’on superpose pour fermer un ouvrage de vidange.5 Résurgences.6 Échelle graduée qui sert à mesurer la hauteur d’eau dans la cuvette.7 Murs en béton qui séparent les remblais en terre des évacuateurs de crue ou des ouvrages de vidange.

Page 11: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Il convient d’effectuer systématiquement une observation après la crue, qui doit

porter sur les points suivants:

• relevé de traces permettant de connaître le niveau maximum atteint par l’eau:

dépôts de branchages et de brindilles, traces sur l’échelle limnimétrique ou les

murs en béton (attention à ne pas confondre avec les traces laissées par les

crues précédentes);

• identification d’éventuelles surverses8 sur la crête de l’ouvrage: les observations

sont à faire à la fois sur la crête et sur le talus aval du remblai;

• état du déversoir et du bassin de dissipation: noter en particulier les érosions,

le déchaussement des fondations, le contournement des bajoyers, ou encore le

déplacement anormal de certaines parties par rapport à d’autres

(affaissements, glissements, etc.);

• dégâts divers sur les parties en gabions: déformations excessives, rupture des

fils du grillage ou des ligatures, déchaussements;

• creusement ou approfondissement de ravines consécutives au ruissellement

sur les talus (en particulier sur le talus aval); et

• apparition de nouvelles fuites ou augmentation notable des fuites déjà

existantes.

Toute cette série d’observations doit être notée dans le registre du barrage (voir

figure 1). Si les éventuels dégâts observés ne sont pas trop graves, il revient à

l’exploitant de les réparer lui-même. Si les dégâts sont trop importants, il doit les

signaler le plus rapidement possible aux services compétents.

Suivi hydrologique de la retenueLe suivi de la cote de la retenue ne requiert qu’une échelle limnimétrique, la mesure

étant faite par simple lecture du niveau d’eau sur l’échelle graduée.

Si aucun limnimètre n’a été prévu par le projet, il est relativement facile d’en

réaliser un de manière rudimentaire. À cet effet, on peut utiliser un morceau de

tuyau en PVC de 100 millimètres de diamètre, que l’on gradue soigneusement avec

de la peinture et à l’aide d’un mètre et que l’on scelle verticalement au pied du talus

amont avec du mortier. Le PVC est préférable au fer, qui peut rouiller et rendre ainsi

les graduations rapidement illisibles.

10

8 Un barrage surverse lorsque l’eau qu’il contient déverse par-dessus la crête. C’est un phénomène quipeut être destructeur.

Page 12: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

11

Grâce au limnimètre, l’exploitant peut donc assurer un suivi régulier du

remplissage et mieux gérer la retenue. Une partie du registre du barrage (voir

figure 1) ou un cahier spécial peuvent être utilisés pour noter les mesures, depuis le

début de la saison des pluies jusqu’à la vidange de la cuvette. À défaut de

limnimètre, même artisanal, le niveau de l’eau peut être évalué en repérant les traces

laissées par l’eau sur les murs bajoyers de chaque côté du déversoir.

En plus du limnimètre, il serait judicieux de placer à proximité du barrage un

pluviomètre afin de recueillir les données pluviométriques. L’exploitant peut par

ailleurs transmettre l’ensemble de ces renseignements à la délégation régionale ou

aux services hydrologiques du Ministère et contribuer ainsi à l’amélioration des

connaissances dans ce domaine.

