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Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

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Page 1: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Matériaux pour l'électrotechniqueChapitre 7: Propriétés électrique et électroniques des

matériaux (Jonctions PN)

Mohamed Mebrouki

ESSA Tlemcen

17 avril 2018

Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 2: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Transport des porteurs de charge dans un semiconducteur :

1. Les porteurs de charges se déplacent dans un semiconducteur selondeux mécanismes de transport :

1 Di�usion : a lieu en présence d'un gradient de concentration.2 Dérive : a lieu en présence d'un champ électrique.

Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 3: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Di�usion des porteurs de charge dans un semiconducteur :

2. Sur la �gure ci-dessous la densité des particules est plus élevée à

droite qu'à gauche.

3. En d'autres termes, un gradient de densité est présent allant de

droite vers la gauche.

4. Le �ux de particules se déplaçant de manière aléatoire sera plus élevé

du volume de forte densité à droite vers le volume de faible densité à

gauche, alors qu'il est faible dans le sens inverse.

Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 4: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Di�usion des porteurs de charge dans un semiconducteur :

5. Il y aura donc un mouvement net de particules jusqu'à ce que la

densité soit uniformément répartie dans tout le volume.

6. Une fois la densité (concentration) des particules dans tout le volume

est uniforme (le nombre de particules est le même en tout volume

in�nitésimal), le gradient de concentration disparait, donc pas de

mouvement net de particules par di�usion.

7. L'intensité du courant par unité de surface je induit par le gradient

de densité de particulesdn

dxdans la direction x (n est la densité des

particules) est donné par la loi de di�usion de Fick :

Je = q De

dn

dx

où q la charge élémentaire, De le coe�cient de di�usion des

électrons (une caractéristique du matériau).

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Page 5: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Di�usion des porteurs de charge dans un semiconducteur :

8. La même équation est valable pour le mouvement de trous, sauf que

le sens du �ux des trous Jh change puisque Je dépend du signe de la

charge q qui est positif pour un trou et négatif pour un électron !

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Page 6: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Dérive des porteurs de charge dans un semiconducteur :

1. Les particules chargées comme les électrons (trous) peuvent

également se déplacer sous l'in�uence d'un champ électrique ~E : les

trous dans la direction du champ électrique alors que les électrons

dans le sens opposé.

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Page 7: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Dérive des porteurs de charge dans un semiconducteur :

2. La densité de courant électronique induite par ce champ électrique

est donnée par

Jh = p q µh E

pour les trous et

Je = n q µe E

pour les électrons, où p(n) est la densité des porteurs de charge (n

pour les électrons et p pour les trous), q la charge du porteur de

charge, µh(e) est dite la constante de mobilité du porteur de

charge et E le module du champ électrique.

3. La présence d'un champ électrique peut également être représentée

dans un diagramme de bande électronique.

Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 8: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Dérive des porteurs de charge dans un semiconducteur :

4. Sur la �gure ci-dessus, les bandes de valence et de conduction sont

représentées par deux rectangles déformés sur leurs longueurs à cause

de la présence d'un champ électrique.

Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 9: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Dérive des porteurs de charge dans un semiconducteur :

5. En e�et, la présence d'un champ électrique induit une pente

positive sur les bandes de valence et de conduction.

6. Il est important de se rappeler que les électrons excités dans la bande

de conduction par un champ électrique redescendent (au moyenne)

toujours vers le bas de la pente de la bande de conduction lorsqu'une

pente est présente (une fois que le champ électrique cesse d'exister) ;

les trous, quant à eux, vont toujours remonter (en moyenne) la pente

dans la bande de valence.

Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 10: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Recombinaison :

1. Si un électron excité (par de la lumière ou autre) et un trou se

rencontrent par un quelconque mécanisme, ceux-ci vont être

capables, avec une forte probabilité, de se recombiner, c'est à dire

que l'électron dans la bande de conduction rejoint le trou dans la

bande de valence tout en perdant leurs mobilités respectives (état de

liberté) (voir la �gure ci-dessous).

2. En d'autres termes, l'électron après recombinaison avec le trou n'est

plus libre et sera de nouveau collé au réseau cristallin dans une

orbitale moléculaire (il sera dans un état lié !)

