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à la société cantonale de SSR idée suisse ROMANDE de votre canton! La musique suisse à la Radio Suisse Romande? Visiblement, le sujet intéresse. Lors du Conseil des pro- grammes du 28 avril dernier,Thierry Catherine, chargé de projets à la Direction des programmes, est venu expliquer aux délégués des cantons romands la réflexion actuellement en cours à la RSR, en étroite collaboration avec les milieux musicaux suisses. Et prouver par des chiffres que les artistes de ce pays ont droit de cité à la RSR. En mai, la SRT Vaud a elle aussi mis ce thème à l’ordre du jour de son assemblée annuelle. Avec des intervenants de plusieurs tendances musicales, le débat a rapidement été animé, chacun défendant sa partie avec opiniâtreté. Le dialogue a été franc, sincère, et Pascal Crittin, directeur d’Espace 2, et Thierry Catherine, invités de la soirée, ont écouté avec attention les revendi- cations des uns et des autres. S’ils n’ont fait aucune promesse ce soir-là, ils ont assuré l’assemblée de leur intérêt pour les attentes tant du public que des inter- prètes. Mais contenter tout le monde n’est guère possible, tant les avis diver- gent sur le sujet. Alors, y a-t-il place pour toutes les musiques à la RSR ? La réponse est certainement dans la diversité des chaînes, qui devrait per- mettre d’offrir des programmes éclectiques à souhait. Mais l’auditeur doit peut-être faire lui aussi preuve d’un peu plus de toléran- ce. Écouter – et accepter – des musiques de tous horizons, c’est aussi former son oreille à d’autres harmonies, d’autres couleurs musicales. Et c’est également se donner les moyens de reconnaître et d’apprécier à leur juste valeur les compositeurs et interprètes suisses. Arlette Roberti Édito Médiascope d Conseil des programmes f Mais il a aussi été dit que… Infos-régions G La musique suisse à la RSR (SRT-VD) J Jazz à l'AUDIORAMA 1@ Gérard Tschopp à la SRT-VS Pleins feux 1# Quelles émissions sur le cinéma ? 1$ À la manière de Arte : Thema virtuel 1) Assemblée de la SRT-BE 1% Télé-poubelle 1^ La Schubertiade à Martigny Berne, Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Vaud, Valais Sociétés régionales de SRG SSR idée suisse Isabelle Binggeli À découper et à renvoyer à la SRT de votre canton (voir au verso)

M.DIATIC MeP n.83 corrig. - RTSR · 2016-04-21 · Pour participer aux émissions RSR — LA PREMIÈRE Le Kiosque à MusiqueS Entrée libre. En direct de 11 heures à 12h30. Prochains

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à la société cantonalede SSR idée suisse ROMANDE

de votre canton!

La musique suisse à la Radio Suisse Romande? Visiblement, le sujet intéresse. Lors du Conseil des pro-grammes du 28 avril dernier, Thierry Catherine, chargé de projets à la Direction des programmes, estvenu expliquer aux délégués des cantons romands la réflexion actuellement en cours à la RSR,en étroite collaboration avec les milieux musicaux suisses. Et prouver par des chiffres que lesartistes de ce pays ont droit de cité à la RSR.

En mai, la SRT Vaud a elle aussi mis ce thème à l’ordre du jour de son assemblée annuelle.Avec des intervenants de plusieurs tendances musicales, le débat a rapidement été animé,chacun défendant sa partie avec opiniâtreté. Le dialogue a été franc, sincère, et Pascal

Crittin, directeur d’Espace 2, et Thierry Catherine, invitésde la soirée, ont écouté avec attention les revendi-

cations des uns et des autres.

S’ils n’ont fait aucune promesse ce soir-là, ilsont assuré l’assemblée de leur intérêt pour

les attentes tant du public que des inter-prètes. Mais contenter tout le monde

n’est guère possible, tant les avis diver-gent sur le sujet. Alors, y a-t-il placepour toutes les musiques à la RSR ? Laréponse est certainement dans ladiversité des chaînes, qui devrait per-mettre d’offrir des programmeséclectiques à souhait.

Mais l’auditeur doit peut-être faire luiaussi preuve d’un peu plus de toléran-ce. Écouter – et accepter – des musiques

de tous horizons, c’est aussi formerson oreille à d’autres harmonies,d’autres couleurs musicales.

Et c’est également se donner les moyens dereconnaître et d’apprécier à leur juste valeur les

compositeurs et interprètes suisses.

Arlette Roberti ❚

ÉditoMédiascope

d Conseil des programmes

f Mais il a aussi été dit que…

Infos-régions

G La musique suisse à la RSR (SRT-VD)

J Jazz à l'AUDIORAMA

1@ Gérard Tschopp à la SRT-VS

Pleins feux

1# Quelles émissions sur le cinéma ?

1$ À la manière de Arte : Thema virtuel

1) Assemblée de la SRT-BE

1% Télé-poubelle

1^ La Schubertiade à Martigny

Berne, Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Vaud, Valais Sociétés régionales de SRG SSR idée suisse

Isabelle Binggeli À découper et à renvoyer à la SRT de votre canton (voir au verso)

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� Pour participeraux émissions

RSR — LA PREMIÈRELe Kiosque à MusiqueS

Entrée libre. En direct de 11 heures à 12h30.Prochains rendez-vous :

05.07 Grimentz (VS)10e Fête champêtre

12.07 Lausanne (VD)50 ans de la Caserne des pompiers de Lausanne

19.07 diffusion d’un enregistrement réalisé le24 mai à Bellinzone (Bicentenaire du Tessin)

26.07 Val d’Onsernone (TI) (direct)

02.08 diffusion d’un enregistrement réalisé le14 juin à Coire (Bicentenaire des Grisons)

09.08 Neuchâtel (NE) (direct)10e Festival choral international

16.08 Altdorf (UR) (direct)Alpentöne

23.08 Fribourg (FR) (direct)Rencontres de folklore internationales

30.08 Martigny (VS) (direct)Prélude à la Schubertiade d’Espace 2

TSRLa Poule aux œufs d’orLes personnes qui souhaitent assister à l’enregistrement de l’émission, animéepar Jean-Marc Richard, peuvent s’adresser directement à la Loterie Romande, au021 348 13 13([email protected]).

Les enregistrements ont lieu de 9h45 à 12h00ou de 13h45 à 16h00, à la TSR à Genève,un mercredi sur deux.

À découper et à renvoyer à la SRT de votre canton (voir au verso)

� Sociétés Romandesde Radioet Télévision (SRT)SRT BERNE(SSR idée suisse BERNE)M. Jürg GERBERRte de Reuchenette 65Case postale 620 — 2501 BienneTél. 032 — 341 26 15Fax 032 — 342 75 [email protected]

SRT FRIBOURG(SSR idée suisse FRIBOURG)M. Raphaël FESSLERRue Marcello 12Case postale 319 — 1701 FribourgTél. 026 — 322 43 08Fax 026 — 322 72 [email protected]

SRT GENÈVE(SSR idée suisse GENÈVE)M. Jean-Bernard BUSSETCh. Antoine-Verchère 6Case postale 296 — 1217 MeyrinTél. 079 — 250 56 [email protected]

SRT JURA(SSR idée suisse JURA)Christophe RIATCase postale 948 — 2800 Delémont 1

SRT NEUCHÂTEL(SSR idée suisse NEUCHÂTEL)M. Yadolah DODGERue de l’Observatoire 302000 NeuchâtelTél. 032 — 753 49 [email protected]

SRT VALAIS(SSR idée suisse VALAIS)M. Jean-Dominique CIPOLLACase postale 183 — 1920 MartignyTél. 027 — 722 64 24Fax 027 — 722 58 48cipolla. [email protected]

SRT VAUD(SSR idée suisse VAUD)M. Jean-Jacques SAHLILes Tigneuses — 1148 L’IsleTél. 021 — 864 53 [email protected]

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À envoyer à la SRT de votre canton

Je souhaite adhérer à la SRT de mon canton et vous prie de bien vouloir m’adresser les conditions de participation qui mepermettront, notamment, de recevoir régulièrement le Médiatic (cotisation annuelle de fr. 10.- à fr. 20.- selon le canton).

