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ET SI JE NE GACHAIS PAS MA VIE

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John Piper

Des étudeslittéraires avec pourbranche secondairela philosophie, voilàqui prédisposaitJohn Piper à devenirun auteur et unpenseur apprécié. A cela sont venuss’ajouter une licenceen théologie auFuller TheologicalSeminary, puis un doctorat à l’université de Munich et enfin des annéesde ministère de prédication à la BethlehemBaptist Church de Minneapolis.

Parvenir au terme de sa vie et serendre compte qu’il l’a gâchée, qui lesouhaite? Probablement personne,mais encore faut-il définir ce qu’estune vie gâchée et comment yéchapper! Turlupiné par cette question pendantses études, John Piper a développéune vision de la vie qui l’a amené àse désigner lui-même comme un«hédoniste chrétien». Connaissez-vous beaucoup de personnescapables de dire, en découvrantqu’elles sont atteintes d’un cancer:«Cela a été une bonne nouvelle pourmoi»? Lui en est capable. Quel que soit votre âge, découvrez saperspective sur la vie, une vie où lesmots passion, joie, croix et gloire deDieu s’entremêlent, pour ne pasavoir de regrets à nourrir quand ilsera trop tard!

™xHSMIMGy034858zISBN 978-2-8260-3485-8

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A Louie Giglioet à la passion qui l’anime

pour la gloire de Jésus-Christdans cette génération

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Table des matières

0Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 901. Ma quête d’une raison de vivre . . . . . . . . 1302. Une découverte: la beauté de Christ . . . . 3303. Un sujet de fierté: la croix . . . . . . . . . . . . 6904. La grandeur de Christ et la souffrance . . . . 9905. Le risque: perdre notre vie ou la gâcher . . 12906. Un objectif: le bonheur des autres . . . . . . 163 07. La valeur de Dieu et la vie . . . . . . . . . . . . 17708. La valeur de Christ au travail . . . . . . . . . . 22109. Un appel pour cette génération . . . . . . . . 26510. Ma prière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313

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Préface

Que vous soyez chrétien(ne) ou non

«Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes, carvous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiezdonc Dieu dans votre corps et dans votre esprit quiappartiennent à Dieu», dit la Bible en 1 Corinthiens6:19-20. C’est pour vous aider à trouver ces parolespleines de saveur, et non amères ou insipides, quej’ai écrit ce livre.

Vous appartenez forcément à l’une des deux caté-gories suivantes: soit vous êtes chrétien(ne), soitDieu est en train de vous appeler à le devenir. Vousn’auriez pas choisi ce livre si Dieu n’était pas àl’œuvre dans votre vie.

En tant que chrétiens, nous ne nous appartenonspas à nous-mêmes. Christ nous a rachetés au prix desa propre mort. Désormais, nous appartenons àdouble titre à Dieu: il nous a créés et nous a rache-tés. Cela signifie que notre vie ne nous appartient

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pas; c’est Dieu qui en est le propriétaire. Voilà pour-quoi la Bible déclare: «Glorifiez donc Dieu dansvotre corps et dans votre esprit qui appartiennent àDieu.» Il nous a créés et nous a rachetés dans cebut. Tel est le sens de notre existence.

Si vous n’êtes pas encore chrétien(ne), voici ceque Jésus-Christ vous offre: une double apparte-nance à Dieu, avec la capacité d’accomplir lesœuvres pour lesquelles vous avez été créé(e). Peut-être ne trouvez-vous pas cela très exaltant; glorifierDieu ne signifie probablement rien pour vous. C’estpourquoi je raconte ma propre expérience dans lesdeux premiers chapitres. Il n’a pas toujours été évi-dent pour moi que rechercher la gloire de Dieu etrechercher ma propre joie, c’était pratiquement lamême chose. Je constate à présent que des millionsde gens gâchent leur vie à cause d’une mauvaiseappréciation de ces deux manières de vivre: ils lesconsidèrent comme distinctes, alors qu’elles ne fontqu’une.

