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chuchotis Un label de qualité pour les labos du CHU > page 5 Mieux gérer l’analgésie postopératoire > page 12 Médecine dentaire la révolution des traitements conservateurs > page 6 Belgique - België P.P. - P.B. B - 018 Autorisation de fermeture B/018 N° 27 PRINTEMPS 2009 Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège Trimestriel (printemps, été, automne, hiver) – Expéditeur : CHU de Liège – Editeur responsable : Pol Louis, av. de l’Hôpital B35, 4000 Liège – Bureau de dépôt : Liège X – Agrément n° P801120

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Un label de qualité pour les labos du CHU> page 5

Mieux gérer l’analgésie postopératoire> page 12

Médecine dentairela révolution des traitements conservateurs> page 6

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Autorisation de fermeture B/018

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sommaire éditorialEn brefL’actualité du CHU de Liège en un coup d’œil : les nouveautés médicales, les pro-grès de la recherche et quelques autres nouvelles de l’hôpital.

Who’s who Découvrez le visage des 28 chefs de clini-que nommés au cours des derniers mois.

Qualité Trois des laboratoires du CHU de Liège viennent d’être accrédités selon la norme européenne ISO 15189.

DossierMédecine dentaire

Les prothèses, implants, appareillages orthodontiques, soins des gencives et traitements des caries ont énormément évolué ces dernières années. Coup de projecteur sur les fleurons de la dentiste-rie d’aujourd’hui.

ActualitéHypertension. Un consensus se dégage pour la promotion de l’automesure de la tension, en complément de l’examen réalisé par le médecin.

Analgésie. Comment optimiser la gestion des douleurs postopératoires et éviter leur évolution en douleurs chroniques ?

RechercheDes recherches épidémiologiques liégeoi-ses débouchent sur une meilleure appré-ciation de la prévalence des adénomes hypophysaires, ainsi que sur l’identifica-tion d’une nouvelle variante familiale de la maladie.

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Le printemps est à nos portes. Les primevères sortent le

bout du nez. Il semble que l’hiver enneigé et si long se dé­

cide enfin à lâcher prise. Cette période de renouveau devrait

éveiller espoir et confiance. Mais on en est loin. A l’effondre­

ment des places financières fait suite une récession écono­

mique dont on nous dit qu’elle sera longue ; le déficit budgé­

taire en 2009 dépassera les 10 milliards d’€ ; les problèmes

qui fâchent la Belgique fédérale sont mis au frigo, pour mieux

rejaillir (?). Bref, le climat est à une profonde morosité.

Et pourtant, il y a dans notre pays, dans notre région lié­

geoise, des institutions et des structures qui continuent, dans

ce contexte défavorable, à avoir des projets, à les concréti­

ser, à aller de l’avant. C’est le cas du CHU de Liège.

Le numéro précédent évoquait l’avancement de notre projet

stratégique COS, dans le cadre du redéploiement multisite.

Le bilan de ce plan de complémentarité institutionnelle était

justement au menu du séminaire qui a réuni à Durbuy tous

les chefs de service, un week­end de janvier. Les progrès de

l’informatique hospitalière y ont également été abordés, ainsi

que plusieurs nouveaux projets stratégiques qui témoignent

de la vitalité du CHU de Liège. Nous aurons l’occasion de

vous en reparler.

Autre preuve du dynamisme de notre CHU, 28 médecins ont

été désignés chefs de clinique. Ils apportent un sang jeune,

des idées et des compétences nouvelles dans notre institu­

tion. Dans le contexte de raréfaction de l’offre médicale, il

est réconfortant de noter que beaucoup de jeunes croient

en l’avenir de notre institution et considèrent qu’ils peuvent

s’y épanouir.

Le dossier principal de ce numéro est consacré à la dentis­

terie. Réparti sur quatre sites, le département de dentisterie

mise sur l’hyperspécialisation et la complémentarité. Vous

considérerez sans doute la dentisterie avec un autre œil et

surtout un autre sourire.

Je vous souhaite une excellente lecture.

Pr. Christian Bouffioux directeur médicaldirecteur de la rédaction

Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège

éditeur responsable : P. Louis, Administrateur délégué du CHU (04 366 70 00), av. de l'Hôpital 13 bât. B35 - 4000 Liège - Directeur de la rédaction : Pr. C. Bouffioux Conseil éditorial : A. Bodson, C. Bouffioux, J.P. Delporte, Q. Désiron, V. D’Orio, C. Faidherbe, D. Giet, J.M. Krzesinski, M. Lamy, P. Louis, M. Malaise, G. Pierard Coordination, rédaction et réalisation : A. Pironet ([email protected], 0479 87 30 87) - Conception graphique : R. Gray - Photos : C. Ernotte et M. Mathys (CHU), J.-M. Clajot.

http://www.chuliege.be

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Coup d’œil sur l’actualité du CHU

Plan cancerLes cinq projets de recherche translationnelle présentés par le CHU de Liège dans le cadre du Plan national cancer ont été rete-nus par le jury d’experts réuni par la ministre fédérale de la santé publique, Laurette Onkelinx.

Au total, 29 projets (sur les 61 pré-sentés) vont bénéficier conjoin-tement d’un financement de 22 millions d’euros sur deux ans. Destinés à faire bénéficier, le plus rapidement possible, les patients cancéreux des dernières décou-vertes scientifiques, ces 29 projets sont répartis entre trois grands thèmes : la biologie moléculaire, la pharmacogénomique et l’ima-gerie fonctionnelle.

Les chercheurs liégeois s’intéres-seront plus particulièrement aux thèmes suivants :

n la mise au point d’un traitement ciblé et individualisé d’une forme de cancer du cerveau, le glioblastome (V. Bours, P. Robe),

n le développement d’une appro-che thérapeutique individuali-sée du cancer du col de l’utérus, basée sur une meilleure évalua-tion pronostique (F. Kridelka, J.-M. Foidart),

n l’évaluation de l’angiogenèse tumorale par imagerie fonc-tionnelle PET-CT (R. Hustinx),

n la caractérisation de biomar-queurs moléculaires pertinents pour le diagnostic et le pro-nostic des lymphomes à cellu-les T périphériques (L. de Leval, G. Fillet),

n l’utilisation de cellules souches mésenchymateuses pour préve-nir et traiter les complications des greffes allogéniques de cel-lules souches hématopoïétiques (Y. Beguin).

