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Le journal de l’Université du Québec à Montréal Volume XXX Numéro 7 1 er décembre 2003 L UQAM Claude Gauvreau Combattre la mortalité infantile au Sud Grande excitation dans l’univers bactériologique ! Après 14 années d’efforts, le professeur René Roy du Département de chimie et son col- lègue Vicente Verez Bencomo de l’Université de La Havane ont mis au point un nouveau vaccin qui pourrait sauver la vie de milliers d’enfants souffrant de pneumonie ou de mé- ningite, en particulier dans les pays en développement. Ce vaccin, dont les autorités cu- baines viennent tout juste d’approu- ver la commercialisation, s’attaquera à la bactérie Haemophilus influenzae type b, communément appelée la bactérie «Hib». Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la bac- térie Hib provoque, chaque année, en- viron trois millions de cas de maladie grave et entre 400 000 et 700 000 décès chez les enfants âgés de quatre à 18 mois. Elle peut aussi laisser des séquelles neurologiques graves comme la paralysie et la déficience mentale. «Des vaccins contre cette bactérie existaient déjà mais ils étaient trop dispendieux pour une utilisation à grande échelle dans les pays en développement», explique M. Roy. Spécialiste en chimie médicinale et chercheur réputé, René Roy ensei- gnait à l’Université d’Ottawa avant de joindre les rangs de l’UQAM en jan- vier dernier. «Je suis né à Montréal, j’y ai fait mes études et j’avais envie de me retrouver dans un milieu de travail francophone particulièrement dynamique. L’UQAM m’offrait non seulement tout cela mais elle soutient aussi, actuellement, ma candidature pour l’obtention d’une Chaire de re- cherche du Canada en chimie théra- peutique», de raconter M. Roy. Vaccin moins coûteux La bactérie Hib s’attaque aux voies respiratoires et entraîne le dé- veloppement de la pneumonie et de la méningite qui affectent plus parti- culièrement les jeunes enfants, les personnes âgées et les sidéens, en rai- son de la faiblesse de leur système immunitaire, explique M. Roy. «Il existe déjà cinq vaccins anti-Hib com- mercialisés dans différents pays, dont le Canada. Pour les produire, on doit cultiver la bactérie à grande échelle et en extraire la capsule, c’est-à-dire l’espèce de manteau qui l’entoure. Pour notre nouveau vaccin, nous avons resynthétisé en laboratoire les éléments de la capsule, ce qui était nouveau. Puis, nous avons rattaché le vaccin à une protéine porteuse qui a la propriété de stimuler le système im- munitaire.» Ce vaccin synthétique comporte plusieurs avantages et pour- rait même supplanter ceux qui exis- tent déjà, affirme M. Roy. Comme il ne contient aucune composante issue de la bactérie originale, il est moins onéreux, ses effets secondaires sont minimes et il est plus facile d’en contrôler la qualité. L’Université d’Ottawa et celle de La Havane sont les deux détentrices officielles du brevet et se partagent la propriété intellectuelle également. «C’est la première fois, à ma connais- sance, qu’une telle entente intervient entre une université canadienne et une université étrangère», souligne M. Roy. Le vaccin sera produit par une entreprise pharmaceutique cubaine, la compagnie Heber, qui pourra signer des accords internationaux. «Nous espérons que le vaccin sera également mis sur le marché dans d’autres pays d’Amérique latine, en Iran, en Irak, en Afghanistan et en Afrique.» «J’ai rencontré Vicente Verez Bencomo, mon collègue et ami, en 1994, lors d’un congrès scientifique tenu à Ottawa. Vicente travaillait de- puis 1989 à la conception d’un nou- veau vaccin anti-Hib. Malheureuse- ment, les moyens techniques de l’époque n’étaient pas suffisants pour réussir. Mais, un an plus tard, nous avons obtenu des fonds de l’OMS pour un projet de recherche com- mun», relate M. Roy. «L’expertise médicale existe à Cuba et son système de santé est même perçu comme un modèle par plusieurs pays, mais le gouverne- ment cubain est obligé d’investir chaque année plus de deux millions de dollars US pour acheter des vac- cins anti-Hib et doit, en outre, im- porter d’Europe et du Canada plu- sieurs produits chimiques et orga- niques.» René Roy a aussi contribué à la mise au point de trois vaccins syn- thétiques permettant le traitement d’infections d’origine bactérienne et d’autres maladies comme le cancer colorectal. Il est parvenu à synthétiser dans ses laboratoires de nouvelles molécules appelées «glycodendri- mères» pouvant empêcher certaines bactéries d’adhérer aux voies respi- ratoires et intestinales. Il entend éga- lement mener à terme un projet de re- cherche, amorcé en 1998, portant sur le développement d’outils de dé- tection du cancer du sein et même d’un vaccin qui pourrait améliorer le traitement de cette maladie. En sep- tembre dernier, il recevait le presti- gieux prix Melville L. Wolfrom de la Division of Carbohydrate Chemistry de l’American Chemical Society pour l’excellence de ses travaux de re- cherche. Plantes médicinales René Roy, qui a reçu le titre de «pro- fesseur invité de l’Université de La Havane», s’intéresse aux produits na- turels et à leurs propriétés médici- nales. En collaboration avec des cher- cheurs d’Afrique de l’Ouest (Mali, Togo, Guinée), il a obtenu des fonds du Centre de recherche en dévelop- pement international (CRDI) afin de recenser les plantes médicinales les René Roy, professeur au Département de chimie. Photo : Nathalie St-Pierre Suite en page 2 Suite en page 2 Poésie belle et rebelle Il a 28 ans, des yeux de braise, un sourire craquant, une voix chaude et enveloppante. Sous le blouson de cuir, se cache un poète qui ne laisse personne indifférent. À preuve, Benoit Jutras, fraîchement diplômé de la maîtrise en études littéraires, a vu son premier recueil, Nous serons sans voix, être couronné du prix Émile- Nelligan. Cette suite de poèmes en prose, fruit de son mémoire-création, lui a également valu d’être finaliste, cette année, pour le prestigieux prix du Gouverneur général. Les honneurs le rejoignent, bien sûr, mais il n’a pas la grosse tête pour autant. «C’est une reconnaissance de mes pairs qui m’encourage à pour- suivre. La bourse, le voyage à Paris, le rayonnement, c’est agréable et ça re- présente un sérieux coup de pouce, mais ça ne doit pas interférer avec l’écriture. En fait, on a le choix de vivre ça entre parenthèses ou en ca- ractères gras», de confier le jeune écrivain qui, décidément, a choisi la première option. «Ton mascara, ton rouge à lèvres, et mon corps devient une ligne blanche le long des plaines. Avec ces croix que tu traces en rang sur mes vertèbres, je vois des épou- vantails sur la route, brouillés par le froid. Encore un X plus bas et crois-moi, nous en aurons pour des mois à nous aimer en langue morte, pareils aux mirages des vents de janvier.» Extrait de Nous serons sans voix, de Benoit Jutras, Les Herbes rouges/poésie, Prix Émile-Nelli- gan 2002. Céline Séguin Benoit Jutras, diplômé de la maîtrise en études littéraires, en compagnie de son directeur de mémoire, le professeur Paul Chamberland. Photo : Michel Giroux Prix Athanase-David à Michel van Schendel Page 7 Écoles de design : trois dans une Page 12 Maryse Turcotte, prête pour les J. O. Page 9

Maryse Turcotte, Page 9 LUQAM 1 - Journal L'UQAM · l’Université du Québec à Montréal ... Cuba et son système de santé est même perçu comme un modèle par plusieurs pays,

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Le journal del’Université du Québec

à Montréal

Volume XXXNuméro 71er décembre 2003L’UQAM

Claude Gauvreau

Combattre la mortalité infantile au SudGrande excitation dans l’universbactériologique ! Après 14 annéesd’efforts, le professeur René Roy duDépartement de chimie et son col-lègue Vicente Verez Bencomo del’Université de La Havane ont mis aupoint un nouveau vaccin qui pourraitsauver la vie de milliers d’enfantssouffrant de pneumonie ou de mé-ningite, en particulier dans les pays endéveloppement.

Ce vaccin, dont les autorités cu-baines viennent tout juste d’approu-ver la commercialisation, s’attaqueraà la bactérie Haemophilus influenzae

type b, communément appelée labactérie «Hib». Selon l’Organisationmondiale de la santé (OMS), la bac-térie Hib provoque, chaque année, en-viron trois millions de cas de maladiegrave et entre 400 000 et 700 000décès chez les enfants âgés de quatreà 18 mois. Elle peut aussi laisser desséquelles neurologiques gravescomme la paralysie et la déficiencementale. «Des vaccins contre cettebactérie existaient déjà mais ilsétaient trop dispendieux pour uneutilisation à grande échelle dans lespays en développement», expliqueM. Roy.

Spécialiste en chimie médicinale etchercheur réputé, René Roy ensei-gnait à l’Université d’Ottawa avant dejoindre les rangs de l’UQAM en jan-vier dernier. «Je suis né à Montréal,j’y ai fait mes études et j’avais enviede me retrouver dans un milieu detravail francophone particulièrementdynamique. L’UQAM m’offrait nonseulement tout cela mais elle soutientaussi, actuellement, ma candidaturepour l’obtention d’une Chaire de re-cherche du Canada en chimie théra-peutique», de raconter M. Roy.

Vaccin moins coûteuxLa bactérie Hib s’attaque aux

voies respiratoires et entraîne le dé-veloppement de la pneumonie et dela méningite qui affectent plus parti-culièrement les jeunes enfants, lespersonnes âgées et les sidéens, en rai-son de la faiblesse de leur systèmeimmunitaire, explique M. Roy. «Ilexiste déjà cinq vaccins anti-Hib com-mercialisés dans différents pays, dontle Canada. Pour les produire, on doitcultiver la bactérie à grande échelle eten extraire la capsule, c’est-à-direl’espèce de manteau qui l’entoure.Pour notre nouveau vaccin, nousavons resynthétisé en laboratoire leséléments de la capsule, ce qui était

nouveau. Puis, nous avons rattaché levaccin à une protéine porteuse qui ala propriété de stimuler le système im-munitaire.» Ce vaccin synthétiquecomporte plusieurs avantages et pour-rait même supplanter ceux qui exis-tent déjà, affirme M. Roy. Comme ilne contient aucune composante issuede la bactérie originale, il est moinsonéreux, ses effets secondaires sontminimes et il est plus facile d’encontrôler la qualité.

L’Université d’Ottawa et celle deLa Havane sont les deux détentricesofficielles du brevet et se partagent lapropriété intellectuelle également.«C’est la première fois, à ma connais-sance, qu’une telle entente interviententre une université canadienne etune université étrangère», souligne M.Roy. Le vaccin sera produit par uneentreprise pharmaceutique cubaine, lacompagnie Heber, qui pourra signerdes accords internationaux. «Nousespérons que le vaccin sera égalementmis sur le marché dans d’autres paysd’Amérique latine, en Iran, en Irak, enAfghanistan et en Afrique.»

«J’ai rencontré Vicente VerezBencomo, mon collègue et ami, en1994, lors d’un congrès scientifiquetenu à Ottawa. Vicente travaillait de-puis 1989 à la conception d’un nou-veau vaccin anti-Hib. Malheureuse-ment, les moyens techniques del’époque n’étaient pas suffisants pourréussir. Mais, un an plus tard, nousavons obtenu des fonds de l’OMSpour un projet de recherche com-mun», relate M. Roy.

«L’expertise médicale existe àCuba et son système de santé est

même perçu comme un modèle parplusieurs pays, mais le gouverne-ment cubain est obligé d’investirchaque année plus de deux millionsde dollars US pour acheter des vac-cins anti-Hib et doit, en outre, im-porter d’Europe et du Canada plu-

sieurs produits chimiques et orga-niques.»

