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EHESS Marie Poussepin, ou l'exercice de la charité by Bernard Préteseille Review by: Jean Séguy Archives de sciences sociales des religions, 35e Année, No. 72 (Oct. - Dec., 1990), pp. 287-288 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30119202 . Accessed: 10/06/2014 16:37 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.229.190 on Tue, 10 Jun 2014 16:37:23 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Marie Poussepin, ou l'exercice de la charitéby Bernard Préteseille

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Marie Poussepin, ou l'exercice de la charité by Bernard PréteseilleReview by: Jean SéguyArchives de sciences sociales des religions, 35e Année, No. 72 (Oct. - Dec., 1990), pp. 287-288Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30119202 .

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financier non-n6gligeable. Le r61e tradition- ncl des temples dans une soci6t6 ou le religieux est englobant fait en outre de ccux-ci des institutions oi se confirme l'ordre social et oii il est done politiquement utile d'intervenir.

I1 peut paraitre curicux que, dans ce pays officicllement laique, I'intervention du pou- voir d'ltatjusque dans les d6tails de la vie des centres religieux n'ait paru jusqu'A present contrarier les pritres que dans la mesure oii elle limitait Icur pouvoir et rdduisait Icurs ressources, et qu'elle n'ait, semble-t-il, jamais choqud les fiddles, bien au contraire. Mais c'ecst que survit, en s'adaptant A la vie contem- poraine, une tradition oi le temple, fond6 et prot6g6 par le roi, est l'appui et le symbole de son pouvoir et est done normalement soumis A son intervention : l'administration pr6sente ne ferait, A cet 6gard, que lui succ6der dans son r61le. C'est aussi que l'Inde ind6pendante a conserve les formes de contrble et de taxation des revenus (notamment fonciers) de l'6poque britannique. Cc double heritage fait qu'on voit juges et administrateurs indiens interpreter aujourd'hui d'anciens textes normatifs sans- krits dans l'esprit du droit anglo-saxon - en opposant, par exemple, le religicux au s~cu- lier, cc qui est A l'oppos6 mime de la pens6e traditionnelle. Mais cela permet A l'Etat d'in- tervenir dans tous les aspects qu'il d6clarera ne pas etre (( religieux , mais relever de la vie ( civile de la vie de ces institutions sociales que sont les temples.

Pcut-etre F.P. croit-il plus qu'il ne faudrait A l'utile efficacit6 et au ddsintdressement du "Hindu Religious and Charitable Endow- ments Department" du gouvernement du Tamilnad et de ses repr~sentants dans les temples. Mais, tant par les informations pr~ci- ses qu'il apporte sur les pratiques et par les textes qu'il cite, que par l'6clairage qu'il jette sur le problkme plus g~ndral des rapports du religicux et du politique en Inde, son livre, clair et bien fait, devrait intdresser des lecteurs bien au-deli du cercle des sp~cialistes de ce pays.

Andre Padoux.

72.247 PRETESEILLE (Bernard). Marie Poussepin, ou l'exercice de la cha- rit6. Chambray-lks-Tours, C.L.D., 1989, 251 p.

BULLETIN DES OUVRAGES

Les religieuses aujourd'hui connues sous l'appellation de Soeurs de la Charit6, Domini- caines de la Presentation de la Ste Vierge, ou, en plus court, Soeurs de la Pr6sentation de Tours ont 6t6 fonddes vers 1696, A Sainville, bourgade du diocese de Chartres, dans le cadre du Tiers-Ordre dominicain. L'ouvrage ici recens6 est une vie de leur fondatrice. On regrette que les usages de la maison d'6dition excluent les notes de bas de page et autres fantaisies dites savantes. On se trouve en effet devant une synth~se de quelques ouvrages d'6rudition consacrns A la fondatrice d6sign~e dans le titre, et non pas d'une ceuvre de pre- mikre main. On aimerait d'autant plus connai- tre les sources de telle ou telle affirmation, et les r~ferences documentaires que les auteurs pr6c6dents mettent en avant dans leurs tra- vaux. Cette absence d'un appareil critique minimal parait d'autant plus regrettable que l'ouvrage est passionnant et, apparemment, serieux.

La lecture de cette biographie a 6voqu6 chez nous deux r6flexions : la premikre concerne la personnalit6 de la fondatrice, Marie Pousse- pin. C'est une femme de tate, qui tranche sur son milieu d'artisans en ascension sociale, pr6cis6ment par la trempe de son caractbre. Si elle poss~de un charisme, c'est celui de diriger les hommes et de tirer parti des 6v6nements, 6checs comme r6ussites. En deuxikme lieu, on ne peut pas ne pas noter le fort enracinement de sa fondation (education des filles et soins des malades) dans les problkmes et les struc- tures locales, la tendance aussi qu'a la fonda- trice de raccrocher ses initiatives A des politi- ques, des courants ou des tendances locales, provinciales ou nationales. La fagon dont elle tire parti, 6conomiquement, et, s'agissant de sa fondation tout autant que de sa famille, de la campagne colbertienne (et post-colbertienne) en faveur du metier A tisser la soie et la laine a quelque chose d'6blouissant. De meme la manikre dont clle tire parti des < subventions > locales en faveur des ( petites 6coles et des < h6pitaux > ou < hospices pour faire vivre sa congr6gation frappe par sa modernit6. Pour- tant sa conception de l'argent et de la pauvret6 religicuse reste assez traditionnelle. Cette fem- me a le genic de la rationalisation - au sens w6b6rien - dans tous les domaines de l'agir, religicux y compris; ses consoeurs et ses novi- ces durent apprendre que la vie et l'asc~se d'une religieuse sont d'abord affaire de ratio- nalisation de l'existence quotidienne. Une ana-

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

lyse wrbrrienne du cas sc rrvblerait, croyons- nous, intdressantc. Mais lcs sociologucs lisent peu les <<vies de saints > (Marie Poussepin devrait bient6t connaitre les honneurs de la bCatification), et les autcurs de << vies de saints recourent peu A l'interpr$tation sociologique.

