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MAÎTRISER L’ÉNERGIE DURABLEMENT Bimensuel d’actualité sur l’énergie et l’environnement 11 DOSSIER La filière biogaz, multiforme et essentielle pour l’avenir 1 ER JUIN 2014 527 18 Interview exclusive de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture 14 L’avenir du biogaz détaillé dans le Livre Blanc Ce numéro comporte un encart

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M A Î T R I S E R L ’ É N E R G I E D U R A B L E M E N T

Bimensuel d’actualité sur l’énergie et l’environnement

11 DOSSIER

La fi lière biogaz, multiforme et essentielle pour l’avenir

1ER JUIN 2014

52718 Interview exclusive

de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture

14 L’avenir du biogaz détaillé dans le Livre Blanc

Ce numéro comporte un encart

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H ÉDITO

Stéphane Signoret, rédacteur en chefS

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Revue de l’Association technique énergie environnement

47 avenue Laplace 94117 Arcueil Cedex

Rédaction• Tél : 01 46 56 35 44• Fax : 01 49 85 06 27• E-mail : [email protected]

• Directeur de la publication : Marc Hiégel

• Rédacteur en chef :Stéphane Signoret (35 42)

• Rédactrice : Pauline Petitot (35 44)

• Ont participé à ce numéro :Mathieu DejeuSimon Le Clech, Club BiogazJuliette Talpin

• Secrétaire de rédaction : Pauline Petitot (35 44)

• Diffusion-abonnements :Jacqueline Préville (35 40)

• Photo en couverture : L’installation Biogasyl en Vendée © D.R.

Publicité Eureka Industries• Chef de publicité :

Olivier TaulierTél : 01 43 97 48 71Fax : 01 42 83 94 [email protected]

Abonnement20 numéros par an • Tél : 01 46 56 35 40 • France : 140 €• Étranger : 153 €

© ATEE 2014Membre du Centre français d’exploitation du droit de copiewww.cfcopies.com

Tous droits de reproduction réservés. Les opinions exprimées par les auteurs dans les articles n’engagent pas la responsabilité de la revue.

(Association régie par la loi 1901)Représentant légal : Marc Hiégel

Conception graphique : Olivier Guin - [email protected]

Imprimerie CHIRAT744 route de Ste-Colombe 42540 St-Just-la-PendueTél : 01 44 32 05 53 www.imp-chirat.fr

Dépot légal à parution. Commission paritaire n°0516 G 83107

P ar moment, il ne faut pas rater le coche. L’an dernier, dans notre précédent dossier biogaz (voir Énergie Plus n°499), les acteurs de la fi lière pointaient la période charnière qui s’est ouverte : les dispositifs de soutien publics au développement des ins-tallations de méthanisation existent, les modalités juridiques et administratives ont évoluées, il y a de nombreux projets en

cours de réalisation et un véritable engouement des professionnels. Cependant les phases de développement restent longues et les conditions de rentabilité parfois sensibles, ce qui tend à freiner les investisseurs et porteurs de pro-jets. Selon Antoine Jacob, président du Club Biogaz de l’ATEE, «la situation est ambigüe. On sent des élans positifs partout et une première vague de projets émerge. Mais dans l’attente des retours d’exploitation de ces installations, il est à craindre une certaine prudence et peut-être un essoufflement des acteurs.»Pour être dans le bon “timing” et atteindre les objectifs affi chés par l’État, la fi lière a intérêt à s’organiser rapidement avec des objectifs communs. La période est propice, avec de grands acteurs comme GDF Suez, GRTgaz et GrDF qui poussent les feux, des exploitants, PME et start-up qui renforcent leurs compétences, et des connaissances sur les conditions technico-économiques de réussite qui s’améliorent. «Nous profitons d’un moment idéal, alors que le salon ExpoBiogaz met les professionnels en avant, et que la loi de transition écologique se prépare, pour présenter nos idées sur l’avenir de la filière à travers notre Livre Blanc et les résultats des études “emplois” et “rentabilité”», ajoute Antoine Jacob.Il en découle une nouvelle stratégie. Bénéfi ciant d’un nombre toujours crois-sant d’adhérents et de groupes de travail techniques actifs, le Club Biogaz a su mettre en place une veille d’informations pertinente, notamment du point de vue juridique. Désormais, il s’agit de prendre plus d’ampleur au sein des instances de décision. «À la crédibilité technique, nous devons ajouter le fait d’être un relais politique, détaille Antoine Jacob. Nous renforçons ainsi nos liens directs avec les cabinets ministériels, et nous nous sommes concertés avec le SER pour porter ensemble un projet de contrat de filière.» De plus, le Club travaille à la création d’un groupe parlementaire sur le biogaz à l’Assemblée nationale. Un pas de plus vers la mobilisation des élus au niveau national, tandis que des actions concertées ont déjà lieu avec les régions pilotes.

La fi lière biogaz est dans le bon “timing”

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H SOMMAIRE

Infos pros4 Les rendez-vous ATEE. Les nominations. En bref5 Il l’a dit : Antoine Bonduelle, co-fondateur et membre

du bureau exécutif du Réseau action climat-France (Rac-F)

Actualités6 Les prix des énergies7 Les produits nouveaux8 En bref

Dossier Spécial Biogaz

12 En bref14 Un Livre Blanc pour le gaz vert

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ENTREPRISES ET ACTEURS PUBLICS CITÉS DANS CE NUMÉRO

ABB ___________________________7ADEME _ 8, 10, 12, 15, 18, 20, 23, 28, 29ADEN SERVICES ________________ 4AFNOR _______________________ 4AIE ___________________________ 4AILE _______________________16, 30ALSTOM ______________________ 9ALTERA ________________________5AMENLIS _____________________ 22ANSES ________________________18APESA _______________________ 28AREVA ________________________ 9AROL ENERGY ______________ 12, 31ASSEMBLÉE PERMANENTE DES CHAMBRES D’AGRICULTURE ____ 20ASSOCIATION DES AGRICULTEURS MÉTHANISEURS DE FRANCE _____19ASTRADE MÉTHANISATION ___12, 30ATEE _________________________ 4ATLAS COPCO __________________7AVENA _______________________ 12BEI ___________________________ 8

BIO DYNAMICS _______________ 22BIOCOOP ____________________ 24BIOMASSE NORMANDIE _______ 28BPIFRANCE ______________ 18, 29, 32CAISSE DES DÉPÔTS ET CONSIGNATIONS ___________ 22CAP’TER MÉTHANISATION _______ 12CEDIGAZ ______________________ 9CESE __________________________5CLUB BIOGAZ ATEE ___________________________14, 15, 16, 24, 26, 27, 29COMMISSION EUROPÉENNE _____16COMMUNE D’HAGETMAU ______ 22CONSEIL GÉNÉRAL DE VENDÉE ___ 12CONSEIL NATIONAL DE L’AIR _____10CRE __________________________ 9CUMMINS _____________________7DALKIA _______________________ 4DEGRÉMONT SERVICES _________ 31DREAL ________________________ 15EATON _______________________ 4EBA __________________________ 12

ECHY _________________________10EDF OBLIGATION D’ACHAT ______ 15EDF __________________________ 9EDP RENEWABLES ______________ 9E-FLOX _______________________ 12EIT ___________________________ 12ELYO _________________________32ENERIA CAT __________________ 22ENERIA REN __________________ 22ERDF _________________________ 8EREIE _________________________ 31EREP _________________________16FIOULMARKET.FR ______________ 4GASEO _______________________32GAZ ÉLECTRICITÉ DE GRENOBLE __ 4GDF SUEZ ___________________9, 19GIEC __________________________5GROUPE MONNOYEUR _________ 22HERA _________________________ 31INP TOULOUSE _________________5IRENA4

IVECO ________________________25KSB ___________________________7LABORATOIRE LOCIE DE L’UNIVERSITÉ DE SAVOIE _____ 12LUCIBEL_______________________ 4MÉTHANÉO ___________________ 12MÉTHANERGIE ________________32MICHELIN _____________________ 4NASKEO ENVIRONNEMENT ______ 12NEOEN MARINE ________________ 9ONOVA _______________________ 12PIZZORNO ENVIRONNEMENT _____5PREMIUM CONTACT ____________ 4PROSERNAT ___________________ 31QUALIT’ENR ___________________ 8RAC-F _________________________5RATP _________________________25RÉGION MIDI-PYRÉNÉES _______ 20RTE __________________________ 8RWE__________________________32SCANIA ______________________ 24SCIENTIFIC ADVISORY COUNCIL __ 12

SDMO _________________________7SEMAEB _____________________ 28SÉOLIS ________________________ 12SER __________________________ 8SIAAP ________________________ 31SIGEIF ________________________ 4SOLAGRO _____________________16SOLAR ENER JADE ______________ 12STIF __________________________25SUEZ ENVIRONNEMENT _________ 12SYMBIO CELL __________________ 4TECHNIP ______________________ 4TERRENA ______________________ 12THEOLIA ______________________ 4VALOGREEN __________________ 23VERDEMOBIL __________________ 12VIESSMANN INDUSTRIE FRANCE _ 4VOLTALIA _____________________ 4WDP OFFSHORE _______________ 9XERGI _______________________ 22

16 La rentabilité, condition du succès18 Entretien avec Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture

22 Méthalandes, la méthanisation version grand format

23 Méthanisation agricole : le Valokit, rapide et à portée de main

24 Les fl ottes captives, un terreau pour le bioGNV26 Emploi : la fi lière grandit et se professionnalise28 Études publiées par l’Ademe : apprendre des retours

d’expériences30 Traitements et valorisations du biogaz : choisir le bon procédé

32 Entretien avec Xavier Joly, président de Gaseo

Répertoire des fournisseurs 33

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ACTUALITÉS F

Rendez-vous ATEERetrouvez les programmes de ces manifestations sur www.atee.fr

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ena

ATEE LANGUEDOC-ROUSSILLON5 juin, JUVIGNAC (34)Découverte du site de la chaudière biomasse de la ZAC des Constellations : un réseau de chaleur alimenté au bois et au gaz

D Contact : [email protected]

ATEE MIDI-PYRÉNÉES10 juin, BLAGNAC (31)Colloque “Éclairage performant : les LED bientôt incontournables ?”

D Contact : [email protected]

ATEE GRAND-OUEST17 juin, NIORT (79)Colloque “Management de l’énergie, audit énergétique obligatoire et certifi cation ISO 50 001 : quelle articulation pour une performance économique et environnementale ?”

D Contact : [email protected]

ATEE LORRAINE1er juillet, ÉPINAL (88)Colloque “Rénovation des bâtiments : enjeux, méthodes et outils”.

D Informations : [email protected]

TELEX/// THEOLIA a publié ses résultats annuels 2013 : le chiffre d’affaires consolidé du groupe s’élève à 95,4 millions d’euros, une hausse de 41 % par rapport à 2012, et le résultat net pure et simple des concessions hydrauliques présente des risques pour l’intérêt général de la gestion de la ressource en eau et des conditions de distribution d’électricité, et nationale du Rhône. /// LUCIBEL a annoncé l’ouverture de la fi liale Lucibel Africa à Casablanca. /// TECHNIP a signé un accord de cession au groupe WSP de sa fi liale TPS, l’ingénierie de l’énergie et du bâtiment, et ADEN SERVICES, spécialiste du facility management en Chine, ont annoncé la création d’une joint venture afi n de développer le la 1re fois une formation conçue conjointement par 7 écoles, le Mastère spécialisé éco-ingénierie. /// Le Groupe MICHELIN est entré au capital de Symbio Cell, spécialiste de l’énergie (AIE). /// Stein énergie chaudières industrielles SAS et Sodiet industrielle de Creil SAS ont fusionné et deviennent VIESSMANN INDUSTRIE FRANCE SAS, fi liale du a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires de 230 millions d’euros (+8,5 %) avec une résultat net consolidé de 5,6 millions d’euros en progression de 32,1 %.

Nominations 3 Stéphane Seguin a été nommé président directeur général de Fioulmarket.fr.

3 Vincent Fristot préside désormais Gaz électricité de Grenoble.

3 Le conseil d’administration de Voltalia a élu son nouveau président en la personne de Laurence Mulliez.

3 Jean-Jacques Guillet a été réélu à la présidence du Sigeif.

3 Eaton a nommé Richard Jacobs président du groupe hydraulique pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.

L’ATEE participe à une étude sur les responsables énergieProfi tant du contexte réglementaire (audit énergétique obligatoire) et de l’intérêt de plus en plus grand des entreprises pour la maîtrise de l’énergie, Premium Contact, l’ATEE, l’Afnor et Dalkia ont sondé 110 utilisateurs fi naux dont 78 % en milieu industriel. Il en ressort plusieurs indicateurs intéressants sur la présence ou non d’un responsable énergie, sur son rattachement administratif, sur les connaissances qu’il doit impérativement maîtriser et sur les futures actions envisagées, par exemple dans le cadre de l’ISO 50 001. Les résultats de cette étude seront présentés lors d’Energy Time Paris*, le 4 juin, ainsi que dans le prochain numéro d’Énergie Plus.* www.salon-energie.com

6,5 millions d’emplois dans le monde grâce aux EnR6,5 millions de personnes seraient em-ployées dans le monde par le secteur des énergies renouvelables en 2013, selon l’Irena (International renewable energy agency) qui vient de publier son second rapport annuel sur l’emploi, Renewable energy and jobs – Annual review 2014. Celui-ci souligne donc l’ importance du développement des EnR dans la création d’emplois et la croissance économique globale. «Avec 6,5 millions de personnes employées directement ou indi-rectement par les énergies renouvelables, ce secteur prouve qu’il n’est plus une niche, mais un véritable employeur mondial, a déclaré Adnan Z. Amin, directeur général de l’Irena. Ces chiffres sont essentiels pour appuyer l’élaboration de politiques en faveur de la croissance des emplois dans ce secteur économique de poids.» Cette croissance est d’autant plus remarquable qu’elle a bondi en une année, puisqu’on comptait 5,7 millions d’emplois en 2012. Selon l’étude de l’Institut, les plus gros employeurs dans le monde sont la Chine, le Brésil, les États-Unis, l’Inde, l’Allemagne, l’Espagne et le Bangladesh, dans les domaines du solaire photovoltaïque, des biocarburants, de l’éolien, de la biomasse et du biogaz. Une forte progression est notamment observée en Chine, où l’Irena estime que les installations solaires PV ont quintuplé entre 2011 et 2013. Le rapport relève également que dans l’éolien, les signaux sont positifs en Chine et au Canada, tandis que les perspectives dans ce domaine pour les États-Unis demeurent mitigées en raison d’incertitudes politiques. De manière générale, l’éolien offshore reste concentré en Europe, particulièrement au Royaume-Uni et en Allemagne. Enfi n, les biocarburants repré-sentent le deuxième secteur le plus créateur d’emplois après le solaire PV. Les États-Unis en sont les plus gros producteurs, mais le Brésil reste le plus fort employeur dans ce secteur.

