Mémoire Désiré Ahissou

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les depenses publiques et leur controle en republique du bénin

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REPUBLIQUE DU BENIN

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REPUBLIQUE DU BENINMINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUEUNIVERSITE DABOMEY- CALAVI (U A C)Ecole Doctorale de la Facult de Droit et de Sciences Politiques Mmoire pour lobtention du Diplme dEtudes Approfondies (D.E.A)

OPTION: Droit Public Fondamental THEME:LE CONTROLE ADMINISTRATIF DES DEPENSES PUBLIQUES AU BENIN

Ralis et soutenu par:Sous La direction de :Dsir AHISSOU Professeur Nicaise MEDE Agrg de Droit Public. Anne Acadmique 2010-2011

INTRODUCTION

Largent public est au cur de lEtat de droit et de la dmocratie Prambule de la directive n 01/2009/CM/UEMOA portant code de transparence dans la gestion des Finances Publiques au sein de lUEMOA. affirme sans ambages lUnion Economique Montaire Ouest Africain dans lune de ses directives comme pour paraphraser la maxime populaire selon laquelle largent est le nerf de la guerre. Mais en est-il ainsi parce quil suffit de lavoir ou den disposerpour que lEtat de droit soit effectif et dmocratique? Tous les Etats du monde, quel que soit leur statut, ont besoin de moyens financiers de plus en plus normes pour conduire leur politique nationale de mme que leur politique internationale. Les disparits substantielles quils prsentent rsident essentiellement dans lutilisation de ces moyens financiers pour obtenir des rsultats probants orients vers laccroissement de leurs capacits dans tous les domaines de la vie publique. Il est donc important pour un Etat, que lutilisation de ses moyens financiers rponde des critres rigoureux dorientation, de destination et de contrle, bref, une logique de performance Rapport de lAssociation pour la Fondation Internationale de Finances Publiques, Prambule, dcembre 2010, p. 7. En effet, et ainsi que le dclarait M. POYET en 2001, il ny a pas de bonne gestion sans un systme de contrle efficace M.POYET, Le contrle de lentreprise publique: essai sur le cas franais, Thse de doctorat de droit Public, soutenu le 10mai 2001 lUniversit de Ste Etienne, p. 7. Un bon systme de gestion des finances publiques est indispensable pour la mise en uvre des politiques nationales et la ralisation des objectifs de dveloppement D. TOMMASI, Gestion des dpenses publiques dans les pays en dveloppement, A Savoir, Aot 2010, p. 4. Lamlioration de la gestion des finances publiques est donc un pralable la bonne gouvernance Rapport de la confrence panafricaine des prsidents des Cours des comptes, CAFRAD, Tanger, 16-18 Avril 2007, p. 4. Les finances publiques, dans le monde, et plus encore dans les Etats Francophones, ont bnfici ces dernires annes d'volutions trs importantes, qui en ont chang la nature. Le point de dpart de cette volution est l'adoption par le Parlement franais de la loi organique sur les lois de finances (LOLF) en 2001 et sa mise en application partir de la loi de finances de 2006. Les directives relatives aux lois de finances dans les pays membres de la CEMAC de 2011 et la directive de l'UEMOA portant lois de finances au sein de l'UEMOA de 2009, ainsi que des lois relatives aux lois de finances de pays francophones hors des deux zones, viennent complter le dispositif lgislatif de basculement des finances publiques d'un "budget de moyens", prsent par nature de dpense, un "budget par objectifs", prsent par programmes M. MOINDZE, Modernisation du contrle interne de la dpense publique dans les pays Africains francophones, Note de cours ENAM, Madagascar, Mai 2011, p. 2 . Il ne s'agit pas d'une simple amlioration de la procdure budgtaire, mais d'un changement total de perspectives avec lintroduction de nombreuses exigences Ce changement est marqu par la notion de la gestion axe sur les rsultats au dtriment de lancienne logique du budget moyen qui exige un contrle de la soutenabilit budgtaire et un nouveau partage des fonctions dordonnateur et de comptable public.. Lre o on a longtemps considr que le propre de largent public tait dtre dpens sans compter Voir ce sujet, les analyses contenues in Projet de rforme des juridictions financires, expos des motifs, Documents parlementaires n 2001-28 octobre 2009, Assemble nationale (franaise), p. 4 est en train de trouver son pilogue lheure o les approches modernes du contrle interne visent responsabiliser les ministres Parmi les rformes introduites par la LOLF et