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© Tdh / A. Spataïkovitch Manuel méthodologique opérationnel.

Manuel méthodologique opérationnel

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Manuel méthodologique opérationnel.

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Créée en 1960, Terre des hommes est une organisation suisse qui construit un avenir meilleur pour les enfants démunis et leurs communautés grâce à des approches novatrices et des solutions concrètes et durables. Active dans plus de 30 pays, Tdh développe et met en place des projets de terrain qui permettent d‘amélio-rer la vie quotidienne de plus d’un million d’enfants et de leurs proches, notamment dans les domaines de la santé et de la protection. Cet engagement est financé par des soutiens individuels et institutionnels dont 85% sont affectés directement aux programmes de Tdh.

Page 3: Manuel méthodologique opérationnel

Introduction 4

Section 1. Les différents temps de l’intervention 7

Section 2. Réduction des risques et préparation aux urgences 11

1. Tableau synoptique 132. Plan de contingence 15

Section 3. L’intervention «étape par étape» 17

1. Des mesures d’urgence 181.1 Type de réponses 191.2 Un temps d’organisation de la réponse programmatique 20

2. Planification et élaboration stratégique de la réponse programmatique 202.1 Coordination 212.2 Évaluation des besoins prioritaires de protection 222.3 Analyse des problèmes de protection 252.4 Une logique d’intervention axée sur les résultats 282.5 Écriture de projet et Recherche de Financements 35

Section 4. Gestion et suivi de projet 39

1. Les ressources humaines 401.1 Recrutement des équipes 401.2 Renforcement des compétences 41

2. Les outils de programmation, de suivi et d’évaluation. 43

Bibliographie 48

Annexes 49

Table des matières.

Page 4: Manuel méthodologique opérationnel

Pourquoi ce manuel méthodologique ?

Ce manuel méthodologique opérationnel est une annexe du document politique de Terre des hommes pour la protection des enfants dans les crises humanitaires [1]. Il le complète avec le manuel méthodologique programmatique en soutenant l’opérationnalisation de l’intervention de Terre des hommes.

Ce document décrit "étape par étape" la mise en place de l’intervention de Tdh en réponse aux besoins de protection des enfants dans un contexte de crise humanitaire. Pour cela il rassemble des outils de Tdh et des outils inter agences adaptés aux orientations prises par Tdh. Il s’appuie sur le manuel de cycle de projet développé par Tdh en 2012, dans lequel le lecteur pourra trouver des ressources plus détaillées de la démarche d’un cycle de projet. [2]

[1] Protection de l’enfance - L’intervention de Tdh dans les crises humanitaires – Politique thématique – Tdh 2013 Annexe 01

A qui est destiné ce guide ?

Ce guide est principalement destiné aux cadres et équipes opérationnelles des projets de protection dans les délégations et au siège de Terre des hommes, ainsi qu’aux cadres de nos organisations partenaires.

Ce guide donne une vision d’ensemble et une compréhension :

• Des processus séquentiels et des différentes étapes de gestion d’un cycle de projet dans un contexte d’urgence pour démarrer un projet de protection.

• Des éléments essentiels, des outils et des méthodes pratiques pour l’ identification, la planification et le suivi d’un projet de protection.

• De la mise en œuvre des démarches d’une évaluation et de leçons apprises qui participent à la planification, la gestion et la supervision de ce projet.

[2] Manuel de cycle de projet – Tdh 2012 Annexe 02

Page 5: Manuel méthodologique opérationnel

NIVEAU PROJET

NIVEAU INSTITUTIONNEL

Charte-

Plan stratégique de la Fondation

Politiquesthématiques

Capitalisationd’expériences

Plans d’orientationstratégique par zones

Identification

Planificationstratégique

Evaluation

Suivi et Pilotage

Programmationopérationnelle

Mise en œuvre

Cycle de projet

Ce document dans sa forme électronique est interactif. Afin de faciliter sa lecture et l'accès aux différents documents annexes mentionnés, le lecteur peut au fur et à mesure de sa lecture ouvrir les annexes en cliquant sur le numéro de référence intégré dans le texte. Des documents sont utilisés comme référence plusieurs fois, un même numéro leur est attribué tout au long du texte.

Pour les liens "aller-retour" entre les § du documents, cliquez sur le lien "Voir section..." dans le texte et au retour, faites : Alt + flèche gauche.

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Page 7: Manuel méthodologique opérationnel

8 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 1

[3] Politique de Terre des hommes en matière d’urgence et de réhabilitation – Tdh 2012 Annexe 03

Intervention de Terre des hommes

Selon les contextes et sa présence préalable ou non dans le pays ou la zone touchée par une urgence, Tdh peut intervenir à différents moments ou sur différents niveaux de la réponse d’urgence :

En accord avec le Plan d’orientation stratégique de la Fondation, l’intervention de Tdh dans un pays où elle n’a pas de délégation est limitée dans le temps, en général à 24 mois.[3] Selon sa présence administrative à long terme ou non, Tdh fait ensuite le choix soit de fermer le projet, soit d’adapter sa stratégie d’intervention selon l’évolution des conditions de protection des enfants après l’urgence :

• Dans les crises chroniques telles que les conflits qui se prolongent, des situations de déplacement ou de refuge qui durent ou les pays qui font face à des catastrophes naturelles récurrentes.

• Dans une perspective de développement et donc d’intervention à long terme.

• En prévention et préparation pour réduire et mitiger les risques de protection pour les enfants et leurs familles

• Par des mesures d’urgence en réponse rapide à des situations de dangers immédiats pour les enfants, le temps de mettre en place une stratégie d’intervention communautaire

• En réponse à moyen terme aux impacts de l’urgence en fonction des priorités identifiées, des groupes cibles et des ressources et compétences disponibles

• En participant au relèvement des familles et des communautés dans leurs capacités de protection des enfants et/ou en mitigeant les conséquences d’une crise chronique installée

Mesures d’urgence

Mesures d’urgence Réponse aux besoins de protection

Relèvement des familles et communautés

A moyen terme Dans les 2 années

En prévention et préparation

Curseur de développement du projet

Page 8: Manuel méthodologique opérationnel

9Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 1

• d’évaluer les besoins

• de mettre en place des mesures rapides

• de planifier et élaborer une stratégie de réponse à moyen terme

• de faire un suivi et de réajuster des interventions

• d’évoluer vers une stratégie d’intervention de relèvement

• ou de clôturer une intervention

Pour cela Terre des hommes s’engage dans un travail de coordination avec les autres acteurs de protection au niveau national et global.

Afin de répondre au mieux aux besoins des enfants et des familles les plus affectés et démunis devant les urgences, que ce soit dans les premiers jours et/ou dans les semaines ou mois qui suivent, l’intervention doit se construire sur des bases et des procédures qui permettent :

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Section 2. Réduction des risques et préparation aux urgences.

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12 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 2

Dans un contexte où Terre des hommes est déjà présent dans un pays où des condi-tions potentielles de crises humanitaires existent et/ou sont récurrentes, ou/et dès son intervention dans le pays, tout projet de protection s’inscrit, dans une dynamique inter agence de prévention et de préparation aux urgences. Les niveaux d’actions possibles varient selon le positionnement de Tdh dans le pays. Tdh contribue à réduire les risques et à renforcer ses partenaires gouvernementaux, communautaires, les familles et en particulier les enfants, pour qu’ils se protègent mieux. Tdh se prépare aussi avec ses équipes à répondre dans les premières heures après l’impact de l’urgence.

Renforcer les capacités des populations et des enfants, diminuer l’exposition aux risques identifiés préalablement et réduire les vulnérabilités pré existantes, participent à la mitigation de l’impact des urgences/crises.

Tdh intervient à différents niveaux en intégrant en permanence dans toutes ses inter-ventions cette dimension de prévention des risques et de préparation. Ces actions ne sont pas seulement menées 2 ou 3 semaines avant une crise potentielle, mais tout au long de son intervention par :

• Le renforcement des politiques et dispositifs de protection

• La coordination avec tous les autres acteurs

• L’évaluation et le suivi des besoins et de ses actions

• Le renforcement des capacités de tous les acteurs qui participent à la protection des enfants

• La mobilisation communautaire

• La mise en place de services adaptés aux besoins et au contexte

Une approche multi sectorielle permet d’agir là encore de manière plus compréhensive sur tous les risques pesant sur les enfants et améliore les capacités de son environne-ment humain et matériel à les protéger. [4]

Hasard x Vulnérabilité x Exposition

Capacités

Capacités : capacités d’un groupe type, famille, commu-nauté, population à faire face, au relèvement. C’est l’équation utilisée au niveau internatio-nal pour déterminer les risques.

[4] CPWG video technical session on Disaster Risk Reduction: www.youtube.com/watch?v=EhC8rzypgmo

Risques =

Tdh cherche à favoriser la participation des enfants dans ces activités de mobilisation, de prévention et de plaidoyer pour diminuer les risques qui les menacent au sein de leur propre communauté. Ils ont ainsi leur place et un rôle à jouer au sein des comités (des structures gouvernementales comme en Haïti ou au Bengladesh rassemblant les différentes autorités et acteurs humanitaires présents sur la zone ; des comi-tés communautaires mis en place par une ONG comme Tdh) en place dans les communautés ou/et dans les écoles, pour prévenir et se préparer aux urgences récurrentes (cyclone, choléra, etc.). Ils peuvent être formés pour apprendre les gestes de premiers secours, élaborer avec leur communauté des plans de préparation locaux aux urgence et participer à des exercices de simulation où ils apprennent les gestes et les compor-tements qui peuvent les protéger.

La participation des enfants

Page 11: Manuel méthodologique opérationnel

13Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 2

Prévention/Mitigation Préparation

Politique & Plaidoyer

• Des politiques, des législations et des mécanismes commu-nautaires réduisent les risques de séparation, de violence, d’abus, d’exploitation, de recrutement armé, dans les zones exposées aux urgences.

• Des plaidoyers auprès des autorités limitent les phénomènes de déplacements forcés de certaines catégories/populations

• Un cadre législatif et des mécanismes protègent les enfants des adoptions illégales, du trafic, des violences sexuelles

• Un dispositif national d’alternative de prise en charge familiale prévient les séparations.

• Un code de Conduite inter agence prohibe toutes formes d’abus et d’exploitation des enfants par les acteurs humanitaires et des mécanismes de dénonciation sont disséminés auprès des communautés.

• Les systèmes et réseaux de protection locaux sont mis en lien avec les dispositifs d’alerte.

• Des comités existent au sein des communautés et des écoles auxquels participent les enfants.

• La prise en charge alternative familiale des enfants séparés est promue comme une stratégie d’adaptation dans les urgences

• Des mesures inter agences et gouvernementales sont établies pour les évacuations médicales des enfants hors du territoire et les procédures d’adoptions sont interrompues pendant les urgences.

• Des informations sur les risques de protection, les moyens de mitigation et les principes de prise en charge des enfants sont disséminées auprès de tous les acteurs de protection et autres secteurs.

Coordination

• Des forums de coordination et de collaboration des acteurs de protection permettent le partage régulier des informations et des initiatives.

• Des actions et dispositifs préventifs inter agences sont élaborés et mis en place selon les risques potentiels.

• La protection coordonne ses interventions avec les autres coordinations sectorielles pour renforcer les actions de chacun

• Un plan de contingence de protection inter agence basé sur les différents scénarios possibles et les capacités de réponse est développé.

• Les plans de contingence des autres secteurs intègrent des principes de base de protection des enfants et réduisent les risques potentiels de protection associés aux interventions des autres secteurs.

Évaluation/suivi

• Une évaluation des risques récurrents et potentiels pour les enfants priorise des réponses programmatiques intersecto-rielles de protection et cible les populations les plus à risque.

• Un système de gestion de l’information inter agence fait le suivi des risques de protection des enfants sur les différentes zones du territoire (enfants séparés; abus; violence basée sur le genre; trafic; mariage d’enfants; enlèvement; travail des enfants; exploitation; recrutement par un groupe armé), permettant une analyse des risques chroniques et spécifiques et informe le développement d’une stratégie nationale de protection.

• Un mécanisme inter agence d’évaluation rapide de protection est en place et des éléments de protection sont intégrés dans les évaluations des autres secteurs.

• Dans les contextes de conflit chronique ou potentiel, un mécanisme de rapport et suivi de la Résolution 1612 sur les 6 violations graves contre les enfants est en place.

• Des mécanismes à base communautaire rapportent les problé-matiques prioritaires (séparation, recrutement, enlèvement, violence sexuelle).

• Une cartographie 4W et des mécanismes locaux de référencement entre services (santé, social, psychosocial, éducation, spécia-lisé) sont connus des acteurs communautaires et des familles.

