Maroc 2015 Selon Les Nations Unies

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rapport déttaillé sur les grandes agrégats des pays du MENA et principalement le Maroc

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  • MAROCmars 2015

    PROFILDE PAYS

    11STST

    Imprim Addis-Abeba (thiopie) par le Groupe de la publication et de limpression de la CEA, Certifi ISO 14001:2004.

    mars 2015

    Mettre lAfrique en avant

    111STST ST

    Les profils de pays ont pour objectif principal de permettre la Commission conomique pour lAfrique (CEA) de produire et de diffuser des analyses sur les politiques ainsi que des recommandations en vue de la transformation conomique qui favorisent la croissance et le dveloppement social, renforcent lintgration rgionale, la planification du dveloppement et la gouvernance conomique, et attnuent les risques potentiels. Au cours de llaboration des profils de pays, il sera ncessaire de procder, de faon continue, la collecte et lharmonisation des donnes et de linformation sur les pays, dagrger les indicateurs pour les communauts conomiques rgionales et dautres groupements de pays, et danalyser les tendances afin dtablir des prvisions prcises.

    Les profils de pays de la CEA se caractrisent principalement par le fait quils se fondent sur une mthodologie rationnelle, reposant elle-mme sur la collecte conjointe de donnes auprs de sources nationales crdibles, notamment les offices statistiques nationaux, les ministres des finances et les banques centrales et quils sont priodiquement publis en temps opportun. Ils sont destins de nombreux clients dont les Etats membres, les universitaires, les dcideurs, la socit civile et les analystes, quils se trouvent en Afrique ou ailleurs.

    PREUVE DBATTRE

  • MAROCmars 2015

    PROFILDE PAYS

  • CommandesPour commander des exemplaires du Profils de pays - Maroc, veuillez contacter :

    Section de publicationsCommission conomique pour lAfriqueB.P. 3001Addis-Abeba, thiopie

    Tl: +251-11- 544-9900Tlcopie: +251-11-551-4416Adresse lectronique: [email protected]: www.uneca.org

    2015 Nations UniesAddis-Abeba, thiopieTous droits rservsPremier tirage : mars 2015

    ISBN : 978-99944-61-55-4eISBN : 978-99944-62-55-1 Toute partie du prsent ouvrage peut tre cite ou reproduite librement. Il est cependant demand den informer la Commission conomique pour lAfrique et de lui faire parvenir un exemplaire de la publication.

    NoteLes appellations employes dans cette publication et la prsentation des donnes qui y figurent n'impliquent de la part de la Commission conomique pour lAfrique aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorits, ni quant au trac de leurs frontires ou limites, ni quant leur systme conomique ou leur stade de dveloppement. Les dsignations dvelopp , industrialis et en dveloppement nont quune fin statistique et ne constituent pas une apprciation du stade de dveloppement atteint par tel pays ou telle rgion.

    Design de la couverture : Carolina RodriguezMise en page: Yaphet Lijalem

    Commission conomique des Nations Unies pour l'Afrique

  • Profil de pays - Maroc iii

    Table des matiresRemerciements vNote sur la classification des sources de donnes viLe Maroc en bref 1Vue densemble 2Performance conomique 2Mesure de la dynamique et des processus dintgration rgionale 9La transformation sociale au Maroc 11Transformation structurelle thmatique 18

    Tableaux1. Exactitude des prvisions du Fonds montaire international (FMI), de lconomiste

    Intelligence Unit (EIU), de la Banque africaine de dveloppement (BAD) et du Dpartement des affaires conomique et sociales (DAES) pour lanne en cours 5

    2. Notation des donnes par les institutions internationales 53. volution de Indice africain de dveloppement social de 2001 et 2011 14

    Figures1. Croissance annuelle Moyenne du PIB du Maroc, 2010-2015 32. Ecart entre les prvisions de croissance et la croissance relle 43. Inflation annuelle au Maroc, 2010-2015 64. Soldes globaux du Trsor en pourcentage du PIB, 2011-2015 75. Part de linvestissement brut en capital fixe dans le PIB ( gauche) et de lIDE dans

    linvestissement brut en capital fixe ( droite) 86. Extrme pauvret et pauvret alimentaire au Maroc 117. La rpartition de la subvention par produits en % (janvier - septembre 2013) 12

    Encadrs1: De nouvelles filires vertespour soutenir la croissance et crer des emplois: 192: Contraintes environnementales des secteurs conomiques clefs 203: De nouveaux instruments de financement en cours de mise en place 224: Exemples de fonds spciaux et dinstruments conomiques 235: Principaux programmes sectoriels mis en uvre pour promouvoir l'conomie verte 256: Le programme de dveloppement des nergies renouvelables 267: La filire des batteries automobiles uses 27

  • Profil de pays - Maroc v

    RemerciementsLe profil de pays du Maroc a t tabli sous la direction gnrale de Karima Bounemra Ben Soltane, Directrice du Bureau sous-rgional de la CEA en Afrique du Nord, et la supervision directe de Nassim Oulmane, Chef du Centre de donnes sous-rgional. Lquipe de rdaction tait compose dAbdoul Kane, Chef du groupe thmatique de lInitiative sous-rgionale, Omar Ismael Abdourahman, Zoubir Benhamouche, Houda Mejri, Marieme Bekaye, Isidore Kahoui, Ochozias Gbaguidi, Abdoul Kane, Houda Mejri, Aziz Jaid et Mohamed Mossedek. Les membres de lquipe de rdaction tiennent remercier leurs collgues du Bureau sous-rgional pour leur contribution.

    Nous souhaitons galement saluer le rle de coordination densemble dAbdalla Hamdok, Secrtaire excutif adjoint de la CEA, et le prcieux soutien de Francis Ikome du cabinet du Secrtaire excutif adjoint.

    Nous sommes reconnaissants au Centre africain pour la statistique, la Division de lintgration rgionale, du commerce et de linfrastructure, au Centre africain pour les politiques commerciales, la Division des politiques de dveloppement social, au Centre africain pour le genre et le

    dveloppement et la Division des politiques macroconomiques de la CEA pour leur assistance sagissant des travaux statistiques, des analyses et des commentaires. Lquipe de rdaction a galement bnfici de donnes fournies par le Haut Commissariat au Plan du Maroc et dautres organisations et institutions intergouvernementales et internationales.

    Des remerciements spciaux sont adresss aux participants la session annuelle du Comit intergouvernemental dexperts pour lAfrique du Nord, qui sest tenue Rabat du 3 au 6 mars 2015; leurs prcieuses suggestions et observations nous ont permis damliorer la qualit du profil de pays.

    Enfin, nous tenons remercier Jim Ocitti, Directeur de la Division de linformation et de la gestion des connaissances de la CEA, de lappui fourni la Section des publications pour ldition, la traduction, le traitement de texte, la conception graphique et limpression du prsent profil de pays, et Carolina Rodriguez qui a inspir la conception de la couverture.

  • Profil de pays - Marocvi

    Note sur la classification des sources de donnes Les sources des donnes figurant dans la page rcapitulative le Maroc en bref et dans le tableau des prvisions, ont t classes comme tant bonnes satisfaisantes ou amliorer. Elles sont donc indiques par un code de couleur.

    Pour chaque statistique, les sources des donnes figurant dans la page rcapitulative ont t values du point de vue de la transparence et de laccessibilit. Lvaluation a pris en compte la ponctualit, la reproductibilit, la citation, et la disponibilit des donnes dans le domaine public. Concernant la ponctualit, nous avons vrifi que les donnes pour lanne la plus rcente, taient disponibles. Pour valuer la reproductibilit, nous avons dtermin que des mthodologies taient disponibles auprs de la source de donnes et que les mtadonnes taient suffisantes pour permettre aux chercheurs

    de comprendre comment les statistiques ont t produites. Le critre de la citation a servi dterminer la clart de la source de donnes, quelles proviennent des offices nationaux de statistiques ou dinstitutions internationales. Finalement, le critre du domaine public a permis de savoir que les donnes se trouvaient dans une base de donnes accs ouvert facilement accessible. Nous avons galement prsent un index numrique indiquant la source de chaque statistique.

    Le tableau de prvision des donnes a t class du point de vue de la transparence et de laccessibilit des donnes, ainsi que de la prcision des prvisions, pour chaque institution internationale choisie. Les notes prennent en compte la reproductibilit, la ponctualit, lhistorique, la source et le format des donnes, leur disponibilit dans le domaine public et la prcision des prvisions.

  • Le Maroc en bref ClassementsIDH 129/187 (2013) R

    Indice dingalit entre les sexes 92/149 (2013) R

    Index Ibrahim pour la gouvernance africaine 14/52 (2014) L

    Facilit de faire des affaires 71/189 (2015) I

    Perception de la corruption 80/175 (2014) M

    Indicateurs dmographiques clefsPopulation (en millions) 33,9 (2014) E

    Enfants (0-14 ans) 9,5 (2014) E

    Adultes (15-64 ans) 22,7 (2014) E

    Plus de 65 ans 1,7 (2014) E

    Population urbaine (en %) 60,0 (2014) E

    Taux de croissance 1,41 (2014) E

    Taux brut de natalit (pour 1 000) 23,2 (2014) ETaux brut de mortalit (pour 1000)

    6,3 (2014) E

    Indice synthtique de fcondit 2,8 (2014) EEsprance de vie la naissance (en annes)

    70,8 (2014) E

    ducation et emploiTaux dalphabtisation (15-24 ans) (en %)

    83,2 (2015) N

    Taux de scolarisation nette dans le secondaire (en %)

    56,0 (2012) N

    Filles (en %) 53,0 (2012) N

    Garons (en %) 58,8 (2012) NRatio emploi-population (total) (en %)

    43,8 (2013) O

    Taux de chmage (en %) 9,7 (2014) O

    Taux de chmage des jeunes (en %) 20,1 (2013) B

    Population en dessous du seuil international de pauvret (1,25 dollars/jour) (en %)

    0,3% (2011) B

    SantPourcentage des enfants de moins de 5 ans en insuffisance pondrale

    3,1 (2011) D

    Prvalence de la sous-alimentation (en %)

  • Profil de pays - Maroc2

    Vue densembleLa croissance conomique continuera dtre soutenue par la demande intrieure en 2014 dont la contribution sera toutefois moindre quen 2013. Quant la demande extrieure nette, sa contribution la croissance du PIB devrait rester ngative, et ce en dpit de lamlioration anticipe de la demande mondiale adresse au Maroc.

    La question du financement de lconomie constitue un dfi majeur pour maintenir la dynamique de croissance que connat le Maroc. La poursuite des rformes lances, savre indispensable pour freiner laugmentation des dpenses publiques, notamment la rforme de la Caisse de compensation, qui subventionne les produits ptroliers et de premire ncessit.

    Le Maroc a su construire les fondements du dveloppement long terme de son conomie grce aux efforts dinvestissement dans linfrastructure conomique et sociale et la promotion de secteurs forte valeur ajoute, notamment lconomie verte afin de mieux exploiter le potentiel en ressources naturelles et dassurer une stabilit macroconomique plus grande.

