114
MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS EN GESTION INTÉGRÉE DES DÉCHETS MÉNAGERS ET ASSIMILÉS Manuel 1/2 M inis t è r e de l I n t é r ieur Di r e c tion G éné r ale des C olle c tivi t és Locales D i r e c tion de l ’Eau et de l A ssainisseme n t D i r e c tion de la F orm a tion des C ad r es A dminist r a ti f s et T echniques & Ministère délégué auprès du Ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Environnement

MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

  • Upload
    others

  • View
    52

  • Download
    5

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS EN GESTION INTÉGRÉE DES

DÉCHETS MÉNAGERS ET ASSIMILÉSManuel 1/2

Edité avec l’appui �nancier du ministère fédéral allemandde la Coopération économique et du Développement (BMZ)

Novembre 2015

Ministère de l’IntérieurDirection Générale des Collectivités Locales

Direction de l’Eauet de l’Assainissement

Direction de la Formationdes Cadres Administratifs

et Techniques

&

Ministère délégué auprès du Ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé

de l’Environnement

Page 2: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

2

Page 3: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

3

Page 4: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

4

Page 5: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

5

Sommaire

Acronymes Glossaire Introduction

Module 1. Contexte de la gestion des déchets ménagers et assimilés (DMA) au Maroc

1.1 Aspects juridiques 1.1.1 Charte communale 1.1.2 Textes de lois relatifs à la gestion des déchets et à leur élimination1.1.3 Loi 22-10 relative à l’utilisation des sacs et sachets en plastique dégradables ou biodégradables 1.1.4 Loi-cadre n°99-12 portant Charte Nationale de l’Environne-ment et du Développement Durable 1.1.5 Décrets 1.1.6 Modes de gestion des services des DMA Gestion par régie Gestion déléguée Sociétés de Développement Local (SDL) 1.2 Aspects institutionnels 1.2.1 Ministère de l’Intérieur 1.2.2 Ministère délégué Chargé de l’Environnement 1.2.3 Collectivités Locales 1.2.4 Région 1.2.5 Préfectures et Provinces 1.2.6 Communes 1.3 Données générales sur la GDMA au Maroc 1.3.1 Quantités et caractéristiques des déchets ménagers et assimilés 1.3.2 Stratégie et plan d’action de la GDMAle PNDM1.3.3 Contraintes rencontrées

8916

18

19191920

20

2021212121232323242425252626272836

Page 6: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

6

Aspects institutionnels et juridiques Aspects financiers Aspects techniquesAspects éducationnels 1.3.4 Impacts des DMA

Module 2. Etudes et montage des services de collecte et de nettoiement

2.1 Description des services de collecte et de nettoiement Schéma d›organisation du service de collecte Schéma d›organisation du service de nettoiement 2.2 Etudes préalables au montage des services de collecte et de nettoiement 2.2.1 Collecte des données et diagnostic 2.2.2 Compilation et recoupement des données 2.2.3 Analyse 2.2.4 Synthèse Collecte et transport des DMA Nettoiement 2.3 Montage des services de collecte et de nettoiement 2.3.1 Aspects techniques 2.3.2 Conception 2.3.3 Eléments de dimensionnement des services de collecte et de nettoiement Dimensionnement des services de collecte Conteneurisation Dimensionnement des services de balayage Moyens humains 2.3.4 Aspects économiques et financiers 2.4 Gestion de suivi et contrôle de l’exécution des services de col-lecte et de nettoiement

3636363737

39

40

404345

45474748484848484848

485053545556

Page 7: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

7

3636363737

39

40

404345

45474748484848484848

485053545556

2.4.1 Aperçu sur les principes de gestion de projets Qu’est ce qu’un projet ? Qu’est ce que la gestion de projet ? Clefs de réussite d’un projet Outils méthodologiques pour la bonne gestion de projet2.4.2 Indicateurs de performance de la gestion des services de collecte 2.4.3 Outils de suivi et d’évaluation de la gestion des services de collecte et de nettoiement (cas de la gestion déléguée)Contrôle de la collecte Contrôle du nettoiement Corbeilles Relevés de terrain

Module 3. Tri à la source et collecte sélective

3.1 Définitions 3.2 Description du système de tri et de collecte sélective 3.2.1 Collecte par apport volontaire 3.2.2 Collecte en porte-à-porte Collecte en porte-à-porte par point de regroupement Collecte en porte-à-porte par bacs individuels, caissettes ou sacs 3.3 Contexte du système de tri et de collecte sélective au Maroc 3.3.1 Aspects réglementaires 3.3.2 Aspects stratégiques 3.3.3 Aspects techniques 3.3.4 Aspects socio-économiques 3.3.5 Aspects financiers 3.3.6 Aspects environnementaux 3.4 Expériences nationales en matière de tri de collecte sélective Autres expériences en cours de lancement Analyse des expériences passées 3.5 Conditions de réussite d’un système de tri et de collecte sélective3.6 Eléments méthodologiques et techniques relatifs à la conception et à la mise en place d’un système de tri et de collecte sélective 3.6.1 Eléments méthodologiques 3.6.2 Consistance des études préalables Etude d’opportunité Etude de faisabilité

56565656575860

60626364

65

666666686868707070717172727483838484

84858585

Page 8: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

8

Aspect technique Aspect social Aspect économique et financier 3.6.3 Eléments de dimensionnement du système de tri et de collecte sélective 3.7 Conception, montage et mise en œuvre d’un projet de tri à la source et de collecte sélective 3.7.1 Eléments d’orientations Choix du quartierProduits ciblés Modalités de mise en œuvre Les étapes suggérées pour la mise en œuvre d’un projet de tri Moyens 3.7.2 Phases de montage du projet de tri 3.7.3 Conception-formulation du projet 3.7.4 Principales étapes de mise en œuvre du projet Planification avec le public cible pour la mise en œuvre du projet Dispositif d’accompagnement et de promotion du projet Mise en place des indicateurs de performancede la gestion du projet Outils de suivi et d’évaluation du projet

Module 4. Filières de traitement et de valorisation des déchets

4.1 Définition de la valorisation des DMA 4.2 Description des composantes d’un Centre d’Enfouissement et de Valorisation (CEV) 4.2.1 Filières de recyclage 4.2.2 Filières de compostage 4.2.3 Filières de valorisation énergétique 4.3.4 Filière d’élimination (décharge contrôlée) 4.4 Choix des filières 4.5 Eléments de planification et de conception d’un CEV 4.5.1 Détermination des surfaces libres Inventaire du milieu et élaboration des cartes thématiques Exclusion des zones non permises du point de vue sanitaire, pour un CEV Exclusion des zones vulnérables du point de vue environnemental Autres exclusions

85858585

88

88888889898989939393949495

99

100100

101101102102102103103103103103104

Page 9: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

9

Identification des surfaces libres Appréciation des surfaces libres visitées 4.5.2 Analyse multicritère (choix du site) 4.5.3 Etudes préalables pour la mise en place d’un CEV Etude de caractérisation Etude de marché Etude d’impact sur l’environnement Etudes techniques 4.6 Exploitation et gestion d’un CEV 4.6.1 Liste des déchets admissibles 4.6.2 Réception et contrôle des déchets 4.6.3 Obligations de l’exploitant pendant l’exploitation du CEV 4.7 Indicateurs de performance de la gestion d’un CEV 4.8 Outils de suivi et d’évaluation d’un CEV

Bibliographie

85858585

88

88888889898989939393949495

99

100100

101101102102102103103103103103104

104104105105105105105105106106106107107109

111

Page 10: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

10

Acronymes

Pourcentage % Association des Récupérateurs du Papier/carton ARPCBenne à Ordures Ménagères BOMBâtiments et Travaux Publics BTPConventions collectives de Travail CCTCentre d’Elimination et de Valorisation CEVMéthane CH4Composés organiques volatils COVDemande biologique en Oxygène DBO5Demande chimique en Oxygène DCODirhams par kilomètre dhs/KmDéchets Ménagers et Assimilés DMAGestion Intégrée et Durable des Déchets Solides GIDDSHeure par jour h/jKilocalorie par kilogramme Kcal/kgKilogramme par habitant par jour Kg/hab/jKilomètre KmKilomètre par jour Km/jLitre par habitant L/habMètre cube m3Millions de dirhams MDHMatière Non Organique MNOMatière Organique MOPotentiel hydrogène pHPlan National des Déchets Ménagers PNDMSociété de Développement Local SDLSystème d’Information Géographique SIGStation d’épuration STEPTonne par an t/anTonne par heure t/h

Page 11: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

11

Assainissement : démarche visant à améliorer la si- tuation sanitaire globale de l’environnement dans ses différentes composantes. Il comprend la collecte, le traitement et l’évacuation des déchets liquides, des déchets solideset des excréments. Benne : caisson qui reçoit les matières transportéespar un camion de type-porteur.

Benne ampliroll : camion à benne qui comporte unchâssis. L’ampli-roll est équipé d’un système de carros- serie industrielle amovible. L’ampli-roll est doté d’un système de manutention de bras articulé pour baisser et soulever un caisson. On peut l’appeler également polybras.

Benne satellite : véhicule adapté au ramassage des déchets ménagers à l’échelle urbaine, sans système detassement.

Benne tasseuse : benne à ordures ménagères dotéed’un équipement de tassement des déchets et d’un ré-servoir de stockage des lixiviats.

Biomasse : ensemble des végétaux et des animauxainsi que les déchets organiques qui leur sont associés.

Caractérisation : opération qui consiste à détermi- ner la composition d’un gisement de déchets donné.

Check-list : liste de contrôle non exhaustive pro- posant des exemples d’actions à mettre en place pour répondre aux problèmes environnementaux d’uneentreprise selon les domaines ciblés (eau, énergie, dé-chets, etc..) Elle sert d’aide-mémoire.

Compostage : procédé de traitement biologique desmatières fermentescibles dans des conditions contrô- lées. La partie organique des déchets est transforméeen matériau humide stable appelé « compost ».

Concession : mode de gestion d’un service public par le secteur privé. L’administration, dénommée « concédant », confie à une société privée, dénommée « concessionnaire », la gestion d’un service public qui peut comprendre l’exploitation et la réalisation d’unplan d’investissement relatif aux travaux et aux équi-pements, conformément à une convention et à un ca- hier des charges, moyennant une rémunération que le concessionnaire percevra directement des usagers duservice.

Conditionnement des flux de matières : en- semble d’opérations logistiques pendant la réception, le stockage et la livraison des flux de matières, pour leur assurer certaines caractéristiques de compositionou de conservation.

Glossaire

Page 12: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

12

Conteneur : caisse de dimensions normalisées utili- sées pour la manutention, le stockage ou le transport de matières ou de lots d’objets dont elle permet desimplifier l’emballage.

Conteneurisation : choix de la qualité des bacs à ordures, leur dimensionnement (volume et quantité),leur répartition dans le périmètre de service et les mo-dalités de suivi de leur remplissage ainsi que les moda-lités de leur entretien et de leur renouvellement.

Convention de mandat : engagement par lequel une personne morale donne à une autre le pouvoir defaire pour elle un ou plusieurs actes juridiques. Criblage : opération de séparation des parties fines etdes parties grossières.

Déchets agricoles : déchets issus des activités de l’agriculture, de la sylviculture et de l’élevage. Ils sont constitués des déchets organiques (résidus de récolte,déjections animales) et de déchets dangereux (pro- duits phytosanitaires non utilisés, emballages videsayant contenu des produits phytosanitaires, ....)

Déchets dangereux : déchets issus de l’activité in- dustrielle qui représentent un risque pour la santé ou l’environnement et qui nécessitent un traitementadapté.

Déchets industriels : déchets issus de l’activité d’in-dustries. Les déchets industriels se divisent en trois ca- tégories, en fonction de la dangerosité de ces derniers pour l’environnement ou l’être humain : les déchetsindustriels banals (DIB), les déchets industriels dan-gereux (anciennement déchets industriels spéciaux) e

t les déchets industriels inertes issus principalementde l’activité du BTP

Déchets inertes : déchets qui ne subissent aucunemodification physique, chimique ou biologique im- portante, ne se décomposent pas, ne se brûlent pas, ne produisent aucune réaction physique ou chimique, ne sont pas biodégradables et ne détériorent pas les matières avec lesquelles il entrent en contact d’unemanière susceptible d’entraîner des atteintes à l’envi-ronnement ou à la santé humaine.

Déchets ménagers : déchets issus de l’activité quoti-dienne des ménages et des activités économiques col-lectées dans les mêmes conditions que ceux-ci.

Déchets pharmaceutiques : résidus des médica-ments avec ou sans ordonnance et des produits ser-vant à la préparation ou à l’administration des médica- ments. Les contenants qui renferment ou ont été mis en contact avec un produit pharmaceutique sont aussiconsidérés comme faisant partie de cette catégorie.

Déchets ultimes : déchets résultant ou non du trai- tement d’une ordure, qui ne sont plus susceptiblesd’être traités dans les conditions techniques et écono- miques du moment, notamment par extraction de lapart valorisable ou par réduction de son caractère pol-luant ou dangereux.

Déchets verts : déchets végétaux qui résultent del’entretien et du renouvellement des espaces verts pu- blics et privés (parcs et jardins, terrains de sports, etc.), des collectivités territoriales, des organismes publicset parapublics, des sociétés privées et des particuliers.

Page 13: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

13

Développement durable : mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire à leurs propres besoins. Le développement durable estconçu comme une rupture avec d’autres modes de dé- veloppement qui conduisent à des dégâts sociaux etécologiques, tant au niveau mondial que local.

Éco-geste : geste citoyen destiné à réduire la pollu-tion, donc à améliorer l’environnement.

Écotaxe : taxe qui s’applique en vertu du principe du pollueur-payeur aux actions générant des dommages environnementaux pour contribuer à les limiter et/ouen atténuer ou réparer certains effets.

Élimination : ensemble des opérations de réception, d’enfouissement et de couverture des déchets dans desconditions contrôlées et respectueuses de l’environne- ment, dans un Centre de Stockage des Déchets.

Empreinte énergétique : impact laissé sur l’en- semble des ressources énergétiques par une personneou un groupement quelconque de personnes.

Encombrants : déchets provenant de l’activité do- mestique des ménages, comme les biens d’équipementménagers usagés (matelas, bureaux, tables, réfrigéra- teurs, etc..) En raison de leur volume ou de leur poids, ces encombrants ne peuvent pas être collectés dans les mêmes conditions et selon les mêmes moyens queceux des ordures ménagères.

Environnement : l’ensemble des éléments naturels et des établissements humains ainsi que les facteurséconomiques, sociaux et culturels favorisant l’exis- tence et le développement des organismes vivants etdes activités humaines

Equipe d’astreinte : équipe de permanence com- posée d’un chauffeur et d’agents et dotée de moyens, pour éviter toute interruption de service. Cette équipe répond aux réclamations et effectue des interventions d’urgence, sans attendre la reprise normale du travail.

Equipe volante : équipe d’appui au service. Sa mis- sion est transversale entre la collecte, le nettoiement et le traitement des zones sensibles, selon les besoins. Elle peut assurer également le remplacement des postes temporairement dépourvus de leurs agents (absence,maladie), de satisfaire aux besoins découlant d’un far- deau temporaire de tâches dans un secteur de collecteou de nettoiement, d’exécuter des travaux à durée li-mitée ou pour toute autre raison convenue par le res- ponsable du service.

Page 14: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

14

Etude d’impact sur l’environnement : outil d’éva- luation méthodique et préalable des répercussions éventuelles, des effets directs et indirects, temporaires et permanents d’un projet sur l’environnement et en particulier sur l’homme, la faune, la flore, le sol, l’air,le climat, les milieux naturels et les équilibres biolo- giques, sur la protection des biens et des monumentshistoriques, le cas échéant sur la commodité du voisi- nage, l’hygiène, la salubrité publique et la sécurité, tout en prenant en considération les interactions entre ces facteurs. L’étude d’impact sur l’environnement permetde déterminer les mesures de suppression, d’atténua- tion et de compensation des répercussions négatives d’un projet et des mesures d’amélioration des impactspositifs.

Flux de matières : déchets répartis par catégories de matériaux (papier/carton, verre, plastique, métaux) ou sous catégories d’un même type de matériau ayantdes caractéristiques physiques comparables.

Gestion intégrée : mode de gestion de certainesactivités qui intègre, dès la phase de conception, l’en-semble des facteurs écologiques, économiques et so- ciaux qui leur sont liés. La gestion intégrée contribueà économiser le temps, l’espace et les moyens de pro- duction et à diminuer les pertes en matière d’énergieet de ressources naturelles.

Gravats : déchets résultants des travaux de bâtiment(construction, démolition, réfection.)

Groupement de communes : mise en commun parles collectivités locales d’une partie de leurs compé- tences et des moyens correspondants pour l’exécution

d’une ou de plusieurs prestations ou la réalisation d’unou de plusieurs ouvrages d’intérêt intercommunal. Haut-le-pied : temps consommé par un camion de ramassage des déchets en dehors de celui de la collectepure. C’est la somme totale du temps élémentaire uti-lisé par le véhicule de collecte pour rejoindre son sec- teur en début de service (parc - secteur), le transport du secteur à la décharge, la file d’attente et le vidage (secteur - décharge) ainsi que le retour au parc en finde service (décharge -parc.)

Lixiviat : toute eau ayant percolé à travers les dé- chets stockés en se chargeant bactériologiquement et chimiquement. Par extension, le lixiviat désigne aussiles eaux qui sont entrées en contact avec des déchets.

Matière première secondaire : matériaux issus durecyclage de déchets et pouvant être utilisés en subs-titution totale ou partielle de matière première vierge. Mesures de prévention / de compensation : toutes actions ayant pour objet d’apporter une contrepartie aux conséquences dommageables qui n’ont pas pu êtreévitées ou suffisamment réduites.

Méthanisation : procédé biologique de dégradation de la matière organique par une flore microbienne. La méthanisation, qui se déroule en l’absence d’oxygène, est aussi appelée digestion ou fermentation anaérobie. La matière biodégradable est transformée en biogaz composé majoritairement de méthane (environ 60 %) et de gaz carbonique. Le digestat obtenu en fin de processus est un produit biologiquement stable et désodorisé qui peut être utilisé comme amendement organique après maturation. Le domaine de son usagecomme amendement organique est lié à la détermina-tion de sa qualité (hygiénique, fertilité.)

Page 15: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

15 Impact environnemental : toute modification de

l’environnement, négative ou bénéfique, totale ou partielle.

Monitoring : programme de surveillance et de mesure.

Multi-benne : camion à benne qui comporte un châssis porteur. C’est une benne amovible dotée d’un système de manutention avec deux bras latéraux, pourfaire descendre, déposer et soulever un caisson métal- lique.

Piquetage : opération d’enlèvement des sacs en plas-tique et des papiers éparpillés par des agents de pro-preté dans des terrains non bâtis ou à l’entrée des villes.

Plan d’actions : plan détaillé identifiant les actions correctives, les moyens, les personnes responsables,les coûts et les échéances de mise en œuvre.

Plan directeur provincial/préfectoral : plan qui fixe les principales orientations en matière de gestiondes déchets et qui propose une combinaison cohé- rente d’options pour les différentes étapes de la gestiondes déchets aux niveaux provincial/préfectoral.

Point d’apport volontaire : emplacement en accès libre équipé d’un ou de plusieurs conteneurs destinés à déposer volontairement des déchets. Ces déchets sont préalablement séparés par leurs producteurs dans lecas d’une collecte sélective.

Points noirs : endroits où s’accumulement des dé- chets sans être collectés, observés le plus souvent dans des terrains non bâtis ou sur des voies publiques malet ou non desservies par le système de collecte.

Politique environnementale : ensemble d’engage- ments, d’orientations et d’objectifs généraux pour la protection et la prise en compte de l’environnement dans le développement économique et social.

Prévention : toute action en amont visant à réduirel’ensemble des impacts sur l’environnement et à facili- ter la gestion ultérieure des déchets (notamment par la réduction des quantités de déchets produits et/oude leur nocivité ou par l’amélioration du caractère valorisable.))et de lutte contre celle-ci doivent être sup-portés par le pollueur. Selon ce principe, chaque pro-ducteur de déchets, quel qu’il soit, une collectivité lo- cale ou un industriel, est responsable devant la loi de ses déchets et des conditions dans lesquelles ils sontcollectés, transportés, éliminés ou valorisés.

Procédure : règle écrite d’organisation détaillant les responsabilités et l’enchaînement des tâches ou des activités nécessaires à la réalisation d’une activité oud’un service.Récupération : opération qui consiste à collecter et/ ou à trier des déchets en vue d’une valorisation desbiens et matières les constituant.

Recyclage : récupération des matières ou des pro- duits pour les réutiliser sous leurs formes d’origine ou les réintroduire dans la fabrication de produits d’unecomposition similaire.

Principe pollueur/payeur : principe selon lequelles frais résultant des mesures de prévention, de ré-duction de la pollution

Page 16: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

16

Réduction à la source : processus permettant de s’assurer, pour des fonctions requises identiques, que le poids et/ou le volume d’emballages primaires et/ou secondaires et/ou tertiaires ont été minimisés tout engarantissant le maintien de l’acceptabilité par l’utilisa-teur, réduisant ainsi l’impact sur l’environnement.

Réemploi : toute opération par laquelle des produits ou des composants qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celuipour lequel ils avaient été conçus.

Rendement standard : grandeur qui caractérise laproduction, la rentabilité et la performance par rap-port à une norme ou à une unité de mesure.

Renfort-réserve : ensemble des moyens supplémen- taires par rapport à ceux mis en service, et concernant en particulier les camions de collecte et les conteneurs.Le renfort-réserve est utilisé pendant des périodes ex- ceptionnelles (pannes et accidents des véhicules, fêtes, festivités, extension de la ville, période d’été, reprisedu service à l’issue de grèves..)

Repasse : deuxième passage du camion de collectependant la même journée du service.

Réutilisation : toute opération par laquelle des subs-tances, matières ou produits qui sont devenus des dé-chets sont utilisés de nouveau.

Taux de recyclage : rapport entre les quantités de déchets collectés puis recyclés et les quantités totalesde déchets générés, sur une période et une zone géo-graphique données.

Traitement : ensemble de procédés visant à réduire dans des conditions contrôlées le potentiel polluant initial, la quantité ou le volume de déchets. Processus physiques, thermiques, chimiques ou biologiques, y compris le tri, qui modifient les caractéristiques desdéchets de manière à en réduire le volume ou le carac- tère dangereux, à en faciliter la manipulation ou à enfavoriser les valorisations.

Tri à la source : opération de séparation des déchetspar catégories sur leurs lieux de production.

Valorisation énergétique : toute valorisation issuede l’utilisation d’une source d’énergie résultant du trai- tement des déchets. L’énergie disponible se présente, soit sous forme d’un combustible gazeux, liquide ou solide, soit sous forme de vapeur produite à partir dela chaleur contenue dans les fumées de combustion.

Valorisation matière ou recyclage : opération vi- sant à introduire les matériaux provenant de déchets dans un cycle de production en remplacement total ou partiel d’une matière première vierge. Le recyclage peut intervenir dans le même cycle de production que le produit d’origine (cas typique du verre et des métaux), ou dans un cycle différent. Cette opération implique la transformation d’un déchet en matièrepremière, dite matière première secondaire.

Valorisation : terme générique recouvrant le réem- ploi, la réutilisation, la régénération, le recyclage, la valorisation organique ou la valorisation énergétiquedes déchets.

Page 17: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

17

Voirie : élément du domaine public, constitué parl’ensemble du réseau de voies de circulation terrestre.

Zone homogène : segment dans lequel les carac- téristiques de l’occupation du sol sont constantes ousemblables.

Page 18: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

18

L’élaboration du présent manuel de formateur s’inscrit dans le cadre de la capitalisation sur les formations réalisées au profit des cadres techniques communaux, chargés de la gestion desdéchets ménagers et assimilés (DMA), dans lecadre d’un programme de formation annuel.

Ce programme qui vise l’accompagnement de la mise en œuvre du Plan National de Gestion des Déchets Ménagers et Assimilés (PNDM), a été mis en place et réalisé par le Ministèredélégué chargé de l’Environnement, en partenariat avec la Direction Générale des Collecti- vités Locales (Direction de la Formation des Cadres Administratifs et Techniques (DFCAT) et Direction de L’Eau et de l’Assainissement (DEA)), dans le cadre de l’appui du Programme de Gestion et de Protection de l’Environnement (PGPE) de la coopération allemande (GIZ) au MdE.

Dans l’objectif de pérenniser ces formations et les dispenser à de nouveaux bénéficiaires, une formation d’un nouveau noyau de formateurs internes des collectivités locales, est prévue d’être concrétisée avec l’appui du projet CoMun (Coopération Municipale des Villes) piloté par la GIZ en partenariat avec la DGCL.

Dans ce contexte, ce manuel est conçu pour outiller ces formateurs et répondre à leurs be-soins techniques en matière de préparation et d’animation des formations sur la gestion inté-grée des DMA. Les sous-thèmes développés Module 1: Contexte de la gestion des DMA au Maroc;Module 2: Etude et montage des services de collecte -nettoiemen Module 3: Tri à la source et la collecte sélective; Module 4: Filières de valorisation et de recyclage dans ce document sont répartis en quatre modules, ci-après: Ce manuel fournit des éléments méthodologiques et techniques, sur la gestion intégrée des DMA, et s’aligne avec les nouvelles orientations de la réforme de ce secteur engagée par le Gouvernement, qui est orientée vers la réduction du volume de mise en décharge par la mise en place des Centres d’Enfouissement et de Valorisation (CEV) et ce par l’adoption d’une collecte sélective des déchets en amont et le développement des filières de valorisation et de recyclage.

Un accent a été mis en particulier sur les aspects relatifs à la conception, le dimensionnement des services de collecte-nettoiement et de collecte sélective ainsi que les tableaux de bords desuivi- évaluation et d’analyse de la performance.

Introduction

Page 19: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

19

Modules

Page 20: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Module 1. Contexte de la gestion des déchets ménagers et assimilés au Maroc

Module 1. Contexte de la gestion des déchets ménagers et assimilés au Maroc

Page 21: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

21

1.1 Aspects juridiques1.1.1 Charte communale

1.1.2 Textes de lois relatifs à la gestion des déchets et à leur élimination

La charte communale du 30 septembre 1976 confie aux collecti-vités locales l’assainissement tant liquide que solide. En effet, l’ar-ticle 30 du dahir n° 1-76-583 relatif à l’organisation communale dispose que « Le Conseil Communal règle par ses délibérations les affaires de la commune et, à cet effet, décide les mesures à prendre pour assurer à la collectivité locale son plein développe-ment économique, social et culturel. » Pour ce faire, « Il décide de la création et de l’organisation des services publics communaux et de leur gestion soit par voie de régie ou de régie autonome, soit par concession. »La charte communale a connu de nombreuses réformes qui s’inscrivent dans une stratégie de décentralisation. Il s’agit no-tamment de:-La première charte communale : Loi du 3 juin 1960 décret du 2 décembre 1959;-La seconde charte communale : Loi du 30 septembre 1976;-Le nouveau découpage des communes (décret du 30 juin 1992) qui a eu pour résultat de multiplier le nombre des communes par deux ;-La nouvelle charte communale : Loi n° 78-00 du 3 octobre 2002, cette nouvelle version de la charte communale confie aux collec-tivités locales la compétence en matière de fourniture des services publics locaux qui incluent le service de collecte, de transport et d’élimination des déchets ménagers et assimilés. Les communes peuvent gérer ces services directement, en régie ou les confier à des opérateurs privés en gestion déléguée ou dans le cadre des Sociétés de Développement Local (SDL) qu’elles peuvent créer avec des personnes morales de droit public ou privé.Ces mesures réglementaires ont été adoptées dans le but d’at-teindre les objectifs suivants :

-Enrichir les compétences et le régime des ressources des collec-tivités locales ;-Modifier le statut originel des communes en les dotant d’une plus large responsabilité (charte communale de 1976) ;-Adapter la charte communale aux réalités géographiques, ur-baines, démographiques, économiques et sociales du Royaume ;-Recomposer la commune autour d’unités plus réduites, proches de la population et attentives aux besoins sociaux (découpage de 1992) ;-Trouver les périmètres d’une gestion optimale, en particulier au niveau des communes rurales (charte communale 2002) ;-Permettre aux citoyens de participer plus activement au déve-loppement des collectivités (Charte Communale 2002).

La loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimina-tion, promulguée par le dahir n° 1-06-153 est venue renforcer, depuis son application le 22 novembre 2006, le cadre juridique marocain relatif à la gestion des déchets.La loi 28-00 pose les règles et les principes fondamentaux qui permettent de faire face à la problématique des déchets ménagers et assimilés, industriels, médicaux et dangereux. Elle définit les différents types de déchets, spécifie leur mode de gestion et pré-cise le niveau de leur prise en charge.Son objectif est de prévenir des effets nocifs des déchets sur la santé publique et l’environnement en général. Pour cela, les dis-positions énoncées par cette loi sont les suivantes:

Page 22: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

22

1.1.3 Loi 22-10 relative à l’utilisation et sacs et sachets en plastiques dégradables ou biodé-gradables

1.1.4 Loi-cadre n°99-12 portant Charte Na-tionale de l’Environnement et du Développe-ment Durable

1.1.5 Décrets

-Réduction de la production des déchets et la prévention de leur nocivité ;-Organisation des prestations de collecte, transport, stockage, traitement des déchets et de leur élimination de façon économi-quement viable et appropriée ;-Valorisation des déchets de manière à en obtenir des matériaux réutilisables ou de l’énergie ;-Planification nationale, régionale et locale en matière de gestion et d’élimination des déchets ;-Information du public sur les effets nocifs des déchets ainsi que sur les mesures de prévention ou de compensation de ces effets ;-Responsabilisation de la commune en matière de gestion des déchets ménagers et assimilés ;-Organisation de l’élimination des déchets en soumettant à auto-risation la création des décharges, en rendant obligatoire la réa-lisation de décharges contrôlées et en prévoyant un échéancier pour la mise à niveau des décharges existantes ;-Elaboration d’un système de contrôle et de sanction des infrac-tions commises dans ce domaine ;-Réglementation des délais de mise en place des installations de tri, de traitement, d’élimination ou de valorisation des déchets, ainsi que les prescriptions techniques concernant le tri, l’embal-lage, la collecte, le transport, le stockage, le traitement et l’élimi-nation des déchets et leur classification.N.B. Les dispositions de la loi ne s’appliquent pas aux déchets radioactifs, épaves maritimes, effluents gazeux ainsi qu’aux déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects dans une eau superficielle ou nappe souterraine excepté les re-jets qui sont contenus dans des récipients fermés.

La loi prévoit également le contrôle par le biais d’agents dési-gnés par les autorités chargées de l’industrie et de l’environne-ment. En cas de non-conformité, les contrevenants sont passibles d’amendes allant de 10.000 à 500.000 DH.

La loi-cadre tient compte des engagements relatifs à la protection de l’environnement en faveur d’un développement durable.Elle intègre les principes, les droits, les devoirs et les engagements proclamés par la Charte Nationale de l’Environnement et du Dé-veloppement Durable. Elle vise également à combler les lacunes juridiques existantes dans les domaines de la protection de l’en-vironnement et du développement durable et prévoir l’ensemble des objectifs fondamentaux que le gouvernement se propose de mener dans ces domaines.Elle fixe les mesures législatives et réglementaires pour prévenir et lutter contre toutes les formes de pollution. Ces mesures vi-sent généralement la révision du cadre législatif relatif aux études d’impact sur l’environnement, dans le but notamment d’y inté-grer l’évaluation stratégique environnementale et la réforme du régime juridique des établissements où sont exercées les activités insalubres, incommodes ou dangereuses.Par ailleurs, la loi-cadre traduit la détermination du Royaume à inscrire ses efforts de développement économique, social, cultu-rel et environnemental dans une perspective durable, en veillant à ce que les stratégies sectorielles, les programmes et les plans d’action prévus soient menés dans le strict respect des exigences de protection de l’environnement et du développement durable.

La loi 22-10 relative à l’utilisation de sacs et sachets en plastique dégradables ou biodégradables interdit l’importation, la déten-tion en vue de la vente, la mise en vente et la vente ou distribu-tion à titre gratuit. Elle fixe la composition des matériaux consti-tuant les sacs et sachets et plastique, la couleur et l’épaisseur du film, les caractéristiques de l’écotoxicité ainsi que la durée de vie desdits sacs. La loi porte sur les indications relatives à la compo-sition, aux caractéristiques techniques et à la destination finale des sacs et sachets.

La mise en œuvre de la loi 28-00 a été accompagnée par l’adop-tion d’un ensemble de décrets. Il s’agit notamment du:-Décret n° 2-07-253 du 18 juillet 2008 portant classification des déchets et fixant la liste des déchets dangereux; -Décret n° 2-09-139 du 21 mai 2009 relatif à la gestion des dé-chets médicaux et pharmaceutiques;-Décret n° 2-09-284 du 8 décembre 2009 fixant les procédures administratives et les prescriptions techniques relatives aux dé-charges contrôlées;

Page 23: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

23

-Décret n° 2-09-538 du 22 mars 2010 fixant les modalités d’éla-boration du plan directeur national de gestion des déchets dan-gereux;-Décret n° 2-09-285 du 6 juillet 2010 fixant les modalités d’élabo-ration du plan directeur préfectoral ou provincial de gestion des déchets ménagers et assimilés et la procédure d’organisation de l’enquête publique afférente à ce plan; -Décret n° 2-09-683 du 6 juillet 2010 fixant les modalités d’élabo-ration du plan directeur régional de gestion des déchets indus-triels, médicaux et pharmaceutiques non dangereux, des déchets ultimes, agricoles et inertes et la procédure d’organisation de l’en-quête publique afférente à ce plan.

Le conseil communal peut assurer la gestion directe : « régie di-recte «, en vue d’en conserver la maîtrise totale ou préférer un contrôle de résultats dans le cadre d’une gestion déléguée.

Ce mode de gestion se présente sous deux formes :Régie directe :

Il s’agit du mode de gestion dans lequel la commune intervient directement par ses propres moyens humains et financiers dans le cadre de son budget. La régie directe est plus utilisée par les communes dans la gestion des services publics communaux, notamment les services de propreté. La gestion par régie des services de collecte et de nettoiement est limitée à la commune urbaine d’Agadir et les communes de petites tailles.Régie Autonome :

La régie autonome est créée par délibération du conseil commu-nal ou du groupement de communes pour assurer la gestion de certains services publics locaux, et ce, à l’intérieur du périmètre des collectivités concernées. Elle est dotée de l’autonomie finan-cière, de la personnalité morale, et d’un statut d’établissement public local relevant de la commune. A titre d’exemple, le cas des régies autonomes de distribution de l’eau, l’assainissement et du transport urbain.

La Loi n°17-08 modifiant et complétant la charte communale in-troduit un cadre légal pour les Sociétés de Développement Local (SDL). Selon ladite loi, les collectivités locales et leurs groupements peu-vent procéder à la création (ou à la prise de participation) d’une SDL avec une ou plusieurs personnes morales de droit public ou privé.Les articles de la Loi n°17-08 font référence aux éléments sui-vants: -Objet de la SDL; -Délibération du conseil de la collectivité locale et approbation des autorités de tutelle du projet de la SDL; -Prise de participation des collectivités locales (minimum 34 %) et le capital détenu par les personnes de droit public (minimum 51 %);-Interdiction pour la SDL de détenir des participations dans le capital d’autres sociétés; -Modalités de versement d’indemnités au représentant de la col-lectivité locale;

La gestion déléguée, ou « concession », est régie à travers un contrat par lequel une personne morale de droit public dénom-mée « concédant » ou « délégant » délègue, pour une durée limi-tée, la gestion d’un service public de nature économique dont elle a la responsabilité morale de droit public ou privé, dénommée « concessionnaire » ou « délégataire » en lui reconnaissant le droit de percevoir une rémunération ou de réaliser des bénéfices sur ladite gestion.La gestion déléguée peut s’appliquer aux prestations de collecte et de nettoiement ainsi que celles de traitement et d’élimination des déchets ménagers. L’exécution de ces services est confiée à une société privée.La société délégataire réalise les investissements prévus dans les pièces contractuelles (convention, offre du délégataire) qui les lient avec le délégant (communes ou groupement de communes). Le règlement des prestations contractuelles objet de la gestion déléguée se fait par le délégant conformément aux dispositions financières stipulées dans la convention et les cahiers des charges.

1.1.6 Modes de gestion des services des DMA

Gestion par régie Sociétés de Développement Local (SDL)

Gestion déléguée

Page 24: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

24

-Conflits d’intérêts;-Modalités en cas de suspension ou de dissolution du conseil commu-nal; -Rétroactivité de la loi; -Affichage et publication

Eléments clés de la constitution d’une SDLLe projet d’une SDL doit faire l’objet d’une délibération du conseil de la collectivité locale et de l’approbation des autorités de tutelle. Par la suite sa constitution repose sur les statuts de la société et une convention de mandat pour la réalisation de projets publics (maîtrise d’ouvrage) ou pour la gestion d’équipements publics.

Statuts de la Société:

La collectivité locale et les parties concernées doivent définir les statuts de la société en vue d’arrêter les termes et conditions de leur partenariat et fixer les aspects liés à la création, à la gestion et au fonctionnement de la SDL. Les statuts de la société doivent référer aux éléments suivants: -Capital social de la SDL; -Composition du conseil d’administration; -Fonctionnement du conseil d’administration;-Nomination et pouvoirs du président; -Nomination et pouvoirs du directeur général; -Modalités de fonctionnement des assemblées; -Modalités concernant les transferts de titres, la cession, la médiation, l’arbitrage et la durée;-Formation d’un comité d’audit pour l’examen des documents suivants: comptes annuels et semestriels; rapport de gestion et le projet de bud-get, dispositif de contrôle interne de la SDL; -Formation d’un comité pour le suivi du plan d’affaire comprenant les points suivants: plan de développement, montages techniques et finan-ciers.

Convention de mandat

Pour la réalisation de projets publics (maîtrise d’ouvrage), la conven-tion de mandat doit s’appuyer sur les éléments suivants :-Définition de la mission générale;-Planification du projet : études d’opportunités, études de faisabilité, études techniques;

-Mandat de la SDL en matière de réalisation du projet et du suivi : en-gagement des experts; choix des fournisseurs; passation des marchés; responsabilités de commercialisation et de gestion duprojet;-Responsabilités de financement des études et des projets; -Responsabilités en termes de gestion financière, comptable et juri-dique; -Prérogatives de contrôle de la commune; -Obligations de la SDL; -Obligations de la collectivité locale; -Approbations d’opérations par la collectivité locale; -Rémunération de la SDL; -Modalités de résiliation, de cession, de substitution, de sous-traitance.

Pour la gestion d’équipements publics, la convention doit s’appuyer sur les éléments suivants:-Objectifs essentiels et communs concernant la gestion et l’exploitation de l’équipement communal; -Objet de la gestion; -Patrimoine de la gestion: biens de retour (mobiliers…), biens de re-prise (voitures, outillages, matériels informatiques…); -Obligations et responsabilités du gestionnaire.

*La collectivité locale devrait s’assurer, dans le cas de gestion d’équipe-ment par une SDL, des points suivants:-Maintien des services pour les usagers; -Respect de normes de qualité minimale des services; -Etablissement de tarification de services à inclure dans la convention; -S’assurer de la préservation du patrimoine public; -S’assurer du retour du patrimoine à la collectivité locale ainsi que des biens acquis par la SDL; -Distinguer au sein des statuts de la société les fonctions du président et de celles du directeur général en tenant compte du fait que le rôle du premier est d’assurer la bonne conduite des affaires du conseil d’admi-nistration tandis que le second doit se prévaloir de tous les pouvoirs exécutifs pour la bonne conduite de la société;-S’assurer que la SDL produit des états financiers trimestriels, un plan d’affaires ou de développement et un audit annuel (vérification finan-cière et de performance);-Mettre sur pied une commission de surveillance qui pourra requérir de la SDL toutes informations et rapports sur ses activités;

Page 25: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

25

Encadré 1 : Expérience de la SDL de la Commune de Rabat

Au Maroc, le secteur des déchets ménagers et assimilés connaît l’intervention de plusieurs institutions:

Le MdE est l’autorité gouvernementale chargée de l’élabo-ration et de la mise en œuvre de l’action gouvernementale dans le domaine de gestion de l’environnement. Sa mission consiste à animer, susciter, promouvoir et coordonner, en collaboration avec les Départements ministériels concer-nés, l’action gouvernementale en la matière.

Encadré 2 : Expérience de la SDL de la Commune de Casablanca

Le Ministère de l’Intérieur assure la tutelle hiérarchique des communes. La charte communale pose le principe de l’autonomie des communes en matière de gestion des dé-chets ménagers et assimilés. Leurs budgets et leurs inves-tissements sont toutefois soumis au contrôle du Ministère de l’Intérieur.Par le biais de la Direction métier (DEA) qui relève de la DGCL, le Ministère de l’Intérieur assure l’encadrement technique des collectivités locales du point de vue as-sistance technique à la gestion des déchets, cahiers des charges des gestions déléguées, etc.La DEA se charge de plusieurs missions dont :-La réalisation des études stratégiques et la définition des lignes directrices pour le développement du secteur des déchets au Maroc ;-La participation à l’élaboration des textes juridiques régis-sant la gestion du secteur des déchets ;-L’assistance aux collectivités locales à travers l’élaboration de schémas directeurs de la gestion des déchets, la forma-tion des cadres en charge du secteur, la mobilisation des fonds notamment pour la mise en place des projets pilotes et le transfert de la gestion au secteur privé ;-L’évaluation et le contrôle de la gestion déléguée ;-Soutien au choix de site des décharges, création des CEV, réhabilitation et amélioration de la gestion des décharges existantes, …

-Créer éventuellement une fédération des SDL comme il existe en Eu-rope pour les EPL (Entreprises Publiques Locales).

Le conseil communal de Rabat a tenté la mise en place d’une SDL dénommée Rabat Nadafa, sans succès. Il a voté une résolution à l’unanimité en session de juillet 2012, pour s’occuper de la propreté de la ville. La procédure de choix d’un partenaire privé a été lancée en août 2012, mais elle n’a été pas été approuvée par la wilaya en décembre 2012.

Le conseil de la ville de Casablanca a procédé à la création d’une SDL dénommée Casa Contrôle en septembre 2014. Le Ministère des Finances, la commune urbaine et la région du Grand Casablanca sont les principaux actionnaires. La SDL a pour mission de se charger du contrôle de la ges-tion des déchets mais son champ d’intervention est prévu d’être élargi à d’autres services concédés (contrôle de l’ex-ploitation des abattoirs, respect des cahiers des charges par les autres délégataires de services, notamment dans le transport et la distribution de l’eau et d’électricité, contri-bution à l’élaboration des cahiers des charges des futures concessions.)La SDL «Casa Contrôle» est dotée d’un capital de 15 MDH et dont le conseil d’administration est présidé par le Wali. En ce qui concerne la répartition des capitaux, 10 millions sont souscrits par le Ministère des Finances et la commune urbaine et le reste est apporté par le conseil de la région et la préfecture du Grand Casablanca.

1.2 Aspects institutionnels

1.2.1 Ministère de l’Intérieur

1.2.2 Ministère délégué Chargé de l’Environ-nement

Page 26: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

26

Les collectivités locales au Maroc sont, selon la constitution du Royaume : « les Régions, les Préfectures, les Provinces ainsi que les Communes. Toute autre collectivité locale est créée par loi. Elles élisent des assemblées chargées de gérer démocratiquement leurs affaires. »Ces collectivités locales sont dotées de la personnalité mo-rale et de l’autonomie financière.

Les principales attributions se résument à :-Renforcer le cadre institutionnel et juridique dans le do-maine de l’environnement ;-Mettre en place les instruments appropriés de surveillance continue et de contrôle de l’état de l’environnement ;-Formuler des avis sur les projets de développement ayant des implications sur l’environnement et sur leur étude d’impact sur l’environnement ;-Prévenir la lutte contre toutes formes de pollution et nui-sances pouvant porter atteinte à la santé de la population ;-Procéder aux contrôles qui lui sont dévolus par la législa-tion en vigueur et d’assister les personnes morales de droit public ou de droit privé en matière d’environnement ;-Intégrer la dimension Environnement dans les pro-grammes de développement et notamment ceux de l’édu-cation, de la formation, de la recherche et de l’information ;-Contribuer à l’assistance technique des communes en ma-tière de gestion des déchets (établissement des Plans Di-recteurs : Termes de référence, suivi des missions, etc.), à la gestion des décharges études de faisabilité des décharges, étude des décharges contrôlées, travaux, exploitation, réha-bilitation des décharges existantes, mise à niveau, etc.) et à la mise en œuvre et au suivi des conventions de partenariat visant la protection du milieu naturel et l’amélioration du cadre de vie des citoyens ;-Contribuer à la réalisation de la stratégie nationale et la planification du développement des filières en fonction des enjeux environnementaux et des priorités nationales ;-Développer toutes activités en matière de coopération ré-gionale et internationale dans ce secteur.

Les collectivités locales au Maroc sont nombreuses. Elles ne suivent pas toutes les mêmes règles de fonctionnement et n’ont pas le même statut.

La Région est un cadre géographique permettant l’élabora-tion et la mise en œuvre d’une politique d’aménagement du territoire. Elle peut également être considérée comme une institution permettant une représentation des populations concernées par le développement régional.

Dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la consti-tution, trois lois organiques relatives à la régionalisation avancée ont été adoptées. Il s’agit de: -La loi organique 111-14 relative aux régions; -La loi organique 112-14 concernant les préfectures et les pro-vinces;-La loi organique 113-14 sur les communes.Ces lois organiques se réfèrent aux dispositions de l’article 146 de la constitution et aux Hautes orientations Royales et visent le renforcement de la démocratie locale, l’élargissement du rôle des collectivités territoriales dans le développement, la concep-tion de mécanismes de renforcement de la participation dans la gestion de la chose locale, l’efficacité dans la gestion locale et la mise en œuvre des principes et règles de la bonne gouvernance prévues par la Constitution. œuvre des principes et règles de la bonne gouvernance prévues par la Constitution. Ces lois placent la région au centre de l’édifice institutionnel du pays, harmonisent davantage la Charte communale actuelle avec les dispositions de la Constitution, consolide la place des Pro-vinces et des Préfectures en les séparant des services de l’admi-nistration territoriale relevant de l’Etat et en les dotant d’attribu-tions dans les domaines du développement et de l’efficacité. Ces lois comportent plusieurs nouveautés, dont notamment :-la prise des décisions au sein de ces conseils, la consécration du principe de la gestion autonome qui confère à ces collectivités territoriales, dans la limite de leurs prérogatives, le pouvoir de délibération de manière démocratique, le pouvoir d’exécuter les conclusions de leurs délibérations et décisions et la promotion de la présence et de la contribution de la femme;

1.2.3 Collectivités Locales

1.2.4 Région

Page 27: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

27

-des attributions autonomes, d’autres qu’elles partagent avec l’Etat ou qui leur sont transférées par l’Etat, sur la base des principes de subsidiarité et de suppléance pour la définition des prérogatives communes et transférées. Elles établissent une corrélation entre le contrôle administratif et les aspects relatifs à la légalité de ces décisions, outre l’adoption de la règle du contrôle à posteriori;-des mécanismes d’action à travers la création d’une Agence régionale pour la mise en œuvre de projets et la possibilité de mettre en place des sociétés de développement. Dans les grandes villes, les communes peuvent mettre sur pied une Agence com-munale destinée à l’exécution de projets; - détermination claire des sources financières;- stipulent que le Président du Conseil est l’ordonnateur du bud-get de la région. Ce budget sera ventilé en fonction des projets durant trois ans;- l’activation du Fonds de la qualification sociale et du Fonds de la solidarité entre les régions, qui a pour vocation de réduire les disparités régionales et la consécration des règles de la bonne gouvernance relatives à une application idoine du principe de la gestion libre de la chose régionale, le contrôle de la gestion de ces fonds et l’évaluation des mesures de réédition des comptes.

Selon la constitution de 2011 du Royaume, la Région est dotée d’une autonomie (financière et administrative) au même titre que les autres collectivités locales et dispose de larges prérogatives, notamment l’élaboration du schéma d’aménagement du territoire et le plan de développement économique, social et culturel, la protection de l’environ-nement. La gestion des déchets industriels et agricoles relève de la compétence de la Région. Cependant, les moyens mis à disposition de ces collectivités sont limités pour pouvoir assurer son intervention avec les acteurs concernés notam-ment les industriels et les exploitants agricoles.

La Préfecture ou la Province constitue le deuxième niveau de dé-centralisation territoriale. La notion de Préfecture est attribuée aux ensembles urbains et celle de Province aux circonscriptions plutôt rurales.

Le Conseil Préfectoral ou Provincial veille à la protection de l’en-vironnement.

Les plans directeurs provinciaux et préfectoraux constituent une occasion pour l’engagement de ces collectivités dans le secteur des déchets

La Commune à travers son Conseil Communal doit veiller à la préservation de l’hygiène, de la salubrité et de l’envi-ronnement. Le Conseil Communal présente des proposi-tions, des suggestions et émet des avis comme par exemple proposer à l’état ou autre personnes morales les actions à entreprendre pour promouvoir le développement écono-mique social et culturel de la commune.En ce qui concerne le secteur des déchets, le Conseil Com-munal décide du mode de gestion approprié et mobilise les moyens nécessaires pour le fonctionnement d’un tel sys-tème : collecte, transport, traitement et mise en décharge,…Il décide des modes de gestion des déchets ménagers et as-similés par régie ou toute autres formes (gestion déléguée, création de SDL). La gestion des grandes villes est assurée par des Conseils de villes qui reprennent quelques fonctions des anciennes Communes urbaines (actuels Arrondissements).

1.2.6 Communes

1.2.5 Préfectures et Provinces

Page 28: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

28

Tonnage des déchets au Maroc :La croissance démographique avec l’urbanisation rapide, l’amé-lioration du niveau de vie et l’évolution des modes de consom-mation, ont entraîné ces dernières années, une augmentation de la production des déchets ménagers au Maroc, estimée globale-ment aux environs 6,9 millions de tonnes/an. Par conséquent, la gestion des déchets ménagers constitue l’une des préoccupations majeures du Royaume avec une production annuelle estimée à 5,5 millions de tonnes en milieu urbain, soit en moyenne 0,76 kg/hab/jour. Celle des déchets ruraux est de l’ordre de 1,6 millions de tonnes/an, soit 0,3 kilo par jour par ha-bitant.Des variations notables sont constatées d’une région à l’autre, d’une ville à l’autre et d’un quartier à l’autre en fonction du niveau socio-économique, de la saison et du taux de collecte.Situation des déchets jusqu’aux années 2000 :Jusqu’au début des années 2000, la gestion des DMA était ca-ractérisée par une insuffisance de collecte, de nettoiement, de mise en décharge contrôlée et de valorisation. En effet, ils étaient souvent éliminés dans des décharges sauvages ou encore dans des points noirs et dans les cours d’eau, sans aucun traitement. Cette situation engendrait de graves conséquences aussi bien sur la santé publique que sur l’environnement. Taux de collecte :Le taux moyen de la collecte des déchets ménagers est évalué à environ 80 % en milieu urbain. Ce taux est très faible en milieu rural où la majorité des déchets est acheminée vers les décharges sauvages sans aucun traitement au préalable, ni aménagement des sites réceptacles

Composition des déchets :La composition des déchets est un élément important à in-tégrer dans le choix du matériel, des équipements et des modes de traitement à mettre en place. Sur le plan quali-tatif, on note une prédominance des matières organiques (près de 70 % du poids total), une forte teneur en humidité (environ 67%) et un faible pouvoir calorifique se situant entre 850 et 950 kcal/kg.

1.3.1 Quantité et caractéristiques des déchets ménagers et assimilés

1.3 Données générales sur la GDMA au Maroc

Page 29: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

29

Taux de recyclage :Le taux de recyclage des déchets au niveau national est de l’ordre de 10% par rapport à la quantité globale des déchets urbains collectés, estimée aux environs de 850 000 T/an. Le développement de ce secteur reste jusqu’à présent très limité. Les principales filières de recyclage des déchets mé-nagers et assimilés concernent les plastiques, les papiers/cartons, le verre et la ferraille.

Pour faire face aux défis posés par la gestion des DMA, rat-traper le retard accumulé en la matière et œuvrer pour la professionnalisation de ce secteur, plusieurs mesures et ini-tiatives ont été entreprises par le gouvernement marocain au cours de la dernière décennie, dont :-Promulgation de la loi 28-00 relative à la gestion des dé-chets solides et à leur élimination;-Elaboration et mise en place d’un Programme National des Déchets Ménagers (PNDM) pour financer la mise à niveau du secteur ;-Réforme de la fiscalité locale visant l’amélioration des fi-nances municipales, pour faire face aux besoins accrus en matière de services communaux dont le secteur des dé-chets ;-Lancement des plans provinciaux de gestion des déchets ménagers et promotion des systèmes de gestion intégrée basés sur la réduction à la source ;-Constitution d’une banque de données sur les équipe-ments et les installations d’élimination des déchets au Ma-roc ;-Professionnalisation du secteur par le recours à des opé-rateurs privés.

Le cycle de gestion des DMA comprend l’ensemble des opé-rations de collecte, de nettoiement, de transport, de traite-ment/valorisation et d’élimination des déchets ménagers et assimilés. Ces opérations doivent être réalisées de manière à réduire les effets des déchets sur la santé humaine, l’envi-ronnement et l’esthétique.

1.3.2 Stratégie et plan d’action de la GDMA

Page 30: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

30

Le PNDM

Le PNDM s’inscrit dans le cadre de la politique de réforme et de développement du secteur des déchets ménagers. Ce programme a été élaboré conjointement par le Ministère délégué chargé de l’Environnement et le Ministère de l’Intérieur. Le PNDM a bénéficie à ce jour d’un appui programmatique de la Banque Mondiale à travers quatre prêts de politique de déve-loppement de 100 millions d’euros chacun. Au titre de ce pro-gramme, 350 villes et centres urbains seront dotés de décharges contrôles, 220 décharges non contrôlées seront réhabilitées et 300 communes bénéficieront de l’amélioration des services de collecte et de nettoiement à travers la délégation de la gestion de ces services à des opérateurs professionnels. Ce programme est ventilé sur 15 ans et réparti comme suit :

2008-2012 : Phase d’initialisation qui permet d’intégrer les projets en cours aux projets prioritaires :-Amélioration de la gouvernance du secteur des DMA ;-Soutenabilité financière des services de gestion des DMA ;-Amélioration de la prise en charge des dimensions environne-mentale et sociale2012-2017 : Phase de montée en charge ;Les opérations de cette phase s’articulent autour des quatre do-maines de réforme, portant sur l’amélioration de la gouvernance du secteur, la soutenabilité institutionnelle et financière des ser-vices de gestion des déchets ménagers, l’amélioration des perfor-mances environnementales et sociales du secteur, et le dévelop-pement des filières de valorisation.Concernant l’amélioration de la gouvernance du secteur, les actions prévues concernent essentiellement :

Pour ce qui est de la soutenabilité institutionnelle et fi-nancière des services de gestion des déchets ménagers, les actions retenues portent sur :

1. L’adoption par la Commission Nationale du Pro-gramme National des Déchets Ménagers de l’utilisation des rapports d’évaluation citoyenne comme critère d’éli-gibilité pour l’appui financier aux collectivités territo-riales.Il est à signaler que la CN-PNDM a adopté, en date du 23 octobre 2012, l’outil ‘’Evaluation Citoyenne’’ comme critère d’éligibilité pour l’appui financier.

2. L’approbation par le conseil du gouvernement du projet de Loi Organique sur l’organisation des collecti-vités territoriales confirmant la compétence propre de la commune sur la gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés, et introduisant des entités institutionnelles intercommunales/régionales aptes à améliorer la plani-fication, le développement et la fourniture des services de déchets ménagers et assimilés. Ce projet de Loi Orga-nique est en cours d’examen et validation ;

3. Le lancement par le ministère de l’Intérieur d’un programme pluriannuel d’assistance technique des collectivités territoriales pour les appuyer à établir des groupements d’agglomération et des groupements de communes pour la professionnalisation de la gestion des déchets ménagers et assimilés.

