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ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES COMMERCIALES AFFILIÉE À L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL Les ventes aux enchères sur Internet Cas particulier : Ebay.com Par Nawel Amrouche Sciences de la gestion Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de maître ès. Sciences (M.Sc.) Juillet, 2002 © Nawel Amrouche, 2002

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  • COLE DES HAUTES TUDES COMMERCIALES AFFILIE LUNIVERSIT DE MONTRAL

    Les ventes aux enchres sur Internet Cas particulier : Ebay.com

    Par

    Nawel Amrouche

    Sciences de la gestion

    Mmoire prsent en vue de lobtention du grade de matre s. Sciences

    (M.Sc.)

    Juillet, 2002

    Nawel Amrouche, 2002

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    REMERCIEMENTS

    Mes remerciements les plus sincres Monsieur Georges Zaccour, instigateur

    de ce projet, qui a fait preuve dune grande disponibilit et qui a su, tout au long du

    processus de recherche, prodiguer les conseils et les explications ncessaires sa

    bonne ralisation.

    Je tiens galement remercier Monsieur Jacques Robert pour la pertinence des

    suggestions et des rfrences bibliographiques.

    Enfin, un grand remerciement mes parents dont les encouragements rpts

    mont beaucoup aid pour crire ce projet.

  • 3

    SOMMAIRE

    Plusieurs phnomnes au niveau des ventes aux enchres ont t traits dans la

    littrature. On sintressera au niveau de ce mmoire lun de ces phnomnes

    savoir lenchre par saut. En effet, malgr la richesse des explications donnes par

    plusieurs auteurs sur ce sujet ou sur des thmes analogues, comme lenchre de

    dernire minute, on note que des tudes empiriques font dfaut.

    On a appliqu une dmarche conomtrique rigoureuse pour faire ressortir les

    dterminants de la prsence ou labsence de ce phnomne ainsi que leur importance

    relative. Pour ce faire, on a utilis une base de donnes tire du site eBay. Les

    rsultats obtenus ont t par la suite valids par deux modles conomtriques

    connexes qui tiennent compte non pas de la prsence du phnomne denchre par

    saut comme variable dpendante mais du nombre doccurrence de celui-ci.

    Dans le contexte de cette tude, on conclut que les dterminants de ce

    phnomne viennent dans cet ordre dimportance : la valeur initiale comme nonce

    par le vendeur, la valeur de litem qui donne une ide sur le prix auquel ce dernier est

    vendu, le nombre denchrisseurs avant celui qui a effectu lenchre par saut, la

    valeur initiale du produit si elle est infrieure ou non 1$ et enfin le profil

    dvaluation de celui qui a propos une enchre par saut.

  • 4

    TABLE DES MATIRES

    Pages INTRODUCTION 7

    CHAPITRE 1 : TERMINOLOGIE ET FONCTIONNEMENT 10

    CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTRATURE 15

    I. DIVERS ASPECTS TRAITS 15

    a. Proposition dune dfinition thorique 15

    b. Asymtrie de linformation 17

    c. Typologie de linformation 17

    d. Aversion au risque 18

    e. Action dautrui 19

    f. Ventes par contrat 19

    g. Approche relationnelle 20

    h. Rsultat des exprimentations 20

    i. Autres champs dintrt 21

    II. ASPECT COMPORTEMENTAL DES VENTES AUX ENCHRES 21

    a. Rle stratgique de linstitution dun march denchre 21

    b. Rle stratgique dun mcanisme de vente 22

    c. Comportements particuliers 24

    III. CONCLUSION 26

    CHAPITRE 3 : PROBLMATIQUE ET MTHODOLOGIE 27

    I. DFINITION DU PROBLME 27

    II. MTHODOLOGIE 28

    a. Quelques notions de la rgression logistique 28

    b. Spcification des variables 30

    c. Hypothses 33

  • 5

    CHAPITRE 4 : PRSENTATION DE LA BASE DE DONNES 35

    I. CODIFICATION DES VARIABLES 35

    II. TRAITEMENT DE LA BASE DE DONNES 38

    a. Prsentation de lchantillon 38

    b. Diagnostic initial 38

    III. RSULTATS DESCRIPTIFS 40

    CHAPITRE 5 : RSULTATS DU MODLE 44

    I. RECHERCHE DU MODLE ADQUAT 44

    b. Critre de slection 44

    c. Les diffrentes tapes 44

    I. INTERPRTATION DES COEFFICIENTS 50

    II. CONFIRMATION DES RSULTATS 52

    CONCLUSION 54

    ANNEXES 57

    ANNEXE 1 58 ANNEXE 2 59 ANNEXE 3 60 ANNEXE 4 61 ANNEXE 5 70

    BIBLIOGRAPHIE 77

  • 6

    TABLEAUX

    Pages

    TABLEAU 1 : Explications stratgiques du phnomne enchre de dernire

    minute 22

    TABLEAU 2 : Codage de la variable catgorie du produit 35

    TABLEAU 3 : Codage de la variable type du mcanisme de vente 36 TABLEAU 4 : Codage de la variable valeur initiale infrieure ou gale 1$ 36 TABLEAU 5 : Codage de la variable valeur initiale infrieure ou gale 1$ 36 TABLEAU 6 : Statistiques descriptives de la variable prsence denchre

    par saut 40 TABLEAU 7 : Statistiques descriptives de la variable nombre denchres

    par saut 40 TABLEAU 8 : Statistiques descriptives de la variable enchre par saut au

    dbut dune vente 41 TABLEAU 9 : Statistiques descriptives de la variable catgorie de litem 41 TABLEAU 10 : Statistiques descriptives de la variable type du mcanisme de

    vente 41 TABLEAU 11 : Statistiques descriptives de la variable dure de la vente aux

    enchres 42 TABLEAU 12 : Statistiques descriptives de la variable valeur initiale

    gale ou infrieure 1$ 42 TABLEAU 13 : Statistiques descriptives des variables valeurs continues 43 TABLEAU 14 : Rsultats destimation du modle de rfrence M1 45 TABLEAU 15 : Rsultats destimation du modle M2 45 TABLEAU 16 : Rsultats destimation du modle M3 46 TABLEAU 17 : Rsultats destimation du modle M4 47 TABLEAU 18 : Rsultats destimation du modle M5 47 TABLEAU 19 : Rsultats destimation du modle M6 48

    TABLEAU 20 : Tableau rcapitulatif de la signification statistique

    des variables exognes 49 TABLEAU 21 : Poids des coefficients du modle selectionn M2 51

  • 7

    INTRODUCTION

    Les ventes aux enchres ont intress, aussi bien par leur design que leur

    fonctionnement, plusieurs personnes, depuis des milliers dannes. En effet, le premier

    rapport sur ce type de ventes date du cinquime sicle avant J.-C. et a t crit par

    lhistorien grec Herodote qui dcrivait la vente des femmes Babylone. lpoque de

    lempire romain, la vente aux enchres des objets pills lors des invasions tait trs

    courante.

    Pour qui pntre pour la premire fois dans le monde des ventes aux enchres, une

    dfinition prliminaire tire du dictionnaire Le Robert mrite une certaine attention. Ainsi,

    une enchre se dfinit comme une offre dune somme suprieure la mise prix ou aux

    offres prcdentes, dans une vente au plus offrant. Par ailleurs, le terme anglais Auctions

    est driv du latin augere dont le sens littral est augmenter.

    Daprs McAfee et McMillan (1987), une vente aux enchres est une institution de

    march avec un ensemble de rgles explicites dterminant lallocation des ressources et

    les prix sur la base des enchres places par les participants dans ce march.

    Selon Acua Group (1990), lobjectif de chaque procdure doffre au niveau de ce type

    de vente est de slectionner un contractant convenable un moment appropri aux

    circonstances en cours et dobtenir de lui un temps bien dfini une soumission acceptable

    selon laquelle un contrat pourrait tre conclu.

    Daprs Klemperer (1999), lintrt des enchres est indiscutable tant dun point de

    vue pratique, empirique que thorique : Primo, un grand volume de transactions sopre

    travers ce type de vente qui porte sur toutes sortes de biens (les Bons du Trsor, les

    produits agricoles, les frquences radio, les objets dart,) aussi bien que les contrats

    gouvernementaux appels procurement auctions (comme les droits de forage de ptrole) et

    les rachats de compagnies. De nouvelles formes de ventes aux enchres savoir les

    licences sont galement en train dexploser en terme dintrt. Secundo, lenvironnement

    conomique de ce type de vente est bien dfini au point quil procure un terrain-test trs

    valorisant pour la thorie conomique, surtout pour la thorie des jeux avec information

  • 8

    incomplte. Tercio, la thorie des ventes aux enchres constitue une base pour des travaux

    thoriques plus fondamentaux. En effet, elle a permis le dveloppement remarquable

    dautres mthodes de formation des prix, des notions de la thorie des ngociations o aussi

    bien le vendeur que lacheteur se trouvent impliqus activement dans la dtermination des

    prix mais aussi celles des marchs comptitifs.

    Cette thorie prend encore de lampleur vu lvolution des enchres sur Internet : de

    plus en plus dchanges ont lieu sur Internet (voyages, vides greniers,) et la valeur

    montaire que reprsentent ces changes est considrable (par exemple, en France, plus de

    64% des marchs publics sont attribus par appel doffres par voie lectronique). Par

    ailleurs, daprs les compagnies de consultation International Data Corporation,

    CyberDialogue, Forester Research et bien dautres, le nombre moyen dutilisateurs

    amricains dInternet est de 83.5 millions en 1999 avec une prvision de 143 millions

    dutilisateurs en 2003, cest dire plus de la moiti de la population adulte amricaine

    (40% de ceux-ci sont des diplms universitaires et revenus substanciels). En dehors des

    tats-Unis, le nombre dutilisateurs est moins lev mais on prvoit que le nombre mondial

    aurait atteint les 500 millions dutilisateurs en 2003. Enfin, on note que le B2B, B2C et P2P

    e-commerce devraient approcher les $400 billions en 2003 et plus du tiers serait relatif au

    segment des ventes aux enchres qui est un segment bas sur la demande ou bas sur des

    prix dynamiques de lensemble du commerce en ligne.

    Ce mmoire se fixe comme objectif lexplication de la prsence de lun des

    phnomnes observables au niveau des ventes aux enchres. Il sagit du Jump Bidding cest

    dire la proposition d'une enchre suprieure celle qui la prcde par un montant

    dpassant celui dtermin par eBay appel bid increment (voir annexe 1) et quon pourrait

    traduire par enchre par saut.