Tenue d’un registre du barragePour le suivi d’un petit barrage en Mauritanie, un simple cahier de 200 pages peut

tenir lieu de registre. Il est préférable de choisir des pages à petits carreaux afin de

pouvoir réaliser plus facilement des schémas simples. Ce registre doit être

régulièrement tenu à jour par la personne chargée de la surveillance du barrage, qui

y consignera en particulier:

• le compte rendu des observations visuelles de routine (en utilisant

éventuellement la mention RAS – rien à signaler – si rien de notable n’a été

remarqué lors de la visite);

• le compte rendu des observations en période de crue;

• les mesures hydrologiques, si elles ne font pas l’objet de documents

spécifiques (fiches ou cahier);

• des informations sur l’exploitation agricole de la cuvette: date et niveau de

remplissage maximum, date de début et de fin de vidange, date de la mise en

culture, nature des cultures, difficultés rencontrées;

• la date et la description de tous les travaux d’entretien et des réparations

effectuées sur le barrage et ses ouvrages annexes; et

• les procès-verbaux datés des visites des services techniques des projets ou de

l’État, avec les noms et signatures des participants.

Page 13: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Le registre du barrage est un témoin permanent de son suivi, de son entretien, de

ses réparations et de son utilisation. Soigneusement renseigné et mis à jour, il

facilitera toutes ces opérations et contribuera ainsi à la longévité de l’aménagement.

Nous recommandons donc à chaque exploitant de barrage de se doter d’un

tel registre.

12

Figure 1Exemple de page de registre d’un petit barrage

Page 14: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Le déficit d’entretien est l’une des causes majeures de dégradation et de ruine des

barrages en Mauritanie. Le petit entretien courant, pourtant facile à assurer, n’est

effectué que dans de rares cas. Il est pourtant fondamental pour garantir la longévité

des barrages; nous ne saurions trop recommander aux exploitants de l’assurer le

plus scrupuleusement possible.

Il faut aussi condamner sans réserve l’attitude qui consiste à attendre que toute

réparation, même mineure, soit effectuée par les services de l’État. Nous rappelions

au début de ce manuel que la Mauritanie comptait 400 barrages; il est évident

qu’aucun service étatique ne peut répondre à chaque appel pour se rendre sur

chacun de ces ouvrages.

Le petit entretien courant consiste à réparer les dégradations mineures subies par

l’ouvrage le plus tôt possible et, en tout cas, avant qu’elles n’entraînent des dégâts

plus importants compromettant la sécurité du barrage. Cette tâche relève donc

clairement du rôle de l’exploitant.

Le gros entretien n’est évidemment pas évoqué dans ce manuel. Il est du ressort

des services de l’État, qui doivent dépêcher sur place un ingénieur spécialisé.

Ce dernier définit les études et les travaux à entreprendre au vu de la pathologie

particulière rencontrée sur le site.

Les paragraphes suivants sont donc consacrés à une description détaillée des

travaux d’entretien qui sont à la portée de l’exploitant, à savoir:

1. le comblement des ravines;

2. le comblement des nids de poule sur la crête;

3. l’entretien des perrés;

4. la suppression de la végétation arbustive;

5. l’entretien de surface des bétons et maçonneries;

6. la réparation des gabions;

7. l’entretien et la réparation des ouvrages de vidange; et

8. la lutte contre les dégâts perpétrés par les animaux.

13

2. Petit entretien courant

Page 15: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Comment combler les ravines?Les ravines peuvent apparaître sur les deux talus du barrage, mais elles sont plus

courantes à l’aval, dans la mesure où ce parement est dans la plupart des cas moins

fortement protégé. Leur creusement est causé par le ruissellement des eaux de

pluies. C’est en outre un phénomène qui évolue de lui-même, car les ravines

concentrent les ruissellements et s’approfondissent davantage à chaque nouvelle

saison pluvieuse. Il est donc important d’intervenir le plus tôt possible.

Le comblement d’une ravine comporte deux phases:

• le remblaiement de la ravine proprement dite; et

• l’élimination de la cause qui a provoqué son apparition.

Sur un barrage en terre, l’apparition d’une ravine est souvent due à l’existence d’un

point bas sur la crête où se concentre le ruissellement des eaux de pluie. Mais des

ravines peuvent apparaître également dans les zones de remblai où le compactage a

Ravines dues au ruissellementde la pluie sur le barrage.