Ci-dessous sont décrites les actions possibles qui participent à la prévention et à la préparation d’une réponse de protection en urgence :

Page 12: Manuel méthodologique opérationnel

14 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 2

Prévention/Mitigation Préparation

Renforcement des capacités

• Les acteurs de protection et les équipes de protection sont formés sur les problématiques prioritaires et chroniques de protection et les prises en charge alternatives des enfants .

• Les acteurs nationaux et locaux et les équipes de protection sont formés sur leur rôle et responsabilités dans une réponse aux urgences : compétences de base de protection de l’enfance dans les urgences ; risques ; cadres et procédures opération-nelles standards ; cadres de coordination ; outils d’évaluation rapide ; outils de suivi et de monitoring inter agence ; outils de plaidoyer.

• Les acteurs communautaires sont formés : prévention des séparations, prise en charge psychosociale des enfants et système de référencement, rapport des violations.

Mobilisation communautaire

• Les communautés sont sensibilisées aux risques chroniques et potentiels de protection pour les enfants. Les alternatives de prise en charge familiale sont promues.

• Des réseaux sociaux communautaires améliorent les capacités des communautés et des familles à protéger les enfants en identifiant, encourageant et renforçant les traditions positives existantes et les mécanismes d’adaptation.

• Les enfants participent dans les systèmes de surveillance et réduction des risques au sein des communautés.

• Des espaces sécurisés sont identifiés au sein des communautés et connus par les familles et les enfants.

• Des messages de prévention informent familles et enfants sur les risques pour les enfants dans les communautés.

• Un numéro vert d’urgence " spécial enfant " est en place et connu du public.

• Des comités de préparation aux urgences au sein des commu-nautés ou des écoles sont en place et les enfants participent.

Services

• Tdh contribue au renforcement du système de protection et met en place des procédures de protection et prise en charge qui restent actives en urgence.

• Un soutien économique aux familles les plus vulnérables diminue les risques et renforcent la capacité des familles à protéger leurs enfants.

• L’enregistrement des naissances est promu et facilité.

• Un mécanisme et des procédures de " détermination de l’inté-rêt supérieur de l’enfant " pour les enfants séparés et non accompagnés et à risque sont mis en place avec les autorités.

• Les enfants sont formés sur des compétences de vie en lien avec des risques existants ou potentiels (ex : nage, hygiène, choléra, tremblement de terre, feu, violences sexuelles, recrutement, etc.) et les parents sont formés en éducation parentale pour changer des comportements éducatifs et de prises en charge néfastes et dangereux.

• Les enfants sont formés et engagés dans des initiatives responsables au sein de leur communauté afin de les res-ponsabiliser et renforcer leurs compétences de résilience : premiers secours, exercice de simulation, élaboration d’un plan de préparation communautaire, etc.

• Un stock de contingence pour la protection est positionné dans les différentes zones à risque : kits familles, Kits pour les activités collectives, kits hygiène, kit PEP, etc.

• Un système de gestion de l’information inter agence facilite la gestion et le référencement des cas de protection avec des outils et des formulaires communs : système de gestion inter agence pour les enfants séparés/non accompagnés, pour les enfants associés aux forces et groupes armés, pour les enfants victimes de violences sexuelles.

• Des procédures opérationnelles standards sont définies conjointement entre les partenaires de protection, selon les problématiques potentielles de protection.

Page 13: Manuel méthodologique opérationnel

15Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 2

Dans le cadre de ses missions établies dans des zones ou pays à risque, Terre des hommes élabore un plan de contingence de réponse aux urgences. Un document cadre a été développé depuis 2011, qui permet aux équipes de s’approprier cet exercice et d’adapter le document en fonction de leur contexte. [5] C’est un travail de préparation mené en interne mais aussi en coordination et consultation avec les autorités gouverne-mentales et les autres acteurs humanitaires. Sur la base de risques identifiés, il permet de définir en interne pour tous ses secteurs et avec les autres organisations, les capa-cités et les ressources de chacun et d’établir des modes opérationnels d’intervention. En ce qui concerne la protection, le plan de contingence se compose aussi de :

• Un plan détaillé des réponses et des ressources de tous les acteurs de protection. [6]

• Une cartographie 4W des acteurs opérationnels au niveau national et local : qui fait quoi, où, quand et comment. [7]

• Des messages de prévention des risques de protection des enfants lors d’une urgence : ces messages s’élaborent en concertation avec les autres acteurs et sont en préventif et dès les premiers jours de l’urgence disséminés auprès des popula-tions. Ils sont partagés avec tous les partenaires présents sur la zone, spécialistes ou non de la protection de l’enfance, afin de multiplier les réseaux de dissémination et élargir la portée des messages. Ils évoluent une fois les réponses mises en place et en fonction des facteurs de risques auxquels sont exposés les enfants. [8]

➞ Une attention particulière est donnée aux enfants à risque de discrimination tels que les enfants séparés, les filles et les enfants avec un handicap.

• Un outil d’évaluation rapide inter agence [9]: les questions et les champs d’évalua-tion sont adaptés au contexte. Cette évaluation peut se conduire durant les pre-mières semaines après l’urgence, elle donne les premiers éléments des besoins de protection. Ceux-ci feront l’objet d’une évaluation plus poussée au moment du développement d’une réponse programmatique adaptée. (Voir section 3 § 2.2, p.22)

• L’inclusion de questions spécifiques sur la protection des enfants dans l’outil d’évaluation intersectorielle : cette évaluation rapide permet d’identifier dans les premiers jours après l’urgence les besoins prioritaires humanitaires et les possibili-tés d’intervention.[10]

• Une planification de formations préalables sur les bases et principes de protec-tion des enfants en urgence: Des formations pour les acteurs locaux, autorités, organisations internationales, non spécialistes de la protection. Elles les pré-parent à respecter des principes de base de protection des enfants dans leurs interventions, tenir compte des besoins et des priorités des enfants et connaître les acteurs auxquels ils peuvent référer des situations. [11] & [12] Des formations pour les acteurs de protection sur les bases des problématiques de la protection des enfants dans les urgences. [13] Elles peuvent s’organiser dans le cadre des forums de coordination avec les autres partenaires de protection ou dans le cadre de partenariats développés par Tdh sur ses zones d’intervention.

[5] Plan cadre de contingence Tdh - 2011 Annexe 04 Child protection contingency plan - CPWG Haiti 2011 Annexe 04bis

[6] Sous cluster Protection de l’enfance - Plan Sectoriel de préparation et de réponse aux urgences - Haïti 2012 Annexe 05

[7] Cartographie 4W protection de l’enfance – Haïti 2011 Annexe 06

[8] Exemple de messages de prévention Annexe 07

[9] Outil inter agence d’évaluation rapide de protection de l’enfant – CPWG 2012 Annexe 08

[10] Voir www.humanitarianinfo.org/iasc/

[11] Interagency CP Mainstreaming Training – Child Fund - 2012 Annexe 09

[12] Minimum Standards for Child protection in humanitarian crisis – standards 19 to 26 – CPWG 2012 Annexe 10

[13] e-learning: www.cplearning.org

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18 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

Des mesures rapides sont mises en place dès les premières semaines. Elles répondent à des besoins urgents et de survie des enfants mais aussi posent les bases de l’inter-vention de Terre des hommes. Ces actions permettent tout en proposant des solutions pour parer aux premiers chocs, de mieux appréhender les problématiques et les besoins et d’identifier les priorités. Elles donnent aussi des éléments d’analyse des dynamiques communautaires.

Dans un contexte d’urgence où Tdh est déjà présent, le plan de contingence développé en prévention par la délégation, permet de mobiliser rapidement les équipes et parte-naires pour répondre aux premiers besoins. Dans un tel contexte, selon l’ampleur et la complexité de la situation, ainsi qu’en fonction des capacités de l’équipe de la déléga-tion, l’intervention d’urgence au niveau du siège est dirigée soit par la zone, soit par la cellule urgence. La cellule urgence et le spécialiste de la protection de l’enfance dans les crises humanitaires viennent en appui à la délégation ou sont déployés pour prendre le relais des opérations si la crise est importante. La délégation sur place reste consul-tée dès le début et apporte tout son appui en fonction des besoins. Si le programme en cours est encore géré par la cellule urgence (ex : Haïti qui a fait face à une épidémie de choléra 9 mois après le tremblement de terre ), le plan de contingence permet la mobili-sation instantanée des équipes de la délégation avec, si besoin, le soutien du spécialiste de la protection de l’enfance de la cellule urgence. (Voir section 2 § 2, p.15)

Dans un contexte où Tdh n’est pas présent dans le pays touché par la crise, une équipe multidisciplinaire de la cellule urgence est rapidement déployée. Les tâches de cette équipe consistent à mettre en œuvre une réponse humanitaire rapide en faveur des victimes.

[14] Outils d’évaluation inter agence multi sectorielle : www.acaps.org/ – Assessment capacities project ; www.humanitarianinfo.org/iasc/ – MIRA multisectoral interagency assessment ; www.alnap.org/ – Annexe 11

• S’inscrit dans les coordinations thématiques mises en place pour définir sur quelles zones intervenir. (Voir section 3 § 2.1, p.21)

• Participe à l’évaluation inter agence multisectorielle qui estime l’échelle, la sévérité de l’impact de l’ur-gence, localise les populations affectées et oriente une réponse initiale de chaque secteur ; ou si celle-ci a déjà été conduite, Tdh la prend en compte dans son analyse. [14]

• Mène une évaluation plus spécifique de la situation des enfants sur la zone d’intervention ciblée pour identifier les besoins de protection immédiats : séparation, violences physiques et psychologiques, vio-lences sexuelles, recrutements, etc. (Voir section 3 § 2.2,p.22)

Cette réponse est mise en œuvre par l’équipe de la délégation et/ou les spécialistes de la cellule urgence.

Dans tous les contextes Tdh mène différentes actions préalables pour pouvoir répondre

Page 16: Manuel méthodologique opérationnel

19Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

1.1 Type de réponses

La réponse de Tdh peut se décliner en différentes actions, le choix de l’une ou/et de l’autre reste lié aux besoins dans le contexte de l’intervention :

Une distribution de " biens de première urgence " aux familles les plus vulnérablesElle répond à leur problème immédiat de survie mais facilite aussi le démarrage d’une évaluation plus rapide des besoins spécifiques de protection des enfants. Cette action est menée en concertation avec les autres secteurs de Tdh y compris la logistique, en intégrant une composante plus spécifique de protection dans la distribution globale de biens de première nécessité et d’abris d’urgence organisée par Tdh pour les popu-lations touchées, ou en intégrant des composantes santé ou wash dans les kits de distribution protection.

La mise en place d’activités collectives Si l’impact de l’urgence a déclenché un large déplacement ou des destructions impor-tantes, Terre des hommes soutient la mise en place des espaces d’activités protégés et de résilience pour les enfants [15]. Ceux-ci permettent aussi d’accéder rapidement aux enfants et à leurs parents et de repérer des enfants plus vulnérables pour lesquels des actions de protection individuelles sont initiées [16]. Cet accès à la communauté donnent des éléments pour définir les orientations stratégiques d’intervention nécessaires dans les semaines et mois qui suivent. Ces actions mobilisent des membres de la communauté bénéficiaire ou accueillante, organisés ou non en groupes ou associations locales.

L’identification rapide des enfants séparés ou non accompagnésElle permet de déclencher rapidement des mesures de protection en les plaçant ou les maintenant temporairement dans des familles d’accueil/familles spontanées avec le soutien des communautés. Cela sécurise les enfants le temps de trouver des alter-natives de réunification ou de placement à plus long terme. Dans les premiers jours, Tdh mobilise des membres de la communauté touchée ou d’accueil pour répondre au plus vite aux besoins et trouver des mesures temporaires de prise en charge de ces enfants. Cette phase de réponse immédiate est rapidement suivie par une réponse plus structurée et des mécanismes inter agences de protection des enfants séparés ou non accompagnés. [17]

La mise en place de mesures rapides de prise en charge et de référencement des vic-times de violences physiques, psychologiques, sexuelles, arméesLes autorités locales et communautaires sont informées et identifient les victimes, Tdh organise leur référencement vers des services de prise en charge d’urgence médicale et psychologique. Tdh accompagne aussi les communautés et les autorités à mettre en place des mesures simples de prévention, un réseau de vigilance et d’alerte, à identifier des personnes clés qui peuvent référer les victimes vers Tdh, etc. [18]

[15] Protection de l’enfance – L’intervention de Tdh dans les crises humanitaires - Politique thématique – § 4.1 – Tdh 2013 Annexe 01

[16] Protection de l’enfance – L’intervention de Tdh dans les crises humanitaires - Politique thématique – § 4.2 – Tdh 2013 Annexe 01

[17] Manuel méthodologique programmatique – Protection de l’enfance – L’intervention de Tdh dans les crises humanitaires - Partie 2 - Tdh 2013 Annexe 12

[17] Manuel méthodologique programmatique – Protection de l’enfance – L’intervention de Tdh dans les crises humanitaires - Partie 1,3 et 4 - Tdh 2013 Annexe 12

Page 17: Manuel méthodologique opérationnel

20 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

1.2 Un temps d’organisation de la réponse programmatique

Les mesures d’urgence s’étendent sur une durée limitée, pouvant aller jusqu’à trois mois. Elles sont en général préfinancées durant les premiers semaines par des fonds à libre disposition, couverts ensuite par des financements externes.