3. Trois types de mécanismes de recombinaison peuvent avoir lieu

dans un semiconducteur :Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 11: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Recombinaison radiative :

1. Un électron et un trou se recombinent ensemble et l'énergie libérée

pendant ce processus est émise sous forme d'un photon (voir �gure

ci-dessous)

2. Comme le passage d'un électron de la bande de conduction vers la

bande de valence coûte au moins l'énergie de la bande interdite, la

recombinaison radiative émettra un photon avec une énergie

supérieure ou égale à l'énergie de la bande interdite.

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Page 12: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Recombinaison d'Auger :

1. L'énergie libérée par recombinaison d'une paire électron-trou est

transférée à un électron libre voisin dans la bande de conduction qui

sera excité à un niveau d'énergie plus élevé dans la bande de

conduction (voir �gure ci-dessous).

2. Celui-ci va redescendre de nouveau vers un niveau plus bas dans la

bande de conduction et perdra ainsi son énergie sous forme de

chaleur au pro�t du réseau cristallin du semi-conducteur.

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Page 13: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Recombinaison de Shockley-Read-Hall (SRH) :

1. Comme d'autres types de matériaux, les semi-conducteurs peuvent

contenir di�érents types de défauts dans leur réseau cristallin.

2. Ces défauts (atome de type di�érent ou autres !) peuvent introduire

des états d'énergie dans dans la bande interdite, comme c'était par

exemple le cas du dopage avec les états donneurs et accepteurs.

3. Ainsi, un électron peut être avec une forte probabilité piégé dans un

tel état de défaut et peut toujours se recombiner avec un trou libre

au voisinage (voir la �gure ci-dessous) (en émettant un photon

d'énergie inférieure à l'énergie de la bande interdite).

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Page 14: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Durée de vie des porteurs de charge :

1. Les mécanismes de perte de charges (électrons libres et trous) à

l'instar des processus de recombinaison déterminent la durée de vie

(en anglais : lifetime) de ces porteurs de charge.

2. Si la vitesse de recombinaison est élevée, la durée de vie des porteurs

de charge sera courte.

3. On dé�nit une longueur de di�usion (Lh pour un trou et Le pour un

électron) comme la distance moyenne sur laquelle les porteurs de

charge excités peuvent se déplacer avant de se recombiner (voir la

�gure ci-dessous)

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Page 15: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Durée de vie des porteurs de charge :

4. la longueur de di�usion détermine en quelque sorte la distance sur

laquelle un électron libre ou un trou libre sont toujours en vie

avant de se coller l'un à l'autre et perdent leur liberté de se déplacer

(ils deviennent liés).

5. Si le taux (en anglais : rate) ou la vitesse de recombinaison était

élevée, la longueur de di�usion (Lh(Le)) sera plus courte et

vice-versa.

6. En e�et, la longueur de di�usion est liée à la durée de vie des

porteurs de charge libres par la relation relativement simple suivante :

Le(h) =√De(h) τe(h)

où De(h) est le coe�cient de di�usion des électrons (trous) et τe(h) ladurée de vie des électrons (trous) libres.

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Page 16: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Durée de vie des porteurs de charge :

7. Sur la �gure ci-dessous, on a représenté (à gauche) les trous

(porteurs de charge majoritaires) par des points en bleu alors que

les électrons (porteurs de charge minoritaires) sont en rouge

(semiconducteur de type p).

8. Les trous libres ont une in�me probabilité de rencontrer sur leur

chemin un électron libre ce qui fait que la vitesse (le taux) de

recombinaison pour les trous est petite.Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 17: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Durée de vie des porteurs de charge :

9. D'autre part, les électrons libres (dans la bande de conduction) ont

une forte probabilité de rencontrer un trou libre (dans la bande de

valence), car la densité des trous est de plusieurs ordres de grandeur

plus grande que celle des électrons libres.

10. Cela signi�e que la vitesse de recombinaison des électrons sera plus

élevée, et partant, la longueur de di�usion des électrons Le sera plus

courte que celle des trous Lh

Le =√De τe < Lh

11. Maintenant, si le même matériau semiconducteur était dopé n, les

électrons ( points rouges) seraient les porteurs de charge

majoritaires, et les trous ( points bleus) les porteurs de charges

minoritaires.

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Page 18: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Durée de vie des porteurs de charge :

12. Cette fois-ci, les électrons libres auront une in�me probabilité de

rencontrer des trous libres et donc la vitesse de recombinaison est

faible.

13. D'autre part, les trous ont une probabilité élevée de rencontrer l'un

des électrons puisque la densité électronique est de plusieurs ordres

de grandeur plus élevée.