Nom

Prénom

Adresse complète

Date Signature

C

Berne, Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Vaud, Valais Sociétés régionales de SRG SSR idée suisse

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Conseildes programmes

Méd

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Cédric Herbez a accompagné le projetTSR Dialogue depuis ses débuts. Cetteémission a remplacé Zoom Avant, etoffre au téléspectateur l’occasion defaire connaître son avis sur l’ensembledes émissions de la TSR. Courrier pos-tal et e-mails sont utilisés pour endéfinir le contenu. Mais les respon-sables s’inspirent aussi des articlesparus dans la presse écrite, des rap-ports des téléphonistes, aux premièresloges pour entendre les remarques oules réclamations, ou encore des mes-sages laissés sur le répondeur del’émission. Mais quels sont les critèresde sélection pour un sujet traité? Biensûr, une avalanche de réactions estune indication majeure pour choisirun thème, lequel peut revenir plu-sieurs fois par an à l’antenne, selonson importance. Il y aura lieu alors detrouver un axe différent pour en parlerune seconde fois, tâche à laquelle

s’attache une petite équipe de quatrepersonnes. Avec un assistant de réali-sation, Iris Jimenez présente TSRDialogue, alors que Fred Bernard estchargé des reportages et interviews etque Cédric Herbez en assure la pro-duction. Mais il est évident qu’il peuty avoir quelquefois une seuleremarque ou question d’un téléspec-tateur pour déclencher un reportageet apporter une réponse. De l’avis deCédric Herbez, pourtant, le rythmehebdomadaire est peut-être un peutrop rapide pour pouvoir garantir àchaque fois l’originalité des questionset trouver des sujets inédits et d’inté-rêt général. Mais en aucun cas la TSRne "fabriquera" elle-même des ques-tions pour y répondre, cette façon defaire étant contraire à l’éthique,comme l’a relevé Yves Ménestrier.Auxtéléspectateurs donc de poser lesbonnes questions pour susciter des

reportages accrocheurs et, c’est le casde le dire, de nourrir le dialogue.

Dans l’ensemble, l’émission séduit etson heure de programmation, justeavec le 19:30 paraît être la bonne. Unrythme rapide, une excellente miseen images des propos des invités,telles sont les qualités relevées parles membres du Conseil des pro-grammes. Même si parfois l’émission— bien qu’acceptant les questionsdérangeantes — répond sans donnerun éclairage précis, noyant un peu lesujet dans une masse d’informations,pas toujours en rapport avec la ques-tion. Ce fut le cas notamment lors-qu’un téléspectateur réclamait plusde musique populaire ou folkloriqueà l’antenne et que l’on a alors évo-qué Vidéomachine ou Faxculture,deux émissions bien éloignées dessonorités traditionnelles demandées.

Dans sa séance du 28 avril 2003, le Conseil des programmes s’est penché à la fois surTSR Dialogue et la problématique de la diffusion de la musique suisse à la Radio Suisse Romande.Deux sujets qui ont animé la discussion, en présence d’Yves Ménestrier et Cédric Herbezpour la TSR, d’Isabelle Binggeli et Thierry Catherine pour la RSR.

Yann Gessler, président du Conseil des programmes, entre Isabelle Binggeli (directrice des programmes à la RSR)et Yves Ménestrier (nouveau directeur "Programmation et services du programme" à la TSR)

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Médiatic numéro 83 • juin 2003

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À certains qui souhaiteraient voir uneémission calquée sur celle duMédiateur de France 2, il est réponduqu’il ne s’agit pas du même genred’émission, celle de nos voisins fran-çais prenant plutôt la forme d’undébat d’idées, alors que la TSR veutsimplement instaurer un dialogue avecle public. Mais chaque départementest invité à répondre directement àtout courrier des téléspectateurs, TSRDialogue n’apportant pas une réponseimmédiate, comme c’est le cas auConseil des programmes lors deséchanges avec les professionnels.

Musique suisseà la Radio SuisseRomandeY a-t-il trop ou trop peu de musiquesuisse à la Radio Suisse Romande? Lesujet est d’actualité, puisqu’il était àl’ordre du jour du Conseil des pro-grammes, mais aussi à celui de l’as-semblée générale de la SRT Vaud (voirpages 6-8). Thierry Catherine a long-temps été responsable de la program-mation à Couleur 3. Aujourd’hui, etdepuis deux ans, il est chargé de pro-jets à la Direction des programmes dela RSR et s’occupe en particulier de lam u s i q u esuisse.

Il y a quelque temps, un mouvementparti de Suisse allemande, s’est penchésur la diffusion de musique helvétiquesur les ondes. La RSR a elle aussi étéinterrogée sur son approche de toutesles musiques du pays et un état deslieux a été fait en juin 2002 et enmars 2003. Une collaboration s’est ins-taurée avec les principaux respon-sables, à divers titres, des institutionset autres organismes musicaux.

Contrairement à ce que pourrait croirel’auditeur, la musique suisse est bienprésente à la RSR.Tous les styles y sontprésents, que ce soit le folklore, le rock,la musique classique ou sacrée, lachanson de variété et bien d’autresencore. Certains rendez-vous sontincontournables, bien définis dans leurprogrammation. C’est le cas du Kiosqueà MusiqueS ou de La Soupe est pleine,pour n’en citer que deux. Dans le pre-mier, on sait que l’on y trouvera desensembles de chez nous, chorales, fan-fares ou orchestres champêtres, dans lesecond, c’est la découverte de nou-veaux artistes, qui font parfois même làleur première radio. Mais en s’associantaux festivals, à la Schubertiade, auxNouvelles Scènes, et bien d’autresmanifestations musicales partout enSuisse romande, la RSR choisit de sou-tenir des artistes suisses. L’émissionphare est peut-être d’ailleurs RadioParadiso qui offre régulièrement untremplin aux chanteurs et musicienshelvétiques.

Lors des mesures faites en juin 2002,la moyenne était de 10 % de musiquesuisse pour l’ensemble des quatrechaînes de service public, ce qui n’estpas rien. À l’époque, Couleur 3 a déci-dé de faire un effort et actuellement

elle arrive à 9 % de musique suis-se diffusée dans ses pro-

grammes.Car, outre les émissions

spécifiquement musicales,la musique est partout :dans les journaux d’in-formation, les annoncesde concerts, en illustra-tion des thèmes traités,etc. Il est tout aussi évi-dent que la RSR ne peut

pas se couper des musiques du mondeet qu’il serait impensable qu’elle nediffuse aucune musique anglophone,par exemple.

Si le mouvement développé en Suisseallemande demandait 20 % de musiquesuisse, il n’en va pas de même de ce côtéde la Sarine.L’introduction de quotas pourrait toutaussi bien être une contrainte impos-sible à respecter, parce que le réser-voir des artistes suisses n’est pas siimportant qu’on veut bien le dire etqu’il pourrait y avoir un problème derenouvellement pour les diffuseurs.Mais ce qui est positif dans cette nou-velle démarche de la RSR, c’est la col-laboration récemment établie avec laFondation romande pour la chanson etles musiques actuelles, la Suisa ouSwiss music export, qui permet deregrouper à bon escient les forces deceux qui diffusent la musique et deceux qui la font, avec un regard aigusur les nouveautés et les artistes àdécouvrir. Une concertation avec lesmilieux concernés encore plus déve-loppée ne peut être que le garantd’une musique suisse de qualité, quel-le que soit sa tendance. Alors, peut-être chacun y trouvera-t-il "la"musique qu’il réclame, et la RSR sera levrai partenaire des artistes de ce pays.

Arlette Roberti ❚

Conseildes programmes

Méd

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Médiatic numéro 83 • juin 2003

Cédric Herbez, chef d’antenne de la TSR

Thierry Catherine, chargé de projets à la direction des programmes RSR

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➔ l’on redemandait volontiers une émission comme celle consacrée à Prévert et au Théâtre des Osses dans Mordicus, qui a plupar la qualité des propos tenuset l’importance donnée au verbe

➔ La Vie est belle est appréciéepar certains pour son climatparticulier et le choixdes musiques en rapport avecles films présentés. Pour d’autres,les dialogues et les musiques nepassent pas bien à l’antenne,alors que d’autres se demandent,eux, si l’heure de diffusion,le dimanche matin à 10h00,est bien choisie

➔ l’émission quotidienne desDicodeurs récolte des avis trèspartagés chez les auditeurs,agacés ou ravis de l’ambiance quis’en dégage et des galéjades des participants. Mais n’y aurait-il paslieu, par contre, de profiter decette émission régionalepour diffuser un artiste local ?