S’agissant de la troisième composante relative à l’amélio-ration des performances environnementales et sociales du secteur, l’action prévue porte sur :

4. La signature par le Trésorier Général d’une décision organisant les services de conseil aux collectivités ter-ritoriales par la Trésorerie Générale du Royaume pour améliorer la mobilisation du potentiel fiscal et les reve-nus des sources locales.Dans la perspective d’améliorer la mobilisation du po-tentiel fiscal et les revenus des sources locales, la Tré-sorerie Générale a mis en place un système de gestion intégrée de la dépense publique étendu aux collectivités territoriales, ce système qui sera opérationnel en 2015, constitue un nouvel outil pour connaître en temps réel la situation financière des communes.

Page 31: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

31

En ce qui concerne le développement des filières de va-lorisation, les actions prévues sont :

-Moderniser le secteur des déchets par la professionnalisa-tion du secteur ;-Développer la filière de « tri-recyclage-valorisation », avec des actions pilotes de tri, pour atteindre un taux de 20 % du recyclage en 2020 ;-Former et sensibiliser tous les acteurs concernés par la problématique des déchets.

Le PNDM vise essentiellement à :-Généraliser les plans directeurs de gestion des déchets ménagers et assimilés pour toutes les préfectures et pro-vinces du Royaume ;-Assurer la collecte et le nettoiement des déchets ménagers pour atteindre un taux de collecte de 85% en 2016, de 90 % en 2020 et 100% en 2030 ;-Réaliser les centres d’enfouissement et de valorisation des déchets ménagers et assimilés au profit de tous les centres urbains (100%) en 2020 ;-Réhabiliter ou fermer toutes les décharges existantes (100%) en 2020 ;

Le PNDM devra se matérialiser par :

-L’accompagnement et le soutien financier des collectivi-tés locales pour l’élaboration de leurs plans directeurs de GDMA; -La réalisation de décharges contrôlées des déchets ména-gers et assimilés au profit de tous les centres urbains 100 % en 2020 ce qui correspond environ à 74 décharges; -La réhabilitation de toutes les décharges non contrôlées, la professionnalisation des prestations de collecte et de net-toiement pour environ 300 centres ainsi que le

Objectifs du PNDM :

Consistance du programme

5. La signature d’un décret instituant la police de l’en-vironnement en application des dispositions de la Loi Cadre sur l’Environnement et le Développement Du-rable.-Une étude sur la police de l’environnement est ache-vée, et un projet de décret a été élaboré avec l’appui de la Banque Mondiale et il est cours d’examen au niveau du Secrétariat Général du Gouvernement. -Formation des inspecteurs, contrôleurs et procureurs et élaboration d’un manuel de procédures de contrôle en-vironnemental ;-Mise en place d’un mécanisme de coordination entre les différents acteurs.

6. La mise en place et l’opérationnalisation d’une entité de gestion des filières, dotée d’une gouvernance impli-quant les acteurs clefs (l’Etat, les collectivités territo-riales, les éco-contribuables, l’industrie du recyclage, le secteur informel).

7. L’allocation d’au moins 20 % des produits des écotaxes au développement et la mise en œuvre de programmes/activités de recyclage ciblant les chiffonniers, avec une attention spécifique sur la dimension genre.

renforcement des capacités des cadres et techniciens opé-rant dans le domaine de la GDMA.En outre, des centres de tri seront installés au niveau des CEV (Centres d’Elimination et de Valorisation)avec l’orga-nisation et la socialisation des activités de tri, récupération et de valorisation.

L’enveloppe globale allouée au PNDM est de 40 milliards de dirhams. Elle est programmée sur une période de 15 ans et répartie comme décrit dans le tableau 1 ci-après :

Coût du programme

Page 32: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

32

Tableau 1 : Répartition des coûts du PNDM (source: Ministère délégué chargé de l’Environnement)

Les collectivités locales contribuent au financement du PNDM à raison de 73 % du coût global, le Budget de l’Etat est de 9 %, de la coopération internationale à hauteur de 4 %, les redevances des déchets ainsi que d’autres taxes à hau-teur de 12 % et les Mécanismes de Développement Propre (MDP) à hauteur de 3%.

Le Ministère de l’Intérieur poursuit, en partenariat avec le Ministère délégué chargé de l’Environnement (MdE) et avec le concours de la Banque Mondiale, l’accompagne-ment des Collectivités Locales pour réaliser les objectifs du PNDM, à travers le développement des axes inscrits au niveau de la deuxième phase de ce programme. Ces axes concernent essentiellement la gouvernance du secteur, la soutenabilité institutionnelle et financière des services des déchets ménagers, le contrôle et le suivi environnemental ainsi que le développement des filières de valorisation des déchets.

Le Ministère de l’Intérieur et le Ministère délégué chargé de l’Environnement ont placé l’agenda d’une gestion du-rable des DMA, parmi leur priorités et ont adopté une dé-marche progressive et intégrée comportant :

Plan de financement

Etat d’avancement

Page 33: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

33

-Création en cours d’une unité de gestion des filières au sein du MDE et qui aura la responsabilité de planifier, concevoir et de mettre en place des filières de recyclage financièrement viables et d’assurer le monitoring de leurs performances économiques;

-Etude en cours de réalisation sur la gouvernance de la fi-lière tri-récupération des DMA, et qui concerne les moda-lités et les procédures d’utilisation des fonds collectés par les écotaxes: • Analyse du mode de gouvernance de la filière de tri-récu-pération des déchets ménagers et assimilé; • Définition des critères d’éligibilité et mode de gouver-nance des projets appuyés par les ressources de l’écotaxe, en cours de validation.

-Elaboration d’un Business pour la gestion de la filière des déchets d’emballage plastiques, ayant pour objectif de pla-nifier les activités de tri et de recyclage et définir un pipe-line de projets à lancer. Ce travail a permis : • La caractérisation du gisement de déchets d’emballages; • La définition du système de mobilisation du gisement ; • Le montage institutionnel ; • L’estimation des coûts et des ressources nécessaires • Les activités à mener; • Les mesures d’accompagnement et les incitations à mettre en place.

Le PNDM a permis d’atteindre les résultats suivants :

-Augmentation du taux de collecte professionnalisée à 85,2 % contre 44% avant 2008 ;

-Augmentation du taux de mise en Centre d’Enfouissement et de Valorisation (CEV) pour atteindre 40,25 % (2,24 MT) des déchets ménagers produits, contre 10 % avant 2008 ;

-Le nombre actuel de Centre d’Enfouissement et de Valo-risation (CEV) est de 19 : Fès, Oujda, El Jadida, Essaouira, Rabat, Berkane, Figuig, Guelmim, Al Hoceima, Agadir, Nador, Dakhla, Mohammedia, Laayoune, Ifrane, Smara, M’Dieq-Fnideq, Safi et Khouribga ;-6 Centre d’Enfouissement et de Valorisation (CEV) en cours de construction à Marrakech, Tanger, Casablanca, Ouarzazate, Khénifra et Meknès ;

-9 Centre d’Enfouissement et de Valorisation (CEV) en cours de lancement : Taza, Béni Mellal, Kénitra, Larrache, Tiznit, Boujdour, Sidi Ifni, Sefrou et Tétouan ;

-9 Centre d’Enfouissement et de Valorisation (CEV) pro-grammés en 2016 : Ouezzane, Taroudant, Chtouka Aït Baha, El Hajeb, Sidi Kacem, Targuist, Ghafsaï, Ferklat-Gheriss et Assa-Zag ;

- 23 décharges non contrôlées réhabilités ;

- 11 décharges sauvages en cours de réhabilitation ;

- 31 décharges sauvages en cours de Lancement ;

- 38 décharges sauvages programmées en 2016 ;

- Elaboration de 65 plans directeurs provinciaux de ges-tion des déchets (13 achevés, 12 en cours d’achèvement, 35 en cours et 5 en cours de lancement.

Page 34: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

34

Collecte et nettoiement :

Mise en décharge :

Valorisation :- 2 expériences pilotes au Maroc de valorisation énergé-tique du biogaz dans les décharges contrôlées des villes d’Oujda et de Fès ;

Etat initial de l’ancienne décharge publique de Fès

-1er centre de tri au Maroc dont la gestion confiée à une Coopérative de récupérateurs avec l’assistance technique de la société délégataire de la Décharge contrôlée inter-communale d’Oum Azza à Rabat.

Equipements de valorisation énergétique dans la Décharge contrôlée de Fès

Etat du site de l’ancienne décharge après réhabilitation et fermeture

Page 35: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

35

Indicateurs sectoriels et de performance

Page 36: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

36

Thème   Indicateur   A  fin  juin  2015  

Unité  

Population   Population  totale   33.848   Millions  d'hab.  

Population  urbaine  Population  rurale  

20.44  13.42  

Millions  d'hab.  

Population   desservie   par   un   service   professionnalisé   de  collecte  (*)  

16,34   Millions  d'hab.  

 Déchets   Quantité  de  DMA  produits  au  Maroc  annuellement   7.03   Millions  de  t  Quantité   de   DMA   produits   par   la   population   urbaine  annuellement  

5.56   Millions  de  t  

Quantité   de   DMA   produits   par   la   population   rurale  annuellement  

1,47   Millions  de  t  

Quantité   de   DMA   produits   par   habitant   urbain  annuellement  

0,28   t/hab/an  

Service   Quantité   de   DMA   totaux   collectés   professionnellement  (gestion  assurée  par  une  société  privée)  annuellement  

4.73   Millions  de  t  

Quantité   de   DMA   mis   en   centres   d’enfouissement   et   de  valorisation  CEV  annuellement  (CEV  en  exploitation)  

2.23   Millions  de  t  

Coûts   Coût  annuel  du  service  professionnalisé  de  collecte   2396.72   MDH  Coût   annuel   de   mise   en   centres   d’enfouissement   et   de  valorisation  CEV  

208.03   MDH  

Coût  moyen   du   service   professionnalisé   de   collecte   d'une  tonne  de  DMA  

544   DH  

Coût   moyen   de   mise   en   centres   d’enfouissement   et   de  valorisation   CEV   d'une   tonne   de   DMA   (décharge   en  exploitation)  

113.8   DH  

  (*)  desservie  par  un  opérateur  privé.      

 

Page 37: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

37

Thème   Indicateur  

Objectifs  chiffrés  

    2016   2020  

Taux  de  collecte  des  DMA  dans  les  centres  urbains   85%   90%  

Taux   d'enfouissement   dans   des   centres  d’enfouissement   et   de   valorisation   pour   les   DMA  urbains  

85%   100%  

Taux  de   réhabilitation  et  de   fermeture  des  décharges  spontanées  existantes       100%  

Taux  de  tri  des  matériaux  recyclables       20%  

       

Progrès  réalisés  

    A  fin  juin  2015   Unités  

Nombre   de   provinces/préfectures   ayant   un   plan  directeur  déchets  achevé  

10  U  

Nombre   de   provinces/préfectures   ayant   un   plan  directeur  déchets  en  cours  

50   U  

Taux  de  collecte  professionnalisée  (gestion  assurée  par  le  privé)  des  DMA  dans  les  centres  urbains  

85.2   %  

Nombre   de   communes   bénéficiant   d'un   service  professionnalisé  de  collecte  

152   U  

Nombre   de   contrats   de   service   professionnalisé   de  collecte   108   U  

Taux   d'enfouissement   dans   des   centres  d’enfouissement   et   de   valorisation   pour   les   DMA  urbains  (CEV  en  exploitation)  

40.25%   %  

Nombre   cumulé   de   réalisation   de   nouveaux   centres  d’enfouissement  et  de  valorisation  

19   U  

Nombre  de  centres  d’enfouissement  et  de  valorisation  (CEV  en  exploitation)   17   U  

Nombre   de   décharges   spontanées   existantes  réhabilitées  et  fermées   23   U  

       

Appui  du  PNDM  

    A  fin  juin  2015   Unités  

Appui   financier   cumulé   du   PNDM  pour   les   projets   de  collecte  

1154.83   MDH  

Appui   financier   cumulé   du   PNDM  pour   les   projets   de  réalisation   de   centres   d’enfouissement   et   de  valorisation    

962.364   MDH  

Appui   financier   cumulé   du   PNDM  pour   les   projets   de  réhabilitation  de  décharges  

737.81   MDH  

%  coût  du  service  professionnalisé  de  collecte  financé  par  le  PNDM  

10   %  

%   coût   d'investissement   de   réalisation   de   centres  d’enfouissement   et   de   valorisation   financé   par   le  PNDM  

30   %  

%   coût   d'investissement   de   réhabilitation   financé   par  le  PNDM  

100   %  

 

Page 38: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

38

1.3.3 Contraintes rencontrées

Aspects institutionnels et juridiques :

Aspects financiers :

Aspects techniques :

Malgré les réformes engagées pour la mise à niveau et la modernisation de la gestion des déchets ménagers, l’ana-lyse de la situation actuelle du secteur montre des insuffi-sances liées à des contraintes à plusieurs niveaux. Citons en particulier :

- Manque d’un cadre tarifaire et financier relatif au secteur de la gestion des déchets ménagers ;- Insuffisance des ressources financières des communes ;- Absence d’une taxe spéciale sur les déchets des métiers.

- Manque de définition et de clarté dans les tâches des dif-férents intervenants ;- Arsenal vaste et non spécifique ;- Faible application de l’article relatif à la création de syndi-cats de communes (Charte 1976) ;- Absence de normes et de méthodes de contrôle dans le domaine de la collecte, du transport, du traitement et de l’élimination des déchets.

- Mode de présentation des déchets par la population (ré-cipients ou sacs en plastique qui sont souvent éventrés par les animaux et les récupérateurs.)- Manque de moyens et/ou utilisation de matériel mal adapté ;

Thème   Indicateur  

Objectifs  chiffrés  

    2016   2020  

Taux  de  collecte  des  DMA  dans  les  centres  urbains   85%   90%  

Taux   d'enfouissement   dans   des   centres  d’enfouissement   et   de   valorisation   pour   les   DMA  urbains  

85%   100%  

Taux  de   réhabilitation  et  de   fermeture  des  décharges  spontanées  existantes       100%  

Taux  de  tri  des  matériaux  recyclables       20%  

       

Progrès  réalisés  

    A  fin  juin  2015   Unités  

Nombre   de   provinces/préfectures   ayant   un   plan  directeur  déchets  achevé  

10  U  

Nombre   de   provinces/préfectures   ayant   un   plan  directeur  déchets  en  cours  

50   U  

Taux  de  collecte  professionnalisée  (gestion  assurée  par  le  privé)  des  DMA  dans  les  centres  urbains  

85.2   %  

Nombre   de   communes   bénéficiant   d'un   service  professionnalisé  de  collecte  

152   U  

Nombre   de   contrats   de   service   professionnalisé   de  collecte   108   U  

Taux   d'enfouissement   dans   des   centres  d’enfouissement   et   de   valorisation   pour   les   DMA  urbains  (CEV  en  exploitation)  

40.25%   %  

Nombre   cumulé   de   réalisation   de   nouveaux   centres  d’enfouissement  et  de  valorisation  

19   U  

Nombre  de  centres  d’enfouissement  et  de  valorisation  (CEV  en  exploitation)   17   U  

Nombre   de   décharges   spontanées   existantes  réhabilitées  et  fermées   23   U  

       

Appui  du  PNDM  

    A  fin  juin  2015   Unités  

Appui   financier   cumulé   du   PNDM  pour   les   projets   de  collecte  

1154.83   MDH  

Appui   financier   cumulé   du   PNDM  pour   les   projets   de  réalisation   de   centres   d’enfouissement   et   de  valorisation    

962.364   MDH  

Appui   financier   cumulé   du   PNDM  pour   les   projets   de  réhabilitation  de  décharges  

737.81   MDH  

%  coût  du  service  professionnalisé  de  collecte  financé  par  le  PNDM  

10   %  

%   coût   d'investissement   de   réalisation   de   centres  d’enfouissement   et   de   valorisation   financé   par   le  PNDM  

30   %  

%   coût   d'investissement   de   réhabilitation   financé   par  le  PNDM  

100   %  

 

Page 39: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

39

- Insuffisance en infrastructures et en équipements de col-lecte et d’élimination des déchets ;- Détérioration et inadaptation du matériel utilisé ;- Manque d’entretien et de renouvellement du matériel ;- Problème de qualification et d’encadrement du personnel

Aspects éducationnels

- Absence d’un programme spécifique et continu de l’édu-cation du public en matière de gestion des déchets ;- Manque d’évaluation des résultats des campagnes de pro-preté ;- Manque de communication entre le citoyen et la com-mune ;- Insuffisance de la participation de la population dans l’amélioration de la qualité de la collecte des déchets et le maintien de la propreté des lieux publics ;- Faibles supports médiatiques ;- Faible présence de l’éducation environnementale dans le cursus scolaire.

1.3.4 Impacts des DMA

Le Maroc doit faire face à une augmentation continue du volume des DMA produits. Selon les données officielles, la production prévisionnelle des déchets en 2020 est estimée à 6,2 millions de tonnes. Cette évolution est due non seulement à la croissance régulière du nombre d’habitants, mais aussi au changement des modes de production et de consommation, et en même temps, à l’amélioration du niveau de vie. Une gestion inappropriée des DMA, en particulier les lixiviats et le biogaz, peut entraîner des répercussions néfastes sur la santé publique et les ressources naturelles, en particulier les ressources en eau, sans négliger l’impact sur le budget des collectivités lo-cales qui ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour supporter les investissements en vue d’un traitement adé-quat. L’analyse des paramètres physico-chimiques et bactériologiques des lixiviats de plusieurs décharges révèlent un risque potentiel de pollution en cas de leur déversement dans le milieu naturel sans aucun traitement préalable, tout en présentant un danger pour les récupérateurs travaillant sur les décharges. Ces effluents sont caractérisés par de fortes teneurs en matières minérales et organiques.

Page 40: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

40

Des teneurs considérables de composés azotés, de phos-phore total, de phénols, de détergents, ont également été décelés. Quant aux métaux lourds, les résultats effectués n’ont pas révélé de concentrations alarmantes sauf pour le chrome, sur certains sites. Enfin, la composante microbio-logique a montré une concentration importante en germes indicateurs de pollution. A ces risques s’ajoutent les émissions des gaz à effet de serre produites dans les décharges sauvages et celles contrôlées connaissant des contraintes de gestion, et concernent es-sentiellement le CH4 et le CO2. Selon le MdE, en 2012, les émissions du secteur des déchets ont été évaluées à 7,8 Mt CO2. Ces émanations ont un peu plus que doublé entre 2005 et 2012 et ont un impact négatif sur le changement climatique.Dans ce contexte, la valorisation énergétique des DMA aura des impacts positifs et sur le changement climatique, et sur le développement : pour les communes de grandes et moyennes tailles, elle leur permettra de fournir une énergie renouvelable, de réduire les impacts sur l’environnement, de limiter les émissions de gaz à effet de serre et d’alléger leurs dépenses à court terme par les recettes de vente de l’électricité.

Page 41: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

41

Module 2. Etudes et montage des services de collecte et de nettoie-ment

Page 42: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

42

2.1 Description des services de collecte et de nettoiement

- Le schéma d’organisation des services de collecte et de net-toiement est modulable en fonction de la taille de la ville et les besoins de la collectivité en matière de propreté. A titre indicatif, le schéma d’organisation peut être structuré comme suit :

La collecte désigne l’ensemble des opérations qui consistent à re-grouper les déchets depuis leurs sources de production, puis à les transporter jusqu’aux centres de traitement et ou d’élimination.

Le nettoiement veille à la propreté des espaces publics. Les prin-cipales activités de nettoiement sont les suivantes :- Balayage manuel ou mécanique, ramassage des feuilles mortes et désherbage des voies ;- Lavage à grand eau ;- Vidage et nettoyage des corbeilles publiques ; Enlèvement des déchets déposés anarchiquement dans les voies ou les places publiques (déchets encombrants, sacs, papiers, em-ballages divers, etc..)

Collecte des déchets ménagers et assimilés Horaires :

Schéma d’organisation du service de collecte

Page 43: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

43

Conteneurisation

Lavage des bacs (lavage sur place)Horaires :

*PL : Poids Lourds

Page 44: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

44

Entretien et maintenance des bacs

Service de collecte des douars et des marchés

Horaires :

Horaires :

Service de collecte des encombrants

Horaires :

Véhicules  

 

Qté  

 

Volume  max.  

 

Tonnage  maximal  

 

Postes  Chauffeurs  PL  

   

Postes  Eboueurs  

/Ouvriers  

Effectifs  Chauffeurs  

   

Effectifs  Eboueurs  

 

               

                 

Véhicules  

 

Qté  

 

Volume  max.  

 

Tonnage  maximal  

 

Postes  Chauffeurs  PL  

   

Postes  Eboueurs  

/Ouvriers  

Effectifs  Chauffeurs  

   

Effectifs  Eboueurs  

 

               

                 

Page 45: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

45

Service ; brigade de collecte des sacs en plastique (entrées desvilles et terrains non bâtis)

Service de balayage manuel

Horaires :

Horaires :

Schéma d’organisation du service de nettoiement

Véhicules  

 

Qté  

 

Volume  max.  

 

Tonnage  maximal  

 

Postes  Chauffeurs  PL  

   

Postes  Eboueurs  

/Ouvriers  

Effectifs  Chauffeurs  

   

Effectifs  Eboueurs  

 

               

                 

Page 46: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

46

Service de balayage mécanique

Equipe volante

Equipe d’astreinte

Horaires :

Horaires :

Horaires :

Page 47: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

47

Corbeilles publiques

2.2 Etudes préalables au montage des services de collecte et de nettoiement

2.2.1 Collecte des données et diagnosticLa collecte des données constitue la première étape de l’étude. Elle consiste à rassembler des données sur :

- Urbanisation : connaître la typologie d’habitat, l’occupa-tion du sol actuel et futur du territoire et les reporter sur un fonds cartographique ;- Population : déterminer le nombre d’habitants, leur répartition, leur densité par quartiers dans le territoire concerné ;- Activités productrices de déchets : identifier les déchets produits par les commerces, industries, artisanat, marchés, souks, etc., estimer leurs tonnages respectifs et connaître leur emplacement ;- Caractérisation des déchets : déterminer la qualité et la quantité des déchets par types d’habitats et par saison sur l’année ;- Variation de la production des déchets : connaitre les périodes événementielles ou autres et se renseigner sur les quantités des déchets supplémentaires produites ;- Etat de la voirie : décrire l’état des voies publiques ou-vertes à la circulation entre celles carrossables, non carros-sables, leurs emprises, longueurs, largeurs, les flux de cir-culation, et les reporter sur un fonds cartographique.

La méthodologie des études préalables pour le montage des services de collecte et de nettoiement consiste en une suc-cession de trois principale étapes, à savoir :- Collecte des données et diagnostic ;- Compilation et recoupement des données ;- Analyse et synthèse.

Page 48: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

48

- Organisation de la collecte et du nettoiement :

décrire le schéma d’organisation existant et mettre l’accent sur les principaux aspects.

Afin de concevoir et de dimensionner les services de collecte et de nettoiement, il faut procéder à l’établis-sement d’un diagnostic : collecte de données complétée par une étude de terrain sur l’ensemble du territoire concerné.

       Collecte  

 

Sectorisation,  circuits  et  mode  de  collecte    ;  les  reporter  sur  un  fonds  cartographique  Fréquence  et  horaires    ;  les  reporter  sur  un  fonds  cartographique  Effectifs  et  répartition  du  personnel  Type  et  nombre  de  véhicules,  leur  affectation  par  secteurNombre  de  tournées  et  tonnage  collecté  par  véhicule  Report  des  zones  non  desservies  Rendement   (taux   de   collecte,   T/heure   collectée,   kilométrage   des  circuits,  etc.)  Insuffisances   et   dysfonctionnements   en   matière   d’organisation,   de  moyens  et  de  gestion  Contraintes     (techniques,   matérielles,   financières,   contextuelles.)  affectant  l'exécution  des  services  

   Nettoiement  

 

Sectorisation  Nombre  de  circuits  de  balayage  Fréquence  et  horaires  Effectif  du  personnel  et  sa  répartition  Outillage  et  kits  de  balayage  Zones  non  desservies  Rendement  (kilométrage  balayé  par  circuit)  Insuffisances   et   dysfonctionnements   en   matière   d’organisation,   de  moyens  et  de  gestion  Contraintes  (techniques,   matérielles,   financières,  contextuelles.)affectant  l'exécution  des  services    

 

Page 49: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

49

2.2.2 Compilation et recoupement des données

2.2.3 Analyse

La compilation des données collectées se fait comme suit : - Données cartographiques de préférence sous un format SIG ;- Données numériques utilisées dans le calcul de dimen-sionnement ;- Données contextuelles orientant tel ou tel choix technolo-gique ou méthodologique.

A l’issue des résultats de la compilation et du recoupement des données, l’analyse permettra de proposer des solutions appropriées et adaptées en vue d’améliorer les prestations de collecte et de nettoiement. Il s’agit en particulier de :- Identifier et hiérarchiser les points forts et faibles dans la gestion existante des services (collecte et nettoiement) ; - Décrire les aspects techniques et organisationnels des so-lutions suggérées. Les solutions alternatives devraient prendre en compte les particularités contextuelles qui impactent l’exécution des services et rendent parfois sa gestion difficile.

Il s’agit en particulier de ce qui suit : - Comportements des citoyens dans certains quartiers ;- Difficultés d’accès dans le cas de ruelles étroites ;- Présence de souks non organisés et de marchands ambu-lants ;- Actes de vandalismes exercés sur les conteneurs (vol, dé-térioration, incendies) ;- Accès à la décharge ;- Difficultés liées à la nature du tissu urbain ;- Caractéristiques de certaines zones à forte fréquentation.

Page 50: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

50

2.2.4 Synthèse

La synthèse devra donner une vue d’ensemble sur le ton-nage des DMA (pesée, estimation à partir de la popula-tion), le choix de véhicules (possibilité de passage et mode de collecte) ainsi que sur les horaires de collecte (nocturne en ville et de jour pour les zones périphériques.) Les ré-sultats sont ensuite reportés sur un fond cartographique : zones de collecte avec tonnages, population, types de véhi-cules et horaires correspondants.Ceci permettra ainsi le profilage des zones homogènes afin d’affecter des véhicules adaptés selon les zones.

La synthèse des résultats du balayage tient compte du type de balayage (manuel ou mécanique, lavage et zones de cor-beilles) et des fréquences de passage.Les résultats du balayage sont reportés sur fond cartogra-phique de la voirie complète de la ville avec fréquence et type de balayage.

Le montage consiste en la conception et le développement des solutions optimales et adaptées, soit pour la mise en place des services de gestion des DMA pour les communes qui n’en disposent pas, soit pour l’amélioration et l’optimi-sation des services existants.

Il s’agit d’offrir des solutions, aussi bien pour les aspects techniques, organisationnels, gestionnaires que financiers. Les services objet du montage peuvent concerner généra-lement :- La collecte des DMA, y compris celle de repasse et du renfort-réserve ;- La conteneurisation, y compris le lavage, l’entretien ainsi que la maintenance des bacs ;- La collecte des ordures de marchés ;

- La collecte des gravats, des encombrants et des déchets verts ;-La collecte des sacs en plastique (entrée des villes et ter-rains non bâtis) et le produit de balayage des voies pu-bliques ;- Le balayage manuel des voies publiques ouvertes à la cir-culation ;- Le balayage manuel des places publiques ;- Le balayage mécanique des principales voies publiques ;- Le désherbage et le dessablage des voies publiques ;- L’enlèvement des graffitis ;- Le lavage des voies et des marchés publics ;- Le nettoiement des plages pour les villes côtières, y com-pris la collecte, le piquetage et le criblage des sables de mer.

Sur le plan méthodologique, le montage technique des ser-vices de collecte et de nettoiement peut se faire en quatre étapes :- Conception ;- Dimensionnement ;- Organisation ;- Gestion.

- Choix des variantes ;- Choix des moyens (véhicules, conteneurs, etc.) ; - Prédéfinition des objectifs de performances (exemple : rendements selon le type de véhicules et les spécificités des secteurs, vitesse de circulation des véhicules, distances entre la décharge et le parc.)

Le schéma ci-dessous représente le schéma classique de la collecte. Il permettra de se situer par rapport aux formules présentées ultérieurement.

