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Université Bordeaux 1 Les Sciences et les Technologies au service de l’Homme et de l’environnement
N° d’ordre : 4522
THÈSE
PRÉSENTÉE A
L’UNIVERSITÉ BORDEAUX 1
ÉCOLE DOCTORALE DES SCIENCES ET ENVIRONNEMENTS
Par Fanny GENELLE
POUR OBTENIR LE GRADE DE
DOCTEUR
SPÉCIALITÉ : GEORESSOURCES, PATRIMOINES ET ENVIRONNEMENTS
Les méthodes géophysiques pour la caractérisation des couvertures d’installation de stockage de déchets
Soutenue le 25 mai 2012
Devant la commission d’examen formée de :
Mme SIRIEIX, Colette Maître de conférences - HDR, Université Bordeaux 1 Directrice de thèse Mme RISS, Joëlle Professeur, Université Bordeaux 1 Co-directrice de thèse Mme NAUDET, Véronique Maître de conférences, Université Bordeaux 1,
détachée au BRGM Co-directrice de thèse
M. COSENZA, Philippe Professeur, Université de Poitiers Rapporteur M. GUERIN, Roger Professeur, Université Paris 6 Rapporteur M. LE ROUX, Olivier Maître de conférences, Université Bordeaux 3 Examinateur
Membres invités :
M. BEGASSAT, Philippe Ingénieur, ADEME - Angers M. RENIE, Stéphane Ingénieur, HYDRO INVEST M. DABAS, Michel Ingénieur, GEOCARTA
REMERCIEMENTS
Le travail présenté ici est le fruit de travaux de recherche menés en partie au laboratoire Géosciences Hydrosciences et Matériaux et Construction (GHYMAC) de l’Université Bordeaux 1, devenu, au cours de ma thèse, le département Génie Civil Environnemental de l’Institut de Mécanique de Bordeaux (I2M-GCE). Je tiens donc tout d’abord à remercier vivement mes trois directrices de thèse pour leur encadrement au cours de ces trois années : Colette Sirieix, pour m’avoir encouragée dans les moments de doute et m’avoir permis de faire autant de mesures de terrain, Joëlle Riss pour avoir, entre autres choses, pris le temps de m’initier à la statistique et à la géostatistique, et Véronique Naudet, pour m’avoir transmis sa connaissance de la PS. Je remercie également Fabien Naessens pour avoir accepté de participer aux nombreuses campagnes de mesures réalisées dans le cadre de cette thèse.
Je remercie ensuite Etienne Rechard pour m’avoir accueillie au sein de l’entreprise HYDRO INVEST ainsi que Michel Seguin qui nous a fourni un espace pour la réalisation du site expérimental. J’adresse aussi toute ma reconnaissance à Bruno Dubearnes et Stéphane Renié qui m’ont toujours donné conseils pratiques et critiques constructives permettant d’avancer dans la thèse. Enfin, ces années resteront inoubliables grâce à l’ensemble du personnel d’HYDRO INVEST : Valérie, Oswald, Jérôme, Marc, Laurent, Patrice, Sébastien, Jean-François, André, Benoît, Pascal, Sandra…
Le bureau d’étude GEOCARTA a également collaboré à cette thèse. Je remercie donc en premier lieu Michel Dabas et Sylvain Trillaud pour leur implication. Et puis, les mesures ARP n’auraient pu se faire sans les nombreux déplacements de Thomas, Gabriel, Mickaël, Antoine, Boris sur le terrain…
Je suis sincèrement reconnaissante à l’ADEME, sans qui cette thèse n’aurait pas vu le jour : Philippe Bégassat pour son aide et sa confiance, Cécile Grand et Benjamin Roqueplan pour l’accès aux différentes installations de stockage de déchets. Je témoigne également ma reconnaissance à Yvan Huguenot, Pierre Robuchon et Christophe Coberac (CALITOM) pour l’accès à l’un de leurs sites de stockage de déchets en Charente.
De nombreux échanges ont eu lieu au cours de ces travaux avec le CEMAGREF (IRSTEA depuis peu), en particulier avec Nathalie Touze-Foltz et Camille Barral concernant ces « fameux » matériaux que sont les géosynthétiques. Je n’oublie pas non plus le fabricant, CETCO, qui nous a gracieusement fourni le GSB mis en place sur le site expérimental.
Enfin, parmi l’ensemble des personnes que j’ai rencontrées et avec qui j’ai eu la chance de travailler, je tiens tout spécialement à dire merci aux doctorants et docteurs « I2M-GCE » pour leur soutien, tout particulièrement en fin de thèse : Rasool, Saber, Jessica, Thibaut, Farah, Nicolas …et plus spécialement mes deux collègues de bureau « à la cave », Olivier et Céline, pour l’ambiance de travail.
Je terminerais par exprimer toute ma gratitude à l’ensemble de ma famille ainsi qu’à mes amis de longue date qui m’ont toujours accompagnée.
SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................................... 23
I. PRESENTATION DES INSTALLATIONS DE STOCKAGE DE DECHETS ET DES METHODES GEOPHYSIQUES .......................................................................................................... 29
I.A. LES INSTALLATIONS DE STOCKAGE DE DECHETS ....................................................... 31
I.A.1. Contexte réglementaire ............................................................................................................... 31
I.A.2. Les types de protection ............................................................................................................... 32
I.A.2.1. La barrière en fond d’alvéole ......................................................................................... 32
I.A.2.2. La couverture ................................................................................................................. 35
I.A.2.2.1. Déchets inertes ........................................................................................................ 35
I.A.2.2.2. Déchets non dangereux ........................................................................................... 35
I.A.2.2.2.a) Couverture semi-perméable ............................................................................ 35
I.A.2.2.2.b) Couverture imperméable avec recirculation de lixiviats ................................. 36
I.A.2.2.2.c) Couverture imperméable sans recirculation de lixiviats ................................. 36
I.A.2.2.3. Déchets dangereux .................................................................................................. 37
I.A.3. Les éléments constitutifs de la couverture imperméable ............................................................ 37
I.A.3.1. La couche support .......................................................................................................... 38
I.A.3.2. La structure d’étanchéité ................................................................................................ 38
I.A.3.2.1. Les géomembranes ................................................................................................. 38
I.A.3.2.2. Les géosynthétiques bentonitiques ......................................................................... 39
I.A.3.2.2.a) Les géotextiles ................................................................................................ 40
I.A.3.2.2.b) La bentonite .................................................................................................... 40
I.A.3.3. La couche de protection ................................................................................................. 42
I.A.4. Les défauts d’étanchéité .............................................................................................................. 43
I.A.4.1. La géomembrane ............................................................................................................ 43
I.A.4.2. Le géosynthétique bentonitique ..................................................................................... 45
I.A.4.2.1. L’échange cationique .............................................................................................. 46
I.A.4.2.2. Les cycles de dessiccation/humidification ............................................................. 46
I.A.4.3. La couche d’argile .......................................................................................................... 47
I.A.5. Les méthodes de détection des défauts sur les géomembranes ................................................... 50
I.A.5.1. Méthodes électriques ...................................................................................................... 50
I.A.5.2. La thermographie infrarouge .......................................................................................... 51
I.A.5.3. La tomographie de résistivité électrique ........................................................................ 51
I.B. L’APPLICATION DES METHODES GEOPHYSIQUES AUX INSTALLATIONS DE STOCKAGE DE DECHETS ................................................................................................................ 52
I.B.1. Identification de l’interface des déchets et du terrain naturel ..................................................... 52
I.B.2. Détection de panaches de pollution ............................................................................................. 54
I.B.3. Caractérisation de la nature des déchets ...................................................................................... 54
I.B.4. Suivi de l’injection de lixiviat ..................................................................................................... 56
I.B.5. Caractérisation de la couverture .................................................................................................. 58
I.C. LES METHODES GEOPHYSIQUES EMPLOYEES DANS LE CADRE DE LA THESE ..... 63
I.C.1. La Tomographie de Résistivité Electrique .................................................................................. 63
I.C.1.1. Principe……………………………………………………………………………….. 63
I.C.1.2. Applications ……………………………………………………………………………64
I.C.1.2.1. Détection de fissures ............................................................................................... 64
I.C.1.3. Mise en œuvre ................................................................................................................ 66
I.C.2. L’Automatic Resistivity Profiling ............................................................................................... 67
I.C.2.1. Principe…………………………………………………………………………………67
I.C.2.2. Applications………….. ................................................................................................. 67
I.C.2.2.1. Variations de teneur en eau .................................................................................... 68
I.C.2.3. Mise en œuvre ................................................................................................................ 69
I.C.3. La Polarisation Spontanée ........................................................................................................... 70
I.C.3.1. Principe…………………………………………………………………………………70
I.C.3.2. Applications pour l’étude des circulations de fluide ...................................................... 71
I.C.3.2.1. Mesures PS en surface ............................................................................................ 71
I.C.3.2.2. Mesures PS en continu ........................................................................................... 73
I.C.3.3. Mise en œuvre ................................................................................................................ 76
Conclusion ............................................................................................................................................. 77
II. APPLICATION DES METHODES GEOPHYSIQUES AU SITE EXPERIMENTAL ................. 79
Introduction ........................................................................................................................................... 81
II.A. LE SITE EXPERIMENTAL ....................................................................................................... 81
II.A.1. Les deux types de couverture ................................................................................................... 81
II.A.2. Préparation du terrain ............................................................................................................... 82
II.A.3. Mise en place du site expérimental........................................................................................... 83
II.A.3.1. Le matériau de couverture .............................................................................................. 83
II.A.3.2. La pose du GSB sur la parcelle 2 ................................................................................... 83
II.A.3.3. Les défauts……………………………………………………………………………..84
II.A.3.3.1. Parcelle 1 ................................................................................................................ 86
II.A.3.3.2. Parcelle 2 ................................................................................................................ 87
II.A.3.4. L’instrumentation ........................................................................................................... 88
II.A.3.4.1. Les électrodes PS .................................................................................................... 89
II.A.3.4.2. Les capteurs d’humidité ......................................................................................... 90
II.A.3.4.3. Les sondes de température ...................................................................................... 91
II.A.3.5. La station météorologique .............................................................................................. 92
II.A.4. Suivi temporel des conditions climatiques ............................................................................... 93
II.A.4.1. Conditions climatiques lors des mesures de PS ............................................................. 95
II.A.4.2. Conditions climatiques lors des mesures en ARP .......................................................... 96
II.A.4.3. Conditions climatiques lors des mesures de TRE .......................................................... 97
II.B. PROTOCOLES ET TRAITEMENT DES MESURES GEOPHYSIQUES.............................. 102
II.B.1. Mesures continues de PS ........................................................................................................ 102
II.B.1.1. Amélioration du rapport signal sur bruit ...................................................................... 103
II.B.1.2. Variation du niveau de bruit selon l’électrode ............................................................. 104
II.B.1.3. Filtrage des données brutes .......................................................................................... 105
II.B.2. Mesures ponctuelles de PS ..................................................................................................... 107
II.B.2.1. Acquisition …………………………………………………………………………..107
II.B.2.2. Correction de dérive ..................................................................................................... 108
II.B.2.3. Test de répétabilité ....................................................................................................... 109
II.B.3. Mesures ARP .......................................................................................................................... 110
II.B.3.1. Intensité du courant injecté .......................................................................................... 111
II.B.3.2. Type de positionnement GPS utilisé ............................................................................ 111
II.B.3.3. Espacement inter-profils .............................................................................................. 112
II.B.4. Mesures de tomographie de résistivité électrique ................................................................... 113
II.B.4.1. Test des paramètres d’acquisition ................................................................................ 113
II.B.4.1.1. Dispositifs de mesure ........................................................................................... 114
II.B.4.1.2. Espacement inter-électrodes ................................................................................. 115
II.B.4.1.3. Temps d’injection du courant électrique .............................................................. 115
II.B.4.2. Traitement : correction de température ........................................................................ 117
II.B.4.2.1. Parcelle 1 .............................................................................................................. 117
II.B.4.2.2. Parcelle 2 .............................................................................................................. 119
II.C. RESULTATS DES MESURES GEOPHYSIQUES ................................................................. 120
II.C.1. Mesures continues de PS ........................................................................................................ 120
II.C.1.1. Influence de la température et de la teneur en eau volumique ..................................... 121
II.C.1.1.1. A 0,10 m de profondeur : variations diurnes ........................................................ 121
II.C.1.1.2. A 0,35 m de profondeur ........................................................................................ 124
II.C.1.1.3. A 0,70 m de profondeur ........................................................................................ 125
II.C.1.2. Période humide ............................................................................................................. 126
II.C.1.2.1. Parcelle 1 : électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm ............... 126
II.C.1.2.2. Parcelle 2 : électrodes au niveau de l’arrachage du GSB ..................................... 129
II.C.1.3. Période sèche ................................................................................................................ 130
II.C.1.3.1. Parcelle 1 : électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm ............... 130
II.C.1.3.2. Parcelle 2 : électrodes au niveau de l’arrachage du GSB ..................................... 133
II.C.1.4. Conclusion sur les mesures continues de PS ................................................................ 134
II.C.2. Mesures ponctuelles de PS sur le site expérimental ............................................................... 136
II.C.2.1. Période humide ............................................................................................................. 136
II.C.2.2. Période sèche ................................................................................................................ 140
II.C.2.3. Conclusion sur les mesures ponctuelles de PS ............................................................. 142
II.C.3. Mesures en ARP ..................................................................................................................... 144
II.C.3.1. Période humide ............................................................................................................. 144
II.C.3.1.1. Résistivités électriques apparentes de l’écartement 0,2 m .................................... 144
II.C.3.1.2. Résistivités électriques apparentes de l’écartement 0,4 m .................................... 147
II.C.3.1.3. Résistivités électriques apparentes de l’écartement 1,1 m .................................... 147
II.C.3.2. Influence du sens d’injection du courant électrique sur la détection des défauts de la parcelle 1 ………………………………………………………………………………………148
II.C.3.2.1. Données interpolées de résistivité électrique apparente ....................................... 148
II.C.3.2.2. Données de résistivité électrique apparente avant interpolation ........................... 150
II.C.3.3. Conclusion sur les mesures ARP ................................................................................. 152
II.C.4. Mesures de tomographie de résistivité électrique ................................................................... 153
II.C.4.1. Parcelle 1 : mesures effectuées le long du profil TRE2 ................................................ 153
II.C.4.1.1. Période humide ..................................................................................................... 153
II.C.4.1.2. Période sèche ........................................................................................................ 155
II.C.4.2. Analyse statistique des résistivités électriques ............................................................. 158
II.C.4.2.1. Classification hiérarchique ascendante ................................................................. 159
II.C.4.2.2. Paramètres statistiques des résistivités électriques par classe et par date de mesures …………………………………………………………………………………...159
II.C.4.3. Répartition spatiale des résistivités électriques des quatre classes ............................... 162
II.C.4.4. Caractérisation de l’hétérogénéité du matériau argilo-graveleux ................................. 163
II.C.4.4.1. Profil TREc ........................................................................................................... 164
II.C.4.4.2. Prélèvements de matériau argilo-graveleux ......................................................... 165
II.C.4.4.2.a) Teneurs en eau massique .............................................................................. 166
II.C.4.4.2.b) Courbes granulométriques ........................................................................... 166
II.C.4.5. Influence de la teneur en eau volumique sur les résistivités électriques ...................... 169
II.C.4.6. Conclusion des mesures de tomographie de résistivité électrique sur la parcelle 1 .... 170
II.C.4.7. Parcelle 2 : mesures effectuées le long du profil TRE6 ................................................ 172
II.C.4.7.1. Evolution temporelle de la résistivité électrique de l’ensemble « graviers + GSB » à une profondeur donnée ........................................................................................................ 174
II.C.4.7.2. Modélisation de la parcelle 2 ................................................................................ 177
II.C.4.8. Conclusion sur les mesures de tomographie de résistivité électrique de la parcelle 2 179
Conclusion ........................................................................................................................................... 180
III. APPLICATION DES METHODES GEOPHYSIQUES A UNE INSTALLATION DE STOCKAGE DE DECHETS DANGEREUX ..................................................................................... 185
Introduction ......................................................................................................................................... 187
III.A. PRESENTATION DU SITE X ................................................................................................. 187
III.A.1. Contexte géologique ............................................................................................................... 187
III.A.2. Stockage des déchets .............................................................................................................. 189
III.A.3. Mise en place de la couverture ............................................................................................... 189
III.A.4. Etudes antérieures effectuées sur la couverture ...................................................................... 191
III.A.4.1. Prospection électromagnétique .................................................................................. 191
III.A.4.2. Caractérisation des matériaux de couverture ............................................................. 193
III.A.4.3. Evaluation de l’état du GSB ...................................................................................... 195
III.B. PROSPECTIONS GEOPHYSIQUES ...................................................................................... 196
III.B.1. Conditions métérologiques ..................................................................................................... 196
III.B.2. Mesures en Automatic Resistivity Profiling (ARP) ............................................................... 198
III.B.3. Mesures de polarisation spontanée (PS) ................................................................................. 203
III.B.3.1. Traitement des données : correction de dérive .......................................................... 203
III.B.3.2. Etude statistique des mesures PS le long de chaque profil ........................................ 204
III.B.3.3. Interprétation des données ......................................................................................... 206
III.B.3.3.1. Profils de mesures PS ........................................................................................... 206
III.B.3.3.2. Carte PS ................................................................................................................ 207
III.B.4. Mesures de tomographie de résistivité électrique (TRE) ....................................................... 210
III.B.4.1. Mesures effectuées le long d’une tomographie test ................................................... 210
III.B.4.1.1. Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre ...................................................... 211
III.B.4.1.2. Résultats des mesures effectuées sur la tomographie test .................................... 213
III.B.4.1.3. Analyse de l’influence des déchets sur les mesures ............................................. 215
III.B.4.1.3.a) Caractérisation des déchets selon le dispositif de mesure ............................. 215
III.B.4.1.3.b) Effet du filtrage des données de résistivité électrique apparente .................. 216
III.B.4.1.3.c) Modèles de résistivité électrique filtrés ........................................................ 218
III.B.4.1.4. Interprétation avec les données des tarières ......................................................... 222
III.B.4.1.4.a) Tarière au PM 3,5 ......................................................................................... 223
III.B.4.1.4.b) Tarières aux PM 12 et 18 .............................................................................. 225
III.B.4.1.4.c) Tarière au PM 29 .......................................................................................... 227
III.B.4.1.4.d) Synthèse de l’analyse des tarières le long de la tomographie test ................ 228
III.B.4.1.5. Modélisations de la couverture ............................................................................. 231
III.B.4.1.5.a) Modélisation de la couche de sable argileux saturé sans le GSB (M1) ......... 232
III.B.4.1.5.b) Modélisation de la couche de sable argileux saturé et du GSB en bon état (M2) ………………………………………………………………………………233
III.B.4.1.5.c) Modélisation de la couche de sable argileux saturé et du GSB endommagé (M3)……………………………………………………………………………………….235
III.B.4.1.5.d) Comparaison de l’évolution des résistivités électriques en fonction de la profondeur issues des modélisations M1, M2 et M3 avec celle des mesures de terrain .... 236
III.B.4.1.5.e) Influence d’une déchirure du GSB (modèle M4) .......................................... 238
III.B.4.1.5.f) Comparaison de l’évolution des résistivités électriques en fonction de la profondeur issue de la modélisation M4 avec celle des mesures de terrain ....................... 240
III.B.4.1.5.g) Influence de la taille d’une déchirure du GSB .............................................. 241
III.B.4.1.5.h) Influence de la position d’une déchirure du GSB ......................................... 242
III.B.4.1.5.i) Influence de la résistivité électrique du GSB et du sable argileux saturé ..... 243
III.B.4.1.5.j) Influence de la résistivité électrique de l’argile ocre .................................... 244
III.B.4.1.5.k) Synthèse de l’étude des modélisations de la couverture ............................... 245
III.B.4.1.6. Choix des dispositifs ............................................................................................. 247
III.B.4.2. Mesures effectuées le long du profil TRE1 ................................................................ 249
III.B.4.2.1. Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre ...................................................... 249
III.B.4.2.2. Acquisition des mesures ....................................................................................... 250
III.B.4.2.3. Résultats des mesures ........................................................................................... 252
III.B.4.2.4. Comparaison des résistivités électriques avec celles de la tomographie test ....... 253
III.B.4.2.5. Interprétation avec les données des tarières ......................................................... 255
III.B.4.2.5.a) Tarières aux PM -15,5, 3,5, 74 et 95 ............................................................. 255
III.B.4.2.5.b) Tarières aux PM 12, 18, 29 et 45 .................................................................. 256
III.B.4.2.5.c) Tarières aux PM 78,5 et 87 ........................................................................... 258
III.B.4.2.5.d) Tarières aux PM 105,5, 107,5, 110,3 et 120 ................................................. 259
III.B.4.2.5.e) Tarières aux PM 114 et 127 .......................................................................... 260
III.B.4.2.5.f) Synthèse de l’analyse des tarières le long du profil TRE1 ............................ 261
III.B.4.3. Mesures effectuées le long du profil TRE2 ................................................................ 264
III.B.4.3.1. Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre ...................................................... 265
III.B.4.3.2. Résultats des mesures ........................................................................................... 265
III.B.4.3.3. Interprétation avec les données des tarières ......................................................... 267
III.B.4.3.3.a) Tarières aux PM 6,7, 12 et 20 ....................................................................... 267
III.B.4.3.3.b) Synthèse de l’analyse des tarières le long du profil TRE2 ............................ 269
III.B.5. Comparaison des méthodes géophysiques sur le site X ......................................................... 270
III.B.5.1. Résistivités électriques apparentes le long des deux profils : ARP et TRE ............... 270
III.B.5.1.1. Profil TRE1 ........................................................................................................... 270
III.B.5.1.2. Profil TRE2 ........................................................................................................... 274
III.B.5.2. Les trois méthodes géophysiques .............................................................................. 277
Conclusion ........................................................................................................................................... 280
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................. 287
GLOSSAIRE ....................................................................................................................................... 299
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................ 301
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES CONCERNANT LE PROJET GEOCET .......................... 321
ANNEXES .......................................................................................................................................... 325
LISTE DES FIGURES
Figure I-1 : Schéma d’un casier de stockage ......................................................................................... 32
Figure I-2 : Exemples de dispositifs d’étanchéité équivalents avec l’utilisation d’un GSB sous la géomembrane dans le cas d’ISDND (Pierson et al., 2003) ................................................................... 34
Figure I-3 : Schéma d’une couverture semi-perméable (d’après ADEME - BRGM, 2001) ................. 36
Figure I-4 : Schéma d’une couverture imperméable (d’après ADEME - BRGM, 2001) ...................... 37
Figure I-5 : Schéma d’un géotextile bentonitique aiguilleté (CFG, 2011) ............................................ 39
Figure I-6 : Schéma d’un géofilm bentonitique (CFG, 2011) ............................................................... 40
Figure I-7 : Evolution de l’hydratation de trois GSB aiguilletés (différents fabricants) placés sur un sol de type sableux de teneur en eau égale à 16 %. Les GSB sont composés de bentonite sodique en grains de différentes tailles ; leur indice de gonflement et leur capacité d’échange cationique ne sont pas les mêmes (d’après Rayhani et al., 2011) ................................................................................................... 41
Figure I-8 : Influence de la température et de la nature du sol support sur l’hydratation du GSB (d’après Chevrier et al., 2010) ............................................................................................................... 42
Figure I-9 : Photographie de la mise en place de la couche drainante sur la structure d’étanchéité en fond de l’installation de stockage de déchets d’Attainville (Didier et al., 2006) .................................. 44
Figure I-10 : Photographie de défauts rencontrés sur les géomembranes ............................................. 45
Figure I-11 : Mise en évidence de la capacité d’échange cationique sur un GSB excavé quatre fois sur une période de quatre ans sur une installation de stockage de déchets en Allemagne (d’après Egloffstein, 2001) .................................................................................................................................. 46
Figure I-12 : Evolution de la perméabilité mesurée en laboratoire en fonction de la résistivité électrique apparente mesurée in situ au moyen de l’EM38 (d’après Ait Saadi, 2003) ......................... 48
Figure I-13 : Fissuration de la terre végétale (T.V) sur deux couvertures expérimentales ................... 48
Figure I-14 : Schéma de la fissuration d’une couche argileuse en couverture d’installation de stockage de déchets suite à l’apparition de tassements différentiels (d’après Gourc et al., 2010) ...................... 49
Figure I-15 : Réponse électrique type d’un défaut dans une géomembrane.......................................... 50
Figure I-16 : Profils issus de mesures radar avec une antenne de 50, 100 et 200 MHz sur une installation de stockage de déchets inertes (d’après Orlando et Marchesi, 2001) ................................. 53
Figure I-17 : Résistivité électrique et chargeabilité normalisée sur l’installation de stockage de déchets de Filborna en Suède, où les déchets sont fortement biodégradables ; la chargeabilité normalisée correspond à la chargeabilité inversée dans la fenêtre 10 -110 ms divisée par la résistivité électrique (d’après Leroux et al., 2010) ................................................................................................................. 55
Figure I-18 : Résistivité électrique et chargeabilité normalisée sur l’installation de stockage de déchets de Rökille en Suède, où les déchets ne sont pas biodégradables (d’après Leroux et al., 2010) ............ 56
Figure I-19 : Evolution de la résistivité électrique sur une installation de stockage de déchets de type bioréacteur lors d’une injection de lixiviat (d’après Grellier, 2005 et Grellier et al., 2008) ................. 57
Figure I-20: Exemples d’anomalies thermiques détectées par des mesures de thermographie infrarouge aéroportée (d’après Guigoures, 2001) ................................................................................................... 58
Figure I-21 : Profils verticaux de teneur en eau volumique obtenus grâce à des mesures radar effectuées dans un puits sur une installation de stockage de déchets (d’après Cassiani et al., 2008) ... 60
Figure I-22: Carte de conductivité issue des mesures EM38 en mode horizontal (d’après Guyonnet et
al., 2003) ............................................................................................................................................... 61
Figure I-23 : Evolution de la résistivité électrique de différents types de sol argileux en fonction de la teneur en eau volumique (d’après McCarter, 1984 ; Michot et al., 2003 ; Fukue et al., 1999) ............ 64
Figure I-24 : Evolution de l’état de fissuration par tomographie de résistivité électrique : sans fissure (A), fissure de 2 mm de profondeur 1 cm (B), 2 cm (C), 3 cm (D) et 4 cm (E) (d’après Samouëlian et
al., 2003) ............................................................................................................................................... 65
Figure I-25 : Détection de fissures par tomographie de résistivité électrique ; le modèle de résistivité électrique présente des résistivités électriques supérieures à 90 .m à l’endroit des fissures comparé à une résistivité électrique de l’argile comprise entre 20 et 30 .m (d’après Sentenac et Zielinski, 2009) ............................................................................................................................................................... 66
Figure I-26 : Photographie du matériel de mesures de tomographie de résistivité électrique ............... 66
Figure I-27 : Cartes des résistivités électriques apparentes (avril 2008) et des résistivités électriques inversées (d’après Cousin et al., 2009) ................................................................................................. 68
Figure I-28 : Carte de la teneur en eau volumique de la couche argilo-limoneuse obtenue grâce à une relation empirique entre la résistivité électrique (mesurée en TRE) et la teneur en eau volumique (mesurée à l’aide de sondes TDR), d’après Cousin et al., 2009 ............................................................ 69
Figure I-29 : Schémas des dispositifs ARP utilisés sur le site expérimental (a) et l’installation de stockage de déchets dangereux (b) ; A et B sont les électrodes d’injection de courant électrique et M et N les électrodes de mesure de potentiel ................................................................................................ 70
Figure I-30 : Variations des signaux PS lors d’une injection d’eau sur le site de Soultz-sous-Forêts en juin 2010 (d’après Darnet, 2003) .......................................................................................................... 72
Figure I-31 : Cartes PS montrant l’évolution du signal à deux périodes de l’année différente ; les anomalies A1 et A2 correspondent à deux dolines visibles en surface, l’anomalie A3 correspond soit à une ancienne doline soit à un artefact (d’après Jardani et al., 2007) ..................................................... 73
Figure I-32 : Variation des signaux PS et du niveau du lac de Roselend (d’après Trique et al., 2002) 74
Figure I-33 : Mesures PS sur le site de Séchilienne (d’après Meric, 2006) - Evolution du signal PS mesuré entre une électrode située au-dessus de la galerie de reconnaissance et une électrode placée à l’intérieur de la galerie .......................................................................................................................... 74
Figure I-34 : Variation du signal PS mesuré entre deux électrodes placées à 80 cm de profondeur sur le site de La Soutte en fonction des précipitations (Béhaegel, 2006) ........................................................ 75
Figure I-35 : Variation du signal PS dans un sol sablo-limoneux et argileux en fonction des précipitations (d’après Doussan et al., 2002) ........................................................................................ 75
Figure I-36 : Photographie du matériel de mesure de polarisation spontanée ....................................... 76
Figure II-1 : Schéma en coupe des parcelles expérimentales ................................................................ 83
Figure II-2 : Emplacement des défauts sur le site expérimental ............................................................ 85
Figure II-3 : Photographie de deux défauts créés sur le site expérimental ............................................ 87
Figure II-4 : Emplacement des capteurs par rapport aux défauts créés sur le site expérimental ; la plupart des électrodes PS sont placées à 0,70 m de profondeur. ....................................................... 88
Figure II-5: Suivi des conditions météorologiques (cumuls décadaires et mensuels de la pluie efficace et moyenne journalière et mensuelle de la température atmosphérique) et dates des mesures géophysiques effectuées sur le site expérimental .................................................................................. 94
Figure II-6 : Données de pluie efficace et de température atmosphérique à proximité du site expérimental et données d’humidité à 0,10 et 0,70 m de profondeur au sein de la parcelle 1 .............. 99
Figure II-7 : Comparaison entre les mesures de PS acquises toutes les cinq minutes le 12 juillet et le 20 septembre 2010 sur une durée de trois heures au niveau des électrodes E1, E10, E20 et E23 ................. 103
Figure II-8 : Ecart-type du signal PS calculé sur une durée de trois heures lors des enregistrements des 12 juillet et 20 septembre 2010 (effectués avec un pas de mesure de cinq minutes) en fonction du numéro de l’électrode .......................................................................................................................... 104
Figure II-9 : Comparaison entre les données filtrées et les données brutes PS lors des enregistrements des 12 juillet et 20 septembre 2010 effectués avec un pas de mesure de cinq minutes ....................... 105
Figure II-10 : Ecart-type moyen fourni par la centrale d’acquisition pour chaque électrode mesurée avec un pas de cinq minutes sur la période du 10 au 18 novembre 2010 ............................................ 106
Figure II-11: Emplacement des points de mesure PS sur le site expérimental .................................... 107
Figure II-12 : Evolution de la dérive de l’électrode mesurée à l’emplacement de l’électrode de base en fonction du temps : prospections en période humide .......................................................................... 108
Figure II-13 : Evolution de la dérive de l’électrode mesurée à l’emplacement de l’électrode de base en fonction du temps : prospection du 22 octobre 2010 en période sèche ............................................... 108
Figure II-14 : Carte de la différence de PS entre les mesures du 22 et du 21 octobre 2010 sur le site expérimental ........................................................................................................................................ 109
Figure II-15 : Positionnement cinématique relatif utilisé lors des mesures ARP sur le site expérimental (d’après Erickson, 1993) ..................................................................................................................... 111
Figure II-16 : Schéma et photographie du dispositif ARP utilisé sur le site expérimental ................. 112
Figure II-17 : Emplacements des deux tomographies électriques tests effectuées sur le site expérimental le 2 octobre 2009 ........................................................................................................... 113
Figure II-18 : Résistivités électriques issues des mesures en dispositifs gradient, dipôle-dipôle et Wenner-! le long de la tomographie test TRE’ à la profondeur de -0,67 m correspondant au milieu du bloc ...................................................................................................................................................... 114
Figure II-19 : Etude des mesures réalisées en dispositif dipôle-dipôle le long de la tomographie test TRE’’ en fonction du temps d’injection croissant ............................................................................... 116
Figure II-20 : Emplacement des tomographies électriques effectuées sur le site expérimental .......... 117
Figure II-21 : Evolution du gradient PS, température et teneur en eau volumique sur la période du 20 septembre au 15 octobre 2011 (pas d’acquisition horaire) - a) température à -0,10 m au niveau du capteur près de la fissure large de 10 cm ; b) teneur en eau volumique au niveau du capteur situé près du piézomètre ; c) données PS des électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm ......... 122
Figure II-22 : Evolution du gradient PS, température et teneur en eau volumique : zoom sur la période du 20 au 30 septembre 2011 (pas d’acquisition horaire) - a) température à -0,10 m au niveau du capteur près de la fissure large de 10 cm ; b) teneur en eau volumique à -0,10 m au niveau du capteur situé près du piézomètre ; c) données PS de l’électrode E1-E6 située à -0,70 m à proximité de la fissure large de 10 cm ..................................................................................................................................... 123
Figure II-23 : Graphiques de l’évolution du gradient PS de l’électrode E1-E6 en fonction de la température et de la teneur en eau volumique à 0,10 m de profondeur (sur la période du 20 au 30 septembre 2011) .................................................................................................................................. 124
Figure II-24 : Graphiques de l’évolution du gradient PS de l’électrode E5-E6 en fonction de la température et de la teneur en eau volumique à 0,35 m de profondeur (sur la période du 20 septembre au 15 octobre 2011) ............................................................................................................................. 124
Figure II-25 : Graphiques de l’évolution des gradients PS des électrodes près de la fissure large de 10 cm en fonction de la température à 0,70 m de profondeur (sur la période du 20 septembre au 15 octobre 2011) ....................................................................................................................................... 125
Figure II-26 : Graphique de l’évolution des gradients PS des électrodes E1-E6, E2-E6, E3-E6, E4-E6 en fonction de la teneur en eau volumique à 0,70 m de profondeur (sur la période du 20 septembre au 15 octobre 2011) ....................................................................................................................................... 126
Figure II-27 : Données du gradient PS du 10 au 17 novembre 2010 au niveau des électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm en relation avec les données de teneur en eau volumique, température et précipitations efficaces (pas d’acquisition de cinq minutes) ....................................... 128
Figure II-28 : Données du gradient PS du 10 au 17 novembre 2010 au niveau des électrodes situées à proximité de l’arrachage du GSB en relation avec les précipitations efficaces (pas d’acquisition de cinq minutes) ....................................................................................................................................... 129
Figure II-29 : Données du gradient PS du 20 septembre au 9 novembre 2011 au niveau des électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm en relation avec les données de teneur en eau volumique, température et précipitations efficaces (pas d’acquisition horaire) .................................. 131
Figure II-30 : Données PS du 20 septembre au 9 novembre 2011 au niveau des électrodes situées à proximité de l’arrachage du GSB en relation avec les précipitations efficaces (pas d’acquisition horaire) ................................................................................................................................................ 134
Figure II-31 : Cartes de PS en période humide ................................................................................... 136
Figure II-32 : Vue de l’état de surface de la parcelle 1 lors des mesures PS le 16 novembre 2010 – présence de fentes de dessiccation ...................................................................................................... 138
Figure II-33 : Schéma conceptuel de la parcelle 1 en période humide – a) données de pluie efficace pour la prospection du 16 novembre 2010 ; b) schéma de la parcelle 1 ; c) évolution du signal PS ; d) données de teneur en eau volumique pour la prospection du 16 novembre 2010 ............................... 139
Figure II-34 : Schéma conceptuel de la parcelle 2 en période humide – a) données de pluie efficace pour la prospection du 16 novembre 2010 ; b) schéma de la parcelle 2 ; c) évolution du signal PS .. 139
Figure II-35 : Cartes de PS le 22 octobre 2010 – période sèche ......................................................... 140
Figure II-36 : Carte de PS (parcelle 1) le 22 octobre 2010 – période sèche ........................................ 140
Figure II-37 : Schéma conceptuel de la parcelle 1 en période sèche - a) données de pluie efficace pour la prospection du 22 octobre 2010; b) schéma de la parcelle 1 ; c) évolution du signal PS ; d) données de teneur en eau volumique pour la prospection du 22 octobre 2010 ................................................. 141
Figure II-38 : Schéma conceptuel de la parcelle 2 en période sèche - a) données de pluie efficace pour la prospection du 22 octobre 2010; b) schéma de la parcelle 2 ; c) évolution du signal PS ................ 142
Figure II-39 : Carte des résistivités électriques apparentes dans le sens longitudinal ......................... 145
Figure II-40 : Carte des résistivités électriques apparentes dans le sens transversal ........................... 146
Figure II-41 : Estimation de la profondeur d’investigation de l’ARP 11 ............................................ 148
Figure II-42 : Comparaison des cartes de résistivité électrique apparente pour l’écartement 1,1 m acquises dans les sens longitudinal et transversal de prospection ....................................................... 150
Figure II-43 : Résistivités électriques apparentes de l’écartement 1,1 m au niveau des trois profils situés près de la fissure large de 10 cm ............................................................................................... 151
Figure II-44 : Modèles des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température au sein de la couverture le long du profil TRE2 après cinq itérations – période humide ......................................... 154
Figure II-45 : Modèles des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température au sein de la couverture le long du profil TRE2 après cinq itérations ...................................................................... 156
Figure II-46 : Modèles des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température au sein de la couverture le long du profil TRE2 après cinq itérations – période sèche ............................................ 157
Figure II-47 : Photographie de l’état de fissuration visible à la surface de la parcelle 1 (été 2010) ... 158
Figure II-48 : Dendrograme des données centrées réduites de résistivité électrique corrigées de l’effet de la température lors des douze prospections le long de TRE2 et pourcentage de blocs dans chaque classe ................................................................................................................................................... 159
Figure II-49 : Evolution temporelle des résistivités électriques médianes corrigées de l’effet de la température par classe en fonction des dates de prospection .............................................................. 161
Figure II-50 : Répartition spatiale des groupes de résistivité électrique issus de la classification hiérarchique ascendante le long du profil TRE2 .................................................................................. 163
Figure II-51 : Modèles des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température au sein de la couverture le 8 février 2011 après cinq itérations ............................................................................... 164
Figure II-52 : Répartition spatiale des groupes de résistivité électrique issus de la classification hiérarchique ascendante le long du profil TREC ................................................................................. 164
Figure II-53 : Courbe granulométriques des échantillons prélevés ..................................................... 167
Figure II-54 : Pourcentage de fines en fonction de la teneur en eau massique pour les dix échantillons prélevés ................................................................................................................................................ 167
Figure II-55 : Valeurs médianes des résistivités électriques des quatre classes de TREc en fonction de la teneur en fines (a) et de la teneur en eau massique (b) des dix prélèvements de matériau limono-argileux ................................................................................................................................................ 168
Figure II-56 : Valeurs médianes des résistivités électriques corrigées de la température des quatre classes de TRE2 en fonction de la teneur en eau volumique à 0,70 m de profondeur lors des douze prospections ......................................................................................................................................... 170
Figure II-57 : Conditions météorologiques (pluie efficace et température atmosphérique) précédant les douze prospections le long du profil TRE2 .......................................................................................... 171
Figure II-58 : Modèles des résistivités électriques non corrigées de l’effet de la température au sein de la couverture le long du profil TRE6 après cinq itérations .................................................................. 173
Figure II-59 : Résistivités électriques non corrigées de l’effet de la température entre 0,38 et 0,48 m de profondeur extraites des modèles de résistivité le long du profil TRE6 .............................................. 175
Figure II-60 : Modèle M1 inversé en dispositif dipôle-dipôle sans ajout de bruit ............................... 178
Figure II-61 : Modèle M2 inversé en dispositif dipôle-dipôle sans ajout de bruit ............................... 179
Figure III-1 : Schéma des formations géologiques du site X (Dutheil et al., 2005) ............................ 188
Figure III-2 : Carte géologique du site X (Dutheil et al., 2005) .......................................................... 188
Figure III-3 : Coupe géologique à travers l’installation de stockage de déchets dangereux (Dutheil et
al., 2005) ............................................................................................................................................. 189
Figure III-4 : Coupe théorique de la couverture (a) et photographie de la maquette (b) ..................... 190
Figure III-5 : Plan de l’installation de stockage de déchets dangereux (Dutheil et al., 2005) ............ 191
Figure III-6 : Carte de conductivités électriques apparentes obtenues à partir des mesures d’EM38 effectuées par GéoGéophy en janvier 2006 ......................................................................................... 192
Figure III-7 : Caractérisation des matériaux de couverture à l’emplacement des sondages (Dutheil et
al., 2007) ............................................................................................................................................. 193
Figure III-8 : Courbes granulométriques des échantillons de matériaux de couverture notés E1 à E5, établies à partir des données des essais granulométriques faits par Burgéap ...................................... 194
Figure III-9 : Données de précipitations totales et températures atmosphériques moyennes, journalières et mensuelles, au cours des mois de juillet 2009 à juillet 2010 (données de la station météorologique située à proximité du site X) ................................................................................................................ 197
Figure III-10 : Carte des résistivités électriques apparentes sur le site X – interpolation de type « spline » (maille de 0,5 m et rayon de 4 m) ....................................................................................... 199
Figure III-11 : Comparaison entre les données de résistivité électrique apparente (mesures ARP avec l’écartement 2,0 m faites par GEOCARTA en 2009) et les données de conductivité électrique apparente (mesures EM38 acquises par GéoGéophy en 2006) ........................................................... 201
Figure III-12 : Emplacement des mesures PS sur l’installation de stockage de déchets dangereux ... 203
Figure III-13 : Evolution de la dérive de l’électrode mesurée à l’emplacement de l’électrode de base en fonction du temps ................................................................................................................................ 204
Figure III-14 : Graphique des fonctions de répartition des mesures PS, réalisées tous les 5 m, après correction de dérive ............................................................................................................................. 206
Figure III-15 : Profils PS corrigés de la dérive, réalisés sur cinq lignes espacées de cinq mètres ...... 207
Figure III-16 : Carte PS obtenue par une interpolation de type krigeage (avec un modèle sphérique ajusté sur un variogramme omnidirectionnel) ..................................................................................... 208
Figure III-17 : Carte des résistivités électriques apparentes a) écartement 0,5 m ; b) écartement 1,0 m ; c) écartement 2,0 m ; d) Carte PS ........................................................................................................ 209
Figure III-18 : Emplacement des profils de tomographie de résistivité électrique .............................. 211
Figure III-19: Modèles de résistivité de la tomographie P1-TRE1 après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle) ........................................................................................ 214
Figure III-20 : Moyenne des résistivités électriques effectuée sur les points situés à 17,875, 18,125 et 18,375 m du début de la tomographie P1-TRE1 pour les mesures au moyen des dispositifs DD1 (superficiel) et DD4 (profond) et coupe théorique de la couverture .................................................... 217
Figure III-21 : Modèles filtrés de résistivité de la tomographie P1-TRE1 après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle). Les traits rouges symbolisent les emplacements des sondages réalisés à la tarière manuelle. ............................................................................................... 219
Figure III-22 : Modèles filtrés de résistivité électrique de la tomographie P1-TRE1 avec la topographie et sous forme de blocs après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle). Les traits rouges symbolisent les emplacements des sondages réalisés à la tarière manuelle. .................. 221
Figure III-23 : Comparaison des valeurs de résistivité électrique (moyenne effectuée sur les points situés à 17,875, 18,125 et 18,375 m du début de la tomographie P1-TRE1 à chaque profondeur de bloc) pour les dispositifs dipôle-dipôle filtrés et gradient non filtrés ........................................................... 222
Figure III-24 : Résistivités électriques issues des modèles filtrés au droit de la tarière au PM 3,5 le long de la tomogrpahie P1-TRE1 ......................................................................................................... 224
Figure III-25 : Résistivités électriques issues des modèles filtrés au droit de la tarière au PM 12 le long de la tomographie P1-TRE1 ................................................................................................................. 226
Figure III-26 : Résistivités électriques issues des modèles filtrés au droit de la tarière au PM 18 le long de la tomographie P1-TRE1 ................................................................................................................. 226
Figure III-27 : Résistivités électriques issues des modèles filtrés au droit de la tarière au PM 29 le long de la tomographie P1-TRE1 ................................................................................................................. 228
Figure III-28 : a) Modèle M1 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec ajout de 3 % de bruit, après cinq itérations - erreur absolue = 2,0 %. b) Modèle filtré de résistivité électrique de la tomographie P1-TRE1 (dispositif DD1) sans la topographie après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle) ................................................................................................................................................ 232
Figure III-29 : Modèle M2 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec ajout de 3 % de bruit, après cinq itérations – erreur absolue = 2,4 % ...................................................................................................... 235
Figure III-30 : Modèle M3 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec ajout de 3 % de bruit, après cinq itérations – erreur absolue = 2,1 % ...................................................................................................... 236
Figure III-31 : Résistivités électriques issues des modèles directs M1, M2 et M3 et des mesures de terrain réalisées en dispositifs DD1 et DD4 au PM 18 ......................................................................... 237
Figure III-32 : Résistivités électriques issues des modèles directs M1 et M3 et des mesures de terrain réalisées en dispositifs DD1 et DD4 filtrés au PM 18 (sans la topographie) ........................................ 237
Figure III-33 : Modèles M4 inversés en dispositif dipôle-dipôle après cinq itérations........................ 239
Figure III-34 : Résistivités électriques issues du modèle direct M4 et des mesures de terrain réalisées en dispositifs DD1 et DD4 filtrés au PM 18 (sans la topographie) ....................................................... 240
Figure III-35 : Modèle M5 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec ajout de 3% de bruit, après cinq itérations – erreur absolue = 3,1 % ...................................................................................................... 242
Figure III-36 : Modèle M6 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec 3% de bruit, après cinq itérations – erreur absolue = 2,2 % ......................................................................................................................... 243
Figure III-37 : Modèle M7 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec 3 % de bruit, après cinq itérations – erreur absolue = 2,1 % ......................................................................................................................... 244
Figure III-38 : a) Modèle M8 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec 3 % de bruit, après cinq itérations - erreur absolue = 2,3 %. b) Modèle filtré de résistivité électrique de la tomographie P1-TRE1 (dispositif DD4) sans la topographie après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle) ................................................................................................................................................ 245
Figure III-39 : Résistivités électriques issues des modèles directs M4 et M8 au droit d’une déchirure du GSB large de 12,5 cm et des mesures de terrain réalisées en dispositifs DD1 et DD4 filtrés sans la topographie au PM 18 ......................................................................................................................... 246
Figure III-40 : Topographie le long du profil TRE1 ............................................................................ 249
Figure III-41 : Photographie des mesures de tomographie de résistivité électrique le long du profil TRE1 .................................................................................................................................................... 250
Figure III-42 : Schéma des tomographies électriques superficielles réalisées le long du profil TRE1 250
Figure III-43 : Schéma des tomographies électriques profondes réalisées le long du profil TRE1 ..... 251
Figure III-44 : Modèle de résistivité électrique du profil TRE1 en dispositif dipôle-dipôle profond (inversion robuste et affinage du maillage du modèle) – Erreur absolue = 1,8 % après cinq itérations ............................................................................................................................................................. 252
Figure III-45 : Modèle de résistivité électrique du profil TRE1 en dispositif dipôle-dipôle superficiel (inversion robuste et affinage du maillage du modèle) – Erreur absolue = 1,0 % après cinq itérations ............................................................................................................................................................. 253
Figure III-46 : Moyenne des résistivités électriques effectuée sur les points situés aux PM 17,875, 18,125 et 18,375 issus des modèles de résistivité pour les mesures réalisées en dispositif superficiel (DD1) et profond (DD4) le long de la tomographie test P1-TRE1 et le long de l’ensemble du profil TRE1 .................................................................................................................................................... 254
Figure III-47 : Résistivités électriques verticales extraites du modèle de résistivité du dispositif dipôle-dipôle superficiel au droit des tarières aux PM -15,5, 3,5, 74 et 95 le long du profil TRE1 et nature des matériaux de couverture au droit de trois d’entre elles ...................................................... 255
Figure III-48 : Résistivités électriques verticales extraites du modèle de résistivité du dispositif dipôle-dipôle superficiel au droit des tarières aux PM 12, 18, 29 et 45 le long du profil TRE1 et nature des matériaux de couverture au droit de deux d’entre elles ................................................................ 256
Figure III-49 : Résistivités électriques verticales au droit des tarières aux PM 78,5 et 87 extraites du modèle de résistivité du dispositif dipôle-dipôle superficiel le long du profil TRE1 et nature des matériaux de couverture au droit de ces deux tarières ......................................................................... 258
Figure III-50 : Résistivités électriques verticales extraites du modèle de résistivité du dispositif dipôle-dipôle superficiel au droit des tarières aux PM 105,5, 107,5, 110,3 et 120 le long du profil TRE1
............................................................................................................................................................. 259
Figure III-51 : Résistivités électriques verticales extraites du modèle de résistivité du dispositif dipôle-dipôle superficiel au droit des tarières aux PM 114 et 127 le long du profil TRE1 et nature des matériaux de couverture au droit de ces deux tarières ......................................................................... 261
Figure III-54 : Photographie de l’emplacement du profil TRE2 .......................................................... 264
Figure III-53 : Modèles de résistivité du profil TRE2 après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle) ....................................................................................................................... 266
Figure III-54 : Résistivités électriques au droit de la tarière au PM 6,7 le long du profil TRE2 ......... 267
Figure III-55 : Résistivités électriques verticales au droit des tarières aux PM 12 et 20 le long du profil TRE2 et nature des matériaux de couverture au droit de ces deux tarières .......................................... 268
Figure III-56 : a) Résistivités électriques apparentes extraites des mesures ARP avec les trois écartements le long du profil TRE1 b) Pseudosection des résistivités électriques apparentes du profil TRE1 issue des mesures en dispositif dipôle-dipôle DD1 superficiel (a=0,5 m) ................................. 271
Figure III-57 : a) Résistivités électriques apparentes extraites des mesures ARP avec les trois écartements le long du profil TRE2 b) Pseudosection des résistivités électriques apparentes du profil TRE2 issue des mesures en dispositif dipôle-dipôle DD1 superficiel (a=0,5 m) ................................. 275
Figure III-58 : a) Résistivités électriques extraites du modèle de résistivité du profil TRE1 (dispositif dipôle-dipôle avec a=0,5 m) avec une mesure tous les cinq mètres à deux profondeurs différentes, résistivités électriques apparentes extraites des mesures ARP avec l’écartement 2,0 m et valeurs de polarisation spontanée le long du profil y=5 m. b) Modèle de résistivité du profil TRE1 (dispositif dipôle-dipôle avec a=0,5 m) ................................................................................................................ 277
LISTE DES TABLEAUX Tableau I-1 : Constitution de la barrière en fond de casier de stockage dans le cas des ISDD et des ISDND (d’après la règlementation française) ....................................................................................... 33
Tableau I-2 : Exemples de géomembranes de synthèse ........................................................................ 39
Tableau I-3 : Caractéristiques de différents types de défaut au sein des géomembranes (d’après Touze-Foltz, 2001) ........................................................................................................................................... 44
Tableau II-1 : Caractéristiques des deux couvertures créées au niveau des parcelles du site expérimental (schéma en Figure II-1) ................................................................................................... 82
Tableau II-2 : Caractéristiques des défauts créés au niveau de la parcelle 1 ......................................... 86
Tableau II-3 : Caractéristiques des défauts créés sur la parcelle 2 ........................................................ 87
Tableau II-4 : Conditions météorologiques au cours des sept jours précédant les mesures PS et données de teneur en eau volumique lors des mesures sur le site expérimental ................................... 95
Tableau II-5 : Conditions météorologiques au cours des trente jours précédant les mesures PS sur le site expérimental ................................................................................................................................... 95
Tableau II-6 : Conditions météorologiques au cours des sept jours précédant les mesures ARP et données de teneur en eau volumique lors des mesures sur le site expérimental ................................... 96
Tableau II-7 : Cumul de pluie efficace et température atmosphérique moyenne au cours des trente jours précédant les mesures en ARP sur le site expérimental ............................................................... 97
Tableau II-8 : Conditions météorologiques au cours des sept et trente jours précédant les mesures effectuées le long des profils TRE2 et TRE6 sur le site expérimental ; les prospections réalisées en période humide sont figurées en bleu .................................................................................................. 100
Tableau II-9 : Données de teneur en eau volumique et de température à proximité du piézomètre, à -0,10 m dans la terre végétale et à -0,70 m dans le matériau argilo-graveleux, lors des mesures effectuées le long du profil TRE2 ; les prospections réalisées en période humide sont figurées en bleu ............................................................................................................................................................. 102
Tableau II-10 : Paramètres statistiques de la différence entre les mesures de PS effectuées les 22 et 21 octobre 2010 tous les 2 m le long des profils PS1 à PS7, après correction de dérive ........................... 110
Tableau II-11 : Paramètres d’acquisition des mesures ARP effectuées sur le site expérimental ........ 110
Tableau II-12 : Caractéristiques des paramètres d’acquisition pour les mesures de tomographie de résistivité électrique réalisées sur les parcelles 1 et 2 .......................................................................... 117
Tableau II-13 : Données de température à -0,70 m dans le matériau argilo-graveleux lors des mesures effectuées sur la parcelle 2 .................................................................................................................. 119
Tableau II-14 : Valeurs de résistivité électrique des deux niveaux superficiels (entre 0 et 17 m) des modèles des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température au sein de la couverture le long du profil TRE2 – période sèche ................................................................................................... 156
Tableau II-15 : Médianes et écart-type des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température par classe et par date de prospection (profil TRE2) ; les prospections réalisées en période humide sont figurées en bleu ................................................................................................................................... 160
Tableau II-16 : Coefficient de variation (rapport de l’écart-type sur la moyenne) des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température par classe et par date de prospection (profil TRE2) ; les prospections réalisées en période humide sont figurées en bleu .................................................... 160
Tableau II-17 : Comparaison des médianes et écarts-types des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température des profils TRE2 et TREc à la date du 8 février 2011 ................................... 165
Tableau II-18 : Teneur en eau massique des dix échantillons de matériau limono-argileux prélevés le 8 février 2011 le long de TREc ; les valeurs soulignées sont celles où la résistivité électrique médiane de TREc diffère de plus de 3,5 .m de celle du bloc correspondant ........................................................ 166
Tableau II-19 : Evolution de la résistivité électrique le long du profil TRE6 entre 2,5 et 8,5 m pour une profondeur de 0,38 à 0,48 m ................................................................................................................ 175
Tableau II-20 : Caractéristiques de la couverture modélisée – Modèle direct M1 (février 2010) ....... 177
Tableau II-21 : Caractéristiques de la couverture modélisée – Modèle direct M2 (juillet 2011) ......... 178
Tableau III-1 : Résultats des analyses effectuées sur les prélèvements de GSB en 2006 (INSAVALOR, 2006).................................................................................................................................................... 195
Tableau III-2 : Paramètres statistiques des mesures PS par profils de mesures avec une mesure acquise tous les cinq mètres, après correction de dérive .................................................................................. 204
Tableau III-3 : Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre sur la tomographie électrique test P1-TRE1 .................................................................................................................................................... 212
Tableau III-4 : Profondeur et valeurs de résistivité électrique des déchets selon les dispositifs de mesure le long de la tomographie P1-TRE1 ......................................................................................... 215
Tableau III-5 : Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre sur la tomographie électrique test après suppression des niveaux correspondant aux déchets ........................................................................... 216
Tableau III-6 : Résistivité électrique moyenne des différents matériaux de couverture rencontrés au-dessus du GSB au niveau des quatre tarières effectuées le long de la tomographie test P1-TRE1 ...... 229
Tableau III-7 : Comparaison entre la profondeur des déchets déterminée par tomographie de résistivité électrique (correspondant au haut des blocs sur les modèles de résistivité) et par les tarières aux PM 3,5, 12 et 18 réalisées le long de la tomographie P1-TRE1 .................................................................. 229
Tableau III-8 : Résistivité électrique moyenne de la couche de GSB et de sable argileux saturé au niveau des quatre tarières, pour chaque dispositif de mesure filtré mis en œuvre sur la tomographie test P1-TRE1 ............................................................................................................................................... 230
Tableau III-9 : Résistivité électrique des matériaux de couverture identifiés au niveau de la tarière au PM 18, pour chaque dispositif de mesure filtré mis en œuvre le long de la tomographie test P1-TRE1
............................................................................................................................................................. 231
Tableau III-10 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M1 ............. 232
Tableau III-11 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M2 ............. 233
Tableau III-12 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M3 ............. 235
Tableau III-13 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M4 ............. 238
Tableau III-14 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M5 ............. 241
Tableau III-15 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M6 ............. 242
Tableau III-16 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M7 ............. 243
Tableau III-17 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 – modèle direct M8 ............. 244
Tableau III-18 : Configurations de couverture testées par les modèles M4 et M8 se rapprochant le plus des mesures effectuées sur le site X .................................................................................................... 245
Tableau III-19 : Résistivité électrique des matériaux de couverture identifiés au niveau des quatre tarières, pour chaque dispositif de mesure mis en œuvre sur la tomographie test P1-TRE1 ................ 248
Tableau III-20 : Caractéristiques des deux dispositifs mis en œuvre le long du profil TRE1 ............. 249
Tableau III-21 : Paramètres statistiques calculés sur les écarts absolus de résistivité électrique apparente entre les tomographies en dispositif dipôle-dipôle profond ................................................ 251
Tableau III-22 : Gammes de résistivité électrique et photographies des différents matériaux de couverture et des déchets mélangés à l’argile saxonienne, rencontrés au niveau de l’ensemble des tarières le long du profil TRE1 ............................................................................................................ 262
Tableau III-23 : Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre le long du profil TRE2 ...................... 265
Tableau III-24 : Gammes de résistivité électrique des différents matériaux de couverture rencontrés au niveau des tarières le long des profils TRE2 et TRE1 .......................................................................... 269
Tableau III-25 : Matrice de corrélation calculée entre les résistivités électriques apparentes des mesures ARP et TRE extraites tous les cinq mètres le long du profil TRE1. Les valeurs en rouge indiquent les coefficients de corrélation les plus élevées entre les écartements ARP et les longueurs de dispositif en TRE. ................................................................................................................................ 273
Tableau III-26 : Matrice de corrélation calculée entre les valeurs de résistivité électrique apparente des mesures ARP et TRE extraites tous les mètres le long du profil TRE2. Les valeurs en rouge indiquent les coefficients de corrélation les plus élevées entre les écartements ARP et les longueurs de dispositif en TRE. ................................................................................................................................................ 276
25
Contexte de l’étude
En France comme dans tout pays industrialisé, la production des déchets, inhérente à
l’activité humaine, a pour conséquence la mise en place de filières de leur élimination. La
politique actuelle menée depuis le Grenelle de l’Environnement vise à augmenter la part du
recyclage et de la valorisation des déchets afin de diminuer la quantité partant en incinération
ou en stockage. En 2009, la quantité d’ordures ménagères produite par habitant s’élevait à
374 kg, dont 34 % ont été stockés.
En France, les installations de stockage de déchets se divisent en trois
catégories selon la nature des déchets renfermés (inertes, non dangereux et dangereux). Les
installations de stockage de déchets non dangereux et dangereux sont celles qui sont le plus
règlementées et nécessitent qu’un suivi soit mis en place au cours des trente années succédant
à sa fermeture. A ce jour, on compte environ deux-cent cinquante-six installations de stockage
de déchets non dangereux (ménagers et assimilés) et quatorze installations de stockage de
déchets dangereux. Il s’agit d’ouvrages complexes, évolutifs dans le temps, qui nécessitent
l’installation préalable d’une barrière en fond afin de protéger le milieu sous-jacent. Une fois
la capacité de stockage atteinte et que la fermeture du site est décidée, une couverture est mise
en place pour isoler les déchets de l’atmosphère. Dans le cas de déchets non dangereux
fortement évolutifs, la couverture peut être semi-perméable ou imperméable avec
recirculation des lixiviats accélérant ainsi la biodégradation des déchets. En revanche, elle
doit être imperméable sans recirculation des lixiviats dans le cas de déchets dangereux ou non
dangereux peu évolutifs. Ces sites, en plus de la présence des déchets, doivent comprendre
des matériaux naturels (argile, sable) et artificiels (géomembrane, GéoSynthétique
Bentonitique (GSB)), présents soit en fond soit en couverture.
La fermeture d’un site marque le début du suivi post-exploitation qui consiste en
particulier à collecter et traiter le biogaz et les lixiviats. Le traitement des lixiviats peut se
faire soit directement sur le site soit dans un centre de traitement où ils sont acheminés. La
surveillance des installations de stockage de déchets est primordiale afin d’éviter les risques
de pollution.
26
Problématique
Dans le cas de couvertures imperméables sans recirculation des lixiviats,
l’augmentation de la quantité de lixiviats est un phénomène récurrent. Or, le traitement des
lixiviats est très coûteux et toute augmentation constitue une charge financière supplémentaire
pour le gestionnaire du site. Il est par conséquent très important d’identifier les phénomènes
responsables de l’augmentation des lixiviats : infiltration anormale d’eaux météoritiques et/ou
souterraines. Dans le cadre de cette étude, l’éventualité d’une infiltration au travers de la
barrière en fond de stockage ne sera pas prise en compte. Notre intérêt s’est porté sur la
couverture, censée limiter les infiltrations de l’eau dans le massif de déchets. Si, lors de son
installation, la couverture remplit bien sa fonction d’étanchéité, cette propriété peut cependant
évoluer par la suite. En effet, les contraintes mécaniques et climatiques agissant à sa surface
peuvent entraîner l’apparition de défauts, potentiellement responsables d’une diminution de
son étanchéité. Une infiltration d’eau à l’emplacement de ces défauts engendre ainsi une
augmentation anormale de la quantité de lixiviats.
Afin de localiser et identifier les défauts d’étanchéité des couvertures d’installation
de stockage de déchets, l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
(ADEME) a initié un programme de recherche et développement intitulé « Méthodes croisées
de recherche de fuites dans les couvertures de centres d’enfouissement technique
(GEOCET) ». La thèse réalisée dans le cadre de ce programme a été conduite en partenariat
avec l’Université Bordeaux 1 et les entreprises HYDRO INVEST et GEOCARTA. Les
méthodes géophysiques choisies pour répondre à cette problématique ont été la Tomographie
de Résistivité Electrique (TRE), la Polarisation Spontanée (PS) et l’Automatic Resistivity
Profiling (ARP©).
Ce travail a consisté à mettre en œuvre ces méthodes géophysiques sur deux sites de
nature différente. L’étude a tout d’abord été conduite sur un site expérimental, entièrement
construit en début de thèse, afin de reproduire deux couvertures susceptibles d’être
rencontrées sur les installations de stockage de déchets. Par la suite, des mesures ont été
réalisées sur une installation de stockage de déchets dangereux. Que ce soit sur le site
expérimental ou le site réel, l’interprétation des mesures a nécessité de réaliser des
modélisations qui sont présentées dans chacun des chapitres qui leur sont dédiés.
27
Organisation du mémoire de thèse
Le manuscrit se divise en trois chapitres.
Le chapitre I est tout d’abord consacré à la présentation des couvertures d’installation
de stockage de déchets et des méthodes géophysiques qui y sont mises en œuvre. Quelques
unes des applications des méthodes géophysiques de TRE, PS et ARP, employées dans le
cadre de la thèse, sont ensuite détaillées.
Le chapitre II fait la synthèse des mesures géophysiques réalisées de façon
ponctuelle (ARP, TRE, PS) et continue (PS) au cours du temps sur le site expérimental. Le
premier objectif a été de déterminer la capacité des méthodes géophysiques à détecter les
défauts créés au sein d’un matériau argilo-graveleux et d’un GSB. Les protocoles
d’acquisition de mesures et traitements nécessaires à leur détection ont été définis et les
limites respectives des différentes méthodes ont ainsi pu être identifiées. Le second objectif a
été le suivi temporel du comportement des deux couvertures au moyen des trois méthodes
géophysiques, à l’occasion duquel la température et l’humidité ont été prises en compte grâce
à des capteurs installés au sein du site expérimental.
Le chapitre III présente les résultats des mesures géophysiques effectuées sur une
installation de stockage de déchets dangereux en France afin d’en caractériser la couverture.
L’augmentation des lixiviats constatée sur ce site a en effet conduit à se poser la question du
maintien des performances de cette couverture mise en place il y a une vingtaine d’années.