    Performance conomiqueEvolution conomique positivedans un contexte rgional peu favorableEn 20151, lconomie marocaine devrait enregistrer une hausse de la valeur ajoute agricole ainsi quune lgre reprise des activits non agricoles, soutenue par la

    1 lments du Budget conomique exploratoire 2015, HCP juin 2014 et Note de conjoncture du MFE juin 2014.

    consolidation de la demande intrieure et par lamlioration de la demande mondiale adresse au Maroc. Grce au rebond du secteur agricole, qui a atteint 5,1 % durant le premier trimestre de 2015, et laugmentation de la demande intrieure, la croissance conomique devrait atteindre un taux de 4,8 % en 20152. En 2014, la croissance conomique a flchi 2,6 % contre 4,4 % en 2013.

    Cette dclration est due la contribution ngative du secteur primaire la croissance globale, aprs une campagne agricole exceptionnelle en 2013. Limpact de cette baisse de la croissance du secteur primaire a cependant t attnu par la progression soutenue de la production des autres cultures et des activits agricoles, notamment larboriculture, les cultures marachres et llevage. La valeur ajoute du secteur primaire atteindrait 1,7 % en 2014 aprs avoir connu une forte progression de 18,7 % en 2013. Par contre les secteurs secondaire et tertiaire contribuent positivement la croissance, grce la reprise dans le secteur minier et dans la construction (y compris les travaux publics), une consolidation de la croissance des industries manufacturires, en particulier lagroalimentaire, de lautomobile et laronautique, et la bonne tenue de lindustrie touristique et lintensification des activits dans les domaines des tlcommunications et le dveloppement des services aux entreprises. La valeur ajoute cre par les secteurs secondaire et tertiaire sest accrue de 3 % en 2014 contre 0,3 % en 2013 et de 3,7 % contre 2,7 % en 2013, respectivement.

    2 Il sagit de la fourchette basse des prvisions, qui varie fortement, notamment du fait de lincertitude qui plane sur la production agricole et la conjoncture en Europe, principal partenaire commercial.

  • Profil de pays - Maroc 3

    Pour ce qui est de la demande globale, la consommation des mnages a augment, grce la stabilit des prix la consommation et une relative amlioration des revenus des mnages, qui ont bnfici de limpact significatif de la bonne campagne agricole 2013/2014, des transferts effectus par les Marocains rsidant ltranger, de lamlioration de la situation du march du travail et de laugmentation des crdits la consommation. Toutefois, dteignant sur ce tableau positif, les importations des entreprises en biens dquipement ainsi que linvestissement direct tranger ont baiss. Globalement, la consommation des mnages a enregistr une croissance en volume de 3 % contre 3,7 % en 2013 et contribu pour 1,8 point de pourcentage la croissance du PIB contre 2,2 points en 2013. Quant la consommation finale nationale, sa contribution a t de 2,4 points contre 2,9 points en 2013. La formation brute de capital fixe (FBCF), pour sa part, a bnfici de laccroissement des investissements programms dans le secteur public pour lanne 2014 et de la lgre amlioration prvue des crdits lconomie, afin dappuyer les initiatives en matire

    dinvestissement priv. La FBCF sest accrue saccrotre de 0,8 % en 2014, contre 0,2 % en 2013 et a contribu pour 0,6 point la croissance globale contre 0,1 point seulement en 2013.

    Prvisions et analyse des risquesSelon les prvisions, aprs la mauvaise anne agricole de 2013/2014, lconomie nationale devrait connatre en 2015 une lgre amlioration des activits agricoles et la poursuite de la lgre reprise des activits non agricoles, soutenue par la consolidation de la demande intrieure. Au total, la croissance conomique nationale devrait tre de 4,8 % en 2015, selon le Haut Commissariat au Plan (HCP). Daprs les prvisions des organismes internationaux, elle oscillerait entre 4,4 et 4,9 %.

    Lcart entre les prvisions et la croissance effectivement ralise, peut parfois tre important. La figure 2 ci-dessous montre lcart entre les prvisions du HCP et celles du Fonds montaire international (FMI) entre 2005 et 2013.

    Figure 1Croissance annuelle Moyenne du PIB du Maroc, 2010-2015

    2010 2011 2012 2013 2014* 2015-P

    Maroc Afrique du Nord Afrique

    -7

    -6-5-4

    -3-2-1

    012

    3

    45

    6

    78

    Source: Donnes nationals, Fonds montaire international et autres sources.P= Prvisions

  • Profil de pays - Maroc4

    On sattend ce que les carts de prvisions demeurent importants en 2015, Ils se sont situs entre 3.7 et 4.9 % en 2014 et sexpliquent essentiellement par les incertitudes entourant la pleine reprise conomique en Europe3, laugmentation des revenus touristiques et les rsultats de la campagne agricole.

    Pour valuer la prcision des prvisions tablies par les prvisionnistes, on fait appel aux diffrentes mthodes exposes plus haut. Il convient toutefois de souligner que lcart absolu moyen est dpendant de lchelle et ne fournit donc pas un repre solide pour juger de lexactitude des prvisions. Par consquent, laccent est mis, dans la figure, sur la technique de dcomposition de Theil afin dvaluer lexactitude des prvisions fournies par les institutions choisies (voir tableau 1).

    3 La politique montaire non conventionnelle de la BCE (assouplissement quantitatif et desserrement du crdit) quelle met en uvre sous la forme dachats dobligations publiques et de mesures destines dynamiser la croissance du crdit, naura dimpact sur la relance que si elle est accompagne dune orientation budgtaire plus expansionniste dans lensemble de la zone euro.

    Concernant le taux de croissance du PIB rel, vu que les rsultats du biais et de la variance ne permettent pas de se faire une ide prcise du mrite relatif dune donne dtermine, cest leffet joint (qui est la somme du biais et de la variance) qui est utilis. Et daprs les rsultats, la plus petite valeur de leffet joint est obtenue avec les donnes fournies par le Haut Commissariat la planification (HCP), soit 0,22, suivie de celle de la Banque africaine de dveloppement (0,25), de celle du Dpartement des affaires conomiques et sociales (0,27), de celle du Fonds montaire international (0,33) et de celle lconomiste Intelligence Unit (0,35). Par consquent, en ce qui concerne le taux de croissance du PIB rel, les prvisions faites par le HCP sont plus prcises que celles tablies par les quatre autres institutions, dans le cas du Maroc, sur la base de lchantillon utilis.

    Sagissant du taux dinflation, llment de biais de la dcomposition des PME est le mme et relativement le plus petit aussi bien pour lconomiste Intelligence Unit que le Dpartement des affaires conomiques et sociales (0,03) compar aux valeurs

    Figure 2Ecart entre les prvisions de croissance et la croissance relle

    2%

    3%

    4%

    5%

    6%

    7%

    8%

    GDP Growth HCP Forecast IMF Forecast

    2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

    Source : Haut Commissariat au Plan et Fonds montaire international

  • Profil de pays - Maroc 5

    donnes par les autres institutions. En outre, llment de variance est le mme et le plus petit relativement pour le Dpartement des affaires conomiques et sociales et la Banque africaine de dveloppement (0,00). En consquence, vu que le Dpartement des affaires conomiques et sociales a les plus petites valeurs pour aussi bien le biais que la variance, les prvisions pour lanne en cours faites par le Dpartement en ce qui concerne le taux dinflation, sont plus prcises que celles fournies par les autres institutions dans le cas du Maroc, sur la base de lchantillon utilis.

    Concernant le solde des comptes courants en pourcentage du PIB, leffet joint de llment

    du biais et de la variance est le plus petit pour la Banque africaine de dveloppement (0,13) comparativement aux autres institutions, (sauf le Dpartement des affaires conomiques et sociales). On voit donc que les prvisions de la Banque relatives aux donnes sur le solde des comptes courants, sont plus prcises que celles fournies par les autres institutions.

    Sources de donnes optimistes et pessimistesAfin dvaluer dans quelle mesure, les prvisions faites pour le Maroc par lconomiste Intelligence Unit, le Fonds montaire international, le Haut Commissariat la planification, le Dpartement des affaires conomiques

    Tableau 1 Exactitude des prvisions du Fonds montaire international (FMI), de lconomiste

    Intelligence Unit (EIU), de la Banque africaine de dveloppement (BAD) et du Dpartement des affaires conomique et sociales (DAES) pour lanne en cours

    FMI EIU BAD DAESCrois-sance

    du PIB

    Infla-tion

    Solde de la

    balance couran-

    te

    Crois-sance

    du PIB

    Infla-tion

    Solde de la

    balance couran-

    te

    Crois-sance

    du PIB

    Infla-tion

    Solde de la

    balance couran-

    te

    Crois-sance

    du PIB

    Infla-tion

    Mean Absolute Devaluation

    0,27 1,62 1,31 0,7 1 2,97 1,9 1,25 3,4 0,8 0,53

    Decomposition of MSE

    1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

    Bias 0,3 0,36 0,2 0,29 0,03 0,05 0,18 0,15 0,06 0,15 0,03

    Variance 0,03 0,22 0,35 0,06 0,19 0,11 0,07 0 0,07 0,12 0

    Covariance 0,67 0,43 0,46 0,65 0,78 0,84 0,75 0,85 0,87 0,73 0,98

    Tableau 2Notation des donnes par les institutions internationales

    Institutions FMI EIU BAD DAES

    Notation Lgende Bien Satisfaisant Pourrait mieux faire

  • Profil de pays - Maroc6

    et sociales et la Banque africaine de dveloppement sont plus optimistes ou pessimistes en ce qui concerne le taux de croissance du PIB rel, linflation et le solde des comptes courants, le rapport utilise pour chaque variable, le nombre relatif des carts par rapport la valeur relle dune variable. Par consquent, le pourcentage de prvisions optimistes (pessimistes) sera gal au nombre total de prvisions optimistes (pessimistes) sur le nombre total de prvisions au cours de la priode considre.

    Il est particulirement intressant de noter que quatre des prvisionnistes (Fonds montaire international, Haut Commissariat la planification, Banque africaine de dveloppement et Dpartement des affaires conomiques et sociales) ont t optimistes quant au taux de croissance du pays, alors que le Fonds montaire international est bien plus optimiste, suivi par le Haut Commissariat la planification,

    la Banque africaine de dveloppement et le Dpartement des affaires conomiques et sociales, tandis que les prvisions de lEconomist Intelligence Unit ont t pessimistes, i.e elles sont infrieures aux valeurs relles. Sagissant du taux dinflation, trois institutions, savoir lEconomist Intelligence Unit, le Fonds montaire international et le Dpartement des affaires conomiques et sociales, ont t pessimistes (prdisant des taux dinflation plus levs que le taux effectif ) et deux institutions (le Haut Commissariat la planification et la Banque africaine de dveloppement) nont t ni optimistes, ni pessimistes. Concernant le solde des comptes courants en tant que pourcentage du PIB, les rsultats montrent que toutes les institutions ont t optimistes, lexception du Dpartement des affaires conomiques et sociales.