3 Pour en savoir plus : télécharger le rapport sur www.irena.org/REjobs

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H ACTUALITÉS©

D.R

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se monte à 45 millions d’euros. /// La ministre de l’Énergie, SÉGOLÈNE ROYAL considère que la mise en concurrence propose de créer des sociétés d’économie mixte (SEM) à majorité publique, s’inspirant du modèle de la Compagnie spécialisée dans l’ingénierie et la construction pour l’industrie. /// ALTERA, société française spécialisée dans marché de l’effi cacité énergétique en Asie. /// À la rentrée de septembre 2014, l’INP DE TOULOUSE ouvrira pour la pile à combustible. /// L’ESTONIE est devenue offi ciellement le 29e État membre de l’Agence internationale de groupe Viessmann, spécialiste européen de la technique du chauffage. /// Le groupe PIZZORNO ENVIRONNEMENT

10/12 JUIN – PARIS D Salon européen de la mobilité, organisé cette année autour du thème “Les mobilités connectées”.www.transportspublics-expo.com/fr

11/12 JUIN – PARIS D BSR, réseau mondial de la RSE organise son premier forum en Europe sur le thème “Urgence climat : responsabilité et leadership des entreprises”.www.paris14.bsr.org

11/12 JUIN – LILLE D 10e édition d’Environord, rendez-vous des solutions environnementales d’aujourd’hui et de demain au service des entreprises, industriels et collectivités.www.salon-environord.com/

11/13 JUIN – PARIS D 4e édition du Congrès SG Paris, qui prend cette année le virage des Smart networks.www.sgparis.fr

17 JUIN – PARIS D Premières Assises de l’économie circulaire organisées par l’Ademe.www2.ademe.fr

17 JUIN – PARIS D Colloque 2014 de l’UFE : “stratégie bas carbone et renaissance industrielle”.http://colloqueufe.ufe-electricite.fr/

17/18 JUIN – PARIS D Stage Enerbois, formation professionnelle sur les règles de l’art du montage de projets bois-énergie, mis en place par le cabinet Métrol et le Cibe.www.metrol.fr

1ER JUILLET – VERSAILLES D Colloque national sur le bâtiment à énergie positive organisé par Effi nergie et Enerplan : “Vers 100 % Bepos 2020 : réussir la généralisation du bâtiment à énergie positive”.Renseignements et inscriptions : [email protected]

1ER/2 JUILLET – PARIS D Colloque national biomasse organisé par le SER et FBE : “Les bioénergies, des fi lières stratégiques au cœur de la transition énergétique”.www.colloque-biomasse.fr

Agenda

Antoine Bonduelle, co-fondateur et membre du bureau exécutif

du Réseau action climat-France (Rac-F)

Il l’a dit

«L’adaptation, c’est de penser sur le temps long»

«Le projet d’avis du Cese s’inscrit dans la droite ligne du rapport 2014 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) et regarde vers la Cop 21 de Paris. Il se

focalise sur les mesures d’adaptation au réchauffement climatique relatives au vivant, particulière-ment l’eau, la biodiversité, les écosystèmes, l’agriculture, les forêts et la santé à la fois en métropole et en outre-mer. En France, il est diffi cile de faire passer le message de la nécessité d’adaptation et d’atténuation car les impacts du changement climatique ne sont pas encore très visibles, ils le seront surtout après 2050, mais il faut anticiper. Ces deux volets de la lutte contre les changements climatiques doivent aller de pair à tous les niveaux de décision. Dans cet avis, nous avons donc fait preuve de pédagogie car il faut bien comprendre que même si l’on inverse la courbe des émissions de gaz à effet de serre d’ici 10 ans dans les pays du Nord, le réchauffement sera tout de même une réalité. Du coup, il faut intégrer l’adaptation climatique sur la base de règles communes. Le projet d’avis du Cese met en avant la nécessité d’élaborer des projections de référence pour les politiques publiques, de clarifi er et de renforcer la planifi cation de l’adaptation et de généraliser les observa-toires en régions qui devront associer citoyens et professionnels. Mais le point le plus important que l’on propose, c’est que la référence climatique du futur devienne la règle. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas, un préfet n’a donc pas le droit d’interdire telle ou telle construction dans une zone qui, d’ici quelques décennies, sera très probablement dangereuse. La prévention future des risques doit faire l’objet d’un niveau supérieur d’opposabilité. Le Conseil recommande donc d’intégrer les connaissances actuelles sur les climats futurs et leurs impacts dans les documents de prévention et de gestion des risques pour, notamment, une remise au goût du jour des plans d’urbanisme locaux. L’adaptation, c’est de penser dans le temps long.»

Lors de la présentation de l’avis sur l’adaptation de la France au changement climatique, Antoine Bonduelle, qui siège au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à la section de l’environnement, co-rapporteur du texte, en a défi ni les grandes lignes :

3 en savoir plus : www.lecese.fr/travaux-publies/ladaptation-de-la-france-au-changement-climatique-mondial

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Source : UFIP / DGEC – Thomson Reuters

Prix moyen mensuel de cession sur le registre national EMMY.

k Prix des Certifi cats d’économies d’énergie (Mars 2014)

3,20 €/MWh cumac

kParité euro/dollar (Avril 2014)

1 € = 1,38 $

kMarché “spot” du CO2 EEX

Évolution des prix des EUA* (Euros/t CO2)

kCours du pétrole BrentMoyenne des prix mensuels (Euros/Baril)

* Moyenne simple des cours de compensation quotidiens du contrat “Front Month” / prochain mois de livraison

kMarché “futures” du gaz POWERNEXT

Indice mensuel* (Euros/MWh)

kMarché “spot” du gaz POWERNEXT

Moyenne journalière des prix (Euros/MWh)

kMarché “spot” de l’électricité EPEX

Prix Base et prix Pointe sur le mois écoulé (Euros/MWh)

* EUA : European Union Allocations / quotas de CO2 du système européenSuite à la fermeture de Bluenext le 5 décembre 2012, nous indiquons les prix des EUA* délivrés sur la place de marché allemande EEX

PRIX DES ÉNERGIES F

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H PRODUITS NOUVEAUX

ABB

Compteurs d’énergieCes compteurs sont destinés à de nombreuses applications de comptage et peuvent être installés dans les habitations résidentielles, les bâtiments industriels ou les locaux commerciaux. Ils sont disponibles en trois gammes, alimentés en monophasé, ou triphasé/triphasé+neutre de 40 A à 80 A en lecture directe, ou connectés via des transformateurs d’intensité

jusqu’à 10 000 A. Les schémas de câblage, les couples de serrage et toutes les informations relatives à l’installation de ces produits sont gravés sur les capots plombables des compteurs. Avec leur connectivité intégrée, ces appareils compacts permettent de gagner un espace important. Ils sont équipés d’un module d’autodiagnostic des erreurs qui indique et affi che les problèmes d’alimentation du réseau.

ATLAS COPCO

Compresseur à vitesse variableCe nouveau compresseur GA VSD+ à vitesse variable fait appel à une technologie développée à 100 % par Atlas Copco. Il génère jusqu’à 50 % d’économies d’énergie par rapport à un compresseur à vitesse fi xe. Il synthétise les dernières avancées technologiques de l’entreprise suédoise : un ventilateur plus effi cace, une admission d’air innovante, des composants électroniques performants et un ensemble motopropulseur repensé. Autre nouveauté, la réduction du niveau sonore, pour plus de confort pour les utilisateurs.

CUMMINS

Une nouvelle gamme de moteurCummins va développer une nouvelle plate-forme Heavy duty. La gamme Heavy duty va de 10 à 15 litres. Cette nouvelle plate-forme Série G 6 cylindres va permettre la production de moteurs diesel de 10,5 et 11,8 litres de cylindrée afi n de répondre aux exigences des marchés “automotive” et construction. Elle utilise les dernières technologies de pointe pour une architecture adaptée, et un coût conforme aux attentes des constructeurs. Compacte, la Série G minimise les besoins en ingénierie et intégration des constructeurs. Et, grâce à l’utilisation de matériau composite, son poids atteint 862 kg, ce qui améliore sensiblement le ratio poids-puissance. Cette nouvelle série intègre un système d’injection Cummins extra haute pression (XPI) dérivé de la série X. Pour le marché “automotive”, la nouvelle plate-forme sera présentée sous les appellations ISG 11 et ISG 12 qui, avec leur enveloppe compacte et légère, délivreront une puissance comprise entre 213 et 382 kW. Ces moteurs répondront aux différentes exigences mondiales en matière d’émissions et seront conformes aux normes Euro III, Euro IV et à la norme chinoise NS4. Les moteurs versions EPA, Euro V et Euro VI sont en cours de développement.

SDMO

Systèmes de contrôle-commandeSDMO lance un nouveau système de contrôle-commande dédié à la conduite et à la surveillance des centrales d’énergies pour data centers, hôpitaux, banques etc… APM802 réduit les risques d’erreur en accompagnant les utilisateurs de cet outil. Fruit du travail conjoint entre SDMO et une société spécialisée en design et ergonomie, ce système propose une nouvelle interface plus intuitive. Il propose une

fonction de personnalisation client par langage normalisé LADDER, qui permet une programmation par symboles et se

veut conforme à l’IEC 61131-3 publiée par la Commission électrotechnique internationale.

KSB

Pompes monoblocLa nouvelle génération Etabloc dispose d’une hydraulique à haute effi cacité qui lui permet de répondre aux exigences de la directive Erp qui entrera en vigueur en 2015. La gamme se compose de 43 tailles destinées au bâtiment, à l’eau et à l’industrie. Cette variété permet

aux clients de disposer d’une taille pertinente pour un fonctionnement optimal. De

plus, la roue des Etabloc peut être adaptée en standard “par rognage” au diamètre

correspondant au point de fonctionnement. Grâce à ces deux caractéristiques, la

consommation d’énergie peut être réduite jusqu’à 10 %. La maintenance a été facilitée

par une série d’améliorations techniques qui rend l’accès aux composants plus faciles.

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.R.

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ACTUALITÉS F

Le SER refuse la qualifi cation QualiboisLe Syndicat des énergies renouvelables (SER) a annoncé début mai sa démission de l’association Qualit’EnR. Selon le communiqué de presse publié pour l’occasion, ses membres entendent ainsi protester contre le seuil maximal de sous-traitance imposé dans le cadre de la qualifi cation Qualibois. Cette marque, délivrée par Qualit’EnR, reconnaît la compétence d’un professionnel pour l’installation des appareils de chauffage au bois. Elle appartient aux certifi ca-

tions “reconnu garant de l’environnement” (RGE). Son règlement d’usage précise que «l’entreprise ne doit pas sous-traiter plus de 30 % de l’activité du champ de la qualification à un tiers.» Une disposition que le SER juge inadaptée aux contraintes de la fi lière biomasse. En effet,

des revendeurs réalisent une part non négligeable des ventes de chau-dières à bois. L’installation n’étant par leur activité principale, ils la sous-traitent en partie, ou totalement. Ainsi, un certain nombre de ces entreprises ne peuvent recevoir le label Qualibois. Du même coup, elles perdent leur droit d’accès à la mention “RGE”. Depuis quelques mois, ces trois lettres sont devenues un enjeu majeur pour les acteurs du bâti-ment. En effet, à partir du 1er juillet 2014, seuls les travaux réalisés par les professionnels “RGE” seront éligibles à l’éco-prêt à taux zéro. Même chose pour le crédit d’impôt développement durable à partir du 1er jan-vier 2015. Pour le SER, le seuil de sous-traitance de Qualibois revient donc à exclure les réseaux de vente traditionnels des aides publiques. De son coté, Qualit’EnR a rappelé que ce critère de qualifi cation était commun à toutes les fi lières EnR, par «souci d’équité et d’impartialité».