Les trois méthodes géophysiques ont été mises en œuvre sur tout ou une partie de l’ouvrage.
Les avantages et limites de chaque méthode sont développés dans ce chapitre.
La conclusion rappelle les principaux résultats de ce travail et propose quelques
suggestions pour les recherches futures. Enfin, un glossaire précise les principales
abréviations utilisées dans le manuscrit.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 31
I.A. LES INSTALLATIONS DE STOCKAGE DE DECHETS
Après le rappel du contexte règlementaire des installations de stockage de déchets et
des types de protection à mettre en place vis-à-vis du milieu naturel (barrière en fond de casier
et couverture), les éléments constitutifs d’une couverture de type imperméable seront
détaillés. Les méthodes de détection des défauts dans les géomembranes seront également
précisées.
I.A.1. Contexte réglementaire
Depuis le mois de juillet 2002, seuls les déchets dits ultimes sont autorisés à être
stockés. Ces déchets ne sont plus susceptibles d’être traités dans les conditions techniques et
économiques du moment, notamment par extraction de leur part valorisable ou de leur
réduction de leur caractère polluant ou dangereux.
On distingue trois catégories d’installations de stockage de déchets (article 4 de la
directive 1999/31/CE, Journal Officiel du Conseil de l’Union Européenne, 1999) :
- la classe I ou Installations de Stockage de Déchets Dangereux (ISDD). Cette
catégorie de déchets, dont font partie les déchets industriels spéciaux, regroupe les déchets
qui, par une ou plusieurs de leurs propriétés (explosivité, nocivité, toxicité…), constituent un
danger. Le texte de loi relatif à ces ISDD est l’arrêté du 30 décembre 2002 (Journal Officiel
de la République Française, 2003).
- la classe II ou Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND)
concernent les déchets ménagers et assimilés (déchets d’ordures ménagères et industriels
banals). La règlementation relative à cette catégorie d’installations est précisée dans l’arrêté
du 9 septembre 1997 (Journal Officiel de la République Française, 1997). Les arrêtés des 31
Décembre 2001, 3 Avril 2002 et 19 Janvier 2006 (Journal Officiel de la République
Française, 2001, 2002 et 2006a) ont apportés quelques modifications au texte de base.
- la classe III ou Installations de Stockage de Déchets Inertes (ISDI) est destinée aux
déchets qui ne subissent aucune modification physique, chimique ou biologique (déchets de
construction). Les ISDI sont régies par l’arrêté du 15 mars 2006 (Journal Officiel de la
République Française, 2006b).
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 32
Les ISDD et ISDND nécessitent la réalisation d’une barrière active en fond d’alvéole
et d’une couverture. Le principe est que les formations géologiques qui reçoivent ces
installations, qu’elles soient naturelles ou reconstituées, ne soient pas sollicitées par les
effluents (lixiviats et biogaz). Pour ces deux types de sites, le suivi post-exploitation est prévu
pour une période d’au moins trente ans. Durant cette période, l'exploitant s'engage à effectuer
un contrôle des casiers, des systèmes de collecte des lixiviats, du biogaz et des eaux de
ruissellement, de la qualité des eaux souterraines et des rejets et à remédier à tout problème
pouvant entraîner un risque de pollution.
I.A.2. Les types de protection
Les déchets dangereux et non dangereux doivent être stockés dans des casiers,
hydrauliquement indépendants, eux-mêmes subdivisés en alvéoles dont la superficie est fixée
par arrêté préfectoral. La barrière en fond de casier permet de protéger le milieu naturel des
risques de pollution (Figure I-1). Dans le cas des ISDD, la couverture est mise en place pour
empêcher les infiltrations d’eau dans le massif de déchets.
Figure I-1 : Schéma d’un casier de stockage
I.A.2.1. La barrière en fond d’alvéole
La règlementation des ISDD et ISDND impose la mise en place d’une double
barrière en fond de casier. Les caractéristiques de la barrière de sécurité passive ne sont pas
les mêmes pour chacune de ces installations (Tableau I-1). La barrière de sécurité active
constitue une structure d’étanchéité-drainage, composée d’une géomembrane surmontée
d’une couche de drainage des lixiviats.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 33
ISDD ISDND
Barrière de sécurité active
Couche drainante d’épaisseur minimale de 0,5 m pour la collecte et l’évacuation des lixiviats en dehors des casiers
Géomembrane
Barrière de sécurité passive
Matériau de perméabilité inférieure à 1.10-9 m.s-1 sur une épaisseur minimale de
5 m
Matériau de perméabilité inférieure à 1.10-9 m.s-1 sur une
épaisseur minimale de 1 m Matériau de perméabilité
inférieure à 1.10-6 m.s-1 sur une épaisseur minimale de 5 m
Tableau I-1 : Constitution de la barrière en fond de casier de stockage dans le cas des ISDD et des ISDND (d’après la règlementation française)
Pour les ISDI, la directive 1999/31/CE indique que le fond et les flancs des casiers de
stockage doivent être constitués de matériaux de perméabilité inférieure ou égale à
1.10-7 m.s1, sur une épaisseur minimale de 1 m.
Lorsque le substratum naturel ne satisfait pas aux contraintes règlementaires, des
matériaux rapportés sont alors mis en place (Darmendrail et al., 1996). L’ajout de bentonite
peut également être envisagé afin d’améliorer la performance hydraulique des matériaux.
Dans tous les cas, le contrôle de la perméabilité de la barrière passive est obligatoire
à raison d’un point de mesure par hectare (arrêté du 30 décembre 2002, journal officiel de la
république française, 2003). Des mesures plus nombreuses sont cependant réalisées en
présence d’hétérogénéités. Suite aux travaux d’Ait Saadi en 2003 sur le contrôle de
l’homogénéité et de la perméabilité des matériaux constitutifs de la barrière de sécurité
passive, le BRGM recommande depuis 2005 de coupler les mesures de perméabilité en
surface à des mesures en forage afin d’évaluer l’anisotropie des terrains (Cazaux, 2005).
Par ailleurs, sur les ISDND, des matériaux de type « GéoSynthétiques Bentonitiques
(GSB) » peuvent être placés sous la géomembrane, soit lorsque la couche de 5 m a une
perméabilité supérieure à 1.10-6 m.s-1 soit lorsque l’épaisseur de la couche de perméabilité
inférieure à 1.10-9 m.s-1 est inférieure à 1 m (Figure I-2). Ces deux cas doivent cependant se
limiter à des contextes de faible vulnérabilité de la ressource en eau souterraine (MEDD,
2009).
Les caractéristiques des matériaux géomembrane et GSB seront décrites plus en
détail dans le paragraphe I.A.3.2 intitulé « La structure d’étanchéité ».
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 34
a) Dispositif règlementaire(ISDND)
GSB b) Ajout du GSB
Figure I-2 : Exemples de dispositifs d’étanchéité équivalents avec l’utilisation d’un GSB sous la géomembrane dans le cas d’ISDND (Pierson et al., 2003)
Qu’il s’agisse de géomembranes ou de GSB, ces matériaux ont pour seul fonction
l’étanchéité. Afin qu’ils ne soient pas sollicités mécaniquement, des précautions doivent être
prises concernant leur pose mais aussi la mise en place des couches sous-jacente et sus-
jacente. On a notamment recours à des dispositifs de protection (géotextiles) pour minimiser
les contraintes appliquées sur le matériau géosynthétique lors de la pose de la couche
granulaire. Il faut aussi veiller à ce qu’ils ne soient pas dégradés par les lixiviats sus-jacents
(agressions chimiques). En effet, dans le cadre du projet LIXAR, une étude a notamment été
conduite sur l’influence du fluide en contact avec différents types de GSB (Guyonnet et al.,
2008). Il a été montré qu’après contact avec une solution relativement riche en ions calcium
(1000 mg/l), jugée représentative d’un lixiviat jeune d’ISDND, la proportion de sodium dans
la bentonite calcique activée d’un GSB a sensiblement diminué. En revanche, cette dernière
est beaucoup moins influencée au contact d’un lixiviat réel, prélevé sur une ISDND en phase
de méthanogénèse stable.
Par ailleurs, des recommandations précises concernant le mode d’assemblage des lés
ou encore les ancrages au niveau des ouvrages existants sont indiquées dans les guides du
Comité Français des Géosynthétiques (CFG) (1991) pour les géomembranes et (2011) pour
les GSB.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 35
I.A.2.2. La couverture
La composition de la couverture est différente selon la nature des déchets.
Cependant, il n’y a de règlementation précise que dans le cas des ISDD (arrêté du 30
décembre 2002). Dans le cas des ISDND, des recommandations ont été établies par
l’ADEME - BRGM (2001) suite à un programme de recherche de trois ans au cours duquel
des couvertures ont été instrumentées et étudiées en grandeur nature.
I.A.2.2.1. Déchets inertes
La couverture des ISDI n’a pas pour fonction d’imperméabiliser le stockage des
déchets mais uniquement de réaménager le site en vue de son usage ultérieur (agriculture,
loisirs, construction…). L’arrêté du 15 mars 2006 précise néanmoins que, dans le cas de
déchets d’amiante liés à des matériaux inertes, l’épaisseur minimale de la couverture doit être
de 1 m et surmontée de terre végétale.
I.A.2.2.2. Déchets non dangereux
Trois types de couverture peuvent être installés sur les ISDND (ADEME - BRGM,
2001) :
- couverture semi-perméable,
- couverture imperméable avec recirculation de lixiviats (concept du bioréacteur),
- couverture imperméable sans recirculation de lixiviats.
I.A.2.2.2.a) Couverture semi-perméable
La couverture semi-perméable concerne le stockage de déchets fortement évolutifs.
Elle est constituée de deux couches drainantes séparées par une couche de sables argileux et
limons de perméabilité de l’ordre de 1.10-6 m.s-1 (Figure I-3). La couche drainante située sous
la terre végétale sert au drainage des eaux d’infiltration, celle placée juste au-dessus des
déchets collecte les lixiviats et biogaz issus de la dégradation biologique des déchets au sein
du casier.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 36
Figure I-3 : Schéma d’une couverture semi-perméable (d’après ADEME - BRGM, 2001)
I.A.2.2.2.b) Couverture imperméable avec recirculation de lixiviats
La couverture imperméable réduit les échanges entre l’extérieur et les déchets en
empêchant les infiltrations d’eaux pluviales au sein du casier de stockage et en limitant les
flux de gaz vers l’atmosphère. Il est alors possible d’optimiser le processus de biodégradation
des déchets par la recirculation des lixiviats.
I.A.2.2.2.c) Couverture imperméable sans recirculation de lixiviats
Dans le cas de déchets peu évolutifs et présentant un caractère polluant modéré, la
couverture est imperméable sans recirculation de lixiviats. Elle comprend un matériau de type
géomembrane ou GSB, placé entre la couche de graviers située sous la terre végétale et la
couche de perméabilité inférieure à 1.10-9 m.s-1 constituée d’argiles (Figure I-4). Un géotextile
est généralement placé au-dessus de la géomembrane ou GSB afin d’éviter le poinçonnement
par les graviers et sables sus-jacents. Ces derniers peuvent par ailleurs être remplacés par un
géosynthétique équivalent.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 37
Figure I-4 : Schéma d’une couverture imperméable (d’après ADEME - BRGM, 2001)
Les définitions et caractéristiques des matériaux, géomembrane, GSB et géotextile
feront l’objet du paragraphe I.A.3.2.
I.A.2.2.3. Déchets dangereux
Les ISDD nécessitent la mise en place d’une couverture imperméable sans
recirculation des lixiviats. Si sa composition est la même que celle présentée en Figure I-4,
l’arrêté du 30 décembre 2002 précise que les épaisseurs minimales du niveau drainant et de la
terre végétale doivent être respectivement de 0,5 et 0,3 m.
Le choix de la structure d’étanchéité, géomembrane ou GSB, requiert la prise en
compte des contraintes liées notamment au climat, aux risques de tassement, d’érosion et
poinçonnement. Les performances des différentes configurations de structure d’étanchéité
sont précisées dans le guide de recommandations pour l’utilisation des géosynthétiques dans
les installations de stockage de déchets (CFG, 1995). Il existe par ailleurs une très grande
variété de géomembranes et GSB, ce qui rend les configurations de couverture multiples.
I.A.3. Les éléments constitutifs de la couverture imperméable
Le dispositif d’étanchéité ne peut être considéré indépendamment de la couche
support sous-jacente et de la couche de protection sus-jacente (Figure I-4). La durabilité de la
géomembrane ou GSB dépend notamment de la qualité de sa pose et de son confinement. Des
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 38
contrôles ont ainsi lieu tout au long de la mise en place de la couverture : planéité du sol
support, assemblage des lés de géomembrane ou GSB,… (ADEME, 1998).
I.A.3.1. La couche support
La couche support, composée d’argile et de dispositifs éventuels de drainage des gaz,
a pour fonction de protéger la structure d’étanchéité contre les agressions mécaniques sur sa
face inférieure (du côté des déchets). Elle doit être exempte de matériaux poinçonnants et
compatible chimiquement avec la structure d'étanchéité. La planéité de sa surface est
nécessaire afin de garantir la qualité de la pose de la géomembrane ou GSB.
I.A.3.2. La structure d’étanchéité
La structure d’étanchéité est constituée d’une géomembrane ou d’un GSB.
Ces deux matériaux font partie de la famille des géosynthétiques qui sont des
produits manufacturés en forme de nappes continues, à base de polymères, utilisés à
l’interface entre deux matériaux. Les géosynthétiques regroupent en réalité de très nombreux
types de produits manufacturés dont les spécificités et les performances (étanchéité,
protection, drainage, filtration, séparation…) sont variées et dépendent de leur utilisation
(CFG, 1995).
I.A.3.2.1. Les géomembranes
Les géomembranes sont définies selon la norme NF P 84-500 (AFNOR, 1998c.)
comme « des produits manufacturés en forme de nappe, adaptés au génie civil, minces,
souples, continus, étanches dès la sortie d’usine aux liquides même sous les sollicitations de
service ». Elles sont manufacturées avec une épaisseur minimale de 1 mm et conditionnées en
rouleaux de largeur supérieure à 1,5 m. Les lés (bandes de géomembrane) doivent être soudés
ou collés entre eux pour assurer la continuité de l’étanchéité.
Les géomembranes se divisent en deux grandes familles :
- les géomembranes de synthèse sont fabriquées à partir de polymères
synthétiques, les plastomères et les élastomères (CFG, 1995).
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 39
Plastomères Elastomères
Propriétés Ils se ramollissent avec la chaleur et se
durcissent avec le froid de manière répétée
Ils retrouvent leur forme initiale après cessation des contraintes
Exemples de
produits
- polychlorure de vinyle plastifié : PVC-P - polyéthylène haute densité : PEHD
- copolymère d’isobutylène : butyl - polyéthylène chlorosulfoné : PECS
Tableau I-2 : Exemples de géomembranes de synthèse
- les géomembranes bitumineuses, fabriquées par imprégnation et/ou enduction
de géotextiles divers avec des matériaux bitumineux. Les principaux matériaux utilisés sont
les bitumes soufflés et les bitumes modifiés par l’ajout de polymères.
I.A.3.2.2. Les géosynthétiques bentonitiques
Les GSB sont définis selon la norme XP P 84-700 (AFNOR, 2008) comme « des
produits manufacturés en forme de nappe, constitués d’un assemblage de matériaux
comportant au moins de la bentonite, en poudre ou granulés, assurant la fonction étanchéité,
et de un ou plusieurs géotextiles ayant un rôle de support ou conteneur, utilisés dans le
domaine de la géotechnique et du génie civil ».
Les géosynthétiques bentonitiques sont composés des deux familles de produits
suivantes :
- les géotextiles bentonitiques qui sont constitués d'un assemblage de matériaux
comprenant au moins un géotextile et de la bentonite. Il existe différents types de géotextiles
bentonitiques qui diffèrent par la nature des fibres, du type de polymère, de la forme des
constituants et du mode d’assemblage utilisé (thermolié, cousu, collé, aiguilleté). La Figure
I-5 présente le schéma d’un géotextile bentonitique aiguilleté. L'aiguilletage consiste à ancrer
les fibres d’un des géotextiles dans l'autre géotextile en traversant la couche de bentonite.
Figure I-5 : Schéma d’un géotextile bentonitique aiguilleté (CFG, 2011)
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 40
- les géofilms bentonitiques qui sont composés d’un géofilm (produit manufacturé à
base de polymères d’épaisseur inférieure à 1 mm) lié à une couche de bentonite ou à un
géotextile bentonitique et éventuellement à un ou plusieurs géotextiles.
Figure I-6 : Schéma d’un géofilm bentonitique (CFG, 2011)
Les GSB ont la particularité de posséder la capacité d’autocicatrisation. Comeaga
(1997) a montré qu’un défaut de 1 cm² avec une perte de bentonite se referme en quinze jours
sous une pression de 8 kPa. Cette capacité d’autocicatrisation se limite toutefois à un défaut
de diamètre maximal de 3 cm (Didier et al., 2000).
Chacun des deux éléments constitutifs du GSB, géotextiles et bentonite, possède des
propriétés qui vont être présentées ci-après.
I.A.3.2.2.a) Les géotextiles
Les géotextiles servent principalement à contenir la bentonite et à conférer au GSB
une résistance à la traction. Il s’agit d’une matière textile plane, perméable et à base de
polymère (naturel ou synthétique) pouvant être tissée, non tissée, ou tricotée utilisée en
contact avec le sol ou avec d'autres matériaux, d’après la norme NF EN ISO 10318 (AFNOR,
2006).
I.A.3.2.2.b) La bentonite
La bentonite, désignée sous le terme d’argile gonflante, comprend au minimum 60 %
de montmorillonite sodique ou calcique. La montmorillonite sodique attire beaucoup plus
d’eau entre ses feuillets qu’une montmorillonite calcique : elle peut gonfler jusqu’à dix-huit
fois son volume initial alors qu’une montmorillonite calcique gonfle seulement de quatre fois
son volume (Silvestre et al., 2003). On utilise donc préférentiellement la bentonite sodique
naturelle en raison de sa meilleure capacité de gonflement. Comme elle est cependant plus
rare (on la trouve principalement en Amérique du Nord), on utilise souvent de la bentonite
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 41
calcique activée. Il s’agit de bentonite calcique naturelle mise en contact avec un milieu
chargé en sodium pour forcer les substitutions cationiques (Önal et Sarõkaya, 2007).
Le GSB n’acquiert sa fonction d’étanchéité qu’après la saturation sous contrainte de
la couche de bentonite. La bentonite une fois hydratée confère au GSB une très faible
perméabilité, inférieure à 1.10-10 m.s-1.
En pratique, l’hydratation du GSB se produit in situ par sa mise en équilibre hydrique
avec le sol support. En effet, l’hydratation artificielle, par arrosage d’eau douce, n’est pas
recommandée en raison notamment des risques de fluage de la bentonite entre les géotextiles
au cours de la mise en place des couches sus-jacentes (Pierson et al., 2003). En 2011, Rayhani
et al. ont montré que la teneur en eau de GSB aiguilletés atteint 85 à 100 % au bout de dix
semaines après la pose sur un sol sableux contenant seulement 16 % d’eau et application
d’une contrainte de 2 kPa au-dessus de l’échantillon (Figure I-7). C’est au cours des cinq
premières semaines que l’on constate une augmentation rapide de la teneur en eau des GSB.
Les expériences menées en laboratoire ont également révélé que l’hydratation des GSB est
d’autant plus rapide que la teneur en eau initiale du sol support est élevée.
Figure I-7 : Evolution de l’hydratation de trois GSB aiguilletés (différents fabricants) placés sur un sol de type sableux de teneur en eau égale à 16 %. Les GSB sont composés de bentonite sodique en grains de différentes tailles ; leur indice de gonflement et leur capacité d’échange cationique ne sont pas les
mêmes (d’après Rayhani et al., 2011)
Si l’hydratation du GSB dépend de la teneur en eau du sol support, elle est également
influencée par la nature de ce dernier et la température (Chevrier et al., 2010). L’hydratation
se trouve favorisée en présence d’un sol sableux et d’une température élevée (Figure I-8). En
effet, au bout de quatre mois, le taux d’hydratation du GSB atteint 90 % lorsque la
température est de 20 °C et 30 % lorsque la température est de 5 °C. Dans le cas d’un sol
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 42
support argileux, le taux d’hydratation est moins élevé et paraît être moins affecté par la
température.
Figure I-8 : Influence de la température et de la nature du sol support sur l’hydratation du GSB (d’après Chevrier et al., 2010)
Afin d’assurer la continuité du GSB sur la totalité de la surface de l’installation de
stockage de déchets, des zones de recouvrement doivent être créées entre les lés de GSB large
de 5 m. Elles sont de l’ordre de plusieurs dizaines de centimètres, de 20 à 40 cm selon le
contexte (CFG, 2011). De la bentonite (granulaire, en poudre ou en pâte) est ensuite ajoutée
au niveau de la double épaisseur de GSB pour garantir son étanchéité.
Par ailleurs, une attention particulière est nécessaire au niveau des raccordements à
effectuer entre le GSB et l’ouvrage, ces zones étant souvent sujettes à des tassements
différentiels.
I.A.3.3. La couche de protection
La couche de protection, constituée d’une couche granulaire surmontée de terre
végétale, confine le GSB en exerçant une contrainte minimale de 5 kPa uniformément
répartie. Un géotextile de protection est par ailleurs placé entre le GSB et la couche granulaire
afin de minimiser les risques de poinçonnement. Une épaisseur minimale de 1 m est
recommandée de façon à maintenir le GSB hors d'atteinte des phénomènes de dessiccation.
Cette épaisseur varie cependant en fonction des conditions climatiques auxquelles est soumise
l’installation de stockage de déchets. De plus, la couche granulaire qui sert au drainage des
eaux d’infiltration ne doit ni favoriser l’échange cationique avec le GSB ni contenir de
granulats de forme agressive susceptibles d’endommager le GSB dès le recouvrement.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 43
I.A.4. Les défauts d’étanchéité
Les deux éléments de la couverture les plus sujets à l’apparition de défauts sont la
géomembrane ou GSB et le matériau argileux.
Les défauts au sein de la géomembrane ou GSB peuvent tout d’abord être causés par
des malfaçons lors de la pose. Un phénomène de dégradation du GSB se manifeste également
au cours du temps.
Ensuite, la présence d’hétérogénéités au sein du matériau argileux (contenu en fines,
fraction sableuse, compaction) peut entraîner des variations de perméabilité de la couverture.
Enfin, suite à l’action de contraintes mécaniques et climatiques, des fentes de
dessiccation peuvent se développer au sein du matériau argileux en période sèche et ainsi
constituer des chemins préférentiels d’infiltration de l’eau lors du retour des pluies.
I.A.4.1. La géomembrane
Un défaut dans une géomembrane traduit une non continuité : trou circulaire,
poinçonnement, déchirure, coupure, soudure défectueuse…
On distingue deux types de défaut, sans fuite et avec fuite. Un défaut sans fuite
correspond typiquement à une soudure défectueuse sur l’un des deux joints parallèles d’une
double soudure ou à un amincissement de la géomembrane causée par un écrasement, un
poinçonnement ou un étirement. Un défaut avec fuite entraîne la génération d’un flux de
liquide ou de gaz, lorsque la géomembrane est soumise à un gradient de pression entre ses
deux faces (CFG, 2003).
En 2005, Forget et al. ont mis en évidence que, sur l’ensemble des défauts créés, près
de 97 % sont générés en phase de construction, malgré un programme d’assurance qualité
rigoureux. Mis à part l’apparition de défauts directement liés à la pose de la géomembrane,
c’est le recouvrement de celle-ci par la couche granulaire qui provoque la majeure partie des
défauts (plus de 70 %).
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 44
Figure I-9 : Photographie de la mise en place de la couche drainante sur la structure d’étanchéité en fond de l’installation de stockage de déchets d’Attainville (Didier et al., 2006)
Touze-Foltz (2001) a notamment réalisé une synthèse des défauts recensés dans les
géomembranes. Bien qu’une classification globale des défauts ait été impossible en raison de
l’absence d’homogénéité dans la dimension des défauts reportés lors des différentes études, la
taille de certains d’entre eux a néanmoins pu être caractérisée (Tableau I-3 et photographie en
Figure I-10).
L’ensemble de ces défauts peut aussi apparaître lors de la mise en place du GSB.
Dans le cas de GSB, d’autres phénomènes affectent ses performances au cours du temps.
Type de défauts Dimensions Soudures Du millimètre au mètre Coupures Longueur pouvant atteindre 50 cm
Trous Surface inférieure à 10 cm²,
correspondant à un trou circulaire de 3,6 cm de diamètre
Déchirures Surface inférieure à 100 cm², pouvant correspondre à une lacération de 1 cm
de large sur un mètre de long
Tableau I-3 : Caractéristiques de différents types de défaut au sein des géomembranes (d’après Touze-Foltz, 2001)
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 45
Trou de 2 mm de diamètre (Mota et al., 2011)
Déchirure
(Darilek et Laine, 2007) Soudure défectueuse
(Mahuet, 2011)
Figure I-10 : Photographie de défauts rencontrés sur les géomembranes
I.A.4.2. Le géosynthétique bentonitique
Des études mettant en œuvre l’exhumation de GSB en couvertures d’installation de
stockage de déchets ont prouvé la baisse de ses performances hydrauliques après plusieurs
années de mise en service (Melchior, 1997; Meer et Benson, 2007; Pirrion et al., 2011; Scalia
et Benson, 2011). Meer et Benson (2007) ont par exemple mis en évidence une augmentation
de la conductivité hydraulique de GSB en couverture de quatre installations de stockage de
déchets aux Etats-Unis. Ainsi, après une période de mise en service de quatre à onze ans, la
conductivité hydraulique est comprise entre 2,9.10-10 et 1,4.10-6 m.s-1. De plus, la conductivité
hydraulique la plus élevée n’est pas celle correspondant à la durée la plus longue.
Si les cycles gel/dégel ont un impact sur les propriétés de la couche argileuse, ils
n’influencent en revanche pas le GSB. Ainsi, après un nombre de cycles gel/dégel égal à 3
(Hewitt et Daniel, 1997), 12 (Rowe et al., 2006), 20 (Kraus et al., 1997) et jusqu’à 150
(Podgorney et Bennett, 2006), il ne se produit pas de modification de la perméabilité du GSB.
L’altération du GSB au cours du temps est principalement causée par les
phénomènes d’échange cationique et de dessiccation/humidification : Egloffstein, 2001 ;
Bouazza, 2002 ; Silvestre et al., 2003 ; Bouazza et al., 2007. L’intensité de la dégradation du
GSB est notamment dépendante de sa profondeur, du climat, du type de bentonite, de son
mode d’assemblage ainsi que de la nature du matériau qui le recouvre.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 46
I.A.4.2.1. L’échange cationique
L’échange cationique est le processus par lequel les ions calcium Ca2+ remplacent les
ions sodium Na+ de la bentonite. Il peut avoir lieu par l’intermédiaire de l’eau d’infiltration
mais aussi par le matériau en contact avec le GSB. Des études ont montré que le GSB devient
calcique à 90 % dans un délai d’un à deux ans après sa pose entraînant une augmentation de
sa perméabilité (Egloffstein, 2001 ; Silvestre et al., 2003). Cet échange cationique est
irréversible : l’exhumation de GSB présent en couverture d’installation de stockage de
déchets en Allemagne a révélé que lorsque la concentration en ions calcium atteint 90 % de la
concentration totale des ions de la bentonite, plus aucun échange ne se produit (Figure I-11).
Figure I-11 : Mise en évidence de la capacité d’échange cationique sur un GSB excavé quatre fois sur une période de quatre ans sur une installation de stockage de déchets en Allemagne (d’après
Egloffstein, 2001)
De plus, des études menées en laboratoire (Rowe et Abdelatty, 2011) ont mis en
évidence qu’au contact d’un sol support où la concentration en calcium dans le fluide est de
1500 ppm, l’échange cationique entraîne une hausse de la conductivité hydraulique du GSB
de 1,1.10-11 m.s-1 à 1,8.10-10 m.s-1 au bout d’un an et demi.
I.A.4.2.2. Les cycles de dessiccation/humidification
Le GSB est vulnérable aux changements thermiques et hydriques, en particulier
lorsque l’épaisseur de la couche de protection sus-jacente est faible. En période sèche, des
fissures de retrait liées à la dessiccation sont susceptibles d’apparaître au sein de la bentonite.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 47
De plus, des racines peuvent traverser le GSB si celui-ci est placé à une faible
profondeur. Les racines agissent en réalité de deux façons sur la performance du GSB. Dans
le premier cas, elles accentuent la déshydratation du GSB (déjà affecté par les variations de
température) en pompant l’eau en profondeur. Dans le second cas, les racines vivantes
n’affectent pas la conductivité hydraulique du GSB, voire l’améliorent. C’est ce qu’ont
observé Cazzuffi et al. en 2005 en prélevant deux échantillons de GSB sur une installation de
stockage de déchets en Italie six ans après la mise en place de la couverture constituée d’un
GSB surmonté de 50 cm de terre végétale. La perméabilité de l’échantillon comportant une
racine était de 7,9.10-11 m.s-1 (perméabilité initiale de 3,7.10-11 m.s-1) alors qu’un autre
échantillon exempt de racines présentait une perméabilité de 1,3.10-10 m.s-1. Cependant, à la
mort des racines, une fuite peut se produire et ainsi entraîner une augmentation de la
perméabilité du GSB.
Il est ainsi recommandé de mettre en place une barrière racinaire, de type
géocomposite de drainage, dans le cas d’une épaisseur de la couche de confinement inférieure
à 2 m (Zanzinger et Touze-Foltz, 2009).
I.A.4.3. La couche d’argile
Le premier facteur qui peut influencer la perméabilité de la couche d’argile (Figure
I-4) est la présence d’hétérogénéités. Ait Saadi (2003) a montré, lors de prélèvements
d’échantillons effectués sur une barrière argileuse en fond d’alvéole, que la perméabilité de
celle-ci était supérieure à 1.10-9 m.s-1 lorsque la teneur en fines des échantillons était de
l’ordre de 60 % et la valeur au bleu de méthylène égal à 1,2 (groupe 0 en Figure I-12). Les
résistivités électriques apparentes mesurées au moyen de l’EM38 varient de 60 à 120 .m. La
perméabilité de la couche argileuse était en revanche plus faible, comprise entre 1.10-11 et
1.10-10 m.s-1, lorsque la teneur en fines des échantillons était de l’ordre de 90 % et la valeur au
bleu de méthylène de 4 (groupe 3 en Figure I-12). Les résistivités électriques apparentes
mesurées au moyen de l’EM38 sont de l’ordre de 20 .m.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 48
Figure I-12 : Evolution de la perméabilité mesurée en laboratoire en fonction de la résistivité électrique apparente mesurée in situ au moyen de l’EM38 (d’après Ait Saadi, 2003)
Le second facteur qui affecte la couche d’argile est l’apparition de fentes de
dessiccation lorsque ces dernières, développées au niveau de la terre végétale en période
sèche, se propagent en profondeur (Figure I-13). La profondeur de ces fentes est toutefois
dépendante de l’épaisseur de la couche argileuse et de son contenu en minéraux dits gonflants
(BRGM, 2006).
a) Fissures de profondeur inférieure à 30 cm (Poignard, 2000)
b) Fissures de profondeur supérieure à 60 cm (Genelle, 2010)
Figure I-13 : Fissuration de la terre végétale (T.V) sur deux couvertures expérimentales
La présence de racines dans la couche argileuse participe également à la diminution
de son étanchéité (Smith et al., 1997 ; Witt et Zeh, 2005). Lors d’études in situ et en
laboratoire, Albright et al. (2006) ont mis en évidence que les fentes de dessiccation associées
aux racines dans une couche de 45 cm de sable argileux surmontée de 15 cm de terre végétale
peuvent engendrer une augmentation de la conductivité hydraulique de la couche de sable
argileux de trois ordres de grandeur en quatre ans.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 49
Par ailleurs, des contraintes mécaniques (tassements différentiels opérés dans les
déchets) peuvent être à l’origine de la fissuration de la couche argileuse (Camp et al., 2010,
Gourc et al., 2010 - Figure I-14). Les fentes de dessiccation et/ou fissures constituent de
véritables zones de faiblesse, où l’eau s’infiltre préférentiellement lors des précipitations.
Figure I-14 : Schéma de la fissuration d’une couche argileuse en couverture d’installation de stockage de déchets suite à l’apparition de tassements différentiels (d’après Gourc et al., 2010)
En conclusion, de nombreux défauts peuvent affecter les performances de la
structure d’étanchéité (géomembrane ou GSB) et de la couche argileuse, que ce soit en fond
d’alvéole ou au sein de la couverture. En fond d’alvéole, la dégradation de la double barrière
de sécurité peut engendrer des fuites de lixiviats, responsables par la suite de la pollution du
milieu naturel sous-jacent (nappe phréatique, sol). En couverture, les défauts rendent possible
l’apparition de variations d’étanchéité, par la création de chemins préférentiels d’infiltration
d’eau. Ces défauts de couverture posent problème car ils sont susceptibles d’entraîner une
augmentation de la quantité de lixiviats lors d’évènements pluvieux ainsi que des fuites de
biogaz. Le traitement des lixiviats étant très couteux, il convient de les localiser afin de limiter
le coût de la maintenance du site.
Si peu d’études de détection de défauts dans les couvertures d’installation de
stockage de déchets ont été menées jusque là, de nombreuses méthodes ont en revanche
montré leur efficacité dans la détection de défauts au sein des structures d’étanchéité de type
géomembrane placée en fond d’alvéole.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 50
I.A.5. Les méthodes de détection des défauts sur les géomembranes
De nombreuses méthodes de détection ont été développées pour le contrôle de
l’intégrité des dispositifs d’étanchéité par géomembrane (CFG, 2003) : la géomembrane
conductrice, les tests à la pointe émoussée, la sonde mobile,... Elles sont mises en œuvre juste
après la pose de la géomembrane et consistent à créer une différence de potentiel entre les
deux faces de la géomembrane testée et ensuite à localiser les endroits où le courant électrique
peut circuler à travers les défauts de la géomembrane. La présence d’un défaut se manifeste
en effet par une réponse électrique caractéristique (Figure I-15), la plupart des géomembranes
synthétiques se comportant comme des isolants électriques (Parra, 1988).
Figure I-15 : Réponse électrique type d’un défaut dans une géomembrane
I.A.5.1. Méthodes électriques
Suite à la pose de la géomembrane en fond d’alvéole, plusieurs méthodes électriques
sont mises en œuvre dans le but de vérifier son intégrité avant la poursuite des travaux (Forget
et al., 2005; ASTM Standard D6747, 2004). Des zones comme les recouvrements de lés ou
les soudures peuvent ainsi être précisément contrôlées.
L’une de ces méthodes consiste tout d’abord à appliquer un courant électrique entre
une première électrode placée au-dessus de la géomembrane et une seconde électrode mise en
place en dehors des alvéoles. Le potentiel électrique est ensuite mesuré grâce à un réseau
permanent d’électrodes installées sous la géomembrane (White et Barker, 1997).
Des mesures de potentiel électrique peuvent également être réalisées au-dessus de la
géomembrane (« Electrical Leak Imaging Method (ELIM) », Colucci et al., 1999). Dans ce
cas, les mesures sont effectuées en déplaçant deux électrodes selon une maille définie, après
la mise en place d’une faible épaisseur soit de déchets (Colucci et al., 1999) soit de la couche
de drainage (Laine et Darilek, 1993). La méthode ELIM a par exemple permis de détecter
deux déchirures d’une longueur de 8 cm sur une géomembrane en PEHD, après la mise en
place de 2,5 m de déchets (Laine et al., 1997).
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 51
Lorsque la géomembrane fait partie du système de couverture (Hansen et Beck,
2009; Beck, 2011), la détection des défauts n’est possible que sous certaines conditions,
dépendant de la nature et de l’épaisseur du sol. Les méthodes décrites ci-dessus ne sont donc
pas applicables dans la plupart des cas, dès lors que l’épaisseur totale de la couverture est
mise en place. Le contrôle de la couverture sur des installations de stockage de déchets
existantes requiert par conséquent l’usage de techniques non destructives. Le recours à des
sondages est ensuite nécessaire afin de vérifier si les anomalies détectées correspondent bien à
des défauts de couverture.
Parmi les méthodes géophysiques, la thermographie infrarouge a déjà fait l’objet de
plusieurs études menées sur des installations de stockage de déchets.
I.A.5.2. La thermographie infrarouge
La thermographie infrarouge peut s’appliquer sur des géomembranes non recouvertes
et sèches (Peggs, 1996). Cette méthode permet notamment de contrôler la qualité des doubles
soudures sur des géomembranes en PEHD (Cannard et al., 2011). Des mesures, réalisées
simultanément à une injection d’eau dans le canal de contrôle situé entre la double soudure
d’un échantillon de géomembrane, ont révélé l’existence de fuites de 0,5 et 1 mm de diamètre.
Par ailleurs, la mise en œuvre de mesures de thermographie infrarouge en cours de
soudures non refroidies rend possible l’établissement d’un profil thermique qui peut être
corrélé avec la répartition de la matière dans les soudures et ainsi apporter des informations
sur le fonctionnement de la soudeuse (Cannard et al., 2011).
I.A.5.3. La tomographie de résistivité électrique
Cette méthode n’ayant pas, à notre connaissance, fait l’objet de contrôle spécifique
d’intégrité de géomembrane sur une installation de stockage de déchets, la référence présentée
ici traite de mesures effectuées sur une géomembrane en PEHD mise en place pour stabiliser
un talus (Nichol et al., 2004). Cette géomembrane, surmontée d’une couche de 1,5 m de
sables et limons, se manifeste par une résistivité électrique supérieure à 1000 .m et une
épaisseur surestimée sur le modèle de résistivité. A trois endroits, la résistivité électrique
présente néanmoins une valeur près de deux fois plus faible. Les auteurs ont attribué cette
baisse de résistivité à l’existence de plis, localisés grâce à des photos prises lors de la pose et
non supprimés avant le recouvrement de la géomembrane.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 52
I.B. L’APPLICATION DES METHODES GEOPHYSIQUES AUX INSTALLATIONS DE STOCKAGE DE DECHETS
Cette partie constitue une synthèse de l’utilisation des méthodes géophysiques
appliquées aux installations de stockage de déchets. Les études concernent majoritairement la
barrière en fond d’alvéole, les couvertures ayant été peu étudiées jusqu’à ce jour.
De nombreuses études faisant appel à la géophysique ont été conduites pour
caractériser les installations de stockage de déchets afin de répondre à différentes
problématiques : délimitation de la zone de stockage, panache de pollution, suivi de
l’injection de lixiviat, caractérisation de la couverture… La plupart de ces études concerne des
anciennes installations de stockage de déchets, mises en place en grande majorité directement
sur le terrain naturel. Depuis, des textes de lois ont été instaurés afin de protéger le milieu
naturel et en particulier les ressources en eau. Il s’avère donc nécessaire depuis quelques
années, dans le cadre de l’évaluation de ces installations de stockage de déchets en termes de
risques de pollution, de déterminer si elles constituent ou non un danger. Pour cela, il convient
tout d’abord de connaître les limites de la zone de stockage de déchets avant de définir son
impact éventuel sur la qualité des eaux souterraines.
Il est par ailleurs possible d’avoir recours aux méthodes géophysiques dès la phase
de pré-construction des installations de stockage de déchets (Reynolds et Taylor, 1993). Les
auteurs montrent que les sondages électriques verticaux et l’électromagnétisme sont deux
méthodes permettant de caractériser le terrain naturel en place (détection de cavités,
hétérogénéités, profondeur de la nappe). La connaissance des variations d’épaisseur de la
couche argileuse est également utile dans la phase de définition du plan des casiers.
I.B.1. Identification de l’interface des déchets et du terrain naturel
Depuis les années 1990, de nombreuses études ont été menées en vue de déterminer
l’interface des déchets et du terrain naturel sur lequel ils ont été stockés. En 1997, Cardarelli
et Bernabini ont effectués des sondages électriques verticaux et des mesures de sismique
réfraction sur deux installations de stockage de déchets en Italie. Sur ces deux sites, les
déchets ont notamment été caractérisés par de faibles vitesses des ondes P, entre 300 et
600 m.s-1, différentes de celles du substratum comprises entre 1000 et 1900 m.s-1.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 53
Des mesures supplémentaires en radar géologique (avec des antennes de 50, 100 et
200 MHz) ont été réalisées sur un de ces deux sites (Orlando et Marchesi, 2001). Les déchets
inertes (débris de construction) ont été distingués des sédiments stratifiés en raison de
l’existence de nombreuses diffractions et réflexions discontinues attribuables aux interfaces
dans les déchets (Figure I-16).
Figure I-16 : Profils issus de mesures radar avec une antenne de 50, 100 et 200 MHz sur une installation de stockage de déchets inertes (d’après Orlando et Marchesi, 2001)
Tezkan et al. (2000) ont utilisé la méthode radiomagnétotellurique afin de déterminer
la profondeur des déchets sur deux installations de stockage en Allemagne.
La méthode de tomographie de résistivité électrique est très fréquemment utilisée
pour identifier la profondeur des déchets et les limites latérales de l’installation de stockage de
déchets (Ogilvy et al., 2002 ; Chambers et al., 2006 ; Leroux et al., 2007 ; Soupios et al.,
2007). Son efficacité est conditionnée par l’existence d’un fort contraste électrique entre les
déchets et le milieu naturel. L’étude réalisée par Chambers et al. (2006) sur une installation de
stockage de déchets non dangereux en Angleterre a été très concluante car le terrain naturel
composé de grès et calcaires était caractérisé par une résistivité de plusieurs centaines d’ .m
alors que les déchets montraient des résistivités électriques inférieures à 20 .m.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 54
Dans le cas où le fond de l’installation de stockage de déchets est constitué d’une
géomembrane, la résistivité électrique très élevée de ce matériau géosynthétique rend très
difficile la détection du matériau sous-jacent par la méthode de tomographie de résistivité
électrique. En 2006, Bavusi et al. ont réalisé des mesures de tomographie de résistivité
électrique sur une installation de stockage de déchets en Italie, dont le fond est composé de
béton renforcé surmonté d’une géomembrane en PEHD. L’absence de baisse de résistivité à
la profondeur de la géomembrane (">900 .m) le long de la tomographie électrique les a
conduit à considérer que celle-ci ne comportait pas de défauts.
I.B.2. Détection de panaches de pollution
La caractérisation des panaches de pollution a surtout été réalisée au moyen des
méthodes géoélectriques avec la tomographie de résistivité électrique 2D (Aristodemou et
Thomas-Betts, 2000) et 3D (Ogilvy et al., 2002 ; Chambers et al., 2006), associée à la
polarisation spontanée (Naudet et al., 2004) et/ou à la polarisation provoquée (Gallas et al.,
2010).
Les panaches de pollution étant riches en éléments organiques, ils constituent de
bonnes cibles pour la polarisation spontanée, méthode notamment sensible à la présence de
contaminants issus de la biodégradation des déchets ainsi qu’à l’écoulement de l’eau. La mise
en œuvre de cette méthode associée à de la tomographie de résistivité électrique sur le site
d’Entressen a en particulier permis de délimiter le front d’oxydoréduction du panache de
pollution (Naudet et al., 2004).
Le panache de pollution peut également être caractérisé par des mesures de
polarisation provoquée. L’étude de Gallas et al. (2010) menée sur une installation de stockage
de déchets au Brésil a montré que des faibles valeurs de chargeabilité étaient reliées à une
zone de contamination élevée.
I.B.3. Caractérisation de la nature des déchets
La caractérisation de la nature des déchets par les méthodes géophysiques se révèle
délicate, en raison de leur forte hétérogénéité ainsi que des variations d’humidité au sein
même du déchet. En effet, des mesures de tomographie de résistivité électrique effectuées au
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 55
fur et à mesure de l’excavation de déchets stockés en Suède a montré que celles-ci étaient
principalement influencées par les variations d’humidité (Bernstone et al., 2000).
L’hétérogénéité des déchets (papier, plastique, bois, métal…) n’a par conséquent pas pu être
reliée aux différences de résistivité électrique détectées sur les tomographies.
Une diminution de la résistivité électrique de l’ordre de 30 .m avec la profondeur a
par ailleurs pu être observée sur une installation de stockage de déchets en Suède (Leroux et
al., 2010). Elle pourrait être reliée à une humidité plus élevée en profondeur. Sur ce site, les
déchets ont été caractérisés par une résistivité électrique inférieure à 10 .m et par une
chargeabilité supérieure à 30 mV.V-1 obtenue par polarisation provoquée (Leroux et al.,
2007). Si la chargeabilité est influencée par le contenu en métal, elle l’est aussi par la
présence de matière organique biodégradable (Carlson et al., 1999). En effet, des mesures
réalisées sur quatre installations de stockage de déchets non dangereux en Suède ont mis en
évidence des valeurs de chargeabilité élevée en présence de déchets fortement biodégradables
(Figure I-17).
Figure I-17 : Résistivité électrique et chargeabilité normalisée sur l’installation de stockage de déchets de Filborna en Suède, où les déchets sont fortement biodégradables ; la chargeabilité normalisée
correspond à la chargeabilité inversée dans la fenêtre 10 -110 ms divisée par la résistivité électrique (d’après Leroux et al., 2010)
A l’inverse, les déchets contenant peu ou pas de matière organique biodégradable ne
se distinguent pas de la couverture, la chargeabilité y étant plus faible et du même ordre de
grandeur dans les deux milieux (Figure I-18).
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 56
Figure I-18 : Résistivité électrique et chargeabilité normalisée sur l’installation de stockage de déchets de Rökille en Suède, où les déchets ne sont pas biodégradables (d’après Leroux et al.,
2010)
I.B.4. Suivi de l’injection de lixiviat
Dans le cadre d’installations de stockage de déchets de type bioréacteur, la
dégradation des déchets est accélérée par la réinjection de lixiviat. Cette technique nécessite
de contrôler la distribution spatiale de l’humidité au sein du massif de déchets (Gawande et
al., 2003 ; Imhoff et al., 2007). Une humidité insuffisante peut en effet entraîner une
dégradation limitée.
La résistivité électrique étant dépendante de la teneur en eau, il est possible
d’employer la tomographie de résistivité électrique pour suivre l’injection de lixiviat (Guérin
et al. 2004 ; Grellier et al., 2008 ; Rosqvist et Dahlin, 2010 ; Clément et al., 2011).
Cependant, la couverture de ces installations étant de type imperméable, la présence d’une
géomembrane ou d’un GSB (isolant électrique) nécessite d’enterrer l’ensemble des électrodes
et des câbles sous ces matériaux géosynthétiques. Grellier (2005) observe une variation de
résistivité électrique en moyenne de 5 % lors d’une l’injection de lixiviat suivie pendant plus
de trois heures (Figure I-19).
La réalisation de mesures 3D en suivi temporel (time-lapse) permet de connaître
précisément la zone affectée par l’injection de lixiviat (Clément et al., 2011). De plus, en
présence de capteurs de température pour la correction des résistivités électriques, il est
possible de déterminer les variations de teneur en eau induites par l’injection de lixiviat
(Grellier et al., 2008).
Par ailleurs, la réalisation de mesures pendant une période de deux ans en l’absence
d’injection de lixiviat a montré l’existence de variations de résistivité électrique supérieures à
celles mesurées lors des injections de lixiviat (Grellier et al., 2008). Elles seraient alors
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 57
principalement influencées par la biodégradation des déchets et non par la teneur en eau
volumique et la température (comme c’est le cas lors d’une injection de lixiviat de quelques
heures).
a) Modèles de résistivité électrique lors du suivi de l’injection de lixiviat
b) Schéma de l’installation de stockage de déchets de type bioréacteur
Figure I-19 : Evolution de la résistivité électrique sur une installation de stockage de déchets de type bioréacteur lors d’une injection de lixiviat (d’après Grellier, 2005 et Grellier et al., 2008)
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 58
I.B.5. Caractérisation de la couverture
La couverture, interface des déchets et de l’atmosphère, conditionne véritablement
l’évolution du site au cours du temps. Or, des anomalies de fonctionnement peuvent
apparaître comme des affaissements et fuites de biogaz. Il apparaît par conséquent nécessaire
de rechercher des méthodes de caractérisation de la couverture afin de localiser les défauts
avant d’y remédier.
La méthode de thermographie infrarouge (TIR) aéroportée, mise en œuvre sur
plusieurs installations de stockage de déchets, a notamment permis de détecter des anomalies
thermiques en lien avec des foyers de combustion ainsi que des émanations de gaz (Siriex et
al., 1998 ; Guigoures, 2001). Certaines variations thermiques ont également pu être reliées à
une activité de fermentation bactérienne intense dans un casier en cours d’exploitation ou à
une rétention d’eau à la surface d’un casier (Figure I-20).
Figure I-20: Exemples d’anomalies thermiques détectées par des mesures de thermographie infrarouge aéroportée (d’après Guigoures, 2001)
L’utilisation de cette méthode sur site réel se révèle toutefois assez délicate et
nécessite la réalisation complémentaire de mesures de température au sol. La TIR aéroportée
ne peut par conséquent être utilisée qu’en complément d’autres méthodes.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 59
La détection des défauts d’étanchéité responsables des anomalies détectées en TIR
ont jusqu’à maintenant fait l’objet de peu d’études (Carpenter et al., 1991 ; Guyonnet et al.,
2003 ; Cassiani et al., 2008).
En 1991, Carpenter et al. ont effectué des mesures de résistivité électrique avec un
dispositif azimutal ainsi que des mesures de sismique réfraction sur une installation de
stockage de déchets non dangereux à Chicago dans le but d’identifier les zones fissurées de la
couverture constituée de 1,2 m d’argile compactée surmontée de 0,5 m de terre végétale. Les
zones fissurées ont été caractérisées par une augmentation de résistivité électrique maximale
de 16 .m parallèlement à la fissure par rapport à un terrain de résistivité égale à 15 .m. De
plus, la vitesse des ondes P dans les zones fissurées est de l’ordre de 370 m.s-1, alors qu’elle
est de l’ordre de 740 m.s-1dans les zones non fissurées.
En 2008, des mesures de radar ont été effectuées dans des puits verticaux placés sur
une installation de stockage de déchets inertes en Italie dans le but d’évaluer les performances
de la couverture argileuse (Cassiani et al., 2008). Elles ont permis d’estimer la teneur en eau
volumique à partir de la relation empirique entre permittivité électrique et teneur en eau
volumique établie par Topp et al. (1980). Une augmentation significative de teneur en eau
volumique a, en particulier, été détectée dans la zone située près du puits autour duquel un
arrosage artificiel de 1000 mm d’eau avait été réalisé avant les mesures (Figure I-21). Ceci
révèle donc l’existence d’une zone d’infiltration préférentielle : à cet endroit, la barrière
argileuse ne remplit pas sa fonction d’étanchéité.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 60
a) Carte de l’installation de stockage de déchets dangereux
b) Schéma d’acquisition d’un profil radar vertical dans un puits
c) Profil vertical de teneur en eau volumique dans le puits n°6 le 30 mars 2005
d) Profil vertical de teneur en eau volumique dans le puits n°6 le 28 avril 2005 (après
arrosage artificiel)
Figure I-21 : Profils verticaux de teneur en eau volumique obtenus grâce à des mesures radar effectuées dans un puits sur une installation de stockage de déchets (d’après Cassiani et al., 2008)
De plus, des prélèvements de matériaux de couverture associés à des mesures de
perméabilité ont confirmé l’hétérogénéité de la couche argileuse. En effet, les analyses
d’échantillons ont montré une variation du pourcentage d’argile entre 5 et 40 %, le
pourcentage de limon étant compris entre 40 et 55 %. Les mesures de perméabilité ont, quant
à elles, révélé l’existence d’une perméabilité comprise entre 1.10-8 et 1.10-5 m.s-1.
Guyonnet et al. (2003) ont travaillé sur une planche d’essai (de 15 m de long, 12 m
de large et 1 m d’épaisseur) composée d’argile compactée contenant des hétérogénéités de
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 61
composition et de compaction de taille métrique incorporées volontairement. Cette planche
leur a permis de tester les méthodes radar géologique et EM38. La pose de l’argile s’est faite
en deux temps, une première couche de 60 cm et une seconde couche de 30 cm. Les
hétérogénéités de composition, introduites dans les deux couches, ont été effectuées en
remplaçant l’argile par un mélange de terre végétale, de graviers et d’argile en proportions
équivalentes. Les hétérogénéités de compaction ont été créées dans la couche d’argile
superficielle en remblayant les excavations par de l’argile plus faiblement compactée.
Seules les hétérogénéités de composition entre 0 et 30 cm de profondeur ont été
détectées au moyen de l’EM38 en mode horizontal (mesures réalisées tous les 50 cm), par une
conductivité électrique plus faible que dans le reste de l’argile (Figure I-22).
Les différences de constante diélectrique observées en radar géologique
correspondraient à des rugosités créées en surface par le passage de l’engin de compactage.
Figure I-22: Carte de conductivité issue des mesures EM38 en mode horizontal (d’après Guyonnet et
al., 2003)
La présence d’hétérogénéités au sein de la couche argileuse est malheureusement
inévitable. Lors de ses travaux menés sur des couvertures expérimentales en 2000, Poignard
n’a pas noté de relation entre les volumes de percolats recueillis dans les lysimètres et les
pentes de 3 et 10 % des deux casiers composés d’argile. L’hypothèse retenue pour expliquer
l’absence de différences de comportement entre les deux couvertures a été celle de
l’hétérogénéité des matériaux mis en place, qui n’ont été ni mélangés ni compactés. Cette
hypothèse a été vérifiée par l’existence de variations de résistivité électrique apparente
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 62
mesurées à l’aide du dispositif électrostatique MPG et de traîné électrique en pôle-pôle et
Wenner-!.
Des mesures similaires, réalisées par Ait Saadi en 2003 sur six couches d’argile
(quatre en fond d’alvéole et deux en couverture), ont également mis en évidence des
variations de résistivité électrique apparente de la couche d’argile. Ces variations peuvent être
liées à des hétérogénéités de composition mais aussi à des variations de teneur en eau, de
compaction et d’épaisseur d’argile.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 63
I.C. LES METHODES GEOPHYSIQUES EMPLOYEES DANS LE CADRE DE LA THESE
Dans le cadre de la thèse, les méthodes géophysiques mises en œuvre pour la
caractérisation des couvertures d’installation de stockage de déchets sont au nombre de trois.
Il s’agit de la Tomographie de Résistivité Electrique (TRE), l’Automatic Resistivity Profiling
(ARP©) et la Polarisation Spontanée (PS). Le principe de chacune de ces méthodes ainsi que
quelques applications justifiant le choix de ces dernières vont être présentés succinctement ci-
après.
I.C.1. La Tomographie de Résistivité Electrique
I.C.1.1. Principe
Cette méthode est basée sur l’injection d’un courant électrique dans le sol entre deux
électrodes et la mesure de la différence de potentiel entre deux autres électrodes. Elle consiste
à mettre en place des électrodes en acier inoxydable espacées d’un écartement constant et
raccordées à une flûte branchée sur un résistivimètre. Les électrodes jouent successivement le
rôle d’électrodes d’injection de courant et de mesure de différence de potentiel sur toute la
longueur du dispositif. L’écartement croissant entre électrodes permet d’augmenter la
profondeur d’investigation.
Les résistivités électriques apparentes "app sont déterminées grâce à la relation :
I
V.Kapp
!" , avec K le coefficient géométrique dépendant de la géométrie du dispositif,
#V la différence de potentiel et I l’intensité du courant injecté.
Les résistivités électriques apparentes sont ensuite inversées afin d’obtenir un modèle
de résistivité interprétée.
La résistivité électrique d’un sol est fonction de nombreuses propriétés intrinsèques
au sol comme sa minéralogie, distribution de grains ou encore sa porosité (Archie, 1942 ;
Samouëlian et al., 2005). Elle varie également avec la compaction (Abu-Hassanein et al.,
1996), la masse volumique du matériau (Cosenza et al., 2010 ; Seladji et al., 2007 ; Besson et
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 64
al., 2004), la température (Rein et al., 2004 ; Hayley et al., 2007) et la teneur en eau (Kalinski
et Kelly, 1993 ; Russel et Barker, 2010).
Les différentes études menées sur l’évolution de la résistivité électrique en fonction
de la teneur en eau montrent qu’il existe un seuil de teneur en eau critique en-deçà duquel la
résistivité électrique augmente fortement, ce qui peut s’expliquer par une discontinuité de
l’eau des pores (Figure I-23).
Figure I-23 : Evolution de la résistivité électrique de différents types de sol argileux en fonction de la teneur en eau volumique (d’après McCarter, 1984 ; Michot et al., 2003 ; Fukue et al., 1999)
I.C.1.2. Applications
La méthode de TRE est employée dans de nombreuses thématiques
environnementales et d’ingénierie. On peut citer la localisation de fuites et érosion dans les
barrages (Johansson et Dahlin 1996 ; Sjödhal et al., 2008), l’estimation de la teneur en eau
des sols (Michot et al., 2003 ; Schwartz et al., 2008 ; Brunet et al., 2010), l’état de
compaction (Beck et al., 2008) et la caractérisation des sols (Samouëlian et al., 2003 ; Besson
et al., 2004).
I.C.1.2.1. Détection de fissures
La capacité de cette méthode à détecter les fissures a été étudiée en laboratoire sur
des sols de nature argileuse (Samouëlian et al., 2003, Sentenac et Zielinski, 2009). Les
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 65
mesures à haute résolution (espacement inter-électrode de 1,5 à 3,0 cm) sont réalisées à l’aide
d’électrodes de type Cu/CuSO4 de 2 mm de diamètre.
Samouëlian et al. (2003) ont montré que la présence d’une fissure large de 2 mm,
créée artificiellement de 1 à 4 cm de profondeur, se manifeste sur le modèle de résistivité par
des résistivités plus élevées que sur le reste du sol (Figure I-24). Ils ont en particulier noté que
la résistivité électrique du bloc le plus superficiel varie de 168 .m lorsque la profondeur de
la fissure est 1 cm (cas B en Figure I-24) à 2185 .m lorsque la profondeur de la fissure est de
4 cm (cas E en Figure I-24). Cet effet est lié au dispositif Wenner-! utilisé lors des mesures.
En effet, Dahlin et Zhou (2004) ont montré que la modélisation d’une structure verticale
résistante (300 .m) dans un milieu conducteur (50 .m) se détecte bien en surface avec ce
dispositif mais présente en revanche des résistivités électriques qui diminuent avec la
profondeur.
L’expérience menée par Sentenac et Zielinski (2009) a également révélé que la
détection de fissures, créés cette fois-ci naturellement par assèchement du sol, était possible
en réalisant des mesures en dispositifs Wenner-Schlumberger (Figure I-25).
Figure I-24 : Evolution de l’état de fissuration par tomographie de résistivité électrique : sans fissure (A), fissure de 2 mm de profondeur 1 cm (B), 2 cm (C), 3 cm (D) et 4 cm (E) (d’après Samouëlian et
al., 2003)
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 66
Figure I-25 : Détection de fissures par tomographie de résistivité électrique ; le modèle de résistivité électrique présente des résistivités électriques supérieures à 90 .m à l’endroit des fissures comparé à une résistivité électrique de l’argile comprise entre 20 et 30 .m (d’après Sentenac et Zielinski, 2009)
I.C.1.3. Mise en œuvre
L’argile étant un matériau constitutif de la couverture d’une installation de stockage,
des fissures sont susceptibles d’apparaître en période sèche. Les expériences menées en
laboratoire montrent que les fissures sont détectées en TRE avec un matériel spécifique. Cette
méthode a donc été employée afin de déterminer s’il est possible de détecter des fissures sur
les couvertures d’installation de stockage de déchets avec le matériel utilisé classiquement
(Figure I-26). Elle a été mise en œuvre en surface, où les électrodes raccordées à une flûte
sont branchées sur un résistivimètre de type Syscal Pro (Iris Instruments). Ce résistivimètre
peut réaliser la mesure simultanée de la différence de potentiel de dix dipôles adjacents, ce qui
réduit significativement le temps de mesure comparativement à un résistivimètre classique.
a) Electrode et flûte b) Résistivimètre Syscal Pro
Figure I-26 : Photographie du matériel de mesures de tomographie de résistivité électrique
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 67
Les données de résistivité électrique apparente ont été inversées à l’aide du logiciel
RE2SDINV©. Le processus d’inversion est basé sur une inversion par moindres carrés
généralisées au cours duquel la méthode d’optimisation cherche à ajuster au mieux le modèle
de résistivité 2D par des itérations successives en réduisant la somme des différences absolues
ou des carrés des écarts entre les résistivités électriques apparentes calculées et mesurées.
Des modélisations ont par ailleurs été réalisées à l’aide du logiciel RES2DMOD©
(Loke, 2002).
I.C.2. L’Automatic Resistivity Profiling
I.C.2.1. Principe
L’Automatic Resistivity Profiling (ARP©) est une méthode de résistivité électrique
tractée permettant l’acquisition de mesures sur de grandes surfaces (Dabas, 2009). Sa
configuration est identique à celle du prototype MUCEP (Multi Continuous Electrical
Profiling) développé au CNRS (Panissod et al., 1997 ; Tabbagh et al., 2000).
Le système ARP est constitué d’un dipôle d’injection de courant électrique et de trois
dipôles de mesure. Il est tracté par un quad qui permet l’acquisition de mesures en continu, à
raison d’un point tous les 10 cm. Les mesures, positionnées grâce à un GPS fixé sur l’ARP,
sont réalisées selon des profils parallèles espacés d’une distance fonction du degré de
précision attendu par la cartographie. Les trois écartements rendent possible l’acquisition de
données de résistivité électrique apparente simultanément à trois profondeurs d’investigation.
L’estimation de ces profondeurs peut se faire grâce à la connaissance de données géologiques
sur le site d’étude (Tye et al., 2011) mais également en couplant cette méthode à d’autres
techniques, comme la TRE (Gebbers et al., 2009). Cependant, ces profondeurs étant
fortement dépendantes de la nature du sol et de son contenu en eau, elles varient sensiblement
d’un site d’étude à l’autre.
I.C.2.2. Applications
L’ARP est couramment mis en œuvre dans les domaines de l’archéologie
(Papadopoulos et al., 2009 ; Campana et Dabas, 2011) et de la viticulture (Costantini et al.,
2009 ; Ghinassi et al., 2010).
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 68
I.C.2.2.1. Variations de teneur en eau
Cette méthode a également été appliquée à l’analyse de la variabilité spatio-
temporelle de la teneur en eau, connaissance utile pour l’agriculture de précision en vue
d’adapter les besoins en eau au sol (Cousin et al., 2009 ; Besson et al., 2010). Les mesures de
résistivité électrique apparente réalisées à différentes périodes de l’année permettent, grâce à
une inversion des données et à l’application d’une relation empirique entre la résistivité
électrique et la teneur en eau mesurée ponctuellement par des sondes TDR, de connaître la
distribution spatiale de la teneur en eau au cours du temps (Figure I-27 et Figure I-28).
a) Cartes des résistivités électriques apparentes – avril 2008 (dispositif MUCEP)
b) Cartes des résistivités électriques pour la couche argilo-limoneuse et pour le substrat calcaire issues de l’inversion des données de résistivité électrique apparente avec le logiciel QWIN1D
developpé par l’Université Paris VI
Figure I-27 : Cartes des résistivités électriques apparentes (avril 2008) et des résistivités électriques inversées (d’après Cousin et al., 2009)
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 69
Figure I-28 : Carte de la teneur en eau volumique de la couche argilo-limoneuse obtenue grâce à une relation empirique entre la résistivité électrique (mesurée en TRE) et la teneur en eau volumique
(mesurée à l’aide de sondes TDR), d’après Cousin et al., 2009
I.C.2.3. Mise en œuvre
La résistivité électrique apparente étant influencée par la teneur en eau, les mesures
réalisées en ARP sur un sol considéré comme homogène pourraient rendre compte de zones
d’humidité variable sur les couvertures d’installation de stockage de déchets.
Dans le cadre de la thèse, deux dispositifs différents ont été utilisés :
- le dispositif ARP 11 sur le site expérimental (Figure I-29 a),
- le dispositif ARP 03 sur une installation de stockage de déchets dangereux
(Figure I-29 b).