René Roy a aussi contribué à lamise au point de trois vaccins syn-thétiques permettant le traitementd’infections d’origine bactérienne etd’autres maladies comme le cancer

colorectal. Il est parvenu à synthétiserdans ses laboratoires de nouvellesmolécules appelées «glycodendri-mères» pouvant empêcher certainesbactéries d’adhérer aux voies respi-ratoires et intestinales. Il entend éga-lement mener à terme un projet de re-cherche, amorcé en 1998, portantsur le développement d’outils de dé-tection du cancer du sein et mêmed’un vaccin qui pourrait améliorer letraitement de cette maladie. En sep-tembre dernier, il recevait le presti-gieux prix Melville L. Wolfrom de laDivision of Carbohydrate Chemistryde l’American Chemical Society pourl’excellence de ses travaux de re-cherche.

Plantes médicinalesRené Roy, qui a reçu le titre de «pro-fesseur invité de l’Université de LaHavane», s’intéresse aux produits na-turels et à leurs propriétés médici-nales. En collaboration avec des cher-cheurs d’Afrique de l’Ouest (Mali,Togo, Guinée), il a obtenu des fondsdu Centre de recherche en dévelop-pement international (CRDI) afin derecenser les plantes médicinales les

René Roy, professeur au Département de chimie. Photo : Nathalie St-Pierre

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Poésie belle et rebelle

Il a 28 ans, des yeux de braise, unsourire craquant, une voix chaude etenveloppante. Sous le blouson decuir, se cache un poète qui ne laissepersonne indifférent. À preuve, BenoitJutras, fraîchement diplômé de lamaîtrise en études littéraires, a vu sonpremier recueil, Nous serons sans

voix, être couronné du prix Émile-Nelligan. Cette suite de poèmes en

prose, fruit de son mémoire-création,lui a également valu d’être finaliste,cette année, pour le prestigieux prixdu Gouverneur général.

Les honneurs le rejoignent, biensûr, mais il n’a pas la grosse tête pourautant. «C’est une reconnaissance demes pairs qui m’encourage à pour-suivre. La bourse, le voyage à Paris, le

rayonnement, c’est agréable et ça re-présente un sérieux coup de pouce,mais ça ne doit pas interférer avecl’écriture. En fait, on a le choix devivre ça entre parenthèses ou en ca-ractères gras», de confier le jeuneécrivain qui, décidément, a choisi lapremière option.

«Ton mascara, ton rouge à lèvres,

et mon corps devient une ligne

blanche le long des plaines. Avec

ces croix que tu traces en rang sur

mes vertèbres, je vois des épou-

vantails sur la route, brouillés

par le froid. Encore un X plus bas

et crois-moi, nous en aurons pour

des mois à nous aimer en langue

morte, pareils aux mirages des

vents de janvier.»

Extrait de Nous serons sans voix,de Benoit Jutras, Les Herbesrouges/poésie, Prix Émile-Nelli-gan 2002.

Céline Séguin

Benoit Jutras, diplômé de la maîtrise en études littéraires, en compagnie de sondirecteur de mémoire, le professeur Paul Chamberland.

Photo : Michel Giroux

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Maryse Turcot te ,prête pour les J . O.

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2 / L’UQAM / le 1er décembre 2003

Le journal L’UQAM est publié par le Service des communications, Division de l’information.Directrice du journal : Angèle DufresneRédaction : Anne-Marie Brunet, Claude Gauvreau, Michèle Leroux,Francine Saint-Laurent, Céline SéguinPhotos : Michel Giroux, Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphique : Jean Gladu, designerInfographie : Service des communications, Division de la promotion institutionnelle.Publicité : Rémi Plourde (987-4043)Impression : Payette & Simms (Saint-Lambert)Adresse du journal : Pavillon Judith-Jasmin J-M330Téléphone : 987-6177 • Télécopieur : 987-0306Adresse courriel : [email protected] Web du journal :www.journal.uqam.ca/Politique éditoriale et tarifs publicitaires sur le site Web du journal L’UQAM àwww.journal.uqam.ca/redac.htmDépôt légalBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaISSN 0831-7216Les textes de L’UQAM peuvent être reproduits, sansautorisation, avec mention obligatoire de la source.

Université du Québec à Montréal,Case postale 8888, succ. Centre-ville, Montréal, Québec, H3C 3P8

L’UQAM

Prix Jean-Charles-FalardeauLe professeur Yves Théorêt du Département des com-munications a reçu, le 22 novembre dernier, le PrixJean-Charles-Falardeau 2002-2003, décerné par laFédération canadienne des sciences humaines (FCSH).Le prix qui vise à souligner le meilleur ouvrage delangue française en sciences sociales lui a été décer-né pour son ouvrage Le fédéralisme et les communi-

cations. Les relations intergouvernementales au Canada

de 1984 à 1993, publié chez Hurtubise HMH en 2002. Fondés en 1990, le PrixJean-Charles-Falardeau et les Prix du livre savant remis par la FCSH consacrentl’excellence en recherche et en écriture dans les domaines des sciences humaineset sociales et reconnaissent la contribution importante des livres savants ca-nadiens à l’avancement des connaissances.

ZOOM

Prix Raymond-KlibanskyMme Lori Saint-Martin, professeure au Départe-ment d’études littéraires, a récemment remporté le PrixRaymond-Klibansky 2002-2003, qui rend hommage,pour une treizième année, au meilleur ouvrage ensciences humaines publié avec l’aide de la Fédérationcanadienne des sciences humaines. L’essai intitulé La

voyageuse et la prisonnière : Gabrielle Roy et la ques-

tion des femmes, publié chez Boréal, l’an dernier, està l’origine de cette récompense. La professeure y effectue une relecture del’œuvre de Gabrielle Roy, y compris le très important corpus des inédits, dansla perspective de la critique féministe. Elle analyse les revendications de la ro-mancière en faveur des femmes, sa remise en cause des valeurs symboliquesqui sous-tendent leur oppression, ainsi que ses liens avec l’écriture au féminin.

Prix Hans BlumenfeldLa professeure Danielle Pilette du Départementd’études urbaines et touristiques est la lauréate du PrixHans Blumenfeld, qui lui a été remis le 6 novembredernier par l’Ordre des urbanistes du Québec, lors d’unGala Reconnaissance soulignant le 40e anniversaire del’organisme. Ce prix vise à reconnaître une contribu-tion significative au domaine de l’urbanisme auQuébec. Mme Pilette a de plus obtenu le prix Mérite

du Conseil interprofessionnel du Québec, un organisme qui regroupe 45ordres, soit quelque 290 000 professionnels. Une médaille en bronze antiqueconçue par l’orfèvre montréalaise Catherine Tremblay accompagne ce prix quisouligne l’apport remarquable de Mme Pilette au développement et au rayon-nement de la profession d’urbaniste au sein du système professionnel québé-cois.

Prix Samuel-de-ChamplainLa professeure associée au Département d’histoire del’art, Mme Claudette Hould, s’est vu décerner ré-cemment le prix Samuel-de-Champlain de l’InstitutFrance-Canada. Créé il y a sept ans, ce prix récom-pense chaque année un Canadien et un Français quiont réussi à mieux faire connaître l’histoire ou la cul-ture française au Canada, ou canadienne en France.Mme Hould s’est fait remarquer de l’Institut France-

Canada par ses travaux sur la gravure pendant la Révolution française dont ellea tiré un ouvrage magnifique et une exposition. Le prix Samuel-de-Champlaina pu être créé en 1997 grâce à l’appui de la Fondation MacDonald-Stewart quisoutient également le musée historique de l’Île Sainte-Hélène. Né en 1955,l’Institut France-Canada est une composante de l’Association France-Amériquesdont la mission est de contribuer à resserrer les liens entre la France et l’hé-misphère américain.

Prix de la recherche en déficience intellectuelleL’Ordre des psychologues du Québec a remis der-nièrement le Prix de la recherche en déficience intel-lectuelle à Mme Georgette Goupil, professeure auDépartement de psychologie. Ce prix, attribué pour lapremière fois en 2003, remplace le Prix Gérard L.

Barbeau qui, depuis quelques années, était offert parla famille de feu M. Barbeau à un psychologue s’étantillustré par ses travaux de recherche sur la déficience

intellectuelle. Lors de la cérémonie, on a également souligné la contribution deMme Goupil à la formation d’étudiants dans le domaine ainsi qu’à de nom-breuses productions audiovisuelles utilisées pour la formation d’intervenantset l’information auprès des parents.

MORTALITÉ INFANTILE - Suite de la page 1

plus couramment utilisées pour letraitement de maladies comme la ma-laria, la pneumonie et le sida. «On ou-blie que 70 % des médicaments ac-tuels prescrits contre le cancer sontd’origine naturelle», souligne-t-il.

«J’ai maintenant une nouvelleéquipe de recherche à l’UQAM com-posée de quatre étudiants stagiaires,

dont deux postdoctorants. Avec mescollègues électrochimistes, MarioMorin et Daniel Bélanger, j’ai égale-ment soumis une demande de sub-vention au Conseil de recherches ensciences naturelles et en génie(CRSNG). À 51 ans, je ne suis pas en-core mûr pour la retraite, bien aucontraire !» •

POÉSIE - Suite de la page 1

Le poète torturé, hantant les cafés,le regard vague et les doigts tachésd’encre, très peu pour lui. «J’ai besoinde silence pour écrire et puis j’aimepas le café», lance-t-il en riant. Il tra-vaille chez lui, dans le calme, direc-tement à l’ordinateur, n’imprimant letexte que lorsqu’il a quelque chose.«Je préfère sauvegarder des fichiers etdes forêts», précise celui qui prépareactuellement un second recueil inti-tulé L’étang noir.

La passion de la poésie«J’aime ce défi qui consiste à fairepasser l’émotion avec un minimumde mots. La poésie, c’est le risque del’impossible. L’ultra-vitesse de la so-ciété actuelle ne va pas avec la poé-sie. De par sa lenteur même, elle est

rebelle à la culture ambiante. Le lan-gage peut s’y refaire, s’y défaire, car-rément foutre le camp, et moi, çam’excite! J’ai un ami peintre qui faitune esquisse très détaillée, puis re-couvre le tout de blanc avant de pas-ser à l’œuvre. En poésie, c’est pareil.Souvent, j’élimine les trois quartsd’un texte pour ne garder qu’unephrase, un mot, et là, je me sens vrai-ment vivre!»

Cette passion ne date pas d’hier.Dès le secondaire, ses «mauvaisesfréquentations» ont pour nomBaudelaire, Verlaine, Rimbaud. Puis,au Cégep, la rime «prend l’bord» avecle mouvement dada, le surréalisme, lacontre-culture et la poésie québécoi-se de Vanier, Straram, Chamberland(qui deviendra son directeur de maî-

trise). Enfin, l’université lui fait dé-couvrir un corpus plus contemporainqui, dit-il, ne cesse de grandir.

Ses thèmes de prédilection dansl’écriture? Le désastre et la grâce, la fa-tigue, la nuit, l’amour et bien sûr, «lamort, qui ne veut pas me lâcher.»Mais il en traite d’une manière bien àlui, «avec un calme qui ressemble à dela joie», une sorte de «désespoir tran-quille», dira de lui l’écrivain et pro-fesseur Pierre Ouellet.

Pour Carole David, présidente dujury au prix Émile-Nelligan, lespoèmes de Jutras sont des «prières in-tempestives», des «méditations», ré-vélant, à chaque fois, un «miraclelangagier». Le poète admet son grandbesoin de spiritualité et son intérêtpour le creuset très riche de la tradi-tion chrétienne, dont il n’a pas peur dese servir, n’appartenant pas à cette gé-nération d’écrivains québécois ayantsubi le joug de l’Église. «Dans le motreligion, on trouve reliagere qui signi-fie relier. Moi, j’aime le rapport deKérouac à la spiritualité, j’apprécie saferveur.»

Le prof, guide et témoin «Il y a une recrudescence de la ferveurcréatrice et poétique parmi la généra-tion des 25-35 ans, chez qui on

Visite du ministre Allan RockC’est à l’UQAM que le ministre fé-déral de l’Industrie, M. Allan Rock, achoisi de faire l’annonce publique, le24 novembre dernier, qu’il rendaitpermanent, dans son budget 2003, leProgramme de financement des coûtsindirects de la recherche, pour toutesles recherches commanditées par lefédéral. Pour l’UQAM, il s’agit d’unesomme de 3,4 millions $ et pour lesuniversités, collèges et instituts de re-cherche du Québec, un total de 61,8millions $.