14. Cela signi�e que la vitesse de recombinaison des trous est élevée, et

par conséquent, la longueur de di�usion des trous, Lh, sera plus

courte que celle des électrons, Le .

Lh =√Dh τh < Le

15. Il est donc clair que les porteurs de charges minoritaires, dans un

matériau dopé, ont une longueur de di�usion plus courte par rapport

à la longueur de di�usion des porteurs de charge majoritaires.

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Page 19: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

C'est quoi une jonction p-n ?

1. La mise en contact de deux pièces d'un semi-conducteur de type n

avec une autre de type p donne une jonction p-n.

2. Considérons le cas où cette jonction est dans l'obscurité à

l'équilibre thermique.

3. Sur la moitié gauche de la jonction (région p) les trous sont

majoritaires alors que les électrons sont majoritaires dans la moitié à

droite de la jonction ( région n).

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Page 20: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

C'est quoi une jonction p-n ?

4. Un gradient de concentration existe dans la jonction puisque la

densité de trous dans la région de type n est plus petite que celle

dans la région de type p.

5. Aussi, la densité d'électrons dans la région de type p est plus petite

que celle dans la région de type n, ce qui entrainera un phénomène

de di�usion entre les deux régions de la jonction.

6. Pendant le processus de di�usion les électrons passeront d'une région

de forte densité d'électrons ( type n) vers une région de faible densité

d'électrons (type p), jusqu'à ce que le nombre d'électrons soit le

même en tout point dans la jonction.Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 21: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

C'est quoi une jonction p-n ?

7. De même, les trous di�useront de la région de type p vers la région

de type n jusqu'à ce que le nombre de trous dans les deux régions

soit le même.

8. Malgré cela, les deux régions de la jonction ne sont pas neutres,

puisque, en plus des électrons et trous libres, il existe encore des ions

positifs �xes (atomes donneurs d'électrons) dans la région n, et des

ions négatifs �xes (atomes accepteurs d'électrons) dans la région p

9. Cette situation là est à l'origine d'un champ électrique intense

pointant de la région n vers la région p.

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Page 22: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

C'est quoi une jonction p-n ?

10. Ce champ électrique va forcément pousser les trous à retourner dans

la région p et les électrons à retourner dans la région n.

11. En pratique, à l'interface entre les régions p et n de la jonction,

seulement quelques trous vont di�user vers la région n et quelques

électrons vont di�user vers la région p.

12. Mais puisque la longueur de di�usion des trous dans la région n est

très courte (les trous sont minoritaires), ils vont sitôt recombiner

avec un électron libre dans la région n.

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Page 23: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

C'est quoi une jonction p-n ?

13. De même, les électrons minoritaires dans la région p (leur longueur

de di�usion est très courte dans cette région) vont sitôt recombiner

avec des trous libres dans la région p.

14. Ce processus a lieu sur une très courte distance autour de l'interface

où les porteurs de charge sont recombinés (essuyés, en anglais :

wiped out) : pas de charges libres dans cette zone.

15. Les seules charges qui existent dans cette région sont bien les ions

�xés au réseau cristallin (négatifs dans p et positifs dans n)

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Page 24: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

C'est quoi une jonction p-n ?

16. Cette région est dite : région des charges du réseau ( en anglais :

space charge region).

17. On l'appelle aussi région de dépletion ( région évacuée de

charges mobiles !).

18. Dans cet exemple, la partie de la zone de dépletion dans la région p

est chargée négativement, alors que celle dans la région n est chargée

positivement.

19. Cela crée un champ électrique allant de la région n vers la région p,

créant ainsi un mouvement de charges dans le sens inverse de la

di�usion.

20. En e�et, le champ électrique dans la région de dépletion va obliger

les porteurs de charge minoritaires dans la région p ( les électrons) à

se mouvoir vers la région n.

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Page 25: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

C'est quoi une jonction p-n ?

21. De même, il va obliger les trous dans la région n là où ils sont

minoritaires à se déplacer vers la région p.

22. On arrive à une situation où les deux mécanismes de transport dans

la région de dépletion auront des e�ets balancés l'un par l'autre sur

les porteurs de charge.

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Page 26: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Mécanismes de transport (di�usion) :

1. La densité de courant de di�usion des électrons je est gouvernée par

le gradient de densité qui n'est autre que la densité d'électrons dans

la région n moins la densité d'électrons dans la région p.

jn = q De

dn

dx

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Page 27: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Mécanismes de transport (di�usion) :

2. Puisque les électrons sont les porteurs de charge minoritaires dans la

région p, le gradient de densité est totalement déterminé par la

densité des électrons majoritaires dans la région n. Ceci est aussi

vraie pour les trous.