    Le mmoire est organis comme suit : le premier chapitre comporte une brve

    description des mcanismes utiliss aussi bien dans la littrature que dans le cadre des

    enchres en ligne afin de se familiariser avec la terminologie employe. Au niveau du

    second chapitre, on se penchera sur la revue de la littrature o on fait un survol sur

    lensemble des perspectives traites autour des ventes aux enchres pour finir sur un article

    de base qui permettra de cerner lintrt de recherche et avancer quelques questions de

    rflexions. Ensuite, le troisime chapitre consiste proposer un modle conomtrique jug

  • 9

    convenable pour reflter l'information disponible aux enchrisseurs sur le site eBay et par

    consquent expliquer la prsence du phnomne en question. Ce modle conomtrique

    englobe un ensemble de variables explicatives comme la valeur initiale propose par le

    vendeur, le temps fix pour la vente et la catgorie de l'item en question et permettra alors

    de projeter un ensemble dhypothses de recherche tester. Une rubrique sera aussi

    consacre la prsentation de la base de donnes et quelques rsultats descriptifs. Enfin, on

    avancera les rsultats du modle pour terminer sur une conclusion gnrale et quelques

    avenues de recherche pour permettre dapprofondir la comprhension de ce phnomne ou

    bien dautres qui lui sont connexes ou mme trs distincts.

  • 10

    CHAPITRE 1

    TERMINOLOGIE ET FONCTIONNEMENT

    Quatre types de ventes aux enchres sont largement utiliss et analyss aussi bien en

    thorie quen pratique, savoir, les enchres ascendantes, les enchres descendantes, les

    enchres premier-prix, les enchres second-prix, les enchres par multi-units et enfin les

    enchres prives. En dcrivant leur fonctionnement, on focalisera sur la vente dun seul

    objet pour des raisons de simplicit.

    Les enchres ascendantes : le prix est successivement augment jusqu ce quun seul enchrisseur reste et gagne lobjet au prix final. Cette procdure repose

    soit sur les vendeurs, qui doivent noncer les prix, soit les acheteurs, qui doivent

    proposer les prix ou encore les internautes, qui placent des enchres par voie

    lectronique. Cette procdure, trs utilise par les thoriciens, est appele enchres

    japonaises o les enchrisseurs quittent graduellement la vente au fur et mesure que

    le prix augmente. Ainsi, un enchrisseur qui est dj sorti du jeu ne sera plus en

    mesure deffectuer une quelconque enchre par saut. Il convient de noter, par ailleurs,

    que le nombre denchrisseurs actifs est toujours connu publiquement. En thorie, ce

    type denchre est appel aussi : enchres ouvertes, orales, anglaises ou progressives

    (cas des antiquits et des ventes de maisons). Une autre terminologie est utilise sur

    Internet, et plus prcisment par le site eBay1 pour rfrer au mme mcanisme

    denchre. Il sagit des enchres standards.

    Les enchres descendantes : on commence la vente par des prix trs levs pour les faire descendre ensuite continuellement. Le premier enchrisseur qui se prononce

    pour le prix mentionn est dclar acheteur ou gagnant de lobjet ce prix (cas des

    poissons en Israel et du tabac au Canada). Il convient de noter que cette enchre est

    aussi publique et elle est connue par les conomistes sous le nom denchres

    hollandaises (cas de la vente des fleurs aux Pays-Bas).

    Les enchres par multi-units : o le mme produit est offert en plusieurs units. Si on se fie au fonctionnement de ce mcanisme au niveau du site eBay, lacheteur,

    1 Site amricain pour les ventes aux enchres en ligne. Ce site est ouvert tout le monde pour vendre et acheter nimporte quelle marchandise ( il totalise plus de 4.500 catgories et prs de 600.000 nouveaux items sajoutent par jour) nimporte quelle heure et de nimporte quel endroit.

  • 11

    au mme titre que le vendeur, aura indiquer la quantit voulue ainsi que le prix

    auquel il serait prt payer le produit. Le prix de vente sera le prix minimum en

    commun gal ou au del du prix initial. Si le nombre dunits de la demande dpasse

    celui de loffre, le produit sera accord plutt aux enchrisseurs qui ont offert des prix

    plus levs, ils seront donc prioritaires pour avoir la quantit totale demande. Ainsi,

    si quelques acheteurs ne peuvent avoir quune partie de cette quantit, ils sont en

    mesure de refuser lachat. Par ailleurs, sils tiennent absolument avoir ce produit le

    seul moyen dy arriver est dtre sr davoir plac une enchre plus leve que les

    autres.

    Les enchres prives : o lidentit des enchrisseurs potentiels nest pas divulgue au grand public. Cette spcification, compte tenue des rglements du site

    eBay, est la charge du vendeur sachant que cette option nest pas applicable dans le

    cas des enchres par multi-units. Ceci signifie que laddresse lectronique des

    enchrisseurs ne sera pas affiche aussi bien que lhistoire de la vente en question,

    une fois celle-ci close. Seulement le vendeur et le dclar acheteur seront notifis via

    courrier lectronique quand la vente est conclue.

    Les enchres premier-prix : les enchrisseurs soumettent des enchres indpendantes (chacun soumet une seule enchre) sans prendre connaissance de celles

    des autres. Lobjet est vendu celui qui place lenchre la plus leve en payant ce

    prix appel premier-prix (cas des droits des minraux dans les trritoires

    gouvernementaux, cas de limmobilier ainsi que les valeurs mobilires amricaines et

    anglaises dans la version des enchres par multi-units). En thorie, cette enchre est

    appele aussi first-price sealed bid auction.

    Les enchres second-prix : exactement le mme principe que les enchres premier-prix mais le prix qui sera pay par le dclar acheteur (qui a mis lenchre la

    plus leve) est le second prix le plus lev appel second-prix (cas des timbres, de la

    vente de la monnaie entre gouvernements et rachats dactions entre compagnies dans

    la version des enchres par multi-units). Son utilisation en thorie est de moins

    grande envergure que les autres types de vente. Cette vente est appele aussi enchres

    de Vickrey ou second-price sealed bid auction. Il convient de noter, par ailleurs, que

    le fonctionnement de cette enchre nentrane pas automatiquement une perte pour le

  • 12

    vendeur puisque les enchrisseurs auront tendance placer des enchres plus leves

    que celles mises lors dune enchre premier-prix.

    Des options additionnelles soffrent aussi bien au vendeur qu lenchrisseur au

    niveau du site eBay, on peut en citer :

    La vente avec prix de rserve : le vendeur spcifie un prix appel prix de rserve lors de la mise en vente (deux prix sont ainsi fixs par le vendeur : prix de rserve et

    prix de dpart ou initial). Ce prix reste cach et nest jamais rvl aux

    enchrisseurs mme aprs conclusion du contrat. Toutefois, eBay les avertit si le

    prix a t atteint. Il constitue, par ailleurs, le prix le plus bas auquel le vendeur

    accepte de vendre son objet et il est toujours suprieur la mise prix. Il convient

    de noter, par ailleurs, que la vente se poursuit jusqu la date fixe lors du dbut de

    lenchre par le vendeur et ce mme si le prix de rserve est dj atteint. Aussi, des

    exceptions ne sont pas carter pour ce type de mcanisme de vente. Ainsi, si le

    premier enchrisseur a atteint le prix de rserve (en proposant un prix suprieur ou

    gal) mais le second propose un prix en dessous de celui-ci alors le premier gagne

    lobjet au prix de rserve. Toutefois, si plusieurs enchrisseurs dpassent ce prix

    particulier alors le gagnant sera tenu de payer le prix quil a propos. Enfin, on note

    que cette option nest pas applicable dans le cas des enchres hollandaises.

    Lachat immdiat : le produit est vendu immdiatement ds quun acheteur se propose de lacheter.

    Lenchre par procuration : cette enchre est appele aussi enchre automatique. Il sagit dune soumission par un acheteur not A dune enchre maximale et cest

    le systme eBay qui excute les enchres pour lui en indiquant toujours le prix le

    plus bas possible mais juste au-dessus de celui qui a mis en dernier. La vente sera

    donc soit conclue au profit de cet acheteur A ou un autre not B et ce dans le cas o

    le prix propos par B dpasse le prix maximal offert par A. Ce prix maximal nest,

    au fait, jamais dvoil aux autres acheteurs ou mme au vendeur. Par ailleurs, cette

    formule ne sapplique pas au cas des enchres par multi-units.

  • 13

    Une caractristique essentielle aux enchres est la prsence dune information

    asymtrique. Le concept dquilibre appropri est donc celui appel quilibre bayesien de

    Nash, cest--dire que la stratgie de chaque joueur est fonction de sa propre information

    mais aussi des stratgies des autres joueurs et de ses croyances quant linformation

    dtenue par les autres joueurs. Cette stratgie lui permet donc de maximiser son gain. Deux

    modles caractrisent les enchres :

    Les modles valeurs prives : chaque enchrisseur connat la valeur de lobjet mis en vente mais cette information lui est propre et nest pas divulgue aux autres.

    On suppose que la valeur respective chacun est tire de faon indpendante dune

    distribution continue.

    Les modles valeurs communes : la valeur de lobjet est la mme pour tous les enchrisseurs, mais ces derniers ont diffrentes informations prives propos de cette

    valeur et chacun deux est donc susceptible de changer ses estimations en fonction de

    la connaisance de celles des autres contrairement au cas prcdent o lvaluation de

    lobjet reste non-affecte par la connaissance des signaux des autres (informations,

    prfrences). ce niveau, on doit faire remarquer quil y a une particularit aux

    enchres valeurs communes appele the winners curse. Cette conotation signifie

    que chaque enchrisseur doit reconnatre quil a gagn lobjet seulement sil a dispos

    du signal le plus lev (cas de lquilibre symtrique) car le fait de ne pas disposer

    des mauvais signaux dtenus par les autres enchrisseurs entrane des victoires certes

    mais trs coteuses (prix pay > la vraie valeur).

    Il convient de noter que les enchres descendantes et les enchres premier-prix sont

    stratgiquement quivalentes (cest--dire que la squence des stratgies possibles et la

    trajectoire de chacune delles vers les consquences corrrespondantes sont exactement les

    mmes). Par consquent, lquilibre des deux sortes de jeu denchres devrait concider. En

    effet, dans les deux cas un enchrisseur aura se fixer un prix auquel il sera prt acheter

    litem en question et en cas de gain, il paiera effectivement ce prix. Par ailleurs, les

    enchres ascendantes et les enchres second-prix sont galement quivalentes

    stratgiquement pour les modles valeurs prives. Ainsi, dans le cas dune enchre

    ascendante, lenchrisseur devra spcifier au niveau de sa stratgie sil serait actif ou non

    chaque nivellement du prix et ce en fonction du droulement de lactivit de surenchre.