Attention, toutefois: la voie de la joie qui glorifieDieu coûte la vie. Jésus a dit: «Celui qui perdra savie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sau-vera» (Marc 8:35). Autrement dit, il est plus avanta-geux de perdre notre vie que de la gâcher. Si nousfaisons le choix délibéré de vivre dans le but de gui-der les autres vers l’épanouissement en Dieu, notre

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vie se révélera difficile, les risques que nous cour-rons seront élevés, et pourtant notre joie sera à soncomble. L’objectif de ce livre n’est pas d’enseignercomment nous préserver des blessures de la vie,mais plutôt comment éviter une vie gâchée. Cer-tains d’entre nous mourront en servant Christ, maiscela ne sera pas un drame. Le véritable drame, ceserait d’attacher plus de valeur à notre propre viequ'à Christ.

Que mes lecteurs soient des étudiants en quêtede changement radical dans leur vie ou des retraitésdésireux de ne pas gâcher les années qui leur res-tent, sachez que je prie pour eux. Si vous souhaitezconnaître en quoi consiste ma prière, vous pouvezvous reporter au chapitre 10.

En attendant, je remercie Dieu pour vous. Cha-que personne qui aspire à glorifier Dieu en Jésus-Christ augmente ma joie. Rappelons-nous que nousn’avons qu’une seule vie, c’est tout. Nous avons étécréés pour Dieu. Ne gâchons pas cela!

Le 31 mars 2003,John Piper

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1Ma quête d’une

raison de vivre

Mon père était un évangéliste. En fait, il l’est encore,même s’il ne voyage plus désormais. Quand j’étaispetit garçon, à de rares occasions, ma mère, masœur et moi l’accompagnions dans ses déplace-ments et l’entendions prêcher. Je tremblais à l’écoutedes prédications de mon père. En dépit de l’humourprévisible de l’introduction, j’étais saisi par la gravitédu discours qui me remplissait d’enthousiasme. Il yavait un certain strabisme dans son regard accompa-gné d’un pincement des lèvres lorsque l’avalanchedes textes bibliques atteignait son apogée dans uneapplication concrète.

«Je l’ai gâchée, je l’ai gâchée»

Qu’est-ce qu’il pouvait supplier! Enfants, adolescents,jeunes célibataires, jeunes mariés, adultes d’âge

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moyen, anciens: il s’adressait au cœur de chacun ensoulignant les mises en garde et les invitations deJésus-Christ. Il disposait de tout un arsenal d’anecdo-tes pour chaque génération, des histoires de conver-sions glorieuses et des témoignages d’effroyablesrejets de la foi suivis de tragiques décès. Il était rareque leur narration ne suscite pas de larmes.

Pour moi en tant qu’enfant, l’une des illustrationsles plus poignantes utilisée par mon père dans sa fer-veur d’évangéliste était celle d’un homme converti àun âge avancé. L’Eglise avait prié pour lui pendantdes décennies. C’était un homme dur et rebelle.Mais ce jour-là, sans que personne ne sache pour-quoi, il avait assisté à une prédication de mon père.A la fin du culte, pendant un chant et à l’étonnementde tous, il s’était approché de lui et lui avait pris lamain. Une fois l’assemblée congédiée, tous deuxavaient pris place au premier rang. Dieu a ouvert lecœur de cet homme à l’Evangile de Christ. Il a étéracheté de ses péchés et a reçu la vie éternelle. Celane l’empêchait pas, cependant, de confesser tout ensanglotant, son visage ridé couvert de larmes (et quelimpact cela a eu sur moi d’entendre mon père répé-ter ces mots baignés de ses propres larmes): «Je l’aigâchée! Je l’ai gâchée!»