Ces mesures d’ urgence restent guidées dans toutes leurs étapes par une volonté de " faire avec" et non pas de " faire à la place" des bénéficiaires, des communautés et des autorités locales. Tdh cherche donc constamment dans toutes les phases de son intervention à les consulter et les impliquer [19]. D’autre part, Tdh garantit une approche d’égalité des genres en menant des évaluations et s’assurant que son intervention soit basée sur une compréhension des différents rôles et responsabilités, besoins, capacités et contraintes de chacun des genres. [20]

En parallèle, Tdh travaille à l’identification d’un projet de plus longue durée (jusqu`à 24 mois) qui prend le relais de la réponse humanitaire et se situe dans un ou plusieurs des champs d’action de protection prioritaires de Tdh : Les abus, négligences et exploita-tions familiales et de l’environnement de prise en charge (1), La séparation familiale (2), Les violences sexuelles (3), L’association des enfants avec les forces et groupes armés (4), Les pires formes de travail et d’exploitation (5), La détresse Psychosociale (6). (Voir section 3, p.18) La planification de ce projet suit les étapes régulières de la planification stratégique, mais de manière accélérée et est décrite dans les chapitres qui suivent.

Même si en urgence une réponse plus rapide est requise, il est important de planifier et coordonner son intervention pour éviter : un manque de participation et la non prise en compte des demandes des bénéficiaires, la duplication des interventions, l’inadéquation des réponses face aux priorités, et le manque d’analyse des risques potentiels auxquels les bénéficiaires peuvent être exposés par l’assistance humanitaire.

Les réponses de protection de Tdh dans les urgences cherchent donc à trouver un équi-libre entre rapidité et efficacité, évaluation et participation, planification et réponse. Pour cela les procédures et outils qui suivent illustrent les différentes étapes de déve-loppement de la réponse en urgence.

[19] Participation by crisis affected population in humanitarian action – ANALP – 2003 Annexe 13

[20] Femmes, filles, garçons et hommes - des besoins différents des chances égales - IASC 2008 Annexe 14

Page 18: Manuel méthodologique opérationnel

21Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

[21] Manuel de cycle de projet – Tdh 2012 Annexe 02

[22] Minimum Standards for Child protection in humanitarian crisis – CPWG - 2012 Annexe 10

[23] Mise en œuvre de l’approche cluster – IASC 2006 Annexe 15

[24] Manuel du coordinateur sur la protection de l’enfance en situation d’urgence ou http://cpwg.net/starter_pack et www.youtube.com/watch?v=dZ59HAhzWZc: video technical session on coordination Annexe 16

[25] Guide de coordination des interventions en matières de VBG – Global protection cluster - 2010 Annexe 17

[26] Financements CHF International : www.chfinternational.org/emergencyresponse

Dans certaines urgences, le temps de la réponse immédiate peut accélérer certaines étapes, mais celles-ci se répètent au fur et à mesure en s’adaptant aux besoins et aux capacités, une fois la réponse de survie et de sécurité donnée, pour rétablir un cadre plus analytique de l’ intervention.

Terre des hommes a développé une méthodologie de Gestion de cycle de projet [21] . Ce qui suit illustre les étapes incontournables et minimums dans le travail de planification d’un projet de protection dans une crise humanitaire.

2.1 Coordination

Tdh s’inscrit dans les mécanismes de coordination existants ou s’ils n’existent pas parti-cipe à leur mise en place en collaboration avec les autorités nationales, les Nations Unies (UNICEF/UNHCR/OCHA/UNFPA) et les autres acteurs de la protection de l’enfance. Elle s’assure ainsi que son intervention de protection est engagée dans les meilleurs délais et de manière coordonnée et qu’elle se conforme aux principes humanitaires, aux standards mini-mums inter agences [22], aux normes et aux critères de référence fixés d’un commun accord.

Selon le contexte et la présence des acteurs, ces forums de coordination peuvent se décliner en :

• Cluster de protection [23] avec des sous clusters spécifiques tels que : " la protection de l’enfance" [24], " les violences basées sur le genre" [25] et " la santé mentale et le soutien psychosocial ".

• Si le pays n’a pas de système cluster, des forums de coordination thématiques existent ou se mettent en place selon les priorités ou les forums existants tels que " le groupe de protection des enfants séparés/non accompagnés", " le groupe des enfants affectés par les urgences", " le groupe de travail sur les violences basées sur le genre", " le groupe de travail sur les enfants victimes de trafic", etc.

Tdh s’engage activement au sein de ces forums en fonction de son champ d’intervention. Il peut aussi selon les besoins ou à la demande du cluster lead, animer ou co animer ces forums en collaboration avec l’autorité de tutelle, au niveau national ou local. Cette res-ponsabilité prise par Tdh demande alors de dédier une ressource humaine et de trouver des sources de financement appropriées pour mener au mieux cette tâche. [26]

Le mandat de ces coordinations est au minimum de mener [27] :

• Une évaluation rapide de protection de l’enfance conjointe/inter agence

• Une cartographie 4W (qui, quoi, où, quand)

• La répartition géographique des interventions avec les autres acteurs

• Des réunions et actions de coordination stratégiques et de plaidoyer

• La mise en place de groupes de travail techniques selon les thématiques pour déve-lopper des procédures standards de prise en charge des différentes problématiques de protection

S’organiser

Agir

Comprendre

[27] TDR de sous cluster protection de l’enfance – Haïti 2010 Annexe 18

Page 19: Manuel méthodologique opérationnel

22 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

Au niveau global et international, Tdh est membre du Groupe de travail de Protection de l’enfance - CPWG basé à Genève [28] et participe à des travaux spécifiques tels que : les standards minimums inter agences de Protection de l’enfance, l’outil d’évaluation rapide, le renforcement des capacités, le diplôme de spécialiste de protection de l’en-fance dans les urgences.

2.2 Évaluation des besoins prioritaires de protection Une planification stratégique se fonde sur des préalables d’informations et d’analyses sur différents éléments de la situation qui permettent :

• D’identifier le champ et les modalités d’intervention : quel type de projet ? En gestion directe ou en partenariat ? Sur quelle problématique souhaite-t-on agir ? Quelles en sont les grandes lignes et les implications ? Dans quelle région/zone géographique ? Quel sera le groupe cible ?

• D’analyser le contexte local & national dans lequel s’insérerait le projet : au niveau économique, social, politique, juridique, etc. Identifier les politiques nationales en vigueur dans le champ d’intervention qu’on s’est fixé.

• De déterminer qui fait déjà quoi dans la zone d’intervention : ONGs, services publics, groupements de base, initiatives locales

• D’étudier la documentation existante (rapports d’autres organismes, littérature sur le sujet, statistiques officielles, etc.)

L’analyse de la situation des besoins de protection et de l’impact de l’urgence se fait sur différents niveaux :

a. Une évaluation rapide inter agence des besoins de protectionLe groupe de travail inter agence de protection de l’enfance (CPWG) a développé depuis plusieurs années un outil d’évaluation rapide qui permet dans les premièr/es jours et semaines de l’urgence de mener de manière conjointe une évaluation de la situation et des besoins de protection[31] :

• Elle fait suite à l’évaluation globale intersectorielle qui estime l’échelle, la sévérité de l’impact de l’urgence, localise les populations affectées et oriente une réponse initiale d’urgence.

• Elle s’intéresse aux risques et aux capacités de protection existantes.

« Dans l’étude de terrain, le contact avec de futurs partenaires et bénéficiaires en vue de solliciter leurs points de vue et analyses est un élément clé. Cette consultation et participa-tion contribuent grandement à assurer la pertinence des interventions prévues et leur mise en œuvre adéquate. En tant qu’organisation d’aide à l’enfance, Tdh met un accent particulier sur la participation des enfants dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des pro-jets. [29] La participation constitue, par ailleurs, un des fondements qui augmente la capacité de rendre des comptes aux enfants, familles et communautés quant aux projets menés en leur faveur. Cette responsabilité de rendre compte (aussi appelée redevabilité) envers les bénéficiaires est une dimension importante de la légitimité des projets. » [30]

[29] Guide à l’usage de ceux qui souhaitent consulter les enfants - SC Alliance 2003 Annexe 20

[30] Manuel de cycle de projet – Tdh 2012 Annexe 02

[31] Outil inter agence d’évaluation rapide de protection de l’enfant – CPWG 2012 Annexe 08

[28] TDR du CPWG – 2012 et plan de travail du CPWG 2012 ou http://cpwg.net/ Annexe 19

Page 20: Manuel méthodologique opérationnel

23Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

• Elle est participative, menée à partir de groupes focus de discussions avec les diffé-rents bénéficiaires (enfants, familles, représentants communautaires).

• Sur cette base chaque partenaire peut positionner son intervention en coordination avec les autres acteurs.

• Des données de référence sont établies qui permettent de mesurer plus tard l’im-pact de la réponse.

• Cet exercice soutient aussi les activités de recherche de financement d’urgence tel que le " flash appeal ". [32]

Une analyse documentaire du contexte politique et humanitaire et de la situation de protection des enfants avant l’urgence, peut au préalable identifier les facteurs de risques et les problématiques prioritaires qu’une situation d’urgence peut exacerber ou déclencher. [33] Ce travail se fait au sein des forums de coordination dans le pays ou au niveau global par le groupe de travail inter agence de protection de l’enfance (CPWG) qui a initié ces documentations/analyses pour certains pays jugés plus à risque.

b. Une évaluation programmatique de Terre des hommesL’évaluation inter agence ne pouvant pas informer dans les détails les différents aspects de la réponse programmatique, Tdh conduit une évaluation ciblée une fois sa zone d’in-tervention identifiée :

• Elle évalue les causes et conséquences possibles des situations de protection en cours, les ressources existantes ou non dans les familles, les communautés et chez tous les acteurs internationaux ou nationaux présents.

• Elle identifie les risques de discrimination que l’enfant peut subir en lien à l’urgence (ethnique, genre, etc.), en particulier pour les filles et les enfants avec un handicap.

Différents outils d’évaluation permettent de rassembler des informations dans un esprit de participation des bénéficiaires :

• Des questionnaires sont adaptés au contexte et aux informations recherchées pour conduire des interviews individuels et des groupes focus avec les enfants et les familles. [34]

• Des rencontres et concertations sont organisées avec les différents acteurs qui peuvent intervenir ou soutenir des réponses (autorités, ONGs, services, associations, etc.).

• Des interviews des potentiels " responsables " de ces situations de risque (employeurs, représentants de groupes armés, responsables de centres résidentiels, etc.) identi-fient les enjeux et les perspectives de plaidoyers.

[32] Flash Appeal : Appel à financement de projet coordonné par OCHA dès les premières semaines de l’urgence

[33] www.crisisgroup.org www.hrw.org www.urd.org globalprotectioncluster.org www.alnap.org

[34] Outils d’évaluation – Tdh Kenya - 2011 Annexe 21

Cette évaluation se conduit rapidement et ne nécessite que 2 semaines de temps, en recrutant des membres de la communauté :

• Ceux-ci n’ont pas besoin d’une expérience préalable de travail ou de formation dans la protection.

• Il est cependant impératif qu’ils parlent la même langue et qu’un équilibre femme/homme évite des bar-rières culturelles pour avoir accès à tous les bénéficiaires.

• Ils sont formés sur les outils et les principes de base de communication, de conduite d’interview et de groupe focus et une journée test est nécessaire.

Cette évaluation se conduit en 2 semaines

Page 21: Manuel méthodologique opérationnel

24 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

Il est important que tous les bénéficiaires quels que soient leur âge et leur sexe puissent participer librement aux interviews, même si cela demande selon les cultures des amé-nagements en favorisant des groupes séparés :

• Pour ce qui concerne les enfants, la " méthode participative de classement " [35] per-met une participation active des enfants quel que soit leur âge.

• Les autorités légales et communautaires sont informées préalablement du proces-sus et de l’objectif de l’exercice, afin qu’ils puissent faciliter l’exercice et que les agents travaillent en toute sécurité.

• Tous les bénéficiaires ne pouvant pas être interviewés, un nombre représentatif et des choix aléatoires sont appliqués.

D’autre part afin de limiter les tensions, conflits ou risques pour les bénéficiaires, il est important de comprendre par des échanges informels, les relations entre les groupes/ethnies, les changements dans les structures familiales et communautaires et les enjeux culturels de la prise en charge des enfants.