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Dépistage du cancer colorectalComme nous vous l’annoncions dans notre numéro précédent, un programme de dépistage de mas-se du cancer colorectal vient de débuter à l’initiative de la Com-munauté française. Il s’adresse à près d’un million de personnes de 50 à 74 ans. Le Pr. Christian Montrieux, du département de médecine générale de l’ULg, et le Dr Marc Polus, gastroentérologue au CHU de Liège, figurent parmi les coordinateurs de cet ambitieux projet visant à diminuer la morta-lité spécifique du cancer colorectal grâce à un diagnostic des lésions à un stade précoce : « Avec une incidence de plus de 7 500 nouveaux cas par an et un taux de mortalité élevé (40 à 50 % des patients décèdent dans les cinq ans), le cancer colorectal représente un véritable problème de santé publique. Son dépistage généralisé est une nécessité car 77 % des cancers du colon sont observés dans la population à risque moyen, c’est-à-dire des hommes et des femmes asymptomatiques et sans antécédents personnels ni familiaux. » Le dépistage (recherche de sang occulte dans les selles et coloscopie en cas de positivité, voire coloscopie d’emblée chez les patients à haut risque ou symptomatiques) s’appuie très largement sur l’adhésion des médecins généralistes. Il sera répété tous les deux ans. www.cancerintestin.be

Répartition des cancers colorectaux en fonction du niveau de risque

Mélanomes : miser sur l’auto-dépistageLe lundi 11 mai, les dermatologues du CHU de Liège participeront dans la verrière du Sart Tilman à une action de sensibilisation à l’importance de l’auto-examen pour le dépistage précoce du mélanome et des autres cancers de la peau. Comme chaque année au moment de la campagne européenne d’EuroMelanoma, ils proposeront gratuitement des examens cutanés (sur rendez-vous), mais en insistant plus particulièrement sur les dangers présen-tés par les mélanomes à croissance rapide, à risque métastatique élevé et peu accessibles aux campagnes de dépistage. Deux formes majeures de mé-lanomes sont actuellement distinguées (cf. CHUchotis n° 26, p. 16) :

n Les deux tiers des mélanomes sont caractérisés par une croissance lente. Ils sont identifiables à l’aide des traditionnels critères ABCDE (asymétrie, bords irréguliers, couleur hétérogène, diamètre ≥ 6 mm, évolution de la lésion dans le temps).

n Les mélanomes à croissance rapide, dont l’épaisseur augmente de 0,5 mm par mois, échappent aux critères ABCDE et sont donc moins facilement dépistés. Il est indispensable d’insister sur l’apprentissage de l’auto-exa-men régulier pour détecter à temps toute modification rapide des lésions pigmentaires, nécessitant un rendez-vous rapide chez un dermatologue. L’objectif est d’identifier le mélanome lorsqu’il a la taille d’un grain de tapioca, avant qu’il évolue en nodule épais au pronostic sombre.

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Coup d’œil sur l’actualité du CHU

Sclérose en plaquesUn projet de recherche clinique visant à évaluer l’efficacité de l’accompa-gnement personnalisé proposé par le programme BESEP (BE your Spor-ting hEalth Partner) aux personnes souffrant de sclérose en plaques vient de débuter au CHU de Liège sous la direction du Dr Shibeshih Belachew (service de neurologie) et du Dr Frédéric Douchamps (service de médecine physique). Ce programme pilote est basé sur le constat suivant : maintenir une activité physique bien gérée et encadrée contribue à préserver – voire à améliorer – le niveau de performance physique des patients, et par là leur autonomie et leur bien-être. Les résultats préliminaires sont encou-rageants, tant pour les capacités motrices que pour la fatigue chronique, la forme psychologique et la qualité de vie. Plusieurs « besepers » partici-peront d’ailleurs le 19 avril prochain au jogging urbain « Viva Liège », une manifestation sportive organisée par Urban Tour. Les résultats observés chez les patients atteints de sclérose en plaques devraient être applica-bles à d’autres affections chroniques limitant la mobilité et l’autonomie, comme la maladie de Parkinson, le syndrome de fatigue chronique ou la fibromyalgie. Le programme de soins BESEP n’est actif que grâce à une asbl du même nom. Cette association de patients s’est chargée de récol-ter les fonds privés nécessaires. Pour continuer à se développer et pour optimaliser son encadrement multidisciplinaire, BESEP espère bénéficier bientôt de l’appui des pouvoirs publics. Depuis son lancement en 2007, plusieurs autres hôpitaux belges se sont ralliés à l’initiative liégeoise.

www.besep.be - www.urbantour.be

Le choix de la ReineDébut janvier, la Reine Fabiola a été brièvement hospitalisée au CHU de Liège pour une intervention réalisée sous hypnose. Largement commenté par la presse malgré la grande discrétion qui a entouré le séjour liégeois de la Reine Fabiola, ce choix a mis en lumière l’un des fleurons du CHU, le recours à l’hypnose lors de certaines inter-ventions chirurgicales. C’est au dé-but des années 90 que la Pr. Marie- Elisabeth Faymonville a commencé à utiliser l’hypnosédation comme alternative à l’anesthésie géné-rale. Aujourd’hui, plusieurs cen-taines d’anesthésistes du monde entier ont été formés à l’hypnosé-dation par la pionnière liégeoise et quelque 6 500 patients du CHU ont bénéficié de cette méthode « douce », le plus souvent pour des opérations de chirurgie plas-tique, ophtalmologique ou endo-crinienne. Plusieurs études scien-tifiques ont en outre objectivé les mécanismes d’action de l’hypnose sur la perception de la douleur et démontré les nombreux avan-tages de l’hypnosédation pour le patient : meilleure stabilité hé-modynamique, moins de douleur post-opératoire, moins d’anxiété, moins de nausées et récupération plus rapide. Last but not least, l’hypnosédation permet d’éviter les effets secondaires d’une anes-thésie générale, trop risquée pour certains patients.

Pr. Faymonville

Fonds Léon FredericqAu cours de la traditionnelle « Soirée Projets » du Fonds Léon Fredericq, qui s’est tenue le 21 novembre 2008, une cinquantaine de jeunes cher-cheurs de l’ULg et du CHU ont reçu une bourse destinée à promouvoir l’excellence dans la recherche biomédicale et les soins de santé. Depuis sa création il y a 21 ans déjà, le Fonds a distribué près de quatre millions d’euros et soutenu plus de 300 scientifiques liégeois.

Art africainDu 2 au 29 mai, plusieurs dizaines de masques africains seront expo-sés dans la verrière sud (site du Sart Tilman) à l’initiative du Pr. Albert Beckers, chef du service d’endocri-nologie du CHU de Liège. Ces très beaux masques font partie d’une collection exceptionnelle de plus d’un millier de pièces, toutes gla-nées en Afrique par le Pr. Michel Hermans, endocrinologue à Saint-Luc et passionné d’anthropologie.

Informations : 04 366 74 68

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Obésité en ligneSuis-je en surpoids ou obèse ? Comment traiter l’obésité ? Quand une so-lution chirurgicale peut-elle être envisagée ? Quels en sont les risques ? Et les répercussions sur la façon de s’alimenter ? Mis en ligne par l’équipe du centre interdisciplinaire de recherche et de traitement de l’obésité, un site internet clair et bien pensé répond à ces questions et à bien d’autres (www.surgery.be/obesity). Il propose également le programme du « Gas-troclub », dédié au partage d’expériences entre patients. Le centre re-groupe des intervenants de nombreux services du CHU de Liège : chirurgie abdominale, anesthésie-réanimation, diabétologie, nutrition et maladies métaboliques, endocrinologie, diététique, psychologie, gastroentérolo-gie, imagerie et pédiatrie.

