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Médecine et santé dans le Pays de Vaud au XVIIIe siècle, 1675-1798 by Eugène Olivier Review by: George Sarton Isis, Vol. 32, No. 1 (Jul., 1940), pp. 150-153 Published by: The University of Chicago Press on behalf of The History of Science Society Stable URL: http://www.jstor.org/stable/226067 . Accessed: 09/05/2014 14:11 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . The University of Chicago Press and The History of Science Society are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Isis. http://www.jstor.org This content downloaded from 169.229.32.138 on Fri, 9 May 2014 14:11:20 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Médecine et santé dans le Pays de Vaud au XVIIIe siècle, 1675-1798by Eugène Olivier

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Médecine et santé dans le Pays de Vaud au XVIIIe siècle, 1675-1798 by Eugène OlivierReview by: George SartonIsis, Vol. 32, No. 1 (Jul., 1940), pp. 150-153Published by: The University of Chicago Press on behalf of The History of Science SocietyStable URL: http://www.jstor.org/stable/226067 .

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I50 ISIS, XXXII, I

CHE. The principle of " vision of God " did not hamper the development of experimental research. This, if we consider the very great influence of MALEBRANCHE on the following century not only in the ecclesiastical wvorld but also on such different men as MONTESQUIEU, VOLTAIRE and RoussEAu, is not the least of his merits.

GEORGE DE SANTILLANA.

Eugine Olivier.-Midecine et sante dans le Pays de Vaud au XVIIIe si-cle, I675-1798. Tome premier. xx+648 p. Lausanne, 1ditions La Concorde, 1939.

II n'est pas pour le critique de plaisir plus grand que de decouvrir un livre qu'il peut admirer sans reserves. Celui du Dr. OLIVIER est une contribution de tout premier ordre a l'histoire de la pratique medicale au XVIIIe siecde. Bien entendu il interessera surtout les habitants du Pays de Vaud, qui y reconnaitront quantite de noms familiers, mais son int6ret depasse de beaucoup les limites etroites de ce pays. Tous ceux qui etudient la pensee et les meurs du XVIIIe siecle v trouveront beaucoup a glaner et des points de repere utiles pour leurs propres recherches. D'ailleurs il y est souvent parle de personnages tels que HALLER et TIssOT que tout le monde connait deja et est heureux de mieux connaitre.

Le volume I contient quatre parties: i. Le statut legal des professions medicales; 2. Les professions medicales, dans la pratique; 3. tcrits, croyances, superstitions, touchant la medecine ou la sante; 4. Hygiene, pnvee et publique. Le volume II, deux autres parties 5. Sante et maladies; 6. Assistance et soins aux malades. Plus huit appendices documentaires, et les index. Le volume II est deja imprime et cependant je ne I'ai point re9u. J'esp6re de tout cceur le recevoir bient6t, car sans les index qui s'y trouvent, l'ouvrage perd une bonne part de sa valeur. En effet il sera plus souvent consulte que lu, et meme ceux qui l'auront examine avec soin, comme je l'ai fait, ne pourront y retrouver sans index les innombrables faits qui y sont signales.

Pour donner une idee plus concrete de sa richesse j'indiquerai quelques passages qui m'ont frappe au cours de ma lecture. Les fabriques de diplomes au XVIIIe siecle, par exemple, la faculte d'Avignon (j'ai perdu la page et sans index aurai du mal a la retrouver). Le nombre des medecins et chirurgiens etait relativement aussi eleve de I700 a I770 que maintenant (p. 49), surtout a cause du " Refuge " dont nous parlerons plus bas. Le titre de docteur se donnait plus souvent a un avocat qu'a un medecin (p. 85). JACOB CONSTANT DE REBECQUE, etabli a Lausanne decrit en I692 le rhume des foins qu'il attribuait d'ailleurs 'a l'odeur des roses, corvza a rosarum odore (p. I03). Le magnetisme animal

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REVIEWS 15I

(p. i6o). L'emploi du thermometre (p. I53). Ceci merite d'etre cite (sans les notes) car c'est une question tres importante et encore mal connue.

" On s'en passait pourtant chez nous au XVIIIe siecle. Je n'ai rencontre que trois mentions qui le concement; les voici au complet. En 1715, HENRi-DANIEL CoRDLy, d'Yverdon, alors age de vingt et un ans, soutient ii

l'Academie de Lausanne une these du SystMne de physique du professeur J.-P. DE CROUSAZ, De thermometris; enumerant au ? XXI les usages du thermometre. CROUSAz nomme en premier son emploi medical: il est possible, A l'aide du thermomAtre, de constater si la temperature des malades s'6l1ve ou s'abaisse. Six ans plus tard CoRDEY etait gradue 'a Bile et sans doute avait compl6tement oublie ce bout de phrase auquel rien ne repondait dans ses etudes medicales.