La BEI et RTE poursuivent leur collaboration pour sécuriser le réseau électrique

Un nouveau contrat de fi nancement, d’un mon-tant de 200 millions d’euros, a été signé entre RTE et la Banque européenne d’inves-tissement (BEI) le 24 avril à

Saint-Quentin-Fallavier (38), sur le chantier “Vallée du Rhône”. Destiné à fi nancer une partie de ce projet qui vise à sécuriser et optimiser les deux axes électriques à 400 000 volts situés entre Lyon et Montélimar, ce fi nancement constitue la seconde partie d’une enveloppe de 500 M€ à laquelle s’était engagée la BEI en mars 2013 pour la réalisation de 7 grands projets* dans plusieurs régions françaises. Grâce au chantier de la Vallée du Rhône, dont l’investissement total s’élève à 287 M€, 275 km de lignes électriques seront sécurisées, et leur capacité sera augmentée en renforçant les pylônes et en remplaçant les câbles actuels par des câbles nouvelles génération pour amé-liorer la sécurité du réseau. «La sécurité du système électrique européen [est un] système interconnecté où les problèmes de congestion sont de plus en plus fréquents et doivent être traités d’urgence», a déclaré Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, lors de la signature du contrat. Le développement et le renforcement du réseau pour maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité en France, à moyen et long termes, font l’objet d’une politique d’investissements par RTE, qui y consacre chaque année plus d’1,4 milliard d’euros.

* Cotentin-Maine, Vallée du Rhône, fi let de sécurité PACA, Charleville-Reims, sécurisation du sud des Pays de la Loire, Deux Loire et le programme de condensateurs.

L’Ademe fait le bilan des Investissements d’avenir en 2013Au 31 décembre 2013, plus d’1 milliard d’euros ont déjà été versés pour soutenir les innovations vertes dans le cadre des 4 programmes des Investissements d’avenir (IA) confi és à l’Ademe en 2010. Avec 575 pro-jets soumis – via 35 appels à manifestations d’intérêt – associant plus de 2 000 entités, et 139 lauréats, le dispositif a montré sa capacité à mobiliser les entreprises sur les créneaux visés : les démonstrateurs et plates-formes technologiques en énergies renouvelables et décarbo-nées et chimie verte, les réseaux électriques intelligents, l’économie circulaire et les véhicules du futur. Selon le bilan dressé par l’Ademe, «les entreprises bénéficiaires prévoient déjà un chiffre d’affaires induit de plus de 10 milliards d’euros et plus de 10 000 emplois directs à l’horizon 2020.» Les entreprises ont bénéfi cié de 85 % des montants attribués, et parmi elles 44 % sont des TPE, PME et ETI. Au total, plus de 200 M€ ont été versés à plus de 500 entreprises, et l’Ademe spécifi e que «pour 1 € de crédits IA mobilisé par l’État, les partenaires, principalement les entreprises, apportent en moyenne 2,3 €.» Par ailleurs, l’Agence a relevé quatre types d’impact des IA sur les fi lières selon leur structure et leur dynamique : un impact déterminant avec l’émergence de pro-jets structurants et de nouveaux acteurs dans les fi lières émergentes comme celles du solaire PV à concentration, de l’hydrogène, ou des énergies marines ; une accélération de la structuration des fi lières en construction, telles que celles du photovoltaïque, de la géothermie électrogène, du grand éolien et des véhicules électriques ; un accom-pagnement des basculements de marché pour les fi lières établies en mutation rapide à l’image du secteur des véhicules hybrides et sur l’aval de la gestion de l’énergie ; enfi n, un impact de plus long terme avec des effets de réplication potentiellement forts sur les fi lières établies en mutation lente comme les navires du futur, le secteur fer-roviaire, la réhabilitation des bâtiments et la gestion de l’énergie. ©

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k Le chiffre

74 MWSelon ERDF, c’est la puissance cumulée des demandes de rac-cordement d’installations éoliennes au premier trimestre 2014. Le gestionnaire de réseau note une baisse de 30 % d’acti-vité par rapport à la même période en 2013 (105 MW). Entre autres, la longueur de procédure de raccordement, et les incer-titudes sur le futur des tarifs d’achat ralentiraient le secteur.

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3 une veille réglementaire3 les prix des énergies, du CO2 et des certifi cats

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GDF Suez et Areva empochent le second appel d’offres éolien en merDans le cadre du second appel d’offres éolien en mer, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Ségolène Royal, a annoncé le 7 mai l’attribution des deux sites au consortium mené par GDF Suez. Le groupe assura la construction des parcs du Tréport (Seine-Maritime) et de Noirmoutier (Vendée), en partenariat avec Areva, Neoen Marine, et EDP Renewables. Les deux fermes devraient représenter une puissance d’1 GW. La coalition concurrente composée d’EDF, d’Alstom et de WDP Offshore, repart bredouille. Questionnée sur les raisons de ce choix, Ségolène Royal est restée évasive : «Toutes les données n’ont pas pu être mises sur la place publique. Nous avons suivi le rapport de la Commission de régulation de l’énergie», a-t-elle déclaré. La ministre a par ailleurs promis les éléments d’un troisième appel d’offres pour l’éolien offshore à l’été prochain, ainsi qu’un autre appel d’offres pour les centrales photovoltaïques de plus de 250 kWc.

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2013, année mitigée pour le gaz naturelDans un contexte économique et géopolitique toujours instable, l’expan-sion mondiale du gaz serait modérée pour la deuxième année consécutive, selon les premières estimations sur 2013 publiées par l’association internatio-nale Cedigaz. En effet la consommation de gaz naturel n’a augmenté selon cette dernière que d’1,3 % tandis qu’elle croissait de 2,8 % par an au cours de la décennie précédente. Le gaz naturel est en concurrence sévère avec le charbon dans le secteur de la production d’électricité. En Union européenne notamment, sa consommation réelle a été estimée en baisse de 1,9 %, soit un niveau jamais vu depuis plus de 15 ans. La croissance mondiale a par ail-leurs été fortement contrainte par l’offre : en 2013, la production mondiale de gaz a diminué de 0,8 %, probablement à cause de la disparition des mar-chés classiques et matures, d’un renouvellement insuffi sant des réserves, mais aussi d’un contexte géopolitique agité (Nigeria, Libye, Égypte, Algérie). Enfi n, le commerce international du gaz a augmenté de manière signifi ca-tive de 2,1 %, mais surtout en raison de la dépendance croissante des marchés de consommation à des sources de production de plus en plus éloignées : ce sont les exportations de gaz interrégionales de la CEI vers l’Europe et la Chine qui ont ainsi tiré le commerce vers le haut. Cedigaz constate que le marché international du GNL se resserre, car l’approvisionnement mon-dial stagne en 2013, tandis que la demande est en plein essor en Asie.

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Paquet énergie-climat 2030 :quels impacts sur le marché carbone ?

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Journal offi cielL’arrêté du 23 avril 2014 (DEVR1409662A) modifi e l'arrêté du 24 janvier 2014 fi xant la liste des exploitants auxquels sont affectés des quotas d'émission de gaz à effet de serre et le montant des quotas affectés à titre gratuit pour la période 2013-2020.

Le palmarès des prix EDF Pulse dévoilé

Le public a rendu son verdict et désigné les lauréats des prix EDF Pulse électricité et modes de vie. Plus de 260 000 votes ont été recueillis

sur le site pulse.edf.fr. Parmi les gagnants, Echy, un système d’éclairage par fi bre optique qui permet de récupérer la lumière du soleil à

l’extérieur du bâtiment et la diffuse à l’intérieur. Lorsque la luminosité n’est pas suffi sante, elle

est complétée par un système d’éclairage à LED. Le Prix stockage de l’électricité, désigné par un

jury d’experts scientifi ques, a été attribué au Laboratoire d’électrochimie et de physico-chimie

des matériaux et interfaces (à

Grenoble), dirigé par le professeur

Renaud Bouchet, qui remporte un prix de 150 000 euros pour

ses recherches sur les batteries lithium-ion.

Le Conseil national de l’air examine un premier train de mesuresLe Conseil s’est réuni le 14 mai au ministère de l’Écologie. Cette réunion a été l’occasion de solliciter son avis sur d’importantes mesures à venir en faveur de la qualité de l’air, que Ségolène Royal s’est engagée à mettre en œuvre rapidement. Parmi celles-ci, la déclinaison, d’ici l’été, de l’arrêté interministériel du 26 mars 2014 relatif aux mesures d’urgence, afi n d’harmoniser les conditions de déclenchement des mesures de prévention. Mais aussi l’adoption, avant la fi n de l’année, de l’ensemble des plans de protection de l’atmosphère, ainsi qu’un projet d’arrêté défi nissant les équipements permettant de réduire les émissions des polluants des véhicules en service. Sur le même thème, l’Ademe vient de réaliser une étude sur la perception par le public de la circulation alternée. Cette mesure est justifi ée pour 59 % des Franciliens.

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La fi lière biogaz, multiforme et essentielle pour l’avenir

Ce n’est pas le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll qui le contredira (voir son interview page 18) : la fi lière biogaz joue un rôle essentiel dans la transition énergétique à venir, porteuse d’activité et

d’emploi (voir page 26). Un rôle stratégique, même, selon le Livre Blanc du Club Biogaz de l’ATEE (voir page 14) qui synthétise l’analyse de la situation actuelle et les recommandations des

professionnels pour assurer l’avenir des projets, notamment de méthanisation. Des projets de toute taille (voir les exemples pages 22 et 23) dont différentes études décortiquent les conditions

d’optimisation technique et de rentabilité (voir pages 16 et 28). Car, quelle que soit l’origine du biogaz, la bonne exploitation est primordiale (voir page 32) pour atteindre la performance.

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En bref

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Lancement du Scientifi c advisory Council pour le biogaz

Le Scientifi c advisory Council a été lancé le 27 janvier sous l’égide de l’Association européenne du biogaz (EBA) et est composé de sept membres. L’idée de créer un comité scientifi que d’experts

a émergé pendant la préparation de la Conférence de l’EBA. Son objectif est d’apporter une expertise scientifi que aux prises de positions et aux publications de l’EBA. Autre objectif, les

membres doivent encourager d’autres partenariats scientifi ques en particulier avec les universités, pour accroitre les échanges

d’expériences et d’informations sur la recherche autour du biogaz.

Un projet de méthanisation à Saint-VarentCap’ter Méthanisation est un projet d’unité collective de méthanisation agricole situé sur la ZAE de Riblaire à Saint-Varent (79). Dans un rayon de 10 km autour de la zone d’implantation, 9 exploitations agricoles souhaitent produire, grâce à la méthanisation de leurs effl uents d’élevage, de l’énergie et un engrais naturel. Les agriculteurs sont regroupés au sein de la société Avena et sont accompagnés par Méthanéo, un développeur de projets profession-nels qui investit à leurs côtés. Le troisième actionnaire est Séolis, fournisseur d’électri-cité dans les Deux-Sèvres. Le projet, soutenu

par les pouvoirs publics et l’Ademe, doit générer à terme 1 400 000 Nm3 par an de biogaz qui seront produits puis utilisés dans le moteur de cogénération pour produire électricité et chaleur. L’électricité sera rachetée par Séolis tandis que la chaleur sera vendue à la Société fromagère de Riblaire, voisine du site. Cap’ter Méthanisation doit éviter l’émission de 1 900 tonnes équivalent CO2 par an.

Naskeo Environnement rachète Méthajade

Le constructeur français d’uni-tés de production biogaz par méthanisation a annoncé l’achat de la société nantaise Méthajade, après sa mise en liquidation judiciaire, fragilisée par les diffi cultés de sa maison mère Solar Ener Jade. En rache-tant son ancien concurrent, Naskeo Environnement a décidé

de renforcer son positionnement dans la construction d’unités de métha-nisation agricole. Méthajade, fondée en 2009, a développé une expertise sur la production de biogaz dite “en voie sèche discontinue”, un procédé adapté à la méthanisation à la ferme (voir Énergie Plus n°499). L’entreprise a construit 4 unités de ce type et dispose d’un portefeuille de 10 pro-jets signés, à construire dans les prochains mois. Naskeo Environnement fi nance cette reprise par une augmentation de capital de 1,5 M€ sous-crite par ses actionnaires historiques et les fondateurs de l’entreprise.

En Vendée, une unité de méthanisation pour chauffer 300 foyers

Le projet Agri Biométhane est porté par quatre exploi-tations situées dans des communes limitrophes des départements de Vendée et de Maine-et-Loire. L’objectif est de revaloriser des lisiers en énergie verte grâce à la méthanisation, en partenariat avec Astrade, Onova, Terrena, Verdemobil et Suez Environnement. Après trai-tement, le biogaz sera directement injecté dans le réseau GrDF. Grâce à ce procédé, l’effi cacité énergétique de ce projet de méthanisation est optimum (de l’ordre de 83 %). La production doit atteindre 1 000 000 m3 par an, dont 550 000 seront injectés dans le réseau. En paral-lèle, 80 % du produit restant (le digestat) sera répandu sur les parcelles. Agri Biométhane bénéfi cie du soutien fi nancier du conseil général de Vendée et de l’Ademe.

Un fi nancement européen pour Arol EnergyArol Energy vient d’être sélectionné par l’EIT (European Institute of innovation & technology) pour le déve-loppement du produit Accor, qui devrait voir le jour en 2015. Ce produit vise à traiter les composés orga-niques volatiles, en particulier les siloxanes, pour les installations produisant du biogaz de type ISDND (installation de stockage de déchets non dange-reux) ou les stations d’épuration. Ce projet est un partenariat avec la société allemande E-Flox GmbH et le laboratoire Locie de l’université de Savoie.

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Un Livre Blanc pour le gaz vertAlors que l’État vient de réitérer ses ambitions pour le biogaz, la fi lière publie son Livre Blanc.

Le Club Biogaz de l’ATEE – interprofession du biogaz en France – demande un renforcement

de l’engagement de l’État pour cette énergie renouvelable multiforme et propose des

évolutions tant tarifaires que réglementaires.