Les dispositifs ARP 11 et ARP 03 diffèrent par les écartements entre le dipôle
d’injection de courant électrique (électrodes notées A et B en Figure I-29) et les dipôles de
mesure (électrodes notées M1-N1, M2-N2 et M3-N3 en Figure I-29). Ainsi, l’écartement
maximal est de 1,1 m dans le cas du dispositif ARP 11 et de 2,0 m dans le cas du dispositif
ARP 03. De plus, le dispositif ARP 11 est constitué de roues dentées de plus petite taille
conférant un enfoncement limité dans le sol. C’est pour cette raison que ce dispositif a été
utilisé sur le site expérimental, ceci afin d’éviter tout endommagement des capteurs installées
dans la terre végétale (cf. chapitre II).
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 70
a) Dispositif ARP 11 sur le site expérimentalb) Dispositif ARP 03 sur l’installation de
stockage de déchets dangereux
Figure I-29 : Schémas des dispositifs ARP utilisés sur le site expérimental (a) et l’installation de stockage de déchets dangereux (b) ; A et B sont les électrodes d’injection de courant électrique et M et
N les électrodes de mesure de potentiel
I.C.3. La Polarisation Spontanée
I.C.3.1. Principe
La Polarisation Spontanée (PS) est une méthode électrique passive qui consiste à
mesurer le potentiel électrique naturel du sol. Les mesures peuvent être réalisées de façon :
- ponctuelle en surface pour la réalisation de profils et de cartes,
- continue en surface ou en forage sur de courtes ou longues périodes de temps
(de quelques heures à plusieurs années).
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 71
Les signaux PS sont associés à différents mécanismes de polarisation qui se
produisent naturellement dans le sol (Jouniaux et al., 2009). Ils peuvent ainsi être liés à des
gradients hydrauliques (effet électrocinétique), à des gradients de température (effet
thermoélectrique) mais également à des gradients chimiques (effets électrochimiques et
d’oxydo-réduction). L’influence de ces mécanismes sur les signaux PS dépend néanmoins du
contexte d’étude.
La multiplicité des sources à l’origine des fluctuations de PS est la principale
limitation de cette méthode. C’est pourquoi elle est souvent employée en association à
d’autres méthodes, comme la TRE (Perrone et al., 2004 ; Bavusi et al., 2006 ; Naudet et al.,
2008 ; Bolève et al., 2009). Dans ce cas, il peut être réalisé une inversion des données PS afin
de localiser les sources en profondeur responsables des anomalies PS. Sur un site contaminé
par des hydrocarbures lourds, Minsley et al. (2007) ont utilisé un algorithme d’inversion de
données PS 3D en prenant en compte les données de résistivité électrique dérivées d’une
prospection en Polarisation Provoquée Spectrale 3D. Les sources de courant électrique
naturelles ont ainsi pu être localisées en profondeur grâce à des mesures PS de surface et en
forage. Leurs résultats ont montré une corrélation raisonnable avec les concentrations en
hydrocarbures.
I.C.3.2. Applications pour l’étude des circulations de fluide
I.C.3.2.1. Mesures PS en surface
Dans le cas d’infiltrations d’eau, les variations des signaux PS sont principalement
d’origine électrocinétique car corrélées aux variations des niveaux piézométriques (Rizzo et
al., 2004 ; Suski et al., 2006 ; Maineult et al., 2008). Une injection d’eau sur le site de Soultz-
sous-Forêts (Darnet, 2003) a montré une augmentation de PS de 5 mV sur des électrodes
placées en surface sur une zone de 1 km² autour du puits d’injection (Figure I-30).
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 72
Figure I-30 : Variations des signaux PS lors d’une injection d’eau sur le site de Soultz-sous-Forêts en juin 2010 (d’après Darnet, 2003)
Les études conduites sur les sites contaminés sont intéressantes car, en présence de
piézomètres, il est possible de retirer la contribution liée à l’électrocinétisme. Les variations
de PS résiduelles ne sont alors dues qu’aux réactions d’oxydo-réduction. Les signaux générés
par ces réactions sont généralement d’amplitude élevée, entre -600 et 100 mV sur le site
d’Entressen où la PS a permis de délimiter le front d’oxydo-réduction du panache de
contamination (Naudet et al., 2004).
La réalisation de mesures ponctuelles de PS à différentes périodes de l’année est utile
pour détecter les changements de comportement liés à des infiltrations d’eau plus ou moins
importantes. La Figure I-31 montre des cartes PS obtenues au printemps et en été sur un site
en Normandie où la PS a été mise en œuvre dans le but de détecter des dolines. Les résultats
de Jardani et al. (2007) montrent des anomalies négatives de l’ordre de -30 mV observées au
printemps (Figure I-31 a) qui correspondraient à la percolation de l’eau dans les dolines liée à
un cumul de pluie élevé. En été, le signal PS à l’endroit des dolines est du même ordre que
celui du reste de la zone d’étude (Figure I-31 b). Les auteurs expliquent le signal plus positif à
cette période par un cumul de pluie efficace plus faible qu’au printemps.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 73
a) Carte des mesures PS (printemps 2005) b) Carte des mesures PS (été 2005)
Figure I-31 : Cartes PS montrant l’évolution du signal à deux périodes de l’année différente ; les anomalies A1 et A2 correspondent à deux dolines visibles en surface, l’anomalie A3 correspond soit à
une ancienne doline soit à un artefact (d’après Jardani et al., 2007)
I.C.3.2.2. Mesures PS en continu
Les mesures continues de PS sur de longues périodes de temps (de quelques mois à
plusieurs années) nécessitent la mise en place d’électrodes en profondeur afin notamment de
diminuer l’effet de la température sur les signaux PS (Perrier et Raj Pant, 2005).
Une étude menée par Trique et al. (2002) sur le lac de Roselend a montré qu’une
variation d’un mètre du niveau de l’eau du lac engendre une variation de 2 à 5 mV (Figure
I-32) sur les signaux PS des électrodes installées à 1,5 m de profondeur dans des trous remplis
d’argile salée.
La méthode PS a par ailleurs été utilisée dans le suivi du glissement de terrain de
Séchilienne (Meric, 2006) et dans la caractérisation hydrogéophysique du site de La Soutte
(Béhaegel, 2006). Ces travaux ont montré des variations différentes de PS en réponse à la
pluie (Figure I-33 et Figure I-34). L’enregistrement réalisé sur cinq jours par Meric (2006)
montre une augmentation de 23 mV suite à un cumul de pluie journalier de 16 mm (Figure I-
33). Les variations diurnes observées sur les enregistrements sont liées à l’effet de la
température. Cette influence a notamment été étudiée par Perrier et Morat (2000) grâce à la
mise en place d’électrodes entre 30 et 94 cm de profondeur associées à des capteurs de
température. S’ils ont mis en évidence que l’effet de la température diminue avec la
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 74
profondeur, ils ont également montré l’apparition de variations anomaliques en l’absence de
pluie.
a) Situation géographique
b) Evolution des différences de potentiel (ddp) entre les points A, B et C, en relation avec la variation du niveau du lac de Roselend
(la ligne 1507 m indique le niveau du lac en dessous duquel la réponse des électrodes est fortement réduite)
Figure I-32 : Variation des signaux PS et du niveau du lac de Roselend (d’après Trique et al., 2002)
Figure I-33 : Mesures PS sur le site de Séchilienne (d’après Meric, 2006) - Evolution du signal PS mesuré entre une électrode située au-dessus de la galerie de reconnaissance et une électrode placée à
l’intérieur de la galerie
Lors de son suivi PS sur le site de La Soutte, Béhaegel (2006) a observé une
diminution de PS de près de 30 mV le 29 juin 2005 et de 40 mV le 11 septembre 2005 (Figure
I-34). Il apparaît cependant difficile de relier l’amplitude de la variation de PS à l’intensité de
la pluie à ces deux dates.
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 75
Figure I-34 : Variation du signal PS mesuré entre deux électrodes placées à 80 cm de profondeur sur le site de La Soutte en fonction des précipitations (Béhaegel, 2006)
Le suivi PS de l’infiltration de l’eau peut être facilité par la mise en place
d’électrodes à différentes profondeurs (Thony et al., 1997 ; Doussan et al., 2002).
L’expérience menée par Doussan et al. (2002) a révélé une dynamique du signal PS différente
lorsque celles-ci sont placées dans un sol sablo-argileux et argileux (Figure I-35). Les
électrodes sont placées à 30 cm de profondeur et les différences de potentiel sont mesurées
par rapport à une électrode de référence placée à 40 cm de profondeur. On constate que les
signaux des deux électrodes PS installées dans le sol sablo-argileux augmentent en réponse
aux épisodes pluvieux. Par contre, l’électrode placée dans le sol argileux présente un
comportement différent. On observe en particulier une variation de PS de l’ordre de 10 mV
entre les trente et soixantième jours, en l’absence d’épisodes pluvieux. Elle pourrait être
causée par un changement de saturation en eau dans le sol argileux.
Figure I-35 : Variation du signal PS dans un sol sablo-limoneux et argileux en fonction des précipitations (d’après Doussan et al., 2002)
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 76
I.C.3.3. Mise en œuvre
Les expériences de suivi en continu de PS ont montré que cette méthode est sensible
aux infiltrations d’eau. Il a donc été décidé de mettre en place un réseau enterré d’électrodes
au sein des couvertures du site expérimental. Les électrodes sont branchées sur une centrale
d’acquisition qui enregistre les différences de potentiel PS entre les électrodes de mesure et
l’électrode de référence selon un pas de mesure fixé. De plus, un profil vertical constitué de
trois électrodes a été installé pour le suivi du front d’infiltration de l’eau au sein d’une des
couvertures. Ces mesures apparaissant toutefois difficiles à interpréter au vu des études déjà
menées (influence de la température, présence de bruit, problème de contact entre l’électrode
et le terrain), des capteurs de température et d’humidité ont été installés aux mêmes
profondeurs que les électrodes afin de pouvoir quantifier leur effet sur les signaux PS.
La méthode PS sera également mise en œuvre de façon classique, par des mesures
ponctuelles effectuées en surface à différentes périodes de l’année afin d’étudier la dynamique
du signal au cours du temps. Lors de ces prospections, les différences de potentiel sont
mesurées entre une électrode de référence et une électrode de mesure grâce à un voltmètre à
haute impédance d’entrée (Figure I-36).
Figure I-36 : Photographie du matériel de mesure de polarisation spontanée
Chapitre I : Présentation des installations de stockage de déchets et des méthodes géophysiques 77
Conclusion
Les installations de stockage de déchets constituent des lieux à risques du fait de
l’apparition potentielle de défauts que ce soit en fond d’alvéole ou en couverture. Ces défauts
affectent les performances de la structure d’étanchéité (géomembrane ou GSB) et de la
couche argileuse. Plusieurs méthodes électriques (géomembrane conductrice, tests à la pointe
émoussé, sonde mobile,…) et la thermographie infrarouge ont déjà montré leur efficacité pour
la détection de défauts au sein de la géomembrane juste après sa pose. En revanche, même si
les méthodes géophysiques (radar géologique, TRE, TIR, PS, PP) sont beaucoup employées
sur les installations de stockage de déchets, elles le sont principalement pour déterminer les
limites des installations et la recherche de pollution mais très rarement pour caractériser l’état
de la couverture de ces sites. Les études menées jusqu’à présent ont néanmoins montré que,
parmi les méthodes géophysiques, les méthodes électriques et électromagnétiques semblent
être intéressantes pour détecter les hétérogénéités de la couche d’argile. Certains travaux ont
en particulier démontré la capacité de la TRE à détecter les fissures, l’influence des variations
de teneur en eau sur les mesures ARP et la sensibilité de la PS à l’infiltration de l’eau. Chacun
de ces phénomènes pouvant intervenir au cours du temps sur les couvertures d’installation de
stockage de déchets, il nous a semblé intéressant de mettre en œuvre ces trois méthodes
géophysiques dans ce contexte, ce qui n’a pas encore été le cas jusqu’à maintenant.
L’installation de capteurs de température et d’humidité sur le site expérimental permettra de
relier ces deux paramètres aux mesures de résistivité électrique et de PS effectuées au cours
du temps.
Enfin, ces méthodes ne semblent pas encore avoir été mises en œuvre pour l’étude de
la structure d’étanchéité de type GSB.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 81
Introduction
Les défauts qui peuvent apparaître au sein de la couverture sont susceptibles de créer
des chemins préférentiels d’infiltration d’eau favorisant l’augmentation de lixiviats. Le
traitement des lixiviats étant coûteux, il est nécessaire de pouvoir identifier les défauts et
mesurer leur étendue. C’est dans ce but que les trois méthodes géophysiques suivantes, la
Polarisation Spontanée (PS), l’Automatic Resistivity Profiling (ARP) et la Tomographie de
Résistivité Electrique (TRE), ont été mises en œuvre à l’échelle d’un site expérimental.
Le site expérimental reproduit deux types de couverture au sein desquelles plusieurs
défauts ont été volontairement créés. Les mesures répétées sur ce site ont permis de
déterminer la capacité de ces méthodes à détecter les défauts ainsi que les conditions
climatiques favorables à leur détection. L’absence de déchets sur ce site a par ailleurs permis
de s’affranchir de leur effet sur les mesures géophysiques.
Après la description du site expérimental, les protocoles et traitements des mesures
géophysiques réalisés seront précisés. La capacité des méthodes géophysiques à détecter les
défauts sera ensuite définie au travers de la présentation des résultats.
II.A. LE SITE EXPERIMENTAL
Le site expérimental a été implanté à proximité immédiate des locaux de l’entreprise
HYDRO INVEST, située sur la commune de Champniers (en Charente). Sa construction s’est
déroulée en deux temps : une phase de préparation du terrain en avril 2009 et une phase de
construction débutée en septembre 2009.
Deux couvertures, de même épaisseur que celles susceptibles d’être rencontrées sur
les installations de stockage de déchets, y ont été reproduites : une couverture semi-perméable
sur la parcelle 1 et une couverture imperméable sur la parcelle 2.
II.A.1. Les deux types de couverture
Les caractéristiques de chacune des couvertures du site expérimental sont résumées
dans le Tableau II-1. La première, de dimensions 16 m par 12 m, est constituée de terre
végétale et de matériau argilo-graveleux sur une épaisseur totale de 1,15 m. La seconde, de
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 82
dimensions 11 m par 12 m, est composée de graviers et d’un GSB au-dessus du matériau
argilo-graveleux. Son épaisseur totale est de 1,45 m.
Parcelle 1 Parcelle 2 Dimensions 16 m x 12 m 11 m x 12 m
Epaisseur de couverture 1,15 m 1,45 m
Nature et épaisseur des matériaux composant
les parcelles
- Terre végétale (0,15 m) - Matériau argilo-graveleux (1,0 m)
- Terre végétale (0,15 m) - Géotextile
- Graviers (30 cm) - GéoSynthétique Bentonitique (GSB)
- Matériau argilo-graveleux (1,0 m)
Tableau II-1 : Caractéristiques des deux couvertures créées au niveau des parcelles du site expérimental (schéma en Figure II-1)
Le matériau argilo-graveleux de couverture mis en place sur le site expérimental
provient de terrains situés sur la commune de Touvre en Charente, à une dizaine de kilomètres
de Champniers. Ces terrains sont constitués d’alluvions anciennes essentiellement composées
de limons et d’argiles plastiques à graviers, de couleur marron. Des précisions sur le matériau
constituant ces alluvions anciennes sont données en Annexe 1.
II.A.2. Préparation du terrain
La première phase des travaux a eu lieu en avril 2009 et a consisté à décaper le
terrain en place composé de terre végétale et de remblai sur la surface définie pour la création
du site expérimental. L’épaisseur de la couverture n’étant pas la même pour chacune des deux
parcelles (Tableau II-1), le terrain a été creusé de l’ordre de 50 cm pour la parcelle 1 et de
l’ordre de 85 cm pour la parcelle 2 afin de disposer d’une surface de même hauteur sur
l’ensemble du site expérimental (Figure II-1).
Quatre sondages à la pelle mécanique ont ensuite été effectués sur la surface décapée
du terrain. Ils ont permis d’évaluer l’épaisseur de remblai présent sur le site et de déterminer
la nature du terrain sous-jacent constitué d’alluvions limoneuses.
Dans le but de caractériser le terrain en place, des mesures ont également été
effectuées lors de cette phase de travaux (cf. Annexe 2). Des mesures de résistivité électrique
apparente ont tout d’abord été réalisées en fond de trou (Figure A2-2 et Tableau A2-1). Une
tomographie électrique constituée de 48 électrodes espacées de 0,7 m a ensuite été effectuée
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 83
afin de préciser la limite des alluvions limoneuses et du remblai sur la longueur du site
(Figure A2-4).
II.A.3. Mise en place du site expérimental
Une fois le terrain des deux parcelles décapé, elles ont été remplies par le matériau
argilo-graveleux sur une épaisseur de 1,0 m (Figure II-1).
II.A.3.1. Le matériau de couverture
Le matériau argilo-graveleux a été mis en place en trois couches successives : une
première couche de 40 cm et les deux suivantes de 30 cm (Figure II-1). L’épaisseur de
chacune des trois couches a été contrôlée à l’aide d’un niveau laser. Le compactage du
matériau, qui ne s’est pas fait à l’optimum Proctor, a été effectué par des passages répétés des
chenilles de la pelle mécanique de 9 t dans le sens longitudinal et transversal sur les deux
parcelles.
Figure II-1 : Schéma en coupe des parcelles expérimentales
II.A.3.2. La pose du GSB sur la parcelle 2
Le GSB (Bentomat® AS3700) mis en place sur la parcelle 2 est constitué d’un
assemblage de deux géotextiles séparés par de la bentonite calcique activée. Il s’agit de
bentonite calcique naturelle mise en contact avec un milieu chargé en sodium pour forcer les
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 84
substitutions cationiques et ainsi augmenter sa capacité de gonflement (cf. chapitre I.A.
§3.2.2).
Trois lés de GSB d’une longueur de 13 m ont été nécessaires pour recouvrir
l’ensemble de la parcelle, la largeur du rouleau étant de 5 m. Le GSB a été placé de façon à
dépasser de 1 m les limites de la parcelle 2, remontant ainsi sur le remblai légèrement surélevé
(Figure II-1). Les recouvrements entre les lés de GSB ont été réalisés sur une largeur de
l’ordre de 50 cm, avec l’ajout de bentonite en poudre sur une dizaine de centimètres entre les
deux épaisseurs, conformément aux recommandations du CFG (2011).
Avant la pose du GSB dans son état initial d’hydratation, la surface du matériau
argilo-graveleux a été arrosée pour permettre au GSB de s’hydrater. En effet, le GSB ne
devient étanche qu’après une phase d’hydratation permettant le gonflement de la bentonite qui
assure l’étanchéité. En pratique, l’hydratation se produit in situ par la mise en équilibre
hydrique du GSB et du sol support (Rayhani et al., 2011). En effet, l’hydratation artificielle,
par arrosage, est proscrite en raison notamment des risques de fluage de la bentonite entre les
géotextiles au cours de la mise en place des couches sus-jacentes (Pierson et al., 2003).
Une couche de graviers de 30 cm a ensuite été répartie uniformément au-dessus du
GSB au moyen du godet de la pelle mécanique restée le plus possible sur la zone centrale de
la parcelle.
Avant la pose des 15 cm de terre végétale, un géotextile a été ajouté au-dessus de la
couche de graviers afin d’éviter le passage de la fraction fine dans les graviers.
L’ensemble du site expérimental !"#" recouvert en partie par la terre végétale
initialement présente sur le site (décapée dans la phase de préparation du terrain) et en partie
par un autre type de terre végétale (rapportée).
La mise en place des matériaux composant les deux types de couverture s’est
accompagnée de la création des défauts (§ II.A.3.3) ainsi que de la pose de capteurs (§ !"!#!$).
II.A.3.3. Les défauts
Les défauts, au nombre de onze, ont été créés au sein du matériau argilo-graveleux
(parcelle 1) et du GSB (parcelle 2). Ils ont été jugés représentatifs de défauts susceptibles
d’être rencontrés sur les couvertures d’installation de stockage de déchets. Leurs dimensions
ont toutefois été volontairement surestimées pour des raisons pratiques de faisabilité (Figure
II-2).
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 85
Figure II-2 : Emplacement des défauts sur le site expérimental
L’emplacement des anomalies a été conditionné d’une part par une distance
suffisamment grande pour ne pas s’influencer les unes des autres lors des mesures
géophysiques et d’autre part pour permettre le bon déroulement des travaux. Elles sont donc
situées non loin des limites de parcelles afin de faciliter l’accès aux engins de chantier
(camion de déchargement et pelle mécanique) sur la bande centrale des parcelles. Cette
disposition a entraîné inévitablement des différences de compactage du matériau argilo-
graveleux. La zone centrale a ainsi bénéficié d’une durée de compactage plus longue, les
passages y étant plus fréquents, alors que les zones situées entre les défauts et les extrémités
de la parcelle 1, rendues plus difficiles d’accès, ont été moins compactées.
Les variations de compactage sont à l’origine de niveaux de compaction différents
mis en évidence grâce à des mesures de traîné électrique effectuées à l’issue de la mise en
place de chacune des trois couches de matériau argilo-graveleux. En effet, les cartes des
résistivités de la parcelle 1 montrent des résistivités électriques inférieures à 30 .m dans la
partie centrale de la parcelle délimitées par les fissures et des résistivités électriques plus
élevées (jusqu’à 60 .m) sur le pourtour (Figure A2-5 en Annexe 2).
Afin de caractériser la perméabilité de la couverture, des essais de perméabilité ont
été réalisés à la surface de la troisième couche de matériau argilo-graveleux. Les quatre
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 86
mesures, positionnées dans des zones de résistivité électrique différente, ont révélé l’existence
d’une variabilité élevée de perméabilité, entre 10-5 et 10-8 m.s-1 (Figure A2-6 et Tableau A2-2
en Annexe 2).
II.A.3.3.1. Parcelle 1
La parcelle 1 contient des défauts de nature différente (Tableau II-2).
Nature Dimensions (m)
(Longueur : L – Largeur : l)Profondeur (m)
2 fissures L=2,5 l=0,1 0,15 - 1,15 1 fissure L=2,5 l=0,04 0,15 - 1,15
1 piézomètre tube crépiné, diamètre=0,08 0 - 1,15 1 dépression diamètre=2,0 0,15 - 0,35
2 géodrains L= 1,1 l=1,0 0,75 L= 1,3 l=1,1 0,45
Tableau II-2 : Caractéristiques des défauts créés au niveau de la parcelle 1
Trois fissures artificielles ont tout d’abord été créées dans l’objectif de simuler un
défaut de mise en place ou encore les conséquences d’une dégradation par retrait-gonflement
du matériau de couverture ou de l’apparition de tassements différentiels. Elles sont longues de
2,5 m et traversent toute l’épaisseur du matériau argilo-graveleux (Figure II-3 a). Le vide
laissé par les fissures larges de 4 et 10 cm, a été comblé par du sable provenant des carrières
de la Rochefoucauld, à une vingtaine de kilomètres de Champniers. Il s’agit de sable semi
concassé, de diamètre de grains compris entre 0 et 4 mm et composé de silice à hauteur de
82 %.
Une dépression circulaire de 2 m de diamètre a ensuite été creusée sur 20 cm de
profondeur en partie supérieure du matériau argilo-graveleux. Elle simule ainsi une
irrégularité dans l’épaisseur de matériau qui se traduit par un creux au niveau de la terre
végétale.
Un piézomètre a également été ajouté de façon à connaître l’éventuelle influence
d’un puits vertical sur le milieu environnant.
Enfin, des géodrains (classiquement constitués de deux nappes de géotextiles
séparées par des mini-drains) ont été installés après la mise en place de la première et de la
deuxième couche de matériau de couverture, respectivement à -0,75 m et -0,45 m par rapport
à la surface des parcelles. Ces géodrains, d’une épaisseur de 8 mm sur une surface
approximativement de 1 m², sont composés de deux géotextiles séparés par un grillage
plastique remplaçant les mini-drains. Ils constituent des éléments supplémentaires destinés à
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 87
définir le niveau de détection des méthodes géophysiques employées dans le cadre de cette
étude.
II.A.3.3.2. Parcelle 2
Les anomalies de la parcelle 2, principalement concentrées au niveau du GSB,
simulent des défauts qui pourraient apparaître lors de la pose du GSB sur sites réels (Tableau
II-3).
Nature Dimensions (m)
(Longueur : L – Largeur : l) Profondeur (m)
1 déchirure ouverte L=3,0 L=0,05 0,45 1 déchirure + 1 fissure (4 cm) dans le matériau
argilo-graveleux L=2,5 l=0,04 0,45 – 1,45
1 défaut de recouvrement L=2,0 l=0,4 0,45 1 arrachage semi-circulaire, de rayon= 1,0 m 0,45
Tableau II-3 : Caractéristiques des défauts créés sur la parcelle 2
L’un des défauts associe une déchirure du GSB sur une longueur de 2,5 m à une
fissure de 4 cm de large traversant toute l’épaisseur du matériau argilo-graveleux. Un
arrachage semi-circulaire a également été réalisé sur un rayon de 1 m, pouvant représenter
l’effet d’un coup de godet donné par un engin de chantier sur une installation de stockage de
déchets (Figure II-3 b). Le matériau argilo-graveleux est donc directement en contact avec la
couche de graviers sus-jacente à l’endroit de ce défaut. Il est également juxtaposé à une
double épaisseur de GSB correspondant à la partie découpée.
Figure II-3 : Photographie de deux défauts créés sur le site expérimental
a) Fissure de 4 cm (parcelle 1)
b) Arrachage réalisé au niveau du GSB (parcelle 2)
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 88
Enfin, un défaut de recouvrement entre deux lés de GSB a été réalisé sur une largeur
de 40 cm et une longueur de 2 m.
II.A.3.4. L’instrumentation
Le site expérimental a été instrumenté de 59 capteurs placés à différentes
profondeurs dans le matériau argilo-graveleux et la terre végétale (Figure II-4) :
- 39 électrodes de polarisation spontanée (SDEC),
- 10 capteurs d’humidité de type thétaprobes (Delta-T Devices),
- 10 sondes de température de type PT100 (Radiospares).
Figure II-4 : Emplacement des capteurs par rapport aux défauts créés sur le site expérimental ; la plupart des électrodes PS sont placées à 0,70 m de profondeur.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 89
L’installation de ces capteurs s’est effectuée tout au long de la mise en place des
parcelles. L’utilisation du dispositif ARP sur le site expérimental a imposé d’enterrer
l’ensemble des câbles des capteurs jusqu’aux centrales d’acquisition placées à une vingtaine
de mètres au nord du site expérimental. Ceci a considérablement augmenté les longueurs de
câbles qui, cumulée sur l’ensemble des capteurs, s’élève à plus de 3 km. Les grandes
longueurs de câbles ont nécessité la réalisation de soudures qui ont été protégées de
l’humidité par une application d’araldite associée à une gaine thermorétractable. Les câbles
non blindés ont ensuite été protégés dans des gaines de couleur normalisée (grises) avant la
pose.
II.A.3.4.1. Les électrodes PS
Installation :
Les électrodes PS ont été positionnées la plupart du temps par groupe de quatre, à
une profondeur de 65-70 cm par rapport à la surface finale du site expérimental et à proximité
de chacune des anomalies créées (Figure II-4). Elles ont été placées verticalement et de la
bentonite a été ajoutée afin de favoriser le couplage électrique de l’extrémité de l’électrode et
du terrain. Les trois électrodes situées au niveau de la dépression (E19, E20 et E21) ont la
particularité d’être implantées avec une inclinaison de 45° environ, angle causé par le fait que
la profondeur de la dépression égale à 20 cm correspond à la hauteur de la sonde.
Un profil vertical composé de trois électrodes (E6, E3 et E5) placées à -0,95 m, -0,70
m et -0,35 m a également été mis en place à proximité de la fissure large de 10 cm dans le but
de relier le signal PS à une infiltration d’eau à cet endroit (Figure II-4).
L’électrode de référence notée E22, nécessaire à la mesure de différence de potentiel,
est placée entre les deux parcelles au niveau du biseau. En raison d’une limitation en termes
de place, le terrain étant situé en bordure d’une zone industrielle, l’électrode de référence n’a
pas pu être placée loin de la zone de mesures. Ainsi, afin de contrôler la stabilité du signal PS
au niveau de cette électrode, une seconde électrode E23 a été placée à proximité de l’électrode
de référence.
Branchement :
Le nombre élevé d’électrodes PS a nécessité l’emploi d’un multiplexeur associé à
une centrale d’acquisition CR1000 (Cambpell Scientific) constituée de huit voies
différentielles. Le multiplexeur à relais AM16/32B permet d’augmenter le nombre de voies
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 90
analogiques en multiplexant séquentiellement les différentes voies via une seule voie
commune de la centrale.
L’ensemble des voies disponibles a ainsi été utilisé lors du câblage des trente-neuf
électrodes : trente électrodes ont été câblées sur le multiplexeur en mode 2 x 32 voies (mode
choisi pour la mesure de différence de potentiel entre chaque électrode et l’électrode de
référence) et les huit autres électrodes directement branchées sur la centrale.
Les premiers enregistrements PS ont débuté le 27 octobre 2009 avec un pas de
mesure fixé à 1 h.
II.A.3.4.2. Les capteurs d’humidité
Si les capteurs d’humidité de type thétaprobes ont d’abord été choisis en fonction de
leur aptitude à mesurer des teneurs en eau ($v) dans les sols argileux, ils l’ont également été
en raison de la possibilité de disposer de longueurs de câbles élevées sans influer sur la qualité
de la mesure.
La mesure de teneur en eau volumique du sol $v est basée sur la méthode FDR
(Frequency Domain Reflectometry). Cette technique consiste à appliquer une onde haute
fréquence de 100 MHz le long de la sonde et à mesurer la différence de voltage entre l’onde
émise par la sonde et l’onde réfléchie par le sol (Delta-T Devices, 1999). Cette différence
étant fonction des propriétés diélectriques du milieu, elle varie également en fonction de la
teneur en eau.
Installation :
Un ensemble de dix capteurs d’humidité a été installé sur le site expérimental.
Chacun de ces capteurs est constitué d’un corps en PVC d’une longueur de 20 cm dont
l’extrémité est constituée de trois électrodes en acier inox de 3 mm de diamètre et de 6 cm de
long.
Deux profils verticaux ont été mis en place sur la parcelle 1 afin de suivre
l’infiltration d’eau au sein de la couverture dans deux zones, la première à proximité de l’une
des deux fissures larges de 10 cm et la seconde près du piézomètre (Figure II-4). Chacun de
ces profils verticaux est constitué de quatre capteurs, deux à -0,70 et -0,35 m dans le matériau
argilo-graveleux et deux à -0,15 et -0,10 m dans la terre végétale. Les capteurs dans le
matériau argilo-graveleux ont été placés verticalement alors que ceux dans la terre végétale
ont été installés de façon quasi-horizontale, la longueur du capteur étant supérieure à
l’épaisseur de la terre végétale. Si on estime que l’infiltration d’eau a lieu préférentiellement
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 91
au niveau de la fissure large de 10 cm, les capteurs situés au niveau du piézomètre (fermé par
un bouchon) et numérotés de 5 à 8 peuvent être considérés comme les « références » de la
parcelle 1.
Par ailleurs, afin de s’affranchir des variations d’ensoleillement, ces capteurs ont été
placés à la même distance de l’extrémité est de la parcelle 1, celle-ci étant bordée par une
rangée d’arbres.
Les deux autres capteurs d’humidité ont été placés verticalement sur la parcelle 2 à
-0,70 m dans le matériau argilo-graveleux au-dessus duquel le GSB a été posé.
Ces capteurs d’humidité nécessitent une calibration spécifique au sol, calibration qui
consiste à effectuer plusieurs prélèvements et à mesurer en laboratoire la réponse de la sonde
en fonction des différents taux d’humidité. Cette calibration n’a pas pu être réalisée puisque
les capteurs ont dus être installés au fur et à mesure de l’avancement du chantier.
Une procédure de calage de ces capteurs d’humidité a donc été développée a
posteriori. Partant du principe que les conditions hydriques du matériau de couverture ont été
constantes au cours des onze jours écoulés entre le début des enregistrements datant du 9
octobre 2009 et les premières pluies, on estime que les quatre courbes des capteurs à -0,35 et
-0,70 m doivent se superposer au cours de cette période exempte de précipitations. Après
avoir vérifié la constance de chacune des courbes au cours de cette période, elles ont été
superposées sur une courbe dite de référence. Cette dernière a été choisie en comparant la
valeur de teneur en eau volumique à une mesure de teneur en eau massique faite sur un
prélèvement de matériau effectué à -0,35 m à une date ultérieure.
Branchement :
Les capteurs ont été reliés à deux centrales d’acquisition DL6 (Delta-T Devices),
constituées chacune de six voies analogiques. Les premiers enregistrements ont eu lieu le 9
octobre 2009 avec un pas de mesure fixé à 1 h.
II.A.3.4.3. Les sondes de température
Avant leur installation, les dix sondes de température ont été étalonnées en
laboratoire à l’aide d’un bain thermostaté. Un ensemble de dix-sept paliers a été réalisé pour
l’étalonnage des sondes entre 3 et 30 °C. Le réglage pour les températures comprises entre 3
et 14 °C s’est fait par palier de 1 °C, températures jugées les plus plausibles au vu de la
localisation du site expérimental.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 92
Installation :
Dix sondes de température de type PT100 ont été mises en place sur le site
expérimental : deux à -0,70 m au niveau de la parcelle 2 et huit selon deux profils verticaux
au niveau de la parcelle 1. Chacun des profils verticaux (l’un à proximité de l’une des deux
fissures larges de 10 cm et l’autre du piézomètre) est composé de quatre sondes placées aux
mêmes profondeurs que celles des capteurs d’humidité.
Les données de ces capteurs seront utilisées afin de corriger les résistivités
électriques de l’effet de la température dans le cadre du suivi temporel réalisé au niveau de la
parcelle 1 du site expérimental.
Branchement :
Les dix sondes de température ont été branchées sur un multiplexeur AM16/32B en
mode 4 x 16 voies, chaque sonde étant composée de quatre fils. Le multiplexeur est relié à
une centrale CR1000. Les enregistrements de données de température ont débuté le 13
novembre 2009 avec un pas de mesure fixé à 1 h.
II.A.3.5. La station météorologique
Une station météorologique (Campbell Scientific) a été mise en place le 4 septembre
2009 avant la construction du site expérimental de façon à enregistrer les variations de
conditions climatiques au cours du temps. Un panneau solaire la rend autonome en énergie.
Les données de température atmosphérique sont mesurées dans un abri ventilé placé à
1,7 m au-dessus du sol. Les précipitations sont mesurées à l’aide d’un pluviomètre à augets
basculant tous les 0,2 mm et placé à 1,2 m au-dessus du sol. Un capteur d’ensoleillement
permet également de connaître la radiation solaire à proximité immédiate du site et de
soustraire l’effet de l’évapotranspiration aux précipitations. On dispose ainsi de données de
précipitations efficaces correspondant à l’infiltration d’eau réelle dans le sol.
Le pas de mesure est fixé à 1 h. Des moyennes de température atmosphérique et des
cumuls de pluie sont par ailleurs calculés automatiquement chaque jour.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 93
II.A.4. Suivi temporel des conditions climatiques
Dans le cadre de mesures géophysiques répétées au cours du temps sur le site
expérimental, il a été nécessaire de prendre en compte les conditions météorologiques au
moment des mesures ainsi que leur historique. Les prospections géophysiques effectuées sur
le site sont composées de :
- trois prospections en PS,
- trois prospections en ARP,
- dix-sept prospections en TRE le long de deux profils recoupant des défauts, l’un
sur la parcelle 1 et l’autre sur la parcelle 2.
Les dates de l’ensemble des prospections géophysiques sont données en Annexe 3.
Les données de pluie efficace et de température atmosphérique permettent de classer
les prospections réalisées sur le site expérimental en fonction des différentes conditions
climatiques (Figure II-5).
Dans tout le mémoire, la pluie efficace sera définie comme la pluie brute diminuée
de l’évapotranspiration (Gilli et al., 2008). Il faut cependant noter que la pluie efficace peut
être définie différemment. L’évapotranspiration correspond à l’ensemble des pertes en eau par
évaporation et transpiration par le sol et les plantes.
L’évapotranspiration a été estimée grâce à la formule de Penman-Monteith
FAO (Allen et al., 1998) : )U34,01(
)ee(U273T
900)GR(408,0
)j/mm(ET2
da2n
0#$#
%#
$#%
! , avec
Rn : la radiation nette à la surface du sol (MJ/m².j) G : le flux de chaleur du sol (MJ/m².j) T : la température atmosphérique moyenne (°C) U2 : la vitesse du vent (m/s)
# : la pente de la courbe de tension de vapeur (kPa/°C) % : la constante psychrométrique (kPa/°C) ea : la pression de vapeur saturante de l’air (kPa) ed : la pression de vapeur actuelle de l’air (kPa)
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 94
Figure II-5: Suivi des conditions météorologiques (cumuls décadaires et mensuels de la pluie efficace et moyenne journalière et mensuelle de la température atmosphérique) et dates des mesures
géophysiques effectuées sur le site expérimental
Les conditions climatiques précédant chacune des prospections vont être détaillées
ci-après pour chaque campagne de mesures géophysiques. On s’est intéressé plus
particulièrement au cumul de pluie efficace et à la température atmosphérique moyenne
calculés sur les sept jours précédant les mesures. Cependant, l’analyse des données de teneur
en eau volumique, représentatives des variations d’humidité, montrera qu’il aura été
nécessaire de prendre en compte les conditions météorologiques sur une période plus longue,
égale à trente jours. Les données de teneur en eau volumique des capteurs situés à -0,10 m
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 95
dans la terre végétale et -0,70 m dans le matériau argilo-graveleux sont également précisées à
la date des mesures.
L’ensemble de ces données permet de distinguer les mesures réalisées en période
humide de celles réalisées en période sèche.
II.A.4.1. Conditions climatiques lors des mesures de PS
Des mesures ponctuelles de PS ont été réalisées sur l’ensemble du site expérimental
le 18 février, 22 octobre et 16 novembre 2010. Les conditions météorologiques au cours des
sept jours précédant chacune des prospections sont précisées dans le Tableau II-4. Elles sont
associées aux données de teneur en eau volumique des capteurs dits de référence situés à
proximité du piézomètre (capteurs numérotés 5, 6, 7 et 8).
Conditions météorologiques
au cours des sept jours précédant les mesures
Données de teneur en eau volumique (m3.m-3) des capteurs installés à proximité du piézomètre (n°5 à 8) lors des mesures
Numéro et date des mesures
Cumul de pluie efficace
(mm)
Température atmosphérique moyenne (°C)
à -0,10 m
à -0,15 m
à -0,35 m
à -0,70 m
1 18/02/2010 1,6 0,6 0,34 0,32 0,24 0,25 2 22/10/2010 -8,8 8,6 0,11 0,16 0,17 0,20 3 16/11/2010 55,9 11,4 0,26 0,29 0,23 0,24
Tableau II-4 : Conditions météorologiques au cours des sept jours précédant les mesures PS et données de teneur en eau volumique lors des mesures sur le site expérimental
Les conditions météorologiques au cours des trente jours (Tableau II-5) rendent
compte de variations plus élevées en termes de cumul de pluie efficace entre les trois
prospections.
Conditions météorologiques au cours des trente jours précédant
les mesures PS
Numéro et date des mesures
Cumul de pluie
efficace (mm)
Température atmosphérique moyenne (°C)
1 18/02/2010 47,7 3,4 2 22/10/2010 -31,0 14,5 3 16/11/2010 103,4 10,6
Tableau II-5 : Conditions météorologiques au cours des trente jours précédant les mesures PS sur le site expérimental
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 96
L’ensemble des données ci-dessus permet de séparer la prospection effectuée le 22
octobre 2010 des deux autres prospections. Cette prospection a en effet été réalisée après un
cumul de pluie efficace négatif (respectivement égal à -8,8 et -31,0 mm au cours des sept et
trente jours précédant les mesures) contrairement aux prospections de février et novembre
2010. De plus, l’assèchement du terrain en surface à cette date se note par la présence de
valeurs de teneur en eau volumique plus faibles dans la terre végétale que dans le matériau
argilo-graveleux, valeurs inférieures à 0,21 m3.m-3 quelle que soit la profondeur du capteur.
On en conclut que la prospection du 22 octobre 2010 a eu lieu dans des conditions
dites sèches contrairement à celles du 18 février et 16 novembre 2010 réalisées dans des
conditions dites humides. Ces deux prospections présentent toutefois des cumuls de pluie
efficace différents, de 47,7 mm le 18 février et de 103,4 mm le 16 novembre (Tableau II-5). Il
est cependant difficile d’expliquer que, malgré un cumul de pluie efficace deux fois plus élevé
le 16 novembre, les valeurs de teneur en eau volumique dans la terre végétale soient plus
faibles que celles lors des mesures du 18 février 2010.
II.A.4.2. Conditions climatiques lors des mesures en ARP
Trois prospections en ARP ont été effectuées sur le site expérimental les 25 février,
27 avril 2010 et 10 mars 2011. Les conditions météorologiques au cours des sept jours
précédant chacune de ces prospections sont résumées dans le Tableau II-6.
L’humidité du terrain en surface jouant un rôle crucial dans la qualité des mesures
ARP, ce sont les variations de teneur en eau volumique dans la terre végétale, soit à -0,10 m,
qui sont à prendre en compte lors de ces trois prospections. (Tableau II-6). De ces valeurs,
liées à l’antécédent hydrique, dépend la qualité du contact entre les électrodes et le terrain.
Conditions météorologiques au cours des sept jours
précédant les mesures
Données de teneur en eau volumique (m3.m-3) des capteurs installés à
proximité du piézomètre (n°5 à 8) lors des mesures
Numéro et date des mesures
Cumul de pluie efficace (mm)
Température atmosphérique moyenne (°C)
à -0,10 m
à -0,15 m
à -0,35 m
à -0,70 m
1 25/02/2010 0,1 7,9 0,36 0,31 0,24 0,26 2 27/04/2010 -21,9 15,0 0,16 0,20 0,21 0,24 3 10/03/2011 -16,7 7,3 0,25 0,29 0,22 0,23
Tableau II-6 : Conditions météorologiques au cours des sept jours précédant les mesures ARP et données de teneur en eau volumique lors des mesures sur le site expérimental
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 97
On constate que les capteurs situés dans la terre végétale présentent le plus de
variations aux trois dates de prospection, en particulier à 0,10 m de profondeur. La teneur en
eau volumique y est de 0,16 m3.m-3 lors des mesures du 27 avril 2010 alors qu’elle est
supérieure à 0,24 m3.m-3 lors des deux autres prospections. Les teneurs en eau volumique à
0,35 et 0,70 m de profondeur diffèrent dans une moindre mesure à ces trois dates. Elles sont
respectivement comprises entre 0,21 et 0,24 m3.m-3 le 27 avril 2010, et entre 0,22 et
0,26 m3.m-3 les 25 février 2010 et 10 mars 2011.
Il est par ailleurs intéressant de remarquer que, la différence de teneur en eau
volumique dans la terre végétale lors des prospections des 27 avril 2010 et 10 mars 2011 peut
s’expliquer par un cumul de pluie efficace différent sur une période de trente jours (Tableau
II-7). En effet, l’écart de pluie efficace entre ces deux prospections, qui n’était que de 5,2 mm
sur une période de sept jours, s’élève à 61,9 mm sur une période de trente jours.
Conditions météorologiques au cours des trente jours précédant
les mesures ARP
Numéro et date des mesures
Cumul de pluie efficace
(mm)
Température atmosphérique moyenne (°C)
1 25/02/2010 36,1 3,9 2 27/04/2010 -54,9 12,1 3 10/03/2011 7,0 7,5
Tableau II-7 : Cumul de pluie efficace et température atmosphérique moyenne au cours des trente jours précédant les mesures en ARP sur le site expérimental
L’analyse ci-dessus des conditions climatiques précédant les mesures ARP a mis en
évidence que la prospection du 27 avril 2010 a eu lieu en conditions sèches et celles des 25
février 2010 et 10 mars 2011 en conditions humides.
II.A.4.3. Conditions climatiques lors des mesures de TRE
Un ensemble de dix-sept prospections de TRE a été réalisé entre les mois d’octobre
2009 et de juillet 2011. Des mesures ont ainsi été effectuées le long de plusieurs profils
recoupant l’ensemble des anomalies volontairement créées sur le site expérimental (Figure
II-20).
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 98
Les mesures qui vont être présentées par la suite sont au nombre de dix-sept réparties
de la façon suivante :
- douze le long d’un profil noté TRE2, situé au droit de la fissure large de 10 cm et du
géodrain placé à -0,75 m (parcelle 1),
- cinq le long d’un profil noté TRE6, situé au droit de l’arrachage et du défaut de
recouvrement créés au niveau du GSB (parcelle 2).
L’évolution des précipitations efficaces, de la température atmosphérique et de la
teneur en eau volumique à 0,10 et 0,70 m de profondeur à proximité du piézomètre au cours
du temps est indiquée en Figure II-6. Seules les dates des prospections réalisées le long du
profil TRE2 sont précisées par une ligne noire à laquelle est affecté un numéro (en rouge).
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 99
Figure II-6 : Données de pluie efficace et de température atmosphérique à proximité du site expérimental et données d’humidité à 0,10 et 0,70 m de profondeur au sein de la parcelle 1
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 100
Les cumuls de pluie efficace ainsi que la température atmosphérique moyenne au
cours des sept et trente jours précédant chacune des mesures de tomographie sont précisés
dans le Tableau II-8. Les prospections effectuées le long de TRE2 et TRE6 sont
respectivement identifiées par des numéros et des lettres associés aux dates de mesures.
Conditions météorologiques
au cours des sept jours précédant les mesures
au cours des trente jours précédant les mesures
Identification et date des mesures
Cumul de pluie efficace (mm)
Température atmosphérique moyenne (°C)
Cumul de pluie efficace (mm)
Température atmosphérique moyenne (°C)
1 22/10/2009 11,6 8,4 -38,5 14,6 2 02/02/2010 6,5 1,5 58,0 2,5 A 04/02/2010 6,4 2,8 47,8 2,7 3 10/02/2010 29,4 6,1 79,9 4,2 4 27/09/2010 -7,5 15,8 -71,5 17,0 B 28/09/2010 -6,9 15,4 -70,4 16,7 5 19/11/2010 27,1 10,0 114,6 10,4 6 08/02/2011 -2,8 5,3 3,6 5,1 7 19/04/2011 -26,9 12,6 -55,0 13,2 8 03/05/2011 -28,4 16,1 -100,9 15,3
9/C 20/05/2011 -24,0 16,7 -115,8 17,4 10 07/06/2011 -7,0 18,6 -81,0 18,1 11 11/07/2011 -29,2 20,7 -119,0 19,8 D 22/07/2011 29,2 17,0 -66,3 19,9
12/E 28/07/2011 -7,2 18,3 -55,2 19,4
Tableau II-8 : Conditions météorologiques au cours des sept et trente jours précédant les mesures effectuées le long des profils TRE2 et TRE6 sur le site expérimental ; les prospections réalisées en
période humide sont figurées en bleu
Les six prospections réalisées en octobre 2009, novembre 2010 et février 2011
(identifiées par les numéros 1, 2, 3, 5 et 6 et la lettre A dans le Tableau II-8) l’ont été alors
que les cumuls de pluie efficace étaient compris entre -2,8 et 29,4 mm et les températures
atmosphériques variaient de 1,5 à 10,0 °C (valeurs calculées sur les sept jours précédant les
mesures).
On peut également constater que la température à -0,70 m dans le matériau argilo-
graveleux est supérieure à celle à -0,10 m dans la terre végétale (Tableau II-9). L’écart de
température entre les deux capteurs distants de 60 cm varie de 0,8 à 4,8 °C selon la date de
mesures.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 101
Les conditions climatiques observées lors des neuf autres mesures, effectuées en
septembre 2010 et entre avril et juillet 2011, diffèrent de celles des six prospections
précédentes. Ces prospections sont tout d’abord marquées par des cumuls de pluie efficace
négatifs allant de -7,5 à -29,2 mm (valeurs calculées sur les sept jours précédant les mesures),
excepté pour la prospection du 22 juillet 2011. Cette absence de précipitations efficaces a
entraîné une diminution de l’humidité au sein du matériau argilo-graveleux. Les valeurs de
teneur en eau volumique lors de ces mesures sont globalement inférieures à 0,22 m3.m-3 à
0,70 m de profondeur (Tableau II-9).
Ces prospections se sont également déroulées alors que les températures
atmosphériques étaient élevées, comprises entre 12,6 et 20,7 °C (Tableau II-8). On remarque
par ailleurs que la température à -0,70 m dans le matériau argilo-graveleux est inférieure à
celle à -0,10 m dans la terre végétale. L’écart de température entre les deux capteurs distants
de 60 cm est compris entre -2,8 et 1,6 °C. On peut noter que lors des prospections des 7 juin,
11 et 28 juillet 2011 la température à 0,70 m de profondeur est supérieure à celle de la terre
végétale. Cette différence de comportement en période sèche peut être causée par l’apparition
d’une ou plusieurs fentes de dessiccation à proximité du capteur qui expliquerait la
température plus élevée en profondeur.
La prospection du 19 avril 2011, pour laquelle la teneur en eau volumique est de
0,22 m3.m-3 à -0,70 m, est réalisée dans des conditions intermédiaires à celles des deux
catégories de prospection précédentes. On peut noter que, même si la teneur en eau volumique
lors de cette prospection est du même ordre que celle du 22 octobre 2009, les différences en
termes de pluie efficace et de température atmosphérique lors de ces deux prospections
entraînent une humidité différente de la terre végétale (prospections numérotées 1 et 7 en
Figure II-6 c et Tableau II-9). En effet, la valeur de teneur en eau volumique à 0,10 m de
profondeur donnée par le capteur placé à proximité du piézomètre est respectivement de 0,31
et 0,17 m3.m-3 les 22 octobre 2009 et 19 avril 2011. Il y a donc une variation d’humidité dans
la terre végétale de plus de 80 % entre ces deux dates.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 102
Données des capteurs installés à proximité du piézomètre Teneur en eau volumique (m3.m-3) Température (°C)
Numéro et date des mesures à -0,10 m à -0,70 m -0,10 m à -0,70 m1 22/10/2009 0,31 0,23 10,2 13,5 2 02/02/2010 0,33 0,26 1,1 5,0 3 10/02/2010 0,33 0,26 1,1 5,9 4 27/09/2010 0,11 0,20 19,9 19,0 5 19/11/2010 0,27 0,25 9,3 12,1 6 08/02/2011 0,26 0,23 5,5 6,3 7 19/04/2011 0,17 0,22 16,5 14,9 8 03/05/2011 0,14 0,20 18,7 17,4 9 20/05/2011 0,12 0,19 20,0 19,5 10 07/06/2011 0,14 0,18 20,1 20,3 11 11/07/2011 0,11 0,18 19,3 22,1 12 28/07/2011 0,21 0,17 20,0 20,7
Tableau II-9 : Données de teneur en eau volumique et de température à proximité du piézomètre, à -0,10 m dans la terre végétale et à -0,70 m dans le matériau argilo-graveleux, lors des mesures
effectuées le long du profil TRE2 ; les prospections réalisées en période humide sont figurées en bleu
L’analyse précédente des conditions hydrique et thermique observées lors des quinze
campagnes de prospection a permis de classer les mesures selon deux périodes, humide ou
sèche. Ainsi, les mesures réalisées en octobre 2009, février et novembre 2010, et février 2011
se sont déroulées dans des conditions humides, les autres mesures ayant eu lieu en période
sèche.
II.B. PROTOCOLES ET TRAITEMENT DES MESURES GEOPHYSIQUES
Cette partie traite des protocoles d’acquisition des mesures effectuées en PS, ARP et
TRE sur le site expérimental. Les paramètres d’acquisition choisis y sont détaillés pour
chaque méthode géophysique. Les traitements effectués sur les mesures y sont également
présentés.
II.B.1. Mesures continues de PS
Le suivi temporel PS est effectué en continu avec un pas d’enregistrement d’1 h à
l’aide d’électrodes mis en place à demeure dans le matériau argilo-graveleux, à proximité des
défauts créés au niveau des deux parcelles (Figure II-4).
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 103
Les enregistrements des signaux PS sur les trente-huit électrodes de mesures ont mis
en évidence la présence d’un niveau de bruit élevé, d’amplitude de plus de 5 mV en l’absence
de changements de température et d’humidité au sein des parcelles.
II.B.1.1. Amélioration du rapport signal sur bruit
Dans le but d’évaluer le niveau de bruit, une phase d’enregistrement a été réalisée
avec un pas de mesure de 5 minutes le 12 juillet 2010 en période sèche.
Cet enregistrement « haute fréquence » a révélé la présence de nombreux pics sur
l’ensemble des électrodes de mesures. Pour plus de clarté, seuls les enregistrements de quatre
électrodes sur une durée de trois heures ont été reportés en Figure II-7 a. Les électrodes E1 et
E10 (emplacements en Figure II-4) présentent notamment des pics d’amplitude non
négligeable, entre 2 et 7 mV pour l’électrode E10 et jusqu’à 9 mV pour l’électrode E1 par
rapport à la moyenne du signal PS lors de cet enregistrement.
a) Le 12 juillet 2010 b) Le 20 septembre 2010
Figure II-7 : Comparaison entre les mesures de PS acquises toutes les cinq minutes le 12 juillet et le 20 septembre 2010 sur une durée de trois heures au niveau des électrodes E1, E10, E20 et E23
Après vérification du programme d’acquisition des données PS au niveau de la
centrale d’acquisition, il s’est avéré que le filtrage du niveau de bruit était fixé à 60 Hz au lieu
de 50 Hz. De plus, des tests réalisés à l’emplacement de la centrale ont montré que des
mesures de conductivité de l’eau réalisées par ailleurs en continu dans un forage proche
participaient à la perturbation du signal PS.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 104
Ces deux éléments ont donc été modifiés : le filtrage du niveau de bruit a été placé à
50 Hz et les mesures de conductivité de l’eau ont été arrêtées.
Suite à ces modifications, un second enregistrement PS a eu lieu toutes les 5 minutes
le 20 septembre 2010 (Figure II-7 b) dans des conditions constantes de température et
d’humidité. On peut noter que les signaux PS sur cet enregistrement sont plus stables. Des
variations existent toutefois, en particulier au niveau des électrodes E1 et E10 mais d’amplitude
plus faible que lors du premier enregistrement (Figure II-7 a). L’amplitude maximale des pics
par rapport à la moyenne du signal est de l’ordre de 2 mV.
II.B.1.2. Variation du niveau de bruit selon l’électrode
Les modifications apportées au niveau des enregistrements PS ont engendré une
baisse significative du bruit. Il a cependant pu être constaté que le niveau de bruit était
variable selon l’électrode. Afin de le quantifier, un graphique de l’écart-type du signal PS a
été réalisé en fonction de numéro de l’électrode lors des enregistrements des 12 juillet et 20
septembre 2010 (Figure II-8).
Figure II-8 : Ecart-type du signal PS calculé sur une durée de trois heures lors des enregistrements des 12 juillet et 20 septembre 2010 (effectués avec un pas de mesure de cinq minutes) en fonction du
numéro de l’électrode
Le graphique ci-dessus indique tout d’abord une diminution de moitié du niveau de
bruit entre les enregistrements des 12 juillet et 20 septembre 2010, confirmant l’amélioration
du rapport signal sur bruit opérée entre ces deux dates. Il montre ensuite une diminution du
niveau de bruit de l’électrode E1 à E22 et une augmentation de celui-ci de l’électrode E22 à E39.
Le bruit semble néanmoins globalement se répartir par groupe de quatre électrodes.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 105
Cependant, cette différence n’apparaît pas être liée à la longueur de câble reliant l’électrode à
la centrale d’acquisition, longueur qui augmente globalement avec le numéro de l’électrode.
Une influence de la position de l’électrode de mesure par rapport à celle de
l’électrode de référence au niveau du multiplexeur et de la centrale d’acquisition pourrait
également être envisageable. Cette hypothèse n’a cependant pas pu être vérifiée.
II.B.1.3. Filtrage des données brutes
Dans le but de supprimer le bruit résiduel présent sur les signaux PS des électrodes et
de pouvoir exploiter les données enregistrées avant le 12 juillet 2010, un programme Matlab a
été écrit. Ce programme permet le filtrage des données qui s’éloignent de la moyenne du
signal PS (Figure II-7 a). Le calcul de la moyenne glissante se fait sur une période dépendant
de la durée entre deux pics. Lors de l’enregistrement du 12 juillet 2010, le calcul a été fait sur
cinq points correspondant à une période de vingt-cinq minutes. Le filtrage a ensuite eu lieu
sur les données qui s’éloignent de la moyenne au-delà d’un seuil fixé à deux fois l’écart-type.
Un exemple de suppression du bruit sur le signal PS est montré en Figure II-9 au
niveau de l’électrode E10, lors des enregistrements des 12 juillet et 20 septembre 2010.
a) Le 12 juillet 2010 b) Le 20 septembre 2010
Figure II-9 : Comparaison entre les données filtrées et les données brutes PS lors des enregistrements des 12 juillet et 20 septembre 2010 effectués avec un pas de mesure de cinq minutes
Le filtrage du signal brut de PS à l’aide du programme écrit sous Matlab permet
d’obtenir un signal lissé où l’effet du bruit est négligeable. Ce traitement permet par
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 106
conséquent d’exploiter l’ensemble des données, y compris celles acquises avant les
modifications entraînant une amélioration du rapport signal sur bruit (cf. § II.B.1.1).
Par ailleurs, dans le but de diminuer l’influence du traitement effectué après
l’acquisition des données, le calcul de paramètres statistiques a été inclus dans le programme
d’acquisition de la centrale. A chaque mesure, les valeurs minimale et maximale, la moyenne
et l’écart-type sont enregistrés. Par exemple, pour un pas de cinq minutes, le calcul des
paramètres statistiques se fait sur cinq valeurs, chacune d’entre elles étant acquises toutes les
minutes.
Les écart-types moyens fournis par la centrale d’acquisition montrent globalement
une répartition des valeurs par anomalie (Figure II-10). La précision des mesures diffère ainsi
selon l’électrode. On constate par exemple que les électrodes situées à proximité de la fissure
large de 10 cm (numérotées E1 à E6 en Figure II-10 a) présentent un écart-type moyen de
l’ordre de 0,55 mV alors que les électrodes au niveau de l’arrachage du GSB (numérotées E28
à E31 en Figure II-10 b) montrent un écart-type plus faible, de l’ordre de 0,20 mV. La
connaissance de la précision des mesures sera utile lors de l’analyse temporelle des signaux
PS (cf. § II.C.1).
Figure II-10 : Ecart-type moyen fourni par la centrale d’acquisition pour chaque électrode mesurée avec un pas de cinq minutes sur la période du 10 au 18 novembre 2010
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 107
II.B.2. Mesures ponctuelles de PS
Quelle que soit la date de la prospection, les mesures PS ont été réalisées le matin
aux nœuds d’un réseau à maille carrée de 2 m sur l’ensemble du site expérimental.
II.B.2.1. Acquisition
Les points de mesures, au nombre de 119, sont répartis sur sept profils, notés PS1 à
PS7 et orientés nord-ouest sud-est (Figure II-11). Chaque mesure est précédée du creusement
d’un trou à la pelle, de quelques centimètres de profondeur, dans lequel est ajouté de la boue
de bentonite qui permet d’améliorer le contact électrique entre l’extrémité de l’électrode et le
terrain. Avant de commencer la prospection, une mesure de différence de potentiel est réalisée
entre l’électrode de mesure et l’électrode de base, toutes deux placées dans le trou de
l’électrode de base (indiqué par une étoile en Figure II-11). A l’issue des mesures effectuées
sur chacun des profils, une différence de potentiel est à nouveau mesurée à l’emplacement de
l’électrode de base. Ces retours à la base permettent de connaître la variation du signal PS de
l’électrode de base et donc de corriger les mesures lors du traitement.
Figure II-11: Emplacement des points de mesure PS sur le site expérimental
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 108
II.B.2.2. Correction de dérive
Le signal PS à l’électrode de base évolue de façon identique lors des trois
prospections (Figure II-12 et Figure II-13). Il se caractérise par une augmentation d’amplitude
comprise entre 4 et 8 mV lors de la réalisation des deux premiers profils de mesure (PS1 et
PS2) suivie d’une stabilisation jusqu’à la fin de la prospection.
Figure II-12 : Evolution de la dérive de l’électrode mesurée à l’emplacement de l’électrode de base en fonction du temps : prospections en période humide
Figure II-13 : Evolution de la dérive de l’électrode mesurée à l’emplacement de l’électrode de base en fonction du temps : prospection du 22 octobre 2010 en période sèche
L’évolution de la dérive de l’électrode mesurée à l’emplacement de l’électrode de
base peut être représentée par des lois de type puissance (pour les prospections de février et
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 109
octobre 2010 - Figure II-12 a et Figure II-13) et polynomiale du second ordre (pour la
prospection de novembre 2010 -Figure II-12 b). Il est alors possible de corriger l’effet de
dérive en retirant cette tendance aux valeurs brutes de PS.
II.B.2.3. Test de répétabilité
Les mesures en période sèche étant plus difficiles à réaliser en raison de l’état sec du
terrain en surface, un test de répétabilité a été mené afin de déterminer si les mesures sont
reproductibles à cette période de l’année (cf. §II.A.4.1).
Une prospection a été réalisée la veille de celle du 22 octobre 2010, permettant
d’estimer la précision des mesures PS. La différence de cartes de PS entre ces deux dates
(Figure II-14) ainsi que le calcul de certains paramètres statistiques (Tableau II-10) a permis
de mettre en évidence le faible écart de PS mesuré à un jour d’intervalle. Ce dernier est
inférieur à 2 mV pour la plupart des points, avec une moyenne égale à 0,5 mV.
Les différences élevées de PS entre les mesures du 21 et 22 octobre 2010 s’observent
au niveau de points situés en bordure du site expérimental (points de coordonnées (1,5; 9,5) et
(33,5; 3,5) en Figure II-14).
Figure II-14 : Carte de la différence de PS entre les mesures du 22 et du 21 octobre 2010 sur le site expérimental
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 110
Paramètres statistiques Différence de PS entre le 22 et
le 21 octobre 2010 (mV) Minimum -6,4 1er quartile -0,6 Moyenne 0,5 Médiane 0,8
3ème quartile 2,0 Maximum 7,8
Tableau II-10 : Paramètres statistiques de la différence entre les mesures de PS effectuées les 22 et 21
octobre 2010 tous les 2 m le long des profils PS1 à PS7, après correction de dérive
Ce test de répétabilité a montré que, même en période sèche, les mesures PS sur le
site expérimental sont reproductibles. Les variations de PS sont comprises entre -3 et +3 mV
pour 82 % des points de mesure. Il a également permis de révéler l’existence de zones plus
instables où l’écart de mesure PS peut être six fois plus important que l’écart moyen égal à
0,5 mV. Ces zones sont situées en bordure du site expérimental, notamment en limites nord-
ouest et sud-est. Les mesures moins précises à ces endroits pourraient être reliées à la
présence d’hétérogénéités locales perturbant le signal PS.
II.B.3. Mesures ARP
Trois prospections ARP ont été effectuées au moyen du dispositif ARP 11 par
GEOCARTA sur le site expérimental le 25 février, 27 avril 2010 et 10 mars 2011. Il convient
de préciser les paramètres d’acquisition (intensité du courant injecté, GPS…) utilisés lors de
ces mesures, paramètres qui ont été ajustés au fil des prospections.
L’acquisition des mesures ARP s’est faite différemment lors des trois prospections
(Tableau II-11).
Intensité du courant
injecté (mA) Positionnement GPS différentiel
Espacement inter-profil
(m)
Humidité du terrain en surface Date des
mesures ARP Parcelle
1 Parcelle
2 25/02/2010 0,5 0,1 cinématique relatif 1,0 suffisante
27/04/2010 0,5 cinématique relatif
(Real Time Kinematic - RTK)
0,5 insuffisante
10/03/2011 5 cinématique relatif
(RTK) 0,5 suffisante
Tableau II-11 : Paramètres d’acquisition des mesures ARP effectuées sur le site expérimental
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 111
II.B.3.1. Intensité du courant injecté
Trois valeurs d’intensité du courant injecté ont été mises en œuvre sur le site
expérimental : 0,5 et 0,1 mA respectivement sur les parcelles 1 et 2 le 25 février, puis 5 mA le
10 mars 2011.