Collecte et transport des DMA

Nettoiement

Dimensionnement des services de collecte

2.3 Montage des services de collecte et de nettoiement

2.3.3 Eléments de dimensionnement des ser-vices de collecte et de nettoiement

2.3.1 Aspects techniques :

2.3.2 Conception

Page 51: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

51

Les étapes à suivre pour le dimensionnement des services de collecte sont :

Calcul des distancesOn distingue les distances suivantes :- Distance parc-zone homogène : cette distance peut être déterminée par l’utilisation de MapInfo, Autocad ou les Systèmes d’Information Géographique (SIG) ;- Distance collecte pure : il s’agit de calculer la dispersion par zone homogène. Elle est exprimée en T/Km (ton-nage de la zone/Km de la voirie à l’intérieur de la zone.)- Distance zone homogène-décharge : par l’utilisation de MapInfo, Autocad, SIG ou sur terrain par voiture.

Calcul des tempsIl s’agit du temps parc-zone homogène, du temps de collecte et du temps zone homogène-décharge. Les rela-tions qui permettent le calcul de ces temps sont formulées ci-dessous :

Calcul du nombre de voyages par type de véhicule pendant un poste de travail

  Temps  parc-­‐zone  homogène    :  vitesse  haut-­‐le-­‐pied  standard    :  entre  40  et  60  Km  /  Heure,  T1  =  D1  /  Vitesse  Temps  collecte    :  rendement  standard  T/H    :  2  à  4,  T2  =  Capacité  unitaire  du  véhicule/Rend  t/h,  T2  =  Capacité  unitaire  du  véhicule  /  Rend  t  /h  Temps  zone  homogène-­‐décharge    :  vitesse  haut-­‐le-­‐pied  standard    :  entre  40  et  60  Km/Heure,  T3  =  D1  /  Vitesse.  

  Max  (T1+T2+T3+T4)  <=  aux  heures  légales  de  travail  (7h30/j.)  

D1 : Haut-le-pied (Parc-secteur) : distance entre le point de départ des camions et la zone. D2 : Collecte pure : distance nécessaire pour le remplissage de sa capacité unitaire.D3 : Haut-le-pied (Secteur-décharge) : distance entre la zone de collecte et le lieu de vidage.T1 : Haut-le-pied (parc-secteur) : temps nécessaire pour aller du parc à la zone de collecte.T2 : Collecte pure : temps nécessaire pour le remplissage de sa capacité unitaire.T3 : Haut-le-pied (zone-décharge) : temps nécessaire pour aller de la zone à la décharge.T4 : Temps de vidage.

Page 52: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

52

Le montage technique des services tient compte également de la conteneurisation. A ce niveau, il faut considérer les éléments suivants :Critères de choix du type de véhicule :

BOM (bacs en plastique de volume compris entre 360 l. et 1.100 l.) ;Pick-up (bacs de volume ne dépassant pas 360 l.) ;Multibenne et polybras (caissons métalliques.)Le type de véhicule dépendra en particulier du type d’ha-bitat (vertical : bacs de grand volume, horizontal : bacs de petits volumes, pour les zones périphériques : caissons.)

Détermination du volume à conteneuriser :

NB : Base de calcul : densité moyenne 0,36 et ratios de 3 litres/Hab.

Calcul du nombre de véhicules par type

N.B : Il faut toujours prévoir un matériel de réserve et de renfort.

  Nombre  de  véhicules  =  Nombre  de  secteurs  

Conteneurisation

Détermination des nombres de secteurs par type de véhicules

  Volume    =  (Tonnage/Densité)*  1.000  

Page 53: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

53

NB : il est important de préciser dans les spécifications techniques relatives au choix et à l’acquisition des bacs, no-tamment la résistance aux ultraviolets (vieillissement so-laire) et aux craquements et fendillements.

Page 54: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

54Exemple de caractéristiques techniques d’une marque de bacs de 660l

 

Fiche  technique   BAC   660  L  

Caractéristiques  générales   Caractéristiques  techniques  

Polyéthylène  à  haute  densité  

Volume   660  L  

Stabilisation  eau  et  rayons  ultra-­‐violets   Poids  à  Vide   43  kgs  

Facilité  de  Manipulation   Encombrement  au  sol   1.055  m2  

Nettoyage  Facile,  drainage  incorporé  

Dimension   en  mm.HxlxP     1160x1370x770  

Résistance  :  intempéries,  solutions  acides  ou  alcalines,  champignons,  détergents  de  lavages,  bactéries….  

4  Roues  

Caoutchouc  et  acier  

200  mm  

Rotation  360°  

Conformité  :  Marque  CE  avec  indication  du  niveau  sonore  (directive  200/14/CE  du  parlement  européen)  Fabrication  suivant  la  norme  européenne  UNE  EN  840  Certificat  GS  d’homologation  de  produit  selon  la  norme  européenne  EN-­‐840-­‐1/2/3/5/6  

.  

Page 55: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

55

Dimensionnement des services de balayageLe montage technique du balayage nécessite de proposer une solution technique optimale et adaptée.

Le balayage comprend les activités de lavage (déterminer le nombre de laveuses), balayage manuel (déterminer le nombre de postes de balayage), corbeilles (déterminer le nombre de corbeilles) et balayage mécanique (déterminer le nombre de balayeuses nécessaire.)

Déterminer le nombre de laveuses : rendement standard entre 300 à 500 m3 par heure de travail.Déterminer le nombre de poste balayage :

Déterminer le nombre de corbeilles : généralement tous les 100 mètres.Déterminer le nombre de balayeuses nécessaires :

Chaque balayeur est équipé d’un bac 120 L ou d’un chariot et avec un kit de balayage (avec deux seaux, un balai et une pelle.) L’évacuation des résidus se fait par benne satellite (une unité couvre en moyenne 15 balayeurs.)En fonction des contextes des villes et de la nature des ser-vices, le kit du balayeur se compose généralement de ce qui suit : - Pince à déchets ;- Balais : balai de voirie, balai de cantonnier, balai à gazon ; - Fourche et pelle ;- Pioche ;- Serfouette ;- Râteau ;- Houe.

  (Km  de  la  voirie  *  Fréquence)  /  Rendement  standard  (3,5  Km/jour)    

  (Km  de  balayage  mécanique  *  Fréquence)  /  Rendement  standard  (entre  25  et  30  Km/jour)    

Page 56: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

56

Moyens humainsPour la collecte, on compte :

- 1 poste de responsable de collecte ;- 1 chauffeur pour chaque véhicule ;- 2 ripeurs par BOM ;- 2 à 3 ripeurs par pick-up ou mini-benne ou benne satellite ;- 1 agent par BTP ;- 1 agent par ampliroll.

Quant au balayage, les moyens humains nécessaires sont :- 1 poste de responsable de balayage ;- 1 surveillant par secteur et pour 15 agents ;- 1 chauffeur par véhicule roulant du balayage ;- 1 poste de balayage manuel, un poste pour les prestations spécifiques et un poste d’astreinte.

Balayeuse laveuse aspiratrice (Rampe de lavage à haute pression pour le lavage et la désinfection du revêtement) Laveuse citerne des voies publiques, places publiques et

marchés

Balayeuse mécanique

Page 57: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

57

L’effectif total du personnel à mettre en place est déterminé par un coefficient multiplicateur avec le nombre de postes qui intègre des éléments fixes (temps de travail et congés) et des éléments variables estimés (absentéisme, maladie, accidents, grève, formations) selon la liste ci-après :

Nombre de jours de travail dans l’année 365Repos hebdomadaires 52Congés payés 18Jours fériés chômés 13Absentéisme, grève, formation 10Jours travaillés 268

Les éléments intervenant dans l’analyse économique et fi-nancière des services de collecte et de nettoiement sont les suivants :- Coût total des services ;- Amortissement ;- Frais de fonctionnement (gasoil, pièces de rechange, pneumatiques, lubrifiants, assurance et frais fixes) ;- Masse salariale ;- Frais généraux (consommation d’eau, électricité, télé-phone, locaux) ;- Composantes du coût total des services.Le coût total des services peut être calculé ainsi :

Coût total = Amortissement + Frais de fonctionnement + Masse salariale + Frais généraux

L’amortissement s’obtient par la relation suivante :

Amortissement = Valeur d’acquisition / Durée de vie

Frais de fonctionnement Les composantes des frais de fonctionnement sont les sui-vantes :- Gasoil ; - Pièces de rechanges ; - Pneumatiques ; - Lubrifiants ; - Assurances et frais fixes. Les ratios et les méthodes de calculs des frais de fonction-nement sont présentés ci-dessous :

Gasoil = Kilomètres parcourus * Taux de consommationPièces de rechange = Kilomètres parcourus * ratios de maintenancePneumatique = Kilomètres parcourus / durée de vie du pneuLubrifiant = 5 % de la consommation de gasoilFrais fixe = vignette et taxes

Pour un poste, il est donc nécessaire de prévoir 1,36 sala-rié opérationnel, sauf pour le responsable de collecte et les chefs d’équipes.

Organisation : L’organisation consiste en l’affectation des moyens par sec-teur, avec définition des horaires, des fréquences et des modes d’exécution des services suivant des plans et des programmes d’intervention.

GestionL’exécution des services en conformité avec les schémas d’organisation préétablis nécessite l’élaboration des outils suivants : - Procédures techniques de suivi et de gestion ; - Tableau de bord d’indicateurs de performance.

coefficient multiplicateur : 365/268 = 1,36Effectif du personnel = Nombre de postes * Taux de remplacement (1,36)

2.3.4 Aspects économiques et financiers

Page 58: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

58

Calculs de la masse salariale

Calculs des frais généraux

Qu’est ce qu’un projet ?

Qu’est ce que la gestion de projet ?

2.4.1 Aperçu sur les principes de gestion de projets

Quant aux frais de fonctionnement, ils dépendent essen-tiellement de la consommation de gasoil et du ratio de maintenance :Consommation de gasoil :

- BOM : 35% ;- Benne satellite : 13%; - Multibenne : 18% ;- Polybras : 28%.Ratio de maintenance:

- BOM : 2 dhs/Km;- Multibenne : 1,5 dhs/Km;- Polybras : 1,5 dhs/Km;- Pick-up : 1 dhs/Km

La masse salariale annuelle correspond au salaire mensuel brut par catégorie d’employés multiplié par 12 :

Masse salariale annuelle = Salaire mensuel brut par caté-gorie d’employés * 12

Coût à la tonne = Coût total / Tonnage des déchetsCoût par habitant = Coût total / Population

Un projet est toute activité réalisée une seule fois, dotée d’un début et d’une fin déterminés et qui vise à créer un produit ou un savoir unique. Il peut nécessiter la participa-tion d’une seule ou de plusieurs personnes. Sa durée peut être de quelques jours ou de plusieurs années. Il peut être entrepris par une seule organisation ou par un groupe d’or-ganismes intéressés.

La gestion de projet est l’utilisation d’un savoir, d’habile-tés, d’outils et de techniques dans le cadre des activités d’un projet, en vue de satisfaire ou de dépasser les exigences et les attentes des parties prenantes à l’égard d’un projet. Le gestionnaire de projet, parfois appelé coordonnateur ou chef de projet, en administre les détails, au jour le jour. Il

Les frais généraux comprennent : - Consommation d’eau, d’électricité, de téléphone ;- Locaux (atelier, bureau, etc..)Récapitulatif des éléments du montage financierEtant donné que l’amortissement est fonction de la durée de vie, il est nécessaire de rappeler les durées de vie du ma-tériel de collecte et de nettoiement :- BOM : 6 ans ;- Multibenne : 10 ans ;- Polybras : 10 ans ;- Pick-up : 5 ans ;- Bacs en plastique : 3 ans ;- Caissons métalliques : 8 à 10 ans.

2.4 Gestion de suivi et de contrôle de l’exécution des services de collecte et de net-toiement

Calcul du coût totalLe coût total correspond à :

La durée de vie des pneus est estimée en moyenne à 30.000 Km.

Page 59: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

59

Outils méthodologiques pour la bonne gestion de projet

Le QQOQCP (les questions de Taylor)

Clefs de réussite d’un projetLa réussite d’un projet est fonction d’une gestion efficace. Les particularités d’un projet réussi sont les suivantes :- Des objectifs précis : les projets les plus réussis ont des objectifs définis clairement dès le départ ;

- Un plan de projet bien établi : un plan conçu avec mi-nutie permet à chaque participant de comprendre et de contribuer au projet. Il précise les responsabilités de cha-cun et évalue combien d’argent, de personnes, de matériel et de temps sont nécessaires à l’achèvement du projet. Il sert également comme outil de suivi et permet d’adopter des mesures correctives tôt dans le processus si les choses tournent mal ;

- La communication : tout projet repose sur la collabo-ration entre toutes les personnes qui y prennent part. Une communication réelle et continue doit s’établir entre les parties, si elles veulent œuvrer ensemble à la réussite du projet ;

- Une envergure maîtrisée : tout au long du projet, plu-sieurs situations qui ne contribuent pas aux objectifs fixés peuvent survenir. Il importe de porter attention aux priori-tés, avec une perte minimale de temps et de concentration ;

- Le soutien des intervenants : d’ordinaire, les projets sont le fait de plusieurs parties prenantes. Il importe que celles-ci se soutiennent pour toute la durée du projet de façon à ce que l’équipe atteigne ses objectifs.

- Quoi ? Qu’est-ce que c’est ? Objet, nature, quantité, etc.- Qui ? Qui est concerné ? Acteurs, responsables, membres ?- Qui s’en occupe ? Qui contacter ?- Où ? Lieux, distances de déplacements, transports, etc.- Quand ? Durée, fréquence, échéances, etc.- Comment ? Comment fait-on ?- Matériel, matières, outillages, méthodes, procédure, etc.- Pourquoi ? Pour obtenir quoi ?

Le brainstorming, en français « remue-méninges », consiste à rassembler un certain nombre de personnes pour les faire réfléchir sur une question, trouver des idées, faire des pro-positions en faisant abstraction de toute idée préconçue. Il sert à recueillir le maximum d’idées et à les ordonner pour pouvoir les exploiter.Un animateur (qui peut être une autre personne que le chef de projet) doit être nommé en début de séance pour faire vivre le débat selon les 3 axes suivants :

Le recours aux questions de Taylor peut se faire au cours de la phase d’élaboration du plan d’action ou en cas de pro-blème à résoudre.Il sert à passer d’une décision à sa réalisation, pour un plan d’action, une solution, une activité, un problème. Sa mé-thode consiste en une « check-list » interrogative, qui fait répondre à :

s’agit là d’un défi constant qui demande une compréhen-sion du contexte plus général du projet et la capacité de concilier des exigences contradictoires telles que :- Les ressources disponibles et les attentes ;- Les priorités différentes des parties prenantes ;- Les besoins définis et à la portée du projet ;- La qualité et la quantité.

En cas de problème à résoudre, chacune de ces interroga-tions doit être suivie de la question « Pourquoi ? » :- Pourquoi ces personnes sont-elles concernées ? pour la question « qui » ;- Pourquoi le problème est-il apparu à ce moment-là, pour la question « quand ».

Le brainstorming : trouver de nouvelles idées

Page 60: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

60

Définir une question claire

Le groupe doit se mettre d’accord sur la nature et la formu-lation de la question faisant l’objet de la séance.La question doit être écrite sur un tableau et l’animateur s’assure que chacun la comprenne de la même façon.

Rechercher des idées

C’est une phase créative durant laquelle sont privilégiées la quantité et la diversité des idées émises (30 minutes.)1. Laisser un temps de réflexion individuelle (5 minutes)2. Recueillir les idées sans les classer et les noter au fur et mesure (éviter le tour de table.)

Trier et classer

C’est la phase d’exploitation. Il faut classer les idées dans chaque famille en se réservant la possibilité d’éliminer une idée ou de classer une idée deux fois.

Les indicateurs de performance sont des outils de mesure de la qualité et de la performance des services réalisés. Ils facilitent le suivi et l’évaluation des services offerts par la collectivité dans le cas de la régie directe ou des résultats obtenus par une société délégataire. Les indicateurs doivent répondre aux exigences suivantes :

- Couvrir les attentes en termes de résultats ;- Etre pertinents, applicables et mesurables ;- Avoir un caractère objectif en évitant le recours à des ap-préciations subjectives ;- Avoir des indicateurs de résultats (et non pas de moyens mis en œuvre) ;

2.4.2 Indicateurs de performance de la ges-tion des services de collecte

- Avoir des données de bases disponibles ou facilement ac-cessibles. Les indicateurs de performance relatifs à la gestion des ser-vices de collecte sont représentés dans le tableau 2.

Page 61: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

61

Objectifs   Sous-­‐objectifs     Indicateurs  

 

 

 

Assurer   la   collecte   et   le  transport  des  DMA  

Assurer   la   collecte   sur   tout   le  territoire  de  la  collectivité    

Taux  de  collecte  de  100  %  

Assurer   la  propreté  des  points  de  collecte    

Lavage  et  entretien  des  bacs    

Nettoiement  et   lavage  des  abords  des  bacs  

Optimiser   les   circuits   de  collecte  

Haut-­‐le-­‐pied  <30%  

Rendement  (Tonne/Heure)  

 

 

 

 

 

Prévenir   et   réduire   les  nuisances   ou   les   risques  sanitaires   et  environnementaux   liés   aux  DMA  

Respecter   la   réglementation  en   vigueur   (loi   28-­‐00,   décrets,  code   de   la   route,   code   du  travail,  etc.)  

Traçabilité   des  flux/tonnage/kilométrage   du  parcours,   visites   techniques,  accidents  de  circulation,  accidents  de  travail.  

Limiter   les   nuisances,  pollutions   et   risques,   liés   à   la  collecte   et   au   transport   des  DMA  (bruit,  odeurs,  infiltration  des  lixiviats  des  bacs  et  ou  des  véhicules,  etc.)  

Fiches   journalières   de   suivi   et  mesures  correctives  

 

Assurer   et   maintenir   une  bonne  gestion  des  moyens  de  collecte   (véhicules,  conteneurs,   parc   automobile)  :   surveillance,   entretien,  prévention,   remplacement,  renforcement  

  Traçabilité   des   travaux   de  maintenance   préventive   et  curative  réalisés  

 

 

Communiquer  avec  le  citoyen  

Informer   et   se   concerter   sur  l'organisation   des   services  (dispositions   de   pré-­‐collecte,  circuit   de   collecte,   horaires,  fréquence,  etc.)  

Campagnes   de   communication,  dépliants   distribués   et   rencontres  organisées      

Enregistrer   et   satisfaire   les  réclamations  

Variation   du   nombre   de  réclamations   d'un   mois   à   autres  (mois  n-­‐1/mois  n)  

 

 

Tableau 2 : Indicateurs de performance par objectifs - service de collecte

Page 62: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

62

Objectifs   Sous-­‐objectifs     Indicateurs  

 

 

 

Assurer   la   collecte   et   le  transport  des  DMA  

Assurer   la   collecte   sur   tout   le  territoire  de  la  collectivité    

Taux  de  collecte  de  100  %  

Assurer   la  propreté  des  points  de  collecte    

Lavage  et  entretien  des  bacs    

Nettoiement  et   lavage  des  abords  des  bacs  

Optimiser   les   circuits   de  collecte  

Haut-­‐le-­‐pied  <30%  

Rendement  (Tonne/Heure)  

 

 

 

 

 

Prévenir   et   réduire   les  nuisances   ou   les   risques  sanitaires   et  environnementaux   liés   aux  DMA  

Respecter   la   réglementation  en   vigueur   (loi   28-­‐00,   décrets,  code   de   la   route,   code   du  travail,  etc.)  

Traçabilité   des  flux/tonnage/kilométrage   du  parcours,   visites   techniques,  accidents  de  circulation,  accidents  de  travail.  

Limiter   les   nuisances,  pollutions   et   risques,   liés   à   la  collecte   et   au   transport   des  DMA  (bruit,  odeurs,  infiltration  des  lixiviats  des  bacs  et  ou  des  véhicules,  etc.)  

Fiches   journalières   de   suivi   et  mesures  correctives  

 

Assurer   et   maintenir   une  bonne  gestion  des  moyens  de  collecte   (véhicules,  conteneurs,   parc   automobile)  :   surveillance,   entretien,  prévention,   remplacement,  renforcement  

  Traçabilité   des   travaux   de  maintenance   préventive   et  curative  réalisés  

 

 

Communiquer  avec  le  citoyen  

Informer   et   se   concerter   sur  l'organisation   des   services  (dispositions   de   pré-­‐collecte,  circuit   de   collecte,   horaires,  fréquence,  etc.)  

Campagnes   de   communication,  dépliants   distribués   et   rencontres  organisées      

Enregistrer   et   satisfaire   les  réclamations  

Variation   du   nombre   de  réclamations   d'un   mois   à   autres  (mois  n-­‐1/mois  n)  

 

 

2.4.3 Outils de suivi et d’évaluation de la gestion des services de collecte et de nettoie-ment (cas de la gestion déléguée)

Contrôle de la collecte

La réussite d’un schéma de collecte est liée à la qualité et à la performance de quatre éléments essentiels, à savoir : ho-raires, circuit de collecte, conteneurisation et matériel. Chacun de ces éléments doit être contrôlé afin de s’assurer de la bonne exécution des tâches.

Horaires

Les points à contrôler sont les suivants :- Respect des horaires convenus entre l’autorité délégante et la société délégataire ;- Vérification des feuilles de route ;- Vérification des registres des entrées et des sorties au ni-veau du parc ;- Assistance au démarrage des véhicules ;- Vérification de l’adéquation de l’horaire ;- Conformité des horaires avec la législation du travail :

La vérification des feuilles de routes permet de déceler tout dépassement des heures de travail réglementaires (8 heures) ;- Adéquation de l’horaire de collecte ;- Changement des horaires selon les saisons ;- Compatibilité des horaires de passage avec les habitudes de la population en matière de présentation des déchets.Un contrôle après le passage des camions de collecte doit être effectué pour apprécier l’importance des déchets pré-sentés à la fin de la collecte. Ce contrôle peut aboutir à des recommandations concernant un changement des horaires ou, dans des cas extrêmes, prévoir une repasse.

Circuit de collecte

Les questions à appréhender sont les suivantes :

• Le kilométrage du circuit :

- La vérification du kilométrage (début de collecte, fin de collecte) sur les feuilles de route ;- L’utilisation d’un système d’information géographique (SIG.) ;

Page 63: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

63

• Le respect du code de la route : Il faut vérifier que l’iti-néraire établi par la société pour les véhicules de collecte permet bien une collecte dans le sens de la circulation et tient compte des sens interdits ;

• Exécution complète de la collecte : Il faut s’assurer que le circuit de collecte passe par tous les points de regroupe-ments du secteur desservi.

Conteneurisation

Les informations suivantes sont à collecter :• Nombre et type des bacs : Pour chaque secteur, il est nécessaire de connaître le nombre de bacs existants par contenance (360 l, 660 l….)

• Etat des bacs :

Les éléments à signaler sont : - Présence de couvercles ; - Présence de roues ; - Existence de fissures qui permettraient l’infiltration des lixiviats à l’extérieur ; - Degré de salissure des bacs ;• Propreté de l’emplacement et de l’entourage des bacs ;

• Vidage des bacs : pour pouvoir apprécier la qualité du vidage, un contrôle après le passage de la collecte est né-cessaire. Il faut s’assurer du vidage total de tous les bacs et signaler les bacs vidés partiellement.

• Insuffisance de la conteneurisation, qui se matérialise par :- Débordement fréquent de bacs et quantité importante d’ordures ménagères en vrac ;- Renouvellement des dépôts sauvages

Véhicule de collecte

Tout véhicule de collecte doit être :- Lavé chaque jour ;- Bien peint ;- En possession des logos de l’autorité délégante et de la société ;- En possession des coordonnées de la société (téléphone) ;- Equipé d’un extincteur ;- Equipé de balais et de pelles pour permettre la finition après le vidage des bacs ;- Equipé de gyrophares en bon état de marche ;- Equipé de feux avants et arrières en bon état de marche ;- Equipé de pneus en bon état ;- Equipé de lève-conteneur en bon état dans le cas de véhi-cules desservant une zone conteneurisée ;- Equipé de filets (Ampliroll, Multibenne, Benne satellite) ;- En bon état mécanique ;- Equipé de réservoir de lixiviat en bon état qui ne laisse pas échapper le lixiviat en dehors de la benne, ou disposer, à défaut, d’un caisson étanche ;- En conformité avec la loi : assurance, carte grise, imma-triculation, visite technique, vignette …Tout manquement à cette description doit être rapporté.

Relevé du terrain

Le contrôleur doit assurer les tâches suivantes :- S’informer sur la zone à contrôler à partir des documents et des rapports fournis par la société délégataire ;- Remplir la fiche correspondante au service ;- Utiliser un appareil photo pour pouvoir illustrer tout dys-fonctionnement rencontré ;- Suivre le camion de collecte depuis le premier point col-lecté ;- Tracer le circuit sur la carte en mentionnant le début et la fin de la collecte pour chaque voyage ;- Rapporter les emplacements des bacs sur la carte.

Page 64: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

64

Contrôle du nettoiementLe contrôle du nettoiement consiste à évaluer la prestation du balayage manuel, du balayage mécanique et des cor-beilles.

Balayage manuel

• Vérifier le pointage

- Savoir le nombre de balayeurs affecté à la zone ;- Connaitre, en cas d’absentéisme, les voies qui ne seront pas traitées ou traitées partiellement ;

- Contrôler le respect de l’horaire convenu et sa conformité avec la loi ;

• Vérification du respect des fréquences de passage : par la visite aléatoire des voies afin de vérifier la présence de balayeurs ;

• Kit de balayageIl faut procéder à un inventaire du matériel utilisé par les balayeurs tout en précisant son état :

- Existence des différents types de balais et de matériel : balai type de Paris, balai cantonnier, balai large, pelle, pla-quette en bois, houe, binette, bacs de 120 L, chariot, sacs en plastique ;

- Commenter l’état de ce matériel : déterminer le matériel qui est en bon état et celui qui est usé et nécessite d’être changé.

Cette appréciation du kit de balayage peut se faire au ni-veau des dépôts de balayage à la fin du service.• L’efficience de l’utilisation du kit de balayage : pour chaque type de voies et chaque type de résidus il y a un matériel adéquat.

- Les balais larges sont utilisés pour les terrasses et les sur-faces ;- Les balais type de Paris sont utilisés pour les caniveaux et les résidus comme le papier ;- Les balais cantonniers sont utilisés pour les caniveaux et les résidus comme le sable.Cette appréciation nécessite un suivi sur le terrain des ba-layeurs.

• Contrôler les modes de vidage

Cela consiste à vérifier les lieux de vidage utilisés par les balayeurs pour évacuer les résidus de balayage :- Existence de tas ;- Vidage dans les conteneurs de collecte (bacs ou caissons) ;- Vidage au niveau des points intermédiaires (possibilité de création de points noirs) ;- Utilisation de sacs en plastique ;- Vidage direct par le biais de bennes satellites ;- Apprécier la qualité de la prestation (voies non balayées.)

Balayage mécanique

Il faut disposer au préalable de la liste des voies traitées mé-caniquement.• Contrôle du matériel :

Il faut vérifier que la balayeuse :- Est lavée chaque jour ;- Est bien peinte ;- Porte les logos de l’autorité délégante et de la société ;- Porte les coordonnées de la société (téléphone) ;- Est équipée d’un extincteur ;- Est équipée de gyrophares en bon état de marche ;- Est équipée de feux avant et arrière en bon état de marche ;- Est équipée de pneus en bon état ;- Est en bon état mécanique ;- Est équipée de panneaux de signalisation des chantiers.

Page 65: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

65

• Conformité avec la loi : assurance, carte grise, immatri-culation, visite technique, vignette.

•Appréciation de la qualité :

- Bon fonctionnement du balai central et du balai latéral : réglage convenable de la pression ;- Utilisation de panneaux de signalisation de chantiers ;- Utilisation du mode d’aspiration des résidus ;- Utilisation correcte du jet d’eau et de l’humecteur de sur-face pour éviter l’envol de la poussière.

• Contrôle de l’alimentation : en déterminant les points d’eau utilisés par la société délégataire pour alimenter la cuve.

• Contrôle des points de vidage : en déterminant les points utilisés pour le vidage de la cuve de la balayeuse et en précisant l’existence d’une évacuation de ces points.

