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Du vendredi 13 au 19 novembre 2020 • N°825 • 20ème année • PRIX : Maroc 8DH - France / Belgique 1,55L’élan de développement se poursuit à Laâyoune L’élan de développement se poursuit à Laâyoune Marche Verte PAGE 2 Directeur de la rédaction : Abdallah El Amrani • Le Président élu Joe Biden. • Le roi Mohammed VI . On ne s’aménage pas une place de Premier dans l’histoire des USA par effraction

Marche Verte L’élan de développement se poursuit à Laâyoune

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Directeur de la rédaction : Abdallah El Amrani

• Le Président élu Joe Biden. • Le roi Mohammed VI .

On ne s’aménage pas une place de Premier dans l’histoire des USA par effraction

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Chronique La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 2

Directeur de la Publication : Hamza El AmraniDirecteur de la rédaction : Abdallah El Amrani

Siège Social22, Rue Ahfir (ex Cannes),

Val d’Anfa, Casablanca

Technique et commercial96, Rue Alwahda,

Mers Sultan, Casablanca

Tél. : 05 22 47 22 8605 22 47 34 12

Télécopie/Fax : 05 22 20 29 67

N° de la commission paritaire : H.F/040-06

Rédacteur en chef :

Hamza Abdelouaret

National :

Sanae El Amrani

Aziza Mesbahi

Reporters :

Mohammed Taoufiq

Bennani

[email protected]

Infographiste :Mohammed Jibril

Assistante de direction :Fatiha Lakmad

Photos : AFP / MAP

Assistant de la rédaction :Noureddine Choukry

Salima SerghiniRaouya Lachhab

(Tanger - Tétouan)

ChroniqueurJawad Kerdoudi

Correspondant régionalAbdelkader Belcadi

Bureau de RabatGSM : 06 52 02 15 76

Ainsi, le wali de la région de

Laâyoune-Sakia El Hamra, gouverneur de la province de Laâyoune, Abdeslam Bekrate, accompagné notamment du pré-sident du Conseil régional, Sidi Hamdi Ould Errachid, a posé la première pierre pour l’aménage-ment d’une zone d’exposition, d’un marché de volaille, ainsi que d’un grand marché pilote.

Au quartier Al-Wifaq, le wali a inauguré plusieurs aires de jeux de proximité et lancé les travaux de construction d’un marché pi-lote intégré, d’un centre d’héber-gement et des places publiques.

Dans la cité du 25 mars, il a procédé à la pose de la pre-mière pierre pour l’aménage-ment d’une place publique sur une superficie d’un hectare et la construction d’un marché inté-gré, outre l’inauguration de ter-rains sportifs de proximité.

Le wali et la délégation l’ac-compagnant ont également donné le coup d’envoi aux tra-vaux d’aménagement de la Place du 16 novembre, et posé la pre-mière pierre pour la réalisation de la seconde tranche de la Place El Hizam.

Plusieurs places publiques ont été en outre inaugurées dans plusieurs endroits de la ville,

dont la Place Halima Saâdia sur la rue Baba Ahmed, la place Fatima El Fihri dans le quar-tier Sidi Mohamed, la Place de Annasr dans le quartier Moulay Rachid, la Place Annasr sur la rue Al-Bahariya, outre la Place Ibn Batouta dans le quartier Al Qism.

Plusieurs visites de chantiers

ont été également effectuées, dont le site de la Zone d’activi-tés économiques.

D’après la commune de Laâyoune, ces projets visent à renforcer les indicateurs de dé-veloppement humain, à amé-liorer les services et la sûreté de la population cible, à aug-menter le niveau de mobilité

et à promouvoir la qualité des espaces publics.

Plutôt dans la matinée, le wali et le président du conseil régional ont assisté à la céré-monie de levée des couleurs nationales, organisée à la Place Al-Mechouar en présence no-tamment du ministre de la Jus-tice, Mohamed Ben Abdelka-

der, de diplomates de pays arabes et africains accrédités à Laâyoune, du président du conseil municipal de la ville, Moulay Hamdi Ould Erra-chid, d’élus, de notables et de Chioukhs de tribus, de respon-sables locaux, en plus de plu-sieurs personnalités civiles et militaires et des représentants de la société civile.

Marche Verte

L’élan de développement se poursuit à LaâyounePlusieurs projets socio-économiques ont été lancés ou inaugurés, vendredi 6 novembre à Laâyoune à l’occasion de la célébration du 45è anniversaire de la Marche verte, en vue de donner un nouvel élan à la forte dynamique de déve-

loppement en cours dans la ville.

• L’élan de développement se poursuit à Laâyoune.

Page 3: Marche Verte L’élan de développement se poursuit à Laâyoune

Repères La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 3

Le quadricycle 100% électrique Ami vendu au comptant avec

un ticket d’entrée à 6 900 € (hors bonus) ou en location longue durée, à partir de 19,99 € / mois s’écoule aisément, surtout avec la di-versification des canaux de vente. La vente en ligne a rapporté gros au constructeur. Les commandes se multiplient. Pendant le confi-nement aussi. En tout, 2 300 commandes à ce jour. Résultat : l’usine de Kénitra est débor-dée.

Le Maroc est confiné. Des retards ont été enregistrés dans la production. Difficile pour le constructeur de s’approvisionner en pièces et d’exporter les Ami à cause des contrôles contraignants aux frontières. Les acheteurs ont du mal à comprendre la situa-tion. De son côté, la firme s’active pour don-ner satisfaction à ses clients. Citroën confie à L’Argus être « dépassé par le succès » de l’Ami en cette période de crise sanitaire mais s’évertue à faire face aux nombreuses com-mandes.

Citroën Kénitra

L’Ami peine à gérer son succèsLa Citroën Ami électrique connaît un énorme succès au point que l’usine du construc-

teur à Kénitra est débordée. Les retards de livraisons deviennent criards.

Par Najiba Bezad Bennani

Quel métier reflète le plus de difficultés actuelles

de la profession d’enseignant que le nombre en augmentation régulière de dépression chez ceux qui l’exercent.

Tout y concourt : l’école d’au-jourd’hui apparaît de plus en plus comme un lieu de conflits multiples au centre desquels sont pris, de façon sommaire, des enseignants dont les idéaux professionnels se trouvent ba-foués par les faits.

Comment imaginer qu’un métier aussi noble, ancien et nécessaire à la société, porteur de valeurs sûres et enrichissantes puisse induire chez ceux qui l’exercent des symptômes de maladie, de "mal-être", de "malaise ", voire même de "crise".

Cependant, nombreux sont les en-seignants qui souffrent de difficultés psychologiques: migraine, nervosité, dépression, mauvaise humeur, insom-nie ...

C’est ainsi que les arrêts de travail, les congés de maladie, les absences, les retards augmentent chaque année.

Ce malaise apparaît d’abord plus manifeste chez les instituteurs que chez les professeurs universitaires.

Ses conséquences possibles sont une altération de la qualité du travail accompli et des résistances accrues à tous les changements de programmes des élèves.

L’école d’antan, lieu d’apprentis-sage à respecter, est devenue un lieu de contestation dans lequel l’ensei-gnant tend à perdre son statut de maître pour prendre celui de "per-sonne à combattre", qu’il soit pour les autres l’éducateur "maladroit" qui néglige ou se " fiche" de la personna-lité de l’enfant ou qu’il soit considéré comme un instrument social contesté pour n’avoir à proposer qu’un sys-tème dans lequel l’avenir des jeunes apparaît incertain.

Les lieux de l’enseignement se pré-sentent donc comme des lieux de focalisation de l’angoisse, de consom-mation des agressivités des uns et des autres alors qu’une société en pleine mutation exigerait que l’enseignant soit surinvesti et considéré comme le témoin de l’extrême valorisation des professions dites " intellectuelles" et " techniciennes" don toutes les nations ont aujourd’hui besoin.

L’on assaille l’éducation et l’ensei-gnement de critiques. De tous bords l’on déplore les résultats qui sont en baisse sur les décennies précédentes .

Du coup, l’on remet en question les systèmes, et même les éducateurs,

sans toujours admettre que la crise dans l’éducation est le reflet d’une crise de société encore plus qu’une crise de la pédagogie, et que certaines erreurs comme la négligence de l’en-seignement primaire remontent à loin.

Parmi les grands problèmes de l’éducation: la difficulté d’intégrer le monde contemporain dans l’enseigne-ment et de répondre aux besoins réels de la société.

L’école et l’université ne répondent pas à ces besoins et ne permettent pas aux jeunes de trouver du travail.

Placés au centre de ce malaise et ayant à supporter ces responsabilités, les enseignants paient en termes de souffrances un tribut bien plus lourd que d’autres professions.

Ils deviennent coléreux, agressifs, déprimés au cours de l’exercice de leur métier.

Mais comme tout professionnel, le bon enseignant est finalement celui qui résiste à toutes ces souffrances et qui réussit à surmonter toutes ces difficultés. Et c’est cette résistance qui est honorable et qui l’aide à réussir dans sa mission.

Il devient prioritaire de se deman-der en quoi le système éducatif peut garantir la formation des élèves, au-trement dit, en quoi les acquisitions

cognitives, les capacités opération-nelles, les différentes compétences peuvent - elles être réalisables dans des situations de vie ?

La question fondamentale au-jourd’hui n’est pas de savoir combien d’élèves ont été scolarisés, combien d’enfants ont suivi des enseignements magistraux scolaires combien cela a coûté au pays...?

Mais plutôt de savoir combien d’élèves ont acquis des compétences opérationnelles? Et quelles compé-tences ?

L’école nouvelle n’est pas une école où on fait ce qui nous plaît, elle est une école où ce qu’on fait plaît et le métier du maître est d’intéresser les enfants.

L’école est l’affaire de tous: parents d’élèves, enseignants, apprenants, employeurs, acteurs de développe-ment, partenaires extérieurs, ong, res-ponsables politiques...

Il faut redonner confiance aux ac-teurs de terrain, aux décideurs insti-tutionnels en leur permettant d’exer-cer un certain pouvoir en leur milieu immédiat.

Ce n’est pas l’école, lieu d’éducation, d’ouverture à l’universel, qui est mise en cause, mais davantage son mode d’organisation, de gestion et ses objec-tifs bien entendu.

Crise et malaise dans l’enseignement

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Repères La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 4

Condoléances

La famille Sijilmassi en deuil

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Madame Omaya Saifi Sijilmassi. La défunte n’est autre que la mère de Tariq Sijilmassi, Président du Directoire du Groupe Crédit Agricole du Maroc et de Fathallah Sijilmassi, ancien Secrétaire Général de l’Union pour la Méditerranée et ex-ambassadeur du Royaume à Bruxelles, auprès de l’Union Européenne.

Mme Omaya Saifi Sijilmassi, était aussi l’épouse de Moha-med Sijilmassi, ambassadeur de Sa Majesté en Algérie, en Russie et au Danemark. En ces circonstances attristées, La Vérité présente ses sincères condoléances à la famille Sijilmassi et à ses proches. Que Dieu ait la défunte en Sa sainte miséricorde. Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons.

Inauguré en pré-sence du président

du Conseil de la région Dakhla Oued Eddahab, El Khattat Yanja, ce centre situé au sein de l’école primaire Laglate, profitera à 120 enfants de cet établissement sco-laire, en vue d’assurer leur réus-site personnelle et profession-nelle à travers un programme axé sur le Basketball, l’appren-tissage des langues (français et anglais), l’initiation au leader-ship et à l’engagement social.

Cette nouvelle structure, qui se veut le fruit d’un partenariat entre l’ONG "TIBU Maroc", le Conseil régional de Dakhla Oued Eddahab, l’Académie provinciale de l’Education et de la Forma-tion (AREF) d’Oued Eddahab, ce Centre ambitionne de faire à travers l’éducation par le sport un véritable levier de développe-ment des capacités des jeunes et assure leur inclusion sociale.

Ces jeunes bénéficieront ainsi d’un programme de trois ans, axé sur le Basketball, l’appren-tissage des langues, l’initiation au leadership et à l’engagement social, alors que leurs parents

pourront également prendre part à des ateliers axés sur l’édu-cation positive.

Dans une déclaration à la presse à cette occasion, le direc-teur régional de "TIBU Maroc", Amine Essaid, s’est félicité de l’ouverture de ce centre qui est le 21ème au niveau national, faisant savoir que le travail sur l’éducation physique et sportive des apprenants vise à améliorer

leur engagement, leur esprit de leadership et prise d’initiative et accroître leur sentiment d’estime de soi.

Au sein de ce nouveau centre de Dakhla, les enfants bénéficie-ront d’un programme axé sur le Basketball, le leadership, les langues et le renforcement des capacités, l’objectif étant de ren-forcer l’aspect moteur et cogni-tif des jeunes participants et de

promouvoir les habiletés de vie chez cette catégorie, a souligné M. Essaid.

Ces jeunes seront encadrés par un staff composé de cinq édu-cateurs et entraîneurs, qui sui-vront une formation en amont et continue dans le centre de formation des coachs de TIBU, a-t-il poursuivi.

Fondée en 2011, TIBU-Maroc

est une ONG qui utilise la force du sport pour concevoir des solutions sociales et innovantes dans le domaine de l’éducation, l’autonomisation et de l’inclu-sion socio-économique des jeunes par le sport.

Elle reconnaît que le pouvoir du sport offre une durabilité transformationnelle aux prati-ciens, enfants, jeunes, femmes et personnes ayant des besoins spécifiques, à savoir une meil-leure santé, des communautés soudées, de plus grands accom-plissements sportifs et une iden-tité plus forte.

L’ensemble des programmes mis en place par Tibu Maroc ont pour but de favoriser l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. En proposant un accom-pagnement pédagogique et per-sonnalise des jeunes, aux côtés de leurs familles et des acteurs de proximité, cette organisation œuvre a la transformation des écoles et des quartiers, et contri-bue a lutter contre les inégalités de destin et a rétablir l’égalité des chances, notamment vis-a-vis de l’accès à la pratique d’une activité physique régulière, l’emploi et la formation.

Développement humain

Un nouveau centre TIBU à DakhlaL’ONG "TIBU Maroc", qui œuvre pour la promotion de l’éducation des jeunes, leur inclusion sociale et leur développement humain à travers le Basketball, a inauguré,

récemment, un nouveau Centre à Dakhla.

• Tariq Sijilmassi, Président du Crédit Agricole du Maroc.

• L’ONG TIBU Maroc ouvre un nouveau centre à Dakhla.

Les enfants âgés de moins de 11 ans sont

dispensés du test, précise la com-pagnie aérienne nationale dans un communiqué, relevant que ces mesures font suite à la décision des autorités françaises relative aux nouvelles dispositions d’accès au territoire français.

En outre, Royal Air Maroc rappelle que les passagers à des-tination de la France doivent obligatoirement présenter, avant embarquement, une attestation

de déplacement international dé-rogatoire depuis l’étranger vers la France incluant la liste détaillée des catégories autorisées à accé-der au territoire français, ainsi qu’une déclaration sur l’honneur d’absence de symptômes d’infec-tion à la Covid-19.

Ces documents ainsi que la liste détaillée des catégories auto-risées à accéder au territoire fran-çais sont disponibles sur le lien https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/L-actu-du-Ministere/Attestation-de-deplacement-et-de-voyage, note la même source.

Transport Aérien

Test négatif pour la destination France

Royal Air Maroc (RAM) informe qu’à partir du 11 novembre courant, les passagers à destination de la France doivent obliga-toirement présenter, au moment de l’enregistrement, un résultat valide de test négatif à l’infection à la Covid-19 de moins de 72

heures (en fonction de la date du prélèvement).

• Nouvelles dispositions d’accès au territoire français à partir de

mercredi prochain.

Page 5: Marche Verte L’élan de développement se poursuit à Laâyoune

Repères La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 5

• Le problème du Sahara est un différend créé par l’Algérie voisine qui nourrit l’obsession de trouver un accès à l’Atlantique.

Hicham Lakhal

Nous nous sommes attablés mon ami

Hugo et moi dans un café de la capitale vénézuélienne Cara-cas, par une journée estivale de 2013, la période où le climat est habituellement tempéré.

Hugo n’a jamais manqué au rendez-vous, mais cette fois il est arrivé plus tôt que d’habi-tude, comme s’il avait hâte de confier quelque chose. C’est toujours un plaisir de converser avec ce journaliste chevronné qui, bien au fait de l’actualité politique, économique et sociale de l’Amérique Latine, nourrit une passion sans bornes pour l’aspect culturel, la littérature en général et la poésie révolution-naire en particulier.

Hugo se considère aussi par-mi les grands sympathisants des séparatistes du polisario et par égard à notre profonde amitié il évite d’évoquer le sujet avec moi, visiblement pour ne pas m’indisposer. Je l’ai rassuré, en

lui disant qu’il serait équitable d’apprécier les deux points de vue pour que la sympathie ne soit pas un chèque en blanc.

Il m’a répondu qu’il était intéressé d’entendre ma ver-sion. J’ai dit que la question est très simple. Imagine qu’après le départ du dernier soldat de la colonisation espagnole du Venezuela, il y a près de deux siècles, la Colombie créa une entité de mercenaires, compo-sée d’un groupe d’étudiants vénézuéliens qui poursuivaient leurs études dans les universités de Caracas.

Imagine que la Colombie les hébergea dans des camps sur une partie de son territoire, et fournit financement et entraî-nement militaire à leurs milices, avec l’assistance, disons du Bré-sil, en vue de créer un Etat dans le sud du Venezuela, précisé-ment dans le Département de Bolivar, dont la superficie équi-vaut à celle du Sahara marocain.

Imagine que la Colombie riche de ses ressources eut four-ni tant de largesses au point de

permettre aux dirigeants sépa-ratistes, jadis révoltés contre le système politique à Caracas, de faire des incursions dans les différentes capitales. Elle leur assura le soutien dans les fora continentaux et internationaux, les gâta de passeports diploma-tiques, et ouvrit une ambassade de cette république promise à Bogota, sans hésiter le moindre du monde à leur assurer un siège dans les différents grou-pements régionaux, y compris au sein de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), et que leur dirigeant siège face au Président de l’Etat du Venezue-la et le qualifie de colonisateur du Département de Bolivar.

J’ai cru déceler un mélange d’énervement et de colère s’em-parer du visage de mon compa-gnon qui s’est écrié qu’il était impossible pour lui de conce-voir ce scénario. "Le Départe-ment de Bolivar ne peut être que vénézuélien et il le restera à jamais. Le Venezuela est uni et on n’acceptera jamais que l’on touche à un pouce de notre inté-grité territoriale pour laquelle nos ancêtres ont sacrifié leurs

âmes".

J’ai essayé d’apaiser sa colère, lui rappelant qu’on était là juste dans l’ordre de l’imaginaire. Et pour aller plus loin, imagi-nons, dis-je, que la Colombie n’eut pas arrêté à ce stade, allant jusqu’à approcher ses alliés de par le monde pour les persua-der, tantôt par les moyens dis-ponibles, tantôt par l’achat des consciences, à reconnaître "La République démocratique et populaire du Bolivar".