II.B.3.2. Type de positionnement GPS utilisé
Le positionnement GPS différentiel utilisé pour les mesures a été réalisé en
cinématique relatif lors des trois prospections. Il est basé sur le calcul de distances entre le
récepteur GPS mobile installé sur l’ARP et plusieurs satellites. La station de référence
compare la position calculée à partir du signal GPS avec la position réelle, puis réémet les
corrections à apporter vers le récepteur mobile installé sur l’ARP (Figure II-15).
Les stations de référence utilisées lors des trois prospections n’ont cependant pas été
les mêmes. En effet, le 25 février 2010, les corrections ont été calculées grâce à un réseau de
stations fixes installées dans le monde entier qui ont retransmis leur position à un satellite. La
précision de ce positionnement dépend principalement de la position des satellites et de leur
nombre. En raison de la présence d’arbres bordant le site expérimental, ce positionnement
s’est révélé insuffisant.
Figure II-15 : Positionnement cinématique relatif utilisé lors des mesures ARP sur le site
expérimental (d’après Erickson, 1993)
Lors des deux autres prospections, le positionnement a été effectué avec un GPS
différentiel de type RTK. Pour cela, une station de référence avec une antenne émettrice a été
placée à proximité du site expérimental. Ce positionnement cinématique relatif est plus précis
et nécessaire à l’échelle du site expérimental de dimensions 33 m par 12 m.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 112
II.B.3.3. Espacement inter-profils
Les mesures ARP tractées par un quad ont été effectuées selon des profils espacés de
1,0 m lors de la première prospection. Cet espacement inter-profil ayant été jugé trop élevé au
vu de la taille des défauts présents sur le site expérimental, il a été réduit à 0,5 m lors des
prospections suivantes.
Deux sens de prospection ont également été testés : longitudinal de direction nord-
ouest sud-est (Figure II-16) et transversal de direction nord-est sud-ouest afin de déterminer
l’influence des défauts en termes de résistivité électrique apparente selon le sens d’injection
du courant.
a) Schéma du dispositif ARP 11 b) Acquisition des mesures dans le sens
longitudinal
Figure II-16 : Schéma et photographie du dispositif ARP utilisé sur le site expérimental
La deuxième prospection, réalisée en période sèche, en présence d’un terrain sec en
surface, n’a pas permis l’acquisition de données de bonne qualité due à un mauvais contact
entre les électrodes et la terre végétale. Le dispositif ARP 11 utilisé sur le site expérimental en
raison de son faible poids (conçu notamment pour ne pas endommager les capteurs présents
dans la terre végétale) s’est en effet révélé trop léger dans ces circonstances.
Ainsi, seule la prospection effectuée le 10 mars 2011 a réuni les paramètres
d’acquisition adaptés et les conditions d’humidité favorables à l’acquisition de données
exploitables.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 113
II.B.4. Mesures de tomographie de résistivité électrique
Deux tomographies électriques constituées de 72 électrodes espacées de 0,5 m (soit
une longueur totale de 35,5 m) ont été mises en œuvre sur le site expérimental le 2 octobre
2009. Elles ont été positionnées de façon à recouper certains des défauts créés (Figure II-17).
La première tomographie notée TRE’ est placée au droit des deux fissures remplies
de sable larges de 10 et 4 cm traversant toute l’épaisseur du matériau de couverture. La
seconde tomographie notée TRE’’est quant à elle située au droit de la déchirure et de
l’arrachage réalisés au niveau du GSB.
Figure II-17 : Emplacements des deux tomographies électriques tests effectuées sur le site expérimental le 2 octobre 2009
II.B.4.1. Test des paramètres d’acquisition
Les mesures le long de ces tomographies électriques ont été réalisées dans le but de
tester :
- plusieurs dispositifs,
- le temps d’injection de courant électrique,
- l’espacement inter-électrode.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 114
II.B.4.1.1. Dispositifs de mesure
Les trois dispositifs testés ont été le gradient, le dipôle-dipôle et le Wenner-! afin de
déterminer leur sensibilité vis-à-vis des défauts présents au niveau des deux parcelles.
L’extraction des résistivités électriques à la profondeur de -0,67 m entre 1,5 et 19 m
pour les trois dispositifs a permis d’identifier le dispositif pour lequel l’influence de la fissure
est la plus grande (Figure II-18). Deux méthodes d’inversion ont également été testées : L1 et
L2.
Figure II-18 : Résistivités électriques issues des mesures en dispositifs gradient, dipôle-dipôle et
Wenner-! le long de la tomographie test TRE’ à la profondeur de -0,67 m correspondant au milieu du bloc
On constate tout d’abord que les résistivités électriques issues de l’inversion L2
montrent des variations de plus faible amplitude comparées à celles issues de l’inversion L1.
C’est avec le dispositif gradient que l’augmentation de résistivité électrique au niveau de la
fissure large de 10 cm (notée F.10 en Figure II-18) à 4,5 m du début du profil est la plus
élevée. Elle atteint une valeur de 230 .m alors que celle-ci est de 110 .m avec le dispositif
dipôle-dipôle. Le dispositif Wenner-! est le dispositif qui présente le moins de variations de
résistivité électrique et ce quel que soit le type d’inversion. La résistivité électrique au niveau
de la même fissure y est de l’ordre de 80 .m.
On observe ensuite une seconde augmentation de résistivité électrique entre 12 et
14 m correspondant à l’emplacement de la fissure large de 4 cm (notée F.4 en Figure II-18)
recoupée par la tomographie avec un angle d’environ 30° (Figure II-17). Le maximum de
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 115
résistivité électrique s’élève à cet endroit à 110 et 80 .m respectivement sur les mesures des
dispositifs gradient et dipôle-dipôle.
Etant donné que c’est avec le dispositif Wenner-! que les augmentations de
résistivité électrique au droit des deux fissures sont les plus faibles, ce dispositif ne sera pas
conservé pour les mesures réalisées sur le site expérimental.
II.B.4.1.2. Espacement inter-électrodes
Les mesures le long des deux tomographies test ont été effectuées avec un
espacement inter-électrodes de 0,5 m. Les fissures de 10 et 4 cm au sein du matériau argilo-
graveleux ont été identifiées par une augmentation significative des résistivités électriques.
L’espacement inter-électrodes de 0,5 m est par conséquent suffisant pour permettre la
détection de ces deux fissures.
En revanche, les défauts déchirure et arrachage du GSB recoupés au niveau de la
parcelle 2 n’ont pas été détectés. Il a donc été décidé de diminuer l’espacement inter-
électrodes à 0,25 m pour les mesures effectuées sur la parcelle 2.
II.B.4.1.3. Temps d’injection du courant électrique
Trois temps d’injection ont été testés dans le cas du dispositif dipôle-dipôle sur la
tomographie TRE’’ : 250 ms, 500 ms et 1 s.
Lors de l’acquisition des mesures, le facteur dit de qualité Q permettant de quantifier
la dispersion des mesures est enregistré. Sa valeur seuil a été fixée à 0,2 %, ce qui signifie
que, si au bout d’un cycle composé de trois mesures successives la différence entre ces
mesures est supérieure à 0,2 %, une mesure supplémentaire est effectuée, et ainsi de suite
jusqu’à un nombre maximum fixé à 6 (programmation du Syscal Pro).
Le facteur de qualité est un coefficient de variation (Peter-Borie et al., 2011) dont
l’expression est la suivante :
& '
aa
N
1i
2ai,a
NQ"
(!
"
"%"
!
)!
, où "a,i est la résistivité électrique apparente mesurée à
l’itération i, a" est la résistivité électrique moyenne obtenue avec N le nombre de stack et &
est l’écart-type.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 116
L’analyse du coefficient de variation révèle des valeurs différentes selon la parcelle
(Figure II-19). La valeur moyenne du coefficient de variation de l’ensemble des points de
mesures de la tomographie test TRE’’est identique et inférieure au 0,2 % fixé quel que soit le
temps d’injection pour les mesures de la parcelle 1 (Figure II-19 a). En revanche, le
coefficient de variation est plus élevé pour les mesures de la parcelle 2 et suit une relation
exponentielle décroissante avec le temps d’injection. Seules les mesures effectuées avec un
temps d’injection de 1 s présentent une valeur moyenne du coefficient de variation inférieure
à 0,2 %.
Figure II-19 : Etude des mesures réalisées en dispositif dipôle-dipôle le long de la tomographie test TRE’’ en fonction du temps d’injection croissant
Si l’on s’intéresse maintenant au pourcentage de mesures pour lequel le coefficient
de variation est inférieur à 0,2 % après un nombre de cycles égal à 3 (Figure II-19 b), on
constate également une différence de comportement d’une parcelle à l’autre. En effet, le
pourcentage de mesures est très élevé pour les mesures de la parcelle 1 et ce quel que soit le
temps d’injection. Il atteint 99,7 % avec un temps d’injection égal à 500 ms. Pour les mesures
de la parcelle 2, le pourcentage augmente avec le temps d’injection pour atteindre une valeur
maximale de 78,7 % avec 1 s d’injection de courant électrique.
L’analyse précédente effectuée le long des deux tomographies test TRE’ et TRE’’ a
montré la nécessité d’effectuer les mesures séparément sur les deux parcelles. Il est ainsi
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 117
possible d’adapter le temps d’injection et l’espacement inter-électrodes sur chacune des deux
parcelles (Tableau II-12).
Parcelle 1 Parcelle 2
Dispositifs de mesure - gradient
- dipôle-dipôle- gradient
- dipôle-dipôle Temps d’injection
(ms) 500 1000
Espacement inter-électrodes (m)
0,5 0,25
Tableau II-12 : Caractéristiques des paramètres d’acquisition pour les mesures de tomographie de résistivité électrique réalisées sur les parcelles 1 et 2
Six tomographies électriques ont par conséquent été placées de façon à recouper
l’ensemble des défauts présents sur le site expérimental (Figure II-20).
Figure II-20 : Emplacement des tomographies électriques effectuées sur le site expérimental
II.B.4.2. Traitement : correction de température
II.B.4.2.1. Parcelle 1
Les résistivités électriques apparentes des différentes prospections ont tout d’abord
été inversées avec le logiciel RES2DINV© au moyen d’une inversion robuste (Loke et al.,
2003) associée à un affinage du maillage du modèle.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 118
Les résistivités vraies localisées au niveau de la couverture ont ensuite été corrigées
de l’effet de la température grâce aux données des capteurs placés au sein du site expérimental
(Figure II-4). Pour cela, on fait l’hypothèse que les températures enregistrées à proximité du
piézomètre sont représentatives de celles de l’ensemble de la couverture à la même
profondeur. La position de ces capteurs permet de prendre en compte la variation de la
température avec la profondeur, ceux-ci étant placés à -0,10 et -0,15 m dans la terre végétale
(capteurs numérotés 5 et 6 près du piézomètre) et à -0,35 et -0,70 m dans le matériau argilo-
graveleux (capteurs numérotés 7 et 8 près du piézomètre).
Concernant les corrections de température, il existe différents modèles permettant de
ramener les valeurs de résistivité électrique mesurées à une température T notées "T à la
température de référence de 25 °C notées "25 (Ma et al., 2010). Le facteur de correction fT
peut être exprimé à l’aide de différentes fonctions : linéaire (Campbell et al., 1948),
exponentielle (Sheets et Hendrickx, 1995 ; Lück et al., 2005 ; Corwin et Lesch, 2005), ou
encore puissance (Besson et al., 2008).
Dans leur article, Ma et al. (2010) ont comparé les différentes expressions du facteur
de correction à des mesures de résistivité électrique faites à différentes températures sur des
prélèvements de sol et publiées dans l’Agriculture Handbook n°60 (U.S. Salinity Laboratory
Staff, 1954).
L’expression * + 2525TT )815.26Texp(4034.14470.0f ",%,#!",!" , établie par
Corwin et Lesch en 2005, est celle pour laquelle les résidus calculés par rapport aux données
de l’Agriculture Handbook, pour des températures comprises entre 3 et 47 °C, sont les plus
faibles. C’est donc cette expression qui a été utilisée pour corriger les résistivités électriques.
Les résistivités électriques inversées et corrigées de la température seront présentés
sous forme de blocs (cf. §II.C.4.1). Seuls les niveaux correspondant à la couverture sont
représentés sur les modèles, les niveaux sous-jacents au-delà de 1,19 m de profondeur
correspondant aux alluvions n’ont pas été corrigés de l’effet de la température, en l’absence
de capteur au-delà de 0,70 m de profondeur. Les corrections de température ont été faites de
la manière suivante : la valeur de température du capteur à -0,10 m a été appliquée jusqu’à
-0,13 m, celle du capteur à -0,15 m jusqu’à -0,26 m, celle du capteur à -0,35 m jusqu’à
-0,58 m et celle du capteur à -0,70 m jusqu’à -1,19 m.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 119
II.B.4.2.2. Parcelle 2
Les résistivités électriques issues des mesures réalisées le long des profils situés sur
la parcelle 2 n’ont pas été corrigées de l’effet de la température.
En effet, on ne dispose que des données de température de deux capteurs situés à
0,70 m de profondeur (Figure II-4). A cette profondeur, on peut néanmoins noter que la
température varie de 6,1 à 19,5 °C lors des cinq prospections réalisées sur cette parcelle
(Tableau II-13). La variation de résistivité électrique engendrée par cet écart de température
(en prenant une résistivité de 30 .m à 10 °C correspondant à celle du matériau argilo-
graveleux) est de l’ordre de 11 .m. Cette valeur est cependant négligeable comparée à la
résistivité réelle du GSB sus-jacent, d’au moins 120 000 .m.
Température à 0,70 m de
profondeur lors des mesures (°C)
Numéro et date des mesures
Capteur proche de la
déchirure
Capteur de référence
A 04/02/2010 6,1 6,6 B 28/09/2010 19,0 19,3 C 20/05/2011 16,1 16,7 D 22/07/2011 19,2 19,1 E 28/07/2011 19,5 19,4
Tableau II-13 : Données de température à -0,70 m dans le matériau argilo-graveleux lors des mesures effectuées sur la parcelle 2
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 120
II.C. RESULTATS DES MESURES GEOPHYSIQUES
Cette partie est consacrée à la présentation des résultats acquis à l’aide des trois
méthodes géophysiques dont les protocoles et traitements ont été définis dans la partie
précédente.
L’objectif de cette partie est de déterminer la capacité des trois méthodes, PS (suivi
en continu et mesures ponctuelles), ARP et TRE, à détecter les défauts volontairement créés
au sein des deux parcelles expérimentales. De plus, l’acquisition des mesures en période
humide et sèche a permis de définir les conditions climatiques favorables à la détection des
défauts pour chacune des trois méthodes.
II.C.1. Mesures continues de PS
Un réseau d’électrodes a été mis en place en profondeur sur le site expérimental afin
de suivre l’infiltration des eaux de pluie au cours du temps. Les électrodes PS ont pour cela
été installées à proximité des défauts volontairement créés, l’infiltration de l’eau à ces
endroits y étant facilitée.
Le suivi temporel des écoulements d’eau dans le sol avec des électrodes installées à
demeure a déjà été fait l’objet de travaux dont les plus récents sont ceux de Béhaegel (2006)
pour l’étude des circulations hydriques sur le site de La Soute et ceux de Méric (2006) sur le
site du mouvement de Séchilienne. Des études antérieures menées par Thony et al. (1997),
Perrier et Morat (2000) et Doussan et al. (2002) avaient étudiée la réponse PS à l’infiltration
de l’eau de pluie dans le sol.
L’analyse des mesures continues de PS s’est faite plus particulièrement au niveau de
deux des défauts créés : la fissure large de 10 cm sur la parcelle 1 (électrodes E1 à E6) et
l’arrachage du GSB sur la parcelle 2 (électrodes E28 à E31). Deux enregistrements sont
détaillés ci-après, le premier en période humide et le second en période sèche. Leur analyse
est précédée de l’étude de l’influence de la température et de la teneur en eau volumique sur
les signaux PS.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 121
II.C.1.1. Influence de la température et de la teneur en eau volumique
L’influence de la température et de la teneur en eau volumique sur les signaux PS des
électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm va être étudiée du 20 septembre au
15 octobre 2011. Au cours de cette période exempte de précipitations, la teneur en eau
volumique est constante à 0,35 et 0,70 m de profondeur (Figure II-29). L’étude des variations
des signaux PS va être réalisée parallèlement à celles de la température et de la teneur en eau
volumique dans la terre végétale.
II.C.1.1.1. A 0,10 m de profondeur : variations diurnes
Les enregistrements réalisés sur la période du 20 septembre au 15 octobre 2011 sont
marqués par des variations diurnes de température et de teneur en eau volumique à 0,10 m de
profondeur (Figure II-21 a et b). Les données reportées en Figure II-21 b) sont celles du
capteur de teneur en eau volumique situé près du piézomètre en raison d’un problème apparu
à partir d’avril 2011 au niveau du capteur situé à la même profondeur à proximité de la fissure
large de 10 cm. De plus, afin de rendre compte des variations locales à l’endroit de la fissure
large de 10 cm, le signal PS de l’électrode E6 située à 0,95 m de profondeur a été soustrait aux
données des électrodes E1 à E5. Cela a permis d’analyser le gradient local de PS tout en
s’affranchissant du bruit observé entre les électrodes de mesure et l’électrode de référence E22
(Figure II-8). L’électrode E6, la plus profonde, a été choisie car c’est celle qui est considérée
comme étant la plus stable vis-à-vis des infiltrations d’eau au sein de la couverture.
Au cours de la période du 20 septembre au 15 octobre 2011, la température et la
teneur volumique à 0,10 m de profondeur présentent des variations journalières
respectivement comprises entre 2 et 4 °C et entre 0,01 et 0,02 m3.m-3. Les très faibles
variations de teneur en eau volumique sont dues à l’absence de précipitations.
Des variations régulières de PS existent également au niveau des électrodes situées
près de la fissure large de 10 cm (Figure II-21 c). Elles sont comprises entre 0,1 et 0,5 mV
selon les électrodes.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 122
Figure II-21 : Evolution du gradient PS, température et teneur en eau volumique sur la période du 20 septembre au 15 octobre 2011 (pas d’acquisition horaire) - a) température à -0,10 m au niveau du
capteur près de la fissure large de 10 cm ; b) teneur en eau volumique au niveau du capteur situé près du piézomètre ; c) données PS des électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm
L’électrode E1 qui est proche de la fissure large de 10 cm est celle pour laquelle les
variations diurnes sont présentes sur l’ensemble de la période d’étude. On a cherché à
déterminer si une corrélation existe entre les variations de PS et les variations de température
et de teneur en eau volumique bien que ces derniers enregistrements soient effectués 60 cm
au-dessus de l’électrode. La Figure II-22 montre un zoom des enregistrements de gradient PS
au niveau de l’électrode E1 sur la période du 20 au 30 septembre 2011 (symbolisé par un
rectangle en pointillés rouges en Figure II-21).
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 123
Cette figure met tout d’abord en évidence que la valeur minimale de la teneur en eau
volumique est corrélée avec la température minimale au cours de la journée. Bien que le
signal du gradient PS soit bruité, il met clairement en évidence des oscillations diurnes en lien
avec la température et la teneur en eau volumique. On note ensuite que lorsque la température
est maximale la valeur de PS est la plus élevée (lignes en pointillés rouge en Figure II-22).
Figure II-22 : Evolution du gradient PS, température et teneur en eau volumique : zoom sur la période du 20 au 30 septembre 2011 (pas d’acquisition horaire) - a) température à -0,10 m au niveau du
capteur près de la fissure large de 10 cm ; b) teneur en eau volumique à -0,10 m au niveau du capteur situé près du piézomètre ; c) données PS de l’électrode E1-E6 située à -0,70 m à proximité de la fissure
large de 10 cm
La Figure II-23 présente un diagramme croisé entre variation de gradient de PS au
niveau de l’électrode E1 et variation de température (a) et un diagramme croisé entre variation
de gradient de PS et variation de teneur en eau (b). La corrélation ne semble pas évidente mais
montre une légère tendance positive.
Disposant de capteurs de température à la même profondeur que les électrodes
situées à proximité de la fissure large de 10 cm, on a ensuite étudié l’influence de la
température d’une part à -0,35 m sur l’électrode E5 et d’autre part à -0,70 m sur les électrodes
E1 à E4.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 124
a) PS en fonction de la température b) PS en fonction de la teneur en eau
volumique
Figure II-23 : Graphiques de l’évolution du gradient PS de l’électrode E1-E6 en fonction de la température et de la teneur en eau volumique à 0,10 m de profondeur (sur la période du 20 au 30
septembre 2011)
II.C.1.1.2. A 0,35 m de profondeur
Sur la période du 20 septembre au 15 octobre 2011 (Figure II-21), l’influence de la
température à 0,35 m de profondeur sur l’électrode E5 est de l’ordre de -2,02 mV/°C (Figure
II-24 a). Par ailleurs, malgré la teneur en eau volumique quasi-constante à 0,35 m au cours de
cette période exempte de précipitations, on observe des variations élevées de PS (Figure II-24
b).
a) PS en fonction de la température b) PS en fonction de la teneur en eau
volumique
Figure II-24 : Graphiques de l’évolution du gradient PS de l’électrode E5-E6 en fonction de la température et de la teneur en eau volumique à 0,35 m de profondeur (sur la période du 20 septembre
au 15 octobre 2011)
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 125
II.C.1.1.3. A 0,70 m de profondeur
L’analyse du gradient thermique sur les signaux PS des quatre électrodes placées à
0,70 m de profondeur près de la fissure large de 10 cm (E1, E2, E3 et E4) met en évidence
l’existence d’une sensibilité différente des électrodes PS aux variations de température
(Figure II-25). En effet, l’influence de la température est de -1,06 mV/°C pour l’électrode E1
et de -2,61 mV/°C pour l’électrode E4. On peut remarquer que l’effet de la température est
fonction de la distance de l’électrode à la fissure large de 10 cm. Cette variation pourrait
s’expliquer par une différence de conductivité thermique entre le sable comblant la fissure et
le matériau argilo-graveleux. En effet, la conductivité thermique diffère selon les matériaux :
elle varie de 0,70 à 0,90 W.m-1.K-1 pour le sable et de 0,85 à 1,10 W.m-1.K-1 pour l’argile
(Chiasson et al., 2000). On peut donc considérer que le matériau argilo-graveleux se
caractérise par une conductivité thermique plus élevée que celle du sable de la fissure.
Figure II-25 : Graphiques de l’évolution des gradients PS des électrodes près de la fissure large de 10 cm en fonction de la température à 0,70 m de profondeur (sur la période du 20 septembre au 15
octobre 2011)
Par ailleurs, le profil vertical constitué des électrodes E5, E3 et E6 (Figure II-4)
permet de noter que l’influence de la température diminue avec la profondeur. Elle est en effet
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 126
de -2,02 mV/°C pour l’électrode E5 située à 0,35 m de profondeur et de -1,91 mV/°C pour
l’électrode E3 située 25 cm plus bas.
L’analyse précédente de l’influence de la température sur les signaux PS des
électrodes situées près de la fissure a montré qu’elle est supérieure à celle donnée par le
fabricant, égale à 0,21 mV/°C. L’influence plus élevée de la température peut s’expliquer par
le vieillissement des électrodes PS, installées depuis deux ans sur le site expérimental.
Par ailleurs, les variations des signaux PS des quatre électrodes placées à 0,70 m de
profondeur semblent être liées à la teneur en eau volumique au cours de la période du 20
septembre au 15 octobre 2011. Cette période étant pourtant exempte de précipitations, ces
variations pourraient être causées par une dérive des électrodes au cours du temps. Par
ailleurs, les très faibles variations d’humidité observées à cette profondeur pourraient être
attribuées à la précision de la mesure (Figure II-26).
Figure II-26 : Graphique de l’évolution des gradients PS des électrodes E1-E6, E2-E6, E3-E6, E4-E6 en fonction de la teneur en eau volumique à 0,70 m de profondeur (sur la période du 20 septembre au 15
octobre 2011)
II.C.1.2. Période humide
II.C.1.2.1. Parcelle 1 : électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm
Un enregistrement des valeurs PS a été effectué toutes les cinq minutes en période
humide, du 10 au 17 novembre 2010. Cette période a été marquée par deux épisodes
pluvieux : le premier du 11 au 13 novembre avec un cumul de pluie efficace de 32 mm et le
second du 14 au 16 novembre avec un cumul de pluie efficace de 9,8 mm (Figure II-27 a). Ces
deux épisodes pluvieux sont responsables de l’augmentation de la teneur en eau volumique au
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 127
niveau des capteurs situés à proximité de la fissure large de 10 cm, d’amplitude élevée dans la
terre végétale et plus faible dans le matériau argilo-graveleux (Figure II-27 c). En effet, lors
du premier épisode pluvieux, l’augmentation de teneur en eau volumique est de 0,04 m3.m-3 à
-0,10 m, 0,02 m3.m-3 à -0,35 m et seulement de 0,006 m3.m-3 à -0,70 m.
Malgré la faible influence des précipitations sur l’humidité à 0,70 m de profondeur,
une variation du signal PS s’observe le 12 novembre sur les cinq électrodes étudiées (Figure
II-27 d). L’augmentation du signal, de l’ordre de 5 mV étant supérieure à la variation
engendrée par la température à 0,70 m (Figure II-25), on peut donc en partie l’attribuer à
l’infiltration de la pluie.
L’augmentation de PS a lieu plus précisément après un cumul de pluie de 13,3 mm
au niveau de l’électrode E5 située à -0,35 m et après un cumul de pluie de 20,7 mm au niveau
de l’électrode E3 située 25 cm plus bas. L’intervalle de temps de réponse entre les électrodes
E5 et E3 étant de six heures, il est possible d’estimer la vitesse de propagation du front
d’humidité lors de l’épisode pluvieux du 11 au 13 novembre 2010. Cette dernière est de
l’ordre de 1,2.10-5 m.s-1.
Suite à la variation du signal PS observée le 12 novembre 2010, le signal se stabilise
globalement à partir du 13 novembre en particulier au niveau des électrodes E2, E3 et E4. De
faibles variations journalières existent cependant au niveau de ces électrodes. Elles sont du
même ordre de grandeur que celles étudiées précédemment en Figure II-21 et Figure II-22.
Leur origine n’a néanmoins pas pu être déterminée.
Le second épisode pluvieux du 14 au 16 novembre 2010 n’a globalement pas
engendré de modifications supplémentaires des signaux PS. Ceci pourrait s’expliquer par une
intensité de pluie égale à 9,8 mm, soit trois fois plus faible que celle du premier épisode
pluvieux. On peut toutefois noter une évolution différente des signaux des électrodes E5 et E1,
le premier ayant tendance à diminuer et le second à augmenter. La baisse du signal PS de 0 à
-5 mV au niveau de l’électrode E5 pourrait être attribuée à une absence d’influence du second
épisode pluvieux. A l’inverse, l’augmentation du signal PS de l’électrode E1 de 0 à 10 mV,
pourrait être causée par une circulation de l’eau de pluie préférentiellement dans le sable
comblant la fissure. L’électrode E1, pour laquelle l’influence de la température diffère de celle
des trois autres électrodes à 0,70 m de profondeur (Figure II-25), est en effet l’électrode qui
est située le plus près de la fissure large de 10 cm. Doussan et al. (2002) ont effectivement
montré que les variations de PS avec la pluie sont plus élevées dans un sol sablo-argileux que
argileux.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 128
Figure II-27 : Données du gradient PS du 10 au 17 novembre 2010 au niveau des électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm en relation avec les données de teneur en eau volumique,
température et précipitations efficaces (pas d’acquisition de cinq minutes)
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 129
II.C.1.2.2. Parcelle 2 : électrodes au niveau de l’arrachage du GSB
Les signaux PS des électrodes situées au niveau de l’arrachage du GSB sur la
parcelle 2 ont été analysés sur la même période que celle des électrodes situées près de la
fissure large de 10 cm, soit du 10 au 17 novembre 2010 (Figure II-28).
L’électrode E31 a été choisie comme électrode de référence locale car c’est
l’électrode considérée comme étant la plus stable celle-ci étant la plus proche de la double
épaisseur de GSB (Figure II-4). Son signal PS a donc été soustrait à celui des trois autres
électrodes E28, E29 et E30.
Par ailleurs, les deux épisodes pluvieux (décrits précédemment en Figure II-27) n’ont
pas engendré sur cette parcelle de variations de teneur en eau volumique au niveau des deux
capteurs situés à 0,70 m de profondeur sur cette parcelle. Les données de teneur en eau
volumique ne sont donc pas précisées en parallèle des enregistrements PS (Figure II-28).
Figure II-28 : Données du gradient PS du 10 au 17 novembre 2010 au niveau des électrodes situées à
proximité de l’arrachage du GSB en relation avec les précipitations efficaces (pas d’acquisition de
cinq minutes)
Au cours de cette période, les signaux PS des électrodes situées au niveau de
l’arrachage ne présentent que de très faibles variations. Ainsi, l’amplitude du signal est
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 130
respectivement de 4,7, 3,2 et 1,4 mV pour les électrodes E28, E29 et E30. Il est néanmoins
intéressant de noter que l’amplitude du signal est d’autant plus faible que l’on se rapproche de
la double épaisseur de GSB.
II.C.1.3. Période sèche
Les signaux PS ont été étudiés en période sèche, dans des conditions de température
et de teneur en eau volumique stables dans le matériau argilo-graveleux. C’est pourquoi le pas
de mesures horaire a été conservé lors de cette analyse.
II.C.1.3.1. Parcelle 1 : électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm
Le signal PS des électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm a été
étudié entre le 20 septembre et le 9 novembre 2011. Cette période est intéressante car elle est
marquée par le retour des pluies efficaces le 25 octobre 2011 (délimitée par une ligne en
pointillés noirs), date à laquelle la teneur en eau volumique varie dans la terre végétale
(Figure II-29 a et c). En raison d’un problème apparu à partir d’avril 2011 au niveau des
enregistrements de teneur en eau volumique du capteur placé à -0,15 m près de la fissure
large, ce sont les données du profil vertical des capteurs situés près du piézomètre qui ont été
reportées en Figure II-29 c.
Sur la période du 20 septembre au 25 octobre 2011 (notée Période 1 en Figure II-29),
on peut tout d’abord noter l’existence de deux comportements différents au niveau des cinq
électrodes.
Les signaux des électrodes E3, E4 et E5 augmentent respectivement de 2,4, 5,3 et
8,6 mV. On peut constater que les plus fortes variations sont situées au niveau de l’électrode
située à 0,35 m.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 131
Figure II-29 : Données du gradient PS du 20 septembre au 9 novembre 2011 au niveau des électrodes situées à proximité de la fissure large de 10 cm en relation avec les données de teneur en eau
volumique, température et précipitations efficaces (pas d’acquisition horaire)
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 132
Le signal de l’électrode E2 présente les mêmes variations que celui des électrodes E3
et E4 jusqu’au 15 octobre 2011, date à laquelle il varie en l’absence de pluie efficace. Une
augmentation rapide de PS de l’ordre de 7 mV (sur une journée) est suivie d’une lente
diminution du signal (sur une période de 8 jours). De telles variations ont déjà été observées
par Doussan et al. (2002) dans des électrodes placées dans un matériau argileux en l’absence
de pluie. L’apparition brutale de ce changement pourrait être liée à un problème ponctuel de
contact entre l’électrode et le terrain (causée par l’assèchement de la bentonite à l’extrémité
du bois poreux en période sèche). La qualité du contact électrique de l’électrode est en effet
directement liée à la saturation en eau à l’extrémité du bois poreux de l’électrode. La
conductivité électrique du milieu augmente d’autant plus que la saturation est élevée,
favorisant ainsi un bon contact. En effet, lorsque le sol est sec, la solution interne de
l’électrode peut être absorbée par capillarité ; son évaporation peut ensuite entraîner
l’apparition de dépôts de sel (Petiau, 2000). Si ce processus a lieu en dehors de l’électrode, il
peut en revanche gagner l’intérieur de celle-ci lorsque l’air entre dans les pores du bois sec.
Quand l’électrolyte n’est plus en contact avec le fil de plomb, le potentiel de l’électrode se
met à changer.
Cet effet sur le signal PS de l’électrode E2 n’est cependant pas irréversible car le
signal se stabilise à nouveau à partir du 25 octobre 2011. Ceci pourrait s’expliquer par une
réhumidification de la bentonite due au retour des pluies efficaces favorisant le contact entre
l’électrode et le matériau argilo-graveleux.
Le signal de l’électrode E1 est celui qui présente des variations journalières sur
l’ensemble de la période d’étude. Ces variations, apparaissent être liées à la température
mesurée à 0,10 m de profondeur (Figure II-22).
Il est par ailleurs intéressant de noter l’existence d’une forte augmentation du signal
PS (dépassant la gamme représentée en Figure II-29) sur l’ensemble des électrodes le 5
octobre 2011. Elle est causée par la réalisation de mesures de tomographie de résistivité
électrique à cette date sur la parcelle 1.
La période du 25 octobre au 9 novembre 2011 est marquée par le retour des pluies
efficaces. On observe ainsi une augmentation de la teneur en eau volumique de 0,15 à
0,25 m3.m-3 à -0,15 m dans la terre végétale. Cette forte variation pourrait être causée par une
accumulation de l’eau à l’interface entre la terre végétale et le matériau argilo-graveleux.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 133
Une augmentation de teneur en eau volumique, de 0,15 à 0,21 m3.m
-3, apparaît
ensuite à -0,35 m le 6 novembre 2011 après un cumul de pluie efficace de près de 30 mm.
Cette augmentation d’humidité coïncide avec une diminution du signal PS de l’ordre de 8 mV
au niveau de l’électrode E5 située à la même profondeur. Le gradient vertical de PS est négatif
(contrairement à celui observé en Figure II-27 où il était positif). Les études antérieures
effectuées sur la PS ont montré que l’infiltration de l’eau pouvait engendrer un gradient de PS
soit positif (Meric, 2006) soit négatif (Thony et al., 1997 ; Doussan et al., 2002 ; Darnet et
Marquis, 2004), avec une électrode de référence plus profonde que l’électrode de mesure. Les
travaux menés par Béhaegel (2006) sur les écoulements d’eau à La Soutte ont montré une
variation dans la réponse PS à la pluie, se traduisant parfois par une augmentation parfois par
une diminution.
Cet épisode pluvieux n’engendre en revanche pas de modification du signal PS au
niveau des électrodes E1, E2, E3 et E4 situées à -0,70 m. A cette profondeur, on ne note pas
d’augmentation de teneur en eau volumique, indiquant que le front d’infiltration de l’eau n’a
pas encore atteint cette profondeur.
II.C.1.3.2. Parcelle 2 : électrodes au niveau de l’arrachage du GSB
Les signaux PS des électrodes E28, E29 et E30 sont tout d’abord très stables au cours de
la période du 20 septembre au 4 novembre 2011. Ils varient respectivement de 2,0, 2,7 et
1,3 mV (Figure II-30). On observe ensuite une augmentation du signal PS de l’ordre de 8 mV
sur les enregistrements des électrodes E28 et E30 (maximum observé le 6 novembre 2011).
Cette variation de PS coïncide avec un cumul de pluie efficace de 30 mm sur la période du 1er
au 6 novembre 2011 (Figure II-30 a). Le signal PS de l’électrode E29 diffère des deux
précédents car il est marqué par une diminution de 2 mV.
Il est par ailleurs intéressant de remarquer la variation brutale du signal le 5 octobre
2011 sur les électrodes E28, E29 et E30. Elle est causée par les mesures de tomographie de
résistivité électrique réalisées sur la parcelle 1 du site expérimental à cette date. Ces électrodes
sont pourtant distantes de près de 9,5 m de la fin des profils de mesure TRE2 et TRE3 (Figure
II-20). La valeur élevée de potentiel enregistré signifie donc que le courant électrique injecté
provoque le passage de lignes de courant au niveau de ce défaut.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 134
Figure II-30 : Données PS du 20 septembre au 9 novembre 2011 au niveau des électrodes situées à
proximité de l’arrachage du GSB en relation avec les précipitations efficaces (pas d’acquisition horaire)
En revanche, les signaux PS des électrodes E32 à E35 situées à proximité de la
déchirure du GSB associée à la fissure large de 4 cm dans le matériau argilo-graveleux ainsi
que l’électrode E36 au niveau de défaut de recouvrement ne sont pas affectés par les mesures
de tomographie (Figure II-4). Cela signifie par conséquent que la taille de ces deux défauts est
trop petite pour engendrer une augmentation de PS. A l’endroit de ces défauts, les signaux PS
sont effectivement les plus stables de l’ensemble du site expérimental.
II.C.1.4. Conclusion sur les mesures continues de PS
L’étude des enregistrements en continu des signaux PS a mis en évidence l’existence
d’un comportement différent des électrodes sur les deux parcelles. Quelle que soit la période
d’observation, les signaux PS de la parcelle 1 constituée de terre végétale et de matériau
argilo-graveleux ont montré des variations d’amplitude plus élevée que ceux de la parcelle 2.
L’analyse de l’influence de la température sur les signaux PS a montré que celle-ci
était variable selon l’électrode et sa profondeur, et plus faible en période humide. Son effet sur
le signal PS peut néanmoins être dissocié de l’effet de la pluie, la température agissant sur une
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 135
durée plus longue que les changements d’humidité qui entraînent des variations plus
ponctuelles.
L’étude des signaux PS lors de deux épisodes pluvieux en période humide a révélé la
nécessité d’un cumul de pluie efficace suffisamment élevé pour engendrer une variation de
PS. Ainsi, si les signaux PS des électrodes placées à proximité de la fissure large de 10 cm ont
augmenté de l’ordre de 5 mV lors d’un épisode pluvieux de 32,0 mm, cela n’a pas été le cas
lors d’un épisode pluvieux de 9,8 mm. Une diminution de PS à -0,35 m a par ailleurs
coïncidée avec une augmentation de la teneur en eau volumique à cette même profondeur.
En période sèche, les enregistrements ont révélé l’existence d’instabilités au niveau
du signal de certaines électrodes PS. Ces instabilités étant réversibles, elles ont été attribuées à
un mauvais contact électrique entre l’extrémité de l’électrode et le matériau argilo-graveleux.
L’ETP élevée a en effet pu entraîner l’assèchement de la bentonite mise en place à l’extrémité
de l’électrode lors de son installation. Cet assèchement a par ailleurs pu être favorisé par
l’apparition de fentes de dessiccation au sein du matériau argilo-graveleux. Les anomalies du
signal PS en période sèche peuvent donc renseigner indirectement sur le retrait du matériau
argilo-graveleux.
Par ailleurs, l’origine des variations diurnes observées sur certains signaux PS n’a
pas pu être déterminée. Ce phénomène a en revanche déjà pu être observé par Perrier et al.
(2000).
Sur la parcelle 2, où le matériau argilo-graveleux est recouvert par un GSB et des
graviers, les signaux PS se sont révélés plus stables. Une augmentation de PS au niveau des
électrodes de l’arrachage du GSB a toutefois pu être observée lors d’un épisode pluvieux. Il a
également été intéressant de noter une augmentation brutale de la PS en réponse à l’injection
du courant électrique lors de mesures de tomographie de résistivité électrique, pourtant
réalisées à une distance de près de 9,5 m des électrodes situées au niveau du défaut
d’arrachage.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 136
II.C.2. Mesures ponctuelles de PS sur le site expérimental
II.C.2.1. Période humide
Lors des prospections de février et novembre 2010, le signal PS est compris entre -7
et 12 mV. Les cartes présentées en Figure II-31 sont issues d’une interpolation des mesures
sous le logiciel Surfer en prenant l’hypothèse d’un variogramme linéaire. Les défauts
volontairement créés au sein des deux parcelles y sont indiqués en rouge. La ligne symbolisée
par des pointillés noirs délimite les deux types de terre végétale mis en place sur le site
expérimental.
a) Le 18 février 2010
b) Le 16 novembre 2010
Figure II-31 : Cartes de PS en période humide
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 137
Bien que le signal PS soit du même ordre de grandeur lors de ces deux prospections,
la répartition du signal sur les deux parcelles est différente. La carte PS issue de la
prospection effectuée le 18 février 2010 montre tout d’abord des valeurs globalement
comprises entre 4 et 12 mV (Figure II-31 a). Ces valeurs sont situées sur la parcelle 2 et la
moitié nord-est de la parcelle 1. La moitié nord-ouest de la parcelle 1 présente des valeurs de
PS plus faibles, de -7 à 2 mV. La limite entre ces deux zones de variations de PS coïncide
avec les deux types de terre végétale mis en place (figuré par une ligne en pointillés noirs).
On observe ensuite des valeurs de 8 et 9 mV à proximité des fissures larges de 4 et
10 cm lors de cette prospection. Cette augmentation pourrait être liée au contraste électrique
entre le sable et le matériau argilo-graveleux. Si le pas de mesure de 2 m semble suffisant
pour détecter l’existence des fissures, il ne permet pas en revanche de déterminer leurs
emplacements exacts. Enfin, la présence des autres défauts ne se manifeste pas par une
variation du signal PS. Il est néanmoins intéressant de noter que le signal PS n’apparaît pas
être influencé par le GSB.
La carte PS issue de la prospection du 16 novembre 2010 (Figure II-31 b) a été
effectuée après un cumul de pluie efficace plus élevé que lors des mesures du 18 février 2010
(Tableau II-4). Le signal PS, compris entre -7 et 7 mV, y est effectivement plus faible qu’en
février. On peut tout d’abord noter une différence de comportement électrique entre les deux
parcelles. La parcelle 2 est caractérisée par un signal PS négatif (de -7 à 0 mV) alors que la
parcelle 1 est plutôt représentée par un signal PS positif (de 1 à 7 mV). Cette variation de
signal PS entre les deux parcelles pourrait être représentative d’une différence d’infiltration
d’eau au sein des deux types de couverture (schémas en Figure II-33 et Figure II-34). En effet,
l’infiltration de l’eau au niveau de la parcelle 2 constituée de graviers sous la terre végétale se
fait plus rapidement qu’au niveau de la parcelle 1 où le matériau argilo-graveleux est présent
dès 0,15 m de profondeur. Ainsi, le cumul de pluie de 55,9 mm au cours des sept jours
précédant la deuxième prospection a pu provoquer une concentration de l’eau dans la couche
de graviers située au-dessus du GSB, expliquant le signal négatif au niveau de la parcelle 2.
Des mesures PS réalisées par ailleurs sur une installation de stockage de déchets non
dangereux ont mis en évidence un signal différent selon le type de couverture (Genelle, 2009 ;
Naudet et al., 2011).
Cette deuxième prospection n’a pas mis en évidence de variations du signal PS à
proximité des fissures larges de 10 et 4 cm. Or, si l’infiltration de l’eau avait eu lieu
préférentiellement dans ces fissures, la carte PS aurait dû montrer des anomalies négatives à
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 138
ces endroits. C’est notamment le cas dans les zones d’écoulements d’eau dans les dolines
(Jardani et al., 2007).
Quelle que soit la prospection, la parcelle 1 présente des valeurs plus élevées au
niveau de la terre végétale initiale (au nord-est) et plus faibles au niveau de la terre végétale
rapportée (au nord-ouest). Or, c’est dans cette seconde zone qu’apparaît en été le plus de
fentes de dessiccation, révélant une terre végétale plus argileuse à cet endroit. Corwin (1990)
a effectivement montré que le type de végétation en surface pouvait influer sur le signal PS.
Par ailleurs, les mesures de novembre 2010 ont eu lieu alors que certaines des fentes
de dessiccation étaient encore visibles en surface (trois sont indiquées par des rectangles bleus
sur la Figure II-31 b; photographies en Figure II-32). Ces fentes de dessiccation pouvant être
des chemins préférentiels d’infiltration d’eau, leur présence dans la moitié nord-ouest
expliquerait la baisse du signal PS observée dans cette partie.
Figure II-32 : Vue de l’état de surface de la parcelle 1 lors des mesures PS le 16 novembre 2010 – présence de fentes de dessiccation
La dynamique du signal PS sur la parcelle 1 est résumée dans le schéma en Figure
II-33. Ce schéma permet de montrer qu’en période humide, lorsque la teneur en eau décroît
avec la profondeur (Figure II-33 d), le signal PS est d’autant plus négatif que les mesures sont
faites dans la zone la plus sujette à l’apparition de fentes de dessiccation (Figure II-33 c).
La variation de signal PS observée au niveau de la parcelle 2 lors des deux
prospections réalisées en période humide peut s’expliquer par un cumul de pluie efficace
différent (Figure II-34). La configuration de la parcelle 2 favorise l’accumulation de l’eau de
pluie lors des épisodes pluvieux dans la couche de graviers située au-dessus du GSB.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 139
Figure II-33 : Schéma conceptuel de la parcelle 1 en période humide – a) données de pluie efficace pour la prospection du 16 novembre 2010 ; b) schéma de la parcelle 1 ; c) évolution du signal PS ; d)
données de teneur en eau volumique pour la prospection du 16 novembre 2010
Figure II-34 : Schéma conceptuel de la parcelle 2 en période humide – a) données de pluie efficace pour la prospection du 16 novembre 2010 ; b) schéma de la parcelle 2 ; c) évolution du signal PS
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 140
II.C.2.2. Période sèche
Lors de la prospection du 22 octobre 2010, on observe une gamme du signal PS plus
élevée que celle en période humide (Figure II-35). Elle varie entre -10 et 52 mV sur
l’ensemble du site expérimental. Le contraste élevé qui existe entre les deux parcelles se
trouve être l’inverse de celui observé en novembre 2010 (Figure II-31 b).
Figure II-35 : Carte de PS le 22 octobre 2010 – période sèche
La parcelle 2 montre des valeurs plus élevées (comprises entre -1 et 52 mV) que
celles de la parcelle 1 (valeurs de -10 à 6 mV). Sur la parcelle 1, la gamme de PS se trouve
être globalement la même que celle observée en période humide. La Figure II-36 permet de
comparer la répartition du signal PS sur cette parcelle avec celles des cartes en période
humide (Figure II-31).
Figure II-36 : Carte de PS (parcelle 1) le 22 octobre 2010 – période sèche
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 141
En période sèche, les valeurs sont plus élevées au niveau de la terre végétale
rapportée (au nord-ouest) et plus faibles au niveau de la terre végétale initiale (au nord-est), en
accord avec l’emplacement des fentes de dessiccation.
La dynamique du signal PS sur la parcelle 1 en période sèche est schématisée en
Figure II-37. Ce schéma permet de montrer qu’en période sèche, lorsque la teneur en eau
volumique est plus faible dans la terre végétale que dans le matériau argilo-graveleux (Figure
II-37 d), le signal PS est d’autant plus élevé que les mesures sont faites dans la zone
regroupant la plupart des fentes de dessiccation (Figure II-37 c). Ce comportement, inverse à
celui observé en période humide (Figure II-33 c), serait dû à l’influence prédominante de
l’évapotranspiration sur le signal PS en période sèche, évapotranspiration qui « pompe » le
stock d’eau contenu dans le sol.
Figure II-37 : Schéma conceptuel de la parcelle 1 en période sèche - a) données de pluie efficace pour la prospection du 22 octobre 2010; b) schéma de la parcelle 1 ; c) évolution du signal PS ; d) données
de teneur en eau volumique pour la prospection du 22 octobre 2010
La parcelle 2, pour laquelle le signal PS est fortement positif en période sèche, est
marquée par une évapotranspiration élevée, qui affecte préférentiellement le GSB. Celui-ci
perd son eau et se « dessèche » à travers la couche de graviers (Figure II-38) considérée
comme infiniment perméable.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 142
Figure II-38 : Schéma conceptuel de la parcelle 2 en période sèche - a) données de pluie efficace pour la prospection du 22 octobre 2010; b) schéma de la parcelle 2 ; c) évolution du signal PS
II.C.2.3. Conclusion sur les mesures ponctuelles de PS
Les trois prospections PS effectuées sur le site expérimental ont mis en évidence un
signal PS différent selon le type de couverture et variable en fonction des conditions
climatiques. Ainsi, pour la parcelle 2, constituée d’un GSB surmonté de graviers, le signal PS
varie entre -7 et 8 mV en période humide (en fonction du cumul de pluie efficace) et entre 20
et 50 mV en période sèche. Si les mesures PS en période humide dépendent de la pluie
efficace, elles sont fonction de l’évapotranspiration en période sèche.
Sur la parcelle 1, la gamme du signal PS est globalement la même en période humide
et sèche. Sur cette parcelle, des variations du signal ont été observées sur deux zones
distinctes, caractérisées par une terre végétale de nature différente. En effet, les mesures
effectuées au niveau de la terre végétale rapportée, la plus sujette à l’apparition de fentes de
dessiccation, présentent des valeurs plus élevées en période sèche et plus faibles en période
humide que les mesures réalisées sur la zone de terre végétale initiale. De plus, des valeurs PS
de 8 et 9 mV ont pu être observées à proximité des fissures larges de 10 et 4 cm lors de la
première prospection. Par contre, il n’a été noté aucun contraste à ces endroits lors des
mesures d’octobre et novembre 2010.
Par conséquent, les prospections PS effectuées avec un pas de mesure de 2 m n’ont
globalement pas permis de détecter les défauts volontairement créés sur le site expérimental.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 143
En revanche, elles ont révélé l’existence d’une dynamique du signal PS variable en fonction
des conditions climatiques, en particulier au niveau de la parcelle 2. Cette méthode permettrait
donc de cartographier les couvertures composées de GSB surmonté d’une couche de graviers.
Enfin, la réalisation de mesures supplémentaires de PS avec un pas de 0,5 m à
l’emplacement des profils de tomographie de résistivité électrique n’a par ailleurs pas apporté
de meilleurs résultats concernant la détection des défauts.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 144
II.C.3. Mesures en ARP
II.C.3.1. Période humide
Les mesures de résistivité électrique apparente du 10 mars 2011 dans les sens
longitudinal et transversal sont présentées sous forme de cartes (Figure II-39 et Figure II-40)
qui correspondent aux trois écartements de l’ARP (rappel du schéma en Figure II-16).
Ces cartes résultent d’une interpolation de type « spline » avec une maille de 0,25 m
et un rayon de 2 m effectuée sur les mesures filtrées par GEOCARTA.
Les six cartes de l’ARP montrent une gamme de résistivité électrique apparente de
10 à 900 .m (Figure II-39 et Figure II-40). Elles rendent compte des différences de
composition des deux parcelles : les valeurs montrent que les formations de la parcelle 1 sont
conductrices, celles de la parcelle 2 sont résistantes. La diminution des résistivités électriques
apparentes de l’écartement 0,4 à 1,1 m au niveau de la parcelle 1 s’explique par le matériau
argilo-graveleux, présent entre 0,15 et 1,15 m de profondeur. Une évolution opposée
s’observe au niveau de la parcelle 2 avec une augmentation des résistivités électriques
apparentes avec l’écartement croissant. Elle est à mettre en relation avec la couche de graviers
et le GSB situés entre 0,15 et 0,45 m de profondeur. Cela signifie qu’avec l’écartement 1,1 m
l’ARP n’est pas influencé par la présence du matériau argilo-graveleux situé sous le GSB.
II.C.3.1.1. Résistivités électriques apparentes de l’écartement 0,2 m
Les données de résistivité électrique apparente pour l’écartement 0,2 m (Figure
II-39 a et Figure II-40 a) sont globalement comprises entre 20 et 300 .m. Sur la parcelle 1,
une différence de résistivité électrique apparente existe dans le sens de la longueur. Elle
coïncide avec la délimitation entre les deux types de terre végétale mis en place (ligne
pointillée noire). La partie située à l’est, qui présente des résistivités électriques apparentes de
l’ordre de 70 à 100 .m, est constituée de la terre végétale initialement décapée et remise au-
dessus des parcelles. La partie située à l’ouest, où les résistivités électriques apparentes sont
plus faibles (entre 50 et 70 .m) est composée d’une terre végétale rapportée par
l’entrepreneur de travaux lors de la mise en place du site expérimental. Cette terre végétale
semble être de nature plus argileuse que la terre végétale initiale car c’est dans cette zone
qu’apparaît, en été, le plus de fentes de dessiccation.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 145
Figure II-39 : Carte des résistivités électriques apparentes dans le sens longitudinal
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 146
Figure II-40 : Carte des résistivités électriques apparentes dans le sens transversal
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 147
Les résistivités électriques apparentes au niveau de la parcelle 2 sont comprises entre
100 et 300 .m. Ces valeurs élevées peuvent être dues à la couche de 30 cm de graviers située
sous la terre végétale initiale d’épaisseur 15 cm.
Les résistivités électriques apparentes de l’écartement 0,2 m sont par conséquent
représentatives de l’état superficiel du terrain au niveau des parcelles.
II.C.3.1.2. Résistivités électriques apparentes de l’écartement 0,4 m
Les données de résistivité électrique apparente pour l’écartement 0,4 m (Figure II-39
b et Figure II-40 b) indiquent un contraste plus fort entre les deux parcelles, soulignant une
profondeur d’investigation plus élevée. Ainsi, la répartition des résistivités électriques qui
était trimodale pour les données de l’écartement 0,2 m est bimodale pour les données de
l’écartement 0,4 m.
Cette répartition bimodale met en évidence les différences de composition des deux
parcelles expérimentales. La parcelle 1 est constituée de matériau argilo-graveleux (premier
mode de l’ordre de 35 .m) et la parcelle 2 de graviers et du GSB (second mode de 290 .m).
Il est par ailleurs intéressant de noter la présence de petites zones ponctuellement
plus résistantes (figurées par des cercles rouges) au sein de la parcelle 1 pour les données
acquises dans le sens de prospection longitudinal. Sur les trois zones entourées seule celle
située le plus au nord-ouest se retrouve sur les données de l’écartement d’1,1 m (Figure II-39
c). On peut également noter que ces zones plus résistantes sont absentes des données acquises
dans le sens de prospection transversal (Figure II-40 b).
II.C.3.1.3. Résistivités électriques apparentes de l’écartement 1,1 m
Les données acquises avec l’écartement 1,1 m montrent le plus de contrastes de
résistivité électrique apparente entre les deux parcelles (Figure II-39 c et Figure II-40 c). Sur
la parcelle 2, les valeurs de résistivité électrique sont plus élevées que celles de l’écartement
0,4 m. Les mesures avec l’écartement 1,1 m semblent donc être principalement influencées
par le GSB placé à 0,45 m de profondeur.
Sur la parcelle 1, on peut noter la présence d’un contraste de résistivité, délimité par
un rectangle noir. Cette zone se distingue du reste de la parcelle par une diminution de
résistivité électrique dans le sens longitudinal de prospection (Figure II-39 c) et une
augmentation de résistivité électrique dans le sens transversal (Figure II-40 c). La position de
ce contraste correspond à la présence de la fissure large de 10 cm. L’influence du sens
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 148
d’injection du courant électrique sur la détection de ce défaut va par conséquent être étudiée
dans le paragraphe suivant.
Il est par ailleurs possible d’estimer la profondeur maximale d’investigation atteinte
par l’ARP 11 sur la parcelle 1 grâce au biseau (Figure II-41). Elle est de l’ordre de 65 cm.
Figure II-41 : Estimation de la profondeur d’investigation de l’ARP 11
II.C.3.2. Influence du sens d’injection du courant électrique sur la détection des
défauts de la parcelle 1
L’influence du sens d’injection du courant électrique sur la détection des défauts de
la parcelle 1 a été analysée sur les données de résistivité électrique apparente pour
l’écartement 1,1 m, après et avant interpolation.
II.C.3.2.1. Données interpolées de résistivité électrique apparente
Les cartes de résistivité électrique apparente pour l’écartement 1,1 m indiquent tout
d’abord un contraste de résistivité à l’endroit de la fissure large de 10 cm qui n’est pas le
même selon le sens de prospection des mesures (Figure II-42). La position des défauts créés
sur la parcelle 1 est indiquée en rouge.
L’étude détaillée des profils de résistivité électrique apparente avant interpolation
sera effectuée au paragraphe II.C.3.2.2.
Dans le cas de l’injection du courant électrique parallèlement à la fissure large de
10 cm (Figure II-42 a), une diminution de la résistivité électrique apparente s’observe à
l’emplacement du défaut. Le rapport de résistivité vis-à-vis du milieu environnant est de
l’ordre de deux. En effet, la valeur de résistivité électrique apparente, de l’ordre de 30 .m au
niveau du matériau argilo-graveleux, est de 15 .m à l’emplacement de la fissure. On peut
également remarquer une augmentation de résistivité électrique apparente supérieure à
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 149
90 .m au voisinage des deux autres fissures, de 4 et 10 cm recoupées obliquement par la
trajectoire du quad.
Dans le cas de l’injection du courant électrique perpendiculairement à la fissure large
de 10 cm (Figure II-42 b), une augmentation de la résistivité électrique apparente est visible à
l’endroit du défaut. La résistivité électrique apparente y est de l’ordre de 100 .m. Le rapport
de résistivité vis-à-vis du milieu argilo-graveleux (résistivité moyenne de 30 .m) est par
conséquent de l’ordre de trois, soit plus élevé dans ce sens de prospection.
Par ailleurs, les fissures larges de 10 et 4 cm recoupées obliquement ne sont pas
détectées dans ce sens de prospection ; la résistivité électrique y est du même ordre de
grandeur que celle du matériau argilo-graveleux.
Figure II-42 : Comparaison des cartes de résistivité électrique apparente pour l’écartement 1,1 m
acquises dans les sens longitudinal et transversal de prospection
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 150
L’influence du sens du courant électrique sur la détection d’une fissure est connue
(Samouelian, 2004). Dans le cas d’une fissure orientée à 45°, la résistivité électrique
apparente est identique avec une injection du courant menée parallèlement ou
perpendiculairement à celle-ci. Cela signifie que, dans ce cas, un troisième sens d’injection de
courant électrique est nécessaire pour détecter la fissure. De plus, des travaux menés sur la
fissuration du béton (Sirieix et al., 2002 ; Lataste et al., 2003) ont montré que la valeur de la
résistivité électrique apparente mesurée avec un quadripôle dépendait également de la nature
de la fissure. En effet, dans le cas d’une fissure résistante, la résistivité électrique apparente
augmente lorsque l’injection du courant a lieu perpendiculairement à la fissure et diminue
lorsque celle-ci se fait parallèlement à la fissure. Par contre, dans le cas d’une fissure
conductrice, si l’on observe également une diminution de la résistivité électrique apparente
lorsque l’injection est parallèle à la fissure, il n’y a en revanche pas de modification de
résistivité électrique par rapport au milieu environnant lorsque l’injection se fait
perpendiculairement à la fissure.
Si le contraste de résistivité électrique entre le sable et le matériau argilo-graveleux a
rendu possible la détection de la fissure, la largeur de ce défaut se trouve toutefois surestimée
par rapport à la réalité. Elle est voisine de 0,70 m dans les deux sens de prospection. Des
modélisations (Samouelian, 2004) montrent effectivement que la fissure influence le milieu
environnant au-delà de sa largeur proprement dite. Cela entraîne par conséquent une
surestimation de la taille des anomalies par rapport à la réalité.
Les données de résistivité électrique avant interpolation vont maintenant être
analysées en détail au niveau de la fissure large de 10 cm (dans les zones hachurées en Figure
II-42). Leur étude va permettre de déterminer si l’interpolation participe à la surestimation de
la largeur de la fissure.
II.C.3.2.2. Données de résistivité électrique apparente avant interpolation
Les résistivités électriques apparentes des trois profils de mesures réalisés près de la
fissure large de 10 cm ont été analysées dans les deux sens de prospection (zones hachurées
en Figure II-42).
Lorsque l’injection du courant est perpendiculaire à la fissure (Figure II-43 b), on
constate tout d’abord que seules les résistivités électriques du profil 2, situé au droit du défaut,
sont influencées par la fissure large de 10 cm. La résistivité électrique apparente augmente
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 151
entre 8 et 11 m, soit sur une distance proche de la longueur réelle de la fissure (égal à 2,5 m).
Le maximum de résistivité, égal à 116,5 .m, est localisé à 9,0 m du début du profil.
Lorsque l’injection du courant est parallèle à la fissure (Figure II-43 a), on observe
tout d’abord une augmentation de résistivité électrique localisée entre 12 et 15 m pour le
profil 2. La valeur maximum de résistivité électrique apparente est de 92,9 .m. Cette
variation de résistivité se produit à l’emplacement de la fissure de 4 cm recoupée obliquement
(Figure II-42 a).
On peut ensuite noter une légère diminution de la résistivité électrique apparente
entre 4 et 5 m le long de deux des trois profils étudiés. Cette variation de résistivité est à
mettre en relation avec la présence de la fissure large de 10 cm.
Figure II-43 : Résistivités électriques apparentes de l’écartement 1,1 m au niveau des trois profils
situés près de la fissure large de 10 cm
En conclusion, l’analyse des profils de résistivité électrique apparente avant
interpolation a montré, que dans le cas d’une injection de courant perpendiculaire à la fissure
large de 10 cm, seules les résistivités électriques d’un profil sont influencées par la fissure.
Les deux profils distants de 0,50 m ne montrent pas de changement de résistivité électrique.
Par conséquent, on en déduit que la surestimation de la largeur de la fissure, estimée
à 0,70 m sur les données interpolées (Figure II-42), est due à l’interpolation des données.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 152
II.C.3.3. Conclusion sur les mesures ARP
Les mesures ARP réalisées sur le site expérimental ont montré l’existence d’un fort
contraste électrique entre les données des deux parcelles correspondant à deux types de
couverture différents.
Les variations de résistivité électrique apparente pour l’écartement 0,2 m sont
représentatives de l’état très superficiel de la couverture. Elles ont en effet été reliées à la
présence des deux types de terre végétale mis en place sur la parcelle 1.
Les données de résistivité électrique apparente pour l’écartement 0,4 m,
correspondant pourtant à une profondeur d’investigation plus élevée, n’ont pas souligné de
contrastes de résistivité à proximité des défauts.
Seules les données de résistivité électrique apparente pour l’écartement 1,1 m ont
permis la détection de la fissure large de 10 cm. Lorsque l’injection de courant électrique a
lieu perpendiculairement à la fissure, une augmentation de résistivité électrique se produit à
l’endroit du défaut. Par contre, lorsque l’injection se fait parallèlement à la fissure, on observe
une diminution de résistivité électrique. Par ailleurs, la comparaison des données avant et
après interpolation à l’endroit de ce défaut a montré que la surestimation de la largeur de la
fissure est causée, du moins en partie, par la méthode d’interpolation effectuée sur les
mesures. Par conséquent, l’analyse des seules cartes de résistivité électrique apparente amène
à surestimer la taille des anomalies.
Une augmentation de résistivité électrique apparente a également été observée à
l’endroit des fissures de 4 et 10 cm recoupées par le quad avec un angle d’environ 30 °.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 153
II.C.4. Mesures de tomographie de résistivité électrique
Le suivi temporel des résistivités électriques réalisé sur le site expérimental d’octobre
2009 à juillet 2011 est détaillé dans cette partie pour les mesures le long des profils TRE2
(parcelle 1) et TRE6 (parcelle 2).
Le profil TRE2 est situé au droit de la fissure large de 10 cm et du géodrain placé à
-0,75 m. Le profil TRE6 est placé au droit du défaut de recouvrement et de l’arrachage du
GSB (Figure II-20).
Ce suivi nous a permis d’étudier l’influence des conditions climatiques sur la
détection des défauts présents au droit de ces deux profils ainsi que la variabilité du matériau
argilo-graveleux mis en place.
II.C.4.1. Parcelle 1 : mesures effectuées le long du profil TRE2
L’étude des conditions climatiques précédant chacune des prospections (cf. §
II.A.4.3) nous a conduit à traiter séparément les mesures effectuées en période humide de
celles en période sèche.
L’ensemble des modèles de résistivité électrique corrigée de la température est issu
des mesures réalisées en dispositif dipôle-dipôle. Les résistivités électriques apparentes ont
été inversées avec le logiciel RES2DINV© au moyen d’une inversion robuste associée à un
affinage du maillage du modèle.