  • 14

    Procder de la sorte sans tenir compte des stratgies adoptes par les autres enchrisseurs

    constitue une rplique optimale. De la mme manire, au niveau de lenchre second-prix,

    lenchrisseur devra proposer la valeur de lobjet tel quil le valorise lui-mme pour que sa

    stratgie soit dominante. Ainsi, dans les deux cas denchres, il y a un quilibre unique et le

    gagnant est celui qui valorise le plus lobjet mais paiera le second prix propos le plus

    lev. Toutefois, il convient de remarquer que cet argument dquivalence entre les deux

    types denchres recquiet la connaissance propre de chaque enchrisseur quant la valeur

    de lobjet mis en vente, alors que cet argument ne conditionne pas lquivalence des

    enchres descendantes et de premier-prix.

  • 15

    CHAPITRE 2

    REVUE DE LA LITTRATURE

    Ce chapitre comporte une revue de littrature typologique sous rserve doublier

    certaines perspectives. Il est divis en deux sections : les divers aspects traits par les

    thoriciens et laspect comportemental des ventes aux enchres.

    I. DIVERS ASPECTS TRAITS

    Cette section prsente les diffrents articles relatifs aux ventes aux enchres crits

    avant les annes 80. En effet, bien que ce type de vente se pratique depuis des dcennies, il

    na pu faire partie de la littrature conomique que rcemment. Ainsi, le premier crit qui a

    reconnu laspect de la thorie des jeux rattach ce type de vente appartient Vickrey

    (1961). Plusieurs progrs, depuis, ont commenc enrichir ce champ dintrt comme la

    vision de Klein (1976) axe sur lasymtrie de linformation et son rle dterminant sur le

    nivellement des prix gagnants ou encore la vision de Bunn et Thomas (1978) axe sur

    limportance de lintuition dans la prise en compte des actions dautrui, facteur

    psychologique mis en relief par tant dautres auteurs. Dans ce qui suit, on prsente en dtail

    les diverses faons daborder le champ des ventes aux enchres.

    a) Proposition dune dfinition thorique

    Schotter (1976) a numr les diffrentes approches de mise en march des produits.

    Ces dernires regroupent la concurrence pure et parfaite, la loterie, le vote, la ngociation,

    et finalement les ventes aux enchres traditionnelles. Ce dernier moyen de commerce a

    reu, daprs lauteur, le moins dattention de la part des chercheurs puisquil ne peut faire

    lobjet dtude en terme de thorie noclassique traditionnelle. Lauteur propose, toutefois,

    une dfinition :

    la vente aux enchres est un mcanisme dchange sans ttonnement ni

    rengociation et dans lequel le vendeur se retrouve comme un agent passif et les biens sont

    souvent indivisibles.

  • 16

    Laspect le plus important est que le vendeur se montre relativement passif

    contrairement ce qui se passe dans un processus de concurrence. Ce vendeur est qualifi

    de joueur fictif. Toutefois, cette position est dans un certain sens avantageuse car les

    acheteurs ne disposent pas dinformation potentielle savoir le prix rel du vendeur.

    Toujours en comparaison une situation de concurrence parfaite (systme de march

    des biens uniformes et divisibles intgrant un grand nombre de participants acceptant le

    prix du march tel quil est form par les forces de la demande et de loffre sans aucune

    influence de leur part), Vickrey (1976) nonce quune allocation optimale devient

    problmatique dans les cas suivants : les biens ne sont pas uniformes ou ne sont pas

    divisibles en parties gales, le nombre de participants est faible par rapport celui des biens

    objets de la ngociation ou encore une contrainte est soumise concernant le volume total de

    la transaction (cas dun seul item appel Open Auction). Par ailleurs, les enchres

    hollandaises ne permettent pas, daprs lui, datteindre loptimum au moins dans les cas

    non-symtriques (information non identique tous).

    Lauteur cite mme des problmes plus complexes, dont le cas de plusieurs items qui

    interagissent. Pour lillustrer, il prend loption la plus simple, celle de n items identiques et

    o les acheteurs ne veulent acqurir plus dun chacun. La procdure incluant un seul item

    nest pas optimale, daprs lui, car les enchrisseurs ne savent plus sous lincertitude quand

    sarrter. Une procdure Pareto Optimale serait plutt de vendre ces n items simultanment

    avec une possibilit denchrir jusqu n la fois. La raison est quune fois n enchres

    galisant lenchre la plus leve, chaque enchre qui va suivre sera ncessairement plus

    leve que cette dernire et ceci est assur par laugmentation minimale acceptable appele

    bid increment. En second lieu, il prsente le cas dun nombre ditems assez lev et o le

    vendeur a le pouvoir de dterminer le nombre offrir ou dtablir un prix de rserve plus

    lev que son cot marginal, ce qui le rend un vendeur appel vendeur monopolistique. En

    effet, si le nombre tait suffisamment faible, le sacrifice relatif au refus de la dernire unit

    est tellement lev quil ne peut tre compens par une augmentation du prix et le rsultat

    de monopole devient alors celui de concurrence. Un troisime cas prsent par Vickrey

    (1976) est celui o les items vendre prsentent des diffrences plutt qualitatives et en

    mme temps la possibilit quun acheteur veuille plusieurs items au lieu dun nest pas

    carter. Ici, il nest mme pas clair quun algorithme existe pour trouver lallocation

    optimale et cette conclusion est de au fait quun ensemble de situations peuvent tre

  • 17

    abordes avec un trs grand nombre de conditions qui doivent sappliquer chacune

    delles.

    b) Asymtrie de linformation

    Klein (1976) met laccent sur leffet de la stucture de linformation sur le

    comportement de placement denchres dans le cas dune vente traditionnelle. Lauteur

    sest intress un modle pour les enchres multi-units o la vraie valeur de lobjet est

    inconnue mais fixe. Deux cas ont t alors analyss savoir le cas dune information

    symtrique (avec des enchrisseurs identiques) et celui dune information asymtrique (cas

    des joint-ventures). Ses conclusions sont les suivantes : dans le premier cas, les gagnants

    payent cher lobjet en question. En effet, ces derniers ont tendance sur-estimer la vraie

    valeur de cet objet, ainsi, la solution intuitive serait denchrir un peu moins que leur

    estimation pour la vraie valeur. Dans le second cas, lauteur montre que non seulement les

    joint-ventures nauront pas payer beaucoup plus que la vraie valeur (compar au cas 1)

    mais galement que lajustement ncessaire nest pas assez lev. En effet, dans ce cas,

    lestimation des joint-ventures sera la moyenne de celles donnes par ces dernires de

    faon indpendante. Cependant, la variance sera rduite selon la thorie de probabilit

    applique la moyenne dun chantillon dune taille t (variance = 1/t fois celle de la

    distribution initiale). Ce qui signifie que les joint-ventures seront aptes estimer de faon

    plus prcise la valeur de lobjet.

    c) Typologies de linformation

    Baron (1976) va plus loin et donne des typologies ces informations. En effet, selon

    lui, un enchrisseur a gnralement une information incomplte concernant la valeur de

    lobjet mais aussi concernant les consquences du processus dune vente aux enchres

    traditionnelle. Ceci implique donc la caractrisation de ces incertitudes en terme dattentes

    (expectations) reprsentes par une probabilit de distribution de lenchre des concurrents

    et une autre pour la valeur de lobjet en question. Ces informations sont de 3 types: non

    divulgues si elles sont connues par un seul enchrisseur comme le cas des estimations de

    cots plus exactes concernant une innovation qui permet des conomies de cots,

    confidentielles si dautres concurrents sont au courant de cette innovation ou enfin,

    communes si elles sont disponibles tous les enchrisseurs sans exceptions, et ce cas

    englobe le changement relatif au taux dinflation, aux spcificits techniques dun contrat,

  • 18

    au nombre des enchrisseurs, Les deux dernires sont caractrises au fait par des

    changements dans lvaluation des probabilits des enchres des autres et ceci affecte aussi

    bien la valeur du contrat que lenchre optimale. Dans ce cas, non seulement leffet cot est

    pris en compte mais aussi leffet prix qui considre laction des concurrents.

    Comme dterminants de son modle, lauteur prend en considration dune part

    laversion au risque des enchrisseurs reprsente par leurs fonctions dutilit, dautre part

    le risque et les problmes destimations du cot de lobjet en question, et ceci afin de

    dgager leffet sur la formation dune enchre optimale.

    d) Aversion au risque

    Massad et Tucker (2000) se sont intresss leffet du risque, variable trs pertinente

    pour discriminer entre les ventes traditionnelles et celles en ligne. Ainsi, divers risques sont

    associs ces dernires part le prix de rserve. Hofacker (1999) en numre au moins

    cinq : risque temporel par la recherche du produit adquat, risque du vendeur sil nest pas

    honnte ou digne de confiance, risque scuritaire par la perte dune information trs

    valorise, risque de la marque relatif la qualit au sens large, risque dintimit appel

    aussi de divulgation des informations personnelles. Cependant, la disponibilit de plus

    dinformations grce au site permet de rduire lincertitude de lachat (Cox, 1967) du point

    de vue du prix. Par consquent, lacheteur serait plus susceptible de payer un prix lev que

    si ctait une vente traditionnelle (Cox, 1963) et cette conclusion est valable aussi bien si le

    prix initial a t divulgu ou non. Massad et Tucker (2000) expliquent ce rsultat par le

    nombre faible denchrisseurs dans le cas dune vente traditionnelle.

    Cependant, un rsultat inverse est plausible galement. En effet, selon Malone et al.

    (1987), les enchrisseurs vont chercher les meilleures offres aux prix les plus bas (

    lexception des biens rares) grce aux avantages cots1. Dailleurs, on parle de synergie de

    linformation sur Internet travers la revente en ligne aprs avoir pass par la vente

    traditionnelle et ce fait tire son essence de la valeur ajoute des intermdiaires lectroniques

    comme nonce par Janssen et Sol (2000).

    1 Il sagit dun avantage parmi tant dautres classs en : aggrgation, confiance, assortiment et facilits par Bailey et Bakos (1997).

  • 19

    e) Action dautrui

    Dautres auteurs se sont penchs sur la prise en compte des actions dautrui, leur

    faon dagir ainsi que leur degr. Cest ainsi que Bunn et Thomas (1978) recommandent

    lapproche Bayesienne qui ncessite doutre-passer ce que lautre pense de faon plutt

    implicite afin darriver une distribution de probabilit finale des enchres des autres qui

    soit subjective. Une proposition conceptuelle serait donc la somme de Typical behaviour

    (comportement gnralement attendu du concurrent et dont il est conscient quil lui est

    propre) et dun Out-thinking behaviour (le degr dloignement du prcdent afin de

    gagner loffre). Lintuition parat ainsi un prrequis ncessaire pour tout algorithme de

    pense appel thinking-algorithm car les gens tant essentiellement dterministes, vont

    favoriser lutilisation de mthodes heuristiques appeles rules of thumb dans leur prise de

    dcisions. Il en rsulte des solutions satisfaisantes mais non optimales daprs Kahneman et

    Tversky (1973). Dailleurs, pour insister sur son importance, Bunn et Thomas (1978) la

    recommandent mme si on est dans une situation appele repetitive bidding o toute

    information utile est pourtant disponible empiriquement sur la base des donnes passes.