Des mains en orSe désinfecter et/ou se laver les mains avant et après tout contact avec un patient, porter des gants pour chaque soin entraînant un ris-que de contact avec des liquides bio-logiques, voilà les règles d’or pour diminuer de manière draconienne la transmission des infections noso-comiales. Pour la troisième édition de la campagne nationale de sensi-bilisation « Vous êtes en de bonnes mains », l’équipe d’hygiène hos-pitalière du CHU de Liège a choisi d’intégrer les polycliniques dans la démarche. Les médecins, les pres-tataires de soins et les patients se-ront informés des bonnes pratiques en matière d’hygiène des mains, à l’aide notamment d’affiches et de dépliants informatifs.

Mousquetaires solidairesEn septembre dernier, les parti-

cipants du « Tournoi de golf des

Mousquetaires » de Gomzé ont

permis de réunir environ 4 000

euros, offerts au laboratoire de

thérapie cellulaire et génique du

CHU de Liège pour soutenir ses

activités en matière de produc-

tion de cellules souches mésen-

chymateuses. Issues de donneurs

sains volontaires, elles intervien-

nent dans la prévention et le trai-

tement des complications de la

greffe de cellules souches héma-

topoïétiques. Le laboratoire lié-

geois a créé la seule banque belge

de cellules souches mésenchyma-

teuses et alimente les différents

services d’hématologie du pays.

ImagéSantéLa 9e édition du festival interna-tional ImagéSanté se déroulera du 15 au 20 mars 2010. L’appel aux films est lancé dès ce 16 mars à 20h au cinéma le Parc (Droixhe), à l’occasion de la soirée de décou-verte du festival. Quelques films primés lors de la dernière édition sont au programme, ainsi que la première de « Rachel getting mar-ried » de Jonathan Demme, avec Anne Hathaway et Debra Winger.

www.imagesante.org

Prévention des anévrismesPlusieurs spécialistes des anévrismes, dont le Pr. Natzi Sakalihasan (service de chirurgie cardiovasculaire du CHU de Liège), ont mis en commun leurs résul-tats afin de constituer la plus grande série mondiale de cas familiaux jamais établie. Cette analyse à grande échelle leur a permis d’identifier une même particularité génétique dans des cas d’infarctus du myocarde, d’anévrisme de l’aorte abdominale et d’anévrisme intracrânien : une séquence spécifique sur le gène 9p21. « Cette découverte devrait nous conduire, d’ici dix à quin-ze ans, à dépister très tôt les patients à risque. Nous pourrons alors les trai-ter préventivement, afin qu’ils ne développent pas d’anévrisme », estime le Pr. Sakalihasan. Cette étude a été publiée dans le prestigieux Nature Genetics.

Plus de confortDepuis le 1er janvier, la té-lévision est gratuite pour les patients hospitalisés sur tous les sites du CHU de Liège (Sart Tilman, N.-D. des Bruyères, Esneux).

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Who’s who Ces derniers mois, 28 médecins ont reçu le titre de chef de clinique

confirmant leur engagement dans le cadre médical du CHU de Liège.

Oreste Battistipédiatrie

Aude Beliard gynécologie-obstétrique

Daniela Betea endocrinologie

Christophe Bonnethématologie clinique

Edmond Brasseururgences

Frédéric Chantrainegynécologie-obstétrique

Joëlle Collignononcologie médicale

François-Guillaume Debray, génétique

Nancy Detrembleuranatomie pathologique

Stephanie Gaillezgénétique

Sybilla Hickurgences

Séverine Lauwickanesthésie-réanimation

Nathalie Layiossoins intensifs

Ilias Mamalispédiatrie

Philippe Martiniveradiothérapie

Gabrielle Scantamburlopsychiatrie-psychol. méd.

Thibault Senterrenéonatologie

Daniel Van Daelegastroent.-hépatologie

Anne-Simone Parentpédiatrie

Sophie Perrier d’Hauterive, gyn.-obst.

Patricia Pirontgastroent.-hépatologie

Andrée Roriveoncologie médicale

Isabelle Salvadorurgences

Sophie Allepaerts gériatrie

Patricia Xhignessenéphrologie

Xavier Werenneradiothérapie

Jo Caersthérapie cellulaire

Christine Gennigensoncologie médicale

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De la fabrication de machines à coudre à la spécification des na-nomatériaux, du vocabulaire des technologies de l’information aux tests de résistance au vent, plus de 17 000 normes ont été élabo-rées par l’Organisation internatio-nale de normalisation, l’ISO. L’une d’entre elles, la norme ISO 15189, spécifie les exigences de qualité et de compétences propres aux laboratoires d’analyses médica-les. C’est celle que les équipes de chimie médicale, d’hématologie biologique et de toxicologie cli-nique ont scrupuleusement res-pectée pour passer avec brio les longues et difficiles procédures d’audit imposées par l’organisme accréditeur belge BELAC.

Un état d’esprit

Cette reconnaissance officielle concrétise un travail long de plusieurs années. Long et minu-tieux : le moindre geste doit être enregistré, tracé, justifié. C’est le service de chimie médicale qui a ouvert la voie, avec l’accréditation ISO 45001 obtenue en 2000 pour une large part des analyses effec-tuées. La démarche qualité s’est ensuite étendue à deux autres services, l’hématologie biologi-que et la toxicologie clinique. Ac-tuellement, plus de 250 tests sont accrédités et la liste s’accroît cha-que année.

« La norme ISO 15189 est – et de loin – la norme la plus exigeante que nous connaissions », estime le Pr. Jean-Paul Chapelle, chef du service de chimie médicale et pré-

Trois des laboratoires du CHU de Liège viennent d’être accrédités

selon la norme européenne ISO 15189. Ils sont parmi les premiers en

Communauté française à décrocher ce précieux label de qualité.

Pr. J.-P. Chapelle

Chef du service de chimie médicale

04 366 88 22jp.chapelle @chu.ulg.ac.be

sident du département de biolo-gie clinique. « Avec elle, c’est toute l’organisation des laboratoires qui bénéficie d’une reconnaissance de qualité, depuis le prélèvement sanguin jusqu’à la validation des résultats des analyses, en passant par la gestion informatisée des données, la formation du person-nel, la validation des techniques, etc. Lors de chaque nouvel audit, nous constatons une augmen-tation du degré d’exigence des auditeurs, tous experts dans le do-maine de la biologie clinique. Et nous y répondons en améliorant encore nos performances. »

Une norme ambitieuse

La grande nouveauté de l’accré-ditation ISO 15189 réside dans l’importance accordée aux phases pré-analytique et post-analyti-que. Pour bénéficier du précieux label de qualité, les laboratoires sont tenus non seulement d’amé-liorer sans cesse les procédures d’analyses, mais également d’in-tervenir en amont (au moment du prélèvement, du transport, de la conservation et de la réception des échantillons) et en aval (au moment de la transmission des résultats et de leur interprétation par le médecin). Les biologistes voient donc leur métier évo-luer, comme le souligne Etienne Cavalier, coordinateur qualité pour le département de biologie clinique : « D’une part, nous de-vons à présent mener des actions préventives en salle afin d’amélio-rer la qualité des prélèvements. D’autre part, la norme ISO 15189

renforce notre rôle de conseil auprès des médecins. »

Dans le secteur des laboratoires d’analyses médicales, la norme ISO 15189 s’impose peu à peu sur le plan européen. En Belgique, elle deviendra d’ici peu obligatoire pour une large palette d’activités. Au CHU de Liège, les prochains à entrer dans la course seront les laboratoires de biologie molécu-laire, de génétique et d’anatomo-pathologie. Grâce à l’expérience acquise par les trois pionniers du département de biologie clinique, ils bénéficient déjà d’une solide avance.