galement par la directive 06/2009/CM de lUEMOA sur les finances publiques on peut noter la mutation notable du rle traditionnel du ministre des finances. Ainsi, dans la directive n 06/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009, larticle 67 stipule avec beaucoup de prcision que Le ministre charg des finances est responsable de lexcution de la loi de finances et du respect des quilibres budgtaire et financier dfinis par celle-ci. A ce titre, il dispose dun pouvoir de rgulation budgtaire qui lui permet au cours de lexcution du budget: - dannuler un crdit devenu sans objet au cours de lexercice;- dannuler un crdit pour prvenir une dtrioration de lquilibre budgtaire et financier de la loi de finances. En outre, le ministre charg des finances peut subordonner lutilisation des crdits par les ordonnateurs aux disponibilits de trsorerie de lEtat. la fois dans la prservation de lquilibre budgtaire et dans la mise en uvre des contrles M. MOINDZE, op. cit, p. 12. Si l'excution du budget commence par la collecte des recettes et lexcution des dpenses prvues dans la Loi de finances, la chane de la dpense obit un certain nombre de rgles L. SADJ, dans son document intitul Finances Publiques, d Dalloz, 1995, p. 27, dmontre que ces rgles sont de trois sortes et peuvent tre regroupes ainsi quil suit: les rgles budgtaires, les rgles comptables et les rgles comptables. qui concernent les quatre tapes de la dpense : engagement, liquidation, ordonnancement et paiement. Puisque cest la chane de la dpense qui aboutit lobtention des rsultats, la logique de performance des finances publiques se base et vise, entre autres aspects, le contrle interne entendu comme les contrles exercs par des entits faisant partie de lexcutif [et donc propres lAdministration] Organisation internationale des institutions Suprieures de Contrle, rapport final sur laudit organisationnel et Technique des Structures et Systme de Contrle de lEtat, Janvier/ Fvrier 2003, p.1 Le contrle administratif des dpenses publiques joue ainsi un rle cl dans les systmes dmocratiques en tant le garant dune bonne gestion des deniers publics. Il est partie prenante du systme de gouvernance des Etats, et ses actions de contrle permettent une prise de dcision claire, renforant et crdibilisant linformation diffuse et enfin responsabilise et lgitime les dcideurs qui doivent rendre compte de leur gestion. Lactualit des finances publiques se caractrise de nos jours par la soutenabilit, la transparence, la sincrit et la maitrise des dpenses publiques. Le Bnin, pays sous-dvelopp, doit, pour tre comptitif aux plans sous rgional et international, adapter ses finances publiques aux ralits actuelles pour parvenir se mettre jour de lvolution financire des Etats. Il doit relever de nombreux dfis qui relvent dune part du poids des charges de souverainet, dautre part de la varit des charges invitables destines soutenir lconomie nationale travers les programmes dinvestissement publics (PIP) qui occupent une portion importante du Budget Gnral de lEtat. Il faut enfin considrer le principe de laccroissement automatique des dpenses. A la question des maladies infantiles Il sagit de maladies infantiles, mais aussi de maladies contagieuses. Infantiles, parce quelles naissent trs vite aprs les indpendances, comme si ceux qui ont lutt, parfois au risque de leur vie, voulaient se faire payer rapidement les services rendus ; contagieuses, parce quelles se sont trs vite rpandues dun pays lautre. Elles sont nombreuses et varies ; nous nen retiendrons que quelques-unesdont la premire, sans conteste, est la corruption, et la seconde, le dtournement de deniers publics, tout aussi pernicieux que la corruption. dont souffrent gnralement les finances publiques des Etats Ouest-africains, sajoute linsuffisance des ressources disponibles qui mine fortement le dveloppement de leurs finances publiques. Par consquent, les Etats ouest africains dont le Bnin ont pris lhabitude de se tourner constamment vers les capitaux privs et laide extrieure.La gestion budgtaire axe sur les rsultats impulse par le paradigme du New Public Management N. MEDE, Rflexion sur le cadre harmonise des finances publiques dans lespace UEMOA in Afrilex, Juin 2012, p. 6. Courant de recherche apparu dans les annes 1980, le NPM consiste rationaliser la gestion publique en important notamment des outils de gestion privs dans les organisations publiques dans le but dorienter la sphre publique vers une culture de rsultats, defficacit et de defficience. On distingue