L e biogaz a longtemps été considéré comme une éner-gie renouvelable mineure. Aujourd’hui, la donne change. Plusieurs scénarios le voient

jouer un rôle clé dans la transition énergétique, et l’État lui accorde sa confi ance au travers du Plan énergie mé thanisation autonomie azote (EMAA). Face à cette attention toute nouvelle, les professionnels de la fi lière réunis dans le Club Biogaz de l’ATEE publient un Livre Blanc concernant tous les modes de production du biogaz : méthanisation agricole, biogaz de stations d’épura-tion ou d’installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND), métha-nisation d’ordures ménagères, etc.En plus d’un état des lieux, le docu-ment analyse les spécifi cités du biogaz au sein des énergies renouvelables et les raisons de le soutenir. Ce Livre

Blanc synthétise aussi l’ensemble des propositions des professionnels pour faire évoluer le cadre tarifaire et réglementaire. Enfi n, une partie est consacrée à la stratégie à mettre en place pour développer le biométhane carburant (bioGNV), partie détaillée par ailleurs dans un Livre Blanc du bioGNV spécifi que (voir article page 26).Concernant les propositions, la fi lière souhaite que l’État s’engage sur le long terme en faveur du biogaz. Elle propose ainsi qu’un comité national de pilotage soit créé spécifi quement pour cette énergie. Par ailleurs, le Club Biogaz souhaite que les prochaines PPI (pro-grammation pluriannuelle des inves-tissements) comprennent des objectifs ambitieux détaillés par usage fi nal du biogaz (électricité, réseaux de chaleur, usage direct de la chaleur, injection du biomé thane, utilisation de carburant) et que la durée des contrats d’achat d’électricité ou de biométhane soit portée à 20 ans contre 15 aujourd’hui.

Restructuration des tarifsVis-à-vis des tarifs d’obligation d’achat, le document rappelle qu’ils sont indispensables pour donner de la visibilité à long terme aux porteurs de projet et pour lancer cette fi lière encore

émergente. Les professionnels plaident même pour la poursuite du dispositif actuel basé sur le tarif d’achat complété par des subventions. En effet, le tarif d’achat ne suffi t pas à assurer à lui seul la rentabilité des projets. Il doit ê tre complé té par des subventions qui cor-rigent les disparité s ré gionales lié es à la taille des projets ou à leurs rayons d’ap-provisionnement en matiè res premiè res. Le Club Biogaz propose aussi une restructuration du tarif lui-même. Tout d’abord en supprimant le critère de taille d’installation hormis pour les sites de moins de 300 kW. Actuellement, plus la capacité de production d’é nergie de l’installation est importante, moins le tarif d’achat est é levé afi n de compenser les é conomies d’é chelle dont pourraient bé né fi cier les grandes installations. «Or la derniè re é tude Club Biogaz – ATEE* met en é vidence que les coû ts logis-tiques, qui augmentent avec la taille de l’installation, annulent l’effet d’é chelle au-delà de 300 kWe (en dehors des cas particuliers de la mé thanisation des boues de stations d’é puration et des ISDND) ; les installations collectives sont donc aujourd’hui handicapé es par la

dé gressivité de la grille tarifaire», précise Caroline Marchais, déléguée générale du Club Biogaz. La profession propose également l’aug-

mentation de la prime aux effl uents d’é levage et dans le cas de la cogénéra-tion, son extension à d’autres matiè res agricoles, hors cultures dédiées, comme c’est déjà le cas pour l’injection. Par ailleurs, les acteurs reprochent à la grille actuelle de rester fi gée sur la confi guration initiale du site en intégrant rarement les évolutions postérieures (hormis pour la double valorisation électricité/biométhane). Il en résulte notamment deux propo-sitions. Tout d’abord, les installations rénovées après une première période de 15 ans de production devraient pouvoir

Production d’énergie à partir de biogazen milliers de tep

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| 151ER JUIN 2014 - N°527

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prétendre à un nouveau contrat via un tarif d’achat spécifi que ; cela éviterait de fragiliser le parc de production de biogaz, en particulier les ISDND qui produisent 70 % du biogaz en France. Ensuite, les installations anciennes devraient pouvoir bénéfi cier du tarif de 2011, plus favorable, pour leurs extensions de capacité de production.

Guides méthodologiquesLe Livre Blanc formule de nombreuses propositions pour accélérer le chemi-nement administratif des dossiers des différentes autorisations. Aujourd’hui, il faut compter un délai minimum de 2 ans entre le début de la constitution du dos-sier et la remise de l’autorisation pour un dossier ICPE. L’objectif de l’expérimenta-tion sur l’autorisation unique, qui réunit différentes autorisations existantes (autorisation ICPE, permis de construire, autorisation de défrichement, déro-gation à l’interdiction de destruction d’espèces protégées) est de réduire cette période à 10 mois. Mais pour y parvenir, le Club Biogaz estime impératif de faci-liter les échanges d’informations entre les porteurs de projet et les différents services de l’Administration et préciser

* voir étude Prospective des conditions de rentabilité des installations de méthanisation agricoles. 3 Pour en savoir plus : www.biogaz.atee.fr

le contenu des dossiers. Il recommande la rédaction de guides méthodologiques pour les différentes études à mener (étude d’impact, étude de danger) afi n que les exigences soient les mêmes dans tous les départements. «Actuellement, le contenu des dossiers, et en particulier de ces études, varient énormément selon l’endroit où le dossier est déposé. Les allers-retours entre l’Administration et les porteurs de projet pour réunir les élé-

ments manquants sont un facteur majeur de l’al-longement de la durée de traitement des dossiers», explique Fannie Lavoué, juriste au Club Biogaz.

Guichet uniquePour poursuivre dans la simplifi cation des démarches administratives, les professionnels souhaitent la mise en place d’un guichet unique, allant au-delà de l’autorisation unique. Le dispositif centraliserait l’ensemble des démarches administratives : dossier ICPE, permis de construire, agrément sanitaire, demande de subventions, certifi cat ouvrant droit à l’obligation d’achat (CODOA), raccordement, contrat

d’achat… Pour les trois derniers docu-ments, ce guichet éviterait des situa-tions de blocage liées au non-respect des délais et épargnerait des démarches au producteur. En effet, «la seule démarche d’identification auprès de l’Ademe aurait valeur d’enregistrement auprès de la DREAL et d’EDF Obligation d’achat, et rendrait inutile la demande de contrat d’achat et la demande de CODOA», indique Fannie Lavoué. Un tel dispositif de guichet unique faciliterait également l’instruction de l’agrément sanitaire qui comporte de nombreuses similitudes avec le dossier ICPE. Enfi n, il aurait vocation à faciliter l’instruction des demandes de subventions : un seul interlocuteur décisionnaire, un modèle commun de dossier pour tous les fi nanceurs, une instruction com-mune ou simultanée entre la direction régionale Ademe et la Région. De quoi contribuer au choc de simplifi cation souhaité à l’échelle nationale. x

Juliette Talpin

K Le Livre Blanc propose la suppression du critère de taille d’installation pour déterminer le montant du tarif d’achat, hormis pour les sites de moins de 300 kW.

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Ambitieux : tel pourrait être le qualificatif du Plan national d’action en faveur des énergies renou-velables transmis par la 

France à la Commission européenne en août 2010 sur le thème du biogaz. Avec une puissance installée de 625 MW électriques à partir du biogaz d’ici 2020, ainsi que 6,6 TWh de chaleur et de biométhane (555 ktep), les autorités ont placé la barre haut. Mais, presque quatre ans plus tard, les professionnels de la filière observent des blocages éco-nomiques qui limitent l’aboutissement de nombreux projets. Les objectifs de 2020 peuvent donc sembler difficile-ment atteignables avec les dispositifs de soutien actuellement en place. Il reste à installer près de 400 MW élec-triques, produisant 3 TWh d’électricité et 2,5 TWh de chaleur, et 3 TWh de bio-méthane. Pour atteindre ces ambitions, le plan EMAA (Énergie méthanisation autonomie azote) est annoncé par le gouvernement en mars 2013. La nouvelle étude du Club Biogaz, en collaboration avec Solagro, l’Aile (Association d’ini-tiatives locales pour l’énergie et l’envi-ronnement) et la société Erep fait donc le point sur les difficultés de la filière et avance des propositions pour y remédier.Comment a-t-elle été menée ? «Nous avons analysé 13 cas types de métha-nisation rurale qui utilisent des sous-produits issus de l’agriculture et de l’agroalimentaire et qui sont inspirés de situations réelles», explique Christian Couturier, directeur du pôle énergie chez Solagro. Les cas types étudiés sont les sites agricoles individuels, le petit collectif agricole, le mixte 

La rentabilité, condition du succèsUne nouvelle étude a été menée par le Club

Biogaz de l’ATEE, intitulée Prospective des conditions de rentabilité des installations de

méthanisation agricole. Son constat est clair : si la France veut tenir ses objectifs pour

la filière à l’horizon 2020, la réglementation va devoir évoluer.

agricole/industriel et le tout industriel. «En faisant varier un certain nombre de facteurs comme les tarifs, les sub-ventions ou autres, nous avons analysé grâce à des modèles les conditions de rentabilité de ces installations à l’horizon 2020», ajoute Christian Couturier.

Jouer sur des leviers financiersRésultat, pour les 13 cas analysés, tous les postes de charge diminuent avec la taille de l’installation sauf le poste “fourniture de matières” qui correspond à la différence entre le coût d’appro-visionnement des matières et la rede-vance perçue pour leur traitement. Cela explique les différences importantes de charges observées d’un cas à l’autre : négatives lorsque le projet perçoit une redevance pour le traitement de déchets extérieurs, très élevées lorsque les matières doivent être transportées sans redevance. Au vu de l’hétérogénéité des situations, il paraît donc compliqué de s’en remettre uniquement au système tarifaire pour assurer la rentabilité de tous les types d’installation, insuffisante dans bien des cas. Du coup, refonte des systèmes tarifaires et maintien des subventions sont les points cru-ciaux pour développer la filière.Avec 130 nouveaux projets de métha-nisation agricole par an entre 2013 et 

2020, soit une augmentation d’environ 80 % par rapport au rythme de dévelop-pement actuel, la réglementation doit donc évoluer. Il faut tout d’abord garder le système “subventions plus primes”. Selon le rapport, «même s’ils sont res-tructurés, les tarifs d’achat ne pourront pas assurer à eux-seuls la rentabilité des projets. En effet, la disparité des coûts de production entre les types de projets est telle qu’elle induirait forcément des effets d’aubaine dans certaines situa-tions lorsque d’autres seraient tout juste à l’équilibre.» En fait, une diminution importante des coûts de production est inenvisageable à court terme : les principaux constructeurs ne présentent actuellement qu’une vingtaine d’ins-tallations collectives en service, souvent très récentes. Or, la diminution des coûts d’investissement exige un volume d’ac-tivité suffisant pour stimuler les finan-cements. Des conditions qui ne sont actuellement pas remplies : les frais fixes pèsent lourdement sur les entreprises. Un soutien financier est donc nécessaire. D’autre part, il faut éviter les dérives consécutives à des tarifs mal ajustés. «En Allemagne, les tarifs sont trop éle-vés, ce qui rend la culture du maïs plus rentable pour la méthanisation que pour l’alimentation. Du coup, le pays se retrouve avec 1 million d’hectares

D Avec 130 nouveaux projets de méthanisation agricole par an prévus entre 2013 et 2020, il est indispensable que la réglementation évolue.

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kkCoûtskspécifiqueskdesk13kcas-typeskselonklakproportionkdekdéchetskdonnantklieukkàkredevancek(optionkcogénération)

de cultures énergétiques dédiées, qui rentrent en concurrence avec l’alimen-tation humaine ou animale», regrette Christian Couturier. Une situation qui ne semble pas être à l’ordre du jour car l’en-semble de la filière (à l’exception notable des maïsiculteurs) et le gouvernement ne souhaitent pas aller dans ce sens. L’uniformisation des tarifs est aussi une des pistes envisagées dans l’étude, qui préconise de «créer un tarif unique de 120 €/MWhe pour les installations de plus de 300 kWe de puissance [et] de 180 €/MWhe pour les installations de moins de 80 kWe», pour la cogénération. Concernant l’injection de biométhane, le manque de recul empêche d’arbitrer sur l’intérêt d’un tarif unique. Parmi les autres recommandations, il y a l’augmentation des primes effluents d’élevage et agricoles indépendam-ment de la taille de l’installation ou l’élargissement de l’assiette de la prime à l’efficacité énergétique (la porter à 50 €/MWhe, inclure dans l’assiette de la prime la chaleur issue du biogaz utilisée pour le process, ainsi que les prétraitements des substrats…). Il est aussi conseillé de développer des incita-tions fiscales en exonérant les sociétés de projets d’impôt sur les sociétés, de cotisation foncière des entreprises (CFE), de cotisation sur la valeur ajoutée 

des entreprises (CVAE) et de taxe fon-cière, sur une durée de cinq ans. 