    Lanalyse de risques des projections conomiques se fonde donc sur la capacit

    Figure 3Inflation annuelle au Maroc, 2010-2015

    Maroc Afrique du Nord Afrique

    0

    2.0%

    4.0%

    6.0%

    8.0%

    10.0%

    2010 2011 2012 2013 2014* 2015-P

    Source: Donnes nationales, Fonds montaire international et Economist Intelligence Unit, juin 2014.P= Prvisions

    %

  • Profil de pays - Maroc 7

    du Maroc agir dans les domaines qui sous-tendent lessentiel de sa croissance. Le Maroc doit renverser la tendance la baisse des revenus provenant du tourisme et des envois de fonds et, appliquer efficacement des stratgies de diversification et de transformation structurelle de lconomie, afin de rduire de faon significative la dpendance du pays lgard de lagriculture.

    Inflation, politique montaire et taux de change

    Le ralentissement des prix la consommation se poursuitLvolution de lindice des prix la consommation publi par le HCP pour lanne 20144, indique une lgre hausse de 0,4 % des prix contre 1,9 % en moyenne en 2013. Elle a concern les produits non alimentaires, avec une hausse de 1,6 %, par contraste avec les articles alimentaires dont les prix ont chut de 1,1 %. Les prvisions indiquent que lindice des prix la consommation sera de 0,8 % en 2015, principalement en raison dune bonne saison

    4 Les lments du Budget conomique exploratoire 2015, HCP juin 2014.

    agricole 2014/2015, de lamlioration de la productivit de llevage et de laugmentation de la demande de produits marocains.

    Dans le domaine de la politique montaire, le dficit de liquidits des banques sest attnu vers la fin du premier semestre de 2014 grce laugmentation des rserves internationales nettes, ainsi qu la rduction du taux des rserves montaires, pass 2%. Corrige des effets saisonniers, la masse montaire a augment de 4,2 % au dbut du deuxime trimestre de 2014 contre 1,6 % en 2013,, continuant samliorer par rapport lanne prcdente (+3,8). Le rythme de progression des crdits bancaires sest galement amlior, passant +4,4% aprs une hausse de 3,9% la fin davril 2013, alors quil a ralenti par rapport celui du mois prcdent (+5,3%). La moyenne pondre des taux interbancaires est tombe 3,02% en mai 2014, soit un recul de 3 points de base par rapport au mois prcdent. Sagissant des crances nettes sur ladministration centrale, leur taux de progression sest ralenti pour se

    Figure 4Soldes globaux du Trsor en pourcentage du PIB, 2011-2015

    -5

    -10

    05

    10

    15

    20

    2530

    3540

    Recettes totales Dpenses totales Solde budgtaire

    2010 2011 2012 2013 2014-P 2015-P

    Sources: Donnes nationales et estimation FMI, mai 2014.P= Prvisions

  • Profil de pays - Maroc8

    situer 8,2% la fin davril 2014 aprs avoir t de 29,4%, un an plus tt.

    Finances publiques

    Les perspectives dallgement du dficit budgtaireLa volont des autorits de rquilibrer les finances publiques a t confirme travers un assainissement des finances moyen terme. Ainsi, les rcentes mesures prises par le Gouvernement pour renforcer le cadre budgtaire et matriser les quilibres macroconomiques, sont en adquation avec les politiques conomiques et les rformes structurelles en cours visant reconstituer les marges de manuvre budgtaire intrieure et extrieure et favoriser une croissance plus forte et inclusive. Au cours du premier semestre de lexercice budgtaire 2014, le Trsor a vu le dficit budgtaire se rduire, passant de 5,4% du PIB en 2013 5 % en 2014. Cette volution sexplique par la baisse des dpenses de compensation, conjugue une augmentation des recettes ordinaires, les recettes non fiscales notamment. De fait, les recettes ordinaires ont augment de 3,5% pour stablir 67,2 milliards de dirhams. Les dpenses de compensation ont, par contre, recul de 5,5% 13,1 milliards de dirhams.

    De leur ct, les dpenses dinvestissement ont augment de 50,1%, atteignant 22 milliards de dirhams.

    Investissement

    Lgre hausse de linvestissement brut en capital fixe En 2014, linvestissement total a lgrement augment, pour stablir 309,5milliardsde dirhams, alors quil tait de 304,4 milliardsen2013. Linvestissement brut en capital fixe devrait galement connatre une lgre hausse et atteindre 33milliardscontre 31,4milliards en2013. Cependant, en termes relatifs, il a baiss, passant de 34,5% du PIB en2013 33,5% en2014.

    Outre les investissements dans lhabitat et linfrastructure, le Gouvernement semploie, dans le cadre de son plan Vision2020, augmenter lIDE dans des secteurs tels que les composants lectroniques, le textile, les services ltranger et le tourisme. Cette dynamique a bnfici de la bonne tenue des missions au titre du budget dinvestissement de ltat, qui se sont tablies plus de 48,3 milliards de dirhams en 2013, les recettes provenant des IDE augmentant de 25,2% pour atteindre 40,2 milliards de dirhams et

    Figure 5Part de linvestissement brut en capital fixe dans le PIB ( gauche) et de lIDE dans linvestissement brut en capital fixe ( droite)

    2011 2012 2013-E 2014-P 2011 2012 2013-E 2014-P0

    10

    20

    30

    40

    Sources: Donnes nationales, EIU, base de donnes du FMI

  • Profil de pays - Maroc 9

    des importations des entreprises en biens dquipement, qui ont augment de 8,2% pour stablir plus de 79 milliards de dirhams, ainsi que de la reprise de lencours des crdits lquipement, qui se sont accrus de 2,4% la fin de 2013 (39,1 milliards de dirhams), aprs avoir enregistr une baisse de 0,8% un an auparavant.

    Le ratio de linvestissement direct tranger dans linvestissement intrieur au MarocCe ratio a augment de 9,4% en2012 11,3% en2013, en raison de la faible augmentation de linvestissement brut en capital fixe, qui est pass de 3,4 milliards de dollars en2012 3,6 milliards en2013, alors que linvestissement tranger direct a rebondi, passant de 2,8milliards en 2012 3,6milliards en2013. Cependant, les perspectives ne semblent pas bonnes et on sattend ce que lIDE baisse environ 3,3 milliards de dollars la fin de 2014.

    changes extrieurs et balance des paiements Concernant le commerce extrieur, le dficit de la balance commerciale est pass 6% du PIB contre 7,6% en 2013. Il devrait passer 6,1% en 2015. Le taux de couverture des importations par les exportations est pass 53,4 % contre 48,4 % lanne prcdente. Sagissant des flux financiers, les recettes voyages ont augment de 3,2 % par rapport mai 2013 et atteint 21,7 milliards de dirhams. Cependant, les transferts dargent par les Marocains rsidents ltranger ont recul de 1,6 % pour stablir 22,7 milliards de dirhams. De mme, les entres dIDE ont baiss de 18% et sont passes 9,5 milliards de dirhams, ce qui sest traduit par une baisse de 42,5% des recettes publiques, passes 11,6 milliards de dirhams et une diminution des dpenses de 76,1 %, qui se sont tablies 2 milliards de dirhams.

    Au dbut de lanne 2014, les exportations se sont accrues de 5,2 % pour se chiffrer 82,2 milliards de dirhams aprs une lgre hausse de 0,8 %, un an auparavant. Les importations ont aussi augment de 3,6% par rapport lanne prcdente. Les hausses les plus significatives concernent les produits alimentaires (19,5%), notamment le bl (35,7%). Les importations de produits nergtiques ont galement augment (4,8%). Hors produits alimentaires et nergtiques, les importations ont quasiment stagn, enregistrant une augmentation d peine 0,5%. Les acquisitions de biens dquipement finis ont baiss de 4,5%. Cette volution est en lien, notamment, avec le recul des importations des machines trier, concasser, broyer ou agglomrer et des vhicules industriels (de 69,7% et de 19,2% respectivement). En revanche, les importations de pices dtaches pour vhicules industriels ont augment de 56,6%.

    Mesure de la dynamique et des processus dintgration rgionale

    LIndice dintgration rgionale en Afrique est conu pour mesurer le degr dintgration de chaque pays en Afrique avec le reste du continent, par rapport dautres pays. La phase de collecte des donnes pour lIndice se poursuit et les rsultats seront prsents au cours du premier semestre de 2015.

    On pourrait toutefois prendre en considration certains indicateurs provenant de lIndice pour le Maroc, mme sils nont pas t mis lchelle, puisquil faudrait disposer de la srie complte des valeurs sur le continent pour ce faire. Comme il ressort des donnes, les changes du Maroc avec aussi bien les pays de lUnion du Maghreb

  • Profil de pays - Maroc10

    arabe (UMA) que dautres pays africains, sont peu dvelopps. Les importations en provenance de lUMA reprsentent 2% du PIB, ce qui est moins que pour tous les autres pays de lUMA lexception de lAlgrie, et peut tre compar avec les 6% en Mauritanie et les 3% en Tunisie et en Libye. Les exportations vers des pays de lUMA reprsentent 1% du PIB, qui nest suprieur qu celui de la Mauritanie. Cela est comparable avec les 4% en Tunisie et les 2% en Libye et en Algrie. Cependant, les changes avec lUMA se dveloppent de faon rgulire depuis 2005 au taux annuel de 14% en valeur.

    Les changes avec le reste de lAfrique sont galement faibles. Les importations en provenance dAfrique reprsentent 3% du PIB du Maroc, plaant ce pays au 47 rang sur le continent. En revanche, les importations en provenance dAfrique reprsentent 113% du PIB au Lesotho et 46%% en Zambie. Les exportations du Maroc vers le reste de lAfrique reprsentent 2% du PIB, ce qui le classe au 37 rang. La Zambie, avec 27% et le Zimbabwe, avec 26% enregistrent les ratios les plus levs, en termes dexportations vers lAfrique. Toutefois, les changes du Maroc avec le reste de lAfrique se dveloppent sensiblement depuis 2005, au rythme annuel de 13% en valeur.

    En examinant les autres indicateurs, la qualit des infrastructures de transport, telle quvalue par le Forum conomique mondial, samliore au taux annuel de 3% ; le Maroc occupe actuellement la 46 place dans le monde sur ce plan. La complmentarit des changes de marchandises en tant quexportateur vers lUMA, est reste relativement stable et cet gard, le Maroc occupe, parmi les pays de lUMA, le deuxime rang aprs la Tunisie alors que la complmentarit des changes

    de marchandises en tant quimportateur partir de lUMA est la plus leve de tous les pays membres, avec 0,4. pour ce qui est de la CEM en tant quexportateur vers lAfrique, il occupe un rang lev, savoir sixime ex-aequo sur le continent, tandis que sur le plan de la complmentarit des marchandises en tant quimportateur partir de lAfrique, il est premier ex-aequo.

    En termes de capacits en ressources humaines, la part du budget national consacre lducation, sest stabilise autour de 5,5%.En ce qui concerne la facilit avec laquelle on fait des affaires, le Maroc est pass de la 87 place la 95 entre 2012 et 2013. Cependant, le Maroc a lgrement dcroch, sur le plan de la facilit du commerce transfrontalier, passant de 81 83.