Les coûts indirects sont ceux quidécoulent des activités de recherchetels les dépenses de fonctionnementet d’entretien des équipements etinstallations, la sécurité environne-

mentales, les assurances, les dépensesdes comités d’éthique, la gestion del’information et les frais d’archivage,les dépenses reliées aux transfertsde technologie et de commercialisa-tion, etc.

L’allocation pour chaque établis-sement est fondée sur la contributionmoyenne qu’il a reçue au cours destrois dernières années de la part destrois conseils fédéraux de subven-tions à la recherche : le Conseil de re-cherches en sciences naturelles et engénie (CRSNG), les Instituts de re-cherche en santé du Canada (IRSC) etle Conseil de recherches en scienceshumaines (CRSH) •

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L’UQAM / le 1er décembre 2003 / 3

Claude Gauvreau

Renforcer la maîtrise du français : une priorité !Quelle est la forme correcte? Jeconclu ou je conclue? Je crainds ouje crains? J’ai appelé ou j’ai appellé?Voilà des exemples de difficultésauxquelles se heurtent beaucoup degens… y compris les étudiants quise destinent à une carrière d’ensei-gnant au primaire ou au secondaire.

On le sait, la qualité du françaisdans le réseau scolaire québécois,chez les enseignants comme chez lesélèves, suscite l’inquiétude et fait ré-gulièrement la manchette des mé-dias. En 2001, la Commission desÉtats généraux sur la situation etl’avenir de la langue française auQuébec soulignait dans son rapportque plus de la moitié des ensei-gnants avait une connaissance in-suffisante de la langue française.

Qu’en est-il de la maîtrise dufrançais des aspirants profs del’UQAM? La Faculté des sciences del’éducation, rappelons-le, forme prèsde 60 % des enseignants de la régionde Montréal. Comment évalue-t-onles connaissances linguistiques desétudiants? Quels résultats obtien-nent-ils? Pour en discuter, le Journala rencontré Gilles Thibert, vice-doyen aux études à la Faculté dessciences de l’éducation, LouiseChampagne qui y coordonne lestests de français, et Nicole Beaudry,responsable du Centre d’aide à laréussite, créé récemment à la facul-té et dont la priorité, cette année, estle soutien aux étudiants éprouvantdes difficultés en français écrit.

Un test obligatoire…Actuellement, trois types d’examensde français écrit sont administrés auQuébec : celui des universités deMontréal et Laval (TFLM), le testTurbo utilisé à l’Université deSherbrooke, et l’épreuve SEL –conçu par le Service d’évaluation lin-guistique de la Télé-Université –propre au réseau de l’Université duQuébec. «Une entente de principe estintervenue entre les établissementspour que soit imposé éventuelle-ment un examen national unifor-me. Un même seuil de passage pourcet examen serait également exigé.Quel test sera adopté? Voilà qui resteà déterminer», souligne M. Thibert.

À l’UQAM, la Faculté dessciences de l’éducation s’est dotéed’une politique linguistique et, aprèsdivers essais, a finalement adopté letest SEL, validé par des spécialistesconnaissant bien les exigences rat-tachées aux tâches des enseignants.«Ce test, requis notamment par leplus gros employeur de l’Île, laCommission scolaire de Montréal,est obligatoire depuis cet automne etpermet de vérifier les compétenceslinguistiques des étudiants inscritsdans tous les programmes de for-mation conduisant à l’obtentiond’un brevet d’enseignement», ex-plique Louise Champagne. «Son ob-jectif est d’évaluer la qualité de l’ex-pression écrite en ce qui concernel’orthographe, le vocabulaire, laponctuation et la syntaxe, ainsi quela performance linguistique, en im-posant la rédaction d’un texte de 250à 300 mots», précise-t-elle. D’unedurée de deux heures, il ne com-porte aucune question à choix mul-

tiple et aucun outil, dictionnaire oumanuel de grammaire n’est autorisé.

Enfin, depuis 1995, l’UQAM est laseule université à évaluer systéma-tiquement les compétences en com-munication orale à l’aide d’un autretest que doivent subir les étudiantsnouvellement inscrits dans les pro-grammes de formation en enseigne-ment.

… mais exigeantAujourd’hui, à la Faculté dessciences de l’éducation, le seuil depassage au test SEL a été fixé à 85 %pour les programmes de baccalau-réat en éducation préscolaire et en-seignement primaire (formation ini-tiale), en enseignement du françaisau secondaire et en enseignement enadaptation scolaire et sociale. Ceseuil dépasse largement celui exigépar la Commission scolaire deMontréal (65 % à 69 %) pour cemême test, au moment de l’em-bauche. Toutefois, pour tous lesautres programmes de formation enenseignement, la faculté a fixé leseuil à 75 %, exception faite decelui en formation professionnelle(60 %), de préciser Mme Champa-gne.

Quelle est la performance desétudiants à l’examen? L’an dernier, letaux de réussite était de 28 % pourles étudiants en enseignement dufrançais au secondaire, de 33 %pour ceux en éducation préscolaireet enseignement primaire (forma-tion initiale) et de 45 % en adapta-tion scolaire et sociale. À noter quedans les deux premiers cas, le seuilde passage exigé était de 85 %contre 75 % pour le dernier.

La réussite au test SEL doit sur-venir avant la troisième année dubaccalauréat (sur quatre ans de par-cours). Un étudiant qui échoue a lechoix entre reprendre le test durantcette période, ou suivre un cours degrammaire offert par le Départementde linguistique et de didactique deslangues. En cas d’échecs répétés, ilpeut faire l’objet d’une sanctiongraduée, être suspendu ou tempo-rairement exclu du programme. Maisjusqu’à maintenant, 95 % des étu-diants qui avaient échoué ont pu re-faire le test avec succès ou répondreaux exigences du cours de gram-maire, souligne Mme Champagne.

Des outils permettant aux étu-diants de renforcer leur maîtrise dufrançais sont aussi offerts. Ainsi,dès leur première session, les étu-diants en enseignement du françaisau secondaire sont obligés de s’ins-crire à un cours de grammaire, sanscompter les diverses mesures desoutien que dispense le Centre d’ai-de à la réussite (voir encadré) mis enplace par la faculté.

Il est difficile d’identifier un typeparticulier de difficultés rencontréespar les étudiants, de dire NicoleBeaudry, responsable du Centre d’ai-de. «Depuis le début de la sessiond’automne, 130 étudiants, de pre-mier cycle surtout, ont eu recours ànos services et plusieurs suiventdes ateliers de formation pour revoirdes règles de base du français écrit.»Les problèmes débutent souvent dèsle secondaire. Après, les cours defrançais au cégep, portant sur leroman, le théâtre ou l’essai, ne per-mettent pas toujours de corrigerleurs lacunes en grammaire ou syn-taxe, ajoute-t-elle. Il faudrait allégerla tâche des enseignants au secon-daire si l’on veut améliorer la qualitédu français des élèves, enchaîne M.Thibert. «Un prof qui a 120 copies àcorriger ne peut accorder toute l’at-tention nécessaire à ceux qui enont le plus besoin.»

«Beaucoup de gens ignorent queles universités québécoises, depuisplus de 15 ans, font passer un test defrançais écrit à leurs étudiants ensciences de l’éducation. L’UQAM aété la première à se mettre à latâche en 1984. Et au fil des ans, laqualité du français de nos étudiantss’est nettement améliorée», soutientle vice-doyen. «Jusqu’à maintenant,les commissions scolaires qui lesembauchent sont très satisfaites deleur travail. La moyenne des cotes derendement collégial (cote R) de noscandidats à la faculté est la deuxiè-me plus élevée à l’UQAM, aprèscelle des étudiants en communica-tions», tient à rappeler M. Thibert •

Nicole Beaudry, responsable du Centre d’aide à la réussite de la Faculté des sciences de l’éducation, Gilles Thibert, vice-doyen aux études et Louise Champagne, coordonnatrice.

Un Centre d’aide à la réussite• Depuis cet automne, un service de soutien en français a été développé

prioritairement : rencontres individuelles avec un moniteur, ateliersdirigés et capsules de formation permettant aux étudiants d’explorerun thème d’intérêt commun;

• Un programme d’intégration à la vie universitaire et un autre de sou-tien à l’apprentissage seront éventuellement offerts en collaborationavec les Services à la vie étudiante;

• Enfin, les étudiants ont également accès à un centre de documenta-tion.En janvier 2004, le Centre prévoit organiser les Midis Réussite qui ras-

sembleront en un même lieu des représentants de l’Association des étu-diants en sciences de l’éducation, des Services à la vie étudiante, de laBibliothèque des sciences de l’éducation, du Programme Réussite + duCentre sportif, ainsi que des programmes offrant un service de monitorat.

Photo : Michel Giroux

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4 / L’UQAM / le 1er décembre 2003

Photo : Michel Giroux

Quelques membres du Capteur de Rêves, de gauche à droite : Josée Gaudreault, Jean-François Saint-Arnault, AlexandreBourdage, Annie Lizotte, Juan Patricio Salgado et Geneviève Vouligny.

Capteur de rêves et de projetsDans la culture autochtone, le

«capteur de rêves» filtre à travers la

toile tissée les beaux rêves qui filent

ver le Ciel. Seuls les mauvais rêves res-

teront prisonniers dans la toile pour

être brûlés à l’aube par les premiers

rayons du soleil.

Pour le responsable du projetCapteur de Rêves, Juan PatricioSalgado, il n’était pas question de lais-ser «filer» les beaux projets étudiants.À ses yeux, les activités sociocultu-relles des étudiants de l’UQAM, unvéritable bouillon d’art et de culture,méritent d’avoir une place au soleil àl’Université.

Initiative étudiante chapeautéepar la Maison de la culture des étu-diant(e)s de l’UQAM, Capteur deRêves, s’emploie à valoriser tout typede contribution artistique ou cultu-relle étudiante. En plus de jouer unrôle de diffuseur, Capteur de Rêves aégalement pour objectif d’apporterune aide logistique.

Créé en 2002, ce n’est que cetteannée que l’organisme a pris vérita-blement son envol pour apporter sonsupport à des activités commeHappening Nocturne, Attroupement

incontournable ou Peau Ésie. L’équipedu Capteur de Rêves est composée deonze étudiants salariés à temps par-tiel de l’UQAM et d’une trentaine debénévoles. «Capteur de Rêves aide lesétudiants dans leur recherche de fi-nancement et leur comptabilité, car laplupart d’entre eux détestent tra-vailler avec les chiffres», souligneJuan Patricio Salgado, étudiant àtemps partiel au baccalauréat enscience politique.

Capteur de Rêves a égalementmis sur pied un bulletin hebdoma-daire intitulé, L’informateur, qui apour objectif de faire la promotion des

activités étudiantes, tant à l’intérieurque hors des murs de l’UQAM. «Ona débuté avec un tirage à 3 000 co-pies et maintenant on distribue plusde 10 000 exemplaires», précise M.Salgado.

Cette année, une trentaine de

projets d’étudiants ont été présen-tés… et acceptés! Parmi les critèresd’acceptabilité, l’équipe de Capteurde Rêves privilégie davantage ceuxqui peuvent générer des retombéeséconomiques ou favoriser l’inser-tion du créateur dans le monde du

travail. Juan Patricio Salgado préci-se que les projets reçus provien-nent surtout des étudiants duDépartement des communicationsqui souhaitent réaliser soit un do-cument audiovisuel, ou un courtmétrage.

Francine Saint-Laurent

www.uqam.ca/capteurdereves SUR INTERNET

FébriloscopeCapteur de Rêves a fait renaître de sescendres l’ancien ciné-club étudiant(La Bête Lumineuse) rebaptisé Fébrilos-

cope où sont projetés en premièrepartie des courts métrages réaliséspar des étudiants d’ici et en secondepartie des classiques du cinéma, telApocalypse Now. Il voit également à lapromotion de l’événement intituléDérapage, une activité étudiante quidiffuse des vidéos alternatives. «Cettegrande soirée de projection attire bonnombre de cinéphiles ainsi que lacrème du monde cinématogra-phique...»