Imaginons que, dans ce stra-tagème, Bogota, profitant des conditions particulières que traversait le monde à l’époque, mobilisa toutes son armada di-plomatique, financière et autre, dans le seul souci de contrarier l’intégrité territoriale du Vene-zuela et de faire de "la Répu-blique fantasmée" un caillou dans sa chaussure pour entra-ver son aspiration au dévelop-pement et à la croissance tant qu’elle n’aura pas trouvé une solution à cette question.

"Mon ami, lui dis-je, tu n’as pas admis, rien que le temps

d’une imagination, que Boli-var puisse être autrement que vénézuélienne. Comment vou-drais-tu alors que j’admette que Lâayoune et Dakhla soient autre que marocaines, alors que la géographie et l’histoire témoignent que l’ensemble des provinces du sud du Royaume ont été et resteront marocaines à jamais et jusqu’au bout du souffle".

"Mon ami Hugo, poursuivis-je, le problème du Sahara est un différend créé par l’Algérie voi-sine qui nourrit l’obsession de trouver un accès à l’Atlantique. A ce titre, la seule solution passe par l’adhésion sérieuse d’Alger à tourner la page de ce différend qu’elle a elle-même fabriquée et en a lourdement payé le tribut des richesses d’un peuple qui se demande ce que l’on en a gagné, à part les slogans... Quant au Maroc, il est dans son Sahara ad vitam aeternam".

Hugo prit hâtivement une gorgée de son café avant de partir ; rendez-vous est pris pour demain, même lieu, même heure.

De Bolivar à Laâyoune

Autour d’un café avec un ami vénézuélien

Page 6: Marche Verte L’élan de développement se poursuit à Laâyoune

Repères La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 6

P lus grand mo-nument de ce

type connu en Afrique du Nord, le cromlech de M’zora est une nécropole préhisto-rique située sur une colline de 54 mètres, avec une enceinte mégalithique complète de l’âge de bronze.

Le monument est formé par 167 monolithes de différentes formes avec des tailles qui atteignent les 4 à 5 mètres de hauteur, a indiqué la cheffe du service de l’inventaire du pa-trimoine culturel à la Conser-vation régionale du patri-moine de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Aziza Mezrioui.

Le tumulus et l’enceinte de pierres dressées de M’zora

représentent une énigme, a expliqué Mme Mezrioui dans une déclaration à la MAP, notant que les mesures prises révèlent que le cromlech a la forme d’une ellipse, et ses proportions et dimensions sont basées sur des unités de mesure qui, jusqu’à présent, n’avaient été reconnues qu’en Grande-Bretagne.

Ces vestiges préhistoriques situés à Tnine Sidi Al Yamani, qui datent du deuxième millé-naire avant J.C., constituent la plus grande des ellipses mé-galithiques certaines trouvées dans le monde.

La profondeur de la vallée qui mène à M’zora et le chan-gement du niveau de la mer indiquent qu’il existait proba-blement un estuaire navigable

qui conduisait au monument à l’époque pré-romaine, a pré-cisé Mme Mezrioui, notant qu’on pourrait proposer l’âge de bronze comme date pro-bable pour la construction du cromlech ainsi que l’éventuali-té de relations culturelles entre le Maroc et la Grande-Bretagne à l’époque préhistorique.

Le mystère qui entoure l’his-toire de ce monument fait que, durant des siècles, il a été attribué à plusieurs légendes et mythes. En effet, durant la période romaine, ce site de-vient associé à la mythologie grecque, qui fait du tumulus la tombe du géant et roi de Libye Antée, fils de Neptune et de la Terre, placé dans ce lieu après avoir été renversé par Hercule dans la bataille livrée près de la ville de Lixus.

Certains auteurs de cette époque évoquent également la visite du général romain Quin-tus Sertorius sur les lieux. Le général, qui ne croyait pas à la grandeur du géant, aurait ouvert son tombeau et trouvé un corps de soixante coudées (26,67 mètres). Surpris, il au-rait immolé des victimes et re-couvert avec soin le tombeau, augmentant ainsi le respect porté au géant.

Certaines populations avaient, pour leur part, attri-bué ce monument au travail des géants préislamiques, ogres et voyants. Dans la tradition populaire, le plus grand monolithe est indiqué avec le nom "El Outed", soit indicateur, probablement pour indiquer l’orientation équinoxiale.

Par ailleurs, d’après les textes antiques, le cromlech de M’zora aurait des affinités culturelles, dans sa concep-tion, avec l’Est et le Nord. Une conception mystérieuse, dont les formes uniques ont alimenté tant de contes et de légendes aussi intrigantes les unes que les autres.

En attendant que le site dé-voile ses mystères dissimu-lés jalousement durant des siècles, il demeure protégé par le ministère de la culture, et abritera, selon Mme Mezrioui, un centre d’inter-prétation du patrimoine qui sera dédié, entre autres, à l’étude et les recherches re-latives à ce type de monu-ments.

Soukaïna Benmahmoud

Le cromlech de M’zora

Un monument énigmatique aux mystères toujours enfouis

A une vingtaine de kilomètres de Larache, dans le village de M’zora, se dressent 167 monolithes de différentes formes, dont l’histoire mystérieuse nourrit de-

puis des siècles les mythes, les récits et les contes populaires.

• Le cromlech de M’zora.

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Repères La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 7

Après une année de patience, le

moment tant attendu, est venu pour cueillir ces délicates fleurs violettes qui ne sortent de leur terre que pour deux ou trois semaines, entre les mois de no-vembre et octobre.

Capricieuses, ces fleurettes qui éclosent pendant la nuit, néces-sitent qu’elles soient ramassées à tire-d’aile dans des paniers en tiges de roseaux , avant que les rayons du soleil ne les abîment pas, très fragiles, leur cuillère se fait uniquement à la main. En ef-fet, pour récolter un seul kilo de safran il faut se baisser au moins 150.000 fois!

"La production du safran dans la région de Taliouine est une “affaire familiale", où la culture de l’épice se fait au niveau de petites parcelles de safran transmises de génération vers une autre", a indiqué, à la

MAP Mhand Amhili, président du Groupement d’intérêt écono-mique (GIE) Dar Azaafaran de Taliouine.

"A la base les bourgeons du safran ressemblent à des oi-gnons minuscules qui coûtent à peine quelques dirhams”, a poursuivi M.Amhili, se félicitant que ce produit du terroir soit an-cré dans une tradition séculaire, dont la qualité des propriétés physiques, chimiques et orga-noleptiques est reconnue auprès des plus grands amateurs, à la faveur de sa forte concentration de pouvoir colorant (crocine) et arôme (safranal).

Les méthodes de culture de-meurent les mêmes depuis des siècles, après le ramassage des stigmates du pistil, elles sont séchés et triés, pour donner par la suite, l’épice “100% bio” la plus prisée par professionnels de la gastronomie, de la cosmé-tique et de la santé et de l’indus-trie pharmaceutique, a-t-il fait

remarquer.

Sa rareté, sa culture particu-lièrement lente et difficile et ses vertus expliquent son prix élevé, selon ce professionnel agricole qui précise qu’il faut environs 150 fleurs pour produire un gramme de Safran.

“Cette fleur est le pilier éco-nomique de cette région de Ta-liouine et constitue la première source de revenus pour les ménages, notamment pour les femmes, qui préfèrent prendre en contrepartie, de chaque jour de travail, des grammes de sa-fran au lieu de l’équivalent de 150 ou 200 DH.

Généralement les paysans ne vendent pas immédiatement le safran, mais ils attendent quelques mois, avant que les prix de “l’or rouge” n’augmen-tent, a expliqué le directeur de GIE, notant que ce produit de luxe est considéré comme "une manne de ciel" à préserver soi-

gneusement pour les vendre au moment de crises financières. Pour sa part, Ismail Boukhariss, responsable commercial à Dar Azzafaran, regrette que des pro-duits fraudés, soient largement commercialisés comme étant d’origine de Taliouine et sans respect des critères stricts de qualité imposés par le label AOP et celles de l’ Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA).

Il a fait savoir dans ce cadre que les 25 coopératives adhé-rentes à cette GIE, cultivent 500 hectares pour produire du Sa-fran à la hauteur de 1000 Kg par an, tout en déplorant les consé-quences néfastes de la crise sanitaire mondiale du Covid-19 sur les prix de vente de ce pro-duit, aussi bien au national qu’à l’étranger. Ce groupement de coopératives, rappelle-t-il, contribue au développement de la filière safran et les condi-tions de vie des producteurs, à travers l’élimination d’un

nombre trop important d’inter-médiaires et la commercialisa-tion directe auprès de magasins spécialisés.

Avec une production de 6,8 tonnes en 2018 pour une super-ficie d’environ 1.800 hectares, le Maroc est le quatrième produc-teur mondial de safran, l’Iran est de loin le plus gros produc-teur, avec 180 à 185 tonnes par an, contrôlant ainsi 90% de mar-ché mondial. Viennent ensuite l’Inde et la Grèce.

Cependant, le Safran de Ta-liouine demeure, au-dessus du lot en terme de crocine (la cou-leur), picrocrocine et de safra-nal (Composés organiques du safran qui sont responsables du goût spécifique du safran). Sa concentration en safranal est très élevée, de plus il possède une teneur en phenyl-ethanol qui lui confère une légère et douce touche florale.

Zineb Janati

Le Safran de Taliouine

La quête de l’épice la plus dispendieuseDès les premières lueurs du jour, des femmes en provenance de Taliouine et les régions avoisinantes, empruntent le chemin menant aux champs du Safran,

l’épice la plus dispendieuse et convoitée au monde.

• Les méthodes de culture du Safran de Taliouine demeurent les mêmes depuis des siècles.

Page 8: Marche Verte L’élan de développement se poursuit à Laâyoune

La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 8Lignes rouges

"Dakhla est deve-nue un important

pôle économique reliant le Maroc au reste de l’Afrique et une plateforme de forma-tion des jeunes marocains et africains dans les différents domaines", affirme la publi-cation espagnole qui a consacré, mercredi, un reportage à l’ouverture par les Emirats Arabes Unis (EAU) d’un consulat général à Laâyoune.

Abritant plusieurs établissements interna-tionaux et consulats généraux de pays afri-

cains, Dakhla s’érige également comme un "centre diplomatique reflétant le dynamisme des provinces du sud et sa contribution au processus de développement de ces pro-vinces", fait remarquer le magazine.

"Les Émirats arabes unis deviennent ainsi le premier pays arabe non africain à avoir ouvert un consulat dans les provinces du sud du Royaume, rejoignant ainsi les 15 pays africains qui ont déjà ouvert des représen-tations diplomatiques dans les deux princi-pales villes du Sahara marocain : Laâyoune et Dakhla, en moins d’un an", rappelle la revue spécialisée dans les questions du Maghreb.

Dakhla

Le témoignage d’Atalayar

La ville marocaine de Dakhla est devenue un "important pôle économique" unissant le Royaume et le reste des pays africains, souligne le magazine espagnol "Atalayar".

• Dakhla, un important pôle économique reliant le Maroc au reste de l’Afrique.

La jeune ensei-gnante-cher-

cheure, connue pour ses multiples inventions technolo-giques, vient d’être nominée par le réseau Women Tech pour le prix de la catégorie "Global AI Inclusion Award".

Mme Mousannif est profes-seur de maching learning et d’analyse de données massives à la Faculté des Sciences Semla-lia relevant de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech.

Cette enseignante-chercheur est titulaire d’un Diplôme d’In-génieur d’Etat obtenu en 2005 de l’Institut National des Postes et Télécommunications (INPT) et d’un Doctorat en Informa-tique obtenu de l’Université Cadi Ayyad, sur ses travaux sur les réseaux de capteurs sans fil et les réseaux de véhicules.

Elle compte à son actif plu-sieurs brevets d’invention en intelligence artificielle, dont un sur le "système ambiant de rétroactions et d’évaluation des apprentissages des étudiants" et un autre sur la "diffusion

de contenu personnalisé en se basant sur la reconnaissance des émotions via les terminaux mobiles".

En plus de son expérience académique, elle a présidé le comité de programme de nom-breuses conférences interna-tionales. Mme Mousannif a été sélectionnée parmi les 5 meil-leures chercheuses d’Afrique du Nord. Elle a reçu de nombreux prix internationaux, tels que le

prix L’Oréal-UNESCO et le prix d’excellence Emeraude Litterati.

"C’est un grand bonheur pour moi et pour mon pays d’être nominée à ce prestigieux prix", a-t-elle confié à la MAP, relevant qu’elle a beaucoup travaillé, ces dernières années, sur l’IA et sur plusieurs projets qui ont eu un écho mondial.

Mme Moussanif a fait savoir que ses principaux intérêts de

recherche incluent l’IA, l’ap-prentissage automatique, le Big Data, l’IoT, l’interaction homme-machine et les technologies de nouvelle génération.

Concernant ce prix, elle a fait savoir qu’elle est jusqu’à présent classée parmi les sept premières toutes catégories confondues, eu égard aux résultats provisoires des votes par réseaux sociaux, se disant être certaine que si les choses continuent de la sorte,

elle sera classée à la fin des votes parmi les trois premières lau-réates toutes catégories confon-dues.

L’annonce des lauréates par catégorie aura lieu le 13 no-vembre courant, alors que les trois lauréates de chaque caté-gorie seront primées lors d’une cérémonie virtuelle qui sera or-ganisée le 8 décembre prochain.

Le réseau Women Tech, basé à Mountain View dans l’Etat de Californie (au cœur de la Silicon Valley), promeut la diversité du genre dans la technologie.

Comptant plus de 100.000 membres dans 181 pays, le ré-seau connecte les talents avec les grandes entreprises et startups leaders valorisant la diversité.

Ce prix féminin mondial, créé il y a deux ans par Mme Ayumi Moore Aoki, récompense des filles et femmes d’exception por-teuses d’innovation dans le do-maine des hautes technologies.

Il vise notamment à contri-buer à réduire l’écart entre les femmes et les hommes en ma-tière de technologie.

Université Cadi Ayyad

Une Marocaine pour le prix "Women Tech"L’Enseignante-chercheure en intelligence artificielle (IA), professeur à l’uni-versité Cadi Ayyad de Marrakech, Mme Hajar Mousannif a été nominée pour le prestigieux prix "Women Tech", qui récompense les femmes qui rayonnent à

l’international dans le domaine des hautes technologies.

• La Marocaine Hajar Mousannif nominée pour le prestigieux prix "Women Tech".

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La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 9Lignes rouges

Le représentant de l’Allemagne,

qui faisait une déclaration au nom des pays de l’UE lors de l’adoption de la résolution de la Commission sur la question du Sahara marocain, a égale-ment souligné que l’Union euro-péenne reste "inquiète" des im-plications du conflit du Sahara sur la sécurité et la coopération dans la région.

Le diplomate a également indiqué que l’UE se félicite de "l’engagement du Secrétaire général de l’ONU à relancer les négociations avec une nouvelle dynamique et un nouvel esprit menant à la reprise du processus politique, avec pour objectif d’at-teindre une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" au conflit du Sahara.

L’Union européenne, a-t-il poursuivi, continue "d’encou-rager les parties à faire preuve

de volonté politique, et à tra-vailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’en-

trer dans une nouvelle phase des négociations, de bonne foi et sans conditions préalables,

en prenant note des efforts consentis et des faits nouveaux survenus depuis 2006".

"Il est important que les par-ties fassent preuve de plus de volonté politique en vue de parvenir à une solution" à ce différend régional, a-t-il souli-gné.

L’Union européenne a aussi rendu hommage aux efforts et au travail accompli par l’ancien Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Saha-ra, Horst Köhler, notamment à travers la tenue des deux tables rondes de Genève entre le Ma-roc, l’Algérie, la Mauritanie, et le polisario, tout en disant attendre avec intérêt la nomination d’un nouvel Envoyé personnel pour poursuivre le processus poli-tique dirigé par les Nations-Unies.

Sahara Marocin

Une population hors compteL’Union européenne (UE) a réitéré, vendredi 6 novembre devant la 4è Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, son appel à l’enregistrement par le Haut Commissa-riat des Nations-Unies aux Réfugiés (HCR) de la population des camps de Tindouf, en

territoire algérien, tel que maintes fois demandé par le Conseil de sécurité.

• L’Union européenne réitère son appel à l’enregistrement de la population des camps de Tindouf.

Les Arméniens protestent contre l’accord du pays de mettre fin aux combats avec l’Azerbaïdjan au sujet de la région contestée du Haut-Karabakh devant le parlement d’Erevan le 10 novembre 2020.

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La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 10Lu pour vous

Mère d’un jeune instruit ayant

été endoctriné et séduit par la ‘’terre de l’islam’’ avant de se rendre compte que tout était mensonge, Maryem Zabroune nous livre dans cette interview le témoignage d’une femme effon-drée qui milite sans lassitude et avec courage pour le retour de son fils et de ses compagnons d’infortune.

- Vous êtes secrétaire géné-rale de la Coordination natio-nale des familles des Maro-cains détenus et bloqués en Syrie et en Irak et vous êtes en même temps mère de Ah-med (faux prénom servant à cacher sa véritable identité afin de préserver son intégrité physique), emprisonné par les forces Kurdes sur le ter-ritoire syrien. Comment un jeune homme instruit comme Ahmed a-t-il fini par rallier Daech?

- Mon fils Ahmed est né en 1995 dans une ville du nord. Il était étudiant-ingénieur à l’ENSA. Il était en deuxième année du cursus d’ingénieur, assidu et brillant. Il réussissait toujours avec mention Très bien. Au lycée, il a opté pour sciences Math B, a obtenu son Bac et s’est inscrit en classes prépa-ratoires dans sa ville natale. Il a vécu au sein d’une famille modérée. Nous sommes très ouverts d’esprit et Ahmed a grandi dans ce climat. Lui, il n’était même pas pratiquant. Comme beaucoup de jeunes de son âge, il fréquentait des filles et avait une copine. En classes prépa, il était en internat. Il avait son argent de poche, même un compte bancaire dans lequel son père et moi-même lui versions un argent de poche mensuel. Il a vécu une enfance des plus ordinaires.

En deuxième année des classes prépa, il fait la connaissance d’une fille, une camarade de classe, deve-nue sa petite amie. Ils révisaient ensemble. Puis, j’ai constaté qu’il a commencé à devenir un peu fai-néant, un peu moins sérieux que par le passé. Il n’a pas réussi au concours national commun (CNS). Malgré cela, il a réussi à intégrer l’ENSA, étant classé parmi les 10 premiers au Maroc. C’était la pre-

mière fois où il trébuchait durant son parcours scolaire. Et c’était la première fois aussi où on a remar-qué un petit changement dans son comportement. Il a commencé à s’isoler. Il est devenu un pratiquant assidu de ses prières. Il lisait régu-lièrement le Coran et ne regardait plus la télé. Tout ce qu’on s’est dit, son père et moi, c’est qu’il a em-prunté le chemin juste.