    Concernant louverture du pays dautres pays africains, les rsultats pourraient tre meilleurs. En effet actuellement, les ressortissants de 9 pays seulement peuvent entrer dans le pays sans visa et les citoyens de 12 autres pays pouvent obtenir leur visa larrive. Le Maroc a rcemment renforc son engagement traditionnel et sa prsence dans lconomie africaine et a intensifi le niveau de la coopration conomique et des investissements sur le continent. Plusieurs secteurs sont impliqus dans ce processus. Le secteur des tlcommunications, avec la prsence de Maroc Tlcom en Mauritanie (Mauritel), au Burkina Faso (Onatel), au Mali (Sotelma), au Gabon (Gabon Tlcom) ainsi que le secteur bancaire, notamment travers la Banque Attijariwafa, la Banque populaire et la banque BMCE, prsentes dans 19 pays africains. Dautres grands groupes marocains comme Addoha, Alliances, Saham, Managem et lOfffice national de llectricit et de leau potable (ONEE) sont dimportants oprateurs dans plusieurs pays du continent.

  • Profil de pays - Maroc 11

    La nature des investissements effectus par les oprateurs marocains, fortement orients vers les services, indique une dynamique dinvestissements futurs plus significatifs. Le secteur financier, en particulier, peut jouer un rle capital pour dautres acteurs et oprateurs, grce sa capacit faciliter les flux financiers associs de tels investissements.

    La transformation sociale au Maroc Les tendances de la situation sociale

    Dveloppement humainDepuis les annes 80, le Maroc a effectu des investissements publics consistants dans le dveloppement humain, notamment dans la sant, lducation et lalimentation. Ces investissements lui ont permis de

    rduire sensiblement le dficit en matire de dveloppement humain, avec un IDH qui est pass de 0,351 en 1980 0,491 en 2000 et 0,617 en 20145.

    ChmageLe taux de chmage au Maroc, qui avait progress de 9% en 2012 9,2% en 2013, sest aggrav, passant 9,9% au premier trimestre de 20146. Le taux de chmage des jeunes (personnes ges de 15 24 ans), est pass de 18,6 20,1%. Lanalyse de la population active en chmage permet de dgager trois caractristiques principales: (i) cest un phnomne plus urbain que rural puisque quatre chmeurs sur cinq (80,9%) sont des citadins; (ii) ce phnomne touche plus les jeunes que les personnes ges car prs de deux chmeurs sur trois (62,7%) sont gs de 15 29 ans, et (iii) un chmeur sur dix (11,4%) est un diplm universitaire.

    Le secteur des services est le principal crateur demplois en milieu urbain tandis

    5 Rapport des nations unies sur le dveloppement humain(2014).6 LA SITUATION DU MARCH DU TRAVAIL AU PREMIER TRIMESTRE DE LANNE 2014, NOTE DE LA HCP.

    Figure 6Extrme pauvret et pauvret alimentaire au Maroc

    1999 2001 2007 2011 2015 1985 2001 2007 2011 20150,0

    0,5

    1,0

    1,5

    2,0

    2,5

    3,0

    3,5

    Cible Pauvret extrme en % Cible Pauvret alimentaire en %

    0,0

    1,0

    2,0

    3,0

    4,0

    5,0

  • Profil de pays - Maroc12

    quen milieu rural, ce rle revient au secteur de lagriculture, des forts et des pches. Le secteurindustriel qui actuellement, ne contribue pas assez la cration demplois, est le secteur sur lequel table le pays pour augmenter lemploi, notamment en faveur des jeunes.

    Pauvret Le Maroc a, en lespace des 20 dernires annes, pratiquement radiqu la pauvret extrme et rduit considrablement la pauvret relative. Le taux dextrme pauvret est de 0,1 % en milieu urbain et de 0,5 %, en milieu rural. La pauvret relative a, quant elle, t rduite de plus de moiti ces dix dernires annes. En effet, entre 2001 et 2011, le taux de pauvret relative a t rduit de 59,5 % lchelle nationale, soit un recul de 15,3 % 6,2 %7.

    Les politiques de dveloppement social

    Les investissements publics dans le dveloppement socialLa part des secteurs sociaux, en tant que pourcentage du budget national, sest accrue

    7 Rapport national sur les OMD, 2012-PNUD.

    de 52,8 % entre 1994 et 2012, passant de 36 55 %. Sur les 20 dernires annes, les progrs les plus significatifs ont t raliss dans les secteurs de la sant et de lducation.

    LInitiative nationale pour le dveloppement humain (INDH)LInitiative nationale pour le dveloppement humain (INDH), qui comporte deux phases - 2005-2010 et 2011-2015 - est un programme denvergure nationale visant lutter contre la pauvret, la prcarit et lexclusion. Il dispose dune enveloppe de plus de 3,3 milliards de dollars, finance par lEtat hauteur de prs de 60%, le reste tant couvert par des contributions des collectivits locales et des agences internationales.

    Le Rgime dassistance mdicale (Ramed). Le Rgime dassistance mdicale (RAMED) lanc en 2008 est un programme qui permet la population la plus dmunie, de bnficier dune couverture mdicale et de la gratuit des soins et de prestations mdicales dans les centres de sant et hpitaux publics. terme, il couvrira 26% de la population, soit 8,5 millions de personnes.

    Figure 7La rpartition de la subvention par produits en % (janvier - septembre 2013)

    35 %

    56 %

    9 % Produits ptroliers Butane gaz Sucre

  • Profil de pays - Maroc 13

    La politique de subvention des produits de premire ncessit La politique de subvention des produits de premire ncessit couvre des produits tels que le sucre, les huiles alimentaires, les produits ptroliers, le gaz butane), sadresse tous les rsidents. Il a cot ltat, en 2013, 46 milliards de dirhams (5,7 milliards de dollars), ce qui reprsente prs de 13% du budget national.

    Lanalyse des dpenses de compensation entre les diffrents produits subventionns pour la priode allant de janvier novembre 2013, montre que les produits ptroliers viennent en premire position, reprsentant presque 56% des dpenses, suivis par le gaz butane (35%) et le sucre (9%).

    Le systme de subvention actuel nest pas optimal du fait quil profite tout le monde et particulirement aux nantis, ce sont ceux qui consomment le plus de gaz butane, de carburant et de sucre. Il est estim que seuls 9 % du total des subventions profitent au quintile le plus pauvre de la socit marocaine, et 43 % au quintile le plus riche. Le contraste est encore plus frappant dans le cas des subventions sur le gasoil, 75 % de celles-ci profitant au quintile le plus riche.

    La rforme du systme de subventionLes subventions sont lune des causes majeures du dficit budgtaire et le pays sest engag rformer son systme de subventions. Il a introduit, en septembre 2013, un systme dindexation des produits ptroliers sur les cours internationaux. Lobjectif principal est de rduire le poids des subventions 3 % du PIB dici 2016 mais de faon progressive afin dattnuer les rpercussions sociales de la rforme.

    La mise en place dun systme de transferts directsLes autorits envisagent de remplacer le systme actuel de subvention par des transferts directs sous la forme de versements mensuels aux mnages les plus ncessiteux. Le Gouvernement a paralllement intensifi et largi les programmes sociaux existants, notamment ceux en faveur des groupes vulnrables tels que les enfants, les veuves faible revenu et les personnes handicapes.

    Les principaux dfis sociaux et la transformation sociale structurelleLe Maroc a ralis des progrs considrables sur le plan du dveloppement humain mais il accuse un certain retard par rapport ses voisins, ne se positionnant qu la 129me place selon le classement de lIHD 2014, derrire la Tunisie (90me) lAlgrie (93me), et lEgypte (110me).

    Le chmage chronique, notamment des jeunes hommes et femmesLe taux de chmage des jeunes reste lev, autour de 19%, alors que la moyenne nationale est de 9,9%. Tous les jeunes ne sont cependant pas logs la mme enseigne et ce sont les jeunes en milieu urbain (gs de 15 24 ans) qui connaissent le taux de chmage le plus lev (35,2%). Le chmage est galement lev chez les diplms universitaires (22,5%).

    Les femmes, se heurtent plus que les hommes, plus de difficults sur le march du travail. En effet, malgr les grandes avances en termes dducation, de sant, de rduction du taux de fcondit et une participation accrue la prise de dcision, seules 25 femmes sur 100 sont actives contre 73 hommes. De mme, le chmage touche 46,2% des jeunes citadines contre 33,1% des jeunes hommes.

  • Profil de pays - Maroc14

    Les ingalits rgionales continuent de freiner les progrs sociauxSi le modle conomique et de dveloppement a permis au pays de rduire de faon notable la pauvret absolue, il na pas, pour autant, permis de rduire la pauvret relative et les ingalits entre les rgions. La disparit entre les taux de pauvret et de chmage rgionaux, indique que les bnfices de la croissance ne sont pas rpartis de manire quitable entre les rgions. Par exemple, les zones ctires sont conomiquement plus dynamiques et sont moins touches par la pauvret que les zones montagneuses et les rgions du sud arides o se trouve la plus grande partie de la population vivant sous le seuil de pauvret. La Rgion du Grand Casablanca, qui ne couvre que 0,23 % du territoire national, abrite 15 % de la population totale, et contribue hauteur de 30% au PIB national.

    Lexclusion humaine: une entrave au progrs socialLa CEA a labor lIndice africain de dveloppement social (IDS), afin daider les tats membres valuer leur position actuelle ainsi que les progrs raliss en matire de rduction de lexclusion humaine. LIDS permet de produire une estimation de lenracinement des pratiques dexclusion dans les six grands domaines du bien-tre

    tout au long de la vie, en tablissant un paramtre mesurable qui permet de suivre les carts entre les personnes qui bnficient pleinement du dveloppement et celles qui en sont exclues dans chacun des domaines en question8. LIDS peut galement servir analyser lincidence diffrentielle de lexclusion selon les zones gographiques, ou encore le sexe. A titre exprimental, lIndice a t dploy dans un certain nombre de pays pilotes dont le Maroc, afin de recenser les faits dexclusion entre les diffrentes zones gographiques. Les valeurs pour lindice vont de 0 6. Une valeur infrieure 2,5 rvle un niveau dexclusion humaine faible, elle indique un niveau dexclusion moyen si elle se situe entre 2,5 et 3,5 et un niveau dexclusion lev si elle est suprieure 3,5.