Suite à cette évaluation un rapport consolide les informations quantitatives et qualita-tives d’analyse sur laquelle la stratégie du projet sera développée. [36]

Dans les semaines ou mois qui suivent d’autres évaluations peuvent être conduites sur des problématiques spécifiques [37] ou des thématiques d’approches [38] ou des zones visées [39] . Elles permettent de définir et d’alimenter le développement des actions et des approches en réponse aux besoins qui émergent. Elles servent de référence à l’élabora-tion méthodologique des interventions qui sont mise en place. Les méthodologies de ces évaluations sont plus élaborées et demandent une mobilisation et une préparation plus importante des équipes d’évaluation. (Voir section 4 § 2, p.43)

c. Étude des attitudes éducatives selon la cultureMême en urgence, il est important de bien comprendre les attitudes et les valeurs sociales des communautés concernées afin de pouvoir répondre de la manière la plus adaptée et constructive possible. Trop de projets conçus sans une bonne connaissance de la culture, des valeurs et croyances en ce qui concerne l’éducation et le rôle et la place des enfants dans la société peuvent provoquer de fortes résistances au change-ment, voir échouer.

Cette évaluation vise aussi à identifier les barrières et les défis liés aux discriminations spécifiques de groupes d’enfants (genres, handicap, ethnie, etc.).

Elle permet d’engager le dialogue avec la communauté et de mettre en lumière les res-sources, les mécanismes endogènes de protection[37] . Par son approche participative, elle permet d’identifier avec la communauté les causes et conséquences secondaires de protection liées à ces attitudes éducatives. La communauté interrogée dans ses per-ceptions, croyances et valeurs de protection, peut plus positivement envisager des pro-cessus de changements.

Comme la " Baseline survey " cette évaluation est aussi un outil de référence de base pour le projet. Il permet de mesurer les changements progressifs au sein des com-munautés, chez les bénéficiaires et donc l’impact des actions de protection menées. (Voir section 4 § 2, p.43)

[35] Participative Ranking Methodology – Columbia University – 2010 et video d’introduction sur le site web: www.cpcnetwork.org lien vers Learning : http://a2learning.cumc.columbia.edu:8080/ess/echo/presentation/7b7bbd34-baa6-44f2-a807-3da319fc9b71 Annexe 22

[35] SDQ methodology (Strenghts and difficulties questionnaires): www.sdqinfo.org

[36] Rapport d’évaluation des besoins de protection – Tdh Kenya - 2011 Annexe 23

[37] Analyse du statut des enfants placés dans 8 maisons d’enfants – Tdh Haïti 2010 Annexe 24

[38] Assessing Mental Health and Psychosocial needs and resources – WHO 2012 Annexe 25 Interagency guide to the evaluation of psychosocial programming in humanitarian crisis – IA 2011 Annexe 25bis

[39] Rapport d’enquête de terri-toire – Tdh Haïti 2012 Annexe 26

Page 22: Manuel méthodologique opérationnel

25Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Cette étape d’analyse peut être menée avec la participation de certains bénéficiaires ou de partenaires humanitaires, étatiques et communautaires ou des équipes. Quand cela n’est pas possible, partager les conclusions de ces analyses plus tard avec les différents partenaires et bénéficiaires renforce leur implication dans les actions et les change-ments attendus et engage avec eux une démarche de " redevabilité ".

Tout au long du développement du projet, de tels exercices peuvent se reconduire et ainsi mesurer l’impact ou l’inadéquation des actions et ainsi ajuster, renforcer ou réviser la stratégie.

Plusieurs outils d’analyse sont utilisés : les outils pré remplis qui suivent sont des exemples donnés. Dans d’autres contextes les éléments retenus seront différents.

Section 3

Cette étude est menée par des rencontres organisées dans les premières semaines d’intervention, par les équipes de protection de Tdh. Des questions clés en rapport avec les attitudes éducatives questionnées sont élaborées en équipe et des groupes de dis-cussions avec des groupes représentatifs de la communauté, y compris les enfants, sont organisés. Cette étude contribue à engager le dialogue avec la communauté.

2.3 Analyse des problèmes de protection

« La deuxième étape du processus d’ identification d’un projet consiste en une identification et analyse des problèmes, de leurs causes et de leurs conséquences qui, ensemble, consti-tuent la problématique qui nous interpelle. Une analyse claire des problèmes constitue une base à partir de laquelle il est possible de développer un objectif cohérent et bien focalisé pour le projet. » [40]

[40] Manuel de cycle de projet – Tdh 2012 Annexe 02

Page 23: Manuel méthodologique opérationnel

26 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

a. Exemple d’arbre à problèmes (Kenya 2011)

Familles nombreuses

Négligence, déscolarisation, défaut de prise

en charge

Familles monoparentales

Manque d’alternatives économiques

Travail des enfants

Migration économique

des pères

Sécheresse et manque de

nourriture

Séparation familiale

Filles non scolarisées

Confiage en dehors des

familles

Pratiques traditionnelles dangereuses

Violence et abus sexuels

Déni d’accès à l’éducation pour les filles

Manque d’informations et de connais-

sances des besoins des

enfants

Causes primaires

Causes secondaires

Problématique

Conséquences primaires

Conséquences secondaires

Démobilisation des leaders et acteurs locaux

Défaillance des mécanismes

intrinsèques de protection

Déficit de protection familiale et communautaire et alternatives de survie dangereuses

Conditions de vie difficiles, malnutrition,

maladie, problèmes de

comportement

Accident, blessure, départ

des enfants, problème de

développement de l’enfant

Exploitation, maltraitance,

insécurité affective

Grossesse précoce, non désirée, rejet familial et/ou mariage forcé

Rupture des lien sociaux et marginalisa-tion des plus vulnérables

Page 24: Manuel méthodologique opérationnel

27Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

Détenteurs d’obligations

Responsabilités et rôles de chaque acteur

Motivation et Volonté : Les acteurs acceptent-ils leurs responsabilités ?

Autorité : Les acteurs ont-ilsl’autorité nécessaire pour assumer leur rôle ?

Moyens : Les acteurs ont-ils les connaissances,capacités et ressources humaines et matériellesnécessaires ?

Responsables immédiats (par ex les parents)

Responsabilité primaire de protéger les enfants contre des risques d’ex-ploitation et de violence

Limitées par des tabous religieux et sociaux, les relations de force/genre et manque d’accès à certaines informations

Prise de décision unilaté-rale par les hommes

Peu de connaissances, autres priorités, faiblesse de la structure familiale, manque de ressources

Communauté, (par ex un leader communautaire)

Veiller à la protection des enfants dans la commu-nauté, appuyer les parents

La Protection des enfants n’est pas un sujet prioritaire, interventions ponctuelles

Seulement un pouvoir informel

Mécanismes de protection traditionnels, manque de ressources

Secteur privé (par ex une entreprise)

Protéger des enfants contre des situations de travail nuisible

Responsabilité peu acceptée et volonté d’exercer une responsabilité sociale peu fréquente

Oui, mais manque de volonté ; orientation vers le profit

Manque de prise de conscience et de savoir faire

Société civile (par ex une association)

Soutenir des enfants et parents pour faire valoir leurs droits, faire pression sur l’Etat pour le respect des droits

Intérêt pour la protection de l’enfance et des droits de l’enfant mais souvent manque de moyens, de ressources

Le cadre juridique accorde un rôle limité à la société civile

Capacité organisationnelle, savoir-faire à renforcer, espace politique

Gouvernement local (par ex des agents de protection)

Protéger les enfants et garantir leurs droits

Motivation existante mais souvent manque de moyens, de ressources et d’un cadre réglementaire ; Connaissance limitée de leurs obligations

Autorité existante mais non effective

Défaillance au niveau des capacités techniques, ressources financières, processus de décisions (bureaucratiques)

Gouvernement national (par ex le Ministère des affaires sociales)

Protéger les enfants et garantir leurs droits

Manque de volonté politique, autres priorités

Ratification des instru-ments internationaux, mais manque de méca-nismes de mise en œuvre

Défaillance au niveau des capacités techniques, ressources financières, processus de décisions (bureaucratiques)

Communauté internationale (par ex un bailleur ou une agence des NU)

Appuyer l’Etat dans la réa-lisation de ses obligations envers les enfants

La protection des enfants figure dans les priorités

Influence certaine, mais priorités multiples

Selon la nature de l’organisa-tion, manque d’expertise pour une programmation cohérente

b. Matrice de l’analyse des capacités

« La matrice de l’analyse des capacités est un outil qui permet d’ identifier et d’analyser les problèmes de manière plus systématique et ciblée. Elle se base sur l’approche droits. Il s’agit d’ identifier les droits dont les enfants (ou d’autres bénéficiaires) n’ont pas la jouissance, et de préciser quels sont les obstacles au plein exercice et respect de ces droits. L’ identification des lacunes dans l’exercice ou la garantie des droits nous permet d’ identifier des actions susceptibles d’y remédier, en appuyant les enfants, familles et communautés pour faire valoir leurs droits, par le renforcement des capacités de ceux qui ont des obligations par rapport à ces droits, ou par un plaidoyer auprès de ces derniers pour obtenir un changement dans leurs pratiques. » [41]

[41] Manuel de cycle de projet – Tdh 2012 Annexe 02

Page 25: Manuel méthodologique opérationnel

28 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

2.4 Une logique d’intervention axée sur les résultats

• Être orientée vers un objectif, formulé en termes d’effets auprès d’un groupe-cible ou de bénéficiaires.

• Être basée sur des hypothèses d’effets qui relient clairement les actions prévues à des effets attendus.

• Ces hypothèses doivent être rationnelles et fondées sur une évidence scientifique ou une expérience institutionnelle consolidée.

• Inclure la formulation d’indicateurs mesurables, avec des niveaux de départ (baseline) connus et des niveaux attendus clairement définis.

• Comporter un dispositif de suivi et d’évaluation des effets du projet

[42] Protection de l’enfance - L’intervention de Tdh dans les crises humanitaires – Politique thématique – Tdh 2013 Annexe 01

[43] Cadre logique projet protection Mali 2013 et Kenya 2011 Annexe 27

[44] Manuel de cycle de projet – Tdh 2012 Annexe 02

Terre des hommes s’engage sur des principes d’une gestion axée sur les résultats, la plani-fication de chaque projet de Tdh doit :

Cette planification s’élabore à partir de différents éléments qui posent le cadre de l’in-tervention proposé par le projet :

a. Choix de la problématique centraleLe choix des principaux problèmes auxquels le projet va s’atteler sont hiérarchisés en fonction des critères suivants :

• Cette problématique entre-t-elle dans les champs d’action définis par la politique de protection des enfants dans les crises humanitaires de Tdh[42] : enfant victime d’abus, de négligences et d’exploitation familiale ou son environnement de prise en charge, enfant victime de séparation, enfant victime de violences sexuelles, enfant associé aux forces ou groupes armés, enfant exposé à des travaux dangereux, enfant en détresse psychosociale ?

• Cette problématique constitue-t-elle une priorité pour les personnes concernées ? S’agit-il d’un besoin avéré et perçu comme tel par ces personnes ?

• Terre des hommes a-t-elle la capacité et la compétence organisationnelle et tech-nique pour contribuer à résoudre cette problématique ?

• La situation et l’environnement permettent-ils de devenir actifs : la politique du gouvernement , la sécurité, la situation administrative de Tdh dans le pays, les res-sources humaines qualifiées, des partenaires, des ressources financières ?

b. Le cadre logique [43]

Le cadre logique représente les éléments essentiels de la réponse aux problématiques ciblées par le projet.

• C’est un outil de planification : il décompose ce que le projet tend à faire et du com-ment il se propose de le faire.

• Il définit l’objectif principal du projet : « L’objectif est la description de l’état futur positif dans lequel se trouve la population bénéficiaire à la fin d’une phase de projet et grâce à l’action menée dans le cadre de ce dernier. L’objectif décrit l’effet du projet sur le groupe bénéficiaire. Cet effet est mesurable dans le sens que nous pouvons objectivement vérifier si et/ou dans quelle mesure l’objectif est atteint à la fin du projet. Nous formulons des indicateurs qui nous permettent de vérifier l’atteinte de l’objectif. L’effet décrit dans l’objectif est durable. » [44]

Page 26: Manuel méthodologique opérationnel

29Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

Ex: Fin 2012, les conditions de protection familiale des enfants somaliens dans le camp de réfugiés de xxxx sont rétablies pour 2500 familles et leurs enfants qui présentent une vulné-rabilité familiale ou sociale.