Si l’on n’intervient pas, lesravines deviennent rapidementplus larges et plus profondes.

14

Page 16: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

été trop faible ou par contournement d’un ouvrage en béton (murs bajoyers des

déversoirs en particulier). Bien souvent, l’intervention concerne une zone un peu plus

large que la ravine elle-même, de manière à consolider aussi ses abords immédiats.

Erreur à éviterIl ne faut pas combler entièrement une ravine avec des pierres. En effet, la pluie

s’infiltre entre celles-ci et le ruissellement continue de creuser tout autour. Ensuite,

les pierres sont progressivement déstabilisées et roulent vers le bas de la pente,

découvrant une ravine plus large que celle qui existait auparavant.

Méthode à appliquer• agrandir dans un premier temps la ravine à la pioche, de manière à lui donner

une forme régulière de section trapézoïdale (figure 2);

• poser un blocage de pied avec des pierres de dimension décroissante en

remontant;

• remblayer avec du tout-venant (type tout-venant latéritique) par couches

horizontales de 10 centimètres compactées fortement à la dame manuelle;

pour faciliter cette opération, le matériau doit être légèrement humidifié, de

même que le fond de la ravine sous la première couche. Il existe une méthode

manuelle rapide pour vérifier si le taux d’humidité du sol à compacter

est adéquat:

- prendre une boule de terre humide dans la main, comme sur le croquis

(figure 3);

15

Figure 2Principe de réparation d’une ravine (coupe longitudinale)

Talus d’origine

Latérite compactée

Matériau graveleux

Fond initial de la ravine

Blocage de pieden moellons

Page 17: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

- la malaxer en exerçant quelques pressions;

- si le sol est pulvérulent et la forme de la boule ne se maintient pas, si elle se

brise en de nombreux petits morceaux lorsqu’on la laisse tomber, alors

l’échantillon est trop sec pour être compacté correctement;

- si la boule est facilement malléable et se brise en quelques gros morceaux

seulement lorsqu’on la laisse tomber, la teneur en eau est adéquate pour le

compactage;

- si la boule est très déformable sous la pression de la main, si elle ne se brise

pas en tombant et si elle laisse des traces humides sur les doigts, la teneur

en eau du sol est trop forte pour obtenir un bon compactage.

• éliminer la cause de la ravine: combler un éventuel point bas sur la crête ou

aménager un petit chenal revêtu en ciment dans une zone de concentration

des ruissellements.

Lorsque la réparation est achevée, le talus doit avoir repris son aspect et sa régularité

d’origine, afin d’éviter une reprise du ravinement un peu plus loin.

Matériel nécessaire• une ou deux brouettes pour le transport du matériau (des paniers peuvent

aussi convenir);

• des pelles et pioches;

• une dame manuelle, composée d’une masse de fer plate reliée à un manche en

bois par un manchon; et

• un seau pour l’arrosage du matériau.

16

Figure 3Test manuel simple pour déterminer la teneur en eau d’un sol

Page 18: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

17

Matériel nécessaire aucomblement des ravines (et à la plupart des travauxd’entretien):1 - Dame manuelle2 - Brouette3 - Râteau4 - Pelle 5 - Seau6 - Pioche

Il faut d’abord retailler la ravine en lui donnant une forme régulière à section trapézoïdale.

Poser ensuite un blocage de pied avec des pierres de dimension décroissante en remontant.

1

2

3

4

5

6

Page 19: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

18

Remblayer avec du tout-venantpar couches horizontales de 10 centimètres.

Compacter avec la damemanuelle.

Humidifier légèrement lematériau et le fond de la ravine.

Il ne faut pas oublierd’éliminer la cause de laravine: compacter dumatériau dans le point basde la crête.