- Vous n’avez pas remarqué que ces changements étaient brusques?

- On n’y voyait pas un signe de radicalisation. Petit à petit, son iso-lement et son comportement deve-naient patents. Ce qui n’a pas man-qué de susciter la suspicion chez son père qui me disait que c’était un changement radical et anormal.

Durant sa deuxième année à l’ENSA, il a passé avec succès les épreuves du premier semestre. Il en était content. Il m’a dit qu’il vou-lait voyager à Agadir chez un de ses camarades de classe. Je ne me suis pas opposée, toute contente que j’étais de ses résultats. Ce jour-là, vendredi 29 janvier 2016 plus pré-cisément, il est sorti faire des achats

en prévision de son voyage avant de revenir à la maison. Tout était nor-mal. Sauf que cette fois, il a acheté un jean. Avant, depuis que nous avons remarqué un changement dans ses comportements, il ne met-tait pas de jean. Il ne portait que des pantalons qui se caractérisent par un entrejambe large et bas qui lui arrivent jusqu’au niveau des genoux (saroual quandrissi).

Il a cordialement échangé avec des membres de la famille avec lesquels il a partagé le couscous. Il avait acheté un billet d’autocar pour Agadir et me l’a montré. Rien ne laissait présager un changement notable ou une intention de quitter le territoire. Et puis, il n’était pas du genre violent. Il est plutôt calme et bienveillant.

- Rien d’anormal?

Dans l’après-midi, il est allé chez le coiffeur. Il a fait une coupe de che-veux où seuls les cheveux au milieu du crâne ne sont pas rasés. Un style qu’il s’est toujours interdit arguant du fait qu’il était prohibé par le pro-phète Sidna Mohammed. C’était la seule chose qui m’a paru bizarre. Même mon frère qui était invité

ce jour au déjeuner lui a fait la remarque. Ahmed a rétorqué qu’il voulait changer de look. Il a rangé ses affaires de voyage dans son sac. A la fin de l’après-midi, il est venu me voir à la cuisine et m’a lancé ce mot qui m’a tétanisée: «Maman, Moussamaha» (pardon). Je n’ai pas répondu. Ma soeur lui a rétor-qué: «Ecoute mon fils, tu es encore jeune, tu as tout l’avenir devant toi. On va fêter ton mariage inchallah ».

Ce que ma soeur a compris, c’est qu’il faisait les adieux car tout peut arriver dans ce bas monde. Il a quit-té la maison. Je l’ai rattrapé à l’as-censeur et lui ai donné une somme d’argent en plus pour l’aider à sup-porter les frais du voyage. Il m’a dit qu’il en avait assez. Il l’a prise. Ce n’est que quelques jours plus tard que j’allais apprendre qu’il avait vendu sa grande moto. Le vendredi, il n’a pas voyagé. Je pense qu’il est resté dans la ville chez un ami.

Il avait un vol vers Istambul le lendemain, samedi à 16h. Je l’ai ap-pris par l’intermédiaire de nos ser-vices de renseignement. Le samedi matin, il nous a appelés, son père et moi, pour nous dire qu’il était bien arrivé (supposé à Agadir). Il

m’a dit de ne pas le rappeler l’après-midi car il serait avec ses amis et qu’il allait me contacter une fois de retour à la demeure de son ami. Le soir, son père essaye de le contacter. Il est surpris par un message de la boîte vocale en langue étrangère qui n’est ni le français, ni l’anglais ni l’espagnol.

Nous étions un peu intrigués mais pas au point de nous affoler. On a demandé à ses amis proches qui nous ont répondu qu’ils avaient des amis en commun natifs d’Aga-dir mais de l’époque des classes pré-pa, pas à l’ENSA. Le soir, j’ai reçu son SMS dans lequel il me rassure et me promet de rappeler. Le lende-main matin, comme promis, il me rappelle. Je n’ai pas fait attention au numéro d’où parvenait l’appel. Ahmed m’a dit qu’il est en compa-gnie de ses amis dans la montagne d’Aït Aourir.

Il m’a demandé de ne pas le rap-peler car là où il est, le réseau est faible. Le lundi, j’ai appris qu’il est en Turquie par le truchement des familles de deux voisins (mariés et pères de famille dont un était prati-quant avec des signes religieux) qui l’ont accompagnés.

- Comment avez-vous réagi à cette nouvelle?

- C’était la catastrophe! On avait la puce à l’oreille surtout qu’on lisait un peu souvent dans les journaux que beaucoup de jeunes du nord du Royaume partaient en Syrie via la Turquie. Mon mari a contacté son ami, un commissaire de police, qui lui a conseillé d’en informer les services de sécurité concernés. Ce qu’il a fait. C’était à ce moment- là précisément où nous avons appris sa destination réelle.

Dans l’après-midi, Ahmed me contacte au téléphone. A mes de-mandes insistantes au sujet de ses intentions, il m’a lancé cette phrase choquante: «Maman, oublie-moi». C’était tout. Il a coupé. Tout un projet de vie qui s’effondre d’un coup! Ahmed était en Turquie. Une semaine plus tard, il m’en-voie un message sur WhatsApp à partir d’un numéro étranger dans lequel il me dit: «Les autorités turques nous ont arrêtés. On nous a placés dans un camp de réfugiés avant de nous extrader».

Maryem Zabroune :

"Ils leur ont fait un lavage de cerveau en leur vendant le rêve du paradis"

Interview de Maryem Zabroune, secrétaire générale de la coordination natio-nale des familles des marocains détenus et bloqués en Syrie et en Irak.

• Maryem Zabroune.

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La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 11Lu pour vous

Dès l’aube de l’indé-pendance l’Etat

a failli ou laisser faire ! Il a failli en refusant de discuter les fron-tières controversées de l’est avec la France, puissance colonisatrice. Pourtant Tindouf n’a été détaché du Royaume qu’en 1937.

L’Etat alors, avait naïvement voulu préférer négocier, plus tard, avec nos frères algériens. Il y avait, certes, les engagements écrits de Ferhat Abbés Président du GPRA, mais que Ben Bella a, promptement, ignorés et Bou-medienne fouler aux pieds. Le GPRA (gouvernement provisoire de l’Algérie) s’est effondré peu

après l’indépendance de l’Algé-rie, sous le coup de boutoir de l’armée de libération des fron-tières qui n’avait jamais combat-tu à l’intérieur. Ni le Maroc, ni la Tunisie ni la France avec laquelle il avait négocié n’ont pu se porter à son secours.

L’Etat du Maroc indépendant a failli en faisant sien, durant des décennies, l’héritage colonial du Maroc utile et de l’autre inutile.

L’Etat a laissé faire les mani-pulateurs des programmes des écoles et des universités. Ceux- la, même qui prêchaient l’ara-bisation de l’enseignement et l’interdiction de la philosophie et inscrivaient leurs progéni-

tures dans les écoles de la mis-sion française et plus tard, l’école américaine et les universités de l’occident. Leurs réussites à ce jour en est la preuve éclatante. Alors que la majorité du peuple se fourvoyait dans la perte de générations successives.

Mais qui les jugerait aujourd’hui ou même le leur reprocherait ou-vertement ? L’Etat aux premières années de l’indépendance a laissé faire en permettant que la richesse s’octroie par des licences d’impor-tation et autres prébendes qui perdurent. Il a en a fait de même sur le plan social ou, aux côtés de maigres indemnités, la politique sociale se résumait en la lutte an-tisyndicale. Pour culminer avec

la triste période de la campagne d’assainissement qui a porté un coup à l’économie de derb Omar. Et occulter les coups de mafia et de banditisme.

Conséquence du combat des idées de gauche, même les plus raisonnables, fut l’éclosion de la main mise islamaouie sur la socié-té.

L’Etat a laissé faire sous de mul-tiples facettes, de la barbe hirsute ou henné jusqu’à la burqa et le foulard coranique ! Avant de se retrouver en compétition avec les islamistes sur le terrain religieux. La vague s’est amplifiée jusqu’à submerger le terrain politique. Pour combien de temps encore ?

L’Etat du laisser-faire !Par Taieb Jamai

Quelques jours après, il m’in-forme qu’ils ont réussi à fuir. Ils ont tenté de s’introduire en Syrie mais une fois encore, la police des fron-tières turque les interpelle. Après une longue période sans contact, il a réussi à me recontacter par télé-phone pour me dire qu’il est dans une prison turque. J’ai consulté des avocats marocains au sujet de ce qu’on peut faire pour le sortir de cet engrenage. Ils n’ont rien pu faire. Tout ce qu’ils m’ont dit, c’est qu’il va être extradé dès qu’il purge sa peine étant donné qu’il existe une convention entre le Maroc et la Tur-quie. J’ai essayé de partir en Turquie mais ma famille m’en a empêchée. J’ai contacté aussi le ministère des Affaires étrangères. Sans résultat.

Un an plus tard, jour pour jour, après avoir purgé sa peine, il a été relâché au lieu d’être extradé au Maroc. Il m’a appelé pour m’infor-mer qu’il pointait régulièrement au commissariat de police (relâche-ment conditionné) et qu’il allait re-faire sa vie en Turquie. Moi de mon côté, j’informai les autorités de ces péripéties dans l’intention de nous prêter main forte en cas de besoin. Pendant 15 jours, c’était le silence radio. Puis, je reçois un sms dans lequel il porte à ma connaissance qu’il est en terre syrienne. C’était pour moi un coup de massue.

- Il était déjà chez les Daechs?

- C’était le désespoir total de revoir mon fils un jour. De mars 2017 jusqu’à juillet 2017, il était

en Syrie jusqu’au jour où je reçois un message d’un inconnu m’infor-mant que mon fils est arrivé en «terre de l’Islam». C’était pour moi la fin de l’histoire. J’étais résignée. En novembre 2017, il a renoué contact avec moi par messages texte et audio. C’est à ce moment-là que j’ai constaté dans le timbre de sa voix l’intonation et le discours qu’il tenait qu’il a été mené en bateau et que tout ce qu’on lui a fait miroiter n’était que mensonge. J’avais inter-cepté ce même message de manière indirecte quelques semaines aupa-ravant mais ce n’est qu’en novembre de l’année 2017 où je l’ai décelé dans ses messages clairement.

- Comment en si peu de temps fut-il désabusé?

- Je lui ai demandé s’il avait trouvé ce à quoi il aspirait en aban-donnant son pays et sa famille. Et il répondit: «Que des mensonges! On nous disait que nous allons vivre en terre de l’Islam dans le respect de la chariâa comme du temps du prophète Mohammed et que nous allons aider nos ‘’frères’’ syriens et défendre nos soeurs syriennes abu-sées. On s’était rendu compte que rien de cela n’existe dans la réalité. Il y a beaucoup d’injustice ici, ce n’est pas ça l’Islam. On nous inter-dit même de faire connaitre notre avis ou de commenter quoi que ce soit au risque de faire l’objet de graves sanctions».

Il a commencé à me dire qu’il doit absolument quitter ce camp au plus vite. Il y avait d’autres Marocains

avec lui. Il se cachait tout le temps, déboussolé, apeuré. Un jour, ne pouvant taire ses sentiments et son mécontentement, il s’est confié à un copain au sujet de ce qu’il consta-tait. Ce dernier rapporte ses pro-pos aux chefs de l’Etat islamique. Mon fils fut alors persécuté car à leurs yeux il était devenu apostat. Il a pris la fuite et s’est caché chez des Tétouanais. Il m’envoyait des audios de temps à autre. J’ai com-pris qu’il cherchait à fuir vaille que vaille car il savait qu’ils voulaient le tuer.

- Il a réussi à fuir?

- Le 1er avril 2018, il a eu un plan de fuite. Son compagnon m’a contactée pour me dire qu’ils comp-taient se diriger vers les frontières avec la Turquie pour se rendre vo-lontairement au consulat du Maroc à Istanbul. Je garde toujours des audios où il disait qu’il a tout perdu et qu’il a sacrifié sa vie et son avenir pour une chimère et qu’il regrettait. Ils avançaient petit à petit jusqu’à ce qu’ils atteignent une région qui s’appelle «la colline blanche», mi-toyenne des frontières syro-turques. J’ai appris qu’ils allaient s’infiltrer en Turquie dans la soirée. Depuis, aucune nouvelle. J’ai essayé de contacter ses anciens compagnons sur les numéros via lesquels il m’envoyait des audios, sans succès. Ils ne savaient pas où il était.

- Depuis, vous n’avez plus aucune nouvelle de lui?

- Le 16 août 2018, j’ai reçu un

appel de la Croix rouge à Rabat. De l’autre bout du fil, le responsable m’a dit que j’ai reçu un message de mon fils via les volontaires de la Croix rouge en Syrie et qu’il est détenu chez les Kurdes.

Le passeur qui devait les aider à fuir en Turquie les avait livrés aux Kurdes après s’être aperçu qu’ils n’ont pas tout l’argent qu’il récla-mait en contrepartie. J’ai répondu à mon fils par le truchement de la Croix rouge. Puis, j’ai reçu plus tard, par le même canal, deux autres messages (le dernier en date du 21 janvier 2019) de mon fils où il dit qu’il attend (à l’instar d’autres Marocains) l’interven-tion des autorités marocaines pour le libérer et l’extrader au Maroc. Puis, un jour, une journaliste du Washington Post (à qui il a donné mon numéro de téléphone), l’ayant rencontré, m’a montré une photo de lui et une vidéo dans laquelle il apparait et déclarait avoir regretté de suivre cette piste. La journaliste s’était déplacée le 20 août 2019 au Maroc, en compagnie de trois autres journalistes (coréenne, bré-silienne et marocaine). C’était la dernière preuve que mon fils est toujours emprisonné et qu’il est en vie.

- L’affaire de votre fils a été l’élément déclencheur de la création de la coordination?

- J’ai entamé des recherches sur des associations qui pourraient m’aider et me soutenir notamment celles qui s’activent dans le suivi

des dossiers des détenus en Syrie. Certaines ont tout bonnement refusé de m’écouter ou de me par-ler, par peur de s’embourber dans ce genre d’affaires ou d’avoir peut-être des ennuis avec les autorités. Jusqu’au jour où j’ai lu un article sur la coordination des familles des Marocains détenus et bloqués en Irak, présidée par Abdelaziz Bak-kali.

J’ai cherché ses coordonnées et je suis entrée en contact avec lui. Je lui ai demandé d’élargir le champ d’action de sa coordination aux Marocains détenus et bloqués en Syrie. Il a fini, après une courte durée d’hésitation, par accepter. En septembre 2019, mon mari et moi nous sommes déplacés à Ra-bat. Nous avons été voir les res-ponsables du ministère des Affaires étrangères. Et c’est là où nous avons rencontré les familles des Marocaines et Marocains détenus ou séquestrés en Syrie. De ren-contre en rencontre, nous avons convenu de créer la coordination des familles des Marocains détenus et bloqués en Syrie et en Irak.

Le 27 septembre 2019, on a convenu de se retrouver à Rabat où nous avons donné naissance à cette coordination. Depuis, nous avons essayé de nous organiser pour mener des discussions avec les autorités et le ministère des Affaires étrangères.

Propos recueillis par Marouane Kabbaj

In Maroc-Hebdo

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actualité La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 12

Le salaire mensuel net moyen dans

la fonction publique a, en effet, atteint 8.147 dirhams en 2020, en hausse de 1,84% par rap-port à l’année écoulée, en raison notamment de la revalorisa-tion des salaires du personnel de l’Etat, décidée dans le cadre de la deuxième tranche des augmentations conformément à l’accord du dialogue social conclu le 25 avril 2019 entre le gouvernement et les partenaires économiques et sociaux.

Ce salaire a grimpé de 24,38% au cours de cette dernière décen-nie, avec une hausse annuelle moyenne de 2,21%, d’après le rapport sur les ressources humaines accompagnement le PLF-2021 qui fait également sa-voir que le niveau du salaire net moyen varie d’un département à l’autre.

Concernant le salaire mensuel moyen dans le secteur privé, il se situe, globalement, autour de 5.000 dirhams, un niveau qui reste largement inférieur à celui dans la fonction publique et ce, malgré l’amélioration constatée durant l’année écoulée.

Selon le rapport annuel de Bank Al-Maghrib au titre de l’exercice 2019, les salaires dans le secteur privé ont enregistré

en termes nominaux une nou-velle progression de 1,5% en moyenne, et se sont appréciés en termes réels de 1,1%.

Mais comment s’explique ce gap ?

L’écart existant entre le salaire moyen mensuel dans le secteur privé et celui dans la fonction publique peut être appréhendé dans un premier temps dans le cadre de deux logiques de rému-nération distinctes, a souligné Mohammed Belkasseh, consul-tant financier à Arithmetica Advisory et professeur à l’Ecole nationale de commerce et de

gestion (ENCG) de Settat.

« La première est nourrie par un paramétrage complexe inhé-rent à une quête permanente par les opérateurs du monde des affaires de l’optimisation du fonctionnement créateur de la richesse. La seconde, quant à elle, est le sujet d’une pres-sion sociale dans le cadre d’une dialectique régulière entre les mouvements syndicaux et les pouvoirs publics », a-t-il expli-qué dans un entretien accordé à la MAP.

Au moment où le salaire d’une recrue du secteur pri-

vé est défini, en rapport avec l’offre d’emploi, selon les be-soins et les objectifs de l’entre-prise, sa marge de profitabilité, ainsi que la charge de travail inhérente au poste en question, celui du fonctionnaire est éta-bli conformément à une grille salariale prédéfinie par caté-gories, nature de l’administra-tion, échelles, indemnités sub-séquentes, etc, a fait remarquer cet universitaire.

Et de renchérir: « Notre pays, compte tenu de sa taille écono-mique, dépense actuellement plus de 34% de son budget géné-ral en masse salariale étatique,

soit environ 64% des recettes or-dinaires de l’Etat. C’est à ce mo-ment précis que la question de la productivité de la ressource humaine publique comparée à celle du privé trouverait tout son sens. Aussi serait-elle liée à la variable sine qua non d’une vraie politique de contrôle des niveaux de performance ».

Par ailleurs, M. Belkasseh a mis l’accent sur la nécessité de repenser l’administration pu-blique non seulement en tant que centre de coût inévitable à vocation sociale par excellence, mais aussi en tant qu’acteur ma-jeur de création de la richesse.

« Nous rappelons à cet égard les Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI incitant au redressement des institutions et des entreprises publiques pour en faire un le-vier et non un obstacle à la crois-sance », a-t-il soutenu.