➔ en donnant carte blanche àAlain Morisod pour ses Coups decœur, la TSR prend le risque de n’yvoir figurer que les musiques qu’ilaime. Mais c’est à la basele mandat qui lui a été donné,car c’est "son" émission, même sicela n’empêche pas la TSR d’avoird’autres artistes dans d’autresémissions

➔ les avis divergent en ce quiconcerne Intime conviction.Malgré une fiction assez réaliste,des interviews intéressantes et unDominique Warluzel ne monopolisantpas la parole, donc plutôt agréable

et modéré, le mélange réalité etfiction n’est pas crédible.Les délibérations manquent derythmes, sont trop longues et lacomposition du jury ne correspondpas à la réalité

➔ la série Paul et Virginie n’est pasreprésentative de l’identité romande,mais plutôt américaine.Pourtant, son taux d’écoute estbon, avoisinant 27 à 28 % et ellepermet à de nouveaux auteurs dese familiariser avec l’écrituretélévisuelle, particulière et difficile.Le débat s’engage sur la nécessitéde créer des sitcoms, une formulequi ne correspond pas forcément àla mentalité romande. Pourtant,Bigoudi a été un succès et s’il n’ya plus de fiction, il n’y aura àterme plus de cinéma suissenon plus

➔ si l’on apprécie à sa juste valeur larediffusion de Zig Zag Café lesamedi et Pardonnez-moi ledimanche matin, il n’en va pas demême de C’est mon choix,particulièrement omniprésent lesamedi. Et puisque l’on fait desefforts notoires pour couvrirl’actualité régionale, pourquoi nepas rediffuser le 19:00des régions?

➔ l’excès d’information sur le mêmesujet — la guerre en Irak — au

moisd’avril, et ceci tant pour la RSRque pour la TSR, avait conduitl’auditeur et le téléspectateur àdéconnecter. Si Isabelle Binggelisignale que la RSR a rapidementrediversifié son information, YvesMénestrier rappelle que le public

quittait la TSR en force à 20h00pour aller sur les chaînesfrançaises. Certains, par contre, ontvécu ces jours comme un momentessentiel de l’histoire, comparantavec intérêt les diverses formes detraitement de l’actualité, selon lessensibilités de chacun. De plus, laguerre étant annoncée depuislongtemps, les médias étaientprêts et les informations forcémentabondantes

A R ❚

Conseildes programmes

J O U R N A L D E S A U D I T E U R S E T T É L É S P E C T A T E U R S R O M A N D S D E L ’ A U D I O V I S U E L D E S E R V I C E P U B L I C

Mais il a aussi été dit que…

�Quel estvotre avis?Conseil des programmesdu 30 juin prochain :- La violenceà la télévision,- Histoire vivante àla RSR et à la TSR.

Vos avis sontà adresser à :Radio TélévisionSuisse Romande

MédiaticAvenue du Temple 40case postale 781010 Lausanne 10Fax 021 318 19 76e-mail [email protected]

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Jeune, dynamique et à l’aise, PascalCrittin a dans un premier temps pré-senté Espace 2, la chaîne dite culturel-le, à l’assemblée. Ici, pas de problèmepour la diffusion de la musique,puisque c’est son mandat principal.À sa tête depuis un an, son directeurappartient également au sérail, puis-qu’il est à la fois compositeur et chefde chœur, activités annexes qui nepeuvent que le rendre sensible à laprésence de la musique suisse sur lesondes. Il a rappelé que toutes lesmusiques, du classique aux rythmesde jazz, des sonorités du Moyen Âge àla World Music, ont leur place surEspace 2. Mais on y trouve aussid’autres formes d’expression de la cul-ture, comme la littérature ou la socio-logie, ce qui permet à la chaîne d’offrirun autre regard sur le monde, essayerde prendre le temps, puisqu’ici onpeut en prendre un peu plusqu’ailleurs, "parce que je suis convain-cu que la culture donne un sens à mavie d’homme", comme l’a relevéPascal Crittin en détaillant le program-me. Il y a donc un certain nombred’émissions musicales, qui jalonnentla semaine de l’auditeur, commeRécitals, diffusant de la musique de

chambre le mardi soir, des enregistre-ments de l’Orchestre de la SuisseRomande le mercredi, l’Orchestre dechambre de Lausanne majoritaire-ment diffusé à l’enseigne de DaCamera le vendredi soir, sans oublierles Heures musicales du dimanche enfin d’après-midi, au cours desquellesla RSR va à la rencontre des organisa-teurs de concerts ou encore la Tribunedes Jeunes Musiciens, véritable trem-plin offert aux jeunes interprètes,souvent lauréats de diversconcours et toujours de qualité. Lesamedi, de 16 heures à 18 heures,Espace 2 bat Pavillon Suisse, un titreévocateur des musiques et inter-prètes du pays qui ont ici une tribunepour s’exprimer au travers de leur art.Et Chant libre, qui depuis plusieursannées, accueille souvent desmusiciens de ce pays oud’ailleurs, chorales en tête.Mais la liste n’est pas exhaus-tive, et l’on doit encore ajou-ter, par exemple, le jazz,l’opéra avec le ThéâtreMunicipal de Lausanne oule Grand Théâtre de Genève,et Nota Bene, un magazinequi développe et

présente la culture actuelle enRomandie, avec toutes ses facettes, lamusique, le théâtre, la littérature, etc.La production musicale est aussi unélément important pour la chaîneculturelle. Plus de 200 concerts sont

enregis-

La musique suisseà la RSR

Infos

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G

Médiatic numéro 83 • juin 2003

Débat animé à la SRT Vaud

Pascal Crittin, directeur d’Espace 2, et Thierry Catherine, chargé de projets à la Directiondes programmes de la RSR, étaient les invités de la SRT Vaud, lors de son assemblée annuelle,le 14 mai dernier à Lausanne. À l’ordre du jour, un débat sur le thème de "La musique suisse à laRadio Suisse Romande". Un sujet très animé. défendu entre autres par Michel Hosttetler,compositeur notamment de la dernière Fête des Vignerons, Alain Perreten, musicien et secrétaireromand de l’Association suisse des musiques (ASM), François Allaz, professeur de guitare àl’EJMA (École de Jazz et des musiques actuelles) à Lausanne et ancien accompagnateur de PascalAuberson, et Françoise Frelat, artiste et chanteuse professionnelle. Autant de parcours différentset d’avis divers sur la présence de la musique à la RSR et l’accueil fait aux interprètes.Avec des prises de positions qui ont permis de nourrir le dialogue, en faisant entendre dessensibilités parfois très éloignées les unes des autres.

Michel Hostettler

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trés chaque année et un grand sou-tien est apporté aux festivals, que cesoit le Festival de musique sacrée deFribourg, tous les deux ans, ou Notesd’Équinoxe, par exemple, qui a vu lejour à Delémont. Sans oublier laSchubertiade qui, cette année, seravalaisanne, du 5 au 6 septembre àMartigny.La musique contemporaine est égale-ment de mise, avec le lancement d’unFestival de musique contemporaine,en 2005 à La Chaux-de-Fonds. Deplus, la RSR consacre chaque annéeplus de 60’000 francs à la création,en passant commande à des compo-siteurs et artistes suisses.

Quelle musiquesuisse à la RSR ?Thierry Catherine a été chargé par ledirecteur Gérard Tschopp de faire un"état des lieux" de la musique suisse àla RSR. Ceci afin de répondre auxreproches émanant de certains milieuxmusicaux. Chronomètre en main, tousles artistes suisses répondant aux cri-tères de sélection définis (interprètessuisses, compositeurs, solistes, etc.) ontété recensés.Au terme de l’exercice, réalisé durantune semaine entière, prise au hasard, ilressort que, en juin 2002, la RSR, touteschaînes confondues, offrait environ10 % de musique suisse à ses auditeurs."Le meilleur élève, si je puis dire, estincontestablement Espace 2, avec 15 à20 % de musique suisse, suivi de LaPremière, avec 10 %, Option Musique, 8à 10 % et Couleur 3, avec un petit 4 %",rappelle Thierry Catherine. "À partir delà, nous nous sommes demandés ce quel’on pourrait faire pour soutenir cesmusiciens. Au mois de novembre, nousavons engagé le dialogue avec lesmilieux concernés, pour voir comment

l’on pouvait aider la création musicalede ce pays et conserver notre ligne édi-toriale, notre autonomie garantie par laconcession". […] Mais ce n’est pas laRSR à elle seule qui résoudra le problè-me. Il faut une meilleure coordinationentre la radio, la télévision, les maisonsde disques, la presse, etc."