C’est cette histoire qui m’a le plus impressionné,plus que n’importe quelle histoire de jeunes gens

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morts dans un accident de la route avant d’avoir puse convertir: celle d’un homme âgé qui pleurait sursa vie gâchée. Dès mon enfance, Dieu a éveillé enmoi la crainte de gâcher mon existence et la motiva-tion pour ne pas le faire. L’idée d’atteindre un âgeavancé pour me voir, en pleurs, répéter les mots: «Jel’ai gâchée! Je l’ai gâchée!» est devenue pour moiune pensée effroyable et horrible.

«Une seule vie, bientôt passée»

Un autre élément majeur qui a influencé mes jeunesannées – insignifiant au départ, mais très puissantavec le temps – était un petit cadre suspendu au-dessus de l’évier de notre cuisine. Nous avionsemménagé dans cette maison lorsque j’avais six ans.A mon avis, j’ai dû lire les paroles de cet écriteauquasiment tous les jours pendant douze ans, jusqu’àmon départ pour l’université à l’âge de dix-huit ans.En fait, il s’agissait d’un simple cadre en verre peinten noir sur une face et bordé d’une chaîne argentéequi servait aussi à le suspendre. Au premier plan,peints en caractères gothiques de couleur blanche,on pouvait lire les mots suivants:

Une seule vie, bientôt passée;seul ce qui a été fait pour Christ va perdurer.

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Pour illustrer le texte, sur la gauche figurait unecolline verte flanquée de deux arbres et parcourued’un sentier terreux qui se perdait derrière le relief.Combien de fois, dans mon enfance, j’ai contempléce sentier terreux (ma vie)! Puis, lors de mon adoles-cence, j’étais impatient et anxieux de savoir ce quepouvait bien dissimuler la colline. Le message étaitclair: «Tu n’as qu’un aller simple dans la vie. C’esttout. Juste un seul. Et la mesure définitive de cettevie, c’est Jésus-Christ.» J’ai cinquante-sept ans aumoment où j’écris ce livre, et ce même écriteau estaujourd’hui suspendu à côté de notre porte d’entrée.Je le vois chaque fois que je sors.

«Gâcher ma vie, qu’est-ce que cela pouvait bienvouloir dire?» C’était une question déterminantepour moi. Ou, tournée de façon positive: «Qu’est-ceque cela signifie de vivre bien, de ne pas gâcher savie, mais de…?» Comment terminer cette phrase,voilà toute la question. Je n’étais même pas sûr debien la formuler, encore moins d’y répondre! Quelétait l’inverse de «gâcher ma vie»? «Réussir une car-rière»? «Etre le plus heureux possible»? «Accomplirquelque chose de grandiose»? «Découvrir le sensprofond de la vie»? «Aider le plus de gens possible»?«Servir Christ au maximum de mes capacités»?«Glorifier Dieu dans tout ce que je fais»? Ou la vieavait-elle une raison d’être, un but, un sens, suscep-tible de satisfaire chacune de ces aspirations?

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«Les années perdues»

Puis, l’urgence de cette question est tombée dansl’oubli, et ce jusqu’à ce que je me penche sur mesarchives de ces années-là. Alors que je m’apprêtaisà quitter ma maison de Caroline du Sud pour nejamais y retourner en tant que résidant, le lycéeWade Hampton publiait un bref recueil littéraire depoèmes et d’anecdotes. Dans les dernières pagesfigurait un poème signé Johnny Piper. Je vous l’épar-gnerai. Ce n’était pas un bon poème! Jane, l’éditrice,avait été clémente. Mais ce qui compte ici, c’est letitre et les quatre premiers vers. Le poème s’intitulaitLes années perdues. Il était illustré par le croquisd’un homme âgé assis dans un fauteuil à bascule.Voici son début:

J’ai longuement cherché le sens caché de laterre;j’ai longuement cherché dans ma jeunesse, maisen vain. Aujourd’hui, alors que diminue le nombre d’an-nées qu’il me reste à vivre, je dois recommencerma quête.