deux principaux courants de penses au sein du NPM. Le premier est construit sur lide que le NPM est une pratique universelle (POLITT et BOUCKAERT, 2000 ; OSBORNE et GAEBLER, 1992) alors que le deuxime soutient que le NPM ne prsente pas de convergence (Hood, 1995, 1998). Lmergence du NPM dans les pays de lOCDE est attribue au dveloppement des pratiques anglophones, aux partis politiques ainsi qu la pression fiscale et la performance macro-conomique du pays (Hood, 1995). Plus globalement, le NPM reprsente un ensemble dides et de mthodes permettant de combiner le fait de rendre compte et lefficacit dans le secteur public (HERNES, 2005). Finalement, le NPM peut prendre trois orientations thoriques majeures : le management public, les sciences du management ou le no-institutionnalisme (GROOT et BUDDING, 2008) et est utilis pour tudier trois principaux mcanismes : les processus de management, les mcanismes de changement et les contraintes sexerant sur lorganisation (LAPSLEY, 2008), M. PORTAL, La politique qualit de la certification des comptes publics, le cas de la Cour des comptes, thse de doctorat es Sciences de Gestion, soutenu lUniversit de Poitiers, le 4 dcembre 2009, p. 21. , invite les Etats adapter leur systme de contrle interne aux nouvelles rgles dictes par les Partenaires Techniques et Financiers La volont dadaptation du contrle interne aux volutions de lEtat et des administrations, est dabord porte par des instruments juridiques externes tels que les directives de lUEMOA, lOrganisation pour la Coopration et le Dveloppement Economique (OCDE), les Institutions Financires Internationales, la Dclaration de Lima. (PTF) en renforant la mise en uvre des politiques publiques Le primtre de la GFP et de la GDP correspond le plus souvent dans la littrature budgtaire, la gestion financire des seules administrations publiques bien que le secteur public comprenne, outre les administrations publiques, les entreprises et institutions financires contrles par ltat. Les administrations publiques sont les entits du secteur public dlivrant des services non marchands. Elles comprennent l'administration centrale, les administrations des tats fdrs, les collectivits locales et les institutions de scurit sociale. L'administration centrale comprend les ministres et hautes institutions, y compris leurs services dconcentrs, des agences et des tablissements publics de type administratif. par une bonne Gestion des Finances Publiques (GFP). Elle comprend la gestion des recettes, la gestion de la dette et la gestion des dpenses publiques (GDP). En effet, en tant quensemble des procdures et systmes de formulation, dexcution, de contrle, de suivi, daudit et dvaluation de la politique des dpenses publiques, la GDP reflte les choix socitaux, lhistoire et la culture administrative du pays concern, les paradigmes du rle de lEtat dans lconomie et la socit. Lapproche traditionnelle de la GDP est axe sur la rgularit, qui implique le respect des lois et rglements, de la hirarchie administrative, et la probit.Cest au regard de ces contextes la fois sous rgional et international, de linsatisfaction gnre par certaines drives procdurires, de mme que du souci de mieux mettre en uvre les politiques publiques, de veiller leurs rsultats socio-conomiques et de contenir laccroissement des dpenses publiques tout en maintenant la qualit du service public Gustave PEISER dfinit le service public comme une activit assume par une collectivit publique en vue de donner satisfaction un besoin dintrt gnral. Cette activit obt donc un rgime juridique bas sur des principes fondamentaux sappliquant tous les services publics., in Droit administratif gnral, mmentos, d. Dalloz, 2011, p. 179. , que nous avons t motiv mener une rflexion sur le contrle des dpenses publiques en Rpublique du Bnin depuis les annes 90. Ce travail prsente la fois un intrt thorique que pratique; thorique du moment o il nous amne faire le bilan sur les mutations doctrinales, lgislatives et rglementaires en la matire; pratique en ce sens quil nous permet de reconsidrer les limites entre la gestion prive et la gestion publique. En effet, le contrle des dpenses publiques dune faon gnrale est un outil au service de lAdministration, des responsables de programmes, et, si lon commence en percevoir les aspects positifs, sa mise en place ncessite que des prcautions soient prises dont il importe dapprcier la fois lexistence, la mise en uvre et lefficience en ce que les contrles doivent voluer et leur rgle du jeu mieux dfinie.