Mais les responsables ont bienconscience de leur rôle face à la créa-tion helvétique et romande et, en sefixant des objectifs logiques, ils s’enga-gent à accompagner les créateurs dansleur parcours, avant de refaire un bilan,peut-être dans deux ans et, alors, peut-être d’introduire les quotas demandéspar certains, tout en estimant que cen’est pas parce qu’il y aura cette obli-gation de diffuser de la musique suisseque le chemin sera facilité.

Les créateursont la paroleÉcouter les responsables de la RSR etles suivre dans leur réflexion n’estpas suffisant pour les personnesconcernées. Face à Pascal Crittin etThierry Catherine, elles ont eu la pos-sibilité de s’exprimer, toujours dansla volonté d’ouvrir un dialogue fruc-tueux. Tous les intervenants ont faitpart de leurs difficultés à avoir accèsà ce média pour se faire connaître, sefaire entendre. Françoise Frelat adétaillé ce qui pourrait s’intituler "leparcours du combattant". Lorsqu’unartiste de variété, sous nos latitudes,sort un disque, il ne reste quequelques semaines sous le feu desprojecteurs. Interviews, passages àl’antenne ne durent que le temps dela nouveauté. Puis, le soufflé retom-bé, il n’y a presque plus de possibili-té d’accéder à l’antenne, même parenregistrement interposé.

Cette "confidentialité artistique"même les plus connus de nos chan-teurs romands la déplore, à l’instarde Michel Bühler qui se plaint,comme d’autres, de ne "pas être dansla cible", sans réussir à en savoir assezpour mieux viser! Alors qu’il serait sisimple de passer ici où là un chanteurou un musicien suisse, à l’image de cequi se fait, peut-être, pour un JohnnyHallyday et sa "Marie", ou une BrigitteFontaine et ses "Zazous", que l’on aentendu récemment plusieurs foispar semaine, voire par jour sur lesondes de la Radio Suisse Romande !

Autre approche de la musique, mêmeproblème. Rebondissant sur les proposde Françoise Frelat, Michel Hostettler,compositeur et chef de chœurs, aprèsavoir surfé sur la vague de la notoriétélors de la dernière Fêtes des Vignerons,dont il a écrit une partie de la musique,est retombé rapidement dans l’anony-mat. "Parce qu’il n’a pas d’imprésario,le compositeur n’existe pas". Et de citeren exemple le disque de musique dechambre qu’il a réalisé à ses frais, il y asix ans, et qui n’a encore jamais passésur les ondes.

J O U R N A L D E S A U D I T E U R S E T T É L É S P E C T A T E U R S R O M A N D S D E L ’ A U D I O V I S U E L D E S E R V I C E P U B L I C

La musique suisseà la RSR

J O U R N A L D E S A U D I T E U R S E T T É L É S P E C T A T E U R S R O M A N D S D E L ’ A U D I O V I S U E L D E S E R V I C E P U B L I C

Sociétés régionales de SRG SSR idée suisse H

Françoise Frelat

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La musique suisseà la RSR

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I

François Allaz, musicien et ensei-gnant a lui mis l’accent sur le "com-plexe suisse" qui est une véritableréalité, une vraie plaie pour les musi-ciens. Il est très difficile d’entendre desartistes suisses, alors qu’il y a beau-coup d’artistes étrangers. Comme il estplus aisé d’être noir de peau et NewYorkais que suisse lorsque l’on cherchedu travail dans le monde du jazz, dit-ilen plaisantant. Par rapport à l’ensei-gnement, partout en Europe, il y abeaucoup d’écoles de jazz. Mais il estpénible de voir des gens formés pourêtre compétents, qui ne peuvent sefaire entendre, alors que ce qui marchedans le commerce, c’est par exempleStar Academy. "Une escroquerie abso-lue et scandaleuse qui laisse penserque l’on peut devenir chanteur profes-sionnel en trois mois et dont nousavons les retombées lorsque les ado-lescents nous disent : comment, cen’est pas possible? La chanson roman-de a de la peine à se vendre, ne serait-ce que de l’autre côté de la Sarine etréciproquement d’ailleurs. Il y a encorebeaucoup de travail à faire".

Alain Perreten a lui tout d’abordparlé de l’Association suisse desmusiques qu’il représente. Toutes lesformes de fanfares, harmonies etautres brass bands, soit un total de6’100 musiciens. Il a ensuite rompu unfer de lance demandant une meilleureprésence de la musique de cuivre àl’antenne, à n’importe quel momentde la journée. Il s’insurge contre ladénomination "populaire ou folklo-rique" qui accompagne généralementles productions chorales ou descuivres. Il déplore notamment l’absen-ce de la RSR dans certains concours etconcerts de qualité. Mais pourquoifaut-il, par contre, qu’elle soit présen-te, avec plusieurs chaînes, dans des

festivals comme celui de Cully? S’ilcomprend que le Kiosque à MusiqueSs’ouvre aux autres musiques, il sedemande pourquoi cette même ouver-ture ne serait pas aussi réservée auxensembles et compositeurs suisses.

Ces premières interrogations posées,le public a été invité à s’exprimer.L’une des questions portait sur le sortréservé aux milliers de disques quereçoit la radio chaque année. Est-ilpossible aux professionnels d’en-tendre l’ensemble de la production?Un souhait pourtant pour cette écou-te : que l’on ne se cantonne pas àl’écoute d’un seul titre, mais à l’entierde l’enregistrement si possible.

Dans La Soupe est pleine, l’invitémusique semble menacé de dispa-raître. Mais il est essentiel que cette"respiration" soit conservée, car elleest source de découvertes impossiblesailleurs. En ce qui concerne Le Kiosqueà MusiqueS, il arrive quelquefois quel’on ait des difficultés à trouver desensembles de cuivre d’accord de parti-ciper à l’émission, au contraire des cho-rales. Ceci dit, les musiques de cuivrede qualité devraient pouvoir prendreplace n’importe où dans le programme,comme l’a relevé Jean-Marc Richard,qui demande en plus aux responsablesdes fanfares et autres ensembles d’ins-truments à vent de lui "fournir" deuxsociétés par semaine pour faire undisque en fin d’année. Autre pointessentiel, la qualité des enregistre-ments, qui doit rester l’un des critèresprimordiaux pour "choisir" les disquesqui passeront à l’antenne.

Les musiques actuelles sont, elles,défendues par Couleur 3, qui lors desrelevés de mars 2003 a passé de 4 %à 9 %.

Dorénavant, la chaîne a décidé dediffuser au minimum un artiste suissetoutes les deux heures.

En conclusion, le sujet reste délicat etle débat n’a pas permis de mettretout le monde d’accord. Il y auralongtemps encore des personnespour défendre des musiques répartiesdans autant de chapelles que destyles. Mais, dans l’ensemble, chacuns’est dit intéressé par le dialogue ins-tauré. Les professionnels de la RSRparce qu’ils resteront à l’écoute desnouveautés et veilleront à respecterune vraie diversité dans les choixmusicaux, les acteurs de la scènemusicale suisse parce qu’ils saventque désormais leurs préoccupationssont reconnues. Mais il ressort aussiqu’il faudra maintenant traiter égale-ment de la musique suisse à laTélévision Suisse Romande, car lesmêmes problèmes, parfois encoreplus aigus, sont au coeur du médiatélévisuel.

Arlette Roberti ❚

SRT Vaud

Médiatic numéro 83 • juin 2003

Débat animé à la SRT Vaud

Alain Perreten

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Wallonie-Bruxelles,C’est Jazz à l’AUDIORAMA

Sociétés régionales de SRG SSR idée suisse J

En neuf tableaux, qui tous ont la particularité d’être pré-sentés dans des "malles-scénarios", ce qui leur permet devoyager sans problème, Wallonie-Bruxelles, c’est Jazz !est une exposition préparée par le Commissariat généralaux Relations internationales de la Communauté françai-se de Belgique. En faisant halte en Suisse, elle invite levisiteur à se pencher sur Adolphe Sax, inventeur du saxo-phone, sans lequel le jazz n’aurait pas tout à fait lesmêmes sonorités que celles qui ont fait son succès. À lasuite de l’invention de ce Wallon, moult artistes en ont faitleur instrument de prédilection, à l’instar de Bobby Jaspar,Jacques Pelzer, Steve Houben, Jacques Pirotton ou PierreVaiana, reconnus à l’échelon international.