3. La densité de courant de di�usion des trous jh est gouvernée par le

gradient de densité qui n'est autre que la densité de trous dans la

région p moins la densité d'électrons dans la région n.

jh = q Dh

dp

dx

4. Puisque les trous sont les porteurs de charge minoritaires dans la

région n, le gradient de densité est totalement déterminé par la

densité des trous majoritaires dans la région p.

5. En d'autres termes, la di�usion est contrôlée par les charges

majoritaires dans chaque région.

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Page 28: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Mécanismes de transport (di�usion) :

6. Il est important de savoir qu'il est possible de changer la densité du

courant de di�usion Je(h) de deux manières : soit augmenter la

densité des charges majoritaires dp(dn), soit changer la longueur de

la zone de dépletion dx (en appliquant par exemple un tension de

polarisation (en anglais : voltage bias) à la jonction).

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Page 29: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Mécanismes de transport (dérive) :

1. Contrairement à la di�usion, qui est contrôlée par les porteurs de

charges majoritaires, le mécanisme de dérive (mouvement des

charges sous l'e�et d'un champ électrique) est contrôlé par les

porteurs de charge minoritaires, pendant lequel le champ électrique

pousse les électrons (minoritaires dans la région p) à passer dans la

région n et les trous (minoritaires dans la région n) à passer dans la

région p (voir les �gure ci-dessous), avec :

Je = n qeµe E et Jh = p qhµh E

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Page 30: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Mécanismes de transport (dérive) :

2. Selon ces deux équations il serait donc possible d'augmenter la

densité du courant de dérive Je(h) en augmentant soit la valeur la

densité de charges minoritaires p(n) dans chaque région, soit

l'intensité du champ électrique dans la région de dépletion E .

3. Dans cet exemple, les densités de courant sont en équilibre puisque

la jonction p − n est à l'équilibre thermique.

4. En e�et, si nous connectons la jonction p-n à un circuit électrique

(voir �gure ci-dessus), aucun courant électrique ne circulera dans le

circuit à partir de la jonction, puisque le champ électrique E dans la

région de dépletion va créer une tension intégrée ( built-in voltage).

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Page 31: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Mécanismes de transport (bandes d'énergie et niveau de Fermi) :

1. Il est important de savoir que la position des niveaux de Fermi

par rapport aux bandes de conduction et de valence ne change

pas.

2. Ce sont plutôt les bandes de valence et de conduction dans la région

n qui se déplaceront vers le bas a�n de ramener les deux niveau de

Fermi EF à la même position.Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 32: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Mécanismes de transport (bandes d'énergie et niveau de Fermi) :

3. En e�et, il est possible de comparer le niveau de Fermi dans la

jonction p-n à l'équilibre thermique à un niveau d'eau dans un

réservoir contenant deux compartiments séparés par une barrière.

4. Le compartiment à droite est plein (comparé à la région n) alors que

celui à gauche est presque vide (comparé à la région p).

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Page 33: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Mécanismes de transport (bandes d'énergie et niveau de Fermi) :

5. C'est l'analogue de la situation qui existe dans la jonction p-n : le

niveau de Fermi dans la région p est proche de la bande valence (très

bas) alors que le niveau de Fermi dans la région n est plus proche de

bande conduction (très haut).

6. Si maintenant on enlève la barrière, l'eau coulera entre les deux

compartiments avec un courant d'eau jusqu'à ce que le niveau d'eau

dans les deux compartiments soit le même.

7. La même chose a lieu (pas vraiment !) pour que les deux niveaux de

Fermi dans chaque région de la jonction soient égalisés (de même

énergie).

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Page 34: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Mécanismes de transport (bandes d'énergie et niveau de Fermi) :

8. Par conséquent, les deux bandes (de valence et de conduction)

seront inclinées dans la zone de dépletion avec une pente positive

allant de la région n vers p.