Précisons que Capteur de Rêvesreçoit actuellement une aide financièrede l’Association facultaire étudiantedes lettres, langues et communicationsde l’UQAM (AFELLC), de l’Associationfacultaire des étudiants-es en arts(AFEA) ainsi qu’une aide de démar-rage de 10 000 $ des Services à la vieétudiante •

Bourses DesjardinsLa Fondation Desjardins a récem-ment attribué plusieurs bourses tota-lisant près de 60 000 $ à plus d’unevingtaine d’étudiants de l’UQAM,dont Chafiq El Mokhtari (baccalauréaten arts visuels et médiatiques,1 000 $, bourse pour immigrantsreçus), Kathleen Quesnel (doctorat enéducation, 7 000 $) et Lucie Ouimet(programme court de deuxième cycleen études sur la mort, 10 000 $, bour-se de la Relève en cinéma).

Les bourses, dont les montants va-rient de 1 000 $ à 10 000 $, ont été re-mises en présence du recteur RochDenis. Notons que les étudiantsGabriel Rioux (maîtrise en histoire),Véronique Dansereau (maîtrise enpsychologie), Marie-Soleil Martineau(maîtrise en science politique) etMaude Trudeau-Morin (baccalauréaten actuariat) se sont vu attribuer desbourses de 5 000 $ chacun. Reconnuecomme la Fondation privée qui offrele plus de bourses universitaires auQuébec, la Fondation Desjardins dis-tribuera en 2003 plus d’un demi-mil-lion de dollars à quelque 350 étu-diants •

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L’UQAM / le 1er décembre 2003 / 5

Claude Gauvreau

Pour un partage équitable de l’information et du savoir«La fracture numérique est lenom de la nouvelle dimension s’ajou-tant désormais aux disparités socio-économiques entre le Nord et le Sudet dont l’effet est de priver desgroupes entiers, voire tout un pays,des bénéfices de l’information et de laconnaissance.» C’est ce qu’affirmePierre Giguère, ambassadeur à la re-traite et maintenant proche collabo-rateur de M. Claude-Yves Charron,Secrétaire général d’Orbicom, (voirencadré), et vice-recteur aux servicesacadémiques et au développementtechnologique à l’UQAM.

MM. Giguère et Charron partici-peront au premier Sommet mondialsur la société de l’information qui sedéroulera à Genève du 10 au 12 dé-cembre prochain et dont la deuxièmephase aura lieu à Tunis en novembre2005. M. Giguère dirigera la déléga-tion d’Orbicom et M. Charron ferapartie de la délégation officielle duCanada en tant que représentant dumonde universitaire.

«C’est l’Union internationale destélécommunications (UIT) qui a étéchargée de coordonner ce grand évé-nement, en coopération avec les orga-nismes des Nations Unies et d’autresorganisations internationales. LeSommet doit adopter une Déclarationde principe et un plan d’action que

les gouvernements et les institutionsde la société civile des États membresde l’ONU pourront mettre en œuvre»,explique M. Giguère. Le développe-ment des infrastructures de l’infor-mation et de la communication, l’ac-cès au savoir, le rôle des États, dusecteur privé et de la société civiledans la promotion du développementtechnologique comptent parmi lesprincipaux thèmes qui seront abordés.

«À Orbicom, nous avons réalisé

trois projets de publications qui de-vraient contribuer aux débats», sou-ligne M. Giguère. Un premier docu-ment, Digital Review of Asia Pacific,produit en collaboration avec 28 au-teurs, fait le point sur le développe-ment des nouvelles technologies danscette région du monde. La deuxièmepublication, Monitoring the digital

Divide… and Beyond, aborde l’évo-lution, depuis six ans, de la «fracturenumérique» entre les pays du Nord etdu Sud et au sein d’une centaine depays. Enfin, un manifeste des pro-fessionnels des contenus – journa-listes, scientifiques, archivistes, bi-bliothécaires – sera publié au momentdu Sommet.

Les TIC au cœur dudéveloppement

Selon M. Giguère, nous vivonsaujourd’hui une période de transitionnous conduisant de la société indus-trielle à la société de l’information.«La connaissance et l’informationsont désormais au cœur de toutes lessphères de l’activité humaine, qu’ils’agisse d’économie, de santé, d’édu-cation, de culture ou de gouvernancedémocratique. Aucun secteur de dé-veloppement n’échappe aux nou-velles technologies de l’information(TIC) et on observe une corrélationentre leur essor et les performanceséconomiques des pays», explique-t-il.

Or, c’est précisément l’informationqui manque le plus aux pays du Sudet on reconnaît maintenant que cettecarence constitue un handicap majeurpour leur développement social, éco-nomique, culturel et politique, Sansêtre une fin en soi, les TIC, si ellessont utilisées avec discernement et in-telligence, peuvent contribuer àl’amélioration de la qualité de la vieet à la réduction de la pauvreté, ajou-te M. Giguère.

«La société de l’information n’enest qu’à ses débuts et sa constructionva s’étendre sur des années, voire desdécennies. Elle devra permettre àtous de partager équitablement l’in-formation et la connaissance.»

Limiter la fractureLa «fracture numérique» sera une

préoccupation prioritaire au Sommet.Celle-ci ne concerne pas uniquementl’utilisation du cyberespace, maisaussi les moyens de communicationtraditionnels comme la radio, la télé-vision ou les télécommunications,souligne M. Giguère. «La fracturesoulève d’abord le problème de l’in-suffisance des infrastructures de té-

lécommunication. Ainsi, le coût deséquipements électroniques et des lo-giciels disponibles sur le marché in-ternational est souvent dispropor-tionné par rapport aux faibles revenusdes populations dans les pays en dé-veloppement. Ils sont aussi inadaptés,parfois, aux besoins réels des utilisa-teurs potentiels parce que trop so-phistiqués. S’ajoutent à ces barrièresles tarifs prohibitifs des communica-tions téléphoniques et de l’accès àl’Internet.»

Autre problème, celui des conte-nus. L’accès à l’information est tri-butaire de la capacité de l’utilisateurnon seulement de la recevoir, de lacomprendre et de la traiter, maisaussi d’en créer lui-même et de la dif-fuser. L’appartenance à une commu-nauté linguistique privilégiée et l’éten-due des ressources financières sontdes facteurs qui favorisent ou au

contraire limitent l’accès à la connais-sance. «Le multilinguisme sur les ré-seaux électroniques, en particulierInternet, est une condition essentiel-le pour la sauvegarde de la diversitéculturelle dans la société de l’infor-mation.» Mais il reste que le faible ni-veau d’éducation demeure à la basede la fracture numérique car il rendimpossible l’appropriation des nou-velles technologies, observe M.Giguère.

Malgré tout, outre les pays occi-dentaux, nombreux sont ceux quiont réussi à développer leur potentieltechnologique en matière d’informa-tion et de communication. «C’est lecas de l’Inde, de la Malaisie, ou de laCorée qui dépasse maintenant leJapon. Malheureusement, une tren-taine de pays accusent encore unimportant retard, en particulier enAfrique.»

La société civile et le secteur privédoivent absolument être associés auprocessus de réflexion sur la sociétéde l’information, avant, pendant etaprès le Sommet, insiste M. Giguère.D’ailleurs, plusieurs événements pa-rallèles, ateliers, colloques, kiosques

d’information, devraient se déroulerà Genève favorisant ainsi la partici-pation des acteurs sociaux. Quantau plan d’action, il ne pourra seconcrétiser s’il n’est pas accompagnéde moyens financiers, estime-t-il.«D’où va provenir l’argent? Actuel-lement, il est en Irak où les Améri-cains dépensent des milliards de dol-lars.»

«L’objectif est d’éviter que le fossése creuse davantage non seulemententre le Nord et le Sud, mais aussi àl’intérieur de tous les pays entre lesélites des villes et les populationsles plus défavorisées dans les ban-lieues des mégapoles ou dans leszones rurales», de conclure PierreGiguère •

Le réseau Orbicom• Créé conjointement par l’UNESCO et l’UQAM en 1994, Orbicom, le ré-

seau des chaires UNESCO en communication, regroupe 28 chaires et250 membres associés dans 71 pays;

• Orbicom est soutenu par des institutions internationales, des médias,des gouvernements et des entreprises;

• Le réseau véhicule une approche multinationale, multisectorielle etmultilingue et l’exerce dans des secteurs clés d’expertise : les com-munications et le développement international, les communicationsinterculturelles, les politiques nationales d’information et le droit descommunications, l’accès, le transfert et les usages des nouvelles tech-nologies, etc.;

• Orbicom, dont le secrétariat international est situé à l’UQAM, s’est fixéles objectifs suivants : *développer et promouvoir le partage de savoiret d’expertise en communication par l’éducation, la recherche et l’ac-tion concrète * relier les spécialistes à travers le monde qui travaillentdans divers secteurs des communications * établir des programmesde formation, de stage et d’échange pour des professeurs et des spé-cialistes * développer des programmes de publication et de conférencedans le secteur des communications internationales * offrir des ser-vices de consultation et d’expertise à des organismes internationaux.

M. Pierre Giguère, diplomate en résidence au réseau Orbicom.

www.orbicom.uqam.caSUR INTERNET

Photo : Michel Giroux

«Le multilinguisme sur Internet est unecondition essentielle pour la sauvegarde

de la diversité culturelle…»

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6 / L’UQAM / le 1er décembre 2003

Claude Gauvreau

Aucun doute, l’écriture, quelleque soit sa forme, essai, roman oupoésie, se porte bien à l’UQAM ! Leprofesseur Thierry Hentsch duDépartement de science politique etÉlise Turcotte, diplômée de la maîtri-se en études littéraires (1984), ontremporté récemment deux Prix litté-raires du Gouverneur général pourl’année 2003. Lise Tremblay, pour sapart, également diplômée de la maî-trise en études littéraires (1990), a ob-tenu le Grand Prix du livre deMontréal. Soulignons par ailleurs quede nombreux autres professeurs et di-plômés se trouvaient parmi les fina-listes des prix du Gouverneur généraldans diverses catégories.

Thierry Hentsch est le lauréatdans la catégorie Études et essaispour son livre Raconter et mourir :

aux sources narratives de l’imaginai-

re occidental, édité par les presses del’Université de Montréal. Son essai,qui a également remporté cette annéele prix Louis-Pauwels, est une vastesynthèse des grands récits fondateurs

de la culture occidentale, depuisHomère et Platon jusqu’à Cervantes etDescartes, en passant par la Bible,Virgile, Dante et Saint Augustin. Unouvrage à la fois érudit et accessibledans lequel l’auteur interroge le rap-port de l’être humain à la réalité et àla mort ainsi que son désir de seperpétuer par le récit.

Avant d’amorcer une carrière uni-versitaire, Thierry Hentsch, rappe-lons-le, a effectué diverses missionsde négociations, notamment en Syrie,

en Palestine et au Pakistan, pour leComité international de la Croix-Rouge. D’origine suisse, il est un spé-cialiste des rapports entre les cul-tures, en particulier ceux entrel’Orient et l’Occident, et a publié desarticles percutants dans différentsjournaux, revues et ouvrages collec-tifs, dont Conjonctures, Études inter-

nationales, Spirale et Le Monde di-

plomatique. Il est aussi l’auteur deL’Orient imaginaire, ouvrage de ré-flexion issu de ses passions litté-

raires, identitaires, philosophiques etpolitiques.

L’écrivaine Élise Turcotte est lau-réate dans la catégorie Romans etnouvelles pour son livre La maison

étrangère publié chez Leméac. Dansce portrait d’une femme fascinée parla représentation du temps, MmeTurcotte nomme, avec justesse etpoésie, des émotions familières, cespetits riens qui font le quotidien,tout en communiquant sa passion devivre et de comprendre.

Dès la parution de son premier re-cueil de poésie, La mer à boire, la cri-tique range Élise Turcotte parmi lesétoiles montantes de la relève litté-raire québécoise. Avec ses autres re-cueils, dont La voix de Clara et La

Terre est ici, elle confirme les prédic-tions critiques et remporte deux foisle prix Émile-Nelligan ainsi que plu-sieurs autres prix de poésie. Ses ro-mans et nouvelles remportent ausside vifs succès : Le bruit des choses vi-

vantes obtient le prix Louis-Hémon etest traduit en anglais et en catalan; etL’Île de la Merci est traduit en anglais.Collaboratrice à plusieurs revues,

Élise Turcotte enseigne la littératureau Cégep du Vieux-Montréal.