A travers les quarante ans qui me séparent de cepoème, je peux entendre l’effroyable refrain: «Je l’aigâchée! Je l’ai gâchée!» D’une certaine façon, on

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avait éveillé en moi une passion pour le sens et le butmajeur de la vie. L’interrogation éthique «Qu’est-cequi est permis?» pâlissait devant la question:«Qu’est-ce qui est essentiel, primordial?» L’idée debâtir ma vie autour d’une norme morale ou d’unesignification minimum – une vie définie par la ques-tion: «Qu’est-ce qui est permis?» – m’apparaissaitpresque sordide. Je ne voulais pas d’une vie insigni-fiante. Je ne voulais pas vivre en marge de la réalité.Je désirais pénétrer l’essence de l’existence et m’yconsacrer.

Un air saturé d’existentialisme

La passion qui me poussait à ne pas passer à côté dece qui fait l’essence de la vie et à ne pas la gâchers’est intensifiée à l’université, à la fin des tumultueu-ses années soixante. Il y avait d’importantes raisonsliées à cette intensification, raisons qui dépassent lar-gement les bouleversements intérieurs d’un garçon àla sortie de l’adolescence. L’«essence» des chosesétait remise en question dans presque tous les domai-nes. Nous respirions un air saturé d’existentialisme, etce que l’on entendait par là, c’était la notion que«l’existence précède l’essence». Ce qui revient à direque, premièrement, vous venez à l’existence, puis,par le fait d’exister, vous créez votre propre essence.

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Vous créez votre essence par le choix délibéré d’êtrece que vous souhaitez être. Il n’y a pas d’essence àrechercher ou à laquelle vous conformer en dehorsde la vôtre. Que vous le nommiez «Dieu», «sens» ou«but», cela n’existe qu’à partir du moment où vous lecréez par votre propre et courageuse existence. (Sivous froncez les sourcils en pensant: «Cela ressembleétrangement à ce que l’on nomme aujourd’hui post-modernisme», ne soyez pas surpris. Il n’y a rien denouveau sous le soleil. Ce n’est que l’emballage quichange à l’infini.)

Je me revois encore, assis dans un théâtre obscur,assistant à la représentation théâtrale du fruit del’existentialisme: «le théâtre de l’absurde». La pièce,intitulée En attendant Godot, était de SamuelBeckett. Vladimir et Estragon se rencontrent sous unarbre et conversent en attendant Godot. Ce derniern’arrive jamais. Vers la fin de la pièce, un garçon leur apprend que Godot ne viendra pas. Ils décidentalors de partir, mais ne s’en vont jamais. Ils ne vontnulle part. Le rideau tombe et God(ot)1 ne vient tou-jours pas.

Voilà comment Beckett percevait les gens tels quemoi: je restais figé dans l’attente, dans la quête etdans l’espoir de trouver l’essence des choses, au lieu

1 God = Dieu, en anglais

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de créer ma propre essence par mon existence libreet sans brides. Vous n’allez nulle part, suggérait-il, sivous recherchez un sens, un but, une raison d’êtreou une essence transcendants.

«L’homme de nulle part»

Les Beatles ont sorti leur album Rubber Soul2 endécembre 1965 et ont crié leur existentialisme avecune puissance irrésistible pour ma génération. C’estpeut-être dans la chanson de John Lennon intituléeNowhere Man (l’homme de nulle part) que ce mes-sage apparaît le plus clairement:

Voici un homme de nulle part, assis dans son pays de nulle part, faisant des plans ne conduisant nulle part, et pour personne. Il n’a pas d’opinion, ne sait pas où il va, n’est-il pas un peu comme vous et moi?