Lavage des voies

Le contrôle du lavage des voies nécessite d’avoir, au préa-lable, la liste des voies et des places qui font l’objet de cette prestation dans les pièces contractuelles (convention, offre, plans d’exécution.)

• Contrôle du matériel :

Il faut vérifier que la laveuse :- Est bien peinte ;- Porte les logos de l’autorité délégante et de la société ;- Porte les coordonnées de la société (téléphone) ;- Est équipée d’un extincteur ;- Est équipée de gyrophare en bon état de marche ;- Est équipée de pneus en bon état ;- Est en bon état mécanique ;- Est équipée de panneaux de signalisation chantiers.

• Conformité avec la loi : Assurance, carte grise, immatri-culation, visite technique, vignette…

• Appréciation de la qualité : - Le bon fonctionnement du système d’arrosage (réglage convenable de la pression) ; - L’utilisation de panneaux de signalisation de chantiers ;- L’existence d’une équipe de lavage formée d’un chauffeur et au moins trois agents ; - L’utilisation correcte du jet d’eau. Pour les résidus collants, le lavage doit être effectué par la laveuse et une équipe de laveurs. Ces derniers seront équipés de détergents et de ba-lais « brosse » pour enlever tous les résidus collants.

• Contrôle de l’alimentation : en déterminant les points d’eau utilisés par la société pour alimenter la citerne.

• Contrôleur de l’existence des regards du réseau d’assai-nissement liquide : avant le commencement des opéra-tions de lavage, il est nécessaire de vérifier l’existence d’un réseau d’évacuation des eaux de pluie à proximité du lieu de lavage. Il faut s’assurer de l’acheminement des eaux géné-rées par la laveuse vers le réseau de l’assainissement liquide.

Corbeilles

•Inventaire des corbeilles : Il faut préciser le nombre de corbeilles existantes sur la zone.

• Etat des corbeilles :Il faut s’assurer de :- L’existence de couvercle, si cela est prévu ;- Du bon état du support d’attachement ;- L’existence du logo de la société.Ce contrôle de l’état des corbeilles débouchera sur les points à réparer, ou sur le remplacement des anciennes corbeilles abîmées, si nécessaire.

Page 66: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

66

- Absence d’un budget adapté aux besoins en ressources matérielles et humaines requises ;- Absence d’un bureau réservé spécialement pour le comité de contrôle et de suivi ;- Les effectifs du personnel qui assure la mission de contrôle sont insuffisants ;- Manque de documents pour mener un vrai contrôle ;- Absence de formations continues au profit des chefs et des membres des comités de contrôle et de suivi ;- Absence d’une personne assurant le suivi et l’orientation des contrôleurs.Pour pallier à ces contraintes, certaines pistes d’améliora-tion peuvent être suggérées :

- Donner plus de légitimité aux comités de contrôle ;- Les agents de contrôle doivent suivre une formation en matière de gestion des déchets et des procédures métiers ;- Le comité de contrôle et de suivi doit au moins contenir deux agents de saisie, maîtrisant l’utilisation des logiciels de bureautique et de cartographie.

• Vidage des corbeilles

Il faut préciser le mode de vidage :- Vidage effectué directement par les balayeurs de la zone ;- Existence d’un service indépendant du vidage ;- Fréquence de vidage. A ce niveau, le contrôleur doit pré-ciser la pertinence de cette fréquence. L’existence de cor-beilles non vidées nécessite une augmentation de la fré-quence de vidage.

Relevés de terrain

Le contrôle du service de nettoiement est plus complexe que celui de la collecte. Pour faciliter cette tâche, une coor-dination est nécessaire avec le responsable du nettoiement à la société délégataire.En effet, avant toute investigation, le contrôleur doit avoir :

- Une carte précisant les districts ou les îlots de balayage, les circuits de balayage mécanique et l’emplacement des corbeilles.- Une carte précisant les fréquences de passage par voies.- La localisation des dépôts ou des points de rencontre des balayeurs.- Un appareil photo pour illustrer les anomalies.Le rapport de cette enquête doit contenir les cartes pré-cisant les fréquences, districts de balayage, circuit du ba-layage mécanique, localisation des corbeilles. Ces cartes seront élaborées à l’aide du logiciel (MapInfo, AutoCAD.) Un contrôleur peut superviser au maximum une zone ou un secteur de 15 à 20 balayeurs.

Les remarques concernant l’évaluation générale de la pres-tation seront rapportées sous format Word ou Excel.Néanmoins, le contrôle des prestations de collecte et de nettoiement connaît de véritables contraintes, notamment :

Page 67: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

67

Module 3. Tri à la source et collecte sélective

Page 68: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

68

3.1 Définitions

3.2 Description du système de tri et de collecte sélective

Le tri est une opération de sélection et de récupération des déchets selon leur nature (métaux, papier, plastique, verre, organique…) pour faciliter leur recyclage. Ils sont triés soit par les ménages - tri à la source - soit par des opérateurs spécialisés, dans des centres de tri.

Le tri à la source est un éco-geste qui consiste à séparer et à récupérer les déchets au niveau des points de production, selon leur nature (métaux, papier, verre, organique….) Cet éco-geste répond généralement à plusieurs objectifs :- Mettre en place une collecte sélective des déchets ;- Favoriser le réemploi d’un déchet ou son recyclage et lui donner une « seconde vie » ;- Eviter la destruction des flux de matière par incinération ou mise en décharge ;- Réduire l’empreinte énergétique des déchets.

La collecte sélective est l’opération de ramassage et de transport de certains flux de déchets, préalablement sépa-rés par les producteurs, en vue d’une valorisation ou d’un traitement spécifique. Donc le système de tri et de collecte sélective peut se faire en trois étapes :- 1ère étape : le tri à la source des flux de matières au niveau des points de production (résidences, espaces de travail, restaurants, hôtels, cantines) ;- 2ème étape : la collecte et le transport des flux de matières vers des centres de valorisation et de recyclage ;- 3ème étape : le 2ème tri et le conditionnement des flux de matières dans les centres de valorisation et de recyclage.Le taux de recyclage dépend de la performance du système de tri sélectif, qui nécessite une bonne connaissance des matériaux recyclables. Un sac mal trié à la source sera re-fusé par le centre de tri et l’ensemble de son contenu consi-déré comme non recyclable. Pour cela, des consignes de tri devraient être communi-quées aux producteurs de DMA en vue d’éviter le mélange

des flux et de repérer les déchets dangereux, comme les piles. Ces dernières peuvent contaminer et rendre im-propre le recyclage du contenu d’une poubelle.Les communes se chargent de distribuer des poubelles, de les collecter et de transporter les déchets triés aux centres de tri et de valorisation. Ces poubelles doivent être adap-tées pour assurer leur entretien.

Les systèmes (ou modes) de collecte sélective varient d’un pays à l’autre. Les systèmes de collecte sélective les plus courants sont le porte-à-porte, à partir des bacs, au niveau des points d’apport volontaire ou encore les déchèteries. Selon les situations, le tri à la source et la collecte sélective peuvent être suivis ou non par un second tri (dit aussi tri positif) pour une séparation poussée des différents maté-riaux collectés.

La collecte sélective par apport volontaire consiste en le déversement des flux de matières au niveau d’un point de collecte commun à un ensemble d’habitations. Les habi-tants mettent leurs déchets recyclables dans les conteneurs installés, en respectant les consignes indiquées dans les au-tocollants. Ce point de collecte, appelé également « espace de propreté », contient des conteneurs généralement placés en bord de route ou à proximité des lieux fréquentés et identifiés pré-alablement. La collecte par apport volontaire peut être effectuée par un véhicule muni d’une grue, à partir des conteneurs isolés ou regroupés formant alors un espace de propreté.

3.2.1 Collecte par apport volontaire

Page 69: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

69Cet espace de propreté concerne généralement plusieurs centaines d’habitants. Les bacs sont pla-cés en général en bord de routes ou à proximité de lieux fréquentés. Dans le cas d’une collecte sélective par apport volontaire, l’installation des conteneurs doit prendre en considération différents aspects, dont notamment :- Le choix des emplacements facilement accessibles pour les citoyens et pour les véhicules de collecte ;- La planification et l’achat d’un nombre suffisant des conteneurs pour desservir les citoyens ;- La conception et la mise en œuvre d’un programme de sensibilisation et d’information des ci-toyens (horaires et fréquence de collecte, consignes de tri, etc.) ; - Le maintien d’un programme d’entretien des espaces de propreté (emplacements des bacs) no-tamment l’hygiène et la sécurité (lavage, désinfection, entretien des bacs, etc..)L’ensemble des avantages et inconvénients de ce type de collecte est détaillé dans le tableau 2 :Tableau 2 : Principaux avantages et inconvénients de la collecte par apport volontaire

Avantages   Inconvénients  

Méthode   de   collecte   adaptée   aux  milieux   de   faible   densité   de  populations   ou   quand   les   moyens  financiers  sont  limités    

Obligation   du   citoyen   de   se   déplacer   vers  les   points   d'apports   volontaires   pour  déverser   les   flux   de   matières   recyclables  suivant  les  consignes  indiquées.    

Assure   le   service   dans   les   zones  publiques  achalandées  

 Difficulté   du   citoyen   à   respecter   les  consignes  affichées.      

Permet   la   réutilisation   de   certains  articles  par  les  citoyens.  

Performance   dépendante   de   l’effort  supplémentaire   de   tri   par   les   citoyens   (les  quantités   récupérées   sont   généralement  moins  importantes  que  celles  de  la  collecte  en  porte-­‐à-­‐porte.)    Possibilité   de   nuisances   (odeurs,   insectes,  etc..)   Les   lieux   de   dépôt   nécessitent   de  mobiliser   des   moyens   de   contrôles  fréquents  afin  d’éviter  toute  contamination  possible  par  d’autres  types  de  matières.    Problème  d’esthétique  et  de  salubrité.  

 

Page 70: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

70

La collecte sélective en porte-à-porte consiste à ramasser les flux de matières recyclables directement au domicile des citoyens. Ce service peut être assuré par les communes ou confié à des sociétés privées.

On distingue communément deux types de collecte en porte-à-porte :

Ce type de collecte est réalisé à partir de bacs roulants col-lectifs de 360 à 770 l. Ces bacs ont généralement des cou-vercles de couleur différente de celle du conteneur, équipés d’opercules ou non, et sont souvent couplés aux bacs rou-lants déjà en place destinés à recevoir les déchets ménagers.Les bacs sont situés en bord de route ou en début de che-min pour faciliter la collecte.La collecte est effectuée par des camions types ou des Bennes à Ordures ménagères (BOM) classiques.

Cette collecte est réalisée auprès des producteurs de dé-chets. Chaque contenant énoncé se rapporte à un seul foyer, dé-posé devant la porte pour le ramassage.

Les véhicules de collecte utilisés sont des BOM classiques mais avec un taux de compaction diminué, ou des camions bennes compartimentés.

3.2.2 Collecte en porte-à-porte

Collecte en porte à porte par point de regroupement

Collecte en porte-à-porte par bacs individuels, cais-settes ou sacs

Page 71: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

71

Encadré 1 : Choix des modes de collecte sélective

La   collecte   sélective   par   apport   volontaire  est   envisageable   dans   les   milieux   à   faible  densité   d'habitations   ou   dans   des  résidences   fermées   de   haut   standing,   ou  lorsque   les   moyens   financiers   des  communes  sont  limités.    

Par   contre,   la   collecte   sélective  en  porte-­‐à-­‐porte  demande  un  effort  et  un  engagement  importants   de   la   part   des   citoyens.   Le  rendement  est   lié  au  niveau  de  civisme  des  ménages   et   à   l'investissement   des  communes   en   matière   de   communication  avec   les   producteurs   de   déchets,   ainsi  qu’aux   actions   de   sensibilisation   qui  devraient   être   menées   en   partenariat   avec  les   associations   de   quartiers   et   d'autres  acteurs     (établissements   scolaires,   maisons  de  jeunes,  etc..)  

La   collecte   sélective   en   porte-­‐à-­‐porte   offre  habituellement   un   rendement   supérieur   à  celle  par  point  d'apport  volontaire,  mais   sa  mise  en  place  et  sa  gestion  sont  coûteuses.  

 

Page 72: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

72

3.3 Contexte du système de tri et de collecte sélective au Maroc

Selon la charte communale et la loi 28-00, l’initiative de l’introduction du tri à la source et de la collecte sélective relève de la compétence des collectivités locales. Ci-après un extrait de quelques articles :

- Selon l’article 36 de la charte communale révisée en 2002, les communes ont de larges prérogatives leur permettant d’inciter au développement et à la professionnalisation de la collecte sélective, avec notamment le droit de partici-per aux entreprises et sociétés de développement local, de conclure des conventions, des accords de partenariats avec d’autres organismes publics, privés et aussi associatifs.

- Parmi les modes de gestion, la SDL pourra être considé-rée comme un outil novateur qui offre la possibilité aux communes dans le cadre d’un partenariat public-privé, de concevoir un système de gestion intégrée des DMA (tri à la source et collecte sélective, centres de tri et plateformes de valorisation en aval.)

- La loi 28-00 renforce les prérogatives des communes en matière de gestion des déchets et les incite à développer des activités de tri à la source et de collecte sélective. Se-lon l’article 19 de cette loi, les communes peuvent fixer les modalités de collecte sélective et imposer la séparation de certaines catégories de déchets.

- Selon l’article 22 de la loi 28-00, les communes ont le droit de commercialiser le produit des déchets valorisés, ce qui leur permet de maîtriser toutes les composantes de la collecte sélective, y compris le volet aval d’écoulement des produits recyclables, aussi bien en gestion déléguée que directe.

- La circulaire du ministère de l’Intérieur adressée aux col-lectivités locales au sujet de l’application des taxes de rede-vance aux grands producteurs de DMA constitue une in-citation aux grands producteurs pour réduire leurs déchets et introduire un tri à la source pour réduire leurs coûts.

- La loi-cadre n°99-12, relative à la Charte nationale de l’Environnement et du Développement durable (CNEDD), fera l’objet d’une mise à jour. Parmi les nouveautés qu’elle doit apporter figure l’obligation du tri sélectif si les études justifient sa faisabilité/rentabilité.

La réalisation des objectifs stratégiques fixés par le PNDM (voir encadré 2), dont le développement des filières de tri-recyclage et de valorisation, nécessite de passer d’une simple collecte des DMA mélangés à une collecte sélective. Pour réaliser cet objectif, la filière informelle de récupéra-tion est une partie prenante qu’il faut intégrer, organiser et professionnaliser.

3.3.1 Aspects réglementaires

3.3.2 Aspects stratégiques

Valoriser  20%  des  déchets  à  l'horizon  2020  fixé  par  le  PNDM  ;    Initier   la   collecte   sélective   au   niveau   des  ménages   ou   des   grands   producteurs   de  déchets,  et  installer  des  plateformes  de  tri  au   niveau   des   CEV   en   intégrant   les  récupérateurs  dans  ces  projet  ;    Appui  financier  des  filières  de  valorisation  par  les  ressources  financières  de  l'écotaxe.    

 

Encadré 2 : Objectifs stratégiques du PNDM

Page 73: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

73

3.3.3 Aspects techniques

3.3.4 Aspects socio-économiques

Selon des sources officielles, la composition des DMA au Maroc est caractérisée par la présence d’un gisement exploitable évalué à plus de 20 % des flux de matières recyclables. Ceci est l’équivalent de 1 à 2 millions de tonnes de matière première recyclable à l’échelle nationale.

La collecte sélective est difficilement dissociable de la récupération informelle pratiquée par les récupérateurs ambulants. Ces derniers sillonnent les différentes rues et quartiers avant le passage des camions et fouillent dans les poubelles pour trier et récupérer les flux de matières commercialisables (papier/carton, plastique, aluminium, métaux.) Malgré son caractère informel et les conditions difficiles, la récupération, un métier qui a tendance à se développer et à se généraliser dans toutes les villes, est plus ou moins spécialisé (récupérateurs de ferraille, récupérateurs de papier/carton, récupérateurs de plastique, etc.) La récupération informelle engendre des impacts importants en termes économiques et sociaux. Elle a permis de générer des recettes et de créer des opportunités d’emplois décents et d’épargner ainsi des dépenses en devises dans l’importation de matières premières. Comme le montre le tableau 4, la filière informelle a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de près de 700 millions de dirhams et a créé environ 12 à 21.000 emplois. Malgré ce chiffre d’affaires, l’activité de récupération est très peu rentable et s’exerce dans des conditions difficiles marquées par l’insalubrité et l’exclusion sociale. Ceci va à l’encontre des efforts de la réforme du secteur des déchets en cours de réalisation dans le cadre du PNDM. Selon les données officielles, l’analyse du gisement montre l’importance économique que peut jouer la collecte sélective, notamment pour le plastique et le papier/carton.

Flux   1960   1999   2004   2013  

Matière  organique   75%   70%   65%   50  -­‐  70%  

Plastique   0,3%   3%   9%   6  -­‐  10%  

Métaux   0,4%   3%   4%   1  -­‐    4%  

Papier/Carton   15%   20%   10%   5  -­‐  10%  

 

Tableau 3 : Composition des déchets ménagers au Maroc (source : Ministère délégué chargé de l’Environnement)

Page 74: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

74

3.3.5 Aspects financiers

3.3.6 Aspects environnementaux

Selon le MdE, une part de 1,8% du budget du PNDM est allouée au développement et à la professionnalisation des acti-vités de tri, de recyclage et de valorisation. Deux initiatives de développement de recyclage ont été concrétisées dans le cadre du PNDM : - La première concerne le centre de tri dans le cadre du projet de la décharge contrôlée d’Oum Azza. La gestion de ce centre est confié à la coopérative des récupérateurs de la décharge «Touafouk», dont l’exploitation a débuté en 2012.- La deuxième est l’expérience de collecte sélective à la ville de Benslimane, confiée à la société délégataire de collecte et nettoiement, abandonnée après avoir démarré en 2010. Le système de tri à la source et de collecte sélective permet l’intégration et l’organisation des récupérateurs informels dans les CEV (conditions sociales : hygiène, sécurité, revenus stables, apprentissage aux métiers de recyclage, etc.)

Le tri sélectif permet de fournir, grâce à la valorisation et au recyclage, une matière première secondaire, d’où la di-mension environnementale et de préservation des ressources naturelles et des écosystèmes, la réduction du volume de mise en décharge avec l’augmentation de leur durée de vie et la minimisation des impacts négatifs occasionnés par les contraintes de gestion des lixiviats dans toutes les décharges contrôlées du Royaume.

Tableau 4 : Gisement de déchets recyclables collectés et commercialisés par les récupérateurs en 2010 (source : Ministère délégué chargé de l’Environnement - 2010)

Flux  de  matières   Gisement  annuel  

Exprimé  en  tonnes  

Chiffre  d'affaires  réalisé  

(exprimés  en  millions  de  dirhams)  

Récupérateurs   Intermédiaires   Grossistes  

Plastique   100.000   65,82   79,8   98,72  

Papier/Carton   131.000   47,01   75,22   164,54  

Ferraille   318.805   28,21   42,31   52,65  

Pain   -­‐   3,52   -­‐   -­‐  

Verre   47.012   23,50   37,61   47,01  

Total   596.817   168,07   234,12   362,93  

 

Page 75: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

75

Filières   Produits  

Papier/Carton    

 

Matière  première  secondaire  Plastique  

Verre  

Métaux  

Déchets  verts   Compost  

Matière  organique   Energie  

Huiles  alimentaires  usagées   Biodiesel  

Déchets  ultimes   Combustibles  de  substitution      

 

Le recyclage et la valorisation permettent d’éviter le recours aux matériaux nobles, coûteux et non renouvelables. De plus, la valorisation des DMA contribue également aux économies d’énergies fossiles (production de gaz, d’électricité ou de chaleur….) Celle-ci reste largement tributaire de l’activité des récupérateurs ambulants et de ceux opérant directement sur la décharge.En termes d’impacts, le recyclage et la valorisation contribuent à la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Ces émissions sont provoquées par l’émanation du gaz carbonique et du méthane, entre autres. Le tri sélectif demande une participation active des producteurs de déchets, particulièrement les ménages. Il nécessite un apprentissage de la part des habitants car si le tri est mal fait, cela risque de souiller les déchets recyclables et d’engendrer ainsi des coûts supplémentaires.

Page 76: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

76

Encadré 3 : Retombées de la collecte sélective au niveau communal

Dans les pays développés, la récupération est souvent facilitée par le système de collecte sélective. Au Maroc, en aval, et en dehors de l’expérience de la coopérative Oum Azza à la décharge inter-communale de la Région de Rabat, l’enfouissement sanitaire dans les autres décharges contrôlées se fait actuellement sans aucun tri formel (Agadir, Fès, Oujda, Mohammedia, Essaouira, Nador, Guelmim, Al Hoceima, El Jadida, etc.), ce qui a une incidence autant sur les coûts de gestion et de mise en décharge que sur les nuisances environnementales. Les initiatives de tri lancées au Maroc revêtent un caractère pilote. Parmi ces expériences, huit sont présentées ci-après :

Alléger  les  dépenses  communales  dédiées  à  la  gestion  des  DMA  dans  le  cadre  d'une  vision  intégrée,  basée  sur  la  valorisation  et  la  réduction  du  volume  de  mise  en  décharge  ;    Contribuer  au  recouvrement  des  coûts  de  la  gestion  des  DMA  par  les  recettes  issues  de  la  vente  des  flux  de  matières  triées  ;    Intégrer   et  organiser   les   récupérateurs   informels  dans   le   cadre  d'un   système  de  gestion  intégrée  des  DMA  (tri  à  la  source,  collecte  sélective,  centres  de  tri  au  CEV)  ;    Eviter  les  surcoûts  de  gestion  des  décharges  contrôlées,  particulièrement  l'amélioration  de  la  rentabilité  de  la  valorisation  du  biogaz,  et  réduire  les  coûts  de  traitement  des  lixiviats  et  leurs  impacts  sur  l'environnement.  

 

3.4 Expériences nationales en matière de tri

Page 77: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

77

Date   1999  

Echelle  d'intervention   Quartier  Nahda  

Opérateur   ONG  Enda  Maghreb  &  Commune  de  Salé  

Objectif   Récupérer   la   matière   organique   triée   à   la   source   pour   produire   du  compost  de  qualité  à  un  coût  raisonnable.  

Consistance   200   ménages   ont   été   ciblés   pour   procéder   à   un   tri   bi-­‐flux  :   Matière  organique  (MO)  et  Matière  non  organique.(MNO)  Une  collecte  en  porte-­‐à-­‐porte   a   été   assurée   par   un   véhicule   communal   comprenant   deux  compartiments  (MO  et  MNO)  pour  transporter  les  déchets  triés  vers  une  unité  expérimentale  de  compostage.  Des  poubelles  vertes  ont  été  mises  à  la   disposition   des   habitants   pour   l'évacuation   des   déchets   non  organiques.  La  MO  a  été  mise  dans  des  sacs  noirs.  Approche  préconisée  :    

Enquêtes   auprès   des   ménages,   échantillonnage   des   groupes  cibles,   implication   des   associations   de   quartiers,   écoles   et  mosquées  ;  Mise   en   œuvre   d'un   programme   de   sensibilisation   et  d'information   (ménages,   écoliers,   mosquée,   commerçants)  durant  la  phase  du  projet  (2  ans)  ;  Achat  et  distribution  de  poubelles  ;  Distribution  de  dépliants  d'informations  sur  les  consignes  de  tri.  

Résultats   Les  déchets  ont  été  triés  à  plus  de  50%  par  les  habitants  du  quartier.  Ces  derniers  ont  été  par   la  suite  démotivés  par   le  comportement  des  agents  communaux  chargés  de  la  collecte.  Ces  agents  mélangeaient   les  déchets  triés   lors   de   leur   chargement   dans   les   camions.   Le   projet   visait   à  l’extension   du   tri   à   quelque   600  ménages  mais   l’objectif   n’a   jamais   été  atteint.    

 

Encadré 4 : Expérience de Salé Bab Lamrissa

Page 78: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

78

Encadré 5 : Expérience de Rabat

Date   2004  

Echelle  d'intervention   Quartier  Agdal  (Place  Shem’s  et  Rue  Jaâfar  Essadeq)  ;    Hay  Ryad  (Mail  Central,  Rue  Alime)  ;    Quartier  Orangers  (Rue  El  Ghazali)  ;    Quartier  Guich  des  Oudayas  (Avenue  des  Oudayas.)    

Opérateur   Ex-­‐commune  urbaine  de  Rabat-­‐Agdal   et   SEGEDEMA   (société  délégataire  des  services  de  collecte  et  de  nettoiement.)  

Objectif   Récupérer   les   déchets   recyclables   triés   à   la   source   pour   faciliter   leur  recyclage   «   matière   »   et   «   organique   »,   et   réduire   le   taux   de  mise   en  décharge.  

Consistance   05   points   de   collecte   appelés   "éco-­‐points"   ont   été   identifiés   dans   04  quartiers   pour   introduire   le   tri   sélectif.   Le   mode   de   collecte   préconisé  était   celui  de   l'apport  volontaire  des  déchets  à  partir  de  ces  éco-­‐points.  Les   05   éco-­‐points   étaient   équipés   chacun   de   quatre   conteneurs   de  couleurs  différentes  :    

Un  conteneur  à  couvercle  rouge  destiné  aux  emballages  en  verre  ;      Un   conteneur   à   couvercle   jaune   destiné   aux   emballages   en  plastique  ;    Un  conteneur  à  couvercle  bleu  destiné  au  carton  et  au  papier    ;    Un   conteneur   à   couvercle   vert   pour   tout   le   reste   des   ordures  ménagères.    

Résultats   Cette   expérience   n’a   pas   connu   un   grand   succès,   à   cause   du   manque  d’implication  des  habitants,  traduit  par  un  faible  taux  de  matériaux  triés.  Les  conteneurs  étaient  quasiment  vides  ou  remplis  de  déchets  ménagers  mélangés.   L'absence   d’un   gardiennage   des   éco-­‐points   a   favorisé   leur  visite  par  les  récupérateurs  ambulants  et  autres  intrus.    

 

Page 79: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

79

Encadré 6 : Expérience de Tiflet

Date   2003  

Echelle  d'intervention   Quartier  El  Farah      

Opérateur   Enda  Maghreb,  en  partenariat  avec  la  Commune  urbaine  de  Tiflet  et  une  association  de  quartier.  

Objectif   Augmenter  le  taux  et  la  qualité  des  matériaux  recyclables.  

Faciliter   les   activités   du   centre  de   co-­‐traitement  des  déchets  ménagers,  en  améliorant   la  qualité  du  compost  produit  et  en  réduisant   l'effectif  du    personnel  affecté  au  tri  des  DMA.  

Consistance   500  ménages   ont   été   ciblés   pour   effectuer   un   tri   bi-­‐flux   (MO  et  MNO.)  Une  collecte  en  porte-­‐à-­‐porte  a  été  assurée  par  un  véhicule   communal,  pour  le  ramassage  de  la  MO  et  de  la  MNO  et  pour  les  transporter  au  CCT  construit  et  conçu  pour  traiter  la  totalité  des  DMA  de  la  ville.  02  tournées  de   collecte   s’effectuaient     :   la   première  pour   ramasser   tous   les  déchets  organiques,   transportés   et   déchargés   directement   sur   l’aire   de  fermentation   pour   en   faire   du   compost.   La   deuxième   concernait   la  collecte   des   déchets   non   organiques   transportés   au   CCT   à   des   fins   de  séparation   et   de   revente.   02   poubelles   de   couleurs   différentes   (vert   et  noir)  ont  été  distribuées  aux  500  ménages  :  le  vert  destiné  à  la  MO  et  le  noir  à  la  MNO.    

Plusieurs   actions  d’information  des  habitants   sur   l’intérêt  du   tri   ont   été  conduites  par  les  associations  du  quartier  ciblé.  

Résultats   Le   tri   sélectif   a   été   effectué   par   les   ménages   et   la   collecte   sélective  assurée   respectivement  par  deux   véhicules   affectés  par   la   commune  au  bénéfice   de   ce   quartier.   A   cause   du   manque   de   moyens   financiers,   la  commune  s’est  vue  obligée  de  n’effectuer  qu’une  seule  tournée  avec  un  seul   camion,   en   mélangeant   tous   les   déchets   triés   à   la   source.   Ceci   a  conduit  à  l’échec  du  tri  initié  par  les  habitants  du  quartier.    