Enfin, Lise Tremblay a remporté leGrand Prix du livre de Montréal pourson recueil de nouvelles La héron-

nière, publié chez Leméac. Cet ou-vrage « … met en scène un village enperdition où, sous les mensonges duquotidien, se cachent des dramescroisés qui viennent bousculer la viedes habitants.»

Professeure de littérature auCégep du Vieux-Montréal, LiseTremblay a aussi reçu le Prix duGouverneur général en 1999 pourson roman La danse juive, de mêmeque le prix Découverte du salon dulivre du Saguenay et le prix Stauffer-Canada pour L’hiver de pluie, publiéen 1990.

Rappelons que cette année, 70livres (cinq dans chaque catégorie etce, toutes langues confondues) figu-raient sur la liste des ouvrages en liceet que 39 auteurs accédaient pour unepremière fois au rang des finalistes.Chacun des lauréats recevait unchèque de 15 000 $ •

Thierry Hentsch, professeur au Dépar-tement de science politique.

Photo : Gilles Robitaille

Élise Turcotte, écrivaine et diplômée dela maîtrise en études littéraires.

Prix littéraires

Une année de grand cru pour l’UQAM

Photo : Andrew Dobrowolskyj

Nos auteurs se font voir au SalonCette année, les milliers de visiteursau Salon du livre de Montréal ont puapprécier la quantité et la qualité ex-traordinaire de la production des pro-fesseurs et diplômés en littérature del’UQAM. Pour la toute première foisde son histoire, le Départementd’études littéraires avait «son» standau Salon. Une occasion inespéréed’exposer au public des centainesd’ouvrages, recueils de poésie, livres-jeunesse et romans, signés par nos«littéraires», en plus de faire connaîtreles programmes d’études, ainsi queles revues savantes et de création is-sues du département.

Un projet emballantCette idée, géniale pour faire rayonnerl’Université, revient à une nouvelle re-crue, Julie Sergent, agente de re-cherche et de planification à la Facultédes lettres, langues et communica-tions. «J’ai d’abord contacté FrancineBois, la directrice du Salon, pour sa-voir si le projet pouvait se concrétiser.C’était la première fois qu’un dépar-tement d’études littéraires d’une uni-versité lui soumettait une telle deman-de et elle s’est montrée emballée.» Ilfaut dire que la liste de nos auteursimpressionne, qu’il s’agisse de jeunesauteurs en émergence ou de ces écri-vains confirmés que sont les NoëlAudet, Louise Dupré, Gaétan Soucy,Paul Chamberland, sans oublier la ré-cente lauréate du prix du Gouverneurgénéral, Élise Turcotte.

La dynamique Julie a ensuite ap-proché Max Roy, directeur du dépar-tement concerné, qui a été véritable-ment séduit par le projet. Restait laquestion du financement, le coût

d’un seul stand s’élevant à 1 840 $,sans compter la production des af-fiches, les signets, les salaires étu-diants pour assurer la permanence,etc. Retroussant ses manches, l’ini-tiatrice du projet a fait appel à DanielHébert, directeur du bureau du re-crutement, et à Nathalie Benoît, di-rectrice de la promotion institution-nelle, qui ont généreusement apportéune contribution de 650 $ chacun,aux côtés du Département d’étudeslittéraires et des revues Globe ainsique Voix et Images.

Dès lors, il fallait dresser l’inven-taire de la production littéraire, ce quin’avait jamais été fait. Heureusement,

Julie Sergent avait une bonne idée dela chose, ayant œuvré durant dix anscomme critique littéraire à la revueLettres québécoises, au magazine Voir

et au journal Le Devoir. Rapidement,elle constate que le nombre de pu-blications dépasse largement les ca-pacités d’un seul kiosque. «On a sé-lectionné les ouvrages parus depuis1997 et on a demandé aux éditeurs denous faire parvenir des copies, pourun grand total de 300 livres exposés,sans compter les revues!»

Des retombées multiplesLe projet visait trois grands objectifs :exposer les livres des professeurs,

diplômés et étudiants en études lit-téraires; servir de vitrine pour pré-senter aux étudiants visiteurs les pro-grammes d’enseignement et derecherche du département; sensibili-ser le grand public au dynamisme desétudes littéraires à l’UQAM. Dans lestrois cas, on peut dire «mission ac-complie».

Durant toute la durée du Salon,une quinzaine d’étudiants en littéra-ture, des trois cycles, ont assuré lapermanence du kiosque qui a connuun fort achalandage. «Les étudiantsont parlé de l’UQAM et de leur for-mation, ils ont distribué des tirés àpart des programmes et ont présenté

des recherches ayant cours auDépartement. Certains visiteurs leurposaient des questions très pointuesdu genre : Je cherche un essai sur la

nouvelle québécoise au XXe siècle ouquels professeurs s’intéressent aux

écrivains américains?»Par ailleurs, nombre d’éditeurs

ont été fascinés par la quantité d’ou-vrages exposés et plusieurs ont fait sa-voir qu’ils étaient toujours à la re-cherche de jeunes auteurs, uneretombée intéressante pour la relève.Celle-ci était d’ailleurs bien présenteau Salon car en complément dukiosque, on avait convié quatrejeunes diplômés de la maîtrise enétudes littéraires — Maryse Latendres-se, Jérémie Leduc-Leblanc, Marie-Hélène Poitras et Benoit Jutras —tous récipiendaires d’un prix pourleur premier ouvrage, à participer àune lecture publique, animée par laprofesseure et poétesse DeniseBrassard.

Si tout s’est déroulé à merveille,reste qu’un problème de «taille» estsurvenu: il aurait fallu plus d’unkiosque pour mettre en valeur l’en-semble des ouvrages sans se «pilersur les pieds»! Compte tenu du suc-cès remporté, on songe à répéterl’expérience l’an prochain et si lesbudgets le permettent, à doubler l’es-pace d’exposition. Le rêve de Julie?Pouvoir transporter cette expositionau Festival du livre de Toronto, à laBiennale de Chicago voire au Salondu livre de Paris. Mmm, il n’y a pasà dire, un peu de sang neuf, faitbeaucoup de bien! •

Dans l’ordre habituel, les étudiants Éric Paré et Saskia Ouaknine, candidats à la maîtrise en études littéraires et au doc-torat en sémiologie, en compagnie de Julie Sergent, agente de recherche et de planification.

Céline Séguin

Photo : Nathalie St-Pierre

L’UQAM / le 1er décembre 2003 / 7

Photo : Denis Bernier

Doctorat honorifique remis au Père Emmett Johns

L’UQAM remettait le 20 novembredernier un doctorat honoris causa auPère Emmett Johns, surnommé«Pops», lors d’une cérémonie trèsémouvante où sont venus témoignerplusieurs de ceux et celles qu’il a aidé

à «sortir de la rue». C’est la vice-rec-trice à l’Enseignement, à la rechercheet à la création, Mme DanielleLaberge qui a lu l’éloge du PèreJohns et que l’on voit à l’avant-planaux côtés de celui-ci.

Pionnier, poète et amoureux de littératureRécipiendaire du prix Athanase-David, la plus haute distinction accor-dée par le gouvernement du Québecdans le domaine des lettres, pour ré-compenser l’ensemble d’une carrière,Michel van Schendel est maintenantprofesseur associé après avoir ensei-gné au Département d’études litté-raires de l’UQAM pendant 30 ans.Pour le lauréat, novembre 2003 res-tera gravé dans ses annales person-nelles, puisqu’il vient également derecevoir le prix Victor-Barbeau del’Académie des lettres du Québecpour Un temps éventuel et le prix dela revue Spirale pour le même livre.

Outre sa carrière de professeur etd’homme de lettres, il a mené une viebien remplie, puisqu’il a aussi étéjournaliste, critique, traducteur etscripte de films documentaires.Michel van Schendel avoue cepen-dant qu’il a un penchant tout parti-culier pour la poésie et pour l’essai.«Mon vif intérêt pour le monde del’écriture a débuté à vrai dire dans lesannées 1940, grâce à un professeur jé-suite que j’ai eu au secondaire alorsque j’étais élève dans un collège deBruxelles. Le père Leusch était unpassionné de la poésie et me prêtaittous les livres que je désirais. C’étaitun type formidable. C’est à partir delà que je me suis mis à écrire!»

La littérature québécoiseEn 1952, Michel van Schendel décidede venir s’établir au Québec, nonpar choix, mais à cause de circons-tances qui l’y obligent et dont il pré-fère ne plus parler. «J’ai été obligé devivre ici et j’ai vécu au début desconditions extrêmement difficiles àtous égards. Cependant, puisque toutpays est intéressant, j’ai commencé

alors à m’intéresser aux gens d’ici, àleur culture et, bien sûr, à leur litté-rature.»

En fait, il est l’un des premiers às’intéresser de près à la littératurequébécoise, à en faire la critique et àl’enseigner. «De 1956 à 1958, j’ai étéchroniqueur littéraire à l’émission La

Revue des arts et des lettres diffusée àRadio-Canada. Je parlais de livresd’ici à une époque où la majorité descritiques n’étaient guère intéressés àen parler. Quant aux universités, ellesne s’y intéressaient pas!»

Dans les années 1950, la littératu-re québécoise (alors appelée l’écritu-re «canadienne française») existaitpourtant bel et bien. «Cette littératu-re était importante, vivante, voireétonnante! Il y avait de grands noms,comme Gabrielle Roy, qui était d’ail-leurs connue en France à cette épo-que. Je les lisais, en même temps queje faisais la connaissance de poètesquébécois, comme Gaston Miron,Paul-Marie Lapointe et RolandGiguère qui ont été des amis de lapremière heure.»

Premiers écrits publiés Outre la lecture, le lauréat s’intéres-sera également à l’écriture. Il donnede nombreux articles aux revuesLiberté (dont il est un membre-fon-dateur), Parti Pris et Socialisme, (dontil est le directeur de 1968 à 1971).Michel van Schendel écrira égale-ment des articles pour la revue Cité

Libre. «J’étais invité à écrire des ar-ticles en tant qu’écrivain, et non pascomme journaliste. C’était dans lesannées de la Révolution tranquille, àl’époque où Pierre Elliot Trudeau etGérard Pelletier, patrons de la revue,trouvaient opportun de faire appel àla gauche, une gauche qu’ils avaienttoujours écartée à l’époque de la

grande noirceur.»C’est également au Québec que les

ouvrages de Michel van Schendel se-ront publiés, des livres de poésiepour la plupart. En 1981, il obtient lePrix du Gouverneur général duCanada pour De l’œil et de l’écoute,une rétrospective de 20 ans d’écritu-re poétique.

«Qu’est-ce qu’un poète? À mesyeux, c’est un inventeur de langage.Il n’y a personne d’autre qu’un poètequi puisse aussi bien pratiquer lestransformations du langage. Là oùl’invention est portée au maximum,c’est dans l’écriture poétique.» Michelvan Schendel ajoute qu’il déteste en-tendre dire qu’il est un poète engagé :«J’ai horreur du mot engagé. Un en-gagé, c’est une personne qui est at-tachée au service de quelqu’un. Je nesuis surtout pas à gages d’une auto-

rité quelconque. Cela ne signifie paspour autant que je ne suis pas prochede la scène sociale ou politique. Enfait, mon écriture reçoit beaucoupde la vie sociale.»

Présentement, Michel van Schen-del prépare le deuxième tome de Un

temps éventuel dont la sortie est pré-vue en 2005. Il aime se remémorerqu’il a été l’un des pionniers del’UQAM, et qu’il a milité très active-ment au syndicat des professeurs jus-qu'à sa retraite en 1999 •

Michel van Schendel, récipiendaire du prix Athanase-David.