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Page 35: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Mécanismes de transport (bandes d'énergie et niveau de Fermi) :

9. Rappelons qu'une pente dans un diagramme de bande électronique

indique la présence d'un champ électrique dans la région de la pente

(ici la zone de dépletion), et qui s'écrit sous la forme :

E = q Vbi

où q est la charge du porteur de charge (électron ou trou) et Vbi la

valeur de la tension intégrée ( built-in voltage) dans la zone de

dépletion.Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 36: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Mécanismes de transport (bandes d'énergie et niveau de Fermi) :

10. Cette pente dans la zone de dépletion va faire en sorte que les

électrons minoritaires se déplaceront de la région p vers la région n

(dans la bande de conduction !), alors que les trous minoritaires dans

la région n vont remonter vers la région p (dans la bande de

valence !).

11. Rappelons encore une fois que la jonction p-n est dans l'obscurité et

à l'équilibre thermique, c qui signi�e que les mécanisme de di�usion

et de dérive (drift) sont en balance.

12. On peut manipuler cet équilibre (les mécanismes de di�usion et de

dérive sont en balance) soit en appliquant une tension de polarisation

(bias voltage) à la jonction p-n, soit en éclairant la jonction p-n a�n

d'augmenter les densités de porteurs de charge minoritaires.

13. Dans ce dernier cas, on aurait créé une cellule solaire.

Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 37: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation directe à la jonction p-n :

1. Il est possible de perturber l'équilibre thermique de la jonction en

appliquant soit une tension de polarisation (bias voltage) soit en

l'éclairant avec de la lumière.

2. Mais commençons tout d'abord par appliquer une tension de

polarisation directe (en anglais : forward bias voltage) sur une

jonction p-n dans l'obscurité avec des �ls et des contacts (avec la

jonction) hautement conducteurs.

Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 38: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation directe à la jonction p-n :

3. Cela signi�e que la tension est plus positive du coté p que du côté n

de la jonction.

4. Un champ électrique (représenté par une �èche en vert) est donc

créé dans la zone de dépletion de grande résistivité électrique à cause

du champ électrique (représenté par une �èche en noir) dû à la

tension intégrée (built-in voltage) déjà présent.

5. Puisque les deux champs électriques sont dans deux sens opposés, le

champ e�ectif (dû à la superposition des deux champs électriques et

représenté par une �èche en noir moins longue) qui apparait sera

moins intense.

6. Par conséquent, la largeur de la zone de dépletion devient beaucoup

plus étroite, elle aussi.

Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 39: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation directe à la jonction p-n :

7. Ainsi, le mécanisme de di�usion devient plus dominant que le

mécanisme de dérive (drift), puisque, d'une part, la largeur de la

zone de dépletion est réduite ( dx est petit) et donc les gradients de

densitédn

dxet

dp

dxdeviennent plus grandes ce qui fait que la densité

de courant électrique liée à la di�usion devient beaucoup plus grande

(indiquée par de longues �èches sur la �gure).

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Page 40: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation directe à la jonction p-n :

8. D'autre part, le champ électrique E est réduit, ce qui signi�e que les

densités de courant liées au transport par dérive (drift) deviennent

légèrement plus petites (indiquées par des �èches moins longues).

9. On notera que l'e�et du �ux accru de di�usion des porteurs de

charge entre les deux régions p et n de la jonction est beaucoup plus

important que le petit changement dans le �ux des porteurs de

charge causé par un mécanisme de dérive (e�et d'un champ

électrique sur les charges).

10. Ainsi, en appliquant une tension de polarisation directe aux bornes

d'un jonction p-n dans l'obscurité, on génère un courant électrique

net à travers la zone de dépletion, et partant dans le circuit

électrique fermé.

11. En e�et, plus d'électrons passeront par di�usion (de la région n vers

la région p) que par dérive (de la région p vers la région n).

12. Aussi, plus de trous passeront par di�usion (de la région p vers la

région n) que par dérive (de la région n vers la région p).Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 41: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation directe à la jonction p-n :

13. Le courant électrique produit dans la jonction sera ensuite colporté

par des électrons mobiles (et non pas par des trous mobiles !) dans

les �ls en métal.

14. Ces électrons se déplacent à travers le circuit électrique du côté p

vers le côté n, où ils sont injectés à nouveau dans la région n (voir

�gure ci-dessous).

Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 42: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation directe à la jonction p-n :

15. L'application d'une polarisation directe sur la jonction p − n peut

être illustrée à l'aide du diagramme électronique de bande d'une

jonction p-n (voir �gure ci-dessous).

16. On voit bien sur la �gure de droite que la tension de polarisation

directe (forward bias voltage) a pour e�et de réduire le champ

électrique dans la zone de dépletion, et donc des pentes moins raides

des bandes de valence et de conduction à travers la zone de

dépletion.