Selon lINTOSAI, le contrle des finances publiques est dfini comme un lment indispensable dun systme rgulateur qui a pour but de signaler en temps utile les carts par rapport la norme ou les atteintes aux principes de la conformit aux lois, de lefficience, de lefficacit et de lconomie de la gestion financire de manire ce que lon puisse, dans chaque cas, prendre des mesures correctives, prciser la responsabilit des parties en cause, obtenir rparation ou prendre des mesures pour empcher, ou du moins rendre plus difficile, la perptration dactes de cette nature Cf. Dclaration de Lima sur les lignes directrices du contrle des finances publiques, section 1.. Cette surveillance peut tre interne, lorsquelle est mise en uvre par des acteurs internes de ladministration, ou externe, lorsquelle relve dun organisme oprationnellement spar et indpendant de ladministration (dont les pouvoirs de contrle couvrent ladministration dans son ensemble et qui vrifie si la gestion financire est conforme la lgalit et approprie). Elle peut tre galement a priori (ou ex ante) lorsquelle est effectue avant la ralisation des activits administratives ou financires, ou a posteriori (ou ex post) lorsquelle a lieu aprs le fait. Toutefois lambition de renforcer lEtat de droit CHEVALLIER (J.), LEtat de droit, Montchrestien, 4me Ed, 2003, pp. 9-14: LEtat de droit a connu au cours de ces deux dernires dcennies une tonnante promotion. Concept forg par les juristes et lusage des juristes, il parat indissociable dune certaine conception du droit et de lEtat (). LEtat de droit est devenu la rfrence incontournable, un des attributs substantiels de lorganisation politique, au mme titre que la dmocratie avec laquelle il entretient des relations complexes: moyen de ralisation de lexigence dmocratique. LEtat de droit est conu comme un type particulier dEtat soumis un rgime de droit: dans lequel lEtat, le pouvoir ne peuvent user que des moyens autoriss par lordre juridique en vigueur, tandis que les individus disposent de voies de recours juridictionnelles contre les abus quil est susceptible de commettre. GICQUEL (J.), Droit constitutionnel et institutions politiques, Montchrestien, 2002, p.715; ROUSSEAU (D.), Les grandes avances de la jurisprudence du Conseil constitutionnel, in, Mlanges Jacques Robert, 1998, p.287; cits par le professeur KOKOROKO dans la Revue bninoise des sciences juridiques et administratives (RBSJA) n18, juin 2007, p.88. GLELE (M.A), Pour un Etat de droit en Afrique, in, Mlanges offerts Pierre Franois GONIDEC,LEtat moderne Horizon 2000, aspects interne et externe, Paris, LGDJ, 1985, pp.85 et suiv. travers le contrle administratif des finances publiquesna dintrt que si elle saccompagne de mcanismes efficaces destins assurer sa mise en uvre. Le respect, ou la construction, dun Etat de droit et le respect des valeurs thiques conduisent attacher une grande importance la rgularit, au respect des procdures et la mise en place de contrles efficaces et exercs sans abus de pouvoir et de faon quitable Le manuel de gestion des dpenses publiques de la Banque asiatique de dveloppement complte les trois objectifs spcifiques mentionns ci-dessus par l'objectif due processes, c'est--dire procdures en bonne et due forme (Schiavo- Campo et Tommasi, 1999).. Le dveloppement du contrle interne au sein de lEtat bninois illustre son attachement et sa volont la construction dun Etat de droit o la lgalit des dpenses publiques est assure par la diversit du contrle administratif mis en place travers diverses normes juridiques. La polysmie du contrle interne ou administratif exige quelques clairages dordre smantique pour lever lquivoque. Le thme contrle employ au singulier recoupe tous les types de contrles oprs par ladministration publique. Le contrle invoque une ide de surveillance, de maitrise ou de direction J. GIRODET, Piges et difficults de la langue franaise, Dictionnaire, Paris, Bordas, 1986, p.189: En franais, contrle veut dire vrification, surveillance, et ne doit en