Francine Saint-Laurent

Photo : Marc-André Grenier

Sur la photo, ils sont entourés dejeunes de l’organisme le Bon Dieudans la rue, fondé par Emmett Johnsil y a 15 ans, et dont il est toujours pré-sident. À l’arrière plan, on reconnaît lecardinal et archevêque du Diocèse de

observe un sentiment d’urgence, uneexigence d’aller à l’os du langage,dans un rapport de tension avec leréel», affirme le poète, essayiste et pro-fesseur, Paul Chamberland, qui a en-cadré l’étudiant à la maîtrise.

«Comparé à d’autres directions,ce n’était pas difficile. Lorsque Benoitm’a remis ses poèmes, j’ai vu tout desuite que c’était mûr.» «Comme di-recteur à la maîtrise, Paul a été pourmoi un accompagnateur bienveillant,

ouvert et rigoureux. Avec son atten-tion poreuse pour la poésie, il a été unphare essentiel pour mes références delecture.»

Entre le mémoire-création deBenoit et l’œuvre publiée, les diffé-rences ne sont pas substantielles.«Règle générale, les meilleurs travauxsont publiables, mais ce n’est pas uncritère d’évaluation, car on laisseplace à l’expérimentation», précise leprofesseur. Pour qui l’ignore, un mé-moire-création comprend deux par-ties : la première, plus imposante,est un exercice de création littéraire; laseconde, moins longue, est un dossierd’accompagnement qui aborde lesenjeux et problèmes soulevés autourdu processus d’écriture.

En études littéraires, les cinq pro-fesseurs qui supervisent les étudiantsdu profil création sont aussi des écri-vains. «Notre rôle est double. D’abord,percevoir avec assez de netteté le ca-ractère singulier d’une écriture et lenoyau central du projet. Par empathie,on y parvient assez rapidement.Ensuite, notre apport s’apparente àune démarche critique de lecteur. Noscommentaires visent à amener l’étu-diant à répondre à ses propres exi-gences. Le prof n’apprend pas à l’étu-diant à écrire mais agit plutôt commeguide et témoin dans un processus, lesdécisions appartenant toujours, endernier ressort, à l’étudiant.»

Boursier du Conseil des arts etdes lettres du Québec, Benoit Jutrasn’entend pas se reposer sur ses lau-riers. Il finalise un nouveau recueil etenvisage explorer d’autres genres lit-téraires dont la nouvelle, le récit etpeut-être la littérature jeunesse. Maisil a aussi des préoccupations plusterre-à-terre. «J’envoie mon cv dansles cégeps et j’espère obtenir une ré-ponse positive. Je ne voudrais pas êtreobligé de vendre mon âme au diableen allant travailler dans la pub», deconclure le «spirituel» jeune homme •

Montréal, M. Jean-Claude Turcotte,et le doyen de la Faculté des sciencesde l’éducation, M. Marc Turgeon, quia recommandé avec son Conseil fa-cultaire que cet honneur soit rendu auPère Emmett Johns •

POÉSIE - Suite de la page 2

8 / L’UQAM / le 1er décembre 2003 L’UQAM / le 9 septembre 2002 / 8

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L’UQAM / le 1er décembre 2003 / 9

Du nouveau au SEALe 19 novembre dernier, le Servicedes entreprises auxiliaires dévoilaitson traditionnel calendrier, produitcette année en collaboration avec lesétudiants en dessin de l’École des artsvisuels et médiatiques. Lors du lan-cement, on a pu admirer les 13œuvres sélectionnées pour illustrer lecalendrier, y compris le diptyque réa-lisé par la jeune Catherine Bond,lauréate du premier prix, qui a rem-porté un bon d’achat de 500 $ échan-geable au Bureauphile. L’exposition sepoursuivra du 20 novembre 2003 au16 janvier 2004, à la Bibliothèque desarts, tandis que le calendrier, tiré à3 000 exemplaires, sera distribué souspeu dans les unités.

Dans la foulée de l’événement, ona pu constater que les Entreprisesauxiliaires ont refait leur image :

nouveaux logotypes pour le Servicelui-même, l’Après-Cours, le Grimoireet les Résidences universitaires; in-tégration de la restauration alors queles cafétérias (Chassé-croisé, CaféCappucino, Via Pasta, La Verrière,Croque-Nature) se présentent désor-mais sous l’unique vocable de MenuPlaisirs; et enfin, changement detraiteur, avec l’arrivée des Saltim-banques.

Ajoutons que dans le cadre deson 3e Salon annuel, tenu le 19 no-vembre à la salle Marie-Gérin-Lajoie,le Service, en collaboration avec sesfournisseurs, a organisé un «encan si-lencieux» qui a permis d’amasser lasomme de 625 $ pour la Fondationde l’UQAM, en vue d’offrir une bour-se à un étudiant en arts visuels etmédiatiques •

Photo : Michel Giroux

La lauréate Catherine Bond, étudiante à l’École des arts visuels et médiatiques,en compagnie de M. André Robitaille, directeur du SEA.

Photo : J.-A. Martin

13e édition du gala Prix Performance

Plus de 400 diplômés et gens d’af-faires se sont rassemblés au Cabaret duCasino de Montréal, le 20 novembre,afin d’assister au gala Prix Performanceorganisé par Réseau Gestion UQAM,l’association des diplômés de l’Écoledes sciences de la gestion. Cette annéeencore, RGU a tenu à honorer le talentet l’expertise de haut niveau de trois di-plômés et de deux professeurs qui, parleur «excellent travail», contribuent aurayonnement de l’UQAM et de sonécole de gestion.

Plus précisément, le Prix Gestion-naire a été décerné à M. SylvainChamberland (BAA, 88), président-di-recteur général, CKAC 730, RéseauRadiomédia, tandis que Mme IsabelleDucharme (MBA Cadre, 98), direc-trice générale associée chezContinuum International, a raflé lePrix Entrepreneur. Quant au PrixRelève, il a été attribué à NathalieCôté (MBA, 99), directrice principale,Services financiers aux particuliers, àla Banque Laurentienne.

«Dans leur sphère d’activités, ceslauréats rayonnent, questionnent, etbâtissent. Par leur travail quotidien,

ils améliorent notre société et nousavons raison d’être fiers d’eux», adéclaré la présidente du comité de sé-lection, Mme Lynn Jeanniot. «Les di-plômés que nous célébrons ont faitpreuve de beaucoup d’audace. Nousosons croire que la formation reçuedans notre École a rendu possibleles succès professionnels qu’ils ren-contrent aujourd’hui», a ajouté ledoyen de l’ESG, M. Pierre Filiatrault.

D’ailleurs, la soirée a été l’occasionde rendre hommage à ces artisans del’École qui, par «leurs compétences,leurs talents et leur engagement»,préparent les diplômés à relever lesdéfis qui les attendent. C’est ainsi queMme Andrée De Serres, duDépartement stratégie des affaires,s’est vu remettre le Prix PerformanceProfesseur, alors que M. Jean-ClaudeMarchand, qui enseigne au mêmedépartement et à celui des sciencescomptables, a remporté les honneursdans la catégorie Chargé de cours. Onles aperçoit sur la photo, entourés dudoyen de l’ESG, Pierre Filiatrault et deCarole Lamoureux, vice-rectrice as-sociée aux études •

Aux derniers Championnats dumonde d’haltérophilie, tenus àVancouver le mois dernier, la toutepetite Maryse Turcotte (5 pieds toutjuste) a soulevé 120 kg à l’épaulé-jeté,raflant ainsi une médaille de bronze.En outre, elle s’est classée au 7e rangau combiné des deux épreuves (ar-raché et épaulé-jeté) en levant 205 kgau total, performance qui devrait luivaloir une place aux prochains JeuxOlympiques d’Athènes, en août 2004.

Pour qu’un haltérophile participeaux J.O., son équipe nationale doit sequalifier lors de compétitions préli-minaires. Si tel n’est pas le cas – etl’équipe canadienne n’a pas encoreassuré sa participation – il reste unealternative. L’athlète doit faire partiedu groupe sélect des sept meilleurs aumonde dans sa catégorie, prouesseréalisée par Mme Turcotte. «Cela mesoulage beaucoup. Je serais très sur-prise de ne pas me classer indivi-duellement pour les prochains JeuxOlympiques», explique l’athlète de28 ans qui évolue dans la catégoriedes moins de 58 kg.

Pour l’équipe féminine canadien-ne d’haltérophilie, comme pourMaryse Turcotte, tout se jouera en maiprochain, lors des qualifications conti-nentales pour les trois Amériques, enColombie. «Comme les États-Unis etla Colombie se sont déjà qualifiés, onne les aura pas dans les pattes. Maisseuls les quatre premiers pays sequalifieront pour les Jeux. L’équipecanadienne a de bonnes chances,mais le Mexique et la RépubliqueDominicaine sont très forts. Et PortoRico, l’Équateur et l’Argentine sont àsurveiller de près», explique celle quia frôlé le podium aux derniers JeuxOlympiques de Sydney, en 2000, endécrochant la 4e place.

Durant les prochains mois, Marysedevra maintenir le tempo. «Physique-ment, je suis très en forme et je n’aipas de blessure. Je performe bien. Ilfaut continuer.» Continuer, c’estd’abord et avant tout 25 heures d’en-traînement par semaine, effectuées auClub Obélix de Brossard, encadréepar son entraîneur et conjoint PierreBergeron Jr. Elle doit travailler fortpour développer la force, la puissan-ce, la coordination, la flexibilité et lavitesse que nécessitent ses presta-tions de haut niveau.

La COOP-UQAM est le principalcommanditaire privé de Maryse. «Jepeux compter sur leur soutien depuis2002 et jusqu’après les Jeux Olympi-ques. C’est très important car l’aidegouvernementale, qui dépend desperformances, n’est jamais assurée.»

Depuis l’obtention de son bacca-lauréat en administration de l’UQAM,en 2001, Mme Turcotte continue sonperfectionnement à raison d’un oudeux cours par trimestre, en compta-bilité, tout en effectuant un stage de40 heures/semaine en administra-tion des services de santé au Centrehospitalier Pierre-Boucher. «Onm’offre une belle flexibilité d’horairede travail. C’est important pour moi.À l’UQAM, durant mon bac, ce n’étaitpas facile non plus de concilier lesexamens communs et le sport, maisj’ai toujours eu l’appui des profes-seurs».

«Ma vie, c’est les études, l’entraî-nement et les compétitions. La vie so-ciale, on n’y pense même pas.» Desprojets après les Jeux Olympiques?

«La fin de ma carrière en haltéro-philie, je la veux à l’image de ce quej’ai réussi depuis 13 ans. Je pourraispenser me rendre aux Jeux de 2008,à 32 ans. Mais je veux passer à autrechose. En administration des ser-vices de la santé, ça prend un bon

bagage d’expériences. Moi, j’ai des di-plômes et des médailles, mais côtéprofessionnel, mon CV est mincecomme une feuille», conclut l’athlètequi a conservé sa simplicité et lesdeux pieds sur terre •

Une battante en route vers Athènes !

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10 / L’UQAM / le 1er décembre 2003

l’heure où les technologies de la re-production, la perspective des xé-nogreffes et du clonage de l’embryonhumain modifient le corps humain etla filiation, bousculant nombre de re-pères symboliques, Le vivant et la ra-

tionalité instrumentale interroge lesprogrès récents dans le domaine mé-dical et biotechnoscientifique. On ymet en tension le nouveau modèlesociorégulateur associé à la bioé-thique.

Conçu sous la direction de la pro-fesseure Isabelle Lasvergnas duDépartement de sociologie, l’ouvrageréunit les plumes critiques d’une di-zaine de collaborateurs provenantde divers horizons disciplinaires (phi-losophie, sociologie, droit et psycha-nalyse), dont les professeurs ThierryHentsch et Louise Vandelac. Publiéchez Liber, Cahiers de recherche so-ciologique, dans la collection«Éthique publique hors série».

Lieu d’écriture«L’atelier vide» est non seulement letitre du neuvième ouvrage publiéaux Herbes rouges par l’écrivainRené Lapierre, professeur au Départe-

D’ICITITRESL’ex-empire soviétiqueDouze ans après la fin de l’URSS, est-il possible de faire le bilan de la dé-structuration de l’ancien espace so-viétique? Quelles en ont été les lignesde fragmentation et de recomposition?Comment ont évolué les objectifs etles politiques de la Russie à l’endroitdes anciennes républiques sovié-tiques? Comment chacune d’entreelles s’est-elle située par rapport à laRussie et dans le système des rela-tions internationales?