[45] Cadres logiques avec des indicateurs thématiques pour chaque problé-matique de protection - Manuel méthodologique programmatique de la protection dans les crises humanitaires - § 4 – Tdh 2013 Annexe 12

• C’est un outil de développement du projet : des résultats finaux sont formulés en termes de réalisations, donc d’effets (outcomes) , ils sont atteints grâce à des actions identifiées et contribuent aux changements visés.

• C’est un outil de suivi : des résultats intermédiaires de changements sont hiérar-chisés. Ils peuvent être soit des prestations (outputs) , soit des réalisations. Des indicateurs quantitatifs et qualitatifs de mesure et des outils de vérification de ces changements sont établis.

Résultat final

Résultat final 2

Résultat final 1

Résultat final 3

Résultat 1

Résultat interm. 2.1

Résultat interm. 2.2

Résultat interm. 1.1

Résultat interm. 3.1

ActionAction Action ActionRésultat 2

Résultat interm. 2.3

Résultat interm. 1.2

Résultat interm. 3.2

Objectif

Objectif

Développement du projet

Outil de suivi

• C’est un cadre de référence pour le suivi et les rapports : les indicateurs de qualité et de quantité établis pour chacun des résultats finaux et intermédiaires sont SMART (spécifique; mesurable ; accessible à un coût acceptable ; pertinent ; défini dans le temps). Ils sont des moyens simples et fiables de mesure ou au moins décrivent précisément les changements liés à un projet. Il s’agit de descriptions opération-nelles qui définissent des valeurs en termes de quantité et qualité pour permettre de mesurer ou apprécier si l’objectif et les résultats à tous les niveaux d’un projet ont été atteints. Il ne s’agit donc pas de mesurer la mise en place des activités mais leurs effets sur les bénéficiaires, c’est pour cela que seuls des indicateurs de résultats sont développés. Ils sont vérifiables à différents temps du projet. [45]

Page 27: Manuel méthodologique opérationnel

30 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

c. Le modèle et la représentation de l’action

« Tdh dispose, pour ses thématiques prioritaires, de politiques thématiques avec des modèles et des représentations d’action, c’est-à-dire des modèles et des représentations théoriques de la manière dont le projet intervient auprès des bénéficiaires selon la problématique iden-tifiée. Ces modèles et représentations nous aident à " mettre en adéquation " des problèmes et des actions pour une situation donnée. » [46]

[46] Manuel de cycle de projet – Tdh 2012 Annexe 02

[47] Modèles d’action pour les différentes probléma-tiques ciblées par Tdh dans les urgences - Manuel méthodologique program-matique - Protection de l’enfance – L’intervention de Tdh dans les crises humanitaires - § 4 – Tdh 2013 Annexe 12

[48] Manuel de cycle de projet – Tdh 2012 Annexe 02

Cadre d’action de la protection des enfants dans les crises humanitaires

Communautés et Gouvernement

Renforcement des systèmes

Enfant / Famille

Actions directes et services

Familles/communauté/ société civile

Renforcement des capacités et compétences

Analyse des problématiques des enfants

Axe 1

Protection collective

Protection individuelle

Renforcement des

compétences

Plaidoyer

Axe 2 Axe 3 Axe 4

• « Un modèle d’action est un modèle théorique, centré sur une problématique, qui présente les causes et les conséquences d’une problématique. A la différence d’un arbre à problème, le modèle d’action ne retient que les causes et conséquences sur lesquelles Tdh entend agir. » Le modèle d’action indique les actions que nous menons en fonction des différentes problématiques ciblées. Des modèles d’actions de réfé-rence sont développés dans le guide méthodologique programmatique pour chacune des problématiques de protection ciblée par Tdh.[47]

• « La représentation de l’action permet de visualiser les différentes situations/états dans lesquelles le groupe-cible se trouve (en lien avec la problématique) et peut évo-luer, et indique les actions du projet en guise de réaction ou de prévention à ces situations/états. » [48]

• On élabore une représentation de l’action pour chaque résultat final ou dans le cas où plusieurs axes visent des réalisations auprès du même groupe-cible, nous pou-vons développer une représentation de l’action qui couvre plusieurs axes.

Page 28: Manuel méthodologique opérationnel

31Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

Positif Négatif

Interne

Forces • Savoir-faire et capacités de Tdh • Coordinations inter agence et intersectorielle • Mobilisation et plaidoyer • Activités variées et spécifiques pour les différents problèmes • Opportunités de financement, • etc.

Faiblesses • Une couverture géographique limitée • Pas de professionnels de la protection • Manque d’acteurs économiques • Procédures administratives longues pour autoriser l’intervention

de Tdh dans le pays • etc.

Externe

Opportunités • Demande de la communauté • Des services de base existant • Des pratiques endogènes de protection • Des capacités de mobilisation • etc.

Menaces • Risque d’affrontements claniques • Résistances culturelles aux changements • Capacités limitées du gouvernement • Manque de cadre légal standard • Paupérisation • etc.

Représentation de l’action

Enfant en souffrance

Identification

Prise en charge Suivi

Analyse des besoins et référence

Prise en charge par un tiers

Prise en charge par Tdh

Enfant vulnérableConditions de protec-

tion rétablies

d. L’analyse des stratégies Mieux connue dans sa version anglaise de SWOT (forces,faiblesses, opportunités,menaces) c’est un outil d’analyse stratégique qui facilite la prise en compte à la fois des facteurs externes (l’environnement du projet, les partenaires et les autorités) et internes au futur projet (notre expertise, l’équipe, nos ressources). Cette analyse vise à identifier tout ce qui peut participer ou contrer une réponse aux problèmes identifiés en maximisant les forces et les opportunités et en minimisant l’effet des faiblesses et des menaces.

e. Les partenariatsL’analyse des capacités des " détenteurs d’obligations " permet à Tdh d’identifier et de définir avec ces acteurs des partenariats possible et à venir. Leur mobilisation et leur renforcement peut mener à une amélioration de la situation véritablement pérenne.[49]

[49] Politique thématique – Protection de l’enfance - L’intervention de Tdh dans les crises humanitaires- § 4.3 –Tdh 2013 Annexe 01

Page 29: Manuel méthodologique opérationnel

32 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

Dans les crises humanitaires, le manque de temps ne permet pas toujours de les définir au préalable et les structures gouvernementales peuvent être momentanément défaillantes. Tdh cherche à développer progressivement des partenariats avec les acteurs commu-nautaires et étatiques créant un équilibre entre les stratégies de prestations de service/substitution directe par nos équipes d’une part, et le renforcement de compétences et de capacités d’acteurs de la société civile et des pouvoirs publics d’autre part. Selon notre appréciation des capacités et compétences, du potentiel et de l’intégrité des acteurs, l’ac-cent est mis plutôt sur l’un ou sur l’autre, en visant à moyen terme la reprise progressive de certaines actions par ces partenaires. [50]

Dans un souci de mobilisation et de participation communautaire, les ressources exis-tantes sont systématiquement explorées lors des évaluations menées par Tdh. Une grille d’analyse permet de définir quel partenariat ou action de collaboration est possible avec chacun.[51] Des contrats peuvent être établis dans les semaines/mois qui suivent leurs mises en place.[52]

Dans certains contextes, la partie gouvernementale revendique une participation dans les interventions des ONGs, un " accord de partenariat " est élaboré afin de définir le cadre et les obligations de chacune des parties.[53] Ces accords sont une reconnaissance à moyen et long terme de la collaboration de Terre des hommes avec le gouvernement.

f. L’approche inter sectorielleLes problématiques rencontrées sur le terrain et l’évolution des modes et méthodes de tra-vail sur le système de protection, ont conduit Tdh à renforcer l’approche intersectorielle. Cela nécessite une collaboration et des synergies entre les deux domaines d’intervention de Tdh, à savoir la Santé (qui inclut l’Eau, l’Hygiène, l’Assainissement) et la Protection.

L’approche intersectorielle vise à répondre de manière plus holistique aux multiples be-soins des enfants. Chaque élément est important dans la protection de l’enfant. Il faut donc agir sur les différents éléments de protection de l’environnement de l’enfant (sa santé, son état nutritionnel, son hygiène et son encadrement familial) en renforçant les capacités de tous les acteurs dans leurs responsabilités respectives pour protéger les enfants.

[51] Grille d’analyse des par-tenaires : Partner capacity assessment tool - short and long version – TdH NL Annexe 29

[52] Contrat de partenariat avec des groupes commu-nautaires – Tdh Haïti 2011 Annexe 30

[53] Partenariat entre Tdh et une structure gouverne-mentale– Tdh Haïti ou Kenya 2011 Annexe 31

[50] Guide partenariat - Coordination Sud 2006 Annexe 28

Il doit intervenir à tous les niveaux de la mise en place de l’action :

• Analyse de situation et des besoins : des évaluations sectorielles conjointes ou des éléments sectoriels inclus dans les évaluations de l’autre secteur

• Choix des zones d’intervention : dans la mesure du possible agir sur les mêmes zones géographiques qui doivent se révéler prioritaires pour les deux domaines. Sinon, agir avec suffisamment de flexibilité res-pective pour compléter ou intégrer des activités réciproques.

• Élaboration de la stratégie : mettre en place dès le début des projets des synergies entre les deux domaines, identifiées et planifiées.

• Les ressources humaines coordonnées : des équipes pluridisciplinaires informées sur leurs projets res-pectifs et des co-formations qui les inscrivent dans une dynamique de collaboration, des postes intégrés dans chacun des secteurs (supervisés techniquement par l’autre secteur).

• Des collaborations quotidiennes planifiées dans les interventions auprès des bénéficiaires.

• Des systèmes de suivis et d’évaluation intersectoriels.

• Encourager les partenariats et référencement pour garantir une prise en charge systémique.

• Des plaidoyers multisectoriels pour la même population cible.

Quel que soit le niveau d’intégration

Page 30: Manuel méthodologique opérationnel

33Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

[55] Synthèse et typologie des projets Santé et Protection – (en dévelop-pement) - Tdh 2012 Annexe 33

Très souvent les 2 thématiques dans un projet intégré n’ont pas le même “ poids ”, selon la nature de la crise, l’une est souvent plus “ importante ” que l’autre, et constitue en quelque sorte la “ porte d’entrée ”.

Projet intégré

Problématique santé et protection fortement

indépendante

Objectif visant une prise en charge et des résul-

tats holistiques

Tdh ne préconise pas que tous ses projets soient des projets " intégrés ", mais plutôt que dans les contextes ou les deux domaines (Santé et Protection) sont présents, une syner-gie s’opère et permette des interventions complémentaires concertées et des forma-tions mutuelles des équipes, afin d’optimiser la qualité des interventions et d’améliorer leur impact.

Il est nécessaire de considérer cette approche dès le montage du projet, car elle peut donner accès à des financements et selon le financeur cela peut amener à privilégier une thématique dans la présentation du projet afin de le rendre plus lisible et claire au bailleur. Afin d’éviter de re-cloisonner les thématiques lors de la mise en œuvre il est important de penser en amont à l’architecture du projet selon les 4 axes d’intervention, et ainsi capitaliser les ressources et les supports du projet pour les 3 secteurs.

Terre des hommes définit son approche intersectorielle selon 3 orientations possibles au sein de ses projets d’urgence [54] :

Un projet intégré La complémentarité des interventions sectorielles contribue à l’amélioration des conditions de vie et de prise en charge de l’enfant et cible les mêmes bénéficiaires sur les mêmes zones d’intervention. « Il s’agit donc de projets qui comportent un seul objectif, le même public cible (même si le nombre de bénéficiaires ciblés et touchés par la santé peut être plus important) pour les deux domaines et une inter collaboration des secteurs pour arriver aux résultats avec des mécanismes qui se caractérisent par leur multidisciplinarité ». [55]

[54] Différents exemples d’approche intersecto-rielle protection/santé-wash – Tdh 2012 Annexe 32

Des projets complémentairesLa complémentarité intersectorielle contribue à l’atteinte des résultats de chaque sec-teur. Les objectifs menés par les deux domaines sont distincts, une collaboration rap-prochée et une articulation se met en place pour une amélioration qualitative de la prise en charge des enfants, aussi bien dans le cadre des activités de protection que dans les activités santé/nutrition.

Chacun des domaines a son propre projet avec ses propres objectifs, mais la complé-mentarité des deux domaines dans la même localisation géographique, permet le déve-loppement d’objectifs communs et la répartition des ressource afin d’optimiser la qualité des projets.

Page 31: Manuel méthodologique opérationnel

34 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

Des activités intégrées dans chacun des domainesDans la plupart des projets, s’appuyant sur le développement d’un domaine principal (pro-tection ou santé), d’autres activités, non directement liées peuvent être développées :

• Activités liées aux " manières de travailler " de Tdh : soutien psychosocial ; approche droit ; prévention des abus (PPE).