 

Page 80: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

80

Encadré 7 : Expérience de Larache

Date   2006  

Echelle  d'intervention   Quartier        

Opérateur   Société  délégataire  Hincol  des  services  de  collecte,  de  nettoiement  et  de  la  décharge  publique.    

Objectif   Produire  du  compost  de  qualité  sur  le  site  de  la  décharge.  

Consistance   2.600  ménages  ont  été  ciblés  pour  un  tri  bi-­‐flux.  Deux  poubelles  ont  été  mises  à  la  disposition  des  ménages,  dont  une  de  couleur  grise  pour  la  MO  et   l’autre  marron   pour   la  MNO.   Des   points   d'apport   volontaire   ont   été  équipés  en  conteneurs  de  mêmes  couleurs  que  les  poubelles.    

La  collecte  a  été  assurée  selon  deux   fréquences   :  1  à  2/7   jours  pour   les  bacs  gris  (MO)  &  3  à  7/7  jours  pour  les  bacs  marron  (MNO.)    

Un  programme  de  sensibilisation  et  d’information  a  été  conçu  et   réalisé  en   partenariat   avec   la   commune   urbaine   et   les   associations   locales   sur  une  période  de  18  mois.    

Résultats   Les  consignes  de  tri  ont  été  respectées  par  les  ménages.  

Le  système  de  tri  n'a  pas  duré  et  a  été  abandonné  suite  à  des  contraintes  de  gestion  du  contrat  de  délégation  du  service  par  le  délégataire.    

 

Page 81: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

81

Encadré 8 : Expérience de Nador

Date   2014  

Echelle  d'intervention   Quartier  

Opérateur   Une  association  locale,  en  partenariat  avec  la  commune  urbaine  de  Nador  et  avec  l'appui  de  l'ONG  italienne  Coopi.  

Objectif   Participer   à   la   gestion   des   DMA   par   l’organisation   de   la   collecte   et   le  recyclage.    

Consistance   L'expérience   consiste  en   l'organisation  de   tri   bi-­‐flux  par   les  ménages  du  quartier  ciblé,  l’uniformisation  des  charrettes  utilisées  pour  le  ramassage  et  des  tenues  de  travail  des  récupérateurs  ambulants.    

Avec   ces   activités,   l’association  a   conclu  une   convention  avec   la   société  délégataire  (Société  Nakawa)  pour   la  récupération  des  déchets  dans  des  écoles  et  des  administrations.    

Compte-­‐tenu   du   gisement   de   déchets   recyclables   de   la   ville   et   des  opportunités  limitées  de  valorisation  locale,  l’association  a  concentré  ses  activités  sur  le  tri  du  papier  et  du  carton  et  en  a  même  fait   l’objet  de  sa  dénomination    :  Association  des  Récupérateurs  de  Papier/carton  (ARPC.)  

Résultats   Cette  expérience  est  en  phase  de  démarrage  et  de  maturation  et  il  serait  trop  tôt  d’en  évaluer  les  résultats.  Pourtant  l'approche  de  mise  en  œuvre  est  pertinente  et  devrait  être  capitalisée  et  partagée  avec  les  autres  villes.    

 

Page 82: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

82

Encadré 9 : Expérience de la ville de Béni-Mellal

Date   2010  

Echelle  d'intervention   Quartier  

Opérateur   Commune   urbaine   en   partenariat   avec   la   GIZ/Commission   européenne  /projet  de  coopération  internationale.  

Objectif   Réaliser   et   capitaliser   une   action   pilote   de   tri   à   la   source   pour   la  généraliser  à  l'échelle  de  la  ville.  

Consistance   200  ménages  ont  été  ciblés.  Des  bacs  de  tri   jaune  de  90  l.  ont  été  mis  à  leur   disposition   pour   mettre   leurs   déchets   recyclables.   Une   collecte  sélective   en   porte-­‐à-­‐porte   a   été   assurée,   à   une   fréquence   de   1/7   jours  (tous   les  samedi  matin.)  Les  produits  de  tri  comprennent   l'emballage,   le  papier/carton,   le   plastique,   le   verre,   l'aluminium.   Cette   expérience   a  connu   une   extension   par   la   suite   et   a   cerné   un   échantillon   limité   de  grands   producteurs   d’emballages,   de   plastique   et   de   papier  (commerçants   et   administrations   publiques.)   Un   programme   de  sensibilisation   sur   la   période   du   projet   (2   ans)   a   été   conçu   et   a  accompagné  la  phase  opérationnelle  de  mise  en  œuvre  du  projet.    

Résultats   0  

 

Page 83: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

83

Encadré 10 : Expérience de tri de la ville d’Essaouira

Date   2006  

Echelle  d'intervention   Nouveaux  quartiers  de  la  ville  

Opérateur   Société  délégataire  GMF/  contrat  (2006-­‐2016)  

Objectif   Introduire  la  collecte  sélective  et  la  généraliser  à  l'échelle  des  quartiers  de  la  ville.    

Consistance   Aménagement   par   la   commune   de   17   points   verts,   ou   "Points   d'apport  volontaire",  accueillant  des  bacs  de  différentes  couleurs  pour  les  matières  recyclables  et  des  conteneurs  verts  pour  le  reste  des  déchets.  La  collecte  sélective  était  assurée  à  partir  de  ces  points  verts  à  une  fréquence  de  7/7  jours   et   concernait   les   flux   de   matières   suivants   :   (papier,   carton  emballage   plastique,   aluminium,   verre.)   Les   produits   collectés   étaient  transportés  à   la  décharge  contrôlée.  Le  contrat  de  délégation  de  service  n'a   prévu  ni   plateforme  de   tri,   ni   valorisation   sur   le   site   de   la   décharge  contrôlée.                    

Résultats   Tri  et  collecte  sélective  abandonnés  après  la  phase  de  lancement  :  

Irrégularité   du   tri   par   les  ménages   et   non   respect   des   consignes   (faible  performance  du  tri)  ;  

Produit   trié,   vidage  des  bacs  par   les   récupérateurs  avant   le  passage  des  camions  de  collecte.          

 

Page 84: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

84

Encadré 11 : Expérience de tri de la ville de Benslimane

Date   2010  

Echelle  d'intervention   Quartier  pilote  

Opérateur   Société  délégataire  OZONE  Environnement    

Objectif   Réalisation  d’une  action  pilote  de  collecte  sélective  

Consistance   Ciblage   d'un   quartier   populaire   de   1.200  ménages.   Des   points   d'apport  volontaire  ont  été   identifiés  et  équipés  de  deux   types  de  bacs.   Les  bacs  gris   pour   les   déchets   organiques   et   ceux   verts   pour   les   déchets  recyclables  inorganiques.  

La  collecte  sélective  était  assurée  à  partir  de  ces  points  à  une  fréquence  de   7/7   jours.   Les   produits   de   tri   collectés   étaient   transportés   à   la  décharge  contrôlée,  sans  subir  aucun  traitement  ou  valorisation.                    

Résultats   -­‐  Adhésion  des  ménages  et  respect  des  consignes  de  tri.  

-­‐  Commercialisation  du  produit  par  la  commune  et  utilisation  des  recettes  du  tri  sélectif  au  bénéfice  d’une  caisse  sociale.  

-­‐  Abandon  de  la  collecte  sélective  sous  motif  du  manque  de  moyens  pour  la  construction  et  l'équipement  du  centre  de  tri.  

 

Page 85: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

85

Cas de la ville de CasablancaDepuis la mise en place d’un plan d’urgence global pour la ville de Casablanca, les initiatives pour mettre la métropole à niveau se multiplient, surtout du côté de la gestion des DMA. En mars 2015, Atlanta et Sanad, en coopération avec l’Association Bahri, ont commencé une opération pilote de tri sélectif. Aujourd’hui, les sociétés délégataires de la collecte des DMA (Sita Blanca et Averda) ont lancé un appel d’offres restreint, en concertation avec l’autorité délégante (Com-mune urbaine de Casablanca), les ministères de l’Intérieur et de l’Environnement, et la Wilaya de la Région du Grand Casablanca, pour «l’étude des acteurs de la récupération de déchets valorisables à Casablanca et des scénarios de leur intégration dans un système de collecte sélective». Il s’agit d’identifier l’actuelle chaîne de valorisation de ces déchets en grande partie informelle, d’en comprendre l’organisation et le mode de fonctionnement, de concevoir des schémas d’intégration dans un système formel de milliers de récu-pérateurs et de proposer des scénarios adaptés au contexte particulier de la ville, pour une meilleure valorisation de ces déchets.

Le tri et la collecte sélective devrait au moins assurer un équi-libre entre les frais de fonctionnement requis et les revenus géné-rés de la vente des produits de triés.Les expériences de tri à la source chez les ménages ou de collecte sélective restent très limitées au Maroc. Très rares sont celles qui ont été entreprises par les communes et qui ont mis en place des moyens pour la collecte sélective (carton/papier, plastique,….) La ville de Béni Mellal peut être considérée comme un bon exemple car elle a pu assurer la continuité du tri sélectif en le contractua-lisant dans le cahier des charges de la gestion déléguée.Les enseignements tirés de ces expériences sont résumés dans l’encadré 12.

L’analyse des résultats des expériences passées montre que les objectifs fixés n’ont pas été atteints et que les systèmes de tri mis en place n’ont pas duré. Les initiatives entreprises se sont arrêtées après une certaine période d’essai. Cet échec semble dû en particulier aux causes suivantes : - Etudes préalables inexistantes ou insuffisantes ;- Insuffisance de sensibilisation et de participation des mé-nages concernés ;- Insuffisance des capacités humaines et manque d’équipe-ments adéquats pour assurer le ramassage séparé des dé-chets triés à la source ;- Manque de nouvelles ressources matérielles et humaines pour couvrir les dépenses supplémentaires.

Autres expériences en cours de lancement

Analyse des expériences passées

Le   changement   de   comportement   des  populations  demande  du  temps  ;        L’attente  de  la  plupart  des  ménages  ne  réside   pas   dans   un   système   moderne  de  collecte,  mais  ils  aspirent  plutôt  à  un  service  fiable  et  régulier  ;      Le   dépôt   des   déchets   en   dehors   des  foyers  étant  effectué  en  priorité  par  les  femmes   ou   les   enfants,   ils   devraient  être   ciblés   dans   toute   action   de  sensibilisation  et  de  communication  ;    Le  citoyen  ne  peut  comprendre  l’utilité  de   la   gestion   écologique   des   déchets  s'il  n’est  pas  directement  impliqué  dans  l’amélioration   de   l’environnement   de  son  quartier.    La   viabilité   n'a   pas   été   prise   comme  condition   de   réalisation   des   systèmes  de  tri  et  de  collecte  sélective.  

 

Encadré 12 : Enseignements tirés des expé-riences passées de tri au Maroc :

Page 86: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

86

Le tri à la source ou la « récupération sélective » est une composante fondamentale de toute politique de minimisa-tion des déchets et de développement des filières de valori-sation des matériaux de récupération. Le tri à la source offre l’avantage de préserver la qualité des produits récupérés, d’augmenter les quantités récupérées ainsi que de minimiser les quantités mises en décharge. La réussite du tri et de la collecte sélective nécessite une planification rigoureuse et la mobilisation des moyens suf-fisants pour sa mise en œuvre. Avant tout, ils doivent être conçus et réalisés en étroite collaboration avec les premiers concernés, à savoir les populations ciblées et les récupéra-teurs. Les principales mesures préalables d’accompagnement d’une telle initiative de tri à la source sont présentées ci-après :

- Motivation et volonté de la commune d’appuyer et de mo-biliser les ressources requises pour la mise en œuvre d’une expérience de tri ; - Nécessité de concevoir et de planifier toutes les étapes de la filière : système de tri, collecte sélective, débouchés de valorisation des matériaux récupérés, intégration et orga-nisation des récupérateurs informels ; - Analyse rigoureuse des aspects économiques et commer-ciaux de la filière mise en place ; - Forte implication et participation des populations ciblées à la conception et à la mise en œuvre de l’initiative ; - Accompagnement et promotion de l’initiative par un plan d’information, de sensibilisation et d’éducation des popula-tions concernées.

La mise en place du système de tri et de collecte sélective doit faire l’objet d’une étude préalable. Les principaux élé-ments méthodologiques à suivre dans une telle étude sont comme suit : - Analyser l’opportunité économique de développement et/ou de réorganisation des filières de recyclage ;- Planifier la mise en place des centres de tri et de valorisa-tion des produits objet de collecte sélective ;- Analyser la prise en compte de la dimension sociale (réor-ganisation et intégration des récupérateurs informels) ;- Examiner les modes de gestion appropriée de la collecte sélective et du centre de tri ;- Analyser les besoins de la réorganisation et l’adaptation du système de collecte existant avec un renforcement en équipements de tri (véhicules et bacs pour fractions or-ganiques et bacs pour fractions non organiques, moyens humains) ;- Mener des campagnes de concertation avec les popula-tions ciblées (ménages et récupérateurs) pour leurs im-plication et responsabilisation dans le processus depuis la conception ;-Prévoir l’établissement d’un plan d’accompagnement et de promotion du système de tri et de collecte sélective à mettre en place (communication, sensibilisation, forma-tions, incitation, suivi, assistance technique, évaluation, capitalisation etc.) et évaluer son budget ; - Etablir une analyse financière (investissements, exploita-tion, recette, rentabilité, risques, besoins en subvention, etc..

3.5 Conditions de réussite d’un système de tri et de collecte sélective

3.6 Eléments méthodologiques et techniques relatifs à la conception et à la mise en place d’un système de tri et de collecte sélective3.6.1 Eléments méthodologiques

Page 87: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

87

Le choix du mode de collecte constitue un maillon essen-tiel dans la réalisation du système de tri. En effet, à chaque territoire peut correspondre un mode de collecte sélective approprié, qui dépend de plusieurs facteurs dont :- La situation géographique ;- Les caractéristiques physiques et socio-économiques des milieux à desservir (taille de la ville, typologie de l’habitat, etc.) ;- La superficie, le nombre de résidents et la densité de la population ;- Le mode de collecte des DMA déjà mis en place :- Le schéma d’organisation (sectorisation, fréquence, cir-cuits, conteneurisation, …) ;- Le matériel de pré-collecte (sacs, bacs) ;- Les moyens de collecte (type et quantité de véhicules, ef-fectifs du personnel) ;- Le potentiel de valorisation des produits de tri (résultats des campagnes de caractérisation) et l’analyse du marché (localisation, besoins, opportunités, particularités etc.) ;- Les objectifs de récupération et les orientations en ma-tière de gestion des flux de matières ;- La motivation de la population et ses habitudes ;- Le budget disponible.

- Réalisation d’une enquête auprès des producteurs de DMA des secteurs ayant un gisement exploitable (avis, ad-hésion et modalités suggérées pour la mise en œuvre du tri sélectif) ;- Organisation et intégration des récupérateurs (recense-ment, répartition, tonnage et revenus générés, contraintes, modalités suggérées pour s’impliquer dans la mise en œuvre du tri sélectif.)

- Analyse du marché des produits de récupération et de valorisation (débouchés de valorisation des matériaux ré-cupérés, besoins des industriels, prix du marché,…) ;- Analyse économique et commerciale de mise en place des filières jugées potentielles (investissement, fonctionne-ment) ;- Evaluation des coûts de tri à la source et des filières en aval ;- Proposition des scénarios et des modalités ;- Analyse de la rentabilité et la viabilité.

Le dimensionnement relatif à la mise en place de ce sys-tème concerne en particulier la pré-collecte et la collecte. Il dépend d’une part des caractéristiques du gisement des DMA, d’autre part des équipements et de l’organisation existantes de la pré-collecte et de la collecte.Les principaux paramètres de dimensionnement sont pré-sentés dans l’encadré 13.

La faisabilité d’un projet de tri sélectif et de collecte sélec-tive repose sur l’analyse des aspects suivants : technique, social, économique et financier.

- Analyse des résultats de campagnes périodiques de carac-térisation des déchets ;- Analyse du schéma d’organisation de la collecte (points forts, points faibles, adaptabilité, contraintes, besoins en renforcement) ;- Projection de la production par type d’habitat ;

- Conception d’un nouveau schéma intégré de tri, de col-lecte sélective et de plateformes de valorisation ;-Dimensionnement et évaluation des besoins matériels et humains.

3.6.2 Consistance des études préalables

3.6.3 Eléments de dimensionnement du sys-tème de tri et de collecte sélective

Etude d’opportunité

Aspect social

Aspect économique et financier

Etude de faisabilité

Aspect technique

Page 88: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

88

Il n’existe pas de texte réglementaire ou normatif sur les ra-tios de dimensionnement. Les hypothèses proposées dans ce paragraphe s’inspirent de plusieurs textes et documents techniques français intégrant les exigences de la collecte sélective et sont adaptées, en tenant compte du retour d’ex-périences, dans l’évaluation des moyens et des équipements de collecte au Maroc.

Typologie d’habitat dans le cas des ménages :

- Déterminer le nombre de producteurs : pour les ménages (nombre total, nombre de personnes par ménage) et pour les grands producteurs (nombre total de points de produc-tion, cas des hôtels, restaurants et cantines des usines, etc.) ;

- Evaluer le niveau socio-économique des producteurs (cas des ménages.)

Production de déchets par catégorie : en se basant sur les résultats des campagnes de caractérisation, déterminer ce qui suit :

- Tonnage moyen des déchets par catégorie de flux d’objets de collecte sélective : établir la projection de la production sur la période d’amortissement des équipements (6 ans) ;

- Tonnage moyen des autres déchets, objet de collecte mixte : établir la projection de la production sur la période d’amortissement des équipements (6 ans) ;

- Valeurs moyennes des densités et volumes des flux objet de collecte sélective (à titre indicatif, les valeurs de densité déterminés par l’ADEME sont rapportées dans le tableau 4.)

Encadré 13 : Principaux paramètres de dimensionnement

Typologie  d'habitat  ;  

Catégories   produites   de   DMA   selon   les  résultats  des  campagnes  de  caractérisation  et  projection  de  la  production  ;    

Densité  des  différents  flux  dans  les  bacs  ;  

Capacité   de   stockage   et   encombrement   des  bacs  ;  

Localisation   et   surface   des   points  d'emplacements  des  bacs  ;  

Conteneurisation     :   fréquence   de   rotation,  contraintes   de   manutention,   utilisation   de  contenants  de  réserve  ;  

Organisation   de   la   collecte   :   fréquence,  nombre   et   nature   des   flux   de   collecte  sélective.    

 

Page 89: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

89

Tableau 4 : Densité des flux de matières (source ADEME)

Flux   Densité  

Verre   0,3  

Papier   0,15  

Carton,  complexe   0,07  

Flaconnage  plastique   0,03  

Métaux   0,01  

Putrescibles   0,1  

Reste  des  ordures  ménagères   0,1  

 

Densité et foisonnement des différents flux dans les bacs :Calculer le volume sur la base des limites inférieures de densité pour chaque matériau et déduire une moyenne, en prenant en compte le foisonnement dans les bacs, qui concerne notamment du carton.Capacité de stockage et encombrement des contenants :Déterminer la capacité de stockage en fonction des vo-lumes de production, de la fréquence de collecte et de la surface disponible pour l’installation des bacs. Localisation et surface des points d’emplacements des bacs :Evaluer la superficie des espaces occupés déjà par les bacs, et réviser le plan initial de collecte, en se basant sur les don-nées cartographiques (plans de collecte et de conteneurisa-tion existants) et en fonction des volumes déterminés pour un bi-flux.Gestion de la conteneurisation : - Déterminer la fréquence de rotation, les contraintes de manutention, les conteneurs de réserve utilisés ;

- Déterminer la surface de manutention. Cette surface est égale à celle de l’encombrement des bacs (espace nécessaire au cas le plus contraignant pour la circulation, soit l’instal-lation des bacs sur une seule file.)

NB : il est préférable de prévoir pour la taille des conte-neurs, l’encombrement des bacs de 360 l. Des ajustements sont toujours possibles, lors de la gestion du système, pour satisfaire à tout éventuel besoin d’augmentation de la taille des bacs.Organisation de la collecte :

- Fréquence : elle dépend des caractéristiques des zones à desservir, de la quantité des flux à collecter, de la disponi-bilité des moyens (camions, bacs, équipes), de l’économie d’échelle. Pour le cas des résidences fermées et des grands producteurs (hôtels, restaurants, etc.), la fréquence de col-lecte sélective peut être hebdomadaire, mais pour le cas des quartiers où il n’y a pas de gardiennage, la collecte

Page 90: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

90

sélective devrait être effectuée au moins deux fois par se-maines, pour éviter le risque de vol des matériaux. - Nombre et nature des flux de collecte sélective : le dimen-sionnement devrait être basé sur le dispositif le moins exi-geant en surface, soit une collecte bi-flux à partir des points d’apport volontaire (une collecte sélective des flux triés à la source et une collecte mixte du reste des déchets.)

En tenant compte des enseignements tirés des expériences passées, de la motivation parfois très limitée des communes pour la mise en œuvre d’une initiative de tri et de la diffi-culté de mobiliser des fonds communaux pour le finance-ment d’une telle opération, notamment la composante de sensibilisation et de communication, il y a lieu d’associer les ONG et le secteur privé à la conception et à la gestion de cette expérience. Parmi les critères pour garantir la réussite d’une opération de tri à la source, il est possible de noter ce qui suit : - Existence d’un gisement exploitable (quantités impor-tantes de flux de matières recyclables, dans les secteurs ou les quartiers retenus) ; - Existence d’espaces requis pour des points de collecte d’apport volontaire, dans les secteurs ou les quartiers re-tenus ; - Disponibilité d’une population sensibilisée et engagée, pour respecter les consignes de tri.

Le système de tri et de collecte sélective doit s’inscrire dans le cadre d’une gestion intégrée et durable des déchets, ba-sée sur la réduction à la source et la valorisation à l’aval.

Il devra cerner en premier lieu les grands producteurs de DMA, à savoir le secteur hôtelier, les restaurants, les rési-dences fermées et les centres commerciaux, avant de géné-raliser progressivement le principe à l’échelle des quartiers ayant un gisement exploitable. En outre, il doit être conçu comme un projet commercial viable.

Il serait intéressant de s’inspirer de l’expérience tunisienne des «points ECO-LEF» et de l’adapter. Le système préconi-sé consiste en des points de collecte rémunérée des embal-lages usagés (papier/carton, emballages en plastique, verre, canettes, etc..) La rémunération, attribuée aux collecteurs privés, est fixée selon la quantité collectée et la nature des produits.

Les points de collecte sont des espaces fermés et gardés. Pour le cas du Maroc, la gestion de ces points de collecte pourrait être confiée aux récupérateurs organisés en coo-pératives et, suivant un cadre contractuel, en coordination avec les communes et les sociétés de valorisation pour le recyclage des produits récupérés.

Le quartier sélectionné doit disposer d’un gisement ex-ploitable de flux de matières recyclables et d’espaces libres pour mettre en place des points d’apports volontaires de tri bi-flux. Si les conditions le permettent, on peut envisa-ger la possibilité d’aménager des déchèteries (parkings des centres commerciaux.) Il est envisageable d’aménager des points de collecte approvisionnés par des récupérateurs au-torisés avec des apports rémunérés.

Il faut cibler, au démarrage, le tri des flux de matières de-mandées par le marché pour ne pas être confronté à des problèmes de débouchés pour des produits tels que le papier/carton, le verre, les canettes, les emballages PVC. Une fois que les résultats du projet s’avèrent concluants, en fonction des produits disponibles et de la demande, la col-lecte sélective peut s’élargir à d’autres matières.

3.7 Conception, montage et mise en œuvre d’un projet de tri à la source et de collecte sélective3.7.1 Eléments d’orientation

Choix du quartier

Produits ciblés

Page 91: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

91

Modalités de mise en œuvre Moyens

Les étapes suggérées pour la mise en œuvre d’un projet de tri

Pour être viable dans le temps, le projet doit être conçu sur une base commerciale. En d’autres termes, les revenus gé-nérés doivent au minimum compenser les frais de fonc-tionnement. L’initiative doit viser en premier lieu les pro-duits valorisables demandés par le marché. Pour ce faire, il faudrait associer des opérateurs privés à la conception et à la gestion du projet.

La phase opérationnelle et pilote du projet devra avoir une période minimale de deux années. Outre les moyens matériels et humains, et le budget de communication, une équipe de projet devra être recrutée ou mise à disposition par la commune ou ses partenaires, pour travailler à plein temps sur le projet (expert en déchets, ingénieur en com-munication, sociologue, animateurs, etc.)

Un schéma indicatif des phases de montage d’un projet de tri et de collecte est présenté dans l’encadré 14.- Identification des emplacements des points de collecte ;

- Mobilisation des acteurs autour du projet (élus, services techniques et administratifs, ménages, récupérateurs, asso-ciations de quartier, sociétés délégataires de collecte) ;

- Constitution d’un comité de pilotage du projet composé des représentations des autorités locales et des populations ciblées ;

- Mise en place d’un cadre contractuel avec les interve-nants, définissant les responsabilités et les modalités de gestion des points de collecte, le cas échéant l’élaboration d’un cahier des charges de gestion de ces points de collecte dans le cas de leur gestion par des sociétés privées ou par des coopératives de récupérateurs ;

- Mise en œuvre d’un plan d’accompagnement et de pro-motion du projet, pour l’information et la sensibilisation des populations des quartiers ciblés. Des outils de commu-nication devraient être conçus et produits durant la phase du projet, pour appuyer le processus et la dynamique lan-cée.

3.7.2 Phases de montage du projet de tri

Page 92: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

92

L’encadré 14 : Phases de montage d’un projet de tri

Phase  préliminaire  

Prise  de  décision  et  engagement  de  la  commune  ;  Formation  d'un  groupe  de  travail  (commune  et  partenaires  potentiels.)  ;  Planification  et  élaboration  des  termes  de  référence  des  études.  

Phase  de  conception  

Etude  préliminaire  

Analyse  des  caractéristiques  démographiques  et  socio-­‐économiques  ;  Caractérisation  des  DMA  et  identification  des  points  de  production  constituant  un  gisement  exploitable  ;  Consultation  des  populations  ciblées  et  des  récupérateurs.    

Etude  technico-­‐économique  

Identifier   les  modes   de   collecte   sélective   adaptés   au   territoire   ciblé   (en   fonction  des  différents  secteurs  à  desservir)  ;  Evaluer   les   quantités   de   matières   recyclables   récupérables   dans   les   secteurs  retenus  ;  Analyse  du  marché  (besoins,  débouchés,  prix,  rayons  du  marché  pour  l'écoulement  des    matières  récupérées,  etc.)    ;  Evaluer  les  impacts  sociaux,  environnementaux  et  économiques  du  système  de  tri  et  de  collecte  sélective.  

Etude  financière    

Evaluation  du  coût  d'investissement,  d'exploitation  et  des  recettes  prévisionnelles  qui  seront  issues  de  la  vente  des  produits  (scénarios  à  proposer)  ;  Evaluation   des   impacts   des   nouveaux   engagements   sur   les   dépenses   de   la  commune  ;  Mobilisation  des   financements   (fonds  propres,   subventions  de   l'Etat,   coopération  internationale.)  

Phase  de  décision  

Choix  de  la  variante  ou  scénario  

Module  1. Arrêter   le   flux  de  matières  objet  du   tri  à   la  source  ;    

Module  2. Arrêter   le   mode   de   collecte   sélective  (apport  volontaire  ou  porteà-­‐porte)    ;  

Module  3. Arrêter  les  modalités  techniques  de  mise  en  œuvre  (horaires,  fréquence,  conteneurisation,  etc.)  

Module  4. Arrêter   le   mode   de   gestion   (SDL,   gestion  déléguée,   gestion   par   une   coopérative   de  récupérateurs)  ;  

Module  5. Arrêter  le  schéma  financier  ;  

Module  6. Arrêter  le  programme  d'investissement.      

Phase  préliminaire  

Prise  de  décision  et  engagement  de  la  commune  ;  Formation  d'un  groupe  de  travail  (commune  et  partenaires  potentiels.)  ;  Planification  et  élaboration  des  termes  de  référence  des  études.  