Pour répondre à ces questions,Jacques Lévesque, professeur etdoyen de la Faculté de science poli-tique et de droit, ainsi que YannBreault et Pierre Jolicoeur, étudiantsau doctorat en science politique, ontsigné l’ouvrage La Russie et son ex-

empire, publié aux Presses desciences Po.

Les auteurs se penchent sur l’hé-ritage historique, les représentationsidentitaires, les rapports et structures

interethniques, les problèmes éco-nomiques et les enjeux de sécuritéqui ont déterminé soit l’éloignement,soit le rapprochement entre la Russieet les nouveaux États issus de l’URSS.Ils soulignent notamment que laRussie a joué le rôle décisif dans ledémantèlement de l’URSS.

Entre le vivant et l’humainLes manipulations de la matière cel-lulaire et le développement du géniegénétique soulèvent des questionslargement inexplorées. Les pratiquesdu champ biomédical doivent-ellesêtre balisées? Peut-on génétiquementmodifier le vivant, le breveter et re-vendiquer à son propos des droitsd’auteur ou de propriété? Peut-onl’assimiler à une denrée marchandecomme une autre? Dans la confusionsémantique entre vivant et humain, à

ment d’études littéraires, mais c’estaussi le nom qu’il donne au lieumême de l’écriture.

D’où vient l’écriture ? «Au mieuxon imagine un entassement de livreset d’objets encombrant l’atelier. Aupire on n’imagine rien, on croit quetout est dans le thème, l’idée, lachose, ce qu’on appelle des conte-nus.» Derrière cela, il y aurait un lieuinfiniment plus nu, plus libre, untemps et un espace non seulementportés par l’œuvre mais déliés, trans-figurés par elle, écrit l’auteur.«L’écrivain n’y serait plus tant entouréd’objets que face à l’impossible, écou-tant : une chose à peine audible,qui échappe à la langue et que lalangue appelle pourtant, de son infi-gurable nom.»

Dans cet essai, René Lapierre plai-de pour la tolérance envers l’énigmeet l’étrangeté. Il ne croit pas que lavie soit l’œuvre. Elles ne peuvents’éclairer mutuellement, ni resplendirde vérité.

Mariage gai en débatAu Québec comme au Canada, laquestion du mariage entre conjointsde même sexe a fait couler beaucoup

d’encre au cours des derniers mois.Afin de contribuer au débat en cours,un collectif a eu l’idée de regrouperles textes les plus significatifs soumisces derniers mois au Devoir, ou déjàpubliés dans ses pages, sur la ques-tion du mariage homosexuel. Se cô-toient dans Mariage homosexuel. Les

termes du débat des textes choisis etprésentés par le professeur GuyMénard du Département des sciencesreligieuses.

Fort différents les uns des autres,tant par leurs dimensions, leur ton –du pamphlet virulent à l’essai beau-

coup plus nuancé – que par le typed’arguments qu’ils avancent, lestextes réunis visent à alimenter uneconfrontation intelligente des idées etune réflexion critique sur une ques-tion qui ne se laisse pas facilementtrancher. Politiques, juristes, journa-listes, universitaires, groupes de dé-fense des droits des homosexuels,étudiants, écrivains, psychanalystes etreprésentants de l’Église catholique si-gnent une cinquantaine de textesdans cet ouvrage collectif auquel larevue Éthique publique, publiée parles éditions Liber, a accepté d’offrirl’hospitalité de l’un de ses numéroshors série.

Apprentissage par les TICDans Collaborer pour apprendre et

faire apprendre, publié sous la direc-tion des professeures Colette Daudelinet Thérèse Nault de la Faculté dessciences de l’éducation, un grouped’auteurs présentent des designs d’en-vironnement d’apprentissage et étu-

dient leur impact sur les nouvelles fa-çons d’apprendre.

Les récentes réformes en éduca-tion encouragent le recours à l’ap-prentissage par les pairs et prônent ledéveloppement de compétences liéesaux technologies de l’information etde la communication (TIC). Or, de-puis une décennie, des formateurs ex-ploitent de nouveaux environnementsfavorisant les interactions entre «ap-prenants» sans toutefois examiner defaçon systématique l’apport des nou-velles technologies à ce nouveau typed’apprentissage.

Voici un ouvrage collectif qui viseà donner aux lecteurs le goût d’ap-prendre en collaboration, une idée pé-dagogique dont la pertinence et la fai-sabilité s’accroissent avec l’in-tégration des TIC aux différents ordres

d’enseignement. Les formateurs pour-ront aussi y puiser des idées d’activi-tés éducatives et les chercheurs y trouveront des dispositifs méthodolo-giques. Paru aux Presses de l’Uni-versité du Québec.

Le phénomène terroristeAu-delà des réactions émotives im-médiates d’angoisse, des désirs devengeance ou du désespoir que pro-voque la perpétration d’attentats ter-roristes, ces actes suscitent aussi etsurtout une profonde incompréhen-sion. Le besoin de comprendre pour-quoi des individus et des groupes po-sent de tels gestes a servi de point dedépart au présent ouvrage, auquelcollaborent plusieurs professeurs del’UQAM, dont Louis Brunet (psycho-logie), Charles-Philippe David (scien-ce politique) et Christian Saint-Germain (philosophie).

Dans l’après-coup de l’onde dechoc provoquée par les attentatscontre le World Trade Center et lePentagone, Comprendre l’acte terroriste

propose au lecteur une réflexion quiinterroge tant l’aspect éthique, crimi-nologique, psychanalytique, sociolo-gique que politique du recours auterrorisme. L’ouvrage traite dessources, des visées et des dynamiquesde l’action terroriste, examine les en-jeux géopolitiques du terrorisme ac-

tuel et s’interroge sur la philosophiegroupale et les groupes religieux quiont recours à cette violence. Dansune seconde partie, sont abordés leseffets du terrorisme, son impact psy-chologique et les dilemmes morauxque posent les réponses apportées àl’action terroriste. Paru aux Presses del’Université du Québec, sous la direc-tion de Dianne Casoni et de LouisBrunet •

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L’UQAM / le 1er décembre 2003 / 11

LE CAMPUSSURLUNDI 1ER DÉCEMBREChaire UNESCO d'étude des fon-dements philosophiques de la jus-tice et de la société démocratiqueConférence : «Tribunal et figure dujuge dans la théorie luhmaniennedes systèmes», de 12h30 à 14h.Conférenciers : Dominique Leydet,Lukas Sosoe.Pavillon Thérèse-Casgrain, salle W-5215.Renseignements :987-4161www.unesco.chairephilo.uqam.ca

Département d'études littérairesConférence : «D'un Nord à l'autre :la trame scandinave vers un écrivainfrançais du 19e siècle (Lettres surl'Amérique et Gazida de XavierMarmier)», de 14h à 15h.Conférencière : Maria Walecka-Garbalinska, Université deStockholm.Pavillon Judith-Jasmin, salle J-4660.Renseignements :987-3000, poste [email protected]

MARDI 2 DÉCEMBRESEUQAM (Syndicat des employéeset employés de l'UQAM), Servicedes ressources humaines, Fonda-tion des maladies mentalesMidi-conférence : «Comment ça va?La dépression : pour en finir avec lespréjugés», de 12h15 à 13h30.Programme d'aide au personnel del'UQAM.Conférencier : Luc Legris, Ph.D,psychologue.Pavillon Hubert-Aquin, salle A-M050.Renseignements :Huguette Bonneville987-4400

SCAD (Service de consultation enanalyse de données au Départe-ment de mathématiques) Séminaire : «Transmuting Womeninto Men : Galton's Data onHeredity», de 13h30 à 14h30.Conférencier : James A. Hanley,Université McGill.Pavillon Président-Kennedy, salle PK-5115.Renseignements :Pascale Rousseau987-3000, poste [email protected]

IEIM (Institut d'études interna-tionales de Montréal)Réunion : «Forum annuel desmembres de l'IEIM», de 15h à 18h.Pavillon Judith-Jasmin, Salle Marie-Gérin-Lajoie (J-M400)Renseignements :[email protected]

www.er.uqam.ca/nobel/ieim/

publications/

Chaire en relations publiquesLes causeries du mardi BDDS/WeberShandwick : «Tensions Canada/US :entre diplomatie et relationspubliques», de 16h à 17h15.Conférencier : Yves Dupré, présidentBDDS/Weber Shandwick etprésident du Comité de direction dela Chaire en relations publiques del'UQAM.Pavillon Hubert-Aquin, salle A-M050.

Renseignements :Danielle Maisonneuve987-3000, poste [email protected]

www.unites.uqam.ca/crp

MERCREDI 3 DÉCEMBREDépartement d'études littéraires- FIGURA Colloque étudiant multidiscipli-naire : «Problématique de lareprésentation du Nord enlittérature, cinéma et arts visuels», à 9h30. Participants : Gino Bergeron, Joë Bouchard, Alexandra Kinge,Jonathan Lamy, Amélie Nadeau,Michel Nareau, Adrés Restrepo,Mathilde Roussat.Pavillon Judith-Jasmin, Salle des Boiseries (J-2805)Renseignements :987-3000, poste 1407 [email protected]

Services à la vie étudiante (SVE)Ateliers d’information sur lesdifférents programmes d’échangesde la CREPUQ pour les étudiantsquébécois intéressés à un séjourd’études à l’étranger, de 12h45 à13h45; aussi les 20 janvier et 28 janvier aux mêmes heures.Réservation obligatoire.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-2250.Renseignements :Jocelyne Roussy, 987-3580

IREF (Institut de recherches etd'études féministes)Lancement de la revue FéminÉtudes

intitulé «Jeunes et société :Kaléidoscope d'une génération», de17h à 19h.Pavillon Athanase-David, salle D-R200.Renseignements :Céline O'Dowd987-3000 poste [email protected]

www.unites.uqam.ca/iref

JEUDI 4 DÉCEMBREABQ (Association des biologistesdu Québec) et Département dessciences biologiques28e Congrès de l’ABQ : «Les biotech-nologies, 50 ans après la découvertede l'ADN», de 8h30 à 20h et ven-dredi 5 décembre de 8h30 à 17h.Centre Mont-Royal, 2200 rue Mansfield, Montréal.Renseignements :Valérie Gauvin 279-7115 [email protected]

www.abq.qc.ca/

TOXEN (Centre de recherche entoxicologie de l'environnement)Journée de formation, de 9h à 17hCours de formation sur l'utilisationdes équipements d'analysecellulaire. Participants : étudiants, professeurs,professionnels du milieuPavillon des Sciences,Salle S-2025 et le 5 décembre, 6e Colloqueannuel du TOXEN, en collaborationavec le Réseau de recherche enécotoxicologie du Saint-Laurent, de8h30 à 17h.Conférencier invité: Dr FrançoisMbuyi B. Musongela de l'Universitéde Kinshasa, République du Congo.