aucun cas semployer au sens de maitrise, domination, direction, autorit (ce qui constitue un anglicisme).. Par contrle , on entend lensemble des mcanismes qui permettent normalement de sassurer de lefficacit et de lefficience des activits, de la fiabilit des informations produites et du respect des lois et rglements applicables. Le contrle peut tre externe ou interne OCDE, La modernisation du secteur public : moderniser la responsabilit et le contrle, Synthses, Juillet 2005, p. 4. En anglais, le mot control sert dsigner le pouvoir effectif de gestion, alors quen franais contrle voque une surveillance moins active et dautres termes dsignent le pouvoir effectif de gestion. Mme si lon met de ct les diffrences linguistiques, linterprtation que font les autorits du contrle varie beaucoup dun pays lautre, allant du contrle de lutilisation prvue des ressources avant autorisation des dpenses une vrification a posteriori pour dterminer si les rsultats voulus ont t obtenus avec efficience. Certaines autorits sattachent essentiellement au contrle des aspects financiers, tandis que dautres semploient contrler une srie de rsultats, mthode souvent qualifie de contrle de gestion. Dans le contrle interne pratiqu par ladministration, il sagit du contrle financier, du contrle des comptables, du contrle des corps dinspection. Le contrle financier central qui est pratiqu sur les engagements des ordonnateurs principaux depuis 1890 en France et, le contrle financier dconcentr exerc sur les engagements des ordonnateurs secondaires. Le contrle porte sur la rgularit budgtaire cest dire le contrle de limputation budgtaire, le contrle de la disponibilit des crdits, le contrle de lexactitude de lvaluation et, la rgularit gnrale, du moins le contrle de lapplication des dispositions dordre financier des lois et rglements art 5 Loi du 10/08/1922 (infos complter) mais jamais sur lopportunit. Au Bnin, le contrle de la rgularit des dpenses est rgi par des textes juridiques et comptables qui gouvernent lexcution des dpenses du Budget Gnral de lEtat. Il sagit en effet : - de la loi organique n 86-021 du 26 septembre 1986 relative aux lois de finances ; - du dcret n 93-178 du 04 aot 1993 portant attributions, organisation et fonctionnement du Contrle Financier ; - de larrt n42/MF/DC/CC du 31mars 1995 portant modalits dapplication du dcret ci-dessus cit - du dcret n2000-601 du 29 novembre 2000 portant rforme des procdures dexcution du Budget Gnral de lEtat ; -de diverses autres instructions du Ministre charg des Finances. Il importe de rappeler que le contrle financier a t institu au Bnin par le Dcret n49/PCM/MF du 14 mars 1960, relatif au contrle des finances de la Rpublique du Dahomey. Ledit dcret a t modifi successivement pour tenir compte de lvolution des faits et des exigences de la gestion des finances publiques.Au terme des dispositions desdits dcrets, le contrle financier assure la vrification a priori de la rgularit budgtaire et juridique des actes de dpenses du Budget Gnral de lEtat, en participant la prvention des risques financiers et la vrification du caractre sincre des prvisions de dpenses. Le contrle financier sexerce aussi bien au niveau du Ministre charg des Finances quau niveau de tous les autres ministres, institutions de lEtat et dpartements territoriaux par le biais des Dlgations du contrle financier. Il faut relever ce sujet que MM. Claude GOYARD et Roland DRAGO distinguent le contrle de linspection en rservant le terme de contrle la rgularit des oprations ponctuelles apprhendes partir dactes juridiques, de titres, de documents et le terme dinspection aux structures et aux personnels, un service ou un ensemble de services en vues dassurer le bon fonctionnement. Linspection est donc permanente et sanalyse en termes de surveillance. Dans la ralit factuelle, linspection et le contrle sont troitement lis. Le principe du contrle interne du secteur public est de sassurer quune organisation exerce ses activits dans le cadre juridique de sa comptence