Phase  de  conception  

Etude  préliminaire  

Analyse  des  caractéristiques  démographiques  et  socio-­‐économiques  ;  Caractérisation  des  DMA  et  identification  des  points  de  production  constituant  un  gisement  exploitable  ;  Consultation  des  populations  ciblées  et  des  récupérateurs.    

Etude  technico-­‐économique  

Identifier   les  modes   de   collecte   sélective   adaptés   au   territoire   ciblé   (en   fonction  des  différents  secteurs  à  desservir)  ;  Evaluer   les   quantités   de   matières   recyclables   récupérables   dans   les   secteurs  retenus  ;  Analyse  du  marché  (besoins,  débouchés,  prix,  rayons  du  marché  pour  l'écoulement  des    matières  récupérées,  etc.)    ;  Evaluer  les  impacts  sociaux,  environnementaux  et  économiques  du  système  de  tri  et  de  collecte  sélective.  

Etude  financière    

Evaluation  du  coût  d'investissement,  d'exploitation  et  des  recettes  prévisionnelles  qui  seront  issues  de  la  vente  des  produits  (scénarios  à  proposer)  ;  Evaluation   des   impacts   des   nouveaux   engagements   sur   les   dépenses   de   la  commune  ;  Mobilisation  des   financements   (fonds  propres,   subventions  de   l'Etat,   coopération  internationale.)  

Phase  de  décision  

Choix  de  la  variante  ou  scénario  

Module  1. Arrêter   le   flux  de  matières  objet  du   tri  à   la  source  ;    

Module  2. Arrêter   le   mode   de   collecte   sélective  (apport  volontaire  ou  porteà-­‐porte)    ;  

Module  3. Arrêter  les  modalités  techniques  de  mise  en  œuvre  (horaires,  fréquence,  conteneurisation,  etc.)  

Module  4. Arrêter   le   mode   de   gestion   (SDL,   gestion  déléguée,   gestion   par   une   coopérative   de  récupérateurs)  ;  

Module  5. Arrêter  le  schéma  financier  ;  

Module  6. Arrêter  le  programme  d'investissement.      

Page 93: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

93

Phase  préliminaire  

Module  1. Prise   de   décision   et   engagement   de   la  commune  ;  

Module  2. Formation   d'un   groupe   de   travail  (commune  et  partenaires  potentiels.)  ;  

Module  3. Planification   et   élaboration   des   termes   de  référence  des  études.  

Phase  de  conception  

Etude  préliminaire  

- Analyse  des  caractéristiques  démographiques  et  socio-­‐économiques  ;  

- Caractérisation  des  DMA  et  identification  des  points  de  production  constituant  un  gisement  exploitable  ;  

- Consultation  des  populations  ciblées  et  des  récupérateurs.    

Etude  technico-­‐économique  

- Identifier   les  modes   de   collecte   sélective   adaptés   au   territoire   ciblé   (en   fonction  des  différents  secteurs  à  desservir)  ;  

- Evaluer   les   quantités   de   matières   recyclables   récupérables   dans   les   secteurs  retenus  ;  

- Analyse  du  marché  (besoins,  débouchés,  prix,  rayons  du  marché  pour  l'écoulement  des    matières  récupérées,  etc.)    ;  

- Evaluer  les  impacts  sociaux,  environnementaux  et  économiques  du  système  de  tri  et  de  collecte  sélective.  

Etude  financière    

- Evaluation  du   coût   d'investissement,   d'exploitation   et   des   recettes   prévisionnelles   qui  seront  issues  de  la  vente  des  produits  (scénarios  à  proposer)  ;  

- Evaluation  des  impacts  des  nouveaux  engagements  sur  les  dépenses  de  la  commune  ;  

- Mobilisation   des   financements   (fonds   propres,   subventions   de   l'Etat,   coopération  internationale.)  

Phase  de  décision  

Choix  de  la  variante  ou  scénario  

- Arrêter  le  flux  de  matières  objet  du  tri  à  la  source  ;    

- Arrêter  le  mode  de  collecte  sélective  (apport  volontaire  ou  porteà-­‐porte)    ;  

- Arrêter   les   modalités   techniques   de   mise   en   œuvre   (horaires,   fréquence,  conteneurisation,  etc.)  

- Arrêter  le  mode  de  gestion  (SDL,  gestion  déléguée,  gestion  par  une  coopérative  de  récupérateurs)  ;  

- Arrêter  le  schéma  financier  ;  

- Arrêter  le  programme  d'investissement.      

Page 94: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

94

Phase  de  communication  

Conception  et  planification  du  plan  d'accompagnement  et  de  promotion  du  projet    

Module  1. Définir  les  objectifs  ;  

Module  2. Analyser  le  public  ciblé  ;  

Module  3. Concevoir  un  plan  de  communication  (films,  animation,   enquêtes,   dépliants,   ateliers,   publicité,  etc.)  ;  

Module  4. Etablir  le  budget  

Module  5. Elaborer  un  échéancier  de  mise  en  œuvre.  

Phase  opérationnelle  d'exécution  

- Lancer   la   mise   en   œuvre   du   plan   de   communication   (information   et   sensibilisation,  publicité  et  médiatisation,  articles  de  presse,  distribution  de  dépliants,  etc.)    ;  

- Démarrer   les   sessions   de   formation   des   intervenants   responsables   de   la   distribution   du  matériel  promotionnel  et  des  conteneurs  et  poubelles  ;    

- Organiser  une  conférence  de  presse  ;  

- Lancer  des  marchés  (achat  de  conteneurs,  etc.)  ;  

- Elaborer  et  ou  mettre  à  jour  des  plans  de  collecte  (circuits)  ;      

- Adapter  et  réorganiser  les  services  chargés  de  la  collecte  des  DMA  ;  

- Assurer  la  coordination  avec  les  services  chargés  de  la  gestion  du  Centre  de  tri  (CEV)  ;    

- Démarrer  l'opération  de  tri  et  de  collecte  sélective.    

Phase  de  suivi  et  de  contrôle  

- Poursuivre  les  activités  de  communication  et  de  promotion  du  projet  (information  et  sensibilisation,   rappel  de   l’enjeu,   incitation  à  participer,  diffusion  des  résultats,  etc.)    ;  

- Réaliser   des   évaluations   à  mi-­‐parcours   de   la   performance  du   tri   et   de   la   collecte  sélective  avec  ses  impacts  ;  

- Assurer  le  suivi  et  le  contrôle  des  coûts  ;  

- Identifier,   analyser   et   résoudre   les   problèmes   et/ou   contraintes   rencontrés   en  proposant  des  mesures  correctives  ;  

- Etablir  des  reportings    périodiques  de  suivi  et  de  contrôle  des  performances.    

 

Phase  de  communication  

Conception  et  planification  du  plan  d'accompagnement  et  de  promotion  du  projet    

Module  1. Définir  les  objectifs  ;  

Module  2. Analyser  le  public  ciblé  ;  

Module  3. Concevoir  un  plan  de  communication  (films,  animation,   enquêtes,   dépliants,   ateliers,   publicité,  etc.)  ;  

Module  4. Etablir  le  budget  

Module  5. Elaborer  un  échéancier  de  mise  en  œuvre.  

Phase  opérationnelle  d'exécution  

- Lancer   la   mise   en   œuvre   du   plan   de   communication   (information   et   sensibilisation,  publicité  et  médiatisation,  articles  de  presse,  distribution  de  dépliants,  etc.)    ;  

- Démarrer   les   sessions   de   formation   des   intervenants   responsables   de   la   distribution   du  matériel  promotionnel  et  des  conteneurs  et  poubelles  ;    

- Organiser  une  conférence  de  presse  ;  

- Lancer  des  marchés  (achat  de  conteneurs,  etc.)  ;  

- Elaborer  et  ou  mettre  à  jour  des  plans  de  collecte  (circuits)  ;      

- Adapter  et  réorganiser  les  services  chargés  de  la  collecte  des  DMA  ;  

- Assurer  la  coordination  avec  les  services  chargés  de  la  gestion  du  Centre  de  tri  (CEV)  ;    

- Démarrer  l'opération  de  tri  et  de  collecte  sélective.    

Phase  de  suivi  et  de  contrôle  

- Poursuivre  les  activités  de  communication  et  de  promotion  du  projet  (information  et  sensibilisation,   rappel  de   l’enjeu,   incitation  à  participer,  diffusion  des  résultats,  etc.)    ;  

- Réaliser   des   évaluations   à  mi-­‐parcours   de   la   performance  du   tri   et   de   la   collecte  sélective  avec  ses  impacts  ;  

- Assurer  le  suivi  et  le  contrôle  des  coûts  ;  

- Identifier,   analyser   et   résoudre   les   problèmes   et/ou   contraintes   rencontrés   en  proposant  des  mesures  correctives  ;  

- Etablir  des  reportings    périodiques  de  suivi  et  de  contrôle  des  performances.    

 

Page 95: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

95

Phase  de  communication  

Conception  et  planification  du  plan  d'accompagnement  et  de  promotion  du  projet    

Module  1. Définir  les  objectifs  ;  

Module  2. Analyser  le  public  ciblé  ;  

Module  3. Concevoir  un  plan  de  communication  (films,  animation,   enquêtes,   dépliants,   ateliers,   publicité,  etc.)  ;  

Module  4. Etablir  le  budget  

Module  5. Elaborer  un  échéancier  de  mise  en  œuvre.  

Phase  opérationnelle  d'exécution  

- Lancer   la   mise   en   œuvre   du   plan   de   communication   (information   et   sensibilisation,  publicité  et  médiatisation,  articles  de  presse,  distribution  de  dépliants,  etc.)    ;  

- Démarrer   les   sessions   de   formation   des   intervenants   responsables   de   la   distribution   du  matériel  promotionnel  et  des  conteneurs  et  poubelles  ;    

- Organiser  une  conférence  de  presse  ;  

- Lancer  des  marchés  (achat  de  conteneurs,  etc.)  ;  

- Elaborer  et  ou  mettre  à  jour  des  plans  de  collecte  (circuits)  ;      

- Adapter  et  réorganiser  les  services  chargés  de  la  collecte  des  DMA  ;  

- Assurer  la  coordination  avec  les  services  chargés  de  la  gestion  du  Centre  de  tri  (CEV)  ;    

- Démarrer  l'opération  de  tri  et  de  collecte  sélective.    

Phase  de  suivi  et  de  contrôle  

- Poursuivre  les  activités  de  communication  et  de  promotion  du  projet  (information  et  sensibilisation,   rappel  de   l’enjeu,   incitation  à  participer,  diffusion  des  résultats,  etc.)    ;  

- Réaliser   des   évaluations   à  mi-­‐parcours   de   la   performance  du   tri   et   de   la   collecte  sélective  avec  ses  impacts  ;  

- Assurer  le  suivi  et  le  contrôle  des  coûts  ;  

- Identifier,   analyser   et   résoudre   les   problèmes   et/ou   contraintes   rencontrés   en  proposant  des  mesures  correctives  ;  

- Etablir  des  reportings    périodiques  de  suivi  et  de  contrôle  des  performances.    

 3.7.3 Conception-formulation du projet 3.7.4 Principales étapes de mise en œuvre

du projet La conception et la formulation du projet consiste à :

- Décrire le contexte de la zone de mise en œuvre du projet ;- Définir les objectifs du projet ;- Définir les résultats attendus ;- Déterminer la consistance du projet ;- Enumérer les activités à réaliser ;- Argumenter sur la viabilité du projet ;- Définir les modalités de mise en œuvre ;- Lister les partenaires et préciser leur niveau d’interven-tion dans le projet ;- Evaluer le coût total du projet ;- Etablir un montage financier ;- Faire un échéancier prévisionnel de mise en œuvre ;- Préciser les indicateurs de suivi ;- Déterminer le mode de gouvernance du projet ;- Définir le cadre conventionnel avec les partenaires ;- Enoncer le dispositif d’accompagnement et de promotion du projet ;- Etablir un plan de travail et un budget annuel.

La mise en œuvre du projet de tri sélectif nécessite tout d’abord l’identification du public cible. Il s’agit générale-ment des ménages, des récupérateurs, des associations de quartiers, etc.La planification et la mise en place d’un système de tri et de collecte sélective doit être conçue suivant une approche participative, en impliquant les producteurs de déchets dans les comités de pilotage et de suivi. Elle nécessite éga-lement l’organisation d’ateliers participatifs pour la valida-tion du plan de collecte sélective, ainsi que la programma-tion d’actions de communication pour l’information et la formation des populations ciblées sur les consignes de tri à respecter.

Planification avec le public cible pour la mise en œuvre du projet

Page 96: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

96

La valorisation des matières résiduelles nécessite l’impli-cation des divers acteurs concernés. Cependant leur im-plication découle de leur intérêt. C’est pourquoi le public cible doit disposer d’un accompagnement tout au long de la mise en œuvre du projet.

Une campagne d’information et de sensibilisation est né-cessaire pour mobiliser la population concernée. Elle doit tenir compte des particularités des secteurs visés par le projet, pour s’y adapter.

Une campagne d’information et de sensibilisation efficace intègre des messages écrits et une communication orale. Son application doit être continue dans le temps.Une communication régulière et entretenue dans le temps permet d’expliquer aux citoyens les erreurs constatées lors du tri à la source, tout en les informant des résultats obtenus.

Les campagnes de rappel sont nécessaires pour maintenir la motivation des ménages et leur participation au système de tri et de collecte sélective.

Le dispositif d’accompagnement de la mise en place du tri sélectif peut varier d’un contexte à un autre. A titre d’exemples :- Formation des syndics des quartiers concernés ;- Caractérisation des déchets du syndic ;- Production d’outils de sensibilisation ;- Réalisation d’une caravane d’exposition dans différents établissements scolaires ;- Commercialisation des matières recyclables, avec verse-ment des bénéfices au syndic ;- Production d’outils de sensibilisation (exposition sur les déchets : jeux pédagogiques, dépliants, panneaux ; guide de tri à la source) ; - Formation des animateurs des clubs d’environnement sur le tri des déchets ;

- Réalisation d’expositions au sein des établissements scolaires ;- Réalisation d’une exposition de sensibilisation sur le tri pendant la période estivale.

Dispositif d’accompagnement et de promotion du projet

Mise en place des indicateurs de performance de la gestion du projet

Les indicateurs de performance sont habituellement uti-lisés pour évaluer l’atteinte des objectifs fixés. Ils permet-tent également de faire des comparaisons d’une année à l’autre et d’une collectivité à une autre, en supposant que les calculs sont effectués sur les mêmes bases. Le tableau 5 expose l’ensemble des indicateurs de performance relatifs à la gestion des services de collecte sélective :

Page 97: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

97

Objectifs   Indicateurs  de  performance  

Modes  de  calcul  

Chiffrer   les   quantités  moyennes   de   matière  recyclables   récupérées  par  habitant/année  

Rendement   moyen  annuel   de   la   collecte  sélective  (T/hab./an)  

Quantité   de   matières   recyclables  annuellement  collectées   (T/an)  divisée  par  le   nombre   d'habitants   desservis   par   la  collecte  sélective.  

Evaluer   le   niveau   de  performance   du  programme   de  récupération  

Taux   annuel   de  récupération   des  matières  recyclables  (%)  

Quantité   de   matières   recyclables  annuellement   collectées   (T/an)   x   100  divisée   par   la   quantité   de   matières  recyclables   potentiellement   disponible  annuellement  (T/an)  

Mesurer   l’efficacité   de   la  récupération   des  matières  recyclables  

Taux  de  participation  à   la  collecte  sélective  (%)  

Nombre   de   ménages   ayant   participé   au  programme  de  collecte   sélective  au  moins  une   fois   en   quatre   semaines   consécutives  lorsque  la  collecte  est  hebdomadaire  x  100  divisé  par  le  nombre  de  ménages  desservis  par  la  collecte  sélective.  

Connaître  le  pourcentage  de   matières   résiduelles  détournées   de  l’élimination  

Taux   annuel   de   diversion  (%)  

Quantité   annuelle   de   matières   valorisées  et  détournées  de  l’élimination  (t/an)  x  100  divisée   par   la   quantité   totale   de  matières  résiduelles  annuellement  générées  (T/an.)  

 

Le suivi et l’évaluation devra se faire à deux niveaux. Le premier aura lieu avant et après la mise en place de la collecte sélective. Il s’agit de comparer et de mesurer les impacts économiques, environnementaux et sociaux du système mis en place. Le second s’effectuera au centre de tri, pour évaluer l’effet direct sur la capacité et l’efficacité des équipements de tri et d’élimination, sur les coûts d’investissement et sur la mise en marché du produit.Le tableau 6 rapporte les principaux paramètres de suivi et de contrôle de la collecte sélective.

Outils de suivi et d’évaluation du projet

Tableau 5 : Indicateurs de performance de la gestion des services de collecte sélective

Page 98: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

98

Tableau 6 : Paramètres de suivi et de contrôle du système de tri et de collecte sélective

Page 99: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

99

Les outils d’évaluation du système de tri et de collecte par objectifs sont présentés dans le tableau 7.Tableau 7 : Principaux outils d’évaluation

Outils  d'évaluation  

Objectifs  

 

Indicateurs  de  performance  

Module  1. Evaluer  l’atteinte  des  objectifs  fixés  et  la  performance  du  système  de  tri  et  de  collecte  sélective  ;  

 Module  2. Faciliter  la  comparaison  des  

résultats  d’une  année  à  l’autre  et  d’un  territoire  à  un  autre  (dans  l’hypothèse  suivant  laquelle  les  calculs  sont  effectués  sur  les  mêmes  bases.)  

 

Tableaux  de  bord,  grilles  d’analyses  détaillées  

- Compiler  les  données  des  paramètres  de  suivi  et  de  contrôle    ;    

- Compiler  des  données  pour  faciliter  l'analyse    ;    

- Faciliter  la  préparation  des  reportings  et  des  bilans  d'évaluation.  

 

Caractérisation  qualitative  

- Donner  un  aperçu  qualitatif  de  certains  paramètres  de  suivi    ;    

- Estimer  le  taux  de  contamination  dans  les  conteneurs  ou  dans  les  bennes  des  véhicules  de  collecte  et  le  pourcentage  d’utilisation  des  équipements  de  collecte  (contenants,  bennes)  ;    

NB   :   la   caractérisation   qualitative   étant  moins   précise   que   celle   quantitative,   elle   doit   être  utilisée  avec  précaution,  compte  tenu  de  la  subjectivité  des  observateurs.  

 

Caractérisations  quantitatives  

- Chiffrer  les  données  sur  les  quantités  et  la  composition  des  matières  résiduelles  récupérées,  valorisées,  éliminées  et  produites    ;    

- Mesurer  la  performance  du  système  de  tri  et  de  collecte  sélective.  

Tickets  de  pesage,  feuilles  de  routes  des  véhicules  de  collecte  sélective  

- Permettre  d’obtenir  diverses  données  sur  les  opérateurs  de  collecte  et  de  transport  et  de  détecter  les  anomalies.  Des  données  sur  la  participation  peuvent  aussi  être  obtenues    ;    

- Fournir  des  données  chiffrées  sur  les  quantités  collectées.  

 

Suivi  de  terrain  

- Obtenir  diverses  données  qualitatives  et  quantitatives  relatives  au  tri  à  la  source  par  les  ménages  ;    

- Fournir  des  données  qui  peuvent  être  utiles,  notamment  pour  les  calculs  de  performance,  la  préparation  des  bilans  et  l’évaluation  globale  du  système  de  tri  et  de  collecte  sélective.  

 

Sondages,  entrevues  

- Connaître  le  niveau  d'acceptabilité  du  système  ;    

- Evaluer  les  changements  et  les  modifications  des  comportements  et  des  habitudes.  

 

Rapport  annuel  et  bilan  

- Diffuser  les  résultats  et  les  performances  du  système  et  souligner  les  points  forts  et  les  points  à  améliorer    ;    

- Partager  l'information  pour  maintenir  l’intérêt  et  la  participation  des  citoyens.    

 

Comité  de  

- Assurer  le  suivi  et  le  contrôle  des  actions  et  de  la  réalisation  des  objectifs    ;    

- Favoriser  la  concertation  entre  les  intervenants  de  différents  secteurs.  

Page 100: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

100

Outils  d'évaluation  

Objectifs  

 

Indicateurs  de  performance  

Module  1. Evaluer  l’atteinte  des  objectifs  fixés  et  la  performance  du  système  de  tri  et  de  collecte  sélective  ;  

 Module  2. Faciliter  la  comparaison  des  

résultats  d’une  année  à  l’autre  et  d’un  territoire  à  un  autre  (dans  l’hypothèse  suivant  laquelle  les  calculs  sont  effectués  sur  les  mêmes  bases.)  

 

Tableaux  de  bord,  grilles  d’analyses  détaillées  

- Compiler  les  données  des  paramètres  de  suivi  et  de  contrôle    ;    

- Compiler  des  données  pour  faciliter  l'analyse    ;    

- Faciliter  la  préparation  des  reportings  et  des  bilans  d'évaluation.  

 

Caractérisation  qualitative  

- Donner  un  aperçu  qualitatif  de  certains  paramètres  de  suivi    ;    

- Estimer  le  taux  de  contamination  dans  les  conteneurs  ou  dans  les  bennes  des  véhicules  de  collecte  et  le  pourcentage  d’utilisation  des  équipements  de  collecte  (contenants,  bennes)  ;    

NB   :   la   caractérisation   qualitative   étant  moins   précise   que   celle   quantitative,   elle   doit   être  utilisée  avec  précaution,  compte  tenu  de  la  subjectivité  des  observateurs.  

 

Caractérisations  quantitatives  

- Chiffrer  les  données  sur  les  quantités  et  la  composition  des  matières  résiduelles  récupérées,  valorisées,  éliminées  et  produites    ;    

- Mesurer  la  performance  du  système  de  tri  et  de  collecte  sélective.  

Tickets  de  pesage,  feuilles  de  routes  des  véhicules  de  collecte  sélective  

- Permettre  d’obtenir  diverses  données  sur  les  opérateurs  de  collecte  et  de  transport  et  de  détecter  les  anomalies.  Des  données  sur  la  participation  peuvent  aussi  être  obtenues    ;    

- Fournir  des  données  chiffrées  sur  les  quantités  collectées.  

 

Suivi  de  terrain  

- Obtenir  diverses  données  qualitatives  et  quantitatives  relatives  au  tri  à  la  source  par  les  ménages  ;    

- Fournir  des  données  qui  peuvent  être  utiles,  notamment  pour  les  calculs  de  performance,  la  préparation  des  bilans  et  l’évaluation  globale  du  système  de  tri  et  de  collecte  sélective.  

 

Sondages,  entrevues  

- Connaître  le  niveau  d'acceptabilité  du  système  ;    

- Evaluer  les  changements  et  les  modifications  des  comportements  et  des  habitudes.  

 

Rapport  annuel  et  bilan  

- Diffuser  les  résultats  et  les  performances  du  système  et  souligner  les  points  forts  et  les  points  à  améliorer    ;    

- Partager  l'information  pour  maintenir  l’intérêt  et  la  participation  des  citoyens.    

 

Comité  de  

- Assurer  le  suivi  et  le  contrôle  des  actions  et  de  la  réalisation  des  objectifs    ;    

- Favoriser  la  concertation  entre  les  intervenants  de  différents  secteurs.  

Page 101: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

101

Module 4. Filières de traitement et de valorisation des déchets

Page 102: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

102

La valorisation des DMA désigne toute opération dont le résultat principal est que des déchets servent à des fins utiles en substitution à d’autres substances, matières ou produits.En d’autres termes, la valorisation englobe les opérations de recyclage, de compostage ou encore la transformation en énergie. Il s’agit d’une solution préférable à la mise en décharge.

On distingue trois différents types de filières de valorisation :- Valorisation de la matière : elle consiste à traiter les déchets recyclables pour en faire des matières premières secon-daires (comme le papier, les métaux, le bois, etc.) ;- Valorisation énergétique : elle consiste à produire à partir des déchets non recyclables de l’électricité ou du combustible de récupération. Elle consiste également à capter du biogaz à partir des déchets stockés ; - Valorisation agronomique : elle permet de transformer les déchets organiques en compost et en amendements orga-niques pour revitaliser les sols.

Un Centre d’Elimination et de Valorisation (CEV) est une installation de valorisation couplée à l’élimination des déchets non valorisables. Il s’agit d’un système de gestion intégrée et durable des déchets (GIDD) sur le site d’une décharge.Le système de GIDD se base sur une approche inté-grant les dimensions environnementale, technique, sociale, socioculturelle, politico-légale, économique et institutionnelle et impliquant, à tous les niveaux de la filière, les acteurs et les institutions directement ou indirectement concernés (Figure 1.)

Le système de GIDD, qui allie performances technolo-giques, écologiques et économiques, répond ainsi aux objectifs de développement durable et aux standards internationaux en matière de gestion des déchets.

4.1 Définition de la valorisa-tion des DMA

4.2 Description des composantes d’un CEV

Page 103: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

103

En se basant sur une hiérarchisation des modes de gestion des déchets, le concept de GIDD sur un site de CEV favo-rise l’approche de prévention et de réduction des déchets à la source, ainsi que les options de recyclage, de réutilisation et de valorisation. La conférence des Nations Unies pour l’environnement, te-nue en 1992 à Rio de Janeiro, a mis en exergue l’importance de la solution intégrée pour la gestion des déchets, qui pré-sente une opportunité de réconciliation entre le développe-ment et la protection de l’environnement.

Figure 1. Composantes et processus d’une gestion intégrée et durable des déchets solides municipaux (Waste, 2001)

Les composantes des filières technologiques concernent le recyclage, le compostage, la méthanisation et la décharge contrôlée. Ces options peuvent être adoptées à des propor-tions variables selon le contexte de la zone d’intervention.

4.2.1 Filières de recyclage

4.2.2 Filières de compostage

Le recyclage est un procédé de traitement des déchets qui permet de réintroduire, dans le cycle de production d’un produit, des matériaux qui composaient un produit simi-laire arrivé en fin de vie, ou des résidus de fabrication. Le recyclage contribue à la réduction du volume des déchets, et donc à la pollution qu’ils causeraient. Il participe éga-lement à la préservation des ressources naturelles, étant donné que la matière recyclée est utilisée à la place de celle qui aurait dû être extraite.Le CEV dispose d’un centre ou d’une plateforme de tri destiné à la récupération et au conditionnement des pro-duits recyclables. Il s’agit d’une installation dans laquelle les déchets collectés subissent un tri de la fraction recyclable. Ce tri consiste en la séparation des matériaux en catégo-ries, voire en sous-catégories de matériaux (verre, papier, carton, plastique, etc.). Cette séparation est suivie, pour certaines catégories, d’un prétraitement. Ces produits sont par la suite vendus aux sociétés industrielles suivant les branches d’activités.

Il s’agit d’une unité de valorisation biologique des fractions organiques des déchets ménagers ou des déchets verts, par un processus de biodégradation, afin de produire du com-post.Le compostage est considéré comme l’une des options les plus adaptées au Maroc, compte tenu de la proportion im-portante de matière organique dans les déchets (plus de 60%.) Le processus de compostage permet de réduire la masse des déchets par le phénomène de biodégradation et de fournir un compost dont la qualité dépend des per-formances de tri (pour le cas des déchets ménagers.) Ce compost est un excellent produit d’amendement organique des sols.

Page 104: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

104

4.2.3 Filières de valorisation énergétique

4.4 Choix des filières

4.3.4 Filière d’élimination (décharge contrôlée)

En plus de ses avantages agronomiques, le compostage permet de :- Stabiliser la biomasse à mettre en décharge et réduire le volume des lixiviats, et par conséquent optimiser les coûts d’investissements et d’exploitation liés à la gestion des lixiviats ; - Augmenter la durée de vie de la filière Décharge au niveau du CEV par la réduction du volume de mise en décharge contrôlée. Cette minimisation peut atteindre jusqu’à 50% dans le cas du compostage de la totalité des déchets reçus sur le site.

Le compost peut être utilisé dans la réhabilitation des sols dégradés. Il contribue à la lutte contre la désertification, la revégétalisation des anciennes décharges, des carrières et des mines réhabilitées. Il est employé pour l’amendement des sols des abords et des talus des autoroutes notamment.