    Avant de perdre de vue linformation appele information utile, on doit souligner quune

    des exprimentations reportes par Smith (1976) nie le fait quune information parfaite soit

    ncessaire pour tablir des prix comptitifs dquilibre et rejoint plutt ce qua t nonc

    par Marshall (1949) et Hayek (1945) propos de lconomie en terme dinformations.

    Il est vrai, sinon, que les biais dus aux mthodes heuristiques ne sont pas carter

    dans les deux situations (unique et rptitive), mais les algorithmes proposs sous forme

    d'arbres dcisionnels sont supposs rducteurs de ceux-ci.

    f) Ventes par contrat

    Limportance de lintuition a t aussi aborde par Hallwood (1996) en traitant le cas

    des enchres par invitation o les prix ne sont pas divulgus mme si le contrat a t

    conclu. Ainsi, comme les enchrisseurs vont devoir se fier des informations floues

    appeles fuzzy, ce facteur psychologique prend toute son importance. Par ailleurs, lauteur

    nomet pas le risque dune variabilit des prix plus marque, mais se prononce confiant

    quant la promotion de la concurrence grce cette modalit de placement denchres.

    Lun des arguments est la rapidit avec laquelle lquilibre est obtenu (soutenu par

    Edwards et Hallwood, 1980, comme tant dautres) et ceci tient par exemple au nombre

  • 20

    faible de concurrents srieux (dailleurs ce nombre doit tre optimal), lexpertise

    technique identique pour tous,etc.

    g) Approche relationnelle

    Dautres situations particulires ont t tudies en ce qui a trait au placement dune

    enchre. On peut citer Engwall (1976) qui a avanc dautres facteurs part le prix, qui

    auront une influence sur lanatomie du processus de ce mcanisme, sachant que cette

    influence varie selon le type de la firme vendeuse. Il y a, en effet, la procdure de slection

    des acheteurs et ltat de la relation initiale avec eux qui entre en ligne de compte (voir

    annexe 2). Cette approche relationnelle pralable est aussi recommande par Graham,

    Hardaker et Sharp (2001) qui la surnomment stage social o tous les facteurs intangibles

    (la confiance dans le vendeur, sa rputation, le capital de marque,) aussi bien que la

    qualit du produit prennent le devant. En effet, ils mentionnent que le prix, la livraison et

    autres services rattachs deviennent importants une phase plus avance qui est la

    ngociation (Metcalf et al., 1992). Par ailleurs, ces auteurs insistent sur la comptence de

    lacheteur au stade social et la surnomment sophistication sociale, aussi, font-ils remarquer

    que cette tape prend toute son importance dans le cas des services.

    h) Rsultats des exprimentations

    Pour clore le premier volet bibliographique de la littrature, on se doit de mentionner

    les conclusions les plus pertinentes des exprimentations reportes par Smith (1976). En

    effet, ce dernier aborde le sujet dune autre manire en proposant cette logique : les

    rsultats prix-quantit (incluant les niveaux des prix, leurs trajectoires et les quantits

    changes) sont une fonction des valeurs (fonctionnement de loffre et de la demande), des

    institutions (rgles et procdures de communication) et de la structure du march (nombre

    des participants et leurs pouvoirs relatifs). Ainsi, lauteur fait remarquer que la convergence

    vers lquilibre est relie aussi bien la priode dchange qu la manire de transiger

    (nombre dunits) mais insiste sur le fait que les prix finaux restent peu prs au mme

    niveau alors que la squence de convergence diffre dun chantillon lautre. Par ailleurs,

    des tests plus rigoureux montrent que les profits allous aux acheteurs dpassent de loin

    ceux allous aux vendeurs et ce au prix comptitif dquilibre et plus prcisment quand le

    vendeur a initi loffre dun prix (cest pourquoi loption de prix de rserve est avantageuse

    pour le vendeur). Ensuite, lauteur rappelle que le march des ventes aux enchres est assez

  • 21

    efficient pour exclure les participants appels submarginals (incapables de conclure des

    contrats) avant que les prix convergent vers lquilibre, ide soutenue par Plott et Smith

    (1975).

    i) Autres champs dintrts

    Dautres aspects ont t traits en ce qui a trait aux ventes aux enchres savoir le cas

    des collusions et des cartels, le cot dentre et le nombre des enchrisseurs, la corrlation

    appele aussi affiliation (il sagit de la dpendance au niveau du placement dune enchre

    par un enchrisseur une information dautrui afin de mieux valuer la valeur de lobjet

    mis en vente) et les ventes par multi-units avec plusieurs facettes ce niveau : ventes

    squentielles, simultanes, efficientes, en rajoutant dautres intrts comme la prise en

    considration de la contrainte budgtaire, lexternalit des enchrisseurs (quand ceux-ci se

    proccupent de lidentit de celui qui vend le produit), etc.

    II. ASPECT COMPORTEMENTAL DES VENTES AUX ENCHRES

    On se doit de mentionner que les contributions critiques les plus avances concernant

    le champ des ventes aux enchres commenaient se faire sentir depuis la fin des annes

    70. En effet, ce sont les crits de Milgrom en collaboration avec dautres auteurs qui ont

    acclr, depuis, le dveloppement des recherches autour de ce sujet. Toutefois, ce champ

    est trop vaste et pour viter de sy perdre, le choix des articles prsents au niveau de cette

    section vise exposer la problmatique. Il convient de noter que ces articles sinsrent dans

    un cadre connotation comportementale rejoignant de prs la logique de Smith (1976) sus-

    mentionne. Ainsi, chacune des sections qui suivent rpond une mme et unique question

    quon pourrait formuler de la sorte : comment se comporteraient les enchrisseurs travers

    les prix quils proposent en leur faisant varier les valeurs, les institutions ou la structure du

    march dans lequel ils oprent?

    a) Rle stratgique de linstitution dun march denchre

    Roth et Ockenfiels (2001) se sont penchs sur laspect comportemental des ventes

    aux enchres. Ils se sont intresss au mcanisme des enchres second-prix et plus

    prcisment au phnomne des enchres de dernire minute. Comme leur nom lindique, il

    sagit dun placement maximal denchres la dernire minute de la vente. Les auteurs ont

    fait une comparaison entre eBay et Amazon en considrant deux catgories de biens : les

  • 22

    antiquits (qui suivent les modles des valeurs prives car ils demandent de lexpertise pour

    valuer la valeur de lobjet et cette valeur est gnralement garde secrte et elle est

    extrmement leve) et les ordinateurs (qui suivent les modles des valeurs communes car

    leurs prix sont gnralement connus par un grand public assez bien inform). La conclusion

    laquelle sont arrivs les auteurs de cet article est que la rgle rgissant la modalit de fin

    de la vente aux enchres (appele fin de la phase) a un rle stratgique au niveau du

    phnomne denchre de dernire minute. En effet, il sagit dune fin fixe davance (cas

    de eBay) appele Hard Close ou dune extension automatique (cas de Amazon) jusqu ce

    que pendant les 10 dernires minutes aucune autre enchre ne soit place.

    Les hypothses sous-jacentes au phnomne tudi sont les suivantes, sans tre

    mutuellement exclusives :

    Tableau 1 : explications stratgiques du phnomne enchre de dernire minute

    Hypothses Contribution prvue lenchre de dernire minute

    Hypothses stratgiques

    a- viter la guerre des prix avec des enchrisseurs identiques eux (like-minded). b- viter denchrir tard avec des enchrisseurs naifs. c- Protger sa propre information comme le cas des

    dealers expriments.

    Plus dans eBay avec un effet amplifi en ce qui a trait aux enchrisseurs plus expriments.

    Plus dans le cas des catgories qui demandent de lexpertise que ceux o elle est moins importante.

    Hypothses non-stratgiques

    a- Laisser les choses traner. b- Comportement naf.

    c- Autres explications.

    Pas de diffrence entre eBay et Amazon.

    b) Rle stratgique dun mcanisme de vente

    Katkar et Lucking-Reiley (2000) se sont intresss lintrt de proposer un prix de

    rserve ou un prix public (divulgu aux enchrisseurs) et limpact dun tel choix sur les

    revenus du vendeur. Plusieurs raisons ont t alors avances par ces auteurs savoir :

    Le prix de rserve est considr comme un prix propos par un second enchrisseur agressif ce qui incitera augmenter les profits attendus du vendeur en

    augmentant la mise du gagnant. Or ce point de vue nexplique toujours pas le fait de

    rendre secret le prix de rserve comme cest le cas sur le site eBay.

  • 23

    Un prix public minimum (appel aussi prix de dpart) fait peur aux gens ce qui peut mme rsulter en un bien non vendu vu quil sera sous-estim par les

    enchrisseurs et catgoris parmi les biens de mauvaise qualit. Par contre, un prix de

    dpart faible accompagn dun prix de rserve secret fait augmenter la vitesse

    denchre ce qui propulse les prix et risque de dpasser le prix de rserve secret

    mme sil est assez lev. Il sagit donc dune forme de stratgie marketing qui

    entrane de meilleurs rsultats car les enchrisseurs vont de plus en plus demander le

    produit afin de satisfaire la monte de leur curiosit. Ce second argument rejoint la

    notion deffet psychologique mentionne au niveau du premier volet bibliographique

    selon lequel les enchrisseurs sont avides placer des enchres dans le cas de prix de

    dpart faible dans le but de rechercher de linformation, de comprendre le

    comportement dautrui, de jauger lexpertise des concurrents, etc.

    Selon Vincent (1994), lintrt dun prix de rserve secret est le suivant : les enchrisseurs auront tendance placer plus denchres dans le cas dun prix de dpart

    faible et un prix de rserve secret lev (situation qui procure plus dinformation) que

    dans le cas dun prix de dpart lev car dans ce cas un enchrisseur serait incapable,

    par crainte du winners curse, datteindre le prix de dpart tant quaucun autre nait

    fait encore de mise, ce qui le pousse enchrir de faon conservatrice. Cet argument

    en faveur dun prix de rserve secret est donc oppos celui avanc par les

    thoriciens qui prnaient une explication psychologique. Ces derniers insistent sur

    lagressivit des enchrisseurs quand ils assistent une sance denchre active.