Page 20: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Comment boucher les nids de poule sur la crête?Les nids de poule sur la crête doivent être réparés rapidement car ils concentrent les

eaux de pluie et peuvent être à l’origine de ravines sur les talus. Ils sont souvent

provoqués par la circulation des personnes et des animaux, qui doit être proscrite

(voir p. 29-31).

Pour boucher ces trous, il est recommandé de suivre les étapes suivantes:

• creuser dans le nid de poule et autour de celui-ci afin de donner à l’excavation

une forme carrée, avec des parois bien régulières et un fond horizontal;

• arroser le fond (sans excès);

• compacter à la dame manuelle des couches de tout-venant d’une épaisseur

maximale de 10 centimètres, en veillant à la teneur en eau de ce matériau

(comme pour le comblement des ravines, cf. ci-dessus);

• faire dépasser la dernière couche de deux ou trois centimètres au-dessus du

niveau initial de la crête.

19

Page 21: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Entretien des perrés (protection des talus par blocs de pierres)Trois causes principales sont généralement à l’origine de la dégradation des perrés,

notamment du perré amont:

• l’altération de moellons de mauvaise qualité, mal choisis au moment de la

construction;

• la désorganisation des moellons sous l’action des vagues, due à leur poids

insuffisant ou à la disparition de la couche de pose située en dessous et dont

les grains étaient trop fins; et

• le déplacement des pierres suite au passage des hommes et des animaux.

Les dégâts relevant de la première cause sont assez simples à réparer: il suffit de

remplacer les moellons abîmés par d’autres de dimensions appropriées et si

possible plus résistants. Ils doivent être lourds et constitués de pierre dure. On

conseille généralement de les bloquer à la masse avec des éclats de roche.

La désorganisation des pierres sous l’effet des vagues sur le talus amont est

relativement fréquente. Leur déplacement dû aux passages des hommes et des

animaux l’est tout autant en Mauritanie. Pour cette dernière cause, la meilleure

solution reste encore la prévention (voir p. 24-26).

Lorsque de tels dégâts sont constatés, la réparation consiste à:

• enlever les pierres dans les endroits dégradés, y compris un peu aux alentours;

• placer une couche de pose en matériau graveleux (diamètre des grains compris

entre 5 millimètres et 5 centimètres) de 10 centimètres d’épaisseur, compactée

à la dame manuelle le long de la pente du talus;

• poser des moellons de taille suffisante (au moins 25 centimètres d’épaisseur)

et de qualité satisfaisante en les appareillant soigneusement; et

• bloquer à la masse les pierres ainsi posées avec des éclats de roche.

Remarque importanteLe jointoiement des pierres avec du mortier est à proscrire car il est plus néfaste que

bénéfique: les sous-pressions dues à l’action des vagues fissurent le mortier et les

blocs finissent par être soulevés et glisser par plaques entières.

20

Page 22: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

21

Après avoir enlevé les pierres de la zone dégradée,placer une couche de pose de matériaux graveleux de 10 à 20 centimètresd’épaisseur.

Compacter la couche de poseà la dame manuelle aprèsl’avoir légèrement humidifiéeet, si besoin, apporter desenrochements supplémentairesde bonne qualité (au moins 25 centimètres d’épaisseur).

Poser les moellons en lesappareillant soigneusement. La pose s’effectue de bas enhaut, en prenant appui sur lesmoellons existants ou sur unebutée de pied, si le perré est à refaire sur toute la hauteur.

Page 23: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Élimination de la végétation arbustiveLes arbres et les arbustes sont à proscrire absolument sur les talus des barrages ainsi

qu’à proximité, notamment au pied aval. Leurs racines sont en effet dangereuses car

elles peuvent entraîner deux conséquences néfastes:

• le soulèvement d’ouvrages rigides et de perrés; et

• la création de zones de cheminement préférentielles de l’eau le long des

racines, surtout à la mort de l’arbre. Ces cheminements peuvent causer des

fuites et des phénomènes de renard (érosion interne), qui peuvent détruire le

barrage.