    Le Maroc avait, en 2001, un indice national de 1,56 et est pass, en 10 ans, 1,102, ce qui reflte un niveau dexclusion relativement faible au dpart et une amlioration de prs de 30%. Nanmoins les valeurs pour les diffrentes rgions , telles que figurant dans le tableau ci-dessus, montrent des disparits entre rgions en 2001, allant de 1,06 pour la rgion Grand Casablanca 2,34 et 2,33 pour la rgion Marrakech - Tensift - Al Haouz et

    8 Mortalit nonatale et infantile, sous-nutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans, taux dalphabtisation, chmage des jeunes (15-24 ans), % de la population sous le seuil de pauvret national, esprance de vie aprs 60 ans

    Tableau 3volution de Indice africain de dveloppement social de 2001 et 2011

    Rgion 2001 2011 Variation %

    Indice global 1,56 1,102 -29,5

    Rgion 7 : Marrakech - Tensift - Al Haouz 2,34 1,140 -51,3

    Rgion 8 : Oriental 1,78 1,121 -36,9

    Rgion 9 : Grand Casablanca 1,06 0,832 -21,8

    Rgion 10 : Rabat-Sal-Zemmour Zar 1,26 0,905 -28,0

    Rgion 11 : DoukkalaAbda 2,33 1,281 -45,0

  • Profil de pays - Maroc 15

    la rgion Doukkala Abda (2,33). En 2011, les valeurs montrent une nette rduction de lexclusion humaine et des disparits entre les rgions, avec les baisses de lindice les plus marques survenant dans les rgions ou il tait de plus de 2 en 2001.

    Indicateur de dveloppement et des ingalits entre les sexes en Afrique (IDISA) : Lgalit entre les sexes au Maroc Le Maroc est lun des pays qui seront couverts par la phase 3 du processus pilote de lIndicateur de dveloppement et des ingalits entre les sexes en Afrique (IDISA), prvue pour la priode 2014-2015. LIndicateur est un outil conu pour prsenter le niveau dingalit existant entre les hommes et les femmes au moyen des carts constats dans les divers indicateurs considrs. Il sagit dun indice composite comprenant deux types dindicateurs. Le premier est lIndice de la condition fminine (GSI), qui mesure les ingalits relatives entre les hommes et les femmes, sur la base dindicateurs quantitatifs dj disponibles sur lducation et la sant, le revenu, lutilisation du temps, lemploi et laccs aux ressources ainsi que sur la reprsentation politique formelle et informelle. Le second est le Tableau de bord de la promotion de la femme en Afrique, qui mesure les progrs raliss en ce qui concerne lautonomisation et la promotion des femmes.

    Pour piloter loutil au Maroc, comme pour tous les autres pays tudis jusquici, il sera cr un conseil consultatif national (CCN) compos de reprsentants des ministres de la promotion de la femme, de la sant, de lagriculture, de lducation, de la justice, ainsi que de loffice national de la statistique, en plus de deux experts indpendants sur les questions de genre et dun reprsentant des ONG. Avec le concours technique du Centre africain pour la femme de la CEA, le CCN sera charg de coordonner ltablissement

    dun rapport national fond sur lIDISA. En attendant la parution du rapport, on trouvera dans le prsent profil de pays un panorama sur lgalit homme-femme au Maroc qui utilise certains des principaux indicateurs provenant de lIDISA.

    a) Egalit entre les sexes au Maroc En ce qui concerne lindicateur des ingalits entre les sexes, le Maroc a t class 92 sur 148 pays en 2013. La valeur obtenue, savoir 0,444 est suprieure la moyenne mondiale (0,463), en dpit de ladoption de nombreuses rformes et politiques publiques concernant lgalit entre les sexes. La rforme la plus importante sur le plan juridique a t la rvision, faite en 2004, du Code de la famille qui, dsormais, consacre lgalit entre les poux et protge les droits des enfants. Le Maroc est partie aux principales conventions internationales sur lgalit entre les sexes, notamment les objectifs du Millnaire pour le dveloppement et la Convention pour llimination de toutes les formes de discrimination lgard des femmes, ayant lev ses rserves sur certains de ses articles. Le Maroc a adopt la Stratgie nationale pour lgalit et lquit entre les sexes ainsi que le Plan gouvernemental pour lgalit 2012-2016 pour lgalit en genre IKRAM). Ladoption en 2006 du processus de budgtisation, de planification et de programmation sensible au genre sinscrit dans le cadre national de rformes qui ciblent, en particulier, les femmes, les groupes dfavoriss et les personnes dmunies.

    b) Education Depuis les annes 80, les filles et les femmes ont un meilleur accs lducation. Pour autant, laccroissement du taux de scolarisation est trs en de des objectifs dfinis par le Gouvernement pour liminer lanalphabtisme dici 2015. Le taux danalphabtisme a baiss de 55% en 1994 36,7% en 2012. Dans les zones rurales, ce

  • Profil de pays - Maroc16

    taux a fortement baiss, de 75% 51,2% au cours de la mme priode. Ce progrs dans le domaine de lalphabtisation est d en partie laccroissement du nombre de bnficiaires des programmes dalphabtisation, qui est pass de 655478 (dont 517985 femmes) en 2006 702119 (dont 587088 femmes) en 2011.Le taux dalphabtisation des jeunes (15-24 ans) sest galement beaucoup amlior, passant de 58% en 1994 84,6% en 2012. Cette amlioration est plus nette chez les filles dont le taux dalphabtisation est pass de 46% 79%, contre 71% et 90,1% pour les garons durant la mme priode.

    Des efforts considrables ont t consentis en faveur de lducation des filles et les disparits entre les filles et les garons se sont considrablement rduites aussi bien au primaire quau secondaire. Le taux de scolarisation nette pour le primaire dans les zones rurales pour les filles, a baiss de 5,3 1,1% entre 2008-2009 et 2011-2012. Le taux dabandon dans les lyces est considrable : pour 100 nouveaux tudiants inscrits au premier cycle, seulement 86 sont arrivs achever lcole primaire en 2011-2012.

    c) Accs linfrastructure sociale de baseLes femmes ptissent plus que les hommes du manque dinfrastructures sociales de base. En milieu rural par exemple, le pourcentage des mnages disposant de llectricit, tait de 83,9% en 2009, et celui des mnages disposant de leau courante, ntait que de 43,4%.

    d) Accs limit aux/Contrle des ressources Les travailleurs non rmunrs constituent environ les trois quarts des travailleurs dans les zones rurales. Pour dautres ressources telles que la proprit des terres et le btail, le logement, et laccs au crdit, il nexiste pas de source officielle de donnes ventiles par sexe. Les femmes chefs dentreprise

    ne reprsentent que 10% des directeurs dentreprise, presque tous se trouvant dans les zones urbaines. Le pourcentage de propritaires de petites entreprises (Enqutes de la Banque mondiale sur les socits en 2007) est peine de 13%. Les ingalits dans laccs la terre sont une cause majeure dingalit sociale et entre les sexes dans les zones rurales.

    e) Travail invisible et emploi prcaire La proportion des femmes actives dans la population active totale au niveau national, tend diminuer, tant passe de 29,2 26,5% au cours de la priode1999-2012. Dans tout le Maroc, le statut le plus courant pour les femmes est celui de travailleuse familiale notamment dans les zones rurales (en 2012, 47,8% de femmes et des filles taient des travailleuses non rmunres; en milieu rural, ce chiffre monte 73,8% contre 23,9% pour les hommes. Les travailleuses indpendantes constituent le deuxime groupe le plus important, reprsentant 19,3% des femmes travailleuses rurales (contre 40,3% pour les hommes), et les femmes salaries viennent en troisime position avec 5,8% contre 31,6% pour les hommes.

    f ) Les femmes aux postes de dcisionLes femmes ont fait leur entre au gouvernement marocain en 1997 quand une femme a t nomme ministre des affaires trangres, mais depuis, le nombre de femmes reste limit (6 sur les 38 membres du Gouvernement). La rforme constitutionnelle de 2011 a accru le nombre de siges rservs aux femmes, qui est pass de 30 sur 325 60 sur 395 siges (15%) en 2011, mais ce chiffre reste en de du quota de 30% que revendiquent les mouvements fministes. Le Code lectoral a t remani plusieurs reprises afin daccrotre la participation politique des femmes (instauration de la loi sur les quotas et dune liste nationale de 30 siges rservs aux femmes au Parlement. En plus de cela, les taux de

  • Profil de pays - Maroc 17

    reprsentation des femmes au sein des conseils locaux, ont t augments, passant de 0,56% 12,26% en 2013.

    g) Des stratgies sensibles au genre pour attnuer la pauvret Au Maroc, des ingalits socioconomiques et entre les sexes considrables subsistent entre zones urbaines et zones rurales. Les femmes sont parmi les groupes les plus vulnrables. Il nexiste cependant aucune stratgie particulire pour amliorer la vie des femmes dans les zones rurales. Les programmes actuels destins attnuer la pauvret et lexclusion dans ces zones, sinscrivent dans le cadre de programmes nationaux ou sectoriels ( savoir lInitiative nationale pour le dveloppement humain du Plan Maroc vert), habituellement financs par des bailleurs de fonds internationaux. Pour relever ces dfis, les efforts doivent porter en particulier sur les moyens de facilitater laccs des femmes aux ressources productives et de financement ainsi que sur la promotion de lgalit entre lhomme et la femme au sein du mnage et dans la communaut. Cela permettra de renforcer lautonomisation conomique et sociale des femmes et de dgager des dividendes plus durables pour raliser un dveloppement inclusif.

    Les dfis venir en termes de dveloppement humain et socialLa transition dmographique et le changement des modes de vie font que le Maroc se trouve confront de nouveaux dfis en matire de sant, avec une augmentation de la population juvnile et un dbut de vieillissement de la population.

    Le problme li la surcharge pondrale: Chez la jeune gnration, on assiste un changement de mode de vie (une alimentation et un manque dexercice qui favorise

    lobsit) qui la prdispose des maladies chroniques trs coteuses dont les symptmes risquent de se manifester court et moyen terme. Au sein de la population adulte 33,7% sont affects par le surpoids (pr-obsit) et 17,5% prsentent une obsit svre. Au total, les estimations du HCP montrent que 10,3 millions de marocains adultes, dont 63,1% de femmes, sont en situation dobsit ou de pr obsit9.

    Le problme li au vieillissement de la population: le pays est confront laugmentation dun certain nombre de maladies lies au vieillissement de la population tels que le cancer, lhypertension artrielle, le diabte, etc. Au Maroc, la part de la population des 60 ans et plus qui tait estime 2,7 millions en 2010, passera 10,1 millions en 2050, anne o elle reprsenterait 24,5% de la population totale alors quelle ne constituait que 8,1% en 201010.

    Les effets combins moyen terme, de la surcharge pondrale dune franche de plus en plus importante de la population et de laugmentation de la part des personnes ges dans la population, se traduiront par une augmentation des dpenses mdicales par tte. Les maladies chroniques qui sont dues au surpoids pondral et au vieillissement sont en gnral plus coteuses que les maladies transmissibles habituelles. Ces deux phnomnes feront que les dpenses de sant seront pousses la hausse, portant plus de pression sur les budgets du pays dj confronts un ralentissement de lconomie, un taux lev du chmage et de niveaux dimposition relativement levs.

    9 Les cahiers du Haut Commissariat au Plan (HCP) sur le vieillissement de la population (N 35 - Mai / Juin 2011),10 Effets sur la situation financire du systme de retraite et sur lvolution macroconomique, HCP, 2012

  • Profil de pays - Maroc18

    Le vieillissement de la population constituera galement moyen et long terme un problme structurel pour les rgimes de retraite et de protection sociale en gnral. Les projections dmographiques montrent que les cotisants aux rgimes de retraite augmenteront un niveau plus faible que les bnficiaires du fait du vieillissement de la population. De fait, le rapport dmographique global des caisses de retraite est pass de 15 actifs pour un retrait en 1980 5,8 actifs en 1993 et 3,9 actifs en 200911.