Des chants et danses de l’ex-Congo belge, qui apportent unemusique syncopée, aux premiers maîtres que furent StanBrenders, Jean Omer ou Fud Candrix, de la vie quotidienne dujazz, avec ses festivals, maisons du jazz, lundis d’Hortense,Jazz rally et Brussels Jazz Manhattan, c’est toute l’efferves-

cence du jazz en Wallonie qui est ici évoquée.

L’un des plus grands,Django Reinhardt

Sait-on, par exemple, que Django Reinhardt a vu le jouren Wallonie? À ses côtés toute une pléiade de guita-ristes talentueux ont également leurs racines enBelgique, où le jazz a fait son apparition en 1920 àl’Alhambra de Bruxelles. Mais dès le milieu du19ème siècle, il se dessine déjà et son origineremonte certainement bien plus loin, avec le PèreLouis Hennepin, l’un des découvreurs du delta duMissippi, berceau du jazz. Lorsque ce style de

musique devient à la mode, les interprètes belgesont leur heure de gloire à Paris, jusqu’à un déclin

général durant les années 1965 à 1975. Dès 1977 pourtant, onnote une renaissance du genre et l’apparition d’un nouvel âged’or, le troisième, pour le jazz. Depuis une vingtaine d’années,Bruxelles et la Wallonie n’ont jamais connu une telle floraisonde jeunes talents, avec des instruments aussi variés que le saxo,la flûte, le piano, la basse, la trompette, le violon ou la guitare.

La Belgique a beaucoup de points communs avec la Suisse.Là encore, à travers le langage d’un genre de musique parti-culier, les amateurs de jazz trouveront de quoi faire des com-paraisons, en se laissant séduire par un style de musique quia depuis longtemps trouvé sa place à Montreux, à l’heure oùla Riviera vaudoise s’apprête à vivre un nouveau rendez-vousavec les grands du jazz, et que ceux-ci se produiront cetteannée dans une grande salle du Casino entièrement nouvel-le, avec vue imprenable sur le Léman, tout comme la salleSissi de l’AUDIORAMA où se déroule l’exposition!

AR ❚

Médiatic numéro 83 • juin 2003

La musique au cœur du musée de l’audiovisuel

J O U R N A L D E S A U D I T E U R S E T T É L É S P E C T A T E U R S R O M A N D S D E L ’ A U D I O V I S U E L D E S E R V I C E P U B L I C

Le jazz et Montreux, c’est une longue histoire d’amour. Grâce à Claude Nobs, la Riviera vaudoiseest connue loin à la ronde et son Festival de jazz a depuis longtemps pignon sur rue dans lemonde entier. Chaque été, la foule des grands jours investit aussi bien l’Auditorium Stravinskyque la grande salle du Casino ou les quais montreusiens et toute la région vit alors à l’heuredu jazz, entre rencontres d’artistes confirmés et découvertes de musiciens moins connus.Dans ce contexte musical, il était normal que l’AUDIORAMA, Musée national suissede l’audiovisuel à Territet se mette au diapason et accueille jusqu’au 31 juillet une expositionréservée au jazz, et à ses attaches belges, très importantes, en particulier.

Wallonie-Bruxelles,c’est Jazz !Une exposition à voir jusqu’au31 juillet à l’AUDIORAMA,Musée national suisse de l’audiovisuel,Avenue de Chillon 74,1820 Territet-Montreux.

Téléphone 021 963 22 33,site internet : audiorama. chOuvert du mardi au dimanche,de 13h00 à 18h00

Steve Houben, saxophoniste de renom

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SRT BerneInf

os-ré

gions

1)

Médiatic numéro 83 • juin 2003

Assemblée générale annuelle de la SRT Berne

C’est par une visite des studios

régionaux de la TSR à Moutier

qu’a débuté, le 7 mai dernier,

l’assemblée générale de la SRT

Berne. Un accueil chaleureux, des

explications fort intéressantes,

des liens qui se créent. Pour la

suite : une assemblée statutaire,

mais sur laquelle on sent planer

cet enthousiasme, ce dynamisme

d’un comité engagé à fond pour

la défense de notre radio et

notre télévision de service public

en même temps que les intérêts

des auditeurs et téléspectateurs

francophones du canton de

Berne. Avec en prime les paroles

d’encouragement du délégué

des autorités

prévôtoises.

Un vaste rayon

En l’absence de Pascal Bourquin, lesdélégués de la SRT Berne sont accueillisdans les studios de Jura région parOlivier Guerdat. L’antenne de la TSR àMoutier couvre un rayon très vaste : lecanton du Jura, le Jura bernois, la villede Bienne, la ville fédérale (pour lessujets locaux) et la rive nord du lac deBienne jusqu’à La Neuveville. Pour cela,une équipe de dix collaboratrices etcollaborateurs veille à la bonne marchedu bureau régional : cinq journalistes,deux monteurs, deux assistantes, et untechnicien en audiovisuel. Rappelonsque la centrale des émissions régio-nales vient d’être rapatriée deLausanne à Genève.Deux conférences téléphoniquesquotidiennes entre toutes lesrégions romandes et la centrale desémissions permettent de coordon-ner, sélectionner, trier, éliminer ouretenir les sujets proposés. À noterque le choix de ceux-ci est du ressortdes bureaux régionaux dans uneproportion d’environ 90 %.Les régions jouissent donc d’unegrande liberté et Olivier Guerdat ditn’avoir jamais ressenti de frustrationen ce domaine.

Pour la visite proprement dite, lesvisiteurs se sont séparés en deuxgroupes. Tous ont été admiratifsdevant les moyens techniquesprésentés, en particulier dans lasalle de montage où œuvraitprécisément Hervin Geney, pré-parant le duplex qui devaitavoir lieu un peu plus tardavec le maire de Moutier.À noter en passant que lesquestions ne sont pour ainsi

dire jamais soumises préalable-ment aux interlocuteurs. L’effet du

direct est ainsi préservé. La salle duson et la salle des archives ont toutesdeux fait grande impression sur lesmembres de la SRT Berne.

Au terme de la visite, le présidentJürg Gerber a vivement remercié lescollaboratrices et collaborateurs dubureau régional pour l’accueil trèschaleureux réservé à la SRT et a pro-fité de l’occasion pour réaffirmer lesoutien de la société cantonale. Onpeut dire qu’une collaboration inté-ressante est née ce jour-là à Moutier.

"Il est important que les collecti-vités publiques puissent comptersur les SRT"

C’est par cette affirmation fortencourageante qu’a ensuite débutél’assemblée générale statutaire.Prononcée par le représentant de laMunicipalité de Moutier, ChristianVaquin, lors de son allocution debienvenue, elle résonne d’autant plusfort dans le contexte de la plainteconjointe des autorités prévôtoisesd’une part et de la société des com-merçants d’autre part, contre unreportage récent de la TSR tronquépar une présentation sinistrée de larégion.On se souvient que ces plaignantsavaient été appuyés à juste titre parla SRT Berne et que le médiateur en aété saisi.

Olivier Guerdat, adjoint au bureau régional de Moutier, en discussion avec Jürg Gerber et Sylvain Astier.

Photo C. Landry

Christian Vaquinapporte à l’assembléeles salutationsde la commune de Moutier.Photo C. Landry

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SRT Berne

J O U R N A L D E S A U D I T E U R S E T T É L É S P E C T A T E U R S R O M A N D S D E L ’ A U D I O V I S U E L D E S E R V I C E P U B L I C

Sociétés régionales de SRG SSR idée suisse 1!

"Je considère que la SRT joue un rôleimportant", devait poursuivre ChristianVaquin, en se félicitant que la TSR aitchoisi Moutier pour y installer sonbureau régional."Mais rien n’est jamais définitivementacquis et il est nécessaire que la SRTappuie les autorités pour le maintiende cette structure en terre prévôtoise.Ceci est d’autant plus vrai qu’aucunetélévision locale ne s’implanterasemble-t-il dans cette région".

Jürg Gerber, président de la SRT Berne,est un président heureux. Même s’il nel’a pas dit de cette façon, cela a nette-ment transpiré à travers son rapportannuel qui multiplie les citations posi-tives des activités de la société durantl’année écoulée.