C’était une époque de confusion, surtout pour lesétudiants, et heureusement, Dieu n’est pas restésilencieux. Tout le monde n’a pas adopté le leurre de

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2 Traduction possible: «l’âme à la gomme»

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l’absurde et n’a pas été séduit par le vide héroïque.Tout le monde n’a pas cédé aux invitations d’AlbertCamus et de Jean-Paul Sartre. Même des voix nonenracinées dans la Vérité savaient qu’il doit existerquelque chose de plus, quelque chose qui est situé à l’extérieur de nous, quelque chose de plus élevé et de plus grand que ce que nous voyons se reflé-ter dans le miroir, et pour lequel il vaut plus la peinede vivre.

La réponse dans le vent

Bob Dylan grattait des chansons aux messages d’es-poir indirects. Elles remportaient un succès fou, pré-cisément parce qu’elles faisaient allusion à une Réa-lité qui ne nous maintiendrait pas définitivementdans une attitude d’attente. Les choses changeraienttôt ou tard; ce qui était lent deviendrait rapide, et lepremier serait le dernier. Et cela ne serait pas dû à lamaîtrise existentielle de notre destin absurde. C’estce message que nous avons tous saisi dans la chan-son intitulée The Times They are A-Changin’3:

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3 Traduction: «les temps changent»

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La ligne est tracée, le sort est jeté, celui qui est lent maintenant sera rapide plus tard. Tout comme le présent deviendra passé, l’ordre des choses s’estompe rapidement. Et le premier aujourd’hui sera plus tard le dernier, car les temps changent.

J’ai dû agacer les existentialistes en écoutantDylan, peut-être même sans m’en rendre compte, enbalayant leur relativisme appliqué à toute chose avecl’audacieuse répétition du fameux refrain: «Laréponse… La réponse est soufflée dans le vent.»

Combien de fois un homme doit-il regarder enl’air avant de voir le ciel? Combien d’oreilles un homme doit-il avoir avant de pouvoir entendre les gens pleurer? Combien de morts faudra-t-il avant qu’il ne serende compte que trop de gens sont morts? La réponse, mon ami, est soufflée dans le vent, la réponse est soufflée dans le vent.

Combien de fois un homme peut-il lever les yeuxsans voir le ciel? Il y a un ciel à contempler tout là-haut. Nous pouvons regarder en l’air dix mille fois etaffirmer que nous ne voyons rien, mais cela n’a

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absolument aucun impact sur son existence objec-tive: il est bien là, et un jour, nous le verrons. Com-bien de fois devons-nous lever les yeux au ciel avantde le voir? Il existe une réponse. La réponse, laréponse, mon ami, ce n’est pas à toi de l’inventer oude la créer. Elle sera décidée pour toi. Elle se trouveen dehors de toi. Elle est réelle, objective et immua-ble. Un jour, tu l’entendras. Tu ne la crées pas. Tu nela définis pas. Elle vient à toi, et tôt ou tard, tu l’ac-ceptes, tu t’inclines.

C’est cela que j’ai entendu dans la chanson deDylan, et tout en moi s’est écrié: «C’est ça!» Il existeune réponse avec un R majuscule. La manquer estsynonyme de vie gâchée. La découvrir signifie trou-ver une Réponse à toutes mes questions.

L’étroit sentier terreux qui figurait sur le cadre denotre cuisine faisait son chemin, au plein milieu desannées soixante, entre les pièges édulcorés de ladémence intellectuelle. Comme ma génération avaitl’air courageuse alors qu’elle délaissait la bonne voiepour tomber dans un piège! Certains allaient jusqu’àse vanter: «J’ai choisi la voie de la liberté. J’ai crééma propre existence. Je me suis débarrassé des loisanciennes.»

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L’homme aux longs cheveux

Cependant, Dieu plantait, dans sa grâce, des pan-neaux avertisseurs le long du chemin. Au cours del’automne 1965, Francis Schaeffer a donné uneconférence d’une semaine au Wheaton College quia donné naissance, en 1968, au livre The God WhoIs There4. Le titre anglais indique l’étonnante simpli-cité de la thèse: Dieu est là. Pas ici, c’est-à-dire définiet formé par mes propres désirs. Dieu est en dehorsde cela. Il est objectif. Il est la vérité absolue. Tout cequi nous semble constituer la réalité dépend deDieu. Il y a la création et le Créateur, rien de plus. Etla création trouve toute sa raison d’être et sa finalitéen Dieu.