"Cinquante ans passent. La dysenterie sevit dans la region de Morges. Le docteur PIREm-SAMUEL PAcHE note ses observations; il en tire un memoire ou il rassemble bien des theories bizarres, mais qui contient ces lignes, a pro- pos de l'aggravation vesperale de certains sympt6mes ficheux: 'Cela provenoit du dkveloppement des humeurs morbifiques qui acceleroient la chaleur, ainsi que le thermometre nous l'a apris.' Voili qui est categorique. Mais aussi, unique. Car aucun autre medecin vaudois n'a jamais, au XVIIIe sibcle, fait a plus lointaine allusion au thermometre; ni TISSOT qui a si abondamment ecn't

sur les fievres, ni VERDEIL qui prisait la physique et ses precisions. 11 faut laisser au seul PACHE ce merite. Malheureusement, j' n'ai pu decouvrir oii il avait etudik. Peut-6tre a Vienne?

" Notre troisi6me temoin est le bon libraire lausannois J.-H. Porr, qui entreprit de resumer les decouvertes faites dans l'histoire naturelle et la physique et publia en 1782, en deux volumes, son traite Des LUnS. VERDEIL l'aVait encourage. Le thermometre lui inspire cette reflexion: 'Les M&decins pourraient-ils bien decouvrir, sans thermomAtre, les dangers qui dans les fivres chaudes menacent le malade'? Question qui ne manque pas de pertinence, mais a laquelle nous savons que les medecins vaudois, comme ceux du reste de l'Europe, n'accordaient alors pas l'attention qu'elle eat meritie.

"HALLER lui-meme, que ses annees de Leyde avaient initie aux methodes d'examen de BoERHAAvE, qui sentait parfaitement, en principe, I'i nportance des mensurations exactes de la chaleur animale, qui consacre i ce sujet nombre de comptes rendus, se passait pourtant de thermomhtre dans la pratique. Sa correspondance avec J. GESNER nous met au courant d'un incident survenu alors que HALLER voulait inoculer la variole a une de ses filles; deux tentatives furent faites, sans succes. HALLER avait cette fois l'intention de suivre la temperature au thermometre; mais il n'en possede point. GEsNER lui en prete un, que l'echec de l'inoculation rendit inutile et qui revint au bout de six mois i son propnretaire, sans avoir 3ervi."

A propos des chirurgiens, le Dr. OLIVIER nous explique fort clairement que ce nom servait 'a designer des varietes fort diff&rentes et il en enumere une trentaine (p. 174-89). Il est clair que ces remarques, comme tant d'autres dans le livre, ne se rapportent pas seulement au Pays de Vaud; elles interessent tous les historiens de la medecine.

"Un operateur dont l'intervention n'avait pas le succes espere pouvait etre l'objet d'une poursuite" (p. 2I3). Cette regle vaudoise nous fait

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152 ISIS, XXXII, I

penser au code babvlonien d'HAMMOURABI du xXIe siecle avant J.-C. D'autre part l'histoire emouvante du " Refuge dans le Pays de Vaud a partir de I670" nous rarnene a notre propre temps. Lisons-en un passage (p. 3IO) et meditons

" Le i8 octobre i685, LouIs XIV signait a Fontainebleau l'acte qui revoquait 1'edit irrevocable et perpetuel de Nantes; le 22, le parlement 1'enregistrait. Des ce jour, aucun protestant ne pouvait plus pratiquer sa religion en France; le droit de quitter le pays lui etait en meme temps refuse, sous peine de confiscation des biens, outre les galeres pour les hommes et la reclusion a vie pour les femmes, les ministres au contraire etaient bannis dans les quinze jours; plusieurs n'eurent que vingt-quatre heures pour regler leurs affaires et partir. Seul moyen offert d'echapper a ces cruelles sanctions: se convertir a la religion catholique. La Revocation n'etait d'ailleurs que l'aboutissement d'une politique inauguree par le roi vingt-cinq ans plus tat, des qu'il eut pris en main le pouvoir a la mort de MAZARIN; d'abord hesitante, puis de plus en plus methodique, appliquant aux 'religionnaires', avec un entier mepris de l'equite, toutes les mesures imaginables de coercition, d'oppression, de persecution, de confiscations. Dans son ensemble, la nation se fit la complice, silencieuse ou fanatique, de la politique royale. Rares sont les hommes en vue qui n'auraient pas souscrit a la declaration de Louis XIV affirmant avoir agi ' par bonte'; a celle du coadjuteur de l'archeveque de Rouen, qui admire dans la voie douloureuse oui les protestants sont jetes un 'chemin couvert de fleurs'; a celle de Mme DE SEVIGNq celebrant l'edit de revocation: ' rien n'est si beau que tout ce qu'il contient et jamais aucun roi n'a fait et ne fera rien de si mnmorable.'