• Activités liées plus directement à l’autre domaine d’intervention toujours dans un souci d’un accompagnement " holistique " de la problématique de l’enfant : référen-cements vers l’autre domaine ; intégration d’une ressource humaine de " l’autre " domaine pour évaluation ou suivi spécifique et référencement ; formations tech-niques ; appuis techniques ; autres activités spécifiques.

• Les projets peuvent se développer dans des zones différentes et avec des publics différents, mais intègrent des activités de l’autre domaine pour améliorer la qualité de la prise en charge de l’enfant.

Des projets complémentaires

Des activités intégrées

Projet Santé

Projet Santé malnutrition

Projet Protection

GCP simultanée (évaluation

planification)

Formation CPP

Activités Protection Activités Santé

Renforcementcommunautaire

Suivi psychosocial des enfants et familles dans USN et référencement si

problématique de protection

Ressources Humaines réparties

Démarche pour obtenir un certificat

de naissance

Formation conjointe

Objectif propre à la santé

Objectif propre à la santé

Objectif propre à la protection

Amélioration prise en charge qualitative

des enfants dans chacun des axes

Amélioration prise en charge qualitative

des enfants

Peut amener le déve-loppement de projets et objectifs intégrés

Page 32: Manuel méthodologique opérationnel

35Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

Projet Protection

Promotion de l’hygiène

Activités Protection Activités Santé

Formation des travailleurs sociaux aux bases d’identification et procédures

de référencement pour des problèmes de santé/protection

Sensibilisation et éducation à la

santé/pour les enfants et les parents

Objectif propre à la protection

Amélioration prise en charge qualitative

des enfants

2.5 Écriture de projet et Recherche de Financements

Le secteur de la protection des enfants est un des secteurs les moins bien financé dans les crises humanitaires. Reconnu pourtant comme une action pour " sauver des vies " [56] les bailleurs de fonds restent encore frileux pour financer des projets de protection malgré les efforts de visibilité et de plaidoyer engagés par le groupe de protection de l’enfance au niveau global. [57] Tdh doit aussi faire des efforts de visibilité et de rencontre avec ces bailleurs sur les terrains, en organisant des réunions et des visites et en déve-loppant des outils de communication sur ses actions menées.

Les faiblesses des projets de protection régulièrement soulevées par les bailleurs restent le manque d’indicateurs mesurables de l’impact de l’action pour les bénéficiaires et les déséquilibres budgétaires entre les coûts de support et les coûts bénéficiaires.

• L’identification d’indicateurs SMART pour chaque résultat du projet est donc une étape décisive.

• Les budgets doivent dans la mesure du possible et selon les politiques des bailleurs de fonds être construits de manière à intégrer les ressources humaines et les coûts logistiques de transport et de formation dans les coûts d’activités.

• L’identification visible d’indicateurs de résultats en adéquation aux différents besoins des filles et des garçons renforce notre principe d’égalité des genres. [58]

L’écriture de projet et l’élaboration du budget sont donc une étape importante qui requière une collaboration et une concertation entre le coordinateur ou chef de projet protection (ou le spécialiste de la protection de l’enfance dans les crises humanitaire, en ouverture de projet), le chef de délégation, le responsable des finances et de la logistique terrain mais aussi les collaborateurs du siège, desk, finance et spécialiste de la protection de l’enfance de la cellule urgence. [59] Dans les contextes où Tdh décide de mettre en place une réponse intersectorielle, une concertation préalable intersectorielle, impliquant tous les spécialistes thématiques terrain et siège, permet

[56] Critères de Life saving – CERF 2010 Annexe 34

[57] Trop petit-trop peu – le financement de la protection en urgence – CPWG -2011 et www.youtube.com/watch?v=ze55NOTGukQ : video advocacy session Annexe 35

[58] Protection de l’enfance : La Notation Genre du IASC – IASC 2012 et www.humani-tarianresponse.info/themes/gender/the-iasc-gender-marker Annexe 36 Why does gender matter in child protection – CPWG 2013 et www.unocha.org/cap/appeals/by-appeal/results Annexe 36bis

[59] Document de projet de pro-tection de Tdh dans une crise humanitaires : Haïti, Kenya 2011 Annexe 37

Page 33: Manuel méthodologique opérationnel

36 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 3

Les autres bailleurs de fonds plus spécifiques pour la protection sont :

Financeur Lien Annexe n°

CERF : Central Emergency Response Fund Technical guideline and template : www.unocha.org/cerf/

Annexe 41

CAP : Consolidated Appeal Process 2012 guidelines : www.unocha.org/cap Annexe 42

FlashAppeal Guidelines 2011 : http://ochaonline.un.org/Sourcesdefinancement/FlashAppeal

Annexe 43

Financeur Lien Annexe n°

La Chaîne du Bonheur (Suisse) Guide de demande de contribution Annexe 44

ECHO (Commission Européenne) http://ec.europa.eu/echo/partners/humanitarian_aid/fpa_fr.htm et “ User manual appeal 2009 ”

Annexe 45

UNICEF(Nations Unies) Large PCA (French) Annexe 46

UNHCR (Nations Unies) Protection of children framework-UNHCR 2012 Annexe 47

UNFPA (Nations Unies) http://www.unfpa.org/public/home/about/pid/6469

SIDA (Coopération Suédoise) http://www.sida.se/English/About-us/our-fields-of-work/Peace-and-security/Humanitarian-aid/ http://www.openaid.se/en/

CIDA (Coopération Canadienne) http://www.acdi-cida.gc.ca/index.htm

Aus Aid (Coopération Australienne) www.ausaid.gov.au

USAID (Coopération Américaine) www.usaid.gov/work-usaid/partnership-opportunities

DFID (Département pour les Développement International - Grande Bretagne)

http://www.dfid.gov.uk/ et Funding package guideline

Annexe 48

Il y a plusieurs types de financements inter agences pour les urgence auxquels Tdh peut accéder :

[60] Document de projet intégré protection-santé de Tdh dans une crise humanitaire : Mali 2013 Annexe 38

[61] Brochure de projet – Tdh Haïti 2012 Annexe 39

[62] L’intervention de Tdh en protection de l’enfance dans les crises huma-nitaires – Document de communication avec les bailleurs de fond et autres interlocuteurs – Tdh 2013 (en développement) Annexe 40

d’articuler les interventions sectorielles de Tdh au sein de la communauté. Selon les bailleurs potentiels, le document de projet peut se décliner en plusieurs versions en mettant en avant des portes d’entrée sectorielle différentes. [60]

Les recherches de financements se font parallèlement au niveau du terrain et du siège. Les coordinateurs ou chefs de projet protection sont un atout important par leurs réseaux et leur savoir-faire technique pour mener des plaidoyers auprès des bailleurs. Les espaces de coordination sont une des plateforme pour accéder à ces bailleurs, ceux-ci pouvant être invités à participer à des réunions et des présentations des évaluations menées par les organisations de protection.

Le projet doit pour cela se doter rapidement d’outils de communication qui présentent de manière simple et concrète les actions menées par Tdh[61] . Les évaluations sont des outils de sensibilisation et de plaidoyer auprès des bailleurs. La Cellule urgence a déve-loppé un document simplifié qui présente sa politique en matière de protection dans les crises humanitaires pour les bailleurs de fond. [62]

Page 34: Manuel méthodologique opérationnel

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Section 4. Gestion et suivi de projet.

Page 35: Manuel méthodologique opérationnel

40 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 4

1.1 Recrutement des équipes

Terre des hommes selon le moment de son intervention et des choix opérationnels peut engager des équipes de protection ou renforcer un partenaire national/local de collabora-tion (seulement en réponse post urgence). Dans certains pays, Tdh s’appuie sur les agents gouvernementaux si l’État assume ses responsabilités pour certaines actions de protection.

L’équipe de protection est pluridisciplinaire et peut être composée variablement, selon la taille du projet et les activités identifiées par: des agents de protection, des travailleurs sociaux, des psychologues, des agents/formateurs psychosociaux, des agents de déve-loppement de la petite enfance, des agents socio-économiques, des agents de dévelop-pement communautaire, des infirmières de protection, des gestionnaires du système de gestion de l’information, des responsables et des animateurs d’activités collectives pour les enfants (ils ont un statut de " volontaire communautaire "). Ils sont soutenus par une équipe cadre formée d’assistant(s)/adjoint(s) nationaux. Dans les contextes où Tdh n’a pas de délégation établie ou pour les projets d’envergure importante ou dans les délé-gations où les ressources humaines nationales n’ont pas de compétences/expériences pour répondre aux urgences, l’ équipe nationale est encadrée et formée par un chef de projet expatrié (dans la première phase de l’intervention avec pour objectif de former des cadres nationaux). Dans ces mêmes conditions, si le programme couvre différentes zones et requière plusieurs chefs de projet, une coordination expatriée assure la cohé-sion, la supervision globale de l’intervention et la coordination entre les actions sur le ter-rain et les actions de coordination et de plaidoyer inter agences au niveau national. Cette équipe cadre est soutenue par le/la spécialiste de la protection de la cellule urgence. [63]

Les différentes responsabilités se déclinent selon un organigramme[64] et des descrip-tions de postes[65] . Il est déconseillé de décliner les cadres des équipes en fonction des axes d’intervention " individuelle " et " collective " au risque de déconnecter ces interven-tions de leur contribution mutuelle. Si besoin, une répartition des cadres se fait sur base de territoires géographiques.

Le recrutement des ressources humaines de protection expatriées se fait en concertation entre les RH siège, le/la desk et le/la spécialiste de la protection de la cellule urgence.[66]

[64] Organigramme de protection – Tdh Haïti 2011 et Kenya 2012 Annexe 50

[65] TDR des équipes de protection – Tdh Haïti 2011 et Kenya 2012 Annexe 51

[66] Test pour recrutement du chef de projet expatrié – Tdh 2012 – Annexe 52

[63] TDR Spécialiste de la protection de l’enfance dans les crises humanitaires – Tdh 2012 Annexe 49

[67] Test de recrutement des équipes nationales – Tdh 2012 – Annexe 53[68] Politique institutionnelle de Protection de l’enfance (PPE) – Tdh 2010 – Annexe 54

Le recrutement de l’équipe nationale est mené en regard de la législation du pays, en concertation avec le responsable administratif de la mission et en toute transparence avec les autres acteurs et la communauté [67] . Dans tous ses recrutements Tdh respecte un équilibre des genres, une représentation des ethnies et/ou clans. Selon les postes et les profils, un équilibre entre les compétences locales, communautaires et nationales, permet de ne pas heurter les sensibilités locales, d’inscrire le projet dans une approche communautaire tout en s’assurant de ne pas renforcer des discriminations existantes. Le projet de protection se réfère en tous points à la politique RH de la Fondation et contribue au dévelop-pement et à l’application de la politique RH de la délégation. Tdh applique une politique de protection des enfants au sein de ses équipes et partenaires, qui s’engage par écrit au respect de cette politique et sont sujets à des sanctions en cas d’infraction. [68]

Le recrutement de l’équipe nationale

Page 36: Manuel méthodologique opérationnel

41Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 4

Il est aussi important de ne pas oublier que les équipes de protection travaillent de manière intensive dans les périodes d’urgence et font face en permanence à des situa-tions difficiles, des pressions et des contraintes sécuritaires. Tdh s’assure donc de mettre en place des conditions de travail et de supervision qui incluent : des appuis de formation personnelle [69] , des conditions de contrat stables ou suffisamment informées et planifiées, des temps de débriefing en équipe ou individuels si besoin et des aména-gements d’horaires et de récupération chaque fois que cela est possible. La taille des équipes est programmée de manière proportionnée en fonction du nombre de popula-tion cible, afin d’assurer des conditions de qualité de prise en charge des bénéficiaires et d’efficacité de l’équipe. [70]

1.2 Renforcement des compétences

Former les équipes de protection est une priorité et un investissement à tous moments, même dans les premiers jours de l’intervention. Elle permet d’outiller chacun dans sa fonction et de renforcer les compétences [71] . Selon le contexte et le niveau d’expérience locale, elle va se décliner en différentes étapes de développement de compétences per-sonnelles et professionnelles, cherchant par des formations de plus en plus spécialisées à autonomiser et responsabiliser chacun dans sa fonction. La formation est encadrée temporairement par des consultants experts dans les thématiques voulues, de manière continue et dans la pratique quotidienne par les chefs de projet, et par des partenaires de collaboration terrain dans le cadre des coordinations.

Le nouveau plan stratégique 2011-2015 de Tdh met fortement en avant la connaissance et l’expertise dans ses domaines d’activités, les processus efficients, le renforcement de compétences, les approches novatrices et l’application des meilleures pratiques. Un référentiel de compétences pour les urgences est disponible pour guider les cadres des équipes dans leur stratégie de formation[72] . Afin de renforcer l’approche psychosociale, Tdh a développé un " manuel de compétences psychosociales " [73] , qui fait notamment apparaître les compétences personnelles et sociales nécessaires aux équipes de pro-tection pour mettre en œuvre cette approche dans tous les secteurs d’activités (tra-vailler en équipe, avoir une attitude empathique et savoir gérer ses émotions, etc.). Ce manuel ainsi qu’une stratégie de renforcement de compétences ont été développés pour appuyer non seulement les animateurs, travailleurs sociaux et psychologues mais aussi les infirmières, médecins etc. Tdh forme des adultes à développer leurs capacités per-sonnelles, sociales, méthodologiques et techniques pour travailler avec les enfants.