II.C.4.1.1. Période humide
Les modèles de résistivité des 22 octobre 2009, 2 et 10 février 2010, 19 novembre
2010 et 8 février 2011 présentent tout d’abord des valeurs globalement comprises entre 10 et
40 .m (Figure II-44).
On peut ensuite remarquer une augmentation significative de la résistivité électrique
à une distance d’environ 4 m du début des tomographies sur une faible largeur, et traversant
toute l’épaisseur de la couverture. Cette augmentation de résistivité apparaît au droit de la
fissure large de 10 cm et remplie de sable (Figure II-44 a). Cette résistivité de plus de
100 .m peut donc être interprétée comme étant la signature de la fissure.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 154
Figure II-44 : Modèles des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température au sein de la couverture le
long du profil TRE2 après cinq itérations – période humide
On constate par ailleurs, dès les premières mesures datant d’octobre 2009 (Figure II-
44 b), l’existence de variations de résistivités électriques au sein du matériau argilo-graveleux.
L’organisation spatiale des résistivités semble pérenne au fil des prospections. Trois zones
particulièrement conductrices notées A, B et C (résistivités comprises entre 10 et 20 .m),
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 155
peuvent ainsi être mises en évidence. La répartition de ces faibles valeurs de résistivité
électrique est similaire pour les données acquises les 2 et 10 février ainsi que le 19 novembre
2010 (Figure II-44 c, d et e).
Ces zones apparaissent toutefois d’extension plus restreinte le 8 février 2011 (Figure
II-44 f). Cette diminution d’extension se trouve associée à une augmentation des résistivités
électriques dans la partie superficielle du matériau de couverture (entre 0 et -0,25 m).
L’analyse des conditions climatiques (Tableau II-8) indique effectivement que les mesures du
8 février 2011 se sont déroulées après le cumul de pluie efficace le plus faible de ces six
prospections en période humide.
Des variations de résistivité électrique peuvent également être observées dans la partie
superficielle du matériau de couverture sur les mesures des 2 et 10 février 2010 (Figure II-45
c et d), dates pourtant très proches. Les valeurs globalement plus faibles le 10 février 2010
sont dues à un cumul de pluie efficace plus élevé que le 2 février (Tableau II-8).
Par conséquent, les différences de résistivité électrique dans la partie superficielle du
matériau argilo-graveleux peuvent être a priori imputables aux variations d’humidité au sein
de la couverture.
En conclusion, on peut noter en période humide une certaine constance dans la
distribution spatiale des résistivités électriques au sein du matériau argilo-graveleux.
L’évolution temporelle des différentes zones de résistivité électrique dépend de la fréquence
et de l’intensité des précipitations précédant les mesures et par conséquent des conditions
d’humidité régnant au moment des prospections.
II.C.4.1.2. Période sèche
Les six prospections effectuées en période sèche entre les mois d’avril et de juillet
2011 mettent en évidence une augmentation progressive des résistivités électriques au sein de
la couverture (Figure II-45 et Figure II-46).
Il est ainsi possible de séparer les mesures datant du 19 avril et du 3 mai 2011 des
suivantes. Si les valeurs de résistivité électrique du matériau argilo-graveleux demeurent
comprises entre 10 et 28 .m entre -0,25 à -0,75 m (Figure II-45), les résistivités électriques
des niveaux superficiels sont en revanche plus élevées. Ces dernières sont relatives à
l’assèchement du terrain en surface caractérisé par une baisse de la teneur en eau volumique
dans la terre végétale due à une absence de pluie efficace (Tableau II-8 et Tableau II-9).
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 156
Malgré cette modification au niveau des résistivités électriques, le contraste de
résistivité entre le sable comblant la fissure et le matériau argilo-graveleux est suffisant pour
la détecter le 19 avril et 3 mai 2011.
Figure II-45 : Modèles des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température au sein de la
couverture le long du profil TRE2 après cinq itérations
Les quatre mesures réalisées au cours de la période du 20 mai au 28 juillet 2011
montrent les valeurs de résistivité électrique les plus élevées de l’ensemble des prospections.
Tout comme lors de la mesure du 27 septembre 2010, les valeurs de résistivité électrique à
cette période sont globalement comprises entre 30 et 113 .m (Figure II-46). Les résistivités
électriques du matériau argilo-graveleux des deux niveaux superficiels (entre 0 et 17 m) se
trouvent toutefois être supérieures à 113 .m (Tableau II-14).
27/09/2010 20/05/2011 07/06/2011 11/07/2011 28/07/2011
Résistivité électrique moyenne ( .m)
220 142 86 186 50
Résistivité électrique maximale ( .m)
712 733 373 1660 222
Tableau II-14 : Valeurs de résistivité électrique des deux niveaux superficiels (entre 0 et 17 m) des modèles des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température au sein de la couverture le
long du profil TRE2 – période sèche
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 157
Figure II-46 : Modèles des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température au sein de la couverture le long du profil TRE2 après cinq itérations – période sèche
On a par ailleurs observé sur le site la présence de nombreuses fentes de dessiccation
apparues sur la parcelle. Certaines d’entre elles ont atteint une profondeur d’au moins 36 cm
en 2010 (Figure II-47) et jusqu’à 94 cm en 2011 (cf. Figure A4-1, Figure A4-2 et Figure A4-3
en Annexe 4).
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 158
Figure II-47 : Photographie de l’état de fissuration visible à la surface de la parcelle 1 (été 2010)
La diminution des résistivités électriques en surface lors des mesures des 3 mai, 7
juin et 28 juillet 2011 est causée par une humidité légèrement plus élevée de la terre végétale
à ces dates (Tableau II-9).
Sur l’ensemble des sept prospections réalisées en conditions sèches (Figure II-46), la
fissure large de 10 cm n’est jamais clairement détectée pour cinq d’entre elles, le contraste de
résistivité entre la fissure et le reste de la couverture étant insuffisant lors des ces mesures.
L’analyse précédente des résistivités électriques le long du profil TRE2 a révélé
l’existence d’une répartition spatiale au sein du matériau argilo-graveleux. Dans le but
d’étudier cette distribution des résistivités électriques, une analyse statistique a été menée sur
l’ensemble des douze prospections le long de ce profil.
II.C.4.2. Analyse statistique des résistivités électriques
Les résistivités électriques de l’ensemble des douze prospections ont été analysées
statistiquement, au travers d’une classification hiérarchique ascendante. Seules les données
des 164 blocs situés entre 5 et 19 m et entre 0,26 et 0,76 m de profondeur ont été utilisées. En
effet, les données de résistivité électrique des blocs situés aux niveaux supérieur et inférieur
du matériau argilo-graveleux ainsi que celles des quatre blocs situés entre 18 et 19 m à
-0,76 m n’ont pas été prises en compte car influencées par la terre végétale en surface et par le
terrain naturel en profondeur.
Cette technique permet d’établir de façon quantitative des domaines homogènes de
résistivité électrique au sein de la couverture.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 159
II.C.4.2.1. Classification hiérarchique ascendante
Le regroupement des 164 données centrées réduites de résistivité électrique des
douze campagnes de mesures s’est fait par la méthode d’agrégation de Ward associée à une
mesure euclidienne des distances.
La classification hiérarchique ascendante (Figure II-48) permet d’identifier quatre
classes au regard des résistivités électriques des douze campagnes de mesure.
Figure II-48 : Dendrograme des données centrées réduites de résistivité électrique corrigées de l’effet
de la température lors des douze prospections le long de TRE2 et pourcentage de blocs dans chaque
classe
Le dendrogramme rend compte des distances de regroupement entre les quatre
classes (Figure II-48). On peut ainsi noter que les classes 1 et 2 réunissent 47 % des données
à une distance de 37,3. Les classes 3 et 4 se regroupent à une distance légèrement plus grande,
égale à 41,4.
Les données de résistivité électrique vont maintenant être étudiées par classe et par
date de mesure grâce au calcul de certains paramètres statistiques.
II.C.4.2.2. Paramètres statistiques des résistivités électriques par classe et par
date de mesures
Le graphique des résistivités électriques médianes des classes en fonction du temps
(Figure II-49) ainsi que le calcul des paramètres statistiques (Tableau II-15 et Tableau II-16)
mettent en évidence l’existence de résistivités électriques (médianes, écart-types, coefficients
de variation) plus faibles en période humide et d’autant plus élevées que les mesures ont lieu
en période sèche. De plus, les classes s’organisent globalement dans l’ordre 2-1-4-3
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 160
correspondant à une augmentation des résistivités électriques. Les valeurs soulignées dans les
Tableau II-15 et Tableau II-16 correspondent à une organisation est différente.
Médianes des résistivités électriques
( .m) Ecart-type des résistivités électriques
( .m) Numéro et
date des mesures Classe 2 Classe 1 Classe 4 Classe 3 Classe 2 Classe 1 Classe 4 Classe 3
1 22/10/2009 16,6 19,3 20,9 20,9 1,7 2,3 4,3 2,6
2 02/02/2010 12,0 18,1 18,8 20,8 0,8 1,7 2,7 3,4 3 10/02/2010 12,3 18,0 20,1 21,7 1,4 1,8 2,8 3,4 4 27/09/2010 43,7 56,9 83,8 74,5 17,2 19,0 26,4 49,0 5 19/11/2010 13,4 18,7 21,3 21,9 1,1 1,9 2,2 3,0 6 08/02/2011 13,2 20,8 22,0 24,3 1,9 2,0 2,2 3,7 7 19/04/2011 16,4 20,0 24,2 22,4 2,6 2,2 5,8 2,9
8 03/05/2011 21,6 26,1 34,8 27,2 3,0 4,3 14,7 4,3
9 20/05/2011 38,4 46,3 68,8 56,3 2,1 16,2 20,9 30,6 10 07/06/2011 34,7 48,2 77,7 59,9 10,7 10,3 18,1 10,8
11 11/07/2011 50,8 64,0 104,7 75,1 8,1 17,0 58,0 29,8
12 28/07/2011 41,9 59,6 131,4 53,7 5,3 28,4 45,7 12,9
Tableau II-15 : Médianes et écart-type des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température par classe et par date de prospection (profil TRE2) ; les prospections réalisées en période humide sont
figurées en bleu
Coefficient de variation
des résistivités électriques (%) Numéro et
date des mesures Classe 2 Classe 1 Classe 4 Classe 3
1 22/10/2009 10 12 20 12
2 02/02/2010 6 10 14 16
3 10/02/2010 11 10 14 16
4 27/09/2010 34 32 32 55
5 19/11/2010 8 10 10 14
6 08/02/2011 13 10 10 16
7 19/04/2011 16 11 23 13
8 03/05/2011 14 16 36 15
9 20/05/2011 5 36 30 44
10 07/06/2011 29 20 23 18
11 11/07/2011 16 27 45 37
12 28/07/2011 12 40 33 23
Tableau II-16 : Coefficient de variation (rapport de l’écart-type sur la moyenne) des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température par classe et par date de prospection (profil TRE2) ;
les prospections réalisées en période humide sont figurées en bleu
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 161
La hiérarchisation 2-1-4-3 des résistivités électriques pour les différentes classes est
globalement conservée en période humide. Les classes 2 et 1 rassemblent les blocs de
résistivité électrique les plus faibles. Les valeurs médianes sont respectivement comprises
entre 12,0 et 16,6 .m et entre 18,0 et 20,8 .m (Tableau II-15). Les classes 4 et 3 présentent
des valeurs médianes de résistivité électrique plus élevées, respectivement de 18,8 à 22,0 .m
et de 20,8 à 24,3 .m.
Figure II-49 : Evolution temporelle des résistivités électriques médianes corrigées de l’effet de la température par classe en fonction des dates de prospection
On peut constater que les valeurs des coefficients de variation des résistivités
électriques sont globalement plus élevées en période sèche (Tableau II-16). Par ailleurs,
l’ordre des classes à cette période n’est pas le même que celui en période humide. En effet, la
médiane des résistivités électriques de la classe 3 est inférieure à celle de la classe 4
(prospections numérotées 4 et de 7 à 12 dans le Tableau II-15). L’écart-type de la classe 3 est
par ailleurs en moyenne deux fois plus élevé que celui de la classe 4.
Cette modification de l’ordre des résistivités électriques des classes 4 et 3 souligne la
proximité de ces deux classes, proximité déjà constatée par la classification hiérarchique
ascendante (Figure II-48).
Enfin, il est intéressant de noter une baisse de la médiane des résistivités électriques
de la classe 3 lors des mesures du 28 juillet 2011, alors que la médiane des résistivités
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 162
électriques de la classe 4 est la plus élevée (égale à 131,4 .m). La variation de comportement
de la classe 3 à cette date pourrait s’expliquer par la position des blocs de résistivité
électrique. En effet, les blocs de résistivités de la classe 3 sont, pour 70 % d’entre eux, situés
le plus près de la surface (premier niveau entre -0,26 et -0,41 m) alors que ceux de la classe 4
sont majoritairement situés en profondeur (entre -0,58 et -0,76 m). Le cumul de pluie efficace
du 17 au 20 juillet s’élevant à 32,2 mm, la diminution de la résistivité électrique de la classe 3
s’expliquerait par une augmentation de l’humidité en surface du matériau argilo-graveleux.
En effet, une augmentation de la teneur en eau volumique a lieu dans la terre végétale alors
qu’il n’y en a pas à -0,35 et -0,70 m au sein du matériau argilo-graveleux (Tableau II-9).
Après l’analyse statistique des résistivités électriques de chacune des quatre classes,
l’étude de leur répartition spatiale nous amène à figurer les classes sur les modèles de
résistivité électrique des prospections.
II.C.4.3. Répartition spatiale des résistivités électriques des quatre classes
Après l’étude temporelle des résistivités électriques, les quatre classes ont été
attribuées aux blocs de résistivité électrique dans le but d’étudier leur répartition spatiale.
Dans un souci de clarté, seuls les modèles de résistivité électrique issus des mesures acquises
le 2 février 2010, 27 septembre 2010 et 8 février 2011 sont présentés en Figure II-50.
Les zones délimitées par chaque classe correspondent à des variations de résistivité
électrique temporelles et semblent montrer l’existence de zones d’hétérogénéités au sein du
matériau argilo-graveleux.
La classe 2 (figurée par des carrés) se trouve concentrée entre 5 et 7 m du début du
profil TRE2, à une profondeur comprise entre 0,26 et 0,58 m et regroupe le plus petit nombre
de blocs de résistivité électrique (égal à 10). La classe 1 (symbolisée par des losanges) compte
66 blocs de résistivité électrique principalement situés entre 9,5 et 12,5 m, à une profondeur
comprise entre 0,41 et 0,76 m. Enfin, la classe 3 (représentée par des triangles) regroupe 43
blocs qui se trouvent pour la plupart entre -0,26 et -0,41 m tandis que la classe 4 (figurée par
des ronds) rassemble 45 blocs qui sont majoritairement entre -0,58 et -0,76 m.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 163
Figure II-50 : Répartition spatiale des groupes de résistivité électrique issus de la classification hiérarchique ascendante le long du profil TRE2
Dans le but de déterminer les caractéristiques géotechniques des différentes classes
de résistivité électrique et d’établir leurs liens avec les propriétés électriques, des
prélèvements de matériau argilo-graveleux ont été effectués lors des mesures du 8 février
2011.
II.C.4.4. Caractérisation de l’hétérogénéité du matériau argilo-graveleux
Afin de ne pas endommager le site au droit des anomalies, les prélèvements de
matériau argilo-graveleux ont été réalisés le long d’un profil « témoin » noté TREc. Ce dernier
est situé à 1,20 m du profil TRE2 dans une zone dépourvue d’anomalies.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 164
II.C.4.4.1. Profil TREc
Dans un premier temps, des mesures de tomographie de résistivité électrique ont été
réalisées le long de TREc afin de déterminer si la répartition des résistivités électriques le long
de ce profil peut être considérée comme similaire à celle le long de TRE2.
Les modèles de résistivité électrique issus des mesures réalisées le long de ces deux
profils à la date du 8 février 2011 (Figure II-51) indiquent que les résistivités électriques
s’organisent globalement de la même façon.
Figure II-51 : Modèles des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température au sein de la couverture le 8 février 2011 après cinq itérations
Dans un second temps, les classes issues de la classification hiérarchique ascendante
effectuées sur les données de TRE2 ont été réattribuées à chacun des blocs constitutifs du
modèle de résistivité de TREc (Figure II-52).
Figure II-52 : Répartition spatiale des groupes de résistivité électrique issus de la classification hiérarchique ascendante le long du profil TREC
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 165
Les paramètres statistiques des résistivités électriques des classes ont également été
calculés le long de ce profil pour être comparés à ceux de TRE2 (Tableau II-17).
Les valeurs médianes des résistivités électriques des quatre classes le long de TREc
se hiérarchisent globalement de la même façon que pour TRE2. Elles sont croissantes en
fonction des classes organisées dans l’ordre 2-1-3-4. On peut toutefois noter que les classes 3
et 4 présentent des valeurs médianes très proches le long de TREc, respectivement égales à
21,5 et 21,6 .m. Par ailleurs, les résistivités électriques le long de TREc (médianes et écart-
types) se concentrent sur une gamme plus faible que celles le long de TRE2 : l’écart entre les
valeurs médianes minimale et maximale est de 5,4 .m pour ce profil alors qu’il est de
11,1 .m pour TRE2.
Médiane des résistivités
électriques ( .m) Ecart-type des résistivités
électriques ( .m) Classe 2 1 4 3 2 1 4 3 TRE2 13,2 20,8 22,0 24,3 1,9 2,0 2,2 3,7 TREc 16,2 19,7 21,6 21,5 2,0 2,2 2,7 1,8
Tableau II-17 : Comparaison des médianes et écarts-types des résistivités électriques corrigées de l’effet de la température des profils TRE2 et TREc à la date du 8 février 2011
L’analyse statistique et spatiale des résistivités électriques nous conduit par
conséquent à supposer en première approximation l’évolution des résistivités électriques, dans
le temps et en fonction des précipitations, identique pour ces deux profils.
II.C.4.4.2. Prélèvements de matériau argilo-graveleux
Des prélèvements de matériau argilo-graveleux, au nombre de seize, ont été effectués
le 8 févier 2011 le long du profil TREc dans des zones de résistivité électrique différente. Leur
emplacement a été défini à l’endroit des classes 1, 3 et 4 de la classification hiérarchique
ascendante (symbolisés par des carrés rouges en Figure II-52). Au vu du faible nombre de
blocs de la classe 2 (au nombre de dix), il n’y a pas eu de prélèvements faits dans cette classe.
Les prélèvements ont été réalisés à la tarière manuelle à une profondeur comprise
entre 0,25 et 0,35 m pour la quasi-totalité des échantillons des classes 1 et 3 et entre 0,65 et
0,75 m pour les échantillons de la classe 4. Cependant, seule la composante limono-argileuse
du matériau a pu être prélevée à la tarière manuelle. Ce mode de prélèvement n’a en effet pas
permis d’échantillonner la fraction plus grossière du matériau.
Afin de caractériser le matériau limono-argileux, des analyses en laboratoire ont été
effectuées sur dix des seize prélèvements : deux pour la classe 1 (E5 et E9), trois pour la classe
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 166
3 (E1, E3 et E13) et cinq pour la classe 4 (E2, E4, E6, E10 et E14). Ces analyses ont tout d’abord
consisté à mesurer la teneur en eau massique (Tableau II-18) de chacun des échantillons selon
la norme française NF P 94-050 (AFNOR, 1995).
II.C.4.4.2.a) Teneurs en eau massique
Les teneurs en eau massique des échantillons (Tableau II-18) sont comprises entre
21,5 et 28,5 %. Les échantillons E5, E9, E1 et E3, pour lesquels les teneurs en eau sont les plus
élevées (entre 27,0 et 28,5 %) correspondent aux classes 1 et 3. Ces deux classes sont celles
qui présentent les résistivités électriques les plus faibles (la valeur médiane des résistivités
électriques de ces deux classes étant respectivement de 19,7 et 21,5 .m). Les échantillons E6,
E10, E14, E2 et E4 présentent des teneurs en eau massique plus faibles, de 21,5 à 26,5 %. Ces
prélèvements ont été réalisés dans des zones attribuées à la classe 4 pour laquelle la valeur
médiane des résistivités électriques est égale à 21,6 .m.
Echantillon Profondeur du
prélèvement (m) Classe
Résistivité électrique
médiane de TREc
Résistivité électrique du bloc
correspondant
Teneur en eau massique (%)
E5 De -0,25 à -0,35 1 19,7
23,1 27,0
E9 De -0,25 à -0,35 1 19,7 27,0
E1 De -0,25 à -0,35 3
21,5
17,0 28,0
E13 De -0,25 à -0,35 3 22,2 25,0
E3 De -0,25 à -0,35 3 18,0 28,5
E6 De -0,65 à -0,75 4
21,6
24,0 23,5
E10 De -0,65 à -0,75 4 24,0 26,5
E14 De -0,65 à -0,75 4 22,3 21,5
E2 De -0,65 à -0,75 4 16,6 25,0
E4 De -0,65 à -0,75 4 16,8 26,5
Tableau II-18 : Teneur en eau massique des dix échantillons de matériau limono-argileux prélevés le 8 février 2011 le long de TREc ; les valeurs soulignées sont celles où la résistivité électrique médiane de
TREc diffère de plus de 3,5 .m de celle du bloc correspondant
Les échantillons ont ensuite été tamisés afin d’établir des courbes granulométriques.
II.C.4.4.2.b) Courbes granulométriques
Les courbes granulométriques rendent compte d’un pourcentage pondéral différent
pour les fractions comprises entre 80 et 400 µm (Figure II-53).
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 167
Figure II-53 : Courbe granulométriques des échantillons prélevés
On constate que le pourcentage de fines (particules < 80 µm) est différent selon la
classe des échantillons. Il est le plus élevé pour les échantillons E5 et E9 de la classe 1
(supérieur à 85 %). Les valeurs sont comprises entre 82,8 et 84,4 % pour les trois échantillons
E1, E3 et E13 de la classe 3. Le pourcentage de fines est plus faible pour les échantillons de la
classe 4 (entre 73,9 et 82,4 %).
Il est par ailleurs intéressant de remarquer que globalement plus la proportion de
fines dans la composante limono-argileuse du matériau est grande plus la teneur en eau
massique est élevée (Figure II-54).
Figure II-54 : Pourcentage de fines en fonction de la teneur en eau massique pour les dix échantillons prélevés
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 168
On peut néanmoins noter que les échantillons E5 et E9 de la classe 1 présentent une
teneur en eau massique légèrement plus faible que celle des échantillons E3 et E1 de la classe
3 alors que leur pourcentage de fines est plus élevé. Par ailleurs, l’échantillon E13 qui présente
une teneur en eau massique plus faible que celles des échantillons E3 et E1 est considéré
comme non représentatif de la classe 3.
Les paramètres géotechniques (teneur en eau massique et en fines) mesurés sur les
échantillons vont maintenant être mis en relation avec les valeurs médianes des résistivités
électriques des trois classes du profil TREc (Figure II-55).
Malgré la présence d’une variabilité élevée au sein de la classe 4 (pour laquelle le
nombre de prélèvements est le plus grand), on peut noter que les valeurs médianes des
résistivités électriques ont tendance à diminuer avec le pourcentage de fines croissant (Figure
II-55a). Cette même tendance devrait normalement s’observer avec la teneur en eau massique
croissante (Figure II-55 b). Cependant, la grande variabilité de teneur en eau massique des
échantillons des classes 4 et 3 montre la limite de la représentativité des échantillons vis-à-vis
des résistivités électriques.
Figure II-55 : Valeurs médianes des résistivités électriques des quatre classes de TREc en fonction de la teneur en fines (a) et de la teneur en eau massique (b) des dix prélèvements de matériau limono-
argileux
Les analyses menées sur les dix échantillons de matériau limono-argileux ont mis en
évidence l’existence de variations en termes de pourcentage de fines et teneur en eau
massique. Elles ont ainsi confirmé la nature hétérogène du matériau de couverture mis en
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 169
place sur le site expérimental. Il a cependant été difficile de relier les différences de teneur en
fines et en eau aux résistivités électriques des classes. De plus, si les variations de résistivité
électrique peuvent être causées par l’hétérogénéité du matériau argilo-graveleux, elles peuvent
également être dues à des différences de compaction (McCarter, 1984 ; Abu-Hassanein,
1996 ; Seladji et al., 2010). Or, il n’a pas été réalisé d’essais Proctor lors de la mise en place
du matériau argilo-graveleux. Des mesures de traîné électrique associées à des tests de
perméabilité ont néanmoins révélé la présence d’une compaction non uniforme sur les trois
couches de la parcelle 1 (cf. Figure A2-5 et Figure A2-6 en Annexe 2).
Par ailleurs, dans le but de caractériser plus précisément les échantillons au regard
des classes issues de la classification hiérarchique ascendante, des prélèvements pourraient
être réalisés en plus grand nombre. Des analyses supplémentaires, comme la valeur au bleu de
méthylène et les limites d’Atterberg, pourraient également être envisagées.
Afin de fixer un seuil en-deçà duquel la fissure large de 10 cm n’est plus détectée, les
variations de teneur en eau volumique à 0,70 m de profondeur au sein du matériau argilo-
graveleux ont été étudiées vis-à-vis des résistivités électriques médianes des quatre classes
lors des douze prospections le long du profil TRE2.
II.C.4.5. Influence de la teneur en eau volumique sur les résistivités électriques
Le suivi temporel des résistivités électriques effectué au niveau du profil TRE2 a
permis de souligner la diminution des valeurs médianes des résistivités électriques de chacune
des quatre classes avec la teneur en eau volumique croissante à 0,70 m de profondeur (Figure
II-56).
L’évolution des résistivités électriques médianes de chaque classe en fonction de la
teneur en eau volumique à -0,70 m peut être représentée par une loi de type puissance. Seule
la médiane des résistivités électriques de la classe 4 en période sèche ainsi que celle des
classes 3 et 1 à la date du 27 septembre 2010 se situent en dehors de la zone délimitée par les
courbes de tendance (Figure II-56). La classe 4 est en effet la classe qui présente l’écart-type
le plus élevé en période sèche le long du profil TRE2 (Tableau II-15).
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 170
Figure II-56 : Valeurs médianes des résistivités électriques corrigées de la température des quatre classes de TRE2 en fonction de la teneur en eau volumique à 0,70 m de profondeur lors des douze
prospections
Etant donné que la fissure n’est pas détectée sur les mesures réalisées entre mai et
juillet 2011 (Figure II-46), la valeur seuil de teneur en eau volumique qui permet sa détection
est de 0,20 m3.m-3 à 0,70 m de profondeur en 2011 (Figure II-56). En revanche, lors des
mesures effectuées le 27 septembre 2010 à une teneur en eau volumique de 0,20 m3.m-3, la
fissure n’est pas détectée ; la valeur seuil est donc différente en 2010 et de l’ordre de
0,22 m3.m-3.
II.C.4.6. Conclusion des mesures de tomographie de résistivité électrique sur la parcelle 1
Les douze prospections en tomographie de résistivité électrique réalisées le long du
profil TRE2 ont mis en évidence l’existence de conditions favorables à la détection de la
fissure large de 10 cm traversant toute l’épaisseur du matériau argilo-graveleux. En effet, ce
défaut détecté en période humide ne l’est plus en période sèche. Un seuil de teneur en eau
volumique et de température à l’aide des capteurs placés à 0,70 m de profondeur a pu être
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 171
défini. Les valeurs de teneur en eau volumique et de température doivent être respectivement
supérieure à 0,20 ou 0,22 m3.m-3 (Figure II-56) et inférieure à 17,5 °C (Tableau II-8).
Cependant, les conditions d’humidité et de température en profondeur étant liées aux
conditions hydriques et thermiques en surface, l’analyse des seules données de pluie efficace
et de température atmosphérique devraient également permettre de définir les conditions
météorologiques pour lesquelles le défaut de type fissure n’est pas détecté, en l’absence de
capteurs installés sur le site.
Les conditions météorologiques des douze prospections effectuées le long du profil
TRE2 au cours des sept et trente jours sont présentées respectivement en Figure II-57 a et b.
Ces deux graphiques rendent compte d’une distribution spatiale différente selon la période
d’observation. On peut ainsi remarquer que la prise en compte des conditions
météorologiques sur une période de sept jours n’est pas suffisante pour identifier les seules
mesures ayant détecté la fissure (Figure II-57 a). En revanche, sur une période de trente jours,
la séparation entre les deux groupes de prospection est possible (Figure II-57 b). La fissure
n’a pas été détectée lorsque le cumul de pluie efficace était inférieure à -55,0 mm et la
température atmosphérique supérieure à 14,6 °C.
Figure II-57 : Conditions météorologiques (pluie efficace et température atmosphérique) précédant les douze prospections le long du profil TRE2
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 172
II.C.4.7. Parcelle 2 : mesures effectuées le long du profil TRE6
Cinq prospections en tomographie de résistivité électrique ont été réalisées le long du
profil TRE6 entre février 2010 et juillet 2011. Ce profil recoupe le défaut de recouvrement et
l’arrachage volontairement créés au niveau du GSB (Figure II-20).
Contrairement aux mesures réalisées sur la parcelle 1 (cf. § II.C.4.1), les résultats des
mesures en périodes humide et sèche le long de ce profil ne sont pas séparés, la configuration
de la couverture étant différente de celle de la parcelle 1 (Figure II-1).
Les modèles de résistivité électrique issus des mesures en dispositif dipôle-dipôle le
long de TRE6 sont présentés en Figure II-58. La gamme de résistivité électrique varie de 16,9
à 4107 .m.
Les mesures réalisées dans un premier temps en 2010 (Figure II-58 b et c) ont révélé
la présence d’un fort contraste de résistivité électrique à une profondeur voisine de 0,2 m. Les
résistivités électriques au-delà de cette profondeur sont supérieures à 1000 .m le 4 février et
4000 .m le 28 septembre 2010. Les variations superficielles de résistivité électrique à ces
deux dates sont dues à un cumul de pluie efficace différent (Tableau II-8). La résistivité
électrique y est inférieure à 100 .m le 4 février 2010 et comprise entre 150 et 400 .m le 28
septembre 2010. Si les résistivités électriques superficielles peuvent être attribuées à la terre
végétale, les résistivités électriques sous-jacentes sont représentatives de la couche de graviers
de 30 cm et du GSB d’épaisseur 6 mm. Ces deux éléments sont indissociables sur les deux
modèles de résistivité électrique où leur épaisseur est surestimée. Le matériau argilo-
graveleux, pourtant présent à 0,45 m de profondeur, n’est pas détecté. Par ailleurs, des
mesures réalisées jusqu’à 2 m de profondeur en 2010 ont conduit aux mêmes résultats.
Les mesures réalisées dans un second temps en 2011 (Figure II-58 d, e et f) montrent
une baisse des résistivités électriques de la couche de graviers et du GSB sur toute la longueur
du profil. Sur le modèle de résistivité des mesures du 20 mai 2011, les valeurs de résistivité
demeurent supérieures à 4000 .m entre 0,2 et 0,6 m de profondeur, soit plus faible qu’en
2010. Les modèles de résistivité des mesures effectuées en juillet 2011 indiquent des valeurs
globalement inférieures à 1000 .m.
Ces modèles diffèrent également des précédents par la présence en profondeur (entre
-0,80 et -1,0 m) de faibles valeurs de résistivité électrique, comprises entre 16 et 37 .m, en
particulier entre les abscisses 3 et 8 m. Elles pourraient être liées à la présence du matériau
argilo-graveleux situé sous le GSB. Ces valeurs de résistivité sont toutefois plus faibles que
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 173
celles visibles à 0,70 m de profondeur au niveau de la parcelle 1 à la même date (Figure II-46).
Deux hypothèses peuvent donc être envisagées pour expliquer cette différence : soit le GSB
empêche la dessiccation du matériau sous-jacent soit il s’agit d’un artefact d’inversion des
mesures.
Figure II-58 : Modèles des résistivités électriques non corrigées de l’effet de la température au sein de la couverture le long du profil TRE6 après cinq itérations
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 174
Les mesures réalisées en juillet 2011, soit plus d’un an et demi après la mise en place
du site expérimental, montrent l’existence d’un contraste de résistivité électrique entre 7,5 et
7,7 m à partir de 0,2 m de profondeur, au sein de l’ensemble « graviers + GSB » (Figure II-58
e et f). La résistivité y est notamment inférieure à 200 .m le 22 juillet. Or, cette diminution
de résistivité électrique a lieu au droit de l’arrachage du GSB, au niveau de la zone où le
matériau argilo-graveleux est directement en contact avec les graviers (Figure II-58 a).
Il est par ailleurs intéressant de noter que la zone située entre 7,7 et 9,0 m présente
des résistivités électriques élevées et ce jusqu’à la profondeur d’investigation maximale. Il
pourrait s’agir de l’effet du GSB présent à cet endroit avec une double épaisseur.
De plus, les faibles valeurs de résistivité électrique (<40 .m) dans la partie
superficielle des modèles de résistivité s’expliqueraient par un cumul de pluie efficace de
29,2 mm au cours des sept jours précédant les mesures.
Enfin, la détection du défaut de recouvrement n’est pas visible avec la gamme de
résistivité électrique utilisée pour la représentation des modèles de résistivité (Figure II-58).
Les résistivités électriques au droit de ce défaut sont toutefois légèrement plus faibles que
celles présentes au niveau du GSB intact.
II.C.4.7.1. Evolution temporelle de la résistivité électrique de l’ensemble
« graviers + GSB » à une profondeur donnée
Dans le but d’analyser l’évolution temporelle de la résistivité électrique de
l’ensemble « graviers + GSB », les résistivités électriques entre 0,38 et 0,48 m de profondeur
(l’interface réelle entre les graviers et le GSB étant à 0,45 m) ont été comparées pour les six
prospections (Figure II-59). Une ultime mesure a été réalisée le 30 janvier 2012.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 175
Figure II-59 : Résistivités électriques non corrigées de l’effet de la température entre 0,38 et 0,48 m de profondeur extraites des modèles de résistivité le long du profil TRE6
Les résistivités électriques de la première prospection datant du 4 février 2010
montrant des valeurs plus élevées aux deux extrémités du profil (entre 1 et 2,5 m et entre 8,5
et 11 m), la comparaison des résistivités électriques aux différentes dates s’est donc faite entre
2,5 et 8,5 m (Tableau II-19).
Dates des mesures
Résistivité électrique entre 2,5 et 8,5 m, pour une profondeur de
0,38 à 0,48 m ( .m)
Détection des défauts du GSB
Temps écoulé
depuis la mise en place du
GSB (mois)
Minimum Moyenne Maximum Arrachage Recouvrement
04/02/2010 3784 5344 7582 non non 5 28/09/2010 39 969 97 590 165 474 non non 12 20/05/2011 4178 12 290 47 675 non non 20 22/07/2011 148 2538 13 269 oui non 22 28/07/2011 391 2481 4585 oui non 22 30/01/2012 673 2977 11 332 oui non 28
Tableau II-19 : Evolution de la résistivité électrique le long du profil TRE6 entre 2,5 et 8,5 m pour une profondeur de 0,38 à 0,48 m
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 176
On constate tout d’abord que la résistivité électrique de l’ensemble « graviers +
GSB » en 2010 varie avec les conditions climatiques. En effet, la résistivité électrique
moyenne passe de 5344 à 97 590 .m entre février et septembre 2010.
La prospection réalisée le 20 mai 2011 présente une résistivité électrique moyenne de
12 290 .m, soit intermédiaire à celles des deux prospections de 2010. Le cumul de pluie
efficace à cette date est pourtant plus faible qu’en septembre 2010 (Tableau II-8). Un autre
phénomène influence par conséquent la résistivité électrique du GSB.
Les mesures réalisées en juillet 2011 indiquent les plus faibles résistivités électriques
depuis le début des mesures. La valeur minimale de résistivité électrique est de 148 .m le 22
juillet et de 391 .m le 28 juillet (Tableau II-19). Elle est située au droit de l’arrachage du
GSB dans la zone où le matériau argilo-graveleux est en contact direct avec les graviers
(Figure II-59).
L’ultime prospection effectuée le 30 janvier 2012 a également permis de détecter
l’arrachage du GSB (cumul de pluie de 8,8 mm au cours des sept jours précédant les
mesures). Cette prospection a par conséquent permis de confirmer que la détection de
l’arrachage du GSB ne dépendait plus des conditions climatiques précédant les mesures
depuis juillet 2011. La baisse globale de résistivité électrique serait donc liée au vieillissement
du GSB.
Deux phénomènes principaux (cf. chapitre I § I.A.4.2) ont pu intervenir dans le
processus du vieillissement du GSB (de type bentonite calcique activée) installé à -0,45 m sur
la parcelle 2. Le premier est l’échange cationique, processus par lequel les ions calcium Ca2+
remplacent les ions sodium Na+. Il peut se faire par l’intermédiaire de l’eau de pluie
d’infiltration mais aussi par le matériau en contact avec le GSB selon sa nature. Des études
ont montré que le GSB devient calcique à 90 % dans un délai d’un à deux ans entraînant une
augmentation de sa perméabilité (Egloffstein, 2001 ; Silvestre et al., 2003). Le second
phénomène est la variation d’humidité par les cycles de dessiccation/humidification.
L’apparition de fissures de retrait au sein de la bentonite provoque une diminution des
performances du GSB, en particulier sa perméabilité. Des recommandations préconisent en
effet de placer le GSB en-deçà de la profondeur de dessiccation, à 1 m minimum (CFG,
2011).
Le GSB n’a en revanche pas subi de dégradation causée par les cycles gel/dégel,
celui-ci ayant été placé hors-gel. En effet, les deux capteurs situés à -0,35 m au niveau de la
parcelle 1 n’ont jamais enregistré de température inférieure à 1,9 °C.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 177
Afin de préciser le comportement des résistivités électriques sur cette parcelle, des
modélisations ont été réalisées à l’aide du logiciel RES2DMOD©.
II.C.4.7.2. Modélisation de la parcelle 2
Deux modélisations de la parcelle 2 sont présentées ci-après dans le but d’approcher
les changements de résistivité électrique opérés entre les mesures de février 2010 et de juillet
2011. Ces modélisations mettent également en œuvre la présence des défauts de recouvrement
et d’arrachage au niveau du GSB.
Le panneau modélisé est constitué de 48 électrodes espacées de 0,25 m, soit une
longueur totale de 11,75 m, pour être comparable au profil TRE6. Les données du modèle
direct, sans ajout de bruit aléatoire sur les données de résistivité électrique apparente, ont été
inversées en dispositif dipôle-dipôle de la même façon que les données de terrain (inversion
robuste et affinage du maillage du modèle).
Les épaisseurs et les résistivités électriques des éléments constitutifs de la parcelle 2
utilisées pour la modélisation M1 sont résumées dans le Tableau II-20.
L’épaisseur réelle du GSB égale à 6 mm ne pouvant être modélisée telle quelle à une
telle profondeur (Loke, 2002), on a donc choisi d’appliquer le principe d’équivalence. Ce
principe permet de considérer qu’un terrain résistant compris entre deux terrains conducteurs
se manifeste essentiellement par sa résistance transversale : !" epR t , avec ep l’épaisseur
du terrain résistant et ! sa résistivité électrique.
Couche Matériaux Epaisseur
modélisée (m) Résistivité
électrique ( .m) Profondeur sur le modèle direct (m)
1 Terre végétale 0,15 60 0 - 0,15 2 Graviers 0,30 5000 0,15 – 0,45
3 GSB 0,10 10 000 0,45 – 0,55
Equivalent GSB réel 0,006 ~166 666
4 Matériau argilo-
graveleux 1,00 20 0,55 – 1,55
Tableau II-20 : Caractéristiques de la couverture modélisée – Modèle direct M1 (février 2010)
Le modèle de résistivité issu de cette première modélisation (Figure II-60) est
comparable au modèle de résistivité des mesures du 4 février 2010 (Figure II-58 b). On
retrouve le fort contraste de résistivité électrique à la profondeur de 0,2 m. Les résistivités
électriques au niveau de l’ensemble « graviers + GSB » présentent globalement des valeurs
similaires, supérieures à 1000 .m. De plus, des valeurs plus faibles sur le modèle (Figure
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 178
II-60) apparaissent à l’endroit des deux défauts créés, mais sur une largeur surestimée par
rapport à leur taille réelle.
Figure II-60 : Modèle M1 inversé en dispositif dipôle-dipôle sans ajout de bruit
Lors de la seconde modélisation, les valeurs de résistivité électrique des couches de
terre végétale et de graviers ont été modifiées (Tableau II-21). Elles ont respectivement été
divisées par deux et dix par rapport au premier modèle (Tableau II-20) afin de simuler l’effet
de la pluie tombée avant les mesures de juillet 2011. La résistivité électrique du GSB a aussi
été diminuée.
On constate sur le modèle de résistivité (Figure II-61) une baisse globale de
l’ensemble des résistivités électriques. Les résistivités sont les plus faibles à l’endroit des
deux défauts du GSB, de l’ordre de 400 .m. On observe la même variation de résistivité
électrique au droit de la zone sans GSB de l’arrachage sur les mesures du 28 juillet 2011
(Figure II-58 f).
Couche Matériaux Epaisseur
modélisée (m) Résistivité
électrique ( .m) Profondeur sur le modèle direct (m)
1 Terre végétale 0,15 30 0 - 0,15 2 Graviers 0,30 500 0,15 – 0,45
3 GSB 0,10 8 000 0,45 – 0,55
Equivalent GSB réel 0,006 ~133 333
4 Matériau argilo-
graveleux 1,00 20 0,55 – 1,55
Tableau II-21 : Caractéristiques de la couverture modélisée – Modèle direct M2 (juillet 2011)
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 179
Figure II-61 : Modèle M2 inversé en dispositif dipôle-dipôle sans ajout de bruit
Ces modélisations ont permis de vérifier que la signature électrique des graviers ne
peut être dissociée de celle du GSB. Cela complique par conséquent la compréhension des
variations de résistivité électrique au niveau de cette parcelle.
II.C.4.8. Conclusion sur les mesures de tomographie de résistivité électrique de la parcelle 2
L’évolution des résistivités électriques au niveau du GSB a été mise en évidence par
les mesures effectuées le long du profil TRE6 entre février 2010 et janvier 2012, soit
respectivement cinq et dix-huit mois après l’installation du GSB.
La baisse de résistivité serait due au vieillissement du GSB provoqué par l’échange
cationique entre les ions sodium et calcium et par les cycles de dessiccation/humidification.
Cette modification de l’état du GSB a rendu possible la détection du défaut d’arrachage au
bout d’un an et demi.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 180
Conclusion
Les trois méthodes géophysiques suivantes, la PS, l’ARP et la TRE, mises en œuvre
sur le site expérimental ont permis de déterminer leur capacité à détecter les défauts
volontairement créés dans deux types de couverture susceptibles d’être rencontrées sur les
installations de stockage de déchets. Les mesures répétées sur le site expérimental ont révélé
l’existence d’un comportement différent sur les deux couvertures au cours du temps. De plus,
les mesures en période humide se sont révélées plus favorables à la détection des défauts pour
l’ensemble des méthodes géophysiques.
Les mesures continues de PS, mises en place dans le but de suivre les transferts
d’eau, ont révélé l’existence d’un comportement différent sur les deux parcelles. Les signaux
PS se sont révélés plus stables sur la parcelle 2, où le matériau argilo-graveleux est recouvert
par un GSB lui-même surmonté de graviers. Des variations d’amplitude plus élevée
s’observent sur les signaux PS des électrodes situées sur la parcelle 1. Certaines de ces
variations ont pu être associées à des épisodes pluvieux. L’analyse des enregistrements PS se
trouve facilitée en période humide, la température influençant peu le signal. En revanche, en
période sèche apparaissent des instabilités sur les signaux de certaines électrodes. Ces
changements de PS étant toutefois réversibles, ils ont pu être attribués à un mauvais contact
électrique entre l’extrémité de l’électrode et le matériau argilo-graveleux, causé par
l’assèchement de la bentonite. Les signaux PS se sont toutefois révélés extrêmement variables
au cours du temps à la fois entre les différentes électrodes et pour une même électrode. Des
perturbations supplémentaires, liées notamment à l’implantation du site expérimental en zone
industrielle (utilisation de câbles non blindés), peuvent également être responsables des
variations observées.
Les prospections PS effectuées sur le site expérimental ont mis en évidence un signal
PS différent selon le type de couverture et variable en fonction des conditions climatiques. Un
contraste élevé de signal PS a en particulier été observé au niveau de la parcelle 2. Sur cette
parcelle, le signal PS globalement compris entre 20 et 50 mV en période sèche pourrait être
attribué à l’évapotranspiration. En période humide, le faible signal PS (entre -7 et 8 mV)
pourrait être lié à la concentration de l’eau de pluie dans la couche de graviers située au-
dessus du GSB. Les deux prospections réalisées en période humide ont par ailleurs montré un
signal PS d’autant plus négatif que le cumul de pluie efficace est élevé.
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 181
Sur la parcelle 1, la gamme du signal PS est globalement la même en période humide
et sèche, comprise entre -7 et 12 mV. Les variations du signal observées dans deux zones
distinctes ont été reliées à la nature différente de la terre végétale mise en place. En effet, les
mesures effectuées au niveau de la terre végétale rapportée, la plus sujette à l’apparition de
fentes de dessiccation, présentent des valeurs plus élevées en période sèche et plus faibles en
période humide que les mesures réalisées sur la zone de terre végétale initiale.
Lors de la prospection de février 2010, le signal PS a montré une augmentation de 8
et 9 mV à proximité des fissures larges de 10 et 4 cm. Si le pas de mesure de 2 m n’a pas
permis de les localiser précisément, il apparaît néanmoins suffisant pour en détecter
l’existence. Ce contraste n’a toutefois pas été noté lors des deux autres prospections.
Tout comme les mesures de PS ponctuelles effectuées en période humide, les
mesures ARP sont sensibles au type de terre végétale mis en place sur la parcelle 1. Les
résistivités électriques apparentes présentent des valeurs plus faibles au niveau de la terre
végétale où apparaissent les fentes de dessiccation en été. Ces dernières peuvent en effet être
le lieu privilégié de l’infiltration de l’eau lors du retour des pluies efficaces.
Les données de résistivité électrique apparente pour l’écartement 1,1 m sont les
seules à avoir permis la détection de la fissure large de 10 cm. La résistivité électrique
apparente à l’endroit de ce défaut est plus élevée (100 .m) que celle du matériau argilo-
graveleux (30 .m) lorsque l’injection du courant se fait perpendiculairement à la fissure, et
plus faible (19 .m) lorsque l’injection du courant a lieu parallèlement à la fissure. Cependant
l’interpolation des mesures acquises tous les 0,5 m entraîne une surestimation de la largeur de
la fissure, estimée à 0,70 m. De plus, une augmentation de résistivité électrique apparente a
été observée à l’endroit des fissures de 4 et 10 cm recoupées obliquement.
La TRE a fourni des résultats intéressants quant à la détection des défauts
volontairement créés sur le site expérimental. Les mesures effectuées sur la parcelle 2 avec un
espacement inter-électrodes de 0,25 m et un temps d’injection de 1 s ont révélé une évolution
temporelle des résistivités électriques au niveau du GSB. Au cours des dix-huit premiers mois
suivant la pose du GSB, les mesures ont montré la présence de résistivités électriques très
élevées (>4000 .m) au niveau de l’ensemble « graviers + GSB ». La baisse de résistivité
électrique qui s’opère sur les quatre mois suivants serait causée par le vieillissement du GSB
provoqué par l’échange cationique entre les ions sodium et calcium et les cycles de
dessiccation/humidification. Cela rend la détection du défaut d’arrachage possible à partir du
Chapitre II : Application des méthodes géophysiques au site expérimental 182
vingt-deuxième mois après la pose du GSB et indépendante de l’antécédent hydrique et
thermique.
Les mesures de TRE réalisées sur la parcelle 1 en période humide avec un
espacement inter-électrodes de 0,50 m et un temps d’injection de 500 ms ont permis la
détection de l’ensemble des défauts : fissures larges de 4 et 10 cm et géodrains à -0,45 et
-0,75 m. Les conditions favorables à la détection de la fissure large de 10 cm traversant toute
l’épaisseur du matériau argilo-graveleux ont été définies précisément grâce à l’analyse des
données des capteurs de température et de teneur en eau volumique présents à 0,70 m de
profondeur au niveau de la parcelle 1. Ainsi, la détection de la fissure est possible lorsque la
teneur en eau volumique est supérieure à 0,20 ou 0,22 m3.m-3 (en fonction de la précocité
d’apparition des fentes de dessiccation), et la température inférieure à 17,5 °C. Néanmoins, en
l’absence de capteurs placés sur un site quelconque, l’analyse des conditions météorologiques
(température atmosphérique moyenne et cumul de pluie efficace) sur les trente jours
précédant les mesures rendent possible la détermination des conditions favorables à la
détection du défaut. Ainsi, la fissure large de 10 cm n’est plus détectée lorsque le cumul de
pluie efficace est inférieur à -55,0 mm et la température atmosphérique supérieure à 14,6 °C.
Les mesures de TRE effectuées sur la parcelle 1 ont également mis en évidence
l’existence d’un matériau argilo-graveleux hétérogène. Les résistivités électriques des quatre
classes définies grâce à une classification hiérarchique ascendante effectuée sur l’ensemble
des prospections le long d’un profil ne se distinguent les unes des autres que de 4 .m en
moyenne en période humide. Ces variations de résistivité électrique peuvent être dues à des
différences de compaction lors de la mise en place ou encore à la nature intrinsèque du
matériau (teneur en fines par exemple). Les hétérogénéités observées correspondent par
conséquent à des domaines au comportement hydrique et électrique différent.
La conservation de la répartition spatiale des différences de résistivité électrique dans
le temps indique que la présence d’hétérogénéités dès la mise en place de la couverture peut
conditionner son évolution future. L’existence de zones plus perméables peut ainsi entraîner
une infiltration d’eau préférentielle à ces endroits. Cela montre par conséquent d’une part
l’importance du choix du matériau de couverture sur une installation de stockage de déchets et
d’autre part la nécessité d’une compaction uniforme afin d’assurer une bonne étanchéité de la
couverture au cours du temps.
CHAPITRE III
APPLICATION DES METHODES GEOPHYSIQUES
A UNE INSTALLATION DE STOCKAGE DE
DECHETS DANGEREUX
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 187
Introduction
Les trois méthodes géophysiques testées sur le site expérimental, l’ARP, la TRE et la
PS, ont été mises en œuvre sur une couverture d’installation de stockage de déchets
dangereux en France. Sur ce site, une couverture a été placée sur l’ensemble des casiers de
stockage de déchets afin de minimiser les infiltrations d’eau dans le massif de déchets. Malgré
cette couverture, la quantité de lixiviats augmente anormalement après les épisodes pluvieux.
Une des causes de cette augmentation peut notamment être liée à l’état de la couverture âgée
de près de vingt ans. La présence de défauts au sein de la couverture pouvant créer des
chemins préférentiels d’infiltration d’eau, nous avons testé la capacité des trois méthodes
géophysiques à détecter les zones de faiblesse.
Après la présentation du site et des études déjà réalisées concernant la caractérisation
de la couverture, les résultats des méthodes géophysiques ARP, TRE, PS seront détaillés.
III.A. PRESENTATION DU SITE X
Le site X est une Installation de Stockage de Déchets Dangereux (ISDD) renfermant
près de 400 000 tonnes de déchets déposés entre 1978 et 1988 sur une superficie de
42 000 m².
III.A.1. Contexte géologique
L’ISDD est installée sur un ensemble de dépôts sédimentaires continentaux
limniques rattachés aux "Grès rouges" r2 du Saxonien (Permien inférieur, de -275 à -258 Ma),
dont l'épaisseur totale peut localement dépasser 1 000 m et qui sont discordants sur les assises
plus anciennes du Carbonifère.
Dans le détail, ces "Grès rouges" peuvent être localement subdivisés comme suit
(Figure III-1) :
- La formation de Montfaucon r2a : elle est constituée de conglomérats
polygéniques, d’arkoses à feldspaths roses et de lits gréseux. Cette formation,
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 188
rencontrée en bordure sud-est du site, se retrouve plus au sud en contact anormal faillé
avec les schistes houillés h5 du bassin Stéphanien (Carbonifère),
- La formation de Torcy r2b : elle se compose d'argiles plus ou moins sablo-
gréseuses qui ont été exploitées en carrières pour la production de tuiles.
L’ISDD a été installée dans l'une de ces carrières après reprofilage du fond. Son front
nord-ouest est probablement affecté par une faille qui décale fortement la série sédimentaire
au sein même des argiles de Torcy, ce qui souligne leur importante épaisseur.
Figure III-1 : Schéma des formations géologiques du site X (Dutheil et al., 2005)
En fond de carrière, la formation des argiles de Torcy présente une perméabilité
comprise entre 1.10-8 et 1.10-9 m.s-1. Elle est considérée comme hétérogène car elle comporte
des bancs plus ou moins gréseux de pendage quasi-vertical (Figure III-2).
Figure III-2 : Carte géologique du site X (Dutheil et al., 2005)
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 189
III.A.2. Stockage des déchets
A la fin de l’exploitation de la carrière en 1977, le fond était compris entre 327 et
330 m NGF, du fait de la présence de bancs gréseux partiellement laissés en place (Figure
III-3). Le fond a ensuite été surcreusé par endroits jusqu’à une profondeur pouvant atteindre
314 m NGF.
Figure III-3 : Coupe géologique à travers l’installation de stockage de déchets dangereux (Dutheil et
al., 2005)
Les déchets, avant d’être stockés dans les alvéoles, étaient réceptionnés dans une
fosse et mélangés à de l’argile prélevée sur le site (caractérisée par une couleur rouge foncée).
Le comblement des alvéoles a ensuite été effectué selon un schéma multicouche, en alternant
un mètre de déchets mélangés et 30 cm d’argile. Les déchets ont été répartis suivant douze
alvéoles, sur une épaisseur moyenne de treize mètres, celle-ci pouvant cependant être plus
importante au niveau des alvéoles surcreusées.
III.A.3. Mise en place de la couverture
En 1992, une couverture est mise en place par apport de matériaux naturels avec
mise en forme au-dessus des déchets. Cette couverture, d’une épaisseur théorique de 2,3 m,
est principalement constituée d’une alternance de matériaux sablo-argileux et argileux
surmontés de 10 cm de terre végétale (Figure III-4). Un géosynthétique bentonitique (GSB)
d’une épaisseur de 7 mm est également disposé à une profondeur voisine de -1,1 m. Ce GSB
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 190
est constitué de bentonite calcique activée (avec une teneur en montmorillonite supérieure à
70 %) et de deux couches de géotextiles en polypropylène blancs.
Figure III-4 : Coupe théorique de la couverture (a) et photographie de la maquette (b)
Par ailleurs, des géodrains ont été mis en place au sein de la couverture pour la
collecte des gaz à une profondeur voisine de -1,3 m. Des drains ont également été placés juste
au-dessus du massif de déchets pour la collecte des lixiviats (Figure III-4). L’installation de
stockage est donc en permanence saturée en eau, le dispositif de drainage captant seulement le
« trop plein ». Seul l’emplacement des deux drains qui collectent l’ensemble des lixiviats en
partie basse du site est précisé en Figure III-5. Ces drains, situés en bordure de la zone de
stockage de déchets, sont reliés à un puits de convergence à l’extrémité nord-est du site, puits
lui-même raccordé à une cuve de stockage de 50 m3 installée dans le puits P2. Les eaux de
ruissellement sont quant à elles collectées dans un fossé bétonné périphérique au stockage
puis éloignées de l’ISDD.
Suite à ces travaux de couverture, une paroi molle en coulis de bentonite-ciment
pouvant atteindre treize mètres de profondeur a été réalisée en 1995-1996 tout autour du
stockage dans le but d’empêcher les entrées d’eau au sein de l’ISDD. La cote sol actuelle du
site est comprise entre 330 et 348 m NGF.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 191
Figure III-5 : Plan de l’installation de stockage de déchets dangereux (Dutheil et al., 2005)
III.A.4. Etudes antérieures effectuées sur la couverture
Une prospection électromagnétique a été réalisée sur le site en janvier 2006 par
l’entreprise GéoGéophy, suivie de prélèvements de matériaux argileux en septembre 2006 par
Burgéap. Des prélèvements de GSB ont également été effectués par l’INSA (INSAVALOR,
2006).
III.A.4.1. Prospection électromagnétique
Une cartographie électromagnétique a été réalisée avec un équipement EM38 selon
des profils espacés en moyenne de 5 m et positionnées grâce à un GPS. Un total de 9164
mesures a ainsi été acquis en dispositif vertical du 3 au 6 janvier 2006 (Ragot, 2006). Les
données fournies m’ont permis de réaliser une carte des conductivités électriques apparentes
(Figure III-6). Elle est issue d’une interpolation de type krigeage (voisinage de 5,2 m et
variogramme linéaire omnidirectionnel) réalisée à l’aide du logiciel Surfer.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 192
Figure III-6 : Carte de conductivités électriques apparentes obtenues à partir des mesures d’EM38 effectuées par GéoGéophy en janvier 2006
Cette carte montre tout d’abord que les conductivités électriques apparentes sont
majoritairement comprises entre 20 et 60 mS/m, à hauteur de 70 %. Elle met ensuite en
évidence l’existence d’une zone particulièrement conductrice ("app>100 mS/m) au sommet de
l’ISDD alors que les zones en pente sont globalement plus résistantes ("app<60 mS/m), en
particulier dans la partie nord du site où les conductivités électriques apparentes sont
concentrées entre 0 et 20 mS/m. Ces contrastes de conductivité pourraient refléter
l’hétérogénéité des matériaux de couverture et donc de sa perméabilité. Dans le but de vérifier
cette hypothèse, GéoGéophy a préconisé l’implantation de plusieurs reconnaissances
mécaniques, dont cinq, notés S1 à S5 en Figure III-6, ont été réalisés par Burgéap dans des
zones de conductivité électrique apparente différente.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 193
III.A.4.2. Caractérisation des matériaux de couverture
Les sondages à la pelle mécanique ont permis de caractériser les matériaux de
couverture jusqu’à une profondeur maximale de 1,2 m. La Figure III-7 précise les matériaux
rencontrés ainsi que les valeurs de conductivité électrique apparente pour chaque point de
sondage.
Figure III-7 : Caractérisation des matériaux de couverture à l’emplacement des sondages (Dutheil et
al., 2007)
La caractérisation des matériaux de couverture au niveau des sondages a permis de
constater que les matériaux sont globalement les mêmes jusqu’à 0,5 m de profondeur, à savoir
une couche de grès rouge altéré (de 30 à 50 cm d’épaisseur) surmontée de 10 cm de terre
végétale. Ce n’est pas le cas au niveau du sondage S2 où de l’argile sableuse noire a été
identifiée jusqu’à -0,9 m. L’épaisseur de la couche de grès rouge altéré étant globalement
celle correspondant au sable argileux sur la coupe théorique, nous définirons par la suite
comme sable argileux le grès rouge altéré en admettant qu’il s’agisse du même matériau.
Le matériau sous-jacent au sable argileux présente des variations lithologiques au
nombre de trois. Plusieurs types d’argiles ont été différenciés : limoneuse jaune, ocre et
sableuse brune. Par ailleurs, le GSB a été atteint à une profondeur comprise entre 1,1 et 1,2 m,
au niveau des sondages S2 et S3 les plus profonds. Ainsi, la profondeur du GSB et les
matériaux sus-jacents rencontrés au niveau des sondages sont globalement conformes à la
coupe théorique.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 194
En complément de l’analyse macroscopique, Burgéap a prélevé un échantillon de
chacune des cinq couches argileuses (noté E1 à E5 en Figure III-7) pour analyse
granulométrique. Le graphique du pourcentage pondéral cumulé en fonction du diamètre des
grains confirme que les trois matériaux distingués précédemment présentent des variations de
granulométrie significative (Figure III-8).
Figure III-8 : Courbes granulométriques des échantillons de matériaux de couverture notés E1 à E5, établies à partir des données des essais granulométriques faits par Burgéap
On peut tout d’abord remarquer que le pourcentage de grains inférieur à 80 µm est
compris entre 61,7 % pour l’échantillon E4 et 97,4 % pour l’échantillon E1. Ensuite,
l’échantillon E1 diffère des autres échantillons par un diamètre maximal de grains plus petit,
égale à 2 mm, mais aussi par une fraction argileuse plus élevée. En effet, le pourcentage de
grains de diamètre inférieur à 2 µm s’élève à 52 % pour l’échantillon E1 alors qu’il est
compris entre 25 et 32 % pour les échantillons E2 à E5.
L’hétérogénéité de ces matériaux argileux n’a cependant pas pu être reliée à une
différence de signature électromagnétique à l’emplacement des sondages (Figure III-6).
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 195
III.A.4.3. Evaluation de l’état du GSB
A l’emplacement des sondages S2 et S3, du GSB a été prélevé par l’INSA sur une
surface de 60 cm² pour évaluer ses performances hydrauliques (INSAVALOR, 2006). Une
rustine de GSB, identique à celui de la couverture, a été posée sur la zone échantillonnée et
jointe au GSB existant par la mise en place de bentonite en poudre.
Les résultats des analyses effectuées sur le GSB sont résumés dans le Tableau III-1. Ils
sont comparés aux données du fabricant pour des produits neufs.
Caractéristiques GSB
S2 GSB
S3 Données du
fabricant Etat visuel
du GSB Masse surfacique de la
bentonite sèche (kg.m-2) 3 3 3
Absence de perforations
Gonflement libre de la bentonite (cm3.2g-1)
7 8 25
Capacité d’absorption d’eau de la bentonite (cm3.g-1)
2 2 6
Perméabilité (m.s-1) 4.10-9 9.10-7 1.10-10
Tableau III-1 : Résultats des analyses effectuées sur les prélèvements de GSB en 2006 (INSAVALOR, 2006)
Bien que macroscopiquement le GSB soit exempt de perforations à l’endroit des deux
sondages, les analyses montrent une baisse de ses performances, exceptée concernant la
masse surfacique de la bentonite sèche. En effet, les capacités de la bentonite en termes de
gonflement libre et d’absorption d’eau ont été divisées par trois en quatorze ans. On observe
également une augmentation de la perméabilité du GSB, de 40 au niveau du sondage S2 à
9000 fois au niveau du sondage S3 supérieure à la donnée du fabricant. Ces chiffres attestent
du vieillissement du GSB depuis sa mise en place : des échanges ioniques avec la solution de
percolation in situ ou encore des phénomènes de fluage pourraient être responsables de sa
dégradation.
En conclusion, les études effectuées en 2006 sur la couverture de l’installation de
stockage de déchets dangereux ont dans un premier temps montré l’existence de contrastes de
conductivité électrique apparente grâce à la prospection électromagnétique. Les analyses
ponctuelles réalisées sur les matériaux de couverture ont dans un second temps mis en
évidence l’hétérogénéité de la couverture. Cependant, la variabilité des matériaux de
couverture, de nature sableuse et argileuse à l’emplacement des cinq points de sondages
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 196
effectués, n’a pas été reliée par Burgéap aux différences de conductivité électrique apparente.
Nous montrerons en revanche grâce à nos mesures que la conductivité électrique peut
toutefois être reliée à la nature des matériaux superficiels ainsi qu’à l’état du GSB. Par
ailleurs, les deux analyses effectuées sur les prélèvements de GSB par l’INSA en 2006 ont
montré une augmentation de perméabilité différente apportant ainsi la preuve d’une
dégradation variable selon l’emplacement.
Afin de tester la capacité des méthodes géophysiques à détecter les défauts
d’étanchéité, trois d’entre elles ont été mises en œuvre sur le site X en 2009-2010. Les défauts
recherchés peuvent être liés au choix des matériaux de couverture mis en place (nature,
épaisseur), à l’installation du GSB (déchirure, glissement de lés) ou encore à sa dégradation
causée par les échanges cationiques avec la solution de percolation ou les cycles
d’humidification/dessiccation.