" Malgre la rigueur des repressions reservees a ceux qui se trouvaient pris au cours d'une tentative de quitter le royaume, un demi-million, peut-etre, reussirent a franchir les frontieres. ELIE BERTRAND, petit-fils d'un apothicaire rffugi, estime que 140,000 passerent par la Suisse au cours des quinze annees qui suivirent la Revocation. La plus grande partie dut traverser le Pays de Vaud. Ils y entraient, soit par les cols du Jura, oii des pitres et des buicherons faisaient l'office de guides; soit, presque toujours, par Genbve, d'ou ils nous venaient ensuite par eau car la travers6e du couloir franiais de Versoix etait dangereuse pour eux. Lausanne en vit arriver jusqu'k deux mille en un jour. Fin i688 ius sont une douzaine de mille dans le Pays de Vaud, la plupart a Lausanne."

Helas! les joumaux d'aujourd'hui ne racontent que trop souvent des atrocites semblables et il ne manque pas de gens civilises, comme Mme DE

SEV1GNE d'antan, qui trouvent cela tres bien. Mais je dois me restreindre et me borner a mentionner plus rapidement

l'histoire des medecins militaires suisses employes au pays ou a l'etranger; en verite ils participent 'a toutes les batailles de l'Europe et on les rencontre meme en Afrique, aux Indes, en Amerique (p. 390). Les " irr6guliers " et les " ambulants "; le grand HALLER lui-m6me demande conseil a l'un de ceux-ci (p. 423). Un chapitre terrible (p. 436-40) est celui consacr6 aux " bourreaux et ecorcheurs " dont le metier ne se bornait pas a executer

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ou a " faciliter " les hautes zuvres, car ils procuraient aux medecins, reguliers ou non, toutes esp6ces de-drogues immondes.

L'auteur etudie avec son soin habituel les bibliotheques publiques et privees, les publications des medecins vaudois (autant que possible, car beaucoup ont disparu ou lui ont fait defaut), les MSS, la presse, c.-a-d. le journal de Lausanne, les almanachs, surtout le Messager boiteux- de Berne et Vevev, la reclame, qui n'est pas une invention d'aujourd'hui ni de hier. II y a aussi un long chapitre sur les superstitions (p. 476-55I), ou sont discutes les alchimistes, la medecine astrologique, la sorcellerie, le folklore medical.

J'en ai dit plus qu'assez pour donner une idee de l'etendue et de la complexite de l'ouvrage, mais il faudrait en dire dix fois plus pour le resumer. Or tout cela est tire en grande partie des archives vaudoises! Nous devons au Dr. OLIVIER un travail honnete et fondamental qui fait honneur a son aimable Pays de Vaux autant qu'a lui-merme. Les maitres imprimeurs de la Concorde meritent aussi une bonne part de louanges.

I5 avnl, I939. GEORGE SARTON.

Georges Bouchard.-Guyton-Morveau, chimiste et conventionnel (I 737- i8i6). Paris, Librairie Academique PERRIN, 365 PP. 1938.

The name of GUYTON DE MORVEAU cannot be wholly unfamiliar either to the historian of chemistry or to the student of the French Revolution, vet each might be at some pains to place him accurately. The one might recall that GUYTON played an important role in gaining acceptance for LAVOISIER'S New Chemistry and was instrumental in reforming the nomenclature of that science. The other would probably remember that GUYTON sat in various of the revolutionary assemblies, was a member of the first Comite de salut public, and was one of the band of scientists and technicians whose combined skills were placed at the service of Republican France in the national crisis of l'An II. Perhaps, also, the student of the moveement of ideas in the French eighteenth century, fresh from a reading of MORNET or COMPAYRiL, might submit that in I764 a provincial lawver named GUYTON DE MORVEAU published a memoir on education, somewnat overshadowed by Emile, and by the writings of that other more illustrious provincial robin, CARADEUC DE LA CHALOTAIS. There would be ready agreement, however, that the subject of this new biography, however interesting he might be, was not a figure of commanding importance.

M. GEORGES Bouca'RD, the biographer of CHEVREUL, and a chemist by training, has set himself the ungrateful task of writing the life of a man who, for all his industry and his eighteenth century versatility,

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