et quelle atteint les objectifs de sa mission. Les mcanismes de contrle sont censs garantir le bon fonctionnement des mthodes de gestion. Le contrle sexerce normalement plusieurs niveaux Idem, p. 1 . Le contrle interne se dfinit de faon gnrique comme un processus mis en uvre par une organisation dans son ensemble afin de fournir une assurance raisonnable sur la ralisation de ses objectifs H. GUILLAUME, N. COLIN, S. ROUDIL, E. SKOULIOS, RAPPORT relatif la structuration de la politique de contrle et daudit internes de lEtat, Documentation franaise, octobre 2009, p. 7. Les contrles exercs par des entits faisant partie de l'excutif et donc propres l'Administration sont des contrles internes ; ces contrles sont exercs a priori (contrles de droulement de la procdure d'excution de la dpense par exemple) et a posteriori (intervention des Inspections des Services par exemple). Par ailleurs, certains contrles internes sont raliss par des entits administratives diffrentes de celles qui sont contrles. Ces contrles sont donc, au sens littral, "externes" la structure contrle le Contrle financier par exemple est un contrle exerc par la Direction Gnrale du Budget du Ministre des Finances sur les dpenses des autres ministres mais ils n'en sont pas moins considrs comme des contrles internes dans la mesure o ils sont exercs l'intrieur de l'Administration par des entits faisant, elles aussi, partie de l'Administration. Le contrle interne se rapproche dans certains cas de laudit interne, qui sappuie, quant lui, sur un organe extrieur au service. Il convient dapprhender diffremment laudit interne par rapport aux concepts de contrles internes ou externes traditionnellement utiliss B. CIEUTAT, F. MORDACQ, S. THEBAULT, Rapport Pour une conceptualisation du contrle interne et de laudit interne dans la gestion financire de lEtat, FONDAFIP, Dcembre 2010, p. 15. Contrle interne ou audit interne sont dautant plus difficiles cerner que ces notions sont nouvelles, trangres lEtat tout en tant les synonymes dautres concepts beaucoup plus traditionnels en droit public financier. A ce propos, le rapport de lIGF prcise que les missions daudit interne sont centres sur des enjeux de contrle interne concernant lorganisation administrative, plus que sur des enjeux du ressort de lchelon politique : elles nattirent donc pas aujourdhui lattention directe des membres du gouvernement et de leurs cabinets B. CIEUTAT, F. MORDACQ, S. THEBAULT, op. cit, p. 16..Laudit interne peut analyser les points forts et les points faibles du contrle interne dune organisation, compte tenu de sa gouvernance, de sa culture organisationnelle ainsi que des risques lis et des opportunits damlioration qui peuvent avoir un impact sur la capacit de lorganisation atteindre ou non ses objectifs. Cette analyse value si le gestionnaire des risques identifie les risques et met en place des mcanismes de contrle en vue de la gestion efficace et efficiente des fonds publics. linstar de tous les auditeurs internes, ceux du secteur public sont appels assister les organisations dans lamlioration de leur fonctionnement. La fonction daudit interne du secteur public constitue lun des fondements de la gouvernance dun secteur public fort. La plupart des auditeurs internes du secteur public jouent galement un rle dans lobligation de leur entit se justifier aux yeux des citoyens dans le cadre du processus de contrle et de contrepoids. La dclaration de Lima fait de lindpendance des structures internes de contrle une condition essentielle pour leur efficacit Dans sa description du contrle du secteur public, la Dclaration de Lima prne des services de contrle interne qui doivent pouvoir jouir dune indpendance fonctionnelle et organisationnelle la plus grande possible au sein de la structure organisationnelle laquelle ils sintgrent .. Indpendance et objectivit lors de la ralisation dun audit ou dun contrle sont les matres mots, tant pour les Institutions Suprieures de Contrles (ISC) que pour les auditeurs internes; il