Des investissements rentables à long termePour développer le secteur, il faut aussi compter sur des capitaux privés. Or, les banques sont souvent frileuses sur ce type de projet. Pour Christian Couturier, «il est important de sécuriser les finance-ments pour faciliter l’accès au crédit, en impliquant les collectivités locales dans des prises de capitaux comme cela se fait déjà en Midi-Pyrénées.» L’étude propose aussi de «porter la durée des contrats à 20 ans, contre 15 ans aujourd’hui, conformément aux recommandations de la CRE. Cette augmentation permet-trait une baisse des coûts en donnant plus de visibilité à des projets construits pour durer, compte tenu du poids du génie civil dans les investissements.» Cela pourrait être un autre moyen de rassurer les milieux financiers.Pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement, le scénario proposé dans l’étude vise une puissance installée de 800 MW en 2020, dont 300 MW élec-triques et 500 MW PCS de biométhane. Les dépenses globales de la filière pour l’ensemble de la période devront être de 5,4 milliards d’euros. Des investis-sements et des coûts d’exploitation 

contrebalancés par la création de 16 000 emplois directs et indirects, ce qui représente une économie de 464 mil-lions d’euros de dépenses publiques annuelles pour les demandeurs d’emploi. De plus, la filière pourrait avoir un bénéfice écologique important, en particulier sur la diminution des rejets de gaz à effet de serre. Selon l’étude, cela représenterait «une économie de 2,5 millions de tonnes de CO2 par la filière cogénération et de près de 0,5 million de tonnes de CO2 par la filière biométhane à l’horizon 2020.» Au final, «les 3 millions de tonnes évitées grâce à la méthani-sation correspondent à une valeur de 199 M€ (1) à l’horizon 2020.» À l’horizon 2020, le secteur permettra au total une économie de 876 M€ (2) alors que la rémunération des producteurs de bio-gaz sera de 859 M€. De quoi plaider en faveur de l’accélération de cette filière. x

Olivier Mary

(1) La valeur adoptée pour le CO2 évité, basée sur les préconisations du rapport du Centre d’analyse stratégique de juin 2008, est de 32 €/t CO2 en 2010 et 100 € en 2030, avec une interpolation linéaire entre ces deux dates.

(2) 213 M€ liés aux économies sur la production de gaz et d’électricité, 464 M€ provenant des externalités liées à l’emploi, 199 M€ pour le CO2 évité.

Source : Club Biogaz/ATEE

Source : Club Biogaz/ATEE

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Interview exclusiveSTÉPHANE LE FOLL, MINISTRE EN CHARGE DE L’AGRICULTURE

«Accompagner au mieux les agriculteurs et simplifi er le développement des projets»

Faisant preuve d’une approche volontariste pour le développement de la méthanisation agricole, le ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll, détaille les progrès réalisés depuis plus d’un an.

La méthanisation agricole reste-t-elle une priorité pour vous ?Stéphane Le Foll : Le développement de la méthanisation est un réel enjeu pour notre agriculture, à qui elle permet une meilleure gestion et une valorisation des matières organiques. Il l’est aussi d’un point de vue énergétique lorsque l’on sait qu’exploitée à son maximum la biomasse pourrait représenter 40 % de notre consommation de gaz naturel. Voilà pourquoi, conjointement avec le ministère de l’Écologie j’ai, dès ma prise de fonction, souhaité mettre en place le plan EMAA (Énergie méthanisation autonomie azote). Je suis heureux que Ségolène Royal ait très récemment apporté un soutien appuyé au dévelop-pement de la méthanisation agricole. Avec près de 140 installations de méthanisation à la ferme recensées en ce début d’année 2014 contre une quarantaine début 2011, la métha-nisation, en particulier agricole, se développe rapidement. Chaque année ce sont désormais autour de 70 projets qui sont dénombrés. Nous sommes donc sur la bonne voie !

Quel premier bilan tirez-vous du plan EMAA ?S. L. F. : Le plan EMAA est une des com-posantes du projet agro-écologique que j’ai engagé dès 2012. Il vise d’une part à une meilleure valorisation de

l’azote organique en le substituant à l’azote minéral, et d’autre part au développement de la méthanisation agricole. Le bilan du plan EMAA, un an après son lancement, est positif. Il serait trop long de citer l’ensemble des actions conduites par les ministères pilotes mais il me semble important de souligner quelques avancées importantes. Ainsi, sur le volet “azote” du plan, les premiers dossiers de demande d’homo-logation de matières fertilisantes issues de digestats de méthaniseurs agricoles ont reçu un avis favorable de l’Anses fi n décembre 2013 et ont fait l’objet de décisions d’homologation en février dernier. Un guide pour la mise sur le marché des sous-produits de la méthanisation vient d’être publié avec le soutien fi nancier du ministère. D’autres travaux d’expertise sont en cours pour une meilleure valorisation agronomique des effl uents d’élevage.Sur le volet “méthanisation”, nous avons renforcé le soutien fi nancier : revalorisa-tion de la prime “effl uent d’élevage” du tarif d’achat sur la cogénération issue de biogaz (arrêté du 30 juillet 2013), mobilisation des outils de Bpifrance (en garantie de prêt ou apport de fonds propres), mobilisation du Fonds déchets de l’Ademe (en 2013, environ 40 M€ et 120 projets de méthanisation ont été cofi nancés par l’Ademe).Sur le plan agronomique, mes services dressent le bilan des connaissances

Repères 3 Début 2014, le territoire français compte 140 installations de méthanisation à la ferme et 20 installations centralisées.

3 La capacité de production de la méthanisation agricole est actuellement de 350 GWh électrique et 500 GWh de chaleur.

3 Sur la période 2009 – 2013, l’Ademe a soutenu 306 projets de méthanisation agricole dont 100 à 150 seront en fonctionnement d’ici un à deux ans. Sur ces 4 années, le montant des aides de l’Ademe a été de 78 millions d’euros pour des investissements totaux de 300 millions d’euros.

3 En 2013, l’Ademe avait une enveloppe d’aides à l’investissement de 33,6 millions d’euros venant principalement du Fonds déchets et un peu du Fonds chaleur.

3 En 2013, la méthanisation agricole a permis de traiter 1,4 million de tonnes de déchets et effl uents d’élevages, contre seulement 300 000 tonnes en 2009.

3 Le Plan énergie méthanisation autonomie azote vise la mise en service de 1 000 méthaniseurs dans les exploitations agricoles d’ici 2020.

3 Selon les scénarios à l’horizon 2030, entre 12 et 30 TWh de biométhane pourraient être injectés dans les réseaux de gaz naturel.

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S Sur le site internet Sineo, une cartographie des unités de méthanisation est accessible. À voir sur carto.sinoe.org dans “déchets ménagers et assimilés”.

q

disponibles sur les cultures intermé-diaires à vocation énergétique (CIVE). Ces cultures doivent permettre de consolider les plans d’approvisionne-ment des unités de méthanisation et offrir un potentiel méthanogène intéressant. Je rappelle que le modèle français de la méthanisation agricole est basé sur une approche de valorisation des matières organiques résiduelles. Il convient de mobiliser en premier lieu les effl uents d’élevage et résidus agricoles disponibles à l’échelle de l’exploitation ou du regroupement d’exploitations, et d’identifi er les déchets locaux disponibles. Je ne sou-haite pas que le modèle français de la méthanisation agricole soit dépendant des cultures dédiées, comme a pu le faire le modèle allemand ; l’Allemagne est d’ailleurs actuellement en train de faire machine arrière à ce sujet ! Enfi n, plusieurs partenariats straté-giques ont été mis en place : entre État et

Régions (Midi-Pyrénées, Pacte d’avenir pour la Bretagne, Pacte Lorraine), ou avec des grands opérateurs de l’énergie (Protocole d’accord MAAF – GDF Suez).

Les tarifs de valorisation du biogaz (électricité ou injection) ont presque toujours besoin d’être complétés par des subventions pour que les installations de méthanisation atteignent la rentabilité. Ce soutien public est-il acquis pour la future loi de transition énergétique ?S. L. F. : La rentabilité économique des méthaniseurs “agricoles” est encore à consolider. Une baisse de la fi sca-lité applicable à ces installations est demandée par les porteurs de projet. Un premier pas a été franchi en loi de fi nances rectifi cative pour 2013 avec la possibilité, pour les collectivités terri-toriales, d’exonérer de taxe foncière sur

les propriétés bâties pendant 5 ans les installations de méthanisation agricole. Les travaux sur la fi scalité se pour-suivent en lien avec l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France et les autres ministères concernés.Cette rentabilité doit donc être sécu-risée au risque de ne pas atteindre les objectifs de développement fi xés, voire de mettre en diffi culté des exploitants agricoles ayant investi dans des installations de méthanisation. Les soutiens publics, sous forme de subvention ou de conditions tarifaires pour le rachat de l’électricité ou de biogaz, sont des paramètres clefs du modèle économique de la méthanisa-tion. Comme vous le savez, un projet de loi sur la transition énergétique est en cours de fi nalisation. Il fi xera le cadre de notre politique énergé-tique dans laquelle devront s’inscrire les modalités du soutien public à la production d’énergie renouvelable.

Nombre d’installations et puissanceélectrique installée par région

Source : Ademe/Sinoe

< 6de 6 à 12de 12 à 18

> 18

Nombre d’unités par région

À la fermeCentralisée

DMA

5 440 KWe

320 KWe

Puissance électrique installée

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[ «Accompagner au mieux les agriculteurs et simplifi er le développement des projets» ]

q Avez-vous le sentiment que les agriculteurs sont prêts à s’investir dans des projets de méthanisation, dont la conception et la réalisation prennent souvent des années ?S. L. F. : J’en ai la certitude ! De nombreux agriculteurs m’en parlent au cours de mes déplacements sur le terrain. Je constate également un grand intérêt pour la méthanisation de la part des organisations professionnelles agricoles, avec lesquelles le ministère travaille en étroite collaboration. Par exemple, l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture a développé un réseau de conseil et d’appui aux agriculteurs souhaitant s’engager dans un projet de méthanisation. La motivation et la bonne information des agriculteurs sont des facteurs essentiels de réussite. Les projets de méthanisation, comme tout projet d’investissement, ne sont pas faciles à conduire, tant d’un point de vue technique que d’un point de vue fi nancier. Il est nécessaire d’accompa-gner au mieux les agriculteurs et de simplifi er le développement des projets. Par ailleurs, la complexité administrative est trop souvent évoquée comme une entrave à l’essor de la méthanisation en France, en comparaison de nos voisins européens. Dans le cadre de la simplifi -cation du droit de l’environnement, le ministère de l’Écologie a démarré début avril, dans les régions qui se sont por-tées candidates, une expérimentation d’autorisation unique et de certifi cat de projet pour les installations classées pour la protection de l’environnement. Cette démarche concernera notam-ment les projets de méthanisation.Les mesures prévues dans le plan EMAA vont également dans ce sens. Avec le ministère de l’Écologie, nous avons notamment prévu de mettre en place des guichets uniques au sein des services déconcentrés afi n de rendre la procédure plus effi -cace pour les porteurs de projet

Plusieurs Régions soutiennent fortement le développement

de la méthanisation. Comment cela s’articule-t-il avec l’action nationale ? Que pensez-vous de la mise en place d’un Comité stratégique de fi lière ?S. L. F. : Je me félicite que certaines Régions soutiennent le développement de la méthanisation, comme la Région Midi-Pyrénées qui a signé à l’été 2013 une convention en faveur du déve-loppement de la méthanisation avec les partenaires concernés et l’État. Les Régions ont un rôle crucial à jouer, un rôle d’orientation, d’impulsion et aussi de soutien fi nancier. Les Régions sont désormais autorités de gestion des fonds européens et notamment du Fonds européen agricole pour le déve-loppement rural (FEADER). Les Régions fi nalisent actuellement la rédaction de leur programme de développe-ment rural (PDR) régional qui décline les modalités de mobilisation de ces aides. La méthanisation fait partie des domaines d’intervention possibles sur lesquels les Régions pourront mobiliser le FEADER, en complément des fonds propres qu’elles mobilisent ou de ceux d’autres fi nanceurs comme l’Ademe.

J’ai voulu que les crédits du minis-tère de l’Agriculture soutiennent également le développement de la méthanisation : en concertation avec les Régions et les parties prenantes, les orientations du plan EMAA sont actuellement déclinées dans le cadre du plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations qui a été annoncé par le Président de la République au dernier Sommet de l’élevage. Ce plan sera partie intégrante des PDR.En ce qui concerne la mise en place d’un Comité stratégique de fi lière, un groupe de travail de cette nature avait été mis en place au sein du Comité stratégique de fi lière éco-industries (COSEI) au moment de l’élaboration du plan EMAA, avec pour vocation de faire des propositions pour alimenter les réfl exions pour l’élaboration du Plan national biogaz. Il est important de fédérer les réfl exions et les actions des différents partenaires qui se mobilisent aujourd’hui de plus en plus en faveur du développement de la méthanisation. x

N.B. : Les réponses du ministre aux questions d’Énergie Plus ont été transmises par écrit.

K Visite de l’exploitation agricole d’un éleveur de porcs noirs de Bigorre par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture.

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Méthalandes, la méthanisation version grand format

Majoritairement alimenté en lisier de canard, le futur site Méthalandes devrait être mis en service avant mi-2015. Réalisé par Eneria REN,

ce sera le plus grand site de méthanisation français.

Hagetmau, dans les Landes, a été élue en 2012 la ville la plus spor-tive des collectivités de moins de 20 000 habitants. Bientôt, elle ajoutera à son palmarès de

posséder sur son territoire la plus puissante ins-tallation de méthanisation en France. En effet, la première pierre du site de Méthalandes a été posée mi-mars, la construction devant se termi-ner avant la fi n de l’année et la mise en service avoir lieu courant 2015. Le projet affi che 4,5 MW électriques au compteur et autant en puissance thermique. Les chiffres annuels des produits entrants sont aussi importants : 136 000 tonnes d’effl uents d’élevages dont 100 000 tonnes de lisier de canards gavés, 30 000 tonnes de fumier bovin et 6 000 de fumier de volailles ; s’y ajouteront 17 000 tonnes de déchets orga-niques de l’industrie agro-alimentaire. Comme

la région concentre de nombreux éleveurs de canards, 95 % des produits se situent dans un rayon de 20 km, ce qui est un atout dont d’autres régions ne disposent pas. 20 industriels agroalimentaires et une centaine d’éleveurs vont participer au projet, ces derniers avec des contrats d’approvisionnement signés sur 15 ans. Une aubaine pour les exploitants agricoles qui doivent faire face à de gros volumes de lisiers diffi ciles à stocker, coûteux à éliminer ou limités réglementairement pour l’épandage. De plus, ils pourront récupérer à tarif privilégié une part des 12 000 tonnes annuelles d’engrais organiques issues du process de méthanisation.