Jean Srguy.

72.248 RALSTON (Helcn). Christian Ashrams. A New Religious Movement in Contemporary India. Lewis- ton (N.Y., USA) et Queenston (Ont., Canada), The Edwin Mellen Press, 1987, 154 p., bi- bliogr., index, carte ("Studies in Religion and Society", vol. 20).

L'6tude porte sur les nouveaux ashrams qui se sont d~velopprs depuis la seconde moiti6 du XIXC si~cle A la fois dans l'hindouisme et dans le christianisme. Sociologue (universit6 St Mary A Halifax, Canada) et religicuse, H.R. a visit6, de 1983 A 1985, 20 ashrams hindous, 14 ashrams catholiques, 6 protestants, 8 ortho- doxes et 3 6cum6niques, s~journant dans la plupart d'entre eux (mrthode monographique).

A l'origine, montre-t-clle dans un chapitre sur I'histoire de ce mouvement, se trouvent les rrformateurs ndo-hindous qui veulent revivifier la spiritualitd hindouc tout en modernisant la soci~td indienne : Rammohan Roy, Tagore, Sri Aurobindo, Vivekananda, Gandhi. Au XXe si~cle, I'influence du Mahatma devient pr&- ponddrante et beaucoup d'ashrams sont des foyers du nationalisme et de la < reconstruc- tion sociale (action sanitaire et socialc, r6- formc agraire, promotion des basses castes et des hors-castes). Alors que ce mouvement est n6 de l'impact de l'Occident et du christianis- me sur la soci6t6 hindoue, par un juste retour des choses, c'cst lui qui va exercer son influen- cc sur le christianismc (et sur l'Occident) A partir des anndes vingt.

Fondrs A l'origine par des Europtens puis, de plus en plus, par des Indiens, les ashrams chrrticns sc donnent en g~nrral pour but d'indig~niser la spiritualitd chrCtienne et de contribucr au mouvement d ind~pendance et de d(veloppement. Cc sont en somme de petits centres monastiques mais avec plusieurs par- ticularitrs issues de Icurs modules. A l'image des ashrams hindous, ils sont dirig~s par un leader charismatique meme si seul le Christ

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est consid~rr comme le vrai guru; ils sc d6fi- nisscnt cn rrf~rence aux trois voics hindoucs du salut, la connaissance, la dCvotion et I'ac- tion; leurs 6difices s'inspirent de l'architec- ture hindouc, et leur style de vie, de celui des sannyasin (renongants): robe ocre, r6gime v6grtarien, pratique du yoga, etc. Enfin, ils recherchent le < dialogue avec leurs homo- logues hindous (cf. Monchanin et Le Saux).

Les drveloppements consacr6s A ces em- prunts crois6s sont tres intdressants en meme temps qu'ils font ressortir des diff6rences typi- ques entre confessions chr~tiennes. R6cents (premiere fondation: 1950), les ashrams ca- tholiques privil6gient les voies de la connais- sance et de la d6votion (tout en crrant des services de d6veloppement), ils ne se multi- plient qu'aprbs le concile Vatican II (ouverture au monde, inculturation, dialogue avec les autres religions), leurs gurus sont habituelle- ment mandates par la hiirarchic et ont auto- rite sur la communaut6 dont le noyau perma- nent est constitu6 de c6libataires. Plus anciens (des 1917), les ashrams protestants mettent l'accent sur la voic de l'action en affinit6 avec l'ascrtisme intra-mondain, au service du combat pour l'indrpendance et la ( recons- truction socialea (h6pitaux, 6coles, etc.), ils sont assez autonomes, ils sont dirig~s plut6t collectivement et ils sont structurres autour d'un groupe de families (ils sont souvent 6van- g=liques). Quant aux ashrams de l'Eglise sy- rienne orthodoxe (1918), ils ont en g6ndral pouss6 le moins loin l'indig6nisation et l'enga- gement.

Selon l'auteur, ce mouvement semble au- jourd'hui A la recherche d'une nouveau souf- fle en raison de la scularisation de la sociitd indienne et des in6vitables effets de routinisa- tion, voire (ashrams hindous, surtout) de bu- reaucratisation. Certains ashrams sont en fait des centres religieux polyvalents (6coles, h6pi- taux, services sociaux, etc.), d'autres se sont lids A des mouvements sociaux (de promotion des basses castes et des hors-castes). Le rrveil du communalisme (divisions religicuses) les rend, semble-t-il, plus fragiles et plus neces- saires, cars ils sont le principal vecteur du dialogue inter-religicux. Cette dtude prrsente le grand int~rt de nous faire connaitre les diverses facettes de cct important mouvement mais on aurait 6galement souhait6 en savoir plus sur les caractdristiques de son public et sur son ampleur rnelle dans l'ensemble de l'Inde.

Yves Lambert.

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