ne saurait en tre autrement au contrle interne. Pour jouer efficacement son rle, le contrle interne budgtaire doit comprendre lensemble des procdures de matrise de la gestion budgtaire notamment : le suivi de la performance ; les procdures et documents crits organisant les activits, principes gnraux de gestion comme le principe du double contrle; les systmes de suivi et de gestion des finances publiques (y compris les systmes comptables), les autres systmes de suivi et gestion, notamment la gestion du personnel et de la solde, la gestion des marchs publics, le suivi des actifs physiques et stocks (comptabilit matire), et les contrles de l'excution budgtaire stricto sensu, notamment les contrles ex ante et ex post.Le contrle interne simpose aujourdhui lEtat et se dveloppe, en matire financire, sous deux formes : le contrle interne budgtaire (CIB) et le contrle interne comptable (CIC). Ils expriment deux enjeux en matire de gestion financire publique. Dune part, un enjeu de soutenabilit budgtaire et, dautre part, celui de qualit des comptes en rfrence la tenue des diffrentes comptabilits de lEtat.Dans lunivers dynamique des finances publiques et du contrle des dpenses publiques, on est en droit de sinterroger sur les apports substantiels engendrs par le contrle administratif des dpenses publiques dans la gestion financire de lEtat depuis les annes 1990. La rponse ce questionnement fait intervenir de nombreuses autres interrogations. En effet, ce contrle garantit-il pour le mieux la lgalit des dpenses publiques? Les contrles institus sont-ils efficaces? Ou ne sont-ce que de simples affirmations incantatoires? Lenvironnement juridique et culturel bninois est-il propice lexercice dun tel contrle? La recherche dun apport de solution ces proccupations nous amne rechercher une qualification la nature du contrle interne qui est en cours au Bnin depuis 1990 dune part, et mettre en exergue les diffrentes mutations subies par ce contrle travers linternisation des directives de lUEMOA relatives aux finances publiques de mme que les autres instruments internationaux dautre part.Ce travail tant ax sur le contrle administratif des dpenses publiques Il existe trois grandes catgories de dpenses publiques: des dpenses de fonctionnement qui permettent la bonne marche des services administratifs. Des dpenses de transfert qui permettent une redistribution des revenus grce des subventions. Des dpenses dinvestissements ou des dpenses en capital qui permettent de renouveler et daccrotre le capital public. En longue priode la structure des dpenses de lEtat a fortement volu. Jusqu la Seconde Guerre mondiale les deux tiers des dpenses taient consacrs aux dpenses militaires et au service de la dette publique (intrts). Depuis 1945 la part des dpenses civiles sest fortement accrue, corrlativement laccroissement du budget de lEtat en proportion du Produit Intrieur Brute (PIB). Les dpenses publiques peuvent tres prsentes par ministre (approche juridique), ou par grandes fonctions (approche conomique). On peut galement isoler les dpenses lies la dette publique (intrts), celles qui correspondent des rmunrations, les autres dpenses courantes (de fonctionnement) et les dpenses en capital Cf, A. EUZEBY, J. ABEN, J. PERCEBOIS, Dictionnaire de finances publiques, Paris, Armand Colin, 1995, pp. 60-61., laudit interne des dpenses publiques ne fera pas lobjet de dveloppements. Seuls seront pris en compte, les contrles oprs sur les quatre tapes de la dpense. Aussi est-il est opportun de se replacer dans une rflexion densemble sur la notion gnrale du contrle interne et des structures charges de sa mise en uvre. Mais dentre, linadquation la fois du dispositif bninois et de sa pratique en ce qui concerne le contrle administratif des dpenses publiques le fait apparatre comme un contrle formel obsolte (Premire Partie) susceptible dtre perfectionn (Deuxime Partie) afin de rendre compte des mutations actuelles qui rvolutionnent la stratgie de contrle des dpenses publiques.