Rendement global de 70 %Au-delà de la taille de l’installation, il est inté-ressant de constater que le projet est porté par un traditionnel “motoriste”, Eneria. En complément des autres porteurs de projet, il vient enrichir le paysage du développement de la méthanisation, à partir de son expérience de valorisation du gaz naturel et du biogaz. Lancé en 2010, le projet a été concrétisé au bout

de trois ans grâce à la capacité fi nancière du Groupe Monnoyeur présent à 51 % dans le capi-tal et à l’entrée de la Caisse des dépôts et consi-gnations à hauteur de 49 %. La fi liale Eneria REN est responsable de son développement, de sa construction et de sa maintenance. Eneria Cat fournit bien sûr les unités de cogénération : trois groupes Caterpillar CG170-16 à haut rende-ment en provenance de Mannheim (Allemagne) suite au rachat de MWM par Cat. Plusieurs partenaires accompagnent la construction du projet, comme Bio Dynamics ou Xergi. Ce dernier fournit le process de méthanisation incluant des systèmes de prétraitement des biomasses, notamment solides avec sa tech-nologie X-chopper®, ainsi que des solutions d’optimisation des digesteurs. Au fi nal, il est prévu de produire 1 650 m3/h de biogaz géné-rant 37,8 GWh/an d’électricité. Une partie de la chaleur sera valorisée pour le séchage des digestats. Ainsi, le rendement global de l’installation atteindra 70 %* et le tarif d’achat d’électricité fl irtera avec les 160 €/MWh.Même s’il ne sera pas reproductible partout en France, de par sa taille, Méthalandes se présente néanmoins comme un bon exemple de projet territorial. À suivre. x

Stéphane Signoret

Repères Méthalandes c’est un projet de 25 millions d’euros dont 25 % pour le process de méthanisation, 15 % pour le traitement du digestat, et 15 % pour la cogénération. Durant le chan-tier, 5 millions d’euros iront à des entreprises locales (voirie, réseaux, charpente, etc.). 16 emplois directs seront créés dont 9 chauffeurs de la société de transport Amenlis. Les emplois indirects sont estimés à une dizaine. La commune d’Hagetmau recevra aussi des retombées fi scales, à hauteur de 130 000 euros par an.

* Avec la chaleur autoconsommée par les process (mais non comptabilisée pour le tarif d’achat d’électricité), le rendement est de 85 à 90 %.

F Le futur site de méthanisation.

F Sur le site de Méthalandes, le 14 mars, jour de la pose de la première pierre.

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MÉTHANISATION AGRICOLE

Le Valokit, rapide et à portée de mainDe petites installations de méthani-

sation à la ferme peuvent vite être mises en service et apporter à terme

un surcroît de rémunération aux agriculteurs. Exemple

avec Valogreen.

M ettre la petite méthanisation à la portée des exploitants agricoles répond à deux principes : disposer

d’une installation rapide à construire et la plus simple possible à exploiter. Valogreen, société indépendante créée par deux jeunes ingénieurs français, entend bien répondre à cet objectif. Elle a développé pour cela le concept de Valokit, une gamme d’unités de méthani-sation brevetées de 50 à 150 kW électriques et 60 à 180 kW thermiques. Récompensé par un Innov’Space à Rennes en 2013, ce concept a pris corps pour la première fois sur l’exploitation de Grégoire Forzy, à Gamaches-en-Vexin (Eure) où il entretient 60 charolaises et 380 ha de terres. Le jeune agriculteur souhaitait valoriser la matière organique issue de l’exploitation : Valogreen le lui a permis avec une unité de méthanisation et un module de cogénération 2G de 75 kWe. Un soutien de l’Ademe a permis de faire de ce premier projet un pilote pendant les 6 premiers mois, pour peaufi ner les réglages.Construite de février à septembre 2013, l’unité permet de valoriser un gisement annuel de 1 500 tonnes de fumiers bovins et 500 tonnes de menues pailles venant direc-tement de l’exploitation, auquel s’ajoutent 300 tonnes de déchets verts et 120 tonnes de graisses végétales venant de l’extérieur.

Pas de pièce mécanique dans le digesteur Le principe du Valokit repose sur une homo-généisation préalable des matières dans une préfosse d’incorporation où tout est mélangé et broyé. L’agriculteur doit y verser chaque jour 7 à 8 godets avec le chargeur, soit environ une heure de travail en moyenne, incluant de

petits actes de maintenance. Tout le process est ensuite automatisé. Le mélange de la préfosse est peu à peu injecté dans le digesteur, une structure en acier galvanisé, isolée thermi-quement et étanchéifi ée. Classique dans le milieu agricole, cette structure ne dénote pas dans le paysage et est rapide à construire. Elle présente aussi l’avantage de créer directement un stockage tampon du biogaz d’environ 5 h. Enfi n, innovation forte de Valogreen, le diges-teur ne comporte aucune pièce mécanique à l’intérieur, le mouvement de la matière étant assuré par l’injection, et le brassage du mélange par un équipement externalisé du digesteur et disposé dans un local dédié. Ainsi, il n’y a pas de risques d’arrêt dû au blocage d’une pièce, ce qui garantit une production optimum de biogaz toute l’année. Le biogaz est traité avant sa combustion. Une chaudière de secours permet de le brûler en cas d’arrêt de la cogénération, pour continuer d’alimenter le digesteur et le réseau de chaleur qui s’étend sur quelques bâtiments. Les phases solide et

liquide du digestat sont séparées, la première servant d’engrais à épandre et la seconde étant en partie réinjectée dans la préfosse. «Nous avons axé nos efforts sur la simplifi-cation et l’industrialisation de nos process, précise Xavier Gabreau, directeur général de Valogreen. Nous avons pensé une installation facile à prendre en main par l’exploitant agricole, pour un investissement modéré de 8 500 €/kWe, incluant le réseau de cha-leur et le stockage du digestat. Le temps de retour est estimé en moyenne à 7 ans.»Valogreen espère développer son activité en accompagnant les agriculteurs de bout en bout, du montage initial du projet, avec test du pou-voir méthanogène des intrants, préparation des dossiers administratifs, démarches pour le rac-cordement ERDF, jusqu’au suivi des installations et leur maintenance. Avec six projets en cours d’instruction en France, elle est bien partie. x

Stéphane Signoret

3 Plus d’informations sur www.valogreen.fr

K Construite en huit mois, l’installation de méthanisation du Gaec Forzy repose principalement sur une préfosse d’incorporation (en bas à gauche) et un digesteur en acier galvanisé (à droite).

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DOSSIER F

Les fl ottes captives, un terreau pour Dans le domaine de la mobilité gaz, la France

est à la traîne. Conscient du défi , le Club Biogaz de l’ATEE a publié en février un Livre Blanc de la

fi lière bioGNV, rassemblant une série de mesures pour le développement de ce carburant vert.

L’ achat d’un nouveau bahut est rarement un moment de fête. Et pourtant, le réseau de

“magasins bio” Biocoop a présenté en grande pompe son tout nouveau camion de livraison. Ce 26 tonnes rutilant du constructeur suédois Scania roule au biogaz naturel véhicule (bioGNV). Il affi che les mêmes caractéristiques qu’un modèle diesel, mais rejette bien moins de polluants. Dans un communiqué de presse diffusé pour l’occasion, Biocoop déclarait même être «la toute première société en France à intégrer dans son parc un camion à moteur biogaz répondant à la norme Euro 6.» Cette affi rmation de primauté engendrera sans doute quelques débats, mais c’est le fond de l’affaire qui étonne : en avril 2014, une entreprise se permet de revendiquer la primeur d’une telle opération. Surprenant, au vu de l’ancienneté de cette technologie… ou alors le GNV, et donc le bioGNV, peinerait à s’implanter dans l’Hexa-gone ? Les chiffres compilés dans le Livre Blanc de la fi lière bioGNV, rédigé

par le club Biogaz de l’ATEE en février dernier, confi rment cette impression : les véhicules roulant au gaz ne repré-sentent que 0,04 % du parc national. Le secteur est fi gé dans un triangle attentiste, où constructeurs automo-biles, distributeurs de carburant, et consommateurs se regardent, espérant un geste d’ouverture des autres. Tant que le prix de vente d’un modèle GNV restera de 20 à 30 % plus élevé que son équivalent diesel, tant que le nombre de stations de ravitaillement demeurera faible, les consommateurs n’achèteront pas. Et si la demande n’existe pas, à quoi bon installer de nouvelles pompes ou produire des voitures en série ? Pour le Club Biogaz, c’est donc aux pouvoirs publics d’engendrer une clientèle, au moyen de mesures variées. Le Livre Blanc détaille ainsi 17 propositions pour le développement de ce secteur.

Un contexte législatif à revoirAvant toute autre manœuvre, les rap-porteurs suggèrent à l’État d’éclaircir sa position sur le GNV. L’adoption d’objectifs de développement à long terme garantirait l’engagement de l’Administration en faveur de ce carbu-rant. Par ailleurs, la communication avec les ministères reste l’une des diffi cultés majeures pointées par les acteurs de la fi lière. Un référent bioGNV interminis-tériel faciliterait le dialogue entre les différents partis. Toujours sur le terrain

de l’information, des pôles de déve-loppement stratégique offriraient un espace d’échanges aux professionnels. Toutefois, ces actions internes affec-teraient peu le nerf de la guerre : les ventes. Dans un premier temps, le Club Biogaz suggère de s’attaquer aux fl ottes appartenant à des collectivités locales, ou à des entreprises. Outre l’instaura-tion d’un nombre minimum de véhicules propres pour ces organismes, les auteurs demandent un soutien égal à celui de la fi lière électrique : exonération de la carte grise, bonus écologique équivalent, et exclusion des éventuelles contributions carbone. Une requête légitime compte tenu du faible impact environnemental du bioGNV. Ces avantages pourraient créer une offre de véhicules légers fran-çais. En effet, l’origine du produit reste un critère majeur pour les municipalités. Cependant, l’adoption d’une mobilité gaz dépend aussi de l’autonomie des modèles proposés. Plusieurs construc-teurs déplorent la réglementation française sur la pression des réservoirs et le gaz naturel liquéfi é (GNL). Ce der-nier devrait être autorisé dans le mois à venir, mais le cadre juridique demeure encore incertain. Une fois ces fl ottes captives conquises, le contexte serait alors favorable à une approche grand public. La multiplication des stations GNV deviendrait alors l’enjeu majeur. x

Mathieu Dejeu

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H Le réseau Biocoop, première société de France à s’équiper d’un camion à moteur bioGNV…

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| 251ER JUIN 2014 - N°527

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Iveco roule à plein gaz

Sur le marché de la mobilité gaz, Iveco est déjà bien enra-ciné. En 2013, 82 % des poids lourds GNV vendus en France portaient le logo du constructeur qui conçoit des véhicules au gaz naturel en série depuis 1998 pour les camions. Les premiers clients étaient des municipalités à la recherche de bennes à ordures ménagères silencieuses. Aujourd’hui, Iveco propose une large gamme GNV, allant de l’utilitaire au tracteur de semi-remorque. Dans le domaine des transports en commun, près de 5 000 autobus fonctionnant au GNV en service en Europe ont été fournis par Iveco Bus. Son dernier modèle d’autobus, l’Urbanway, a été sélectionné par la RATP et le Stif* dans le cadre du dernier appel d’offres de la Régie. «Nos moteurs GNV sont plus respectueux de l’environnement que la norme Euro 6 en vigueur depuis le 1er janvier pour les moteurs diesel. Le choix de l’énergie dépend de la taille du parc, et de la géographie urbaine. On hésitera à installer une ligne avec des bus à motorisation GNV si leur dépôt est souterrain, par exemple», souligne Philippe Grand, directeur des relations institutionnelles d’Iveco Bus. L’Urbanway GNV affi che toutefois un surcoût de 10 à 15 % par rapport à son homologue diesel. «L’investissement global ne dépend pas seulement du véhicule, rappelle Philipe Grand. Si un parc compte plus de 20 à 30 autobus, son exploitant rentabilisera facilement sa station de compression sur la durée de vie des véhicules.»En parallèle du transport urbain, le GNV commence à conquérir le fret de marchandises. «C’est un marché encore naissant, mais en pleine croissance. Entre 2007 et 2008, les transporteurs ont expérimenté toutes les techniques mais ils privilégient pro-gressivement le gaz, pour des raisons économiques», explique Jean-Marc Celsa, responsable produit à la direction marketing-produit d’Iveco France. En effet, les normes environnementales et le prix du diesel commencent à peser. Confronté à l’épineux problème de l’autonomie, Iveco compte sur l’autorisation prochaine du GNL en France. Avec ce carburant, les camions pourraient franchir la barre symbolique des 1 000 km sans un retour à la pompe en 2015. «Le secteur se dirige vers une combinaison de différentes technologies, note Jean-Marc Celsa. L’électrique conviendra pour des livraisons en hyper centre. Par contre, les trajets urbains et régionaux utiliseront le GNV, et les convois moyennes et longues distances le GNL.»* Syndicat des transports d’Île-de-France

le bioGNV

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DOSSIER F

EMPLOI

La fi lière grandit et se professionnalise

L’emploi étant un argument de poids en faveur des nouvelles fi lières industrielles, le Club Biogaz a estimé, dans une étude à paraitre, le nombre

d’emplois créés par la production de biogaz depuis 2005, actualisant l’enquête qu’il avait déjà menée en 2011.