    Lintrt dun prix de rserve secret est difficile cerner si on se fie aux divers messages noncs par les enchrisseurs eux-mmes : 1/ lutilisation dun tel prix se

    fait occasionnellement par les vendeurs ce qui laisse croire un choix arbitraire et

    sans aucune logique dun tel prix, 2/ comme acheteur, ceci permet dloigner les

    enchrisseurs comptitifs, 3/ pour dautres, cest une perte de temps et mme une

    insulte surtout pour les petites affaires ce qui altre la participation des enchrisseurs.

    Katkar et Lucking-Reiley (2000) ont procd par exprimentation sur les cartes

    Pokmon et ont utilis le site eBay comme terrain-test. La manipulation quils ont effectue

    tourne autour de la fixation dun prix de rserve secret versus un prix public. Contrairement

    leurs attentes, un prix de rserve secret amoindrit le revenu du vendeur par diminution de

  • 24

    la probabilit que la vente soit conclue, du nombre denchrisseurs serieux ainsi que du

    prix attendu de la conclusion dune transaction. Une explication plausible serait donc que

    les vendeurs choisissent des prix de rserve secrets pour des raisons autres quaugmenter

    les prix attendus de la vente. Cependant, vu que la valeur dune carte Pokmon ne dpasse

    pas 25$, la conclusion vient rejoindre lide de Kaiser et Kaiser (1999) qui suggrent de

    penser deux fois avant dutiliser un prix de rserve secret si le prix minimum est infrieur

    25$ car les enchrisseurs vont automatiquement supposer le prix de rserve secret lev.

    Bajari et Hortasu (2000) ont document aussi empiriquement lide des prix de rserve

    secrets avec les pices de monnaie et ont aboutit des rsultats contradictoires (ce prix

    permet au vendeur datteindre de meilleurs revenus). Deux explications sont alors

    acceptables : soit que Bajari et Hortasu ont fait des hypothses inexactes, soit quil y a une

    grande diffrence ente les deux catgories de produits. Une recommandation peut toutefois

    tre retenue partir des conclusions de tous ces auteurs savoir quun prix de rserve

    secret a de la valeur pour les biens ayant un prix lev (prix > 25$).

    Une autre explication, mais dans un cadre purement illgal, pour lacceptation dun

    prix de rserve secret qui aboutit des revenus plutt faibles, est quun vendeur pourra

    contacter les enchrisseurs (puisquil dispose de leurs addresses lectroniques) et leur

    proposer le produit. Deux avantages sont alors tirs de cet acte illgal : le vendeur profite

    de la vente de son produit mme un prix faible et ne paie pas les frais imposs par eBay

    car la vente nest pas lgalement conclue.

    c) Comportements particuliers

    Lenchre par saut est un phnomne trs rpandu qui consiste placer une enchre

    plus leve que sa prcdente par un montant dpassant laugmentation minimale

    acceptable. Quelques auteurs se sont tourns vers ce phnomne en choisissant des

    situations particulires : Daniel et Hirshleifer (1998) rapportent que la motivation dune

    telle enchre est le cot denchrir savoir celui de la prparation et de lannonce dune

    mise (ainsi que dautres). Dans leur article, ils se sont intresss leffet de ces cots sur la

    dcision de participation et le retard quils engendrent pour enchrir. Easley et Tenorio

    (1999) se sont intresss au mme phnomne mais dun autre angle de vue : leffet de ces

    cots sur la stratgie dune enchre par saut (cas des ventes multi-units). Leur conclusion

    est alors en concordance avec celle de Avery (1998) qui explique que la stratgie dune

    telle enchre est un signal dagressivit face aux adversaires aliment par deux raisons : les

  • 25

    avertir dun winners curse sils tentent de les concurrencer mais aussi parce que cest

    coteux pour eux-mmes (ceux qui initient ce type denchre) de rviser leurs propres

    mises. Divers rsultats sont galement noncs par Easley et Tenorio :

    Les enchriseurs ont tendance placer une enchre par saut, qui a une grande valeur stratgique, au dbut dune enchre.

    Il y a plus d'incitation une enchre par saut quand il y a une grande comptition, et ce, pour faire renoncer aux autres adversaires la participation lactivit denchre

    ou bien pour liminer des concurrents potentiels sils se sont dj manifests ce qui

    minimise les cots de celui qui a propos ce type de mise (mais cest aussi un gain

    pour celui qui renonce de poursuivre lenchre dans le sens o il vite de faire face

    aux grands adversaires).

    Ceux qui placent des enchres gnralement au dbut sont plus aptes placer des enchres par saut et ce pour deux raisons : 1/ ils anticipent plus de concurrence, 2/ les

    enchrisseurs tardifs ont plus dinformation sur le droulement de lenchre donc plus

    de certitude quant au gain (et par consquent ils procdent plutt par des

    augmentations minimales acceptables ou un peu plus ce quon appelle ratchet

    bidding) .

    Il est trs frquent davoir des enchres par saut au dbut dune activit denchre par individu. Dailleurs, cest trs improbable davoir plus dune enchre par saut par

    individu vu les cots que ceci pourrait engendrer. Ainsi, la valeur dune telle enchre

    est leve au dpart pour viter les possibles ajustements par dautres enchres par

    saut ou mme par plusieurs augmentations minimales.

    Une enchre par saut est plus probable dans le cas o le nombre denchrisseurs est lev par rapport aux units disponibles (cas des enchres par multi-units). Donc

    un grand nombre denchrisseurs de faon absolue ou relative tend augmenter la

    valeur dune telle enchre.

  • 26

    La valeur dune enchre par saut diminue avec la valeur de litem. En effet, plus le cot denchre constitue une grande fraction de cette valeur, moins il y aurait

    dincitation une mise trop leve.

    Deux autres rsultats sont plutt relis la structure institutionnelle de la vente aux enchres quau comportement stratgique denchre. Ils peuvent tre noncs

    ainsi : 1/ plus denchres par saut quand le prix de dpart est trop faible relativement

    la valeur de litem, 2/ plus denchres par saut quand lavancement de l'activit

    denchre est ralenti (laugmentation des enchres est faible relativement la valeur

    de litem).

    III. CONCLUSION

    Suite tout ce qui prcde, on pourra comprendre toute la place quoccupe

    linformation (que ce soit par sa prsence ou son absence, sa structure, sa typologie, sa

    nature,) dans la modulation du comportement des enchrisseurs et la dtermination de

    leurs stratgies de placement des mises. Avec lavnement dInternet (et plus

    spcifiquement des ventes aux enchres sur Internet), cette information prend encore de la

    valeur pour aussi bien expliquer linstitution du march lectronique que le fonctionnement

    et la dynamique de loffre et de la demande.

  • 27

    CHAPITRE 3

    PROBLMATIQUE ET MTHODOLOGIE

    Ce chapitre comporte la dfinition de la problmatique ainsi que la proposition dune

    mthodologie juge adquate pour rpondre cette dernire. On a choisi de se tourner vers

    le phnomne des enchres par saut. Il sagit de la proposition d'une enchre suprieure

    celle qui la prcde par un montant dpassant une valeur donne.

    I. DFINITION DU PROBLME

    Le phnomne denchre par saut parat assez bien document quoiquil manque une

    explication empirique qui permettrait de mieux valider ce qui a t dj avanc et peut-tre

    de dgager dautres rsultats.

    Vu la multitude de rglements disponibles sur le march en ligne et les divers

    mcanismes qui le rgissent (diffrents parfois de ceux qui sont connus sur le march

    traditionnel), on est tent de poser la question suivante : quels sont les dterminants de la

    prsence de saut dans un processus denchre lectronique? Cette problmatique met en jeu

    tout le poids de linformation disponible sur Internet et plus particulirement celle de eBay.

    Dans ce mmoire, on considre quune enchre prsente un saut quand : Bt 2 Bt-1 1.

    Il convient de noter galement quon sintresse la section des articles de sport pour deux

    raisons : plusieurs catgories font partie de cette section et beaucoup denchres sont

    places au niveau de chacune delles. Enfin, lchantillon est rduit 339 cas. Initialement,

    il tait compos de 430 cas. Toutefois, vu que la mise initiale propose par le vendeur est

    gnralement faible et que le premier enchrisseur aurait tendance placer une enchre

    leve voire mme un saut tel que dfini ci-haut, lchantillon se trouve rduit de 91 cas

    (cas o le phnomne denchre par saut existe mais il se trouve tre mis par le premier

    enchrisseur de la liste) liminant ainsi tout biais pouvant tre caus par la prsence

    systmatique dune enchre par saut.

    1 La variable retenue sur eBay est Bt o Bt reprsente la t ime enchre du processus.

  • 28

    II. MTHODOLOGIE

    a) Quelques notions de la rgression logistique

    Le modle conomtrique qui rpond la problmatique pose est variable

    dpendante dichotomique (prsence ou absence du phnomne en question). On a donc

    choisi la rgression logistique afin destimer les paramtres correspondants aux variables

    explicatives du modle postul pour expliquer cette variable dpendante. On note que le

    principe en gnral est pratiquement le mme que celui de la rgression linaire, toutefois,

    la mthode de dtermination des paramtres diffre. Ainsi, on utilise la mthode des

    moindre carrs ordinaires note OLS pour la rgression linaire et on opte pour la mthode

    du maximum de vraisemblance note ML pour la rgression logistique.

    Diffrentes statistiques sont utiles pour vrifier ladquation du modle. La Tolerance

    permet de dtecter une ventuelle collinarit entre les variables explicatives du modle.

    Cette statistique devrait prendre des valeurs suprieures 0.1. Au fait, une valeur infrieure

    0.2 indique quun examen par simple prcaution est vivement recommand. La

    collinarit produit soit des coefficients non statistiquement significatifs alors que cest

    contraire la thorie, soit des coefficients draisonnablement levs, soit une instabilit des

    coefficients suite une faible fluctuation des donnes ou une faible variation du nombre

    dobservations.

    Par analogie la rgression linaire o on utilise la somme des carrs de lerreur

    (SSE) pour la slection des paramtres, on utilise la Log vraisemblance pour la rgression

    logistique ( valeur < 0) donc on calcule plutt (-2) Log vraisemblance note (-2LL) ou

    DM. Plus (2 LL) est leve moins bonne est la prdiction. DM permet donc de comparer le

    modle incluant toutes les variables exognes avec le modle appel modle satur cest

    dire incluant en plus toutes les intractions possibles.

    Une autre statistique note GM et appele khi2 modle permet de comparer le modle

    incluant la constante avec celui incluant toutes les variables exognes. Cette statistique est

    au fait quivalente la somme des carrs des rsidus (SSR) utilise au niveau de la

    rgression linaire.

  • 29

    Ainsi, on peut dterminer lquivalent de la somme des carrs totales (SST) note D0 (gale la somme de DM et GM) dans le cas de la rgression logistique.