La crête, les talus et les abords, jusqu’à une distance d’au moins 10 mètres du

pied, doivent donc être dépourvus de tout arbre ou arbuste (Calotropis procera,

acacia ou autre).

La lutte contre l’envahissement par les arbres doit donc être permanente. Il faut

en outre intervenir le plus tôt possible, lorsque l’arbre est encore petit.

En effet, plus l’arbre est gros, plus ses racines s’enfoncent profondément dans le

barrage et plus il devient difficile d’intervenir. Dans le cas de très gros arbres s’étant

développés dans les talus, l’arrachage des souches causerait plus de dégâts que les

risques encourus en laissant l’arbre en place. Il est donc préférable de signaler le

problème au service technique qui pourra intervenir le cas échéant avec des

méthodes et des moyens appropriés (l’arrachage d’une grosse souche nécessite en

effet de compacter mécaniquement un volume important de remblai, voire de

reprendre des ouvrages en béton). En tout état de cause, on ne devrait jamais arriver

à une telle situation.

En pratique, l’élimination de la végétation est effectuée à la machette, sachant

qu’il ne suffit pas de couper les branches et le tronc pour éliminer un arbuste,

surtout dans des zones humides comme les talus et les abords d’un barrage.

La coupe doit s’accompagner de l’application d’un produit chimique sur la

cicatrice fraîche. Ainsi, en Mauritanie, il est facile de se procurer de l’acide sulfurique

(de l’acide de batterie peut faire l’affaire) pour badigeonner les cicatrices.

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Page 24: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

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Il faut éviter de laisser lesarbres grandir sur le barrage età sa proximité immédiate.

Il convient de couper lesarbustes à la machettelorsqu’ils sont encore petits.

Pour que la lutte contre laprolifération des arbustes soitplus efficace, il faut éviter queles souches ne produisent desrejets. Pour cela, on peutrépandre de l’acide sur lacoupe fraîche.

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Entretien de surface des bétons et maçonneriesPlus encore que dans le cas des talus, il est important de ne pas laisser la végétation

se développer sur les parements en béton ou en maçonnerie. Les fissures, les

anfractuosités des joints constituent en effet autant d’endroits propices au dépôt des

graines par l’eau, le vent ou les oiseaux. Elles trouvent le plus souvent dans ces

endroits une humidité favorable à leur croissance. Il est donc primordial de lutter

sans relâche contre l’apparition de la végétation sur les maçonneries. Les plantes

doivent être arrachées dès qu’elles apparaissent. L’arrachage manuel est

généralement le plus efficace, en particulier dans les zones les plus difficiles d’accès.

Les autres désordres (dégradation chimique ou mécanique des joints et des

enduits) peuvent être facilement réparés par l’exploitant avec un minimum de

matériel (truelle, bac en bois, ciment). À titre indicatif, on utilise en général

un mortier dosé à 300 kg/m3, obtenu en mélangeant un sac de ciment

(50 kilogrammes) pour trois brouettes de sable propre.

Cependant, l’exploitant doit être conscient des limites de ses capacités

d’intervention dans ce domaine. Lorsque des fissures apparaissent sur des ouvrages

en béton armé (évacuateur de crue, par exemple), il est nécessaire de faire procéder

à une évaluation de leur importance par un organisme compétent, afin de choisir

les techniques de réparation les plus appropriées. En conclusion, le rôle de

l’exploitant dans ce cas doit se limiter strictement à de petites réparations simples.

Comment réparer les gabions?La rupture d’un ou plusieurs fils est un premier type de dégâts susceptibles

d’apparaître sur les gabions. Une rupture ainsi localisée peut avoir pour origine un

choc, un pliage du fil ayant abimé la galvanisation, ou encore le vandalisme.

Si elle est effectuée rapidement, la réparation de ce type de rupture est simple.