    Transformation structurelle thmatique Selon les dfis de dveloppement de chaque pays, une analyse mettant laccent sur une question de transformation structurelle spcifique un pays, est faite une fois par an. Dans le cadre de sa stratgie dindustrialisation pour la transformation, le Maroc est trs dynamique dans le domaine de lconomie verte. Dans les futurs profils, les questions porteront sur des domaines plus thmatiques.

    Accrotre les investissements verts, un objectif devenu prioritaireLe Maroc, fort de son engagement politique en matire de dveloppement durable12 semploie rsolument promouvoir lconomie verte. Une Charte nationale13 et une Loi-cadre14 de lenvironnement et du dveloppement durable ont t adopts afin dinscrire toutes les politiques publiques

    11 Effets sur la situation financire du systme de retraite et sur lvolution macroconomique, HCP, 201212 La nouvelle Constitution (juillet 2011) consacre le droit au dveloppement durable et tend les missions du Conseil conomique et social aux questions denvironnement et de dveloppement durable (CESE).13 La Charte nationale de lenvironnement et du dveloppement durable adopte en 2012 vise renforcer lintgration de la dimension environnementale dans toutes les stratgies publiques et sectorielles.14 Loi-cadre 99-12 portant Charte de lenvironnement et du dveloppement durable (janvier 2014).

    dans le cadre dune stratgie nationale de dveloppement durable (SNDD), actuellement en cours de finalisation. Russir la transition vers une conomie verteet acclrer la mise en uvre de la politique nationale de lutte contre le changement climatiquefigurent parmi les enjeux prioritaires de la SNDD.

    Un plan dinvestissements verts a t prsent en marge du Sommet des Nations Unies sur les changements climatiques qui sest tenu New York, en septembre 2014. Des discussions sont en cours pour la mise en place dun Fonds dinvestissement vert (capitaux publics et privs) visant encourager les entreprises lancer des projets durables.

    Une feuille de route sur la croissance verte et le dveloppement territorial a t adopte dans le cadre des travaux du groupe de rflexion15 croissance verte et dveloppement territorial, pilot par le Maroc. Le pays est galement partie prenante de plusieurs initiatives (Global Green Growth Institute, Initiative Partenariat pour laction en faveur dune conomie verte (PAGE)16 et Plan du PNUE pour une comptitivit verte en Mditerrane, lanc en 2008).

    Une stratgie de dveloppement des comptences dans les mtiers verts est en prparationLes opportunits demplois verts ont t soulignes dans plusieurs tudes rcentes, dont celle du Conseil conomique, social et environnemental, qui indique que les investissements projets dans quatre secteurs cls de lconomie verte (nergies renouvelables, efficacit nergtique, gestion des dchets solides et assainissement

    15 Initiative MENA-OCDE pour la gouvernance (2011-2015).16 PAGE est une Initiative conjointe (PNUE, OIT, ONUDI et UNITAR) mise en place pour soutenir les pays dans llaboration de stratgies nationales dconomie verte lhorizon 2020.

  • Profil de pays - Maroc 19

    liquide), dun montant de 20 milliards deuros, devraient permettre la cration de plus de 90 000 nouveaux emplois lhorizon 2020. Pour cela, une politique industrielle claire et un plan daction anticipant les besoins en comptences, est indispensable. Une cartographie des opportunits demploi et dentreprenariat vert, ralise dans le cadre du projet yes green17 confirme en outre lexistence dun potentiel important pour linsertion des jeunes, dont le taux de chmage se situait 20,1% en 2013 pour ceux gs de 15 24 ans (HCP).

    Des entreprises toujours plus engages en faveur de lenvironnement Pour accompagner les entreprises dans cette transition et renforcer le dialogue public-priv, la Confdration gnrale des entreprises (CGEM) a cre la Commission Economie verte (prcdemment Commission Dveloppement durable) dont la mission est dencourager et daccompagner les entreprises dans leur dmarche environnementale et leur adhsion lconomie verte. Elle collabore dans ce cadre, avec le Centre marocain de production propre (CMPP), qui fournit aux industriels une assistance technique et un

    17 Le projet yes green du PNUD appui la formation des jeunes et la cration de trs petites entreprises vertes (projets verts Start-up), en particulier dans les rgions vulnrables de lOriental et de Tanger-Ttouan.

    appui pour la mobilisation de financements. Plus de 55 entreprises membres de la CGEM ont reu le label RSE de la CGEM (Norme Iso 26 000). Ce label cr en 2006, est attribu pour une priode de 3 ans la suite dune valuation mene par un cabinet dexperts indpendants accrdits par la CGEM. Malgr un certain progrs, le nombre dentreprises certifies ISO 14001 (gestion de lenvironnement) est encore insuffisant pass dune vingtaine dentreprises en 2007 une quarantaine en 2013) et comprend essentiellement les grandes entreprises. Selon lAgence internationale Vigeo18, le niveau dengagement des entreprises marocaines en faveur de la RSE, bien que faible est cependant un des plus levs dAfrique, du Maghreb et du monde arabe. Le nombre dtablissements touristiques labelliss clef verte a galement augment; il est pass de 13 en 2008 60 en 2011 mais a lgrement diminu 57 en 2013.

    Les enjeux de lconomie verte au MarocA la diffrence des pays de la rgion, le Maroc a ralis dimportants progrs ces

    18 Lagence Vigeo, cre en 2002 est reconnue comme un leader international de laudit et de la notation en matire de RSE. Elle mesure les performances et les risques de plus de 2500 entreprises cotes dans le monde au regard de six domaines (environnement, respect des droits humains, valorisation du capital humain, engagement socital, thique des affaires et la gouvernance dentreprise), 22 critres et 250 indicateurs.

    Encadr 1: De nouvelles filires vertespour soutenir la croissance et crer des emplois:

    Energies renouvelables (CSP, PV, et olien);

    Efficacit nergtique;

    Assainissement liquide;

    Gestion et valorisation des dchets;

    Aquaculture;

    Filire bois/valorisation du potentiel forestier;

    Plantes aromatiques et mdicinales.

  • Profil de pays - Maroc20

    Encadr 2: Contraintes environnementales des secteurs conomiques clefs

    Secteurs conomiques clefs Contraintes environnementales

    Agriculture: 15 % PIB; Emploie 46 % du total des actifs et 80 % de la population active rurale

    Assure 23 % du total des exportations

    La production cralire couvre 60 % des besoins (anne moyenne); 97 millions quintaux crales (2012-2013)

    1/3 de la production est transforme

    Utilise 80 % des ressources en eau pour lirrigation;

    18,7 % de la consommation nergtique totale (2010)

    Dgradation des sols et pollution des eaux (fertilisants, dchets solides et pesticides)

    31 % des missions globales de GES (Donnes 2004)

    Forte vulnrabilit au changement climatique (agriculture essentiellement pluviale)

    Pche: 2-3 % PIB Production: 1000 000 T (2010)

    Potentiel: ~1,6 MT/an ~500 000 emplois

    Consommation:10kg/hbt/an (moy. mondiale: 17kg/hbt/an)

    Surexploitation des principales espces

    Faible niveau de production aquacole: Pour allger la pression sur les stocks, le dveloppement de laquaculture est envisag avec pour objectif de produire 200.000 T (2020) contre moins de 500 T en 2012 et de crer 50.000 emplois directs

    Phosphates et drivs: 3,5 % PIB (2010). 20 % de la production mondiale (1er exportateur mondial et 3me pays producteur); 24 % du total des exportations (8 millions de T/an). Production estime 19,96 MT (2010)

    Agro-industrie: 30 % de la production industrielle; 100.000 emplois; 5 % PIB et 2 % des exportations (2011)

    Industrie de la pche: 70 % des captures sont transformes (conglation et conserveries) dont 85 % exportes. 58 % des exportations agro-alimentaires; 6,8 % des exportations totales (DEPF, 2011) et ~ 2,5 % du PIB

    80 % des industries sont concentrs sur le littoral et produisent 1,5 MT/an dchets dont 256.000 T sont dangereux. Seuls 23 % des dchets industriels sont recycls (2010) et 4 % utiliss en valorisation nergtique

    988 Mm3/an deaux uses en grande partie rejetes dans le milieu marin sans traitement pralable

    1er secteur consommateur dnergie

    Pas de donnes disponibles sur le niveau de la pollution gnre par lindustrie

    Exploitation forestire: 2 % du PIB agricole; 0,4 % PIB national et 50.000 emplois permanents

    5-7 milliards dirhams/an

    4 % de loffre mondiale de lige (150.000 quintaux/an)

    Fournit des revenus 50 % de la population rurale.

    Fournit 30 % des besoins en bois duvre et dindustrie (600.000 m3/an). Le prlvement du bois dpasse de trois fois le potentiel de la fort.

    18 % du bilan nergtique national (11 millions m3/an soit 4 millions Teq. Ptrole), reprsentant 30 % de la demande nergtique totale (dont 88 % concerne le milieu rural). La dforestation estime 31.000ha/an rduit la capacit de lcosystme absorber le CO2.

    Energie: 3 % PIB; 35.000 emplois

    Extrme dpendance nergtique: 97%

    Accroissement annuel soutenu de la demande: 5 % (nergie) et 7-8 % (lectricit)

    Facture nergtique: 11 % PIB (2011) contre 7,4 % en 2009

    Subventions directes: 5 %PIB (2011)

    Consommation dnergie

    primaire (Mtep/an)

    2009: 15,1

    2011: 17,3

    2012: 17,8

    Intensit nergtique

    2009:0,48

    2011:0,54

    2012:0,54Mix nergtique fortement domin par le charbon, le gaz et le fuel

    plus de 52 % des missions globales de GES (2004)

    ER(hydo, olien et solaire): 7 % de la consommation nationale en nergie primaire dont 6 % hydro et 1 % olien (2010)

  • Profil de pays - Maroc 21

    dernires annes, ayant russi abaisser le niveau de pauvret et diversifier relativement sa structure industrielle. Toutefois, le secteur industriel na pas suffisamment contribu la cration demplois (environ 75 000 emplois durant la dernire dcennie), la croissance de la productivit du secteur agricole reste faible et la mobilisation des connaissances et de linnovation ncessaire pour russir la transition vers une conomie verte, est insuffisante.

    Le contexte environnemental est marqu par une progression continue de la sertification, une fragilisation des espaces forestiers19, une diminution du potentiel des ressources hydriques20, une dgradation accentue des cosystmes fragiles comme les oasis ainsi quune forte vulnrabilit face au changement climatique et aux risques de catastrophes naturelles. Les activits conomiques sont lorigine dimportantes pollutions21 (production dacide phosphorique et dengrais, production de minerais concentrs, utilisation intensive dengrais dans lagriculture, les tanneries industrielles et artisanales, lindustrie pharmaceutique et les industries de transformation). Plus de 90% des rejets liquides industriels et 50% des rejets domestiques sont dverss dans la mer. Le littoral subit les impacts ngatifs dune forte urbanisation et de la concentration des activits conomiques (80% des industries, 53% de la capacit touristique et 92% du commerce extrieur). Les missions de CO2 sont faibles, mais en augmentation22.