[69] Guide des premiers secours psychologiques-WHO 2011 et Caring for volunteers : a PSS support toolkit – IFRC 2012 Annexe 55

[70] Tableau de référence de la taille des équipes/nombre de bénéficiaires Annexe 56

[71] Child protection in emergencies competencies framework – CPWG - 2010 Annexe 57

[72] Référentiel de formation pour la protection dans les urgences - Tdh 2013 Annexe 58

[73] Manuel de compétences psychosociales – Tdh - 2011 Annexe 59

Les formations s’adressent aux équipes de Tdh et à ses partenaires associatifs et gouvernementaux. Elles peuvent aussi faire l’objet de collaborations inter agences.

Elles vont couvrir les fondements de la protection de l’enfant, celles spécifiques aux urgences, ainsi que des formations plus thématiques selon les groupes cibles (abus, négligence et violence physique ; séparation familiale ; violences sexuelles ; association à des groupes armés ; les pires formes de travail et d’exploitation ; détresse psychosociale) et les approches (psychosociale, alternatives de prise en charge, intersectorielle) mises en place. Elles donnent accès aux équipes et partenaires à des concepts, théories mais aussi à des pratiques, des outils, des dispositifs et des moyens de suivis et d’évaluation.

Les formations

Page 37: Manuel méthodologique opérationnel

42 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 4

Selon leur fonction le personnel de Tdh et/ou ses partenaires sont formés sur [74] :

• La politique de protection de l’enfance de Tdh et la sauvegardes des enfants dans les urgences.

• Les compétences globales de protection de l’enfance en situation d’urgence en se référant aux politiques et aux champs d’actions de Tdh.

• Les compétences techniques selon les thématiques, les champs d’action et les bénéficiaires cibles de l’intervention.

• Les compétences psychosociales se référant aux compétences personnelles et sociales à gérer des situations difficiles.

• Les compétences de travail en équipe, avec les communautés, de collaboration avec les autorités, ou des partenaires locaux ou associatifs, etc.

• Les compétences de planification, d’évaluation, de suivi et d’analyse des actions.

• Les compétences pour les cadres de gestion de projet, de budget et d’équipe.

L’objectif visé de ces formations est l’appropriation et le savoir-faire, des équipes et des partenaires. Les formations sont participatives, l’occasion de partager des expériences et un travail critique de contextualisation. Il est donc recommandé d’équilibrer les temps théoriques, d’élaboration d’outils et de pratique. Certaines formations se font en atelier interne ou inter agences ou en ligne. Des coaching individuels permettent un apprentis-sage de " faire avec " pour progressivement " faire soi-même ".

Cette démarche de formation commence par l’évaluation des compétences de chacun et met en place un plan de formation préalable à la mise en place des différentes phases du projet.

Des évaluations régulières de performance [75] et des feuilles de route [76] pour chacun des postes mesurent l’appropriation des savoirs faire et renforcent et adaptent les forma-tions en fonction des compétences acquises et des défis.

Afin que tout temps de travail soit aussi un espace d’apprentissage, des réunions d’équipe hebdomadaires ou de coordination de projet mensuelles sont l’occasion de partager des expériences et des contraintes, de développer de manière participative des solutions adaptées et améliorer les approches et les outils de travail.

Dans le cadre de projet où les cadres sont du personnel expatrié, la nationalisation des cadres de protection est un processus progressif de prise de responsabilités et de renforcement des capacités qui se planifie et s’engage depuis le début du projet. Les cadres des équipes sont donc formés sur des savoirs faire spécifiques à leurs fonctions en gestion d’équipe, en planification et gestion de projet et de budget. Ces formations les préparent au processus de nationalisation des fonctions du chef de projet expatrié. [79]

Les personnels techniques sont aussi formés sur des thématiques spécifiques : des consultants extérieurs (internationaux, nationaux, autre partenaire) soutiennent les for-mations techniques tels que le travail social, l’approche socio-économique, les alterna-tives de placement, etc. Une collaboration transversale avec les autres secteurs de Tdh

[74] Référentiel de formation pour la protection dans les urgences - Tdh 2013 Annexe 58

[77] Outil RH Tdh – évaluation des performances – Tdh 2011 Annexe 60

[78] Feuille de route – Coordinatrice protection – Tdh Haïti 2012 Annexe 61

[79] Processus et Plan d’action nationalisation des cadres – Tdh Haïti 2012 Annexe 62

Page 38: Manuel méthodologique opérationnel

43Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 4

de la santé et de la wash assure la formation et la supervision techniques des agents de santé et communautaires du projet protection et la formation des équipes et des parte-naires pour mener des sensibilisations appropriées en santé et en hygiène. Inversement le secteur protection forme les agents des équipes santé et wash sur des connaissances de base de la protection des enfants.

Afin de planifier les actions, de faire un suivi et de rendre compte du déroulement du projet ; mais aussi de le réajuster et de tirer des leçons pour le projet et l’institution, il est important de mettre en place des outils de planification, de suivi et d’évaluation dès le démarrage du projet. La production et la récolte de données sur les actions et les résultats à travers un système d’information permet une analyse chiffrée et objective de l’avancement du projet.

Ces outils visent à renforcer la qualité du suivi de la mise en œuvre du projet et contri-buent à faciliter la coordination et la communication au sein de Tdh, entre les différentes organisations, ainsi qu’avec les bailleurs.

Plan d’actions[80]

Afin de pouvoir organiser et planifier au jour le jour ses actions à mener Tdh met en place un outil de planification et de gestion des actions à mener. Ce plan d’action mensuel est développé en regard du cadre logique et des indicateurs de résultats à atteindre. Il donne une vision globale et suivie de la mise en place des actions et de leur impact régulier sur les bénéficiaires dans les délais planifiés.

Toute action restant liée à des moyens financiers, ce plan d’action est la base de la planification de l’utilisation du budget et permet d’élaborer des prévisions de dépenses.Cette planification programmatique et budgétaire articulée est un outil de suivi pour les équipes et leurs superviseurs. Elle permet de suivre l’avancée des interventions auprès des bénéficiaires de manières quantitative, qualitative et financière. Cet outil informe et nourrit les évaluations du projet qui seront menées et les rapports d’activités mensuels et bailleurs.

Baseline survey [81] Cette enquête se conduit au mieux dès le début du projet. Cependant dans une interven-tion en urgence, la priorité d’intervention auprès des bénéficiaires ne permet pas tout le temps de conduire cette enquête dès les premières semaines. Il faut alors la planifier à mi-parcours du projet, au moment où des réajustement sont discutés ou des actions plus ciblées sont envisagées. Elle contribue aussi au travail de planification d’une réponse à moyen terme dans une phase de relèvement des communautés.

[80] Plan de travail du projet Haïti – Base de l’Ouest – Tdh 2012 Annexe 63

[81] Base line survey methodology and report – Tdh Kenya 2012 Annexe 64

Page 39: Manuel méthodologique opérationnel

44 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 4

Cette enquête cherche à récolter des informations et des données quantitatives et qua-litatives de la situation présente à laquelle le projet veut répondre, soit :

• Le statut de protection présent des bénéficiaires

• Le nombre d’enfants touchés par la problématique ciblée

• Le niveau de prise en charge par les différents acteurs qui entourent l’enfant

• Les ressources existantes et leur niveau de mobilisation, etc.

L’objectif est d’établir des figures quantitatives et qualitatives de référence à un instant - T - du projet, afin de mesurer l’évolution de ces éléments au fur et à mesure, pour :

• Mieux définir les indicateurs de résultats du projet, en regard des figures de départ, des figures cibles à atteindre sont établies (quantitatives et qualitatives)

• Mieux mesurer les progrès lors des évaluations à mi-parcours et fin de projet qui seront menées

• Guider la mise en place d’outils de suivi et d’évaluation à mettre en place

Tableau d’indicateurs[82] Ce tableau s’élabore sur la base des indicateurs du cadre logique du projet, il permet un suivi mensuel de l’avancée des résultats. Outils avant tout quantitatif, il peut être utilisé non seulement par les superviseurs mais aussi par les équipes comme un moyen de se questionner sur les aménagements, les renforcements à engager pour pouvoir atteindre les résultats planifiés. Il permet de mesurer rapidement l’efficacité de l’intervention et inversement les contraintes et retards et ainsi de chercher les améliorations à mettre en place. Ce tableau est une image quantitative synoptique de l’impact du projet et du travail des équipes de protection.

Défini sur le cadre logique du projet il sert aussi de base pour les rapports bailleurs. L’équipe peut en plus se définir des indicateurs complémentaires qui seront alors des indicateurs d’activités visant à mesurer les étapes de mise en place de l’intervention et le travail mensuel des équipes pour atteindre les indicateurs de résultats.

Systèmes de gestion des informations Les systèmes de gestion des informations sont avant tout des outils qui permettent une gestion pas à pas du travail de prise en charge mené par les équipes soit dans le cadre d’une gestion de suivi auprès de groupes cibles, soit dans le cadre d’un mécanisme inter agence. Mais ces systèmes sont aussi des outils d’analyse de données qui mesurent et rapportent des actions et des changements opérés chez les bénéficiaires du projet. Terre des hommes met en place des systèmes de gestion de l’information, des outils propres à Tdh et/ou inter agences selon ses champs d’intervention :

• Système Pilango : en cours de développement par Tdh, un outil facilitant la gestion de processus professionnel. [83]

• Système de gestion de l’information pour les Enfants Séparés/Non accompagnés et/ou les enfants Associés aux Groupes Armés : outil inter agence standardisé de documentation, recherche et réunification et gestions des cas[84]

• Système de gestion de l’information sur les Violences basées sur le genre : outil inter agence standardisé de gestion, analyse et monitoring de la gestion des cas de VBG[85]

[82] Tableau d’indicateur du projet Haïti – Tdh 2012 Annexe 65

[83] Guide méthodologique programmatique - Protection de l’enfance – Intervention de Tdh dans les crises humanitaires – Partie 1 - Tdh 2013 Annexe 12

[84] Guide méthodologique programmatique - Protection de l’enfance – Intervention de Tdh dans les crises humanitaires – Partie 2 et 4 - Tdh 2013 Annexe 12

[85] Guide méthodologique programmatique - Protection de l’enfance – Intervention de Tdh dans les crises humanitaires – Partie 3 - Tdh 2013 Annexe 12

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45Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 4

Dans le cadre de certaines activités, les terrains peuvent aussi développer des outils de gestion de données plus simples qui leur permettent de consolider des données régu-lières sur les activités développées pour les bénéficiaires du projet : activités collectives pour les enfants [86] , sensibilisations, formation, etc.

Tous ces systèmes sont standardisés mais adaptés aux besoins du projet et aux contextes et font l’objet de procédures d’utilisation clairement définies qui respectent des règles de confidentialité et de protection des bénéficiaires. Dans la mesure du possible Tdh partage les informations avec, voir même implique le gouvernement dans la collecte ou la gestion des données. Cela dépend cependant du niveau de neutralité et des risques d’utilisation des données par celui-ci qui mettrait à risque des enfants (en particulier pour les enfants associés aux groupes armés ou les victimes de violences sexuelles). Dans le cadre de son engagement à renforcer les capacités des autorités ministérielles de tutelle, Tdh se propose de renforcer aussi les capacités du gouvernement à mettre en place et gérer les systèmes de gestion de l’information.

Le partage des informations avec les bailleurs ou les autres agences est assujetti au niveau de risque de leur utilisation publique pour les bénéficiaires et les équipes du pro-jet, en particulier dans le cadre d’un conflit armé mais aussi par exemple dans un état de non droit où sévit la corruption des autorités policière ou/et légales.

Plus le projet est outillé en système de gestion des informations, mieux les équipes seront à même de régulièrement mesurer quantitativement les actions, les change-ments, les résultats et le travail individuel de chacun et de pouvoir les rapporter de manière objective et critique. Cependant l’effort de récolte et d’analyse d’information doit être proportionnel à l’utilité de cette information. Dans les urgences, un poste de gestionnaire de système de l’information est nécessaire au sein des équipes, pour les mettre en place en lien avec le développement des activités et aussi soutenir le chef de projet/coordinateur dans les rapports aux bailleurs.