C’était un signal on ne peut plus clair: reste sur lavoie de la vérité objective, c’est ainsi que tu éviterasde gâcher ta vie; reste sur la voie empruntée par tonpère plein de zèle pour l’Evangile, ne te détourne pasde l’écriteau suspendu au mur de ta cuisine. J’avais

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4 L’œuvre prophétique de Schaeffer demeure incroyablement perti-nente pour notre époque. Je souhaiterais encourager chacun de meslecteurs à lire au moins un de ses ouvrages. Un bon moyen pourcommencer avec la «crème des crèmes» est de lire: The FrancisSchaeffer Trilogy: The God Who Is There, Escape From Reason, andHe is There and He Is Not Silent (Crossway Books, 1990). Les deuxpremiers sont parus en français sous le titre: Dieu, illusion ou réa-lité? (Editions Kerygma, 1989) et Démission de la raison (La Maisonde la Bible, 5e éd. 1993).

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une confirmation intellectuelle de poids que ma vieserait gâchée dans les prairies de l’existentialisme. Ilfallait rester sur le bon chemin. La Vérité existait, il yavait un sens, un but et une raison d’être à toutechose. Il me fallait poursuivre ma quête, j’allaisdécouvrir la réponse.

Je suppose qu’il n’y a pas à se lamenter de devoirpasser ses années d’université à apprendre l’évi-dence: l’existence de la Vérité, sa valeur et sa pré-sence objectives. C’est comme un poisson qui irait àl’école pour apprendre l’existence de l’eau, ou unoiseau pour apprendre que l’air est une réalité, ouencore un ver de terre pour être informé de la pré-sence de la terre. Au cours des deux derniers siècles,c’était considéré comme l’élément central d’unebonne formation, et son contraire l’essence d’unemauvaise éducation. Ainsi donc, je ne regrette pasles années passées à avoir été instruit sur l’évidence.

L’homme qui m’a appris à voir

Je remercie Dieu pour les professeurs et les écrivainsqui consacrent une énergie créatrice considérable àrendre crédible l’existence des arbres, de l’eau, desâmes, de l’amour et de Dieu. C. S. Lewis était profes-seur d’anglais à Oxford. Il est mort le même jour queJohn F. Kennedy en 1963. En 1964, il a pénétré l’ho-

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rizon de mon petit sentier terreux avec un tel éclatqu’il est difficile d’exagérer son impact sur ma vie.Quelqu’un m’a initié à sa pensée, lors de mapremière année à l’université, avec l’ouvrage MereChristianity5. Durant les cinq ou six années sui-vantes, je ne suis jamais resté sans un livre de Lewisà portée de main. Je pense que, sans son influence,ma vie n’aurait pas été si joyeuse et si bien remplie.Il y a plusieurs raisons à cela.

Tout d’abord, Lewis m’a rendu prudent en matièrede snobisme chronologique. Il m’a montré que lanouveauté n’est pas nécessairement synonyme devertu, pas plus que l’ancienneté serait synonyme d’in-compétence. La vérité, la beauté et la bonté ne sontpas déterminées par l’époque à laquelle elles existent.Une chose n’est pas inférieure à cause de son ancien-neté, ni précieuse à cause de sa modernité. Cetteconviction m’a libéré de la tyrannie de l’innovationet m’a ouvert à la sagesse des époques antérieures àla nôtre. Aujourd’hui encore, je n’hésite pas à puiserdans les siècles précédents la plus grande partie de ce qui nourrit mon âme. Je remercie Dieu pour lafaçon dont Lewis m’a poussé à reconnaître ce quiétait évident.