Et de conclure: « De ce fait, nos écosystèmes socio-écono-miques adopteraient une vision commune prônant le dévelop-pement du pays de la même façon que l’on positionne dans le secteur privé ou bien dans le public. L’écart en termes de rémunération de la ressource humaine qualifiée s’atténuerait alors qu’elle intervienne dans une entité publique ou bien pri-vée ».

Salaires du public et du privé

Le fossé continue de se creuserL’écart entre les salaires perçus dans la fonction publique et ceux dans le secteur privé n’a cessé de se creuser durant ces dernières années et ce, malgré les efforts consentis pour réduire ce gap qui est susceptible de s’approfondir davantage avec les répercussions de la crise sanitaire

actuelle liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19).

• Repenser l’administration publique non seulement en tant que centre de coût inévitable à vocation sociale par excellence, mais aussi en tant qu’acteur majeur de création de la richesse.

La Chambre des représen-tants procédera vendredi 13 novembre au vote du projet de loi de finances (PLF) n° 65.20 de l’exercice 2021 dans sa globalité, après la tenue de séances plé-nières consacrées à l’examen de ce texte. Jeudi, une séance plénière se tiendra à partir de 14H30 pour la présentation du rapport de la Commission des finances et du développement économique ainsi qu’aux interventions des groupes et du groupement parlementaires au sujet du PLF 2021, auxquelles répondra le ministre de l’Écono-mie, des finances et de la réforme de l’administration, indique un

communiqué de la Chambre des représentants.

Une première séance plénière aura lieu vendredi à partir de 10H00, dédiée au vote de la pre-mière partie du PLF, ajoute la même source, soulignant qu’une deuxième séance, prévue à 15H00, sera consacrée à l’examen et au vote de la deuxième partie de ce projet. La première chambre va ensuite voter le projet de loi de finances dans sa globalité. Ces séances se tiendront dans le res-pect des mesures de prévention contre la Covid-19, adoptées par les organes de la Chambre des représentants.

Loi de finances 2021

La Chambre des représentants vote le projet de loi dans sa globalité

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actualité La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 13

C’est le Samedi 7 No-vembre 2020 que

l’agence Associated Press a déclaré le démocrate Joe Biden vainqueur des élections présidentielles amé-ricaines qui ont eu le 3 Novembre. En effet, sa victoire en Pennsylva-nie et dans le Nevada lui a permis d’atteindre 279 grands électeurs et dépasser le chiffre de 270 voix nécessaires pour remporter l’élec-tion. Il a récolté 75 millions de voix soit environ 5 millions de plus que son adversaire Donald Trump. Ce dernier a obtenu 214 grands électeurs mais n’a pas reconnu sa défaite, et a enchaîné les recours judiciaires dans plusieurs Etats en demandant le recomptage des bulletins de vote. Ces procédures ont toutefois peu de chances de renverser l’issue de l’élection. Les étapes suivantes de l’élection pré-sidentielle américaine sont le 8 Dé-cembre 2020 qui est le jour limite pour la résolution des conflits élec-

toraux, le 14 Décembre 2020 où les grands électeurs se réuniront dans la capitale de leurs Etats respectifs afin de désigner formellement le Président et sa vice-Présidente, le 6 Janvier 2021 où le Président du Sénat proclamera officiellement les résultats, et enfin le 20 Janvier 2021 où le nouveau Président prê-tera serment sur les marches du Capitole et prendra officiellement ses fonctions.

Après la parenthèse baroque et tumultueuse de la politique étrangère de Donald Trump, Joe Biden devra réparer les dégâts de son prédécesseur en matière de relations internationales afin que l’Amérique retrouve son lea-dership dans le monde. Il devra tout d’abord rassurer les alliés des Etats-Unis en Europe et en Asie. Donald Trump avait divisé et inquiété l’Union européenne fra-gilisée par le Brexit. Il avait à plu-sieurs reprises reproché à l’Europe de ne pas « partager le fardeau » de la sécurité dans le cadre de l’OTAN qu’il avait aussi critiqué. Il avait aussi malmené la Corée du Sud et le Japon sur le plan des échanges commerciaux. Joe Biden devrait réaffirmer son soutien sur-tout militaire aux alliés des Etats-Unis européens et asiatiques.

Le Président Trump avait mar-qué une certaine complaisance avec les régimes démocratiques illibéraux tels que la Russie, la Turquie, la Hongrie et la Pologne. Le nouveau Président américain devrait être plus ferme sur le res-pect de la démocratie et des droits de l’homme. Pour les relations avec la Chine, il doit continuer à défendre les intérêts des Etats-Unis contre ce pays qui se place comme concurrent principal pour occuper la première place mon-diale en matière économique. Ce-pendant, il doit changer de style et de méthode pour éviter la rupture avec la deuxième puissance éco-nomique de la planète. Pour ce qui est de l’Iran, Joe Biden avait déjà déclaré qu’il retournerait à l’Accord sur le nucléaire signé pendant la présidence d’Obama, à condition que les Iraniens le res-pectent à leur tour.

Donald Trump pendant sa pré-sidence s’était montré contre la mondialisation et le multilaté-ralisme, en dénonçant plusieurs Accords de libre-échange, en reti-

rant les Etats-Unis de plusieurs Organisations internationales, et en rétablissent le protection-nisme notamment vis-à-vis de la Chine. Le Présidentélu a déjà annoncé le retour des Etats-Unis à l’Accord de Paris sur le chan-gement climatique, et a prévu un plan de 1700 milliards de dollars pour atteindre la neutralité car-bone en 2050. Il faut espérer un changement de cap de la nouvelle administration démocrate concer-nant plusieurs problèmes qui ne peuvent être résolus qu’à l’échelle multilatérale : changement clima-tique, lutte contre les épidémies, résolution des crises économiques mondiales. Pour ce qui est de l’interventionnisme militaire exté-rieur, Joe Biden va certainement continuer la politique de retrait en rapatriant les troupes américaines d’Afghanistan et d’Irak. Quant au conflit israélo-palestinien, Joe Bi-den a déjà annoncé qu’il ne revien-drait pas sur le transfert de l’Am-bassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. Par contre, il se montre réticent à l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, et il est favorable à la solution à deux Etats. Il faut espérer une position plus équilibrée des Etats-Unis sur ce conflit.

Pour ce qui est de l’Afrique, alors que Donald Trump n’y a fait aucune visite pendant sa pré-sidence, il faut espérer que Joe Biden puisse porter davantage d’intérêt à notre continent. En ce qui concerne les relations entre le Maroc et les Etats-Unis, il faut rappeler que le Maroc est un allié traditionnel de l’Amérique depuis son indépendance. Les relations commerciales entre les deux pays sont régies par un accord de libre-échange entré en vigueur le pre-mier janvier 2006. Il existe entre le Maroc et les Etats-Unis un Dia-logue stratégique qui porte sur la paix au Moyen-Orient, la stabilité et le développement en Afrique ainsi que la sécurité régionale. Le dialogue est concrétisé par des exercices militaires conjoints et une lutte commune contre le ter-rorisme international. Suite à la visite du Secrétaire américain à la défense, a été signé le 3 Octobre 2020 un Accord en matière de dé-fense qui couvre la période décen-nale 2020-2030.

Le Maroc a bénéficié à plusieurs reprises du Millenium Challenge

Corporation qui vise à aider les pays éligibles à réduire la pau-vreté, et qui a été étendu aux Pro-vinces sahariennes. Sur le plan personnel, le Maroc a maintenu des relations amicales avec Hillary Clinton, figure notable du parti démocrate, et qui a été Secrétaire d’Etat de 2009 à 2013. D’autre part, Joe Biden avait effectué une visite au Maroc en tant que Vice-Pré-sident d’Obama du 19 au 21 No-vembre 2014, pour participer au Sommet global de l’entreprenariat de Marrakech.

Pour être complet, il faut ce-pendant mentionner que sous la présidence démocrate de Barack Obama et alors que John Kerry était Secrétaire d’Etat, les Etats-Unis avaient demandé sans suc-cès en Avril 2013 l’élargissement des pouvoirs de la Minurso au contrôle des droits de l’homme sur le territoire du Sahara. De même le Think Tank Robert Kennedy pour la justice et les droits de l’homme avait également épousé les thèses du Polisario. La riposte du Maroc fût la création le 1erMars 2011 du Conseil National des droits de l’homme (CNDH) qui a remplacé le Conseil consultatif des droits de l’homme créé en 1990. C’est une institution indépendante relative à la défense et à la protection des droits de l’homme. Le Conseil de sécurité de l’ONU dans sa réso-lution 2548 du 30 Octobre 2020 a réitéré ses félicitations pour le rôle des Commissions régionales du CNDH à Laâyoune et à Dakhla et l’interaction du Maroc avec les mécanismes du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies.

En conclusion, l’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis est une excellente nouvelle pour l’apaisement des relations internationales qui ont été grave-ment perturbées par son prédé-cesseur. Les relations historiques entre le Maroc et les Etats-Unis sont solides et marquées par plu-sieurs accords stratégiques à la fois sur le plan politique et éco-nomique. La dernière résolution 2548 du Conseil de sécurité est très favorable à notre cause natio-nale sur le Sahara. Il faut continuer les efforts concernant la protection des droits de l’homme, et notre di-plomatie doit se mobiliser auprès de la nouvelle administration dé-mocrate pour la défense des inté-rêts de notre pays.

La victoire de Joe Biden

Quel impact sur les relations internationales et sur le Maroc ?

Par Jawad Kerdoudi

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actualité La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 14

Dans une déclara-tion à la MAP,

M. Ibrahimi a souligné que la campagne de vaccination anti-Covid-19 cible en premier le personnel de la santé, de la sûreté nationale et des autorités locales, car ils sont en première ligne de lutte contre la pan-démie, alors que la deuxième

phase vise les personnes qui ont un certain âge et qui ont des pathologies ou des maladies chroniques.

"Tout cela dans un souci bien précis, parce que nous aurons un nombre réduit de doses au départ, à peu près 10 millions de doses et on va essayer de le faire, selon les priorités. C’est quelque chose d’essentiel qui

va ouvrir la voie par la suite à avoir le vaccin", a-t-il expliqué.

Relevant qu’au Maroc, il y a une culture de vaccination. le directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine de Rabat a rappelé que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déjà publié des recommandations sur la vacci-nation de masse tout en accor-

dant la priorité pour certaines catégories.

Il a souligné que pour la pre-mière fois, "on est en train de développer un vaccin et donc là, on est en train de dénicher des choses dans le processus qu’on a toujours utilisé pour avoir des médicaments". "C’est le même processus de thérapie particu-lière, car il est obligatoire de

passer par un processus d’auto-risation qui est extrêmement sévère", a-t-il expliqué.

De l’avis de M. Ibrahimi, "au-cune firme ne va risquer de pro-poser un vaccin qui n’est pas très bon, parce que cela va ruiner tout son business". A cet égard, il tient à en tant que Marocain, à inviter tout le monde à se vac-ciner pour la grippe saisonnière,

Vaccination anti-Covid-19

10 millions de doses pour une première étapeQuelque 10 millions de doses du vaccin anti-Covid-19 seront disponibles au Maroc, dans une première étape, a indiqué mardi le directeur du laboratoire de biotechnolo-

gie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Azeddine Ibrahimi.

Le Roi Mohammed VI a présidé, lundi

9 novembre 2020 à Rabat, une séance de travail consacrée à la stratégie de vaccination contre la Covid-19, annonce un com-muniqué du palais royal.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre du suivi continu par le Souverain de l’évolution de la pandémie et des mesures prises dans le cadre de la lutte contre sa propagation et de la protec-tion de la vie et de la santé des citoyens.

Au cours de cette réunion, et sur la base de l’avis rendu par le Comité national scientifique ad hoc soulignant que la campagne vaccinale est une réponse réelle pour mettre fin à la phase aiguë de la pandémie, le Roi a donné ses orientations en vue du lan-cement, dans les prochaines semaines, d’une opération mas-sive de vaccination contre la Covid-19.

Cette opération nationale vise la couverture de la population par un vaccin en tant que moyen idoine d’immunisation contre le virus et de maitrise de sa pro-pagation. Selon les résultats des études cliniques déjà achevées ou toujours en cours, la sécurité, l’efficacité et immunogénicité du vaccin ont été prouvées.

Ainsi, cette opération devra couvrir les citoyens âgés de plus de 18 ans, selon un schéma vac-

cinal en deux injections. La prio-rité sera notamment donnée aux personnels de première ligne, en l’occurrence, le personnel de Santé, les autorités publiques, les forces de sécurité et le per-sonnel de l’éducation nationale, ainsi qu’aux personnes âgées et aux personnes vulnérables au virus, et ce, avant de l’élargir au reste de la population.

Le Royaume a pu occuper

un rang avancé dans l’approvi-sionnement en vaccin contre la Covid-19, grâce à l’initiative et à l’implication personnelle du Souverain qui ont abouti à la participation réussie de notre pays, dans ce cadre, aux essais cliniques.

Le Roi a ainsi donné ses direc-tives aux autorités compétentes pour veiller à la bonne prépara-tion et au bon déroulement de

cette opération nationale d’en-vergure, tant sur les plans sani-taire, logistique que technique. L’accent a été mis notamment sur l’accessibilité du vaccin, dans un cadre social et solidaire, et sa disponibilité en quantités suffisantes, ainsi que sur la lo-gistique médicale de transport, d’entreposage et d’administra-tion du vaccin sur l’ensemble du territoire et la mise en place d’un système efficace de pré-enregis-

trement des bénéficiaires.

A cet effet, le Souverain a ap-pelé à la mobilisation de tous les services et départements concer-nés, en particulier le personnel de la Santé, l’administration ter-ritoriale et les forces de l’ordre, ainsi que l’appui nécessaire des Forces Armées Royales.

En engageant cette opération, les orientations royales ont été données à l’effet de redoubler de vigilance dans la gestion de la pandémie, et de maintenir les capacités de veille scientifique pour une mise à jour régulière de la stratégie nationale dans ce domaine à la lumière des nou-veautés et des réalités factuelles.

Cette séance de travail s’est déroulée en présence du chef du Gouvernement, Saâd Dine El Otmani, du conseiller du le Roi, Fouad Ali El Himma, du mi-nistre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains rési-dant à l’étranger, Nasser Bourita, du ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, du général de corps d’Armée, Abdelfattah El Oua-rak, inspecteur général des FAR, du général de corps d’Armée Mohamed Haramou, comman-dant la Gendarmerie royale, du général de brigade Mohammed Abbar, inspecteur du Service de Santé militaire des FAR, et du directeur général de la Sûreté nationale, directeur général de la Surveillance du territoire na-tional, Abdellatif Hammouchi.

Covid-19

L’arme de vaccination massive Alors que la rumeur publique bruissait d’une décision de confinement, le Roi a ordonné la vaccination massive prochaine des Marocains de plus de

18 ans. Le démarrage aura probablement lieu à la mi-décembre.

• Le Roi préside une séance de travail consacrée à la stratégie de vaccination contre la Covid-19.

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actualité La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 15

surtout pour les personnes en situation de précarité sanitaire.

"J’estime que tout le monde comprendra que s’il ne fera pas le vaccin pour lui, il le fera pour les autres et j’espère que tous les Marocains vont s’impliquer dans cette campagne", a-t-il poursuivi.

Pour ce qui est de l’utilité du

vaccin, le directeur a souligné que pour combattre la pandé-mie de Covid-19, il faut avoir une immunité naturelle ou bien acquise.

S’agissant de l’immunité naturelle, il s’agit de dévelop-per des anticorps pour les gens contaminés par le Coronavirus leur permettant de combattre le virus, a-t-il expliqué, ajoutant

que pour ce qui est de l’immu-nité acquise, il s’agit d’utiliser un vaccin.

"A ce propos, j’assure que cette opération est maîtrisable", a-t-il estimé, notant que ce vac-cin va, à travers un antigène, permettre au corps de dévelop-per des anticorps une fois qu’on attrape le virus. Ce procédé est intéressant parce qu’il permet-

tra d’avoir une immunité ac-quise pour combattre le virus, ce qui est essentiel pour appor-ter une solution radicale face aux épidémies ou pandémies", a-t-il conclu.

Il importe de rappeler que SM le Roi Mohammed VI a présidé, lundi, une séance de travail consacrée à la stratégie de vac-cination contre la Covid-19, au

cours de laquelle le Souverain a donné ses Hautes orientations en vue du lancement, dans les prochaines semaines, d’une opération massive de vaccina-tion contre le virus, qui devra couvrir les citoyens âgés de plus de 18 ans, selon un schéma vaccinal en deux injections.

Propos recueillis par Oumaima Berguig

Le directeur du laboratoire de

biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Azeddine Ibrahimi revient, dans un entretien à la MAP, sur le lancement dans les prochaines semaines d’une opé-ration massive de vaccination contre la Covid-19, conformé-ment aux Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI.

Q- Quel est l’objectif de la Campagne de vaccination anti-covid-19 qui aura lieu bientôt au Maroc?

R- C’est très clair que pour plus ou moins combattre la pan-démie de la Covid-19, il faut avoir une immunité soit natu-relle, soit acquise. L’immunité naturelle, c’est ce qui arrive en ce moment, c’est à dire que les gens qui vont être affectés par le Coronavirus développent des anticorps leur permettant de combattre le virus.

Pour ce qui est de l’immu-nité acquise, il s’agit d’utiliser un vaccin. A ce propos, j’assure que cette opération est maîtri-sable : le vaccin va à travers un antigène permettre au corps de développer des anticorps qui vont combattre, une fois qu’on attrape le virus. Ce procédé est intéressant parce qu’il permettra d’avoir une immunité acquise pour combattre le virus, ce qui est essentiel pour apporter une solution radicale face aux épidé-mies ou pandémies.

Q- Qu’en est-il de la faisa-bilité d’une telle campagne massive ?

R- C’est très intéressant de parler de ce volet parce qu’il y a risque de confondre beaucoup de choses, notamment entre le développement d’un vaccin, qui est une étape à part et la vacci-nation de masse, qui en est une autre.

Quand il y a une pandémie ou une épidémie, ce qu’on va faire au départ, c’est caractéri-ser l’agent pathogène, puis pro-poser des antigènes qui vont créer des anti-corps. Ensuite, on procède à des tests chez les animaux et par la suite chez les humains, avant de développer un vaccin qui doit obligatoire-ment avoir les autorisations né-cessaires de mise sur le marché, en particulier les trois qualités essentielles qui sont la toxicité, l’efficacité et la qualité de pro-duction.

Ces critères vont permettre aux agents compétents de don-ner l’autorisation du vaccin. Au Maroc, l’administration en charge de cette mission est la direction de médicaments et de

pharmacie.

L’accent a été mis sur la ma-nière de faire parvenir le vaccin dans de bonnes conditions ? comment choisir et sélectionner les catégories de personnes ? qui seront les premiers ? et donc là on passe à une autre étape, une autre dimension. C’est pour cela qu’on a besoin d’une approche collaborative avec, notamment, tous les acteurs concernés comme le ministère de la Santé pour permettre une distribution efficace.