P arallèlement à la parution du Livre Blanc (voir page 18), le Club Biogaz de l’ATEE s’est prêté à un

exercice incontournable pour appuyer les revendications de la fi lière biogaz/méthanisation auprès des pouvoirs publics : l’évaluation des emplois dans ce jeune secteur, de 2005 à 2020. Deux constats émergent en 2013 : l’emploi généré par la production de biogaz a fortement augmenté en huit ans, puisqu’il a triplé sur les sites dédiés et quintuplé dans les autres structures concernées par le biogaz, et la qualifi -cation des postes s’est elle aussi élevée, sur et hors site. Des chiffres d’autant plus importants que ce secteur a la par-ticularité de créer un maillage d’emplois non délocalisables sur le territoire français, argument supplémentaire en faveur du développement de la fi lière.L’évaluation de l’activité est complexe dans une fi lière transverse comme celle-ci, qui se situe dans des secteurs variés (de la gestion des ordures ména-gères à la production d’énergie en passant par l’épuration des eaux usées, le traitement des effl uents industriels, et l’agriculture) et dans des contextes hétérogènes (du site industriel dédié à la méthanisation au module de méthanisa-tion intégré au sein d’une chaine globale de gestion des déchets). Pour faire ressortir les chiffres les plus pertinents possibles, le Club Biogaz a utilisé deux approches de quantifi cation. D’abord une enquête, via un questionnaire, qui a été lancée auprès de ses adhérents et de l’ensemble des parties prenantes.

Parallèlement, afi n de fournir une vision du nombre d’emplois créés à l’horizon 2020, des ratios “nombre d’emploi/production d’énergie” ont été construits d’après des dires d’experts. Ainsi, 175 sites de production et 201 structures autres (bureaux d’études, constructeurs, déve-loppement, etc.) ont répondu à l’enquête. Selon eux, la fi lière représenterait plus de 1 700 emplois en 2013, dont un tiers est lié à des installations biogaz et deux-tiers aux activités connexes. Plus pré-cisément, environ 600 emplois ont été identifi és sur sites de production, contre moins de 200 en 2005. Hors sites, on dénombre environ 1 100 emplois, un tiers d’entre eux étant des postes d’études/projets/conception et d’accompagne-ment. Interrogés sur les perspectives d’emplois de la période 2015-2018, selon des scénarios optimiste et pessimiste, les professionnels projettent dans le premier cas la poursuite de la tendance à la crois-sance des emplois, qui s’est accentuée depuis 2010 en partie avec l’actualisation des tarifs d’achat d’électricité. Cette projection conduirait à un total de 3 200 emplois en 2018, mais de seule-ment 2 400 la même année selon le scé-nario pessimiste. À court terme, la mise en service de sites ainsi que la création d’emplois de fonctionnement devraient entrainer une croissance globale impor-tante pour la période 2013-2015, toujours selon un scénario optimiste. Cependant les acteurs interrogés ont considéré une fourchette large dans leurs prévisions, à la hausse comme à la baisse, en raison de leur manque de visibilité sur l’avenir de la fi lière, notamment dans un futur proche.

Les qualifi cations augmententOutre l’évolution quantitative des emplois, il est intéressant de voir que l’étude souligne également une hausse de leurs qualifi cations depuis Source : Club Biogaz/ATEE

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2005. Effectivement, les réponses aux questionnaires révèlent qu’il y a majoritairement des emplois qualifi és, 90 % d’entre eux correspondant à une formation post-bac. Sans surprise, 90 % des emplois identifi és sur sites (majoritairement sur des sites de méthanisation d’ordures ménagères, agricoles et d’ISDND) sont des emplois d’exploitation/maintenance, suivis par les agriculteurs exploitants, les emplois administratifs, l’électricité/automatisme et la logistique/transport. Par ailleurs, les trois-quarts de ces emplois sont des postes de techni-ciens et d’ouvriers qualifi és ayant une formation post-bac ; 75 % sont issus d’une formation bac + 2, et 11 % d’une formation bac + 4. L’enquête prévoit également la progression à la hausse des niveaux de formation sur les sites interrogés pour 2015-2018, avec une diminution des emplois “bac” et une augmentation des postes à bac + 4 et plus. Par ailleurs, la grande majorité des emplois hors sites sont recensés au sein de structures mixtes, travaillant sur plusieurs thématiques, mais on observe une légère augmentation des postes dans les structures dédiées depuis 2005. En 2013, l’évaluation montre qu’un tiers des emplois hors sites sont des postes d’études, suivis par les emplois de main-tenance/exploitation. Le grand nombre des emplois dédiés aux études et à la conception de projets entraine une large part d’emplois qualifi és hors-site, dont les bac +4 et plus représentent 67 % des postes. Selon les prévisions des enquê-tés, les plus fortes croissances d’emplois entre 2015 et 2018 seraient par ailleurs à prévoir dans les sociétés de réalisation/

construction de projets et de valori-sation du biogaz, puis dans les orga-nismes d’étude et de développement.Enfi n, 37 acteurs et sites sondés par questionnaire ont accepté de répondre à des questions qualitatives. Celles-ci leur demandaient s’il était diffi cile d’embaucher, et si oui, pour quelle raison, ce à quoi 19 enquêtés ont répondu par la négative. Cependant, lorsque diffi cultés il y a à l’embauche, il s’agit essentiellement d’un manque de formation – il est demandé des compétences pluridisciplinaires (envi-ronnement, énergie, agriculture), quel que soit le niveau d’études – ou d’un manque d’expérience ou d’expertise, car la fi lière biogaz est encore récente.

Voir l’avenirÉtant donnée l’impossibilité d’atteindre l’ensemble des structures existantes par le biais d’un questionnaire, les ratios “nombre d’emplois/production d’énergie” ont été construits pour estimer le nombre de postes créés d’ici 2020, à condition que les objectifs liés à la production d’électricité et de chaleur fi xés par l’État français soient atteints*. Ces chiffres ont également permis d’approcher le nombre d’emplois auprès des gestionnaires de réseau de gaz naturel lié au développement de l’injection ainsi que celui découlant de la construction de stations bioGNV. Sur la base de ces extrapolations, que le Club Biogaz est en train de fi naliser, on

* Le calcul de ces ratios a pris en compte les objectifs de production d’énergie à partir de biogaz du NREAP, qui prévoit en 2020 une production de 625 MW électriques et 805 MW thermiques à partir de biogaz.

estime que la production d’électri-cité et de chaleur/biométhane, ainsi que l’injection et la distribution de carburants engendreront la création de 7 000 à 9 000 emplois pour le développement et la construction et 4 000 à 6 000 emplois permanents pour l’exploitation et la maintenance. Les résultats de cette étude, qui démontrent une fi lière pourvoyeuse d’emplois pérennes et locaux, doivent venir en soutien aux sollicitations des acteurs de la branche biogaz/méthanisation, tout en étant eux-mêmes dépendants des évolutions à venir, particulièrement sur le plan tarifaire : l’interprofession du biogaz souhaite en effet que la fi lière béné-fi cie d’une visibilité sur le long terme concernant les tarifs d’obligation d’achat ainsi que les subventions afi n d’assurer la rentabilité des projets. x

Pauline Petitot 3 Pour en savoir plus : atee.fr/biogaz

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H Le nombre d’emplois sur les sites de production

a triplé depuis 2005.

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Réunissant plus de 600 par-ticipants mi-mai, la journée technique de l’Ademe sur la méthanisation a été un succès, prouvant une fois

de plus, si c’était nécessaire, que la production et la valorisation de biogaz intéressent énormément de monde. L’occasion pour l’Ademe de rappeler son soutien à la fi lière, non seulement par des aides à l’investissement (78 millions d’euros sur 2009-2013) mais aussi en

Apprendre des retours Le 13 mai, lors de sa journée technique, l’Ademe

a rendu publiques deux études, l’une sur le suivi global de 11 unités et l’autre sur une analyse

des bilans économiques de 21 sites. Un retour d’expériences intéressant.

incitant à l’innovation, par exemple en matière de méthanisation par voie sèche et au sujet de l’épuration du biogaz et de son injection dans les réseaux. Marc Cheverry, chef du service prévention et gestion des déchets de l’Ademe, recon-naît «qu’il est encore un peu trop fort de parler d’un modèle à la “française” mais qu’il y a quand même une volonté forte de notre pays de valoriser les déchets et les effluents d’élevage, ainsi que le sou-hait de voir la méthanisation s’adapter à la diversité des territoires.» Une approche locale diversifi ée qui doit beaucoup à un milieu agricole varié en France. La vision de l’Ademe à long terme est conduite par ses scénarios 2030 et 2050 qui prévoient à terme que le biogaz four-nira 3 à 3,5 % de la production d’énergie en France. En 2050, la moitié du gaz de réseau proviendrait de la méthanisation (voir aussi le scénario de GRTgaz dans Énergie Plus n°516). Cette mobilisation serait possible grâce à un gisement de ressources organiques utilisables encore sous-exploité, que l’Ademe a estimé à 130 millions de tonnes, hors cultures principales, en 2030.

Un suivi très précisEn attendant d’arriver à ces niveaux de développement, il faut pérenniser les premières installations et tirer des enseignements de leur fonction-nement. «C’est pourquoi l’Ademe a lancé le suivi de plusieurs installations, afin de savoir quelles sont les voies de l’optimisation technique et quelles seront les adaptations nécessaires en termes de conditions économiques et réglementaires», précise Guillaume Bastide, ingénieur au service prévention et gestion des déchets de l’Agence. Cette première étude, conduite par l’Apesa et Biomasse Normandie avec le soutien de trois bureaux d’études (S3D, Méthaneva, LDAR), a porté sur 11 installations : 6 méthanisations à la ferme, 2 méthanisations centralisées, 2 sites industriels et 1 station d’épura-tion. De nombreux paramètres ont été relevés pendant 12 à 16 mois comme

le temps de rétention hydraulique, la charge organique, les rendements biologiques et volumiques, le taux de minéralisation de l’azote, la production d’énergie primaire, etc. La diversité des approvisionnements en matière orga-nique conduit souvent à des temps de rétention plus longs que les prévisions. Du coup, l’optimum de méthanisation n’est pas atteint. Les unités produisent en moyenne 3 500 MWh PCI/an pour les sites à la ferme et 12 600 MWh PCI/an pour les sites centralisés (énergie pri-maire)*. Grâce aux résultats, quelques enjeux sont pointés du doigt, comme par exemple la fragilité des approvi-sionnements, due à une concurrence croissante des unités, notamment pour les déchets exogènes à fort pouvoir méthanogène (huiles, etc.). Il est aussi noté un niveau d’instrumentation élevé mais mal utilisé par manque de formation ou mauvais réglages. Enfi n, le risque de surdimensionnement du digesteur par rapport aux besoins réels est souligné, ce qui a une incidence forte sur la dette (le béton représente un tiers des investissements globaux).Justement, pour y voir plus clair sur les performances économiques des installations, une seconde étude a été lancée par l’Ademe. «Nous avons fait très peu d’hypothèses, nous sommes plutôt restés dans la réalité des choses», explique Nicolas Chapelat du Semaeb, qui a réalisé l’étude en collaboration avec Biomasse Normandie et l’Apesa. C’est bien là la philosophie de ce pro-jet : s’en tenir aux faits. Pour cela, les auteurs ont travaillé de janvier 2013 à février 2014 sur les bilans économiques d’unités en fonctionnement depuis au moins un an. Une liste a été élaborée par l’Ademe qui en a recensées 83. Mais au fi nal, après enquête et selon les réponses reçues, seules 22 installations ont vraiment pu être analysées à la fois sur les volets investissements et bilan de fonctionnement. Elles sont réparties en deux catégories : unités à la ferme et centralisées. La répartition des investissements est assez similaire

kProjets agricolesÉvolution TRI apès IS/subventions

kProjets centralisésÉvolution TRI apès IS/subventions

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K Si la fi lière veut tirer les performances vers le haut, elle doit apprendre de ces retours d’expérience.

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d’expériences

selon les postes. Ils ont été décomposés en trois : génie civil, process et divers. Le process représente entre 58 et 60 % de la charge, contre 38 % pour le génie civil, que ce soit dans les unités à la ferme ou centralisées. Des différences apparaissent concernant les ratios d’investissement, avec des décalages parfois très importants sur l’estimation du génie civil et des postes divers.