Les laboratoires du CHU de Liège

La biologie clinique : 4 services

www.chuliege.be/biologieclinique

n chimie médicale

n hématologie biologique

et immuno-hématologie

n toxicologie clinique

n microbiologie

La génétique : 1 service

n génétique

L’anatomie pathologique : 2 services

n anatomie pathologique

n dermatopathologie

Plusieurs centres de prélèvement accueillent

les patients sans rendez-vous :

n Sart Tilman (bloc central, niveau -2, fléchage 23) :

04 366 83 17

n Bruyères (rez-de-chaussée, aile D) : 04 367 96 46

n Esneux (rez-de-chaussée) : 04 380 92 15

n polyclinique Brull (14e étage) : 04 270 30 09

n Ougrée (Esplanade de la Mairie 1) : 04 336 68 67

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La qualité, entre rigueur et transparence

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Pour sourire de toutes ses dents

Vous grincez des dents à la simple pensée d’une visite chez le den­

tiste ? C’est peut­être parce que vous ne savez pas à quel point la

« dentisterie de papa » a évolué ces dernières années. Moins invasi­

ves et beaucoup plus performantes, les techniques d’aujourd’hui vont

vous faire retrouver le sourire.

Qu’il s’agisse de prothèses, d’im-plants, d’appareillages ortho-dontiques, de dévitalisation, de soin des gencives ou du « simple » traitement des caries, la médecine dentaire a tellement évolué de-puis quelques années qu’à moins d’être vous-même un patient as-sidu des dentistes, il est probable que la lecture de ce dossier vous fera envisager d’un œil neuf le monde trop souvent méconnu des pathologies buccales.

Hyperspécialisation et intégration

Avec plus de 100 000 rendez-vous en 2008, le département de den-tisterie du CHU de Liège se porte à merveille. Ses consultations spé-cialisées en orthodontie, en pa-rodontologie, en endodontie, en implantologie, en pédodontie, en esthétique ou dans le traitement des problèmes d’occlusion attirent de nombreux patients, souvent référés par les dentistes privés. « A l’heure actuelle, un dentiste ne peut plus être compétent dans tous les domaines », explique le Pr. Marc Lamy, président du dépar-tement de dentisterie. « La dentis-terie traverse la même évolution que celle précédemment connue par la médecine, avec l’émergence de diverses disciplines. Même si la plupart de nos spécialités ne sont pas encore reconnues comme tel-les par l’Inami, les domaines de pointe exigent un équipement et des compétences très spécifiques, en évolution permanente. »

Deux fois par semaine, les cinq chefs de service et leurs assis-tants se réunissent pour déter-miner les plans de traitement les plus adéquats. Conjuguée à l’hyper spécialisation, cette prise en charge pluridisciplinaire est l’une des grandes forces de l’école liégeoise et explique en partie l’excellente réputation qu’elle se forge en Belgique et à l’étranger dans le domaine de la réhabilita-tion orale.

« Nos dentistes sont formés à prendre en charge le patient dans sa globalité et à travailler en sy-nergie avec leurs confrères », pré-cise Marc Lamy. « Quel que soit le

service auquel il s’adresse, le pa-tient bénéficie ainsi de l’ensemble des compétences nécessaires. » Le dossier médical informatisé parti-cipe évidemment à la qualité de cette prise en charge intégrée, de même que la réunion en un même endroit de l’ensemble des prati-ciens : « Dans beaucoup de cas, il suffit de passer la tête dans le ca-binet d’à côté pour demander un avis autorisé. Nous envisageons d’ailleurs de renforcer encore cette collaboration en instituant des plages horaires consacrées aux consultations pluridisciplinaires », ajoute le Pr. Alain Vanheusden, chef du service de prothèse fixée.

Pr. M. LamyProthèse amovible04 270 31 13marc.lamy @chu.ulg.ac.be

Pr. A. VanheusdenProthèse fixée04 270 31 02alain.vanheusden @chu.ulg.ac.be

Pr. M. LimmeOrthodontie et pédodontie04 270 31 28michel.limme @chu.ulg.ac.be

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> L ’ e s s o r d e l a m é d e c i n e d e n t a i r e

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L’institut de dentisterie

Au CHU de Liège, le département de dentisterie compte cinq services et propose des consultations sur quatre sites : la polyclinique Brull, qui re-groupe la majorité des fauteuils, le Sart Tilman, Notre-Dame des Bruyè-res et Esneux.

Si les textes légaux ne reconnaissent encore, à l’heure actuelle, que deux spécialisations en sus de la dentis-terie générale – l’orthodontie et la parodontologie –, l’évolution des connaissances et les progrès technologiques amènent inévitablement les praticiens à se consacrer plus particulièrement à un domaine de prédilection.

En dentisterie générale, la Pr. Sabine Geerts dirige ainsi le service de dentisterie conservatrice (traitement médico-préventif de la carie, en-dodontie) ; le Pr. Alain Vanheusden celui des prothèses fixées (ponts et couronnes, facettes céramiques) ; le Pr. Marc Lamy celui des prothèses amovibles (son champ d’action s’étend aux problèmes d’occlusion, aux prothèses sur implants et à la gérodontologie). Le Pr. Michel Limme, qui dirige le service d’orthodontie et pédodontie, s’intéresse notam-ment aux apnées obstructives du sommeil. Le Pr. Eric Rompen, chef du service de médecine dentaire au Sart Tilman, est spécialisé en paro-dontologie et en chirurgie buccodentaire (implantologie).

Cinq années d’études sont nécessaires pour obtenir le master en scien-ces dentaires, trois bacs et deux masters, plus une sixième année consa-crée à l’apprentissage de la pratique autonome chez un maître de sta-ge. La spécialisation en parodontologie compte trois années d’études supplémentaires, celle en orthodontie quatre années.

Rendez-vous : à la polyclinique Brull 04 270 31 00 (quai Godefroid Kurth 45, 4020 Liège), au Sart Tilman 04 366 76 54.

Des dents saines dans un corps sain

Les pathologies orales peuvent avoir des répercussions désas-treuses sur la santé, par exemple en favorisant l’apparition d’infec-tions pulmonaires, de patholo-gies cardiovasculaires, de dénu-trition ou en aggravant les effets du diabète. A l’inverse, certaines maladies peuvent entraîner l’ap-parition de caries ou de maladies parodontales. Les patients can-céreux traités par chimiothéra-pie ou par radiothérapie doivent par exemple bénéficier d’un suivi attentif avant, pendant et après leur traitement.