R- Sur quelle base les caté-gories ciblées en premier par la vaccination ont été choi-sies ?

R- Au Maroc, nous avons

déjà une culture de vaccination, donc nous avons des rouages bien précis. Ainsi il faut rap-peler que l’Organisation mon-diale de la santé (OMS) a déjà sorti des recommandations sur comment faire la vaccination de masse et, donc, il y a une prio-rité pour les gens qui vont le re-cevoir en premier. Nous allons commencer par le personnel de la Santé, de la Sûreté nationale et des autorités locales car ils sont en première ligne dans la lutte contre cette pandémie.

La deuxième partie cible les personnes qui sont plus ou moins vers un âge particulier et qui ont, par exemple, des pa-thologies ou des maladies chro-niques, c’est quelque chose d’es-sentiel. Tout cela dans un souci

bien précis, parce que nous au-rons un nombre réduit de doses au départ à peu près 10 millions de doses et on va essayer de le faire, selon les priorités. C’est quelque chose d’essentiel qui va ouvrir la voie par la suite à avoir le vaccin.

R- Comment répondre aux réticences face à la vaccina-tion anti-Covid-19 ?

R- Il faut savoir que la com-munication est une chose es-sentielle avant toute campagne de vaccination de masse, afin de permettre aux gens de bien comprendre de quoi il s’agit, loin de toute théorie de com-plot.

Heureusement que nous avons cette culture de vaccin au Maroc, parce que le vaccin est un ensemble de technologies très anciennes qui étaient là et qui ont permis en fin de compte à tout le monde d’avoir une très bonne santé.

Je rappelle aussi que pour la première fois, on est en train de développer un vaccin et donc là, on est en train de dénicher des choses dans le processus, alors que ce processus, on l’a toujours utilisé pour avoir des médicaments. C’est le même processus de thérapie particu-lière, il est obligatoire de passer par un processus d’autorisation qui est extrêmement sévère. En effet, aucune firme ne va risquer de proposer un vaccin qui n’est pas très bon, parce que cela va ruiner tout son business.

En tant que Marocain, j’invite tout le monde à se vacciner déjà pour la grippe saisonnière, sur-tout pour les gens qui sont en situation de précarité sanitaire.

J’estime que tout le monde comprendra que s’il ne fera pas le vaccin pour lui, il le fera pour les autres et j’espère que tous les Marocains vont s’impliquer dans cette campagne.

Quatre questions au directeur du laboratoire de biotechnologie de Rabat Azeddine Ibrahimi

• Le directeur du laboratoire de biotechnologie Pr.Azeddine Ibrahimi accorde un entretien à la MAP.

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On ne s’aménage pas une place de Premier dans l’histoire des USA par effraction

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Les Etats ont la préférence de leurs intérêts. S’agissant des

présidents des USA, le Maroc a toujours su s’accommoder avec les alternances de ceux-ci. Pour les changements en cours dans l’administration américaine avec l’avènement d’un nouveau Président, il est normal que le Maroc cultive, sans les exté-rioriser, des sentiments spécifiques pour chaque présidence. En ce qui concerne Trump qui a séjourné quatre années à la Maison blanche, il a été permis au person-nel politique du royaume de le connaître, de le pratiquer, d’appréhender le niveau et la dimension des relations entre Wash-ington et Rabat. Les deux Chefs d’Etat ne se connaissent pas personnellement ; il n’y a eu qu’un seul contact – une poignée de mains à Paris, le 11 novembre 2019, lors des cérémonies de commémoration de l’Armis-tice de la fin de la guerre 1914-1918. Mais la dimension et la qualité des rapports entre les deux pays s’est sensiblement renforcée sous la présidence TRUMP. Personne ne saurait nier cette réalité, malgré toutes les bourdes que l’ancien Président aurait com-mises.

L’avènement du nouveau Président coïn-cide au Maroc avec une consolidation des intérêts américains au Maroc particuliè-rement du temps de Trump. Nous avons assisté à des épisodes à valeur symbolique. Telle la visite d’Ivanka TRUMP – fille du Président américain – voici près d’un an, au début de novembre 2019. Il faut ajouter le renouvellement du Millenium Challenge Cooperation Compact II en 2017 avec une enveloppe américaine de 450 millions de dollars ; l’impact aussi de l’Accord de libre-échange signé en 2006 et la forte hausse des échanges commerciaux avec le chiffre de 51 milliards de DH en 2019, un triplement en quatre ans. Les Etats-Unis sont au 7ème rang des investisseurs. Et 160 entreprises

Par MohammedTaoufiq Bennani

Américains!souvenez-vous!

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Balisage La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 18

américains sont installées au Maroc.

A côté de ce volet, une men-tion particulière doit être faite à la nature, à la dimension et à l’étroitesse des rapports diplo-matiques entre les deux pays. Le Maroc est un allié majeur non membre de l’OTAN, comme la Jordanie et l’Egypte. La coo-pération militaire est optimale avec des dons de matériel, des achats d’avions F-16 et autres, des programmes de formation, des manœuvres conjointes dans la région, etc… En termes géos-tratégiques, Washington appré-cie hautement le rôle du Maroc dans la région, au Maghreb et surtout dans l’espace sahélo-sa-harien.

N’oublions pas qu’au niveau de l’aide publique des Etats-Unis au Maroc, ont été inclues les provinces sahariennes sous l’ère Trump. C’est une avancée importante pour le royaume parce que ce geste peut être considéré comme une recon-naissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara par les USA.

Il y a ensuite la question de l’achat d’armes qui a connu une évolution positive sous le cabi-net sortant, puisque qu’à chaque fois que le Maroc demande à acheter des armes, y compris des armes technologiquement avancées, comme les F35, il a obtenu satisfaction.

Suffit-il que Biden soit sympathique pour favori-

ser le Maroc ?

La sympathie "diplomatique " de Biden à l’égard du Maroc ne devrait pas nous faire ou-blier que d’un point de vue historique, il est utile de rappe-ler que le Maroc a toujours eu des relations difficiles avec un Président démocrate. C’était le cas avec le Président CARTER (1976 2.000) sur la question des droits de l’Homme, ou encore sur la question du Sahara ma-rocain- le voyage officiel de Hassan II en novembre 1978 n’avait pas été conclu par un accord de ventes d’armes qui nous étaient tellement néces-saires à une époque où Kadhafi suréquipait les mercenaires du Polisario en armements sophistiqués achetés grâce aux pétrodollars. Pendant ce temps l’Algérie s’affairait à distribuer les valises de pétrodollars aux chefs d’Etat corrompus pour conférer à l’entité fantoche que les généraux ont créé une légitimité qui n’a jamais pris racine.

Ceci dit, le Maroc a eu tou-

jours des rapports pas tout à fait faciles avec le Parti démo-crate et surtout certaines fonda-tions, dont celle de la nièce du Président Kennedy, qui ont été gagnées au projet séparatiste qui veut diviser le royaume.

Ceci dit rien ne pourra éva-cuer la nature des liens histo-riques entre les deux pays ni les multiples composantes du partenariat privilégié entre les deux nations. Le Maroc satis-fait, si l’on peut dire, beaucoup de préalables : ils ne peuvent qu’être pris en compte par une nouvelle administration démo-crate. Mais il faudrait s’attendre à des « légers révisions », des ajustements, des points de di-vergence pouvant générer un autre climat bilatéral.

Avec Biden, des réseaux hos-tiles au Maroc vont, sans doute, se remobiliser, en particulier sur la question du Sahara maro-cain. Ils disposent de relais, ici et là, dans des universités, dans certains cercles traités par un lobbying financé par l’Algérie. Nul doute que la nièce de Ro-bert Kennedy, Mary Kerry Ken-nedy, militante « activiste » des droits de l’homme va reprendre du service ou à tout le moins ai-der avec son carnet d’adresses. Présidente du Centre R. Ken-nedy, elle a fait montre d’une

mobilisation particulière au côté des séparatistes. En août 2012, à Laâyoune, elle prend attache avec Aminatou Haidar. En juillet 2015, elle essuie un cuisant échec à rallier l’adminis-tration américaine à l’extension du mandat de la MINURSO et au monitoring des droits de l’Homme lors des délibérations du Conseil de sécurité. En sep-tembre 2016, lors d’une ses-sion du Conseil des Droits de l’Homme, de l’ONU, à Genève, elle multiplie les déclarations d’hostilité à l’endroit du Maroc. Pour résumer, il faut admettre que la famille Kennedy, ou ce qu’il en reste, n’a pas le mono-pole de l’influence sur la poli-tique américaine gérée par les démocrates. Mais le Maroc aura sans doute à gérer des « nui-sances » entretenues par cer-tains cercles démocrates.

Cependant, il ne faut pas ver-ser dans le scepticisme. N’ou-blions pas que les relations bila-térales au cours des mandats de Bill Clinton se sont déroulées en bonne intelligence. En outre aux États-Unis à côté de l’insti-tution présidentielle il existe les autres institutions qui influent sur les décisions capitales : il ya le département d’Etat qui a tou-jours son mot à dire, mais aussi le pentagone, qui est très in-fluent avec la question sensible

de la lutte contre le terrorisme. Le Maroc est particulièrement bien apprécié par les US dans ce domaine.

L’offre marocaine à Biden

Il ne faut point perdre de vue que la diplomatie marocaine a toujours quelque chose d’allé-chant à offrir à cette puissance en quête d’amitié durable et dont les présidents successifs ne cessent de mettre en valeur cette particularité historique du Maroc d’œuvrer au niveau du continent pour la paix, la stabilité, la sécurité, le déve-loppement, etc… Par ailleurs, deux autres facteurs pèsent et solidifient les rapports entre les deux pays. Le premier concerne le rôle particulier du Maroc dans la lutte antiterroriste qui participe de préoccupations politiques internes mais qui en même temps s’insère dans la constante de la diplomatie amé-ricaine de manière structurelle, depuis les attentats du 11 sep-tembre 2001. Il s’agit là d’un « actif » précieux, apprécié par Washington. Le second inté-resse, lui, ce que l’on pourrait appeler le « Made in Morocco » pour ce qui est d’une politique citée en exemple et relative à la coexistence religieuse et au

dialogue interreligieux. Rabat prône et défend un Islam modé-ré, tolérant – une vision alterna-tive à un certain Islam politique et à ses dérives extrémistes et radicales.

C’est là l’exemple d’un par-tenariat stable et fécond. De plus, le Maroc est porteur d’une vision de coopération Sud-Sud. Il est aussi pourvoyeur de sé-curité. Les autres institutions américaines (Secrétariat d’Etat et Pentagone) apprécient la place et le rôle du Maroc. Elles ne manquent pas, à chaque fois, de saluer le leadership moral et politique de SM Mohammed VI, les réformes entreprises ain-si que le déploiement d’une di-plomatie active, fondée sur les grands idéaux et les principes de la Charte des Nations Unies.

L’administration américaine, sous les démocrates comme sous les républicains, est consciente des intérêts supé-rieurs du Maroc, l’autonomie de sa diplomatie et l’état d’es-prit de peuple marocain. Quant à l’affaire du Sahara marocain, elle a capitalisé des acquis, des paramètres de négociation consacrés par le Conseil de sé-curité, la prévalence de l’initia-tive marocaine validée et sou-tenue par cette haute instance onusienne depuis avril 2007.

• Avec Biden, des réseaux hostiles au Maroc vont, sans doute, se remobiliser, en particulier sur la question du Sahara marocain.

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Le vice-président américain a livré

en 2014 à Marrakech un dis-cours enthousiaste sur l’innova-tion et l’entrepreneuriat. Avec, en cherchant bien, quelques rappels subtilement adressés à l’attention de l’Etat marocain.

A l’occasion de la deuxième journée du sommet mondial de l’entrepreneuriat (GES en an-glais), dont la 5e édition s’était tenue au Maroc, à Marrakech, la ville ocre avait reçu un hôte de marque, qui n’était autre que le vice-président américain Joe Biden l’invité vedette de l’événement. Si les présidents gabonais et guinéen Ali Bongo et Alpha Condé étaient égale-ment présents, toute l’attention de l’audience était captivée par le numéro 2 américain, qui, dé-contracté et séducteur, a réussi

à faire chanter aux quelques 3 000 membres de l’audience un « Happy birthday » de circons-tance à l’occasion de son anni-versaire.

L’opération de séduction s’est poursuivie avec le rappel de la part de Joe Biden du fait que le Maroc a été le premier État à re-connaitre l’indépendance amé-ricaine, en 1777. Information authentique que de nombreux américains ignorent et que les présidents successifs n’ont ja-mais arrêté de rappeler chaque fois que le Maroc était d’actua-lité.

Place aux femmes

Dans un vibrant hommage aux femmes et à leur contri-bution à l’économie, le vice-président de Barack Obama a déclaré que « si la moitié de la

population ne contribue pas à la prospérité, le pays ne peut pas s’imposer dans la compéti-tion internationale ». Lyrique, il a insisté, en proclamant que les « femmes soutiennent la moitié du ciel ».

De quoi rappeler que le taux d’activité des femmes, encore en berne au Maroc, où seules 26 % des femmes contribuent à la création de richesse selon l’Of-fice international du travail, est l’un des principaux obstacles du Maroc sur la route vers le statut de pays émergent.

L’économie, réponse de fond face au terrorisme

Mais pour Joe Biden, l’enjeu de l’entrepreneuriat, dont la ca-pitale mondiale a été durant les trois jours Marrakech et le Maroc tout entier, est encore plus large.

Resituant très vite le Maroc en tant que pays musulman au car-refour des continents africains, européens et du Moyen-Orient, le vice-président américain a relié dès le début de son inter-vention le GES à la question de la lutte contre le terrorisme. Fa-ciliter la création d’entreprises, lutter contre la faim et créer des opportunités économiques, sont autant de réponses de fond à une thématique qui déborde du seul cadre sécuritaire, a-t-il expliqué en filigrane. « Avoir un travail c’est bien plus qu’avoir un sa-laire », a-t-il argué, « c’est avoir une place dans la communauté ». Pour ceux qui ne suivent pas, a-t-il rajouté, le risque est tout simplement d’être « laissés sur le bord du chemin ».

Favoriser la création de ri-chesses, « aider tous ces jeunes esprits brillants qui créent », du point de vue de Joe Biden, passe

par « l’instauration d’un climat favorable à l’innovation et à l’en-trepreneuriat ». Le GES y contri-bue déjà en lui-même, s’est-il fé-licité : « des événements comme celui-là aident à promouvoir la culture de l’entrepreneuriat ».

Et cette culture de l’entrepre-neuriat, il s’est attelé à en tracer les contours. Dont tous ne vont pas forcément de soi sur le sol marocain.

L’acceptation de l’échec

Reprenant à son compte la conception américaine de l’échec comme source d’apprentissage, Joe Biden a appelé à l’adoption d’un système de valeurs qui permette de réussir… comme d’échouer. « Dans la Silicon Valley, on dit ‘’fail forward’’ (échouer en progressant) », a-t-il fièrement expliqué.

Liberté de religion

Révolution des valeurs, culture d’ouverture… Pour Joe Biden, le climat général favo-rable à l’entrepreneuriat passe nécessairement par la liberté de parole… et de religion.

Bonne gouvernance

L’idée est plus consensuelle. Joe Biden avait tenu à fustiger la « kleptocratie et la corruption », qui peuvent gangrener une économie et tirer un pays vers le bas. Les combattre, a-t-il plaidé, « c’est de l’autodéfense, c’est du patriotisme ! ».

La fuite des cerveaux

« Notre diversité est la cause de notre force », a-t-il rappelé, non sans humilité, imputant directement la puissance des Etats-Unis à leur capacité à atti-rer les talents les plus divers des quatre coins du monde. Dont une communauté de Marocains aux effectifs estimés de 40 000 à 150 000 personnes.

Le secteur privé

« Les gouvernements ne peuvent gérer la croissance ou la catalyser eux-même », a-t-il assuré. Partisan assumé de la « croissance à la base », Joe Biden ne croît guère aux politiques industrielles et encore moins aux entreprises publiques, si fré-quentes au Maroc.

Les messages de Joe Biden à Marrakech

• Le Président élu Joe Biden. • Le roi Mohammed VI .

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Balisage La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 20

D’abord, sur le plan écono-

mique. L’arrivée des démocrates au pouvoir aux Etats-Unis va provoquer dès 2021 une baisse des prix du baril du pétrole. Joe Biden s’est engagé de mettre tout en œuvre pour favoriser l’utilisation de sources d’éner-gie propres au détriment de la bonne vieille énergie fossile qu’est le pétrole. Joe Biden a promis de pousser l’ensemble de l’économie mondiale à inves-tir dans un changement éner-gétique. Le nouveau président américain a promis de se dé-tourner de l’industrie pétrolière pour développer les énergies renouvelables. Par conséquent, le prix du pétrole diminuera car il y aura trop d’offre pour moins de demande. D’autant plus que Joe Biden a promis de lever par-tiellement les sanctions contre la production pétrolière iranienne

et vénézuélienne ce qui va aug-menter nettement l’offre au dé-triment de la demande puisque de nouveaux milliers de barils de pétrole vont inonder à nou-veau à moyen terme les marchés pétroliers internationaux.

Cette équation est totalement préjudiciable pour les intérêts de l’Algérie car une nouvelle baisse des prix du pétrole après la crise financière et l’effon-drement des prix à cause de la pandémie du COVID-19 en 2020 produira un impact catas-trophique sur les équilibres du pays. Pour rappel, les hydrocar-bures en Algérie représentent 96% des exportations du pays, 43% des recettes fiscales et 21% du PIB.

Joe Biden s’est engagé à adop-ter un plan d’investissement massif de 2 000 milliards de dollars sur quatre ans, visant à mettre le pays sur la voie de la

neutralité carbone en 2050. Cela passera par des règles environ-nementales renforcées pour la construction (bilan carbone neutre en 2030), la production d’électricité (plus de combus-tibles fossiles d’ici 2035) et l’au-tomobile (production unique-ment de véhicules électriques d’ici 2035. Avec ce plan ambi-tieux, la Première Puissance au Monde vont enterrer les rêves d’une relance de la domination du pétrole sur le monde.

Maintenant sur le plan poli-tique. Avec le retour des démo-crates à la Maison Blanche, le régime algérien ne sera pas trai-té comme un ami car, contrai-rement aux Républicains, les démocrates n’aiment pas du tout fricoter avec les dictateurs du monde arabe et Joe Biden a lancé un avertissement bien avant sa victoire à ces élections présidentielles haletantes. “Je serai un allié de la lumière, pas

des ténèbres”, avait prévenu Joe Biden lors de la campagne élec-torale. “Je serai un président solidaire de nos alliés et amis, et le dirais clairement à nos adversaires : le temps des flirts avec les dictateurs est révolu”, avait-t-il également expliqué. “Sous une présidence Biden, l’Amérique ne fermera pas les yeux si la Russie propose des primes sur les têtes des soldats américains. Et ne tolérera pas une ingérence étrangère” dans les élections, a-t-il poursuivi en promettant de défendre les “droits humains et la dignité”.