Evaluation des projets[87]

Une fois passée les premiers mois de l’urgence, et régulièrement tout au long de l’inter-vention, des évaluations sont menées de certaines activités, à mi-parcours ou en fin de phase d’intervention. Cela permet de capitaliser et d’analyser les résultats de l’interven-tion menée dans un contexte donné.

Avant toute chose la démarche d’évaluation permet d’avoir un retour sur l’efficacité d’un programme : remplit-il les objectifs visés ?

L’évaluation peut également être perçue comme une démarche éthique: il ne suffit pas d’agir, il faut aussi agir en connaissant les conséquences des actions mises en place. C’est aussi une démarche de " redevabilité " de nos actions vis-à-vis des bénéficiaires, des représentants des autorités publiques et étatiques, de nos bailleurs.

[86] Base de Données des activités psychosociales – Tdh Haïti 2010 Annexe 66

[87] www.cpmerg.org : Child protection M&E network

Page 41: Manuel méthodologique opérationnel

46 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Section 4

L’évaluation visent donc :

• à mieux cerner la façon de penser et les problèmes rencontrés par les populations, autorisant ainsi de mieux cibler les activités du programmes.

• à offrir des résultats auprès des publics intéressés (gouvernements, autres organi-sations, etc.), favorisant la collaboration.

• à permettre l’acquisition de compétences pour les employés locaux (formation à l’enquête, à l’entretien, à la saisie des données, à la diffusion des résultats, etc.).

• à intégrer la communauté dans la recherche et à sensibiliser à un problème particulier.

• et à avoir des arguments de poids en vue d’obtenir des fonds auprès des bailleurs.

La démarche méthodologique d’évaluation s’attache à tout d’abord se définir des critères d’évaluation : Pertinence et/ou Adéquation ; Efficacité ; Efficience ; Inter connectivité ; Impact ; Couverture.

• L’évaluation de l’efficience et de l’efficacité dans la production des prestations d’un projet est un regard porté sur l’action elle-même.

• L’évaluation de l’efficacité et de la pertinence dans l’atteinte des effets directs est un regard porté sur l’interaction entre l’action et la population.

• L’évaluation de l’impact et de la pérennité du projet est un jugement porté à la fois sur l’interaction entre l’action et la population, et les dynamiques de changement au sein de la population concernée par l’action. [88]

En appliquant différents critères d’évaluation, nous nous intéressons à différents niveaux de résultats :

L’évaluateur interne ou externe, après avoir défini clairement avec l’équipe de Tdh les questions clés [89] , développe son outil de mesure qui lui permet de vérifier des hypo-thèses de départ du projet ou de l’activité et d’analyser avec et auprès des commu-nautés/bénéficiaires, les changements engagés. La participation des bénéficiaires et donc des enfants est encore largement requise. [90]

Même si une démarche d’évaluation peut sembler coûteuse en termes de temps et d’investissement, notamment du fait de la rigueur qu’elle nécessite pour être valide et fiable, il est indispensable de s’orienter vers de telles démarches, dont les bénéfices supplantent largement les coûts.

Certaines évaluations des activités sont menées par les équipes du projet [91] , il est par contre recommandé pour les évaluations techniques ou plus globales du projet de faire appel à un consultant externe, ce qui permet un regard objectif sur le projet et ouvre un espace de dialogue neutre avec les bénéficiaires et les équipes du projet.

Une démarche éthique est cruciale quand on procède à l’évaluation de situations ou de projets de lutte contre la violence faite aux enfants. Des principes et protocoles doivent être mis en place pour minimiser les risques potentiels et dangers dans la collecte de données, pour les participants, les évaluateurs et toute autre personne impliquée. Des codes tels que s’assurer du consentement des répondants, de la confi-dentialité des identités et des données, la protection des bénéficiaires, sont les bases d’une démarche d’évaluation. [92]

[88] Manuel cycle de projet – Tdh 2012 Annexe 02

[89] Manuel cycle de projet - Annexe 5.1 – Tdh 2012 Annexe 02bis

[90] A Guide for Involving Young People in Monitoring & Evaluating – CAPE 2012 Annexe 67

[91] Évaluation des changements communautaires sur le placement des enfants – pack enquête – Tdh Haïti 2012 Annexe 68

[92] Ethical principles and risks in collecting data on violence against children-2012 Annexe 69

Page 42: Manuel méthodologique opérationnel

48 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

Agences Sites web

Inter-Agency Standing Committee www.humanitarianinfo.org/iasc/

Child Protection Working Group www.cplearning.org

Assessment Capacities Projects www.acaps.org

Active Learning Network www.alnap.org

International Crisis Group www.crisisgroup.org

Human Rights Watch www.hrw.org

Urgence Réhabilitation Développement www.urd.org

Child protection in crisis www.cpcnetwork.org

OCHA www.humanitarianresponse.info

CHF www.chfinternational.org/emergencyresponse

CERF www.unocha.org/cerf

CAP www.unocha.org/cap

FLASH appeal http://www.unocha.org/cap/

ECHO www.ec.europa.eu/echo/partners/humanitarian_aid/fpa_fr.htm

SIDA http://www.sida.se/English/About-us/our-fields-of-work/Peace-and-security/Humanitarian-aid/

CIDA http://www.acdi-cida.gc.ca/index.htm

AUSAID www.ausaid.gov.au

USAID www.usaid.gov/work-usaid/partnership-opportunities

DFID www.dfid.gov.uk/

Child protection M&E network www.cpmerg.org

Page 43: Manuel méthodologique opérationnel

49Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

01. Protection de l’enfance - L’intervention de Tdh dans les crises humanitaires – Politique thématique

Tdh 2013 Fr/En

02. Manuel de cycle de projet et ses annexes Tdh 2012 Fr/En

03. Politique de Terre des hommes en matière d’urgence et de réhabilitation Tdh 2012 Fr/En

04. Plan cadre de contingence 04bis. Child protection contingency plan

Tdh 2011CPWG Haiti 2011

Fr/EnEn

05. Plan Sectoriel de préparation et de réponse aux urgences Sous cluster PE - Haïti 2012

Fr/En

06. Cartographie 4W protection de l’enfanceSous cluster PE - Haïti 2011

En

07. Messages de prévention Haïti-Kenya-Lybia Tdh Haïti 2012

Fr/En

08. Outil inter agence d’évaluation rapide de protection de l’enfant CPWG 2012 En

09. Interagency CP Mainstreaming Training Child Fund - 2012 En

10. Minimum standards for Child protection humanitarian crisis CPWG 2012 En

11. MIRA multi sector interagency assessment ALNAP En

12. Guide méthodologique programmatique – L’intervention de protection de l’enfance de Tdh dans les crises humanitaires

Tdh 2013 Fr/En

13. Participation by crisis affected population in humanitarian action ANALP 2003 En

14. Femmes, filles, garçons et hommes - des besoins différents des chances égales IASC 2008 Fr/En

15. Mise en œuvre de l’approche cluster IASC 2006 Fr/En

16. Manuel du coordinateur sur la protection de l’enfance en situation d’urgence ou http://cpwg.net/starter_pack

CPWG 2012 Fr/En

17. Guide de coordination des interventions en matières de VBGGlobal Prot cluster 2010

Fr/En

18. TDR de sous cluster PE Haïti 2010 Sous cluster PE Haïti 2010

Fr

19. Plan de travail du CPWG 2012 CPWG 2012 En

20. Guide à l'usage de ceux qui souhaitent consulter les enfants SC Alliance 2003 Fr/En

21. Outils d’évaluation – Tdh Kenya - 2011 Tdh Kenya 2011 En

22. Participative Ranking Methodology Columbia University - 2010

En

23. Rapport d’évaluation des besoins de protection Tdh Kenya - 2011 En

24. Analyse du statut des enfants placés dans 8 maisons d’enfants Tdh Haïti - 2010 Fr

25. Assessing Mental Health and Psychosocial needs and resources 25bis. Interagency guide to the evaluation of psychosocial programming

in humanitarian crisis

WHO – 2012IA 2011

EnEn

26. Enquête de territoire Tdh - Haïti 2012 Fr

27. Cadre logique projet protection Mali 2013 et Kenya 2011Tdh Mali 2013 / Kenya 2011

Fr/En

28. Guide partenariat Coordination Sud 2006 Fr

29. Grille d’analyse des partenaires : Partner capacity assessment tool - short and long version

TdH NL En

30. Contrat de partenariat avec des groupes communautaires Tdh Haïti 2011 Fr

n°. Titre du document en annexe Agences Langues

Page 44: Manuel méthodologique opérationnel

50 Protection de l'Enfance dans les Crises Humanitaires.

31. Partenariat entre l’IBESR et Tdh Tdh Haïti 2012 Fr

32. Exemples d’approche intersectorielle protection/santé-wash Tdh 2012 Fr/En

33. Synthèse et typologie des projets Santé et Protection (en développement) Tdh 2013 Fr/En

34. Critères de Life saving CERF 2010 Fr/En

35. Trop petit-trop peu – le financement de la protection en urgence CPWG -2011 Fr/En

36. Protection de l’enfance : La Notation Genre du IASC 36bis. Why does gender matter in child protection

IASC 2012 CPWG 2013

Fr En

37. Document de projet de protection de Tdh dans une crise humanitaires - Haïti 2011 Tdh Haïti 2012 Fr

38. Document de projet intégré protection/santé de Tdh dans une crise humanitaire - Mali 2013

Tdh Mali 2012 Fr

39. Brochure de projet – Haïti Tdh Haïti 2012 Fr/En

40. L’intervention de Tdh en protection de l’enfance dans les crises humanitaires – Document de communication avec les bailleurs de fond et autres interlocuteurs (en développement)

Tdh 2013 Fr/En

41. CERF Technical Guidelines and Application Template42. CAP Directives 43. Flash Appeal guidelines 44. CdB Guideline demande de contribution45. ECHO user manual appeal 46. UNICEF - Modèle PCA47. UNHCR Protection of children framework48. DFID proposal package

CERF 2012CAP 2012OCHA 2012CdB 2012ECHO 2011UNICEF 2012UNHCR 2012DFID 2012

EnEnEnFrEnFrEnEn

49. TDR Spécialiste de la protection de l’enfance dans les crises humanitaires 50. Organigramme de protection 51. TDR des équipes de protection 52. Test pour recrutement du chef de projet expatrié 53. Test de recrutement des équipes nationales

Tdh 2012Tdh 2011Tdh 2011Tdh 2012Tdh 2012

Fr/EnFr/EnFr/EnFr/EnFr/En

54. Politique institutionnelle de Protection de l’enfance Tdh 2010 Fr/En

55. Premiers secours psychologiques WHO 2011 - IFRC 2012 Fr/En

56. Tableau de référence de la taille des équipes/nombre de bénéficiaires Tdh 2012 Fr/En

57. Child protection in emergencies competencies framework CPWG 2010 En

58. Référentiel de formation pour la protection dans les urgences Tdh 2013 Fr/En

59. Manuel de compétences psychosociales Tdh 2011 Fr/En

60. Outil RH Tdh – évaluation des performances Tdh 2011 Fr/En

61. Feuille de route – Coordinatrice protection Tdh Haïti 2012 Fr/En

62. Processus et plan de nationalisation des cadres Haïti Tdh 2010-2013 Fr/En

63. Plan de travail du projet Haïti – Base de l’Ouest Tdh 2012 Fr

64. Base line survey methodology and report Tdh Kenya 2013 En

65. Tableau d’indicateur du projet Haïti Tdh 2012 Fr

66. Base de Données des activités psychosociales Tdh Haïti 2010 Fr

67. A Guide for Involving Young People in Monitoring & Evaluating CAPE 2012 En

68. Evaluation des changements communautaires sur le placement des enfants – pack enquête

Tdh Haïti 2012 Fr

69. Ethical principles and risks in collecting data on violence against childrenCP M&E Ref. Group 2012

En

n°. Titre du document en annexe Agences Langues

Page 45: Manuel méthodologique opérationnel

IMPRESSUM

RESPONSABLE PUBLICATION : Steven Fricaud AUTEUR : Sabine Himbert EDITEURS : David Dandrès, Steven Fricaud, Ernst Lueber, Pierre Philippe MISE EN PAGE : Angélique Bühlmann, Angel-Grafik COORDINATION : Laure Silacci PHOTOS : Les photos publiées ici sont l’oeuvre de photographe professionnels qui se sont engagés pour Terre des hommes de manière bénévole: Florian Cella, Jean-Marie Jolidon, Bernard Marks, Odile Meylan, Mélanie Rouiller, Alexandre Spataïkovitch. Nous tenons à les remercier chaleureusement. VERSION : Brochure disponible en français et anglais. Manuel méthodologique développé sur la base du processus de capitalisation des projets de Tdh. Implication de nombreux collaborateurs de Tdh.

© 2013, Terre des hommes – aide à l’enfance

Page 46: Manuel méthodologique opérationnel

© T

dh

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