Elle se fait en torsadant un fil galvanisé sur plusieurs mailles voisines de celle où le

fil est rompu. La figure 4 suivante illustre ce procédé.

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De grandes surfaces de grillage peuvent être attaquées par la corrosion, surtout si

les cages étaient de mauvaise qualité à l’origine. Des ruptures multiples peuvent

alors se produire et entraîner la vidange des cages. Une réparation doit être

envisagée dès que l’on constate une corrosion généralisée. Cette opération consiste

à doubler la nappe rouillée par une nouvelle nappe de grillage galvanisé et à la fixer

sur le gabion endommagé à l’aide d’un fil de ligature sur tout le pourtour.

Si l’ouvrage est très dégradé, l’exploitant peut remplacer lui-même quelques

gabions et remplir les cages qui se sont vidées partiellement. À cet égard, il est

judicieux de garder un petit stock de cages en prévision de telles réparations. Il est

utile en outre que l’exploitant se fasse conseiller si possible par un technicien

compétent.

Les opérations consistant à torsader les fils ou à ligaturer doivent être effectuées

autant que possible à la main (avec des gants de protection). Un outillage simple

peut également être utilisé lorsque le travail manuel devient trop difficile. On peut

utiliser par exemple des tenailles trouées (figure 5) pour éviter d’endommager

les fils, un torsadeur (figure 6), un maillet en bois pour aplanir les nappes de

grillage, etc.

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Figure 4Réparation d’un fil de gabion rompu

Page 27: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

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Il permet notamment de fixer un fil de ligature sur un fil de bordure (extrait dumême ouvrage que la figure précédente).

Les deux encoches peuvent être facilement réalisées à l’aide d’une lime fine, de type“queue de rat”. Cette forme particulière permet de torsader deux fils sans les entameret sans blesser excessivement la galvanisation (schéma extrait du volume Ouvragesen gabions, collection techniques rurales en Afrique du Ministère de la Coopération,Paris, 1992).

Figure 5Tenailles à torsader

Figure 6Torsadeur

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Entretien et réparation des ouvrages de vidangeLa plupart des barrages sont munis d’ouvrages de vidange de type passe batardée,

fermés le plus souvent à l’aide de barres en acier de section UPN ou, plus rarement,

en bois. La première solution est d’ailleurs préférable, car les batardeaux en bois

risquent de pourrir ou d’être dégradés par les termites.

Les batardeaux sont disposés en deux rangées parallèles. Entre ces deux rangées,

on comble l’espace avec de l’argile pour assurer l’étanchéité en attendant la vidange.

Pour vidanger, il faut enlever les UPN les uns après les autres puis détruire le

bouchon d’argile. L’année suivante, il suffit de remettre en place les UPN et de

reconstituer le muret d’argile pour assurer à nouveau l’étanchéité du dispositif. Ces

ouvrages de vidange, simples et rustiques, ont fait leurs preuves en Mauritanie.

Cependant, même si leur manipulation ne demande aucune technicité particulière,

elle doit être effectuée avec soin.

Méthode à appliquer pour le nettoyage et la remise en place des batardeaux• nettoyage systématique des rainures de la passe à l’aide, par exemple, de

l’extrémité d’une bêche;

• nettoyage des batardeaux;

• préparation des matériaux argileux destinés à combler le vide laissé entre les

deux rangées de barres (humidification et malaxage);

• mise en place d’argile entre les quatre barres;

• compactage de l’argile au moyen d’une dame manuelle; et

• mise en place de quatre nouvelles barres et répétition des deux dernières

opérations décrites, jusqu’à atteindre le niveau maximum.

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Après avoir vidangé le barrage,et avant de remettre en placeles batardeaux, il faut brosseret curer les rainures verticalesà l’aide d’une bêche.

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Préparer du matériau argileuxpour combler l’espace entre les batardeaux.

Mettre en place les barres UPNquatre par quatre (deux danschaque rangée).