III.B. PROSPECTIONS GEOPHYSIQUES
Des mesures en ARP ont tout d’abord été réalisées permettant de cartographier
rapidement l’ensemble de l’installation de stockage de déchets. Suite à cette prospection, des
mesures de PS ont été effectuées dans une zone présentant un contraste de résistivité
électrique apparente. Enfin, une campagne de TRE associée à des reconnaissances faites à la
tarière manuelle a été menée le long de deux profils. Ces trois prospections ayant été réalisées
à différentes périodes de l’année, il convient de préciser dans quelles conditions
météorologiques elles ont eu lieu. En effet, la connaissance des conditions météorologiques
est nécessaire pour l’interprétation des mesures géophysiques (en particulier l’historique des
précipitations). De plus, leur influence sur la qualité des mesures a pu être prouvée grâce aux
nombreuses campagnes réalisées sur le site expérimental (cf. chapitre II).
III.B.1. Conditions métérologiques
Aucun suivi de température et d’humidité n’est réalisé sur la couverture du site X.
Nous disposons donc seulement des données de température atmosphérique et de
précipitations totales au cours des mois de juillet 2009 à juillet 2010 grâce à une station
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 197
météorologique installée à proximité immédiate de l’installation de stockage de déchets
dangereux (Figure III-5).
Les mesures en ARP et PS ont été effectuées en novembre 2009 au cours d’une
période marquée par de nombreux épisodes pluvieux (Figure III-9). Un cumul de 19 mm a
notamment pu être observé au cours des dix jours précédents la prospection ARP du 5
novembre (dont 13 mm le 2 novembre). De plus, les températures atmosphériques étant
faibles à cette période mais néanmoins supérieures à 0 °C, l’évaporation peut être considérée
comme négligeable. Ainsi, les précipitations, en humidifiant le terrain, ont favorisé un bon
contact entre les électrodes de l’ARP et le terrain. Les mesures PS ont été réalisées le 19
novembre après un cumul supplémentaire de pluie de 12 mm depuis les mesures ARP. Quant
aux mesures de TRE, elles ont été réalisées du 21 au 25 juin 2010. Le cumul de pluie s’élève
à près de 42 mm au cours des dix jours précédents les mesures (avec un épisode pluvieux de
26 mm le 17 juin). Cependant, les températures atmosphériques étant plus élevées qu’en
novembre 2009, on peut supposer une plus forte évaporation à cette période et par conséquent
un cumul de pluie efficace plus faible.
Figure III-9 : Données de précipitations totales et températures atmosphériques moyennes, journalières et mensuelles, au cours des mois de juillet 2009 à juillet 2010 (données de la station météorologique
située à proximité du site X)
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 198
III.B.2. Mesures en Automatic Resistivity Profiling (ARP)
Une prospection en ARP a été réalisée les 5 et 6 novembre 2009 sur l’ensemble du
site X avec un espacement inter-profil d’environ 1 m. L’intensité du courant injecté lors de
ces mesures était de 10 mA et le positionnement s’est fait au moyen d’un GPS différentiel.
Les trois cartes obtenues avec les écartements de 0,5, 1,0 et 2,0 m (dispositif ARP 03)
montrent des variations de résistivité électrique apparente entre 10 et 200 .m (Figure III-10).
Les données ont été interpolées selon la méthode de type « spline » avec une maille de 0,5 m
en prenant en compte les points de mesure dans un rayon de 4 m.
Les trois cartes en Figure III-10 mettent en évidence l’existence de contrastes de
résistivité électrique apparente sur l’ensemble du site. Il est possible de distinguer quatre
zones où les résistivités électriques apparentes évoluent différemment avec l’écartement
croissant. La première zone, localisée dans la moitié nord de l’installation de stockage,
rassemble les résistivités électriques les plus élevées (supérieures à 70 .m) quel que soit
l’écartement. La moitié sud de l’installation de stockage est marquée par l’existence de deux
comportements différents. A certains endroits, une diminution de la résistivité électrique
apparente (de 70 à 50 .m) s’observe avec l’écartement croissant. Dans cette deuxième zone,
ceci pourrait être lié à la présence de matériaux sableux en surface et plus argileux en
profondeur, en accord avec la composition théorique de la couverture (Figure III-4). La partie
sud de l’installation de stockage montre également de faibles résistivités (~50 .m) sur la
carte de l’écartement 0,5 m (Figure III-10 a), résistivités qui tendent à décroître sur les cartes
des écartements 1,0 et 2,0 m (Figure III-10 b et c). Dans cette troisième zone, les faibles
résistivités pourraient résulter d’une teneur en argile plus élevée dans les matériaux
superficiels de la couverture. Enfin, des valeurs particulièrement conductrices visibles sur les
trois écartements sont localisées aux extrémités nord et est du site. Cette quatrième zone se
trouve délimitée d’une part par les drains de lixiviats et d’autre part par la paroi moulée
(Figure III-5). La résistivité électrique y est inférieure à 30 .m et pourrait notamment
s’expliquer par une teneur en eau plus élevée dans cette partie. Cette dernière pourrait être
causée par l’action des eaux pluviales ruisselant jusqu’à ce point bas du site et à leur
concentration en avant de la paroi moulée (Figure III-5).
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pitr
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Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 200
Par ailleurs, l’étude antérieure réalisée par Burgéap sur le site X avait déjà montré
l’existence de matériaux hétérogènes au sein de la couverture (Figure III-7 et Figure III-8),
matériaux parfois différents de ceux de la coupe théorique (Figure III-4). Ainsi, les contrastes
de résistivité électrique mis en évidence par l’ARP seraient liés à la variabilité des matériaux
de couverture. On peut ajouter à cela d’autres causes telles que des variations d’épaisseur, de
compaction et de teneur en eau qui prennent part aux variations de résistivité électrique.
Dans le but de comparer les conductivités électriques apparentes acquises en 2006
par GéoGéophy aux résistivités électriques apparentes mesurées en 2009 par GEOCARTA,
une superposition des deux jeux de données a été effectuée (Figure III-11). Ce sont les
données ARP avec l’écartement 2,0 m qui sont le plus fortement corrélées aux données
d’EM38. Dans un souci de lisibilité, les données de conductivité électrique comprises entre 20
et 60 mS/m n’ont pas été reportées en Figure III-11.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 201
Figure III-11 : Comparaison entre les données de résistivité électrique apparente (mesures ARP avec l’écartement 2,0 m faites par GEOCARTA en 2009) et les données de conductivité électrique
apparente (mesures EM38 acquises par GéoGéophy en 2006)
Malgré les mesures réalisées à quatre ans d’intervalle, il est intéressant de noter
l’existence de certaines similitudes en termes de répartition des contrastes électriques entre les
données des deux méthodes géophysiques. La délimitation de ces contrastes est toutefois
moins précise en EM38 qu’en ARP, le pas de mesure étant respectivement de l’ordre de 1 m
et de 10 cm. Toutefois, la partie nord-ouest de l’ISDD présente une bonne corrélation entre
les mesures en EM38 et ARP. Les plus faibles conductivités électriques apparentes (de 0 à
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 202
20 mS/m) coïncident en partie avec des résistivités électriques apparentes élevées, comprises
entre 70 et 100 .m. Il en est de même pour la partie sud de l’ISDD où l’on observe des
conductivités électriques apparentes supérieures à 60 mS/m et des résistivités électriques
inférieures à 30 .m. Par contre, les mesures au moyen de l’EM38 montrent un
comportement opposé à celui des mesures ARP aux extrémités nord et est de l’ISDD. Dans
cette zone, il n’apparaît pas de fortes conductivités électriques, les valeurs étant globalement
comprises entre 20 et 60 mS/m à l’endroit où les résistivités électriques apparentes mesurées
sont les plus faibles (inférieures à 30 .m). Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour
expliquer le changement de comportement électrique de la couverture : des conditions
météorologiques précédant les mesures différentes (en particulier au niveau des
précipitations) ou encore une dégradation de la couverture apparue entre les deux campagnes
de mesures géophysiques.
En conclusion, la prospection en ARP menée sur le site X a permis de connaître,
grâce à l’acquisition d’un grand nombre de mesures, la répartition précise des résistivités
électriques apparentes à trois profondeurs différentes. Deux zones de faible résistivité
électrique (de 10 à 30 .m) ont ainsi pu être mises en évidence, l’une localisée au voisinage
du point haut de l’ISDD et l’autre en limites nord et est correspondant aux points bas. La
majorité de la couverture présente par ailleurs des résistivités électriques sensiblement plus
élevées (globalement entre 50 et 150 .m) pouvant être reliées à la variabilité des matériaux
de couverture (nature, épaisseur, teneur en eau).
Au vu de ces résultats, des mesures PS ont ensuite été programmées. Néanmoins, ces
mesures géophysiques, de par leur mise en œuvre plus longue et la nécessité de conditions
climatiques stables, n’ont pas pu être réalisées sur la totalité du site. La zone à prospecter a
donc été choisie dans un endroit caractérisé par des variations de résistivité électrique
apparente visibles sur les trois écartements de l’ARP. Cette zone de dimensions 20 m par
110 m et orientée est-sud-est ouest-nord-ouest est délimitée en Figure III-10 par un rectangle
noir.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 203
III.B.3. Mesures de polarisation spontanée (PS)
La prospection PS a été effectuée le 19 novembre 2009 avec un total de 115 points
de mesures acquis selon une maille de 5 m par 5 m (Figure III-12). Chaque mesure est
précédée du creusement d’un trou à la pelle à main, de quelques centimètres de profondeur,
dans lequel est posé une motte de boue de bentonite qui permet d’améliorer le contact
électrique entre l’extrémité de l’électrode et le terrain. Une mesure de différence de potentiel
est ensuite réalisée entre l’électrode de mesure, déplacée à chaque point, et l’électrode de
base, qui elle reste fixe. Le signal à l’électrode de base variant dans le temps, il est nécessaire
de corriger les mesures de l’effet de dérive.
Figure III-12 : Emplacement des mesures PS sur l’installation de stockage de déchets dangereux
III.B.3.1. Traitement des données : correction de dérive
Au cours de la prospection, un retour à l’électrode de base est réalisé à l’issue des
mesures effectuées pour chacun des profils. La variation du signal PS à l’endroit de
l’électrode de base en fonction du temps est précisée en Figure III-13. L’ensemble des valeurs
brutes de PS est donc corrigé de l’effet de dérive à l’aide d’une loi polynomiale du deuxième
ordre.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 204
Figure III-13 : Evolution de la dérive de l’électrode mesurée à l’emplacement de l’électrode de base en fonction du temps
Afin d’étudier en détail les mesures PS corrigées de la dérive, une étude statistique a
été réalisée pour chaque profil.
III.B.3.2. Etude statistique des mesures PS le long de chaque profil
Les valeurs des paramètres statistiques classiques calculés le long des profils de y=0
à y=20 m sont résumées dans le Tableau III-2.
Profils de polarisation spontanée : mesures corrigés de la dérive
y= 0 m y=5 m y=10 m y=15 m y=20 m
Minimum (mV) -50,8 -80,6 -47,3 -50,3 -17,8
1er quartile (mV) -9,8 -4,9 -4,9 -3,0 -0,2
Médiane (mV) -0,9 2,4 -1,3 -0,9 1,9
Moyenne (mV) -2,3 -2,9 0,8 -1,8 3,3
3ème quartile (mV) 5,9 6,3 13,3 4,9 6,2
Maximum (mV) 42,4 37,2 37,4 20,8 32,2
Coefficient de variation (%) -9,7 -8,7 22,7 -7,7 2,8
Variance (mV²) 501,4 654,6 357,7 195,3 82,4
Ecart-type (mV) 22,4 25,6 18,9 14,0 9,1
Etendue (mV) 93,2 117,8 84,7 71,1 49,9
Intervalle inter-quartile (mV) 15,7 11,2 18,2 7,9 6,4
Coefficient d'aplatissement 0,4 3,3 1,5 5,6 4,4
Coefficient d'asymétrie -0,2 -1,4 -0,7 -2,0 0,8
Taille 23 23 23 23 23
Tableau III-2 : Paramètres statistiques des mesures PS par profils de mesures avec une mesure acquise tous les cinq mètres, après correction de dérive
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 205
Les résumés statistiques du Tableau III-2 et le graphique des fonctions de répartition
montrés en Figure III-14 permettent de classer les mesures PS en deux catégories : une
première réunissant les mesures le long des profils y=15 et y=20 m et une seconde regroupant
les mesures le long des trois autres profils.
Les mesures réalisées le long des profils y=15 et y=20 m sont celles qui présentent
les valeurs de PS les plus concentrées. Elles sont caractérisées par des écart-types
(respectivement de 14,0 et 9,1 mV) et des intervalles inter-quartiles (respectivement de 7,9 et
6,4 mV) plus faibles que ceux des mesures le long des autres profils. De plus, l’homogénéité
des ces valeurs PS est confirmée par un coefficient d’aplatissement élevé, respectivement égal
à 5,6 et 4,4 le long des profils y =15 et y=20 m.
Pour les mesures effectuées le long des profils y=0, y=5 et y=10 m, regroupées dans
la seconde catégorie, on observe un comportement différent au niveau des valeurs PS. Leurs
coefficients de variation sont élevés en valeur absolue et leurs intervalles inter-quartiles
supérieurs à 11 mV. De plus, l’étendue des mesures est comprise entre 84,7 et 117,8 mV, la
valeur minimale de PS ayant été mesurée le long du profil y=5 m. Les valeurs PS le long de
ces trois profils sont toutefois moins homogènes que celles de la première catégorie ; ceci est
souligné par des coefficients d’aplatissement plus faibles (entre 0,4 et 3,3).
Il est par ailleurs intéressant de remarquer que, sur les valeurs obtenues le long des
cinq profils de mesure, celles effectuées le long de quatre d’entre eux montrent une queue de
distribution vers les faibles valeurs se traduisant par un coefficient d’asymétrie négatif
(Tableau III-2). Seule la distribution des valeurs le long du profil y=20 m présente un
étalement vers les valeurs positives (coefficient d’asymétrie positif). On peut enfin noter que
les coefficients d’asymétrie les plus élevées sont ceux situés le long des profils y=0 et
y=20 m, profils situés de part et d’autre de la zone de prospection (Figure III-12).
Le graphique des fréquences cumulées relatives en fonction du signal PS (Figure
III-14) met en évidence une concentration de l’ensemble des valeurs PS pour des fréquences
cumulées relatives comprises entre 0,26 et 0,70. Dans cet intervalle regroupant 70 % des
valeurs PS, les mesures varient de -10 à +10 mV. De plus, il existe dans cette zone un faible
écart de PS entre les cinq profils de mesure (<10 mV) pour une fréquence cumulée relative
donnée. Cet écart devient en revanche plus élevé pour les fréquences cumulées relatives
inférieures à 0,13 où sa valeur dépasse les 30 mV et atteint 56,8 mV pour une fréquence
cumulée relative de 0,04.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 206
Figure III-14 : Graphique des fonctions de répartition des mesures PS, réalisées tous les 5 m, après correction de dérive
L’analyse statistique effectuée précédemment sur les mesures PS corrigées de la
dérive a révélé l’existence de deux comportements différents le long des cinq profils de
mesures. Les profils y =15 et y=20 m sont ceux qui présentent les plus faibles variations du
signal PS. Cette étude a également permis de constater que la plupart des valeurs PS sont
comprises entre -10 et +10 mV. On peut donc supposer que les valeurs situées en dehors de
cet intervalle sont représentatives d’un état plus anomalique.
III.B.3.3. Interprétation des données
III.B.3.3.1. Profils de mesures PS
Les mesures PS corrigées de la dérive sont représentées en fonction de la position
des points de mesure le long des profils y=0 à y=20 m en Figure III-15. Le signal PS s’étend
de 42,4 à -80,6 mV. On constate tout d’abord que les mesures le long des profils présentent
globalement une allure de courbes identique. Les valeurs PS ont tendance à diminuer au début
des profils, pour ensuite se stabiliser et diminuer significativement avant de réaugmenter en
fin de profils. Sur la base de ces variations, quatre zones distinctes notées A, B, C et D ont été
délimitées.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 207
Figure III-15 : Profils PS corrigés de la dérive, réalisés sur cinq lignes espacées de cinq mètres
La zone A, comprise entre 10 et 30 m du début des profils, est caractérisée par une
diminution des valeurs PS entre 42,4 et 3,8 mV, excepté pour les mesures le long du profil
y=20 m qui ont globalement tendance à augmenter. La zone comprise entre 30 et 90 m est
marquée par des variations du signal entre -8,9 et 10 mV. Cette zone centrale, notée B,
indique un signal PS plus ou moins homogène sur toute la largeur de la prospection. C’est
entre 90 et 110 m qu’apparaît, sur chacun des profils, une diminution brutale du signal PS
suivi d’une augmentation. Cependant, l’amplitude de variation du signal n’est pas du même
ordre de grandeur sur tous les profils et un décalage vers le nord-ouest s’observe dans
l’emplacement du minimum PS. En considérant que l’amplitude des variations du signal PS
observé précédemment au sein de la zone B correspond à un signal stable, on peut en déduire
que la zone C, où une diminution significative du signal est mesurée, constitue une zone
d’anomalie PS. Enfin, la zone D est marquée par une augmentation du signal PS qui, en fin de
profil, atteint des valeurs du même ordre de grandeur que celles observées au début du profil
(excepté pour le profil y= 0 m).
III.B.3.3.2. Carte PS
Les données PS corrigées de la dérive ont ensuite été interpolées à l’aide du logiciel
Surfer par la méthode du krigeage. La carte PS est présentée en Figure III-16.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 208
Figure III-16 : Carte PS obtenue par une interpolation de type krigeage (avec un modèle sphérique ajusté sur un variogramme omnidirectionnel)
Cette carte, au-dessus de laquelle est rappelée la topographie, met en évidence une
zone au signal PS négatif située dans la partie haute des profils (zone C). Cette anomalie peut
être le reflet d’une zone préférentielle d’infiltration d’eau et/ou de la biodégradation des
déchets. Elle est par ailleurs localisée à l’endroit où les résistivités électriques apparentes
acquises en ARP varient fortement avec l’écartement croissant (Figure III-17). Les résistivités
électriques apparentes sont par ailleurs les plus faibles avec l’écartement 2,0 m.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 209
Figure III-17 : Carte des résistivités électriques apparentes a) écartement 0,5 m ; b) écartement 1,0 m ; c) écartement 2,0 m ; d) Carte PS
Le profil y=5 m est celui qui montre le contraste de PS le plus élevé sur l’ensemble
de la zone de prospection. Le signal PS varie de 37,2 mV en bas du profil à -80,6 mV au
niveau sommital de l’ISDD. La connaissance de ces variations PS s’ajoutant aux contrastes de
résistivité électrique apparente détectés dans cette zone par l’ARP, il a été décidé d’effectuer
des mesures de TRE le long du profil y=5 m, représenté par une ligne rouge en Figure III-16
et Figure III-17.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 210
III.B.4. Mesures de tomographie de résistivité électrique (TRE)
Cette quatrième partie présente les mesures de TRE réalisées du 21 au 25 juin 2010
sur la couverture de l’ISDD. Deux profils de mesures ont été implantés en fonction des
résultats des mesures ARP et PS effectuées en novembre 2009. Un premier profil noté TRE1 a
ainsi été placé dans une zone marquée par des variations de résistivité électrique apparente
entre 20 et 150 .m avec l’écartement croissant et également par un signal PS contrasté. Un
second profil noté TRE2 a été implanté dans une zone caractérisée en ARP par de faibles
résistivités électriques quel que soit l’écartement mais identifiée en 2006 par de faibles
conductivités électriques détectées en EM38.
La réalisation de cette campagne de mesures a nécessité la présence de sept
personnes sur le site pendant une semaine. En parallèle des mesures de TRE, des tarières
manuelles ainsi que des essais pénétrométriques légers (de type Panda) ont été mis en œuvre
sur le site. Ces derniers consistent à enfoncer un train de tiges terminé par une pointe jusqu’à
la profondeur désirée. À chaque battage, l’énergie de frappe apportée au système par rapport à
la profondeur est mesurée et la résistance au sol calculée. Cependant, les valeurs de résistance
se sont révélées quasi-constantes avec la profondeur et n’ont par conséquent pas permis de
distinguer les différentes couches de couverture.
III.B.4.1. Mesures effectuées le long d’une tomographie test
La première phase de mesures a consisté à tester plusieurs dispositifs d’acquisition
sur une tomographie test notée P1-TRE1 (Figure III-18) afin de mettre au point le protocole de
mesures adéquat. Dans un second temps, des mesures ont été réalisées le long de deux profils
notés TRE1 et TRE2 (Figure III-18).
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 211
Figure III-18 : Emplacement des profils de tomographie de résistivité électrique
III.B.4.1.1. Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre
Les dispositifs ont été choisis au vu des mesures de TRE réalisées sur le site
expérimental de Champniers (cf. chapitre II). Il avait notamment été constaté que les mesures
réalisées au moyen des dispositifs gradient et dipôle-dipôle donnaient des résultats
satisfaisants pour la détection des fissures, le dispositif gradient étant celui qui révélait le plus
fort contraste de résistivité électrique entre la fissure et le milieu argilo-graveleux. Le
protocole de mesure pour ces deux dispositifs a ensuite été affiné sur le site où, à la différence
du site expérimental, la présence des déchets, l’altération non maîtrisée de la couverture et
l’épaisseur réelle de cette dernière ont dû être prises en compte.
Le dispositif dipôle-dipôle, le plus rapide à mettre en œuvre, a permis la réalisation
de tomographies en roll-along sur une distance de 142 m avec la technique d’embrayage sur
24 électrodes espacées de 0,5 m. En effet, une acquisition de mesures en roll-along au moyen
du dispositif gradient aurait nécessité beaucoup plus d’électrodes d’embrayage pour une
profondeur d’investigation suffisante et a été jugée incompatible avec un temps de mesure
respectable sur site.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 212
Cinq acquisitions, dont les caractéristiques sont précisées dans le Tableau III-3, ont
été réalisées sur la première tomographie électrique notée P1-TRE1 (Figure III-18) constituée
de 72 électrodes espacées de 0,5 m, pour une longueur totale de 35,5 m. Différents paramètres
d’acquisition ont été mis œuvre sur cette tomographie sans déplacement des électrodes :
temps d’injection, temps de mesure et profondeur d’investigation.
Dispositif Nom Temps
d’injection (ms)
Temps de
mesure (mn)
Nombre de points
de mesures
Nombre de
niveaux
Ecartement de base
Profondeur d’investigation après inversion correspondant à la base du bloc
(m) minimum
(a) maximum
(x.a) dipôle-dipôle 1
DD1 500 12 1220 20 0,5 2a 2,3
dipôle-dipôle 2
DD2 500 36 1307 27 1,0 5a 5,7
dipôle-dipôle 3
DD3 250 23 1307 27 1,0 5a 5,7
dipôle-dipôle 4
DD4 250 13 1112 23 1,0 6a 5,7
gradient grad 250 13 2107 20 0,5 4a 2,0
Tableau III-3 : Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre sur la tomographie électrique test P1-TRE1
Deux temps d’injection (500 et 250 ms) ont été testés avec le dispositif dipôle-dipôle.
Les valeurs absolues de résistivité électrique apparente pour chaque point de mesure
différaient en moyenne de 2,9 %, la médiane étant de 0,4 %. Cet écart étant très faible, le
temps d’injection choisi a été de 250 ms.
La profondeur d’investigation, dépendante du nombre de niveaux dans la séquence
de mesures et du nombre d’écartement de base entre les électrodes d’injection (Tableau III-3),
a également été étudiée lors des quatre acquisitions en dispositif dipôle-dipôle. D’après la
coupe théorique de la couverture (Figure III-4), le GSB se situerait à -1,1 m et les déchets à
2,3 m de profondeur. Afin d’atteindre les déchets et sachant que l’épaisseur du GSB (égale ici
à 7 mm) est surestimée sur les modèles de résistivité (cf. mesures sur le site expérimental avec
un GSB en bon état), trois profondeurs d’investigation ont été testées : 2,0, 2,3 et 5,7 m
(valeurs correspondant à la base du dernier bloc sur les modèles de résistivité).
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 213
Remarque : par la suite, les dispositifs dipôle-dipôle réalisés avec un espacement minimum de
1,0 m seront qualifiés de profonds et le dispositif réalisé avec un espacement minimum de
0,5 m de superficiel.
III.B.4.1.2. Résultats des mesures effectuées sur la tomographie test Les cinq modèles de résistivité électrique de la tomographie P1 –TRE1 issus d’une
inversion robuste (Loke et al., 2003) et d’un affinage du maillage du modèle sont présentés en
Figure III-19. L’inversion robuste permet d’obtenir des délimitations précises dans le cas de
contrastes de résistivité comme c’est le cas sur le site. La topographie est prise en compte
dans le modèle d’inversion selon une grille déformée en éléments finis où la distorsion des
blocs du modèle s’atténue de façon exponentielle avec la profondeur selon un coefficient
d’atténuation égal à 0,75 (Loke, 2010).
La gamme de résistivité électrique de l’ensemble des tomographies s’étend
globalement de 0,5 à 400 .m.
On note tout d’abord sur l’ensemble des modèles de résistivité l’existence de
variations horizontales de résistivité électrique. Le modèle de résistivité DD1 (Figure III-19 a)
fait apparaître trois couches de résistivité électrique. Deux d’entre elles, situées entre 0 et
-0,6 m et entre -1,1 et -1,8 m, sont constituées de matériaux de résistivité comprise entre 70 et
200 .m. La couche intermédiaire est composée de matériaux plus conducteurs (résistivité
électrique de 25 à 70 .m). Contrairement au modèle issu des mesures en dispositif DD1, les
modèles de résistivité des dispositifs dipôle-dipôle plus profonds (Figure III-19 b, c et d),
montrent seulement l’existence de deux couches : une première couche de résistivité
électrique entre 70 et 200 .m et une seconde plus faible (entre 25 et 70 .m) située entre 0,6
et 2,0 m de profondeur. Ces modèles sont également caractérisés par la présence en
profondeur de valeurs de résistivité électrique particulièrement faibles (visibles en gris sur la
Figure III-19 b, c et d). Ces valeurs inférieures à 10 .m sont représentatives des déchets
mélangés à l’argile saxonienne. Le modèle de résistivité des mesures faites en dispositif
gradient (Figure III-19 e) montre quant à lui une répartition des résistivités électriques
intermédiaires entre celle du dispositif superficiel DD1 et celle des dispositifs profonds DD2,
DD3 et DD4.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 214
Figure III-19: Modèles de résistivité de la tomographie P1-TRE1 après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle)
Ces premières observations montrent la nécessité de réaliser plusieurs dispositifs
d’acquisition, les mesures conduisant à des modèles de résistivité différents. Les contrastes
électriques des différentes couches, et plus particulièrement la présence de très faibles
résistivités électriques correspondant aux déchets, influencent par conséquent le résultat de
l’inversion. Étant donné que la profondeur des déchets est différente selon le modèle de
résistivité, l’influence des valeurs très conductrices sur les dispositifs de mesures va
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 215
maintenant être étudiée afin de déterminer le dispositif qui fournit la représentation la plus
fidèle du terrain.
III.B.4.1.3. Analyse de l’influence des déchets sur les mesures
III.B.4.1.3.a) Caractérisation des déchets selon le dispositif de mesure
Les résistivités électriques relatives aux déchets ainsi que leur profondeur diffèrent
selon les modèles de résistivité. Leurs valeurs sont précisées dans le Tableau III-4 pour la
zone de la tomographie P1-TRE1 comprise entre 6 et 16 m, choisie en raison des fortes
variations de résistivité électrique observées au niveau de la couverture selon le dispositif de
mesure employé (Figure III-19).
Dispositif Résistivité
électrique des déchets ( .m)
Profondeur (m) des déchets correspondant au haut du
bloc, entre 6 et 16 m le long de la tomographie P1-TRE1
DD1 1,1 – 9,5 -2,0 DD2 0,4 – 10,0 -3,1 DD3 0,4 – 9,4 -3,1 DD4 0,5 – 9,3 -3,1 grad 1,0 –9,6 -1,7
Tableau III-4 : Profondeur et valeurs de résistivité électrique des déchets selon les dispositifs de mesure le long de la tomographie P1-TRE1
On remarque d’une part que la profondeur des déchets est estimée à -3,1 m pour les
dispositifs dipôle-dipôle profonds notés DD2, DD3 et DD4. Pour les dispositifs DD1 et
gradient, elle est respectivement de -2,0 et -1,7 m. Sur les deux modèles de résistivité
correspondants (Figure III-19 a et e), les déchets ne sont en revanche pas clairement visibles,
ceux-ci apparaissant seulement numériquement au niveau du dernier bloc.
D’autre part, les déchets sont représentés par de faibles valeurs de résistivité
électrique, inférieures à 10 .m. Il existe cependant des différences en termes de valeurs de
résistivité électrique selon le dispositif utilisé. En effet, les valeurs les plus faibles (<1 .m)
s’observent sur les données des dispositifs DD2, DD3 et DD4.
On peut par conséquent constater que plus l’épaisseur de déchets sur le modèle de
résistivité est grande, plus la résistivité électrique de ces derniers est faible. Cette différence
est à mettre en relation avec le nombre de niveaux et d’écartement de base mis en œuvre dans
les cinq dispositifs de mesures (Tableau III-3). Les dispositifs dipôle-dipôle DD1 et DD4 sont
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 216
notamment caractérisés par un nombre d’écartement de base de 2a et 6a. Les cartes de
sensibilité pour ces deux dispositifs ainsi que pour le dispositif gradient sont présentées en
Annexe 5 en Figure A5-1. Elles permettent de rendre compte de la plus ou moins grande
fiabilité des valeurs de résistivité électrique attribuées aux blocs constitutifs des modèles de
résistivité. La sensibilité est d’autant plus faible que les blocs sont situés en profondeur.
III.B.4.1.3.b) Effet du filtrage des données de résistivité électrique apparente
Afin d’étudier l’influence des déchets sur la qualité de l’inversion, l’essentiel des
niveaux conducteurs présents en profondeur des différents dispositifs vont être supprimés afin
de réaliser les inversions des mesures sur les données filtrées. Les dispositifs de mesure une
fois filtrés ont une profondeur d’investigation de 2,0 m correspondant à la base du dernier
bloc (Tableau III-5). Ainsi seules les données du dispositif gradient ne seront pas filtrées, ceci
afin de comparer l’ensemble des dispositifs à la même profondeur d’investigation.
Dispositif Temps
d’injection (ms) Nombre de
mesures Nombre
de niveaux
Profondeur d’investigation
correspondant à la base du bloc (m)
DD1 500 1058 17 2,0 DD2 500 789 13 2,0 DD3 250 789 13 2,0 DD4 250 619 10 2,0
gradient 250 2107 20 2,0
Tableau III-5 : Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre sur la tomographie électrique test après suppression des niveaux correspondant aux déchets
L’effet du filtrage des niveaux conducteurs en profondeur sur les valeurs de
résistivité électrique sus-jacentes à proximité de 18 m pour les dispositifs DD1 et DD4 est
présenté en Figure III-20.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 217
Figure III-20 : Moyenne des résistivités électriques effectuée sur les points situés à 17,875, 18,125 et 18,375 m du début de la tomographie P1-TRE1 pour les mesures au moyen des dispositifs DD1
(superficiel) et DD4 (profond) et coupe théorique de la couverture
On constate tout d’abord que l’évolution des résistivités électriques en fonction de la
profondeur pour les mesures faites au moyen du dispositif profond (noté DD4-P1-non filtré sur
la Figure III-20) est bien différente des autres. Le filtrage des niveaux conducteurs sur le
dispositif profond est significatif puisqu’il modifie les résistivités électriques de plusieurs
dizaines d’ .m à partir de 0,4 m de profondeur. Les valeurs de résistivité électrique ainsi
filtrées (noté DD4-P1-filtré sur la Figure III-20) se superposent globalement à celles du
dispositif superficiel filtré.
On peut ensuite remarquer que le filtrage réalisé au niveau du dispositif DD1 entraîne
une plus faible variation des résistivités électriques, à partir de -0,4 m. Il modifie les
résistivités électriques au maximum de 20 .m alors que dans le cas du dispositif DD4 la
variation s’élève à 40 .m au niveau de la troisième couche.
Enfin, il est intéressant de noter que les résistivités électriques sur les dispositifs DD1
et DD4 une fois filtrés évoluent de façon similaire avec la profondeur. Quatre couches de
résistivité électrique variable peuvent être différenciées. Une première couche présente des
résistivités électriques comprises entre 80 et 110 .m sur une épaisseur de 0,5 m. Une
deuxième couche est caractérisée par des résistivités électriques plus faibles, de l’ordre de
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 218
50 .m, sur une épaisseur de 0,4 m. Une troisième couche fait apparaître des résistivités
électriques de 80 à 100 .m jusqu’à 1,6 m de profondeur. Enfin, une diminution des
résistivités électriques s’observe entre 1,6 et 1,9 m de profondeur. Elle est causée par la
présence du seul niveau conducteur correspondant aux déchets et met par conséquent en
évidence une plus faible épaisseur de couverture à la verticale de 18 m que celle de la
couverture théorique. Par ailleurs, les résistivités électriques des deux premières couches
identifiées sur le modèle de résistivité pourraient correspondre à celles des couches de sable
argileux et d’argile visibles sur la coupe théorique, d’épaisseur néanmoins légèrement
différente.
En conclusion, l’évolution similaire des résistivités électriques en fonction de la
profondeur observée sur les dispositifs DD1 et DD4 une fois filtrés met en évidence que le
filtrage des niveaux conducteurs en profondeur est nécessaire afin de mieux délimiter les
différentes couches de la couverture. L’analyse précédente permet par ailleurs de constater
qu’en l’absence de filtrage, le modèle de résistivité résultant des mesures en dispositif DD1
superficiel (Figure III-19 a) est plus proche de la couverture théorique que celui des mesures
faites en dispositif DD4 profond. On peut néanmoins noter que la profondeur des déchets, plus
élevée sur le modèle de résistivité électrique profond que superficiel, n’est pas due à
l’existence de blocs plus épais. Les profondeurs des blocs sont en effet les mêmes pour
l’ensemble des dispositifs dipôle-dipôle jusqu’à 2,3 m de profondeur (Figure III-20).
III.B.4.1.3.c) Modèles de résistivité électrique filtrés
L’ensemble des modèles de résistivité électrique de la tomographie P1-TRE1 après
suppression des niveaux conducteurs correspondant aux déchets est présenté en Figure III-21.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 219
Figure III-21 : Modèles filtrés de résistivité de la tomographie P1-TRE1 après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle). Les traits rouges symbolisent les emplacements des
sondages réalisés à la tarière manuelle.
On constate cette fois-ci une répartition des résistivités électriques comparable quel
que soit le dispositif, à savoir la délimitation de trois couches de matériaux différents. La
première couche, située entre 0 et -0,6 m, est globalement représentée par des résistivités
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 220
électriques comprises entre 70 et 200 .m et correspondrait, d’après la coupe théorique de la
couverture (Figure III-4), à la présence de sable argileux. La deuxième couche, caractérisée
par des valeurs résistivités électriques plus faibles (de 25 à 60 .m), est en accord avec la
présence d’un matériau plus argileux. Les résistivités électriques de la troisième couche, entre
-1,1 et -1,8 m, sont du même ordre de grandeur que celles de la première couche. Le GSB
surmontant une couche de sable argileux est théoriquement présent à cette profondeur ;
cependant, il n’est pas possible de déterminer lequel de ces matériaux est responsable de cette
signature électrique. La description de la couverture faite grâce aux modèles de résistivité
filtrés semble proche de la composition théorique de la couverture (Figure III-4).
Concernant les déchets, ils sont véritablement atteints à partir de -1,7 m pour
l’ensemble des dispositifs après le filtrage des niveaux conducteurs en profondeur. La
représentation des modèles de résistivité sous forme de blocs (Figure III-22) permet de mieux
visualiser les déchets présents sur la quasi-totalité de la longueur de la tomographie (entre 3,5
et 29 m). Les variations de résistivité électrique visibles sur le dernier niveau de blocs, entre
0,5 et 20 .m, peuvent s’expliquer par la présence d’argile saxonienne mélangée en plus ou
moins grande quantité aux déchets, le tout étant saturé en eau.
Les mesures réalisées en dispositif gradient (Figure III-21 e) diffèrent cependant des
autres par une délimitation moins marquée des matériaux constitutifs de la couche
intermédiaire, en particulier entre 14 et 19 m. Ceci pourrait s’expliquer par la différence de
profondeurs de blocs entre ce dispositif et les dispositifs dipôle-dipôle. La Figure III-23
montre l’évolution verticale, à proximité de 18 m, des résistivités électriques figurées au
centre de chaque bloc. Cette figure permet de constater que l’absence de variations de
résistivité électrique entre -0,5 et -1,5 m sur le dispositif gradient pourrait être due à un
nombre de blocs insuffisant : en effet, pour une même profondeur d’investigation, il y a douze
blocs pour les dispositifs dipôle-dipôle alors qu’il n’y en a que dix dans le cas du dispositif
gradient.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 221
Figure III-22 : Modèles filtrés de résistivité électrique de la tomographie P1-TRE1 avec la topographie et sous forme de blocs après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle). Les
traits rouges symbolisent les emplacements des sondages réalisés à la tarière manuelle.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 222
Figure III-23 : Comparaison des valeurs de résistivité électrique (moyenne effectuée sur les points situés à 17,875, 18,125 et 18,375 m du début de la tomographie P1-TRE1 à chaque profondeur de bloc)
pour les dispositifs dipôle-dipôle filtrés et gradient non filtré
Par ailleurs, il a pu être constaté que la topographie modifie quelque peu la
distribution des résistivités électriques sur les modèles. Les données inversées sans la
topographie sont présentées en Annexe 5 en Figure A5-2 (modèles de résistivité initiaux),
Figure A5-3 (modèles de résistivité filtrés) et Figure A5-4 (modèles de résistivité filtrés sous
forme de blocs). La Figure A5-3 nous permet en particulier de constater une différence au
début de la tomographie à partir de 1,0 m de profondeur : la troisième couche apparaît moins
résistante jusqu’à une distance de 6 m sur ces modèles que sur les modèles prenant en compte
la topographie (Figure III-21). La Figure A5-3 et la Figure A5-4 présentent les modèles de
résistivité électrique filtrés sans la topographie sous forme de contours et de blocs. C’est cette
dernière représentation qui souligne le mieux la profondeur à partir de laquelle les déchets
sont atteints.
Remarque : afin d’éviter toute confusion entre les distances le long du profil de mesure de
TRE et les profondeurs, les distances vont par la suite être données en points métriques (PM).
III.B.4.1.4. Interprétation avec les données des tarières
Dans le but de déterminer dans quelle mesure les variations de résistivité électrique
sont liées à une différence dans la nature des matériaux de couverture, quatre tarières
manuelles ont été réalisées le long de la tomographie P1-TRE1, aux PM 3,5, 12, 18 et 29
(figurées par des traits rouges sur la Figure III-21). Leur emplacement a été choisi en fonction
de la variabilité latérale et verticale des résistivités électriques observées sur les modèles de
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 223
résistivité filtrés, ceci afin de tenter de relier cette variation à une éventuelle hétérogénéité des
matériaux de couverture. Ces tarières ont également permis de vérifier la profondeur des
déchets estimée précédemment sur les modèles de résistivité électrique filtrés. Enfin, elles ont
été utiles dans le choix des dispositifs de mesure à conserver pour la suite de la prospection.
Pour l’ensemble des tarières décrites ci-après, l’analyse des matériaux de couverture
a été réalisée macroscopiquement par un examen visuel qui a fourni les différentes lithologies
en fonction de la prédominance de sable ou d’argile jugée qualitativement. Les dix premiers
centimètres sont toujours constitués de terre végétale. L’état du GSB (sain ou endommagé) a
uniquement été déterminé par la plus ou moins grande résistance qu’il a opposé au passage de
la tarière. Ainsi, lorsque le GSB a été traversé sans aucune résistance, celui-ci a été défini
comme endommagé et positionné ultérieurement grâce à la présence de fibres textiles et/ou de
bentonite dans les échantillons remontés à la tarière. Dans le cas où il n’a pas été traversé, il a
été considéré comme non endommagé. Pour quantifier son état d’endommagement, il aurait
été nécessaire d’effectuer des prélèvements de GSB afin de réaliser des mesures en
laboratoire.
III.B.4.1.4.a) Tarière au PM 3,5
La première tarière a été réalisée au PM 3,5 du début de P1-TRE1 dans une zone où la
résistivité électrique est globalement de 40 .m jusqu’a -1,0 m puis de 70 .m jusqu’a -1,6 m
(Figure III-21). La Figure III-24 présente les variations de résistivité électrique issues des
modèles de résistivité en fonction de la profondeur pour les cinq dispositifs filtrés à proximité
de cette tarière. Les valeurs reportées sur le graphique résultent de la moyenne des résistivités
électriques aux PM 3,375, 3,625 et 3,875 du début de la tomographie à chaque profondeur de
blocs. En face du graphique sont décrits les matériaux traversés lors du trou fait à la tarière
(cf. photographie en Figure A6-1 a en Annexe 6). La même procédure est utilisée pour
l’ensemble des tarières le long de la tomogrpahie test (Figure III-25, Figure III-26 et Figure
III-27).
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 224
Figure III-24 : Résistivités électriques issues des modèles filtrés au droit de la tarière au PM 3,5 le long de la tomographie P1-TRE1
On constate tout d’abord que l’évolution des résistivités électriques en fonction de la
profondeur est la même pour l’ensemble des mesures réalisées avec les différents dispositifs
(Figure III-24). On y distingue quatre zones de résistivité électrique différentes : une première
couche de résistivité égale à 50 .m jusqu’à -0,5 m, une deuxième couche de résistivité égale
à 32 .m jusqu’à -1,0 m, une troisième couche de résistivité égale à 60 .m jusqu’à -1,6 m et
une dernière couche qui présente les plus faibles valeurs de résistivité électrique (<10 .m).
Par ailleurs, les matériaux rencontrés à la tarière jusqu’à -1,8 m (photographie en
Figure A6-1 a.) sont constitués de haut en bas de 30 cm d’argile sableuse, 60 cm d’argile ocre,
du GSB endommagé, 40 cm de sable saturé argileux, du géodrain et de 10 cm d’argile
humide. Enfin, de l’argile de couleur rouge foncée a été observée à partir de 1,5 m de
profondeur. Or, on rappelle que les déchets, avant d’être stockés dans les alvéoles, étaient
malaxés avec de l’argile prélevée sur le site (cf. §III.A.2). Ces argiles étant notamment
caractérisées par une couleur rouge foncée, on peut par conséquent considérer que, dès lors
que l’on observe ce type d’argile noté « argile saxonienne » en Figure III-24, les déchets sont
atteints.
En conclusion, les variations de résistivité électrique observées sur le modèle de
résistivité ont pu être associées grâce à la tarière manuelle à différents matériaux de
couverture rencontrés au PM 3,5 le long de la tomographie test. Ainsi, la résistivité électrique
moyenne de 50 .m observée dans la partie superficielle correspondrait à la présence d’argile
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 225
sableuse et la résistivité électrique moyenne de 32 .m jusqu’à -1,0 m à l’argile ocre. La plus
faible valeur de résistivité électrique, de l’ordre de 5 .m, observée à partir de 1,6 m de
profondeur est attribuée à l’argile saxonienne et aux déchets. Cette succession de matériaux se
trouve être globalement conforme à la coupe théorique de la couverture présentée en Figure
III-4, excepté que l’on ne retrouve pas la couche de sable argileux qui devrait être présente
entre 1,5 et 2,3 m de profondeur au-dessus des déchets. L’épaisseur réelle de la couverture à
la verticale de cette tarière étant inférieure à celle de la coupe théorique, les déchets se
trouvent par conséquent à une profondeur plus faible, soit à -1,6 m au lieu de -2,3 m.
Concernant les valeurs de résistivité électrique (de 60 à 80 .m) observées entre -1,1
et -1,6 m, elles peuvent être associées à deux matériaux de couverture (GSB et sable argileux
saturé). Or, des mesures réalisées en laboratoire ont montré que le GSB est représenté par une
résistivité électrique d’au moins 100 000 .m dans un état sec et de l’ordre de 360 .m dans
un état saturé. Les résistivités électriques de cette couche apparaissent être toutefois trop
élevées pour correspondre au sable argileux saturé. Dans le but de déterminer le rôle des
matériaux GSB et sable argileux saturé dans l’augmentation de résistivité électrique au niveau
de la couche comprise entre l’argile ocre et les déchets, des modélisations ont été réalisées à
l’aide du logiciel RES2DMOD© (cf. § III.B.4.1.5).
III.B.4.1.4.b) Tarières aux PM 12 et 18
Deux tarières ont ensuite été effectuées aux PM 12 et 18 du début de P1-TRE1. Elles
sont toutes deux localisées au droit d’une zone où les résistivités électriques sont plus élevées
au niveau des première et troisième couches de la couverture (environ 100 .m sur les
modèles de résistivité en Figure III-21) qu’elles ne le sont au PM 3,5. Ainsi, les Figure III-25
et Figure III-26 montrent une évolution verticale des résistivités électriques à proximité de ces
deux tarières plus contrastée que celle observée précédemment au PM 3,5 (Figure III-24). Des
résistivités électriques élevées en surface (environ 100 .m) diminuent entre -0,5 et -1,0 m
(résistivité de l’ordre de 40 à 50 .m), puis réaugmentent jusqu’à -1,6 m avant de diminuer.
Seules les données de résistivités issues des mesures en dispositif gradient ne présentent pas
de contrastes de résistivité entre -0,5 et -1,5 m au PM 18 (Figure III-26).
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 226
Figure III-25 : Résistivités électriques issues des modèles filtrés au droit de la tarière au PM 12 le long de la tomographie P1-TRE1
Figure III-26 : Résistivités électriques issues des modèles filtrés au droit de la tarière au PM 18 le long
de la tomographie P1-TRE1
Les matériaux rencontrés à la verticale de ces deux points sont de même nature
lithologique (photographies en Figure A6-1 b et c). Ils sont constitués de haut en bas de sable
argileux, d’argile ocre, du GSB endommagé, de sable argileux saturé, du géodrain et d’argile
saxonienne à partir de 1,6 m de profondeur. Ainsi, la résistivité électrique de 100 .m dans la
partie superficielle de la couverture peut être attribuée au sable argileux et la résistivité
électrique de 45 .m à l’argile ocre. On peut toutefois noter que la profondeur de la base de la
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 227
couche de sable argileux, estimée à 50 cm sur les modèles de résistivité électrique, a été
évaluée à 70 cm au PM 18 sur le terrain. Cette différence peut être causée par une tendance à
surestimer l’épaisseur réelle du matériau lors de la description des tarières, les variations
lithologiques étant parfois difficile à évaluer précisément (notamment lorsqu’elles évoluent
progressivement avec la profondeur) ou par une erreur d’estimation liée à l’inversion.
Les variations de résistivité électrique observées ensuite à partir de 1,1 m de
profondeur au droit des tarières aux PM 12 et 18 sont du même ordre que celles identifiées
précédemment au droit de la tarière au PM 3,5. La valeur de 100 .m entre 1,1 et 1,6 m de
profondeur correspond au GSB et au sable argileux saturé, tout comme au PM 3,5 où la
résistivité était de l’ordre de 60 .m. Enfin, les valeurs très conductrices observées en
profondeur sont représentatives des déchets mélangés à l’argile saxonienne.
Par ailleurs, on peut conclure que la différence de résistivité électrique observée au
niveau de la première couche entre les tarières aux PM 12 et 18 et celle au PM 3,5 est liée à
une variation lithologique du matériau de couverture. On rappelle que le matériau traversé
entre -0,1 et -0,4 m au PM 3,5 était de l’argile sableuse, représentée par une résistivité
électrique moyenne de 50 .m.
III.B.4.1.4.c) Tarière au PM 29
Une quatrième tarière a été réalisée au PM 29 le long de la tomographie P1-TRE1.
Les résistivités électriques à cet endroit diffèrent de celles situées aux PM 12 et 18 par la
résistance moindre de la troisième couche de matériaux (valeur voisine de 70 .m sur les
modèles de résistivité en Figure III-21) et par l’absence de valeurs conductrices en profondeur
(Figure III-22). Les résistivités électriques issues des cinq modèles de résistivité filtrés au
droit de cette tarière sont précisées en Figure III-27.
On constate tout d’abord des résistivités électriques de l’ordre de 90 .m de 0 à
-0,3 m et de 40 .m de -0,5 à -0,9 m. Puis, les résistivités électriques augmentent de -0,9 à
-1,5 m mais différemment selon le dispositif de mesure. Les résistivités électriques sont plus
élevées pour les dispositifs dipôle-dipôle (en moyenne de 82 .m) que pour le dispositif
gradient (62 .m). Tout comme aux PM 3,5, 12 et 18, la succession des matériaux prélevés
jusqu’à -1,1 m au droit du PM 29 (Figure A6-1 d en Annexe 6), à savoir du sable argileux et
de l’argile ocre, est globalement en accord avec les résistivités électriques observées à cet
endroit. On peut néanmoins noter un décalage de 20 cm entre la profondeur de la base de la
couche de sable argileux observée au niveau de la tarière et celle estimée sur les modèles de
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 228
résistivité ; cette différence peut être due à la difficulté à estimer l’épaisseur des matériaux sur
le terrain, difficulté déjà constatée au niveau de la tarière au PM 18 (Figure III-26), ou à une
erreur d’estimation liée à l’inversion.
Figure III-27 : Résistivités électriques issues des modèles filtrés au droit de la tarière au PM 29 le long de la tomographie P1-TRE1
Par ailleurs, la tarière au PM 29 du début de P1-TRE1 diffère des trois précédentes car
c’est la seule où le GSB n’a pas été traversé. Au vu de la résistance que le GSB a opposé au
passage de la tarière, on peut supposer qu’il se trouve en meilleur état à cet endroit. Or, la
résistivité électrique au-delà de 1,1 m de profondeur se trouve être plus faible que celle
observée aux PM 12 et 18 (environ 100 .m). Sachant qu’un GSB en bon état et non saturé
apparaît très résistant électriquement (cf. mesures sur le site expérimental) et en supposant
dans un premier temps que la résistivité électrique de la troisième couche n’est influencée que
par le GSB, cette dernière devrait par conséquent être plus élevée au PM 29. Plusieurs
hypothèses peuvent être émises pour expliquer cette incohérence : la tarière a pu ne pas être
très bien positionnée par rapport à la tomographie, le GSB peut être dans un état saturé ou
encore la profondeur des déchets apparemment plus élevée peut modifier l’inversion à cet
endroit.
III.B.4.1.4.d) Synthèse de l’analyse des tarières le long de la tomographie test
L’analyse couplée des résistivités électriques issues des modèles de résistivité
électrique filtrés et des matériaux rencontrés au niveau des quatre tarières a permis de mettre
en relation les variations de résistivité électrique avec des matériaux de nature lithologique
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 229
différente (Tableau III-6). L’épaisseur des différentes couches de matériaux a toutefois été
évaluée à 20 cm près. Cette incertitude n’est pas seulement liée à la taille des blocs du modèle
d’inversion mais à la difficulté à distinguer les matériaux les uns des autres sur le terrain,
amenant à une estimation parfois approximative de leur épaisseur, notamment lorsqu’il y a
une évolution lithologique progressive avec la profondeur.
Résistivité électrique moyenne ( .m) issue des modèles de résistivité électrique
à proximité des PM 3,5, 12, 18 et 29
Matériaux de couverture rencontrés au niveau des quatre tarières le long de la
tomogaphie test P1-TRE1 100 Sable argileux 50 Argile sableuse 40 Argile ocre
Tableau III-6 : Résistivité électrique moyenne des différents matériaux de couverture rencontrés au-dessus du GSB au niveau des quatre tarières effectuées le long de la tomographie test P1-TRE1
Par ailleurs, les déchets ont globalement été trouvés à partir de -1,6 m au niveau des
tarières effectuées aux PM 3,5, 12 et 18 pour lesquelles le GSB a été traversé (Tableau III-7).
Cette valeur est inférieure à celle issue de l’estimation faite à partir des modèles de résistivité
des dispositifs filtrés. Cette dernière est égale à -1,7 m, profondeur correspondant au haut du
dernier niveau de bloc dont l’épaisseur est comprise entre -1,7 et -2,0 m. Or, quel que soit le
dispositif, on a pu observer en Figure III-24, Figure III-25 et Figure III-26 une diminution
brutale des résistivités électriques de plusieurs dizaines d’ .m à partir de -1,5 m. La
différence de profondeur avec celle observée au niveau des tarières provient donc des
épaisseurs de blocs du modèle d’inversion. Ces dernières sont en effet plus grandes en
profondeur : les résistivités électriques comprises entre -1,4 et -2,0 m ne sont représentées que
par deux blocs.
Profondeur des déchets le long de la tomographie P1-TRE1 (m)
PM 3,5 PM 12 PM 18
Dispositifs filtrés -1,7 -1,7 -1,7 Tarière manuelle -1,5 -1,6 -1,6
Tableau III-7 : Comparaison entre la profondeur des déchets déterminée par tomographie de résistivité électrique (correspondant au haut des blocs sur les modèles de résistivité) et par les tarières aux PM
3,5, 12 et 18 réalisées le long de la tomographie P1-TRE1
L’ensemble des dispositifs filtrés met par conséquent bien en évidence la présence
des déchets à la profondeur réelle observée au niveau des tarières. Ainsi, les modèles de
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 230
résistivité électrique issus des mesures en dispositifs profonds, pour lesquels les déchets sont
estimés à 3,1 m de profondeur, ne sont pas jugés représentatifs de la réalité du terrain. Ils ne
présentent pourtant qu’un faible pourcentage d’erreur (entre 2,1 et 4,2 %). De plus, ils ne font
pas apparaître la couche résistante correspondant au GSB et au sable saturé argileux comprise
entre la couche d’argile ocre et les déchets (Figure III-19). On en conclut que l’inversion faite
en présence des niveaux conducteurs s’arrête sur une solution correspondant très
probablement à un minimum local.
Enfin, l’analyse des résistivités électriques a mis en évidence une augmentation de
résistivité entre -1,1 et -1,5 m, correspondant à la zone comprise entre l’argile ocre et l’argile
saxonienne pour les tarières aux PM 3,5, 12 et 18. Les valeurs moyennes de résistivité de
cette couche « GSB et sable argileux saturé » varient entre 56 et 104 .m (Tableau III-8). On
note par ailleurs que le sable argileux saturé est de même nature lithologique que le sable
argileux sec observé en surface aux PM 12, 18 et 29, représenté par une résistivité électrique
de 100 .m.
Tarière Dispositif filtré Résistivité électrique moyenne de la couche de
GSB et de sable argileux saturé ( .m)
PM 3,5
DD1 56 DD2 63 DD3 63 DD4 64 grad 60
PM 12
DD1 92 DD2 103 DD3 103 DD4 100 grad 104
PM 18
DD1 100 DD2 101 DD3 101 DD4 96 grad 67
PM 29
DD1 88 DD2 79 DD3 78 DD4 84 grad 63
Tableau III-8 : Résistivité électrique moyenne de la couche de GSB et de sable argileux saturé au niveau des quatre tarières, pour chaque dispositif de mesure filtré mis en œuvre sur la tomographie test
P1-TRE1
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 231
Dans le but de déterminer lequel des matériaux rencontrés (sable argileux saturé
et/ou GSB) crée cette signature électrique, différentes configurations de terrain ont été
modélisées à l’aide du logiciel RES2DMOD©.
III.B.4.1.5. Modélisations de la couverture
La gamme de résistivité électrique observée précédemment aux profondeurs du GSB
et de la couche de sable argileux saturé s’étendant de 56 à 104 .m, plusieurs modélisations
de la couverture ont été nécessaires afin de déterminer le rôle de chacun de ces deux
matériaux dans les variations de résistivité électrique. On s’est basé sur la succession verticale
des couches rencontrées à proximité de la tarière effectuée au PM 18 car les contrastes de
résistivité y sont bien définis avec les dispositifs dipôle-dipôle (Figure III-26). Les valeurs de
résistivité électrique attribuées à chacune des couches constitutives du modèle sont les valeurs
moyennes issues des modèles de résistivité électrique filtrés en dispositifs dipôle-dipôle
(Tableau III-9). En effet, les matériaux « argile ocre » et « argile saxonienne - déchets » sont
représentés par des valeurs de résistivité électrique différentes (plus élevées) sur le modèle de
résistivité électrique en dispositif gradient.
Résistivité électrique ( .m) Sable
argileuxArgile ocre
Argile saxonienne -Déchets
Tarière au PM 18
DD1 107 53 5 DD2 101 51 3 DD3 101 51 3 DD4 101 53 4 grad 105 64 16
Tableau III-9 : Résistivité électrique des matériaux de couverture identifiés au niveau de la tarière au PM 18, pour chaque dispositif de mesure filtré mis en œuvre le long de la tomographie test P1-TRE1
Pour l’ensemble des modélisations présentées ci-après, la tomographie modélisée est
constituée de 72 électrodes espacées de 0,5 m, soit une longueur totale de 35,5 m, pour être
comparable à la tomographie test. Les données du modèle direct, après ajout de 3 % de bruit
aléatoire sur les données de résistivité électrique apparente, sont ensuite inversées en
dispositif dipôle-dipôle de la même façon que les données de terrain (inversion robuste et
affinage du maillage du modèle). Treize niveaux sont nécessaires pour atteindre la profondeur
d’investigation de 2,0 m. Lors de l’inversion, les profondeurs de blocs sont imposées de façon
à pouvoir comparer les résistivités aux mêmes profondeurs que celles de la tomographie test.
Enfin, le modèle de résistivité résultant de la modélisation est comparé au modèle issu des
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 232
mesures sur site en dispositif dipôle-dipôle filtré sans la topographie, cette dernière ne
pouvant pas être prise en compte avec le logiciel RES2DMOD©.
III.B.4.1.5.a) Modélisation de la couche de sable argileux saturé sans le GSB (M1)
Dans un premier temps, un ensemble de quatre couches de résistivité électrique
différente a été modélisé (Tableau III-10) : une première couche de 70 cm de sable argileux,
une seconde couche de 40 cm d’argile ocre, une troisième couche de 50 cm de sable argileux
saturé et une quatrième couche constituée des déchets mélangés à l’argile saxonienne.
La résistivité électrique de la troisième couche des matériaux de couverture, égale à
98 .m (Tableau III-8) est attribuée dans cette première modélisation à la seule couche de
sable argileux bien que l’écart de résistivité avec la couche de sable argileux sec ne soit pas
significatif.
Couche Matériaux Epaisseur modélisée
(m)
Résistivité électrique
( .m)
Profondeur sur le modèle direct
(m) 1 Sable argileux 0,7 102 0 - 0,7 2 Argile ocre 0,4 51 0,7 - 1,1 3 Sable argileux saturé 0,5 98 1,1 - 1,6 4 Argile saxonienne/ déchets 4 >1,6
Tableau III-10 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M1
Le modèle de résistivité M1 de la couverture est comparé au modèle issu de mesures
en dispositif dipôle-dipôle en Figure III-28.
Figure III-28 : a) Modèle M1 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec ajout de 3 % de bruit, après cinq itérations - erreur absolue = 2,0 %. b) Modèle filtré de résistivité électrique de la tomographie P1-TRE1 (dispositif DD1) sans la topographie après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du
modèle)
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 233
On constate que, sur les quatre couches modélisées, seules deux sont en accord avec
les mesures : la première couche de sable argileux et la dernière faite d’argile saxonienne
associée aux déchets. Les résistivités électriques présentes entre les PM 16 et 19 (zone
délimitée par un rectangle rouge) seront par la suite comparées à celles des autres modèles
directs ainsi qu’aux données de terrain (Figure III-31).
La délimitation des couches n’étant pas conforme à celle visible sur le terrain (Figure
III-28 b), la seule présence de sable argileux saturé ne suffit pas à expliquer la résistivité de la
troisième couche. On en conclut donc que le modèle mettant en œuvre une couche de sable
argileux de 98 .m sans le GSB n’est pas satisfaisant.
Sachant que sur le site expérimental de Champniers le GSB crée une anomalie
résistante, on décide lors de la deuxième modélisation d’ajouter un GSB en bon état au-dessus
de la couche de sable argileux saturé.
III.B.4.1.5.b) Modélisation de la couche de sable argileux saturé et du GSB en bon état (M2)
Cette deuxième modélisation met en œuvre cinq matériaux de résistivité électrique
différente avec l’ajout du GSB à 1,1 m de profondeur (Tableau III-11). L’épaisseur réelle du
GSB égale à 7 mm ne pouvant être modélisée telle quelle à une telle profondeur (Loke, 2002),
on a donc choisi d’appliquer le principe d’équivalence. Ce principe permet de considérer
qu’un terrain résistant compris entre deux terrains conducteurs se manifeste essentiellement
par sa résistance transversale : !" epR t , avec ep l’épaisseur du terrain résistant et ! sa
résistivité électrique. Des mesures faites en laboratoire sur un GSB en bon état ont permis
d’estimer sa résistivité électrique à environ 120 000 .m. En se basant sur cette valeur, le
GSB d’une épaisseur de 7 mm, est représenté par une résistivité de 8400 .m et une épaisseur
de 10 cm sur le modèle.
Couche Matériaux Epaisseur modélisée
(m)
Résistivité électrique
( .m)
Profondeur sur le modèle direct
(m) 1 Sable argileux 0,7 102 0 - 0,7 2 Argile ocre 0,4 51 0,7 - 1,1
3 GSB 0,1 8400 1,1 - 1,2
Equivalent GSB réel 0,007 120 000 Sable argileux saturé 0,5 24 50 1,2 - 1,7
4 Argile saxonienne/ déchets 4 >1,7
Tableau III-11 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M2
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 234
Contrairement au précédent modèle M1 où le sable argileux saturé était représenté
par une résistivité électrique de 98 .m, il est modélisé dans ce deuxième modèle par une
résistivité plus faible. Une estimation de la résistivité électrique du sable argileux saturé !r a
été faite en utilisant la formule d’Archie : nmwr Sa ## !$!! " , où est la porosité
effective de la couche de sable argileux saturé, !w la résistivité de l’eau circulant dans la
couche avec un pourcentage de saturation égal à S, a un facteur dépendant de la lithologie et
m le facteur de cimentation.
La résistivité de l’eau a pu être approchée grâce à une mesure de conductivité
réalisée au fond d’un trou creusé à la tarière. Une valeur de 660 µS/cm a été mesurée,
correspondant à une résistivité de l’eau de 15,2 .m. La formule d’Archie mettant en jeu de
nombreux paramètres liés à la nature intrinsèque du matériau, il a été nécessaire d’émettre des
hypothèses afin de pouvoir fixer leurs valeurs. On a ainsi choisi : a= 0,81 (<1 pour les roches
intergranulaires), m=1,3 (valeur correspondant aux sables non consolidés) et n=2. On a
également arbitrairement considéré la porosité du sable argileux comprise entre 45 et 60 %
avec une saturation en eau allant de 80 à 100 %.
L’utilisation de la formule d’Archie permet par conséquent d’obtenir une résistivité
électrique du sable argileux saturé de 24 à 38 .m (pour une porosité de 60 %) et de 35 à
54 .m (pour une porosité de 45 %) selon son degré de saturation. Bien que les valeurs
obtenues pour une porosité de 60 % apparaissent être non représentatives de ce matériau
comparé à la résistivité de l’argile, ces valeurs ont été jugées plausibles dans le cas où le sable
est saturé en lixiviats et eau qui diminuent sa résistivité.
Compte-tenu de l’incertitude sur la valeur de résistivité électrique du sable argileux
saturé, sa saturation et sa porosité pouvant varier le long du profil de mesure, les
modélisations suivantes vont être réalisées en considérant dans un premier cas sa résistivité
égale à 24 .m et dans un second cas à 50 .m.
La Figure III-29 présente le modèle de résistivité issu de l’inversion du modèle direct
M2 avec la résistivité électrique du sable argileux saturé égale à 50 .m. On y distingue trois
des quatre couches modélisées. A la différence du modèle de résistivité M1 (Figure III-28), la
deuxième couche constituée d’argile ocre est mieux délimitée dans sa partie basse mais
présente toujours une résistivité électrique de l’ordre de 70 .m, soit 20 .m de plus que la
valeur indiquée dans le modèle. La troisième couche, représentée par le GSB associé au sable
argileux saturé, apparaît résistante (de résistivité électrique moyenne égale à 342 .m),
masquant la couche de déchets sous-jacente.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 235
Par ailleurs, l’utilisation d’une résistivité de 24 .m pour le sable argileux saturé
conduit à des observations identiques, signifiant l’influence prédominante du GSB sur le
matériau de couverture sous-jacent.