Ce positionnement fera de l’Algérie une cible privilégiée de la nouvelle politique étran-gère américaine qui ne va pas tolérer pendant longtemps encore l’emprise du pouvoir militaire sur les institutions de l’Etat. En clair avec Joe Biden à la Maison Blanche, le régime al-gérien ne pourra pas du tout se

permettre de réprimer comme bon lui semble et désigner les Présidents de la République se-lon les humours et intérêts des dirigeants militaires.

Sur le plan géopolitique, les démocrates américains ont tou-jours été très favorables aux intérêts régionaux du Maroc, le frère ennemi du régime al-gérien. Lorsque la démocrate Hilary Clinton était Secrétaire d’Etat chargé des Affaires Etrangères entre 2009 et 2013, le Maroc a connu un traitement de faveur très remarqué sur la scène régionale et les améri-cains ont soutenu le monarque marocain dans toutes ses ma-nœuvres politiques internes et internationales. Alger est donc prévenue, les mois à venir sont durs, très durs sur le plan géo-politique.

In Le7tv.ma du 9 novembre

Joe Biden à la Maison Blanche

Une mauvaise nouvelle pour le régime militaire algérien

C’est officiel. Joe Biden a été déclaré victorieux de l’extraordinaire processus élec-toral américain. Après un suspense de folie, le démocrate Joe Biden va déloger le terrible Donald Trump de la Maison Blanche. Cependant, l’élection du démocrate à la tête des Etats-Unis, première puissance du monde, n’est pas une bonne nouvelle pour

le régime algérien. Bien au contraire. Explications.

• Abdelmadjid Tebboune avec des généraux de l’armée algérienne.

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Économie La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 21

Lors de la présenta-tion du Projet de

Loi de Finances (PLF) 2021 en Conseil de gouvernement, Mo-hamed Benchaâboun, ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administra-tion, a annoncé vouloir renfor-cer "l’exemplarité de l’État et ra-tionaliser ses performances", en lançant une profonde réforme des EEP, qui vise à créer une ho-mogénéité dans leurs fonctions et accroître leur efficacité écono-mique et sociale.

Interrogé par la MAP, Abder-rahmane Semmar, Directeur des entreprises publiques et de la privatisation au sein du minis-tère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Adminis-tration a indiqué que le sec-teur des EEP occupe une place importante dans le processus de développement socio-éco-nomique du pays, en relation notamment avec ses apports en termes d’investissements straté-giques, d’infrastructures, de ser-vices publics et de rayonnement du Maroc à l’échelle régionale et internationale.

En effet, les EEP constituent un acteur majeur dans le modèle de croissance du Maroc, comme en témoignent l’évolution de leurs principaux indicateurs sur la dernière décennie, a fait remarquer M. Semmar.

"Toutefois, ces EEP souffrent de dysfonctionnements et de fragilités qui entravent leur dé-veloppement et limitent leurs performances. Ainsi, le dévelop-pement de la contribution des EEP à la croissance économique du pays et à sa dynamique de développement nécessite des ruptures en termes de dimen-sionnement de ce portefeuille, de son pilotage, de sa gouver-nance et de suivi de ses perfor-mances", a-t-il relevé.

"Il s’agit en effet de dépas-ser les différents dysfonction-nements et insuffisances dont souffre ce secteur et qui ont été relatés, par ailleurs, par les dif-férentes institutions et corps de contrôle dont, notamment, la multiplicité des acteurs pu-

blics dans certains secteurs avec parfois des chevauchements et doublons, ainsi que le manque de synergies entre certains EEP devant permettre de disposer d’entités de tailles critiques qui puissent concourir à une crois-sance externe", a fait savoir le responsable.

Et d’ajouter qu’il est question également de revoir les modèles économiques de certains EEP afin de renforcer leur rende-ment, la qualité de leurs services et l’optimisation de leurs rela-tions financières avec l’État.

"A cet égard, le portefeuille public n’est plus considéré comme une sphère homogène et ses maux n’appellent pas les mêmes remèdes. Ainsi, nous distinguons entre deux grandes catégories, à savoir, les EEP commerciaux et ceux n’ayant pas de vocation commerciale", a-t-il dit.

La gestion stratégique des EEP commerciaux sera confiée désormais à une Agence natio-nale dédiée qui se chargera de valoriser le patrimoine de l’État, de défendre ses intérêts en tant qu’actionnaire et d’assurer une reddition sur les performances des EEP composant son péri-mètre, a précisé le responsable, notant qu’à ce niveau, la fonc-

tion de l’État actionnaire per-mettra de dynamiser et de pro-fessionnaliser la gouvernance de ces entités et, partant, de déployer des solutions à même d’améliorer l’efficacité et la créa-tion de la valeur ajoutée par les EEP commerciaux.

Pour les EEP non commer-ciaux, a poursuivi M.Semmar, l’efficacité de leurs actions et la réduction de leur dépendance envers le BGE seront recher-chées à travers, notamment, la revue de leurs modèles et de leurs missions, en veillant à une bonne adéquation qualité/coût de service, notant que cette revue des missions aboutirait à la liquidation/la dissolution des entités dont "la mission n’est plus opportune" avec réinté-gration de certaines missions aux ministères concernés ainsi qu’au regroupement de cer-tains EEP dont la mission serait justifiée mais "nécessitant des synergies".

De son côté, la Confédération générale des entreprises du Ma-roc (CGEM) a révélé que le por-tefeuille des EEP regroupe à ce jour 44 sociétés à participation directe et 462 filiales, notant que plusieurs de ces entités sont structurellement déficitaires.

De l’avis de la CGEM, "ce fait

a une double conséquence pour l’État, à savoir un manque de recettes par dividendes et un besoin de recapitalisation, car les entreprises qui sont défici-taires le sont durablement".

Pour palier cette situation, il est nécessaire, selon le patronat, de mettre en place une nouvelle gouvernance de ces EEP pour répondre à 3 objectifs à savoir, définir un plan stratégique clair pour chaque EEP avec des moyens et des objectifs en face, mettre en place une équipe à même de déployer cette stra-tégie et rendre des comptes, et instaurer une gouvernance qui puisse contrôler la mise en œuvre du plan stratégique. Le mode de gestion des EEP doit ainsi être proche de celui adop-té par les entreprises privées.

Abordant l’aspect de la digi-talisation, la Présidente de l’Université Hassan II de Casa-blanca, Aawatif Hayar a, par ailleurs, mis en avant le besoin d’une réforme profonde des EEP, tant sur le plan organisa-tionnel que des mentalités.

"Ces établissements doivent désormais adopter la culture de la performance et des résul-tats", a-t-elle dit, notant qu’ils pourraient s’appuyer sur la dynamique de la digitalisation

accélérée et de la transforma-tion digitale, pour assurer la conduite de changement néces-saire au sein des établissements du secteur public et des TPE et PME, moteur essentiel de la dynamique économique maro-caine.

Le secteur public, a-t-elle considéré, pourrait aussi s’appuyer sur l’entrepreneu-riat pour améliorer ses per-formances et son efficacité à travers la valorisation de ses compétences et infrastructures sous forme de prestations de services, d’expertise, conseil et formation. Cette ouverture permettrait aux EEP de se res-tructurer pour augmenter leur compétitivité et par conséquent améliorer leur gouvernance et productivité.

Également, "l’intéressement du personnel" est une autre forme de rémunération du tra-vail qui permet de motiver les ressources humaines pour aug-menter la productivité, le senti-ment d’appartenance et l’attrac-tivité vis-à-vis des jeunes cadres à la recherche d’emplois avec plus de motivation salariale, a-t-elle fait observer.

Dans le même sillage, le Pré-sident du Centre marocain pour l’innovation et l’entreprenariat social (MCISE), Adnane Ad-dioui a souligné que le Maroc est actuellement à la recherche de leviers de croissance et d’in-clusion, à travers une optique de performance et d’efficacité.

"En effet il ne faut plus traiter les EEP comme des instances ou des coquilles vides. Un mana-gement moderne centré sur les objectifs, une transformation juridique et sociale est requise avec une logique long-termiste et porteuse de valeur ajoutée", a-t-il dit.

"L’harmonisation des EEP nationales, régionales et même locales, avec une approche inno-vante contribuera à améliorer leurs performances, et à créer de la valeur et surtout des emplois durables et inclusifs", a conclu M. Addioui.

Karima El Otmani

Réforme EEP

Les nouveaux business modèles Le secteur des Établissements et Entreprises Publics (EEP) fait partie prenante du processus des réformes structurelles et historiques que connait l’économie nationale. Les missions attribuées aux EEP s’inscrivent désormais dans une vision globale, du-rable et intégrée du développement socio-économique, s’orientant de plus en plus vers

de nouveaux "business modèles" porteurs de valeur ajoutée.

• Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration.

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Économie La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 22

Au delà du cadre rassurant que

prête la nature, le tourisme agricole (ou l’agritourisme) comporte également la pro-motion et la valorisation des richesses du territoire rural de chaque région, notamment des activités agricoles, de la res-tauration locale, des services touristiques, des produits de terroirs et des savoir-faire arti-sanaux, impliquant ainsi de nombreux acteurs intervenant tout au long de la chaîne de valeur agricole et touristique.

"L’agritourisme est un seg-ment de tourisme à fort poten-tiel au Maroc, il permet aux touristes de partager le savoir-faire agricole et culinaire, dont regorge le monde rural, et contribue à booster l’activité économique des producteurs

agricoles, des artisanaux ain-si que des professionnels du tourisme rural", a indiqué le président du Réseau de Déve-loppement du Tourisme Rural (RDTR), Abdelhakim Sabri.

Le tourisme agricole est très en vogue en ce moment, les touristes marocains sont de plus en plus à la recherche du dépaysement, d’une alimenta-tion saine et d’une gastronomie basée sur les produits agricoles typiques, a-t-il fait observer dans une interview à la MAP, ajoutant qu’il s’agit également d’une forme de tourisme res-pectueuse de l’équilibre envi-ronnemental et des milieux faunistiques et floristiques.

Ce segment de tourisme reste peu développé au Maroc en comparaison avec d’autres pays, a-t-il estimé, notant tou-tefois qu’il existe des initia-

tives "timides" dans certaines régions où des gîtes et des mai-sons d’hôtes offrent des ser-vices liés à l’agriculture.

Malheureusement, les sec-teurs touristiques et agricoles ont été fortement impactés et fragilisés par les effets néfastes de la crise sanitaire actuelle surtout en milieu rural où la ca-pacité de résilience des acteurs est mise en cause, a-t-il déploré.

Le président du RDTR pour qui l’agritourisme est un levier de développement du tourisme rural, a relevé que les difficul-tés qui s’imposent au niveau de ce segment du tourisme sont majeurs et d’ordre hétérogène, appelant à cet égard à une forte prise de conscience et à une grande mobilisation de l’en-semble des acteurs concernés.

Pour sa part, Saleheddine El

Azzouzi, Doctorant en déve-loppement territorial, profes-sionnel et formateur en agro-écologie, écotourisme rural et ESS, a indiqué que l’agritou-risme se trouve devant l’impé-ratif de remédier à la situation de crise qui touche le secteur, en préservant les richesses na-turelles d’une part et en amé-liorant l’offre touristique exis-tante, à savoir les gîtes ruraux, les fermes d’hôte et les cam-pings ruraux.

Il a dans ce sens appelé à ren-forcer davantage les infrastruc-tures touristiques du monde rural et l’appui aux fermes d’ac-cueil via des projets de soutien, à structurer les initiatives exis-tantes en agrotourisme ainsi qu’à promouvoir l’image et la visibilité des établissements du tourisme agricole.

M. El Azzouzi, qui est aussi

fondateur de Green Bellouta & terroirs, un éco-centre d’héber-gement qui propose des acti-vités liés à l’agriculture, dont la cueillette des produits de la ferme, des cours des pra-tiques saisonnières agricoles et de cuisine à base des produits de la ferme, a fait également remarquer la faible promotion des destinations rurales au Ma-roc, notamment au niveau des agences de voyage.

Il a, par ailleurs, souligné l’importance de développer le tourisme agricole au Maroc, puisqu’il contribue aux reve-nus des petits producteurs, des paysans agriculteurs, des coopératives et des artisans, notant que la synergie entre les acteurs socio-économiques et territoriaux pourra contribuer à la promotion et l’améliora-tion de l’image des terroirs ruraux.

L’agritourisme au Maroc

Une belle échappatoire à promouvoirL’idée de s’évader quelques instants dans une ferme en pleine nature peut paraître en-chanteresse, particulièrement dans un temps où l’humanité témoigne d’une des crises les plus dures de son histoire. C’est ce qu’offre, le temps d’un week-end ou plus, le tourisme agricole, une alternative au tourisme de masse, qui promet la découverte pai-sible de la richesse des territoires ruraux, et qui pourrait, potentiellement, contribuer

à atténuer les effets de la crise sur le tourisme national.

• Le tourisme agricole est très en vogue en ce moment.

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Économie La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 23

"La promotion de l’aquaculture est

tributaire d’une bonne qualité de pro-duits de mer, qui doivent impérative-ment être sûrs une fois dans l’assiette du consommateur", a relevé M.El Ayoubi, précisant que l’INRH apporte son appui scientifique et technique en matière de surveillance permanente des zones de production conchylicole des mollusques bivalves vivants et du contrôle leur qua-lité dans le milieu marin.

L’INRH d’Agadir, à la faveur de son service d’appui à la recherche et ses cinq laboratoires (de pêche, de suivi et sur-veillance du milieu marin, des prospec-tions acoustiques, d’économie et pêches, ainsi que celui de la physiologie et nutri-tion), assure l’évaluation permanente des niveaux et tendances de contamination chimique des écosystèmes marins, a fait savoir le responsable régional lors d’une rencontre avec des médias nationaux.

Cette contamination peut être aux élé-ments traces métalliques, aux éléments radioactifs, ainsi qu’à l’impact des pes-ticides organochlorés et polychlorobé-phynil (PCBs), a fait remarquer le chef régional rappelant à la même occasion,

les trois zones conchylicoles classées et surveillées au niveau de la région Aga-dir- Tiznit à savoir Tamri -Cap Ghir, Douira-Sidi Rbat et Sidi Boulfdail.

D’importants gisements coquilliers, essentiellement les moules, se trouvent dans la région d’Agadir- Tiznit, s’est fé-licité M. El Ayoubi, notant que les sites utilisés pour l’élevage ainsi que les bancs

naturels de coquillages sont classés par ordre décroissant de salubrité en 4 caté-gories A, B, C et D et ce selon l’estimation de la qualité microbiologique et l’évalua-tion de la contamination chimique.

Il a expliqué dans ce cadre que les mol-lusques bivalves vivants provenant d’une zone de production de classe A peuvent être mis sur le marché pour la consom-

mation humaine directe, ceux d’une zone de classe B ne peuvent être mis sur le marché pour la consommation humaine qu’après traitement dans un centre de purification alors que ceux appartenant à la classe C ne peuvent être mis sur le marché qu’après reparcage pendant une durée d’au moins deux mois.

Après classement, les zones cibles font l’objet d’une surveillance sanitaire régu-lière, destinée à vérifier la pérennité des caractéristiques ayant fondé leur classe-ment et à dépister d’éventuels épisodes de contamination, a-t-il conclu.

Créé en 1998 et devenu opérationnel en 2000, la zone de compétence du Centre Régional de l’Institut National de Re-cherche Halieutique à Agadir s’étend de Souiria Kdima au nord à Oued Drâa au sud, couvrant une côte de 500 km.

Réuni dans le cadre d’une campagne de promotion destinée à la presse natio-nale, à l’initiative de l’Agence Nationale pour le Développement de l’Aquaculture (ANDA), les journalistes auront l’occa-sion de visualiser en temps réel les opé-rations d’installations de fermes mytili-coles, dans une région considérée comme le deuxième pôle aquacole à l’échelle nationale.

Aquaculture

Un secteur clé à l’échelle mondialeL’aquaculture est un secteur clé qui a dépassé la pêche maritime à l’échelle mondiale avec une importante croissance annuelle de l’ordre de 6%, a indi-qué vendredi 6 novembre le Chef du Centre Régional de l’Institut National de

Recherche Halieutique (INRH) à Agadir, Salaheddine El Ayoubi.

En application des Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’As-siste, le Groupe Crédit Agricole du Maroc, premier partenaire du secteur agricole et du monde rural, intensifie sa mobilisation et double l’enveloppe de finan-cement au profit de l’agriculture et de l’agro-industrie passant de 4 milliards de dirhams tradition-nellement alloués pour l’accom-pagnement des campagnes à 8 milliards pour la campagne agricole 2020-2021.

En phase avec les axes straté-giques de « Génération Green 2020-2030 », l’enveloppe de 8 MMDH doit permettre aux agriculteurs, aux entrepreneurs ruraux et aux agro-industriels d’assurer la continuité de leurs activités et de générer richesses et croissance pour le monde agricole et rural.

Le doublement de l’enveloppe de financement s’inscrit dans

la dynamique de relance éco-nomique et porte l’objectif de soutenir la résilience de notre agriculture et l’émergence d’une classe moyenne en milieu rural, se déclinera comme suit :

. 4 MMDH pour l’agri-culture via des crédits de fonc-tionnement et d’investissement dédiés à l’équipement et à la modernisation des exploitations agricoles;

. 3 MMDH pour l’agro-industrie à travers des crédits de fonctionnement et d’investisse-

ments pour les projets agro-in-dustriels et alimentaires;

. 1 MMDH pour l’en-couragement de la création d’une classe moyenne dans le milieu rural et le développe-ment de l’entreprenariat à tra-vers des financements adaptés aux activités économiques en milieu rural (hors agriculture) et aux projets porteurs générateurs de revenus et de valeur ajoutée.

Cette mobilisation exception-nelle a été réalisée grâce à la conjugaison de 3 leviers :

- La croissance des dé-pôts clientèle;

- Les lignes de finan-cements internationales obte-nues auprès des bailleurs de fonds : la Banque a conclu des partenariats importants au profit du secteur agricole, agro-industriel et au monde rural auprès de la BEI, de l’AFD et de la BERD, totali-sant 3 milliards de Dhs envi-ron;

- Les diverses émis-sions obligataires (dettes per-pétuelles et dettes subordon-nées) opérées par la Banque.

Cette enveloppe exception-nelle mobilisée par le Crédit Agricole du Maroc pourra être réévaluée et/ou réaména-gée selon les dispositions spé-cifiques que pourrait prendre le Gouvernement en matière de soutien additionnel no-tamment en ce qui concerne les taux et/ou les garanties.