Pavillon Sherbrooke, Hall (accueil et inscription) et salle SH-2420Renseignements :Guylaine [email protected]

www.er.uqam.ca/nobel/toxen

FIGURA (Centre de recherche surle texte et l’imaginaire) et Dépar-tement d’études littérairesColloque international : «Nomades,voyageurs, explorateurs,déambulateurs : les modalités duparcours dans la littérature», de9h15 à 17h, se poursuivant vendredile 5 décembre.Conférencier d'honneur : KennethWhite (écrivain et président-fonda-teur de l’Institut de géopoétique,Trébeurden).Pavillon Judith-Jasmin, salle J-4255.Renseignements :987-3000, poste 2153Rachel [email protected]

IEIM Conférence : «Enjeux et défis desnouveaux gouvernements au Brésilet en Argentine», de 9h30 à 11h30.Conférenciers : ImmanuelWallerstein, Sebastian Santander,Philippe Faucher, Sylvain F. Turcotte,Jean Deaudelin, Martin Coiteux,Victor Armony.Pavillon de l'Éducation, salle N-M510.Renseignements :[email protected]

www.er.uqam.ca/nobel/ieim/

publications/

VENDREDI 5 DÉCEMBREGalerie de l'UQAMExposition : «Paramètre 2003», de12h à 18h, du mardi au samedi,jusqu’au 13 décembre.Présentation des travaux étudiantsdu baccalauréat en arts visuels.Pavillon Judith-Jasmin,salle J-R120Renseignements :987-8421www.galerie.uqam.ca

GÉPI (Groupe d'études psycha-nalytiques interdisciplinaires)Conférence : «La psychodynamiquedélinquante», de 18h à 20h.Conférenciers : Dianne Casoni, LouisBrunet, Véronique Lussier, Jean-Pierre Bienvenu.Pavillon J.-A.-DeSève,salle DS-R520.Renseignements :Louise Grenier987-3000, poste 4184www.unites.uqam.ca/gepi/

LUNDI 8 DÉCEMBRECentre Pierre-PéladeauConcert : «Noël à Darmstadt», à 20h.Dans la série «Les idées heureuses»dirigée par Geneviève Soly.Concert consacré à ChristophGraupner, cantates inédites enpremière mondiale.Salle Pierre-MercureRenseignements :987-6919www.centrepierrepeladeau.com

MARDI 9 DÉCEMBREDépartement de musiqueConcert : «Le quintette de cuivres etl'Orchestre d'harmonie», à 20h.Aussi, le 10 décembre, concert del'Orchestre de l'UQAM, sous ladirection de Martin Foster. Lessolistes : Gaël Lavigne Huard,violoncelle et Svetlana Volovick,piano, à 20h.Centre Pierre-Péladeau, 300, boul. de Maisonneuve Est, salle Pierre-Mercure.Renseignements :Hélène Gagnon987-3000, poste [email protected]

JEUDI 11 DÉCEMBRECentre Pierre-PéladeauConcert : «Intakto : Lluvia da vida»,à 20h.Dans la série «Les Coups de cœurd'Angèle».Salle Pierre-Mercure.Renseignements :987-6919www.centrepierrepeladeau.com

VENDREDI 12 DÉCEMBREIEIM Séminaire du GRIC : «Culture etconcurrence dans les Amériques :contrepouvoir ou stratégied'éviction», de 9h30 à 11h30.Conférencière : Michèle Roux,directrice de recherche au CEIM.Pavillon Hubert-Aquin, salle A-1715.Renseignements :[email protected]

www.er.uqam.ca/nobel/ieim/

publications/

CRISE (Centre de recherche etd'intervention sur le suicide etl'euthanasie) et Département depsychologieConférence : «Un adulte ayant vécuune enfance difficile est-il plusvulnérable à la dépression?», à 14h.Pavillon des Sciences de la gestion, salle R-M130.Renseignements :Michel Tousignant987-3000, poste [email protected]

www.crise.ca

SAMEDI 13 DÉCEMBREDépartement de musiqueConcert de Noël : «Le Chœur del'UQAM», l'Ensemble vocal sous ladirection de Miklos Takacs, à 20h.Centre Pierre-Péladeau,salle Pierre-Mercure.Renseignements :Hélène Gagnon987-3000, poste [email protected]

http://www.uqam.ca/choeur

Date de tombéeLes informations à paraître sous larubrique Sur le campus doivent êtreenvoyées à la rédaction au plus tard10 jours précédant la parution dujournal. Pour nous communiquerles coordonnées de vos événements,veuillez utiliser le formulaire àl’adresse suivante :www.uqam.ca/bref/form_

calendrier.htm

Prochaines parutions :12 et 26 janvier 2004.

Les jumeaux s’exposent

Mis sur pied l’an dernier à titreexpérimental, le jumelage de nou-veaux arrivants non francophonesavec des étudiants en éducation a sibien répondu aux attentes que laFaculté des sciences de l’éducation etl’École de langues ont convenud’élargir le projet. Dorénavant pas-sage obligé pour les étudiants inscritsdans les programmes du DépartementÉducation et formation spécialisées(DÉFS), le jumelage vise à sensibili-ser les futurs enseignants aux réalitésd’une société pluriethnique et à dé-velopper des stratégies d’interven-tion et de communication, tout en of-frant aux nouveaux immigrantsl’occasion de rencontrer les franco-phones de la société d’accueil.

Au cours du présent trimestre,206 étudiants en éducation et 128 ins-crits au certificat en français écritpour non-francophones ont ainsi été

jumelés. Sous la supervision de sixprofesseurs, les jumeaux ont pris letemps de se connaître, d’échanger, dechoisir des thématiques, d’effectuerles lectures et la recherche néces-saires afin de produire sous formed’affiches le résultat de leur dé-marche conjointe. Le 19 novembredernier, plus de 75 affiches ont étéexposées dans les corridors des pa-villons Judith-Jasmin, Hubert-Aquinet de l’ESG. On aperçoit sur la photo,dans l’ordre habituel, les étudiantesLin Bai, d’origine chinoise, du certi-ficat en français écrit pour non-fran-cophones, Stéphanie Robidoux etKarine Leclaire, toutes deux du bac-calauréat en éducation et en ensei-gnement primaire, devant l’affichequ’elles ont confectionnée. Notonsque le programme de jumelage estsous la responsabilité de la profes-seure Nicole Carignan, du DÉFS •

Photo : Michel Giroux

12 / L’UQAM / le 1er décembre 2003

Bulletin de participation pour le tirage hebdomadaire d’une paire debillets, au choix du gagnant, pour une activité de la programmation 2003-2004 du Centre Pierre-Péladeau. Sont éligibles au tirage tous lesemployé(e)s et étudiant(e)s de l’UQAM. Les gagnants devront présenterune Carte UQAM d’employé ou d’étudiant pour réclamer leur prix. Unemême personne ne pourra gagner plus d’une fois au cours de la saison2003-2004 afin de laisser la chance au plus grand nombre de profiter decette offre de billets gratuits.

[Écrire en lettres moulées]

Nom : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Prénom : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Adresse : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Courriel : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Numéro de téléphone : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

� Étudiant(e) – Programme : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

� Employé(e) – Fonction : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

À déposer dans la boîte de tirage située dans le hall du Centre Pierre-Péladeau. Les tirages se feront tous les vendredis, à 16h, jusqu’au 7 mai2004. Les gagnants seront notifiés le lundi suivant. Le journal L’UQAM publiera le nom des gagnants à chacune de ses paru-tions.

La gagnante du tirage du vendredi 14 novembre du Centre Pierre-Péladeau est Mme Johanna Baumgartner, étudiante au DESS en planifi-cation territoriale et développement local de l’École des sciences de la ges-tion. Elle a choisi le spectacle Lluvia da vida du groupe Intakto, donné le11 décembre prochain.

Le gagnant du tirage du 21 novembre est M. Gervais Savard, archivis-te au Service des archives et gestion des documents. Au moment d’allersous presse, il n’avait pas encore choisi ses billets pour un des concertsde la programmation 2003-2004 du Centre Pierre-Péladeau.

Gagnants des billets du CPP

Trois dans une au Centre de designUn autre coup d’éclat vient d’êtreréalisé par le Centre de design : on ya réuni sous un même toit des créa-tions de trois grandes écoles de de-sign, soit une cinquantaine d’œuvresde l’École des beaux-arts de Saint-Étienne (France), de la Rhode IslandSchool (États-Unis) et… de l’École dedesign de l’UQAM. L’expositionFrance/USA/Québec – trois écoles pro-pose donc des objets «design» enprovenance d’étudiants, de chargés decours, d’enseignants ou de diplômésdevenus designers professionnels.Seules les créations américaines sontuniquement étudiantes.

Marc H. Choko, l’un des maîtresd’œuvre de cette exposition singuliè-re, et directeur du Centre de design,précise que les étudiants américainsavaient à travailler selon le thème :«bambou et feutre». Les Français ontopté également et uniquement pour lebambou comme matière de base. Lesgens d’ici ont utilisé des matériauxvariés, et les créations québécoisesproviennent soit de l’École de design,soit de créateurs de l’extérieur maisproches de l’École. «On n’a procédé àaucun concours pour obtenir ces ob-jets. On a préféré faire appel à des de-signers de talent réputés pour leur ori-ginalité.»

Ont été retenus notamment lescréations du designer professionnelClaude Mauffette, intitulées Poubelle

à couches, Tire-bouchon et Système

mural. «Pour la fabrication de Système

mural, Claude Mauffette a utilisé del’aluminium anodisé de diverses cou-leurs. Ce bel objet est un vrai produitindustriel de marché. La Poubelle à

couches est actuellement en produc-tion aux États-Unis. Parmi les créa-tions étudiantes, citons celle deFrancis Turgeon, Verres Rewine.

Selon Marc Choko, il n’existe pasde «tendance» internationale en de-sign. Les objets actuels sont très hé-téroclites. «Aux côtés des pratiques in-dustrielles et traditionnelles, il y a desdesigners qui ont des préoccupationsécologiques et donc, de l’intérêt pourles matériaux recyclés. D’autres quitravaillent dans l’humour ou dans lepastiche. En somme, il y en a pourtous les goûts!»

Bien qu’il existe de bons desi-gners québécois, Marc Choko consta-te que ceux-ci ne jouissent pas enco-re de reconnaissance internationale.«On commence à peine à voir quel-ques objets, sinon quelques desi-gners québécois apparaître à Toronto,à New York et à Paris.»

Premier ouvrage du genreLe directeur du Centre de design atrouvé une manière bien à lui defaire connaître davantage le designquébécois grâce à l’ouvrage qu’ilvient de publier en collaboration avecl’historien d’art Paul Bourassa et l’an-thropologue Gérald Baril, Le design au

Québec (Éditions de l’Homme).

Ce très bel ouvrage, unique, ri-chement illustré raconte l’histoire etl’actualité du design graphique, in-dustriel et de mode au Québec. «Jedésirais rédiger ce livre avec des gensqui possèdent une expertise confir-mée dans le design, soutient MarcChoko. Paul Bourassa, conservateurdes arts décoratifs et du design auMusée national des beaux-arts duQuébec, a écrit le chapitre sur le de-sign industriel. Gérald Baril, directeurde publication du Dictionnaire de la

mode au Québec (à paraître aux Édi-tions Fides), s’est occupé, pour sapart, du volet design de mode. Demon côté, j’ai écrit tout le reste et no-tamment le chapitre consacré au de-sign graphique.»

Parmi toutes les définitions cou-rantes du mot design, Marc Chokotrouve particulièrement intéressantecelle qui le définit comme «un heu-reux mariage de l’art et de l’indus-trie». «Normalement, la création peutêtre très artisanale, mais en principe

Marc H. Choko, professeur et co-auteurde l’ouvrage Le design au Québec.

Francine Saint-Laurent

La Poubelle à couches de ClaudeMauffette.

Verres Rewine de Francis Turgeon.

Photo : J.-A. Martin

elle est destinée à devenir multiple!»Le concept de «design» a véritable-ment émergé avec l’industrialisation,il est donc normal que ce soit enAngleterre, le berceau de la révolutionindustrielle, qu’il apparaisse. Cheznous, contrairement à ce que cer-tains prétendent, c’est avant la Révo-lution tranquille qu’apparaît le design.«Il y a eu des designers, comme JulienHébert (meuble), Raoul-Jean Fouré(mode) et Raoul Bonin (graphisme)qui se sont illustrés dans le domaineavant les années 60.» Marc Chokorappelle que plusieurs créateurs ontété éclipsés par de nouveaux acteursqui sont arrivés dans les années de

l’Expo 67 et des Jeux Olympiques. «Cesont des gens qui vont eux-mêmess’inscrire dans un courant interna-tional et qui vont profiter de tous lessupports médiatiques. Cela va concou-rir à mettre encore plus dans l’oubliles gens qui étaient là avant eux!»

Marc Choko prétend que le designjoue un grand rôle dans notre sociétéet que son apport à l’économie est ex-trêmement important. «Il y a d’innom-brables choses qui sont “designées”,depuis la simple boîte d’allumettesjusqu’au menu des restaurants, enpassant par les stations de métro, leslunettes, la chaise où vous êtes assiset le lit dans lequel vous dormez!» •

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