Mettre en place l’argile entre les quatre barres, lacompacter et renouvelerl’opération jusqu’à atteindre le niveau maximum.

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Page 30: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Curage des canalisations de vidange enterrées sous le remblaiAvant la saison des pluies, il est essentiel de nettoyer ce type d’ouvrage de vidange

et de le débarrasser en particulier des dépôts de terre et de sable, des branches et de

tout autre objet qui pourrait gêner l’écoulement de l’eau. La présence d’une vanne

est rare sur les barrages en Mauritanie, mais lorsque l’ouvrage en comporte une, il

est indispensable de la manœuvrer souvent afin d’éviter qu’elle ne se grippe.

Réparation des bassins de dissipationÀ l’aval des ouvrages de vidange se trouve généralement un bassin de dissipation

destiné à prévenir l’érosion provoquée par la vitesse de l’eau à cet endroit. Il s’agit

en général d’une zone revêtue de béton, de maçonnerie de moellons, de gabions ou

de simples enrochements. Des dégâts apparaissent souvent sur ces structures. Il

convient de les réparer rapidement pour éviter qu’ils ne se transforment en

dommages plus graves pour les installations de vidange ou le barrage. Les

maçonneries et les gabions doivent être réparés suivant les méthodes décrites

précédemment. Les enrochements doivent être remis en place, si le passage de l’eau

en a bouleversé l’agencement, voire remplacés s’ils ont été emportés ou ne se sont

pas révélés assez lourds pour résister au courant.

Lutte contre les dégâts provoqués par les animauxLes passages d’animaux (et d’humains) occasionnent des dégâts considérables,

notamment sur les perrés. Ils favorisent également la formation de ravines sur les

talus aval en créant des points bas et des nids de poule sur les crêtes ainsi que des

zones de concentration des débits de ruissellement.

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Les animaux provoquent desdégâts importants sur lebarrage; il faut donc éviterqu’ils puissent y monter.

Page 31: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Nous avons vu dans les paragraphes précédents comment traiter ces dégâts, mais

le mieux serait encore de les éviter.

Pour cela, la meilleure solution consiste à clôturer l’emprise du barrage

comme le montre la figure 7 (attention: pour la seule protection du barrage, il

n’est pas nécessaire de clôturer également la cuvette, ce qui serait bien évidemment

trop coûteux).

Le dispositif le plus durable est une clôture en fils barbelés sur piquets

métalliques, mais une zériba9 traditionnelle en épineux peut également être efficace

si elle est régulièrement entretenue.

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Une clôture autour de la zoned’emprise du barrage est unebonne solution pour tenir lesanimaux à distance.

9 Palissade constituée de buissons d’épineux.

Page 32: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

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Figure 7Clôture de l’emprise du barrage

Clôture disposée de manière à prévenir les dégâts occasionnés par les animaux (elledoit être régulièrement entretenue, notamment parce que certaines zones sontpartiellement ou entièrement immergées durant la saison des pluies).

Amont

Aval

Page 33: Manuel de suivi et d’entretien des petits barrages en

Il semble à nouveau indispensable de souligner l’importance de la surveillance et

de l’entretien courant des barrages pour en assurer une durée de vie satisfaisante.

Cette tâche, qui revient indiscutablement à l’exploitant, ne nécessite que peu de

moyens, tant humains que financiers.

En outre, l’entretien régulier du barrage prévient l’aggravation de dégâts mineurs,

et donc une sollicitation trop fréquente des services de l’État, toujours coûteux et

difficiles à mobiliser.

Enfin, soulignons qu’il en va de l’intérêt même de l’exploitant: un barrage

correctement surveillé est un ouvrage qui peut produire à plein rendement pendant

de nombreuses années. L’effort à fournir à cet effet est donc modeste par rapport

au progrès en matière de sécurité alimentaire que constitue un barrage entretenu

pour durer.

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Conclusion

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Fonds international de développement agricole

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