Le traitement des désordres temporo-mandibulaires est lui aussi exemplatif de l’importance d’une collaboration étroite entre le dentiste, le médecin généra-liste et plusieurs autres prati-ciens, du neurologue à l’ORL, en passant par le kinésithérapeute et l’ostéopathe. Un patient qui se plaint de maux de tête mati-naux souffre-t-il de migraines ? Ou grince-t-il tout simplement des dents pendant son sommeil ? Nombre de personnes souffrant de douleurs articulaires ou mus-culaires au niveau de la tête, de la nuque ou du dos – et même des personnes empoisonnées par des acouphènes – se retrouvent ainsi, à leur grande surprise, dans le fauteuil du dentiste. « Les pro-blèmes d’occlusion sont parfois extrêmement complexes, avec une origine multifactorielle », met en garde Marc Lamy. « Les traitements que nous proposons doivent donc être peu invasifs. Pour rééquilibrer les contacts entre les dents, nous privilégie-rons par exemple le port d’une gouttière plutôt que d’envisager d’emblée des traitements plus lourds de réhabilitation orale. »

Enfin, certaines dysmorphoses dento-faciales prédisposent au syndrome des apnées obstructi-ves du sommeil, dont les consé-quences en termes, notamment, de surcharge cardiovasculaire mortelle sont aujourd’hui bien connues. Le service d’orthodon-tie dirigé par le Pr. Michel Limme collabore depuis une quinzaine d’années avec le spécialiste de ce syndrome, le Pr. Robert Poirrier, neurologue responsable du cen-tre du sommeil du CHU de Liège,

pour mettre au point un logiciel d’aide au diagnostic sur la base d’analyses céphalométriques, mais également pour intervenir dans le plan de traitement. Le port noc-turne d’une orthèse de propul-sion mandibulaire diminue en ef-fet le risque d’apnées en ouvrant les voies aériennes supérieures ; dans un certain nombre de cas, un traitement orthodontico-chirurgi-cal d’avancée de la mâchoire est proposé en collaboration avec un chirurgien maxillo-facial.

Pr. S. GeertsDentisterie conservatrice 04 270 30 16sabine.geerts @chu.ulg.ac.be

Pr. E. RompenMédecine dentaire 04 366 82 90eric.rompen @chu.ulg.ac.be

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La dentisterietout en douceur

En médecine dentaire, la tendance « conservatrice », ou moins in­

vasive, est une véritable lame de fond qui traverse les différentes

spécialités.

Carie dentaire

La facette la plus visible de la lame de fond « conservatrice » qui révolutionne la dentisterie, c’est sans doute le traitement de la ca-rie. Adieu fraises et plombages, place à l’air-abrasion, à la sono-abrasion, aux vernis fluorés et aux obturations adhésives blanches.

« Ces dernières, décriées il y a quelques années, sont aujourd’hui beaucoup plus performantes », explique Sabine Geerts, chef du service de dentisterie conserva-trice. « Les nouveaux produits mis sur le marché sont très résistants en couche fine et présentent l’avantage d’économiser les tissus sains, au contraire de l’amalgame traditionnel qui exige la réalisa-tion d’une cavité beaucoup plus grande. Revers de la médaille, cette technique moins délabran-te et plus esthétique exige une excellente connaissance des pro-duits et un champ opératoire plus strict. Elle demande également

plus de temps. » Ces « nouveaux » matériaux composites, qui misent sur l’adhésion micromécanique et chimique, permettent égale-ment de réaliser des attelles de contention pour prolonger la vie de dents « en bout de course », en collaboration avec les parodon-tologues, et de modifier à moin-dre coût la forme ou la teinte de dents trop petites ou disgracieu-ses, par exemple en complément d’un traitement orthodontique.

Pour cureter une dent cariée en préservant au maximum les tissus sains, de nouveaux instruments ont fait leur apparition. Le « sa-blage » par air-abrasion (de l’air sous pression projette des particu-les d’oxyde d’alumine) ne creuse la surface de la dent que si le tissu sous-jacent est déminéralisé par une carie. Avec la sono-abrasion, ce sont des vibrations soniques qui animent un insert diamanté ; offrant une meilleure précision du geste, cette technique est par-ticulièrement intéressante pour traiter les caries entre deux dents, sans risquer de toucher la dent saine. Mieux encore, la thérapeu-tique fluorée permet de traiter une carie débutante, diagnosti-quée à la radio, en y appliquant un vernis ou un gel fluoré. Ici, plus aucun curetage n’est nécessaire !

Endodontie

Organisée par le service de dentis-terie conservatrice, la consultation spécialisée d’endodontie devient une référence pour les traitements complexes et minutieux des pulpi-tes et des parodontites apicales. Il

est possible de dévitaliser la dent de l’intérieur en utilisant un équi-pement perfectionné (microscope et ultrasons).

Orthodontie

L’orthodontie ou, pour utiliser la dénomination internationale-ment admise, l’orthopédie den-to-faciale permet non seulement de redresser les dents, mais éga-lement d’influencer la croissance des maxillaires pour éviter, à l’âge adulte, le recours à la chirurgie. « Je suis convaincu qu’il faut pri-vilégier les traitements intercep-tifs précoces chez le jeune enfant, afin d’éviter des traitements plus lourds à l’adolescence ou à l’âge adulte », insiste Michel Limme. « Même si cette façon de voir n’est pas partagée par mes confrères des autres universités belges. Liège est d’ailleurs la seule province du pays où l’Inami constate des dé-penses en orthodontie pour des enfants de quatre ou cinq ans ! »

Deux tiers des enfants présentent un problème d’ordre orthodon-tique ; la moitié d’entre eux ont besoin d’un traitement. « Nous travaillons en concertation avec les ORL et les logopèdes pour agir directement sur les causes du problème, comme une respira-tion par la bouche (végétations), une déglutition atypique (langue interposée) ou une succion du pouce. Des “appareils de gymnas-tique” des muscles masticateurs permettent de stimuler les pro-cessus naturels de croissance, trop peu sollicités dans notre société friande d’aliments mous. »

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> L ’ e s s o r d e l a m é d e c i n e d e n t a i r e

Dans le domaine des appareilla-ges fixes multi-attaches, plus fré-quents chez les jeunes adolescents, une toute nouvelle technique vient d’être adoptée par le service d’orthodontie : les « plaquettes » autoligaturantes, qui présentent l’avantage d’autoriser des mou-vements dentaires plus libres, plus physiologiques. La durée des trai-tements devrait être réduite de quelques mois, avec une meilleure protection de l’intégrité des dents et des racines.