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Page 43: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation directe à la jonction p-n :

17. La jonction p-n n'est plus en équilibre et le niveau de Fermi n'est pas

le même à travers toute la jonction.

18. Il en résulte une séparation du niveau de Fermi dans la zone de

dépletion en deux quasi niveaux de Fermi : le niveau supérieur

représentant la population d'électrons alors que le niveau inférieur

représente la population de trous.

19. A l'équilibre, ces distributions sont représentées et liées entre elles

par la fonction de Fermi-Dirac comme discuté auparavant.

20. Cependant, en appliquant une polarisation directe sur la jonction p-n,

le système n'est plus en équilibre et les populations des trous et

d'électrons deviennent plus complexes.

21. L'écart d'énergie entre les deux quasi-niveaux de Fermi est q V , où q

est la charge d'un porteur de charge (électron ou trou) et V la

tension de polarisation directe (forward bias voltage) appliquée à la

jonction.

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Page 44: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation directe à la jonction p-n :

22. Rappelons encore une fois que le transport des porteurs de charge

par dérive est moins important à cause du du champ électrique

réduit, contrairement au transport par di�usion qui est favorisé à

cause de la réduction de la zone de dépletion.

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Page 45: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation inverse à la jonction p-n :

1. Mais que se passe-t-il si maintenant on inverse les bornes de la

source de tension (tension de polarisation inverse) à laquelle est

attachée la jonction p-n (toujours à l'obscurité) ?

2. Sur la �gure à gauche on montre une jonction p-n soumise à une

tension de polarisation inverse (la tension enp est plus négative qu'en

n).

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Page 46: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation inverse à la jonction p-n :

3. Cette tension électrique va créer dans la zone de dépletion un champ

électrique (indiqué par une �èche verte) dans le même sens que le

champ électrique intégré (indiqué par une �èche noire) ou de dérive

(built-in electric �eld) déjà existant dans cette zone.

4. L'intensité du champ électrique e�ectif (total) dans la zone de

dépletion a donc augmenté.

5. Par conséquence, la largeur de la zone de dépletion devient beaucoup

plus large (voir �gure ci-dessous), ce qui aura un e�et contraire sur

l'équilibre entre les deux mécanismes de transport des porteurs de

charges : la di�usion et la dérive.

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Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation inverse à la jonction p-n :

6. En e�et, les deux gradients de densitédn

dxet

dp

dxdeviennent de plus

en plus petits, puisque dx est devenu plus grand.

7. La densité de courant liée à la di�usion des porteurs de charges

(électrons et trous) est donc réduite.

8. Par contre, le transport par dérive s'est amélioré, puisque l'intensité

du champ électrique E dans la zone de dépletion a, dans ce cas,

augmenté et la densité du courant de dérive l'emporte sur la densité

du courant de di�usion.

9. Mais comme la densité du courant par dérive est déterminée par

la densité des porteurs de charge minoritaires dans les régions p et

n, le courant net total sera extrêmement faible.

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Page 48: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Application d'une tension de polarisation inverse à la jonction p-n :

10. En e�et, au moyenne un électron minoritaire dans la région p

traversera la région de dépletion vers la région n où il va être attiré

par la borne positive de la tension appliquée, ce qui lui permet de se

réinjecter dans la région p de la jonction, et un courant électrique

très faible circulera donc dans le circuit électrique.

11. En résumé, on peut dire qu'une jonction p-n dans l'obscurité soumise

à une tension de polarisation directe est capable de produire un

courant électrique relativement grand (conductance élevée).

12. La même jonction p-n soumise à une tension de polarisation inverse

ne peut générer qu'un courant électrique très faible (conductance

faible). Un tel dispositif est appelé diode.

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Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'une jonction p-n en cellule solaire :

1. Enlevons maintenant la source de tension attachée à la jonction p-n

tout en gardant à sa place le �l conducteur reliant les régions p et n

de la jonction et éclairons-la du coté p avec de la lumière (voir �gure

ci-dessous).

2. Pour le moment, nous supposons que la jonction p-n peut absorber

la lumière aussi bien dans la région p que dans la région n.

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Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'une jonction p-n en cellule solaire :

3. L'absorption d'un photon par la jonction génère des paires

électron-trou.

4. Il est important de rappeler à ce stade que l'absorption de la lumière

par des matériaux semi-conducteurs dopés n'a�ecte que les densités

de leurs porteurs de charge minoritaires.