Le CEV dispose d’une unité de valorisation énergétique, dont la valorisation du biogaz. Celle-ci consiste à utiliser l’énergie produite par la combustion du biogaz. Cette valo-risation, qui nécessite une quantité minimale de biogaz, est de ce fait envisageable à partir de la 3ème ou 4ème année d’exploitation des casiers de stockage de la fraction orga-nique des déchets reçus sur le site de CEV. Le biogaz n’est alors plus un polluant, mais un combustible.

Le champ des utilisations du biogaz est assez large, dont la production de l’énergie nécessaire pour le traitement ther-mique des lixiviats, voire la production d’électricité.

La décharge contrôlée est une composante indispensable dans tout système de GIDD. Elle consiste en le stockage des déchets dans des casiers. Cet enfouissement technique des déchets se fait dans des conditions contrôlées, afin de maîtriser leur impact sur l’environnement.

Le choix des filières d’élimination ou de traitement doit reposer sur une étude de faisabilité technico-écono-mique, financière et socio-économique dans la localité considérée. L’approche proposée pour le choix des filières est résumée dans l’encadré 14.

Encadré 14 : Approche selon le choix des filières

Sur un site de CEV, il est supposé y avoir généralement deux cas : - Valorisation partielle : elle est limitée à certains flux de matières ou à un pourcentage particulier de déchets reçus. L’enfouissement concerne les déchets non valorisés et les refus issus de la valorisation ;

- Valorisation totale du gisement : l’enfouissement est op-timal et concerne les déchets ultimes (produits de tri, refus de compost.)

Pour   le   choix   des   options   de   gestion   des   DMA,   différentes  filières  (mise  en  décharge  contrôlée,  tri,  recyclage,  valorisation,  etc.)   peuvent   être   combinées   et   adoptées   à   des   proportions  variables  suivant  le  contexte,  la  taille  des  villes,  la  composition  des  déchets.  L'approche  à  suivre  consiste  à    :  

-­‐-­‐Hiérarchiser   les   filières   d’élimination   (décharge   contrôlée),  de   traitement,  de   recyclage  et  de  valorisation   sur   la  base  de  critères   économiques,   techniques,   écologiques   et   de  durabilité  ;  

-­‐   Evaluer   le   coût   des   impacts   positifs   et   négatifs   de   ces  différentes   options   en   les   incluant   dans   la   comparaison  économique  des  scénarios.      

 

Page 105: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

105

Il est clair que ces options peuvent être combinées et appli-quées à des proportions variables selon la taille des com-munes et leurs capacités (techniques et financières), les contextes physiques et socio-économiques des villes. Dans ce sens, il est possible de planifier une modulation chrono-logique à moyen et à long terme de ces options sur un site de CEV.La comparaison entre les différentes filières doit être mul-ticritère et se baser sur l’ensemble des aspects qui leur sont liés. Sans se limiter aux simples coûts d’investissement et de fonctionnement, elle doit ainsi tenir compte de toutes les composantes : durée de vie des décharges, risques en-vironnementaux, impacts socio-économiques… Il importe dès lors de considérer les externalités négatives et positives dans la comparaison des coûts de ces options.

Les critères recommandés par les instances internationales et, particulièrement le réseau mondial d’intégration du re-cyclage des déchets (Cant, 2006), sont présentés dans l’en-cadré.15.

Encadré. 15: Critères d’évaluation de l’intégration du recy-clage des déchets

Dans un premier temps, il est nécessaire de procéder à un inventaire des activités dans la région d’étude ainsi que de l’ensemble des contraintes environnementales relatives à la création d’un CEV, y compris les documents d’urbanisme et de développement de la zone d’étude.Les informations recueillies sont reportées sur des cartes dites thématiques dans lesquelles des rayons de sécurité (ou d’exclusion) sont attribués à chaque paramètre pouvant créer un conflit à l’installation d’un CEV.Dans ses cartes, des zones d’exclusion sont reportées pour protéger les paramètres à risques : forêts, habitat, res-sources en eau, ressources naturelles, etc.

Après la première étape de délimitation suit l’exclusion d’autres zones où il n’est pas permis d’installer un CEV. Cette exclusion est basée sur les facteurs suivants :- Respect d’une distance minimale par rapport aux agglo-mérations et aux bâtiments de santé (dispensaires, hôpi-taux, etc.) de population ;- Voies d’accès favorables et ne causant pas de nuisances sanitaires aux agglomérations et à certaines industries vul-nérables comme l’industrie avicole, etc. ;- Les distances à respecter sont considérées également pour les infrastructures non encore existantes ou projetées par les plans d’urbanisme ou de développement.

La planification et la conception d’un CEV passe tout d’abord par le choix du site d’implantation. Il s’agit d’iden-tifier un site pour lequel des conditions favorables sont réu-nies du point de vue des contraintes posées par :- Les aspects environnementaux (population, cadre de vie, esthétique…) ;- La protection des ressources en eau ;- L’adéquation avec les plans de développement régionaux, communaux ;- La distance du site par rapport aux agglomérations, etc.L’ossature de la recherche du site du CEV est détaillée dans les points qui suivent

4.5 Eléments de planification et de conception d’un CEV

4.5.1 Détermination des surfaces libres

Exclusion des zones non permises du point de vue sanitaire, pour un CEV

Inventaire du milieu et élaboration des cartes thématiques

Environnemental   Impacts  potentiels  sur  l’environnement,  qualité  des  produits  transformés,  recouvrement  énergétique,  gaz  à  effets  de  serre  etc.;  

Social  

 

Acceptabilité  par  le  public,  conflits  liés  à  l’utilisation  de  terrain,  emploi,  nuisances  (odeurs,  bruit  etc.);  

Economique   Coût  d’investissement,  coût  de  fonctionnement,  coût  à  la  tonne.  

 

Page 106: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

106

- Les zones de nappes classées comme vulnérables. La vul-nérabilité est estimée à partir de la perméabilité des zones, du pouvoir épurateur et de l’étendue de la zone ;- Les périmètres de protection des captages. Si ces péri-mètres ne sont pas encore établis par l’organisme chargé de la protection des ressources en eau, ils sont estimés et pris en considération au niveau de la zone d’étude ;- Les lits des oueds et les thalwegs ;- Les sites protégés et d’intérêts biologiques ;- Les sites culturels et cultuels ;- Le statut foncier du site (militaire,…), etc.

D’autres exclusions de zones peuvent être faites selon la zone d’étude et les contraintes de terrains propres aux sites recherchés.Des cartes thématiques sont alors élaborées. Les thèmes les plus fréquents sont :- L’eau ;- L’agriculture ;- La géologie ;- La socio-économie ;- Les réserves naturelles et les forêts, etc.

L’objectif ici est, à partir d’une enquête sur le terrain, sur la base de la carte des surfaces libres, d’identifier des sites potentiels et de sélectionner, parmi les quelques sites déga-gés, celui ou ceux qui conviennent le mieux à l’implanta-tion d’un CEV. Ce diagnostic comprend le plus souvent les reconnaissances décrites ci-après :

- Examen des chemins de transit à partir du lieu de pro-duction de déchets (état des routes, des pistes, distances) ;- Examen des écoulements des eaux superficielles, des pro-fondeurs de la nappe ;- Examen de la végétation et de l’usage des milieux envi-ronnants : pâturages, forêts, cultures irriguées ou non,… ;- Examen de la propagation des ondes sonores et de l’expo-sition du CEV au vent ;- Examen des distances du futur site aux habitations.L’étape suivante consiste à faire un tri parmi tous les sites recensés et examinés sur la base des fiches d’enquêtes et d’évaluation des paramètres sur le terrain. Des paramètres clés peuvent être identifiés et serviront à procéder à l’élimi-nation irréversible de certains sites dégagés lors de l’élabo-ration de la carte des surfaces libres.

Ces paramètres clés diffèrent d’une région à l’autre, des conditions du milieu objet de la recherche de site et des objectifs fixés. Les paramètres clés ci-après sont donnés à titre indicatif :- La distance par rapport aux habitations ;- Le risque de glissement de terrain ;- Le volume du CEV ;- La présence d’infrastructures particulières (station de transmission des télécommunications…) ;- Le risque d’inondation ;- La profondeur de la nappe ;- La forêt ;- La distance par rapport au lieu de production des déchets.

Un jugement négatif sur l’un de ces paramètres clés exclu-rait le site définitivement de la suite de la présélection.Les sites retenus (provisoirement appropriés) seront sou-mis à l’analyse multicritère.

L’identification des surfaces libres constitue un premier ni-veau de réflexion et de recherche du site du CEV.Les cartes thématiques sont superposées et l’intersection des zones d’exclusion donne ce que l’on appelle les surfaces libres. Il s’agit d’une nouvelle carte (résultat de la superpo-sition des cartes thématiques) qui indique les surfaces ju-gées provisoirement aptes à abriter un CEV après exclusion des paramètres à conflit.Cette carte des surfaces libres donne une première idée sur la localisation éventuelle du site du CEV.

Autres exclusions

Appréciation des surfaces libres visitées

Identification des surfaces libres

En plus des exclusions ci-dessus, il est nécessaire de procé-der à l’exclusion des zones libres mais vulnérables du point de vue environnemental. Il s’agit notamment des zones sui-vantes :

Exclusion des zones vulnérables du point de vue environnemental

Page 107: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

107

- Une évaluation des conséquences sur l’environnement, qu’elles soient prévisibles, directes ou indirectes, des acti-vités, des travaux d’aménagements et des ouvrages ;- Les mesures envisagées par le pétitionnaire pour suppri-mer, atténuer ou compenser les conséquences domma-geables sur l’environnement ;- Un programme de surveillance et de suivi du projet ainsi que les mesures envisagées en matière de formation, de communication et de gestion du projet.

Les sites provisoirement appropriés font l’objet d’une ana-lyse multicritère dans laquelle une notation de chaque pa-ramètre sur une échelle adéquate est attribuée à chaque site retenu.Par la suite, les paramètres ou thèmes sont classés et notés selon le degré d’importance (eau, forêt, habitat,…) et éga-lement selon le degré de leur réalisation.

Généralement, les études préalables pour le développe-ment et la mise en place d’un CEV sont :

Cette étude consiste à déterminer la composition moyenne des déchets (quantité et qualité par catégorie), et de faire une projection de la production des flux de matières par catégorie. C’est un outil d’aide à la décision pour identifier les filières potentielles de recyclage et de valorisation.

Après le choix du site et l’élaboration de l’étude d’impact sur l’environnement, l’autorité responsable du CEV (ou son délégataire) réalise une étude technique portant générale-ment sur :- Une description détaillée des travaux prévus pour les aménagements généraux, les terrassements, les mesures de protection de l’environnement, les moyens de contrôle mis en place pour le site du CEV ;- Les spécifications particulières nécessaires pour répondre aux exigences de la collectivité (prétraitement ou traite-ment des déchets : compostage, valorisation énergétique pour la production du biogaz ou de combustibles alterna-tifs, notamment pour les cimentiers) ;- Les indications concernant la provenance et la qualité des matériaux et des fournitures ;- L’ensemble des plans permettant la compréhension du projet dans toutes ses composantes : plan général, plan des travaux, plan des réseaux de lixiviats et de biogaz, plans de bâtiment,… ;- L’estimation détaillée des durées de réalisation des travaux de construction et de leur phasage pendant toute la durée de l’exploitation ;- Les détails des procédés de traitement des effluents ou rejets liquides ;- Les notes de dimensionnements des différentes infras-tructures prévues ;

En fonction des résultats de l’étude de caractérisation, il faut analyser les besoins du marché des flux valorisables, les prix, les débouchés des produits, la concurrence, la part du marché, les risques, etc.

Les études d’impact sur l’environnement sont régies par la loi 12-03 qui définit également le contenu d’une étude d’impact, à savoir :- Une description globale de l’état initial du site susceptible d’être affecté par le projet, notamment ses composantes biologique, physique et humaine ;- Une description des principales composantes, caractéris-tiques et étapes de réalisation du projet ;

4.5.2 Analyse multicritère (choix du site)

4.5.3 Etudes préalables pour la mise en place d’un CEV

Etude de caractérisation

Etudes techniques

Etude de marché

Etude d’impact sur l’environnement

Page 108: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

108

- Estimation financière du montant des travaux avec les prix unitaires et le calcul des métrés ;- Le mode de financement.

Eléments d’analyse de la faisabilité d’un CEV

L’analyse de la faisabilité d’un CEV repose tout d’abord sur une étude de faisabilité technique suivie d’une étude de fai-sabilité économique.

Etude de faisabilité technique : elle commence par un diagnostic du territoire dans son organisation actuelle. Son objectif est d’examiner la composition des DMA suscep-tibles de faire l’objet d’une valorisation (valorisation ma-tière, énergétique ou agronomique.) Il est question, à ce stade, de quantifier, par types de déchets, les volumes col-lectés actuellement.

A partir de ce diagnostic, la faisabilité d’un CEV sur le ter-ritoire sera examinée. Cette étude portera sur les éléments suivants :- Organisation de la collecte ;- Détermination des caractéristiques du lieu d’implanta-tion (superficie du site, équipement nécessaire) ;- Evaluation de l’effectif total nécessaire ;- Description des postes et des compétences : identification du personnel nécessaire (profil, niveau de qualification.)Etude de faisabilité économique : elle consiste à évaluer la rentabilité économique du projet. Cette étude se base prin-cipalement sur les aspects financiers relatifs à l’implanta-tion d’un CEV, à savoir :Estimation des investissements nécessaires : site d’implan-tation, personnel, matériel (équipements, outillages, véhi-cules…) ;- Estimation du budget prévisionnel de fonctionnement sur plusieurs années ;- Identification des financements et des partenariats pos-sibles.L’ensemble de ces éléments, notamment l’analyse compara-tive des scénarios d’implantation, fera l’objet d’une synthèse qui devra permettre de conclure sur la faisabilité d’un CEV.

Les déchets admissibles dans un CEV des déchets ména-gers et assimilés sont les suivants :-Les résidus urbains tels que :Les ordures ménagères ;* Les cendres, les mâchefers refroidis… ;* Les boues organiques (STEP, curage du réseau d’assainis-sement, fosse septique) ne contenant pas de métaux lourds, ni d’hydrocarbures et avec une teneur en eau inférieure à 70%) ;* Les papiers, cartons, plastique, verre, textiles… ;* Les déchets verts (déchets de jardin et de parc…) ;* Les déchets organiques (boyaux naturels, algues, refus de compostage, refus de pâte à papier) ;* Les produits agroalimentaires périmés, coquilles d’œufs ;* Les déchets du nettoiement public (balayage, désher-bage…) ;* Les déchets inertes non contaminés de construction ou de démolition (terre, gravats…) ;* Et de façon générale, tous les déchets ménagers et assi-milés. - Les déchets industriels : Les déchets industriels banals biodégradables qui peuvent être traités avec les ordures ménagères dans les mêmes conditions.

Il est nécessaire d’effectuer un contrôle constant des dé-chets admis au cours du temps. Ce contrôle doit porter sur les points suivants :- La nature des déchets ;- Le poids ou le volume des déchets ;- La provenance ;- Le taux d’humidité ;

4.6.1 Liste des déchets admissibles

4.6.2 Réception et contrôle des déchets

4.6 Exploitation et gestion d’un CEV

Page 109: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

109

- Le nom et la signature du contrôleur ayant vérifié la conformité des déchets ;- La date et l’heure du ou des transporteurs des déchets ;- Le nom et l’adresse du ou des transporteurs des déchets ;- Tout événement inhabituel susceptible de mettre en cause le bon fonctionnement du CEV et de la qualité de l’envi-ronnement ;- La vérification du port des équipements de protection individuelle obligatoires (chaussures de sécurité, gilet ré-fléchissant et gants) par le chauffeur et les accompagnants éventuels.

Ces indicateurs sont définis également sur la base des dis-positions réglementaires (lois, décrets, normes de rejets, cahier des charges,…) régissant la gestion des déchets.

Et, pour le respect de ces dispositions et la vérification régulière de ces indicateurs, l’autorité responsable de la conception et/ou de l’exploitation du CEV est appelée à prendre et à mettre en place les mesures adéquates, dont notamment :

- Un choix adéquat d’équipements ;- Un personnel qualifié : personnel d’exploitation, techni-ciens de maintenance,… ;- Des procédures de gestion adaptées ;- Prise en compte des possibilités de traitement des dé-chets, tout comme des modes de collecte et de transfert des déchets vers le CEV ;- Des moyens financiers appropriés : respect des plans d’investissement, maîtrise des dépenses ;- Un cahier des charges définissant clairement les respon-sabilités des différents intervenants.Généralement ces critères sont largement traités et analy-sés dans l’étude d’impact sur l’environnement préalable à l’ouverture d’un CEV.

Les principaux axes du suivi-surveillance des performances d’un CEV sont présentés dans le tableau 7.

Pendant toute la durée de l’exploitation du CEV, l’exploitant est tenu de réaliser :- Des analyses physico-chimiques et bactériologiques de la qualité des eaux souterraines et des eaux de surface ainsi que de la qualité de l’air. Ces analyses doivent être établies au moins une fois par an par un laboratoire agréé ;- Un relevé topographique du site permettant le suivi des étapes d’exploitation ;- Un procédé d’autocontrôle en vue de vérifier l’efficacité des systèmes de drainage et de collecte du biogaz.

Les performances d’un CEV dépendent du choix de conception, de la technique d’exploitation, de la nature du site ainsi que de la qualité du suivi des indicateurs environ-nementaux.Les indicateurs de ces performances sont généralement identifiés lors de la planification et de la conception du CEV avec définition des procédures de sa gestion et de son exploitation.

4.6.3 Obligations de l’exploitant pendant l’exploitation du CEV

4.7 Indicateurs de performance de la gestion d’un CEV

Page 110: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

110

Tableau 7 : Indicateurs de performance de la gestion d’un CEV

Objectif  de  performances   Indicateurs  

 

Améliorer  le  cadre  social  (satisfaction  du  voisinage  et  du  personnel  du  CEV)  

Requêtes  de  l’enquête  publique  

Nombre  de  plainte  du  voisinage  

Protestations  (sit-­‐in…)  

Cadre  de  travail  et  protection  des  employés  

Réduire  les  nuisances  sonores   Niveaux  de  bruit  max.  exigé  

 

Améliorer  la  qualité  de  l’air  

Fumée  

Mauvaises  odeurs  

Poussières  lors  des  déchargements  des  déchets  

Pollution  atmosphérique  

Incendie  et  explosion  

Améliorer  la  qualité  du  paysage   Envol  des  déchets  légers  

Améliorer  la  gestion  du  biogaz   Volume  de  biogaz  collecté  

Volume  valorisé  

Renforcer   le  contrôle  de   la  quantité  et  qualité  des  déchets  reçus  au  CEV  

Pesage  à  l’entrée  

Présence   des   déchets   autres   que   ménagers   et   assimilés     :  dangereux  et  à  risque  infectieux…  

Respecter   les   pièces   contractuelles   (convention,  cahier   des   charges,   plans   d'exécution,   du   plan  d’investissement)  

Application  du  manuel  d'exploitation  (procédures,  traçabilité,  etc.)  

Gestion  appropriée,  notamment  des  lixiviats  

Gestion  des  risques  

Rapports  de  suivi  mensuel  et  annuel  d'exploitation,   rapports  d'assistance   technique,   rapports   de   suivi   environnemental  par  des  laboratoires  agréés  

Exploitation  du  rapport     :  réunion  d’échange  avec   les  parties  concernées  

Pertinence  des  recommandations  d’amélioration  

Affecter   un   personnel   d'encadrement   ayant   le  profil  adéquat  

Diplômes,  qualifications,  expériences,  formations…  

 

 

Assurer   la   mise   à   jour   du   Plan   de   gestion   et  d’exploitation  et  le  faire  approuver  

Maintien  du  plan  (avec  mise  à  jour  régulière)    

Formation  continue  du  personnel  d'exploitation  

Intervention  urgente  (cas  de  pollution  accidentelle,  incendie,  etc.)  

Système  d’alerte  

Page 111: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

111

4.8 Outils de suivi et d’évaluation d’un CEV

Objectif  de  performances   Indicateurs  

 

Améliorer  le  cadre  social  (satisfaction  du  voisinage  et  du  personnel  du  CEV)  

Requêtes  de  l’enquête  publique  

Nombre  de  plainte  du  voisinage  

Protestations  (sit-­‐in…)  

Cadre  de  travail  et  protection  des  employés  

Réduire  les  nuisances  sonores   Niveaux  de  bruit  max.  exigé  

 

Améliorer  la  qualité  de  l’air  

Fumée  

Mauvaises  odeurs  

Poussières  lors  des  déchargements  des  déchets  

Pollution  atmosphérique  

Incendie  et  explosion  

Améliorer  la  qualité  du  paysage   Envol  des  déchets  légers  

Améliorer  la  gestion  du  biogaz   Volume  de  biogaz  collecté  

Volume  valorisé  

Renforcer   le  contrôle  de   la  quantité  et  qualité  des  déchets  reçus  au  CEV  

Pesage  à  l’entrée  

Présence   des   déchets   autres   que   ménagers   et   assimilés     :  dangereux  et  à  risque  infectieux…  

Respecter   les   pièces   contractuelles   (convention,  cahier   des   charges,   plans   d'exécution,   du   plan  d’investissement)  

Application  du  manuel  d'exploitation  (procédures,  traçabilité,  etc.)  

Gestion  appropriée,  notamment  des  lixiviats  

Gestion  des  risques  

Rapports  de  suivi  mensuel  et  annuel  d'exploitation,   rapports  d'assistance   technique,   rapports   de   suivi   environnemental  par  des  laboratoires  agréés  

Exploitation  du  rapport     :  réunion  d’échange  avec   les  parties  concernées  

Pertinence  des  recommandations  d’amélioration  

Affecter   un   personnel   d'encadrement   ayant   le  profil  adéquat  

Diplômes,  qualifications,  expériences,  formations…  

 

 

Assurer   la   mise   à   jour   du   Plan   de   gestion   et  d’exploitation  et  le  faire  approuver  

Maintien  du  plan  (avec  mise  à  jour  régulière)    

Formation  continue  du  personnel  d'exploitation  

Intervention  urgente  (cas  de  pollution  accidentelle,  incendie,  etc.)  

Système  d’alerte  

Page 112: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

112

Le suivi et l’évaluation des CEV permettent une meilleure gestion des CEV suivant des normes spécifiques et leur conformité aux réglementations applicables. Il permet le contrôle et le suivi du délégataire par le prestataire (les communes.) Les principaux outils de suivi et d’évaluation d’un CEV sont présentés dans le tableau 8.

Objet  surveillé   Méthodes   Paramètres  de  suivi   Outils  /  Moyens  

 

Drains  et  collecteurs  

Suivi  des  systèmes   Colmatage   Entretien  

Analyses  quantitatives   Pluviométrie,  température,   volume,  débit,  hauteur,  charge  des  lixiviats  

Station   météorologique,  bilan   hydrique,  débitmètres,   sondes   de  niveau  

 

Traitement   des  lixiviats  

Analyses  qualitatives   Turbidité,   odeurs,  conductivité   pH,   métaux  lourds…  

Analyses   en   laboratoire,  sondes,   pH   mètre,  conductimètre  

Analyses   quantitatives  ponctuelles  

Débit   volume,   quantités  théoriques  

Logiciels  de  calcul  

 

Captage  des  biogaz  

Suivi   des   paramètres  de   captage   et   de  brûlage  

Température   de   flamme,  composition   du   biogaz  (CH4,  COV,  odeurs)  

Débitmètres,  sondes  

Envols  et  poussières     Entretien  régulier   Contrôle  visuel  

Surveillance   des  impacts  sur  l’air  

  Taux  de  CH4,  COV,  odeurs   Sondes  

 

Surveillance   des  impacts  sur  les  eaux  

Analyse  quantitative  et  qualitatives  des  rejets  

Débit  et  analyses   Débitmètres,   analyses   de  laboratoire  

Suivi   des   hauteurs   de  nappe   et   de   la   qualité  des  eaux  

Hauteur   d’eau   turbidité,  couleur  MES,   pH,   métaux  lourds,   DCO,   DBO5,  microbiologie  

Piézomètres,   analyses   de  laboratoire  

 

Tableau 8 : Outils de suivi et d’évaluation d’un CEV (composante enfouissement des déchets non valorisés)

Page 113: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés.

113Bibliographie

AMEDE pour le projet YES Green. Manuel de formation sur la ges-tion et l’exploitation des décharges contrôlées au Maroc, 2014.Association des Maires français et Institut de la Gestion déléguée. Charte des services publics locaux : Indicateurs de performance dans le secteur des déchets, 2006.ADS Maroc- EDIC, pour le compte du Département de l’Environne-ment, Maroc. Développement du secteur de recyclage des déchets au Maroc : diagnostic (Partie 1) et Plan d’action (Partie 2), 2005.ADEME. Guide de recommandations constructives pour l’adapta-tion de la précollecte sélective des déchets en habitat collectif, 2004.Enda Maghreb. La filière informelle de récupération et de recyclage des déchets solides au Maroc, 2003.EDIC. Analyse des Impacts sociaux et sur la Pauvreté de la Réforme du Secteur des Déchets solides ménagers au Maroc, 2011. EPA . Municipal Solid Waste in the United States : 2000 Facts and Figures, EPA-530-R-02- 001 ; Office of Solid Waste and Emergency Response, Washington, D.C, 2002.Fédération marocaine de Plasturgie (www.fmplasturgie.com), non daté. GIZ. Rapport pays sur la gestion des déchets solides au Maroc, 2010. GIZ – PGPE, Manuel de contrôle des prestations de collecte et net-toiement, 2010.IEEF. Guide pratique sur la gestion des déchets ménagers et des sites d’enfouissement technique dans les pays du Sud, 2005. ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Département de l’Environnement. Gouvernance de la filière de récu-pération, tri et valorisation des déchets ménagers et assimilés, 2014.Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Département de l’Environnement. Textes juridiques relatifs à la ges-tion des déchets au Maroc, 2012.Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Département de l’Environnement. Stratégie du MdE dans la mise en place des filières de valorisation des déchets, 2014.

Ministère de l’Intérieur. Direction Générale des Collectivités Lo-cales. Plan national de gestion des déchets ménagers (PNDM), 2008.Ministère de l’Intérieur. Direction Générale des Collectivités Lo-cales, Charte communale, 2003.SEGU-IGIP, pour le compte du Secrétariat d’Etat, chargé de l’Eau et Département de l’Environnement- GIZ. Monitoring de la perfor-mance de la gestion déléguée des déchets solides dans la Commune urbaine de Tanger « Concept de suivi et de contrôle des services de collecte et de nettoiement de la ville de Tanger : Procédures adminis-tratives, collecte des informations et notation des prestations», 2008.Soudi.B et CHRIFI.H, pour le compte d’Enda Maghreb. Option de gestion des déchets solides municipaux adaptés aux contextes des Pays du Sud, 2009.Soudi, B. Compostage et valorisation du compost dans les petites et moyennes communes au Maroc. Manuel édité pour Enda/ONUDI. Ed. Actes Editions, 2000.Recyc- Quebec. Guide sur la collecte sélective des matières recy-clables (document technique), 2006.OUATMANE.A pour le projet CoMun GIZ. Expériences pilotes de tri à la source des déchets ménagers et déchets assimilés au Maroc : bilan, orientations générales et recommandations pratiques, 2014.OURZIK.A et al pour le Ministère de l’Intérieur /DGCL. Guide de la coopération et de partenariat des Collectivités Locales, 2011. Plan bleu. Rapport technique : Synthèse du programme de travail 2009-2012 sur les Déchets urbains et esquisse d’analyse par les flux de matières en Méditerranée, 2012.

Page 114: MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS …co-mun.net › cms › uploads › 195dbac56153940a0924d9a499d46759… · Manuel technique pour la formation de formateurs en gestion

MANUEL TECHNIQUE POUR LA FORMATION DE FORMATEURS EN GESTION INTÉGRÉE DES

DÉCHETS MÉNAGERS ET ASSIMILÉSManuel 1/2

Edité avec l’appui �nancier du ministère fédéral allemandde la Coopération économique et du Développement (BMZ)

Novembre 2015

Ministère de l’IntérieurDirection Générale des Collectivités Locales

Direction de l’Eauet de l’Assainissement

Direction de la Formationdes Cadres Administratifs

et Techniques

&

Ministère délégué auprès du Ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé

de l’Environnement