Prothèses fixées

La philosophie « moins invasive » s’applique également à la mise en place de prothèses fixées, c’est-à-dire solidarisées soit à des dents naturelles, soit à des implants. Si les restaurations périphériques de type couronnes et ponts (bridges) sont encore d’actualité, certaines techniques moins mutilantes pour l’organe dentaire sont de plus en plus utilisées grâce à la mise sur le marché de nouvelles céramiques dont la grande résistance intrinsè-que est encore renforcée par des techniques performantes de colla-ge. Dans le secteur antérieur, pour restaurer des dents abîmées, corri-ger leur forme ou leur teinte, des

Pédodontie : miser sur la prévention

Trop de personnes pensent encore que les dents de lait n’ont pas besoin d’être soignées. Elle participent pourtant au bon développement de l’ap-pareil masticateur et jouent un rôle important dans l’acquisition du lan-gage. Enfin, la prévention est la base d’une bonne santé dentaire : « Traiter la carie, c’est aussi apprendre aux enfants à se brosser les dents correcte-ment et à traquer les sucres cachés », rappelle Sabine Geerts. Un credo bien sûr partagé par Michel Limme : « Certains enfants d’à peine trois ou quatre ans ont les dents tellement abîmées que nous sommes obligés de les extraire toutes et de leur placer une prothèse totale. Les biberons de lait ou d’eau sucrée pour aller dormir et les tétines au miel sont de vérita-bles crimes ! Les bonnes habitudes en matière d’hygiène dentaire doivent s’acquérir dès le plus jeune âge. » Et pour dédramatiser les visites chez le dentiste, rien de tel que de laisser les enfants accompagner leurs parents lors des séances de routine, histoire de les familiariser en douceur.

facettes en céramiques sont placées avec une réduction tissulaire mini-male, de l’ordre de quelques dixiè-mes de millimètres. Pour les dents postérieures, des pièces partielles en céramique, les inlays, onlays ou overlays, remplacent avantageuse-ment les plombages, sans devoir étendre la cavité existante.

« Beaucoup de patients nous sont référés par leur dentiste. La techni-que novatrice des facettes cérami-ques suscite une demande énorme, malgré le fait que l’Inami ne rem-bourse pas les prothèses fixées, considérées comme un “luxe” », précise Alain Vanheusden, chef du

service de prothèse fixée. « Il s’agit pourtant d’une alternative plus es-thétique, mais aussi plus durable. En outre, la céramique est inerte, donc plus saine que les autres ma-tériaux. » En dépit de ces innova-tions technologiques, du confort de mastication et de l’intégration plus anatomique offerts par les prothèses fixées, les prothèses amovibles conservent un avantage de taille : un coût moindre.

Implantologie

Si le domaine de la prothèse amo-vible n’a pas connu de change-ment majeur ces dernières années, celui de la prothèse sur implants, par contre, révolutionne la prise en charge des patients édentés partiels ou complets. Réalisée sous anesthésie locale, la pose d’un im-plant est un acte beaucoup moins « agressif » qu’on ne pourrait le penser, avec des suites opératoires moindres que celles d’une extrac-tion de dent. Aujourd’hui, un seul geste opératoire est nécessaire, alors qu’il y a à peine cinq à dix ans, deux interventions chirurgi-cales avaient lieu à au moins trois mois d’intervalle. Mieux encore, une couronne ou un bridge pro-visoires peuvent être fixés sur les implants le jour de leur placement.

Dessine-moi un sourire

Pas de beau sourire sans belles dents, ni sans belles gencives. L’école liégeoise jouit aussi d’une excellente réputation dans le do-maine de l’esthétique. Ici encore, c’est la synergie à l’œuvre entre les différents services du dépar-tement de dentisterie qui permet de redresser les dents, de corriger leur forme et leur teinte, de rem-placer les dents manquantes et de rectifier la forme des gencives.

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Des soins spécifiques pour les personnes âgées

Perdre ses dents, une fatalité liée au vieillissement ? « Pas du tout », s’insurge Marc Lamy. « Les causes principales de la perte d’une dent, ca-rie et parodontite, se traitent très bien. Evidemment, la prévention est essentielle. Avec un suivi régulier, plus besoin d’extraire une dent. »

Conséquence logique du vieillissement de nos populations, la géro-dontologie est une discipline amenée à se développer. Elle prend en compte, d’une part, certaines spécificités des patients âgés, comme la polymédication. D’autre part, elle s’intéresse à l’état dentaire des per-sonnes institutionnalisées et dépendantes. « Dans ce domaine, tout reste à faire », déplore Marc Lamy. « Les prestataires de soins dont dé-pendent ces patients ne sont pas suffisamment conscients des enjeux liés à la santé de la sphère orale. Et les patients eux-mêmes considè-rent que les problèmes de dents ne sont pas une priorité. »

Pour améliorer l’accès aux soins et la prévention chez nos aînés, un long chemin reste à parcourir. Un premier pas vient d’être fait par les pouvoirs publics : à partir du mois de mai, certains patients édentés de plus de 70 ans auront droit au remboursement partiel de deux implants destinés à soutenir une prothèse totale. « Lorsqu’on peut fixer la prothèse sur deux implants, on constate que l’amélioration de l’efficacité masticatoire a des ré-percussions positives sur les para-mètres biologiques des patients », explique Eric Rompen. « En plus d’améliorer le confort psycholo-gique et relationnel des patients âgés, cette technique présente le grand avantage de participer à la lutte contre la dénutrition », ren-chérit Marc Lamy.

Possible dans un grand nombre de cas, cette mise en fonction im-médiate est à porter au crédit de l’amélioration de la surface de l’implant en contact avec l’os, qui permet une meilleure cicatrisation. Avec les techniques de conception et de fabrication assistées par or-dinateur, les nouvelles dents sont taillées sur mesure dans des maté-riaux performants, pour une effi-cacité optimale.

Lorsque le volume osseux n’est plus suffisant pour poser un implant, les chirurgiens buccodentaires sont aujourd’hui capables de recons-truire l’os grâce à des techniques plus fiables et de moins en moins agressives. « Les progrès en matière d’implantologie sont tellement ra-pides que tout diagnostic posé il y a plus de trois ans a de grandes chances d’être obsolète », précise Eric Rompen, chef du service de médecine dentaire. « La pose d’un implant est souvent la meilleure solution à envisager lorsqu’on perd une dent. Le seuil écueil est l’aspect financier, aucun remboursement n’étant jusqu’à présent assuré par l’Inami. » Liège est aujourd’hui le plus gros centre universitaire belge d’implantologie.

Parodontologie

La parodontologie est un des autres fleurons de la dentisterie liégeoise. Les problèmes de gen-cives sont aujourd’hui la première cause d’extraction dentaire. La quasi totalité des adultes souffrent de gingivite, le plus souvent sans le savoir. Liée à une élimination insuffisante de la plaque bacté-rienne, la gingivite est sournoise : presque toujours indolore, elle fa-vorise l’apparition de parodontite. A partir de 50 ans, une personne sur deux est atteinte de parodon-tite sévère ; il s’agit probablement de l’infection chronique la plus fré-

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maladie cardiovasculaire, en raison du nombre important de bactéries envoyées dans le torrent circula-toire lors de chaque mastication. » Dépistage et prévention sont, ici encore, les meilleures armes. Une excellente hygiène dentaire et interdentaire, ainsi qu’un dé-tartrage régulier chez le den tiste permettent de venir à bout de la gingivite. S’il est effectué avant que les dégâts deviennent trop im-portants, un surfaçage radiculaire non chirurgical permet de guérir, en deux séances seulement, la ma-jorité des parodontites.

quente chez l’adulte. Les bactéries s’insinuent entre les gencives, s’in-filtrent le long des racines et pro-voquent une résorption osseuse de plus en plus importante.