Des situations très diversesLa grande majorité des installations sollicitées pour cette enquête ont touché des subventions de divers fi nanceurs. La plupart des unités de l’échantillon ayant été construites entre 2009 et 2011, elles ont pu bénéfi cier des deux plans de performance énergétique adoptés à la même période. Les subventions attribuées par les pouvoirs publics ont

joué un rôle beaucoup plus important pour les unités à la ferme que pour les centralisées (38 contre 31 %). Mais les fi nanciers restent prudents : «La méthanisation est un modèle complexe. Chaque installation est unique et leurs résultats économiques sont donc très différents selon les cas, ce qui peut engendrer une certaine frilosité de la part des banques», indique Philippe Le Roy, responsable de l’expertise immobilier, énergie et environnement chez Bpifrance Financement. Pourtant l’affaire peut être rentable. «Notre première installation de 36 KWe nous a permis de vendre pour 25 000 € d’élec-tricité par an. Du coup nous avons lancé une nouvelle unité sans demander de subventions», annonce Antoine Oudet, agriculteur et méthaniseur dans les Ardennes. Pour les fermes, les recettes

proviennent à presque 90 % du rachat de l’électricité alors que la redevance de traitement des déchets avoisine les 10 %. Par contre, pour les centralisées, la provenance des recettes est plus diversifi ée. La vente d’électricité ne représente que 50 % des recettes contre 43 % pour le traitement des déchets. «Ces statistiques ont donné lieu à une analyse financière, uniquement pour les installations ayant transmis les données d’investissements et de fonctionnement dans leur globalité. Celle-ci a été menée en intégrant les données dans un modèle économique», poursuit Nicolas Chapelat. Le simulateur se base sur les hypothèses suivantes : une durée d’amortissement des investissements fi xée à 15 ans, des emprunts sur 12 ans avec un taux de 5 %. Les résultats ont permis d’analyser les TRI (taux de rentabilité interne) après impôts sur les sociétés : cette analyse confi rme bien les constatations du Club Biogaz de l’ATEE (voir page 16). Les projets de méthanisation peuvent diffi cilement être à l’équilibre sans aides des institutions publiques. En effet, la faiblesse des fonds propres engendre un endettement important qui ne peut être compensé, dans les unités à la ferme, par les redevances de traitement de déchets et la revente de chaleur. Parmi les conclusions plus positives, la puissance installée n’est pas corrélée à la rentabilité. Il reste donc toujours de la place pour des petites structures.En tout cas, ces deux études montrent que les retours d’expériences sont importants : il y aura tout intérêt à formaliser des lieux d’échanges et de formation des exploitants agricoles pour que chacun y trouve des pistes d’amélioration. x

Olivier Mary et Stéphane Signoret

* les rapporteurs de l’étude s’émeuvent qu’un tiers de l’énergie primaire soit perdu. Pourtant des rendements totaux (chaleur + électricité) de 70 % sont classiques, dès lors que l’énergie de basse température n’est pas valorisable sur site…

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DOSSIER F

Traitements et valorisations du biogaz : choisir le bon procédé

Lors de la journée technique organisée par le Club Biogaz le 10 avril dernier, une multitude de techniques de traitement du biogaz a été présentée.

La diversité des installations demande une analyse précise des besoins.

I l n’existe pas un biogaz, mais des biogaz. Une grande variété de matières organiques peut en effet être méthanisée : fumier, déchets industriels, boues de

station d’épuration, fraction organique des ordures ménagères, etc. Ainsi, c’est la composition des intrants en entrée qui détermine en grande partie celle du biogaz en sortie de digesteur. Au-delà du couple CH4/CO2, le biogaz peut conte-nir d’autres éléments, en proportions réduites, mais toutefois problématiques : vapeur d’eau, sulfure d’hydrogène, ammoniac, particules, siloxanes. Si le biogaz n’est pas traité, les conséquences peuvent être fatales pour les équipe-ments : effet d’usure, casse moteur. Le conditionnement du biogaz est donc essentiel avant sa valorisation. Selon l’application – combustion en chaudière, cogénération, injection ou utilisation comme bioGNV – le degré d’épuration diffère. Les coûts énergétiques et éco-nomiques sont eux aussi différents. La journée technique du 10 avril dernier,

organisée par le Club Biogaz, a permis de faire le point sur les procédés de traitement et valorisation du biogaz.En effet, à l’heure où l’injection dans le réseau est devenue une alternative attrayante pour nombre d’installations, la conversion du biogaz en biomé-thane est plus que jamais d’actualité. Aujourd’hui, plusieurs procédés d’épu-ration coexistent : adsorption (pressure swing adsorption), absorption (lavage à l’eau, avec solvant organique ou aux amines), fi ltration membranaire, et cryogénie. Lequel choisir ? Est-il adapté à mon installation ? Pour quels coûts énergétiques et économiques ? Le choix n’est jamais facile et dépend de nom-breux facteurs : composition du biogaz, fl ux traité, teneur en biométhane souhaitée en sortie de traitement.

Problème de tailleLes réfl exions actuelles de la fi lière, qui se veut riche de ses différences, montre qu’il y a un important effet de seuil. Dans certains cas (gisements atomisés, diffi cile collaboration entre plusieurs

partenaires, etc.), de petites unités de méthanisation peuvent être adaptées (<80 Nm3/h ou 360 kWe). Problème : les technologies d’épuration du biogaz en biométhane sont peu adaptées aux faibles débits et cela entraine des coûts conséquents en termes d’investisse-ment et d’exploitation. Par conséquent, la cogénération reste la solution par défaut. C’est ce constat que font Aile et Astrade Méthanisation dans leur Panorama des solutions de petite épuration du biogaz. Ils y détaillent les différents équipements adaptés actuellement commercialisés, ainsi que leurs coûts. Jacky Bonnin, gérant d’Astrade Méthanisation, conclut que «l’épuration reste difficilement envisageable pour les installations de petite taille». Pour l’injection, une modélisation à partir de coûts moyens issus de projets en développement fait apparaître un seuil minimum de l’ordre de 40 Nm3/h à partir duquel une instal-lation est rentable (hypothèse de 20 % de subvention sur investissement). Note positive toutefois concernant l’usage en biométhane carburant : la rentabilité dépend dans une moindre mesure de la taille de l’installation et ainsi, la situation est nettement plus favorable.Les entreprises spécialisées dans le trai-tement du biogaz partagent également ce constat et nombreuses sont celles

qui investissent afi n de développer des solutions mieux adaptées et plus économiques.

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D L’usine de Seine amont Valenton testera la technique d’épuration par cryogénie au second semestre 2014.

D Arol Energie a misé sur l’intégration thermique de la purifi cation par lavage aux amines à la méthanisation.

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C’est le cas d’Arol Energy avec son innovation sur le lavage aux amines. Le lavage aux amines est un des procédés d’épuration les plus performants sur le marché. Il a deux avantages : les pertes en méthane sont très faibles (moins de 0,1 %) et la consommation en électricité des auxiliaires est peu élevée (environ 0,10 à 0,15 kWh/Nm3 de biogaz brut). Cependant, la régénération du solvant nécessite une grande quantité d’énergie thermique car il faut élever la tempéra-ture jusqu’à 120°C. Cette étape est donc très énergivore : environ un quart du bio-gaz est brûlé afi n d’assurer les besoins thermiques du digesteur et du procédé de lavage aux amines. Du fait de sa forte demande en chaleur, le procédé de lavage aux amines est moins intéressant pour les faibles débits (<500 Nm3/h). De plus, «l’utilisation de chaleur pour régénérer les amines n’est pas toujours avantageuse du fait des dispositions légales (prime efficacité énergétique en France)», précise Miquel Torrente, direc-teur énergie de Hera. Dans ce contexte, Arol Energy, en partenariat avec Prosernat (fi liale de l’Ifpen), a développé un procédé qui intègre thermiquement la purifi cation par lavage aux amines avec la méthanisation. Sander Reijerkerk, docteur-ingénieur R&D chez Arol Energy, affi rme que 80 à 95 % de la chaleur habi-tuellement perdue lors du processus de régénération est orientée vers l’unité de méthanisation et permet ainsi de maintenir la température du digesteur entre 60 et 70°C. Un des facteurs clé du procédé est la siccité des intrants. Plus le taux de matière sèche est faible, moins il faut chauffer l’installation. Si le taux de siccité est inférieur à 10 %, la chaleur provenant du lavage aux amines suffi t à satisfaire les besoins thermiques du digesteur grâce à l’innovation d’Arol Energy. Cette dernière permet ainsi de rendre très compétitive le procédé de lavage aux amines, même pour les faibles débits (voir Énergie Plus n°516).

La solution cryogéniqueDe son côté, Degrémont Services s’est tourné vers un tout autre procédé

d’épuration dans leur projet BioGNVal. Ils ont développé avec EReIE, jeune entreprise innovante, la technologie Cryopur® qui consiste en une épuration puis une liquéfaction par cryogénie. Cette solution est optimale pour valoriser les gisements de biogaz pour lesquels l’injection dans le réseau de gaz naturel est impossible du fait de son éloignement ou de sa capacité limitée, ce qui représente 40 % des cas en France. Liquéfi er le biométhane permet de réduire son volume par 1 000 : il devient ainsi comparable aux carburants conventionnels en termes de stockage (1 m3 de bioGNL équivaut énergétiquement à 0,6 m3 de diesel). En particulier, le bioGNL est bien adapté au transport longue distance où les besoins en autonomie sont très importants. Le bioGNL procure une autonomie de 1 000 km, similaire à celle des véhicules essence ou diesel. De plus, l’usage carbu-rant du bioGNL comporte de nombreux avantages : atténuation des vibrations, -50 % d’émissions sonores par rapport aux moteurs diesel, aucune particule fi ne émise, -80 % d’émissions de NOx, et surtout, le plus important, un bilan CO2 quasi neutre (-80 % d’émissions de gaz à effet de serre par rapport au diesel) ! La technologie Cryopur® va être testée de juillet à décembre 2014 sur l’usine d’épu-ration de Seine amont Valenton, gérée par le Siaap. Le procédé se déroule en trois étapes : prétraitement, décarbona-tion et liquéfaction. À la sortie, la teneur en biométhane avoisine les 98 % et les concentrations en H2S, siloxanes et COV sont inférieures à 1 ppm. Le CO2 est lui-même liquéfi é et peut être valorisé par les industriels sous plusieurs formes : enrichissement en CO2 de serres, pro-duction de bicarbonate de soude, etc. De plus, les consommations énergétiques sont limitées : 0,52 kWe par Nm3 de bio-gaz. Le bilan énergétique est optimisé, notamment en utilisant les machines de froid comme des pompes à chaleur réchauffant le digesteur, ce qui apporte un gain annuel de 10 % de biogaz. x

Simon Le Clech, Club Biogaz

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Quelle est l’activité de Gaseo et de quelle expérience disposez-vous ?Xavier Joly : Nous exploitons des installa-tions produisant de l’électricité à partir de biogaz. Notre métier est d’accompagner le client pour concevoir, fi nancer, construire et exploiter un système de valorisation éner-gétique, et s’assurer que la performance est

ENTRETIEN AVEC XAVIER JOLY, PRÉSIDENT DE GASEO

«L’exploitation doit viser l’excellence»

Valoriser correctement le biogaz, c’est aussi bien gérer la cogénération produisant électricité et chaleur. Gaseo, petite société arrivée sur ce marché

de l’exploitation en 2011, fait de l’excellence sa marque de fabrique.

au rendez-vous. Bien souvent les projets se focalisent sur la production de biogaz mais le moteur de cogénération ne tourne pas tout seul ! Nous sommes justement là pour le sur-veiller 24 h/24 et maîtriser tout le processus. Mon expérience en Allemagne pour Elyo et RWE pendant 14 ans, puis à la tête de G.A.S. Environnement (devenue Méthanergy en 2007) de 2002 à 2011, m’a permis de fonder Gaseo qui comptera 7 salariés d’ici la fi n de l’année. C’est la seule petite structure indépendante sur ce marché. Notre chiffre d’affaires est passé de 400 k€ en 2012 à 1,2 M€ en 2013 et nous prévoyons de le doubler en 2014. Dès cette année, le résultat net sera légèrement positif.

Quels sont les sites que vous gérez ?X. J. : Pour l’instant nous avons trois installa-tions, avec du biogaz issu de centres d’enfouis-sement de déchets. À Aboncourt (Moselle) et à Cuves (Manche), nous sommes en train d’installer respectivement des puissances électriques de 1,2 MW et 0,8 MW. Sur ces sites nous devrons traiter le biogaz qui a un fort taux d’H2S, grâce à une tour de lavage de 12 m de haut. La chaleur est valorisée différemment : sur Aboncourt elle servira à évaporer les perméats issus du traitement des lixiviats qui ne peuvent pas être rejetés dans l’environnement ; à Cuves, elle permettra de dénitrifi er les lixiviats et aussi de chauffer une serre de spiruline. Notre troisième site, en service depuis février 2013 à Chézy (Allier) est exemplaire de ce que nous pouvons faire. En amont, nous traitons le biogaz par un groupe froid pour l’assécher, et grâce à une télésurveillance pointue, la première année affi che un taux de fonctionnement des moteurs MWM de 97,2 % ! Pour l’instant, seule l’électricité (1,2 MW) est valorisée mais le syndicat intercommunal prévoit de construire

un petit réseau de chaleur pour chauffer des locaux. Son coût, de l’ordre de 200 000 euros, sera remboursé en une seule année d’économie sur la TGAP qu’induit le non rejet du biogaz.

Le métier d’exploitant laisse-t-il de la place pour l’innovation ?X. J. : Si on veut maintenir l’excellence de l’exploitation mais aussi la confi ance des clients, l’innovation est indispensable et doit être utile. Nous avons ainsi construit une station mobile d’échantillonnage du biogaz, suite à un brevet déposé à l’INPI, avec le soutien fi nancier de Bpifrance. Elle va nous permettre de tester sur site des solutions de fi ltration du biogaz (char-bons actifs, gel de silice, pellets ferriques, etc.) et de déterminer la plus adaptée et la plus écono-mique. Plus tard, nous comptons aussi lancer un 2e chantier sur la recherche de solutions inno-vantes pour faire fonctionner les moteurs avec du biogaz issu des décharges dont le taux de CH4 va normalement diminuer dans le temps.

Votre vision de la fi lière biogaz et de votre avenir ?X. J. : Quand on croit comme moi, depuis long-temps, qu’il faut préparer une alternative aux énergies fossiles, je trouve que la valorisation du biogaz est une façon noble de transformer le négatif – les déchets organiques de toutes sortes – en quelque chose de positif – de l’énergie. J’espère donc que toute la fi lière, qui a parfois souffert d’installations mal exploi-tées, va viser cette excellence que je défends. Cela amènera Gaseo à évoluer de son marché historique des centres d’enfouissement vers les stations d’épuration et peut-être bientôt vers les installations de méthanisation. x

Propos recueillis par Stéphane Signoret

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| 331ER JUIN 2014 - N°527

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