    19 La demande nationale de bois-nergie dpasse les 11 millions de tonnes/an et reprsente 30% de la demande nergtique totale. Les 88% de cette demande concernent le milieu rural.20 La disponibilit en eau est estime 730 m3/hab/an (2010) alors quelle tait de 2 560 m3/hab/an en 1960. Cette quantit dj largement infrieure au seuil de stress hydrique fix 1000 m3/hab/an, pourrait chuter 530 lhorizon 2025-2030.21 La moiti des ressources en eau de surface et souterraines sont touches par la pollution (IRES, 2013)22 Les missions de CO2 sont passes de 1,84 TeqCO2/hbt en 1994 2,21 (2000) et 2,51 (2004).

    Le cot de la dgradation de lenvironnement, initialement valu 3,7% du PIB en moyenne, est largement sous estim. Le cot de la dgradation de lair et de ses impacts est valu 3,6 milliards de dirhams/ an soit environ 1,03% du PIB.

    Sur le plan social, le Maroc est parvenu rduire les niveaux de pauvret absolue, mais la population reste trs vulnrable, en particulier dans les zones rurales o vivent les 70% de la population pauvre. Les retombes de la croissance conomique (4,8% en 2013, selon le HCP) et des politiques de dveloppement social restent en-de des attentes en ce qui concerne la rduction des disparits sociales et spatiales. Le chmage demeure lev (9,2% en 2013)23. Une rforme de la politique de subvention (sucre, huiles alimentaires, produits ptroliers, gaz butane) qui a cot lEtat en 2013, 46 milliards de dirhams (5,7 milliards de dollars), soit prs de 13% du budget national, est en cours, lobjectif tant de faire en sorte que les personnes bas revenu en bnficient.

    Lconomie, travers ses grandes composantes (agriculture, industrie, nergie) se heurte de nombreux dfis environnementaux.

    Performance environnementale et politiques en faveur de lconomie verte: une acclration des rformes Le Maroc a ralis des progrs significatifs dans certains domaines comme la surveillance de la qualit de lair24, la lutte contre le rchauffement climatique, lexploitation forestire25, le dveloppement

    23 HCP. Note sur la situation du march du travail en 2013.24 Un projet de loi sur la lutte contre la pollution est en prparation (EPE, 2014).25 On note ces dernires annes une amlioration du rythme de reboisement (40 000ha/an en moyenne contre 25 000 ha/an en 2005).Le Plan directeur de reboisement prvoit le reboisement de 1 million dhectares lhorizon 2030.

  • Profil de pays - Maroc22

    des nergies renouvelables, llectrification rurale26, laccs leau potable en milieu rural, la mise niveau et lducation environnementale. Des efforts sont en cours pour renforcer les infrastructures dassainissement liquide (500 millions de m3 deau use non traits annuellement), la collecte, le recyclage et la valorisation des dchets (4,5 millions de tonnes de dchets solides non traits annuellement), le reboisement dont le rythme est encore insuffisant, lefficacit nergtique, le transport durable, la rationalisation de la consommation en eau et le dveloppement des ressources en eaux non conventionnelles. Des rformes denvergure ont t menes ces dernires annes sur le plan institutionnel, rglementaire et stratgique 27. Le Secrtariat dEtat charg de leau et de lenvironnement a t rig en un Ministre dlgu auprs du Ministre de lnergie, des mines, de leau et de lenvironnement, charg de lenvironnement (2013). Des agences et instituts spcialiss (Agence pour le dveloppement de lnergie solaire et lefficacit nergtique, Agence marocaine pour lnergie solaire, Agence nationale pour le dveloppement de laquaculture, Institut de recherche sur lnergie solaire et les nouvelles nergies)

    26 Le taux dlectrification rurale est pass de 22% (1996) 96% (2009) et 97,4% en 2012.27 La stratgie nationale de leau (2009) ; Le plan daction national de lutte contre le rchauffement climatique (2009) ; Le Plan Maroc Vertpour lagriculture (2008) ; la stratgie Halieutispour la pche (2009) ; La nouvelle stratgie nergtique avec sa composante nergies renouvelables (2009).

    ont t crs. Des projets de villes vertes ont t lancs. Plusieurs valuations environnementales stratgiques (EES) ont galement t ralises, telles que (PNDM, Plan Maroc Vert et Vision 2020 du tourisme en cours). Deux stratgies nationales pour la protection de lenvironnement et pour le dveloppement durable, une stratgie pour lefficacit nergtique, un rapport sur ltat de lenvironnement, une tude sur un systme de comptabilit environnementale28 ainsi que la troisime communication nationale sur le changement climatique, sont en prparation. Un examen des performances environnementales vient dtre achev. Il a port essentiellement sur les limites du dispositif de contrle de la conformit environnementale et la ncessit de renforcer lapplication de la lgislation (par exemple, les textes dapplication du principe du pollueur-payeur), dincorporer les valuations environnementales stratgiques dans la lgislation nationale et damliorer le systme des tudes dimpact sur lenvironnement. Le respect de lenvironnement est dsormais pris en considration dans la nouvelle loi sur les marchs publics (2014). La stratgie du tourisme prvoit des mcanismes financiers de soutien pour accompagner le dveloppement des co-territoires et des produits innovants en matire

    28 La phase diagnostique de ltude sur la comptabilit environnementale a identifi trois comptes pilotes prioritaires : eau, dchets et dpenses environnementales.

    Encadr 3: De nouveaux instruments de financement en cours de mise en place

    Un Fonds pour lefficacit nergtique (FEE), dun capital de 390 millions deuros, destin soutenir lindustrie, le btiment et lclairage public

    Une rforme progressive des subventions lnergie

    Un fonds dinvestissement industriel pour financer la mise en uvre de la nouvelle stratgie (2014-2020). Il sera dot de 20 milliards de dirhams.

    Une cotaxe sur les emballages tait prvue pour 2015

  • Profil de pays - Maroc 23

    de prservation de lenvironnement et defficacit nergtique. Le systme actuel de classement des tablissements touristiques, en cours de refonte, intgrera des normes de durabilit dans les critres obligatoires pour obtenir un classement.

    Pour soutenir sa politique environnementale et les programmes sectoriels qui lui sont lis, le pays a su utiliser les opportunits de

    financement dans le cadre de la coopration internationale et bilatrale, y compris la mobilisation de financements carbone avec 8 projets enregistrs au titre du Mcanisme de dveloppement propre (MDP) (3MtCO2 / an de potentiel dattnuation) et 13 projets en cours de validation (2 MtCO2 / an). Le pays sest galement dot de tout un arsenal de fonds spcifiques et dinstruments conomiques.

    Encadr 4: Exemples de fonds spciaux et dinstruments conomiques Exemples de fonds spciaux Exemples dinstruments conomiques Fonds national pour lenvironnement

    (FNE)*

    Fonds de dpollution Industrielle (FODEP)

    Fonds dassainissement liquide et dpuration des eaux uses

    Fonds de dveloppement nergtique (FDE)

    Fonds Hassan II de dveloppement conomique et social

    Le Fonds national forestier aliment par des taxes (taxes sur les bois imports, recettes forestires) finance les actions de conservation, protection et valorisation de la fort

    Le fonds de financement conjoint avec les banques RENOVOTEL3 ddi la mise niveau des tablissements dhbergement touristique travers le financement des investissements matriel et immatriel, visant lamlioration de la qualit des prestations et la prise en compte des problmatiques environnementales (partenariat entre le Ministre du Tourisme, la Caisse centrale de garantie, le Ministre de lconomie et des finances et la Fdration nationale de lindustrie htelire).

    Subventions pour gnraliser lconomie deau dans le secteur agricole et pour promouvoir le pompage de leau en agriculture partir de lnergie solaire

    Assurance multirisques contre les alas climatiques au profit des petits agriculteurs qui bnficient de sub-ventions pour leurs cotisations.

    Une cotaxe** dont les recettes estimes prs de 157 millions de dirhams annuellement, sont affectes au Fonds national de lenvironnement pour le dveloppe-ment de la filire de recyclage des plastiques

    Mcanisme MoussanadaSiyaha qui vise notamment accompagner (subventions, appui technique) les PME du secteur touristique dans leur dmarche de certification/ co-labellisation, la ralisation daudit nergtique ou encore la mise en place dun systme de gestion environnementale (partenariat entre le Ministre du Tourisme, lAgence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise, le Ministre de lconomie et des finances et la Con-fdration nationale du tourisme).

    Primes pour le renouvellement du parc de transport des marchandises (Loi de finances 2014-2016)

    * Le FNE est un compte daffectation spciale ddi des projets de protection et de mise en valeur de lenvironnement

    ** Ecotaxe sur la vente, sortie-usine et limportation des matires plastiques dont le taux est fix 1,5 % ad valorem. Elle a t institue par la Loi de finances 2013 et est entre en vigueur en janvier 2014.

  • Profil de pays - Maroc24

    Les principaux indicateurs internationaux tmoignent des avances ralises

    81me place/ 178 pays de lIndice de performance environnementale (EPI, 2014);

    5merang des pays dAfrique, aprs la Tunisie (3me rang) et lAlgrie (4me) et avant lEgypte (7me) et la Lybie (10me) de lIndex de performance de larchitecture nergtique mondiale2014;

    Leader (71points), suivi par lEgypte (53 points), la Tunisie (47 points), lAlgrie (45 points), le Soudan (25 points) et la Lybie (20 points), en matire de dveloppement des nergies renouvelables dans la rgion Arabe, selon lIndex AFEX-2013 (Arab Future Energy Index);

    Leader de la lutte contre le rchauffement climatique en Afrique et dans le monde arabe, occupant la 15e place sur 58 pays, soit un gain de quinze places par rapport au classement de 2013;

    La ville de Rabat a t choisie comme ville verte en 2010 - parmi 15 villes dans le monde - dans le cadre de linitiative 100 villes de ONU-Habitat et inscrite au patrimoine mondial de lUNESCO en 2012.

    La nouvelle politique industrielle, une opportunit pour le dveloppement des filires vertesLe nouveau Plan dacclration industrielle (2014-2020)vise porter le PIB du secteur 23% (contre 14% actuellement) et crer 500 000 emplois, au profit des jeunes, notamment. Des mesures seront mises en place pour amliorer la productivit

    et la comptitivit29 des entreprises, particulirement des PME (plus de 90% des activits industrielles) et soutenir lintgration graduelle des TPE: cration dun fonds dinvestissement industriel public, engagement du secteur bancaire, refonte de la charte dinvestissement, cration de liens entre les grandes entreprises et les PME et TPE, grce ladoption dun systme de formation adapte aux besoins. La convergence entre la vision pour une conomie verte et ce nouveau plan, devra tre assure afin de promouvoir les filires vertes prioritaires et renforcer lengagement des entreprises en faveur du dveloppement durable.