Les interventions de la SRT Berne auniveau de la RTSR ont été générale-ment reconnues et bien acceptées.Dès sa nomination au Conseil desprogrammes, Jürg Gerber s’est enga-gé à fond dans sa tâche. Il participed’ailleurs aux travaux de la commis-sion chargée d’établir un rapport surla violence à la télévision.

"Nous ne nous limitons pas à repré-senter notre région", affirmait JürgGerber. "Nous faisons partie d’unensemble et nous participons auxréflexions et aux discussions. Nosremarques portent sur la totalité desémissions et notre avis à Lausanne età Genève est entendu!"

Une premièrepour la TSR

C’est avec une fierté toute légitimeque, dans son rapport annuel, JürgGerber a signalé que, lors de la der-nière séance entre les représentantsde la RTSR et l’Exécutif cantonal, latotalité des conseillers d’État bernoisétaient présents à cette rencontre de

courtoisie et ont prouvé ainsi tout leurattachement à la Radio-TélévisionSuisse Romande. Un fait d’importancequi méritait d’être mentionné.

Nominations

Après la lecture et l’approbation descomptes, qui bouclent favorablementgrâce à l’augmentation du montantdes cotisations l’an dernier, et la pré-sentation d’un budget 2003 parfaite-ment équilibré, l’assemblée a prisconnaissance de la démission, pourraison de santé, de Denis Gigon,membre émérite du comité de la SRTBerne depuis sa fondation, et repré-sentant de l’État de Berne. le cantondésignera son successeur. Une vice-présidente a été désignée en la per-sonne de Lydia Flückiger, deMont-Soleil, permettant ainsi deconstituer un bureau, composé duprésident, de la vice-présidente, dusecrétaire et du trésorier.Lydia Flückiger n’entrera cependant enfonction, à sa deman-de, qu’à partir du1er octobre de cetteannée, mais siége-ra au Conseil desprogrammesen rempla-cement

de Francis Lötscher. S’agissant duposte de suppléant au Conseil desprogrammes, prévu statutairementdepuis peu par cette instance, il serapourvu par Pierre Lavanchy, de Berne.

Recrutement denouveaux membres :un exercice difficile

L’assemblée s’est terminée sur unconstat un peu moins réjouissant :l’érosion des membres n’est pascontenue, et l’on sait combien lerecrutement est difficile. Néanmoins,le comité ne désespère pas et, commel’a dit Jürg Gerber, des actions diversesrenforceront la présence de la SRTauprès des Jurassiens bernois et desfrancophones du reste du canton. Onaura donc l’occasion d’en reparler.

Claude Landry ❚SRT Berne

Hervin Geney :présentation d’un montage.

Photo C. Landry

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Gérard Tschoppen Valais

"Ce qui permet à ce pays de vivre, c’est la diversité et l’am-bition. En termes culturels et médiatiques, la Suisse, par rap-port à sa taille, vit au-dessus de ses moyens", constateGérard Tschopp, directeur de la Radio Suisse Romande, invi-té par la SRT Valais, le lundi 12 mai dernier à Sion. Il insistesur le mot suisse, omis par l’un de ses interlocuteurs, lors dela conférence-débat sur le thème La radio de service public,quel avenir? Le terme de "Romandie" a, pour lui, une nuan-ce "séparatiste". Corollaire de cette constatation, la RadioSuisse Romande qui s’adresse "à un public intelligent et exi-geant" a l’ambition d’être une radio globale malgré desmoyens limités, de proposer la diversité à l’intérieur de sesprogrammes grâce à la complémentarité des chaînes, etd’unir mission de service public avec succès.

Au top du hit parade,La ligne de cœurDéfi relevé : 60 % de parts de marché en Suisse romande. Lepublic apprécie particulièrement l’information : depuis sonextension au dimanche, l’audience de Forums a augmenté de40 %. Il aime l’humour : La Soupe est pleine, Les Dicodeurs,le duo Lapp et Simon. Il écoute volontiers les magazines et lesconcerts. En parts de marché, c’est La ligne de coeur qui a leplus de succès. "L’émission répond à un besoin. Ce qui en ditlong sur l’état de notre société". Alors que la radio était tra-ditionnellement un média du matin, écoutée aussi à midi et lesoir, les habitudes changent. Elle trouve aujourd’hui la nuit,"un public qui n’est pas mince". Les rediffusions des

meilleures émissions de la journée sont un succès.

Le projet RSR InfoÀ ses quatre programmes : La Première géné-raliste, Espace 2 qui, sous l’impulsion de sonnouveau directeur Pascal Crittin, entreprendde grands changements, Couleur 3 qualifiée"d’adolescent boutonneux, rebelle et quidonne du fil à retordre", Option Musiquequi verra la part de la musique suisse aug-menter et le rôle des animateurs renforcé, laRSR ajoute de nouvelles offres. Dès le1er septembre 2003, un service multimédia

établi en collaboration avec la TSR et SuisseInfo permettra de consulter les archives enligne. Et le grand projet RSR Info, le nom estencore provisoire, devra obtenir du Conseilfédéral une modification de la concessionpour devenir opérationnel. "C’est une offrede service public, proposée en collabora-tion avec les radios régionales et avec les

radios francophones publiques. Diffusée de manière mixte,une couverture FM et les émetteurs locaux, elle sera multi-média. La diffusion numérique, le DAB, est actuellement tropchère. Le coût de RSR Info, évalué à 10,7 millions, sera finan-cé à 70 % par le fonctionnement interne de la RSR".

La redevance,une situation kafkaïenne"Il n’y a eu, de la part de la RSR, aucune demande d’aug-mentation de la redevance", affirme Gérard Tschopp."C’est le Conseil fédéral qui, en janvier 2003, a décidé decompenser, en l’adaptant de 4 %, la perte due à la déci-sion politique d’exonérer les retraités AVS bénéficiant derentes complémentaires. Et la Confédération qui a sup-primé les 15 millions de subventions à Radio SuisseInternational, envisage une nouvelle augmentation de laredevance à laquelle nous sommes opposés. Nous noustrouvons dans une situation kafkaïenne".

RSR et radios régionales,une complémentarité naturelleAlors que François Dayer, rédacteur en chef du Nouvelliste,dénonce, provocateur, "la volonté évidente qu’a la RSR dedominer le marché", Gérard Tschopp relève le rôle joué,depuis six ans, par la Communauté radiophonique romande.Constituée par la RSR et par les radios régionales, "elleassure la diversité du paysage radiophonique en Suisseromande grâce à une complicité naturelle". Par contre, ledirecteur de la RSR dénonce la menace des réseaux étran-gers, tant les chaînes françaises, dont certaines sont en pertede vitesse, qu’américaines qui tentent de s’implanter. "Ellesn’offrent aucun programme spécifique pour la Suisse, maisbénéficient de lucarnes publicitaires. C’est une distorsiondes lois du marché."La révision de la loi sur la radio et latélévision, au lieu de remédier à cette situation, l’aggraveraencore. Les principales critiques portent notamment sur unchamp d’application incomplet, une perte d’autonomie dansles programmes à cause de contraintes normatives, unfinancement trop rigide qui limite le sponsoring à laradio et à la télévision, un schéma de fonctionnement"pernicieux" et la création d’une instance inadaptée, leBeirat. Face aux craintes et aux soucis suscités par ceprojet, le président de la SRT Valais, Jean-DominiqueCipolla, appelle les membres de la SRT Valais à sensibi-liser l’opinion publique et à renforcer le rôle fédérateurde la Radio Suisse Romande.

Françoise de Preux ❚SRT Valais

Infos

-régio

nsMédiatic numéro 83 • juin 2003

L’ambition globale de la radio de service public

Jean-Dominique Cipolla, président de la SRT Valais,

accueille le directeur de la RSR, Gérard Tschopp

à gauche

1@

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Quelles émissionssur le cinéma?

Un succès sur grand écran entraîne celui sur petit, puisexcellentes ventes de cassettes et désormais de DVD, par-fois même d’autres produits dérivés. Une bonne carrièreau cinéma réjouit donc les "financiers"! Mais il faut atti-rer d’emblée le public, sans attendre le souvent précieuxbouche-à-oreille. La grosse artillerie passe par la publicité(payante), la promotion (en principe gratuite) et l’infor-mation dans une première étape. La réflexion critiquepeut être importante, surtout pour les "petits" films, maisil faut alors savoir faire la "critique du critique"…

Comment le petit écran rend-il compte des films quand ilssortent d’abord sur le grand ? La publicité payante estgénéralement réservée aux puissants diffuseurs améri-cains. La promotion et un zeste d’information passent parles invitations de réalisateurs, d’acteurs dans les TJ oudans des émissions un peu plus pointues, sur la TSR, parexemple, Pardonnez-moi ou Faxculture.