5. Ainsi, les porteurs de charge excités par la lumière contribuent à une

augmentation signi�cative de la densité des électrons n dans la

région p et des trous p dans la région n. Selon les équations de la

densité de courants dû au champ électrique ci dessous

Je = n qµe E et Jh = p qµh E

l'augmentation des densités n et p fait augmenter Je et Jh (densités

de courant de dérive) dans la zone de dépletion, comme indiqué par

de longues �èches (voir �gure ci-après).

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Page 51: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'une jonction p-n en cellule solaire :

6. Ainsi, sous l'e�et du champ électrique intégré dans la zone de

dépletion, un nombre très grand d'électrons passent de la région p

vers la région n mais aussi un nombre très grand de trous passent de

la région n vers la région p.

7. La densité de courant liée à la dérive peut être facilement accrue de

plusieurs ordres de grandeur sous illumination (éclairement) par

rapport à ce qui se passe dans une jonction p-n dans l'obscurité.

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Page 52: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'une jonction p-n en cellule solaire :

8. C'est ainsi qu'en illuminant une jonction p-n, il est possible de

produire un courant électrique.

9. C'est là donc le principe de fonctionnement d'une cellule solaire à

base d'une jonction p-n.

10. Rappelons que les deux régions p et n sont reliées entre elles par un

�l métallique (bon conducteur) : on dit que la jonction p-n est

court-circuitée.

11. Dans ce cas, la jonction p-n éclairée produira seulement un courant

électrique (pas de tension électrique), appelé courant de

court-circuit (en anglais : short-circuit current) de la cellule solaire.

12. Au moyenne, un électron minoritaire dans p se déplace sous l'e�et du

champ électrique dans la zone de dépletion vers la région n puis

di�use vers le contact métallique où il va être attiré par la région p.

13. Une fois dans la région p , l'électron se recombine rapidement avec

un trou libre majoritaire dans p.

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Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'une jonction p-n en cellule solaire :

14. De même, les trous minoritaires dans la région n se déplacent sous le

même champ électrique dans la zone de dépletion vers la région p

puis di�usent au contact arrière pour se recombiner avec les

électrons.

15. Cependant, si on ouvre le circuit aucun courant ne pourra circuler et

le courant de dérive des porteurs de charge excités par la lumière fait

en sorte que la région p se chargera positivement avec plus de trous

et la région n se chargera négativement avec plus d'électrons (voir

�gures ci-dessous).

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Page 54: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'une jonction p-n en cellule solaire :

16. Ce processus va créer à son tour un champ électrique dans le sens

opposé du champ électrique intégré (built-in electric �eld) déjà

présent dans la zone de dépletion, ce qui fait réduire l'intensité du

champ e�ectif (de dérive) dans la zone de dépletion et partant le

courant de dérive net.

17. Ce passage des trous libres vers la région p et des électrons libres

vers la région n va continuer jusqu'à ce que les deux champs

électriques (courants de dérive) soient égalisées ( en équilibre).

18. Dans ce cas, le dispositif (jonction p-n) ne produit pas de courant

électrique, mais crée un champ électrique ou plutôt une tension

électrique entre les deux régions de la jonction.

19. Cette tension créée par une cellule solaire éclairée dans des

conditions de circuit ouvert est appelée tension en circuit ouvert

(en anglais : open circuit voltage).

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Page 55: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'une jonction p-n en cellule solaire :

20. En résumé, on peut dire qu'une jonction p-n éclairée avec de la

lumière on peut générer un courant électrique en circuit fermé soit

une tension en circuit ouvert.

21. Ainsi, la jonction p-n est un dispositif qui facilite l'e�etphotovoltaïque qui consiste, rappelons-le, en trois étapesessentielles :

1 Génération de paires électron-trou après absorption de la lumière.2 Séparation des électrons et des trous au niveau de la zone de

dépletion de la jonction p-n.3 Collecte d'électrons et des trous aux contacts.

22. L'étape 1 a lieu dans le matériau semi-conducteur, l'étape 2 se

produit dans la région de charge d'espace (zone de dépletion) et

l'étape 3 a lieu aux terminaux (contacts métalliques).

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Page 56: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Générations de technologies photovoltaïques :

Le classement des technologies de photovoltaiques basé sur le type de

matériau utilisé comme absorbeur est le suivant :

1. La plus dominante est basée sur les plaques en silicium cristallin

(silicon crystalline wafer).