PLAN: INITIAL

PREMIERE PARTIE: UN CONTROLE FORMEL OBSOLETE

CHAPITRE 1: UN CONTROLE NORMATIVEMENT FONDE

SECTION 1: Un dispositif internePARAGRAPHE 1: Une conscration constitutionnellePARAGRAPHE 2: Une dclinaison lgislative et rglementaireSECTION 2: Un dispositif internationalPARAGRAPHE 1: Une rglementation communautairePARAGRAPHE 2: Une rglementation internationale

CHAPITRE 2: UNE MISE EN UVRE IMPROBABLE

SECTION 1: Un contrle handicap ou inadaptPARAGRAPHE 1: Lorganisation inappropri des contrles PARAGRAPHE 2: Lindpendance des corps de contrleSECTION 2: Un contrle dvoy ou contournablePARAGRAPHE 1: Les procdures durgence abondantesPARAGRAPHE 2: Les rgularisations ex post des dpenses

DEUXIEME PARTIE: UN CONTROLE PERFECTIBLE

CHAPITRE 1: Un contrle renforcerSECTION 1: Une extension ncessaire PARAGRAPHE 1: A la gestion performancielle des dpenses PARAGRAPHE 2: A de nouvelles structures de contrle SECTION 2: Une rorientation indispensable PARAGRAPHE 1: Vers des objectifs defficacitPARAGRAPHE 2: Vers des objectifs de rsultats

CHAPITRE 2: Un contrle moderniser SECTION 1: Par lactualisation du dispositif normatifPARAGRAPHE 1: Une nouvelle constitution financirePARAGRAPHE 2: Une responsabilit accrue des ordonnateursSECTION 2: Par la dynamisation de lAdministrationPARAGRAPHE 1: Une rorganisation des corps de contrle PARAGRAPHE 2: Une complmentarit des nouveaux acteurs

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

OUVRAGES GENERAUX A. EUZEBY, J. ABEN, J. PERCEBOIS, Dictionnaire de finances publiques, Paris, Armand Colin, 1992, 207 p.CHEVALLIER, LEtat de droit, Montchrestien, 4me Ed, 2003G. CORNU, Vocabulaire juridique, puf, Paris, juillet 2012.J. GIRODET, Piges et difficults de la langue franaise, Dictionnaire, Paris, Bordas, 1986

P. ROSANVALLON, La contre-dmocratie. La politique lge de la dfiance, Paris, Ed. Seuil, 2006.

T. DEBARD, Dictionnaire de droit constitutionnel, 2me d, Ellipses, 2007.

OUVRAGES SPECIFIQUES

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MEMOIRES ET THESES

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REVUES ET ARTICLES

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I N T O S A I, Audit interne Indpendance au sein du secteur public, OCDE, 2010

M. BOUVIER, Mutations des finances publiques et crise du pouvoir politique? , RFFP, n 79, 2002.N. MEDE, Rflexion sur le cadre harmonise des finances publiques dans lespace UEMOA in Afrilex, Juin 2012N. MEDE, La nouvelle gestion budgtaire: lexprience des budgets de programme au Bnin, Afrilex n 04.

OCDE, La modernisation du secteur public : moderniser la responsabilit et le contrle, rapport de synthse, Juillet 2005P N U D, La rnovation des procdures budgtaires en zone UEMOA : Analyse des objectifs et des impacts de la rforme de la directive relative aux lois de Finances, in, Les notes du pole, Note n 2, n o v e m b r e 2009.

R. HERTZOG, La mutation des finances publiques : manifeste pour une discipline rajeunie ! , RFFP, n 79, 2002.S. YONABA, Le systme financier des Etats africains francophones lpreuve de limpratif de discipline budgtaire, in Mlange en lhonneur de Robert HERTZOG, Rformes des finances publiques et modernisation de ladministration, conomica, 2011, 621 p.

TEXTES JURIDIQUES

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RAPPORTS

- B. CIEUTAT, F. MORDACQ, S. THEBAULT, Rapport Pour une conceptualisation du contrle interne et de laudit interne dans la gestion financire de lEtat, FONDAFIP, Dcembre 2010- M.BOUVIER, M-C. ESCLASSAN, G. ORSONI, I. BOUHADANA, W. GILLES, la gestion de la dpense publique dans les pays de lAfrique francophone subsaharienne, Avril 2004- H. GUILLAUME, N. COLIN, S. ROUDIL, E. SKOULIOS, RAPPORT relatif la structuration de la politique de contrle et daudit internes de lEtat, Documentation franaise, octobre 2009- Rapport de la confrence panafricaine des prsidents des Cours des comptes, CAFRAD, Tanger, 16-18 Avril 2007IM, Redonner sens et efficacit la dpense publique, Rapport dcembre 2012