    Dautres statistiques permettent de dgager une certaine force de relation ou une

    mesure de lassociation entre la variable dpendante et lensemble des variables

    indpendantes retenues. Le ratio de vraisemblance not RL2 (gal GM / D0) reprsente la

    rduction proportionnelle de DM. Autrement dit, RL2 indique combien linclusion des

    variables indpendantes dans le modle rduit la variation mesure par D0. Dautres

    indicateurs sont disponibles comme RM2 (Cox and Snell) et RN2 (Nagelkerke) mais RL2 est

    jug le plus appropri pour diverses raisons :

    Conceptuellement le plus proche de R2 de la rgression linaire.

    Dpend seulement de la quantit maximiser ou minimiser et non de la taille de

    lchantillon comme les autres.

    Varie entre 0 (pas de prdiction) et 1 (prdiction parfaite).

    Correspond plusieurs types de modles (modle valeur dpendante

    nominale, ordinale,dichotomique, etc).

    La table de classification montre jusqu quel point la prdiction des probabilits par

    le modle est juste ou la prdiction du point de vue dappartenance au groupe est exacte.

    Les mesures proposes pour analyser cette table se prsentent comme suit : p et p sont

    analogues R2 et sont donc des mesures de limportance de lefficience prdictive. Pour la

    signification statistique, on utilise le test-binomial dont la statistique note d suit

    approximativement la Loi Normale pour les grands chantillons. Ce test indique si la

    proportion prdite incorrectement avec le modle (qui dpend du modle donc des

    variables explicatives par hypothse) diffre significativement de la proportion

    incorrectement prdite sans le modle (qui dpend seulement de la distribution marginale et

    non du modle donc suppose fixe).

    On souligne que le logiciel SPSS ne fournit pas toutes les statistiques ncessaires

    une analyse complte du modle. Il sagit des statistiques suivantes : p, p, d et RL2. Ces

    dernires peuvent tre obtenues directement de la table de classification comme suit :

  • 30

    Valeurs prdites

    Non Oui

    Non A B

    Valeurs

    observes Oui C D

    p = (C + D) (C + B) / (C + D)

    o (C + D) = nombre de cas dans les catgories observes les plus petites.

    (C + B) = nombre de cas incorrectement prdits par le modle ou nombre derreurs

    actuels quon peut noter Ea.

    p = (Eatt - Ea) / Eatt = %

    Pour Y dichotomique, le nombre derreurs attendues scrit de la sorte :

    Eatt = {(A + B) * (C + D) / (A +B) + (C + D)} * 2

    Il convient de noter que p donne une ide de la force de rduction de lerreur de

    prdiction alors que p donne le pourcentage de rduction de lerreur de classification dans

    les catgories de la valeur de Y.

    Enfin, la statistique note d est calcule ainsi :

    (C + D) / (A + B + C + D) = 1 %

    (B + C) / (A + B + C + D) = 2 %

    do d = (1 % - 2 %) / {(1 %) (1 1 %) / (A + B + C + D)}

    b) Spcification des variables

    On rappelle que la mthodologie poursuivie est un modle conomtrique qui reflte

    l'information disponible aux enchrisseurs sur le site eBay travers diffrentes sortes de

    variables explicatives pour expliquer la prsence (jump = 1) ou labsence (jump = 0) de

    saut. La question qui se pose alors est la suivante : compte tenu de ce qui a t voqu par

    plusieurs auteurs qui se sont intresss aux ventes aux enchres et de la manire dont

    fonctionne et se prsente ce type de vente au niveau du site eBay, quelles seront les

    variables exognes retenir ?

    Dabord, vu la grande varit des catgories de produits disponibles sur le site, on

    pourrait supposer que la variable correspondante est dterminante pour la prsence ou

  • 31

    labsence des enchres par saut. Cette ide tire son essence de deux points de vue. Le

    premier est celui de Katkar et Lucking-Reiley (2000) qui ont suggr limpact du type de

    produit sur lutilisation dun prix de rserve secret par le vendeur donc pourquoi pas sur la

    soumission dune enchre par saut par lenchrisseur. Le deuxime est celui de Easley et

    Tenorio (1999) qui ont conclut quaussi bien la valeur de litem que le droulement de

    lactivit denchre ont une influence sur la prsence et le nombre denchres par saut. Par

    consquent, on peut suggrer que diffrentes catgories de produits pourraient faire

    rfrence diffrentes classes ditems et ainsi divers processus denchres.

    Une deuxime variable possible serait le type de mcanisme de vente. En effet,

    comme propos par Katkar et Lucking-Reiley (2000), un prix de rserve secret va inciter

    plus les enchrisseurs vers une certaine agressivit lors du placement de leurs mises afin de

    dpasser ce prix inconnu. Ainsi, les enchrisseurs seraient plus tents placer une enchre

    par saut dans le cas dune vente avec prix de rserve secret.

    Une troisime variable serait le temps fix pour la vente. On a introduit cette variable

    car, daprs Easley et Tenorio (1999), le temps a un rle stratgique dans la mesure o il

    cde la place plus de concurrence plus il est tendu. Par consquent, il affecte le

    comportement denchre et plus particulirement la prsence du phnomne tudier vu

    que ce dernier est directement reli lampleur et la vivacit de la concurrence.

    Daprs ces mmes auteurs, une mise initiale, quelle soit faible de faon absolue ou

    relativement la valeur de litem en question, incite avoir des enchres par saut. Une

    quatrime variable serait donc la valeur initiale de litem.

    Il convient de remarquer quune valeur initiale gale ou infrieure 1$ incite le plus

    souvent des enchres par saut. Cette ide a pour origine une simple observation des

    donnes recueillies. Le modle conomtrique permettra donc daffirmer ou dinfirmer

    cette observation et dans le cas dune affirmation, jusqu quel degr cette variable est

    dterminante.

    Le prix de litem qui donnera en quelque sorte une ide sur la nature du bien dans le

    sens dun bien prix lev ou prix faible, est la valeur laquelle litem a t vendu. Cette

    information est ncessaire pour vrifier la vracit de la conclusion suivante : la probabilit

  • 32

    dobserver la prsence dune enchre par saut, contrairement la valeur de celle-ci, comme

    prcis par Easley et Tenorio (1999), augmente avec la valeur du produit mis en vente.

    Cette conclusion tire au fait son essence de la dernire explication avance par ces deux

    auteurs. En effet, en prsence dune mise initiale (celle place par le vendeur) plus ou

    moins faible relativement ce que vaut rellement lobjet en question, les enchrisseurs

    auront tendance alors placer des prix levs afin de payer lobjet sa juste valeur.

    Dailleurs, on doit prciser que dans ce cas se sont bien des enchrisseurs expriments qui

    feront partie des joueurs de ce type de vente. Ainsi, dune part, une enchre par saut ne sera

    pas mise navement et dautre part, elle ne sera pas frquente comme prcis par Easley et

    Tenorio (1999).

    Une autre variable plausible serait le type denchrisseur et pas nimporte lequel car il

    sagit de celui qui a effectu lenchre par saut. On mentionne en passant que cette

    information est tire du feedback1 (voir annexe 3) de celui-ci, appel aussi profil

    dvaluation, et qui indique plus ou moins son niveau dexpertise. En effet, daprs Roth et

    Ockenfiels (2001), dun ct les enchrisseurs expriments (traduit dans le cas de eBay

    par un profil dvaluation lev) ont plus tendance placer leurs mises vers la fin dune

    sance denchre afin dviter aussi bien une guerre de prix au dpart (ce qui propulsera

    les prix massivement) quune divulgation de leurs propres informations au sujet du produit

    en question (ce quil vaut rellement). Dun autre ct, les enchrisseurs appels

    enchrisseurs nafs ont peur parfois de ne pas tre la hauteur et gagner quelquefois des

    produits. Dailleurs, ces derniers placent gnralement leurs mises au dbut dune sance

    denchre et sont impatients y participer.

    Le principe de la concurrence, comme principe gnral sous-jacent la trajectoire des

    prix au niveau dune vente aux enchres, est soutenu par divers auteurs dont Easley et

    Tenorio (1999). Par consquent, il serait intressant dinclure la variable correspondante au

    nombre des enchrisseurs qui viennent tout juste avant celui qui a effectu la dernire

    enchre par saut. Ce nombre permettra, en effet, de quantifier lampleur de la concurrence

    qui a prcd ce dernier et daffirmer ou infirmer ce principe.

    1 Il sagit dun commentaire par les autres membres de eBay, videmment qui ont eu loccasion de faire affaire avec celui ou celle qui a t not(e). Ces commentaires sont ncessaires pour dterminer un profil complet du membre.

  • 33

    Comme prcise Roth et Ockenfiels (2001), le niveau dexpertise des enchrisseurs a

    une influence sur le temps dagir face la concurrence, les raisons de leur rplique ainsi

    que sur la manire denchrir. Une variable pertinente serait donc la moyenne des profils

    dvaluation de tous les enchrisseurs qui ont prcd le dernier qui a effectu lenchre

    par saut. Cette variable traduit en quelque sorte la qualit de la concurrence. Ainsi, une

    moyenne leve traduira une vente qui est plutt cde des spcialistes surtout que ceux-

    ci se sont manifests depuis le dbut de lenchre.

    Enfin, une possiblit dintractions des variables sus-mentionnes nest pas carter

    sauf que seules celles juges pertinentes seront retenues pour viter dalourdir le modle

    conomtrique.

    c) Hypothses

    On peut, suite ce qui prcde comme explications, noncer la suite de ces

    hypothses dont on cherchera vrifier la vracit dans les sections suivantes :

    H1 : la prsence du phnomne denchre par saut varie dune catgorie une

    autre.

    H2 : plus la valeur initiale du produit en question est faible plus le phnomne denchre par saut est observable.

    H3 : si la valeur initiale est infrieure ou gale 1$, le phnomne denchre par saut est prsent.

    H4 : plus la valeur de litem est leve plus le phnomne denchre par saut est observable, contrairement la valeur de cette enchre qui diminue.

    H5 : plus le profil dvaluation du dernier enchrisseur, qui a effectu lenchre par saut, est faible plus il est incit miser par saut et non par une

    incrmentation minimale.

    H6 : plus le nombre denchrisseurs est faible plus le phnomne denchre par saut est prsent.

  • 34

    H7 : plus la moyenne des profils dvaluation de tous ceux qui ont prcd le dernier enchrisseur, qui a effectu lenchre par saut, est leve plus il y aura

    incitation une enchre par saut.

  • 35

    CHAPITRE 4

    PRSENTATION DE LA BASE DE DONNES

    Ce chapitre comporte trois sections savoir une prsentation de la codification des

    variables, le traitement de la base de donnes ainsi que quelques rsultats descriptifs. Il

    convient de noter que le traitement de la base de donnes est ncessaire pour purer

    dabord la base en question des observations inutiles et liminer ensuite les cas influences

    aberrantes.