Inexistante ou rare est la réflexion critique sur petit écran. Untéléspectateur qui choisit d’abord de voir un film en sallepour le revoir deux ans plus tard quand il passe sur petitécran apporte sa contribution au bon comportement de l’au-dimat moyen annuel. Mais il y a celui qui choisit de ne pasaller voir un film, donc en ce sens "mauvais" téléspectateur!Toute chaîne généraliste, commerciale ou de service publicentre autres, est sensible à l’audimat, plus qu’à la luciditéd’un téléspectateur qui fait des choix.Ainsi les émissions quifont place à la réflexion critique sur petit écran sont rares…

Il est donc bien lointain et oublié le temps de Spécial-Cinéma qui faisait place à une réflexion critique que l’onpouvait ne pas apprécier, mais qui avait le mérite d’exis-ter. Il y a un peu moins d’un an apparaissait, le jeudi soir,Cinémagie, tardivement, durant une vingtaine de minutes.Livrée clef en mains, l’émission semblait proche de l’ex-ploitation en salles. Quelques représentants de la jeunecritique romande étaient autorisés, en courtes phrases, àdire du bien ou du mal des films du jour. Cette forme sansgrand intérêt de télévision-clip a fait long feu…

Cinérapido

Depuis quelques mois est apparu Cinérapido, une produc-tion "externe" (sur TSR1, du lundi au vendredi, durantquatre minutes environ, désormais à 18h15 et non plus18h45 avec reprise en "compilation" durant une vingtai-ne de minutes sur TSR1 le samedi vers 11 h45 et sur TSR2le samedi vers 13h00 et le mercredi vers 11h40 —l’émission est ainsi bien "exposée", jusqu’à mi-juin).Durant ce court laps de temps, on y passe ces génériquesenvahissants bien "clipés", trois ou quatre extraits d’unseul film, souvent la bande de lancement qui n’a d’intérêtque publicitaire, ponctués de quelques interventions par-lées qui se poursuivent parfois durant des images du film.Iris Jimenez est chargée d’y mettre la sauce (la sienne ?écrite par la production ?). Voit-elle tous les films dont ellepapote ? Peut-être bien, mais est-ce nécessaire?

À dire vrai, Cinérapido innove, au moins au plan informa-tif. Évoque-t-on le Terminator 3 que la belle présentatriceapparaît cinq fois dans le même plan en robe blanche vir-ginale avant d’interroger des gens qui savent à quoi "car-bure Terminator"? La voici en soubrette qui fait un lit(Rendez-vous à Manhattan), ou portant chapeau et unifor-me napoléonien (Monsieur N…), en clown nez rouge(Effroyables Jardins). L’émission est ainsi mise au servicede l’ego d’une apprentie-vedette, ce qui, bien entendu, n’arien à voir avec une réflexion critique, à peine avec uneinformation sur le film. Mais la veut-on cette réflexion?

Si bien que Cinérapido revient à dire "courez voir ce film"(publicité) qui est une (par exemple) comédie avec X et Y(information et promotion) plutôt charmante et fort coû-teuse (amorce de réflexion). Il ne manque plus que d’yajouter un "j’aime" ou "j’aime pas", qui reste bien éloi-gné de la réflexion. "Rapido", oui, assurément ! "Ciné"?Non… On rencontre des critiques dans la presse écrite, àla radio, en tous cas pas ici…

Fyly ❚

1#

Pleins

feux

Médiatic numéro 83 • juin 2003

Iris Jimenez présente Cinerapido

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Un des sommets de l’offre télévisuel-le réside dans ces soirées spécialesconçues autour d’un thème, une spé-cialité d’Arte assurément, mais par-fois aussi des chaînes publiquesgénéralistes en mal d’ambition. Nousne nous arrêterons pas à des soiréesde votations ou d’élections. Avec dela fiction et de la documentation, ilest possible de "fabriquer" un Themaintéressant, tel ce Johnny Hallyday dela TSR le samedi 31 mai…

Autre moyen de se forger un Thema, lepitonnage à travers offres et écrans.Quelques lignes : "Vivian Dearing, 48ans, est docteur en philosophie et pro-fesseur de poésie. Lorsque le docteurKelekian, oncologue, lui annonce qu’el-le est atteinte d’un cancer des ovairesavec métastases, le monde de Vivians’écroule". Ce petit texte, trouvé dansun programme "vert" de la TSR, n’a pasconnu une bien large diffusion. Mêmeen cherchant bien : rien d’autre sur unfilm, présenté le 27 mai dernier (surTSR2), intitulé "Mon combat", scénariode Mike Nichols et Emma Thompson,réalisé par Nichols, rôle principal tenupar Emma Thompson, avec apparitiondu dramaturge Harold Pinter dans lerôle du père de Vivian — oui, mais cela,c’était dans le générique de fin! Un bonréalisateur, une grande actrice, un sujetrude, certes, solidement traité, avec luci-dité : je crois pouvoir affirmer tran-quillement que ce film passé à lasauvette sur TSR2 est un des meilleursvus ces derniers mois, avis personnel,certes, grand et petit écrans confondus.

Mon combat

Un cancer, souvent, demande desinterventions médicales brutales,comme une radiothérapie qui fait tom-ber les cheveux, modifiant radicale-ment l’aspect physique, signe visibled’un corps atteint dans sa profondeur.La maladie est donc bien présente,même sous foulard. Comment réagitune intellectuelle devant sa mort pro-chaine? Quel dialogue peut-elle avoiravec un médecin qui fut son élève enpoésie et qui la soigne? Ne serait-ellecomprise, dans son refus de soinsintensifs, que par une infirmière quifera respecter sa volonté? Une certai-ne superposition de souvenirs parfoislointains et de gestes du présent s’ins-crit assez bien dans la sensibilité dupersonnage principal qui reste uneintellectuelle d’une grande rigueur etd’une magnifique lucidité. Un trèsgrand téléfilm, qui aurait mérité d’êtremieux mis en évidence…

Les corps impatients

Mais le Thema ? Vient de sortir sur desécrans romands le premier film de XavierGionnoli, "Les corps impatients", qui n’apas trouvé son public; son sujet, il estvrai, n’a rien de séduisant! Charlotte(Laura Smet) subit des examens qui luiannoncent une mauvaise nouvelle : elleest atteinte d’un cancer. Son ami Paul(Nicolas Duchauvelle) la soutient. Maisces jeunes qui ne savent pas user de motspour exprimer leurs émotions devant lapeur de la mort, vrai sujet du film, adop-tent un étrange comportement.

Charlotte va pousser Paul dans les brasd’une cousine, Ninon, à se retrouver àtrois dans le même lit. Les corps impa-tients de mouvements, de sensualité,d’élans, prennent le dessus sur ces motsdifficiles à employer. Force étrange quece cinéma primitif, physique…

Son frère

Patrice Chéreau vient de présider le jurydu Festival de Cannes, qui a composé uncurieux palmarès, avec quatre films seu-lement pour sept récompenses, et pasceux qui étaient attendus! L’homme dethéâtre désormais attiré surtout par lecinéma vient de gagner à Berlin un priximportant avec son dernier film, unecoproduction largement soutenue parArte, qui vient de l’offrir sur son antenne,avant une sortie en salle à l’automne,"Son frère". Magnifique, aussi : Thomasdébarque un soir chez son frère Luc. Ilsse sont perdus de vue et ne s’aimaientguère. Thomas est atteint d’une maladiedu sang avec plaquettes en chute libre.Une hémorragie peut dès lors être mor-telle. Paniqué, Thomas s’accroche à sonfrère. Ils finissent par se retrouver, au-delà de leurs différences, de leur passé.L’univers hospitalier est décrit avec uneprécision "documentaire" de froideobservation, par la force d’une mise enscène d’entomologie. Mais le regard ducinéaste, lucide, est aussi d’une intensetendresse pour les deux personnagesprincipaux qui réapprennent à se recon-naître quand l’un parcourt le chemin quiconduit à la mort…

Étrange Thema, que cette rencontreavec trois fictions…

Freddy Landry ❚

À la manière d’ArteThema virtuel

Pleins

feux

Médiatic numéro 83 • juin 2003

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« Son frère » de Patrick Chéreau