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5 En français, Les fondements du christianisme (Ligue pour la Lec-ture de la Bible France, 6e éd. 2006)

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En outre, il m’a prouvé – et il m’en a convaincu –qu’une logique rigoureuse, précise et tranchante n’estpas incompatible avec des sentiments profonds et unecréativité pleine de vie et d’esprit, et même de joie.Lewis était un «rationaliste romantique». Il associaitdes genres que la plupart, aujourd’hui, considèrentcomme incompatibles: rationalisme et poésie, rigueurlogique et tendresse, discipline dans la prose et libertéde l’imagination. En brisant ces vieux stéréotypes, ilm’a permis d’avoir une pensée rigoureuse tout en écri-vant de la poésie, de développer une argumentationen faveur de la résurrection tout en composant deshymnes à la gloire de Christ, de démonter un raison-nement tout en étreignant un ami, d’exiger une défini-tion tout en utilisant une métaphore.

Lewis m’a transmis un sens aigu de la «réalité» deschoses. La valeur de cette contribution est difficile àexprimer. C’est se réveiller le matin en étant conscientde la fermeté du matelas, de la chaleur des rayons dusoleil, du tic-tac de l’horloge, de l’existence réelle deschoses. Il m’a aidé à m’éveiller à la vie. Il m’a permisde voir ce qu’il y a dans le monde, des choses quenous serions prêts à payer cher pour les acquérir sielles nous faisaient défaut, mais que nous ignorons dusimple fait que nous les possédons. Il m’a éveillé à labeauté. Il a rendu mon âme attentive aux merveillesquotidiennes susceptibles de provoquer en moi la

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louange, à condition que j’ouvre les yeux. Il a secouémon esprit endormi et m’a jeté au visage l’eau froidede la réalité, de telle sorte que la vie, Dieu, le ciel etl’enfer ont fait irruption dans mon univers avec touteleur horreur et leur gloire.

Il a dévoilé à mon esprit toute la folie qui secachait, malgré toute sa subtilité, derrière l’opposi-tion intellectuelle à une existence et une valeurobjectives. Le roi de la philosophie de ma générationétait nu, et l’auteur d’Oxford qui écrivait des livrespour enfants avait le courage de le dire.

On ne peut pas se contenter indéfiniment deconsidérer les choses en transparence. La raisonprincipale pour regarder au travers d’une chose,c’est bien de voir quelque chose au traversd’elle. Il est bon que la fenêtre soit transparenteparce qu’elle laisse voir la rue ou le jardin quiest opaque. Qu’en serait-il si le jardin était éga-lement transparent? Cela ne sert à rien de seperdre dans des considérations relatives auxprincipes de base. A force de voir au travers detoute chose, tout devient transparent. Mais unmonde entièrement transparent est un mondeinvisible. Considérer toute chose en transpa-rence équivaut à ne rien voir.6

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6 C. S. Lewis, The Abolition Of Man (Macmillan, 1947), p. 91

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Je pourrais m’étendre bien plus longuement sur lavision du monde telle que C. S. Lewis l’a saisie etdécrite. Il a certes ses défauts, et pas des moindres,mais je ne cesserai jamais de remercier Dieu pourcet homme remarquable qui a croisé mon cheminau bon moment.

Une fiancée, un fait objectif indéniable

Un autre facteur puissant est venu affermir ma foi enl’existence inflexible de la réalité objective. Elle s’ap-pelait Noël Henry. Je suis tombé amoureux d’elle aucours de l’été 1966, bien trop tôt, probablement,mais cela a bien tourné; je l’aime encore. Il n’y a riende plus dégrisant pour un esprit philosophique vaga-bond que l’idée d’avoir une femme et des enfants àcharge.