Figure III-29 : Modèle M2 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec ajout de 3 % de bruit, après cinq itérations – erreur absolue = 2,4 %
Puisque le modèle de résistivité en Figure III-29 n’est pas celui observé sur le terrain,
deux hypothèses peuvent être envisagées concernant le GSB : soit celui-ci n’est pas en bon
état soit il est saturé. Les tarières effectuées sur le site ont permis de confirmer la présence
d’un GSB dégradé.
III.B.4.1.5.c) Modélisation de la couche de sable argileux saturé et du GSB endommagé (M3)
La résistivité électrique du GSB dans le modèle précédent étant trop élevée, un
troisième modèle est effectué en prenant une valeur de résistivité dix fois plus faible égale à
840 .m (Tableau III-12). Cette valeur plus faible de résistivité électrique pourrait être
attribuée à son état de saturation et/ou à sa dégradation chimique au cours du temps (cf.
chapitre II §II.C.4.7). Des mesures de résistivité électrique faites en laboratoire sur le GSB du
site expérimental ont en effet montré une diminution de la résistivité électrique du GSB de
plusieurs ordres de grandeur avec un état de saturation croissant.
Couche Matériaux Epaisseur modélisée
(m)
Résistivité électrique
( .m)
Profondeur sur le modèle direct (m)
1 Sable argileux 0,7 102 0 - 0,7 2 Argile ocre 0,4 51 0,7 - 1,1
3 GSB 0,1 840 1,1 - 1,2
Equivalent GSB réel 0,007 12 000
Sable argileux saturé 0,5 24 50 1,2 - 1,7 4 Argile saxonienne/ déchets 4 >1,7
Tableau III-12 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M3
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 236
Le modèle de résistivité M3 (Figure III-30) présente une délimitation des couches
assez conforme à celle de la tomographie test avec toutefois des valeurs de résistivité
électrique des deuxième et troisième couches (argile ocre et GSB associé au sable argileux
saturé) plus élevées que celles du terrain. De plus, la troisième couche de couverture apparaît
homogène en résistivité et continue sur les données du modèle M3, alors que ce n’est pas le
cas sur le terrain, laissant supposer que l’altération n’est pas continue. Tout comme pour le
modèle M2, la résistivité du sable argileux saturé, de 24 ou 50 .m, ne modifie pas le résultat
de la modélisation.
Figure III-30 : Modèle M3 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec ajout de 3 % de bruit, après cinq itérations – erreur absolue = 2,1 %
III.B.4.1.5.d) Comparaison de l’évolution des résistivités électriques en fonction de la profondeur issues des modélisations M1, M2 et M3 avec celle des mesures de terrain
La Figure III-31 permet de comparer les résistivités électriques des trois premiers
modèles à celles des dispositifs filtrés DD1 et DD4. Les modélisations ne pouvant intégrer la
topographie, les données des dispositifs DD1 et DD4 sont celles sans la topographie. Les
valeurs de résistivité électrique issues des modélisations correspondent aux moyennes
effectuées entre 16 et 19 m pour chaque profondeur de blocs (avec les mêmes profondeurs
que les mesures de terrain). Quant aux résistivités électriques des dispositifs DD1 et DD4, il
s’agit de la moyenne des trois valeurs situées à proximité de 18 m (comme en Figure III-26).
Le graphique montre tout d’abord une évolution similaire des résistivités électriques
pour les trois modèles jusqu’à une profondeur de 0,9 m. On remarque ensuite de fortes
différences de résistivité électrique entre les trois modèles à partir de -1,0 m, au niveau de la
troisième couche. De par ses valeurs de résistivité trois fois plus élevées que celles du terrain,
le modèle M2 mettant en œuvre un GSB en bon état (de résistivité électrique égale à
120 000 .m) ne correspond pas à la couverture réelle. Les résistivités électriques des
modèles M1 et M3 pour cette troisième couche, bien que plus proches de celles des mesures de
terrain, se trouvent dans le premier cas sous-estimées et dans le second cas surestimées.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 237
Figure III-31 : Résistivités électriques issues des modèles directs M1, M2 et M3 et des mesures de terrain réalisées en dispositifs DD1 et DD4 au PM 18
La Figure III-32 présente la résistivité électrique en fonction de la profondeur pour
les modèles M1 « sable argileux saturé - 98 .m » et M3 « sable argileux saturé – 50 .m +
GSB – 12 000 .m » ainsi que pour les mesures de terrain.
Figure III-32 : Résistivités électriques issues des modèles directs M1 et M3 et des mesures de terrain réalisées en dispositifs DD1 et DD4 filtrés au PM 18 (sans la topographie)
Les résistivités électriques des modélisations diffèrent de celles des dispositifs DD1
et DD4 mesurés sur le terrain, excepté dans la partie la plus superficielle de la couverture
constituée de sable argileux (jusqu’à -0,3 m) et en profondeur au niveau des déchets. En effet,
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 238
les résistivités électriques au niveau de la deuxième couche sont plus élevées sur les modèles
(environ 70 .m) que sur les mesures de terrain (~45 .m). De plus, les résistivités
électriques au niveau de la troisième couche sont plus faibles (égales à 70 .m) dans le cas du
modèle « sable argileux saturé » (M1) et plus élevées (entre 140 et 160 .m) dans le cas du
modèle « sable argileux saturé et GSB » (M3) que celles des mesures de terrain, voisines de
100 .m.
On en conclut donc que les modélisations mettant en œuvre d’une part du sable
argileux saturé de résistivité électrique égale à 98 .m (M1) et d’autre part du sable argileux
saturé et un GSB de résistivité électrique respectivement égale à 50 et 12 000 .m (M3) ne
sont pas conformes aux mesures de terrain.
III.B.4.1.5.e) Influence d’une déchirure du GSB (modèle M4)
Etant donné que la modélisation du GSB endommagé associé au sable argileux
saturé conduit à une résistivité électrique sur le modèle de résistivité supérieure à celle
observée à 18 m le long de la tomographie test (Figure III-32), on a testé l’influence d’une
déchirure du GSB. Une déchirure a ainsi été modélisée au droit de 6 m sur une largeur de
12,5 cm correspondant à la taille d’un bloc (Tableau III-13). On y a attribué la résistivité
électrique du matériau sus-jacent, à savoir celle de l’argile ocre.
Couche Matériaux Epaisseur modélisée
(m)
Résistivité électrique ( .m)
Profondeur sur le modèle direct
(m) 1 Sable argileux 0,7 102 0 - 0,7 2 Argile ocre 0,4 33 0,7 - 1,1
3 GSB 0,1
840 + déchirure large de 12,5 cm au droit de 6 m
1,1 - 1,2
Equivalent GSB réel 0,007 12 000 Sable argileux saturé 0,5 24 50 1,2 - 1,7
4 Argile saxonienne/
déchets 4 >1,7
Tableau III-13 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M4
La résistivité électrique de la couche d’ocre a également été modifiée par rapport à la
valeur prise dans les modèles précédents. En effet, on a pu constater que la couche d’argile
ocre modélisée avec une résistivité électrique de 51 .m était représentée par une résistivité
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 239
une fois inversée supérieure à celle observée sur les mesures de terrain, ces dernières montrant
des valeurs comprises de 25 à 60 .m pour cette deuxième couche de couverture (Figure
III-21). La valeur de résistivité électrique de l’argile ocre choisie dans le modèle M4 est de
33 .m, valeur observée précédemment au droit de la tarière au PM 3,5 (Figure III-24).
L’épaisseur d’argile ocre étant plus grande au PM 3,5 qu’au PM 18, on peut en effet estimer
que la valeur de résistivité après inversion est plus juste à cet endroit.
Les données du modèle M4 une fois inversées (Figure III-33) font apparaître une
deuxième couche plus conductrice, de résistivité égale à 50 .m, soit comparable à celle
mesurée sur le site. De plus, une discontinuité s’observe au droit de 6 m au niveau de la
troisième couche mais seulement dans le cas où la résistivité électrique du sable argileux
saturé sous-jacent au GSB est de 24 .m (Figure II-33 b) ; la résistivité à l’endroit de la
déchirure est plus faible (environ 80 .m) que sur le reste de la tomographie où elle est de
l’ordre de 160 .m.
On peut par ailleurs noter que le modèle de résistivité électrique issu de l’inversion
des données du modèle direct M4 sans ajout de bruit (Figure III-33 c) montre également une
diminution identique de résistivité électrique au droit du défaut.
Figure III-33 : Modèles M4 inversés en dispositif dipôle-dipôle après cinq itérations – erreur absolue =2,2 % (a), 2,2 % (b) et 0,9 % (c)
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 240
III.B.4.1.5.f) Comparaison de l’évolution des résistivités électriques en fonction de la profondeur issue de la modélisation M4 avec celle des mesures de terrain
Les résistivités électriques de la modélisation « sable argileux saturé – 24 .m +
GSB – 12 000 .m et déchiré à 6 m » (M4) ont été confrontées à celles des mesures de terrain
des dispositifs filtrés DD1 et DD4 sans la topographie à proximité du PM 18. La Figure III-34
indique deux évolutions de résistivité électrique différentes pour le modèle M4 : la première
correspond à la zone au droit de la déchirure (moyennes des valeurs entre 4 et 7 m) et la
seconde à une zone sans déchirure (moyennes des valeurs entre 16 et 19 m).
Figure III-34 : Résistivités électriques issues du modèle direct M4 et des mesures de terrain réalisées en dispositifs DD1 et DD4 filtrés au PM 18 (sans la topographie)
On remarque tout d’abord une évolution des résistivités électriques issues du modèle
M4 jusqu’à 0,9 m de profondeur similaire à celle issue des mesures en dispositifs filtrés DD1
et DD4. La couche d’argile ocre modélisée par une résistivité électrique de 33 .m est en
particulier plus en accord avec les mesures qu’avec une résistivité de 51 .m choisie dans les
modèles précédents (Figure III-32).
On observe ensuite, entre 1,3 et 1,6 m de profondeur, que la résistivité électrique de
100 .m correspondant à la zone incluant la déchirure du GSB est égale à celle des mesures
du dispositif DD4. La résistivité électrique dans la zone sans déchirure se trouve être par
ailleurs de l’ordre de 160 .m.
La résistivité électrique au droit du GSB déchiré ainsi que celle de la couche d’argile
ocre étant conformes à celles du dispositif DD4 filtré, on en déduit que le modèle mettant en
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 241
œuvre un GSB endommagé (résistivité électrique égale à 12 000 .m) et déchiré est le
modèle le plus proche de la réalité du terrain à l’endroit de la tarière au PM 18.
Après avoir démontré l’influence d’une déchirure de 12,5 cm de large au niveau du
GSB sur les résistivités électriques de la troisième couche, deux paramètres vont maintenant
être étudiés : la taille de la déchirure et sa position le long de la tomographie.
III.B.4.1.5.g) Influence de la taille d’une déchirure du GSB
Le modèle M5 a été réalisé en mettant en œuvre une déchirure du GSB sur une
largeur de 6,25 cm, soit deux fois plus petite que celle du modèle M4 (Tableau III-14). Ceci a
été rendu possible en prenant un espacement inter-électrode de 0,25 m et en augmentant le
nombre de niveaux (égal à 27) pour conserver la même profondeur d’investigation.
L’inversion des données a donc été faite sans affinage du maillage du modèle pour conserver
l’espacement de 0,25 m.
Couche Matériaux Epaisseur modélisée
(m)
Résistivité électrique ( .m)
Profondeur sur le modèle direct
(m) 1 Sable argileux 0,7 102 0 - 0,7 2 Argile ocre 0,4 33 0,7 - 1,1
3
GSB 0,1 840 + déchirure large de 6,25 cm au droit de 6 m
1,1 - 1,2
Equivalent GSB réel 0,007 12 000 Sable argileux saturé 0,5 24 50 1,2 - 1,7
4 Argile saxonienne/
déchets 4 >1,7
Tableau III-14 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M5
Le modèle de résistivité M5 en Figure III-35 ne fait pas apparaître de diminution de
résistivité électrique au droit de 6 m et ce quel que soit la résistivité électrique du sable saturé
argileux (24 ou 50 .m). Par ailleurs, la déchirure n’est pas non plus détectée sur le modèle de
résistivité effectué sans ajout de bruit aléatoire sur les données de résistivité électrique
apparente.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 242
Figure III-35 : Modèle M5 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec ajout de 3% de bruit, après cinq itérations – erreur absolue = 3,1 %
III.B.4.1.5.h) Influence de la position d’une déchirure du GSB
Une déchirure large de 6,25 cm n’étant pas détectée avec les paramètres choisis dans
le modèle M5, un modèle supplémentaire M6 a été réalisé en créant une déchirure large de
12,5 cm au niveau du GSB non pas à 6 m (Tableau III-13) mais à 12 m du début de la
tomographie (Tableau III-15).
Couche Matériaux Epaisseur modélisée
(m)
Résistivité électrique ( .m)
Profondeur sur le modèle direct
(m) 1 Sable argileux 0,7 102 0 - 0,7 2 Argile ocre 0,4 33 0,7 - 1,1
3 GSB 0,1
840 + déchirure large de 12,5 cm au droit de 12 m
1,1 - 1,2
Equivalent GSB réel 0,007 12 000 Sable argileux saturé 0,5 24 50 1,2 - 1,7
4 Argile saxonienne/
déchets 4 >1,7
Tableau III-15 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M6
Le modèle de résistivité en Figure III-36 montre, au niveau de la troisième couche,
une diminution de résistivité à la verticale de 12 m mais également l’apparition d’une zone de
résistivité plus faible aux deux extrémités de la tomographie en l’absence de déchirure. Ce
phénomène s’observe dans le cas où la résistivité électrique du sable argileux saturé est de
24 .m, et également en l’absence d’ajout de bruit sur les données de résistivité électrique
apparente ; en revanche, avec une résistivité de 50 .m, il ne se produit aucune variation de
résistivité électrique le long de la tomographie.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 243
Figure III-36 : Modèle M6 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec ajout 3% de bruit, après cinq itérations – erreur absolue = 2,2 %
Par conséquent, la déchirure large de 12,5 cm est détectée lorsque le GSB et le sable
argileux saturé sont respectivement représentés par une résistivité électrique de 12 000 et
24 .m. Ces conditions n’étant vraisemblablement pas les seules permettant de détecter ce
défaut, on a réalisé une modélisation supplémentaire en faisant varier les résistivités
électriques du GSB et du sable argileux saturé.
III.B.4.1.5.i) Influence de la résistivité électrique du GSB et du sable argileux saturé
Dans le modèle suivant M7, on a conservé la présence de la déchirure à la verticale
de 12 m tout en faisant fixant les résistivités électriques du GSB et du sable argileux saturé,
respectivement à 7143 et 50 .m (Tableau III-16).
Couche Matériaux Epaisseur modélisée
(m)
Résistivité électrique ( .m)
Profondeur sur le modèle direct (m)
1 Sable argileux 0,7 102 0 - 0,7 2 Argile ocre 0,4 33 0,7 - 1,1
3 GSB 0,1
500 + déchirure large de 12,5 cm au droit de 12 m
1,1 - 1,2
Equivalent GSB réel 0,007 ~7143 Sable argileux saturé 0,5 50 1,2 - 1,7
4 Argile saxonienne/
déchets 4 >1,7
Tableau III-16 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 - Modèle direct M7
Le modèle de résistivité issu de la modélisation M7 est présenté en Figure III-37. La
répartition des résistivités électriques est globalement la même que celle du modèle de
résistivité M6 (Figure III-36). La résistivité électrique de la troisième couche est plus faible
mais la discontinuité au droit de la déchirure à 12 m est toujours visible ainsi que la zone
moins résistante aux deux extrémités de la tomographie (jusqu’à environ 5 m).
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 244
Figure III-37 : Modèle M7 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec ajout 3 % de bruit, après cinq itérations – erreur absolue = 2,1 %
Il est par ailleurs intéressant de noter que, bien que l’argile ocre représentée par une
résistivité électrique de 33 .m soit en accord avec la résistivité électrique des mesures de
terrain entre 0,7 et 0,9 m de profondeur (Figure III-34) les valeurs situées à la base et au toit
de la couche se trouvent être plus élevées (Figure III-37). La résistivité électrique de l’argile
ocre va donc être modifiée dans la modélisation ci-après.
III.B.4.1.5.j) Influence de la résistivité électrique de l’argile ocre
Une ultime modélisation où la résistivité électrique de l’argile ocre est fixée à 25
.m a été effectuée (Tableau III-17).
Couche Matériaux Epaisseur
modélisée (m) Résistivité
électrique ( .m) Profondeur sur le modèle direct (m)
1 Sable argileux 0,7 102 0 - 0,7 2 Argile ocre 0,4 25 0,7 - 1,1
3 GSB 0,1
500 + déchirure large de 12,5
cm à 12 m 1,1 - 1,2
Equivalent GSB réel 0,007 ~7143 Sable argileux saturé 0,5 50 1,2 - 1,7
4 Argile saxonienne/
déchets 4 >1,7
Tableau III-17 : Caractéristiques de la couverture modélisée au PM 18 – modèle direct M8
Le modèle de résistivité M8 (Figure III-38 a) est le modèle pour lequel les couples
des épaisseurs et des résistivités électriques des différentes couches sont les plus proches de
ceux des mesures réalisées sur la tomographie test.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 245
Figure III-38 : a) Modèle M8 inversé en dispositif dipôle-dipôle avec ajout 3 % de bruit, après cinq itérations - erreur absolue = 2,3 %. b) Modèle filtré de résistivité électrique de la tomographie P1-TRE1 (dispositif DD4) sans la topographie après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du
modèle)
III.B.4.1.5.k) Synthèse de l’étude des modélisations de la couverture
Les différents paramètres étudiés dans les modélisations de la couverture permettent
de conclure que les configurations mises en œuvre par les modèles M4 et M8 (Tableau III-18),
présentent toutes deux les résultats les plus proches des mesures de terrain (Figure III-39).
Couche Matériaux Epaisseur modélisée
(m)
Résistivité électrique ( .m)
Profondeur sur le modèle direct
(m) M4 M8 1 Sable argileux 0,7 102 0 - 0,7 2 Argile ocre 0,4 33 25 0,7 - 1,1
3
GSB 0,1
840 + déchirure large de
12,5 cm à 6 m
500 + déchirure large de
12,5 cm à 12 m
1,1 - 1,2
Equivalent GSB
réel 0,007 12 000 7143
Sable argileux saturé
0,5 24 50 1,2 - 1,7
4 Argile saxonienne/
déchets 4 >1,7
Tableau III-18 : Configurations de couverture testées par les modèles M4 et M8 se rapprochant le plus des mesures effectuées sur le site X
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 246
L’évolution verticale des résistivités électriques issues des deux modèles ci-dessus
dans la zone englobant la déchirure large de 12,5 cm au niveau du GSB est comparée à celle
issue des mesures en dispositifs DD1 et DD4 (valeurs moyennées entre 16 et 19 m des
modèles filtrés sans la topographie) en Figure III-39.
On remarque tout d’abord que les résistivités électriques issues de la modélisation
M8 dans la zone de GSB déchirée montrent l’évolution verticale la plus proche de celle des
mesures de terrain. La couche de 70 cm de sable argileux sec y est représentée par une
résistivité électrique de 102 .m et la couche de 40 cm d’argile ocre par une résistivité
électrique de 25 .m.
Figure III-39 : Résistivités électriques issues des modèles directs M4 et M8 au droit d’une déchirure du GSB large de 12,5 cm et des mesures de terrain réalisées en dispositifs DD1 et DD4 filtrés sans la
topographie au PM 18
On peut ensuite noter, au niveau de la couche de GSB et sable argileux saturé, la
présence de résistivités électriques inférieures à 100 .m dans le cas du GSB déchiré
(modèles M4 et M8) et légèrement plus élevées en l’absence de déchirure (modèle M8).
Cependant, bien que les résistivités électriques issues du modèle M8 dans la zone sans
déchirure soient supérieures à celles correspondant aux deux dispositifs filtrés, elles sont
toutefois représentatives d’un GSB saturé (les résistivités électriques dans le cas d’un GSB en
bon état étant bien plus élevées – cf. Figure III-31).
Le GSB peut donc être caractérisé par une résistivité électrique comprise entre 7143
et 12 000 .m, relative à un état de saturation et/ou de dégradation variable. De ce dernier
dépend la saturation du sable argileux sous-jacent, matériau qui peut être représenté par une
résistivité électrique entre 24 et 50 .m.
Quant aux déchets, ils sont représentés par une résistivité électrique de 4 .m, en
conformité avec les mesures de terrain.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 247
En conclusion, les différentes configurations de couverture modélisées
précédemment ont permis d’améliorer la connaissance du matériau responsable de la
résistivité électrique de la couche « GSB et sable argileux saturé » observée sur les mesures
faites sur la tomographie test. Ainsi, la valeur de résistivité électrique observée à environ 1 m
de profondeur ne peut pas s’expliquer par la seule présence de sable argileux saturé de
résistivité électrique de 98 .m. Cette valeur est d’ailleurs peu probable dans le cas d’un
matériau saturé et devrait plutôt être aux alentours de 35 .m d’après nos estimations.
Néanmoins, si le GSB apparaît comme le matériau influençant majoritairement les
résistivités électriques de cette couche de couverture, il ne se trouve pas en bon état. En effet,
la modélisation impliquant un GSB non endommagé et non saturé (!=120 000 .m) fournit
une représentation différente de celle des mesures de terrain. Cependant, les variations élevées
de résistivité électrique observées sous la couche d’argile ocre le long de la tomographie test
mettent en évidence l’existence d’une altération et/ou d’une saturation variable du GSB. De
nombreux couples de résistivité électrique pour le GSB et le sable argileux saturé peuvent
donc être envisagés. Cependant, si la résistivité électrique de chacun de ces matériaux peut
varier, il apparaît néanmoins plus probable que celle du GSB varie dans des proportions plus
élevées que celle du sable argileux saturé, en raison de son état de dégradation latérale
variable.
On a par ailleurs pu déterminer l’influence d’une déchirure large de 12,5 cm sur les
résistivités électriques de la couche de GSB et sable argileux saturé qui, au droit du défaut,
sont plus faibles que sur le reste de la tomographie. C’est notamment le cas à 3,5 m le long de
la tomographie test où la résistivité électrique est inférieure à 80 .m au-delà de 1 m de
profondeur (Figure III-24).
III.B.4.1.6. Choix des dispositifs
Afin de déterminer le ou les dispositifs de mesure les plus en adéquation avec le
terrain, les valeurs de résistivité électrique caractérisant les matériaux rencontrés au niveau
des quatre tarières sont précisées dans le Tableau III-19 pour chaque dispositif. Il s’agit des
résistivités électriques moyennes calculées par épaisseur de matériau à proximité de chacune
des tarières (Figure III-24, Figure III-25, Figure III-26 et Figure III-27).
Ce tableau permet de constater que les valeurs de résistivité électrique sont assez
homogènes quel que soit le dispositif. Cependant, les valeurs issues des mesures en dispositif
gradient sont globalement légèrement plus élevées. Par ailleurs, le dispositif gradient est celui
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 248
pour qui les mesures en roll-along nécessiteraient trop de temps et pour une profondeur
d’investigation moins élevée qu’avec le dispositif dipôle-dipôle. Par conséquent, le dispositif
gradient ne donnant pas plus d’informations que le dispositif dipôle-dipôle, il ne sera donc pas
utilisé pour la suite des mesures sur le site.
Résistivité électrique des matériaux de couverture au-dessus du GSB ( .m)
Sable argileux
Argile sableuse
Argile ocre
Argile saxonienne - Déchets
Tarière à 3,5 m
DD1 51 33 7 DD2 51 32 5 DD3 51 32 5 DD4 51 32 5 grad 49 39 1
Tarière à 12 m
DD1 103 39 38 DD2 94 38 31 DD3 93 38 31 DD4 96 36 33 grad 109 41 17
Tarière à 18 m
DD1 107 53 5 DD2 101 51 3 DD3 101 51 3 DD4 101 53 4 grad 105 64 16
Tarière à 29 m
DD1 87 37
DD2 87 39 DD3 86 39 DD4 86 38 grad 88 48
Tableau III-19 : Résistivité électrique des matériaux de couverture identifiés au niveau des quatre tarières, pour chaque dispositif de mesure mis en œuvre sur la tomographie test P1-TRE1
Concernant les dispositifs dipôle-dipôle, ils présentent peu de différence en termes de
valeurs de résistivité électrique pour les matériaux de couverture. Deux d’entre eux ont été
conservés pour la suite des mesures. Le dispositif DD1 de profondeur d’investigation égale à
-2,3 m est le dispositif qui fournit, même en l’absence de filtrage, une bonne délimitation des
matériaux de couverture. Sur la tomographie test, l’épaisseur de la couverture de l’ordre de
1,7 m, valeur vérifiée grâce aux tarières, s’est révélée inférieure à celle de la coupe théorique
égale à 2,3 m (Figure III-4) ; cette différence de près de 0,8 m de profondeur nous incite
cependant à réaliser des mesures en dispositif plus profond, l’épaisseur de couverture pouvant
être plus grande le long du profil TRE1 (Figure III-18) qu’elle ne l’est au niveau de la
tomographie test P1-TRE1. Le second dispositif choisi est le dispositif DD4 car, bien
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 249
qu’équivalent aux dispositifs DD2 et DD3, son temps de mesure avec un temps d’injection de
250 ms est le plus faible (Tableau III-3).
III.B.4.2. Mesures effectuées le long du profil TRE1
Une fois le protocole défini, nous avons réalisé les mesures le long du premier profil
choisi noté TRE1 (Figure III-18). Ce profil se situe au droit des mesures PS (entre 10 et
120 m) et ARP faites précédemment, dans une zone présentant un contraste de polarisation
spontanée et de résistivité électrique apparente. Il est par ailleurs positionné dans la direction
est-sud-est ouest-nord-ouest dans le sens de la pente (Figure III-40 et Figure III-41).
Figure III-40 : Topographie le long du profil TRE1
III.B.4.2.1. Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre
Les caractéristiques des dispositifs DD1 et DD4 retenus après l’analyse des mesures
le long de la tomographie test sont rappelées dans le Tableau III-20 ci-dessous.
Dispositif Temps
d’injection (ms)
Temps de
mesure (min)
Nombre de
mesures
Nombre de
niveaux
Ecartement de base Profondeur
d’investigation (m)
Minimum (a)
Maximum (x.a)
DD1 250 10 1220 20 0,5 2a 2,3 DD4 250 13 1112 23 1,0 6a 5,7
Tableau III-20 : Caractéristiques des deux dispositifs mis en œuvre le long du profil TRE1
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 250
Figure III-41 : Photographie des mesures de tomographie de résistivité électrique le long du profil TRE1
III.B.4.2.2. Acquisition des mesures
L’acquisition des mesures le long du profil TRE1 s’est faite selon la technique de
l’embrayage dans le cas du dispositif superficiel DD1. Quatre tomographies en roll-along,
notées RL1, RL2, RL3 et RL4 ont ainsi été mises en œuvre au cours d’une même journée, les
vingt-quatre premières électrodes de chacune de ces tomographies étant communes à la
tomographie précédente (Figure III-42). Enfin, des mesures supplémentaires ont été
effectuées au niveau de la tomographie P0 en bas de pente dans le prolongement du profil, au
cours d’une seconde journée.
Figure III-42 : Schéma des tomographies électriques superficielles réalisées le long du profil TRE1
Dans le cas du dispositif DD4, les tomographies électriques ont été effectuées sans
embrayage afin d’éviter de déplacer les électrodes et d’optimiser le temps de mesure sur site.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 251
Chaque tomographie présente ainsi une zone de recouvrement de 11 m (soit 143 points de
mesure) avec la tomographie précédente (sauf pour la tomographie P0 où cette zone est de
13 m correspondant à 181 points de mesure).
Figure III-43 : Schéma des tomographies électriques profondes réalisées le long du profil TRE1
Comme les tomographies électriques effectuées le long de ce profil présentent des
zones de recouvrement (Figure III-42 et Figure III-43), les mesures de résistivité électrique
apparente communes à deux tomographies consécutives ont été comparées pour en estimer la
reproductibilité. Le Tableau III-21 précise pour chaque groupe de points de mesure l’écart
absolu de résistivité électrique apparente existant entre les deux tomographies dans le cas du
dispositif dipôle-dipôle profond (Figure III-43).
% Tomographie
Moyenne Médiane Minimum Maximum Ecart-type
(P0- P1)/P0 4,8 3,5 0,0 24,5 4,7 (P1-P2)/P1 10,3 7,9 0,0 41,4 8,0 (P2-P3)/P2 0,2 0,2 0,0 1,8 0,2 (P3-P4)/P3 0,2 0,1 0,0 0,9 0,2 (P4 -P5)/P4 0,2 0,1 0,0 5,3 0,6
Tableau III-21 : Paramètres statistiques calculés sur les écarts absolus de résistivité électrique apparente entre les tomographies en dispositif dipôle-dipôle profond
On observe que les écarts les plus faibles sont situés dans la deuxième partie du
profil TRE1, à partir de 48,5 m (Figure III-43). La moyenne des écarts entre les mesures de
résistivité électrique apparente de ces tomographies est de 0,2 %. L’ordre de grandeur de ces
différences se trouve être plus faible que celui observé entre les dispositifs DD2 et DD3 (écart
moyen égal à 2,9 %) qui ne diffèrent que par leur temps d’injection (Tableau III-3). Ce n’est
pas le cas dans la première partie du profil où les zones de recouvrement entre les
tomographies P0 et P1 et entre P1 et P2 présentent respectivement un écart moyen de 4,8
et 10,3 %.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 252
Dans cette partie du profil TRE1, on ne peut pas considérer les différences de résistivité
électrique apparente comme négligeables.
Afin de réaliser le modèle de résistivité électrique sur toute la longueur du profil, on
choisit de conserver les mesures de résistivité électrique apparente situées le plus à l’est de
chacune des tomographies tant pour le dispositif profond (Figure III-44) que superficiel
(Figure III-45).
III.B.4.2.3. Résultats des mesures
Le modèle de résistivité du profil TRE1 allant du PM -22,5 au PM 131,5 en dispositif
dipôle-dipôle profond est présenté en Figure III-44. La topographie le long de ce profil
(Figure III-40) est prise en compte dans le modèle d’inversion selon une grille déformée en
éléments finis où la distorsion des blocs du modèle s’atténue de façon exponentielle avec la
profondeur selon un coefficient d’atténuation égal à 0,75 (Loke, 2010).
Figure III-44 : Modèle de résistivité électrique du profil TRE1 en dispositif dipôle-dipôle profond (inversion
robuste et affinage du maillage du modèle) – Erreur absolue = 1,8 % après cinq itérations
Le modèle de résistivité ci-dessus révèle la présence de valeurs conductrices
correspondant aux déchets à une profondeur variable le long du profil TRE1 (Figure III-44).
En effet, des valeurs conductrices sont identifiées à une profondeur de l’ordre de 2,5 m aux
extrémités est et ouest du profil et jusqu’à 5 m dans sa partie centrale. Cependant, l’analyse
effectuée sur la tomographie test P1-TRE1 (cf. § III.B.4.1.3) permet de savoir que la
profondeur des déchets est surestimée sur ce modèle issu des mesures en dispositif profond.
Ce dernier fait également apparaître des résistivités électriques élevées entre 1,0 et 4,0 m de
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 253
profondeur dans la zone comprise entre les PM 30 et 90. Ces résistivités de 70 à plus de 200
.m sont relatives à la présence du GSB, d’épaisseur surestimée dans cette partie.
La Figure III-45 qui présente le modèle de résistivité électrique du profil TRE1 en
dispositif superficiel, constitue par conséquent une plus fidèle représentation de la couverture
réelle ainsi que de la profondeur des déchets quand ceux-ci sont atteints. La gamme de
résistivité électrique s’étend de 0,5 à 400 .m. De la même façon que pour la tomographie
test, des tarières ont été effectuées le long du profil TRE1 à des emplacements marqués par
des contrastes de résistivité électrique. Ces tarières, au nombre de seize, sont représentées par
des traits rouges en Figure III-45.
Figure III-45 : Modèle de résistivité électrique du profil TRE1 en dispositif dipôle-dipôle superficiel (inversion robuste et affinage du maillage du modèle) – Erreur absolue = 1,0 % après cinq itérations
III.B.4.2.4. Comparaison des résistivités électriques avec celles de la tomographie test
L’évolution des résistivités électriques pour les mesures en dispositif dipôle-dipôle
DD1 (superficiel) et DD4 (profond) provenant de l’inversion réalisée sur la totalité du profil
TRE1 (Figure III-45 et Figure III-44) va maintenant être comparée à celle de la tomographie
test à proximité du PM 18 en Figure III-46.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 254
Figure III-46 : Moyenne des résistivités électriques effectuée sur les points situés aux PM 17,875, 18,125 et 18,375 issus des modèles de résistivité pour les mesures réalisées en dispositif superficiel (DD1) et profond (DD4) le long de la tomographie test P1-TRE1 et le long de l’ensemble du profil
TRE1
Le graphique des résistivités électriques en fonction de la profondeur (Figure III-46)
rend compte dans un premier temps de deux évolutions différentes selon le dispositif dipôle-
dipôle employé. Cette remarque avait déjà pu être faite à la section III.B.4.1.3.b) (Figure
III-20). On constate dans un second temps que, s’il n’y a pas de différence majeure entre les
résistivités électriques de la tomographie test et celles le long du profil TRE1 pour le dispositif
DD4, un écart significatif peut être observé sur les résistivités électriques des mesures en
dispositif dipôle-dipôle DD1, entre 1,3 et 1,9 m de profondeur. En effet, les valeurs de
résistivités électriques à la verticale du PM 18 sont de l’ordre de 80 .m pour l’inversion
effectuée sur la tomographie test alors qu’elles sont plus élevées sur les données issues de
l’inversion effectuée sur l’ensemble du profil TRE1 (environ 120 .m). Cela souligne que
l’inversion prenant en compte l’ensemble des mesures le long du profil peut ne pas donner les
mêmes valeurs de résistivité électrique au niveau de la troisième couche des matériaux de
couverture, comme c’est le cas ici au PM 18. Cette différence n’apparaît pas à proximité des
trois autres tarières effectuées sur la tomographie test.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 255
III.B.4.2.5. Interprétation avec les données des tarières
La même démarche que pour les quatre tarières de la tomographie test (§ III.B.4.1.4)
a été adoptée ci-après. Les différents contrastes de résistivité électrique observés à l’endroit
des seize tarières (Figure III-45) ont permis de les classer en cinq groupes distincts.
III.B.4.2.5.a) Tarières aux PM -15,5, 3,5, 74 et 95
Les matériaux rencontrés au droit des tarières aux PM -15,5, 3,5, 74 et 95 ainsi que
les résistivités électriques en fonction de la profondeur sont présentés en Figure III-47. Ces
tarières sont situées à l’endroit de défauts ponctuels, marqués par une absence d’augmentation
de résistivité à partir de 1,0 m de profondeur sur le modèle de résistivité du profil TRE1
(Figure III-45).
Figure III-47 : Résistivités électriques verticales extraites du modèle de résistivité du dispositif dipôle-dipôle superficiel au droit des tarières aux PM -15,5, 3,5, 74 et 95 le long du profil TRE1 et
nature des matériaux de couverture au droit de trois d’entre elles
L’ensemble des valeurs de résistivité électrique est compris entre 17 et 53 .m
(excepté à -2,1 m) pour ces tarières situées aux PM -15,5, 3,5, 74 et 95. L’évolution peu
contrastée des résistivités électriques avec la profondeur s’explique par la présence d’argile
sableuse et d’argile ocre comme matériaux rencontrés au-dessus du GSB. Or, on constate, tout
comme lors de l’analyse détaillée des quatre tarières de la tomographie P1-TRE1, que l’argile
sableuse et l’argile ocre peuvent être représentées par des résistivités électriques comparables.
En effet, l’argile sableuse avait été caractérisée par une résistivité électrique de l’ordre de
50 .m et l’argile ocre par une résistivité électrique comprise entre 32 et 64 .m
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 256
(Tableau III-19). De plus, aucune augmentation de résistivité s’observe à la profondeur du
GSB présent à -0,8 m au PM -15,5 et à -1,0 m aux PM 3,5, 74 et 95. Le GSB ayant été
traversé au niveau des quatre tarières, son état endommagé et/ou saturé peut expliquer les
faibles résistivités électriques sur le modèle de résistivité.
III.B.4.2.5.b) Tarières aux PM 12, 18, 29 et 45
La deuxième classe regroupe les tarières situées aux PM 12, 18, 29 et 45 (Figure III-
48) au droit desquelles trois couches de couverture ont été identifiées sur le modèle de
résistivité du dispositif dipôle-dipôle superficiel (Figure III-45).
Figure III-48 : Résistivités électriques verticales extraites du modèle de résistivité du dispositif dipôle-dipôle superficiel au droit des tarières aux PM 12, 18, 29 et 45 le long du profil TRE1 et nature des
matériaux de couverture au droit de deux d’entre elles
Les valeurs de résistivité électrique au droit de ces quatre tarières s’étendent
globalement de 40 à 200 .m. Les variations de résistivité électrique avec la profondeur
permettent d’identifier quatre couches. La première couche est caractérisée par une résistivité
électrique comprise entre 60 et 120 .m jusqu’à -0,5 m, la seconde couche par une résistivité
plus faible, comprise entre 40 et 55 .m, jusqu’à -1,1 m. Une augmentation de résistivité
électrique a ensuite lieu entre 1,3 et 1,8 m de profondeur, jusqu’à une valeur de 95 à 200 .m
selon la tarière. La forte variabilité de la résistivité électrique au niveau de cette couche
pourrait être liée à un état du GSB plus ou moins dégradé et/ou saturé selon les tarières mais
aussi par l’état de saturation des matériaux situés juste au-dessus et en-dessous du GSB.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 257
Enfin, on observe une diminution de la résistivité électrique à partir de 1,8 m de profondeur
pour atteindre des valeurs comprises entre 3 et 140 .m à 2,1 m de profondeur.
L’évolution des résistivités électriques avec la profondeur peut être reliée aux
différents matériaux rencontrés au niveau des tarières. En effet, les matériaux situés au-dessus
du GSB sont constitués d’argile ocre (de 20 à 50 cm d’épaisseur) surmontée de sable argileux
(de 50 à 60 cm d’épaisseur) aux PM 12, 18 et 29 et de sable (de 70 cm d’épaisseur) au PM 45.
Les épaisseurs de ces différents matériaux sont en accord avec les variations de résistivité
électrique détectées entre 0 et 1,1 m de profondeur. De plus, la résistivité électrique de la
première couche diffère de celle observée au droit des tarières de la première classe (Figure
III-47) en raison d’une teneur en sable plus élevée.
Par ailleurs, le GSB a été traversé au niveau des quatre tarières. Néanmoins, la
présence aux PM 12 et 18 de matériaux humides sus-jacents au GSB atteste de son
imperméabilité. L’humidité de ces matériaux peut également expliquer les plus faibles
résistivités électriques observées aux PM 12 et 18 comparé à celles à 45 m. De plus, la
réalisation d’une tarière supplémentaire aux environs du PM 42,5 du début du profil TRE1 à
proximité du sondage S3 effectué par Burgéap en 2006 (Figure III-6) a mis en évidence un
refus au niveau du GSB. Ainsi, bien que dans un état altéré, le GSB peut toutefois être
considéré en meilleur état que celui au niveau des tarières de la première classe. La variabilité
du comportement du GSB a pu être reproduite grâce à des modélisations (cf. § III.B.4.1.5). La
résistivité électrique de 120 .m, identifiée aux PM 12 et 18 sur le modèle de résistivité,
correspond plus particulièrement à la modélisation d’un GSB de 7 mm d’épaisseur de
résistivité électrique égale à 7143 .m, valeur inférieure à celle d’un GSB non endommagé et
non saturé (>120 000 .m).
Il est enfin intéressant de noter que les déchets mélangés à l’argile saxonienne ont été
rencontrés à la tarière manuelle à partir de -1,6 m aux PM 12, 18 et 45 alors que la diminution
de résistivité sur la tomographie a lieu à partir de -1,8 m. La profondeur des déchets est
supérieure à la réalité du terrain en raison de la surestimation de l’épaisseur du GSB sur le
modèle de résistivité.
Les résistivités électriques évoluant avec la profondeur de façon moins homogène
pour les huit tarières effectuées entre les PM 78,5 et 127 le long du profil TRE1 que pour les
huit tarières précédentes regroupées en deux classes, elles ont été séparées en !"#$%classes
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 258
différentes. Le comportement des résistivités électriques au niveau de ces tarières est
cependant intermédiaire à celui mis en évidence dans les deux classes précédentes.
III.B.4.2.5.c) Tarières aux PM 78,5 et 87
Les résistivités électriques au droit des tarières aux PM 78,5 et 87 évoluent de façon
identique avec la profondeur (Figure III-49). Une valeur constante de résistivité électrique, de
l’ordre de 20 .m, s’observe entre 0 et 0,7 m de profondeur, suivie d’une augmentation
jusqu’à 115 et 150 .m à -1,1 m respectivement aux PM 78,5 et 87. Une diminution de
résistivité électrique se produit ensuite à partir de -1,3 m pour atteindre une valeur de 60 et
120 .m à -2,1 m respectivement aux PM 78,5 et 87.
Figure III-49 : Résistivités électriques verticales au droit des tarières aux PM 78,5 et 87 extraites du modèle de résistivité du dispositif dipôle-dipôle superficiel le long du profil TRE1 et nature des
matériaux de couverture au droit de ces deux tarières
Les faibles résistivités électriques observées dans la partie superficielle de la
couverture (jusqu’à -0,7 m) sont représentatives de la présence d’argile sableuse et d’argile
ocre détectées jusqu’à -0,5 m respectivement aux PM 78,5 et 87. Les matériaux de la
deuxième couche surmontant le GSB ont été qualifiés d’argile ocre au PM 78,5 et de sable au
PM 87 (cf. Annexe 6 - photographie en Figure A6-4). Si les résistivités électriques à la
profondeur de l’argile sableuse et de l’argile ocre sont identiques, ce n’est en revanche pas le
cas pour les matériaux de la deuxième couche. On peut néanmoins supposer que
l’augmentation de résistivité à partir de -0,7 m est causée par la présence couplée d’argile ocre
et du GSB au PM 78,5 et de sable et du GSB au PM 87. La différence de résistivité électrique
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 259
observée à partir de 0,8 m de profondeur entre les deux tarières peut être attribuée à la
variation lithologique du matériau sus-jacent au GSB et/ou à un état d’altération du GSB
variable à l’endroit des deux tarières.
Les six tarières localisées dans la partie sommitale du profil TRE1, entre les PM
105,5 et 127, ont toutes été effectuées dans une zone de faible résistivité visible sur le modèle
de résistivité électrique du dispositif dipôle-dipôle superficiel (Figure III-45). Deux évolutions
différentes de la résistivité électrique avec la profondeur permettent toutefois de distinguer les
tarières situées aux PM 105,5, 107,5, 110,3 et 120 (Figure III-50) de celles aux PM 114 et 127
(Figure III-51).
III.B.4.2.5.d) Tarières aux PM 105,5, 107,5, 110,3 et 120
Les résistivités électriques observées aux PM 105,5, 107,5, 110,3 et 120 montrent
des valeurs de plus en plus faibles avec la profondeur (Figure III-50). La résistivité de 50 à
75 .m entre 0 et -0,4 m diminue jusqu’à -0,8 m pour atteindre une valeur comprise entre 30
et 40 .m. Une nouvelle baisse de résistivité s’opère ensuite entre 1,6 et 1,8 m de profondeur
où les valeurs sont les plus conductrices (de 1 à 20 .m). C’est en effet à partir de cette
profondeur que de l’argile saxonienne a été trouvée, notamment au droit de la tarière au PM
105,5. Le retrait de ce matériau s’est accompagné d’un dégazage que l’on a attribué à la
présence des déchets mélangés avec ce type d’argile.
Figure III-50 : Résistivités électriques verticales extraites du modèle de résistivité du dispositif
dipôle-dipôle superficiel au droit des tarières aux PM 105,5, 107,5, 110,3 et 120 le long du profil TRE1 et nature des matériaux de couverture au droit de trois d’entre elles
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 260
Par ailleurs, on peut noter une diminution plus rapide des résistivités électriques au
niveau de la tarière au PM 120, où la résistivité passe de 36 à 20 .m entre -1,3 et -1,6 m. En
considérant que l’argile saxonienne associée aux déchets est représentée par une résistivité
électrique inférieure à 20 .m, la baisse de résistivité observée au PM 120 est à mettre en
relation avec une épaisseur de couverture plus faible qu’aux PM 105,5 et 110,3, soit de 1,2 m
au lieu de 1,8 m.
Le comportement des résistivités électriques au niveau des tarières aux PM 105,5,
107,5, 110,3 et 120 se rapproche de celui observé au niveau des tarières de la première classe
(Figure III-47), principalement par l’absence de contraste de résistivité électrique à la
profondeur du GSB indiquant qu’il est endommagé. Les valeurs de résistivité électrique à
partir de 1,8 m de profondeur sont toutefois particulièrement faibles (inférieures à 20 .m)
pour les tarières situées dans la partie haute du profil TRE1 (Figure III-45).
III.B.4.2.5.e) Tarières aux PM 114 et 127
Les résistivités électriques au droit des tarières situées aux PM 114 et 127 (Figure
III-51) sont caractérisées, tout comme celles des tarières analysées précédemment dans la
partie sommitale du profil (Figure III-50), par des valeurs très conductrices en profondeur.
Ces valeurs permettent de positionner les déchets à une profondeur respective de -1,3 et
-1,7 m bien qu’ils ne soient pas atteints par les tarières.
Les résistivités électriques dans la partie superficielle de la couverture augmentent
néanmoins entre -0,2 et -0,5 m pour la tarière au PM 114 et entre -0,3 et -0,7 m pour la tarière
au PM 127. Ce comportement, qui diffère de celui des autres tarières de la partie sommitale
de l’ISDD (Figure III-50), n’est pas en accord avec les matériaux rencontrés au droit de ces
deux tarières. Une première hypothèse pour expliquer cette incohérence serait l’existence
d’une forte variabilité des matériaux de couverture à ces deux endroits, variabilité telle que les
deux tarières ne soient pas représentatives des résistivités électriques visibles sur le modèle.
Une seconde hypothèse consisterait à dire que les descriptions lithologiques des matériaux ne
rendent pas bien compte de la proportion de sable variable avec la profondeur.
Les valeurs de résistivité électrique les plus élevées sont donc localisées au-dessus du
GSB. Elles diminuent ensuite, signifiant que le GSB traversé à la tarière se trouve dans un état
endommagé et/ou saturé.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 261
Figure III-51 : Résistivités électriques verticales extraites du modèle de résistivité du dispositif dipôle-dipôle superficiel au droit des tarières aux PM 114 et 127 le long du profil TRE1 et nature des
matériaux de couverture au droit de ces deux tarières
III.B.4.2.5.f) Synthèse de l’analyse des tarières le long du profil TRE1
En conclusion, les variations de résistivité électrique observées sur le modèle de
résistivité du profil TRE1 (Figure III-45) ont pu être mises en relation avec la présence de
matériaux de couverture différents de par leur nature lithologique mais aussi de par leur
humidité variable, grâce à l’étude des résistivités électriques au niveau des seize tarières.
L’existence d’une couverture semblable pour trois des quatre tarières le long de la
tomographie test P1-TRE1 a ainsi été mise en évidence (Figure A6-1). Cette couverture,
constituée de 50 cm de sable argileux, de 40 cm d’argile ocre, du GSB et de 50 cm de sable
argileux saturé, n’a en revanche pas été observée au droit des douze autres tarières pour
lesquelles les épaisseurs et la nature des matériaux sont différentes. Ces variations de
matériaux de couverture sont en cohérence avec les résistivités électriques détectées en
tomographie. Des matériaux sableux, caractérisés par une résistivité électrique supérieure à
110 .m, ont par exemple été observés au droit des tarières situées à 45 et 87 m.
Les gammes de résistivité électrique des différents matériaux de couverture ainsi que
celle des déchets mélangés à l’argile saxonienne sont précisées dans le Tableau III-22. Quatre
matériaux de couverture constitués principalement de sable et d’argile ont pu être distingués
macroscopiquement sur le terrain : de l’argile ocre, de l’argile sableuse, du sable argileux et
du sable.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 262
Tableau III-22 : Gammes de résistivité électrique et photographies des différents matériaux de couverture et des déchets mélangés à l’argile saxonienne, rencontrés au niveau de l’ensemble des
tarières le long du profil TRE1
On constate l’existence de gammes de résistivité électrique différentes avec un pôle
argileux et un pôle sableux associés à des variations granulométriques visibles
macroscopiquement. On observe par exemple une augmentation de la résistivité électrique, de
52 jusqu’à 142 .m, avec une teneur croissante en sable. L’étendue des gammes de résistivité
électrique des matériaux argile ocre, argile sableuse et sable argileux, de 30 à 50 .m, peut
être due aux variations d’humidité des matériaux ainsi qu’à la nature de l’argile selon les
tarières. On peut également remarquer que les résistivités électriques de l’argile ocre et de
l’argile sableuse s’étendent respectivement de 24 à 56 .m et de 21 à 62 .m. Ces variations
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 263
de résistivité peuvent être causées par une différence de lithologie qui n’a pas pu être
identifiée macroscopiquement.
Outre la distinction de plusieurs matériaux de couverture, les tarières ont également
souligné la variabilité de l’épaisseur de la couverture, comprise entre 0,9 et 1,8 m de
profondeur. C’est dans la partie haute du profil que l’épaisseur de couverture est la plus
faible, les déchets ayant été atteints dès -0,9 et -1,2 m respectivement au droit des tarières aux
PM 107,5 et 120. Si cette épaisseur demeure dans tous les cas inférieure à celle de la coupe
théorique (Figure III-4), le GSB a quant à lui été trouvé entre -0,8 et -1,1 m, soit en assez
bonne conformité avec sa profondeur théorique de -1,1 m.
Les emplacements où le GSB a été traversé à la tarière manuelle sont localisés dans
des zones où n’apparaît pas de contrastes de résistivité électrique à partir de 1,1 m de
profondeur le long du profil TRE1 (Figure III-45). Par ailleurs, la remontée de fibres de
géotextiles et/ou de particules de bentonite apporte la preuve que le GSB est dégradé.
C’est au niveau des tarières situées aux PM 29, 78,5 et 87, dans des zones marquées
par une augmentation de résistivité électrique jusqu’à environ 100 .m à partir de 1,0 m de
profondeur, que le GSB n’a pas été traversé. Son imperméabilité encore acceptable étant
soulignée par la présence d’un matériau sus-jacent humide, comme c’est le cas aux PM 78,5
et 87, il a donc été considéré en meilleur état à ces trois emplacements. Les tarières aux PM
12 et 18, également réalisées dans des zones caractérisées par une résistivité électrique de
l’ordre de 100 .m, ont indiqué la présence d’une argile ocre humide juste au-dessus du GSB,
GSB qui a pourtant été traversé à ces deux emplacements.
Par ailleurs, les modélisations ont pu confirmer la véracité de l’état d’altération du
GSB (déchirure et/ou saturation) en accord avec les variations de résistivité électrique aux
environs de 1,1 m de profondeur. Concernant le géodrain, il n’a été positionné qu’au droit de
quatre tarières, à une profondeur comprise entre 1,4 et 1,6 m, soit différente de celle de la
coupe théorique égale à 1,3 m. Il ne semble cependant pas jouer de rôle électrique sur les
tomographies.
Les différentes signatures électriques du GSB ainsi que l’épaisseur de couverture
variable ont permis de mettre en évidence l’existence de zones plus ou moins altérées au sein
de la couverture le long du profil TRE1.
On peut tout d’abord considérer que la zone regroupant les tarières situées entre les
PM 105,5 et 120 constitue une zone fortement altérée marquée par la présence de déchets à
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 264
une faible profondeur, au minimum de -0,9 m (résistivité électrique comprise entre 1,1 et
9,4 .m) ainsi que par une absence d’augmentation de résistivité à la profondeur du GSB,
indiquant son état de dégradation et/ou de saturation.
Ensuite, la zone au droit des tarières aux PM -15,5, 3,5, 74 et 95 présente des
résistivités électriques entre 20 et 60 .m quelle que soit la profondeur et serait par
conséquent également la signature d’un GSB altéré. A ces endroits, les déchets sont atteints à
une profondeur de 1,5 à 1,8 m, et absents au PM -15,5 car juste en dehors de la zone de
stockage supposée (Figure III-18).
Enfin, les zones délimitées par les tarières entre les PM 12 et 45 et entre les PM 78,5
et 87 font apparaître des valeurs de résistivité électrique entre 100 et 200 .m à la profondeur
du GSB ainsi qu’une surestimation de son épaisseur. On peut donc considérer ici que le GSB,
bien que dans un état altéré, est moins dégradé qu’ailleurs.
III.B.4.3. Mesures effectuées le long du profil TRE2
Suite aux mesures effectuées le long du profil TRE1, des mesures ont été effectuées
le long d’un second profil noté TRE2 situé dans la partie nord de l’installation de stockage de
déchets dangereux (Figure III-18). Dans cette zone, les mesures en ARP datant de novembre
2009 présentaient des résistivités électriques apparentes conductrices selon les trois
écartements (Figure III-10). Un ensemble de quatre dispositifs a été mis en œuvre le long de
ce profil, qui ne présente pas de variations d’altitude (Figure III-52).
Figure III-52 : Photographie de l’emplacement du profil TRE2
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 265
III.B.4.3.1. Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre
Les caractéristiques des quatre dispositifs mis en œuvre le long du profil TRE2 sont
précisées dans le Tableau III-23.
Dispositif Nom Temps
d’injection (ms)
Temps de
mesure (mn)
Nombre de points
de mesures
Nombre de
niveaux
Ecartement de base Profondeur d’investigation après
inversion correspondant à la base du bloc (m)
Minimum (a)
Maximum (x.a)
dipôle-dipôle 1
DD1 250 8 1220 20 0,5 2a 2,3
dipôle-dipôle 4
DD4 250 13 1112 23 1,0 6a 5,7
dipôle-dipôle 5
DD5 250 27 1416 36 1,0 5a 8,0
gradient grad 250 17 2107 20 0,5 4a 2,0
Tableau III-23 : Caractéristiques des dispositifs mis en œuvre le long du profil TRE2
Des mesures selon les deux dispositifs dipôle-dipôle DD1 et DD4 choisis
précédemment (Tableau III-20) ainsi que selon le dispositif gradient réalisé sur la
tomographie test ont été effectuées. Au vu de la plus grande homogénéité des résistivités
électriques le long de ce profil comparé à TRE1, un dispositif dipôle-dipôle noté DD5 a été
réalisé avec une profondeur d’investigation voisine de 8,0 m.
III.B.4.3.2. Résultats des mesures
Les quatre modèles de résistivité électrique du profil TRE2, issus d’une inversion
robuste et d’un affinage du maillage du modèle, sont présentés en Figure III-53. La même
échelle de résistivité électrique que pour les tomographies effectuées le long du profil TRE1
est utilisée.
On constate tout d’abord que, contrairement au profil TRE1 où la gamme de
résistivité s’étendait de 0,5 à 200 .m (Figure III-45), la plupart des résistivités électriques au
droit du profil TRE2 sont concentrées entre 10 et 50 .m. On note ensuite sur la quasi-totalité
de la longueur de la tomographie la présence de matériaux conducteurs en surface, de
résistivité de 10 à 25 .m. Des résistivités électriques plus élevées (de 70 à 150 .m)
s’observent dans deux zones distinctes, l’une située entre 1 et 4 m et l’autre entre 18,5 et
22,5 m. La zone résistante située au début du profil coïncide avec le chemin présent autour de
l’ISDD (Figure III-52). Visuellement rien n’a été noté au droit de la seconde zone.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 266
Il est par ailleurs intéressant de noter sur la quasi-totalité de la longueur de la
tomographie l’absence de valeurs très conductrices en profondeur (!<10 .m) correspondant
aux déchets, et ce malgré les profondeurs d’investigation comprises entre 2 et 8 m. Seules les
mesures effectuées en dispositifs dipôle-dipôle profonds DD4 et DD5 (Figure III-53 b et c)
font apparaître des valeurs inférieures à 10 .m à partir de 5 m de profondeur aux environs de
24 m. Le profil ayant été positionné à l’extrémité de l’ISDD, on peut raisonnablement penser
que les déchets sont absents dans cette partie et que l’apparition de valeurs conductrices en fin
de profil marque le début d’une alvéole de stockage. Cette hypothèse est confirmée par la
limite supposée de stockage des déchets (Figure III-5 et Figure III-18).
Figure III-53 : Modèles de résistivité du profil TRE2 après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle)
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 267
III.B.4.3.3. Interprétation avec les données des tarières
Afin de lever les incertitudes sur les variations de résistivité électrique présentes en
surface, trois tarières ont été réalisées le long de TRE2.
III.B.4.3.3.a) Tarières aux PM 6,7, 12 et 20
Les résistivités électriques en fonction de la profondeur sont présentées en Figure
III-54 au PM 6,7 et Figure III-55 aux PM 12 et 20 pour les quatre dispositifs de mesure
employés.
Figure III-54 : Résistivités électriques au droit de la tarière au PM 6,7 le long du profil TRE2
Les résistivités électriques au droit de ces trois tarières ne présentent que peu de
variations avec la profondeur. Seules les résistivités entre 0 et 0,6 m de profondeur au PM 20
sont plus élevées que celles aux PM 6,7 et 12. A cet endroit, les valeurs sont comprises entre
60 et 90 .m selon le dispositif de mesure alors qu’au niveau des deux autres tarières elles
sont comprises entre 20 et 40 .m. Cette différence a pu être reliée avec la nature du matériau
de couverture : du sable argileux est présent au PM 20 (Figure III-55 b) alors que de l’argile
sableuse a été trouvée au droit des PM 6,7 et 12.
Les valeurs de résistivité électrique au-delà de -0,6 m (entre 20 et 40 .m) pourraient
s’expliquer par la présence d’un matériau de couverture homogène dans cette partie de
l’ISDD. De l’argile sableuse saturée a été observée entre -1,0 et -1,1 m entre -0,9 et -1,2 m
respectivement au droit des tarières aux PM 12 et 20. Par ailleurs, le GSB n’a été rencontré
qu’au PM 20 à 0,9 m de profondeur, dans un état endommagé et saturé expliquant l’absence
de contraste de résistivité électrique avec l’argile sableuse.
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Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 269
III.B.4.3.3.b) Synthèse de l’analyse des tarières le long du profil TRE2
Les trois matériaux de couverture rencontrés le long du profil TRE2 sont caractérisés
par des valeurs de résistivité électrique du même ordre que celles observées le long du profil
TRE1 (Tableau III-22). On peut toutefois remarquer que, pour chaque matériau de couverture,
les résistivités électriques au niveau de ce second profil font partie des plus faibles observées
sur l’ensemble des mesures (Tableau III-24). L’argile sableuse présente même une valeur de
résistivité électrique de 17 .m, soit inférieure au minimum observé précédemment le long du
premier profil de tomographie (égal à 21 .m). Or, ce matériau a été trouvé dans un état
saturé le long de TRE2 ce qui n’a pas été le cas le long du profil TRE1, expliquant la
différence de résistivité électrique de l’argile sableuse entre les deux profils.
Matériaux de couverture Résistivité électrique ( .m)
le long de TRE2 Résistivité électrique ( .m)
le long de TRE1 Argile sableuse 17 - 20 21 - 62
Argile ocre 35 24 - 56 Sable argileux 62 - 75 52 - 101
Tableau III-24 : Gammes de résistivité électrique des différents matériaux de couverture rencontrés au niveau des tarières le long des profils TRE2 et TRE1
En conclusion, les résistivités électriques aux PM 6,7 et 12 extraites du modèle de
résistivité du dispositif superficiel DD1 (Figure III-53 a) montrent une évolution similaire
avec la profondeur à celle étudiée précédemment au niveau des tarières aux PM -15,5 et 74
(Figure III-47) localisées au droit de défauts visibles sur le modèle de résistivité du profil
TRE1 (Figure III-45). La remontée de fibres de géotextiles mêlées à de la bentonite saturée au
niveau du trou fait à la tarière manuelle au PM 20 le long de TRE2 a permis de confirmer
l’endommagement et la saturation du GSB à l’extrémité nord de l’ISDD. De plus, les mesures
effectuées en dispositifs dipôle-dipôle profonds (Figure III-53 b et c) le long du profil TRE2 à
partir du PM 20 ont révélés la présence de valeurs conductrices (<10 .m) en profondeur. Ces
valeurs étant celles relatives aux déchets, une limite de casier est ici détectée.
Par ailleurs, la présence d’argile sableuse saturée à partir de 1,0 m de profondeur le
long de ce profil pourrait s’expliquer par une accumulation des eaux pluviales au niveau de ce
point bas de l’ISDD où l’eau serait bloquée par la paroi moulée. Le cumul des précipitations
totales au cours des quatorze jours précédant les mesures de tomographie s’élève à 67,8 mm,
avec deux épisodes pluvieux de 26,0 et 15,8 mm qui ont respectivement eu lieu les quatrième
et onzième jours précédant les mesures. Or, les matériaux sous-jacents au GSB, que ce soit le
long du profil TRE2 ou au début du profil TRE1 (entre les PM 3,5 et 18), sont bien plus
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 270
humides que ceux situés au-dessus. La seconde hypothèse qui peut être avancée est une
remontée du niveau de lixiviats liée à l’infiltration des précipitations et visible en pied de
l’ISDD. Ainsi au droit de la tarière au PM -15,5, où l’on s’est arrêté au niveau du GSB
endommagé, on pourrait penser que le matériau sous-jacent est lui aussi dans un état saturé.
Les lixiviats n’étant collectés qu’au sommet du massif de déchets (cf. § III.A.3), cela mettrait
alors en évidence un défaut du système de drainage, en ce sens que les lixiviats ne seraient
collectés que partiellement au niveau des drains.
III.B.5. Comparaison des méthodes géophysiques sur le site X
Sur l’ensemble des mesures réalisées sur le site X, les mesures ARP étant les plus
rapides à mettre en œuvre, on a tout d’abord étudié le degré de similitude entre les
informations fournies par l’ARP et celles obtenues par la TRE. Pour ce faire, les résistivités
électriques apparentes obtenues avec ces deux méthodes ont été comparées le long des deux
profils TRE1 et TRE2 (Figure III-56 et Figure III-57). On rappelle toutefois que ces méthodes
n’ont pas été mises en œuvre simultanément sur l’ISDD. On a ensuite cherché à déterminer la
contribution des mesures PS dans la connaissance de la couverture le long du profil TRE1.
III.B.5.1. Résistivités électriques apparentes le long des deux profils : ARP et TRE
III.B.5.1.1. Profil TRE1
Les résistivités électriques apparentes fournies par l’ARP présentent des variations
similaires le long du profil TRE1 quel que soit l’écartement (Figure III-56 a) : les valeurs sont
globalement supérieures à 80 .m du début du profil jusqu’au PM 60 alors qu’elles sont
inférieures à 60 .m dans la seconde partie du profil. La pseudosection des résistivités
électriques apparentes montre globalement la même gamme de résistivité dans sa partie
superficielle. Les valeurs au-delà de 1,0 m de profondeur aux deux extrémités du profil sont
en revanche plus conductrices que celles visibles avec l’écartement de l’ARP 2,0 m.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 271
Figure III-56 : a) Résistivités électriques apparentes extraites des mesures ARP avec les trois écartements le long du profil TRE1 b) Pseudosection des résistivités électriques apparentes du profil
TRE1 issue des mesures en dispositif dipôle-dipôle DD1 superficiel (a=0,5 m)
Sur la majeure partie du profil, les résistivités électriques apparentes ont tendance à
diminuer avec l’écartement croissant. On observe par exemple au PM 12 des valeurs de
résistivité électrique de 122 et 82 .m avec les écartements respectifs 0,5 et 2,0 m (dispositif
ARP 03). Un comportement opposé est visible entre les PM 65 et 90, où la résistivité
électrique apparente (de l’ordre de 60 .m) est plus élevée avec l’écartement 2,0 m qu’avec
les deux autres écartements (environ 40 .m).