« Ce problème est encore plus dra-matique chez les fumeurs, en rai-son des effets négatifs du tabac qui supprime les signaux d’alerte. Lorsque les fumeurs prennent conscience que leurs gencives sont malades, il est souvent trop tard pour sauver leurs dents », prévient Eric Rompen. « En outre, la paro-dontite sévère accroît le risque de

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Favorisée par l’âge, la sédentarité, l’excès de poids, le stress, le sel ou encore l’hérédité, l’hypertension reste asymptomatique pendant de longues années. Elle n’est le plus souvent découverte qu’à la faveur d’un examen de routine. Insuffisam-ment contrôlé, ce mal sournois pro-voque cependant des dommages considérables. L’hypertension arté-rielle est l’un des plus importants facteurs de risque cardiaque ; elle peut également entraîner attaques cérébrales et atteintes rénales.

Le fait est connu. Ce qui l’est peut-être moins, c’est que près de 50 % des hypertendus ne sont toujours pas diagnostiqués, que 50 % des hypertendus conscients de la chose ne sont pas traités et que 50 % de ceux qui sont traités le sont de façon insuffisante. Il reste donc du chemin à parcourir.

« Si beaucoup de généralistes ont le réflexe de mesurer la tension de leurs patients à chaque consul-tation ou presque, ce n’est pas suffisamment le cas chez les spé-cialistes qui ne se sentent pas direc-tement concernés par l’hyperten-sion », constate le Pr. Jean-Marie Krzesinski, chef du service de né-phrologie et membre de la société européenne de l’hypertension. « Un contrôle systématique de la tension favoriserait pourtant le dépistage des patients à risque. »

Le diagnostic d’hypertension ne doit évidemment pas être posé à la légère. Chez 25 à 30 % des pa-tients, une pression artérielle trop élevée s’explique tout simplement par l’effet « blouse blanche », c’est-à-dire par l’inquiétude géné-

L’hypertension un mal insidieux

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rée par la présence du médecin, la crainte du diagnostic ou de l’acte médical. Cet effet peut largement biaiser la précision de la mesure de l’hypertension. De plus, la grande variabilité de la pression artérielle dans le temps entraîne fréquem-ment des valeurs erronées.

Eduquer à l’automesure

Pour confirmer le diagnostic et éliminer l’effet « blouse blanche », deux directives internationales ré-centes, l’une européenne et l’autre américaine, préconisent de laisser le patient mesurer lui-même sa tension, à son domicile. Le consen-sus que vient de rédiger le comité belge de l’hypertension va dans le même sens : chez les patients capa-bles d’être éduqués à l’auto mesure, l’utilisation d’un appareil validé constitue une aide pertinente au diagnostic, en complément de la mesure au cabinet de consultation et de la technique ambulatoire sur vingt-quatre heures.

Le manque d’observance est res-ponsable du tiers des mauvais résultats obtenus avec les antihy-pertenseurs. En aidant le patient à prendre conscience du mal dont il souffre, l’automesure de la tension peut améliorer la bonne obser-vance du traitement. Elle présente également un intérêt pour appré-cier l’efficacité thérapeutique et pour adapter le traitement.

Le tensiomètre est devenu un outil banal dans tout cabinet médical.

Tellement banal, peut­être, qu’on en oublierait presque le caractère

crucial du dépistage précoce de l’hypertension artérielle.

Pr. J.-M. Krzesinski

Chef du service de néphrologie

04 366 72 03jm.krzesinski @chu.ulg.ac.be

A liren F. Krzesinski, J.-M. Krzesinski, « Pourquoi et comment faire mesurer correc-

tement la pression artérielle par le patient », texte à paraître dans la Revue médicale de Liège.

n A. Persu, R. Fagard, P. De Corte et al., « Du bon usage de l’automesure tension-nelle. Document de consensus », Louvain Médical, 2008 ; 127, 8 : 305-309.

Aujourd’hui, un consensus se dégage clairement pour la promotion de l’automesure de la tension, en complément de l’examen réalisé par le médecin. Quel autotensiomètre conseiller ? De nombreux appareils mis sur le marché n’offrent pas une précision suffisante. Il est essentiel de choisir un autotensiomètre validé et de le faire contrôler régulièrement. Pour la fiabilité des mesures et la préci-sion de l’interprétation, conseillez de préférence un appareil per-mettant la mesure au bras, et non au poignet. Une liste d’appareils validés est disponible sur les trois sites internet suivants :

n www.automesure.com/Pages/tensiometre.htm

n www.bhsoc.org/blood_pressure_list.stm

n www.dableducational.org

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« Normale », la douleur ressentie après une intervention chirurgi-cale ? Pas selon le Pr. Jean Joris, anesthésiste au CHU de Liège. Ce spécialiste de l’analgésie post-opératoire, internationalement renom mé, contribue depuis une vingtaine d’années à l’améliora-tion de la prise en charge des pa-tients. A l’occasion de la journée médico-scientifique « Synthèse » organisée l’automne dernier, il a présenté au corps médical liégeois les nouvelles stratégies anal-gésiques nées d’une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques et pharma-cologiques de la douleur.

Hyperalgie et douleur chronique

« Une analgésie postopératoire efficace est importante à plusieurs titres, et pas seulement pour amé-liorer le confort du patient », ex-plique Jean Joris. « On sait depuis longtemps que la douleur contri-bue au stress chirurgical propre-ment dit, avec des répercussions hémodynamiques et respiratoires. On sait moins que des mécanismes d’hyperalgie peuvent favoriser le passage à la chronicité des dou-leurs. Cette prise de conscience est très récente. » Toutes interven-tions chirurgicales confondues, ce sont 8 à 10 % des patients opérés qui se retrouvent aux prises avec des douleurs chroniques perdu-rant trois à six mois après l’opéra-tion. Ils représentent le tiers des patients suivis dans les centres de la douleur. En cause, une série de cercles vicieux liés aux mécanismes physiopathologiques de la douleur

Près d’un patient opéré sur dix souffre d’une douleur chronique consé­

cutive à l’intervention chirurgicale. Plusieurs modalités de prise en charge

sont mises au point au CHU de Liège pour prévenir ce phénomène de

« chronicisation » et optimiser la gestion de la douleur postopératoire.

postopéra toire, mais également, dans certains cas, une utilisation excessive des morphiniques.

Au cours des dix dernières années, on s’est en effet rendu compte que l’administration plus généreuse et mieux adaptée des morphini-ques, quoique efficace, présentait des limites importantes. D’abord, les morphiniques se sont avérés moins actifs pour soulager les douleurs déclenchées par la mo-bilisation de la zone opérée, en raison de mécanismes différents impliqués en condition statique et en condition dynamique. Ces mo-lécules sont donc peu adaptées pour favoriser une récupération rapide. Ensuite, les morphiniques amplifient le phénomène d’hype-rexcitabilité spinale responsable de l’hyper algie. Non seulement les sensations douloureuses sont ressenties comme plus doulou-reuses encore, mais les récepteurs excités répondent également à des stimulations en principe non douloureuses. Ces phénomènes d’emballement font le lit des processus induisant le passage à la chronicité des douleurs. Enfin, mais cela n’est pas encore démon-tré scientifiquement, les morphi-niques pourraient perturber la fonction immunitaire, ce qui est préoccupant en cas de chirurgie oncologique, notamment.