Outre la Banque classique, les filiales du Groupe dédiées

à l’agri-agro et au monde rural contribueront, elles-aussi, à la mise en place de cette enve-loppe via des offres adaptées à chaque catégorie de projet.

Il est à noter que cette en-veloppe de 8 milliards de dirhams fait partie intégrante d’un ambitieux programme pour l’accompagnement de la campagne agricole 2020-2021.

S’appuyant sur l’expertise et le savoir-faire de la Banque en tant que leader du finan-cement du monde agricole et agro-alimentaire, ce disposi-tif volontariste est en cours de mise en œuvre pour l’ac-compagnement des entrepre-neurs agricoles tout au long des chaînes de valeur grâce à la mise en place d’outils financiers inclusifs et de pro-grammes spécifiques permet-tant aux agriculteurs et aux ruraux de générer de la crois-sance et d’améliorer et de sta-biliser leur niveau de vie.

Crédit Agricole du Maroc

8 Milliards de dirhams pour la campagne agricole 2020-2021

• La promotion de l’aquaculture est tributaire d’une bonne qualité de produits de mer.

Page 24: Marche Verte L’élan de développement se poursuit à Laâyoune

Économie La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 24

"E n 2009, sous l’impulsion

de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le pays s’est engagé dans une transi-tion énergétique visant à développer les énergies renouvelables, à soutenir l’efficacité énergétique et à atteindre un mix énergétique renouvelable d’au moins 52% d’ici 2030", a souligné M. Bakkoury dans une tribune sur "The Parliament Magazine", bimensuel politique couvrant les actualités, les opinions et les commentaires du Parle-ment européen.

Le Maroc, a-t-il dit, est déterminé à adapter son modèle de développement pour intégrer des aspects sociaux plus forts et construire une économie plus inclusive et plus juste, autrement plus durable et résiliente.

Conformément à la Vision Royale tendant à "construire ensemble l’avenir dans le cadre d’une coopération sans res-triction", le Maroc est convaincu que la coopération Sud-Sud peut jouer un rôle majeur pour contrer les effets négatifs de la crise dans les pays en développement, a-t-il relevé.

Il a relevé que l’engagement du Maroc en faveur de la coopération Sud-Sud est illustré par ses actions avec une vingtaine de pays -pour la plupart africains-, por-

tant sur la mise en œuvre de programmes de renforcement des capacités et d’assis-tance technique dédiés au développe-ment de projets d’énergie renouvelable.

"Nous préconisons donc un modèle de coopération Sud-Sud qui puisse offrir un avenir durable aux pays confrontés à des défis similaires, en particulier à ceux qui ont des difficultés d’accès à l’énergie", a-t-il précisé.

Les défis similaires auxquels sont confrontés les pays du Sud, à la fois en

termes de financement et d’impact socio-économique, rendent ce partage d’expé-riences et de connaissances essentiel, a-t-il poursuivi, relevant que de nombreuses institutions internationales ont reconnu l’importance de soutenir le développe-ment de la coopération Sud-Sud et de re-produire des modèles de référence dans des pays similaires.

M. Bakkoury a évoqué dans ce sens sa nomination par la Banque africaine de développement en tant que président du comité de pilotage de l’initiative "Desert

to Power", qui vise à générer une capa-cité solaire de 10 GW dans 11 pays de la région du Sahel.

Aussi a-t-il rappelé que la Banque isla-mique de développement s’est également associée au Maroc dans le cadre d’un par-tenariat stratégique pour aider les pays membres africains à renforcer leur capa-cité en énergie renouvelable.

Il a ajouté que l’ONU a récemment annoncé le lancement d’une Coalition internationale basée sur la coopération Sud-Sud, dirigée par le Maroc et visant à accélérer l’accès à l’énergie durable dans les pays les moins avancés et en dévelop-pement.

Il a par ailleurs indiqué que l’Union eu-ropéenne considère désormais une coo-pération trilatérale UE-Maroc-Afrique comme un élément essentiel du Green Deal Maroc-UE en cours de finalisation; une initiative qui a également vu un inté-rêt accru pour l’expertise du Maroc et son potentiel renouvelable.

Et de conclure que dans le cadre de la feuille de route du commerce d’élec-tricité durable (SET), le Maroc, l’Alle-magne, l’Espagne, la France et le Portu-gal cherchent à intégrer leurs marchés d’électricité verte, avec plusieurs projets d’exportation d’électricité et de "molé-cules vertes" à l’étude entre les deux rives de la Méditerranée.

Mustapha Bakkoury

Le choix de la durabilité Bien avant la pandémie de la Covid-19, le Maroc a mis en place une vision du-rable et un modèle de développement basé sur les énergies renouvelables, un secteur appelé à jouer un rôle clé à la fois dans la coopération Sud-Sud et dans la reprise économique durable de l’Afrique, a affirmé Mustapha Bakkoury, président du directoire de l’Agence marocaine de l’énergie solaire (MASEN).

• Mustapha Bakkoury, président du directoire de l’Agence marocaine de l’énergie solaire.

Présentant le projet de

budget son département devant la commission des secteurs productifs à la Chambre des représen-tants, M. Akhannouch a relevé que le programme d’action 2021 prévoit la mise en place de nouvelles incitations dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de la stratégie

"Génération Green" visant à soutenir les jeunes, à valoriser et développer les terres collectives.

Concernant le pro-gramme d’irrigation, le ministre a abordé le plan national d’économie d’eau et plus particulièrement la reconversion collective à l’irrigation localisée des-tinée à couvrir 72% de la superficie totale program-mée. Les travaux ont été

Fonds de développement agricole

Des subventions d’environ 4,2 milliards de DH en 2021Les subventions du Fonds de développement agricole devraient atteindre environ 4,2 milliards de dirhams (MMDH) en 2021, en hausse de 3% par rapport à l’année en cours, a indiqué lundi 9 novembre à Rabat le ministre de l’Agriculture, de la pêche

maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch.

• Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la pêche

maritime, du développement rural et des eaux et forêts.

Page 25: Marche Verte L’élan de développement se poursuit à Laâyoune

Économie La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 25

"La contribution déterminée au

niveau national en besoins d’inves-tissements climat est de l’ordre de 14 MMDH par an, contre une estimation de 74 MMDH par an sur la période 2016-2020, soit un gap de 60 MMDH par an", a fait savoir M.Zaghnoun, lors d’un webinaire dédié à la présentation du premier panorama des financements climat au Maroc.

Mettant l’accent sur l’intérêt de ce pre-mier panorama des financements climat au Maroc qui permet de dresser, dans sa version intermédiaire, l’état des flux fi-nanciers investis dans des projets clima-tiques d’adaptation et d’atténuation sur la période 2011-2018, M.Zaghnoun a mis en avant la prédominance des projets d’atténuation avec 80% du total investi, dont 38% dédiés aux investissements en énergie renouvelable.

Il a également fait état du niveau des efforts financiers engagés par le Maroc, pour se confirmer à ses engagements cli-matiques, notant que les investissements climat directs et indirects générés par la commande publique, représentent envi-ron 74%.

A cette occasion, M. Zaghnoun a sou-ligné l’engagement de la CDG visant à promouvoir l’économie et la finance durable au Maroc, notamment à tra-vers le partenariat conclu avec le Think Tank français I4CE, qui a pour objectif de mener une action de soutien métho-dologique au profit de la Caisse pour la réalisation de ce panorama.

De son côté, le Directeur Général du Think Tank I4CE, Benoît Leguet a salué l’initiative de la CDG visant à élaborer

cet "outil de pilotage de transition vers une économie bas Carbonne et résiliente au changement climatique", mettant en avant l’utilité de la publication de chiffres précis pour animer la réflexion et le débat publics, ainsi que promouvoir le dialogue entre les différentes parties prenantes.

Revenant sur l’expérience et les diffi-cultés rencontrées lors de l’élaboration du panorama en France, il a indiqué que le Think Tank I4CE a apporté toute son expertise au Maroc, en vue d’accélérer le processus d’élaboration et partir sur des bonnes bases pour la mise en place du panorama des financements climat au Maroc.

Pour sa part, le Directeur Général de l’Agence française de développement (AFD) Rémy Rioux, a fait savoir que le Maroc est le premier pays d’intervention

de l’AFD avec plus de 450 millions d’en-gagements chaque année, ajoutant que 60% des financements de l’Agence au profit du Maroc portent sur le domaine climatique.

Il a souligné l’importance des insti-tutions financières qui sont capables de mobiliser l’épargne et d’accompagner les acteurs financiers privés, à même de construire des marchés qui assurent le fi-nancement de l’économie verte, estimant que la profondeur de la crise actuelle en-gage non seulement la dimension quan-titative des systèmes d’appui de transfor-mation de l’épargne en investissement, mais nécessite également d’apporter des réponses aux enjeux qualitatifs.

Il a noté qu’au-delà du financement, il convient de capter, d’orienter et de transformer les investissements en pro-jets climat, tout en développant des

compétences techniques, notamment en matière d’ingénieries, qui peuvent être partagés entre tous les acteurs concernés.

Elaboré par la CDG, le premier pano-rama des financements climat au Maroc constitue un outil de pilotage et de suivi des objectifs climatiques du Maroc et fa-cilite ainsi la concrétisation de la straté-gie nationale du développement durable dans son volet climat.

Les secteurs économiques couverts par ce panorama sont l’énergie, le trans-port, l’agriculture, la gestion de l’eau, l’industrie et le bâtiment. Les dépenses d’investissement climat et les flux fi-nanciers ont été documentés à l’aide de données recueillies directement auprès des porteurs de projets. A partir de ces informations, le rapport retrace les flux financiers depuis les sources jusqu’aux investissements.

CDG

Les investissements pour le climat en deçà des objectifs escomptés

Le rythme des investissements pour le climat au Maroc est en deçà des objec-tifs escomptés, affichant un gap de 60 milliards de dirhams (MMDH) par an, a relevé, mercredi 10 novembre le Directeur Général de la Caisse de Dépôt et de

Gestion (CDG), Abdellatif Zaghnoun.

• Abdellatif Zaghnoun, Directeur Général de la Caisse de Dépôt et de Gestion.

achevés pour 10.300 hectares supplémentaires, alors qu’ils sont toujours en cours pour une superficie de 48.600 ha. S’agissant de la conversion individuelle vers l’irrigation goutte-à-goutte, le responsable gouvernemental a précisé que le programme 2021 permettra de couvrir près de 50.000 hec-tares supplémentaires pour at-teindre une superficie totale de 693.000 hectares. A cet égard, une subvention de 2,01 MMDH sera octroyée par le Fonds de

développement agricole. Pour les projets de l’agriculture solidaire 2021, le responsable a indiqué qu’il sera procédé à la finalisation des marchés relatifs à 417 projets solidaires programmés dans le cadre du Plan "Maroc Vert", en plus du lancement de nouveaux projets s’inscrivant dans la stratégie "Génération Green 2020-2030", notant que les investissements des projets agricoles solidaires devront totaliser 2,7 MMDH en 2021, dont un milliard sous

forme de crédits de paiement.

Côté développement rural et des zones montagneuses, l’accent sera mis sur la pour-suite de la mise en œuvre du programme de réduction des disparités spatiales et sociales en milieu rural. Les conseils régionaux pour le développe-ment rural et des zones monta-gneuses sont en train de prépa-rer des plans d’action à cet effet pour l’année 2021. Au volet des eaux et forêts, il a souligné que

l’année 2021 sera marquée par le lancement d’une série de pro-jets liés à la mise en valeur et au développement des espaces fo-restiers, mais aussi par la pour-suite de la mise en œuvre des projets initiés cette année dans le cadre de la stratégie "Forêts du Maroc 2020-2030".

Cette rencontre a été l’occa-sion pour M. Akhannouch de présenter les principaux indi-cateurs des activités de la pêche maritime au cours des neuf

premiers mois de l’année 2020, affirmant que l’activité du sec-teur a accusé une légère baisse de 3% en volume et de 5% en valeur.

Il a en outre abordé les princi-pales réalisations de la stratégie Halieutis concernant notam-ment les domaines de contrôle, de gestion des ressources, de débarquement, de vente de poissons sur le marché de gros, de recherche scientifique et des actions sociales.

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Économie La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 26

Lors de cette ren-contre, placée sous

le thème "Témoignages: quelles leçons retenir de cette pandé-mie et comment être mieux pré-parés à la prochaine", l’ancien ministre d’Etat français, Eric Besson, a mis l’accent sur les leçons à tirer de la pandémie de Covid-19, notant que les Etats à travers le monde sont appelés, aujourd’hui plus que jamais, à renforcer leurs capacités de pré-paration et d’action pour mieux faire face aux situations d’ur-gence, être dotés des moyens humains et logistiques néces-saires, et coordonner leurs sys-tèmes sanitaires à l’échelle inter-nationale pour plus d’efficacité et de cohérence. "Nous vivons dans un monde global qui est un monde de risques", a-t-il lancé, soulignant l’impératif de placer la santé en haut de l’échelle des priorités des gouvernements et de renforcer la souveraineté sanitaire des Etats, qui doivent, selon lui, être dotés de conseils scientifiques crédibles et recon-nus pour évaluer la situation et élever le niveau du débat public. M. Besson a également estimé que les pouvoirs publics doivent développer et moder-niser leurs politiques de pré-vention, ajoutant que "le coro-navirus nous oblige à repenser nos politiques économiques et commerciales, soutenir les secteurs les plus touchés par la crise, valoriser les métiers indispensables en temps de crise, encourager l’innovation, et renforcer notre souveraineté économique".

Pour sa part, le président délé-gué du conseil des investisseurs français en Afrique, Etienne Giros, s’est attelé sur la situa-tion sanitaire et économique en Afrique, notant que l’impact de la Covid-19 a été beaucoup moins important sur les pays africains que sur d’autres éco-nomies, citant, à cet égard, les effets de la pandémie sur la baisse des prix de matières pre-mières et des transferts d’argent de la diaspora africaine, ce qui a eu des répercussions négatives

sur la production de biens et services, les conditions de vie des populations et l’évolution de la pauvreté sur le continent.

M. Giros a, dans ce cadre, appelé à soutenir davantage les secteurs les plus touchés par la crise du coronavirus, en parti-culier le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, ainsi que le transport aérien, pour renfor-cer la relance économique en Afrique.

Quant à l’ancien vice-pre-mier ministre de la République Tchèque, Cyril Svoboda, il a souligné que tous les Etats font actuellement face à un phéno-mène neutre qui requiert une action commune et des solutions novatrices, appelant à renforcer la coopération internationale et à promouvoir le dialogue entre Nord et Sud/ Est et Ouest, pour faire face aux défis de l’après-pandémie de Covid-19.

Même son de cloche chez le président fondateur de l’Ins-titut Amadeus, Brahim Fassi Fihri, pour qui le temps est plus que jamais à la concertation et à la coopération, en somme au multilatéralisme, notant que les ripostes nationales, pour être efficaces, devront se faire l’écho d’une approche globale, donc internationale.

M. Fassi Fihri a tenu à sou-ligner que le Maroc, sous l’im-pulsion de SM le Roi Moham-med VI, a adopté une réponse sanitaire volontariste, à travers notamment la mise à niveau du système de santé nationale, la multiplication par deux du nombre de lits de réanima-tion, ainsi que la réadapta-tion rapide et efficace de son industrie, et mis en place une réponse sociale et économique sans précédent, à travers le fonds spécial Covid-19, doté de plus de 3 milliards d’euros,

tout en optant pour une straté-gie proactive en matière d’ap-provisionnement du vaccin contre la Covid-19, basée sur la coopération internationale.

Organisés par l’Institut Ama-deus, les "MEDays Talks", placés sous le thème "Dans le sillage de la Covid-19: Ripostes, reprise et disrup-tion", se tiennent du 10 au 17 novembre en format virtuel à raison de deux panels par jour, et connaissent à l’instar du "Forum MEDays", la parti-cipation de personnalités inter-nationales de renom, qui pren-dront part à des discussions et des débats sur les grands sujets d’actualité. A l’image des sujets traditionnels du "Forum MEDays", le continent africain sera l’élément central des dis-cussions des "MEDays Talks", une occasion devant permettre d’explorer les opportunités qui s’offrent à l’Afrique post-Co-

vid, aux leçons à en retenir, à l’importance de la technologie digitale dans le développement économique et social du conti-nent, sans oublier le rôle crucial des partenariats Sud-Sud pour les pays en développement.

Au programme de cet événe-ment figurent également des web-sessions sur les relations sino-américaines et leurs ré-percussions sur l’ordre géopo-litique mondial, la capacité de l’Union Européenne à surmon-ter les défis auxquelles elle fait face, mais aussi sur la montée du protectionnisme et du sou-verainisme dans les relations commerciales internationales. Le monde arabe sera aussi au centre des discussions des "MEDays Talks" qui porteront notamment sur le conflit libyen et sur le rôle du monde arabe dans la politique étrangère américaine après les dernières élections présidentielles.

"MEDays Talks"

Plaidoyer pour le renforcement de la souveraineté économique et sanitaire

Les intervenants lors de la 1ère web-session des "MEDays Talks" ont plaidé, mardi 10 novembre, pour le renforcement de la souveraineté industrielle, éco-nomique et sanitaire des Etats à travers le monde, afin de lutter contre la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) et être mieux

préparés aux nouvelles épidémies qui peuvent surgir à tout moment.

• Brahim Fassi Fihri, président fondateur de l’Institut Amadeus.

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Économie La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 27

Le développement du climat des

affaires au Maroc nécessite la mise en place d’un processus d’élaboration, d’exécution et de suivi des grandes réformes pionnières et prioritaires, visant à améliorer l’environnement des affaires dans le pays. Les moyens mobilisés et les efforts déployés dans ce sens sont à sa-luer et surtout à poursuivre.

Dans le classement Doing Business 2020 de la Banque mondiale, le Maroc a réalisé un bond de 7 places pour se hisser au 53-ème rang à l’échelle mon-diale. "Cette avancée marque un progrès significatif dans la réa-lisation de l’objectif du Maroc consistant à atteindre le top 50 des plus grandes économies du monde d’ici 2021", avait indi-qué le Département du Chef du gouvernement, à l’occasion de la publication du rapport "Doing Business 2020".

"Le score positif du Maroc dans ce nouveau classement mondial est dû à l’adoption d’une série d’importantes mesures et ré-formes liées aux affaires et aux activités des entreprises maro-caines, et qui s’inscrivent dans le cadre du programme de travail du Comité national de l’environ-nement des affaires (CNEA)", avait souligné la même source.