La pseudosection met en évidence des variations de résistivité électrique apparente
d’amplitude plus élevée qu’avec l’ARP. Ainsi, au PM 12 m, les résistivités électriques
décroissent de 150 à 40 .m et, dans la zone comprise entre les PM 65 et 90 sont concentrées
entre 15 et 40 .m. Ces différents contrastes de résistivité électrique apparente sont à relier à
l’hétérogénéité des matériaux de couverture. Les valeurs conductrices visibles au PM 74 sont
représentatives d’une teneur en argile plus élevée au sein du matériau de couverture qu’elle ne
l’est au PM 12 (Figure III-56).
Les plus faibles valeurs de résistivité électrique apparente avec l’écartement 2,0 m
(de 57 à 24 .m) sont localisées entre les PM 105 et 130, là où la couverture est plus fine.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 272
C’est dans cette même zone que la pseudosection fait apparaître des résistivités électriques
inférieures à 10 .m à partir de 0,9 m de profondeur, en lien avec les déchets.
Dans le but d’étudier les relations entre les données ARP et TRE, les coefficients de
corrélation de Pearson ont été calculés pour les vingt-trois couples de variables correspondant
aux résistivités acquises avec les trois écartements de l’ARP (0,5, 1,0 et 2,0 m) et les vingt
configurations du dispositif dipôle-dipôle caractérisées par une longueur différente (Tableau
III-25). Cette matrice de corrélation a été effectuée sur un ensemble de vingt-trois par vingt-
neuf valeurs de résistivité électrique apparente extraites tous les cinq mètres entre les PM -15
et 125 le long du profil TRE1.
Cha
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273
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0,5)
1,
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0,98
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0,
84
0,76
0,
68
0,67
0,
57
0,45
0,
33
0,30
0,
270,
230,
240,
150,
160,
120,
030,
030,
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0,
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1,00
0,80
0,79
0,
80
0,75
0,
70
0,72
0,
65
0,54
0,
42
0,40
0,
360,
330,
350,
260,
260,
220,
140,
130,
120,
06
0,07
AR
P (
2,0)
0,
74
0,80
1,00
0,49
0,
52
0,55
0,
68
0,81
0,
87
0,83
0,
75
0,76
0,
700,
710,
720,
670,
670,
630,
580,
580,
560,
52
0,53
TR
E (
1,5)
0,
84
0,79
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0,
92
0,75
0,
53
0,46
0,
40
0,26
0,
17
0,11
0,
090,
010,
04-0
,07
-0,0
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,11
-0,1
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,15
-0,1
4-0
,20
-0,2
0
TR
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2,0)
0,
84
0,80
0,52
0,92
1,
00
0,86
0,
61
0,52
0,
42
0,27
0,
19
0,10
0,
08-0
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0,01
-0,0
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,11
-0,1
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-0,1
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-0,2
6 -0
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TR
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2,5)
0,
76
0,75
0,55
0,75
0,
86
1,00
0,
86
0,69
0,
52
0,36
0,
26
0,16
0,
150,
040,
05-0
,06
-0,0
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,11
-0,1
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,17
-0,1
9-0
,25
-0,2
5
TR
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3,0)
0,
68
0,70
0,68
0,53
0,
61
0,86
1,
00
0,86
0,
64
0,53
0,
43
0,38
0,
360,
290,
300,
210,
190,
130,
080,
070,
050,
02
0,01
TR
E (
3,5)
0,
67
0,72
0,81
0,46
0,
52
0,69
0,
86
1,00
0,
87
0,79
0,
66
0,65
0,
620,
590,
610,
530,
520,
480,
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420,
410,
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0,37
TR
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4,0)
0,
57
0,65
0,87
0,40
0,
42
0,52
0,
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0,87
1,
00
0,96
0,
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0,88
0,
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800,
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0,58
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5,0)
0,
45
0,54
0,83
0,26
0,
27
0,36
0,
53
0,79
0,
96
1,00
0,
95
0,97
0,
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930,
920,
870,
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760,
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0,69
TR
E (
4,5)
0,
33
0,42
0,75
0,17
0,
19
0,26
0,
43
0,66
0,
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0,95
1,
00
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0,
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5,5)
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0,16
0,
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0,
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0,97
0,
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1,00
0,
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850,
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0,78
TR
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5,0)
0,
27
0,36
0,70
0,09
0,
08
0,15
0,
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0,62
0,
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0,95
0,
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1,
000,
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TR
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6,0)
0,
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0,
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0,59
0,
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0,93
0,
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0,98
0,
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000,
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TR
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5,5)
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0,35
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0,
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0,05
0,
30
0,61
0,
80
0,92
0,
86
0,96
0,
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000,
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0,86
TR
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0,26
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0,
74
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0,
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0,
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990,
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990,
980,
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0,26
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0,
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0,
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0,
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Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 274
Le coefficient de corrélation permet de quantifier la relation entre deux variables.
Des valeurs positives élevées indiquent des relations possibles entre des couples de variables.
Le Tableau III-25 souligne que la corrélation maximale pour les écartements ARP (0,5) et
ARP (1,0) s’obtient avec une longueur de dispositif dipôle-dipôle de 2,0 m. L’écartement
(2,0) de l’ARP est quant à lui le plus fortement corrélé (r=0,87) avec une longueur du
dispositif dipôle-dipôle égale à 4,0 m. Cela signifie que 76 % (r²=0,87²) de la variabilité de la
résistivité électrique de l’ARP (2,0) est expliquée par la tomographie pour une longueur de
dispositif de 4,0 m. Cette longueur correspondant à une pseudo-profondeur de 0,87 m
(Edwards, 1977), cela montre que l’ARP est principalement influencé par les matériaux de
couverture proches de la surface quand ceux-ci sont électriquement résistants. Le dispositif
ARP ne permet donc pas d’identifier l’influence du GSB. De plus, la réalisation du test de
significativité sur l’indépendance de ces deux variables montre que l’hypothèse nulle peut être
rejetée à un niveau hautement significatif ("<0,001).
III.B.5.1.2. Profil TRE2
Le long du profil TRE2 (Figure III-57), les résistivités électriques apparentes
acquises avec l’ARP présentent des valeurs globalement comprises entre 20 et 40 .m, soit
plus faibles dans cette partie de l’ISDD que le long de TRE1 (Figure III-56). Ces valeurs
s’expliquent par la présence d’argile sableuse saturée, notamment détectée au niveau des
tarières aux PM 6,7 et 12. Seule la zone située entre les PM 18 et 26 montre des valeurs de
résistivité électrique apparente plus élevées, entre 40 et 85 .m, en particulier avec
l’écartement de l’ARP 0,5 m. Le contraste de résistivité dans cette zone est représentatif d’un
matériau superficiel différent, à savoir du sable argileux, identifié entre 0,1 et 0,6 m de
profondeur au niveau de la tarière au PM 20 m. En conclusion, les faibles variations de
résistivité électrique le long de ce profil s’expliquent par une plus grande homogénéité des
matériaux de couverture, principalement composée d’argile sableuse saturée.
Il est par ailleurs intéressant de constater une bonne cohérence des valeurs de
résistivité électrique apparente obtenues avec les deux méthodes tout le long de ce profil ;
l’absence de valeurs entre les PM 0 et 4 en ARP est due au fait que les mesures n’ont pas été
réalisées sur le chemin, contrairement à l’emplacement du profil de TRE (Figure III-52).
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 275
Figure III-57 : a) Résistivités électriques apparentes extraites des mesures ARP avec les trois écartements le long du profil TRE2 b) Pseudosection des résistivités électriques apparentes du profil
TRE2 issue des mesures en dispositif dipôle-dipôle DD1 superficiel (a=0,5 m)
Tout comme pour les mesures réalisées le long du profil TRE1, les coefficients de
corrélation de Pearson ont été calculés pour chaque couple de variables sur un ensemble de
vingt-trois par vingt-six valeurs de résistivité électrique apparente extraites tous les mètres
entre les PM 5 et 30 le long du profil TRE2. Le Tableau III-26 permet de constater que, quel
que soit l’écartement de l’ARP, la plus forte corrélation (r=0,94) s’observe avec une longueur
du dispositif dipôle-dipôle égale à 1,5 m. On peut aussi noter que le coefficient de corrélation
calculé entre l’ARP (2.0) et une longueur du dispositif dipôle-dipôle égale à 4,0 m pour les
résistivités électriques le long de ce profil est de 0,33. Cette plus faible valeur, comparée au
0,87 le long de TRE1, pourrait s’expliquer par une saturation différente de la couverture à cet
endroit lors des mesures ARP (en novembre 2009) et des mesures de TRE (en juin 2010).
Cette zone apparaît être particulièrement sensible aux précipitations.
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0,40
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0,84
0,82
1,
00
0,94
0,73
0,42
0,29
0,42
0,31
0,
360,
43
0,22
0,
21
0,13
-0,1
9 -0
,09
-0,1
9-0
,12
-0,1
8-0
,28
-0,3
2
TR
E (
2,5)
0,
82
0,79
0,76
0,70
0,
94
1,00
0,78
0,45
0,22
0,39
0,15
0,
270,
46
0,24
0,
23
0,16
-0,2
0 -0
,15
-0,1
5-0
,12
-0,1
4-0
,19
-0,3
0
TR
E (
3,0)
0,
75
0,76
0,69
0,65
0,
73
0,78
1,00
0,78
0,24
0,43
0,27
0,
390,
52
0,35
0,
29
0,22
-0,0
8 -0
,04
-0,0
40,
01
0,00
-0,0
8 -0
,17
TR
E (
3,5)
0,
56
0,58
0,48
0,41
0,
42
0,45
0,78
1,00
0,55
0,64
0,35
0,
420,
49
0,45
0,
27
0,27
0,15
0,
210,
200,
17
0,15
0,07
-0
,02
TR
E (
4,0)
0,
38
0,35
0,33
0,30
0,
29
0,22
0,24
0,55
1,00
0,85
0,75
0,
610,
33
0,34
0,
18
0,23
0,18
0,
350,
260,
25
0,12
-0,0
1 -0
,08
TR
E (
5,0)
0,
49
0,46
0,41
0,37
0,
42
0,39
0,43
0,64
0,85
1,00
0,66
0,
810,
77
0,70
0,
52
0,53
0,24
0,
400,
320,
27
0,18
0,05
-0
,02
TR
E (
4,5)
0,
40
0,36
0,39
0,40
0,
31
0,15
0,27
0,35
0,75
0,66
1,00
0,
660,
32
0,26
0,
03
0,05
0,06
0,
150,
050,
03
-0,0
4-0
,22
-0,1
7
TR
E (
5,5)
0,
40
0,34
0,31
0,37
0,
36
0,27
0,39
0,42
0,61
0,81
0,66
1,
000,
73
0,81
0,
77
0,74
0,52
0,
590,
360,
33
0,22
0,08
0,
04
TR
E (
5,0)
0,
45
0,42
0,36
0,32
0,
43
0,46
0,52
0,49
0,33
0,77
0,32
0,
731,
00
0,85
0,
71
0,65
0,19
0,
250,
230,
17
0,15
0,06
0,
05
TR
E (
6,0)
0,
29
0,25
0,20
0,19
0,
22
0,24
0,35
0,45
0,34
0,70
0,26
0,
810,
85
1,00
0,
87
0,90
0,68
0,
630,
460,
28
0,22
0,18
0,
13
TR
E (
5,5)
0,
19
0,15
0,08
0,15
0,
21
0,23
0,29
0,27
0,18
0,52
0,03
0,
770,
71
0,87
1,
00
0,95
0,64
0,
660,
440,
42
0,34
0,30
0,
21
TR
E (
6,5)
0,
16
0,12
0,06
0,12
0,
13
0,16
0,22
0,27
0,23
0,53
0,05
0,
740,
65
0,90
0,
95
1,00
0,78
0,
760,
540,
38
0,25
0,24
0,
15
TR
E (
6,0)
-0,
10 -
0,13
-0,1
4-0
,09
-0,1
9 -0
,20
-0,0
80,
150,
180,
240,
06
0,52
0,19
0,
68
0,64
0,
781,
00
0,82
0,53
0,29
0,
200,
25
0,17
TR
E (
7,0)
0,
00
-0,0
5-0
,08
-0,0
3 -0
,09
-0,1
5-0
,04
0,21
0,35
0,40
0,15
0,
590,
25
0,63
0,
66
0,76
0,82
1,
000,
780,
67
0,49
0,33
0,
20
TR
E (
7,5)
-0,
06 -
0,11
-0,1
8-0
,17
-0,1
9 -0
,15
-0,0
40,
200,
260,
320,
05
0,36
0,23
0,
46
0,44
0,
540,
53
0,78
1,00
0,83
0,
740,
54
0,20
TR
E (
8,0)
-0,
07 -
0,11
-0,1
9-0
,13
-0,1
2 -0
,12
0,01
0,17
0,25
0,27
0,03
0,
330,
17
0,28
0,
42
0,38
0,29
0,
670,
831,
00
0,93
0,67
0,
39
TR
E (
8,5)
-0,
16 -
0,19
-0,2
9-0
,24
-0,1
8 -0
,14
0,00
0,15
0,12
0,18
-0,0
4 0,
220,
15
0,22
0,
34
0,25
0,20
0,
490,
740,
93
1,00
0,80
0,
49
TR
E (
9,0)
-0,
33 -
0,33
-0,4
7-0
,34
-0,2
8 -0
,19
-0,0
80,
07-0
,01
0,05
-0,2
2 0,
080,
06
0,18
0,
30
0,24
0,25
0,
330,
540,
67
0,80
1,00
0,
81
TR
E (
9,5)
-0,
42 -
0,41
-0,5
2-0
,35
-0,3
2 -0
,30
-0,1
7-0
,02
-0,0
8-0
,02
-0,1
7 0,
040,
05
0,13
0,
21
0,15
0,17
0,
200,
200,
39
0,49
0,81
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Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 277
III.B.5.2. Les trois méthodes géophysiques
Pour faciliter la comparaison des trois méthodes géophysiques (ARP, TRE et PS)
entre les PM 10 et 120 le long du profil TRE1 noté AB, les données de résistivité électrique
ont été extraites du modèle de résistivité issu des mesures acquises en dispositif superficiel
entre 1,4 et 2,0 m de profondeur ainsi que les résistivités électriques apparentes de
l’écartement 2,0 m de l’ARP. Le pas d’extraction de ces données étant égal à cinq mètres, on
peut ainsi les confronter avec les données PS du profil y=5 m (Figure III-58).
Figure III-58 : a) Résistivités électriques extraites du modèle de résistivité du profil TRE1 (dispositif dipôle-dipôle avec a=0,5 m) avec une mesure tous les cinq mètres à deux profondeurs différentes, résistivités électriques apparentes extraites des mesures ARP avec l’écartement 2,0 m et valeurs de polarisation spontanée le long du profil y=5 m. b) Modèle de résistivité du profil TRE1 (dispositif
dipôle-dipôle avec a=0,5 m)
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 278
Le début du profil présente une diminution du signal PS de 40 à 10 mV alors que les
valeurs de résistivité électrique en ARP et en tomographie, inférieures à 140 .m, varient peu.
Dans la partie centrale du profil (entre les PM 30 et 90), la plupart des résistivités électriques
entre 1,4 et 2,0 m de profondeur sont comprises entre 80 et 140 .m (avec des valeurs plus
élevées, allant jusqu’à 400 .m, localisées entre les PM 35 et 55). Une variation de résistivité
électrique apparente de plus faible amplitude (de 60 à 100 .m) s’observe sur les mesures
ARP. Dans cette zone, le GSB semble être en meilleur état et pourrait « masquer » le signal
PS. Cette hypothèse pourrait expliquer la relative stabilité du signal PS (variant de -10 à
10 mV) dans cette partie du profil.
La fin du profil présente une diminution de résistivité électrique respectivement
jusqu’à 18 et 3 .m au PM 120 pour les blocs de résistivité situés entre -1,4 et -1,7 et entre
-1,7 et -2,0 m. La profondeur des déchets, vérifiée grâce aux tarières manuelles, est en effet
plus faible en haut de l’ISDD. On observe également une diminution de la résistivité
électrique apparente au niveau de l’écartement 2,0 m mais seulement à partir du PM 110 et
dans une moindre mesure comparé à la TRE, mettant en évidence la plus faible profondeur
d’investigation de l’ARP. Le signal PS est quant à lui caractérisé par une forte décroissance
(de -5 à -81 mV) suivie d’une augmentation jusqu’a 7 mV au PM 120. Cette anomalie
négative pourrait être associée à la biodégradation des déchets qui, d’après Naudet et Revil
(2005) et Arora et al. (2007) se caractérise par un fort signal négatif.
Par ailleurs, une matrice de corrélation, faite sur les données de résistivité électrique
apparente (ARP et TRE) et PS, a montré que le maximum de corrélation du signal PS, égal à
0,40, est obtenu avec l’écartement 2,0 m de l’ARP. Etant donné que les résistivités électriques
de l’ARP (2,0 m) et la TRE (4,0 m) le long du profil TRE1 sont fortement corrélées entre elles
(r= 0,87), tandis qu’elles ne le sont pas avec la PS, on peut conclure que les phénomènes
physiques influençant chaque méthode sont d’une certaine manière indépendants.
En conclusion, la comparaison des résistivités électriques apparentes issues de la
tomographie et de l’ARP a montré dans un premier temps que ce dernier est majoritairement
influencé par la forte hétérogénéité des matériaux superficiels de la couverture. La teneur en
argile et en eau apparaissent être en particulier les deux paramètres prédominants dans les
mesures ARP. En revanche, s’ils contribuent aux mesures de TRE, ce ne sont pas les seuls
paramètres. En effet, la tomographie est également sensible à la profondeur des déchets
(localisée entre -1,8 et -0,9 m le long du profil TRE1) ainsi qu’à l’état du GSB (endommagé
et/ou saturé) grâce à la multiplicité des écartements inter-électrodes et donc de pseudo-
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 279
profondeurs ainsi qu’à l’inversion des données. L’analyse menée dans un second temps sur
les résistivités électriques à la profondeur du GSB et les résistivités électriques apparentes de
l’écartement 2,0 m de l’ARP a souligné la nécessité d’inverser les données ARP. Cependant,
les trois écartements de la configuration actuelle du système apparaissant insuffisants pour
l’inversion, l’ajout de plusieurs dipôles de mesure, avec un écartement plus grand entre les
électrodes afin d’améliorer la profondeur d’investigation, s’avère nécessaire.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 280
Conclusion
Les trois méthodes géophysiques suivantes, l’Automatic Resistivity Profiling (ARP),
la Tomographie de Résistivité Electrique (TRE) et la Polarisation Spontanée (PS), ont été
mises en œuvre sur le site X dans le but de déterminer leur capacité à détecter les défauts dans
la couverture. En effet, une augmentation anormale de la quantité de lixiviats a été observée
au sein du massif de déchets après les épisodes pluvieux, remettant en cause l’imperméabilité
de la couverture. Or, cette imperméabilité doit être conservée au cours du temps. Les déchets
industriels étant peu évolutifs, il n’est pas nécessaire, comme dans le cas des déchets
d’ordures ménagères, d’accélérer leur processus de dégradation en augmentant leur taux
d’humidité (concept du bioréacteur). Les défauts recherchés dans le cadre de cette étude
peuvent être liés au choix des matériaux de couverture mis en place (nature, épaisseur) ainsi
qu’à l’installation du GSB (déchirure, glissement de lés) et à son vieillissement. Concernant la
dégradation du GSB causée par les échanges cationiques avec la solution de percolation ou les
cycles d’humidification/dessication, l’influence de celle-ci sur la résistivité électrique est plus
difficile à déterminer. En effet, nous ne disposons pas de l’état initial du GSB et des mesures
de résistivité électrique menées par ailleurs sur le GSB en laboratoire s’avèrent délicates. Cet
endommagement intrinsèque au matériau doit être associé à des analyses sur des échantillons
de GSB prélevés sur site afin de le quantifier précisément.
L’étude menée en 2006 par Burgéap sur la couverture du site X a permis de mettre
en évidence la présence de différents matériaux de couverture avec une teneur en fines
variable grâce à des sondages à la pelle associés à des essais granulométriques. De plus, les
analyses menées sur deux échantillons de GSB prélevés sur le site ont montré une baisse de
ses performances, en particulier une augmentation de sa perméabilité jusqu’à 9.10-7 m.s-1,
proche de 10 000 fois la perméabilité "constructeur" du GSB neuf. Une prospection
électromagnétique a par ailleurs permis de souligner l’existence de contrastes de conductivité
électrique apparente, contrastes qui n’avaient cependant pas pu être reliés à l’hétérogénéité
des matériaux.
La prospection ARP réalisée en 2009 a montré des similitudes en termes de répartition
des résistivités électriques apparentes avec la prospection électromagnétique effectuée trois
ans auparavant. Les mesures ARP étant rapides à mettre en œuvre, elles ont mis en évidence
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 281
l’existence de fortes variations latérales des matériaux de couverture sur l’ensemble de
l’ISDD. La profondeur d’investigation de cette méthode a par ailleurs pu être estimée grâce à
la mise en œuvre de mesures de TRE le long de deux profils de 154 et 35,5 m de long. Si l’on
considère que la profondeur d’investigation de l’ARP, définie par Edwards comme la
profondeur efficace, correspond à celle indiquée par le coefficient de corrélation maximum
obtenu avec les résistivités électriques apparentes mesurées en tomographie, elle est évaluée à
-0,9 m avec l’écartement 2,0 m de l’ARP le long du profil TRE1. La profondeur
d’investigation est en revanche sensiblement plus faible le long du profil TRE2 où les
matériaux sont caractérisés par une teneur en argile et en eau élevée. Par conséquent,
l’ensemble des résistivités électriques apparentes fournies par l’ARP est principalement
influencé par l’hétérogénéité des matériaux de la partie superficielle de la couverture. Ces
seules données ne suffisent donc pas à comprendre le comportement global de la couverture, à
cause du nombre limité de profondeurs d’investigation dans la configuration actuelle du
dispositif. Le recours à une inversion des données ARP à plus de trois profondeurs permettrait
vraisemblablement d’apporter des informations supplémentaires sur la couverture. Ainsi, une
modification de la configuration du système, avec l’ajout de plusieurs dipôles de mesure,
rendrait possible l’inversion des données ARP. L’augmentation de l’écartement entre les
électrodes apparaît notamment nécessaire afin d’améliorer la profondeur d’investigation.
Les mesures de tomographie réalisées en juin 2010, avec un espacement inter-
électrode de 0,5 m, ont tout d’abord permis de détecter la présence d’une couverture
hétérogène, de composition parfois fortement différente de celle de la coupe théorique. Les
variations de résistivité électrique ont été reliées aux différentes lithologies des matériaux sus-
jacents au GSB grâce aux tarières manuelles creusées le long des deux profils. Quatre
matériaux composés d’argile et de sable en proportion différente ont ainsi pu être distingués
macroscopiquement : d’une part, du sable et du sable argileux respectivement caractérisés par
des résistivités électriques supérieures à 114 .m et comprises entre 51 et 100 .m, et d’autre
part, de l’argile sableuse et de l’argile ocre représentées par des résistivités électriques allant
respectivement de 17 à 62 .m et de 24 à 56 .m. La proximité des deux gammes de
résistivité des matériaux argileux peut s’expliquer par des variations d’humidité mais aussi
par la difficulté à les distinguer l’un de l’autre, la teneur en sable ayant été évaluée
qualitativement. On constate par conséquent que la tomographie de résistivité électrique sur
ce site est influencée par le contenu en argile et aussi par la teneur en eau des différents
matériaux de couverture sus-jacents au GSB.
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 282
Le GSB a été trouvé à une profondeur comprise entre -0,8 et -1,1 m au niveau des
tarières manuelles, soit en conformité avec sa profondeur théorique de -1,1 m. Cependant, les
variations de résistivité électrique observées à sa profondeur n’ont pas pu être différenciées de
celles des matériaux sous-jacents le long des deux profils. Des modélisations sous le logiciel
RES2DMOD© ont été nécessaires pour déterminer la signature électrique du GSB. Elles ont
notamment montré que les valeurs de résistivités électriques inférieures à 140 .m détectées
sur le modèle de résistivité sur une épaisseur pouvant atteindre 1 m correspondent, selon le
principe d’équivalence, à un GSB de 7 mm d’épaisseur caractérisé par une valeur de
12 000 .m. Il s’avère que le GSB est endommagé et/ou saturé le long des deux profils de
tomographie, un GSB non endommagé et non saturé étant défini par une résistivité électrique
d’au moins 100 000 .m. Les tarières manuelles ont par ailleurs mis en évidence que, dans les
zones où n’apparaît pas de contraste de résistivité électrique à la profondeur du GSB, ce
dernier a été traversé. En revanche, dans les zones marquées par une augmentation de
résistivité électrique comprises entre 140 et 450 .m associée à une surestimation de
l’épaisseur du GSB, ce dernier n’a pas été traversé à la tarière manuelle. On a par conséquent
considéré que le GSB est d’autant plus endommagé que la résistivité électrique à sa
profondeur est faible et son épaisseur sur le modèle de résistivité proche de la réalité.
Par ailleurs, de l’état du GSB dépend la profondeur des déchets évaluée sur le
modèle de résistivité. Les déchets se manifestent par des valeurs conductrices, nettement
inférieures à 10 .m. Cependant, s’ils sont bien détectés avec les mesures du dispositif
dipôle-dipôle a=1,0 m (profondeur d’investigation de 5,7 m), leur profondeur est en revanche
surestimée par rapport à la réalité. Les déchets ont été trouvés entre 0,9 et 1,8 m de
profondeur à l’emplacement des tarières manuelles, indiquant une épaisseur de couverture
inférieure à celle de la couverture théorique égale à 2,3 m.
On a également pu noter que certaines variations de résistivité électrique visibles sur
le modèle de résistivité électrique issu des mesures en dispositif dipôle-dipôle superficiel
(a=0,5 m) diffèrent de celles visibles sur le modèle « a=1,0 m ». Or, la composition de la
couverture détectée sur le modèle « a=0,5 m » est plus proche des matériaux rencontrés au
niveau des tarières creusées dans cette zone. On en conclut donc que la représentation du
terrain est plus fidèle avec ce dispositif qu’avec le dispositif profond « a=1,0 m »,
probablement en raison du fort contraste lié aux déchets en profondeur. Dans le cas du
dispositif dipôle-dipôle profond (a=1,0 m), il apparaît par conséquent nécessaire d’inverser les
données sans les niveaux conducteurs (!<10 .m) pour obtenir un modèle plus conforme à la
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 283
réalité en termes de délimitation des différentes couches de la couverture et de la profondeur
des déchets, en particulier lorsque le GSB est fortement endommagé. L’estimation de la
profondeur des déchets sur le modèle de résistivité superficiel (a=0,5 m) diffère au maximum
de 10 % de la valeur réelle, cet écart étant causé par l’épaisseur des blocs du modèle
d’inversion.
Les mesures PS ont principalement montré une diminution de l’ordre de 90 mV
suivie d’une augmentation de même amplitude au sommet de l’ISDD. Le signal PS à cet
endroit pourrait être associé à la biodégradation des déchets, la couverture associée à un GSB
endommagé étant la plus fine dans cette zone. A l’inverse, des variations de PS entre -10 et
10 mV ont été observées dans la zone où les résistivités électriques sont les plus élevées au
niveau du GSB. Cette relative stabilité du signal PS pourrait être causée par la présence du
GSB susceptible de masquer l’influence des déchets, celui-ci étant moins endommagé dans
cette zone.
Cette étude a montré l’apport des méthodes géophysiques ARP, TRE et PS dans
l’amélioration de la connaissance de la couverture du site X. L’ARP, de par sa rapidité
d’acquisition, a permis de cartographier l’ensemble de l’ISDD. C’est un outil non-destructif
utile pour connaître la répartition spatiale des résistivités électriques apparentes de la
couverture superficielle. Sa mise en œuvre préalable a notamment permis d’optimiser
l’implantation des mesures PS et TRE, plus lentes à réaliser, dans des zones marquées par des
variations élevées de résistivité électrique apparente.
La tomographie de résistivité électrique, associée non seulement à la réalisation de
tarières manuelles le long des deux profils de mesure mais aussi aux modélisations, a mis en
évidence la variabilité de l’état de la couverture, principalement dépendante de
l’endommagement et/ou de la saturation du GSB. Ainsi, la zone située en haut de l’ISDD,
entre 105,5 et 120 m, est celle qui présente la couverture la plus fine et la plus fortement
altérée ; elle peut donc être le lieu d’une infiltration préférentielle des eaux pluviales.
Plusieurs défauts ponctuels ont ensuite pu être localisés à -15,5, 3,5, 74 et 95 m le long du
profil TRE1 et confortés par les tarières manuelles réalisées à ces endroits. Enfin, la couverture
située entre 29 et 60 m et entre 78,5 et 87 m est plus faiblement altérée, le GSB y étant moins
dégradé. Par ailleurs, la forte humidité des matériaux sous-jacents au GSB, que ce soit au
début du profil TRE1 (jusqu’à 18 m) ou le long du profil TRE2, pourrait résulter d’un mauvais
Chapitre III : Application des méthodes géophysiques à une installation de stockage de déchets dangereux 284
fonctionnement du système de drainage en partie basse du site. En effet, si la remontée du
niveau des lixiviats est avérée dans ces zones, elle pourrait être causée par une collecte
partielle des lixiviats au niveau des drains.
Dans le cadre de notre étude sur le site X, la décision de réhabiliter prochainement
l’ensemble de la couverture constitue un excellent moyen de caler plus largement les mesures
géophysiques effectuées en réalisant des autopsies au niveau de la couverture. Des analyses
en laboratoire avec notamment des caractérisations granulométriques et des mesures de teneur
en eau seraient utiles afin de définir plus précisément les matériaux et de déterminer les
profils d’humidité au sein de la couverture. Des prélèvements de GSB permettraient
également de vérifier son état d’endommagement (déchirures, poinçonnements…) dans
l’espoir de le quantifier avec les variations de résistivité électrique observées le long des deux
profils de tomographie. Des analyses seraient également utiles dans le but de contrôler ses
performances (mesures de perméabilité, gonflement de la bentonite…) pour dissocier les
variations de résistivité électrique liées aux défauts de mise en place de celles relatives à la
dégradation intrinsèque du GSB (échange cationique, cycles d’humidification/dessication).
Par ailleurs, le fonctionnement du système de drainage en partie basse de l’ISDD
serait à vérifier, en association avec des analyses d’eau contenue dans les matériaux à partir
de 1,0 m de profondeur dans cette zone.
Enfin, il pourrait être intéressant de réaliser une étude de corrélation entre les
précipitations efficaces et le débit de lixiviats pompé au sein de l’ISDD. L’utilisation du
logiciel TEMPO serait un outil envisageable pour découpler les infiltrations rapides des
infiltrations lentes d’eaux pluviales.
289
Les matériaux constitutifs de la couverture des installations de stockage de déchets,
qu’il s’agisse d’argile ou de GéoSynthétique Bentonitique (GSB), sont sensibles aux
sollicitations climatiques et mécaniques. Leurs effets sur la couverture sont inévitables et
peuvent entraîner l’apparition de défauts potentiellement responsables d’une baisse de
l’étanchéité. Par ailleurs, certains défauts peuvent survenir précocement (variabilité des
matériaux, déchirures du GSB, hétérogénéités de compaction…), rendant nécessaire la
surveillance des couvertures dès leur mise en place.
Cette thèse a eu pour but d’étudier la capacité des méthodes géophysiques de
Tomographie de Résistivité Electrique (TRE), Polarisation Spontanée (PS) et Automatic
Resistivity Profiling (ARP) à caractériser les couvertures d’installation de stockage de
déchets. La démarche a consisté à mettre en œuvre ces méthodes géophysiques sur deux sites
de nature différente, un site expérimental (sans déchets) et un site réel, en tenant compte dans
les deux cas de l’incidence des conditions environnementales et tout particulièrement
climatiques sur les résultats obtenus.
Mesures géophysiques sur le site expérimental
La première phase de ce travail a consisté à créer un site expérimental constitué de
deux couvertures, l’une faite de matériau argilo-graveleux et de terre végétale (parcelle 1),
l’autre comportant une couche de graviers et un GSB au-dessus du matériau argilo-graveleux
(parcelle 2). Des défauts y ont été volontairement créés : fissures dans le matériau argilo-
graveleux, pose de géodrains, déchirure et arrachage au niveau du GSB…
La deuxième phase de ce travail a consisté à mettre au point le protocole de mesures
géophysiques et le traitement des données adéquat à la détection des défauts.
La troisième phase a été la réalisation de mesures géophysiques répétées dans des
conditions climatiques différentes afin d’étudier l’influence de celles-ci sur la détection des
défauts.
290
Couverture constituée de matériau argilo-graveleux et de terre végétale : parcelle 1
Sur cette couverture expérimentale, les mesures PS effectuées en surface ont révélé
une augmentation du signal à proximité de deux des fissures de 4 et 10 cm lors de l’une des
prospections effectuée en période humide. Par ailleurs, les mesures continues de PS effectuées
grâce à des électrodes installées de façon pérenne dans le site expérimental ont révélé des
variations du signal dont certaines ont pu être reliées à une infiltration de l’eau lors d’épisodes
pluvieux. En revanche, de nombreuses variations sans rapport avec la pluie n’ont pas pu être
expliquées. Par ailleurs, l’apparition d’instabilités sur les signaux en période sèche a pu être
attribuée à un problème ponctuel de contact entre l’extrémité de l’électrode et le matériau de
couverture.
Les mesures ARP (dispositif ARP 11) effectuées dans deux sens de prospection ont
permis de détecter clairement une des fissures larges de 10 cm avec un écartement inter-
dipôle de 1,1 m lors de l’une des prospections. La variation de résistivité électrique engendrée
par ce défaut n’est pas la même selon le sens de prospection, résultat cohérent avec ceux de la
littérature concernant cependant des matériaux de nature et de taille différente. En raison de la
présence de bruit élevé sur les données des autres campagnes de mesures, ces dernières n’ont
pas pu être interprétées.
La méthode de TRE a permis de détecter les trois fissures larges de 4 et 10 cm
remplies de sable, ainsi que les deux géodrains placés à 0,75 et 0,45 m de profondeur avec un
espacement inter-électrodes de 50 cm. Les différents dispositifs d’acquisition testés
(Wenner-", Wenner Schlumberger, gradient, dipôle-dipôle) ont permis de déterminer que les
dispositifs dipôle-dipôle et gradient étaient les plus performants. Le dispositif dipôle-dipôle
étant le plus rapide à mettre en œuvre, c’est donc ce dispositif qui a été utilisé sur
l’installation de stockage de déchets dangereux. Par ailleurs, la détection des défauts s’est
révélée dépendante des conditions météorologiques. Elle a en particulier été impossible au
cours des mois de juillet à octobre 2010, période où les températures sont élevées et les pluies
efficaces (précipitations - évapotranspiration) quasi-absentes. La faible humidité du matériau
à cette période entraîne une augmentation de l’ensemble des résistivités électriques, rendant
insuffisant le contraste entre les défauts et le matériau argilo-graveleux. Cependant, les
mesures fréquentes réalisées au cours de l’été 2011 ont montré que la détection des fissures
larges de 10 cm était possible à cette période en présence d’épisodes pluvieux. Cette
291
observation souligne donc que la prise en compte des antécédents hydriques doit se faire à
court et moyen terme.
En plus de la détection des défauts volontairement créés sur le site expérimental, les
mesures en TRE ont révélé l’existence d’hétérogénéités au sein du matériau argilo-graveleux.
Ces hétérogénéités, dont l’organisation spatiale est conservée au cours du temps,
correspondent à des variations de comportement hydrique et électrique. Quatre domaines,
distincts les uns des autres en moyenne de 4 .m en période humide, ont été définis grâce à
une classification hiérarchique ascendante effectuée sur l’ensemble des prospections. Ces
variations de résistivité électrique ont pu être attribuées à la nature intrinsèque du matériau, en
particulier à une teneur en fines variable (entre 73,9 et 86,6 %) et probablement à des
différences de compaction. La mise en évidence de ces hétérogénéités au sein du matériau de
couverture et de la différence de comportement hydrique et mécanique qu’elles peuvent
engendrer au cours du temps souligne toute l’importance qui doit être attachée au choix des
matériaux de couverture et à leur mise en place sur les installations de stockage de déchets.
Couverture constituée de matériau argilo-graveleux surmonté d’un GSB et d’une
couche de graviers : parcelle 2
Sur cette couverture expérimentale, la présence du GSB à 0,45 m de profondeur
associée à une couche de graviers sus-jacente a rendu difficile la détection des déchirures,
arrachage, défaut de recouvrement du GSB quelle que soit la méthode géophysique employée.
Le GSB, de perméabilité inférieure à 1.10-10 m.s-1, se caractérise par une résistivité
extrêmement élevée et une épaisseur fortement surestimée (> 1 m au lieu de 6 mm en réalité)
sur le modèle de résistivité obtenu en TRE.
Bien que les mesures PS effectuées en surface sur cette couverture n’aient pas permis
de détecter les défauts du GSB, elles ont en revanche souligné l’existence d’un comportement
différent en fonction des conditions climatiques. Le signal PS plutôt faible (entre -7 et 8 mV)
en période humide pourrait être causé par l’accumulation de l’eau dans la couche de graviers
au-dessus du GSB. Les deux prospections réalisées à cette période ont montré un signal PS
d’autant plus négatif que le cumul de pluie efficace est élevé. En période sèche, le signal
positif (entre 20 et 50 mV) serait lié à la forte évapotranspiration se produisant sur la
couverture à cette période. Les mesures continues de PS ont quant à elles montré l’existence
292
de très faibles variations au cours du temps dû aux infiltrations d’eau limitées sur cette
parcelle par la présence du GSB.
Les mesures ARP (dispositif ARP 11) ont montré une augmentation des résistivités
électriques apparentes avec l’écartement croissant, soulignant l’influence du GSB situé à
0,45 m de profondeur. Les défauts du GSB ne sont par ailleurs pas détectés, leurs dimensions
apparaissant être trop petites par rapport à l’espacement inter-profil de 50 cm employé lors
des mesures réalisées en moyenne tous les 10 cm et ce quel que soit le sens de prospection.
Les mesures en TRE ont montré l’existence d’une évolution temporelle de la
résistivité électrique pour l’ensemble constitué des « graviers + GSB » (indissociables
électriquement). La diminution des résistivités électriques observée à partir du vingt-
deuxième mois suivant la création du site expérimental pourrait être causée par une
dégradation chimique du GSB lié aux phénomènes d’échange cationique entre les ions
sodium et calcium et les cycles de dessiccation/humidification. La détection du défaut
d’arrachage devient alors possible quelles que soient les conditions climatiques, le contraste
de résistivité électrique à l’endroit du défaut par rapport à l’ensemble de la tomographie étant
toutefois fonction de l’antécédent hydrique.
Mesures géophysiques sur l’installation de stockage de déchets dangereux
Sur l’installation de stockage de déchets dangereux, des prospections géophysiques
ont été réalisées dans le but de caractériser l’état de la couverture, vieille de près de vingt ans.
Les mesures ARP (dispositif ARP 03) ont été mises en œuvre dans un premier temps
afin de cartographier l’ensemble du site. Elles ont révélé l’existence de variations latérales de
résistivité électrique apparente. Ces variations se sont avérées être majoritairement
représentatives de l’hétérogénéité des matériaux superficiels, qui a été mise en évidence par
l’analyse de sondages à la tarière manuelle. Cette variabilité de nature des matériaux n’a pas
permis que l’ARP détecte des variations plus profondes correspondant à l’influence du GSB,
excepté dans le rare cas où l’ensemble des matériaux sus-jacent au GSB est de nature
identique. Les résultats obtenus au moyen de l’ARP se sont par ailleurs révélés globalement
comparables à ceux obtenus au moyen de l’EM38 près de quatre ans auparavant.
293
La mise en œuvre préalable de méthode de profilage apparaît nécessaire afin de
connaître la variabilité de la couverture et optimiser l’implantation des mesures de TRE et de
PS, plus lentes à réaliser.
Des mesures de TRE et PS ont été réalisées dans un second temps dans une zone
marquée par des variations de résistivité électrique apparente. Les mesures de TRE ont, tout
d’abord, permis de détecter la présence d’une couverture hétérogène et d’épaisseur variable
(entre -1,8 et -0,9 m). Les variations de résistivité électrique observées entre 0 et 1 m de
profondeur au-dessus du GSB ont été attribuées à des natures différentes de matériaux de
couverture (argile sableuse, argile ocre, sable…) grâce aux résultats de l’observation des
sondages réalisés à la tarière manuelle. Les mesures ont ensuite montré l’existence de
résistivités électriques élevées à la profondeur théorique du GSB. Au sein de cet horizon
résistant et d’épaisseur surestimée apparaissent des diminutions de résistivité électrique qui
semblent pouvoir être attribuées à la présence de défauts créés lors de sa pose (déchirure,
glissement de lés) ou résultant d’une dégradation au cours du temps.
Enfin, il est apparu que, pour obtenir un modèle de résistivité électrique de la
couverture conforme à la réalité, il a fallu éliminer les niveaux des tomographies les plus
profonds pour lesquels les résistivités vraies étaient faibles (!déchets <10 .m).
La prospection PS a montré l’existence d’une forte anomalie négative dans la partie
sommitale de l’ISDD. Le signal PS à cet endroit pourrait être associé à l’influence des déchets
détectés à une profondeur inférieure à 1 m dans cette zone où le GSB semble particulièrement
endommagé et/ou saturé.
Apport des méthodes géophysiques dans l’étude des couvertures
sur les deux sites de nature différente
Les mesures réalisées sur le site expérimental ont été utiles pour l’interprétation des
mesures sur l’ISDD. La forte anomalie négative PS sur le site réel a ainsi pu être attribuée à
l’influence prédominante des déchets, peu profonds à cet endroit, le signal PS mesurée sur le
site expérimental présentant une amplitude bien plus faible.
294
Les mesures ARP sur chacun des deux sites ont été effectuées avec deux dispositifs
d’acquisition différents (dispositif ARP 11 sur le site expérimental et ARP 03 sur le site réel).
Dans les deux cas, la profondeur d’investigation de l’ARP s’est révélée insuffisante avec des
écartements inter-dipôles maximums de 1,1 m pour l’ARP 11 et de 2,0 m pour l’ARP 03. De
plus, l’influence prédominante des matériaux superficiels de couverture sur l’ARP rend par
conséquent indispensable de coupler cette méthode à la TRE ou à d’autres méthodes capables
d’investiguer une profondeur plus élevée et pouvant prendre en compte la variabilité des
matériaux superficiels.
Les résistivités électriques issues de mesures de TRE réalisées sur chacune des
couvertures comportant le GSB diffèrent principalement en raison de l’âge de la couverture et
de la densité des défauts. Sur le site réel, les résistivités électriques estimées à la profondeur
du GSB âgé de vingt ans sont plus faibles que celles observées sur la couverture
expérimentale. De plus, les variations élevées de résistivité électrique à sa profondeur sur le
site réel suggère l’existence de défauts (de type déchirure, glissement de lés) ainsi qu’une
dégradation du GSB avec le temps. Ces deux phénomènes semblant agir sur le comportement
électrique du GSB, une partie de cette thèse a été consacrée à sa modélisation, indispensable à
l’interprétation des mesures de résistivité électrique. En prenant en compte le principe
d’équivalence, la valeur de résistivité électrique du GSB a été estimée dans un premier temps
à 130 000 .m sur le site expérimental et à 12 000 .m sur l’ISDD, confirmant son état plus
endommagé et/ou saturé sur cette dernière. Une seconde estimation, faite d’après des mesures
en laboratoire, a montré que la valeur de résistivité électrique du GSB peut atteindre
1 000 000 .m.
Perspectives
L’architecture des dispositifs ARP actuels est dédiée à l’acquisition de données de
résistivité électrique apparente à trois profondeurs. Cette configuration s’est révélée ne pas
permettre la caractérisation d’une couverture d’installation de stockage de déchets, en
particulier lorsque celle-ci est de nature hétérogène. Il pourrait par conséquent être envisagé
de modifier cette architecture en y ajoutant plusieurs dipôles de mesures permettant une plus
grande profondeur d’auscultation. Cela rendrait possible l’obtention d’un modèle de
résistivité représentant mieux la réalité, toutefois après inversion.
295
Concernant les mesures ponctuelles de PS, l’influence prédominante des déchets sur
le signal aurait tendance à masquer l’effet causé par l’infiltration de l’eau dans la couverture.
Il faut cependant noter que l’état de la couverture (plus ou moins perméable) a aussi un
impact sur l’humidité et donc la biodégradation des déchets. En conclusion, la méthode PS,
couplée à d’autres méthodes géophysiques, peut apporter des informations complémentaires
sur l’état de la couverture, mais reste tout de même délicate à interpréter.
Une des méthodes géophysiques qui pourrait être testée sur les couvertures
d’installation de stockage de déchets est la Polarisation Provoquée (PP). En effet, de récentes
études, mettant en œuvre la PP spectrale pour le suivi de l’infiltration de l’eau dans un sol
argileux, ont révélé l’existence d’une diminution de la phase au début de phénomène
d’infiltration lorsque le sol est sec.
Par ailleurs, le suivi de l’infiltration de l’eau d’une couverture par la mise en place
d’un réseau enterré d’électrodes PS se révèle difficile de par l’existence de phénomènes
parasites non élucidés perturbant le signal PS dont on a vu qu’il était de faible amplitude.
Dans l’état actuel des connaissances, un tel suivi continu de PS ne semble pas devoir apporter
d’éléments probants concernant les zones d’infiltration d’eau dans les couvertures.
La seule étude des variations temporelles des résistivités électriques n’a pas permis à
ce stade de séparer l’effet de la saturation du GSB de celui de sa dégradation au cours du
temps (cycles de dessiccation/humidification, échange cationique). Dans le but de relier la
résistivité électrique au seul état de saturation du GSB, des mesures en laboratoire pourraient
être envisagées dans des conditions contrôlées de température et d’humidité ainsi que de
composition de l’eau. Au cours de cette thèse, des essais sur des échantillons de GSB ont
montré une diminution de sa résistivité électrique de plusieurs ordres de grandeur avec l’état
de saturation croissant. Cependant, ces essais ont été difficiles à réaliser au vu de la très faible
épaisseur du GSB et les résultats nécessiteraient d’être confirmés par de nouvelles mesures.
Afin de quantifier la dégradation du GSB au cours du temps, il serait nécessaire d’en
prélever des échantillons sur l’ISDD et sur le site expérimental afin d’analyser leurs
performances respectives (mesures de conductivité hydraulique, concentration en ions
calcium Ca2+ et sodium Na2+…). La quantification de l’échange cationique ne sera toutefois
envisageable que sur le GSB du site expérimental dont on connaît l’état initial.
296
Ces nouvelles approches apportent des perspectives intéressantes dans le cadre de la
mise en œuvre de la TRE sur les installations de stockage de déchets. Ainsi, dans la mesure
où le lien entre la résistivité électrique et l’état de saturation du GSB serait connu,
l’interprétation des mesures de TRE en relation avec la perméabilité du GSB pourrait être
améliorée. Il existe toutefois de nombreux types de GSB et il est par conséquent fort possible
que les comportements varient d’un GSB à un autre (type d’assemblage, bentonite…).
Dans le cadre de ce travail, l’inversion des mesures a été exclusivement basée sur la
méthode d’optimisation par moindres carrés généralisés. Il serait intéressant d’utiliser d’autres
méthodes d’inversion, susceptibles d’améliorer la connaissance de la résistivité électrique du
GSB. La méthode d’optimisation par essaims particulaires testée actuellement donne des
résultats encourageants. Elle permet notamment de contraindre le domaine de recherche en
fixant des a priori sur les épaisseurs des différentes couches. Il pourrait également être
intéressant de tester le code d’inversion InGEOHT (Inversion des campagnes Géo-Electriques
réalisées sur les Ouvrages Hydrauliques en Terre) développé depuis peu. Bien qu’ayant été
créé spécialement pour les ouvrages en terre, la possibilité d’intégrer des phénomènes
physiques tels que la température et l’écoulement pourrait améliorer la connaissance des
couvertures d’installation de stockage de déchets.
299
GLOSSAIRE
% ADEME : Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
% ARP : Automatic Resistivity Profiling
% CFG : Comité Français des Géosynthétiques
% ETP : EvapoTranspiration Potentielle
% FDR : Frequency Domain Reflectometry
% GSB : GéoSynthétique Bentonitique
% ISDD : Installation de Stockage de Déchets Dangereux (anciennement centre de stockage de déchets de classe 1)
% ISDND : Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux (anciennement centre de stockage de déchets de classe 2)
% ISDI : Installation de Stockage de Déchets Inertes (anciennement centre de stockage
de déchets de classe 3)
% PECS : PolyEthylène ChloroSulfoné
% PEHD : PolyEthylène Haute Densité
% PM : Point Métrique
% PS : Polarisation Spontanée
% PVC-P : Polychlorure de Vinyle Plastifié
% RTK : Real Time Kinematic
% TDR : Time Domain Reflectometry
% TIR : Thermographie InfraRouge
301
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329
Trois échantillons de matériau argilo-graveleux, notés Ea, Eb et Ec, ont été analysés
en laboratoire. Le tamisage de ces échantillons jusqu’à la fraction 80 µm, suivi de l’essai de
sédimentation pour la fraction comprise entre 2 et 80 µm (selon la norme NF P 94-057,
AFNOR, 1992b), a permis de réaliser leurs courbes granulométriques (Figure A1-1).
Figure A1-1: Courbe granulométrique des trois échantillons de matériau argilo-graveleux
La valeur au bleu de méthylène déterminée par l’essai à la tache (norme NF P 94-
068, AFNOR, 1998b) est de 5,6.
L’indice de plasticité du matériau a été évalué à 11 grâce à la réalisation des limites
d’Atterberg selon la norme française NF P 94-051, AFNOR, 1993 (limite de liquidité
moyenne égale à 42 % et limite de plasticité moyenne égale à 31 %). Cependant, la présence
de sables et de graviers observés in situ mais non échantillonnables nous a conduit à qualifier
le matériau d’argilo-graveleux d’après la classification GTR (NF P 11-300, AFNOR, 1992a).
333
Sondages à la pelle mécanique
Figure A2-1: Position des sondages à la pelle mécanique et de la tomographie de résistivité électrique
réalisés en fond de fouille
Figure A2-2: Mesure de résistivité électrique apparente effectuée au fond du sondage S1. Les
électrodes A et B sont les électrodes d’injection de courant électrique et les électrodes M et N sont les
électrodes de mesure (AB/2=0,5 m et MN/2 =0,1 m)
Sondage Profondeur (m) Type d’alluvions Résistivité électrique
apparente ( .m)
S1 1,0 argilo-graveleuses rouge 45
S2 1,2 limoneuses gris-brun 45
S3 1,7 limoneuses gris-brun 68
S4 1,8 limoneuses gris-brun 62
Tableau A2-1: Résistivités électriques au niveau des sondages à la pelle mécanique
334
Figure A2-3: Photographie d’un échantillon d’alluvions limoneuses gris-brun prélevé à 90 cm du fond
de fouille du sondage S2 à la pelle mécanique après l’opération de décapage
Tomographie de résistivité électrique sur la surface du sol décapé
Figure A2-4: Modèle de résistivité électrique de la tomographie TRE0 (dispositif Wenner
Schlumberger) – mesures du 10 avril 2009
Mesures de traîné électrique à la surface des trois couches de matériau argilo-graveleux (parcelle 1)
Les mesures de résistivité électrique apparente ont été réalisées avec un maillage
carré de 2 m selon six profils parallèles orientés nord-ouest sud-est. Elles ont été mises en
œuvre au moyen du dispositif AMNB avec AB/2 =0,50 m et MN/2= 0,10 m avec un appareil
développé par HYDRO INVEST.
Les mesures de résistivité électrique apparente ont ensuite été inversées en faisant
l’hypothèse d’un modèle bi-couche où les résistivités vraies des alluvions et du remblai sous-
jacents (Figure A2-4) sont connues grâce au profil de tomographie de résistivité électrique
TRE0 réalisé sur le terrain décapé. Les résistivités vraies obtenues par la formule de
Bhattacharya et Patra (1968) ont été corrigées de l’effet de la température en supposant que
les mesures ont été uniquement influencées par la température atmosphérique. Ces données
ont permis d’établir des cartes d’isorésistivité de chacune des trois couches de matériau au
moment de leur mise en place (Figure A2-5). Ces cartes résultent d’une interpolation de type
krigeage réalisée avec un voisinage de 4 m avec le logiciel Surfer.
335
a) A la surface de la première
couche (0,75 m de profondeur) :
interpolation de type krigeage
avec la prise en compte d’un
modèle sphérique et exponentiel
ajusté sur le variogramme
expérimental omnidirectionnel
b) A la surface de la deuxième
couche (0,45 m de profondeur) :
interpolation de type krigeage
avec la prise en compte d’un
modèle exponentiel et
quadratique ajusté sur le
variogramme expérimental
omnidirectionnel
c) A la surface de la troisième
couche (0,15 m de profondeur) :
interpolation de type krigeage
avec la prise en compte d’un
modèle sphérique et exponentiel
ajusté sur le variogramme
expérimental omnidirectionnel
Figure A2-5: Cartes de résistivité électrique à la surface des trois couches de matériau argilo-graveleux
336
Tests de perméabilité à la surface de la troisième couche de matériau argilo-graveleux
Les tests de perméabilité ont été effectués à l’aide d’un infiltromètre à double
anneaux de type ouvert (selon la norme NF X 30-418, AFNOR, 1998a). Ces mesures
consistent à mesurer le débit d’eau qui s’infiltre dans un anneau interne, sous une charge
hydraulique donnée, le flux vertical y étant maintenu grâce à un anneau externe où règne la
même charge hydraulique. La hauteur d’eau dans les anneaux est maintenue constante grâce à
une burette graduée et un tuyau d’air tous deux placés à la même côte et fonctionnant en vase
de Mariotte. Lors de ces mesures, on considère comme négligeable l’effet de la température
sur la valeur de la charge hydraulique.
Figure A2-6: Evolution de la baisse du niveau d’eau dans la burette en fonction du temps pour les
quatre points de mesure à la surface de la troisième couche de matériau argilo-graveleux
La perméabilité K est calculée grâce à la formule : AC
B
S
SpK !"# , avec
$ %$ %12
12
tt
HHp
"
""# . H1 et H2 sont les niveaux d’eau dans la burette (en m) aux temps t1 et t2 (en
s). SB et SAC sont les sections internes respectives de la burette et de l’anneau central (en cm2).
Point de
mesure - p SB/SAC
K de Muntz
(m.s-1)
Résistivité électrique
apparente ( .m)
P1 5.10-3 2,2.10-3 1,1.10-5 30
P2 3.10-3 1,1.10-2 3,2.10-5 42
P3 4.10-4 1,1.10-2 4,3.10-6 22
P4 2.10-5 2,2.10-3 4.4.10-8 28
Tableau A2-2: Résultats des quatre tests de perméabilité de Muntz (dont l’emplacement est précisé en
Figure A2-5)
337
Les tests de perméabilité ont révélé l’existence d’une perméabilité différente selon
l’emplacement de la mesure. En effet, la perméabilité est de l’ordre de 10-5 m.s-1 à l’endroit
des points de mesures P1 et P2, là où la résistivité électrique est respectivement de 30 et
42 .m. A l’emplacement des points de mesures P3 et P4, la perméabilité mesurée y est
respectivement de 10-6 et 10-8 m.s-1 et la résistivité électrique de 22 et 28 .m. Faisant
l’hypothèse que les matériaux, bien que remaniés, sont de même nature en tout point, on est
conduit à poser l’hypothèse que la différence de comportement électrique et hydraulique est
due à une différence de compaction.
341
Année Jour/mois Prospection
2009 22/10 TRE (parcelle 1)
2010
02/02 TRE (parcelle 1)
04/02 TRE (parcelle 2)
10/02 TRE (parcelle 1)
18/02 PS
25/02 ARP
27/04 ARP
27/09 TRE (parcelle 1)
28/09 TRE (parcelle 2)
22/10 PS
16/11 PS
19/11 TRE (parcelle 1)
2011
08/02 TRE (parcelle 1)
10/03 ARP
19/04 TRE (parcelle 1)
03/05 TRE (parcelle 1)
20/05 TRE (parcelles 1 et 2)
07/06 TRE (parcelle 1)
11/07 TRE (parcelle 1)
22/07 TRE (parcelle 2)
28/07 TRE (parcelles 1 et 2)
Tableau A3-1: Dates des prospections géophysiques (TRE, PS, ARP) effectuées sur le site
expérimental
345
Figure A4-1 : Photographie de l’état de surface lors des mesures les 3 mai et 7 juin 2011: fentes de
dessiccation situées entre les profils TRE2 et TREc
Figure A4-2: Photographie de l’état de surface lors des mesures les 20 mai et 11 juillet 2011 : fentes
de dessiccation situées entre les profils TRE2 et TREc
346
Figure A4-3: Photographie de l’état de surface lors des mesures le 11 juillet 2011 : fente de
dessiccation située entre TRE2 et TREc
351
Figure A5-1: Sensibilité des blocs des modèles de résistivité de la tomographie P1-TRE1 en dispositifs
DD1, DD4 et gradient
352
Les cartes de sensibilité en Figure A5-1 permettent de rendre compte de la plus ou
moins grande fiabilité des valeurs de résistivité électrique attribuées aux blocs constitutifs des
différents modèles de résistivité.
On constate tout d’abord que la sensibilité est d’autant plus faible que les blocs sont
situés en profondeur. Ainsi, quel que soit le dispositif, la première couche de matériaux est
bien délimitée entre 0 et -0,6 m. Ensuite, dans le cas du dispositif DD4 profond (Figure A5-1
b), qui ne fait apparaître que deux couches au sein de la couverture (Figure III-19 d), on
observe une diminution de la sensibilité plus rapide que sur les deux autres dispositifs
caractérisés par des profondeurs d’investigation moins élevées. En effet, les blocs situés entre
1 et 2 m de profondeur présentent une sensibilité plus faible sur les mesures du dispositif DD4
profond (valeurs comprises entre 0,8 et 1,8) que sur celles des dispositifs DD1 et gradient. Par
conséquent, les plus faibles valeurs de sensibilité observées en profondeur sur le dispositif
DD4 signifient que la solution proposée par ce modèle de résistivité n’est pas nécessairement
la plus représentative du terrain à cet endroit. La présence des déchets de très faible résistivité
électrique influence par conséquent de manière significative le résultat de l’inversion.
353
Figure A5-2: Modèles de résistivité de la tomographie P1-TRE1 sans la topographie après cinq
itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle)
354
Figure A5-3: Modèles de résistivité filtrés issus des mesures en dispositif dipôle-dipôle et modèle de
résistivité issu des mesures en dispositif gradient le long de la tomographie P1-TRE1 sans la
topographie après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du modèle)
355
Figure A5-4: Modèles de résistivité filtrés issus des mesures en dispositif dipôle-dipôle et modèle de
résistivité issu des mesures en dispositif gradient le long de la tomographie P1-TRE1 sans la
topographie et sous forme de blocs après cinq itérations (inversion robuste et affinage du maillage du
modèle)
ANNEXE 6
DESCRIPTION DES MATERIAUX RENCONTRES A
LA TARIERE MANUELLE LE LONG DES PROFILS
DE TOMOGRAPHIE DE RESISTIVITE ELECTRIQUE
SUR L’INSTALLATION DE STOCKAGE DE DECHETS
DANGEREUX
359
Fig
ure
A6-
1: C
oupe
s et
pho
togr
aphi
es d
es t
ariè
res
effe
ctué
es a
ux P
M 3
,5, 1
2, 1
8 et
29
le l
ong
de l
a to
mog
raph
ie P
1-T
RE
1
360
Fig
ure
A6-
2: C
oupe
s et
pho
togr
aphi
es d
es t
ariè
res
effe
ctué
es a
ux P
M -
15,5
et 3
,5 l
e lo
ng d
e la
tom
ogra
phie
P0-
TR
E1
361
Fig
ure
A6-
3: C
oupe
s et
pho
togr
aphi
es d
es t
ariè
res
effe
ctué
es a
ux P
M 4
5, 7
4 et
78,
5 le
lon
g de
la
tom
ogra
phie
RL
1-T
RE
1 et
RL
2-T
RE
1
362
Fig
ure
A6-
4: C
oupe
s et
pho
togr
aphi
es d
es t
ariè
res
effe
ctué
es a
ux P
M 8
7, 9
5, 1
05,5
et
107,
5 le
lon
g de
la
tom
ogra
phie
RL
3-T
RE
1
363
Fig
ure
A6-
5: C
oupe
s et
pho
togr
aphi
es d
es t
ariè
res
effe
ctué
es a
ux P
M 1
10,3
, 114
, 120
et
127
le l
ong
de l
a to
mog
raph
ie R
L4-
TR
E1
364
Fig
ure
A6-
6: C
oupe
s et
pho
togr
aphi
es d
es t
ariè
res
effe
ctué
es a
ux P
M 6
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20
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ong
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l T
RE
2
Université Bordeaux 1 Les Sciences et les Technologies au service de l’Homme et de l’environnement
RESUME
Parmi l’ensemble des matériaux constitutifs d’une couverture d’installation de stockage de déchets, l’argile et le GéoSynthétique Bentonitique (GSB), couramment utilisés, peuvent présenter des défauts qu’il est nécessaire de caractériser afin de prévoir les éventuels travaux de remise en état partielle ou totale du site. L’objectif de cette thèse est de déterminer la capacité des méthodes géophysiques de Tomographie de Résistivité Electrique (TRE), de Polarisation Spontanée (PS) et d’Automatic Resistivity Profiling (ARP) à caractériser les couvertures. Pour cela, un site expérimental constitué de deux couvertures, au sein desquelles des défauts ont été volontairement créés, a été mis en place. Le suivi temporel effectué sur la couverture sans GSB a montré que les conditions météorologiques du mois précédant les mesures ont une incidence sur la détection des défauts. De plus, les variations de comportement hydrique et électrique détectées en TRE au sein du matériau de couverture ont notamment pu être attribuées à l’existence d’hétérogénéités de composition. La présence de GSB rend plus difficile la détection des défauts quelle que soit la méthode utilisée. Cependant, il semble que le temps passant l’évolution du GSB permette une détection plus aisée. Enfin, les prospections effectuées sur une installation de stockage de déchets dangereux ont mis en évidence la nécessité de coupler plusieurs méthodes géophysiques. L’hétérogénéité des matériaux de couverture et de l’état du GSB, mise en évidence par la TRE, a été confirmée par des observations in situ sur des sondages à la tarière manuelle.
Mots-clés : installations de stockage de déchets, couverture, argile, hétérogénéités, GSB, défauts d’étanchéité, conditions météorologiques, Tomographie de Résistivité Electrique, Automatic Resistivity Profiling, Polarisation Spontanée.
ABSTRACT
Among the whole landfill cover materials, clay and Geosynthetic Clay Liner (GCL), commonly used, may contain defects which are necessary to characterize in order to plan possible repair work, partial or total. The aim of this thesis is to define the ability of the following geophysical methods, the Electrical Resistivity Tomography (ERT), the Self Potential (SP) and the Automatic Resistivity Profiling (ARP) to characterize covers. To do this, an experimental site composed of two covers in which defects have been intentionally made has been built. These covers are composed of a clayey material upon which a GCL has been placed for one of these covers. The monitoring performed on the cover without the GCL has outlined that the climatic conditions of the month preceding measurements have an impact on the defects’ detection. Moreover, hydric and electrical behavior variations detected by ERT in the clayey material have in particular be linked with the presence of composition heterogeneities. The presence of the GCL makes more difficult the detection of defects whatever the method used. However, it seems that, over time, the evolution of the GCL enables an easier detection. Finally, surveys carried out on an industrial waste landfill have shown the necessity of coupling geophysical methods. The heterogeneity of the cover materials and the GCL has been checked by manual auger holes.
Keywords : landfill, cover, clay, heterogeneities, Geosynthetic Clay Liner, watertightness defects, climatic conditions, Electrical Resistivity Tomography, Automatic Resistivity Profiling, Self Potential.