    I. CODIFICATION DES VARIABLES

    La section qui suit prsente aussi bien la codification de chacune des variables

    retenues comme dterminants plausibles lexplication du phnomne denchre par saut,

    que les exceptions qui peuvent leur tre sous-jacentes.

    La catgorie du produit : 4 types ditems dans la section Sports ont t choisis (Autographs, Mmorabilia, Sporting Goods et Trading Cards). Ce choix permettra de

    conclure si ce phnomne est particulier une catgorie de produit ou bien gnralis.

    Une variable catgorique a t cre cette fin :

    Tableau 2 : codage de la variable catgorie du produit

    Categori(1) Categori(2) Categori(3)

    Autographs 1 0 0

    Mmorabilia 0 1 0

    Sporting Goods 0 0 1

    Trading Cards 0 0 0

    Le choix du mcanisme de vente : deux mcanismes de vente ont t choisis, la vente standard (enchres ascendantes) et la vente avec prix de rserve secret

    (enchres ascendantes avec loption du prix de rserve). Il convient de noter que

    seulement les ventes avec un prix de rserve atteint ont t retenues (en effet, le cas

  • 36

    contraire naboutit mme pas la conclusion dun contrat). La variable relative au

    type de mcanisme a t code de la sorte :

    Tableau 3 : codage de la variable type du mcanisme de vente

    Typmcan

    Vente standard 0

    Vente avec prix de rserve (atteint) 1

    Le temps fix pour la vente : 4 types de dure sont proposs par eBay savoir 3, 5, 7 et 10 jours. Le codage de cette variable temporelle se prsente ainsi :

    Tableau 4 : codage de la variable dure de la vente

    Durvent(1) Durvent(2) Durvent(3)

    3 jours 1 0 0

    5 jours 0 1 0

    7 jours 0 0 1

    10 jours 0 0 0

    La valeur initiale de litem : cette valeur est propose par le vendeur. La variable correpondante dans le modle est une variable continue : vinitial.

    La valeur initiale faible ou non : la variable dichotomique sous-jacente est la suivante : vinitfai et son codage se prsente de la sorte :

    Tableau 5 : codage de la variable valeur initiale infrieure ou gale 1$

    Vinitfai

    Valeur initiale < ou = 1$ 1

    Valeur initiale > 1$ 0

  • 37

    Le prix de cet item : la variable est note vitem qui est une variable continue. Il convient de noter que ce prix est directement affich par eBay dans la rubrique

    Currently. Une exception mrite toutefois une certaine attention : une option Achat

    Immdiat est parfois rajoute lors dune vente avec prix de rserve. Dans ce cas

    particulier, cest cette valeur qui sera plutt retenue vu quelle donne une meilleure

    ide sur ce que vaut litem en question.

    Le type denchrisseur : Il sagit de lenchrisseur qui non seulement a effectu lenchre par saut mais aussi le dernier le faire dans une mme vente (ce choix est

    justifi par le fait que cet enchrisseur particulier se trouve dans une position qui

    reflte un champ plus propice mais aussi plus contraignant un tel phnomne). La

    variable correspondante est note feederju. Pour des raisons de facilit de notation, on

    indiquera cet enchrisseur par la lettre J. Par ailleurs, et au cas o aucune enchre par

    saut nest prsente, des difficults de rsolution du modle conomtrique ne sont pas

    viter ( cause des valeurs manquantes). Pour contourner ce problme, cest le

    profil dvaluation de celui qui a gagn le produit qui sera plutt retenu. On pourra

    mme justifier ce choix par le fait quune enchre par saut est finalement dans un but

    de gagner le produit tout prix ainsi autant prendre le gagnant quand un tel

    phnomne nest pas prsent.

    Le nombre des enchrisseurs : il sagit de ceux qui viennent tout juste avant J. Ce nombre est traduit par la variable nbiddeur et il convient de noter que deux

    exceptions au niveau de cette variable se posent. Lors dune absence dune enchre

    par saut, comme la variable feedback sera attribue celui qui a gagn le produit en

    question, il sen suit que nbiddeur englobera tous ceux qui ont prcd celui-ci. Par

    ailleurs, si ce phnomne existe mais lenchre par saut se trouve tre mise par le

    premier enchrisseur de la liste alors un problme de valeurs manquantes se pose de

    nouveau. Pour y faire face, la solution est simple : liminer tous les cas qui rpondent

    cette situation. Cette solution se trouve justifie au niveau de la section suivante du

    prsent rapport.

    La moyenne des profils dvaluation : il sagit dune moyenne simple des profils de tout ceux qui ont prcd J. La variable correspondante est note :

  • 38

    moyfeed. Cette moyenne sera calcule partir des profils de toux ceux qui ont

    prcd celui qui a gagn le produit dans le cas o le phnomne tudi est absent.

    Quelques intractions possibles : lintraction juge la plus intressante est celle entre le type de produit et la dure et qui a t catgorise de la sorte : catg*dure.

    Le modle qui en rsulte est le suivant1 :

    Y = a0 + c1 categori(1) + c2 categori(2) + c3 categori(3) + m1 typmcan + t1 durvent(1) + t2 durvent(2) + t3 durvent(3) + v1 vinitial + v2 vinitfai + v3 vitem + f feederju + n nbiddeur +

    m2 moyfeed + x catg*dure + e

    II. TRAITEMENT DE LA BASE DE DONNES

    a) Prsentation de lchantillon

    La base de donnes est tire du site eBay (www.eBay.com). Toutes les informations

    ncessaires au modle sont disponible sur ce site. En effet, chaque vente denchre affiche

    concerne un produit en particulier et prsente une liste de donnes qui lui sont relatives. La

    base initiale constitue de 430 observations est rduite 339 cas comme cit plus haut.

    Il convient de souligner ce niveau que les conditions de la vente aux enchres dun

    produit quelconque utilis dans notre base de donnes2 (comme le type du produit, les

    caractristiques de celui-ci, la mise initiale et le type de mcanisme de vente) sont fixes

    lavance par le vendeur et ne sont plus ngociables ni susceptibles dtre changes. Ainsi,

    une fois le vendeur propose la vente de son produit, il nintragit plus avec les diffrents

    enchrisseurs. De la sorte, les oprations de vente et dachat ne sont plus simultanes mais

    squentielles ce qui permet dviter lventuel problme dendognet.

    b) Diagnostic initial

    Une analyse pralable est toujours ncessaire afin de vrifier si des hypothses ont t

    violes. En effet, quatre problmes sont viter :

    1 Le modle est analys grce au logiciel SPSS version 10.00. 2 Il convient de noter que la vente est toujours squentielle dans le cas de eBay. Le vendeur ne pourra donc pas intragir avec les enchrisseurs pour rviser les conditions de sa vente.

  • 39

    Coefficients biaiss : ou une tendance systmique avoir des coefficients trop grands ou trop faibles.

    Estimation infficiente : ou une tendance avoir de grandes erreurs standards relativement la taille des coefficients.

    Infrence statistique invalide : ou un calcul de la signification statistique qui est inexacte.

    Cas influenceurs : qui exercent une influence disproportionne sur les paramtres estimer.

    Dans le but de vrifier la prsence de lun de ces problmes, il y a lieu dviter

    linclusion de variables non pertinentes car dfaut on touchera au premier problme sus-

    mentionn. Par ailleurs, la non inclusion de variables pertinentes aboutit des coefficents

    biaiss (ce qui va tre cart le maximum par une certaine cohrence, logique et analogie

    par rapport aux auteurs prcdents en numrant lensemble des facteurs explicatifs jugs

    convenables).

    Ensuite, une analyse des rsidus est juge ncessaire grce la statistique SRsid afin

    didentifier les cas pour lesquels le modle nest pas satisfaisant ou ceux qui exercent plus

    que leur part dinfluence sur les paramtres estimer (une sorte dinfluence globale). Cette

    statistique devrait tre suprieure 3 (en valeur absolue). Les cas prsents dans la base de

    donnes et posant problmes dans ce sens sont alors les suivants : 141 (SRsid = 2.88), 194

    (SRsid = 5.22), 200 (SRsid = -10.51) et 331 (SRsid = 2.76).

    Une autre statistique appele Leverage permet de dtecter les cas qui ont

    potentiellement une grande influence sur les paramtres de la rgression logistique. Ces cas

    doivent avoir un Leverage < (k + 1) / N o k constitue le nombre de variables

    indpendantes et N le nombre dobservations. Dans la prsente tude, le critre slve

    (14 + 10) / 337 = 0.045. Cette statistique se trouve tre assez faible sauf pour le cas 200

    (Leverage = 0.993) ce qui implique une grande influence de la part de cette observation.

    Une troisime statistique devrait tre vrifie et constitue un indicateur dinfluence

    partielle. En effet, elle permet de donner une information plus dtaille dans la mesure o

  • 40

    elle indique limpact sur chaque coefficient du modle pris individuellement. Cet indicateur

    est not Dfbta et devrait tre infrieur 1. Cette condition se trouve viole par les cas 194

    et 200.

    Ainsi, il rsulte la non prise en compte de deux cas jugs trs perturbateurs de

    lchantillon savoir : les cas 194 et 200. Par consquent, lchantillon est rduit encore et

    sera compos de 337 cas ce qui constituera lchantillon final partir duquel toutes les

    analyses et estimations seront produites.

    III. RSULTATS DESCRIPTIFS

    On peut avancer les rsultats descriptifs suivants. En premier lieu, on notera

    quenviron 34% de lchantillon prsente une enchre par saut.

    Tableau 6 : statistiques descriptives de la variable prsence denchre par saut

    Frquence Pourcentage valide Pourcentage cumul

    Non 223 66.2 66.2

    Oui 114 33.8 100

    Total 337 100

    Parmi les ventes qui ont connu des enchres par saut, 49 dentre-elles prsentent une

    seule enchre par saut, 46 dentre-elles prsentent deux enchres par saut et 19 dentre-elles

    ont connu trois ou plus enchres par saut.

    Tableau 7 : statistiques descriptives de la variable nombre denchres par saut

    Frquence Pourcentage valide Pourcentage cumul

    0 223 66.2 66.2

    1 49 14.5 80.7

    2 46 13.6 94.4

    3 16 4.7 99.1

    4 3 0.9 100

    Total 337 100

  • 41

    On note galement que 15% de lchantillon a connu une enchre par saut au dbut

    de la vente cest dire de la part du premier enchrisseur.