    La promotion de linnovation - un enjeu de taille Linnovation est au cur de lintgration industrielle et des enjeux de lconomie verte. Le Maroc est class 84me sur 143 pays selon lIndice mondial de linnovation de 2014, derrire la Tunisie (78me) et devant lEgypte (99me) et lAlgrie (133me). Il occupe la cinquime place en Afrique. Si des progrs sont noter en termes dinfrastructures et de capital humain, les performances du systme national dinnovation restent limites, concernant notamment les domaines des affaires et la sophistication des marchs.

    On note aussi une coordination peu efficace des efforts, un financement insuffisant et un manque de collaboration entre luniversit et les entreprises (faible valorisation des rsultats de la recherche et inadquation des projets aux besoins de lconomie). Les financements affects la recherche scientifique et technique, essentiellement publics, ne dpassent pas 0,8 % du PIB (contre 2,26 % en France et 3,4 % au Japon). Les PME font face un manque de crdits pour financer la recherche. Afin

    29 Au niveau global, dans son classement 2014-2015, le Forum conomique mondial a class lconomie du Maroc 72e sur 144

  • Profil de pays - Maroc 25

    dimpulser linnovation technologique et renforcer la recherche et la formation dans les filires nouvelles, un certain nombre de mesures ont t prises comme lInitiative Maroc Innovation qui vise une augmentation du financement de la recherche (2 % du PIB dici 2020 dont 25 % du priv), la cration dun Fonds de

    soutien linnovation (380 millions de dirhams), la mise en place dune politique de construction de cits de linnovation, le dveloppement de technoples et la cration dinstituts spcialiss de recherche et de formation. En 2011, lOCP a lanc le Fonds pour linnovation en agriculture afin de promouvoir linnovation et lentreprenariat

    Encadr 5: Principaux programmes sectoriels mis en uvre pour promouvoir l'conomie verte

    Plan Solaire (2020) Programme olien intgr (2020)

    Objectif 2020: 5 centrales (totalisant 2000 MW) soit 14% des besoins en nergie lectrique

    Cot global estim 70 milliards dirhams Economie annuelle: 1 million Tep Emissions vites: 3,7 millions tonnes CO2/an Mise en service premire centrale: 2015

    Objectif 2020: 2000 MW soit 14% de la capacit lectrique totale

    Cot global estim: 31,5 milliards dirhams 280MW en exploitation et 720 MW en

    dveloppement Economie annuelle: 1,5 millions de tep Emissions vites: 5,6 millions tonnes de

    CO2/ an. Mise en service du premier parc olien en

    2014.

    Efficacit nergtique (btiment, industrie transport)- 2030

    Programme national dconomie deau dirri-gation

    Objectifs: - conomie dnergie de 12 % (2020) et 15 % (2030) - Rduire les missions de GES de 35% (transports). - Rduire la facture nergtique de 15%- 2030 (ref

    2008) Investissement requis: plus de 21 milliards de DH 40 000 emplois (2020). Cadre rglementaire:

    - Loi 47/09 relative lefficacit nergtique (2010) - Tarification diffrencie (consommation lectrique) - Code defficacit nergtique dans le btiment

    Objectif2030: conomiser jusqu 2 mil-liards de m3/an dont 1.4 Milliards de m3/an au niveau des exploitations agricoles

    Reconversion en irrigation localise de 550.000 ha (2020)

    330.000 ha quips en systmes modernes dconomie deau (2013) soit prs de 24% de la superficie totale contre 11% en 2007.

    37 Milliard dirhams

    Programme national des dchets mnagers et assimils Plan national dassainissement liquide

    Objectifs 2020Taux de collecteDMS: 90% (2020) contre 80% (2013)Taux de recyclage 20% (2020)Dcharges contrles: 100% en zones urbaines (2025)Investissement estim: 37 milliards de DH Plus de 11 000 emplois directs

    Objectifs2020: Taux de raccordement au rseau dassainisse-ment de 80% (urbain) contre 72% (2011);Taux dpuration des eaux uses urbaines de 60% contre 24% (2011).Traiter jusquau niveau tertiaire les eaux uses et les rutiliser 50% en 2020 et 100% en 2030.Investissementestim: 43 milliards de DHPlus de 10.000 emplois directs

  • Profil de pays - Maroc26

    dans les secteurs de lagriculture et de lagro-industrie.

    Des instruments financiers innovants soutiennent le dveloppement des nergies renouvelablesLe programme de dveloppement des nergies renouvelables (ER) ncessite un important financement de plus de 100 milliards de dirhams (environ 10 milliards deuros).Un montant de 1,5 milliard deuros a dj t mobilis auprs de multiples donateurs (Banque africaine de dveloppement, Banque mondiale, BEI, Agence franaise de dveloppement, Kreditanstalt fur Wiederaufbauf et Union europenne) dans le cadre dun partenariat public-priv pour la ralisation de la premire centrale solaire Ouarzazate, qui devrait produire 500 MW en 2017. Les autres centrales seront ralises au cours de la priode 2018-2020. Les montages financiers associent des fonds publics et privs nationaux et trangers et font appel aux mcanismes de financement concessionnels et non concessionnels dans le cadre de la coopration multilatrale et bilatrale. La

    Socit dinvestissements nergtiques (SIE)30 a t cre et un Fonds de dveloppement nergtique, mis en place.

    La rforme en cours des subventions lnergie (introduction en 2013 dun systme dindexation dun certain nombre de produits ptroliers31 sur les cours internationaux) a dj conduit des rductions partielles des subventions sur les carburants utiliss par les vhicules de transport. La tarification de llectricit a t revue la hausse pour tenir compte de la vrit des prix. Lintrt de grandes multinationales telles que GDF Suez, Alstom, Siemens, ACWA Power et des PME du secteur grandit. Selon lobservatoire ANIMA-MIPO, le Maroc a attir en moyenne un projet dIDE par an entre 2003 et 2009, 3 projets en 2010, 4 en 2011 et 7 en 2012. Plusieurs projets de parcs oliens ont t labors dans le cadre dun contrat BOOT. En 2013, GDF Suez et son partenaire Nareva Holding ont lanc la construction du parc olien de Tarfaya dune puissance de 300

    30 La Socit dinvestissements nergtiques est une socit dinvestissement publique cre en 2010, dote dun capital de 1 milliard de dirhams et dont la mission consiste effectuer des prises de participation dans les projets dnergie renouvelable et defficacit nergtique.31 Les produits ptroliers constituent environ 55% des dpenses de compensation.

    Encadr 6: Le programme de dveloppement des nergies renouvelables

    Objectif: Produire 6000 MW (solaire, olien et hydrolectricit) pour atteindre 42% du mix nergtique (2020).

    Investissement: plus de 100 milliards de Dirhams (solaire et olien)

    Economie: 2,5 Millions de Tep

    Emission vites: 9,5 millions de T CO2/ an.

    Importantes rformes institutionnelles et rglementaires dont la Loi 13-09 qui permet la production dlectricit verte par des entreprises prives avec intgration au rseau et interconnexion

    Maximiser le taux dintgration industrielle

  • Profil de pays - Maroc 27

    MW, soit 40 % de la capacit olienne totale du pays. Celui ci a fait lobjet dun contrat dachat dlectricit de 20 ans avec lOffice national de llectricit et des eaux potables (ONEE). Un projet MDP a t mis au point pour la mise en place du parc olien de lusine de cimenterie Lafarge Ttouan. Il couvre 40 % des besoins en nergie lectriquede lusine (38 millions de KW/h) et permet une rduction de 30 000 tonnes de CO2 par an.

    La gestion des dchets mnagers et assimils: intgrer le secteur informel et amliorer les schmas de financementLe Programme national des dchets mnagers (PNDM) vise rduire la production de dchets32, valoriser (par recyclage, compostage et production dnergie) 20% des dchets lhorizon 2020 (contre 10% en 2013) et crer 150 000 emplois en 5 ans. Les filires prioritaires concernes sont: les dchets plastiques, les dchets de papier et carton, les huiles usages, les batteries et les pneus. Une unit de gestion des filires sera cre au sein du Ministre de lenvironnement.

    La gestion des dchets mnagers relve de la comptence des collectivits locales mais

    32 La production des DMA est passe de 5,30 MT (2009) 6,8 MT (2013).

    peut tre dlgue aux oprateurs privs. Ce secteur qui comporte une importante composante informelle non organise est aujourdhui largement sous exploit et ncessite ladoption dun cadre qui donne une visibilit sur les projets futurs, dfinit clairement les responsabilits entre les acteurs concerns (notamment le secteur informel), accorde des incitations aux PME/TPE et saccompagne dun renforcement des capacits techniques et financires visant encourager la cration de micro-entreprises dans les activits du recyclage. Les efforts du Gouvernement sont centrs sur la cration de nouvelles filires et linsertion des acteurs informels. Un plan daffaires a t labor pour soutenir la filire des emballages plastiques et une cotaxe adopte (Loi de finances 2013). Pour la filire des batteries automobiles uses, le cadre rglementaire est en cours de mise en place et une convention de partenariat a t signe entre le Ministre charg de lenvironnement, le Ministre charg des petites et moyennes entreprises et de lintgration du secteur informel et le groupement des producteurs de batteries, en vue de crer un groupement dintrt conomique et de dfinir les mcanismes institutionnels, techniques et financiers. La filire des pneumatiques et la filire des huiles usages sont galement en cours de mise en place. La valorisation nergtique des dchets est encore marginale malgr son

    Encadr 7: La filire des batteries automobiles uses

    Le pays produit 674 000 units de batteries usages/ an soit environ 10 000 T de dchets

    Trois socits spcialises dans la fabrication des batteries vont rcuprer 60% des batteries usages

    Dispositif: Le consommateur retourne la batterie usage lors de lachat dune nouvelle batterie

    ou dpose une consigne de 150 dirhams en cas de non prsentation immdiate de la batterie use (geste co-citoyen);

    Un prlvement de 30 dirhams/ batterie rnove est effectu pour alimenter le FNE

  • Profil de pays - Maroc28

    potentiel important pour le dveloppement. Deux projets de production dnergie partir du biogaz issu des dcharges contrles, sont en cours de ralisation (Fs et Oujda) et un partenariat a t tabli avec les cimentiers pour la co-incinration des dchets. La filire compostage en est au stade de lexprimentation.

    Il ressort de ce qui prcde, quil est important dadopter une stratgie globale de lconomie verte avec des objectifs et des indicateurs prcis et mesurables, tout en poursuivant ladaptation, la mise en cohrence et loprationnalisation du cadre lgislatif afin de faire face aux dfis de lconomie verte.

    La gestion des dchets mnagers relve de la comptence des collectivits locales mais peut tre dlgue aux oprateurs privs. Ce secteur qui comporte une importante composante informelle non organise est aujourdhui largement sous exploit et ncessite ladoption dun cadre qui donne une visibilit sur les projets futurs, dfinit clairement les responsabilits entre les acteurs concerns (notamment le secteur informel), accorde des incitations aux PME/TPE et saccompagne dun renforcement