Analgésie balancée

Ces « nouveaux » effets secon-daires des morphiniques, venant s’ajouter aux effets décrits depuis plus longtemps (dépression respi-ratoire, nausées, vomissements, iléus), poussent les anesthésistes

à limiter l’usage de ces molécules en les combinant avec d’autres analgésiques comme le paracé-tamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. C’est le concept de l’analgésie balancée qui, avec le recours aux analgésies loco-régionales, offre les conditions optimales pour accélérer la récu-pération fonctionnelle et raccour-cir la durée d’hospitalisation. A cette approche vient aujourd’hui s’ajouter l’administration dès la période peropératoire de diffé-rentes molécules destinées à at-ténuer, voire prévenir, l’hyperal-gie : la kétamine, la clonidine, la lidocaïne par voie intraveineuse, la gabapentine et la prégabaline (toutes deux initialement utilisées comme anti-épileptiques). La lido-caïne, notamment, a fait l’objet de nombreux travaux au CHU de Liège, où elle est incluse depuis plusieurs années dans les protoco-les de chirurgie abdominale. Des études sont également en cours sur l’influence positive de l’hyp-nosédation dans la prévention de l’hyperalgie.

« Les morphiniques ne constituent plus la base de l’analgésie posto-pératoire, mais deviennent des analgésiques de secours », conclut Jean Joris. « D’autres stratégies ont fait leurs preuves pour une anal-gésie de qualité, apte tant à pré-venir l’hyperalgie qu’à accélérer la récupération fonctionnelle. »

A liren S. Lauwick, A. Kaba, J. Joris, « Ho-

rizons nouveaux pour l’analgésie postopératoire », Revue médicale de Liège, 2008 ; 63 : Synthèse 2008 : 2-9.

Pr. J. Joris

Chef de service as-socié en anesthésie-réanimation

04 366 71 80jean.joris @chu.ulg.ac.be

Une analgésie toujours plus efficace

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Adénomes hypophysaires, épidémiologie et génétique

Il était une fois un endocrinologue qui un beau matin, sur le chemin du travail, se mit à penser aux pa-tients habitant à proximité de son village. Ici, un géant acromégale, là une dame atteinte d’un Cushing, un peu plus loin une autre souffrant d’un prolactinome. A sa grande surprise, il compta pas moins de 12 personnes souffrant d’une forme d’adénome hypophysaire. Intrigué par ce nombre bien plus élevé que les statistiques le laissaient enten-dre, le Pr. Albert Beckers entreprit dès son arrivée à l’hôpital de com-pulser ses dossiers et ajouta à sa liste trois autres cas. La verdoyante vallée entre Soiron et Nessonvaux semblait abriter un nombre record d’adénomes hypophysaires.

Pour en avoir le cœur net, l’endo-crinologue sollicita ses confrères généralistes afin de vérifier si la maladie n’avait pas atteint d’autres personnes encore. Les résultats de cette étude eurent un retentisse-ment énorme. Avec 16 cas dans la région de Soiron, 27 dans la région d’Oupeye et 25 à Ans, soit un cas pour mille habitants, il fallut se rendre à l’évidence : la prévalence des adénomes hypophysaires en région liégeoise semblait cinq fois plus élevée qu’ailleurs.

Soucieux de comprendre le mal à l’œuvre dans sa vallée natale, Albert Beckers décida d’élargir ses investigations en collaboration avec plusieurs centres européens. Il découvrit que les données épi-démiologiques liégeoises concor-daient avec celles des autres régions du monde. Ouf, la « vallée des adé-nomes », comme on commençait à l’appeler dans les congrès d’en-

Un géant, une vallée apparemment frappée d’une malédiction et une fin

heureuse : la recherche médicale réunit parfois tous les ingrédients du

conte de fées. Ou quand la curiosité d’un chercheur l’amène à démasquer

la prévalence réelle des adénomes hypophysaire à travers le monde.

docrinologie, n’était pas frappée d’une malédiction, mais tout sim-plement le point de départ d’une meilleure appréciation de la préva-lence réelle de la maladie à travers le monde.

Passionné par le sujet, l’endocri-nologue fit une autre découverte d’ampleur internationale : il iden-tifia une quinzaine de familles liégeoises atteintes d’une variante encore inconnue d’adénome hy-pophysaire familial, qu’il nomma « FIPA » (Familial Isolated Pituitary Adenomas). Il étudia les données cliniques de toutes ces familles, ainsi que celles d’autres familles belges, hollandaises, françaises, ita-liennes, argentines et brésiliennes. En juin 2006, il détailla cette nou-velle maladie dans un article publié dans la « bible » des endocrinolo-gues, The Journal of Clinical Endo-crinology & Metabolism. Au même moment, des chercheurs finlandais décrivirent trois mutations du gène AIP dans quelques cas d’acroméga-lie familiale. Notre endocrinologue entama illico une étude européen-ne encore plus vaste, en collabo-

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Pr. A. Beckers

Chef du service d’endocrinologie

04 366 70 83albert.beckers @chu.ulg.ac.be

ration avec 34 centres de 9 pays différents, afin d’identifier chez 73 familles « FIPA » (156 patients) les mutations du gène récemment mis en cause. Quelques mois plus tard, l’équipe liégeoise signa un nou-vel article décrivant une dizaine de mutations et démontrant que lorsque le gène AIP est muté, les adénomes surviennent beaucoup plus tôt (25 ans vs 38 ans) et sont beaucoup plus agressifs (24 mm vs 14 mm de diamètre).

Albert Beckers et ses collaborateurs poursuivirent assidûment leurs tra-vaux*. Pour paraphraser la formule consacrée, ils furent invités à pré-senter leurs découvertes dans le monde entier, publièrent de nom-breux articles et reçurent plusieurs prix prestigieux.

* Ils étudient actuellement les muta-tions du gène AIP, cherchant notam-ment à établir l’utilité de leur dépistage chez les patients jeunes avec une grosse tumeur, ils analysent les adénomes hy-pophysaires sporadiques et recherchent avec l’aide de Michel Georges, éminent généticien, quels autres gènes pour-raient être impliqués dans les FIPA.

En plus de provoquer une altération notable de la qualité de vie, les adénomes hypophy-saires présentant des signes cliniques raccour-cissent l’espérance de vie de plusieurs années. Détectés précocement, ils répondent bien aux traitements médicamenteux ou chirurgicaux. « Les adénomes hypophysaires sont encore largement sous-diagnostiqués », déclare le Pr. Albert Beckers, chef du service d’endocri-nologie du CHU de Liège. « Leur prévalence réelle est sans doute de 1 sur 600. J’estime que chaque médecin traitant compte probable-ment entre un et cinq cas dans sa patientèle. »