Pour le Président du Centre marocain pour l’innovation et l’entreprenariat social (MCISE), Adnane Addioui, l’importance du climat des affaires se mesure par la confiance des différents acteurs économiques (ménages, entreprises). Il s’agit aussi de la mise en place des mesures struc-turantes (réformes fiscales) fa-vorisant le climat des affaires, de la facilitation des procédures et dispositions juridiques, et de la disponibilité et l’accès au finan-cement et au marché. "Durant la dernière décennie, a poursuivi M. Addioui, le Maroc a fourni beaucoup d’efforts pour pro-mouvoir l’investissement, sur-tout les investissements directs

à l’étranger (IDE), alors que les deux dernières lois de finances ont lancé des initiatives timides pour encourager les business angels, tant que le capital local n’est pas mobilisé pour les petits projets, nous ne pourrons pas voir de révolution entrepreneu-riale", a-t-il estimé.

"Un climat d’affaires dyna-mique est un climat où les jeunes n’ont pas peur d’entre-prendre, où l’école est la plate-forme d’apprentissage par dé-faut, où la famille soutient ses jeunes, où les acteurs n’ont pas peur de l’échec et encouragent l’innovation. Un doing business régional serait très pertinent pour positionner de manière plus claire les régions et attirer le potentiel local et internatio-nal pour créer de la valeur et de l’emploi", a souligné le pré-sident du Centre.

De son côté, Medhi Alaoui, vice-président de la Fédération marocaine des Technologies de l’Information, des Télécom-munications et de l’Offshoring (APEBI), a estimé que "le climat des affaires au Maroc, à l’heure actuelle, n’est pas très favorable,

surtout avec l’avènement de la crise sanitaire".

"Le climat des affaires au Ma-roc souffre de problèmes struc-turants et profonds qui sont liés généralement aux délais de paiement, au degré de confiance, à l’accès au financement et à l’information, et au cadre régle-mentaire", a-t-il fait remarquer, ajoutant que le niveau de solva-bilité des entreprises "n’est pas très satisfaisant", particulière-ment au début de la crise. "Au début de la crise, les entreprises avaient déjà une santé financière fragile. Il est évident qu’une société en mauvaise santé finan-cière aura beaucoup plus de difficultés à passer le cap de la crise Covid-19. Même si les me-sures mises en place par l’État ont eu un effet amortisseur, elles ne réduisent pas ces fragilités structurelles", a fait observer M. Alaoui.

Il est à souligner également que "les délais de paiement qui se sont encore allongés depuis mars dernier, maintiennent tou-jours un niveau très élevé, avec la crise de Covid-19, les entre-prises ont plus de mal à recou-

vrer leurs créances commer-ciales. Les entreprises cherchent à conserver le plus longtemps possible le Cash. Tous ces constats amènent à des niveaux vraiment inquiétants".

En outre, la situation éco-nomique exceptionnelle que connait le Royaume mène à un ralentissement de l’ensemble des chaines de fabrication, de production et de consomma-tion. La conquête de nouvelles opportunités et l’émergence d’investissements porteurs de valeur ajoutée demeure désor-mais le challenge à gagner pour les opérateurs nationaux et les jeunes entrepreneurs, a-t-il indi-qué.

Désormais, le défi se présen-tant pour les opérateurs éco-nomiques nationaux face au manque de visibilité généré par la crise épidémiologique, est de "conquérir des marchés à fort potentiel de croissance, et mette en place les exigences à faire valoir pour mener à bien de nouveaux projets", a soutenu M. Alaoui.

En revanche, la crise a révélé

l’importance de la transforma-tion digitale et a ouvert l’appétit du Maroc, qui voit désormais dans ce secteur un potentiel pour attirer plus d’investisse-ments et créer plus d’emplois. "Le digital est au cœur de cette réinvention, il a pu instaurer plus de confiance et de transpa-rence. Une opérationnalisation intégrée du digital s’impose d’urgence", a-t-il dit, appelant à la nécessité de faire preuve d’agilité pour pouvoir tirer pro-fit des opportunités qui se pré-sentent derrière chaque crise.

Un climat des affaires efficient est essentiel pour le développe-ment économique et social du Maroc. Le pays s’est engagé de-puis plus d’une décennie dans des réformes visant à améliorer l’environnement dans lequel évoluent les opérateurs écono-miques. L’impact est "notable" dans bien des domaines, "mais encore insuffisant". Les efforts doivent continuer pour que les retombées économiques et so-ciales des réformes associées au développement du climat des affaires "soient plus visibles".

Karima El Otmani

Climat des Affaires

Des avancées notables, mais l’heure est à la mobilisation !

Dans un contexte économique marqué par des mutations sans précédent et des scénarios imprévus, le Maroc ne cesse de consolider ses efforts dans l’amélioration de son climat des affaires pour établir des condi-tions propices, attrayantes et favorables à la mobilisation de l’investis-

sement au service de la croissance et du développement durable.

• Dans le classement Doing Business 2020 de la Banque mondiale, le Maroc a réalisé un bond de 7 places pour se hisser au 53-ème rang à l’échelle mondiale.

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Prolégomènes La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 28

Avec Aurélie Perrier

L’histoire de l’Algé-rie coloniale est

souvent abordée du point de vue des bouleversements éco-nomiques et politiques engen-drés par l’occupation française. Mais cette dernière entraîna un remaniement dans la sphère de l’intime qui fut tout aussi signifi-catif, bien que peu étudié. Dans cet épisode, Aurélie Perrier se penche sur la question de l’évo-

lution des formes de sexualités illicites en Algérie, particulière-ment de la prostitution. Orga-nisée et mise en place par les autorités françaises dès l’arrivée des premières troupes en 1830, la régulation de la prostitution apparait rapidement comme un enjeu médical et social majeur pour les français : il s’agit à la fois d’enrayer le péril vénérien qui sévit au XIXe siècle et d’assu-rer la pureté de la race « blanche » en limitant les contacts sexuels entre les deux communautés (européenne et autochtone) au

cadre prostitutionnel.

Si les courtisanes existaient bien à l’époque ottomane, leur statut était très différent. Nombre d’entre elles étaient musiciennes ou poètes, ce qui leur permettait de contribuer à la vie sociale et culturelle de leur société. Après 1830, la courti-sane devient simple prostituée. Par ailleurs, les autorités fran-çaises mettent en place de nou-veaux espaces et modalités de contrôle des « filles soumises ». Le bordel et le quartier réservé,

jusque-là inconnus en Algérie, apparaissent dans une majorité de villes algériennes tandis que médecins et police des mœurs élaborent des règles rigoureuses visant à discipliner ces filles dont la sexualité et le mode de vie sont considérés comme dan-gereux.

Bibliographie

Germaine Aziz, Les chambres

closes: histoire d’une prostituée juive d’Algérie, edited by Chris-telle Taraud (Paris, Nouveau Monde: 2007).

Ferhati Berkahoum, " la dan-seuse prostituee dite "Ouled Nail," entre mythe et realité (1830-1962). Des rapports so-ciaux et des pratiques concrètes," CLIO. Histoire, femmes et socie-tés 17 (2003).

Bruce W. Dunne, "French Re-gulation of Prostitution in Nine-teenth-Century Colonial Alge-ria," Arab Studies Journal 2, no.1 (Spring 1994): 24-30.

La prostitution en Algérie à l’époque Ottomane et française

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Prolégomènes La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 29

Quand l’Algérie française fournissait les bordels de Casablanca et Tunis

A El Ouazzani

Lorsque les respon-sables algériens

sont interpellés sur le retard af-fligeant de l’Algérie en matière de politique touristique par rapport à ses voisins du Maroc et de la Tunisie, la réponse est invariablement la même et elle est reprise à tout bout de champ par les relais médiatiques du pouvoir militaire: " cette avan-cée est due au phénomène du tourisme sexuel qui est toléré par les autorités dans les deux pays."

Le chameau ne voit pas sa propre bosse, il voit la bosse de son frère." Ce proverbe qui signifie que l’on ne voit pas

ses propres défauts, mais ceux d’autrui, illustre parfaitement le déni algérien d’une réalité his-torique que ne sauraient pas es-camoter les plumetis au service des anciens caporaux de France.

" Deux villes, écrit le journa-liste algérien Akram Belkaïd, sont en tête de liste du tableau du déshonneur : Hammamet [en Tunisie] et Marrakech [au Maroc]. Prenons la première. Il faudrait être aveugle pour igno-rer le spectacle de ces plages où, sur les pas d’André Gide, des salopards bedonnants à la peau cramoisie prennent le soleil en compagnie de jeunes gens du cru, dont certains sont de toute évidence des mineurs. Il faudrait être hypocrite pour affirmer ne s’être jamais trouvé dans un restaurant à la mode où celui ou

celle venu(e) du Nord offre un généreux repas à un gamin du coin… Mais chut, silence ! Nous sommes priés de détourner les yeux et de n’en parler qu’à l’abri des murs. Quant à Marrakech… Les récits qui courent au Maroc sur les avanies que subissent des mineurs derrière les murs de certains riads [maisons en-tièrement fermées] cossus sont épouvantables. Parfois, les tur-pitudes d’un étranger – pas né-cessairement un Européen, car des ressortissants du Golfe sont eux aussi à blâmer – finissent par être connues. L’individu concerné, qu’il soit artiste, di-plomate ou homme d’affaires, finit par être expulsé, mais la réalité souterraine demeure in-changée."

Akram Belkaïd, auteur

de cette pseudo analyse qui manque d’objectivité dès lors qu’elle a évacué délibérément son pays l’Algérie de ce ta-bleau de déshonneur comme il le souligne, est un journaliste et essayiste algérien, est né en 1964 à Alger, il est journaliste au Monde diplomatique et il col-labore aussi avec le site Orient XXI, les publications Afrique magazine et Afrique Méditerra-née Business. Il est aussi chroni-queur au Quotidien d’Oran où il publie deux chroniques par semaine.

Savait-il seulement au mo-ment où il commettait son article que son pays est histori-quement principal pourvoyeur des prostitué(e)s aux autres pays d’Afrique du Nord et d’Europe?

Savait-il que le Bordel de Bousbire à Casablanca et Dar Kebira à Tunis du temps du pro-tectorat français étaient fournis par des travailleuses du sexe venues d’Algérie ?

Cette tradition survit à nos jours et chacun peut constater sur le terrain le nombre impres-sionnant des filles de joie, pro-longement de l’héritage fran-co-turque, en Europe et dans les pays du golfe. Zouaves et Janissaires ont essaimé après avoir ensemencé l’intime de ce Maghreb central.

C’est sans doute ce complexe historique non assumé qui est derrière ces attaques sournois et stupides contre le Maroc, ce plus ancien Etat-nation de la planète.

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Culture La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 30

D écouverte en 1934 par les

Éclaireurs de France, ce site offre une importante niche à haute valeur ajoutée, à même de générer un impact social di-rect sur la vie des populations locales, étant donné que les expériences ont démontré que le tourisme écologique serait le mieux adapté avec la crise sanitaire actuelle induite par la propagation de la Covid-19.

Cette importance de la Grotte "Goran" est justifiée par le fait que des pièces archéolo-giques ont été signalées sur le site lors de sa première décou-verte, alors que des gravures rupestres auraient été égale-ment retrouvées.

Néanmoins, ce Site géolo-gique est devenu un lieu "fra-gile" et "vulnérable", en raison de la pollution résultant d’une part, des comportements inci-viques auxquels se livrent cer-tains de ses visiteurs et d’autre part, "des actes de vandalisme" représentés par des graffitis dessinés sur ses parois.

Ainsi, dans le cadre des ef-forts menés en vue de la pré-servation de ce Site, "l’Asso-ciation de l’exploration et du tourisme montagneux et envi-ronnemental" mène une véri-table plaidoirie auprès des ser-vices concernés, dans le but de valoriser et de sauvegarder ce site naturel, à même de l’ériger en "une adresse" incontour-nable aussi bien pour les tou-ristes que pour les chercheurs, archéologues et scientifiques.

Pour ce faire, ladite associa-tion a organisé courant cette année, une expédition scien-tifique qui s’est fixée comme objectifs de valoriser le patri-moine spéléologique de la Grotte "Goran" à travers cinq éléments majeurs.

Il s’agit du nettoyage de la Grotte, son exploration et l’établissement d’un état des lieux, soumettre une partie de la grotte à des travaux de to-pographie et sensibiliser la so-ciété civile locale voire même régionale au besoin urgent

de préserver le patrimoine cavernicole de la région de Beddouza et enfin exhorter les autorités locales et régionales à protéger la Grotte "Goran".

L’effort porte aussi sur la proposition de solutions simples pour optimiser l’ex-ploitation de ce patrimoine par la population locale et protéger ce site touristique contre toutes dégradations.

Approché par la MAP, le président de cette association, Redouane Guermate, croit dur comme ferme que la valorisa-tion de cette merveille spéléo-logique permettrait, sans nul conteste, de développer un géo-tourisme durable et com-bien même, respectueux de l’environnement ainsi que des différentes spécificités intrin-sèques à ce Site.

Cet acteur associatif n’a pas manqué de mettre l’accent sur

l’importance de concocter un programme éducatif riche en activités de formation et de sensibilisation au profit des populations locales, ce qui permettrait, a-t-il enchainé, de renforcer ce sentiment d’ap-partenance à cette région si riche et diversifiée, et les aide-raient à s’impliquer davantage et d’une manière efficace dans tous les efforts à entreprendre pour la promotion et le déve-loppement du territoire.

M. Guermate recommande aussi d’organiser des ren-contres avec la population ri-veraine pour la sensibiliser et mieux l’informer sur la valeur "réelle" de ce patrimoine et ce, dans l’optique de mettre sur pied une approche participa-tive, à même de favoriser la protection et la gestion idoine de ce Site.

"La grotte "Goran", dont la longueur est estimée à 2.000

mètres de galerie, est une merveille spéléologique dont les atouts sont multiples, sur-tout pour le développement d’un tourisme vert "eco-frien-dly" et scientifique, qui pourra engendrer des retombées éco-nomiques sur la région toute entière comme sur les autoch-tones", a-t-il estimé.

Dans ce sens, M. Guermate a préconisé la mise en oeuvre d’une kyrielle de mesures drastiques destinée à faire face aux actes de vandalisme, dont fait l’objet ce site spéléolo-gique, estimant indispensable l’établissement par les auto-rités compétentes, d’un pro-cédé d’identification de toute personne étrangère désireuse d’accéder à ce site.

Dans la foulée, Il a plaidé en faveur de la construction d’un mur de protection autour de la grotte et d’un grillage renforcé à son entrée sans altérer l’as-

pect paysager du site, se di-sant également en faveur d’un réaménagement de la route menant vers cette Grotte.

M. Guermate a tenu à rappe-ler que le nouveau balisage de la Grotte "Goran", entamé par l’association suite aux actes de vandalisme menés par certains individus qui méconnaissent la valeur du patrimoine, per-mettrait de protéger et de sau-vegarder ce joyau naturel et patrimonial.

La valorisation de ce site naturel passe aussi par la construction d’éco-Lodges à proximité du site, qui seront de nature à favoriser le tou-risme écologique, à dynamiser l’économie de la région, à créer de nouveaux emplois pour les jeunes et à contribuer ainsi à la réduction du chômage, a-t-il conclu.

Fouad Benjlika

La Grotte "Goran"

Une merveille spéléologiqueSituée au coeur du site touristique Cap Beddouza, à quelque 27 Km au nord de la ville de Safi, la grotte "Goran" a le mérite de représenter, aujourd’hui, une véritable merveille spéléologique d’une importance scientifique et écologique

considérable d’où, l’impératif majeur de sa valorisation.

• La Grotte "Goran".

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Culture La Vérité • N° 825 • du 13 au 19 novembre 2020 31

La plasticienne, qui présentait l’expo-

sition à la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE), a souligné que le message qu’elle souhaite transmettre à travers cette expo-sition est un "appel à surmon-ter les obstacles et se protéger à l’aide du mur". Se disant "très heureuse" d’exposer au Maroc, Hakima Ouamira a expliqué avoir traité le sujet du mur en

tant qu’"obstacle psychique" qui ne permet pas de créer ou de communiquer avec d’autres cultures.

L’artiste Mohammed Ouammi n’a pu faire le voyage depuis l’Allemagne pour assister à l’ouverture de l’exposition, a-t-on appris auprès des organi-sateurs. Les deux créateurs ont travaillé sur le thème du mur, "chacun selon sa conception personnelle, sa sensibilité et ses représentations", avait indiqué

une annonce de la Fondation Hassan II pour les MRE, co-or-ganisatrice de l’événement avec l’ambassade allemande.

Pour sa part, Omar Azziman, le président délégué de la Fon-dation Hassan II, a souligné que l’idée est de mettre en avant un "élan" pour démolir les murs qui séparent et qui cloisonnent, de manière à s’ouvrir sur l’autre, à dialoguer, échanger et dépas-ser tous les préjugés d’enfer-mement. "C’est une exposition

un peu particulière par rap-port aux autres expositions, d’abord parce qu’il y a deux artistes qui exposent en même temps, et ce sont deux artistes qui ont un pays de résidence commun et un pays d’origine commun", a-t-il fait remarqué. De son côté, l’ambassadeur de l’Allemagne au Maroc Götz Schmidt-Bremme, a expliqué que le thème de cette exposition autour de l’idée du mur "nous incite à surmonter les difficultés et les obstacles". Les tableaux

des deux artistes peintres sont "tellement expressifs et nous parlent directement", a-t-il dit. Et de relever que l’exposition cherche à "transformer les murs en ponts", qui deviennent géné-rateurs de liens, saluant par là en ces deux artistes "le meilleur exemple d’une amitié maroco-allemande".

Ouverte dans l’Espace Rivages au sein de la Fondation Hassan II, l’exposition se poursuivra jusqu’au 28 novembre.

Exposition "Le Mur"

Un message pour surmonter les difficultés L’idée de l’exposition "Le Mur", des artistes Maroco-allemands Hakima Ouamira et Mohammed Ouammi, est un message pour surmonter les obstacles et les difficultés et percevoir le mur en tant

que moyen de protection et de sécurité, a estimé l’artiste-peintre Hakima Ouamira.

Le groupe Barid Al-Maghrib a annoncé jeudi l’émission, vendredi, d’un timbre-poste à l’occasion de la célébration du 45ème anni-versaire de la Marche Verte. Cette année, le timbre-poste, qui commémore ce glorieux événement national, illustre le port de Dakhla ainsi que la

carte du Royaume, a indiqué le groupe dans un communi-qué.

"Par cette émission spé-ciale, Barid Al-Maghrib est fier de participer, aux côtés de tous les Marocains, à la célébration de cet événe-ment historique qui marque notre attachement indéfec-

tible à l’intégrité territoriale du Royaume", a souligné la même source.

"Témoin de l’histoire, le timbre-poste contribue, une fois de plus, à la commémora-tion des faits marquants ins-crits dans la mémoire collec-tive de tous les Marocains", conclut le communiqué.

Marche Verte

Barid Al-Maghrib émet un timbre-poste commémoratif

• Vernissage d’une exposition placée sous le thème “Le mur” de deux artistes marocains résidants en Allemagne.

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