« Mon combat » de Mike Nichols

David Hallyday parle de son père

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Télé-poubelle, rien de charmant(nice), à peine populaire (people)

J O U R N A L D E S A U D I T E U R S E T T É L É S P E C T A T E U R S R O M A N D S D E L ’ A U D I O V I S U E L D E S E R V I C E P U B L I C

Sociétés régionales de SRG SSR idée suisse 1%

Le 11 mai 2001, dans "Le Monde",Patrick Le Lay, PDG de TF1, sansdoute énervé par le vacarme entou-rant le Loft story débutant du concur-rent M6, jaloux de son succèspeut-être, écrivait que "par choixéthique", sa chaîne voulait "faireobstacle en France à la télévision-poubelle". Depuis lors, les obstaclesont été surmontés. La "trash-télé", àl’aube de sa troisième saison enFrance, aligne tranquillement KohLanta 1 et 2, L’île de la tentation, StarAcademy 1 et 2, Fear factor ou Loftstory 1 et 2, Opération séduction auxCaraïbes, Popstars 1 et 2, J’ai décidéde maigrir, A la recherche de la nou-velle star. Les généralistes de servicepublic, pour le moment, s’abstien-nent. TF1 et M6 renchérissent, en"bonnes" généralistes commerciales.Voici, depuis quelques semaines, surTF1, Nice people, esprit et règles sor-tis du "loft", avec une "imposante"différence : les douze "enfermés" nesont plus français, mais "euro-péens", de onze nations, sachants’exprimer dans notre belle langueavec phrases comportant sujet, verbeet complément, ce qui manquait auxgens du "loft" de M6 selon le mêmeLe Lay s’exprimant devant les action-naires de sa chaîne en avril dernier.

La majorité de ses émissions est pro-duite par une société française, filiale

d’une hollandaise, Endemol. La pro-ductrice d’une émission présentéepar son compagnon devenant pré-sentatrice pour l’autre chaîne, avec lepatron d’Endemol. Les contrats entreTF1 et Endemol se monteraient à desdizaines de millions d’euros. M6 vientde piquer sa petite crise, portantplainte contre X pour plagiat…

À l’issue de la première saison, beau-coup, ou certains, pensaient que legenre à vif succès initial allait faire longfeu et que l’incendie audiomatiques’éteindrait de lui-même. Ce n’est pasle cas : la deuxième saison restaitbrillante! Il semble pourtant que Nicepeople amorce le recul, TF1 n’occupantplus le samedi soir le premier rang enparts de marché, dépassé par France2et même France3, une fois au moins.

Ces jeux ne valent que la chandelled’une page. Cette forme "spécifique-ment" télévisuelle de divertissementtient plus de la fiction que de la réa-lité. La forme laisse à désirer. Dans les"cages", c’est mal filmé, mal sonori-sé en direct différé, ensuite malmonté. Cela fonctionne un peu mieuxen plateau. Et c’est vite ennuyeux,sauf pour qui se prend au jeu desrenvois de candidats : suspense !

Financièrement, cela reste une bonneaffaire, avec recettes annexes. Parexemple, pour Star Academy, duranttoute une saison, dix millions d’ap-pels téléphoniques à 0,50 euro laminute, cinq millions de SMS, plus detrois millions de CD single vendus.Entre autres ! L’argent coule.

Peut-être a-t-on oublié de prendre encompte, dès la première saison, deuxéléments : la volonté des participantsde devenir, un temps au moins, célèbreset pourquoi pas riches et profiter de lacuriosité du public à leur égard. Il nerestera peut-être plus que cela pour"justifier" la présence du genre sur leschaînes généralistes commerciales.Analyser le comportement des partici-

pants, les curiosités de voyeur du publicn’est pas notre propos ici…

Les chaînes généralistes du servicepublic en France ont donc su résisterà la tentation. La TSR a bien failli, enjanvier dernier, glisser sur une petitecrotte bien fraîche, avec son agencematrimoniale TSR. rencontre, qui apermis à un journal people deRomandie de découvrir un concur-rent ayant soi-disant rejeté sa petiteamie pour répondre au "cahier descharges", être un célibataire "dispo-nible"! L’émission s’est heureuse-ment arrêtée. Notre service public n’apas à remplir sa propre poubelle…

La TSR a raison d’innover autrement.Cet été, probablement, nous pour-rons suivre une expérience largementannoncée par son initiatrice, BéatriceBarton, "service de la recherche" àelle seule : reconstituer aujourd’huicomment vivait en 1903 une familledans un mayen du Valais ? Voici unprojet qui s’inscrit dans la ligne déjàexplorée par Yvan Dalain au milieudes années 80, faite de respect de laréalité de personnes mises dans desconditions difficiles et révélatrices desentiments et comportements inat-tendus…

Fyly ❚

TSR-Rencontres. ch se dirigeait dangereusement vers la télé-poubelle

Joël Cruchaud et Anne Carrardprésentaient TSR-Rencontres. ch

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La Schubertiadeoctodurienne

Pleins

feux

Médiatic numéro 83 • juin 2003

Médiatic www.rtsr.ch

Bureau de rédaction Esther Jouhet, Arlette Roberti, Freddy Landry

Rédaction, courrier, abonnements Médiatic, av. du Temple 40, c.p. 78, 1010 Lausanne 10Tél. 021 – 318 69 75 — Fax 021 – 318 19 76 — E-mail : [email protected]

Éditeur SSR idée suisse ROMANDE (RTSR)

Maquette/Mise en page a.grafik, Didier Prost

Impression Imprimerie du Courrier, La Neuveville Reproduction autorisée avec mention de la source

Impressum

En septembre, les 5, 6 et 7, la Schubertiade d’Espace 2 ins-talle ses quartiers à Martigny, en Valais.Créée en 1978 à Champvent, dans le canton de Vaud, elleétait alors modeste et se présentait comme une granderencontre populaire, à l’image de ce qui se faisait àl’époque de Schubert et voulue par André Charlet. Au fildes ans, elle s’est promenée dans les cantons romands etelle s’est rapidement étoffée, jusqu’à devenir un instantprivilégié, mais toujours d’esprit populaire, et très attendudes mélomanes, tous les deux ans au rendez-vous desensembles de Suisse présents en nombre. Dans uneambiance chaleureuse, la musique a droit de cité à tousles coins de rues et le public familial va de découverte endécouverte. Pas un cloître, une cour de château, une placepublique qui n’a pas sa chorale, son ensemble dechambre, ses solistes.

Après Sion en 1990, la Schubertiade redevient valaisanne.À ce jour, même si le programme définitif n’est pas enco-re prêt, plus de 1’500 musiciens sont d’ores et déjàannoncés, et 200 concerts essaimeront dans les salles etles églises de la ville ou dans des endroits insolites. Avecla présence de l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR),dirigé par Pinchas Steinberg, pour le concert d’ouverturedu vendredi soir et l’Orchestre de chambre de Lausanne(OCL) le samedi soir, sous la conduite de ChristianZacharias, la manifestation revêtira ses plus beaux atours

pour divertir un public prêt à selaisser porter par la musique.

Cette année, l’accent a été missur la musique russe, un réper-toire à la fois touchant et hauten couleur. Mais on entendraégalement, bien sûr, FranzSchubert et sa Messe alleman-de, grand moment de commu-nion du dimanche matin, et quià elle seule, suffirait à donner le

ton à la Schubertiade. Ici, pas de public compassé enhabits de cérémonie! La tenue est décontractée et il n’estpas rare de voir de jeunes parents entraînant poussettes etenfants pour leur faire vivre leur premier concert ! Il n’estpas rare, non plus, de voir grands-parents et petits enfantsassister ensemble au même concert, la musique jouant icile rôle de trait d’union entre les générations. Mélomanesavertis, public occasionnel, interprètes devenus auditeursle temps d’une pause, tout le monde est là pour vivre encommun un week-end de musique de qualité, dans uneambiance festive. À découvrir en famille en septembre àMartigny.

Arlette Roberti ❚

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Martigny, 5. 6 et 7 septembre 2003.RENSEIGNEMENTS : La Schubertiade d’Espace 2, Av. du Temple 40,

1010 Lausanne, Tél. 021 318 11, fax 021 653 08 66, www.rsr.chBILLETS EN VENTE SUR PLACE.

fr. 20.- pour une journée, fr. 30.- pour les deux jours.Enfants : gratuit jusqu’à 16 ans

L’affiche de la Schubertiade 2003