2. Elle représente presque 90% de la production actuelle des cellules

solaires.

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Fonctionnement d'une cellule solaire :

Générations de technologies photovoltaïques :

3. Sur la �gure ci-dessus on montre l'évolution (exponentielle) de la

production des modules de cellules photovoltaïques dans le monde

sur l'axe des y en MW et en fonction du temps (axe des x entre 2000

et 2010), avec di�érents types de technologies de production qui ont

contribué à l'essor de cette industrie.

4. Les pourcentages en rouge montrent la croissance en production par

rapport à l'année précédente.

5. On voit bien que la technologie PV basée sur le silicium cristallin

(c-Si) est la dominante et représente 90 pour cent (Silicium mono et

poly-cristallin).

6. Une deuxième technologie est basée sur les couches minces de

Silicium (Thin-�lm silicon) où des �nes couches de silicium qui sont

déposées sur du verre (glass) ou un substrat �exible.

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Page 58: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Générations de technologies photovoltaïques :

7. La seconde génération de PV est basée sur le Silicium en phase

amorphe (a-Si) ou nano-cristalline.

8. Une autre technologie est basée sur les matériaux II-VII : le tellurure

de Cadmium CdTe (Cadmium telluride) (voir �gure ci-dessous).

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Page 59: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Générations de technologies photovoltaïques :

9. C'est le matériau le plus utilisé dans la technologie des couches

minces.

10. Une autre technologie est basée sur les CIGS pour (Calcium, Indium,

Gallium, Soufre).

11. Cette technologie a le rendement le plus élevé parmi les technologies

des couches minces avec près de 20% de rendement au laboratoire.

12. Le troisième génération de technologie est basé sur les

semi-conducteurs à base d'éléments III-V tel que l'arséniure de

gallium GaAs.

13. La cellule solaire basée sur des multi-jonctions en III-V composants

est la plus élevée en rendement aujourd'hui.

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Page 60: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'un transitor :

1. Une jonction en transistor est constituée de deux jonctions p-n mises

en contact (back to back) selon deux con�gurations possibles :

n�p�n ou p�n�p.

2. La jonction p�n�p est montrée et discutée sur la �gure ci-dessous.

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Page 61: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'un transitor :

3. Une très mince région de type n (base) est insérée (sandwiched)

entre deux régions de type p (émetteur et collecteur).

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Page 62: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'un transitor :

4. Sur la �gure ci-dessus on voit que le circuit de la jonction (1)

émetteur-base est soumis à une tension directe (forward bias

voltage), alors qu'une tension inverse (reverse bias voltage) est

appliquée sur la jonction (2) base-collecteur.

5. Sur la �gure ci-dessous, on montre le fonctionnement de la jonction

transistor (p − n − p) en terme de mouvement des porteurs des

charges.

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Page 63: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'un transitor :

6. Puisque l'émetteur est de type p et la jonction (1) est soumis à une

voltage direct, un très grand nombre de trous se déplacant vers la

région de type n (base).

7. Ces trous sont des porteurs de charge sont minoritaires dans cette

région (base de type n), et une partie de ces trous vont recombiner

avec les électrons (porteurs de charge majoritaires dans cette région).

8. Cependant, si la base est extrêmement mince et le matériau

proprement préparé, la majorité de ces trous vont passer à travers la

région n sans recombinaison avec les électrons vers la jonction (2), et

de là vers le collecteur.

9. Maintenant, les trous sont devenus une partie intégrante du circuit

base-collecteur.

10. Cela entraine une petite augmentation dans le tension d'entrée

(input voltage) dans le circuit émetteur-base, qui à son tour, produit

une augmentation considérable dans le courant électrique à travers la

jonction (2).Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique

Page 64: Matériaux pour l'électrotechnique Chapitre 7: Propriétés

Fonctionnement d'une cellule solaire :

Fonctionnement d'un transitor :

11. Cette augmentation de courant dans le collecteur a un e�et

d'augmenter la tension aux bornes de la résistance de le charge (voir

�gure ci-dessus).

12. Ainsi, un signal de tension qui passe à travers une jonction transistor

est ampli�é (voir �gure -ci-dessous).

13. Le même raisonnement ci-dessus s'applique à une jonction transistor

n − p − n, sauf que là ce sont les électrons, et non pas les trous, qui

seront injectés à travers la base vers le collecteur.Mohamed Mebrouki Matériaux pour l'électrotechnique