    Tableau 8 : statistiques descriptives de la variable enchre par saut au dbut dune vente

    Frquence Pourcentage valide Pourcentage cumul

    Non 286 84.9 84.9

    Oui 51 15.1 100

    Total 337 100

    Il convient de remarquer que lchantillon est plus ou moins bien rparti entre les

    diffrentes sous-catgories de produits. En effet, toutes ces sous-catgories constituent en

    moyenne un pourcentage de 25% (en plus ou en moins) sauf pour la sous-catgorie

    Autographe qui prsente seulement 19% de lchantillon.

    Tableau 9 : statistiques descriptives de la variable catgorie de litem

    Frquence Pourcentage valide Pourcentage cumul

    Autographe 64 19 19 Mmorabilia 100 29.7 48.7

    Sporting Goods 90 26.7 75.4 Trading Cards 83 24.6 100

    Total 337 100

    Par ailleurs, 15.4% des ventes aux enchres retenues constituent des ventes avec

    loption prix de rserve secret.

    Tableau 10 : statistiques descriptives de la variable type du mcanisme de vente

    Frquence Pourcentage valide Pourcentage cumul

    Standard 285 84.6 84.6

    Avec prix de rserve 52 15.4 100

    Total 337 100

  • 42

    On remarque que 62% des vendeurs constituant lchantillon ont opt pour une vente

    de 7 jours. Par ailleurs, les vendeurs ont choisi toujours une dure autre que 7 jours dans la

    mme proportion (aux environs de 15%) sauf pour les ventes de 3 jours qui ont t retenues

    dans environ 7% des cas. Ceci pourrait tre au fait du simple hasard aussi bien quune

    dure optimale (7 jours) pour ce type de produits. En outre, on doit vrifier si un tel choix

    encourage davoir des enchres par saut ou non.

    Tableau 11 : statistiques descriptives de la variable dure de la vente aux

    enchres

    Frquence Pourcentage valide Pourcentage cumul

    3 jours 24 7.1 7.1 5 jours 47 13.9 21.1 7 jours 209 62 83.1

    10 jours 57 16.9 100 Total 337 100

    On remarque que dans 20% des cas environs la valeur initiale mise par le vendeur

    pour entamer la vente en question ne dpasse pas 1$. Par simple observation, cette valeur

    aussi faible prsente presque automatiquement une ou plusieurs enchres par saut et surtout

    au dbut dune vente (de la part du premier enchrisseur).

    Tableau 12 : statistiques descriptives de la variable valeur initiale gale ou infrieure 1$

    Frquence Pourcentage valide Pourcentage cumul

    Non 271 80.4 80.4

    Oui 66 19.6 100

    Total 337 100

    On prsente, dans ce qui suit, lensemble des variables continues qui constituent le

    modle en prcisant le nombre valide, le minimum, le maximum, la moyenne et enfin

    lcart type pour chacune delles. On peut appuyer alors les notes suivantes : la valeur

    initiale peut atteindre les 995$, le prix de litem peut aller jusqu 5900$ et le profil

    dvaluation de J peut frler les 4000 points.

  • 43

    Tableau 13 : statistiques descriptives des variables valeurs continues

    N Minimum Maximum Moyenne Ecart type Vinitial 337 0.01 995 68.28 169.94 Vitem 337 1.80 5900 230.05 493.48

    Profil dvaluation du vendeur

    337 0 7757 1150.41 1837.93

    Nombre total des enchrisseurs

    337 2 49 11.34 7.39

    Feederju 337 -2 3095 148.01 315.49 Nbiddeur 337 1 41 6.89 6.6 Moyfeed 337 0 7596 157.99 453.66

  • 44

    CHAPITRE 5

    RSULTATS

    Ce chapitre comporte trois sections savoir la recherche du modle adquat en

    spcifiant le critre de slection sur lequel on va se baser, linterprtation des coefficients

    une fois le modle est arrt, enfin, la confirmation des rsultas retenus par dautres

    modles de validation en considrant cette fois-ci le nombre denchres par saut comme

    variable dpendante. Lide est de vrifier le degr de gnralisation des rsultats obtenus

    en apportant de telles variations et surtout dviter des conclusions contradictoires ou

    douteuses.

    I. RECHERCHE DU MODLE ADQUAT

    a) Critre de slection

    Comme R2L , p , p et le pourcentage de classification au niveau des catgories de la

    variable dpendante Y sont plus ou moins proches1, le critre choisi pour slectionner le

    meilleur modle est la signification statistique des variables explicatives avec un niveau de

    confiance arrt 10% ainsi que la maximisation de linformation partir des variables

    explicatives responsables de la prsence dune enchre par saut.

    b) Les diffrentes tapes

    Le premier modle (voir annexe 4, p. 62) prsente deux variables qui posent

    problmes (en terme de signification statistique) savoir la variable catgorie du produit

    (0.916) et linteraction entre celle-ci et la dure de la vente (0.844). Leur limination du

    modle sappuie sur le fait quil y a un problme de multicollinarit de ces deux variables

    avec celle qui reprsente la dure de la vente (voir tableau 14). Il convient de remarquer

    que dautres variables exognes comme la dure de la vente, le type du mcanisme de

    vente, la moyenne des profils dvaluation avant la dernire enchre par saut et le profil

    dvaluation de J reprsentent tous des coefficients non statistiquements significatifs.

    1 Voir les tableaux des pages : 45 46 47 48 50.

  • 45

    Tableau 14 : rsultats destimation du modle de rfrence M1

    Modle Collinarit Seuil de

    signif.1

    Variables exognes signif.2

    Association var. (dp. -

    Indp.)3

    Force de la

    relation

    Binomial test d

    efficience Prdictive

    Table de

    classif. 4

    M1 Y = (1.695) + 1.832 categori(1) + 0.886 categori(2) + 0.915 categori(3) + 0.028 typmcan + 2.111 durvent(1) + 1.077 durvent(2) + 0.587 durvent(3) + (-0.466) vinitial + 2.893 vinitfai + 0.063 vitem + (-0.001) feederju + (-0.777) nbiddeur + 0.002 moyfeed + (-0.112) catg*dure

    Cas inclus 337

    - categori (Tol = 0.045 < 0.1) - durvent (Tol = 0.094 < 0.1) - catg*dure (Tol = 0.035 < 0.1)

    1% 10% 20%

    vinitial vitem nbiddeur

    vinitfai feederjum

    moyfeed

    GM = 357.420 (p = 0.000) DM = 73.864

    R2 L = 0.83

    d = 12.255 (p = 0.000)

    p = 0.93 p = 0.95

    97.6%

    Aprs quelques itrations, on obtient le modle M2 (voir annexe 4, p. 63) o toutes

    les variables explicatives retenues sont statistiquement significatives lexception de la

    variable catgorie du produit (0.254) et la moyenne des profils dvaluation (0.250). Ce

    rsultat est trs satisfaisant et le modle M2 serait le modle jug meilleur expliquer le

    phnomne en question. Toutefois, on peut conclure quon doute encore de la signification

    de ces deux dernires variables.

    Tableau 15 : rsultats destimation du modle M2

    Modle Collinarit Seuil de signif.

    Variables exognes

    signif.

    Association var. (dp.

    indp.)

    Force de la

    relation

    Binomial test d

    efficience prdictive

    Table de

    classif.

    M2 Y = 1.507 + 2.049 categori(1) + 1.326 categori(2) + 0.736 categori(3) + (-0.447) vinitial + 2.323 vinitfai + 0.060 vitem + (-0.002) feederju + (-0.730) nbiddeur + 0.002 moyfeed

    Cas inclus 337

    NON

    1% 5% 10% 25%

    vinitial vitem nbiddeur

    vinitfai constant

    feederju category

    moyfeed

    GM = 353.137 (p = 0.000) DM = 78.148

    R2 L = 0.82

    d= 12.026 p = 0.000

    p = 0.91 p = 0.93

    97%

    1 Seuil de signification. 2 Variables exognes significatives. 3 Association variable dpendante variables indpendantes en anglais goodness of fit. 4 Table de classification.

  • 46

    Les modles qui vont suivre constitueront, au fait, une sorte de vrification du choix

    du modle M2. En effet, en liminant la variable catgorie du produit on obtient le modle

    M3 (voir annexe 4, p. 64) o toutes les variables sont statistiquement significatives

    (toujours un seuil de signification de 10%) sauf la moyenne des profils de tous ceux qui

    ont prcd J (0.146). On limine donc celle-ci et on reprend en mme temps la variable

    catgorie du produit.

    Tableau 16 : rsultats destimation du modle M3

    Modle Collinarit Seuil de signif.

    Variables exognes

    signif.

    Association var. (dp.

    indp.)

    Force de la

    relation

    Binomial test d

    efficience prdictive

    Table de

    classif.

    M3 Y = 2.309 + (-0.434) vinitial + 1.594 vinitfai + 0.058 vitem + (-0.002) feederju + (-0.695) nbiddeur + 0.003 moyfeed

    Cas inclus 337

    NON

    1% 5% 10% 15%

    vinitial vitem nbiddeur constant

    feederju vinitfai moyfeed

    GM = 348.598 (p = 0.000) DM = 82.686

    R2 L = 0.81

    d = 11.897 p = 0.000

    p = 0.90 p = 0.93

    96.7%

    On obtient de la sorte le modle M4 (voir annexe 4, p. 66) qui prsente cette fois-ci

    un problme de signification au niveau de la variable profil dvaluation de J (0.235) mais

    aussi la catgorie du produit (0.193). On liminera donc la variable profil de J et on reprend

    celle qui reprsente la moyenne des profils de tous ceux qui ont prcd J.

  • 47

    Tableau 17 : rsultats destimation du modle M4

    Modle Collinarit Seuil de signif.

    Variables exognes

    signif.

    Association var. (dp.

    indp.)

    Force de la

    relation

    Binomial test d

    efficience prdictive

    Table de

    classif.

    M4 Y = 1.613 + 2.142 categori(1) + 1.364 categori(2) + 0.651 categori(3) + (-0.433) vinitial + 2.460 vinitfai + 0.058 vitem + (-0.001) feederju + (-0.710) nbiddeur

    Cas inclus 337

    NON

    1% 5% 20% 25%

    vinitial vitem nbiddeur

    constant

    vinitfai catgori feederju

    GM = 351.842 (p = 0.000) DM = 79.442

    R2 L = 0.82

    d = 12.025 p = 0.000

    p = 0.91 p = 0.93

    97%

    On obtient ainsi le modle M5 (voir annexe 4, p. 67) qui indique un problme quant

    la signification de la variable moyenne des profils dvaluation de ceux qui ont prcd J

    (0.645) et aussi toujours la variable catgorie du produit (0.171). De ce fait, on limine la

    variable moyenne des profils de ceux qui ont prcd J.

    Tableau 18 : rsultats destimation du modle M5

    Modle