Nous nous sommes mariés en décembre 1968.C’est une bonne chose d’élaborer une réflexion enrelation avec des êtres réels. A partir de ce moment-là, chaque pensée a été une pensée relationnelle,dans le sens où chaque idée n’était plus seulementune idée, mais une idée qui avait des conséquencessur ma femme puis, plus tard, sur mes enfants. Jeremercie Dieu pour cette illustration de la relationentre Christ et l’Eglise que j’ai été contraint de vivre

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ces trente-cinq dernières années. Il y a des leçons devie – de ma vie non gâchée – que je n’aurais vrai-semblablement jamais apprises sans cette relation(de la même façon qu’il y a des leçons, dans une viede célibataire, qui ne peuvent probablement pas êtreapprises autrement que par le célibat).

Je te bénis, chère «mono», pour ma vie

Au cours de l’automne 1966, Dieu m’a rapproché delui en rétrécissant davantage le chemin pour ma vie.Lorsqu’il m’a entraîné dans l’étape décisive suivante,Noël se demandait où j’avais bien pu passer: lesemestre d’automne avait commencé, et je nem’étais pas présenté en classe ni au moment derecueillement à la chapelle. Elle a fini par me trou-ver étendu sur le dos au centre médical. J’y suis restétrois semaines, terrassé par la mononucléose. Le pro-jet de vie dont j’étais si sûr quatre mois auparavants’effilochait entre mes doigts fiévreux.

En mai, j’avais la joyeuse certitude que ma vieserait le plus utile si je devenais médecin. J’aimais labiologie; j’aimais l’idée de guérir les autres. Enfin,j’aimais savoir pourquoi je me trouvais à l’université.Je m’étais donc empressé de suivre un cours de chi-mie générale pendant l’été afin de pouvoir rattraper

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mon retard et de prendre le cours de chimie organi-que cet automne-là.

A présent, j’étais atteint de «mono» et j’avais man-qué trois semaines de chimie organique. Il n’y avaitaucun moyen de rattraper le retard. Mais plus impor-tant encore, cette semaine-là, Harold John Ockenga,alors pasteur de la Park Street Church à Boston, prê-chait chaque matin à la chapelle, car c’était unesemaine à vocation spirituelle intensive. Je l’écoutaisà la radio de l’université. Je n’avais jamais entenduun tel exposé des Ecritures. Soudain, pour moi, toutel’objectivité glorieuse de la Réalité a eu un centre: laParole de Dieu. J’étais étendu là, avec l’impressionque j’émergeais d’un rêve, et je savais, à présent quej’étais réveillé, ce que je devais faire.

Noël est venue me rendre visite, et je lui aidemandé: «Que dirais-tu si, au lieu de poursuivreune carrière médicale, j’étudiais la théologie?»Comme chaque fois que j’ai posé ce genre de ques-tions au fil des ans, la réponse a jailli: «Si c’est là queDieu te guide, c’est là que j’irai.» A partir de cet ins-tant, je n’ai jamais douté que le service auquel Dieum’appelait était celui de sa Parole.

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2Une découverte: la

beauté de Christ

En 1968, je n’avais aucune idée de ce que cela signi-fierait, pour moi, d’être au service de la Parole deDieu dans le monde. Je ne m’attendais pas à devenirpasteur, et Noël ne s’attendait pas plus à devenirfemme de pasteur. Qu’allait-il se passer? Allais-je tra-vailler comme enseignant, comme missionnaire,comme écrivain, ou encore comme professeur de lit-térature à la théologie correcte? Tout ce que je savais,c’était que, pour moi, la Réalité fondamentale avaitsoudainement eu un centre: la Parole de Dieu. Laraison d’être, le but et le sens que j’avais tant cher-ché à connaître étaient à présent indissociablementassociés à la Bible. Le mandat était clair: «Efforce-toide te présenter devant Dieu comme un homme quia fait ses preuves, un ouvrier qui n’a pas à rougirmais qui expose avec droiture la parole de la vérité»(2 Timothée 2:15). Pour moi, cela impliquait de faire

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